devant l’institut national des sciences appliquees de...
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N° d’ordre : ……………… ISAL Année 2001
THÈSE
Présentée
DEVANT L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON
pour obtenir
LE GRADE DE DOCTEUR
FORMATION DOCTORALE : Génie des Matériaux
ECOLE DOCTORALE : Ecole Doctorale Matériaux de Lyon
par
Bruno THUILLIERMaître es Sciences
Jury MM
CARACTERISATION STRUCTURALE DES CONTACTS
OHMIQUES REALISES A PARTIR D’ENCRES
METALLIQUES SUR CELLULES PHOTOVOLTAIQUES
EN SILICIUM MULTICRISTALLIN
. PITA
MAR
GUIL
ESNO
MAR
LAU
CLAV
SART
Soutenue le ………………… devant la Commission d’Examen
VAL M. Professeur Rapporteur
TINUZZI S. Professeur Rapporteur
LOT G. Professeur Examinateur
UF C. Professeur Examinateur
FAING Y. Dr de Recherche CNRS Examinateur
GIER A. Professeur Directeur de thèse
ERIE A. Responsable photovoltaïque ADEME Examinateur
I D. Directeur Scientifique Photowatt Examinateur
SOMMAIRE
INTRODUCTION p. 1
CHAPITRE 1 CELLULE PHOTOVOLTAIQUE INDUSTRIELLE EN SILICIUM MULTICRISTALLIN
I. - CELLULE PHOTOVOLTAÏQUE p. 4
I.1. - Principe de l’effet photovoltaïque p. 4
I.2. - Cellule solaire p. 5
I.3. - Modélisation électrique p. 6
I.4. - Process de fabrication p. 8
I.5. - Pertes fondamentales et technologiques p. 10
II. - CONTACTS SERIGRAPHIÉS p. 12
II.1. - Contact métal / semi-conducteur p. 12
II.2. - Contacts ohmiques p. 14
II.3. - La sérigraphie p. 15
II.3.a. - Principe de la technique p. 15
II.3.b. - Pâte de sérigraphie p. 17
II.3.c. - Qualités de la sérigraphie p. 18
III. - TECHNIQUES EXPERIMENTALES p. 19
III.1. - Réponse spectrale p. 19
III.2. - Caractéristique I(V) p. 20
CHAPITRE 2 MICROSCOPIE ELECTRONIQUE EN TRANSMISSION
I. - GÉNÉRALITÉS p. 23
II. - PRINCIPE DE LA MICROSCOPIE ELECTRONIQUE EN TRANSMISSION
p. 24
II.1. - Diffraction par une famille de plans : loi de Bragg p. 26
II.1.a. - Cas du cristal avec plus d’un atome par maille p. 28
II.1.b. - Le facteur de forme p. 28
II.2. - Imagerie conventionnelle en 2 ondes p. 29
II.3. - Imagerie en haute résolution p. 30
III. - SPECTROSCOPIE DE RAYONS X p. 30
III.1. - Principe de l’analyse de rayons X p. 30
III.2. - Analyse EDX p. 34
IV. - PREPARATION D’ECHANTILLONS p. 34
IV.1. - Préparation d'échantillons non supportés p. 35
IV.2. - Préparation d'échantillons supportés p.35
CHAPITRE 3 CARACTERISATION STRUCTURALE DES CONTACTS SERIGRAPHIES
I. - PROBLEMATIQUE DES CONTACTS SERIGRAPHIES p. 39
I.1. - Introduction p. 39
I.2. - Etuvage des contacts p. 39
II. - CUISSON DES CONTACTS p. 41
II.1. - Contact en face avant p. 42
II.1.a. - Contact massif p. 43
II.1.b. - Interface métal / semi-conducteur p. 44
II.2. - Contact en face arrière p. 46
III. - RECUIT DES CONTACTS p. 48
III.1. - Contact massif p. 48
III.2. - Interface métal / semi-conducteur p. 50
III.2.a. - Contact en face avant p. 50
III.2.b. - Contact en face arrière p. 51
IV. - DISCUSSION p. 53
IV.1. - Cuisson des contacts p. 53
IV.1.a. Contact massif p. 53
IV.1.b. Interface métal / semi-conducteur en face avant p. 54
IV.2. - Recuit des contacts p. 54
IV.3. - Conclusion p. 56
CHAPITRE 4 METALLISATION DE SURFACE - DEPOTS ELECTROLESS
I. - ANALYSE DE LA SURFACE DES CONTACTS p. 59
I.1. - Analyse par microscopie Auger p. 59
I.2 - Analyse ESCA p. 62
I.3. - Décapants chimiques p. 63
II. - REVETEMENT DE SURFACE p. 64
II.1. - Dépôt par échanges (ou par déplacement) p. 65
II.2. - Dépôts autocatalytiques (ou par réduction chimique) p. 66
II.3. - Dépôts électroless p. 68
II.3.a. - Solution de cuivre p. 68
II.3.b. - Solution de nickel p. 69
II.3.c. - Mise en œuvre p. 70
III. - RESULTATS p. 71
III.1. - Résultat préliminaire p. 71
III.2. - Caractérisation des dépôts p. 73
III.2.a. - Observations microscopiques p. 73
III.2.b. - Caractéristiques I(V) sous obscurité p. 75
III.2.c. - Réponse spectrale p. 76
III.2.d. - Caractéristiques I(V) sous éclairement p. 79
III.3. - Soudabilité des contacts p. 82
IV. - CONCLUSION p. 83
CHAPITRE 5 FORMATION ET CARACTERISATION D’UN CHAMP ARRIERE
I. - DEGRADATION DES PERFORMANCES PAR RECOMBINAISONS EN
FACE ARRIERE p. 87
I.1. - Vitesse de recombinaison p. 87
I.2. - Simulation des caractéristiques électriques p. 88
I.2.a. - Logiciel PC-1D p. 88
I.2.b. - Paramètres généraux p. 88
I.2.c. - Simulation avec PC-1D p. 89
II. - REALISATION D’UN CHAMP ARRIERE p. 90
II.1. - Structure n+-p-p+ p. 90
II.2. - Influence des paramètres caractéristiques de la couche p+ p. 91
II.2.a. - Epaisseur : WBSF p. 91
II.2.b. - Dopage p+ p. 92
II.3. - Formation d’une couche p+ p. 94
II.3.a. - Diagramme de phase Al-Si p. 94
II.3.b. - Mécanisme d’élaboration du champ arrière p. 95
II.4. - Etats de surface après formation du champ p. 98
II.4.a. - Rugosité p. 98
II.4.b. - Joints de grains p. 101
II.4.c. - Structure dendritiques p. 102
II.4.d. - Discussion p. 103
III. - CONCLUSION p. 106
CONCLUSION GENERALE p. 107 Références bibliographiques p. 109 Annexe 1 p. 113 Annexe 2 p. 118
Introduction
INTRODUCTION
Le photovoltaïque se présente comme l’alternative possible aux énergies développées
jusqu’à lors pour sites isolés. Son caractère non polluant et illimité fait de l’énergie solaire un
candidat idéal pour les années à venir. Si elle répond de manière parfaite aux critères
« écologiques » exigés, en revanche le prix de revient actuel du kilowattheure la rend
prohibitive pour de nombreuses applications et de fait, empêche son essor industriel. Afin
d’inverser la tendance, les recherches, dans ce domaine, jonglent entre les notions de
rendement et prix de revient pour lui assurer une compétitivité future.
L’évolution des caractéristiques du silicium bénéficie des avancées technologiques de
la microélectronique et la voie actuellement envisagée repose sur des cellules couches semi-
minces pour réduire par quatre l'épaisseur de silicium nécessaire. En revanche, la connectique
reste un des facteurs limitant le rendement de conversion. A partir de la technique de
sérigraphie utilisée en industrie pour réaliser ces contacts, la composition des pâtes déposées,
les traitements thermiques sont autant de point sensibles dans l’élaboration d’une cellule
photovoltaïque.
Ce travail a pour but de caractériser la qualité des contacts des faces avant et arrière.
Le terme qualité désigne ici non seulement les propriétés de l’encre métallique dans son
volume, mais juge également de l’interface créé par ce contact avec le silicium. Au travers de
leur caractérisation microscopique, notre objectif est d’expliquer un comportement
macroscopique. Ce travail est donc une étude de matériaux, au respect des propriétés
électriques de l’ensemble.
1
Introduction
Dans le premier chapitre, nous rappelons le fonctionnement et le process d’élaboration
d’une cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicristallin. Dans une deuxième
partie, nous abordons les contacts ohmiques et leur problématique au travers de leur
réalisation par sérigraphie. Nous rappelons également les techniques expérimentales
classiquement utilisées en photovoltaïque pour la caractérisation de ces cellules.
Nous introduisons, dans le second chapitre, les notions de cristallographie, de
microscopie électronique et des techniques d’analyses nécessaires à notre étude, ainsi que les
moyens mis en œuvre. Il est à noter que l’utilisation de la microscopie électronique en
transmission pour la caractérisation des contacts sérigraphiés constitue une première et ne
bénéficie pas de travaux antérieurs.
Pour aborder l’étude des contacts, nous avons fait le choix, dans ce troisième chapitre,
du suivi de leur formation au cours des traitements thermiques du process de fabrication. Pour
cela, des cellules ont été prélevées directement sur la chaîne de production de Photowatt. Les
résultats obtenus caractérisent l’évolution structurale des contacts avant et arrière. Nous nous
attarderons sur la diffusion des éléments métalliques de la pâte de sérigraphie aux interfaces.
En réponse à un problème rencontré par Photowatt, concernant la soudabilité des
contacts, le chapitre quatre détaille, dans une première partie, les différentes techniques de
métallisation de surface et les phénomènes chimiques qui régissent les réactions de dépôt.
Nous présentons ensuite les résultats de la déposition de solution électroless de cuivre et de
nickel, méthode la plus adaptée à notre cas.
Les choix industriels de réduction de l’épaisseur des cellules entraînent une
dégradation de leurs performances par la recombinaison, en face arrière, des porteurs
minoritaires. Après un rappel de la notion de vitesse de recombinaison, le chapitre cinq est
consacré à l’étude de la formation d’un champ arrière en fonction de la pâte déposée et du
traitement thermique appliqué.
2
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
CHAPITRE 1 CELLULE
PHOTOVOLTAIQUE INDUSTRIELLE EN
SILICIUM MULTICRISTALLIN
3
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
I. - CELLULE PHOTOVOLTAÏQUE
Nous introduisons, dans ce paragraphe, le principe de fonctionnement des cellules
photovoltaïques, leurs structures ainsi que leurs procédés d’élaboration.
I.1. - Principe de l’effet photovoltaïque [1,2,3]
L’effet photovoltaïque repose principalement sur trois grands principes dont l’action
conjuguée de manière quasi-simultanée engendre la conversion de l’énergie solaire en énergie
électrique :
L’absorption de photons
La conversion de l’énergie absorbée en charges électriques libres
La collecte de ces particules dans un circuit électrique extérieur
Un dispositif photovoltaïque doit donc être constitué [4] :
- d’un matériau absorbant dans la gamme du spectre solaire et possédant au moins une
transition possible entre deux niveaux d’énergie ;
- et d’une structure de collecte, de résistance électrique la plus faible possible.
L’optimisation de ce dispositif passe par une gamme de fréquence absorbante la plus
large possible, couvrant la partie la plus dense du spectre solaire ; ainsi qu’une différence
d’énergie entre deux niveaux de transition la plus petite qu’il soit. Leur structure de bande
(interdite et de conduction) fait des semi-conducteurs le meilleur compromis pour la
réalisation des cellules solaires. On en trouve actuellement en arséniure de gallium pour les
applications spatiales, en silicium cristallin pour les applications terrestres et en silicium
amorphe pour des cellules bas coût.
4
La conversion de l’énergie est le résultat de l’absorption de photons donnant lieu à la
création de paires électron-trou. Un champ électrique permanent, au sein du matériau, assure
une séparation rapide de ces porteurs pour éviter des phénomènes de recombinaison [5]. Ce
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
champ peut être généré de plusieurs manières : par la jonction de deux semi-conducteurs de
nature et de type différents (hétérojonctions), soit par la barrière de potentiel entre un métal et
un semi-conducteur (diodes Schottky), ou encore à l’interface de zones d’un même semi-
conducteur dont les concentrations en électrons libres sont différentes (homojonctions ou
jonction p-n).
Enfin, le couplage de ce dispositif avec des électrodes collectrices ou grilles, en face
avant et arrière, permet la connexion de la cellule à un circuit électrique externe. Cette grille
métallique doit présenter une résistance de contact petite en comparaison avec les différentes
résistances du dispositif (résistance de base et de front).
I.2. - Cellule solaire
L’ensemble des cellules caractérisées dans cette étude ont été manufacturées par
Photowatt. Elles sont élaborées à partir du « Polix », silicium multicristallin de type p, dopé
bore, de résistivité inférieure à 1 Ω.cm.
Figure 1.1 : Structure des cellules solaires étudiées.
5
Contact
avant P
0,3 µm 250 µm
ZCE
Contact arrière
E
Photon
Couche
anti-reflet
N+
SiO2
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
La structure de ces cellules (Figure 1.1) se compose d’une diode avec une jonction n+p
peu profonde (à environ 0,3 µm de la surface) pour une épaisseur moyenne d’environ 250 µm.
La partie supérieure du semi-conducteur dopée N+ est appelée l’émetteur par opposition à la
partie située sous la zone de charge d’espace (ZCE ou zone déplétée) appelée base.
Ayant subi une oxydation thermique de manière à diminuer la recombinaison des
porteurs minoritaires en face avant et à augmenter la tension de circuit ouvert, les deux faces
présentent une couche de dioxyde de silicium dite couche de passivation.
Afin de réduire les pertes par réflexion, une couche anti-reflet en face avant vient compléter le
dispositif. Enfin, le courant électrique est collecté au moyen de contacts en face avant et
arrière. Ces contacts ont la forme d’une grille en face avant qui n’occulte qu’une faible partie
de la surface éclairée. Ceux de la face arrière recouvrent plus largement la surface grâce à un
maillage plus serré.
I.3. - Modélisation électrique
Le fonctionnement d’une cellule solaire peut être modélisé en considérant le schéma
électrique équivalent ci-dessous (Figure 1.2) [6,7]. Nous pouvons considérer le cas d’une
cellule solaire idéale comprenant une source de courant et deux diodes en parallèle. La source
de courant Jph modélise le courant photogénéré. Les branches de chacune des diodes
représentent respectivement le courant de diffusion dans la base et l’émetteur (J1), et le
courant de génération-recombinaison (J2) dans la zone de charge d’espace de la jonction
(ZCE).
Figure 1.2 : Circuit équivalent d’une cellule solaire à jonction p-n.
6
Jph
J1 J2
Rp
Rs
VCharge
Cellule idéale Cellule réelle
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Pour envisager le cas d’une cellule solaire réelle, le circuit équivalent doit intégrer :
- une résistance série Rs, qui modélise les pertes résistives au sein de la photopile et
donc les métallisations
- une résistance parallèle Rp modélisant les courants de fuite qui court-circuitent la
jonction (fuites par les bords de la cellule et au niveau de la jonction)
Le courant délivré par une cellule photovoltaïque éclairée sur une charge s’écrit :
J(V) = Jph – Jobs(V)
où Jph : densité de courant photonique
Jobs : densité de courant d’obscurité
Soit :
p
sssph R
JRVkTnJRVq
JkTn
JRVqJJJ
+−⎥
⎦
⎤⎢⎣
⎡−⎟⎟
⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛ +−⎥
⎦
⎤⎢⎣
⎡−⎟⎟
⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛ +−= 1exp1exp
202
101
Dans cette expression, J01 est la densité de courant de saturation de la première diode
qui résulte de la densité de courant de diffusion ; J02, la densité de courant de saturation de la
seconde diode qui résulte du courant de génération-recombinaison dans la zone de charge
d’espace de la jonction.
La caractéristique J-V sous éclairement est montré sur la figure 1.3. Jcc est la densité de
courant de court-circuit, Vco la tension de circuit ouvert, et Pm le point de puissance maximale.
Figure 1.3 : Caractéristique J-V d’un cellule solaire sous éclairement.
7
Densité de courant
JCC
VOC
Tension
Pm
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Le facteur de remplissage ou fill factor (FF) est défini à partir de ces valeurs par :
cocc
m
VJP
FF =
Dans le cas idéal le rendement de conversion η est défini par le rapport entre la
puissance maximale Pm et la puissance lumineuse incidente Pinc :
( ) λλη
dP
FFVJPP cocc
inc
m
∫∞
==
0
où P(λ) est la densité de puissance lumineuse à la longueur d’onde λ.
