Édito : la mas déjà dix ans - ch george sand · mise en œuvre d’activités ludiques,...

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10 ans d’une maison, d’une grande maison qui héberge, abrite, accueille, … Une maison avec ceux qui y vivent, y travaillent. Une maison avec son histoire, dix ans, c’est déjà une histoire. Une maison avec des histoires de vie, de travail. Une maison partagée où chacun doit pouvoir vivre et recevoir toute l’attention que nécessite cette situation particulière du handicap. Ces dix ans vont permettre à tous les acteurs du projet de vie de s’interroger, de réajuster, de prévoir leur activité professionnelle pour un mieux être des résidents. A cet anniversaire, il convient d’associer symboliquement et très concrètement, l’évaluation interne menée depuis quatre ans. La Maison d’Accueil Spécialisée du Centre Hospitalier George Sand sur le site de Dun sur Auron est une structure faite de murs, de chambres, de couloirs, … Mais elle est surtout le champ d’action des professionnels à qui nous devons rendre hommage. Aider, assister, accompagner est une mission noble et complexe qui sollicite au quotidien les professionnels. A travers ces quelques mots qu’ils reçoivent la reconnaissance et les remerciements de la communauté hospitalière dans son ensemble et de tous ceux qui y participent. Le quotidien représente une grande part de l’activité au regard des besoins tant physiques que psychologiques et sociaux. Cet Intercom traduit par ces différents articles aussi l’énergie, la volonté de dépasser le quotidien par la mise en œuvre d’activités ludiques, éducatives et sensorielles. 10 ans, c’est aussi des décisions, des choix, des réussites, des difficultés qui ont été accompagnées par le Conseil de Vie Sociale et de notre institution. Alors formulons ensemble le projet d’une amélioration constante de la qualité des soins et des activités dans cette maison. A l’heure où une autre maison (Foyer d’Accueil Médicalisé) va sortir de terre, l’expérience de la MAS va enrichir la réflexion sur cette activité des lieux de vie. Journal interne du centre hospitalier George Sand N° 41 - Juin 2014 ÉDITO : La MAS déjà dix ans... SOMMAIRE DOSSIER : - Maison d’Accueil Spécialisée «Arc-en-Ciel» DES MÉTIERS ET DES GENS : - Rencontre avec un clown VU DE L’INTÉRIEUR : - Semaine d’information en santé mentale - UNAFAM du Cher BRÈVES HOSPITALIÈRES Emmanuel GUERIN Directeur des Soins, Coordonnateur Général des Soins

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Page 1: ÉDITO : La MAS déjà dix ans - CH George Sand · mise en œuvre d’activités ludiques, éducatives et sensorielles. 10 ans, c’est aussi des décisions, des choix, ... un petit

10 ans d’une maison, d’une grande maison qui héberge, abrite, accueille, …

Une maison avec ceux qui y vivent, y travaillent. Une maison avec son histoire, dix ans, c’est déjà une histoire.Une maison avec des histoires de vie, de travail. Une maison partagée où chacun doit pouvoir vivre et recevoir toute l’attention que nécessite cette situation particulière du handicap.Ces dix ans vont permettre à tous les acteurs du projet de vie de s’interroger, de réajuster, de prévoir leur activité professionnelle pour un mieux être des résidents. A cet anniversaire, il convient d’associer symboliquement et très concrètement, l’évaluation interne menée depuis quatre ans.La Maison d’Accueil Spécialisée du Centre Hospitalier George Sand sur le site de Dun sur Auron est une structure faite de murs, de chambres, de couloirs, … Mais elle est surtout le champ d’action des professionnels à qui nous devons rendre hommage.Aider, assister, accompagner est une mission noble et complexe qui sollicite au quotidien les professionnels.A travers ces quelques mots qu’ils reçoivent la reconnaissance et les remerciements de la communauté hospitalière dans son ensemble et de tous ceux qui y participent.Le quotidien représente une grande part de l’activité au regard des besoins tant physiques que psychologiques et sociaux.Cet Intercom traduit par ces différents articles aussi l’énergie, la volonté de dépasser le quotidien par la mise en œuvre d’activités ludiques, éducatives et sensorielles.10 ans, c’est aussi des décisions, des choix, des réussites, des difficultés qui ont été accompagnées par le Conseil de Vie Sociale et de notre institution.Alors formulons ensemble le projet d’une amélioration constante de la qualité des soins et des activités dans cette maison.A l’heure où une autre maison (Foyer d’Accueil Médicalisé) va sortir de terre, l’expérience de la MAS va enrichir la réflexion sur cette activité des lieux de vie.

