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Diffusion Camille BLOUET – 06 72 03 24 49 / [email protected]

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Music-hall1

de Jean-Luc Lagarce

Du 22 avril au 13 juin 2015

les mercredis, jeudis, vendredis et samedis à 19 h

- La Manufacture des Abbesses – 7, rue Véron 75018 Paris

HYBRIDES & COMPAGNIE OÙ SOMMES-NOUS 64, avenue Philippe Auguste 75011 Paris rue du Léman 5 1201 Genève + 33 6 82 12 14 70 / [email protected] + 41 76 395 34 35 / [email protected]

Mise en scène Véronique Ros de la Grange

Jeu Jacques Michel

Son Alain Lamarche

Lumière Danielle Milovic Maquillage/Coiffure Arnaud Buchs

Graphiste Frédéric Cussey

Attaché de presse Pascal Zelcer

Production Hybrides & Compagnie, Où Sommes-Nous,

Le Poche - Genève

Avec le soutien de Ville de Genêve, Prohelvetia, Corodis, DIP.

Administration Paquis Production

Chargée de diffusion Camille Blouet

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Music-hall1

Music-hall / note d’intention

- Par Véronique Ros de la Grange, metteure en scène–

Depuis 1984, date de création de ma compagnie, le texte et la langue sont constitutifs de mon écriture scénique. Guyotat, Hugo, Borges, Muller, Fassbinder, Calaferte, Tarkos, Handke, Godard…, ont accompagnés, nourris et habités mes spectacles chorégraphiques. La nécessité du dire avec des mots s’est imposée. Puis la rencontre avec les écritures Balkaniques, tellement sauvages, débridées, violentes parlant d’une humanité à la fois espérante et désespérante, a été déterminante.

Mon premier rendez-vous avec Music-hall de Jean-Luc Lagarce, a lieu en 1999 au TNS en tant que chorégraphe, dans une mise en scène d’Alain Fromager. J’ai plongé avec délectation dans cette matière textuelle vertigineuse, avec ce sentiment de proximité que l’on ressent quand une écriture (théâtrale, cinématographique, chorégraphique, musicale, picturale…) nous apparaît comme une adresse directe, intime et personnelle. J’ai su dès ce moment que je m’attellerais à cet univers crépusculaire, à cette langue « fuguée », cette danse de la pensée précise qui joue d’une dialectique du don et du retrait, qui nous indique sans relâche la cible et dont la poésie qui la constitue donne à voir ce qui aussitôt se dérobe. L'écriture de Jean-Luc Lagarce c’est une forme puissante, méticuleuse, avec une précision du sens et des sens, à la fois bouillonnante, brûlante, passionnée et contenue, retenue. Une langue pleine de mélancolie flamboyante et de rage de vivre.

Quatorze ans plus tard je mets en scène Music-hall de Jean-Luc Lagarce, écrit en 1989.

- La Fille, elle venait comme ça, du fond, là-bas, elle entrait,

elle marchait lentement, du fond de la scène vers le public,

et elle s'asseyait.- - Music-Hall-

Dans cette version « La Fille » est seule perchée sur son « Tabouret » dans un espace rétrécit à 1,50 mètre de profondeur, devant un grand rideau rouge «à paillettes ». Possible linceul étoilé, trace d’une splendeur passée, univers resserré sur un radeau de survie flottant sur les éclats lumineux du souvenir avant la débâcle, le déclin…

Où sont tous mes amants - Tous ceux qui m'aimaient tant– Jadis quand j'étais belle ? - Adieu les infidèles - Ils sont je ne sais où - A d'autres rendez-vous –

Moi mon cœur n'a pas vieilli pourtant–Où sont tous mes amants (…) Damia

Les boys ont disparu. La fuite des hommes, les maris ? les amants ?... Les boys, « La Fille » les évoque régulièrement comme s’ils étaient là, quelque part. Une trace dans sa mémoire. Parfois elle leur parle. Parfois elle les fait parler. C’est un soliloque intemporel, passé, présent, futur, un naufrage lumineux, grave, désinvolte et gracieux.

