Le journal deL’EVASION

Edition spéciale

La TUNISIE

autrement

La révolution est passée et la Tunisie s’offre un nouveau départ. A 2h20 de vol de la Belgique,

elle recommence à faire rêver les vacanciers de belles plages de sable blanc et de séjours à prix

sacrifiés. Mais la nouvelle Tunisie, aujourd’hui libérée de la dictature, veut s’ouvrir et se révéler

davantage. Elle veut plus que jamais mettre en avant ses inestimables lieux culturels,

dont 7 sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco (plus un site naturel: le Parc national

de l’Ichkeul), faire goûter à sa gastronomie, à sa culture, au sens de l’accueil de ses habitants, à

ses médinas riches en ambiance et en patri-moine. Dans la même mouvance, à la campa-gne comme dans les villes historiques, de plus en plus de palais ou de maisons traditionnelles ouvrent leurs portes aux visiteurs le temps d’un repas ou d’un séjour dans un cadre exception-

nel ou typique, ou bien les deux à la fois. Ce tourisme «authentique» est naissant en Tunisie et permet de dévoiler des facettes du pays trop souvent absentes des brochures des tour-opé-

rateurs. C’est à la découverte de l’art de vivre et du charme à la tunisienne que nous vous

emmenons dans ce reportage. Et à la rencontre de Belges qui travaillent à les promouvoir.

Sarah VISSE

Au cœur des médinas et à la campagne, à la

découverte d’adresses de charme, des

traditions, du patrimoine et de lieux méconnus

La Tunisie s’affranchit et les Belges y retournentAvec plus de 500 panneaux publicitaires éparpillés un peu partout en Belgique et de nombreuses parutions dans la presse, vous serez difficilement passés à côté de la campagne promotionnelle récemment lancée par l’Office National du Tourisme Tu-nisien (ONTT). D’autant que cette campagne, qui sera bientôt suivie d’une seconde phase, a été voulue à la fois percutante, humoristique et pleine d’autodérision, à l’ima-ge de la Tunisie actuelle, désormais libre d’expression. Il faut dire qu’en Tunisie, tout le monde est prêt pour accueillir à nouveau les visiteurs qui, lentement mais sûrement, commencent à revenir.Avant que les tour-opérateurs ne lancent des super promos et des last minutes vers la Tunisie, le tourisme y avait accusé, suite à la révolution, une diminution de fréquenta-tion de 40% par rapport à la même période en 2010, avec des différences importantes selon l’origine des vacanciers. Une baisse de 60 à 70% a par exemple été observée sur le marché néerlandais, contre à peine -15 à -20% du côté des Belges. Les Belges, d’ailleurs, se sont montrés très fidèles. A peine le Ministère belge des Affaires Etrangè-res avait-il levé l’interdiction de se rendre en Tunisie qu’ils y sont retournés, sans doute encouragés par les prix minuscules proposés dans les agences de voyages. A moyen terme, il faudrait néanmoins que ces tarifs se normalisent afin de ne pas faire baisser la qualité des prestations des hôtels qui, pour l’instant, travaillent parfois à perte.

Voyager en soloEn dehors des voyages organisés par les tour-opérateurs, il est très facile de se rendre en Tunisie par ses propres moyens, grâce aux vols charters qui rejoignent notamment Djerba, mais aussi grâce à la compagnie nationale Tunisair (www.tunisair.com.tn), qui dessert, depuis Bruxelles, Djerba, Tunis et Ennfidha (à une quarantaine de kilo-mètres d’Hammamet et Nabeul). Les tarifs ne sont pas exorbitants: il faut compter en moyenne 250 € pour un aller-retour. Notez que Tunisair opère également des vols in-térieurs et qu’un passeport valable 6 mois après la date du retour est nécessaire pour se rendre en Tunisie quand on voyage en solo. Sur place, on peut louer une voiture ou prendre les transports en commun; les routes et autoroutes sont en très bon état et les Tunisiens toujours contents de vous indiquer le chemin! Question sécurité, les mêmes mesures que pour un voyage en Europe sont de rigueur: ne pas tenter le diable, par exemple, en laissant ouvert son véhicule en votre absence et ne pas se promener toutes richesses apparentes!

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«Faire découvrir la Tunisie de charme: un combat quotidien!»Isabelle Planchon est Belge. Sabri Oueslati est Belgo-Tuni-sien. Tous les deux sont propriétaires d’une maison d’hôtes de charme en Tunisie, Isabelle dans le village d’Erriadh à Djerba; Sabri à Nabeul. Ils font partie des premiers à avoir créé ce type d’hébergement en Tunisie, proposant dès lors une alternative aux formules clubs des stations balnéaires, qui sont encore lar-gement la règle dans le pays. Au Maroc, on ne compte plus les riads (maisons traditionnelles) transformés en B&B, permettant un séjour parmi les habitants, en immersion dans la culture locale. En Tunisie, le «tourisme authentique» est un phénomène nouveau avec, à l’heure ac-tuelle, seulement 6 adresses agréées par le gouvernement. Ce

