dizajn newsletter n°6

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[L’agenda] Les plus de l’expo So Watt ! Page 1 Page 4 Page 2 et 3 [L’entretien] Doc Levin, généraliste du signe, analyste du sens Page 5 La newsletter printemps 2007 Deux expositions, l’une sur un graphiste, l’autre sur le rôle du design dans l’énergie, nous posent la question de la responsabilité du designer, à travers la valeur du signe et de l’objet, dans notre société. De cette responsabilité, où en sommes nous ? Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Celle où la technologie, au service de l’homme, nous porte vers une responsabilité partagée. Le design a besoin de la science pour développer ses idées et cautionner ses intuitions. Mais la science a besoin du design pour donner sens et crédit à ses recherches, pour être plus proche de l’homme. D.W [dizajn] La newsletter est éditée par l’Ensci-Les Ateliers, Directeur de la publication: Alain Cadix, Rédactrice en chef: Dominique Wagner, Conception graphique: c-album [L’événement] Le designer peut-il s’emparer de la question de l’énergie ? [Le thème] Design au quotidien, aujourd’hui et demain

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Deux expositions, l'une sur un graphiste, l'autre sur le rôle du design dans l’énergie, nous posent la question de la responsabilité du designer, à travers la valeur du signe et de l'objet, dans notre société. De cette responsabilité, où en sommes nous ? Nous sommes entrés dans une nouvelle ère.Celle où la technologie, au service de l’homme, nous porte vers une responsabilité partagée. Le design a besoin de la science pour développer ses idées et cautionner ses intuitions. Mais la science a besoin du design pour donner sens et crédit à ses recherches, pour être plus proche de l’homme. http://www.ensci.com/donner-a-lire/sabonner-a-la-newsletter/newsletters-dizajn/dizajn-archives/

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Page 1: dizajn newsletter n°6

[L’agenda]Les plus de l’expo So Watt !

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[L’entretien]Doc Levin, généraliste du signe, analyste du sens

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La newsletter printemps 2007

Deux expositions, l’une sur un graphiste, l’autre sur le rôledu design dans l’énergie, nous posent la question de la responsabilité du designer, à travers la valeur du signe et del’objet, dans notre société. De cette responsabilité, où ensommes nous ? Nous sommes entrés dans une nouvelle ère.Celle où la technologie, au service de l’homme, nous portevers une responsabilité partagée. Le design a besoin de lascience pour développer ses idées et cautionner ses intuitions. Mais la science a besoin du design pour donnersens et crédit à ses recherches, pour être plus proche del’homme. D.W

[dizajn] La newsletter est éditée par l’Ensci-Les Ateliers, Directeur de la publication: Alain Cadix, Rédactrice en chef: Dominique Wagner, Conception graphique: c-album

[L’événement]Le designer peut-il s’emparer de la question de l’énergie ?

[Le thème]Design au quotidien, aujourd’hui et demain

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[d] Ce terme de « cabinet de graphisme général », c’estjuste un bon mot ou correspond-il à une réelle signification ?J’ai commencé par écrire les devis de mes « consulta-tions » sur des ordonnances, d’où l’idée du cabinet degraphiste général. C’est une appellation que j’aime bien,mais que je n’utilisais pas vraiment. Préparer cetteexposition m’a donné envie de me la réapproprier pleinement. C’est une définition humoristique qui correspond assez bien à mon travail. Doc pour docteurmais aussi pour « doc d’exé », document. Cabinet c’estaussi le cabinet des curiosités dans le style XIXème, et cabinet graphique. Et puis, la définition du généralisteen tant que médecin de famille ne me déplaît pas. Le graphiste touche également à beaucoup de choses bonnes ou mauvaises.

