diagnostique du patrimoine ancien

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699 Lexique Nota : Afin de faciliter la lecture et les renvois d’une définition à l’autre, les entrées du lexique sont en italique dans les définitions. Acier • Voir métaux ferreux, § A.2.7. Aiguille pendante • Pièce verticale en métal ou en bois, dans une ferme à faux entrait, qui sert à soulager l’entrait lorsque celui-ci est utilisé comme poutre maîtresse d’un plancher. Elle relie, au droit des pannes, la jonction du faux entrait et de l’arbalétrier à l’entrait. Aile • Parties plates d’un profilé métallique en forme de I ou de H par opposition à l’âme, moins épaisse, qui les relie perpendiculairement. Dans une poutrelle de plancher posée sur deux appuis, l’aile inférieure travaille à la traction et l’aile supérieure à la compression. Synonyme : « table » ou « semelle ». Aire • Hormis son sens courant de « superficie », le terme désigne la couche, habituellement en mortier de plâtre gros, posée sur les bardeaux (que l’on place sur les solives des planchers en bois ou en fer), pour assurer le clos entre les étages, transmettre les charges d’exploitation et recevoir le revêtement de sol (carrelage, parquet, etc.). Par extension, se dit du sol d’un plancher. Aire d’influence • Surface d’un ouvrage porté, transmettant le poids propre et les charges d’exploitation à un ouvrage porteur. Par exemple, l’aire d’influence d’une poutre est la surface de plancher portée par cette poutre, l’aire d’influence d’une ferme est la surface de toiture portée par cette ferme, l’aire d’influence d’un trumeau est la surface de plancher et la surface de toiture portées par ce trumeau. Ais (d’entrevous) • Planches épaisses, de 3 à 6 cm (1 à 2 pouces), pontant entre deux solives, laissées apparentes et recevant l’aire de répartition des charges d’exploitation. Aisselier • Toute pièce de bois en diagonale, bloquant une articulation (voir ce terme) entre une pièce de bois verticale ou légèrement inclinée et une pièce de bois horizontale ou légèrement inclinée. Dans une charpente de comble, désigne une pièce de bois oblique située dans le plan vertical d’une ferme et soulageant son entrait. Allège • Partie de mur allégée, un pan de mur plus mince que le mur courant, qui ferme l’embrasure d’une fenêtre entre le sol et l’appui. L’allège ne participe pas à la descente de charges dans un schéma statique simplifié. Aluminium • Voir annexe, § A.2.1. Âme • Partie verticale d’un profilé ou d’une poutre composite, reliant les deux ailes. Elle peut être pleine, c’est le cas des profilés de laminage en forme de I, H, U, ou ajourée, comme pour les poutres reconstituées. Pour une poutre ou une poutrelle de plancher posée sur deux appuis, c’est l’âme qui reprend l’essentiel des contraintes de cisaillement. Ancrage • Dispositif constitué d’une ancre et d’un tirant, reliant les éléments d’une charpente de plancher ou de comble aux parois verticales, ou bien reliant des parois verticales entre elles. Par extension, désigne une fonction dite aussi de « chaînage et d’ancrage » qui assure la cohésion d’ensemble entre ouvrages. Ancre • Pièce, généralement en fer forgé, placée à l’extrémité d’un chaînage pour s’opposer à l’écartement de parois verticales. Elle sollicite une surface de paroi en relation avec l’intensité de la composante de traction. Appareil • Disposition des éléments constituant une maçonnerie en pierre de taille, de brique ou de moellons. On dit par exemple qu’un appareil « réglé » est « isodome » (isodomon) lorsque toutes les assises sont de la même hauteur. Appui de fenêtre (ou de croisée) • Pièce en bois ou en maçonnerie recevant la traverse basse du dormant de la menuiserie. Appui simple • Ouvrage « simplement » posé sur un autre, n’admettant que des charges qui sont le plus souvent verticales et perpendiculaires à leur surface de contact. L’action et la réaction sont normales à cette surface. L’appui simple est à distinguer de l’appui articulé (voir articulation) et de l’encastrement (voir ce terme). Arbalétrier • Dans une ferme, pièce inclinée qui porte les pannes des versants d’une toiture. Au sommet, l’arbalétrier est relié au poinçon et à la base à l’entrait de la ferme. Son nom lui vient d’une analogie de disposition avec l’arc d’une arbalète. Arc • Ensemble de matériaux résistants, appareillés ou non, disposés suivant une forme courbe pour franchir, en le recouvrant, l’espace compris entre deux points d’appui.

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Cours de diagnostic du bati ancien

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Page 1: DIagnostique du patrimoine ancien

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Lexique

Nota : Afin de faciliter la lecture et les renvois d’une définition à l’autre, les entrées du lexique sont en italique dans les définitions.

Acier • Voir métaux ferreux, § A.2.7. Aiguille pendante • Pièce verticale en métal ou en bois, dans une ferme à faux entrait, qui sert à soulager l’entrait lorsque celui-ci est utilisé comme poutre maîtresse d’un plancher. Elle relie, au droit des pannes, la jonction du faux entrait et de l’arbalétrier à l’entrait.Aile • Parties plates d’un profilé métallique en forme de I ou de H par opposition à l’âme, moins épaisse, qui les relie perpendiculairement. Dans une poutrelle de plancher posée sur deux appuis, l’aile inférieure travaille à la traction et l’aile supérieure à la compression. Synonyme : « table » ou « semelle ».Aire • Hormis son sens courant de « superficie », le terme désigne la couche, habituellement en mortier de plâtre gros, posée sur les bardeaux (que l’on place sur les solives des planchers en bois ou en fer), pour assurer le clos entre les étages, transmettre les charges d’exploitation et recevoir le revêtement de sol (carrelage, parquet, etc.). Par extension, se dit du sol d’un plancher.Aire d’influence • Surface d’un ouvrage porté, transmettant le poids propre et les charges d’exploitation à un ouvrage porteur. Par exemple, l’aire d’influence d’une poutre est la surface de plancher portée par cette poutre, l’aire d’influence d’une ferme est la surface de toiture portée par cette ferme, l’aire d’influence d’un trumeau est la surface de plancher et la surface de toiture portées par ce trumeau.Ais (d’entrevous) • Planches épaisses, de 3 à 6 cm (1 à 2 pouces), pontant entre deux solives, laissées apparentes et recevant l’aire de répartition des charges d’exploitation.Aisselier • Toute pièce de bois en diagonale, bloquant une articulation (voir ce terme) entre une pièce de bois verticale ou légèrement inclinée et une pièce de bois horizontale ou légèrement inclinée. Dans une charpente de comble, désigne une pièce de bois oblique située dans le plan vertical d’une ferme et soulageant son entrait. Allège • Partie de mur allégée, un pan de mur plus mince que le mur courant, qui ferme l’embrasure d’une fenêtre

entre le sol et l’appui. L’allège ne participe pas à la descente de charges dans un schéma statique simplifié.Aluminium • Voir annexe, § A.2.1.Âme • Partie verticale d’un profilé ou d’une poutre composite, reliant les deux ailes. Elle peut être pleine, c’est le cas des profilés de laminage en forme de I, H, U, ou ajourée, comme pour les poutres reconstituées. Pour une poutre ou une poutrelle de plancher posée sur deux appuis, c’est l’âme qui reprend l’essentiel des contraintes de cisaillement. Ancrage • Dispositif constitué d’une ancre et d’un tirant, reliant les éléments d’une charpente de plancher ou de comble aux parois verticales, ou bien reliant des parois verticales entre elles. Par extension, désigne une fonction dite aussi de « chaînage et d’ancrage » qui assure la cohésion d’ensemble entre ouvrages.Ancre • Pièce, généralement en fer forgé, placée à l’extrémité d’un chaînage pour s’opposer à l’écartement de parois verticales. Elle sollicite une surface de paroi en relation avec l’intensité de la composante de traction.Appareil • Disposition des éléments constituant une maçonnerie en pierre de taille, de brique ou de moellons. On dit par exemple qu’un appareil « réglé » est « isodome » (isodomon) lorsque toutes les assises sont de la même hauteur.Appui de fenêtre (ou de croisée) • Pièce en bois ou en maçonnerie recevant la traverse basse du dormant de la menuiserie.Appui simple • Ouvrage « simplement » posé sur un autre, n’admettant que des charges qui sont le plus souvent verticales et perpendiculaires à leur surface de contact. L’action et la réaction sont normales à cette surface. L’appui simple est à distinguer de l’appui articulé (voir articulation) et de l’encastrement (voir ce terme).Arbalétrier • Dans une ferme, pièce inclinée qui porte les pannes des versants d’une toiture. Au sommet, l’arbalétrier est relié au poinçon et à la base à l’entrait de la ferme. Son nom lui vient d’une analogie de disposition avec l’arc d’une arbalète.Arc • Ensemble de matériaux résistants, appareillés ou non, disposés suivant une forme courbe pour franchir, en le recouvrant, l’espace compris entre deux points d’appui.

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Diagnostic des structures

Arcade • Baie libre couverte d’un arc dont les piédroits prennent naissance sur un sol.Arc de décharge • Arc placé dans le plan d’un mur en maçonnerie, au-dessus d’un linteau ou d’une plate-bande, pour le soulager en reportant les charges sur les piédroits ou les jambages de la baie. Désigne aussi l’arc parabolique qui se forme naturellement dans un mur en maçonnerie au-dessus d’un affaissement.Architrave • Littéralement « maîtresse-poutre », partie inférieure d’un entablement reposant sur des colonnes par l’intermédiaire de chapiteaux. Dans l’architecture antique, l’architrave est formée par des pierres d’un seul tenant posées en délit ou par des plates-bandes en pierre de taille ou en brique, avec ou sans arcs de décharge.Arêtier • Pièce inclinée de la charpente d’un comble, située à la rencontre de deux versants de toiture. Lorsqu’un arêtier occupe un angle rentrant, il prend le nom d’« arêtier de noue ». Les extrémités des chevrons qui aboutissent aux arêtiers y sont assemblées, ces chevrons prennent dans ce cas le nom d’empannons.Arrière-linteau • Pièce jumelle d’un linteau, placée derrière celui-ci et reprenant les charges de la seconde moitié d’un mur épais.Articulation ou appui articulé • Assemblage de deux pièces permettant un mouvement angulaire d’une pièce par rapport à l’autre. Ce genre d’appui peut recevoir des charges verticales, obliques ou horizontales situées dans un même plan. Lorsque le mouvement se produit dans un plan quelconque on parle d’appui sur « rotule ». Cet assemblage n’existe pratiquement pas dans le bâti préindustriel, bien que l’on puisse parfois parler de « pseudo-articulation » pour décrire le comportement de certains assemblages dans les charpentes de comble (notamment le fléchissement prononcé d’un arbalétrier de grande longueur à sa jonction avec un entrait dans une ferme à entrait retroussé).Assise • Rang horizontal de pierres de taille, de briques ou de moellons de même hauteur, posé de niveau ou en rampant.Aubier • Partie du tronc d’un arbre correspondant aux cernes d’accroissement les plus récentes. Plus clair et plus tendre que le duramen (bois dur), il est aussi plus sensible aux attaques des insectes xylophages. Il est impropre à toute utilisation pour des pièces de structure.Auget • Remplissage en plâtre formant une cuvette plus ou moins profonde entre les solives d’un plancher ou les lambourdes d’un parquet.Bacula • Ouvrage formant lattis (en châtaignier ou en roseaux refendus), enduit de plâtre, utilisé pour la réalisation d’un plafond ou l’habillage d’un pan de bois.Bahut • Mur bas destiné à porter un pan de bois, une colonnade, une grille, etc. Voir aussi solin.Baie • Ouverture de fonction quelconque, ménagée dans un mur, avec son encadrement. Par exemple, l’arcade est une baie libre.

