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Sandrine Gaillard Master Intégration des Personnes Handicapées et en Difficulté Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM des Deux des Deux des Deux des Deux-Sèvres Sèvres Sèvres Sèvres 2015

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Sandrine Gaillard

Master Intégration des Personnes Handicapées et en Difficulté

Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en Diagnostic de l’accueil des enfants en

situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM situation de handicap dans les ACM

des Deuxdes Deuxdes Deuxdes Deux----SèvresSèvresSèvresSèvres 2015

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Table des matières Introduction............................................................................................................................................. 4

Objectifs .................................................................................................................................................. 6

Méthodologie.......................................................................................................................................... 7

1. Les personnes auditionnées....................................................................................................... 7

2. Les moyens de l’enquête............................................................................................................ 7

I. Les chiffres clés du département .................................................................................................... 9

II. Résultats du diagnostic question par question ............................................................................. 10

1. Enquête auprès des Accueils Collectifs de mineurs ................................................................. 11

2. Enquête auprès des familles .................................................................................................... 30

3. Enquête auprès des partenaires .............................................................................................. 39

III. Synthèse des enquêtes auprès des ACM ................................................................................. 40

1. La réflexion autour du handicap dans les projets éducatifs et pédagogiques des ACM. ........ 41

2. Un partenariat entre les structures du médico-social et les ACM bénéfique mais sous-

exploité.............................................................................................................................................. 41

3. Formation et sensibilisation : Pour qui ? Pourquoi ? ............................................................... 42

4. Une hétérogénéité des pratiques. ........................................................................................... 43

IV. Synthèse des enquêtes auprès des familles : un parcours semé d’embûches ........................ 44

1. L’accueil de loisirs : un interdit intériorisé lié entre autre à un manque d’information.......... 45

2. Le choix des familles du milieu ordinaire. ................................................................................ 45

3. Ne pas attendre pour agir. ....................................................................................................... 46

4. Le poids des démarches. .......................................................................................................... 46

5. Les parents: experts et partenaires.......................................................................................... 47

6. Le taux d’encadrement ............................................................................................................ 47

7. L’enfant accueilli : la fin du parcours?...................................................................................... 48

V. Synthèse globale, deux grands constats : ..................................................................................... 49

Conclusion ............................................................................................................................................. 50

Glossaire ................................................................................................................................................ 51

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Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes ayant permis la réalisation de ce diagnostic : -Les familles qui ont pris le temps de répondre avec soin au questionnaire qui leur a été transmis ainsi que celles qui ont accepté de me recevoir chez elles pour un entretien. Elles ont permis de mieux cerner les besoins et les difficultés des parents d’enfants en situation de handicap concernant l’accueil périscolaire et extrascolaire. -Les responsables et animateurs d’accueils collectifs de mineurs qui ont répondu en nombre au questionnaire transmis par la DDCSPP, de même que ceux qui ont participé aux entretiens, nous éclairant ainsi sur leurs pratiques et les freins rencontrés. -Les membres du comité technique pour leur appui et investissement dans cette étude, notamment par le biais d’entretiens et la transmission de questionnaires. -Les membres du Comité d’Entente Départemental-Handicap des Deux-Sèvres ainsi que la Maison Départementale des Personnes Handicapées pour avoir transmis les questionnaires aux familles d’enfants en situation de handicap. Enfin, je remercie les membres du comité de pilotage, représentant respectivement la CAF, la DDCSPP et la Fédération des Centres Sociaux des Deux-Sèvres, pour leur soutien pendant ces six mois de diagnostic.

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Introduction Comme indiqué dans la Décision du Défenseur des droits MLD-2012-167 : « les enfants handicapés sont confrontés à des difficultés de nature à compromettre leur droit à participer de manière effective, comme tous les autres enfants, aux activités périscolaires et extrascolaires. » Hors, selon le code de l’action sociale et des familles : « Toute personne handicapée a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale (…). À cette fin, l'action poursuivie vise à assurer l'accès de l'enfant, de l'adolescent ou de l'adulte handicapé aux institutions ouvertes à l'ensemble de la population et son maintien dans un cadre ordinaire de scolarité, de travail et de vie ». Ainsi les structures d’accueil périscolaires et extrascolaires, une fois créées, doivent respecter le principe d’égal accès au service public. Cet accueil est important pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. En effet, l’école n’est pas le seul lieu de socialisation de l’enfant et, avec les réformes scolaires, les activités périscolaires et extrascolaires prennent de plus en plus d’importance. Ces lieux permettent à l’enfant de s’épanouir et de participer à la vie sociale dès le plus jeune âge. Il s’agit également d’un enjeu pour l’ensemble de la société car les enfants sont ainsi sensibilisés à la différence et à la tolérance. Actuellement, dans les Deux-Sèvres, un certain nombre d’initiatives ont été prises mais il est nécessaire à présent de faire un état des lieux de l’accueil des enfants en situation de handicap en ACM (Accueil Collectif de Mineurs) afin d’identifier des pistes d’action pour le développement de cet accueil. C’est pourquoi, des représentants de la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations), la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) et la Fédération des Centres Sociaux des Deux-Sèvres ont formé un collectif afin d’évaluer la faisabilité d’un pôle d’appui dans le domaine de l’accueil de loisirs des enfants et adolescents en situation de handicap, tel qu’il en existe déjà dans d’autres départements comme la Vienne et la Charente. Dans ce but, ils ont fait appel au Master Intégration des Personnes Handicapées et en Difficulté afin qu’une étudiante effectue, dans le cadre d’un stage long, un diagnostic de l’accueil des enfants en situation de handicap dans le département des Deux-Sèvres, sur la période du 9 mars au 25 septembre 2015. Cette mission est soutenue par un comité technique qui rassemble les organisateurs et les représentants (voir le glossaire pour les sigles) :

- Des accueils de loisirs du département : Ville de Niort, Association Familles Rurales, Fédération des Centres Socioculturels ;

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- Des associations pour les personnes en situation de handicap, gestionnaires ou non de structures : Autisme 79, Trisomie 21, Association Valentin APAC, ADAPEI 79, GPA 79-16, APF ;

- Des institutions publiques et des organismes de protection sociale : MDPH, CAF, MSA, DASEN (circonscription Niort – ASH), PMI Conseil Général ;

- Le Master Intégration des Personnes Handicapées et en Difficulté de l’Université de Poitiers.

Dans ce document sont présentés les résultats de ce diagnostic et leur analyse.

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Objectifs

Ce diagnostic a plusieurs objectifs :

Objectifs généraux Objectifs opérationnels

Identifier les besoins des familles deux-sévriennes.

� Recenser les réponses apportées aux familles (selon l’âge de l’enfant ou de l’adolescent, la situation de handicap et la nature du handicap).

