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Le Sault-des-Chats PAST AND FUTURE, A PONTIAC STORY D’HIER à DEMAIN, UNE HISTOIRE DU PONTIAC L e Sault-des-Chats était situé sur la rivière des Outaouais, entre Quyon et Bristol (territoires actuels des MRC des Collines-de-l’Outaouais et de Pontiac). Un « sault » est un ancien terme français qui désigne une cascade ou une chute d’eau nécessitant le portage des canots. Avant la construction d’un barrage hydroélectrique, une quinzaine de chutes s’y succédaient sur une distance de plus de quatre kilomètres. Ce paysage d’une grande beauté, décrit et louangé par de nombreux voyageurs, représentait un attrait touristique majeur au tournant des années 1900. Il a cependant été grandement modifié en 1932 par la construction d’un barrage hydroélectrique. Lieu de passage mais aussi centre économique, le Sault- des-Chats a attiré Amérindiens, commerçants de fourrures, exploitants forestiers et miniers, colons européens et touristes. La richesse de sa faune et de sa flore ainsi que sa géologie particulière expliquent pourquoi ce lieu a été et peut être à nouveau un centre dynamique, suscitant l’innovation. Découvrez l’histoire originale et peu connue du Sault-des-Chats dans cette exposition interactive. C hats Falls was located on the Ottawa River between Quyon and Bristol (in what is now the MRC des Collines and the MRC Pontiac). Known as “Sault-des- Chats” in French, the term “sault” meant a waterfall or rapids serious enough to require a “portage” or carrying of canoes or boats on land before continuing on the river. Chats Falls certainly was a “sault”, with waterfalls and rapids cascading and plunging for more than four kilometres along the river, forming a stunning landscape marvelled at by many travellers. The site was a major tourist attraction at the turn of the 20th century. In 1932, with the completion of the Chats Falls hydro dam, the area was flooded, drastically changing the landscape. Thoroughfare and economic centre, Chats Falls attracted First Nations people, fur traders, loggers, miners, European settlers and tourists. Thanks to the area’s bountiful plant and wildlife, coupled with its unique geology, it was and perhaps will be again a vital hub of activity and innovation. Discover the unique and fascinating story of Chats Falls in this interactive exhibition. Le barrage de la Chute-des- Chats terminée en 1932 2013 The Chats Falls Dam completed in 1932 2013 Portage des Chats 1838 William Bartlett (1809–1854) Musée des beaux-arts du Canada, 18017.12 Portage des Chats 1838 William Bartlett (1809–1854) National Gallery of Canada, 18017.12 Chats Falls Fitzroy Harbour Arnprior Sault-des-Chats Chats Falls Quyon L A R I V I è R E O U T A O U A IS O T T A W A RIV ER

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Page 1: d’hier à demain, une histoire du Pontiac Chats Falls€¦ · d’hier à demain, une histoire du Pontiac L e Sault-des-Chats était situé sur la rivière des Outaouais, ... Le

Le Sault-des-Chats

Past and Future, a Pontiac story

d’hier à demain, une histoire du Pontiac

Le Sault-des-Chats était situé sur la rivière des Outaouais, entre Quyon et

Bristol (territoires actuels des MRC des Collines-de-l’Outaouais et de Pontiac). Un « sault » est un ancien terme français qui désigne une cascade ou une chute d’eau nécessitant le portage des canots. Avant la construction d’un barrage hydroélectrique, une quinzaine de chutes s’y succédaient sur une distance de plus de quatre kilomètres. Ce paysage d’une grande beauté, décrit et louangé par de nombreux voyageurs, représentait un attrait touristique majeur au tournant des années 1900. Il a cependant été grandement modifié en 1932 par la construction d’un barrage hydroélectrique.

Lieu de passage mais aussi centre économique, le Sault-des-Chats a attiré Amérindiens, commerçants de fourrures, exploitants forestiers et miniers, colons européens et touristes. La richesse de sa faune et de sa flore ainsi que sa géologie particulière expliquent pourquoi ce lieu a été et peut être à nouveau un centre dynamique, suscitant l’innovation.

découvrez l’histoire originale et peu connue du sault-des-chats dans cette exposition interactive.

Chats Falls was located on the Ottawa River between Quyon and Bristol (in

what is now the MRC des Collines and the MRC Pontiac). Known as “Sault-des-Chats” in French, the term “sault” meant a waterfall or rapids serious enough to require a “portage” or carrying of canoes or boats on land before continuing on the river. Chats Falls certainly was a “sault”, with waterfalls and rapids

cascading and plunging for more than four kilometres along the river, forming a stunning landscape marvelled at by many travellers. The site was a major tourist attraction at the turn of the 20th century. In 1932, with the completion of the Chats Falls hydro dam, the area was flooded, drastically changing the landscape.

Thoroughfare and economic centre, Chats Falls attracted First Nations people, fur traders, loggers, miners, European settlers and tourists. Thanks to the area’s bountiful plant and wildlife, coupled with its unique geology, it was and perhaps will be again a vital hub of activity and innovation.

discover the unique and fascinating story of chats Falls in this interactive exhibition.