Balcon • Plate-forme accessible faisant saillie à l’extérieur d’une paroi verticale (en général une façade). Le balcon est un ouvrage en porte-à-faux, plus ou moins soulagé par des consoles, de plus en plus fréquent dans les villes à partir du xixe siècle.Bandeau • Moulure pleine filante, ayant une section d’allure rectangulaire, dont la hauteur est nettement supérieure à la saillie. Il sert à recueillir les eaux de pluie collectées par un mur de face dont il recoupe les niveaux d’un bâtiment.Bardeau • Courte planchette de bois refendue à la hache et posée à recouvrement dans le cas d’un matériau de couverture. Désigne aussi une latte en bois refendue pontant entre les solives et supportant l’aire d’un plancher plafonné.Bascule • Pièce de bois empochée à ses deux extrémités dans une paroi en maçonnerie ou en pan de bois et recevant par-dessus le levier (assemblage à mi-bois). Le levier sert alors d’appui intermédiaire au limon d’un escalier, dans un palier d’angle ou dans un palier d’étage d’une cage d’escalier cylindrique (voir aussi levier).Bay window (ou bow window) • Sorte d’oriel, d’ouvrage à claire-voie, en surplomb sur la hauteur d’un ou plusieurs étages.Béchevet • Dans un plancher, pièce de bois dont la section en trapèze est obtenue en sciant par le travers un bois équarri de brin. Les deux moitiés obtenues peuvent être assemblées dos à dos pour former une pièce composée. Deux béchevets sont posés latéralement dans des rainures pratiquées sur les arêtes supérieures d’une poutre à la française pour recevoir les cours de solives disposées « tant pleins que vides » des planchers de l’époque Henri IV - Louis XIII.Berceau • Une voûte est dite « en berceau » lorsque la surface de son intrados est cylindrique.Berceau rampant • Voûte en berceau dont le plan des naissances est incliné. Par exemple, voûte en berceau portant un escalier ou une rampe.Blochet • Courte pièce horizontale d’une ferme, occupant la même position que l’entrait, au pied de l’arbalétrier. Les deux blochets d’une ferme constituent une sorte d’entrait interrompu. Dans le comble à entrait retroussé et arbalétriers continus, le blochet relie la jambe de force à l’arbalétrier pour constituer un triangle (élément indéformable) relié perpendiculairement à la panne sablière.Bois • Voir annexe, § A.2.4.Boisseau • Sorte de pot en terre cuite, sans fond ni couvercle. En les superposant, on en fait des conduits pour évacuer les fumées ou véhiculer les gaz chauds (chauffage) et extraire l’air vicié (ventilation). Ces conduits sont adossés ou incorporés dans les murs. Chaque foyer dispose de son propre conduit en boisseau.Bouclage ou bouclement • Déformation d’un mur qui, sous l’effet d’une charge, devient bombé, fait ventre.

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Lexique

Le bouclage trahit souvent l’insuffisance ou l’absence d’ancrages entre parois et planchers. Il est très préjudiciable à la stabilité et à la résistance d’une paroi, surtout pour un mur de pierre, car il induit de la flexion composée dans un ouvrage en maçonnerie qui en principe ne peut pas supporter les contraintes de traction.Boulon à quatre écrous (dit aussi « boulon d’entretoisement ») • Boulon présentant deux filetages à ses extrémités, sur lesquelles sont vissés quatre écrous. Il permet de remplir une fonction d’écarteur, entre des poutrelles métalliques par exemple, on dit alors qu’il « forme entretoise ».Boulon d’entretoisement • Boulon à quatre écrous formant entretoise. Voir la définition précédente.Boutisse • Une pierre « en boutisse » a sa plus grande dimension placée dans le sens de l’épaisseur du mur et présente son petit côté en parement. On dit qu’elle est plus longue en « queue » qu’en « tête ». On dit encore que sa petite face « fait parement ». Voir aussi carreau.Brin (bois de) • Pièces de bois dont le centre correspond au cœur du tronc d’un arbre (éventuellement d’une branche pour de petites sections). Ces pièces sont obtenues par l’équarrissage d’une grume, opération qui consiste à retirer les dosses à l’aide d’une hache. La hache fend le bois longitudinalement en surface, sans couper les principales fibres du bois (les brins). Ces particularités lui confèrent, à section égale avec une pièce sciée, une plus grande résistance mécanique, une plus faible porosité à l’eau sur ses faces latérales et une meilleure tenue aux déformations dues au retrait différentiel.Brisis • Partie inférieure, en pente raide, d’un versant de toit brisé, par exemple le brisis du comble à la Mansart. La partie haute est appelée « terrasson ».Bronze • Alliage de cuivre et d’étain avec quelquefois un peu de zinc. Anciennement utilisé dans le chaînage des maçonneries.Cadastre • Ensemble des documents où sont consignées les informations relatives au découpage du terrain en propriétés foncières distinctes.Carré (étage) • Étage dont les limites coïncident avec les murs de face et les murs mitoyens. Un étage de comble n’est pas un étage carré. Autre définition : étage dont les murs périphériques sont situés dans des plans verticaux.Carreau • Pierre dont la plus longue face fait parement. Contrairement à la boutisse, le carreau est une pierre plus longue en « tête » qu’en « queue ». Pour une brique dans le même cas de figure on dira « panneresse ». Chaînage • Dispositif en pierre, en bois ou en métal, dont le rôle est d’éviter l’écartement des parois, leur déformation (voir bouclage) et la dislocation des maçonneries, des pans de bois ou de fer. Les ancres, les tirants, les plates-bandes en fer, les harpons à crochet ou encore les clameaux font partie de ces dispositifs, tout comme les jambes sous poutre, les corniches en maçonnerie de pierre de taille

et les bandeaux, lorsque la pierre fait parpaing dans l’épaisseur du mur.Chaîne horizontale • Bandeau en pierres de taille faisant parpaings, incorporé dans une maçonnerie constituée de blocs plus petits (moellons ou briques). Elle peut être constituée d’une ou plusieurs assises de pierre, parfois reliées par des clameaux. Son rôle est d’améliorer la cohésion de la maçonnerie et parfois de répartir uniformément les contraintes apportées par un solivage ou un cours de fermes et chevrons.Chaîne verticale • Pile en pierre de taille incorporée dans une maçonnerie constituée de blocs plus petits (moellons ou briques). L’appareillage de la chaîne présente des avancées et des retraites dans le plan du mur, que l’on appelle « harpe », dont la fonction est d’assurer des surfaces de frottement horizontales entre la maçonnerie du mur et celle de la chaîne. Les forces de frottement horizontales qui en résultent améliorent la cohérence du mur ou la liaison entre deux murs. Ces chaînes sont placées aux intersections de murs, aux angles, au droit des baies et aux points de forte sollicitation de la maçonnerie, notamment les appuis des poutres maîtresses. La chaîne en pierre de taille ne fait pas toute l’épaisseur du mur, alors que la jambe le fait (voir aussi jambe).Châssis (de toiture) • Menuiserie ouvrante placée dans le pan d’une toiture et servant à éclairer et à ventiler un comble. On dit aussi « châssis à tabatière » ou « châssis à la parisienne ».Chaux • Voir annexe, § A.2.5.Chemin de fer • Outil servant à uniformiser la surface de parement d’une maçonnerie de pierre de taille ou de moellon. L’opération se nomme « repasser au chemin de fer » et est synonyme de « ravaler ». Le chemin de fer est constitué d’une planchette en bois formant poignée dans laquelle sont enchâssées des lames de fer ou d’acier non parallèles. Ces lames présentent des dents fines dont la forme et le rythme varient en fonction de la dureté de la pierre à repasser. Il existe des formes spéciales de lames pour les moulures. Chéneau • Canal en pierre ou en bois recouvert de métal (plomb), placé à la base du versant d’un toit pour recevoir les eaux de pluie et les conduire vers les évacuations (voir descente d’eaux pluviales).Chevalement • Étaiement composé de plusieurs pièces de bois, comme dans les tréteaux ordinaires. Il sert à soutenir une partie d’ouvrage (trumeau, jambage, etc.) dont on a supprimé provisoirement les appuis pour permettre une reprise en sous-œuvre.Chevêtre • Pièce de charpente d’un plancher assemblée dans les solives d’enchevêtrure ou dans une poutre de façon à ménager une trémie (voir ce terme).Chevron • Pièce de la charpente d’un comble, de faible équarrissage, parallèle aux arbalétriers. Posé sur les pannes, il porte la couverture par l’intermédiaire de liteaux, voliges, etc. Le chevron de jouée est le chevron qui