Des Belges, pionniers du tourisme alternatif en Tunisie

retard n’est pas dû à l’absence de maisons typiques ou de palais à restaurer, puisque les médinas du pays regorgent de dars somptueux, tandis que les campagnes accueillent de splendides menzels (fermes) parfois abandonnés et prêts à la reconversion. Pour Isabelle, le problème est ailleurs: sous la dictature, il était bien plus facile de surveiller les touristes en les parquant le long des plages, dans des zones bien délimitées. Celui qui souhaitait ouvrir une maison d’hôtes ou un hôtel de charme en dehors de ces aires avait donc toutes les peines administratives pour mener à bien son projet. Mais, selon Isabelle, depuis la chute du président Ben Ali, tout est déjà en train de changer. Elle observe de plus en plus d’initiatives privées, encouragées par l’actuel gouvernement, qui se rend compte de l’intérêt d’exploiter l’habitat traditionnel et de mettre en valeur la culture du pays, pour attirer à lui des touristes en quête d’un peu plus d’authenticité. Aujourd’hui, 70 maisons d’hôtes et hôtels de charme sont en attente d’une agrégation. Pour Isabelle, c’est bon signe.Ce tourisme authentique, il reste donc maintenant à le faire connaître. Pour cela, Isabelle et Sabri, qui tra-vaillent souvent main dans la main avec l’Office National du Tourisme Tunisien, parlent d’un combat quotidien. Ils multiplient les contacts avec la presse et les participations à des salons internationaux du tourisme, afin de montrer au public cette autre facette de la Tunisie. Grâce notamment à des reportages à la télévision et dans des grands magazines de décoration, Isabelle a d’ailleurs pu constater que le public était réceptif et deman-deur de ce type de vacances. «Nos hôtes repartent souvent en pleurant, parce qu’ils ont ici noué des liens et des amitiés avec nous, mais aussi avec les habitants et les commerçants du village, qui les ont accueillis chaleureusement comme s’ils étaient des leurs»...

Photo: Isabelle Planchon et son mari, les Belges qui ont ouvert de Dar Bibine

NABEULNabeul, une médina tranquille à 2 pas des sites touristiques

Située au sud de la péninsule du Cap Bon et donc près des plages, Nabeul est une petite ville tranquille dont la médina, moins fréquentée par les touristes, ne manque pas de charme, avec ses ruelles aux maisons blanches, sa mosquée, ses tables authentiques et son souk, qui vend évidemment la spécialité locale, la poterie (assiet-tes peintes, faïences…), d’ailleurs connue à l’étranger. Les artisans y sont donc nombreux, perpétuant un sa-voir-faire qui se transmet de père en fils. Des ateliers sont accessibles au public, qui découvre ainsi toutes les étapes de la fabrication qui se fait encore, parfois, à l’aide d’un vieux four à bois. Les artisans de Nabeul produisent aussi des nattes en jonc et de l’eau de fleurs d’orangers, dont on peut visiter des distilleries. Calme et pittoresque, Nabeul est un bon point de dé-part pour explorer le Nord-Est de la Tunisie. L’animation d’Hammamet et la médina classée de Sousse ne sont qu’à une dizaine de kilomètres, tandis que Tunis, Car-thage et Sidi Bou Saïd (voir plus loin) se trouvent à 1h de voiture maximum. Le colisée d’El Djem, lui, est situé à 2h de route.

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Le Dar de SabriNous sommes à 60 kilomètres de Tunis, en plein cœur de la médina colorée et

animée de Nabeul, installée le long du Golfe de Hammamet, à 1 km de ses pla-

ges de sable blanc. Le propriétaire de ce riad, Sabri Oueslati, un Belgo-Tunisien

résidant à Bruxelles (voir encadré «Des Belges, pionniers du tourisme alternatif

en Tunisie»), a eu l’envie de transformer cet ancien musée de poterie déniché sur

internet en une adresse d’exception, permettant un séjour à l’opposé des formules

clubs des hôtels des stations balnéaires. Ainsi, au bout de 2 années de restaura-

tion, le riad a conservé son cachet d’origine à l’orientale, mais a été entièrement

relooké dans un genre «boutique hotel», avec tout le confort et une déco stylée

ultra contemporaine.

Autour du patio central planté de sa traditionnelle fontaine, s’ordonnent 4 suites:

2 au rez-de-chaussée et 2 à l’étage, ainsi qu’une chambre plus petite, pouvant

accueillir les enfants. Chacune de ces chambres est différente, mais toutes témoi-

gnent du souci du détail du propriétaire, avec leurs draps et linge brodés, leurs

plaids tissés, leurs œuvres d’art contemporain, leur salle de bain en tadelakt et

leurs produits de qualité…

Au rez-de-chaussée, on trouve le salon avec chaîne hifi et télé à écran plat, ainsi

qu’une salle à manger donnant sur une cuisine super équipée où l’on vous prépa-

rera le repas à la demande et où l’on peut suivre un cours de cuisine typique du

pays. Comme tous les éléments de déco de la maison, la vaisselle et les couverts

sont fabriqués par des artisans ou des designers.

A l’étage, ouvert sur le toit, on découvre une vaste terrasse immaculée, avec un

bar et des sofas lounge pour prendre l’apéro ou se prélasser au soleil. Une petite

piscine chauffée et à débordement permet de se rafraîchir et le hammam de s’offrir

un bain de vapeur relaxant. C’est ici également que l’on peut demander à se faire

masser, gommer ou bénéficier d’autres soins.

Petit havre de paix et de luxe en plein cœur de la vieille ville, ce riad peut se louer

en entier (entre 500 et 700 € la nuit) ou bien on peut en occuper une suite (entre

130 et 200 € la nuit). Dans les tarifs sont inclus, en plus de la nuitée, le petit dé-

jeuner, le café, le thé et les boissons rafraîchissantes, le ménage, l’accès wifi. Une

gouvernante et un concierge se chargent en outre du bon déroulement du séjour

des hôtes et peuvent organiser une sortie sportive (2 golfs se trouvent à proximité)

ou culturelle. En extra, on peut donc également bénéficier de soins, de cours de

cuisine, d’un concert de joueurs de luth ou de repas à domicile, mais aussi d’un

service pressing ou voiturier, notamment pour les transferts de/vers l’aéroport.

