diderot jacques le fataliste

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Jacques Le Fataliste de Denis Diderot Résumé de Jacques Le Fataliste de Denis Diderot Roman satirique de Denis Diderot (1778). Diderot a commencé à travailler sur ce court roman en 1771. Il l’a remanié en 1778. Ce texte a été publié en 1796 (12 ans après sa mort) Jacques le Fataliste conte les aventures et les conversations de deux cavaliers, Jacques et son maître, alors que les deux hommes cheminent vers une destination inconnue. Jacques est un valet courageux, intelligent, généreux et a le sens de l’initiative. Philosophe prolixe il affirme que « tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit la-haut ». Le maître de Jacques apparaît lui, sous les traits d‘un aristocrate oisif, amorphe et irascible. Il est aussi très dépendant de son valet et l’entraînera par sa lâcheté et sa maladresse dans les pires mésaventures. Par la faute de son maître, Jacques subira les attaques de brigands, il sera pris à parti par la foule et se retrouvera même en prison. Comme l’écrit Olivier Wotling : « Les incidents ou aventures de parcours , les rencontres fortuites , les haltes dans les auberges sont autant d’occasion pour débattre de problèmes philosophiques et moraux , ou pour raconter des histoires qui en illustrent d’autres aspects : Peut-on agir librement ou sommes nous soumis à une destinée inexorable et insondable ? Où est la vertu , où est le vice ? Peut on être objectif ? … » Au début du roman Jacques raconte comment un enchaînement fatal de circonstances l’a rendu amoureux et boiteux. Son récit est interrompu de nombreuses fois. Il disserte des femmes , des blessures au genou, de la liberté , du déterminisme, de galanteries impertinentes. Les deux hommes affrontent aventures sur aventures. Attaqués par

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Jacques Le Fatalistede Denis DiderotRsum de Jacques Le Fataliste de Denis DiderotRoman satirique de Denis Diderot (1778). Diderot a commenc travailler sur ce court roman en 1771. Il la remani en 1778. Ce texte a t publi en 1796 (12 ans aprs sa mort) Jacques le Fataliste conte les aventures et les conversations de deux cavaliers, Jacques et son matre, alors que les deux hommes cheminent vers une destination inconnue. Jacques est un valet courageux, intelligent, gnreux et a le sens de linitiative. Philosophe prolixe il affirme que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas tait crit la-haut. Le matre de Jacques apparat lui, sous les traits dun aristocrate oisif, amorphe et irascible. Il est aussi trs dpendant de son valet et lentranera par sa lchet et sa maladresse dans les pires msaventures. Par la faute de son matre, Jacques subira les attaques de brigands, il sera pris parti par la foule et se retrouvera mme en prison. Comme lcrit Olivier Wotling: Les incidents ou aventures de parcours , les rencontres fortuites , les haltes dans les auberges sont autant doccasion pour dbattre de problmes philosophiques et moraux , ou pour raconter des histoires qui en illustrent dautres aspects: Peut-on agir librement ou sommes nous soumis une destine inexorable et insondable? O est la vertu , o est le vice? Peut on tre objectif? Au dbut du roman Jacques raconte comment un enchanement fatal de circonstances la rendu amoureux et boiteux. Son rcit est interrompu de nombreuses fois. Il disserte des femmes , des blessures au genou, de la libert , du dterminisme, de galanteries impertinentes. Les deux hommes affrontent aventures sur aventures. Attaqus par des brigands , ils se perdent puis se retrouvent. Ils se rfugient dans lauberge du Grand-Cerf et restent labri durant lorage. La patronne de lauberge leur conte la terrible aventure survenues lun des clients de lauberge, le marquis des Arcis. Ce voyageur , qui a dlaiss son amante, Mme de La Pommeraye a subi sa colre. Elle a russi se venger en lui faisnt pouser une courtisane. Le beau temps revenu, les deux hommes reprennent la route. Jacques continue le rcit de ses amours. Bless Fontenoy, il est recueilli par une paysanne quil a charme , puis est accueilli au chteau de Desglands . Il y fait la connaissance de Denise, la fille dune servante etl raconte son matre comment il a perdu sa virginit. Jacques laisse ensuite son matre voquer lui aussi ses propres souvenirs: Etudiant innocent, il a t tromp par son ami, le chevalier de Saint-Ouin, qui sest avr tre un escroc. Ce dernier lui a vol son argent et la pouss dans les bras dAgathe sa propre matresse. Le matre de Jacques fut alors oblig dendosser la paternit de lenfant de ce bandit. Cest alors que nous apprenons que le but de ce voyage est justement cet enfant qui a aujourdhui 10 ans. Mais chez la nourrice, le hasard fait se rencontrer le matre et le chevalier de Saint-Ouin. Le matre tue le chevalier en duel et senfuie en laissant Jacques se faire emprisonner sa place. Le caleureux valet ne devra son salut qu des brigands . Il sera ensuite accueilli au chteau de Desglands. Il parviendra viter que le chteau ne soit pill et pousera Denise. Avec Jacques Le Fataliste, Diderot nous livre un roman nouveau par sa construction et innovant par son procd. Ce rcit nous interpelle sur une interrogation fondamentale : l'homme est-il libre et peut-il inflchir son destin ?

IDEROT, JACQUES LE FATALISTE ET SON MAITRE : RESUMEDeux cavaliers, Jacques et son matre, voyagent vers une destination inconnue. Chemin faisant, ils discutent. Leur prgrination dure 9 jours.
Jacques, surnomm le fataliste, affirme que "tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas tait crit l-haut". Le maitre reste incrdule la philosophie de son valet. Pour illustrer son propos Jacques lui propose de raconter l'histoire de ses amours... mais il est sans cesse interrompu: par les vicissitudes du voyage, des rencontres impromptues, des accidents, et par les digressions d'un auteur-narrateur soucieux de faire languir son lecteur.Un jour qu'il a t gravement bless au genou sur un champ de bataille, Jacques fut recueilli et soign par une modeste famille. Des chirurgiens furent sollicits. Ceux-ci changrent leur diagnostic contre de nombreuses bouteilles de vin. L'hte se confia sa femme : comment vont-ils faire pour nourrir une bouche de plus et pour contenter l'avidit des mdecins?
Aprs son opration, Jacques, qui a surpris la conversation de ses htes, a demand l'hospitalit au chirurgien qui accepta de lui offrir une pension. Pendant sa convalescence, alors qu'il marchait dans la campagne, Jacques entendit les gmissements d'une femme. La pauvre se lamentait, ses pieds une cruche d'huile casse, de sa ruine et de son malheur. Le bon Jacques la prit en piti et lui offrit ses derniers deniers.
Le lendemain, un inconnu vint s'enqurir du malade. Il fut emmen dans un mystrieux chteau. L, il fut accueilli par M. Desglands. Celui-ci, qui a entendu l'acte de commisration dont il a fait preuve envers la femme la cruche, qui n'tait autre que le commissaire de l'intendant du chteau, a demand rencontrer le bienfaiteur. Pendant son sjour, Jacques est veill par Denise dont il s'est pris...Tel est le rcit des amours de Jacques, sans cesse coup par de nombreux vnements dont les principaux sont les suivants: Un soir d'orage, les deux compagnons trouvent refuge dans le Gte du Grand-Cerf. L ils entendent l'difiante histoire du Comte d'Arcis et de Mme de Pommeraye: Le Marquis convoitait les faveurs de Mme de Pommeraye, une riche veuve. Aprs bien des dconvenues, elle finit par lui cder. Le Marquis insistait pour que sa compagne quitta sa solitude et s'ouvrit aux mondanits. Dlaisse par son amant, Mme de Pommeraye feignit de ne plus aimer le Marquis afin qu'il avoua ses sentiments. Elle russit lui extorquer des aveux: lui non plus ne l'aimait plus. Le Marquis lui promit nanmoins son amiti.
Meurtrie, la veuve prparait sa vengeance: elle convoqua une prostitue qui, sur ses ordres, feignit d'tre une jeune dvote inaccessible. Troubl, le Marquis se consumait d'amour pour celle-ci.Il l'pousa, quand la veuve lui dvoila l'infme mystification.Le beau temps revenu, les deux hommes quittent l'auberge et reprennent la route. Jacques conte l'histoire de son dpucelage: 18 ans, Jacques et son ami, le fils de Bigre, taient pris de la mme jeune femme, Justine. Mais celle-ci avait choisi d'accorder ses faveurs au fils de Bigre. Un jour que les jeunes amants faillirent tre surpris par le pre, Justine se cacha sous le lit. Jacques, qui fit diversion, retrouva Justine dans la chambre et menaa la jeune femme de la dnoncer si elle ne cdait pas ses avances.Jacques, pris d'une vilaine toux, est contraint d'achever prmaturment le rcit de ses amours. Le Matre entreprend alors de conter les siens: quand il tait jeune et sans un sou, il s'engagea, sur les conseils de son ami le Chevalier de Saint Ouin, dans un malhonnte projet. Le chevalier lui vola son argent et l'enjoignit prendre pour maitresse une jeune femme, Agathe. Quand il apprit que le chevalier tait l'amant de la jeune femme, le maitre proposa de tendre un pige cette dernire, en se glissant dans sa chambre et en feignant d'tre le chevalier. Cependant, une fois dans la chambre d'Agathe, il fut surpris, sur dnonciation du chevalier,par la famille, qui fit constater l'adultre. Pour chapper au procs, il fut contraint de reconnaitre l'enfant que porte la jeune Agathe et qui n'est point le sien mais celui du traitre.
C'est cet enfant que le matre rejoint aujourd'hui.A la porte du nourricier, le matre tombe nez nez avec le Chevalier Saint Ouin, venu visiter son fils naturel. Le Maitre le tue et s'enfuit aussitt. Jacques est fait prisonnier sa place, laissant le rcit de ses amours dfinitivement inachev....L'auteur-narrateur, soucieux de satisfaire l'intrt de son lecteur, propose trois conclusions au rcit de Jacques:- Un jour de fte, au chteau, Denise et Jacques s'avouent leurs sentiments... mais coutez plutt les suivantes.
- Aprs s'tre fait opr du genou, Jacques est soign par Denise. Le jeune homme lui saisit la main et lui baise, dvoilant ainsi ses sentiments...
- Aprs le meurtre de Saint Ouin et la fuite de son maitre, Jacques se languit dans son cachot, quand il est dlivr par 12 brigands. Aussitt ils rejoignent le chteau de M. Desglands qu'ils souhaitent piller. Jacques les en empche. L, il retrouve son Maitre et Denise qu'il pouse.