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Music-hall2

Il y a toujours un lieu comme ça, dans ce genre de ville, qui croit pouvoir servir de music-hall : c'est dans ce lieu que cela se passe. La chanson interprétée par Joséphine Baker s'appelle « De temps en temps». - Music-Hall-

« La Fille » est seule comme au bord du précipice, elle soliloque avec sensualité dans un néant nébuleux, -face à ce trou noir là- devant elle, où elle dit tout en espérant le contraire, qu’elle sait -qu’il n’y a personne-. Elle parle, dit, redit, contourne, revient, raconte, malicieuse, mélancolique et enflammée, - L’Histoire - dans une spirale de réminiscences. La parole pour échapper à l’oubli, pour faire semblant d’exister, parler pour ne pas disparaître, dire à l’infini pour ne pas mourir, croire pouvoir se soustraire à

la mort, l’esquiver. Vérité ? -quelques pas esquissés, tours de magie, et divination - devination ?- Tricherie ?

Samedi 23 juillet 1988. Paris 23h35. La nouvelle du jour, de la semaine, du mois, de l’année, etc., comme il était « à craindre et à prévoir » (à craindre, vraiment ?). Je suis séropositif. Mais il est probable que vous le savez déjà. Regarde (depuis ce matin) les choses autrement. Probable, je ne sais pas. Être plus solitaire encore, si cela est envisageable. Ne croire en rien, non plus, ne croire en rien. Vivre comme j’imagine que vivent les loups et toutes ces sortent d’histoires. Ou bien plutôt tricher, continuer de plus belle, à tricher. Sourire, faire le bel esprit.Et taire la menace de la mort -parce que tout de même…- comme le dernier sujet d’un dandysme désinvolte.

Journal 1977- 1990 de Jean-Luc Lagarce

« La Fille » -triche jusqu’aux limites de tricherie- nous dit-elle et pourtant volontaire et lucide pour le naufrage de sa vie, elle se lance dans sa chute gracieuse et élégante avec la beauté qu’il faut pour combattre et supporter la violence et la tristesse de la fin des choses. Elle résiste à l'impuissance et à l'oubli et croit à un devenir en toute connaissance du pire, le tout avec une lascivité grave, désinvolte et délicate.

Les boys se sont évaporés, envolés, enfuis, effacés, volatilisés, reste à « La Fille » la solitude et la saveur de la souvenance. Combien, des maux passés, douce est la souvenance

T. Agrippa d’Aubigné

Sa solitude concentre le regard et l’écoute sur la nostalgie rageuse de cette histoire qui se construit dans la fantasmagorie de la « vie d’Artistes » sur les routes, - dans le halo des… dans le halo du projecteur-. L’Histoire comme le dit « La Fille », cette histoire résonne bien au-delà de la trajectoire ordinaire et médiocre d’artistes de music-hall sur le déclin. Music-hall c'est une plongée intérieure qui ramène à la surface ce qui reste de vivant pour échapper à l'oubli, au refoulement, au silence, à la mort. C'est une sorte d’ardent naufrage, un engloutissement radieux. Music-hall c’est un cri étouffé, silencieux…

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Music-hall3

Une chose dont je me souviens et que je raconte encore (après, j’en aurai fini) : c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent, c’est dans le sud de la France. Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la montagne, je décide de marcher le long de la voie ferrée. (…) A un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense, il domine la vallée que je devine sous la lune, et je marche seul dans la nuit, à égale distance du ciel et de la terre. Ce que je pense, et c’est cela que je voulais dire, c’est que je devrais pousser un grand et beau cri, un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée, que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l’ai pas fait. Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai.

Le Pays Lointain, Jean-Luc Lagarce

En lisant ces lignes j’ai toujours pensé à « La Fille » de Music-hall et à son effacement distingué.