Super offre pour les lecteurs du Journal de l’Evasion.beLe propriétaire, Sabri, offre à nos lecteurs une 3e nuit gratuite pour 2 nuits payantes! Plus d’infos: www.dar-sabri.com

nabe

ul

DJERBA

Djerba, entre douceur, culture et farniente

La plus grande île de Tunisie (514 km2) est un haut-lieu du tourisme tunisien, avec ses plages superbes aux eaux tur-quoise et ses stations balnéaires largement reprises par les brochures des tour-opérateurs. Mais, lorsqu’on s’écarte des zones hôtelières, on découvre aussi une vie traditionnelle, avec des villages typiques et des menzels (fermes agricoles), cernés d’oliviers et de vergers. On trouve ce type de demeures notamment à Erriadh, où vit la communauté juive de l’île, au pied de la fameuse synagogue de la Ghriba, qui abrite l’une des plus anciennes Torahs du monde. Le splendide édifice, accessible au public, constitue le plus important lieu de pèlerinage pour les Juifs d’Afrique du Nord. Côté culture, il faut aussi se rendre à Houmt Souk, la capitale. C’est ici que trône le Borj el-Kébir, un fort du 15e siècle bâti sous l’ordre du sultan de Tunis. C’est ici aussi que, dans la médina, on fait des emplettes dans les plus beaux souks de l’île… Pour en savoir plus sur la vie locale, notamment avant l’avènement du tourisme, il faut se rendre à «Djerba Explore», un projet unique dans le bassin méditerranéen, mêlant divertissement et découvertes culturelles. Car si le lieu abrite la plus grande ferme de crocodiles d’Afrique du Nord (les enfants adorent!), il héberge surtout un écomusée très bien fait où l’on découvre, grâce à des maisons rebâties sur place, le quotidien et l’organisation du travail et des familles à Djerba. La visite se termine par le beau Musée Lalla Hadria, voué à l’art tunisien et arabo-musulman.

Des excursions à la rencontre de la Tunisie authentiqueBasée à Djerba, l’Agence Alyssa est dirigée par Moni-que Morimont-Georges, une Belge installée en Tunisie depuis 13 ans, qui propose des excursions à la rencon-tre des habitants et du pays hors des sentiers battus, en s’intéressant tout particulièrement aux traditions locales, à l’histoire, la cuisine, l’artisanat et l’habitat typique. Au départ de Djerba, on peut ainsi partir une journée à la découverte des «ksour» de la région de Tataouine ou des villages berbères abandonnés. En 2 jours, on ira dormir dans le désert sous le ciel étoilé ou encore sillonner les montagnes de Gafsa sur les traces des grottes préhisto-riques de Sened. Prochainement, Monique proposera en outre de partir à la découverte de Djerba à vélo, ainsi que des stages de yoga et des itinéraires à cheval.Plus d’infos: www.agencealyssa.com

La maison d’hôtes d’IsabelleC’est au cœur de la médina d’Erriadh, sur la belle île de Djerba,

qu’est installée la maison d’hôtes «Dar Bibine», dont les pro-

priétaires, Isabelle et Gérard - un couple de Belges qui a tout

quitté pour vivre son rêve ensoleillé (voir encadré «Des Belges,

pionniers du tourisme alternatif en Tunisie») - ont conservé l’ar-

chitecture djerbienne traditionnelle mêlée à un design épuré,

blanc et minimaliste. Le résultat est étonnant, magnifique et

plein de charme!

La demeure abrite 4 chambres - dont 3 ouvrent sur la piscine -,

équipées de tout le confort moderne, avec mini-dressing, télévi-

seur à écran plasma, accès internet, wc et salle d’eau (bain ou

douche), climatisation, draps en lin, sorties de bain et serviet-

tes de marques… La déco, toujours dans les tons dominants

blancs, est composée de meubles et objets signés Gehry, Starck

et autres grands designers.

Le Dar Bibine profite d’une excellente situation, à 15 minutes de

l’aéroport international de Djerba-Zarzis et à 7 km du chef-lieu

Houmt Souk, de son port, son souk, ses orfèvres et à 20 minutes

de la plage et d’un golf.

Côté détente, le dar propose une petite piscine et un hammam

(massages possibles) installés entre ses murs, un solarium et

une terrasse chauffée en hiver. Mais vous pourrez aussi faire des

balades en vélo (la maison en met 3 à disposition) ou à cheval,

aller à la plage de sable fin (et pratiquer des sports nautiques), à

environ 20 minutes, faire des balades en mer, le tour de l’île en

taxi, suivre le circuit des mosquées de Djerba ou participer à une

excursion dans le Sud tunisien…

Tarif: 120€ pour une chambre double, petit déjeuner inclus. Sup-

plément pour une 3e personne: 30€ (bébé gratuit). Single: -20%

sur le prix de la chambre double. Table d’hôtes à la demande.

djerba

Super offre pour les lecteurs du Journal de l’Evasion.beIsabelle, la propriétaire des lieux, vous offre la 3e nuit gratuite pour 2 payantes!

Pour plus d’infos: www.darbibine.com

Un hôtel de charme dans des maisons de villageDans le même village que le Dar Bibine (Erriadh), l’hôtel Dar Dhiafa occupe d’anciennes

maisons traditionnelles où ont été aménagées 10 chambres et 4 suites, toutes différentes.

Elles partagent néanmoins le même charme, avec leur décoration faite d’objets anciens

restaurés, de créations artisanales et de lits en fer forgé ou en «doukana» (sur une estra-

de), installés sous une coupole. Ici, il règne un calme olympien, dont on profite également

dans les patios fleuris où l’on se baigne dans deux petites piscines. Au hammam, on se

détend au bain maure ou grâce aux massages, gommages et autres soins typiques pour

lesquels on peut opter en supplément. Le restaurant à la carte, lui, se veut gastronomique,

proposant des plats d’inspiration méditerranéenne, régionale et traditionnelle.