Jacques le fataliste et son matre de Diderot Personnages principaux Jacques

Le matre

Gousse

Le narrateur

Lhtesse

La marquise de la Pommeraye

M. Desglands

Le marquis des Arcis

Le secrtaire du marquis

Denise

Jeanne

Labb Hudson

Mme et Mlle dAisnon

Bigre pre et fils

Rsum Jacques raconte son matre quil a pris une balle et grce cela il est tomb amoureux. Il nen dit pas plus. Jacques commence raconter ses amours. Le narrateur parle au lecteur en lui disant darrter ses questions! Le matre veut que Jacques continue raconter. Jacques pose le contexte de ses amours: une blessure au genou. Jacques pense que tout est prdestin. Beaucoup de questions sur lcriture de la part du narrateur. Ils sont dans une auberge. Des brigands se sont moqus de Jacques en lui donnant des restes dos. Il se venge en les menaant dun pistolet. Jacques sendort sans souci contrairement son matre. Ds le lever du jour, le matre rveille Jacques. Il veut sen aller au plus vite. Jacques part son rythme. Il a gard les cls de sa chambre. Jacques na peur de rien car pour lui on ne peut pas viter de vivre ce qui est crit. Le matre ny croit pas? Ils sont suivis. Le narrateur ne dire pas par qui, ni pourquoi? Il ne veut pas faire un vrai roman. Le matre veut toujours lhistoire des amours de Jacques. Jacques reparle de ses amours: le mari ntait pas agrable et reprochait sa femme que le malade soit l. Les chirurgiens boivent au lieu de le soigner. Le narrateur passe la suite de la discussion entre les chirurgiens. Jacques dit quune blessure au genou est insupportable. Le matre ne le croit pas jusqu ce quil se blesse lui-mme au genou. Le matre finit par approuver Jacques ce sujet. Il ne plaint pas les gens qui souffrent que sil connat leur douleur. Jacques a surpris une discussion entre ses htes. Ce nest pas delle dont il est amoureux. Le narrateur passe la discussion sur les femmes. Il ne sait pas o vont nos deux amis. Jacques a t-il oubli quelque chose? Jacques a publi sa bourse et son matre sa montre. Il va les chercher. Le narrateur ne sait pas lequel suivre. Jacques a eu des msaventures qui lont retard: il a t accus de vol et davoir couch avec une servante. Le matre sest fait vol son cheval. Aprs lhistoire des amours de Jacques aura t-on celles du matre? Le chirurgien dit que Jacques va gurir. Cela peut prendre plusieurs mois. Son hte dsespre. Le narrateur reprend la parole. Il veut parler de la vrit! Il entreprend lhistoire du pote de Pondichry. Jacques est appel pour la premire fois le fataliste. Lhistoire sapprte reprendre mais le matre sarrte, fatigu. Le narrateur insiste: ce nest pas un roman. Le matre veut que Jacques achte le cheval dun homme qui est sur la mme route queux. Jacques achte le cheval. Jacques dit quil avait de largent. Va t-il en donner son hte? Son frre Jean est il mort lors de son voyage Lisbonne? Le matre veut que Jacques raconte ce qui est arriv son frre Jean: celui-ci a t perdu par son ambition. Jacques veut continuer son histoire mais son cheval semballe. Jacques, lors de cette sortie, voit des fleurs de mauvais augure. Jean est parti avec un Pre que lon dnigrait. Ils vont Lisbonne o il y a un tremblement de terre. Jacques et son matre croisent le cercueil du capitaine. Aprs lui avoir rendu les honneurs, ils reprennent leur chemin. Le narrateur naime pas la question o? Jacques pleure son capitaine. Le matre le console de faon trange. Jacques reprend lhistoire de ses amours: il demande au chirurgien de soccuper de lui moyennant finances. Le matre ne lcoute pas, il est intrigu. Le convoi revient avec des gardes, que ce passe til? Le matre veut lhistoire du capitaine de Jacques. Il ne doit dire que la vrit. Anecdote de Le Pelletier et du souffler. Un grand silence sinstalle entre Jacques et son matre. Le cheval de Jacques semballe de nouveau et va nouveau dans les plantes qui annoncent la mort: les fourches patibulaires. Le matre dit Jacques de mettre ses affaires en ordre. Jacques na jamais rien fait de mal. Il pense quil va tre lobjet dune injustice. Jacques reprend lhistoire de son capitaine, il est arrt par une sorte de hoquet. Il raconte que son capitaine avait un ami et quils taient insparables. On attend quils fassent une erreur. Ils ne rencontrent plus le cortge funbre. Volont de dire la vrit indniable de la part du narrateur. Les deux amis veulent se battre. Le capitaine part ltranger et y meurt. Jacques et inquiet cause de son duel. Le matre ne croit pas que le capitaine est mort. Le cheval de Jacques part nouveau. Le narrateur veut prouver la vracit de ses personnages en racontant lhistoire de Gousse. Retour Jacques, bless cause de son cheval. Son matre soccupe de lui. Jacques renvoie son matre. Le matre ne dit pas tout de suite Jacques que le propritaire du cheval est bourreau. Jacques veut repartir au plus vite. Jacques tient remercier son sauveur. Il lembrasse, etc. Celui-ci semble embarrass cause de sa condition. Le matre dit Jacques que son sauveur est bourreau. Il compare Jacques un philosophe et dit quil va avoir une mort digne dun philosophe. Le matre est sr que Jacques va mourir, il veut la fin de ses amours. Le chirurgien discute le prix et veut que Jacques paye les trois mois davance. Jacques paye son hte ce quil lui doit et une fois cela fait, plus personne nest l pour laider. Jacques reprend lhistoire de ses amours. Il dcrit la femme dont il est amoureux mais revient chez le chirurgien. Il donne ce qui lui reste dargent une pauvre femme. Il se fait voler. Le chirurgien lui demande sa part. Le matre est inquiet de la position de son Jacques. Jacques aurait aim pouvoir se moquer de tout car il naurait aucun souci. Jacques napprcie plus laide du chirurgien et de sa femme. Le narrateur repasse Gousse sans raison. Il revient Jacques et son matre. Ils sont dans un gte o lune des filles est blesse. Jacques explique quil a aid lhtesse sans connatre le problme. Le matre veut la suite de lhistoire des amours. Un carrosse tait devant chez le chirurgien. Lhtesse les interrompt pour le dessert. Lhtesse raconte ce qui est arriv sa chienne! Le matre veut savoir qui sont ceux qui sen sont pris la chienne. Lhtesse lui rpond que ce sont deux bourgeois avec leur propre histoire quils croient secrtes. Le quiproquo fait bien rire Jacques et son matre. Le narrateur reprend, pendant le sommeil des deux amis, lhistoire de Gousse. Il raconte quun pauvre ptissier a d fuir cause dun intendant et de sa femme infidle. Lexempt, ami du ptissier, fait emprisonner lintendant. Quand nos deux amis se lvent, le temps est si mauvais quils doivent rester au gte. Jacques tait donc sur le point de partir au chteau quand la doctoresse lui demande dintroduire son mari chez le seigneur en expulsant lautre chirurgien. Que va-t-il faire? Jacques est nouveau drang par lhtesse. Lhtesse tente de savoir o se rendent Jacques et son matre sans succs. Un compre vient, il doit de largent au mari de lhtesse qui le chasse. Le compre na plus rien, lhte veut laider mais le compre refuse: ses services sont trop chers pour lui. Le compre finit par accepter et lhte presse sa femme de soccuper de son ami. Jacques comprend que son matre veut couter lhtesse. Le narrateur reprend la parole. Lhtesse reprend son histoire: qui est le pire, le matre ou le valet? Intervention du narrateur. Reprise de lhistoire de lhtesse. Jacques ne fait que linterrompre. Son matre lui demande de se taire. Lhtesse fait tomber sa chienne. Elle crie sur ses valets. Jacques rit aux clats. Lhtesse compare et critique les hommes par rapport aux chiens. Jacques rplique quaucune femme ne mrite les soins dcrits. Lhtesse aime parler. Il ny a que le matre qui lcoute. Jacques parle lhtesse et cherche la contredire. Le matre fait passer Jacques pour un fou devant lhtesse. Lhtesse raconte lhistoire du mariage bizarre de deux personnes. Elle est constamment interrompue par ses valets. Elle finit par descendre. Lhtesse continue lhistoire. Les deux poux savouent quils ne saiment plus, ils vont rester amis pour toujours. Lhtesse est encore interrompue plusieurs reprises. Lhtesse est force de reporter la suite de son histoire. Jacques et son matre ont t gns par les coupures dans le rcit. Le narrateur demande lavis du lecteur. Le narrateur, aprs avoir donn des penses sans dire qui elles appartenaient, va faire raconter une fable Jacques. Il raconte lhistoire dune Gaine et dun Coutelet. Le matre veut le marier avec lhtesse pour voir comment deux personnes qui aiment parler ferait pour sentendre. Jacques explique quil est si bavard car il a pass douze ans avec un billon chez ses grands-parents. Il va reprendre lhistoire de lami du capitaine. Le narrateur nous prvient que mme si Jacques aime parler, il a horreur de rpter. Jacques reprend lhistoire du camarade de son capitaine qui ne fait que jouer et se battre. Il est interrompu par le retour de lhtesse. Elle revient avec du champagne pour faire la paix avec Jacques qui lcoutera avec attention. Lhtesse est belle. Jacques la complimente. Elle dit avoir fait tourner des ttes. Elle a connu le capitaine de Jacques. Lhtesse raconte que la marquise qui se sait plus aimer va se venger. Elle raconte quelle trouve deux femmes de petites vertus et leur promet la fortune. Jacques est trs intress. Jacques narrte pas de boire. La marquise transforme les deux femmes en dvotes et fait comme si larrangement avec son poux lui convient. Le pige est mis en place. Le narrateur dcrit la pice dans laquelle sont nos trois amis. La marquise a arrang une rencontre. Le marquis est obsd par la jeune fille. La marquise le dissuade de faire quoi que ce soit pour ne pas avoir du chagrin. Le marquis semble dprim et disparat souvent. Le marquis avoue la marquise quil est devenu fou cause de la jeune dvote. Le plan marche merveille. Le marquis finit par pouser la jeune dvote et apprend ce quelle a t. Ils sont tout de mme trs heureux. Lhtesse ne dira rien de ses aventures elle. Le narrateur prend la parole et tente de faire changer le point de vue du lecteur sur les personnages de lhistoire de lhtesse. Jacques, ivre, sendort. Le narrateur nous laisse choisir la version qui nous convient propos du lieu de ce sommeil. Jacques nest pas bien le lendemain. Jacques va reprendre lhistoire de ses amours. Jacques boit dabord un remde fait avec du vin blanc et il raconte quil arrive au chteau. Le nom de la fille aime est enfin prononc: Denise. Il a d la rencontrer au chteau. Le matre raconte ce qui est arriv au bienfaiteur de Jacques. Jacques cite tous les gens auxquels il a appartenu. Dun coup, le matre devient diffrent, il rejette Jacques. Pourquoi? cause de Denise? Le matre et jacques lvent la voix. Lhtesse arrive et se propose comme arbitre de laffaire. Lhtesse veut que lgalit soit rtablie et pour cela Jacques doit descendre et remonter. Cela le rend triste. Le matre empche Jacques de descendre et remercie lhtesse. Jacques instaure une sorte de dcret que le matre trouve dur son gard: Jacques reste son serviteur mme sil mne son matre. Il dit avoir appris cela dans le grand livre. Jacques et son matre font route avec le marquis et son ami que Jacques parie avoir t moine. Jacques dit que nous sommes tous le chien de quelquun. Le matre cherche contredire Jacques sans succs. Le marquis est amus. Le matre avoue tre plus le serviteur de Jacques que Jacques nest le sien. Le matre et le marquis mangent ensemble. Le marquis va raconter lhistoire de son secrtaire. Le narrateur explique la philosophie de Jacques, prise de la thorie de Spinoza. Il napplique pas beaucoup les principes. Le narrateur sexcuse que lhistoire du secrtaire ne soit pas un conte damour. Le marquis raconte que Richard a pris lhabit de prmontr car il tait dgrad de la vie. Il explique comment Richard est devenu moine, pourquoi il a quitt, la robe cause dHudson, un prtre aux murs lgres quil a tent de dnoncer et comment cela lui est retomb dessus. Jacques parle aussi avec Richard. Il demande son matre sil aime les tableaux. Le matre avoue ne pas connatre grand-chose en peinture. Jacques dcrit une scne qui correspond labb Hudson. Le narrateur pose des questions au lecteur. Les voyageurs reprennent la route. Jacques allait reprendre lhistoire de ses amours quand son matre lui demande lhistoire de la perte de son pucelage, il a viol la copine de son meilleur ami. Le narrateur demande au lecteur pourquoi il nappellerait pas son personnage Bigre et drive sur ce sujet. Il raconte comment toutes les femmes voulaient de lui pensant quil tait vierge. Il ne les a pas dtromps. Il fait semblant de ne rien connatre aux femmes. Jacques raconte comment il a incit Mme Marguerite lui apprendre ce quil savait dj. Jacques ne veut pas dire le nom de lhomme qui il pense en riant car il devra en raconter lhistoire. Jacques a toujours mal la gorge mais une fois quil commence parler, il ne sarrte plus. Il raconte lhistoire du vicaire sur la fourche du mari, cela le fait rire. Le matre pose la traditionnelle question Et lhistoire de tes amours? Le narrateur accuse le lecteur de juger son uvre. Il raconte que Jacques a toujours une gourde de bon vin dont il se sert comme dun oracle. Le silence de Jacques se prolonge alors le matre prend le relais et parle de ses amours. Le matre sest fait avoir des lettres de change tout a pour impressionner une femme. Le narrateur insiste sur les frais exorbitants de la justice. Le matre avoue que cela la rapproch de sa belle mais il a vit le mariage. Jacques ne se sent pas prt reprendre. Le matre le croit fou parce quil renverse toute la tisane de sa gourde. Le narrateur aimerait que le matre se taise mais il ne veut pas donner dans le roman, il se contente de dire la vrit. Le matre explique comment il a fini par sloigner de sa belle en esprant tre rappel elle. Jacques linterrompt sans cesse. Le narrateur dit quil pourrait faire exploser une dispute quil ne le fait pas. Le matre reproche Jacques de lui enlever le plaisir de raconter en devinant tout. Le matre, grce une lettre de sa belle, est rinstall dans la maison. Le narrateur prvient le lecteur quil ne verra pas la lettre. Lami du matre la tromp avec sa belle. Le matre pardonne son ami qui met au point un plan diabolique pour punir la belle. Le matre est sur le point de raconter la chute de son histoire quand il se rend compte que Jacques fait semblant de dormir. Jacques veut lhistoire de son bienfaiteur. Le matre cde et raconte lhistoire demande par Jacques mais celui-ci linterrompt souvent car il trane en longueur. Jacques ne veut ni parler, ni couter, il se sent las. Ils sarrtent et Jacques tient tre sr que son matre veillera pendant quil dormira. Jacques critique la nature qui le gne et lassaille. Jacques et son matre entreprennent une conversation philosophique au sujet de la libert. Jacques et son matre assistent une scne entre un laboureur et son cheval. Jacques fait de la psychologie animale et pense que ce cheval est celui de son matre. Le matre se moque de Jacques, il sagit vraiment du cheval du matre. Ils font un change pour rcuprer son cheval. Le matre a peur, il croit que Jacques est possd, il veut lui faire boire de leau bnite mais Jacques se dit hydrophobe. Le narrateur sexcuse: le mot hydrophobe est de lui et non pas de Jacques. Jacques encourage son matre poursuivre lhistoire de ses amours. Le matre sest nouveau fait trahir par son ami, il doit payer pour un enfant qui nest pas de lui. Jacques et son matre vont chercher ce fameux enfant. Le matre demande lavis de jacques sur ses amours. Jacques ne veut pas reprendre, il sent une mauvaise catastrophe. Il interroge la gourde. Finalement, il demande o il en tait. Le chirurgien du chteau rcupre Jacques car il pense quil y a encore un corps tranger. Il sinterrompt pour boire. Jacques est amoureux de Denise et lui dit. Laffaire des jarretires les bouleverse tous les deux. Ils font une pause et Jacques sauve la vie son matre qui tombait du cheval. Jacques avait tout prvu pour donner tort son matre. Jacques ne veut pas continuer, il sent un mauvais prsage. Ils vont chez lenfant, le matre tue son vieil ami et senfuit. Jacques se retrouve en prison. Le narrateur dit quil doit rflchir la suite. Le narrateur rapporte la suite des amours de Jacques qui finissent bien vu quil retrouve Denise et quelle devient sa femme