Le barrage de la chute-des-chats terminée en 1932 2013

the chats Falls dam completed in 1932 2013

Portage des chats 1838 William Bartlett (1809–1854)Musée des beaux-arts du Canada, 18017.12

Portage des chats 1838 William Bartlett (1809–1854)National Gallery of Canada, 18017.12

Chats Falls

Fitzroy Harbour

Arnprior

Sault-des-ChatsChats Falls

Quyon

La RivièRe outaouais ottawa RiveR

Maude
Texte surligné
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in the Land of Fish and Game

Excellent fishing was one of the main attractions that drew the people of the Algonquin First Nation to Chats Falls.

Archeological excavations have unearthed their campsites along the Ottawa River, including semi-permanent

settlements on Allumette Island. Fish such as sturgeon, barbotte, catfish, walleye and

eel formed the base of the Algonquin summer diet.

When the first European travellers portaged at Chats Falls, they were

impressed by the quantity and variety of game they saw. Ducks and geese were abundant, along with elk, moose, beaver, muskrat and other fur-bearing animals. Some travellers reported hunting

passenger pigeons, a bird that is now extinct, in a place today called Indian Point, in the Municipality of Pontiac.

castor du canada 1819

Charles-Philibert De Lasteyrie (1757–1849)Bibliothèque et Archives Canada, 1984-209-1

canadian Beaver 1819 Charles-Philibert De Lasteyrie (1757–1849)Library and Archives Canada, 1984-209-1

chasseurs tirant un chevreuil 1890 Edward Scrope Shrapnel (1845–1920)Bibliothèque et Archives Canada, collection de canadiana Peter Winkworth, R9266-383

hunters shooting a dear 1890 Edward Scrope Shrapnel (1845–1920)Library and Archives Canada, Peter Winkworth Collection of Canadiana, R9266-383

indiens en canot dans un marais, chassant le canard Vers 1865 Caroline L. Daly (1844–1893)Bibliothèque et Archives Canada, collection de canadiana Peter Winkworth, R9266-171

indians in a canoe hunting duckCa. 1865 Caroline L. Daly (1844–1893)Library and Archives Canada, Peter Winkworth Collection of Canadiana, R9266-171

au royaume du poisson et du gibier

Les Amérindiens furent les premiers à fréquenter le Sault-des-Chats, attirés notamment par les nombreuses espèces de

poissons qu’on y trouvait. Des fouilles archéologiques ont confirmé la présence de campements amérindiens le long de la rivière des Outaouais et même d’établissements semi-permanents à l’île aux Allumettes. Les Algonquins se nourrissaient de gibier, mais aussi d’esturgeon, de dorée jaune, de barbotte, de carpe et d’anguille.

Lorsque les premiers voyageurs européens portagent à leur tour au Sault-des-Chats, l’abondance et la diversité du gibier les émerveillent! Canards et oies y foisonnent, les orignaux et élans abondent et on y trouve castors, rats musqués et autres animaux à fourrure en quantité. Certains voyageurs rapportent même avoir chassé la tourte – un oiseau maintenant disparu – à l’endroit qu’on appelle aujourd’hui la Pointe à l’indienne, dans la municipalité de Pontiac.

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au cœur des réseaux d’échanges

Peu de gens savent que l’Outaouais était déjà au cœur d’un vaste réseau d’échanges il y a 6000 ans. On a retrouvé près

de la rivière des objets en cuivre que les Amérindiens avaient fabriqués à partir de pépites provenant de la région du lac Supérieur et obtenues par le troc.

Lors du passage de Samuel de Champlain en juin 1613, différents groupes amérindiens occupent la rivière. Les Kichesipirinis, aussi appelés « Algonquins de l’île », contrôlent le passage près de l’île aux Allumettes. Ils prélèvent des cadeaux et agissent comme intermédiaires dans le commerce des fourrures. Cherchant, à protéger ce rôle stratégique, leur chef Tessouat décourage Champlain de pousser plus avant son expédition.

Vers les années 1650, les Algonquins sont forcés de quitter leur territoire ancestral en raison des guerres et des épidémies qui les déciment. Les Européens prennent le contrôle de la traite sur la rivière. Au début du 19e siècle, la Compagnie du Nord-Ouest, puis la Compagnie de la Baie d’Hudson opèrent un poste de traite au Sault-des-Chats. Il demeurera en activité jusqu’en 1837.

at the heart of trading networks

Did you know that the Outaouais was at the heart of a vast trade network for thousands of years before the arrival of

Europeans? Artefacts made from materials not found in the area have been recovered near the Ottawa river, such as copper tools made by First Nations people that came from the Lake Superior region.

When Samuel de Champlain traveled here in June 1613, the region was populated by a number of Algonquin sub-nations. One of these groups, the Kichesipirinis, also called “Island Algonquins” controlled the river passage near Allumette Island. They collected trade goods as toll and acted as intermediaries in the fur trade. Wanting to preserve this strategic role, their chief, Tessouat, discouraged Champlain from continuing his expedition upriver.