� Identifier les freins et les leviers. � Identifier les pratiques ou non de

préparation en amont de l’accueil.

Identifier les besoins des organisateurs et des professionnels de l’animation.

� Mettre en évidence : -les bonnes pratiques, -les freins, -les outils à mutualiser.

� Identifier concrètement les leviers.

Identifier les ressources existantes sur le département.

� Identifier l’ensemble des ressources disponibles (institutions, associations, autres organismes) en matière d’accompagnement des familles et des professionnels.

Le dernier objectif fera l’objet d’une autre publication sous la forme d’une cartographie.

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Méthodologie

1. Les personnes auditionnées

Le comité de pilotage a fixé le cadre de cette étude. Elle se limite à l’accueil des enfants âgés de 3 à 17 ans en Accueil Collectif de Mineurs (ACM), structures qui font l’objet d’une déclaration auprès de la DDCSPP. En ce qui concerne les personnes auditionnées, elles se répartissent en deux publics distincts :

⋅ Les parents d’enfants en situation de handicap. Ceux-ci ont été contactés via le Comité d’Entente Départemental-Handicap des Deux-Sèvres (CED-H 79) et la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Le CED-H rassemble dix-huit associations qui œuvrent en faveur des personnes en situation de handicap, gestionnaires ou non de structures spécialisées (SESSAD, IME, etc. – voir glossaire en annexe). La MDPH, quant à elle, a transmis le questionnaire dans les dossiers à destination des familles envoyés suite à la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées) du 30 juin 2015.

⋅ Les directeurs d’ACM. Un formulaire a été envoyé à chacun d’entre eux par le biais de la DDCSPP.

2. Les moyens de l’enquête

L’enquête consiste en l’association de deux méthodes complémentaires de recueil de données, quantitatives et qualitatives, à destination des familles d’un côté et des ACM de l’autre :

⋅ Le questionnaire : l’objectif est de recueillir des données chiffrées concernant l’identification des populations, de leurs besoins, et des éléments majoritairement considérés comme des atouts ou des freins à l’accueil des enfants en situation de handicap. Ces données sont restituées en pourcentage et sous la forme de graphiques pour la plupart des réponses.

⋅ L’entretien (exploratoire et semi-directif) : il s’agit de recueillir des données plus précises et contextualisées sur les pratiques et les représentations des personnes interrogées. Les entretiens ont été analysés de manière thématique et transversale afin de dégager les grandes tendances.

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Le diagnostic a été effectué à l’échelle du département des Deux-Sèvres avec comme unité géographique de référence, l’intercommunalité (communauté d’agglomération et communauté de communes), qui nous a servi de base à la constitution d’échantillons pour les entretiens. Pour construire ces outils, nous avons recueilli un certain nombre d’hypothèses concernant l’objet d’étude. Ces hypothèses sont issues de plusieurs sources : - L’Enquête 2012 « L’accueil d’enfants en situation de handicap » réalisée par la DDCSPP 79, - La synthèse des observations de la CAF 79 suite à l’évaluation de son dispositif d’accompagnement 2013 auprès des Accueils de loisirs sans hébergement bénéficiaires, - et le Rapport final de l’étude nationale menée par la plateforme nationale « Grandir ensemble » en 2008.

Questionnaires remplis et entretiens effectués :

Objectifs Outils et dates Réponses

� Questionnaire : transmis le 22 mai au secrétariat du CED-H 79. Retour le 31 juillet au plus tard.

� 108 réponses au questionnaire.

Identifier les besoins des familles

deux-sévriennes

� Entretiens effectués entre le 15 juillet et le 20 août.

� 24 entretiens.

� Questionnaire en ligne envoyé à 160 ACM, le 1er avril et clôturé le 28 avril.

� 75 réponses d’animateurs et de responsables d’ACM.

Identifier les besoins des organisateurs et des professionnels

de l’animation � Entretiens effectués

entre le 29 juin et le 21 juillet.

� 12 entretiens.

Entretiens partenaires : une

première approche des ressources disponibles

� Entretiens entre le 9 avril et le 23 juin.

� 14 entretiens.

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I. Les chiffres clés du département

Les éléments mobilisés pour ce diagnostic sont donc issus d’une enquête par questionnaires et entretiens semi-directifs auprès des Accueils Collectifs de Mineurs des Deux-Sèvres, des familles d’enfants en situation de handicap, des partenaires du projet et des personnes potentiellement ressources en matière de handicap dans le département. Des données chiffrées ont également alimenté cette étude et permis de construire les échantillons pour les entretiens :

• Données de la CAF et de la MSA concernant le nombre d’enfants dont les familles perçoivent l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH) :

- 2008 enfants entre 3 et 17 ans en 2014 :

⋅ 3 à 5 ans : 169 enfants

⋅ 6 à 11 ans : 879 enfants

⋅ 12 à 17 ans : 960 enfants et adolescents

• Données de la Direction des Services Départementaux de l’Éducation Nationale concernant l’Adaptation scolaire et la Scolarisation des enfants en situation de Handicap (ASH) :

- 2135 élèves en situation de handicap en novembre 2014, dont :

⋅ 484 dans le 1er degré en individuel

⋅ 470 dans le 2nd degré

⋅ 341 en CLIS

⋅ 285 en ULIS Collège et Lycée

⋅ 555 en IME, Hôpital de jour et ITEP Afin d’expliquer les écarts entre ces différentes données, il faut préciser que, concernant les chiffres de l’Éducation Nationale, ceux-ci prennent également en compte :

⋅ Les élèves de SEGPA (Sections d'Enseignement Général et Professionnel Adapté) qui ne sont pas forcément en situation de handicap,

⋅ Les élèves majeurs,

⋅ Les élèves ayant une reconnaissance de handicap mais dont les parents ne perçoivent pas forcément l’AEEH.

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II. Résultats du diagnostic question par question

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1. Enquête auprès des Accueils Collectifs de mineurs

RENSEIGNEMENTS SUR LES ACM Q 2 / Professions des personnes qui ont répondu :

Q 3 / Répartition des réponses selon le type d’organisateur :

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Q 4 & 5 / Projet éducatif & projet pédagogique : Précisions : Selon le décret n° 2002-885 du 3 mai 2002 relatif au projet éducatif mentionné à l'article L. 227-4 du code de l'action sociale et des familles, le projet éducatif est un document élaboré par l’organisateur de l’accueil de loisirs. Il définit les priorités et les principes de l’organisateur ainsi que les objectifs de l’action éducative des personnes qui dirigent et animent la structure. C’est à partir de ces objectifs que le projet pédagogique est réalisé, par le directeur de l’accueil. Il a pour but de concrétiser le projet éducatif. Lorsque la structure accueille des enfants en situation de handicap, les projets éducatif et pédagogique doivent prendre en compte cet accueil et ses spécificités. Faites-vous référence à l’accueil des enfants en situation de handicap dans votre projet éducatif ?