DENIS DIDEROTJacques le fataliste et son matre

Plan de la prsentation:

Biographie de Diderot

Ses ides philosophiques

Ses ides politiques

Ses uvres principales

Quelques citations

Personnages principaux du livre

Rsume du livre

Extrait du livre p.261-263

Plan&Rsum graphique

DENIS DIDEROT 1713-1784

Biographie

1713 : Naissance Langres, dans une famille d'artisans aiss (son pre est matre coutelier).

1726 : destin par sa famille l'tat ecclsiastique, il est tonsur et fait ses tudes chez les jsuites de Langres.

1726 : il poursuit ses tudes Paris, au collge d'Harcourt.

1728 : il est bachelier en arts de l'Universit de Paris. Pendant une dizaine d'annes, il mne une vie de bohme, ponctue de mtiers divers (il enseigne les mathmatiques, travaille chez un procureur).

1742 : il se lie avec Jean-Jacques Rousseau et Grimm.

1743 : Diderot pouse une lingre, Antoinette Champion, contre l'avis de son pre.

1747 : il est nomm codirecteur, avec d'Alembert, de la publication de l'Encyclopdie, dont les travaux vont absorber pendant prs de vingt ans une grande partie de son activit.

1749 : Diderot est emprisonn Vincennes pour sa Lettre sur les aveugles l'usage de ceux qui voient.

1751 : publication du premier volume de l'Encyclopdie.

1753 : naissance de sa fille Marie-Anglique.

1759 : l'Encyclopdie est juge subversive par le Parlement. Le roi rvoque les privilges pour l'impression et ordonne la destruction par le feu des sept volumes. Le pape met l' oeuvre l'index. Les manuscrits conservs par Diderot sont saisis, mais Malesherbes les cache chez lui.

1765 : les dix derniers volumes de l'Encyclopdie, imprims secrtement sans privilge paraissent sous une fausse adresse. Catherine II, impratrice de Russie lui achte sa bibliothque, pour qu'il puisse doter sa fille.

1773-1774 : Voyage en Russie et en Hollande.

1784 : Diderot meurt Paris le 30 juillet.

Ses ides philosophiques- Esprit universel, Diderot croit en la Science de toutes les sciences , la philosophie, qui, en rassemblant toutes les connaissances, peut mener au progrs de lhumanit. - Il poursuit des tudes scientifiques, sintresse aux travaux des savants et surtout la mthode exprimentale. - Avec lentreprise encyclopdique, il a la double ambition douvrir le savoir au plus grand nombre et de combattre lintolrance et les prjugs, afin de faire triompher la raison. - Face la religion, Diderot adopte peu peu la position du matrialiste athe. Le monde se cre lui-mme, en un devenir incessant. Lhomme nest quun moment dans le devenir dun univers matriel. La crainte de Dieu est un obstacle lpanouissement de lhomme. - Il remplace la mtaphysique par une morale positive fonde sur sa confiance en lhomme, qui prouve du plaisir faire le bien et a lhorreur du mal. Il croit, linverse de Rousseau, que lhomme peut trouver le bonheur individuellement et collectivement dans la socit. Ses ides politiques- Diderot semble tre un partisan du despotisme clair, cest--dire dune monarchie o les lites intellectuelles contribuent la postrit de ltat. - travers lEncyclopdie, il condamne labsolutisme, la monarchie de droit divin, dnonce les privilges, les atteintes la libert du travail et la guerre. Oeuvres principales

Thtre
- Le Fils naturel (1757- Pre de famille (1758)

Essais thoriques sur lart
- les Salons (1759 1781)
- Paradoxe sur le comdien (1773)

Romans et contes philosophiques
- La Religieuse (1760)
- Le Neveu de Rameau (1762)
- Jacques le Fataliste (1771)

Essais philosophiques
- Lettre sur les aveugles lusage de ceux qui voient (1749)
- Penses sur linterprtation de la nature (1753)
- Rve de dAlembert (1769)
- Essai sur les rgnes de Claude et Nron (1778)

Quelques CitationsNotre vritable sentiment nest pas celui dans lequel nous navons jamais vacill, mais celui auquel nous sommes le plus habituellement revenus.

Le but dune encyclopdie est de rassembler les connaissances parses sur la surface de la terre ;
den exposer le systme gnral aux hommes avec qui nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront aprs nous ;
afin que les travaux des sicles passs naient pas t des travaux inutiles pour les sicles qui succderont ;
que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en mme temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mrit du genre humain.
Lhomme est le terme unique do il faut partir et auquel il faut tout ramener.

Nous avons trois moyens principaux : lobservation de la nature, la rflexion et lexprience ;
lobservation recueille les faits ;
la rflexion les combine ;
lexprience vrifie le rsultat de la combinaison.

La nature na fait ni serviteurs ni matres.
Je ne veux ni donner, ni recevoir de lois.

Aucun homme na reu de la nature le droit de commander aux autres.
La libert est un prsent du ciel, et chaque individu de la mme espce a le droit den jouir aussitt quil jouit de la raison.

Le prince tient de ses sujets mmes lautorit quil a sur eux ;
et cette autorit est borne par les lois de la nature et de ltat. [...]
Le prince ne peut donc pas disposer de son pouvoir et de ses sujets sans le consentement de la nation.

Si la raison gouvernait les hommes,
si elle avait sur les chefs des nations lempire qui lui est d,
on ne les verrait point se livrer inconsidrment aux fureurs de la guerre.
Ils ne marqueraient point cet acharnement qui caractrise les btes froces.

Lpuisement seul semble forcer les princes la paix ;
ils saperoivent toujours trop tard que le sang du citoyen sest ml celui de lennemi.

Ne convenez-vous pas que tout tient en nature et quil est impossible quil y ait un vide dans la chane ?
Que voulez-vous donc dire avec vos individus ?
Il ny en a point, non, il ny en a point...
Il ny a quun seul grand individu, cest le tout.

Qui sait si ce bipde dform [...] quon appelle encore dans le voisinage du ple un homme, et qui ne tarderait pas perdre ce nom en se dformant un peu davantage, nest pas limage dune espce qui passe ?
Qui sait sil nen est pas ainsi de toutes les espces danimaux ?
Qui sait si tout ne tend pas se rduire un grand sdiment inerte et immobile ?

Toute lconomie de la socit humaine est appuye sur ce principe gnral et simple : je veux tre heureux ;
mais je vis avec des hommes qui comme moi veulent tre heureux galement chacun de leur ct.
Cherchons le moyen de procurer notre bonheur en procurant le leur,
ou du moins sans jamais y nuire.

Le chemin du bonheur est le chemin mme de la vertu.

La pense quil ny a point de Dieu na jamais effray personne.

La raison est lgard du philosophe ce que la grce est lgard du chrtien.
La grce dtermine le chrtien agir, la raison dtermine le philosophe.

Le vrai philosophe est donc un honnte homme qui agit en tout par raison,
et qui joint un esprit de rflexion et de justesse les moeurs et les qualits sociables.
Entez un souverain sur un philosophe dune telle trempe et vous aurez un parfait souverain.