Ici « La Fille » est incarnée par un homme. Il ne s’agit pas d’un travesti parodique et carnavalesque. C’est une révélation, un dévoilement de féminité. C’est beau et troublant parce que l’image du travestissement est émouvante, perturbante, intime, touchante, gênante et fascinante. C’est la représentation du brouillage qui prend forme. Une image en filigrane de la frontière du féminin/masculin qui déstabilise les polarités traditionnelles. Une figure faite d’adjonction de lisières qui nous plonge au cœur d’une perception indéfinissable.

Qui suis-je ?

Le « genre » pourrait-il se trouver là ?

Un miroir déformant dans lequel on se reconnaît indubitablement. Un labyrinthe où l’on va se perdre et qui donne le vertige.

... qu'il existe alors un espace qui ne soit ni dans l'un ni dans l'autre... et qu'il y ait seulement dans cet entre-deux des flux qui tantôt tarissent, se glacent ou débordent,

tantôt se conjuguent ou s'écartent … G. Deleuze Et c’est cette nébuleuse de l’identité qui fait résonner la fragilité de l’être et la noblesse de cette grande Dame déchue, isolée sur son tabouret, rescapée d’un générique perdu et qui susurre avec gourmandise la chanson de Joséphine Baker.

« Ne me dis pas que tu m’adores, mais pense à moi de temps en temps… »

La chanson « De temps en temps » de Joséphine Baker est l’unique matière sonore. A l’instar de la parole, la musique tourne en boucle, hésite, revient sur ses pas, s’échappe. La chanson est évoquée, ralentie, fragmentée, étirée, donnée à entendre puis suggérée comme un lointain écho, jetée au vent, sifflée par les boys disparus. Elle hante tout le spectacle nous plongeant dans l’irréel.

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Music-hall4

Continents à la dérive - Qui m’aime me suive - Gouffres avides - Tendez-moi la main -

Rêves et ravins - Le temps écrit sa musique - Sur des portées disparues - Et l’orchestre aura beau faire pénitence - Un jour j’irai vers l’irréel -

J. Fauque, A. Bashung

Pas d'histoire, non. Quelle histoire ? Pas d'histoire, rien du tout, prévisible depuis le début, non ? Elle sourit longuement.

-Music-Hall-

Un songe véridique et trompeur. Un magnifique cauchemar vertigineux et ouaté.

D’où nous parle « La Fille » ? De quel lieu étrange nous parvient cette langue à la clarté diffuse ? Tout nous indique que cela se passait avant. Nous sommes dans le temps d’après. Ca a encore lieu mais plus comme avant. Ici, là-bas, au-delà, le flottement de la vieille actrice-acteur qui porte tous ses rôles dans sa peau et qui au crépuscule de sa vie aspire à la plus grande beauté, celle de « La Fille » perchée en -sa citadelle intérieure-. Pas de tremblement, pas de gémissement, pas de sentimentalisme mais une présence au monde qui est là, qui passe et qui est passée.

Oh là là au point où nous en sommes ! faisons semblant d'exister, et jouons quand même — j'en pleurerais, n'ai pas l'air comme ça mais en pleurerais et en pleure parfois, mais discrètement, avec lenteur et désinvolture, et pas plus tard qu'il y a cinq minutes, sans qu'on me voie, pleure sous maquillage et déguisement, et sans reniflements intempestifs, suis habile — et triche jusqu'aux limites de tricherie, et sont fort lointaines, ces limites-là, et jamais ne les épuise, triche jusqu'aux limites de tricherie, l’œil fixé sur ce trou noir où je sais qu'il n'y a personne.

-Music-Hall-

Et Joséphine Baker pour nous accompagner dans ce voyage vers l’effacement.