Prix entre 120 et 175 € la nuit selon la catégorie de la chambre, petit déjeuner inclus.

Supplément hammam: 10 € par personne.

Plus d’infos: www.hoteldardhiafa.com

Louer une villa au look menzel à DjerbaLes menzels sont les fermes typiques de Djerba. Dans la station

balnéaire de Midoun, l’Amphora Menzel propose des chambres

d’hôtes et 6 villas à louer, dont l’architecture recrée les maisons

agricoles traditionnelles. Les demeures de 100 m2 bâties sur 2 éta-

ges entourent la piscine ou un grand patio planté d’arbres.

Décorées aux couleurs de l’île (le bleu et le blanc) et avec du

mobilier façonné par des artisans, elles peuvent loger jusqu’à 6

personnes. On y trouve aussi 2 salles de bains, une cuisine équi-

pée, une terrasse, un balcon, ainsi que tout le confort moderne:

climatisation, télévision satellite, lecteur DVD… A la demande,

l’Amphora Menzel peut s’occuper de vous réserver une voiture,

une excursion, un massage ou un soin thalasso, de vous préparer

un dîner aux chandelles, un déjeuner tunisien au bord de la pis-

cine, de vous conduire à l’aéroport, de garder vos enfants…

Prix: entre 660 et 1200€ la semaine de location, selon la saison.

Possibilité de réserver une formule ½ pension.

Plus d’infos: www.amphoramenzel.com

djerbadjerba

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TUNIS

La plus belle médina du MaghrebConsidérée comme la plus belle médina du Maghreb, la vieille ville de Tunis a été toute entière classée au Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco. Dans un lacis de ruelles, de galeries, d’impasses et de placettes, al-ternent ou se mêlent de splendides palais, des souks colorés et animés, des hammams, des medersas (an-ciennes écoles coraniques) et des mosquées, parmi lesquelles la Grande Mosquée Jama ez Zitouna est la plus vénérée. C’est autour d’elle que l’on trouve les souks les plus anciens (13e siècle), où sont installées les corporations considérées comme les plus nobles: les libraires, les bijoutiers, les parfumeurs (souk El Attarine) ou encore les marchands de soie (souk El Koumach).L’espace minuscule des boutiques et des ateliers d’artisans des souks contraste avec celui des palais installés non loin, dans les quartiers résidentiels de la médina. Ces dars, dont le luxe, la taille et la richesse du décor est imperceptible depuis la rue, appartenaient aux notables. Totalement isolées du bruit de la ville par des murs épais, ces maisons traditionnelles organisent leurs pièces et étages autour d’un ou plusieurs patios, parfois plantés d’une fontaine. Pour se faire une idée du faste de ces demeures, on peut notamment pousser la porte du Musée des Arts et des Traditions populaires, construit au 18e siècle dans le style italianisant. Les an-ciennes chambres de famille abritent aujourd’hui des collections de costumes, bijoux, jouets et autres objets religieux ou du quotidien. Certains dars accueillent aussi des boutiques chic, des restaurants raffinés et quelques maisons d’hôtes, qui permettent une immer-sion au calme dans le passé raffiné de Tunis, tout en résidant en plein cœur battant de la cité.

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Bonnes adresses à Tunis: dormir et manger dans un dar de la médinaLe Dar El MedinaA 100 mètres de la Kasbah et à côté des souks des parfums, de l’or

et des bijoux, le Dar El Medina fait partie de ces quelques adresses

où on loge au calme en plein cœur de la vieille ville et dans un ca-

dre intime et authentique. Autour des 2 patios du dar, s’agencent

12 chambres dont la plupart sont des suites, décorées avec goût et

chaleur. On trouve aussi, sur place, un salon de thé, un café maure

et une terrasse avec vue panoramique sur Tunis.

Prix avec petits déjeuners: 148 € pour une chambre d’hôtes et 180 €

pour une chambre d’apparat.

Plus d’infos: www.darelmedina.com

La Chambre BleueAu cœur de la médina de Tunis, cette demeure occupe une partie de

l’ancien Palais Agha, qui fut au 19e siècle la propriété d’un ministre.

Restaurée par ses nouveaux propriétaires, qui continuent d’ailleurs

à la rénover, la maison est encore décorée de ses splendides cé-

ramiques bleues. L’unique chambre de ce B&B a été aménagée à

l’étage, dans ce qui servait d’appartement réservé aux invités. Vaste

(40 m2), elle comprend un grand salon avec canapé convertible et

un lit double niché dans une alcôve, et peut donc accueillir un couple

et un ou deux enfants.

Prix de 140 dinars tunisiens (environ 71 €) pour 2 personnes pour 1

nuit, avec petit déjeuner. Accès internet.

15 dinars tunisiens (environ 8 €) supplémentaires par enfant.

Plus d’infos: www.lachambrebleue.net

Dar El Jeld: un repas gastronomique dans un palais des 1001 nuitsNon loin du Dar El Medina, le Dar El Jeld est le res-

taurant le plus réputé de Tunis. Cet ancien bâtiment

de l’administration, véritable palais des 1001 nuits que

fréquentèrent les hommes politiques et les stars du

showbizz, est une véritable institution, où l’on déguste

d’innombrables spécialités tunisiennes: épaule ou le

poisson farci, couscous aux fruits secs ou au poisson,

bœuf aux olives, agneau aux épinards…

Plus d’infos: www.dareljeld.tourism.tn

Photo:RenzoC

hiesa

Photo:RenzoChiesa Photo:RenzoChiesa

Photo:RenzoChiesa

Le Musée du Bardo, dans la banlieue de TunisInstallé à 6 km du centre de Tunis dans un ancien palais beylical, il s’agit du plus grand musée archéologique du pays, abritant l’une des plus riches collections au monde de mosaïques romaines, ainsi que de nombreuses œuvres d’art puniques. Toutes les pièces sont issues des fouilles menées localement, à Carthage, mais aussi sur d’autres sites archéologiques dont regorge la Tunisie, comme Dougga ou Uti-que. Ce musée constitue donc une source unique d’informations sur l’Afrique romaine. Le département islamique, quant à lui, expose des objets extrêmement précieux, comme le Coran bleu de Kairouan.