Votre projet pédagogique précise-t-il les conditions d’accueil d’enfants en situation de handicap ?

Nous pouvons observer un manque de continuité entre les deux projets.

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Q 6 / Question ouverte : thèmes relevés concernant la mention de l’accueil des enfants en situation de handicap dans les différents projets des structures :

� Un accompagnement, une approche pédagogique, des locaux adaptés, � La préparation du séjour en amont, avec la famille, � La sensibilisation et la formation de l'équipe d'animation, � La sensibilisation des autres enfants, � L’information et l’accompagnement des familles, � Une réflexion en équipe autour de la faisabilité de l’accueil, � Un protocole d’accueil individualisé, � Des moyens financiers et humains, � Un animateur référent, � Des temps de bilans, � Des rencontres avec des professionnels du milieu du handicap, � La mention dans la fiche d’inscription.

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RELATION AUX FAMILLES Q 7 & 10 / Fréquence des sollicitations par les parents d’enfants en situation de handicap : Les réponses (aux questions fermées et ouvertes) vont dans le sens d’une faible sollicitation. De même que les personnes interrogées ne notent pas une augmentation des demandes (à 78.9 %). Fréquence des sollicitations de parents d’enfants en situation de handicap :

Notez-vous une augmentation des demandes ?

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Q 8 / Êtes-vous amené à refuser l’accueil d’enfants en situation de handicap ?

Les structures ne refusent en général pas l’accueil et les relations avec les parents sont jugées majoritairement satisfaisantes pour 69.6 % des personnes interrogées. Q 9 / Question ouverte : Précisions

� Structure non adaptée / locaux pas compatibles ; � Accueil qui ne permet pas à l’enfant de s’intégrer ; � Accueil de loisirs décentralisé : activités, lieux particuliers ; � Gestion difficile des actes de la vie quotidienne (hygiène, alimentation…) ; � Posture violente de l’enfant (verbalement et physiquement) ; � Manque de personnel.

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Q 11 / Comment qualifieriez-vous les relations que vous avez avec la famille ?

Parmi les réponses « autre » : -4 personnes n’ont jamais été confrontées à la situation ; -2 précisent que ces relations demandent plus d’attention ; -2 autres personnes soulignent le fait que cela dépend du contexte ou des situations : se passe mieux si un partenaire du médico-social fait l’intermédiaire ou si les familles sont dans l’échange (et non dans le déni). Q 12 / L’avis des structures sur les attentes des parents :

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Q 13 / Question ouverte : Comment se passe l’accueil ?

� Plusieurs temps d’accueil et de dialogue avec les parents et les animateurs ; � Temps d’adaptation : les parents partagent un temps de l’accueil avec leur

enfant ; � Cahier de liaison ; � Rendez-vous, rencontre, temps d’écoute préalable ; � Remplir le protocole d’accueil ; � Visite de la structure, explication du fonctionnement ; � Voir l’enfant avec ses éducateurs et dans « son milieu » ; � Difficulté à ne pas porter la même attention sur tous les enfants ; � L’établissement spécialisé est parfois l’interlocuteur principal ; � Rencontre avec les professionnels de l’établissement spécialisé ; � Si la question du handicap est abordée lors de la première rencontre avec l’agent

d’accueil : entretien préalable ; � Explication du projet pédagogique ; � Voir ensemble les activités proposées ; � De la même manière que pour les autres. Problème : les parents ne font pas

toujours mention du handicap ou des difficultés.

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PARTENARIAT / RESEAUX Q 14 & 15 / Avez-vous déjà été contacté par des structures du médico-social ?

Les ACM qui ont répondus positivement ont contacté en grande majorité des IME (76.2%), puis des ITEP (28.6 %), des SESSAD (23.8%). Autres : IEM, UMPEA, CAMSP (voir glossaire en annexe). Q 16 / Question ouverte : Les raisons évoquées quant à cette prise de contact sont les suivantes :

� Préparer l’arrivée d’un enfant, « travailler l’accueil individualisé », visiter les locaux ; � Inscrire une famille ou faire « entendre la demande d’une famille souhaitant inscrire

son enfant en situation de handicap » ; � Expliquer les habitudes de l’enfant ; � Participer à des réunions : « faire un point sur l'évolution de la situation, les progrès

et ou difficultés rencontrées ». Assurer un suivi ; � « Mieux comprendre le handicap en question » ; � Informer sur les séjours, les prix, les capacités d’accueil et les activités de l’accueil de

loisirs ; � Pouvoir libérer un enfant une après-midi pour qu’il participe à une activité collective

à l’IME ; � Faire des « passerelles » : « échanges », « journées de rencontre », « animations

ponctuelles », « actions communes » pour :

⋅ Faire se rencontrer les publics, mieux se connaître pour mieux se respecter,

⋅ Orienter une famille vers l’accueil de loisirs, faire le relais auprès des familles ; � Informer sur le handicap. Former les équipes ; � Accompagner des enfants ou des groupes d’enfants en situation de handicap ; � Sensibiliser les enfants de l’accueil de loisirs ; � « Liaison écrite avec l’IME pour un enfant atteint de troubles autistiques ».

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Q 17 & 18 / Faites-vous régulièrement appel à des personnes extérieures qui interviennent dans la prise en charge de l'enfant ?

Majoritairement : des éducateurs spécialisés et des professionnels du paramédical mais aussi des assistantes sociales. Une personne s’est adressée au référent handicap de la Vienne (ville limitrophe de la Vienne). Q 19 & 20 / Faîtes-vous régulièrement appel à des institutions ou des structures extérieures ?

Parmi les réponses positives : CAF et DDCSPP majoritairement suivi par la MDPH, le CAMSP le Conseil Départemental (PMI) et l’ALEPA (voir glossaire en annexe).

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FINANCEMENTS Q 21 / Les personnes interrogées considèrent que l’accueil des enfants en situation de handicap nécessite une aide financière :

Q 22 & 23 / le surcoût généré par l’accueil : Il est majoritairement financé par la CAF (85 %). Vient ensuite l’aide aux familles par le biais de la PCH (12.5%). Si les deux types de financement sont utilisés, c’est celui de la CAF qui est le plus courant à 92.9%. Parmi les autres types de financement cités nous retrouvons : la commune ou l’intercommunalité (3 occurrences), la DDCSPP (Crédit vacation jeunesse. 1 occurrence), et enfin, une « réorganisation interne de la structure ».

