djerba 1560(monchicourt)

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Monchicourt, Ch.. L'Expédition espagnole de 1560 contre l'île de Djerba (essai bibliographique, récit de l'expédition, documents originaux), par Ch. Monchicourt,... Thèse complémentaire. 1913. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Page 1: Djerba 1560(Monchicourt)

Monchicourt, Ch.. L'Expédition espagnole de 1560 contre l'île de Djerba (essai bibliographique, récit de l'expédition, documents originaux), par Ch. Monchicourt,... Thèse

complémentaire. 1913.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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LîEXPÉIHTION ESPAGNOLE

M\ 15150

(10NTIIE L'ÎLE M DJEHIIA

(lissai Bibliographique- Récit de J'Expédition

Documents originaux)

l'AH

OH. MOXOIHOOORT

THÈSECOMPLÉHENTAiRETOURIX DOCTORATESLETTRES

présentée ù la Faculté des Lettres •»<?l'Univtn'sité it»1 Paris

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

28, RUEKOXAP.UiTK,2$

IOJ3

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V EXPÉDITION ESPAGNOLE DE 1560

t'I'' Ê'

^ONTRK J/ILE DE DJKRBA

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LIRÈDITIOIV BSPA6N0LI

\ DE 1.100(,4,»:,„)

CONTRE L'ILE Hi: lÙffiÉA

(Essai Bibliographique- Récit de VExpédition

Documents originaux)

PAR

OH. MONOmOOURT

THÈSECOMPLÉMENTAIREPOURLEDOCTORATESLETTRESprésentée h la Faculté des Lettres de l'Université de Paris

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR28, RUElîONAPARTH,28

i o i a

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îryrRODUCTION

Un des faite qui remplissent l'histoire du XVI» siècle est la riva-lité de l'Espagne et de la Turquie pour l'hégémonie de la Médi-terranée. La première de ces puissances élait prépondérante a

)'otie$l, la seconde dominait dans le bassin oriental. Située presqueà égale distance des deux antagonistes, la Tunisie devait être unde leurs champs de bataille préférés. La lutte surtout maritime

qui se poursuivit alors entre Sa Majesté Catholique et le Sultan

engloba donc naturellement le littoral de la Régence depuis Ri-zerie jusqu'à la Tripolilaine et Djerba se trouva ainsi mêlée à unconflit dont la portée dépassait de beaucoup la valeur intrinsèquede cette lie.

Durant le siècle précité, Djerba est quatre fois en l'espace de

cinquante années, c'est-à-dire en 1510, 1520, 1551 et 1560, le IhéàTrc

de combats entre la Chrétienté et l'Islam. En 1510, le comte Pedro

Xavarro après avoir enlevé Tripoli se jelle sur Djerba, mais il

essuie un échec complet : dans la déroule succombe don Garcia

de Tolède, père du fameux duc d'Albe. En 1520, Hugues de Mon-

cade, chevalier de Rhodes cl vice-roi de Sicile, est inoins malheu-

reux. Plus encore que ses armes, sa diplomatie obtient des Djcr*biens une déclaration de vasselage et une promesse de tribut. Sa-

tisfaction illusoire, car presque aussitôt les insulaires répudientla suzeraineté espagnole. Le canal d'EI-Kantara voit aux prises,en 1551, André Doria et Dragut en une brillante passe d'armes,toute à l'honneur du corsaire turc. Enfin, en 1500, une dernière

armada parait devant nie. Jean de la Ccrda, duc de Médina Celi,vice-roi de Sicile, la commande. Après d'interminables préparatifs,une longue escale à Malte, une escarmouche à la Rocehetla et un

séjour meurtrier à la Sèche de Palo, le conseil des généraux décide

d'attaquer Djerba bien qu'il ait été spécifié au d.'ÏMit (pic l'on mar-

cherait contre Tripoli qui était devenu le principal repaire de Dra-

gut. On descend donc à la pointe de Djillidj, on entre dans le bordjd'IIoumt'Souk qu'on entoure de fortillcalions. Mais bientôt la

chance tourne. A l'arrivée de la llolle turque, les Chrétiens subis-

sent un désastre maritime, puis, malgré la résistance de don Alvar

de Sandè, te château est réduit à capituler et Dragut demeure

maître indiscuté à fois de Djerba el de Tripoli. L'Ile ne devait plusrecevoir de soldats chrétiens que trois cents ans plus lard. C'est

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cette expédition de 15(30,à peu près oubliée aujourd'hui, que nous

avons songé à exhumer, à litre de contribution à l'étude du conflit

hispano-ottoman du XVI* siècle.

Nous avons essayé en premier lieu de dresser une bibliographiede la question en y comprenant les documents géographiques re-latifs à Djerba que nous a valus cette campagne.

Dans une deuxième partie, après avoir décrit l'île d'après les au-

teurs du temps, nous passons au récit des événements de 1560 en

apportant quelques précisions nouvelles grâce à l'exhumation des

lettres écrites par les principaux intéressés et en insistant sur le

côté tunisien de l'affaire, laissé jusqu'ici un peu trop dans l'ombre.

Enfin, dans une troisième partie nous publions ou republionsun certain nombre de pièces inédites ou rares et notamment le

dossier officiel de l'ont reprise extrait des Archives de Simancas.

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PREMIÈRE PARTIE

ESSAI BIBIilOORAI>IITQUIC

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PREMIERE PARTIR

Essai bibliographique

S'il est patent que rétablissement d'une bibliographie est toujours un

travail long et pénible cl qui ne saurait se flatter d'être sans lacunes,

cet axiome esl pleinement démontre en ce qui regarde les documents con-

cernant le conflit hispanô-turc du XVI siècle, même lorsque l'on se limite

à un épisode nettement localisé dans le temps et dans l'espace, comme

c'est notre cas.

A l'entreprise contre Djerba participa, en effet, une véritable coalition

qui comprenait sotis la haute direction du roi d'Espagne Philippe II,l'Ordre de Malte, les possessions espagnoles d'Italie et ceux des Etats

indépendants de la péninsule qui gravitaient dans l'orbite de l'Espagne.I«'i base de tout travail sur l'expédition qui nous occupe est ainsi con-

stituée par des pièces espagnoles, italiennes ou maltaises. Mais il y avait

également des troupes allemandes et des volontaires français et parmiles musulmans on comptait des Tunisiens et des Ottomans. On peut donc

rencontrer aussi des documents en tangue tudesque, française, arabe ou

turque. Effectivement, les investigations d'archives, pour avoir des chan-

ces d'être quasi complètes, devraient s'exécuter dans diverses villes d'Es-

pagne, dans la plupart des anciennes capitales d'Italie, à la Valette et à

Conslanlinople.Quant aux imprimés, il convient cïc rappeler que pendant toute l'an-

née 1560 les vicissitudes de l'armement dirigé contre Djerba furent en

Occident d'une actualité d'autant plus palpitante que la paix conclue en1550au Cateau-Cambrésis (1) entre la France et l'Espagne avait rendu

disponible la curiosité des amateurs de nouvelles politiques et militaires.

, Aussi, aurons nous également à enregistrer des publications originalesen plusieurs langues. Tout ce matériel esl dispersé ça cl là et souvent ma-laisé à retrouver car certaines pièces ne subsistent pins qu'en de rares

exemplaires. Ajoutons que l'expédition ayant eu Ttipo'i comme desti-nation initiale, nombre de récits historiques la concernant sont dolés

(I) Voirsur ce trait*',r>EIUBLE.t.c twitê de Ciitfait-Cainbrrm(2et 3 avril 155$,Paria, I8S9.

Page 16: Djerba 1560(Monchicourt)

~4- ''/'

d'un litre où se lit non pas le nom de Djerba (2) mais celui de Tripoli, ce

qui complique la tache de l'investigateur.

Nous avons consulté à Paris ce que possédaient la Bibliothèque Na-

tionale et Ie3 Archives du Ministère des Affaires étrangères et du Service

Hydrographique de la Marine. En Italie, des recherches ont élô prati-

quées par nous à Milan (bibliothèques oe tirera et Ambroisîenne), a Flo-

rence (Hiccardiana, Morucelliana), à Home (Volicane, bibliothèque Vic-

tor EmmanueJj. En Tunisie, nous avons poussé jusqu'à Djerba afin de

visiter le théâtre des événements. C'est notre regret de n'avoir pu nous

rendre en Espagne, à Malle, à tiênes et à Païenne. Nous avons cepen-dant dans une certaine mesure, et pour quelques uns de ces endroits, re-

médié à ce défaut par des corrcs|>ondances qui ont éprouvé la patiencedes directeurs d'Archives ou de Bibliothèques. C'est grâce à leur bien-

veillance que nous avons été mis en possession de plusieurs de nos plusintéressants numéros. D'une manière générale, nous remercions tous

ceux qui ont bien voulu nous aider dans l'accomplissement de notre

besogne (2).

Les principaux des documents rassemblés datent de la période 1560-

1560.En 1565,le siège de Malte par les Ttircs avait, en effet, valu à l'af-

faire de Djerba un regain de popularité. Devant l'une comme devant l'au-

tre lie, la flotte ottomane a pour chefs Piali Pacha et Dragut, lequel doit

tomber frappé à mort dans un engagement près du fort Saint-Elme. En

outre, la tentative du sultan |K>urs'emparer de la résidence de l'Ordre

de Saint-Jean de Jérusalem n'était visiblement que le choc en retour de

celle du roi d'Espagne et du grand ntaltr; Jean de la Valette pour chas-

ser Dragut de ses quartiers favoris. Parmi les écrits du temps qui trai-

tent de la guerre de Malte, il en esl qui contiennent comme une sorte de

préface naturelle le récit de l'expédition de 1560. L'émotion produite parle désastre «le Djerba se répercute même au delà de Lépante. Jusqu'audéclin du XVIe siècle, des auteurs d'atlas ou de recueils de plans.accor-dent à Djerba une place dans leurs compilations et tel écrivain consacre

encore son talent à un exposé détaillé de l'entreprise.

Les imprimés qui nous sont parvenus se divisent en estampes illus-

(1) I.onomde Djerbaest dans les documentsdu XVIsiècledéfigurédes maniè-res suivante/?.Kn italien : Gerbt, it Gerbi, IJsflerbt, le Gerbe,Gerbe.*,Xerbi, leZerbe. En espagnol : Los Gehes, ton Gcnesses. Kn français : Gelvcs,tes Gerbes,Zerbi.Knflamand : Gerbe:.Knallemand : Sehehes, etc.

(2)Qu'ilnoussoit permisde citer plus particulièrementiciMM.Kinilc-J.liannierqui photographia pour nous divers plans ou cartes à la BibliothèqueNationale,Augustin lleritnrd, pmfossourà la Sorltonue.Kumagnlli,directeur de ïa Bihlio-thèque lîrera de Milan,puisde cellede Modène,GabrielMarcel,cotise-valeuru laIHMiotlu-queXatbnafe, aujourd'huidécédé,J. Monlero,sousdirecteurdes Archivesdy Simancas, ainsi que MM.liante et OrossetGrange,du corps du Contrôlecivilrn Tunisie.

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Irécs avec ou sans texte, en plaqueltes et en livres. On y rencontre dés

cartes de l'Ile, des représentations de la forteresse bâtie par les Espa-

gnols et des narrations historiques. Quelques uns de ces documents ont

eu plusieurs édition. A un moment où la propriété littéraire n'existait pas,un ouvrage paru dans un Etat ne tardait pas, s'il avait de l'intérêt, à être

reproduit dans le pays voisin. Le nouvel éditeur respectait à peu près le

texte original auquel il infligeait pourtant par places des corrections or-

thographiques ou de légères adjonctions. Mais surtout il l'accompagnait

parfois de courtes annexes historiques ou géographiques, voire d'une

carie ou d'un plan. La recherche des diverses éditions n'est donc pas une

simple et stérile manie de bibliophile.Observons que dans certains documents nous trouvons des descrip-

tions de Djerba et de ses habitants. Si donc l'effort accompli alors n'a-

boutit à aucun résultat politique, du moins fut accrue la somme des con-

naissances possédées par l'Europe sur ce canton reculé «le la Barbarie.

Aux notions qu'avait vulgarisées peu de temps aupioavant Léon l'Afri-

cain, d'autres vinrent se joindre.En terminant ces quelques lignes introductives, nous aurions mau-

vaise grâce à ne pas avouer que nos investigations ont été facilitées parcertains ouvrages. Ce sont d'abord des travaux bibliographiques commc%ceux de Mnrucelli (I), de Nicolas Antonio (2, Gay (3), Ashbee (f) ct.Mi-nuiillt (5), ou bien des relations concernant les Archives d'Espagne, Bau-

drillarl (0), Carini (7), Cal (8) ou d'Alger, Jacquclon (0). Nous avons aussi

parcouru quelques catalogues de bibliothèques particulières comme celle

du comte niant (10/ et dépouillé fructueusement des livres qui traitent de

questions navales méditerranéennes du X\T« siècle avec d'abondantes ré-

(I) indicedel Mare Magnun di KRWCKSCOMAruar.ijf,Routa, 18S3{MinislerodéliaPubbtiea istruzione, Indict c Catajoghi IXVCelte bibliographie remonte au XVIPsiècle.

(2jNICOLASAVTOMO.liiblhthcca Uispana, ske llhpanorum qui usquam un*quamee sive Lalina, sive populari, she alla quavis Ungua, seripto aliquid consi'gnaverunt, Xolitia Deux tontes, Ronine, MDCI.XXll.(Voirtome I, p. $5et 200.)

(:JjJKVSGAY.Pi'Aiographfcdes ouvrages relatifs à l'Afrique el à l'Arabie. SanUemo-Paris,187*.(Voirsut- la Tunisie el la Tripolitniue les pages 01-105.)

(ï) ASHDKK..1 li bliography of Tunisia from the earliesl limes lo Ibe end of 1SU.London, 1880.

(5)MiM'Tir.u.ihbtiografia deM IJbia. Torino, 10>3..(6j Ru-ntULURT.Happorl sur une mission en Espagne aux archives d'Akalà

de Iténarès el de Siraancas. Paris, 1880.7) ï. CARISI.GftArchiva le tliblioteehe di Spagna in rappoito alla sloria dlta-

lia in générale e di Sieilia in partieolare. I>eu.vvol. Palcrmo. ISS'i.(8) K. CAT.Mission ilibliographique en Kspàgne. Paris, 18LU.{Publication de

VKcolcdes Lettres d'Alger.SM)JxcoiKToy.Us archives espagnoles du Gouvernement gSnCral de l'Algérie.- Histoire du fonds et inventaire. Alger, IS0Î.(II>DJ:Gr.ft««>.vKTPor.uv. Cataloguede ta llihtiolhèquede feu M. te Comte Mont.

Deuxièmepartie. Tome II. Paris, 1800-1*0.

Page 18: Djerba 1560(Monchicourt)

_ 6 -

férénces, De Hnmmcr (1), Guglielmotli (2), Manfroni (3). Enfin, C Duro (4)avait déjà avant nous réuni plusieurs documents de premier ordre sur

l'entreprise que nous étudions.

(I) DEHAMMER.Histoirede l'Empire Ottoman.Traduction françaisepar BELIERT,18vol. avec un abus. Paris, 1835ci suiv. (Voir tome VI, p. 180-196,et l'introduc-tion du tome I.) f

(ik GiGMKtAiorn.ija guerra dei pirali e la marina pontificia dal 1500al 1560.2 vol. Fircnze, 18TG.(Voirle tome II in line.)

(.1)C. MVXFROM.IA marina tnililare del Granducato Mcticco. Parte prima :ija m*ina da Guerra di Cosimot. Roma, 1S05.(Extrait de la tlkista Marittiman" de février et mai 1805.)(Voirles pages 57-71.)

IDEM.Sloria delta Marina Italiana dalla cadula di Costantinopolialla battagliadi Lcpanto. Roma, 1807,p. 507-122.

(4)CESAUKOFERSAM>EZDino. Estudios historieosdel reinado de FelipeII. El dé-sastre de tos Gelvcs1500-J5i»l,etc. Madrid, ISOû.{Coleccionde eseritores cas-tellanos, n' 88.)(Voirp. 9-C3..1

It»EM.Armada Espanola desde la Union de tos reinos de Caslilla y de Aragon.Madrid, 1800.(Voirtome H, chai». II, p. 17-30.)

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SECTION I

DOCUMENTS OFFICIELS

A) ESPAGNE

1° Archives de SimancasW

* 1. — Lettre de Fernand de Silva, marquis de la Favara, Président du

Royaume de Sicile, au roi d'Espagne Philippe II. De Païenne, le 29 fé-

Sccrelaria de Eslado, Lcgafo 1125.)

Celle lettre donne des détails sur la navigation de la Hotte jusqu'à son

départ de Malte et sur les approvisionnements faits pour elle en Sicile.

*2. — Lettre de Milan. Du 2 mars 1560.

(Sccrelaria de Guerra, Legaio 70.)

Celle missive provient peut être du vice-roi de Milan et elle est sans

doute adressée au roi d'Espagne. Elle renferme quelques indications surles troupes el la situation politique généitle.

' 3. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne. Du camp, présle Château de Djerba, le 20 mars 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Celle lettre contient des indications sommaires sur la prise de Djerba.

* I. — Lettres de Bérenger de Réquesens au roi d'Espagne. Dé Djerba,22 mars et 5 avril 1560. ... , • » t. , , , .. ttn..

(hecrelana de hslado, LegafO 1125.)

L'auteur qui est général «les galères de Sicile expose au sujet de la na*

vigalion de Sicile à Djerba cl de la construction du fort un jtoint de vuetout différent de celui du duc «JeMédina Celi.

(I) Parmi les pièces qui vont suivre, celles marquées d'un astérisque sont repro-duites dans notre Troisième Partie. Section I.

Nousavons rangé les documents en «ptestionpar rang de date, en faisant toute-fois unecatégorie sociale pour ceux «niiont trait ù i'ex|>édiiionde secours.

Page 20: Djerba 1560(Monchicourt)

-8 —

*5. — Lettre de J.-A. Doria, général des galères de Gênes et ambrai de

toute la flotte, au roi d'Espagne. De sa galère, en rade de Djerba, le 24

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

J.-A. Doria donne ici un résumé de la première phase de l'entreprise.

5t>.— Lettre de Pedro Ximenès au roi d'Espagne. De Rome, le 25 mars1560

(Sccrelaria de Estado, Legaio 886.)

L'nuleur indique que le nouveau pape confirme les indulgences concé-

dées par son prédécesseur, Paul IV, en faveur de ceux qui participent à

l'expédition.

*6. — Lettre de Jean de La Valette, Grand Maître de l'Ordre de Malte,au roi d'Espagne. De Malte, le dernier jour de mars 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Jean de la Volette avise le roi de la [irise de Djerba et de la décision

prise de construire un fort.

*7. — Lettre de don Sanche de Leyva au roi d'Espagne. De Djerba, le

2 avril 1560. .,. . . . ., , . . . ,,n~,(Sccrelaria de kslado, Lcgafo U2o.)

L'auteur qui était général «tes galères de Naples écrit au roi dane le

même sens que Bcrengcr de Itéqucsens.

*8. — Lettre de Fernand de Silva, marquis de la Favara, au roi. De

Palerme, le 12 mai 1560. ,c. , . . ., , . . • ,,n~y• (Sccrelaria de Eslado, Legaio H2o.)

Fernand de Silva annonce «pie lu flotte turque a touché au Gozzo de

Malte et il exprime des craintes au sujet de la flotte chrétienne.

*0. — Du même au même. De Palerme, le 17 mai 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

L'auteur annonce le désastre naval dont la nouvelle a été apportée en

Sicile par divers fugitifs.

* 10. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne Philippe II. De

Syracuse, le 18 mai 1560. . . f. , . f . ,,„„.*(Sccrelaria de kslado, Legaio I I2v.)

Le duc raconte longuement le désastre naval et les circonstances quil'ont précédé.

* IL — Relacion del artilleria que queda ?n el fuerte de Felipe Alcaçarde los Gelves. ,.. . . . ., , . t ,ô^.

(Sccrelaria de kslado, Legaio wo.)

Celte liste est celle dont il est question dons la lettre précédente.

Page 21: Djerba 1560(Monchicourt)

9 —

• 12. — Relacion que Andres de Alva ha dado de las victuallas que que-davan en el luerte de los Gelves.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 884.)

• 13. — Lettre de Fernand de Silva au roi. De Palerme, le 19 mai 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Lcga'iq 1125.)

Même sujet que la lettre du 17 mai.

• H. — Copia de la carta que scrive Hernando Çapa al Visorrey de Na-

pôles. De Meçina, a los 19 de mayo 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Cette lettre donne un récit de la défaite navale ainsi que des circons-

tances qui l'ont amenée.

• 15. — Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de Médina

Celi. Du Fort de Djerba, le 23 mai 1560.

(Sccrelaria de. Estado, Legaio 1125.)

Don Alvar s'y montre rempli d'espoir sur le succès final.

151».— Lettre de Vargas, ambassadeur d'Espagne au roi Philippe IL

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 886.)

• 16. — Copie d'un passage d'une lettre de don Alvar de Sande au duc

de Medlna Celi. Du Fort de Djerba, le 24 mal 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

• 17. — Lettre de J.-A. Doria au roi. De Messine, le 26 mai 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

H raconte le désastre naval, les circonstances qui l'ont accompagné, et

quelle a été en l'espèce sa propre conduite.

• 18. — Lo que se entiende en Trapana a los 9 de Junio de 1560por una

fragata venida de los Gelves que parlio a los 28 de Mayo de nueslro

fuerte(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

'10. — Lo que se entiende en Trapana de Hier» 0 de Negro, Ginoves,

patron de una caravela venida de Tripol y llegada alli en Trapana a ulti-

mo de Mayo. t. .-»,,.* • ...,»(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Ce document donne «l'ittléressants détails sur ce «pie l'on pensait dans

les rangs litres.

•20. — Rapport de don Bernardino de Velasco au duc de Médina Celi

Page 22: Djerba 1560(Monchicourt)

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sur ce qui s'est passé à Djerba depuis le départ dudit duc jusqu'au 15 mal.De Messine, le i,r juin 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Lcgafo 1125.)(autre exemplaire, idem, Legaio 485.)

*21. — Relacion que hlzo un Tomas Minano del estado en que queda-van el fuerle de la isla de los Gelves à Primo de Junlo 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

*22. — Lo que relierem dos spias de Tunez que Uegaron anoche quelue primero de Junlo 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Il s'agit ici d'une lettre qui partit de La Goulcllc le 3 juin 1560.L'auteur

et le destinataire non nommés sont sans doute l'un, le gouverneur de la

place, l'autre le roi d'Espagne. Celle missive est intéressante pour le dé-

roulement «le la campagne de Djerba mais plus encore peut-être pourl'histoire des rapports entre le prêsûle espagmjl de La Goulette el le sul-tan bafside de Tunis.

*23. — Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de MédinaCeli. Du Fort de Djerba, le 4 juin 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Pon Alvar raconte la sortie du jour de Pâques el parle de la question• de l'eau.

*21. — Relatione havuta da Lorenzo Gamba, genovese, soto scribano

de la nave di Augustino Ravarola qle partio dal forte da le Gerbe a 11

pn mes.(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

* 25. — Sicilia 1560. — Copia de la carta q. Cinthio Calvo scrivlo al Du-

que de Médina Cely. Del fuerte de los Gelves de 12 de Junio 1560. Para

embiar a Su Mag<>.'

,,. . . . ., , . . . ..„.,a(Sccrelaria de kslado, Legaio 112o.)

Celte lettre relate les débuts du siège.

*26. — Lo que se entiende del fuerte de los Gelves por Relacion de Pe-

dro de Salzedo, criado del Duque de Médina Celi, Visorrey de Sicilia, que

partie de alla a los 12 de junio con una barquilla y Uego à Mescina à los

24 del mesmo.(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125)

* 27. — Avisos del fuerte de los Gelves por cartas de Micina de 24 de

Junlo 1560.(Sccrelaria de Eslado, Legaio 485.)

Les renseignements contenus dans ce document arrivèrent à Messine

en même temps «pie les précédents.

Page 23: Djerba 1560(Monchicourt)

* 28. — Lettre de Nicolas Spinola à son frère Domingo. De Messine, le26 juin 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Lc(ja\o 887.)

Cette lettre raconte une sortie des défenseurs du fort et loue l'excellent

esprit dont ceux-ci font preuve.

*20. — Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de MedlnaCeli. Du Fort de Djerba, le 2 juillet 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 485.)

*30. — Nouvelles apportées par Philippe Millo qui partit de Djerba le14 juillet 1560. /c ,..,. . , . AOCv

(Secrelana de kslado, Legaio 485.)

* 31. — Nouvelles apportées par Jean le Maltais, envoyé de Djerba le14 juillet par don Alvar de Sande, au duc de Médina Celi.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 485.)

' 32. — Lo que reliere un Piloto de la galera del senor Juan Andréa

que estava en el fuerte y partio de alli a los 14 de Julio.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 485.)

Celte pièce cl les deux précédentes relatent l'état du fort cl de ses défen-

seurs vers la mi-juillet ainsi que les vicissitudes traversées. A celte date

on m se doutait pas encore «pie l'eau des citernes était près de manquer.

*33. — Lettre de Jean de La Valette, Grand Maître de l'Ordre de Malte,

au duc de Médina Celi. De Malte, le 17 juillet 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Ce document concerne, scmble-t-il, une tentative faite pour le rachat

du fils du duc qui était tombé au pouvoir des Turcs.

33». — Avisos de Roma de 19, 22 y 23 Julio 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 886.)

Parmi les avisos en question, il en est deux datés du 22 juillet qui con-

cernenl le fort de Djerba et le rachat des prisonniers.

* 31. — La manera como se perdio el fuerte de los Gelves.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

» 35. — Copie d'un passage d'une lettre adressée par don Alvar de

Sande au duc de Médina Celi, de la Rocchetta de Djerba, le 6 août 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 485.)

Lettre écrite par don Alvar dès le début de sa captivité pour annoncer

la chute «lu fml.

Page 24: Djerba 1560(Monchicourt)

*36. — Copie d'une lettre de don Francisco de Urrias. De Messine, le

20 août 1560.(Seçretana de Eslado, Legaio 485.)

Ce document confient un état des pertes subies par te corps expédi-tionnaire.

3ftt>.— Letre de Vargas au roi. D« Rome, le 22 août 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 886.)

Au sujet de la chute du fort.

*37. -- Lettre du roi au prince André Doria. De Tolède, le 4 septembretwv*

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Philippe H indique que, durant la captivité do Bérenger de Réquesens,le généralat des galères de Sicile sera exercé par le commandeur Ber-nard de Guimaran.

PIECES RELATIVES A L'EXPEDITION DE SECOURS

37i».— Lettre du comte de Tenailla au roi. De Rome, le 20 mai 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 888.)

L'auteur rend compte des secours que l'on prépare et des offres reçuesde divers côté?.

*38. — Copia de la instruccion que se dio a los Alferezes Francisco de

Toro y Juan de Marquina que fueron a la Goleta a los 21 de Mayo 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Il s'agit ici d'instructions «lonnées à deux personnes envoyées en mis-

sion à La Gouletle à l'effet d'étudier la possibilité d'une expédition de

secours avec le concours du sultan bafside de Tunis, L'autorité a qui est

due l'initiative de ce voyage n'est pas nommée. Ce fut sans doute le duc

d'Alcala, vice-roi de Naples.

*39. — Lettre de don Garcia de Tolède/ vice-roi de Catalogne, au roi.De Barcelone, le 28 mai 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 327.)

Don Garcia de Tolède apprend au roi le désastre naval et lui fait diver-ses propositions en vue de la reconstitution de la flotte.

39b. — Lettre de Philippe II à Vargas. De Tolède, le 3 juin 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 887.)

Le roi avise son représentant de la déroute de la flotte ainsi que des

premières décisions prises en vue de secourir le.fort.

Page 25: Djerba 1560(Monchicourt)

-03~

30c. — Lettre de Philippe II au pape. De Tolède, le 3 juin 1560.

(Secrelaria de Estado, Legaio S87.)Même sujet.

39*i.— Lettre de Philippe II au comte de Tendilla, De Tolède, le 3 juin1560

{Sccrelaria de Estado, Legaio,887.)Même sujet.

* 10. — Copia de Capitule de Carta del Virrey de Scicilia al de Napolei,de 3 junlo 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Cet extrait est comme une réponse à la pièce n° 38.

*11. — Lettre du roi d'Espagne Philippe II, à don Garcia de Tolède,

vice-roi de Catalogne, du 3 juin 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 327.)

Dans ce document, ie roi, répondant à la communication de don Gar-

cia du 28 mai, le charge de préparer l'expédition de secours.

*42. — Relacion de lâs provisiones que Su Magestad manda hacer parala armada que se ha de juntar para socorrer al Visorrey de Sicilia y a

los que quedaron en los Gelves. En Toledo, a 8 de junio 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

*43. — Relacion de lo que paresce a don Garcia de Toledo sobrel so-

corro del fuerte de los Gelves.

(Secrelaria de Eslado, Legaio 327.)

Long rapi>ort non daté qui est une suite de la lettre du roi du 3 juin.

!.'}«>.— Lettre du docteur Buchia à Philippe II. De Rome, le 7 juin 1560.

(Secrelaria de Estado, Legaio 888.)

11demande audience au roi pour iui faire des confidences sur ce quiest nécessaire pour la défense des Etats du roi.

* il. — Lettre de Philippe II à la duchesse de Médina Celi. De Tolède,

' '(Sccrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

* 15. —Lettres de Philippe II aux cardinaux de Augusta, Santa Flor etVitello. De Tolède, le 8 juin 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legaio 887.)

•4C— Lettre de Philippe II à Fernand de Silva. De Tolède, le 8 juin1560

(Sccrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Page 26: Djerba 1560(Monchicourt)

46b. r- Lettre de Philippe II au comte de Tendilla. De Tolède, le S Juin

*W*{Secrelaria de Eslado, Legaio 887.)

Dans cette lettre le roi traite de ce qu'il y a lieu d'obtenir du pape pour

l'expédition de secours.

46*. — Lettre de Philippe II au pape. De Tolède, le 8 juin 1560.

(Sccrelaria de Eslado, Legaio 887.)

40i. — Lettre de Philippe II à Marc-Antoine Colonna.

(Secrelaria de Eslado, Legaio 887.)

Le roi remercie des offres faites pour le secours.

• 47. — Lettre de Philippe II à Vargas. De Tolède, le 8 juin 1560.

(Sccrelaria de Estado, Lcga'\o 887.)

Instructions du roi à son ambassadeur au sujet de l'aide à fournir par

le pape, les trois cardinaux précités, Marc Antoine Colonna, le marquis

de Pescaire et le duc d'Urbin.

47»>.— Lettre de don Garcia de Haro à Philippe II. De Rome, le 13

juin 1560.{Secrelaria de Estado, Legaio 888.)

L'auteur parle du bon esprit des défenseurs du fort et des négociations

avec le pape au sujet des préparatifs.

• 48. — Lettre de J.-A. Doria à Philippe IL De Messine, le 16 juin 1560.

(Secrelaria de Eslado, Legafo 1125.)

J.-A. Doria avise le roi de certains projets qu'il forme nu sujet d'une

croisière dans les eaux tunisiennes.

• 49. — Lettre de Philippe II à Vargas. De Tolède, le 18 juin 1560.~

(Sccrelaria de Estado, Legaio 887.)

Le roi, ayant su que le fort de Djerba était en bon état et pouvait ré-

sister longtemps, entretient son ambassadeur de la suspension de certai-

nes mesures prises pour l'organisation de la flotte de secours.

* 40b. — Lettre de Vargas à Philippe II. De Rome, le 28 juin 1560.

(Secrelaria de Estado, Legaio 886.)

Au sujet de l'aide demandée au pape et à certains cardinaux.

49c.— Lettres de Vargas à Philippe II. De Rome, le 28 et 29 juin 1560.

(Sccrelaria de Estado, Legajo 886.)Même sujet.

Page 27: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 15-

" • 50. — Lettre des jurés de la ville de Messine au roi d'Espagne Phi-

lippe II. De Messine, le 1" juillet 1560.

(Secrelaria de Eslado, Legaio 1125.)

Dans celle missive, la ville de Messine offre une aide de 20.000écus,

*51. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne Philippe II. De

Messine, le 9 juiUet 1560.(Secrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Cette missive concerne !•».•>préparatifs de l'expédition de secours.

*52. — Lettre de J.-A. Doria à Philippe II. De Trapani, à bord de sa

galère, le 14 juillet 1560.(Secrelaria de Estado, Legaio 1125.)

J.-A. Doria raconte ici la croisière annoncée dans sa lettre du 16 juin

(pièce n° 48).

*53. — Nouvelles de La Goulette vers la mi-juillet.

(Secrelaria de Estado, Legaio 485.)

Ces nouvelles sont écrites à la suite de celles upiHulées par le pilote de

J.-A. Doria qui quitta Djerba le 11 juillet 1560(pièce n° 32).

*51. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne Philippe II. De

Messine, le 20 juillet 1560.(Secrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Même sujet que sa lettre du 9 juillet (pièce n° 51).

' 55.— Nouvelles apportées par des lettres de Palerme du 28 juillet 1560.

(Secrelaria de Eslado, Legaio 4S5.)

55b. — Lettre du cardinal Vitello à Philippe II. De Palestrina, le 6

(Secrelaria de Eslado, Legaio 886.)

*50. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne Philippe II. De

Messine, le 9 août 1560..'

(Secrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Indications au sujet d'une diversion sur les côtes tunisiennes.

*57. — Lettre de Philippe II à J.-A. Doria. De Tolède, le 11 août 1560.

(Secrelaria de Eslado, Lcgafo 1125.)

Le roi indiqua qu'étant donné le peu «legalères dont «lis|K>seJ.-A. Do-

ria, il vaudrait mieux tenter une diversion navale plutôt qu'engager laliilte avec la flotte ottomane.

Page 28: Djerba 1560(Monchicourt)

57b, — Lettre de Philippe H au marquis de Massa. De Tolède, le 27

août 1560.(Secrelaria de Eslado, Legajo 887.)

Remerciements au sujet des offres faites en vue du secours.

*5S. — Lo que contienen quatro carias del Visorey de Sicilia a V. M*

de XX, XXII de Agosto y 9 septi»« 1560.

[Secretaria de Eslado, Legaio 1125.)

Sommaire très bref do .ces lettres. H y a lieu de noter que le titre parlede quatre lettres et n'en cite que trois. Peut-être y en eut-il deux de la

même date.

*50. — Lettre du duc de Médina Celi au roi d'Espagne Philippe II, De

Messine, le 9 septembre 1560.

(Secrelaria de Estado, Legaio 1125.)

Cette missive concerne la diversion tentée sur les côtes tunisiennes.

*CO.— Lettre de Philippe II, roi d'Espagne au duc de Médina Celi. De

Tolède, le 14 septembre 1560.

(Secretaria de Estado, Legaio 1125.)

IJCroi engage à la prudence en ce qui « .erne l'attaque à diriger con-

tre la flotte turque.

60b. — Lettre de Vargas à Philippe II. De Rome, le 22 décembre 1560.

(Secretaria de Eslado, Legaio 886.)

L'auteur parle des renforts maritimes à préparer à Naples el en Sicile.

#> Archivo hislorico nacional

1. —Registrum diversarum litterarum, instructlonum, relationum re-

gimen el iustitiam continentium, per S. C R. Mt<MPhi., Duci Medinaceli

eius In ulterioris Siciliae Regno Proregi ac proefecto, scriptorum a fine

roensis Januarii MDLVII usque ad XXII diem mensis Augusti MDLVHII.

Ce registre compte 88 feuilles. Il commence avec Ylnslruccion de lo queVos et lit* Don Juan de la Cerda, Duquc de Mctlina çchj, nro primo, ha-

vcijs de hazer en nro lleyno de Sicilia dondc al pnlc os embiamos por nro

visorey y capiton gênerai. l)allm en Hntsscllas a XXXI de Hencro

MDLVII. Ces instructions remplissent les 33 premières feuilles. Les au-

tres feuilles sont occupées par diverses épilrcs de Philippe II au duc dontla dernière fut rédigée « en Anveres à Primcro de Jnnio de 1558». Mais

il convient de remarquer que l'ordre chronologique esl constamment

Page 29: Djerba 1560(Monchicourt)

~17~

violé dans ce recueil. C'est ainsi qu'aux f. 31 el f. 52 prennent fin des let-

tres datées du 15janvier 1557.De même, certaines lettres sont (postérieu-

res n celle qui clôt le recueil. Les plus récentes sont les quatre pièces des

ff, 77-87datées toutes les quatre du 22 août 1559et écrites l'une de UruxeL

les et les trois mitres de Middelbourg. Nous n'avons pas consulté ce re-

cueil très important pour qui voudrait écrire une histoire de Sicile sous

le Gouvernement du duc de Médina Celi et qui offie peut-être «pielque in-

térêt en ce qui concerne tes préludes de l'expédition.Le registre dont il s'agit était jadis à VArrhivo General Central d'Al-

cala de llenares où il a été vu par CAWMlors de sa mission. Op. cit.,tome I, p. 92-93. Mais vers 1897ou 1S0Stous les papiers d'Etat qui se

trouvaient dans cet établissement ont été transportés à Madrid à l'.-tr-

chiço llistorico Xactonal où notre recueil est inscrit sous la rubrique Es-

tado legijo (liasse) l$5l

2. — Scripture super negocio computorum mag- » Augustin! Rivarolathesaurarii Régie Classis anno 1559. ,., , , ,-, ,,, ,"

(kslado, Libro 471.)

3. — Compotus roag<i Augustin! Rivarola Thesaurarii Régie Classisanno MDLVIIII. . ...

(kslado, Libro 472.)

L'examen des comptes financiers du trésorier de la flotte |>our l'année1559 fournirait probablement des renseignements utiles sur la prépara-tion de la porlie maritime de l'entreprise.

Notons que le fonds Xegoeiaelon de la section historique de l'ancienArchiva General Central d'Alcala de Ilénarès renfermait les (kipiers re-latifs aux mpiwrls «lel'Espagne avec les Etats indépendants d'Italie (Gê-nes, le pape, etc). Le fonds Consiglio d'Italia avait Irait aux (possessions

espagnol*» dans la |téuinsule (Milan, Naples, Sicile). <>»sdeux fondsfourniraient sans «toute plus d'un détail sur rexjMMlitionde Djerba cl no-tamment sur ses préparatifs.

3° Documents divers

1. — Costa e discorsl di Barberia. Al illustrlssimo e reverendlssimo

Monsignore Ugo di Loubex Verdala (Hugues de Loubens de Verdalle)Gran Maestro délia sacra religione hierosolomytana, principe di Malta e

Signore nostro. Fatto e complito in Malta al primo di settembre 1587perordure di sua Signoria illuslrissima, dal commendatore fratre FRAN-

Page 30: Djerba 1560(Monchicourt)

- 18 ^

CISCO LANFREDUCCIsuo recettore e dal cavalière fratre GIOVANNI

OTHOBOSIO,

(Archives Espagnoles du Gouvernement Général de

l'Algérie. Registre coté 16S0. Fol. 208-240.) (I)

D'un passage de celte relation, il ressort que celle-ci n'était qu'un suc-

ce !anê d'un travail plus imjiortant appelé « Itelalione di Itarbcria »>et, à

cet égard, il nous souvient d'une observation lue dans CAT.A la fin du

rapport relatif à sa .tftofon llibliographique e/i Espagne, cet écrivain

parle d'ouvrages qu'il n'a pu retrouver à la Itiblioteca Xacional de .Va-

drîd, quoique |tortês au Catalogue d^ celle-ciet il cite notamment : .tu 111

Ju%sOTIIOXBOSIO,Malles, Description de tas costas de Perberia. Ce Juan

Olhon Bosio est identifiable au Giovanni Olho Bosio qui avec Francesco

l«anfreducci nous a laissé l'oeuvre dont nous \enons de nous occuper.Nous ne saurions dire naturellement si cette Description perdue doit

êlre supi»osée une traduction de manuscrit d'Alger ou au contraire une

traduction de la « llelatione di Darberia » dont ce dernier parait n'être

qu'un abrégé destiné au grand maître. Nous nous bornerons à exprimerle voeu que des recherches soient entreprises à Malte dans les Archives

de l'Ordre à l'effet de découvrir ladite <»relatione »,

L'oeuvre de l^uifreducci et Bosio diffère des descripti •;- '.'.el'Ile anté-

rieurement données par L'on et Cirni. Celles-cisont des vues d'ensemble

ou trouvent leur compte la géographie humaine ou économique. Celle-là,nu contraire, esl une sorte de portulan qui fait défiler sous nos yeux tout

le littoral de la Barbarie avec une double préoccupation maritime et mi-

litaire. Lonfreditcci et Bosio noient la dislance d'un endroit à un autre dela côte, la disposition des bancs sous marins, les facilités de mouillage, lasituation au vent ou à son abri, les aiguades où peuvent se ravitailler eneau les navires. Ils marquent également le chiffre de la population de cha-

que ville ou village riverains avec, le cas échéant, mention du nombre de

gens capables de guerroyer et renseignements sur leur armement...taforce défensive des ports, les modes éventuels d'attaque occupent aussileur esprit. Ce rapport rédigé moins de trente ans après les événementsde 1560nous fournit plus d'une indication intéressante. Il devait être ap-puyé de cartes et plans que nous n'avons malheureusement plus. Ce quiconcerne Djerba, s'agrémentait d'un plan du château et du fort d'Houmt-Souk. A défaut de ces dessins, nous reproduisons dans notre TroisièmePartie le |>assugedu texte de tanfreducci et Bosio relatif à l'Ile. •

Sur le terrain particulier où il se sont placés, tanfreducci et Bosio nous

procurent, même après Léon et Cirni, quelques notions non dénuées de

(IJSignalépar JACQIETOX; Us ArchivesEspagnolesdu GouvernementgénéraldeVAlgérie,p.01;ce rap|>otta été utilisépar r* u PMMAIroit;; IJ>Littoralde la Tri-polilainc. Commerce,Xavigation,Géographiecomparée{SouceltesAnnales desVoyages)m*>,tomelit. Tiragea pari, Paris, s.d. 200pageset tarte.

Page 31: Djerba 1560(Monchicourt)

- 19 ^

valeur. Un peu moins de cent ans plus tard, en IG69,un Portulan con-

servé à Paris à la Bibliothèque Nationale sous le cote Ms. l'r. 741 est

d'une portée bien inférieure. En 1701,le itère Pbilémon de la Motte renoue

la chaîne des descriptions intégrales. Il traite de visu de Djerba a qui il

consacre plusieurs pages (1) non démunies de renseignements nouveaux.

En 1712, Paul Lucas est exact mais bref (2). Citons enfin à litre biblio-

graphique un document manuscrit qui remonte à la fm d'» troisième

quart du XVIIP siècle et qui est conservé aux Archives du Service Hy-

drographique de la Marine (Portefeuille 105, Division I, Pièce 8;. Ce do-

cument, si nous en croyons une mention apposée très anciennement, se-

rait dû à un certain LKMOYNKI'AINK(3). Il contient deux \uvs de Djerba

prises de la mer.

1» Atterrage de rislc de Zerbi restant dans le SljlS corrigée distante

d'une lieue et demie par cinq brasses d'eau.

2* Partie de l'isle de Zerby. Tour démolie à la pointe du S.O. de Vlsle de

Zerby.

Ces deux vues ne sont pas très signulcalives. Elles montrent seulement

qu'on a affaire à une Ile fort plate. Elles -sont accompagnées d'un texte

qui n'offre rien de bien particulier.

Relation de tanfreducci et Bosio, Pot bilan de 1600,cruquis de Lemoyncnous conduisent presque au seuil du XIX* siècle. Mais il convient d'ob-

server que ces divers documents demeurèrent, sinon secrets, du moins

inconnus du public et, par suite, ils n'exercèrent aucune influence sur le

dévelopi>emcnt de nos connaissances djerbierjics. Presque jusqu'à nos

jours, ce sont exclusivement les indications de Léon, de Cirni (par l'in-termédiaire de De Thon) et de Pbilémon de la Moite qui ont permis auxmodernes d'avoir une idée «le Djerba. C'est notamment de ces trois écri-vains que d'Avezac au milieu du siècle dernier extrait les données avec

lesquelles il met sur pied la partie descriptive du tableau qu'il consacreà Djerba dans ses ««Iles de l'Afrique ».

2. — Caria de D. JUAN DE LA CERDA, DUQUE DE MEDINA CELI, lé-cha en Mesina à 7 de enero de 1564, remitiendo al Dr. Paez, Cronlsta de

(I) Etal des Royaumes de ltarbari>\ Tripoli, Tunis et Alger : contenant VHis-toire naturelle et politique de ces Vais, la manière dont tes Tares y traitent tesEsclaves A la Haye, MDCCIV,3»Hpiges. (Voirsur Djerki IN pages 8S-05.1

\i) Voyagedu sieur PAIXI.ICASlait par ordre du ISoydans la Grèce,V.Uiemi-neivré,la Macédoineet VAfrique,Paris, 2 vol., 1712.(Voirsur Djerla le tome II, pp.135-tt?.)

(3)CfeUcmentionesl dune autre écriture que celle du document lui-même. Pas«ledate s tir la pièce,mais sur le cataloguequi renfermedes indicationslr>svieilleson a raii; •le |Kipierdont il s'agit entre deux caries respectivementmarquas 1761et 177V-

Page 32: Djerba 1560(Monchicourt)

— 20 -

S. M., la relacion que D- Alvaro de Sande habia dado a S. M. acerca de

la jornada de Berberia, con anotaciones suyas.

F>:itNAM*:zDi'uo a publié ce document aux pages 190 à 211 de ses Es-

ludios Historiens del reinado de Felipe II. L'original est conservé à la

.ttvi«fer/it'«i«le ta llistoria. Collection Velasquez. T. 36, esl. 22, gr. f, n* 75.

Comme l'indique Duro, Alvar de Sande fut sans doute excité à comjw-ser ce faclmo, sinon absolument |»onr se diseu!|>er, du moins pour faire

entendre sa voix dans le concert qui s'éfail élevé et dont quelques bruits

ne lui étaient pas favorables. C'esl probablement à son retour de capti-vité, c'est-à-dire en I5C2on en 1503qu'il envoya au roi d'Es|pagne son

mémoire, ta due de Me«linaCeli qui n'avait pas lieu non plus d'êlre très

satisfait des diverses versions «pii circulaient, ayant reçu de Madrid une

copie «lu iap|>o!l de Don Alvar, jugea bon de l'annoter et d'adresser le

tout avec une lettre au d«>cleurPaez, histoi iographe du roi. Celte pièce«Hdonc |nmr nous un d«»ubleintérêt et ce plauloyer pro domo provenant de

detix «tes principaux chefs de |'ex|>édition est pai liciilièrcment à retenir.

Don Alvar de Sande termine en demandant une enquête afin de se laver

des accusations de nature à entacher son honneur de soldat, enquête quele roi jugea siqieiflu d'ordonner.

3. — Correspondent de los Principes de Alemanla con Felipe II y de

los embajadores de este en la corte de Viena 1556-1598.

(Colcccion de Doc. inedilos para la llistoria de Espana,tome XCVJII). Madrid, 1801.

C'est un recueil de lettres officielles tirées des Archives de Simancas.

Sur l'affaire même de Djerba, on lira les pages 138, 113-111,118-119,155-

156et sur le rachat des prisonniers tes pages 202, 211-212,317.

4. — Mémorial que un soldado dio al Rey Felipe segundo, porque en el

concejo no querian acer raerced a los que se havian perdido a los Gelves

y fuerte de la Goleta.

(liibliolhcca Sacional de Madrid. G 52, pp. 35i-30L)

Ce document esl cité por Cvr dans sa Mission Bibliographique en Espa-

gne, p. 127. Postérieur à la perle de ta Goulelte qui n'eut lieu qu'en 1574kil montre qu'à cette date le gouvernement n'avait pas encore fait droit a

une réclamation analogue formulée «près I5C0par les soldats de Djerbaet qui est insérée dans le lome I. de la Coleccîon de Documentas Inedilos.

C'esl nu plaidoyer en faveur des soldats et un éloge de leur bravoure.

Page 33: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 21 -

n) DOCUMENTS OFFICIELS D'ORIGINE NON ESPAGNOLE

1. — Summarlo di lettere di NICCOLO GENTILE luog'* et di PIERO

MACHIAVELU comri* délie Galère di S. Ecc. date in Messina à 24 di

Maggio et p** di Giugno 1560.ê

(Archivio Mcdiceo de Florence, liasse 2077, n° 192.)

Ce document est signalé par MAXFROXI.La Marina da Guerra di Cosimo

I e dei suoi primi successorK (Hieisla Marittima, mai 1S95,p. 533.)11concerne le combat naval. Nous en donnons une reproduction dans

notre Troisième Partie (Section II, 1).

2. — Lettere dei DORIA.

(Archivio Mcdiceo de Florence, liasse 2834.)

On y trouve une lettre D'André Doria à Cosme «Je.Medicis au sujet du

désastre de la flotte. Ce document est indiqué par PETIT.A. Doria. Un

amiral condottiere au ATP siècle. (14G6-1560).Paris, I8S7, p. 351, note 1.

3. — Lettre de PIERRE MACHIAVELLI au duc de Florence écrite sur

une galère entre Trapani et Palerme, le 15 mai 1560.

Cette épilre, dont l'original figure dans IMrc7.iefo Mcdiceo de Florence,liasse 2077,parut pour la première fois aux ff. 109 r°-202 r° de

Lettere di Principi le quall o si scrivono da piincipl, o a principi, o ra-

gb- an di principi, Libro primo, nuovamento mandato in luce da GIRO-

I/.MO RUSCELLI. Con privilégia di X. S. Papa Pio II II el dcli'iUustris-

sima Signoria di Venelia per anni X. In Venetia, Appresso Giordano

Zilelli al segno de la Stella. MDLXII.

Dans ce recueil, la missive de Machiavelli est précédée (ff. 197rM99 r°)d'une lettre d'envoi adressée de Venise le 22 mai 1560« al dottor Cesare

Farina medico del screnissimo rc di Polonia »»par CIJLUMORICCIAWK),

Ainfi, il n'avait pas fallu plus d'une semaine au rap|>ort de P.'Machia-

velli pour traverser toute l'Italie. Claude Ricciardo explique en effet quelorsque le duc de Florence eut reçu ce document, il s'empressa à causede son amitié avec « quci Screnissimî Signori » de l'expédier par exprèsA Venise à son secrétaire en celte ville le sieur Pero, lequel après l'avoir

le matin du 22 ««porlala in Collegio » en a fourni une copie à Claude Ric-ciardo qui croit devoir insister sur le caractère véridique de la missive en

question el qui observe qu'elle « è la prima, laqualc con eertezza c con

gli avist particolari si sia havula in Italia (!) ».

(I) C'est-à-direla première relation certaine qu'on ait eue en Italie sur la catas-trophe, en dehorsdes avis expédiéspar des particuliers.

Page 34: Djerba 1560(Monchicourt)

-~22~ ,

Elle avait donc tout le caractère d'une primeur et François de Noailles,

évèque de Dax (2), ambassadeur de France à Venise, ne tarda évidem.

ment pas à en avoir connaissance el à faire part de son contenu à la Cour.

Du moins, nous rencontrons dans les Archives du Ministère des Affaires

étrangères (Venise, 1560, n9 II) au tome IX des Dépêches et Mémoires

moins importants de l'ambassade de M. Vévéque de Dacqs, François de

Xoaitles, à Venise ff. 5S61 (2), un « Discorso sop la perdita de l'armata

catt'3 soccessa alli xi maggio 1560presso l'Isola de Gerbi ». Ce discorso

est reproduit dans le volume corrélatif des copies : Copies des DCpescheset Mémoires moins im[»ortants de l'ambassade de François de Xoaitles,

l'eesque de Dacqs, ù Venise, tomes IX et X (Venise I5G0,n* 26) ff 43-46(3).Le document ainsi conservé dans les Archives du Ministère des Affaires

étrangères à Paris n'est pas une reproduction scrupuleusement fidèle.

Si à la vérité p »différences de texte que l'on relève sont négligeables, on

regrette en revanche de n'y pas lire le nom de P. Macbîavelli.

ta publication de celte lettre dans le Recueil de Ruseelli l'avait misedès 1502à la disposition de tout le monde. Dix ans après, en 1572,parais-sait une version de ce recueil en longue française :

Epistres des Princes, lesquelles ou sont addressées aux Princes, ou

traittent les atfa'res des Princes, ou parlent des Princes, Recueillies d'I-talien par HIÊRONYME RUSCELU, et mises en François par F. DE

BEIJLECELLI, et mises en François par F. DE BELLE-FOREST, Com-

mingeois. .1 Paris, Par Jean Htielle Libraire, demeurant en la rue saint

Jacques, ù l'enseigne saint Jérôme, 1572, avec privilège du Roy.

ta lettre y figure aux ff. 190 r*-192 ve. ta traduction de Belleforest ne

saurait dispenser de recourir à l'original, car elle ne témoigne pas tou-

jours d'une pleine intelligence du texte (4). ta nom de Machiavelli y esl

estropié en ««Mnrchianel ».

Les ««Lettere di Principi » eurent plusieurs éditions dans lesquelles il

n'est pas très facile de se reconnaître car elles comportent des adjonc-tions plus ou moins nombreuses et même des changements d'ordre dans

les documents. En outre, ces diverses éditions ne sont généralement pasnu complet dans les bibliothèques publiques. Le privilège de Ziletli

n'ayant qu'une durée de dix ans, nous trouvons à Venise en 1573 une

(1)Sur cet évôqu?diplomatevoir aM*;fîAtnniu.Un évèquede Dax. FrançoisdeXoaHles.Dax,18SS.iveeportrait.

(2) Ff.5801de la MInurotalion imprimée,ff. 5151«tela numérotationà la main.(3)Ff. 43-16de la numérotation imprimée,p. 63-70de la numérotalionécrite à la

main. Dans les Copiesdes nc^ches , les tontes IX et X ne forment qu'un vo-lumc, le n*26«lufonds Venise.

(il Dansl'éditionZilelli, 156?,on mentionnecomme ayant «Vhappéau désastrenaval une galère de'Marii di .VajMiff,ce que llellcforesl rend par une galère deMarie«leXaples!!

Page 35: Djerba 1560(Monchicourt)

— 23 ~

réédition faite par le libraire Francesco T««|di. Le recueil se grossit en

même temps de nouvelles pièces puisqu'il se compose dès lors de trois

volumes. Chronologiquement vient ensuite titre réédition de la traduction

BEI4.I.F«UIEST(Paris, 1571*.Ce|>eiulant Zilelti Innée une autre édition revue

et augmentée, ou plutôt il émet en 1575 tut tome II et en 1577un tome III,

puis en I5SI il réimprime les trois volumes en les refondant de manière à

classer les lettres par rang de date, de 1153à 1571. ta lettre de P. Machin-

velli est du coup rejetée dans le tome III (f° SOI r*-20t»r°).

Pierre Machiavelli était commissaire «lu Gouvernement florentin sur

les galères toscanes. Sans rien déguiser «les faits, même lorsqu'ils lui

sont désavantageux, il raconte ce qu'il vit de la bataille navale et com-

ment il réussit à se sauver à Trapuni par le canal des Kerkenna et Meh-

«lia. Il termine par de fâcheux pronostics sur le sort de la forteresse de

Djerba qui n'a d'approvisionnements que pour trois mois. De plus, l'en-

droit est difficile à défendre comme du reste, obseï ve-l-il, il a déjà eu

l'occasion de l'écrire.

4. — Lettre adressée de Venise le 30 octobre 1560 au Cardinal de Lor-

raine par FRANÇOIS DE NOATLLES, évêque d'Acqs (de Dax) ambassa-

deur de France à Venise.

(Archives des Affaires Etrangères de France,) Venise.

Copies des Dépesches et Mémoires (tomes IX

et X). Vol. 20, fol. 255.

Celte lettre esl accompagnée d'un rôle très détaillé relatif aux pertesen hommes et en matériel subies par le corps expéditionnaire. On com-

parera utilement ce rôle aux inventaires «le même genre «liesses par di-

verses autres personnes (Cirni, l'auteur «lu document cité par Cal, Holz-

haimer, Francisco de Urrias. L'étal envoyé par François de Noailles

comprend : 1° la liste des principaux chefs de l'armée rangés par nation,avec indication de leur sort: 2* idem pour les galères et galiotes; 3« idem

pour l'artillerie et les munitions; 1° une liste des navires de charge quisuivaient la flotte chrétienne, mais sans distinguer entre ceux qui ont été

pris par les Turcs et ceux qui ont pu se sauver; 5* le détail de l'effectif du

corps de débarquement avec le chiffre «les |terles.

Notons que la lettre au cardinal de Lorraine et le Rôle lie figurent pasen original dans les Archives du Ministère des Affaires étrangères, maisseulement dans un «les volumes de copies exécutées au XVIII* siècle pourVcrlol. ta copiste ayant connaissance «l'une lettre de François de Noail-

les, qui ne figurait pas parmi celles qu'on l'avait chargé «le reproduire,crut bon de l'insérer quand même dans le. recueil auquel il travaillait. Enlête de celle lellre, une main inconnue a d'ailleurs tracé le mol «Imp»tandis qu'en marge on lit la mention « Idem p. 2ô9 in libro » mention qui

Page 36: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 21 —

est d'une autre écriture encore. Scmbtablentenl, le Rôle («rie au eommcn-

oemeut cet avertissement afin manu a Imp. avec la lettre au cardinal de

Lorraine » et en marge les mots suivants : <«Idem 267in libro ». Il semble

ressortir de ces annotations «pie la copie des Affaires étrangères a étéfaite d'après un imprimé. Nous n'avons pu savoir lequel. Quant au texte

lui-même, on en lira le libellé dans notre Troisième Partie (Section 11,2).

5. — Négociations, Lettres et Pièces diverses relatives au règne de

François II, tirées du portefeuille de Sébastien de l'Aubespine, évêquede Limoges, ]*ar Loi is P.uus,

(Paris. Imp. Royale, 18f I.) (Collection des Documents

Inédits sur l'Histoire de France.)

I.'évêque de Limoges était ambassadeur de France niques de Phi-

lippe 11. Dans ses dépêches il y a malheureusement une lacune qui cor-

iv.s|pon<là la phase la plus critique «le l'expédition. Toutefois, sa corres-

jioudancç n'est pus sons offrir ça et là d'utiles indications.

t). — Papiers d'Etat du cardinal de Granvelle, d'après les manuscrits

de la Bibliothèque de Besançon.

(Publiés sous la direction de Cn. WRISS.) Tome VI.

Paris, 18Î0. (Même collection.)

7. — Négociations de la France dans le Levant ou Correspondances,Mémoires et Actes Diplomatiques des ambassadeurs de France à Cons-

tantinoples et des ambassadeurs envoyés ou résidents à divers titres à

Venises, Raguse, Rome, Malte et Jérusalem, en Turquie, Perse, Géorgie,

Crimée, Syrie, Egypte, etc., et*dans les Etats de Tunis, d'Alger et du

Maroc.

(Publiés par K. CHAIIRIKRK.)Tome II. Paris. Imp. Nal.

1850. (Le tome II va de 1517 à 1500.) (Même collec-

tion.)

la partie la plus intéressante pour nous consiste dans les pages C08-

636 qui comprennent «les lettres de J. Doln, résident de France à Cons-

tantinople. allant du 21 mai 1500au 10 décembre 1500. Plusieurs «l'entre

elles adressées à l'évêque «l'Acqs, noire ambassadeur à Venise, au roi

François H, au cardinal de ï/u raine, procurent «les détails qui ont leur

prix sur ce qu'on pensait à Conslnnlinople au sujet de «.Tlleaffaire.

Charrière a en outre inséré, en note, des lettres ou passages de lettres

diverses prises çà et là et notamment dans la Collection de Xoaitles (voirArchives des Affaires étrangères. Venise, I5G0,vol. 24 et 25). Nous savons

Page 37: Djerba 1560(Monchicourt)

— 25 —

ainsi (I) que |e cardinal de Tournon, protecteur des affaires de Fronce à

Rome, fui informé l'un des premiers du désastre de la flotte espagnole et

s'empressa d'avertir François de Noatlles, évêque d'Aeqs, noire ambas-sadeur à Venise qui lui ré|Houdit le 25 mai 1560. Suit la lettre Urée de laCollection de Nouilles et dans laquelle l'évèque exprime son élonnementet ses regrets.

8. — Calendar of Letters and State Papers relating to English Aifairs

preserved principally in the Archives of Simancas, vol. I. Elisabeth 1558-l5$7,

(Publié par MAJITIVA. S. HIME.) London, 1892.

Voir notamment quehpies détails dans certaines lettres extraites desArchives de Bruxelles et adressées à la duchesse «le Parme par l'évèqueAlvarez délia Quadra et par Philipj»e de Glajon, ambassadeur de Phi*

lipjte II en Angleterre.

9. — Calendar of State Papers and Manuscripts, Relating to EnglishAifairs, exlsting in the Archives and Collections of Venice and in otherslibraries of Northern Italy, vol. II, 1558-1580.

(Publié par HAWDONBnowx el G. CVVENOISHHEVTIXCK.)London, IS90.

Consulter diverses lettres envoyées au doge el au sénat «le Venise parPaolo Tiepolo et par Giovanni Miehie! respectivement ambassadeurs deVenise auprès du roi d'Espagne et du l'oi de France, tas originaux de cesdocuments sont aux Archives d'Elat de Venise.

10. — Calendar of State Papers, Foreign Séries of the reign of Ellzabeth1559-1560preserved in the State Paper Department of Her Majesty's Pu-blic Record Office.

(Publié par JOSEPHSTEVEXSO.V.)London, 1865.

Idem 1560-61. London 1865.

Idem 1561-62. London I80C.

Idem 1562. London 1867.

De nombreuses IciIres «le ces recueils touchent par quelques (loiitls auxaffaires de Djerba. Les plus .intéressantes à cet égnrd émanent de sir Ni-cholas Trockmorlon, ambassadeur d'Angleterre auprès de la Cour deFrance.

(I) P. 610,note I.

Page 38: Djerba 1560(Monchicourt)

SECTION II

AVVISI, PLAQUETTES ET ESTAMPES

Quel que soit l'intérêt présenté par les pièces officielles «léjà connues

ou par celles que nous publions ici pour la (première fois, ces documents

ne permettent pas à eux seuls de se faite une idée exacte de toutes les vi-

cissitudes de l'expédition. Les renseignements qu'ils (procurent sont utile-

ment complètes (par certains (dans ou cartes et par des récits de témoins.

En 1500, Il existait déjà des sortes de gazelles. Lorsqu'un fait notable

se produisait, des éditeurs s'empressaient d'imprimer et de livrer nu pu-blic, ou lotit au moins à un cercle d'abonnés, des lettres réelles ou fictives

venues du théâtre des événements. On avait ainsi soit des plaquettes de

quatre ou huit pages ou davantage, soil des estampes proprement dites.Les unes ont leur titre parfois accompagné «l'un vignette. Les autres

ne comportent qu'une feuille imprimée au recto, mais leur dimension est

beaucoup plus considérable. Au rebours «les plaquettes, l'image y est l'élé-

ment essentiel, voire exclusif. Dans bien des cas, le texte des unes el des

autres n'ajoute que peu «lechose à ce que l'on sait par d'autres ouvrages,mais ces deux catégories de documents ne peuvent être suppléées parrien en ce qui concerne le degré d'information qui résulte de la représen-tation même des choses : dessin «l'une bataille ou d'un siège, croquisd'une «ôte ou levé à vue d'un pays. S'il est des illustrations enfantines ou

«conventionnelles, d'autres ont plus de rigueur, notamment quand elles

figurent des navires, des objets dV«iuipement militaire, dc^ édifiées «>u

bien des territoires à contours précis comme un promontoire ou une lie,et (par là elles sont d'une réelle impôt lance (tour l'histoire ou la cartogra-phie. Cite plaquette allemande el plusieurs estampes italiennes se rap-portent à notre sujet. Mais buis les renseignements envoyés par des té-moins n'étaient pas imprimés. Los uns adressés à des particuliers étaient

communiqués par eux a un cercle restreint d'amis et parfois gardés dansdes archives privées en original ou ru «ropie, comme c'est le cas de lacollection d'Acvisi, actuellement à la Bibliothèque Valicane. Los autres

allaient aux mains de personnages officiels «pti s'en servaient à toutesfins utiles, comme (par exemple Jean Perez de Castro.

I. — Documents divers réunis par JUAN PEREZ DE CASTRO : I Piè-

ces diverses sur Gelves et Dragut; II Relations entre le cheik Soliman et

Page 39: Djerba 1560(Monchicourt)

- 27 -

Hernando de Vega; III Relations entre le cheik Soliman et Morat Agha;IV Pièces relatives à Dragut.

Ces documents qui concernent les années 1551-155Ssont contenus dans

le manuscrit V 218 de la Bibliotcca Xacional de Madrid aux folios 100-107.

Ce sont des notes prises par ou envoyées à Juan Pcrez de Castro, chroni-

queur de Charles Quint et de Philippe II qui parait s'être beaucoup inté-

ressé aux choses d'Afrique. Elles ont été publiées par CAT.Mission Biblio-

graphique en Espagne, p. 81-91. Le Juan Perez de Castro de Col est appeléailleurs Juan Paez de Castro et semble identique au Paez dont il est ques-tion (plus haut au n° 1 des Documents Officiels Espagnols Divers et plusbas au n° 1 des Récits de Témoins.

2. — Codice Urbinate n° 1039.

(Bibliothèque du Vatican.)

Le n° 1039 comprend des « Avvisi dai anno 1559ail'an. 15GS.En têle

du recueil, on indique que dans le n* 0130 il y a aussi des avvisi relatifs

aux armées 1500, 1501, etc. Ces diverses (piècessont écrites à la main. Gu-

glielmotli en a mentionné une, mais d'autres offrent également de l'inté-

rêt. Citons notamment :

— Un avis de Constantinople du 24 janvier 1560 (f° 130). (Voir noireTroisième Partie, Section II, 3.)

— Une liste des galères perdues et des principaux prisonniers (f° 100 v°et 101 i*). (C'est l'avviso dont parle Guglielmotti.;

— De nouveaux renseignements sur la défaite navale (f° 102).

— Avis en allemand au sujet de la reddition du Fort (f° 190 r° et v° et197 ï"»).

— Un avis relatil à l'arrivée des captifs à Constantinople (f° 212 ci213 r°), etc.

Ce ntt 1039est le second tome d'une collection d'nvvisi allant de 1550 à1050environ et répartis en plus «le 70 volumes. 11en est de ces avvisi

comme «les articles actuels de journaux. On le les doit consulter qu'avecune extrême (prudence.

3. -—Epigrama dedicado à Juan Andréa Doria.

C'esl un dialogue de quatorze vers en langue italienne entre Pasquinet Marfodio, deux personnages de la muse populaire satirique de l'épo-«pi»\qui se moquent «le îo fuite de la flollo el de celle de son chef. Dimo

«pli nous offre celle piécette «fans ses Esttnlhs Historiens à la page 215,i''» tirée de la Bibl. Xacional M 375 (Obras de diversos rceapiladas porI). PKIUOPI»KBOJASI5S2). Murf«>dtoest une faute pour Morforio ainsi que

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-28 —

Ta signalé MANFROXIen rendant compte des Esludios dans.le n° de

novembre 1895de la Hivisla Marillima de Borne. DUROa rétabli la vraie

leçon dans son Armada Espanola, tome II, p. 12. noie 1.

4. — Scbreiben auss Constanlinopoli den Zehenden Octobris Anno

MDLX. Von der grossen Niderlag der Christen vor der Insul Gerbe und

was ferrer mit denselben gehandelt worden ist *.' (gravure sur bois).AMwo MDLXI Gedrachl zù Xurnberg durch Gcorgium Krcydlein. Pla-

quette in-iv comprenant la page du titre avec verso blanc et 5 pages im-

primées (1).

ta vignette qui mesure lien»1/2 * (j représente un combat naval en

vue d'une côle agrémentée d'une ville bâtie sur une sorte de cap. C'est

une de ces gravures passc-parlout comme il y en avait tant el nous ne

serions (pas étonné qu'elle ail servi pour d'autres récils de batailles sur

mer. Aussi, avons no ts jugé superflu de la reproduire. Un exemplaire de

celte plaquette se trouve à la Bibliothèque de l'Université. Harvard aux

Etats Unis (2). Un autre esl conservé à Berlin à la Koniglichc BibliolhcU

sous la rubrique Flvgschrifl (brochure) 1561-10.

Ce document raconte l'arrivée de la flotte turque victorieuse dans la ca-

pitale ottomane et contient quelques détails intéressants sur les prison-niers. Le récit semble bien provenir de Constantinople à en juger par les

renseignements fournis. Nous le republions dans noire Troisième Partie

(Section II, 4).

5. — Fortezza di Gerbi.

Estompe anonyme et non datée ayant 40/n».sur 28«,mentre les marges.On en garde à la Bibliothèque Xationalc un exemplaire rogné, feuille vo-

lante cotée C 20.203 (F).

Ce document remonte évidemment à l'année 1560mais on ne saurait en

déterminer l'auteur. Tout au plus est-il à supposer que «elle estampe avu le jour dans l'Italie Conlralc.ou Méridionale et peut-être à Rome, com-me il esl loisible de le conjecturer d'après l'échelle «le dimension tracéenu bas de la gravure. Celle échelle est en canne. Or la vanna, mesure quine.s'employait pus à Venise, «'(ait au contraire usitée à Florence, ùNapleset dans la capitale des Papes, laquelle était avec la ville «les lagunes le

(I) Hien ne concerne Djerbadans \\'F.i.r.f.n.hie rrsten deutsctien /.eitungen, hé-rausgege.henmil einer Itibiiographie /.50ï-/.59!>(public, de la s'oe. LHICiairedeStuttgart;. Tuhingen, IS72.

(2-Celle plaquette est indiquée«Innsti: «"ÏKUUOXr:t IN.r.uv.fatal, de la llildîolhè-que de [eu M. le romle niant, l'a ris, IS'Jtî-ï»î».Tome II, p 353-3M.Cette bibliothè-que a été achetée par l'UniversitéHarvard.

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FiiJ.I.—l.A{K«tR,rKZZAutGtctuii(KifiOl

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, t - 29 -

principal foyer du mouvement cartographique dans la Péninsule, ta

canna archilctlonica romaine vaut 2*2312 (I)'.L'année 1500n'était pas écoulée que notre estampe était d«}jà.''objet de

reproductions. Un éditeur avisé en joignait une réduction fidèle et encore

assez grande à la publication du récit du «lébul de la campagne par Paul

délia Chiesa (2). D'un attire côté, le dessin (dus grossier et beaucoup plus

petit qui illustre la relation de Cirni, édition de Vinegia (Bariletto) a vi-

siblement la même source. Une troisième gravure, à peine postérieure

(1509), révèle une origine idenlique. Sous le litre de ««H Gcrbi » elle fi-

gure au n° 1Gdu recueil de plans de M. G. BAI.I.IXO(3). Nous fte savons

si le plan de la forteresse qui était joint à la relation de Lanfreducci et

Bosio (I) et qui est maintenant perdu appartenait à cette série. En tout

cas, la carte de Djerba du père Coronelli contient en 1090un carton (5)

qui est un descendant éloigné de l'estampe de 1500. Celle-ci de son côté

n'est évidemment qu'une sorle de copie à (peineenjolivée du projet qu'a-vait Iracé sur le papier l'ingénieur Antonio Coule, chargé de la fortifica-

tion des lieux. Nous la réimprimons ci-joint (voir figure /).

0. — Aviso del Successo del Armata de Christiani che si truova In Bar-

beria e délia presa del Gerbi diretto al S. Comendator Cambiano, dal

S. PAULO DE LA GESIA secretario Comendator del R. S. gran Maestro

de la religion de Rodi (G).Estampe de 3Scm. sur 30 cm. entre les marges.Sans nom de graveur, de libraire ou de ville.

L'existence de co document nous est révélée par un cliché photographi-

que conservé à la Direction des Antiquités et des Arts à Tunis. L'estampese compose de deux parties distinctes. L'avis est rejeté à gauche et en

bas tandis que le haut et la droite sont réservés à l'image du fort espa-

(1)A. MAIITOÏ.Manuate di Melrologia.Turin, 1883,p. 5%.(2)Voirci-après. Les deux plans ne diffèrent que par la dimension el par quel-

«pieslégers détails. 1A légende Forlezzadi Cerlà manque dans la reproduction.(.'bbe'disegni délie pin Ulustri cilla e (ortezte del motvlo j>r.rtcI ta guale ne

canlienc cinquanta raecolla da M. Guuo HAMJXO— In Vii-égia—appressoRologninoZnllieri.MDLXIX.Le plan intitulé II fierlda 28centimètres sur 19cen-timètres eï «terni.I.e n' Î5 est un plan de Tri|poli,le n" 5Î un plan de Tunis.

(i) Voirci-dessus.Ç»;Voir ci-après p. 37.I) L'Ordredes Hospitaliersdo Saint-Jean «leJérusalem, chassé «lela Palestine

par le Soudand'Egypte s'établit à Uhoitesen 1310.Expulsé «lecette île en 1522par les Turcs, il fut fixéa Malteen 1530par Charles-Quintqui le gratifia en iw'nietempsde Tripoli où le Grand Maître mit une [petitegarnison. De ces installationssuccessivesnaquirent les dénominations «'univalentes«le chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, chevaliers de Ithodes chevaliers «leMalle. Un Ordre s'appe-lait aussi une lleligion. On disait donc la.Itelijiionde Saint-Jean «leJérusalem, delUiotlcsou de Malle et aussi plus simplement la lleligion tout court, l'Ordre deMalleétant considéré comme l'Ordre par cxeelfonre!

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- 30 —

griol. Celle-ci occit(»e29cm1/2 sur 22*™1/2 et n'est qu'une copie du n° 5 ci-

dcssus. Quant au texte, il nous présente la lettre même que le frère Paul

délia Gesio, Commandeur «leSaint Jean «le Jérusalem, secrétaire du Ré-

vérend Seigneur te grand maître de l'Ordre, adresse au Commandeur

Cambiano à la date du 29 mars 1500.Cette missive, «pii «lécrit succincte-

ment les débuts effectifs de l'expédil'ion jUsrpt'â la (prise «le (possession du

Château, est suivie de «ptelques lignes sur Djerba qui sont du crû de l'édi-

teur. Voir dans trotte Troisième Pat lie (Section II, 5) h; texte de celte

pièce.Le vocable gesia nous avertit «pie l'auteur de la lettre appartient à une

famille du bassin supérieur du. Pô. Le tenue italien «ehiesa» qui signifie

église se (prononce en effet gésa en dialecte milanais, cesa et gésia dans

le patois des districts auteur de Turin. Paul délia Chiesa — pour lui res-

tituer son vrai nom — n'est pas un inconnu. D'origine ptémonlnise, il

était entré dans l'Ordre en juillet 1513 (I). En 1551, lors d'une incursion

des Turcs à Malte, il est le plus ancien des Chevaliers présents à la Citlà

Notabitc et le bailli Geoiges Adorno, capitaine d'armes, le choisit comme

lieutenant (2s. L'année 1500 le trouve «ommandeur et membre de l'expé-dition contre Djerba. Son correspondant, te commandeur Cambiano esl

également un piémonlais, de la famille «tes seigneurs de Ruffia (3). Cette

missive semble être l'amorce d'une série, mais elle n'était (pas plutôt en-

voyée que le Grand Maître rappelait son contingent. Navires et troupes de

l'Ordre quittèrent Djerba le 8 avril.

ta lettre et la vignette n'ont entre elles «pi'un rapport assez vague. Il

s'agit en somme «le deux documents d'origine différente juxtaposes parun éditeur habile à deviner les goûts «lu (public et qui, mis en (possessiond'une lettre d'un témoin, n'a pas hésité suivant l'habitude du temps à

republier en la réduisant une estampe tléjïi parue dans un nuire endroitd'Italie. [

7. — Disigno dellTsola de Gerbi con le sèche che la difendeno dall'inon-

datione del mare et II silo délia fortezza fatta da Christian! alla defesa

délia quala vi è restato cinque milita valorosi soldat!, e buona provi-sione di vituaglie e monîtione che con l'aiuto di Dio bastara à diffenderla

(I) ttnolo Geneiate de'Cavalicti Ceiosolimitani riecvull nelln veneranda Linguad'Ifalîa, raecollo du! venerando Itali di Xapoli, I*"r.lîitttoupMr.oi)tr. f'ozzo sin'aH'anno tfi$9,conlinualo dal venrrando G. l'riore di Lomhardia, Vr. WomKtoSou no

per lutloVanno lîli ed ullimatnente aeeresciuto fin ail'anno I7*S.Turin, 1738.G*in-8%-p.87.

(2/ I. IJustip.tstoria délia Haera Iteligione di S. dio (Ueroso Home, 1002.Tome III, p. 2».

(3,Cf. ttnolo Générale , p. 77.Joseph Cambiano«tesSeigneurs de Buffia, iccudans l'Ordre le 2»>octobre 1528,fut bailli «loVonoiisoet ambassadeur auprès du

pape Pie V. En I50J,une nnlte personne «lela niéine famille, Asengtie .-mbianofaisait partie de l'Ordre mais depuis trois ans seulement (mars 1557,:Uni., p. 97.Il s'agit «loueH de Joseph Cambiano.

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/Vf/.//.—«IVHTKHKlUfiKHAparliASTAI.Itl(I.Vrfl!

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— 31 -

dalllnsultl de l'armata Turchesca. Estampe «le41 cm. sur 30 cm. de mar-

ge en marge, sans date, ni nom d'imprimeur ou de graveur.*

A Paris, à la Bibliothèque Xationale, la section des cartes et plans en

possède deux exemplaires, ta premier en feuille délaclnV, est colé

C 20.253 (E). Le second est relié sous le n° 79 dans un recueil factice quiesl coté C 18.997ci (toite comme titre : Forlani, Bcrleti, Caslatdi, cle. Su

cartes du XVI siècle. Deux exemplaires sont également visibles au Bri-

tish Muséum de tandres sous les cotes respectives «teS 10et S 09 (12; (I).Un cinquième est conservé à Boute à la Bibliothèque Victor Emmanuel.

CASTI:I.Ï.AMdans son Calalogo ragionalo délie piu rare o pin imporlanli

opère geografichc a stampa che si conseivano nellc biblioteca del Colle-

gif) Bomano. Rome, 1876, mentionne à lu page 239 un recueil factice en

3 volumes intitulé : Anno 1516-96.Tavole moderne di Grogrufia de la mag-

gior parle del mondo ,di divers! aulori, raceotte el messe seconda l'ordincdi Tolomeo con i disegni di molle cilla c fortezze di diverse provinlie,

slampate in rame con studio cl diligenza in Borna. D'après CXSTV.UAM(Op.cil., p. 215) le n° 72 du (premier de ces Irois vidumes est un Disigno dcll'Isola di Gerbi qui aurait 3tcm sur 29. L'indication est erronée. Le (plan dela collection du Collège Bomain (passée aujonnl'hiii avec le reste à la

Bibliothèque Victor Emmanuel) a au contraire Item sur ;$ocomme les

exemplaires précédents auxquels il est identique.Cette carte italienne (voir notre figure II) mérite noire attention à un

double litre, car elle nous permet de suivre de visu les péripéties de la

(première phase de l'entreprise, tout en constituant pour la cartographiedjerbienne un document de premier ordre. Comme date, elle se place en

juin 1500, c'est-à-dire après le «lésastte naval «incite dépeint et avant la«apilululion du Fort qui eut lieu à la lin «te juillet, «cPour d'-feti«lre la for-teresse — nous dit en effet la légende de la carte — il y a encore 5.000 sol-dats courageux, bien approvisionnés en vivres et en munitions, ce quiavec l'aide de Dieu subira pour la.protéger «les insultes «te l'armée tur-

que. » Du moins, on l'cspèiv. Comme la plupart des estampes ou (pla-quettes analogues destinées à être répandues dans le public (voir notam-ment la fin de la narration de Paul délia Chiesa), noire «loeumcnt se clôt

par des paroles de confiance «laits l'avenir.

H fui évidemment confectionné d'après une esquisse rapportée en Eu-

rope par une des personnes qui réussirent soit à échopper à la déroulemnrilfcne avec le duc de Mctlina Celi, J.-A. Doria el «l'outres, soit à sesauver de Djerba te 28 mai avec Cirni. Il (tarait plus épineux «le déciderà quel atelier elle est duc. Toute celle période'de l'histoire de la carto-

graphie demanderait en effet à être étudiée «le près. Il faudrait différen-

cier la manière des divers géographes dessinateurs-graveurs et éditeurs

(I) Catalogue of the printed Maps, Plans, and fharls in the lliilish .Muséum.tandon, 1885,p. 1527.

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— 32 —

«lecartes, ce «pu fournirait une base précieuse pour l'allribulion des piè-ces anonymes «?onmiela nAtre.

Du moins, une circonstance propice nous permet d'atteindre une quasicertitude à propos d«*ta provenance de notre carte. Dix ans plus tard

(1570. te géographe flamand ORTMJIS (Abraham Oertel) publiait à An-

vers s«.a 'fhcatrum Orbis Tcrrarum, te premier allas général qui ait vu

le jour. Une «lesplanehes a pour litre : Insularum aliquol maris Méditer-

ranci deseriptio (1) et se compose de six cartons «^oloriésqui sont relatifsà la Sar«laign«\ à la Sicile, à Coi fou, à Malte, à l'Ile d'Elbe et à Zerbi

(Djerba). Confrontons l'une avec l'autre l'estampe de 1500et la carte d'Or-

lelius {voir figures II el III}. Le dessin de l'Ile et des bancs sous-marins,la localisation et l'orthographe «les divers endroits sont les mêmes jus-«pie «tans les erreurs commises (2). Sur quelques points seulement, Orte-

lius s'écarte «le son modèle, suivant une méthode qui lui était familière

à l'égard «tes cartes anonymes et qu'il avoue d'ailleurs naïvement. Son

effort n'est pus ici très heureux. Obligé de condenser ses notions à cause

do la petitesse de son canton de Zerbi (15cmsur II) il supprimeabsolumentla représentation de la végétation, les puits et les maisons é|»arses (3) et

il transforme la montagne de roches vives en montagnes de marbre

(montes mormorei}. Les indications d'ordre historique sont égalementlaissées de «vté, «*equi esl naturel dans un atlas. Toutefois, s'il ne re-

prodtiit pas le combat naval qui figure sur l'estampe, Ortelius s'en ins-

pire pour le début d'une notice en quelques lignes sur Djerba qui fait

partie d'un texte explicatif inséré au verso de la planche : ««C'est, dit-il,le désastre subi par la Hotte chrétienne en l'année 1500 devant Djerba

qui a fait connaître cette lie. »>(Cladcs classis Chrislianorum, quoe anno

1560apud hanc insulam accidil, eam innolescere fccil). Sans contestation

possible, le earton de Zerbi d'Ortelius dérive directement de notre estampe.Ce premier point acquis nous met sur la voie. En effet, en tête de son

ouvrage, Ortelius citant ses sources, expose que pour l'Afrique il s'est

servi des travaux de IACOBLSCASTALDLSPEDEMOVTANIS.Indication un peir

générale il est vrai, mais que'corrobore, en ce qui nous.concerne, l'examen

de la planche du géographe a'Anvers. Le carton relatif à la Sicile porte tes

mots suivants : ««Sicilia, insula descripth a Jacobo Castahto Pedcmon-

tano cosmografo ». Or c'esl le plus important des six et il est situé en

haut et au milieu de la planche comme si l'auteur avait voulu rendre sa

légende extensible aux attires cartons. El en fait, tes carions de Sardai-

gne et de l'Ile d'Elbe par exemple sont bien les fils de caries de Gastaldicomme il est loisible de s'en assurer aux Archives d'Elat de Turin (4).

(1)C'est-à-dire: Descriptionde quelques lies,de la mer Mêditerramîe.\i) Par exemple Malguarnero, Borchio, Borgi il Bagar, etc.(3)L'indicationdu lieu du marché, des puits n'est pas non plus reproduite.(i) Archividi Slalo de Turin. Voir sous la cote Z, III, 4 un recueilde 138cartes

géographiques parmi lesquelles sont de Gastaldi 3 cartes de Sicile, 1 carte deCorse, 1de Sarrtaigne et 1 de l'ile «l'Elbe.

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Fia. III.— C»Hn:ï»»:IUI:HII%,I>AR«Isti'.ait"-*(157"»»

Fig. IV.—10KHI»AD'APRÈSI.KSCARTESACTVEU.E>

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Ft<j.V.— Foin* M:IIU\ I»\N<LAOÀMI-APJM:MERKIKNM-:

VI»r\i: i.Kiiiunu:

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- 33 -

Cette einvmslanee a conduit non sans raison STII'VVOGIUMPI:à faire re-

monter à Gastaldi l'origine de la planche tout entier..* (!(. La comparaison'entre la facture «les cartes gastaldiennos et celle du Disigno dell'lsoht deGerbi confirme plutôt celte appréciation, encore «ju'on ne puisse conclureen toute sûreté. On conçoit qu'on une matière aussi délicate il soit biendifficile d'arriver à une certitude. Du moins, un Lrisi.au «te ptohabililèsnous incite à croire jusqu'à preuve «iu coulioîi-.' «(ue notre esf-unpe d.»

Djerba doit être attribuée à Gastaldi.

OEuvre eartogruphbjtïe et gêogra pitique «lime liante valeur, ce «tecii-ment esl le seul levé «le l'île ampiel il ait été procédé avant les éludes

anglaises ou françaises du siècle dernier (2*. Il frappe tout d'uteud parl'allure massive et aplatie inllig«'e a l'île. Cette figuration fautive «pte les

topographes modernes ont évitée, grûee à la riguetir «les instruments etîles méthodes, est ccpcmlaut à peu près «elle à laquelle aboutirait natu-rellement encore aujourd'hui un voyageur «pii ayant accompli le tour «tePile essaierait «l'en dresser à vue un cnupiis. Lu faiblesse «lu relief ne

procure aucun point de repère ampiel IVil (misse s'attacher et l'on ap-

précie fort mal dans ces «otulilions l'orientation exacte «les «livers sec-

teurs «lu littoral que l'on esl amené à cnuiv encore m«»insart tenté qu'ilne l'est. De même, l'énorme avancée du continent sur tes deux lianes de

i'ile n'est «pie la traduction du sentiment «pie l'on éprouve lotsque de

certains points de Djerba on regaule la presqu'île «tes Mebabeul ou

celle des Aevora (où est indàpiée Cala bYivra (3). Le dessin «le notre

carte |>rocé«lant «l'une façon «1evoir (dus impressionniste que scientifiquene correspond donc pas strictement il est vrai à la réalité, mais rend

(I) XoliziesuVa cita et salle opère di GiaeomoGastaldi, Co*mogra[opiemonlesedel seeolo XVI. Torino, PXtt, p. 35. Cet argument qu'on ne lit pas dans la bro-chure en question nous a «-tédonné par Crande «tans une leltse particulière enréponse h u;ie demande que nous lui avions a«tresséeà ce sujet.

12)Dans les croquis à vue «les|x>rtutausdu Moyen-Age,Djerla n'est «cites pisoubliée, mais elle n'est représentée «|ue«l'une façon très sommaire. Pour ne (par-ler par exemple que du fameux Atlas Catalan «leChattes V qui «late«le 1375(I ,nie qui nous occupey ligure sous la forme «l'unrectangle avec la simple mention« llta de Gerha ». Voir la reproduction en héliogravure donnée par l.éO|>oMDE-USLE.Choix de Itoc. Gfoa. conservée à la llibtiothegiieSalionale. Paris. ISSJ.Uncommentaire de celte carte accompagne l'édition plus ancienne de licciiox etTASTC.Xotiee d'un allas en langue c«i«\if.im*»i«!fiii>vri/d,' l'an IS7Sconservé

jnnni les manuscrits de la Itibliothique lloyate. (Soffcs et Extraits des Manus-crits de ta Itibl. du roi et autres bibliothèques.Tome XIV, 2*partie. Paris, ISil,p. 1-152.

(3)Cala Ferera est ta petite anse «mis'évase à I \Y du ltas Marinor. Cala n'estpas une transcription de la parole arabe kalaat qui signifie « forteresse », maisbien un terme de marine en usage «lans la Méditerranée centrale (Malte, pantel-lerïa, Sicile, Corse, etc.*.pour toute sorte dechanerures du littoral. A llâleime,le vieux port s'appelle 1A Cala. Dans l'atlas de G. I>EUSIK. Carte de liste etrogaume de Sicile. Paris, 1717,on trouve tes orlltograplies suivantes : cala, colla,celle.

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— 3! —

tûlèlemcnl l'idée que celle-ci suscite dans l'esprit des personnes qui la

o»ntemptent. D'ailleurs, l'île développe ici un pourtour non de 18 milles

«ontmc te veut Léon, ni même de 05 milles aeomme l'imprime Cirni,mais bien «le 100milles, ce qui est exagéré du tiers (I).

L'auteur cumait bien tes eûtes de Djerba. Le littoral septentrional était

le (>Iusfacile de tous à bien saisir à cause «le l'existence du Château. Ce-

lui de l'Est avait l'uiguade lies courue «le la Bochetta. Au Sud, notre

carte rend avec clarté le (passage d'El Kantara qu'un stratagème de Dra-

gut venait «l'imposer à l'attention du monde maritime. Mais elle ignorela mer «te Itou Grara ou (plutôtelle la rejette à l'ouest d'Agim et la con-

fotul ainsi avec le golfe de Gal>ès. C'est là l'erreur capitale de ce docu-

ment qui se borne à marquer un étroit chenal depuis la chaussée d'El

Kantara jusqu'à Agïm (2/.La sibution de plusteuis iocaliiés maritimes se ressent de cotte orien

talion défectueuse. On observe en outre d'autres inexactitudes, inévita-

bles si l'on songe combien fut court le séjour de la Hotte chrétienne. Agi-mar est bien identifiable avec Suit Djamour, tandis qu'Agira nous repré-sente Agim. A l'entrée et à la sortie du canal d'Agim nous avons ici deux-

Iles comme dans la réalité, mais le noir, de Tagaticia (Tughrelissa) donné

à l'ilôt du Nord revient au contraire à celui du Sud, le premier s'appelonten effet Taoussekba. Isa c'est El Assa, c'est-à-dire l.a Garde. Mais, au

lieu d'être aventurée au Nord d'Agimar, elle aurait dû être inscrite entre

Agira, et l'îlot méridional. A la tète de l'ancienne chaussée romaine quiunissait l'Ile au continent, Cantara est l'EI Kantara actuel. Sur la jetée,le mot Borchio (3) est une alteitdion possible de l'arabe bordj : il y avait

là un Bordj El Bob. Au levant, Burgare (contraction de Bordj Aghir) et

Caslelletlo (Bordj Castil) sont transposés entre eux. Au contraire, fa Roc-

rhclta est correctement indiquée. Cette appellation revit dans la dénomi-

nation indigène de Er Bog£a appliquée dans les documents Bossoutrot à

la (pointefaiblement accentuée que prononce vers St'di Garons le littoral.

Plus au Nord, Borgi (pour bordj) (4) if Bagar pourrait être Sidi Bakkour

(1)La mesure serait moins inexacte si l'on admettait que l'auteur au lieu dumille marin de 00 millesau degré a employé le mille latin de mille pas ou cinqmillepieds qui équivaut à 1480mètres.

(2jCette partie de carte nous semble l'illustration anticipée d'un passaged'Auoc BAS[Op. cit., p. 4):« L'espace de mer compris entre ce dernier point(Agim)et KlCoslille(lîordj Castil El Oued;ne'se composeque de hauts-fonds(letraducteur écrit erronémenl«lesbas-fonds au milieudesquelsse Irouveun chenalqui n'est accessiblequ'aux petites barques ». Dans ces parages, tes deux auleuisont surtout été frappés par le chenal qu'ils ont soigneusementdistingué, tandisque le reste, hauts-fondssous marins et terre ferme,était par eux rangé en quel-que sorte dans une mêmecatégorie.

13)Notonsque borehiaest le nom d'un petit ècu de métal ornant des ceinturesmilitaires. Par comparaison,le Bordj-cl-Babest comme une sorte de borehia.

O) Dans les documents i'aliens, inertiemodernes, le terme arabe de bordj est1ressouventéeril Rordjiou llorgi. Sur noire estampepeul-êtrcy a-l-il Ifetrgiplu-tôt que Rorgi.

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- .35—

bien que le (promontoire lui-même réponde au Bas Bmel. Quant au Cas-

tello c'est le Bordj el Kebir d'IIoumt-Souk, de même que la lotir de Mal-

guarnero (1) est Bordj Djilidj. Dans l'intérieur de l'Ile, au midi du Châ-

teau, le terme Bazaro (le mot turc bazar a le même sens que souk en

arabe) est sur l'emplacement du grand marché «lu (pays. Zadaîca (pourGiudaica (la Judaïque) est le village Israélite de la liai a Kebtra, tandis

que le vocable Giudei (Juifs) marque un peu (dus au sud la liai a Segbîro.

Cependant, Zadaîca peut représenter non seulement la corruption véni-tienne de Giudaica (2], mais encore une modification «lu nom de Sédoui-

kecb. L'hy(tol)ièse n'est pas à exclure. Pour notre part, nous ne répu-gnerions pas à croire que les membres de l'expédition, peu familiers avec

le pays, ont confondu l'un avec l'autre des mots dont la eonsonnanee

était pour eux sensiblement pareille. Notons que deux routes ou pistesfont «communiquer Zadaîca avec le Château. Au centre «le l'Ile, Zibibonous rappelle la dépression de l'Oued Zebib (3). Canuzo est peut-être Kltencnsa.

Ne terminons pas celte revue sans dire quelques mots du singulier édi-

fice qui est figuré à coté de Zadaîca. Cette espèce de grosse terrine quiexistait alors aux abords de la llara Kebira se dressait-elle auprès de la

Mosquée Togoumtne dans un endroit où Borué a «légagé assez récemment

une galerie souterraine d'une centaine de mètres ouvrant accès à plu-sieurs chambres ? En tout cas, à en juger par l'état du sol, celui-ci était

jadis couvert de bâtiments. I.a localisation de cet ouvrage bizarre est-elle

bien exacte ? On songe en effet involontairement à quelque repivsenta-tion un peu fruste du Medracen ou du Tombeau de la Chrétienne et il est

intéressant de constater que pi-éeisément on a mis à jour il y a quelque

temps dans le Sud de l'Ile le soubassement «l'un immense mausolée sur

plan carré qui paraît appartenir à cette famille de monuments (3). Une

construction non moins digne de nos commentaires est celte «pienoire es-

tampe appelle la Tour des Tèles (Torre de te leste). Qu'il nous suffise ici

de ta signaler el pour plus amples éclaircissements de renvoyer n«>slec-

teurs à l'épilogue de la Seconde Partie de ce livre.Si la topographie et ta toponymie de noire carte laissent quelque j>euà

désirer (5), du moins faut-il hautement apprécier les notions de géogra-

(I) Ijas auteurs donnent la leçon Valguarnero ou Valguarnera.(2jAu XVP siècle la communauté juive de Païenne est appelée la, Giudccca.

Dans FAWOMUTBEUI.IjessieoVeneto. Venezia,1851,on trouve Giudecea,Zueeea,Judaica (p. 100),Zudaïeopour Giudaico(p. lîl\ Zueeea pour Giudccca(p. 525}.Intransformation du gi italien en z est fréquente en dialecte vénitien : Zorzi pourGiorgio, etc.

(3)Pendant la construction du fort nous dil OHM(p. 28 verso\ le cheikh de"ile se tint en un lieu appelé Zibilpoqui est à 9 milles «ledistance.

(I) PROTECTORATFRAXÇUS.GOCVERSEMEXTTIMSIEX.DIRECTOXLESAvnoiiTEsET«s BEIUX-ARTS.Compte-rendude ta marche du Service en 190.1.Tunis, 100»,p.2«ï.Vroiraussi sur les ruines de l'île Aeor Ris. Op. cit., p 2 et 3.

|5) Pour la localisation des endroits cités et pour l'appréciation de la déforma-tion inlligée à l'île, voir la petite carte de Djerba tJiQ.il').

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- 3d -

phie physhpie ou humaine «pii y sonl consignées : dispersion des habita-

tions, présence de (palmeraieset d'olivettes, existence autour de l'île d'une

ceinture de hauts fonds percée de chenaux. Quant au relief il n'est pastraité. Les élévations du sol «juidans le sud du pays offrent leur pente la

|»lus raide à la mer «leBon Graru ne sont pas retracées sur notre docu-

ment. Ces collines jonchées «lecailloux épars (I) et qui n'ont que 38 mètres

au Koudtut Adelottn où elles culminent au sud de l'Oued Zebib et 33 mè-

tres près de la Djoma Targou au levant de Guellala, ne sonl pas celles

que le cartographe a paréos du nom «lemontagne de roches vives (mon-

tagm di pietii vite}. L'idée en surgit naturellement dans l'esprit de celui

qui ne considère que les cartes modernes d'uuiat.t plus que sur la carte

du XVI* .siècle l'alignement pseudo-oivgiuphùpie est tracé au Sud de

l'Oued Zebib. Mais celte impression tombe à la suite d'un transport sur

les lieux. La vieille «aile a lotit simplement prétendu reproduire les mon-

ticules «pii bossellent çà et là la campagne djerbienne dès les environs

«t'Iloumt-Souk et qui ne sont autre cb«>se«pie des fours ù chaux. Dans

tout te Not«1et te Centre de l'Ile ces fours sonl les seuls accidents qui tran-

chent réellement sur la platitmle générale du terrain (voir figure V). D'a-

bord relativement bas au moment de leur mise en action, ils s'augmen-tent au fur et à mesure «lesdébris «les pierres employées, des résidus de

«uteinulion et de^ tviulres uux«pielles ils empruntent leur coloration vio-

lacée. On les rencontre là où aflleurcnt te tuf ou le calcaire pleistocène,c'est-à-dire de préférence sur le bord des «pteîquesdépressions ou vallées

du jpays. Leur hauteur peut atteindre 4 à 5 mètres mais elle s'accroît pourlVil de cette posilten en vedette. D'un peu loin ces fours semblent la con-tinuation orographi«(ue des berges calcaires sur lesquelles ils sont ju-chés. Ils se groupent «railleurs par trois ou par quatre ce qui contribue à

leur donner l'aspect de véritables collines. C'esl d'eux qu'il s'agit à n'en

pas douter dans la carte du XVI* siècle. L'expression italienne précitéedoit «Ioncêtre traduite par « amas de pierres à chaux ».

La célébrité momentanée de Djerba avait valu à celle-ci d'être accueil-lie «laits l'Atlas d'Orlelius. Mais ensuite elle retombe dans l'obscurité d'où

l'avait tirée un instant la déroule éclatante des Espagnols. De même queles Isolari (ou Beeueil de cartes d'Iles) d'avant 1500avaient passé Djer-IKISOUSsilence (2), de même ceux «le la fin du XVP siècles sont muets

à son égard (3). Néanmoins, du XVI* au XIXe siècle lorsque les cosmo-

gruplies ou les cartographes s'occupent par hasard de Djerba, c'est à

l'estampe de Gastaldi ou à la réduction d'Orlelius qu'ils ont recours.

(I)Cescailloux sonl dûs h la désagrégation«lela roche.

(î) Par exemplecelui«leROIUIOYE.isolario in eut si ragiona di lutte le isoledelmonda. Xuovoristamimloe rieorretlo.Venise,1531.

(3)Tels ceux «leCwoao. Venise,1571ou «lePor.cuxiu. L'isole piu famosc delmonda inlaglialeda GII.OLWIOPour». Venetia,157?.Autreséditionsen 1576et1500«con l'aggiunladi moiteisole ».

Page 59: Djerba 1560(Monchicourt)

- 37 -

Nous en rencontrons une preuve frappante en 1575dans l'oeuvre'd'As*

PUETIIÉVLT.Ce géographe est à la vérité un esprit médiocre, dépourvu de

sens critique et gobeur au delà de toute expression (l). S'il a beaucoupvoyagé, nul certainement n*u vu aussi peu de choses et n'a su aussi

mal se documenter. Bien qu'il ait poussé en Tunisie jusqu'à Hergla, voici

tout ce qu'il trouve à dire sur Djerlva dans son chapitre XI intitulé : u De

l'isle de Gerbes, nommée fadis des Mores Zotophac ». <«Il n'y a à Djerba,observe-t-il, que des casais et encor iceitv séparez sans avoir maison joi-

gnante l'une «le l'autre, comme sont les bordes en Bretaîgne : hor mis de

la part de septentrion, où est la forteresse en laquelle le Tui -TV.-mtplu-sieurs mortes payes et autres villes comme Zadai.jue, Zibîde, Canuse,

Agimur, Borgi, Hochet te, Couture «jui sont les lieux les plus habitez «le

toute l'isle. Ijors que les Mores «l'Abrupte la jtossédotent, ils luy avoient

donné te nom de Zotophac. De la puni d'Occident, ceux qui naviguenteeste «oste, voyent «les monlaïgnes a$!>foi:battîtes : et me suis laissé dire

à «piebjues Esclaves qui y avoient denunuvé butcl ans entiers, «pie dedans

lesdiles niontaïgnes se trouve de beau .marbre (ï) ». Thévet plaisante

agréablement. Ce ne sont pas queUpies enclaves qui lut ont raconté que«laits les montagnes de Djerba il y avait «i'u marbre, maïs bien Ortelius

avec ses montes mormorci. Quant aux vit >squ'il cite (Zadaique, etc.)

c'est encore sur Ortelius qu'il les u prises, trompé qu'il a été par les

(petits châteaux en lesquels cet auteur n Iran- orme les tours de la carte

de Gastaldi et qui effectivement peuvent éli regardés comme repré-sentant des villages. De même « liste de C !>es, nommée ja«lis des

Mores Zotophac » qu'esl-ce sinon la légende « /. u' insula olim hjlopha-

gilis n ? Seulement, Thévet n'a (tas su lire exoeb ^nt son modèle ou par

malchance l'L de Lotopbagitis était avec ses fiot très presipie pareilleau Z «le Zibibo ou de Zadaica et il a élé ainsi incite à s'imaginer que le

nom classique de Lotopbagitis rendu barbare par i mauvaise lecture

était \m ancien nom indigène. En 15S7, la relation d> -anfredueei et Bo-

sio (3) témoigne que ceux-ci ont eu connaissance de i. arte de Gastaldi

puisqu'ils disent que l'île est plate sauf une ligne de ««< nlagnole di pie-tra viva ».

Ensuite, il faut aller jusqu'à Conoxrxi.i qui donne en l('*> dans l'Isola-

rio de son Atlas Vénitien (I) une reproduction de la cat< de Gastaldi,

(I) André Thévet cnregi-ie sans sourciller tes pires sornettes \\u >ujetde l'A-

frique du Nord. Il était à Constantinople au montent «te la reprise d« Trqpolïsurles chevaliers de Malte.

(il ta Cosmographie l'niverselle d'AxoneTHÉVET,Cosmographe «lu &7, rllws-tree de diverses figures des choses les plus remarqwtMes veùes i>ar i A-Muret

incogneues de noz Anciens et Modernes. 2 vol. A I •'::'is,Chez Guillavn Chau-

dière, rue S' Jaques, à renseigne du Temps et «le t'Ilotttttte sauvage, lô - (Voirtonte I, chap. XI, ff. 23-25.)

(3) Voir plus haut.[\) tsotario dell'Allante Venetodel Padre COIÎOVEUJ.In Vcnelia,MDCï.XX VI,

Page 60: Djerba 1560(Monchicourt)

- 38 —

exlrêtuemout fidèle et beaucoup plus complète par suite que celle d'Orle-lius. I.a nomenclature est aussi «létuillée«pie dans l'original que Corouelli

ne cite malbeuivusemenl pas et les (palmiers et les oliviers ne sont pasoubliés. Celte carte est d'ailleurs un peu plus grande que le Zerbi «lu

géographe flamand. Presque une centaine d'années se passent et voici

qu'en 1701,Bunv, trace, dons le Petit Allas Maritime (I) carte des «fCos-

tes de Barbarie contenant les royaumes d'Alger el de Tunis » une lie deZerbi minuscule encore inspirée vd'Orlelius. Les six noms qu'elle ren-ferme sont MuiguariU'i-o, La Porte»»sse, Iterg El Bagar, Zebid, Zadueaet El Cantaiy mais Bellin innove maladroitement en rattachant à Djerbal'itet «le Tagalicia, ce «pu la d«>teà l'ouest d'un promontoire inattendu.Et jus«(u'à la moitié dit XIXe si.Vle «tes cartographes ou des écrivainsn'ont garde «te négbger te SIHOUIS«l'Ortelcus malgré qu'ils aient à leur

disposition une carte récente dressée pur fos soins de l'Amirauté an-

glaise :

Chart of the (iulf of Kahès or Ihe Lester Syrlis by captainII. \V. SMVTII...assislcd by .i/e\>\>"Ki.so\ and SI.MKR. London II june1827 (publication île lllndroaraphical Office of the Admirally). Elle

est reliée sous le \"° 87 dans un Recueil de cartes? de l'Amirauté an-

glaise «le colle époque inliluîée «Admirally Charl$*Mcditerrancan».