In the 1650s, many Algonquins were forced to leave their ancestral lands due to war and epidemics that decimated their population. Europeans took control of the trade on the river. At the beginning of the 19th century, the Northwest Company, then the Hudson’s Bay Company ran a trading post at Chats Falls. It remained in operation until 1837.

cimetière des voyageurs 1838 William Bartlett (1809–1854)Bibliothèque et Archives Canada, collection de canadiana W.H. Coverdale, 1970-188-885

Burial Place of the Voyageurs 1838 William Bartlett (1809–1854)Library and Archives Canada, W.H. Coverdale Collection of Canadiana, 1970-188-885

carte de la nouvelle-France... 1632 Samuel de Champlain (1574–1635)Agrandissement montrant les étapes numérotées de l’expédition de Champlain le long de la rivière des OutaouaisBibliothèque et Archives Canada, R11981-62-6-F

map of new France...1632 Samuel de Champlain (1574–1635)Enlargement showing the numbered stops of Champlain’s expedition along the Ottawa RiverLibrary and Archives Canada, R11981-62-6-F

champlain sur la rivière outaouais 2013Jelly Massee (1954– )Collection de Barbara et Peter Haughton, Bristol, Quebec

champlain on the ottawa river 2013Jelly Massee (1954– )Barbara and Peter Haughton Collection, Bristol, Quebec

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Le chantier des Wright à la baie Pontiac

Dès 1814, une nouvelle activité économique se développe au Sault-

des-Chats. Philemon Wright entreprend l’exploitation des forêts de pins blancs et de pins rouges du Pontiac. Très recherchés, ces arbres servent notamment à fabriquer les mâts des navires de la flotte britannique. Le fondateur de Wrightville (la future ville de Hull, maintenant intégrée à Gatineau) réussit l’exploit de transporter par la rivière ses premiers radeaux de bois équarri jusqu’à Québec. Wright et les autres « barons du bois » positionnent ainsi la région sur les marchés internationaux.

Le chantier des Wright comprend plusieurs installations. Le fils de Philemon, Ruggles, et David Moore y construisent des glissoirs qui permettent aux billes de bois de contourner les chutes des Chats durant la drave. Ces glissoirs figurent parmi les plus anciens en Outaouais.

En 1840, John Egan, premier député de Pontiac, implante une scierie au cœur de la baie Pontiac. Dotée d’équipements modernes pour l’époque, elle était alors possiblement la plus importante installation du genre le long de l’Outaouais. Quelques années plus tard, John Egan construit une seconde scierie sur la rivière Quyon, au cœur du village du même nom, à l’emplacement actuel du moulin Dowd’s Mills sur la rue Egan.

the Wright Lumber camp at Pontiac Bay

In 1814 a new economic activity began at Chats Falls. Philemon Wright who had

founded Wrightville at the Chaudière Falls (later called Hull then Gatineau) started to log white and red pine forests in the Pontiac. Very sought after, these trees were used as masts on British ships. By succeeding to float or drive timber from the Outaouais to Quebec City for sale, a feat considered impossible until he did it, Wright and the other “lumber barons” made a name for the region on world markets.

As part of the Wright Lumber Camp operations, Philemon’s son Ruggles and David Moore built log slides to bypass Chats Falls during the drive. These slides are among the oldest in the Outaouais.

In 1840, John Egan, who was also the first member of parliament for the Pontiac, built a sawmill at Pontiac Bay. It boasted the most advanced equipment of the day and was the largest facility of its kind along the Ottawa River. A few years later Egan built a second sawmill on the Quyon River where Dowd’s Mills currently stands on Egan Street in the village of Quyon.

Pontiacville (ou le village de Pontiac) 1855William Augustus Austin (1829–1896)À l’avant-plan, on voit le chantier et le glissoir de Ruggles Wright à la baie Pontiac Bibliothèque et Archives du Canada, 1983-46-7

Pontiacville (or Pontiac Village) 1855William Augustus Austin (1829–1896)In the foreground you can see Ruggles Wright’s lumber camp and log slide in Pontiac Bay Library and Archives du Canada, 1983-46-7

Glissoir aux chats 1838William Bartlett (1809–1854)Bibliothèque et Archives Canada, collection de canadiana W. H. Coverdale, 1970-188-1780

timber slide at Les chats1838William Bartlett (1809–1854)Library and Archives Canada, W. H. Coverdale Collection of Canadiana, 1970-188-1780

canton d’onslow, 1ère concession1845Jason West, arpenteurCette carte montre le transport des billes de bois sur l’Outaouais dans les secteurs de Dead Bay et de Big Bay (aujourd’hui baie Black et baie Pontiac).Bibliothèque et Archives Canada, H3/330/Onslow/1845

onslow, First range 1845Jason West, surveyorThis map shows the transport of logs on the Ottawa River in the area of Dead Bay and Big Bay (now Black Bay and Pontiac Bay).Library and Archives Canada, H3/330/Onslow/1845

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Le chemin de fer à traction chevaline

Grâce aux glissoirs installés sur la rivière en 1840, les billes de bois contournent les chutes des Chats durant la drave. Mais

le transport des passagers et des marchandises, lui, demeure compliqué. En 1846, Egan, Wright et Joseph Aumond fondent l’Union Forwarding Company et achètent deux bateaux à vapeur. L’Emerald dessert le lac Deschênes, près d’Aylmer, et se rend jusqu’aux chutes des Chats. De l’autre côté des chutes, l’Oregon relie le lac des Chats à Portage-du-Fort.