[d] La communication et l’image dans la société ont prisune place prépondérante, pour ne pas dire envahis-sante. Quelle est la responsabilité du graphiste ? En vingt ans qu’est-ce qui a changé dans le métier ? Le problème n’est pas tant d’être envahi par les images,cela fait très longtemps que cela dure. La question,pour moi, se situe plutôt autour de la responsabilité. Le métier a considérablement évolué et changé depuisvingt ans. Lorsque j’ai commencé, on ne pouvait pasfaire de graphisme si on ne sortait pas d’une école et si on n’était pas un professionnel. On n’avait pas lemême accès à l’image qu’aujourd’hui. Avec le numériquetout est accessible et on peut facilement fabriquer desimages. Bien sûr, au début, la qualité n’était pas terriblemais avec le temps, les gens ont appris à travailler etont été en mesure de faire de belles images. Et c’esttant mieux d’ailleurs ! C’est un phénomène qui existedans beaucoup d’autres disciplines artistiques et enparticulier dans la musique. L’art s’est ainsi beaucoupdémocratisé. Cela a permis à tous ceux qui avaient dutalent de s’exprimer de manière intéressante. Cesmétiers demandent également des connaissances beaucoup plus larges au niveau technique. Et les jeu-nes, aujourd’hui, sont pleinement multimédia. Reste leproblème de la culture et c’est là qu’intervient la responsabilité du créateur. Sans références, ni culture,ni connaissance, on peut difficilement faire de la qua-lité. Culture, dans le sens de mémoire, d’histoire et detransmission. Il est important de faire un travail de qualité dans une logique de simplicité. Pour ma part,j’essaie toujours de communiquer de façon assezdirecte et de transmettre un message.

Doc Levin, généraliste du signe, analyste du sens

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[d] Quel est le concept de l’exposition et son cheminement? Va t-on y voir le travail de l’atelier, d’une personnalité, d’un métier ?Je raconte le travail d’un créateur d’identité, mon métier,à travers ma propre image. J’utilise ce que je sais fairepour les autres et je me l’applique à moi-même. Je nemontre pas le travail de l’atelier dans la mesure où jecrois que les projets doivent vivre ce pour quoi et pourqui ils sont réalisés. Leur vie n’est pas dans un musée,sauf si ces travaux sont mis en situation de dialoguerentre eux. C’est ce que j’ai voulu faire : créer une sortede dialogue dans une autre dimension. J’ai conçu untravail de juxtaposition pour lequel j’ai fait correspondrele contenu et la forme, en y appliquant des messagescomplémentaires. J’exerce mon métier de graphistecomme un travail sur la mémoire, sur le classement,avec l’idée du temps qui passe. Par exemple, les cartespostales, sur lesquelles je me mets en scène, racontentdes histoires qui s’inscrivent dans une certaine continuité, un passage, mais il ne s’agit pas de parlerde moi. Sur la dernière (2007), la carte est divisée endeux parties : je suis assis dans mon atelier, au 31 villad’Alésia et, en parallèle, une photo de Matisse dans sonatelier, au 37 bis villa d’Alésia, prise par Brassaï en1939. Il s’agit de raconter une histoire, de promouvoir lamémoire des lieux habités. C’est cela qui m’intrigue etqui m’intéresse. C’est une manière d’exprimer notre fragile et rapide passage sur terre à l’échelle du temps.De montrer le hasard des rencontres de façon décaléeet avec humour.

Propos recueillis par Dominique WagnerExposition « Doc Levin, cabinet de graphisme général »Du 23 mai au 17 juin 2007Passage de Retz9 rue Charlot, 75003 ParisDu mardi au dimanche de 10h à 19h.

Michaël Levin est graphiste. D’origineisraélienne, il vit et travaille en Francedepuis plus de vingt ans. L’atelier qu’il a fondé s’appelle “Doc Levin, cabinet degraphisme général”. Tout un programme !Le Passage de Retz, dont il a créé l’identité, lui consacre une exposition très personnelle, du 23 mai au 17 juin 2007,et lui donne carte blanche pour la mettreen scène avec l’humour qui lui est propre.

[L’entretien]