I.4. - Process de fabrication
Le procédé d’élaboration des cellules solaires est brièvement décrit par la figure 1.4 ci-
après. Il constitue une méthode économique permettant de produire des éléments
photovoltaïques à bas coût. Les techniques misent en œuvre sont simples mais rapides.
Notons que PHOTOWATT assure la fabrication des panneaux solaires depuis la réalisation de
lingots de silicium multicristallin jusqu’à l’encapsulation des cellules.
La fusion des lingots est réalisée selon le procédé Polix permettant d’obtenir une
cristallisation directionnelle. Le silicium se présente sous la forme de gros grains, allongés
transversalement à la cellule. Cela confère aux porteurs minoritaires une longueur de diffusion
élevée. Ces lingots sont ensuite débités en briques qui sont elles-mêmes sciées en plaques
minces.
Les dimensions de ces plaques dépassent celles de la cellule définitive pour permettre
le décapage (A) par immersion dans un bain de soude. Cette opération a pour double objectif
l’élimination de la couche perturbée par le sciage et la texturation de la surface par la
formation de pyramides sur les grains orientés <100> (attaque préférentielle selon les
directions denses). Ces pyramides constituent des pièges pour le rayonnement incident
augmentant ainsi l’absorption.
8
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Figu
Bain de soude
chaude Si type p
Ec
G
A : Décapage et texturisation
Diffusion phosphore
par bullage dans e
C
o
c
c
a
3
p
B : DopagPOCl3
Décapage de la
Couche de verre
au phosphore
Oxydation
sèche
Plasma CF4
: Décapage HF
SiO2
D : Ouverture
de la diode et passivation
Sérigraphie
Pâte Ag
(grille)
Dépôt de TiO2
par spray : Dépôt de lauche anti-reflet
Ag
TiO2
F : Sérigraphie des
contacts en face avant
r
Sérigraphie
pâte Ag + Al
(grille) ou
BSF alu.
Cuisson de type RTP
dans un four
à passage
Ag + Al
: Sérigraphie des ontacts en face
arrière
so
H : Cuisson
imultanée des ntacts en face
vant et arrière
e 1.4 : Procédé industriel de fabrication des cellules solaires en
9
Silicium de type p
Verre de phosphore P2O3
Silicium de type n
Dioxyde de
Dioxyde de
Contacts m
P2O
.
.
s
t
é
n+
silicium multicristallin.
ilicium SiO2
itane TiO2
talliques
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
L’émetteur n+ est réalisé par diffusion de phosphore par bullage dans du POCl3.
L’étape suivante est le décapage du verre au phosphore dans du HF ouvrant par la-même les
bords de la cellule. Une oxydation sèche assure la passivation du dispositif. Le dépôt de la
couche antireflet en dioxyde de titane est effectué par spray. Sa cuisson dans un four à
passage intervient en même temps que celle des contacts, déposés au préalable par
sérigraphie.
I.5. - Pertes fondamentales et technologiques
Le rendement de conversion photovoltaïque peut être exprimé en tenant compte des facteurs
de pertes :
( )
( )
( )
( )( ) cold
t
f
g
co
g
g
g
AA
RFFE
qV
dP
dNE
dP
dPηη
λλ
λλ
λλ
λλη
λλ
⋅⋅⋅−⋅⋅⋅⋅=
∫
∫
∫
∫∞∞
1
0
0
0
0
Certains facteurs ont des limites fondamentales sur lesquelles on ne peut pas
intervenir. D’autres facteurs sont d’ordre technologique et peuvent être optimisés. Le détail de
ces pertes sont reportées dans le tableau 1.1 et explicitée dans le tableau 1.2 [8].
PERTES FONDAMENTALES PERTES TECHNOLOGIQUES
η =
Photons de grande longueur
d’onde
( )
( )⋅
∫
∫∞
0
0
λλ
λλλ
dP
dPg
Energie excédentaire
( )
( )⋅
∫
∫∞
0
0
λλ
λλλ
dP
dNEg
g
Facteur de tension
⋅g
co
EqV
Fill Factor
⋅FF
Réflexions
( ) ⋅− R1
Ombre
⋅t
f
AA
Absorption partielle
⋅dη
Collection partielle
colη
Tableau 1.1 : Rendement de conversion exprimé en fonction des pertes.
10
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
PERTES FONDAMENTALES PERTES TECHNOLOGIQUES
Réf
lexi
on
Une partie de l’énergie incidente est
réfléchie par la surface non métallisée
de la cellule. Les pertes par réflexion
sont considérées comme un problème
technologique qui peut être résolu par
la mise en œuvre de traitements de
surface spéciaux et de couches
antireflet.
Pert
es p
ar le
s ph
oton
s de
gra
nde
long
ueur
d’o
nde
du s
pect
re s
olai
re
Les photons dont l’énergie est
inférieure à Eg-Ephoton ne peuvent
contribuer à la création de paires
électron-trou.
Couv
ertu
re d
u co
ntac
t en
fac
e av
ant Af est la superficie de la face avant non
couverte par le contact métallique et At
est l’aire totale. Il s’agit d’une limite
technologique engendrée par le taux
de couverture 1-Af/At. Le taux de
couverture est un compromis entre les
pertes de puissance dues à « l’ombre »
des contacts et les pertes de FF
provoquées par la résistance série.
Pert
es p
ar é
nerg
ie e
xcéd
enta
ires
des
phot
ons
Un photon génère seulement une
paire électron-trou. Le reste de
l’énergie, supérieure à la largeur
de bande interdite, est
principalement dissipé en chaleur.
Abso
rptio
n in
com
plèt
e
due
à l’é
pais
seur
lim
itée
de la
cel
lule
Des techniques de « piégeage » de la
lumière spéciales peuvent augmenter
de manière significative l’absorption
même dans des cellules très fines.
Fact
eur
de t
ensi
on
Le facteur de tension est le rapport
de la tension maximale développée
par la cellule (Vco) et la tension
correspondant au gap (Eg/q).
Ren
dem
ent
de c
olle
ctio
n
Tous les porteurs photogénérés ne
sont pas tous collectés. Certains se
recombinent dans le matériau ou aux
surfaces. Des procédés de croissance
du silicium et de réalisation des
cellules peuvent réduire ces
recombinaisons à un minimum
fondamental.
Tableau : 1.2 : Pertes limitant le rendement de conversion des photopiles.
11
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Parmi les pertes technologiques (Tableau 1.2), la réflexion en face avant est un
problème lié au traitement de la surface et à la couche antireflet déposée ; le taux d’ombre est
induit par le schéma de grille. Cette grille a déjà fait l’objet d’un travail d’optimisation au
laboratoire. Plusieurs voies se présentent dans l’objectif d’amélioration du rendement de
collecte : amélioration du matériau, optimisation des contacts et de la couche antireflet ...
II. - CONTACTS SERIGRAPHIÉS
Ce paragraphe traite du contact métal / semi-conducteur et de sa mise en œuvre sur les
cellules phtovoltaïques par sérigraphie.
II.1. - Contact métal / semi-conducteur
L’association d’un métal et d’un semi-conducteur conduit à un seul système
caractérisé par un niveau de Fermi unique (Figure 1.5) dû à l’alignement des niveaux
respectifs (condition d’équilibre thermodynamique) [9].
Figure 1.5 : Diagramme de bandes d’énergie d’un contact
métal-semiconducteur idéal.
Où qΦm : Travail de sortie du métal
χs : Affinité électronique
12
Métal Semi-conducteur
EFM EFS
° ° ° ° ° °
EC
EV
Vide
qΦm qχs
qΦb
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
La barrière énergétique d’un tel contact (qΦb) est déterminée par la différence des
travaux de sortie et du type de matériau (type n ou p). Dans un cas non-idéal où les travaux de
sortie du métal et du semi-conducteur ne sont pas identiques, les niveaux d’énergie des bandes
de valence et de conduction se courbent lors de l’établissement de l’équilibre (Figure 1.6)
[10,11]. En fonctionnement, l’application d’une tension de polarisation vient perturber cet
équilibre et favorise un écoulement des charges du semi-conducteur vers le métal.
Le transport de charge au travers de la barrière de potentiel peut faire appel à plusieurs
mécanismes (Figure 1.6).
Figure 1.6 : Mécanismes de transport des porteurs au travers d’une barrière
de potentiel métal / semi-conducteur polarisé en direct.
1 : courant par émission thermoionique
2 : courant d’émission thermoionique assistée par effet tunnel
3 : courant par effet tunnel
Le courant thermoionique (1) est imputable au passage des porteurs majoritaires au-
dessus de la barrière de potentiel entre le métal et le semi-conducteur. Pour les électrons
n’ayant pas l’énergie suffisante, et dans le cas d’un champ électrique intense avec une
épaisseur de barrière faible (quelques nanomètres), son franchissement reste possible. Ces
conditions sont réunies dans les semi-conducteurs hautement dopés. Deux mécanismes sont à
l’origine de ce processus [12]:
- l’émission par effet de champ ou effet tunnel (3), prépondérant à basse température,
concernant les porteurs du bas de la bande de conduction.
- l’émission thermoionique assistée par effet de champ (2) affectant les porteurs
chauds (agitation thermique), n’ayant qu’une faible épaisseur de barrière à traverser.
13
Métal Semi-conducteur
EFM EFS
EC
EV
qΦm
1
2
3
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
II.2. - Contacts ohmiques
Pour un fonctionnement optimum, le contact métal / semi-conducteur doit présenter un
caractère ohmique, c’est à dire que l’interface n’offre aucune barrière de potentiel aux
porteurs minoritaires et n’en modifie pas non plus la concentration. Le modèle théorique de
l’effet tunnel [13], montre que l’obtention de l’ohmicité est réalisée en créant une zone
surdopée au voisinage de l’interface favorisant ainsi le transport des charges par effet tunnel,
comme nous le montre la figure ci-dessous.
Figure 1.7 : Structures de bandes d’un contact ohmique.
Le dopage d’un semi-conducteur est effectué par substitution d’un de ses atomes par
un atome de valence supérieure (dopage n) ou inférieure (dopage p). Dans le cas du silicium,
si l’atome de substitution possède cinq électrons de valence (quatre pour le silicium), un des
électrons n’est que faiblement lié au noyau et favorise la conduction par électron. L’atome
d’impureté est dit donneur et le semi-conducteur de type N. Inversement, si l’atome
d’impureté ne compte que trois électrons de valence, sa liaison avec le réseau du silicium
donne naissance à un trou, il est dit accepteur et le semi-conducteur de type P. La conduction
se fait ici essentiellement par trous. Les atomes d’impuretés introduisant des niveaux dans la
bande interdite, le semi-conducteur est dit extrinsèque.
Les techniques les plus couramment utilisées pour le surdopage du semi-conducteur
sont l’alliage, la diffusion, l’implantation et l’épitaxie. Dans notre cas, il est réalisé après le
14
n++ n
métal n++ n
EC
EF
EV
p++ p
° ° °° ° ° °
métal p++ p
EC
EF
EV
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
dépôt métallique par cuisson (alliage) provoquant ainsi la diffusion de l’impureté dopante
contenue dans le contact. Cette phase de cuisson provoque la dissolution du semi-conducteur
par la couche métallique. Le refroidissement conduit à la recristallisation du substrat et à
l’incorporation d’atomes dopants. Les inconvénients, directement liés à cette technique,
auxquels nous aurons à faire face sont les problèmes de solubilité du dopant dans le semi-
conducteur, le contrôle de la réaction métallurgique, ainsi que la gestion de la morphologie de
la zone interfaciale et du contact. En pratique, un contact est ohmique lorsque sa résistance est
inférieure à l’impédance du dispositif.
Il est cependant nécessaire de distinguer deux types de contacts : le contact dit non
allié, dans lequel une couche mince s’intercale entre le métal et le semi-conducteur, et le
contact allié. Ce dernier, grâce à un long recuit, présente une couche unique réalisant une
transition progressive entre le métal et le semi-conducteur.
Enfin, un contact ohmique doit satisfaire aux exigences d’un bon contact :
- bonne stabilité mécanique
- bonne stabilité électrique
- Pas de dégradation par électromigration
- bonne tenue en température
II.3. - La sérigraphie
II.3.a. - Principe de la technique
La méthode de dépôt par sérigraphie consiste en l’application d’une pâte sur un
substrat, la cellule, au travers d’un masque. Cet écran sérigraphique, ou pochoir, est le négatif
du motif à reproduire (Figure 1.8a). Un traitement thermique à suivre va permettre la
solidification de la pâte, sa densification et sa solidarisation à la cellule. C’est lors de cette
étape que le contact, en face avant comme en face arrière, est réalisé par la diffusion des
éléments métalliques de la pâte dans le semi-conducteur. Ces éléments métalliques
constitutifs sont l’argent pour la pâte de la face avant (type n) et un mélange argent et
aluminium pour la face arrière (type p).
15
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Figure 1.8 : a : Opération de sérigraphie des contacts,
b : Occupation du masque par la pâte.
Pour un gain de productivité, les contacts métalliques avant et arrière déposés
subissent un traitement thermique commun. En conséquence, la manipulation des cellules sur
la chaîne de production exige le déroulement des étapes préalables suivantes :
• Sérigraphie du schéma de grille avant sur la couche antireflet.
• Séchage par étuve à air : 150 °C pendant ¼ d’heure environ.
• Sérigraphie du schéma de grille arrière.
• Séchage par étuve à air - même température, même durée.
Ce traitement thermique a pour but la formation du contact ohmique. Lors de cette
opération le contact va subir un frittage dont la conséquence est la diminution de sa résistance
de couche. Dans le même temps, les particules métalliques devront diffuser en direction du
silicium : en face avant pour le surdopage, en face arrière pour percer la jonction n+p résultant
de la diffusion au phosphore.
Le traitement se divise en deux étapes (Figure 1.9) : une cuisson enchaînée d’un recuit
sous gaz réducteur. Photowatt a récemment mis en place un nouveau système d’élaboration
des cellules au moyen d’une chaîne automatisée. Elle a pour conséquence d’effectuer la
cuisson et le recuit dans un même « run ». Les cellules ne redescendent plus en température
jusqu’à l’ambiante mais jusqu’à la température nominale du recuit 420 °C environ. La figure
1.9 montre les profils schématiques de température en fonction du temps respectivement avant
et après automatisation.
16
Cellule solaire
Masque Pâte
métallique
Raclette Masque
Cellule
a b
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
Figure 1.9 : Profil de tempér
a : avec four à passage et four
L’ensemble des résultats obtenus est i
l’automatisation. Nous avons cependant vérifié l
II.3.b. - Pâte de sérigraphie
les contacts se présentent sous forme
composent sont [14] :
- Une fritte de verre
- Le métal actif
- Les liants
Les oxydes SiO2 et PbO sont les éléme
viennent s’ajouter Al2O3 (face arrière), B2O3 et c
cas. Ils sont les régulateurs [15], suivant leur ten
La matière de remplissage est constit
dimensions peuvent aller jusqu’à 0.5 µm. Les m
type n de la face avant et l’argent plus l’aluminiu
Les liants sont des composés hydroca
pulvérulents et d’assurer une bonne viscosité de
17
T (°C) 8
s s
8 8
0
T (°C)
66ature en fonc
sous H2, b :
ssu d’observ
eur validité s
d’une pâte
nts principau
eux dits fond
eur, de la tem
uée de grai
étaux ici uti
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la pâte.
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66
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58
0
t
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four BTU.
s de cellules antérieure
s échantillons plus récen
ique. Les éléments qu
la fritte de verre, à ceux
nO (face avant) dans no
ure de fusion de la fritte
s fin de métaux dont
ont l’argent pour la pâte
la cohésion des éléme
t
10 10 40 s 40 60 Palier 16 mn Palier 16 mn 21 mna
b42
42s à
ts.
i la
la
tre
.
les
de
nts
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
II.3.c. - Qualités de la sérigraphie
Les moyens techniques que nécessite cette méthode sont peu importants par rapport à
des contacts évaporés. Elle bénéficie en outre d’une rapidité d’exécution qui supporte la
cadence de production industrielle élevée d’environ une cellule toute les deux secondes.
Les différents paramètres dont dépend la qualité de la sérigraphie sont résumés dans le
tableau 1.3 [16].
ELEMENTS PARAMETRES
Vitesse
Pression Raclette
Angle d’attaque
Viscosité (température de la pièce) Encre
Comportement thixotrope
Distance écran/cellule
Hauteur de l’émulsion Ecran de sérigraphie
Ouverture des lignes
Tableau 1.3 : Paramètres intervenants dans la sérigraphie.
En revanche cette technique affiche ses limites pour des motifs sérigraphiés trop fins.