Pour joindre ces deux trajets, les entrepreneurs ont l’idée de construire un chemin de fer à traction chevaline, le horse railway, sorte de petit tramway tiré par des chevaux sur près de cinq kilomètres. Le projet est lancé : les ouvriers bâtissent des passerelles, comblent les endroits marécageux à l’aide de troncs et de pierres, percent un chemin à travers les rochers et installent des rails.

Le horse railway entre en service en 1847. Le trajet en forêt est confortable et la vue superbe, dit-on, mais il faut avoir le cœur solide. À certains endroits, le chemin de fer emprunte des passerelles construites à six mètres du sol… sans garde-fou! Il poursuivra ses activités durant près de 40 ans, jusqu’à l’implantation du chemin de fer Pontiac Pacific Junction Railway dans la région vers 1886.

the horse drawn railway

Thanks to the log slide installed on the river in 1840, timber could bypass Chats Falls during the log drive. However,

freight and passenger transportation remained difficult. In 1846, John Egan, Philemon Wright and Joseph Aumond formed the Union Forwarding Company and purchased two steam ships. The Emerald served Lac Deschênes from Aylmer to Chats Falls. Upriver, the Oregon linked Chats Lake and Portage-du-Fort.

To improve the connection between boat services, these businessmen decided to build a horse drawn railway – a small tramway pulled by horses – on five kilometres of tracks. Workers built walkways and filled in marshy areas with tree trunks and stone, carved a path through rock and installed rails.

The horse railway began service in 1847. The trip through the forest was comfortable and the view breathtaking but passengers had better not be faint of heart – the railway crossed six meter high bridges that didn’t have any guard rails! It remained in operation for nearly 40 years, until the creation of the Pontiac Pacific Junction Railway in 1886.

Le sentier du horse railway, encore visible de nos jours© Maude-Emmanuelle Lambert

the horse railway path, still visible today© Maude-Emmanuelle Lambert

Locomotive no 4 de la Pontiac Pacific Junction railway à la gare de Quyon1893Bibliothèque et Archives Canada, C-006319 Remerciements à la Municipalité de Pontiac pour la reproduction

Pontiac Pacific Junction railway engine 4 at Quyon station1893Library and Archives Canada, C-006319 Remerciements à la Municipalité de Pontiac pour la reproduction

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Le canal de la baie Georgienne

La présence d’un canal presque complété qui devait rendre la rivière des Outaouais navigable sur toute sa longueur

est probablement le secret le mieux gardé du Sault-des-Chats. Pourtant, il s’agit d’un des plus importants projets de travaux publics de l’époque.

Désirant créer une voie navigable entre Montréal et la baie Georgienne, le gouvernement canadien entreprend en 1854 la construction d’un canal pour contourner les chutes des Chats. L’ouvrage de 4,5 kilomètres doit compter six écluses.

Le gouvernement canadien investit près de 500 000$ dans ce projet. Le chantier mobilise 500 hommes, de nombreux attelages de chevaux et des tonnes de poudre à canon pour percer le calcaire.

En 1856, des dépassements de coûts et des difficultés techniques entraînent l’arrêt des travaux. Il ne manque qu’une quinzaine de mètres au canal pour rejoindre le lac des Chats. Les vestiges de ces travaux sont encore visibles aujourd’hui dans le secteur des baies Black et Pontiac.

the Georgian Bay canal

Chats Falls’ best kept secret is probably a nearly completed canal that was supposed to make the Ottawa River entirely

navigable. In its time it was one of the biggest public works projects in the country.

In 1854, with the goal of creating a navigable waterway between Montreal and Georgian Bay, the Canadian Government undertook the construction of a canal to bypass Chats Falls. The 4.5 kilometres long canal was to have six locks.

Close to $500,000, an enormous sum for that time, was invested in the project which employed 500 men, many teams of horses and required tons of gun powder to blow up the limestone.

In 1856, work was halted due to cost overruns and technical difficulties. The canal was only 15 metres away from Chats Lake and completion. Traces of the canal are still visible today in the Black Bay and Pontiac Bay areas.

carte du tracé du canal projeté entre montréal, ottawa et la baie Georgienne 1898 G. L. Bourchier, ingénieurBibliothèque et Archives Canada, H2/410/Georgian Bay Canal/1898

map showing the route of the montreal ottawa and Georgian Bay canal 1898 G. L. Bourchier, engineerLibrary and Archives Canada, H2/410/Georgian Bay Canal/1898

Le steamer mink (modèle alligator) 1908 Ce bateau amphibie, qui pouvait franchir les portages était utilisé pour remorquer les billes de bois sur l’Outaouais.Bibliothèque et Archives Canada, R2374

the steamer mink (alligator model) 1908 This amphibious boat could cross portages and was used for towing logs on the Ottawa River.Library and Archives Canada, R2374

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Les villages de Pontiac et d’union

L’industrie forestière, la construction du horse railway puis l’aménagement du canal attirent de nombreux travailleurs

au Sault-des-Chats. De vingt à vingt-cinq familles choisissent de s’y établir, d’y construire une maison, voire d’y fonder un petit commerce. En 1856, on entreprend la construction d’une chapelle. Terminée onze ans plus tard, elle servira à la fois de lieu de culte, d’école et de salle de réunion pour le conseil municipal de South Onslow. Vers 1871, le village de Pontiac compte 141 personnes et comporte un magasin général, une taverne et une forge.