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Diagnostic des structures

supporte la jouée de lucarne. On appelle « empannon » le chevron qui, au lieu de courir du niveau des pannes sablières jusqu’au faîtage, s’arrête sur un arêtier ou une noue. Chevron formant ferme ou portant ferme • Chevron d’une ferme-chevron dans laquelle les fonctions de chevron et d’arbalétrier sont confondues.Chute (eaux vannes et ménagères) • Tuyau en terre cuite ou en fonte conduisant les eaux vannes et ménagères vers l’égout ou la fosse d’aisances. Anciennement appelées « chausses d’aisances ». Voir descente d’eaux pluviales.Clameau • Crampon à deux pointes coudées, utilisé en particulier dans la construction des charpentes, pour assurer une continuité de traction entre pièces mises bout à bout, et dans les chaînages de pierre de taille.Claveau • Pierre taillée en biseau (en forme de coin tronqué) constituant un élément du couvrement d’un arc ou d’une plate-bande. Dans une voûte, il prend le nom de « voussoir ».Cloison • Paroi légère, toujours non structurale, divisant l’espace intérieur d’un bâtiment. Une cloison de redressement est une paroi construite en doublage d’un ouvrage très pentu, pour en modifier la géométrie quand celle-ci est impropre à l’usage que l’on veut en faire, par exemple cloison de redressement d’un brisis. Cloison en charge • Cloison mise en charge accidentellement, suite à des déformations survenues durant la vie d’une construction. Leur suppression nécessite un étaiement pour effectuer une reprise en sous-œuvre.Colonne • Support vertical destiné à soutenir un entablement ou à orner un édifice et composé d’un fût, dont le plan est un cercle ou un polygone régulier à plus de quatre côtés, d’une base et d’un chapiteau. Une colonne forme généralement un point d’appui isolé. Une colonne est dite « adossée » lorsque sa base et son chapiteau sont engagés dans le mur devant lequel celle-ci est dressée (voir aussi dosseret, pilastre). Une colonne est dite « nichée » lorsqu’elle est particulièrement logée dans un renfoncement en forme de niche. Elle est dite « engagée » lorsque l’on parle d’un support vertical construit contre un mur et ayant l’apparence d’une colonne qui serait en partie noyée dans le mur. Dans le bâti parisien, le terme de colonne désigne essentiellement les supports pleins, en pierre de taille, en bois, ou encore en fonte, pleine ou creuse.Comble • Partie de l’espace intérieur d’un édifice comprise sous les versants du toit et séparée du reste de l’édifice par un plancher ou une voûte. Un comble peut comprendre un ou plusieurs étages. Voir aussi carré (étage).Comble à la Mansart • Comble présentant des pans de toiture brisés. Le pan supérieur, le plus plat, porte le nom de « terrasson » et il est initialement recouvert de plomb puis de zinc. Le pan inférieur, le plus pentu, appelé brisis,

est généralement couvert d’ardoises, de tuiles plates ou de zinc. La panne située entre ces deux pans porte le nom de « panne de brisis ».Comble à surcroît • Comble dans lequel les murs de face culminent 2 ou 3 pieds (65 cm à 1 m) au-dessus du plancher, améliorant ainsi l’habitabilité. La différence d’altitude entre le plancher et le sommet du mur portant la panne sablière s’appelle le « surcroît ». Conduit de cheminée • Tuyau par lequel s’échappe la fumée d’un feu de cheminée, depuis l’« avaloir » jusqu’à la souche en toiture. Il peut être incorporé à un mur ou adossé à une paroi. Les matériaux le constituant varient suivant les époques. Il peut être en pierre, en plâtre, en brique, ou en éléments préfabriqués de terre cuite (voir boisseau). Il est généralement coiffé d’un mitron.Console • Ouvrage en pierre de taille, en bois, en métal (ou en béton armé) comportant d’un côté un appui à encastrement (voir ce terme), l’autre extrémité faisant saillie et dite « en porte-à-faux, hors d’aplomb, dans le vide », etc. Voir corbeau.Contrecœur • Paroi de fond du foyer d’une cheminée. Pour certains auteurs, il n’y a de contrecœur que lorsque le fond de cheminée est formé par un contre-mur. Le contrecœur est souvent revêtu d’une plaque de fer ou de fonte qui sert à réfléchir la chaleur tout en protégeant la maçonnerie. Deux pièces de bois sont parfois dites « assemblées à contrecœur » lorsque l’on scie dans sa longueur un bois de fort équarrissage et que l’on retourne chaque partie dos à dos avant de les boulonner entre elles, en introduisant des cales d’espacement. On peut vérifier en même temps l’état sanitaire du cœur de l’arbre et obtenir deux faces planes à moindre frais. Le procédé est couramment utilisé au xixe siècle pour confectionner un poitrail.Contrefiche • Dans une ferme, pièce oblique servant à soulager l’arbalétrier sous l’appui d’une panne intermédiaire. Elle est assemblée par tenon et mortaise à embrèvement dans le poinçon et tenon et mortaise dans l’arbalétrier. Son rôle est d’éviter que l’arbalétrier ne travaille à la flexion (voir le fonctionnement statique de la ferme latine, § 18.4).Contreventement, contreventer • Contreventer est l’action de s’opposer aux poussées du vent. Par extension, le contreventement correspond à tout dispositif permettant de rendre une structure indéformable sous l’effet des efforts horizontaux du vent, des secousses sismiques, des poussées induites par les ouvrages internes tels que les arcs, les voûtes, les fermes ou les défauts d’aplomb (voir bouclage). En charpente traditionnelle, le contreventement est assuré par la triangulation (voir aisselier, lien de faîtage). Le contreventement des parois verticales est assuré par les autres parois (perpendiculaires), les planchers servant souvent à conduire les poussées jusqu’à celles-ci. Les liaisons entre tous ces éléments (voir chaînages et ancrages) sont donc déterminantes pour permettre in fine la transmission des poussées jusqu’au sol d’assise.

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Lexique

Corbeau • Élément de structure d’un édifice, en pierre, en bois ou en métal, de section verticale carrée ou rectangulaire, encastré dans l’épaisseur du mur et portant une charge sur sa partie saillante. L’extrémité du corbeau peut recevoir divers profils. Les abouts de solives faisant saillie sur un pan de bois pour porter le pan supérieur en encorbellement font fonction de corbeaux. Synonyme : console. Voir aussi « encorbellement ».Corniche • Couronnement d’un entablement, d’un piédestal, d’une façade d’un bâtiment, etc., composé de moulures superposées et en saillie les unes sur les autres. Une corniche comprend souvent une cimaise, un larmier et des modillons.Costière • Petite paroi verticale formant le côté d’une trémie ou d’un lanterneau dans une toiture.Côte de vache • Voir fenton.Courette • Petite cour servant à l’éclairage et à la ventilation des pièces secondaires.Coyau • Petite pièce de bois oblique, posée au-dessus du pied d’un chevron. Il adoucit la pente du versant du toit dans sa partie basse et a pour but de reculer l’égout d’un toit au-delà du nu du mur en rejetant ainsi les eaux dans une gouttière, dans un chéneau ou dans le vide.Coyer • Entrait d’une demi-ferme d’arêtier allant d’un gousset (autour du pied d’un poinçon) à l’arêtier auquel il correspond. Il fait partie de l’enrayure d’une charpente, constituée de l’assemblage de toutes les pièces horizontales qui composent une ferme de croupe.Crémaillère (limon à) • Poutre porteuse de marches, présentant une découpe en escalier pour permettre l’appui direct des abouts desdites marches.Crossette • Coupe de pierre présentant deux branches pour faire liaison, dans l’angle dièdre de deux plans distincts. Dans l’appareil d’une chaîne verticale d’angle, on obtient ainsi un harpage en alternant une pierre en crossette avec une pierre parallélépipédique. Dans une plate-bande ou un arc, c’est la partie d’un claveau qui se retourne horizontalement et repose à plat sur le claveau inférieur.Croupe • Versant réunissant à leurs extrémités les deux versants principaux d’un toit. La rencontre de ces longs pans (versants du comble parallèles à sa plus grande dimension) et le versant de croupe donne deux arêtiers. La croupe peut être droite ou biaise selon l’angle formé par les plans verticaux passant par les entraits de la ferme et de la demi-ferme de croupe.Cuivre • Voir annexe, § A.2.6.Débillarder • Tailler une pièce de bois, une pierre, en suivant une courbe gauche, c’est-à-dire non située dans un même plan. Par exemple les parties d’un limon d’escalier peuvent être débillardées en suivant une courbe en hélice. Découper une pièce selon une ou plusieurs surfaces non planes.Décharge • Dans un pan de bois, pièce oblique assemblée à ses extrémités aux sablières haute et basse. Elle a un

double rôle : assurer l’indéformabilité de la paroi et soulager une sablière haute dans la descente de charges. Elle s’assemble souvent à ladite sablière à l’emplacement ou au voisinage d’une charge ponctuelle, comme celle apportée par une solive d’enchevêtrure. REMARQUEDécharge, écharpe, guette

Le terme de « décharge » est habituellement réservé à une pièce inclinée qui fait un angle d’environ 30° avec la verticale et qui assure ce double rôle.

Le terme d’écharpe est utilisé lorsque la pièce n’a pour rôle que de participer à l’indéformabilité de l’ossature.

La guette est une écharpe qui est disposée sur un angle très accusé, voisin de 10 ou 15° avec la verticale, à l’image d’une personne qui fait le guet.

Déchausser • Décaper le sol de manière à mettre à l’air libre la sous-face d’une fondation : la partie la plus basse de la fondation est sortie de terre et son appui sur le sol d’assise est dégarni, en tout ou partie. Il y a risque de translation verticale des ouvrages situés au-dessus, parfois limité par la formation d’un arc de décharge.Délarder • Couper en chanfrein (ou abattre) les arêtes d’une pièce de bois ou d’une pierre.Déliaisonnement • Insuffisance du recouvrement d’une assise sur l’autre dans les blocs d’un appareil de maçonnerie.Délit • Une pierre est « en délit » lorsqu’elle est posée de manière que son lit de carrière soit vertical.Démaigrir • Retirer de la matière à une pièce de bois ou à une pierre. Une pierre est dite « taillée en dépouille » quand sa queue est démaigrie.Demoiselle • Outil qui sert à compacter (à damer) le sol. Se dit également d’une lucarne « retroussée » dont la pente est en sens contraire du versant de toiture dans laquelle elle est placée.Déraser • Détruire la partie supérieure d’un ouvrage pour l’araser à un niveau inférieur.Descente (d’eaux pluviales) • Tuyau vertical, en fonte, en zinc ou en cuivre, conduisant les eaux de pluie jusqu’au sol ou jusqu’à un niveau de toiture inférieur.Descente de charges • Opération qui consiste à procéder au cumul des charges du haut vers le bas d’un bâtiment, jusqu’au sol d’assise. Dans l’enchaînement des tâches d’un diagnostic, c’est l’opération qui quantifie le schéma statique en procédant au calcul complet des charges verticales puis horizontales.Déversement • Déformation d’un mur vers l’extérieur. Le dévers est la distance qui sépare l’aplomb de la partie déformée à la base du mur déversé.Distribution • Organisation intérieure des pièces d’habitation d’un bâtiment. Voir cloison.Distribution commandée • Distribution d’une pièce ou d’une galerie par laquelle il faut passer pour se rendre à une autre pièce.Dosse • Première et dernière planche donnée par le débitage d’une pièce de bois. La dosse présente d’un