Journal interne du centre hospitalier George Sand

N° 41 - Juin 2014

ÉDITO : La MAS déjà dix ans...

SOMMAIREDOSSIER :- Maison d’Accueil Spécialisée «Arc-en-Ciel»

DES MÉTIERS ET DES GENS :- Rencontre avec un clown

VU DE L’INTÉRIEUR : - Semaine d’information en santé mentale- UNAFAM du Cher

BRÈVES HOSPITALIÈRES

Emmanuel GUERINDirecteur des Soins,Coordonnateur Général des Soins

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Intercom n°41 Juin 201422

Dossier

La Maison d’Accueil Spécialisée«L’arc-en-ciel»La MAS, comme son nom l’indique, est une Maison d’Accueil Spécialisée, située sur le site de Dun sur Auron et rattachée au centre hospitalier George Sand.

Cette structure a ouvert ses portes le 24 avril 2004.

Les personnes accueillies ont plus de 18 ans, bénéficient d’une orientation MAS délivrée par la MDPH et ne présentent pas de troubles psychiatriques graves. Elles bénéficient d’une surveillance médicale, de soins de nursing, et de thérapeutiques adaptées.La MAS est composée de 3 unités qui peuvent accueillir chacune 16 résidants.

A ce jour, il y a 48 résidants, répartis de la façon suivante :16 dans une unité dédiée aux autistes et aux résidants •ayant des troubles légers du comportement16 dans une unité accueillant les déficitaires et / ou •souffrant d’handicap physique modéréEt enfin, 16 dans une unité dédiée au polyhandicap lourd •avec handicap mental.

A ce jour, nous essayons, lorsqu’il y a des admissions, de mélanger la population sur ces trois unités.Les missions de la MAS sont d’assurer l’hébergement, les soins médicaux et paramédicaux, d’apporter les aides nécessaires à la vie courante, de préserver et d’améliorer les acquis, d’élaborer des projets de vie individualisés réactualisables annuellement par l’équipe pluridisciplinaire.Pour le projet de vie, nous sollicitons tous les partenaires paramédicaux, ainsi que les tuteurs, les représentants légaux et le résidant s’il est en capacité de participer et de donner son avis.La MAS dispose, pour assurer le suivi médical des résidants de structures hospitalières en partenariat avec George Sand, de prestataires de services pour les orthèses ainsi que le matériel médical et paramédical.

Nous sollicitons les professionnels de la cité autant que de besoins (dentiste, coiffeur, etc.).En ce qui concerne les activités extérieures, telles que l’équitation adaptée, l’asino-médiation, la ferme pédagogique, la piscine, des conventions sont passées afin d’offrir aux résidants des tarifs adaptés.La MAS étant constituée de trois unités, elle nécessite pour son bon fonctionnement quotidien, 7 agents le matin, 6 agents l’après-midi et 2 agents la nuit (aide soignant et / ou AMP) qui assurent la prise en charge au quotidien. Une infirmière le matin et une infirmière l’après-midi assurant les soins et les visites avec les médecins.

Pour assurer les activités aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, la MAS est dotée de deux éducatrices spécialisées référentes des trois unités et des projets de vie individualisés, de deux monitrices éducatrices assurant des ateliers occupationnels, organisant des fêtes telles que Noël, Pâques, fête de la musique, anniversaires, etc., d’une psychologue à mi-temps, d’une psychomotricienne à temps complet qui prend en charge des résidants pour les séances Snoëzelen et des séances de relaxation. Cette équipe paramédicale est secondée par l’équipe AMP qui a en charge les bains plaisir, la relaxation et l’animation de l’activité lecture. Les aides soignants ont en charge les achats de vêtements et de produits d’hygiène pour les résidants et assurent des sorties à thèmes avec ces derniers . Sur le plan médical, un psychiatre intervient à hauteur de 20% et un somaticien intervient quotidiennement si besoin.