De l’autre côté des chutes s’élève un petit hameau appelé « Head of Chats » ou Union Village. Dans les années 1850, il comprend une demi-douzaine d’habitations, un quai et une petite gare.

Le déclin guette toutefois ces deux villages. Dans les années 1880, Quyon supplante déjà la baie Pontiac comme centre économique. L’Upper Ottawa Improvement Company y possède un chantier (le Quio Boom), des quais et des barrages. Le transport du bois et des passagers s’y concentre. Peu à peu, les maisons des villages de Pontiac et d’Union sont abandonnées, déménagées ou transformées en résidences secondaires. Villages fantômes d’une époque prospère, ces deux localités ont aujourd’hui disparu.

Pontiac and union Villages

The logging industry, the construction of the horse railway and the canal attracted many workers to Chats Falls.

Twenty to twenty-five families decided to settle in the area, building houses and in some cases starting small business. In 1856, the construction of a chapel began. Completed 11 years later, it served as a place of worship, school and meeting room for the South Onslow municipal council. Around 1871, the village of Pontiac had 141 residents, along with a general store, tavern and forge.

On the other side of the falls was a small hamlet called Head of Chats or Union Village. In the 1850s it boasted half a dozen houses, a wharf and a small train station.

These villages were, however, doomed. In the 1880s, Quyon overtook Pontiac Bay as an economic centre. The Upper Ottawa Company’s Quio Boom was located there, along with a wharf and dams. Quyon became the centre for log shipping and passenger transportation. Soon after, houses in the villages of Pontiac and Union were abandoned, moved or turned into cottages and the two villages ceased to exist.

Le ann sissons au quai du village de Pontiac 1869 Lors de la visite royale du Prince Arthur, duc de Connaught, il s’agit de la seule photographie connue du horse railway.Collection de Barbara et Peter Haughton, Bristol, Québec

the ann sissons at Pontiac Village warf 1869 Taken during the royal visit of Prince Arthur, Duke of Connaught, this is the only known photograph of the horse railway.Barbara and Peter Haughton Collection, Bristol, Québec

Les chutes des chats vues du village de Pontiac 1882 Edith CooperSur la droite, on aperçoit les installations de la scierie de John Egan qui seront reprises par John et Owen O’ConnorPicturesque Canada, vol. 1, Toronto, G. M. Grant, 1882

the chats, From Pontiac 1882Edith CooperOn the right is John Egan’s mill, later taken over by Owen and John O’ConnorPicturesque Canada, vol. 1, Toronto, G. M. Grant, 1882

Les travailleurs du Quio Boom Vers 1917 Collection Wyman MacKechnie, avec remerciements à la famille MacKechnie et Armand Ducharme

Quio Boom BoysCa. 1917 Collection Wyman MacKechnie, with thanks to the MacKechnie family and Armand Ducharme

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Maude
Texte surligné
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à bord du G.B. Greene

Àpartir de 1896, la Hull Electric Railway Company offre des excursions en bateau

aux chutes des Chats. Trois fois par semaine, le Bella Ritchie quitte le quai d’Aylmer le matin pour revenir en soirée. Cette randonnée est si populaire que l’été suivant, la Upper Ottawa Improvement Company, qui détient le monopole du transport du bois sur la rivière, nolise elle aussi un bateau de croisière. Le G.B. Greene, un élégant et spacieux bateau à roues à aubes, possède même un orchestre à bord pour agrémenter l’excursion. C’est ainsi qu’entre 5000 et 6000 personnes se rendent chaque été observer les chutes des Chats.

Le 27 juillet 1916, le G.B. Greene est détruit par un incendie au quai de Quyon. On le reconstruit en plus petit et les excursions aux Chats reprennent malgré la Première Guerre mondiale. En 1918, le Weldon de la Chat Falls Navigation Company Ltée prend le relais, offrant des excursions jusqu’en 1921.

Quelques voyageurs et touristes nous ont laissé des gravures, des peintures et des photographies immortalisant leur randonnée. C’est grâce à ces images que nous pouvons imaginer la grande beauté et le caractère romantique des chutes des Chats.

aboard the G.B. Greene

In 1896, the Hull Electric Railway Company offered boat rides to Chats Falls. Three

times a week, the Bella Ritchie left the Aylmer wharf in the morning and returned in the evening. This trip was so popular that the following summer the Upper Ottawa Improvement Company, who also controlled timber transport on the river, chartered its own cruise ship, the G.B. Greene. This elegant and spacious paddle steamer even had its own orchestra on board to liven up the cruise. Each summer between five and six thousand people would visit Chats Falls.

On July 27, 1916, the G.B. Greene was destroyed by fire at the Quyon wharf. It was rebuilt and the cruises to Chats Falls resumed despite the First World War. In 1918, Chats Falls Navigation Company Ltd. took over with the Weldon and cruises continued until 1921.

Some travellers and tourists made sketches, etchings and paintings or took photographs of their excursion. Thanks to these images we can get a glimpse of the great natural beauty that was the original Chats Falls.

