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E TUDES & STATISTIQUES DRTEFP Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de Midi-Pyrénées MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DE L’EMPLOI MINISTÈRE DU TRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES, DE LA FAMILLE ET DE LA SOLIDARITÉ Les Maladies à Caractère Professionnel en Midi-Pyrénées N°3, Septembre 2008 - Résultats des « Quinzaines» 2007 Evolution 2005-2007 Stéphanie RIVIERE (InVS-DST), Hélène CADEAC-BIRMAN (DRTEFP Midi-Pyrénées) et les services de santé au travail participants. Introduction Rappel de la méthode Ce programme repose sur un réseau sentinelle de médecins du travail volontaires qui signalent pendant deux semaines consécutives tous les cas de MCP observés, c'est-à-dire toutes les maladies et symptômes considérés par le médecin du travail comme en lien avec le travail et qui n’ont pas fait l’objet d’une réparation en maladie professionnelle (maladie non déclarée, déclarée mais en cours d’instruction ou refusée). De plus, les médecins sont interrogés sur la possibilité que ces affections puissent relever d’une maladie professionnelle indemnisable. Les caractéristiques sociodémographiques de tous les salariés ayant bénéficié d’une visite médicale pendant la période, ont également été recueillies afin de calculer la prévalence de ces MCP. La représentativité des secteurs d’activité de la population surveillée par les médecins du travail participants, a été étudiée à partir de leurs effectifs annuels de salariés attribués. Peu de données épidémiologiques décrivent l’ampleur des pathologies d’origine professionnelle en France et en région. Seule une partie d’entre elles est reconnue et indemnisée par les régimes de Sécurité sociale. Le programme national de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP), décliné depuis 2005 en Midi- Pyrénées, s’est poursuivi en 2007 avec deux périodes d’enquête en mai et novembre. Cette plaquette présente les résultats des quinzaines MCP réalisées en 2007 et dresse un 1 er bilan au bout de 3 ans de fonctionnement. L’objectif du programme est d’estimer la prévalence des MCP par sexe, âge, profession et secteur d’activité et de décrire les agents d’exposition associés. Nota bene : seuls les résultats comportant un effectif supérieur à 5 sont présentés dans cette plaquette.

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E TUDES & STATISTIQUES

DRTEFPDirection Régionale du Travail, de l’Emploi et dela Formation Professionnelle de Midi-Pyrénées

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE,DE L’INDUSTRIEET DE L’EMPLOI

MINISTÈRE DU TRAVAIL,DES RELATIONS SOCIALES,

DE LA FAMILLEET DE LA SOLIDARITÉ

Les Maladies à Caractère Professionnel en Midi-Pyrénées N°3, Septembre 2008 - Résultats des « Quinzaines» 2007

Evolution 2005-2007

Stéphanie RIVIERE (InVS-DST), Hélène CADEAC-BIRMAN (DRTEFP Midi-Pyrénées) et les services de santé au travail participants.

Introduction

Rappel de la méthode

Ce programme repose sur un réseau sentinelle de médecins du travail volontaires qui signalent pendant deux semaines consécutives tous les cas de MCP observés, c'est-à-dire toutes les maladies et symptômes considérés par le médecin du travail comme en lien avec le travail et qui n’ont pas fait l’objet d’une réparation en maladie professionnelle (maladie non déclarée, déclarée mais en cours d’instruction ou refusée). De plus, les médecins sont interrogés sur la possibilité que ces affections puissent relever d’une maladie professionnelle indemnisable.

Les caractéristiques sociodémographiques de tous les salariés ayant bénéficié d’une visite médicale pendant la période, ont également été recueillies afin de calculer la prévalence de ces MCP. La représentativité des secteurs d’activité de la population surveillée par les médecins du travail participants, a été étudiée à partir de leurs effectifs annuels de salariés attribués.

Peu de données épidémiologiques décrivent l’ampleur des pathologies d’origine professionnelle en France et en région. Seule une partie d’entre elles est reconnue et indemnisée par les régimes de Sécurité sociale.

Le programme national de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP), décliné depuis 2005 en Midi-Pyrénées, s’est poursuivi en 2007 avec deux périodes d’enquête en mai et novembre.

Cette plaquette présente les résultats des quinzaines MCP réalisées en 2007 et dresse un 1er bilan au bout de 3 ans de fonctionnement. L’objectif du programme est d’estimer la prévalence des MCP par sexe, âge, profession et secteur d’activité et de décrire les agents d’exposition associés. Nota bene : seuls les résultats comportant un effectif supérieur

à 5 sont présentés dans cette plaquette.