« Ne laisse pas mourir nos rêves… De temps en temps rappelle-toi… »

- Véronique Ros de la Grange -

septembre 2014

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Music-hall5

Music-hall - revue de presse

Le sortilège du crépuscule / «Music-hall» au Poche à Genève

Une vie d’auteur ne fait pas un style, mais parfois quand même. Jean-Luc Lagarce a 20 ans en 1977, il ne pense qu’à une chose: écrire, et puis faire du théâtre. Avec quelques amis, il crée une troupe, La Roulotte, du côté de Besançon. La route est désormais tracée, avec la mort bientôt aux trousses, le sida qui l’emporte en 1995: il a 38 ans. Auparavant, il a écrit des pièces sombres pleines de belles phrases qui font monter les larmes aux yeux.

Music-hall, à l’affiche du Poche à Genève, est l’un de ces textes imbibés de présence: tout Lagarce y est. Une chanteuse raconte le désert des salles de province, ces poignées de spectateurs qui s’y retrouvent comme des moineaux après la tempête: déplumés et vaguement absents. L’acteur Jacques Michel, la soixantaine, incarne une Joséphine Baker du pauvre, sous la direction de Véronique Ros de la Grange qui signe la mise en scène. Le spectacle a du charme et parfois même du chien: un mélange de mélancolie et de rouerie. Sur un tabouret perchée, une lionne dévisage la salle. C’est Jacques Michel, mollets fins, talons hauts, paupières papillons, chevelure à la Jeanne d’Arc. Derrière lui, un rideau se gargarise de ses guimauves, pathétique attribut d’une soirée à courants d’air. C’est que «La Fille» de Music-hall est la rescapée d’un générique perdu. Elle fond sur son siège pour nous faire fondre, mime les gestes d’une ancienne sorcellerie, bras ouverts comme pour embrasser une foule en rut; elle s’inquiète de ces milles choses qui font le théâtre, les avantages du tabouret sur la chaise, les travées vides qui forment une mer sombre, l’odeur de la marée qui est peut-être celle de la mort. Jacques Michel joue tout cela avec une emphase de douairière exilée, celle qui convient à la partition. Il est feu d’artifice, caressé par la voix de Joséphine Baker qui distille cette prière: «Ne me dis pas que tu m’adores, mais pense à moi de temps en temps…»

Music-hall est une lettre à ceux qui s’en vont, les gloires anciennes de l’Alcazar, les amis que Lagarce voit mourir autour de lui, les camarades de La Roulotte qui jouent encore. «Trichons jusqu’au bout de la tricherie», dit Jacques Michel drapé dans un rideau comme dans une cape d’invincibilité.

En 1993, Jean-Luc Lagarce très affaibli montait Le Malade imaginaire. Dans le texte du programme, il écrit: «Disparaître. Rester seul, avec juste, s’éloignant, de plus en plus lointaine, la voix de la sagesse qui tenterait de vous maintenir en vie, de vous parler en conscience.»

Dans ce Music-hall, il y a quelque chose de cet ordre-là: une sagesse pas tout à fait dupe.

Alexandre Demidoff / 25 septembre 2013

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Music-hall6

Les Mots ou la Vie Jouer Jean-Luc Lagarce, le rêve de tout bon comédien de langue française. Dire cet auteur fauché par le sida

en 1995, dont les 25 pièces n’ont été célébrées – et comment! – qu’après sa disparition à l’âge de 38 ans. Dire ce texte qui se cherche, se corrige, se rétracte, hésite et trébuche, puis s’impose pour affirmer définitivement la fragilité de l’être, la nébuleuse de l’identité.

La vie du personnage, voilà qui préoccupe Véronique Ros de la Grange et Jacques Michel dans Music-hall. Sous la houlette de la première, le second se glisse agilement dans la peau d’une artiste à la fois marginale et vieillissante qui ne cesse de ressasser ses souvenirs du spectacle qu’elle a traîné de faubourg en banlieue, et que ses descriptions ressuscitent sous nos yeux. Son avancée «lente et désinvolte» du fond de la scène vers le public, le tabouret au sommet duquel elle croise ses jambes, les boys ses amants, cette chanson de Joséphine Baker qu’elle susurre encore avec gourmandise...