Sur iv document, le dessin de l'île apparaît correctement pour la pre-mière tois, ainsi «pie «vlui «lu «continent vis-à-vis. Les kî,ncs sont mar-

«piés. 1A mer «le BCPIIGrata escamotée par Gastaldi et ses successeurs

s'affirme enfin. ï.a «^hausséeromaine est indiquée. Mais des deux lies du

canal d'Agim, «vile «lu Strd, c'est-à-dire Tagbrelissa est omise, alors

qu'elle esl marquée par Gastaldi.

Quant à la nomenelolut«\ elle est sommaire et ne concerne guère quele littoral. Ni les deux Harats ni Sedouikeeh ou l'Oued Zebib par exemple,ne sont menlîonrtes. En parlant «lela Seguia el en faisant le tour de l'Ile,nors notons seulement les points ou localités suivantes : Port Saggia (La_Seguia); Menax et Disdin dont le premier semble être une identification

hnsanlée «lel'ancienne Meninx qui se trouvait beaucoup plus au Sud vers

Et Kantara, et «lotit te second esl une csjpècc de caricature du nom du

Kboms Tezdaine; Bas Trigamas (Taguermès); Gama Ashan (Djama Sidi

p. 301.Isola e Casteltodi Gerbi.\A carte de Coronelliest acconti>aguée«l'unedes-

cription intituléemIsola di Gerbeso Zerbi »qui n'offrepas d'intérêt non plus quele résumé«tel'histoire«lel'ile qui terminece morceau.

M)Tome III- Carte n' 71(pas de lieu d*impression\ii) Celle carte du Golfede Galvs el «le la Syrie Mineuredonne le Sud de la

côte tunisienne. Le Nord est 'représente dans : The Coast of Tunis front AfricaCilg (c'est-à-direMehdin'-to the Fralrtli lloeks par les mêmes. Ixptulon,1SJ7.(X*S*îdu même recueil.)Enfin, le reste «Inlittoral à 1W «lesFratelli, «r'està-direla cotekroiuiiîre,se trouvedans : The Coaslof llarbarg /r« :? C«ipeCarbonto theFratelli lloeks par les mêmes.

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— 30 -

Rachem) sur le promontoire sableux du Bas Bemel ou Bas Mzonna);Castle (le Château ou le Bordj el Kebir); Zug (te Souk, c'est-n-aire Fourni-

Souk); Fort Galis (te fort de Djilidjt; Melitah (Mellita); Seedg Shmur (Sîdî

Djamour); Schur (1r, Sasaul; dans lequel on devine plutôt qu'on ne re<x>n-

nalt Sîdi Taoussekbt, maraltout situé en face de l'Ile Nord du canal d'A-

gim dite elle-même Taoussekba; Agim; Po'leries (traduction du mot Guel-

lala); Tabilla |K>urTarbella et enfin a l'Est tes lies Kaliat, dont la princi-

pale est appelée .Icntb, Bûchai Castle el Gaina Kraft (pas identifiable).Dans ces (tarages nous relevons l'absence «lu nom il'El Kantara. Les

noms de Kuliat et d'Acrab ((pour « ugreb » scorpion) ne sont pas connus

des mariniers du pays (pour tesquels les Ilots qui vont de la pointe de la

presqu'île des Aecara à Djerba sont simplement les D:«>r(pluriel du mot

djazira qui signifie Ile). Quant à Bûchai Castle, ce n'est autre chose qu'unetranscription un (peu bizarre de Bordj el Castil prononcé à l'anglaise.Pour ne pas s'en être avisés, des auteurs de cartes |>oslérieuros font figu-rer dans leur travail ces deux expresstens l'une à côté de l'autre (I).

Ajoutons pour être complet que le mot Fort est inscrit en deux endroits

du littoral, l'un à Bordj Aglnr, l'autre vers S! Bakkonr. Mais ces deux

noms eux-mêmes ne se lisent pas sur la carte de Stnylb. La nomencln-

ture de celle-ci laisse donc à désirer à cause d'omissions graves (El Kan-

tara, Agbir). Sur le continent, en face de Djerba, El Djorf est déguisé en

Zurshaf et Bon Grara en Buchulah. L'île du golfe de Bon Grara est qua-lifiée de Gcresa.

Ainsi, tout en étant une carte exclusivement marine, Pauvre de Smythn'atteint pas encore à cet éganl toute la (précision souhaitable. Quant à

l'intérieur de l'Ile, il est systématiquement laissé de côté et ne contientni noms, ni indications d'aucune sorte relatives à la nature de la végéta-lion ou à la distribution des habitations.

Inférieure à la carie de Smyth au point de vue lo|pogrophïque et marin,la carte de Gastaldi est dans l'ensemble beaucoup plus complète et l'em-

(torte en somme sur elle aux yeux de ceux qui voient avant tout dans undocument de ce genre tin moyen de concrétiser l'essence géographiqued'un pays. Aussi n'y a-t-tl pas lieu de s'étonner que même après Smythl'on ait continué à consulter Gastaldi ou (plutôt Ortelius, comme ce fut

par exemple le cas de I.apie :

Carte comparée des Régences d'Alger et de Tunis, dressée parU chevalier LAPIE, géographe du lloi. Paris, IS28 (en noir). Paris,1829 (en couleurs).

Sur ce document, Djerba tient une place «piatre fois moindre que surla carte de Smyth, mais l'Ile nous offre encore plus d'une douzaine de

(1)L*BRCLAHI».Monographie de l'ile de l>ierl»j.(Voirplanche I. Ile de Ifjcrba.)Cet opuscule ne renferme que de maigres «létailsgéographiqueset n'évite (pasdemultiples erreurs. Son intérêt réside dans certaines des planches.

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noms parmi lesquels, à côté d'indications puisées dans Smyth (Bas Tri-

gatnas, Gelis, Tobillah, etc.) nous reconnaissons la plupart des éléments

de la toponymie djerbienne d'Orlelius (Tour Bagar, T. Rochelle, Zadaî-

ca, etc.).

En 1818 pour sa description de Djerba, d'Avezac utilise Smyth mats

aussi Lapi<ïet Ortelius. L'inltuence de la carte «leGastaldi se poursuit do

la sorte jus.pi'au milieu du XIX#siècle, et telle est sa force qu'elle survit

quelque temps aux levés scicutithpies oj>érés avec tes inéthodes rigou-reuses modernes (I*. Toutefois, lu carte «leSmyth ne tar<V pas.à effacer

sa «levancière. La chose s'explique, surtout si l'on songe qu'on ne voyaitGastaldi «ju'à travers Ortelius. L'oubli fut cependant regrettable à cer-

tains égards |>our les raisons énumérées ci-dessus. En effet, nous assis-

tons désormais à un divorce complet «les éléments maritimes et terres-

tres si heureusement combinés «-IrezGastaldi. A partir de Smyth nous

aurons des cartes marines qui serreront de très près la réalité en ce quiconcerne la côte el les buncs qui raeeomjpagnent mais qui ignoreront ou

(presque l'intérieur de l'île. Ou bien, nous nous trouverons en face de

caries terrestres, bien fournies en ce qui regarde le sol émergé mais qui

négligeront absolument d'entourer Djerba de sa couronne de sèches per-cées d'oueds sans laquelle sa physionomie et son histoire même restent

incompréhensibles. On ne nous saura peut-être pas mauvais gré de men-

tionner, en guise d'épilogue, celles de ces cartes qui sont venues à notreconnaissance.

Outre la carte générale précitée, Smylli avait dressé un plan de ta

passe d'El Kantara à une échelle beaucoup*plus grande. En effet, dans

son livre sur la Méditerranée imprimé en 1851, il énumère aux pages391-101une liste des cartes qu'il a levées et sous le n° XCIX il enregistre

ceci(2) :

« A uenerel charl of the coasl of Ifarbanj front lias al Antrah in

Tripoli lo Tabulbah in Tunis, including Ike Gulf of Khabs or Les-

scr Syrlis (1.760.000 or aboul 10 miles 1/2 lo the inclt) with plans~bfthe Bukat channcl of Jerbah (1:288.000) and Tripoli Vccchio

(1:55.000). »

Nous pensons donc qu'en plus de (a carte du Gull of Kabès..... que nous

avons citée et qui n'est agrémentée d'aucun plan de détail, il a dû y avoir

une seconde édition comprenant les carions dont il s'agit, qui en tout cas,

(1}Je n'ai pu retrouver une brochurede PisTouEmqui était chancelierdu Con-sulat de France à Soussedu temps de Pellissier : l*isT0HErn.Descriptionhydro-graphique de la côte de la Hégeneede Tunis depuis le Cap-ifonpisqu'à l'tle deUierba. 2 caries! IirS*. 1858.

(i) W. II. SUITII.The Méditerranean.A memoirphysieal, historieal and nanti-cat. London 185t.Smyth a quitté la Méditesranée en 1821el il avait levésa cartede la pelite Syrie en 1818si on en croit une aflirmation de Mouchez.

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figurent dans une carie française de 18CI laquelle, ou nous le dit expres-

sément, est une copie de la carte de Smyth. Kn voici le titre :

X9 2121 (l). Méditerranée. Carie du Golfe de Khabès ou Petite

Syrie. Copie du plan levé par le cap" W.-ll. Smyth de la marine

anglaise. Dépôt des Cartes el Plans de la Marine, 186S. Avec deux

cartons dont Vun est relatif à Tripoli le Vieux et dont Vautre esl in-

Ululé : « Canal de Itoukal ou Marsa Al Kantara (Le port du Pont) ».

Celle carte française de 1801est à la même échelle que celte de Smythde 1827 el elle en reproduit la nomenclature sauf quelques légères diffé-

rences qui existent déjà peut-être dans le «leuxième tirage que nous avons

conjecturé. Le carton du Canal «te Boukat n'est d'ailleurs pas entièrement

satisfaisant. Boukal Goiintran y représente Bor«lj El Kantara mais le

Château «l'Akrob qui veut reproduire Bordj El Bob est marqué sur la rive

Sud du grand oued alors «pi'il est bâti eu réalité sur la rive Nord. Un peu

plus à l'ouest, Bukal Waz occupe la place où se trouve en réalité le BordjTrik El Djemel.

Mais déjà l'Amirauté anglaise faisait procéder à une révision du travail

de Smyth. La croisière du cotnmotlore Wilkinson nous valut la carte

suivante (2) :

Tunis. Mehcdiah to Bas Makhabez. Mehcdiah lo Tafalmah. ByCommander WILKIXSOX<imf the Officers o/ //. .1/. S. Firefly. (Admi-

rally Charts). London, 1867.

Notons encore pour mémoire en 1872 une carte officielle espagnole quiest une reproduction des caries anglaises :

A* 590. Mar Mediterraneo. Costa de Africa desde Tunez a Tripoli

segun los trabafos ingleses mas modernos. Publicata de orden del

Ahniranlazyo por la Seccion de llidrografia. Madrid, 1872,

A la carte marine de Smyth et à.ses dérivés s'oppose durant cette pé-riode une carte terrestre française :

»

Carie de la Régence de Tunis, dressée au Dépôt de la Guerre,

d'après les observations et les reconnaissances de M. FALBE, capi-taine de vaisseau danois, et de M. PRICOT DE SAINTE;MARIE, chefd'escadron d'Etat-Maior français el d'après les renseignements

(1!La carie n* 2120«le 1864«te la .Marine française va «l'«Africa (c'est-à-direMehdia}aux roches Fratelli •».Cesl la suite vers le Nord «lela carte n* 2121.Orsur eette carte n* 2120il est «litque celle-ciest copiée sur la carie anglaise n* 250,

qui n'est évidemment elle-mêmequ'un secoml tirage de la.carte n* 86 du recueil

Admirally Charts » dont nous avons parlé plus haut, l'areiUemenl» on peutcroire que ta carte fratn;aise n* 2121a été copiée non sur la carte Smyth de 1827(n* 87du recueil précité) mais sur une réédition ultérieure.

(2)Je n'ai pas vu cette carte qui esl signalée par Asut;i.r. A Itibtiography o/ Tu-nisia, p. 78. Le Bas Makhabezest eu Tripolitaine tout près de la frontière.

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recueillis par eur. Paris, 1857. Echelle l.fOO.OOO.Deux feuilles, une

pour le Nord, uùo pour le Sud.

Celte carte est riche comme nomenclature en ce qui regarde Djerba,mais son opulence est un (peu«lésordonnée. Des noms «temosquées, sans

importance s'y lisent alors qu'il y manque Aghîr, les deux villages juifset Guellala. Aucune mention «railleurs des temes sous-marins.

Ce document français «jui augmentait le bagage des connaissances surPile «lenieure longtemps un fait isolé. Il faut aller jusqu'au début du der-nier quart «lu XIX*siècle (tour constater de notre part un effort soutenud'où va résulter un nouveau et sensible progrès. Si Gastaldi «lirectenient

ou non «lomine la cartographie «Ijerbienne «le 1500à 1829, si Smyth in-fluence ou régent»' les cartes depuis 1827 à 1872, après cette «late nousavons à noter des re«lier»lies originales «Jemarins français qui vont (per-mettre de reprendre sur de nouvelles tetses l'univre de Smyth.

Les hydrographes français qui de 1850 à 1S5Sdonnèrent des descrip-tions nuutnpies «les rivages «le l'Algérie et du Maroc laissèrent de «ôté la

Tunisie presque jus«|u'à la veille «le l'occupation du («ays. Les cartes an-

glaises paraissaient probablement suffisantes. T«>utefoïs,vers 1875on ne

se dissimulait plus que le Ira. é marin du littoral entre Sfax et Benghazioffrait «le sérieuses imperfections. C'est alors que fut organisée la mis-

sion Mouchez.

Celle-ci opéra en 1870avec l'appui du ministre tunisien Khéreddine quidétacha auprès «Pelle deux officiers. En avril-mai elle leva le Golfe «le

Gobes, en mai-juin Djerba et la frontière tripolitaine (I). Mouchez fit

aussi diverses observations sur les marées. Celte mission nous valut

deux cartes relatives à Djerter (2/.

A'° 358$. Côte Septentrionale d'Afrique. Golfe de Gabcs. partie

comprise entre la pointe bïlousa et lit Itiban, levée en 1S76 parM. K. MOUCHEZ,capne de vaisseau, membre de llnslilul, comman-

dant le Caslor publiée au Dépôt des Cartes el Plans de la M'az.

rine. 1877. Corrections essentielles en 1878. cléc. 1881.•

La partie depuis Elousa (entre Sottsse et Sfax} jus«|u'à Tufolmuh (versl'O. Akaril) est empruntée aux cartes anglaises. IJOreste est original.

Djerba ne rentre dans celte carie qu'à cause de sa position; elle n'y est

pas l'objet de soins spéciaux. Certains points, comme Aghîr el S1 Bak-

kour, sont notés cette fois, mais comme dans la Carte ou Dépôt de la

Guerre de 1857les deux villages juifs et Guellala manquent. Le nom des

lies Kaliat est maintenu mais la chaussée romaine esl absente. Bonlj

(1)MOLCHEZ.Exploration des golfes des Deux Syrtes, entre Sfax et lîcnghazl.{CM.Acad. des Sciences.TomeSI, 1" sem. 1877.Paris, 1877,p. W55et p. 97-101.)

(2)Mouchezleva en somme cinq cartes concernant la r«">lcentre Sfax et Ben-ghazi. Ces cartes portent respectivement les n" .358'».35S8(TrtpolilafuoK3001,3602(Tripolitaïnc\3001(de Zarzisà Tripoli.

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Djiltùlj est défiguré en Bordj-Djerib. Enfin loitt te littoral du golfe de

Bon Grara est dessiné au moyen d'un pointillé et 1e golfe lui-même portela mention de « baie inexplorée •'. Mouchez allait d'ailleurs consacrerune carte particulière à Djerba.

V° 3601. Côte Septentrionale d Afrique. Ile de Djerba. Levée en1876 par M. K. MoiciiKZ, capitaine de ruisseau, membre de llnsli-

tut, commandant le Castor Publiée au Dépôt des Cartes el Plansde la Marine. 1878. Corrections essentielles en clée. !SS|.

Cette carte est à une échelle plus grande que la précédente et constituesur celle-ci un progrès. Le banc sous-marin est très détaillé avec «le

nombreuses cotes «le profondeurs. !-a chaussée romaine est «*ettefois vi-

sible et te graml oued est mené jus.ju'à la tetie de Bon Grara. Toutefoisle Bordj Kl Bab esl erronément placé au Sud de «ette passe «v qui est

sans doute un souvenir tyratutique de Smyth. Le golfe de Bou Grara

demeure anonyme avec cette mention : « Les lignes «te cote ponctuées etles sondes de cette baie sont empruntées aux «ailes anglaises n. L'Ile Ge-

resa de Smyth est ici appelée Djilil (pour Djilidj*.I.a mission Mouchez avait donc op|porlé «les précision? nouvelles. Pour-

tant sur un |K>intla tache n'était pas terminée. Négligée ou méconnue parGastaldi et ses imitateurs, exactement indiquée par Smyth mais sans

grands «léluils, la mer de Bon Grara demeurait encore dans un certain

vague. Cette lacune fut comblée peu après par de Kersabiec :

Croquis de la baie inexplorée au Sud de Dierbah. Communiquépar M. le lieutenant de ruisseau S. DE KERSAIUEC,commandant le

Gladiateur, s. d. (est antérieur à sept. 1881) (I). (Archives du Serv.

Ilydrogr. de la Marine. Porlef. 105, Riv" i, Pièce 3.)

Observons toutefois <(uece croquis, quoi«|iie imprimé ne fut pas traduit

en une carie nautique analogue aux (précédentes.

L'occupation de la Tunisie (par nos troupes ouvre naturellement pour la

cartographie de la Régence une nouvelle («éiiotle. Les opérnlions de

guerre conduites sur le rivage enlre Sfax el la Trîjpolilaine montrèrent

la nécessité d'avoir à l'avenir des cartes marines plus précises que celles

que l'on possédait. Au lieu d'une révision «les résultats obtenus parSmyth, Wilkinson ou Mouchez, on (préféra avec juste raison reprendreà fond le travail. Sur la projtosition du Vice-Amiral Giequel des Touches,directeur du Dépôt des Cartes et Plans de la Marine, le Minisire «le laMarine Gougeard décida l'envoi en Tunisie d'une mission hydrographi-que qui opéra de 1882à 1880.Le Sud de la Régence fut levé par l'ingénieurhyydrographe Héraud qui avait à sa disposition l'aviso le Linois et la ca-nonnière l'Etendard.C'est à celte croisière que sont dues les cartes ma-

(l'<C'est en effet à celle «laiequ'il «^slentré aux Archives.

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jines françaises actuellement en service. (I) Pour nous borner à Djerba.el sans parler de la carte d'ensemble n° 131Gqui va de Sfax à la Tripoli-taine, nous relevons les cartes suivantes levées en 1885et imprimées en

T8SSet 1889.

Service Hydrographique de la Marine. Tunisie, 1888. Carten° 4242. De Gabès au Bordj Diilidj.

Concerne la côte occidentale de Djerba.

Idem, 1889. S* 4243. Canal d'Ad'i'im. Entrée ouest du Bahiret El

Bou Grara.

Echelle 1 :25.000.

Idem, 1888. S° 4244. Du Bordj Dfilidj à Sidi Garus. Partie Nord

de l'ile de Djerba.

Donne le banc d Itoumt Souk. Pas d'échelle indiipiée. Un centimètre

y représente 025 mètres.

Idem, 1899. \°42'i5. De Sidi Garus à Zarzis. Bahiret El Bou Grara.

Donne la mer de Bon Grara el te canal d'El Kantara avec tous ses

détails. Pas d'échelle indiquée. L'n centimètre y représente 025 mètres.

A elles deux, ces deux feuilles n° 1211et 1215que l'identité «l'échelle

permet de souder l'une à l'attire «constituent ntxe «carte d'ensemble de

Djerba. Maïs la différence du procé«tégraphique employé (tour figurer la

végétation ne permet pas de tes «xuis'ulérer comme deux feuilles d'une

même carte.

Idem, 1888. A'd4248. Iluml Suk.

Echelle au I : 25.000.Donne la côle Nord et le banc d'IIoumt Souk avec

de grands détails.

Ces diverses caries semblent irrépréhensibles ait point de vue marin

et l'Amirauté britannique leur rendit hommage en s'en servant pour met-

tre à jour ses propres feuilles. f.a «*ortede Wilkinson de 1807reparut de

la sorte en 1890mais modifiée et avec la nomenclature des cartes fran-

çaises :

Méditerranean. Tunis. Mahedia to Bas Makhabez, front Prench

Government Charts, to 1890.

Si sur ces cartes marines de I8S8 et 1889 l'intérieur de l'Ile n'est pas

reproduit «l'une façon aussi parfaite que te rivage ou les fonds sons-ma-

il) S. SttRV«*pXser.t.es nouvelles cartes marines de la Tunisie («ter. Tun., 1891,p. 26*5et 267:1895.p. 222-221.

Voir aussi sur l'ensemble«lela campagne : MANFXItertu n r.t llwt s<*r.nYe«nt-natssanees hydrogr. des cotes de Tunisie.Paris, tmp. Nat., 1890.

Page 67: Djerba 1560(Monchicourt)

— 45 —

rins, du moins elles offrent à cet égard infiniment plus de choses que

.Smyth. Les 'localités ou lieux-dits de quelque importance sont mention-

nés en général, et notamment les deux villages Israélites. Nous regret-terons seulement l'absence du nom de la Sèguia qui se lisait encore dans

les travaux de Mouchez. La nature même du pays commence à s'affirmer

(réseau des pistes aboutissant à Houmt-Souk, etc.) et un effort a été ac-

compli en ce qui concerne la végétation «pte l'on a essayé de rendre pardivers procédés. La feuille la meilleure est à ce point de vue celle qui

porte le n* 1215. On y remarque l'éparpillemenl des fermes et mosquéesau milieu de palmeraies isolées ou de groupements d'autres essences.

D'autre part, les reliefs du Koudiot Adeloun sont indiqués de maniera à

affirmer à l'oeil leur caractère de falaise d'érosion régressive.Pendant que le Ministère de la Marine faisait ainsi lever en détail la

côte tunisienne, le Ministère de la Guerre procédait à un travail analo-

gue pour te sol même des lies cl du confinent. Une carte au 1:200.000*futétablie à l'aide d'itinéraires et de levés à vue exécutés de 1881à 1887. Edi-tée par le Service Géographique de l'Armée, celte carte, dite très juste-ment « carte de reconnaissance » est loin de la précision lojwgraphiquedes levés marins précités. 11y eut d'abord une édition provisoire aveccourbes de niveau puis un tirage définitif où le relief est simplement fi-

guré au crayon lithographûpte.

Djerba se trouve dans les feuilles suivantes :,

Carte de la Tunisie à I: 200.000. Feuille n9 18. Zarzis. EditionProvisoire.

Tunisie. Feuille n° XXIII. Gabès. Carie de Bcconnaissance.

Echelle au 1 :200.000.Cette feuille contient te Centre et l'Ouest de Djerba et le Bon Grara.

Idem. Feuille n* XXIV. Bas Tonrnucness. Idem.

Cette feuille renferme l'Est de l'Ile;

Nulle au point de vue des rapports «le l'Ile avec son socle sous marin,car ne sont marqués autour de Djerba ni tes bornes ni les passes, celtecarte de reconnaissance n'est même pas entièrement satisfaisante en ce

qui a trait à la terre émergée lui nomenclature n'est pas mauvaise, sauf

quelques omissions (Ouallogb, ta Seguia), mais la représentation géogra-phique de la nature du pays esl «léfecttieuse. Les lignes d'eslompage figu-rant le relief se promènent un peu au hasard à travers i'ile. Lune de cel-les-ci est le Kotuliat Adeloun qui se trouve eonfomlu avec les autres dosde terrain. L'altitude du Koudîal Adeloun, point culminant de Djerba(38")n'est pas notée alors*que ce chiffre se lit sur les cartes de ta Marine.Kn outre, pour traduire la v«5gètnlinn, on n'employé un procédé un peutrop simpliste. Aux endroits «couverts d'arbres on a appliqué le même

système de représentation que (mur une oasis «otnme Gabès. De la sorte,

Page 68: Djerba 1560(Monchicourt)

— 40 —

l'Ile appâtait faussement comme une gigantesque oasis de (palmiers cou-

lée de quelipies clairières, alors qu'en réalité, comme Gastaldi l'avait in-

diqué avec infiniment (plusde souplesse, il y a sur «certains points des pal-

meraies el sur certains autres des oliveltes, «•elles-ciétant d'ailleurs plus

importontes que celtes-ià.

Ce que la cartographie modet ne a de plus complet sur Djerba, c'est

donc encore l'ensemble qui résulte «lu rapprochement des cartes marines

n* 4211et n9-1215.

Cependant, (poursuivant rétablissement de la carte de Tunisie au 50.000e

pour la région Nord et au 100.1300*|Kur te Centre et le Su«l, des brigades

lo|pogrophiques ont de 1905 à 1908 levé te Djerid, Djerba et la régioncôlière «4eGabès à la Tri politaine. Ces travaux nous fourniront dans quel-

que temps (tour Djerba une carte analogue a celte des Kerkenna. avec

figuration appropriée des diverses cultures et «tes terrains de sebkha. lui

carie terrestre de Djerba vaudra alors la carte marine.

Mais par suite du divone entre mer et terre «(n'engendre la «lualité des

Services opérateurs. Marine et Guérie, chacune «les deux caries ne sera

pas encore pour te géographe entièrement satisfaisante, (puisqu'elle n'ex-

primera quant à elle qu'une «les deux faces du (problème. Ce n'est que

lorsqu'on les aura fondues en une seule «|ii"on aura vraiment obtenu le

(pendant moderne de la carte de Gaslahli.

8. — Carte de Djerba signée M. P. (1566).

Estompe «le37cm sur 25cm (2. Sans nom d'éditeur, «te graveur ou de

ville. La sigle Ml*' à l'angle gauche supérieur pourrait représenter le

nom de Malleo I-'iorini un des graveurs de «elle ép.jque.

La vignette fut faite vraisemblablement pour ac«compagner le livre

«I'UM.OA,réédition TKHUOIdont nous (potions ci-après. Elle daterait donc

de 1500. Une réimpression fut exécutée un peu (tins lard pour la réédition«lu même livre due à CI.I.OAlui-même (1509/. Dans l'en tête des «leux réédi-

tions en question cette estampe esl annoncée ainsi : « // disegno dell'Isoladélie Zerbe e del Forte fattoti da Christian!. » Aussi n'est-il pas étonnant

qu'elle soit dépourvue d'un titre propre. Le nom même de Djerba ne s'ylit (PUS,tandis que «celuide Tripoli est inscrit en capitules au-dessus du•tessin «Je«celleville situé en haut et à gauche de IVstumpe (voir figureVI,. O. document, groYe à «erluins détails, a plutôt une portëe bîstoriiptcque géographique. C'est moins une «corle qu'une illustration. Il ne serattache en aucune façon à la «cartede Gastaldi, et laisse topograpbtque-ment à désirer bien plus encore que celle-ci. Nous relevons, il est vrai,outre la présence «te Tripoli, i'iudieotton d'une seconde Roohetta sur le

rivage' occidental «lu bras de mer de l'W, auprès «l'un oued. Lorsqu'onest à Agim on aperçoit en effet sur la rive opposite du «continent une sorte

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Fi*i.17.—CAUTRDEDJEMIAsignéeMF.(ISflô?)

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de coupure dans la falaise, chemin par où arrivent tes voyageurs jusqu'àla mer et qui roule de l'eau lors des orages. Mais l'exactitude de ce détail,omis dans la carie gaslaldienne, ne compense pas la massivité quasi rec-

tangulaire imposée au littoral de Djerba, ni la mer «te Bou Grara complè-tement supprimée cette fois ou assimilée à l'oued précité, ni le nombredes localités de l'Ile, ramené à cinq, à savoir : la Moschea (Sidi Salem

Adroum) erronément placée à la pointe de Djilidj, la Forteresse, El Bazar

(Houmt-Souk), la Boccbella el la Cantara, laquelle esl d'ailleurs reléguéeloin du pont auquel elle doit son appellation. 'Auprès du Bazar, un peu à

l'Est, nous remarquons un minaret de belle allure, appuyé de la légende :IM Muscila (la mosquée). (1) Ce monument qui avait fropjpé l'auteur de la

carte, ou plutôt l'auteur du dessin dont celui-ci s'est servi, n'est attire quela Djama Ech Cheikh qui s'impose encere aujourd'hui à la vue lorsquedu haut des remparts du Bordj el Kebir on considère l'intérieur de l'Ile.La Djama Ech Cheikh venait d'ôlre bâtie quelques années plus tôt par lecheikh Salah Es Semoumeni. Son aspect s'écarte de l'apparence habi-tuelle des mosquées djerbiennes : comme le représente suffisamment biennotre estampe, le minaret est en effet composé d'une tour romle surmon-tée d'un cylindre coiffé d'un cône allongé (2).

Ferons-nous maintenant observer combien dans tout cela les propor-tions ont été négligées ? Le Bazar el te Port couvrent à eux seuls lesdeux tiers de la surface de l'Ile. C'est qu'en réalité Matteo Fiorini a (pro-cédé d'une idée diamétralement opposée à cette de Gastaldi. Celui-ci avoulu atteindre l'exactitude la plus gronde et établir une caria da naci-

gare qui pût être utilisée, le cas échéant, par tes marins qui fréquen-taient ces parages, celui-là s'est contenté de quelque chose d'approxima-tif qui traduisit en image les principaux épisodes «lotit (parle le livred'Ulloa.

(15Ailleurs sur la même carte on trouve «-eiîtLa Moscheaqui est le terme ita-lien moderne. Dans la carte de Gastaldi on lit la leçon moscliita.

(i) La Djama Ech Cheikh fut agrandie et remaniée dans le premier quart duXVII*siècle. (VoirABOI*BAS,p. 12.)

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SECTION III

RÉCITS DE TÉMOINS

A) DOCUMENTS IMPRIMÉS

En dehors des (plaquettes ou estampes qui virent te jour soit en 1500,soit immé«Iiatement après, te publie fut également informé des vicissitu-des de l'expédition por quelques unes des personnes qui avaient participéà celle-ci :

1». — Sttccessi deU'armata délia MM GeaDestinata alllmpresa di Tri-

poli di Barberia, Délia presa délie Gerbe e progressi deU'armata Tur-

chesca, scritti per ANTON FRANCESCO CIRNI, Corso (Armes des Mé-

dieîs). In Fiorenza, nppresso Lorenzo Torrentino. MDLX. Petit in-8* de

157 (pagesnumérotées (dus 7 pages non chiffrées. L'ouvrage est dédié à

François «teMédieïs, prince de Florence el de Sienne. lui dédicace est du

3 septembre 15*».

Ite Idem (1) In Venelia, appresso Franccsco Lorenzini da Turino.

MDLX. 10 pages non chiffrées plus 41 feuillets numérotes au recto seu-

lement el 5 [pagesnon numérotées. Cette édition est «me réimpression de

la précédente faite par les soins de Luigi dal Portello (2j. La dédicace de

Cirni à François de Médicis manque. En revanche, on lit en tête du vo-

lume une dédicace de Ixutis dal Portello à Ijorenzo Ilemo (Emo), noble vé-

tïen, datée de Venise te 8 novembre 1500cl une « Descritlion detVIsola

dette Gerbe et dette mutation del Governo pp.Celte description consiste en

la «copiede quelques lignes consacrées à Djerba par Léon l'Africain, sui-

vie d'un récit relatif à la conquête récente de l'Ile par Dragut.

le. — Idem. Agghmlovi il disegno con ta descritlion dell'Isola. In Vi-

negia per Giovanni Uarilelto. MDLX. 7 ff. préliminaires non chiffrés.

Ceux-ci contiennent : 1° la dédicace à François de Médicis qui se trouve

dans l'édition de Florence; 2° un nlan du fort «Je Djerba intitulé «fLa

Itocca con il Forte dette Gerbe ». Ce plan qui a 1km x 13occupe te verso

d'un feuillet et le recto d'un nuire et fait donc corps avec le volume. C'est

[DDans le titre, les mots MaeslaCatolicasonl écrits en toutes lettres.(2 Celui-ciexpliqueplanssa «tédicaee«ju'illui est « ca«tutoncU'animotli far

nuovamentemandat1in lue»;la pres»enteo(iera,dopo l'haverla«conogni intlustrtae dtlfg»;nzacorretta » au point«tevite typographique.

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— 49 —

une réduction grossière de la *«Fortczza di Gerbi n (n» 5 de la section pré-

cédente); 3° une <«Descritlion de t'isola délie Gerbe e dette mutation del

Govcrno » pareille à «celleque nous offre l'édition Dal Portello el dont

nous donnons la traduction dans la «leuxième port te de celte étude. Vient

ensuite l'histoire de l'expédition qui comprend 11 feuillets numérotés au

recto seulement (dus 5 pages non numérotées. C'est à celte édition quenous nous référerons, te cas échéant.

Dans les trots éditions, le texte du récit est te même, sauf «pielques lé-

gères différences de forme ou d'orthographe.Il existerail encore une quatrième édition Florence MDLXVII, in-80 (1).

Je n'ai pu en rencontrer aucun exemplaire.

Soldat et écrivain, Cirni appartient à une catégorie d'hommes assez

fréquente au XVI» siècle el dont te type le plus accompli esl sans «lotite

Biaise de Monllue. C.iin: est d'ailletus évidemment un pseudonyme, tiré

du vocable Cirnos (2.;,appellation antique «h*l'Ile «leCorse «lotitnotre au-

teur est originaire. Ce Corse, comme il se qualifie lui-même fièrement en

tête de ses ouvrages, assista en 1500à t'expé«lition «teDjerba et prit par!

également en 1505à certaines opérations «lu fameux siège «leMal e. Son

style n'est peut-être pas des meilleurs, maïs ses informations sont en gé-néral sûres, «car il s'efforce toujours de s«»procurer les renseignementsles plus exacts en dehors de ce qu'il a vu en (personne. Son livre est donc

extrêmement précieux pour nous bien qu'il arrive (parfois à Cirni de pas-ser un peu vite sur «certainsépisodes qui ne sont (pasa l'honneur de tel ou .

tel grand «lela terre, et notamment «luduc «leMédina Celi. Soldat de for-

tune, Cirni ne |pouvail pas ne pas ménager tes puissants «lujour et il ne

négligeait (tas de se (pousser auprès «feux. C'est ainsi que nous lisonsdans ses u Sueeessi deU'armata délia M"Cct » une tengue lettre de félici-

(II Detteédition «eslindiquéepar JF.IVG.»V.tlibliographiedes ouvrages relatifs àl'Afrique el à l Arable, p. 103.

(2j En ses Comenlarii«le1507.dans un permis d'imprimr-r«manant «lu |*apePie V, notre auteur esl appelé Antonio*FrancisonsCimetts.«-terieusXchien.Pïo-cesis. Il était né en 1510à Olmofode Nebbio(niivttdKsementde ItaMia-.Kn 1583on le trouve un des douze membresdu Conseil«lesNobles(voir Urographiel'ai-rerselle de Mtcirvir».Tome VIII. Paris. I8îi;. Avait! notre auteur, un autre écri-vain corse, Pïetro Filiee, s'était aussi appelé Cirneus.

(3)Un pareil souci de l'infomialion exacte se retrouve dans un autre livre «teCirni dont les trois quarts sont «consacrésau siège «leMaltede 15*15: Comenlariid'.VvroNitrvxcrscoCinsi.Corso,ne guali si descrice la guerra ultima di frauda; lacelehralione del ConciliaTridentino (de Trente;; il soccorso d'Orano; limpretadel Pîgnonc c Vllistoria dell'assedh di Malta, diligentissimamenteraccolla in-siemecon allre cote notabili. In Borna,nppresso lifnlîo A«volio.MDIAVII.PetitIn-P. Cf.au début «bslivre l'Avveitimento«lell'nulore.A la |\ige II (numérotée1.1par erreur) tecto et verso, il y a un «ouït résumé«lel'affaire»!.;Djerba.L'ouvragerenferme une carte «leMalte tin peu grossière mais ou sont niaïquées les posi-tions «tedivers corps «let.roupie.

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tations qu'il envoie de Malte au pape Pie IV au lendemain de son élec-

tion. (1)Cirni, malheureusement, ne resla pas à Djerba jusqu'au bout. Le mau-

vais état de sa santé et sans doute aussi la conviction que tout était perdul'amenèrent à quitter l'Ile le 28 mai. Il ne vit donc pas les dernières atta-

ques des Turcs «contrela forteresse et sa narration proprement dite ne dé-

passe pas la date de son départ. Ses impressions sur le pays et les habi-

tants, sont condensées en une petite notice qui ne se borne pas, comme

nous te verrons, à corroborer simplement celle de Léon. Quant aux évé-

nements des mois de juin et de juillet, Cirni les résume en les accompa-

gnant de la liste des morts el des prisonniers de marque et de celle des

navires perdus. Dans ses pages terminales, il annonçait son désir de re-

cueillir à l'égard du siège et de la prise du Fort par les Ottomans tous les

renseignements possibles et de publier un supplément. Il n'est pas à notre

connaissance qu'il oit mis celte idée à exécution. Le livre eut du succès

«commele (prouve sa double impression à Venise peu après l'apparitionde l'édition initiale et sa réédition à Florence en 1507.Si l'auteur a réalisé

une autre intention qu'exprime une de ses phrases, il y eut aussi une édi-

tion espagnole. Ajoutons que la relation de Cirni est citée en 1572par Por-

cacchi (2)et que c'est sur elle que de Thou basa le récit de l'expédition de

1500et la description de Djerba qu'on lit dans son Histoire Universelle (3).

2. — Histoire de l'entreprinse de Tripoli et prinse des Gerbes : Faite

par les Chrestiens, en l'an 1559. Et l'issue de l'armée Chrestienne, parM.-T. DE CARREL1ÊRES, Capitaine François estant en ladite armée,dédié ù l'illustrissime Grand Maislre.de Matlhe. A Lyon, par Gabriel

Coller /5C.7.Petit opuscule «le72 pages ayant 2 cm 1/2 sur ? cm. (I).

La dédicatee(porte: .1 Très Illustre Seigneur, te Grand maislre de Mat-

lhe, M. T. de Carrclières, S. perpétuel. Elle esl datée « De Malthe, ce VII

Septembre 1560>p(p. 3 et 4). Vient ensuite une autre dédicace «*.1 Mes-

(I) Lors de l'Epiphanie«le1505.le pape Pie IV maria son neveu AnnibalAi-tempsà I'orten«eBorromée.Desfêtessuivirentet il y eut le 5 mars en l'honneurdes épouxun tournoidontCirninousa laisséle récit. (VoirMoitoxt.Dizianarhdiemdizionestoriea-ecclesîastiea.Venise,1850,vol. 77. p. 255.

(-hPoncArxHi.Op.cit., p. Wà la fin dune noticede quatre pagessur la Corse,latrie de Cirni.

(3)HistoireFraternellede Svjavrs AÏT.USÎF.!>F.Tttor, depuis tSit jusqu'à IfiQitraduite sur l'éditionlatinede hmdres. A Ixmdtes, I73LTome III (1550-1560;,p.591-611.L'oturage entier«est«te16vol.in-P. L'éditionlatineoriginale«commençah |>araitreà Paris en I0OLsons ce titre : IAC.AD;.TUIAM.Ilistortarumsni lem-porispars 1,2 vol. Parisiis,160»,petit in-8*.L'affairede Djerbaest racontée«lanste deuxièmevolume,aux |>ages969-998.Ellefait (partiedu livreXVIII.

(If Cetopusculene se rencontrepis «lanslneaucotipde bibliothèques.Il «niexisteun exemplaireà Paris a la lUhtlothi-nneS'alionatesous ta cote OS*.'.

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sieurs tes Commandeurs cl Chevaliers de la religion de Malthe » suivie

de la même date (p. 5 et 6). Le récit de l'affaire oeeu|>e tes pages 7 à 72.

C'est la relation d'un témoin qui a assisté à toutes les phases de l'ex-

pédition et notamment à la débâcle finale. De Carrelières s'exprr.ie sur

un ton calme et mesuré. Il n'apprécie (Ktsfavorablement l'obstination de

Don Alvar de Sande à empêcher toute sortie des assiégés, ce qui était en

somme pour ceux-ci la seule chance de salul, vu la faiblesse des fortifi-

cations et l'absence d'approyisionnemenls. D'une façon générale, la nar-

ration de De Carrelières est conforme à celle de Cirni dans les partiescommunes. Elle traite assez longuement du séjour de l'armée à la Sèche«lePalo. Elle est particulièrement intéressante pour des lecteurs français,

puisque c'esl la seule narration qui ait été écrite dans notre langue. Elbeest d'ailleurs assez concise et sans longueurs inutiles.

3. — Relacion de la jornada que hicieron à Tripol de Berberia las ar-

madas catolicas, anos 1560y 61.

Le manuscrit se trouve à Madrid, à la Acadcmia de la llistoria. Collec-

tion Salazar, : G 61. C'est un cahier in-I* de 01 feuilles, de trois «écrituresdifférentes. Sur la première feuille on lit ceci : La fornada de licrbcrïade 1560y l.'ôl. Escrila en la Torre del gran Turco sigun dire (>or..... Con-

RAI.ES,nalural de Ocana. Dioscme en Micyna A 31 de mayo de 1561. En

bas, une aulre main encore a tracé ces mots en espagnol. « C'est plein de

mensonges. »>

Fcrnandez Duro à qui nous empruntons ces détails ne s'est pas laissé

influencer par cette annotation. lui relation de Corralès lui a paru digned'attention quoiqu'elle émanât d'un simple soldat. Car ce soldat est tu,témoin qui s'exprime parfois avec sévérité, il est via:, mais non sans

compétence et dont les critiques contre les généraux et notamment contre

Alvar de Sande ne sont pas toutes mal fondées. Corralès se nomme dan»

deux passages du récit (1) et il parait être l'auteur de la lettre anonymedont il est parlé dans la Relacion comme ayant été adressée à don Alvar

«leSande. La narration de CORRAI.ESa été publiée par FUIXANDEZDUROen

1890dans ses Estudios llislorkos del Reinado de Felipe II où elte occupeles pages 67 à 161.C'est dire qu'elle ne le cède en rien en développementaux oeuvres de Cirni el de de Carrelières. Plus complète que l'une puis-

qu'elle traite de la chute du fort, elle est plus détaillée que l'autre. Ellelient à côlé de ces deux récils une place de premier ordre car elte exprimece que pensaient les troupes de la conduite de leurs chefs.

(I) Craignant sans doute les conséquences«leson trop «lefranchise, l'écrivaina donc |>arlêde lui-mêmecomme d'un étranger, afin «temieux dissimuler sot?identité.

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4. — Relacion brève y verdadera de la Jornada de los Gelves desde el

dia que arribo al armada turquesca hasta «rue el fuerte lue tomado porlos turcos, sacada de ytaliano en spanol. (Brève et véridique relation de

la campagne de Djerba. depuis le jour où arriva la Hotte ottomane jus-

qu'à la prise du fort partes Turcs, traduite de l'italien en espagnol.)

Ce document se Irouve à la Bibliothèque de l'Escurial, dans un recueil

manuscrit de 112 pages, de diverses écritures, coté E III 23 et relié en

peau sous te litre général de Annotacioncs y llelacioncs diversas de lo su-

cedido en Europa desde cl anb de 1510hasta el de 1559,recogidas por el

doctor JUANPAEZ,Coronisla del Itey don Philippe 2* nro s', y las mas cs-

crilas de su mono propria. lui Relacion qui nous intéresse ici va du feuil-

let 95 au feuillet 111 de la numérotation moderne. Elte est d'une autre

main que celte du D'Juan Paez de Castro qui a formé ce recueil, mais elle

a été écrite au XVI*siècle. En 1701,une copie de ce document fut faite parM. F. DENAVARRETEqui la déposa à la liiblioleea de Marina à Madrid où

elle est inventoriée sous la rubrique Coleccion M. S. de Xavarrete. T. I

doc. n° 13. Assez récemment (1800),la copie de,Navarrete a été imprimée

par CESAREOFERXAXDEZDUROdans ses Estudios hisloricos del reinado de

Felipe II, p.. 163-195.Quant à l'original italien, nous ne savons quel a puêtre son sort.

ici encore c'est un témoin qui parle. Il ne traite que de la fin de la cam-

pogue, mais il le fait en toute connaissance de «cause.L'auteur anonymequi n'est pus des plus favorables à don Alvar de Sande, met surtout enrelief la vaillante «conduitedu capitaine don Juan de Castilla d«uil BUSBEC

op. eit., p. 213, dit qu'il fut le seul avec son frère qui ne se rendit pas auxTurcs et fut pris en combattant.

5. —Lettre non signée adressée de Malte le 23 décembre 1559•«AI S. fr.

Christoforo de Montgaudri ».

Ce document rédigé en langue italienne a été publié par ANDRÉADA

MOSTOdans la Itivista Marillima de Borne (n* d'avril'1892, p. 49-60}sous

te titre de I.citera incdila sulla spediziond di Filippo II lie di Spagna con-tro Tripoli. A. du Mosto n'a (tas indiqué d'où il avait lire le document

«pt'il confiait ainsi aux proies. Néanmoins, grâce à son obligeance, nous

pouvons signaler que l'original de celte pièce, «te provenance inconnue,est conservé aux Archives du ùrnntl Magistère de l'Ordre de Malle àHome et te Secrétaire Magistral a bien voulu nous écrire que le document

en question était «classé«lans le fonds Miscellanea.

Le début «le la missive ne présentant pas d'intérêt, a été omis inten-

tionm'ltement par A. du Mosto. Le texte qui a été reproduit par lui peuts«"«livisec en «leux pat lies. Dans l'utu-, qui «comprend le milieu el la fin

«te la lettre proprement dite, sonl rutcontées par te menu les fêtes celé-

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brées à Malle pendant les premiers temps du séjour que fit dans l'Ilele corps exitéditionnaire. On y lit les diverses pièces de vers latins quiornaient au nombre de 13 les arcs de triomphe élevés pour recevoir àleur arrivée le duc de Médina Celi et J.-A. Doria. Dans l'autre partie,le correspondant anonyme de Christophe de Montgaiulry dresse un étatdétaillé des capitaines et des officiers supérieurs. Il précise le chiffredu contingent de l'Ordre de Malte et termine par te tableau par prove-nances des bateaux de toute espèce qui formaient la flotte, sans loutefoisdonner le nom de ces imités navales.

0. — Tradultio délia Ira del PIALI BASSA Capo dell'Armata del gransrmandata à Ferhad Agà capigi bassi di s. m»a.

C'est la traduction italienne «l'une lettre dans laquelle Piali Pachu raconte à son ami Ferhat la victoire navale qu'il a remportée en ajoutantque la forteresse est maintenant asstég«ée par ses armes et qu'il espèreen avoir raison. Ce document, qui ne contient rien «te bien spécial, si cen'est que Piali y exagère les difficultés qui furent nulles, a été. publié parCIIARIUÈRE.Négociations de la France dans le Levant. Tome H, p. 010 et

suiv., noie 1 (Collée, de Doc. ined. sur illist. de France). Paris, Imp. Nat.1850. L'original esl indiqué comme se trouvent a la Bibliothèque Xalio-

nate, fonds de l'Oratoire, n* 200. C'est là une ancienne cote. I^i nouvellecote est Ms. Italiens, n° 1423, p. 19-20.

7. — Lettre de PLINIO TOMACELLO (ou TOMACELLI) à Diego Ortiz.datée de Bologne le 20 mai 1564.

Les divers témoins de l'expédition sont d'accord pour affirmer que-:J.-A. Doria, une fois averti de l'arrivée imminente des Ttttvs, voulaitmettre sans délai le cap sur l'Europe. Il céda ensuite aux instances duVice-Roi qui le suppliait d'attendre encore nn jour el ce refard bit lacause initiale du d»ésaslre. Dans son rapport, Macbtavelli observe quesi J.-A. Doria fut ainsi amené à se rendre aux prières du duc «le Médina

Celi, c'est parce que celui-ci fut en la circonstance appuyé par Plinio

Tomacelli, ancien précepteur de J.-A. Doria, qui avait suivi son ex-élèveà Djerba et exerçai! sur lui une grande itilluenee. Le rôle qui lui était

prêté par l'auteur Florentin ne (tint pas à Tonuoeellî qu'une pareille accu-sation colportée |tartout par l'édition Buscellî «le 1502.mettait en mau-vaise posture devant l'opinion. Dans te présent «locumenl il repoussel'imputation qui lui est faite et il .appelle à son aide le témoignage deluhîsloria sfantpala duquel successo >phistoire qui est évidemment cellede Cîrni (I). Tomacelli profite «le l'occasion (tour .tonner un récil de

(I) CIRM.Op. cit., éd" de Vents»;(Bnritetfo' «lit que J.-A. Du in ne cessait depresser le due de hâter l'embarquement. &Ce gentilhomme «mi sollicitait notre

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toute la première phase «te l'entreprise y compris la bataille sur mer. Il

conteste, à «cetégard, la version de Macbiavelli qui, assure-t-îl, n'a puvoir très bien les choses puis«|ue sa galère s'est enfuie à part et n'est

pas demeurée avec te gros de la Hotte. I.n lettre de Tomacelli parut pourla première fois, semble-t-il, dans Lellcre di principi..... Tome I ff. 232 v°-

210 v°. In Venetia presso Francesco Totdi MDLXXIII, et on la retrouve

huit années après dans le tome III de la réédition de Francesco Ziletli. Ve-

nise, 1581 ff. 233 V°-2I2 r°, où elte suit à ta dislance de quelques pagesla lettre de son adversaire.

0. — Lettres du Baron DE BUSBEC, Ambassadeur de Ferdinand I Roydes Romains, de Hongrie, etc. auprès de Soliman II, Empereur des

Turcs.... traduites en françois par M. l'Abbé DE FOY. Paris 1748 (1).

Les lettres de Busbec sur son Ambassade à Constantinople (2) furent

d'abord publiées, les deux premières à Anvers par Louis CARIOXen 1581

sous le titre de « Itinera Conslanlinopolilanum et Amazianum ». C'est

te tome I «le de Foy. En 1590et 1592 furent republiées à Paris ces deux

lettres (dus deux autres sous le litre de « Augerii Gislenii Turcicae léga-tionis epislola quatuor »: tes lettres 3 et 4 sont le tome II de de Foy. La

quatrième lettre datée «le Francfort, le 16 décembre 1562, traite de l'af-faire de Djerba et elte débute même pur là (voir p. 236 et suivantes du

tome 11 en question). Très sobre s«ir l'expédition elle-même, Busb»ec

attende en détails sur l'arrivée de la llolte victorieuse à Consloni inopte,sur le traitement des captifs et leur libération.

9. — Copia de carta que escribio à Felipe II el ano de 1562el CAPITAN

BARAHONA, en que se cpiejà en lerminos muy duros del estado de abati-

miento y poca consideràcîon en que se ténia à la milicia.

(Colleccion de Documenlos Inedilos para ta llistoria de

Espana. Tome L. Madrid, 1807, pp. 232-251.)

Le manuscrit reproduit ici est à Poris à la Bibliothèque Nationale.

Voir ".Bibliothèque Xationale. Département des Manuscrits. Catalogue des

manuscrits espagnols et des manuscrits portugais, par ALFREDMORELFA-TI«>.Paris, Imp. Nul., 1S92,p. 71. Dans ce «catalogue est enregistré sons

tes n0' 185et 180un Recueil de «copiesde pièces historiques en deux volu-

«léparts'apixetaitM. Plinio T«)tnacelli.personne savante, ptatitpie et intelligente,très aimée du Seigneur J.-A. Doria »»(f*30 v'). (Voir «'gaiementdans ce sens unpassage du f* .11r'4

(I) Il existe une autre Iraditcb'onpar C.\tnoxqui est citée par Cttutnifenr.Sêgoc.Il passait et «pienous n*a\otis pas vue.

ObLite sur celte ambas>a«teA. Dr.ruts. Eludes sur l'ambassade d'Auger tteItottsbceqnesen Turquie. In3', 1863.

Page 79: Djerba 1560(Monchicourt)

mes, dans le tome I duquel figure sous le n° 29 (fol. 157-170/une « Copiaidel Mémorial que Baraona dio « S. M. viniendo de la jorttada de tos Jetées. »

lui date de 1502 ajoutée au titre dans la reproduction «le Madrid est

plausible, puisque nombre de prisonniers furent libérés cette année-là.

Quant au nom de l'auteur de «e factum, les documents ne mentionnentà Djerba «pi'un seul Baraona 'qui était maître «Je «camp et qui d'ailleurssuccomba |>eridunl te siège du fort. Peut-être s'agit-il ici d'un «teses frênes.

La «tCopia de Caria ppne «concerne pas l'affaire de Djerba elle-même.C'est une réclamation «l'arriéré de solde «lu aux soldats qui avaient faitcette campagne. On y loue la vaillance des défenseurs du Fort «pli nedoivent pas être rendus responsables de l'impérilic des généraux ni en-traînés dans la même déconsidération.

Observons que le n* 185du Catalogue dressé par MOREI.FATIOest main-

tenant coté Esp. 421. lui Bibliothèque Nationale possède en outre un se-cond exemplaire du manuscrit «lont il s'agit sous la «coteEsp. 351 (ancien-nement n° 360 du Catalogue MORELF.vrm) n° 38, tel. 301 v°-308.

10. — LEON L'AFRICAIN — Description de l'Afrique.

Rédigé en 1526, l'ouvrage de L«>onparut (tour la première fois en 1550dans tes Xavigalioni e Viaggi de RAMUSIO.En 1551, il y eul une secomleédition d'après Ia«|uelle furent faites en 1550 la traduction latine deFLEURIAXet la version française de J. TF-MI-ORAL.Lyon, 1556, rééditée

par SCIIEFERen 3 volumes. Paris, 1890-98.Si des indications partielles sur la nature géographique de Djerba se

lisent chez des auteurs antérieurs (MUMANEROUTIJAMpar exemple) c'estLéon l'Africain qui nous fournit sur cette île la première vue d'ensemble.

(Voir édition SCIIEFER,tome III. p. 170-179].L'ouvrage de Léon est na-turellement muet sur l'expédition de 1560mais c'est «te sa description de

Djerba que procèdent tant la u Descritlion dell'isota dette Zerbe >' par la-

quelle débutent tes éditions de Cirni ou d'Ultoa que le chapitre de Mar-mol intitulé « De l'isle de Gelves s»(I).

B) DOCUMENTS MANUSCRITS

1. — THOMAS HOLZHAIMER — Narratio de bello contra Mauros Tri-

politanos.

(Bibliothèque Auliqnc Impériale et Botjale de Vienne}

(K.K.Bof Bibliolek). Cod.S9ll (DCCCCLXXXIV),171 folios et un plan du siège dessiné à la plume.)

(i) Op. cit. if, p. 538m

Page 80: Djerba 1560(Monchicourt)

— .*»

Malgré te-titre latin M>M<leqttel elle c*\ in^-tïte à Vienne, la narration

est rédigée ru allemand. Signalé*.' par t1 11^'MM-«psi<'en est servi dans

la porlten «'otrc*-(ponduntede sort Histoire tir l'Eut/urc .OtUnnan elle n'a

(tas. que nous so.-htens été jamais publiée, l.e manuscrit a pourtantl'allure «l'un texte liés complet t..ut pi et pour temprimerie et.-à la façon«lu livre «te Cùni. il ««ffte«tes teus-dd uvie. tels «ju'un pian «lu Fort et

des p.i'itt'tn-1 (utqu<-s une «tes.rip'ion *!<•Djeiba. une liste «tes galèreset de* «hcfs «l.-rex(>éililiou «-tau-si «-ntète une i!<!di«a<eau futur empe-reur Maximitieti IL Celte-ri est signée «le 'l'h*«rn-isIbtlzhaiuier, originairede llatkiut eti Ft utu i-iiie it |.- «liateete ««mptoyécniirme .cette indi.hati«pii.

<»nlit îtin-t «lans cet ouvrât!»- />/«; f'Uttie de rAltemaime méridtenate. an

lieu «leBlitz -bume «ter.Mlemagne «centrale';VrdrUh au lieu do VolU, 7.u:o

pour y.u-ei, »te. A «•«*moment, en effet, la vetsiott «le la Bible en langue

vulgaiie. faite par Luther ett 1531n'avait pas encore abouti à fixer l'al-

lemand litféiaire. Ni la tin du manu-?eril. ni la «!çdira<e tie sont «laté.s.

Dans cette «terriiérv. Maximilten .-si «ptalifié «le B.ù «le Bohème, «te Boi

«tes Botuairis et aussi de B'«i «te Itengite. titres que .e (nîtoe ««bfint r»cs-

pe.tivem.tif le 20 septemhiv 1502. le 21 novembre.1502 et le S septembn:I5»'P3.C'esl en 1501«pu! su«vè.tern â son [.été l'Ettq.erettr l'eidinand I",m«»r(le 25 juillet «te la «lif«>année, La ré«!a«*li«>n«ITb.l/.haimer se placebute entre septembre 15»*c{»q juill. t 1501.

Ibdzhaimer fut témoin «te «e «ju'il ta»<m!e. Par «b-s passages «le sa «lé-

dt«.o«c«»nous savons qu'il fut prisonnier des Tnr«> et red.vabte «te sa «lé-

livronee ù riiitcr«*ession «le Maxiinilien. C.'«st par re«-onnaissance envers

celui-ci «pt'il a voulu, «lit-il. relra. «r à son intention les vicissitudes d'une

expé«litioii a boptelte il a assisté aetivenient. Pour plus «te garantie, il

s'est «'gaiement retwigné auprès d'hommes de guerre qui furent â l'af-

faire. Or. si l'on fiPiifronte IhptziiWMUtet la Belariot; .... attribuée à COR-

RALÈS,on con-ifate la simililutte «les «tetiv «teeuiuenls. Cet tains détails ou

épisodes sont spéciaux, il est vrai, «tu traités avec plus ou moins «l'am-

pleur «lans tel f»tttel «tes«leux travaux, tuais le texte esl en gros htenlique-

tualgré de multiples lion-positions ayant interverti l'ordre «tes dévelop-

pements.

L'une «les «leux piè«-es est t'-videmment'une trodtntion légèrement re-

vue et remanié»»«le l'attire, mais laqu.dte est l'original i Observons «l'a-

bord que «laits une «les doux eiiv*>hston<es ou la Rffaeion stisituliquée

|>arle de C«>rrote.«.Ihu\zniiut:n nomme lui aussi « CURW.ESSp>(I) «lont la

personm* est inconnue «tes autres «-hroubpteurs. En se«-««n«llieu, la mis-

sive peu aimable n.lrcssée o don Alvar de Suinte te 28 juin 1500 par

«pte!i|ues s«pl«latsligure er« entier dans le «teeument espagnol tandis

(L Op. ?it., p. 1:17v*«l.intle |.-\te .-»ot<-p*ot<!à ««'l'ut<iela p. Ht du dorument

espagnol. L'épi»,*!.»tflaté MAPVte IIMIH,[, ijn tal.-^ à la p. US «lecetui-ci esl«jcouitépar Ilol/Jiainvr « ta p. Ite r' el l'on n'y lit pas le tiutn eu question.

Page 81: Djerba 1560(Monchicourt)

Fùj.VU.—LESiKta:w.uXfc.'WtKiu-w;PARI.K»Trucs

Oessiuàlaplumeextrait«lel'ouvrage«niolzliaiiuer(sersl,'>»•*i

Page 82: Djerba 1560(Monchicourt)
Page 83: Djerba 1560(Monchicourt)

qu'elle est simplement résumée dans te «tecumenl allemand (I). 1loizlmi-mer a soin de nous annoncer que ce faclum était «10à des espagnols.Comme il parait improbable «pie les rôda.--leurs«lecette leitre-libelle aienteu l'impriHlence de révéler leur ùtentite, Duro en a conclu que l'un des

responsables «levait être Corroies lui-même (2) «lans la Relacion duquelIlolzhaimer a visiblement puisé cet êpisodi'', ce qui amène à croire qu'il

y a également pris le teste «teson récit. D'ailleurs, tandis que la Relacion

de Coiuiu.ES était déjà (parvenue à Messine en mai 1501, «celle«l'Ilolzbai-mer ne remonte qu'a 15««3ou 1501.En «confessant«laits sa dédicace qu'ilavait eu recours à des informateurs bien placés, Ilolzhaimer fait donc

allusion a Corralès. Mais aux «léveteppeinetils empruntés à celui-ci (3)Ilolzhaimer a joint «les liors-<r«cuvre non négligeables. Si son ouvragerenferme certains «bétailsparticuliers, notamment à propos du contin-

gent allemand, nous y lisons aussi la composition do la Hotte el «le l'ar-

mée et surtout nos yeux s'arrêtent sur une vue «lu Fort et «les lignes tur-

ques. Nous avons cru inutile d'imprimer le texte dTlolzhaimcr puis«pt'ilfait en somme double emploi avec la Relacion «le C»IRRAI.ESqui n vu te

jour par les soins de Di tu». On ren.««titre «lu moins chez nous je qui en

«constituel'intérêt réel, e'est-n-«lro le plan précité (voir figure VII). Quantà la description de Djerba (Seht'ves), elte n'est qu'un démarquage «le

celle de Cirni. Nous en donnerons (pourtant une traduction dans notre

Deuxième Partie, p. 78-79.

2. — Lettre d ETIENNE CHATELAIN à M. de Vaulgivault, écrite de

Malte le 14 juin 1560.

Le manuscrit original, d'une petite «écrituredu NVP siècle, appartientà la Bibliothèque de l'Université Harvard aux Etats-Unis et n'a pas en-

core été publié. Le professeur A. C. Coolidge, à la générosité duquel l'Uni-

versité Harvard doit celte acquisition, a bien voulu communiquer le «lo-

cument dont il s'agit à M. Edwîn I*'.<îay, professeur de philologie, qui a

été assez aimable pour nous eu (procurer une copie, oeuvre à la fois de

science et de labeur, car l'original ayant souffert de l'humidité est par

places presque effacé.

Cette épitre est avant tout une missive «e«»mmer«ciate,rédigée dans un

style assez faible «etoù les italianismes ne manquent pas. Etienne Châte-

lain qui n'est pas \m lettré y parle de robbes (vêtements) de coton et de

(I) VoirCormu.Es,p. 1-29-1.13«etItetziiviurn, p. \22 V-125r\[t) Voir ta p. 8 de ses Estudios.(3)lloLZHUMEtt«commetça et là quebpteserreurs gravies«pi'éviteCottimRs.Ce

dernier et les autres auteurs donnent par exemple le 11mai connue «latedu dé-sastre naval. llorziimiKnnu contraire met cet événementau 7 niai. Dantre part,onx p. 18r* «etlit r*. i! prend puir le Sultan de Tunis un «ertain Saîd Notera;notabledjerbien qui avait été otage en Sicile.

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— 58 —

soie, mais il n'oublie «cependant pas d'entretenir M. de Vaulgivault del'affaire «leDjeiba qui o«vupait alors â Malte fous tes esprits. Près de lamoitié «te la lettre est consacne à retracer â grands traits tes vicissitu-

des de l'ex(p«:diti««n«tepuis l'artivée à l'Ile «In Gozz«««te la Hotte turqueforte «te83 galères jusqu'aux premiers temps du siège. Sans renfermer«te révélations, cette lettre méritait «l'être reproduite «ar elle «ontient

quelques détails «lignes d'être .enr«egî>ties, (par exemple en ce qui «con-

cerne les renseignements recueillis au Goz/.o («ar l'ennemi sur te nombre

des galères et l'état «les troupes (voir le texte «lans notre Troisième Par-

tie, Section II, 0;.

3. — Avant leur Ironsport à Borne vers 1850.tes archives de la maisonDoria étaient à Gènes et «'est là que J.w. (Archéologie Xavale. Paris, 1810,

tome. I, i*. 13 vit un cahier «le 101(pages, «lébut «l'une autobiographie de

J.-A. îteria. (petit neveu du graïul André Doria. et chef «le la Hotte chré-

tienne en 15»».Gui'i!.lEi.M«»mqui raconte la chose (Op. cit., p. 308) indique

«pi'il n'a (ut mettre la main sur «e manuscrit où sans «JouteJ.-A. Doria«levait s'expliquer sur le rôle qu'il avait joué «levant Djerba el dont les

lettres extraites «les Archives de Simnneas tiennent lieu au moins dans

une certaine mesure.

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SECTION IV

OUVRAGES IIK SIXONDE MAIN

A) RÉCITS RÉDIGÉS ASSEZ ANCIENNEMENT

EN EUROPE

1. — l.a Bibtiolhcca llispana «le NICOLASANTONIO(I, p. 209) indique

qu'un certain Dmous DELCVSTIIU»(DIEOODELCASTILLO)a «lédiéà Emma-nuel Philibeit, duc «teSavoie, tes ouvrages suivants :

a) «<Historia de la presa de los Gelves en Africa y valeroslssima defen-sa que hizo de su fortaleza D. Alvaro de Sande hasta su perdida ».

« Historia de la liberacion de Don Alvaro de Sande : de la toma delPenon de Vêlez de la Gomera; y el Sucesso de la armada embiada por elGran Turco sobre la Isla de Malta «>.

Et, ajoute Nicolas Antonio, utraquc pars M. S. erlat in CodiceMMDCCXBibliotheeie Barberirue M.S.

Nous avons vérifié l'exactituiile de ce renseignement à la Bibliothèquedu Vatican où a été transportée l'ancienne Bibliothèque Borbeiini. Lesdeux narrations préeibêes se lisent l'une à la suite de l'autre dans un petitcahier relié, «l'une assez belle «écriture. La cote actuelle est Cod. Va-Hcanus Barberinus 3f».->,alim Xl.lll 17. et plus anciennement encoreMMIJCCX. Ce cahier de 2IO*msur 15Sm»«comporte 87 feuillets. Le pre-mier récit finit au te 17 v*.

Il début«e(«ar une dédicace à Emmanuel Philibert, suivie «l'un avis auxlecteurs (El Autor a tos lelores) «tans lequel l'auteur s'exprime à peu prèsainsi : «r.le me suis attaché a écrire la campagne «le Djerba «pii est

pleine «le vérité, ainsi que l'ont approuvée beaucoup «le personnes prin-cipales comme autorité et er«é«lil«pii se trouvaient présentes à l'affaire età «pti j'ai «ommuniqué mon travail. Mais, observe-t-îl, pour ne pas lais-ser le Ici-leur sur une impression (pénible,j'ai voulu mettre avec ce livrela prise du Penon el te siège et te secours de Malle que j'ai traduit «l'ita-lien en espagnol.»

Nous conclurons donc que la llistoria de la presa de los Gelves fut com-

posée par DIEGODEI.Cismuo sur des renseignements à lui «tonnés(par des

témoins de l'expédition et notamment par Alvar de Sande (I) on par des

(tj Dans la RelationCororturs,p. 101.on monte «pie«IonÀbar et son chape-lain dînant leur captivitéh i:on*fantinopte«Vmirenl une relation «tel'expédition.Il est prokible que «e'estce ré*il sur lequelmit son nom Diè^o«telrastilto ou que*tout au moins Diego«le!Ofdillo s'en tn-qûraIfU'yenient,

Page 86: Djerba 1560(Monchicourt)

- 60 -

personnesvlésîreuses de défendre Dca Alvar de Sande dont ce récit paraitêtre un pané-iyrique. De même, il semble «pi'ti faille allriimei à Del Ois-

tillo ïa narration «lel'affaitè «luPenon de \'ele/. «juant au siège de Malle.Del Castillo a simptemeal traduit «*nresp.Ve un auteur italien qu'il ne

n<piuuie«t'ailtettrs pa<.L; pientière pat tic «lecet ensemble, «-eltequi a fiait ù Djeiba, a été pu-

bliée «lans !«•«tettiiot*«ptatI du \IXf siècle â Madrid. Immenfa de M. Gi-uesta Herrnanos, 1889dans un teçueil intitulé Tics Relâchâtes Historiens.Tome XIX de la Colecchaxde Libro.t Espattoles raros o cuiiosos. Madrid,18SI*La lli>t««ria«tela j«r«.-sa«lelos Gelves occupe ici les (pages103-287.

L'éditeur avait*'..'que IVuvre «leDiego«belCastillo était inédite jusquelà. mais il omet de «lire«»ùi«'|»osaitle texte qu'il nous*offre. Le manuscritite-ntil s'est servi n'e-d pas et» lotit «as «elui de Borne car à la (page198

des Très Relâchâtes on rcmutque ute*lacune «a blanc «piiest comblée àl'emlroit «*«.»rres(>on«lant«lu .V.*.Barberini te 11 recto- (I). Signalons en

outre (pasmal de différonces«rorlh>»gia|ph«-'.Bien ne révèle à «pielmontent Diego«telCastillo a rédigé ses deux nar-

rations. En tout «as te Ms. Barberini remonte ar |>lust«*»là 1505puisqu'il

envisage aussi le siège «teMalte. A la lut, il potte, tracés (parune autre

main, le nom de Vincent Carra fa, prieur de Hongrie et de Capoue et la

date «lu15«'«-tebre100t. Il s«-mbtesans iuteiét «lerechercher a quoi se ré-

fère «elle date : année de connectiondu manuscrit ? année de vente ou

d'acquisition ? Car «tefoute façon le Ms. Barberini n'est qu'une copie (2),L'assertion «tel'éditeur des Très Retaciones Historiens n'est pas confor-

me à la réalité. Bien avant 1889le travail de Del Castillo avait déjà été

publié. Dès 1502en effet, son récit de l'affaire de Djerba avait vu te jour

quoique sous un titre un (peu«liffétent et sous 1e nom «l'une autre per-sonne.

Voici sous quel travestissement fut livrée an public l'ouvre de Diegodel Castillo :

b) « Successo de la Jornada que se començô para Tripol ano de 1559yse acabô en los Gelves el de 1560.Al Illustrissimo y Excelentlssimo Prin-

cipe Don GonçaloHernandez de Cordova, Duque de Sessa. Nuevamente

publlcado por ALONSODE ULLOA.(Un griffon tenant un cube rectan-

gulaire auquel est («endueune boute ailée avec à gauche la légende Vir-

il} Le passadelni«séen blanc«lansles Très Itelaliotiessonne ainsi : « ta unainatiga iw»a la \tvla de ttaria. Va«lacVM-à«liretem«la.Dans t«eXte.barberiniily n très souventtm v pourun b.

(if Le travailde DelCisliltosur Djerbi ayant été sou*-le nomd'L'Itoaimpriméen 150-2,il«estévident«ptele l/>.Itoeh-rinin'estpas un«bvumentoriginalpuisque,outre lesévénenumlsde I.W. il cnnq>tvn«|également«tesfaits postérieursà 1502.

Il n'est pas à notte connaissancequ'il y ait eu en Espagneune édition de*

DE»CVJÎHXO,soit avant 150*2.soit«lansles annéessuivantes.

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— 01 -

-tute Dure et à droite la légende Comité l-'oituna1''.Itnpresso en Venctia en

casa'de Juan Griffo : Ait" Ml>l.XII. lu 12 I .

L"««tiviagec<»iupicn<laprès la «te«li«'a«'«*t0 pages non nuiuérotées) un

averlissement « .Wleetor •••fi pages non nunt.j puis le texte lui-même deli narration (78 feuillets) enfin une table «le 15 pages non numérotées.

Dans l'avis au lecteur. Alonso «te l'itea iudi«|ue que rôcemment lui est

venu entre tes mains le (présent traité relatif à la campagne de Djerba«I que te travail lui ayant semblé digue «l'être tu, il a cru devoir te faire

imprimer. Il ajoute «jue si le livre obttent «lu succès, il te tra.luira en

langue italienne el même en latin, (tour «pie buis connaissent la valeur

«lela nation espagnole «t le zèle «chrétien«lu Itoi Culholnpie. De tout «cela

il ressoil «pfFItoo s'est Imitté à «'«literl"«i'itvie «l'un tiers «ju'il s'abstient

«l'aifleurs de «b'sîgner. D'autre pat f, éfatd donné le «atactère «ITIIoa, lit-

térateur espagnol fixé à Venise et y jouant pat fois un rote «ifflcieu.v,on

peut c«tnje«turer que le traité de Diego «telCastillo lui a été envoyé «Uns

te but de réhabiliter en «piehpic sorte Don Alvar de Sande «levant l'opi-nion et de relever ainsi en Uuli»:l'autorité du n«»mespagnol compromise

par te désastre djerbien.I.lloa n'est d«m«;pas le («ère«lu<tSué%eessode la Jornada.... »»comme on

l'avait cm jus«pi'tei. Quant à l'auteur lui-même, «c'estbien Diego del Cas-

tillo comme on 1e constate en comparant les deux textes. t'Iloa suit pasà pas Del Castillo tout en ayant soin «le le modifier «lans la 'orme. Son

(procédé de démarquage consiste à employer «tes synonymes, ou bien à

exprimer les choses «l'une autre manière : il «changeTordre «tesproposi»tions ou bien il met une périphrase à la place «l'un nom (propreou inver.

sèment. Parfois tilloo altère le texte. Il intercale de nouveaux détails sans

doute appris par lui en Italie et «juiavaient échoppé à Diego del Castillo.

Comparer par exemple L'LLOA,1° 10et DELCASTILLO,p. 183(à propos du

canal d'El Kantara) ou encore FI.LOA,f° 2»)et DELCVSTULO.p. 199-200,ete.

Ailleurs, il supprime certains (passages. Si en l'espèce il convient évidem-

ment de recourir pour l'affaire de Djerba au texte de D»l Castillo, il n'est

pas inutile toutefois «tese rendre compte si tclloa a maintenu sur tel ou

tel point donné la verston «leson préflécessour.Ulloa réalisa-t-il l'intention exprimée por lui en 1502de préparer Une

traduction latine ? En tout cas. en 1500il nul à exécution son idée «lever-

sion italienne enjoignant au récit «lel'affaire «teDjerba la relation d'évé-

nements (postérieurs :

c) La Historia dell Impresa di Tripoli di Barbar ia, Fatta Per Ordine Del

(I) On en trouve un exemplaireA Paiis. à la HihUothfqvJXalionalesous 1.1cote Ci S0et un exemplairea la Viefor Emmanuetde Itotue. L'ouvragemanquedans la généralitédes aubes bibliothèquesd'Italie. Le nom 'te léditeur est htetiGriffoet non tïriso commel'écrif Peinatutez Duro.

Nh'ipt.vsAM'«'\IO.Ilibliottti'ca.HlspaHo.T.«rueL (». ï.'»,cite l'ouviace s<,uslenom d'tllloa.

Page 88: Djerba 1560(Monchicourt)

_ 0*2-

Sereniss. Re Calolko L'anno MDLX Con le cose avenute a Christian!

nell'Isola délie Zerbe, Nuovamente Mandata In Luce. In Venevia. Ap-

presto Francesco Rampazetto. MDLXVI — petit in-l°.

Cet ouvrage contient successivement : — Ie une «tedicace adressée AIT

llluslrissimo Signor Gio. Giacomo Fucchero (I), Signor di Kirkbcrga,

Vreissenhorne, etc. Bel consigho di sua Maestà Ccsarca par l'auteur

Alfonso Ulloa et datée de Venise le 1" avril 1500(3 pages non chiffrées) —

2» un avis .If Leltore (5 (pagesn. cb.) — 3° Dcscrittionc DeU'Isolla DeUe

Zerbe Et Dette Mutalioni Del Suo Governo (3 (pagesn. cb.) — i» Avverti-

men'o di Alfonso Ulloa A Chi Legge (1 p. n. cb.) — 5» // Successo DcWlm-

presa Bi Tripoli Fatla Fer Ordine Bel Serenissimo Re Calotho l'anno

MIHJX (90 (p. «b. au recto seulement, feuillets 1-18, et réparties en 30

chapitres) (2; —0" Bell'llistoria Farte Seconda Sella Ouate Si t'ontiene la

libération di Don Alvaro; l'espugnation del Pegnon di Vêlez delta Go-

mera, et it successo délia potrntiss. nrmala, mandata dal Tureo sopraTlsota di Malta l'anno MBLXV, dédiée .11 Magnanimo Signor Gio. Gia-como Fucchero (75 p. «h. au recto seulement, feuillets 19-80 recto) — 7°huit morceaux, (poétiquesrelatifs au siège de Malte : tes deux poésies lati-nes initiales sont dues à Nicolas Stopius (Stoppia), tes six autres sont dessonnets en langue italienne (5 (pages, feuillets 80 veiso-88; — 8° Dcscrit-tionc Dell'Isola di Malta ;1 (p. n. cb.) — 9° Cavalieri Morli Xell'AssedioDi Malta (l p. n. cb).

La Historia dell'lmpresa di Tripoli di Barbnria d'ULLOAsuit presqueexactement le texte espagnol de ré«liti«>nde 1502. Cependant, la traduc-tion n'est pas littérale «?t(parfois «les phrases ou «tes membres «lephrasessont ajoutés on retranchés selon le même procédé décrit plus haut et

adopté dans l'édition es(>ugnoted'UHoa à l'égard du texte de Del Castillo.

L'ouvrage est dédié à un des membres «te la famille Fugger, les célèbres

banquiers d'Augsbourg. Si l'histoire de la campagne de Djerba n'est pasd'UHoa, une remarque identique s'impose pour les autres parties du li-

vre. La description de Djerba est une fille du préambule «tes deux édi-

tions vénitiennes de Cirni. La libéral ion «le Don Alvar de Sande, l'expé-dition du Penon de Vêtez, el le stege de Malte sont pris chez Diego del

Castillo, qui, «te son côté, nous lavons dit, avait emprunté à nn autre ce

qui concerne la tentative «tesTurcs contre la résidence des chevaliers de

Saint Jean de Jérusalem. A ce sujet, DEGERMONet POLIIN(2) ont observé

que l'histoire du stege de Malte d'UHoa reproduisait avec quelques va-

riantes le texte de l'ouvrage que llayin attribue à Pierre Gentil «le Ven-

dôme et qu'eux-méme inclinent à juger issu de la plume de Marino Fra-

casse.

Quoi qu'il en soitt, celte édilten Bampazelto nous met aux prises avec

(I! Les 17premierschapitres correspondentau livre I de l'éditionTEBAUPI.

{i)Catat. de la Itibt. de (eu M. le comte Riant. Loe. cit.

Page 89: Djerba 1560(Monchicourt)

— 03 —

tin des nombreux problèmes bib!iogra|ilti«pies «pie soulève l'absence de

(propriété littéraire au NVP siè«-le. En effet, la même année 1500nous

offre le livre suivant :

d; La Historia Dell'Impresa di Tripoli di Barberia, Délia Presa Del Pe-

gnon di Vêlez délia Gomera in Africa et del successo délia potentissimaarmata Turchesca venuta sopra l'isola di Malta l'anno 1565. La descrit-

tione dell'Isola di Malta. Il disegno dell'Isola délie Zerbe e del Forte fatto-

vi da Christiani e la sua descritlione. Petit in-te. sans nom de ville et de

libraire et sans date. Blason ovale (allant une trois blanche sur fond

noir, entouré d'un collier de perles et ayant à droite et à gauche une épéedont la (pointeest fournée vers le bas (aimes «tel'Onlie «teMalte).

Cet ouvrage se «composedes parties suivantes : — 1° Un avis intitulé

G.-B. Tebabli nt leltore, el daté de Relia l'enna. il di 3 di Marzo lotit) (7

(pages n. cb.) — 2* Descritlione dell'Isola di Mafia (5 (pages n. cb.) —-3°

Descritlione dell'Isola délie Zerbe Et Belle Mnlathni Bel Sun Governo (2

pages n.' «i».)— 1° «lé.licace n«>ndalée adressée AITRluslrissimo Signor,il S. Gio Giacomo Fuccbero, signor di h'irlihergn.Vreissenhorne, etc., Bel

eonsiglio di sua Maeslà Cesarea, (par l'auteur AIM«NS«.»ULLOA(1 (pagesn.

cb.) — 5* Il Successo Dell'Impresa di Tripoli di Rarbaria, Fatta Per Or-

dine Del Serenissimo Re Calolieo l'anno MDI.IX (98(pagesnumérotées au

recto seulement, feuillets 1-19,divisées en «leuxparties ou livivs avec un

argumentait début de la (première (partie)—0° 7Vr:«7parte dette Historié,che conliene la libération di don Alvaro, t'espttgttation del Pegnon di Vê-

lez délia Gomera el il successo delta potentissima armata, mandata dal

Turco sopra l'isola di Malta l'anno MBLXV (73 pages numérotées au

recto seulement, feuillets 50-87re«:to)— 7° Cavaliert Morli Xell'Assedio di

Malta (verso du feuillet 8712 pages non cbif.). Celte «éditioncontient enoutre une estompe montée sur onglet qui justifie la dernière (phrase du li-tre. C'est In carte que nous nv«>nsmentionnée au chap. lit de celle biblio-

graphie.L'édition Tebabli (parut très (probablement à Bonté chez Giulio Accolto.

C'est du moins ce qui s'impose à l'esprit quand on rapproche un exem-

plaire de l'é«lilion«enquestion d'un exemplaire des Comenlarii de CiRM(l)imprimés par ce libraire. Les caractères sont identiques et la page du li-tre (porte le même blason. Seulement, dans le Cirni c«eblason est un peuplus petit et tourné en sens inverse avec la pointe «lesépées vers te bas.

Si nous comparons l'édition Bampazetto à «celtepréfacée par Tebabli,

(1)Voir (plushaut.(2)Il existe un secondtirage de l'éditionTeLalilldans lequelne figurentpas tes

descriptionsde Malleel de Djerbaet où la »lé«lfrace,libelléeainsi : AO'lIlnstris-sirno Signor, Il S. Gio.GiacomoPucehero.«liffère«''gaiementpar son texte, rrtril y manqueun passageoâ tetlit Fuccfteroest qualifiéde Mécèneet une vingtainede lignes relativesnu bibliophileNicolasStoppiaet à la bibliothèquejuivede Sa-tonique.

Page 90: Djerba 1560(Monchicourt)

- 01 —

nous constatons quelques différences. Les numéros 1 et 7 de la premièresont absents «lela seconde qui «n revanche comprend en (dus une estam-

pe destinée à illustrer le texte. Lu description de l'Ile «le Malte qui dans

l'une est rejetée vers la fin se lit au contraire dans les commencements«te l'autre. D'autre part, «lans l'édition Bampazelto le récit «le la campa-

gne «b*Djerba est «livisê en 30 chapitres alors «pte dans l'édition lancée

par Tebaldi il est scindé en deux (parties. Mais te corps même de l'ou-

vrage est iftentiqstc des «leux côtés, sauf quelques changements dans te

genre de ceux signalés précédemment. C'est ainsi que l'avis « G.-B. Te-

baldi al lettore ><est la reproduction du « .11tettorc » de l'édition Bampa-zetto. Tebabli a seulement pla«céson propre nom en lêle et ajouté quel-

«pies lignes finales sur te siège de Malte. Tebaldi ne cache d'ailleurs pas

que l'auteur du traité ne soit Ulloa puîs«ju'il n'omet pas te nom de ce

dernier «lans la dédteaeo à J.-.I. Fugger.Il semble donc bien pour toutes ces raisons «pie l'édition Bampazelto

est chrotiotogiipioment la (première. Aussi est-ce avec quehjue étonne-

ment f|ii'<pnvoit le ««G.-B. Tebaldi al lettore <>daté du 3 mars 1500alors

«pie l'« Al lettore p*d'UHoa dans l'édition Bnmpnzetto porte la date du

I""avril. Pour résoudre «cettedifficulté sont plausibles trois suppositions.Ou bien Tebabli, tout en ayant conservé sur un point le nom d'UHoa, a

voulu se donner l'air d'avoir (précédé l'édition Bampazelto et a antidatéson avis au lecteur. Ou bien Ulloa lui-même a chargé Tebaldi de faireéditer sa traduction également à Borne et celui-ci a élé plus vite prêt«pi'Ulloa. On bien encore Ulloa aurait dans les derniers mois de 1505li-vré au public une première éditton «tesa traduction, «éditiondont Tebaldi

se serait emparé aussitôt. Mais, à vrai dire, de «celteédition hypothétiqueon ne ivnronlre trace nulle part.

En tout cas, ce qu'il «convient«te retenir, c'est que l'édition de Borne

compreutl à ptop«>sde Djerba une «-arte fort intéressante (I) dont l'édi-

tion Bainpazetto ne possêile (pas l'équivalent et qu'Ulloa jugea bon defaire sienne dans sa réédition de 1509:

«•}Historia dell'impresa di Tripoli di Barbaria. Délia presa del Pegnondi Vêlez délia Gomera in Africa, latte per comandamento del Serenissi-

mo Re Catolico. Et il successo délia potentissima Armata Turchesca, ve-

nuta sopra l'Isola di Malta, l'anno MDLXV. Nuovamente mandata In

luce da ALFONSO ULLOA. Alla quale sono state aggiunte dal medesi-

mo le cose faite in Ungheria l'anno MDLXVI da Sultan Solimano con la

narratione délia morte di esso sotto Seghetto, e la creatione di 8Um suo

figliuolo. La descrittione dell'Isola di Malta. Il disegno dell'Isola délie

Zerbe, e del forte, fattovi da Christian!, e la sua descrittione, e altre cose

notabili. Con privitegio. In Venelia. Appresso gli heredi di Marchio Sessa

MDLXIX, petit in-K

(L Cettecarte a été enlevéede plus d'un exemplaire.

Page 91: Djerba 1560(Monchicourt)

- 65 -

Voici tes «liffércntes parties que présente celte r«*é<liti««nr

1° Une dédicace «*Alïilluslriss. signore; il signor don Giovanni di Zu-

gnica del Consiglio di Stalo del Screnissimn Re falotico. e suo ambas-

ciatore pressa sua Santita, etc. ALFONSOUI.L«PAI>datée «te Venise <(il XX

di Gennnio MDLXIX p.(ff. 2-1 r"). — 2° Un avis « .11 Lettore » (ff. I v°-

7 r*) daté de « Delta Penna il di S di Morzo l.îCG». —3<*« Descriltione delV

Isola di Malta » (ff. 7 v° 9,i.— 1*« Descriltione dell Istda délie Zerbe et

dette mutationi del suo goeemo » (f. 10;. Les feuillets 710 ne s«j!htpas»chif-

frés. —5° Une carte de Djerba, simple réimpression «lecelle «pii se trou-

vait déjà dans la réédition Tebaldi. — 0° « Il successo detllmpresa di Tri-

poli di Rarbaria, fatta per online del Serenissimo Re Calolico l'anno

MBLIX. Parle prima.» Cette première pat lie «oinpteiul 21 feuillets numé-

rotés 1-21.Elte est divisée en 30 chapitr«<sa- 7° // second*»libro delta

historia dell'impressa di Tripoli (if. 22-19).Ce second livre est «égalementdivisé en chapitres au nombre de 29.—8"Un plan ayant 20 m sur '2f>et in-

titulé <«Assedio dell'Isola di Malta, 1505». — 9* Un plan «te la « Valellanova ciltà di Malta » d«mt les dimensions sont tes mêmes. _ (0° ««Terza

parle délie Historié cite eontiene ta libérationc di don Alvaro, l'espugna-tion del Pegnon di Vêtez delta Gomera e il successo delta potentissima ar-

mata, mandata dal Turco sopra l'isola di Malta l'anno MDLV (ff. 50-87 r°). — II* Liste des ««Caralieri morti netl assedio di Malta » (ff. 87 v°-

88 v»). — 12° Un (dan de « Giula, fortezza in Ongheria, nei confini diTransilvania presa alli :i sclteinbrio da Perlbau laissa del signor Turco PP.

Ce (planet le suivant ont chacun 20vmsur 2S.— 13"Un (plan«te<cZigel for-tezza net paese d'Ongl'cria, preso dal campo de'Turehi l'anno l.îfii alli.H self, essendo stalo Inngamentc diffeso dal conte di Ladrino gran capi-tano Onghcro »•.— 14° Quarto parte dell'llistoria del S. ALFONSOULLOAdelta guerra fatta da Chrisliani con gli infedeli. Xella qualc brevementesi contengono te cose faite in Ungheria da Sultan Solimano Re de'Turehi,l'anno MDLXV'I.Con ta morte di esso sotlo Seghetto, c la suceessione diSelim suo figliuolo, c allre cose nolabili (ff. S9-93).

Ce qui dans cet ouvrage con«*erncla compagne de Djerba est la repro-duction de ce qu'on trouve dons tes éditions antérieures. Nous remar-

quons seulement que l'avis ««Al lettore «»est daté de Délia Penna le 3 mars1506comme dans l'édition préfacée par Tebaldi. Ulloa a pris égalementà l'édition de Borne la carte qui y était jointe. Pareillement, (tour te récitde l'affaire de Djerba, il abandonne la division de l'édition Bampazettoen 30 chapitres |K>urcelte de l'édition de Borne en «leux livres «pi'il .subdi-vise en outre en diverses parties. Signalons aussi «lans celte réédition

«le1509le plan «lel'Ile de Malle et te plan de La Valette qui ne figuraientdans aucune des deux édifions de 1500.

Comme on le voit, la recherche que nous uv«>nsfaite «les vteissitudessuceessives de l'oeuvre de Del Caslillo n'a pas été inutile, (puisque «toupie

Page 92: Djerba 1560(Monchicourt)

-Co-

édition se dislingue en somme «tes précédentes par quelque chose de par-

ticulier et apporte son petit «contingent de documents ou de renseigne-

ments nouveaux. Quant à la (personnalité même des deux auteurs dont il

vient d'être question, sur Diego del Castillo nous ne savons pour ainsi

dire rien. D'UHoa nous avons déjà dit quelques mots en chemin. A l'in-

verse de Cirni et de Carrelières «pii sont a la fois des hommes d'épée et

des hommes «te plum«\ Alphonse Ulloa est exclusivement un littérateur.

Né en Espagne, il (passa presque toute sa vie à Venise où il mourut et fut

enterré dans l'église Saint Luc. Il jouait dans cette ville le rôle d'agentofficieux de l'Espagne ««ude l'Empire et Philippe II ou Maximilien le

chargèrent sur pince de divetses missions. C'était un polygraphe qui JKPS-sédant aus-i bien l'italien que l'espagnol écrivait dans tes deux idiomes

en se bornant te plus souvent à r.'é'titerà Venise des ouvrages parus en

Espagne el â traduire d'une langue dans l'autre des traites variés (1).Bien que l'oeuvre de Del Casfitlo-UHou soit une livre de seconde main,

elte mérite «ependont toute notre attention. Elle sert «l'antidote à la Re-

lotion CORRAIES, «t complète heureusenn-nl le Cirni pour ce qui regardela deuxième pétioile «lusiège du tort et te sot t des prisonniers. Il faut seu-

lement prendre garde au «caractère de panégyrhpic qu'elle revêt (tour tout

ce qui touche Don Alvar De Sande.

2. — Documents sur la délaite de Gelves en 1560.1. Memoria de la per-dida del exercito y armada de los Christianos en los Gelves, ano de mill

y quinientos y sesenta. IL Perdida del fuerte de los Gelves y memoria de

las personas notables que ay murieron y fueron presas.

Le manuscrit se trouve à la Ribliotcca Xacional de Madrid Aax 105, p.252. Il a été publié par C\T en 1891dans sa Mission Bibliographique en

Espagne, p. 111-120.Les deux tiers sont occupés par la liste détaillée des

perles en hommes. 11s'agit en l'espèce d'un résumé assez rapide el stic-

cinct dos événements qui, contrairement à l'avis de Cat, n'offre aucunintérêt bien spécial.

3. — UBEBTI FOLIETAE de Sacro Foedere In Selimum librl quattuor,eiusdem variae expeditiones In Africain cum ob3idione Melitae. Genuae.MDLXXXVIL

L'ouvrage commence par une dédicace de Paul Foglietta, frère d'Hu-bert (2), au toi Philippe IL Les variae expeditiones dont il esl question

(I) Sur Vltoa, voir Noe.ASTOMO.HUA.Hisp. I, p. H et -15.Voir «'gaiementfeu-tra dllnomini Lctterati aperto daWAtialc(ïtnoLAMoGtnuxt,Milano, s.d. Tome I,p. 10.L'Hoan'a jamais pris pari h aucun fait d'armes et en«eoremoins A la cam-(«agnede Djerba, comme l'a cru SALOUOSKMARIXO«lans ses Spigotatnre, n' XX.liiseonstri Storfci, {Archich Slotira SteMano. Tome XXIII. 190$.}

(2-la \eisfon de Cunstavfni esl citée dans AstiKM:,mais avec tes erreurs detoute sorte qui sont un des eatuctètvs dNinetifs «lecette bibliographie.

Page 93: Djerba 1560(Monchicourt)

— 07 —

sont : 1° l'affaire de Djerba de 1500sous te litre «leDe expedilione in Tri-

potim, p. 200-221;—2* l'expédition d'Oron et du Pegnon «teVêle/, p. 225-

232;— 3° la reprise de Tunis par Don Juan «l'Autriche en 1573et la perledéfinitive «le la ville en 1571sous te titre de De expedilione Tunelana, p.233-251;— 1° le siège de Malte de 1505,p. 255-320.

Cet ouvrage fut traduit en italien onze ans (dus lard : Istoria di Mons.UBERTO FOGLIETTA, nobile genovese, délia Sacra Lega contra Selim ed'alcune altre imprese di suoi tempi, cioè dell'impresa del Gerbi, soccorso

d'Oram, impresa del Pignon, di Tunigi e assedio di Malta, fatta volgareper GIULIO GUASTAVINI, nobile genovese. In Genova MDXCVHI (I).Celte traduction, oeuvre de Jutes Guaslavini est dédiée à Charles Doria.

L'affaire de Djerba y occupe tes (p. 129-100sous le titre de L'Impresa di

Tripoli, L'nuteur, qui est génois, prend, même contre toute évidence, la

«léfense de J.-A. Doria. U passe ropMcmcnt sur les péripéties du siègeauquel il ne consacre que tes six dernières pages (2).

4. — L'Afrique de MARMOL (é<lilîon espagn«>teoriginale. Grena«!e, 3

vol. 1573-1599)de la traduction de NICOLAS PERROT, sieur d'ABLAN-

COURT, divisée en trois volumes. A Paris, MDCLXVII, in-i°.

Un court récit de l'entreprise du Duc de Médina Céli contre l'Ile de Gel-

ves (Djerba) se lit aux pages 552-500 du deuxième volume. Le siège du

fort est très éeourté.

5. — DellTstoria délia Religione et Illma Militla di S. Giovanni Giero-

sollmitano di IACOMO BOSIO parte prima (depuis la création de l'Or-

dre jusqu'en 1290) parte seconda (de 1291à 1522)parte terza (de 1523à

1571). Rome 1591.

L'oeuvre esl composée de 3 volumes in-folio «-««mprenantchacun une

partie (3). Le troisième volume intéresse seul la Tunisie, car l'Ordre de

Saint Jean de Jérusalem ne se trouva mêlé à l'histoire de la Régence qu'a-

près son installation à Malle en 1530. L'affaire de Djerba de 1500est ra-

contée aux pages 105-122(I). Bosio ne s'étend («as beaucoup sur les opé-rations de siège, mais donne des renseignements détaillés sur te rôle que

joua la Religion dans cette entreprise. Cet historien, originaire du Nord

(I) Hubert Foglietla,historien génois estimé, venait «temourir en 1581.(2}L'entreprise de Tunis de 1573-71dénommée L'Impresa di Tunigi se lit

aux p. 482-525.MiL'ouvrage de 3. Bosioa été traduit en partie dans PiT.tmr:I>EBotssir. Ilist.

«te.»Chev.de l'Ordre de .S*Dan «teJérusalem, 1012.2 vol. hv'»\|!J £«!••de 1602.Bornechez Facctetto. Le 3*vol. de cette édition comprend une

carte de la ville de 1.0 Valette.Aux p. 2832-S0«-nlit te récif «lustiafagèute dontse servit en 1551Dragut pour échapper à André IKtrfa.

Page 94: Djerba 1560(Monchicourt)

— IPS-.

de l'Italie, vécut à Rome «PUil fut longtemps procurateur de l'Ordre (I),

Il a puisé aux meilleures sources : tout indique notamment qu'il a con-

sulté les archives de l'Ordre de Malte.

L'ouvre de Bosio nous n paru devoir être citée à cause de l'intérêt spé-«ial qu'elle offre (pour la Barbarie, En dehors d'elle, il nous suffira d'in-

diquer que tes divers auteurs «piis'attachèrent à retracer les événements

«te l'époque (Histoires générales, Histoires du temps, Histoires de Phi-

lippe 11, etc.), «onsaiièrent naturellement plus ««umoins de (pages à la

campagne de Djerba. P«mr l'Hatee ce s«mt par exemple ; Natale Conti

(1572), Adriani (1583*,Raynuldus Oit<«rii-us(1588-4007),César Cnmpona

(1591),Mauibrino Itoseo (1598; pour l'Espagne : Mariana (1592.»,De lier-

rera (1001-1012;,Cabrera de Coidoba (1019);pour la France : De Thon

(1001),D'Aubigué (IGIG-I020jet Brantôme «tans ses Vies des grands ca-

pitaines étrangers (1005-1000)(2). Dans l'édition Lalanne des QSuvres

Complètes de BRANTÔME,voir au tome I des Grands Capitaines (Paris 1805)tes (pages320-328sur Alvar «teSande el au tome II (Paris 1800)la p. 13sur

Jean André Doria, les p. 18-58sur Dragut el 58-08 sur Euldj Ali (L'Ou-

ehuly). Les écrits de «es divers contemporains, sans avoir l'importance«lesautres «locuments, (peuvent«cependantêtre lus avec fruit, notamment

(tour ce qui concerne l'impression produite «lans le [publicpar le désastreilo Djerba. Certains jugements de ces historiens sur les hommes el sur leschoses de leur époque ne sont pas à négliger.

B) RÉCITS INDIGÈNES

11serait instructif de pouvoir mettre des sources musulmanes, tuni-

siennes ou turques en regard des sources chrétiennes. Nous ne savons ce

qu'on pourrait se (procurer à ce sujet à Constantinople. En ce qui con.cerne la Régence, nous n'avons à citer que des documents de seconde

moin et encore no font-il qu'effleurer la question qui nous occupe. Ilsfournissent quelques détails sur la situation intérieure de l'Ile au mo-

ment de l'expédition.

L — BOSSOUTROT. — Documents musulmans pour servir à une His-

toire de Djerba. (Bévue Tunisienne 1903, p. 50-05).

Traduction d'un texte arabe anonyme et non daté qui relate les événe-

ments qui se sont déroulés dans l'Ile depuis le début du XVP siècle jus-

(l) Atcnco de I Lellerali Milancsi dell'abalc D. Fiurro P»-ixrxLi.Milano,MDCLXX,p. 239.

(i) Nousnous Itornonsà donner les nomsdes auteurs et la date de l'édition laplus ancienne que nous ayons trouvée.

Page 95: Djerba 1560(Monchicourt)

—.09 —

qu'au milieu du XVIP. L'ordre historique est inversé. Les entreprises du

comte Pierre de Navarre contre Djerba (1510) cl .outre les Kerkennuh

(1511)(I) tenaient la fin du manuscrit arabe qui leur r.vait «-onsacté \n\

certain développement ,p. 00-05).Au conlraire, l'affaire de 1500est énon-

cée très rapidement (p. 51).

2. — Description et Histoire de Djerba par EXIGA dit KAYSER, tra-

duite du manuscrit du cheikh MOHAMMED ABOU RASS AHMED EN

NACER. Tunis, 1881, p. |-29, (dus le texte arabe.-

La chronique d'Abou Ras est «latee du 18 ehabano 1211 (2) (février 1797

de notre ère). Elte ost donc comme tes documents Bossoultot de beaucoup

postérieure à la tentative du due de Médina Celi dont elle parle aux pages

17-19nu cours d'une revue «les faits notables survenus à Djerba depuisla période sicilienne (XIl* siècle) jusqu'à la fin «lu XVIIIe sièete (règne

d'IIamouda Bey le Husseintte). L'auteur indique in fine qu'il n apporté

le plus grand soin à relcer tes faits épars dans divers papiers et il ajoute

que malgré ses efforts il n'a pu trouver trace d'autres événements queceux qui sont relates dans son livre.

Dans la Bibliothèque de la Grande Mosquée Bjatna Ez Zitouna de Tu-

nis il existe sous le n" d'ordre 0508un manuscrit de 22 feuillets relatif à

l'histoire de Djerba (3). Ce manuscrit a été constitué babous par te Géné-

ral Mohammed (probablement le Khaznadar) Premier Ministre de Son

Altesse, nu profit de la Grande Mosquée, ainsi qu'il appert de l'acte ba-

bous rédigé sur la page initiale de l'opuscule par les notaires Mohamed

Borleguiz et Mohamed Messaadi qui l'ont paraphé sous la date de la der-

nière décade de btdja 1301 (1881de J. C). Après la formule sacrée ««Au

nom de Dieu clément, etc. » l'auteur, dont le nom est omis, annonce dans

un courl avant-propos qu'il confère à son travail te titre de Mounès FA

Ahcbba fi AUhbari Dferba c'est-à-dire « Agréable compagnon des amis ou

Histoire de Djerba p>.L'ouvrage comprend une préface, Irois chapitres et

(1)De Motylinskia publié lo texte et la traduction d'un document qui ne coivcerne que l'affairede 1510.Le libelléest te même que celui de la partie du docu-ment Bossoutrotf il traite de cette campagne mais il comprend en outre sur lespréliminairesde celle-ci tout un développement(tes cinq premières pages de latraduction Motylinski)qui manque dans te document Bossoutrot. Voir A. DEC. MOTYLINSKI.Expéditionde Pedro de Savane et de Garcia de Tolède confrfbjerba (1510)d'après les sources abadhiles (Actesdu XIV'Congrès Internationaldes Orientalistes.Alger, 1905,IIP partie. Suite). Paris, 19ôs,p. 133-159.De Moty-linski avait déjà signalé ce document dans son étude : Hibliographiedu Miab.Les litres de ta secte abadhite (IMI. de Corrcsp. Aft'c. T. III, 1SS5.p. 71-72.)

(ij Elle mentionne pourtant dans ses dernières ligues «lesévénements ayanteu lieu en 1223et 122L

(3JII est cité a la p. OSde SECRÉTARIATGttvJ-n.u,ni; Gorvr:nNF.Mi*vrTYMSIFX,Ex-trait du Catalogue des Manuscrit* cl des Imprimas de la Ittouotltcque de taGrandeMosquéede Tunis par B. BOY.Histoire,avec la collaborationde MIIAMMEI*»BELKIIODIAet de MOHAMMEDELIIACUAICUI.Tunis, 1£»30.

Page 96: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 70~

une kbatima (conclusion'. La j«rélice contient la chronologie des khali»

tes «le rislam, dos émirs, sultans, deys et beys d'Ifriqia (Iterbérie Orteu-

lo!o) et le récit «te«certains faits qui ont eu lieu sous le ;ègnc de quelquesuns de ces souverains. Le (premier chapitre est «consacréà la descriptionde l'Ile, le second à la biogrophie «tesMchaikh ou docteurs religieux quiont illustré Djeiba, le troisième aux monuments, tandis que dans la Khn-

tima «tefileut tes événements marquants qui se sont passés dans l'Ile. Ce

manuscrit «pii a éîé copié le 13 djoumada el noula 1271sur un opusculedaté «lu3 tedjeb 1222 (7 septembre 1807)n'est qu'une roproiluclion dç la

chr.ut-.que «l'Abou Bas telle que l'a publiée Exigu Kuyser mais avec en

(dus une (préfacechronologique. Les chapitres I, Il et III et la khatiinn du

M.piittèsEt Ahebba sont i«leitliques aux chapitres I, H, III et IV d'Abou

Bas. Le texte esl pareil. Le copiste a respecté même les fautes de granvmaire ou les mots d'arabe vulgaire égarés çà et là.

Ces documents indigènes ne doivent être consultés qu'avec réserve.C'est ainsi qu'Attou lUs racontant le soulèvement d'Abdallah El Rorji«•outre les Turcs de Tripoli place cet épisode en 970 (1503tet fait interve-nir a ce sujet Dragut, ce qui «-si plausible, et Otbmane Dey, ce ipn esl

impo>sible, puisque ce dernier ne prit les rênes du pouvoir que beaucoup

plus tard, un Ilafside régnant encore à ce moment à Tunis. Quanta l'au-teur «tes.Doc. Ib'tssoi.TRor, il met en scène les mêmes (personnages, innissitue les événements en 1008(1599-lGoO)ce qui rend normal de porterd'Othmun? Dey. Mais en revanche, on ne voit (PUS«ceque vient faire àcette époque Dragut, mort depuis trente cinq années.

c) RÉCITS D'AUTEURS DU XIX* SIÈCLE

Dans divers livres modernes d'histoire louchant les événements médi-

terranéens «lu XVP siècle, on rencontre des narrations (dus ou moins

c«unp!èfesou fidèles de la campagne de Djerba de 1500.Parmi ces récils,

qu«M«piesuns paraissent devoir être rappelés ici, soit à cause de l'ampleuravec laquelle la question y est développée, soil en raison du soin particu-lier qui y a été consacré.