Des réunions sont planifiées :une réunion mensuelle de fonctionnement•un projet individualisé par semaine hors vacances •scolairesune réunion d’unité une fois par mois, soit trois au total •les transmissions quotidiennes (3 fois par jour)•des réunions de travail à fréquence variable selon les •impératifs institutionnels.

Pour dynamiser les équipes du quotidien, des formations spécifiques sont proposées aux agents telles que le polyhandicap en MAS, la sémiologie, Snoezelen, la sexualité, les troubles de la déglutition etc... Ces formations permettent de donner du sens, d’approfondir les connaissances, et d’acquérir de nouvelles compétences.

Anne-Marie VIALAS-FONTAINECadre de Santé - MAS

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Intercom n°41 Juin 2014 3

La médiation animale au service des résidants : Un nouveau compagnon de jeu

La Maison d’accueil spécialisée « ARC EN CIEL » propose actuellement plusieurs médiations animales :

L’asino-médiation, qui se déroule en partenariat avec •l’asinerie « du TREMBLE » à ThaumiersLa ferme pédagogique « Des galipettes » à Thaumiers•L’équitation adaptée au Pondy.•

Depuis novembre 2010, un travail a également lieu régulièrement toutes les semaines à la MAS, avec «DAKATINE», un petit chien (Cavalier king Charles).

Le projet à l’origine a été mis en place par deux soignantes en lien avec une éducatrice spécialisée, suite à leur connaissance de la relation souvent bénéfique « animal-humain ».

L’arrivée du petit chien «DAKATINE» avec sa maîtresse, cadre de santé du service, a permis de travailler la relation à «l’autre» différemment. En effet, les résidants de la MAS sont fiers et valorisés par le fait d’être responsable du petit chien, le temps d’une promenade dans le parc de l’établissement ou simplement de le tenir sur leurs genoux quelques instants.

A ce jour, après des changements de personnel et trois ans de bons et loyaux services « DAKATINE » ne semble plus avoir envie de côtoyer les résidants. Aussi pour que cette activité, appréciée des usagers, perdure, le cadre de santé a proposé que «DAKATINE» passe le relais à son frère « GRIBOUILLE ».

Celui-ci âgé de deux ans est toujours prêt pour monter en voiture lorsque sa maîtresse vient au travail. Après quelques essais pour que tous acceptent « GRIBOUILLE », et que celui-ci surmonte ses appréhensions, il a été décidé d’un commun accord entre le cadre de santé et l’équipe de la MAS, de poursuivre ce travail de médiation animale avec « GRIBOUILLE». DAKATINE pourra ainsi profiter d’un repos bien mérité, chez lui, auprès de sa petite famille.

L’activité se déroulera une à deux fois par semaine dans un premier temps pour permettre à « GRIBOUILLE » de se familiariser petit à petit avec les résidants et la structure de la MAS. Elle aura lieu sur des temps individuels ou collectifs, à l’intérieur ou à l’extérieur de la MAS en fonction de la météo.

Les objectifs de cette activité ont différents angles :

Des actions sur l’autonomie (tonus musculaire, mobilité, •équilibre…)Sortir les personnes de leur isolement (créer des liens •entre eux)Un travail de concentration et de vigilance par rapport a •l’environnementResponsabiliser et valoriser les résidants.•

Cette activité est également un moment de plaisir, cher aux résidants qui permet par la simple présence du petit chien dans les couloirs d’égayer la journée, car « GRIBOUILLE » est toujours à la recherche d’une caresse.

