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Document de La Banque mondiale Board Rapport n ° 58499-MOR BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT DOCUMENT DE PROGRAMME POUR UNE PROPOSITION DE PRÊT D’UN MONTANT DE 150 MILLIONS D’EUROS (EQUIVALENT A 205 MILLIONS D’EUROS) CONSENTI AU ROYAUME DU MAROC POUR UN PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D'APPUI AU PLAN MAROC VERT Le 11 février 2011 Département du Développement durable Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Ce document a une distribution restreinte et ne peut être utilisé par les destinataires que dans l'exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut être divulgué sans l'autorisation de la Banque mondiale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document de La Banque mondiale

Board

Rapport n ° 58499-MOR

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT

DOCUMENT DE PROGRAMME

POUR UNE PROPOSITION DE PRÊT

D’UN MONTANT DE 150 MILLIONS D’EUROS

(EQUIVALENT A 205 MILLIONS D’EUROS)

CONSENTI AU

ROYAUME DU MAROC

POUR UN

PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D'APPUI AU PLAN MAROC VERT

Le 11 février 2011

Département du Développement durable Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

Ce document a une distribution restreinte et ne peut être utilisé par les destinataires que dans l'exercice de leurs fonctions officielles. Son contenu ne peut être divulgué sans l'autorisation de la Banque mondiale.

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MAROC – EXERCICE BUDGETAIRE DU GOUVERNEMENT 1er janvier - 31 décembre

TAUX DE CHANGE (Taux de change au 26 janvier 2011)

Unité monétaire Dirham marocain Euro

1,00 $EU 8,21 MAD 0,73 €

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ADA Agence pour le Développement Agricole AFD Agence Française de Développement BAD Banque africaine de développement AREF Académie Régionale d'Education et de Formation BAM Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) CDA Centre de Développement Agricole CFAA Évaluation de la responsabilité financière dans le pays CPAR Rapport analytique sur la passation des marchés dans le pays CPS Stratégie de Partenariat Pays CRPII Centre des Ressources Pilier II CSM Conseil de suivi stratégique CT Centre des Travaux DPA Direction Provinciale de l’Agriculture PPD Prêt de Politique de Développement DRA Direction Régionale de l’Agriculture DSS EIA

Direction de la Stratégie et des Statistiques Evaluation de l’impact environnemental

UE Union Européenne FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FDA Fonds de Développement Agricole IDE Investissements Directs Etrangers FDR Fonds de Développement Rural PASF Programme évaluation du secteur financier ALE Accord de Libre-échange PIB Produit Intérieur Brut FEM Fonds pour l'Environnement Mondial GM Gouvernement du Maroc HACCP Analyse des dangers - points critiques pour leur maîtrise BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement FIDA Fonds International de Développement Agricole FMI Fonds Monétaire International INDH Initiative Nationale pour le Développement Humain INRA Institut National de la Recherche Agronomique ISO Organisation Internationale de Normalisation KfW Banque de développement allemande LSI Irrigation à grande échelle M&E Suivi et évaluation MAD Dirham marocain MAEG Ministère des Affaires Economiques et Générales MAPM Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime MCC Corporation pour le défi du Millénaire MENA Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

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MEF Ministère de l’Economie et des Finances MET Ministère de l'Equipement et du Transport MI Ministère de l’Intérieur MICNT Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles

Technologies MMEWE Ministère des Mines, de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement CDMT Cadre de Dépenses à Moyen-Terme ONSSA Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires OPA Organisation Professionnelle Agricole ORMVA Office Régional de Mise en Valeur Agricole PAR Plan Régional Agricole PAR Prêt pour la réforme de l'administration publique PEFA Système de gestion du financement public PMV Plan Maroc Vert PNEEI Programme National d'Economie d'Eau en Irrigation PPP Partenariats public-privé PSIA SCCF

Analyse de l’Impact Social et sur la Pauvreté Fonds spécial du changement climatique

SEAT Secrétariat d'Etat chargé de l'Aménagement du Territoire SEEE Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement PSE Programmes Sociaux et Economiques SOE Sociétés d'État AT Assistance Technique UCS Utilisation du système national USAID United States Agency for International Development TVA WMS

Taxe sur la Valeur Ajoutée Marché de gros et abattoirs

Vice-président: Directeur Pays:

Directeur sectoriel : Chef de Projet :

Shamshad Akhtar Simon Gray Laszlo Lovei Julian A. Lampietti

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MAROC

PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D'APPUI AU PLAN MAROC VERT

TABLE DES MATIÈRES RESUMÉ DU PRET ET DU PROGRAMME ........................................................................................................... i I. INTRODUCTION................................................................................................................................................ 4 II. CONTEXTE NATIONAL................................................................................................................................... 2

A. EVOLUTION RECENTE DE LA SITUATION ECONOMIQUE AU MAROC .................. 7 B. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES ET SOUTENABILITE DE LA DETTE ...... 11

III. LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET LES PROCESSUS PARTICIPATIFS .......................... 14 IV. APPUI DE LA BANQUE AU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT..................................................... 17

A. LIEN AVEC LE CPS............................................................................................................ 17 B. COLLABORATION AVEC LE FMI ET LES AUTRES BAILLEURS DE FONDS.......... 18 C. RELATION AVEC LES AUTRES OPÉRATIONS DE LA BANQUE............................... 19 D. ENSEIGNEMENTS TIRES.................................................................................................. 19 E. BASE ANALYTIQUE.......................................................................................................... 21

V. PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT EN APPUI AU PLAN VERT MAROC... 22 A. DESCRIPTION DE L'OPERATION.................................................................................... 22 B. DOMAINES DES POLITIQUES ......................................................................................... 24 Composante A. Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs .............................................. 24 Composante B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs ..................................................................................................................................... 27 Composante C. Amélioration des services agricoles ...................................................................... 29 Composante D. Amélioration de l’usage et la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des infrastructures d’irrigation .............................................................................................................. 34

VI. MISE EN ŒUVRE DE L’OPERATION ......................................................................................................... 37 A. IMPACT SUR LA PAUVRETÉ ET LE SOCIAL................................................................ 37 B. ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX.................................................................................. 39 C. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET EVALUATION .................................................................. 41 D. ASPECTS FIDUCIAIRES.................................................................................................... 41 E. RISQUES ET MESURES D’ATTENUATION.................................................................... 42

VII. ANNEXES........................................................................................................................................................... 45 A. TRAVAIL ANALYTIQUE ET CONSULTATIF ................................................................ 45 B. LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT (EBAUCHE) .................................... 47 C. MATRICE DE POLITIQUES PROPOSEES ....................................................................... 59 D. PROPOSITION DU CADRE DE SUIVI DES RÉSULTATS ET D'ÉVALUATION ............................. 63 E. ANALYSE DE LA SOUTENABILITE BUDGETAIRE DU MAROC............................... 65

Ce prêt a été préparé par une équipe de la BIRD composée : Julian Lampietti (Chef de Projet), Mohammed Medouar (Spécialiste Développement Rural), Hassan Lamrani (Spécialiste Irrigation), Gabriella Izzi (Spécialiste Agriculture et Changement Climatique), Andrea Liverani (Spécialiste Développement Social), Stefano Paternostro (Economiste Principal pays), Khalid El Massnaoui (Economiste senior), Gael Grégoire (Spécialiste Environnement), Jean-Charles de Daruvar (Juriste), Anas Abou El Mikias (Spécialiste Gestion Financière), Abdoulaye Keita (Spécialiste Passation des Marchés), Anwar Soulami (Spécialiste en Communication), Nabil Chaherli (Economiste Agricole), Emmanuel Hidier (Spécialiste des Marchés, FAO), Fabio Maria Santucci (Consultant de la FAO pour les services agricoles), Philip Van der Celen (Consultant de la FAO, spécialiste des politiques et des opérations) , Eavan O’Halloran (Chargée Principale des Operations), Françoise Clottes (Directeur Pays), Hocine Chalal (Spécialiste Sauvegardes au niveau Régional), et Hassine Hedda (Spécialiste des Finances). L'équipe a travaillé sous la direction de Simon Gray (Directeur Pays), Laszlo Lovei (Directeur sectoriel), et Luis Constantino (Responsable sectoriel).

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RESUMÉ DU PRET ET DU PROGRAMME

ROYAUME DU MAROC

PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D'APPUI AU PLAN MAROC VERT

Emprunteur Royaume du Maroc

Agence chargée de la mise en œuvre

Ministère de l’Economie et des Finances et Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM)

Données du financement 150 millions euro Type de l'opération

L'opération proposée est le premier PPD d’une série programmatique e de deux PPD d’une tranche chacun

Principaux domaines de politique sectorielle

• Marchés intérieurs • Appui aux investissements agricoles • Services agricoles • Eau d'irrigation

Principaux indicateurs de résultats

Les principaux indicateurs de résultats pour la série programmatique de PPD sont présentés aux annexes C et D, et se résument comme suit : A. Amélioration de l’efficacité des marchés intérieurs : (i) Nombre de marchés de gros des fruits et des légumes gérés selon le nouveau modèle lancés; (ii) Nombre d'abattoirs privés lancés ; et (iii) Nombre d’abattoir concédés selon le nouveau modèle de gestion lancés ; B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs : (i) Pourcentage des nouveaux projets proposés par les organisations professionnelles agricoles (OPA), et (ii) Pourcentage de petits agriculteurs bénéficiant des encouragements du Pilier II ; C. Amélioration des services agricoles : (i) Pourcentage de projets de recherche développement financés par le mécanisme compétitif ; (ii) Nombre de cabinets public-privé de conseils agricoles créés ; (iii) Nombre de jours de formation par catégorie d'acteurs ; (iv) Nombre d’unités de production d’aliments certifiées l'Analyse des Dangers et Points Critiques pour leur Maîtrise (HACCP) ; et (v) Nombre d'alertes sanitaires notifiées par les partenaires commerciaux (pays tiers) par rapport aux nombre d'expéditions de produits (nombre de certificats émis) ; D. Amélioration de l'usage et la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des infrastructures d’irrigation : (i) Augmentation en pourcentage du nombre de déclarations et d’autorisations de prélèvement d’eau reçues/délivrées; (ii) Cumul du nombre d'agriculteurs ayant adhéré à des projets de reconversion collective à l’irrigation localisée ; (iii) Taux de couverture du coût de fonctionnement et d'entretien par les tarifs dans les sept Offices Régionales de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) qui facturent l’eau d’irrigation; et (iv) Nombre de périmètres situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dotés de crédits / nombre de barrages à caractère agricole en cours de construction ou

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programmés dotés de crédits

Objectifs de développement du programme et contribution au CPS

Le prêt proposé est le premier prêt d'une série programmatique de 2 prêts à tranche unique destiné à appuyer la mise en œuvre du programme Plan Maroc Vert (PMV) du Gouvernement. Les objectifs de la série de PPD sont les suivants :

• Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs ; • Amélioration des impacts socio-économiques des projets

ciblant les petits agriculteurs ; • Amélioration des services agricoles ; et • Amélioration de l'usage et la gestion de l'eau d'irrigation et

de la planification des infrastructures d’irrigation. La série proposée de PPD est une composante clée de la nouvelle stratégie de partenariat pays (CPS) pour la periode2010-2013. Elle aborde trois défis de développement à long terme, auxquels le Maroc doit faire face et qui sont identifiés dans le CPS, à savoir :

• Promouvoir la croissance et la création d’emploi ; • Réduire les disparités sociales, et • Assurer la pérennité.

Elle contribue directement aux trois Piliers autour desquels le programme de la Banque est structuré :

• Croissance, compétitivité et emploi ; • Prestation de services aux citoyens, et • Développement durable dans le contexte des changements

climatiques. En outre, elle est directement liée aux deux thèmes transversaux que sont la gouvernance et la territorialité.

Risques et atténuation des risques

L'engagement du Gouvernement à la réforme du secteur de l'agriculture pourrait faiblir. Il y a un risque que le PPD/2 ne se réalise pas en raison du faible engagement du Gouvernement en matière de réformes du secteur. Ce scénario est peu probable en raison du fort soutien dont bénéficie le PMV de la part de Sa Majesté Le Roi et du Gouvernement. Le Statut avancé d’association avec l’UE et la libéralisation des échanges bilatéraux agricoles permettront de maintenir l'élan de la réforme du secteur. Le MAEG a mis en place un Comité interministériel chargé de la coordination des activités de toutes les parties prenantes du projet. Certains groupes d’intérêts et des partenaires marginalises pourraient s’opposer aux reformes proposées. C’est un risque très probable, particulièrement dans le cadre des réformes liées aux marchés intérieurs, et des rattrapages tarifaires pour l'eau d'irrigation. Des mesures spécifiques pour atténuer ces risques ont été identifiées dans le PSIA et ont été prises en compte dans la conception du programme. À court terme, le Maroc doit faire face à des incertitudes liées au calendrier, modalités et vitesse et du processus de reprise de son économie après la crise économique mondiale. Les retombées de la crise mondiale t sont restées, jusqu’à présent, limitées dans leur ampleur, puisque la dette extérieure est de long-terme et relativement faible et que les politiques macroéconomiques ont été renforcées. En outre, le secteur bancaire marocain est généralement stable, bien capitalisé, rentable et résistant aux chocs. Toutefois, il

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est trop tôt pour prédire comment l'économie mondiale sortira de la récession et plus particulièrement les pays de l'UE. Par conséquent, il est difficile de prévoir dans quelle mesure l'économie du Maroc continuera à être confrontée aux impacts du ralentissement de l’économie mondiale sur ses exportations, sue les transferts de fonds de Marocains résidant à l’étranger, sur la capacité à attirer des IDE et sur la pérennité de son programme public de relance. Les risques économiques qui y sont associés pourraient être, en partie, atténués par la poursuite d’une gestion macroéconomique solide et l’historique des résultats économiques du Maroc laisse présager que le pays est bien équipé pour faire face aux incertitudes de la situation actuelle. Ce risque sera atténué par la mise en place d’un système de suivi et l’établissement d’un dialogue continu avec les autorités sur le contexte macroéconomique général, ainsi que par l'analyse des options possibles pour l’adoption des mesures correctives, selon les besoins. À moyen terme, les prévisions économiques du Maroc sont favorables, mais dépendent de l’efficacité d’un ensemble de réformes actuellement en cours dans plusieurs secteurs. Si les efforts de réforme actuels prennent plus longtemps que prévu pour se concrétiser, il sera difficile de prédire si la structure économique actuelle réussira à maintenir, à long terme, les mêmes performances économiques que celles qui ont précédé la crise économique. Ce risque potentiel est atténué par l'engagement ferme du Gouvernement à mettre en place les réformes envisagées ainsi que par l'engagement de la Banque dans plusieurs domaines d'intervention, en plus de celui du secteur agricole et agro-alimentaire, tel que les réformes des secteurs financier, énergétique et de l’eau et celui de l'amélioration du climat des affaires. Le Maroc reste soumis à une sécheresse chronique. La dépendance de l’agriculture marocaine de la pluviométrie, notamment les agriculteurs pauvres et vulnérables, aggravée par la rareté de l’eau et les changements climatiques, posent des questions à long terme pour le secteur agricole. Le Gouvernement qui est conscient de cette situation, développe actuellement une stratégie intégrée pour remédier aux problèmes du changement climatique. La Banque mondiale supporte cet effort par une étude analytique sur les changements climatiques ainsi que par un don du SCCF/GEF pour intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans le PMV.

Numéro d’identification de l’opération

P116557

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BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT

DOCUMENT DE PROGRAMME DU PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT

D'APPUI AU PLAN MAROC VERT AU ROYAUME DU MAROC

INTRODUCTION 1. Le présent document de programme propose le premier Prêt de Politique de Développement (PPD) d'appui au Plan Maroc Vert au Royaume du Maroc. L'opération proposée est la première d’une série programmatique de deux PPD à tranche unique. Elle fait suite à une requête émise par le Gouvernement du Maroc (GM) en février 2009 et qui a été confirmée en janvier 2010. Le prêt contribuera à appuyer la mise en œuvre de quatre composantes liées aux investissements du secteur agricole et agro-alimentaire s et des réformes énoncées dans le Plan Maroc Vert (PMV), la stratégie de développement agricole du GM pour la période 2008-2020. Ces composantes comprennent : (i) les marchés intérieurs ; (ii) l’appui aux investissements agricoles ; (iii) les services agricoles ; et (iv) l'eau d'irrigation. Les objectifs de cette opération qui s'articulent autour de ces quatre composantes sont les suivants : (i) amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs (ii) amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs ; (iii) amélioration des services agricoles ; et (iv) amélioration de la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des infrastructures d’irrigation. 2. Le programme appuie une initiative gouvernementale ambitieuse dans le secteur agricole et repose sur un long dialogue entre la Banque mondiale et le GM et bénéficie d’un nombre important de travaux d'analyse et d’autres opérations dans le secteur. Le programme proposé a pris en considération de nombreux travaux analytiques récemment réalisés par la Banque mondiale et d’autres Institutions de développement. Les principaux travaux d'analyse réalisés par la Banque mondiale comprennent des études économiques et sectorielles, des notes de politiques, des recherches thématiques ainsi que des analyses sur les thèmes stratégiques tels que le commerce agro-alimentaires, les marchés de gros et la sécurité alimentaire, les systèmes de subventions agricoles, l'agriculture contractuelle, les marchés fonciers, la pauvreté rurale, l'adaptation aux changements climatiques, et le développement territorial. Le programme s'appuie également sur les résultats et les expériences des opérations précédentes de la Banque et celles qui sont en cours dans le secteur de l'eau et l'irrigation, le développement rural intégré, le développement humain, et la réforme de l'administration publique. D’autres valeurs ajoutées de la Banque mondiale concernent également l’intégration des bonnes pratiques puisées de l’expérience internationale dans la mise en œuvre du PMV ainsi que l’encouragement du dialogue interministériel. 3. Le cadre de politique appuyé par ce programme contribue à aider le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) à communiquer, à se focaliser, et à créer un effet levier pour l'appui d'autres bailleurs de fonds et du secteur privé. Un grand nombre de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux se mobilisent autour du programme d’investissements défini par le PMV. Les principaux acteurs sont la Corporation pour le Défi du Millénaire (MCC), l'Union européenne (UE), la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence Française de Développement (AFD), le Fonds international de développement agricole (FIDA), la Coopération belge (BC), la Banque allemande de développement (KfW), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La plupart des programmes en cours de préparation appuieront la mise en œuvre de projets d'investissement du deuxième pilier dans les filières agro-alimentaires spécifiques dans certaines régions ou de se concentrer sur

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les activités de renforcement des capacités liées au programme d'investissement Pilier II et la gestion durable des ressources naturelles.

CONTEXTE NATIONAL1 4. Au cours de la dernière décade, le Maroc a mis en place des politiques macroéconomiques saines et a continué à soutenir l'élan des réformes structurelles. Par conséquent, la tendance de la croissance est passée à un niveau supérieur, atteignant en moyenne 5,1 pourcent durant la période 2001-09, près de deux fois le taux moyen des années 1990 (2,8 pourcent). La bonne performance de la croissance a permis au produit intérieur brut (PIB) par habitant de presque doubler au cours cette dernière décennie pour atteindre 2.890 $EU en 2009. De plus, des politiques budgétaires saines ont été menées à la consolidation des finances publiques permettant au budget de réaliser des excédents en 2007 et 2008 (en moyenne 0,3 pourcent du PIB) et de bien résister en 2009 à l’impact de la crise mondiale, avec un déficit budgétaire gérable de 2,2 pourcent du PIB. Le Gouvernement a adopté une stratégie prudente de gestion de la dette, et la dette du Trésor a ainsi diminué de façon constante pour passer de 62 pourcent en 2005 à 46,9 pourcent du PIB en 2009. De plus, les autorités monétaires ont poursuivi une politique monétaire appropriée, visant à maintenir une faible et stable inflation (2,2 pourcent en moyenne, depuis 2005) et renforçant la supervision du secteur financier. En outre, le pays s’est efforcé à approfondir son intégration dans l'économie mondiale à travers la signature de nombreux accords de libre-échange (ALE) qui ont abouti au récent « statut avancé » accordé par l'UE. Dans l'ensemble, ces efforts ont favorisé une position macroéconomique stable, des finances publiques plus fortes et un secteur financier sain. Sur la base de ces réalisations, le Maroc obtint en 2007 la notation d’investissement accordée par l’agence de notation Fitch, qui l’a à nouveau confirmée en 2009 et 2011. En mars 2010, l’agence Standard & Poor a octroyé au Maroc la même notation d’ « investment Grade » (BBB-avec une perspective stable), ce qui a contribué à renforcer davantage la confiance des investisseurs, tant nationaux qu’étrangers. 5. Avec l’intervention du secteur privé, le Maroc a conçu et met en œuvre des stratégies sectorielles spécifiques qui visent à accroître l’investissement et à créer de l'emploi dans les secteurs de l'économie qui présentent un potentiel élevé de croissance. Par conséquent, les investissements dans ces secteurs ont augmenté, contribuant ainsi à renforcer les fondamentaux de l’économie. Bien qu’au cours des années 1990, l'investissement brut oscillait, en moyenne, autour de 25 pourcent du PIB, il a ensuite augmenté rapidement dans les années 2000, pour atteindre un taux remarquable de 36 pourcent du PIB en 2009 avec une forte participation du secteur privé et les entreprises publiques (une part de 64 pourcent du total) (Graphique 1). Des afflux élevés d’IDE (en moyenne 4,5 pourcent du PIB sur les cinq dernières années) ont également contribué à accroître l’investissement brut. Ces taux plus élevés d'investissement axés sur les secteurs dynamiques se sont traduits par une amélioration de la diversification et du potentiel de croissance de l'économie marocaine et par une

1 Sauf indication contraire, toutes les estimations et les projections des indicateurs économiques sont faites par l’équipe de Banque mondiale. Toutes les données historiques sont celles du gouvernement

Graphique 1. Hausse des investissements, en % du PIB

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Privé et Entreprises publiques Ménages

Administration Publique Variation des stocks

IDE (axe de droite)

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

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volatilité réduite.2 L’investissement plus élevé a également amélioré la situation de l'emploi avec un taux de chômage se contractant à 9,1 pourcent en 2009, bien que des efforts soient à déployer pour réduire davantage le chômage des jeunes et notamment des jeunes diplômés.

6. Les réformes ont entraîné des changements positifs dans la structure de l’économie marocaine, mais le secteur manufacturier est en perte de vitesse. La structure de la production a changé en faveur de services et ce au détriment des secteurs primaire et secondaire qui représentent des parts du PIB qui diminuent avec le temps. Le rétrécissement de la part du secteur secondaire est principalement attribuable au déclin du secteur manufacturier dans la part a diminué de façon constante au cours des deux dernières décennies, révélant ainsi des insuffisances au niveau du tissu productif, ce qui contribue à diminuer sa capacité de production et à entraver sa croissance et son développement à long terme. Cette faiblesse provient de la lente transformation structurelle du secteur manufacturier, ce qui explique aussi les résultats modestes enregistrés par les exportations marocaines. Ces dernières continuent à se concentrer sur les produits traditionnels relativement peu diversifiés, de faible connaissance et à faible valeur ajoutée. Par conséquent, les exportations ne bénéficient pas pleinement de la dynamique du commerce des partenaires commerciaux du Maroc et n’ont pas pu réaliser leur potentiel pour ainsi contribuer à la croissance et à la création d’emploi. 7. Le secteur agricole et agro-alimentaire est un des piliers importants de l'économie marocaine. Représentant 15 pourcent du PIB du Maroc et 23 pourcent des exportations du pays, et employant près de la moitié de la population active, le secteur agricole et agro-alimentaire (avec la sylviculture et la pêche) est l’un des piliers de l’économie marocaine. Dans les zones rurales, il représente la principale source d'emploi et de revenus pour environ 80 pourcent de la population active. Bien que la pauvreté rurale est passée de 25 pourcent en 2001 à 14 pourcent en 2007, principalement en raison de l'effet combiné de l'augmentation de la valeur de la production agricole, la diversification de l'économie rurale, et l'augmentation des transferts de fonds des Marocains vivant à l’étranger, la contribution à l'inégalité globale et à l'écart entre les conditions de vie dans les régions rurales et urbains au Maroc, est l’une des plus élevée des tous les pays de la Région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA). En fait, le taux de pauvreté dans les zones rurales est presque 3 fois aussi élevé que celui des zones urbaines et 70 pourcent des pauvres au Maroc vivent en milieu rural. Avec un coefficient de Gini de 0,6, les terres ne sont pas reparties équitablement : la majorité des petites exploitations agricoles à faible productivité ne possède que 26 pourcent des terres cultivées, tandis qu'une minorité de moins de un pourcent, représentée par des fermes commerciales et d'exportation est propriétaire d'environ 14 pourcent des terres cultivées. 8. Malgré quelques progrès réalisés dans certains secteurs, le potentiel de croissance du secteur agricole et agro-alimentaire reste limité par le dualisme qui caractérise l’agriculture au Maroc. La grande majorité des 1,5 million d'exploitations agricoles sont des exploitations de semi-subsistance à faible productivité et qui se caractérisent par des produits de qualité inférieure et une intégration aux marchés limitée. Ces exploitations sont petites (70 pourcent ont moins de 5 hectares) et sont essentiellement pluviales et vulnérables aux sécheresses récurrentes. Elles ont souvent à leur tête des chefs de ménage âgés avec un faible niveau d'éducation (plus de 45 pourcent des chefs de familles d'agriculteurs ont plus de 55 ans, et 81 pourcent sont analphabètes), font un usage limité des technologies modernes et manquent d’un savoir-faire technique. Pour répondre à leurs besoins en consommation alimentaire et en alimentation animale et en partie en réponse aux incitations offertes par les régimes de subvention du Gouvernement et de la protection du marché, ces petites exploitations agricoles se lancent généralement dans la production de produits agricoles, de faible valeur commerciale, tels que le blé et l'orge. Cet important groupe de petits agriculteurs coexiste avec un autre petit groupe, mais très efficace d'agriculteurs produisant des cultures commerciales (tels que les agrumes, la tomate, les fraises, le raisin, le melon, et le poivron) pour les marchés d'exportation à valeur élevée, ainsi que le lait pour les marchés nationaux. Ce sous-secteur de production principalement irriguée représente 7 pourcent du PIB, soit 50 pourcent de la valeur ajoutée agricole du Maroc, et représente plus de 75 pourcent des exportations agricoles du Maroc et fournit de l’emploi à 50 pourcent de la population rurale. 2

L’écart-type des taux de croissance enregistrés dans les années 2000, est trois fois et demie moins élevé que celui des années 1990

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9. Ce dualisme était en partie le résultat de politiques qui ont contribué à limiter les possibilités de l'agriculture traditionnelle et des petits agriculteurs. Premièrement, un système législatif du commerce de certains produits agricoles désuet conçu pour accroître les recettes municipales contribue à augmenter les coûts et à réduire la qualité des fruits, des légumes et celle de la viande. Les résultats se traduisent par la chute des prix à la production et une montée de ceux à la consommation, suivis d’une réduction des incitatifs de qualité et de valeur ajoutée. Deuxièmement, l'efficacité de l'appui traditionnel (vulgarisation, crédit, technologie), en particulier pour les petits agriculteurs, s’est détériorée en raison de l'absence d'une approche intégrée qui prend en compte les relations entre la production et la commercialisation, la disponibilité d'un appui technique adéquat et l'attention accordée à la qualité des produits. Troisièmement, la participation des agriculteurs et celle des communautés dans la conception et la mise en œuvre des politiques d’appui ont été limitées, à cause de l’adoption d’une approche centralisée dominante. 10. Le Maroc a lancé une stratégie de développement agricole au pouvoir transformateur - le Plan Maroc Vert (PMV) pour la période 2008-2020. Le PMV est une stratégie ambitieuse qui vise à transformer le secteur agricole et agro-alimentaire en une source stable de croissance, de compétitivité et de développement économique plus diversifié dans les zones rurales grâce aux investissements agricoles et à des réformes parallèles systématiques du secteur public. Le PMV aborde les contraintes importantes du secteur et révèle un changement radical d'un marché agricole très protégé vers une agriculture orientée vers un marché plus libre, et qui s’écarte d’une production uniquement axée sur les exploitations agricoles, mais vers une agriculture intégrée, à valeur ajoutée, tout au long de la chaîne agro-alimentaire qui offrira de nouvelles opportunités aux petits et gros agriculteurs. Au niveau institutionnel, il représente un changement majeur et se démarque de l'intervention de l'Etat qui remplace le secteur privé pour se concentre sur la fourniture de biens et services publics et le développement de partenariats public-privé (PPP) pour appuyer le secteur. Au cours de la période 2009-2020, on estime que des investissements public et privé de l’ordre de 140 milliards de dirhams seront envisagés pour la mise en œuvre de 1500 projets d’investissement agricoles commerciaux (Pilier I) et visant à appuyer les petits exploitants (pilier II). Ces derniers mettraient principalement l'accent sur les zones rurales marginalisées. Conjointement avec le Programme National d'Economie d'Eau en Irrigation (PNEEI) du Gouvernement en cours et les réformes systémiques du secteur public entreprises par le PMV, ces investissements sont censés réaliser le potentiel de croissance nationale des exportations du secteur agricole et agro-alimentaire s, en particulier et notamment dans les fruits frais et légumes transformés de haut de gamme, rendus possible grâce à la position géographique du Maroc et à son accès privilégié aux marchés de l'UE et ceux des États-Unis, une demande intérieure accrue pour les produits alimentaires de qualité qui découle de l'accroissement des revenus, d’un climat favorable, et d’une main-d’œuvre abondante et relativement bon marché.