Pour mém«)ireseulement, nous écrirons les noms de PELI.ISSIKR(l) et deD'AVF.ZAC(2), à li plume «Itiquelnous devons cependant un travail rcniar-

(L I'EI.I-ISSIER.Mémoireshistoriques cl géographiques sur l'Algérie (Rxplor.Scient, de VAlgérie".Paris. ISSt.

(2;P'AVEZAC.I.cs Iles de L'Afrique(Coll.de l'Vniccrs Pittoresque).Paris, 1818.D'Avezacse scil de DeTltouet de Matmol.

Page 97: Djerba 1560(Monchicourt)

-, 71 -

quable (pour l'époque. Plu* satisfaisantes sont los au ivre s de l>i:HAMMEU,

(U'ai-iKiAioiTt(3) ou JriUK.xut: ; t GRIVIÈRE(ï). Mais ce sont (>:*>.F. DURO

en langue espagnole el C. M\xtit««\i en italien q»ri nous*,fournissent sur

celte affaire le dernier mot «le la science «.•onU'iupuraine.Chacun «te ces

écrivains s'est à Û^UKreprises (IMutéressê a rcxpéilition <,«?Djerba. En

I89i>,Dino eu trafic dans les pages 9-03 de se-*Estudio»*historiens et

il résume son travail en 1890au tome 11,n. 1749do son Aimada Espanolaen tenant compte de certaines «pbservutKursde MAH'ROVI($}. Quant à <:e

dernier, il a d'abord étudié la «campagne de Djeibn en 18*95à propos de la

marine de guerre de Cosiue 1«leMedtete, puis il a repris te sujet avec plusd'ensemble en 1897 dans sa Storia delta marina italiana , (p. 407-122.Ces quinze pages, ireuvre d'un esprit averti et critique, .-H.utce que non*

possédons de mieux jusqu'à (présent sur lu piotntère partie de révène-ment qui nous occupe.

Quelques détails ont été également Imités «kiris ces dernières années

d'après des pièces officielles par S. Satotnoiie Marin*.»qui s'est spécialisédans les questions relatives à l'histoire de la Sicile. Nous avons à men-tionner ici deux études de cet ai''oui* :

S. SALOMONE MARINO — Spigolature Storiclie Siciliane dal Sec XIVal Sec. XIX. Seconda Série. N* IL Inventario dei béni di Don Berlin-

ghieri Requesens.

(Archkio Slorico Siciliano. XXI, 189t\ p. 374-390.)

S. SALOMONE-MAB1NO — Spigolature Storiclie Siciliane dal Sec.XIV al Sec. XIX. Seconda Série. N* XXI. Clémente Lo Piparo, Cola e

Scipione Vassallo, Pietro Scambriglia ed altri prodi délia Impresa délie

Gerbe,

(Archkio Stoiïco Siciliano. XXIII, iSfi-S, p. 527-555.) (4)

Cet article a Irait à un certain nombre de Siciliens qui firent la cam-

pagne de 1500.Il renferme dos extraits des Archives de Sicile, se rappor-tant aux personnes envisagées, et touchant «les reliquats «le paie dus àdes officiers ou simples soldats ayant combattu'à Djerba. Ces extraitsde VArchivio di Slato de Païenne proviennent soit des fonds Conto diCassa del Tesoro Générale et Hegia fa tue lielia, soit d'un volume inti-tulé : Misccllanea di diccrsl negozii délia Ht'gïa Corte.

(I) Voirtes léférenees ti la dernière (Kt/^e«teitotie introduction.(il tes Corsaires Karbaresquesel la taurine de Soliman le Grand. Paris, 18S7.

(Voirles p. 200-2S5qui sont «lela l-onnevulgari«itîoti.?(3/ MINFROMavait rendu compte «lesEstudh>shlstoricas dnus te a* de no-

vembrede la Itiiishi Marittivtade Rouie.(b Citonsencore du mêmeauteur un article sur / Steiliani ttclle guette contro

yl'lnfcdeli ncl secoh XVI(Atchiv'toSlorico SicilianoN. S. XXXVII,1312,'.

Page 98: Djerba 1560(Monchicourt)

- 72 -

Le même écrivain va publier incessamment un ouvrage intitulé ; La Su

cilia e Bon Giocanni d'Austria nelle imprese eonlro gli infcdeli,

•%

Tels sont les documents de toute espèce qu'il nous n été donné de réunir

ou de consulter à propos de la campagne «le Djerba de 1500.Comme il

arrive pour los bibliographies la noire ne saurait être complète. U y

manque notamment «les (pièces«l'archives d'Italie, de Malte ou de Tur-

quie. Mais peut-être au point «tevue «te la pleine et entière connaissance

«tece qu'il y a d'essentiel dans les faits, celte absence n'est-elle pas de na-

ture à nous empêcher d'avoir de ceux-ci une vision aussi claire «piepossi-ble. Car nous sommes en (possession «te la ••orrespondance officielle la

(dus importante, celle qui se tenait avec te Boi d'Espagne. D'un autre

«•«"dé,chacun des gouvernements qui jouèrent un rôle, chacun des (partis

qui se citèrent au sein du conseil des généraux, ont trouvé un auteur «te

leur nation ou «te leur camp, soit parmi les témoins «le l'cxpéditi> >,soit

parmi «eux qui écrivirent sur les événements plus ou moins longtemps

après leur terminaison. Nous sommes donc en présence d'assez de ren-

seignements de toute (provenance pour pouvoir nous (prononcer en foule

imparlialité el lédiger un récit moderne de l'enltéprise eu commençant

par une description des lieux d'après les documents mêmes de l'époque.

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DEUXIEME PARTIE

ras Ri'*ciT JOK •rvwxruoniTiON

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piiëAMnui.K

Les descriptions de Djerba au XVF siècle

Avant d'aborder le récit de la campagne de 1560, il n'y a quedes avantages à «léerire le pays où elle s'est déroulée, d'autant

plus qu'il nous suffit (tour cela «le recourir aux ouvrages ou auxcartes du temps.

Si les chefs de l'expédition oui, connue cela esl probable, » *\ul-té lo livre de Léon l'Africain, paru dix ans plus lo!, voici .-*.ellesnotions ils y ont puisé sur Djerba avant de descendre dans Pile :

«.GEBBO ILE t>

««Gerbo est une lie prochaine de terre ferme, toute plaine et sablon-

neuse, nu reste, garnie d'une infinité de vignes, dates, figues, olives etautres fruits, et contient de circuit environ dix huit mile. En chacune deces possessions esl Mite une maison, et là habite une famille à part,tellement qu'il se trouve à force hameaux, mais peu qui ayenl plusieursmaisons ensemble. Le terroir est maigre, voire qu'avec si grand labeuret soin qu'on puisse mettre à l'urrouser avec l'eau de quelques puys pro-fous, à grande dificulté y saurait-on faire croître un peu d'orge, ce quicause tousjours une grande cherté en ces lieux là quant au grain, dont

1e selier se vend ordinairement six cbtcals et quelque foys plus, et la

chair encor n'y est à guère meilleur pris. Là y a un fort sur la mer au-

quel le seigneur avec sa famille fait résidence et tout auprès d'iceluy ya un gros viloge, là où logent tes marchons étrangers, comme Chrétiens,Mores et Turcs, el s'y fait toutes tes semaines un marché que l'on pren-drait quasi pour une foire à cause que tous les habitants de l'Ile s'yassemblent; joint aussi, que plusieurs Arabes de terre ferme s'y trans-

portent avec leur bétail, y portons des laines en grande quantité. Moisceux de l'Ile vivent de la facture el trafique des draps de laine (au moins

In plus grond'partie) lesquels ils portent vendre, ensemble le raisin sec,dans la cité de Thunes ou d'Alexandrie. Il y a environ cinquante ans

que cette Ile fut assaillie par une année «lechrétiens qui la print et sa-

cagea, mais en un instant elle fut re«*ouverle par te roy «le Thunes quila feit rehabiler et alors fut édifiée la forteresse susnommée, car le

passé il n'y avait sinon viluges el hameaux dans celle Ite et se

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— :o —

relire tant en gabelle qu'en «louane octaute tuile dobles à cause des

grandes trafiques qui s'y btitt («ar les iiiurchuns alexandrins, turcs et

thunistens ».

Co tableau dépeint quelques-uns «les principaux traits de la phy-sionomie de nie; (iruee aux renseignements qu'il se procure sur

place durant lo séjour de^, chrétiens en 1560, Cirni y ajoute des

précisions importantes :

««Cette Ile — nous «lit-il— est priv«V«1esources et «le fleuves. Ellea un déveteppetnent d'environ 05 milles. Elle esl entourée, non «recueils,mais de hauts fonds sableux où en toute saison (peuvent se tenir lesvaisseaux sans crainte «les vicissitudes «le la mer, parce qu'en ces en-droits celle-ci ne possède plus guère «le vigueur; les vettls se «léploientd'ailleurs librement dans buts tes sens «ar l'Ile est 1res basse malgréqu'elle s'occhtente vers le «entre de quebpies monticules. La populations'élevait jadis à 40000 âmes mais elle est réduite maintenant "à 35.000.En hiver, te Ilot se retire et monte une fois par jour, et en été «leux fois,selon la force et le «teelin «lu flux et «lu rellux, «te sorte «pie tantôt l'on

peut cheminer à sec sur un tiers de mille et tantôt la mer touche la par-lie du for! située au couchant et qui est encore inachevée.

Djerba ne confient châteaux, terres ou Irourgades mais seulement troisou quatre hameaux; te reste «les habitations «««nsislc en petites chau-

mières éparses presipie dans toute lite. Celle-ci est pleine «le palmeraiesdonnant infiniment de dattes, d'olivettes fournissant (tas mal d'huile et

d'une granité quantité de vignes «tout le fruit est utilisé moins pour la

fabrication du vin que (tour «elle «lu roism sec. On trouve aussi «les fi-

gues, des poires, des pommes, «tes prunes, dea abricots, des cédrats, des

oranges qui appartiennent à une espèice sauvage et quebpies jardinets

remplis d'arbres fruitiers. En dehors de cela, Djerba ne produit que de

l'orge, du sorgho, des lentilles, des fèves, des pots duchés et autres lér

gumes. Le bétail gros et menu vient du continent. L'Ile renferme cepen-dant beaucoup de chameaux et d'Anes. Il y a des lièvres et des camé-

léons. Les habitants n'ont que fort peu de chevaux. Ils lissent avec de

la laine fine «le très beaux baracans (t) en étoffe mince, ornés de soie

et plus longs qu'un lapis ordinaire.

Les Bédouins sont plus noirs «le teint que les Djerbiens qui sont sim-

plement bruns. Ils ont comme vêtement un hnracnn dans lequel ils se

(1)Le mot « tettacan » est employé par les Italiens de Tripolitaine pour dési-

gner le burnous. Il représente ici la OM<*:r«j«piise fabrique toujours l«enucouph

Djerteiel qui y constitue,commeau XVI*siècle, le lissu d'exportttlionpar excel-tentec.

Uouczra proprement«liteest une grande pièce«l'étoffeù franges, faite en lained'une seule couleur, blanche, tfriscou brune el dont les insulaires s'enveloppent(e corps aujourd hui commeù l'époque«teCirni.

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— ï? —

drapent et connue coiffure un petit bond enturbané. Ni bas, ni chemises,

ni chaussures, mais un cimeterre ou large coutelas (tendu à l'épaule

avec, en outre, les autres armes d«uil il u été (parlé précédemment («lans

lo cours de l'ouvrage}. A la vérité, tes personnes de qualité revêtent des

djebbt.s tombant jusipfuu gemut et chaussent «SesImites à la moresque.Les femmes sont habillées d'un baracan terminé en pointe sur le devant,

sans 'rien de (plus, mais celles de condition aisée ont des djebbas et des

vestes de soie.

Les Djerbiens mangent mal, boivent de l'eau et dorment sur le sol.

Leur nourriture se compose de couscouss, qui est de la farine de blé

molle et détrempée dans l'eau, mais c'est là un aliment de riche. Les

attires insulaires s»*repaissent de (pâte de farine, de beurre, de dalles

avec du vinaigre, et parfois aussi «le viande. Il existe dans te pays une

certaine espèce de chèvres qui ont les oreilles longues, striées de blanc

et de noir,

H y a à Djerba des Juifs qui vont habillés de violacé avec certaines

djcbbus qui descendent jusqu'aux genoux. Leur croyance est la même

«ptecelle des Juifs de la chrétienté. Le Cheikh de Djerba prend plusieursfemmes et chaque fois qu'il se marie, les indigènes sont obligés de lui

faire un cadeau. Quuud il trouve une de ses éjxmses en faute il la fait

emmurer el ainsi celle-ci finit sa vie. Il n'a avec lui que le gouverneur

qui s'occupe de tout ce qui a Irait à la'raison et à la justice et l'aleaide

c'est-à-dire le châtelain. 11se fait obéir au bâton et il esl assez craint.

Les indigènes peuvent avoir jusqu'à six ou sept femmes mois pas plussous peine de contrevenir à leurs lois. Quand une de leurs femmes se

conduit mal, ils la mènent chez son père el la tuent avec le consente-

ment de ce dernier. Les petites gens au contraire les laissent partir. Les

Djerbiens sonl soupçonneux tant tes hommes que les femmes. Entre eux

il ne nail guère de dispute car chacun vaque à ses affaires. Il y a des

personnes de rang élevé et plus estimées que l'on appelle aussi cheikhs

el qui ont une clientèle.

De toutes ces choses je me suis informé avec le plus de soin que j'ai

pu. Pourtant, si l'on venait à me reprocher des inexactitude, il ne fau-

drait pas en rejeter la faute sur l'écrivain, mais sur ceux qui l'ont ren-

seigné. »

Sage réserve, car le tout n'est pas sans quelques erreurs, par

exemple en ce qui concerne le système administratif de Djerba ou

le nombre d'épouse permises aux musulmans. Mais, à côté de ces

imperfections, nous relevons une série d'observations intéres-

santes et qui ne figurent pas dans Léon : hauts-fonds .sous-marins

et marée, absence de sources et d'eau courante, chiffre de la popu-lation, rareté des chevaux, vêtements spéciaux, existence de juifs,caractère paisible des insulaires. D'autre part, Léon n'attribuait à

Djerba que 18 milles de tour. Cirni lui en confère 05. ce qui est

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- 78 —

sensiblement égal à la réalité (I), Vile appréciée, celle descriptionde Cirni ne tarda pas à être démarquée comme lo prouve la « Des*

cription de Elle de Sebel ces en liarbarie » qui termine l'ouvrageil'Hol/hnimer el dont voici la traduction :

<«C'est une Ile Iri-s ferlile où demeurent «tes Maures à peau blanche quivont nu-tête et nu-pieds, et ne portent rten sur eux qu'un baracan dontils s'enveloppent le «««rns. Mais les riches et ceux dont la fortune est

grande revêtent parfois une djebba qui leur descend jusqu'aux genoux.Les femmes vont de même cl les deux sexes, hommes el femmes, sonttrès impudiques. Dans leurs demeures «PI»ne trouve rien qu'un baracan,

quelques vieux vases et dos pots. Ils couchent sur le s«d quoiqu'ils soientles plus riches des Maures qui habitent l'Afrique. Mais tout leur bien,or et argent, ils'l'enfouissent .sous terre. Leurs urines sont un poignardattaché au bras et une large épée, desùrhen ('.?)ou sabre, qu'ils suspen-dent au cou avec une courroie lundis qu'ils empoignent une pique longued'environ douze pieds et «leuxzagaics. Très (peu«lefusils et «l'anpiebuses.Dans cette Ile il y a beaucoup de bétail, vaches ou veaux, el énormémentde chèvres et de moutons à grosse queue. L'on y fubriipie force beurreet huile «'ar les oliviers sont les plus beaux qu'on ait jamais vus nulle

pari. Le miel abonde et souvent la manne (3) tombe du ciel. Dans ce payson admire de nombreuses palmeraies el tout dattier procure de Ironsfruits. Là poussent également maintes vignes quoique on ne produisepas de vin. On se borne au raisin sec duquel on tire une boisson trèsdouce. Les bubilam& disposent «te beaucoup de figues, de citrons, d'o-

ranges, de poches, mais «te peu de pommes et de poires. L'Ile renfermedes nulruclics (<i),des chameaux el quelques béliers qui ressemblent aux

chamois, pas nu I de lièvres, très peu de chevaux, mais beaucoup d'Anes

cl aussi beaucoup «te grands teznr«ls, «le serpents (5) el quelques petitsanimaux qu'on appelle caméléons qui vivent «le vent el changent de cou-

leur suivant te fond sur lequel on tes mol: que celui-ci soit blanc, noir,

rouge ou vert, ils en acquièrent la couleur. Ils ne sonl pas venimeux.Dans celle Ile on cultive peu «te blé, mais beaucoup d'org«\ de pois, el

de lentilles; il y croit également quantité de raves, de choux, de salade,el d'oignons. Les Djerbiens mangent fort peu de pain : ils cuisent seule-

ment de tout (telils gâteaux sur le foyer et ils les avalent ainsi avec un

(I) l.u circonférencede l'île mesurée sur la carte au 200.000*sans tenir comptedes petites indentalions de la c«Mcatteint 125kilomètres en chiffres ronds, c'est-à-dire 07milles marins «le1851mètres.

(i) Nous ne savons «pielgenre d'arme blanche est désigné pir le mot « des'ar-ken » qui ne se trouve pas dans les dictionnaires.

(3)Il est impossiblede dire h quoi l'auteur fait ici allusion.(V)Détail peu vraisemblableétant «lomtéle nombre d«esarbres.(5) l.e texte dit Windlscldangen, mol composé'formé de selda.tje serpent et du

verbe winden enrouler en spirale.

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-Î9-

peu de grain bouilli. Ils se nourrissent à très peu «le frais. Ce sont des

gens robustes et qui courent très vite. H y a dans celle Ile beaucoup deMaures et de Mauresques noirs et beaucoup de Chréttens retenus commeesclaves et (prisonniers, lit demeurent aussi «les Juifs qui sont habillésdes vêtements bleus et ont la tète entourée «le turbans jautus. Le paysest le théâtre d'un grand commerce «l'étoffés (l), de baraeatts, d'huile etde beaucoup d'autres marchandises. Car aussibM que los corsaires ra-vissent quelque chose otir mer, ils le conduisent là et l'y vendent. Le tour«le l'He mesure treize lieues d'Allemagne de long; cite n'a pas de villagesauf deux marchés, et (pourtant elte est foute couverte de maisons*,maiselles sonl disséminées. Djerba peut avoir 18.000hommes en élut de por-ter les armes, sans parler des femmes et «tes enfants; les insulaires mit

un cheikh qui les gouverne et ce sont les plus faux «le Ions les Maures

qui demeurent dans la Barbarie eulière. Cette lie esl accessible «lu côté

de la terre par un étroit passage do sorte qu'on y peut pénétrer à pio«lsec; cependant elle peut être défendue facilement, car la mer circule tout

autour. Le pays est très sablonneux; en quebpies points il y u aussi l'ar-

gile rouge. La mer est très riche en poissons nombreux et variés et en

perles. Cette lie u été dans l'antiquité nommée par Pline Meninx, parKratostlièno Lotopbagitis. Elte n'a ni eau courante, ni sources jaillis-santes, et on s'y sert le (dus souvent d'eau de pluie ou de citerne. L'air

est très bon et sain et pendant l'hiver la neige ne tombe jamais. En été,

règne pendant neuf mois une grande el cruelle chaleur, tp

H suffit de comparer ci>texte au précédent pour s'assurer qu'llolz-hain-er a plus ou moins recopié Cirni et aussi Léon dont il adoptemalencontreusement la mesure de la circonférence de l'île (;-*).Mais

étant donné qu'llolzhaimcr a fait partie de l'expédition, son dé-

marquage vaut pour confirmation des renseignements des deux

autres écrivains.

(I) Le textedit - Walden ». En patois alsacienon dit Itandnahla (essuie-mains}.Benseignemonldonné (parJOACIIIMprofesseurau lycéede Nancy«piia bien voulunous aider dans celte traduction.

(*)C'estd'ailleurs ce qu'ont fait la (plupart«tesécrivainsou écornifleurs«lol'épo-que. Seule la lettre de PAIXDFIXACuirsAaccuse00milles.MaisMIUMOLécrira queDjerba mesure 0 lieuesde lotir, Dr:Tuoi*ipd a surtout basé sur Cirni le récit «lel'affaire de 1500inséré dans son Histoire l'niversellc, tome III, p. 591-590,s'en

inspire égalementdans sa description«lel'îleen le mélangeantd'un (POU«leI.éon.Plus laid, Cirni tontinedans l'oubli taudis «pie l'o-uvrc illustre de I/on demeu-rera, à propos de Djerba, l'unique aliment «lesauteurs de compilationsgéogra-phiques comme D\m*n. Inscription de l'Afrique.La traduction française, Ams-terdam, 1C8C,nous offre aux (pages201-203«tans la descriptiondu Boyaunie deTripoli un paragraphe intitulé : « De l'ile de Herbesou Zerby ». Ce passage estreproduit purement,el simplementdans DKLACHOIX.Ilclalion Vniverscllede l'A-frique ancienne et moderneoà Vonvoit ce qu'il y a de remarquabletant dans laTerre ferme que dans les Iles Lyon, 10SS.Tome II, p. 211-210.

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Les acteur:» de l'affaire de 1560 avaient d'ailleurs noté les deuxphénomènes essentiels auxquels Djerba doit sa physionomie par-ticulière.- Eu effet, ht «aide de (.lustuhli (roir future II exprime à'merveille la répartition des palmiers par bouquets ou par arbresisolés avec intercalation çà et là d'oliviers ou d'autres essencesainsi que la dissémination des maisons ou des hameaux au milieu«le la verdure, choses qui différencient absolument cette île d'uneoasis comme fiabès et To/.eur pour évoquer plutôt un vaste jardinanglais. Il n'est pas jusqu'à certains détails qui ne soient très soi-

gnés. Vers llordj Djillidj, la cote Est est privée do palmiers chez(iaslahli comme dans lu réalité. Eu second lieu, Djerba s'offre icià nous avec son enveloppe de haïtes sous-inarins qui la soude pres-que au continent et en rend si malaisée l'approche par mer, carac-tère extrêmement important pour l'histoire même de l'île et sur

lequel on nous pardonnera d'insister quelque peu.Sur notre estampe, Djerba esl agrémentée d'une mince coin-

dire en pointillé que coupent par endroits des traits sinueux, sensi-

blement parallèles «leux à deux et noircis de multiples petitescombles concaves et convexes lesquelles, à l'extérieur de l'ile, cou-

vrent tout l'espace où se déploie la pleine mer. La couronne litto-rale n'est pas une plage sableuse puisque dans la portion Nord on

y distinguo des esquifs. Mais ceux-ci sont de dimensions res-

treintes tandis qu'au large ou sur les canaux se balancent de véri-

tables navires. Le changement de procédé graphique signifie en

conséquence nn degré plus ou moins grand de navigabilité. Il ré-

vèle autour de l'île l'existence d'un cercle de hauls-fonds qui aprèsune certaines dislance s'effacent devant des profondeurs marines

plus notables. Celles-ci projettent à travers la zone des basses

eaux plusieurs branches qui au septentrion atteignent le corps de

l'Ile ou le séparent au midi de la Tunisie voisine.

Les hauts-fonds à peine immergés qui, selon une phrase de Lu:

cain, n'appartiennent ni à la mer ni à la terre, mais hésitent entre

l'une et l'autre, in dubio pelagi terroeqne (i), représentent comme

le dit d'Avezac, les fameuses Syrtes des Grecs et des Homains (2).Au Moyen-Age, nos marins leur appliquaient le terme à la fois

exact et pittoresque de sèche (en italien secco ou seccanno) dispa-ru plus lard devant celui relativement récent de banc. Chez les

géographes arabes (3), c'est qsir (•'»}qui est employé, et cette qua-

(1)Lices. Pharsalc, Chant IX.vers 301.(2)Op. cit., p. 20-28.Ce n'est que par une extensionabusiveet en prenant bi-

partie pour te tout qu'on a appelé Syrtes tes golfes où se trouvent les hauts-fondsen question.

(3)Par exemplechez Eomst.Descriptionde l'Afriqueel de VEspagnc.Traduc.IW.v IT I«K('.«ut:.I.oyde,180».p. 150.

(t1".'*•''est un adpvlif «piisignibo••court, de petite faille». I.e plurielaral«oest

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— 81 ~

lifb ation est encore en usage de nos joins dans tout le Sahel, aussi

bien à Sousse qu'à Sfax, bien qu'elle tende peut-être à céder la

(dace au vocable européen que les indigènes prononcent souvent à

l'italienne (banco). Les marins maltais oui conservé qsir sous laforme de l'arabe régulier « q<i>ir ». A Djerba, à la parole qsir onsubstitue parfois celle de dhahar (dos,; (1), Les chenaux qui en-taillent les bancs et où peuvent évoluer les bateaux sont «les««oueds PP.L'euu profonde revoit le nom de haï (vivant;, lit mouilla-

ge abrité est une « marsa ».

Comparé aux cartes marines tes plus récentes (2), le qsir figuréen pointillé par le document italien autour de Djerba équivaut auxfonds ayant moins de U mètres d'eau. A partir de l'isobathe de 'A

mètres la profondeur augmente régulièrement vers le large. Au

contraire, entre celle ligne et Djerba, la «légresskm normale esl

plus d'une fois interrompue par des relèvements, l/uvaiieée au-dessus du qsir même est donc .impossible pour un navire calant

tant soit peu.

Dans ces conditions, les oueds acquièrent une valeur spéciale.Sur la côte Nord, la carie du X\T siècle nous montre un chenal ù

deux branches aboutissant au Port d'IIouint Souk. La présencede cet oued auquel est assignée une longueur de 'Amilles el demi

entre la mer vive el le Uordj explique col ouvrage. Eu effet, sans

cette coupure, la bande septentrionale de Djeibu, depuis le bordj

Djillidj jusqu'au lias llmel, serait inabordable la plupart «lu

temps, puisqu'un Nord d'Iloumt Souk l'isobathe de 'Amètres ne se

rencontre qu'à six kilomètres du rivage. Bien (tins, dans un rayonde 3 à \ kilomètres, la lame d'eau n'atteint souvent pas un mètre,sauf en face de Sidi-Adroimi où sur une assez vaste écliuuerure

elle garde une épaisseur de I mètre à 2 mètres. La carie marine

française n° 'I2VI qui date du I8.S8 ne marque pas sur ce pointd'oued au sens propre du mol. Pourtant, lorsqu'on arrive à Djerbaà marée basse, la felouque plate dans laquelle on s'assied en quit-tant le paquebot (arrêté à 7 km. ont) «lu littoral), emprunte un iti-

néraire que connaissent bien les mariniers. Ceux-ci disent qu'ilssuivent l'oued et les chroniqueurs de l'expédition de I5C0 parlentaussi d'un canal qui s'étendait jusqu'au Fort et où naviguaient les

o«7.<«ir.Il esl à remarquer que le latin brevisqui a le mêmesens s'emploieégale-ment dans l'acceptionde haut-fond sous la ferme neutre pluriel de brevia. îl estsoit accompagnédu mot vadum qui veut «liregué (au pluriel vada)..SK\Î:«JIIC.Aga-metnnonvers 57*2,soit tout seul (Vineux»*.Enéide, I, vers 111'.TACUK(Annales, I,70)opposeaux brevia les profunda à projposde la mer de (icimunie.

(1)Cela rappelle les brevia dorsuosa » de Souv, citap. XXVII.(2)Nous nous servirons pour tout col examen comparatif «lesdeux cartes ma-

rines françaisescontemporainesn* S2Uet 1255.

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-82-

galèrcs. Mais l'oued n'était praticable que pour celles-ci et non

pour des embarcations de quelque tonnage.Lanfreducci et Bosio (1) ont à cet égard une indication digne

d'être reproduite. Le Bordj d'Houint-Souk, nous apprennent-ils,« «Jointesur une belle sèche et voit en conséquence son port garni de pê-cheries (2) qui consistent en boisages plantés-en mer et divisés en com-

parlimcnls ad hoc. Quand la mer gonlle, les poissons s'engagent dansces appareils où on tes capture lorsqu'elle baisse scion le flux el te reflux

«piis'effectue ici «le six en six heures. Pour entrer sous le l'oit avec «les

vaiss«.-aux, il fout s'approcher de la lour de Valguarnera (3),sise au capoccidental de l'ile De celte tour, on longe le rivage jusque sous la

l'otteresse grâce à un chenal et c'est la seule voie (tar où l'on puisse ar-

river à «x'Ile-cià cause de l'obstacle, du grand banc où sont installés les

pêcheries précitées. Sous le l'orl, il y a une fosse où les vaisseaux sont

en sûreté et beaucoup d'entre eux s'échouent volontairement dans te sa-

ble pour se remettre à Ilot ultérieurement lorsque les eaux montent »p.

Si précis en ce qui regarde la sèche d'Iloumt Souk, Lanfreducci

el Bosio sont moins explicites à propos du canal d'Agim dont les

2 kilomètres de largeur moyenne sont considérés par la carie gas-taldienne comme un bras de mer. L'expédition de 1560 n'eut d'ail-

leurs pas à y opérer.La façon dont Gastaldi traduit le détroit méridional témoigne

dune science plus sûre. De la mer libre de l'Est au golfe de Bou

Grara, noire estampe établit la liaison par un chenal qui lance

vers l'ile deux branches se raccordant en un triangle au sommet

duquel esl située El Kantara (Cantara). Une chaussée se détache de

ce point el, coupant te triangle perpendiculairement, va rejoindrela terre opposée, sauf une interruption au grand oued. De la com-

paraison du document du XVIe siècle avec noire figure VIII qui

expose l'état réel des lieux, il ressort que, si Gastaldi a trop sim-

plifié, «n ne méconnaissait pourtant pas à son époque l'allure gé-nérale du réseau des oueds sous-marins dans ces parages. Gastaldi

marque en somme les deux chenaux qui importaient le plus atix

marins, à savoir l'Oued El Kcbir et l'Oued El Ihoudi (4) la profon-deur desquels varie de 3 à C mètres. Il ajoute même à l'Oued El

Ihoudi un pendant que ne mentionne pas la carte actuelle. Nous

ne savons s'il faut en l'espèce faire intervenir une cireur «le sa

part ou un ensablement postérieur. La carte n° i2i5 arrête l'Oued

(1}Voir le texte à la TroisièmePartie do notre ouvrage, See'ion II.fi) Lanfreducciet Bosiosont les seuls a nous parler de ces (têehcriesqui sont

du modèle actuel.(."b,Le texte italien orthographieMalgttarnera.i\) Les noms des oueds iriscrïlssur notre figure VIII ont été recueillispar nous

dans !e pa\s. Ih ne sont menftentn'ssur miennecarte.

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Fig. VIII,—L» iMva.st«r i«rKri!«pito'Ki,KA.NTMU

Fig. IX.~ l.t: tîn\M.Oin»Ki HomoKl.Il.\lt

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— 83 -

El Kebir à 1.200 mètres à l'Ouest de Bordj El Bab taudis que l'es-

tampe italienne le pousse jusqu'au golfe de Bou-Graïa. Les deuxdocuments ont raison chacun à leur point de vue. La carte n° -î2ï5,strictement asservie au reliefs sous-marins, accuse légitimementaprès ces 1.200 mètres un relèvement du qsir entre l'ile et le conti-nent. Puis, vient toujours vers l'Ouest une petite fosse avec desfonds de 1 mètre aux plus basses eaux. Au delà, le banc n'a plusque O^SO, pour retrouver un mètre cl davantage à rentrée du BouGrara. Mais à marée haute un léger esquif est capable d'aller de

Bordj El Bab au golfe en question et Paulcur de l'estampe que gui-dait surtout une idée pratique ne saurait être blâmé d'avoir rendusur le papier celte possibilité. Le Bou Grara ou plutôt Bon Ghrara

(fjifyl)csldonc un sac (1) où l'on pénètre par deux ouvertures,

celle d'Agim large el ajsée, celle d'El Kantara étroite et susceptibled'accueillir seulement les bateaux ne calant pas plus de 80 centi-mètres à un mètre.

La passe d'El Kantara possède vers son débouché Est dans lamer libre un ancrage où l'on chargeait au XVI* siècle « des vais-seaux de 1000à 1200salme à condition de ne mettre à bord que la moitiédu fret et de garder l'aulre moitié prête à êlre embarquée le jour du dé-

part pp(2)(à la marée montante). Cet endroit n'est autre que l'anse in-

diquée sur la carte gastatdicnue immédiatement à l'Ouest de Hnr-

rjarc, c'est-à-dire de Castil El Oued. Il correspond à la jonction de

l'Oued Souk El Gticbli cl du Grand Oued. Dragut y fut bloqué eu1551 par André Doria avant de s'enfuir subrepticement vers Agim

par l'Oued El Kebir dans lequel il ne réussit à engager ses galères

qu'après les avoir allégées.

On rencontre en effet d'Est en Ouest deux hauts-fonds très nets

dont le plus occidental (non loin de Tarbclla) revêt l'appclalîon deTrik El Djcmel, tandis que laulrc s'est vu charger par l'honuue

d'une chaussée en maçonnerie identifiable au Pons '/Ma de l'Itiné-

raire d'Antonin. Le Trik El Djcmel et la Chaussée Romaine sonl

absolument distincts comme nature et comme position ainsi quele montre noire figure VIII complétant en l'espèce la carie n* V2-Ï5.

Celte différence n'est pas superflue à affirmer devant la confusion

commise par la plupart clc ceux qui se sont occupés «les passagesmenant de Hic de Djerba au continent et notamment par Bru-'

(11Ghrara signifie« sac * en orabe.

(i) LvvFrtr.mcm terBosio. Passhn. (Voir te texte à notie Troisième Partie, Sec-tion Il ) Celte indication figure aussi dans la der-erïplion«teDjerba insérée pat*Bosiodans son Isloria délia Sacra Beligtone..... Tome111.p. 283-2S»!Lo saltr.avariait selon les pays. On peut admettre qu'elle représentait en gr.<sle sixièmede notre tonneau actuel (fîtr.t.fiurorri. Vocabolariomarina c militare. Borne,ISSO,p. 15».

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-81 —

lard (I), Servonnel (2), Idoux (3) et Toutain (\) qui tous affublenterronément du litre de Trik El Djcmel la chaussée d'El Kantara.Bosio lui-même lorsqu'il parle du « passo délia Contera » dans sonHistoire des Chevaliers de Malte (5) semble comprendre sous cette

expression tout le qsir, c'est-à-dire aussi bien la Chaussée que leTrik El Djcmel qu'il ne cite pas. Abou Ras, au contraire distinguebien les deux choses (6)

Le Trik El Djcmel (roule des chameaux JL***%tJ^J^J») est un

simple guù ainsi désigné parce qu'il était autrefois utilisé dit-on

par les caravanes. Il suit des fonds de 20 à 80 centimètres à marée

basse. Les chameaux ne risquaient donc pas de s'y noyer. Un

homme même peut emprunter ce chemin quitte à se mettre à la

nage au Grand Oued. Balisé de nos jours, ce gué est en quelquesorte jalonné par deux anciens fortins, le Bordj Trik El Djcmel et

le Bordj AyecI ou Bordj Khanchouch dont il ne subsiste plus quela base. Tout cet ensemble, situé hors de la zone fréquentée parles marins européens, est ignoré de Gastaldi qui en revanche se

fait une idée tues suffisante de la chaussée en maçonnerie.Ce Pons Zita, qualifié simplement de Gontra, c'est-à-dire « pont »,

dans le langage vulgaire des indigènes (Qantara en arabe litté-

raire), se développe sur sept kilomètres. II se colle à une série de

faibles profondeurs qui ne fléchissent qu'à la tête de l'Oued El

Ihoudi (2mî0 et à la Ira versée du Grand Oued (4to). Bàlie avec ce

calcaire pleislocènc qu'on nomme le çemm, la digue, pour mieux

épouser le dos du qsir. décrit une série de sinuosités qui augmen-tent quelque peu la distance de 0 km. 500 qui sépare à vol d'oiseau

El Kantara île d'El Kanlara continent. (Le Trik El Djcmel n'a

que ï km. environ). Vers le milieu de l'ouvrage s'érigent les ves-

tiges du fortin de Bordj El Bab (7) (Fort de la Porte) auquel nous

(Il LIEUT.Bfttunr». Monographie de l'ile de Dkrba. Besançon, 1885. Passim.Cette erreur est pourtant évitée sur la carte de Djerba unie n la brochure.

(2<L\rtTTEKTSRr.voyxKT.'Le' Co1fe.de Gabès en 1*88.Parts, 1883.Voir carte

Jointeà la page 2*21.(3}Iivorx. Vn été dans le Sud Tunisien. Au pays des Troglodytes et des IJOIO-

phages (Mém.Soc. hourguign. de géog. cl d'histoire, lame XVI<.Dijon, 10OO.p. 7»>.(tj TortAw .S'otcs et ttoc. sur les voies stratégiques el sur l'occupation milil. du

Sud Tunisien à l'époque romaine par MM.tes capitaines Dosr.u-et LieB«Eir, leslieutenants m PownitiAvr»,Corr.oxrr TAIWY(llnll. Archéot. 1903},p. 273.

(5}Op. cit., III. Voir aux p. 28.1-280sa description de Djerba.(6]Op. cit., p. I.{")Bordj El Bab se composait d'un couloir voûté (3**de large sur 2*50 «telong

du Nord au Sud} sous lequel il fallait m'^essaîrcment s'avancer quand on sui-vait la chaussée et qui était Manqué,a droite et a gauche de diverses chambres(corps de gardes, logement du prépos--,ete.,. débotdant te passage de 3 h i mè-tres. Celte espèce de verrue a «tene.ce qui esl aussi te cas du Bordj Khanchouch,une largeur «lune douzaine«lemètres, c'est-!»-«.liredavantageque la chaussée elle-même, mais infiniment moins que tes gronda bordjs du littoral de lite.

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- 85 -

assimilons le Uorchio de l'estampe de 1500, tout en signalant queBordj El Bab (comme d'ailleurs le Bordj Trik El Djcmel) se miredans le chenal même. (Voir figure IX).

Ainsi, malgré le grand oued, Trik El Djcmel et Chaussée d'ElKantara établissent entre l'Ile et les territoires voisins une liaisonfacile. Que celle circonstance puisse être, le cas échéant, dange-reuse pour les Djerbiens, c'est ce que prouve la précaution prisedès le XVP siècle de barrer ces passages par dc^ fortins qui de-vaient être en même temps des postes de douane.

Descriptions de Léon, Cirni, Lanfreducci et Bosio, carte de Gas-

taldi, nous ont permis de présenter sous un jour complet et exact

la physionomie de Djerba. Les documents du XVP siècle nous ap-

prennent que les habitants au nombre de 30 à iO.OOOsont médio-

crement guerriers : ils vivent d'arboriculture, d'industrie lainière

et de commerce. L'eau est rare chez, eux et la chaleur liés accen-

tuée en été. Entourée de hauts-fonds, Djerba offre des ancragessûrs pour une Hotte mais oblige les vaisseaux à se tenir le plussouvent assez loin du rivage lequel n'est accessible qu'en quelquesendroits déterminés. Mais surtout le caractère insulaire de ce

canton est mitigé par la proximité du reste de la Tunisie. Grùee

au Trik El Djcmel cl à la Chaussée d'El Kantara, Djerba peut pres-

que èlre considérée comme une excroissance de la terre ferme.

De ces phénomènes il résulte un certain nombre de conséquen-ces au point de vue militaire el par exemple celle-ci : si les Djer-biens assez riches et mal armés sonl des adversaires peu à crain-

dre, ils peuvent êlre facilement secourus par les tribus nomades

belliqueuses du continent et par les puissances qui y dominent.

Les détails géographiques qu'on vient de lire sont donc aptes à fa-

ciliter rintciligcncc du récit qui va commencer el au cours du-

quel plus d'une lois nous constaterons combien la marche de la

campagne de 1500 a été înllucncée par la nature même du pays.

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CHAPITRE I

Les préparatifs de l'expédition

Le traité du Catcau Cambrésis, d'avril 153!), ayant clos (tour un

temps le conflit cuire la Fiance et la maison d'Autriche, l'Italie et

l'Espagne n'ont plus à redouter d'insultes que de la part des Turcs.

Les sentinelles avancées de ceux-ci sont au Nord les rives de l'Epireet au Sud Djerba et Tripoli. Dans les ports albanais, leur flotte sé-

journe volontiers pour surveiller et menacer les Pouilles et les pla-ces vénitiennes. Des cèles de la Syrie où il est établi, Dragut est

prêt à fondre sur Malle et la Sicile. Le premier danger semblemoins imminent depuis que les intrigues françaises n'impriment

plus à la politique des Sultans la poussée initiale. Mais le deuxièmen'est en rien atténué et il est naturel que l'on songe à s'en affran-

chir en profitant des galères et des troupes déjà entraînées que la

paix rend disponibles. Réprimer les excès d'un simple corsaire estd'ailleurs une opération qui peut à la rigueur ne pas enlrainer une

réplique ottomane. Luc distinction existe en effet dans la pratiqueentre les actes de la Porte et ceux de ses agents officieux que le Di-

van renie à l'occasion et dont il tolère d'avenlure le châtiment parles autres puissances. En outre, la Turquie est embarrassée dans

une guerre étrangère contre la Perse et aussi dans une guerre ci-

vile, Bajazel, le second fils du Sultan, s'élant révolté contre son

père. Le moment est donc propice pour s'emparer des repaires de

Dragut.C'est Jean de la Valcllc. Grand Maître de Malle depuis 1557, plus

directement intéressé, qui met l'affaire en train, de concert avec le

Vice-Roi de Sicile. Jean de la Ccrda, duc de Médina Celi. Dans l'es-

prit de ces deux personnages, il s'agit d'une entreprise analogue à

celle qui a si bien tourne neuf ans plus lot contre Mehdia. I.e Grand

Maître observe que Tripoli dégarni ne renferme que 500 Turcs et

il propose d'nllaquer celle ville dans l'espoir qu'elle reslera ensuite

à l'ordre de 8ainl-Jcan de'Jérusalem qui la possédait antérieure-

ment. Le duc de Médina Celi adoplc l'idée el se croit déjà un nulle

Jean de Vega. Philippe II approuve. Le (dan est envoyé pour exécu-

tion aux gouverneurs des provinces italiennes et aux princes de la

Péninsule qui se règlent en tout sur l'Espagne, à savoir : le duc de

Florence, le Pape et les Doria seigneurs de Gênes sans en avoir le

Page 119: Djerba 1560(Monchicourt)

— 87 —

titre. Mais cet ensemble disparate n'a que des mouvements gau-ches et lourds. La mort subite clu roi de France Henri II, l'appari-tion de la flotte turque en juin dans l'Adriatique, à Vallona (la Vc-lone), déterminent des appréhensions qui ne liaient pas les prépa-ratifs. Ceux-ci étaient gênés par la médiocre bonne volonté de cer-tains vice-rois et par l'indiscipline des soldats à qui on devait desarriérés de paye. Bien que Messine eût été désignée comme pointde concentration, lorsque l'armada s'en détacha dans les derniersjours d'octobre 1559 (1) celle-ci n'était pas au complet. Durant tout

novembre, elle séjourna à Syracuse (2) où elle se grossit de quel-ques renforts, puis, le Pr décembre, elle cingla vers Malle où leGrand Maître l'acciieillil avec enthousiasme et célébra son arrivée

par des fêles fastueuses (3}.La saison ne se présentait pas comme des meilleures pour la na-

vigation et les vaisseaux ottomans avaient regagné Constantinoplesans rien tenter contre les Chrétiens. Circonstance favorable quilaissait la mer libre. Malheureuseiuenl, Icmpètcs et vchls contra-riaient les évolutions des nouveaux croisés. On fut contraint de

perdre à'Malle une dizaine de semaines. Si ces halles permettaientaux retardataires de rejoindre, elles furent marquées, en revanche,par des maladies. Mal vêtues, les troupes souffrirent beaucoup dufroid el l'on eut à déplorer rien qu'à Malle le décès de 1.500 hom-mes. Enfin, le 10 février I5G0 on vogua vers la Barbarie avec le

contingent des Chevaliers. Le rendez-vous des navires de toute es-

pèce fut fixé à la sèche de Palo, cidre Djerba et Tripoli. Quel étaitdonc l'effectif lancé contre Dragut ?

La flotte se composait de :

Onze galères de Jean André Doria sous te même;

Cinq galères de Naptes sous .Sanche de Leyva;.Quatre galères de .Sicilesous Bérenger de Bequescns;Trois galères du Pape (4} sous Flaminio Orsini dell'Anguillara:Quatre galères de Malte sous te Grand Connnatuleur «te la langue de

Provence, Charles de Tessières;

Quatre galères du duc de Florence sous le marquis Gcntilc.A ces trente el une galères s'en ajoutaient d'autres appartenant à des

armateurs à la solde de l'Espagne :

(I) Le 28 octobre d'après la Lettre du marquis de la Favara an liai Philippe IL(Voir notre Deuxième Partie, Section L Pièce L)

(2}Le nom de cette ville est écrit Saragosa et Zaragoza dans tes documents ita-liens et espagnols.

(3}Celles-cisonl décrites minutieusement dans la Lcttera inedila sulta spedizio-ne di Filippô II, Ile di Spagna,cantrO'Tripoli,mûn\iotmée dans notre essai biblio-graphique.

(1)Lé pape Paul IV mort en 1550est remplacé par Pie V qui règne de 1560à1563.

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— 88 -

Cinq galères sous Scipion Doria, fils de leur propriétaire Antoine Doria;Deux galères à Stefano de'Mnri sous Sanehe de Leyva;Deux galères à Bendinello Sauli, génois;Deux galères à Joseph d'Aragona, marquis de Terranovo, sicilien;Deux galères à Philippe Cteala;Deux galères sous Jacques Laurenti. lieutenant de Gritnnldi, duc de

Monaco (i);Une galère maltaise (la Galifa).

Soit en tout quaraiilc-sepl galères, qu'accompagnaient quatregaliotes équipées par le Vice-Roi, son épouse, Louis Osorio et le

napolitain Frédéric Staili, et trois galions de l'Ordre de Malle, deCicala el de Barthélémy de Banientos : au tolal cinquante-quatreembarcations propres à la guerre, plus trente-six nefs de chargegrandes ou petites. Celle liste que nous tirons d'Holzhaimer est

quasi identique chez les divers auteurs (?•}..Nous reproduisons dans

noire Troisième Partie, Section II, 2, celle que noire ambassadeur

à Venise, envoya en octobre 1500 au Cardinal de Lorraine. Elle

nous procure les noms des galères.Galères el nefs sont les deux éléments qui forment au xvi* siècle

loule flolle destinée à une expédition. Les galères utilisent à la fois

la v« i|c et de la rame. Elles sont donc en mesure de profiler duv»' * . mais ne lui sont pus asservies. Pourvues d'un éperon, elles

constituent'essentiellement la llolle de combat. Les plus considé-

rables comme les capilanes el les palroncs avaient jusqu'à 180 ra-

meurs; les autres se contentaient de 100. L'équipage comptait une

vingtaine de marins (mur les manoeuvres el l'on embarquait sur

chaque galère, outre une cinquantaine de soldais, deux canons l'un

en poupe el l'autre en proue, tandis qu'on postait sur les flancs

quelques pièces d'arlilteric légère. Les.galiotes étaient rie petites

galères destinées à éclairer la marche. Ce que l'on appelle tuiKt'-el

naves dans les documents Maliens et espagnols du xvie siècle, ce

sont des bâtiments avançant exclusivement à la voile. Ils sont plusmassifs que les galères et deux fois plus élevés au-dessus de la mer

avec une espèce de château à l'arrière. Les nefs sont des navires de

(I) Cesdeux galères et tes quatre précédentes sont unies h l'escadre de Sicile.if) CIRM(p. 8-î>:cl DEI.CASTIU/P(p. 178-170)accusent également 51 galères, ga-

lions ou galiotes, mais ils les répartissent un («u autrement et concèdent 13ga-lettesà J. A. Doria et à Malte5 galères, 1 galiote el 1 galion. Kn revanche, ils neparlent ni de la Galifa, ni des deux galions de Cicala et Iktrrientos qu'ils énutnè-rent parmi tes navires de transport. D'à(très CiKMet Du. CVSTIIXO,ceux-ci au-raient «compris28 navires, 2 galions, 12squarciapîni el grippi, 7 briganlins et 12frégates, c'est à-diVe71 unités en tout au lieu des 30 accusées par IhumUMEtt.Maisen cette matière il est impossible«l'arriverau total exact à cause des alléeset venues«tetous «cesbàlinienls. C. V. Drno (Kstndioshistoriées, p. 18),attribue16galères ù J. A. Doria et MAvntoxra reproduit ce chiffre.

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- 80 -

commerce et de transport. Elles deviennent aptes à la bataille

quand on les munit de bouches à feu, ce qui est le cas des galions.Les nefs ont l'inconvénient de ne se mouvoir que grâce au veut, et

plus d'une fois on voil les galères obligées de les remorquer ou deles abandonner (I).

Parmi les galères, queleucs-unes font partie de ce que nousnommerions la flollc régulière et sont construites et armées auxfrais de l'Etat. D'autres sont fournies par des particuliers qui re-

çoivent une subvention annuelle pour en tenir toujours prèle la

quantité convenue. Non seulement Antoine Doria, Slefano de'Mari,etc., sont des entrepreneurs de ce genre, mais J.-A. Doria lui-mê-me n'est au fond pas atilrc chose qu'un assoldé de l'Espagne, lotitcomme le grand André. D'autre pari, Nicolas Genlile représenteCcnturioiic « asscnlisla » de COme I de Medicis. Dans la flotte qui

voyage vers Djerba. les galères privées sont donc plus nombreuses

que les autres, Irenlc et une au moins sur quarante-sept. Or, d'a-

près les contrais, aucune indemnité n'était due pour risque «le

guerre. Il s'ensuit que les propriétaires qui guidaient souvent eux-

mêmes leurs bateaux s'efforçaient de les exposer le moins possi-ble. En face d'un adversaire, ils étaient naturellement plus enclins

à se dérober qu'à assaillir. L'entretien d'une galère coûtait cher (en-viron î.200 écus par an). Aussi, payait-on. assez mal les officiers et

les marins et, pour les dédommager en quelque façon, on leur attri-

buait un tant pour cent sur les prises el on les autorisait à com-

mercer. Il en résultait que les capitaines des galères étaient plustentés d'amariner les navires marchands des ennemis que de se

jeter sur leurs vaisseaux de combat el que leur hàlc de s'éloignerde ceux-ci croissait eu raison de la valeur des objets de toute sorte

qu'eux-mêmes avaient à bord. Ces errements ne seront pas sans

répercussion sur l'issue de la campagne qui nous occupe.

Essayons maintenant de déterminer la force de l'armée de terre

dont Ilolzhaimer nous énumère les divers corps : (2)

(Il MAVFROXI: Storia délia marina Ualiana, p. 181-185,décrit les types de vais-seaux en usageau xvt*siècleet p. 1S3-I90il donne des renseignementssur te sys-tème des « assegni ». Nousavons reproduit tes principalesde ses indications.

Cinxi,p. 20, r\ indiquecombien était difficileen hiver la conduite«tesnaviresde charge qu'il était presque iinj>os?iblede Mire marcher de conserve avec les

galères.(*?)Voir les listesdontit-esà la fin «lesa relation. Avecla « Lettcra inedila sulfa

spedizioncdi FilippoIL re di Spagna. contre Tripoli», Hot.zuuMr.itest le seul quiprésente tm état jparcompagnies «Incc«rpsexpéditionnaire«lont la «compositionapjparaîtainsi clairement. Au lieu de tt compagnies espagnoleset 3Î italiennes.C. F. DIRO: Ksfudios,p. 18,et MWFROM: 1Amarina, p. ÏI2, en comptent respec-tivement37et 35.Le total demeure liemême7*2au lieu «te73.Du. CVSTH.I.O,p. 178,parle de 35 compagniesitaliennes el 1 allemandes. Grâce à IIOLZIIAI.MF.Rcl ù la

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— so —

I. — 18 bannières d'Espagnols sorties de Lombardie el commandées

par;

Michel Baraona. Pedro Vanegas,iùan Perez de Vergas. Pedro Itei rondes.Jean de Castillo. Francis de .Mercado,

François Henrïquez, Géronime de la Cerda.Alvar de Sande Figueroa, Alvar de Luna.

Lojiez de Figucroa, Antoine de Mercado.Dalthozar de Oeampo. François de Frillo.

AlonzQ de Gu/man. François Colacos.

François de Cardenas. Jean de Funes,

Colonel : Michel Baraona.

11 bannières d'Espagnols tirées du Royaume de Naples sous Diego deVera :

Diego de Vera. Prias.André Orejon. Fernand Vasquez.Inigo llortado. Antoine de Artaho.Jean de Vargas, Jean del Gudo.

François de Monlesdoca. Bertrand de Mercado.Jean d'Avotos.

Colonel : Alvar de Sande.

12 bannières d'Espagnols de Sicile ayant respectivement à leur tête :

1/MH Osorio. Inigo de Torres.

Rodrigue /.appâta. François Escobar.Jean Osorio. Jean Orliz de Leiva.Gaston de la Cerda, fils«IiTtct-t*. Gas|Kird Tappia.Jean de I-eiva. Grégoire Ruiz.Alonso Golfin.

'Alonzo de llita.

Colonel : Louis Osorio.

Soit en Tout quarante et une «compagnies, sous la direction suprême du

colonel des Es(tagnols de Naples, don Alvar de Sande.

IL — 17 bannières d'Indiens de Lombardie, sous les capitaines sui-

vants :

Gïrolomo Imperalorc. Pedro Siciliano.Hercule de Mcdicis. G. Andréa Fantone.Stefano Pallavicini. Nicolo da Casale.Antoine Spinola. le comte Galvano.Girolamo Doria. Frédéric Mozzaloste.

« luttera » qui d'ailleurs ne sont pas complètement«l'accord, nous avons sousles yeux d'un, seul coup les princi|puuxpersonnages de i'arnite de teite. En nousaidant des attires d«>ciiiiientsel notamment de la « Ixltera », nous avons res-titué en leur forme primitive certains noms estropfês par HOLZIIAIMER.

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-91 —

Gaspard de Peralla- Sciarra Smeraldo Parmesano.Alvar de Lara. Antoine Trafarello.Clémente (Lo Piparo) Siciliano. Edouard Lanzavecchia.Louis Almaguer.

Colonel : (îirolamo Piantanigo. (I)

15 bannières d'Italiens de Sicile (2) sous :

Constantin Cecano. Castelsichino.Jutes Malvicino. Pielro di Vit».

Joseph Trimarclii. Aquilante de Aquilanti de Cos.Jean Lucas Calabrese, tello.Pietro di Giovanni. Grovou Capulva.Carlos de Ardalia. Guglielmo Sjtinola.Antoine Seaverella. Marcel Doria.Antoine Sergento. Antoine Tasso.

IQuirico

Sjpinola : 7 «compagnies.Hippol.vle Malaspina : 1 compagnies.Scipion de la Tolfa : 1conqpagnies.

Soit 32 compagnies italiennes, dont le chef était André de Gonzague.

III. — f bannières d'Allemands, (3}avec :

Etienne Leypolt d'ïnnsbruek.Stetlner de Boltembourg.François de Casai renqdacé ensuite par Roch Brunner.lions Datz d'Antorf.

Chef des Allemands : Etienne Leypolt.

IV. — On avait formé à Syracuse avec les volontaires Français, origi-naires surtout de Gascogne, deux compagnies qu'on mil sous les ordres

des Chevaliers de Malte Pierre Mas (4) el Bernard de la Poujade.

Colonel des Français : Pierre du Mas.

(I)Celui-cisera après sa mort remplacé par son frère Gahrio.(2 D'après CIRAI,p. 7, te duc de MédinaCeli aurait prescrit a Quirico Spinola,

llippolyte Malaspinael Scipionde la Tolfa de lever respectivement7,2 el 3 com-pagnies dans le royaume de Nopleset h divers capitaines d'en lever 1*2autres enSicile. Plus lard, de Malte il fait lever de nouvelles troupes italiennes et ajoute500hommesà ceux «TIlippolylcMalaspina.

(3)Les trois premières de ces compagnies provenaient du régiment du comteJean-Baptisted'Aneoqu'on avait à peine licenciéen l»mbardie. La quatrième futforméeen Sicileavieeles soldats Allemandsqui s'y trouvaient.CIHSI,p. 7 r* et v\Etienne leypolt était te lieutenant du comte d'Arco. Iloua AIMER,p. 13v.

(i| Appeli Pedro de lo Mas, Pedro del Mas dans les doc. espagnols et italiens.IJCSFrançais étaient au nombre de 800d'après une lettre de Dolu, résident deFrance AConslanliiiople« y cslons venus plus («r forceque de bon gré, la plus-part esclaveset bonis de France » (CHARIUKRE: Xégociationsde la France dansle Uvanl, II, p. 628.)

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— {*>—

V. — Enfin Malte fournit (1) 100Chevaliers, 500 arquebusiers natifs «lel'Ile même, soit en tout LIOOhommes plus 100chevaux et «tesvolontaires.

Commandant des Maltais : Charles de Téxières (ou Tessièies) qui avaitaussi sous lui les galères de la Religion.

Joignons-y une centaine «te cavaliers recrutés en Sicile (2}, et divers

(personnages notoires accourus d'eux-mêmes à l'armée el dont llolzhabmer in fine donne une liste à la«pte|te nous renvoyons.

L'artillerie forte de 30 canons avait «commecolonel Géronyme de AUa-na (3), l'intendance était confiée à Pedro Velastpiez. L'évèque «le Major-que fonctionnait comme aumônier et hospitalier général.

Si nous sommes en mesure de dresser un tableau des divers

corps (4), il est plus hasardeux d'eu établir te dénombrement. Ilolz-haimer nous apprend que tes dix-huit compagnies espagnoles de

Lombardie n'enregistraient pas plus de 8 à QOùhommes en tout et

que les dix-sept compagnies italiennes de même provenance van-

taient 3.000 soldats eu y inscrivant tes Français. Les Allemands

étaient peut-être un millier. Les bannières avaient donc des effec-

tifs pouvant varier entre 50 et 200 hommes. Dire qu'il y avait soi-

xante-dix-neuf compagnies (sans le contingent de l'Ordre de Saint

Jean de Jérusalem) ne nous procure donc aucune notion exacte sur

le chiffre total des troupes. D'après Ilolzhaimer (5}, à la revue d'oc-

tobre à Messine figuraient à peine 10.000 hommes au lieu de 15 à

10.000 qu'on espérait. Cirni parle de 12.00»)hommes (0) et Diego del

Castillo de 11.000 (7). Mais d'octobre à février, désertions et mala-

dies entraînèrent niva diminution de plus de 2.000 hommes (de plusde 3.000 d'après Diego del Castillo (8), si bien que de Malle le duc

de Médina Celi dut procéder à de nouveaux enrôlements eu Italie

pour combler les vides. H est assez difficile de se reconnaître au

milieu des divergences des auteurs el des perles et levées successi-

ves. On peut néanmoins calculer qu'avec les forces de Malle le

corps expéditionnaire qui partit de celle lie pour l'Afrique compre-nait environ il à 12.000 hommes. L'effort accompli en 1500 avec

(I) Orna, p. 8.(i( ORSI,p. 8.(3)Cutxi,p. 8, appelle ce personnage Bernard el non Géronyme.fi) HoL7.itUMERne nous dit pas ft quelle date se place son tableau. N'oublions

pas que des remaniements causés par les décès el des levéesnouvellesont appor-té des modifications successivesdans la composition du corps expéditionnaire.C'est ainsi qu'à Malle le duc de MédinaCelidonne à Carlo Buffocharge de colo-nel avec 500fantassins.Ce personnagen'est pas nommé dans l'état «ITIOI.ZHAIMER.

(5)P. 12V: 13r\(6)P. 7 v\|7) P. 178.

(8)Op. cit., p. 182.

Page 125: Djerba 1560(Monchicourt)

— 93 —

l'intention de mater Dragut et «le reconquérir Tripoli esl donc in-férieur à celui fait en 1535contre Tunis et en 15il conlre Alger (I},mais il égale «celui auquel on s'était résolu eu 1550 pour ravir Mch-dia au même Dragut.

La flolle élail exclusivement italienne, car Juan de Mendoza quise trouvait à Xaples eu automne avec les galères «l'Espagne avaitrefusé sa coopération. Dans l'armée, au contraire, les Italiens cons-tituaient un peu moins de la moitié de l'effectif.

Le haut commandement était distribué en conséquence. Les for-ces navales étaient soumises à Jean André Doria, âgé de 21 ans seu-lement (2), à qui son arrière grand oncle, le célèbre André Doria,

nonagénaire, avait, avec le consentement de Philippe II, délégué

depuis trois ou quatre années déjà lu responsabilité des choses de

la mer. Auprès de ce jeune homme qui fut «tailleurs presque cons-

tamment malade, nous voyons sagiler une sorte de Mentor, le let-

tré Plinio Tomacelli, plus qualifié (tour discourir de belles lettres

que pour oser son mol en matière maritime. Jean André Doria se

réservait plus spécialement le soin des galères. Celui «les navires

de transport fut confié à André de Gonzague, lils du fameux Fer-

nand de Gonzague.Sur l'armée de terre l'autorité élail exercée par un Espagnol, don

Alvar de Sande. Capitaine apprécié, celui-ci s'était déjà signalé,tant en Europe qu'en Afrique. Il avait valeureusement lutté conlre

les Français en Piémont, en Toscane el en 15'iî à Saint-Dizier, et il

avait joué un grand rôle dans la victoire de Midilberg où Charles-

Quint avait battu et fait prisonnier en I5î7 l'électeur de Saxe, Jean

Frédéric. L'année 1510 l'avait vu guerroyer autour de Monastir

comme chef de la garnison et en 1511 il avait participé à l'a fiaire

d'Alger. Très énergique, il s'était montré à Messine en 1538 d'une

rudesse farouche dans la répression d'une mutinerie militaire (3),En 1505, il se conduira bravement au siège de Malle et terminera

sa carrière comme vice-roi d'Oran. Si donc la flotte élail entre les

mains d'un adolescent sans expérience, l'armée avait du moins à sa

tête un homme de métier.

Jean André Doria et Alvar de Sande (i) étaient placés sous la di-

(1)En 1535contre Tunis : 7i galères, 30galiotes el petits esquifs, 300navires de

charge, 10.000marins et 30.000soldais (MWFROM: IJI marina italiana, p. 311).En 1511contre Alger : 05 galères, 300petits esipiifs, lot) navires de transport,

12.000marins, 21.000hommesde débarquement (MAVTROVI,Ihid, p. 355).£2*Jean André était filsde Jeannelin !>oriaassassiné en 1517.Il était né en 1530

et était monté pour la première foissur les galères génoisesen 155L(3)Pau Jovu XovocomensisepiscopiXucerini. historiarurn sut tentf/oristatous

secundus. Luteh'oeMDLIIII,P 207V.(t) BR.VYTOME: Edition Latanne, tome 1 : Grands capitaines étrangers, l**oris,

1SG5,parle d'AIvar de Sande aux p. 3ÎG-328cl au tome II il a quelques lignes surJ. A. D;»ria,p. 13.

Page 126: Djerba 1560(Monchicourt)

- 91 —

rection de Jean de la Cerda, duc «le Médina Celi, Vice-Roi de Sicile,qui avait te tilre de général. Les deux derniers marchèrent d'ac-cord dès le début et tirent preuve de zèle (I), Quant au premier, il

regimbait sans cesse et les autres marin, don Bérenger de Réque-sens, par exemple, el don Sanche de Leyva faisaient chorus aveclui. Ils alléguaient que naviguer en hiver était une folie et techni-

quement ils avaient raison (2). Ainsi que le proclamera justementun peu plus lard Bérenger de Réquesens (3), il aurait fallu de Mes-

sine piquer droit sur Djerba afin d'hiverner dans l'Ile d'où au prin-

temps on aurait mis le cap sur Tripoli (4). Mais'

la date où l'armée

fut complètement prête, pareil plan n'était plu. possible. Deux al-

ternatives seulement étaient demeurées : renoncer pour cette an-

née-là ou bien tenter quand même la fortune, ce à quoi s'était dé-

cidé le duc de Médina Celi. Peu expert des périls de la mer, il était

plutôt frappé par cette circonstance que les rigueurs de la saison

éloignaient bout danger du côté de la flotte turque. Jean André Do-

ria, Bérenger de Réquesens el Sanche de Leyva avaient plié devant

le Vice-Roi, mais de mauvaise grâce. Lassé de leurs plaintes, ?e duc

Unit par se passer de leurs avis (5). L'antinomie inévitable des sol-

dats et des marins dans toute expédition mixte se doublait ici d'une

différence de nationalité. El le chef suprême n'avait malheureuse-

ment pas la capacité militaire nécessaire pour s'arrêter aux résolu-

lions opportunes et obliger ses subordonnés à y obéir.

(I) Dans sa lettre écrite de Dj«erhaou Boi te 20 mors 150),le duc louant la vo-

leur des troupes ne cite «juele nom du seul don Alvar. (Voirnotre Troisième Par-

lie, Section I, Pièce3ï(i) Lettres fl<iItoi, écrites le 22 mars 150) par llérenger de Itequésens et le 2

avril 150)par Sanche de Uyva. (VoirTroisième Partie, Section I, Pièces t et 7.)

(3)Sur ce petsonnage on lira S. SAIJOMOXKMuavo : Bel famosi uaminl d'arme

sicitiani porili nel secolo xvi, IMlernie,18S0.Bérenger de Béquesens fut généraldes galères de Sicilede 1537à 1500. _

(Ij Ultrc au Itoi du 22mars 15C0.

13fDans ses lettres du 22 mars et du 5 avril, Bérenger de Ibêquescnsse plaintd'avoir été taissé de côlé et consulté seulement sur des choses minimes. HOLZIIU-

MER,p. 21 r" cl v* indique la même chose. Dans sa dédicace, cet auteur accuseformellement les dissensions des chefs d'avoir causé la perle de l'expédition.D'ailleurs, au siège de Mehdiade 1550,la concorde ne régnait (pasnon plus par-mi les généraux, notamment entre Jean d«ïVcga et André Doria. CVst ce quel'on constate par exemple en lisant Commentariorumde belloAphrodisiensilibri

quoique, auclorc IIORATIONrci'u, Borne, MDLII.Pour en revenir ù l'olfairc de

150), les documents officielsconservés aux archives de Simattcas montrent quechacun des chefs de corps écrivait directement h Philippe H comme le confirme

Bérenger de Béquesensdans un passage de sa lettre tte 5 avril « soy sierlo q. V.M' sera por cslençopor muehas vias informado ». t/i Boi était ainsi admirable-ment renseigné, mais la discipline ne pouvait («s ne pas se ressentir de cette fa-culté"laissée à chacun de correspondre avec le monarque.

Page 127: Djerba 1560(Monchicourt)

ClIAl'lTKB II

La navigation de la flotte

et la prise du château de Djerba

Le 10 février I5C0 lu floUe quitta Malle et cingla vers les repairesde Dragut. La distance jusqu'à Tripoli n'étant pas faible, J. A. Do-ria donna rendez-vous aux navires de charge à quelques lieues de

cette ville, a la sèche de Palo, se bornant d'ailleurs a indiquer lebut à lu nef capitaue seule et à prescrire aux autres de la suivre (I).

Imprécision qui causa quelques déboires. (juant aux galères, elles

cheminèrent en escadre séparée et, parle (ïozzo et les Kerken-

ua (2), ell z arrivèrent le lï devant le canal d'KI-Kantara en vue du-

quel deux navires barbaresques de commerce $) furent capturés

par Sanehe de Leyva et Scipion Poi ia.

Plus près d'Kl-Kantara (4) on aperçut ancrées a la bouche du

grand oued deux galioles turques que Ion jugea superflu d'assail-

lir. On sut ultérieurement qu'elles appartenaient à Dragut et étaient

pleines des dépouilles (5) des Djerhieus que le corsaire venait de

vaincre et de rançonner. Mais de suite on eut à se repentir de cette

négligence. Car les *leux bâtiments que commandait le fameux

Kuldj Ali profitèrent de la nuit pour se sauver. Bien mieux, se glis-sant loin des galères, ils amarinèrent quelques esquifs de la flotte

de transport et gagnèrent Conslanlinople où ils publièrent la nou-

velle de l'apparition des Chrétiens et implorèrent du secours. Lors-

que les conséquences de cette fuite se manifestèrent dans toute leur

ampleur, les chefs rejelèrent les uns sur les autres la responsabi-

lité de n'avoir pas su empêcher cet événement. Cirni et Diego del

Caslillo disent que le duc de Médina Celi émit l'avis qu'il fallait

(5)CIRM,p. 17v\ d'après ses informations en eslime la valeur à 200.000èeus.

D,-»nsses noies nu Mémorialde don Ahar (Doc.Dnro. p. 213},le duc dit qu'il yavait a bord plus de OXh 70.000écus provenant de l'amende infligéeaux Djer-!>i*ns.

(1)IIOLZIIUSIKR,p. 31v*.

(2)La Mire de I. A. Voriaau Roi du 21 mars 15C0.(Voirnoire TroisièmePartie,.SectionI, l*ièce5) indiqueque les galères s'arrêtèrent sur la sèettedes Kcrkenna

[Testadel Belo).(3)L'un d'eux était chargé d'huile, pommes,baracans, etc.

(ij La Cantara — dit UUOA— est une petite tour ronde, habitation des genschargés de percevoir les taxes que payent les navires qui vont commercerdansl'Ile lEdilionTebatdi,p. 7 v*}.Cedétail n'est pas dans Dn. Cwmio.

Page 128: Djerba 1560(Monchicourt)

~9Ô~

brûler les deux galioies, mais que ce dessein n'eut pas de suite àcause de la maladie de J. A. Doria. A travers les réticences de cesauteurs, perce la mauvaise volonté des Génois et de don Sanehe de

I<eyva (I) qui, prompts à foudre sur un navire marchand, mettaient

peu d'empressement à affronter des tgaIiotes qui ne leur cher-chaient pas noise, L'incident ainsi vidé par l'abslenlion, les galèresmanquant d'eau potable virèrent de bord pour aller eu quérir à laItocehetla où se produisit, à la date du 15, le premier engagementde la campagne.

Pour qui désirait relâcher, trois mouillages s'offraient sur le lit-toral oriental de Djerba. Le plus rapproché de Tripoli élail celui

d'Aghir (2;; le plus éloigné celui de Marsat-Kt-Teffah (le mouillageaux pommes) situé à vrai dire sur la côle Xord, «nais à un kilomètreà peine du Ras-Taguermès, C'est là que stoppe aujourd'hui le petitvapeur de l'Ktal, le Fresnel, lorsqu'il approvisionne le phare de

Taguermès qui domine l'angle Xord-Ksl de l'Ile du haut de sa blan-che colline de cherch. Mais aucun de ces deux ancrages ne pouvaiteu l'espèce convenir à la flotte espagnole. Pour se ravitailler en

eau à boire, il lui fallait atteindre le troisième et plus importantmouillage de celle côle, celui de la Ségnia, ménagé par la nature

presque a mi-roule entre les deux précédents. Seguia qui a eu Tu-nisie le sens général de « rigole d'arrosage » s'applique également

parfois h un oued et celle dernière signification se vérifie ici avecle caractère particulier que revêt le mot oued dans la zone mari-

time de la Hégcnce où il équivaut à « chenal, passe, goulet ».

Au Sud, en effet, du Has-Taguermès. eourl parallèlement au ri-

vage une sebkha, séparée de la Méditerranée par une étroite languede terre. Celte presqu'île appelée dans Abou Has (3) Bin-el-Bahrine

(entre les deux mers) s'arrête un peu au midi de la qoubba de Lalla-

Haderia pour laisser la sebkha s'ouvrir sur la mer cuire une lignede brisants qui termine cette jetée naturelle et un promontoire sa-..bleux délaché du ventre de l'Ile. Par celle bouche ou Seguia af-

fluent les eaux marines, si bien qu'il y a toujours a l'entrée de la

sebkha assez de profondeur pour de grosses barques. Protégé parles brisants, le mouillage de la Seguia est exccllcnt-par lés vents

d'Est qui dominent dans ces parages et il est préférable à cet égard

(1JLe duc de MedinoCeli, dans ses notes a l'autodéfense d'Alvar de Sande, esttrès expliciteh cet égard. Lui-mêmen'ayant, dit-il expressément, aucune autoritésur les galères, n'osa pas pousser trop loin les choses de peur de dégoûter les Gé-nois. Cf. in Doc. DLHO: Copiade la ReleTionque i>.Aharo de Sande, p. 210-213.

(i) Cest celui qu'Fx Ilvu tïw Eo Dw Et, LAGHOCATIappelle Gergys, sans douteparce que c'était de là que les gens du N'ordde Vitese dirigeaient vers Zarzis parmer. Voir les itinéraires de ce voyageur in D'Avmr. : Etudes de Gfogr. Critiquesur une frottiede l'Afrique Septentrionale, Paris, 1830,p. 17.

(3)Op. cit., p. 3.

Page 129: Djerba 1560(Monchicourt)

-07 -

à la rade foraine d'Aghir (1). A un autre litre aussi sa supériorité estpatente, puisqu'il est à t\ou\ pas de la meilleure ou pour mieux direde la seule aiguade de ce littoral. Les navires qui touchaient la Se-guia avaient le double avantage de s'y abriter des rafales et de lahoule et de s'y refournir du mémo coup en eau potable. Sur l'itiné-raire de Sfax ou des Kerkenna à Tripoli, la Seguia élait une escaletrès fréquentée et eu 1520 c'est là qu'avait pris terre Hugues deMoncade lors de sa tentative infructueuse sur Djerba.

Figure X. ~ L\ RocuiEm ETIJÎMOIII.L*«;EI>K1.1SKMLI.%

Cette position maritime était défendue à une époque relativementmoderne par une batterie encore très discernable à la naissance du

promontoire sableux. Quelques mètres plus au Sud, d'autres cons-

tructions jalonnent la eôie, qoubba de Sidi-Garous d'abord (2),

puis, entre deux anses, vestiges d'un grand bordj sur plan rectan-

gulaire. Ce dernier ouvrage est la Rocchelta des navigateurs ita-

liens (xo'ir figure A'). Il n'en subsiste plus que les fondations parmi

lesquelles on aperçoit une citerne, mais le nom a duré plus long-

temps sous la forme de Kr-Rogga (modification de la Rocea}, leçon

que contiennent les documents Hossoulrol. Ainsi poslée, la Roc-

chelta commandait a la fois la Seguia et le point d'eau que l'on re-

marque a une centaine de mètres de la mer un peu au Nord de Sidi-

Garous. Ce Bir-Sidi-Garous (on dit aussi Aïn par urj«*hyperbole quise rencontre ailleurs dans la Slcppe) est en réalité un hassi, creusé

dans le sable (3) cl garni a l'intérieur d'une armature de pierres

(1)La sebkha est en voie d'ensablement manifeste. lui batterie occupait sansdoute Jadis la tète de l'ancienne pointe qui s'est allongée par l'accumulationdusable qui menacede combler la Seguia elle-même.

(2)En 1560,Onxi, p. 18V indiquequ'il y avait à la Roccheltaune « meschita »,c'est-à-direen sommeune qoubba, mais aucun auteur ne mentionnede fort.

M)En 15G0il y avait là purement et sBfrtement un hassi ordinaire. CIBSI,p. 17r' nous dit que l'eau ne jaiUis^^pas/d'ellè^uèine, mais qu'il fallait faire de*trous dans le sable et ensuite/puiser. vA

Page 130: Djerba 1560(Monchicourt)

-as-

sèches que l'Administration «les Travaux publics a surmontée d'un

cylindre de maçonnerie avec margelle, l/eau claire et bonne affleu-re à un ou deux mètres. Ajoutons qu'auprès de Lalla-lladeria il y asur 1isthme trois hassis qui ont été couronnés aussi de cette façonet dont l'eau est également buvable.

D'une façon générale, soit par se; upule religieux, soit afin de seréserver un liquide plutôt rare dans la région, les Djerbiens oui

toujours vu sans plaisir les navigateurs puiser chez eux de l'eau

potable. Au xn* siècle, Kdrisi (|:) signale que les Ouahabites de

Djerba et des environs chassent l'étranger qui tire de l'eauTTun de

leurs puits et qu'ensuite ils mettent à sec ce puits devenu impur.« Nous voulûmes — raconte au début du xvm' siècle le Père Phi lé-

mon de la Motte {**}— nous voulûmes envoyer nos matelots fairede l'eau en un lieu que notre More nous avait montré en arrivant,

qui est à la pointe de Die, du côté du levant; mais ils y trouvèrentdes Barbares qui la gardaient parce que l'eau douce y est très rare :

ils furent repoussés et chargés de coups de bâton. » Pour se réap-

provisionner en eau en 1560, les Chrétiens durent engager jusqu'à3.000 hommes avec le duc de Médina Celi et don Alvar de Sande en

personne. Les Djerbiens étaient peut-être 5.000, plus Dragut et 800

Turcs (3) ainsi qu'on le sut ultérieurement. Sans avoir pu recueillir

ni un prisonnier, ni un renseignement quelconque sur les enne-

mis, la flotte, une fois son but rempli, s'en fut ù la sèche de Palo,

Deux jours plus lard, huit galères retardataires ayant sloppé à la

Rocchelta avec l'intention d'y renouveler leur stock d'eau furent

reçues aussi fraîchement par les naturels et perdirent 150 hommes

dont quatre capitaines espagnols morts et un prisonnier (4).Le soir du i6 février, le gros des galères atteignit la Sèche de Palo

où peu à peu vinrent les rejoindre les autres galères et les navires

de charge. La Sèche de Palo est pla:ée par Cirni (5) à 80 milles de

Tripoli et Diego del Castillo (6) note qu'elle git a 20 milles de Zuara

(I) EORISI: Descriptionde l'Afrique et de l'Espagne. Traduction Dozv et r»E

COEJE,Leyde, 1866,p. 15*.W Etat des royaumes de Barbarie, Tripoli, Tunis et Alger contenant l'histoire

naturelle et politique de ces paus, la manière dont les Turcs y traitent les escla'

tes, cov .y in les rachète et diversesaventures curieuses. Avec la Tradition de

l'Eglise ?>>•.•le rachat ou le soulagement des Captifs. A la Haye. MDOCIV.36*

pages. Vc: p. 95. L'Etat chrétienj>lpolitiquedu Noyaunie de Tunis est traité aux

p. 80-173,mais les p. 171-181concernent encore la Tunisie.(3)CIBSÎ,p. 17r* et V. On lira le récit de cet engagement ainsi que du suivant

dans la Lettre de Paul délia Chleta,'doui nous donnons le texte dans notre Troi-sièmePartie, Section IL L'escarmouchede la Roccheltaest figurée sur la carte detiaslaldi. .

jt) Deces cinq officiers,quatre sont cités dans les états d'IIoLziiAWER.Pourtant,p. Aiv*, celui-ciles nomme tous les cinq en indiquant qu'ils moururent tous.

(5)Op. cit., p. 19r\(6}Op. cit., p. 190.Le millemarin est de 1.851mètres

Page 131: Djerba 1560(Monchicourt)

(Zouagha), qui es! l'oasis du littoral tripolilain la plus proche de la

Tunisie. Les autres auteurs omettent de nous renseigner sur la po-sition précise de ladite Sèche. Ciini spécifie que la flotte était an-

crée eu face de la Gruppa d\\$inot quliolzhaimer appelle Capo di

Patio. Del Caslillo signale que près de l'escale chrétienne il y avait

une pelile Ile sablonneuse oii en pratiquant des trous on se procu-rait de l'eau douce, mais malsaine. Dans d'autres textes de la fin

du xvi* ou du xvir* siècle, le nom de (ïroppa d'Asino est estropié,

par exemple, en Orappo d'Ali ou en Cap Dîsme pour Cap d'Asne.

Un portulan français de ICÇOsitue ce Cap Disme ;'i50 milles de Tri-

poli le Vieux (8). Quant a Lanfreducci et Hosjodont nous avons déjà

reproduit la description de Djerba, ils disent que « Groppa d'Asino

(Croupe d'Ane}, éloignée de XII milles environ de la bouche de la

sebkha de Zouara, fait cap en mer. C'est un pays abondant en blé.

Ou suit la côte et là commence la Sèche de Palo qui dure jusqu'àZar/.is sur une longueur de quelques 30 milles » (2),

Ces diverses indications reportées sur les cartes marines d'au-

jourd'hui ne coïncident pas toujours d'une manière absolue. Il

semble bien en tout cas que celle Groppa d'Asino, alias Cap de

Palo, s'identifie soit avec le Ras-Makhabès, terminaison d'une lan-

gue de terre qui borde au Nord la sebkha dile de Zouara, soit avec

le Ras-Ashdir qui est la limite entre la Régence et la Tripolitainc,soit encore avec le Ras-Kl-Klef, autre protubérance de la côle tuni-

sienne, voisine de la précédente. Ktef signifie précisément en lan-

gue arabe « croupe » et pourrait être en conséquence la « groppa »

des vieux documents. Quoi qu'il en soit, la fiolte chrétienne était

ancrée vers la fronlière actuelle, non loin de la terre, sur des bancs

sous-marins couverts d'une lame d'eau d'un peu plus de deux mê-

Ires. Klle y demeura pendant la seconde moitié de février dans l'at-

tente de navires non encore arrivés et dans l'espérance que le

temps devienne propice à une attaque contre Tripoli. On se propo-

sait d'aller débarquer au promontoire de Laugir (3) qui ferme à

l'Kst la baie de Tripoli (4). Mais, durant celle période, une épidémie

II) Portulan ou Descriptiondes ports de la mer Méditerranée,oeuvrefort néees-

snire à tous navigant. MIXXXIX,p. 516et suiv. (BibliothèqueSationale. Manus*

crils F II. 7H.1ii) Op. eit.,f 216i\ « Groppa d'Asino discosla d:»ltaitorta dello slagnone di

Zuara cirea XII miglia fa capo in mare et ê pae*e abondante di frumento. Siscorre la costa et qui eominda il seecodi palo che dura fino al giorgisc che sarùda tronla miglîa. »

(3)OHM,Op. cit., p. 11»r\(1} Voir : Il vero disegno del porto delta città delta forte;:a e del silo dove i

posta Tripolidi Barbaria. Y. en Vanno1567.In Vcneliaalla libraria dal segno deS. Marco in Merzaria /). B. Cedocument est'conservé a la BibliothèqueAmbroi-sienne de Milan dans un recueilde plans sous la cote SA!-Mil15.Sous le même

litre, mais avec une indication lïnale légèrementdifférente (l'en, l'anno 1567.Alla

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- 100 -

éclata. La mauvaise qualité de l'eau, le manque de vivres frais, laratigue, l'état de santé précaire dans lequel beaucoup de gensavaient quitté Malte, causèrent des maladies auxquelles succombè-rent presque 2.000 hommes (I). Ou se résolut enfin à dire adieu àces lieux néfasles ou Jean André Doria avait failli succomber à l'in-tensité du mal, mais alors deux décisions différentes s'offrirent à

l'esprit des généraux. Devait-on exécuter le plan primitif qui visait

Tripoli ou bien n'y avait-il pas d'objectif meilleur, Djerba, parexemple ? , .

Remarquons que les Chrétiens étaient restés assez longtempssans aucune information sur leur ennemi. C'est seulement a la Sè-che de Palo qu'ils finirent par en obtenir en négociant avec la tribuarabe des Mahammid qui dominait sur le pays côlier entre Djerbaet Tripoli et qui élait en mésintelligence avec Dragut. Ils apprirentalors que c'était avec celui:ci qu'ils avaient en a en découdre à la

Rocchelta el ils regrettèrent de n'avoir pas à ce moment mis en

ligne toutes leurs troupes I bloqué avec les galères la passe d'Kl-Kantara. On traita avec les Mahammifl pour que 400 de leurs cava-

liers aillent empêcher Dragut de s'évader de l'Ile. Mais celui-ci,

pour éviter d'èlre renfermé dans Djerba et avant qu'on ait pu s'y

opposer, élait retourné par terre à Tripoli 12) avec ses 1.500 Turcs.

Il connaissait d'ailleurs depuis plusieurs mois les intentions des

coalisés. En effel, à l'automne 1559, le Grand Mallre de l'Ordre de

Malle ayant envoyé en Rarbaric deux navires en éelaireurs, Dragut.s'était emparé de l'un d'eux el, désormais instruit du péril, il avait

grossi la garnison de Tripoli et fortifié cette cité avec l'aide des

Djerbiens. V.n somme, faule d'un service de renseignements, on

avait perdu l'occasion de clore la guerre d'un seul coup.Rien qu'aucun écrivain de l'époque ne le menlionne expressé-

ment, le fait que Dragut était a Tripoli fut une raison puissante

pour que l'expédition déviât sur Djerba. Ceux qui émirent cet avis

le colorèrent en alléguant que la prise de Djerba élait facile et

qu'une fois installés là il serait aisé d'y recevoir certaine infanterie

que l'on attendait et de partir ensuite a l'attaque de Tripoli. Le re-

présentant de l'Ordre de Malle insista pour prolonger le séjour à la

Sèche de Palo jusqu'à ce que le temps devint favorable a la marche

libraria delta Colonna),celle carte esl reproduite sous le n* 15dans : De'disegnidélie pift illuslri eillà e forlezzedel monda parte I la qualc ne contient einquantaraccoll.i da M. GIIMOOti-uxo: In Yincgia appresso Bolognino Zallieri. MDLXIX.

M)CMM,Op. cit., p. 21 r\(î) IJCduc dans ses notes nu Mémorialde don Alvar reconnaît que si on avait

bloqué avec quelques galères la |»asscd'KI-Kanlaranussifôl après le combat de la

Itocchetla. on aurait pu aller de suite à Tripoli et s'en emparer assez facilement,

puisque Dragut n'y avait laissé que '»0OTurcs en assez mauvais étal. (Hoc.Dr/no,

p. 213.)

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« 101 —

conlre Tripoli (l), affirmant qu'une fois Tripoli tombé, Djerba sui-vrait naturellement par surcroît. Mais l'intérêt personnel trop évi-dent qui dictait ces paroles ne convainquit pas les membres duConseil. On décida de s'en remettre au vent pour savoir si l'on con-tinuerait sur Tripoli ou si l'on se raballrait sur Djerba el comme leSud-Rsl soufflait toujours (?), on rebroussa chemin le 2 mars et l'onreparut devant Djerba. La même nuit, ou mouilla sur le banc desable devant le Château, où l'on souffrit jusqu'au 6 une formidable

bourrasque.La mer une fois calmée, le débarquement s'opéra le 7 mars, à 7

milles du Château, à la corne Xord-Oiiest «le l'île, auprès d'une tourqualifiée de Yalguarnera Gigir. Valginrnera, estropié- en Malguar-nera dans la carie de Djerba de 1560, rappelait le nom de Simon deYalguarnera, un des lieutenants de Ramon Monlauer au xni* siè-cle (3). Quant à Gigir (pour lijilidj), c'est le terme indigène. La

pointe de Djilîdj élait un endroit opportun pour la mise à terred'une armée, car c'est la que le banc île sable sous-marin qui enve-

loppe Djerba a le moins d'extension. Des fonds suffisants s'y avan-cent jusqu'au rivage qui a toujours possédé a Djilidj un ouvragefortifié comme la tour de 1500 ou le bordj commencé ultérieure-ment par Ali-Pacha en 1157 (1744-15) el achevé en 1200 (1791-1)5)parles soins d'Ilamouda-Pacha (4), Ce bordj (5), à peine transformé,esl devenu en 1805 le phare actuel.

Les Djerbiens n'avaient pas contrarié la descente et, dès ce mo-

ment, le cheikh Messaoud notifiait qu'il élait entièrement a la dé-votion de l'Espagne. Mais, en même temps, il suggérait de menerles troupes à la Rocchelta, puis a Tripoli, offrant dans ce cas de ra-vitailler l'armée el d'aider de tout son pouvoir à la ruine de Dragut.Le duc prit acte de ces déclarations, se réservant d'y répondre plus

(1)OBXI,Op. cit., p. si v.(2)Dans sa Ullre du 20 mars, adressée au Boi (VoirTroisième Partie, Section 1,

Pièce 3},le duc de MédinaCcliobserve que depuis le déparl de Messineil n'y eul

pas quatre jours |>ondan!lesquels ou aurait pu naviguer sur Tripoli. Indicationanalogue dans la lettre de I. A. Doria >lu21 mars (Ibidem,Pièce 51

(3) IHcnox : Chroniquesétrangères relatives aux expéditions françaises pendantte xiiCsiècle, Paris, 1811.Voir p. 4S£un passage de la Chroniquede HvwoxMt.v-TAXER.

(I) Anou RAS,p. 3 et 13.Cet auteur nous apprend qu'il y avait jadis auprès duBordj-Djilidjune vigie pareille à un pliarc el qui servait de poinl de direction auxbateaux.

(5) Le Itorrij-Djilidj se composait d'une construction rectangulaire avec courcentrale. Il Était vers le Sud Itord»»d'un foss«'ïnu delà duquel s'étendait un terre-plein limité par un mur. Sur ce terreplein une citerne. C'est en somme en pluspetit le plan du Hordj-EI-Kebir.Commeâ lïoidj-Castil il y avait en haut des rem-l«irls deux embrasures a chaque angle. Une petite garnison de Zouaoua l'occu-pait comme en. témoigne une inscription ara lie remontant vers le milieu du xrx*siècle et qui parle d'un certain Ali Zouaoui.

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amplemeut lorsque le corps expéditionnaire serait entré au Châ-teau. Cette résolution eut pour effet de réconcilier momentanémentles deux sofs de l'Ile, car les gens du Nord eux-mêmes, malgré leurhaine pour Dragut, répugnaient naturellement à laisser les Espa-gnols s'établir sur leur territoire. Les amis du cheikh Messaoud etla fraction adverse unirent donc leurs efforts et, dans l'espoir de re-

nouveler l'exploit accompli en 1510 par leurs ancêtres dans le midide l'ile, ils se déterminèrent à assaillir les Chrétiens.

Ceux-ci no s'arrêtèrent pas à Djilidj où d'ailleurs l'eau potablefait défaut. Le 8 le duc se dirigea sur Esdrum, c'esl-à-dire sur Sidi-Salem-Adroum qui vante quelques puits d'eau sa u maire ù 2 millesdu Château. Les troupes suivaient le littoral, ce qui n'était pas sans

plusieurs avantages. D'abord elles pouvaient de cette façon main-tenir à marée haute au moins quelque liaison avec la flotte et sur-tout elles échappaient par cet itinéraire au danger d'embuscadescomme celle qui avait été si funeste à l'expédition de 1510. Quel esten effet l'état du pays dans ces parages ?

Contre la plage s'arrondissent ça et là des mamelons de grès

blanc, sol consistant sur lequel sont construits le bordj de Djilidj,la qoubba de Sidi-Saiem el le Rordj-EI-Kcbir, sans parler du phare•le Taguermès. Vers l'intérieur de l'Ile, à ces collines en miniature

succède une zone plaie iîe terrains salés où ne végètent que des

herbes halophyles, espace découvert très bien marque sur la carie

de Djerba de 1560. Ce n'est que vers Sidi-Salem que la palmeraieaventure quelques arbres vers la eôle et encore ceux-ci y sont-ils

1res disséminés. Néanmoins, c'est derrière ce rideau que les indi-

gènes se massèrent (1) pour prononcer une attaque soudaine sur le

liane droit de la colonne espagnole {:?}.Sans succès d'ailleurs. L'ar-

mée chrétienne repoussa ses agresseurs el put se cantonner autour

de Sidi^alem sous des lentes el des gourbis, dans un camp dessiné

par l'ingénieur Antonio Coule et qui n'est pas oublié sur la carie

gastaldienne (voir ligure II), Le gros des troupes y logea jusqu'au18 mars, tandis que dès le 13 un détachement prenait pacifique-ment possession du Château, corn me .corollaire d'un accord avec le

cheikh Messaoud, chef de la famille des Retii-Scmoumen jusque-làmaîtresse de Djerba cl que Dragut avait expulsée de*l'Ile.

(1)lïxo.t (Kditionespagnole), V W r' et v*. donne h cet égard un détail intéres-sant qu'il a reproduit dans sa version italienne et que ne fournit aucun autre au-teur : « On entendait très bien tes ordres donnes h son de lamtiour à raison detrois coups, lorsque ceux-ci sont frappés ainsi par séries de Irois ils signifientguerre et quand ils le sont au nombre de cinq ou six cela indiqueallégresse. »

(2,(Cf. Ullre de Paul drlla Chlesadans notie Troisième Partie, Secl. II.

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CHAPITRE III

Le désastre naval

Le Cheikh Messaoud, alors qu'il errait loin de sou pays d'où ilavait été chassé par Dragut. avait noué des relations à La tîoulelteavec le Gouverneur île celte place, Alphonse de la Cueva, qui l'a-

vait recommandé au due de Médina Celi pour le rang de Cheikh de

Djerba (|), rempli jadis par son père Salai». Mais de Sicile, où ilrésidai! en otage, s'était embarqué sur la (lotte, son cousin Yahia,fils du Cheikh Soliman. Si ce Yahia ne joua dans l'armée qu'unrôle très effacé, un certain Saut Nalé qui l'avait accompagné sut

être très utile au Vice-Roi, notamment comme interprète (2). Ya-

hia représentait pour le Cheikh Messaoud un concurrent éventuel,

mais le duc, ayant sans doute constaté que son protégé avait peud'adhérents, préféra essayer de se servir «lu Cheikh Messaoud quiélait rentré dans l'Ile peu avant le corps expéditionnaire.

D'une façon générale, le Vice-Roi prit à tache de rallier les Djer-biens par de bons procédés qui formaient un parfait contraste avec

la dureté el les exactions de Dragut. C'est ainsi que l'armée achetait

ses provisions aux insulaires. Chose vraiment extraordinaire, elle

payait même le bois et l'eau, et cher, puisqu'uu début une charged'eau élait échangée contre quatre aspres (3). Sept esclaves nègress'étant sauvés de citez leurs maîtres, le duc les restitua au Cheikh

bien qu'ils eussent demandé à être convertis au christianisme (4).Ces deux exemples caractérisent la politique du Vice-Roi a«l'éganldes Djerbiens el témoignent de sa largeur d'esprit (5). Celle ma-

nière de concevoir les rapports avec les indigènes s'explique d'au-

tant mieux que le duc s'était résolu à inscrire Djerba parmi les do-

maines de la couronne d'Kspagne. Au lieu d'évacuer l'Ile après

(I) l>H.CtSTlIXO.p. lfl|»-lï»7.(2*Xaté esl sans doute pour Xatéra. O Saïd serait dan* ce cas un fiaient du

MohammedNatéra que Mourad Agha lit assassiner en |&5(el qui était l'hom-me de conliance du lllicikh Soliman, |K-rede Yalu'a.(Voir Doc. réunis par 3. l*t>urz i+;(USTISOdans C\T : Mission bibliographiqueen Eteigne, lor. eitj

(1) lloi.zuuMnt.p. (f>r*. Le prix toniUi ensuite à deux nspres. .L'nspre. nous

apprend la relation de Cowuu-s (boe. Drito. p. ïO. était égal nu tarin de Siciledont il fallait une douzaine pour faire un «Vu.

(I) Idem, p. î!»r* et v*.{%)l>ans lloi-zmiMKit.toe. cit., nous voyons que l'année trouvait étrange qu'on,

payât l'eau cl le lois el jugeait défavorablement le renvoi des sept nègres.

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avoir rasé le Château selon le précédent de Mehdia, il avait le pro-jet de s'y installer solidement. Il pensai! que la conservation decette conquête importail à la tranquillité de l'Italie, car dans un

Djerba espagnol les corsaires ne pourraient plus comme aupara-vant hiverner, s'approvisionner ou vendre leur butin. Ku outre.

Djerba entre les mains des Chrétiens serait pour eux une base d'o-

pérations futures soil contre les Turcs, soil contre l'Afrique (1).Mais de même que lés chefs de l'armée de terre cl ceux de la

flotte avaient différé de sentiment sur l'opportunité de faire voya-ger l'expédition à la mauvaise saison, de même, la désignation del'endroit de l'Ile qu'il s'agissait de fortifier fut l'objet dapprécia-lions divergentes. Sanehe de Leyva et Bérenger de Réquesens pré-conisèrent l'érection de deux fortins à la Rocchelta el à Kl-Kanta-ra (2 , poinls'd'accès .facile, aisés à ravitailler el à secourir. Ils re-

marquaient que le Château du .Nord élait à cause des sèches in-abordable par les nefs : les galères elles-mêmes ne pouvaient s'an-crer sous ses murs qu'à la haute mer. C'était donc une piètre sta-tion navale sur le choix de laquelle Déranger de Réquesens tînt à

dégager formellement auprès du Roi sa responsabilité. Sanehe de

Leyva indiqua que l'établissement des Chrétiens si.; 1 le rivage sep-tentrional n'empêcherait pas Dragut de se saisir d'un porl sur lacôte orientale (la crique de l'oued d'r>t-Kantara} qui le rendrait.levrai maître de l'Ile. Sanehe de ï.eyva. dont l'avis élait partagé parJ. A. Doria, estimait d'ailleurs qu'au 20 mars il étail hop lard pourcommencer des travaux de quelque enlilé, car on ne pourrait lesterminer avant l'arrivée des Ottomans qu'un chacun savait pro-chaine. Le meilleur, parti élait donc de vider les lieux au plus vite,

quille à revenir à l'expiration de l'automne avec les galères seulesel 3 à 4.000 hommes. On occuperai! alors et on baslionneiail tël-

Kantara. Le duc de Mcdirta Celi et don Alvar tirent valoir que cellelocalité était privée d'eau el de bois el qu'il élait plus expédient

d'employer la main-d'u.'uvre nombreuse des troupes présentes cl

de profiler du Château déjà tout bâti sur le littoral Nord ou ne

manquaient d'ailleurs pas les matériaux de construction (3). On

s'attela à la besogne sur un plan dessiné par l'ingénieur'Antoine

Conte, par don Souche de Keyva et par Rernard de Aldana, capi-taine général de l'artillerie (4).

(I) Os diverses'raisons sont exposées par don AUar de Sande dans son'.W-mnrial on lloi d'Espagne Ilme. Di tso. p. 2\%-î\'S.

ii\ Voir leurs lettres déjà citées dos 2 et 5 avril I.VîO.i3) l>oiiAlvar de Sande et le due de Mcdina t>li expo>cnl ces'considérations

dans le Mémorial du premier annoté par te s«i>iud (/W. l)ri;o. p. iv.t v\ i2l>.Dr.r CVSTIIXO.p. '2(0.ajoute qu'on décida cependant qu'un hâtt'raif plus tain nu

petit foit à Kt-Kanlara.iï| Voir la lettre précitée de SaneJtcde l.e^va.

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Les chefs de la flotte voyaient ta chose avec peine et le séjourdans l'Ile leur arrachait des pronostics pessimistes que l'événementdevait confirmer. « Les galères de Votre Majesté —-écrit Sanehe de

l.eyva le 5 avril — par suile de leurs labeurs cl de leurs souffranceset de la quantité de gens qu'elles ont perdu, ne sont en état ni de

combattre, ni d'attendre, ni «J-;fuir (I), de sorle que si jamais les

galères turques venaient à paraître, ce que Dieu ne veuille, il se-rait vain d'espérer une issue favorable. » A propos du Fort même.Sanehe de Leyva n'est pas plus rassurant : « Si la flotte olloinane

l'attaque cet été, je ne sais — observe-t-il — comment on pourra ledéfendre, car, durant le délai rie deux ou trois mois disponible d'ici

là, on ne pourra l'entourer de tranchées suffisantes, même si l'onrecourait à une foule de travailleurs, ce qui n'est pas le cas. »

De son côté, le Cheik Messaoud navré de voir les Chrétiens s'im-

planter dans sa patrie ne manifestait pas un grand enthousiasme.Le Vice-Roi ne put en obtenir des ouvriers contre salaire. Les in-

digènes procurèrent seulement des chameaux pour les transportset laissèrent enlever les branches ou les arbres nécessaires aux

épanleiuenls. Les fossés furent creusés par le pic des Allemands

dans lecherch, pierre tendre qui constituait le sol. Vers l'extérieur,

des parapets en terre el fascines furent dressés et consolidés avec-

des troncs de palmiers. Peu à peu. le Château s'enveloppa d'un se-

cond système protecteur qui reçu! plus spécialement le nom de

Fort. Le tout fut effectué par les soldais. Les fatigues, les exhalai-

sons des lerres remuées, les chaleurs, ravivèrent les germes de

maladie véhiculés de la Sèche, de Palo, si bien qu'à la fin d'avril

0.000 hommes avaient succombé à un mal qui était sans doute le

typhus. La maison de Dragut aménagée en hôpital était trop exiguë

pour les besoins.

Si le Vice-Roi renvoyai! les esclaves fugilifs, le Cheikh gardai!

quelques déserteurs venus sous sa tente avec l'idée de se tourner

musulmans (3;. Malgré des messages engageants, il ne «initiait pas

l'Oucd-Khib, à une dizaine de kilomèlres «lu Château, ou il se refu-

sa à visiter le duc. Il n'eut avec celui-ci qu'une entrevue auprèsd'Ilouml-Souk (3} el le traité «le paix fui parafé dans une localité

éloignée du Forl «le «lenx milles. Celte convention elle-même, le

Cheikh en Iraina en longueur la conclusion, puisqu'on n'en rédi-

gea le texte que le 5 mai. Dans «'et accord, le Cheikh et les notables

juraient devanl imlaires el sur le Coran «l'être loyaux vassaux de

l'Kspagne à laquelle ils payeraient dorénavant un»»contribution mi-

di Dans un autre passive »|ç la mente H Ire San. lie de l.e\\a dit «piïl ne \atester a hjerlia «|ne3Sgalères « tes plus mal en jioinl iiu'il ait jamais \uc> ».

Ht lli>i.zuu\n:n.p. «'. r" et \*.(.}/CiKM,Op. cil., p. 28Ve.

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— lOo —

nuelle de 0.000 écus plus un «•hameau, quatre autruches, quatregazelles et quatre faucons de Xabeul. Ils livrèrent au Vice-Roi l'é-

tendard vert de Dragut. On leur confia en échange celui de Phi-

lippe II. A celle occasion, le duc abonda en largesses pécuniaireset, eu considération du pillage que l'Ile avait récemment subi de la

part de Dragut, il fit solennelle remise du premier versement du

tribut.Peu avant, un incident fâcheux avait éclalé. A la suile d'une dis-

cussion au souk cuire un Djerbicn el un soldat, une échauffourées'élail produite au cours de laquelle les Kspagnols avaient saccagéle marché et tué soixante indigènes. Le Vice-Roi regretta cette ba-

garre el, pour en effacer l'impression, il relâcha deux cents pri-'sonniers musulmans et dédommagea les commerçants lésés. De

son côlé, le Cheikh lit exécuter un de «?eux qui avaient été les ini-

lialeurs du conflit. Ce fut «railleurs l'unique circonstance où Djer-biens et Chrétiens en vinrent aux mains après l'agression du dé-

but. Le resle du temps, si les insulaires ne facilitèrent ni le ravi-

taillement de l'armée, ni l'édilkatinn du Fort, ils ne cherchèrent

pas non plus à l'entraver.

Le Vice-Roi avait également essayé de se concilier d'antres ap-

puis indigènes. A la Sèche tic Palo il avait assoldé un certain nom-

bre de cavaliers Mahammid qui, depuis le changement du plan «le

campagne, avaient pour consigne «le s'opposer à lotile tentative de

Dragut visant à envahir l'île en s'en approchant par la voie de terre.

Mais ces alliés louchèrent leur subvention sans être d'aucune aide

bien efficace. On avait aussi dépêché un courrier au chef tics Chab-

bia. Malgré son âge (I), celui-ci se rendit en personne auprès du

duc. Son intention était d'implorer l'assistance des Kspagnols pourêtre réintégré, grâce à leurs armes, dans les pays de son ancienne

obédience (2». .Mais il n'a va il comme escorte que huit cavaliers.

D'autce pari, si le Gouverneur «le La Ooulelle élait en délicatesse

avec le llafside de Tunis, le duc. eu tant que Vice-Roi «le Sicile,

semble avoir eu avec ce prince îles relations meilleures Ç-i}.Sur la

flotte, il élait accompagné d'un infant «le Tunis, oncle «lu souve-

rain régnant (4), el ce dernier, après l'installation «les Chrétiens

f|i Aucun auteur ne donne le nom du Cheikhdes CtiaM'ia.CIKM,p. 2î»r* nousdit «piil avait la l»arl>echenue.

fi( CVsl ce «pion déduit «lepassives «tel)Fr.C\sriu.o, p. iU'te! de CIKM.p. 21»v-cISOr*.