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Du bon usage du design au bon design de l’usage. De l’objet « Super normal » à l’imaginaire source d’inspiration, le design s’expose sous différents éclaira-ges : interroger les objets du quotidien, envisager leurévolution dans une société responsable. Le public vapeut-être enfin découvrir ce qui se cache derrière le mot design grâce à des expositions bien pensées et desouvrages à vocation pédagogique. Petit récapitulatif. L’exposition “Super normal”, conçue par Jasper Morrisonet Naoto Fukasawa, présentée cette année à la Triennalependant le salon du meuble à Milan, exprimait un dis-cours sur le design du quotidien, celui de l’utilisateur,loin de la déco et des fastes du “Salone del Mobile” à Rho Fiera. C’est en 2005 que le designer s’exprime,pour la première fois, sur sa théorie du “Super normal”avant de présenter cette exposition, avec Fukasawa,d’abord à Tokyo (juin 2006) puis à Londres (septembre2006), et enfin à Milan. « Un objet devient super nor-mal par son utilisation » dit Morrison (…) Le designerdoit imaginer l’impact d’un objet sur son utilisateurpotentiel et la façon dont il pourra l’utiliser (…) Cesobjets de tous les jours qui ajoutent quelque chose àl’atmosphère de nos maisons et dont nous regretterionsbeaucoup qu’ils disparaissent ». Conforme à son éthique, le designer présentait également à Milan, auxcôtés des Britanniques d’Established & Sons, la ligne“The Create”. Des objets meublants basiques et fonctionnels, qui correspondent au module de base detout habitat, la “caisse-table-rangement-siège”. Une façon d’interroger les objets du quotidien.Ce que fait également l’éditrice Emilia Terragni dans lestrois volumes des “Classiques du design”, publiés parPhaidon, qui paraissent en version française ce mois-ci.Un comité formé d’une cinquantaine d’experts interna-tionaux du design, a sélectionné ce qu’il juge être les999 “objets phares” ou encore des “Classiques du design”. Depuis la petite paire de ciseaux chinoise,datant de 1664, et dont la marque Zhang Xioaquancontinue encore aujourd’hui à en fabriquer chaqueannée, jusqu’à l’Imac G5. La majorité de ces objets faitpartie de notre quotidien et est inscrite dans notre imaginaire collectif. Emilia Terragni raconte que c’est enobservant la chaise en bois courbé de Thonet, datantdu milieu du XIXème siècle, que les critères d’un classi-que du design lui ont paru évidents. Cette anecdoterappelle combien le designer est aussi un messager etun gardien de la mémoire collective.Le design peut véhiculer du bon comme du mauvais. En témoigne l’exposition EDEN ADN, conçue parAnthony van den Bossche, vue d’abord à la Biennale de Saint-Etienne en novembre dernier, puis à Milan pendant le salon du meuble. Elle alerte sur les dangersde certaines expérimentations qui mettent la biotechno-logie au-devant de la scène, avec le vivant commematière première. Une autre exposition militante, présentée lors de la Biennale de Saint-Etienne, celle deRuedi Baur « Juste avant la transformation », une installation en mots et en images. « Pas de design sansvolonté de transformation, dit Ruedi Baur (…) Dans lecas de cette installation, il ne s’agit pas de transformerun signe, un espace ou un objet particulier, pas non

plus de résoudre une problématique spécifique, maisbien de la société dans son ensemble ( …) ». Un dis-cours qu’il défend également dans un entretien avecBrigitte Flamand au sein de l’ouvrage “Design- Essaissur des théories et des pratiques”(1) paru fin 2006. « Pour ma part, explique-t-il, j’aime relier la question dudesign à celle de la transformation ». Et d’ajouter à pro-pos du design « Celui-ci ne sera réussi que s’il parvientà contenter, à long terme et au-delà de l’acte deconsommation, à la fois le commanditaire, l’utilisateuret le concepteur ».Pour aller dans le sens du bien-être de l’usager, laFondation EDF propose une exposition « So Watt : dudesign dans l’énergie », dans laquelle les projets desdesigners tentent de reformuler l’énergie (cf: article p4).Responsabilité, prise de conscience du designer.Alors que l’exposition « Changer d’ère » se poursuit à laCité des Sciences de la Villette, le Cooper-HewittNational Design Museum de New York inaugure l’expo-sition “Design for the 90%”(2). Des designers y présen-tent des pistes de solutions matérielles et économesaux problèmes d’infrastructures des pays pauvres : toilettes portables, abris d’urgence biodégradables, ordi-nateurs avec accès à Internet via l’énergie solaire… Uneexposition qui montre combien le design peut être uneforce dynamique pour la transformation et l’évolutiondes modes de vie dans le monde. Thierry Gaudin souli-gnait, lors d’un entretien avec Constance Rubini pourAzimut (n°26) et retranscrit dans l’ouvrage “Le design- Essais sur des théories et des pratiques”, « Le design devrait s’appuyer davantage sur une appro-che scientifique comme l’éthologie ». L’observation descomportements, des usages, des pratiques et desmodes de vie, constitue de la matière à réflexion pourle designer. Une autre exposition exprime également comment lascience et la technologie peuvent se mettre au servicede l’homme et, par voie de conséquence, au service dusavoir-faire du designer : “Tomorrow now-when designmeets science-fiction”(3), conçue par Alexandra Midal etBjörn Dahlström, dans une scénographie de MathieuLehanneur, au MUDAM du Luxembourg. Nombreux sontles designers qui puisent dans la science-fiction lamatière de l’imaginaire. L’exposition “Joe Colombo –L’invention du futur”(4), actuellement au Musée des Artsdécoratifs à Paris, est également l’occasion de rappelercombien ce designer fut visionnaire, notamment avecses modules d’habitation, modèles d’anticipation du futur. L’imaginaire nécessaire à la création et à l’innova-tion est évoqué encore dans la seconde édition de l’ou-vrage “Fabriquer le futur, l’imaginaire au service de l’in-novation”. Les auteurs, ingénieurs et scientifiques(5),proposent d’intégrer l’imaginaire dans la stratégie del’innovation. De son côté, Jacques Bosser invente unnouveau terme le “Prodesign” et en fait un livre (6). Ce design de l’innovation, dont il répertorie les critèresd’évaluation, rappelle une certaine “Charte de l’esthéti-que industrielle” conçue par Jacques Viénot en 1952. Il y dictait les 13 lois définissant sa conception du design. Qui a dit qu’il ne se passait plus rien dans ledomaine du design ? Dominique Wagner