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DEMARCHE D’ACCUEIL Q 24 & 25 / Les enfants accueillis se répartissent dans les tranches d’âge suivantes :

Q 26 / La demande des parents porte sur les périodes suivantes :

Q 27 & 28 / Quelle est la nature du ou des handicaps rencontrés ?

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Q 29 / Y-a-t-il une reconnaissance de handicap par la MDPH ?

Q 30 / Dans le cadre de leur pratique d’accueil des enfants en situation de handicap les 2 items qui reviennent le plus sont : -« La sensibilisation de l'équipe d'animation à l’accueil de cet enfant » (94.8 %), -« Un rendez-vous préalable systématique avec les parents » (79.3 %) -« la sensibilisation des autres enfants » (58.6 %) Ces démarches sont effectuées dans le but de : « Proposer des aménagements pour l’accueil de l’enfant » (87.9 %), « Évaluer la faisabilité de l'accueil de l’enfant » (63.8 %) et « Évaluer le projet d'accueil » (55.2%).

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Q 31 / Question ouverte : Dans le cas où les pratiques d’accueil ont pour but d’identifier les freins à l’accueil, les personnes interrogées ont été invitées à préciser ce qui peut constituer un frein. Seulement 18 personnes ont répondu à cette question, voici les principaux freins mis en avant :

� Un taux d’encadrement insuffisant et le surcoût engendré par le recrutement d’un animateur supplémentaire ;

� Un défaut d’accessibilité du bâti. Les « aspects logistiques » ; � Des « sorties ou des activités difficiles à organiser ». L’adaptabilité des activités ; � « Les appréhensions de l’équipe pédagogique » ; � « Les possibles difficultés relationnelles au sein d’un groupe d’enfant ». Les difficultés

relationnelles avec l’adulte. La mise « à mal du collectif ». Les « difficultés d’intégration : violence, hygiène… ». Les « troubles du comportement importants » ;

� Les compétences de l’équipe en matière de handicap ; � Le manque d’anticipation ; � L’absence d’inscription de l’accueil dans une démarche collective ; � La nécessité d’avoir un animateur pour un enfant. La nécessité d’une « vigilance

extrême » ; � Une mauvaise évaluation du temps d’accueil possible ; � L’absence de reconnaissance du handicap (pour le recrutement d’un animateur

supplémentaire) ; � La peur des parents que leur enfant soit stigmatisé ; � L’incapacité « d’assurer l’intégrité morale et/ou physique de l’enfant » ; � L’incapacité de « répondre aux besoins de l’enfant ».

Q 32 / Le directeur du centre de loisirs organise-t-il une réunion de concertation avec l'équipe d'animation autour de l'accueil de l'enfant en situation de handicap ?

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Q 33 / Y-a-t-il une personne référente dans l’accueil des enfants en situation de handicap dans votre structure ?

Q 34 & 35 /

25

Q 36 & 37 /

Trois types d’aménagements en particulier : -« Un aménagement des activités » (75 %), -« Un aménagement du rythme et du temps » (61.5 %), -« Un animateur en renfort » (55.8%).

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Q 38 / Question ouverte : Il a été ensuite demandé aux personnes interrogées de donner des précisions pour chaque item coché :

Aménagement des espaces « un espace propice aux repos », « déplacement du mobilier », « journées moins longues », « temps de repos supplémentaires »

Aménagement du temps, du rythme « temps de sieste plus ou moins allongés », « planning personnalisé », possibilité de « faire la sieste même s’ils sont grands »

Aménagement des activités Préparer en amont et en équipe, adapter les explications et le déroulé de l’activité, « choisir entre plusieurs activités, sans contraintes d’âge »

Matériel spécifique « des outils déjà utilisés par des intervenants du médico-social qui interviennent avec l'enfant », « jeux adaptés », « jeux qui favorisent la participation de tous (parachute, mémory, jeux de ballons divers…) », « Des livrets de jeux sont proposés par les stagiaires IPHD, une mallette sur chaque ACM est à l'étude suite à la formation organisée par la DDCSPP »

Un animateur référent « 2 animatrices ont suivi la formation sur l'accompagnement des enfants porteur de handicap, et se font relais auprès des équipes (qui changent assez régulièrement) », « "Un animateur référent" pour le départ de l'accueil pour que l'enfant est un repère puis petit à petit ce repère se modifie par "un animateur" puis l'enfant est "dans le groupe" »

Un animateur en renfort de l’équipe Aménagement de l’encadrement

Précisions : « pour l’aider à manger », « pour pouvoir se détacher du groupe quand il y a besoin », pour un enfant en fauteuil roulant (besoins naturels et déplacements), « prendre en charge l'enfant dans le groupe et adapter les animations », « pour que l'enfant soit pleinement intégrer à l'ensemble du groupe »

Outils pédagogiques Moyens de communication

Pictogrammes, « tableau visuel présentant les différents temps de la journée » pour un enfant malentendant, « quelques outils de LSF », « code couleur utilisé en classe » pour les troubles du comportement, adapter sa communication face à un enfant malentendant (« en face de lui, à sa hauteur, toujours attendre une réponse, s'assurer qu'il ait compris la consigne.... »)

Réorganisation des groupes Possibilité de basculer dans un autre groupe d’âge « sur certain temps de la journée ou sur des séjours » « en fonction de l’activité », « organisation de la répartition dans les groupes en fonction de l'activité, du nombre d'enfants, de la capacité de l'animateur »

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Q 39 & 40 / Avez-vous des difficultés à adapter votre accueil de loisirs ?

Lorsqu’il y a des difficultés, cela est majoritairement dû, d’après les personnes interrogées, à un défaut de formation (71.4 %), suivi par un manque de concertation avec l’ensemble des personnes concernées (47.6 %). Q 41 / Déroulement de l’accueil : 63,4 % des personnes interrogées estiment que l’accueil s’est déroulé de manière satisfaisante voir très satisfaisante (notes 4 et 5 sur une échelle de 1 à 5). 30.9% des personnes interrogées attribuent la note de 3/5 au déroulement de l’accueil. Q 42 / Question ouverte : Les personnes interrogées ont précisé que l’accueil se déroule plus ou moins bien en fonction :

� Du type de handicap ou degré de handicap :

� plus de difficultés avec des enfants présentant des troubles du comportement : « La difficulté est alors de maintenir la dynamique collective lorsque ces troubles se manifestent régulièrement ».

� Du manque d’accessibilité des lieux : � « ne peut pas participer à toutes les activités "actives" ni à toutes les sorties »,

« difficulté d'adapter chaque activité pour une participation complète de cet enfant. Les pas de porte reste un obstacle à la libre circulation de l'enfant dans la structure ».