Ce qui caractrise le philosophe et le distingue du vulgaire,
cest quil nadmet rien sans preuve,
quil nacquiesce point des notions trompeuses
et quil pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux.
Cet ouvrage produira srement avec le temps une rvolution dans les esprits,
et jespre que
les tyrans,
les oppresseurs,
les fanatiques
et les intolrants ny gagneront pas.
Nous aurons servi lhumanit

Jacques le fataliste et son matre

Personnagesprincipaux

- Jacques: 1ier protagoniste du roman, il forme un couple indissociable avec son matre.- Le matre: Le matre est le 2ime protagoniste du livre. On ne sait presque rien de lui. - Le capitaine: Ancien matre de Jacques. Il soutient des thses matrialistes.- Desglands: ami du matre, il recueille Jacques quand il est bless.- Le chirurgien: Il joue un rle dans lhistoire des amours de Jacques.- Htesse: Elle tient lauberge du Grand Cerf o Jacques et son matres demeurent lors du mauvais temps.- Agathe:Elle noue un commerce coupable avec le chevalier dont elle attarde un enfant. Il veut quelle pouse le matre pour son argent.

Rsum du livre

- Les 2 protagonistes du livre sont Jacques et son matre. - Les deux se trouvent sur un voyage indfini. On ne sait ni quils sont, ni do ils viennent ni o ils veulent aller.- Pendant leur voyage, les deux parlent ensemble des diffrentes choses. - Ils se racontent des histoires de leurs propres vies ou de leur entourage. Ils rencontrent quelques personnes avec lesquelles ils ont des discussions trs intressantes, de la vie humaine en particulier.

- Jacques pense que lhomme est seulement un compos de matire, une machine qui fait ce quon lordonne. - Tout ce que nous faisons est crit sur un grand rouleau et lhomme lui-mme ne peut pas du tout le changer. La vie est dfinie lors de la naissance et lhomme est seulement une partie de tout lunivers. , cest cause de son ancien capitaine qui la enseign que tout est crit l-haut sur le grand rouleau de la destine et que lhomme na aucune importance dans tout le droulement de lunivers. Ainsi chaque cause a un effet, si la cause est plus intense alors leffet est aussi plus intense. Chaque action a une consquence et tout le system de la vie fonctionne de cette rgle.

- Le matre est tout fait le contraire de Jacques. Il croit par contre en limportance de lhomme. - Il pense que tout tre humain ou animal fait partie de lquilibre de la nature. Il faut tous les tres pour garder lquilibre. - La nature n'a rien fait d'inutile et de superflu.

- Mais face aux vnements, Jacques affiche une libert desprit surprenante qui fait de lui, plus que son amour du vin, des femmes et autres plaisirs de la vie mises sa disposition, un vritable libertin.

- Dans cette uvre de Diderot, lhistoire du livre nest pas le plus important. Ce sont plutt les penses des deux protagonistes avec lesquelles lauteur veutexprimer les ides de la majorit du peuple de cette poque.

Les histoires racontes par les diffrents caractres ont pour seul but de donner aux 2 protagonistes des thmes pour discussion. Mais quand mme faut il citer les histoires les plus importantes du livre

Lhistoire des amours de Jacques

Lhistoire la plus importante du livre est celle des amours de Jacques. Elle commence ds le dbut de la premire page et elle est raconte jusqu la fin avec plusieurs interruptions.Sur un champ de bataille, Jacques reoit du sort une balle de feu au genou. Puis il se retrouve sur une charrette qui fait halte dans une chaumire. Une femme le secourt et il refuse de repartir sur le champ de bataille. Le mari de la femme qui la sauve envoie son fils chercher un mdecin. Trois mdecins assoiffs surviennent pour laider. Une fois soign, il essaie dormir mais il entend que le mari reproche sa femme davoir aid Jacques. A son rveil, un chirurgien sapprte lui ter lappareil pos la veille. Il donne son diagnostic. Jacques en a pour 4 mois de convalescence. Il commence sentendre avec le chirurgien pour prendre pension chez lui. Il fixe le prix journalier de son hbergement et un peu remis il se promne. Il aperoit une femme se lamenter sur une cruche dhuile casse, dont elle comptait vendre le contenu pour nourrir ses enfants. Touch, Jacques lui donne peu prs tout ce qui lui reste. De retour, il arrive un carrosse qui va lemmener dans le chteau. Arriv au chteau, tout le monde connat lhistoire de la femme quil a secourue. Par consquent, on le loge et on le soigne et Jacques fait connaissance M. Desglands. Un jour, Jacques doit tre opr une 2ime fois pour extraire un morceau de tissu demeur. La jeune Denise veille sur Jacques.Ici lhistoire des amours de Jacques finit car il est emprisonn et ne peut plus la continuer.

Lhistoire des amours du matre

Le matre avait une relation avec une jeune belle fille de la bourgeoisie, et peur son anniversaire il devait lui acheter un cadeau. Mais il navait pas assez dargent. Alors lami du matre lui proposait un moyen pour remplir sa bourse. Le matre lui suivait mais hsitait signer un contrat, mais cause de la pression que fait son ami, il finissait par signer. Comme il lavait senti, cette action a eu des consquences et il devait se cacher. Finalement il payait ses dettes, mais il refusait dpouser la belle avec laquelle il avait une relation. Un matin, le chevalier plaait le matre devant une alternative. Soit il se dclare et il pouse Agathe ou il ne la verra plus jamais. Il ntait pas question pour lui de se marier avec une jeune bourgeoise de basse condition alors il cessait ses visites pendant 15 jours. Peu aprs il recevait une lettre dAgathe et voil lamoureux aux pieds de la belle. Un jour le chevalier avouait au matre quil la tromp avec Agathe. Pour se venger, il lui proposait de se faire passer pour lui et daller trouver la jeune fille dans sa chambre. Le matre sapprtait pour entrer dans la chambre.

Une fois il entendait un bruit: la pice est remplie dune foule de gens et la famille fait constater le flagrant dlit par un commissaire. Peut aprs le matre se trouvait au prison. Les parents dAgathe lui intentaient un procs pour quil pouse leur fille et ils dclaraient lenfant que porte Agathe comme celui du matre. Le commissaire lui rvlait que le chevalier la dnonc et quil est connu comme indicateur. A la fin du livre, quand les 2 arrivaient chez les nourriciers de lenfant, le matre tuait le chevalier et senfuyait.

Lhistoire du dpucement de Jacques

Jacques avait comme parrain un certain Bigre, charron du village et pour ami le fils Bigre. A 18-19 ans, les deux jeunes tombent tous les deux amoureux de la mme fille, Justine, qui rserve ses faveurs pour au fils Bigre. Un jour, le pre Bigre rveille son fils grands cris. Justine se trouve encore dans sa chambre et ne sait comment en sortir. Elle se chance sous le lit, Bigre le fils est oblig de partir et demande de laide Jacques, Celui-ci se rend chez son parrain et prtend avoir pass une nuit dehors avec une fille. Bigre le pre lui propose de se reposer sur le lit se son fils. Jacques y retrouve Justine et devient entreprenant. Il menace de tout dvoiler au pre si la fille ne cde pas. Tout se passe au mieux. Bigre le fils revient furieux car il comprend tout. Mais il finit par se raccommoder avec Justine car elle jurait innocence.

Il y a encore un tas dautres petites histoires mais ce sont celles-ci qui sont le plus importantes dans loeuvre de Diderot et mme sont elles pas si importantes que les discussions de Jacques avec son matre, car cest dans ces passages o on comprend le mieux le message de lauteur.

Extrait du Livre p.261-263Le matre tira sa montre et sa tabatire; Jacques se mit en devoir
de dormir; mais chaque instant il se rveillait en sursaut, et
frappait en l'air ses deux mains l'une contre l'autre. Son matre
lui dit: "A qui diable en as-tu?
JACQUES: J'en ai aux mouches et aux cousins. Je voudrais bien
qu'on me dise quoi servent ces incommodes btes-l?
LE MATRE: Et parce que tu l'ignores, tu crois qu'elles ne servent
rien? La nature n'a rien fait d'inutile et de superflu.
JACQUES: Je le crois; car puisqu'une chose est, il faut qu'elle soit.
LE MATRE: Quand tu as ou trop de sang ou du mauvais sang, que
fais-tu? Tu appelles un chirurgien, qui t'en te deux ou trois
palettes. Eh bien! Ces cousins, dont tu te plains, sont une nue
de petits chirurgiens ails qui viennent avec leurs petites
lancettes te piquer et te tirer du sang goutte goutte.
JACQUES: Oui, mais tort et travers, sans savoir si j'en ai
trop ou trop peu. Faites venir ici un tique, et vous verrez si
les petits chirurgiens ails ne le piqueront pas. Ils songent
eux; et tout dans la nature songe soi et ne songe qu' soi. Que
cela fasse du mal aux autres, qu'importe, pourvu qu'on s'en trouve bien?..."


Ensuite, il refrappait en l'air de ses deux mains, et il disait:
"Au diable les petits chirurgiens ails! "
LE MATRE: Connais-tu la fable de Garo? JACQUES: Oui.
LE MATRE: Comment la trouves-tu?
JACQUES: Mauvaise.
LE MATRE: C'est bientt dit.
JACQUES: Et bientt prouv. Si au lieu de glands, le chne avait
port des citrouilles, est-ce que cette bte de Garo se serait
endormie sous un chne? Et s'il ne s'tait pas endormi sous un
chne, qu'importait au salut de son nez qu'il en tombt des
citrouilles ou des glands? Faites lire cela vos enfants.
LE MATRE: Un philosophe de ton nom ne le veut pas.
JACQUES: C'est que chacun a son avis, et que Jean-Jacques n'est
pas Jacques
LE MATRE: Et tant pis pour Jacques.
JACQUES: Qui sait cela avant que d'tre arriv au dernier mot de
la dernire ligne de la page qu'on remplit dans le grand rouleau?
LE MATRE: A quoi penses-tu?
JACQUES: Je pense que, tandis que vous me parliez et que je vous
rpondais, vous me parliez sans le vouloir, et que je vous
rpondais sans le vouloir.
LE MATRE: Aprs?
JACQUES: Aprs? Et que nous tions deux vraies machines vivantes
et pensantes.
LE MATRE: Mais prsent que veux-tu?
JACQUES: Ma foi, c'est encore tout de mme. Il n'y a dans les deux
machines qu'un ressort de plus en jeu.
LE MATRE: Et ce ressort l...?
JACQUES: Je veux que le diable m'emporte si je conois qu'il
puisse jouer sans cause. Mon capitaine disait: "Posez une cause,
un effet s'ensuit; d'une cause faible, un faible effet; d'une
cause momentane, un effet d'un moment; d'une cause intermittente,
un effet intermittent; d'une cause contrarie, un effet ralenti;
d'une cause cessante, un effet nul."