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côté une surface plane coupée à la scie, de l’autre une surface convexe. C’est la partie extérieure d’une grume que l’on détache lors de l’équarrissage pour obtenir une pièce de bois de brin de section rectangulaire. La dosse est constituée essentiellement d’écorce et d’aubier, et à ce titre elle est impropre à toute utilisation pérenne.Dosseret • Chaîne verticale formant saillie sur son mur d’adossement.Droit (locution « au droit de ») • Se dit d’un élément dont l’axe ou le plan vertical coïncide avec celui d’un autre élément.Ébrasement • Élargissement d’une baie, le plus souvent de son côté intérieur et parfois du côté extérieur, comme dans les ouvertures de certaines fortifications. Le terme d’embrasure est souvent employé pour désigner l’ébrasement.Échappée • Hauteur libre à l’aplomb de la face supérieure du nez de la marche d’un escalier. Par extension, hauteur libre sous un entrait de ferme, une panne, l’arc de tête d’une descente de cave, etc.Écharpe • Pièce de bois inclinée à environ 30° de la verticale, assemblée aux sablières hautes et basses et empêchant la déformation de la paroi dans son propre plan. Les écharpes sont au minimum de deux par étage, chacune travaillant alternativement en compression, selon le sens des poussées horizontales (vent, etc.), pour s’opposer au glissement des sablières (voir aussi décharge).Échiffre • Pièce de charpente reposant sur un mur et servant à supporter les marches et paliers d’un escalier. Le mur d’échiffre est un mur montant de fond et portant l’échiffre ou les extrémités des marches d’un escalier.Éclisse • Pièce métallique permettant, par paire et par moisage boulonné, d’abouter deux profilés. Écoinçon • Partie de mur (ou de cloison) comprise entre l’ébrasement d’une baie et le mur (ou la cloison) en retour le plus proche.Égout d’évacuation • Conduite enterrée servant à recueillir et à écouler les eaux vannes et usées ainsi que les eaux de pluie.Égout d’un toit • Partie basse du versant d’un toit. Il est dit « libre » lorsqu’il n’est bordé ni par une gouttière ni par un chéneau et que l’eau se déverse directement vers le bas.Embrasure • Espace produit dans l’épaisseur d’un mur par le percement d’une baie. La présence d’une allège, c’est-à-dire d’un mur plus mince, dans l’embrasure permet une meilleure habitabilité. Embrèvement • Entaille pratiquée dans une pièce de bois et où est engagé le bout amaigri d’une autre pièce, inclinée. La pièce dans laquelle on pratique l’embrèvement est tendue, tandis que celle qui est amaigrie est comprimée. L’embrèvement est souvent pratiqué avec un tenon et mortaise, l’assemblage prend alors le nom de « tenon et mortaise à embrèvement ».Empannon • Chevron qui s’arrête sur un arêtier ou une noue au lieu de monter jusqu’au faîtage.

Empattement • Surépaisseur d’un mur dans sa partie inférieure. Surépaisseur des fondations par rapport au mur porté.Empochement • Réserve pratiquée dans un mur en maçonnerie pour recevoir en appui l’extrémité d’une pièce de charpente en bois, en fer ou en béton armé.Encastrement • Assemblage ou appui permettant la transmission des forces et des moments statiques. Ces assemblages sont quasi inexistants dans le bâti ancien. On peut citer comme exception les pierres parpaings formant console ou corbeau (voir ces termes) qui, en raison de la descente de charges dans la maçonnerie dans laquelle elles sont engagées, peuvent supporter des charges à l’extérieur du mur. Mais les saillies ne sont que de quelques dizaines de centimètres et la pierre doit être sans défaut, sous peine de casser. Voir aussi appui simple et articulation.Enchevêtrure • Dispositif, dans une travure de plancher, constitué de deux solives, dites « solives d’enchevêtrure », et d’un chevêtre ou d’un linçoir assemblé perpendiculairement aux solives d’enchevêtrure. REMARQUEEnchevêtrure, chevêtre, linçoir, trémieLe linçoir, assemblé au voisinage des appuis des solives d’enchevêtrure, reçoit les abouts des solives courantes au-devant d’une baie. Ce dispositif permet notamment de soulager l’arrière-linteau ou la plate-bande en maçonnerie de ladite baie, le poids du plancher étant reporté sur les solives d’enchevêtrure.

Le chevêtre permet de réaliser une trémie au-devant d’une cheminée, pour le passage de conduits de cheminées ou encore pour des volées d’escalier. Les solives d’enchevêtrure sont alors sollicitées par des charges ponctuelles, le plus souvent au voisinage de leurs appuis, ce qui limite leur déformation à la flexion.

La transmission du poids du plancher sur les parois est dans ce cas mieux répartie que dans celui d’une poutre maîtresse d’un plancher à la française. Dans le plancher d’assemblage à système d’enchevêtrure (voir § 5.3.3), la différence d’équarrissage entre les pièces courantes de la travure est très faible (la solive d’enchevêtrure est de 1 pouce en saillie au-dessus des solives de remplage). Il n’y a pas de retombée, ce qui permet de plafonner dans un seul et même plan horizontal.

Enduit • Revêtement en plâtre, en chaux, en mortier, en ciment, en stuc que l’on étend en couches minces sur la surface d’un mur ou d’un plafond.Entablement • Ensemble composé d’une corniche, d’une frise et d’une architrave, formant le couronnement d’un édifice.Entablure • Assemblage en longueur de deux pièces de bois partageant un même appui. Le cas le plus fréquent à Paris est celui de deux solives d’enchevêtrure se faisant face de part et d’autre de la sablière haute d’un pan de bois. L’assemblage se fait par une coupe verticale en biseau symétrique de chacune des pièces. Voir enture.Entrait • Dans une charpente, pièce horizontale principale d’une ferme, reliant les pieds d’arbalétriers et s’opposant par traction à l’écartement de ceux-ci. Cette pièce est également liée au poinçon. Dans certains cas, l’entrait est remplacé par un tirant en bois ou en métal.

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Entrait retroussé • Entrait placé plus haut que le pied des arbalétriers afin de libérer l’espace du comble en obtenant une échappée. Comme l’entrait, il travaille à la traction.Entretoise • Pièce horizontale de bois ou de fer reliant deux pièces parallèles et placée perpendiculairement à celles-ci. Le rôle d’une entretoise est de garantir un espacement constant et souvent d’éviter le renversement des pièces qu’elle relie.Enture • Assemblage réalisé entre deux pièces de bois mises bout à bout, dans le but d’assurer une continuité de membrure.Épaisseur (d’un corps de bâtiment) • Entité bâtie contenue entre les murs périphériques. L’épaisseur est dite « simple » lorsque, en coupe transversale, le bâti ne comprend qu’une pièce, « semi-double » quand il comprend une grande pièce et une circulation, « double » quand il comprend deux pièces, « triple » quand il en comprend trois. Cette dernière disposition nécessite un dispositif d’éclairement et de ventilation dans la pièce du milieu.Épaufrure • Défaut de surface ou d’arête dû à un choc, affectant une pierre ou une brique.Étage de l’occupant privilégié • Étage carré présentant la plus grande hauteur, les plus grandes ouvertures, les plus beaux ornements de façade et occupé par l’habitant le mieux placé dans l’échelle sociale. « Occupant privilégié » se dit aussi du locataire principal qui recueille les loyers des habitants des autres étages.Étage en retrait • Étage situé au-dessus de la corniche et dont la façade se retire d’une certaine distance du plan de la façade sur rue. Il est issu des règles de gabarit municipal qui définissent, en coupe transversale sur la rue, le profil que les bâtiments ne peuvent dépasser.Étrésillon • Pièce secondaire liée à deux autres pièces, servant à en maintenir l’écartement ou à empêcher la déformation de leur géométrie. Il s’agit souvent de deux pièces entrecroisées. Synonyme : entretoise (voir ce terme).Étrier • Lien en fer plat utilisé pour renforcer l’assemblage de deux pièces de bois fortement chargées. À partir du milieu du xviiie siècle, il est prescrit à Paris dans l’assemblage d’un chevêtre ou d’un linçoir avec une solive d’enchevêtrure. Il est alors généralement réalisé à façon sur le chantier, à partir d’un fer plat chauffé à rouge, plié et chantourné (tourné de chant).Extrados • Face supérieure d’un arc ou d’une voûte. L’arc extradossé est celui dont les claveaux ont la même épaisseur, de sorte que son intrados et son extrados forment des courbes concentriques.Façade • Élévation extérieure d’un bâtiment ou d’un corps de bâtiment. Faïençage • Un enduit est « faïencé » lorsque sa surface est marquée par une multitude de microfissures évoquant la faïence.Faîtage • Arête supérieure d’un toit.

Faux chevêtre • Sorte de chevêtre assemblé d’un côté dans une solive d’enchevêtrure – ou une poutre maîtresse – et empoché de l’autre dans une paroi en maçonnerie, en pan de bois ou en pan de fer.Faux entrait • Entrait en doublant un autre. Contrairement à ce dernier, il travaille en compression. Il remplace souvent les contrefiches afin de rendre un comble habitable. Faux limon • Pièce rampante recevant les marches d’un escalier, adossée aux parois de la cage et portée par de petites consoles, ou parfois incorporée à celles-ci.Faux linçoir • Solive de remplage placée parallèlement à un linçoir au-devant d’une baie et qui ne reçoit aucune autre pièce sur le côté. Elle sert à protéger le linçoir des eaux de pluie lorsque la fenêtre est restée ouverte.Fenton • Tige de fer carrée, de l’ordre de 10 mm de côté, servant d’armature aux augets coulés entre les poutrelles métalliques d’un plancher en fer ou entre les pièces de bois d’une enchevêtrure de cheminée.Fer • Voir métaux ferreux, annexe, § A.2.7.Ferme • Assemblage de pièces de charpente toutes situées dans un plan vertical, disposées transversalement par rapport à la direction du faîtage du toit. C’est un ouvrage généralement composé de deux arbalétriers, d’un ou plusieurs entraits et d’un poinçon. Par l’intermédiaire des pannes et chevrons, il supporte la couverture. Ferme-chevron • Ferme dans laquelle les fonctions de chevron et d’arbalétrier sont confondues.Ferme de remplage (ou de remplissage) • Dans une série de fermes-chevrons, ferme secondaire comportant moins de pièces qu’une ferme maîtresse.Feuillure • Entaille pratiquée dans le tableau d’une baie pour recevoir le cadre dormant d’une menuiserie.Filet • Petite moulure à face plate entre deux autres moulures et permettant de les distinguer. Saillie en pierre servant à empêcher l’eau de pluie qui glisse le long d’une paroi verticale de s’infiltrer sous la couverture contiguë à cette paroi.Filet (dans une charpente fer) • Poutre composée de plusieurs profilés reliés par des entretoises.Filet de couverture • Solin en mortier ou en plâtre réalisé sur les dernières tuiles ou ardoises d’une couverture pour les sceller.Fissures • Désordre présentant une ouverture longitudinale attestant de la décohésion d’un ouvrage. On distingue généralement les fractures, des fissures et des microfissures, selon l’importance de l’écartement des lèvres. La fissure témoin est une fissure dont l’analyse révèle l’origine du désordre.Flache (adj. flacheux) • Partie résultant du débit d’un bois en grume – c’est-à-dire d’allure cylindrique – pour l’équarrir (lui donner une section géométrique carrée, rectangulaire, polygonale).Flambage, flambement • Déformation d’une pièce ou d’un ouvrage sollicité à la flexion composée. Voir aussi bouclage.