(.1)Cela ressort d'un passade «le la relation Commis {ho,-.th no. p. \w. Cedétail n'est pas dans lror.xnU\n:i;.

Il) Uegiv de parenté indiqué par Don Alvar de Sande dans .«M»»MémorialauItoi d'Espagm*(hoc. Ih no. p. iil. Cet infant hafside l'tail soit un ota^e. soit unexilé. Après la ••tintedu l'oit, le «lue«leMédinaOli smijreun instant à eu faireun iiisliuuienl cimire le H>âde Tunis ipii s'est rallié aux TIIIVS.(Voir«tans noireTroisième Partie. Section I, Pièce .'/»,la h'ttre du due du î*septembre I5C«).;

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- m -

dans le Château, leur avait offert des soldats, de l'argent él des vi-

vres pour collaborer à l'expulsion des Turcs de la Rarbarie fl).Mais ni l'influence religieuse réelle du marabout Chabbi, ni le

prestige politique bien affaibli des Hafsides ne furent d'aucun se-

cours pour les Chrétiens. En réalité, le Chabbi, le Hafside et le

Cheikh Messaoud ne sont que des comparses. Les Djerbiens eux-

mêmes ne font pas dans la lutte ligure de partenaires, mais d'en-

jeu. Les Tunisiens de toute provenance se bornent donc à assister

au duel entre les deux grands adversaires, Espagnols et Turcs,sachant d'avance qu'ils n'ont qu'à perdre à la victoire «le l'un ou «le

l'autre. Celte commune inquiétude les réuni!. Le llafside et le

Chabbi logent ensemble el, au moment où le camp chrétien est en

rumeur devant l'arrivée imminente de la flotte ottomane, ils mon-

tent à cheval (2) el vont rejoindre le Cheikh Messaoud. Après le dé-

sastre naval, tous trois suivis de 5.000 Djerbiens qui préféraientl'exil à la domination turque s'enfuirent sur le continent (3). Les

autres Djerbiens se déclarent alors pour les Turcs el le Sultan tle

Tunis même épouse la cause des vainqueurs et les refouruit eu vi-

vres (ï).

Les travaux du Fort étaient en train depuis deux semaines que

déjà on avait eu vent des apprêts d'une expédition turque impor-tante. Dès juin 1559. Conslanlinople avait su par des gens de Ra-

gusc le but des préparatifs effectués à Messine (5), renseignementdont Dragut, comme nous l'avons dit, vérifia le bien-fondé à l'au-

tomne. Kn janvier 1560, Soliman averti du départ de l'armada

chrétienne, résolut d'intervenir (G). La Porte avait très bien dis-

cerné que sous couleur de réduire un simple corsaire, il s'agissaitd'une réaction hispano-italienne contre les récents progrès de l'Is-

lam. El, en effet, il y avail là un premier essai de la coalition qui

(I) DFXC\STH.I.O,p. 231-232(i) Cum, Op. cit., p. 33.v».(3) IDEM,ibid.. p. 33 r*. D'après DE».CASTIU.O.p. 217-218,ce serait le duc qui au-

rait envoyé les deux personnages au Cheitd»Messaoud. Tous trois décidèrentalors de s'enfuir en prétextant qu'ils allaient lever «lessolfiais chez les Mnliam-mid. Ils se rendirent sur le continent à dama raton (Marelh)entre Gat>èsel Mé-decine. Voir ii notre Troisième Partie, Section I»Pièce 10, la Ultre d'Ahar deSande au due de Médina Cetidu 21 mai IStiO.

(vj DELCtsmr.o, p. 232.Ce sont tes mêmes \ ivres «picle Sultan «leTunis avait

promis au duc de Médina Celi. Kn tes offrant aux Turcs, il engagea ceux-ci àchasser les Cliréliens. de même que quelques semaines plus tôt il avait encou-ragé;ces derniers a «îéKirrasserle pays «tesOttomans.

(5) Lettre de notre aml«»ssadeurû Conslanlinople,de la Vigne, au tloi Henri ILdu 21 juin 1559(CiiABnifeiir.: Ségoc., p. 5s«V.D'ailleurs, dès avril, de la Vigneaveit dénoncé a la Porte le» armements de ITvspngueen vue d'entreprises et»Itarbario {IDEM,ibid., p. 568,note;.

(6) Voirdans notre TroisièmePartie, Section II, Pièce 3, ÏAvis de Constantin*pte, daté du 2; iamier 15tî0.

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aboutira onze ans après à la victoire de Lépantc. Soliman se sentit«loue visé. Eu outre, il ne lui déplaisait pas d'en découdre avec l'Ks-

pagne dont la renommée l'offusquait cl qui était la seule puissanceavec laquelle il n'eût jamais combattu (I). Toutefois, ses soldaisn'étaient pas sans appréhension et la décision du Sultan paraissaità plus d'un brave hasardeuse el grosse de dangers (2). Réciproque-ment, un vif émoi s'empara de l'année chrétienne lorsque l'on pé-nétra les intentions de Soliman. Dès le mois de mars, le Grand Mai-Ire de Malle les avait révélées à Philippe II cl au «lue de Mcdina Cc-ii (3). Ku avril, la nouvelle se précisa. Le (Jrand Maître de Malle

rappela ses galères afin de veiller à la sûreté de son île. Devant le

péril prochain, on dut- renoncer à loule convoitise ultérieure sur

Tripoli et adopter une autre ligne de conduite. On décida de termi-ner en hâte le Fort, d'y laisser uue garnison assez nombreuse clsiiflisauunenl approvisionnée en eau, en victuailles et en muni-

lions, puis d'emmener navires, galères et reste des troupes en Si-cile. Plan médiocrement viril, puisqu'il aboutissait à se replier de-vant les Turcs, mais sage dans sa prudence, vu l'état des galèresdépeint par Sanehe de Lcyva cl l'esprit mercantile des capitaines.Il eûl évité bien «les malheurs s'il avait pu cire exécuté à temps.Mais certaines mesures ne purent être prises que tardivement et.«l'un autre cûlé. les Ottomans s'organisèrent et naviguèrent avec

une rapidité «pie les Chrétiens étaient loin de prévoir.Tandis que J. A. Doria, soucieux de la llolte, pressait sans cesse

le «lue de partir, celui-ci ne voulait s'en aller qu'après avoir assuré

la sécurité de la garnison future el défini par écrit avec le Cheikh

Messaoud la situation de l'Ile qui ne fut réglée que par le traité du

5 mai. Quant au Fort, il s'en fallait encore qu'il fût achevé (4), plu-sieurs chefs des galères ayant montré à son égard une mauvaise

volonté évidente. Sanehe de Lcyva s'était refusé à y faire travailler

ses gens el, commandé pour emplir d'eau potable la citerne, il s'e-

lail arrêté à mi-hauteur. La citerne du Château, pourtant plus pe-

tite, avait été négligée par les galères de Sicile à qui on en avait

confié le soin (5). Le service d'hitcndrfncc qui avait à sa télé Pedro

Velasquez foncliotmait d'une manière défectueuse. Dans les pre-

(I) Dr tÎKfcEC,Op. ci'.., Il, p. 238.(2j IDEM,ibidem,p. 238-23λ.(3;Voir sa Edite au lloi du 31 mars 150)0dans notre Troisième Partie, Section

I, Pièce6 et la Lellre de I. A. Doria au Botdu 2i mars I50O[ibidem,Pièce5.|l> Mémorialde don Akar (Doc.Drno, p. 220-221).Il avait à ce moment deux canne «tehauteur (environ P50} et le fossé s'en-

fonçait «le2*25dans te elierelu Itésultat a la vérité remarquable, vu le peu de

temps «touton a\ai? disposé. {Débutîle la Lettre du due de Médina Cetian Botdu 18mai 1500reproduite «tans noire Troisième Partie, Section I, Pièce 10.)

(•>}Mémorialde don Alvar {Doc.Dino, p. 220-22P.

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— 10.) -

inicrs jours du mois, on commença à s'embarquer, mais les inotl-vemcnls du corps expéditionnaire, formé «le laid «le membres, dif-férents et peu disciplinés, étaient lents et embarrassés. Les soldaisdestinés à composer sous Michel de Raraona les quelques 2.01)0hommes à laisser dans le Fort (1) essayaient «le se soustraire à cethonneur en se cachant sur quelque bâlimenl. Le va et vient des

troupes par barques ou mahonucs entre l'Ile cl les vaisseaux an-crés sur la sèche à plus de deux milles de distance s'opérait molle-

ment, car. au lieu de s'occuper «les soldats, les chefs de la llolte cl

notamment Sanehe de Lcyva préféraient employer les esquifs h

transporter le plus de marchandises possible. Le «lue n'alleiulail«l'aillcurs pas les Turcs avant le mois de juin [2). Les Chrétiens

ayant consumé trois mois et demi pour se rendre de Sicile en Bar-

barie, on ne pouvait s'imaginer que les ennemis ne inellraient «pu»vingt jours «le Conslauliuople à Djerba el couvriraient 5 à 600 mil-les de mer sans aucune escale et sans cire signalés par âme quivive (3t. Or, le 10 mai survint une galère envoyée exprès de Maltele 8 par le iïrand Mailre après l'apparition de Piali Pacha «levant l'île

«lu (îozzo. File raconta que la llolte ottomane lîomprenait 85 voiles.

2.000 janissaires el 3.000 spahis, sans compter le personnel onli-

naire des galères, el qu'elle marchait vers le Sud.

Celle annonce causa le plus grand désarroi. Le commandeur

Cuimaran et Jean André Doria auraienrvoulu que le duc montât

aussitôt à bord et que la flolle chrétienne démarrât immédiate-

ment, mais si on avait chargé toute l'infanterie espagnole, l'infan-

terie italienne élail encore à terre ainsi que Ions les Allemands et

les Français. Le duc objecta qu'il sérail indécent d'abandonner à

Djerba c'elte niasse de soldais «pii y succomberait faute île vivres el

il obtint «le J. A. Doria que l'on continuerait l'cmbar«|uemcnl toule

la nuit. Les nefs cependant reçurent l'ordre de larguer leurs voiles

à l'instant. Au Conseil de guerre «pii fut réuni ce jour-là. nul ne

préconisa une attitude énergique, et il sembla à Ions, comme le

«lira Cirni, qu' « une belle fuite valait mieux qu'un brave coin-

bal. » (i) On colora celle résolution en prétextant qu'il ne fallait- pas

(I) Ce chiffrecomprenait 1.200KS[K1L,UO1Seu IS compagnies,800 Italiens en !>

compagnieset une compagnieallemande de 2>)éhommes.IIOEZIIAIMER,p. ICCr*.(2»Lescauses du retard et de la lenteur «tel'embarquementsont très bien ex-

poséespar le duc «leMédinaCelidans ses noies au Mémorialde don Alvar desande {Doc.Dtno, p. 223-22P.I.e «lueexpliqueque l'algarade du Souk l'engageaà ne jwispartir sans avoir auparavant signé un traité en l*>nneel due formea\ec le Cheikh.Voiraussi dans notre TroisièmePartie, Section f, sa lettre pré-citée du là mai.

(3;Voir la Ijctlrc de Fernand de Siha an Boid'Espagne,du 12mai 1500(Troi-sième Partie, Section I, Pièce8.

{\) CuM,p. 32 r' et V. Le plus hardi de tous, Scipion Doria, proposa seule-ment d'embarquer les troupes et de partir touvensemble,galères et nefs, assu-

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risquer les seules galères que possédât la chrétienté, et J. A. Doria

ajouta des motifs techniques qui ne sont pas lotis convaincants. (1)Décision légitimée, après tout, par les conditions de la flotte et parla politique navale suivie depuis plus de vingt ans par le trop cé-lèbre André Doria. Les « asscntisli » et parmi eux Sanehe de Lcyvaet Bérenger de Réquesens qui déjà. » lieu d'aider efficacement' àl'édification du Fort et au remplissage des citernes avaient utiliséà des opérations de Irafie les bras donl ils disposaient, ne tenaient

pas beaucoup à avenlurer au milieu des arquebusades el des coupsde canon les marchandises de tonte espèce : laine, huile, étoffes,

chameaux, donl leurs bâtiments regorgeaient. D'un autre e«jlé, «le-

puis qu'André Doria avait en 1538 à Prévésa. sur le littoral de l'K-

pire. tourné le dos aux Turcs, malgré sa supériorité numérique, en

alléguant des raisonnements que J. A. Doria lui a comme emprun-tés vingt-deux ans plus lard (2). l'amiral génois avait fait consister

toute sa science à déguiser sous des manoeuvres habiles sa décision

absolue d'éviter toute bataille sur mer avec les Ottomans. El, puis-

que la retraite devant les flottes turques avait été érigée en article

de foi par ce marin endurci, J. A. Doria aurait gravement manquéau glorieux chef de sa famille en inaugurant une altitude belli-

queuse qui aurait certainement étonné les autres chefs el pour la-

quelle il n'avait sans doute aucun goût spécial (3).La nuit du 10 au 11 fut dans le camp une nuit de désordre et de

confusion. Dans son désir de quitter l'Ile, plus d'un soldai se ha-

sarda dans la mer pour atteindre plus vile les légers esquifs «piiconduisaient aux galères. Un certain nombre d'hommes réussit

ainsi à s'embarquer. Kufiii, J. A. Doria, ne maîtrisant plus son im-

patience, commanda le déparl. Malheureusement, la brise, jusque-là propice, changea de direction et contraria la llolte chrétienne,

tandis qu'elle favorisai! les bâlimenls turcs. Ceux-ci qui avaient

louché à la Rocchelta furent en vue à l'aube au moment où les ga-i

rant «piece bloc n'aurait rien à craindre de la llolte tui-j-.ie.Voirdans notre Troi-sième Partie. Section I, Pièce 1t. la Copiede In lettre a* Fernand Capa au Yiee-Boi de Saples du 10mai 150).

M}Voir ceux c\|»osés par 3. A. Doria dans Cutxi,p. 32 r* et v* et dans lalettre de TOMICELLI: faible quantité d'eau potable possédéepar la llolte et impos-sibilité!de s'en refournïr en face des Turcs, supériorité de ceux-cicomme nombre«lebâtiments, difficultépour les galères de naviguer longtemps de conserve avecles nefs, périls «lessèches, etc.

(i| Voira ce sujel Mwritovi: Storîa délia marina italhna, p. 331).(3)J. A. Doria, dans sa Lettre du 26mai 150)ou Boi (Voirnotre TroisièmePar-

tie, Section I. Pièce 1?', montre de l'honneur militaire une conception assez diffé-rente de celle qu'avait eue François I" â la bataille de Pavîe : « Je regrette beau-coup, dit-il, les |>ettes matérielles,mais d'un autre côté Je me consoled'avoir sau-vé mon honneur (sie\.car j'ai toujours protesté et prévu re qui est arrivé cl je nepouvais l'empêcher qu'en désobéissant(au duc . »

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- m -

lères de J. A. Doria essayaient de biaiser avec le vent et de filer versSfax pour de la emboucher le canal des Kerkenna.

La carie de Gastaldi {Voir figure II) nous représente fidèlementla situation. Poussée par des souffles favorables, la flotte turque(Armala Turchesea) donne en plein sur la flolle adverse (Armala de'

Cristiani} qui prend chasse devant, elle. Au mal de chaque galèrechrétienne est une banderole avec la croix, emblème qu'il élait d'u-

sage dV.-corer dans les expéditions contre les musulmans et quielail comme l'affirmation de l'entente commune dans une sorte «lecroisade. A la poupe, au contraire, se déploie le pavillon national.On reconnait les galères du duc de Florence à leur drapeau où s'ar-rondissent les pallc (boules, besanls} des Méilieis, celles du Pape àl'étendard orné des clefs «le Saint-Pierre. .Sur une galère de Malte,nous distinguons la croix paltée des Chevaliers (I). Oualrc autresont l'aigle de l'Empire, el six la croix de Cènes (2,. Kuliii dix galè-res n'ont que des bannières blanches, le graveur ayant oublié ou

négligé d'y inscrire un signe quelconque La bataille s'engage.Malgré deux galères placées en cclaireiirs (doi galère ch'crano di

gnardia) (3), la Hotte chrétienne, surprise dans son mouvement,

n'est entièrement disposée ni pour la fuite, ni pour la lutte, tandis

que les navires de PiaU s'avancent dans un onlre admirable. Déjàtrois galères chrétiennes.sont- quelque peu «h'semparées. C'est le

présage du désastre de la llolte. Celle-ci va être... elle est anéantie.

L'apparition de l'ennemi, loin d'inciter les chefs chrétiens à com-

battre, puisqu'il leur était «lifficile d'agir autrement, ne fil que dé-

cupler leur frénésie de s'esquiver. La panique qui sévit alors nous

est 1res bien décrite par Maehiavelli qui fut assez heureux pour

s'échapper avec la capilane de Toscane. La peur, nous «lit-il, s'em-

para de toutes les âmes et chacun ne pensa plus qu'à son salut par-ticulier. Ce fui à qui allégerait son bâtiment en jetant à la mer ce

qui l'alourdissait : chameaux, chevaux de la cavalerie, ou aultes

animaux rares qu'on avait pensé vendre en Kuropc (4). Maehiavelli

s«»vaille d'avoir un instant fait tète, malgré tîenlile qui menaçait

de lancer dans l'eau le timonier s'il exécutait l'ordre de virer de

(1)Chaque branche de la Croixde Maltese subdivise vers la fin en deux poin-tes. ]J\ croix ehl Manche sur fond rouge. L'Ordre de Saint-Ktiennecréé en 1551

par Corne«teMédicispour combattre les infidèlesa le même emblème, mais sacroix a huit pointes est rouge sur fond Mane.

(2)Croix rouge sur i «ni Mane. Trois de ces croix sont sensiblement plus pe-tites que les autres et leur couleur ïtoire est obtenue au moyen d'une série deraies horizontales très rapprochées, tandis que dans les croix plus grandes on a,au contraire, des raies transversales.

(3) l-es deux galères étaient la Pellegrïna et la galère de Scipfon Doria. Cuen,p. 33 V.

(%)Cin.M.p. 3Gv*. Cet épisode est mis en action par l'estampe signée M. F.Voir notre figure VI.

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-112-

bord. Mais Tomacelli accuse Maehiavelli* de vantardise el en toulcas Maehiavelli nous avoue qu'il fit abattre de sa galère l'étendardde Toscane pour ne pas déceler la présence des chefs de l'escadreHorenline. Kn un mol, il n'y eut plus de flotte, mais des galèreséparses donl chacune obéissait à ses propres inspirations, rare-ment dictées par le souci de l'honneur militaire. Le commandant

suprême lui-même, oubliant ses obligations d'amiral, ne songeaqu'à sa sûrelé. Tandis que quelques galères continuant la manoeu-vre esquissée et carguànt loutes leurs voiles s'effor«;aient de ga-gner le large, les aulres, cl parmi elles celle de .1. A. Doria, touillè-rent la proue vess Djerba, lâchant, comme l'indique la carie de

1500, de se glisser dans Toiieil qui à travers la sèche aboulit auChâteau. Mais la plupart s'échouèrent sur le banc. J. A. Doria,abandonnant sa galère Irop pesante, descendit dans une barque

(pii le mena à terre où il retrouva le duc cl don Alvar de Sande, les-

quels, parlis le malin el ayant aperçu presque aussitôt la llolte tur-

que, avaient rebroussé chemin.

Victorieux, pour ainsi dire sans coup férir, Piali Pacha divisases forces. Vingt-six de ses galères se hàlèree' à la poursuite de

celles qui s'étaient éloignées vers Sfax el les Kerkenna et à la chas-

se des navires. Quelques fugitives, comme la Capitane «lu Pape,

ayant déployé trop de voiles virent casser leurs antennes el bom-

bèrent aux mains des Tuies. Certaines eurent la chance d'arriver

au canal des Kerkenna. Les aulres succombèrent sans uu simula-

cre de défense. Seules, une galère génoise appelée <«La Korlezza »,deux galères florentines, le galion de Cicala el une nef où élaienl

les malades (1) son! signalées par les contemporains comme ayanttenté une résistance devant laquelle l'ennemi n'insista pas. Divers

documents tendent d'ailleurs à prouver que le but des Turcs n'é-

tait pas d'assaillir la flotte chrétienne et que, si celle-ci avait eu une

altitude ferme elle aurait pu se retirer sans aucun mal (2).Sur les galères en panne dans la sèche, parmi lesquelles celles de

Sicile, les Turcs lancèrenl galiotes ou briganlins, qui les entourant

une à une y capturèrent fonçais, marins et soldats. Les musulmans

des chiourmes se révoltèrent, tandis que les chrétiens du bord

étaient comme frappés «le stupeur. Les plus aclifs de ceux-ci s'en-

tassèrent dans des esquifs ou se risquèrent à la nage vers la terre,

(I) A ees braves. Otcumiorn, Op. cil., Il, p. il:?, ajoute faussement Flaminio

Orsini, chef de l'escadre papale, qui se Iwrna ù être blessé mortellement et prisdans la débâcle. Don Sanehe de Lcyvaessaja de lutter, mais du' se rendre avecses galèreâ. Cin.M,p. 30 v*

(2.1Voir, par exemple, la fin de la Lettre de Fernand Çapa au YiceBoi deS'apies du 10mat 1500el un passage des Sonvellesapportées à Trapani à la finde mai par Jérôme de S'egro qui venait de Tripoli (TroisièmePartie, Section I,Pièces 14et 19).

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-113-

inais en route beaucoup furent pris ou se noyèrent. D'autres qui se

réfugièrent sur l'Ile à quelque dislance du Château y furent tués ou

dépouillés par les Djerbiens tirés de leur torpeur par la victoire des

Turcs. La perle totale, nous apprend Cirni, fut de 19 galères, sans

parler d'une douzaine de nefc (1), soit en gros le tiers de la llolte de

guerre el la moite des nefs proprement dites. Knviron 5.000 indivi-

dus, tant hommes d'armes que d'équipage restèrent aux mains des

Turcs (9) parmi lesquels de grands personnages connue Sanehe de

Lcyva el scs'deux fils, Hércnger de Héquesens, Jean de Canlone,don Gaston, jeune fils du Vice-Roi, l'évéquc de Majorque, llemard

de Aldana, clc.

Quant aux galères qui s'étaient sauvées jusque sous le canon du

Fort, leur sort ne fut pas meilleur. Les Turcs n'exerçant pas, sur-

tout dans les débuts un blocus bien strict, quelques privilégiés pu-rent encore atteindre la chrétienté. Le 12 mai, J. A. Doria, le Vice-

Rouel plusieurs gentilshommes, montés sur cinq frégates déçurent

pendant la nuit la surveillance ottomane et entrèrent sans encom-

bre à Malle d'où les galères de la Religion les transportèrent en

Sicile (3). Le 28 mai, Cirni s'évada sur une autre frégate jusqu'àMessine. Môme après celle dalc, quelques embarcations purentfuir en Kuropc avec des lettres et des nouvelles. Les galères furent

perdues qui ne cherchèrent pas leur salut de cette façon. Les unes

servirent à jonsliluer sur là sèche une sorte de fortin avancé, d'au-

tres furent démolies pour cire utilisées dans les parapets. Kiuale-

uienl, l'ensemble de l'expédilion coûta aux Chrétiens 27 galères el

une galiole (4).Avec beaucoup de justesse, Maehiavelli émit l'avis «pie rare-

ment on avait vu sur mer une pareille débâcle cl une rencontreaussi inoffensive pour les vies humaines, ni une affaire conduite

avec plus de désordre el moins d'intelligence. La chose fui diverse-

ment commentée en Kuropc cl chacun selon ses attaches ou sa na-

tionalité s'évertua à faire endosser la responsabilité de ce désastrenaval à tel ou tel des grands chefs (5j. Assurément, comme l'ob-

serve Cirni, il est plus facile «ledisseï 1er après coup que de prendreau moment opportun les résolutions nécessaires. Néanmoins, la

situation se dessine avec assez de clarté pour qu'un jugement équi-

(1)OHM,p. 37 r*.(2)IDKM,ibidem.(3) Voir pour les détails, la lellrc précitéedu duc de MédinaCeli du 18 mai

1560.(\j VoirCirtMin fine avec une liste. Soit 28galères ou galiolessur 18que com-

prenait la Hotteen dehors du contingentmaltais qui s'en était retourné. On per-dit donc en tout plus de la moitiéde l'effectif.

(5?Les Espagnols insistèrent sur les responsabilitésdes chefs de ta llolte, lesItalienssur cellesdu duc de MédinaCeli.

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-114 -

table soit possible. La rencontre des deux flottes est imputable auduc de Médina Celi. C'e«t le corollaire de sa décision de demeurerà Djerba pour y bâtir un Port et des relards eut rainés, lors de l'em-

barquement, par son scrupule d'abandonner dans l'Ile certaines

troupes et notamment les Allemands. Le duc s'offre à nous en l'es-

pèce comme un grand seigneur rempli de bonne volonté, mais quimanque de la clairvoyance d'un Sanehe de Leyva et auquel la réa-

lité imminente fut cachée par un point d'honneur militaire dont

Charles-Quint avait lémojgné jadis devant Alger. Le i'oi de France,

François II, put donc 1res justement mander à l'évêque d'Acqs « el

suis toujours de voire opinion que le seul mauvais gouvernementdu chef de l'entreprise a été seul auleur et cause de lotit le malheur

de l'expédition » (I). l'ourlant, ce jugement n'innocente pas les

chefs de la flotte. Une fois établi le contact avec les Turcs, événe-

ment que dès la veille chacun pouvait inscrire parmi les possibili-

tés, ceux qui ont la direction des galères cl des nefs chrélieinies

montrent une incapacité cl une absence de courage vraiment ex-

traordinaire. Et sur ces deux points, J. A. Doria ne peut êlrc ab-

sous qu'en considération de sa jeunesse, de sa santé chancelante et

des leçons puisées dans l'exemple de son arrière grand-oncle An-

dré Doria.

Celui-ci, alors âgé de plus de 92 ans fut, comme il le dit lui-même

dans une lettre à Corne «le Médicis (2), douloureusement impres-sionné par le désastre naval. S'il eut la consolation de savoir sain

et sauf son petit neven, il n'eut pas celle «le le serrer dans ses bras

avant de mourir (3), le 25 novembre 1500.

(1)Cn\nnii:rm: S'égoc.. Il, p. 61î, note I.(2)Celte lettre est conservée à YArehiviodi Stalo de Florence. Isttere dei Do-

ria, filza n' 28.1'»et un passage en est reproduit par F. PKTIT,Op. cit., p. 351,note I.

(3}Sicoviide vila et rébus Andrew AuriocMetphiseprincipis lihri dtto... Genuse1586.p. 110r" et V.

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CHAPITRE IV

La Forteresse

L'augmentation inattendue de l'effectif à terre avait incité te Vice»Roi à conférer le commandement- supérieur à un personnage de

plus d'envergure que Michel Raraona el son choix s'élait fixé surdon Atvar de Sande. Avec celui-ci il y avail à Djerba, oulre la gar-nison normale, eeus «pii n'avaient pu s'embarquer et ceux qui s e-laienl échappés des galères échouées sur la sèche. Au total, 5.000soldais de toute nation, plus un millier de forçais des chiourmes oude bouches inutiles, soit à nourrir journellement 0.000 personnes.Le biscuit, la farine et le grain étaient, en quantité suffisante poursix à huil mois. Mais les aulres approvisionnements ne péchaientpas par leur abondance (I). La caisse «le l'armée qui renfermait

quelques 25.000 écus aurait permis d'accroître les vivres si les Djer-biens n'avaient après la déroule navale rompu loute relation avec

les Chrétiens. Surtout, on n'était pas très riche en eau à boire, «e

qui suscitait dès le mois «le mai les plus vives appréhensions (2).<«Moins de gens et davantage d'eau eût élé préférable » (3). La for-

leresse elle-même, n'était pas inexpugnable.An moment où nous en sommes, elle se composait essentielle-

ment de deux parties : un réduit central appelé par les ailleurs

CasleUo, Casliflo, Itocca. Schloss, et «les ouvrages extérieurs cons-

tituant ce qu'a l'époque on dénomme Porte, Pucrle, Feslung. Ceux-ci venaient d'être élevés par les Chrétiens. Le Château, au contrai-'

re. élait. comme nous l'avons vu. antérieur à leur descente.En 1289, les Chrétiens de Sicile ayant pris possession de Djer-

ba (i) y avaient bâli sur la plage, pour y établir le siège de leur

gouvernement, un édifiVe de forme carrée avec une lotir à chaque

angle «'I une lonr au milieu de chaque courliue; Le (ont était en-

touré d'une double muraille el d'un bissé (5;. Les Musulmans s'en

{PVoirdans noire TroisièmePartie, Section I. Pièce 12,la liste des vivies res-tés dans le Fort de Djerba.

(2 Voir lettre précitée du due de MédinaCelidu 18mai in fine (Ibid.. Pièce lu.(3 Telle osl ta phrase par InquelleFernand Çapa conclut sa lettre du if»mai

I5«V>au Yiee-Boide Saptes {Ibidem.Pièce H .(it Ils avaient débarqué à Djerbaen I28L InvKuu.ootv : Histoiredes Berbères.

Traduction Dr.SIASK,Paris. I8.VM856.tome II, p. 397.(5)Idem, tome III, p. 65.

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— 116 —

emparèrent ainsi que de loule l'île en 1337 (1), mais ne le détruisi-rent pas puisqu'il en esl encore question en 1377-78 (2). Il élail dit

en langue italienne <«Caslello {Chtîlcau) et, en arabe, grâce à une

simple transposition, « Caslil » et « Cachlit » (3). D'Avezac (ï) iden-

lific ce Caslil avec le Rordj-EI-Kebir actuel situé sur le rivage du

Septentrion. En l'absence d'indications absolument précises, ce

rapprochement souffre'quelque doute. Il semble même que le Cas-

lil dont parle Ibn Klialdoun à propos de l'an 1377-78 se dresse plu-tôt sur la côte méridionale. Ce qui obscurcit le problème, c'est que

jusqu'au seuil «lu xvn* siècle on rencontre le terme de Caslil appli-qué aussi bien au Château du Sud'qu'au Château «lu Nord. Dans

une inscription arabe de 1507 que nous donnons dans noire épilo-

gue, el dans un passage historique concernant IG05 (5), c'esl bien

le Château du Nord qui esl visé par le vocable « cachlil ». Mais le

Châleau du Su«l esl le seul qui ail conservé jusqu'à préseul ce nom.

C'est le Caslellelto de la carie «le Djerba de 1560, plus spéciale-ment désigné dans Abou Ras ou le document Rossoutrol sous le

titre de Caslil-Kl-Oued (Châleau de l'Oued), parce qu'il surveille

l'entrée du détroit d'EI-Kanlara. Mais souvent le délerminalif « El-

Oued » manque el, à moins d'aide dti contexte, on est embarrassé

pour savoir auquel des deux châteaux on a affaire.

A fort ou à raison, Léon l'Africain noie que le Châleau existant

au Nord au milieu du xvr* siècle ne datait «pie «l'une eimpianlaim^d'années et il ajoute qu'auparavant il n'y avait en cet endroit «piedes ensati, c'est-à-dire quelques maisons dispersées. L'érection en

aurait donc été provoquée vraisemblablement par la tentative de

Pedro Navarro sur le Sud de Djerba en 1510 «m par la crainte

qu'inspiraient les croisières espagnoles. Elle sérail «lue par snil«»

aux indigènes ou aux corsaires turcs qui fréquentaient l'Ile. Quoi

qu'il en soil, remplacement est heureux. Ci» «les oue«ls qui traver-

sent la sèche de sable de Djerba aboutit justement en cet emlroïl.

ce qui permettait aux navires d'un faible tonnage d'arriver jusque

là, même à mer basse. En rapport étroit avec celle voie navigable,

mais à un kilomètre ou davantage vers l'inférieur des terres pouréviter les coups de main, se tenaient le souk le plus achalandé de

l'Ile (Razzaro de là carie de fjasluldi) (0 et un peu plus loin les deux

villages juifs qui étaient dès lors les plus grosses agglomérations

il) Idem, tome I. p. 215.(2)Idem, tome III. p. R7.(3) Il ne faut donc jamais les rendre en fiançais par « Camille» comme la fait

V.sv.\dans sa traduction d'Anoi: llvs. p. I* Irt. 15.etc.

Il» Op. cit., p. 13-H.(.*»)Doc. IÎHSMHriitvr,p. 57.(6) A eau«e de cela, nous dit HOMO.Op. rit., p. 126,le Châleau était appelé par

les indigènes Akazar del Ba::ato.

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- 117 -

de l'île. Le Château défendait le Souk et les llarats contre les as-saillants éventuels que les ondes pouvaient jeter sur Djerba. Enmême temps, il commandait le débouché de ces centres commer-ciaux sur la mer. Qui avait le Château était maître du Nord du paysel c'esl là, en effet, qu'habitait le cheikh ou seigneur de ce cantonde Djerba. Ce Rordj, qui assurai! à son possesseur une espèce de

suprématie au moins morale sur l'île entière, était le plus impor-tant de tous ceux qui se succédaient sur le littoral comme les fleu-rons d'une couronne : la Rocchelta, Rordj-Aghir, Rordj-Castil,Rordj-EI-Rab, Bordj-Djilirlj. etc.

Les constructeurs de ces forteresses avaient employé les maté-riaux locaux. La surface de Djerba montre une couche de grès fria-ble facile à se désagréger en sable. En dessous s'étale un grès blanc

(chereh des indigènes) d'un compacité appréciable, les élémentssableux étant assez solidement réunis par un ciment eateairc. Ceeherch offre «les slraliflcalions horizontales ou obliques, tantôt nor-males entre elles el tantôt divergentes. II se détache par moellonssous l'action du pic el il est en honneur à Djerba. D'un bon usage àcondition d'être enduit de chaux ou «le plâtre, ce qui le protège desatteintes du vent ou de la corrosion par l'air marin, le eficreh nelarde pas à être entamé là où tombe ce manteau. Il se feuillettealors comme certains gâteaux ou il se creuse de cavernes à la façon«l'une éponge. Comme 3'ailcurs les aulres forts «le Pile (Rordj-el-Rab, elc), le Châleau de 1500 (noire Rordj-el-Kebîr; esl en cubes deeherch de grand appareil ayant un demi-mètre de hauteur et donlla pénétrabilité esl révélée par deux boulets encastrés au sommetdu rempart du front Ouest. Sous te eherch. sont dissimulés dans lesol de l'île des bancs d'argile utilisés à Guellala pour la confection«le poteries el que l'on peut atteindre sur d'autres points en descen-dant dans l'une de ces huileries souterraines si nombreuses à Djer-ba. Pour l'édification de la forlércsse. on fit venir de cette argile (I).à dos de chameau, «le 2 milles de dislance, parce qu'il n'y en avait

pas auprès du Château. Enfin, ne fut pas non plus négligée la seuleroche dure de Djerba. le cemm. calcaire pléistocène parfois piquéde petites hcti.r et qui perce «;à el là sur les flancs dés vallons où ilse carre en banquettes. Assez éloigné d'Iloumt-Soiik et malaisé à«lébiler par des moyens primitifs, il n'entre dans le Rordj que com-me un accessoire, sous forme de blo«*age. «le «*omple à demi avec leeherch qu'on avait sous la mai»».

En quoi consistait exactement ce Châleau. quels étaient les ou-

vrages donl les Chrétiens l'avaient entouré en 1560. c'est ce quenous décrivent avec plus ou moins de minutie tous les auteurs.Nous disposons aussi à cet égard de plans expressifs, lels que ceux

IL ClftM,Op. cit., p. 27 V.

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— us-

dont le prototype est la « Portent di Gerbi », tels encore que le des-sin de la relation llolzltaimer ou la carte «le Djerba signée M. F.

Jointe à l'ouvrage d'Lïloa, dessin et carte où nous avons en outresous les yeux l«>>ligues turques. Pour que te lecteur ait une clairevision «les fortifications chrétiennes et ottomanes, il nous suffira «le

commenter pour lui ces trois documents (voir figures /. 17 et 17/tLa « Fortezza di Gerbi » (figure 1}donne au Château une allure

régulière et nettement linéaire. Mais, dans la réalilé, encore véri-fiablo sur les lieux, la seconde tour reclangulaiie du front Nord dé-

bonlait «le beaucoup sur celle de l'angle Nord-Ouest si bien que de-

vant elle le fossé se restreignait à une largeur d'une dizaine de mè-tres. L'ensemble «lu Château esl figuré au plan connue un carré de

25 c<i«iie de rôle soil 55" 75. Ce chiffre esl bon, mais seulementcomme moyenne, car si le front Sud-Est (celui du pont; a 55 mètres

le front Nord-Ouest en compte 50 et le front Sud-Ouest 00. Quant au

front Nord-Est, je n'ai pu le mesurer, car lors «le mon voyage à

Djerba (avril 1905}ses pictls baignaient dans la boue des déjectionsdu puits artésien. La hauteur du Châleau au-dessus Ju radier ac-

tuel du fossé est de 12 à 13 mèlres. Quant au pont, sa chaussée a imètres en dedans du parapet.

C'est avec une approximation analogue qu'il faut sans doute ap-

pliquer l'échelle du vieux document au polygone de 1500. D'aprèsCirni. celui-ci avait environ mille pas ou mille bras ordinaires de

circuit (I). Les quatre bastions (R, C, I). E de l'estampe) reçurentles noms de ceux qui y présidèrent, à savoir : II. — »Sor.1w/rc<i Gon-

zaga; C. — S*f Vicerè; D. — Sor Gio. Andréa Deoria (2); E. — La re-

figione de S*° Joanui. On va du Château dans le Port par un pontdont une tour bat l'issue. Avec son fossé extérieur, le Port est un

second Ilot plus considérable que le premier. Du moins la figure I

incite à croire que ses fossés, comme ceux du Château, sont inon-

dés et communiquent entre eux et avec la mer. Mais la <«Portezza.

di Gerbi » tient un peu à cet égard d'une épure initiale d'ingénieurdont tous les détails soigneusement fignolés ne sont pas traduits

dans la pratique. Notamment, alors que le mode de figuration des

bastions ferait penser que ceux-ci étaient en pierres de taille, il ré-

sulte de tous les récils que les cavaliers consistaient surtout, sinon

exclusivement, en un assemblage de poulies, terre glaise el fas-

cines.

Sur tes deux autres documents qui embrassent un champ plus

vaste, le Châleau esl un peu sacrifié et Irailé avec inoins de préci-sion. Erronément. M. F. (Matteo Fiorini) lui imprime ime apparen-

(|t Op. cit.. p. 27 v.i;2 Ce Imslion est apiteté dans l)n. CVSTIIIO.p. Vu. UisCumd'Kspinola, parée

«ïuc3. A. Doria, malade, chargea Quirico-Spiiiolade son édification.

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— IlO-

ce circulaire et llolzhaimer qui le désigne comme « Das affileSchlosz- » ne lui marque de tours et de remparts véritables que surle front de mer et vers ponent- (|). En revanche, tous deux sontd'accord pour prouver que. loin délie rempli d'eau, le fossé qui en-serrait le Châleau servait à abriter des tentes. Contrairement à ce

qu'indique la Porlezzu di Gerbi, on ne laissa donc pas pénétrer lamer dans cette dépression el la même réflexion vaut pour Je fossédes bastions externes. Sur l'estampe «le Malleo Fiorini on aperçoitau Sud-Est et en dehors du Châleau. sur le terre-plein, une maisonavec toit à double rampant au faite de hupielle esl plantée une croix.La légende S, Pedro montre que c'était là l'église el qu'elle élait dé-diée à Saint-Pierre. La chose est à signaler, car nul autre papier de

l'époque ne fournit ce renseignement, llolzhaimer qui esl muet surle nom de l'église situe celle-ci dans la même direction, presque en

face du «Jébouché du pont et à proximité «le la citerne (Cisterna).

Les bastions soid identiques dans les divers plans avec quehpiesdifférences d'appellation (Gonsaga, La Serda, Dorio, llospital.Sant Johan chez llolzhaimer}. Mais Fiorini et llolzhaimer témoi-

gnent que sous la pression des événements on avait dû, pour se ga-rantir du côlé de la mer après le désastre naval, relier par un ou-

vrage de foi lune le bastion de Malte à celui de Cîonzague, en atten-

dant te bastion projeté vers tramontane qui ne fut jamais exécu-

té (2.. Pour remédier à la faiblesse de la défense «lans ces parages,on se décida à joindre solidement les unes aux autres plusieurs ga-lères mouillées à brève distance du Châleau et à les munir d'arlille-

rie. Fiorini et llolzhaimer nous présentent ce fortin «Iun nouveau

genre composé de sept (Fiorini) ou de quatre galères (llolzhaimer)entremêlera poupe contre proue (3;. Pour empêcher les Turcs de se

glisser jusqu'à elles, une chaîne d'arbres et de mais esl tendue afin

d'arrêter à une centaine de pas les audacieux qui vomiraient oser

l'abordage. Ce détail n'est pas rendu de la même façon par les deux

(I)Dans ces deux plans Iorientation est inverse de l'orientation réelle. C'est ceriue prouve la mention « fw* lleer gegen Ponendt • (l'armée vers poiientl et- Das lleer gegt-mAupjang » (l'année vers le levant «pion lit en l'as, à droite eth gauche, sur le doeiunent IIOLZIIIMKR.

(5!CIKM.p. 27 v*. Contrairement à ce que représente la carte de Djerba de1.W).le polygonene fut doue jamais clos sur le front «lemer.

(3)Dans son tcxle. lloututniKitécrit pourtant sept p. 10»v* el Dm CISTIIAO,pa-ge i\ù, dit cinq. CJOSchiffres M.-rap|>orlentà des épines ilifféientes.car ce châ-teau llloltcuilsubit des diminutions au fur el à mesure que la situation devenaitplus critique.

Au siège«leMchdia(IS50 les frpagnols s'étaient servis d'une batterie flottanteformée de deux galères accouplées et rceouvevlesd'un plancher en bois. Voir•lans le Beeueitde .SCKPTKKF.(Beruma CaroloY... in Afriea hellùgeslarum Coin-tuenlarii... Anlaerpi.ie... MDI.IIIl»le plan du siège «te Mendiaqui accompagneIO.VVMSCiinisToritoniC\i.vr.n 5?TKU.\Ede Aphtodhio expugnato... Commentarius.

Page 152: Djerba 1560(Monchicourt)

— 120 ~

auteurs. Chez Fiorini cette espèce de palissade est hexagonale, tau-dis qu'elle est ronde chez Holzhaimer.

F.nlre l'église et la mer. sur le plan «rilolzhahner esl dessinée une

citerne (cisterna) et la Porlezzn di Gerbi trace au même point avecla même légende, deux trous, un hexagonal cl un carré, concernant

un réservoir unique. L'un est l'entonnoir où aboutit la pente de la

surface de réception des pluies, l'autre esl le puisard. Celle citerne

qui a subsisté jusqu'aujourilhui possède un bassin d'alimentation

«le 35 à 10 mètres de côté. Une seconde citerne, également encore

visible, fonctionnait dans le Châleau et recevait l'eau tombée surses remparts. Toutes deux étaient dues à Dragut (lf. Dans un payssec comme Djerba où plusieurs mois s'écoulent sans précipita-lions, des réservoirs «te ce genre sont pour une pla " le guerre un

élément indispensable «le résistance, à-condilr'oii cependant d'être

abondamment pourvus. Quand tes Chrétiens s'installèrent au Châ-

teau à la fin de mars, il n'y avait pas beaucoup «le liquide dans les

deux eilenies. On se préoccupa donc d'aller en quérir avec les ga-lères h Burgi-F.l-Baiazar, au levant du Châleau en deçà de la Roc-

chelta (2) (c'est peut-être le Borgi-il-Bagar de la carte gaslaldienue).Mais pour les raisons sus-exposées. on ne réussit pas à emmagasi-ner la quantité nécessaire. Cette eau même n'était pas des meil-

leures. Une seule était- bonne, remarque Bosio (3), celle que les

Djerbiens vendaient el qu'ils liraienl de Bir-Yelaeh. c'esl-à-dire des

juiils de Ouallagh. Mais les sodals mal payés (on ne leur distribua

en tout, depuis Messine jusqu'à la reddition de la forteresse quedeux écus en trois fois) étaient souvent trop pauvres pour en ache-

ter. Ils s'aidaient donc d'eau un peu plus saumàtre qu'ils mettaient

dans des tonneaux et dans de grandes jarres cl qu'ils se procuraientau souk même. I.à, en effel, deux puits, dont l'un élait plus particu-lièrement employé pour la table du Vice-Roi (Aï fournissaient un

liquide assez buvable.

Aussitôt après sa victoire navale, Piali Pacha avait mandé Dragutde Tripoli. Après s'être concerté avec lui. il débarqua le 16 mai

5.000 hommes qui campèrent à Sidi-Salem-Adroum comme jadisles Chrétiens et pour le même motif. Cependant, Dragut fit garderle détroit d'Kl-Kantara pour rompre toute communication de ses

adversaires avec le Cheik Messaoud ou les Chabbia (5) et le 28 mai

il ramenail de Tripoli un contingent de 2.000 hommes avec du ca-

(1)Belaeion brève y verdadera. p. 171(2/Cinxi,p. 30. r*.(3;Op. cit., p. 217.Avant la construction récente de nouvellesciternes, les gens

d'IIoumt-Souk étaient souvent a court d'eau el encore maintenant on esl «le

temps en temps obligé de faire venir «lel'eau de Ouallagh.Il) HorzHUMEH,p. dj r* et \\(5; OMIRAIIS,p. 121.

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- 121 —.

non (1). Outre Dragut et ses capitaines, Pialï avait avec lui onze

gouverneurs de provinces (2) donl Kara Mustapha gouverneur de

Mitylène, Ali Porlu gouverneur de Rho«les (3}, le gouverneur «le

Xcgropont, etc. Chargeant Kara Mustapha «le la Hotte. Piali s'éta-

blit à terre où les opérations étaient spécialement confiées a Dragutà qui un chacun témoignait obéissance et respect (4). D'après Cir-ni (5», qu'il faut semble-l-il en l'espèce élire comme guide, les Otto-mans disposaient en tout de 7.000 Turcs. 150 cavaliers et 15 à 20 ca-

nons, plus un nombre iudélermiué de Djerbiens et d'ex-foreals des

chiourmes chrétiennes. Ils étaient «loue légèrement supérieurs,sauf pour l'artillerie, car les Chrétiens, grâce à des prélèvementssur les galères échouées, avaient pu armer le Château et le Fort

d'environ 70 pièces '6) de tout calibre. Kn outre. Dragut comptaitparmi les?soldats d'Alvar de Sande d'anciens esclaves avec qui il

avait des intelligences. Il était renseigné par eux sur tout ce «pii se

passait chez les Chrétiens (7) et il faillit même par leur intermé-

diaire incendier le dépôt de poudre (8).

Dragut s'était natté au début d'eu lever le Fort rapidement (9),mais celui-ci étant plus solide qu'il n'avait cru, il dut se résigner à

un siège régulier. Les Turcs, n'ayant ni assez de troupes pour les

risquer dans une allaquc douteuse, ni assez de canons pour démo-

(Il Si nous en «royons les nouvellesdonnées |*ar Jérôme de Xegro, Tripoli pos-sédait 200piècesd'artillerie «letout genre avec Iteaueoupde Iwutelset de poudre.Dragut y avait en tout 2.500Turcs (TroisièmePartie, Section I, Pièce 19.

ii) DELCtsraiA, p. 232.(3) AHPorlu est dénommé Obrist zu Bodh par IICLZIIIUIER,p. 95 v*, à propos

d'un épisodeantérieur à 15G>.D'autre pari, CI.U>A,Op. cit., KditionTmiH, p. 52vers»),le cite connue chef «lesgalères de Rhodes au siège «leMalte de 1565.Enfin,«lans une lettre «te notre ambassadeur A Constantinople, «le la Vigne, de juillet1559,Ali Portu est qualilié de samljaq «leRhodes (CmmtiKRE: Ségoe., Il, p. 598,note).C'esl «loncpar erreur que Dr;HVMMKR,Op. cit., toc. cit., donne comme beyde Rhodesen 15»»dans la lloltede liali un certain Kurdoghli Ahmed.

«l|Dn.C%sinxn,p.33l.( ) Leschiffresde Circ\isont eorrolwés par maint passage de HounuMEn,de la

Belaeion brève y verdadera. etc. Au contraire, don Alvar, dans son MémorialIDoe.DIRO,p. 237;,dïl «pieles Tuivs étaient 12.000sans compter les Maures elDFXCVSTHXOpour'mieux enfler son iKinégyriquede don AUar va jusqu'à parlerde plus de li.Ofli)hommesel de 1.500cavaliers fp. 232.

(6) Vne quarantaine dit OHM,p. 39. Voir à notre Troisième Partie, Section 11,le détail de l'armement dans la lellre de notre ambassadeur â Veniseau Cardinalde l-orrnine et surtout la Belaeiondel artitleria que queda en el fuerle de FelipeAteaçar de los Uelves,Ibidem,Section I, Piètre11.

•71Lorsque Dragut avaii, à la lin de 1559,appris ce qui se tramait contre lui, ilavait envoyé «leTripoli en Italie diverê renégats qui s'engagèrent dans les trou-pes chrétiennes. II«»I^IMIMI:H.|». 112v*.

«8)CmM.p. il r*. Complotdéeouverl le 28 mai. Un ingénieux stratagème deDragut esl raconté |»ar un pilotede J. A. Doriadans la pièce32de la Section I denotre Troisième tarUe.

,9}Do. CASTUXO,p. 229.

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- m -

lir la forteresse à coups de boulels, adoptèrent des procédés pluslents, mais plus sûrs. Ceux-ci consistèrent à priver les Kspagnolsde tout ravitaillement en eau potable (!) et à cheminer vers le Fort

jusqu'à le rejoindre, par une série de travaux d'approche, tran-

chées, épauleinenls, etc. Don Alvar s'aperçut trop tard que « la lac-

tique de Dragut était de réduire les assiégés par la soif plutôt que de

les combattre par la force » (2) el il attendit en vain un assaut desTurcs où il aurait eu de grandes chances d'être victorieux. Loin de

diriger «le fréquentes sorties cl notamment de faire tout au monde

pour conserver les puits du souk, il se cantonna dans une singu-lière abstention. Il laissa les Ollomans descendre de leurs vais-

seaux par petits paquets sans tes troubler. Répugnant à sacrifier la

vie des siens, il les concentra le plus qu'il put à l'abri des bastions,favorisant ainsi sans s'en douter les vues de ses ennemis. Dans son

Mémorial (3), il expliquera son altitude en disant (pie sou but fut

«l'obliger la flolte turque à un long séjour à Djerba afin qu'elle ne

puisse aller dévaster les cùles «l'Ilalie (V, ajoutant que l'armée otto-

mane secondée par les Djerbiens était trop puissante pour être as-

saillie avec fruit, soit à son «campement initial «le Si«li-Sa!em-

Adroum. soil après, «lans ses retranchements. Un pareil acte, assu-

rc-t-il, n'aurait pu que précipiter la perte des défenseurs du Fort.

Peut-être espérait-il un orage qui remplit les cilernes. Kn lotis cas,au début de juillet, il se leurrait de tenir jusqu'à l'arrivée dune

llolte nouvelle qui aurait beau jeu de la Hotte adverse dont la plu-

part des équipages étaient employés à terre ("}.Mais aucun nuage n'altéra la pureté du ciel durant (nul le siège.

Quant à èlre débloqué, pas mal «le difficultés entravaient en Kuro-

pc la formation d'une expédition. Aussi, le duc d'Alcala, Vice-Roi

de Naples, conçut-il un projet qui mérite d'être signalé. Vers la mi-

mai. Francisco de Toro et Juan de Marquina furent dépêchés parlui à La Goulette (6). Leur mission élait de s'entendre avec le gou-

fD Dans la lettre écrite par Piali a son ami Ferhat (CIURRIKRE: Ségoe., 11.page612,noie1',le Pacha indiquequ'il eomple surtout sur !a pénurie d'eau pour venirà bout «luFort: Voirdans le mêmesens un passage de IJOque refieren dos spiasde Tunez (Troisièmejwrtie, .SectionI, Pière 22.

(i) IMIre de don Alvar de Sande au due de MédinaCelidu 2 pùllet 15«X>iVoir letexte dans noire TroisièmePartie, .SectionI. Pièce29.

|.1fDoc.Dcr.o,p. 23»ï.Dtx Cvsmio, p. 225expliquede la mêmemanière la de-mi-inertiede don Alvar.

(t) Celte idéeest indiquéepar CinlhioCaîvodans sa lettre précitéecommeétantcelle de tous les bons esprits de l'armée. Klle est exprimée iar don Alvar deSande dans sa lettre du 2 juillet.

(5) Voir même lettre.

(6>Voir dans notre Troisième Partie. Sertion I, Pièce 3S, Copiade la instruc-tion que se dio « los Altères Franciscode Toro y Juan de Marquinaque fueron àla Oolçtaà los 21de Mayo 150).

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verneur Alonso de la Cucva pour examiner si, avec le Roi de Tuniset les Arabes «te la région hostiles aux Turcs, on ne pourrait orga-niser un corps de secours qui aiderait les Chrétiens à quitter Djer-ba par la passe d'Ki-Kanlara et les accompagnerait ensuite sur lecontinent jusipi'à Tunis ou La (tonicité. Les deux envoyés étaientautorisés à promettre dans ce but au Sultan haTside Ahmed une di-

minution du tribut payé par lui à la couronne dKspagne et à re-cruter des Arabes jusqu'à concurrence de 100.000 ducats ou davan-

tage. La chose n'eut pas de suite, ne fut-ce qu'à cause de l'antago-nisme du llafside et d'Alonso délia Cueva qui guerroyaient préci-sément l'un contre l'autre au moment où la llolte chrétienne s'étaitmontrée à Djerba (l). La présence de celte armada dans les eaux

tunisiennes, en rehaussant le prestige du gouverneur de La fiou-

lelte, avait entraîné un armistice tacite. Mais, après la débâcle ma-

ritime, Ahmed s'élait décidément prononcé contre les C.hrétiens(2 .

Le 27 mai, une galiote détachée par Piali Pacha jetait l'ancre àHammamet el il en sortait un Turc qui gagnait Tunis par terre, lavoie de mer élanl coupée par La Houlette. Sur la demande «le ce

messager, le llafside ordonna de préparer chaque jour 50 quinlauxde biscuit et il délivra dans ce but aux boulangers plus de 300 ton-

nes de blé. Kn outre, il accapara tout le beurre el toutes les olives

disponibles, ce qui grossit à destination de Piali le slock de provi-sions antérieurement ramassé pour le ravitaillement «les Chrétiensde Djerba. Il fit également charger 500 chameaux de liesses d'alfa

propres à la confection de gabions qui une fois pleins de sable se-

raient utilisés par les Turcs à leurs épaulements (3KComme corollaire de celle volte-face, Ahmed rouvrait son diffé-

rent avec Alonso de la Cueva. Le messager lurc et le Sultan de Tu-

nis montant sur une colline voisine du Bardo (4) examinèrent de

loin les fortifications de La Gouletle. Les propriétés foncières des

indigènes habitant celle place.furent saisies par le souverain et

vendues, mesure qui n'avait jamais été édictée lors des conflits

précédents. L'envoyé ottoman escorté de six bannières de cavale-

rie arabe s'avança même le 3 juin près de La Gouletle jusqu'à une

portée de fauconneau de la Tour de l'Kau où étaient les puits ali-

(1)Voirdans notre TroisièmePartie, Section I, Pièce40, la copie d'un passage'd'une lettre du duc de MédinaCeliau Yice-Boide S'aplesdu 3 juin 1560.

(2}Ledue de Médinadans sa lettre précitéeà son collèguede Naplesobservaitd'ailleurs que les forceset l'autorité du Sultan harside n'étaient pas s! grandesqu'elles puissent faire aboutir un projet de celle envergure.

(3)Lo que refierendos spias de Tunez.(Voirnotre Troisième Partie, Section I,Pièce 22.)

(i) Le nom de cette localité figure dans le document espagnol précité. 11n'estdonc pas turc commeon le croit généralement, puisque les Ottomans n'ont oc-cupé Tunis que plus de dix ans plus tard.

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mentant la ville (IJ. Tout cela dénotait des intentions offensives à

rencontre du présuie espagnol, i.m parlait cntiranuuenl dans l'ar-mée turque daller assaillir La Houlette aussitôt après la chute du

Fort de Djerba (>).Il était donc vain d'escompter une collaboration quelconque dé

la part du llafside cl effectivement la Cour d'Kspague étudiait un

moyen plus pratique d'aboutir. Le 8 juin, Philippe 11 assurait laduchesse de Médina Celi que rien ne lui élait plus cher que le salut

«te ceux qui étaient demeurés à Djerba (3). A cause de la dislance,

le Roi n'avait connu ta déroule navale qu'à la lin «le mai par une

missive «lu Vice-Roi de Catalogne, don Garcia de Tolède (\). Le 3

juin, ignorant encore que le due de Médina Celi et J. A. Doria

avaient pu s'échapper, il invitait don Garcia à partir pour la Sicile

et à tout y disposer pour une expédition sur Djerba (-5). Il ajoutait

qu'il donnait des ordres à ce sujet. Ouels étaient ceux-ci, c'est ce

que nous indique un autre document officiel (0). Il s'agissait «le

réunir à Messine «3 à 70 galères, 30 navires et 11.000 hommes de

troupes donl 10.000 Italiens. Dans une lettre très explicite adressée

à Philippe II, «Ion Garcia de Tolède développait un plan analo-

gue (7).De son cédé, le «lue «le Mcdina Celi, une fois en Sicile, s'employa

avec le plus grand zèle à rassembler les hommes, les approvision-nements, les galères, les chiourmes et les nefs nécessaires. Il ob-

tint des villes de Païenne cl de Messine respectivement 30.000 el

20.000 écus pour armer 5 galères (8). Le Pape, des cardinaux, des

princes italiens furent sollicilés de concourir de diverses maniè-

res (9}. Le Pape concéda un jubilé consistant en la vente de faveurs

(1) Mêmedocument.Ht Voirdans notre Troisième Partie, Section I, Pièce 19, les Xouveltesrappor-

tées de Tripolia la fin de mai par Jérôme de S'egro.&}Voirdans notre Troisième I"arlie,Section I, l*iècetî, la lettre adressée par

le Boi d'Espagne à ladite dame le 8 juin 15C«).\\) Voir la lettre du 28 mai I5G0de don Garciade Tolèdedans notre Troisième

Partie, Section I, Pièce 39.(>)l.e Roi ne se dissimulait pas les difficultés,mais il estimait de son devoir de

tout tenter.(«ïvBelaeionde las provisiones que .vuMagestad manda haeer para la armada

que se ha de funlar para socorrer al Yisorreyde Sieilia y a los que quedaron enlos Gelves.En Toledoà Ylll de Junio 15»».Voir ce document dans notre Troisiè-me Partie. Section I, l*ièce12.

Ht Belaeionde lo que parece Adon Garciade Toledosobre el socorro del fuerlede tas Gelves.Voir ce document dans noire Troisième Partie, Section I, Pièce 43.

(8) Dans sa Ixltre du 9 juillet au Boi (Ibidem,Pièce 51),le duc de Médina Celirend compte de l'activité déployéepar lui en Sicile. Voiraussi (Ibidem, Pièce 50,la lettre adressée à Philippe II le l" fuillel par les Jurés de la ville de Messine.

(9) Voirles lettres des Archivesde Simancas citées dans noire Bibliographie,eldans notre Troisième Partie, Section I, la Pièce 15.

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spirituelles donl le produit élait destiné aux dépenses de la guer-re (I;. Les Klats de Sicile offrirent £00.000 écus $). Mais déjà Phi-

lippe II, aytiîll .^il le retour du duc de Mcdiua Celi el «le J, A. Doria,avait fait suspeiulre les préparatifs. Le duc écrivit à sou souverainle 20 juillet pour exprimer la |ieiiie qu'il éprouvait de cette décisionet pour exhorter chaleureusement Philippe 11 par «les argumentstopiques à persévérer (3 . Rien plus, préjugeant «le l'aveu du sou-

verain, il lit savoir à J .A. Doria qu'à son sens il y avait lieu «le con-tinuer leur effort. Mais l'incident entraîna probablement des ater-moiements en une matière qui n'en souffrait pas. Le Roi d'ailleurs,tout eu octroyant au duc de Médina Celi el à J. A. Doria toute lati-tude de se concerter entre eux à leur guise, soit pour une allaqueréelle, soit pour une diversion, et tout en leur accordant tardive-ment les galères d'Kspagne, leur recommandait de ne pas exagérerl'enlficvsiasine jusqu'à compromettre les galères restantes, dom-

mage qui serait pire que tout, car les côtes d'Kspagne et d'Italie se-

raient ainsi livrées sans rémission aux insultes de la llolte tur-

que (A). Les deux chefs ne furent d'ailleurs pas à même de s'enga-ger à fond. Le Fort de Djerba tomba, en effet, alors que les galères

d'Kspagne naviguaient entre les deux péninsules et que le nouveau

corps expéditionnaire n'était pas constitué. Quelques galères ita-liennes el des troupes peu nombreuses se trouvaient seules à ce

moment en état de prendre la mer.

«"Dl.ellre «tePhilippe II du 7 septembre I5»»citée «tans Wn>s : Papiers tTEtatdu Cardinal DE«îimvoAi:, lonie VI, p. 116.

12»Ullre du duc de Médina Celiau Boi, du 9 août 156)(Voir noire TroisièmePartie, Section I, Pièce 56}.

L'expédition initiale est représentée par IVvèqne«leLimogescomme ayant for-tement épuisé TKspagneh laquelle elle avait coûté plus de 9flO.0uOécus. Voir L.V.xws: Xégoe. Lettres el Pièces diverses tirées du jMrtefeuillede... VévéquedeUmoges, p. 280,298el 555.

(3| Ullre du due de MédinaCeliau Boi, de Me$*tnele 2djuillet 1560(VoirnotreTroisième Partie, Section I, l»ièee51. Dans sa letlre précitéedu 9 août, le due ex-posait que, même en cas «lechute du Fort, il faudrait continuer les armementsafin de pouvoir défendre la Sicileet fournir un appui maritime à IJHGouletle.

(I) Ullre du Boià J. A. Doria,de Tolèdele 11août 1560(Pièce57de la Section Ide notre Troisième Partie; et (Ibidem, l»iècei»; Ullre du Boi au due de MédinaCeli,de Tolède, le H septembre 1560.A celte «taie, le Roi n'avait pas encore ap-pris la chute du Fort de Djerba. I\>nr apprécier, dans toutes ces affaires d'Afri-«pje, l'action personnelle du Hoi d'Kspagne, il faut tenir compte toujours dutemps que les nouvellesmettaient pour lui arriver, en général presque un mois.

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CIIAI'ITRK V

Le siège et la capitulation

Tandis que don Alvar consolidait ou achevait en hàle le Fort, lesTurcs, dix jours après avoir débarqué, c*esl-à-«lire le 26 mai (I) éva-cuèrent leur campement de Sidi-Salcm-Adroum pour se loger dansune palmeraie à l'Ouest et à un mille environ «les Chrétiens. Leur

premier soin fut d'obstruer tous les puits du souk de sorte que bien-loi il ne resla de libre que celui donl se servait le duc avant son dé-

part. Situé à quelques 500 pas du Fort (2\ il était gardé par des sol-dats abrités dans certaines vieilles tranchées creusées au début mê-me de l'occupation. Le 31 mai, les Turcs attaquèrent' les quelques

compagnies détachées aux abords immédiats du Fort. Ils les chas-

sèrent et s'emparèrent du puits précité malencontreusement laisséà la simple protection de quelques arquebusiers donl la résistance?

ne fut même pas sérieusement soutenue. Avantage considérable (3)

que les Turcs poursuivirent jusqu'au bout en tournant le Fort et en

postant «Jes troupes à l'Kst dans l'ancienne maison «le Dragut (voirau plan d'Ilolzhaimer Des Draguls llausz). Les Chrétiens étaient

dès lors à la fois encerclés el privés d'eau potable.Les positions des Turcs nous sont bien représentées par l'estam-

pe de Fiorini (voir figure VI) et surtout par le dessin d'Ilolzhaimer

(voir/«jure VU) qui évoque l'ultime phase du siège. A l'angle Sud-

Kst, c'est-à-dire au coin gauche supérieur du plan, on distingue la

première redoute ottomane (Die ersle Schanz) (4) élevée après la

prise du puits du duc et l'on voit comment par des lignes successi-

ves les Turcs se glissèrent jusque contre le Fort. Fiorini nous mon-

tre l'Ile entière au pouvoir des ennemis. De Tripoli, Dragut lire des

troupes aguerries. La cavalerie arabe auxiliaire défile au galop sur

le pont d'El-Kantara (5), ce qui est fantaisiste, puisqu'à celle date la

(l<Le 26 d'après Coumoès, p. 115,le 10d'après HouiuntEit, p. 102v\

(2)La Belaeion brève y verdadera dit que don Alvar ordonna lui-même la re-

traite, p. 172,c» cette version est également donnée par Cinthio Calvo dans saUllre du 12 juin au due de Médina Celi (voir notre Troisième Partie, Section I,Pièce 25}CORFALESimpute la responsabilité de cet ordre à Karaona, p. 117.

(3)CORRALES,p. 117-118,a cette exclamation significative : « La perdida de es-tas pozos fué toda nuestra ruina ».

(I) Schanz pour Sehanze.(5) Parmi les nouvelles rapportées de Tripoli à la fin mai par Jérôme de Negro

(voir Troisième Partie, Section I, Pièce 19)il est dit que Dragut transporta son

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chaussée était déjà coupée connue eu témoigne la carte de Caslaldi.

Auprès «lu Fort, les Turcs ont multiplié les travaux d'approchequ'ils ont armés de canons. D'après Fiorini, Lugiafi (Kuldj Ali elMat,ont Hags (Mainoun Raïs) commandent à l'Ouest, Dragut el

Liceiafer (Deli Jafar à l'Kst (I). llolzhaimer place connue Fiorini le

camp «le Dragut à l'Kst {Des Draguts Ktizen £2»,les batteries de Dra-

gut;. Dans te voisinage sont Der Jaimilzern Kazen [les batteries «les

Janissaires). Au Sud, llolzhaimer indique Der Obrisl Waschan sic

Capitan Pacha) (3) el derrière lui Ali Porlu. Au Sud-Ouest a plantéses lentes Der San Seharkg von Xegerpondl (le Sandjaq de Xègre-

pont) (4). Entre celui-ci et le Capilan Pacha Piali, nue excavationest accompagnée de ta légende Pin llofen (5) mil gesafzenem Mas-

ser (un trou avec «le l'eau saumàlre}. Knlin, au Nord-Ouest on a

Des Vitglius hazen (les batteries d'KuMj Ali) (6*. Ces indicationsson't conformes à celles des chroniqueurs d'après lesquels le Pachase chargea de battre les bastions de la Cerda el de Doria, tandis «pie

Dragut se consacrait au bastion de Oonzague et Kuldj Ali à celui de

Saint-Jean. A l'examen, le premier et le troisième de ces cavaliers

élan! apparus comme plus faibles que les deux aulres, le 0 juin, les

Turcs ayant braqué sur ce celé dix-huit pièces, c'est-à-dire la ma-

jeure portion de leur artillerie, commencèrent le feu sur les lianes

Sud-Rsl du Fort et du Château.

Peu après sa victoire navale, Piali avait en vain cssayé%F£blenirune reddition amiable. Don Alvar rudoya son messager tfcrlfi ren-

voya sa lettre sans la lire. Le Pacha, au moyen de llèches, .lançad'autres écrits. Il y promettait à don Alvar el aux siens des cbndi-

infanterie à Djerba par mer, tandis que l'un de ses lieutenants était parti parterre pour la mêmedestination avec un millier de cavaliers. > <

(I) Rappelonsqu'EuIdj Ali et DeliJafar sont dès 15ÎGparmi les principauxlieutenants de Dragul. La présencede DeliJafar à l'affoirede 1500ne nous estconnue que par celle estampe.

ii> h'aze pour Kalze, terme de fortificationqui équivaut strictement à l'italiengalte cl correspondau français cavalier et à l'espagnol eavallero. C'est un em-placementdestiné à porter du canon.

t3) Dans sa relation HOUHUUERécrit toujours Wascha pour Pacha. Obrist si-gnifie« «tolonel» et IlouziniyiF.itl'emploiedans ce sens à l'égard des chefs chré-tiens, mais à la p. 151r" il désigne le gouverneurottoman de Rhodessous le ti-tre de Obrisl von Bodiss». A la p. 117r* au lieu de XYaseha,HOLZIIAIMERécritt Waschan » commesur son dessin.

(1)L'N initial de Negrepontn été ajoutée ultérieurement, par une autre mainsemble-t-ilque celle de l'auteur. Sandjaq veut dire province. Son chef est unSandjaq bey. Maiscouramment dam les auteurs européensde l'époqueon écritsandjaq au lieu de sandjaqbey.

(3)Pour llohlen.(6?En dehors de ces légendeset de cellesdéjà citées; nous rencontrons sur le

plan d'IlOLzriAUiER.aux deux côtés du rempart Sud du Fort : Der lauf Graben(te front de la tranchée;,Der Kehrlegraben (le revers de la tranchée].

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lions très favorables s'ils capitulaient de bon gré, et menaçait, en

revanche, de cruelles rigueurs si l'on ne cédail qu'à la force. (l'étaitlà un stratagème pour inclinera un accommodement les coeurs des

assiégés. Piali, en effet, n'était pas sans quelques appréhensions.La résistance des Kspagnols semblait devoir èlre sérieuse et il lui

lépiiguait de laisser longtemps sa llolle scindée en deux, les galè-res sur l'eau et leurs équipages el canons à terre (I), circonstance

capable d'engendrer un désastre dans le cas où arriverait inopiné-ment une escadre chrétienne de secours. Mais Dragut encourageaitle Pacha, gourmandait les janissaires, démentait les bruits fâ-

cheux. Il était l'âme vivante de l'allaque (2). Zèle non désintéressé

d'ailleurs, puisqu'en définitive le profit de l'expulsion violente des

Chrétiens devait èlre tout entier pour lui.Les auteurs remarquent que les Turcs avaient beaucoup de ter-

rassiers, recrutés parmi les Djerbiens et les rameurs des chiotir-

ines, et qu'ils construisaient en terre et fascines des abris à l'épreu-ve de l'artillerie. Un de ceux-ci élait-il terminé, vile un autre étaitdressé à trente pas en avant, el, de celle manière, les lignes tur-

ques cheminaient vers le Fort. Lorsqu'elles en furent à brève dis-

lance, elles s'accrurent de trois plaies-formes dominant chacun des

Irois cavaliers de la Cerda, de (Jonzague et de Saint-Jean (voir le

dessin d'Ilolzhaimer} qui furent canonnés avec furie. De ces tours

imprdvî^pps pleuvaient balles et flèches dru comme grêle sur les

troupes «jjjtlon Alvar de Sande qui ne savaient guère comment s'en

garer. Bientôt, les parallèles des assiégeants louchèrent en plusd'un endroit le fossé externe du Fort. Sur le front de mer, si leurs

esquifs ne purent détruire le fortin flottant, leur feu sut pourtantrendre éelui-ei quasi intenable ;3).

Hors-flu Fort, les Kspagnols avaient eu assez longtemps l'usaged'un trou toujours plein d'eau saumàlre (cueva el grula des docu-

ments espagnols, holen du dessin d'Ilolzhaimer}. Un sentier creux

couvert le reliait au fossé du cavalier Doria, alias Spinola. Les

Turcs démolirent le 19 juillet le loit de ce passage où dès lors leurs

flèches empêchèrent quiconque de s'aventurer, puis ils l'utilisèrent

eux-mêmes pour hasarder quelques-uns des leurs jusqu'à la pointedu bastion donl il s'agil. Quelques téméraires se logèrent ainsi

(I) La décision prise par Piali, sur les instances de Dragut, de débarquer sonartillerie avait d'ailleurs été critiquée à Constanlinople. Voir in CHARRIÈRE: S'è-gociationsde la France dans le Uvant, p. 6IG-617,une lettre de DOLC,notre rési-dent à Constanlinople.

(2/CORRALÈS,p. 171el 175,ainsi que divers aulres documents.(Voirnoire Troi-sième Partie, Section I.)

{3/ Le courage des musulmans fut un moment exalté aussi par l'arrivée de

quelques pèlerins marocains, retour de la Mecque,qui participèrent même.à uncombat. Drx CVSTUXO,p. 257.

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- L*>~

dans une anfraeluosité du eherch el, protégés par le tir des autres

Turcs, ils agrandirent si bien cette concavité aux dépens «tu cava-

lier qu'en «Jeux jours ils y pratiquèrent une brèche. Ils sapèrentégalement d'autres bastions, excepté celui de la Ce nia où il leur fut

plus expédient de combler le fossé. A la fin de juillet, tous les cava-

liers du Fort, et notamment ceux de la Cerda et «te iîonzague, plusou moins évenlrés ou rompus (I), présentaient de larges solutions

«le continuité auxquelles les assiégés opposaient tant bien que mal

«les ouvrages de fortune. Malgré leurs progrès, les Turcs obéissant

à la lactique prudente qu'ils avaient adoptée, n'engageaient de com-

bat qu'aidant que cela était indispensable pour l'avancement de

leurs tranchées ou de leurs épaolcments et ne risquaient pas «l'as-

saut proprement dit. Ils attendaient patiemment que fussent épui-sées les provisions d'eau de leurs advc -un s.

Les Tuns s'élant le 31 mai emparés lu niils du duc, les Chré-

tiens furent dès lors contraints de recourir exclusivement aux deux

citernes (2). Dans celle du Fort qu'ils avaient trouvée à sec, les Ks-

pagnols avaient versé 18.000 barils et 13.000 «lans celle du Châh^auoù il y avait auparavant une hauteur de liquide d'un empan et de-

mi. Jusque-là, on n'avait pas délivré de râlions, chacun se procu-rant à sa fantaisie le nécessaire aux divers puils «lu souk et se

créant des réserves dans «les jarres. Le 3 juin, un coup de sirocco

formidable, à croire que la campagne environnante brûlait (3),amena à vider tous les récipients particuliers. Kn outre, 50 hommes

moururent de soif, liaraona se résolut alors à inaugurer lés distri-

butions. On donnait au début 5.500 rations de deux « cuartuchos »

chacune. Mais don Alvar, afin de consacrer toutes les ressources

aux troupes, défendit d'en faire profiler les marins et les non com-

battants ou du moins il ne consentit à ceux-ci qu'une demi-ra-

tion (4). Réduits à la portion congrue, les équipages de quelques

(1)Les Turcs attachaient des cordes aux poutres qui constituaient l'ossaturedes bastions et liant l'autre bout à un tourniquet situé dans leurs tranchées, ilsarrachaient irrésistiblement troncs d'arbres el fascines. tDrt CASTILLO,p. 255.)Usdémolirentde celle manière la moitiédu bastion de Gonzague.(IDEM,ibidem.)

(2)Pour celle question, nous suivons la DélationCORRALJS,lequel nous est pré-senté dans ce document, p. 11$,comme ayant tenu un compte de l'eau que l'onavait mise dans les citernes et de celle que l'on avait bue. Voir surtout p. 118-121,111112et ifS-119.

(3*CORRALES,p. 122. IIOLZHAIMER,p. 130v', ajoute qu'il y eut une t-mpéle desaMe.

(&)DELCisnuo, p. 121.HOLZHAIUER,p. 117r*, dit qu'on ne leur donnait que« drilthalbe quartusehy icasser ». Deuxcuartuchos formaient « una medidacomouna média azumbre de Castilla DELCASYIIAO,loe. cil. L'azumbre équivalait henviron deux litres. Chaque soldat recevait en somme un litre le malin et unlitre le soir ainsi que douze onces de pain (Voir le Bapport de Thomas Minanodans notre Troisième Partie, Section L l*ièce21, el les nouvelles données parPhilippe Millo, Ibidem, Pièce 30}.

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galioles tentèrent de regagner IKurope. D'autres essayèrent de

tromper leur soif en buvant, parce «ju'elle était très fraîche, cer-

taine eau salée du voisinage. Ils contractèrent ainsi un mal dont

beaucoup périrent. Les autres se sauvèrent chez les Turcs au nom-

bre de Vingt à quarante par jour, llolzhaimer eu eslime le total à

plus de 1.500, la plupart, «lit-il, Italiens ou Kspagnols, bien peu Al-

lemands ou Français. Le Turc qui se saisissait d'un de ces fuyantsle désaltérait à un puits et ensuite il le coinluisait au souk où il lecédait pour 18 à 20 écus à quehpie capitaine de galère désireux de

remonter sa chiourme (I;. L'ii sort déploj-ablc était ainsi échangécontre un autre guère meilleur. Comme l'ennemi élait, par leur ca-

nal, favorisé de maints renseignements, don Alvar publia qu'il yaurait 6 écus de récompense pour qui rattraperait à temps un deces malheureux. Kn vain. La furie «le désertion était telle «pi'iui ca-

poral s'en fut avec son escouade. Iticntùl, on n'osa plus laisser lessoldats eu contact avec les Turcs, soit comme sentinelles, soit dansdes postes avancés (2).

Cependant, un sicilien, Sébastien Poller, offrit de tlisliller del'eau de mer (3). Don Alvar lil fabriquer dos alambics, grâce aux-

quels on put avoir, par vingl-qualic heures, une trentaine de barilsd'eau douce, quantité suffisante pour 700 hommes. Subsidiaire-

ment, chaque capitaine, el d'autres gens encore, confectionnèrentet mirent en train des alambics privés dont l'eau élait vendue unréal (une piastre}, puis deux réaux le cuarluclio lorsque devint rarele bois pour l'enlrelien du feu. Cette combinaison fui d'une grandeaide. Pourtant, à la fin de juin, la citerne du Fort élait vide. Le puitssaumàtre, au midi du cavalier Doria, que l'on utilisait de compte à

demi avec, d'autre eau pour la cuisson des aliments ou même pourboire, fut perdu le 19 juillet. Les aulres, forés dans le (erre-plein du

Fort, renfermaient beaucoup de magnésie. Pour augmenter le vo-lume disponible, on avait dû se résoudre à mêler un baril de celleeau amère avec deux barils d'eau de la citerne du Châleau et und'eau des alambics. Cet amalgame n'étanchait pas la soif. D'autre

part, en dehors de quelques chevaux, ânes ou chameaux rapide-ment mangés, la nourriture était salée puisque l'on n'avait que des

vivres de conserve. Le pain mémo élait pélri avec de l'eau au moins

saumàtre (A). Obligés en outre de rester au soleil par la chaleur cs-

(1)IIOLZHAIUER,p. 10S,v' et ICOr*.(2)DELCVSTITXO,p. 258.(3.!C'est ce que rappelle la légende« Das distillire oder XYasserbrenn» inscrite

au midi du Châteausur le dessin d'HoLziuniER.DELCASTUXO,p. 231,dit que l'onlit dix-huitalambicsavec tous les ustensilesde cuivre donl l'on put disposer. Onobtint ainsi par jour 31 torils d'eau douce, quantité qui tomba ensuite à 21 ou25.

(i) DELCASTHXO,p. 231.

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tivale de Djerba, les soldats soutiraient cruellement (I). Malgrétout, le stock d'eau disponible baissait. Les capitaines des compa-gnies établissaient des listes d'hommes en nombre supérieur àl'effectif réel el trafiquaient «les rations supplémentaires. Quanddon Alvar s'aperçut de cet abus, l>eaueoup de liquhle avait été con-sommé qu'on aurait pu garder pour l'avenir. Le 21 juillet, le bois

manqua pour chauffer les alambics et un examen de la citerne duChâteau prouva qu'elle n'avait plus d'eau que pour trois jours 12).

Ainsi, eu même temps «pie le Fort était entamé çà el là par de lar-

ges brèches, l'eau potable allait faire complètement défaut. Quant à

l'artillerie, elle élait détériorée par ses multiples tirs et par les bou-lets qu'elle avait reçus. La garnison elle-même, décimée par les dé-

sertions, les décès par blessures ou par maladie, diminuée «le cen-taines d'infirmes et privée d'hommes connue Michel Daraona, Gé-rùme Piantanigo et Ktienne Leypott morts à l'ennemi, ne compre-nait guère plus qu'un millier de soldats valides.

Don Alvar se détermina alors à une sortie désespérée. Depuis le

débul du siège, plus d'une fois les chefs «le l'armée avaient voulu

provoquer des instructions de ce genre, mais toujours leur com-

mandant, ou bien avait décliné les suggestions ou bien n'y avait

obéi que pour la forme, plus pour endormir le désir qu'avaient les

troupes de se battre que pour arracher un avantage quelconque aux

adversaires. Le 16 mai, don Alvar avait négligé la possibilité de

vaincre les Turcs alors qu'ils n'avaient encore «lébanpié que 3.000hommes et quelques pièces de canon (3). Le 31 mai, il n'avait pas

déployé la vigueur nécessaire pour les empêcher de s'emparer des

puits du souk. Le 2 juin. 000 hommes de toutes les bannières s'é-

lançant hors du Fort se jetèrent sur les tranchées ottomanes où ils

enclouèrcnt deux canons et parvinrent jusqu'aux lentes de Dragutoù ils tuèrent un chef (A). Ils furent ensuite ramenés par les Turcs.

Don Alvar, qui n'escomptait pas une telle réussile initiale, ne l'ap-

(0 Les morts étaient jetés à la mer el «elle-cilaissant souvent à sec les cadavrescomme on le voit sur le «lessind Holzhaimer. l'élat sanitaire en élait aggrave.«TroisièmeIMrlie,Section I. Pièce 32J

ii) DELC.VSTKXO,Op. cit., p. 2«Î3.CORRALÈSprétend «pie«IonAlvar fut trompéeu l'espèce par Jean «leAlarcon chargé «lela citerne et que eelie-ciavait encorede l'eau pour une quinzainede jours (pour huit jours «lit IIOLZI'AIMKR}.

«.IlCORKU.ES,p. 112,assure qu'une attaque aurait eu de, grandes chances deréussir et «pià loul le moinson aurait tué nombre «leTurcs.

(l)Ce chef était, suppose Cor.nuis, p. 120.te gouverneur de Xégroponl. tandisque la Belaeionbrèvey verdadera parte de l'agha des janissaires, p. IÎS. D'aprèsilaulrfs renseignements, il s'agissait du chef «les galères de Rhodes (Voir lesXouvellesapiiorlées par Pedro de Sal;edo\ DonAlvar raconte celte sortie au due«leMeilinaCeli «lanssa Ullre du i juin (Voirdans noire Troisième l\irlie. Sec-tion I, la Pièce23.

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puya pas des 2 ou 3.000 hommes qui auraient permis d'engageravec des chances de victoire une bataille sérieuse. La.îactique pas-sive de don Alvar soulevait de vives critiques. Quelques Kspagnolsla lui reprochèrent dans une lettre acerbe, datée du 28 juin (1). Maisdon Alvar ne modifia en rien ses procédés. Il continua à se borner

striclcment à résister ou à se replier en bon ordre devant les atta-

ques, sans hasarder aucune offensive ni jamais troubler les enne-

mis dans leurs travaux. Au fur et à mesure que s'affaiblissaient le

nombre, le moral et les moyens d'aelion des défenseurs du Forl,toute initiative énergique était destinée d'ailleurs à avoir de moinsen moins de succès.

La sortie essayée par don Alvar dans la nuit du 28 an 20 juillcl

par la porte qui ouvrait sur le rivage n'avail aucune probabilité d'a-

méliorer la situation (2) Irop compromise. Les quelques centaines

de soldais qui y participèrent non sans quelque désarroi, furent ar-

rêtés par les épaulements des Turcs et rebroussèrent vile che-

min (3). Les uns purent se réintroduire dans le Fort. Don Alvar el

quelques aulres se sauvèrent sur le forlin flollant. Ceux qui n'ai-maient pas «Ion Alvar prélendirenl qu'il avait agi ainsi à dessein et

que, sous couleur d'un résolution exlrème el courageuse, il n'avail

eu d'autre but que de quitter le Forl, soit pour éviter de le livrer en

personne aux Turcs, soit pour lâcher de s'éloigner sur une frégaleancrée là (4). Kn tout cas, le Pacha ayant si; que don Alvar était sur

une des galères, la fil cerner par des forces supérieures. Don Alvar

fut contraint d'accompagner «lans le camp adverse le raïs Dar-

much, renégat génois, p.ilron de la galère Capilane «le Piali (29 juil-

let).Les gens du Fort, séparés de don Alvar, songèrent à leur saint.

De peur d'un assaut sanglant, les capitaines se réunirent el, sauf

Jean de Castilla, décidèrent de capituler. Une députât ion s'en fni-

chez le Pacha. Celui-ci se fil porter la caisse «le l'armée riche de-25

(l| On en lit te texte«lansCORRtris qui en «?slpeut-être l'auteur (p. !2ï>-133.<el unrésumé dans IIOUU.UMER,p. 122V — 125t-*.Don Alvar y répond indirectementdans son Mémorial{Doc.Drno, p. 23»>-23$'.DECUIREUÊRES,Op. cil.. i>assim..blâme êgatement don Atvar de ne pas fairede sorties.

Ht Don Alvar«lansla lettre qu'il «Vrivilnu «lue«leMédinaCeli.de la Rocchelta.te r»août 15»».e'esl-îHÎîrealors qu'il élait «léjaen captivité, essaie en vain de fairecroire «prit,aurait en la circonstance remporté un succès signalé si ses soldatss'étaient bien «^importés.(VoirTroisièmeIMrtie.Section I. Pièce 35.

l'b Voirdans notre TroisièmePartie, S«vlîon L Pièce 31, La manern coma seperdio cl fnerte de los Gelée.*...

(Il Voir dans ce sens. h>sinsinuationsde Commis, p. Ili et une phrase de laBelaeion lucre y.verdadera. p. ist). IHr.C\stir.r.o.apologiste ne «tonAhnr. dé.ment. p. 2ÎL celle version«meDr Riswc. personne neutre et awud de la s>mpa-thie pour «IonAlvar. expose connue une eito*elivs naturelle (Op.eiu II. p. 2H-

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à 30.000 écus (1) el, sur l'instigation évidente de Dragut, il exigea,

pour les envoyer au supplice Yahia ben Slimanc es Scmoumeni et

Saïd Xalera qui n'étaient pas rentrés en Sicile avec le duc cl ne s'é-

taient pas non plus enfuis avec le Cheikh Messaoud (2).

Cependant, les janissaires se pressaient autour du Fort pour le

saccager. Les officiers et les gens valides, au total un millier de

personnes, s'enfermèrent alors dans le Châleau. Les Turcs se ré-

pandirent dans le Fort où ils ne rencontrèrent d'opposition que de

la part de quelques lansquenets et de celle de Jean de Caslilla. Ré-

sistance noble, mais illusoire. Jean de Caslilla dût se rendre et lotit

ce qui était dans le Fort, malades ou blessés, fut massacré. Le len-

demain, le Pacha el Dragut entourèrent le Châleau donl la garni-son fut distribuée, comme prisonnière de guerre, sur les galèresottomanes (3). Le siège avait duré du II mai au 31 juillet 1500.

Le jour même où succombait le Forl, J. A. Doria partait de Mes-

sine pour Syracuse non pour conduire vers l'Afrique le corps expé-

ditionnaire rêvé, mais simplement à la tète d'une douzaine de ga-lères ou de galioles (4). Le 3 août, il cinglait «te Syracuse vers Malle

où il devail se grossir des galères de la Religion. Voyant que l'or-

ganisation de l'armada souhaitée traînait en longueur, le duc de

Médina Celi avait déterminé J. A. Doria à»une croisière entre Sfax

et La Gouletle où l'amiral génois devail déposer des munitions el

150 soldats espagnols. On comptait ainsi couper les ravitaillements

que le Sultan haNdc envoyait à Piali (5). A Malte, le 10 aoûl. le

Grand Maîlre persuada J. A. Doria de tenter un coup de main sur

Tripoli, ce qui au pis aller, dans l'intention des deux chefs, pouvait

persuader Piali à lever le siège du Forl de Djerba. Mais une erreur

des pilotes détourna l'escadre chrétienne sur Tadjoura. Une tem-

pête l'obligea ensuite à se réfugier à l'île de Lampadouse. De là, les

galères maltaises revinrent chez elles, tandis que J. A. Doria s'en

allait à l'Ile de Pantcllarie afin de continuer son voyage sur La flou*

lelte. C'est à Pantcllarie qu'un message du duc de Médina Celi lui

(I) Ilotjïummii, p. 115,el Commis, p. 1•.*->„Don Francisco'de Vrrias dans *dlettre du 3»)aotit I50Oparte de 30.000«Vusseulement. (VoirTroisième Partie, Sec-tion L Pièce3»»;.

ii) DRCuimrrY.nM.p. ïO. lluizuvnunt, p. 111r".U;ilii lettre précitée «ledon Francisco de l'rrïas «tonneune tiste «tespersonna-

ges lué.stm pris par l'ennemi durant toute tv.vpédilton.(1}Au «lébiitde juillet 3. A. Doria avait fait av#vquatre galères une croisière à

la Sèchede Palo el t»Monastir. mais sans intlfcer à l'ennemi ni pertes, ni déitm-gemenl. Voir«a Ultre du 11juillet |.>i»<înrBoi (TroisièmePartie, Section 1, Piè-ce 53.

S) Ullre du due de Médina Celian Boi, de Mesainete 'J aotil 150»)(Voir notreTroisièmeParlie. Section I, Pièce 5»».

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apprit la re«idition de la forteresse. Il regagna alors la Sicile, heu-

reux encore de ne s'être pas heurlé à la flot le ollomane (L).

Après la chute du Fort, Piali Pacha el Dragul étaient demeurés

quelques jours à Djerba pour rembarquer leur monde et leur artil-

lerie, fournir d'eau leur fiolle et attendre quelques galères quiavaient été à Tunis chercher du biscuit. Le Fort fut rasé. Puis, sur

les instances de Dragut, les vainqueurs se dirigèrent vers Tripolioù ils firent une enlrée triomphale. Les Chrétiens pénétrèrent ainsi

dans celte ville d'une loti le autre manière que celle qu'ils avaient

espérée (2/. L'échec subi en 1559 au Djcbel-Rharianc par l'armée de

Dragut (3) ayant diminué l'autorité de ce dernier sur les gens de

Tadjoura et sur les bédouins des environs, le Pacha pour complaireà son collaborateur, châtia les uns et accorda Dragul avec les au-

tres. Son auxiliaire ainsi affermi, Piali mit le eap sur l'Kurope le

13 août, fit de l'eau au Gozzo du groupe de Malle el pilla et brûla la

ville d'Augusla sur le lilierai orienlal de la Sicile. Sur quoi, par la

Calabre et Corfou. sa fiolle alla se caréner à Prévésâ d'Albanie.

A la fin de septembre, après avoir côtoyé la Grèce et la Macédoine,

elle esl accueillie en grande pompe à Conslanlinople.

Kn lêle,voguent seize galères pavoisées, une (celle de l'amiral) est

peinte en vert, quinze en rouge. Puis, viennent les aulres navires

avec 21 galères chrétiennes. Devant le palais du Grand Seigneur on

tire des salves d'artillerie. A la poupe des galères ottomanes, les en-

seignes enlevées aux Chrétiens traînent dans le sillage. Sur l'une

est représenté le Christ, sur d'autres la Vierge ou Saint-Pierre ou

les armoiries de Philippe IL Le I" octobre, Piali va au baise main

du Sultan. A travers une grille, celui-ci regarde le cortège des pri-sonniers qu'on lui a amenés. Les premiers, s'avancent don Alvar

de Sande, don Rérenger de Réquesens et don Sanehe de Leyva,lous trois à cheval. Derrière eux marchent 300 Chrétiens, tous gensde marque, rangés trois par trois, avec leurs équipements de guér-

ie, mais sans épêe, cependant que les Turcs agitent les bannières

conquises et mènent grand bruit ave'c les tambours et les-trompet-

tes. Suivent ÎOOcaptifs déjà mis aux galères el enfin 400 Turcs qui

avaient ramé pour les Chrétiens sur ces mêmes embauchons et qui

acclament leur libérateur. Kxciléc par ce spectacle, la populace de

la capitale rendit pendant quelque temps la vie intenable aux Chrê-

lh Ullre du duc de Médina Celian Boi, de Messine te '.»septembre 15t»{Voirnotre Troisième Partie, Section I. Pièce .V«»>On trouvera «laitscelle lettre «les.fn-

«licationssur les intentions prêtées a Piali et au Sultan hnfekle contre IJUCuu-

lelte pour l'année suivante.

iî) Colttt.4!i£,p. I.V7.

ity DECviuuoitriKs.p. 10-11.

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liens de Conslanlinople qu'elle insultait de toutes les manières (I).La débâcle de la fiolle chrétienne s'était ainsi compliquée à deux

mois et demi de dislan«?e d'une déroule de l'armée de terre. Commenous l'avons dit. l'expédition coula en matériel naval au Roi d'Ks-

pagne cl à ses alliés 27 galères et une galiole. Quant aux soldais et

marins, le déchet ne fut pas moindre «le 15.000 hommes (2} : 1.500 à

Malte, 2.000 à la Sèche de Palo, 300 lors des combats «le la Rocchel-ta el d'Adrouin, 5.000 au moment «le la défaite navale, plus les 6.000

personnes reslées dans le Fort après le 11 mai el qui toutes périrentou tombèrent aux mains des Turcs. Du corps «expéditionnaire, seu-les échappèrent en définitive à la destruction «pielques compagnies,celles qui le II mai eurent ta chance de voir leurs navires non cap-turés par l'ennemi. A n'envisager que les perles, l'affaire «le Djerbase classe donc à un rang non négligeable parmi les faits d'armesdu xvi* siècle.

Considérons-en maintenant les conséquences en tant qu'événe-ment méditerranéen. Si l'on excepte la prise de Tripoli en 1551 parSinane Pacha, le Sultan avait laissé jusque-là les «rôles d'Afrique el

leurs îles à la seule discrétion de ses corsaires ou gouverneurs lo-caux et de leurs escadres particulières. Mais la manifestation espa-

gnole que nous venons de retracer, le rôle joué par le Grand Maître

de Malte el aussi le succès remporté par ses généraux, incite Soli-

man à plus d'activité directe «lans ces mers. De même qu'en 1500 lesChevaliers de Saint-Jean de Jérusalem oui voulu lâcher d'y assurer

la suprématie chrétienne en chassant Dragul de ses repaires, de

même, en essayant de conquérir en 1565 la résidence de l'Ordre, le

Sultan se proposera de supprimer l'obslaeîe qui contrariai! sa pro-

pre domination dans ce secteur Je la Méditerranée Orientale. Le

siège de Malle, infiniment plus connu que l'expédition de 1560,n'est antre chose «pie le choc en retour, la riposte à l'attaque chré-

tienne sur Djerba (3).

Signalons à ce sujet «pie «levant La Valelle nous retrouvons quel-

ques-uns au moins des principaux personnages qui oui précédem-ment occupé notre al lent ion : Piali Pacha. Dragul. Kuldj Ali el Ali

Porlu chez les Ollomans. don Alvar «leSamle el J. A. Doria chez les

Chrétiens. D'autre part, s'il esl loisible «le critiquer la lactique par

trop passive adoptée par «Ion Alvar «lans le Forl de Djerba. on doit

il! Voir à ce sujet Du. C\STII.I.O,p. 383-381.te Sehreibenans Constantinopolirjiie nous reproduisons «lansnotre Troisième Initie. Section II. et les Lefiresdubaron DF.Iti snte. Op. cit.. II. p. 316.

(3;Cir«M(in fine)<\u\.seul des témoinsde l'alfaire. en chiffre le déchet humain,•diiue celui-cia IS-iMnhommes.Mais.-nusdoutey eompte-l-illes soldats morts ou«léserleursavant ta revue de Messine.Di tto. p. 57. n»vep|e l'évnttialion«teCIRM.

(.1)hofeh),op. cit.. p. lit, a liés Inenv uta relation entre tes «leu.vévénements.

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avouer que dans son ensemble l'attituile de la garnison fut dignede louanges, élant donné les souffrances endurées à cause de la

pénurie d'eau. Celte défense de Djerba montra que dans des condi-

tions meilleures on pouvait résister efficacement aux Turcs; elle

inspira en 1565 la glorieuse lénacité des Chevaliers. D'autres leçonsne furent pas non plus sans profit. Il ne faisait de doute pour per-sonne que si une flotte de secours était arrivée à Djerba en juin ou

juillet 1560, elle aurait obligé les Turcs ou à se réembarquer, ou à

engager un combat inégal pour eux, leurs galères élant démunies

de leur artillerie et de leurs équipages. On peut croire que cette

conviction fut pour quelque chose, en 1565, dans l'envoi à Malle

d'une armée hispano-italienne commandée par le Vice-Roi de Si-

cile don Garcia de Tolè'de. armée qui provoqua la retraite des Otto-

mans et faute de laquelle Malle aurait certainement eu le sort de

Djerba.A un point de vue plus spécialement africain el tunisien, non

seulement le désaslre djerbien esl le plus notable qu'aient subi les

Chrétiens depuis l'attaque manquee de Charles-Quint sur Alger en

15îl, mais encore il marque une étape dans le déroulement du con-

flit hispano-ottoman qui constitue toute l'histoire de la Tunisie au

wi* siècle. Après 1560. l'Espagne esl expulsée sans rémission du

Centre et du Sud de la Tunisie, landis que ces districts ainsi que

Tripoli demeurent à Dragul el aux Turcs pour qui ils sont comme

un gage de leur puissance et comme une excitation à parfaire leur

uïtivre. Dès 1561, Dragut reprenant une idée de Piali (I). réclame du

Sultan une armée pour enlever La Gouleltc aux Kspagnols (2). De-

mande prématurée, mais de bien peu, puisque c'est en 1571 que la

chute de cette place, dernier préside chrétien de la Régence, livre-

ra celle-ci tout enlière aux Ottomans. Kn attendant, Djerba. sou-

mise à un chef qui a son principal établissement à Tripoli, devient

une dépendance de celte dernière ville jusqu'en 1605. Les Semou-

menine s'effacent en même temps'de l'histoire. Yahia ben Sliman a

été exécuté lors de la reddition du Fort. Son cousin, le Cheikh Mes-

saoud, meurt sur le continent en la même année 156013). Lue des

vieilles dynasties locales de Tunisie s'éteint donc, prodrome de la

disparition de celle des Hafsides.

(b Voir«lansla Lettre du duc de Médina Celidu ï»septembre 1500tes projetsqu'aurait formésPiali sur l>aOoulclte.

«il Cotrespondeneiade ?«>.«Principes dg Alemania can FelipeII y de los emba-

jadores de esteen la eorte de Yiena(I55*>-I.V.*S.Voir les documentsdes pages 213et263.1.e mêmefait est indiqué par Dr.HUIUKR.Op. cit., tac cit., d'après une rela-tion d'amtas&Mleuirvénitienconservéedans les Archivas«l'Autriche.

m Afioclus. p. 18.

Page 169: Djerba 1560(Monchicourt)

KPIIiOGUK

I

LKS PRISOXNIKRS

L'affaire de Djerba de 1560avait valu aux Turcs environ 7.000 pri-sonniers, car des 5.000 hommes perdus par les Chrétiens lors du

désastre naval assez peu avaient péri, tandis qu'au cours «tu siègeenviron 1.500 soldats s'étaient sauvés dans les ligues ottomanes.D'autre part, la capitulation avait porté sur un millier d'hommes.

Après les pourparlers engagés à ce sujet chez Piali. les chefs étaient

revenus en disant que la liberté était garantie aux capitaines et à 25

hommes par compagnie. Stipulation improbable, car, vu le nombre«les bannières cl la réduction de leurs effectifs, elle aurait abouti à

écarter tous les gens qui se réfugièrent dans le Château. Quoi qu'ilen soil, seuls les Irois négociateurs purent se retirer à leur guise (I).Les déserteurs et ceux qui comme Jean «le Caslilla se rendirent,

lors du sac du Fort, devinrent les esclaves des officiers ou soldais

turcs qui les avaient appréhendés. Ils purent ainsi, plus ou moins

tôt, reconquérir à prix d'argent ta disposition de leurs personnes.Mais les gens qui se livrèrent officiellement avec le Château furent

inscrits comme captifs «lu Sultan, ce qui leur élait bien des chances

•le rentrer jamais dans leurs foyers (2). Dire ici quelle fut la desti-

née de certains d'entre eux complétera, notre récit de l'expédition.Les principaux chefs comme Alvar de Sande, Rérenger de Ré-

quesens et Sanehe «le Lcyva avaient figuré au premier rang dans le

triomphe de la Hotte ottomane à Constanlinople. Puis, l'un avait élé

enfermé à la Tour de la Mer Xoirc el les deux autres à la Tour de

Pera. Leur infortune devait durer deux ans.

(I II est prol. Meque Jean de Fîmes, Jean «leZayas el ican de Aguilacalmè-rent par cette promesseinventéepar eux les velléitésde résistai»»e de quelques-uns de leurs collègues,et que la lihcrté n'avait été assurée j>ar Piali qu'à euxseuls. C'est l'impressionque donnent les «locuutenlset notamment l.t Belaeionbrève y verdadera, p. \'H et DM.CVSTIIXO,p. 37'.».D'après la Belaeion...un autre

capitaine. Jean «leGaina, qui s'était rendu a pari au Pu-t'a lui-mêmefut égale-ment laissé ui.rc (p. ic»3.

tîl Belaeionbrève y verdad-'ra,p. P.»».D'après Sehreibenans Conslanlinopoti,les prisonniers amenés à Constanlinopleétaient 2.iîçftseulement,ce qui s'expli-que, si l'on consid-'ie«piePeaucoupavaient «lusurcoût!cr et que d'antres étaientcertainement restés entre tes mains «leDragut,

Page 170: Djerba 1560(Monchicourt)

- 138 -

Au moment de se séparer de Piali Pacha à Tripoli. Dragul avait

prié celui-ci d'avoir des égards pour les prisonniers el spéciale-mnt pour don Alvar et d'en faciliter le rachat dans la mesure «le ses

moyens (i). A son arrivée à Conslanlinople, Alvar de Sande avait

été présenté au Divan. D'après Auger de Uousbecques, ambassa-

deur de l'Empereur Ferdinand {2;, il se jeta aux genoux des Pachas,les suppliant de défendre sa cause auprès de Soliman et implorant

grâce de la vie. Le grand vizir Rouslan s'intéressa à «Ion Alvar et

demanda au Sultan son;élargissement. On le fit alors sortir pour

qu'il défilât devant Soliman qui était désireux de le. voir.(3). Mais

tout se borna là.

Les prisonniers ordinaires élaienl, sinon maltraités, du moins

réduits à des comblions de nourriture et d'habitation lamentables.

De Rousbecques narre qu'il en élail chaque jour «le plusieurs piè-ces d'or de sa poche pour secourir tous ces malheureux. Quant à

don Alvar qui avait été autorisé à conserver auprès de lui son cha-

pelain, sa détention ne fut pas, scmblc-t-il trop pénible, puisqu'on

1565, au siège de Malte, un auteur (4} nous le montre cherchant à se

procurer un Turc de grade élevé afin d'user envers celui-ci des

bons procédés que l'on avail eus anlrefois envers lui-même à Cons-

tanlinople. Néanmoins, ni lui, ni ses compagnons d'infortune ne

négligeaient aucune démarche pour obtenir leur liberté.

Don J. de Cardona, beau-frère d'un gentilhomme allemand ami

de «le Bousbecques, fut relâché le premier. Les pratiques en vue de

la délivrance du fils du duc de Médina Celi eurent, au contraire, un

effet funeste. L'enfanl capturé lors de la bataille navale avait été

velu à la turque et allait à sa fantaisie sur les galères (5). Lors du

retour de la flotte victorieuse, sur la promesse d'une giossc rançon

(I) I)KLGisnrzo, p. 381.Hl Op. cit., Il, p. 351-253.

t3) DM.CISTIIAO,p. 318-387,raconte «piel«*spachas de Ourstantinople pressèrentdon Alvar de se faire musulman lui promettant en retour «lehauts emplois. Surson relus, ils le condamnèrent à mort el déj^ don Alvar était sur le lieu de l'exé-cution l>r^qu'unordre imprévu du Sultan vînt l'arracher au supplice. Ce dernier

épisode est omis |»ar Ijxov qui suit pmrtant scrupuleusement Dut Cvsnrxo.Dans sn correspondance, Dr:Destina(II. p. 353. montre qu'il s'r*g«llà d'une mé-

prise de don Alvar. Ce dernier voyant qu'on l'extrayait de sa prison, s'imagina«juef=a«leiniére heure élail arrivée et. sous cette |iens«"e,son attitude n'eut pas,en l'oecurenee,la fermeté donl parte Du.CVSTILM».« Ceuxqui le virent comme onte conduis-lit au Grand .Sérail lue dirent, meonle de PoU'hecques. qu'il semblait

que ce grand courage. cette intrépidité dont il avait jusqu'alors donné tant de

maïqups. étaient évanouis. »

|lï L'rxo.v,Op. cit., p. 81 v* - 85 r\|3|ORM, p. 10.Dans sa tettre précitée du 18mai, le Vfce-ltoisuppliait Ph'.lippï

Il «tene rien négliger pour te rachat de son fils,craignant, «lit-il,«pievu son jeuneâge «mne te lasse changer' de religion, ce qui serait pire que ta mort.