Les richesses archéologiques et culturelles de Tunisie

Carthage, des vestiges classés, disséminés dans la ville moderneCarthage est le quartier chic de la ban-lieue de Tunis, où les demeures de luxe continuent à côtoyer le palais du président déchu Ben Ali. Mais le lieu fut aussi une riche cité punique, détruite en 146 avant J.C. par les Romains, puis reconstruite par Jules César, qui en fit la capitale de la pro-vince romaine d’Afrique. Parmi les édifices modernes, on trouve ainsi disséminés à Carthage les restes de cette ancienne ville prestigieuse, mêlant époques puniques et romaines. Le Musée National de Carthage, installé sur la colline de Byrsa à deux pas de la Cathédrale Saint-Louis (élevée sous le protectorat français), permet de se ren-dre compte de la splendeur et du prestige de l’ex-capitale. Les collections regroupent amphores, stèles, sarcophages en marbre,

masques funéraires, bijoux, mosaïques et autres objets retrouvés dans les fouilles. A côté du musée, on découvre aussi un ancien forum romain et les ruines d’un quartier d’habitation punique, tandis que, plus loin, près de la mer, on visite l’amphithéâtre, les thermes d’Antonin et le Tophet, dernière trace du port punique qui s’y étalait autrefois.

Les 7 sites culturels classés par l’Unesco en Tunisie

• L’amphithéâtre d’El Djem Ruines bien conservées du plus grand amphithéâtre ro-main d’Afrique du Nord. Ce colisée date du 3e siècle et pouvait accueillir 35.000 spectateurs.

• Cité punique de Kerkouane et sa nécropole Cette cité offre les seuls vestiges au monde d’une ville phénico-punique non modifiée. Datant d’environ 250 avant J.C., elle n’a pas été reconstruite par les Romains, ce qui nous permet d’observer, aujourd’hui encore, le plan caractéristique et très élaboré de ses maisons.

• Dougga ou Thugga Ruines de l’ancienne capitale d’un Etat libyco-punique, qui a continué à se développer sous la domination romaine et byzantine, avant de décliner à la période islamique.

• Kairouan Fondée en 670, Kairouan demeure la première ville sainte du Maghreb, riche d’un magnifique patrimoine architectural dont la Grande Mosquée est un important but de pèlerinage.

• Médina de Sousse Exemple typique des premières villes de l’Islam, Sous-se était, sous les Aghlabides (800-909), un important port militaire et commercial. On y observe toujours ses remparts, sa casbah, son ribat…

• Médina de Tunis (Voir plus haut).

• Site archéologique de Carthage (Voir plus haut).

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CARTHAGE

Un boutique-hôtel de luxe dominant le golfeA Carthage, à deux pas des ruines classées par l’Unesco et

du musée archéologique, ce boutique-hôtel de luxe prend le

contre-pied des vestiges antiques qu’il côtoie et de la Tunisie

traditionnelle. Et pour cause, ses 10 suites, son resto, son bar

et son spa proposent un décor design ultra contemporain.

Les suites de la Villa Didon sont immenses (45 m2) et jouent

sur le blanc et la transparence pour laisser entrer la lumière

des grandes baies vitrées qui donnent sur la terrasse et le

panorama spectaculaire sur le Golfe de Carthage et la Mé-

diterranée. La vaste salle de bain est ouverte, la grande bai-

gnoire à jets trônant au centre de la chambre, permettant un

bain ou une douche à l’italienne avec vue. Idéal, donc, pour

prolonger le plaisir d’une séance de massage, de hammam

ou de gommage au spa.

A tester: le restaurant qui, lui aussi, offre une vue magnifique

sur le golfe. On y sert une cuisine raffinée mariant les sa-

veurs d’Orient et d’Occident et des vins aussi bien tunisiens

qu’étrangers.

Prix à partir de 235 € la nuit pour 2, avec petits déjeuners.

Plus d’infos: www.villadidoncarthage.com

SIDI BOU SAID

Un village de charme dominant la Baie de TunisA 20 km de Tunis et voisine de Carthage, Sidi Bou Saïd est l’une des plus charmantes localités du pays. Dominant la Baie de Tunis, ses ruelles pavées abritent des maisons chaulées de blanc et de jolies cours fleuries et ménagent des points de vue spec-taculaires sur la mer. Ce panorama, on l’apprécie en particulier depuis le Café Chaabane (le fameux «Café des Délices», chanté par Bruel), dont les terrasses en escalier dégringolent du sommet de la falaise et permettent de boire un thé à la menthe et de fumer le narguilé en profitant de la brise marine aux côtés des habitants. Séduits par la beauté du village, de nombreux artistes et écrivains français y passèrent de longs séjours à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Ce fut le cas de Gide, Colette, Simone de Beauvoir, Montherlant, Flaubert, Chateaubriand ou encore Lamartine. Ceux-ci fréquentaient un autre café, le Café des Nattes, ainsi baptisé parce que, aujourd’hui encore, on y boit et on y fume assis en tailleur sur des nattes dans un décor au charme su-ranné. Le 19e siècle fut aussi la période où les digni-taires et autres riches Tunisois ou étrangers se firent construire de splendides résidences secondaires. Il en reste plusieurs et certaines se visitent: le Dar El Annabi, dont la cinquantaine de pièces recèlent des meubles et une décoration d’époque, ou le musée du Dar Ennejma Ezzahra, qui fut le palais d’un mécène britannique, le baron d’Erlanger. Et puis, comme à Tunis, il est possible d’apprécier l’architecture typi-que en logeant dans des dars reconvertis en hôtels et en maisons d’hôtes…