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Source : Estimations du personnel de la Banque et données du Gouvernement marocain.

A. Réalisations macroéconomiques sur la dernière décennie

Graphique 1: La croissance est passée à un trend plus élevé et est moins volatile et moins dépendante de l’agriculture (%)

Graphique 2: Le chômage a baissé (%)

0%

8%

16%

24%

32%

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0%

5%

10%

15%

20%

25%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

National (axe gauche) Urbain (axe gauche)

Jeunes urbains (axe droit) Femmes urbaines (axe droit)

Graphique 3 : La position extérieure est solide mais

vulnérable dans le commerce (% du PIB)

Graphique 4 : Les finances publiques se sont

améliorées avant la crise mondiale (% du PIB)

-28

-18

-8

2

12

22

32

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-4

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2

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Compte courant Réserves netes en mois d'imp. de BSNF

IDE bruts Solde commercial (axe droit)

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5%

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2010

Déficite budgétaire Masse salariale

Subventions Recettes totales (axe droit)

Graphique 5: L’inflation demeure contenue (%)

Graphique 6 : La dette du Gouvernement central est à

la baisse et soutenable (% du PIB)

-2.0

-1.0

0.0

1.0

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1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Inflation totale Alimentaire Non-alimentaire

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Extérieure Intérieure Totale

-60.0

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14.0

1991

1992

1993

1994

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2008

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PIB Valeur Ajoutée Agricole (Axe droit) Poly. (PIB)

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Tableau 1. Quelques indicateurs macroéconomiques (% du PIB) 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Est.

I. Comptes nationaux Investissement brut 26,1 25,9 27,4 29,1 28,8 29,4 32,5 38,1 36,0 35,7 Epargne nationale brute 30,4 29,6 30,5 30,8 30,7 31,6 32,4 32,9 31,0 31,7 Investissement du Gouvernement (C. nat.) 2,6 2,2 2,1 2,1 1,9 2,1 2,3 2,7 3,1 2,6 Investissement privé (incl. EP) 23,6 23,7 25,3 27,0 26,9 27,4 30,2 35,4 32,8 33,1

Dont EP 4,4 4,8 4,9 5,6 6,1 7,1 8,0 9,6 11,5 14,3 II. Finances du Gouvernement central

Revenus totaux 22,4 22,1 21,6 22,2 23,8 25,1 27,4 29,7 25,9 23,8 Impôts 20,4 20,4 19,8 20,0 21,7 22,2 24,9 27,4 23,4 22,1 Dépenses courantes, dont 21,9 20,6 20,6 20,8 24,1 21,5 21,7 22,8 20,7 21,1

Salaires 11,3 10,9 11,2 11,2 11,7 10,9 10,7 10,2 10,2 10,3 Dépenses en capital 5,1 4,5 4,1 4,2 3,9 4,1 4,6 5,5 6,3 5,1 Balance globale -5,7 -4,1 -4,4 -4,0 -5,2 -2,0 0,2 0,4 -2,2 -4,2

III. Balance des paiements Importations GNFS 32,6 32,9 32,0 34,8 38,2 39,8 46,0 52,1 40,7 42,8 Exportations GNFS 29,6 30,2 28,6 29,2 31,6 33,1 36,2 37,6 28,8 32,6 Balance commerciale -10,3 -9,9 -10,9 -13,9 -17,0 -18,3 -22,3 -24,7 -20,8 -21,0 Recettes tourisme 6,8 6,5 6,5 6,9 7,8 9,1 9,5 8,1 7,2 7,5 Envois des travailleurs à l’étranger 8,6 7,1 7,2 7,4 7,7 8,3 8,9 7,7 6,8 7,1 Balance du compte courant 4,3 3,7 3,2 1,7 1,9 2,2 -0,1 -5,2 -5,0 -4,0 Investissement direct étranger, net 7,6 1,4 4,9 1,9 5,0 4,6 6,2 4,1 2,8 2,0 Réserves, net (mois d’importations GNFS) 8,8 9,1 10,0 9,9 9,9 10,0 8,8 6,6 7,6 7,6

IV. Indicateurs de la capacité de crédit de GC Dette totale du Trésor 67,1 63,7 60,8 58,2 62,1 57,3 53,5 47,3 46,9 48,2 Total paiements d’intérêts/recettes fiscales 21,6 19,1 18,4 17,4 15,2 14,5 12,6 9,7 10,1 10,3

Note : Stock dette extérieure (publique et privée)/PIB 49,8 44,5 36,5 29,6 27,2 27,1 27,3 23,4 24,7 25,8 Prix à la consommation (%, moyenne annuelle) 0,6 2,8 1,2 1,5 1,0 3,3 2,0 3,7 1,2 0.9 Croissance du PIB (%) 7,6 3,3 6,3 4,8 3,0 7,8 2,7 5,6 4,9 3,5 Croissance du PIB non agricole (%) 5,7 3,2 3,6 4,7 5,6 5,4 6,5 4,2 1,4 6,1 Chômage (%) 12,5 11,6 11,6 11,0 11,2 9,7 9,8 9,6 9,1 9,0

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

A. EVOLUTION RECENTE DE LA SITUATION ECONOMIQUE AU MAROC

11. Dans le contexte de la crise économique mondiale, le Maroc continue d’afficher une bonne croissance. La croissance économique de 5,6 pourcent en 2008 est passée à 4,9 pourcent en 2009. Cette performance est attribuable aux résultats du secteur agricole exceptionnellement bons, qui a augmenté de 30,6 pourcent, profitant des conditions climatiques favorables. Ce qui montre que les variations agricoles imputables aux conditions météorologiques continuent à affecter la croissance du PIB, quoiqu’avec moins d'intensité que par le passé. La croissance du PIB non agricole a ralenti à un taux beaucoup plus bas qu’anticipé, en raison de l'impact négatif de la crise financière mondiale. Elle est revenue à 1,4 pourcent en 2009 par rapport aux 4,2 pourcent enregistrés l'année précédente et s'explique principalement par un ralentissement ou une baisse de la plupart des activités, particulièrement dans le secteur manufacturier et celui du tourisme.

12. Les données pour la première moitié de 2010 révèlent que l'économie se relève des effets du ralentissement économique mondial qui avait commencé à la fin de 2008. La croissance du PIB non agricole a crû de 5,4 au premier trimestre 2010 et s’est stabilisée à environ 4,8 au cours du second et troisième trimestre. Il est prévu que l’élan de croissance des activités non agricoles se poursuive jusqu'à la fin de l'année. Toutefois, la croissance totale du PIB est estimée à environ 3-3,5 pourcent pour l’ensemble de l'année en raison d’une récolte plus faible cette année, quoique bonne, comparée à la récolte exceptionnelle de l’année dernière, se traduisant par une croissance estimée négative du secteur agricole (baisse de 8 pourcent). En outre, il n'y a aucune raison de croire que la récente crise de la dette souveraine de la Grèce et

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de l’Irlande et les politiques restrictives subséquentes de quelques pays européens aient eu un impact majeur sur les exportations ou les afflux de capitaux.

13. Le Gouvernement a mis en œuvre un plan de relance pour aider les secteurs les plus touchés et renforcer le pouvoir d’achat (Encadré 1). Les actions de soutien aux revenus bénéficient surtout aux employés à faibles revenus. Elles consistent en une hausse de 10 pourcent des salaires des fonctionnaires au bas de l'échelle salariale et du salaire minimum des employés du secteur privé. La revalorisation des salaires a été mise en œuvre en deux étapes, une première hausse de 5 pourcent en juillet 2008 et une seconde en juillet 2009. agricoles. En outre, en janvier 2009, le taux marginal de l’impôt sur le revenu a été réduit de 42 à 40 pourcent et à 38 pourcent en janvier 2010. En même temps, le seuil d’exonération a été relevé. Des mesures d’appui direct aux entreprises affectées par la crise se traduisent par une aide financière (garanties de prêts ; rééchelonnement de la dette, aide pour la souscription d’une assurance à l'exportation) ainsi que des subventions pour la formation et le marketing. En plus des mesures visant la préservation de l’emploi, des soutiens économiques ont été également fournis à travers quelques facilités monétaires. Le coût budgétaire brut total du plan de relance a été estimé par le Gouvernement à 21 milliards de dirhams 3 (sur la période 2008-2010) soit 2,7 pourcent du PIB de 2010 ; et en tant que tel ne pose pas un risque pour la viabilité à moyen terme des finances publiques.

3 En raison de leur caractère structurel, le programme de relance n’inclut pas les subventions supplémentaires pour les produits alimentaires et pétroliers (7 milliards de dirhams) dues aux prix mondiaux de céréales et des combustibles plus élevés.

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Encadré 1. Plan de relance budgétaire et résultats

Le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures pour aider les entreprises affectées à faire face à la baisse de la demande extérieure. Au début de 2009, le Gouvernement a institué un Comité de veille stratégique (CVS), composé des ministres concernés ainsi que de représentants des secteurs prives et bancaires, pour suivre les développements relatifs à la crise mondiale en cours. Le CVS ciblait le secteur des exportations pour l’appuyer au moyen des mesures suivantes qui expireraient à la fin de 2010 :

• Volet social : prise en charge par l’Etat des cotisations à la CNSS ; • Volet financier : la garantie de l’Etat pour le financement bancaire des besoins en fonds de roulement

des entreprises et le moratoire des remboursements de crédits ; • Volet commercial : prise en charge des frais de prospection et application de conditions préférentielles

d’assurance à l’export ; • Volet formation : prise en charge par l’Etat des actions de formation

Par la suite des programmes de soutien spécifique ont été formulés pour le tourisme et les envois de fonds et l’investissement par les travailleurs marocains résidant à l’étranger. Les données à compter de juin 2010 montrent que 70 pourcent de la demande de soutien concernait le volet social des contributions patronales qui était demandé par 443 entreprises, dont 398 travaillant dans le secteur des textiles et les entreprises restantes dans l’équipement automobile et l’électronique. Parallèlement, 129 entreprises ont bénéficié de garanties de prêts (dont la plupart travaille dans le secteur des textiles) et 134 bénéficiant de formation, dont 111 du secteur des textiles et 20 de l’équipement automobile.

Les mesures pour aider les ménages à faible revenu avaient déjà commencé en 2008 et étaient comprises dans les Lois de Finances 2009 et 2010. Pour la plupart, elles consistaient en réductions d’impôt et augmentations des salaires pour quelques groupes, ainsi qu’une augmentation des dépenses sociales par les départements gouvernementaux concernés. Ces mesures, avec un programme d’investissement public beaucoup plus élevé en place pour 2009 et confirmé pour 2010, ont maintenu la demande intérieure élevée comme en témoigne la hausse du crédit à la consommation, l’équipement et l’immobilier (voir ci-dessous). Les mesures spécifiques comprenaient comme suit :

• L’impôt sur le revenu marginal a été réduit de 42 pourcent à 38 pourcent et la limite supérieure de la tranche d’imposition exempte a été augmentée de 25 pourcent ;

• Les salaires des fonctionnaires à la partie la plus basse de l’échelle des salaires ont été augmentés de 10 pourcent (5 pourcent en juillet 2008 et 5 pourcent en juillet 2009) ;

• Pour les employés du secteur privé, le salaire minimum a été augmenté de 10 pourcent (5 pourcent en juillet 2008 et 5 pourcent en juillet 2009) ;

• Les paiements minimums de la pension ont été augmentés de 20 pourcent et les allocations familiales de 33 pourcent.

Un soutien économique a également été assuré par une détente monétaire. Les taux de réserves obligatoires pour les banques ont été réduits en deux phases successives, de 15 pourcent à 8 pourcent sur 2009, et ensuite à 6 pourcent à dater du 1er avril 2010. La Banque centrale a également réduit son taux directeur de 25 points de base en mars 2009 se traduisant en un taux directeur de 3,25 pourcent.

14. Les finances publiques continuent à être bien gérées malgré l'impact de la crise mondiale sur le budget. Les efforts soutenus de réforme de gestion fiscale et des dépenses publiques accompagnés d’une gestion active et efficace de la dette au cours des dernières années ont contribué à maintenir les finances publiques sur une voie soutenable. Ces réformes se sont traduites par une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement du Gouvernement, un renforcement du recouvrement des impôts, et une baisse du poids de la dette publique. Dans ce contexte, le déficit budgétaire ne dépassait pas 2,2 pourcent du PIB en 2009 malgré la baisse des recettes, en relation avec les réformes fiscales mises en œuvre, suite à une réduction du taux d'imposition des entreprises et des individus, le recul de l’activité économique lié à la crise mondiale et la mise en œuvre des mesures de soutien. Ce déficit gérable fait suite à la bonne performance des finances publiques qui étaient en léger surplus (0,2 pourcent du PIB) en 2007 et (0,4 pourcent du PIB) en 2008, ce qui est remarquable compte tenu de l'impact des subventions élevées sur le budget dû à la crise des prix du pétrole et des céréales.

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15. Des données récentes sur l'exécution budgétaire pour les dix premiers mois de 2010 révèlent que le déficit budgétaire annualisé serait contenu à moins de 4 pourcent du PIB. Ce déficit s'explique principalement par la forte hausse des subventions alimentaires et pétrolières (jusqu'à 135,6 pourcent) provoquée par une hausse des prix mondiaux. Ce déficit, aurait cependant pu être encore plus élevé sans les efforts de l’administration fiscale en matière de contrôle et de recouvrement, ce qui a permis aux recettes fiscales d’augmenter de 2,3 pourcent malgré l'impact de la crise mondiale et les effets du plan de soutien. Il n’ y a aucun doute que les subventions continuent à représenter un lourd fardeau pour le budget et constituent donc un risque potentiel pour sa soutenabilité en cas de chocs exogènes liés à une éventuelle hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires ou à une sécheresse sévère. Toutefois, la situation des finances publiques reste soutenable, grâce aux politiques macroéconomiques appropriées et aux mesures d’accompagnement des différents secteurs que le Gouvernement met en œuvre pour atténuer les effets de tels chocs. Le Gouvernement continue de renforcer l’administration et le recouvrement des impôts et à réduire les dépenses de fonctionnement (jusqu’à 2,3 pourcent), dont la masse salariale. Il a également lancé un plan pour la reforme, à moyen terme, du système de compensation, parallèlement à un programme ambitieux visant l’augmentation de la productivité du secteur agricole, tout en l’affranchissant de l’incertitude des conditions climatiques. En outre, le Gouvernement a mis en œuvre des programmes sociaux mieux ciblés tels que le programme de transferts conditionnels de liquidités et un régime maladie non contributif destiné aux pauvres (RAMED). La situation macroéconomique stable et la poursuite des reformes ont permis au Maroc de lever sur le marché international, un milliard d’euro, en septembre 2010, à un taux relativement bas (4,5 pourcent), dont une prime de risque de 200 points de base , ce qui démontre la confiance des investisseurs internationaux sur les perspectives économiques positives du Maroc. 16. Une gestion budgétaire saine a également contribué à réduire davantage la dette du Tresor. Reflétant la bonne performance des finances publiques et la bonne gestion active et efficace de la dette, le stock de la dette du Gouvernement central a baissé à 46,9 pourcent du PIB en 2009, une baisse de prés d’un demi-point de pourcentage par rapport à l'année précédente (et de plus de 6,5 points de pourcentage par rapport à 2007). Cette baisse est expliquée par une baisse de la dette intérieure, qui a reculé de 1,2 point de pourcentage du PIB pour atteindre 36,2 pourcent du PIB, alors que la dette extérieure a légèrement augmenté de 0,8 point de pourcentage du PIB (représentant 10,7 pourcent du PIB) reflétant ainsi la stratégie de la dette du Gouvernement pour renforcer la part de la dette extérieure dans la dette publique totale, contribuant ainsi au renforcement du niveau des avoirs extérieurs du pays. 17. Le Gouvernement et la banque centrale ont marqué un engagement continu à la lutte contre l'inflation. Aidés par des politiques monétaires prudentes, des marchés intérieurs protégés de l'augmentation des prix alimentaires et pétroliers mondiaux et un approvisionnement suffisant de produits alimentaires locaux, l’inflation à été faible sur les premiers 11 mois de 2010 (0,9 pourcent). Ce taux d'inflation est inférieur à celui constaté durant la période 2009 (1,2 pourcent) et est bien inférieur à celui de 2008 (3,7 pourcent). L’inflation des produits alimentaires et non alimentaires a été faible (respectivement 1 et 0,9 pourcent). 18. La position extérieure reste solide avec des signes d’amélioration du compte courant. Pour la première fois depuis les années 1980, le compte courant a connu des déficits importants en 2008 (5,2 pourcent du PIB) et (5 pourcent du PIB) en 2009. Les dernières données montrent que le déficit du compte courant s'est amélioré pour se situer autour de 4 pourcent du PIB durant les onze premiers mois de 2010. Rappelons que les déficits du compte courant ont suivi, ces dernières années, des excédents confortables sur la période 2001-2006 (excédent moyen de l’ordre de 2,8 pourcent du PIB) contre un quasi-équilibre en 2007 (déficit de l’ordre de 0,1 pourcent du PIB). L’amélioration du compte courant s’explique principalement par la relance des exportations , des envois des travailleurs marocains à l’étranger et des recettes du tourisme: sur les premiers onze mois de 2010, les exportations on augmenté de 26,7 pourcent (alors que les importations n’ont augmenté que de 12,9 pourcent), les envois des MRE ont augmenté de 7,8 pourcent et les recettes du tourisme de 7,3 pourcent. Par conséquent, après avoir chuté de 5,3 milliards de $EU (ou une baisse de 21,4 pourcent) à la fin juin 2010 (y/y), les réserves étrangères nettes ont commencé régulièrement à s’améliorer au cours des derniers mois, pour réduire la perte à 2,3 milliards $EU à la fin novembre 2010, atteignant les 22,4

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milliards de $EU, représentant 6,9 mois d’importations, alors qu’elle était de 7,6 mois d’importation en 2009. Parallèlement à l’amélioration du commerce extérieur, les opérations ayant permis de relever le niveau des réserves étrangères sont la levée d’un milliard d’Euros par le Gouvernement sur le marché financier international en septembre 2010, la vente récente de 40 pourcent de la société de télécommunication Medi-Telecom pour 64 millions d’Euros, et l’augmentation de la part du financement étranger du budget. 19. Les événements récents sur le plan économiques ont révélé une fois de plus les faiblesses inhérentes à la structure commerciale marocaine. Le déficit commercial s'est détérioré à 24,7 pourcent du PIB en 2008, un niveau supérieur au déficit de 22,3 pourcent du PIB en 2007 (et seulement 11 pourcent en 2000). Il s’est amélioré en 2009 (20,8 pourcent du PIB) du fait que les importations ont baissé plus que les exportations en termes nominaux les dernières données montrent que le déficit s’est amélioré à 19,4 pourcent du PIB à la fin novembre 2010. Le déficit commercial élevé est principalement un effet volume plutôt qu’un effet prix parce que le Maroc a en fait bénéficié de termes d’échanges positifs ; alors que les prix des importations des produits alimentaires et pétroliers augmentaient, le prix des principales exportations marocaines comme les produits phosphatés et l’agro-alimentaire augmentait également. La mauvaise performance des exportations témoigne de leur faible diversification et du manque de compétitivité. Ceci explique largement pourquoi les exportations marocaines n'ont pas été en mesure de bénéficier pleinement de nombreux ALE que le Maroc a signés au cours de la dernière décennie, tels que ceux avec l'Union européenne, les États-Unis, et la Turquie. Le PMV vise à corriger ces faiblesses en favorisant l'investissement privé dans le secteur et plus particulièrement dans des produits agro-alimentaires de qualité supérieure et à haute valeur. 20. Les politiques monétaires et de taux de change demeurent appropriés. En 2008, la Banque centrale (BAM) a recouru à la hausse de son taux directeur (plus 25 points de base en septembre 2008) pour contenir la forte hausse du crédit et les pressions inflationnistes modérées, alors qu’elle assouplissait sa politique pour le renforcer la liquidité face à la crise mondiale. Alors que la liquidité était resserrée et que les pressions inflationnistes commençaient à diminuer sur le deuxième semestre de 2008 jusqu’à 2009, la BAM a progressivement relâché le taux de réserve monétaire, le réduisant de 15 à 12 pourcent en janvier 2009, et ensuite à 10 pourcent en juillet 2009. La BAM a décidé de réduire encore le taux de réserve à 8 pourcent en octobre 2009 et à 6 pourcent à partir d’avril 2010 pour assouplir la pression sur liquidité et permettre ainsi aux banques d’être en mesure de faire face aux demandes monétaires tout en contribuant à conserver les taux d’intérêt proches du taux directeur de la BAM. Elle a également réduit son taux directeur de 25 points de base en mars 2009 pour atteindre 3,25 pourcent. Malgré ces politiques d’assouplissement, la masse monétaire s’est ralentie à 5,5 pourcent (y/y) à la fin novembre 2010, par rapport à une moyenne de 14,5 pourcent durant la période 2005-2008. Bien que le crédit pour l’équipement ait connu une forte hausse à 18 pourcent, le crédit total au secteur privé a ralenti (hausse de 11 pourcent) induit par une croissance réduite du crédit à la consommation (hausse de 7,7 pourcent), à la construction (hausse du 9,6 pourcent), et aux fonds de roulement (en hausse de 5,7 pourcent). Dans un même temps, le stock des créances en souffrance a augmenté de 8,2 pourcent (y/y), mais leur part dans l’ensemble des créances sur l'économie n'a cessé de baisser au cours du temps (de 4,9 pourcent en novembre 2009 à 4,8 pourcent en novembre 2010). Au cours des dernières années, le taux de change est resté conforme aux fondamentaux macroéconomiques, sans signe de mauvais alignement.

B. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES ET SOUTENABILITE DE LA DETTE 21. De politiques macroéconomiques et budgétaires saines, ainsi que les efforts fournis pour l’amélioration de la productivité et la compétitivité sectorielle ont contribué à mettre le Maroc dans une meilleure position pour bénéficier de la reprise économique mondiale (tableau 2). Entre temps, la croissance économique est estimée à environ 3-3,5 pourcent en 2010 principalement en raison de la reprise du secteur non agricole bénéficiant de la contribution d'activités dynamiques telles que la construction, les services de financement, les télécommunications et le tourisme.

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Tableau 2. Indicateurs macroéconomiques de référence à moyen terme

Est. Projections 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Taux de croissance en pourcentage

PIB réel 5,6 4,9 3,5 4,4 5,1 5,2 Consommation privée réelle 6,0 4,0 3,8 3,6 5,0 4,2 Investissement intérieur brut réel 12,8 4,4 4,2 4,9 5,3 5,5 Volume exportations (GNFS) 7,2 1,9 7,4 6,0 7,0 7,7 Volume importations (GNFS) 12,2 12,2 4,7 4,9 6,5 6,2 Indice implicite PIB 5,9 1,8 2,0 2,0 2,0 1,9

Ratios par rapport au PIB Investissement intérieur brut réel 38,1 36,0 35,7 35,8 35,9 36,0 Balance budgétaire 0,4 -2,2 -4,2 -3,6 -3,4 -3,2 Dette du Trésor 47,3 46,9 48,2 47,9 47,2 46,4

dont dette extérieure 9,9 10,7 12,1 13,1 13,2 13,2 Balance du compte courant -5,2 -5,0 -4,0 -3,2 -2,7 -2,1 IDE, bruts 4,1 0,9 2,0 3,1 3,4 4,6 Dette extérieure (publique et privée) 23,4 24,7 25,8 26,6 26,0 24,4

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

22. Les perspectives de croissance à moyen terme sont positives.4 Il est présumé que le Gouvernement poursuivra les reformes entamées ces dernières années, réalisera les ambitieux programmes d'investissement public qu’il a formulés et continuera à mettre en œuvre les principales stratégies sectorielles qu’il a lancées, consolidant ainsi sa diversification économique, son potentiel de croissance, et la demande intérieure. Il est également attendu que l’économie mondiale se remet lentement de la crise actuelle pour permettre aux stratégies en place de promotion des exportations de réaliser leurs objectifs et contribuer à la croissance. Dans ces conditions, les taux de croissance s’amélioreront du niveau modéré de 3,5 pourcent estimé pour 2010,5 à environ 5,2 pourcent en 2013. Si les différentes sources de croissance mentionnées ci-dessus devaient tarder à se concrétiser, les perspectives de croissance devraient être lentes à se concrétiser. De plus, il y a un risque potentiel que même les niveaux de croissance, postérieure à la crise, ne pourraient pas être maintenus à moyen terme, si la demande intérieure demeurait le principal moteur de la croissance. 23. Des politiques macroéconomiques saines contribueront à contenir l'inflation à un bas niveau. L'inflation était de 1 pourcent seulement en 2009, induite principalement par la disponibilité des denrées alimentaires importées et, dans une moindre mesure par la diminution du prix des denrées alimentaires importées et devrait, par la suite, se stabiliser à environ 2 pourcent. Comme le secteur agricole du Maroc satisfait la demande intérieure de la plupart des produits de base et même permet d’exporter plusieurs produits agricoles, son taux d'inflation demeure légèrement influencé par les fluctuations des prix alimentaires mondiaux. En outre, les subventions des prix des produits alimentaires de base et énergétiques – tout en ayant clairement un impact sur le budget - contribuent à un taux d'inflation stable. 24. Apres un déficit haut estimé pour 2010, la situation financière devrait rester saine sur le moyen terme, avec des déficits budgétaires près du seuil ciblé de 3 pourcent du PIB, bénéficiant de la réforme budgétaire en cours et des programmes sociaux plus ciblés, ainsi qu’une masse salariale mieux maîtrisée. Le déficit budgétaire devrait atteindre 4,2 pourcent du PIB en 2010 avant de retomber progressivement à 3,2 pourcent en 2013. Ces résultats supposent le maintien de l’élan de la réforme budgétaire en cours, l’amélioration de l’efficacité de la TVA, le renforcement de l’administration de l’impôt et la suppression des exemptions fiscale non productives afin de réduire les dépenses fiscales élevées. Ces mesures compenseraient l'impact négatif des taux réduits sur l’impôt sur le revenu des entreprises et des

4 IMF (2010), Morocco: 2009 Article IV Consultation—Staff Report; Public Information Notice on the Executive Board Discussion; and Statement by the Executive Director for Morocco 5 La faible croissance en 2010 s’explique principalement par les résultats escomptés du secteur agricole qui se traduisant par un taux de croissance négatif pour l’agriculture à la suite d’une croissance remarquable en 2009.