Ce qui caractrise le philosophe et le distingue du vulgaire,
cest quil nadmet rien sans preuve,
quil nacquiesce point des notions trompeuses
et quil pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux.
Cet ouvrage produira srement avec le temps une rvolution dans les esprits,
et jespre que
les tyrans,
les oppresseurs,
les fanatiques
et les intolrants ny gagneront pas.
Nous aurons servi lhumanitPar Denis Diderot

Rsum Jacques le fataliste et son matre
Roman crit par Denis Diderot, paru en 1773. Objet de nombreuses ditions posthumes, il sera d'abord connu en Allemagne grce Schiller (1785) et Mylius (1792), avant d'tre pour la premire fois dit en France en 1796.Ce roman complexe et dconcertant puise pour partie son inspiration dans l'ouvrage de Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy, paru quelques annes auparavant (1759-1763).Multipliant les rebondissements invraisemblables, tout comme les interruptions oiseuses d'un narrateur exasprant et omniprsent, le roman raille ouvertement les poncifs du genre, quitte irriter son lecteur dont les attentes semblent sans cesse dues. L'incipit du roman, demeur clbre, donne le ton:Comment s'taient-ils rencontrs? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils? Que vous importe? D'o venaient-ils? Du lieu le plus prochain. O allaient-ils? Est-ce que l'on sait o l'on va? Que disaient-ils? Le matre ne disait rien; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas tait crit l-haut.Jacques, valet de comdie, cynique et bavard mais quelque peu philosophe, voyage en compagnie de son matre. C'est par ailleurs son fatalisme qui va donner son surnom Jacques. Pour combler l'ennui, il promet son matre de lui raconter la suite de ses aventures amoureuses.Mais le rcit est sans cesse interrompu soit par son matre, soit par des interventions ou incidents extrieurs, soit par des histoires autonomes venant se substituer au rcit initial.Le voyage de Jacques et de son matre va durer 8 jours.Premier jour: Jacques veut illustrer la devise de son capitaine qui pense que tout est crit d'avance. Il raconte alors ses propres msaventures qui l'ont conduit par un enchanement de cause effet d'une querelle paternelle l'amour. En effet, s'il ne s'tait pas disput avec son pre, il ne se serait pas engag dans l'arme, il ne serait pas devenu boiteux et finalement ne serait pas tomb amoureux.Son matre l'engage poursuivre son rcit lorsque, gars, la nuit les surprend les obligeant dormir la belle toile.Deuxime jour: Jacques et son matre poursuivent leur voyage. Le lecteur n'est toujours pas mis au courant de leur destination. C'est alors que le narrateur intervient alors en apostrophant le lecteur: S'il "entame le sujet de leur voyage, adieu les amours de Jacques".Jacques poursuit l'histoire de ses amours. Toutefois, il est perturb par la douleur que provoque sa blessure au genou. Le matre doute cependant de la souffrance de Jacques. Ce dernier proteste. Leur dbat est alors interrompu par l'arrive d'un cavalier portant une femme en croupe. L'homme n'est autre qu'un chirurgien qui confirme que la blessure au genou est l'une des plus douloureuses. Celui-ci s'apprte le dmontrer quand ,dans un geste maladroit, il provoque la chute de la femme qui se retrouve terre "les cotillons renverss sur sa tte",
etc.
C'est lorsque enfin il peut reprendre le fil de son histoire personnelle que le roman s'achve.
On s'aperoit galement que Jacques a quelques traits de parent avec Le neveu de Rameau.

Denis DIDEROTJacques le Fataliste et son matre
1765-1783 PrsentationUn patchwork dconcertant

Structure du romanHuit journes et quatre motifs

Sa cohrenceComment mettre en scne une doctrine ?

Liens Diderot sur la toile

Deux personnages, un valet et son matre, chevauchent plus ou moins paisiblement sur des routes, vers une destination qui restera inconnue, s'arrtent dans des auberges, devisent btons rompus : questions philosophiques, souvenirs intimes, anecdotes... Au fil de leur voyage, d'autres individus de rencontre y vont aussi de leurs rcits, et voil que s'ouvrent de nouveaux tiroirs, qui multiplient les niveaux temporels et les registres, ou confondent allgrement la ralit et la fiction. Par-dessus tout, un narrateur souverain ne cesse d'intervenir, proposant au lecteur un trange pacte narratif :
Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu'il ne tiendrait qu' moi de vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le rcit des amours de Jacques, en le sparant de son matre et en leur faisant courir chacun tous les hasards qu'il me plairait. Qu'est-ce qui m'empcherait de marier le matre et de le faire cocu ? d'embarquer Jacques pour les les ? d'y conduire son matre ? de les ramener tous les deux en France sur le mme vaisseau ? Qu'il est facile de faire des contes ! Mais ils en seront quittes l'un et l'autre pour une mauvaise nuit, et vous pour ce dlai. Par cette libert, Jacques le Fataliste devait rencontrer les lecteurs modernes. De tous les ouvrages de Diderot, il est le plus comment, le plus glos. Malgr la richesse et la varit de la critique, et peut-tre cause d'elles, Jacques demeure d'une complexit et d'une opacit redoutables. Toute interprtation premptoire risque de susciter une opinion contraire. Ds lapremire lecture, l'ouvrage est dconcertant. La premire explication que l'on peut fournir la confection de ce tissu d'Arlequin, c'est la gense mme du roman : c'est un devenir de prs de vingt ans que nous pouvons lui assigner. Conu partir de 1765, il parat d'abord en feuilleton dans la revue de Grimm, La Correspondance littraire, de 1778 1780, mais Diderot ne cesse de l'augmenter jusqu' sa mort, et l'uvre qui, en 1771, comptait 125 pages, en atteignait 200 en 1778, 208 en 1780, 287 en 1783. Le cas n'est pas isol chez Diderot : la gense du Neveu de Rameau, du Rve de l'Alembert, du Supplment au Voyage de Bougainville, du Paradoxe sur le comdien, rvle chaque fois le mme talement dans le temps, la mme technique du "bourrage". Faut-il parler de "bricolage" dans le sens de Lvi-Strauss ? Il faut se fliciter en tout cas de disposer d'une uvre 1a fois clate et rpare qui permet d'observer en plein travail le gnie crateur de Diderot, par l'utilisation habile d'une matire littraire dj tiquete. Pour l'essentiel, en effet, il puise sa premire mouture dans le roman de Lawrence Sterne Vie et opinions de Tristram Shandy (1759-1763), mais ne cesse de l'enrichir d'emprunts, d'anecdotes glanes et l. Tout le dlire de cette facult d'imagination se rduit au talent de ces charlatans qui, de plusieurs animaux dpecs, en composent un bizarre qu'on n'a jamais vu en nature , dit Bordeu dans le Rve de d'Alembert. Sur cette conception empirique de l'activit de l'esprit, Diderot n'a jamais vari, et c'est elle aussi qui prside aux qualits, et l'nergie, du lexicographe de l'Encyclopdie.STRUCTURE DU ROMAN

Ds l'incipit du roman, le ton est donn : avec arrogance, le narrateur affirme sa libert de dmiurge et s'emploie saper les fondements mmes de l'illusion romanesque. Nous comprenons que nous avons affaire un jeu neuf qui chappe ironiquement la classification des genres : c'est la fois un roman la ligne picaresque et une gerbe de rcits allant de la nouvelle au conte, qui peuvent s'amenuiser jusqu' l'anecdote ou le bon mot, truffe d'une srie d'essais de morale ou d'esthtique, o le gnie de Diderot s'exerce au sermon, l'oraison funbre, la fable, au portrait, la dissertation. Mais si nous devons accepter ds le dpart cette construction binaire du roman et des rcits adjoints, ces deux mouvements ne sont pas inconciliables pour autant : les rcits se rattachent plus ou moins au noyau central par un personnage, un thme rcurrent ou un simple cho. Tentons donc cette analyse.
Quatre motifs s'entrelacent dans Jacques le Fataliste avec une malignit irritante :le voyage picaresque vers "nulle part", tantt racont la troisime personne par le narrateur, tantt dispos en dialogue entre Jacques et son matre ();

le rcit discontinu fait par Jacques de ses amours avec Denise ();

les digressions auxquelles se livrent les personnages ou les histoires que racontent certains d'entre eux et le narrateur lui-mme ();

les commentaires du narrateur o s'entrelacent le motif philosophique de la fatalit et le motif esthtique de la technique romanesque ().

Si l'on s'attache, comme on est tent de le faire, la ligne romanesque d'un voyage picaresque, ou encore l'histoire des amours de Jacques, en cherchant suivre une intrigue jusqu' son dnouement, on est du par les interruptions systmatiques (on dnombre jusqu' 180 cassures ), agac par l'intrusion du narrateur propos et hors de propos, gn enfin par le nombre incroyable de digressions de toutes sortes. Le voyage du matre et de son valet est nanmoins susceptible de fournir au roman son ossature indispensable : on peut distinguer dans leurs errances un cycle de huit journes, partir desquelles on peut tenter de dresser le tableau suivant : [rfrences des pages : dition Garnier-Flammarion, 1997.]le voyage picaresque les amours de Jacques digressions commentaires

Premire journe
(pp. 42-48)Commence la belle toile, elle s'achve l'auberge des voleurs.Jacques entreprend l'histoire de ses amours : son arrive, bless au genou, la maison du paysan. thme du fatalisme
libert romanesque.

Deuxime journe
(pp. 48-62)A cheval, Jacques et son matre arrivent dans un lieu qu'on apprendra tre une auberge, Conches, puis la demeure d'un ami lieutenant.Jacques raconte sa premire nuit chez le paysan et rapporte le dialogue que celui-ci eut avec sa femme.

Troisime journe
(pp. 62-105)A cheval, Jacques est emport puis bless par le cheval du bourreau. Il est veill par son matre dans une nouvelle auberge.Jacques continue son histoire (dtails de l'opration chirurgicale). Il se met en pension chez le chirurgien. le frre de Jacques
histoire de Le Pelletier
histoire du capitaine et de son ami
Gousse. la vrit et le talent (histoire du pote de Pondichry)
l'esprit de chevalerie

Quatrime journe
(pp. 105-127)A cheval, Jacques et son matre atteignent un gte. L'htesse se lamente des blessures infliges par deux bourgeois sa chienne Nicole, que nos deux hros prennent d'abord pour sa servante.Jacques raconte son sjour chez le chirurgien qui lui soutire 24 francs par jour. Il secourt une misreuse puis, dtrouss par des brigands, se retrouve sans un sou. Il refuse de manger, quand un carrosse vient le chercher. pause : Gousse en prison
histoire du ptissier et de la ptissire

Cinquime journe
(pp. 127-188)A l'auberge, Jacques et son matre coutent l'htesse raconter l'histoire de Mme de la Pommeraye. histoire de Mme de la Pommeraye et du marquis des Arcis. intervention finale du narrateur (dfense de Mme de la Pommeraye).

Sixime journe
(pp. 188-218 )A l'auberge, Jacques, malade, entreprend de continuer l'histoire de ses amours. Mais il se dispute avec son matre. Tous deux quittent l'auberge en compagnie du marquis des Arcis et de son secrtaire. Le soir, le marquis raconte l'histoire du pre Hudson.Jacques est recueilli par un seigneur, M. Desglands, matre de Jeanne, elle-mme mre de Denise, qui elle confie le soin de Jacques. histoire du pre Hudson. la nature de Jacques
- son fatalisme
- sa libert.

Septime journe
(pp. 218-291)A cheval. Rduit au silence par un mal de gorge, Jacques coute son matre raconter l'histoire de ses amours. Jacques l'interrompt pour connatre l'histoire de Desglands. Aprs avoir retrouv le cheval du matre, ils couchent en route.Jacques raconte la perte de son pucelage. histoire de l'ami Bigre, puis de Suzanne et Marguerite.
par le matre, histoire du chevalier de Saint-Ouen et d'Agathe, interrompue par l'histoire de l'empltre de Desglands. intervention du narrateur : la lascivit en littrature.

Huitime journe
et fin possible des aventures
(pp. 291-304)Jacques et son matre arrivent la maison de la nourrice o est lev le fils que ce dernier a accept de reconnatre. Le matre tue le chevalier de Saint-Ouen et s'enfuit. Jacques est men en prison.
[Il est possible que Jacques, recrut dans la bande de Mandrin, retrouve le chteau de Desglands, dont il deviendra le concierge, et pouse Denise.]Les amours de Jacques connaissent un dnouement hypothtique (scne de la dispute, scne du massage). fantaisie du narrateur. La fin du roman est prsente, par l'diteur, comme un brouillon douteux.