Dossier

Régine DENOUXMonitrice éducatrice

Intercom n°41 Juin 2014 3

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Comme nous vous l’avons présenté l’an passé par le biais d’un article, la MAS « L’Arc-en-ciel » travaille, depuis novembre 2011, en partenariat avec Monsieur Clément, ânier à Thaumiers. En effet, 6 résidants vont, une fois par semaine, à l’asinerie pour travailler autour de l’âne. Différents axes de travail leur sont proposés afin de leur permettre de s’ouvrir sur l’extérieur et créer une relation avec l’animal. Ainsi, nous avons pu constater au fil du temps, une évolution positive chez la plupart des résidants.En juillet 2012, lors d’une journée festive organisée dans notre structure, M. Clément avait emmené, des ânes et deux calèches afin de faire découvrir l’activité à tous les résidants. Cette découverte s’est révélée positive auprès des personnes que nous accueillons et a induit beaucoup de curiosités de leur part.Depuis quelques temps déjà, nous cherchions une activité novatrice à mettre en place à la MAS, qui puisse être accessible à un maximum de personnes. Au vu de l’expérience réalisée au mois de juillet et en réflexion avec l’équipe de la MAS, nous avons donc proposé à la direction d’établir un nouveau partenariat avec l’asinerie où cette fois-ci, ce serait les ânes qui viendraient à nous. En procédant de la sorte, cela permet à « TOUS » les résidants de profiter de l’activité et ainsi sortir de leur isolement, car pour certains, franchir les murs de la MAS s’avère difficile.

De plus, afin de permettre aux résidants en fauteuil roulant de participer à l’activité, M. Clément a investi dans une calèche adaptée pour les fauteuils, ce qui leur permet de participer à l’activité. Ils peuvent ainsi découvrir de nouvelles sensations, apprécier le plaisir de l’attelage, tout en étant en relation avec l’animal.

Cette approche leur apporte un moment de détente et de plaisir, de nouveaux acquis et savoir-faire, et les aide à construire une relation de confiance avec l’animal. Elle leur offre également la possibilité de retrouver certaines émotions enfouies et d’oser les exprimer. Le but est de leur offrir une activité extérieure dans un contexte de plaisir et de bien-être sans attentes particulières.En fonction des réactions suscitées et observées lorsque le résidant interagit avec l’animal, et en collaboration avec les éducateurs, M. Clément adapte une prise en charge soit individuelle, soit collective.

Les premiers temps nous voulions que chacun découvre et établisse un lien avec l’animal à son rythme. Des caresses, des baisers, des sourires, de l’étonnement et bien d’autres émotions encore ont pu être constatés lors de ces temps. Pour certains résidants avec qui la communication est difficile, nous avons pu constater qu’elle s’établissait de manière tactile, olfactive, sensorielle et auditive auprès de l’animal.Lors de cette activité, ils peuvent participer au brossage, à l’attelage, à la ballade en calèche mais également à des promenades à la longe pour les plus avertis. Ce nouveau partenariat semble satisfaire de nombreux résidants et insuffle à la MAS tous les jeudi après-midi, une nouvelle ambiance.

Des ânes en Berry....

Juliane LE FLECHEÉducatrice spécialisée, MAS

Dossier

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Intercom n°41 Juin 2014 5

Dossier

... aux chiens de traîneau

En février 2013 et en janvier 2014 nous sommes partis une journée à Chastreix dans le Puy de dôme, afin que les résidants puissent bénéficier d’un baptême en chiens de traîneau.

Ils ont été encadrés pendant cette activité par des personnes diplômées, détentrices du module à handisport et par le personnel de l’établissement. Cette ballade leur a permis de découvrir des paysages inhabituels, des sensations nouvelles et de vivre une expérience enrichissante et valorisante le temps d’une matinée. En août, nous avons cette fois-ci opté pour une ballade en forêt de Tronçais à bord d’un karting, fabriqué sur mesure, attelé par quinze chiens de traîneau. En arrivant sur le lieu du rendez-vous, le musher qui nous a accueilli, nous a dans un premier temps présenté sa meute de chiens, ce qui a permis aux résidants d’instaurer un premier contact et de se faire plaisir en les caressant et en recevant de nombreuses “léchouilles”.

Dans un second temps, le musher a préparé l’attelage alors que les chiens trépignaient d’impatience, nous avons pu alors assisté au “spectacle”, installés confortablement dans le kart, attendant avec impatience le départ...

Cette promenade nous a fait découvrir la forêt d’un autre oeil.Effectivement nous avons parcouru de belles voies forestières en trottant ou en galopant jusqu’à 25km/heure pendant une heure. Nous avons alors pu ressentir d’agréables sensations

dûes à la vitesse et à la sinuosité des chemins traversés.Ces deux sorties ont permis aux résidants accueillis à la Maison « L’Arc-en-ciel » de découvrir de nouvelles sensations dans d’agréables paysages et ainsi leur procurer des instants de plaisir et de bien-être....