De viscosité importante, les effets de capillarité de la pâte sur les bords du pochoir deviennent
non négligeables devant les dimensions. La pâte ne s’étale pas complètement au fond du
masque (Figure 1.8b) malgré son caractère thixotrope et la distance entre le masque et la
cellule. Nous rappelons que la thixotropie est le phénomène par lequel la viscosité de
certaines substances varie avec la pression à laquelle elles sont soumises. Ces substances
reprennent leur viscosité première une fois remises à la pression atmosphérique.
La largeur critique des lignes de collecte est d’une centaine de micromètres ; en deçà
la résistivité de contact s’en trouve accrue de manière considérable et les traitements
thermiques provoquent leur sectionnement transverse.
18
Ce problème revêt une importance toute particulière en face avant. Le rendement
d’une cellule solaire étant fonction de sa surface éclairée, les contacts seront les plus fins
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
possibles dans le but de diminuer le taux d’ombre (rapport de la surface éclairée par celle de
la cellule). Les dimensions de la grille que réalise PHOTOWATT sont donc proches de la
valeur critique : 120 µm de largeur de lignes.
III. - TECHNIQUES EXPERIMENTALES
La caractérisation des cellules nécessite le croisement de plusieurs techniques. Nous
présentons, dans ce paragraphe, les techniques classiques de caractérisation électrique en
photovoltaïque.
III.1. - Réponse spectrale
La réponse spectrale d’une cellule solaire correspond au nombre de porteurs collectés
avec un rayonnement incident monochromatique, et ceci en balayant les longueurs d’onde
contenues dans le spectre solaire.
Le banc de mesure comprend une lampe tungstène dont la lumière est filtrée par un
monochromateur. La sélection des longueurs d’onde est assurée entre 350 et 1100 nm. Un jeu
de miroirs permet de régler la taille du spot incident. De cette manière, il est possible de
mesurer la réponse spectrale d’un grain particulier ou d’en analyser plusieurs. Le courant est
mesuré aux bornes de la cellule pour chacune des longueurs d’onde sélectionnées (le pas de
mesure est de 50 nm). Les mesures sont faites de façon alternée avec une référence. Un
logiciel permet la conversion du courant mesuré en pourcentage de porteurs collectés.
La mesure de la réponse spectrale est très sensible aux conditions d’analyse et le
résultat fonction du point de mesure. La comparaison de deux courbes nécessitera de cibler
exactement la même zone.
19
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
III.2. - Caractéristique I(V)
La manipulation est basée sur la méthode des quatre pointes ou des quatre fils (deux
pour le courant et deux pour la tension), ce qui permet de s’affranchir des résistances dues aux
fils électriques. Le banc de caractérisation permet de tracer les courbes sous obscurité en
direct et en inverse [17]. Dans ce cas, les cellules sont placées dans une enceinte maintenue à
température constante : 15 °C.
La courbe ci-dessous correspond à la caractéristique d’une cellule solaire industrielle.
L’extraction des paramètres de la caractéristique sous obscurité est délicate. L’échelle
logarithmique en ordonnée met en évidence les domaines prépondérants de chacune des
diodes (courant de diffusion et courant de recombinaison).
Figure 1.10 : Caractéristique d’une cellule photovoltaïque
industrielle sous obscurité.
Avec Rs : résistance série
Rp : résistance parallèle
I01 : courant de diffusion des porteurs (n1 : facteur d’idéalité)
I02 : courant de recombinaison (n1 : facteur d’idéalité)
20
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
10-3
10-2
10-1
100
101
102
103
Cou
rant
d'o
bscu
rité,
Iob
s (m
A)
Tension, V(V)
I01, n1
I02, n2
Rp
Rs
Cellule photovoltaïque industrielle en silicium multicrstallin
La caractéristique sous éclairement est obtenue par l’illumination de la cellule par un
spot de lumière de spectre en longueur d’onde identique à celui du soleil (Figure 1.11)
classiquement retenu : A.M. 1.5 (spectre au sol variable en fonction de la position du soleil).
Figure 1.11 : Spectre solaire hors atmosphère et au sol A.M. 1,5.
Expérimentalement, le spot lumineux, simulant l’éclairement solaire, n’est pas
homogène sur l’ensemble de la surface des cellules. C’est pourquoi les mesures sont réalisées
chez Photowatt.
La caractérisation des contacts nécessite l’introduction de nouvelles techniques
d’analyse métallurgique plus fines, permettant de comprendre, au niveau microscopique, le
comportement macroscopique général des cellules photovoltaïques. Le chapitre suivant
présente les principes de la microscopie électronique en transmission et des techniques
d’analyses associées.
21
Spectre hors atmosphère
Spectre au sol
Longueurs d’onde (µm)
0,24
0,20
,16
,04
,02
0
0,12
0,08
0
0
Ecl
aire
men
t (W
.cm
-2.µ
m-1
)
0,2 0,8 1,4 2,0 2,6
Microscopie électronique en transmission
CHAPITRE 2 MICROSCOPIE
ÉLECTRONIQUE EN TRANSMISSION
22
Microscopie électronique en transmission
I. - GÉNÉRALITÉS [18]
L’état solide est le plus souvent « cristallisé », c’est à dire que les atomes y forment un
motif qui se répète périodiquement dans les trois dimensions de l’espace, cette phrase
constituant la définition d’un cristal. On rencontre également des solides dont les atomes ne
sont pas rangés tripériodiquement, ils sont dit amorphes.
L’arrangement périodique que présente le cristal constitue un ordre à longue portée, à
l’échelle atomique, lui conférant ces deux principales caractéristiques : homogénéité et
anisotropie. Cette périodicité concerne un atome, dans le cas le plus simple, sinon un groupe
d’atomes. On décrit donc la structure de tous les cristaux par un réseau périodique
tridimensionnel ; à chaque nœud de réseau est attaché un groupe d’atomes. Ce groupe est
appelé la base et est répétée dans l’espace pour former le cristal. Cette répétition donne lieu à
une indexation des plans cristallins (ou réticulaires) et des positions atomiques grâce à un
système d’axes de vecteur directeur respectivement a, b et c (Figure 2.1) appelés primitifs
pour le volume de maille a.bxc minimale.
1/2 0 0
0 0 1/2
0 1/2 1/2
3/4
3/4 1/4
1/4 a b
a b
c
b
a
Figure 2.1 : a - Positions atomiques dans la maille cubique du diamant en projection sur
une face. b - Structure cristalline diamant montrant les liaisons tétraédriques.
23
Microscopie électronique en transmission
Les différentes structures cristallines rendent compte de l’arrangement ordonné des
atomes formant le cristal. Il existe deux manières d’empiler des sphères identiques en un
arrangement régulier et de volume interstitiel minimal. L’une conduit à la structure cubique à
faces centrées (cubique compacte), l’autre à une symétrie hexagonale (hexagonal compact).
De telles structures ne diffèrent que dans leurs séquences d’empilements. Les structures les
plus simples sont cubique centré, cubique faces centrées, hexagonale compacte ou encore
celle du diamant.
La résolution de problèmes cristallographiques passe par l’introduction de la notion de
réseau réciproque. En mathématiques, l’espace réciproque est défini comme un espace dual
d’un espace vectoriel (dit direct), c’est à dire ici l’espace des distances entre points dont les
vecteurs de base sont a, b et c. On montre ainsi qu’à tout vecteur de l’espace réel correspond
un plan de l’espace réciproque et vice - versa. A toute structure cristalline sont donc associés
deux réseaux : le réseau cristallin et le réseau réciproque. Une figure de diffraction d’un
cristal est une carte du réseau réciproque ; à l’inverse, une image au microscope électronique
est une carte de la structure cristalline réelle.
Les paragraphes suivants énoncent les principes de la microscopie pour l’observation
et pour l’analyse. Nous présentons enfin les méthodes d’obtention d’échantillons propres à
l’observation.
II. - PRINCIPE DE LA MICROSCOPIE ELECTRONIQUE EN
TRANSMISSION
La microscopie électronique s’apparente à la microscopie optique par son mode de
fonctionnement. Les rayons lumineux sont ici remplacés par un faisceau d’électrons que l’on
focalise par des lentilles magnétiques. Dans le cas d’un microscope à balayage (MEB),
l’image de la surface du matériau est obtenue par la collecte d’électrons secondaires ou rétro-
diffusés. Le microscope en transmission (MET) exige des échantillons d’être transparents aux
électrons : l’image de l’échantillon étant obtenue par projection du faisceau d’électrons, après
traversée du matériau. La figure 2.2 schématise l’intérieur de la colonne d’un tel microscope.
24
Microscopie électronique en transmission
Dans cette partie nous supposerons que les électrons du faisceau incident sont
cohérents (même direction, même énergie...) et donc assimilables à une onde plane
monochromatique.
Plan image objectif
Diaphragme de sélection d’aire
Plan focal objectif
Lentilles objectif
Echantillon
Lentilles condenseurs Faisceau incident
Lentille projecteur
Plan focal projecteur
Figure 2.2 : Représentation schématique du fonctionnement
d’un microscope.
Lorsqu’une onde plane (onde associée à un électron) arrive sur un atome de l’objet, ce
dernier va diffuser l’onde dans toutes les directions avec des intensités d’autant plus
importantes que la direction de diffusion sera proche de celle incidente. Si cette déviation
s’opère sans perte d’énergie il s’agit alors d’un choc élastique, sinon inélastique. L’atome
devient alors un émetteur ponctuel [19]. La capacité d’un atome à diffuser cette onde dans une
direction est caractérisée par une grandeur : le facteur de diffusion. De manière générale, ce
facteur de diffusion augmente avec la masse atomique de l’atome diffusant et la longueur
d’onde utilisée.
25
Microscopie électronique en transmission
Si plusieurs atomes sont soumis à une même onde incidente, chaque atome va se
comporter comme un émetteur ponctuel. Les ondes cohérentes issues de ces émetteurs vont
pouvoir interférer entre elles. Ces interférences seront constructives ou destructives selon la
direction d’émission considérée. Si le cristal est suffisamment épais, seules quelques
directions discrètes de diffusion intenses seront encore possibles. On parle alors de
diffraction.
II.1. - Diffraction par une famille de plans : loi de Bragg [20]
Une vision macroscopique de la diffraction passe par la notion de plans cristallins.
Chaque plan d’une famille (hkl), plans équivalents parallèles, va réfléchir une partie de l’onde
incidente. Suivant l’orientation du faisceau incident, sa longueur d’onde et la distance
interplanaire, l’onde réfléchie par un plan pourra être en phase avec celle émise par les plans
voisins de la même famille. Ces directions sont données en fonction de l’angle de l’onde
incidente (ou réfléchie) avec la famille de plans considérés. Ces angles sont obtenus par la
condition de Bragg :
2.dhkl.sinθ = λ
avec : - dhkl : distance interplanaire de la famille de plans (hkl) (Figure 2.3.a)
- θ : angle entre le faisceau incident (ou diffracté) et les plans
- λ : longueur d’onde des électrons
L’utilisation du réseau réciproque, pour exploiter un cliché de diffraction, se fait de la
manière suivante.
L’onde plane, de vecteur d’onde k0 traverse l’échantillon. Une partie de cette onde
sera diffractée par les plans cristallins et aura un vecteur d’onde k ( k = k0 choc élastique)
faisant un angle 2θ avec k0 (θ : angle de Bragg). Si l’on place l’origine du réseau réciproque
au bout du vecteur k0 (dont l’origine est centrée sur l’échantillon), le vecteur k pointera le
nœud du réseau correspondant à la famille de plans diffractant (Figure 2.3) [21].
26
Microscopie électronique en transmission
e- θ
2θ
k0
k
Famille de
plans (hkl)
dhkla
Echantillon
hkl
b 000
Figure 2.3 : a : Obtention des ondes diffractées à partir des conditions de Bragg.
b : Coupe plane de l’espace réciproque (Cliché de diffraction).
Dans le cas de l’observation d’une phase amorphe, le faisceau diffracte de manière
homogène dans toutes les directions. En l’absence de plan, aucune orientation cristalline, au
sein du composé, n’est privilégiée. Le cliché de diffraction présente alors une série de cercles
concentriques centrés sur la tache centrale.
27
Microscopie électronique en transmission
II.1.a. - Cas du cristal avec plus d’un atome par maille
La périodicité spatiale de la maille élémentaire dans le cristal peut, s’il contient plus
d’un atome par maille, amener l’extinction de certaines ondes diffractées même si le faisceau
incident est sous l’angle de Bragg de la famille de plans considérés. La répartition interne des
différents atomes qui composent la maille élémentaire joue en effet sur l’amplitude de l’onde
diffractée. Un calcul simple permet de connaître l’amplitude de cette onde par rapport à
l’amplitude de l’onde incidente. Le coefficient Fhkl ainsi obtenu est appelé facteur de
structure.
( )[ ]∑ ++=n
nhkl lzkyhxifF π2exp.
Avec : - h, k, l les indices du plan diffractant considéré
-x, y et z les coordonnées des atomes dans la maille
- fn le facteur de diffusion de l’atome considéré.
Ainsi, pour un cristal cubique centré, seuls les plans diffractants dont les indices sont
tous impairs donneront une onde diffractée d’amplitude non nulle. Les cristaux qui ont une
structure du type Zinc Blende donneront des amplitudes non nulles si les indices qui
caractérisent les plans diffractants sont tous pairs soit tous impairs. Ces propriétés
d’extinction de certaines ondes dans le cristal conduisent à un réseau de tâches de diffraction
qui correspond à une simplification du réseau réciproque.
II.1.b. - Le facteur de forme
Dans le cas de la microscopie électronique en transmission, il faut des échantillons
ayant des épaisseurs faibles pour que le nombre d’électrons diffusés élastiquement par la lame
soit grand devant celui des électrons inélastiques diffusés. En effet, le nombre d’électrons
ayant subi des diffusions inélastiques augmente avec l’épaisseur de l’objet. Comme ces
électrons ont des énergies différentes de celle du faisceau incident, ils détériorent le rapport
signal/bruit de l’image. Les taches de diffraction centrées sur les nœuds du réseau réciproque
ont une taille inversement proportionnelle à la dimension du cristal dans la direction
28
Microscopie électronique en transmission
considérée (Figure 2.3.a). Cela se traduit par un étirement des taches parallèlement à la
direction de la dimension de faible épaisseur. L’intensité diffractée ne sera alors pas nulle
pour des directions légèrement différentes de la position de Bragg. Cependant, une faible
épaisseur ne permettra pas une bonne sélection directionnelle des plans cristallins, comme
pour la diffraction par un matériau épais.
II.2. - Imagerie conventionnelle en 2 ondes
Pour obtenir ce type d’image, il faut au préalable placer une seule famille de plans en
condition de Bragg. On est alors en deux ondes. L’image est alors obtenue en plaçant dans le
plan focal un diaphragme objectif qui ne laisse passer que le faisceau transmis (champ clair)
ou que le faisceau diffracté (champ sombre).
L’image que l’on obtient révèle les variations locales des conditions de diffraction de
la famille de plans diffractants. Par exemple, une dislocation peut déformer localement ces
plans ce qui change les conditions de diffraction; les intensités transmises et diffractées ne
sont plus celles du cristal parfait, un contraste lié à la dislocation apparaît. On utilise cet effet
pour caractériser le vecteur de Burgers des dislocations présentes (l’extinction du contraste de
la dislocation signifie que le vecteur de Burgers est orienté parallèlement aux plans
diffractants).
La résolution dans ce mode d’observation est limitée par deux facteurs :
- Le diamètre du diaphragme objectif qui sélectionne le faisceau. Il influe sur la
résolution par l’aberration sphérique et la diffraction du diaphragme.
- La largeur de la colonne dans laquelle les faisceaux interagissent entre eux : les excès
ou les défauts d’intensités peuvent alors venir de n’importe quel point de la colonne.
Elle est liée à l’épaisseur de l’objet et à l’angle entre les faisceaux transmis et
diffractés.
Pour ces raisons, la résolution maximale est de l’ordre du nanomètre. L’étendue de la zone
qui modifie les conditions de diffraction peut être aussi un facteur limitatif de la résolution. A
titre d’exemple, le champ de déformation d’une dislocation peut s’étendre sur plusieurs nm.
29
Microscopie électronique en transmission
II.3. - Imagerie en haute résolution
Pour observer un objet cristallin en haute résolution, il faut examiner une zone de
faible épaisseur orientée suivant un axe de zone de faibles indices. On obtient alors dans
l’espace réciproque un cliché de diffraction centré. La diffraction revient à faire la
transformée de Fourier directe de l’objet. L’intensité des différents faisceaux et leur phase
dépendent de l’épaisseur de l’échantillon. Dans le cas d’un cristal trop épais les électrons
inélastiques détériorent le rapport signal/bruit.