La chute mohr Vers 1910 William James Topley (1845–1930)À noter que cette image a fait l’objet d’une carte postale.Bibliothèque et Archives Canada, PA-009389

the mohr FallsCa. 1910 William James Topley (1845–1930)This photo was once used as a postcard.Library and Archives Canada, PA-009389

un couple bourgeois prennant la pause aux chutes des chats 1900 James Ballantyne (1835–1925)Bibliothèque et Archives Canada, PA-132297

a wealthy couple posing in front of chats Falls 1900 James Ballantyne (1835–1925)Library and Archives Canada, PA-132297

Le G.B. Greene sur la rivière des outaouais Vers 1900 James Ballantyne (1835–1925)Pouvant accueillir 250 passagers, ce bateau à roues à aubes assurait la liaison entre les chutes des Chats et Aylmer. Son ancre est aujourd’hui conservée au Britannia Yacht Club à OttawaBibliothèque et Archives Canada, 3265414

the G.B. Greene on the ottawa river Ca. 1900 James Ballantyne (1835–1925)Accommodating 250 passengers, this paddlewheel boat travelled between Chats Falls and Aylmer. It’s anchor is now in Ottawa’s Britannia Yacht Club.Library and Archives Canada, 3265414

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nos étés au lac des chats

Au tournant des années 1900, une villégiature bourgeoise se déploie en amont et en aval du Sault-des-Chats. On

trouve des petites villas et même des hôtels comme le Scobie House (1908) et le Pine Lodge (1920) dans le secteur de Bristol. La baignade est à l’honneur, ainsi que les parties de pêche, les promenades en bateau ou les randonnées dans les bois environnants. On profite de la belle saison pour rendre visite à ses voisins, se détendre et prendre le thé en bonne compagnie.

À Norway Bay, une petite communauté d’estivants se développe sous les grands pins blancs. On s’y rend en bateau, en train ou, à partir des années 1920, en automobile. Le samedi soir, les villégiateurs vont danser Burnham Hall ou au Coronation Hall. Depuis les années 1940, on y tient chaque été des régates. Enfin, cette communauté de chalets a cela de particulier qu’elle se déploie une cinquantaine d’années avant le grand mouvement d’accès à la propriété secondaire de l’après 1945. Sa cohésion est aussi remarquable.

our summers at chats Lake

Around the beginning of the 1900s, tourist and cottage development picked up both above and below Chats Falls.

Small villas and hotels like Scobie House (1908) and Pine Lodge (1920) were built in the Bristol area. Swimming, fishing, boating and hiking were all popular activities. People took advantage of the nice weather to visit with friends, relax and have tea in good company!

In Norway Bay, a small community of cottagers took root under the great white pines. You could get there by boat or by train and, starting in 1920, by car. On Saturday night vacationers went dancing at Burnham Hall or Coronation Hall. Regattas have been held in the “bay” since the 1940s. Definitely ahead of its time, this close-knit summer community began 50 years before the idea of cottaging really became popular starting in the post Second World War era.

scènes de villégiature de norway Bay 1900–1940 Collection de la Société historique de Norway Bay, Bristol, Québec

cottaging and resort activities, norway Bay 1900–1940 Norway Bay Historical Society collection, Bristol, Québec

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L’industrie minière et la géologie du territoire

L’Outaouais est l’une des plus importantes régions minières du Québec. La richesse de son sous-sol est reconnue très

tôt. Dès 1734, Nicolas Lanouillier de Boisclair, représentant du gouvernement de la Nouvelle-France, passe deux mois au Sault-des-Chats pour étudier le potentiel d’un gisement de plomb. Des gisements de fer et de phosphate sont découverts au début du 19e siècle dans les collines de l’Outaouais. Toutefois, ils ne sont exploités qu’à partir des années 1850.

Un important gisement de fer est découvert à Bristol en 1873. Diverses compagnies l’exploitent successivement, mais le transport du minerai est difficile et coûteux. En 1889, la Bristol Iron Mining Company, alors propriétaire, règle le problème en construisant une voie ferrée de sept kilomètres pour relier la mine au chemin de fer local. Quyon devient le plus grand producteur et exportateur de molybdène au monde lors de la Première Guerre mondiale. On y produit chaque année 750 000 tonnes de molybdène. Ce minéral très recherché sert à renforcer les alliages des canons.

Geology and mining industries

The Outaouais was one of the most important mining regions in Quebec and this mineral wealth was recognized

very early on. In 1734, Nicolas Lanouillier de Boisclair spent two months at Chats Falls studying the potential of a lead deposit for the government of New France. Iron and phosphate deposits were discovered at the beginning of the 19th century in the Gatineau Hills but weren’t mined until the 1850s.

An important iron deposit was found in Bristol in 1873. Several companies mined it in turn, but it was difficult and expensive to ship the ore. In 1889, the Bristol Iron Mining Company solved the problem by building a seven kilometre line to reach the local railway.

During the First World War, Quyon became the largest producer and exporter of molybdenite in the world, producing 750,000 tons each year. This very sought after mineral was used to strengthen the alloys for large artillery guns.