Quelque part entre une Bette Davis et une Vivien Leigh du cinéma, le comédien travesti confère noblesse et flamboiement à sa grande dame déchue. Plus encore que le mot de Lagarce, c’est sa fêlure qui est pleinement restituée; plus que son style, les êtres lézardés dont il s’est fait le porte-parole.

Katia Berger / 18 septembre 2013

ThéâtreKritiK Quand l’hypnose hors-texte sert la langue de Lagarce

Deux mots: «taciturne»; «goguenard», tel des personnages ils frappent. La langue du dramaturge français Jean-Luc Lagarce (1957-1995) digresse, invente de la fiction angoissante, puis se rétracte sur des mots. Le Poche de Genève propose en cemoment deux de ses textes Derniers remords avant l’oubli et Music-Hall. «Taciturne»résonne incessamment dans le premier; «goguenard» mord en ritournelle dans le second (...)

Dans Music-Hall, la metteure en scène Véronique Ros de la Grange opte pour une focale, un resserrement sur un personnage, alors que la pièce en comprend trois. Le personnage de Lagarce, «la fille» devient un travesti. Son style va vers la frontalité, un parti-pris cinématographique. Un seul plan et un travail pratiquement sur deux couleurs: le noir et le rouge (...) Quand le texte se mue en silence, Jacques Michel danse lentement, avec des mouvements d’une grâce calligraphique, sans retenue et doucement caricaturaux. Le travail de Véronique Ros de La Grange, chorégraphe de formation devient alors extraordinaire. On a l’impression que ces moments-là touchent au plus fort, au plus désespéré de l’œuvre de Jean-Luc Lagarce.

Jacques Michel raconte ce récit de fille, de danseuse, comme s’il l’avait vécu avec ses tripes des milliers de nuits. Il donne le texte avec naturel et puissance, regarde le public, minaude, s’immerge. Ses sourires diaboliques rappellent le Joker incarné par Jack Nicholson dans Batman (...), il va dans le rythme, la prosodie. Et là le travail fascine dans la diction polyphonique recentré sur un corps.(...) Lagarce au Poche pour replonger dans les paradoxes de son écriture qui magnifie un tabouret pour s’immerger dans du théâtre qui se cherche.

Alexandre Caldara / septembre 2013

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Music-hall7

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Music-hall8

Critiquethéâtrale.ch Lagarce en écume des jours au Poche - Genève

Jean-Luc Lagarce, auteur à la drôlerie féroce, qui nous conte les jours les moins glorieux de nos contemporains, écrivain profondément sombre qui fait pourtant surgir une force vitale tout à fait communicative.

Cette réalisation de Music-Hall rend très sensible à quel point Lagarce est héritier de Beckett et de Pinget, dans la noirceur et l’humour, paillettes en sus. L’histoire se construit sur mille riens et la difficulté de dire quoi que ce soit. Tout le pimpant et le clinquant de la déliquescence s’imposent avec une grâce infinie, à la poursuite d’un rêve de gloire toujours démenti. Univers kitch, qui joue à la fois sur toujours plus de vérité dans l’aveu des difficultés du métier et sur les glissements mythomanes vers l’aspiration au triomphe.

La mise en scène de Véronique Ros de la Grange resserre les trois rôles sur le même comédien, seule en scène. Jacques Michel n’est pas, a priori, le premier auquel on aurait pensé pour jouer un travesti, mais c’est justement dans cet écart angoissant et comme douloureux au modèle féminin que surgit l’émotion souvent poignante qu’accompagne le rêve du chant aérien amoureux, «léger et désinvolte» de Joséphine Baker intitulé «De temps en temps». La transgression de genre autant que l’isolement font sens.

Rien de cette qualité sensible, de cette précision dans la conduite du jeu et dans l’élégance ondoyante n’aurait été imaginable sans une collaboration suivie de longue date entre la metteure en scène, le comédien et l’équipe de réalisation, qui réussissent là un spectacle de haute volée. Et bien sûr, le spectacle choisit la pire situation d’entrée en jeu décrite par le texte pour convoquer le spectateur au fond d’un trou. Le dispositif réduit à quelques mètres carrés à peine l’espace de jeu. Ce rétrécissement de l’espace peut évoquer aussi, à la Boris Vian, divers écrasements à venir.