Page 171: Djerba 1560(Monchicourt)

— là» -

à loucher, Piali Pacha s'était laissé induire par J. de Cardona àlaisser à Chio le jeune homme, afin qu'il passât inaperçu de Soli-man. Le grand vizir, informé du subterfuge, te dénonça amère-

ment afin de perdre son ennemi Piali dans l'esprit du Sultan. Celui-ci ordonna le transfert à Consfantiiiople de Gaston de la Cerda.

mais Piali pour se disculper prétendit que si ce dernier n'avait pasété joint au convoi, c'est parce qu'il élail mort de la peste qui sé-

vissait à ce moment el il le fil tuer secrètement (1).Un sort tout autre échul en partage au fils de Scipion Cîcala (2).

Converti à l'Islam el devenu page au Sérail, il gravit progressive-ment tous les degrés de la hiérarchie. Pacha et généralissime sonsle nom de Sinane, il fut promu grand vizir et épousa même une des

filles du Sullan Ahmed (3.).La libération des trois principaux captifs fut l'occasion d'une

lutte d'influence enlrc noire ambassadeur et celui «le l'Empereur.L'objet en élail .relativement minime, mais le résultai marque net-

tement la diminution subie à Constanlinople par la France depuis-la paix du Cateau-Cambresis (4). Nous avons dit que ce traité,conclu en dehors du Sullan, avait permis à l'Espagne son attaquesur Djerba. Il avail été vu d'assez mauvais oeil par la Turquie el

avec raison, car il ouvre une période durant laquelle la France va,sous François H et Charles IX, adopter une politique espagnole (5).

tD DEBisurc, Op. cit.. II. p. 218-350.Dm Gaston n'élail d'ailleurs pas le seulprisonnier «piePiali Pacha ail déposé h Chio afin «l'enloucher seul plus tard larançon. Kn août 1561une vingtaine de captifs espagnols sont ramenés de Orio &Constantinopte |>ar l'ordre du Grand Seigneur. Voir Uttres d'A. Pélrémol de laS'orvoie,Bêsbtentde France à Constanlinople, in CIURMÈRE: Xègocialionsde taFrance dans te Uvant, II, p. 6&>,671el 670.

(2ï Scipion Cicala el son fils, âgé de 17à 18ans, avaient été d'abord gardés hTripoli par Dragut. î.e Sultan dut les réclamer en même lenq» «pietes captifslaissés à Chio par Piali, puisqu'on voit les deux prisonniers arriver a Constanli-nople en septembre 1501(Uttres de Pélrémol de la S'orvoie, in CiiuuttërtK: Xê-goc, II, p. 67î>.

».1)DKIIAETIO".Histoire des Bois d'Alger, p. l'.X»,note 3. DEll.iv.tuKndonne tesmêmes renseignements dans son Histoire de l'Empire Ottoman. Ahmed I régnade ttiùt a I6I7.

(V t'ne des clauses du traité comportait le mariage de Philippe II avec KlisaMlide France. Dins sa lettre du 18mai 1500.le duc de MédinaCeli demandait déjàau Koid'Kspagnede négocier la libéralion de son filsdon Gaston j>arle canal .dela Heined'Kspagneet l'entremise du Doide France, frète de celle-*?!.

.1>CnvRKîfeiiE: S'égoe.,Il, p. filî, note 1,offre un extrait «l'unelettre de FrançoisIl a l'évéqued'Aeqs, notre ambassadeur à Venise,dans laquelle le Itoi se fétîcilele 13juin 1560,«lel'absencede son agent auprès de la Porte, circonstance qui em-pêchera de supiroseren Occident«ju'ilait pu donner «lesavis au Grand Seigneur•:onlre la ligue chrétienne « ne pouvnnl assez exprimer lennuy et déplaisir «piej'ay reeen d'entendre la perte que te Itoy d'Kspaigne,mon bon frère, a faict au.vGerbesde son année de mer ».

ta système politiquede Philippe II «insistait h l'intérieur dans la lutte contre

Page 172: Djerba 1560(Monchicourt)

-116-

Un des premiers symptômes de celte nouvelle orientation furent lesinstructions données en 1561 à notre représentant Pélrémol de la

Xorvoie, puis la mission confiée par Catherine de Médieis à unsien parent, le Chevalier de Malle Salviali, afin de négocier avec laPorte la délivrance d'Alvar de Sande, de Sanehe de Leyva et de Bé-

renger de Réquesens. Kn février 1562, Salviali recueillit à Constan-

linople de bonnes paroles, mais, comme l'écrivit Pélrémol de la

Xorvoie à Charles IX, lès pachas avaient eu l'intuition que les dé-

marches françaises n'avaient d'autre but que de complaire à Phi-

lippe II, ennemi du Sullan (!}. Contrairement à ce qu'ont priméDuro el Manfroni (2), Salviali s'en fut les mains vides. Pélrémol de

h Xorvoie sollicita également en vain l'élargissement de ScipionCicala qui mourut à Constanlinople au milieu de 150) (3) el il dut se

limiter à racheter à des particuliers (i; quelques-uns des Français

qui avaient joué un rôle dans l'affaire de Djerba.

Plus heureux fut de Bousbccques, l'ambassadeur de Ferdinand

I". Parmi les stipulations d'une trêve de huit années qu'il ménageaentre la Porte et l'Kmpire, il en inséra une qui brisait les fers des

trois chefs dont il s'agit contre la liberté d'une quarantaine de

Turcs détenus en Allemagne. Vers la fin d'août 1562, de Bousbcc-

ques chevauchait pour Vienne avec Ibrahim Slrolâchen chargé parle Commandeur des Croyants de sceller l'accord. Il emmenait avec

lui Bérenger de Réquesens et don Alvar «le Sande. Quant à Sanehe

les protestants, à l'extérieur dans la guerre contre la Turquie. Tout en se laissant

englober dans l'orbite de l'Espagne, François II et Charles IX ne poussèrent ce-

pendant pas la condescendancejusqu'à aider effectivementcelte puissance. C'esten vain que les autorités espagnoles espérèient voir les galères de France [Ul-lre de Don Garciade Tolèdeau Boid'Espagne du 28 tuai 1560se joindre aux for-ces de Philippe II après le désastre naval. A cette neutralité, comme cela arrive

souvent, la France gagna d'être suspecte aux deux antagonistes. Cest ainsi, parexemple,que Francs II dut écrire à son ambassadeur à Madrid pour protesterqu'il n'avait pas envoyé ô Djerba deux navires français secourir les Turcs, ainsi

que l'en accusait l>Doid'Kspagne (S'égoe...Uréesdu portefeuille de Sébastien del'Anbespine,évèque©>Limoges,p. 528}.

(1}Lettre du 15ftvrli 1562in CHAUIUÈRE: S'égoc, II, p. 691.(2}DIRO: Estudios, p. 53,et Armada Esixinola, II, p. 38, note I. Mvxrncxi: Sto-

ria delta Marina Italiana, p. 126.(3:CiiAnRif.nE: Kègoc, p. 7«J5.\\) Lettre du 15janvier 1562in CHVRRIKRE: S'égoc, H, p. 685et 606.LesesclavC3

français étaient au nombre dune centaine. Parmi les raisons mises en avant parla Porte pour s'opposer à leur rachat en figure une lotit à leur honneur « m'oyantplusieurs fois dit le bassa «lele mer que sans eux le fort n'eust pas tant duré etqu'ils ne trouvèrent autre résistance que «lesFrançais ». l'n précédent ambassa-deur «JeFrance, de la Vigne,avail, au contraire, en septembre 1559,lors de sonaudience «lecongé, obtenu de Soliman, ô première r«?quéte,la libération de treizeAllemands ou Flamands pris au «ours d'un |>è!erinagen Jérusalem. DEIUSBEC,Op. cit., II, p. .301.

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-1 II -

de Lcyva, le séjour à Conslantinople n'avail en rien allénué la forcedu dissentiment qui le séparail de don Alvar (1). Il ne se joignit pasà ses deux collègues el regagna la chrétienté par ses propresmoyens. Bérenger de Réquesens qui élait d'un âge assez avancé (2)décéda durant le voyage (3). Alvar de Sande ne s'en aftligea pas

trop. De Bousbeeques nous le dépeint comme un joyeux compère,corpulent et fertile en plaisanteries et en jeux de mots (î).

Tandis que les chefs de l'armée et les personnages principauxtraversaient ces vicissitudes, les gens de moindre rang avaient été

pour la plupart versés dans les chiourimïs. Ln premier rapatrie-ment se produisit en octobre 1562 à Venise. Il loucha 120 officiers

ou notables (5) et fui sans doute un effel du traité précité (6). On

peut croire que dans cette fournée était Thomas llolzhaimer. Kn.

156ï, une galère qui transportait à Constanlinople des matériaux

pour la construction du palais du harem élait mue par 200 chré-

tiens parmi lesquels lô capitaines pris à Djerba, soil 8 espagnols. 5

italiens et 3 allemands. Profitant d'une circonstance favorable, ils

massacrèrent les Turcs qui les commandaient el mettant à leur lète

Jean-Baptiste Doria el Antoine de Clivera, ex-gouverneur du Châ-

teau après la mort de Baraona, ils atteignirent sans encombre la

Sicile (7). D'aulres captifs se trouvèrent parmi les quelques milliers

de rameurs qui purent s'enfuir au cours de la fameuse bataille de

Lépante (8), où les Turcs perdirent 150 galères dont l'ancienne ca-

pitaux du Pape, amarinée jadis par Piali devant Djerba (9).

Mais, une fois chez eux. tous ces braves n'étaienl pas au boni «le

(I « Dela prison, dit DEHtsure, ils furent amenés che*:moi ta veilledu jour deSaint-Laurent (c'est-à-direle ï>août1.Alvarde Sainle et Sanehe de Levva avaientune haine plus que fraternelle entre eux et il fallut les Iraiter h des tables diffé-rentes. » Cet épisode relaté dans la traduction «les lellres de lîous!*?equesparGAIDOS,p. 589,et reproduit par Cnvrmtf.nE: S'égoc, p. 705,note I, esl omis dansla traduction DEFOV.

(2)Le duc de MédinaCelidans sa lettre du 18mai l'appelle « el jM>breviejo ».(3)DEBCSBEC,Op.cit., Il, p. 352.(!) IDEM,Ibidem,p. 352-355.(5)Calendarof State Papers, Foreign, 1562,p. 383(Voiravis de Venisedu 21oc-

tobre).(6)Kn effet,dans la harangue que prononça Ibrahim Strotsehcn «levantFerdi-

nand I", eu novembre1562,il est dit que te Sultan a rendu la liberté a tous lesChrétiens«puele sort «lesarmes avait faits ses esclaves. DEBisnrx, Op. cit.. Il,p. 100.1.emot * lous • n'est pus conformeà la réalité : néanmoins il esl constantqu'un certain nombre furent libérés, ceux peut-être qui appartenaient en proprea Soliman.

»7)C.-F.Di'tîo : Estuùioshh.torieos,p. 53,et Armada Espanola, II, p. 39. S. Sv-I.OMO>E-MARIX.>: Spigolature storiehe siciliane. Seconda série. (Areh. Stor. Sicil.,18t>8,p. 510;,indiquequ'il publiera un jour les documentsrelatifs &ce hardi coupde main.

(8>Svt.o«ONE-Mvnt>o,Ibidem,parte de quatre de ces captifs.(fyMVMtu»! : Storia délia Marina Italiana, p. 4».

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- 11-2-

leurs peines. Il leur fallait d'abord renlrer dans leurs biens, Kn ce

qui concerne Bérenger de Réquesens, nous savons que dès sa cap-ture sa famille avait fait dresser l'inventaire de ce qu'il possédai!.Une prescription du droit de celle époque voulait que toute person-ne tombée aux mains des Ttfrcs fut considérée comme morte el

qu'on fit immédiatement, dans l'intérêt des héritiers, tous les actesordinaires qui sont de règle après un décès (I). Précaution fort sa-

ge, car beaucoup des prisonniers conduits à Constanlinople ne res-

piraient plus jamais l'air de leur pairie el ce fui précisément le casdu général «Jes galères de Sicile (2;. Mais, ceux qui avaient le bon-heur de se rasseoir encore dans leur maison devaient en quelquesorte reconstituer leur état civil.

Ku outre, si durant l'expédition même le roi d'Kspagne avait été

fort chiche sur la solde, il n'est pas de procédé dilatoire qu'il n'em-

ployât pour esquiver l'obligation de payer leur dû aux échappésdes galères ou prisons turques. Dès 1562, le capliaine Baraona en-

voie à ce sujet à Philippe II un mémoire assez véhément (3). Kn

vain. Les arrérages de solde ne finirent par èlre versés aux ayants-droit qu'en 1571 et 1572 (A), ou plus lard, piiisqti'aprês la chute de

La (Joulette en I57i un document réclame encore en faveur des an-

ciens soldais de Djerba (5).

II

LE BORDJ-EL-KEB1R DE 1500 A NOS JOl'RS

Après leur victoire complète sur les Chrétiens, les Turcs rasè-

rent en 1500 toutes les fortifications bdlies par ces derniers (6; et ne

laissèrent que l'ancien Châleau (7). Néanmoins, la démolition ne

fut pas telle que l'on ne puisse aujourd'hui fouler aux pieds les tra-

ces de quelques-uns au moins «les bastions. }A où s'érigeait la

partie méridionale du « Forte » un plan moderne du lieutenant Bru-

(li S. SALOWONE-MVMXO: Spigot. Slor. Skil. Seconda série. Inventoria del bentdi don BerlinghieriBéqueuns {Areh.Slor. Sied.. 1SW,p. 37î-3*.*>.

(2*Dès 1560,il avait été remplacé à la tête des galères de Sicile par Bernard «leGuimaran (Voirdans noire Troisième Partie, Section I, Pièce 37/, la Ullre écrite

ixtr Philippe II le i septembre 150)»>At.dré Doria.(3j Copiade Carta que escribio a FelipeII cl ano de 1502cl Capiton Barahona.

(4)S. SvLoMosK-Mvrmo: SfUgol.Slor. Skil. Seconda série. {Areh.Stor. Sieil,1893,p. 527-555.)

(3) Mémorialque un soldato dio al Bty Felipe Segundo.p>>XIVBMOL,Op. cit., II, p. 51».DECvtuiEUKrtKs,p. 70. spécifieque la démolition

eut lieu trois jours apris la raidillon du Fort.(7|iLvvrnEDtcci et Bosto. Voir nuire Troisième Partie, Section 11,Pièce 7.

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Fig.\f,—VCKwBoi'.tuKLKMUH'IÏNUKiTifPACKSSIMIOIIKSTRTSIM«-RST;

(IlMuroxtiVicurilulueltt:rn«\

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-11.1 -

lard indique (1) deux épaulemciits «pion distingue encore et <juiont dû appartenir au bastion I) cl à son prolongement vers le bas-lion C. Vers l'Es!, à une soixantaine «le mètres «lu fossé «lu Châteauet à 20 mètres «le la citerne, les vestiges très reconnaissabtes d'unmur perpendiculaire au rivage sont les substitutions «le la courtine

qui rejoignait le bastion C au bastion H (2). Les fusses externes «tuFort sont également discernables sur les lieux.

Quant au Château, il esl sensiblement pareil à la représentationqu'en a donné l'estampe «le I5tïb\ Pour s'en convaincre, on «compa-rera celle-ci à «les dessins ou plans exécutés an xi\* sicele suit par«les voyageurs connue Sir (îrenville Temple (3) (18:12)el Flarhc*

nacker (A) 1S.*19. soit par «les officiers connue Brulard peu après1881. A défaut de ces documents, il suffira d'examiner la photogra-phie «pie nous avons faite en P.KJ5(voir figure, ei-joinle;. Si l'é«lifiee

n'a pas changé, il a élé dépouillé «lepnis longtemps «lu titre «te

Cachtil et il n'a pas ganté non plus celui «le Filippaleazar qui lui

avait été un instant conféré, eu 1560. en l'honneur «lu Roi d'Kspa-

gne Philippe IL Abou Ras, au x\m' siècle, l'appelait Bor«lj-KI-I\«»-bir el Bordj-KI-llaçar (ô), qualifications donl la première seule a

subsisté, légitimée par la niasse «le la construction, la plus grandede toutes celles qui s'échelonnent sur le littoral «le lile (6).

(I) Lient. But I.VUD.Op. cit.. Planche IV, Poste d'Iloumt-Souk.Plan au 1<2.000\{i}D'api-èsl'échellede la « Forlezzadi Gerbi »«.cette murailleétait a environ 65

mètresdu fossé«luChâteau.(3)Le dessin ne se trouve pas dans le récit des voyagesde Si» riitE.wu.LKTtsi-

rt.E,mais dans une antre publication : Il MeditcrraneoItlustrato, le sue iaolee tesue spiagge, avec 61 gravures faites a Londt«\ssur «Icssinsoriginaux de W.-L.LrrrCH,SutOUEWILLETEMPLEel ALI.KV,opéra compilalada M.MAL\<;oi.t-Vf.r.cuisuitetracée del ig. I^I.LK.redalla dielro documenli raecotlidai sigg. ALLOM,Wiiu.tn,Sut*, Florence, 1811.Voirsur Djerl>a,p. 75-76.C'est évidemmentune traductionou une adaptation «leWrttoirr : The Shorcs and frlonds of Ihe Medilerranean,London,1833.BOTTOEH: Das Mittelmeer,Leipzig,I8">ï>,h la pige IXde la préfaceloue l'ouvrage «leWright el dit que ce «miregarde la Tunisie esl «Inh Sir Oren-villcTemplerpiia fourni en outre les dessins rapportés de ses vovnges.

{\) L'illustration faite sur «lessin«leKlaehcnackcrse voit dans D'Avmr. : LesIlesde l'Afrique,Planche 31. intitulée : « Ossuaire el ChâteauCatalan a flerhi ».

(5)llaçar A-.*»»- signitie « siège, blocus », mais aussi * Château-fort ». C'estce dernier sens qu'il faut leleitïr. On trouve haear avec cette signiticalion«lansune inscriptionaralie relative à la Kas)»a«leliafsa. VoirMHI«:IKR: Inserip. inéd.de Tunisie,I, fiafsa(Beeneildes noleacl mémoiresde la soc ArehéaLde Constan-Une,année ISi'O;,p. i el 3. Deson«Vite,au milieudu xvir*siècle,KlAiaehiappellede ce nom le Châteauou réside le IMchade Trijroli[Yoyagedans le Sud de l'Al-gérie el des Etals Barbaresquesde l'Ouestet de VEslpar Kr.Atvciuel MoiLAAH-MED,traduits par UvMBfiir.f.r.u[Ejrptor.Scient, de l'Algérie, Paris, 1816,p. 90. Knsomme,llaçar est un synonyme«leKasla, «leKsar, de Bordj. L'expressionBordj-el-Ilaçar est donc entr«chécde tautologie.

(6)A l'é|K)«pied'AboliUns, il y avait sur le littoral sept Ih-mljs: le Bordj-el-Ke-btr, le Bordj-Djillidj,le t'tortlj «leMatsa-Ajim.le Dordj-Tûrhella(en ruines:, leBonlj-KlKautura,le Bordj-CnstiT-etOued,le Ronlj-Aglih'.ta Itoeeheltaélait déjàdétruite fi la lin du wn* siècle,puisqu'ellene ligure pas dans cette énumération.

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- iii-

Tel élail le Châleau «lans l'estampe de 1500. tel ou presque tel nous

contemplons aujourd'hui le Hordj-KI-Kchir. La face Sud-Ouest est

identique avec .-es «jttatre tour.- rectangulaires (fig. XI). Du côté

«lu Nnrd-Ouesl nous r«drouv«ni«y«Jeux lotirs rectangulaires<el-deuxtours rondes dont celle de l'angle Nord (1). Au Nnr«l«Est bombent

trois tours rondes, comme «lans notre estampe, mais il s'y est ajou-té après 15tîOune tour rectangulaire. Sur la muraille sont en oulre

plaqués trois contreforts «le même forme, évidemment postérieursk la pério«le espagnole (2;. Le front Su«l-Ksl esl celui qui a subi le

plus «le retouches depuis le x\i* si«Vlo. Seules y «rut survécu la tour

.ronde de l'angle Est et la tour rectangulaire «le l'angle Sud.'Quantau reste, il a été l'objet «te sérieux remaniements qui s'expliquent

puisque, connue nous l'avons dit. c'est la que porta le principal ef-

fort «les Turcs. Une des louis rectangulaires «le 1560. celle'a la-

quelle aboutissait le pont, a été conservée, mais englobée «lans une

saillie plus «considérable «pii eompreml peut-être aussi une autre

des tours primitives. En même temps, le pont, a été dépla«?é à quel-

que distance vers la mer el n'a plus «pie deux arches au lieu des

.trois.de jadis (3). La tour «pii surveillait son K«ue sur te lerre-pleinel qui n'es! pas niihlûV sur la «-aile de l)jerba signée M. F. {fig. VI)a disparu {A).L'autre tour reclangulaireest devenue une tour ronde

qui llanque au Xord-Kst l'entrée moderne du Châleau.'D'ailleurs,toutes les lotirs anciennes, romtes on rectangulaires, oui été conso-

lidées à la base parties contreforts en petit appareil «pii esquissentnu angle obtu avec la ligue droite originate, el contrastent avec les

beaux moellons qui la «composent (voir le pie«l des tours du Su«l-

Ouest «tans notre figure XI}. l/eusemble se détache licitement de

son socle de eherch dans la «chair vive duquel se creusent toujoursles fossés d'autrefois (5).

Sur le front Nord-Ouest du Château, en face de la deuxième tour

rectangulaire, le eherch naturel de la paroi externe du fossé est

surmonté d'un blocage lié par un bélon où rougissent des frag-ments de poterie. In quai devait donc accompagner les abords du

goulet et le goulet lui-même. Celui-ci, netlemeul indiqué dans l'es-

tampe de 1560, mais obstrué par tes Chrétiens à cette époque, fut

ensuite rouvert par les Turcs. Jusqu'à ces dernières années, ta

(D Contrairementau plan BIULVIID,qui marque ceile-cicomme rectangulaire.(i) Dans le plan Butuna, rien ne distingue ces contreforts des tours propre-

ment dites.(3)Bien ne prouve qu'il y ait jamais eu là un pont-Ieviscomme t'avancent SEII-

VONXETet LvFirrr:: Le Golfede Gabès,p. 301.

(I) Sur la carte M. F.*cette tête «lepont est plutôt représentée comme un tms-tion que «commeune tour.

|8) Citecarrière «leeherch est encore exploitée«ifaihte«listanceau Sud dit Bordj(tti.e cinquantaine de meJres de ta citerne).

Page 183: Djerba 1560(Monchicourt)

- 115-

fossé s'est plus «l'une fois rempli d'eau par là lors «les ferles ma-

rées, sauf sur le front Sud-Est où le sable en a exhaussé le plafondentre le pont et la tour rectangulaire «le l'angle Sn«l. Ce fossé «lu

Bordj a en moyenne 15 ;'i20 nièlres «le large selon les rentrants ou

les sortants des tours «lu Château et le plus «ni moins «le regnlariléde la banquette opposée. Sa profomlcur actuelle n esl guère quede 2° 50 à 3 mètres au-ilessous du lerre-pleiu el elle s'atlénue pr«>-gressivement, car «les salsolacées y fixent petit à petit les poussiè-res «pie le vent y accumule, tandis «pie la mer y pratique «le moins«'n moins des chasses snsceplibles «le le «léblayer. La lopograpines est en effet modiliée récemment dans ces parages. Jadis, après un

bourrelet de sable submergé qui représentait peut-être la sectionnon fortifiée du polygone «le 1560, il y avait dans la mer une sorte«le chenal grâce auquel les barques venaient mouiller presque sous

le Hordj. Mais les milliers de mèlres cubes «le sable -radiés ««n

P.I0i-liH)5 par le puits artésien d'Iloiimt-Souk ont colmaté les alen-

tours «lu Château el y font obstacle an mouvement «les Mois.

Inlrotluisons-noiis maintenant dan.: le Itordj. Lorsque les soldaischrétiens y pénétrèrent en mars 1560. ils y virent, nous raconte

Cirni (I;, «les «Jiambrellcs si sales qu'un les aurait prises pour desétables à pores. On y rencontre maintenant un cube énorme de dé-

combres (pierres, plairas, débris de tonte espèce, poutres hors «l'u-

sage) d'où s'élancent un mûrier et un palmier. La porte à laquelle«conduit le pont n'amène pas directement sur la cour intérieure,mais bien sur un couloir parallèle à eclle-ici et perpendiculaire au

vestibule, de manière qu'un ennemi «pii aurait violé l'enlréc avait

à soutenir une attaque «le liane de la pari des défenseurs. Sur tes

remparts quelques canons avec leurs affûts sont encore en posi-tion. Une de ces bouches à feu sert pendant le llamadan. Deux au-

tres donnent dans le sable du fossé Nord-Est du Dordj. Une troisiè-me glt en bas de la citerne du terre-plein. Un boulet rouillé trahie

dans l'intérieur du Dordj. tandis que d'autres ornent au cimetièreles lombes de ceux de nos soldais qui moururent à Djerba dans les

débuis de l'occupation. Mais, surtout, ce qui attire l'attention du

visiteur, ce sont au centre du Château la base ruinée de ce qui fut

une mosquée à minaret, puis un peu plus loin la double qoubba «le

Sidi-Ithazi-Mostefa el enlin une chambrette ou un individu anony-me est enseveli dans une nMie près d'un escalier doublé d'un planincliné permettant de monter en haut «lu fort.

(I)Op.cit., p. 27r'. Dansle Bordj-el-Kebiron a trouvéune frise romaine tiêmf-rircutaireen ehereli,«^asséeen plusieursmorceauxel qui avait t^téemploy«Hïcom-me matériel.On a ramassé«'gaiementun gros caliocltonaralsereprésentantdeuvtrianglesentrelacésavec un rond au milieu.Ces morc»?aux«lesculpture sont dé-posésau Contrôlecivil.

Page 184: Djerba 1560(Monchicourt)

- 116-

Ka mosquée démolie s'appelait la Mos«piêe de la Prière. C'était là

qu'a»:»:omplissaient leurs devoirs religieux les Zouaoua en garnisondans le Hordj. Elle avait un plan assez bizarre qui comprenait trois

parties distinctes ne eoininuni«pianl pas entre elles (\), savoir : un

rez-de-chaussée, un premier élage rp.fi était la vraie mosquée des-

servie par un escalier spécial, enfin un minaret simplement accoléà ce qui précède el dont le balcon, dominant de 'Amètres les rem-

parts «lu Châleau, s'arrondissait autour «l'un lauterueau plein,ei'ine irrégulier ayant à peu près la taille «l'un homme. I/emplace-nieul coïncide avec «elni du monument que nous montre le plan dela Forlezza *li Cerbi à «Imite de la lettre A : un corps de bâtiment

entre deux tours ou minarets au sommet «le l'un «tesquels ou dis-

lingue assez bien un croissant. C'était la mosquée du Châleau en

1560. el malgré les mndihValions de détail, elle avait gardé sa «les-

liuation jusqu'à nos jours. Lors de mon voyage je n'ai pas en la

chance de la voir debout. Comme le minaret était «l'une solnlité pro-

Fignre XII. —LVVULAMivuii.rin lt*>i:toKLKrr.tr:

blématii|ue et qu'il vantait au surplus des pierres «le bel appareilrpii ne demandaient qu'à être employées dans des constructions

plus modernes, un beau malin l'agent local des Pouls et Chaussées

ayant besoin de matériaux, jeta bas le tout par la mine et la sapesous le prétexte que la sécurité publique élail menacée. Motif falla-

cieux, puisque le Bordj était inhabité. Les indigènes ne cachèrent

pas leur mécontentement de ce vandalisme administratif cl leur

émotion prouva qu'avec un peu d'habileté on aurait sans doute pules induire à contribuer pécuniairement à la restauration d'un é«li-fice historique, utilisé comme repère pour les travaux «le géodésie«le l'Ile et dont l'effet décoratif était indéniable. Maintenant, au-des-

sus du bloc épais du Dordj, manque la silhouette élancée du mina-ret telle qu'elle se détache sur les gravures du xix* siècle el telle

que nous l'avons reconstituée dans notre figure XII d'après une

vieille photographie. Pour avoir une idée de l'aspect offert autrefois

par l'ensemble du Châleau. il faut jeter les yeux sur la Kasba rie

(I) Indicationsgracieusement fournies par harué (rendantqu'il était Chef d'An-nese a Djerba.

Page 185: Djerba 1560(Monchicourt)

— 117 -

Sousse. Les fortifications du littoral oriental de la Tunisie ont «tail-

leurs un air «le famille 1res prononcé.La destruction de la Mosquée «le la Prière laisse aujourd'hui le

premier rang à la double qoubba «le Si»li-Uhazi-Mostefa. Celle-ciest précé«lée «l'une cour à arcades où verdoie un olivier el sur la-

quelle reganlenl «les pi»Ves où couchent les gens «tes cantons re-culés «le file lorsqu'ils se rendent là en pèlerinage. Le défunt re-

pose sous ht plus septentrionale «les coupoles. A la télé de son cata-

falque, uni' planchette, consumée aeeidentcllcmenl par le feu en

I0t)6, élait noircie «le formules ou invocations religieuses ne renfer-mant rien «l'intéressant au point «le vue historique, pas même lenom «lu.inorl. En «lehors «les ziaras eolteclives, un vieux gardienVousef el Lonz, ancien artilleur retraité «le la gar«le beylieate, allu-me chaque ventlreili une petite lampe devant la tombe. Il perçoitles offramtes destinées à l'entretien «lu sépulcre. C'est lui égale-ment qui tire «lans le Bordj le canon «lu Itamadan.

Ce Hhazi Mostefa. aujourd'hui en o«leur «le sainteté, fut-il un des

acteurs «le l'affaire «le I5(î0 ? D'aucuns l'ont cru (I . quoique les «lo-eunients «le l'époque soient muets à «cesujet..Nous savons seule-ment qu'avec Kuldj Ali cl Deli Jafar, il élail wrs ce temps-là undes principaux capitaines «le la fiolle «le Dragut (2). En tout «'as il

joua, à propos du Château! un r«'»lequi nous est révélé par une slèle«le marbre avec inscription en caractères neskhi (3;. Encastrée au-

trefois dans un «les murs antérieurs «le la forteresse auprès «le l'en-

trée (A) et déchaussée par les pluies, celle slèle fui envoyée à la Di-

rection des Antiquités à Tunis en juillet ISitf, par llarlmayer. alors

Contrôleur civil à Djerba. Elle est maintenant au Bar«lo. au Musi^e

Alaoui. C'est un fût carré «le 17 cm. «le côté sur une hauteur de 55

centimètres, sur lequel on lit ces onze lignes «lans un double cadre

en forme de rectangle coiffé d'un arc outrepassé :

-Jl. ij? U-v J& JJ! 0Ls

(I, .SMtvovMvret Lutrrr, Op. cit.. p. 3oî. De même Ilot rus et Itvsstr : Epigra-phte tunisienne{Bull,de Corresp.Africaine. 18$-?,p. |î»t>-IW.

(2*IlVitKtivinnif,Op. cil., p 73.(3; Xoni «le l'écriture usuelle atal>eemployéeordinairement dans les manus-

crits.IV l'ne premièrereproductionen a été «tonnéejidis par Ilot ivs et Nvsstvr,Op.

cit.. p. 1'.*$.Maiscette «copien'est p*rss:ins pr. «enterd>'sIrons et îles erreurs <ex-plfc-nMes|>ar la |»ositionoccupée|iar la stéte a rette époqueet qui sans «touteselirétait malaisément à l'oltservalion.Le commentaire n'est pas non plus sans in-exitcliludestiistoriqu»?s.

Page 186: Djerba 1560(Monchicourt)

- 118 -

>^.QI ^jilîJI ^JLS 0I6

(1) '—ik^> J ;\ s

Ce qui veut dire littéralement :

««Au nom du Dieu clément et miséricordieux. — Que Dieu bé-

nisse noire seigneur Mohammed el sa famille. — A été restauré ce

château [gachld CA\— béni [mbareh) après sa reeompiêlc ~ sur

l'on Ire «le noire tnaitre le Sullan — victorieux Soliman Khan.— parl'entremise du pacha gé — néreux Dragut — par les soins du caï«l

honorable — Bhazi Moslefa — l'an ïHÀS» (151)7de mitre ère).

Ce texte nous apprend qu'après la reprise «lu Château. Soliman

ordonna de le remellre en élat «cequi est confirmé par'd'autressources (A). Dragut, aux mains de qui Djerba élail restée, fut char-

(I) (.Sie>Aucune trace «lumot *»£>(hey)qui figure 6 cet endroit «lans la copiede Ilot t»vset IIVSSKT.

H) La dernière ligne se termine en réalité avec le deuxième •. Le reste |>ourle-

quel la placemanquaitest inscrit entre «celleonzièmelimiteel la lin «lela dixième.

M)Le Château {l'aehlii}est qualilié «leU ni {mbarek}.ce qui vient a l'appui de

l'opinion «leceux qui pensent que cette épilltète .s'appliqueindifféremmentauxédificesprofanes «commeaux religieux. Pacha est le litre réservé à celle éprqttedans l'Afrique«luNordaux représentants du Sultan. C'est un titre militaire«rout-ine agita et l»ey.Caid.qui dans la Tunisie actuelle «lésîgneune sorte de préfet ousous-préfetindigène,peul être traduit par »commandant »ou « capitaine ». HhaziMoslefaétait caïd, c'est-à-dire gouverneur militaire «le l'ile et chef de la garni-son turque. Bhazi figure encore aujourd'hui «lans le protocole «tesSultans otto-mans, mais «lans les inscriptionsde l'Afiique du Nord on voit ce litre attaché ;'t«lespachas, n «lesdeys et aussi a «Tesitersoiuinges inférieurs. Pi il est employécomme nom propre. Sur l'épigtaphiearalnr fimpie «lel'Algérie voir le Corpusdesinscriptions arabes et turques de l'Algérie ; L Bé\tartementd'Alger, iwirG. Colin:II. Départementde Conslanline, par l». Mr;ni:tnt,Paris. Leroux*,P.Mlet \'X*2.etaussi MAXVvxIIRICIILM: L'Epigraphie musulmane en Algérie (BévueAfricaine,1905,p. 170-178;.

Dragut a ici pour Kounin(sitrn"»u l'épithéted'Altonel Mouahcl».Dansun texte«lechaottal 965(1558,relatif â Kairouan et «pienous publierons, la kounîa «leDra-gut est Abou Mohammed.

(Il Dans Calef.darState Paper.s,Foreign, 1561-1562.û la (rage IU>on râpante lebruit «pieles Tuivs sont en trahi de fortifier Djeiln cl. à la page $JL or, Jil queDragul s'est retiré dans cette île.

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— 110 -

gé par le Sullan de l'exécution du pr»>jelà. latpicllc présida elfeclive-

ment le caïd llha/.i Moslefa. Le travail fut long puisqu'il ne s'ache-

va qu'en 1507. A ce moment. Soliman et Dragut étaient morts, ce-

lui-ci ayant succombé en 1505au siège de Malle (1) et celui-là ayant

expiré en Hongrie en 1500 au siège de Sziget. Quant à Hhazi Mos-

lefa, il esl lout naturel qu'après son décès il ait eu son dernier asile

au milieu «le ce Hordj qu'il avait commandé el donl il ava il dirigéla restauration. Ce sont éviilemment les travaux «le celte époque

qui ont imprimé au Horbj-el-Kebir son apparence actuelle el c'est à

eux qu'il faut sans aucun doute faire remonter tons les gros rema-

niements «pie nous avons constatés vu comparant le plan italien «te

1500avec l'ouvrage Ici que nous le contemplons aujourd'hui,

Parmi tes guerriers musulmans tués dans la lutte, il en est trois

qui sont enterrés loin «lu Château, aux abor«ls «l'Iloiiinl-Souk (2),sous une «le ces coupoles à claire-voie «Ion! il y a d'autres exemptesà Djerba et «pii sonl simplement soutenues par «tes trompes aux

quatre angles sans aucune paroi intermédiaire. Celle-là est «lite la

qoubba des Monjahedrline. c esl-à-rlire «les gens qui sont morts en

jihad (guerre sainte) (3). Hondas el Hassef (A)avancent que les trois

inoujaheddine en question sont Sidi Vousef. Siili Qassarine et Sidi

Hhazi Moslefa. Celte triple identification est erronée ou manque «le

justification. Hhazi Moslefa, du consentement universel «les Djer-biens. dort, comme nous l'avons vu. dans le Bnrdj-el-Kebir. Le

nom de Shli Qasserine est porté par un édicule. d'ailleurs dépourvu«le tombeau, situé à 500™à droite du Hordj en venant d'Ilounit-

Souk. Quant à Sidi Vousef. en septembre 1802. le Contrôleur civil

llarlmaycr (5) expédia à Tunis une plaque «le marbre auparavantfixée dans une paroi «lu Honlj-el-Kebir. près «le la slèle relative à

Dragut. et où se» lisait le nom «le Vousef ben Tahar. llarlmaycr

supposait que celle dalle avait pu èlre autrefois placée sur une des

(D Dragul (en lanoue arabe Derrhonls)fui enferré à Tripoli dans la qoubba quiporle son nom. l'.esl ce que les européens appellent en général la Mosquée«leTorghut. d'après la prononciationturque du mot Derrhouls. Dragut Tutremplacécommegouverneur «teTrqioli par KuldjAli. I"M.Ov.Op. cit.. p. 67 v*.

Il existe â Tunis «tans le quartier llanulane-llev-une famille Derrhoutsqui «les-ceml du célèbre«wsaire.

ii) Sur la droite «lela route qui va «lela Djima-Kt-TrotiK-nu rV.rdj.t.3|Notonscependant que IVpilhèle«lemonjahed s'applique souvent «fortsl'épi

graphiede l Afriquedu Nordcommelitre honorifiquea des pa<bas. h des deys, etaussi a «tes(tersonnages»|e moindre inqiorlnnfe. \oiie à «lesimples janissaires,sans besoinpour «vux-ci«Tavoirsuccorn!>é«lansune tulle contre tes chrétiens, nimême peut-êtred'y avoir participé.

(1»Op. cit., toc. ciL<5>llartmayer. d'aluni »>>nlrotetircïvit •«Djeiba. devint ensuite Viee-I'résident

«lela Muni'-i|Militéd'iiournt-Sotrket ne résilia ses fonctions qu'assez récemment.

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- 130 —

tombes de la qoubba dvs Moujaheddine (I). Afin «te vérifier cette

hypothèse, nous avons cherché l'inscription au Musée Alaoui où

elle est arrivée en IHU2(2\ Malheureusement. «e document ne s'yrenconlre plus (3}, soil qu'il ait été égaré ou détruit. S'il est possible

«pie Vousef ail pris parla l'affaire de 1500 (son nom ne se lit pour-tant pas dans les textes chrétiens}, nous devons en tout cas nous ré-

somlre û respecter l'incognito des trois moujahedtluie enterréssous la qoubba dont il s'agit. Les Djerbiens n'ont, en effet, conservéâ cet égar«l aucune tradition précise. Ceux qui pronoincent «tes

noms ne s'ai'cordent pas entre eux, et visiblement ils s'y résolvent

moins par conviction que pour se débarrasser «l'un queslionmurindiscret. Quoi qu'il en soil, les femmes «le l'île oui coutume «le

visiter celle qoubba le vendredi el «le se livrer à des libations «l'huile

sur les trois tombeaux.

Apres l'affaire de 1500. le Hordj traverse trois siècles sans assistera aucun événement d'une réelle valeur. Il a «l'aboni comme gou-vernenr Hhazi Moslefa qui durant le siège de Malle ravitaille les

Ottomans (4). C'est ainsi «jue 5.000 canlars «le biscuits, 0.000 barils

«le poudre et «les boulets envoyés par Djerba tombent aux mains de

la llollc chrétienne de secours. Knsuile. «comme nous l'apprennentLanfreiliKcci el Hosio, il abrite un officier turc qui a sous ses onlres

une galère «Je2i bancs de rameurs. Jusqu'en 1005. son chef se ralla-

che soil au pacha «l'Alger, soit aux Turcs de Tripoli. Puis il passesous la dépendance tunisienne (5). Le Hordj joue un rote «lans les

diverses luttes locales (0). Il esl occupé par une poignée de Z«>ua-

ona, 30 hommes avec une quinzaine «le pièces d'arlilterie, au tempsde Paul Lucas (1708; (7). el par 12 .soldats et un aglia lors «lu voyagede Sir Grcnville Temple (8> Au milieu du xixff siècle. Pellissier le

(P Lettres «les5 juillet et 7 septembre IS92(Archivesde l'Annexe de Djerba}.Ilserait plus simple de supposer que c'est le nom de l'individu im-onnuqui est en-seveli dans la niche du côté Ouest «lu Ilordj. •

(2;Sr.itvtoKDF.SAVTIQIin;s I.Tms Atirs. I*.tïu CKM:H: Cataloguedes objet*entrésan Mutée Alaouien I89Î.Tunis. U593.p. IL

(3*A cette époipie»les inscription*arabes étaient mise*en vrac dans une pièce,sans aucun numéro d'ordie. Le Omservateiir nous a désigné comme étant la se-con«leinscription venue de Djerl-uune pierre relatant l'achèvementd'un caveauen II»K1.niais ne donnant pis de nom propre: la dernière limiteest d'ailleurs quasiillisible. D'après les souvenirs dïlartinujer, il s'apissait «lune plaque «lemarbrerectangulaire d'environ 0*îi) «lelong sur «f '0 «telarge avec une écriture très ré-gulière el 1res !»elte.

(4) Cttox, Op. cil., Ldition Tehatdi. p. ?.»r\(5)ABOI;Itvs, |». If»,Doc lîossottrtot, p. 57.(151Ar.or;Itvs, p. 21et suiv.i*| Voyagedu sieur P.vti. I.tnv-»,tome IL p. I&î.{H)Excursion* in the Mcdilerranean, Atyier*and Tunis. L.aidon. isris, tome |.

p. 156158,

Page 189: Djerba 1560(Monchicourt)

- 151 —

signale comme passablement entretenu et pourvu de 10 «"anons (1),Kn 1800, Guériu dit que I eau de la mer entre «lans les fossés «lu

Hor«lj. Celui-ci est armé «l'une vingtaine «le canons el en mitre au

pied du forl, sur une plate-forme, est établie une batterie basse «plicomprend 10 canons de gros calibre (2).

Vingl ans plus lar«l, quand nos troupes s'installent au Château,

l'étal «le ce dernier a empiré. Néanmoins, tant qu'il y eut «les s«d-«lats fran«;ais h Djerba, c'esl-fi-«lire jusque vers 1890 (l\) les officiers

y logèrent, taudis que les hommes hahilatenl dans un baraquementédifié sur le terre-plein voisin. Sur une tour il y avait à cette époquel.'i un petit belvé«lère donl les pilastres n'étaient autre chose «pie«chui pièces de l'anon anciennes recouvertes «le plAtre et «le pein-ture (A). Ces bouches à feu donl Hrulard «lans sa monographie four-

nit la «lescription cl te «lessin, semblaieul remonter au «lébnl «lu

xvr siècle et tenir te milieu entre- l'ancien fauconneau el la futurecoiileuvrine (5). Depuis, te belvcilère fut démoli et les pièces «le

can«)n emporte»».* je n'ai pu savoir où. Comme modification prati-

quée par le Génie, on peul citer aussi trois baies ouvertes dans la

partie haute des murailles.

Le Hordj-el-Kebir el son terre-plein évacués par les troupes fini-

rent par èlre remis à l'anlorilé civile (0j «jui. à tort semble-l-il. ne

jugea pas à propos de classer l'ouvrage comme monument histori-

que. L'île est aujonr«riiui «lépourvtie «le soltlals et elle ne semble

pas vouée h en ret'evoir à l'avenir, à moins que l'iuslallalion éven-

tuelle «l'une base offensive dans Tripoli, italienne depuis 1011, n'a-

mène le Gouvernement fran«;ais à créer un jour un appui pour lallolte dans la merde Hon-Grara. Mais, alors même, c'est le midi de

l'île qui profiterait sans «l«>uledes créations possibles. Dans ces

condition.?, on ne voit au Hor«lj-el-Kebir d'aulre destination ullé-

|D Deserip.de ta Bégeneede Tunis, Paris. 185:1.p. I»."».

il) Cir/.itiv: Yoyagearehéot. dans la Bégeneede Tunis, Paris. I8»#,tome L (tape210.

13)Kn 1885.ta garnison «leI ile consolait «»nmie compagnie d'infanterie détn-ch«!ed'un «lescorps «leilnbès. Ittti'i.vim.Op. cil., p. 13.

i\) hitt'Miu».Op. cil., p. If»et ptati'-he III. Vue«lu ltordj-el-1lavoir, ijelte \ite «*sl«l'ailleursut» |ien fantaisiste.

(5)Ontr.vitt»,Op. cit., p. 10el planche V : Type «lufait»-omieuticsp'tguol el mo-dèle «lespièces trouvées «lans le Itordj-cl-lvehira Koiinil-Souk.

(fi)L'n«lécretbeylicaldu l«*>février l'.X'ita hom<dogue le procès-verbalen date du58 août P.I03|>ar lequel l'autorité militaire française teiuelfail nu fionveriicmenllunhien I intérieur «lu Itohlj-cblvdiir. l'n décret du lî mars P.wia fait ta même«liose pour un pr>n-èv!.\ei*I»alanalogue du 3 août. l'.ï>3tvlatif aux bâtiments tnllï-lattes de l'ancien camp «1Hotimt-Soiik.

Page 190: Djerba 1560(Monchicourt)

— 152 -

Heure que de devenir un lazarel (I.;. Kn attendant, il ne serait pasinopportun de déblayer l'édifice des débris de toute sorte qui l'en-

combrent et d'envisager sa restauration progressive.

III

LA TOLH DKS CHANKS (HOHDJ-KH-HOl S) (2)

Après la reconquête de la forteresse par les Turcs, à deux pas «lu

Hordj-el-Kebir, surgit une étrange construction. De 1500 à I8i8,

pendant presque trois cents ans, ce ne fut pas un des'moindres

élonnemenls du voyageur qui arrivait sur la plage septentrionalede Djerba «l'apercevoir au bord «.le la nier une espèice «le pâté en

nia«;onnerie où étaient engagés des crânes et d'autres ossements

humains. Le Père Philémou de la Molle que le rachat des captifsamena sur les lieux en 1700 s'exprime ainsi à cel égard : « Il n'y a

point de Ville dans celte Isle. On y voit seulement «lu c«Jlé «lu Po-

nant un Port, ave«*un Château flanqué «te Tours à l'antique, et «le

peu de défense. Il y en a une qui n'est bâtie «pie «l'os «le morts;

quehpies-uns disent que ce sont «les Chrétiens .Mallois; d'autres quece sont des Kspagnols, «pii autrefois éloient maîtres «le celle isle el

qui furent défails par les Infidèles en 1500. » (li) Paul Lucas «fni pas-sa par là en février 1708 esl plus explicite : « Tonte Piste, —écril-il,— esl gouvernée par un Chek qui la lient à ferme du Hey de Tunis;on «lit qu'elle lui produit cinq cens écus «le renie Ions les jours...Proche le Châleau, il y a une pyramiile «le trente pi«c«ls«le haut et «le

plus «le cent trente de tour. C'est le tombeau «les Chrétiens qui fu-

rent tuez par Arcan le C.hek qui conquit Liste sur la Chrelienneté.

Celle Pyramide esl faite «le pierres «le taille jusqu'à la. moitié fie

resle jusqu'au teint n'est que de lèles et d'ossements d'hommes ra-

massez les uns sur les aulres. Kn voici le dessin. » (4) Kt Paul Lucas

agrémente son livre d'une gravure'intitulée : « Pyramide de THe

(sic) de Morls de 30 pieds de final sur cent trente de tour, > Comme

on peut le constater par la réduction «pie nous en donnons (figure

(I Kn octobre lf»ll. plus d'un millier d'habitants «leTrif»>li.surtout Israélites,ayant abandonné «cite ville pour échap|>erau |toiulkuid<>uicntitalien se réfugiè-rent à Djerba.On les abrita tant bien que mal «lansle Ilordj-d-Kebiroù ils subi-rent ta quarantaine imposéepar le Service Sanitaire «.-onIreh choléta qui régnaitù ce momenten Tunisie et en Tripolitaine.

12)Bordper-Bous«estl'expression arah\ KlleshjniOeà proprement parler «Châ-teau des Tètes».

13)Etat des Houanmesde Barbarie, Tripoty. Tunis cl Alger, p. 85.(I) Yoyagedu sieur Vwi. I.tcvs, tome IL p. 130-I37."

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— 153 -

XIIIs, c'est là une véritable pyramide dont la régularité est cepen-dant exagérée par l'auteur, car une ordonnance aussi géométriquen'est guère dans les habitudes des indigènes. La tranche inférieure

est constituée par des assises «te moellons de graml appareil au-

dessus desquels les crânes et les ossements sont placés.par lils.

HienuH d'ailleurs, celte pyramide devait s'affaisser et se déformer.

En 1800, Delaporle compara à une bouteille de 25 à 30. pieds de haut

ce monument qui attriste, dit-il, l'oeil et te coeur (1).Kn septembre 1832, Sir Grenville Temple visite Djerba. Il «décrit

le Bordj-Er-Hous (2) comme entièrement édifié eu crânes humains

disposés en files régulières sur des slrates d'ossements intercalés.

Celte curieuse tour, «lit-il, possède maintenant 20 pieds de hauteur

Figure XIII. LvTotu MS«jsvvks

*ï><i*i»prèsPaulLucas—b) d'aprèsTempleet Kinctitinm-kei—c/tl'aprè* Kwal.l

sur 10 pieds «le diamètre n la base avec le sommet en pyramide, et

d'après les indigènes, elle aurait été autrefois plus grande et plusélevée. Dans la compilation Malagoli qui parail pourtant s'inspirerau moins partiellement de Sir Grenville Temple, on rencontre des

chiffres beaucoup plus forts (3). ceux peut-être que le voyageur an-

glais estimait correspondre aux dimensions originales « Ce qu'il ya de plus remarquable «lans l'Ile — lit-on dans cet ouvrage — est

une pyramide de crânes humains soudés avec de la chaux. Klle se

dresse sur la grève à l'endroit de la côte le plus sur et le plus favo-

rable au débar<|ticmcnl «les navires. Sa forme eohique le fait res-

semblera un nid de fourmis «In Sénégal (termites). Sa hauteur me-

sure 3ï pieds el son diamètre à la base est de 2Î pieds. Les crânes

posés sur îles os «le bras et «le jambes el mis à nu par la chute de

l'enduit offrent un triste ppeclacle [A) ».

iO l>RJU*ottTK: ttéponses aux questions proposées )«rr la Sociétéde Géographiesur l'Afrique Septentrionale (Beeued de Yoyages et de Mémoires publié par laSoc. de Géogr., tome IL ÏVris. IS25.Voir sur Oj.rhr les p. 72-73.

<ft)Op. cit., II. p. 15*1-154'.t.tj Il McditerraneoHtmtraîa. toc cit.(l>l.n «YinipltalionMW.VC.OMmppotte une légende «piiaurai! en cours «lans l'île

à propos de l'origine de ce monument. Parmi les chefs oiragnote. se serait signa

Page 192: Djerba 1560(Monchicourt)

Kn août IK35, te missionnaire nlleuuuul Kwald vient «tans l'Ile.Dan- sou récit de voyage (D, la planche <«Der ('hrislenscltadel*

thiiïm auf der Insel Gerba » nous montre que la fameuse tour se di-vise eu trois étages : nu soubassement plus ou moins massif etfruste surmonté d'un amas «le pierres de taille le«piel est coiffé «l'un

petit COUP«le crânes'parmi lesquels «les tibias pointent vers le

ciel. Kn 1830, Félix Klachenaeker lui trouve l'aspect «l'une grossebrioche. Dans la vue «lu Hordj-el-Kebir «pu» Temple el lui (2) nous«tut laissée, figure, h celé «In Châleau, le Hordj-Kr-llotis. Leurs ileux

représentations «le celle singulière bâlisse conconlenl absolument

et ne s'éloignent pas tmp du «te> in d'Kwuld. Klles nous «lévoilent

l'élal île la Tour des Tètes vers le milieu «lu XIX* siècle (l'oir fi*

gure XIII).

L'auteur local Ahnu Mas, «|iii finissait à Djerba à la fin «lu XYliT

siècle, date le lter«lpKr<Hons «riloninl-Souk «lu règne d'Abou Ha-

rès le llafside. D'après Aluni Has, ci»prince aurait en 835 de l'hégirevaincu les tispagimls qui avaient envahi l'Ile, « Les Djerbiens, as»

sure-l-il, coupèrent les tètes des Espagnols tués «lans «*e«omhatct

en construisirent un bordj où les bras el les jambes fineut em-

ployés et insérés parmi tes télés. Ce bor«lj encore «lebout esl situé

au .Nord près «te la mer, entre le Hor«lj-el-l\ebir el le «piai; il atteint

une hauteur de seize coudées sur quatre «le large (3; ». Il y a là nue

double erreur, La descente du Hoi Alphonse d'Aragon qui's'effec-tua sur le littoral Sud pi il lin en IÎ32 de noire ère par le départ «le

la llolte chrétienne sans «piancun des deux antagonistes cul, à pro-

prement parler, triomphé de l'a ut ru (4). H n'y eut «loue pas pour les

lé par ses brutalités un certain José de Sacra «piiaurait été jusqu'à abuser de/.obia (sic)lille «leYoK«lali(sic cheikh de l'ite. La jeune lille mourut «lesmauvaistraitements «Midurés,mais .sonpère la vengea. Après la reddition«lela forteresse,José de Sacra fut pris et assujetti aux plus cmels tourments, guand il eut suc-«•oml>ésous les tortutvs, on lui trancha la léte el on plaça celle-ciau sommet diï

HordjKr Hous, Il est superllu «l'observer«pieles noms «lesneleurs de cet épisoderomantique sont entièrement inconnusdes écrivain? «lel'éiroque.

(li Relse des evangelischen Mi**lonuarQutMrm I'HIMVWI»CWAI.ITion Tunisuber Soliman Getba und Tripotis nnd von da wieder zurmk naeh Tunis imlahre 1835,mit violeKupfcrn. Xurnltcr;.',1837.

(i) D'après D'AVEZM;,Op. cit., p. 7l.l.n relation «luvovut,'e«ler'Iachenackercon-tenait d'intéressants «létailssur les Kerkennaet sur Djerba. |-:jicn*a(KISété im-primée «pienous .sachionsel nous n'avons pu ivliotiver le manuscrit dont on neconnaît jusqu'à présent «pteles extraits, h la vérité tus étendus, reproduits ptrd'Avezac.

(»)Op. cit., p. 15.<lj Alphonsedébarqua a Djerba le 15aoul 1133et mil on fuite le I" septembre

Abou KÛICS,puis il rentra lui-mêmeen Sicile ou rnp|»claicnl«lesaffaires inqior-tantes. C'est ce qui résulte de la lecture «les«locuutenlscluvlicus et aussi ilnnpassage dï>. ZriiMim : Cbioniquedes Almohade*cl des llajeides, had. |*.v«..vv\,Cbnstantiiic, l&»5,p. 208-210.

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- Iô5-

Djerbiens matière a une Tour des Crânes tpii d'ailleurs eut été Italie

près du théâtre des événements el par conséquent vers Kl-Kautara.

Au surplus, il suftit «le considérer que le séjour de la nuée du duc

de Mediua-Celi a Ihuiml-Sniik peiidanl plusieurs mois nous a valu

des descriptions et des plans détaillés du Hort et «le ses environs

immédiats et qu'aucun des témoins de l'expédition ne mentionne

un monument qui, s'il avait existé à celle ép«>«pte,aurait incontesta-

blement frappé tes esprits. Le llordj-Kr-lloiis d'Ibunnl-Sonk a «loue

certainement été érigé après la défaite «le |:*>0 el il est la consé-

quence «lu massacre partiel qui eut lieu dans le LVr! lors de la ca-

pitulation (I), Ace moment, au lieu «le procédera l'ensevelissement

ordinaire, les Djerbiens recueillirent les ossements et les accumulè-

rent avec symétrie. Le Ihmlj-cr-llous est en somme un mausolée

collectif un peu macabre qui fait penser aux cryptes de certains cou-

vents (:?}, Il a en plus un caractère comméuioratîf et il sie«l «le le

rapprocher du trophée que les Suisses dressèrent après leur vic-

toire sur Charles le Téméraire, à Moral. Les 8,000 cadavres qui jon-chaient le terrain avaient été (juin i'nO) plongés «lans la chaux. Kn

1180, les Suisses en amalgamèrent- les restes en un ossuaire quidura jusqu'en !?US(3),

Seulement, tandis que celui-ci est demeuré une exception «lans

l'Kurope chrétienne, nous savons que les Djerbiens avaient pource genre d'édifices une prédilection spéciale. f,e Hordj-Kr-ltoiisd'Ilouml-Souk n'est pas nue manifestation isolée. La carie «le

Djerba de liaslabli ligure en effet dans le Stul-Ksl de l'Ile, dès 1560,

non loin d'KI-Kaulara, une lotir qui est désignée sous le nom de

Torre de le teste (Tour des lèles). Kl à cet égard, nous avons remar-

qué que si la lutte entre Alphonse d'Aragon et Abou Harès se «lé-

roula justement dans ces parages, les Chrétiens ne furent pas écra-

sés. Mais ce même coin «le pays vit eu 1510 la déroute des troupesdu Duc d'Albe. Il est donc loisible de penser que la Torre de le

(1)SrnvoNMTel Lvrmr, Op. cit., p. **.33,«lisentfaussementque Dragut, ivre deson triomphe, a fait décapiter «es prisonniers et avec leurs fêles eoiqnVsa faitélever le llordj- Kr lions.

(2)C'estainsi qu'a Itoiue les souterrains «luCouvent«lesCapucinsont leurs pa-rois et leurs voûtes tléeorées«l'unemanière fort artistique t,'râccau 'judicieuxem-ploi des os «les frères"tré|>assés.Dans cel étrange cimetière, «pii«laie du xvii*siècleet qui a été conservé jusqu'ici, tes motifs ornementaux très nombreuxsontdus a des «'oiuhinnisons«lecrânes, «lelihius, «leKtssins. etc.

(3)Apres la lataille «teKanvvttha(IMI)qui livra l'Inde a Dater, fondateur«lela dynastie «liteMongole,celui-cientonna d'élever des pyramides avec:les tètesdes ennemis morts.

A propos «tu Itordj-cr-Hous,Sm rinFAviur:Tram:, Op. cit., I, p. 15S,observequ'après de grandes chasses les monarques persans avaient l'habitude de faireconstruire des sortes de tours avec les os des animaux tués, l'n de ces nmnu-menls est visible,dit-il, ô nuladûn, près dlspahan.

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Teste, dont quelques gens de Sedouikech ont d'ailleurs souvenirsous le nom «le Ksar-er-Hnus, surgit a la suite de celte mêlée et

«lu'Abou lias, à l'époque «le «pii celle tour avait disparu, l'a con-fondue avec relie de 1500. Le même auteur nous entretient d'untroisième llnrdj-Kr-ltous. Kn 115» «le l'hégire (IT3lM0de J.-C.) tes

Djerbiens, s'élaut levés en armes contre le cheikh Moussa bon Sa-lait qu'Ali Pacha désirai! leur imposer, alors qu'eux-mêmes préfé-raient le Cheikh Ahmed,« les têtes des alliés «lu Cheikh Ahmed lues«tans ce combat furent détachées «le leur troue et servirent a laconstruction d'un bonlj «|ui fui bàli près «le celui fait avec les tètes«les Kspagnols, sur la cèle .Nord près de Hurdj-rMIassar. Lorsquele Cheikh Ahmed beu Moussa Ion Djeloutl, le dernier gouverneur«le sa famille, fui iiomniéau commandement de l'île en 1170 (1750-57/ il lil démolir ce bordj el enterrer les lèles «tes alliés «lu CheikhAhmed (I) »,

Celle singulière coulume «les Djerbiens, impartialement appli-

quée par eux aux Musulmans comme aux Chrétiens et sur laquellel'attention n'avait pas encore été attirée, n est pas une exception«lans les tuteurs «les populations «le l'Afrique du N«tr«l.Au début de

la formidable insurreelhui berbère qu'Abou Yezi«l conduisit contre

la dynastie Halhimite au milieu du X* siècte «le nuire ère, tes tètes

«tes musulmans chiites étaient assemblées en tertres «lu haut des-

quels Abou Yez'nl faisait faire par les muezzins l'appel a la priè-re (2). Vers !a même époque, que voyons-nous dans l'Kspagne mu-

sulmane ? Kn OSi, Ibu Abou Atnir, prince de Cordmie, s'empare de

la ville chrétienne de Léon « Par son ordre, les cadavres furent

amoncelés el l'appel a la prière du soir fui proclamé («lu haut de ce

minaret improvisé) (3) ». Kn 1080, après la victoire de Zallaea rem-

portée par Youssef heu Tachllne l'Almoravide, celui-ci prescrivitde trancher el d'amasser sur le champ de bataille en imiffscn

^'}\,0 (\) les lèles des ennemis. Beaucoup plus près de notiSj

dans la décade 1830-1810, le chef do l'ordre des Madauia ayant perdu

beaucoup de monde eu voulant enlever de force Médéa à l'émir Ah-

(1)Altoi;Itvs, Op. cit., p. 21.(2) L'AfriqueSept, au XII de noire ère. Descrip.extraite du Eilab el htit»;ar el

traduite par K. F.vcvvx(Bccueildes Noticeset Mémoiresde la Soe. Archéol. deCoustanline),année 1803,p. 171.Lecompilateurde llslil'car qui écrivait deux siè-cles et «lemiaprès ces événementsdit avoir puisé l'indication «ton!il s'agit chezles chroniqueurs.

•!$>Im Ki,.Vruin: Annalesdu Maghrebel de VEsjHigue.Traduction FAGXAX,Al-ger, 1901,p. 303391.

(t) Le madzen(mêmelacine «luemouedzen,en français moue;:in , est tout en-droit élevé, tour ou monticule,d'où on apjielle les lidèlcsh la prière. « l-es tèlesdes cadavres, «litluxKi.ATUIII,Op. cil., p. 185,servirent h former «lenombreuxtas du haut «lesquelson criait l'apiwl a la prière el «juan«lelles entrèrent en dé-

compositionon les livra au feu. »

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~ 15» -

«lelkatler, le vainqueur passe pour avoir, une fois le combat ter-

miné, bAli une pyramide «le tètes ctiupées (CLes ossements «lu Itordj-cr-Hous n'étaient «tailleurs pas tous «le

provenance humaine. Kn le démolissant.'.un trouva les «ranes au

nombre «l'un millier, groupés de préférence sur te pourtour et «lans

le haut «le l'édifice, mais, à coté d'eux, certains os décelaient une

origine animale (chevaux notamment). Ou mit aussi la main sur un

crucifix noirci sur une chevelure que sa longueur fit juger èlre une

chevelure de femme {2}',elle se dissipa eu poussière au contact «.le

l'air. Au triage les débris des animaux furent jetés. Quant aux res-

tes humains, parmi lesquels peut-être y avait-il ceux de quelqueTurc ou île quelque Djerbïen, on les transféra «lans le sépulcre quileur avait été ménagé «lans le cimetière catludique, Ce n'était pasune simple fosse, mais bien une sorte de qoubba souterraine soute-

nue par quatre ares et dépourvue de parois, analogue à celle <|indomine le tombeau Tapia à quelques pas de distance. Quant au sou-

bassement du llonlj-KI-Hous, i) ne survécut pas à la tour elle-mê-

me, La plus grande partie de ce socle quasi rectangulaire «le deux

mètres d'élévation fut employée dans la muraille «lu cimetière ou

bien dans le mausolée qui surmonte le caveau \l\). Ce qui ne fut pasimmédiatement utilisé «le celle façon fut emporté petit a petit parles indigènes el c'esl a peine si lors de mon voyage a Djerba en 1005

ou pouvait, gr;\ce a quelques vestiges, idéuliller l'emplacement de

(Il A. Joi.v : Etude sur les Chadouliyas(lier, Afric, lOtnî,p. 31P.{i>Il y avait, en effet, «lans l'année ehr»tienne un certain,nombre «lefemmes.

Quelques-unesétaient emmenéespar les seigneurs pour sV.<etq»erde leurs affai-res. Le jeune fia-dondo la tordu, lits du Viee-ltoi,avait une gouvernante rjui futfaite prisonnière avec lui (Belaeionbrève y verdadera, p. U*7}.Os femmessup-porterai mal les privationsdu siège «l'aitant plus qu'on leur donnait une dose«l'eau inférieure n «vile des hommes. Quelques allemand*.»*s'enfuirent chez lesTurcs {Coiut.vi.rXp. 13$.Jean «lefîmes nvnil une femmequi faisait partie de lamaisond'Alvnrde Sainte et IIOUIIUVIKMqui signale la chose a propos de la eapi.tttlalion, ajoute qu'il pensait davantage à sa femmequ'au service«luItol (p. ll«ïv*),insinuant ainsi que l'idée «lelendie le t'orl fui suggère a ce capitaine parl'enviede sauver sa compagne.

(3) Je tiens ces «létnilsde Félix Orima, maçon maltais, apj>e!épar les.arabesValis(corruptionde Kéltce)avec lequelj'ai pu m'entrelenir en 19o5a Djcrlm.Cethomme,alors âgé «le#5ans environ,était venu «lansl'ile lotit enfant et avait tra-vailléavecdeux de ses parents û la démolitionde la Tour des Crânes. Conservantun souvenir 1res vif «lesdiverses phases de cet événement, il se rappelait trèsbien que ta tour avait la forme d'une gourde et «piel'enduit ayant disjviiu parendroits sous ta morsure «lesvents marins, on voynita nu des crânes, «les.tibiaset d'autres ossements. M.Tapia, morl il y a quelquesannées Vice-Consuld'Au-Iriclie-llongrieh Sfax, aimait n raconter «pi'ilavait été chargé autrefois par leConsul<IT*spagneft Tunis d'assister à la destruction «lela Tour des Crânes. Ony aurait trouvé d'après lui, un millier de crânes parmi lesquelsdes tôles d'ani-maux, chevaux et Anes(Renseignementsde Oau, Vice-Présidentde la Municipa-lité de Sfax, communiquépar Kidelle,alors Contrôleurcivil dans la même ville}.

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- 158 -

la fameuse tour entre les abattoirs et l'uppoutemeut, à une centaine«le mètres «le l'angle du cimetière, sur le bord de la roule qui mène«lu débarcadère à llnumt-Snuk conlre l'abreuvoir.

La destruction «lu Hordj-Kr-ltous fut marquée par divers petitsincidents assez intéressants pour l'histoire locale. Dissimulée pourainsi dire au milieu d'eux, la «laie même «le l'événement a été l'ob-

jet «les indications les plus contradictoires. Dans un bel élan «le ly-risme qui manque doublement d'objet, tiuglichnnlti évoqueavec émotion en 1S70 « l'aquilon «pii après trois siècles frappe toii-

jours les os des malheureux vaincus et siflte «lans les orbites vides,

témoignage éternel «le la barbarie musulmane dressé «levant les na-

vigateurs «le toutes les nations (|;, Sur une carte «le l'Amirauté es-

pagnole «le |S7ï, on lil près d'Ilnuml-Soiik la légende ««Piràmidede eraneos (2;. En IS05, la réédition «le la (iéographie Universelle «le

Malle Itruii par Lavallée {'A,donne le llordj-Kr-llous comme tou-

jours en place. Ku I8ÔS, le suisse Dunanl, qui vint-à Tunis peu «Tan-nées avant d'écrire son livre, mentionne dans celui-ci qu'on aper-çoit encore la Tour des Crânes près du chatcau-fori de Djerba (\).Si l'on consulte des ailleurs, mieux en situation d'être informés à

ce sujet que des gens «l'Kurope, les termes du problème se resser-

rent, mais sans se résoudre. Pcllissier, Consul «te France à Smis.se

de I8i3a |8i8, dans sa Description de la Hégeuce de Tunis parue eu1851}parle «le l'ossuaire qui s'érige, dil-il, près «lu Hordj-el-Ke-bir (5). La dale de I8Î8 élail gravée sur la face Sud «lu inouumenl

du cimetière, mais l'inscription n'était pas contemporaine «le l'édi-

llcation du caveau (0). C'était en lotit cas en 18Î8 que la paroisse de

(I) Op. cit., Il, p. «c.(?)X*590.Mar Mediterraneo, Costa de Ajtka desde Tunez à Tripoli, Madrid,

1872.(3)Tome VI, p. 13Î.(t: IL Diwvr : Sotice sur la Bégeneede Tunis, Cenève, 1858.

(5>Op. cit., p. 170.(«»CLe monument «tressésur l'ossuaire vers le milieu «ludernier siècle a l'aide

d'une souscription«lesChrétiensde Djerki est 1resmodesteet simplement crépi à

ta chuu.v.Le socle donl la base mesure 1"85«lelarge esl eu escalier à Irois res-

sauts. Sur le troisième palier s'érige un fût carré «leS»!cenlimèlres de c«">té.Des

ncrotères |tnreils à ceux qu'on voit à Djerba sur les minarets décorent les quatre«oins «le la plateforme stqiéiïeurc d'où s'élance une colonne en plaire planté*»dune croix de l>oisnoir. Le lotit pcul avoir 5 mètres «lehauteur dont 1 mètres

pour la luiseel le fui el un mèlre pour la colonne. Sur la face Sud, dans un car-touche rectangulaire colorié en bleu clair et encadré «lenoir, on lil sous la croixTour des Crânes, 150)1818.L'inscription en quatre ligues est refaite. On distin-

gue en-dessousles Iraces «l'unenuire inscription «lent le lexle n'esl pas discerna-ble. Cne nuire légemle, en latin cette fois, se détache sur la face Ksi. Ses septlignes «lisent: Fortes IlispHini—pro —uomine Chrisli —caesi —innumeris Afris— pandite Begna —Dei. (ValeureuxKs|>agiiolsqui (tour le nom du Christ avez

iréri sous les coups d'innomhitibles Africains, entrez «lans le Itovaume de Dieu.)Cette épitaphe iwouvre également une inscription antérieure dont la première li-

Page 197: Djerba 1560(Monchicourt)

— |5(» —

Djerba avait été organisée par le père capucin «iaelano Maria, ori-

ginaire de Ferrare, el, d'après Félix Grima, «'élait ce tlaelan dontla mémoire est encore vivante parmi les Chrétiens «le nie, qui avait

fait raser la Tour des Crajtes. Avec Kxiga (I), nous aurions donc

adopté sans plus tergiverser la date de I8Î8, si Housseau, qui du-

rant toute cette période élait interprète auprès du Consulat lïénéralde France à Tunis, n'avait affirmé ceci «lans ses Annales Tunisien-

nes (2) :« Cet abominable ossuaire a disparu en 1810 (3), M. de La-

gati, alors Consul Général de France, et Monseigneur de Rosalia,

préfet apostolique a Tunis, en ont demandé et obtenu la dénmli-

tion ». D'autre part, Harlh qui visita Djerba à la lin «le mars 18)0sous la conduite de l'agent anglais Carleton el qui y vil la Tour des

Crânes, nous indique «lans ses Wanderungen parus eu |8iO qu'a,celle dernière date elle avait cessé «l'exister, Kl il ajoute : «< Le

Gouvernement anglais, si je suis bien renseigné, a demandé et ob-

tenu la démolition de «cemonument, contraire a l'humanité et a la

dignité des Chrétiens, démolition qui a eu lieu au mois d'août I8Î7dans une procession solennelle » (A). Mais de Sainte Marie, Capi-taine d'Ktat-Major en mission à Tunis, «lans une lettre au Présidentde la Société de Géographie de Paris datée du tK) août I8W, cite« l'affreux ossuaire qui » et eu dessous de ees lignes publiées en

août I8i7 (5), une noie s'exprime ainsi : « Le lley de Tunis vienl île

donner l'ordre de détruire ce triste monument, X. du H. » la plusgrande incertitude résulte doue de la lecture des livres, puisque lesdates de 18i0, 1847, 18i8 défilent devant nous avec des référencessensiblement égales el qu'un contemporain attribue a la France la

destruction du Hordj-Kr-Rous taudis qu'un autre en décerne le mé-rite à l'Angleterre

Pour fixer ce point, vaines furent nos recherches parmi les vieux

papiers de la Résidence Générale de France, vaincs aussi celles quedes personnes bienveillantes voulurent bien pratiquer a noire in-

tention dans les archives des consulats ou vice-consulats de Grande

Hretagnc et d'Kspagne à Tunis el à Sfax. Kn ce qui concerne l'intcr*

gne élait disposéeen are sous une «roix«leMalle.Deuxmots encore visiblesprou-que l'épigraphe initiale avait le mémo sens lotit en n'étant (>asexactement sem-blable.

(1}Traduction d'Auoi;Itvs, p. 15. note I. Le Père Caelano Maria est ici tiens-forméen un Père Ciuseppede Maria,el niu-unu, Op. cit., p. 10,a suivi celte ver-sion.

(il Alger, 1861,p. 21.(3)MERCJF.n: Histoirede VAfriqueSeptentrionale, tome III, Paris, 1801,p. 09,a

adopté celle date.'

II) Wanderungen durch die hûstenlander des Mitlelmeeres,ausgefuhrl In denlahren, 1815,1816et 1817,tome I, Berlin, 18W,p. 286,note 57.

(5) DESviYnc-Mviiir.: Antiquitésde la Bégeneede Tunis (Bull. Soe. Géog. IM«ris, 3*série, tome VIII,1817,p. Il »,note l).

Page 198: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 100 —

vention des Consuls, il est infiniment probabte, comme l'avan-cent chacun de leur côté Rousseau et Harlh, que tes représentants«le la France et de l'Angleterre «lurent appuyer auprès du Dey Ah-med tes démarches do Monseigneur Sutler. A une époque où toutélait prétexte à lutte d'inllueuce entre notre agent et celui «le laGrande Rrelagno, il serait extraordinaire qu'une affaire de cette

sorte ait échappé à la rivalité permanente de M. «le Lagau (I) et de

Sir Thomas Reade. Mais elle fui traitée sans doute oralement avecla Cour beylicale et il ne subsiste aucun texte spécifiant lequel «le

ces deux fonctionnaires eut en l'occuretico le premier rôle. Peut-

élre d'ailleurs,.eelui-ci revieut-il tout simplement à MonseigneurSutler qui fut en tout ea> le seul dont l'action fut per«;ue à Djerba.

(pliant a l'année qui vit choir la Tour des Crânes el aux circons-

tances qui accompagnèrent cet incident, voici ce que raconte Félix

Grima : un beau jour «le I8i8, le père Gaelau, qui venait «le fonderla paroisse «le Djerba, eut la visite d'un capucin expédié de Tunis

par l'évéquo de Rosalia. On travaillait à ce moment à la création du

cimetière actuel dont les murs n'étaient qu'ébauchés mais où déjàétait prêt le caveau destiné à accueillir les restes «les Chrétiens quiavaient péri eu 1500 {2). Le capucin annonça que le Rey Ahmed

adhérait a la disparition de la Tour des Crânes. On se préparaitdonc à abattre celle-ci, lorsque les Zouaoua (3) en garnison dans le

Rordj-el-Kebir s'y opposèrent sous prétexte que l'envoyé de Mon-

seigneur Sulter n'était porteur d'aucune lellre d'autorisation. Il

fallut surseoir. Le père capucin repartit pour Tunis et deux mois

(I) De l«ngau,mis en disponibilité, quitta Tunis le 19mai 1818.Alphonse Rous-seau géra Je Consulat de France jusqu'au mois de juillet, moment où le nouveauConsul, Maires»hau, arriva et prit la direction du poste.

Monseigneur Sulter, évèquede Rosalia, avail été nommé en juin 1811h Tunisoù il resta jusqu'à sa inorl en ISS3.Voir sur lui «piclqueslignes de Gir-mv,Op.cit., I, p. 19.

(i) Ce détail pourrait faite croire «pie l'initiative de la destruction revient aul'ère Gaétan qui escomptant une suite favorable avait fait I âlir le caveau en

question sans attendre l'issue des démarches «commencéesi\ Tunis.

(3)Ces Zouaoua étaient presque tous des Algériens «piiavaient fui la domina•lion française et s'étaient réfugiés auprès «lesHeysnu service desquels ils étalententrés. Kn général, le lîordjcI-Kebir n'en renfermait «prune poignée, mais leurnombre s'élntt récemment augmenté. En 1815,en effet,•Ahmed llcy avait eu deséi ieuses raisons de craindre une attaque du Pocha de Tripoli qui aurait eu |>ourbut de mettre Turis sous la «lépcnduuce«îe la Porte Ottomane désireuse de ré-«Hlitera dix ans de distance contre tes llusseinites l'heureux coup de main quiavait mis lin a la dynastie voisinedes Kornmanli. Pour se prémunir contre Tus-saillant éventuel, le Rey envoya 2.000Zouaoua et 100artilleurs qui s'embarquè-rent a l/i Gouletle le ?.">juillet. Mais ta situation |>olitiques'élunt amélioréegrâcea l'intervention de la Fronce, noire Consul général pouvait mander te 8 octobreA Paris qu'une grande partie de la garnison de « Gerbis » avait reçu l'ordre derevenir. (D'après la corres|>ondancedu Consulat de France avec le MinistèredesAffairesétrangères, Archivesde ta BésldenceGénéralede France à Tunis).

Page 199: Djerba 1560(Monchicourt)

après on recul t'umi.t beg nécessaire pour lever les scrupules desZouaoua (!}. Du témoignage «le Félix Grima, il n'y avait alors «l'en-terrée au nouveau cimetière catholique qu'une seule personne, lanommée Marie Grima, qui appartenait précisément à sa famille.Dès l'arrivée «le la permission beylicale, la lour fut rasée, puis on

procéda à la translation «les ossements des Kspagnols, On achevaensuite le mur «l'enceinte du champ de repos et plus lard ou ytransféra les corps des Chrétiens inhumés «tans l'ancien asile desmorts qui fonctionnait près du Lazaret.

c'i» raison de la date relativement reculée de la «tcstructinti «le la

Tour «les CrAues, le récit de Félix Grima aurai! pu laisser subsister

«pielqucs «Imites «lans noire espril, si les souvenirs «le ce vieil habi-tant de Djerba n'avaient été continués par «les pièces indiscutables.

Après avoir eu île la bouche de Félix Grima les ivuseiguemeiils

qu'on vient de lire, Rainé, à ce moment Chef «le l'Annexe de lljerbael donl le concours dévoué el éclairé nous a élé des plus utiles eucette circonstance, voulut- bien avec h concours de llartmayer,Vice-Président île la Municipalité «riloumt-Houk et avec te consen-

tement du curé Xerri, consulter les anciens cahiers de l'élat-civil

religieux, qui fournirent enllii la solution du problème. Tout d'a-

bord, une mention du registre des naissances nous apprend que la

paroisse u élé fondée exactement te 2o décembre, jour de Xoél

I8V7 (2). Kn second lieu, sur le registre des décès, le troisième acte

relatif à Marie Grima énonce que celle-ci, morle le 2'd juillet I8î8. a

été inhumée le lendemain dans le nouveau eimelière. Celle indica-

tion, rapprochée des paroles de Félix Grima, penne! d'affirmer

qu'au milieu de 1818 le Rord-Kr-Rons état encore debout et ruine ,

les passages précités de Rousseau et de 1ta il li (3). Kilo esl d'ailleurs

complétée le plus heureusemenl du monde par le libellé des deux

premiers actes de décès remontant l'un au î, l'aulre au 2ï>janviertsî8 et «concernant deux personnes qui, elles, avaient élé ensevelies

«lans l'cx-cimelière du Lazare!. Les deux actes en question consta-

tent ce fait, mais une adjonction des plus importantes ajoute queces deux dépouilles mortelles oui été, l'une le î, l'aulre le 5 novem-

bre I8i8, déposées dans le nouveau eimelière où se trouvaient les

ossements provenant de la Tour des Crânes. Ainsi sont corroborées

(I) fa r;iii\.Op. cit., I, p. 20$,fait une brèveallusion a ces périj>élieset ne p3rle(rasdes Zouaoua.Vos Mu/r/.vs: #rc#*cin den BegentsehaftenTunis und ÏY/JM»-lis, Ixipzig, 1870,lomc III, p. 118,narre l'événementsi (>eiiprès comme F. Gri-ma. VonMnlzonpassa a Djoila en février 18fii».

(i) f,t r iiiv.Op. cit., I, p. 20$,donnait la date de 18(8.(.1)B.VIITIIparle par oui «lire,mais Itocssiuir est plus difucilementexcusable,

puisque en sa qualité «l'interprète, il fut évidemmentmêlé aux |>ou.parlers quieurent lieu à Tunis enlre M.«leLaguu et le Dey.Son erreur prouve une fois «leplus «pritne faut consulter cet auteur qu'avecde grandes précautions.

Page 200: Djerba 1560(Monchicourt)

~ tlVÎ~

et en même temps précisées les assertions «le Félix Grima. Si doueon peut dire avec «le Sainte Marie que le Rey auhnisa en 1817 la

suppression de la Tour des Crânes, il esl certain que, celle-ci, àcause des péripéties que nous venons «le narrer, ne fut réalisée

qu'en I8i8, entre le $1 juillet et le î novembre.Nos investigations et celles de Rarué ayant ainsi abouti a fixer

«l'une façon indéniable tant la «laie de la démolition du Rordj-Kr-Rous que l'endroit que celui-ci occupait, llarlmaycr traduisit cesrésultats en quelque chose de tangible. Depuis le :îd juillet |1K)6\un

obélisque de pierre s élève la où se dressa ja«lis le macabre trophéeel, sur une «les faces, une plaque «le marbre encastrée offre aux

yeux cette légende : l'emplacement de la Tour des Crânes; IH0O-

I.u destruction de la fameuse Tour mérite de ne pas être oubliée

parmi les décisions prises par le Rey Ahmed sous l'empire «lesi«l«Vs libérales et humanitaires qui furent une «les caractéristiquesde son règne et qui «tailleurs ne lui valurent pas toujours l'appro-bation de ses sujets, parfois lésés «lans leurs intérêts matériels ou

troublés dans leurs préjugés. Lorsque le souverain abolit dans la

pratique l'esclavage des nègres, Djerba, comme nos Antilles nu

peu plus lard, .subit une forte crise. Cette Ile élait en effet la léle de

ligne des caravanes Iraussaharienues amenant vers le Nord «liver-ses marchandises dont le ««bois d'ébèue ». De plus, la main rt'oeu-vre noire servile était alors à peu près la seule qu'il y eut a Djerba,On conçoit quel bouleversement fut apporté par le Rey Ahmed dans

la situation économique de ce coin de Tunisie. Kit mars 1810, Rarlhrecueillit ù ce sujel tes dolé>. *es «l'un des insulaires (I).

Klant donné ces sentiments des Djerbiens, rien d'étonnant à ce

que la démolition de la Tour des Crânes ait été considérée par euxcomme un soufllel moral venant s'ajouter à une mesure ruineuse.

Une nielzouma en prose rimée, due semble-t-il à un certain Abdes-

selem el llachani, réunit les deux événements en des vers pittores-

ques que l'on récite encore parfois, et dont voici la traduction et le

texte :

MIU/AOUMA (Chanson) (2)

« La chose vient de Dieu qui a décidé et jugé. Nous, notre sei-

gneur (c'est-à-dire le Rey) nous a vendus sans rémission.« Il nous a vendus moyennant finances au prix des concombres

(i) Op. cit., p. m.(i) Communiquéepar Maurois, alors secrétaire de l'Annexe de DJerlrfi.Celte

nielzouma se compose d'un refrain que nous avons mis en tète selon la modearaire et do cinq strophes comprenant chacune quatre vers dont le dernier rimeavec les llnales du refrain.

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- us —

(c'est-à-dire pour rien). R a envoyé un décret contre le Rordj-Kr-Rous en «lisant : R faut qu'il soit démoli.

« C'est la (In du inonde (I). On nous a asservis et l'on a affranchiles nègres. Des sapes, des pics el des pioches et le Musulman eu-terre le Itoiinti.

« Notre seigneur nous a dépouillés et nous a laissés nus à la grâcede Dieu. Personne ne possède ni nue vieille couverture ni une cein-ture pour se sangler.

y Dieu a décidé et sa volonté est remplie. L'ordre divin est plei-nement exécuté. C'est au point quevelui qui possède un meuzel acommencé à s'en débarrasser devant notaires.

.<Kl il abandonne ses parents. Il abandonne sa nourriture et ses

vêtements. Djerba devenue misérable n'a plus rien à manger. »

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f ,7ici liicn Allah. Qadder ou hahem.

Ahna Sidna baa msellem.

liaana bc flous,

On baana hiane el faggous.

Des umer <i/<iltordppr*llou$

Ou gai /lisent ithadein.

pstakheir zmane.

Melhouna ou Alqou cl ousfane,

Msahai ou lhair tisane

PI Meslem fi Roumi ierdem.

Sidna ârrana.

Mzalith ala Allah hhallana,

La men icltseb dferd dbana

Ou la chemla bach ilhazem.

tl) Cot-n-dire « CVsdle mono» renversé ». On «lil couramment « agueb c;zman *ou « akher e: zmane » Im>|uV>napprend «utévénement «'oulraireà l'o'-«lie naturel «leschoses. I o cliausonnier a voulu muiquer que h*cours noimal «lela vie élail l«ouleversé,puisque les nègres étaient affranchis el les musulmans

obligés «ledéduire le |lor«lj-erlt\>usel de douiu»r eux-mentes ativ listes «lesChrétiens une sépulture. I.e mol « pics n traduit lhair, pluriel «leIkoura. A Kni-rouan, el ailleurs en Tunisie, on prononcedker, l.e mcuzelesl a Djctba une mai-son ù lu canqragne entourée d'un jardin.

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- loi -

•••

JjSl ^-^7 >JJI^1

•••

^ ........ „l—? .4 X^vl. '

-wlk» wJ. 3-' "N J*-

*& l* -~ w>**0' t»

Qadder ou ousel.

Amer Allah iaqdhi el houl

flatta elli andou menzel

Dda bi zouj chouhoud msellem,

Isellem fi nasa,

fsellem fi qouta ou (basa,

Djerba elli oucllel ferlhasa

Ma teUsebehi ma telqem.

Cette mel/ouma qui dépeint la détresse «lans laipielle fut plongée

Djerba au milieu du XIX* siècle nous a paru être mieux qu'une fu-

gace pièce de circonstance. Sans «toute, on ne la jugera pas trop in-

digne de llgurcr dans le recueil de documents djerbiens que l'élude

des événements «le 1560 nous a permis de présenter à ceux qu'inté-ressent les vicissitudes de l'histoire et de la géographie tunisiennes.

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TROISIÈME PARTIE

REPRODUCTION DE DOCUMENTS

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.SECTION I

Documents extraits des archives de Slmancas

i

lettre da marquis de la Favara au roi Philippe II

S'CMVMag'

Rende Meciim (1) éscrivj a V. Mng*como el duque se havia partido de

alli cou el armada para la impresa de Trîpol a los veynte y oclto de octn-

bre y coiho quedava en Çoragoça (2) dotenido pot*et mal tiempo de donde

parlio al primero de deeiembre y llegado a Malta, y lo mismo lie heeho

despues de baver llegado nqui avisando a V. Mng*«coniotodavia quedavanlli de donde no ha podido partir por lmveren sidoéstos dos meses de dé-

cembre y hencro tan ma los ni tau poeo pmto juntar todas las naves quenlli yvan de aca cou vituallns basta los Ireynta del pasado que mescrive

el duque por letras de siete del présente que va cslava con toda el armada

en orden para partir el dia sigtiiente que fuerou los ocho del mismo a la

lniella de Berberia aiinque los tiempos lian sido y son tan inalos que creo

no le ha bran dado lugar.El Armada entre la provision que lïevo al partir de aca aunque se havia

consumado una gran parte délia y aquellas que d&spues se le han embin-

do de dîa en dir. deste rey no yva bien prov.'yda de mns que de aqui se le

«inbiara siempre refresco «le mono en mono y hasla agora despues quelie llegado en esin ciudad se le ha embindo la provision que V. Mog*vera

pot*la relacion que sera con esta.

Kn el armada los dias pasados huvo louchas malos de los quales mu-

rîo buen numéro dellos. Agora paresce que baya faltndo esla mortalidad

y que se hayan mejor. Ha parescido al duque que, por suplimiento de

los muertos, de maiidar hazer en este reyno mil y quinientos soldndos y

para ello ha embindo très capitnnes Italianos que son don Juan San Clé-

mente, Carlo Lnrjalia y Colanlonio de Odo y olros dos me ha ordenado

«pie luttes»*, conto ya los tengir hecho, «pie son Alfonso de Federico yPaulo Calvi los quales se dan priesa en hazer sus companias y bêchas

pnrlirnn liiego para el nrnmdn. Kn In provincia de Cnlobria se ha dado

orden que se hagan olros quinientos que en todo serait dos mil y espero

(I) Messine.(?)Syracuse.

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- 168 -

que ussi, «-oiuoeste ynvieino le ha sido contrario, esta pihnuvero le

sera favorable. Plegue a Nuestio Senor que le de buen vioge y mejor

suçeso como convienc n su sunto servycio y el de V. Mad' ha menester.

Con tas touchas ocupaciones que lie lenido con las provisioncs desta

armada y et frabajo de toi indisposicîon la quai ha sido de una quarlanat: iplc no lie dexndo ni dexo de cnlender et. las cosas de la justicia y loado

Dios «pieda este reyno inuy soçegado y masimc esta ciudad adonde porta larga ausencia de la corte yvan un poco desmandados haviendo nllado

en cita algunus desordcnes a las quales se dio litego el reincdio que al

se; vycio de V. Mog*conveniov

n duque, quando partie, dexo el nuevo imposto a très escudos la salma

ansi sobre el Irigo duro «comosobre las roehelas con el quai haviendose

hecho nlgunas esltnçiones «tellas y quasi ningunas del duro venia ubaxan-

«Io tanto del prcciu que se «ludava «|ue htivicse de venir a menos de

deziocho larines y, si este fuera, era menester por observar la premalica

qitilar el nuevo imposte y ansi nos deterininamos, yo y eslos del consejo,

para sustentai' cl precio del Irigo duro en el que estnva antes de subir el

nuevo imposte sobre las rocliclas basla quarenta larines por cada salma

«lexamlo el del duro a los lies escudos como eslava y osi hasta agora no

han abaxndo mas del precio solilo antes esta con algiina repulacion y se

ptiedc con razon sustente; (' nite\o imposto conforme a la premalica ydesto risulta a V. Mag* el s» vycio que pucde pensar.

Por la necesidad que se ha havido de naves para esla jornada, no se

han hecho tentas eslraciônes corne se Irizieran si huviera comodidad de

baxeteâ y par eslo que dan nun en este reyno para podeise saenr hasta

ciento y quarenta o ciento y eînquentu mil salma s de Irigo y viniendo

naves no dexeran de hazerse algunas eslraciones nunque cada dia esmenester iinpidir las que vicnen para la provision del armada y he

escrito al duque que de licencia n las naves que no sirven mas en ella

para lener mejor «comodidad osi para tas Iratas como para embiar lasvituattas.

Attandose esta corte (ror el gasto desta armada en mucha necesidad yhaviendo de suplir en olros tniiclios que tïene, se ha querido voler del

Irigo de 109 cûmulos destos cargadores, segun yo halle, basla la sumade veynte mil salmas las quales es menester que la corte rcsfiluyga a losdiohos cumulos o «e concierte con sus duenos del precio y del liempo al

quai se le liobran de pagnr, antes que el Irigo suba mas como nlgunasvezes stiele hazer a la fin del nno y facilincntc podria ser segun demues-

f/ra la nueva recolla: que en tal caso séria de gtondisimo dano a esta

ourle. Agora se esta Itatando de la nianera «pie con menos inleres ydtiino de esta corte se pneda acomodar este negocio d?l quai haviendosetontado en el alguna resolucion dore parliciilnr aviso a V. Mng'. Des-

pues de baver escrito to de ariba ha venido nu correo de ïrapana concat tas de uno de los deste consejo que alli este para lo de la provision del

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- ItiO -

armada, el quai sctive que havia llegado un berganlin de la Goleta quecmbia don Alonso de la Cueva con el quai scriven que Dragute ha lenido

nninio, segun se ha diclio en Tintez, para venir a los Gelves con cinco

o seis baxeles imbiando seis cienlos o siete cienlos cavallos por tierro,los «piales Gelves dizen que bolvio a su lugar y que uccho al Xeque fucra

que se seapo huyendo y que malo muclios de los de su parte contraria ydexandolos por el dizen «pic Irolvio a sus baxeles. Ansi mismo escrivc

como a los 11del présente llego ulli a Trapana un baxel de los que llevan

vituallas al armada, el patron del quai dize qie* el sabado a la manana

que fueron los diez del présente tas galeras saeavan fuera lodâs las na-ves «ledenlro del puerlo de Malin y que las metian a la vêla y, sacado

que huvieron las dichas naves, las galeras se lrolvieron denlro del puerloadondc esluvîeron basla la noche que se partïeron, quedando solâmentelas dos de Monaco, las quales se deliivicron alli média hofa y sacaron alsobreilicho baxel el quai con las dïcltns galeras se junlaron con lus ôlrnsen el Gozo en fret»y a las dos lieras de la noche fodas las galetas y eldteho baxel hîzieron vêla. Pero, 'dize el diclio patron que de las quatrelieras «te noche ndelnnte no vro mas las dichns gâteras las quales con

las naves juzga que no podian baver ydo en olra parte que a los Gelves

o, a las çecas o, a la lesta «lelBeli (I) y allandose el diclio patron cori subaxel setenta millas de los Gelves haviendo perdido la barca del y allan-

dose solo y cargado de vituallas no sobiendo de cicrlo si el armada havia

ydo a los Gelves o no |>or ho captivarsc y no perder las vituallas se vinoa Trapana.

Se cmbia a V. Mag*nlgunos avisos que despues de haver escrito lo de

aniba se han rccibtdo ansi |>oi via de levante como del armada cô.noV. Mag*vera. Cuva SÉC H' persona guanle Nueslro Senor y en mayoresestados acresetente como sus criados deseamos. De Potenno, a los 29 deliebrero 156<i.

S. C IL Ni«g' besa las manos a V. Ma" y pies su ltuinil cryado Fer-nando de Silva, marques de la l'avaia.

(Eslado, liasse Mo.)

II

Lettre de Milan

Las «atlas mas ftescas «pie tengo de Sk-ilia, son de 0 del passndo |H>rlas quales avisait «pie a los 30 de henero se estava nueslia armada eti

Malta. espetando tieiujro, que sieinpre le ha sido contrario para yr la

bitella «teTripol, y por baver iniierto de enfermednd tnuchos de los Ita-

lianos, por ser nuevos y baver eslado tantes dfas en ta mar, y que haziâ

(I) La Testa del lielo {oulîeti)est la pointe du banc «lesKerkenna,

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— 170 -

levnnhr el Vitrey de Sicilia, en aquel Reyno y en el de Nopoles, olros

Ires mill, jraro tenerlos de respecte, no embargante, que si el ttempo le

ayuda no los csperara, ]>orque le paresce que basta la génie que tiene,

jror ser escogida, y en suflciente numéro para baçer nquella empresa, ydize se halla con iniiy buena quantidad de vituallas. Plazera a Dios, que

tenga el succeso que conviene n su servicio y beneficio de la Christian-

dad, y que sea con brevcdad y anles que el Turco, le pucda socorrer" el

quai se afirma fodavia que haze mayor armada que por lo passado perobien la hnvrn menester. para gunrdarse pues ay paz entre Christianos ytiene guerra con su Itijo, y los Sopbianos, y no ha havido cffccto la Ire-

gua con el Kmpera«!or, como lo scrive ultimamente cl Embaxador queen nquella corte tiene el Rey nuestro senor, jror sus «carias de cinco de

Hobrero, y que havia llegado alty un Kmba.vador del Rey de Polonia yolros de Trasilvania a trahir con su M' Cess* negocios de toucha ympor-tancia. De Napotes las tengo de 19 del mismo, no scrivcn cosa de nuevosino que lo de alla estava quieto y muy regozijado. y assi tnisino lo de

Roma |tor las de 22 y que su Santidad procède con buen pie y aliende a

la Reformacion con grande diligencia. Dios se la dexe acabar como con-viene al beneficio publico de su Yglesia.

Tnmbien ay cartas de Flandes de *7 del passado, pero no scriven cosa

de momenlo, mas de lo que por otras se tiene cntendido que aprestanoto necessarîo para lient r por mai* a Espana la ynfanteria espagnola de

nquellos Kstndos, lo quai ruego a Dios que no rea en dano nuestro, comolo dtibdo. Fectia en Milan a 2 de marzo 1560.

(Guerra, liasse 70.)

m

Lettre du duc de Médina Celi au roi Philippe II

S. C. R. M.

Gui esta embîo à V. M* la relation de lodo nuestro viage y sucesso

hasta agora «pie bendito Dios aumpie Iras mticho que se ha padescido de

cnfermed.ul y latga -.avegacion a causa «le los lient pus contrarïos quehasta agora han ilurado para no podor yr n Trqrol, le a dado la viclon'a

en esta isla que plega n Dios sea principio de otras louchas que yo le

deseo. Los lietnpos han sido laies como lie dûcho que nunca nos han

de.vndo hazer tiueslra empresa porque prometo a V. M*que despues queme embarque en Mecinn no lia hecho qualro dias para f.jder yr a Tripol

y pje este mes de inatço han sido laies que si en aqeeba playa nos lo-

niara que fiiçttnuos perdidos |H>rque se tomo por parlîdo venir aquyndonde se liaîîo lai tesîstencia que no ha sido jornoda a«;essoria, pero«.tomeuni»ho descontenlainiento ver «pie lus taalos lienqros nos i>ongan

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- 171 -

en condiçion la empresa «leTripol porque, si es ansy «pie el Armada del

Turco viene, como de llalia se escrive, no sera posible por este verano

y, mm ya que no venga. ver que las vituallas que se esperan de Secilia

no llegan que como nos tuvo el temporal tanto lienr,>oen el Seco del Palo

consumintos mucha. Plega a Dios traetla que tvm para lo que toca a

esta fuerça «xmvîene. Yo pense embiar con este despaclio persona pro-

prîa, pero «comocon el no puede llevnr cosa resoluta, assy de como esta

fuerça queda como los Capitulos que se han de hazer con el Xeque queme ha pareseblo ctexnllos para quando este on «letensa, |«uque se liaron

mejor y lo que se pue«lehazer en lo de Tripol lo dexo para cnlonccs quecmbiare a Don Peilro Velaz«pjez que agora sine de Comisario gêneraiel «pial llevara larga relacion de la calidad desta isla, y la imporlnncin«tella y las causas de fortifî«car,assi para quilar las coiuodidades que c'a

a tes Turcos como para las que tenta V. Magestail y sus armadas, yeste despaicho sera para solamonle aviso de lo de hasta aqui. Agora que-dainos fortificando con loda la priesa posible. Plega a Dios que las vi-

tuallas que «teSeçilia espeiainos nos lleguen para que aya el fin que yodeseo por que el armada no baya de desviarse de aqui a iraellas como

agora se va Iralando.

Vuestra jligestad lia sido bien servido de todos estes sus soldadoscomo quando tenga mas espaçio escrivire en particular. Agora no dexaredt dezîr para lo mitclto que es Don Alvaro de Sande y qtiatt bien lo hahecho que cierlo es de inuclia salisfaçion y la razon que ay para queVuestra Magestad le haga tnereed que le honrre «conella y, sy my inter-

cession valiere, algo yo lo supHeo a Vuestra Magestad tan de veraS como

puedo, Guai de y ensalçe Nuestro Sen«>rla S. C. R. Persona de Vuestra

Magestad con alimente de mayores reynos y senorios conto sus subdi-los «leseamtrs. Del Alojamienlo junto at castillo de los Gelves, a XX de

março I5G0.

De V. S. C. R. M. etyado y basalte que sus Reaies manos besa el duquedon Juan de la Cerda.

(Estado, Uasse lltô.)

IV

Lettres de Bérenger de Réquesens au Roi

S. C R. M.

Despues que recebt la de V. M*de los 8 del mes de ectubre en res-puesta de une mla q de Genova le escrivi a los XX dé ngosto, visto loque por ella me mandava y su inlincion, no se me ofrecio cosa de quecserivir n V. Mag*sino ntender a lo que el Duque de Mcdina Celi y JoanAndrïa Doria como capiton goal de las galeras me hordenore y por que

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- itâ -

soy clerlo «pie V. Mag* ansi por carias del dîcbo duipie y de olros avia

enleinlido et suceso de mo vittge, no me olurgare por esta en olro que en

dezille «pie tas enipicsas «pie se hacen «leyvierno mayormente en playns«le Derberia no pueden aver olro sucesso del que ha passado por esta

armada. Plugutera a Dios que el Ipo «pie perdîmes en Saragoça y Malla

por las naves no poder ha«cer conserva con las galetas que adrechura

parlicudo partiendo (sic) de Meçina fuerainos ha este isla de los Gelbes

por que lodo el yviernp nos entreluvierniuos en ella fortificandola y no

passant cl armada îanlo linbajo de enfermcdades y mtierles como havi-

«lo y Malla no quedaia tan desprovcyda como se ha dexado y de medio

maiço ndelante pudietamos partir para hazer la empreza de Trqrol |>or

yr mas seguros, que al duque de Médina Celi le fue forçado partirse del

.Seco de Palo al primero del prtre por no hallarse de suerte con 1 arma-

da «le poder cinpreuder la empresa de Tripol y'otro dia que Itegamos

arpii fue faute el mal tiempo que se puso por très dias que si nos ballara-

mos en nquella playa toda 1armada se pdia y se huvo tan bueita dicha

«|iie denlro de oclio dias que Itegamos vinîeron los Moros en acordio coït

pocos tteriilos y miiertos de los nuestro4. A pareeulo al dicho duque ha-

zer htm fuerte aqui y ansi su inticion desto como de lo demas me remito

a lo que escrive à V. Mag* por que yo mal lo podria escrivir, no sabien-

do!o por lo poco que se ha tratado con los que lenemos cargo en la mai*,'

despues de Joan Andréa Doria, cl quai tanbien tiene necesidad de lomar

pate«cetes en las itavegaciones «pie si las hoviete lomado no se hovieren

ofreeido los ynconvenientes y «lesaslres que se ban seguûlo. No lie que-rido «lextir de scrïvir a V. Mag1

porque me parecia tardant mucho dexa-

dolo tfe hacer y passar |ror lodo de suerte «pie no me tengan i>or maldi-

ziente no haziendo toi profîçion, mayonnente que por muchos sera infor-

mado a conipliinento V. M" cuva vida y eslado Nro. S. acrecyente con

muchos mas revues y senorios de los que liene como desea, Fecha en

los Gelbes a NXII de março 15C0.

Celte lettre est suivie d'une autre :

Y lo que al pnle hoicorre dezir a V. Mag1 es que el fuerte que el duquede Médina Celi ha delerminado de hazer en esta isla no esta tan adelante

como séria menester del que teino por las nuevas que se tiene de 1 ar-

mada turquesea y el socot ro que viene hadorgnte que el S* de V. M1no

padesca por lo que se podria ofrecer tente aqui como en sus reynos. Plu*

guiera ha Dios que el Irabajo que se lia passado y passa en hazer este

fuerte que se enipleara en hazer algun beslion en la Contera y otro en la

Roqueta porque son tes lugares mas importantes y se podrian socorrer

aliun meitester con IHMCOSnavios con Ipo prospero por ser parle los di-

chos lugares para defender los navios que ally fueren, lo que no se

puede soeortvr el fuerte que agora se haze sino con gratt numéro de

galeras y solda dos |K>rser cerca de una légua en donde las gâteras le an

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- m -

«le dar el socorro y aun es menester «pie lus nguas seau llenas porque

«reçoit y menguan cada seys bonis y tes bareos que«lan a medio camino

en seco. Ksta jomada pues se avia de hazer se acerltua si al principiodelta vinienunos «lere«hos nqui iroique no obstnnlc que hizierantos

«piatos fuei tes quiziernmos pero aun se conservai»! la gente con las car-

nes y vituallas que aqui luvieramos y a su Ipo se pudiera enprender la

empreza de.Tripol antes que le viniera socorro porque «tende aqui se

podria trahir cou los Alnrhes que nos «lierait la caïupnna seguni y cou

facilidad se pudiera aver la Victoria «le Tripol con la confiança que lu-

vieramos en Nro. S. Dios que nos «liera buen Ipo en ta playa. De tedo

este nte lui patvciilo dar razon a V. Mag' poique si en «osa se ha beriado

sea sierlo qtie los que tencoms cargo en la mai* esla'mos sin culpa. puesno se nos ha dado parte dello y lo q con nosotros se ha tratado han sido

cosas de nmy (»oca inipottacia y porque soy sierlo q V. M* sera por

estenço por muchas vias inforntado lo malo y el bien «pie en esta Jornadase lia passado, no ay necessidad «pie yo le escriva sîno suplicalle quemande al virrey del reyno «le Sicilia que eslas galeras seau pagadas y

proveydas (torque an padecido lanto en esta jomada de mucctes y enfcr-

meiiitdes que va no se balla mariitcro «pie sirva en ellas por ser tan mal

pagatlas y.lratndas y nno de los ntayores deslos «pie tengo e.s tener lu-

gar al fin deste verano de venir a besar sus rentes piez y manos por darrnzou h V. M*lo que eonviene a su real S*. Fecha en los Gelbes a 5 deabri! 15C0.