� La qualité du dialogue avec les familles : � « Lorsque le dialogue est satisfaisant avec la famille, l'accueil de l'enfant en

situation de handicap est quasi toujours de qualité »

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POINTS D’APPUI ET DE VIGILANCE Q 43 /

Q 44 / Question ouverte : Quels sont selon-vous les atouts d’un tel accueil ? Les trois principaux atouts : -L’apprentissage de la différence et de la tolérance ; -Participer aux mêmes loisirs que les autres, s’ouvrir au monde et se socialiser pour l’enfant accueilli ; -Les échanges avec les partenaires du médico-social et de l’Éducation Nationale. Q 45 / Les trois principaux outils qui constitueraient une plus-value pour les personnes interrogées sont : « Des échanges de pratiques réguliers avec des homologues » (61.7 %), « Un accompagnement pour la mise en place d’un protocole d’accueil » (55 %), « Une prise en charge du coût relatif à l’accueil » (50%). Ils sont suivis de près par les items suivants : « Un accompagnement à la résolution des problèmes rencontrés pendant l’accueil » (46.7%), « Un accompagnement pour évaluer la demande technique et financière » (45%). Q 46 / Concernant les sessions d’information, de sensibilisation ou de formation qui pourraient être suivies par le personnel des accueils de loisirs : Les trois principaux thèmes retenus sont : « Des échanges de bonnes pratiques » (68.8 %), « Les réseaux de partenaires du champ du handicap pour mieux savoir à qui s’adresser » (62.5 %), « La gestion de groupe » (56.3 %)

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À noter qu’une personne propose de sensibiliser au handicap par le recrutement de personnel en situation de handicap. Q 47 / Question ouverte : Voyez-vous d’autres leviers susceptibles de faciliter l’accueil des enfants en situation de handicap dans les centres de loisirs ? Les principaux types de leviers cités : -Que tous les acteurs se sentent concernés (organisateurs, élus, agents techniques, équipes éducatives…) ; -Communiquer sur les actions des centres de loisirs. Q 48 / Les problématiques qui demeurent selon les personnes interrogées : « Turn-over de l’équipe » (56.1 %), « Accompagnement de l’équipe d’animation favorisant l’évolution des pratiques professionnelles en matière d’accueil des familles avec enfants / adolescents en situation de handicap » (52.6 %), « Dialogue / coopération avec les parents pour : la préparation, le bilan et le suivi de l’accueil » (42.1%), « Aide au financement (insuffisante, méconnue ou complexe) » (40.4%).

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2. Enquête auprès des familles

DONNEES SUR LES PERSONNES INTERROGEES Q 1 & 2 / Une majorité des personnes ayant répondu ont des enfants âgés de 13 à 17 ans. Ils sont scolarisés majoritairement en milieu dit « ordinaire » cependant, seulement la moitié des parents ont répondu à cette question (51 personnes).

Classe dite « ordinaire » (suivi ou non par un SESSAD et accompagné ou non par un AVS)

29

CLIS / ULIS 8

Établissement spécialisé 12

Centre de formation (MFR) 2

31

Q 3 / 79.63 % des enquêtés ont répondu à cette question Les réponses peuvent se répartir de la manière suivante sachant que les enfants peuvent avoir plusieurs difficultés et que certaines réponses sont évasives.

Difficultés / maladie / handicap Nombre de réponses

Troubles dys- (dyspraxie, dyslexie, dysgraphie, dyscalculie…)

16

Déficience intellectuelle 15

Syndromes et maladies génétiques 15

Autres 13

Autisme et Troubles envahissants du développement

10

Handicap physique 8

Troubles du comportement 7

Épilepsie 4

Déficience visuelle 3

La déficience intellectuelle, les troubles de la motricité, les troubles de l’attention et les troubles du comportement sont des difficultés « transversales » pour de nombreuses situations de handicap. Q 4 / Dans quelle intercommunalité vivez vous ?

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LA QUESTION DE L’ACCUEIL

Q 5, 6 & 7/ Avez-vous besoin pour votre enfant d’un mode d’accueil (mercredi, après l’école, séjours) ?

33

Q 8 & 9 / Majoritairement, les personnes interrogées savent où se trouvent l’accueil de loisirs le plus proche qui est souvent à moins de 10km. Connaissez-vous le centre de loisirs le plus proche de chez vous ?

Q 10 & 11 / L’accueil en ACM

-56.9% des enfants des personnes interrogées ont été accueillis en centres de loisirs. -Lorsqu’il y a eu accueil et que cet accueil a fait l’objet d’une démarche particulière, les centres de loisirs ont généralement proposé aux parents :

⋅ un rendez-vous préalable avec le directeur ou le responsable de pôle

⋅ et/ou une rencontre avec les animateurs.

⋅ À noter que seulement trois d’entre eux ont proposé de signer un protocole d’accueil.

Votre enfant a-t-il déjà été accueilli en centre de loisirs ?

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Q 12 / 4 personnes ont signalé avoir eu recours à d’autres solutions d’accueil : Deux familles ont dû faire des modifications concernant leur temps de travail : une mère a dû réduire son activité professionnelle d’autres parents ont pris des congés, une famille a eu recours à la famille habitant dans les environs, une autre au séjour adapté (jugé trop cher et trop éloigné).

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PERENNITE DE L’ACCUEIL, ATTENTES ET REPRESENTATIONS DES PARENTS

Q 13 / A la question : « Si votre enfant n’a pas été accueilli, pouvez-vous nous dire pour quelles raisons ? », les parents ont coché majoritairement les trois items suivants :

-« Vous pensez que l’accueil ne sera pas suffisamment adapté » ; -« Vous ne saviez pas que des enfants en situation de handicap pouvaient intégrer des accueils de loisirs ordinaires » ; -« Vous pensez que l’accueil vous sera refusé ».

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Q 14 & 15 / Si l’accueil de votre enfant n’a pu être possible, pouvez-vous préciser pour quelles raisons ?

Q 16 / Est-ce que l’accueil de votre enfant, au sein du même centre de loisirs ou accueil de garderie, est remis en question à chaque nouvelle réinscription ?

Q 17 / Chez les 10 personnes ayant précisé pour quelles raisons l’inscription est remise en cause, nous retrouvons parmi les raisons : -L’enfant est trop grand pour l’accueil (3 occurrences), -Le manque de personnel (2 occurrences), -Le coût de l’accueil pour les parents (2 occurrences). À noter que si l’accueil n’est pas systématiquement remis en cause, la participation aux activités et les difficultés régulièrement rencontrées par l’équipe d’animation par manque de communication et de prise en compte de l’avis des parents a été souligné ici : « il faut toujours réexpliquer », « selon les activités proposées ».