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Les médecins participants

• En 2007 Au total, 48 % des médecins du travail de la région ont participé à au moins une des deux quinzaines MCP de 2007 (31 % en mai ; 41 % en novembre). Les taux de participation les plus élevés ont été observés en service inter-entreprises (56 %), dans la fonction publique territoriale (35 %), à la MSA (33 %) et en service autonome (32 %). En revanche une participation plus faible a été notée dans les hôpitaux (23 %) et nulle dans la fonction publique d’état. Les médecins participants en 2007 suivaient 43 % de la population salariée de Midi-Pyrénées (404 239 salariés) (enquête emploi Insee 2004), sachant que 98 % des médecins participants ont fourni cette information. On note une répartition de ces salariés en terme de secteur d’activité significativement différente de celle des salariés de la région : surreprésentation des services aux entreprises (20,6 % contre 14,5 %), du commerce (15,9 % contre 13,7 %) et une sous-représentation de l’administration (7,9 % contre 13,2 %) et dans une moindre mesure de l’éducation / santé / action sociale (17,2 % contre 19,5 %) et des services aux particuliers (6,5 % contre 8,3 %).

• Evolution 2005 - mars 2008 Après une forte participation en 2005 lors du lancement de l’enquête, la participation semble se stabiliser autour de 35 %. Depuis le lancement du programme, 63 % des médecins du travail de la région ont participé au moins une fois. Cette forte participation permet de limiter les éventuels « effets médecins » et contribue à assurer la validité des résultats.

Pourcentage de médecins participants Enquête MCP Midi-Pyrénées 2005- mars 2008

%

0

10

20

30

40

50

60

oct-2005 dec-06 mai-07 nov-07 mars-08

Midi-PyrénéesFrance

Les salariés venus en visite lors des quinzaines 2007 Durant les deux quinzaines, 22 257 travailleurs ont bénéficié d’une visite médicale soit 2,4 % des salariés de la région et 5 % des effectifs annuels surveillés par les médecins du réseau. Comme les années précédentes, les salariés venus en consultation par rapport à ceux de la région se caractérisaient par : - une surreprésentation des hommes, de la classe d’âge des moins de 25 ans, des ouvriers et des

secteurs de l’industrie et des services aux entreprises - une sous-représentation de l’administration

En résumé, les premières années de fonctionnement de ce système de surveillance montrent une adhésion satisfaisante des médecins du travail (autour de 35%) qui témoigne d’une bonne acceptabilité du système. Celui-ci se caractérise néanmoins par un défaut de représentation de certains secteurs d’activité (fonction publique) qui s’explique par l’organisation de la médecine de prévention et par conséquent par une surreprésentation de secteurs suivis par les services inter-entreprises (industrie, services aux entreprises notamment). Un redressement pourrait être envisagé dans l’avenir afin de pallier ce défaut de représentativité.

Résultats

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Les MCP signalées Les signalements

• En 2007 Au total, 1526 signalements ont été effectués totalisant 1930 affections. En moyenne, chaque médecin a signalé 5,6 salariés présentant une MCP (chiffre variant de 0 à 48 selon le médecin). Le taux de signalement moyen par médecin était de 6,8 %. Il était plus élevé chez les femmes que chez les hommes (7,8 contre 6,2 %) et variait, selon le département, de 3,8 % (Hautes-Pyrénées) à 12,2 % (Lot).

• Evolution 2005 - mars 2008 Le taux de signalement est stable autour de 7 % depuis le lancement du programme sauf en mai 2007 où il présente une nette baisse. Une étude plus approfondie montre que cette baisse n’est liée à aucun des paramètres étudiés (département, médecin, type de service ou de visite, sexe, profession, secteur d’activité ou groupe d’âge). Le fait que l’enquête ait eu lieu à la suite des congés de mai pourrait-il être lié à cette variation ? L’évolution du taux de signalement sur les prochaines quinzaines devrait permettre d’interpréter ce résultat.