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personnes. En vertu de ces hypothèses, les revenus devraient se stabiliser autour de 25 pourcent du PIB. Du côté des dépenses, la consolidation des dépenses publiques dépend de l’adoption de quatre mesures essentielles : renforcement de la réforme budgétaire, mise en œuvre de la réforme des subventions pétrolières et alimentaires, maintien du contrôle étroit et constant de l'évolution de la masse salariale et une gestion active de la dette. Dans ces conditions, la dette publique augmentera légèrement à 48,2 pourcent du PIB en 2010 avant de suivre une tendance à la baisse pour atteindre moins de 46,5 pourcent du PIB en 2013. Tableau 3. Maroc: Besoins de financement du Trésor (% du PIB) Est. Projections

2008 2009 2010 2011 2012 2013 Besoins de financement 9,3 10,8 11,8 10,9 10,8 10,5 Déficit budgétaire (+) -0,4 2,2 4,2 3,6 3,4 3,2 Amortissement 9,7 8,6 7,6 7,4 7,4 7,3

Intérieur 8,3 7,8 6,8 6,5 6,4 6,3 Extérieur 1,4 0,8 0,8 0,9 1,1 1,0

Financement total disponible 9,3 10,8 11,8 10,9 10,8 10,5 Financement intérieur 6,6 7,1 7,0 7,8 8,3 8,1 Financement extérieur 1,7 2,1 3,6 1,6 1,4 1,1 Autres (privatisation, subventions, CST *) 1,0 1,6 1,2 1,5 1,2 1,1

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

25. Les besoins de financement qui découlent du déficit budgétaire plus élevé en 2010 et des déficits à la baisse sur le moyen terme sont facilement financés par le biais du marché intérieur ainsi que les retraits accrus sur les prêts extérieurs (tableau 3). Dans ce contexte, le financement intérieur demeurerait la source principale, bien que le financement extérieur puisse améliorer sa contribution. En fait, depuis 2006, le financement extérieur net a inversé sa longue tendance négative pour devenir positif, ce qui reflète la stratégie du Gouvernement de modifier légèrement la composition de la dette en faveur de l’emprunt extérieur. Cette stratégie de financement atténuerait la pression sur les marchés financiers intérieurs et encouragerait les investissements du secteur privé puisque le marché monétaire est moins liquide comparé aux années précédentes. Toutefois, cette décision est cohérente avec l’intention de maintenir un niveau confortable de réserves étrangères. 26. La stratégie de gestion la dette du Gouvernement cible est la diversification des sources de financement et d’assumer une plus grande part du financement externe. Trois principaux facteurs sous- tendent la décision du Gouvernement d’accroître ses sources de financement extérieures, principalement les multilatérales et concessionnelles. La première est liée à l’échéance de la dette publique du Maroc. L’échéance de la dette publique a baissé ces dernières années et continuera à diminuer puisque le Gouvernement a surtout financé ces besoins principalement en émettant des bons du Trésor jusqu’à une échéance d’un an sur le marché intérieur. La raison principale qui motive ce choix est la volonté d’éviter d’affecter les taux variables à long pour les prêts des Banques au secteur privé sur le marché intérieur, et plus particulièrement en ce qui concerne le crédit immobilier, du fait que les taux de ces prêts sont indexés sur les taux du marché primaire des bons du Trésor à long terme (obligations de 10 et 15 ans).6 Le deuxième facteur a trait aux besoins plus élevés de la balance des paiements même si le niveau des réserves en devises demeure relativement confortable. Le troisième est imputable aux besoins d’emprunt actuels plus élevés du budget, dans un contexte de resserrement de la liquidité des marchés financiers intérieurs après une longue période de surliquidité sur le marché monétaire. Par conséquent, les opérations de prêts extérieurs supplémentaires sont compatibles avec une gestion prudente de la dette qui encourage des conditions de dette améliorées, tout en maintenant un niveau confortable de réserves en devises et en même temps éviter la pression sur les marchés financiers intérieurs. En septembre 2010, le Maroc a réalisé avec succès une émission d’obligations pour un milliard d’Euros contre une demande totale de plus de 2,2 milliards, témoignent de la confiance des marchés internationaux dans la stabilité macroéconomique du Maroc. 6 Toutefois, depuis le début de cette année, le crédit à taux d’intérêt variable n’est plus lié au taux des bons de trésor

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27. Une analyse approfondie de la soutenabilité de la dette publique montre que le cadre budgétaire est suffisamment robuste pour réduire le risque sur le moyen terme (voir annexe E.3). La dette publique sous deux principaux chocs s’est avérée soutenable sur le moyen terme. Sous de scénarios différents, six autres chocs au scénario de référence sont simulés7, et la soutenabilité de la dette publique est préservée dans tous les cas. Avec ces chocs, la dette publique augmenterait légèrement en 2010 et, pour quelques chocs, également en 2011, pour ensuite progressivement diminuer sur le moyen terme. 28. La position extérieure devrait rester viable à moyen terme. Le compte courant devrait se détériorer légèrement en 2010 (4 pourcent du PIB) et devrait poursuivre une légère tendance à la baisse sur le moyen terme pour atteindre 2,1 pourcent du PIB en 2013, alors que se concrétise l’impact des réformes et des stratégies sectorielles. En fait, la balance des paiements devrait s’améliorer progressivement, avec des déficits commerciaux et du compte courant plus faibles qui bénéficieraient de l’amélioration du potentiel d’exportation et d’une reprise des activités touristiques et des envois des MRE. Ce scénario est basé sur l’hypothèse que le Maroc récolterait les fruits de ses efforts continus de réforme, de ses politiques macroéconomiques et budgétaires appropriées, et des stratégies sectorielles ciblées qui impliquent des investissements publics plus importants, qui se traduiraient par des investissements privés plus élevés, dont les IDE, et des gains progressifs dans la compétitivité de ses exportations, y compris le tourisme. Dans ce contexte, la dette extérieure devrait prendre la forme d’un U inversé, atteignant un maximum à 26,6 pourcent du PIB en 2011 (de 24,7 pourcent du PIB en 2009) avant de baisser progressivement à 24,4 pourcent en 2013, alors que les réserves nettes en devises se maintiendront à une moyenne de 6,5 mois d’importations. 29. Les besoins de financement de la balance des paiements ne constituent pas une préoccupation sérieuse en raison des fondamentaux économiques solides, du faible stock de la dette extérieure du pays et des réserves importantes en devises. Alors qu’il est prévu que les déficits du compte courant s’amélioreront progressivement sur le moyen terme, il n’y a pas de contraintes à leur financement à travers des lignes de crédit multilatérales et bilatérales, ainsi que d’autres flux de capitaux privés, y compris les IDE. Ces derniers devraient s’améliorer progressivement, attirés par un environnement des affaires amélioré et des opportunités offertes par d’importants projets structurels et le programme de privatisation. 30. En résumé, le cadre macroéconomique du Maroc reste adéquat et soutenable sur le moyen terme. Les effets modérés de la crise mondiale sur l’économie marocaine ont été atténués par les bons fondamentaux économiques résultant des saines politiques macroéconomiques menées à bien, au cours des dernières années, et par la réponse du Gouvernement par le biais du plan de soutien pour atténuer ces effets sur la population et les affaires. Ce plan de relance a permis de renforcer la confiance des investisseurs et la demande intérieure tout en réduisant les risques. L’engagement du Gouvernement à maintenir l’élan de l’effort de réforme confirme des perspectives robustes d’investissement, de croissance et d’emploi.

LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET LES PROCESSUS PARTICIPATIFS 31. L’objectif du Gouvernement mis en place en octobre 2007 vise à stimuler la croissance économique et la compétitivité du Maroc tout en améliorant les indicateurs sociaux. Le programme économique et social du GM (PES) pour la période 2008-2012 vise à stimuler la croissance du pays et son potentiel d’exportation en encourageant les investissements dans des infrastructures clés (énergie, transport, et eau) et dans les secteurs productifs, comme l’industrie et l'agriculture. Pour s'assurer que la dynamique de croissance se traduise par une amélioration des résultats sociaux, ces programmes d’investissement sont associés à des efforts accrus pour améliorer l'accès aux soins de santé de qualité, à l'éducation et au logement,

7 Les deux principaux chocs sont A1: les variables clés ont atteint leurs moyennes historiques; et A2: Aucun changement de politique (balance primaire constante).

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et aux programmes de protection sociale mieux ciblés. L’augmentation des ressources budgétaires démontre la volonté du GM d’atteindre ces objectifs dans un cadre pluriannuel comprenant les six secteurs prioritaires, que sont : la santé, l'éducation, la justice, l'eau, l'énergie et l'agriculture. Pour garantir la réalisation de ces objectifs et priorités sectoriels, le Gouvernement poursuit une série de réformes transversales dans les domaines de la gouvernance, la gestion du secteur public, et la décentralisation. 32. Le GM a une stratégie de développement agricole ambitieuse, le Plan Maroc Vert (PMV), pour la période 2008-2020. Ce PMV qui a été lancé en avril 2008, représente un ambitieux programme d’investissement dans le secteur agricole et agro-alimentaire et fournit la feuille de route pour la mise en œuvre d’une série de réformes systématiques du secteur public. Le Programme National d'Economie d'Eau en Irrigation (PNEEI) du Gouvernement, qui est en cours de réalisation, fait partie intégrante de cette stratégie. Plusieurs facteurs ont motivé le développement du PMV, y compris : (i) la volonté du Gouvernement de faire face aux problèmes liés à la baisse de la productivité et aux faibles revenus dans le secteur agricole et agro-alimentaire (ii) l’incertitude grandissante sur les marchés internationaux des matières premières pendant la période 2007-2008, et (iii) les pressions internes pour relever les défis dans un secteur qui était perçu comme un frein à la croissance des autres secteurs de l'économie. Le plan vise à ériger le secteur agricole et agro-alimentaire en une source importante de croissance économique, qui contribuerait à créer de l’emploi et à réduire la pauvreté dans les zones rurales. Parallèlement, les réformes et les investissements dans un secteur agricole et agro-alimentaire productif, dynamique et plus axé sur les marchés, sont conçus pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments au Maroc, promouvoir l’intégration du pays dans l'économie mondiale, et aider le secteur à mieux s'adapter aux changements climatiques. La vision proposée par le PMV représente un changement de paradigme concernant les stratégies du passé qui étaient essentiellement ciblées sur l'autosuffisance alimentaire, à travers des politiques de substitution aux importations, plus tournées vers l’intérieur. Le PMV reconnaît les possibilités et les dangers d’une économie mondiale compétitive et vise à intégrer le secteur agricole et agro-alimentaire dans ce cadre global. 33. Le PNEEI fait partie intégrante des l’agenda des reformes et des investissements du PMV. Le PNEEI vise à améliorer les revenus agricoles en favorisant la conversion des technologies d'irrigation actuelles en adoptant des technologies et des pratiques plus efficientes, ainsi qu'une meilleure valorisation de l'eau, aux niveaux de la production et de la commercialisation. Ces objectifs stratégiques ont été confirmés par la stratégie nationale de l'eau, développée en 2009, par le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement (SEEE). Le PNEEI est un programme qui s’étale sur quinze ans et qui appuie la reconversion d’environ 550.000 hectares d’irrigation de surface en irrigation localisée, dont 395.000 hectares situés dans les périmètres de Grande Hydraulique. Il est articulé autour de 5 composantes : (i) la modernisation collective des systèmes d'irrigation ; (ii) la modernisation individuelle des systèmes d'irrigation ; (iii) une meilleure valorisation de l'eau en agriculture (iv) une assistance technique mieux ciblée pour l'irrigation localisée et l’amélioration de la productivité, et (v) des mesures d’appui diverses. 34. Le programme d’investissement du PMV s’articule autour de deux piliers. Le montant des investissements publics et privés qui devrait être alloué à l’ensemble des 955 projets commerciaux (Pilier I) et aux 545 projets de développement de petites exploitations agricoles (Pilier II) durant la période 2008-2020 est estimé à 140 milliards de Dirhams. Les investissements du Pilier I visent à l’intégration des exploitations à caractère commercial dans les filières de hautes valeurs ajoutées et de hautes productivités. Les investissements du Pilier II visent à accroître les revenus des petites exploitations, par la reconversion, la diversification et l'intensification des cultures, ainsi que le renforcement de l’organisation des agriculteurs, et ce, tout en appuyant leur intégration dans les filières de production adaptées. L’idée générale est que les projets Pilier I dépendront, en grande partie, du financement du secteur privé accompagné d’un appui limité du secteur public. Les projets Pilier II seront financés, en grande partie, par les ressources du secteur public. Durant la période 2008-2020, l’ensemble des investissements publics dans les projets Pilier I et II (y compris, les réformes transversales, voir paragraphe suivant) devrait s'élever à 66,6 milliards de Dirhams (montant qui correspond à environ un tiers du coût total du PMV) et qui servent essentiellement à mobiliser l'investissement privé (environ les deux tiers des coûts du PMV), nécessaires pour la réalisation du programme. Dans les deux Piliers, le processus de création de valeur est axé sur le regroupement volontaire

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des agriculteurs et des organisations de producteurs « agrégés », autour des investisseurs privés, commerçants et/ou entrepreneurs « agrégateurs ». Une des caractéristiques les plus innovantes du PMV est qu'il conditionne l’appui du Gouvernement à la conclusion d’arrangements contractuels trilatéraux entre les agrégateurs, les agrégés, et le GM. Le modèle de l’agrégation est conçu pour aider à surmonter les contraintes foncières existantes, promouvoir les organisations de producteurs et permettre aux producteurs d’avoir accès au financement, aux connaissances et aux technologies, de partager les risques, et d’améliorer la commercialisation. Sur les 1.5008 projets envisagés dans le cadre du PMV, 168 sont actuellement mis en œuvre. Ils comprennent 62 projets Piliers I pour un total de 18,9 milliards de Dirhams et 106 projets Pilier II totalisant un investissement de 5,6 milliards de Dirhams. 35. Pour assurer la réussite de la mise en œuvre de la stratégie à deux Piliers, le programme des investissements du PMV met l’accent sur une série d’interventions transversales. Les principaux axes stratégiques de ce programme systématique transversal de réforme du secteur public comprennent :

(i) Réorienter le rôle du MAPM vers ses fonctions réglementaires et délégation d'autres fonctions du service agricole aux intervenants privés à travers des partenariats public-privé (PPP), aux institutions spécialisées pour le développement agricole et la sécurité sanitaire des aliments, et aux organisations professionnelles ;

(ii) Améliorer l'environnement des affaires dans le secteur de l’agriculture en améliorant l'accès au financement, en modifiant et en améliorant le ciblage les programmes de subventions agricoles ;

(iii) Identifier de nouveaux accords de libre-échange agricoles (ALE) et réorienter les accords existants pour améliorer l'accès aux marchés d'exportation de grande valeur et progressivement libéraliser les sous-secteurs protégés ;

(iv) Réduire les distorsions du marché intérieur par l’augmentation des investissements et une meilleure gestion des infrastructures de commercialisation et par la libéralisation des systèmes de distribution des fruits, des légumes et de la viande ;

(v) Renforcer les politiques en matière d’eau d'irrigation en concédant la gestion des périmètres de la grande irrigation à des opérateurs privés, en augmentant les tarifs de l'eau dans les grands périmètres d'irrigation, en étendant les périmètres d'irrigation existants, en promouvant l'irrigation localisée dans les fermes, et en assurant la coordination entre les agences des programmes d'investissement ;

(vi) Mobiliser le foncier agricole en accélérant le processus de participation du secteur privé dans la gestion des terres domaniales et collectives, et en promouvant l'agrégation.

36. Depuis le lancement du PMV, le GM a entrepris d’importantes réformes institutionnelles et a pris des dispositions pour le financement du programme. Quant à la politique agricole et le programme de réforme institutionnel du PMV, le MAPM a mis en place 16 Directions Régionales de l’Agriculture (DRA) permettant la déconcentration de la prestation des services dans chaque région et a restructuré les Chambres d'Agriculture (réduction de leur nombre de 37 à 16). En plus de la déconcentration, les Directions Régionales de l'Agriculture (DRA) du MAPM et les Directions provinciales agricoles (DPA) ont élaboré les 16 Plans Agricoles Régionaux (PAR), en concertation avec les parties prenantes, incluant les propositions d’investissements agricoles pour chaque région (Pilier I et II), qui ont été adoptés par les conseils régionaux, les chambres d’agriculture et les autorités locales, en avril 2009. Il a également été signé des contrats programme axés sur les résultats avec 10 filières agro-alimentaires prioritaires sur la base des PAR. Les associations professionnelles (Interprofessions) ont été créées pour ces filières agro-alimentaires prioritaires. En outre, les institutions spécialisées telles que l’ADA9 et l’ONSSA10; ont été créées et sont chargées de la mise en œuvre, respectivement du programme d’investissement du PMV (Piliers I et II) et de la loi sur la sécurité sanitaire des aliments, adoptée récemment. Le Gouvernement du Maroc avait conclu ses négociations commerciales agricoles avec la Commission européenne en décembre 2009. Si ces dernières

8 Ces projets ont été identifies selon une planification participative et un processus de consultation au niveau régional. Chaque année des projets spécifiques sont ou seront traduits en projets bancables par les directions régionales. La définition de ces investissements est basée sur le concept des filières. Des filières prioritaires ont été identifiées au niveau de chaque région, sur la base de leurs conditions économiques et agro-climatiques. 9 Loi 42-08 portant création de l’Agence pour le Développement Agricole promulguée par le dahir n° 1-09-16 du 22 safar 1430 (18 février 2009) 10 Loi 25-08 portant création de l’Office National de sécurité sanitaire des Produits alimentaires publiée au Bulletin Officiel NR 5714 du 5 mars 2009

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sont approuvées par le Parlement européen, l’accord de libre-échange agricole (ALEA) devrait garantir, immédiatement, à la plupart des exportations agro-alimentaires marocaines le plein accès au marché, tout en ouvrant progressivement le marché marocain aux importations agro-alimentaires de l'UE, sur une période de 10 ans (sauf pour un certain nombre de produits sensibles comme le blé, la viande rouge et blanche, et l'huile d'olive).11 En ce qui concerne le financement du programme, le MAPM a signé, en avril 2009, l’accord cadre pluriannuel de financement du PMV 2009-2015 avec le Ministère de l'Economie et des Finances (MEF).12 D’ailleurs la loi de Finances 2010, a prévu un budget pour le MAPM, conforme au CDMT. En outre, les MEF et MAPM ont signé un accord pour la révision de 6 Décrets et 25 Arrêtés relatifs au Fonds de Développement Agricole (FDA) en vue de simplifier les procédures et d’harmoniser les mesures d’appui avec les orientations stratégiques du PMV. 37. Le PMV comprend un processus de consultation. Des consultations ont été organisées dans le cadre de l'examen annuel des 16 PAR et du suivi des progrès enregistrés la mise en œuvre des contrats programmes signés avec les 10 filières agro-alimentaires prioritaires. De plus, des consultations avec les universités et les organisations professionnelles ont été organisées par la Banque mondiale dans le cadre de la préparation du CPS, tandis que des consultations avec les organismes et associations de producteurs ont été organisées, au cours de la préparation de la PPD proposé, par le MAPM, aux niveaux national et provincial. En plus, des consultations ont été organisées, avec des groupes cibles de parties prenantes dévouées, dans le contexte de l’analyse de l’impact social et sur la Pauvreté t (EISP) et de la revue environnementale dans le cadre de la préparation du PPD proposé (voir les sections VI.A et VI.B). Le résultat de ces consultations ont fait ressortir les problèmes suivants : (i) nombre important d'intermédiaires et le manque de transparence dans la chaîne de valeur des fruits, des légumes et de la viande rouge contribuent à un prix à la consommation relativement élevé, mais plutôt faibles pour les producteurs ; (ii) faibles capacités humaines et techniques des producteurs et des organismes de producteurs limitant les transferts de technologie et l'accès au financement ; (iii) droits fonciers précaires et morcellement des terres agricoles limitant l’investissement, et (iv) usage non durable des ressources en eau. Les recommandations comprennent : (i) l'amélioration des mécanismes d’appui financier pour les producteurs et les organismes de producteurs ; (ii) le développement de structures d'appui solides pour les producteurs et les organismes de producteurs (iii) le renforcement du dialogue entre le Gouvernement et les organisations professionnelles, et (iv) promotion de l'usage efficace de l'eau et de la gestion du foncier agricole. Les consultations ont confirmé l'importance du PMV et la pertinence des actions spécifiques du PPD proposé, y compris la modernisation des techniques de marketing locales et des systèmes de distribution, l'amélioration de l'efficience de l l'investissement public au titre du Pilier II, à travers une transparence et une responsabilisation accrues, un renforcement des services agricoles destinés aux producteurs et aux associations de producteurs, et encouragement de l’usage durable des ressources en eau d'irrigation.

APPUI DE LA BANQUE AU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT

A. LIEN AVEC LE CPS 38. Le PPD proposé est en conformité avec les objectifs et les priorités du de la nouvelle stratégie de partenariat pays (CPS) 2010-2013. Il concerne les trois défis de développement auxquels le Maroc devra face, à long terme, tels qu’identifiés par le CPS: (i) renforcer la croissance, la compétitivité et

11 L'ALE permettrait la libéralisation immédiate de 67 pourcent des produits agricoles frais, 98 pourcent des produits agro-industriels, et 100 pourcent des produits de la pêche. Une liste limitée de produits, notamment les tomates, l'ail, les clémentines, les fraises, les concombres, les courgettes et le sucre continueront a faire l’objet d’un traitement différent, tout en bénéficiant d'un accès amélioré au marché européen à travers l'augmentation des quotas ou des prix d'entrée réduits. Les produits de l'UE bénéficieront d'une libéralisation progressive du marché marocain sur plus de 10 ans, à l'exception des 19 catégories de produits qui feront l’objet d’un traitement différent, dont le blé, la viande, et l'huile d'olive. 12 L'accord identifie le total des besoins financiers (public et privé) associés à la mise en œuvre du PMV au cours de la période 2008-2020, qui sont estimés à 17 milliards USD. La part de financement public de ce montant (y compris les ressources des bailleurs de fonds) est estimée à 8 milliards de $EU.

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l'emploi ; (ii) réduire les inégalités sociales, et (iii) assurer le développement soutenable en appuyant les réformes institutionnelles et politiques lancées par le GM qui touchent aux marchés intérieurs, aux investissements et services agricoles, et aux ressources en eau d’irrigation. Il contribue directement aux trois piliers thématiques autour desquels s’articule le programme de la Banque : (i) la croissance, la compétitivité et l'emploi (ii) la prestation des services aux citoyens, et (iii) le développement durable dans un contexte de changement. En outre, il est directement lié aux deux thèmes transversaux que sont la gouvernance et la territorialité. Bien que plus marqués dans la composante du Pilier II proposé, les deux thèmes sont pris en compte dans les quatre composantes du PPD proposé.

B. COLLABORATION AVEC LE FMI ET LES AUTRES BAILLEURS DE FONDS 39. La Banque mondiale et le FMI entretiennent une étroite collaboration au Maroc. Des contacts entre les équipes du FMI et celles de la Banque mondiale s’établissent de manière régulière et les discussions portent généralement sur les programmes de travail respectifs, les priorités du pays, les développements récents et les perspectives d’avenir. La collaboration entre le Fonds et la Banque qui porte sur le Maroc a toujours été homogène, accompagnée d’une évaluation partagée des défis macroéconomiques importants auxquels le pays fait face actuellement. Dans l’ensemble, il existe déjà une entente sur l’identification des tâches respectives des deux organisations. La collaboration pourrait aussi se traduire par des activités communes, telles que le programme d’évaluation du secteur financier (PESF) mise à jour, la dissémination et le suivi de ses recommandations. 40. Le Fonds participe, régulièrement aux réunions d’examen de projets de la Banque quand cela est nécessaire. De même, le personnel de la Banque a contribué à la mission de consultation au titre de l’Article IV du FMI au Maroc, en 2008 et 2009. Le travail analytique actuel de l'équipe du FMI, et qui a fait l’objet d’une appréciation par les homologues de la Banque, est axé sur les perspectives à moyen terme pour les finances publiques au Maroc et les implications macroéconomiques de la crise financière mondiale et de la baisse économique. Le Conseil du FMI a approuvé le 25 janvier 2010, le rapport des services du FMI pour les consultations de 2009 au titre de l’Article IV. L'évaluation globale de l'évolution macroéconomique récente, perspectives et risques pour l'économie, est bien conforme à celle de la Banque mondiale et du FMI. 41. La Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec d'autres bailleurs de fonds. Le cadre programmatique et les indicateurs de résultats identifiés dans la matrice de politiques du PPD proposé ont été pris en compte par le MAPM afin qu’il organise ses activités avec d'autres donateurs qui apportent leur appui au PMV. Bien qu’aucune activité commune n’est envisagée à ce stade, la Banque mondiale, l'Union européenne (UE), la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque allemande de développement (KfW), la Coopération Belge (CB) et le United States Agency for International Development (USAID)ont veillé à coordonner leurs activités de préparation sur une base bilatérale pour assurer l’uniformité et la complémentarité des efforts. Les programmes d’appui financier et technique ainsi développés par d'autres bailleurs de fonds, en parallèle avec le PPD proposé, devraient mettre l’accent sur le financement de : (i) la filière spécifique des projets Pilier II dans certaines régions et du renforcement des capacités institutionnelles, qui s’y rapporte, aux niveaux central, régional et local ; et (ii) renforcement des capacités institutionnelles et investissements dans la gestion durable des ressources naturelles. Les besoins en analyse et en conseils identifiés dans le cadre du programme du PPD et repris à l'annexe A, seront cofinancés, individuellement, par le Gouvernement du Maroc, la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds. Le MAPM s'est engagé à organiser une table ronde des bailleurs de fonds, deux fois par an, pour le suivi et l’évaluation des progrès qui seront enregistrés par la mise en œuvre du PMV et pour renforcer le dialogue sur le secteur. Une première réunion de coordination des bailleurs de fonds a été organisée par le MAPM le 15 juillet 2010. Enfin, des réunions régulières seront présidées, à tour de rôle, par les bailleurs de fonds qui participent au programme PMV pour discuter des questions opérationnelles et d'actualité, relatives à leurs programmes d’appui au PMV.

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C. RELATION AVEC LES AUTRES OPÉRATIONS DE LA BANQUE 42. Le PDD proposé s'appuie sur les opérations récentes de la Banque mondiale dans le secteur agricole et liés à l'agriculture. Les réformes institutionnelles et de politiques proposées dans le cadre de ce PPD ont l’objectif d’améliorer l'efficacité du système de commercialisation interne, la gouvernance de l'aide apportée à l'investissement agricole au titre du Pilier II, la qualité des services agricoles, et la pérennité des ressources en eau d'irrigation. Le PPD tient compte des leçons retenues des projets de développement rural intégré centré sur la PMH (DRI-PMH), et celui centré sur le développement des zones d’agriculture pluviale (DRI-MVB), et du premier projet d’appui à l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), tous projets supportés par la Banque mondiale. La mise en œuvre de ces projets a permis de mettre en lumière d'importantes contraintes institutionnelles et structurelles qui contribuent à freiner la promotion effective du développement rural intégré. Elle a également souligné la nécessité d'apporter une plus grande attention aux aspects de marketing liés au développement agricole ainsi que l'importance de mettre en place des structures de soutien destinées aux producteurs et aux associations de producteurs. Les actions qui visent à améliorer la pérennité de l'usage et la gestion de l'eau d'irrigation dans le cadre du PPD, incluent de nombreuses actions qui avaient déjà été prévues dans la composante eau d'irrigation envisagée par la série des PPD du Secteur de l’Eau. Alors que la composante Irrigation de ce PPD a été réalisée de manière satisfaisante, la série des PPD du Secteur de l’Eau a été clôturé en 2009 après l'achèvement, en 2007, de la première opération de la série, en raison de la non réalisation de certaines actions du PPD/2 dans les axes gouvernance du secteur et gestion intégrée des ressources en eau. 43. Le PPD proposé serait mis en œuvre en parallèle avec d'autres opérations de la Banque mondiale qui ont été récemment approuvées ou qui sont en cours de préparation. Le deuxième projet proposé d’appui à l’INDH contribuerait à renforcer davantage les capacités des élus, des acteurs de la société civile et des groupes marginalisés, de participer efficacement au processus décisionnel relatives aux projets de développement locaux. Les réformes institutionnelles et politiques appuyées dans le cadre de la composante eau d'irrigation du PPD amélioreront l’efficacité et la durabilité des investissements financés dans le cadre du projet récemment approuvé de modernisation de l’agriculture irriguée dans les périmètres dépendant du bassin de l'Oum-Er-Rbia visant la modernisation des systèmes d'irrigation et l’amélioration de l'accès des agriculteurs à la technologie, au financement et aux marchés. Le don FSCC/FEM proposé pour l'intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du PMV est aligné avec le PPD, qui appuie l’intégration de mesures d'adaptation aux changements climatiques de certains projets Pilier II dans cinq régions cibles. La série de prêts à la Réforme de l’Administration Publique « PRAP » renforce la gestion globale du secteur public grâce à une gestion améliorée du budget, une meilleure gestion des ressources humaines, un contrôle des paiements du Trésor public, et les services gouvernementaux en ligne. Le MAPM s’est engagé activement dans le PRAP. Les contrats budgétaires basés sur la performance entre les services centraux du MAPM et trois DRA pilotes (Gharb, Chaouia et Rabat) seront mis en place en 2012 avec l’assistance technique de la Banque mondiale. Les 13 autres DRA suivraient la même voie. Enfin, la série de PPD dans le secteur de l'éducation proposée contribuerait à appuyer le renforcement du capital humain dans les zones rurales à travers notamment (i) le développement de nouveaux critères pour la localisation des écoles primaires et des collèges avec une priorité accordée aux zones rurales et semi-urbaines ; (ii) l'augmentation des bourses d’internats, et (iii) la mise à l’essai, dans au moins 4 différentes communes, d’une approche intégrée dans les Académies Régionales d’Education et de Formation (AREF), pour fournir un appui matériel et financier visant à encourager une plus grande demande de scolarisation dans les zones rurales.