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Q 18 / les réponses à la question : « qu’attendez-vous d’un accueil de loisirs ? » se répartissent en deux catégories : Les attentes vis-à-vis du centre de loisirs, principalement : -Qualités personnelles d’accueil : 21 occurrences (« patience », « bienveillance » et « attention »), -Prise en charge et activités adaptées : 13 occurrences, -Formation du personnel : 7 occurrences. Les bénéfices pour les enfants, parmi lesquels : -De nouvelles activités et de nouveaux contextes : 14 occurrences, -Du bien-être et du loisir : 14 occurrences, -Intégration, socialisation, contact avec les autres : 11 occurrences.

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FINANCEMENTS

Q 19 / Si l’adaptation de l’accueil de votre enfant en centre de loisirs a été financée : de quelle façon l’a-t-elle été ?

Q 20 / Les personnes interrogées considèrent majoritairement que les aides financières sont méconnues. Lorsqu’ils estiment être suffisamment informés, ils indiquent tout de même qu’elles sont insuffisantes et complexes.

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3. Enquête auprès des partenaires

Les entretiens avec les membres du comité technique et les personnes potentiellement ressources sur la question de l’accueil des enfants en situation de handicap, dans les ACM du département, permettent de souligner des aspects importants dans la réussite de cet accueil parmi lesquels :

- L’importance du partenariat et de la reconnaissance des autres professionnels :

⋅ « Se connaître pour se reconnaître »,

⋅ Une structure spécialisée souhaite qu’on puisse : « identifier les centres de loisirs qui sont d’accord pour entrer en contact »,

⋅ L’importance des réunions éducatives : « En une réunion, si tout le monde est présent, ça facilite les choses ».

- La formation et la sensibilisation :

⋅ « Le CRA propose des formations générales, mais l’ALEPA est meilleur pour la question des loisirs, pour le concret »,

⋅ « EDI formation : un des plus compétents dans l’autisme »,

⋅ « La sensibilisation est importante quand on veut chercher des infos, quand on est dans une situation concrète ».

- La nécessité d’un protocole d’accueil spécifique au handicap puisque les accueils de loisirs ne sont pas, justement, des structures spécialisées et qu’elles n’ont pas vocation à le devenir.

- la question des transports est évoquée à plusieurs reprises (elle sera un des éléments à considérer dans le volet « cartographie : identification des ressources »).

- L’importance du partage d’expérience et des outils :

⋅ « les outils pour les autistes peuvent servir pour d’autres types de handicap car ils touchent tous les domaines »

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III. Synthèse des enquêtes auprès des ACM

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1. La réflexion autour du handicap dans les projets éducatifs et

pédagogiques des ACM.

Si près de la moitié des personnes interrogées mentionnent l’accueil des enfants en situation de handicap dans le projet éducatif, 68% ne précisent pas les conditions d’accueil dans le projet pédagogique. Ces données recueillies pointent un manque d’appropriation de la thématique de l‘accueil des enfants en situation de handicap par les ACM. Les structures mentionnent, parmi leurs valeurs, la notion d’acceptation de la différence mais l’inscription du terme « handicap » n’est pas systématique. En entretien, des personnes évoquent en particulier le risque de « discrimination » que ce terme peut engendrer. Cependant, cette absence de mention du handicap peut entraîner un manque de visibilité, pour les parents, des possibilités effectives d’accueil de leur enfant par la structure. De plus, comme le projet pédagogique décline les objectifs du projet éducatif en objectifs opérationnels, les adaptations nécessaires à l’accueil d’un enfant en situation de handicap ne sont pas précisées et, par conséquent, on peut se demander si elles ont été pensées en amont. On observe donc que toutes les structures ne prennent pas en compte cette différence-là dans leurs écrits et qu’il y a un manque de continuité entre les orientations du projet éducatif et la réflexion autour des moyens mis en œuvre dans le projet pédagogique.

2. Un partenariat entre les structures du médico-social et les ACM

bénéfique mais sous-exploité.

Les données récoltées grâce au questionnaire et aux entretiens montrent qu’il y a peu d’échange et de partenariat avec les structures du médico-social ainsi qu’avec les institutions, en matière de prise en compte du handicap. Ce manque d’échange est observable dans les deux sens en ce qui concerne les structures spécialisées. D’un autre côté, les personnes interrogées soulignent l’importance des échanges entre professionnels pour le bon accueil de l’enfant en situation de handicap. Ils indiquent plusieurs avantages à ce partenariat : -Des professionnels qui connaissent l’enfant et qui ont eu l’occasion de l’observer en groupe (« établir les règles de fonctionnement, les règles de vie, pour bien caler les choses au départ »), -Des spécialistes du handicap susceptibles de conseiller les animateurs ou d’animer des séances de sensibilisation, -Un travail sur des projets communs, etc.

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Les partenaires du médico-social, qui prônent l’inclusion en milieu ordinaire, sont donc des interlocuteurs essentiels pour les accueils périscolaires et extrascolaires afin de développer un accueil le plus adapté possible aux enfants en situation de handicap.

3. Formation et sensibilisation : Pour qui ? Pourquoi ?

La formation et la sensibilisation sont considérés comme très importantes par les responsables d’ACM qui peuvent se sentir démunis face à la question du handicap. Notamment, ils indiquent, dans leurs réponses au questionnaire, que « les compétences de l’équipe en matière de handicap » mais également « les appréhensions de l’équipe pédagogique » constituent des freins à l’accueil. D’une manière plus spécifique, ils considèrent que les points les plus difficiles à gérer dans l’accueil des enfants en situation de handicap sont : « l’intégration », « répondre aux besoins de l’enfant », et gérer « les troubles du comportement ». Il y a là des inquiétudes face aux compétences nécessaires pour un tel accueil. Il apparaît donc logique que la formation soit considérée comme un vrai plus par les directeurs et les animateurs. Il en est de même pour les familles qui déclarent que si l’accueil n’a pu être possible, les raisons en sont très majoritairement : « le manque de formation du personnel » (60.9 %) et « les activités non-adaptées » (47.8%). Cependant, il apparaît, au travers des entretiens, que la formation et la sensibilisation au handicap peuvent prendre des formes très variées allant de la formation théorique au handicap en général à la « simple » sensibilisation du personnel ou encore des autres enfants, en passant par des échanges de pratiques, des visites d’établissements spécialisés et des formations plus spécifiques. De plus, ces formations peuvent, soit être considérées comme des préalables indispensables, soit comme des apports ponctuels en fonction de l’accueil réel d’enfants en situation de handicap. Certains responsables d’accueils de loisirs indiquent qu’il s’agit plus de dédramatiser l’accueil qu’autre chose. Les craintes qu’ils ont pu avoir dans un premier temps ont disparus avec l’accueil effectif d’un enfant. À cela vient s’ajouter le turn-over important des équipes d’animation. On constate donc qu’il s’agit d’outils indispensables mais dont les contours sont assez flous.