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Bonnes adresses à Sidi Bou Saïd Un riad de charme, avec mobilier StarckDans l’une des ruelles de Sidi Bou Saïd, on trouve le Dar Fatma,

une maison d’hôtes de charme installée dans une authentique

demeure arabe, avec son patio et sa terrasse vue sur mer. Les

chambres, toutes intimes et différentes, portent des noms de fem-

mes. Du mobilier Starck fait la déco sur des tons blancs et, côté

confort, on profite dans chaque chambre de la climatisation, d’une

salle de bain privée, d’un téléviseur et de la connexion internet.

Prix: entre 94 et 120 € la chambre, avec petit déjeuner.

Plus d’infos: www.darfatma.com

Un hôtel de charme avec vue exceptionnelleCe ravissant hôtel a installé ses 24 chambres et suites dans les

pièces d’une demeure bourgeoise du 19e siècle. En 1948, un couple

de Suisses la racheta et la transforma en maison d’hôtes au confort

simple. Nouveau changement de propriété en 1976. Dar Saïd subit

alors de gros travaux de rénovation dans le respect des matériaux et

de l’architecture d’origine. Aujourd’hui, il allie donc avec bonheur le

luxe discret d’un hôtel haut de gamme et le charme d’une authenti-

que maison ancienne en parfaite harmonie avec le splendide village

de Sidi Bou Saïd.

Les chambres, toutes différentes et très confortables, sont décorées

avec beaucoup de goût dans le style traditionnel local: plafonds en

stuc artistiquement ciselé, fenêtres à moucharabiehs, tapis tissés main

et salles de bains inspirées des hammams. Toutes sont équipées du

confort d’un hôtel de luxe. Elles s’ordonnent autour de patios carrelés

de faïences polychromes et embellis de petites fontaines, de bougain-

villiers et de jasmins. Le jardin, planté de cyprès et de mandariniers,

offre un panorama superbe sur la baie de Tunis. La petite piscine jouit

également d’une jolie vue sur la mer. Au hammam, on profite de bains

de vapeur chauds et tièdes, ainsi que de massages traditionnels.

Chambre àpd 190 €.

Infos et réservations: www.darsaid.com.tn

ZAGHOUANEntre agriculture et sites romainsA moins d’une heure de route de Tunis, Zaghouan est installée sur un versant du Djebel Zaghouan, un mas-sif montagneux qui domine une immense plaine agri-cole. Si la région est donc entièrement tournée vers l’agriculture, elle est également connue pour l’eau de ses sources, que les hammams locaux, très réputés dans le pays, continuent à exploiter. C’est l’eau de Zaghouan qui alimenta pendant des siècles la ville de Carthage, située à 90 km de là, grâce à un aqueduc qui, avec toutes ses ramifications, totalisait 132 km! Pour permettre à l’eau de parcourir cette distance, les ingénieurs de l’Empereur Hadrien (122 après J.-C.) avait doté la construction d’un dénivelé faible mais continu de 0,29°! Si l’aqueduc n’est aujourd’hui plus utilisé, on en longe de nombreux morceaux, parfois en très bon état, sur la route reliant Tunis à Zaghouan. A Zaghouan, on visite aussi les ruines du Temple des Eaux, d’où partait l’aqueduc.

Séjour dans une ferme typiqueLe Dar Zaghouan, premier hôtel d’agrotourisme agréé du pays,

propose de vous initier à la vie agricole et aux traditions sur le site

de cette ancienne ferme, grâce à différents ateliers: préparation

du pain tabouna (pain traditionnel berbère), cueillette des olives

et des amandes, distillation du romarin, culture des salades et

des oignons… Les amateurs de nature pourront partir en randon-

née pédestre ou équestre sur les sentiers des montagnes voisi-

nes ou même s’adonner à la spéléologie. Pour vous loger, le pro-

priétaire a aménagé 5 suites et 4 chambres dans l’ancien corps

de ferme, ainsi qu’un jardin et deux piscines. Chaque chambre a

été décorée de meubles et objets anciens chinés ou appartenant

à la famille. Ambiance rustique donc, mais charmante. Le soir,

rendez-vous à la table d’hôtes pour de délicieux repas à base de

produits du terroir et des grillades au feu de bois.

Prix de la nuitée: àpd 25 € par personne, petit déjeuner

inclus.