D. V. S. C. R" Ma' hiimill cryndo y vasallo q sus rentes manos y |riesbesa Bereger de Reqsens.

(Esfado, liasse tlîô.)

V

Lettre de J. À, Doria au Roi

Sac. Col. et Real. M"

Il giorno medesimo eh'io feci partetrza da Malla on t'Armata diedi avi-so n V. M" di quanlo mi parea «legno dï sua notifia."Quella sera gitinsi al

Gozzo, dove mi fermai cirea tre hore (ter raccogliere lutte le galer, et ve-«Iendocite la maggioi* (tarte dette navi era andata nvanli, el eh' el lemjropersévéravn ot buono, per non le lasciar senza scorta le seguifai, et lanotle apresso m'affermi alla testa del Belo in mate da venti miglio, et filforza a dar fondu, (torche si misero li venti con Irarij. L'allro giorno men'andai la sera a Gerbe, dove si présent due navi delli nimici et il sc-

guente feci l'acqua, el vi si fece una git>ssa scnramuccin, che per eservi

Dragul (seeondo che s'intese poi al Secco di Palo da gli Alarbi) fut mollo

rinfotzata, et don Alvato de Sa»;dc toeco un' nrchibusala che non fu dî

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- 17» -

mollo moinciito : Si levo l'acqua, et l'inimici n'hebbero il peggio. An«loi

tlo|t|TOqueslo al Secco del Palo, dove assai presto copitorno le navi el le

gâter, elie erauo reslate indielro |>er non l'haver seguito il lem|>o; queslc

fiirno ollo gâter, le «piali, volendo levai* l'aicqua dove prima noi l'Iiaveva-

mo levîtta a Gerl)e, hebbero un mal inconlro, perché da gli nimici furno

presi et morli di quelli soldait che erano srnontali in terra o far s«*ortaa

«luelli che levavano l'acqua.Slando adunque al Seeco-di Palo trattenuti dal tempo contrario |rer an-

dar a Tripoli, il duca di Médina contrasse amicilia «:ongli Alarbi, i qnali

portei no alcimi rinfreschi di came, et benc ont «tîbisogno, perche di gia le

ma lalie «oiniiiciavano n caticnr assai, non solo nelli soldali, ma nelli ma-

i Inari anctiora, eosï «lelle gâter conte «telle navi, et per me ne ho havuto

una laie che mi ha condolto sino alla morte el Dio laudato hora slo molto

bette, et |»er servir alla sua coroiia più che ruai.

Perseveramlo adunque !i tempi callivi et te malalie, corne è detto,

fu rissoltito, prima che si consumasse lutte, «li far l'impresa del'

isola di Gerbe, dove |>oleano slar te gâter con ogni tempo, et ancho pen-sando per quesla via facilitar maggiormenle l'impresa di Tripoli; el che

«piesla isola pigliandosi venisse quasi a servir, coûte (ter una scala di

lutte le navigationi. Ventiti adunque a Gerbe per li tempi Irisli si stetle «la

soi giorni senza |>oter bareheggiar. Alla fine si sbarco l'esercito tutlo da

poneitte presso da sei in selle miglia ol Costello, dove era acqua et legnaet l'nlloggiamento forte. Sino al tardi non si viddero nimici, li qnali alla

fine eon il xeque Ioro da eirca in quindeci millia vennero a eombater il

nro eampo con tanto valor, cite non slïmavano no nrcliibusule ne altfa

sorte di ferite. Alla fine, li nri li ribbntarono con motla loro vergogna et

perdita di feiri'i et morli, havendo havuto li nri poco «laiino. Il giorno se-

guente mandonto à traltar di |>ace, la quai si concluse con dar il Costello

loro et assuggetarsi a V. M'* et mostrano sterne contenti, anzi preganoche si facci qua un forte, aceio si (rossa résister alli Ttircbi, cite loro vo-

gliono viver et morir con li Crisfiani et che aiutetanno alla fortitlcatione.

Per queslo il Duca ha di gia comincialo il forte, et con gli huomini délie

galer non mancaro d'aiular. Sino a qui non sono ancttora stati tempi fa-

vorevoli, che si fosse i>olnto giuriger a Tripoli et quando bene vi si fossearrivato non ci seremo poluto fermar se non con grandisstmo travaglioet forse perdita. Il Gran M* délia Rcligione dî Malla scrive haver niiova

da Constenlinopoli che di marzo il Turco mandarin quarante galer a Tri-

poli el (toi ni solito tenijK) il reste deli'Armate, con inlcnlione, quando be-ne li Christiani l'havessero preso, di racquistarlo, perche si persuade nonhaveranno havuto tempo di forlificnrsi. Per lutte cio, non manea il Ducadi Médina d'altender alla forlilicatione qua con la i.taggior diligentîa che

pilote, et persino a tanto che non saretno sforzoli a partir per il manca-meiito dolle viluaglie. Bacio htimilissimamenle le mani di V. M" supli-cartdola a fornti degno délia sua desideralissima gra et pregando Dio N.

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1*»— im «-*

S. che «on somma félicita aecresclii et mnntenghi li stali di S. Real perso-na. Di Gâtent n Orbe alli XXIII 1di inarzo del LX. D. V. Sac : Cath : Real

M" 111111111188'et oblignliss* Slor et vassaIn che sue inatti bns«*ia.Gio. An-

dréa Dioriii.(Estado, liasse tliô.)

VI

Lettre du Grand-Maître de Malte au Roi

S. CaP* M"

Alli XII di fehraro seripsi alla M" V. la parlenza detla sua Armata pRnrbaria. Dop|tn, alli VI di «(iieslo, scripsi ancliora alla M" V. corne no

haveamo dop(>ola sua parlenza nova alcuna di essa.

Por questa mi rrcorre dhgli, giovedi passato |>ocoapreszo inezzo giornoesser giote qui ta galeotta «telduca di Médina Celi et ta ntia co nova délia

presa «tellisola del Gerbe, et dol princîpio che si ê date a fargli una for-tezza. Del che c «li lutte l'seguilo «tel loto viaggîo rnando alla M" V. un

«liscorso mandatomi dal dette Duca p il quale la M" V. vedera quello chelin a quel giorno delli XXV de inarzo hanno fallo, di mo«toche no curerocslendei nti più ollre p no faslidirla.

Pincera al N. S. Iddio concedorne gralia che delta forlezra sia spedilaprima cité l'Annota del Turco venglii, et anche che si possa far la im*

presa de Tripoli, si corne «'•stato il primo intente de V. M'*.Il Duca havealiavule le nuove cite io gli ho mandato délia delta Armata del Turco si

corne anche mandai alla M" V. El di quello che p giornate intendero co

«liligeitznne avisaro delto Duca et V. M" la quale prege contiituanteli ilN. S. Iddio guardi et faccia sempre viltoriosa.

Da Malta all'utl*»di marzo MDLN. D. V. S. C. M'\ Iltimil ser", 11Maes-Iro dell'llospilnle de Ilierhii, F. Jehan de Vallele.

(Estado, liasse 1125.)

VII

Lettre de don Sanehe de Leyva au Dol

S. C. R. Mag-

Yn V. Magestad nbra enten«lido el fin que ha avido la enpressa de Tri-

pol que es el que yo erey, despues que vi perder los meses de septiem-bre y oclubre en que se podîa hazer y gaslarlos en aparalos, y osi nie

patécçio sietnpre como V. Magestad lia vislo (>orto«las las carias que yolie escripto, que en los meses de novieinbre y deziembre y henero y hé*

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~-17o-

brero ni março ni se podin hazer ni se dévia enpreender. Todavia el

Duque y los que te aconsejan lo han querido porfiar, hasta que liait vislo

que no lo ban podido liacer, pero esta porfitt lut costado muy caro a

niinhos que ban perdido la vidti, tes quales son lontos «plantes mlelante

V. Mag* entendera y te que u V. Magestad te cuosta.

AuitMiieen Çaragoça y Malta el duque de Médina y «IonAlvaro de San-

de y aun el Gtan Maestro hallavan en los meses «telymbierno en los qua-les «pierian yr a Tripol. muchos cspetlientes para Itevar del s«*eode Pa-

los :i Ti qrol el compo, qtinndo alli llegintos. aiimpie ern en los meses «te la

(irimavera de hebrero y março no bi «pie ballaron ninguno ni te avia por

que aun no liera tiempo, pero este «omo se gunslaron en Çaragoza yMalla quatro meses se pudiera gastar olro en el Seeo de Palos, esperandota fin de março y prineipio de abrill que qiianto al lioni(>ose pudiera en-

pivendor, mas va no abia conque, potque vaslimentos va n<_»abia sino

vizciwito que lo«l«rl«»demas liera acavado. I^i gente hera muerla la

mayor parte y se morian cada «lia. Y asi conosciendo cl duque que ya no

ténia fuerças para poder yr a Tripol delermino de bolver a los Gelves,s«drre lo quai passaron algunas cossus como V. Magestad mas largo en-

tendent.

A los siete dias «lemarço desembareo el compo en estes Gelves, y olro

«lia caminando la buelta del Caslillo los Moros se mostraion enemigos yliavaron con los nueslros una grau esearantuça y ceiraron con dos

mnngas gruesas «le areabuzeros que por mala hordeit se abiatt atargadodel csqiiailron, y las aprelarou de nuitient que los de la una bolvieron las

espahlas, y si un esquadron no se mejotara n socorrer los buviciaitroseevîdo tiarto dano, |>ero con mejorarse torno la manga sobre si, yla una y la otra brrnaron a eargar en los Moros, y los hicieroit retîrarcon muerte de ciento «tellos jroeos mas o nienos, de los nueslros de oeboo diez. Luego olro «lia lornaron tes Moros a tratar de paz y al fin la hicîe-ron y enlrogaron el Caslillo, attende el duque por solo su paresçer y delos que le suelen nconsejat-, ha determinado de haçer un fuerte, y pues-toto "|»oi*obra a mi me bot den«>que viesse el silio y desinase el fuerte.Yo lo biçe, vi el sitio y es bueno para jtoderse terlificar y desine la for-lificacion con Antonio Conde y Aldan y al parecer de todos esta bueno.Pet») lie diclio al duque los ynroinbenientcs que me parosée que tiene

que no son |w>eoscomo mas largo ndelante V. Magestad lo entendera. Solodire tes dos principales : el tino es que no es este el bner. sitio para hazerune fort iliencion en los Gelves sino a la parte de levante adonde ay un

muy biien puerlo seguro y que le guardara el fuerte, que aqui no aypuerlo sino secanos que no pueden llegar las galeras ni naves con quatrotnillas al fuerte ni ser guardadas del ni ellas socorrerle ni proveerle sinntitcho Itavajo y pelign). Yo lie visto y reconoscîdo el olro sitio y he dieboal duque que .iqnel es el silio ymporlnnte y seguro y necesario y que si

el tenta este y no el olttr, en yendose de uqui veina Dragut y tomara el

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- m -

olro que lo podra y sabra hazer, y el snyo despues no traera otro pro-veclto que aver «le hazer oint armada para socorrerlc o por venliira

«teshozerle y sacar la gente de alli porque si Dragul toma cl otro sera

senor de la ysla. El yncoinbcniente que aun me paresce a mi mayor os

coinençar a tos 20 de março en los Gelves un fuerte que no se pueile

l>oner en la defensa que coinbiene eit dos meses (torque no ay quien le

haga si no los soldados, y que tan bivas nuevas duplicadas y conformes

uy «lelotlas parles no solo de la venida «telarmada del Turco nias presto

y mayor que tes olros anos pero de que vienen quarenta gâteras «le-

lante a socorrer a Trqrol las quales, segun tes abisos que el duque

tiene, pueden va ser llegadas a Tripol o cs(rerar que cada boni llegaran,no hallando alli miestra armada y sabiendo que esta aqui y tan despro-

veyda de gente y de tentes las olras eosas como lo sabrait facilmente.

Podran junlarse con tes baxeles de Dragut y proveerse muy bien de

gente y vonirnos a bnsear. Estas galeras de Vuestra Magestad con lo

ntucho que ban Iravajado y padeseido y la muclia gente que se nos ha

muerto ni estait (rata combatif ni para espentr ni tampoco para buyr,«le limitent «pie si vienen las de los Tuivos, lo que Dios no «pliera, no se

puede esperar biien subçeso, porque tampoco nos podemos ayudar de

la gente del caiiq>o sino nos la diesen luego, («or que estait las galeras

quatro initias lexos, de limitera que no paresce que este liera liempo

para «coniençar Inertes Icniendo a Seçilia tan des|rroveyda, quanto mas

que si este hiimor de forlificar no le mobienimos no se ncordaratt lam-

p«>«olos Tiircos dette «-omoliunca Itasla agoni se ban nconlado, y al

septiembre y olubre y novieinbre y on todo el liempo del ymbierno se

puede venir con solas las galeras y 1res o quatro mill bombros, y lomar

aquel sitio del puerlo y hazer el fuerte que si ay materîales no ay

quien baste a estorvarte, y aqui no se vione en peligro como a Tripol

que os playa sino con scgurîdad (>orque os puerlo, y (tara tiazor fuorlesen los Gelves ni es nietiester armada ni exerçito sino solas las galeras yla gente que ariva lie diclio, todos cnliendeti esto aca asî sino solo el

duque que quiere soguir su volu/.tad, y nadie te puede ablar contra ella

sino para que«lar on desgracia como lo estoy yo por que no se dozir sino

lo que me paresce que coinbiene al servïcio de V. Magestad libremente

como lo lie dicho.

Si el armada del Turco vieite este verano sobre este fuerte, yo no se

como se pneda defonder \<>rque on estos dos ni 1res meses no se le

«piede hazer foso de VIII|K>Ilancia aunqtie Iravajase mucha gente en el,

quanto mas ttavajando fan jroea, (tues fuerza sin foso va Vuestra Ma-

gestad save lo que vate. Plega a Dios que no sea otro castilnovo, que ami juicio no esta en mas el serto ho no de venir el armada sobre el.

Juan Andréa de lloria eith'ende lodo este asi y ha ablado al duquesobre ello y sobre los vaslimentos que va no los ay si presto no vienende Secitia, y sobre la ostada aqui desta armada en tanto peligro y estarlo

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- 178 -

ha mas de aqui ndelanle, por que scremos mcnos galeras que se ban

las çinco de San Juan y otras sîele ban a Malla, por cierlas naves de

vastimentos que alli han llegado, de manera que aqui no quedaran mas

«leIreynta y ocho lo pcor en horden que yo nunca otras bi.

Tambien se conosçe aqui que Xnpôles esta desproveyda de gente, y

Seçilia de gente y de munisciones y de artilleria que toda esta aca, yostamos ya on el mes de abrîll y vco que no ay memoria ni cuydadosino «le hazer este fuerte, y, por que Vuestra Magestad mas particular-mente pueda ver el lugàradonde se haze, y el donde me paresce a mi

«pie se déviera hazer el primera, embio una Intça de la isla al secretario

Gonçato Perez con su declaracion, y |»or que |»ienso dar a V. M' mas

larga y pailicular cuenta de todas estas y otras cosas, en esta no dire

mas de que tambien embio al dicho secretario una retaçion que se ha

hecho muy verdadera del progreso del armada Jesde que salio de Malla.

Nuestro Sonor la Real persona de V. Mag* guarde con acresconlamiento

de ninyores reynos y senorios como sus criados y vosallos deseamos.

De tes Gelves a dos de abrill 1500.S. C R. M"criado y vasallo de V. Mag*

que sus realos manos vesa, Sancho Fcrnandez de Leyva.

(Estado, liasse llîô.)

VIII

Lettre du marquis de la Favara au Roi

S. C. R. M.

En este hora que sera medio dia acavo de recebir una caria del Gran

Maeslre de San Juan de tes siele del présente cuya copia sera con esta

y assi mesmo las de olras dos que serivio a Juan Gallego que esta en la

Licala (1) de 7 y 8 por tes quales podra V. M*tuandar ver el aviso queda «leaverse visto al Gozo mas de sesenta bêlas, y como jtizgava fûes-

sen de onemigos y segun los avisos que se han tonido de levante de como

se preparava con prissa el annada y todos conformavan en que estava n

para satlir oclienla galeras, aunqué deçian que séria solo (tara la

guardia de sus mares puede ser créer que seau eslas délias, las qualesobran determinado embiar despues que han sido avisados parlicular-mente del armada de V. M*por tes que se perdieron de las ocho galerasque fueron a hazer ngua a la Roquela de los Gelves, como se ha escritoon la Belaeion de la presa dellqs que se embio a V. M*por que nos haneerlificado que Dragul los embio luego a Conslontinopla al Turco, hanos

puesto en inucho cuydado por hallarse el armada de V. M1en los Gelves

nguardando n poner en defensn al Caslillo y no aver lenido antes aviso

(I) Licala, ville «lulittoral sud de la Sicile.

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- 179 —

de la vcnida de la lurquesca por aver hecho, segun paresce, nuebo ca-

mino del que sitelo, no tocando en ninguna de las partes de donde se

avisa n este Reyno. Dase onlen en hazer de aqui lo «pie se puede assi en

embiar frngatas n los Gelves a avisai- al Duque como a Napoles, la Go-

lola, las islas de Cordenn, Mallorca y Menorca y Barcclonn y en proveer

para ht guardia deste Reyno lo que se suele on semejantes tiempos,

auitqtie no sera sin nlgiui Iravajo por estar fuera del toda la gente de

guerra. De los avisos que mas vinieron y de te que se bizîere y sucediere

dore queuta de conlino a V. M1para que mejor pueda mandar proveerlo que nias convenga a su servicio. Cuya S. C. R. persona de V. M*Nues-

tro Senor guarde y acrcscienlc en mayores reynos y senorios como

sus subditos deseamos.

De Palormo a 12de mayo 15C0.S. C. R. Mag*. Besa tes pies y manos

de V. Mag*su liumil criado, Fernando de Silva, marques de la Favara.

(Eslado, liasse 1125.)

IX

Lettre du marquis de la Favara au Roi

S. C. R. M".

A los 15«loiprésente serivi n V. M' y einbie los ultimos avisos «pie tenia-

mos del armada lurquesca |K>rvia de Malta. Despues tlogaron otros de

que se avian «lescubierlo de lacca (1) 18 gâteras y una fragata que juzga-van fuessen det armada de V. M*y el niesnto «lia j>or via de Trapanaolros de que al anocltecer se avia vislo gran numéro de vêlas que venian

lîcrraa tterra y que creyan que fuessen la dicha armada. Aller llego aquiel capiton Çigala con niieve gâteras y dixo como olras cinco ivan la buelta

de Napoles voiras Ires la de Malla que fneron las que se avian vislo. Ha

hecho la Relacîon, que V. M*podra mandar ver que sera con este, de lo

quai se ha Recibido y liene ta pena y sentimienlo que se deve por aver

sidoel caso tan sin poderse pensai* ni remediar, mayormonte quedando la

persona del Duque y de Juan Andréa y olros muchos dentro del fuerte.

Estnndo para despaehar eorreo a V. M««*one| aviso y persona que pu-diesse hazer Relacion de visla del caso, llego olro aviso de Jacca cuyacopia sera coït esta por donde paresce que cl Duque y Juan Andréa Doria

se sa tvaion on fiagates y limdo la buelta de Malla y esta manana ha ve-

nidootro de la «ciudadde Gurjenlo (?) con caria de Antonio del Campo, ca-

(ritati de las galetas del marques de Terranova, que tambien se avian sal-vado en otra frogata la mesma noche. y dize como ordos del, avian salido

{»)lacca est sans doute pour Sciacca. ville du littoral sud de ta Sicile.!*i fîirgcnli, l'ancienne .Agrigcnte,ville du littoral sud de la Sicile.

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- 180 -

los dichos duque y Juan Andréa y olros on très frngatas, de tonnera queIcntendose por cosa eierla oslaran ya en Malta y que con gran brevedad

vendra el duque a este Reyno. Me ha parescido aguardar el despacho de

correo propio por tierra y peraona por mar que informa a V. M*para la

llogada del Duque que como quien save mejor lo que ha passado y de la

manera que quetla el fuerte y las galeras que se salvaron assi debaxo dol

como las que vmieron aqui y a olros partes y los naves y lo que cerca de

lodoconvione lo pue«la scrivir a V. M*parliculormenfe.Tambien se tiene aviso de locca de un patron de fragala que solia de los

Gelves la noche despucs que llcguo el armada lurquesca como avia vislo

yr la buelta de Malla dos galeras y treze naves y un galeon y que hoblo

«*onelpatron del diclio galeon, agitante la nueba çierla que séria de harlo

momonto y averse sotvodo este nias de lo que se save:- para cnlrolanto

que et Duque llega embio este aviso por via de Napoles a V. M1cuya S. C.R. persona Nuestro Senor guarde con acrescentainyenlo de Roynos ysenorios como sus subdilos deseamos. De Palermo a 17de mayo 1560.S.

C. R. Mag1. Besa los pies y manos a V. Mag' su huinil eriado. Fernando

de Silvo, Marques de la Favara.

(Estado, liasse 1125.)

X

Lettre du duc de Médina Celi au Roi

S. C. R. M*.

A XX de março scrivi a Vuestra Magestad el progreso de nueslro viagehasla nquella sazon y lo que pensava bacor. Despues aea lo que ha sucice-

dido es que prosiguiendo on poner en fortificacion el fuerte que en los Gel-

ves se hazia, vinieron diversos avisos del Armada Ttirquesca, aigu nos de

tes quales deziatt que vernia al tiempo acoslumbrado, olros que se prepa-ravaenCostantinopIa, y olros mas frios. Pero, como qtiicra que fuessen,se conlinuava en la obra con tante prisa que no havia hombre en nquel

campo (>orexperte y vîejo que fuese en la guerra que no se maravilîase

de la bobra que se hacio, pues en XXV o freinte dias el fuerte esluvo on

dos canas de alto y una de fosso on la pena. Entendiose en abilnallarto ymetelleel arlilleria que jiaroscia necessaria (la quai va aqui por una rela-

cion) 0) » mi poreseer con alguna lentezo, a causa de hallorse entonces

Juan Andréa muy malo y no (roder mandar o las gâteras que se diessen

la prissa que eonvenia con sus esquifes y olros varices del Armada. En

este tiempo, se tra«do de yr a Sicilia loda el armada (tor vituallas que ya

yvan fallnndo, y por la réputation «pie se perdoiia «pietlandonos sin ella

(I) Voircelte liste ei-apres, n* XL

Page 219: Djerba 1560(Monchicourt)

— 181 -

con los Moros nmigos y enemigos, y por el agua que ont neccssario que

nos truxesen las gâteras para liinchir tas eisternas que estait on el fuerte,

sin la quai no haviamos he«dio nada, me pares«io te escusasen y nssi se

embiaron doze galeras con el capitan Cigala el quai fue derecho a Malta

a hazer escorte a ciei tas naves que alli Imviait llegado de Sicilia con bas*

tinientos<|uecl Gran Maeslre delenia hasta saber de no&otros, 1ns quales

llegaron a los Gelves antes que bolvies.se el Cigala, por baver lenido yaaviso «teque estavniuos alli y Cigala. Demie a (tocos dias, eslando ya para

cm bat-car nos, se tracte cou ot Xcque y havitadores «le nquella Isla que

hiziessen cl juramento de vasallaje a Vuestra Magestad y que otorgas-

son las pacias, toquai se concerto y eapiluto y, haviendose de firmar olro

dia, quiso la vonlura que un s«rldado y un moro se neuehillaron en el

coco, que os la plaça «tende nos vendian las vituallas, y no on pooa abun-

dancia, a lo «pial cargaron «le citlrambas pni les en tante quantitad quemurieron de los X|rinos Ires o quatro. y de los Moros mas de.ehiquenta,sin muchos presos que hiivo de nnos y «leolros, y robada algtina ropa de

tes Moros. Belirada ta gente, y vislo que no havia sido cosa sino acciden-

tai, mande soltar los Mot-os presos y Irolvelles su ropa, lo quai les «piietede limitera «juevinieron algunos de los principales a vernie y dezir te que

les pesavn lo que havia acacsçido. Pero, en lornar la cosa como de pri-mera pasaron algunos dias, y ceso la eiubarcacîou basla quietarlos, ossi

por la repulncion, como |>or la incomoditlad de muclias cosa s, no dexan-

«loel fuerte asegurado de los Moros de la tierrn. Finalmonle, se torno a

concertai- el firinar los capitules «Ici Xeque y tmturates y alçar el estan-

dai te Real para los V del présente, y ossi se bizo en me«lio «le la Isla con

toda solenidad, y liiego se ordeno la embareaçion ecliandose el vando el

mosmodia.

Este olro «lia, llego llernando Capota «on avisos «tel duque de Atcala

«te la venida del armada, y «omo se «lava plissa en Coslanlinopla, y «piese presumia «jue poilria passar en Boivciïa desde Cnndin a Golfo Lança-

do, que si vouera bien pooos dias antes fuet a «legrand imporlançia. Pero,la dilijençia fue buena. Lnego tos entbic a Juan Andréa y bize ecbnr van-

do a embaiear la gente la quai to hozio segun hallava «*ndaimo, on queyono fui el primera, (toi*que se Ira vajava batte en que no se embarcasen

de los que bavian de queilor, y stempre proveer y solicitai* las cosas del

fuerte y »inbarcaci«»n. Viernes o las XXIII bonis no faltendo mas gente

(rot-cinbaicnr de los Twles«cos «pie sériait en effeclo basla quinientos oseis cienlos bondîtes, llego un Cavaltero de San Juan que havia despaeha-«teel Maestro y venîa con el, desde ta Gâtera Real, el Coinendador Guî-moran «-onaviso que a los 8 de mayo havia locado et armada en el Gozo

y que enlemliait de cierlos tenegados «pie se passaron que yva derecho o

Tripol. Yo di.ve a Guimoraii como a persona de espienete en la mar quele parest-îa «pic (>o«liiahazer y que hariamos. Dixome que partirnos luego{por que yeinlo a Tripol podin llegor alli oit.) «Ha)embarcandoine yo en un

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— m ~~

barquillo que fraya, por no baver olro, stendo enfonces la laeitguanle de

las agitas y ester lodos en seco. Yo recibi pena vicndo que me dexaba los

Atemanes, y lodos o los mas Cavalières que bavian venido a la empresa,

y una de las companias de Napoles que me las havia ontbiado a pedir lo*

dus el duque de Alcata, demas del dano que de «lexar tenta gente sobrada

on cl fuerte se podin recresçer en las vituallas.

llallose alli don Alvoro de Sande y Itactando dosle megoeîo se dixo que

oj armada viniendo de lan texos havria menester de lenorse en algnna

parte a ponerse eu orden y odobar algo, on esjteeîal, haviendo pasado el

dia antes una gran fortuit», Finalmente, bolvio a las gâteras Guimaran a

Juan Andréa a informorse de la orden que |>odria baver en la embarea-

çîon, y dezille de mi parte que por mi persona lomasse el mas seguro

pnrtûlo (»ara reiiiedio del Annada, Llego y haltele on eonssejo con lottes los

rapitanes, y segun entiondo casi nîngnno creyo que el armada «loiTurco

llegaria otro dia sino e). Bolvio Guimaran por mi cou détermination de

levorse aquella noche, y Iraetando yo de lo que haï io, senti on el leniente

«le coronel de los Atomanes Estevan l.eopal pena de que se quedassen,

ounquo me dezia que yo me fuosse y la mesure en te los se tonto jtor reso-

lucion que yo fuesse o Juon Andréa a persuaditle les etnltîosse esquifes

para emborcarse, y oque se pusiesse en salvo («or lo que a mi tocava. ylos promet t de bolver y quedo con ellos don Alvoro de Sande, y assi lo-

mando una varquela y a Guimaran comigo hablc con Juan Andréa, n)

quoi halle en la mesiua opinion, pidiendome que luviesse (tor bien quenos Icvasseiitos; yo le dixe lo que dexavn promclido. Respondiome que

nunque |rerdiesse lodos las galeras no me dexaria. Repliquele que en ntn-

gitna mnitora tel hiztosse, y por que havia entendido que lo dezia |«or las

sityas, le dixe que pues yo perderia por el lo que ténia, que no lo dezia

por ellas, sino por el armada de Vueslra Magestad. Assi lomo |>or reso-

luçion de levorse luego ombiar los esquifes a tierra que citibareasen In

gente, por que si el armada no se descubriesse de dia se podrion i*!r y si

se descubriesse tiror su comino. Y a mi me dexo una gâtera que se Hama

la Condessa y se levo haviendo dado orden luego que vino el aviso que se

levasen las naves y se fuessen, y yo bolvi o tierra y di cuenta a los Aie-

tonnes de lo que passava y a los demas, y tente a don Alvora comigo yme embarque ui una fragala donde agitante al Conservador y n Guima-

ran un gron rnto que bavian de venirse n embarenr en ella (tor ser vozias

las agitas, mas sobieudo que se bavian ydo («orotro cobo, fuy donde es-

tevan niieslms galeras y halle «pic oran ydas. Y encotnençoiido n esela-

rescer cl di», las deseubrimos que yvan muy lexos, y assi a mi paresc-er

nlgunas naves, y desde a poco el Armada Turquesca que «unique on prin-

ci|rio iinagiiiovnmos que fuessen nueslia naves. Viniendo a mi Guimaran

me certifie© ser el armada, «omo se conoeio muy distinct», tiiego que fue

bien de «lin, y vintos la ença que «lava a la nue-dro, viniondole en eîma

sobre vîeuto, gonandole siontpre la salûta de los secos de los Quoique-

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— I«3 —

nés, «lemimera que vimos como algunos de las nuestras gâteras tomaron

la buelta hacia ol fuerte, y «Iras al canal de tes Quorqiienes que os entre

arpielia Isla y tierra firme.

Para Itegar al fuerte, es monesler entrar por un canal, subiendo hazta

(tonionte siete o oelio titillas, y despues volver por levante un tira de es-

ineiil de tierra. El quai ol (tobre viejo de «Ion Berenguel fue ol («tintera

que orro y dio on tierra, y luego Juan Andréa Doria y quatro gaîeotas yoints gotoras, basla siete o ocho «}ueItegaron lodo lo que pudioron, Ui

Real fue la que llego menos, por ser mas gruessa y mas cargada que las,

«Iras, y sîguiendolas olgunos gaîeotas de enemigos y esquifes con gente,se huvo de satvar Juan Andréa on un esquife con algunos genhlos nom*

bres suyos, y otra gente a nado, y luego se levanlaron «*ouella los scia-

vos, y assi acnesoîo a las tnos de los otras, sino a la Condessa, que venia

en ella un Cavallero catalan qoe se llama Co|tones, que es ol que embio ol

Gran Maesfre «on los avisos, que la traya on nombre «leCuiinaran, que

puso arlilleria a la popa y gente y se defendio |teleando, basla que ol aguacresote que se Uegoni fuerte, las galetas que quedaron sin gente melieran

despues las gaîeotas salve la Real que por ser lait jresada no se pudo mo-

ver, y «te otra «pie estava nfon«lada Iruxoron oï estendarle que bavian

(luesto y dos turcos, los quales refirieron que en los Querquenes. tuvieran

lengua de nosolras y que aquella noche viornes dioron fondo on la Ho-

queta y que vieron ol fonol de la capitann, y luego se pusioran a viento yni |rasso, de monera que, segun esta relaçion, niinque se parlia de dia nose |>o«Jineseusar de topor eon ol Armada. Huvo aquella noche una borras.en que hi/o «tor fondo u Juan Andréa y ester quedo |>or una Itora, por lo

quoi no se pue«le juzgor si fue causa de no |ioder yr el armada dérocha a

Tripol, o si lo «lexode hazer por los avisos que luvo on tes Querquenes.Como don Berenguel fne de los que primera ettrallnron y mas lexos de

lierrn, luvo menos romeilio que los demas, y |tor haver corlodo cl cabo nun vitrco, y assi se penlio el y don Juan de Cordona su yerno, y don Gas-ton «le la Corda, mi hijo, que si lo que loca a su aima y no negnr a Nues-tro Sen«>rno me tuviesse tan nlormentado me consolaria mueho de ha-verse penlido en servieio de Vuestra Mngostod y no me ocordorio de el.De los mas gâteras (tor aquel dia no se eiilendio mns, sino que las de losTurcos les davan In oaço.

'

Yo bolvi al fuerte on donde la gente se contente n(got y yo de vollos deton buon aniitio, entendi on préparai- aigu nos cdsas y en que se diesse al-gun sonorro nui esquifes a las gâteras que eslnvan cneallados y con arlil-leria a las quales npmvecho no baver baxodo bis nguns del lodo. Entcii-diendo on este no petisando salir de alli hosla haverse retirado los enemi-gos que eoiiio yvan Itegaitdo se (roman en la boca del canal de monera queno pudiesse salir nada por el eruzond© de una |wirlc a otra algqnas otras-

galetas y Itegmidose a las que eslnvan eneolUuIns mas lexos, vino a miJuan Andréa y me dixo que el se pensa va salir iiipiclla noche en una Ira-

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- 181 ~

gâta para acitdîr a Sicilia a dor reuiedio en te «|ue quedava del Armada

si bien penso que séria poeo o nada, que le parcseia que yo dévia hazer

lo mesino. Tome tiempo para determtouriiie no baviendolo pensado antes ycoiisultadolo con algunos biendo que (rata lo deste reyno y para ol soeor-

10 de aquet fuerte jvodia hazer mayor servicio en salir que on quedarinerosolvi en hazello. Assi aquella noche nos embarcamos (>orno agnardora «jue fuessen avisados los Turcos y antes que estuviessen menos ocupn-dos y pravundo u salir por vaciar las agitas y no podernos Itallar ailles

que la bina saliesse fuera de vista del armada nos totnamos, y assi lo pu-simos (toi obra olro dia que fue dotningo ou ta noche, boziohdo salir on

oh as siole o ocho fragalas para lo que aca se op.eseiesse a don Pedro de

Ci ries, a «IonLuis Osorio, al coranel Scipten «le la Tolte, al maestro de

eampo Guijosa, Don Enrrique de Meiuloça, ol Conde de Viear, Don Josepede Aragon, y olros algunos principales, llegames «\»nbtien liempo a Mal-

te martes en la nnclie donde ballamos la gâtera de Scipion Doria que se

salvo (>orbaver sido de guardia aquella noche bazia la Roquetla y (rassarcomo lie dicho ol Armada Turquesca a lontar el |iasso «loi soeo sobre

viento a la nuostra, de manera que se salio por deltas del armada. Halla-

mos assi mesino très galeras de la Religion que se salvaron que eron los

que bavian cmbiado (tor nosolro.s y dizen «(ne fueran la guia de las dé-

nias que se salvaron |>orol «anal de los Querquenes «lelas quales Iraya el

estandarte un Cavaliera que se llaina Antonio de Matdonodo dicronnos

nueva que se bavian escapailo por nlli olros 11gâteras y entre cllas los «le

Cigala el quai quilo una de Juan Andréa n dos «leTurc-os que la comba-

lian. Alli on Malla enïeudimos lambien como |*assavon bazia Trapana «le-

ziocho naves.

Xosotras Ucgomos aqui a Cnragoça en las galeras que ballamos enMalla oyer a las 21 bonis a seis millas del piterte topamos una fragota«pie nos yva n nvisnr del nrmoda y but «leseuydndos que no bovin una

bi-ra que Anhiyno (segun me dixo) sobio lo acaescido. Luego di aviso de

mi llegada |>orcl reyno y onlene que se meliessen aqui seyseientos liom-btvs y se npenïbioseii tes de la ciudod set iviemlo ni Pi eshlenle (I) que delos que vieueii «n los galeras y naves «pi- se salvaron IVJSeinbîe aqui basla

olros 000 Itoliouos y Irescioitlos Espanoles y que reporte los «tentas a Mc-

cin.i, Trapana y Marsolo.

Juan Andréa se fue esta innnanu en los galeras n Mecina para recojornlli las que pudierc para acudir ni socorro del fuerte o hazer alguna di-version en Levante «-«informea to que el liempo y fucrçns le nconsejasen,yo estera mpii hosla que enlren los seyseientos hmnbre.s que «ligoy luego

(I) KnSicile, le l'rvsidcnl du royaume(lait le Vice-lloiqui toutefoisne prenaitle litre de présidentque lorsqu'il «'toitlui itrômeressortissant tlirccl dudit rayon-nie. «;Vsl-â-«lir*»sicilien,lie litre irtoil«-noirerevêlii |*ir le persoiinogesicilienq«iiIsrisoilliittcriiii du Vice-lto:ters«|ue«celui-cis'ul'Senloitou un-til ti mourir.

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- m -

passare a Médita donde se lia de proveer f«»doy «tende importa mas que

y«tnie halte, de cantino vore o Cntonio,

De lits goloms <ieNapoles se «liceque se (ronlieron lodas pera no lie bal-

lado basla agora quten lo viesse, bien es verdad que dieen que a lo Capi-tena vieron rauqrer ol ontena- Presto se sabra lo cîerto de (odo y avisare

a Vueslnt Magestad y si se salvaron algunos por fuera del canal.

El fuerle quedava «on bastonte (rravision para la gente que havia de

«|iie«lardcntra j«eracomo qitcda la que be dicbo «|iie no se pinte embaivnr

y la que se solvo de tas gâteras jroneine lomor lo «Jelas vituallas y ngno,«leniiiuera que en lodo lui su«*edidoa los Toivos como lo supteran pilîtares'recialniente en baver pasado un golfo de quiniontas o seysdentas mil-

las sin tocar en tierra v.idar itotùia de si como quisieraii.Yiendo que lo «tel fuerte quedava con mayor necossidad o causa de la

gente «temosiada y ol armada snore el, me pareseio que quedasse don Al-

vaio «teSande alli, |o «|iml bizo «lebuena gona conque yo mejor me pudedéterminai-a venir piensa echar de aqrfella gente fuera on todos los vaxe-

les <(iiepudieren salir y hazer tonlo dono con ella a los enemigos que los

dexen, o |ierdel|a, y assi mesino on que se provenu de fuera de comido yen sustenter los Itvs poços «te los quales boy dos bai lo buenos a lira de

nrcabuz de| fuerte y piensa que no los penlera y si oslo succède ansi no

me paresce que boy que tenter «lenquelte. Pero si se viene a tocar a las

cislernas havra gron |>eligio JK>I-que oiinque pant lo gente que havia de

quedar havia agita en siifiicieneîo |rara la que quoda agora si no se usa

de criieldad hay para poco liempo.IJOSTurcos que se tonmran ivfieren que ol armada venin (tara socorer

a Tri|rol y que no Iraya vitualla |tara mos de este que sera para dos meses

de losqutiles son passados quarenta y «incodins, ocinquenla y que trae-

ra hasta dos mil! gemiçaras y otras dos mïll espahis, que no (me apatejo

para hazer Irineheas |M>Ito «pmlse juzga que no asentanui «anqto sobre

n«|uella plaça a la quai si liabren la puerlo ol sot-oiro sera sacorle lo gén-ie «lemasioda.

Diconque Dragut no eni llegado que te bavian embindo n llomor, basla

que venga yo long»»para mi que no se resolveian on nada; creo que prestonos avisai a don Alvoio «conolgiinn frogalo, de lentoyre avisando a Vues-

tra Mogeshul de mono en mono.

Esta peniiflo lia sido graiidisinm; pero acordunilome mos «lequanto inn-

yor es la gramleza de oniiu«>«leVueslnt Magesloil que la de sus muchos

Reynos por grandes «pteson nie da gran esperonça que lo ccharn a parlede sii'pciisnmienlo. prowyeinte lodnvio eon gran diligem-ia en que se put-len las galeras que fuere (tosible nssi para resislir i-omo para el socorrode aquella plaça. Ij«s galetas «piee«bava cuenla el Gran Maestro, sin 1ns

de Franchi, son los que embio n«|iii |M»runa memoria |«ira que juntomen-le «on la relo«-ten«piealto havia Vuestra Magestad mande hazer diligen-cia que, en l«»que ol .Maestro pmlicrc, yo lo ossegura que os un muy honr-

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-, 186 ~

rado l!avalleru y no se puede créer lo que Vuestra Mageslad y la Xpmn-dad te deve.

De mi no lengo que dezir o Vuestra Magestad sino que Nuestro Senor

fue sorvido que me hallassc eu parte donde no aeabasse y segun croo pormis (roeados |»ara que viesse Iras lantos travojos y neligros ion gran las»

tinta como este perdida y en arenlura te que on su servicyo havia hecho

y la fee y telijion de mi hijo en ton gron riesgo que (>orser de (roca edad

no oso confiai de quien es, Por lo quel solo, y por su aima que es del pre-cio que Vuestra Magestad sabe y no |>ormi res(>ecte que ton |ioca dieha lie

lenbte eu scrvilie, le suplico por nmor de Nuestro Senor que por via de la

Reyno Nuestro Senora oo'i »u -lermuno ol Rey Xp" o de Veneeianos se

toiiga modo como me le dcxen reseator unies que te hagan renegar; queeste es lo que mas de el me duole pues su muei te no fuera para mi lanto

nuit «nies muy liviano y que lu posnra yo muy ligeramcnte cou que no se

perdicra una sola galera del armada de Vuestra Magestad.Diras (rarticobuidades huviera que dezir y las dexo |ror no détoner a

don Pedro Velazquez, Conservodor desle reyno (!}, que como quien se ha

hallado présente las jtodra dezir, y nssi remiliendome a el acabo rogaudoa Nueslra Senor guarde y enxalçe la S. C. R, Peisona de Vuestra Mages-lad «conaumento de mayores reynos y senorios ceno desseamos sus vas-

saltes y erioJlos. De Çuragoça a XVIII «te mayo I5C0. Desde a dos horas

que yo llegue a esta eiudad viuo el maestro de eonqro Caçeres embindo

jtor el Présidente pnro la guardîa dello, heme holgodo por haver sido muybuena provision assi queda el (tara lo de la guerra y el doctor Arduino

(tara lo demas con que queda ra a buen reca s o.

de V. S. C. IL M.

cryudo y basalte que sus Reaies manos besa el Duque Don Jtioit de la

Cerda.(EstaAo, liasse 1125.)

XI

Relacion del artilleria

que queda en el fuerte de Felipe Alcaçar de los Gelves

l'n canon que lira quarenta libras de vola 1

Otro canon «jue lira quorenln libra de .vain I

Otra canon que lira 15 libras de vola.. i

* A reporter 3

(I) \JCConservaloreétait le plus important des huit membres du Tribunal duReal Patrimonio, IritHinalqui s'occupait des affaires concernani les intérêts fi-nanciers de l'Etat el qui suivait partout le Vice-Roi.Ce «leniicr dominait ce tri-bunal «Ionslequelil avoit enlrte et droit de suifroge.

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/»V|k>c#,, H

|>os cauones que liran a 35 libras «te vola....,.,. t

Dos cauones q. el uno tira 30 libras de volas y ol otro "s» - 2

Olro medio canon «p lira 20 libras de va la , I

Otra medio canon que tira 26 libras de valu,,...,..,..,. I

Otra canon que lira quarenta y einco libras do vala,,,.,....,.,... 1

L'na média eulebrina vastarda que lira 20 libras de vala I

Olra média eulebrina que lira 16 libras de vala,....,.,., I

Un sacre que lira ocho libras «le vala !

Olra sacre que bradiez libras de vala t

Olra sacre que lira iiueve libras de valu., , I

Olro sacre que lira siete libras de vala I

Olra que tira ocho libras de vala. ,. 1

Olro sacre que tira ocho libras ,,.,....,,. 1

Olro sacre q. lira 13 libras de vola ., I

Otra sac>e q. tira doze libras de vala 1

Olra sacre que lira 8 libras de vala.. 1

L'n medio sacre q. lira I libras y m* de vala....., 1

Otra medio sacre q. tira qualro libras 1

Un fulconelo que lira quatro libras de vota..., 1

Veynte y dos *-aneriles de bronze con dtez masculos , 22

Dos bombardas de hierto con sielte masculos que la una doze li-

bras y la olra onze 2

Veinte y lies esmeiilles de hierro con quarenta y seis masculos.... 23

jro

(Estado, liasse i$5)

XII

Relacion que Andrei de Alva ha dado de las vlctualla»

que quedaran en el fuerte de los Gelves

Mill y quinientos quintnles de vizeocho (biscuit) peso de Sicilia.

Mill satinas de harinu (farine).Mill y doscienlos satmas de Irigo (blé).Ciento y cincuenla bolas de vino (vin).Ciento y cincuenta quinhdes de queso (fromage).Octtenta quintales de tocino (viande salée).Trezienlos bar rites de alun (poisson).

Cinquenta saunas de légumes (légumes).

Quarante quintales de aroz (riz).

Azeyte y vinagre poca (huile et vinaigre).

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~ |8S~*

MVMaOVESV AliTILUKItll

Sois catioites.

Uos médias eulebrina*.

Quatro medios canones.

o«ho falconelos.

Veynfe smeriles de bronce,Polvom y (relûtes para lies cienlos tiras (Kir pïeea,Ay louchas liombordos «le hterra.

{Estado, liasse $$l)

XIII

Lettre du marquis de la Favara au Roi

Aver que fneron tes 18 del présente se dospaeho enrreo a V. M1con la

Relacion que ol cnpitnn Cigala hïzo del siiecesso de l'armada y como se

quedava agiiardando la nueva cieiia de aver llegado el Duque y Juan An-dréa n Malla o a este Reyno como se entendia por los avisos que avion sali-

do «tetes Gelves. En este pimlo neava de Itegar coi reo del r apilan d'arums

de lacca con te nueva que V. M1entendera por la copia de su carte quesent con esta, |ror «tonde parcçe que cslon ya en este Reyno el Duque yJuon Andréa y lus démos personas que en ella ilize y que assi lo «levé es-

ter don Sanoho de Leyvo, lo quai ha alivio«lo parte de la |»cn» y cuydado

que lenemos, s(ieeîolmente aviemlo lenido por perdi«Jo ni diclio «IonSan-

«ho y n los que y van en su gâtent. Espéra en Dios que cada hora llogaronnuevos de que se bon solvo«Io muchos mas por que lombien ht tengo queItnn llegado a este Reyno quatro goleones y «lieznaves, de manera que nosera Ion grande I.-iperditla como se entendio «-onla (trimera nueba,

Assi mesmo lie lenido jror via de Na|»olcs los avisos de levante que se-

ran con esla por donde pareçe que se (tonian en orden para embîor otras

«piorenla goleros liirquescas n juntnrse con su armada, que siendo c-ierlo,no «lexaran de poner en cuydado lo que emprendieren. Pero tengo espe*ranza que con las provisiones que en' este Reyno se ban beclto y hozenycon les que se haran «conla llegado del Duque estant lodo seguro. De ma-

no en mono se avisara de lo que se ofreciesse a V. M*cuya S. C. R. per-sona Nueslra Senor guarde y on majores rcynos y senorîos nercselente

como sus suhditos desenmos. De Patormo, a 19de mayo 1560.S. C R. M*,tresa los |ries y manos n V. Mngeshid, Fernando de Silva Marques de la

Favara.

(Estado, liasse 1125.)

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XIV

Copie de la lettre écrite par Fernano Çapa au Vice-Roi de Naples

Ht»» y Ex** Senor

Por te que con esta va que esci îvi, a tes 8 deste, en los Gelves, entende-

ra V. Ex* lo «(ne havia hecho en tes negoeios a que wma, y teniendo a

punto una frogata «te las que Imxe para «tespachai la a V. Ex* con mis

carias, eon licencia «tel senor Juan Andréa Doria, al senor Duque de Mé-

dina no le (uuescio que con venin «jue parliese itinguno Itaxol antes que

l'armada, |»or que pov aventura no fuese eueontrada del armada del Tur-

co y (tor ol avis*»que ella dièse aquella huviose alguno ïnconvenienlo, y

«si no quiso que se «lesjraehase la frogata ni parte» ninguno «Ira navio cou

quien pudiese îmhior mis carias a V. Ex*.

En este tiempo entendi en solicitât- al Coinisario General para queInziese desem ha mtr el vizeoeho («ara tes «tel fuerte y ulgnnas botes

de vino. Yo me hize su pimurarter y me fui n (o galera Real de (tarte de

V. Ex*. Rogne quante (rude ol senor Juan Andréa mondasse api îesso que

desembaivosen los vichiallas y que lo «mlenusse a los esquiffcs que los

trayon, que embatvasen la infontei io y que desta monera se (rodria no-

uer lo«loen orden, y como te fuese se embnrcnrio e| senor Duque. El senor

Juan Andréa dixo que haria forte lo que yo demoinlovo, Eslo ont jueves,8 de moyo, y la fiuia «lee'mbarc-ar y desemborcor dura lodo ol viornes, y

el sabailo se havia de ombarcar el -senor Duque y osi se neabnni esta jor-nada en poz si Dios fuera servhlo. Mos el vieilles a 22 bonis llego a la ar-

mada de su M' rna frogata del Gran Maestro «leMatin y on alla un Gavai-

lero de la Orden llamodo Cojxmes, ol quoi «lixode porte del Gran Maestro

que la armuila del Turco havia eshuïo on el Gozo o los VIII deste y que de

nlli havia tomudo la via de Trqrol y que serion basla 80 vélos, ragoiuloiiiueho a los sonores Visoi rey y a Juan Andréa que no estuviesen una

hora alli, (tor que quando no se catoson esi.uïan sobreltos. El senor Juan

Andréa junte a consejo los capitanos de galeras para snber lo que f-e de-

bin de hazer. En el quoi consejo littvo divcrsos paiesceres. Kl senor Juan

Andréa dezio que se partiesen luego a la boni. Et capiton Cigala lo contra-

dixo, di/* ado que era gran ufrentu salirsc de «lli buyendo, peio que po-dian acab.tr de ombarcar la génie y el olro dia portirse. Don Sancho de

Leyva fue de |»arescer que soliesen veynte miltes a lu mar on aquellanoche, y que embiasen a dezir ol Duque que luego se enibarcase y que si

l'armada no venin el sobado a lo manona (rodrian tornar e. cmttarcar la

gente que foltavn por emboi car, y que bizïesen hnzer vola u las naves lue-

go. Scipion d'Oria dixo que aunque era moço queria dar su parescer di-

ziendo que no era bien portirse asi supitaniente. I^osaeordô que tenian 50

galeras y gaîeotas y 30 naves gruesas las quales bavian siempre enlrele-nido para que si l'armada viniese se pudiesen defender con ellas, y que le

parescia que devian tomar cabo las gâteras a las naves hasta sacarlo*

Page 228: Djerba 1560(Monchicourt)

donde estubieseii a satvo y «(liesi l'onuada viuiese, no las osaria cometer,

y si te iiiziessen les podrînn Mvnqrer la eabezo. No se aeepto su jrnrescer

(tor que dtjeran tes dénias que la armada de su Magestad no lenia agita, y

que si la del Turco venia les esloi varia que no la pudiesen temor, y asi se

resolvieran con ol pai <?scerdel senor Don Sancho de Leyva, y embîaran a

doetr al Duque que se embarcase luego, El quai fue a verse con ol senor

Juan Andréa y le dixo como on ninguno monera se podia ombarcar aquel-la noche |»or que aun tonia 100Tudeseos en tierra y tes havia dado su pa-labra de no pat tirse sin eltos, Pero, que si lemia que l'armada viuiese a-

quella noche o el dia sîgutente, (\ue su S1*se levantasse con tes gâteras yse mollesse a la mar y que a el le doxase una gâtera para que se fuese

despues. Juan Andréa dixo que no querîa partir sin ol y assi eslubieran

en coi lestas, Con lodo, se parlieron de alli las galeras para hallorse den-

tra en mar, como estava determinudo, Pero stendo el vîento contrario no

piidieron hazer mas de 7 o 8 initias, y alli dieron fomlo n spornr ol dia.

Mas, como omanecio, «lescubiteion que venin el armada del Turco quevenia al remo sobre vîento a la de Su Magestad. Como la vioran, hizieron

a In vola creyendo hazer fuerça |»or salvorse. Luego hîzo a la vola l'arma-

da del Turco, que te servia mejor el tiempo' y en poeo rato estubïeron so-

bre la de Su Magestad y. como nquella se vio perdida, algunos de las ga-leras se heeharan hozia ol fuerte, las quales lodos fueron perdida,**.Uts

de mos se fueron |»or a«piol Golfo de Copis nbaxo, creyoïulo poderse esea-

l*ar (tor el canal de los Alfaques. I.as galeras que se |»erdieron a la vistadel fuerte fueron, 'a Real, de la quai solio el senor Juan Andréa con el es-

quife con algunos de sus «consejeros y eapîtanes, te Cap'» de Don Boren-

guel de Roquesens, donde venia el hijo segundo del Duque de Médina,Don Juan de Cardona, el eomcndador Baldes, y muchos criodos «loi Du-

que, Perdiose la galera Santiago de Napoles, la Fee do Scipion Doria, ol

Aguila de Sicilia, la Pelegrina y la S'* dol Princijte, la Cap" de Torranovo,

y la Patrona suya fue desttalijada de tes soîdados. Perdiose San Pedro del

Papa, y la Galifa y Patrona de Sicilia, la Divicia del Principe, la Condesa

del P* y la Pafrona de Monago se hideron Inertes y como crescieron îos

agitas se acercaron al fuerte. ta Presa dol Principe y la Patrona de Ben-dinelli entraron salvas |»or el canal al fuerle. Lus demas gâteras que se-rian 25 se fueron e) Golfo de Copis nbaxo hazia donde y van las naves, porque el viento no les dexava subir el seco del Vélo, con Intencion de su-birlo ellas oreeondo, que no se podia hazer si no se mudava el oyre, o de

pasar por el cottal de entre los Faques y el Querquenes. Destas galeras.no se supo oquel dia lo que se habîa hecho, aunque un moro de los Gelvesdixo que havia vislo junlarse aquellns galeras con tes naves y que unascm otras se havinn deffendido, aunque no fue assi segund despues se en-tendio. Kl «temingo a medio dia vino al fuerte un marinera de la galeraPelegrina dol Princqio, y dixo que su galera havia dado al (raves en oquelGolfo «leCopis y que la gente se havia salvodo en tierra, peu^ando que losMoros los salvaron como ainigos, y que como fuoran a tierra los bavian

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- 101 -

east lodos inuei los. Ansi mismo se bon rel>etedo jtor la ysln todos aquel-los «(uese Ihintavan amigos. El Xeqtte, 1*0100onteudio la rota «telarmadade Su Magesto*!, vino a oftecerse al Duque que set viria e»»nsus Moras«tonde le fuesse ordonado. Per»»no le duro mu. ho su pn>>|Mtidad |H>Iqueviendo loija la isla relrotala se junte eon el Rey de Coi non y el Infante de

Tunez, y se bayerait de la ysla. Pues, viendo yo lo que havia passado yqimntu nécessita*! havia que dello fuesse V. Ex*avisodo, deman«le licen-cia a tes sonores Duque de Médina y Juan Andréa (tara partirme en mis

fiagatos y aunque }>orniiicha.s vezes me la negoran, «ticien«lonteque me

queria yra (tenter, a la tin viendo mi uiqtoituiui<iou me la dieran. Vo mesali soba«lo on la noche, doterminado de passai* por medio de las galeras«telTurco que hozîon la gourdin delonte el fuerte. Pero, las agitas que on-

tonees eslavoit boxas, y et grau iniedo «letes marineras me fiieton causa

de b«»lvernieal fuerte y espernr mejor oension. yt\doming*»sigutente, bize

spalmor las fiagatos. y bus«(iieun buen pilolo «pie tue gnîosse y, eslando

para partir n los 21 butas, me iequieran de parle del senor Juan Andréa

que no politesse basla que partieseit el y ol senor Duque, y assi, coiuo fuemu lie, n«>spartimos todos on muchos frogoto.s y bareos y es«(uites de na-

ves y galeras, y pudose bien salir enfonces sin ser vistos de tes Tuivos,

(tor que un |»ocoantes bavion hecho lirai* una pieça de nrtilleria |>ara re-

eoger l'armada y las galeras que eslavan a la guardia, se bavian raeoji*do, a l'armada a lit (tarte «tel (tonieute «tonde alla estava; y assi con la

ayuda de Dios se Itego a Matin, en Ires noches y «los dias, «tende fueron

reseebblos tes sonores Duque y Juon Ainlrea con lodo omor y buen re-

ctijimiento del Gran Maestro. I* que se padeseio on estas fntgatos de

boiiibre, y mieite, fue mas de lo que se puede decir, que solo yo traya de

conter conn»Irombre île frugal» «-onque nyude y pravey a todos. El Gran

M.ieslre offrascio a Oslos sonores «(iianlo vote y puc«le con lodo omor ybuena votuntnd y los conforlo, y;consolo en lotlo quanto pudo.

Visite a Su S. R"*de parte de V. Ex*y dite las carias que para el traya.Ilizome lodo merved y corieio, y dixome que lente por cierto que pues las

«liligencias de V. Ex*y los suyas no h.tvion sido bastenles para hazer re-

lirai* l'n ni m«lade Su Mogeslod, que devin ser eosligo de Dios y fragolo delo Xpionihul, y que el «seoffreseia du su («trie con .sus galeras, goleones yCavnlteros, («ontel servicîo de Su Mogeslod y que este nparte supplicavaa V. Kx*que «c '-irviesc del iterticulartnenle, en qualqiiier cosn que le pa-reseiese que el ninliesse hozer, y me dio la caria «pic «*onesta va en rcs-

|iiiesla de los «leV. Ex*. Dixonie assi mismo que hovio nombrado dos Ca-

voileras («ira inibior a los Reyes nuestio y de Froneia para que ayudossencoda iino (tor su parle o que lo Xpicndnd no resciba mos Irnbajo. Alli ba-vian llegado el «linmîtes las Ires galeras de la Religion que eslavan en los

Gelves quando vino el armada y rofirieron que las galeras que havinn

entrado en el Golfo de Copis se hovian esca(tado («orol eslreeho de los Fa-

ques 17,de la Religion 3, de Florencia 2, del senor Juan Andréa i, de Sci-

pion Doria 3, de Cigala 2, del "Papa unu, de Rejtdineli una, de Stefano de*

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Mari una. De Us gâteras «teNapoles, no ha aporta«lo por aca itînguna de

las i que eseaparan por el Golfo, y segund la opeuteu «N*estes marineras;

lieneu jH»reierlo que seran todos |»erdidas. Yvon on la Captiarta con o! se-

nor Don Smieho, et senor l*on Fodri«|Uc le Conlona, et obisjM»«te Malter-

ra, el Maestro «leeanq»o Aldona, y muchos olros Cavalières. Nuestro Se-

nor (lermito que al llegor de esta mi «ai lu longo V. Ex* mojores nuevas

«le tas que yo l'escrivo,

l'n d>a despues que se llego a Malla, llego nlli un berganlin «le los Gel-

ves, «pie parte» en la mismo noche «pie nosotras, y roforio que havia ha-

btoib»a una de 17 naves que havia tepado fuera «lelos seeos de Veto y le

«lix«>que el galeon de Cigala y otras «tes naves bavian siilo «-ombalulos de

|.r»galetas lurquesca*, y que se bavian defendùlo sin nînguna lision. l'n»

nave en que vettion haslo S00 soMados eufermos se aventura n pasar porel eslrct-ho de los Fnques, y alli se que«lava oneollada. El Gran Maestro

«lio 1res galeras a tes sonores Duque y Juan Andréa en que viniessen

hasta Çorogoça y Mesiïno, Ambos vienen mol dispueslos, y os gran com-

passion ver al Ditque, |»or que demas «le sentir inlluitoiitente la |»eidi«tebocl;:', tente que le hngon ranegar a su |ujo. Quodase en Çorogoça a pra-v«*rlas eosos «teste Reyno, y el senor Juan Andréa es venido atpii con las

«lichas gâteras y, con ol, Scipion Doria en su Capiton» con la quoi se sol-

vo. E «(iialme ha «licho que en los lies galeras suyos que se bon solvado

ay 1res companias de infnnlerio «lesse Reyno, la una es de Ilernon Vnz-

«pioz,olra de Relirait de Mereodo, y olra de Juan Delgodo, y que en la Ca-

pitona de Rendinolli «y olra eompania de Ailaeho, y olra on la Capilana ,«teStefono de Mori. Ile rago«lo ol senor Juan Andréa, de parte de V. Ex*,

luego que lleguon nqui las hoehen n esse Reyno, y se han rosolulo quelos embiornn a Sanl» Fonda |>or poreseoiles que no podran yr mos ade-

lonle sin peligro de tes galeras, nlli mondain V. Ex*"laorden que habran

de lener. Queda en los Gelves la compania de Diego de Vora, que aun no

eslovo omborcodo, el copilan se havia embnrcado mol dispuesto no se en

que gâtera.El sargenlo inayor desse Reyno, que assi mismo se queda alla, me dijo

que de otras componios qtiedan nlli hoshi 150soldodos.

De lodo lo quoi me ha paresebto dar aviso n V. Ex*, hallandome yo mal

dispuesto de los muchos travajos y miserius que lie passado y vislo, (toresta estofeta que aposla despacfco, y como me halle bueno me partire, o

l»or mar o por tierra.

No qitiera dexar de decir. lo que dixo un renegodo que se scapo on clseco de los Polos del or modo quando alli estava cl dia antes que se mos-Irase a lo de Su Magestad, y fue que teniendo el General de las galerasconsejo de lo que devin de hazer por que entendio que la infanteria estava

yn emboivadn en las galeras y naves du Su Magestad, se havia determi-nado «leno dexarse ver, pero que le havia consejado Carnmustofa cosa-rîo que llegose hasta los Gelves, y fuesse a amanescer sobre l'armada de

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Su Magestad y si yîesse que aquella estava queda y le espcrase, que ol nose ocostase a ella, y si se lovontase, o pusicse bnyda, que la sîgutese y

«pie lo rant(K»ri». IJOqua! sultceyo «»im»el doscava. Si olguna olra «vos»

cnlciidicie, eiittetonto que yo estaro aqui, dafe dette aviso a V, Ex*, cuyaIIP*y Ex" persona, etc. De Moscou* a 10 de ntayo |5lîo. Don Alvaro deSainte se queda en ol fuerte y poco mas de 4.0ÛOinfantes con el, menos

goules y nto* agita dizen que fueraii mejores.

(Estado, liasse 1125.)

XV

Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de Mcdina Celi

III** y Ex"* Senor,

Con la caria do V. Ex*heeha m Malla a los quiine lie reseevido ol eon-tenlamiento que |to«hio dezir pov «pie no snbîo el buen subceso del viajede V. Ex*que dol espéra en Dios te ban de redundor muy bueuos sueesos.El R»x» quiere convutirnos y o«pti (inocuramos de defendernos, y s«»y«le(taivcer que bis galeras despues «leser juntes no vongoii uqui, (tues noson menester, sino que vayon a Levonte donde se |>odra bien hazer la re-

eoiiqrensn de la |»erdida, que hosta ver ta eoito de V. Ex*no haviamos sa.vi«l«»I» que havia si«lo.Con tes Turc»»*se bon lenido nlgunas eseoramuçosque en etlos no ha obido cosa de momenlo (»orque no se llegou muelio.Procura te «tor aviso o V. Ex*de nueslros sn«;es«is«pie es|»cra setan bue-nos con uynda de Dias el guarde la IIP* y Ex"* persona de V. K- con elncrecenlamiente d'ostudo que yo deseo que se me puede bien fini-, Doslefuerte de los Gelves n 23de mayo 1500.

El capiton Antonio Trufarelo «piedo aqui con algunos soldados, y lademas gente de su conqtonin fue on las naves. Si a caso os de los que sehan salvado supplice a V. E. tengo (»orbien no rofon noria si se buvierede cnlretener algunu |>orque es soldndo a quien se deve toda morce«l yassi mesino la de Pinntonulo que era de lier"* Kmp»r.

(Estado, liasse 1125.)

XVI

Copia de cap* de une caria de don Alvaro de Sande

del fuerte al Visorey de Sicilia de 24 de mayo 1560

En lo que V. Ex*me serive de la junte de galetas, remito al tiempo lo

que se podrn hazer, ncuerdo a V. Ex*que el soliciter cl socorro desta fuer-

ça sea con inucha ynslancia. Esta an noua esta con designo de combolir-

nos, (>orque tiene la génie en tierra y diez pieças de ai tilleria. A Trijtol,

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-191-

bon embiado j>or la que ally ay y |»or municionos. Kslo desseamos muyniucbo por que no dudo si eltos la (tlautan «tedar a V. E. une huenu Vic-toria. La gente que aqui o queda«lo inulil es mucba y no ay romedio em-

bioila si estas galetas y golootas no soliessen «teatpiï, pera yo olorgore la

correa «pianto se piuliere. El Roxo me embio un soldodo que se lloiu»Monsalve con una caria lo quoi no quise ver, y si no fuera por algunos

respectes, lo nhorcam. Embiele a dezir que pues havia havido en lo mar

una Victoria, Ion sut eostorle gente y con JMMa resisteiicio, «(neno «levasse

de procurar la empresa dol fuerle, (tues si solia «-onella séria Ion grande.El senor Don Gaston esta muy bueiu» y |«or agora es imposîbte liator

de su rescale por que enliendo que no dispoinon «lenodie boslo yr a <i>s-

lantino|>o)e y pnreeeme que V. E, lo deve linclor |N>rla via del rey «le

Froncio y procurar que se cottcluya antes que la onimda vaya a levante.

El Rey de Caruott, el Xoque y ol Infinité do Tunez bon oserîjito a V. F...

civyendoque estava oqui, de Gnnioiolon (I), hovisando que oslon olli, es-

perando la orden de V. F'x*. Yo les lie seripto, coin*»V. F', esta va on Si-

rih'a, y que levonlen dos mill Alurves y «tut ellos vengon a«(iti lo mos

presto que piidiereii, que yo se los pagore. Creo lo haran |»or que mues-

Iran desearlo. Havisore de (o «jue bai an en osto, como on lo «tentas que se

hiciere. Al sécrétario Monrroal serive el contador Alaroon la vitualla que

ay y para que tiempo y como ogora se da a la goule y |»or osto yo no |o

scrivo.(Estado, liasse 1125.)

XVII

Lettre de J. A. Doria au Roi

g s. a n. M",

Quando quelle galère portirno da Gerbe |»or Sicilia, jrer .sin «loi prinei-

l»iod'oprile scrissi a V. M'*te nuove che vi erano «leH'armata, et per tutti

l'ineonvenieti che |toleano stiecedero, havevo delto et cet lilteato il Dm-a di

Médina Celi che non mi parea bene ne volevo slor in quel luogo più la

délit XXV d'aprile. Poi, al fuie di detio mese, ritornorno le sopradelle ga-lère el non mnneai anchora conte prima et (>oimoite voile per Guiinerano,

per Don Gio di Cnnlon» ol per diverse allie persone, conlinuamete far

instnnza et distringer, quanto |»iù per me si |»otevu, la ma portenzo, et

luttavio non vedevo conte io (totessi pot lire con l'honor mio, non parten-do il Duca, et ch'io non disubidisse a V. M", la quai fin dal principio di

quesla impresa con una sua di XV di giugno dell'anno passato el per Iresue di «redenzo col' comendotor Guitneran, mi havevo comandato eh' io

(1)Gantaraton, localitc inconnue sous cette tenue. Sans doute MareUi,entreGalièset Médenine.

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— 195 ^

servis»! il Duca in lutte quello «lie vole.»in questa impies». Simituiole il

Principe mio Gnle el mïo S" (ter (»iùel diverse Ire mi haveva souque 01-

dinato et ordinova il tuedesimo. Iloia, como è pioctuto alla mal» vontun»,alli X di queslo, avanti un' bot a e mezza ch'l sole liantontasse, coinpot veun» frogata mondât» «loiGran M*del!» Relig*Hierosotemitana con ta qua-le si hebbe niiova «lie l'annoto liirchese» era slota al (ïoxztrol partit» di sotbore avali «lie la delta frégala. Per lo quoi uuovo, in quel punlo uie«lesi-mo travondosj inoeo in galera il C«»m,0, Guimoran, subito lo mondai nterra «lai Duca che per parte mi» Io pivgasse, et con ogni iitstiuiza aslrin-

gosso, «ho senza dilalione aleun», el insciaudo ogn*ollr» «osa, si venissejtd*imborcor, «lie votevo («utir subito in ogni manient peivbè lonevo (tercerlo, che al più tarai non passeria la inotin» seguele, ol for «telgiorno,che l'arma!» lurehesco soria eo noj, et che, «pmndonon si volesse iuibot-«ai, io gli losciorei due galer* con le «piali, non conqtaieiulo l'annota, Pol-ira giorno se ne potri» venue. Fia Inulo, mondai » chiomor tutti li gnrliol cap" dolle galère |»orconsiglior di quello si bavos.se d» for, mètre stavo

aspeltnndo Guimoran con t» ris|»oslo. Il quai Imita lo mi disse per parledel Du**»che ail' boni egli non si («ote»tmbnn-ar |»er non essor anchoraitnbarcali gli Aleutoni, et molli oltri Covolieri. Ilot», Iratloiulost in eonst-

glio pnle Guimeron di quello fosse da tare, et «licend*io «lie mi («are»bene

partir ail* hora el lasciar due galère al Duc» perché |H»i|H»tessevinir, non

coniparcndo rarmolo, coin' io lonevo cerlo «lie lo matlina sur for del

giorno «lovesseessor con no", non fu nîssuno «telmût poivre.

Anzi, luth couelosera, cite, (»er taggioii di morineria, non vi poteaancho essor il giorno soguete et che sorte steto bene mandai li schiffi in

terra ad inibarear li Alemani senzo voler (torre lutte in eonfiisione, et for

in quel punto levai*te navi conte si feee. Sotomente Don Sonehio di Leyvaoggiunse che sorîo slato boue ultergnrsi due boiv ov.tiili il giorno ol di|«»ihovendo la matlina fntto la diseoperte, imborcor il Due» et la gente, el in

quel punto mondor li sehifli in terra, lo presi questa rissolulione poren-iteini il inonco mole, et non gin eh* io sentpre non «Jubilasse, el per questorimandoi di nuovo Guimcran a ripregor il Dm-ache s'iintetivosse, il «|iiolslelte circa la mezza notte » vonite, ol io gli «lisseeh* era Irène pot lirsi in

quel punlo. Mi rispose clic bove» pramesso di riternor îu loini, ne vole»

manieur in nessuno manient, cl che non |>otrio moi comporte con buon»

fn«cia se non rilornnsse. Al che replieoi, «lie con tuoiucobuonu faccia |K»-Iri» com|v.:»r se bisse causa elie l'annote si penlesse, como dubitnvo di

cerlo che sario, vonondo l'oriiiola Tun-hcsea per resterai a vente, cl ïtoi

ingolfali nel Golfo del Fax (I) dove saria slato forza investir in terra. Abu

fine, cgli se ne volse ritoriiare, ol io, sceomlo rordine preso in eonsiglio,subito m'nllaigai, ma |>er essor il vente grande el contrario fù poeo la

matlina; (toi si scopri l'armât» ni far «telgiorno. Onde elessi per n.-anco

(I) Vaxc'est-a-direSfax.

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- (J* —

maie for vola et tenermi sur l'orza quoto potevo (1)per vedor se gli era pos-sibile di passore per il eatiate del Fox. Xe nncbo questo fu (tossibile, perchéil vente ci spingea verso il Golfo et (ter cio, te galer nimiche le qnali erono

ti vente earieando moite, olcune délie nie furno for/ate » pigliar la voila

per ricuperarsi solto il forte, et io lenendo onchor forte un (tezzo et piùseinpre earieando il venlo contrario et lutte le ullre galer passandomiavanli, fui forzato à pigliar la medesima voila per non mi perder al cerloin mare, et, con opinione di satvar la galera, solto il telle, il «chenon fii

nncbo (tossibile per essor la gâtera grosso et grave et eosi investii assai

lontano dal forte, non (totendo salvar la galera perché più délia melâ «telle

galer turehesehe earicorno ndosso à noi. 11restante segui Paître che fug-givano, délie qualî ne sono state prose in caccia, el il numéro non si sa

onchor bene et presero oncho olcune |toehe novi pîcciole. Le galer, che

invesliitio in terra son slote da quottordeci «tellequoli ne restai»» salve

solto il forte selte, le quali non so corne si (tolranno salvar, se non per

qualehe buona venlura. Item questo c slato lutte il progresso délia tuainala venlura, délia quale polrà esser sentpre bonissimo teslinmnio ilComtor Guirneran, mandate dalla Relige a V. M", «contequello che si è ri-trovafo seinpre a tutti li consîgli e sfolo spesso fra il Duca et me internun-Ito. Mi «Juolbene assai l'haver perduto robba, ma «lall' allro «canlomi

consolo di non baver perduto honore, essendotni seinpre protestai» el ha-

vetnlo anttveduto quel che (tolea intervenire, ne polend' io rimediare, se

non coït disubidire el far di mia lesta. Mi consolo anchora «libaver perdu-fo par servira ad' \m tanto gran Re per il quale an«-l»orasatin venlura

(renier la vite. Sol tni sa maie che tpiestn perdita non sia slala utile alla

sua Coron» «chela riputarei venlura, ma con la gramlezza sua, ella (toln'i

(»ravc«lerà lutte. Io, «lapoiqueslo. presi rissotulione el ne pregoi il Duca,(lie la notle seguente tentassiino di venir in Sicilia «condue frégate, egli

(«er (troveder a quel regno, et io per racorre le gâter satvate et servira

dove vedero l'occasione, el eosi, con l'aiiito di Dio, sianto veniili in Sicilia

«lovesubito ho espedifo à Palermo el a Xapoli, «love inleiido «lie doveano

essor te galer satvate, che subito se ne vengaiio quà à Messin» à i itiovar-

mi. perché penso non perder nîssima occasione se mi saro data in suo ser-

vitio. Rascio te itioni hiintilissiinamete di V. M" et (irego Dio N. S. «lie sua

Root persona conservi felicissima. Di Messin» alli XXVI «li nmggio «let

MDIX

D. Vr.Sac. Cal. Real M". Ihuniliss* el obligaliss» Stor et vassalocbe sue

muni bascia. Gio. Andréa Dioria. ,(Estado, tinsse 1125.)

(!) Se tenir sur ral-oub c'est ;'Hlire«tl'Ouest, le plus (wssible.

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- 107 -

XVIII

Lo que se entiende en Trapana a los 9 de junte de 1560por una Iragalavenida de los Gelves que partio a los 28 de mayo de nuestro fuerte

Refiore como lo«los tes nueslros «loifuerte se haltovon pillantes y oitt-

niosos y que bavian solido » correr ocho millos distante a «los casâtes, y

que los hovio saipicado y lomado minha gente (tarlioulor sin lo demas

de iiiiiclto top», y en seamlrio y rescate dello dîeron gran «pinntidad de

vicluntlos.

Assi mismo reliera «piel urinodo tinqm sea con 30 bulcles «cargodos de

Tiuros filerait una noche |»or loinar. o abrnsar siete galeras y très ga-

îeotas, que .est» von «tcvoxo«telantparo «tel fuerte, y que haviendo nolieia

los nueslros dello, tes bizieron un ptoparamento de donde los inatoron

500 Tiuvos, y (iresos muchos.

Que «ïerlos renogados bavian ordonado de levantarse con 12 gotoros y

como lo stipo el Roxo les hizo corlar las cobeeos.

Que el gênerai del orniada havia hechos entcitder a los nueslros «Ici

fuerte «pie, si «pietinn «tor lo fuerco. les reslituyria lodos los personajes

que se louioron en nueslros galeras y mos las '22gâteras que se petdie-

ron, y tes nueslros res()onilien»n «pic mos presto querion morir que venir

on ello, y «pie prctetidion unies «pie se parltesen «belfuerte gonar to«l»

Rervoria.

Que el Rey «IciCornait juutantente con te'parte de tes Moros que son

outigos de Xpinnos, ilavan vicluollos ai fuerte y «jue en l'armodo havia

luorlaitilod.

Assi mismo «lize«pieel gênerai «telarmada prepamv». de pouor nrtilte-

ria on tien» para bâtir et fuerte pero «pie tes «tedenlro se hallovon «con

sperança de ipiiterscla.(Estado. liasse II25.)

XIX

Lo que se enliende en Trapana de Hier1'- de Negro, ginoves, patron de

una earavela venida de Tripol y llegada alli en Trapana a ultimo de

mayo.

Refiere como en dicter Tripol con ol salvo comlulo «jue tenio lia XI me-

ses y nias «lias«piese ballavu «pieno te davttn lieem-io para venir en estas

parles p«»r«pie no dresse noticio «lelas cosas de alla.

Dize «-omoparlio «teoquel puerlo «te Tripol a tos 21 «le -r.ayo entre tas

2'Ay 21oras, y que a los 21 antes bovion vente»»alli sois gâteras «lotarma-

da «loiTu no a temor muiiiciunes y un canon grande pedrero de bateria yoints «'nnones |»ora Ifevor a los Gelves a spugnor y balir a: «piel tuette

donde estait te3 nueslros. <Jucentendio de un spanol «pie«ta*,a solne las

Page 236: Djerba 1560(Monchicourt)

— HW-

dichas gai iras, al quai bavian calivado on los Gelves, que te paresriohojlibre de manera, el quoi le dixo que (tensnvn «pie tes Tun.-os «pierionhazer un monte de lierio, y bâtir de alli el caslillo viejo que esta «lenln»en cl fuerte de los Gelves donde estait todas las inuitieiones, |tor que olfuerte es difflcil tomarlo y «pieassi se ablava entre los Turcos.

Que, el proprio dia que el parlio de Trqtol. vino aviso «lelos Gelves «o-

mo del fuerte bavian salido algunos soldados. y muet lo 300 Turcos, y to-mado en piision 200y este se dezia publico |>or loilo Ti i|roI.

Dize «piede Tri|tol era |»artido el lugartetiienle de Dargul «tut LOOOca-

vallos, que yva o los Gelves, y que lo infoutérin era partida (sor iitïtr con

Dragut, el quai havia arutado tes galeras y 1res gateolas «piando entendio

que l'armada lurquesca era para venir. Kl quai aviso huvo «leuna fiagata

que era veniila a Malla qiM no Itizo mas que lomar et agua, y entre einco

o seis dias, no haviendo ra nueva de su armada fue a buscarlo, y la

hallo que ya havia heehc ol eslrago y jtresa de la nueslra.

Assi mismo dize que Dragut no pensava que l'armada del Turco «le-

viessc enveslir a ta nuestra, sino solomente «on pares«er a Io, Quer-

quenes con ella para divirlir la nuestra, temiendo que la nueslra siend«>

resolula no viniesse a combatir con la suya, y que el întento telnlmente

era del enemigo hazer partir la nueslra sin venir a 1rs manos «conella.

y que si la nueslra se hiiviera hallado en butalla y en la orden «pie se re-

queria, jamas la biivieta envestido sino dexandolo nndor.

Que de las seis galeras que vinieron a Tripol a lomar las miuiiciones,se entendio que bavian hallado nuestra armada en «lesonlen, y «pie ba-

vian teinado délia 22 galeras y una abrusada, y que debaxo «loiInerte de

tes Gelves, quedava ocho galeras y Ires gaîeotas, y que dezion los «te tes

galeras que havian loinado cinco o sois naves y que las oints eran ydos, y

escapadas. quien a una parle y quien a otra, y que algunos eran ydas al

(raves: pero que no se sabîa ta certinidad de las naves.

Que entendio dezir en los dichas galeras lurquescas «pie lonmite quebarrait el fuerte «te los Gelves, yra luego l'armada a la ("olefn, y el exer-

cito por tierra, por «pie «reyan oen esta Victoria tomarlo, |>or hollar lo

gente temerosa, y que teniaii inala voluntad «on Sicilia, y Malla, y quebêcha la pressa «loifuerte «lelos Gehvs y la G delà eran de nitimo «te«lo-

nificar on muchos parles de la Xpinndad y «pi»las goleros nueslros «(nebavian (omailo se nrmavati foilos y que deltas se «lavait siete o uno llaitia-

do Fanai i.

Que boblo sobie las «Ii«bas gâteras cou el obispo «leMollon-a cl «|u»l es-

l»va bueno. y con Don Politique de Contenu que esfovn moto, y «du»

maestro «le«nunpos|»on«»l«jue no salie «-omose llatuo pero «pieera «lepoc»

|icrsona «on la barba raxa y «pieest«.»squedava n en Ttipol »*>itDragul.

Que el lujo del senor Virrey «leSb-ilin, y Don Son«-ho«te Leyv.i, y Doit

Rercngiicl, Don .luoii «teContenu, cron bivos en los Gelves «on olros por-

onnjes sobre la (micro IteoJ «IciIbixo. y que el lugartenionte «le Dragul

Page 237: Djerba 1560(Monchicourt)

- 1W—

dixo a este patron de la «arovela que se expidie.se preste y viniese oneste porte por» toumrse allô o hazer roséole por lener salvo conduit».

Dizecomo a la sazon quondo nuestra ormodo se supo que yva a Tii|»oltuvieron gran ternor los de denlro |»orque no fenia vicluallas («ira «oiner

por diez dias y que se hollovon denlro itumora.de 1.000T«ircosde los qua-les era capiton cingoreino de la lien a. Coyte Alessi, sobrino «leDragul. y

que Dragul estevo en los Gelves «-onolros 1.500Turcos, y «lenlroon Tripolhavia 200 pieças «leorliilerio entre chiens y grandes y niucha quantilailde palas, y |K»lvora,y otras inuniciones |tero «pie«on lodo osto si l'arma-

da nuestra yvo n Tripol la tomava luego jtor «piese allavan muy lemera-ses todos tes de denlro y se Iciiian |>or perdidos.

Que «pinndo nueslra aimodo poreseio o los Gelves havia Ires gateofoserinodos d«cTiuros debaxo del raslillo y dos goleros denlro o la Contant,

y que vista l'armada pensaron las génies «deltasponerso en salvo desam-

purondo los baxeles, pero rettniosciendo que tes nueslras no se quisicran

enipachar en ellos bicieron diligeneîa «le (tonerse en salvo. y que sobre

los baxeles havia gran lïqueza. «leoit»,y |ilote, y «pie«lespues «jue fueron

en salvo, los galeras se liicran eu te'v.tnte o «loi*nuevo del armada nues-

lra, y que las gaîeotas se «lesarmaran en Ti ipol. y que arinaroii olra ga-leota «-ongrande instancia la quai con Aluch Ali Arroyz fue einbiada a

(.'oslantino(»laal Gran Tun-o a dar aviso de la nuestro y «lespues o po«-os'«lias, eativo en Trqtol una frogolo «le X)»innosque «onà» alla forçoso-inenlc por el mol liempo. y por miedo de no ser onegoilo enlro en ol

puerlo con et feui|»oral medio «lia.y que se «lex«»loinor «leeîertas borque-tas que se (todia bien «lefomlery sulvorse, por «pie onS<>n«-osilenln» «lot

puerlo no havia mas que Itvs galeras desnt-modas y iino bonpieto «tenave

y dos squifes «legalera que sobre PSIOfrogata se hallaran eiertes pabel-lones «lecoiti'io y olros «.t»sasde un ciei te senor que no snbe quien, y quetes Turcos de alli a pocos dios l'ainioioii y lo embioroit o Levante a soli-

cilar l'armada dol Tur«.-oy no teniaii otro baxel enteneos poro enbiorlo.

(Estado, liasse 1125.)

XX

La relacion y aviso que yo Don Ber *de Velasco puedo dar a V. Exe* de

lo que vi y entend! q passava en los Gelbes despues de su parlida de

alli es la que se sigue.

Mioncolesn 15de mayo «lesteono «le1560o uno bma de ito»lie sali coït

un» bote» de seis reiuos y siete homhrcHde los Golvos y so«|iie «:oinig«»ol

C»l»**L«»peVillegos «leFigneioa, y «lespues de aver eorriilo «piolro dias'

gran terincnlo, y eslo«l«»niuchos vezes » |iunto «teser onegados, plugo n

Dios que ol lunes a 20del «lùho mes lomamos «-onmuy gran Irabajo y pe-

ligro la isla de la Loinpodosjt y «lenlli vente-os ô Molfa ol dia de t» As-

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- 200 —

cension, y de Malla a Siragusa en Sicilia a 27 de mayo, y a Mccina el (K»S-Irero.l» que en los Gelves avia a la sazon que yo nie parti es Io siguiente :

A Don Alvaro de Sande dexe buen» y al cam(H>lodo con salud. Itello-

vonse en el cineo mill pcrsonos que «comiande tes bostiinontos que nlli se

«lexoron de los quales entre Kspanoles y Tudescos y Itotionos avria de

proveclio (tara pelear mas «le los 1res mill y quinientos. IJOSotras son

inoços de soldados y marineras y foiçados de galeras, assi «le tes que se

perdieron como de las que se salvaron, que deltes se viitieran à tierra yolros no se pudieron einbatcar y qncdaron alli. Dîose bueita orden luegoon distribuir las vicluallas, |»or que no se dava raeion doble h eapiten ni àotra persona. De agua se bizo gran provision aquellos «lias y se liiitche-ron inmhns tinojos y Itotos.

Avtonse desciibîerte Ires pozos «en-a «ici fuerte de teiena agua y on

parte que podran defender dos «lellos a lo menos sin el agua «le los eis-

ternas que tenîen denlro en «pieovro mos de 25.000bonites.

Kl dia que arribo la armada Tur<|ues«*ase salieron «lela isla el Rey del

Coriian y el Intente de Tu nez con cl Xeque «te los Gelves y se fueron h

tierra firme con su gente y «los moros avallos ligeras que sirvian en la

conqtania de Sioero de Vcga, bolvicron cl lunes y yo tes fiable y me dixe-

ron que avian corrido lo mas de la isla y enlrado on muelias casas y queno avion hallado liombi e ni miiger en ellos y Io mismo me nffiruiaran très

criados del Infante que se quedoron en su ttendo cote» el fuerte «pmndo el

se partio.La ormodo no Im echado goule en tierra ni tut hecho olra desmostracion

en estes cinco dios que yo esluve en el fuerte despues que llego sino ester

on la gunrdia lodas tas galeras y yr a hazer agua porte «tellas a la Ro-

quete, y otras à los pozos bazia ta parte «le ponionte. y Ires «lias se en-

tendia q. corlavan muclta routa y frase», deziase que |»ara des|ralmar.De tas gâteras lunjuescas se buvait coda «lia marineras de tes q. se lo-

maron en tas nneslras, y «lavait niievns de mas cosas y «le los presos en

especiol. y del buen trotantiento que se les lia/.ia y de como no avia tentes

Turcos de pelea en la armada como se creva y y«»Itable con un eonsejerode la galera Capilano de Napoles que me dio muy parlicular cnenla de lo

que avia visto y «conotras dos marineras que se huyoron el lunes que fue

«losdios antes que yo me (ailiesse.A Don Gaston de Io Cerdn y n Don Snnoho de Leyvo y n Don Rerenguel

de Réquesens los tenian juntes y bien Iratodos en la Cap" Reol de tes

Turcos y las demas persouns de qualidad q. conlivaron eslavan reparti-dos en otras galeras y sin prisioncs segun que se entendio, y con buen

fratamiente.Dozion estes «(.se huycion «pie los Turcos senlian inuclio la faite de los

Monts de la isla que a esta tes follavon fouihien refrescos |>ara la arma-

da y «piepor esto eslavan muy mol «on los Gerbines,

Ksporovn.sesegun esfos dixeran lo vente» «teDorgnl de Trip«»l«pie oun

no era llegado y tumbien me dixo Don Alvaro de Sonde que tenîa nueva

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— SOI —

«lelloy en viniendose avia de tomar resolucion de Io que se baria si eeha-rian gente y nrlilteria on tierra o no.

CImiercotes en la tarde huvo una escaruiiiuça bien Irovada con algunosMoros y pocos Turcos en que murieron de su parle qualto o ein«o y fue-ron heridos algunos olros y «le Io nuestro no solterou «-onherido sino unnombre y un cavallo y no omit de peligro. Knlendtase q. tes «|ue alli pa-rescieion oquel «lia serian de la gente «teDorgue.

Relirados de la escoraiiiuça los eneinigos vino luego un Turco con un»vondera hoziendo sénat que queria seguro |»ara po««erliablar con los nros

y a uno q. fue embiado |tor Don Alvaro que sabia la long?:» le dixeraneste que traya la validera y otn» q. se llego a el quando te asseguraranque el Raxa holgaria de Irolor con et Virrey «Icireseole «le algunos quese avion cnulivodo, y como se les «lixoque se avia y«lo, y que se téniaaviso que seri» ya on Sicilia se fueron «lamlo esperonço que Itolverian afralor del rescale.

Kl fuerte y el eoslillo esten bien |»ravey*los «leorlillerio, que sin lo queolli quedo que era haï fa «le las galetas que encolloroit algo lexos se sacobuena cantidad.

A un tira de orcabuz del cnslillo esten sfetc galeras y «piotto gak-otasnras sonos y enteras. De las galeras las quatro y de las gaîeotas tedas

bien en orden «lecbusma y marineras y de lo demas (tara salir «le tes se-

canos al crescer de los aguos con la bina nueva y lienon esperança «lepo-•lello hazer y salvorse, aunque los gâteras Tnrquescos hazen bueno guar-«tio mos estait olgo «lesvïadas y podron los nros aventnrarse.

Tainbien se satdran algunos esquifes que «piednron alli «tegaletas «j.se

salvaron y otras bon-as «pie no pudieron parlirse enfonces (>oraver so-

brevenido la armada tuiquesca y mi vergantin es|»era que soldro eon al-

giino parte de gente inulil «(.para otro dia estori» opreslado.Los copitanes y soldados q. se ballon en el fuerte muestron mucho es-

fuer«;oy se tes liaze mil anos un dia que lardan en verse a las in»nos con

tes eneinigos. Dios les de Victoria, amen.

I por que si V. Kxc"hnviere de embior esta telocion o lo Mog*«tel ReyN. Sor no qitiero que dello pueda alla nadie quiter ni (loner por que est»»

es lo q. passa on este cas»»,y yo se acorde de fitmallo «lemi nombre nllon-

de que va escripto de mi mono en Meçtea a primera de junio 1560.

[Estado, liasse 1125.)

XXI

ftel" que hizo un Tomas Mlnano del estado

en que quedavan el tuerie de la isla de tes Gelves, à prim >de junte 1560

Dize «(ne a XI de moyo vino l'armada s«»bretes Gelves, o los XXVIII

les quilaron el oguo, eslavan tes Turcos en sus Irinchcas junto o una go-

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- 202 —

leota a donde solion nlojor los Itelioi»»s. Titaban los Turcos con quatropieças groessas dos médias «-ulebriitas y un canon gruesso y olro mediocanon. Herian y mata van soldados denlro del fuerte con escopelas. Dealli à dos dias q. quilaron el agua se coinenço à bevor |tor razion. Davaseà cada soldado dos qnartuelios de agua uno a la maitana y olro o lo no-che. Pan se tes dava doze rinças, de freseo negro. l.os heridos padescionI»or respecte del mol recabdo de inedieiitas. Ténia Don Alvaro por nuevacomo bavian desembareado diez y ocho pieças de nrlilteria. U»s galerasque eslavan varadas eran seis y los Turcos tenterait de queiitnrlas dos

vezes por q. les dij«»Antonio Comte el ingéniera q. hizo el fuerte que la

mayor flaqueza que ténia era por ta mar. Xo salieron con elto jior quesieropre havia muy buona guanla on ellas. Solio ol diclio Minano, primera«tejunte y fue testigf» de vislo à todo este.

(Estado, liasse 1125.)

XXII

Lo que refieren dos splas de Tunez

Lo que refieren dos spïas «teTunez que llegaran anoche que fue priinerode junio 1560a esta fuerça y otras dos que de aqui se cmbîaran por baver

taroado las suso dichas mas- de lo que estava coneerlado con ellas que to-

dos concierlan es lo siguiente.Dicen que se hait delenido |»or que ha cineo dias que llego una galeota

de la armada del Turco » la Maliameto con un Turco que embio ol Raxa

cap* gênera) de la armada al Rey «leTunez y quisieron informarse del né-

gocie a que venia para danne aviso y que assi ptissteran la diligencia ne

cessaria para sabello todo deraïz.

Que luego otro dia, mando el Rey Iteuiar a un Xeque de tes panaderas,

y te mando que diesse orden como se biciessen cada dia cou toda diligen-cia 100quintales de vizeoebo y que les mainte librar luego 2.000 sahrtas de

Irigo para empeçarlo a hacer, y que el ponadero te dixo que no se *ndria

hazer tanto por cierlas causas que te «lio (tara ello segun oyeron uezir y

que assi se hazen 50 quintales «cadadia'y que el Rey ha mandado.y inonda

recojer a gran prisa toda la inantee» y n<reytuna£ que puetle, que algunosdizen que lo quiere embiar al armada «on lo demas que teni» en la Ma*

hoinelo con tîtulo de ombiollo al Virroy de Sicilia.

Que este embaxndor pidio al Rey «jue te moslrose la Gotete y que ossi

salio con el a una montait» que esta cen-a «tel Rai do de donde se paresce

y que pregunto el embaxador si ero mura lo que blanqueava, y «pie le

dixo qise si, y que se cerliftea que vernati a Tunez, y sobre esta fuerça y

pie para este effecto se tiace el vizeocho.

Que de muchos «jue bon venido de tes Gelves a Tunez «jue andavan

sclavos en las gâteras «(ne se perdîeron y bietten «cada dia, se enliende

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-soâ -

que Imn arntado tes galeras que se per«liera» con los Chrisliunos queyvon en ellas, y on los naves, y que bon embiado una gnleoln MArgon »

pedir mas Christionos |>ora acobor «learmorias, y ossi misiiu» a las mis-

mas del armada del Turco |»oi «|ue coït la prisa que les «lieron u partir no

pudieron sperar toda la génie que ont menester para armaltas.

Que afirman todos estes que bioneu de tes Gelves que csperan otras 50

galeras, y que han cmbiodo a Aigel y Rona una galeola |»ara dar prisa a

que se recojan todos tes baxeles «le remos que se acojen en uquellas dos

lierras, ccw tes quales y con los que esperan, y con olro que ténia Dar-

gule en In, :. bacon quenta que ternan 200 gâteras y gaîeotas, y que su

Magestad no podra junior mas que 50.

Dizen que hastegora no se ban movido tes Turco:; «V,ïarmada a eue

prftitder tiinguna cosa conlra el fuerte y que se dize que bon dado aviso al

Turco de! estado en que estait los «cososen tqueiiu vslo, y speran la onlett

que han de loner en aquella empresa no embnrgante que muchos de tes

del armada speciolmente Dargut bon diclio ol capiton gênerai que pongabateria al fuerte, y que de publias, y olibas, bagan un cavatlera con quelo sojurgue y que el se ha eseusadi» eon dezir que para que "Laiereiique

guasle su ntiinicion on mm monlono «leoreno «pie mejor es tomorlos |»orhambre (tues son muchos, y de neceszidad les ha de faltar la provision

pero que créait los que de alla bon venido, que Io dexo de hazer hasta sa-

ber Io que monda el Turco que se lu.go.Dizen que despues que llego olli Dragul mate mas de 500 Moros de los

de la ysla de los de la parie «IciXeqne nuevo y el uno de las spias «jue fue

desta fuerça dize que le dixeron en Tunez que despues que Dargut mate a

estes se vinieron tes de aquella poreîolidad junte al fuerte y que pelean«lesde olli rouira tes «tiras Moros. Ni»se si os verdad. y dizen lodas estas

spias, que es muy pubtieo on Tunez que Dargut ha hecho hechar bando

por todos uquellas comorcas que esten apercebidos para yr a ganar las

animas conlra los Chrislianos de la galeoto (I) que conforma con la carte

«telMoravito y que todos tienen por cierto que no podran lomar el fuerte

por fuerça.Que los de Tunez y los alides del Rey estan muy tristes con esta nueva

y que el Rey ha hecho loniur y vender eierfas haciendas, y sembiados

de algunos Moros de los que residon en este fuerça. y que h» hecho

poner gran dilijemïa, en saber si hay olra hacienda dettes par» tentai In

lo quai no ha hecho en las guerras passados y que assi dessea como la

vida hallar nlgun descuydo en la gente de aquella fuerça para hacerles el

datio que pudiere.Que este embaxador que esta on Tunez quiere venir a la Torre del

Agua, donde eslon los poços «tedomle se IIne el oguo, y «pie siqiieron quele dora génie el Rey para que venga con el, de nqui a dos «li»s, y olrodizen que venin et » moslrot Ile lo que quiere ver.

<l)Sans doute « la Goteta».

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-204-

Tainbiett dizen estas spias. que ha mondodo junior el Rey 500 cargosde «omello de plcytos «te es(»ort«>que no se sobe para que efecto sea mosde que se dize que es para embiallos a los Gelves, luzgasse que sea parahazer cestones por baver vislo que los «nos passados se bizieran aqui porser mejores de pleyla que «le berg» (t»ra el »rena y para tenellos de ros-

|>elo o (tara usai*dettes, conu!)de angeo por no teirerto, para hazer sacosde ateita, para hazer algtin cavallera por qte siempre nos ameiia;/m

aqui con este.

Kn esta ora que es niediodia a los 3 de junio que se parte» las frégatesban parescido a un tiro de smeril de I» Torre del agua seis estandailes de

cavaltos donde se croc que viene el Turao a ver lo que dixeran las espias.

{Estado, liasse 1125.)

XXIII

Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de Médina Celi

A primera desle serivî a V. Ex*con las quatro gaîeotas que de aqui pal-lierait lo que basla oquel punto octirria. I.» misma noche ordene que es-

ttiviesen mil hombres de (odas naciottes a punlo para con elios olro dia

que era la inanana de Pasqua al ramper del al va ncoiueter a los eneinigosjior las |»arles que pareeio mas eoiivinientes, y ossi se effecluo la orden yse hizo tambien que allende de gonurles sus Irincheos y enclavarles 1res

(tieças de artilleria huvo sa«coen sus tiendas que esto fue causa que el

enemigo no rescibiesse mas dano del que se le hizo aunque no fue lan

poco que no atargandome nada no possen mas de oehoçiettlos tes muertes

y heridos por que ultra det dano que la gente hizo al ganar de sus. Irin-

ebeas y enclaver el artilleria, que es e! que V. Ex* puede considerar, an-

duo él artilleria nueslra tan btiena que fue grande ol dano que hizo queeste se vio bien por ser los tiros a las casas de Dragut y aquel conlonto.

De nueslra gente huvo algunos muertes y entre elios el Capilan Carlos de

Aro y el Conde Galvan y heridos po«:os.Espero en Dio que no sera esta la

primera mono que rescibiran. Hasta agora no ban plontedo pieça que nos

bâta. Esten, a lo que entiendo, obstinados ol assedio y a este lés da mas

votent» tas informaciones de algunos que se passait a renegor que son de

la mullilud inutil que aqui quedo de la armada, que ningun remedio es

vastante para éviter que te liagan los que qiiisiren assi por la concurren-

cia que dellos ay en la marina, como (tor ester las Irincheos de los Tur-

cos lan cerca. No lenemos necessîdad de mas que de agua por que ontre-

tengo todo lo que puedo el llegar a tes cisteinas y ha remanecido un hom-

bre que de agua de la mar la baze dulçe y promete gran cantidad. Ifa eebo

esta inanana la osperiencîa y salïo con elta de manera que no dtida yasino en la cantidad y podra ser avtsor a V. Ex* con esla caria el efecto

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-265-

cierte desto que lo asegura miicbo y sino pudiore yr cou este viaje yra con

el primera que se ofresciere. V. Ex*de toda priesa eii la jiinta del armada

(tor que lengo détente «te tes ojos una gran Victoria que a V. Ex.*se le apa-

rejo, y para que mejor tes aniiuos de la gente «pieaqui se aquïeten suppli-ce a V. Ex*me avise del estado en que esta en çifra lo cîerto y sin ella algo

largo paru a moslrai lo » la génie y «-ontanto Ximslro Senor etc. Del fuerte

de los Gelves de 1 de juiiio 1560.

Aviso que da un Moro.

Que el armada venia dérocha a Tt qtol «pie eerea del Gozo tomo un gri|»omalles y el patron del dixo al Roxa «pie te prameliosse libertad y te diria

donde huilai ia nueslra armada y «pie eslava Ion deseuydada «pie faeil-

mente la ranq»eria y que |»or la infoi niacion destc no fue a Trqtol donde

llevava el eamino y que al utaltes dio libertad. Que en una gâtera de los

que se perdieron un gentil hombre siciliano promette al Roxa que si te

dob» libertad daria modo que saqttease a Mazara (I) y lac». Tambien dize

este moro que traya orden ta armada que despues «le soiorrido Trijtolfuesse al Rey° y saqueasse » Salerno (2). Doslo mande V. Ex' avîsar ol s«>

nor Visorrey de Xa|»oles que yo no lo bogo (»or«(ueno tengo çifra «on su

Ex*(Estado, liasse 1125.)

XXIV

Au revers du document :

Sicilia 1560. Lo que reliera Lorenço Gamba ginobesdel fuerte de los Gelbes. Para embiar a su Mag*

Texte :

Relotionc havuto da Lorenzo Gamba gonoves.se solo scribano de la nave

di Agustino Ravorala q'Ie partio «lai forte date Gerbe a II del pnte mes.

Referisce conte nel forte c'era abitndantï «litulle te cose nescess* eccelto

di la aqua et per remédiare a questo niancamenlo lianno Irovato espe-«lienz» de lambîcnr l'aqu» salata et un rli per l'ailro cavano di acqua bona

e dohee cinquanla barri li il giorno.Referisce baver inteso conie nel forte era venuto un moro mossaggero

di Re di Carovano avîsando che il delo Re si ira vava in compngna al passode le Gerbe con due millia cavalli et t.OOOpedoni e l*sr Don Alvaro l'ha-

vea reinandoto indielro avertendo il te che se intenesse lin a novo aviso

suo.

Referisce de piu corne et sr Don Alvoro noVpermeteva che li soldait

uscisero a scaramusciore por molto che ne fueessero inslontia,

(1)Mazzara. ville du littoral occidental de la Sicile.(i) Sâlerne, ville du Royaume de Noples.

Page 244: Djerba 1560(Monchicourt)

~ 206 -

Referisce conte- li nostri soldait hnveatu» nella notte ctie si fece 1» f»-lione uiehiodnto due ciilebiine e la bateria che facevnno li lurchi al cas-lello de la fnrz» sopra 1» porta no'liovco folio dano «li momento.

Referisce corne in quel» fatione tu morte il tecolenenti di Rasei» e sidieieva che il Rasei» per mnneamento di vigtualie si voleva poilue et

Dragnto lo inteleneva «J'-utdolih» inlender cite si non se cxpugunvu quelforte li Crislîuni si insigriiorirebbera di tuto Rorbeiîo.

XXV

An revers du document :

Sicilia 1560. Copia de la carte q Cinthio Calvo scrivio al duque de Médina

Cely. Del fuerte de tes Gelves de 12 de junio 1560. Para embiar a Su

Mng'.

Illuio el Kcenio. S!gr cl Polrane oss**. Con lo frog.-it» «te llieronlmoscrïssi ;i V. Ivv* cl mu-or ehe s.tpj.î.i «hc le «'ose stirce.sse «loi boni in qnol'îiitendero V. K«v*megtio «lo «pielli «-liearrih-inuio con le g:»l«"'«»teet «tut

I» galer» Confessa «lie pens» poilue queslo notte. lut volulo (uirooni-lie io serîverle perche po«o important (se V. »«** ricevero fastidio

de furse légère le mie) lasciarle. Dalle 27 «tel possolo fin alli 30. il

compo d'inimrci si mosze «lai |tiimo loeo «love se eni «lesii»ibarc»to et

si «prasshno ol uni feriendnsi I» ni» copertu denlro li arbori et vignenelle qimli coinincion»» a fan» (riitchee mostraiulo «le forlifîearsi lin-

veudo alzalo i) tel rem» a modo de una pîota form» »l dritto de I» corlinaIra il eftvglier Dorin et di Sto Gîo. Ogni di si Irachegteva con loro perebioveneano de pie«li et de e»v»llo a' procurai* «le recognosecre tnlto ni intor-

t»>. Venere al'iillimo. a liora «le disinare, coininciorno a useir de te lor

Irinehee el »vicinal.si arremelendo tutti coït gran iinpehi d» più bande.