La structure rvle tout d'abord un refus de la linarit. On peut parler ici d'une construction "spirale", comme en caduce, o les motifs s'enroulent autour du pilier central, le voyage. Ceci est moins original qu'il n'y parat : les rcits enchsss se retrouvent souvent dans le roman de l'poque, notamment le roman picaresque (qu'on pense Don Quichotte ou au Gil Blas de Santillane de Lesage), o l'itinraire du hros croise la route d'autres personnages, eux-mmes assez pittoresques et bavards pour ouvrir le champ leurs histoires. Ce qui importe davantage ici, c'est la persistance des mmes motifs, qui s'entrelacent d'une manire plus ordonne que la fantaisie apparente de la composition ne le laisse prvoir. C'est dire que sous le dsordre et les discontinuits, l'unit harmonique des thmes, loin de rvler, l'exemple du Nouveau Roman, l'absurdit de la vie, dcouvre une logique complexe, un ordre musical. Les thmes chronologiques : D'abord celui du voyage. Il fournit des repres temporels fugaces mais cohrents (huit journes aisment identifiables par les haltes dans les auberges ou les dparts matinaux). Cependant nous ne trouvons pas ici l'exactitude scrupuleuse des temps et des lieux propres au roman picaresque et reprise dans le Gil Blas de Lesage, par exemple. Ce n'est pas dans la chronologie du voyage que nous trouvons les intentions relles de Diderot, mais plutt dans sa contestation. Car, au vrai, il ne s'y passe rien, ou pas grand-chose, en dehors d'une prcipitation inattendue des pripties finales, o le matre retrouve le chevalier de Saint-Ouen et se venge en le tuant de son ancienne tratrise. Pass et prsent, "ralit" et fiction se rejoignent alors dans une confusion qui manifeste chez le narrateur un refus dlibr de fournir quelque dnouement que ce soit. Par cette libert, cette fausse improvisation o les dtours de l'intrigue sont ceux des chemins, Jacques le Fataliste appartient, plus qu'au picaresque, ce genre problmatique qu'on a commenc nommer littrature itinrante . Deuxime fil, le rcit des amours de Jacques. Insre par pisodes dans les tapes du voyage sur le ton badin de la conversation, l'histoire amoureuse de Jacques consacre sa libert de narrateur : son rcit rtrospectif s'interrompt et rebondit, faisant partager au lecteur l'agacement du matre. Ici encore, les caractristiques du roman rejoignent celles d'un genre pris l'poque, le roman libertin cette fois : au ralisme des situations, s'ajoute une connivence salace entre Jacques et son matre qui reste un des fils de l'cheveau que le lecteur est le plus avide de suivre ! Leur relation trs libre, dgages des schmas sociaux, voque plus d'un titre d'autres couples du mme acabit, hrits de la comdie de murs : Don Juan et Sganarelle, bien sr, mais aussi plus largement la relation matre-valet propre la commedia dell'arte. Les digressions romanesques :Elles constituent plus de la moiti du texte et rongent dlibrment le schma prcdemment dcel, si bien qu'on peut parler d'un art baroque o la dcoration l'emporte sur 1a structure centrale. La confusion s'augmente de la difficult de distinguer les rcits attribus l'auteur et les rcits annexes de Jacques apparents celui de ses amours. Cependant l'analyse permet de dceler quatre groupes :Une nouvelle romanesque, l'histoire de M. des Arcis et de Mme de la Pommeraye, comporte elle seule une cinquantaine de pages. Elle est inspire Diderot par l'histoire de M. Des Frans et de Silvie, la sixime des Illustres Franaises de Robert Challe (1713. Laclos s'en souviendra aussi pour Les Liaisons dangereuses). Sur le thme de la vengeance amoureuse, elle possde un rythme propre de lenteur et d'acclration, au point que Schiller, en 1785, 1'a isole dans sa traduction et qu'on trouve, encore aujourd'hui, des ditions part de ce petit chef-d'uvre (Robert Bresson en a fait la matire de son film, Les Dames du Bois de Boulogne). Pour la relier l'ensemble, Diderot y intercale neuf interruptions de l'htesse et plusieurs rcits annexes, points de soudure assez artificiels, et, surtout, fait intervenir le marquis des Arcis en personne au dtour du voyage de nos deux hros.Deux nouvelles "exemplaires", l'histoire du chevalier de Saint-Ouen et celle de l'abb Hudson, dveloppent le thme de la perfection dans le mal. On y trouve un got raliste pour la peinture des bas-fonds : voleurs, prostitues, receleurs, marchands la toilette, usuriers, policiers. La premire, trente pages environ, se dcoupe en trois pisodes - le fils de famille, l'amant bern, le flagrant dlit - arbitrairement coups par des rflexions morales et esthtiques et par l'histoire de l'empltre de Desglands. Mais le lien avec l'ensemble n'a rien d'artificiel puisque l'ami bern de Saint-Ouen est le matre de Jacques et que son histoire permet une des conclusions de l'ouvrage : la rencontre chez la nourrice du btard et le duel. L'abb Hudson se droule en douze pages d'un seul tenant, prcdes par le thme des fausses vocations. Le fait que le narrateur est le marquis des Arcis et la victime son secrtaire Richard constitue cependant un lien lger avec l'ensemble.Un cycle paysan, relativement autonome, est li l'enfance de Jacques et son initiation sexuelle. Le ralisme paysan s'oppose au ralisme urbain des nouvelles prcdentes. Le langage lui-mme change de registre. Les Deux Carmes, l'Histoire de Jason le brocanteur, Justine et les deux Bigre, Suzanne, Marguerite, Suzon et le vicaire enfourch nous rappellent les Cent nouvelles ou le Dcamron de Boccace. A l'unit du dcor rpond l'unit du thme : la libert sexuelle. L'loge de l'obscnit en littrature forme la conclusion la plus naturelle du cycle.Une galerie d'originaux, grappe d'histoires courtes, dont la mise en scne et l'approfondissement sont plus ou moins labors : le pote de Pondichry et M. Le Pelletier, le cycle de Desglands et le cycle de Gousse, l'histoire du ptissier et de la ptissire, sans omettre la fable de la Gaine et du Coutelet. C'est donc une matire romanesque considrable que Diderot met en uvre, en prenant soin le plus souvent d'viter ce qu'il appelle l'insipide rhapsodie des faits : avec plus ou moins de vraisemblance, il s'efforce de souder cet ensemble, mnageant un systme complexe d'chos entre la progression des deux personnages et la digression qui fait clater en gerbe une vingtaine d'histoires. Ainsi les thmes du cycle de Desglands s'apparentent ceux de l'histoire de Mme de La Pommeraye, l'histoire du ptissier celle du chevalier de Saint-Ouen. Les commentaires : L'originalit de Jacques le Fataliste tient, nous l'avons dit, au statut du narrateur. Bien loin, comme il le devrait, d'entretenir l'illusion romanesque, celui-ci ne cesse de rvler sa prsence. Ses commentaires peuvent prendre la forme de remarques vasives ou de jugements sur ses personnages, mais on peut plus frquemment y distinguer deux sujets essentiels :C'est d'abord le fatalisme, qui donne son surnom Jacques et constitue pour les philosophes des Lumires, et pour Diderot en particulier, une interrogation permanente (c'est aussi le sujet du Candide de Voltaire). Tout est crit l-haut , chaque balle a son billet , le grand rouleau o tout est crit : les expressions ne manquent pas pour exprimer la conviction de Jacques, qu'on appellerait plus justement aujourd'hui le dterminisme.FATALISME ET DTERMINISME Le fatalisme est un systme qui affirme une ncessit fatale (fatum), devant laquelle les dcisions et les actions des hommes sont inoprantes. Dans la langue philosophique, cette rsignation au destin peut, comme chez les Stociens, prendre la forme d'un consentement actif aux volonts divines, mais dans son acception usuelle, le mot dsigne plutt une soumission paresseuse. C'est plutt de dterminisme qu'il faudrait parler dans le cas de Jacques, adepte lointain, via son capitaine, des thories de Spinoza.
En effet, alors que le fatalisme affirme une dtermination inconditionnelle des vnements excluant tout libre arbitre en l'homme, le dterminisme dsigne, quant lui, leur dtermination conditionnelle conformment au principe de causalit, qui n'exclut pas l'efficacit de l'action humaine : L'effet tant certain, la cause qui le produira l'est aussi ; et si l'effet arrive, ce sera par une cause proportionne. Ainsi, votre paresse fera peut-tre que vous n'obtiendrez rien de ce que vous souhaitez, et que vous tomberez dans les maux que vous auriez vits en agissant avec soin. L'on voit donc que la liaison des causes avec les effets, bien loin de causer une fatalit insupportable, fournit plutt un moyen de la lever. (Leibniz, Thodice, 55).
Jacques est plus dterministe que fataliste puisque, athe, il se situe dans le champ de la philosophie, voire de la science, et non sur le terrain de la religion ou de la magie. C'est la considration de l'ordre ncessaire de la nature qui lui offre matire se consoler des accidents de la vie : Il fallait que cela ft, car c'tait crit l-haut. [...] Lorsque l'accident tait arriv, il revenait son refrain et il tait consol..

Cette doctrine dterministe est affirme avec une rare constance par Diderot, depuis la Lettre sur les aveugles jusqu'au Rve de d'Alembert. La formulation la plus nette se trouve dans la lettre Landois du 29 juin 1756 : Regardez-y de prs, et vous verrez que le mot libert est un mot vide de sens; qu'il n'y a point, et qu'il ne peut pas y avoir d'tres libres; que nous ne sommes que ce qui convient l'ordre gnral, l'organisation, l'ducation, et la chane des vnements. Voil ce qui dispose de nous invinciblement. On ne conoit non plus qu'un tre agisse sans motif, qu'un des bras d'une balance agisse sans l'action d'un poids; et le motif nous est toujours extrieur, attach ou par une nature ou par une cause quelconque, qui n'est pas en nous. Pourtant ce problme de la libert ne cesse de questionner le philosophe, sensible la distance qui spare un systme abstrait d'un comportement quotidien, et nous verrons que Jacques le Fataliste apparat souvent comme une contestation du dterminisme.
Pour saisir l'intention philosophique du roman, il faudrait mesurer le degr d'adhsion de Diderot son personnage, les limites d'une possible identification, l'humour d'un auteur qui sait rire d'une doctrine qui est la sienne et d'une crature qui est, dans une certaine mesure, son porte-parole. Car Diderot a fait souvent l'aveu de ses contradictions en la matire : Il est dur de s'abandonner aveuglment au torrent universel : il est impossible de lui rsister. Les efforts impuissants ou victorieux sont aussi dans l'ordre. Si je crois que je vous aime librement, je me trompe. Il n'en est rien. le beau systme pour les ingrats ! J'enrage d'tre emptr d'un diable de philosophie que mon esprit ne peut s'empcher d'approuver et mon cur de dmentir. (Lettre Mme de Maux). Ce divorce entre l'esprit et le cur nous semble tre au centre du roman et la clef aussi, le grand principe organisateur de cette structure dont on a dj signal la cohrence. Nous allons y revenir dans la page suivante. Le motif de la technique romanesque constitue l'autre sujet de prdilection dans les interventions du narrateur. On sait quelle est ici la dette de Diderot l'gard du Tristram Shandy de Lawrence Sterne, o l'on peut lire par exemple : J'ai dj dit au Chrtien qui me lit - je le nomme chrtien l'esprant tel; s'il ne l'est pas, je le regrette et le prie de disputer la chose avec sa conscience sans rendre mon ouvrage responsable.
Je lui ai dit, monsieur - car, en vrit, lorsqu'un auteur raconte une histoire aussi trangement que je le fais ici, il doit sans cesse revenir en arrire et repartir en avant afin de tisser tous ses fils dans l'imagination du lecteur, prcaution dont je me suis peut-tre avis trop tard moi-mme : tant de sujets fusent de toutes parts, incertains et ambigus, leur poursuite comporte tant de brisures et de trous, les constellations nous servent si mal, ce qui n'empche pas d'ailleurs d'en suspendre quelques-unes dans la nuit des passages les plus obscurs, sachant bien comme il est ais de se perdre ft-ce dans la pleine lumire du jour - et voyez-vous, me voil perdu moi-mme.
La faute en est mon pre et sitt mon cerveau dissqu, vous y distingueriez sans lunettes, large et irrgulier, le dfaut de tissage pareil ceux qu'on rencontre parfois dans une pice de batiste invendable, courant d'un bout l'autre de la trame, et si malencontreux qu'on ne saurait y tailler une ** (j'accroche encore ici une ou deux toiles) un bandeau pour les cheveux ou mme une poupe pour le pouce, sans que le dfaut soit sensible l'il ou au doigt.
Quanto id diligentius in liberis procreandis cavendum1, dit Cardan2. Ceci mrement considr et dans l'impossibilit morale o je suis, vous le voyez bien, de revenir par ce dtour au point d'o je suis parti, je vais recommencer mon chapitre.
Lawrence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy, chap. XXXIII, 1759-1763.
( trad. Charles Mauron, Laffont, 1946)1. D'autant plus qu'il faut craindre d'aller trop vite quand on crit un livre.
2. Cardan (1501-1576), mdecin, astrologue et mathmaticien.