Le moulin de la Quyon molybdenite co. 1940 Bibliothèque et Archives Canada, PA 15901

the mill of Quyon molybdenite co. 1940 Library and Archives Canada, PA 15901

Bristol iron mine Sans date Bibliothèque et Archives Canada PA-017832

Bristol iron mine No date Library and Archives Canada PA-017832

un stromatolithe le long de la rivière des outaouais Le stromatolithe est l’une des plus anciennes traces de vie sur terre. On ne les retrouve qu’à de rares endroits sur la planète. Ils ont été formés par des cyanobactéries (algues bleues) il y a 450 millions d’années.© Maude-Emmanuelle Lambert

stromatolites along the ottawa riverStromatolites are one of the oldest traces of life on earth. Found only in a few places on the planet, they were formed by cyanobacteria (blue-green algae) 450 million years ago.© Maude-Emmanuelle Lambert

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chats Falls dam

In the 19th century, sawmills and log slides relied on the power of the water of the Ottawa River. At the turn of the 20th

century, the dream became to generate electricity from the river.

In 1929, Chats Falls Power Company began construction of a power generating station and dam where the falls had the highest drop at 12 meters. The project was a partnership between Quebec and Ontario. The station was completed in 1932 and today produces 175 megawatts daily, making it an average sized station.

The construction of the hydroelectric station changed the landscape of Chats Falls forever. Major excavation and fill work cut off the water supply to the falls. The building of the dam raised the water level in Chats Lake and created numerous wetlands in the Bristol area. These changes disrupted the habitat of many species, while creating new ones for other species.

Les chutes et le barrage des chats

Au 19e siècle, scieries et glissoirs exploitent la puissance de l’eau sur la rivière des Outaouais. Au début du 20e siècle, on

rêve d’en tirer de l’électricité.

En 1929, la Chats Falls Power Company entreprend la construction d’une centrale et d’un barrage hydroélectriques à l’endroit où les chutes présentent la plus grande dénivellation, soit 38 pieds de hauteur. Le projet est mené conjointement par le Québec et l’Ontario. La construction de la centrale est terminée en 1932. Aujourd’hui, cette station génère 175 mégawatts par jour, ce qui en fait une centrale de taille moyenne.

La réalisation de ce projet hydroélectrique a modifié grandement le paysage au Sault-des-Chats. Les importants travaux d’excavation et de remplissage qui ont dû être réalisés ont eu pour conséquence de tarir les différentes chutes. La construction du barrage a élevé le niveau de l’eau du lac des Chats et créé une multitude de marais dans le secteur de Bristol. Ces transformations ont perturbé l’habitat de plusieurs espèces d’animaux, mais d’autres espèces semblent en avoir tiré profit.

Plan du site du barrage de la chute-des- chats 1933 H. L. Trotter et James DickEngineering Journal, vol. 16, no 2 (février, 1933)

site plan of chats Falls dam1933 H. L. Trotter and James DickEngineering Journal, vol. 16, no 2 (February, 1933)

La chute mohr avant la construction du barrage Vers 1910 William James Topley (1845–1930)Bibliothèque et Archives Canada, PA-009340

mohr Falls before construction of the dam Ca. 1910 William James Topley (1845–1930)Library and Archives Canada, PA-009340

La centrale de la chute-des-chats © Maude-Emmanuelle Lambert

the chats Falls station© Maude-Emmanuelle Lambert

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Le sault-des-chats : une histoire fascinante et une biodiversité exceptionnelle

« Le lendemain nous continuâmes notre chemin jusqu’à un grand Saut (...) où descend comme 10 ou 12 brasses de haut en talus, et fait un merveilleux bruit ».

Cette description de Samuel de Champlain est la plus ancienne mention des chutes des Chats. Le terme Sault-

des-Chats, lui, apparaît d’abord sous la plume d’un jésuite en 1665. Certains attribuent ce nom aux rochers qui égratignaient

les canots des voyageurs à cet endroit, comme des griffes de chat. D’autres parlent des « chats sauvages » qu’on y voyait en grand nombre.

Du 17e au 20e siècle, différents explorateurs, hommes d’Église, militaires, commerçants et scientifiques suivent la voie tracée par Champlain. De nos jours, c’est au tour des géologues et des historiens amateurs, des randonneurs et des ornithologues d’être fascinés par l’endroit.

Car la biodiversité du Sault-des-Chats est aussi riche que son histoire. On peut y observer 57 espèces de plantes et 222 espèces

d’animaux, dont 30 espèces en situation précaire. On y trouve 13 alvars, un type d’habitat très rare au Québec. En fait, ce territoire compte plus de la moitié des alvars de la province! La création d’un parc permettrait de faire connaître cette biodiversité exceptionnelle tout en assurant sa conservation.

chats Falls: Fascinating history and exceptional Biodiversity

“On the following day we continued our journey as far as a large rapid, which is nearly three leagues wide where the water descends a slope some ten or twelve fathoms high and makes a wonderful noise”.

This depiction by Samuel de Champlain is the earliest reference to Chats Falls. The French name “Sault-des-

Chats” appears in a later account written by a Jesuit missionary in 1665. Some say the name comes from the rocks that scraped voyageurs’ canoes, much like cat claws. Others mention large numbers of wild cats in the area.