Taux de signalement

Enquête MCP Midi-Pyrénées 2005- mars 2008

012345678

oct-05 dec-06 mai-07 nov-07 mars-08

%

La prévalence des affections signalées

• En 2007 Taux de prévalence des principales affections selon le sexe

Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

Hommes N=12560 Femmes N=9677 Nombre Prévalence (%) Nombre Prévalence (%)

TMS 436 3,5 424 4,4 Souffrance psychique 144 1,2 234 2,4 Troubles de l’audition 114 0,9 7 0,1 Allergies respiratoires et oculaires 49 0,4 15 0,2 Affections cutanées 29 0,2 18 0,2 Affections vasculaires 6 0,1 36 0,4 Affections cardiaques 9 0,1 6 0,1 Autres affections de l’appareil locomoteur 36 0,3 42 0,4 Affections du tube digestif 8 0,1 8 0,1 Toxicologie 7 0,1 6 0,1

La fréquence des MCP s’élevait à 7,7 %. Les deux types d’affections les plus fréquentes, à la fois chez les hommes et chez les femmes, étaient les TMS suivis de la souffrance psychique.

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Prévalence des principales affections en fonction de l’âge Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

0

1

2

3

4

5

6

7

<24 ans 25-34 35-44 45-54 55 ans et plus

% TMS

Souffrance psychique

T. Audition

Allergies respiratoires etoculairesA. cutanées

La fréquence des TMS, de la souffrance psychique et des troubles de l’audition augmente nettement avec l’avancée en âge. Au contraire, les prévalences des allergies respiratoires et oculaires et des affections cutanées sont relativement stables en fonction de l’âge. L’association avec l’âge est bien connue pour les TMS et les troubles de l’audition qui sont des affections à exposition cumulée mais reste à confirmer pour la souffrance psychique. Par contre, les maladies de mécanisme allergique (respiratoires, oculaires ou cutanées) ne sont pas liées à la durée d’exposition, et tout salarié quel que soit son âge peut présenter une allergie.

Prévalence des principales affections par département Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

* * *0

1

2

3

4

5

6

7

8

Ariège Aveyron Haute-Garonne

Gers Lot Hautes-Pyrénées

Tarn Tarn etGaronne

% TMS

Souffrance psychique

T. audition

Allergies respiratoireset oculaires

* effectif <5

Les TMS représentaient l’affection la plus fréquente suivie de la souffrance psychique dans tous les départements, sauf dans l’Ariège où la prévalence de la souffrance psychique était légèrement supérieure à celle des TMS. La prévalence des troubles de l’audition était particulièrement élevée dans le Gers et celle des allergies respiratoires et oculaires dans le Tarn.

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• Evolution 2005 – 2007 Prévalences des principales affections signalées

Enquête MCP Midi-Pyrénées 2005-2007

Hommes

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

oct-05 dec-06 mai-07 nov-07

%

Femmes

0

1

2

3

4

5

oct-05 dec-06 mai-07 nov-07

%

TMS

Souffrance Psy

T. Audition

A. Cutanées

L’évolution 2005-2007 des principales affections montre qu’à partir de 2007, la souffrance psychique devient plus fréquente que les troubles de l’audition chez les hommes, mais cette tendance reste à confirmer. La souffrance psychique étant au premier plan de l’actualité, il est possible que l’évolution observée ne traduise qu’un effet de sensibilisation des médecins du travail et des salariés à cette problématique. Les fréquences des principales pathologies montrent une inflexion en mai 2007 en rapport avec une baisse du taux de signalement lors de cette quinzaine. Le lien avec les maladies professionnelles indemnisables (MPI)

Répartition des affections signalées dans l’enquête MCP et des maladies professionnelles indemnisées - Midi-Pyrénées, 2007

TMS Souffrance psychique

Troubles de l’audition

Allergies respiratoires et

oculaires

Affections cutanées

Affections cardio-vasculaires

Tube digestif

Vision

Arthrose et autres affections

de l’appareil locomoteur

Autres affections de

l'appareil locomoteur

Troubles de l'audition

Toxicologie

Infection(Tumeur, neuro,…)

Affections cutanées

Allergies respiratoires et

oculaires

TMS

Enquête MCP 2007 Données MPI (CRAM Midi-Pyrénées, service prévention)

Le réseau MCP permet d’identifier une part importante de maladies liées au travail non reconnues ou peu reconnues à ce jour en MPI (la souffrance psychique, les affections cardiaques et vasculaires et les autres affections de l’appareil locomoteur) et souligne de ce fait la nécessité de continuer à faire évoluer les

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tableaux de MPI. Les TMS, les allergies respiratoires et oculaires, les troubles de l’audition et les affections cutanées sont présentes dans les deux types de système dans des proportions cependant différentes. En revanche, la part des cancers professionnels et des infections est plus élevée dans le système des MPI. Le diagnostic différé des cancers après la période d’activité (temps de latence long) explique en grande partie ce phénomène. Les moindres conséquences professionnelles de la plupart des maladies infectieuses ne sembleraient pas constituer un frein à la déclaration en maladie professionnelle. Toutes pathologies confondues (hors souffrance psychique), 44 % des affections signalées en MCP auraient pu relever d’une maladie professionnelle. Ce pourcentage variait cependant fortement selon le type d’affections concernées, il était de :