Le lecteur auquel s'adressent Sterne et Diderot est en fait ce que l'on appelle plutt aujourd'hui ( la suite de Roland Barthes qui proposa le mot) un narrataire , pour le distinguer du lecteur rel et lui donner le statut d'un vritable personnage dans le roman : Je lui ai dit, monsieur , crit par exemple Sterne de ce lecteur, prjugeant d'un sexe qui, l'vidence, n'est pas le bon si c'est une dame qui le lit ! Cette interpellation constante du narrataire par le narrateur se prsente souvent comme une simple nasarde, mais elle engage en fait le problme du ralisme et l'minente libert du romancier. Meneur de jeu bien dcid ne renoncer aucun de ses privilges, le narrateur tire ostensiblement les ficelles, descend dans une nacelle comme le Jupiter d'Amphitryon, pousse l'insolence jusqu' juger ses personnages, dbitant ses propres anecdotes, engageant le dialogue la cantonade. Le narrataire, constamment pris partie, est somm de ragir et de participer au jeu de ce bateleur goguenard qui semble miner toute crdibilit par ses clins d'il incessants. On se rendra pourtant compte en examinant de plus prs cette apparente improvisation (voir page suivante) que le narrateur se rclame d'une certaine vraisemblance. Quoi qu'il en soit, la matire du roman dans son ensemble semble rpondre, dans ses lignes brises, une esthtique de la fantaisie et de la surprise qui a pu faire parler d'"antiroman". Ainsi, lorsque le narrateur propose son narrataire deux pistes diffrentes, faisant mine de lui "laisser les clefs" dans la conduite du rcit, un peu comme dans nos modernes "jeux de rles" :
[...] Mais voil le matre et le valet spars, et je ne sais auquel des deux m'attacher de prfrence. Si vous voulez suivre Jacques, prenez-y garde; la recherche de la bourse et de la montre pourra devenir si longue et si complique, que de longtemps il ne rejoindra son matre, le seul confident de ses amours, et adieu les amours de Jacques. Si, l'abandonnant seul la qute de la bourse et de la montre, vous prenez le parti de faire compagnie son matre, vous serez poli, mais trs ennuy; vous ne connaissez pas encore cette espce-l , etc.
A d'autres instants, le narrateur s'engage dans des considrations esthtiques qui peuvent paratre dplaces : sur la lascivit en littrature, notamment, et surtout sur le roman lui-mme, propos duquel l'exigence de vrit et de ralisme ctoie sans aucune gne les marques de la fantaisie et de l'imagination. Allons pourtant examiner de plus prs cette incohrence apparente.
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Denis DIDEROT
Jacques le Fataliste et son matre (II)COHRENCE DE LA STRUCTURE

Que la structure de Jacques le fataliste rponde un jeu parodique est vident : parodie du roman picaresque, du roman raliste, du roman philosophique, il touche tous ces genres sans jamais se rsigner en respecter les formes, et cette libert parat bien paradoxale dans une uvre o est cense s'affirmer la doctrine mme qui la nie. N'est-ce pas l l'occasion de dterminer la cohrence d'une structure dont la fantaisie, l'apparente improvisation du narrateur pourraient faire douter ?La parodie devient refus, en effet, quand le narrateur dnonce l'artifice de l'invention littraire et l'arbitraire de toute technique romanesque. Mais si, dans son intention, il y a bien, au nom de la vrit, la critique des conventions du roman, il serait abusif de voir dans la structure une simple dconstruction ludique et provocante. Les impertinences de l'auteur envers son lecteur, dit Robert Mauzi, apparaissent comme la contrepartie symbolique de la dsinvolture du destin envers les hommes, et le destin mne le monde avec ce mme mlange de libert, d'indiffrence et de malice dont s'inspire le conteur pour conduire ou plutt pour brouiller les fils multiples de son rcit. (L'ide du bonheur dans la littrature et la pense franaises au XVIIIe sicle).

Nous voil, semble-t-il, l'essentiel. Jacques le Fataliste est avant tout un roman philosophique, parce qu'il met en scne une doctrine et se sert pour cela des outils narratifs les plus appropris : d'abord pour y reprsenter les caprices impntrables du destin, ensuite pour tmoigner des contradictions de la pense fataliste face aux exigences lgitimes de l'action et de la libert humaines. C'est en ce sens que s'enlacent les quatre motifs de la structure : les caprices impntrables du destin : "Il ne tiendrait qu' moi", "qu'est-ce qui m'empcherait", "que cette aventure ne deviendrait-elle pas entre mes mains, s'il me prenait fantaisie de vous dsesprer ?" : les formules abondent dans le roman par lesquelles Diderot revendique sa libert de conteur. Et nous touchons l en effet la vritable unit de l'uvre, de la forme comme du sens, dans la rencontre d'un monde dconcertant et d'un livre insolite. L'crivain est un peu l'image de Dieu, drouleur du grand rouleau : l'invention romanesque, toujours jaillissante, se charge ainsi d'incarner les mille possibles dont est faite une vie humaine et l'itinraire contingent que chacun de nous emprunte dans une existence jamais dpourvue de sens : Mais, pour Dieu, lecteur, me dites-vous, o allaient-ils ? Mais, pour Dieu, lecteur, vous rpondrai-je, est-ce qu'on sait o l'on va ? Et vous, o allez-vous ? Faut-il que je vous rappelle l'aventure d'sope ? Son matre, Xantippe, lui dit un soir d"t ou d'hiver, car les Grecs se baignaient dans toutes les saisons : sope, va au bain; s'il y a peu de monde nous nous baignerons .... sope part. Chemin faisant il rencontre la patrouille d'Athnes. O vas-tu ? - O je vais ? rpond sope, je n'en sais rien. - Tu n'en sais rien ? marche en prison. - Eh bien ! reprit sope, ne l'avais-je pas bien dit que je ne savais o j'allais ? je voulais aller au bain, et voil que je vais en prison.... Jacques suivait son matre comme vous le vtre; son matre suivait le sien comme Jacques le suivait. - Mais, qui tait le matre du matre de Jacques ? - Bon, est-ce qu'on manque de matre dans ce monde ? Le matre de Jacques en avait cent pour un, comme vous.

La doctrine fataliste trouve donc dans le roman une illustration concrte et vivante. Car si le narrateur ouvre tous les champs du possible, c'est pour renoncer souvent les exploiter, au nom d'une fidlit au vrai qui refuse les facilits de l'invention. Les fils de cette trame que nous trouvions dcousue, voil qu'ils se rvlent peu peu pour guider le voyage de nos deux hros, comme leur insu, vers la maison o s'accomplira de manire inattendue et tragique la vengeance du matre.
Mais un roman ne peut admettre l'expos philosophique qu' faible dose et la pluralit des personnages implique la pluralit des opinions. La voix de Jacques n'est qu'une parmi d'autres. Le problme de Jacques n'est donc pas dans l'adhsion de Diderot au dterminisme absolu, qui ne fait aucun doute, mais dans l'exploitation littraire d'une doctrine. Dans Candide, rien n'est plus net que l'intention polmique de Voltaire contre Leibniz et l'optimisme systmatique. Rien n'est moins net au contraire que l'intention doctrinale de Jacques, supposer qu'il y en ait une, car, usant de ses privilges de dmiurge, le narrateur fourbit aussi bien des armes en faveur du libre arbitre. fatalisme et libert : Chez Jacques, tout est certitude, vidence, formules premptoires. Sa doctrine, venue de son capitaine qui connaissait son Spinoza par cur , ne connat aucun flchissement, mme dans ses consquences morales. Elle n'est pas drive d'une dcouverte, d'une pense vivante, d'une dialectique savante, mais elle s'impose au fidle Jacques comme un catchisme dfinitif qu'il se contente de rpter mcaniquement. Jacques ne connaissait ni le nom de vice ni le nom de vertu... Selon lui, la rcompense tait l'encouragement des bons, le chtiment l'effroi des mchants. Qu'est-ce autre chose, disait-il, s'il n'y a point de libert et que notre destine est crite l-haut ? Il croyait qu'un homme s'acheminait aussi ncessairement la gloire ou l'ignominie qu'une boule qui aurait conscience d'elle-mme suit la pente d'une montagne. Je l'ai plusieurs fois contredit, mais sans avantage et sans fruit. Ainsi l'auteur-narrateur s'oppose ici son personnage, revendiquant une doctrine toute contraire, dont on sait pourtant qu'elle constitue sa posture philosophique la plus constante De fait, le roman lui permet, cette fois, de mettre en scne ces mmes contradictions que le matre ne manque pas de constater chez Jacques : Il n'y a peut-tre pas sous le ciel une autre tte qui contienne autant de paradoxes que la tienne .
En effet, alors que son fatalisme devrait pousser Jacques l'inaction et l'indiffrence, une espce d'assoupissement oriental., il se montre actif, diligent, attentif au monde, "interventionniste". Il se conduisait peu prs comme vous et moi. Il remerciait son bienfaiteur pour qu'il lui ft encore du bien. Il se mettait en colre contre l'homme injuste... Souvent il tait inconsquent, comme vous et moi, et sujet oublier ses principes. A l'inverse, le matre, qui croit pourtant la libert, agit sous nos yeux comme un automate, affair vers les choses avec la lourdeur ridicule d'une mcanique. Jacques le dterministe ne cesse, lui, de ragir l'vnement dans toute l'improvisation de la libert vraie : c'est lui qui combat et met en droute les brigands de l'auberge, c'est lui qui reprend au porteballe la montre vole, s'impose au lieutenant de police et sait mme souvent inverser le dterminisme social en prenant le pas sur son matre. Plus encore, lorsque Jacques se livre une exprience truque en desserrant les sangles pour faire tomber son matre de cheval, rien n'implique le "grand rouleau"; tout montre, au contraire, l'minente libert de l'exprimentateur. Enfin, le jugement du narrateur sur Mme de la Pommeraye se fait l'cho de l'intrt qu'prouve plus largement Diderot pour des tres de caractre capables d'inflchir le cours des vnements : leur rvolte, leur fidlit soi affirment authentiquement la libert humaine contre tous les dterminismes. Quelle est donc dans cette uvre la fonction du fatalisme ? Le fatalisme est le thme organisateur du rcit, dont les rcurrences dans le discours s'enchssent au moment prcis o s'affirme la libert humaine. Car le rcit n'apporte pas de rponse l'interrogation philosophique. Ironiquement, il intgre l'antinomie libert/fatalisme une vision comique de la vie, l'acceptation optimiste du temps comme jeu d'un hasard ncessaire. Diderot n'a nul dsir de nous convertir au matrialisme. Il cherche nous amuser plus qu' nous instruire. Jacques ne prlude, au contraire du Neveu de Rameau, aucune rflexion sociale d'envergure; au contraire du Rve de d'Alembert aucune hypothse sur la nature de l'homme et de la vie; au contraire de l'Entretien avec la Marchale, aucun dbat sur la religion; au contraire du Supplment au Voyage de Bougainville aucune discussion sur la nature, la socit et la contradiction des trois codes. Jacques le Fataliste est le moins engag des rcits de Diderot. La meilleure conclusion philosophique du livre est dans la Rfutation d'Helvtius : On est fataliste et chaque instant on parle, on pense, on crit comme si l'on persvrait dans le prjug de la libert, prjug dont on a t berc, qui a institu la langue vulgaire qu'on a balbutie et dont on continue de se servir sans s'apercevoir qu'elle ne convient plus nos opinions. On est devenu philosophe dans ses systmes et l'on reste peuple dans son propos. Le fatalisme, dans notre trange ouvrage, n'est pas une doctrine soutenue ou attaque; c'est un motif railleur, accroch quelques mots soixante fois rpts, qui scandent le rcit et contribuent l'unit esthtique de l'ensemble.