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Flèche • Déformation d’une pièce horizontale, due à la flexion. Sa valeur, distance entre l’horizontale et la pièce fléchie, est mesurée au milieu de la pièce.Fondation • Ouvrage d’infrastructure dans le prolongement des murs en élévation, trait d’union avec le sol d’assise du bâtiment et permettant la transmission des charges sur celui-ci. Il doit en outre résister aux forces horizontales dues à la poussée des terres.Fonte • Voir annexe, § A.2.7.Fosse d’aisances • Réservoir étanche en maçonnerie recevant les excréments en provenance des latrines. Elle se trouvait au niveau des caves ou plus bas, et devait être vidangée une fois par an.Fouille • Excavation pour atteindre le « bon sol » sur lequel on appuie la fondation. Le fond de fouille est la surface sur laquelle est assise la fondation.Fourrure • Dans une maçonnerie, matériau pris en sandwich et bloqué entre deux revêtements d’appareils. Voir garni.Frette • Ligature en fer qui entoure une pièce de bois afin de l’empêcher de se fendre.Fronton • Partie supérieure d’une paroi verticale, de contour triangulaire, composée d’un tympan, d’une corniche horizontale et de deux corniches rampantes, formant le couronnement d’un bâtiment ou d’une partie de bâtiment (porte, fenêtre, lucarne).Fruit • Faible inclinaison vers l’intérieur de la face d’un mur par rapport à la verticale. Lorsque la base du mur est en avant de l’aplomb il y a fruit, dans le cas contraire il y a contre-fruit.Gabarit • Profil vertical perpendiculaire à la rue déterminant la limite que le bâti ne doit pas dépasser (voir aussi étage en retrait). Un gabarit est aussi un outil qui s’utilise pour traîner le profil d’une corniche ou d’un bandeau dans un enduit en plâtre, en plâtre et chaux, etc.Galandage • Cloison constituée d’une ossature en bois ou en métal et d’un remplissage en plâtre ou en brique. Se dit aussi d’une cloison réalisée uniquement en brique. Le mot désignait autrefois un pan de bois avec remplissage en brique.Gargouille • Conduit d’évacuation des eaux pluviales creusées dans une corniche ou dans le sol d’un passage de rez-de-chaussée. Une gargouille saillante est un tuyau ou demi-tuyau en saillie par rapport au mur, ayant en général une forme de tête d’animal imaginaire dont la gueule crache les eaux à distance. La gargouille de trottoir est un conduit creusé dans un trottoir et recouvert d’une grille, placé à la base d’une descente pluviale pour en évacuer les eaux.Garni • Dans une maçonnerie ordinaire de moellon, le garni est le remplissage, fait de petits moellons, du vide entre les deux parements du mur. Il comprend des éclats de pierre dits « cassons », noyés dans le mortier.

Giron • Partie horizontale d’une marche d’escalier placée dans le sens de la montée ou de la descente, généralement sa plus petite dimension.Gousset • Dans une ossature en bois, en fer, en fonte ou en acier, c’est une pièce courte placée en diagonale dans l’angle de deux membrures, servant à soulager l’une d’entre elles et à raidir leur assemblage. Dans une enrayure, les goussets assurent les assemblages des demi-entraits d’arêtier.Gouttereau ou goutterot (mur) • Mur périphérique situé sous l’égout d’un versant de toiture.Gouttière • Demi-tuyau en métal, en bois, en terre, recueillant les eaux du versant d’un toit. En général, elle est pendante, c’est-à-dire située en avant de l’égout du toit, sinon elle est non pendante, lorsqu’elle est posée sur l’égout du toit.Guette • Dans un pan de bois, écharpe inclinée à moins de 30° de la verticale et servant à rendre indéformable la paroi dans son propre plan. Voir aussi décharge et écharpe.Harpe, harpage • En angle de mur ou en jambe (étrière, boutisse), décrochements successifs d’une pierre sur l’autre. Elle est réalisée en pierre de taille dans les murs de moellon. Son rôle est d’offrir des surfaces horizontales de contact satisfaisantes, afin d’améliorer la transmission par frottement des efforts horizontaux. Lorsqu’une construction est réalisée, la harpe peut être laissée en attente du bâtiment suivant, donnant à l’angle du mur ces décrochements caractéristiques.Harpon (à crochet) • Fer plat chantourné (tourné de chant) servant généralement à fixer une solive d’enchevêtrure sur sa sablière d’appui. Il présente un talon du côté de la solive et un crochet du côté de la sablière haute ainsi que des trous de clouage à chacune de ses extrémités.Héberge • Ligne de séparation entre la partie mitoyenne d’un mur et la partie non mitoyenne située au-dessus. Par extension, on nomme « héberge » la surface supérieure du mur, celle qui émerge au-dessus de la limite du bâtiment le plus bas, et qui est réputée appartenir au propriétaire du bâtiment le plus haut.Hourdis • Remplissage en brique, en torchis, en plâtre, en mortier, etc., des vides d’un pan de bois, d’un pan de fer ou d’un plancher.Hourdis à auget • Remplissage en plâtre entre des solives bois ou fer, dont la surface supérieure est talochée en forme concave (forme d’auge). Cette mise en œuvre permet d’alléger le plancher tout en conservent une grande hauteur d’accroche sur les jouées de solives. Le plafond en bacula fait en général office de fond de coffrage pour le plâtre des augets.Huisserie • Structure en bois ou en métal formant les piédroits et le couvrement d’une porte dans une cloison. Un poteau d’huisserie dans un pan de bois est celui dans lequel on a pratiqué une rainure le long d’une arête pour recevoir directement la menuiserie d’une porte ou d’une fenêtre.

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I à ailes ordinaires (profilé), dit aussi IAO • Profil en fer laminé dont la section en I présente un élancement de 3. Très utilisé dans les planchers fer de la deuxième moitié du xixe siècle. Voir annexe, tab. A.9.Imposte • Partie ouverte au-dessus d’une baie. Assise en pierre de taille, profilée, qui termine un jambage ou un piédroit et sur lequel repose le coussinet ou le sommier d’une arcade.Intervalle structural • Espace compris entre deux parois porteuses de plancher, sans tenir compte des cloisons (voir ce terme). Il constitue une unité de raisonnement dans l’établissement du schéma statique et de la descente de charges.Intrados • Surface intérieure d’une voûte, d’un arc, d’un voussoir.Isostatique • Se dit d’un système structurel dans lequel les équations d’équilibre de la statique (somme des forces nulle et somme des moments nulle) permettent de déterminer toutes les réactions des appuis. On dit alors qu’il y a autant d’équations que d’inconnues. Se dit aussi d’une structure constituée du nombre suffisant d’éléments pour assurer la stabilité. Terme contraire : hyperstatique.Jambage • Partie verticale d’une baie en liaison avec la maçonnerie du trumeau adjacent. Le jambage sert d’appui à un linteau, un arc, une plate-bande.Jambe boutisse • Chaîne verticale en pierre de taille située à la tête d’un mur mitoyen et assurant la liaison avec le ou les murs de face. Elle repose généralement sur un libage placé un peu au-dessous de la voie publique.Jambe d’angle (ou d’encoignure) • Chaîne de pierre située à l’angle de deux parois d’un bâtiment.Jambe de force • Pièce de bois inclinée servant à conforter une pièce verticale. Sorte d’arbalétrier servant à porter la partie supérieure d’une ferme à surcroît et permettant de dégager un étage habitable dans les combles.Jambe d’un mur • Chaîne verticale placée dans le cours d’un mur en maçonnerie et faisant parpaing avec celui-ci.Jambe étrière • Chaîne verticale en pierre de taille située à la tête d’un mur mitoyen et qui forme tableau de baie.Jambe sous poutre • Chaîne de pierre de taille formant parpaing avec celui-ci et servant à porter une ou plusieurs poutres placées sur un même aplomb. Elle peut descendre jusqu’aux fondations ou s’arrêter au rez-de-chaussée, le mur de cave assurant alors une redistribution des charges jusqu’au fond de fouille.Jambette • Petite pièce de bois, placée verticalement, reposant sur une pièce horizontale (entrait) et servant à soulager une pièce oblique (arbalétrier).Joint • Dans un ouvrage en maçonnerie, intervalle entre deux éléments (vertical ou oblique) généralement rempli de mortier de chaux, de ciment ou de plâtre. REMARQUEJoints vifs, pleins,, gras, maigresLorsque cet intervalle est horizontal on le désigne habituellement sous le nom de « lit ». Dans une construction en pierre de taille sans mortier, on dit que la construction est « à joints vifs ».

Le joint est dit « plein » quand il affleure le parement.

Il est « creux » ou « saillant » lorsqu’il est en retrait ou en saillie par rapport à celui-ci.

Le joint est dit « gras » quand l’interstice est large (supérieur à 2 cm), il est dit « maigre » quand l’interstice est étroit (inférieur à 1 cm).

Jouée • Face latérale d’une lucarne, d’un soupirail, d’une cheminée, d’un lanterneau, etc.Jour • Dans une paroi, toute baie donnant de la lumière ou ayant un rôle décoratif. Dans un escalier suspendu, le jour ou vide de cage désigne la partie laissée libre entre les limons et les poutres palières (ou encore tout ouvrage en pierre de taille de même fonction) supportant les volées de marches.Jour dit « de souffrance » • Percement pratiqué dans un mur mitoyen qui ne peut être établi sans l’autorisation du propriétaire du fond voisin.Lait de chaux • Chaux délayée dans une grande quantité d’eau (ou laitance) qui sert à blanchir les murs et les plafonds.Lambourde de parquet • Pièces de bois de faible équarrissage, scellées sur une forme en plâtre au-dessus des solives, sur lesquelles sont assemblées et clouées les lames d’un parquet. Se dit aussi des pièces de bois placées le long des poutres, avec lesquelles elles sont solidarisées, ou encore le long d’un mur contre lequel elles sont soutenues par l’intermédiaire de corbeaux (dans ce dernier cas elles sont également appelées « muralières »). Les lambourdes reçoivent alors les abouts des solives d’un plancher.Lanterneau • Petite construction, percée de fenêtres et placée sur le faîtage d’un toit. Il sert à donner de la lumière aux pièces et espaces sous ce toit.Larmier • Moulure d’une corniche en saillie d’un mur et servant à en écarter les eaux pluviales. Sa surface inférieure est inclinée ou creusée d’une « mouchette », sorte de canal renversé par lequel l’eau tombe goutte à goutte comme des larmes.Lattis • Arrangement de lattes clouées sur les solives d’un plancher, la charpente d’un pan de bois ou les chevrons d’un toit. Le lattis est dit « jointif » lorsque les lattes se touchent, ou « à claire-voie » lorsqu’elles sont espacées.Levier • Pièce complémentaire de la bascule dans le dispositif de support intermédiaire d’un limon d’escalier dans un palier en angle. Le levier est engagé dans une paroi de la cage à une de ses extrémités. Il est posé par-dessus la bascule et soutient le limon à l’autre extrémité. Voir aussi bascule.Libage • Grosse pierre dure utilisée pour fonder un mur et dont seuls les lits horizontaux sont taillés.Lien • Pièce de bois, droite ou courbe, placée obliquement dans les assemblages de charpente aux angles de deux autres pièces, pour rendre cet angle indéformable par triangulation. Les liens peuvent être jumelés (assemblés par deux, trois, etc.) ou pleins (ils remplissent l’angle qu’ils affermissent et constituent une forme pleine triangulaire).