On sélectionne dans le plan focal objet le faisceau transmis et les tâches diffractées les
plus proches à l’aide du diaphragme objectif. Ces tâches correspondent aux distances
interplanaires les plus grandes de l’axe de zone considéré. Seules les tâches sélectionnées vont
interférer et participer à la reconstruction de l’image. Le diaphragme objectif agit comme un
filtre passe bas. L’utilisation simultanée de plusieurs familles de plans distinctes permet
d’obtenir un réseau de points que l’on peut relier indirectement aux colonnes atomiques.
Un défaut étendu perturbe localement la diffraction du cristal. Les interférences
provenant des zones perturbées seront différentes de celles du cristal parfait. Le défaut sera
alors imagé en haute résolution.
III. - SPECTROSCOPIE DE RAYONS X
III.1. - Principe de l’analyse de rayons X
Le microscope électronique utilisé est doté d’un système d’analyse de rayons X :
l’EDS (Energy Dispersive Spectroscopy). La microanalyse sur échantillons minces présente
de nombreux avantages par rapport à l’analyse sur échantillons massifs. Compte tenu de la
faible épaisseur des échantillons et donc du faible élargissement du faisceau d’électrons au
cours de la traversée du matériau, cette technique permet de réaliser des analyses sur de très
petits volumes de matière, c’est à dire à haute résolution spatiale [22, 23]. Son principe est
décrit brièvement ci-après.
30
Microscopie électronique en transmission
Le spectre X émis par une cible bombardée par un faisceau d’électrons rapides,
provient en majeure partie des interactions inélastiques entre les électrons incidents et les
atomes de l’échantillon. Ce spectre est constitué par la superposition d’un spectre continu et
d’un spectre de raies caractéristiques (Figure 2.4).
Longueur d’onde λ0
Inte
nsi
té Spectre
caractéristique
Spectre continu
Figure 2.4: Spectre de rayons X émanant d’un échantillon bombardé
par un faisceau d’électrons rapides.
Le spectre continu est attribuable au ralentissement des électrons incidents dans les
forts champs électromagnétiques des noyaux atomiques de l’échantillon [24] (rayonnement de
freinage ou Bremsstrahlung). La perte d’énergie ∆E d’un électron se traduit en énergie
radiante par émission d’un photon X d’énergie ∆E = hν.
Sous l’effet du bombardement de la cible par le faisceau, une partie de l’énergie des
électrons incidents sert à exciter des électrons de l’atome diffuseur vers des niveaux discrets
ou vers le continuum. La désexcitation de cet atome peut se produire de deux manières
(Figure 2.5) :
Une désexcitation radiative où le trou électronique (dans la couche K par
exemple) est comblé par un électron des couches supérieures. Il y a émission d’un
rayonnement photonique d’énergie égale à la différence d’énergie des niveaux de
transitions.
31
Microscopie électronique en transmission
Une désexcitation non radiative où le trou est comblé en cédant de l’énergie de
désexcitation à un électron d’une couche supérieure qui est alors émis (électron
Auger).
a b c
LI LI LI
LII LII LII
LIII LIII LIII
ugerElectron A
Photon X (Kα1)
E
Electron secondaire Photo-électron
Electron incident
Figure 2.5 : Excitation et désexcitation d’un atome. a : Excitation d’un niveau K.
b : Désexcitation par émission de rayons X ; raies Kα1. c : Désexcitation
par émission d’un électron Auger.
Le phénomène de désexcitation radiative est à la base de la technique de microanalyse
EDS, consistant à dépouiller le spectre X émis par les atomes de l’échantillon. La distribution
énergétique des photons forme une série de raies d’intensité variable et d’énergie discrète,
caractéristiques de l’atome émetteur.
La détection des rayonnements photoniques consiste à mesurer l’énergie hν de chaque
photon émis par l’échantillon. Cette énergie est comprise entre quelques centaines d’eV pour
les éléments légers et une vingtaine de keV pour les plus lourds. Cette détection est assurée
par une diode (ici diode en Si dopé bore, zone p, et dopé au lithium pour la zone n) associée à
un système électronique de discrimination (Figure 2.6). Un photoélectron, libéré par
l’absorption d’un photon X sur un niveau profond, va provoquer la création de paires
électron-trou. Un champ électrique est établi dans le semi-conducteur pour permettre la
collecte des charges et donc la mesure du courant à ses bornes [25, 26].
32
Microscopie électronique en transmission
°-HT
R. X.
Au (20 nm)
Couche morte (100 nm)
i n
p
Vers électronique
de discrimination
p
Figure 2.6 : Structure d’une diode Si(Li).
La technique présente deux difficultés majeures : isoler les photons de manière
individuelle et mesurer des courants faibles [27].
La première est résolue grâce à l’électronique de détection. L’énergie du
photon incident est mesurée par le temps de décharge d’un condensateur placé
directement en amont de la diode. Tout photon reçu par le semi-conducteur pendant la
charge-décharge du condensateur (temps mort) ne sera pas analysé. La sensibilité est de
l’ordre de 140 eV.
La seconde difficulté est gérée par la diminution du bruit de fond ainsi que du courant
des porteurs minoritaires. La méthode consiste à placer le semi-conducteur, polarisé en
inverse, dans l’azote liquide.
Cette nécessité de maintenir la diode dans l’azote liquide oblige à l’isoler de l’enceinte
du microscope par une fenêtre afin d’éviter sa contamination (point froid). Cette fenêtre est un
des facteurs limitant la détection des photons de faible énergie.
Le système d’analyse du microscope utilisé possède une fenêtre dite ultra-mince
permettant de détecter les photons d’éléments de numéro atomique supérieur à 4 (béryllium).
33
Microscopie électronique en transmission
III.2. - Analyse EDX
Le résultat de l’analyse EDX se présente sous la forme d’un spectre en énergie des
différentes raies émises par les éléments du matériau. L’analyse quantitative ne prend en
compte aucune géométrie de phase dans la zone sous le faisceau. Le calcul des concentrations
est effectué à partir du principe d’une répartition homogène des particules dans le volume
analysé. De plus, il est nécessaire de boucler ces résultats sur eux-mêmes pour un calcul de
l’épaisseur de la zone observée, calcul basé sur les coefficients d’absorption des éléments
sous la même condition de répartition homogène. Nous devrons avoir un regard critique sur
les résultats donnés.
L’analyse des échantillons à été réalisée sur un microscope muni d’un canon à effet de
champ : pointe émettrice FEG (Field Effect Gun), conférant au faisceau une excellente
monochromaticité. Les électrons sont accélérés sous une tension de 200 kV. Lors de la
réalisation d’une analyse de rayons X, le faisceau incident peut-être piloté selon une ligne
définie par l’utilisateur à la surface de l’échantillon, ou encore pour couvrir une surface
d’intérêt. Le faisceau effectue un balayage répété de ces géométries pour une bonne
statistique. Ces analyses sont appelées :
- line-scan dans le cas d’une ligne. Elle donne une succession de spectres (nombre de points
fixé par l’utilisateur) et pour chaque éléments un profil de concentration.
- cartographie dans le cas d’une surface. L’analyse est effectuée sur des éléments définis par
le manipulateur.
IV. - PREPARATION D’ECHANTILLONS
Cette exigence des échantillons d’être transparents aux électrons rend la préparation
extrêmement délicate. Dans le cas du silicium, les électrons étant accélérés à 200 kV, cette
transparence est atteinte pour une épaisseur inférieure au micron. De plus la dimension de
l’échantillon est soumise à la taille du «porte-objet» du microscope : 3 mm de diamètre. La
34
Microscopie électronique en transmission
fragilité des matériaux à étudier fait de cette étape une opération déterminante dans
l’observation des échantillons. Il a donc été développé plusieurs techniques d’amincissement
dépendant du type de matériau et de l'information que l'on désire obtenir. L'idée principale est
que la technique utilisée ne doit pas affecter ce que l'on veut voir ou mesurer, ou dans le cas
contraire connaître les modifications engendrées. La technique retenue dépendra évidemment
de l'information dont on a besoin, mais aussi des contraintes de temps, de la disponibilité des
équipements et de l'habilité du préparateur. Nous pouvons classer les différentes méthodes en
deux catégories principales : les préparations pour échantillons non supportés et celles pour
échantillons supportés.
IV.1. - Préparation d'échantillons non supportés
Cette méthode implique:
- Un amincissement initial, par polissage mécanique, en vue d'obtenir une tranche d'épaisseur
comprise entre 100 µm et 200 µm approximativement.
- Le découpage d'un disque de 3 mm de diamètre.
- Le pré-amincissement de la région centrale (meulage concave) jusqu'à une épaisseur
d'environ quelques micromètres (~ inférieur à 15 µm).
Pour permettre l’observation au MET, le disque est percé au niveau de la région
centrale, par amincissement ionique ou électrolytique.
IV.2. - Préparation d'échantillons supportés
L'alternative aux échantillons non supportés est de préparer de petites portions
d'échantillons transparentes aux électrons, ou de séparer des particules et de les déposer sur un
film fin (grille ou rondelle percée). Ces particules peuvent être déposer sur des films
amorphes ou cristallins. Un exemple classique est le film troué de carbone amorphe. Quelques
unes des particules seront partiellement sur le trou et ne se superposeront pas avec le film. Le
film doit être uniformément fin et l'idée est de chercher à minimiser les effets du film sur
l'image du matériau qui nous intéresse.
35
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Microscopie électronique en transmission
Notre étude portant sur les contacts sérigraphiés en face avant et arrière, mais aussi à
l’interface métal / semi-conducteur, les observations devront être effectuées selon la tranche
des cellules solaires en coupe transverse. L’épaisseur des cellules (environ 200 microns)
élimine la méthode de préparation d'échantillons non supportés car elle ne permet pas le
découpage d'un disque de 3 mm de diamètre. En outre cette faible épaisseur rend le matériau
extrêmement cassant, il faudra donc éviter toute contrainte lors de l’amincissement.
La technique que nous avons adopté (Figure 2.7) a été développée par IBM pour la
caractérisation de composants électroniques. Conçue spécialement pour des échantillons de
silicium, cette technique, dite par tripode, est parfaitement adaptée à nos besoins puisqu’elle
permet notamment de cibler la zone d’observation et donc la région à amincir. Son principe
repose sur deux points clés :
- un amincissement mécanique effectué à vitesse lente sur des disques diamantés dont
la taille de grains diminue au fur et à mesure de l’opération (de 30 à 0,5 µm) réalisant
l’amincissement et le polissage.
- la fixation de l’échantillon sur un support goniométrique, le tripode, dont
l’inclinaison est repérée par trois vis micrométriques.
Les deux faces ainsi travaillées, l’échantillon se présente sous la forme d’un dièdre
dont l’angle est de 6°. L’obtention de zone propre à l’observation en haute résolution peut
nécessiter un amincissement ionique supplémentaire.
La méthode, que l'on utilisera, dépendra de ce que l'on veut étudier et des
caractéristiques physiques du matériau (mou ou dur, ductile ou fragile, délicat ou robuste,
monophasé ou composite, etc.).
37
Le chapitre suivant présente les résultats des observations et analyses des contacts
avant et arrière sur cellules Photowatt en silicium multicristallin. Fort de l’absence de
bibliographie sur l’étude des contacts par microscopie électronique, nous orientons notre
travail vers l’étude de la formation des contacts au cours des traitements thermiques.
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
CHAPITRE 3 CARACTERISATION STRUCTURALE DES
CONTACTS SERIGRAPHIES
38
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
I. - PROBLEMATIQUE DES CONTACTS SERIGRAPHIES
I.1. - Introduction
Pour comprendre la formation des contacts, nous avons réalisé cette étude sur des
cellules prélevées à chaque étape du procédé de fabrication. La réalisation complète de ces
contacts comprend un séchage en étuve, une étape de cuisson et un recuit sous gaz réducteur.
Ce traitement thermique constitue la dernière étape de fabrication des cellules avant leur
assemblage. Ses enjeux sont multiples :
- En face avant, cette étape (Figure 1.4 étape G) doit permettre à la pâte de traverser la couche
antireflet et la couche de passivation pour former un contact ohmique. Son adhérence au reste
de la structure doit avoir une bonne tenue dans le temps.
- En face arrière, la pâte doit diffuser au travers du dioxyde de silicium et percer la jonction
pn+. Une bonne adhérence est également exigée.
La préparation d’échantillons constitue l’étape préliminaire à toutes observations. Leur
amincissement est réalisé par tripode (Figure 2.7) au niveau des plots de soudure. Nous
supposerons que les effets du traitement au niveau des lignes de collecte sont identiques.
I.2. - Etuvage des contacts
Les pâtes déposées par sérigraphie sont dites de type n en face avant et p pour la face
arrière. La pâte de la face avant est « fait maison ». Pour des raisons de confidentialité, sa
composition exacte ne nous est pas communiquée. Seule la composition de la fritte de verre
nous est connue (données constructeur) :
SiO2 B2O3 ZnO PbO
9 % 20 % 28 % 44 %
Tableau 3.1 : Composition de la fritte de verre de la pâte déposée en face avant.
39
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
Nous n’avons pas accès au pourcentage en masse de l’argent, de fritte et de liant au sein de la
pâte. La seule étape d’étuvage ne suffit pas à la rendre suffisamment dense, les forces de
cohésion interne ne sont pas assez importantes pour permettre une observation par
microscopie électronique. La pâte se désagrège sous le faisceau d’électrons trop énergétique.
PHOTOWATT a recours à une pâte industrielle pour la face arrière, sans en connaître
la composition. Cependant, plus dense que celle en face avant, son analyse par spectrométrie
X est possible. Sa composition globale est donnée dans le tableau 3.2 et sa structure par les
micrographies 3.1, 3.2.a et b.
Si O Ag Pb Al
52 % 30.2 % 7.8 % 6 % 4 %
Tableau 3.2 : Analyse EDS globale de la pâte arrière après séchage.
La pâte présente une forte porosité (Figure 3.1). La figure 3.2.a met en évidence une structure
stratifiée. Les billes d’argent (< 10 nm) se répartissent sur plusieurs couches superposées au
sein d’une matrice d’oxydes métalliques et de silicium.
20 µm
Figure 3.1 : Micrographie MEB de la pâte arrière après étuvage.
40
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
Si
Pâte P
100 nm
SiO2
Si
Pâte de
sérigraphie
200 nm
a b
Ag Ag
Figure 3.2 : Micrographie MET de la pâte arrière après étuvage.
Ces billes participent très peu à la partie constituant l’interface avec le silicium
cristallin. A cette étape, la couche de passivation est encore observable (Figure 3.2.b).
Les résultats des analyses des contacts avant et arrière font l’objet des deux
paragraphes suivants. Nous en ferons l’interprétation dans un troisième.
II. - CUISSON DES CONTACTS
La cuisson est une opération de frittage. La pâte se densifie, diffuse au travers de la
couche antireflet en face avant (méthode du « fire-through »), et se solidarise à la cellule. La
température nominale est de 670 °C permettant la fusion superficielle de la couche de dioxyde
de silicium.
41
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
II.1. - Contact en face avant
La cuisson de la pâte de sérigraphie engendre de nombreuses modifications en
profondeur, tant au niveau structural que chimique. Les schémas a et b de la figure 3.3
représentent, en coupe, les structures des cellules telles qu’elles ont été observées avant et
après cuisson. L’évolution des espèces donne lieu à l’émergence de nouvelles phases
cristallines (notées c) et amorphes (notées a). Nous pouvons cependant encore associer les
premières à une présence d’argent et les secondes à celle de l’oxygène. Mais la transformation
de ces phases ne s’est pas opérée de manière homogène dans le volume de la pâte. Deux
régions sont maintenant parfaitement distinctes au sein du contact :
- le contact massif devenu principalement cristallin
- sa partie inférieure formant une couche interfaciale principalement amorphe d’environ 300
nm d’épaisseur soit plus du double de l’épaisseur de TiO2 plus SiO2.
Si p
Si n+
SiO2
TiO2
Pâte sérigraphiée type N
• Fritte : SiO2, ZnO, PbO, B2O3
• Pâte argent • Solvants organiques
Couche antireflet 1000 Å
Couche de passivation 150 Å
Dopage phosphore
Dopage bore
a
b c1 : Ag - Si (70% - 30%) c2 : Ag - Si (85% - 15 %) a1 : Si - Pb - Zn - O - Ag a2 : Si - Pb - Zn - O
Si p
Si n+
a1, a3, c
c1, c2, a1, a2
a1 : Si - Pb - Zn - O - Ag a3 : Si - Pb - Zn - Ti - O c : Ag - Si
3000 Å
Figure 3.3: Structure d’une cellule solaire a : après séchage
b : après cuisson.
42
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
Cette évolution à deux vitesses est le fait d’additifs composant la fritte lui conférant un
bas point de fusion. A température nominale de cuisson 670 °C, nous sommes en présence
d’une phase liquide (la fritte de verre), et d’une phase solide (les billes d’argent) dont la
température de fusion s’élève à Tf = 962 °C.