Juliane LE FLECHEÉducatrice spécialisée, MAS

Juliane LE FLECHEÉducatrice spécialisée, MAS

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Dossier

Un peu d’histoire :

En 1966, deux éducateurs hollandais proposent un article relatant plusieurs situations mettant en scène des personnes en situation de handicap profond ainsi que les stimulations qui leurs sont proposées. De ce jour naît le concept d’espace Snoëzelen.

Le mot «Snoëzelen» résulte de la contraction de deux mots néerlandais : «Snuffelen» qui signifie «renifler» et «Doezelen» qui signifie «somnoler».

Snoëzelen à la MAS « L’Arc-en-ciel » :

En 2009 l’équipe de la Maison d’Accueil Spécialisée décide de mettre en place cette démarche envers le public accueilli. Dans les premiers temps, une petite salle est attribuée. Du matériel est acheté et l’aventure peut alors débuter. Une simple colonne à bulles, des fibres optiques, un matelas, des coussins et petits objets permettent de réaliser des séances.

En 2010 plusieurs agents de la MAS sont formés pour pouvoir approfondir ce projet afin d’en faire bénéficier un maximum de résidants.Cette petite salle excentrée ne suffit plus, le matériel n’est pas suffisant …

En 2011, un changement, une nouvelle salle…

En 2012, une seconde formation Snoëzelen est proposée pour les agents.

En 2013, le matériel spécifique est prévu au budget et acheté. Un matelas à eau, un hamac, un ciel étoilé et des ambiances lumineuses font leurs apparitions.

Pourquoi une activité Snoëzelen en Maison d’Accueil Spécialisée ?

Elle est adaptée à tous types de pathologies …•On y trouve des bénéfices sur les plans tensionnels, •corporels, relationnels et comportementaux, émotionnels,…Pour les accompagnants c’est une valorisation dans notre •travail et un accord entre la prise en charge individuelle du résidant et la mission institutionnelle.Afin de procurer un instant de bien-être différent du •quotidien.Offrir une activité adaptée au niveau d’assimilation •cognitive de chaque résident.Parce que la parole fait défaut mais que le corps peut faire •émerger des sensations, émotions et ainsi ouvrir vers un autre mode de communication.Il n’y a pas d’objectif à atteindre, c’est une démarche •d’accompagnement relationnel de la personne.

La démarche Snoëzelen

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« L’approche Snoëzelen propose de créer des moments de vie authentiques pour des personnes différentes. »Husege et Verheul

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Trois axes d’accompagnements :

L’axe relationnel : il s’agit d’ « être avec », c’est-à-dire être présent et s’adapter à tout instant. Permettre d’être plutôt que faire ou agir. Il faut savoir accepter le lâcher prise institutionnel par rapport à sa fonction éducative ou soignante pour rejoindre l’autre de manière plus authentique et ainsi se positionner de manière symétrique soit d’égal à égal.

L’axe sensoriel : l’être humain agit et s’adapte au monde à partir de ses perceptions de l’environnement. Il s’agira en Snoëzelen de faire appel à sa créativité pour trouver des propositions simples et adaptées sur les différentes modalités sensorielles, afin de créer un désir permettant au résidant de devenir « acteur » de cet espace-temps qui lui est réservé.

L’axe de détente et bien-être : l’accompagnant devra pouvoir proposer une sécurité physique, psychique, émotionnelle et affective, ce que l’on nommera la sécurité de base. Il devra lui aussi se positionner et se recentrer. Ceci permet alors une mise en confiance indispensable pour pouvoir lâcher-

prise autorisant alors une baisse de l’anxiété, angoisse et réduction des tensions. Il est alors possible d’atténuer durant le temps de la séance les comportements difficiles tels que les stéréotypies, l’automutilation, l’agressivité, l’hyperactivité. On favorisera alors un mieux être potentiel au moins dans les temps consécutifs aux séances.

Le concept Snoëzelen est à découvrir, à expérimenter, il s’enrichit et évolue perpétuellement. Prochainement un carré sensoriel (fabrication MAS) y fera son apparition.