• 23 % pour les TMS du rachis (cervical à lombaire) • 32 % pour les allergies respiratoires et oculaires • 34 % pour les troubles de l’audition • 47 % pour les TMS (toute localisation) • 75 % pour les TMS de l’épaule • 95 % pour les TMS du canal carpien

Cette variation de pourcentage s’explique en grande partie par les critères de reconnaissance des tableaux de maladie professionnelle. En effet, une douleur lombaire sera prise en charge comme MPI seulement si une hernie discale est identifiée par imagerie (ce qui explique que ¼ seulement puisse relever d’une MPI) alors qu’une douleur de l’épaule pourra être reconnue sans examen complémentaire (d’où les ¾ pouvant relever d’une MPI). Parmi les affections qui auraient pu relever d’une maladie professionnelle indemnisable :

• 1 % avait été refusée par la CPAM • 17 % étaient en cours de déclaration • 82 % n’avaient pas été déclarées (70 à 90 % selon le type d’affection)

Les raisons de non-déclaration listées par les médecins étaient par ordre de fréquence :

• Refus du salarié exprimé clairement • Refus indirect : peur de perdre son emploi, préfère attendre, absence de gêne ou de gravité • Bilan récent ou explorations en cours ou dossier non documenté… • Méconnaissance de la procédure par le salarié ou déclaration non proposée par le médecin traitant • Critères de reconnaissance des tableaux non adaptés (notamment concernant le seuil auditif pour

les troubles de l’audition) Les principales maladies à caractère professionnel

Les TMS

Répartition des localisations des TMS Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

Hommes % Femmes % Rachis (cervical à lombaire) 61,6 48,8 Epaule 12,6 18,5 Syndrome canalaire 8,0 15,9 Coude 12,8 10,3 Main poignet 2,3 5,4 Membre inférieur 1,6 0,2 Membre supérieur (sans précision ou plusieurs localisations) 0 0,4 Autre (hanche) ou sans précision 1,0 0,4

En résumé, on note une sous-déclaration des pathologies d’origine professionnelle susceptibles d’être déclarées au titre des maladies professionnelles, dont le niveau est variable suivant le type d’affections. Quand l’affection est déclarée, elle semble rarement refusée par la CPAM (1%). Les raisons de non-déclaration invoquées sont liées en partie au choix du salarié, à la procédure qui reste mal connue du salarié et enfin à des raisons de diagnostic médical non abouti.

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Comme les années précédentes et pour les deux sexes, le rachis (cervical à lombaire) était la localisation de TMS la plus fréquente alors qu’il s’agit d’une atteinte qui correspond rarement aux critères de reconnaissance en MPI (23 % cf paragraphe précédent). Venaient ensuite les TMS de l’épaule chez les femmes et celles du coude chez les hommes. Les localisations multiples de TMS chez un même individu étaient plus fréquentes chez les femmes (21 % contre 18 % chez les hommes).

Prévalence des TMS selon le secteur d’activité

Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

Les secteurs d’activité à risque de TMS (fréquence au dessus de la moyenne régionale) variaient suivant le sexe : construction, industrie, administration et commerce chez les hommes ; industrie et santé / action sociale chez les femmes. La prévalence élevée dans l’administration chez les hommes concerne notamment des ouvriers techniques de collectivités territoriales. Les professions les plus touchées chez les hommes étaient les ouvriers (4,8 %), suivi des professions intermédiaires (2,2 %) ; alors que chez les femmes il s’agissait des ouvrières (9,1 %) puis des employées (4,5 %). Les deux principaux agents d’exposition professionnelle cités comme à l’origine des TMS pour les deux sexes étaient les contraintes posturales et articulaires (hommes : 86 %, femmes : 69 %) puis la manutention manuelle de charge (hommes : 66 %, femmes 58 %). Venaient ensuite chez les hommes la conduite de véhicules ou le travail avec des machines et outils vibrants (28 %) et des facteurs organisationnels ou relationnels chez les femmes (10 %). La souffrance psychique La souffrance psychique était décrite principalement par les termes « troubles du sommeil », « dépression », « souffrance au travail », « syndrome dépressif / anxio-dépressif» et « stress ». Le syndrome d’épuisement (ou burn-out) est retrouvé chez 4 % et une addiction chez 2 % des salariés en souffrance psychique.