Si les modifications au sein du contact sont moindres et n’éliminent pas complètement
la porosité de la pâte, en revanche, celles induites à l’interface réalisent parfaitement le
« mouillage » de la métallisation sur l’ensemble de la surface en contact avec le silicium
offrant ainsi l’adhérence souhaitée.
II.1.a. - Contact massif
Ce premier traitement thermique, bien que très bref (inférieur à la minute), brûle dans
leur totalité les composés carbonés formant le liant. Les analyses EDS ne révèlent aucune
présence de carbone dans le contact. L’hydrogène, trop léger, n’apparaît pas dans les spectres
d’analyses en raison du seuil de détection de la diode réceptrice, mais ne saurait être encore
présent dans la sérigraphie. Sous l’effet de la cuisson, la dissociation de ces chaînes carbonées
entraîne un dégagement d’hydrogène sous forme gazeuse, ainsi qu’une désoxydation de la
pâte au profit de la formation de molécules de dioxyde de carbone. Seuls participent
désormais au contact la fritte de verre et le métal actif.
La structure générale de la pâte se présente sous la forme d’une multitude de grains
cristallins répartis de manière homogène, noyés dans une matrice d’oxydes. Ces grains
(environ 40 % du volume) sont maintenant composés d’argent et de silicium avec une
stœchiométrie variable de 70 à 90 % d’argent. Le verre, d’où est issu le silicium, devient un
oxyde riche en éléments métalliques (Figure 3.5) Deux phases peuvent être distinguées : avec
(a1 Ag< 6 %) ou sans argent (a2).
Une estimation de la porosité est délicate : l’absence de matière peut provenir d’un
arrachement lors de l’amincissement et la comparaison avec un autre échantillon impose
d’avoir une épaisseur identique. Globalement, on constate une forte porosité malgré
l’opération de frittage : environ 30 % de la surface projetée.
43
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
44
600 nm
Si
Matrice
Contact Ag-Si
100 nm
Figure 3.4 : Micrographies de l’interface métal-semiconducteur
en face avant, après cuisson.
Figure 3.5: Analyse EDS globale de la fritte de verre après cuisson.
II.1.b. - Interface métal / semi-conducteur
Ce film résulte d’une chimie complexe entre la pâte et les couches de passivation et
anti-reflet. Liquide lors du traitement thermique, la fritte de verre a diffusé au travers de la
couche anti-reflet, jusqu’à la couche de passivation. Sous les contacts, ces couches ne sont
plus discernables. Cette nouvelle couche a une épaisseur régulière d’environ 300 nm le long
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
de l’interface et présente une porosité extrêmement réduite (5 à 10 % environ). La couche
ainsi formée bénéficie des propriétés d’adhérence de la couche de passivation. La liaison avec
le semi-conducteur est réalisée.
Le titane, hautement réactif, participe à la formation d’un nouveau composé oxydé. Ce
verre (a3) est la phase principale de cette interface. L’argent est présent seulement dans la
phase a1 à hauteur de 5%. Ségrégés dans le volume du contact, les grains d’argent n’ont pas
diffusé. C’est seulement dans la partie supérieure de cette région que l’on retrouve quelques
un de ces cristaux.
Pour mesurer la diffusion métallique, en vue de l’obtention d’un contact ohmique,
nous avons réalisé un line-scan (Figure 3.6) selon une ligne normale à l’interface avec une
taille de sonde de 1 nm. La figure présente les différents profils de concentration des éléments
sélectionnés avec en ordonnée le nombre de coups maximum détectés.
13
520 nm
Couche inter-faciale
Si (Ka)
117 Zn (Ka)
754
Silicium cristallin
Ti (Ka) 187
149 Pb (LaI)
Ag (LbI)
Figure 3.6 : Profils de concentration à l’interface métal / semi-conducteur,
contact face avant.
45
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
La cuisson provoque un bouleversement dans la distribution spatiale des éléments au
sein de la région inter-faciale. Les spectres mettent en évidence une double diffusion :
- celle des éléments métalliques de la fritte (zinc, plomb) au travers de la couche antireflet
- et celle du titane en direction du contact.
L’absence d’argent sur la phase en contact avec le silicium est démontrée : le profil est un
spectre de bruit du détecteur.
II.2. - Contact en face arrière
La structure du contact arrière présente un aspect plus simple. La cuisson ne perturbe
pas la structure générale de la pâte. En revanche, on assiste à un réarrangement des différentes
phases qui la constituent. Trois phénomènes importants régissent ces modifications :
- La formation de systèmes Ag-Si cristallins identiques à ceux de la face avant.
- Une répartition homogène dans le volume du contact (Figure 3.7.a). En revanche, on
constate une accumulation et un alignement systématique de micro-grains à l’approche de
l’interface (Figure 3.7.b).
- Un léger appauvrissement d’aluminium au sein de la pâte : < 3 % ( analyses globales de la
pâte).
Contact
a Ag-Si
100 nm
Contact
Silicium
Ag-Si
b
30 nm
Figure 3.7 : Micrographies du contact arrière, après cuisson.
46
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
Le tableau 3.3 donne les concentrations des éléments de la matrice. Malgré une taille
de spot très fine (1 nm), on ne peut s’affranchir de la présence d’argent. Une faible diffusion
n’est pas à exclure.
Si O Ag Pb Al
55.6 % 27.1 % 1.7 % 11.4 % 4.2 %
Tableau 3.3 : Analyse EDS du contact arrière après cuisson.
A l’interface, on assiste à la disparition de la couche de SiO2 complètement absorbée par la
pâte (Figure 3.8).
Matrice
Silicium
Contact
20 nm
Silicium 10 nm
Ag-Si
Ag-Si
Figure 3.8 : Micrographies du l’interface silicium-contact, après cuisson.
650 nm
Si p Si n+
Contact
Figure 3.9 : Profils de concentration à l’interface métal / semi-conducteur arrière.
47
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
La figure 3.9 montre les profils de concentration des éléments de la pâte à l’interface
avec le silicium, le long d’une ligne coupant deux grains du système Ag-Si (taille du spot :
1nm). L’oxygène et les éléments métalliques de la pâte définisent parfaitement les deux
régions : interface abrupte. Nous constatons qu’à ce stade de la fabrication des cellules,
l’aluminium a diffusé de manière importante jusqu’à percer la jonction.
III. - RECUIT DES CONTACTS
Cette dernière étape du processus d’élaboration des cellules est essentielle pour la
formation du contact en face avant. Elle doit avoir pour effet de réaliser le surdopage de la
région du semi-conducteur située sous les contacts par diffusion des éléments métalliques
désoxydés (recuit sous atmosphère réductrice : hydrogène). En outre, elle devra favoriser la
diffusion de l’aluminium en face arrière. Le recuit s’effectue pendant 20 minutes avec une
température nominale de 420 °C.
III.1. - Contact massif
L’opération de recuit n’induit que peu de changement dans la composition des phases
qui composent les contacts avant et arrière. La température est trop basse pour pouvoir
modifier les structures existantes. En revanche, des phénomènes mécaniques macroscopiques
viennent perturber les contacts avant et arrière.
a b
Contact
Contact
1 µm
Figure 3.10 : Micrographie, a
Fissure
48
5 µm Silicium Si
près recuit, des contacts a : face avant, b : face arrière.
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
En face arrière, on assiste à un éclatement de la structure (figures 3.10) ainsi qu’à une
fissuration longitudinale par endroit. On retrouve, dans le contact principalement amorphe, les
cristaux d’argent et de silicium et la matrice dont la composition est donnée dans le tableau
3.4 ci-dessous. L’analyse est effectuée loin de l’interface avec une taille de spot de 1 nm.
Si O Ag Pb Al
55.4 % 26.8 % 1.9 % 11.5 % 4.2 %
Tableau 3.4 : Analyse EDS du contact arrière après recuit.
Le contact avant voit sa structure également perturbée :
- Une fissuration quasi systématique (Figure 3.11.a) s’opère, dans le contact, entre les deux
zones définies sur la figure 3.3. Seules quelques zones encore jointives empêchent le
décollement complet du contact.
- Nous observons également la présence de multiples inclusions (Figure 3.11.b) dans le
volume du contact. Leur observation montre des grains d’Ag-Si noyés dans une phase
amorphe. L’analyse de cette phase correspond à celle contenant de l’argent (a1). Autour de ces
inclusions, le contact est fissuré.
La matrice reste le siège de cristaux d’argent-silicium et des phases oxydées a1 et a2.
La structure globale laisse apparaître une porosité encore importante : 15 à 20 % environ.
500 nm Contact
Silicium
Couche
inter-faciale
Fissuration
a b
Matrice
Inclusion
Silicium 500 nm
Figure 3.11 : Micrographie du contact après recuit.
49
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
III.2. - Interface métal / semi-conducteur
III.2.a. - Contact en face avant
Nous avons effectué une cartographie (Figure 3.12) de l’interface que créent le
silicium et le contact pour observer la diffusion métallique. Malgré la taille du spot (1 nm), la
résolution spatiale sur l’image est beaucoup plus faible.
400 nm
Figure 3.12 : Cartographie X de l’interface métal / semi-conducteur
en face avant, après recuit.
A partir du résultat de l’analyse, nous pouvons dire que:
- l’argent reste principalement localisé au niveau des cristaux.
- le titane diffuse en direction du contact. La couche observée mesure environ 40 nm
d’épaisseur contre 10 à 15 nm d’épaisseur pour la couche de TiO2 déposée.
- les éléments métalliques de la fritte (zinc, plomb) ont diffusé au travers de la couche de
passivation. Leur répartition spatiale dans le volume du contact reste homogène.
50
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
360 nm
Figure 3.13 : Points d’analyse EDS et profils de concentration de l’interface
métal / semi-conducteur en face avant, après recuit.
La figure 3.13 représente les profils de concentration associés à la carto
Intentionnellement, nous avons piloté le faisceau pour qu’il passe sur un des grains cr
La micrographie ne sert que de référence pour le positionnement de la ligne.
Les pentes des concentrations du plomb et du zinc montrent leur accumulatio
et d’autre du pic de titane. Leur diffusion dans le silicium est maintenant
accompagnée de celle du titane en faible proportion.
III.2.b. - Contact en face arrière
Les figures 3.14 et 3.15 représentent respectivement une cartographie de l’
contact arrière - silicium et les profils de concentrations associés. Les images mont
bonne répartition des éléments métalliques plomb et aluminium dans le volume du
Nous constatons également que les cristaux à base d’argent adoptent une ré
homogène dans le contact, s’appauvrissent à l’approche de l’interface pour venir b
silicium cristallin.
Les spectres d’analyse sont très « propres ». Ils démentent toute diffusion d’
autres que l’aluminium. En les rapprochant de ceux de la figure 3.9 réalisés après cu
observe une chute brutale de la concentration en oxygène au sein des contacts. Le tab
fait le comparatif du nombre de coups maximums détectés par éléments avant et après
51
Silicium
Contact
graphie.
istallins.
n de part
effective
interface
rent une
contact.
partition
order le
éléments
isson, on
leau 3.5
recuit.
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
380 nm
Figure 3.14 : Cartographie X de l’interface métal / semi-conducteur
en face arrière, après recuit.
460 nm
Fissure
Contact
Silicium
Figures 3.15 : profils de concentration de l’interface
métal / semi-conducteur en face arrière, après recuit.
52
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
Eléménts Al Ag Pb O
Après cuisson 61 71 87 128
Après recuit 289 566 211 190
Tableau 3.5 : Nombre de coups maximums détectés par éléments de la pâte
avant et après recuit en face arrière.
IV. - DISCUSSION
IV.1. - Cuisson des contacts
Sous l’effet des traitements thermiques, la pâte de sérigraphie est le siège d’une
réorganisation structurale complète. Seule phase à l’état liquide lors de la cuisson, la fritte de
verre, de bas point de fusion, régit l’ensemble des modifications structurales des contacts.
IV.1.a. - Contact massif
A 670 °C, la cuisson brûle les chaînes carbonées du liant libérant ainsi de l’hydrogène
sous forme gazeuse. Cette opération consomme de l’oxygène fourni par la fritte de verre.
Liquide et extrêmement poreuse, la pâte se désoxyde. La composition du verre est donc
modifiée et souffre d’un manque en oxygène. Bien que moins réducteur que le silicium, le
plomb (et le zinc en face arrière) retourne à son état d’équilibre oxydé et retrouve sa
stœchiométrie PbO (ZnO). Le SiO2 après réduction, donne du silicium qui diffuse vers les
cristaux d’argent.
A l’état solide, les billes d’argent acceptent le silicium pour former un nouveau
système cristallin Ag-Si. Il existe deux états métastables pour cet alliage :
- 70 % d’Ag dans un système orthorhombique.
- 75 à 95 % d’Ag dans un système hexagonal compact.
La participation du silicium aux phases cristallines crée une solution solide favorable à
53
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
l’établissement des deux états métastables. Bien que l’enthalpie libre de formation soit
favorable à la réaction d’oxydation du silicium, la réaction globale n’est cependant pas
impossible. L’énergie libérée par la formation des deux états cristallins métastables doit
compenser celle absorbée par la formation des oxydes métalliques.
Appauvrie en silicium, en face avant, la fritte se partitionne en plusieurs phases
amorphes où l’on retrouve les éléments d’origine avec une stœchiométrie différente (a1) et
éventuellement un peu d’argent (a2).
IV.1.b. - Interface métal / semi-conducteur en face avant
La couche anti-reflet sur laquelle est déposée la pâte de sérigraphie, très poreuse,
permet la diffusion des oxydes en son sein. Le titane, hautement réactif, participe à la
formation d’un nouveau verre et d’une nouvelle couche interfaciale. Nous assistons donc à
une diffusion des éléments métalliques de la pâte (zinc et plomb) au travers du dioxyde de
titane. En dessous, la couche de passivation n’est fondue que superficiellement. Sans pouvoir
diffuser au travers, cette nouvelle couche s’allie fortement au dioxyde de silicium. Par
convection, ce flux des éléments métalliques s’accompagne d’une diffusion du titane dans le
contact.
IV.2. - Recuit des contacts
On assiste à un éclatement de la structure des contacts avant et arrière. L’utilisation de
l’hydrogène à pour effet de réduire (désoxydation) les contacts et opère une séparation des
phases. Le traitement thermique est sévère. La montée et la descente en température de la
cuisson sont brutales : 1300 °C d’amplitude en une minute. Ces changements brutaux de
température créent une accumulation de contraintes au sein des contacts. Le recuit permet la
libération de ces contraintes thermiques. L’énergie libérée va engendrer la fissuration du
contact avant (partielle en face arrière). Fortement liée à la couche de passivation, le contact
ne peut se décrocher de la cellule. La fissuration va donc s’effectuer à l’endroit de plus faible
énergie : l’interface entre le contact et la couche interfaciale constituant une véritable amorce
de rupture. Principalement cristallin pour le premier, essentiellement amorphe pour la
seconde, leur interface est le siège de ces contraintes thermiques et subit un cisaillement lors
54
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
du refroidissement.
Des résultats n’ayant jusqu’alors trouvé aucune justification viennent appuyer cette
théorie tout en éliminant l’hypothèse d’une fissuration lors de l’amincissement des
échantillons très fragiles. Dans le cadre de sa thèse H. El Omari [16] a réalisé une série de
mesures TLM (Transmission Line Model) des contacts de type n. Un certain nombre de
contacts ne présentaient pas de résistance totale linéaire en fonction de leur espacement après
recuit (Figure 3.16). La seule pression sur ces contacts suffisait à obtenir une caractéristique
rectiligne. Ce phénomène s’explique par la fissuration des contacts.
Espacement entre contacts (micromètres)
9
6
3
0
Rés
ista
nce
tot
ale
(oh
ms)
Espacement entre contacts (micromètres)
Figure 3.16 : Mesures TLM sur contacts de type n.
Enfin, les inclusions de la face avant sont également régies par les contraintes
thermiques du traitement. Leur dilatation au moment du recuit déforme le verre environnant.
L’oxyde n’accompagne pas le retrait lors du refroidissement et se fissure.
55
Caractérisation structurale des contacts sérigraphiés
IV.3. - Conclusion
La pâte de type p réagit parfaitement à l’étape de cuisson. Les éléments sont répartis
de manière homogène et la diffusion de l’aluminium est déjà effective à ce stade du procédé
de fabrication. Le recuit nécessaire à la formation du contact avant est destructeur dans le cas
d’un traitement thermique en deux étapes distinctes (Figure 1.9). Un seul traitement
thermique diminue sensiblement le phénomène sans l’en empêcher. Les phases « éclatées »
sont en moyenne 4 à 5 fois plus grosses.