D. ENSEIGNEMENTS TIRES 44. La série programmatique de PPD représente l'instrument le plus approprié pour appuyer la mise en œuvre des programmes de réformes systémiques du secteur public au Maroc, à condition que le cadre institutionnel soit suffisamment adapté pour favoriser la réalisation des réformes proposées. Les PPD programmatiques représentent l’instrument privilégié du GM pour la mise en œuvre des réformes publiques sectorielles systémiques, comme en témoignent les nombreuses opérations de la Banque, qu’elles

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soient passées ou en cours de préparation dans les secteurs financier, de l'administration publique, du logement, de l’eau, des déchets solides, de l'éducation, et de l'énergie. Les PPD programmatiques fournissent toute la souplesse nécessaire pour la mise en œuvre d’un programme systémique de réformes vaste et complexe , tel que le PMV, tout en appuyant l’engagement du Gouvernement du Maroc et celui des parties prenantes à la mise en œuvre, à moyen terme, du programme. En outre, ils établissent un cadre général pour la coordination des programmes des autres bailleurs de fonds dans le secteur. Un PPD programmatique reste l'instrument de financement le plus approprié pour appuyer la mise en œuvre des reformes proposées, si celles-ci sont suffisamment avancées aux différents niveaux du Gouvernement. 45. Une appropriation et un engagement fort de l’ensemble du GM sont essentiels pour garantir une mise en œuvre réussie des programmes de réforme systémique du secteur public. Réaliser le programme de réformes ambitieux du PMV nécessitera la participation active d'un large éventail d'acteurs aux niveaux politique et technique du Gouvernement ainsi que la participation des parties prenantes dans les différents secteurs. Le programme de réforme du PMV bénéficie d’un appui au plus haut niveau de l’Etat, du Gouvernement et des principales parties prenantes du secteur. Dans ses discours de juin 2008 et avril 2009, le Roi Mohamed VI a souligné la nécessité de combler l'écart entre les zones urbaines et rurales par la promotion, à grande échelle, de la modernisation de l'agriculture et par la compétitivité, adaptée à la spécificité régionale, tout en tenant compte des contraintes liées aux ressources en eau et la conservation de l’environnement. En outre, le PMV a été adopté comme une stratégie de développement agricole par l’ensemble du gouvernement accompagnée d’un financement garanti par le Cadre des Dépenses à Moyen Terme CDMT 2009-2015. En outre, des contrats programme axés sur les résultats, intégrés au PMV, ont été signés par le MAPM et les associations professionnelles clés, dans 9 filières agro-alimentaires prioritaires et autres ministères concernes, tout en définissant les rôles, les responsabilités et les engagements respectifs. La Banque mondiale continuera à jouer un rôle important en facilitant la coordination interinstitutionnelle, et tout particulièrement en ce qui concerne les programmes de réformes proposés relatifs aux marchés intérieurs et l'eau d'irrigation. Enfin, le statut avancé d’Association accordé au Maroc dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen de l’UE est susceptible de promouvoir et d’appuyer l'élan de réforme du pays. 46. Les efforts du Gouvernement déployés dans le passé pour promouvoir le développement rural intégré se sont soldés par des résultats mitigés, en grande partie à cause de l’absence de relations établies entre les structures décentralisées et déconcentrées du Gouvernement et des faibles capacités. L'approche intégrée du développement rural prévue dans le cadre de la Stratégie 2020 de Développement Rural, qui a été adoptée par le GM en 1999, a été limitée par la complexité des projets proposés, la faiblesse des capacités techniques au niveau des administrations décentralisées et déconcentrées, le manque de responsabilisation suffisante entre les services décentralisés et déconcentrés de l'administration . De plus, l'approche ne prend pas suffisamment en compte des aspects commerciaux et la valorisation du développement agricole et les structures de soutien nécessaires pour les producteurs et les associations de producteurs. La série des PPD proposée a pris en compte les leçons qui ont été tirées en appuyant la mise en œuvre des réformes du marché intérieur, les mécanismes de renforcement des aspects de la gouvernance publique et de la gestion financière des projets agricoles d’investissements (Pilier II), la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel régissant l’agrégation, tout en assurant la pérennité des ressources en eau d'irrigation, et la réforme des services agricoles. 47. Les investissements dans le développement agricole doivent s’accompagner de réformes systémiques qui encouragent le développement agricole équitable et durable. L'expérience internationale relative aux programmes de développement agricole montre que leur réussite dépendrait de différents facteurs, notamment : (i) des mesures incitatives pour le développement du marché intérieur et pour le commerce international ; (ii) des institutions agricoles solides et des services destinés à la population rurale, et (iii) la promotion de la diversification des revenus dans les zones rurales et l’intégration verticale des systèmes de production et de commercialisation. Les composantes du programme PMV, appuyées dans le cadre du PPD, tiennent compte de cette expérience en poursuivant des réformes politiques et institutionnelles qui permettraient aux producteurs de mieux répondre aux incitations du marché et saisir les opportunités à

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dans les marches à grande valeur , avoir accès aux services et investissements agricoles public et privé, et utiliser et gérer l'eau d'irrigation d'une manière durable. 48. La gestion du foncier agricole est mieux appuyée dans le cadre d’une opération ciblée. La composante gestion du foncier agricole n'a pas été envisagée dans cette série de PPD, compte-tenu des priorités du GM relatives a cette question. En outre, l'expérience de la Banque dans d'autres régions a révélé que les programmes de réformes agraires étaient mieux appuyés si l’opération ciblée était dirigée par le Ministère responsable.13 Au Maroc, la plupart des questions de politique foncière sont soumise à la tutelle de plusieurs ministères. Cependant, le modèle d’agrégation proposé dans les Piliers I et II du programme d'investissement vise à surmonter, à court terme, les contraintes de terre.

E. BASE ANALYTIQUE 49. Le PPD dispose d’un fondement analytique solide grâce aux récents travaux de la Banque mondiale et d’autres organisations multilatérales. Suite à la publication du Rapport sur le développement dans le monde 2008, sous tiré « L’agriculture au service du développement », , la Banque mondiale a réalisé un diagnostic sectoriel identifiant les contraintes, mais également les défis importants, que le secteur agricole et agro-alimentaire marocain devra relever et qui décrit une série de recommandations de politiques dans le cadre de la note de politique sectorielle agricole au Maroc (2009) et de la revue du secteur agricole au Maroc (2010). Un exercice semblable a été initié par la Banque mondiale au niveau régional, dans le cadre du rapport s’intitulant « Améliorer la sécurité sanitaire des aliments dans les pays arabes » (2009). Une analyse des récentes tendances de la pauvreté dans les zones rurales du Maroc est fournie par la note de politique sur la pauvreté dans le milieu rural de la Banque mondiale (2010). Les politiques commerciales agricoles présentes et passées ont été examinées dans le cadre du rapport de la Banque mondiale sur les politiques commerciales agricoles (2010) et de l’examen de la politique commerciale par l’OMC (2009), alors que l’évaluation d’impact était réalisée par la Banque mondiale dans le cadre de l’analyse du coût d’opportunité de la politique céréalière au Maroc (2009). En outre, la Banque mondiale a examiné les principaux enjeux dans son « Etude de cas : Cas de l’agriculture contractuelle » (2010), qu’elle a présenté lors d’un atelier sur les modèles d'agrégation, organisé par le MAPM en janvier 2010, et dans le cadre de son étude sur le développement des marchés fonciers (2008). Une évaluation des aspects d'adaptation aux changements climatiques du développement agricole a été réalisée par la Banque mondiale dans le cadre de l’étude sur l’impact des changements climatiques sur l'agriculture au Maroc (2010). Les questions de territorialité et de gouvernance ont fait l'objet de l’étude de la Banque mondiale sur le développement régional (2009) et des notes internes respectives sur les politiques de décentralisation et de déconcentration (2009), et sur le développement territorial (2009). 50. La conception de la série de PPD proposé s’est largement inspirée de ces nombreux travaux analytiques rigoureux et variés. Les résultats de recherche font ressortir que, malgré le fort recul de la pauvreté rurale observée entre 2001 et 2007, la persistance de la pauvreté rurale ainsi que de la vulnérabilité, entraînées par l'agriculture de subsistance à faible productivité, la faible diversification, l’insuffisance des dotations en capital humain, et la discrimination entre les sexes, représentent encore des défis significatifs pour le développement du Maroc. Le Maroc se distingue comme l’un des pays ayant les plus grandes inégalités de niveau de vie entre les zones rurales et urbaines, comparé aux pays de la région MENA et aux autres pays ayant un revenu par habitant similaire. Dans le cadre du PMV, le GM a lancé un processus de réforme de politiques et d’investissements agricoles axé sur les marchés. Il vise à accroître les revenus des producteurs et à créer de l'emploi au niveau des exploitations et hors exploitation par la promotion de la production agricole de haute valeur ajoutée pour les marchés intérieurs et ceux d'exportation. De plus, il cherche à maintenir un niveau minimum de production nationale dans un certain nombre de cultures stratégiques de base et d’autres produits, grâce à un meilleur ciblage des actions d’appui publiques , tout en mettant un dispositif tarifaire conséquent. Comme le préconise le Rapport sur le développement dans le monde 2008, apporter un appui à la croissance et au développement agricole est la stratégie à adopter pour

13 Albanie: Projet de Services Agricoles (PSA) 2001-2008 – Rapport d’Achèvement (2008).

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lutter contre la pauvreté dans les zones rurales. Cependant, les résultats de la nouvelle orientation de la stratégie du GM dépendront fortement de la capacité des producteurs à répondre aux signaux donnés par les prix du marché, et à réussir à s'intégrer aux réseaux et marchés intérieurs modernes d’exportation et aux chaînes de valeur. Il faudrait, au moins, que les producteurs aient accès aux capitaux d'investissement (publics et privés) et aux biens publics importants tels que l'infrastructure de commercialisation de haute qualité et aux services agricoles appropriés, ainsi qu’aux organismes d’appui, y compris la recherche. La confiance entre les producteurs et les investisseurs ou autres operateurs de la filière sera renforcée, par exemple par l’exécution de contrats adéquats. En outre, la stratégie devrait garantir une gestion durable des ressources et prendre en compte les risques liés au changement climatique. La conception de cette série de PPD reflète ces résultats et oriente les opérations vers une amélioration de la performance de la commercialisation intérieure et du système de distribution (pour les fruits et les légumes frais et la viande), afin de réduire les coûts de transaction et encourager la production de produits à plus haute valeur, une meilleure gouvernance et une gestion des finances publiques destinées à appuyer l’investissement, un cadre favorable à l'agrégation, une garantie de la pérennité des ressources en eau destinées à l'irrigation, et l’accès aux services agricoles de qualité. L’introduction des mesures d'adaptation aux changements climatiques dans le PMV est l'objectif du don FSCC/FEM proposé qui est en préparation parallèlement à la série de PPD. 51. Le programme de réforme du GM dans le secteur agricole et agro-alimentaire est le résultat d’un important travail analytique. Le PMV a été préparé par le MAPM et présente un diagnostic de l'expérience nationale et internationale en matière de développement agricole, ainsi qu’une feuille de route définissant le programme d'investissement agricole, en cours, et les réformes politiques. Le MAPM a également réalisé une étude sur les abattoirs municipaux, qui a identifié une série d'installations prioritaires à mettre à niveau. Le Conseil Général du Développement Agricole du MAPM a réalisé un rapport en mai 2009, qui comprend des recommandations pour la mise en œuvre du programme d'investissement Pilier II du PMV tout en tenant compte des besoins spécifiques des petites exploitations agricoles dans les zones montagneuses et les oasis. Une série d'études réalisées par le MAPM, et d’autres ministères concernés, relatives aux réformes institutionnelles qui portent sur les marchés de gros municipaux de fruits et légumes, les risques agricoles, les services consultatifs et de vulgarisation et de gestion des eaux d'irrigation par le biais des PPP, sont en cours ou finalisés depuis peu (voir annexe A). 52. Un travail analytique supplémentaire et consultatif continuera à contribuer à faciliter la mise en œuvre des réformes proposées. Une liste d’activités relatives au travail d’analyse et consultatif à réaliser au cours de la préparation et de la mise en œuvre de la série des PPD est présentée à l'annexe A. IFC est aussi en train d’identifier un programme d’assistance technique pour supporter des activités liées à : (i) l’amélioration de l’efficacité des marchés intérieurs ; (ii) l’amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs ; et (iii) l’amélioration des services agricoles. Les activités seraient cofinancées par le GM, la Banque mondiale et par d’autres bailleurs de fonds.

PREMIER PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT EN APPUI AU PLAN VERT MAROC

F. DESCRIPTION DE L'OPERATION 53. L'opération proposée appuiera la mise en œuvre du programme du PMV du GM (2008-2020) en visant les contraintes au développement agricole relatives à l’offre et à la demande. L'objectif de développement du PMV, appuyé par la série de PPD, est d'accroître la productivité du secteur agricole et agro-alimentaire et sa diversification dans le but de maintenir des taux de croissance agricole et d’emploi plus élevés. La série de PPD s’articule autour de quatre principales politiques prioritaires globales de réforme institutionnelle identifiées par le PMV. Les objectifs de l'opération envisagée sont: (i) amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs (ii) amélioration des impacts socio-économiques des projets Pilier II ; (iii)

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amélioration des services agricoles, et (iv) amélioration de l'usage et la gestion de l’eau l'irrigation. Les contraintes de la demande relatives au développement agricole sont étudiées dans la composante A (Marchés intérieurs du programme PPD, et celles de l’offre sont examinées par les composantes B (appui à l'investissement agricole), C (services agricoles), et D (eau d'irrigation). 54. L'opération serait la première d'une série programmatique de deux PPD. Le GM a sollicité l’assistance technique et financière de la Banque pour mettre en œuvre les importantes réformes de politiques transversales et institutionnelles, telles que définies par le PMV, y compris la gouvernance et les structures publiques de gestion financière du programme d'investissement agricole, au titre du Pilier II du PMV. La Banque est en mesure d’apporter son aide au GM pour la mise en œuvre de ses réformes agro-alimentaires, compte tenu de son expérience dans la conception et la mise en œuvre d’opérations similaires dans d'autres régions.14 En plus de partager les meilleures pratiques internationales, la contribution de la Banque au dialogue politique interministérielle contribue à encourager une plus grande collaboration et à maximiser l'impact du développement. Les besoins en analyse et en conseil présentés à l'annexe A seraient cofinancés par le Gouvernement du Maroc, la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds. S'il est approuvé le don FSCC/FEM de quatre ans dont le principal objectif est l'introduction de l’adaptation aux changements climatiques dans la mise en œuvre du PMV sera mieux aligné avec la série de PPD. Le don FSCC/FEM proposé est de l’ordre de 4,2 millions $EU. 55. Toutes les dix conditions préalables du PPD/1 sont remplies (tableau 4). Les objectifs, les actions préalables du PPD/1, les déclencheurs du DPL/2, et les résultats de la série de PPD, sont décrits dans la matrice de politique du programme, présentée à l'annexe C. Tableau 4. PPD/1 Actions préalables A. Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs

Action préalable 1 : La Stratégie nationale de reforme des marchés de gros des fruits et légumes et le Plan d’action (Schéma national d’orientation) ont été validés par le MICNT, le MAPM et le MI le 25 juin 2010 Action préalable 2 : Les normes relatives aux conditions sanitaires, hygiéniques et d'équipement des abattoirs privés (Cahier des Prescriptions) ont été adoptées par l’ONSSA le 1er octobre 2010

B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs Action préalable 3: Le manuel décrivant les procédures de priorisation du financement des projets ciblant les petits agriculteurs, et le manuel décrivant les procédures de préparation, de proposition, et de mise en œuvre des projets ciblant les petits agriculteurs ont été adoptés par le MAPM le 2 novembre 2010 Action préalable 4: Le Décret No. 2-09-600 en date du 31 Décembre 2009 et l’Arrêté No. 361-10 en date du 26 janvier 2010 réglementant l’appui de l’Etat en faveur des projets d’agriculture contractuelle (agrégation) ont été publiés dans les Bulletins Officiels No. 5800 bis en date du 30 Décembre 2009 et No. 5818 en date du 4 mars 2010, respectivement

C. Amélioration des services agricoles Action préalable 5: La Circulaire organisant le mécanisme compétitif de financement de la recherche appliquée a été publiée par le MAPM le 8 décembre 2010 Action préalable 6 : Le projet de loi relative au statut juridique du Conseiller Agricole a été soumis par le MAPM au Secrétariat Général du Gouvernement le 14 décembre 2010 ; le financement du CRPII a été inclus dans la loi des finances 2011 de l’Emprunteur ; et le directeur intérimaire du CRPII a été nommé par le MAPM le 16 septembre 2010 Action préalable 7: La loi relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires No. 28-07 a été publiée dans le Bulletin Officiel No. 5822 en date du 18 mars 2010 ; et les missions de contrôle de la sécurité alimentaire à être déléguées à des operateurs privées ont été identifiées par l'ONSSA le 14 décembre 2010

D. Amélioration de l'usage et la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des infrastructures d’irrigation Action préalable 8 : L’Arrêté No. 362-10 en date du 26 janvier 2010 exigeant des bénéficiaires des

14 Par exemple, le Project de mise en œuvre de la réforme agricole en Turquie (PMRAT) 2001-2008 et le crédit d’appui à la réduction de la pauvreté en Moldavie (PRSC) 2006-2008.

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aides de l’Etat pour l’irrigation localisée d’installer un système de comptage de l’eau a été publiée dans le Bulletin Officiel No. 5818 en date du 4 mars 2010 ; et l’instruction connexe exigeant de ces bénéficiaires de présenter dans leur dossier de demande des aides sur-mentionnées une déclaration ou une autorisation de prélèvement de l’eau a été signée par le MAPM et MEF en avril 2010 Action préalable 9 : La décision d’exonérer des intérêts de retard et des frais de recouvrement les agriculteurs qui s’engageraient à rembourser leurs dettes relatives à l’eau d’irrigation dans une période de douze mois à partir de la date de cette décision, a été signée par le MEF le 2 avril 2010 Action préalable 10 : Le plan d'investissement intégré pour les périmètres d’irrigation situés en aval des barrages en cours de construction et ceux programmés en 2010-2012 a été transmis par le MAPM au MEF le 1er décembre 2010

G. DOMAINES DES POLITIQUES

Composante A. Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs

56. Les 38 marchés municipaux de gros de fruits et légumes au Maroc sont confrontés à une infrastructure en ruines, à une gestion inadéquate, à des services de commercialisation limités, et des conditions sanitaires précaires. La Charte Communale prévoit que les communes détiennent un monopole décisionnel sur la création et la gestion des marchés de gros de fruits et de légumes dans leurs juridictions.15 Les prix sont en principe dérivés de la gestion des marchés et une redevance de 7 pourcent sur la valeur des ventes brutes de chaque transaction est prélevée par les communes sur les marchés. La redevance est perçue par les intermédiaires (mandataires) engagés sous contrat par les communes, qui conservent une partie de la redevance perçue, tandis que l’autre partie est affectée au budget général de la commune.16 L'absence de règles uniformes régissant le fonctionnement des marchés et les investissements inadéquats des revenus générés sur le marché a contribué à une gestion opaque et à dégrader les équipements des marchés. 57. Des systèmes de commercialisation et de distribution nationaux des fruits et légumes dysfonctionnels génèrent des coûts de commercialisation très élevés, de faibles revenus pour les producteurs et des prix à la consommation supérieurs, tout en affaiblissant les incitations à promouvoir l’amélioration de la qualité. La législation actuelle interdit aux agriculteurs et aux commerçants de vendre directement aux détaillants dans les communes urbaines. A la place, ils sont tenus de commercialiser leurs produits par l’intermédiaire des marchés de gros de fruits et de légumes de la commune où se trouve le détaillant.17 Mais les agriculteurs, surtout les petits agriculteurs, n'ont souvent pas les ressources nécessaires pour transporter leurs produits vers les marchés de gros reculés. Par conséquent, leur production est souvent d'abord négociée sur un marché de gros, près de la ferme où une redevance de 7 pourcent est prélevée, ensuite commercialisée par l’intermédiaire d’un deuxième marché de gros de la commune où se trouve le détaillant, où une redevance supplémentaire de 7 pourcent est alors perçue, avant la vente au détaillant. Le système actuel réduit les revenus des producteurs en raison des coûts de transaction très élevés. Il génère également des prix à la consommation très élevés, ce qui affecte les pauvres dans les zones urbaines de manière disproportionnée. Il contribue également à limiter les incitations d'ajout de valeur ainsi que l'intégration des producteurs dans les chaînes de valeur, et à altérer les échanges commerciaux nationaux. 58. Les faibles services des marchés de gros ont poussé de nombreux producteurs à commercialiser leurs produits par l’intermédiaire de filières informelles. Le MAPM a estimé qu'actuellement, seuls 30 à 50 pourcent de la production nationale de fruits et légumes passe par les marchés de gros municipaux, le reste étant détournées vers les marchés informels dépourvus de plates-formes logistiques nécessaires pour préserver et/ou améliorer la qualité du produit.

15 Loi 78-00 portant Charte communale promulguée par le Dahir 1-02-297 du 3 octobre 2002 et modifiée par le Dahir 1-08-153 du 18 février 2009 16 Arrêté du 22 mai 1962 du ministre de l’Intérieur portant sur le statut des mandataires et règlements des marchés de gros de fruits et légumes et des halles aux poissons des communes urbaines 17 Dahir 1-00-225 du 5 juin 2000 portant promulgation de la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence

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59. La libéralisation des échanges agricoles va contribuer à défavoriser sérieusement les producteurs locaux sur les marchés intérieurs. La libéralisation progressive des échanges prévus dans le cadre de l'ALE agricoles avec l'UE, signé en décembre 2009, contribuera à défavoriser davantage les producteurs nationaux, s’il est adopté par le Parlement européen, puisque les importateurs seront autorisés à commercialiser des produits importés directement aux détaillants, après avoir payé la redevance de 7 pourcent sur le marché de gros d’entrée. Ainsi, les grandes opérations de vente au détail modernes découvriront qu’il est moins coûteux de trouver des fournisseurs de fruits et légumes frais de bonne qualité à l'extérieur du pays qu'à l'intérieur. Un meilleur fonctionnement des marchés, aussi bien intérieurs qu’extérieurs, aurait un effet de balance à cet égard. 60. Les réseaux de commercialisation et de distribution de la viande nationale est confronté aux mêmes défis. Les grossistes ne peuvent pas commercialiser leur viande directement par les détaillants, si la viande ne provient pas d’un abattoir municipal situé dans le lieu où aura la vente de la viande.18 Alors que les communes sont responsables de l'entretien général des abattoirs municipaux, l'abattage des animaux et la découpe de la viande se font généralement par un grand nombre de petites entreprises privées gérées par des chevillards. Ces derniers achètent généralement les animaux aux agriculteurs et les transportent vers les abattoirs municipaux, où ils égorgent les animaux et vendent la viande aux bouchers locaux. Diverses taxes municipales sont prélevées dans les abattoirs qui sont affectés au budget général de la commune, y compris une taxe d'abattage, des taxes accessoires pour les services additionnels offerts par l'abattoir, et une surtaxe d’abattage au profit de la bienfaisance.19 En outre, une taxe spéciale de sauvegarde du cheptel est perçue et est affectée au FDA. Alors que le montant de la taxe spéciale est fixé par la loi des finances les taux d'imposition sont établis par les conseils municipaux et varient donc d'une commune à l’autre. Comme pour les marchés en gros de fruits et légumes, il n'y a aucune obligation d’investir les revenus générés par les abattoirs ni de règles uniformes qui régissent leur fonctionnement. Par conséquent, les infrastructures et les équipements des abattoirs sont généralement vétustes et sont situés dans des endroits inappropriés, insuffisance des services, et des conditions sanitaires inférieures à la norme. . En plus d'encourager les pratiques illégales d'abattage dans le marché informel, ces différentes contraintes affectent grandement les revenus des producteurs, les prix à la consommation, les conditions de la qualité des produits et leur sécurité sanitaire, et les échanges commerciaux intérieurs. 61. L'objectif de la composante A est d'améliorer l'efficacité des marchés nationaux en réduisant les coûts de la commercialisation et en 'améliorant les services de commercialisation par la modernisation des marchés de gros des fruits et légumes et des abattoirs. À cette fin, la série de PPD contribue à appuyer les deux principales réformes institutionnelles :

• moderniser la gestion et la rationalisation de la structure des revenus des marchés de gros des fruits et légumes

• moderniser la gestion et la rationalisation de la structure des recettes des abattoirs Ces actions représentent la première étape du processus de changement institutionnel qui devrait avoir un impact majeur sur les producteurs et les consommateurs marocains, permettre aussi au secteur de fonctionner plus efficacement au niveau des le marchés intérieurs et d’être plus compétitif sur les marchés internationaux. L'impact de la réforme prendra du temps à se concrétiser, car le processus de changement implique la participation de nombreux acteurs tant du gouvernement central que des municipalités qui ont de manière traditionnelle, joué un rôle important dans la régulation de la commercialisation au niveau local. A.1. Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire régissant les marchés de gros de fruits et légumes 62. Plusieurs ministères ont participé à l’examen approfondi du contexte institutionnel et réglementaire régissant les marchés de gros de fruits et légumes et les systèmes de distribution. Le

18 Arrêté viziriel du 28 septembre 1955 relatif au contrôle de la salubrité des viandes foraines 19 Loi 30-89 portant la fiscalité des collectivités locales promulguée par le Dahir n° 1-89-187 du 21 rebia II 1410 (21 novembre 1989)

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MICNT en coordination avec le MAPM, le MI, le MEF, le MAEG, et le Ministère de l'Equipement et des Transports (MET) a réalisé une étude nationale sur les marchés de gros des fruits et légumes suite au le Plan Rawaj 2020. Ce dernier a été adopté par le Gouvernement en 2008 en vue de développer le commerce intérieur et les filières de distribution. Cet examen a permis l’élaboration d’une stratégie nationale et un Schéma National d'Orientation des Marchés de Gros de Fruits et Légumes. Le Schéma National d’Orientation comprend (i) un Schéma d’Implantation des Marchés de Gros qui tient compte des projections de l'évolution de la production nationale, la consommation et les tendances commerciales jusqu'en 2020 (ii) l'identification de marchés de gros viables et des modèles de gestion et de propriété, y compris les adaptations institutionnelles et réglementaires nécessaires, et (iii) des mesures requises pour la mise en œuvre du Schéma National d’Orientation. Le MI envisage une possible révision du statut des intermédiaires (mandataires) et le développement d'un projet de loi (Dahir). 63. Les nouveaux modèles de propriété et de gestion pour les marchés de gros de fruits et légumes seront mis à l'essai sur la base du Schéma National d'Orientation pour informer et créer un climat favorable aux réformes institutionnelles et réglementaires requises. Suite à l'adoption du Schéma National d'Orientation, l'opération prévoit le lancement, d'au moins trois projets pilotes, dans les zones rurales, qui introduiront des nouveaux modèles d’acquisition et de gestion des marchés de gros de fruits et légumes. L'objectif de ces projets pilotes serait de démontrer l'effet des dispositions potentielles qui serviraient les intérêts de toutes les parties prenantes locales. De manière générale, les projets pilotes sont susceptibles de moderniser l'infrastructure du marché de gros et les services, et de maintenir une meilleure gestion des installations en attirant des opérateurs privés par le biais de partenariats public-privé. De nouveaux systèmes budgétaires et de paiement seront mis au point, y compris le remplacement de l'actuelle redevance de 7 pourcent appliquée à la valeur des ventes brutes de chaque transaction effectuée sur les marchés de gros par un système de redevances pour services. L'opération porterait sur des actions clés qui sont les conditions préalables pour l’introduction réussie de ces nouveaux modèles de gestion et de propriété et des réformes institutionnelles et réglementaires pertinentes. Ils comprennent l'adoption du Schéma National d'Orientation, la signature avec les gouvernements locaux, d'au moins trois conventions, pour la mise en œuvre des projets pilotes, et l’identification des mesures juridiques et institutionnelles qui découlent de la réforme des marchés nationaux de gros de fruits et de légumes et des filières de distribution. Trois marchés de gros de fruits et légumes ont été identifiés comme projets pilotes potentiels par le MAPM pour faire l’objet des études de faisabilité avec l'appui de la Banque mondiale et la FAO. 64. L'action préalable à cette sous-composante du PPD/1 est la validation par le MICNT, le MAPM et le MI, de la Stratégie nationale de reforme des marchés de gros des fruits et légumes et du Plan d’action (Schéma national d’orientation). 65. Le déclencheur du PPD/2 est la signature de trois conventions entre les collectives locales et les départements ministériels concernés pour la mise en œuvre de projets pilotes des marchés de gros des fruits été des légumes qui visent à introduire de nouveaux modèles de gestion. 66. Le résultat attendu de cette sous-composante est l'introduction réussie de nouveaux modèles de propriété et de gestion des marchés de gros de fruits et légumes, y compris l'introduction d'un système de paiement fondée sur la prestation de services. Ce résultat sera évalué par le nombre de marchés de gros des fruits et des légumes gérés selon le nouveau modèle lancés. A.2. Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire régissant les abattoirs 67. Promotion des modèles de propriété et de gestion pour les nouveaux abattoirs pour améliorer la gestion de l'infrastructure d'abattoirs et des services. Le MAPM et l’ONSSA ont réalisé une étude sur les abattoirs municipaux et qui a permis d’identifier 12 abattoirs prioritaires à moderniser. La gestion de ces abattoirs sera déléguée aux opérateurs privés par concession. Trois abattoirs municipaux ont été identifiés par le MAPM et l’ONSSA comme des projets pilotes potentiels pour l'introduction de modèles de concession. Des études de faisabilité de ces trois projets pilotes seront lancées avec l’appui technique de