Joël Aguet / 16 septembre 2013

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Music-hall9

Music-hall / l’équipe

Véronique Ros de la Grange – metteure en scène

En 1985, la metteure en scène et chorégraphe Véronique Ros de la Grange fonde HYBRIDES &COMPAGNIE. Implantée à Lyon à sa création, la compagnie devient parisienne en 2013. Véronique Ros de la Grange réalise comme chorégraphe plus d’une trentaine de spectacles, mêlant acteurs, danseurs, chanteurs et circassiens : Suerte / Biennale de la danse, Nos Champs de bataille /Maison

de la Danse/Lyon, Figures/ Subsistances/Lyon, Ciel!/Château-Rouge/Annemasse, Strates-Turbulences /TCD/Paris, CCN/La Rochelle, CCN/ Rillieux… Depuis 2005, elle se consacre plus précisément à la mise en scène et collabore régulièrement avec la Compagnie OÙ SOMMES-NOUS de Genève et le comédien Jacques Michel. Ils présentent ainsi ensemble : Amours et autres Cruautés (Théâtre St Gervais/Genève), Délestage en Trio (Ménagerie de Verre/Paris), Le Balkabazar (Théâtre Alchimic/Genève), L’année de la baleine (Théâtre des Amis–Genève/ tournée Suisse/Avignon 2014), Vladimir, de Matjaz Zupancic (Théâtre Alchimic- Genève/Maison d’Europe et d’Orient –Paris), Music-hall de Jean-Luc Lagarce (maquette/Théâtre le Poche/Genève).

En janvier 2015 elle mettra en scène La Trilogie de Belgrade de Biljana Srbljanovic au Théâtre du Grütli (Genève) et à La Maison d'Europe et d'Orient (Paris) puis Music-Hall en avril 2015 à la Manufacture des Abbesses (Paris). En parallèle de son travail personnel, elle collabore avec de nombreux metteurs en scène de théâtre ou d’opéra comme partenaire artistique, chorégraphe, interprète (Adel Hakim, Philippe Awat, Jean Louis Martinelli, Dominique Boivin, Laurent Pelly, Vanessa Larré...) Depuis le début de sa trajectoire, elle a une démarche pédagogique auprès des acteurs, danseurs, musiciens et transmet sa conception sensible du corps en scène. (ENSATT, TNS, CNSMD, stages AFDAS, Ecole Kokolampoe - Guyane)

Jacques Michel - comédien Comédien depuis 1966, Jacques Michel incarne plus d'une centaine de rôles en Suisse, France et Belgique, notamment sous la direction de Jean-Louis Martinelli, Matthias Langhoff, Jean-Louis Hourdin, Stuart Seide, Philippe Morand et Laurence Calame. On le voit dans L’Homme des Bois (mes. Isabelle Pousseur/Comédie de Genève), Le Test (mes. Gian Manuel Rau / Poche, Vidy), Hamlet, Anatomie de la mélancolie (mes. Valentin Rossier /Orangerie/ Genève), Le Malade Imaginaire (mes. J. Liermier), Le Grand Retour de Boris S. (mes. F. Marin, Avignon 2014).

Il collabore avec Véronique Ros de la Grange depuis 2004. Il joue ainsi dernièrement sous sa direction dans Vladimir (Zupancic) et dans l’adaptation du récit d'un naufrage en mer vécu il y a vingt ans, L’Année de la baleine. Il répète actuellement la nouvelle création d’HYBRIDES ET COMPAGNIE et de la Compagnie OÙ SOMMES-NOUS: La Trilogie de Belgrade (B.Srbljanovic) mise en scène par Véronique Ros de la Grange en janvier 2015. En avril 2015 il sera -La Fille- dans la création de Music-hall (Jean-Luc Lagarce) à la Manufacture des Abbesses de Paris, spectacle précédemment présenté en maquette en 2013 au Théâtre de Poche de Genève.