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Le gousset, la jambette, l’aisselier et la contrefiche sont différents types de liens.Lierne • Pièce horizontale placée au-dessous de la panne faîtière et dans un même plan vertical, formant le premier sous-faîtage d’une charpente. La « lierne de versant » est le cours d’entretoises entre des arbalétriers ou des chevrons. La « lierne de voûte » est la nervure d’une voûte d’ogive allant de la clef aux tiercerons (nervures secondaires). On nomme aussi « lierne » une pièce de bois placée au-dessus des solives d’un plancher de grande portée et entaillée selon la forme de ces solives afin de les rendre solidaires pour éviter leur déversement sous les charges.Limon • Partie en bois ou en pierre, rampante, sur laquelle ou dans laquelle sont fixées les extrémités des marches et supportant la rampe (garde-corps). Linçoir • Pièce de bois d’un plancher disposée perpendiculairement entre deux solives d’enchevêtrure, assemblée à celles-ci et recevant les extrémités des solives courantes. Le linçoir ne diffère d’un chevêtre que par son emplacement au-devant d’une baie.REMARQUELinçoir ou chevêtre

Le mot « linçoir », couramment utilisé jusqu’au début du xxe siècle dans ce sens (voir enchevêtrure), est aujourd’hui souvent utilisé pour désigner un chevêtre particulier, pratiqué dans la charpente d’un comble afin d’y placer une lucarne ou une trémie quelconque. Étant donné que la répartition des charges n’est pas la même pour le chevêtre et le linçoir dans un plancher, il est important de conserver le terme.

Linteau • Pièce de bois, de pierre ou de métal posée sur le jambage d’une baie pour en former la traverse supérieure. Il supporte la maçonnerie au-dessus de la baie et reporte la charge qu’il reprend sur ses deux points d’appui. Dès qu’un mur atteint une certaine épaisseur, le linteau est doublé d’un arrière-linteau (voire de plusieurs), souvent décalé vers le haut de quelques centimètres pour former la feuillure de la menuiserie.Lit (de pierre) • Dans une construction, surface horizontale d’une pierre sur laquelle est posée une autre pierre. Voir aussi joint.Lucarne • Ouvrage faisant saillie sur le versant d’un toit et dont la façade peut être en maçonnerie ou en charpente. Elle est composée d’une baie placée dans un plan vertical, parallèle à un mur de face, de deux faces latérales, les jouées (généralement en pans de bois), et d’une petite charpente de toit de diverses formes couvrant l’ensemble. Une lucarne sert à éclairer et ventiler un comble, elle peut comporter plusieurs fenêtres.Lumière • Orifice percé perpendiculairement aux faces du limon dans l’assemblage de deux parties aboutées d’un limon en bois. Il permet de serrer le boulon d’un fer rond renforçant l’assemblage (à crochet et à tenon et mortaise) des deux parties du limon. L’assemblage possède deux lumières carrées à chaque extrémité filetée du fer rond, il est serré au burin et colmaté après coup.

Mansarde • Pièce habitable placée à l’intérieur du comble du même nom. Voir aussi comble à la Mansart.Membron • Pièce horizontale recouverte de plomb ou de zinc, située sur la ligne de brisis marquant la séparation des deux pentes d’un toit brisé. Le membron marque la ligne de brisis et il est assemblé sur la panne de brisis.Meneau • Pilier étroit ou colonnette qui recoupe verticalement une fenêtre en plusieurs parties.Mérule • Champignon dont les ravages s’exercent sur les résineux et plus rarement sur les feuillus. Elle pénètre le cœur du bois et se propage même dans les interstices de la maçonnerie. Voir pourriture cubique.Métaux ferreux • Voir annexe, § A.2.7. Mitoyen, mitoyenneté • État d’un objet tel qu’un mur, un fossé, une haie, séparant deux héritages (propriétés) et appartenant aux deux propriétaires. Un mur mitoyen, par exemple, est construit dans un plan vertical axé sur la limite des deux propriétés et il est potentiellement en copropriété. Dans ce cas, chacun peut appuyer les charpentes de son comble ou de ses planchers sur ledit mur.Mitron • Extrémité supérieure construite en pierre, en brique, en terre cuite, etc. d’un conduit de cheminée.Modénature • Ensemble de profils de moulures plus ou moins réglées par des codes stylistiques dont les effets sont ornementaux.Modillon • Petite console en saillie placée sous une corniche, un balcon ou un appui de fenêtre.Moellon (ou maillon, moelon, moilon) • Pierre de petite dimension. Il est défini soit par ses dimensions soit par la manière dont il est taillé. Il est utilisé pour les fondations, les murs en élévation, les murs de clôture ou pour le garnissage des murs en pierre de taille.Moise • Ensemble de deux pièces semblables de charpente, enserrant une ou plusieurs autres pièces. Une pièce est dite « moisée » quand elle est prise dans une moise.Mordâne (ou mors d’âne) • Découpe en profil incliné venant renforcer un tenon dans un assemblage de charpente d’un plancher, par exemple pour l’assemblage d’un chevêtre dans le flanc d’une solive d’enchevêtrure.Mortaise • Trou pratiqué dans une pièce de bois ou de métal, dont le contour de la section transversale a la forme du tenon qu’il doit recevoir.Mortier • Matériau composé habituellement de chaux et de sable détrempé avec de l’eau, ayant au départ une consistance pâteuse et qui, en séchant, adhère et durcit lentement. Lorsqu’il est composé de chaux hydraulique ou de ciment portland, il « fait prise », ce qui veut dire qu’il durcit rapidement. Il sert à lier entre eux les matériaux ou à les enduire. On dit d’un mortier qu’il est « maigre » lorsque dans sa composition le sable domine. Le mortier de terre est formé de terres argileuses mélangées à du sable. Le ciment est un mortier composé de chaux et de briques ou de tuileaux concassés. Voir chaux, § A.2.5.

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Lexique

Muralière • Pièce de bois courant le long d’un mur pour recevoir les abouts d’un solivage. Elle est posée sur des consoles en pierre (corbeaux) ou sur des fers carrés, scellés dans la maçonnerie. Son rôle est d’éviter les empochements rapprochés dans un mur recevant un cours de solives. Voir aussi lambourde.Mur pignon • Mur extérieur comportant un pignon. La partie supérieure du mur pignon est parfois remplacée par une demi-croupe. Le terme s’oppose à celui de mur gouttereau.Naissance • Pour une voûte, émergence de la courbe d’intrados de son mur d’appui ou de son piédroit.Noquet • Petite feuille de métal (en plomb, cuivre, zinc) ayant les dimensions d’une ardoise ou d’une tuile plate, pliée d’équerre et placée le long des jouées des lucarnes ou des souches de cheminée, au-dessus du voligeage ou du lattis d’une couverture en tuile plate ou en ardoise.Noue • Espace de la couverture, en zinc, en ardoise, en tuile plate ou en plomb, qui collecte les eaux de deux versants adjacents.

REMARQUENoue de charpente et noue de toit

Une noue de charpente est une pièce oblique placée dans l’angle rentrant formée par les deux versants d’un comble. Elle reçoit les empannons du comble.

Une noue de toit est une arête rentrante formée par la rencontre des versants de deux toitures distinctes.

Noulet • Pénétration de versants de toitures dont l’une est plus développée en hauteur que l’autre (par exemple un toit de lucarne à deux versants rencontrant le long pan du toit principal). Comme pour « noue », le nom désigne aussi bien la forme de l’intersection, l’ouvrage de couverture ou celui de charpente situé en dessous.Noyau (d’escalier) • Poteau en bois ou pilier en pierre dans un escalier hélicoïdal (un seul noyau) ou dans un escalier comportant une paroi d’échiffre ajourée (un ou deux noyaux). S’il y a deux noyaux, l’un d’entre eux monte de fond, l’autre est interrompu et ne sert qu’à l’assemblage des limons. Lorsque l’escalier est en pierre de taille, le noyau est formé par les extrémités superposées des marches, taillées pour former celui-ci. Il existe aussi des escaliers rectangulaires à quatre noyaux montant de fond et comportant un palier d’étage et trois volées interrompues par deux paliers de repos.Onglet (coupe d’onglet) • Joint coupé obliquement suivant un angle de 45°. Lorsque les pièces coupées ne sont pas d’équerre on parle de fausse coupe d’onglet.Ordonnancée (façade) • Qui obéit à une règle, à un ordre. Façade présentant une alternance de pleins (trumeau, linteau, allège) et de vides (baies) régulièrement disposés, aussi bien verticalement qu’horizontalement. Voir aussi travée.Ordre (d’architecture) • Combinaison des différentes parties d’un édifice selon des canons stylistiques.