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la Banque mondiale et de la FAO. En outre, le « contrat programme » de la filière viande rouge prévoit le lancement de huit projets intégrés lancés par des entrepreneurs privés en 2010-2014. Quatre projets intégrés ont déjà été lancés par des investisseurs privés avec l'appui de la MAPM et de l’ONSSA. 68. L'opération mettrait l’accent sur des actions clés qui représentent les conditions préalables pour une promotion réussie de ces nouveaux modèles de propriété et de gestion, en particulier l'adoption de spécifications techniques (cahiers des charges) pour l’établissement des abattoirs intégrés et des concessions au niveau des abattoirs municipaux. Le modèle de concession proposé pour les abattoirs municipaux peut éventuellement contribuer à réduire considérablement le nombre d'agents tels que les chevillards qui exercent actuellement leurs activités dans les abattoirs. Les loyers de concession payés par l'opérateur privé remplaceraient les sources de revenus actuelles des municipalités. Les projets intégrés devraient inclure les abattoirs entièrement privés et dont le service est désormais assuré par des opérateurs privés. 69. L'action préalable de cette sous-composante de PPD/1 est l'adoption par l’ONSSA des normes relatives aux conditions sanitaires, hygiéniques et d'équipement des abattoirs privés (Cahier des Prescriptions). 70. Le déclencheur du DDP/2 consistera en l'adoption des normes définissant les exigences contractuelles, administratives et techniques pour l’exploitation des concessions des abattoirs municipaux (Cahier des Prescriptions) par décisions interministérielles du MAPM et du MI. 71. Le résultat attendu de cette sous-composante sera la promotion réussie d'un nouveau modèle de propriété et de gestion des abattoirs, accompagné d’une réduction de : (i) du nombre d'intermédiaires dans la chaîne agro-alimentaire de viande rouge (ii) des taxes de réinspection, et (iii) de la taille du secteur informel. Ces résultats seront évalué par : (i) le nombre d'abattoirs privés lancés ; et (ii) le nombre d’abattoir concédés selon le nouveau modèle de gestion lancés. Composante B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs

72. La mise en œuvre du programme d’investissement agricole du PMV ciblant les petits agriculteurs présente des défis importants de gouvernance, de gestion et de finances publiques. L'ADA a été créée pour être responsable de la gestion et de la mise en œuvre du programme d'investissement du Pilier II (et du Pilier I). Les mécanismes de suivi et d'évaluation sont en cours d’amélioration et de renforcement.20 Les projets Pilier II (et Pilier I) incluses dans les PAR ont été largement préparés par la DRA et la DPA, en consultation, avec les bénéficiaires potentiels. Toutefois, les consultations avec les parties prenantes ont fourni des informations importantes sur les dispositions à prendre pour permettre aux bénéficiaires potentiels d’avoir accès au financement disponible, et ont souligné les rôles importants à jouer par les structures d’appui du MAPM, les agrégateurs et autres parties prenantes du secteur, pour aider les bénéficiaires potentiels dans ce processus. Dans ce contexte, la déconcentration envisagée du processus décisionnel, au niveau de la DRA, relative à l'identification et à la mise en œuvre des projets du Pilier II, bien qu'importante, devrait être renforcée pour rapprocher les structures de gouvernance du programme d'investissement agricole des bénéficiaires et garantir la participation de toutes les parties prenantes dans le processus de prise de décision. Bien que le Pilier I devrait être largement financé par le FDA, le financement des projets Pilier II est principalement assuré par le budget général, les dons et prêts octroyés par des bailleurs de fonds nationaux et internationaux, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, et les contributions du Fonds de Développement Rural (FDR). L'utilisation des fonds du FDR est donc actuellement répartie entre le MAPM (60 pourcent) et le Secrétariat d'Etat chargé de l'Aménagement du Territoire, SEAT (40 pourcent). Sur les 1.500 projets envisagés dans le cadre du PMV, 168 sont actuellement

20 Dans le système actuel, les Directions Régionales de l'agriculture (DRA), qui sont de création récente, sont responsables de l'identification des projets potentiels pour le Pilier II (et le Pilier I) proposés dans le cadre du 16 PAR. L'ADA est responsable de l'évaluation des propositions de projets, identifiées par la DRA. Un Comité d'investissement, présidé par le ministre du MAPM, est responsable de l'approbation des projets validés par l'ADA. Une fois approuvés, les DRA sont chargées de la mise en œuvre des projets, tandis que l'ADA est responsable du suivi et de l’évaluation.

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mis en œuvre. Ils comprennent 62 projets Pilier I représentant 18,9 milliards de Dirhams et 106 projets Pilier II représentant 5,6 milliard de Dirhams. 73. La pérennité des projets Pilier II dépendront en grande partie du succès du modèle d'agriculture contractuelle (agrégation) proposé. Comme il est indiqué à la section III, le processus de création de valeur ajoutée dans le cadre du programme d’investissement du Pilier II (et du Pilier I) doit être dicté par l’agrégation volontaire des agriculteurs autour d’investisseurs privés, OPA, de commerçants et/ou d’entrepreneurs. Le soutien à l’investissement public, prévu au titre du Pilier II, vise principalement à stimuler les investissements privés nécessaires pour couvrir les coûts d'investissement et autres, et est assujetti à la conclusion d’un accord contractuel trilatéral entre les agrégateurs, les agrégés, et le GM. Le modèle d’agrégation a pour objectif d’aider à surmonter les contraintes foncières existantes, de promouvoir les organisations paysannes, encourager le partage des risques, permettre d’optimiser les liens entre la production et la commercialisation, et permettre aux producteurs d’avoir accès au financement, aux connaissances et aux technologies. L'expérience internationale montre que le succès de tels mécanismes de coordination verticale dépendait de façon critique de la confiance suffisante qui doit s’établir entre les agrégateurs et les agrégés et les inciter à entrer dans une relation contractuelle mutuelle bénéfique. Le modèle d'agrégation prôné par le PMV consiste à ce que les bénéficiaires de chaque projet Pilier II s’organisent autour d’une unité de valorisation et ce afin d’assurer la pérennité du projet et une meilleur commercialisation de leurs productions. Cette OPA créée procède à l’établissement de la liste des bénéficiaires dûment signée par eux-mêmes ainsi qu’a la signature d’une convention avec la DRA, précisant les engagements des deux parties signataires. De telles mesures visent à renforcer la confiance impulser l'identification des projets agricoles qui seraient éligibles dans le cadre du Pilier II et l’appui à leur mise en œuvre. 74. L'objectif de cette composante est d'améliorer l'efficacité de l'aide apportée à l'investissement agricole dans le cadre du Pilier II. A cette fin, deux réformes majeures sont prévues dans le cadre du programme PPD :

• Améliorer la gouvernance et la gestion financière des projets du Pilier II • Etablir d'un contexte légal et institutionnel régissant l'agrégation

B.1. Amélioration de la gouvernance et la gestion financière des projets ciblant les petits agriculteurs 75. La bonne gouvernance et les règles qui régissent la gestion des finances publiques du programme d'investissement du Pilier II seraient renforcées. L'expérience internationale montre que la transparence et la participation des parties prenantes sont des éléments essentiels qui permettent d’assurer le succès des projets financés par le secteur public. La transparence des systèmes de gouvernance et de gestion des finances publiques actuels du programme d'investissement du Pilier II de l’ADA pourrait être améliorée par une large diffusion des manuels d’exécution du projet qui fourniraient les modalités pour (i) donner la priorité à l'utilisation des fonds prévus dans le budget pour la mise en œuvre des projets du Pilier II, et (ii) la préparation, la présentation et la mise en œuvre des projets du Pilier II. Un programme de communication a été élaboré et une campagne d'information sont en cours d'élaboration afin de sensibiliser les agriculteurs sur les procédures de mise en œuvre des projets Piliers II La responsabilisation serait améliorée par le renforcement de la participation des parties prenantes dans le processus de prise de décision pour l'identification des projets Pilier II. Dans ce contexte, un Comité provincial qui réunit les parties prenantes serait responsable de la présélection des propositions de projets dans le cadre du Pilier II. De plus, un système de suivi et d’évaluation, en ligne, de la mise en œuvre des projets Piliers II est en cours d’amélioration, à la fois au niveau central (ADA) et qu’au niveau régional (DRA). Il fonctionnera sur la base d'indicateurs de référence clairement définis. A cette fin, un cadre de suivi et d'évaluation comprenant des indicateurs de résultats pour chacun des projets Pilier II a déjà été élaboré par l'ADA. 76. L’action préalable du PPD/1 est l’adoption par le MAPM du manuel décrivant les procédures de priorisation du financement des projets ciblant les petits agriculteurs, et du manuel de préparation, de soumission, et de mise en œuvre des projets ciblant les petits agriculteurs.

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77. Le déclencheur du PPD/2 est la mis en place par ADA du comité technique de présélection des projets ciblant les petits agriculteurs au niveau provincial. 78. Les résultats attendus de cette sous-composante sont une plus grande participation, transparence et responsabilisation dans le processus de prise de décision, et de mise en œuvre des projets Pilier II, étant donne que les procédures opérationnelles seront clairement définies et diffusées, les parties prenantes locales participent au processus d'identification des projets, et les mécanismes de suivi et d’évaluation sont en place. Ces résultats seront évalués en fonction du pourcentage des nouveaux projets proposés par les OPA. B.2. Etablissement du contexte légal et institutionnel régissant l’agrégation 79. Le décret et les arrêtés correspondants régissant le soutien de l’Etat aux projets d'agrégation dans le cadre du Pilier II seraient promulgués. L’agrégation a deux effets positifs importants : (i) elle améliore l'efficacité des investissements en favorisant l'intégration plutôt que les initiatives isolées, et (ii) elle facilite l'intégration des petits agriculteurs dans les chaînes de valeurs intégrées gérées par le secteur privé. Le GM a déjà alloué un montant total de 830 millions de DH aux projets Pilier II pour 2011. Dans ce cadre la signature du CDMT par le MAPM et le MEF, et la circulaire relative aux procédures pour les délégations budgétaires, et les contributions du FDR aux projets Pilier II, constituent des réalisations importantes. De plus les décrets et les arrêtés d’application réglementant l’appui du Gouvernement apporté aux projets d'agrégation ont été publies.21

80. Un cadre spécifique juridique et institutionnel régissant l’agrégation sera mis en place. La réussite de l'agrégation est essentielle pour assurer la pleine participation des petits agriculteurs dans les marchés intérieurs. Une loi sur l'agrégation a déjà été approuvée par le conseil de Gouvernement le 24 novembre 2010 et mise dans le circuit d’approbation, afin de faciliter la mise en œuvre du modèle d'agrégation proposé par le PMV relatif au programme d’appui aux investissements des Piliers I et II. La loi permettra de réglementer les principaux aspects du modèle d'agrégation proposé, tels que les principales clauses de contrats et la création de tribunaux spéciaux pour le règlement des différents contractuels qui opposeraient les agrégées et les agrégateurs. Les dispositions permettront de créer un environnement favorable pour renforcer la confiance mutuelle entre les agrégées et les agrégateurs dans leurs relations contractuelles.

81. L’action préalable pour cette sous-composante du DPD/1 la publication dans le Bulletin Officiel

d’un Décret et d’un Arrêté conjoint réglementant l’appui de l’Etat en faveur des projets d’agriculture contractuelle.

82. Le déclencheur du PPD/2 est la soumission à l’approbation du Gouvernement d'un projet de loi sur

l’agriculture contractuelle.

83. Le résultat attendu de cette sous-composante est l’augmentation des petits agriculteurs qui bénéficient de l'appui du Gouvernement. Ce résultat sera évalué par le pourcentage de petits agriculteurs bénéficiant des encouragements du Pilier II.

Composante C. Amélioration des services agricoles

84. Un système public d'innovation agricole désarticulé limite le transfert des technologies aux

agriculteurs. En plus des contraintes du capital humain, présentées à la section II, le transfert efficace des technologies aux agriculteurs est limité par un système public d'innovation agricole dépourvu de ressources financières, d’effectifs, de coordination formelle de la recherche appliquée, de formation et de vulgarisation. L'allocation des fonds aux programmes de recherche appliquée et

21 Décret Nr 2-09-600 régissant l’appui de l’Etat en faveur des investissements agricoles réalisés dans le cadre des projets d’agrégation

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aux activités de vulgarisation est principalement basée sur les différents types d’interactions entre les niveaux décisionnels responsables de l'administration publique. Les producteurs, notamment les petites exploitations agricoles, bénéficient d’une participation limitée dans le processus décisionnel. Les activités de recherche appliquée et de vulgarisation se limitent à quelques associations de producteurs. Des organisations telles que les associations d'usagers de l'eau et les Chambres Régionales d’Agriculture nouvellement créées sont vulnérables et dépendent fortement des subventions gouvernementales. Seule, une très faible partie de la population agricole bénéficie des services de consultation et de vulgarisation offerts par le MAPM. Ces faiblesses du système d'innovation agricole public sont compensées, dans une certaine mesure, par l'augmentation du nombre d’opérateurs privés, y compris les importateurs et distributeurs d'intrants et les transformateurs qui renforcent leur présence sur le terrain pour s’engager dans les activités de recherche appliquée et de vulgarisation visant à améliorer leur rentabilité.

85. La sécurité sanitaire des aliments et les normes de qualité internationales seront de plus en

plus des facteurs importants de la compétitivité. Suite à l'adoption de la loi sur la sécurité sanitaire des aliments et la signature de l’ALE agricole avec l'UE, les producteurs marocains et les transformateurs seront requis de satisfaire aux strictes normes internationales en matière de qualité des aliments afin de tirer parti des possibilités offertes par les marchés d'exportation à haute valeur et être compétitifs par rapport aux importations étrangères sur le marché intérieur qui est de plus en plus exigeant. L'actuel système archaïque fondé sur un système de contrôle des aliments qui met l'accent sur les produits alimentaires finaux devrait adopter un autre système plus moderne fondé sur les risques et renforcé par l'autocontrôle des producteurs et des transformateurs dans toute la chaîne de valeur. Les services vétérinaires et phytosanitaires du secteur public, sous l'égide de l'Office Nationale de Sécurité Sanitaire des produits alimentaires, nouvellement créé (ONSSA), auront comme mission d’assister les producteurs et les transformateurs à s'adapter aux normes internationales en matière de qualité et sécurité sanitaire des aliments comme celles de tels que requises par l'Analyse des Dangers et Points Critiques pour leur Maîtrise (HACCP) et l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO). En outre, ils devront encourager le respect de ces normes et s’occuper de l’évaluation des risques, la gestion des risques et la communication sur les risques. Les informations fournies par ces évaluations des risques liés à la sécurité sanitaire des aliments serviront de base à l’évaluation des stratégies disponibles pour la gestion des risques. La communication des risques requiert un échange interactif d'informations, tout au long de ce processus, entre les évaluateurs et gestionnaires des risques et les parties prenantes du secteur.

86. L'objectif de cette composante est l’amélioration des services agricoles. Deux réformes

importantes seraient poursuivies par le programme PPD : • Améliorer de l'efficacité du système d'innovation agricole • Mettre en place un système efficace de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments

C.1. Amélioration de l'efficacité du système d'innovation agricole

87. Le programme s'appuie sur une série de mesures prises par le MAPM depuis l'adoption du PMV. Le MAPM a réorganisé ses services décentralisés par la mise en place de 16 Directions Régionales de l'Agriculture (DRA), qui seront désormais chargées de la supervision des services du Ministère aux niveaux provincial (DPA) et local (CT). Les directions régionales et provinciales agricoles ont préparé, en consultation avec les parties prenantes du secteur, 16 plans agricoles régionaux (PAR), y compris les propositions de projets territoriaux agricoles (Pilier I et II), qui ont été adoptées par les conseils régionaux. Le MAPM a également signé, avec neuf filières agro-alimentaires prioritaires, des contrats programmes axés sur les résultats, sur la base du PAR, qui sont tous les deux soumis à des examens annuels. De plus, les 37 Chambres d’Agriculture précédentes ont été réorganisées en 16 Chambres Régionales d'Agriculture et l'INRA est sur le point de mettre en place six centres de recherche supplémentaires, ce qui permettrait d'assurer sa présence dans chaque région du Maroc. Le PPD proposé s'appuiera sur ces réformes pour soutenir quatre niveaux du

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système d'innovation agricole, y compris : (i) le processus de prise de décision relatif à l'orientation stratégique de la recherche appliquée, la vulgarisation et les activités de formation aux niveaux national et régional (ii) le mécanisme de financement pour la recherche appliquée (iii) l'organisation du système de services de consultation et de vulgarisation ; et (iv) le renforcement des capacités locales.

88. Alors que la décision finale revient au MAPM, des comités consultatifs aux niveaux national et

régional seront créés pour coordonner, formaliser et promouvoir la coopération entre les différents acteurs du système d'innovation agricole. Les comités consultatifs nationaux et régionaux seront composés de représentants du MAPM, de l’INRA, de l'enseignement supérieur (l’IAV22, et l’ENA23 ; et l’ENFI24) des organismes de formation professionnelle (l’ITSA, l’ITA, l’AQC, et LA), les Chambres Régionales d’Agriculture et autres associations professionnelles. Ils représentent des mécanismes institutionnalisés pour la coordination des activités d’innovation agricole nationale et régionale entre les acteurs de la société civile, publics, et privés. Les comités seront chargés de la coordination de l’ensemble de la planification et la mise en œuvre des activités de développement, y compris les projets Piliers I et II envisagés par les PAR. Cela permettrait d'améliorer le processus de prise de décision relative à la recherche appliquée, la vulgarisation et la formation, ainsi que la coordination de la mise en œuvre.

89. Le mécanisme de financement du MAPM pour la recherche appliquée sera amélioré pour

promouvoir les partenariats d'innovation agricole axés sur la demande et assurer le transfert efficace des nouvelles technologies. La circulaire régissant le mécanisme de financement du MAPM pour la recherche appliquée a été amendée pour que la sélection des propositions de projets se fasse selon un processus compétitif, et ce, conformément aux procédures établies et à des critères transparents. Le financement, d’un montant entre 500.000 et 1.000.000 DH, sur une période de deux années, dépendra de plusieurs facteurs, tels que : (i) les accords de partenariat entre les différents acteurs qui participent au système d'innovation agricole et (ii) les dispositions formelles pour le transfert des technologies nouvellement développées aux bénéficiaires. Il est prévu que les fonds du MAPM dédiés à la recherche appliquée seront alloués de manière plus efficace et seront axés sur la demande et renforceront les liens entre les établissements de recherche et d'enseignement (publics et privés), les agriculteurs et les organisations d'agriculteurs et les services de consultation et de vulgarisation (publics et privé). En outre, le transfert des résultats de la recherche appliquée aux agriculteurs sera garanti. Les décisions de financement des propositions seront prises par le Comité national de coordination pour la recherche et le développement.

90. Une approche pluraliste de prestation de services de consultation et de vulgarisation sera

élaborée pour diversifier et améliorer la qualité des services de consultation et de vulgarisation destinés aux agriculteurs. Le MAPM a lancé une étude qui devrait déboucher sur l'élaboration d’une stratégie nationale pour le développement de services de consultation et de vulgarisation et d’un plan d'action. La Stratégie et le Plan d'action visent à redéfinir le rôle des services actuels du MAPM tels que les Centres de Travaux (CT) et les Centres de Développement Agricoles CDA) de l' Office Régional de Mise en Valeur Agricole (ORMVA)25; les organisations professionnelles telles que les Chambres d'Agriculture Régionales, et le secteur privé dans son rôle de prestataire de services de consultation et de vulgarisation. L'objectif général consiste à développer un système mixte, public et privé, pour la prestation de services de consultation et de vulgarisation destinés aux agriculteurs, y compris la mise en place d'un système de Conseillers agricoles privés. Il est prévu que ces derniers soient contractualisés par le MAPM, les organisations de producteurs, et les entreprises privées pour fournir un large éventail de services (par exemple, mobilisation rurale, consultation et

22 Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II in Rabat 23 Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès 24 Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs à Salé 25 Les services de consultation et de vulgarisation du MAPM se composent de 122 CT dans les zones de cultures pluviales et au moins179 CDA sous l’autorité de 9 ORMVA dans les zones irriguées

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vulgarisation). Un projet de statut juridique du Conseiller Agricole a été préparé par le MAPM et a été soumis au Gouvernement pour approbation.

91. Le Centre de Ressources Pilier II (CRPII) basé à Ifrane sera opérationnel en vue de renforcer

les capacités de parties prenantes locales. Le CRPII récemment créé par le MAPM doit servir de centre de connaissances et d'informations pour la formation et l'assistance technique destinée aux services décentralisés du MAPM (DRA, DPA, CT) et d'autres parties prenantes (associations, coopératives, entreprises agro-alimentaires) qui participent à la préparation et/ou la mise en œuvre des projets Pilier II. Il vise à renforcer les capacités locales nécessaires pour l'élaboration et la mise en œuvre des projets Pilier II. Le CRPII veillera également à ce que les leçons tirées des projets de développement du Pilier II soient retenues et diffusées par des moyens appropriés d’informations et de communication. De plus, le Centre servira à promouvoir une meilleure connaissance par les parties prenantes des thèmes essentiels tels que la gestion des ressources naturelles, le développement territorial, et la valorisation des produits (par exemple, les produits de terroir). Une évaluation complète des besoins des différentes catégories de parties prenantes du Pilier II est en cours. Sur la base de cette évaluation des besoins, une formation adaptée et des programmes de renforcement des capacités seront élaborés avec l'appui technique de la FAO. Tous les établissements nationaux de recherche agricole et d'enseignement ont été mobilisés et sont associés au CRPII.

92. Les mesures préalables de cette sous-composante du DDP /1 sont les suivantes : • La signature per le MAPM de la circulaire organisant le mécanisme compétitif de financement de la

recherche appliquée • La soumission par le MAPM au Secrétariat General du Gouvernement du projet de loi relative au

statut juridique du Conseiller Agricole ; l’inclusion dans la loi de finance 2011 de l’Emprunteur du financement du CRPII ; et la nomination du directeur intérimaire du CRPII.

93. Les déclencheurs du PPD/2 sont les suivants : • Opérationnalisation des comités consultatifs de coordination national et régionaux comprenant le

MAPM, les instituts de recherche et de formation et les autres opérateurs professionnels, avec des règles opérationnelles uniformes pour coordonner recherche appliquée, vulgarisation et formation

• Adoption de la stratégie nationale de conseils et de vulgarisation agricoles et du plan d'action pour développer un système mixte (public et privé) de vulgarisation et de conseil

94. Les résultats attendus de cette sous-composante sont les suivants : (i) améliorer la coordination et

les synergies entre les différentes parties prenantes du système d'innovation agricole, puisque les mécanismes de financement et de consultation pour la promotion de partenariats entre les parties prenantes sont mis en place, et (ii) accroître l’accessibilité des agriculteurs aux services de consultations et de vulgarisation plus diversifiés et de meilleure qualité. Ces résultats seront évalué par : (i) le pourcentage de projets de recherche développement financés par le mécanisme compétitif ; (ii) le nombre de cabinets public-privé de conseils agricoles créés ; et (iii) le nombre de jours de formation par catégorie d'acteurs.

C.2. Etablissement d’un système efficace de contrôle sanitaire des aliments

95. Le GM a pris des mesures importantes pour la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel pour la sécurité sanitaire des aliments conforme aux normes internationales. Avec le soutien d'un programme de jumelage de l’UE qu’il vient de compléter, le Gouvernement a élaboré une nouvelle loi26 sur la sécurité sanitaire des aliments et les textes d'application. La nouvelle législation sur la sécurité sanitaire des aliments a été adoptée récemment et reflète les principes internationaux existants sur l'analyse des risques, et plus particulièrement les normes et les codes de

26 Loi Nr 28-07 de la Sécurité Sanitaire des Produits alimentaires publiée au Bulletin officiel NR 5822 du 18 mars 2010

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la Commission du Codex Alimentarius.27 En outre, le Gouvernement a officiellement créé l’ONSSA pour rassembler toutes les structures administratives qui assurent la sécurité sanitaire des alimentaires et le contrôle28 de qualité, en un seul organisme.29 L'approche adoptée a été celle d'analyser les risques alimentaires dans ses trois composantes respectives : évaluation des risques, gestion des risques et communication des risques. Des procédures destinées au système de contrôle des risques ont été élaborées par l’ONSSA. L'agence a également créé 16 directions régionales qui sont chargées de la surveillance des services sanitaires et phytosanitaires qui étaient alors logés au sein des Directions Provinciales de l’Agriculture (DPA) du MAPM mais qui ont été transférés à l’ONSSA. En outre, l'ONSSA a sélectionné des laboratoires nationaux de référence pour les tests sanitaires et phytosanitaires critiques.

96. La nouvelle loi sur la sécurité sanitaire des aliments a été promulguée et ses textes

d'application seront adoptés. Les textes d'application prévus en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité sanitaire des aliments définira : (i) les conditions techniques que les établissements, y compris les abattoirs, devront remplir pour l'approbation requise de leurs activités (ii) les modalités de mise en œuvre des systèmes d’autocontrôle et de traçabilité ; et (iii) les exigences de l’étiquetage.

97. Concession des fonctions de conseil de sécurité sanitaire des aliments et d’inspection au

secteur privé. L’ONSSA cherche à étendre la sous-traitance des services de conseil et de certaines fonctions d'inspection aux prestataires de services privés accrédités. Cela permettrait d’adopter le modèle, déjà en place, pour la prestation de certains services vétérinaires comme les campagnes de vaccination obligatoire. En parallèle avec la délégation de ces fonctions aux prestataires privés, des cahiers des charges spécifiques, qui régissent les contrats conclus avec ces prestataires de services privés, seront établis. En outre, un système introduisant des mécanismes de partage des coûts pour certains services sanitaires et/ou phytosanitaires (tels que la certification des semences et des plants, le diagnostic, le contrôle des maladies, et l'identification du bétail) sera également envisagé et mis en œuvre progressivement.

98. Les actions préalables de cette sous-composante du PPD /1 sont la publication dans le Bulletin

Officiel de la Loi relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires ; et identification par l’ONSSA des missions de contrôle de la sécurité alimentaire à être déléguées à des operateurs privées.

99. Les déclencheurs PPD/2 sont les suivants : • Présentation au Conseil de Gouvernement des textes d'application de la loi relative à la sécurité

sanitaire des produits alimentaires ; et • Adoption par le MAPM du système de partage des coûts vétérinaires et/ou phytosanitaires.