N’hésitez pas à venir visiter notre nouvelle salle…

Dossier

Florence PALLOISÉducatrice spécialisée, MAS

Relationnel

Sensoriel Détente et bien-être

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Des métiers et des gens...

Intercom est allé à la rencontre d’une intervenante un peu à part...

Frédérique de Givry intervient en tant que clown auprès des enfants et des adolescents du Pôle médico-psychologique de l’enfant et de l’adolescent.

I. Etre clown, ce n’est pas commun, comment en êtes-vous arrivé là ?

FDG : J’ai été commerciale pendant 10 ans. Période pendant laquelle j’effectuais en parallèle des études de philosophie.En 1998, j’ai fait un stage de clown, Ce fut un déclic. J’ai su que c’était ce que je voulais faire.J’ai donc suivi des formations de clowns. J’ai effectué des travaux administratifs dans des associations.Puis en 2004, j’ai créé l’Association ODYSSEE au sein de laquelle j’ai commencé à être clown professionnel. Cette association a pour objectif d’effectuer des interventions sociales par le biais artistique (clown, théâtre-forum, contes…)J’ai ainsi réalisé différents projets comme la réalisation de supports vidéos destinés aux adolescents (projet retenu par le Ministère de la Santé) pour aborder la prévention de la violence, l’alcool, la drogue etc. J’ai également organisé des théâtres-forum. Il s’agissait de jouer des scènes où on présentait une personne en difficulté. Et c’était au public de chercher des solutions. Ce fut une expérience très enrichissante car totalement interactive avec le public.

I. Et aujourd’hui que faites-vous ?

FDG : Je suis toujours intermittente du spectacle. En dehors de mes interventions au CH George Sand, je consacre mon temps à la création. Je viens ainsi de terminer l’écriture de mon spectacle « Les fantômes n’aiment pas les courants d’airs», que je vais faire tourner dans plusieurs salles.

Je dispense également des formations. Je souhaite désormais transmettre mon savoir-faire.

I. Depuis quand exercez-vous au CH George Sand ?

FDG : J’ai rencontré les psychiatres du PMPEA en 2010 et j’ai été embauchée cette année là.L’objectif de mes interventions est d’apporter de la joie de vivre aux enfants et adolescents et de les aider dans leurs difficultés.

I. Dans quels services intervenez-vous ?

FDG : Je suis présente tous les mardis au sein du PMPEA.J’effectue une intervention le matin à CASA auprès des adolescents. Et deux ateliers, l’après-midi, avec des enfants de l’hôpital de jour.

I. Concrètement comment se déroulent vos interventions ?

FDG : Lors de mes interventions à CASA, je suis OLGA, je suis en personnage et costumée en clown.Je passe environ une heure avec les jeunes dans leur salle d’activité.Je trouve toujours un prétexte pour entrer en contact avec eux. Cependant, ils sont tout à fait libres de ne pas vouloir «jouer » avec moi.Je vois dans leur regard s’ils sont réceptifs ou non. Si l’adolescent n’est pas réceptif, j’y vais par petite touche. Il finit toujours pas rejoindre le jeu.Je n’ai jamais connu de refus ou d’agressivité à mon égard. C’est assez joyeux. Certains soignants deviennent même des partenaires de jeu.Si un adolescent est trop exalté, je vais être dans un jeu tout petit.Certains livrent parfois leurs peurs, se confient mais ce n’est pas ce que je recherche.L’objectif est de désamorcer, de leur permettre d’être, juste un instant, en décalage avec leur réalité.De faire en sorte qu’ils passent un bon moment.Avec ceux qui sont moins réceptifs, s’ils font un petit sourire, c’est déjà énorme !

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Intercom n°41 Juin 2014 9

I. Avec les enfants, c’est différent ?

FDG : Oui tout à fait.Mon intervention dure 45 minutes et se fait sur prescription médicale. Je suis toujours accompagnée par des soignants.En général, je prends en charge 3 enfants.Je suis « en état de clown » mais sans costume cette fois.Je dois instaurer une relation de confiance au travers de petits instants de jeux.Je fais beaucoup d’improvisation ; « je m’inspire d’eux ». Je les observe et vois comment on peut jouer ensemble.J’essaie toujours d’avoir un contact avec chacun d’eux puis tous ensemble.Nous travaillons sur le corps, le son, la voix.Il faut avoir beaucoup de patience pour entrer en contact avec eux et surtout ne pas avoir d’attente précise.Il faut se saisir du moindre signe d’ouverture (regard, sourire).Que ce soit avec les enfants et les adolescents, je ne force pas. Je propose.Ils doivent venir d’eux-mêmes. Je dois donc avoir une écoute importante pour voir et impliquer tout le monde.