En face avant, la cuisson crée une séparation de phase au sein du contact pour former
une couche d’oxyde à l’interface que le recuit ne parvient pas à réduire. La fissuration du
contact n’est que la manifestation de l’accumulation de contraintes dû à cette structure
stratifiée. A l’appui de ces résultats, Photowatt a réalisé des échantillons avec une pâte
contenant 1/3 de fritte de verre en moins sur lesquels aucune fissuration n’est observée.
En résumé, nous pouvons dire que
- l’étape de recuit, nécessaire au surdopage de la face avant, n’est pas adaptée au processus de
formation du contact arrière. La diffusion des éléments métalliques au travers de la couche de
passivation est effectuée au détriment de la structure du contact arrière.
- En face avant, les éléments métalliques créant ce surdopage (zinc, plomb) diffusent à partir
de la couche d’oxyde interfaciale formée lors de la cuisson. Appauvrie en éléments
métalliques et principalement amorphe, cette couche nuit à la cohésion du contact.
Il semble donc indiqué de réaliser séparément les contacts avant et arrière.
56
Métallisation de surface - Dépôts électroless
CHAPITRE 4 MÉTALLISATION DE
SURFACE DÉPÔTS ÉLECTROLESS
57
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Les modules photovoltaïques sont le résultat de l’assemblage d’un nombre variable de
cellules, afin de délivrer la puissance souhaitée. Cet assemblage effectue la mise en série-
parallèle des cellules. Industriellement, les connexions sont réalisées en soudant des rubans
étamés de largeur inférieure à 5 mm sur les plots métalliques des faces avant (Figure 4.1) et
arrière des cellules. Ces plots ne sont qu’une extension des lignes de collectes réalisés lors de
la même opération de sérigraphie, à l’exception des contacts arrières pour le BSF.
Figure 4.1 : Schéma de grille face avant d’un quart de cellule.
L’adhérence de ces rubans à la cellule est très médiocre, en raison de la présence d’une
couche isolante en surface des contacts. Afin d’améliorer la mouillabilité des soudures, les
deux possibilités envisagées sont :
- une suppression de la couche isolante par un décapant chimique
- un dépôt de métal en surface sur la couche isolante
Ce chapitre présente les résultats de l’étude de ces solutions en laboratoire. Cependant, la
solution devra respecter la cadence de production industrielle d’une cellule toute les deux
secondes, sans modifier le mode d’élaboration des contacts ainsi que l’étape de soudage.
58
Ligne collectrice
Plot métallique
Bus barre
Métallisation de surface - Dépôts électroless
I. - ANALYSE DE LA SURFACE DES CONTACTS
Le choix d’une solution passe par l’analyse de la composition de la couche
superficielle des contacts. Nous avons effectué deux types d’analyses :
- une analyse par microscopie Auger
- une analyse par microscopie ESCA
I.1. - Analyses par microscopie Auger
Les atomes d’un matériau, sous l’excitation d’un faisceau d’électrons, absorbent de
l’énergie correspondant à la transition d’un électron vers une couche plus profonde. La
désexcitation de ces atomes est effectuée par l’ionisation d’un électron dit Auger, d’une
couche superficielle. L’énergie de cet électron étant égale à la transition, elle est
caractéristique de l’élément composant le matériau.
L’analyse a pour but de déterminer les différents composants présent en surface ainsi
que le profil de concentration de l’argent dans la partie supérieure du contact. Les échantillons
soumis à l’analyse face avant, ont été biseautés mécaniquement, au préalable, avec un angle
de 2° (Figure 4.2), afin d’éviter toute pollution par abrasion in-situ.
En raison d’un vide peu poussé et de l’échauffement du plot métallique sous le
faisceau, les spectres révèlent une importante contamination au carbone venant masquer la
présence d’éventuels autres pics caractéristiques d’énergie voisine. La participation du
carbone dans le contact est exclue de par les traitements thermiques subis par la cellule. En
face avant et arrière, les pics relevés attestent de la présence d’oxygène et de plomb, plus
nettement encore, d’argent ainsi que d’autres éléments à l’état de trace tels que sodium et
chlore. Ces derniers, absent de l’analyse du biseau, peuvent être associés à une pollution de
surface antérieure à l’expérience.
59
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Figure 4.2 : Plot métallique, face avant, bise
L’analyse du contact arrière n’affiche pas de pic d’alu
quantité au sein du contact et bénéficiant d’un coefficient de diffus
l’argent, on obtient le résultat attendu de l’absent d’aluminium de
la couche surfacique analysée.
Pour l’analyse de la surface du biseau en face avant, nous
énergie sur le pic de l’argent. Les spectres cumulés forment un
l’argent en profondeur. Ces résultats sont regroupés dans la fig
quelques dizaines de microns, étant grande devant la taille des gra
les pics des analyses correspondent à des concentrations m
profondeur d’une vingtaine d’angströms sous la surface.
Les spectres mettent en évidence que l’argent est plus faiblement
volume. Au sein du contact, sa concentration reste sensiblemen
profondeur (taille du pic par rapport au bruit). Une centaine d’ang
cinquième point d’analyse et le silicium.
60
Sens de déplacement du faisceau
Bus barre
Plot
faisceau
auté.
minium. Présent en faible
ion plus grand que celui de
la vingtaine d’angströms de
avons centré la fenêtre en
profil de concentration de
ure 4.3. La taille du spot,
ins d’argent (cf chapitre 3),
oyennes d’argent sur une
représenté en surface qu’en
t identique quelque soit la
ströms sépare la surface du
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Plot4
1
Figure 4.3 : Analyses Auger de l’argent présent dans le contact face avant
à différentes profondeurs
61
m
1
2
2
3
3
4
5
5
biseau
0,5 mAg
Métallisation de surface - Dépôts électroless
I.2. - Analyses ESCA
Ces analyses ont été réalisées avec la collaboration du CNRS - Meudon.
Le premier graphe (annexe 1.1) compare deux spectres généraux de contacts avant,
l’un de la surface brute, l’autre du volume après abrasion de 200 Å. Les éléments présent sont
l’argent, l’oxygène, le titane par pollution de la couche anti-reflet, le plomb et le carbone.
On observe en surface un taux de carbone important ainsi qu’une forte teneur en plomb. La
couche de carbone est une pellicule d’environ 50 Å correspondant à du noir de carbone. Les
concentrations relatives en plomb et en oxygène sont beaucoup plus importantes dans les
couches proches de la surface (jusqu’à 150 Å) qu’en profondeur. Cela se traduit par un
rapport plomb-oxygène sur argent important en surface. Le second graphe (annexe 1.2)
montre cette baisse de la concentration en plomb en fonction de la profondeur.
Les mêmes conditions d’analyse pour la face arrière ne révèlent pas de différence aussi
marquée entre la surface et le volume des contacts. La couche « isolante » est donc soit moins
épaisse en face arrière, soit non-couvrante.
Par abrasions successives, le graphe numéro trois (annexe 1.3) présente le profil de
concentration de l’argent en face avant de la surface jusqu’à une profondeur de 250 Å. Plus
fine que l’analyse Auger, cette étude montre un profil en constante progression en direction
du volume, preuve de la relative diffusion vers le silicium.
Enfin, nous retrouvons des traces de zinc pour des profondeurs inférieures à 200 Å.
Le nombre important d’éléments entrant dans la composition de la pâte ainsi que la
contamination des échantillons nous empêche d’exploiter finement les différentes analyses et
d’avoir accès à la composition chimique de la couche superficielle des contacts. Cependant,
l’argent à une propension beaucoup plus grande à se sulfurer qu’à s’oxyder et la concentration
accrue de plomb en surface nous incite à penser que lors des traitements thermiques du
process de fabrication, le plomb présent en surface s’oxyde sous la forme PbO, PbO2 ou
encore Pb3O4.
62
Métallisation de surface - Dépôts électroless
I.3. - Décapants chimiques
L’élimination de plusieurs centaines d’angströms de la surface des contacts est la
solution retenue jusqu’alors par Photowatt pour améliorer la mouillabilité de la soudure. La
méthode employée est un grattage mécanique des contacts avec une brosse en argent. Mais
l’adhérence du ruban étamé, bien que nettement accrue, n’est pas encore satisfaisante. Le
bénéfice d’un décapage chimique doit donc être sur le soudage du ruban ou sur la souplesse
d’une mise en œuvre sur une chaîne de production à résultat égal.
Les décapants sont fonction des composés à éliminer. Le tableau 4.1 ci-dessous
regroupe différentes solutions chimiques associées aux matériaux qui leur sont sensibles.
Matériaux à
décaper Décapants
Ag2S Acides
Ag2Cl Ammoniaque
Ag20 Acides (ex : 1NH40H, 4H20, 10% KCN)
Si02
(1) HF
(2) 15ml 49% HF , 10 ml 70% HN03 , 300ml H20
(3) BHF
Pb0 HN03, H20 , CH3OH
Tableau 4.1: Matériaux et décapants chimiques associés.
63
Les premiers essais réalisés ont constitué en une trempe des cellules entières dans les
diverses solutions ci-dessus. Les résultats ne sont pas satisfaisant : l’emploi d’acides (acide
chlorhydrique, acide formique, acide lactique) a pour effet de décoller la grille que constitue
le maillage des contacts sur la cellule. La dilution de ces solutions diminuant d’autant leur
pouvoir d’attaque, il n’a pas été possible d’obtenir un compromis entre une dilution et le
temps en solution. L’utilisation de l’ammoniaque détériore notablement la couche antireflet
TiO2.
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Le caractère néfaste de ces solutions chimiques nous interdit de réaliser un décapage
local par dépôt de quelques gouttes de décapants sur les plots métalliques : la viscosité des
solutions n’est pas assez importante pour éviter leur pénétration au sein des contacts très
poreux. Aucun nettoyage ne peut donner l’assurance de l’élimination de ces molécules
chimiques.
Nous orientons donc l’étude vers une solution de métallisation de la surface des
contacts. L’étude suivante a pour but de tester la faisabilité d’un tel procédé et son influence
sur les caractéristiques des cellules ainsi traitées.
II. - REVETEMENT DE SURFACE
Une première voie consiste à réaliser une métallisation de surface par voie sèche avec
pour technique l’évaporation sous vide et la pulvérisation cathodique. Ces procédés ont en
commun l’utilisation des techniques du vide. Ils nécessitent une mise en œuvre compliquée et
peu compatible avec des cadences de production industrielle, ainsi qu’un investissement
prohibitif.
La figure 4.4 ci-dessous représente les trois méthodes de déposition par voie liquide
[28]. Ces méthodes sont basées sur le principe de la réduction d’un cation en solution en
atome métallique. La distinction entre elles se fait d’après la nature de la source d’électrons
qui permet la réduction des cations.
Figure 4.4 : Les différentes techniques de dépôts par voie liquide.
64
Source de courant
extérieure
Déplacement
M2 + M2n+ + ne-
Ionisation métallique
Red Ox + ne-
Oxydation d’un corps en solution
M1n+ + ne- M1 (métal déposé)
Electrolyse
Réduction
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Dans le cas de l’électrolyse, les plots métalliques doivent être reliés directement à une
source de courant extérieure pour amorcer la réaction. Nous n’envisageons pas cette solution
pour les raisons, identiques à la voie sèche, d’incompatibilité avec le mode d’élaboration des
cellules. De plus, les dépôts électrolytiques sont moins homogènes que dans le cas de dépôts
électroless (absence de source de courant extérieure).
II.1. - Dépôts par échanges (ou par déplacement) [29]
Si les conditions thermodynamiques le permettent, il peut y avoir échange entre les
atomes des matériaux et les ions métalliques de la solution. La variation d’enthalpie libre de la
réaction doit être négative. Les électrons qui servent à réduire (gain d’électrons) les cations
proviennent du substrat. La contrainte thermodynamique entraîne que la réaction n’a lieu que
si le métal à recouvrir est plus réducteur (moins noble) que le métal de recouvrement
(potentiel redox plus négatif). Le mécanisme est du type « micropile » (figure 4.5). Quand la
surface est recouverte, la réaction cesse. Le dépôt se fait au potentiel d’abandon.
Figure 4.5 : Principe du dépôt par échange.
Une extension de cette méthode est le dépôt par électrolyse interne ; elle permet de
réduire les ions M1z+ sur un métal M2 plus noble que M1 (V°M1
z+/M1 < V°M2z+/M2). Dans ce
cas, on met en contact avec M2 un second métal M3 plus électronégatif que M1 (V°M3z+/M3 <
65
E
Esubstrat
Emétal à déposer
Oxydant Réducteur
Mz+
Métal
e- temps
d’induction
E
Oxydant Réducteur
Mz+
Métal Emp
Emp : potentiel
d’état stable mixte
Métallisation de surface - Dépôts électroless
V°M1z+/M1); thermodynamiquement, la métallisation de M2 s'explique par l'abaissement de
son potentiel, sous l'effet du contact, en dessous du potentiel de réduction des ions M1z+ :
M1z++ M3 pas de dépôt
M1z+ + M2-M3 M1/M2-M3 + M3
z+
avec : V°M3z+/M3 < V°M1
z+/M1 < V°M2z+/M2 et où M2–M3 représente les deux métaux en
contact.
II.2. - Dépôts autocatalytiques (ou par réduction chimique) [30,31]
Dans ce type de réaction, les électrons, servant à réduire les cations métalliques,
proviennent d’un réducteur contenu dans la solution. Il s’agit de l’oxydation ou la
décomposition du réducteur adsorbé à la surface et du transfert de ses électrons vers les
cations, eux aussi à l’état adsorbé. Le transfert de charge est restreint au niveau de la surface à
recouvrir. La réaction est schématisée sur la figure 4.6 ci-dessous.
Figure 4.6 : Courbe individuelle de p
b : anodique ; c : réa
66
M Msolz+ + ze-
E0mét
Msolz+ + ze- M
)
Red Ox + ze-
J (A.m-2) Red
Msolz+ + ze- M
E0red
Ja
Jc
Emp
a b
J (A.m-2)
J (A.m-2)E (Volts)
olarisation a : cathodique,
ction totale.
Ox + ze- Red
E (Volts)
Ox + ze-
E0mét
E (Volts
E0red
c
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Lorsque l’équilibre thermodynamique est atteint, le système continue à déposer le métal sur le
substrat. La vitesse de dépôt est déterminée par le potentiel. La condition nécessaire pour
l’obtention d’une telle réaction est donc :
E0red < E0
métal à déposer
De plus, afin d’éviter que le substrat joue le rôle de pompe à électrons, il faut impérativement:
E0substrat < E0
métal à déposer
Un bain de dépôt autocatalytique comprend donc [32]:
- les cations du métal de recouvrement
- le réducteur
- un complexant des cations
Le complexant a pour rôle de masquer (« solvater ») les cations de manière à prévenir toute
précipitation métallique au sein de la solution : le complexant abaisse la concentration des
cations métalliques libres. Son addition a pour conséquence de déplacer V°Mz+/M vers les
potentiels négatifs. Cependant, le degré de complexation ne doit pas être trop grand, sans quoi
le courant d’échange à l’équilibre et donc la vitesse de dépôt deviennent trop faibles. Le
complexant a également pour but d’éviter la formation d’hydroxydes métalliques lorsque le
bain est en milieu basique.
Les bains industriels peuvent contenir également des stabilisants pour éviter tout emballement
de la réaction.
Dans le cas d’un dépôt par échange, l’adhésion est généralement médiocre car il se fait
sur une surface qui se dissout. Même si un recuit l’améliore de façon notable, on préférera
utiliser la méthode de dépôt par réaction chimique. Dans cette dernière, nous avons, en plus,
la possibilité de faire varier l’épaisseur du métal déposé. C’est pourquoi nous avons opté pour
des dépôts autocatalytiques.
67
Métallisation de surface - Dépôts électroless
II.3. - Déposition électroless
Industriellement, les applications des dépôts autocatalytiques s’articulent presque
exclusivement autour des dépôts de nickel (automobile, industries chimiques et pétrolières,
micro-électronique …). Vient ensuite les dépôts de cuivre principalement utilisé dans le
procédé de métallisation des matières plastiques. Ces deux métaux ont la particularité de
catalyser eux-mêmes leur dépôt. L’étude réalisée porte sur ces deux éléments.
II.3.a. - Solution de cuivre
Les dépôts sont généralement obtenus dans des bains basiques en utilisant le
formaldéhyde comme agent réducteur. Les réactions mises en jeu sont très nombreuses et
plusieurs sont des réactions parasites vis-à-vis du dépôt. La réaction totale est alors la
suivante :
2Cu2+ + HCHO + 5OH- Cu20 + HCOO- + 3H20
Cu20 + H20 Cu + Cu2+ + 2OH-
La première réaction est une réduction non catalytique des ions cuivriques en io
qui se produit au sein de la solution. La dismutation des ions cuivreux (réaction
car elle conduit à la formation de centres de germination dans la solution; l'a
complexant approprié et le bullage d'air qui permet la réoxydation des ions cuiv
cuivriques sont nécessaires pour assurer la stabilité du bain.