Les professions les plus concernées étaient les cadres et professions intellectuelles supérieures (4,1 %), les professions intermédiaires (2,7 %) et les employées (2,5 %) chez les femmes. Alors que chez les hommes, il s’agissait des professions intermédiaires (2,4 %) puis des employés (1,8 %) et des cadres et professions supérieures (1,4 %).

Comme les années précédentes, les enquêtes MCP montrent que les ouvriers sont moins touchés par la souffrance psychique que les autres catégories professionnelles. Ce résultat n’est pas retrouvé dans d’autres études, comme par exemple l’enquête Samotrace, où le recueil de l’information est réalisé par un questionnaire rempli directement par le salarié. Cette différence dans le mode de recueil pourrait expliquer ces résultats discordants.

* *

* effectif <5

0

1

2

3

4

5

6

7

Agriculture Industrie Construction Commerce Transports Services auxparticuliers

Services auxentreprises -

activitéimmobilières

Activitésfinancières

Education,santé, action

sociale

Administration

% HommeFemme

- - - Moyenne régionale

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Prévalence de la souffrance psychique selon le secteur d’activité Enquête MCP Midi-Pyrénées 2007

Les secteurs d’activité à risque de souffrance psychique étaient l’industrie, le commerce, et l’administration pour les deux sexes, auxquels s’ajoutaient le secteur des activités financières et les services aux particuliers chez les femmes et la santé chez les hommes. Les trois principaux agents d’exposition professionnelle signalés en lien avec la souffrance psychique pour les deux sexes étaient les contraintes de rythme de travail (55 % chez les hommes, 48 % chez les femmes), les problèmes de fonctionnement managérial ou de collectif de travail (41 % chez les hommes, 48 % chez les femmes), et les violences psychologiques (27 % chez les hommes, 39 % chez les femmes). Les troubles de l’audition, comme les années précédentes, concernent quasi exclusivement des hommes exposés au bruit, ouvriers, exerçant dans les secteurs de l’industrie et de la construction. En 2007, le secteur de l’administration est également pourvoyeur de ce type d’affection en raison de la présence d’agents techniques des collectivités territoriales. Les affections cutanées concernent plus souvent les hommes comme en 2005. En 2007, la catégorie professionnelle la plus touchée était celle des ouvriers pour les deux sexes. Les services aux particuliers chez les femmes (0,5 %) et la construction chez les hommes (0,5 %) étaient les secteurs les plus concernés contrairement à 2005 où l’industrie était le principal secteur chez les hommes. Comme en 2005, le principal facteur d’exposition professionnelle était d’origine chimique (73 %) avec une prédominance en 2007 des liants (ciments 15 %), des fluides de refroidissements (13%), des matières plastiques (11 %) et des détergents (9%). Le port d’équipement de protection individuelle (gants en latex, chaussures de sécurité…) reste le 2e agent en lien avec les affections cutanées (21 %). Les allergies respiratoires et oculaires sont étudiées pour la première fois en temps que catégorie à part entière en raison du nombre suffisant de salariés souffrant de ces pathologies. Ces affections concernent majoritairement les ouvriers travaillant dans les secteurs de l’industrie et de la construction (0,7 %). Le facteur d’exposition à l’origine de ces affections était dans plus de la moitié des cas des poussières (bois, métalliques, farine).

Nous remercions les services de santé au travail qui ont participé à ce programme, M. Poueymidanet (secrétaire, inspection médicale), C. Mailhol (interne), A. Heid-Hordé (saisie) et le service prévention de la CRAM. Nous souhaitons particulièrement que les médecins et leurs assistants qui permettent le fonctionnement de ce réseau de veille épidémiologique trouvent ici un retour d’information correspondant à leurs attentes. Afin de dynamiser le réseau, nous sommes à l’écoute de toute suggestion.

* * *

* effectif <5

- - - Moyenne régionale

0

1

2

3

4

Industrie Construction Commerce Transports Services auxparticuliers

Services auxent. - activité

immob.

Activitésfinancières

Education,santé, action

sociale

Administration

% Femme

Homme

ISSN : 1288-5193 Septembre 2008 Directeur de la publication : Hubert Bouchet Réalisation : Stéphanie Rivière, Institut de Veille Sanitaire ([email protected]) – Hélène Cadeac-Birman, DRTEFP Midi-Pyrénées ([email protected]) Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de Midi-Pyrénées 2 Esplanade Compans Caffarelli - BP 98016 - 31080 TOULOUSE Cedex 6 Crédit photo : Airbus - Imprimerie 34, Toulouse