100. Les résultats attendus de cette sous-composante sont l’amélioration du système de

contrôle sanitaire et la réduction des risques liés à la sécurité sanitaire des aliments. Ces résultats seront évalués par : (i) le nombre d’unités de production d’aliments certifiées HACCP ; et (ii) le nombre d'alertes sanitaires notifiées par les partenaires commerciaux (pays tiers) par rapport aux nombre d'expéditions de produits (nombre de certificats émis).

27 Le Codex Alimentarius est un recueil de normes de renommée internationale, codes d'usages, directives et autres recommandations relatifs aux produits alimentaires, la production alimentaire et la sécurité alimentaire. Ses textes sont élaborés et maintenus par la Commission du Codex Alimentarius, organisme qui a été créé en 1963 par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'Accord de l'OMC sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires utilise le Codex Alimentarius comme référence importante pour identifier dans quelles limites un pays membre peut adopter la sécurité alimentaire, et les mesures de protection des la les espèces animales et végétales qui ont un impact direct sur le commerce international. 28 A l’exception de l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) et du Laboratoire Officiel d’Analyses et de Recherches Chimiques (LOARC) 29 Loi Nr 25-08 portant sur la création de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires publiée au Bulletin officiel NR 5714 du 5 mars 2009

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Composante D. Amélioration de l’usage et la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des

infrastructures d’irrigation

101. Un service d’irrigation efficient et durable sera déterminant pour assurer le

développement de l'agriculture marocaine. Le secteur agricole utilise 87 pourcent des ressources en eau du Maroc et se heurte à des déficits en eau croissant sous les effets de la raréfaction grandissante des ressources en eau et de la concurrence croissante de la part des consommateurs urbains, industriels et touristiques. En outre, des pratiques d'irrigation inadéquates et des déficiences au niveau du service de l'eau, contribuent à la faible productivité de l'eau d'irrigation. La valorisation moyenne de l'eau d'irrigation s’élève à 1,63 dirhams/m3, ce qui représente un niveau bien en deçà du potentiel de 4 dirhams/m3. Un pilier important de la stratégie du GM pour réduire les déficits d’eau actuels et futurs tout en augmentant la productivité de l’agriculture irriguée est l’amélioration de la gestion de l’eau tant au niveau des usagers qu’au niveau des opérateurs du service d’irrigation. Les agriculteurs doivent optimiser l’usage de l'eau en répondant au signal du marché, avec l’objectif de sa valorisation maximale. En outre, la qualité et la durabilité du service d'irrigation actuel fourni par les ORMVA doivent être améliorées. Ces services subissent plusieurs contraintes telles que la faiblesse de la maintenance des infrastructures d’irrigation, la sous-tarification de l'eau, l’allocation inadéquate des revenus générés par la vente l'eau, et des mécanismes rigides de distribution de l’eau aux agriculteurs. En outre, la coordination de la planification et du financement des investissements entre les institutions gouvernementales impliquées dans le secteur de l'eau et de l’'irrigation est plutôt faible, se traduisant par un décalage persistant entre les capacités de mobilisation de l'eau par l’intermédiaire de barrages de stockage et les superficies irriguées en aval de ces barrages.

102. A long terme, le changement climatique contribuerait à exacerber davantage les

pénuries d'eau. Dans la plupart des bassins fluviaux du Maroc, les prélèvements dans les nappes d’eau souterraines dépassent déjà les ressources en eau renouvelables, et il est prévu que le changement climatique contribuerait davantage à diminuer la disponibilité en eau. De récentes études sur le changement climatique suggèrent que le Maroc connaîtra progressivement une aridité croissante en raison des températures plus élevées et des précipitations plus faibles et de plus en plus imprévisibles. Ceci pourrait entraîner une surexploitation dangereuse des eaux souterraines et une diminution de la disponibilité de l'eau de surface pour l'irrigation, plus ou moins importantes selon les bassins fluviaux. Ces changements auraient une incidence négative sur les rendements agricoles et augmenteraient la volatilité de la production agricole.

103. Le GM a adopté un Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI)

pour relever ces défis. Le PNEEI fait partie intégrante du PMV. Le programme vise à améliorer les revenus agricoles en soutenant la conversion à des technologies et à des pratiques d'irrigation plus efficientes et une meilleure valorisation agricole à la fois au niveau de la production et de la commercialisation. Il appuie la conversion d’environ 555.000 hectares d’irrigation gravitaire ou par aspersion en irrigation localisée dont 395.000 hectares dans les périmètres de Grande Hydraulique et 160.000 hectares dans les zones d’irrigation privée. Le PNEEI s’articule autour de cinq composantes : (i) modernisation collective à l’échelle de secteurs d’irrigation incluant l’équipement collectif externe et l’équipement privé interne, (ii) modernisation individuelle à l’échelle d’exploitations agricoles, (iii) amélioration de la valorisation agricole au niveau de la production et de la commercialisation, (iv) renforcement de l'appui technique aux agriculteurs, aux opérateurs du service d’irrigation et aux fournisseurs d’équipements et (v) mesures d’accompagnement diverses. À la fin du programme, la superficie totale des terres irriguées par des systèmes d’irrigation localisée couvrirait près de 50 pourcent de la surface équipée pour l'irrigation.

104. L'objectif de cette composante est d'améliorer la pérennité des ressources en eau

d'irrigation. Trois principales réformes qui appuient la mise en œuvre du PNEEI se poursuivraient dans le cadre du programme PPD :

• Amélioration de l'efficacité et de la durabilité de l'usage de l'eau par les agriculteurs

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• Amélioration des performances des opérateurs du service d'irrigation

• Amélioration de la planification des aménagements hydro agricoles par le Gouvernement D.1. Amélioration de l'efficience et la durabilité de l'usage de l'eau par les agriculteurs

105. Le contrôle des prélèvements d’eau souterraine sera amélioré. Le GM vient d‘améliorer de manière significative le cadre incitatif pour le développement de l'irrigation localisée par des augmentations importantes des subventions pour l’acquisition des équipements internes d’irrigation localisée. L’expérience internationale montre que le développement de l’irrigation localisée pourrait aboutir à plus de consommation d’eau si le prélèvement d’eau n’est pas contrôlé. Au Maroc, l’eau de surface (en grande partie stockée dans des barrages) est contrôlée par les agences de bassins hydrauliques (ABH). Par conséquent, la demande en eau de surface est automatiquement ajustée à la disponibilité d’eau de surface moyennant des réductions des superficies irriguées pendant les années sèches. L’eau souterraine est prélevée par les agriculteurs privés sans presque aucun contrôle par les ABH bien que la loi sur l’eau exige de tous les usagers d’eau de déclarer leurs puits et de demander des autorisations de prélèvement. Par conséquent les prélèvements d’eau souterraine sont actuellement très supérieurs aux volumes renouvelables dans la plupart des nappes. L’objectif de la première action de la sous-composante D1 est d’exiger des agriculteurs qui bénéficient des aides de l’Etat pour l’irrigation localisée de demander une autorisation de prélèvement d’eau fixant un volume maximum à prélever prenant en compte la disponibilité en eau et les besoins en eau calculés avec l’efficience de l’irrigation localisée. Dans le cadre de cette opération, l’arrêté régissant l’appui du Gouvernement à l’irrigation localisée est amendé pour exiger des bénéficiaires de l’aide d’installer un dispositif de comptage. En outre, l'instruction qui l’accompagne est amendée pour exiger des bénéficiaires de présenter dans leur dossier une autorisation ou déclaration de prélèvement des eaux souterraines. Pour rendre cette mesure plus efficace, la Banque30 et d’autres bailleurs de fonds appuient dans le cadre d’autres projets le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement (SEEE) et les ABH qui ont la charge du suivi et du contrôle des eaux souterraines.

106. Des incitations pour la conversion à l’irrigation localisée dans les périmètres de Grande

Hydraulique seront également instituées. L’expérience de la dernière décennie montre que la conversion à l’irrigation localisée a principalement concerné les zones d’irrigation privée à partir des eaux souterraines en dehors de périmètres de Grande Hydraulique. Le PNEEI se propose de développer l’irrigation localisée dans les périmètres de Grande Hydraulique aussi, avec un objectif de 395000ha en 2025 et ce, en remplaçant les réseaux de distribution par canaux à ciel ouvert par des systèmes de conduites sous pression. Le Code des investissements agricoles de 1969 prévoit que les agriculteurs doivent contribuer financièrement à l’effort d’investissement de l’Etat sous forme d’une participation directe permettant de couvrir 40 pour cent des coûts de l’investissement initial des équipements hydro agricoles. Cette participation directe des agriculteurs peut être payée sous forme d’annuités pendant une période de 17 ans avec une période de grâce de 4 ans et un taux d'intérêt de 4 pour cent En plus cette participation directe est assortie d’exonérations pour les propriétés agricoles inférieures à 5 ha ainsi que pour les 5 premiers hectares des propriétés agricoles d’une superficie inférieure à 20 ha.. En 1997, cette disposition du Code des investissements agricoles a été amendée en introduit une participation à l’amélioration du service de l’eau, afin de couvrir les coûts d’équipement réalisés postérieurement à la mise en eau des périmètres d’irrigation notamment lors de la modernisation des systèmes d'irrigation existants. De même les exonérations prévues pour les petits propriétaires sont abrogée. Ainsi, depuis 1997, les agriculteurs qui utilisent ces systèmes d'irrigation doivent couvrir 40 pourcent du coût de la modernisation, qui dépasse souvent la capacité à payer des petits agriculteurs. L'action appuyée par la présente opération est l’amendement de la loi relative à la contribution financière des agriculteurs aux frais de la modernisation des aménagements

30 Don PHRD No TF92827: Projet de Renforcement des capacités d’adaptation aux impacts du changement climatique sur les ressources en eau dans le bassin de l’Oum er Rbia.

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hydroagricoles existants31 pour tenir compte des capacités de paiement des agriculteurs et pour faciliter la reconversion des systèmes d’irrigation vers des techniques économes en eau.

107. La mesure préalable de cette sous-composante du PPD/1 est l’inclusion dans l'Arrêté et

l’Instruction régissant l’aide publique à l'irrigation localisée, des dispositions obligeant les bénéficiaires à installer un système de comptage et de présenter dans leur dossier une autorisation ou une déclaration de prélèvement d'eau.

108. Le déclencheur du PPD/2 est la transmission au Secrétariat Général du Gouvernement d'un

projet d’amendement de la Loi 23/97 sur la participation directe portant sur le taux de contribution financière des agriculteurs aux coûts de modernisation des équipements externes d'irrigation.

109. Les résultats attendus de cette sous-composante sont : (i) les prélèvements d’eau

souterraine sont contrôlés dans les zones où l’irrigation localisée est développée pour permettre de s’assurer des économies d'eau réelles ; et (ii) l’irrigation localisée est développée dans les périmètres de Grande Hydraulique. Ces résultats seront évalués par : (i) l’augmentation en pourcentage du nombre de déclarations et d’autorisations de prélèvement d’eau reçues/délivrées; et (ii) le cumul du nombre d'agriculteurs ayant adhéré à des projets de reconversion collective à l’irrigation localisée.

D.2. Amélioration de la performance des opérateurs du service d'irrigation

110. Des Partenariats Public-Privé (PPP) pour l’amélioration de la performance technique et financière des opérateurs chargés du service d'irrigation dans les périmètres de Grande Hydraulique. Le Gouvernement a lancé des études de faisabilité pour identifier les options stratégiques PPP possibles pour la gestion de 5 périmètres de Grande Hydraulique (Loukkos, Tadla, Doukkala, Gharb, et Moulouya) actuellement gérés par les ORMVA. Les PPP sont envisagés pour assurer à terme un service d’eau d’irrigation plus efficient et plus durable. Afin de préparer les ORMVA à ce processus, le Gouvernement est en train d’améliorer leur santé financière à travers l’augmentation des taux de recouvrement des arriérés et l’augmentation des tarifs de l'eau d'irrigation pour couvrir les coûts d’exploitation et de maintenance. Dans le cadre du PPD Eau appuyé par la Banque, le GM avait lancé deux opérations successives en 2006 et 2008 exonérant des intérêts de retard et des frais de recouvrement les agriculteurs qui rembourseraient leurs dettes relatives à l’eau d’irrigation dans une période limitée de 12 mois. Ces deux opérations ont été concluantes puisqu’elles ont permis aux ORMVA de recouvrer un montant de 315MDH. En 2010, le montant du reliquat d’arriérés est estimé à 398MDH et le GM a décidé de lancer une troisième opération similaire qui est appuyée par le présent PPD. Le Maroc est parmi les pays de la région qui ont fait des progrès significatifs en matière de recouvrement des coûts de l’eau d’irrigation. Dans les périmètres de Grande Hydraulique, l’eau est facturée sur une base volumétrique et les taux de couverture des coûts d’exploitation et de maintenance32 en 2010 varient entre 68% et 100%. Le GM a l’intention de réduire encore l’écart entre les tarifs de l’eau d’irrigation et les coûts d’exploitation et de maintenance dans les périmètres de Grande Hydraulique avec l’objectif d’atteindre 100% dans tous les périmètres. Dans ce but, le GM a promulgué en Septembre 2009 un arrêté annonçant 5 tranches d’augmentations semestrielles des tarifs de l’eau d’irrigation s’étalant jusqu’à Septembre 2011 afin d’envoyer un signal clair aux agriculteurs et aux candidats potentiels aux PPP. Cependant, cela a suscité une opposition des agriculteurs dans certains périmètres, ce qui a amené le GM a reporter cette mesure et la Banque à la considérer comme déclencheur du PPD2 et non plus comme action préalable du PPD1.

111. L'action préalable de cette sous-composante du PPD/1 est la pris de la décision par le

MEF d’exonérer des intérêts de retard et des frais de recouvrement les agriculteurs qui

31 Loi 23/97 sur la participation directe 32 Incluant les coûts de renouvellement des équipements à faible durée de vie

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s’engageraient dans une période limitée à 12 mois à partir de la date de la décision à rembourser leurs dettes relatives à l’eau d’irrigation.

112. Le déclencheur de PPD/2 est l’augmentation des tarifs de l'eau d'irrigation conformément à

l’échéancier actualisé de rattrapage tarifaire.

113. Le résultat attendu de cette sous-composante est l'amélioration des performances des opérateurs du service d'irrigation au moyen des rattrapages tarifaires et de la promotion des partenariats public-privé. Ces résultats seront évalués par le taux de couverture du coût de fonctionnement et d'entretien par les tarifs dans les sept ORMVA qui facturent l’eau d’irrigation.

D.3. Amélioration de la planification des aménagements hydro agricoles par le Gouvernement

114. Un Plan d'investissements intégrés pour la mobilisation de l'eau et le développement des aménagements hydroagricoles devrait favoriser une meilleure coordination entre les acteurs du Gouvernement. Des faiblesses dans la coordination entre la planification des ouvrages de mobilisation (responsabilité du SEEE) et celle des aménagements hydroagricoles (responsabilité du MAPM) ont contribué à une sous-utilisation des ressources en eau de plus en plus rares. En 2010, le décalage entre la superficie dominée par les barrages et celle irriguée par ces barrages a atteint 108000ha. Le montant d’investissement nécessaire pour combler ce décalage est estimé à 15 milliards DH ; ce programme est déjà pris en compte dans le Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) signé par le MEF et le MAPM. L’objectif de l’action appuyée par le présent PPD est d’anticiper sur les futurs décalages créés suite à la construction de nouveaux barrages. Un plan d'investissements intégrés sera adopté pour les périmètres d'irrigation à équiper en aval des barrages en cours de construction et ceux dont la construction est programmée par le SEEE pour 2010-2012. Cette nouvelle approche intégrée de planification permettra au MEF de veiller pendant la préparation des lois de finances à une allocation des ressources financières cohérente pour les barrages et pour les périmètres d’irrigation.

115. L'action préalable à cette sous-composante du PPD/1 est la transmission, par le MAPM

au MEF, du plan d'investissement pour les périmètres d'irrigation en aval des barrages en construction et ceux programmés pour 2010-2012.

116. Le déclencheur du PPD/2 est l’allocation des crédits dans la loi de finances 2012 pour les

périmètres d’irrigation situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dans cette loi.

117. Le résultat attendu de cette sous-composante est d’améliorer la cohérence de la

planification des investissements de mobilisation de l'eau et des investissements d'irrigation. Ce résultat sera évalué par le nombre de périmètres situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dotés de crédits / nombre de barrages à caractère agricole en cours de construction ou programmés dotés de crédits.

MISE EN ŒUVRE DE L’OPERATION

H. IMPACT SUR LA PAUVRETÉ ET LE SOCIAL

118. Même si les impacts attendus de l’opération sont largement positif, une analyse des impacts sur la pauvreté et le social (AISP) a été réalisée en coordination avec le Gouvernement. Cette analyse servira notamment à évaluer les effets potentiels et les principaux

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risques sociaux qui pourraient découler de l’appui de la Banque à la mise en œuvre du programme de réformes. L’AISP met un accent tout particulier sur les impacts potentiels liés à : (i) la restructuration du secteur des fruits et légumes des marchés de gros et des abattoirs des opérateurs formels et informels ; (ii) la mise en œuvre des projets Pilier I et II, y inclus l'agrégation ; (iii) les rattrapages tarifaires33 de l'eau d'irrigation ; (iv) la réforme des services de consultation et l’extension et l’introduction d'une meilleure sécurité sanitaire des aliments et des normes de qualité. L’AISP a impliqué des consultations. Une analyse de la pauvreté et de l’impact social supplémentaire sur les problématiques de l’irrigation est prévue pour la préparation du PPD/2.

119. La réforme des marchés de gros et des abattoirs (MGA) devrait avoir un impact positif

pour un nombre considérable de petits agriculteurs, mais les sources de revenus de plusieurs centaines de personnes, et en particulier ceux qui participent aux échanges entre les secteurs formel et informel, seront potentiellement impactés. La première catégorie d’impacts concerne la délocalisation des marchés et des abattoirs, loin des centres-villes, vers les zones périurbaines. Tous les employés et travailleurs du secteur informel doivent faire face à une hausse considérable des coûts de transport pour conserver leur revenues, coût qui peut être amoindri par l’offre de solutions de transport pour les employés financés par l’Etat ou le secteur privé (selon si les MGA sont gérés par le secteur public ou privé). Une deuxième préoccupation concerne l’impact de la restructuration de MGA par concessions ou PPP ou par l’adoption d'autres méthodes. Le risque potentiel est de voir les groupes de travailleurs du secteur informel (petits commerçants, restaurateurs, les gardes, les personnes qui assurent le transport) perdre leurs sources de revenue. Enfin, au cours de la collecte des données de l’EIPS, les parties prenantes ont souligné que l'absence de sécurité physique dans les MGA représentait l'une de leurs principales préoccupations.

120. Les autorités ont la possibilité d'accroître les performances et renforcer l'acceptation

de la réforme des MGA par la mise en place de mesures d'atténuation spécifiques. Le Plan national de communication proposé sera un outil essentiel pour la sensibilisation des parties prenantes sur les objectifs d'efficience et d'efficacité poursuivis par le programme de réformes, car il peut servir à communiquer aux principales parties prenantes les impacts attendus ainsi que les solutions envisagées. Au niveau institutionnel, la création d’une structure nationale pour le développement des MGA pour la supervision de la réforme pourra, en principe, permettre aux autorités d'assurer la représentation des intérêts des différentes catégories de participants dans le processus de modernisation. La création d'un Fonds de modernisation des marchés de gros peut jouer un rôle de soutien au renforcement de la participation des parties prenantes, mais uniquement si des critères transparents et bien définis pour l'accès aux ressources sont proposés et mis en place. L’expérience passée du MAPM relative à l’introduction de la concession, a confirmé que le cadre juridique et réglementaire d’appui à la réforme des MGA bénéficiera davantage d’une plus grande reconnaissance de la contribution des travailleurs informels dans les activités des MGA. À cet égard, les effets de la délocalisation et de la privatisation des MGA pourraient être au moins, en partie, atténués par l'internalisation des impacts dans le processus et en encourageant les opérateurs à prendre des mesures telles que : (i) mettre en place des moyens de transport permettant de relier les anciens sites aux nouveaux ; (ii) la réabsorption (c.-à-formalisation) des travailleurs du secteur informel ; et (iii) garantir la sécurité des personnes employées dans les MGA. Enfin, une mesure de mitigation importante pour assurer le succès de la sortie des intermédiaires (mandataires), concerne la récente inclusion des ressources nécessaires pour offrir des indemnités de départ attrayantes dans la loi de Finance 2011.

121. Les mesures qui visent à augmenter l'efficacité de l'eau d'irrigation ont des impacts

bénéfiques considérables, mais requièrent encore le renforcement des capacités et des efforts de sensibilisation pour améliorer leur mise en œuvre. L'augmentation du nombre de subventions pour la promotion des aménagements hydroagricoles plus efficaces (localisée) a le potentiel de

33 Cette approche s'appuie sur l'analyse effectuée dans le cadre du PPD dans le secteur de l'eau.

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générer d'importantes économies en termes de consommation d'eau et autres effets bénéfiques, tels que la réduction des parasites et des maladies associées à l'irrigation traditionnelle. La principale préoccupation est le manque d'expertise technique relatif à l'utilisation de systèmes d'irrigation localisée chez les petits agriculteurs, ce qui pourrait entraîner un risque d'exclure la technologie, à moins que les subventions aillent de pair avec les capacités des programmes de conseils agricoles. Quant à l'augmentation potentielle des tarifs de l'eau, les consultations organisées avec les agriculteurs et les parties prenantes, au cours de la collecte des données pour l’évaluation de la pauvreté et de l’impact social, étaient loin de confirmer une opposition généralisée à cette composante de réforme, mais plutôt à certains aspects spécifiques. Il sera important de sensibiliser l’opinion publique sur les effets bénéfiques de la hausse tarifaire de l'eau en relation avec la durabilité des ressources en eau, et par conséquent sur la valorisation du foncier. Le MAPM a également demandé une assistance spécifique pour la mise en place d'une campagne d'information publique sur les questions relatives à la hausse des tarifs d'irrigation à un niveau qui permettrait de recouvrir les coûts.

122. Par opposition à l’introduction des normes de sécurité sanitaire des aliments, la

réforme des services de conseils agricoles n'aura pas d’impact majeur. Tout retard enregistré entre le moment où l’ancien système de conseils agricoles est abandonné et l’adoption du nouveau système est susceptible d'affecter, mais de façon disproportionnée, les petits exploitants. Cependant en dehors de ces impacts majeurs, aucun impact supplémentaire n’est prévu. L'introduction de normes plus strictes de sécurité sanitaire des aliments implique la nécessité d’avoir les ressources et l'expertise nécessaire pour garantir leur respect. A cet égard, l’ONSSA collabore avec les petits établissements de transformation ayant une capacité limitée pour les aider à développer des plans de modernisation. Le système d'agrégation peut également servir d’outil puissant pour réussir à amener les groupes d'agriculteurs à adopter ces nouvelles normes dans le cadre des projets spécifiques des Piliers I et II.

123. La mobilisation du foncier agricole dans le cadre du PMV devrait se traduire par des

résultats globalement positifs. Néanmoins il faut prendre en considération les risques inhérents a cette mobilisation au niveau local. Pour atteindre ses objectifs, le Plan Maroc Vert vise à mobiliser environ 700 000 ha de terres collectives. Comme cette mobilisation des terres se fait dans le cadre d’un programme de projets de développement agricole des Piliers I et II du PMV, il peut de manière générale avoir un certain nombre d’effets positifs, tels que la valorisation des terres, l'accès accru des petits exploitants aux investissements publics et privés dans les projets PMV, et la création de l’emploi. Le principal risque identifié pour la mise en œuvre est la mobilisation des terres qui contribue généralement à attiser les tensions entre les parties prenantes en ce qui concerne le transfert des droits. Ce risque est toujours lié au contexte, et est loin d’être inhérent à la mise en œuvre du PMV, mais plutôt à toutes les transactions foncières collectives au Maroc. En plus d'encourager l’organisation des ayants droits par la création de coopératives et d’associations, une bonne communication entre les autorités et les titulaires de droits est essentielle pour garantir le succès. Une autre mesure d'atténuation proposée est que les Piliers I et II du projet soient appuyés par une évaluation sociale répondant aux questions qui portent sur le régime foncier. Un autre risque identifié concerne la mobilisation de la terre où les ressources en eau ne sont pas suffisantes pour permettre la mise en œuvre des projets Piliers I II proposés. Pour minimiser ce risque, l'ADA et le DRA ont mis en place des dispositifs de présélection sociaux et environnementaux pour assurer la pérennité du projet.

I. ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

124. Au cours de la dernière décennie, le Maroc a enregistré des progrès considérables dans

l'amélioration du cadre institutionnel et juridique pour la protection de l'environnement. Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, qui se trouve au sein du ministère des Mines, de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement (MMEWE) s’est transformé en une

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administration, à part entière, chargée de l'environnement. En 2005, le Maroc a élaboré une stratégie globale pour l'environnement- La Stratégie Nationale de l’Environnement et du Développement Durable qui s’articule autour de quatre grandes priorités: protection de l'eau, réduction et gestion des déchets, amélioration de la qualité de l'eau et la protection des sols. En outre, le Gouvernement a adopté, en 2003, la loi n ° 12-03, définissant les obligations en matière d’évaluations d'impact environnemental (EIE) et de création d'un Comité national, au sein du MMEWE, chargé de l'examen et du suivi des EIE. De plus, le Conseil du Gouvernement a récemment promulgué deux décrets relatifs à la mise en place des comités nationaux et régionaux d'EIE, ainsi que d'un décret pour la consultation publique et les modes de diffusion. Des mesures supplémentaires sont également prises pour le renforcement des institutions environnementales marocaines et du cadre juridique avec l'appui des divers bailleurs de fonds et organismes internationaux de développement, notamment la GTZ. Cette situation a permis de renforcer le cadre relatif à la protection de l'environnement au Maroc, tant au niveau national que local, et contribuer ainsi au renforcement des capacités juridiques et institutionnelles nécessaires pour la gestion des impacts environnementaux potentiels des réformes proposées.

125. Conformément à la P.O. 8.60, la Banque a évalué si les politiques du pays, appuyées

par l'opération étaient de nature à causer des impacts significatifs sur son environnement, ses forêts et sur ses autres ressources naturelles. L'agriculture est un secteur écologiquement vulnérable dont les actions de la politique appuyées par le PPD peuvent avoir des effets à la fois positifs ou négatifs sur l'environnement. Une évaluation des effets positifs et négatifs possibles, des actions proposées sur l'environnement et les ressources naturelles ont été élaborées. L'évaluation a identifié les principaux canaux de transmission des actions de la réforme proposées et qui pourraient avoir un impact sur l’environnement et les ressources naturelles, et a également estimé l'ampleur potentielle de ces impacts. En outre, une évaluation a été menée sur le cadre politique, juridique et institutionnel régissant ces impacts potentiels sur l'environnement, ainsi que sur les capacités des autorités environnementales au Maroc pour résoudre tout éventuel impact environnemental lors de la mise en œuvre. Deux consultations ont été organisées, l'une avec les représentants d'organisations non gouvernementales chargées des questions environnementales et la seconde avec les représentants des universités. Au cours de ces deux consultations, les impacts environnementaux potentiels des actions du programme ont été discutés, en parallèle avec les mesures d'atténuation pertinentes. Les discussions portaient principalement sur les impacts environnementaux potentiels associés à la construction et/ou l'amélioration de MGA et à l'élimination des déchets. Dans l'ensemble, les participants ont largement approuvé les conclusions de l'évaluation et les mesures d'atténuation proposées.

126. L'évaluation des effets potentiels de la réforme proposée sur l’environnement dans le

cadre du programme PPD a conclu que dans l’ensemble il était susceptible d'avoir, à long terme, des impacts positifs sur l'environnement. Les principaux impacts positifs de l'opération proposée comprennent : (i) l'amélioration de la gestion des ressources en eau (ii) l’amélioration de la gestion et l’élimination des déchets (iii) une sensibilisation accrue aux problèmes de l'environnement dans le secteur agricole. Les effets négatifs potentiels comprennent : (i) l’accroissement de la production et la concentration des déchets dans les marchés de gros et les abattoirs, et (ii) une augmentation de la pression sur les ressources en eau limitées de terres arables, en raison de la demande accrue et de la pollution, qui sont le résultat du développement agricole accéléré. Ces effets négatifs potentiels, s'ils ne sont pas atténués, pourraient être critiques et avoir des effets qui se répercutent sur le long terme. Des mesures appropriées d'atténuation déjà adoptées dans la conception actuelle du programme comprennent : (i) l’amélioration du fonctionnement et l’entretien des marchés de gros et des abattoirs par l'adoption de nouveaux modèles de propriété et de gestion (ii) des mécanismes de présélection environnementale relatifs à l'identification et à la sélection des projets Piliers II ; (iii) le développement de systèmes plus efficaces de gestion de l’eau d’irrigation par des PPP ; et (iv) la promotion d’un usage plus efficace de l'eau par un rattrapage tarifaire et des

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mécanismes de suivi amendés. En outre, ADA envisage la préparation d’une étude détaillée des impacts environnementaux du tout le programme du PMV au cours de la prochaine année.

J. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET EVALUATION

127. La responsabilité de la mise en œuvre du programme incombe au MAPM. La Direction

de la Stratégie et des Statistiques (DSS) du MAPM sera responsable de l’ensemble de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation du programme, en collaboration avec d'autres parties prenantes gouvernementales telles que le MEF, le MICNT, le MI, et le SEEE. De plus, un comité de pilotage regroupant les représentants des départements ministériels et organismes intervenant dans le programme a été formé au niveau du Ministère chargé des Affaires Economiques et Générales (MAEG) et sera chargé d'appuyer la coordination interministérielle pour la mise en œuvre du programme du PPD.

128. Le suivi et l’évaluation du programme feront partie intégrante du processus de

supervision. Parallèlement, l'état général du programme du Gouvernement fera l’objet d’un suivi pour déterminer si la situation du pays et les actions spécifiques de l'opération envisagée ont été remplies. Les indicateurs de suivi sélectionnés et des valeurs cibles associées sont principalement orientés vers une évaluation des progrès réalisés dans le renforcement du cadre institutionnel du programme PPD, plutôt que des progrès enregistrés en matière de développement sur le terrain. En fait, les progrès de développement réalisés par le programme ne sont pas susceptibles de se concrétiser pendant la période relativement courte du programme proposé, ce qui explique la difficulté de les mesurer.

K. ASPECTS FIDUCIAIRES

129. Un examen des dépenses publiques et d’évaluation de la responsabilité financière

(PEFA) a été effectué en 2009 conjointement par la Commission Européenne et la Banque Mondiale. Le rapport PEFA a confirmé les progrès substantiels accomplis dans les réformes de la gestion des finances publiques au Maroc. Les résultats basés sur les indices PEFA indiquent notamment que le Maroc a un budget qui est globalement crédible, complet et transparent. En plus, le système de gestion des finances publiques supporte la réalisation de la discipline budgétaire globale, l'allocation stratégique des ressources et la réalisation de prestations de services efficaces aux citoyens. Les principaux points forts de la gestion des finances publiques marocaines concernent les aspects suivants: (i) la crédibilité et la transparence budgétaire, (ii) la transparence des obligations des contribuables, (iii) la rapidité et la régularité des réconciliations des comptes bancaires de l’Etat, (iv) la fiabilité et le respect des délais pour la production des Rapports d’exécution du budget annuel portant sur les dépenses aux deux phases de l'engagement et de paiement, et, (iv) la gestion de trésorerie et de la dette. Les principaux défis de la gestion des finances publiques au Maroc se rapportent à: (i) l'amélioration de la classification budgétaire, du fait que, malgré le niveau de détail, de précision et de fiabilité, elle ne permet pas encore de traçage direct et fiable des dépenses liées à un programme financé au titre des programmes prioritaires ; (ii) les délais de préparation des comptes annuels qui sont soumis à l'audit externe 15 mois après la fin de l'exercice, (iii) la portée limitée de l'examen des rapports d'audit externe par le Parlement, et (iv) la fréquence et la portée des missions d’audit, ainsi que le suivi des recommandations de ces audits. Le gouvernement s'est engagé à faire face à ces défis et, pour faire ca, a introduit des mesures visant à: (i) passer à un cadre de budgétisation lié à la performance, (ii) élaborer un CDMT pour soutenir la pluri-annualité budgétaire, (iii) la modernisation du cadre comptable et de l’audit interne, et (iv) l’amélioration de la gestion des recettes. Le PEFA 2009 contribue aussi au processus de réforme du gouvernement en fournissant des informations sur la mesure dans laquelle les réformes contribuent à l’amélioration des performances. En conclusion, la force du système de gestion des finances publiques du Maroc et l'engagement du gouvernement à la réforme, pris ensemble, permettent, selon l’avis de la Banque, de soutenir cette PPD.

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130. Change des devises. Le Maroc n’a pas eu d’évaluation des sauvegardes liées au contrôle du

change à la Banque centrale (Bank Al-Maghrib) par le FMI. Néanmoins, la Banque centrale est auditée sur une base annuelle et le rapport d’audit est diffusé au public. Ces audits n’ont pas relevé de faiblesses dans l'environnement de contrôle et les états financiers ont été certifiés au titre de l’exercice 2009.

131. Concernant le flux de fonds, le prêt proposé suivra les procédures de décaissement de

la Banque pour l’appui au développement des politiques. Une fois que le prêt est approuvé par le Conseil d’administration de la Banque mondiale et entré en vigueur, les montants du prêt seront décaissés en conformité aux conditions de déblocage telles que définies dans l’Accord de prêt de développement et en une tranche unique. Les flux de fonds (y compris le change des devises) seront soumis aux procédures standards des finances publiques. Le montant du prêt sera déposé dans un compte bancaire dédié ouvert par le Gouvernement à la Banque centrale. L’équivalent des fonds en monnaie locale seront transférés au compte courant du Trésor qui constitue le compte du budget de l’Etat. Le Ministère de l’Economie et des Finances fournira ensuite à la Banque Mondiale la confirmation de ce transfert et indiquant que le montant total du prêt a été reçu dans un compte qui fait partie des réserves de change officiels du pays et accrédité sur le compte utilisé pour financer les dépenses du budget.

132. Décaissement et audit - Les montants du prêt seront déposés par la Banque

Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) sur un compte dédié ouvert par l’Emprunteur et acceptable pour la Banque Mondiale, auprès de la Banque Centrale du Maroc (Banque Al Maghrib), sur soumission d’une demande de retrait signée. L’Emprunteur devrait s’assurer qu’une fois que le dépôt des montants du prêt sur ledit compte, un montant équivalent, en monnaie locale, est crédité sur le compte courant du Trésor à la Banque centrale. L’Emprunter notifiera à la Banque les montants déposés sur le compte en devises et crédités au système de gestion budgétaire. Si les montants du prêt sont utilisés à des fins non éligibles telles que définies dans l’Accord de prêt de développement, la BIRD exigera de l’Emprunteur qu’il lui rembourse sur réception d’une notification, un montant équivalent audit paiement non éligible. Les montants remboursés à la Banque sur cette demande seront annulés. Les montants du prêt seront gérés par le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF).

133. Bien qu’un audit de l’usage des fonds ne soit pas requis, la BIRD se réserve le droit de demander à tout moment un tel audit. Cet audit, lorsqu’il est demandé, couvrira l’exactitude des par exemple recettes et les paiements des transactions du compte dédié, y compris l’exactitude des conversions du taux de change, confirmant que le compte dédié a été utilisé uniquement aux fins de l’opération et qu’aucun autre montant n’a été déposé sur le compte. L’auditeur devra également obtenir confirmation de la/les banque(s) correspondante(s) intervenant dans le flux des fonds concernant la transaction. Le délai pour la soumission du rapport d’audit à la Banque Mondiale serait de six mois à partir de la date à laquelle une demande de cet audit serait émise.

L. RISQUES ET MESURES D’ATTENUATION

Banque mondiale

CBM Compte dédié de

la Banque en

$EU

MEF Compte du budget

à Banque Centrale en

dirhams

Budget Système de

budget marocain

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134. L’engagement du Gouvernement en matière de réforme du secteur agricole et agro-alimentaire peut faiblir. Le risque existe que le PPD2 ne se concrétise pas en raison de l’affaiblissement de l'engagement du Gouvernement aux réformes du secteur, un engagement plutôt mitigé des parties qui ne relèvent pas de l’autorité du MAPM, les difficultés rencontrés pour trouver des réponses, à court terme, aux questions complexes qui peuvent avoir des impacts socio-économiques importants, ou un changement dans les priorités du Gouvernement à la suite des élections nationales prévues pour 2012. Toutefois, ces risques politiques sont atténués par l'engagement fort, mis en évidence par la mise en œuvre du PMV au plus haut niveau du Gouvernement actuel et de Sa Majesté le Roi. En outre, le Maroc jouit du statut d’association avancé auprès de l'UE et qui contribuera avec la libéralisation des échanges agricoles bilatéraux à maintenir la dynamique de réforme dans le secteur agricole et agro-alimentaire . Un comité de pilotage, qui comprend toutes les parties prenantes du Gouvernement qui participent à la mise en œuvre du programme du PPD, a été créé au sein du MAEG avant la mise en vigueur du projet. En outre, les actions de réformes importantes ont déjà été mises en œuvre par le Gouvernement. Des accords sur le Cadre de dépenses à Moyen-Terme (CDMT 2009-2015) ont été signés entre le MEF et le MAPM et le budget du MAPM 2010 est conforme au CDMT. En outre, d’importantes réformes de politiques ont déjà été mise en œuvre par le Gouvernement depuis l’adoption du PMV, y compris la création de 16 DRA, l’établissement d’agences spécialisées telles que l’ADA et l’ONSSA, la régionalisation des chambres d’agriculture, la création des interprofessions pour 9 filières agro-alimentaires prioritaires, la réforme du système de subventions agricoles dans le cadre du FDA, et la signature d’ALE agricoles avec la Commission Européenne.

135. Certaines des réformes proposées peuvent aller à l’encontre des intérêts directs et des

droits des intervenants marginalisés. Le programme de réformes proposé pour les marchés nationaux pourrait se heurter à une certaine opposition des municipalités ainsi qu’aux intérêts directs des agents et intermédiaires concernés qui participent aux marchés municipaux de fruits et légumes de gros (les Mandataires) et ceux des utilisateurs des abattoirs (les chevillards). L’inclusion des ressources nécessaires pour assurer le succès de la sortie de mandataires dans la loi des Finances 2011 est une mesure de mitigation importante. L’opposition des municipalités au programme de réformes des marchés intérieurs serait réduite grâce à l'approche pilote adoptée dans le cadre du programme du PPD, ainsi que par l'effet de démonstration des dispositions avantageuses pour tous, prises dans les nouvelles structures de la propriété et de la gestion des marchés de gros et mises à l'essai dans le cadre du programme. Des mesures spécifiques pour atténuer les risques liés à une opposition potentielle aux intérêts directs des agents et intermédiaires concernés et ceux des utilisateurs des marchés de gros des fruits et légumes et des abattoirs, des utilisateurs d'eau, et des parties prenantes aux terres collectives marginalisées, seront proposées sur la base des résultats de l’Evaluation de la Pauvreté et de l’Impact Social (EPIS) en cours d’élaboration, et seront adoptées dans la conception du programme. Elles sont susceptibles d'inclure des mesures de sauvegarde visant à encourager davantage les consultations avec les parties prenantes et leur participation accrue dans le processus de décision des réformes proposées.

136. Le secteur privé peut hésiter à participer au modèle d'agrégation proposé par les

Piliers I et II du programme d'investissement. Bien que les administrations centrales et locales seront amenées à jouer un rôle de médiation entre les producteurs et les investisseurs potentiels et que la mobilisation active des ressources d'investissement sera entreprise par l'ADA, le risque de manque de confiance qui règne entre les agrégées potentielles et les agrégateurs pourrait contribuer à affaiblir la conception du programme d’investissement des piliers I et II. L'adoption de la loi sur l'agrégation pourrait atténuer ce risque en établissant un contexte légal et institutionnel propice, par exemple par l’introduction de clauses requises dans les contrats et par la mise en place d’une procédure d’arbitrage prévue par la loi, pour le règlement des différends. Les agrégateurs signeront les contrats avec l’ADA et avec les agrégées afin de bénéficier du soutien financier du Gouvernement dans le cadre du PMV. La modernisation et la libéralisation de la commercialisation intérieure et des systèmes de distribution dans le cadre du programme du PPD, ainsi que l'appui

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renforcé de subventions et d'investissement suite à la réforme du FDA, représentent toutes des mesures supplémentaires d'atténuation qui contribuent à favoriser une plus grande collaboration entre les producteurs et les investisseurs, par l’intermédiaire d’un cadre incitative améliorée.

137. Le risque macroéconomique, en particulier celui de la détérioration de l'équilibre

budgétaire et du compte courant à la suite de chocs internes ou externes, est faible. Des politiques macroéconomiques et budgétaires saines, ainsi que des mesures mises en place pour améliorer la productivité et la compétitivité de l’économie ont placé le Maroc en bonne position pour passer le cap de la crise économique mondiale en subissant le moins de dommages possible, tout en profitant de la reprise de l'économie mondiale. On s'attend à ce que le taux d'inflation reste faible. Suivant l'estimation plus élevée que prévue du déficit en 2010, la politique budgétaire devrait rester saine sur le moyen terme. Les besoins de financement découlant de l'augmentation du déficit budgétaire en 2010 et la baisse des déficits à moyen terme, devraient également être facilement financés par le marché intérieur ainsi que par des retours plus importants sur les prêts extérieurs. Une analyse complète de la viabilité de la dette publique montre que le cadre financier est solide vis à vis du risque de perte à moyen terme. Les besoins de financement de la balance des paiements ne constituent pas une préoccupation majeure vue la robustesse des fondamentaux économiques, le faible encours de la dette extérieure du pays, et les vastes réserves étrangères.

138. Le Maroc est vulnérable aux effets de la sécheresse chronique, aux effets négatifs des

changements climatiques et est soumis aux fluctuations du prix de l'énergie. La dépendance de l'agriculture Marocaine du rendement de cultures pluviales, plus particulièrement pour les agriculteurs pauvres et vulnérables, à laquelle vient s’ajouter une pénurie accrue des ressources en eau accompagnée des conséquences néfastes induites par les changements climatiques, à long et moyen termes, présentent tous d’importants problèmes sociaux et économiques. Le Gouvernement est de plus en plus conscient de la situation et a déployé des efforts considérables, qui vont finalement mener à l’élaboration d’une stratégie intégrée pour répondre aux questions liées à l’adaptation aux changements climatiques. La nouvelle stratégie qui vise à atténuer l'impact du réchauffement climatique contribue avec le PMV à renforcer davantage ce programme. La Banque continuera à appuyer ces efforts comme le démontre le troisième Pilier de la nouvelle CPS qui est entièrement consacré aux défis que représentent les changements climatiques et le développement durable. Le programme du don SCCF/FEM pour l'intégration de l'adaptation aux changements climatiques dans la mise en œuvre du PMV est mieux aligné sur celui du PPD. Quant au prix de l'énergie, l’indication actuelle de la réforme du système de subventions et de celle des tarifs énergétiques servira de base à la tentative d’atténuer les risques associés aux fluctuations des prix internationaux.

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ANNEXES

M. TRAVAIL ANALYTIQUE ET CONSULTATIF

Résultat Agence responsable Sources de cofinancement Calendrier

PPD Général Évaluation de la Pauvreté et de l'impact social MAPM (DSS)/BM MAPM (DSS)/BM 2010

Diligence raisonnable en matière d’examen environnementale

MAPM (DSS)/BM MAPM (DSS)/BM 2010

A. Marchés intérieurs Etude nationale sur le marché de gros des fruits et légumes

MAPM (DSS) / MICNT (DCI) / (DGCL) MICNT (DCI) 2010

Etude de pre-faisabilité des 3 projets pilotes proposés pour les marchés de gros de fruits et légumes

MAPM (DSS)/(ONSSA) BM/FAO 2011

Etude de préfaisabilité des 3 projets pilotes proposés pour les abattoirs

MAPM (DSS)/(ONSSA) BM/FAO 2011

Etudes de faisabilité des projets de marché de gros sélectionné et les projets pilotes des abattoirs

MAPM (DSS) / MICNT (DCI) / (DGCL) à déterminer 2012

Etablissement des cahiers des charges harmonisant les modalités des projets des abattoirs intégrés

MAPM /ONSSA/MI (DGCL) ONSSA 2010

Etablissement des cahiers des charges harmonisant les modalités des projets de concessions des abattoirs

MAPM /ONSSA/MI (DGCL) ONSSA 2011

Etablissement des cahiers des charges harmonisant les modalités pour les opérations des marchés de gros

MAPM (DSS) / MICNT (DCI) / (DGCL) ONSSA 2012

B. Appui aux investissements agricoles Elaboration d’un manuel de priorisation de l’allocation de crédit pour la mise en œuvre des projets Pilier II

ADA ADA 2010

Conception d'un système de suivi et d'évaluation des projets Pilier II

ADA ADA 2010

Définition de la stratégie de communication Pilier II ADA FAO 2011

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Etablissement d'un manuel d’exécution décrivant les procédures de proposition, de préparation et de mise en œuvre des projets Pilier II

ADA ADA 2010

C. Services agricoles Etude sur la stratégie nationale du conseil agricole MAPM (DSS) MAPM (DSS) 2010

Révision des procédures du mécanisme de financement compétitif pour la recherche appliquée

MAPM (DEFR) MAPM (DEFR) 2010

Élaboration d'un programme de formation pour les conseillers agricoles et les agents de vulgarisation du MAPM

MAPM (DEFR) FAO/CB 2010

Elaboration des modules de formation pour le CRPII et des programmes de renforcement des capacités

MAPM (DEFR)/CRPII FAO 2010

D. Eau d'irrigation Mise en place d’un système de suivi et évaluation pour le PNEEI

MAPM (DIAEA) DIAEA 2010

Élaboration d'un programme de renforcement des capacités pour le suivi des études de PPP, la sélection des opérateurs privés, et le suivi des contrats de PPP

MAPM (DIAEA) DIAEA 2010

Développement d'une analyse de l'économie politique de la réforme en matière d'eau d'irrigation

MAPM (DIAEA) BM 2011

Plan d'action qui s’articule autour de la recherche, la vulgarisation et la formation sur l'eau d'irrigation

MAPM (DIAEA) DIAEA 2010

Création d'un système pour mesurer l'évapotranspiration réelle et déterminer les bilans hydriques au niveau des agences des bassins fluviaux du Souss et du Tensift et des ORMVA du Souss et de Haouz

MAPM (DIAEA) DIAEA 2010

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N. LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT

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O. MATRICE DE POLITIQUES PROPOSEES

ACTIONS OBJECTIFS PPD/1 PPD/2

INDICATEURS

A. Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs A.1. Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire régissant les marchés de gros de fruits et

légumes L'efficacité des marchés intérieurs est améliorée en par la réduction des coûts de commercialisation et l'amélioration des services de marketing

La Stratégie nationale de reforme des marchés de gros des fruits et légumes et le Plan d’action (Schéma national d’orientation) ont été validés par le MICNT, le MAPM et le MI le 25 juin 2010

Trois conventions seront signées entre les collectives locales et les départements ministériels concernés pour la mise en œuvre des projets pilotes des marchés de gros des fruits et des légumes qui visent à introduire de nouveaux modèles de gestion

Nombre de marchés de gros des fruits et des légumes gérés selon le nouveau modèle de gestion lancés (Cible : 3)

A.2. Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire régissant les abattoirs L'efficacité des abattoirs est améliorée par la commercialisation et l'amélioration des services de marketing

Les normes relatives aux conditions sanitaires, hygiéniques et d'équipement des abattoirs privés (Cahier des Prescriptions) ont été adoptées par l’ONSSA le 1er octobre 2010

Les normes définissant les exigences contractuelles, administratives et techniques pour l’exploitation des concessions des abattoirs municipaux (Cahiers des Prescriptions) seront adoptées par décisions interministérielles du MAPM et du MI

Nombre d'abattoirs privés lancés (Cible : 7) Nombre d’abattoirs concédés avec le nouveau modèle de gestion lancés (Cible : 1)

B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs

B.1. Amélioration de la gouvernance et la gestion financière des projets ciblant les petits

agriculteurs Les projets du Pilier II sont identifiés et mis en œuvre par l’adoption d’une approche participative, inclusive et transparente

Le manuel décrivant les procédures de priorisation du financement des projets ciblant les petits agriculteurs, et le manuel décrivant les procédures de préparation, de soumission, et de mise en œuvre des projets ciblant les petits agriculteurs ont été adoptés par le MAPM le 2 novembre 2010

Un comité technique de présélection des projets ciblant les petits agriculteurs au niveau provincial sera mis en place par l’ADA Rapports de suivi et d'évaluation seront diffusés

Pourcentage de nouveaux projets proposés par OPA (Cible: 40 %)

B.2. Etablissement du contexte légal et institutionnel régissant l’agrégation

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ACTIONS OBJECTIFS PPD/1 PPD/2

INDICATEURS

Institutionnaliser les encouragements accordés aux petits agriculteurs dans la cadre de l’agriculture contractuelle (agrégation)

Le Décret No. 2-09-600 en date du 31 Décembre 2009 et l’Arrêté No. 361-10 en date du 26 janvier 2010 réglementant l’appui de l’Etat en faveur des projets d’agriculture contractuelle (agrégation) ont été publiés dans les Bulletins Officiels No. 5800 bis en date du 30 Décembre 2009 et No. 5818 en date du 4 mars 2010, respectivement

Le projet de loi sur l’agriculture contractuelle sera soumis à l’approbation du Gouvernement

Pourcentage des petits agriculteurs bénéficiant des encouragements du Pilier II (cible: 15%)

C. Amélioration des services agricoles C.1. Amélioration de l'efficacité du système d'innovations agricoles Améliorer l'efficacité du système de recherche et développement agricole

La Circulaire organisant le mécanisme compétitif de financement de la recherche appliquée a été publiée par le MAPM le 8 décembre 2010

Les comités consultatifs de coordination national et régionaux seront opérationnalisés comprenant le MAPM, les instituts de recherche et de formation et les autres opérateurs professionnels, avec des règles opérationnelles uniformes pour coordonner recherche appliquée, vulgarisation et formation

Pourcentage de projets de recherche développement financés par le mécanisme compétitif (Cible : 50%)

Les capacités des différents acteurs (agriculteurs, élus, OPA, services du MAPM, chambres d’agriculture) pour la conception et la mise en œuvre des projets Pilier II sont renforcées

Le projet de loi relative au statut juridique du Conseiller Agricole a été soumis par le MAPM au Secrétariat Général du Gouvernement le 14 décembre 2010 ; le financement du CRPII a été inclus dans la loi des finances 2011 de l’Emprunteur ; et le directeur intérimaire du CRPII a été nommé par le MAPM le 16 septembre 2010

La stratégie nationale de conseils et de vulgarisation agricoles et le plan d’action pour développer un système mixte (public et privé) de vulgarisation et de conseil seront adoptés Les premiers cours/programmes de formation et de renforcement des capacités seront lancés

Nombre de cabinets public-privé de conseils agricoles créés (cible: 5) Nombre de jours de formation par catégorie d'acteur (cible : 880 jours)

C.2. Etablissement d’un système efficace de contrôle sanitaire des aliments La compétitivité internationale est renforcée

La loi relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires No. 28-07 a été publiée dans le Bulletin Officiel

Les textes d’application de la loi relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires No. 28-07 seront

Nombre d’unités de production d’aliments certifiées HACCP (cible: 700)

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61

ACTIONS OBJECTIFS PPD/1 PPD/2

INDICATEURS

No. 5822 en date du 18 mars 2010 ; et les missions de contrôle de la sécurité alimentaire à être déléguées à des operateurs privées ont été identifiées par l'ONSSA le 14 décembre 2010

présentés au Conseil de Gouvernement Système de partage des coûts vétérinaires et/ou phytosanitaires sera adopté par le MAPM

Nombre d'alertes sanitaires notifiées par les partenaires commerciaux (pays tiers) par rapport aux nombre d'expéditions de produits (nombre de certificats émis (Cible : 20/25000)

D. Amélioration de l’usage et la gestion de l’eau d’irrigation et de la planification des

infrastructures d’irrigation D.1. Amélioration de l’efficience et la durabilité de l’usage de l’eau par les agriculteurs Prélèvements des eaux souterraines sont contrôlés dans les zones où l'irrigation localisée est développée Irrigation localisée développée dans les grands périmètres

L’Arrêté No. 362-10 en date du 26 janvier 2010 exigeant des bénéficiaires des aides de l’Etat pour l’irrigation localisée d’installer un système de comptage de l’eau a été publiée dans le Bulletin Officiel No. 5818 en date du 4 mars 2010 ; et l’instruction connexe exigeant de ces bénéficiaires de présenter dans leur dossier de demande des aides sur-mentionnées une déclaration ou une autorisation de prélèvement de l’eau a été signée par le MAPM et MEF en avril 2010

Un projet d'amendement de la Loi 23/97 sur la participation directe portant sur le taux de contribution financière des agriculteurs aux coûts de modernisation des équipements externes d’irrigation sera transmis au Secrétariat Général du Gouvernement

Augmentation en pourcentage du nombre de déclarations et d’autorisations de prélèvement d’eau reçues/délivrées (cible : 10%) Cumul du nombre d'agriculteurs ayant adhéré à des projets de reconversion collective à l’irrigation localisée34 (cible : 10800)

D.2. Amélioration de la performance des opérateurs du service d'irrigation Améliorer la performance financière des services d’irrigation dans les ORMVAs

La décision d’exonérer des intérêts de retard et des frais de recouvrement les

Les tarifs de l'eau d'irrigation seront augmentés conformément à

Taux de couverture du coût35 d’exploitation et de maintenance du service de l’eau d’irrigation par

34 Seuls les projets en cours de travaux sont considérés 35 Les coûts d'exploitation et de maintenance (E&M) doivent être considérés au sens le plus large, y compris les coûts de remplacement des équipements ayant une durée de vie courte (10 ans).