Pero fîï lo inogîor cargo olln porte «lelia marin» «li ponenle verso le lire

Irinehee nove et delli noslii ctie te guordobouo uscirano » stcaromuciar con

quélli. Li «piolicargovonoiiiquonliloet sîaprassimorno fin» quel slradone

che V. Ex* s», nel quitte se relirnro. Ilovendo c»rgato di roi verso li poziessemlosi rot tir» la la coiiqtagnia ma ehe li gatdavu et «(uell» ollra che

et» » la Irinehea vecebia «tel hospihile, havondo coinandab» il sig1*«ion

Alvnro che cossi to faeessero havondo cii comloto la gente iitimiea il forte

de la nu» marina all'allra prendendo tente cïreuito secondo il lor solito

sparsî el rori, non si curando li n«>slri di résistera che non pigliassero

quel eslmdoite ne che se impatronissero délia campagna per che non

convenea. Alcunï dî loro venoro (tiù uptesso nosconden«losi nelle Irinehee

ve«'he, ne si cesso de lirai- archibuxate dal'ufia porte et l'allra, flna mezza

bot» d'nolle et lutte due rieeveltero tteltno. Pero fù assai tnaggiore quelde inîmicî ctie passorno 200 li fertti et morli ol furno nlc-uni cavolli presi

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-207-

che ullra di quello ehe li fecero li orcabusciote, si fecero de bellissimiliri di arliglaria fra loro et si anche lirrorito da 70 votte con dm*canonî otmezza eulebrina li quali erano posti sopra quel alto. Pero non fecero malnissuno cite davnno 1»magior (tarte délie balle nel mare por sopra tl ca-

vnglier di S* Gio, et del casfello. Li noslri ferili furno ad 70 et li morli«In30. A duc bore di notte si mandorno 10soldati «la lor parti o rnconos-cOrli et sentirno «dieIravagliavono in for Irinehee vizino olli pozzi verso

oiriiospilole et ehe eondmeano orligterio a quella parle bnvondo poslognanlia nel» slrad» !» quai come senti li noslri foce una salvo de arca-buscîale el gli li tenon» un pezo nllerati. Xel giorno seguetste cite fit il

primo di giiigno non si nllizo scnramiicia tirandose solomonte «tôle Irin-ehee areabnseiate. Quella nolle fuggi un mnriiiaro dell'orinota et disseche solamenfe «lelli soldait «lie andovono so|tnt la su» g»lero ne eranoritornoli quell» soi» soi «te ferifi. Il sigr «IonAlvaro ordino che l» «tomiiii-

c»« nlli «lui, » un» boni in onzi giorno, uscissero «I» mille fonti cioê 500

Spagnoli, 100 Itolioni et 120 corsoleli Aleinoni. et «eosilo fecero d» due

bande, li Spognoli alla parte «loiospilalc et li Itolioni verso li pozi con liTudeschi di relioguordio. Kl ail alba inlrorno denlro aile Irinehee da

iniiiticî niiiinosaiiieiilc el con preslezzn et riliovora molli di loro s|»arsisprovisti et indoi mili el li déliera una bon» mono nella prima rimesso.

Frn tanto quelli si ricoteero et vennero a assalfar li noslri li quali dubi-tando che cargasse gran numéro «-«iniinciorno» retiras! (tonsando de ri-trovar ferme li ptehe lodesclie et s|tagnole et che insicme potessero for

leslstenzo. Peu» parte «li ipielte erano inlrote «lenln» le Irinehee iniini-

tche che non doveano, ma finnois: di fori, ol corne vilero li arehibussieiiretirarsi fecero il medessimo, et eusi tutti hivolti con prestez» procu-rol'ho de uscir dote Irinehee et metersi nelle noslre (tensondo che li ini-

miei fussoro in tnogior quonlila di quello che erono in effelto et ncll» re-

tirula ne furno ateuiti feriti et morli iiiogiormente «Je quelli ehe erono

tes loti in una Irinehea olto più difficile o passai e, nella quole cm magior

cor(»o di gente, et venero ntolti lurehi coït furio remelendo apresso olli

noslri nella morina «telbospitole fino ail» pnntla del cavaglior Gonzaga.

Pero, ossendo vonulli cossi bostialmente inonzi furno fatti retirai- a boue

areabnseiate et colpi de ai tigiario, cuscondo uno «pmnlilà di loro feriti et

morli el si giudica che ttilti insieme passarano più de 500 et li noslri «la

130II» quali sono restati «lui cap', il conte Golvon cl Corlo de Haro et lo

alferez de Galarzzo, et «cerlomenle, se li noslri soldait hissera slato in-

tettli solo al ferire nel prirno iinpoto al onlrar nel compo loro li haviiano

poluto for assai magior danno per clic ne hcbboro bel!» ocasione. Pero,

subite nttessero a for qualche guadagno cl non hebbero soeorso délie

piehe comme ho dello ot uscirno manco soldati di «juelcite se havea ordi-

nalo, cl con un allro golpe di génie che fussi slato oparechiato de rifresco

soiiono stoti satdi et haverinnoeombatuto, sia «orne si voglio se li lie fallu

una belta paura per questa (trima voila. Ripot loro li soldat! motte scimi-

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— 208 —

torre lien guarnite et scopele teborole et un» deH'bandore grandi et molle

piccoli et de quatro pezzi «li ai tigleria ehe ritrovoro ne inclavnro Ire con

ponteroii el fù inadverlonza che non (torlorno eiiioili et martel» secco perfar meglio t'effelto (toi «lie ne hebbero lenqto abastnnza el se riant biso-

gnio se faran «telle allie salile et spero smeilerotto anche meglio, ordi-

tiondole bene. Pero dipoi in «pm ossi haiino ollesso a fortifficor te lor

Irinehee et slor imite et rislrelli più di quel che soleano el perché non si

sono bon risolvere dove pionlore 1» ballet io |ter che prima fecero ite-

moslrolione de votersi foilifliiare vicino ait» cas» «le Dragul. di ]»oi si

sono relirnli vizini ol pozzo «li V. !•'<•«:*per boltere te «ortinn «le ltes|i* et

flonco «leG«»nz»g». lVnhé in «piel luogl»» boiiiio «n-siinlo ossoi la Irin-

rhe» fascine per olz.usï alla deli» «orlino, si lia comitieiato » reinediare

meltemloli una lilo de gobîonî pieni forliltenli «li denlro «on terra oneor

che |ior «lie tetilniiioiile si Iravogli polemtese usai* un |»o«-<»più diligonti»«loveè più necess». Pero, il negolio è questo che oncor ctie fociono balte-ri» (benche per farte se hanno |»oslo lontani) el che spianasscro per (toterini rare clic farano con font» et eosi botta resistenza di gente armata cs-

seudo (toebî (ter far tanto isforz»»non poleiido ia esst di numéro passar7.000. Kl si fô gimlilio «lie più se inlertenghino peusoiido ehe ci sia

inancauiettto di vilnuglie et piincipnlniente de agua et questo lie uno delli

lor iitgoiit cl délie rololione folse «lie li deveno fore olcuni fugilivi nos tri,«lieottra quelladelte i-isterne che sol» sarra abaslnnza, ha coitiincialo un

sîciliano a fare délia aqua dol mare dulcc el se ne è fatla ta (trava et è bo-

ita ehe par aqua colla et si erede se ne terra botta quanti!» ogni giorno,la quai non saprîa om or dire. Si sono oncor Irovati dui |>uzî denlro délia

contrascarpa'che in nécessita si potria bevere beitchè sia un poco sal-

mastra. Tutli li boni si son no relegrali cite babuto aniitio. Il Roxa de fer-

mais! qui con l'armata, senza cercar di far allro damio nelli i egni di Su»

M»" et desidernm» «lu1si infet lettghi (torche in vero |»ar che sarria gran-de ocasione di far un» giornat» de iiiqroilaiiza se sopragiungisse a tempoarmata noslra ch' ritrovandose questa desprovisla dî gente conte ô-ades-

s«»,per star in lerrn, bosteriono 50 galère «lie orribossero «le impravïsoa arruinotla el venendo più gagliotd» el proviste si potria dar fine facile

nll* impresa inicomim-tala. Iddio iiispirirà al Re Nro Sr che faci quel che

sia più suo sancto servij* et particularrnenle haveià cura di queslo nego-tio che V. Ecc* traita poiebè è suo et per non usar più prolissilù fo fine

pregoitdo îillo M" divin» «lie guordi et prospère l'ill' |»ersone el slato deli»

Ecc*Vra, etc. Dil costello delli Gerbi, ail' i de giugno 1560.

D. V. Ex*

Hutnilissimo âerv-îj" cite li ptedi de V. Eco*bascia. Cinthio Calvo.

Quesla teneva scripla pensando che la galera partirià la nolte delli i

corne havea dette it patron di quella. Pero di poi si smari per le molle

guardie cite riconnobi che erano posli al (tosso da quelli iniinici di poi de

la parlenza deile galcotle et essendo fugito uno de gâtera che aviso che

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— 20»^

voleaondarssene et cossi as|ic(tando «leogi in domane si suecedesse qunl-che cosa nova mi sono intertenute di mandar la Ira fitio oggi che sono liXII ehe me ha dette il «cap*Potra «lie partira questa notte un» barebellaancor cite altri siano parlile di nuscosto el l'ultra notte fu iiiganato michelui (ehe ha la cura de intertenerli lin cite online il sig* Don Alvoto che va-

dano) da una fragala de Palermo lo quoi se n'ondo con quolra remi mon-co eh* te haveano retenuti, li im'miei t-ouuncterno a lirai* olcune boite allicin««»a du**bote «li nolle nell» muniglia «toicostello vecbîo iimnzi délia

(torta et conlinuori»» l'allro giortt*»con 12 pezzi 8 grossi et f ptecoli neltiiedess 0 luoco havemlo posto l'arligleiia tonton» «la 500 |tassi et portedélie balle passavano per incim» dando quasi (ulii l'allie nel muro «lie è

apresso alla (data forma, il quai resta va solo di shassarsi al igual di lutteil reste et nelli cinque gioruï seguenli iionno boltuto |»iù lentomoiile «lis-iiiiiiiiomlo «»gnidi li lii i ol or «'-on t or con Gel «-onIre pezi grassl sotometiteet fin adesso di poi che humio eomiiiciolo honno liroto do GOObalte et minesi vide il cessor che faecauo se (tensava che dovessero mudar Toitigletiain ultra parle giudicomlo che il lirai- che foeeuno nel «costellomut era slato

per allrache per peiisor ossi di for domio nolle mouilioiiiel viluoglieetcus-si t«>bave» roferito un Turco «fie presera li uostri olli f » 23 bore. Hier! olliXI se ne lia preso un oltro pero tutti dui sono di quelli che erano nellenoslre galère che non poitno cossi bene baver noticia délie cose ehe ilRassia et Droguto traltono et e ipmsi il medesimo quello che tulli duihonno dette clic li inimici sorano 8.000 în eirea esseitdone morli el ferili

più de 1.000di poi dello desemborcotione et che (oscioiono î pezzi per tiror

nel costello et che dovonno botere cou alli t 7 la corlina «te la marina del

cavaglier Gonzaga el il luoco di quella balteria, se sara, par ehe le acon-ciano vicino dove allogiava Don Luys Ossorio clie li viene la ter Irineheaol (torlano le fascine che altri «lui pezzi tenghoito li gianizari in quellasi nul» larga «loveesst sono arampali et che tenterai»» «li fat «pialehe ef-fetloo che se interteiieraiio cossi finehë habbino ris(>osla di Costantinopo-li et che Droguto teneva sperauzza in quoique Irodiniento il quai se lia eo-nosciulo ehe tratava essendost discojterto et casligat» al traditore. El nelassedîo pensando che ci sia mancaiiza dî viluaglie et principalmenle de

aqua de la «(tiale per li soldait el gente utile baslarano le rat ion i che sidano essendo sol» suflictente la boita provisione ehe V. Ecc* fece metterenelle cisterne et di più quella dil mare che si f» dutee oiutoia anche et

quelli che sono poliront el vili vadon.. tir dote \:Ji pare. Si attende a for-

tificare la «corlinadeli» marin» «titTufiunte ; - i i di pietra et rifacoiidotadi fascina et alzondola nella quale si tu;to Ire traverse et è coun'neiatn una

piata forma grande la quai si attaea «ot cavaglier Gonzaga cl viene fin ol

ullïnta (torta délia marina la quai è apresso il foso del easlelto veeho (terd'inanzi la cisterna cl si cava la terra délia pïazzu et sera «:osautile se si

sbassasi la delta piazza perché essendo cussi alla fano qunlche donno te

scopetate di teri et è bene che si faciuo «preste dilligonze el repart ail*

(tarte più fiache. Xon cuiato di trotter d'aîlra cosa (terchè il sf Don Alvaro

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— 210 —

coti sue Ire dove avtsar V. E«v*le «rosecerte partù-idanu**. (t «-apitoii Mie

rattuno Piantentda et suo frotte,basciono con reveten?» te mont di V- Ecc*-

et il Hieranimo ha suilo ttiw»boit» ne osa più farte por non teslidïrte.

Kssî slaimo tcontentf et oltegri desiderass «il for qj/rolehe toeca, o bfm.tsol-

«bti el como vetî srvv*; di V. K<-»:\(Kstado%.liasse 1125.}

XXVI

to que se enllende del fuerte t!tetes Gelves por relacion de Pedro de Sat-2edo irtado del,Duque de Médina Celi Visorrey de SîcUi» que parlio de

alla à loj*\2 de junte con una barquilla y tlego a Mesûna a los 24 del

mtsmo, es lo sîou»>nte-

Aïitina. todo U>«pie lacobo Fait te Cïnoves dize» onodiemlo que el turco

priuctp&l «pie-materait or» <?1que ol patte tenût cargo «le los galeras de t»

guotdûi de Rodas que se lialla «.tutel armada y que con el bavian muette

otro turco de mâcha suerte que ttavio ceiutdo y eslado' aquella itoclie ensu tietida. *

Que el mesino dia el Boxa commence ». fntlor sus galeras pat» irse y

que Dragut arravx le persuada» *(tiestuvîosse alli |ror lodo la bina passa-da dtziendote q. si aquella fuerça quedava |w>rel Rey «le Kspano, que elno podia «piodor en Trî|»oli, pues luego olro anyo el armada se l» (oman'o,

y «(tiecon esto le hizo «picdai y eutbîaran a Coitstuntinopl» un» gâtera aconsultai con ot Titnt» te que bavian de hazer a**ereaI» expugiiacion de I»

(tloza .v î?etenta por • îorb»que espérai ton rep" «telTurco.

Que se dezia «(neel llaxa havia hecho entbarear l«*sgenieoras y el saliates mas dias en tierra y que la noche de 1» faction se luillo en el campo yinity cerca do donde Uogoran los liras y solio huyendo «leolli «londe haviaeslndo con Dragut y se fue a ombarcar.

Que el agu» que «lezia que se bazia dulce era de la mar, y la havia ex-

pet tntentado un sieiliano que la saeoba con afatnbiqfties y que se bazia,

quando el partio, on quonlilnd de ocho bolas cada dia y que sïernpre yvanhazîendo mas que llegando a «lozeséria razion (»oni todos los d«l fuerte yem «le tant» perfecioii «(. era mucho mojor que la de las eislernas. Aquien Sicilia se ha expertinentado y se ve ser assi.

Que coda di» (travail los Turcos algunos pieças tuas slempre floxa-mente y que se dezia que querian Iraer la Irincliea basla la mar y desdealli bâtir nras gâteras y ta corlina de 1» marina y dar el assalto por alli,te quai haziendo sera su rruyiia y la Victoria de tes nros (»orque se ballonmetidos en un foso del «ostilto viejo donde los del fuerle hazian ya susIraveses.

pîze assi mesino q. on las cortinas del fuerte nuevo havian dado hasta'M |»elolos > que no hazian «*osaninguna nias de enlror obra de dos pal-mos y quedarse sin desnioroiiar ni conquassar la mural!a.

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- 211 ~

Que las XL galeras eslavan tedavia cuit Io patentent» donlro y q. elluosino las vu»ol di» q. pailio remotear de tes otras (tor que se mudo olarmada de la parte de (tonionte «tendeprimera estava a ta de Levante.

Que se dezia que quainfo se pailiesse de uliy, cl oramd» vendit» poiSicilia v bon» rescate.

<tE*tado,liasse 1125.)

XXVII

Por carias del capitan Bustes fechas en Miçina

Oy, dia do Sont Juan, han llegado aqui dos mottes dol senor Duque «le

Medino, que se portteran del fueite lies o quotro «has despues «pie tes

marineras, y et mit.»«folios«juese Haut» Sateedo reliere te sigufonte.

Continu» I» ralo«îori «tetes mot ïncras y démos dize que ultra «IciTurco

«pie tntirio, que or» copiton «leta gunnlia «le Itodas. imiri«»otro piiucipolboutbre de cargo y loiubicii un sobrmo «teDragul.

Tambien refiero que en te dieha cimomisad» «tetes «juemûrier..» «letesnues!ras fue uno el c»pit»n Cartes de Haro y su olforez que se inolio muyndolonte; assi mismo murieioit olras- soldadus Kspauotes porte utai es yItalianus. •

Dize como (tor induslria do un sioiltano eatanes Itou hotetdo un secret»»

(Kirahazer «telagit» «JeI» mar ogu» «bilee.y es que Invlmmlo on un aloui-

bîque ogu» «leI» mar sin «dm rntstur». sine»el fuego con que se lambk»,s»le ten dubre como qualquiera otra ugu», y que coda di» lombicon dozebotas.

Iletiore assi mismo que ol Xo«iuede los Gelves tiene en las ntontanas de

tierra firme recogidos dos mill cavallos y oebn mill infantes » retpicst»dol servicio de Su M*y «pieho embiado n dezir a Don Alvara «piesi quîeie

que cale que verna y que ha respondnlo que no os menester (>oragora,

que quando sea tiempo le nvisora.

Que tes soldodos del fuerte hazen grande inslom ia a Don Atvattx quedexe salir dos o Ires mill dello* que degollaran lottes tes Turcos que estait

nlli, citnto se crée «pie lo horion y que Don Aïvoto responde que a su

tienqto se hara.

Que on 1»arinod» y comp*»dol Turco muercii y ay muchos enfermos,

que lo causait los agitas que le son contrarias.

Que el ooinjto del Turco, despues de I» encoiuisad». no lira quasi pieça«leartilleria ol literie, y que primera lo hosiau leniondo por «-iorto«piefol-

taria el agua a tes de dcitlra, y que Dragul havia dado speranç» dello »1

Baxa.

Que cl Boxa havia embiado on su galer» a Don Gaston, hijo dol Duque,ol Tuno *-oino|»rosonle principal, y que Don Soncho, Don Roreuguor.

Don Juan de Contena, y el gênerai de las gâteras «folPapa esten on las

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— 21> —•

gâteras dot lioxa y que son bien Iroctados, y que este se sabi» por rela-cion de un Turco que se havia teuuulo que era de lu dicba g»lora.

(Estado, liasse 4S5.)

XXVIII

Di Messina li 2$ ai giugno dal sig* Nicolo Sp* $crive al »ig«' Dominico,

suo tillo.

D» «lot ventiti «loi Gerbi part ili di là alli..... ol arrivait qui se intendeconte le cose ni*eaudavono bene (>orcliêDon Alvaro de Sonde bave» man-date 100Spogu ot ollrotali Itolioni fuori, li quali Irovorno le sentinelle denemici ndorinontote, ot imtrte subit»»soltoi no nelli |tavigliom ol amozor-no da 100Turelii e più eon doi eo|»i piincipnli di ossi, favoriti dal llassa,et inehiodorno con pontoli di spodn tre tiri et se possovono |»iù înnonzi

pigliavano fuorsi l'istesso Ifasso. Il quale, quella notte, era soso in terra.Han no munitioni et »cqu» ol ogni di oP.ra te pravigioni per «tpora di un

francese gia forzato su le lire golore eon ingogni lirava se«le«-eboite d'ae-

qua ehe è gran beneficio a lutte l'essorcilo el dello Don Alvora li bave»

doto 300 soudi di pensïone a nome dol Rè.

(Estado, liasse'SSl.}

XXIX*

Copie d'une lettre de don Alvar de Sande au duc de Médina Celi

III"* y Ex*" Senor,

N'oaviso a V. Ex* ntos vezos de lo que aqui j»asn (x>rno lenor navios

«»|KIZOSa esla no«'o$sid»<l.El camp»»de los Turcos esta ni lorno del fuerte

desde ultiino de tn»yot y h» que nos bolen 31 «»35 dias. Pon», su nrlilteria

ha ocho on liras uttirallos |H»COeffecfo y se las dariamos harto nias nbîor-

las de Io q. elios los lieiten si las qnissïerssen acouieler, pero |»or la moite-ra«fcl procéderen el combntirnos y bavera ? Dragul forlillc»do mui-ho con

Iriinhoas, onliondc»que es nias su «lesiitj osodiarmts (tor se«l q. coiuba-

tirnos |H»rfuerça. Yo e.sc«»jier»de las dos «.-osasla iiltima |Kir la vi«.-toria

•pie no dudo dello me reduitdorin. Pou», no me pessa de que goste oqui ol

armada «telTurco su lieuqH»y bolgorme c rnuclio quando la vea doseng»-notla y burioda de un Ion largo osseilyo, por q. yo seguro a V. Ex*que ni

por folio de oguo. ni vituoltos no nos eositin» n necessidnd estes seys

meses, que en este I|M>se «|ue no folloru el remedio ni apravocliura la as-

lueia, uian» ni buenos desseos y dilig" «te Dragut » salir eon esl» ein-

presa ni a que ya te quoite espenmç» «le ninguno rasa on Bet vérin. Hou

peleado pocas vozc-scou nosolras |>orq. no solen de sus triiicheas. Soja-

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— 913 —

mu ban acometido «(uotto vozos a garnir las galeras y quatro dias ha ul-tintamente (as coinbatieran eon lodo et esfuerço «j.pudieran bot» y média

y tubîoran (>orbien relirorse y » te que creo y se vu»con muebo «loi»»,l-t

gente que estava on las galeras roscivio |*>ooy V. Kx' se cerlilique queni «lollosni dol fuerte (tor touchas fuoreos y esftierce»que hogu» no se ve-

ton sros. Autos es|»ero ou Dios quel estera a»pii eon 1»buen» dtligeucj»

que »II» se d» de juuctar et armada .sent cous» de 1»dostruyciou destos

y para osto yo pracunue de eutreteuertes te mos que se pudiere y ovisote» V. E:;*(»araq. mejor alla se entieuda ol estudo en que est» armada «la

esla y con tanto no tengo mas que dezir Xra Sr, etc. Desle fuerte «te tesGelves o II de jutio I5G0.

{Estudo, liasse t$5.}

XXX

Pbelipe Millode Villafranca de Niça que partio del fuerto de los Gelves a

los 14de julio 1560y traxo carias de Don Alvaro de Sande de los 13parael senor Duque de Médina Celi, de mas de lo en ellas contenido relfiere

lo siguiente.

Que tes Turcos lienen sus Irincheos Ion ceiva dol fuerte «piefociliuonle

se lirnn con los orcos, y arcabtices y se bacon don»»de I» un» y «leI» olra

porte, y, aunque ban alçodo un» deltas tan ait» como los muras «telfuer-

te, m»bon ossonlodo on oit» ot tillerio, y «(iteaunque I» nssieuten m» les

Itoian tlnno (torque (tor dontra lion »ssi mismo alçmlo los poraj>et«)sIras

tes «piolesse va sin |»oligraniiigui»».

Que |»orhaverles diclio el ingéniera «lesu M' «(uelienen preso, «pie«love

ser Antonio Coude, que no piieden on tiinguno monera tomor ol fuerte

sino es (tor la (tarte de I» mar, bon los Tun-os muehos vozos !iecbo gran

esfuerço |>ora gonor las galeras que estait » otpiello porte y bis tieiten

cchodns ol fotuloy las ban coinbalido, *i»ecialmente» los S dol «licliomes

que los ramhatiera» |»orun gran t»b>. («en»roliroronse cou gran |»or«Iid»

y no l»s pmliera» gonor y que Don Alvnra las licite eon grand y bonîssi-

in» guonlia y no ho quorido que saeassen dettes ningunos «letes esclaves

|K»rno mêler eneinigos on la fuerça: y lanibien |»or«|iietes eneinigos liron

menos golpes a las galeras, las quales liene iniiy abestiotto«Ios y de mo-

nera que no se perderaii.

Que aides «testeranibote de tes 8 en uno de los lleehos «pie liravon los

'turcos se hollo un» |»oliç»oloeodo con un hilo do se«loescripta a Don

Alvaro, en que dezia •«Iteti Alvaro mira |»«>rel fuerte que denlro de Ires

«liasos quieren «ter ol »ss»llo y s»no Io gonon, el Roxa se yr» por «jue se

muerai de lioiitbre los dol armada «pie lodo ol |>any vieluallas que Iraeit

de Horberia no bosl» » lo niîlod «leloque es menester »«,y que (toroqneltesdias se esluvo «congrand guonli» y «uyd»«lo,y n»»huvo sino nquollo «le

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- 2N —

tas gâteras, y que havîa ou los soldados mutba alegria de |>ensar de ve-nir a las manos por que Don Alvaro los tiene sin dexal!os salir a cosa

mnguna del fuerle.

Que los Tudescos baziau un puzo en el fuerte y que bavîan ya passado laroca loda y salia agua, alguna dulce, y ulra salada, y que proetiravan se-

l»araiia los mantialcs (a^nulo i„s saladus y que tenian grande sperançaque altotidando mas, sacarian agua Jiarta a los quales dîze que bavia pro-luelido Don Alvaro mîtl dueados si la ballavan, y que la ration que sedavo « eada soldado de agua era dos quai-tuchos de la de la cistet na, quesuna mesura el quai lurho tointi média aeumbre d'Kspana, de lo de la quaise ayuilava eada uno de saear agita estilada, y que esta la vendian el

quai tu. bo a real, poeo mas o ineitos, como era buena, y que tanibiett les

falla vinagre y vino, y de lo dénias lienen abundnneia.

Que l'armada séria ya pat lida de nlli por falta de las viluallas sïno fuc-re |*>rlos muebos Xpianos que se le ban passado y le ban dado es|>ernn<;aque preslo se rendit-an por falla de agita y que por eslaj- lan desarmadaslas galeras lienen lanla guardia y lemor de l'armada de Xpianos que sise jimlassen en Meçina o en Malta quarenla u 50 galetas, in»esperaiianalli un dia y l'armada se yria, lo quai se enlïende de los Turcos que setoman.

Que los Moros nuiua ban becbo ningund t-umplimiento ron IK>nAlva-

ro; anles sirven y ayudan a los Turcos i*>rfuerça o i>orgrado.

(fftfflrf», liasse l$5.)

XXX!

Nouvelles apportées par Jean le Mallais envoyé de Djerba le 14 juillet1560par Alvar de Sande au Duc de Médina Celi.

IJL»que rellere Juan Malles el quai yendo con l'armada de Su M\-se

perdio en un navio en que yvn, *>orqueaputnndoae el diebo navio del

aniKid;i, loeo en la Canin ra de los Gelves donde lopo dos gâteras de Dra-

gut que lo loiuaroti y llevnronle a Constanliuopla, y despues lia venido

en el armada, donde sirvieudo en la cozinn de una gâtera se esi-apo a

nado y fue al fuerle, y Don Alvaro lo lia etnbîado en la ban-a que vino

esloito que parlio a los li de julio para que del entendiesse el seitor

Puqii" de Meilina el eslado en que el armada se Italla. y dize lo siguienle.

Que en r\ armada del Tureo se p;ulesee lanlo |»or la falla de las vir-

tuallas, conto en el fuerle de agita, |>or que antique île lodas partes de

Itet veria les Iraen de corner todo es poeo y no les basia, y que lia mas

de un mes que l'armada séria va i»arltda si no fuesc |K>r los protestos

que Dragul baze al Ibïxn. «landole spenmea que eyda dia se ban de ren-

du* de sed. y que sobreslo ban renido muebas vezes los dos, mas que el

Page 253: Djerba 1560(Monchicourt)

— 515 -

armada esta tan sola que este oyo dezir muchas vezes « los Tiir«***sy

Xpsanos que no osarîan pelear eon sessenta gâteras que atli fuessen de

Xpianos, y que eada manana subia uno en cada gatem en la pimta dela enteaa a descubrîr de puro mîedo.

Que baviendo entendido de uuu fiisla que ai armada llego lia 35 dias.

quel s.»>rro de Su M* se juntava en N'ailles, luiviau despaebado a

Çuea Muça que fuesse a entenderlu debaxo de miiaque de yr a fralar

del reseale de Don Sancbo, y a otros coss-i.rîos pur todas estas mates,

(Esladt\ liasse iS5.\

XXXII

Relation de lo que réitère un piloto de la gâtera del senor Juan Andréa

que estava en el fuerte y partio de alli a los 14 de Julio.

Dize que los Turcos se bail aeeivado tanto al fuerte ion sus Irinebeas,

y cetvadolo tanto eon citas que no puede salir bombre del si no fuese

gol|>e de génie para jielear eon ellos île noebe jiorebe los ureabuzes al-

r.iit«;ari denho del fuerte «tende las Irinebeas.

Que ban tevantado los Turcos en sus Irinebeas un cnvntlem nniy alto

de lien?* y faxina de donde desrubre lodo el fuerte, y que dende alli eon

arcabtizes y smenîes Iiazian gran dauo n nueslra gente denlro del fuerle

y que viendo esto l*>n Alvaro lia becbo unas est rodas citbierlas a modo

de Irinebeas por donde eatnina la génie porque no reseiban aquel dano.

Retiere assi niismo que no se puede asomar ni destubrir ninguno a

las corlînas del fuerte «pie no los eiRÎaveti luego dende las Irinebeas île

los Turcos. A cuva causa ban muerto muebos de los nueslros enlre los

quales ban muerto al maestro de campo Barabona y al capilan Don Juan

île Oaslilla y al capitnn IVdro de Aguayo, y beridos olros capilanes muymal, eomo es al capilan Don Diego de la Ceida y al capilan Tapia y a

ulros que los ban muerto desta manera y eu la defensa de las gâteras.Dize que a esta causa Don Alvaro tto dexa salir génie a sr.irnmuçar ni

a dai.nssnllo a las Irinebeas de los Turcos |toi*queno mtieran los mejores.solilados conio amesee eu estas cosas y i>orcotiser%arlos para la guardiadel fuerle, y para quando no fuesse soettrrido lener gol|>e de génie ton

tpte salir a tiarles la batalla y provar la toi Iuna en ella.

Que eu el fuerle lienen viclualla y agua ayudandose de aquella quesacan por los alambitpies «on la que toman de la cisterna, de ruinera

que dize que si no les vieue a faltar el agua île la cisterna por que fal-

la tidoles no iKtsIoiia la de los alambiques, que el fuerle se défendent ylerna i>or Ires o •ualro meses que lienen vicluallas, y que enlrarles |>orfuerea es cseusado situ» sulwediesse alguna Irîiycion. y lanlo mas que

agora los Tudeseos ban cavado denlro del fuerte y beebos poeos que prïn-

Page 254: Djerba 1560(Monchicourt)

~ $10 -

tfpiava a manar agua aunque en» saïmaslra algo. |\>ro que esperavan

que |*or que el ligua saliti de las venus lui via reconoscer la vena dulce

y la satmastra y atopar ta salmastra, y que quede la dttlee, y que en eslo

quedavan quando el parlio de alla, y que los soldados del fuerte esta-van eon grande animo. Retiere que del mal passar y del ealor lu «'.uer-lo y mueren muehos soldados cada d<\»en el fuerle, y maxime quandoeorivn xnloques. y que, como betban {os muertus alli a la mar, y lasmas vezes quedan en seco, engendrait un i*>eode mal ayre de aquel malbolor.

Dize assi inisuio que se ban ydo a los Turcos la mayor parte de mari-neros y génie de gâtera que eslavan en nueslros galetas del fuerte y coi»el'os bartos soldados, y que Dragul les baze muelias «aririas como vie-

nen y les da muy bien île corner y de Itevei*y que la noebe los embîa a

porter en galera porque no se fia de ningutio dellos que ditda que no ayaalguno eebadizo assi como el lo lia lieebo y baze cada dia eon los nues-lros.

Que en las galetas nueslros que eslavan en el fuerte ya no ay nailie enellas y que eslan Itechas |>ednçjosy abondadas alli en el agua, y que dellename délias se sirven los nueslros |wira bazer fuego que les es de bartoutil.

Que eada dia inventa Dragul eon los renegados que eslan .on el mu-

chas Irayeîones y Iractados contra los del fuerle, y que entre las oltas elolro dia embio eehadizos dos bombies, que el uno dellos ero marinero o

soldadi> de las galetas del Prtneqie Doria eon inuestra que bavian buyd»de los Turcos nadando y que se salvavan al fuerle, y que estos Iroyanorden y venian de eonsierlo de alossigar el agua de la cisterna si pudies-sen y reeonoseer todo lo del fuerle como estava, y las mviniciones [tnr si

se podia pegnr fuego, y que ay tan buena guardia en ello que no piidieronbazer nada, y que |>ara bolverse a Dragul, supïeron dezir tanto a Don

Alvaro de Sande que le dïeron a entender que si les dava una fragala ar-

mada que les baslava e) animo de bazer mueba presa i-on ella y tomnr

niucha victualla que venia al cauqio, y tomnr lengita |>ara saber lo quese bazia en cl armada, y que Don Alvaro les hizo armar una de las dos

fragatas que ténia alla y les puso 20 Spunoles en ella, y assi snlieron del

fuerle y los iierros la guiaroii adonde fuessc lomuda de los Tureos y fuc-

ron presos y muet los lodos los soldados que yvan en ella, y ellos se fue-

r«>na Dragul a dar quenla de lo que bavian visto y hcebo.

Que en el eanipo de los Turcos lambien ay enfermedad, pero que no les

falia viclualla, y que speravnn la armada de Alger eon muebos Turcos y

biseoelio, y que eada dia (segun se enliende; les Iraen de loilas -Kirles, y

que se dezia que l'armada estai»» alli |»ensando de poder lomar cl fuerle

en brève, y que alli no lia entendido que aya a\ido plaliea de rescalar n

nadie.

t^ne en el cnnqio de los Tur«*os bavra seïs mill Tutsis y siele o oelto

Page 255: Djerba 1560(Monchicourt)

— 517 -

tntll Moros que siempre van y vienen, y que eada noclte de los Turcos queeslan en el cauqto euttan en las gâteras del armada mill de guardia de-II»ISde los que eslan de dia en ellas.

(Estiid% liasse f&J.}

XXXIII

Lettre du Grand Maître de l'Ordre de Malte au duc de Médina OU)

III* y F.x»*.Senor,

•Tonel capilan llernal Simon recevi la caria de V. Kx*de 0 del présentey las que su Magestad me a mandado serivir que s*m de S de junîo, en

que me dize bolgara saver las galetas eon que esta Religion se hullaru

|Kira |K>derjutilarse eon las demas que an de venir a Meçina, y para

quando se podron ballar ay, y no embargante que tengo \*n~cîerto que Y.

Kx*se lo aura escritov y îtecbo saver el euydado que asi en este»como ento demas "eugo a su servicio se lo eseiivo.

Aunque en muebo me lemilo a las carias de Y. K\" y en especîa! sobre

los avisos que ay ûa tu .te, y lo que basla aquî se a savido, niin-bo me lie

bolgado en ver ;oo •••':.-uydado que su Magestad a lomado el retnedio del

fuerle y to que a mandado proveer a este efeeto. todaviu temo que si las

gâteras an de aguardar los uavios ivdondos se deterrian mas de lo queséria menesler, que nueslro senor lo guie. como sea mas su servyeio,

siempre suptico a Y. Kx*me baga merced de avisarme lo que deslo sabro.

A quïen l*eso mil vezes las manos por el euydado en que quedava de mi

indispusieion que a •arodo en biett y estoi eon sabul, y cou deseo île em-

plealla siempre en servycio de Y. Rx\ finit» eontentatniento me lia dado la

s|»eranza que Reniai Simon Irae del retnedio de mi Don Caston de oro,

que no pudiera venir cosa que mas alegria dietm a mi espîrilu, plega a Dios

le vea yo en brève, o sepa esta en liberlad que no se si puedo deejr que nie

bolgare tanto como sus jiadres. Aqui se a dado pilolo a esta fragata, yf»:ilvocondueto. a |Kirtido oy -mm SUviage, nueslro senor sea su gwa. fie-

ronimo avia quatro dias que en» parlido, y jn>r licm-M»a lornado, oy a

bueltoa partir. De la barca que embie lengo muy mala sos|iecba, mniiaua

partira olro. Dios las etn-amine.

Ilemos recevido île Y. Mx*tmiclia merced en que aya mandado se nos

entregueit los eselavos de la galeota que tomaroti las dos gâteras del

(pioudam lJoin™'Reynez pues es jitsto toqueu a los navios que les bazen

dar en lierra y en esta coyuulura servirait arto a intestins galetas. Si i»orvia île la fioletao por olra qiialquiere entendent Y. Kx*alguna cosa de los

(îelves, le supliVo tue avise que esloy eon gran euydado. y el niesmo lente

yo en avisai* a Y. K*lo que buviere de nuevo, cuva IIP* |»ersona guardeXneslro Senor como desea. Un Malla a XYII de Julio M. D. LX : D. Y. :

Kx'servidor : Kl maeslre del bospital «leIlierusalem. Jehan de Yallele.

[EsUnio, liasse Hl'y)

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w *>18-

XXXIV

Note sur la manière' dont fut perdu le fort de Djerba

IJ» mnuera como se |ierdio el fuerle de los Gelves lue que a los â9 de

jutio don Alvaro de Sande deetaro a los soldados que ya tu» tentait pan ni

agua, y que en» menester nniiuam* y bazer el cauttno eon la esj>ada ytitorir combat iendo, y uo de bambte, y assi se resolvieron aquella noebe

de salir fuera a la manana, y aeotueler a los Turcos que eslavan en sus

Itim-beas, como lo bîzieron muy nnimosantente. I*ero hallaronlas tan

fornidas de atvabuceros y uttilleria, que siu poder eombatir ni llegar a.

las manos eon los Turcos fue mueila une gran parte de los nuestros,

y no pudiendo roinper ni pasar las Irinebeas, y ballandose muy flacos

de la bambre que avian passado. se toruaron a meter en el fuerte yaviendo entendido los Titrcbos j*>r retaeion de alguuos que captivaientde los nueslros que avian venido en tet^ar aquel Itecbo por desespera-eûnt, no tenïendo tuas que corner, de allia a dos dias los Tuivlios dicron

el asalto al fuerte eon tanto împelti. que denlro de pocas. bonis veneieron

a los nueslros, y degollnron a lodos los flacos, liertdos, y enfermos, y

eaptivatt>n a lodos los demas, y entre ellos al utisnto don Alvaro de

Satide to quai suecedio el ptïmetv» dia de agosto. Y lieebo esto, el armada

del Tureo se tevanlo, y vino a la ysla del Gozo. y de alli al pucrlo de

Augusla en Siçilia de donde (aviendo beclto nguada) se levanto, y fue

eon toda la presa catnîno dereebo de levante sïn aver querido reseatar

:i ningitno »Ie los eaptivos. De los quales se sabe que avian muerlo en

ta i^risot» don FadriqUe de Cnrdona, el comendador Rafaël Yaldes y el

maestro de cuinpo Aldana. que era capital» gênerai de la uttilleria del

Reyno de Xapoles.(Estudo, liasse Hiô-l

XXXV

Copie d'un passage de lettre die don Alrar de Sande au duc de Médina Celit

III'"1»y Kx«* Senor,

Xt»dexo de créer Y. Kx* eslan» est, emndo de boni en bon» esta nueva

pues, assi |>or lo que Y. Kx* licite entendido como jior las carias que yole ne script»», salie que las cislernas serait acavadas. Yo bîze lo que a

Y. Kx* scrivi a los XII del passado que liarfa quando el agua me fal-

tasse, y si en la génie ballant lo que olras vezes en oints que lie Iraydo a

mi cargo, buvient bavido la mayor Victoria que nadie lia lenido de inu-

ebos «nos a esla |Kirte. IVro las cosas que Dios licite promelidas a los

bombres es inqiosiblc liityrlas y es menesler reçibirlas eon buei» animo,

antique sean adversns, y assi esla fa ree,ibo yo eon el mejor que puedo,

Page 257: Djerba 1560(Monchicourt)

àssegurodo que aunque lie |»vrdido la lîvertad dexo mi Itonnra en pie,Guarde, etc. De la Hoqueta en los Gelves a VI de agosto 1560.

{E$Uidotliasse ISX}

XXXVI

Copia de una caria de don Francisco de Urrias de XX de ag *.

Kl fuerte de los Gelves como era de atena se |terdio por falla de aguael ultimo de julio, y nunq. ay ditîrentes relaciones en el modo del per-derse, el effeeto fue q. don AU**,viendo q. no ténia agua para mas q. nu

dia, saeo toda la gente q. ténia pan» petear,Determinando segun el dezïa de inotïr, einbïo 300 soldados pot la ma-

rin*»y el eon 100dio |»or mas a mat» dereeba proenrando lodos de llegaru las tieudas del Raxa q. cslava a las casas de Rrogt:t. AI pi* inqvelubtzicron los nros barlo dano a los Turcos. Passo la prim* furîa tira, ycargo la suya eon mullitud, y los soldados nrus se reliraron al fuerle.

Quedatv* don Alv'* solo eon otros ilos q. ei uno era Morelo, el sargentemayor ilesle rey», fue el forçado retirarse. Morelo no pudo y fue preso.Don Alvaro se retiro a liras galents, do despites fue preso. |jos del fuerle

eligeron |M>rsu gnal el cap* tttpnln, el quai Irallo luego de neordio y lo

q. pttdo nlcançar fue que se relîrasen lodos los sanos y principales al eas-

tillele, y los olros quedassen a eamajes «loesfogasscn los Turcos, y assise bizo, y entre miiertos y presos liuvo este dia solos mill y quinientosbombres q. los demas eran miiertos de beridas, dolencias, y los mas de

scd, y mui lios q. se bavian passado ya al Raxa por falla île agita, Y por q.se vea la génie principal y la q. no tanto que se lia i>erdido en toda esta

etnpresi», se la emtno eserita de uno en uno.

IJOSde cargo.Don Alvaro de Sande, coronel de los Kspanoles, preso en el fuerle.

Diego de Arnedo, eleelo de Matlorea y liospilalero, preso en las galeros.Kl mro de cumpo Aldana, preso en las galenis, murio en TripoLRaraona, mre de campo «tel fuerle, murio de areabuzaço en el.

Kl coronel Quîrieo Spinola murio de doleneia en el fuerle.Kl coronel Mase, cavallero gascon, preso eh el fuerte.

Capitanes Esi>anoles de Lombanlia :

Don Al1*de Sande sobrïno del coronel, murio de doleneia en el Seeo de

Palos.

Don. Lope de Figor*perdrose quando las gâteras, no se sabe si es bivo

o muerto.

Francisco de Cardenos como don Ijope.Ant* de Mereado murio en los Gelves al bazer del agita en las 8 gâteras.

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** 2â0 —

Don Alonso de Guzman murio al bazer del agua.Don Rodrigo, su beitn*, suecedtoU* en la eonqiania, preso en el fuerle.

Don Ju* de Gaslilla preso er»el fuerte mal hei ido.

Ju* de Fîmes, preso en el fuerte, y despues no se sabe q. es del, i*>rq. le

embio Don Alvaro eon licencia del Raxa i*or ropa y dïueros para el y Ira-

yendole 500 escudos no se sabe mas del. llreese q. le mutât un.

Collaço preso en el fuerle.

Hier** de la Cerda preso et»el fuerle.

Kl tiuyn, su bermauo, assi mismo.

Pero Yanegas de los Rios murio ai bazer del agua.Pero Yermudez, preso al bazer del agua, esla en Tripol.Carlos de Aro murio en una escaramuza en el fuerte.Alvaro de l.una preso en el fuerte.

Frai»**Knriq* preso quando las galetas.Rallhasar del Campo preso en el fuerte.Ju* Montiel de Çayas, preso en e| fuerle, despues resealado. y esta aqui.Aguayo q. le die ion la eoinpatiia de Pero Yanegas, murio en el fuerle.

Aojados, sargento mayor, murio et» el fuerte de heridas.Don Ger# de Sande sueeedio a su lienn* do* AU"» preso en el fuerle.

Cap***de Napoles :

Ju* de Vargas preso quando la galeras.Andres de Orejon assi mismo.

ïnigo llurlado de Ruera assi mismo. *

Fran* Monlesdoea assi mismo.

Diego de Vera preso en el fuerle.

Delgado assi mismo preso, pero no se donde.

Moreto, sargento mayor, assi mismo.

Fonseea Veedor murio en Malta.

Capitanes de Siçilia :

Don Gaston de la Çerda preso quando las gâteras.Don Diego de la Çerda murio en el fuerle.

Adrian Garcia murio al Itacer del agita.Ju* Ossorio de Ulloa preso en el fuerle.

Gregorio Ruyz murio de beridas en los Gelves.

Galarça le sueeedio y murio en el fuerte.

Rodrigo Çapala, eleclo gnal., preso en el fuerte perdiendo cargo, ylivertad en termino de seys boras.

Alonso de llita, marido de Beatriz de Arze, murio de dolençia a los

Gelves.

Tappia, yenio de Quixosa, murio de heridas en el fuerle.

Inigo de Torres murio de dolençia en Malta.

G* Rodrig* murio de doleneia en los Gelves.

Don Ju* de Leyva preso quando las galeras.

Page 259: Djerba 1560(Monchicourt)

* &i - *

Ju* Ortiz de l-eyva murio et»el fuerle de heridas.Ant* de Avila, sargento mayor, preso en el fuerte.

Cuvnlleros, geutiles boniLues aven tut eros :

Don Fadrîq. de Cardoiu», preso quando las galetas y murio en TripotDon Ju* de Cardona preso quando las galeros.Don Diego de Avalos murio en los Gelves de doleneia.Do*Bernd**de Mendoça preso en el fuerte.Don P* Pînero, sobriuo »teGarcia Manriq., preso en el fuerte.Padilta murio el dia de la bâtait t o esearatuuea de los Gelves.Don Ghellermo de Berbeia, sardo, preso en el fuerle.Don Eslavan de Quexada preso quando las gâteras.Kl cap* y contiuo Santiso murio de una pieça de arlilleria quando se

perdieron las galeras.Do*Diego Ilurtado de Mendoça preso quattdo lo fue do* Sancho, su eu-

nado,

Sicilianos ;*

Cupuenila fue preso quando las galeras.Kl baron de Rejoan y un primo suyo murieron en los Gelves, y otros

très o quatro Mïçtneses.

Capitanes Italianos ;

Fray Ant* de Risbal cap* de la Religion murio bolvien* en Malta.Pedro de Juan, Meçîties, murio en el fuerte, y de lodos los cap***Italia-

nos son presos o muerlos, q, ay salvos, oebo, y Ires coroneles.

Cap***de Mar y nombres délia :

Do*Sancho de teyva gnal de Xajtoles preso en la rota del armada.Kl cap* Moya, su lugar*\ preso quando Don Sancho.Don Diego de Leyvn, su hijo y cap* de la cap", assi mismo.

Olros quatro cap***de sus galeras, los Ires presos y el olro muerto.

Do:»Berenguer de Reqsens, gnal de Sieîlia, preso assi mismo.

Cola Yasallo, cap* de la Padrona, preso y muerto a la eattena.Fernando Galife cap* de la Galifa, preso en el fuerle.

Fiaminio Ursino le mato un su esclavo en galera en la rota. Kra gênerai »

de 1res galeras del Papa.

Galeaço Fernes, .su yerno, preso assi mismo.

Kl gran Corn*' Tejeda, gênerai de la Religion, murio et» Malta.Kl cap* de la padrona de Marint, llamado Ramirez, preso.Kl cap* de la padrona de Bandileni Sauli, preso.Dos cap*- de las galeras del duque de Floreneia, presos.Kl cap* de la galera San Pedro del Papa, preso.Kl cap* de la Fee de Ant» de Oria preso.

Capitanes de tantas galeras de Juan Andréa d'Oria presos.30 cavalleros del liavito de San Juan muerlos de dolençia.

Page 260: Djerba 1560(Monchicourt)

Perdieronse mas de quai enta pieças de arlillerîa que havîa en el fuertesïn las de 27 galeras que se ban perdido.

Medicos y Chirusanes Ï

Kl Doctor Molon.

Kl chirusano Cuevas y otro lieençiado del duque de Médina y 1res otros

medicos buenos, lodos presos.Tambien se han perdido en esle empresa treze naves y mas de 100 ea-

vallos muy buenos y muy jrteas aimas eon gran quaulitad de Itendas, yentre estas (icrdidas ballo el Raxa 20.000 Y*$que eron del Rey.

Don Alvaro de Sande fue bien Irotado en el prineipio del Raxa, y requi-tiilo que sirva al Tureo contra el Sophi cou promesa île dalle una provin-

cia, y hazelte Ytrrey delta, y gênerai. Ksto es senal que lK»nAlvaro lo be-

eito bien en el fuerte. De Meçina a 20 de agosto MDI.X.

(Esladi\ liasse 4*5.)

XXXYII

Lettre du Roi à André Doria.

Al prineïjHî Andréa Doria,

Por aver respondido eon correo a vuestros carias, sen» esta sotamente

para avisaros, para que lo se|>ais, como es razon, como aviendo conside-

rado la neeessidad que avia de que durante la prision y ausencia de Don

Rerenguer de Requesens, luviesse el goviemo de las galeras île Sieitia

persona de ealidad y es|»erieneia, lie proveydo por mi gênerai délias ni

Comendador Don Dernad de Guimeran, por concurrir en el estas y las

olras buenas partes que se requieren i>ara el cargo, y lener i>oreierto que

me servira en el conforme a la eontlança que del haeemos, y assi le he

mandado dar el despael»o neeesarto, y que se parla*y valla luego a andar en

las dichas galeras, que sera muy a proposito en esla sazon para el si>eorro

que se ha de proetirar de dar eon ellas y las demas a los que eslan en el

fuerte de los Gelves. Y pues vos sabeis bien lo que Guimeran meresee,

ruego os mucbo que le honrreis y favorezeais para que lanlo mejor nos

pueda servir y que eneargueis lo mismo a Juan Andréa Doria que yo tam-

bien se lo scrivo eon darle aviso desla provision y reeibire mucbo plazer

y contentamiento de todo lo que por el hizieredes.

Al Principe Andréa Doria. De Tolcdo a 1 de sepliembre 1560.

(Estado, liasse 1125.)

Page 261: Djerba 1560(Monchicourt)

XXXYIH

Lo que vos, los alfereces Francisco de Toro y Juan de Marquina, haveisde bazer en el viaje que vais de aqui a La Goleta es lo siguiente.

Partiras eis en dos fragatas que se os an dado en tenteudo vuestro des-

jwulio e yros eis por la via que mejor ituvscicre y los pationes juzgantuque sea mas segura a la Goleta de Tunez, donde llegados que sereis, da-teis la caria que llevaîs mta que es en vueslta creeucia al sr Don Alonsode la Cueva, j*or la quai le direis que ya deve sal»er eî testant to y rola

que el armada del Tureo lia becho eu la de Su Magestad, en la ysla de los

Gelves, y en el maniticsto peligro que estan los cavalleros y soldados quese ballan en el fuerle, que alli bavia heclio el senor Duque de Médina, porno poder sperar socorro de uinguna parte, que no sea eon muy grau dila-eion de tieuq>o.i^utdaqui se ban ydo eousiderando «dgunas formas de po-derlos soeorrer y todas parescen muy diflicultosas, que una de ellas y la

que se juzga que llevaria uienos inconvinieutes séria ver si eon ayudadel Rey de Tunez, y de los Arabes de aquella provincia que fuesen amigossuyos y enemigos de Turcos, se pudiessen junior un lai numéro dellos

que allegandose a la ysla de los Gelves pudiesen bazer espaldas a nues-

tra gente, y ella salir jior la entrada de la ysla, que me dizen que en el

menguante de las agitas se puede facilmente sguaçar, y puestos en tierralirme acompanarlos |>orsus jornadas, de manera que pudiessen reeojer-se en la Goleta, o et»Tunez. Que para eslo se lia de yr, mirondo que for-

ma de victuallas se podran tener las jornadas que bavran de bazer, como

eslan el Rey y el senor Don Alonso en amislad, que lo uno y lo otro, y los

demas pros y contras que puede baver en el negocio, el mejor que nadie

lo puede yr considerando. Que, loque a mi me paresce, es que viendo queel negocio lleva algun fundamento se puede prometer al dicbo Rey de sol-

tarie alguna parle del tributo, y a los Alarabes una gruessa quantidad de

dineros, que aunque excediesse de cient mill ducados se han de tener por

muy bien empleados y de mi parle podreis prometer que se pagaran sin

baver falla. Que si los Alarabes se querran asegurar se |»odrian tener los

personajes que les pareseerù de los que ay en el fuerte basta tanto quesean satisfeehos. Pero, por que, como lie dicbo, el senor Don Alonso, queesta sobre el negocio, |>odra ver que forma sera la mejor para encaminar

eslo. Rastara que de mi parle se lo propongois que cou su inucba pruden-eia bien deve tener entendido quanto servieio se Itaria a Dios y a Su M*

en que esto buviesse effecto.

Y por que para entender de la manera que esla la dieha génie que se

halla en el fuerle, que liempo pueden esperar, y que eonlrasino se les a-

bria de dar, quando se buviesse de intentar el effecto, sera neeessario

enibiarles alguna fragala, aunque eslo no podrit ser sin peligro del quefuere haveislo de tractar eon el senor Don Alonso y ver si sera a pivpo-sito el bombre que llevais eon vosotros, o algun olro que el dicbo Don

Alonso eligiere y en lodo se siguîrù su orden y mandato.

Page 262: Djerba 1560(Monchicourt)

Propuesto y piaticado lo suso dicho si paresciere al dieho senor DonAlonso que lleva algun fundamento podreis os quedar, vos el dicho Fran-cisco de Toro en la Goleta eon la fragata y veniros vos cl Alferez Marqui-na eon la olro a «larme razon del estado en «pie quedare el.negocio. pan»que se vea si de aqui converna hazer alguna diligeneia y si parescierecosa eon que no se puede salir, os verneis ambos.

Ilaveis de eslar muy adverlidos de que esle negocio se Iracïe eon mucbosecreto por que si los Turcos que estan en los Gelves lo viniesen a enten-der podrian facilmente. o eon trincheas, o oîro ardid. prévenir a tpie no

huviesse effecto.

{Estado, liasse Iliô.)

XXXIX

Lettre de Don Garcia de Tolède au Roi. De Barcelone, le 28 mai 1560.

Le Roi verra par la lettre que porte ce courrier le désastre survenu à

Djerbn.Don Garcia conseille d'envoyer aussitôt du monde et des munitions en

Sicile, celle-ci en étant restée dépourvue. Il suggère également l'envoi

en Italie des galères d'Espagne de manière à pouvoir secourir le Vice-Roi

de Sicile. Ce secours serait facile si les galères de France se joignaient à

celles de Philippe II. Rien qu'on dise qu'il y ait dans le Fort de Djerbades vivres pour 6 ou 8 mois, il est à craindre que cela s'applique à la gar-nison qu'on devait y laisser d'abord et non à celle beaucoup plus consi-

dérable qui y esl demeurée. Dot»Garcia termine en indiquant que la Ca-

talogne n'a rien à craindre de la Ilotle turque dans le cas où celle-ci se

iiasarderait dans ses parages.

(Estado, liasse 3£7.)

XL,

Copia de capitulo de caria del Virrey de Scicllia al de Napolesde 3 de junio 1560.

Rien me pareseiern el aeuerdo que V. S. eon esse eonssejo lomo de

scrivir al senor don Alonso de la Cueva que por medio del Rey de Tunez

se sacara la gente del fuerte de los Gelves si quedarà tan flaco como alla

se deve de baver ptntado y assi mesmo lo fuera tanto la gente, que en el

quedo que lo luvïera por bien y que para eslo huviera la correspondencîaeon el Rey de Tunez y don Alonso que era menés ter, |>or que tengo en-

tendido que se llevan muy mal y tanlo que quando nuestra armada Uego

Page 263: Djerba 1560(Monchicourt)

-&5 —

a los Gelves eslavan en guetta y si tiuvo alguna suspension en esto, fue

por la reputacion que dio nuesln» armada a don Alonso. Assi que agorat ngo luira mi que havra lornado el Rey de Tunez a declararse por los

Turcos y que, quando eslo no sea, que las fuerças y credilo del Rey de

Tunez no son tan grandes que sean jvatles para liazer lo que Y. S. dize.

Que, a la verdad, si se pudiesse sacar la gente superflita séria de impcr-

tancïa, pero no toda, por lo que lie dicbo y porque los que estai» alli no lo

querran bazer. Tengo muy gmn euydado de que este despacho aya Hega-do a salvainïento y nui» de que don Alonso lo aya Iratado eon alguna re-

putacion de los del fuerle por*la muclia que perderian si viniessen a tua-

nos de los Turcos. Kl verdadero remeoio es a lo que yo ulcanço que se

junlen un buen golpe de galeras.

(Eslado, liasse 1125.)

XLI

Lettre du Roi à Don Garcia de Tolède du 3 juin 1560.

Le Roi accuse réception au Vice-Roi de Catalogne de sa lettre du 28

mai et il le remercie de ses propositions en vue du'secours. Klant donné

le danger que courent le royaume de Sicile et son Vice-Roi (resté à Djerba

d'après les nouvelles que l'on avait à ce moment] Philip*»? II tient à

charger de veiller à l'un el de secourir l'autre une personne ayant l'ex-

j)érïence des choses de terre et de mer et à cet égard nul ne lui semble

meilleur que Don Garcia de Tolède. Il lui confie donc ce double soin et

le prie de passer d'urgence en Sieile à cet effet. Il l'invite à lui adresser

un rapport sin ce qu'il croit que Ion puisse préparer en la circonstance.

L'entreprise apparaît comme chanceuse. Néanmoins, il faut se mettre à

l'oîiivre, car l'on découvrira ainsi peut-être un moyen pratique d'aboutir

el, en tout cas, le Roi aura rempli son devoir de prince chrétien poursauver ses sujets.

Il envoie à Dot» Garcia copie des instructions données en faveur du

royaume de Sicile au Vice-Roi de Xaples avec lequel Don Garcia devm

se meltre en rapport au sujet du nombre des soldats à recruter.

Le Rot esl heureux de savoir que la Catalogne est en élut île ne tien

redouter des ennemis. Il prie Don Garcia de rédiger pour l'intérimaire

qui sera envoyé en Catalogne durant l'absence de Don Garcia, une note

explicative de la conduite à tenir, noie dont une coxiiedevra être adres-

sée à la Cour.

(Estado, liasse Siî.)

Page 264: Djerba 1560(Monchicourt)

— 220 —

XLII

Relacion de las provisiones, que Su Magestad manda hacer para la ar-mada que se ha de juntar para socorrer al Visorrey de Sicilia y a los

que quedaron en los Gelves. En Toledo a vIII<>de junio 1560.

Primeramente manda Su Magestad juntar en Meçjna todas las galeras

que haï» quedado y las que mas se iiodran |»oner luego en orden. yue sehace euenla que eon las de Kspana, las de Su Sautidad y de la Religion deSan Juan, las de los duques de Salioya y Floierti-ia. las de Genova y de

olros particulares, serai» de sesenla y quatro basta seteuta muy bien pro-veidas, y en orden de lodo to neeessurio.

Demas deslo manda Su Magestad porter en orden treinta navios grues-sos de armada, muy bien arlillados y «pie se voyait a poiter en Meeina yjuntar eon las dichas galeras.

Manda baxar Ires mill Alemanes altos para [Kinellos en las plaças deLombardia en lugur de los Kspunoles que alli estait, si se buvieren de mê-ler en esla armada.

Manda levanlar diez mill llalianos en Lombardia, en la Toscan-**y enel reino de Napoles, para que vayan en la armada que sean por lodos ca-

lorce mill hoinbres de guerra.luis galeras de Kspana ban de Ilevar dos mill Kspanoies demas de la

gente que sueten traer de ordinalio y ya los hazen los capitanes para quesirvan en la defensa de las ystas o en la parle que maz pareciere convenir.

Ktubîase gran cantidad de Irigo a Genova para que alli se hagan los

vtzcochos necessarios para la sustontacion de la armada.

Assi mismo se embia a manda»1a Sicilia que hagan alli una buena can-

tidad de vizeocho para que quando esluvtere junta la armada, .se pueda

proveer deito.

Todas estas provisiones manda Su Magestad bazer en ttalia por ganar

tietnpo y"po*fffUelas que se hiziessen aca en Kspana se liai ion eon mayorditarion [>oréer la nnvegacion mas larga e incierln.

Esto todo se provee, demas de la génie que el Duque de Al-'alu, Visor-

rey de Napoles, liene bêcha para guardar las marinas de aquel reyno, yde seis mill infantes Calahreses que fiene levantados para e«bor en Sici-

lia, si fuete menester, y olros dos mill soldados. que embto desile Napolesa Sicilia eon siete galetas.

[Estado, liasse Ht1*.)

XLIII

Rapport de Don Garcia de Tolède au Roi sur ce qu'il y aurait lieu de faire

pour secourir le Fort de Djerba

Ce rapport est très long et comme il n'eut pas de suite eonctèh non;-

croyons suffisant d'en présenter un résumé :

Page 265: Djerba 1560(Monchicourt)

— 227 —

Le Vice-Roi de Catalogne indique qu'il est nécessaire, comme le pense

Philippe II. de préparer une expédition de secours ne fut-ce que pour ne

pas encourager les ennemis en faisant preuve d'inertie.

A*tdébut*de l'année, on disposait rie ô galères de Malte. 10de SieiV, 6

d'Antoine Doria, 2 de Rendinello Sauli, 2 de De Mari, 3 du Pape. 0 du

Duc de Florence, 3 du Duc de Savoie, I de la Seigneurie de G«'nes, 18 du

Prince André Doria. 21 d'Espagne et 0 de Naples soit en tout 80. En ôlant

de ce total les 21 perdues ou demeurées sous le Fort de Djerbà,'cela

donne un chiffre de 02. Si la Capituue d'Antoine Doria el la Pellegrina se

sont vraiment sauvées comme on le dil. on arriverait à 01.

On pourrait y joindre 33 corps de galères iu»narmés qu'il faudrait mu-

nir de cbiourme en empruntant, an prix de deux cens par mots pour la

durée de l'entreprise, les esclaves appartenant à des particuliers à Sé-

ville. à Valence et sur le littoral de l'Espagne. Il conviendrai! d'agir de

même aux Baléares, en Sardaïgne. à Naples el en Sicile.

En outre le Duc d'Alcala devrait èl»e invité à enrôler 2.000 hommes de

son royaume de Naples, obligation ancienne que remplit jadis le pèrede Don Garcia de Tolède. Kirs de la conquête de Tunis en 1535 |K>urla-,

quelle on y arma II galères en trois mois. Le Vice-Roi de Sicile pourrait

agir de même.

Pour remédier à la pénurie de rameurs et étant donné l'ancienneté de

la chiourme en service, on -«outrait ramener celle-ci de 21 bancs à 20, ce

qui peinielhait de prélever 2i hommes par galères et de pourvoir II nou-

velles galères. Ainsi réduites de personnel, les galères selon» moins ra-

pides mais suffisantes pour le but visé.

Si donc aux 00 ou 01 galères existantes et pour ne |«»s parler de coites

de France, on ajoute les 33 corps île galères précités, cela ferait 00 unités

qu'on pourrai! grossir des 0 galères que le Roi de Portugal lient"à Lis-

bonne, v^Le plus difficile scia de se procurer les dits corps de galères: on pour-

rail par exemple en acheter à Marseille par l'intermédiaire du Duc de

Savoie qui les acquerrait en laissant croire que c'est pour son compte ou

pour le compte de gens à lui.

Il serait nécessaire que I)ot» Juan de Meudoza. général de* galères

d'Espagne, se rende ici de suite et s'occupe de rassembler la chiourme

nécessaire el d'armer les galères pour la préparation desquelles il y au-

rai! lieu d'envoyer immédiatement 10a I2.IHI0éens.

On peut d'ailleurs penser qu'a l'ai fixée de la Itolle de secours, les ga-lères chrétiennes demeurées sous le Fort de Djerba sauront coopérer avec

celle-ci.

si tes projets sus-exposés sont du gnût du Roi Philippe II. il convien-

drai! de donner les instructions utiles à l'ambassadeur de Gènes, au Due

d'Alcala et au Due de Médina Oli et de sollieder tes Etals italiens de pr--

par.;r tentes tes galètvs qu'il.»pourront.

Page 266: Djerba 1560(Monchicourt)

— 228 -

L'effectif à mellre sur pied ne doit pas êlre moindre de 10.000 hommescar l'armée turque à Djerba comprend 8.000 hommes et il êeltel d'êtreassez fort pour éviter un second désastre. Mais comme les royaumes de

Naples et de Sicile ont déjà fourni beaucoup de gens à la première expé-dition et qu'il leur importe d'en garder pour leur propre défense, il yaurait lien de lever 3000 arquebusiers italiens dans les Etais du Due de

Florence sous le commandement rie Cbiappino Vitello. On y ajouterait6000 Kspagnols de ceux qui sont en tombardie el dans le Napolitain.Mille arbalétriers compléteraient l'effectif.

Quant aux nefs, il appartiendra au chef de la flolte de secours de dire

s'il en est besoin ou non, el d'ailleurs Augustin Doria envoyé par le

Prince Doria au Roi entretiendra ce dernier de la question.Don Garcia de Tolède Imite ensuite des provisions de bouche et des

endroits où l'on pourrait s'en procurer au meilleur prix. Il reparle aprèsdes galère?- et exprime l'avis qu'à la place de Don Seiche de Leyva el de

Rérenger de Réquesens prisonniers, il conviendrait de confier les soins

de préparer celles de Naples à Antoine Doria et celles de Sicile à Cicala.

Toutes ces mesures sont de nature à permettre au Roi d'Espagne de

s'assurer la maîtrise de la mer. >(Eslado, liasse 321.)

XLIV

Lettre du Roi à la duchesse de Médina Celi.

Le Roi charge le marquis de la Fuvara de porter à la duchesse une

lettre dans laquelle il lui exprime la |»arl qu'il prend à sa douleur pourle danger que court le Duc son mari. Il l'assure qu'il ne négligera rien

en faveur de eehu-ci el il l'informe qu'il a tout disposé en vue d'un*»,(expé-dition de secours.

{Eslado, liasse H2o.)"

XLV

A los Cardenales de Autjusta, Santa Flor y Vitelo.

De Toledo, a 8 de junio 1560.

Al Cardenal de Augusln,

Ya avreis entendido lo que ha sueodido a la gente de ntteslra armada

que eslava en los Gelves, de que yo tengo por eîerlo que por el nmor queme leneis os avta penndo como es ntzon, y |>or que yo he delermînado de

nmndarlos socorrvr eon todas tas mayores fuerças que pitdiere y que

para ello se levante!» qnulio mill Alemanes jn>rel Coude Alberto» de Lo-

Page 267: Djerba 1560(Monchicourt)

— 229 —

dron a quien he hecbo coronel dellos, y se Iraygan a Ixnubardia y para

que Viniessen eon la brevedad que se requière, no hallamos lugar a propo-silo para plaça de mueslm desla génie, sïno a Fiessen (I), por ser tant cer-ca y lan aparejado para eneaminarla de alli en Italia. Yo os ru-.£> muyaf vctuosamente que lengais por bien de aeoinodarnos de la dicha plaça

>ara este efeclo conforme a lo que os dixere el embaxador Vargas a quienscrivimos que os hable sobrello que en ello nos ltareis muy singular pla-zer y de que eternemos la metnorya que es razon. Muy Re4°,ele.

Al Cardenal Santa Flor,

Vueslra caria de XX de mayo he recibido y visto |»or ella quanto aveis

sentido lo que lia sueeedido a n»y armada que estaxa en los Gelves, lo

quai tengo yo |>or muy cierto por que se el amor que me leneis y lo que

holguais del bnen sueeeso de todas mis cosas y esta ctaro que aveis de

sentir mucbo lo contrario. y«.»mando bazer las provisiones que entende-

reis y a vos os ngradczco mucbo lo que nie ofreseeis sennladamente lo de

las dos galeras de vuestro bermano que eslan en Civila Vieja (2) y assi os

ruego muy afecluosainente que deis orden como cor; la mayor brevedad

que se pueda se vayan a juntar a Meçina donde bon de yr todas las de-

mas para afcndel*juntamente a los affectos que se avran de hazer, que en

ello me hareis lan singular plazer como entendereis del Embaxador Var-

gas. Muy reverendo, etc.

Al Cardenal Vilello,

l.a caria que me scrivisles a los XX de mayo he recibido y ereo bien

que avreis sentido lo que ha sueeedido a nucstra armada en los Gelves

como quien lanla aficion liene a mis eosas y assi lo deveis a mi voluntad.

yo os ruego muy affeclttosamenle que j>orque lie dado orden que se juntenen Meçina todas las galeras que se pudieren adereçar para entender en

socorer a los que quedaror» en los Gelves y hazer olros efetos que pares-ciere eoitxenir, vos deis orden como las dos galeras que os liai» quedado

vayan luego a Meçina a junlarse coi» las demas y bagais itoner en orden

las olros, pudieudose hazer cou brevedad y que tambien vayan en eslan-

do adereçadas a emplearse en lo mismo que en ello nos hareis lan singu-lar plazer como os dira el Embaxador Vargas. Muy reverendo, etc.

(Eslado, liasse 887.)

(I' Fiessen. Il s'agit de Fiissen situé en Itavicredans la province d'AugshourgU'Angustade ta lettre' fout près du Tyrol.

(J) Civitax-ecclifa,|**>rtsitiié un |ieu nu Xoitl de Rome.

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— 230 —'

XLVI

Lettre du Roi à Fernand de Silva, Président de Sicile.De Tolède, le 8 juin 1560.

Philippe II, après avoir indiqué les préparatifs qu'il a ordotmé de faireailleurs et'en Sicile, annonce que la flolte de secours se réunira à Mes-sine. F'ernand de Silva devra informer les membres du conseil el les ba-rons du royaume des mesures décidées à l'effet de garantir la Sicile el desecourir son Vice-Roi el il devra fabriquer le biscuit nécessaire pour tanourriture de l'expédition durant trois mois. Vu l'étal de santé précairede F'ernand de Silva, le Roi a désigné comme chef de Texjiédition DonGarcia de Tolède. En attendant l'arrivée de celui-ci. Fernand de Silva

prendra toutes précautions utiles pour la sécurité de la Sicile. Il examine-ra aussi la possibilité d'armer rapidement quelques galères i*>ur les

joindre aux autres.(Eslado, liasse Ht}.}

XLYII

Al embaxador Vargas, de Toledo a VIII 0 de junio 1560.

A los Ires pnte os scrivr como aveis visto. Despues he recebido viaearta de 20 del passado eon la relaeion y avisos que vos einbiais en eiui-firmacion de lo que avia sueedido a nia armada en los Gelves. Tambîencnlendt jior carias del Visorey de Napoles la provision que avia hecho

para lo de Sicilia que alla avreîs entendido, cor» lo quai y eon lo que p»>-dran oyudor los cavalières y gente del dicho reyno lenemos j*>reterto queno podran cmprender cosa de mémento ni ponerse sobre plaça que seade importaneia. t.o que nos da mas euydado, y eon toucha razot», es verte la manera que quedaron en el fuerle de los Gelves el Duque de Médina

y los demas, y assi aviendo entendido j>or aigu nos avisos, que lienen xle-

tuallas para poder espérai* aigu nos dias lie resuelfo de poner todas mis

fuerças y toda la diligencta possible para soeorrellos |>or que en ningunamanera del mundo nos podria siifrir elunîmo a no bazer «un mas de lo

que podemos pat .1 somner a los que por servirnos. eslan en tanto aprieto

y peligro, y para este effecto scrivîntos a todas las pattes donde imdru a-

ver galetas que aunque las ttuevas no seau expedilas «xuno las vîejas

para el cfecto que se avia de hazer no serai» inutiles para que se juillet»en Meçina por ser et lugnr mas a projM>sitopara lo que se prétende, y a ta

euenla que se echa pat es«e que jHMlriaser el numéro «lestas galeras hasta

LXI1II* y dende arrîba, no ereyendo que nos faltaran las de Su Santitad

ni las de los Duqttes de Snboya y Floreneia. y de olros pari iciitares, y

para juntar eon estas galeras cuihînmos » inandar que se tomeit y pongan

en orden en essas partes hasla Ireinla naves gruesas bien arliltadas jioi

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— 231 -

que aviendose de tomar aca en Kspana la dilacion séria mayor île lo queeonvet nia y el lienqio concède y assi mismo por la dilicultad que avria debazer aca la infanleria y por que haziendola nueva y metiendola et» na-ves se ha vislo no ser tan utiles para hazer effecto como despues que es-lan algunos dias en lierra, lie aeordado que se provea lodo de lia lia y quebaxen 1res mill Aletnanes, |»or que siendo nienester sacar los Espanolesde Lombardia puedan quedar estos en su lugar y la resta de basta Xllli»U infantes que queremos que sea el numéro que ha de yr sobre la dtchaarmada se haran et» Lombardia y Toseana y se podran tomar de los me-

jores que el Visorey de Napoles luviere levanlados en aquel rey no y si

paresciere que estas fuerças no son bastantes. sobre lo quai embiamos a

pedir parescer al Principe Doria, estumos determinados de crescellos eon

todo niteslro |H>dery eon nueslra misma persona en casso que fuesse nie-

nester, y para dar priessa a estas provisiones se despacha luego persona

p'opria que enlienda eon gran diligencia en las eosas de la armada, coït

tr.ïen del Principe Doria y se etnbta luego a Genova una buena cantidad

de Irigo para començar a hazer vizeoeho y se avisa a Sicilia para que ten-

gan heeba gran provision dello, pues alli es la parte donde toda la arma-

da avra de juntarse.De lodo esto. os avemos querido mandar avisar para que eoniuniean-

dolo coït el Conde de Tendilla. a ipiien queremos que tnoslrcis esta cari»,los dos jiinlos, lo hagnis saber a Su Suntidad pan» que enlienda como

es razon lo que en esle caso proveetiios y como se vera mas parlicular-mente por una relacîoti que «-oitesta se os embia y pan» que juntamente

pidais y sitppliqueis a Su Santidad de tirteslra parte que. como padreunixeisal y que taida obligacion licite a avudainos en este dano unixer-

sal. lenga por bien demandai* que îas galeras que ban quedado suyas ylas que mas pudiere poner en orden se junten cou las nueslras en Meçina

y nos liaga el favor y nyudu que de Su Santidad espéramos como os lo

scrivimos iillimamente eiicaresciendoselo eon las palabras que vereïs

convenir.

Al Cardenal de Suila Flor agnuleseereis lo que nos ctnbïo a ofteccr

jKirsu caria del servîeio de las des gâteras de Pauto Sforea. su hermano,

y le rogareis de mi parte que haga que vayan tas diehas galeras a Me-

çina a juntarse cou las oltas. y servir et»esta necessîdad eon eerlilïearle

que terueinos tuentoria dello y dalle eis una caria que yo le scrïvo en

respuesla de la suya.El inismo oflicio hareis nui el Cardenal Yileli para que embio sus ga-

letas a Mectn.-idandole mi car!.' que yra cou esta.

A Marco Aulomo Coloria agradescereis la voluntad eon que offrecio de

servïrnos en esla ucccssidnd y le daieis la ealia que le s*rivo.

Ile hotgado de etiteuder lo que tue sctîxis de quan bien recibido tue en

c^sa cotte y despues por Su Santidad. e| Conde de l'end illu, aunque «les-

scaino saber mas por estenso la |ka»ItculuiiiUid dello.

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— 232 -

Porque aviendose de Ievantar luego los III L*Aleutanes que arriba esladicho. de que et» sabieudo la nnexa dittios cargo al Conde Alberteo de

Ijodron, sera menester a ver una plaça en Alemania para tomarles lamueslra. serïvo al Oirdenal de Augusta que lenga |M)r bien de dar paraello a Fiessen que es el lugar mas a proposito y en que eon mas breve-dad se puede juntar y eni-aminar la gente. Yo os eneargo que, dando micaria al Qirdenal, le hableis sobrello y le pidais de mi parte «pic lengapor bien «ledar el dicho lugar para plaça «le mueslra, diziendole el plazerque nos hara en ello y procurareis en todo caso que os de el despaeho el

quai eticaminareis al Marques de Peseara a Milan, eon la mayor breve-da«l «pie ser pudiere para que el lo embïe al dicho Conde. Alberico y avi-

sarmç eys de como se avra becho que no dubdamos que siendo j»aratanto servïcïo de Niteslro Senor y benetîcïo de nueslras cosas el Cardenal

no |M>rnadiftleultad en ello y «pierieudo yo sntisfazer del dano que reci-

biere la villa a los montdorcs «lella.

Al Duque de I j'bino embïareïs mi caria que va «rut»çsla y le avisareïs

siempre «le todo lo «pie se ofreciere como à lan buen serviilor nueslro

teniendo coït el toda buena coiTespondeneïa e intelligencia que muchohe holgatlo del «*asamienlo que he heelio de su hija cou el conde de Fede-

rico y assi se lo scrivo en essa.{Eslado, liasse 8S7.)

XLVI1I

Lettre de J.-A. Doria au Roi.

S. Cit. M.,

Quesla sera, per avanzar leuqw), mi parlito di quà per andar a Palermo

el eongiungermi eon «ptelle galère, eh* io ospetlo «la Xapoli, «lellequali h«>

avise» ehe debbiano far quel canuno, et di là jwmso rnandar «lue butme ga-lère alla Gotella, per porlarle aleune innnilïonî ehe mi ha futto «lare il

Vicerè di Sicilia, ehe le sono slate richieste da Don Alonso délia Cueva; et

fra tanto ehe delte gâter lornaranno penso spalmar et rinforzar quel i»oeonuméro di galer eh* io polro di tpiesîe ehe si Iroxeranno insieme el coït

esse andarmene alla voila del Seeeo di Palo, a levante di Gerbe, oxer a

ponente alla Testa del Reto, «love mi consentira meglio il tem|M>,el di qui

veder s* io JM>SSOfar «pialehe «lanno alli înïmïei. perché întendo ehe eonli-

nuamente vanno Iraslicando vassellï titretiesehi d'all'nna el l'allra ban-

da, el fatto questo, perche essendo scoperto el dalli ïntmieî non mi fosse

falto quatche dîsegno adosso, subito mi parlito eon eerear di raecogliermi

qua in Sicilia il piû presto ehe sia jiossîbile. FYn tant»*si iinitanno I altre

galer, el, secondo l'online eh' ïo havero da V. M'*«>dal Principe «l'Oria,

mio s*, el seeon«l<»gli avïsï ehe si averanno de* inimier «li mono in mano,

eo$ï si potrà procéder et servirla col eonsiglio di quesli s' 1ehe l>ene ïnlett-

Page 271: Djerba 1560(Monchicourt)

— 233 -

dano cou lenlar qualclte cosa per via di diversione, o contra una parle diessa annula, perché a forza aperla non mi par veder oeeasione di i>otercontraslar «:onessa, ne io t ieusaro mai d'esporre lutto per I»et»servirta,eon ehe facendo fine, butniliss** le bascio la mai\o; el piegro Dio N. Sr.

ehe sua Real Persona eonservi a confusione di tutti i suoï inimicî. — Di

Messîna, alli XVI de giugno del LX. D. Y. Sac. Cath. Real. Mg". Ilumi-

liss* Slor el vassallo cite sue mani baseia : Gio. Andréa Dioria.

(Estado, liasse Ht}.)

XLIX

Lettre du Roi à l'ambassadeur Vargas.

Al Embaxador Vargas, de Toledo a XVIII° de junio 1500.

Por «dm caria que yra eon esta se res|H»nde a Io que aveis snïplo sobre

lo que loea a I.» eelebraeion del Coricilio, aqui se salisfarà a b>s otr«»s

puntos que se eonlienet» et»vueslras carias de 21 y 25 del pasado y quantoa Io que toca a lo sucedido en los Gelves ya os he mandado avisai- de las

provisiones que se hazian. Despues aea aviendo entendido que se salva-

ron el Yisorey de Sicilia y Juan Aiulrea y olras personas principales, y

que los que quedavan en el fuerle «te los Gelves lienen que corner segnnscrixen lodos para oeho meses, y «pie la armada no podrà lener de corner

sino para dos o Ires, y que el fuerle eslava en defcnsn y en tan buen«>ster-

minos que no hay que tenter «le la fuerça, lie*mandado que cesse!» algunasde las provisiones que se hazian para el soeorro senaladanienle «pie no se

lexanten I«>sAlemanes que avian de baxar a Lonibanlia y assi se |>odràescusar el lugar de la mueslra «pie aviades «le pedir al Cardenal de Au-

gusta para el junlallos y eu enso «pie lengnii neeessidail «le soeiuro, «le

que attn no tenenms aviso |ior 110axer tenido carias «tel Yisorey «leSicilia

se mirara en la forma que se ovrà de tener para ello.

(Eslado, liasse 887.)

L

Lettre des Jurés de Messine au Roi

Sacra OIIIH/' el Real M \

Conosrendo «piesla lidellissinia Cilla délia M'* Yra ehVonvîna al suo

Real servieio restaurai' le galère perdute al isola di Gerhi, quantunquesi froxa gravata. si per la seatseza di lettipi conie per le grandissime

spcse eh'nlln sua fortilieacione si sono falie et fanno per serxicio di Via

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— 231 —

M", ollra d'haveria servit© al principîo dell'impresa di otto m* seudi, etaecomedalo di moll' arlîgliarie, monicione et xitluagli, non ha votufo las-sara al pnte cou pronto cote servir" Vit» M"*d'altre ventïmilia seudi eheservire potmno per la conslrulliotie di «loe galère o |HT quel eh' più lisarra servieio, quali itt nome délia M1*Via s'hattno ofîerlo al III Vicerèdi queslo suo fidelissimo Regno. Il ch* sari» esempioall' allie cilla di YraM" a far il mismo. SuppliVamo Vra M" eh' si il S* tton es conforme a suaReal grnmlcza et al nro desidei io, resli servita cou la solda benignitàaeceltarni la pronteza del animo eon la «juate non si maueherf» mai ser-\ire la M" Yra tri o «pie o»vorrenta et, basinmto bumilmete H pedî di YraM % supp*c Nro S" li coticeila felieissïmo smeesso di tutti ^it «lesîderit.Délia Via No. Cilla di Messina a primo di julio 1501).

Relia Sacra CnliW* el Real M * Via bumili vassallt et servitori.

Li Jitrati délia Y. No : Ciltâ di Messina. Raslturio de' Ansat««ni. Stefano>\iMissina, Fitippo Campu!». Vin»;*«li Missina, Don Antonio Vinlim*. Do

llicronymo Main!la. Marins Proeopiits screl.

(Eslado, liasse lltt.)

LI

Lettre du Duc de Médina Celi au Roi.

S. C.R. Mag\

Ya pur olras tengo dado aviso a Yuesfra Magestad como se rescivïo la

eurta que maint» scrîvir al Marques de ta F'avara coït «'orreo ptopio de 8

«lel passado coi» la relation de las provisiones que bavïa mandado hazer

a nquella sazott para el soeorr» del fueile de los Gelves y.defonsa deste

reyno y que responoeria a ella j»or capitutos y que besava cien mill vezes

las ma nos a Vueslra Magestad por baver mandado bazer las laies assi

por lo que a su servieio toca y bien «le sus estait»«s x de lus que dentro se

Itallan que es mttcha gente y muy buehî» y muy uecessarîa para su servt-

cio, como por las ruereettes y favores que en particular me lia/ta. tas qua-les solo el deseo de servhle puede llegar a tuerescerlas. juinqne seau tuuy

tnayores mis setvxvios, si bien aventure la vida y todo lo «lemtts mu lias

vezes en el.

yuan!» a la gente «pie el Duque de ArVala û'mî que tenta hocha paraacudir a este reyno. ya tengo script» a \ttestra Magestad i-om» no se lui

tomad» por que aca nos bemos i-emedind» eon la que se saîvo en las hâ-

ves y galeras que aqui npoiiaron, que por anv génie platien y expeiimeit-lada en"la guerra y travajos delta, es demas importaiiria, aunque liay

poeos Kspanotes que n» llegaran a t«>>,que no los Cnlabreses por ser

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- 235 -

gente nueva y desarmada y ser este reyno tan cerca de sus casas que el

aparejo les baze yrse *•.ellas ilesde a muy pocos «lias que encomiençana traxajar, sin olros inconvénient es que la experiençia muestra delloscada dia, mayoïmenle que sobre este .numéro tenemos la génie de la mi-licia que se ha vîsto bien ogano la necesstdad «pie bay de conset varia.

Pett», |>or assegurat nie para lo que podiïa suçeder como séria jHuicrse elarmada sobre alguna plaça y haver de salir en campana, embie al Duque«le Aleala a pedir una patente para levantar hasla lies o 1.000 hombresen caso «lenecessidad, la quai me ha cmbiado. Plega a Dios que el socor-r» xenga de Espana y l/jinhurdia, de manera «pie aun {tara el no seanmenester.

lu» génie italiana que hasla agoni bay en eslos presidios sin los Espa-noles que he di»ho y 300 Frun»;eses que eslan en la Licafa y Lenlin (I)«pie sou lierrns abïerlas para sacatios en campa lia siendo menester quesou soldados viejos y bueuos, de los que se salyaron en una naxe seranhasla Infantes y hasla 000 «-avaltos hechos en el Reyno que liene An-dréa do Gonznga como lengo script» u Yueslra Magestad esla gente ««•

«le sueldo sin la de la miliçia y hast*» 150t-availos que n» se conipnsïeiiu»en el servieio militai*.

En lo de las vieluallas que qttedaron en el fuerte, ya lengo «lad.»cuentaa Yueslra Magestad y Io «pie «tel se serïxe despues «pie yo xine y donPedro Yelazqttez le data mas jiarticular como persona que lo provey» ypas» todo JMJI-su tnatio como comisnri» gérerai «pie fue en aquella jorua-da. De agua es lo que mas euy«ta«lome ha dado siempre cotno a Yueslra

Mageslad lengo seripto, por baver «luedado la gente sobrada «pie «ptedo.Pero eon la mana «pie me scriven «pie se «taxai» denlro a cottservarla

para la gente util y en destilar y endulcir la de la mat*.'lengo que espé-rant!» el socorro si se après uni como espérâmes en Dios y en Yueslra

Magestad.

. En Io de la quantidad de las galeras que Yueslra Magestad baze juyzioque se jiodrun juntar, ya yo lengo scripto lo «pie aca patesee, qumilasmas tuerett es assegurar mejor cl negocio. Assi supplie» a Yueslra. Ma-

gestad «pie se procure, «pie si supiesemos cterto que Iternos «le tomar alos enemtgos como ttgora dieen que eslan sus galeras «-on la génie enIterra y tnetido denlro cl palamento mucha parte délias, meiios basla-

rian. Pero aqui no se puede Ifegar lan a punto y aparejaitus ni salir lan

secrelamente que no los hattemos apereibîdos y armai los sin lo que «le

Levante les puede venir. Aunque va «pte esto sea, créa Vuestra Magestad

que eon solo xer hazer juncta de galeras en este Reyno lengo para mi

«pie sera tanto eseandalo para los euemigos que anles que se saïgadel se levanlaran det assedio y quant» a juntarse en Meçina, no se porel présente si séria mejor en Trapana, aunque el pue»lo y çiudad no sean

(tl Lentint prés de Calane.

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-236-

de la cornodidad que esla, vayan viniendo que Iralarse a eon tos capi-tanes lo que fuere mas al proposilo del servieio de Yueslra Magestad.Porque eslando los enemïgos en Levante no bay duhda sino que aqui seha «leeslar y de aqui se ha de salir. Pero, si estait en Rerberia lengo quela colla se ha de tomar en Trapana, mayonnente para los Gelves o laGolelta.

Lo de tas treinla naves nie paresee muy bien, mayonnente viniendobien artilladas, f>or que la mullitud es buena y espanta mucbo, si bien

pocas vezes hazen buena «Conservaa las galeras y en ellas se puede llevarmucbo recaudu de génie, municiones y xicluallas. Si fueren menester

mas, de aqui se pueden tomar, aunque creo «p»e baslaran. Ya lengoscripto a Yueslra Magestad que algunas carabelas de Portugal serian a

proposito y no digo para este socorro solamenle, pero para proveer aquel-Ia plaça adelante por razon de los baxios y ser lan buenos vaxeles de la

vêla y ayudarse olgo de. los remos y yr lan bien arlillados, guardandolaNuestro Senor de manos de los enetnigos, como yo espero en el.

F^nlo de la infanteria V. M" lo ha mandado prox-eer muy bien. En eslo

no tengo yo que dezir sino «pie siendo los 11.000hombres et. effecto es suf-

liçiente quantilad, aunque si fueren mas sera mejor y que quantos mas

fueren los Espanoles es |K>neren seguro el juego, y de los Ralianos lodos

los que mas se pudieren hazer en Lombardia es lo «pte «*onvienc por ser

los mas soldados viejos y bien nrmados, y «pie los mettos sean Catabreses

por ser al coiilrorio assi en platica de la guet ta como por no venir arma-

dos, digo.de cosseleles, sobre lo quai lengo |>or cierto «pie el Prineq>e An-

dréa Doria sabra muy bien decir a Y. Mug* su parescer «oui» «lize se Io

ha embiado a pedir y pienso «pie no se desviera mucbo de Io tpie digo.

En Io que loca a lo que Y. Mag* dize que si estas fuerças no bastaren

esta déterminai!» de crescetlas «*onlodo su poder y su mesma persona en

caso que sea menester, yo beso cient mill vezes humilisimamenle las ma-

nos a Vuestra Magestad, |K>rque eon taies palabras y obras no solo se

hara senor de los reynos es Ira nos i»ero ha rase Rey de los •'«•raçnnesr«le

los que le dexo su padre de gloriosa memoria, «pie importa mas, y desea-

ran sus vasallos morir i>orsu serviçio y Io lernan |H>rgloria y deseanso

espero yo en Dios que para este socorro no seritn menester mas fuerças.

Pero, Senor, todas las que Vuestra Magestad pusiere no serah en vano y

asseguraran este negocio. Porque si se rrelira esta armada, no solo seeor-

rera aquet fuerte y tant» y (an honrrado sotdudo, pero |»oilrinse pasar a

olras cosas, y quanto a la Real Persona Invictissima de Vuestra Mages-

tad, solo imaginar que puede ser quanto mas baver lo dicho pondra tanto

terror y espanto a los encmîgos y oniino a sus soldados que le teman en

el armada «Ici Tureo y en lodo su senorio assi que por amor «le Dios.

V. Magestad guarde su persona y no traite de (tonella en tates travajos,

mayormente en I» «pie puede eon mandallo y me petdone si me he alar-

gado demustado en esta parte.

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— Se-

llante parescido muy buena «lilijencia mandar hacer vizcoclto en Geno-

va, aunque «ptisiera que alli httviera orden de hazello eon trigo prestado,o de otra manera de Io que en ella se ballant por no perder liempo hasta

que llegue el que Yueslra Mageslad dize manda embiar y en Napoles sé-

ria a proposito se biziesse lo mismo |»or que bay gran recaudo «lehoi nos

y panaderos. Lttego como yo llegue despues de haver proveyilo «legénielos presidios, di orden en que se labrassen XX mill «piîntales cou esla es-

perança de socorro y para que sonasse la nueva hasla I«>senetnigos, dar-

se a grandisima prisso, aunque en este reyno bay las necessïdades y Ira-

vajos que Yueslra Mageslad sabe; acabados estos XX mill quînlales, es-tara datla orden para continuai* en bazer mas.

En lo que toca al armai* aqui galeras, ya lengo seripto a Yueslra Ma-

geslad, como por euenla desla su Rejia corle se labravan dos y lo que«on Palermo y Meçina proeurava y como lie negociado eon tas dos citt-

dades le sirvan eon cinquenla mill escudos, Ireinta mill Palermo (taraarmar Ires, y veinle mill Meçina pan» «los, «pieson siele. La una se eelio

oy en la mar, la otra se cehani denlro de ocho «lias. Las dos de Meçina

eslan encomençadas, las très de Palermo se encotnençaran lttego. Dar-

seles ha prîesa como yo mismo lo hago algunas vezes «pie aunque ito

sirvan todas para «ïsle socorro servirai» i>am la fama y repulacion, y

«piando se aiaben y sean mas de las «pialro «pie Vuestra Mageslad liene

de ordinal i» en este Reyno estantn bien en el alnntçnnal, y pluguien» a

Dios las hallara yo bêchas quant» mas que es menester saear fuerçasde llaqueza y «pien»s vendu Yueslra Mageslad a lodos y a mi el primero

y que se haga senor «lela mar y desla manera tendra reposo y sus vasal-

los defendidos y «leoln» sera al contrario y esto digo e«>namor y zelo «le

su serviçto y como «piien acaba de xer lo que puede lo mucbo couIra lo

inenos, ta «-hustnu nos pondra en algun liaxajo. Pero hase despachado a

tintas las'juslieias del Reyno «pie sentencien los presos cou brevedad y

que los «jue no fueren easos ïnortnes los echen a galeras y que assi mes-

mo los eondenados nos los cmbien, y demas desto Uegado el punto «le

armallas de gente habran de |»erdonar harla parle de les Moros libres

que bay en el Reyno y alguna gente que se loniara a sueldo de buena o

mata bolla, pues en eslo va el servieio, no solo de Yueslra Magestad mas

et «leDios y beneftlcio del Reyno. Todnvia, si Vuestra Mageslad mandare

proveer «lechusma de olras paries haviendota séria gran ayuda, y ncuer-

«lese Yueslra Magestad para adetanle «le hazerla Iraer de los eslados de

Flandes, aunque set» cou alguna cosla et» naves pues se puede condenar

mitcha gente por lo «pte importa armar galeras, y assi suplico a Vuestra

Magestad que mande proveer a este Reyno de uttilleria assi para las

plaças del, como para el nrmamento de galetas, que «ligo que es muy

neçessario, «pte ya et» lo que loea a las plaças, en espeeïal a Caragoçaeon el maestro raeiottal Juan «te Ortega di euenla a Yueslra Magestad«le la net^essidail que havia agora no dexare de lornar a suplicarte lo

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- m —

provea. que «ptando n».«fuesse JHUque «-ierto bay necessida»!, Io supticnriapot.pie este Reyno .>«•<favoterera il- ver que tiene euydado «lellos. '«orquepiotiitdo a Vuesfra Magestad «pu; es uno de los mejoivs joyeles quetiene y que tuas le aman y <*•/>quien ma;s «prerria que tuviesse quenta.y -i m»xva Vuestra Magotud corn»»le ha sustenta»!» un exeredo un an»cou lan poca ayuda de utia» parles.

El Marques de la l'uvata ha dicho cumplidnmciite a lu iMnptesu la

lii'i-V'i «pt»-\u«istia Mageslad le haze de mas »!»•la «pie lia rescibldo *»«nsu c.ul.i. ha sidu bi'ft im'ltesb-r |si l'a pasar la pena que le ha «lad*»l»>a<-iies.{.{«,y la qu«-dello lia xisto que y»»Irnxe de mas de la prision de su

hijo. Pfega a l»;««sguatilar a Vues lia Magestad fatdos an»-s que nueslrosvi-uief..s y nti'S ;"ifh?fte !.• -irvan >nii îas armas en ta mau» la lueired

que agoia tins ha h»»ho. Gnanle y a«-ies*-ieiiloNnesd *Senor la S. C. R.

pt't.Mina d*- Y. Mf «on aiignu-nto «I»1 mayor«'s reyims y svii"ii«>s. etc. |)c

M.-»-îii,ta !>«le jtilio I.V',0.Suplïco a V. Mg' todabi™n» se alloxc »n el so-

corro «le atjtiella pla«;a pues importa Io «pie letigo rmtchas l«e«-esescrylo

> h» *pt»'l lïMii|w»itio>liaia tuayorriteute qifcs cii-rfo quv lo qui: liiefios

ynpoilaha ela los «pie «te alfa emos sa!\«|«:.

do Y. S. C. R. M.

ciyad» y basait»»que sus lîeales maiios h*sa. Kl Iimpie d««nJuan thi la

i:er«la.{Ilslitihi. litis.si' 112.7.)

LU

Lettre de J.-A. Doria au Roi

S. C. R. M.,

N«'l partir mi» da Mcsina «piesti giorni passali, scrissi a V. M" r-h*el

mi» dissegn» era per nvanzac tempo d'andarmene a Palermo, d»ve iu-

tendev» ehe doveano nndar le galère «-hes'aspeUuvano «In Napoli. el, di

tulle fait» una scella, possnrmone in Iturbct ia fin presso a Gerbe, per ve-

der s'io |K>tevi»a ricontntr" qnalche vassclf» de tnitnici, dove ïntendevo

«lie e»ntinuametite nmlaxati» a Gerbe da Levante et da Ponente, el ancti»

per porta r alcune cose alla Gotetla «-he«lomundava Don Alonso «lalla Cite-

vu. Ilora giunlo a Palermo el quivi fermatomi per otlo giorni, nspettandole galère di Napoli ehe xenisser», corne havevo seritt» al Duca d'Alcala• Ire le mandasse, el vedendo«he tanlavano assaï, lasetaî online ehe tntte

le gaieté ehe là eapitasser» «lo|**»la mia partenza se tu*iilôtnasser» »Mes-

sina ad nspettarmï. et, per non perder '>ÎIIlern^s ma rissolsi «l'andar a

Tru puni, et «liquelle po«^tegalère eh' io havevo met-o ne feei qunttro buo-

ne, dove haxendo itnbarcalo quelle robbe per la Goletta passai in Rarbe-

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- i&>-

rîa sin presse al Seeco di Pal», et tanto, ch' io diseopersî Gerbe et sentit

an»h» lirar l'arlegliaria, et qnivi slal» luit» il giorno, non hebbi vent un»

di *.eder aleiin vassello nimi«xx Onde, tenendo cetto d'esser slato dis»»-

petto, lirai alla notte alla voila délia Testa del Rett», et di là nmlando perPonente capitai una mattina circa una hora di sole a Monastetio dovecran» sotlo il caslello da eînque in sei garbi «x«nuna galeotla enrichi di

vittuaglie per pot lai' al!' annula. Oud'io eonoscendo non potctli pigliaraltriiuente per esser lirait in terra, al toee» presi resolulione di tenlar*s'io («otevo brusarîi, et «»si poslo una galera fuori in guardia, eon una

fregala, et cou li schiliï pieni di soMati mandai per far dello effet!», non

mi potettdo accostai*eon le galère, ll«>ra,montre ehe si eombutkni, la nos-tra guardia diseoperse sei vasselli ehe lontati» da cinque in sei miglia se

ne venixan» terra, terra, da Ponettte, ond' i» race*«Unla gente mi lirai in

mare per n»«ncoutbatfere eon disxanlaggï» se f«»ssestato bisogn*. pofeu-dosi congiunger coi» loto nnchfira la delta galeotta et oncho per levare li

muiïruirï del terren», et pet poter rieotioseer megli» li nimiei, ehe, si persorte loto, si fossero posti in caecia, havendo i» quattro galère bnone et«liconserva, pensa x-ocombntler eon vnnlaggio «-onquelli vasselli nimiei,«he fossero venuli piû avant i de gli alli i. I nimi»i mt-strorno di venir alla

voila nostra, ma assai presto liront» alh. voila «li Monastetio, et i«>,ve-

detnlo questo. rne n'andai alla \*o!la «liCapo Ruouo per amlarmene alla

Culotta, «loveessend» pressa a dilto «*apoda circa dieci miglia, su la mez-

za notle si |M>senn vent» du Ponettte et Maestro lanlo grande ehe non si

poîea prueggiar. et, lernporeggiaud» i» per pii'tdi due bore, creblte lanl»

imfielu«JS0eon un more tant» gioss«>«lie fui forzalo a voltar la poppa, el

cosi me ne venni quu a Trapani p><<«d»po mezz» giorno, ehe segui nquel-la notte, ehe tu hieri, «loveho tnivat» Ire «IciPrincipe, niio sr. ehe mi 01-

drna cite le galère si vnddiitioad nuire a Messina, el lutta voila ho poslolutte quelle robbe per la Guïelta sopra due buone galère, et penso mari-

darle quesla notte sel leuipo si méfiera al buono, ehe per anchora non ne

«liniostra segno. Ne mi pnrtiro di qnà lin al rif-ornoloro, per fenetlt sicuro

l'isota delta Favigliana. Spero die "al piû tardi non passeront!» mai oit»

gionti ehe saranno di rîtorn», et i» subit» me n'îtiulero a Messina peratlender ad unir Formata di V, M'*et far l'alite ««.«seehe saranno di su»

servïlio. Mentre si contbaltea li sopiadetUi vasselli, fuggirno due ch' cran»

schîavi sopra ta galeotta l'un» de iquali cita agozino délie galère di Sicilia.

Coatui dice cite Ire giorni prima era partita quella gateolta da Gertie d'ail*

armata per venire per «pielli garbi. el ehe, prima di due giorni. cran»

parlite cinq galère ehe inamlavano per vittuaglie à Tutti?, ehe sono quel-le ehe poi noi discoprirno eon le quali si dovea \m esser congiunlo un' al-

tro vassello. Dtee anchora etie un rinegato gli havea detlo ch»ïst tïspethï-

vano dodeci vasselli d'Algîeri ail' armata, enrichi de Turchi, et ehe da

Constantinopoli aspettavano anchora trenta gaieté eon due maone, et ehe

l'armata non partiria se non pigliava il forte, quando bette vi d'ovesse iu-

vernar*, el ehe per anchora non havevono fatto bàtleria el de i Turehl xi

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-.240 —

ne erano morli assai et ehe continuamente dal Fox andavano rinfreschiair annota et per questo setnpr' in quel golfo vi erano galère ehe andava-no inunzi et indtelio, et ehe moite galère restavano maie ad online. Qua a

Trnpuni, ho poi ritrovafo un barbier» délie galer' del Principe ehe sonosotlo il forte, il quai dice ehe parti di là quatordeci giorni sono, et, cite «to-

po la [«rima fatlione fatta dalli Turchi contra le galère, vi tornot no il di diSan Giovanni da mezzo giorno, da circa mille et cinqueeento, quand»l'u'-que erano basse, et li noslri li tibullorno eon danno et vergogna et eonmorte di loto da fol se dînent». Clie dip»«iliai» hattuto te galère di terra et

l'hanno buttate in fondô, da una in fuori sopra ta quale si salxono quellipochi seiaavî di ciurma ehe vi sono, el cite sopra le galère non beveano di

«dira acqua «diedi quelia ehe si fa»ea a l'ambicd corne nel forte, et ehe per«ptel ch' cgli havea intes», ehe nel forte resta va acqua per quatro inesi

anchora cou quelia ehe si facea ai tilieialmenle ogni giorno et cosi gli ini-

mici haveranno mollo più ehe far di quel ehe si pensano. Fia tanto, radu-

nand«>sil'arutata di V. M", insieme si potrà pensar, secon«to le forze del

nostro apparat», o eon forza aperta o per via di diversione, levarli dall'

impresa, ehe sarà la tîne di quesla mia, coït suplicarla humiliss'* mi faeei

degno délia sua buona gra et pregar Dio N. S. ehe alla sua Real Persona

«loniogni vittorio, et félicita et «piale io desidero. Di galera a Trapani alli

XIIII di luglio del LX. Di V. Sac Calh. Real M". Humilias 4 el obligati» 0

Stor et vassato ehe soe iitani bascia : Gi«).Andréa Diorio.

(Estado, liasse 1125.)

LUI

Nouvelles de La Goulette (I)

De tas «los galeras que mando el senor Juan Andréa a \J\ Goleta el

olro dia a llevar las initniciones que embîa ei senor Duque de Medina-

celi, refieren que esla muy basteseida de victunllas, tanto que del bisco-

cho «pte davan a Don Alonso las «lichas dos galeras no loin» sino la mi-

lad y que .traitajavan en la Golela haziendo de denlro un eonlrafosso y

conlrafuerte bravo, y que lo que Don Alonso pedia y holgaria que se te

embiase séria alguna génie spanola i>ara reforçor la guardia de la Go-

lela, por si cl Armada del Turco les fuesse a poner silîo, que del Rey de

Tunez no se le da nada por la guerra que liene rota, y que en las dichas

galeras llevaron de n«;a un moro que eslava aqui embaxador del Rey de

Tunez, y «pie llevaxa carias del Duque de Médina, y que Don Alonso lo

prendio Iuego por que dize que el Rey de Tunez le lia tomado no se que

(l) Ces nouvelles sont «5crite3a ta suite de celbîs apportées par te pilote de

J.-A. Doria qui quitta le Fort de Djerba le H juillet 1560.