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4. Une hétérogénéité des pratiques.

Dans les questionnaires, nous pouvons voir que les pratiques des ACM ne sont pas homogènes. Tout d’abord, certaines structures n’ont jamais accueillis d’enfants en situation de handicap. Les structures majoritairement ne refusent pas d’accueillir les enfants en situation de handicap cependant leurs réponses démontrent une grande variété de pratiques du « minimalisme » à un accueil plus réfléchi.

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IV. Synthèse des enquêtes auprès des familles : un parcours

semé d’embûches

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1. L’accueil de loisirs : un interdit intériorisé lié entre autre à un

manque d’information

Comme on peut le voir à travers les réponses des parents, notamment à la question 13 du questionnaire, les familles ont tendance à penser que l’accueil ne sera pas possible. Lors des entretiens, les familles déclarent : « On a toujours à se dire : est-ce qu’il va être accepté ? », « On ne pensait pas que c’était possible ». La dernière citation reflète bien le sentiment que certains parents ont concernant le milieu ordinaire, ils l’estiment inaccessible. Ils ne s’autorisent pas à considérer les ACM comme étant une possibilité pour leur enfant. Les familles déplorent également le manque d’information concernant l’accueil périscolaire et extrascolaire dans les établissements spécialisés. Ils aimeraient également, lorsque l’enfant est scolarisé en milieu ordinaire, qu’il soit fait état des possibilités d’accueil de l’enfant en situation de handicap lors des réunions d’information de début d’année scolaire. Ce manque d’information touche également la question des possibilités de financement de l’accueil des enfants en situation de handicap. En effet, dans les réponses au questionnaire, les personnes interrogées considèrent majoritairement que les aides financières sont méconnues.

2. Le choix des familles du milieu ordinaire.

La majorité des familles interrogées voient un intérêt à l’accueil de leur enfant dans les structures du milieu ordinaire. Parmi les avantages, on retrouve : -Le changement de contexte, d’habitudes, d’activités ; -L’épanouissement, le bien-être et les progrès ; -L’intégration, la socialisation et le contact avec les autres. L’aspect épanouissant voir thérapeutique du milieu ordinaire ressort des entretiens : « il s’épanouit, c’est thérapeutique. Il apprend à être plus souple » ; « découvrir de nouvelles choses, être avec des enfants ordinaires, souvent il copie les gens, ça pourrait le faire évoluer » ; « les visages lui sont connus et son caractère s’affirme ». À plusieurs reprises les parents soulignent également le fait que les ACM constituent un lieu important de socialisation et d’inclusion car, à la différence de l’école, il n’y a pas d’exigence de performance, de résultats. À noter aussi le fait que lorsque la question des séjours ou des accueils adaptés est évoquée, ceux-ci ne sont pas conçus comme étant une vraie alternative. En effet, si les parents sont rassurés par la présence de professionnels et les conditions d’accueils, ils considèrent bien souvent que ces alternatives sont trop éloignées et trop chères et que les accueils du milieu ordinaire apporte des choses différentes mais tout aussi nécessaires à leur enfant.

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3. Ne pas attendre pour agir.

Les parents considèrent que certains ACM ne mettent rien en place si eux, de leur côté, ne font pas toutes les démarches possibles : reconnaissance du handicap de l’enfant par la MDPH ou demande de financement pour un animateur supplémentaire. Lors d’un entretien, une maman déclare qu’à l’inscription de son enfant en accueil de loisirs, elle a eu l’« impression qu’il faudrait tout un dossier médical » alors que dans le club de ping-pong de la même commune, le responsable lui a dit : « vous venez et on voit comment ça se passe » et « ça se passe bien ». La notion de handicap n’est pas toujours la plus fonctionnelle pour l’équipe d’animation et l’accueil en lui-même. Peut-être vaut-il mieux penser en termes de « difficultés » lorsque l’on prépare l’accueil d’un enfant en particulier. En effet, si l’accueil de certains enfants nécessite des démarches particulières concernant le financement, le taux d’encadrement et les adaptations, bien souvent les freins identifiés par les parents relèvent d’un manque de connaissance, d’une crainte face à l’inconnu que représente ce type d’accueil pour certaines structures qui préfèrent ne rien tenter tant que l’animateur supplémentaire n’est pas financé par exemple. Pour les parents, cela peut avoir comme conséquence de se retrouver sans aucune solution d’accueil.

4. Le poids des démarches.

Les familles ont fait part, à travers les entretiens, du « parcours du combattant » qu’ils vivent au quotidien. Les partenaires du projet (notamment les associations de soutien aux personnes en situation de handicap et leurs proches) ont également souligné le poids des démarches qui reposent sur les familles et la fatigue engendrée par leur combat au quotidien pour que leur enfant ait accès aux mêmes droits que les autres et qu’ils soient reconnus dans leur différence. Ce parcours commence avec les incompréhensions face aux difficultés de l’enfant, le déni et l’acceptation, et surtout le diagnostic qui peut arriver très tardivement. Les démarches concernant la santé et la scolarisation s’accumulent et les familles abandonnent la question des loisirs. Cela est d’autant plus vrai que, pour certains enfants, les semaines peuvent être très lourdes en termes de prise en charge. Les parents déclarent : « toute l’année je me suis battue avec l’école », « on était débordés de rendez-vous […] le CRA et tout ça » ; « parcours du combattant » : « parcours diagnostic, parcours scolaire et aujourd’hui parcours professionnel ».

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Il apparaît donc nécessaire de faire en sorte qu’en matière d’accueil de loisirs, les parents n’aient pas également à refaire toute une série de démarches.

5. Les parents: experts et partenaires.

Les parents expriment, à travers les entretiens notamment, le fait que leur parole n’est pas suffisamment prise en compte : « il fallait toujours réexpliquer et ça changeait rien dans sa prise en charge ». Parallèlement, les responsables d’ACM soulignent l’importance des échanges avec les parents pour le bon accueil de l’enfant : « il faut bien anticiper avec les parents ». En effet, les parents sont les premiers « experts » de leur enfant : ils savent quels sont ses besoins et ses capacités, comment gérer une crise, quels jeux sont adaptés, etc. Il faut non seulement que leur parole soit entendue mais qu’elle soit aussi transmise aux équipes. Les parents peuvent également permettre aux accueils de loisirs de rentrer en contact avec des professionnels du milieu spécialisé et des associations de handicap, comme ça a été le cas pour quelques-unes des personnes interrogées.