Plus d’infos: www.darzaghouane.com

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LE SUD

La Tunisie est sans doute le pays où le Sahara est à la fois le plus beau et le plus facilement accessible. En 4 heures de route à peine depuis Djerba, on arrive à Douz, ancienne ville de commerce où se ravitaillaient les nomades, aujourd’hui le point de départ des méharées et autres expéditions en 4X4, à moto ou en quad… Car Douz, comme tous les villages du coin, a littéralement les pieds dans le sable. C’est dans cette zone, au sud du lac salé Chott El-Jérid, que commencent en effet les dunes, oranges, immenses et spectaculaires. Toujours au sud du Chott, et encore plus près de Djerba, on trouve d’autres pay-sages étonnants, ceux des cités troglodytiques, presque imperceptibles depuis la route puisque toutes les maisons ont été creusées dans le sol ou la roche, pour des raisons défensives et thermiques. A Matmata, le plus visité de ces villages, on peut dormir dans ces demeures insolites ou y manger, puisque des restaurants et des hôtels y ont été aménagés. A l’Hôtel Sidi Driss, on découvre de surcroit une expo-sition insolite consacrée au tournage du Star Wars que Georges Lucas tourna en partie à cet endroit, en y abandonnant ses décors, toujours visibles.D’autres souvenirs de la Guerre des Etoiles sont à voir dans la région, cette fois au milieu des dunes, sur le site d’Onk Jmel, célèbre pour ses pitons rocheux émer-geant du sable. Nous sommes tout près de Tamerza et de Tozeur, de l’autre côté du lac salé, où l’on observe ainsi les maisonnettes rondes et blanches de carton pâte du village où grandit Luke Skywalker. Si l’on trouve ici quelques dunes, la rive nord du lac offre surtout les fabuleux paysa-ges sauvages d’un désert de pierre où alternent gorges, plateaux, monts et oasis à perte de vue, comme celle de Nefta, la deuxième plus vaste du pays. Dans la ville du même nom, comme à Tozeur, sa voisine, l’architecture est aux couleurs des pano-ramas. Les briquettes artisanales typiques des maisons, parfois très prestigieuses, sont en effet jaunes sable et sculptées de motifs géométriques. A Tozeur, on visite, dans l’une de ces magnifiques demeures, le Dar Cheraït, un musée entièrement consacré aux coutumes tunisiennes. Grâce à de belles mises en scène, on y raconte les traditions relatives aux mariages, au hammam, aux marabouts, aux meddebs et aux notaires, ou encore l’histoire et la vie sous les dynasties beylicales.Il ne faut pas contourner le Chott El-Jérid pour passer d’une rive à l’autre. Une route bitumée traverse en effet ce vaste lac salé, offrant un itinéraire à couper le souffle. Car le lac est asséché, sauf en hiver, lorsqu’il se remplit de pluie. En l’absence d’eau, le sel donne un aspect lunaire, blanc et étincelant à cette immense étendue de 120 km de large et dépourvue de toute vie humaine ou animale. Au gré du soleil et des nuages, elle adopte par moments des tons mauves, bleus ou roses. Un spectacle à ne pas manquer.

Entre désert de pierres et dunes du Sahara

Le Dar Zargouni, aux portes du désertVoici une très belle adresse (ou un chouette point

de départ) pour un séjour dans le désert tunisien.

Situé à Nefta, à 25 km de Tozeur, le Dar Zargouni

est planté sur une dune de sable surplombant un

oasis, avec vue sur le grand lac salé Chott El Jerid.

En plus de sa situation exceptionnelle et hautement

dépaysante, la maison, construite en briques plei-

nes typiques de la région, offre à la fois le charme

de la décoration tunisienne traditionnelle et tout le

confort moderne, avec, notamment; une superbe

piscine à débordement, la connexion wifi et la

climatisation. Autour des 2 patios s’articulent des

salons et 4 suites, que l’on peut louer séparément

ou ensemble, si l’on privatise la demeure. La Suite

1001 Nuits est la plus luxueuse, avec son salon

privé et surtout sa magnifique salle de bain, dotée

d’une immense baignoire creusée dans le sol.

Côté gastronomie, le Dar Zargouni propose des

repas à base de produits bio cultivés sur place et

de plats réinventant la cuisine locale. Le chef peut

également vous faire participer à des ateliers cu-

linaires ou vous préparer des soirées barbecue

(merguez, mouton, brochettes…) ou couscous (au

poisson, à la viande, aux boulettes…).

Prix à partir de 80 € la nuit ou 560 € la semaine

dans une suite. Pour louer la villa entière: àpd 400€

la nuit ou 2800 € la semaine. Les petits déjeuners,

servis en suite, sur la terrasse ou dans la salle à

manger, sont inclus.

Plus d’infos: www.darzargouni.com

KERKENNAH Focus sur une destination insolite

Les dernières îles «vierges» de TunisieAbsentes des brochures des tour-opérateurs, les îles Kerkennah, au large

de la ville de Sfax, ressemblent à Djerba, avant le début du tourisme. L’ar-

chipel constitue donc l’un des lieux les mieux préservés et les plus authenti-

ques de Tunisie, où la pêche et l’agriculture constituent les activités majeu-

res. Ce sont aussi, d’ailleurs, les principales attractions pour les quelques

routards qui s’aventurent jusque-là, en quête de calme sur les magnifiques

plages vierges avec, en toile de fond, de vastes étendues de palmiers.

En réalité, l’archipel connaît le tourisme, puisque sa population régulière

de 14.000 habitants grimpe à 120.000 durant les mois d’été. Mais il s’agit

d’un tourisme essentiellement local. En effet, beaucoup de Kerkenniens

émigrés dans d’autres cités tunisiennes ou à l’étranger reviennent dans

leur famille passer l’été, tandis que de nombreux Sfaxiens fuient alors

la ville le temps d’une journée au profit des belles plages de Kerkennah

qu’ils rejoignent en à peine une heure de ferry et 18 km de trajet.

Le ferry (ou le «bac») est le moyen le plus simple pour rejoindre Kerken-

nah. Selon la saison, 6 bateaux assurent entre 8 et 14 liaisons entre Sfax

et les îles. La traversée est gratuite pour les locaux et revient à 0,65 dinars

(0,35€) pour les autres passagers; 4,6 dinars (2,5€) avec un véhicule.