Palier à bascule • Palier d’étage, de départ ou d’arrivée, dans une cage d’escalier cylindrique ou bien palier intermédiaire d’angle dans une cage rectangulaire, appuyé sur une bascule et un levier. Voir bascule et levier.Palière (poutre) • Pièce de bois ou de métal, bordant la limite d’un palier d’étage et recevant les limons de l’escalier. Les poutres palières en bois sont parfois profilées de façon à former nez de marche dans la partie recevant la volée d’arrivée.Pan de bois, pan de fer • Assemblage de pièces de charpente (en bois ou en fer) dans un même plan vertical. Il peut être formé par l’ossature et le remplissage de la charpente d’une ferme. En général, on parle de pan de bois ou de pan de fer quand il s’agit d’un mur en charpente dont on remplit les vides avec des briques, du plâtre ou tout autre matériau. Ce remplissage peut être ensuite recouvert d’un enduit posé sur un lattis.Panne • Pièce horizontale d’une charpente qui sert à porter les chevrons. En général, une panne repose sur les arbalétriers des fermes ou bien sur les murs pignons ou les murs de refend. Elle peut être assemblée directement sur les faces des arbalétriers – on dit alors « dans la chambrée » desdits arbalétriers – ou bien posée au-dessus et empêchée de glisser par l’intermédiaire d’un tasseau et d’une échantignolle. Sur les murs périmétriques elle est appelée « panne sablière » ou encore « plate-forme ».Panneresse (brique) • Brique dont la plus grande face fait parement. Équivalent de carreau pour la pierre.Parcelle foncière • Surface de terrain correspondant à une unité foncière et délimitant une propriété (dite « héritage »). Une propriété peut être constituée de plusieurs parcelles contiguës. Les limites des parcelles sont inscrites et numérotées au cadastre.Parement • Surface apparente d’un ouvrage en pierre, en terre, en brique ou en bois. On dit en général d’un mur qu’il est « parementé » lorsque son parement est parfaitement dressé et uni. Un parement brut n’est ni parementé ni dressé.Parpaing • Élément qui traverse toute l’épaisseur d’un mur pour en former les deux parements. Un parpaing désigne aujourd’hui un bloc aggloméré préfabriqué en béton ou en terre cuite dont les deux faces forment parement.Parquet • Aire constituée de planches appelées « lames » clouées directement sur les solives ou sur des lambourdes (voir ce terme) et assemblées entre elles par rainure et languette.Patin • Dans un escalier à deux noyaux, partie triangulaire d’un petit pan de bois comportant une petite sablière posée sur un mur d’échiffre et dans laquelle s’assemblent le limon et le noyau. Lorsque l’escalier dispose d’un jour (escalier suspendu) limon et sablière s’assemblent dans un noyau recreusé qui s’arrête à mi-hauteur de rez-de-chaussée.

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Piédroit (ou pied-droit) • Partie verticale qui porte le couvrement d’une baie. Il peut être isolé comme un pilier ou une colonne ou bien faire partie intégrante d’un trumeau dont il forme une extrémité et il prend aussi le nom de jambage de baie (voir jambage).Pierre • Voir annexe, § A.2.8. Pignon • Partie supérieure d’un mur perpendiculaire au faîtage d’un toit et en général parallèle aux fermes d’une charpente. Le pignon est le plus souvent de forme triangulaire et reçoit, comme les fermes, les pannes de la charpente d’un toit. Par extension, les pignons sont les côtés latéraux d’un corps de bâti, perpendiculaires aux murs de face.Pilastre • Élément vertical formé par la saillie d’un mur et servant de support à un couvrement. Il peut comporter une base et un chapiteau, ces deux entités servant à orner ainsi qu’à redistribuer les contraintes.Pilier • Maçonnerie en pierre ou en moellon, élevée verticalement, dont le corps présente une section quelconque – à l’exclusion du cercle et d’un polygone régulier à plus de quatre côtés (on utilise alors le terme colonne). Il sert de support à une arcade, une voûte ou à une plate-bande. Un pilier peut avoir une base et un chapiteau. Le mot « pile » désigne en général un pilier et évoque l’idée d’un support particulièrement massif.Pilot ou pilotis • Élément en bois, ou autre matériau, taillé en pointe, dont le bout est souvent renforcé et que l’on enfonce verticalement dans le sol ou que l’on immerge pour servir d’assise à des fondations profondes.Pisé • Matériau utilisé dans les constructions, composé d’un mélange de terre que l’on moule dans des coffrages en planches dits « banches », retirés au fur et à mesure que le mur s’élève.Plafond • Sous-face d’un plancher, d’un escalier ou d’une voûte.Plancher • Élément de structure horizontal d’un bâtiment, recevant les charges d’exploitation par l’intermédiaire d’un revêtement de sol (parquet, carreaux de terre cuite, etc.) et séparant les étages. C’est une charpente placée dans un plan horizontal, constituée de poutres et de solives (en bois, en fer ou en béton armé). Les solives courantes du plancher portent sur des murs, des poutres ou des muralières et forment une sorte de grille horizontale de charpente.

IMPORTANTPlancher ou parquet

Dans le langage courant, le plancher désigne souvent un parquet, qui est en réalité un ouvrage de second œuvre et non pas de structure. Il faut donc toujours préciser l’emploi de ce terme, sous peine de graves malentendus.

Plancher à la française • Type de travure de plancher constituée de poutres dites « maîtresses » et de solives. Les poutres, qui portent les solives, ont une section beaucoup plus importante que celles-ci et forment donc retombée.

Plate-bande • Assemblage de pierres appelées « claveaux », porté par deux piédroits ou deux points d’appui et assurant le couvrement d’une baie (porte ou fenêtre). Quand la plate-bande comprend un chaînage (en sous-face ou sur son extrados), elle ne transmet que des charges, c’est-à-dire des forces verticales, aux points d’appui (elle travaille alors comme un linteau). Si elle ne comporte pas de chaînage, elle transmet aux points d’appui des forces obliques (elle travaille comme un arc dont l’intrados serait horizontal).Plate-bande en fer (droite, d’équerre) • La plate-bande droite est une pièce en fer renforçant l’assemblage de deux pièces de bois mises bout à bout (aboutées). La plate-bande d’équerre renforce l’assemblage à tenon et mortaise entre un poteau cornier et deux sablières hautes d’un pan de bois. Les plates-bandes en fer présentent généralement à leurs extrémités des talons d’ancrage et des trous à clou.Plate-forme • Terme ancien désignant la panne sablière placée sur le faîtage d’un mur périphérique pour répartir les charges de la toiture et servir de chaînage. Les pièces de bois sont aboutées par des assemblages en queue d’aronde. Le terme a désigné anciennement un chaînage en bois placé dans un mur en maçonnerie sur toute son épaisseur, un dispositif très critiqué parce que vulnérable aux actions de l’eau et de l’humidité et menaçant la stabilité d’un mur, donc souvent considéré comme vicieux. Plâtre • Voir annexe, § A.2.9.Plomb • Voir annexe, § A.2.10.Poinçon • Dans une ferme, pièce verticale servant à l’assemblage des arbalétriers (assemblage dit « à embrèvement »). Dans le plan de la ferme il reçoit les contrefiches et dans le plan perpendiculaire les liens de faîtage. En partie basse, il est assemblé à l’entrait ou au faux entrait. Il travaille en traction, sauf dans les fermes sans pannes intermédiaires où il n’est pas sollicité.Poitrail • Poutre horizontale en bois ou en fer, très chargée et de forte section, pouvant être d’un seul tenant ou formée de deux ou plusieurs éléments assemblés de façon solidaire. Elle fait fonction de linteau supportant un mur de face ou de refend, en maçonnerie, en pan de bois ou en pan de fer, au-dessus d’une grande baie de rez-de-chaussée d’une portée supérieure à 1,50 m.Poteau cornier • Dans un pan de bois, poteau de forte section formant l’angle de deux parois. Il est porteur et se présente souvent comme un poteau montant de fond. Lorsqu’il est de grande longueur, c’est-à-dire commençant à partir du rez-de-chaussée, ses parties constitutives sont enturées sans être interrompues par les sablières.Poteau de remplissage ou de remplage • Dans un pan de bois, poteau de plus faible section que les poteaux porteurs. Il s’assemble à ses extrémités dans les sablières. Espacés de 10 à 18 pouces (27 à 48 cm), ces poteaux de remplage recoupent l’espace entre les poteaux porteurs, pour recevoir le remplissage de plâtras et de déchets

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Lexique

de coupes de moellons, placés entre des lattis cloués sur chaque côté. Poteau d’huisserie, poteau de baie • Dans un pan de bois, poteaux formant les piédroits d’une baie. Ils présentent une feuillure pour recevoir le cadre de la menuiserie et s’assemblent à leurs extrémités dans les sablières tout en supportant latéralement les linteaux et les appuis de fenêtre.Poteau montant de fond • Dans un pan de bois, poteau dont la longueur est d’au moins deux étages. Les poteaux d’une même file sont aboutés entre eux par une enture.Pourriture cubique • Résultat de la dégradation du bois après l’attaque de la mérule. Le bois se colore en brun et se clive en petits cubes évoquant le charbon de bois.Poussier • Aire constituée de fines particules sur laquelle est posé un carrelage ou un dallage posé à bain de mortier de plâtre ou de chaux. Le poussier peut être constitué de sable fin ou de poussière de charbon. Poutre • Élément de fort équarrissage de la structure d’une charpente en fer ou en bois constituant un plancher dont il est la pièce maîtresse, destinée à porter les solives. Poutre à la française • Pièce principale du plancher de même nom, supportant des cours de solives de chaque côté. Leur portée standard est de 15 à 20 pieds (5 à 6,50 m) et dans les constructions monumentales elles peuvent atteindre 24 pieds (7,80 m) et plus. Elles sont généralement apparentes, de forte section (12 à 20 pouces soit 33 à 54 cm de haut), et forment retombée.Poutre à lambourdes • Dans un plancher à la française, poutre maîtresse flanquée de lambourdes recevant les abouts des solives. Les lambourdes peuvent être fixées à la poutre par des étriers métalliques en forme d’oméga ou par des tiges traversantes boulonnées. L’expression est souvent utilisée en remplacement de poutre avec béchevets (voir ce mot).Poutre-allège • Poutre dont l’essentiel de la section se trouve au-dessus du plancher et située dans la hauteur d’allège d’un mur de face (contrairement au cas courant où elle forme retombée), d’où son appellation. On l’appelle également « poutre extradossée ».Poutre-cloison • Poutre composée occupant la hauteur d’un étage et formant cloison. Le terme de « cloison » désigne exceptionnellement ici un ouvrage de structure.Poutrelle (en fer) • Produit laminé de l’industrie sidérurgique, en forme de I, de H, de U, de L, etc., utilisé en lieu et place des solives en bois d’un plancher traditionnel. Elles ont une portée moyenne de 6 à 7 m et sont généralement espacées à Paris de 70 cm lorsqu’elles comportent des augets en plâtre sur une paillasse en fer et de 80 cm ou davantage lorsqu’elles reçoivent des voûtains en brique.Profilé • Élément linéaire obtenu par laminage ou pliage et dont la section recherche par sa forme géométrique à disposer la matière de façon à obtenir le « moment d’inertie » le plus avantageux. Voir poutrelle.