I. Quel est votre meilleur souvenir de clown ?

FDG : J’en ai plusieurs mais je pense notamment à la fois où nous avons tous fait, jeunes et infirmiers, une chorégraphie sur la musique de Dirty Dancing.Les ados m’apprenaient les pas et plus j’étais ridicule, plus je les faisais rire.Ce fut vraiment un excellent moment.

I. Quelles sont, selon vous, les compétences et qualités nécessaires pour exercer ce métier ?

FDG : Il faut avoir de la joie de vivre, être très à l’écoute de l’autre et de soi.Il faut savoir être curieux de l’autre, surtout si c’est une personne

en souffrance. Savoir l’observer et être ensuite très réactif pour trouver le moyen de lui apporter de la joie de vivre.

On dit du clown que c’est un inadapté social. Tout est compliqué pour lui mais c’est un battant. Il n’abandonne jamais.Et son côté naïf plait beaucoup.

I. On a parlé de ce que vous apportez aux personnes, mais vous, que retirez-vous de ces prises en charge ?

FDG : Lorsque je les vois sourire, l’apport que j’en retire est énorme. Etre ensemble et faire une sorte de voyage ludique avec l’imaginaire de chacun.Entrer doucement en contact avec eux, leur montrer qu’on peut rire, même deux minutes, même en étant dans un état de grande détresse ou de mal-être….

Cela me rend heureuse tout simplement.

Des métiers et des gens...

Carole JORYChargée de Communication

«Lorsque je les vois sourire, l’apport que j’en retire est énorme.

Cela me rend heureuse tout simplement.»

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Intercom n°41 Juin 20141010

Semaine d’Information sur la Santé Mentale 2014

Á Issoudun :

Le centre médico-psychologique d’Issoudun a participé à une après-midi portes ouvertes le 13 mars. L’équipe a présenté les différentes prestations qu’elle anime, selon le protocole de soins établi pour et avec le patient, notamment l’affirmation de soi, la relaxation, la sophrologie, l’équithérapie, le photo langage, le toucher massage... Lors de cette manifestation, des toiles exécutées par des patients ont été exposées. Des professionnels médicaux et para-médicaux sont venus en quête d’informations. Franchir le pas pour d’éventuels usagers a paru plus compliqué...

Retenons les paroles d’un ancien patient venu avec des amis : «les soins qui m’ont été prodigués m’ont permis de sortir de l’impasse dans les meilleures conditions» ... Un message à transmettre pour combattre les résistances et les à priori liées à la souffrance psychique.

Á Bourges :

11 mars : Projection du film au méga CGR «Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel» réalisé par Laurence Ferreira Barbosa. Un débat, animé par Mme Tissier, UNAFAM, et Mireille Blondeau CSS au Pôle Ambulatoire, a suivi la projection.13 mars : Les élèves de classe de Seconde d’arts visuels du Lycée Alain Fournier ont participé à cet événement en réalisant des photographies représentant la santé mentale. Cette exposition a été suivie par une table ronde avec des représentants de l’UNAFAM, M. Guérin, directeur des soins du CH, et le GEM Oxygène.18 mars : Le CH George Sand a tenu un stand d’information au Muséum avant la conférence de Stéphane Roy, psychologue de l’établissement, ayant pour thème : les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) au service de la santé mentale.

Vu de l’intérieur

13 mars, Vernissage et débat, Lycée Alain Fournier

18 mars, Stand et débat, Muséum de Bourges

11 mars, Projectionfilm et débat, Méga CGR de Bourges

13 mars, Portes ouvertes au CMP ISSOUDUN

La 25ème édition de la SISM a eu lieu du 10 au 23 mars 2014. Cette année encore, le CH George Sand a participé activement à cet événement national.