fable et vrit : Rien n'est plus ais que de filer un roman. Demeurons dans le vrai , Mon projet est d'tre vrai, je l'ai rempli : les allgations de cette nature ne manquent pas dans l'uvre, et il est vrai qu'il nous faut renoncer la classer nettement dans le genre romanesque. Ce qui surprend davantage est cette bannire de la vrit, sous laquelle un narrateur aussi libre et inventif se place constamment : Il est bien vident que je ne fais pas un roman, puisque je nglige ce qu'un romancier ne manquerait pas d'employer. Celui qui prendrait ce que j'cris pour la vrit serait peut-tre moins dans l'erreur que celui qui le prendrait pour une fable. Dnonant l'illusion romanesque, le narrateur est fond en effet se rclamer de la vrit, dont il propose ici une image plurielle, clate, renvoye des angles diffrents de perception ou d'apprciation, mais bel et bien fidle un ralit : par beaucoup d'aspects, sociaux surtout, Jacques le Fataliste est un roman raliste. Mais le narrateur convient aussi que la vrit est souvent froide, commune et plate et qu'il appartient au romancier d'user d'artifices. Diderot le rappelle dans Les Deux Amis de Bourbonne : Le conteur se propose de vous tromper; il est assis su coin de votre tre; il a pour objet la vrit rigoureuse; il veut tre cru; il veut intresser, toucher, entraner, mouvoir, faire frissonner la peau et couler les larmes. [...] Pour crer l'illusion, il parsmera son rcit de petites circonstances si lies la chose, de traits si simples, si naturels, et toutefois si difficiles imaginer que vous serez forc de vous dire en vous-mme : ma foi, cela est vrai; on n'invente pas ces choses-l. Devanant cet "illusionnisme" revendiqu par Maupassant, le narrateur convient ainsi que s'il faut tre vrai, c'est comme Molire, Rgnard, Richardson, Sedaine , c'est--dire en oprant un choix destin maintenir l'intrt du lecteur et sauvegarder la seule vrit qui vaille : celle de l'ambigut. Fidle ce principe, le narrateur de Jacques le Fataliste refuse en effet d'extrapoler pour conjurer la banalit des situations, laisse planer une incertitude morale sur les portraits ou les conduites de ses personnages, et refuse de fournir le dnouement qui transformerait ces vies plates et dcousues en destins.
Il parat donc opportun, pour clore notre propos, de relier la problmatique de la vraisemblance et du genre romanesque au sujet philosophique de Jacques le fataliste: le dterminisme. En effet, Diderot choisit le genre romanesque parce quil est plus libre que dautres (en particulier, il nimpose pas un dnouement, comme la comdie ou la tragdie), mais cette libert ne lui semble pas encore suffisante pour saffranchir de toutes les rgles et il renonce se dsigner comme un romancier. Ce refus de la classification gnrique, cette hsitation entre le vrai et le vraisemblable, sont parallles la discussion sur lexistence dun destin qui rglerait pralablement le moindre de nos gestes (sous la forme, dailleurs, dun livre o tout serait crit lavance). De mme, Diderot refuse que les autres romans, fertiles en inventions abracadabrantes et en aventures sensationnelles, influent sur son rcit. Document : Diderot : Lettre Landois du 29 juin 1756.

On voit donc comment la libert apparente d'une forme et la modernit d'une structure s'insrent rigoureusement dans la concertation d'un projet : Jacques le Fataliste est un roman philosophique, moins par la nature ou la hauteur des dbats qu'il organise que par le choix d'une forme et d'une esthtique qui, elles seules, peuvent tour tour mettre en scne une doctrine et proposer de quoi la contester. Comme toute uvre littraire, son caractre aportique est d'ailleurs un dernier signe de l'incompltude de la rflexion mtaphysique et de la ncessaire libert laisser celui qui reste le vrai hros du livre : vous, lecteur. PROLONGEMENTS

Sur Diderot :Recherches sur Diderot et l'Encyclopdie

Textes, bibliographie, liens

Annuaire de textes disponibles sur Internet

La philosophie de Jacques le fataliste.

Jacques le Fataliste, texte :ABU

Alyon.

Jacques le Fataliste, tudes : Regards de serviteurs (Jacqueline Masson)

Jacques le paradigme (Serge Meitinger)

Jacques le Fataliste de Diderot (Jean Goldzink)

Jacques le Fataliste de Diderot (S. Albertan-Coppola)

Cours sur Jacques le Fataliste (Elizabeth Kennel)

Jacques le Fataliste : la scne absente (UtPictura).


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LES PERSONNAGES

Les personnages en questionsJacques
Le matreLes femmes
Le clerg
La noblesse

LES PERSONNAGES EN QUESTION Le refus de l'identification
" Comment s'taient-ils rencontrs ?" [...] Comment s'appelaient-ils ?" [...] D'o venaient-ils ?" [...] " O allaient-ils ?" , autant de questions que se posent un lecteur quand il commence la lecture d'un roman, et qui trouvent leurs rponses dans les premires pages. Dans Jacques le Fataliste, il en est autrement, le narrateur rpond par une fin de non-recevoir toutes ces questions : " Que vous importe" ( 41),et insiste mme " Qu'est-ce que cela vous fait"( 43). Le narrateur refuse de cder ds l'incipit ce que l'on appelle " l'effet personnage" qui suppose l'tat civil, l'ge, la profession, les gots, les qualits et les dfauts des principaux protagonistes d'une part et d'autre part leur rle et leur but dans le roman. Sur le pass de Jacques et de son matre, nous ne saurons quasi rien et , en l'absence de tout dtail physique, il nous sera impossible de les reprsenter ou de les imaginer. Nous nous trouvons donc en prsence d'une nouvelle conception du personnage de roman et tout au long du rcit, le narrateur distille les raisons qui justifient son attitude.
REMARQUE : il est toutefois important de noter que ce qui est vrai pour Jacques, son matre et la plupart des autres personnages ne l'est pas pour tous les personnages. Ainsi nous avons un portrait physique de l'htesse : " l'htesse n'tait pas de la premire jeunesse ; c'tait une femme grande et replte, ingambe, de bonne mine, pleine d'embonpoint, la bouche un peu grande, mais de belles dents, des joues larges, des yeux fleur de tte, le front carr, la plus belle peau, la physionomie ouverte, vive et gaie, les bras un peu forts, mais les mains superbes, des mains peindre et modeler "; un portrait de Denise, mais beaucoup plus succinct ( cf page 111) et un du pre Hudson. Pour autant ces identifications ne sont pas gratuites. Celle du pre Hudson est au service de sa personnalit, quant celles de l'htesse et de Denise, elles ne sont pas sans rappeler des tableaux et l'on connat le got de Diderot pour la peinture ( cf Les Salons et aussi un Essai sur la peinture) plus particulirement pour les portraits de Chardin, Greuze, La Tour : Denise et l'htesse sont de vritables sujets de peinture. Le refus de la description
Plus de portraits, mon matre, je hais les portraits la mort ( 277) cette dclaration de Jacques pourrait tre faite par le narrateur qui se garde bien de dcrire ses personnages principaux. Nous ne savons rien de leur apparence physique, aucun indice pour connatre leur ge, pas de patronyme et pas mme de prnom pour le matre, toujours dsign par sa fonction. Nous savons trs peu de choses sur le pass de Jacques, il faut tre un lecteur attentif pour grappiller au fil des pages quelques renseignements, quil a t bless au genou il y a vingt ans, quil est au service de son matre depuis dix ans, quil a eu pour matresse Suzanne vingt-deux ans, que son grand-pre tait brocanteur, que son frre tait moine. En ce qui concerne son matre cest pire encore, on sait que son pre est mort, quil a eu pour matresse Agathe, quil a un fils de dix ans et cest peu prs tout. Quant au portait moral il est tout aussi vague, nous savons que Jacques est la meilleure pte dhomme quon puisse imaginer ( 55)et le narrateur, aux deux tiers du roman nous numre ses qualits et ses dfauts: bon homme, franc, honnte, brave, attach, fidle, trs ttu alors qu au cours de notre lecture nous avons pu le constater par nous-mmes.
En ce qui concerne les autres personnages, il en est de mme, sans identit particulire, ils sont le plus souvent dsigns par leur fonction, lhtesse, le ptissier, par leur tat, veuve, fils de, frre Ange, par un prnom, Agathe, Nanon, par un accessoire, " la jeune fille la cruche"....
Le refus de la description se justifie par le fait que les portraits ne permettent pas de connatre les personnages, : Ils ressemblent si peu, que, si lon vient rencontrer les originaux, on ne les reconnat pas., aussi ne sont-ils pas crdibles. Tout au plus certains dtails ont ils une valeur purement esthtique, telles les mains de lhtesse qui pourraient inspirer un peintre ou un sculpteur.
Pour Diderot, il importe que les personnages de fiction soient labors partir de personnes relles c'est pourquoi il rend hommage Molire qui a su mettre sur scne des personnages qui peuvent se rencontrer dans la vie, comme le rappelle le narrateur son lecteur fictif : " Moi qui vous parle, j'ai rencontr le pendant du Mdecin malgr lui que j'avais regard jusque-l comme le plus folle et la plus gaie des fictions." ( 98)

Le refus de l'tude psychologique ( rflexion dj voque dans " le roman en question)
Diderot veut que le caractre et la personnalit de ses personnages se dduisent de leurs actes, de leurs attitudes et comportements, bref, il veut des