Design au quotidien, aujourd’hui et demain

[Le thème]

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(1) Ouvrage mené sous la direction de Brigitte Flamand, éd. IFM et éd du Regard(Fin 2006)(2) Exposition, présentée jusqu’au 23 septembre 2007(3) Exposition présentée jusqu’au 24 septembre 2007, au Musée d’Art moderneGrand-Duc Jean(MUDAM) au Luxembourg(4) Exposition présentée jusqu’au 19 août 2007(5) Sous la direction de Pierre Musso, Laurent Ponthou, Eric Seulliet, éd.VillageMondial (2007)(6) Ed de la Martinère (2007)

Catalogue de l’expositionsur Joe Colmombo

[Le thème]

Exposition Super Normal, LaTriennale, Milan

Exposition Super Normal, LaTriennale, Milan

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Comment faire adopter de nouveaux objets, chan-ger quelques habitudes, modifier des comporte-ments, accepter l’innovation, dans la simplicité ?Concrètement, le design peut-il aider à reformulerl’électricité ? L’exposition “So watt! Du design dansl’énergie”, que présente l’Espace EDF Electra àParis, propose des éléments de réponses et despistes de recherches.

C’est une première : la Fondation EDF réalise sa première exposition sur le design.À travers une vision responsable et non contraignantede la maîtrise de l’énergie, l’exposition présente unecinquantaine de projets conçus par des créateurs issusd’une dizaine de pays différents. « Nous avons choiside nous situer du côté du désir, de motiver par l’envieles changements nécessaires. Et sur ce point, le designa un rôle important à jouer, écrit le commissaire de l’exposition Stéphane Villard(1), dans la note d’intentionqui figure dans le catalogue(2) de l’exposition. Nousavons effectué un tour d’horizon pour montrer des propositions, des pistes à explorer, des objets éton-nants et légers, pour parler de ce sujet autrement etconcevoir une exposition humble et non exhaustive ». Résultat : certains sont des projets prospectifs, d’autres utopiques, et d’autres encore sont produits. De nombreuses questions émergent de l’exposition.Elles se réfèrent à l’image et aux nouveaux comporte-ments générés par la volonté de maîtriser de l’énergie.Comment représenter symboliquement l’énergie, comment diversifier son image et communiquer sur savaleur, alors qu’elle est aujourd’hui impalpable, invisible ? En sublimant le banal, comme le suggèrentles 5.5 designers, en accessoirisant des câbles, en lestransformant en bijoux, véritables objets de plaisir,comme le revendiquent les créatrices du groupe Bless,ou en créant, comme Giffin’Termeer, une multiprise enforme de bateau, évoquant toutes les infrastructuresinvisibles qui servent à transporter l’énergie. Autant dereprésentations manifestes et de valorisation de l’énergie. Après la symbolique et le sens, se pose la question dela matérialisation. Comment concrétiser l’énergie et enmontrer le fluide ? « En créant un univers de signesqui doit nous inciter à modifier nos comportements »,répond Stéphane Villard. Le groupe Static propose, parexemple, une prise munie d’un cordon lumineux dontl’intensité lumineuse change en fonction de l’énergieconsommée.Pour gérer le niveau de consommation d’un appareil,Static, encore, imagine un radiateur à lampes dont lesampoules s’éteignent au fur et à mesure que l’énergieest utilisée.Pour être tenu informé de la situation énergétique dansl’habitat, Alexandre Tonneau suggère de prendre le“pouls domestique” grâce à “Pulse”, sorte d’interfaceintuitive et signal efficace.