Puits (de fondation) • Fouille verticale dans laquelle on vient maçonner une pile pour conduire les charges d’un bâtiment jusqu’au « bon sol ». Les piles sont ensuite reliées entre elles dans la hauteur des caves par des arcs de décharge sur lesquels reposent les murs du bâtiment.Pureau (d’ardoise ou de tuile) • Partie de l’ardoise ou de la tuile qui reste visible après la pose.Queue d’aronde • Dans un assemblage de charpente, forme trapézoïdale qui permet à un tenon de travailler en traction dans une mortaise de même forme.Queue de carpe • Traitement de l’extrémité d’une barre de fer ou d’une poutrelle, pour augmenter la résistance à l’arrachement d’un scellement. L’about est refendu et les deux branches sont écartées, évoquant ainsi la queue d’un poisson.Radier • Plate-forme en charpente ou en maçonnerie réalisée sur la totalité de la surface à bâtir et servant de fondation.Raidisseur • Élément servant à renforcer en certains points une pièce soumise à une forte charge.Rampant • Se dit en architecture de tout élément qui n’est pas horizontal et qui a donc une pente. Par exemple un arc rampant, un limon rampant. C’est aussi la partie d’un toit, inclinée d’un même côté.Refend • Mur intérieur, ossaturé ou en maçonnerie, qui recoupe ou « refend » un édifice et dont le rôle est de réduire la distance entre deux éléments porteurs.Regard • Sorte de fosse, munie d’un couvercle amovible, pratiquée dans le sol à l’aplomb d’une ou plusieurs canalisations, ayant pour but d’en permettre la surveillance et l’entretien.Rein • Partie inférieure d’un arc ou d’une voûte, soumise à une poussée. Sous l’effet du poids, le faîte de l’arc ou de la voûte a tendance à basculer vers l’intérieur tout en repoussant les reins vers l’extérieur. Pour s’opposer à cette poussée, les reins sont généralement remplis de maçonnerie. On dispose parfois de petits murets perpendiculairement au profil de la voûte pour éviter de la surcharger, notamment dans les voûtes construites en brique.Rejingot • Profil en décrochement tourné vers le haut et disposé sur l’arête supérieure de l’appui d’une baie pour éviter les remontées d’eau de ruissellement dans la menuiserie. Le dispositif est apparu vers le début du xixe siècle. La maçonnerie d’une fenêtre traditionnelle présente donc, à partir de cette date, une feuillure en creux sur trois côtés avec la saillie d’un rejingot en bas sur le quatrième côté.Remplage • Synonyme de « remplissage ». Voir ferme, poteau ou solive de remplage.Retraite • Diminution de l’épaisseur d’un mur au fur et à mesure qu’il s’élève. Cette diminution se produit de façon discontinue, à la hauteur d’un plancher, soit sur le parement intérieur du mur, soit sur son parement extérieur, soit sur les deux côtés à la fois.

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Diagnostic des structures

Rive • Limite inférieure du versant d’un toit. Peut également désigner la bordure qui sert à orner ou protéger les bords d’un toit.Sablière • À l’origine, pièce de bois horizontale posée au sol, sur le sable, et sur laquelle prenaient appui les différentes pièces d’un pan de bois. Une sablière est une pièce maîtresse horizontale de la structure d’un pan de bois. La sablière haute d’un pan de bois porte les solives d’un plancher mais elle est en même temps portée par ledit pan de bois. Il faut bien la distinguer d’une poutre qui, elle, n’est pas comprise dans l’épaisseur d’une paroi et qui est placée entre deux appuis. La sablière d’un toit est une longue pièce horizontale posée sur l’épaisseur du mur et destinée à recevoir les fermes ou les chevrons d’une charpente. On l’appelle aussi « plate-forme ». Sabot • En charpente bois, pièce de forme adéquate fixée à la poutre palière et recevant un ou deux limons correspondant aux volées de marches adjacentes. Elle est taillée pour assurer la continuité du limon à cet endroit. En charpente métallique, c’est un boîtier métallique en fonte ou en tôle soudée recevant plusieurs pièces pour en faciliter l’assemblage.Schéma statique • Représentation schématique qualitative du cheminement des forces verticales et horizontales dans un bâtiment. Voir le sommaire de cet ouvrage et notamment l’annexe A1 traitant de la descente de charges. Solin • Sorte de couvre-joint en maçonnerie placé à l’intersection du versant d’un toit et du mur sur lequel celui-ci s’appuie. Il peut être en mortier, en ardoise ou en tuile scellées au mortier et a pour but de s’opposer aux infiltrations des eaux de pluie qui ruissellent sur le mur adjacent. REMARQUESolin et mur de soubassement

On entend parfois parler de « solin d’un mur », paroi de faible hauteur servant à préserver un pan de bois de l’humidité par exemple et, dans ce cas, le terme est équivalent à « mur de soubassement » ou « mur bahut ».

Solin (bande de) • Couvre-joint destiné à assurer l’étanchéité entre une paroi verticale et une couverture.Solive • Pièce horizontale d’un plancher qui repose sur un mur, une poutre, une sablière, une lambourde, un chevêtre ou un linçoir. Les solives sont placées à intervalles réguliers, par exemple « tant pleins que vides », et constituent le support d’une aire recevant les charges d’exploitation.Solive boiteuse • Dans un plancher en bois, solive appuyée à une de ses extrémités sur une paroi porteuse et à l’autre sur une pièce de bois de type chevêtre ou linçoir.Solive d’enchevêtrure • Pièce de premier ordre dans un plancher à enchevêtrure. Elle reçoit l’about des chevêtres ou des linçoirs et transmet les charges des planchers aux parois. Les solives sont chaînées à ces dernières par l’intermédiaire de plates-bandes en fer, de harpons à crochets, de tirants et d’ancres (voir chaînage).

Solive de remplage (ou de remplissage) • Élément de second ordre dans le système d’enchevêtrure, la solive de remplage est la solive courante de ce type de plancher. Elle reporte ses charges sur les linçoirs ou chevêtres.Sommier • Pierre résistante, posée sur un mur, un piédroit ou un support en maçonnerie, sur laquelle s’appuie une poutre, un poitrail, une plate-bande en pierre de taille ou qui reçoit la retombée d’une voûte ou d’un arc.Souche (de cheminée) • Extrémité maçonnée d’un conduit de cheminée émergeant au-dessus de la toiture.Soutènement (mur de) • Mur servant à contenir la poussée des terres. Il est donc enterré sur une de ses faces.Spectre • Trace ou ombre attestant de la présence sous un enduit d’une pièce de charpente en bois ou en fer.Stéréotomie • Art de la coupe des pierres et des pièces de charpente en bois.Surcroît • Différence de hauteur entre le sommet des murs gouttereaux et le plancher d’un comble à surcroît.Tableau (d’une baie) • Face latérale du jambage d’une baie, du côté de son ouverture.Tas de charge • Dans une voûte ou un arc, se dit d’une maçonnerie dont les premières assises sont horizontales, par opposition à une maçonnerie clavée.Tasseau (de charpente) • Pièce de bois que l’on cloue sur les faces verticales d’une solive, notamment lorsqu’elle présente des flaches, pour recevoir les bardeaux sur lesquels repose l’aire d’un plancher. Désigne anciennement une courte pièce de bois tenonnée au-dessus d’une échantignolle, sur un arbalétrier, pour recaler une panne à une hauteur voulue.Tenon • Extrémité d’une pièce de bois diminuée d’une partie de son épaisseur, que l’on introduit dans une mortaise.Termites • Voir annexe, § A.2.4.Terrasson • Partie supérieure en faible pente d’un toit en profil brisé, notamment celle du comble à la Mansart.Thalweg • Dans une toiture ou un terrain, ligne de collecte des eaux de pluie.Tirant • Pièce en bois ou en métal qui s’oppose à l’écartement de deux parties d’un bâtiment soumises à des forces opposées. Un tirant peut être noyé dans la maçonnerie ou placé dans un plancher. Dans une charpente à entrait retroussé, un tirant en fer relie le pied des jambes de force qui tendent à s’écarter. L’entrait en bois d’une charpente est parfois appelé « tirant ».Tournisse • Dans un pan de bois, poteau de remplissage (dit aussi de « remplage ») recoupé par une pièce inclinée (décharge, écharpe, guette). L’assemblage à tenon et mortaise triangulaire qui en résulte s’appelle à « dent de loup ». Il est souvent remplacé par un assemblage clouté.Trait • L’art du trait permet de maîtriser, par le tracé projeté sur trois plans orthogonaux, la conception d’un ouvrage ou d’un édifice complet en charpente de bois ou en maçonnerie de pierre de taille.

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Transfert (statique) • Déplacement (dévoiement) de charges dans un même plan ou dans un autre plan par l’intermédiaire d’un dispositif de construction. Exemple de transfert dans un même plan : transfert des charges d’un trumeau de façade sur deux trumeaux latéraux par l’intermédiaire d’un poitrail. Exemple de transfert dans un autre plan : transfert des charges de la façade d’un étage en retrait sur la façade principale par l’intermédiaire d’un ouvrage de plancher.Travée • Au sens propre, espace délimité par deux supports verticaux. Au sens large, superposition de baies disposées sur un même axe vertical ou dans la même partie verticale d’une façade. Désigne aussi l’espace compris entre deux piles d’un pont, deux solives d’enchevêtrure d’un plancher, deux poutres, deux fermes d’un comble, etc. Travure • Ensemble des éléments porteurs composant une travée de plancher.Trémie • Espace réservé dans un plancher pour placer une cheminée, le passage d’un conduit ou d’un escalier. Une trémie nécessite dans la charpente d’un plancher la présence d’une enchevêtrure (voir ce mot).Trumeau • Pan de mur compris entre deux baies (portes ou fenêtres).Ventre • Parement est bombé et hors de son aplomb (on dit qu’il « fait ventre » ou qu’il « boucle »). Voir bouclage.Volige • Mince planche de bois d’environ 20 cm de largeur, utilisée pour supporter les matériaux de couverture en feuilles.

Voligeage • Ouvrage réalisé en voliges, espacées les unes par rapport aux autres ou jointives.Voussoir • Élément en pierre taillée en forme de coin ou de pyramide tronquée, utilisé pour former le corps d’une voûte. La partie inférieure, concave et tronquée, appelée « douelle intérieure », concourt à former l’intrados de la voûte. Dans le cas d’un arc, cet élément reçoit généralement le nom de claveau.Voussure • Toute portion de voûte comprise entre la naissance de la courbe d’une voûte et un point quelconque en deçà du point le plus élevé de l’arc que cette courbe aurait à décrire pour former une voûte complète. On appelle aussi « voussure » la portion de voûte raccordant un plafond à la corniche d’une pièce d’habitation. L’arrière-voussure désigne la surface gauche de l’intrados d’un arc dont le profil change, de côté et d’autre d’un même mur en maçonnerie.Voûtain • Petite voûte réalisée en brique et pontant de solive à solive pour hourder un plancher en poutres et poutrelles de fer, dans des bâtiments lourdement chargés, comme ceux recevant du public.Voûte • Ouvrage en maçonnerie réalisé entre deux appuis pour couvrir un espace et présentant au-dessous une surface courbe dite « intrados ». La voûte transmet des forces obliques à ses appuis qui doivent être neutralisées par des chargements appropriés ou par des tirants convenablement placés.Zinc • Voir annexe, § A.2.11.