Sur place, on a le choix entre 8 hôtels de taille modeste et au confort

sommaire. Le plus ancien est le Grand Hôtel, qui a connu son heure de

gloire dans les années 70 (il y avait alors un peu de tourisme britannique),

mais semble ne jamais avoir été relooké depuis. Il n’empêche qu’on s’y

retrouve les pieds dans l’eau, au bord d’une belle piscine et d’une magni-

fique plage de sable fin, et que la vue sur la Méditerranée depuis toutes

les chambres est splendide. Les prix sont en outre plus qu’attrayants (en-

viron 40€ la chambre, avec le petit déjeuner).

Pour l’instant, Kerkennah est donc une destination qui s’adresse aux

routards, que les trajets n’effraient pas et qui préfèrent sacrifier aux

standards de confort au profit de paysages intacts et de rapports sim-

ples avec la population.

Cependant, les habitants sont demandeurs d’un développement touristi-

que, qui leur assurerait de nouveaux revenus. Car les eaux étant moins

poissonneuses qu’autrefois, la pêche ne suffit plus à nourrir les familles

dont certains membres quittent dès lors les îles en quête d’un travail sur

le continent. Pourtant les Kerkenniens refusent de voir l’archi-

pel perdre son âme au profit d’un tourisme mal contrôlé. Ainsi,

s’il existe bel et bien des projets immobiliers, ceux-ci devront

respecter certaines règles environnementales et esthétiques,

comme l’interdiction de construire des bâtiments dépassant la

«hauteur d’un palmier» (soit un rez-de-chaussée + un étage).

Sur Sidi Founkhal, la plus belle plage, actuellement sauvage,

la Sodatik (Société d’Etude du Développement et de l’Amé-

nagement touristiques des Iles Kerkennah) prévoit la création

d’une zone hôtelière écologique de type pavillonnaire, où l’on

jouirait aussi d’une zone d’animations et d’une zone verte

équipée. D’aucuns estiment que le projet ne verra pourtant

pas le jour avant une dizaine d’année…

Mais, pour l’instant, profitons de ces dernières îles «vierges»

de Tunisie, sinon de Méditerranée. Et découvrons ses trésors

demeurés simples grâce au petit nombre de touristes...

A voir et à faire à Kerkennah

On parle de Kerkennah pour décrire un archipel composé de 5

îlots inhabités et de 2 îles peuplées (Chergui et Gharbi) reliées

par une courte chaussée. Le territoire n’est pas vaste. Mises

ensemble, les îles principales s’étalent sur 35 km de long et

11 de large, révélant un paysage ultraplat (le point culminant

est 12 mètres!), recouvert au ¾ de palmiers dont les familles

cueillent les dates. Le reste des terres, fertiles, est exploité

pour les besoins locaux en céréales, raisins et olives.

Même s’il est joli et dépaysant, l’intérieur des îles ne dévoile

donc pas des panoramas très variés. Ce sont dès lors dans

les villages que «tout se passe» et sur les côtes, baignées

par endroits par des eaux véritablement cristallines. A Remla,

la paisible «capitale», on observe la vie locale, entre cafés

et courses au marché aux poissons ou au souk du mercredi.

Piègeàpoulpes

28 • www.lejournaldelevasion.be www.lejournaldelevasion.be • 29

A Abassya, on visite le joli petit Musée du Patrimoine Insulaire, entiè-

rement conçu par un habitant passionné. Au travers de saynètes et

d’explications bien faites, il offre une bonne présentation des traditions

de Kerkennah, tant au niveau de l’habitat, de la pêche, des coutumes

familiales que de l’artisanat…

Mais c’est à la plage et dans les ports qu’on verra battre le cœur de l’ar-

chipel qui, depuis toujours, vit de la pêche. Un peu partout le long des

côtes, on remarque les «charfias», d’ingénieux pièges. Il s’agit d’herbes

longues plantées dans l’eau formant une ligne, que les poissons lon-

gent jusqu’à entrer dans les filets placés au bout, dans lesquels ils sont

alors définitivement coincés. Dans les ports, comme à Bounouma, on

assiste au pittoresque va-et-vient des bateaux de pêche traditionnels

en bois (les «felouques»), devancés par quelques embarcations plus

grandes et plus modernes.

Les spécialités sous-marines de Kerkennah sont les éponges, mais

surtout les poulpes, même si les pêcheurs s’accordent à dire qu’ils se

font de plus en plus rares et deviennent dès lors des denrées plus chè-

res qu’autrefois. Traditionnellement, on les attrape en posant dans l’eau

des pots de terre cuite, dans lesquels les mollusques viennent se lover.

Il suffit ensuite de les ramasser.

Devenu emblématique de l’archipel, le poulpe est célébré chaque année

au mois de mars, à l’occasion du Festival du Poulpe. Durant 4 jours, il

donne lieu à toutes sortes de festivités, comme des compétitions culinai-

res (il existe de multiples recettes, comme le couscous au poulpe), des

pièces de théâtre, des concerts, des tournois sportifs, des courses de

felouques, etc. Autre événement d’importance, en juillet-août cette fois: le

Festival de la Sirène qui, lui aussi, mobilise la population, anime les rues

et draine bon nombre de visiteurs.

Enfin, notons que Kerkennah regroupe quelques lieux témoignant des

différents occupants et envahisseurs que connut l’archipel au cours de

son histoire. C’est le cas de l’ancienne forteresse espagnole Borj el-

Hissar, au pied de laquelle s’étale un site archéologique antique rappe-

lant que le célèbre carthaginois Hannibal a, un temps, demeuré ici…

Plus d’infos sur la Tunisie:Office National Tunisien du Tourismeà BruxellesAvenue Louise 162, à 1050 BruxellesTél: 02 648 30 78E-mail: tourismetunisien@skynet.beWeb: www.bonjour-tunisie.com et www.ilovetunisia.org