Le designer peut-il s’emparer de la question de l’énergie ?

[L’événement]

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Comment passer de l’individuel au collectif et vice versa ? Enclencher d’autres habitudes, donner naissanceà une discussion, c’est ce que préconise le collectif italien Positive Flow, avec son dispositif de communica-tion, installé dans la ville, destiné à visualiser laconsommation collective d’énergie dans l’espoir d’accroître une prise de conscience à la fois individuelleet collective. « L’électricité ne se stocke pas à grandeéchelle, affirme Stéphane Villard. Elle se construit entemps réel et varie en fonction des moments de la journée et des périodes de pointe, là où l’impact environnemental est le plus lourd. Il est donc importantd’être informé de ces divers moments. » En réponse àcette question, Gilles Belley et EDF Design proposent unSémaphore électrique qui change de couleur en fonctiondes différentes variations de consommation. Enfin, l’exposition montre la multiplicité des solutions envisagées pour renouveler et produire de l’énergie. Elle met en relief combien la complémentarité des technologies proposées est intéressante (éolienne,hydrolienne, solaire…). « Aujourd’hui, la haute technolo-gie nous permet d’envisager à nouveau des choses très simples » se réjouit Stéphane Villard. Une affaire dedesigners quoi !Dominique Wagner

(1) Stéphane Villard, diplômé de l’Ensci, est designer à laDirection Recherche et Développement d’EDF. (2) Catalogue, Hors-série coédité avec Beaux-Arts Magazine

Système de traction éolienne, Skysails, 2001, Allemagne

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[L’agenda]

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L’Expo So Watt !1 Multiprise « Containership »,Giffin’Termeer, 2005Ce « bateau » alimente nos équipe-ments électroniques et traîne leurscâbles dans son sillage. Sa forme sou-ligne les infrastructures qui se cachentderrière tous ces cordons d’alimenta-tion. La plupart des appareils électroni-ques que nous utilisons au quotidienproviennent en effet de la même pro-vince chinoise et sont acheminés parde gigantesques porte-containers. Lesplus gros de ces bateaux embarquentjusqu’à 9000 containers de 12 mètresde long et retournent fréquemmentvides en Chine. 2 Sémaphore électrique, EDF Design &Gilles Belley, 2005Le « Sémaphore électrique » informesur les variations de la production élec-trique en changeant de couleur : vertpendant les heures creuses, bleu pen-dant les heures pleines, orange pourindiquer les périodes de pointe de laproduction locale. Chacun peut ainsifaire un geste pour réduire momenta-nément sa consommation afin decontribuer à une maîtrise collective3 « Câble bijoux », N°26, Bless, 2005Les créatrices du duo Bless transfor-ment les inévitables câbles d’alimenta-tion électrique en accessoires décora-tifs, objets de désirs. Elles proposentdifférents styles - larmes de cristal, per-les de bois, fourrure…- et même du surmesure. 4 Projet « In Luce », Positive FlowLe projet « In Luce » consiste à afficherdans l’espace public la consommationcollective d’énergie afin d’accroître chezchaque citoyen une conscience respon-sable de l’énergie. Cette informationserait projetée sur différents bâtimentsà l’architecture remarquable et sous laforme d’installations artistiques lumi-neuses. Ce dispositif innovant de com-munication des fournisseurs à l’atten-tion des consommateurs s’accompagnede différents services qui engagentvers un mode de vie plus durable etune consommation raisonnée.5 Multiprise « Power-aware Cord »,Static !, 2005Cette multiprise révèle la consomma-tion d’énergie des appareils dont elleassure l’alimentation. Cette visualisa-tion se traduit par une lumière bleuequi passe dans le cordon électrique

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Exposition « So watt ! Du designdans l’énergie »Commissariat: Stéphane VillardScénographie : Gaëlle GabilletGraphisme : La Bonne MerveilleDu 25 mai au 9 septembre 2007À l’Espace EDF Electra6 rue Récamier, Paris 75007Entrée libre du mardi au dimanche de 12h à 19h

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et dont l’intensité est liée au nombrede Watts dépensés. La multiprise peutd’abord être utilisé comme un outilexpérimental pour vérifier la consom-mation des divers appareils électriquesde la maison. Sur le long terme, elledevient un affichage d’ambiance de laconsommation d’énergie quotidienne.

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