Dans ce cas précis : V°Ag2+
/Ag > V°Cu2+
/Cu.
La réaction ne devrait pas avoir lieu. Cependant, le mécanisme de réaction n’e
simple. L’emploi du formol comme agent réducteur modifie l’ensemble de la r
oxydation constitue la réaction anodique. Le mécanisme de réaction se compos
suivantes [33]:
68
(1)ns cuivreux
) est à éviter
ddition d'un
reux en ions
st pas aussi
éaction. Son
e des étapes
(2)
Métallisation de surface - Dépôts électroless
- formation de l’espèce « Red » électroactive en trois étapes :
a- hydrolyse
H2CO + H2O H2C(OH)2 (methylene glycol)
b- dissociation
H2C(OH)2 + OH- H2C(OH)O- + H2O
c- adsorption dissociative (déshydrogénation)
H2C(OH)O- [HC(OH)O-]ads + Hads
- transfert de charge (désorption) :
[HC(OH)O-]ads + OH- HCOO- + H2O + e-
Hads ½ H2
La réaction globale s’écrit donc sous la forme suivante :
H2CO + 2OH- HCOO- + H2O + ½ H2 + e-
Cette réaction masque la réduction de l’eau :
2H2O + 2e- H2 + 2OH- de potentiel : E°= -0.83 V
La réduction de l’eau au contact de la surface à recouvrir, abaisse le potentiel de
l’argent en dessous de celui du couple Cu2+/Cu, rendant la réaction possible.
II.3.b. - Solution de nickel
Pour les dépôts autocatalytiques de nickel, deux réducteurs sont utilisés :
l'hypophosphite de sodium (NaH2P02) et le borohydrure (KBH4) ou ses dérivés
(diméthylamine borane (CH3)2NHBH3, ...). Les films de nickel déposés ne sont pas purs mais
renferment une quantité non négligeable de phosphore ou de bore dont la concentration dans
la couche varie avec le pH.
Les réactions qui interviennent lors de la réduction catalytique du nickel par l'hypophosphite
(H2P02-) ne sont pas établies avec certitude. Cependant nous pouvons écrire la réaction totale
suivante [34]:
Ni2+ + 2H2P02- + 2H20 Ni + 2H2PO3- + 2H+ + H2
69
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Les solutions de nickel offrent la possibilité de travailler en milieu acide ou basique. Pour
éviter d’endommager la couche antireflet, nous avons sélectionné une solution acide.
Les bains de cuivre et de nickel utilisés sont de fabrication industrielle. Leurs
caractéristiques sont disponibles en annexe 3. On y trouvera les conditions d’utilisation des
bains et les caractéristiques des dépôt obtenus.
II.3.c. - Mise en oeuvre
La mise en œuvre de la manipulation est simple et son matériel rudimentaire :
• une plaque chauffante pour amener les bains à leur température de fonctionnement.
• un pHmètre pour pouvoir contrôler et ajuster, pendant son utilisation, le bain au pH
idéal.
• Un thermomètre ou thermocouple pour le contrôle de la température. Celle-ci influe
fortement sur les cinétiques de réaction et, dans une moindre mesure, sur les potentiels
d’oxydo-réduction. Généralement, les bains fonctionnent au dessus de 45 °C de
manière à ce que la vitesse de dépôt soit suffisante (de 0.1 à 40 µm/h selon les bains)
et en dessous de 95°C. En effet, un dépassement de température entraîne une
décomposition rapide du réducteur, et la précipitation du métal sous forme
pulvérulente. Ce phénomène s’accompagne d’un violent dégagement d’hydrogène et
la précipitation irreversible du bain.
• Un agitateur pour renouveler en permanence la solution en contact avec la surface. Au
cours du dépôt, l’appauvrissement des espèces au voisinage de la surface catalytique et
le dégagement d’hydrogène peuvent conduire à des dépôts inhomogènes (manques de
métallisation, rugosité, piqûres …). L’agitation permet en outre une homogénéité du
pH et de la température en volume dans le bain.
Les dépôts sont réalisés en face avant, sur des cellules entières.
70
Métallisation de surface - Dépôts électroless
III. - RESULTATS
III.1. - Résultat préliminaire
Alors que le dépôt de cuivre s’opère de manière homogène sur la grille en face avant et
arrière, le bain de nickel ne réagit pas en présence de cellule. Malgré la présence d’argent, la
couche superficielle des contacts ne catalyse par la réaction de dépôt. On peut supposer que
dans le cas du cuivre, la solution étant fortement alcaline (pH = 12), il s’opère un décapage
préalable de la surface des plots suffisant pour la rendre conductrice et assurer ainsi le
transport des charges du zinc vers les ions cuivres. En effet la réaction n’est pas spontanée et
le temps de recouvrement est relativement long : une dizaine de secondes. En revanche,
l’acidité de la solution de nickel (pH = 5) n’est pas assez importante pour avoir le même
résultat.
Le dépôt autocatalytique ne pouvant s’initier que sur une surface catalytique, la
métallisation d’un matériau non-catalytique requiert une préparation spécifique de la surface
ou une activation externe. Plusieurs procédés sont possibles :
- activation dans une solution contenant un cation d'un métal catalytique noble.
- dépôt électrolytique d'un métal catalytique qui peut éventuellement être le métal à déposer et
être réalisé dans le bain autocatalytique.
- dépôt par plasma O2, N2 ou NH3.
- dépôt initié par contact en touchant le substrat à métalliser avec un métal dont le potentiel
d'équilibre est très négatif (Zn, Al) ou un métal catalytique. Le principe d'initiation est
semblable au mécanisme du dépôt par électrolyse interne. Le principe de réaction est explicité
dans le paragraphe III.2. et ne nécessite aucun traitement de surface.
Le dépôt électrolytique a déjà été écarté au préalable pour des raisons de mise en
oeuvre. Le dépôt par plasma est une solution qui ne peut pas gérer la géométrie de la grille et
entraînerait un recouvrement total de la surface de la cellule.
Appelé également initiation galvanique, le dépôt par contact se manifeste selon deux
mécanismes de réaction :
71
Métallisation de surface - Dépôts électroless
• le dépôt par contact procède à un de déplacement (I.3) décrit par la réaction suivante :
M2 (non catalytique) + M1n+ pas de déposition
M2 (en contact avec) M3 + M1n+
M1/M2 + M3n+
Dans ce mécanisme, la réduction des ions métalliques 1 s’accompagne toujours de la
dissolution du métal 3 en contact avec 2. La concentration du métal 3 augmente dans la
solution de dépôt au cours de la réaction.
• le dépôt par contact peut résulter du mécanisme catalytique suivant :
M2 (non catalytique) + M1n+ + Red pas de déposition
M3 (catalytique) + M1n+ + Red M1/M3 + Ox
M2 (en contact avec) M3 + M1n+ + Red M1/M2 + M1/M3 + Ox
Dans ce cas, nous n’avons pas de « pollution » du bain electroless par le métal
catalyseur. L’inconvénient majeur de cette méthode est l’inhomogénéité de la couche
déposée. Le métal se concentre au niveau du contact avec le métal catalyseur.
La réaction globale reste la même. Les électrons qui réduisent les ions métalliques en
solution sont fournis par le métal en contact. Ces électrons se déplacent et sont véhiculés par
l’argent conducteur. Ce transport permet de déposer uniquement sur les contacts.
Après l’essais de plusieurs métaux (Pb, Ag, Ti) sans succès, nous avons réussi à
catalyser la réaction par l’emploi de zinc. Le simple contact entre une pointe en zinc et la
surface des plots provoque instantanément la réaction chimique souhaitée. Nous nous plaçons
dans le second mécanisme de réaction. Le recouvrement, très rapide, s’effectue de proche en
proche, à partir du point de contact, sur l’ensemble de la grille et aussi sur la pointe de zinc.
En revanche, l’ajout de cations de zinc n’induit pas de précipitation métallique.
Pour l’obtention de vitesses de dépôt plus importantes, nous avons utilisé le zinc comme
catalyseur dans les bains de cuivre.
72
Métallisation de surface - Dépôts électroless
III.2. - Caractérisation des dépôts
La simple observation visuelle permet d’avancer quelques remarques générales :
Les dépôts de cuivre ont un grand pouvoir de recouvrement. La déposition s’effectue
de manière homogène simultanément sur l’ensemble de la grille en face avant et
arrière.
Le recouvrement de nickel se propage à partir de la zone en contact avec le zinc.
Le recouvrement métallique de nickel n’est que partiel même à l’endroit de l’initiation
galvanique. Le dépôt semble se faire de manière préférentielle.
La couche de passivation en face arrière ne catalyse pas la réaction, et n’est donc pas
sujet au recouvrement de proche en proche. L’oxydation par plasma du procédé de
fabrication empêche toute conduction électrique.
III.2.a. - Observations microscopiques
La caractérisation des dépôts a été réalisées par microscopie électronique à balayage.
L’échelle microscopique de l’outil nous permet de juger de la qualité du recouvrement et
d’observer le matériau en dehors des contacts.
La micrographie de la figures 4.7 montre le bord d’un bus barre après dépôt de nickel,
en face avant. Le recouvrement métallique respecte la géométrie de la grille mais la couche
antireflet comporte une multitude de micro-gouttelettes de nickel, le long des lignes de
collectes. La forme sous laquelle nous l’observons est à rapprocher du fait d’un recouvrement
partiel des contacts. Réduits, les ions Zn2+ devenus Zn ne développent pas systématiquement
de liaisons avec la surface des lignes et se loge, en solution, dans les porosités du dioxyde de
titane.
73
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Bus barre
m
Nickel métallique
10 µ
Silicium
Figure 4.7
Figure 4.8
100 µm
Goutelettes
: Micrographie de la face avant d’une cellule
après dépôt de nickel.
: Micrographie de la face avant d’une cellule
après dépôt de cuivre.
74
Nickel métallique
Grains 1 Grains 2
Ligne collectrice
Métallisation de surface - Dépôts électroless
75
La figure 4.8 représente la face avant d’une cellule ayant été immergée dans la
solution de cuivre. Le métal de recouvrement a largement débordé sur la couche antireflet. Il
constitue une véritable couche supplémentaire. Il est a noter que les limites de ce dépôt
coïncident avec certains joints de grains, confirmé par les analyses EDS. L’orientation
cristalline du silicium sous le dioxyde de titane semble être un facteur déterminant dans la
présence d’un dépôt éventuel. L’existence et la progression du recouvrement sur la couche
anti-reflet sont donc motivées par l’énergie de surface des grains de silicium.
Afin d’endiguer ce phénomène de recouvrement, il nous faut jouer sur les paramètres
de réaction. Un temps de trempe plus court et une température un peu plus faible l’atténue
fortement. Seul quelques traces de cuivre apparaissent sur certaines cellules. La suite de la
caractérisation s’attachera à quantifier l’évolution des performances des cellules et sera
particulièrement sensible à tous disfonctionnements éventuels liés à ce phénomène.
III.2.b. - Caractéristique I(V) sous obscurité
L’intérêt premier que présente cette caractéristique, réside dans le fait de mettre en
évidence la présence de court-circuits éventuels par déposition sur la tranche de la cellule.
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8
1E-4
1E-3
0,01
0,1
1
10
100
1000
Avant dépôt de cuivre Après dépôt de cuivre
I (m
A)
V (mV)
I1
I2
Figure 4.9 : Caractéristique I(V) sous obscurité avant et après dépôt de cuivre.
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Figure 4.10 : Caractéristique I(V) sous obscurité avant et après dépôt de nickel.
Les figures 4.9 et 4.10 présentent le résultat un exemple typique des résultats obtenus
pour chaque type de solution. Les quart de cellule utilisés comme échantillons sont issus de
cellules entières (10 x 10 cm 2), découpés au laser après fabrication. Chacun d’eux présentent
donc deux bords n’ayant pas subis l’étape d’oxydation. Ils sont donc plus sensibles à toutes
interventions agressives et donc enclins à voir leur courant de fuite augmenter. Le
comportement global reste inchangé et les faibles variations ne sont pas significatives.
III.2.c. - Réponse spectrale
La couche antireflet est prévue pour une optimisation après traitements thermiques
(couche déposée par spray). Son indice passe de 1,8 à 2 après cuisson et monte à 2,2 après
recuit. L’ajout d’une étape de fabrication est donc critique. Le rendement de collecte ansi que
la caractéristique courant-tension seront les témoins d’une éventuelle modification de la
couche.
La réponse spectrale correspond au nombre de porteurs collectés pour un photon
incident dont on fait varier la longueur d’onde. C’est un rendement de collecte fonction de la
76
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8
1E-4
1E-3
0,01
0,1
1
10
100
1000
Avant dépôt de nickel Après dépôt de nickel
I (m
A)
V (mV)
Métallisation de surface - Dépôts électroless
probabilité pour qu’une paire électron-trou crée par le photon de longueur d’onde donnée soit
collectée par la jonction.
Figure 4.11 :
av
Le banc de mesure compo
350 nm et 1100 nm focalisé en un
du courant est effectuée aux born
par une mesure alternée avec une r
Les figures 4.11 et 4.12 so
point, avant et après dépôt de cuiv
caractéristiques I(V) sous obscurit
courbes obtenus est reproductible
contacts. De plus les réponses loc
grain à l’autre d’une même cellule
2,0x103 4,0x103 6,0x103 8,0x103 1,0x104 1,2x104
0
20
40
60
80 Avant dépôt de cuivre Après dépôt de cuivre
Col
lect
effi
cien
cy (%
)R
ende
men
t de
col
lect
e (%
)
Wavelenght (nm)ÅLongueur d’onde (nm).Réponse spectrale d’un quart de cellule
ant et après dépôt de cuivre.
rte un monochromateur de longueur d’onde variable entre
point de la couche antireflet. Par pas de 5 nm, une mesure
es de la cellule. La conversion courant intensité est assurée
éférence, pour chaque longueur d’onde.
nt le résultat de réponses spectrales réalisées en un même
re et de nickel respectivement. Au même titre que pour les
é. Nous n’avons pas moyenné nos résultats car l’aspect des
quelque soit le point de mesure pris suffisamment loin des
ales à l’excitation lumineuse sont trop dissemblables d’un
pour être moyenné sur une série de dix.
77
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Figure 4.12 : Ré
avant
Les caractéristiques montren
dans les solutions électroless. La cou
Cependant, de manière plus d
de la conversion photoélectrique lor
d’onde comprises entre 450 nm et
domaine le plus fortement représenté
l’attaque chimique de la couche antir
par une diminution de son épaisseur.
Sur certains échantillons et le
recouvrement de cuivre du TiO2, la c
Cette baisse d’intensité est nettement
nickel. L’amélioration observée de l
imputée aux erreurs de positionneme
Pour interpréter ces résultats,
éclairement.
2,0x103 4,0x103 6,0x103 8,0x103 1,0x104 1,2x104
-20
0
20
40
60
80 Avant dépôt de nickel Après dépôt de nickel
Col
lect
effi
cien
cy (%
)
.
Ren
dem
ent
de c
olle
cte
(%)
Wavelenght (nm)ÅLongueur d’onde (nm)
ponse spectrale d’un quart de cellule
et après dépôt de nickel.
t un fonctionnement global inchangé après immersion
che antireflet n’a pas subie de dégradations profondes.
étaillée, nous constatons une légère baisse systématique
s d’un recouvrement par le cuivre pour des longueurs
650 nm. Cette gamme de fréquence se situe dans le
dans le spectre solaire. Cette chute peut s’expliquer par
eflet entraînant sa dissolution superficielle, se traduisant
plus souvent lors de mesures proches des contacts, par le
aractéristique locale se dégrade de manière dramatique.
moins marquée dans le cas d’une utilisation de bains de
a réponse spectrale dans le rouge (0,65 µm - 1 µm) est
nt du spot.
nous allons les confronter aux caractéristiques I(V) sous
78
Métallisation de surface - Dépôts électroless
III.2.d. - Caractéristique I(V) sous éclairement
Le banc de caractérisation électrique utilisé est commun aux mesures sous éclairement
et sous obscurité. Il permet de tracer les courbes en direct et en inverse. Les courbes obtenus
n’ont de valeur qu’informative : l’éclairement de la manipulation auquel sont soumis les
cellules n’a pas été étalonné. Les courbes restent cependant les témoins des phénomènes
agissant après traitement thermique.