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Music-hall10

Alain Lamarche – compositeur

Médaillé d'argent de la classe de composition acousmatique du C.N.R. de Lyon (classe de Denis DUFOUR), il compose des musiques et des bandes sonores pour le spectacle vivant, travaille à partir de supports multiples et simultanés, gardant ainsi une part d’improvisation à l’écoute des énergies vivantes du plateau, "travaillant à la

frontière de la perception, creuse tout à la fois le silence et l’invisible". En 2014, il fête ses 41 ans de collaboration artistique avec Cécile Auxire-Marmouget, François Bayle, Bruno

Boeglin, Benoit Cancoin, Jean-Claude Carles, Yves Charreton, Enzo Corman, Françoise Coupat, Kilina Cremona, Philippe Delaigue, Gislaine Drahy, Denis Dufour, Marc Foster, Olivia Grandville, Daniel Jeanneteau, Jane Joyet, Marc Lauras, Laurent Malone, Bruno Meyssat, Gérald Minkoff, Bernard Pelosse, Marc Perrin, Charles Picq, Daniel Poutier, Véronique Ros de La Grange, Louis Sclavis, Sophie Tabakov, Christian Taponard, Laurent Van Kote, Marc Vincent, Michel Vericel …

Danielle Milovic – éclairagiste

Diplômée en Industries de l’Habillement et en électrotechnique , c’est à la

Maison des Arts de Thonon-les-Bains qu’elle apprend tous les secrets du théâtre, de la technique d’éclairage jusqu’à la direction technique (1989-1993). Ses premières créations ont lieu au Théâtre des Marionnettes (Genève 1994-1998). Après l’infiniment petit, elle goûtera à l’infiniment grand à la Comédie de Genève en tant qu’assistante éclairagiste et régisseuse (1999-2000). Depuis 2000, elle crée des lumières principalement pour le théâtre mais aussila danse, la chanson et l’événementiel. Elle est, entre autres, au service des Indépendants Suisse Romand. Elle a travaillé avec des metteurs en scènes comme Irina Niculescu, Geneviève Ghul, Stéphane Gexpierre, Andrea Novicov, Laurence Calam, Didier Carrier, Roberto Salomon, Anne-Marie Delbart, Dominique Ziegler, Camille Giacobino, Evelyne Knecht, Eric Devanthéry, Raoul Teuscher, Nathalie Lannuzel, George Gerrero, Omar Porras et Véronique Ros de la Grange. Elle collabore avec des scénographes comme Christophe Kiss, Gilles Lambert, Lothar Hütling, Peter Wilkinson, Xavier Hool, Daniela Villaret, Jean-Marc Sthélé, Natacha Jaquerod, Sylvie Kleber et Jean-Marc Humm. A l’occasion de certaines tournées, elle est également en chargede la direction technique.

Depuis 2014, elle est la responsable de la création lumineuse et scénographique de l'ambiance urbaine des Fêtes de la Musique de la ville de Genève.

Arnaud Buchs – maquilleur/coiffeur

Maquilleur - Coiffeur depuis 1987, il travaille régulièrement dans la publicité, la mode, le cinéma, la télévision ou aux côtés de photographes.

Dans le spectacle vivant, il collabore à tous types de projets, -danse, évents, performances, opéra, théâtre classique et contemporain -, en création ou en maintenance.