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62

ACTIONS OBJECTIFS PPD/1 PPD/2

INDICATEURS

Promouvoir les PPP pour la gestion de l'eau d'irrigation dans certaines ORMVAs

agriculteurs qui s’engageraient à rembourser leurs dettes relatives à l’eau d’irrigation dans une période de douze mois à partir de la date de cette décision, a été signée par le MEF le 2 avril 2010 Les études de faisabilité définissant les options stratégiques des PPP sont achevées dans 3 ORMVA

l’échéancier actualisé de rattrapage tarifaire Des contrats de PPP seront signés pour 2 ORMVA par le MAPM

les tarifs dans les sept ORMVA qui facturent l’eau d’irrigation (cible : 88%)

D.3. Amélioration de la planification des aménagements hydroagricoles par le Gouvernement La cohérence de la planification des investissements d’irrigation et des investissements de barrages est améliorée

Le plan d'investissement intégré pour les périmètres d’irrigation en aval des barrages en cours de construction et ceux programmés en 2010-2012 a été transmis par le MAPM au MEF le 1er décembre 2010

Les études de faisabilité des périmètres d'irrigation seront réalisées par MAPM Les périmètres d’irrigation situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dans la loi de finance seront dotés des crédits

Nombre de périmètres situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dotés de crédits / nombre de barrages à caractère agricole en cours de construction ou programmés dotés de crédits (cible : 100%)

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63

P. PROPOSITION DU CADRE DE SUIVI DES RÉSULTATS ET D'ÉVALUATION

Indicateur Référence

2010 Cible

Mars 2012 Cible

Octobre 2013 A. Amélioration de l'efficacité des marchés intérieurs A.1. Amélioration du contexte et institutionnel et réglementaire régissant les marchés de gros de fruits et légumes Nombre de marchés de gros des fruits et des légumes gérés selon le nouveau modèle lancés

0 0 3

A.2. Amélioration du contexte institutionnel et réglementaire régissant les abattoirs

Nombre d'abattoirs privés lancés Nombre d’abattoir concédés selon le nouveau modèle de gestion lancés

0 0

1 0

7 1

B. Amélioration des impacts socio-économiques des projets ciblant les petits agriculteurs B.1. Amélioration de la gouvernance et la gestion financière des projets ciblant les petits agriculteurs Pourcentage de nouveaux projets proposés par OPA 10% 24% 40%

B.2. Etablissement du contexte légal et institutionnel d’appui à l’agrégation Pourcentage des petits agriculteurs bénéficiant des encouragements du Pilier II

5% 8% 15%

C. Amélioration des services agricoles C.1. Amélioration de l'efficacité du système d'innovation agricole Pourcentage de projets de recherche développement financés par le mécanisme compétitif

- 25% 50%

Nombre de cabinets public-privé de conseils agricoles créés 0 2 5

Nombre de jours de formation par catégorie d'acteurs 180 540 880

C.2. Etablissement d’un système efficace de contrôle des aliments Nombre d’unités de production d’aliments certifiées HACCP 300 400 700

Nombre d'alertes sanitaires notifiées par les partenaires commerciaux (pays tiers) par rapport aux nombre d'expéditions de produits (nombre de

28/22397 25/23000 20/25000

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certificats émis D. Amélioration de l'usage et la gestion de l'eau d'irrigation et de la planification des infrastructures d’irrigation D.1. Amélioration de l’efficience et la durabilité de l'usage de l'eau des agriculteurs Augmentation en pourcentage du nombre de déclarations et d’autorisations de prélèvement d’eau reçues/délivrées

2500 30% 10%

Cumul du nombre d'agriculteurs ayant adhéré à des projets de reconversion collective à l’irrigation localisée36

3000 7800 10800

D.2. Amélioration de la performance des opérateurs du service d'irrigation Taux de couverture du coût37 de fonctionnement et d'entretien par les tarifs dans les sept ORMVA qui facturent l’eau d’irrigation

76% 82% 88%

D.3. Amélioration de la planification des aménagements hydroagricoles améliorée par le Gouvernement Nombre de périmètres situés en aval des barrages en cours de construction ou programmés dotés de crédits / nombre de barrages à caractère agricole en cours de construction ou programmés dotés de crédits

18% 94% 100%

36 Seuls les projets en cours de travaux sont considérés 37 Les coûts d'exploitation et de maintenance (E&M) doivent être considérés au sens le plus large, y compris les coûts de remplacement des équipements ayant une durée de vie courte (10 ans)

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Q. ANALYSE DE LA SOUTENABILITE BUDGETAIRE DU MAROC

ANALYSE DE LA SOUTENABILITE BUDGETAIRE DU MAROC (% DU PIB)

Réelles Projections 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Référence : la dette du secteur public 1/ 58.2 62.1 57.3 53.5 47.2 47.1 48.4 47.6 46.1 44.5 42.9

Dont: libellée en devises 13.9 13.1 11.3 10.7 9.9 10.8 11.4 11.4 11.2 10.8 10.3 Variation de la dette du secteur public -2.6 3.9 -4.8 -3.8 -6.3 -0.1 1.3 -0.9 -1.5 -1.6 -1.6 D'endettement identifié flux (4+7+12) -2.7 1.4 -5.7 -6.1 -6.9 -1.0 0.8 -1.3 -1.9 -2.0 -2.0

Déficit primaire -0.8 0.2 -2.1 -4.2 -4.4 -0.6 1.3 -0.3 -0.7 -0.7 -0.6 Recettes et dons 23.5 25.5 25.9 28.2 31.0 26.4 24.6 26.0 26.4 26.4 26.4 Primaire (hors intérêts) les dépenses 22.8 25.7 23.8 24.1 26.6 25.8 25.9 25.6 25.7 25.7 25.8

dynamique de la dette automatique 2/ -0.9 2.5 -3.2 -1.5 -2.5 -0.4 0.1 -0.5 -0.7 -0.8 -0.9 Contribution des taux d'intérêt différentiels de croissance/3/ 0.1 0.8 -2.1 -0.5 -3.0 -0.4 0.1 -0.5 -0.7 -0.8 -0.9

Dont: Contribution des taux d'intérêt réel 2.9 2.5 2.3 1.0 -0.3 1.8 1.4 1.5 1.5 1.4 1.3 Contribution de la croissance du PIB réel -2.8 -1.7 -4.4 -1.5 -2.7 -2.2 -1.3 -2.0 -2.3 -2.3 -2.2

Contribution de la dépréciation du taux de change 4/ -1.0 1.7 -1.1 -1.0 0.5 ... ... ... ... ... ... Autres endettements identifiés flux -1.0 -1.3 -0.4 -0.5 0.0 0.0 -0.5 -0.5 -0.5 -0.4 -0.4

Recettes de la privatisation (négatifs) -1.0 -1.3 -0.4 -0.5 0.0 0.0 -0.5 -0.5 -0.5 -0.4 -0.4 Comptabilisation des passifs implicites ou conditionnels 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 Autre (préciser, par exemple, la recapitalisation des banques) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

Résiduelles, les changements d'actifs, y compris (2-3) 5/ 0.0 2.5 0.9 2.3 0.6 0.9 0.5 0.5 0.4 0.4 0.4 Du secteur public de la dette/ recettes rapport 1 / 247.4 243.2 221.1 189.5 152.2 178.5 196.6 183.1 174.4 168.2 162.3 Besoin du Financement brut de 6/ 30.4 25.0 15.0 15.1 15.0 18.4 19.5 17.8 16.9 16.1 15.4

En milliards de dollars EU 17.3 14.9 9.9 11.4 13.4 16.8 18.6 17.9 17.9 18.0 18.2 Scénario avec principales variables à leurs moyennes historiques 7 / 47.1 45.4 43.7 41.9 40.2 38.4 Scénario sans changement de politique (solde primaire constant) en 2009-14 47.1 47.0 45.8 44.5 43.1 41.6 Principales hypothèses macroéconomiques et budgétaires du scénario de référence Croissance du PIB réel (en pourcent) 4.8 3.0 7.8 2.7 5.6 5.0 3.0 4.4 5.1 5.2 5.4 Taux d'intérêt nominal moyen sur la dette publique (en pourcent) 8/ 6.1 5.9 5.7 5.8 5.5 5.4 5.4 5.3 5.5 5.3 5.1 Taux d'intérêt réel moyen (taux nominal moins variation du déflateur du PIB, en pourcent 5.0 4.5 4.2 1.9 -0.3 4.2 3.2 3.4 3.5 3.4 3.2 Appréciation nominale (augmentation de la valeur en dollars des États-Unis de la monnaie locale, en pour cent

6.5 -11.2 9.4 9.6 -4.8 ... ... ... ... ... ... Taux d'inflation (déflateur du PIB, en pourcent) 1.0 1.5 1.5 3.9 5.9 1.2 2.2 2.0 1.9 1.9 1.9 Croissance des dépenses primaires réelles (corrigées du déflateur du PIB, en pourcent) 6.8 1.1 -0.2 3.9 16.7 1.8 3.4 3.3 5.3 5.4 5.9 Déficit primaire -0.8 0.2 -2.1 -4.2 -4.4 -0.6 1.3 -0.3 -0.7 -0.7 -0.6

Source : Personnel de la Banque mondiale utilisant le cadre du FMI DSA 1 / Indiquez la couverture du secteur public, par exemple, secteur des administrations publiques ou public non financier. Aussi si la dette nette ou brute est utilisée. 2 / Calculé comme suit [(r - p (1 + g) - g + ae (1 + r)] / (1 + g + p + gp)) fois précédente période de ratio de la dette, avec taux d'intérêt r = ; p = taux de croissance du PIB déflateur; g = taux de croissance du PIB réel, une action = des devises de créance libellés et e = dépréciation nominale du taux de change (mesuré par l'augmentation de la valeur en monnaie locale des Etats-Unis dollar). 3 / La contribution taux d'intérêt réel est dérivée du dénominateur à la note 2 / comme r - p (1 g) et la contribution que la croissance réelle-g. 4 / La contribution du taux de change est dérivé du numérateur de la note 2 / comme ae (1 r). 5 / Pour les projections, cette ligne comprend des taux de change. 6 / Défini comme le déficit du secteur public, plus l'amortissement de la dette du secteur à moyen et à long terme du public, plus la dette à court terme à la fin de la période précédente. 7 / Les principales variables sont la croissance réelle du PIB, taux d'intérêt réel et solde primaire en pourcent du PIB. 8 / dérivés comme des dépenses d'intérêt nominal divisé par le stock de dette pour la période précédente.

9 / En supposant que les variables clés (croissance du PIB réel, taux d'intérêt réel, et d'autres flux de la dette identifiés) demeurent au niveau de l'année dernière projection.

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66

ANNEXE E.1. Finances du Gouvernement central publique

(% DU PIB) Réelles Est. Projections 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Recettes publiques totales 23.8 25.1 27.3 29.5 26.0 23.7 25.1 25.6 25.7

Revenus de l’impôt 21.7 22.2 24.9 27.2 23.5 22.0 23.4 24.0 24.1 Impôts directs 8.2 8.8 9.8 11.8 9.8 8.7 9.5 9.6 9.7

Impôt sur le revenu des entreprises 3.7 4.2 4.9 6.7 5.9 5.1 5.5 5.6 5.7

Impôt sur le revenu 4.3 4.2 4.5 4.8 3.5 3.3 3.7 3.7 3.7

Autres impôts directs 0.2 0.4 0.4 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3

Impôts indirects 9.1 9.5 10.9 11.6 10.4 10.2 10.9 11.3 11.3

TVA 6.2 6.8 8.1 8.9 7.7 7.7 8.1 8.3 8.3

TVA intérieure 2.4 2.9 3.4 3.8 3.3 3.4 3.7 3.8 3.8

TVA à l'importation 3.8 3.9 4.7 5.1 4.5 4.3 4.4 4.5 4.5

Les taxes d'accise 2.9 2.8 2.8 2.7 2.7 2.5 2.8 3.0 3.0

TIC sur l'énergie 1.7 1.6 1.6 1.5 1.6 1.5 1.7 1.9 1.9

Autres TIC 1.2 1.2 1.2 1.2 1.0 1.1 1.1 1.2 1.2

Enregistrement et droits de timbre 1.2 1.2 1.5 1.5 1.3 1.3 1.3 1.3 1.3

Droits de douane 2.8 2.3 2.3 2.1 1.7 1.5 1.5 1.5 1.5

Fonds Routier 0.3 0.3 0.4 0.2 0.4 0.3 0.3 0.3 0.3

Recettes non fiscales 2.1 2.9 2.4 2.3 2.5 1.7 1.7 1.6 1.6 Monopoles PE § 1.0 1.3 1.3 1.1 1.4 1.2 1.2 1.1 1.1

Autres recettes non fiscales 1.0 1.5 1.1 1.1 1.1 0.5 0.5 0.5 0.5

Total des dépenses, les prêts incl.net 29.9 27.6 28.6 30.8 29.4 28.6 28.3 28.4 28.2

Dépenses courantes, incl. Transf. à un endroit Gouv. 26.0 23.5 24.0 25.3 23.1 22.6 22.2 22.3 22.1

Dépenses courantes 24.1 21.5 21.6 22.6 20.8 20.3 19.8 19.8 19.6 Consommation 18.7 16.0 15.8 15.4 16.6 16.1 15.8 15.8 15.8

Salaires traitements § 11.7 10.9 10.6 10.2 10.3 10.4 10.1 10.1 10.0

Autres biens & services de transferts 6.9 5.0 5.2 5.3 6.4 5.6 5.6 5.6 5.7

Subventions à la consommation 2.1 2.3 2.7 4.6 1.7 1.8 1.6 1.6 1.6

Total des intérêts 3.3 3.2 3.1 2.6 2.4 2.4 2.4 2.4 2.3

Dette extérieure 0.5 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4

Dette intérieure 2.9 2.8 2.7 2.2 2.0 2.0 2.0 2.0 1.8

Transferts au gouvernement local 1.9 2.0 2.4 2.7 2.3 2.3 2.4 2.5 2.5

Total des dépenses en capital, incl. 3.9 4.1 4.6 5.5 6.3 6.0 6.1 6.1 6.1

Solde des autres comptes spéciaux 0.9 0.6 1.5 1.7 1.2 0.3 0.2 0.2 0.2

Budget Def (-)/Excédent (+) (base commit.) -5.2 -2.0 0.2 0.4 -2.2 -4.6 -2.9 -2.5 -2.3

Financement total 5.2 2.0 -0.2 -0.4 2.2 4.6 2.9 2.5 2.3

Intérieure (y compris les arriérés) 4.1 1.6 -1.2 -2.1 0.4 2.5 0.8 0.6 0.4 Extérieures (y compris les fonds fiduciaires et

privatisation) 1.2 0.4 1.1 1.6 1.7 2.0 2.1 1.8 1.8

Source : Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque

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E.2: Principaux indicateurs macroéconomiques (en pourcent du PIB) 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Est Proj Proj Proj Proj Proj

I. Comptes nationaux Investissements bruts 32.5 36.3 33.8 34.3 34.5 34.5 34.6 34.7 Épargne nationale brute 32.4 31.1 28.2 29.5 30.3 31.2 32.2 33.3 Investissement du Gouvernement (comptes nationaux) 2.3 2.7 3.2 3.0 3.0 3.0 3.0 3.1 Investissements privés (y compris les EP) 30.2 33.6 30.7 31.3 31.5 31.5 31.6 31.7

Dont les EP 8.0 9.6 11.6 14.4 15.0 15.0 15.0 15.0 II. Finances du Gouvernement central

Recettes publiques totales 27.4 29.7 26.0 23.7 25.1 25.6 25.7 25.8 Recettes fiscales 24.9 27.4 23.5 22.0 23.4 24.0 24.1 24.2 Dépenses courantes. Dont 21.7 22.8 20.8 20.3 19.8 19.8 19.6 19.5

Salaires 10.7 10.2 10.3 10.4 10.1 10.1 10.0 10.0 Dépenses en capital 4.6 5.5 6.3 6.0 6.1 6.1 6.1 6.2 Solde global 0.2 0.4 -2.2 -4.6 -2.9 -2.5 -2.3 -2.2

II. Balance des paiements Importations GNFS 46.0 52.1 41.7 44.7 45.2 45.6 45.9 46.4 Exportations GNFS 36.2 37.6 28.6 31.5 32.8 34.1 35.6 37.1 Balance commerciale -22.3 -24.7 -20.8 -21.0 -20.4 -19.4 -18.4 -17.4 Recettes tourisme 9.1 9.5 8.1 7.2 7.5 7.9 8.2 8.5 Transfert des travailleurs à l'étranger 8.9 7.7 6.9 7.1 7.4 7.6 7.9 8.1 Balance du compte courant -0.1 -5.2 -5.6 -4.8 -4.2 -3.4 -2.5 -1.4 Investissements directs étrangers, nets 6.2 4.1 3.0 3.2 3.4 4.4 5.4 6.4 Réserves (mois d'importations GNFS) 8.8 6.6 7.4 6.7 6.1 5.6 5.3 5.3

IV. Indicateurs de la capacité de crédit de CG Dette publique de CG 53.5 47.2 47.1 48.4 47.6 46.1 44.5 42.9 Total des paiements d'intérêts/recettes fiscales 12.6 9.7 10.1 10.9 10.3 10.1 9.4 8.8

Note :

Encours de la dette extérieure/PIB 27.3 23.4 25.0 26.0 25.8 24.9 23.7 22.2 prix à la consommation (%, moyenne annuelle) 2.0 3.7 1.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 Croissance du PIB (%) 2.7 5.6 5.0 3.0 4.4 5.1 5.2 5.4 Croissance du PIB non agricole croissance du PIB 6.5 4.2 1.9 4.5 4.8 5.6 5.8 6.0 Taux de chômage (%) 9.8 9.6 9.0 9.0 9.0 9.0 9.0 9.0

Source : Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque

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E.3. Maroc : Soutenabilité de la dette publique et besoins de financement extérieurs

(% DU PIB)

Analyse de la soutenabilité budgétaire Scénarios (1)

Analyse de la soutenabilité budgétaire scénarios alternatif

(2)

34.0

36.0

38.0

40.0

42.0

44.0

46.0

48.0

50.0

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Base Line Key Variables at their Historical Averages No Policy Change

42.0

44.0

46.0

48.0

50.0

52.0

54.0

2010 2011 2012 2013 2014 2015

B1 B2 B3 B4 B5 B6

Maroc : Besoins de financement extérieur 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Besoins de financement 8.2 6.8 5.9 4.2 3.8 3.7 Déficit du compte courant 5.2 5.0 4.0 3.2 2.7 2.1

Amortissements à long terme 3.9 2.0 1.9 2.0 2.2 2.1

Réserves de changes de change de BAM -0.9 -0.2 0.0 -1.0 -1.1 -0.5

Sources de financement 8.2 6.8 5.9 4.2 3.8 3.7 Fonds fiduciaires en capital officiel 1.3 0.4 0.5 0.4 0.4 0.4 L'investissement privé, (IDE de portefeuille) (net) 2.1 1.0 0.1 0.8 1.1 1.5

Décaissements à long terme 5.1 3.9 5.2 2.9 2.4 1.9 Autres flux de capitaux (y compris les erreurs et omissions de 08 à 09) -0.3 1.6 0.0 0.0 -0.1 -0.1 Source : Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque

(1) Les deux principaux chocs sont A1. Les variables clés sont à leur moyenne historique, et A2. Aucun changement de politique (solde primaire constant). (2) Les autres chocs sont : B1. Taux d'intérêt réel est au départ plus un écart-type ; B2. Croissance du PIB réel au niveau de référence moins un demi-écart-type ; B3. Solde primaire à la référence moins un demi-écart-type ; B4. Combinaison de B1-B3 en utilisant un quart-chocs écart-type ; B5. One-off 30 pourcent d'amortissement réel en 2010 ; B6. Augmentation des « autres dettes de création de flux" en 2010, de 10 pourcent du PIB. Les écarts-types pour les B1-B6 sont calculés sur les dix dernières années.

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69

E4: LE MAROC EN BREF

Morocco at a glance 9/16/10

M . East Lo wer

Ke y D e v e lo pm e nt Indic a to rs & No rth middle

M o ro cco A frica inco me

( 2 0 0 9 )

P o pulatio n, mid-year (millio ns) 31.6 325 3,703

Surface area (tho usand sq. km) 447 8,778 32,309

P o pulatio n gro wth (%) 1.2 1.8 1.1

Urban po pulatio n (% o f to tal po pulatio n) 57 57 41

GNI (A tlas metho d, US$ billio ns) 86.4 1,053 7,675

GNI per capita (A tlas metho d, US$ ) 2,730 3,237 2,073

GNI per capita (P P P , internatio nal $ ) 4,190 7,350 4,593

GDP gro wth (%) 4.9 5.5 7.4

GDP per capita gro wth (%) 3.7 3.7 6.1

(m o s t re c e nt e s t im a te , 2 0 0 3 – 2 0 0 9 )

P o verty headco unt ratio at $ 1.25 a day (P P P , %) 3 4 ..

P o verty headco unt ratio at $ 2.00 a day (P P P , %) 14 17 ..

Life expectancy at birth (years) 73 71 68

Infant mo rtality (per 1,000 live births) 32 29 45

Child malnutrit io n (% o f children under 5) 10 12 25

A dult literacy, male (% o f ages 15 and o lder) 69 82 87

A dult literacy, female (% o f ages 15 and o lder) 44 65 73

Gro ss primary enro llment, male (% o f age gro up) .. 107 110

Gro ss primary enro llment, female (% o f age gro up) .. 104 106

A ccess to an impro ved water so urce (% o f po pulatio n) 96 88 86

A ccess to impro ved sanitatio n facilit ies (% o f po pulatio n) 79 74 52

N e t A id F lo ws 19 8 0 19 9 0 2 0 0 0 2 0 0 9 a

(US$ millio ns)

Net ODA and o fficial aid 899 1,048 419 1,217

To p 3 do no rs (in 2008):

Euro pean Co mmissio n 12 29 117 484

France 135 217 155 163

Spain 0 33 -1 117

A id (% o f GNI) 4.9 3.7 1.2 1.5

A id per capita (US$ ) 46 43 15 39

Lo ng-T e rm E c o no m ic T re nds

Co nsumer prices (annual % change) 9.4 7.0 1.9 1.0

GDP implicit deflato r (annual % change) 15.2 -57.0 -0.6 1.8

Exchange rate (annual average, lo cal per US$ ) 3.9 8.2 10.6 8.0

Terms o f trade index (2000 = 100) 80 75 100 118

19 8 0 – 9 0 19 9 0 – 2 0 0 0 2 0 0 0 – 0 9

P o pulatio n, mid-year (millio ns) 19.4 24.2 28.5 31.6 2.2 1.6 1.2

GDP (US$ millio ns)* 18,821 28,839 37,022 92,086 3.9 2.9 5.0

A griculture & Fishing* 20.0 19.3 14.9 16.4 3.8 0.3 5.8

Industry* 33.6 30.4 29.1 28.5 3.2 3.0 4.1

M anufacturing* 18.3 18.9 17.5 15.9 4.3 2.6 3.1

Services* 46.4 50.3 56.0 55.1 4.3 2.9 5.1

Ho useho ld final co nsumptio n expenditure 68.7 60.0 61.4 57.0 3.6 2.8 4.7

General go v't final co nsumptio n expenditure 18.3 16.8 18.4 18.0 1.9 2.3 3.8

Gro ss capital fo rmatio n 22.2 28.7 25.5 36.0 4.4 3.4 8.9

Expo rts o f go o ds and services 17.4 25.7 28.0 28.6 12.1 5.5 6.4

Impo rts o f go o ds and services 26.7 31.2 33.4 39.5 8.8 4.4 8.3

Gro ss savings 18.6 28.3 24.3 31.0

No te: Figures in italics are fo r years o ther than tho se specified. 2009 data are prelim inary. Gro up data are thro ugh 2008. .. indicates data are no t available.

a. A id data are fo r 2008.

(*) The new series o f GDP started in 1998

Develo pment Eco no mics, Develo pment Data Gro up (DECDG).

(average annual gro wth %)

(% o f GDP )

6 4 2 0 2 4 6

0-4

15-19

30-34

45-49

60-64

75-79

percent of total population

Age distribution, 2008

Male Female

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1990 1995 2000 2007

Morocco Middle East & North Africa

Under-5 mortality rate (per 1,000)

-10

-5

0

5

10

15

95 05

GDP GDP per capita

Growth of GDP and GDP per capita (%)

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Morocco

B alance o f P ayments and T rade 2000 2009

(US$ millions)

Total merchandise exports (fob) 7,419 13,843

Total merchandise imports (cif) 11,531 32,786

Net trade in goods and services -2,085 -10,868

Current account balance -475 -4,551 as a % of GDP -1.3 -4.9

Workers' remittances and

compensation of employees (receipts) 2,161 6,895

Reserves, including gold 5,138 24,094

C entra l Go vernment F inance

(% o f GDP)

Current revenue (including grants) 23.6 25.9

Tax revenue 21.7 23.4

Current expenditure 23.4 23.0

T echno lo gy and Infrastructure 2000 2008Overall surplus/deficit -4.8 -2.2

Paved roads (% of to tal) 56.4 62.0

Highest marginal tax rate (%) Fixed line and mobile phone

Individual 45 38 subscribers (per 100 people) 13 82

Corporate 35 30 High technology exports (% of manufactured exports) 11.3 8.8

External D ebt and R eso urce F lo ws

Enviro nment(US$ millions)

Total debt outstanding and disbursed 20,674 21,842 Agricultural land (% of land area) 69 67

Total debt service 2,610 2,594 Forest area (% of land area) 12.7 ..

Debt relief (HIPC, M DRI) – – Terrestrial pro tected areas (% of surface area) .. 1.2

Total debt (% o f GDP) 55.8 23.7 Freshwater resources per capita (cu. meters) 983 918

Total debt service (% o f exports) 20.3 7.8 Freshwater withdrawal (billion cubic meters) 12.6 ..

Foreign direct investment (net inflows) 260 2,514 CO2 emissions per capita (mt) 1.2 1.5

Portfo lio equity (net inflows) 30 520

GDP per unit of energy use

(2005 PPP $ per kg of o il equivalent) 8.3 8.3

Energy use per capita (kg o f o il equivalent) 355 460

Wo rld B ank Gro up po rtfo lio 2000 2008

(US$ millions)

IBRD

Total debt outstanding and disbursed 2,837 2,540

Disbursements 138 242

Principal repayments 307 262

Interest payments 190 125

IDA

Total debt outstanding and disbursed 27 16

Disbursements 0 0

P rivate Secto r D evelo pment 2000 2009 Total debt service 2 1

Time required to start a business (days) – 12 IFC (fiscal year)

Cost to start a business (% o f GNI per capita) – 16.1 Total disbursed and outstanding portfo lio 29 153

Time required to register property (days) – 47 of which IFC own account 29 153

Disbursements for IFC own account 1 145

Ranked as a major constraint to business 2000 2008 Portfo lio sales, prepayments and

(% of managers surveyed who agreed) repayments fo r IFC own account 7 0

Access to /cost of financing .. 84.4

Tax rates .. 62.6 M IGA

Gross exposure – –

Stock market capitalization (% of GDP) 29.4 79.9 New guarantees – –

Bank capital to asset ratio (%) 9.8 7.3

Note: Figures in italics are for years other than those specified. 2008 data are preliminary. 9/16/10

.. indicates data are no t available. – indicates observation is no t applicable.

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

0 25 50 75 100

Control of corruption

Rule of law

Regulatory quality

Political stability

Voice and accountability

Country's percentile rank (0-100)higher values imply better ratings

2008

2000

Governance indicators, 2000 and 2008

Source: Kaufmann-Kraay-Mastruzzi, World Bank

IBRD, 2,378IDA, 14IMF, 0

Other multi-lateral, 6,492

Bilateral, 6,701

Private, 4,626

Short-term, 1,631

Composition of total external debt, 2009

US$ millions

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Millennium Development Goals Morocco

With selected targets to achieve between 1990 and 2015(estimate closest to date shown, +/- 2 years)

Go al 1: ha lve the rates fo r extreme po verty and malnutrit io n 1990 1995 2000 2008 Poverty headcount ratio at $1.25 a day (PPP, % o f population) 2.5 .. 6.3 2.5

Poverty headcount ratio at national poverty line (% of population) 13.1 .. 15.3 8.8

Share o f income or consumption to the poorest qunitile (%) 6.6 .. 6.3 6.5

Prevalence of malnutrition (% o f children under 5) 9.0 .. .. 10.2

Go al 2: ensure that children are able to co mplete primary scho o ling Primary schoo l enro llment (net, %) 58 72 79 87

Primary completion rate (% of relevant age group) 51 48 57 81

Secondary schoo l enro llment (gross, %) 38 38 38 56

Youth literacy rate (% of people ages 15-24) 55 62 67 76

Go al 3: e liminate gender disparity in educat io n and empo wer wo men Ratio of girls to boys in primary and secondary education (%) 67 72 80 86

Women employed in the nonagricultural sector (% of nonagricultural employment) .. .. 20 19

Proportion of seats held by women in national parliament (%) .. 1 1 11

Go al 4: reduce under-5 mo rtality by two -thirds Under-5 mortality rate (per 1,000) 85 .. 47 38

Infant mortality rate (per 1,000 live births) 66 57 40 32

M easles immunization (proportion of one-year o lds immunized, %) 80 88 93 94

Go al 5: reduce maternal mo rta lity by three-fo urths M aternal mortality ratio (modeled estimate, per 100,000 live births) 332 228 228 227

B irths attended by skilled health staff (% of to tal) 31 34 48 59

Contraceptive prevalence (% of women ages 15-49) 39 42 45 63

Go al 6: halt and begin to reverse the spread o f H IV/ A ID S and o ther majo r diseases Prevalence of HIV (% of population ages 15-49) .. 0.1 0.1 0.1

Incidence of tuberculosis (per 100,000 people) 110 113 95 88

Tuberculosis case detection rate (%, all forms) 75 74 75 73

Go al 7: halve the pro po rt io n o f peo ple witho ut sustainable access to basic needs Access to an improved water source (% of population) 75 .. 80 93

Access to improved sanitation facilities (% of population) 58 .. 68 79

Forest area (% o f total land area) 6.8 12.7 12.7 ..

Terrestrial protected areas (% o f surface area) .. .. .. 1.2

CO2 emissions (metric tons per capita) 0.9 1.1 1.2 1.5

GDP per unit o f energy use (constant 2005 PPP $ per kg o f o il equivalent) 9.7 8.2 8.3 8.3

Go al 8: develo p a glo bal partnership fo r develo pment Telephone mainlines (per 100 people) 1.6 4.2 4.9 9.5

M obile phone subscribers (per 100 people) 0.0 0.1 8.1 72.2

Internet users (per 100 people) 0.0 0.0 0.7 33.0

Personal computers (per 100 people) .. 0.3 1.2 5.7

Note: Figures in italics are for years other than those specified. .. indicates data are no t available. 9/16/10

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

M o ro cco

0

25

50

75

100

2000 2002 2004 2006 2008

Primary net enrollment ratio

Ratio of girls to boys in primary & secondary education

Education indicators (%)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

2000 2002 2004 2006 2008

Fixed + mobile subscribers Internet users

ICT indicators (per 100 people)

0

25

50

75

100

1990 1995 2000 2007

Morocco Middle East & North Africa

Measles immunization (% of 1-year olds)

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