Page 279: Djerba 1560(Monchicourt)

~ &1 -

hombrcs de baxo de seguro, y que c««neste los cobrara. Aca se solicitaal senor Juan Andréa para que embie las mtmtciones y los 150 soldados

espan»«lesque V. Ex* tnando para que llevasen. Lis galeras «jue parlle-ron de Napoles «on ellos, que no quisieion passai- de Palermo sit» la ordendel dicho Juan Andréa, no se en que se resolveran entre el y el senor

Duque de Médina, que t» tractai», yo ère» que los mandata llevor.

(Eslado, liasse 185.}

LIV

Lettre du Duc de Médina Celi au Roi.

S. C. R. Mg\

Despues de.despaehada ayer una estafeta eon los avisos cttyo duplicad»embio eon esla rescibi una lelta del principe Atwliea Doria y i on ella

«*>piade la caria que Y. Mg*le ha s»ripto de là de junîo por la quai tedize en effecto «pie haxia manda*!» suspender las provisiones para el so-corro «lel fuerte de los Gelves a causa de la salida de Juan Andréa y mîahasla que yo serixiesse mi parescer, y «pie assi el no passase adelanteen el hazer «lel vizeocho ni lomasse las naves a sueld» que le estavan

ordenadas, y que haxia scripto al mai «pies «lePeseara «pie no calasen los

Tudeseos, de «juehe rescix ido la mayor pena del mundo por el liempo quede necessidad se perdent en «essai*estas cosas, tenietnlo por cierlo quevieml» V. Mag' 1» que se le avisa y «pie quahpiiera plaça por luette ybien inuuida que sea, si no se soeorre de necessidnd se ha «lepenler, «piemandara contintiar las provisiones, consîdcrando no solo lo que importasi tos enemïgos la tonian por el dano que a estes sus Rcynos résulta, peroto que convtene a su réputation defcitdelta y salvar lanto y tan buen

soldado como en ella qued» por serville mayormente que quand» tas fuer-

ças n» iKislasen, en ver que se baze Io posible se sntisfaze a Dios y al

mundo, y aun la réputation podria ser parte para que tos Turcos se le-

vantas*. dello, y por el contrario si saben que cessan las provisiones parahazer mayor esfuerço en lomarla. Por lodo lo quai y por los avisos queembio y, juntatnente eon ellos, «opta de tos que me scrive Juan Andréa

Doria gue llegaron esta manatta, suplieo a Vuestra Magestad eon toda la

efficacia que puedo que en esto mande hazer la provision que lengo porcierto que ya ha mandado hazer eon tanla prissa y herbor como el caso

Io requière y «considèrede nuevo que laies ta ptaça y gente délia queIras Io suçedido y gente demasiada que quedo y verse sin galeras ni es*

perança délias Ion presto la tnana que se lian dado en dos meses, y quetodo no bastara si no son socorridos a lo ultinto eomo no basla jatnas et»

ninguna plaza aunque sea un Milan ni otra mayor y mas fuerte, y si

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— 242-

lan gran favor yo he resctvido como es por esfar fuera mi persona ccssar

las provisiones estimando en lo que meresçc el deseo que lengo de servir

a Vuestra Magestad, no se «pte me diga si no que pluguiera a Dios que yofuera heeho dent mil pedaços primero que aca viniern, aunque mi inten*

cion no fue si no aymlar a remédiai* este su Reyno y pr«x*urar el so-

corro «lenquel fuerte, que me parescio que lo podia hazer qtiedando como

queilo y el da muestra dello, pues quando partieron los que avisai» del,haxia ya «los rneses que estavan sitiados, «jue Ituvo algunos que pensa*r»n que no dttrarïan quittée dias. Yo, Senor, estoy fuera de jnyçio sobre

este caso y no dejare jomas de suplicar a Yueslra Mageslad lo proveacoït la grandeza «lennim«>que baze todo Io demas y eon piedad «leaquet-los Xpianos tan buenos soldados suyos, que quand» no lo fuessen y casi

lodos vasallos, el mundo tiene opinion que Vuestra Magestad por sol»

ser Chrianos los socot rein, y por que n» dubdo sin» que mandara conti-

nuar tas provisiones scrixo al Virrey de Napoles y al.Principe Andréa

Doria que me paresçe deve'it conlînuor las que se les havia mandado ha-

zer pues serai» necessarias y quando no de poca costa hasta que Vuestra

Magestad las reboque. lo «jual no ereo, y assi eon est» despaclto este

rorreo. Niteslro Senor la S. C. R. persona' de Vuestra Magestad guarda

y ensalçe coi» ncrescenlamiento de Reynos y senorios como sus suhditos

«leseamos. De Meçina a 20 de julio 15*30.Embio a V. Magestad una car ta

«pie lie reeibitlo en esla bon» del Gran Maestro de S*Juan.

De V. S. C R. M.

cryailo y basallo «pie sus Reaies manos besa

el duque dot» Juan de la Cerda.

(Eslado, liasse H25.)

LV

Por carias de Palermo de 23 de julio.

Que por tas marinas «le Mazara andan dos galeras lurquescas, se crée

a tomar lengua, y junlo a ta renela ban lomado dos fustas, una barea

cargada de trigo. Un berganlin del senor Marques de Terranova y una

fragala del senor Duque de Médina «pic fueron en corso ban buelto y to-

maron un carabon cargado de frula que yva de los Àlfaques al armada

y slete moros en cl, los quates han traydo, y se bttelvcn otra vez en corso.

El senor Juan Andréa Doria se pone en orden eon 17 gâteras y Ires ga-leolas para partir de aqui la buelta de Malta, y alli tomara las de la Re-

Ujion y dexara alguna coxa si no to haze aqui, y lirara eon lodas a la

buelta de Levante, o de Rerveria, como mejor parescera al Gran Maeslre

y a el, pan» hazer divertir esta armada «pte Dios ta confond;».

(Eslado, liasse Î85.)

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- 243 —

LVI

Lettre du duc de Médina Celi au Roi

S. C. R. M.,

A XXV del pasado escrivi a Vuestra Magestad largo Iras cl correo pro-pio que despacltc y le embie la copia de las ultirnas lelras que «le «tonAlvaro de Sande ténia y «lezia que quedava despaehando a Estevnn «le

Monrreal, mi seeretario. cou 1» mismo para hazer lodnvia instançia porel socorro del fuerle de los Gelves, y que llevaria lo que en el parlnmentose determinase esta sera para avisai' a Vuestra Mageslad como es par-li«l«>,>*pur mar. p*»rsi pudiesse alKtnçnr algun liempo, puesto que «le lo

principal a que va esla ya eserifo. y supticado muchas vezes a Vuestra

Mageslad como soy obligado y a su servieio convîene lleva la oblaciondel parlament» que son dozientos mil escudos «on los quales ha servidoeste Reyn*>,y eon la \olunlad que suele, la canlidad es «le las mayores«pie liai»«lad»por donde se los deve tener en inueho mayonnente eslandoeon harla necessidad, demas que en el determinarse a darlos no tardaronIres Itoras. No se les signifio mayor canlidad por «piese ha «le medir eonsus fuerças, pues si dan mas eaernn en falla y de repulnçion y si Io relut-san perderse a tan buena costumbre como lienen en serxir luego, eon lo

que se h^sapunta y quando en est» se buvîere hechado corto por et Virrey

que aqui fuere es menos ineonvinient*»,mayormente «pieen su mano esta

muy en brexe la enmienda offresciendose alguna necessidad.

No ptieilo abstenerme de hablar siempre en este socorro si bien creo

«pie,quando esla scrivo, estant va en el camino y harlo cerca de aqui porlo que al servieio de Yueslra Mageslad lo«%»y a la defensa de aquella

plaça lan importante y de «IonAlvaro y los mas soldados que quedarondenlro por servir a Vuestra Magestad y assi inestno porque veo ta des-

Iruycion de «?slereyno y mm de tos que mas adelante estait, si Io queDios no qusera viene a manos de los Turcos, a Vuestra Magestad su*

plico «pie en caso que no h baya proveydo que no lo dexe eon dezir quees larde que en quatquier tientpo que lleguen y se junten aqui tas gâterassera muy bien ponpie, si «piando llegaten, el fuerle fuesse perdido, sera

tan tarde «pte habra el armada de los l'nrcos de imbernar en Rerveria,

y siendo lan eerca «leaqui mire Yueslra Magestad lo «piesera necesario

tener galeras ni opposilo. «le mas que bay necessidad «le la gente estpa-nola «pie liai» «te traer y sin ella no podre assegurar n Vuestra Magestad«lenlgun ineonvinienle en una «leestas plaças, y ta Goleta sino tiene las

espnldns del armada de Vuestra Magestad cône peligro y n» poeo pormas fuerte que sea, pues no bay plaça que a luertgo nndar n» se pierdasi no es socorridi» si no miresse por Florentin y Sena, pues no es de lenet

en poeo el fuerte de los Gelves que heelm oti 30 » 3a dîas y vietuallado ynun heelindo el agua por mano, y coït quatro mit luxas demasiadas y mas

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- 211 -

se detienda de lan gran poder y fuerças como son las desla armada yRey île Tunez y de casi toda Rcrveria tant» tiernpo. y que conociendoest» se aventure por tos Turcos lo que se aventura por ganalîo, assisenor, que 1» que yo alennço es que para cl socorro del fuerte o para«lefensa «leste Reyno es neeessario «pie venga aqui el armada de Vuestra

Magestad y imbierne en Sicilia y de otra manera no assegur» 1» «piepuede succéder en ella y desde luego me escuso: mayor inertie «pte ha-cieriftose otra «-««sacou lin de juntalla a la primavcra. no digo yo las

galetas que ban de venir de Espana mas las de Genova, quand» se eo-

ineuçaren a poner en orden ya el armada ïmbernando en Rerveria babra

Ilegado a Sicilia. pues en «los «lias I» puedcrt hazer >*el puer»» «le Au-

gnsfa y et Far» n» se I» puede «piïlar nadie. y «piarulo no imbiernen enRerveria levanlandose farde como 1» harat» «le los Gelxvs no teniiend»«tel socorro, no p«)«liendopasar a C«»slanlinopla podran «piedar en SantaMaura que son 180 millas del Cavo de Santa Maria et» Piitla (F?y de Si-

cilia 110 niillas, y est» medido p»r la caria, r-onMdcre Vuestra Magestadquant» mas «erca cstaran para las «osas del reyn» de Napoles y desle

pues desde Rarcetona a Sicilia bay por l» mas corlo 700 initias y de Rar-

cetonn al Puerto de Ss*Maria donde t'mbiernan nlgunns vezes las galeras800 millas, que son todas 1500 titillas y en esta S" Maura bay toda la•otnodidad de viz*;»elv s y gente que bay en Levante. Vuestra Magestadh.»«-onsidere lodo y créa que le «ligo verdad. y «pie estoy al pie de la obra

y que no lengo otra «osa por intense ni particular sino'su servîçio, ylinalmente lenr|<« n;ada«l de aquellos Xpianos y sus soldados y de exem-

pt» a los «pie se îovieren de ençerntr a guanlar plaças |>»r su servieio.

«Jue «le juntar aqui galeras lo que a f««sYtrreyes «leste Reyn*» se les re-

«resçe como I» he set il» ««Iras vezes es dos mi lenojos c»n ruy«l»s y in-

sulto «pie la gente délias liazeti sin remedio y olros «los mil contiaxandos

porque certifie» a Vuestra Magesta«l que bay muchas personas en el

Reyn» que n» agita rtian otra cosa i>ara, por medio «le «lineros, eon la

gente «le gâteras bazer malar y afrentar sus enemîgos, ruas 1».KIOest»

se ha «le ten«>rpor merior Iravajo «pie el de ver l» quel enemigo lan vezino

baze, y puede hazer, aunque nos in el se pone diligencia en obvia r los

delitos.

Juan Andréa Doria Itegu» a Ttapana «tel viage que hïz»>eon «piatro gâ-teras corn» tengo eserifo a Vuestra Mageslad y despues vino aqui «loiute

hallo las galeras que espernva de Napoles cor» las dos «leÇigala y «pialro

galeotas. y vist*« que no haeia en este puert» nada, medio mueslra de

querer yr a Napoles, yo te dixe «pie me paretia que no lo devin hazer

porque qnatqttîera passo que «liesse alras desrepularia much» cl fuerto

y sworro, y signiliqnete «pte séria mejor hîziese alguna salida y se mos-

tra<?een Rerveria para escandaliçnr et armada y «juilalle parte «te la vi-

(I sainte Marte en P.milïe, c est-â «lire Sainte Mari* de |yu«a.

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- 245 —

tualla que le vîene de Tunez y ïugures «lelRey. Pareeiolc bien y assi par-ti» de aqui para Çaragoça a ultimo del passado «rot»design» de yr àMalta y juntarse eon las galeras de la relijion y pareeieitdote al Gran

Maestre reforçar las mas que pudiesse y dexar nlii las olras, el Ueg» a

Çaragoça y parti» de alli a los Ires deste, despues «le baver tomado lossoldados que ordene «pie le «tiessen eon 150 » H» espanoles que le di

aqui, y en «*ambiode cierlos franceses «pie le avia «Indo, i>or 110baver

llegado a tiempô, tomo Ifnlîonos. Dios le gute que para i«oeas galeras va

vien artnad» y n» estoy sin espenmça que hara alguna cosa de gusto.lia île ft«ner la «-ostasegun entre los dos Iractoums «lesde Esfnques haslala Goleta, donde lia «le «lexar 100» 15».)espanoles e«>ncierlas municiones

•pie embia el Viney «le Napoles y algunas «pte y») les embio. sigun porvia «le la Gotela se avisa que es«nndalizaron las «piatro galetas emï queJuan Andréa paresei» por alla pensartdo que era nuestra vanguardiatodavia cre» que esc.-mdalizantn alg» agora. Plega a Dios «laites buen

viage.

Paul» Esfoiça lleg«>aqui a los Ires «lel présente cou dos galeras y me

dix» que venia a servir a Vuestra Magestad y juntarse eon sus galeras

y «pie lenia «delta de recibilte al sucM» por 1»quai le hize «far vîzcoch» yle dixe siguiese a Juan Andréa y por yr mas como eonxenin alisto una

galera y dexo la olrn y olr» dia se parti» para Çaragoça et» busia de

Juan Andréa.

Lo que agora se avisa de Levante es que ha ventdo orden del Turc» a

su armada cor»la galera que fue a dalle ta nueva de la rota y olras lies

mas «pie les embia eon inunieiones que no se levanten «tel fuerle hasla

que lo ganen. Tantbien dizeri que n» vienen las Ireynta galeras que siem-

pre se ha dicho que ventait. Nueslro Senor permita «pie eon la venida «tel

soeorm se \CAquiebren los «lesiguos'y guarde la S. C. R. persona de

Yueslra Magestad cor» acres«*entamïento de Reynos como sus subdilos

desseamos. De Meçina, a 9 de Agosto I5C0.

de V. S. C. R. M.

cryado y basait» que sus Rentes manos besa

K\ duque Don Juan de ta Cerda.

(Estâdo, Liasse 1125.)

LVII

Lettre dn Bol à J.-A. Doria.

El Rey,

III*fie! y Arnndo nueslro. Vnestras carias he recibido. hasla la tillima

de 12 de jnnïo y vîsto por citas t»«!o1»que me serivis, assi «tel suecess»

que hiix» en t»s Gelves, en el quai estoy muy satisfecit» de to bien que

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— 246 -

os governastes, como de vueslni venida. a esse Reyno para dar ordenen juntar las gâteras, y bazer eon ellas los effectos «pie se pudiessen, lo

quai nos ha parescido lo ruas conveniente, y assi siguîendo lo que nos ha

scripto sobrv ello el Principe Doria, que east es conforme a lo que vosn««sserivisles. he mandado que vayan luego 1ns galetas des!» Reyno a

Meçina, y seripto a Itnlia a lodos los que lienen galetas rogamloles «ptelas cm bien alli, y tenemos |>or eierlo que lo haran, segun desenn com-

plazet nos. A \m os encarg» u.iucho que en llegando las diehas galeras,y platicand» eon el Yisorrey 1»que segun el estad» de l'as eosas se «letrahazer, attendais coi» ellas a haz«>rtos effectos «pte vieredes convenir, porvia «le «Itversion, |>ties no terneis sutïerente numéro para combatif eonla armada «le los enemïgos, » de la forma y manera que alla mejor pares-ciere, que de aca n» se os puetïe dar olra onlen mas exptesa. sino retni-lir»s I*>alla, para «pie segun el eslado en que esluvicren las cosas y oca-siones que se ofresierei» hagais y execuleis aquell» que mejor vieredes

«•«uivcniir, nvisan«lon»s siempre «le t» que se hii-reie por que holgaremos'intieho «le entendetl», ï» que de aca mas quisïeiedes saber, entendereis«ledoit Pedro Velazquez, que llcva esta. De Tole«I» a 11 de agosto 15*30.

A Juan Andréa Doria eon «Ion Pedro Vctnzqucz.

(Eslado, Liasse 1125.)

LVII1

Lo que conlienen quatro carias del Visorey de Sicilia a V.MCde XX.XXII.... de agosto y 9 de septfrre 1560.

L» «pie «levé V. Mageslad proveer eon liempo, para évita r l»s grandes«lanos e inconvénients que se seguirîan en la «hriandad y parlieular-ineulc en los reynos «le \". M1si viniesse el Raxa el yeran» siguienfê so-bre la Goleta cou mayores fuerças como liene intention cor» la Victoriade tos Gelves y el nuevo animo que eon ella bai» cobrndo tos Turcos. I/>savisos que Invo del fuerte, y del armada del Turc», y de como es la va a

puni» para acudir a qualquier |>arte de aquel reyno, donde se desem-varmise arlilleria, y fuere neccsari«>. El «lesign» de Juan Andréa «le bon-bardear a Tripot, eorrer la cosla de Rerveria, mêler gente en la Goleta,y l«»stiempos y estorvos que tuvo para ello.

(Eslado, Liasse H25.)

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— 247 -

LIX

Lettre du duc de Médina Celi au Roi.

S. C. R. M*,

A bis nueve del isissad» scrivi a Yueslra Magestad como Juan Andréaera veto a Malta «on design» de coi ter la costa de Rerveria y mêler en la

Goleta alguna gente es*mnota «p»eHexava cou algunas miinicioties. Pa-resce ser que llegado a Malta defermiuo eon cl Gran Maeslre de ir a boni*bardenr a TrijH«lhaviend» entcndi«lo que es lava mal proveyd*». coi» lin

que por lo menos fuesse al armada la nue va y que ptidiera ser que setevaniant por venir a soeorrerle. El Itulvio aide noebe eon todas las ga-letas «pie llevo y «lizen que |K>ryen» «le los pilotes ftieron a dar sobre

Taxota, y «pje, «ptatalo reconoeienui donde estavan. no les dexo unalnutasva hazer efeclo niuguuo, tal que una de las galeras !»«••eon otra«le Çipiott Dorit» y huv«»île eorrer hasla Sicilia y assi se bolvieron a la

Liiii|Ki*Iosa demie los tiempos les fueron muy contrarios. De alli se par-lieron las de la Relijion eon olras hasla nueve » diez para Malta, y JuanAndréa «pied» |>ara yr su viage a la Goleta y llegado a la Pantalarca lialtouna fragatilla «pie yo le eutbie por la via de Trapana a avisait* «le la

perdida del fuerte y de estar estonçes en Malta el Armada para que mi-rasse como Ixdvia |>aresee ser que en reeibiendo mi caria se bolvio aqui,y dizen «pie a causa de los malos liemp«>s,hasla alli no havîa sabido latomada del fuerle, y segun la cuenta «jue se hecha del dia «pie partio de

Malta par.» Rerveria que fue a tos X de agosto, tenemos por eierlo fnlto

|>o«x>no loparla |»or«pieella partiode Trqml a los XIII y que la causa fue

baver sa!i«l»a Tajora y no a Tri [toi. *

Cierl» y» quisiera inucli» que ttuvien» hecho el viage «pie •on cl Iracte

y le di por mi pares«*er diziendome que ténia pensamiento de lomar a

Zuara y saipiearla que es enlre Tripol y los Gelves y fue que no 1»dévia

hazer por que yva en tietnpo que no (arda ria el armada «le tcvantnrse

«lel fuerle e»n vi«*t»ria, » sîn ella. y que Io primer» que haria séria yr a

Trij»ol que en» a I» que havîa venido y ttexarlo proveydo, y «p»e|>o«lria

t««parse e*»ncl y sucxlerle algun rêves, mayonnente si te hallaxa eon

la gente en liernt y «pie I» que dévia hazer era lomar desde el canal

«le los Quenpteiies por la parte de fuera y «lesde Flsfaiptes costear

la cosla de Rerveria eomo teng» «lieli.»hasla la Goleta y pues se de-

termitt» en Malta »lIra cosa no fallarian razones suflicienles yo qui-siera mtteJt» se liuvient hecho este «amino por lo «pie lie dicho y ser mas

segiim la naxegaeiol» jwr razon de los secan»s y pot que se huviera

hecho mas effecto a lo menos llegado n la Goleta y dexadole Io que lle-

vava que eierlo es bien menester mirar |«or ella, por que como tengo

scrïpto a Yueslra Magestad, I«KIOSestos que ban salido del armada, assi

huydos como rescatados. coticuerdan en que el Raxa traera mayor nu-

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— 248 —

mero de galeras que nunca ha traydo, y que el Rey de Tunez le nyudaraton 25 » 30 mill Moros, y cor»grande quantidad de espuei tas, y Vuestra

Magestad no dubde, sino que si esto hazen, como al Tureo sera faeil, yal rey de Tunez lambier» que la lomaran, porque aunque sea fortisima y

muy biet» munida siendo plaza pequena la enferra ran eon ta mueha

quantidail «legastudore3 moros y sclavos de las galeras que todos trnva-

jan, y para esto ténia yo pensado que srllegaran las galeras pa el so-

corro, que a to menos podinn dar una vista a la Golela y procurar eon

este infante de Tunez y elrey del Queruan desbazer al rey de Tunez «pie

segun es malquisto presumo que no' séria muy dificuttoso a 1» menos

desbarntalle los désignes eon algun dan», o hazelle venir a concierto y«lai*rebelles, de manera «|ue no luviesse el armada su favor ni vietuallas

ni gastadores el ano que viene sin lo quai eslando ta Golela bien provey-ila pleitso «pie no séria parle e! nrmndn «le lomalla. per» pues n» viener»

las gâteras y las «pie por aea ay, son poeas y tratan de imberna r. Vues-

tra Magestad mlvierla a I» que «ligo y no dexe de hazer mucho cas» dello

«pie si no se previene tntty tempran» anies que el armada del Tnrco pue-la tomar alli a la de Yueslra Magestad en romper los designios del Rey

que la Goleta «orre peligr» y yo para mi lengola por perdida i>orque

l>ensar de socorrella estand» sitiada, sera «lilicultos» que Vuestra Ma-

geslad pueda juntar tardas- gâteras en la mar para el an» que viene ques«*a|K»rte, mayormenle aviendo de ser de galeras, pues «le naves no se

puede hazer gran fundamenlo de acompanar galeras tan juslamenle queal tïeinpo de la neccesidad se Italien juntas, inayormente que el sitio de

la Golela es «liferentisimo «tel fuerte de los Gelves, por que dexado a

parle que era aquel sobre péna y eon todo esto se le atlegaron eon 1terra

hasla picallo y el de la Golela es ICMIOarena y sus galeras pueden estai*

«nu»las proas en tierra y en sintiend» alguna nueva «le armada enemiga

pueden emxarear mas génie y quedar stiperiores que en los Gelves en

«los «lias, y a esla causa si nw se p«;dia revictiiallar eon una nave porrazon de I03 secanos (ampoeo se le podia potier eampo eon gente que

vink'âse por mar eslando en pie en Meçina solas cinquettta gâteras de

Yueslra Magestad sin gran sobresalto y peligro de perder el armada, o

«lexar el nssedio. Cuya S. C y R persona Nueslro Senor guarde y ensalec

cor» acrescentamienlo de Reynos y senorios como sus subditos descamos.

De Meçina, a 9 de setiembre 15130.

De V. S. C. R. M.

Cryado y basai lo que sus renies manos beau

El duque don Juan de la Cerd.i.

(Eslado, Liasse 1/2.5.)

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— 219-

LX

Lettre du Roi au duc de Médina OU.

Al Vison y «leSicilia. De Totedo a XIIII «le setP 1560.

Todas vueslrns carias avemos recibido hasla las ntlimas de 25 de Ju-lu», cott las quales vinieron las copias de las cartas que os serivio don

Alvaro de Sande, y por ellas nvemos vislo el eslado en que eslavan los

lel fuerte de los Gelxes que nos ban pueslo en no menor euydado del

que v««smoslrais tener y eon mucha razon por «pie demas de ser aquella

gente tan escojîdn, nos obliga a ello 1» bien que lo ban hecho en defen-

«lerse tan valerosameitte hasla agora. Lo de la provision «le las naves que(eninmos acordada i ess«i porque entemlimos que no se junlarian a liem-

p» y que n» es buena conserva de «taxes y galeras por la esperiencïa

que se tiene de I» passai!» y assi n»s resolvimos en que fiiesser» a Me-

«ina tmlas las galeras, assi las itestos reyuos, como las «le Malin, y pan»ello serix imos nltimameiite al-Duque «leSavoy a y al de Florenein.y a la re-

pnbliea de Gen»va,y las galetas de Espana ha dias que partieron para ha-

cer cl viage,aun«pie u» se pudieron poner en onton lan presto I'OIIIOquîs-sieramns y la necessidad requerin.Per«>,podeis tener |>»r cïerto que ni nos

lia fallait» vidunfad, ni euydado para ello y assi speramos en Dios que

llegatan a liempo. Quanto a I» que se ax'ra «te liacer c»n ellits despues

que estuvieren junlas, ya os scrivi «pie vos y Juan Andréa Doria'piafi-cassedes sobrell» y res»lviessedes Io que mas eonvernin bazer en bene-

tiei» de l»s «tel fuerte, agora fuesse |>or via de diversion o de otra manera.

Agora os loi namos a dezir 1»mismo y os «meargamos «pic lo inireis inu-

ch». y «pie la gai ta que illustrais tener de so«'«>rrell»sno os lleve lan

adelanle que se eniprenda c»sa c»n que no se ptteda salir y se pierdanlas galeras que quedan, que séria el «lan» tan irréparable eomo podeis

considerar, y aunque se bien «pie vos y Juan Andréa terneis en ello ta

••onsid«»raci»rty minimienl» que se requière todavia os lie qiterid» ad-

verlir «lell»p«>rla mneh» que importa a mi servieio y bien «lemis reynos

y ami de loda la Xpinndad y j-nn» ello lie mandado que vaya este eorreo

à «liligencia. L» que sobres to me nveis script» os agradeze» mucho que

bien veo que pr»cede del çel» «pte teneis a mi servieio y assi se eierlo

«pte lo aveis «lentoslrar en todas las «.osas que se ofrceieren y senatada-

mente holgaiv que tengais cuydad» «te 1»«pie toca al armar galeras para

répara de las que se perdieron pues veïs to mucho que va en «dlo. A

lo «pie me serivis dol cargo del arlilleria deêe reyn» os responderc eon

olr».{Eslado, Liasse HÎ5.)

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SECTION DEUXIÈME

Documents non espagnols

L — Summario «li leltere di Niccoto Genlile luog**et di Piero Marhia-

velli corn"' «tellegalère di S. Eec, date in Messina a 21 «li maggio el pB,,>di

giuguo 1560.(Cf. plus lient p. 21.1

2. — Letlre adressée de Venise le 30 octobre 1500au Cardinal de Lor-

raine par F'rançois «le Noailks, éxèque d'Acqs (de Dax), ambassadeur de

France à Venise.(Cf. plus haut p. 23.)

3. — Avviso di Constant 11li 21 gen° 15U0.

(Cf. plus haut p. 27.}

i. —Scbreiben auss Conslantinopoli den zehenden octobris anno MDLX.

Von der grossen Niderlag der Christen vor der Insul Gerbe und xvas

ferre? mil denselben gehandelt xxorden ist.

(Cf. plus haut n. 28.)

5, — Aviso del successo del armata de Christian! cite si trttova en Bar-

berla e délia presa del Gerbi, direlto al S. Comendator Cambiano dal

S. Paulo de la Gesïa, secretario comendator del 11.S. Gran Mnstro de ta

religion de Hodi.(Cf. plus haul p. 20.)

0. — Lettre d'Etienne Châtelain à M. de Yanlgivault. De Malte le

11juin 1560.i (Cf. plus haut p. 57.)

7. — Costa e Diseorsi di Darberia, de F'r. I^mfredtteci et J. O. Bosio.

(Extrait.)(Cf. plus haut pp. 1**19.»

Page 289: Djerba 1560(Monchicourt)

-251 -

I

Summario di lettere di Niccolo Gentile luog'* et di Piero Machiavellicorn"0 délie Galère di S. Ecc. date In Messina à 24 di Maggio et p*4 di

Giugno 1560.

Cite alli 21 di Maggio arrivorono eon le due Galère it» Messina, «loveIrovorono il Vice De di Sicilia et il s" Giovon Andréa Doria venuti de

verso Malla cor» le Galère délia Heligione scappali in quell'lsola su fre-

gale di notle. tClie parimente vi havevono trovato la «*ap**del sMAntonio Doria, quale

fù una délie due mandate in guardia, cite seappo: l'allra prese la voila del

F'orte, et investi in seceo, lai ehe le galère salve sono in titlto xviij. Ites-

tono ane» sotto il F'orte délie Gerbie selle G.'ib're, ci» è Ire del PrincipeDoria, una «li Sicilia, una di Monaco, una del Matebese di Terraniiova.

et una «li Hendinel!» Sauli, «lelle quali Ire hanno il |Kilamenl», l'allie

svalligiate d'ogni cosa, per» ciunna assaï nel Forte, et vi son» similmetite

quallro Galcolle coït pochissima speranza d'haversi a salvare.

Clie délie Navi s'intendeva n'erono salve xviij délie più grosse, el per-«litte quasi altre tante délie più piccote.

Ctte te «lue Galère perse Elbigina et Toscan;» di S. Eee. coinbaltenm»

et si difesero valorosamente tanto, ehe ne sono cetebrate, et al fine fu-

rono faite pregïoni da più Galère Turchesche per essere venu te loro man-

co l'antenne.

Cite mo*£i o presi, restait» Don Sanci» de tayva, Don IJerlingbicri, il

sr*Flamiitîo eon un flgliuoto del S" Vice He, et allri Signori.Che delli huomini restati aile Gerbie cou li Sehifi di S. Eee. ne sono

comparsi dodici à Messina su li medesimi sehifi, et che li allri sino in 30

si intendeva essersi parimente suivi su li sehifi à l'AIicante.

Clie in Messina si diceva essere arrivate al capo délie colonne quarantaGa*.r:- turchesche, cite si vanno à congiugnere eon le altre coriche di mu-

nition!, et génie, il che seguendo si potria dubilare non votessero asse-

«Hare il F'orte, che portarebbe pericolo per mancamento d'ocqua, cite net

resto atlesa là*gente, die vi è, se n'harebbe buona speranza.Cite «ptei délie Gerbie s'erono votti in favore de Turclti conlro i cris-

tiani, et n'ttavevon» togliati à pezzi molli.

II

Lettre adressée de Venise le 30 octobre 1560au Cardinal de Lorraine par

François de Noallles, Evéque d'Acqs (de Dax) ambassadeur de France

à Venise.

« J'ay lanl fatal que j'ny recouvert une bien ample descriptioncontenant par le menu la perte que Le Roy d'Espaigne a faicte à l'Êxpé-

Page 290: Djerba 1560(Monchicourt)

- m -

«lition des Gerbes, tant à la routte de son armée de mer qu'à rExpugnu-lion et prinse de ce malhetueulx fort. Ou vous trouverez que sont deve*nu/, tous les chefs, meqibres el soldats «le lad. armée tant Espagnols et

llallycus que allemands cl français. Ensemble le nombre des navires et

galères prinses et sauvées, jusqu'à rendre particulier compte de toutte

l'arlillerie, poultlres et boullcts peiduz en mer et en terre, A quoy vous

•ourrez venir Msgr. que si la plus grande part des llallyens a voient

jugé (connue je scay qu'ils ont faicl) que ces deulx grands princes sVs-

loienl tout a la fois et incontinant après leur nVonciliation attachez a

deux diflicîlles el dangereuses Enlrept inses Fui» et» Escosse et Vautre en

Affricque que n, tout le moins S. M. a mieux scen retirer ses pièces de lasienne que n'ont faicl les autres >.

Voici l'élut (I) annoncé dans «*ettelelIre :

Rolle des Chefs et autres personnes qui (sic)

sauva Domp Jehan de la Sente, duc de Médina Seli, visceroy de

CeciIle et général de l'enlreprinsc se sauva sur une fragalte.sauve André Gonsague, général des naves et de l'infanteryc ita*

Unnne du lier de Ixmtltardie se sauva sur la gallere Fortune

du Prince.

prins Domp Alvaro de Sande, colonel de l'infanteryc espagnol fut

prins ung jour devant le fort.

prins L*e\;esque de Mallorque fut prins et mené à Tripoly.sauvé Domp Velasque, commissaire général se sauva avec le Duc.

mort S' Alvo.de, général de l'artillerie, prins et mort a Tripoly.sauvé Domp Lois Osorio, mestre de camp du tiers de Ceeille se

et mort sauva avec le Due. Ilaraone, mestre de camp du tiers de Ixtm-

bardye, fut lue dedans le fort.

mort Quirigo Spinolte, collonel de cinq compagnies italiones mou-

rut de malladye.sauvé Ypolile Malespinc collonel «ledeulx se sauva avec le Due.

saux-é Seipion de la Tolfa, fils du comte de S1 Valantin, collonel de

deulx se sauva avec le Due.

sauvé Dontp Curloroso, fils du comte de Sinopoly et collonel de

deulx se sauva avec le Due.

prins Le chevalier du Mas, collonel de deux compaignies fran-

çaises, prins dans le fort.

mort Este Envoles Pardo, collonel des Tudesques lue dans le

fort.

mort Piantanino, mestre de camp des Italliens de Lombardye fut

lue dans le fort.

(I) Ce document se trouve dans le mémo ici util «pieUvlettre'ou cardinol «le

Lorraine, fol. 256recto, 259verso.

Page 291: Djerba 1560(Monchicourt)

prins Grauiel Pautantne, son frère, eut sa compagnie, el fut prinsfort blessé,

mort L»po Osorio, lieulenant des chevaulv tué.

CKULX»>KS»JKIIAX

mort Mr de Tesîeres, général des galleres et des chevaliers etsoldat de la religion, mouriil à son retour a Malthe.

sauvé Guyménint, son lieutenant, se sauva avec le Due.

Des chevaliers il en esl bien inorl, tant aux Gerbes que a

Malthe six vingts et bien deux cens soldats.

AlTIUCS.SKICAKlIt.Sl-TCt-NTILSIIOMMI-J»KSI'.\lV,\o!„SQl| F.STOIF.VTSANSCiltiltOK

sauvé Domp Pedro de lluries se sauva avec le Due,mort Domp Federiquc de Cnrdonne fut prins sur la eappilaine de

Cecille Naples et esl mort à Tripoly.prins Dontp Jehan de Cardottne fut prins sur la eappilaine de

Cecille et esl esclave du Das-sa.sauvé Domp llenrico de Mandose se sauva avec le Due.

prins Domp Bernardin de Mandose fut prins dans le fort,

sauvé Domp Bernardin Velasque se sauva avec le Duc.sauvé Le capitaine Diego de Vargas se sauva avec le Due.

mort Domp Diego de Avalos mort de ntoladye dans le foi I.

prins Domp Pedro de Pissa fut prins dans le fort,sauvé !*? mestre de camp Ginfossa, gouverneur de la forteresse

du Salvador, qui est à rentrée du port de iitesme se sauva

avec le Duc.

mort Baphael Coldes, prins en gallere el mort,

prins Domp Pedro Pintero, prins au fort,

mort Padilles, tué |u»r les Mores aux Gerbes,

prins Domp Cuillen de Barvera, Sarde, prins au fort,

prins Domp Kstevan de GuesaUa prins sur la capilaue de Naples.mort Le capitaine Santize Continu de Naples fut lue d'une pièce

d'artillerie sur la gallère Mandose de Naples.

prins Domp Diego Durtndo de Mandose fut prins sur la capitnnede Naples.

prins Diego Dessesa fut prins et esl nu grand Turcq.mort

"Le cap" Mexia mourut de maltadyc aux Gerbes,

prias et déli- Le capp" Ganta Portugais fut dernièrement prins aux Ger-

vré. bes el depuis fut délivré par le Bassa.

CICIMEXS

sauvé 1^ duc de Bibone fui sauvé sur la capitane de Florence,

sauvé Le comte de Yicari se sauva avec le duc de Médina.

Page 292: Djerba 1560(Monchicourt)

~ &4 «

Sauvé Dontp Joseph de Aragon, frère du marquis de Terre Neutve

s'est sauvé avec Domp Ferranto Suprimo, à Missine.

mort l*ebaron de Refuan et Ms Suprimo moururent aux Gerbes.

prins Galéas Farneze, gendre du seigneur Flaminio Ursino fut

prins sur îa eapitane du Pappe.sauvé Federico Staili Messines se sauva avec le Due.

loe dit Farneze est gentilhomme romain.

CAriïAixrsm LoMiunuYE

prins Olivier, lieuten 1au fort de Baraone eut sa compagnye (I) elfut prins.

mort Domp Alvo de Sandi et ntoco, mort de maladye aux Serguyde Palle.

mort Domp llieronymo soi» Itère eut sa compagnie el mourut

au fort,

inort Ilot lia l'eut depuis el fut tué aud. fort,

mort Bxa\*e lui succéda, qui fut lue le lendemain,

prins Domp Lopes de Figueroa, prins aux galleres.mort l'raneesco de Cardenas mourut aux Gerbes,

mort Domp Lois de Aquilari eut sa contpaignie, et fut tué de

coups de flesches et d'arquebouses.mort Antonio Mercado fut lue faisant (2) a la Rochelle avec les

liuiel gollères.mort Domp Alphonse de Gousmant tué en ce mesnte lieu,

prins Domp Remit io son frère eut sa compagnie et fut prins a la

roulle de l'année.

Domp Jehan de Castille fut prins fort blessé,

prins et dêli- Jehan de ['unes fut prins et depuis délivré par le Rossa, quivré. l'envoya a Mr le Grand Mnislre.

prins Collo prins ou fort,

prins Jeronimo de la Sente, prins au fort,

prias et mort llulguino, son frère y fut prins et mourut,

mort Peronanegas de Lorios mourut faisant de l'eau,

mort Aqttayo luy succéda en la compagnye et fut tué d'un baril

de pouldre nu fort,

prins Pero Bermudes fut prins faisant eau et est a Tripoly.mort Carlo de Aro fut tué a une saillye.mort Alvaro «teLuna fut tué quant le fort fut prins.mort Francisquo Enrriquès fut tué à la routlc de l'armée,

prins Boltazor de Ocnmpo prins en gollères.délivré Coyos Alirandi se rendit au Bosso, qui le livre, et est en Ce-

tille.

(1)C'est-à-diresuccéda à Raraona dans le commitndemeiil de sa compagnie.(2)Faisant « eau ».

Page 293: Djerba 1560(Monchicourt)

?*»

sauvé Pedro de Vetoseo sergent major demande licence à Malthe

pour eslre mallade et est en Cecille.

mort Altoiatlo lui succéda et fut lue au fort.

CAPITAINES1>KO'Uf.lK

prins Domp Gaston de la Serde, lils du Yisceroy, fut prins a laroule des gallères.

mort Domp Diegit de la Seule fut tué dans le fort,

mort Adriait Garsia fut tué faisant de l'eau,

délivré Jehan de Laguila, l'un de eeulx qui furent parlementer auRassa' fui par lui délixtv.

prins ln° Ossorio de Filou fut prins au fort,

mort Greg«»r(oSruîz fut lue au fort,

mort Galéas eut sa compagnye el fui lue,

prins Rodrigo Capot» fut juins dans le fort,

mort Aluttse «le Flila mourut aux Gerbes.

mort Tapie fut tué dans le fort,

sauvé Andnidas se sauva sur les gallères.mort Inigo «le 'Dures mniirul à Malthe.

prins ln«>«le Leue prins en gallères.mort Eseobar fut tué dans le fort,

prins Santa Cniz son frère, prins {tu fort,

prins Antonio de Avila, sergent major, prins au fort.

CxriTAivt-stu; NAPI.ES

prins Jehan de Vargas fut prins en gallères.

prins Aruliea «le Orelrou prins en gallèrc.

prins Inigon l.'rUulos «leCorgra prins sur les gallères.snjivé llervan Vasques se sauva sur les gallères aveeques sa coin*

paignie.sauvé Artaco se sauva «leniesnie avec sa compaignie.sauvé Fraueesc«>de Mcivade se .sauva avec sa compaignie.

prins F'raiteeseo Montes Doca prins sur les gallères.sauvé lu0 Diluotos se sauva sur une gallèrc de Malltte et perdit sa

compaignie.

prins Diego Debero prins dans le fort el sa compagnie se sauva.

sou\*é Dclgado se sauva sur les gallères.

prins Montes; sergent major, fut prins au fort.

CAPITAINESDKFRANCE

prins Lu Poujado, prins dans le fort,

prinset racheté Riilou, prïns aud. lieu qui s'est rachepté.

Dus CAte"" l.xvsgiENETS

Troys tuez et ung prins.

Page 294: Djerba 1560(Monchicourt)

- £56-

LESCAPITAINESPESSOLDATSDEIJ>»RELIGIONESTOIINTsauté ï^» Fontaine, Commandeur pour tors de Champaigne «,»

maintenant «le S* Jehan de Lateran s'en retourna à Malthesur nos gallères avec sa compagnie,

mort Risbaldo, frère du comte de Rriaturque en feit aulb.n., maisil mourut après son retour,

sauvé Jehan Victor ramena la sienne aussi.

Monts

sauvé L'infante de Tunis se sauva por le moyen du chef de Ça-r«»auel est en Cecille,

prinset mi»e«v Cidayn fils du Roy des Gerbes que Drogut tua fut prins auxtre l*smains * * * " »••Juttrogui. Gerbes et livré à Drogut.

Ccyte (I), fils du maislre d'hoslel de son père fut fait empalévit par Drogut avec autres trois qui ovoient servi aux chré-tiens.

GÉNËRAI'EXETCAPITAINESDEMER

sauvé Le seigneur Jehan Andréa se sauva avec une fragatte dansle fort, et depuis avec le Duc.

sauvé F'Iominio Ursin, général pour l'Eglise, fut tué à la prinse de

sa gallèrc,mort Tesieres général des gallères de la religion s'estoit retiré a

Malthe avec ses gallères et autres vesseaulx et mourut aprèsson arrivée,

prins DompSancho de Lcinc, général des galères de Naples, fut prins.

prins Domp Reringucr, général des galères de Cecille, prins.sauvé Scipion Dorio se sauva avec sa capilane.sauvé Nicolo Genlil, lieutenant des gollères du Duc de Florence

se sauva,

prins Le lieutenant de Dontp Souche prins.

prins Domp Diego de Mundo.su fils de Domp Souche prins.sauvé Rendinelle Sauli, capitaine de deux guItères qui sont à luy

se sauva,

sauvé Stephono de Mario, capitaine d'autre 2 gallères siennes se

sauva,

sauvé Sigalle, capitaine d'autres 2 gallères siennes se sauva,

prins Morilles veador «les gollères de Naples prins.

Le nombre des gollères qui estoient à l'autre prinse.

CECIADUPRINCEDonio TRESCIK

prinse La Cappitainessc prinse en colle,

prinse La Peregrine fut prinse en la roulte.

(t) Voir sur ce Said qui rendit Ixsiucoupde services à l'armée, DitwoDELC\S*

TttLo,op. cit., p. 205-

Page 295: Djerba 1560(Monchicourt)

— 25Ï -

prinse Le Signorft prinse et» la routte.

prinse La Victoria prinse en la routte.

prinse La Comtesse se relira soubs le fort Genelle et n esté depuis

prinse.

prinse La Pressa s'y retira et y fut aussi prinse.

prinse La Dibiria en eut lotit de mesure,sauvée La l'ortessa se sauva.

saux'ée L'Aquila resta en Ccejlle quant Sigalle retourna,sauvée La Pat rot te, pour avoir donné à travers au Ferre demeura

aussi.

Il s'en sauva autre deux que Jehan André avoit en*

voyé devant la poulie, qui sont :

sauvée La Marquesa se sauva,

sauvée La (sic) se sauva.

GALLÈRESDUPAPPE

prinse La Cappitaue prinse à la roulh*.

sauvée La Pal roue se sauva.

prinse S1 Pierre fut prinse.

Gallères de lu Religion : Cinq dont les trois s'en re-

tournèrent aux Gerbes et se sauvèrent.

GALLÈRESDURiv. DEF'I»REM:E

saux'ée Lit Capitaine se sauva,

(sic) La Pat roua (sic).

prinse La Quesmu prinse.

Galères «le Noples s»nt cinq : et cinq «te Antonio Do*

ri» qui sont a la solde el naviguent soubs le géné-ral comme font deux «le Dendtnelle et deux de Ma-rio.

perdue La Capitane se perdit en mer.

perdue La Polrone aussi.

perdue Et la Mandose.

perdue La lléleine en fett autan!.

sjtcagée S1 Yago nnveslis terre el fut saccagée.sauvée La Copitonc de Rendinclle Sauli se sauva.

sauvée et La Patronne se sauva soubz le fort et fut desfaicte pourbruslée. brasier.

sauvée La Capitane de Mari se sauva.

prinse La Patronne fut prinse en mer.

saux'ée l«u Capitane de Scipion avait esté envoyée en garde el sesouva.

prinse La F'oy lut prinse en mer.

Page 296: Djerba 1560(Monchicourt)

sauvée La Palrone se sauva,

sauvée L'Avanture estott demeurée à Mesyne et se sauva.

Gallères de Cecille sont quatre et six qui sont à la

solde et naviguent souz retendait d'tcelles :

prinse l«a Capitaine s'en alla aux Serques (I) et y fut prinse.

sauvéeeiperJue La Patrone se sauva au fort el là s'est perdue.

prinse L'Aquila s'en alla el fut prinse.sauvé«ctjèf9ite La Galifa se sauva et fut défaite por Clatafonna.

prinse La Capitane de Monega fut prinse en mer.

perdue La Patronne de Monega se sauva au fort et se perdit là.

prinse La Capitane du marquis de Terre Neufve fut prinse en mer,

prinse ï*a Patronne aussy.sauvée l<n Capitane de Sigalla se sauva.

sauvée La Patronne aussi,

Galliotes quatre :

sauvées Deux du due de Médina qui se sauvèrent ou fort et depuiss'en vinrent a suuveté.

saux'ée Une de Domp Ixùs Osorio se sauva semhlahlement.

prinse Celle de Federico Staits venant de là fut prinse.

Artillerie, poudre et boulets.

XXII canons de botteryc dont il en retourna quoltrc avec XI mil bou-

lets.

(III denty canons a\*ec deulx mil bulles.

llll «letny colettrines avec mil deux cens bulles.

XX piè«*esde campagne cuire saeivs et fauconneaulx, avec cinq mil

balles, lotîtes lesquelles pièces estoient montées sur roue avec tout leur

appareil.Pouldre à canon, deux mil quintaux.Pouldre d'arquebouze «leux cent soixante quintaux avec force conles

et autres munition.

La Religion

Y'" canons renforcez el trois pièces de campaigne.•I mil balles pour les canons et mil pour les pièces de campaigne. Troys

cens quintaux de poudre n canon el vingt de fine. Toute laquelle artillerie

de la religion cl autre munition fut retournée à Malthe sons que lod. re-

ligion perdist rien.

Les nnves qui partirent de mesme pour aller à l'autre prinse estant à

la solde du Roy, tant gallions, niques que naves estoient XXVII.

(I) C'est-à-diresur la Sèche.

Page 297: Djerba 1560(Monchicourt)

- 259 --

La nave Fornnro fut capitane et s'en alla aux Serquesde Palle portoil saline , , 4500 charges.Ln Rettotota de ...,,..,,.. , 2600 d»I,a. Créa Vassolla de , 3000 «1»Lo Gallion de Malositu de..., , 2200 «1°La Nave Sansona de , 3300 «1°la n**veVenitiane de .,.,, , 2000 d*La nave Grandona de , 2200 d°

La nave «le Rlasa Legreto «le 2400 d*IA nave Venitiane de , 2100 d"»

La nave Capclla de , , 2200 d°La nave Rriine de 2000 «1°

1.0 nave «te Pero Ganelle «le ,. 2600 il0

La nave «le Renedello Doria de. 2000 d*La nave «le Antonio Manpiesa «le 2300 d*La nave Viptagliata «te 2200 d»

La nave de Chasu de , 2000 d«

La nave «le Lorensoto L»sviti «le,.. 2600 d9

La nave Somnola «le 2500 d°l.a nave «le Mateo Vite de 2550 d*La nave «le Thomas Aeeardo de 2700 d»

Le gallion de Sigolle qui fut depuis Capit**«le 2600 d°

Ut nave Ragnsée de 2200 «1°

La nave de Antonio Garro «le 2100 d°

La nave «le Vincentio de Marino «le 800 «1°

I.a nave «le Riuner Rorray de *. 900 d°

14»nave de Vincenlio de Genero de 990 d°

Le Galion de Genio de Vepa «le (sic).

Autres navires ronds qui estoient en l'armée

I.e navire de George Girard est «le 000 charges.

Ccluy de l'rnncesco Roniia «le 700 «1*

Celny de Paulo de Ferraro de 250'

Celny de Antonio Cupon «le 400 d°

Celuy de Joseph F«»nli«le 250 «!•

Celny «le Mario de Mesmo de 200 d°

Celuy de Antonio Pasexal de 280 d°

Celny de ln° «le Marc» de 280 d°

Celuy de Juanella Varro «le 250 d°

Celuy de In» de Mari de 200 d»

Celuy qui vint de Candyc chargé de vin ', 800 «1°

Celuy «Je Antonio Culcnniel de 300 d°

Celuy du maréchal de la Religion (sie).Oultrc ce estoient cculx de la Religion.

Page 298: Djerba 1560(Monchicourt)

— 260 —

Nombre des Espaignols qui estoient à ceate entreprisse

Du tiers de Naples, mil six cens,Du tiers de Lombardye, mil cinq cens.

Du tiers de Cecille, deulx mil cinq cens.

Somme toutte cinq mil six cents, desquels il ne s'en est *auvê que six cens.

Italiens qui estoient au commencement du tiers de Naples et de Cecille,com*

pagines XXII, qui faisoient de pair cinq mil quattre cens quarente six.

Italiens du tiers de Lpmbordye on il y avoit bien ung tiers de François,

parmy compagnies XVIIfaisoient nombre de trois mil hommes.

Les Italiens qui vindreitt à I<andernier avec Sigollc estoient bien deux

mil Somme toutte dix mil quatre cens quai ente six, et ne s'en est passauvé sept cens.

Des Allemands, de mil «leux cens qu'ils estoient sur le rolle, ne s'en

est pas saux'é un seul.Des François, il ne s'en esl sauvé «pie environ deux cens qui se sauvè-

rent sur des navires.

De trois cens Chevaliers, il en est bien mort cent el livide..

III

Di Constat»11,te 21 Gen° 1560.

« si «lice boni qu'il (le Sultan) non è per porlirsi de Coustontinopoli

per molti rispctli, hnvendo eoniniisso ch'in diligentia s'habbi a finire

d'armorc le inOgallee per uscire per tntto Morzo, nlla «lefension «lelli luoc-

chi che liene su la Rorboria, sporando «li venir ouc* à tempo, per dure

soceorso à quelli «le Tripoli, laquai cosa molto li prene, et su l'annota

saranno 8 Sangiacchi el 3 ni. Spacchi, et si sollicita eon ogni diligentiache si metla sttso la provisione del bisi'otlo et le altre cose iiecessnrie. »

IV

En tête de la plaquelte, sur la couverture : (I)

Schreiben auss Constant!*

nopoli/den Zehenden Octobris/AnnoM. D. LX. Von der grossen Niderlag

der Ghristen/vor der Insul Gerbe/und was ferrer mit denselben

gehandelt worden ,ist

(gravut*sur bots)Anno M. D. LXI.

(I) ba première page constitue la c«uiverttire. I.a deuxiéine pige «vdM.UKlie.Le texte ne commence «pi'nveela troisfrnie page. Il porto uu lilit»sjiéeiiilqui est

le nti'iite ipie celui de toute la plaquette, sauf une différencedorlliogmplie «Ions

|Çmot Schreiben.

Page 299: Djerba 1560(Monchicourt)

« §61 -*

Texte de la plaquette :

Schreyben auss Con-stant inopoliden Zehenden Octobris/An-

no M. D, LX. Von der grossen Niderlag der

Christen/vor der Insul Gerbe/und wasferrer mit denselben gehandelt

xvorden ist.

Des Tnreken Kriegsvolck und Schiff seien in einer lnsul bey Constan*

linopoli — den se«hsundz\xeïnzigîslen Septembris oukommen — da»selbslcn bisz auff don Frcytog — jbren Feyertag — einen tog still geîegen— IJinb die zxveinzigsten slund nber sein sic mit grossen» Prachl — und

sehr vil Fannen — von daunei» abgefuren — und soltiehen entgegen Kom*men sechzehen Galleen — aile mit Fannen — urnd in initten derselbenist gevxvsen jr Hauptman mit einer grossen Galleen — Dastorda gênant— so Grun angeslrichen — mit dreyen Fannen — die andern «Ile Rot

ongestriclten gexvesen,Denet» haben nacbgevolgt — der Rest von den andern Schiffen —

util ein und zxveinzig der Chrislen Galleen — xvelieho zù Gerbe gefongenxx'orden— und angelendet — untb die einundzwoinzigsten stunde — bey«1erEinfart des grossen Herrens Polatz — duselhslen iimn ailes Gesehiitz

bot lassen obgettett — Auff déni hinterm theil der TOrcken Galleen ober

seien der armen Chrislen Fnnneu gexvesen — xveliche die Tureken im

Wasser nach jltnen zogen — an einen» Chrislus — on einen» andern mm-

ser F'raxv — Sanct Peter — des Rapsts — und Konig Philippi Wappengemalt gestanden.

Und nls sollicite bey der Einfort fiiraber — und zù dem Arsenal kont-

men — bot mon die gefongene Galleen — in der Einfort des grossen Her-

rens Pallatz — still Italien lassen — unnd seien sic daselbsten biss auff

den amlern log bliebên — l'ndnachtleni solicite der gross Herr gcsehen— sein sie inn dos Arsenal gefilhret worden — auff deren ye zxveen re-

nte!»auff einer panck und xvcnig Vôlcks gewesen,

Nnehxvolgends den Ersten tag Oelobris —-ist der Hauptman von denTitrckisehen Schiffet» — zù dent grossen Henvn gongen — und bat jme«liehende kust — und Reverenlz thun — mit grostem Pracht —•und nach

jute kommen lassen die arinen gefongene — wetiche er deiu ^rossemllerren iiberantxvort — miter xxelichen gexvesen don Alvaro in» vorzug —

sampt den» Herm Rerlingeri — Hauptman nber die schiff von Cicilia —

unnd uuch don Sancio —•llaiiptmann uber die Galleen von Messina —

aile drey zn Ross.

Auff sollicite den neclistcn gevolgct von Chrislen — in dreyhunderl Re-

vclichs und lluuptleiil — nllexxvgen «Irey und divy mil jren kriogs-

ruslungen — ober one Seilenxveluvn — zu Fitssen —•in initten zwisehen

jhnoti die TOrcken —«1er gednchten Chrislen Fannen — nach jhnen ges-

Page 300: Djerba 1560(Monchicourt)

chlaiffet — atich die eroberte Truinmel und Spil gesehlagen — und inn«terselben Christen Tiummetert gestossen — xxelichs sehr klaglich zu-seheu.

Nach disen seien komtnen in sibenhundert gefongene — xvelliche dieTOrcken auff die Galleen gesçhmidl gehabt — Unnd nactt sollîchen vier*hunderl Turcken — xxeliche von den Chrislen auff derselben Galleen ge*tangen gexvesen — und dise haben jreit besoudern Fanen gehabt — ges-chrieu — und jren llauplnum gelobet — dass er sie von den Ronden bette

erlediget — dise aile aber sich genehet zù «1erKeyserlielten VV'onung—

unnd bat sie der grosz lïcrr durcit ein Gilter geschen.

Pie Ilerrn Rossa haben den llern» Alvaro zu sich berfissen lassen —

und mit jme bey einer sliiud geredl — als — Waiuiiili sein koiiig also kiin

unnd vertuessen sein dorffrn — xvider einen sollicben giossen Ilerrn xvie

i|er Titrck xvere — .sich nuffzulaiuen — und xvarumben er sich nit ergebenbette, Darauff er géantxvorlet : Er xvere seinem llerren zu «lienen schul*

dig — und nllewegen gehorsout gexvesen — unnd «las xvcren die fn'icht

des Kriegs, Und nach dent er jnen alleu die hend gekUsl — ist er zù den

andern gefongen geftlrl worden. l'nler des seien «lie Rassa — mit «lent

Obersten Hauptman des Meers — hinein zum giossen llerren gangen —

und bal inaii jnen die verehrung uberniitxvorl — seien gexvesen : Hmi*

«1er!gûlden — Seideti und TuVhene Kleidung — und von den Gcfaiigencu

seien fin limsenl — sibenzehen — nach dent «lieselben der grosz Herr

geschen — von dannen gefiit t xvorden.

Den volgenden tag luit mon «len Ilerrn Sancio —-mit zvveycn seinen

Sonen — un den Ilerrn Rerlinger mil eiuondcr — snmpt den andern

gefangnen — auff einen Thurn in Pera gclegl.Der Herr Alvoro isl auff einen Thurn gefurt xvonlen — xxeleher bei-

niein Fluss des grossen Meers ist — Un ehe dan et*dnltin xvurde geftîrl —

I«tte er den llaiinlmnn — dosz er jme «lie gnad bexvcisen — und die ge-

fangeite — .seine gexvesene Kriegs un arme lent — jue zuvor selicn — un

von densclben tirloub nenien lassen xxolle — Und ois er ilahin brncht

xvonlen —-haben aile dieselben niigefungen — seins unglucks jne zuklo-

gen — Aber er bat sie gelrfislet — und zù jnen gercdl — sie sollen «'in gutherlz hoben — «tas xvereu «lie fritcht vont Krieg un jnen alleu «lie hoiidl

geben. Heruaclier der Herr Alvaro den llauplmou gcbelten — dass «ir

vier Knechl bey jhnie wolh* gefongen sein lassen. Aber unit» bol jmemehr nil «lonti zxven vergilnnt — und in gedachten Thurn jne gelitrt —

«laselbslen jme zxvey Eysen — .ut einen yeden Fuss eins gelcgl — Und

isl «1ergross Herr auff der lagt gexvesi'ii — und inan nil xvissen koiiucn— ob er seines lebens gesicherl xvorden.

Zù diesein Schaxvspil isl ailes Volek zugolossen -—l.'nd xvon die Ture-

ken hievor hiM-hlragig mul hofferlig gexvesen —-so kan mon jelzt gar nil

bey jnen Icben. l.'nd so die Cbristen nuff den Gassen geben — heissen siedieselben Hund -*-und rcdcii jnen vil nbels nach.

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- 263 ~*

Der Gefangeneu aller — vyellichegen Constontinopel brocht xvorden -—

inoget» inn sechsundzxveimrig blinder! sein — Uudter dise!» isl des Vicere

von Cicilia Sun — denselbeu bel! «1erHauptman verborgen — Und xvonn

er jme «Ireissigtattsent Cronen schalztmg zalen — so xvill er jhne den»

grossen llerren nil uberontxxoiien.*.

Gedruckt zu Nùrnberg — durcit Georgiun» Kteydlein.

V

Aviso del successo del armata de Christian! che si truova in Barberlae délia presa del Gerbi, diretto al S. Comendator Cambiano dal S. Paulo

de la gesla secretario comendatore del R. 8. gran Mastro de la religionde Rodj,

Molto Magnifie» S. Mio,

Non h» serilto prima «lie hora A V. S. per non baver havuto occasione

nota bile da fat le inlendere nlcuna cosa di quello «lie è successo di qtia,boni che per gratia di Di» siamoa termine taie, «he speroiu» che tulle te«ose n'habbiu»«la suec«der felicemcnte non maman», corne foal pivsente«li tenerta di continu» snvvisata. Y. S. dunque ha do sapeiv, che «lopoFesser stoto n»i molli giorni in Malla per rispell» del mal IcntjH»,alli 10,di

febraro, parti l'ormola alla x»lla «liRarberia e la segueule notte orrtvorno

««mle galère allé Querquoni e dove soggioruuutm» inllno alli 14. che or-

rivammo n I.isgerbi oppressa la Cm»tara nel quole viaggio si presero due

navt di lex-ate can'che di ntercontio. E perche le galère hebbero nécessita

di pigliar aequo lurnorno per essa alla Roehetlo, ~ Alli 15, nel far* del

giorno si messe la génie in lerra eon la persona del S. Duca e subito eonmolto (irdiue si ferin» un squodrone in uno allô lonlano «lui«note ciivo 100.

possi ponèdosi alcune bande di orchibugieri nelle parti e luoglti pin oppor*(uni per guardia e difesa délia gente che pigliava a«*quu,et per esser oppa-recchioto a tullo quello che potesse succetiere, anchor che li noslri non

hissera pin di Ire milin huomini, moncando 9. galère c due goleolte nelle

quali veniva il resl» «legli Spagnuoli. Gh inimici anchor che la matlina

«oniporissero in poeo numéro, «loimezzo giorno indielro ondorno sempre«reseendo. Havevo comuiondoto il Duca che non si dovessc in alcun modo

scorantucciure ma quelli de l'isola tant» caricorno procacciondoci in di-

verse parti che fu ne«*essnrioche si appi««osse una scaramuccin «la«lovero

tanto che havendosi dale alcune cariclie li noslri rad«loppiorno eon unamolto gran«!«\ e si nllnntonorito di modo in seguir gli inimici che fu neecs*snri» ni Duca guodognote col squodrone oleuni pnssj c se D. Alvaro diSonde non si fusse rilrovnlo o cavnllo a far relirai' i soldati poteva quelgiorno succéder quolehe futliono d'im|>orlonzo, imperoche se bene nel prin-cipio comparse poca génie, verso il tord» si vide gran quanlilà di pedoni e

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— SOI ^

molli scoppettieri eon qunttro Stendordi di Cavalli, e non era gran cosa

perche, corne si seppe poi, vi era présente Drugutlo eon 800, à LOOO.Tur*

chi, d diece initia Mori, e si conobbe esser «*osiperche vennero in diverse

manière cou la «avallerio a provocare il nostro squadione nia lo ti*ovorno

si bene in ordine, che non vi potero fore olcun «lanno, Duro quesla scara*

ntuccia circa selle bore, e essendo gio lunlo il Duca informolo che s'en» gia

presa l'a«*quapomineio co'l squodrone pion piono ad nvviarsi verso la ma-

rina Inseiando Don Alvaro eon alquanti nrchibugieri che intrattenesse gliinimici lupiali non cossnvano di tirare aile noslre genti, di IIUKIOche nel

medesimo squadrone aiiiazzoïno alcuni «li noslri e delli loro Ira morti e

ferili passorno il numéro di 150, a relatione di molli. D. Alvaro fu ferito

d'una nrchibugiota sopra ronguinoglio nto min nadto perictilosa. Con

questo s'ituborco lutta la noslra gente s?nza che li inimici non ovesseroanima di s«?guirlapiu «dire e «piella medesimo nulle urrixamiuo a Sceeo di

Pat», dox*evennero8. galère «he ernno rimnstc indielr», quallr» del Ducadi Fiorcnze, la Patroiia di Sicilia, la F'orluna del S. I». Andréa, e le due di

Monaco e se inlese c«)ine, essendo nrrivote il giorno seguele dopo le altrealla Roi.vhella a pigliar aequo i capitani «liquelle si goxernorno lato maie

per esser in «lisconlia, «lie havedo poslo la gelé in h-rra settza online ailimhurcarsi gli inimici li diednro o dosso in modo ehe feiïtno e mvisero

circa 100,persoue Ira liquoli fui no li Copiluni D. Alfons» di GueniA Auto*ni» di Mercado, Adrian Garzia, Per» Nanegas, IVro Ycimadez, ne si sa

«he «liquesli sia vivo allr» che Mercado. Nel seeco di Pal» la iue«lesitua

iiolle se intese «onie Dragutl» s'eia parlito da Ligerbi howndn lossnto

pero nletini Turehi nel Castello e era passai» a Trqioli. Quivi giunsero le

navi che lino nllora erano slale lonlane da le niIre e quivi si risolse i)

Duca per «liverse «'utisc de impôt lanza e principolmente per li Icntpi con-

trori «li tornore ad «\spngnar Ligerbi eonfederond««si prima «on nlcuni

Xe«|ui, che li pioniissero di servirlo contra Drogut con DM»,o 500. lancie,e guordiire il passa di Ligerbi.

Alli. 2. di morzo l'annota fece vélo e quello medesinio notte con un

tempo assai fresco diede lutta fondo nel seceo di Ligerbi a vista del Cas-

telio e subito venue un temporale tanto tertibile con touta arqua, che

anchor che tutti fnssemo in porto pensammo che si dovessero perderealcuni navigli, e ccrlo che fu cosa tnollo perictilosa. Duro queslo lempoinfino alli 6. e acquetalo che fu si comincio o porre ad ordine n disint-

barcor, havendo gio désignai» il Duca che si ponessero a Ponenle, selle

miglia lonlano dol Coslello a uno lotie chiumalo di val guornera Gigir.Alli 7 a buon hora si sbnrco senza baver conlrosl» alcuno de nimiei, e il

giorn» segueiile aiidoru» o«l un luogo clie li Mori «-hiuinnno llsdia, «impie

miglin lonlnno di li e due dol ("aslello nel quole luogo vi erano dodict o

tredici pozzi di acqua, ma non molto huono. Il giorno avanli, e quelloislesso il Xequi; Mesoudi clie novamenle havevan» mess» denlro quellide L'isola ntondo n dire al Duca che sua siguoria fusse contenta di non

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--*.265 —

andore col compo ol Castello e che faeessc imharear l'essereito che lui etutti quelli «leL'isola erano pareechiuti à darli aiuto e favore «xmtra Dia*

gut, il Duca rispose che non si poteva lassar di pigliar quel luogo per lammodita de le neque e che lui potrebbe venir ivi vïcino a trattare il

t.-gotio. Il Xeque non piacendoli la risposla e fotto proposlo di mortrcon tutti i suoi o ini|«edir l'andata delli noslri ol castello messe insiemelutta la sua gente in porte che nui non la potevanto vedere e alquantoprima «bel noslr» essei-eilo giungesse al dett» luog» mand» a dire per«lui Mori al Duca che il Xeque voleva venir a vederlo a quali egli risposeche nllogiato cite fusse il «aiupo potrebbe venir a siu> piaeere, «lie lolïceverebbo «*»nmoggior coinodo. Era gia la maggior part»' del <*ampogiunla al luogo dello allogiomento quand» HMori tornorno a dire al Duc»che il Xeque en» ivi appress» e die sua signoria fusse contenta «liomlarea vederlo «-ondue » Ire «avalli «li«>il Xeque con allri lanli l'aspeltova

laquai proposlo essendo lenuto sospetlo, dubitondosi che î. Mori nonhaxcsser» auiiu» «livenir allé niant con i noslri, per xvderli slonehi délia

falica e délia sete, rispose il Duca cho se lui voleva venire che sarebbe

ben ricevulo e quando che n» che lui ouderebbe a vederlo al Castello il

seguente giorn», con laquai rispuslo porlitosi i Mori e intntli nel Polinaredis»*osl»a noi qualche uiezo miglio con grandissimi gridi al loi*solito

toccando un lomlturo si mostrorno in batloglia in forma di meza Luna.

Scoperto in queslo mod» il loi» ingaun» e vedendo il Duca che ovevano

animo di combat 1ère mise in online subit» le nostre geti con bellissimo

moilo ponendo L'archibuseria o liouchi. Quelia délia Religione con gliAlamani fuiono nella vnngunrdio, li Ilalioni uella bolloglia e li Spagnuolinella relroguardio tutti con li su»; pezzi di orliglioria di campagna. Posli

«lie furono insieiue li squatlroui «luecompagnie «le aivhibusieri «he era*

n» dello Religione e de Ilalioni si misser» insieme alquanto avonti dol

lato dritlo de gli allri squadroni sotl» il governo del Colonel Quirico

Spinolo, e del Cavalier I». Ant. Rirbol lungo lo Marina in certi monticelli

slava D. Luis Osorie coi» i su»i nrchibusieri in numéro 600. e poeo pinuvanli in una di quelle colline erano circa 40. nrchibugieri alquanto

spursi. In qitesl» tempo li Mori comiucioriio ad nppivssarsi sciupre li-

rond» e li noslri frnnchaincntc rispondendo si comincio una molto inlri-

gula scorantuccio, il primo assoit» che «liedero i Mori fu a mon «Iritla

dove erano gli Ilalioni e quelli dello Religione e lu toi che li feccro

rinculor alquont» con perdita di nlcuni nia rinforzuudo li noslri sopra li

Mori ne feriruo e inciser» uno buono quontilA. A main» sinistro fecer» il

medesimo, dove ne restoruo moi li non pochi di loto. Hovendo fotto quesloli Mori, ne anchor coulent i vinnero al .seconda assallo con lonto intpeto,invcslendo nella «ompagnia di nrchibugieri che liaveva Raraona. che fu

necessorio che il Duca cou li squaùïoni si moxvsse a soccorrere i noslri,e a soslener la tarin «le gli inimici doxe fuiono uccisi gran numéro di

Mori focendoli a loi*mol grodo relirai*, e se li noslri soldoti non fussero

s|oli teniili do suoi Ufliciali e superiori non hovrebbon» lassai» di non

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— 260 —

seguitarH, ma la intention del Duca non era altroche di altoggiorc il

«nmpo per'quel giorito essendo gia tordi, e le gente staneha e morla diséle e cosi si fece, tultavia scaramucciando, morsero de i noslri da dtecio dodici c qualehe trenta ferili, e de Mori une gran quantité per quelloche si c saputo oltre o quelli che furono contati che passavnno 150.Poteva essere quel giorno lulto il nostro essercito circa olto milia huomi-ni, delli Mori dicono clic passovano vcnti milia. Alloggiato il compo, crinfrescota la gente si stetle ivi infino alli undici, che havendo deliberatoil Duca di assoilar il castello c combnllcr gli inimici si mosse la motlina

per tempo con lulto Io essercito, e a pena era uscito dalle Irincere ordi-nando le genti in ballaglia. che il Xeque ntondo a dir a sua Signoria cheli voleva dare il Castello, ma che li facesse gralîa di lossor retirar li Fi-

gliuoli. e robbe che quelli de Lisola vi havevano dcnlrt», il che si com-

pierebbe per ttttto quel giorno, il Duca si content», c cosi li mandorno li

Ostaggi, fennondosi il camp» al solito alloggiameto, dove si stelte infinoalli 19. per eau»a délie gran pioggie, havando mandai» alli 18. il Maslrodi Campo Baraona con Ire compagnie perche entrassi nel castello peressere il tempo tanto Iristo ehe ne per mare ne per terra poteva andarla gente, vi fu per aliltora il Copilano Geronimo délia Cerda e il Secre-lario Stefano di Monreal a pigliar il posesso, e a ricevere lo usato omag-gi». Restosi f»rlificand» il dett» Gistello in maniera che polrà resistere a

quai si voglia grosso annota, e essercito e terra in freno lutta queslaisola, laquate e di gran riputolione in Rarberia per il gran trnffieo chesi ta in essa da lutte le parti e per la bonla del paese, che non vi c palmodi terra stérile. En cosi il Xeque conte gli allri desiderano quesla forlifi-

calione per poler vixere securi sotto ta protettione di sua Maesla Catho-tica. Alli 29 di mnrzo 1500.

L'Isola de Gerbi in Rarbaria e posla Ira Tnnisi e Tripoli, cioe circa150 miglia da Tripoli, e circa 350 da Tunisi; Gira di circuito circa 60 mi-

glia tulta circondnla da scccogni che la difcmlon» da innondotioni del

mare, da improviso assalto de inimici sepnrala da Terra ferma da .unRrocciodi Acqua solsa.che in alcuna parte parte seeondo il tlnxo e reflux»del mare si pu» possar seiiza barca, e di la si salvo Dragul rais CorsaroL'unit» 1551. quand» «lalla parle di Lex^onle fu inccral» «lai Principe Do-ria in quel Oinole. L'isola c fertile e mollo abilahi «li «ose e giardinisparse per quel Territorio ma non ve è Cîtta ne Villa cireundala di mura

se non un pîccolo luogo che si chiamo il Castello del Razzoro signato Ache al présente si e reso ni vioerc di Cicilia gênerai de t'Armata, e si fafortifieare conforme al présente disegn».

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Lettre d'Etienne Châtelain à M. de Vaulgivault.

En suscription :.''A Monsieur de Baulgibault

Sire Jehan Joinpilre bourgoysTrescher et honnore Seigneur

A Rourges.

Trescher et honnore Sire, par la miene dernyere avous escripb du. 4.

de Januyer dernyer Je vous ay faicl niitundrc grâce adieu de n(osl)reJoincle salue el «le tout «vqtiil |Ktssocl par dess» el «lespuys par Jehan

de la Chapelle Juin! Icy le 10 du passe sur le petit gollyon de lo Religion

Jay Receu la v(osl) re «piil vous apieu nteseripre «le hourges «lu. 16. Ja-

nuyer lequel ne menqun que «le2 Jours a Irevuer larmce tursquesque en

nombre de 83 gallères qui dcmcurnrcnt au gonze vng Jour pour leuer

leur aigode et sellon ceque Jay veu par vosdytcs le{tlr)es deliberyes venir

îtlyon ppur acomptir aulx umpteltes ceque le Sr Jehan ganeau despuys

ya faict son efort et attec les Robbes «pii estoest la Restes nous amande

atill(res) Robbes pour environ H. 2800/ qui esl vng bon nsortîment lequel

est bien venu apropos par (ce) «pie nous estions mal as«*>rlyaloryucc

«lud(ict)gollyon/ Il mescript auoer vandu les 10 sacs «leCottton tille que

luy auoes mande oRoison de 39 11.le quinlol pour ces! foys. R ny uura

grand profit ny grand perle par(ec) quiîz estoes fort chers et «}uites me

fisl achapler voyant ung sy beau passage cl atissy pour f(air)r(e) argent

pardella pour atioer dattt (les) Robbes comme auons heu «lieu nous

mandera une uul<re) foys plus «le profit sil luy plaira. Je luy

auoes Retnys ptus(iejrs -tartycs arecepuoer pardella que Je croy ap(rese)nte aura reeeuz qui at este |>onr satisfaire atout comme pouues bien

auoer veu. et bien environ I) lOOque Jay poye dernyerement par son or-

dine en plus(ie)rs partyes et moet quil pourra auoer p(iese)ittement quel-

que urgent de Reste qui seruyro bien aetnployer A( )ung memoyre des

Robbes qui nous faut apre(sen)le et besoing teiptel Je luy mande avec les

pre{sent)les qui pourra monter Cirtjua H. 1600/Je faicls Compte que ace

chapitre II aura Receu quelque parlye quil maura tirée apoyer qui sera

pour Complir aud(icte) memyse (I) de ma pari me treuuent argent Je ne

laisseray dorinyr mays ptustousl Jeu nehapteray «pielipie Robbe ou Je

Congnoestr(ay) que sy pourra auaitsir despuys «jue Je suys Icy aryue Je

Ireutte auoer achaple de draps de soye pour environ D 500/ et D 100/quele Sr Jehan Souche (2j tient pour nous en achapler duut(re)s pour me en-

voyer par le premyer passage que feront les gallères/ Je Croy que le Sr

Jeh(ait) ganeau vous aura faict antandre la derotle que afaict le visroyde secille chef Cesl «piedespuys eslre partye lormee du Roy F'ellippe pan-sanl aller piondre lri|M>Iye Ipour auoer lieu le temps Comtruire allarent

(1)Mémoire.(i) Ou Couche,

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— è68 -

aulx gerbes ou y eust grande escarmouche aleur «lésante qui fut de 3000/souldars que pour la premyere J Reste bien de 6 a 700/ mores et despuysvoyant les dits gerbins estre Imites de telle sorte se Rondorenl au RoyFcllippe lribula(i)r de 12 mil ducalz poyoble chacun an moyenant la pro-messe que leur fit le Visroy de secille de leuer de tripoly drogut Reyspour non estre suget a deulx seigneurs et despuys tel acord fait le visroychef de dicte armée afait f(ai)r(e) une forteresse ou deliberoet laisser2000 souldars el ya fait meclre force artilerye pour la defance dicelle au-

quel lyieu al Reste deulx;moys tousjours ta fortifiant ou furent surprinsj>ar ceste mauldicte armée turqttesque en nombre de 83 gallères qui lesmisent en Rolle el fust la ehotise de telle sorte «picayant faicl leur aygadenu gonze ou Ils prindrent 1500chefz de bestial et quinze malles qui leurs

donna notice de la quantité de nos gallères estoest aulx gerbes et comme

par molladie leur estoest suruenue tant a sorogosse que Icy estoest mal

armes que aussy pour auoer leurs gens en lerrc Incontinent se leuarent

dttd(icl) gonze en faisant grant saten et tirarent le voile des gerbes en

délibération de aller enveslir les n(ot)rcs et Incontinent le grand m(aislr)e

espedia plus(ieu)rs fregattes pour les en auyser enquoy estoet le délibéra-

tion de cesl mouldisle armée comme 11auoet sceu par quelque Renegas

qui sestoest enfuy dont lune aryua vng venredi au soer du passe qui parIcelle furent auyses et Incontinent mysent tous tes nanises dehors ala

Voille pansant leurs tens le malin et prandre parlyo de leurs souldors et

en laisser dans leur forteresse seulement 2000/ mays Hz ncurent le temps

«pie le matin auant Jour deeouurirent ladyle armée distant deulx. 4. mils

qui sei» venoet pour les envestir et Incontinent se mirent en fuisfe grand

partye les vng tirent «Jung. Couste et daull(re) «^nxestirent en terre

près les forteresses qui les defnndoet el telle fut la suite que ja-

mays soet veu en la Crestianle de telle mode que fut prins des

n(ot)res 15 gallères el 9 ou 10 nauises el dcspjys ayant heu la victoire

par mer ou fut prins le filz du visroy en tnge de 13 ou 14ans san allorent

n 3 ou 4 mil près delà forteresse ou despuys avec layde de drogut Reys

gouuerneur de tripoly ont mys gens et ortillerye en terre pour asieger

lad(icte) forteresse ou y esl Reste bien 5. mil de bons hommes auec vngIton conduillcur don albe on Journctement font de grandes escarmoucte

ou sont Restes en vue bien de. 6. ou ? cens mores que turqs comme des-

puys auons nnlandu par vite fregalte venue des gerbes et previnnons que

Ind(icte) forteresse Sera pour bien résister «pte Dieu par sa grâceveulle estre nleur ayde. Nous attendons de Jour en Jour que te Roy Fel*

lippe y mande secors dune ormee en tems aller donner dessus que dieu

fait car sy lod(icte) forteresse se perdoet que dieu ne veulle nous nen au*

rions de meilleur eneores «pie pour le présent nen auons pas grand peur«laits les forteresses dieu par sa sainte grâce Jiveulle remédier pour couse

de cest armée despuys loryuee dugallyon nouons fait grand facieltdes

mays Je3pere que sy vient secors que ferons eneores quelque chouse.

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:. .. *- 269--

Nous auons maintenant les vynres fort chers la botte de vin vatill 20/ el25 escuz la salme de forment D 4 1/2 et la Compagne eneores plus chère

que Je ne vous sautrocs dire Nous Réconfortons quelque focs sur des

poes au lard que Sr Jch(an) ganeau nous ut mande Jeahon delachapelle

despuys son nryuc ccsl treuue mnllat maintenant ce porte ttng peumyeulx. Il na pas grand sience II ne tiendra aluy quil napreigneeequeI»euscauons. H a bonne vollunle aceque Jay veu Jusques ouJourdhui et

pour auoer escript amplement a Sr .lelt(an) ganeau de toutes nos affaires

Je ne fe(ray) la p(rese)nte plus longue sinon après Ires humblement me

estre Recommande av(osl)re bonne grâce ctocelle de mail- me de baulgi-l>ault Je prye le Créateur Sire vous donner en sancte et Joye Iresbonneet longue Vyc du malle ce 11de Jung 1560.

Jay donne les le(ltr)es de madame le Sabotière quelle escripuoel nmonsrde Raubinet. Il ma dit quil mondoet une procure n Sr claude Lumoignonet que du premyer argent «piil auroesl scien(ee) quil luy escripuoel poursalis(ai)r(e) lodicte dame «le la partye quil auroet receu du monsr dechoeseutx.

V(ol)re Ireshumble servyleur Estienue Chostellain.

VII

Costa e Discorsl di Barberia, de Fr. Lanfreducci et I. O. Bosio

(Extrait relatif A Djerba) (I)

TKRIIKXODIGIORIUSIM.x. (2;. — Il lerreno del Giorgisi, che dalla lingua«telsuo secco per moeslr» resta dieci miglin A ponente con fondo d»passi

XX, fAuna cala delta ta Ferrera, nel eni fotulo si Irova poi secea; avanti

ehe si arrivi al sec«*osi Irova una torre (3) con una casa dirupata, e poccmeno di mezo miglio alla marina vicino u delta Torre si Irova un gran

pozzo d'acquo buona. Finit» il Giorgisi comitteia il canale délie Gerbe, il

«maie accoslandosi alla cantara resta cosi sce«*o,che non si pud passare

per dentro ancor che Draul Rais allegerile le galère con la forza délie

ciurme le passe'»daU'nlIra parte del fondo e fece la hurla aile galère del

Doria che pensavono tenerlo qnivi rinchiuso. •

CÀNTAHAToniiE. — I.a Coulai a Torre, lontana del terreno del Giorgisi

per canate circa duoi coipi di galera (4}tieite una fossa dentro, dove ca*

{1}Nous en devons la communicationAl'obligeancede M. Busquetalors qu'ilétait archiviste du Gouvernementg«->néralde l'Algérie.

(i) Giorgisic'est /.aras, el m. X indiquequ'il y a dix milles entre te terreno diGiorgisiet le Seceodi Giorgh dont il est question pr&edeiriment.

(3)Là Cata Ferrera et la Tour sont marquées sur la carte de Gastaldi. (Voirnotre figure II.)

*

(I) Les galères ayant une cinquantaine de mètres de long, cela donnerait 100mètres comme largeur du canal navigableentre tes hauts fonds de là presqu'îlede Zarzîset ceux de Djerba.

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;.\;.:,..; :.-; r^Y--y:.:'-^.'m-:/* V-'';'>.";-:.

ricono li voscelli di mille in mille dugenlo solme pigliondo la meta del ca-

rico lenerido l'allra meta, lesta' per il giorno délia partenza. Più avonli in

terra ferma vi è un ponte di pietra nell'Isola délie Gerbe fotto di piètre

poste nel mare secco, cl è discosto questo ponte dalla Contera per terra

circa X miglia (1).GF.RBI:.-—,Dell'isolo délie Gerbe e suoi forti, ridossi (2) et acquata et

allre parlîcolarîlA se ne dirA apieno A suo luogo, corne disopra si è pro-meso. La terra ferma e oppostn ail'Isole délie Gerbe, ô chiamata ta Ru-

garara flno al Capo del secco di Zarad (3), nel quai secco quand» la necces-

sitA di forluna di grecali (4) caricasse vi c luogo di snlvntione per una <lo-

zina di galère.ZAHAI»M. 30. — Zarad, lontnna dalla Torre délia Conlora da circa 30

miglia è posta nel golfo «liCaps (i°*216 v°-217 r°).

L'Isola «lelle Gerbe deve cireomtnre da cinquonta miglia (5) in circa, et

intorno da per tutlo è buort» sorgttore (6), ecectto che, nllo porte di terra

ferma di mezo giorno, dalla quole si ci entra per un ponte «li pielre postonel secco del mr.re lontano dalla conlora circa X miglia per cannle verso

la cosla di Rugororn, corne nella relations «liRorbcria più porlicolarmentesi disse. Le galère, alla parte «lella Rochella, laquale si guarda con li Gior-

gisi maeslri (7) e sirochi (8) XII in XV miglia, «love e el capo dell'îsola,

verso levante alla parte «li fttora ponno aecoslore con gli speroni in t«*rra,

e quivi è l'acqnata rnvondo nella reno. XV miglia per ponente dalla Ro-

chella si trovavano li forti délie Gerbe x*ecchioe nuovo «lella forma e qua-lité die si vedrA nel dissegno (9}; vero è che li Turchi hoggidi non s-5ne

servono del forte nuox*o, havehdo lo lasciato cosi distrutto e rovinato co-

nte era quomto lo ricttperorono dalle mai» tlo'ctirislïani. Nel vecchio ha-

bita il bey o sia Governatore deîli Gerbi il quale hoggi è il Ciochnya (4)

(if'i.ijirRE&tcr:!et lïosio disent que ta Tour d'F.IKnittarà esl ù environ dix mil-les de distance du pont. \x\ tour dont il s'agit ici est «loueen réalité le lîordi Cas-til El Oued, appelé Burgare sur la carte de Gastaldi et pics duquel celui-cimarqueune anse d'eau vive.

(2j Endroit protégé des xenls el des courants.(3)C'est le Zarat actuel.(45Grecoest le \ent du Nord-Est. * , .

(5; l.anfreducci et Bosio donnent un chiffre un peu faible mais plus rapprochéde celui de Citai que de celui de l/on.

(6; Ancrage.(7*Maestro est le vent de Nord-Ouest.(8)Sirocco esl le vent de Sud-Est.(9)Ce » dissegno * ne nous est pas parvenu.(Il) Il s'agit ici non d'un cheikh qui s'apr«clterail Vahin. niais d'un cheikh Kahia.

Le mot kahia correspond à notre terme administratif «sxïeo * et peut se traduirepar représentant. LAStriun«xiet Bosto nous disent donc «jue« te l>eyou gouver-neur de Djerba est aujourd'hui le représentant, c'est-à-dire te majordome dilas-san Pacha » le Vénitien, Pacha d'Alger. Dans Cuutnièru:, op. fit.. II, p. 631-633,Il est question tf un checaya du beylerbey d'une régiot»d'Asie. Dans l'exp-essior»cheikh kahia, le ferme cheikh a une valeur purement honorifique.

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cioè il maggiordomo di Asnn Dnscia con una sua galeotld di ventiquattrobanchi per guardio; ne in tullo il resto dell'Isoia vi è .ultra fortezza. f iene

questo forte a dirimpetto un hel sécco, ehe gli causa il porto guarnito di

pescttiere cioè legnomi pionlali in maie con la divisione da pescare, nella

quale essendo l'ncque pienc entrono li pesei, ehe i»oi si pigliano calando

l'acqua per il flusso e riflusso che vi 6 di sei in sei bore. Per enlrare sotlo

it forte con vnscelli, bisogna accostarsi alto Torre Malguat liera ehe stA

posta oH'atlro capo dell'isola di ponenle alto clie si,seuoprc di lonlano XV

miglia in mare, et e discosla del forte Xff miglia ïncireo, dalla quai Torre

poi per un canale si vAterra terra fin sotlo il detto forle, e per altn» portenon si puo enlrare per rispetto del gran seeeo del!e sudelte pcschiêre.Sotlo il forle si Irova una fossa dove stonno sicuri i vascelli e molli di essi

s'incogliano xoluntariomenle nella renn, c pot crescendo il mare si rile-

vnno. A Mnlguarnera è parimente buon sorgitorc : intorn» aile se*cagne,

poeo tonton» «la Molguarnera dentro il canale vi è un isolotlo. cl aicuni

scogli chiamnl» ta Galicia nella costn ci Agin dove sorgono li garbi che

vengono carichi dalla fiumara di Copsi, Sfnx, et nlltj luoghi do ponente.E lutta l'Isola pienn di palme, piano, arenosa, eccetto che nel niez» tiencuna lista di montognole dï pietra viva, 6 mollo scorsa d'acquo da per tuttoeecello cite alla Rochelta. Klîa è quasi di forma qurdrata, bislr>nga • «la

per tutto hobitota con case sparse per l'isola senza ordine di terra 6 ca-

saient). A commun giudicio farA «la XXV mila anime (*?)«le'quali ve nesoronn» da cinqite 6 sei mila alli a combatterc perd con pochisstuie urine,e «pielle che Itanno son» «li poeo uuuuento, essendo le migli»ri lutte znga-

glie. Questo forte et isola sarà facile coSa sempre che christiarii I» vor-

rattn» acquistare «lie gli riesca con un armata médiocre anduuduvi d'au-

tunno et aneo d'invern» per la c»mm»dità d»diversi secchi el sorgilori che

vi sono inlorno, che Pahiiata non polrA pericolorc mA converrA guur-dore il passo di terra et altcndere h spianare affatlo l'uno e l'altro forte, e

saceheggiare lutta l'isola e conduire tutti «juei Mori schiavi non lasciati-

dovi «*osoolcuno, o sorebbe una giusla vendetta deU'infedelfà che hanno

questi popolt usata gïA due voile A Cb.isliani (3), li quali sempre che

hanno voluto fermarsi e foriificarsi in qucsl'isolot hanno, si pu.} dire, fa-tatmente ricevut» grave pe^sjEîjhe>g:randissima rollo, e veramente nonè luogo da fnma capitaliser iTni-in^n)çnto deH'acque, e difficollA di for-tificore. » /C-*. , '"$,\

( =£ j jL' £{ (f*?3t i**23l v»).

\ /(1)Dans cette description,0%£eti|^îijiï*^ce de L'on et de Gastaldi.(i) Dix mille de moins que l'eltlhtaliorfIle Cirni.£3)Allusionaux événements de 1510et de 150).

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LISTE DES-FlèÙÉS-ï

I. La «Fortezza di Gerbi»{ 1560}. \ ,„."' /

IL Carte de Djerba par Gastaldi (1560).v

/f/J'H\ V-N%^

III. Carte de Djerba par Ortelius (1570).IV. Djerba d'après les cartes actuelles.

V. Les fours à chaux de la campagne djerbienne.VI. Carte de Djerba signée MF (1564Î?).

VIL Le siège de la forteresse par les Turcs. Dessin à la plume extrait de l'ou-

vrage d'Holzhaimcr (vers 156*2).VIII. Les passes du détroit d'KI-Kantara.

IX. Le grand oued et Rordj Kl-Bab.

X. La Roccheita et le mouillage de la Scguia.XL Vue du llordj Kl-Kebiren 1905.

XII. L'ancien minaret du Rordj Kl-Kebir.

XIII. La Tour des Crânes (figurations diverses)*aj d'après Paul Lucas; h) d'a-

près Temple et Flacheuacker; c) d'après Exvald.

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TABLE DES MAftÈBE^

INTRODUCTION /. .'.y.'iî.|^V$^« \ —Z

PREMIÈRE PARTIE

Essai bibliographique

Dispersion des sources. Leur nature. Recueils bibliographiques gé-néraux 3 —6

I. LESDOCUMENTSornants. —a) Espagne : 1°Archives de Simancas;2» Archivo Ristorico Nacional; 3*Documentsdivers. — b) Docu-mente officiels d'origine non espagnole : Pièces d'origine floren-

tine, française et anglaise 7 — 25

IL Avvtsi, PLAQUETTESKTESTAMPES.— Indications générales. Avis et

IMaqucttes.PIansetCartes./.acar«*edeDj€r6aparGa<f(t/<fi(f5«!fO}.Toponymie et notions géographiques qu'elle contient. Sa descen-dance : cartes ou descriptions d'Ortclius (15/0), Tbévet (1575)Co-ronelli (1696),Bellin (1761).La Cartographie djerbienne au A7A'*siècle: Cartes de l'amirauté anglaise : Smyth (1827/.Cartes de l'a-mirauté française : la mission Mouchez(1876),la mission hydro-graphique (1882-86). Cartes du service géographique de l'armée.

Rapprochement de tous ces documents avec la carte de Gastaldi.La carte de 1566signée MF 26 —47

III. RÉCITDBTÉMOIXS.— a) Documents imprimés : Les relations de. Cirnï, de Carrelières, Corales, etc. b). Documents manuscrits : La

relation d'Holzliaimer,etc..., 48 —58

IV.OUVRAGESDBSEOXNDKMAIN.—a) Récits rédigés assezanciennementen Europe. Del Castillo et Ulloa.Editions diverses. Autres docu-ments, b) Itécits indigènes. Critique de ces sources, c) Récitsd'au-leurs du XIXesiècle: Pellissier, «TAvezae,Duro, Manfroni, etc... 59 —72

DEUXIEMEPARTIE

Le Récit de l'Expédition

PRF.AMBUI.R.LtSSDESCRIt'T'OSSDEDjERliAAl*XXI*SIECLE.— LOSdeSCrip-Hons «leLéonl'Africain,Cirni Jlolzhaimer, Lanfreducci et Bosio.

Djerba d'après la carte de Gastaldi : notions géographiques géné-rales. Le banc sous marin et ses coupures. Les chenaux entre le

golfe de Bou Grara et la mer. LeTrik El Djemel et la Chausséeromaine. Nature insulaire équivoque de Djerba 75 — 85

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I. Lts PRÉPARATIFSDBL'EXPÉDITION*.—-Expédition décidée contre p.^«»Dragut après le traité du Cateau Cambrésis (1559).Réuniondessoldats et «lela flotte. Composition de celle:ci. Nature et rôledes divers genres de navires. Les assentîsti. Composition del'armée. Dénombrement général. Le haut commandement.... 86 —91

II. LANAVIGATIONDBLAFLOTTEETLAPRISEDUCilATEAUDBDJERBA.L'incident d'El Kantara. Le mouillage et le combat de laRocltetta. L'ancrage â la Sèche de Palo et la Groppa d'Asino.

Changement de but. Le débarquement à Djerba. La marche de

Djilidj â Sidi Salem Adroum. Prise de possession du Château, 95 — 102

III. LKDÉSASTRESAVAL.— Le Cheikh Messaoud. Politique du Due«le Médina Celi ;» l'égard des Djerbiens. La construction duFort. Avis pessimistes des chefs de la flotte. Mauvaise volontédu Cheikh. I/» traité. Relations avec les Mabammid, le Chabbiet le llafside. Attitude des Tunisiens dans le conflit. L'arrivéede la flotte turque. Les tergiversations du Duc de Médina Celi.\JHdésarroi. Fuite de la flotte chrétienne. Le dé-astre naval.Les pertes en hommes et en navires. Ixs responsabilités.... 103 — 111

IV. LAFORTERESSE.— Situation générale après le désastre naval.Le Château : son origine, le nom de Cachtil. Sa position. Lesmatériaux de construction. Les représentations du Château.LaFortezza di Gerbi. Lesdimensions de l'ouvrage. Les bastions.Les fossés.Caractère de ce plan. Les plans de Fiorini el d'Ilot-zhaimer. LTégli.se.Le fortin flottant. Les citernes et leur rem-

plissage en 1560.Les Turcs. Leurs chefs. Leurs foiws. Tacti-

ques de Piali et-de Don Alvar. Le secours espéré. Alliance duSultan de Tunis et de Piali. Les préparatifs en Europe 115— 125

V. LESIÈGEETLACAPITULATION.—L'iiix'cstissement.l^cspositionsdesTurcs d'après Fiorini et Holzliaimei*.Rôle de Dragut. Les tra-vaux d'approche des Turcs; perte de la citeva. La question dal'eau potable. Les deux citernes. Le rationnement et les déser-tions. La distillation de l'eau de mer. Le manque d'eau. La tac-

tique de don Alxar et la sortie finale. La reddition. Diversiontentée par J. A. Doria. Piali et Dragut à Tripoli. Arrivée de lailottevietorieuseâ Constant inopIe.Total des pertes chrétiennes.

Conséquences méditerranéennes : le siège de Malte. Consé-

quences tunisiennes : l'Espagne expulsée du Sud de la Tunisieet !a disparîtbu des Semoumenine 126—136

EPILOGUE

LLESr-fit?ossiERs.—Les prisonnicrsàCon;*tantmople.Morldu filsduDue de Médina Celi, conversion du fils deCicala. Ms bons of*fiées de la France, la mission Salviatî. Libération des prin*

'

cipanx captifs par l'entremise d'Atiger «leIfousbccques.Autresdélivrances {«osterieurcs.tes arriérés de solde. 137— 112

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m

II. LERORDJKLKBBIRde 1560à NOSJOURS.— Vestigesdes ouvrages Page»de 1560.Restes des bastions. Le Château. Ses représentationset ses noms modernes. Etat actuel. Les divers fronts, te fossé.L'intérieur du Rordj. La Mosquéede la prière et son minaret.La Qoubba de Sidi Rhazi Mostefa.L'inscription de 1567et lestravaux de restauration du Rordj. te Qoubba des Moujabed-dine. LeBordj après 1560.Situation à l'époque contemporaine.Avenir de l'édifice 142—152

III. LATOURDESCRÂNES(BORDJERRots).— Descriptions de Pliilé-mon de la Motte(1700),PaulLucas (1708},sirGreiivilleTemple(1832),Exvald(1835),Flachenackcr (1839).Figurations du mo-nument. Datede la construction de la Tour. Son caractère. Les

Djerbiens et les diverses tours des crânes dans l'Espagne tnu-sitlmanect l'Afriquedu Nord.La démolition du Bordj Er Rous.Dates différentes données par les auteurs, te fondation de la

paroisse de Djerba et la création du cimetière catholique en1818.La chanson d'El Hachani 152— 161

TROISIÈMEPARTIE

Reproduction de pièces manuscrites

SECTION-L — Reproduction de 60 lettres ou documents extraits desArchives de Sintan;as., ^r.".7..-. 16/ —219

/Tv\v\Q' /' NSECTIONIL —Reproduction de divers document,^^'origine non es-

pagnole JS :â i 250— 271/ i: •

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TABLEDESMATIÈRES. V ":i I — III

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VU, le 22 mars 1912:

Le Doyen de la Faculté des Lettres de i Universitéde Paris

A. CROISET.

VU

ETPERMISD'IMPRIMER:

Le Vice-RecteurttVl'Académie de Paris,

L. LIARD.

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INTRODUCTIONPREMIERE PARTIE Essai bibliographique

Dispersion des sources. Leur nature. Recueils bibliographiques générauxI. LES DOCUMENTS OFFICIELS. - a) Espagne: 1° Archives de Simancas; 2° Archivo Historico Nacional; 3° Documents divers. - b) Documents officiels d'origine nonespagnole: Pièces d'origine florentine, française et anglaiseII. AVVISI, PLAQUETTES ET ESTAMPES. - Indications générales. Avis et Plaquettes. Plans et Cartes. La carte de Djerba par Gastaldi (1560). Toponymie et notionsgéographiques qu'elle contient. Sa descendance: cartes ou descriptions d'Ortelius (1570), Thévet (1575) Coronelli (1696), Bellin (1764). La Cartographie djerbienne au XIXe siècle: Cartes de l'amirauté anglaise: Smyth (1827). Cartes de l'amirauté française: la mission Mouchez (1876), la mission hydrographique (1882-86). Cartes du servicegéographique de l'armée. Rapprochement de tous ces documents avec la carte de Gastaldi. La carte de 1566 signée MFIII. RECIT DE TEMOINS. - a) Documents imprimés: Les relations de Cirni, de Carrelières, Corales, etc. b). Documents manuscrits: La relation d'Holzhaimer, etc.IV. OUVRAGES DE SECONDE MAIN. - a) Récits rédigés assez anciennement en Europe. Del Castillo et Ulloa. Editions diverses. Autres documents. b) Récits indigènes.Critique de ces sources. c) Récits d'auteurs du XIXe siècle: Pellissier, d'Avezac, Duro, Manfroni, etc.

DEUXIEME PARTIE Le Récit de l'ExpéditionPREAMBULE. LES DESCRIPTIONS DE DJERBA AU XVIe SIECLE. - Les descriptions de Léon l'Africain, Cirni, Holzhaimer, Lanfreducci et Bosio. Djerba d'après la cartede Gastaldi: notions géographiques générales. Le banc sous marin et ses coupures. Les chenaux entre le golfe de Bou Grara et la mer. Le Trik El Djemel et la Chausséeromaine. Nature insulaire équivoque de DjerbaI. LES PREPARATIFS DE L'EXPEDITION. - Expédition décidée contre Dragut après le traité du Cateau Cambrésis (1559). Réunion des soldats et de la flotte. Compositionde celle-ci. Nature et rôle des divers genres de navires. Les assentisti. Composition de l'armée. Dénombrement général. Le haut commandementII. LA NAVIGATION DE LA FLOTTE ET LA PRISE DU CHATEAU DE DJERBA. L'incident d'El Kantara. Le mouillage et le combat de la Rochetta. L'ancrage à la Sèche dePalo et la Groppa d'Asino. Changement de but. Le débarquement à Djerba. La marche de Djilidj à Sidi Salem Adroum. Prise de possession du ChâteauIII. LE DESASTRE NAVAL. - Le Cheikh Messaoud. Politique du Duc de Medina Celi à l'égard des Djerbiens. La construction du Fort. Avis pessimistes des chefs de laflotte. Mauvaise volonté du Cheikh. Le traité. Relations avec les Mahammid, le Chabbi et le Hafside. Attitude des Tunisiens dans le conflit. L'arrivée de la flotte turque. Lestergiversations du Duc de Medina Celi. Le désarroi. Fuite de la flotte chrétienne. Le désastre naval. Les pertes en hommes et en navires. Les responsabilitésIV. LA FORTERESSE. - Situation générale après le désastre naval. Le Château: son origine, le nom de Cachtil. Sa position. Les matériaux de construction. Lesreprésentations du Château. La Fortezza di Gerbi. Les dimensions de l'ouvrage. Les bastions. Les fossés. Caractère de ce plan. Les plans de Florini et d'Holzhaimer.L'église. Le fortin flottant. Les citernes et leur remplissage en 1560. Les Turcs. Leurs chefs. Leurs forces. Tactiques de Piali et de Don Alvar. Le secours espéré. Alliance duSultan de Tunis et de Piali. Les préparatifs en EuropeV. LE SIEGE ET LA CAPITULATION. - L'investissement. Les positions des Turcs d'après Fiorini et Holzhaimer. Rôle de Dragut. Les travaux d'approche des Turcs; pertede la cueva. La question de l'eau potable. Les deux citernes. Le rationnement et les désertions. La distillation de l'eau de mer. Le manque d'eau. La tactique de don Alvaret la sortie finale. La reddition. Diversion tentée par J. A. Doria. Piali et Dragut à Tripoli. Arrivée de la flotte victorieuse à Constantinople. Total des pertes chrétiennes.Conséquences méditerranéennes: le siège de Malte. Conséquences tunisiennes: l'Espagne expulsée du Sud de la Tunisie et la disparition des Semoumenine

EPILOGUEI. LES PRISONNIERS. - Les prisonniers à Constantinople. Mort du fils du Duc de Medina Celi, conversion du fils de Cicala. Les bons offices de la France, la missionSalviati. Libération des principaux captifs par l'entremise d'Auger de Bousbecques. Autres délivrances postérieures. Les arriérés de soldeII. LE BORDJ EL KEBIR de 1560 à NOS JOURS. - Vestiges des ouvrages de 1560. Restes des bastions. Le Château. Ses représentations et ses noms modernes. Etatactuel. Les divers fronts. Le fossé. L'intérieur du Bordj. La Mosquée de la prière et son minaret. La Qoubba de Sidi Rhazi Mostefa. L'inscription de 1567 et les travaux derestauration du Bordj. La Qoubba des Moujaheddine. Le Bordj après 1560. Situation à l'époque contemporaine. Avenir de l'édificeIII. LA TOUR DES CRANES (BORDJ ER ROUS). - Descriptions de Philémon de la Motte (1700), Paul Lucas (1708), sir Grenville Temple (1832), Ewald (1835),Flachenacker (1839). Figurations du monument. Date de la construction de la Tour. Son caractère. Les Djerbiens et les diverses tours des crânes dans l'Espagnemusulmane et l'Afrique du Nord. La démolition du Bordj Er Rous. Dates différentes données par les auteurs. La fondation de la paroisse de Djerba et la création ducimetière catholique en 1848. La chanson d'El Hachani

TROISIEME PARTIE Reproduction de pièces manuscritesSECTION I. - Reproduction de 60 lettres ou documents extraits des Archives de Siman asSECTION II. - Reproduction de divers documents d'origine non espagnoleLISTE DES FIGURESTABLE DES MATIERES