Depuis 1987, il fut ainsi notamment : maquilleur auxiliaire au Grand Théâtre de Genève et à l’Opéra de Lausanne , maquilleur-coiffeur de création, à la Comédie de Genève , au Théâtre du Grütli , au Théâtre de Poche , au Théâtre du Loup ,au Galpon , à l’Orangerie, au Théâtre Saint-Gervais, à l’Alchimic, à l’Arsenic au Théâtre de Vidy, aux côtés de Sandro Palese, Angelica Lidell, Rodrigo Garcia, Gabriel Alvarez, Anne Bisang, Françoise Courvoisier, José Lillo,…

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HYBRIDES & COMPAGNIE et OUÙ SOMMES-NOUS - historique

HYBRIDES & COMPAGNIE, basée à Paris et la compagnie OÙ SOMMES-NOUS, basée à Genève, coproduisent des spectacles depuis 2004.

2015 MUSIC-HALL de Jean-Luc LAGARCE - création M.e.s Véronique Ros de le Grange. Avec Jacques Michel Du 22 avril au 13 juin / Manufacture des Abbesses (Paris) LA TRILOGIE DE BELGRADE de Biljana SRBLJANOVIC- création M.e.s V. Ros de la Grange avec J.Michel, D.Ittig, C.Vuillemin, N.Fachard, A.Filip, F.Chaumayrac, N. Faucheux, A.Lamarche, E. Revel Du 20 janvier au 8 février / Théâtre du Grütli (Genève), Maison d’Europe et d’Orient (Paris).

2014 L’ANNEE DE LA BALEINE de Véronique ROS DE LA GRANGE- reprise M.e.s V. Ros de la Grange. Avec Jacques Michel Théâtre les 3 Soleils (Avignon)

2013 VLADIMIR de Matjaz ZUPANCIC M.e.s V. Ros de la Grange ; avec J. Michel, N. Fachard, R.Vogelsberger et J.A Belbachir, N.Faucheux, A. Lamarche Théâtre Alchimic (Genève) MUSIC-HALL de Jean-Luc LAGARCE - maquette Adaptation / m.e.s V. Ros de la Grange. Avec Jacques Michel Théâtre Le Poche (Genève)

2011/12 L’ANNEE DE LA BALEINE de Véronique ROS DE LA GRANGE- création M.e.s V. Ros de la Grange. Avec Jacques Michel Théâtre des Amis (Genève)

2010 LE BALKABAZAR d’après VISNIEC, BOJOVIC, ECER, DUKOVSKI, TODOROVIC… M.e.s V. Ros de la Grange ; avec D.Ittig, C.Barbey, C.Bolomey, N.Fachard, V.Ros de la Grange, J.Michel. Théâtre Alchimic (Genève)

2009 LE JACKET’SBALKAN BAZAR d’après VISNIEC, RISTIC, CRUDU, BOJOVIC, BOUGHADZE… M.e.s V. Ros de la Grange ; avec D.Ittig, C.Barbey, C.Nidegger, N.Fachard, V.Ros de la Grange, J.Michel. Théâtre de L'Orangerie (Genève)

2006/ 07 DELESTAGE EN TRIO d’après Anachronisme de Christophe TARKOS Improvisation avec Véronique Ros de la Grange (danse), Jacques Demierre (piano), Jacques Michel (texte) . Le Croiseur (Lyon), Ménagerie de Verre (Paris), Théâtre du Grütli (Genève)

2005 AMOURS ET AUTRES CRUAUTES d’après CALAFERTE, GODARD, FASSBINDER M.e.s V. Ros de la Grange ; avec J.Michel, G. Imbert, M Albespy, JL. Delorme, V Ros de la Grange, A. Lamarche Théâtre Saint Gervais et Festival de La Bâtie (Genève)

2004 OÙ SOMMES-NOUS ?, création collective avec J. Demierre, J. Michel, V. Ros de la Grange, C.Thébert. Festival de la Bâtie (Genève), Théâtre de Vidy (Lausanne) Am Stram Gram ( Genève)

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64, avenue Philippe Auguste 75011 Paris + 33 6 82 12 14 70 / [email protected]

Rue du Léman 5, 1201, Genève + 41 76 395 343 35 / [email protected]

Diffusion / Camille BLOUET + 33 6 72 03 24 49 / [email protected] Administration / Paquis Production + 41 22 733 81 31 / [email protected]

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