From the 17th to the 20th century, explorers, missionaries, soldiers, traders and scientists followed in Champlain’s path. Today geologists, amateur historians and botanists, hikers and bird watchers are fascinated by Chats Falls.

The biodiversity of the Chats Falls area is as rich as it’s history. It is home to 57 plant species and 222 animal species, 30 of which are endangered. Alvars, a very rare type of habitat in Quebec, are also found on the site. In fact, this area contains more than half of the alvars in the province! Creating a park would promote understanding and protection of this exceptional biodiversity.

Fleur de nénuphar © Maude-Emmanuelle Lambert

Water-lillies © Maude-Emmanuelle Lambert

hutte de castor © Maude-Emmanuelle Lambert

Beaver dam © Maude-Emmanuelle Lambert

Les vestiges du canal creusé dans les années 1850 © Maude-Emmanuelle Lambert

evidence of canal work from the 1850s© Maude-Emmanuelle Lambert

une tortue peinte s’apprêtant à pondre© David Massé

nesting Painted turtle © David Massé

chouette laponeQuelque 170 espèces d’oiseaux ont été recensées à ce jour dans les limites du parc projeté. © Dolan Art and Photography

Great Gray owl Over 170 different bird species have been observed within the area of the proposed park. © Dolan Art and Photography

Porc-épic © Maude-Emmanuelle Lambert

Porcupine © Maude-Emmanuelle Lambert

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un parc pour mettre en valeur et préserver le sault-des-chats

Depuis 2010, des partenaires municipaux et régionaux du

Pontiac et des Collines-de-l’Outaouais travaillent à la création d’un parc au Sault-des-Chats. Ce projet vise à mettre en valeur les richesses du territoire et à stimuler le développement touristique du Pontiac. La création d’un parc régional au Sault-des-Chats assurera par ailleurs la sauvegarde de ce patrimoine naturel et culturel unique pour les générations à venir.

Le parc projeté offrira des services d’interprétation et privilégiera la pratique d’activités respectueuses de l’environnement. On pourrait y trouver par exemple des sentiers multifonctionnels destinés au ski, au vélo et à la marche. Des circuits de canot ou de kayak favoriseraient la pratique d’activités nautiques. Sur le plan de l’hébergement, il serait possible d’y implanter de petits chalets écologiques et des sites de camping semi-aménagés ou sauvages. Il ne fait aucun doute qu’un tel projet contribuera à dynamiser l’économie locale.

il ne tient qu’à vous de prendre part à cette grande aventure! rendez-vous à www.saultdeschats.ca pour suivre l’évolution du projet.

a Park to Promote and Protect chats Falls

Since 2010, municipal and regional partners of the MRC Pontiac and

MRC des Collines have been working towards creating Chats Falls Park. This project seeks to promote local natural resources and encourage tourism development in the Pontiac. The

creation of a regional park at Chats Falls would also preserve this unique natural and cultural heritage for future generations.

The park would offer interpretation services and environmentally-friendly recreational activities. There would be multi-use trails for skiing, biking and walking as well as canoe and kayak water trails. For accommodations, eco-cabins and serviced or rustic campgrounds could be developed. Without a doubt, this project would contribute to the vitality of the local economy.

Join us in this great adventure! Go to www.saultdeschats.ca for the latest news on the project.

emplacement du parc du sault-des-chats en bordure de la rivière des outaouais.© Solution Nature

Proposed location of Pontiac’s chats Falls Park along the ottawa river.© Solution Nature

exemples d’aménagements : tour d’observation, trottoirs sur bois et site d’interprétation© David Massé

examples of proposed facilities: boardwalk, observation tower and interpretation centre© David Massé

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Les partenaires et commanditaires / Partners and sponsors

remerciements / acknowledgements

Équipe de réalisation / Project team

Chargé de projet / Project LeadDominique Dufour, Muséogriffe

Scénarisation, recherche et rédaction / Script Development, Research and WritingMaude-Emmanuelle Lambert, M.A.

Révision linguistique / EditingNicole Paquette, Francine Bouvier Goodman, Deborah Powell

Traduction / TranslationAxent Translation

Design et fabrication / Design and Fabrication Atelier Amberbrook

Promotion et communication / Promotion and CommunicationAlexandra Pelletier Caron

Sculptures / ModelsSylvain Forest

Taxidermie / TaxidermyDeny McDonald

remerciements à / special thanks toArmand Ducharme

Depuis plus de 30 ans, il s’évertue à faire connaître, découvrir et aimer « les Chats » / For over 30 years he has strived to raise awareness, discover and love “the Chats”

Un grand merci également à tous ces passionnés, collectionneurs et chercheurs qui ont partagés si généreusement leurs connaissances sur le Sault-des-Chats : /

Thanks also to all the enthusiasts, collectors and researchers who have so generously shared their knowledge of the Chats Falls:

Venetia Crawford Barbara et/and Peter Haughton

Katharine Fletcher Heather et/and Bob Baser

Caroline Gagné (Société Conservation de la Nature) Daniel St-Hilaire (technicien de la faune retraité du MRNF)

Jean Lauriault

MRC

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DES

OLLINES DE L UTAOUAIS

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