6. Le taux d’encadrement

Les ACM et les familles s’accordent pour dire que le manque de personnel est un des freins principaux à l’accueil des enfants en situation de handicap. Les témoignages montrent que plusieurs situations se cachent derrière la question du « 1 pour 1 ». Bien souvent, la personne supplémentaire servirait en fait à rassurer tous les acteurs entourant l’accueil d’un enfant en situation de handicap : -« Il faut le prendre en charge de A et Z » ; -« Besoin de quelqu’un avec lui mais pas forcément du 1 pour 1 » ; -« Difficultés à la marge sur certaines activités » ; -« Ça se passait bien, moins de turn-over », « grande confiance envers l’animateur », puis changement d’animateur : « Il faudrait un référent qui ait la volonté d’accueillir et d’intégrer ». On voit bien, à travers ces extraits, que les notions d’animateur supplémentaire et de taux d’encadrement recouvrent plusieurs réalités : un animateur spécialisé qui accompagne l’enfant en situation de handicap uniquement ; un animateur en renfort afin de permettre une plus grande attention ; une personne référente vers qui l’enfant, les parents ou les autres animateurs pourraient se tourner en cas de besoin ; une personne en renfort seulement au début de l’accueil pour une bonne transition, etc.

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On voit bien ici, qu’en fonction des situations, les solutions peuvent être différentes et, parfois même, recouvrir d’autres formes que celle de la personne supplémentaire qui n’en reste pas moins nécessaire dans de nombreuses situations.

7. L’enfant accueilli : la fin du parcours?

La plupart des enquêtés déclarent que l’accueil de leur enfant n’est pas remis en cause à chaque nouvelle réinscription. Ils nuancent cependant leurs propos par des remarques concernant le déroulement de l’accueil. Les parents mentionnent en effet les difficultés qu’ils peuvent rencontrer tout au long de l’accueil de leur enfant à l’occasion de leur participation à certaines activités, régulières ou nouvelles. Ces difficultés peuvent se traduire concrètement par une obligation pour les parents d’aller chercher leur enfant le temps de l’activité, ou tous les jours à l’heure du repas ou sur d’autres moments de la journée. Ils peuvent également rencontrer des difficultés par manque de communication et de prise en compte de leurs remarques par l’équipe d’animation : -« il faut toujours réexpliquer » -« selon les activités proposées […] je ne sais pas s’il est capable d’y participer, faute de surveillance individuelle ou de parcours adapté » -« nouvelle équipe à chaque fois ». On constate donc, qu’une fois l’enfant accueilli, tout n’est pas résolu et que les structures ont parfois du mal à s’adapter à un accueil qui demande non seulement de la réactivité mais aussi de la souplesse.

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V. Synthèse globale, deux grands constats :

De cette synthèse des résultats, il est possible de dégager deux grands constats :

⋅ Tout d’abord, l’accès aux loisirs pour les enfants en situation de handicap est un

parcours semé d’embûches pour les parents.

Le poids des démarches reposent sur leurs épaules dans tous les domaines de la vie. L’accès

aux mêmes choses que les autres pour leurs enfants est tellement compliqué qu’ils ne

s’autorisent parfois pas à penser qu’ils pourraient y avoir droit.

Alors que, dans un même temps, les loisirs, les activités culturelles et sportives sont

nécessaires à tous les enfants, et les enfants en situation de handicap en particulier ont

besoin de cet environnement qui n’exige pas de performance de leur part et leur permet de

s’épanouir et se socialiser tout en côtoyant les enfants de leur commune et de partager les

mêmes activités que leurs frères et sœurs.

Il est donc nécessaire que cet accueil soit facilité au maximum pour les enfants et pour leurs parents.

⋅ Enfin, la nécessité de formaliser et d’individualiser l’accueil des enfants en situation de handicap en valorisant les bonnes pratiques constatées.

Il paraît nécessaire de repenser l’accueil des enfants en situation de handicap selon deux axes qui convergent l’un vers l’autre :

� La formalisation de l’accueil : à travers une démarche d’accueil lisible, pensée en amont et inscrite dans les projets de la structure.

� L’individualisation de l’accueil : identifier précisément et concrètement les difficultés de l’enfant, adapter les activités ou en proposer d’autres, travailler en partenariat avec les professionnels qui suivent cet enfant, etc.

Cette dynamique double est parfaitement illustrée par l’utilisation des notions de « handicap » et de « difficultés ». D’un côté, la notion de handicap, qui peut paraître floue ou discriminante pour certains mais qu’il est nécessaire d’utiliser pour que les parents s’autorisent à inscrire leur enfant en centre de loisirs, et afin de mettre en place des outils spécifiques pour cet accueil qui le nécessite. De l’autre, la notion de difficultés qui permet de rester proche du concret de cet accueil et d’apporter de la souplesse et de la réactivité.

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Conclusion Pour conclure la synthèse de ce diagnostic, les accueils de loisirs et les accueils périscolaires apparaissent clairement comme un lieu d’inclusion primordial pour les enfants en situation de handicap. Si la plupart des personnes interrogées le reconnaissent, on constate néanmoins un manque de ressources, d’informations, de formation et de coordination entre les différents acteurs des champs du handicap, de l’éducation spécialisée, de l’éducation populaire et de l’Éducation Nationale. Un autre document vient compléter ce diagnostic. Il propose des préconisations pour chaque élément majeur identifié dans le développement de l’accueil des enfants en situation de handicap sur le département des Deux-Sèvres.

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Glossaire ACM : Accueils Collectifs de Mineurs. ADAPEI : Association Départementale des Amis et Parents d'Enfants Inadaptés. AEEH : Allocation Éducation de l’Enfant Handicapé. AFR : Association Familles Rurales. ALEPA : Activités et Loisirs Éducatifs pour Personnes avec Autisme. APF : Association des Paralysés de France. ASH : Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés. Association Valentin APAC : Association des Porteurs d'Anomalies Chromosomiques. AVS : Auxiliaire de Vie Scolaire. CAF : Caisse d’Allocations Familiales. CAMSP : Centre d’Action Médico-Sociale Précoce. CDAPH : Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées. CLIS : Classe pour l'Inclusion Scolaire CMPP : Centres Médico-Psycho-Pédagogiques. CSC : Centre SocioCulturel. DASEN : Direction Académique des Services de l’Éducation Nationale. DDCSPP : Direction Départementale de la Cohésion Sociale et la Protection des Populations. GPA : Groupe PEP (Pupilles de l’Enseignement Public) – APAJH (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés). ITEP : Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique. IEM : Institut d'Éducation Motrice. IME : Institut Médico-Éducatif. MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées.

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MFR : Maisons Familiales Rurales MSA : Mutualité Sociale Agricole. PMI : Protection Maternelle et Infantile. SESSAD : Service d’Éducation Spécialisée et de Soins À Domicile. ULIS : Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire UMPEA : Unité Médico Psychologique pour Enfants et Adolescents.