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Intercom n°41 Juin 2014 11

La perturbation risque de détruire les projets d’avenir, le climat familial, les rythmes de vie et les relations affectives. Dans ce grand bateau qui chancelle, chacun cherche à se situer, soit à se sauver, fuir ou surnager, seul ou avec d’autres, soit à lutter contre le désastre, mais comment faire quand on ne connaît ni l’ennemi, la maladie, ni le monde où on la soigne ?

La souffrance est là pour le malade. Mais la famille, elle aussi souffrante, est en danger. Certes, le malade reçoit des soins, mais le groupe familial, n’est pas, dans la plupart du temps, l’objet d’une attention précise. Il risque de se briser, de s’isoler.

Nous qui avons vécu ces situations éprouvantes et durables, souhaitons aider chaque famille à faire face. Nous nous sommes formées, nous nous sommes organisées pour les écouter, les soutenir, mais les familles ne nous connaissent pas.

Merci de nous aider à faire connaître l’UNAFAM 18 aux familles concernées.

Nous savons que nous pouvons être des partenaires actifs de l’évolution positive des familles et de leur proche en complément des soins que vous prodiguez. La santé psychique du malade dépend de la santé de sa famille.

Nous lançons une action une campagne d’information au sein du CH George Sand et de la MDPH du Cher avec, entre autres,

remise aux familles de cartes (voir ci-dessous), par les •médecins psychiatresaffichage présentant notre association dans divers lieux •de votre établissementmise à disposition de la revue nationale « Un autre regard » •à votre espace « documentation »

Vu de l’intérieur

Nous, familles de malades psychiques, nous le savons : lorsque la maladie psychique s’introduit dans une famille, tout est bouleversé !

Mme TISSIERUNAFAM

Carte remise aux familles par les médecinsRevue trimestrielle disponible au centre de documentation

Page 12: ÉDITO : La MAS déjà dix ans - CH George Sand · mise en œuvre d’activités ludiques, éducatives et sensorielles. 10 ans, c’est aussi des décisions, des choix, ... un petit

Brèves hospitalières

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Forum

Hommage

Le 23 mai, l’USLD-EHPAD de Dun a participé au Forum «Mieux accompagner vos aînés», organisé à Dun sur Auron.Ce fut l’occasion de rencontrer des familles pour informer, trouver avec elles des solutions pratiques et partager leur expérience avec d’autres professionnels.

L’état des lieux en cours depuis 2010, portant sur l’accompagnement des usagers les plus vulnérables suivis par l’ANPAA 18, a mis en évidence la nécessité de proposer un accompagnement collectif, au quotidien, sur un temps limité.

A partir du projet d’extension de l’offre de soins du CSAPA* : « de l’individuel au collectif » et du travail partenarial avec le service d’addictologie du CH George Sand, l’ANPAA 18 a obtenu le financement par l’ARS d’un Accueil de jour en addictologie à titre expérimental.La structure accueille les usagers depuis le 3 avril 2014, pour une expérimentation de 10 mois.Elle est située au Centre Social de la Chancellerie, 8 rue Jules Louis Breton à BourgesUne évaluation de l’activité sera réalisée à la fin de cette période.

*CSAPA : Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie

Objectif :Assurer une continuité dans le parcours de soin des usagers les plus vulnérables des CSAPA du Cher et de l’unité d’addictologie du CH George Sand, entre hospitalisation et autonomie totale, par un accompagnement collectif étayant.

Indications :Accompagnement vers un changement de •comportement en vue d’une modération ou d’une abstinenceAccompagnement d’un sevrage ambulatoire•Maintien de l’abstinence après un sevrage, une •cure ou postcureAccompagnement progressif vers un •retour à la vie quotidienne pour une « ré-autonomisation »Accompagnement à la réinsertion sociale•

Dr DUCHESNE, Médecin addictologue Yves RICHOU, Cadre de Santé

Ouverture d’un accueil de jour en addictologie, nommé « Ensemble »

Le psychiatre et psychanalyste français Jean Oury, internationalement connu pour être le chef de file de la psychothérapie institutionnelle française, est mort le 15 mai, dans sa clinique de La Borde, qu’il a dirigée jusqu’à sa mort, à Cour-Cheverny (Loir-et-Cher).

Il a également été membre de l’École freudienne de Paris fondée par Jacques Lacan.