Figure 4.13 : Caractéristique I = f(V) sous éclairement avant et après dépôt de cuivre.
Figure 4.14 : Caractéristique I = f(V) sous éclairement avant et après dépôt de nickel.
79
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
5
10
15
20
25
30
35
40
Avant dépôt de cuivre Après dépôt de cuivreI (
A)
V (V)
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,75
10
15
20
25
30
35
Avant dépôt de nickelAprès dépôt de nickel
V(v)
I(A
)I
(mA
) I
(mA
)
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Les échantillons testés, sont les mêmes que pour la réponse spectrale et se répartissent
en deux séries de cinq échantillons (une série par métal de recouvrement). Les résultats sont
représentés sur les figures 4.13 et 4.14.
Les caractéristiques des cellules ne sont pas modifiées, quel que soit le métal de
recouvrement utilisés. Ces mêmes caractéristiques I = f(V) ont été réalisées également à
Photowatt dont l’équipement permet d’effectuer les mesures sur des cellules 10 x 10 cm2 sous
éclairement AM 1,5.
Les résultats sont regroupés dans les tableaux 4.2a et 4.2b ci-après. Les cellules sont
référencées de 1 à 11. La première sert de cellule étalon pour le simulateur solaire. Les
cellules 2 à 6 subissent un dépôt de nickel, les numéros 7 à 11 un dépôt de cuivre.
Voc Icc Vmax Imax FF Pmax Rend N° (V) (mA) (V) (mA) (%) (W) (%)
1 0.592 2717 0.474 2441 71.9 1.157 11.28 2 0.591 2746 0.475 2484 72.7 1.179 11.50 3 0.589 2748 0.469 2487 72.0 1.165 11.37 4 0.592 2723 0.473 2492 73.1 1.180 11.51 5 0.592 2733 0.477 2467 72.8 1.177 11.49 6 0.592 2731 0.478 2496 73.8 1.193 11.63 Moy. 0.5912 2736 0.474 2485 72.9 1.179 11.50 7 0.592 2718 0.479 2457 73.2 1.178 11.50 8 0.590 2724 0.472 2499 73.4 1.180 11.51 9 0.593 2729 0.476 2479 72.9 1.180 11.51 10 0.594 2715 0.471 2488 72.7 1.173 11.44 11 0.591 2719 0.474 2476 72.9 1.173 11.44 Moy. 0.592 2721 0.474 2480 73.0 1.177 11.48
Tableau 4.2a : Paramètres sous éclairement (cellules 10 x 10 cm²,
éclairement AM 1.5) avant déposition.
80
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Voc Icc Vmax Imax FF Pmax Rend N° (V) (mA) (V) (mA) (%) (W) (%)
Ref. 1 0.592 2712 0.471 2443 71.7 1.150 11.22 2 0.594 2770 0.476 2542 73.6 1.210 11.80 3 0.591 2780 0.474 2505 72.2 1.187 11.584 0.592 2748 0.475 2494 72.8 1.184 11.55 5 0.591 2708 0.478 2448 73.0 1.169 11.40
Ni
6 0.593 2746 0.473 2527 73.4 1.194 11.65 Moy. 0.592 2750 0.475 2592 73.0 1.189 11.60
7 0.592 2718 0.481 2477 74.0 1.192 11.62 8 0.592 2719 0.472 2515 73.7 1.187 11.58 9 0.592 2716 0.478 2499 74.3 1.195 11.66 10 0.594 2740 0.466 2509 71.8 1.169 11.40
Cu
11 0.593 2720 0.479 2451 72.8 1.175 11.46 Moy. 0.593 2723 0.475 2490 73.3 1.184 11.54
Tableau 4.2b : Paramètres sous éclairement (cellules 10 x 10 cm²,
éclairement AM 1.5) après déposition.
De manière générale, les écarts des différentes valeurs reflètent les courbes obtenues.
Les résultats mettent en évidence une invariance relative du facteur de forme malgré les
fluctuations du courant de court-circuit et de la tension de circuit ouvert. Plus précisément,
nous pouvons tirer quelques informations importantes :
• Le fonctionnement des cellules n’est pas altéré par cette étape supplémentaire. Il n’y a
donc pas de dépôt sur la tranche des cellules qui aurait entraîné des court-circuits entre
les faces avant et arrière.
• Quelques chiffres: les rendements des cellules ayant subies l’immersion dans un bain
sont à la hausse de 1.4 % dans le cas du nickel et de 1 % dans le cas du cuivre, en
tenant compte des valeurs de la référence.
81
• La déposition de cuivre n’a pas d’effet sur le courant de court-circuit. Le pouvoir de
recouvrement de la solution, entraînant un débordement sur la couche antireflet,
n’induit aucune augmentation du taux d’ombre significative.
Métallisation de surface - Dépôts électroless
82
• Malgré l’immersion dans un milieu alcalin dans le cas du cuivre, et un recouvrement
partiel de la couche antireflet, les solutions électroless ne sont pas des poisons pour les
cellules solaires. La méthode se justifie pleinement.
L’amélioration des performances des cellules solaires n’est pas le critère principal
mais il ne s’agit pas d’optimiser la soudabilité au détriment des caractéristiques principales de
la cellule.
III.3. - Soudabilité des contacts
La quantification de la soudabilité des surfaces traitées s’effectue de la manière
suivante. Après dépôt d’une goutte d’étain à la surface du matériau, on mesure l’angle α que
forme cette surface et la goutte de soudure (Figure 4.15).
Goutte de soudure
α Contact métallique
Figure 4.15 : Schéma de principe du test de soudabilité.
Les résultats sont reportés dans le tableau 4.3. Les valeurs affichées sont les moyennes
de série de cinq mesures par goutte d’étan sur dix gouttes par métal déposé. A titre de
comparaison, nous avons également inscrit les valeurs pour des cellules vierges donc non
traitées, et des contacts dont la surface est grattée.
Métallisation de surface - Dépôts électroless
Face Réference Grattée Cu Ni
Avant 95° 136° 137° 145°
Arrière 126° 142° 139° 147°
Tableau 4.3 : Test de soudabilité des plots de soudure.
Les résultats montrent que la métallisation semble moins efficace en face avant qu’en
face arrière : les moyennes sont inférieures. Des dépôts plus importants (plus épais) devraient
gommer cette différence. L’amélioration est principalement sensible pour la face avant.
IV. - CONCLUSION
Le test de soudabilité rend compte du pouvoir d’adhérence de la soudure sur les
différentes surfaces. Il n’est donc pas étonnant de constater une amélioration importante de la
mouillabilité de ces dernières lorsqu’elles sont métalliques. Cependant, les véritables essais
d’assemblage des cellules, réalisées à Photowatt, n’ont pas conclue favorablement.
L’accroche des soudures à la surface des plots n’a pas changée. Le recouvrement des contacts
par déposition électroless n’a que déplacé le problème. Si le film métallique déposé réalise
une bonne reprise de soudure, son adhérence à la surface des contacts est trop faible et ne
résiste pas aux contraintes induite par l’opération. La soudure se décolle arrachant la couche
métallique.
Ces résultats ne remettent pas en question la méthode. Industriellement, les dépôts sont
fréquemment accompagnés d’un recuit ayant pour but l’amélioration de sa résistance série,
d’élimer l’oxygène piégé dans la couche et de fixer le film à la surface recouverte. L’idée est
donc d’incérer ce traitement thermique nécessaire dans le processus d’élaboration des
cellules.
83
Fort des résultats précédents, l’étape de frittage que constitue la cuisson des contacts
peut permettre de donner aux dépôts les caractéristiques mécaniques nécessaires pour subir le
Métallisation de surface - Dépôts électroless
recuit sans dommage. Malheureusement, l’idée est à abandonner car les essais ont montrés
que les solutions électrolesss sont beaucoup trop agressives pour la pâte de sérigraphie.
L’immersion des cellules est immédiatement suivie d’un décollement complet de la grille de
la face arrière, quelque soit le bain employé.
La caractérisation des dépôts réalisés après recuit montrent cependant que la technique
n’est pas incompatible avec la fabrication des cellules. L’envisager passe donc nécessairement
par l’ajout d’étapes supplémentaires.
Les solutions n’étant pas un poison pour la couche antireflet, lorsque l’étape se situe
après recuit, l’idée d’un dépôt localisé sur les plots n’est pas retenue. Complexe de mise en
œuvre, elle demande de cibler le dépôt d’une goutte de solution sur chaque plot de soudure, et
de chauffer les cellules à la température de fonctionnement des solutions et ce pour chaque
face.
84
En rapprochant ces résultats à ceux du chapitres 3, la modification de la composition
des pâtes de sérigraphie avant et arrière devrait être à l’étude. Ce travail devra s’orienter vers
la diminution du taux d’oxydes présent dans la fritte de verre en faveur d’une concentration
plus importante des éléments métalliques.
Formation et caractérisation d’un champ arrière
CHAPITRE 5 FORMATION ET
CARACTERISATION D’UN CHAMP ARRIÈRE
85
Formation et caractérisation d’un champ arrière
La filière "silicium multicristallin massif" de l'industrie photovoltaïque privilégie la
diminution de l’épaisseur des cellules dans un but de réduction du coût matière. Cependant,
cette diminution s’accompagne d’une dégradation des performances des cellules par la
recombinaison des porteurs en face arrière, dès que l’épaisseur approche leur longueur de
diffusion (épaisseur inférieur à 200 µm). La réduction de l’épaisseur des cellules doit donc
impérativement être accompagnée par la mise en place d’un procédé de passivation de la face
arrière, c'est-à-dire de limitation de la vitesse de recombinaison des porteurs au niveau du
contact de base.
La réalisation d'un champ de face arrière (Back Surface Field : BSF) est la méthode de
passivation la plus communément mise en œuvre car compatible avec un procédé industriel de
fabrication de cellules à coût réduit. Cette méthode permet en outre de mettre en œuvre la
sérigraphie qui est déjà utilisée chez Photowatt.
Le BSF est une région fortement dopée, située sous le contact de face arrière, du même
type de dopage que la base. Il est obtenu par la réalisation d'une jonction p-p+ à l’extrémité de
la base des cellules dont la structure devient n+-p-p+. Cette jonction p-p+ maintient les porteurs
minoritaires à l’écart de la surface arrière très recombinante et augmente ainsi la statistique de
collection des électrons par le contact de face avant.
Ce chapitre constitue l’étude de la formation d’un champ arrière et de l’optimisation de ses
paramètres. Après une étude de la dégradation des performances des cellules induites par la
recombinaison des porteurs, nous déterminerons les caractéristiques de la couche p+
nécessaires pour engendrer une passivation effective de la face arrière des cellules. Nous
étudierons ensuite la formation d'une couche p+, à partir d'un dépôt d’aluminium. Nous
évaluerons enfin la passivation des cellules solaires de structure n+-p-p+ en comparant leurs
caractéristiques électriques à celles des cellules standards.
86
Formation et caractérisation d’un champ arrière
I. - DEGRADATION DES PERFORMANCES PAR RECOMBINAISONS EN
FACE ARRIERE
I.1. - Vitesse de recombinaison
Les recombinaisons dans la base se produisent à la fois dans le volume et au niveau de la
surface arrière. Dans les conditions de faible injection, la durée de vie des porteurs
minoritaires est déterminée par les recombinaisons Shockley-Read-Hall. Dans ce procédé, des
niveaux d’énergie situés dans la bande interdite, engendrés par des défauts cristallins, jouent
le rôle de centres de recombinaison. Des niveaux d’énergie d’états spécifiques (états de
surface), provenant de phénomènes intrinsèques (disparition de la périodicité du réseau,
adsorption d’atomes étrangers), peuvent se situer dans la bande interdite. Certains de ces états
jouent également le rôle de centres de recombinaison.
Il en résulte que dans un semi-conducteur excité, la densité de porteurs excédentaires en
surface est toujours inférieure à sa valeur en volume. Ce gradient de concentration donne
naissance à un courant de diffusion j.
dxndqDj n
∆±=
Avec Dn, le coefficient de diffusion des porteurs minoritaires. Le signe ± est fonction
de l’orientation de l’axe normal à la surface. Exprimé de manière proportionnel à la densité de
porteurs excédentaires en surface et à leur vitesse, ce courant de diffusion s’écrit :
Snqj ⋅∆=
D’où l’on tire que :
dxnd
nD
S n ∆∆
±=
S est appelé vitesse de recombinaison en surface. ∆n et d∆n/dx sont respectivement la densité
de porteurs excédentaires et son gradient, à la surface [35]. Une surface parfaitement passivée
est caractérisée par S = 0.
87
Formation et caractérisation d’un champ arrière
I.2. - Simulation des caractéristiques électriques
I.2.a. - Logiciel PC-1D
PC-1D est un logiciel de simulation électrique commercialisé qui résout les équations
décrivant le transport des électrons et des trous dans une dimension dans les dispositifs à
matériaux semi-conducteurs cristallins. Ce logiciel est plus particulièrement conçu pour la
simulation des dispositifs photovoltaïques.
Les paramètres d'entrée du logiciel sont donnés dans le paragraphe suivant. Certains
paramètres variables peuvent être saisis à partir de fichiers externes ; c'est le cas pour le taux
de réflectivité en fonction de la longueur d'onde ou des profils de dopage.
I.2.b. - Paramètres généraux utilisés pour la simulation
Le tableau suivant regroupe les paramètres utilisés par PC-1D pour la simulation d'une
cellule de type industriel en silicium multicristallin à structure simple.
Epaisseur cellule 230 µm
Externe (face avant) Variable Coefficient de
réflexion Interne (face arrière) 70 %
Résistance parallèle 30 Ω
Base 15 mΩ Résistance de
contact Emetteur 15 mΩ
Base 3.1016 cm-3
soit ρ = 0,55 Ω.cm Dopage
Emetteur (profil erfc) 3.1020 cm-3
xj = 0,29 µm
Longueur de diffusion Base 120 et 100 µm
Face avant 1.106 cm/s Vitesse de
recombinaison Face arrière 1.106 cm/s
88
Tableau 5.1: Paramètres de simulation par PC-1D de cellules industrielles Si-c.
Formation et caractérisation d’un champ arrière
I.2.c. - Simulation avec PC-1D
La dégradation des caractéristiques électriques des cellules solaires avec la réduction
de leur épaisseur peut être simulée avec le logiciel PC-1D. Des simulations ont été faites avec
deux longueurs de diffusion des porteurs minoritaires dans la base : 100 et 120 µm (Figure
5.1). Les autres paramètres de simulation sont indiqués dans le tableau 5.1.
11
11,5
12
12
Figure 5.1 : Evolution du rendement de conversion, du courant de court-circuit Icc et de la
tension de circuit-ouvert Vco avec l'épaisseur des cellules.
L’industrialisation de cellules minces (épaisseur inférieure à 200 µm) passe
nécessairement par la mise en œuvre d’un procédé de réduction de la vitesse de
recombinaison en face arrière.
La technique du champ arrière, permettant de conserver un rendement de conversion
constant jusqu’à des épaisseurs très faibles, fait l’objet du paragraphe suivant.
89
,5
60 100 140 180 220 260 300 340
Epaisseur des cellules (µm)
η (%
)
Photowatt
Ln = 120 µm Ln = 100 µm
26,5
27,5
28,5
60 100 140 180 220 260 300 340
Epaisseur des cellules (µm)
Icc
(mA
/cm
²)Photowatt
Ln = 120 µm
Ln = 100 µm
0,585
0,59
0,595
0,6
0,605
0,61
60 100 140 180 220 260 300 340
Epaisseur des cellules (µm)
Vco
(V)
Photowatt
Ln = 120 µm
Ln = 100 µm
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II. - PASSIVATION DE LA FACE ARRIERE
Les premières études de la structure n+-p-p+ date de plus de 20 ans [36]. Cependant, la
réduction de l’épaisseur des cellules et l’augmentation de la longueur de diffusion des
porteurs minoritaires rend son optimisation prépondérante.
II.1. - Structure n+-p-p+
Le BSF (champ de surface arrière), aussi appelé "High-Low Junction", est une zone
très fortement dopée sur la totalité de la face arrière des photopiles. Le dopage de cette couche
est du même type que celui de la base si bien que la structure de la cellule est n+-p-p+. Pour
du silicium de type p (cas général), le bore et l’aluminium sont les dopants principaux.
L’épaisseur de la couche p+ (WBSF) est d’environ 5 à 15 µm.
Jonction p+/p Contact f ce aavant Contact face
arrière BSF p +
Base p
Emetteur n +
Wb WBSF
W
Sf Seff Sb
Confinement des électrons e-
Ec
Ev
EF
ψp
Figure 5.2 : Structure et diagramme de bandes d’une cellule solaire avec un champ arrière.
90
Formation et caractérisation d’un champ arrière
En créant un gradient d’accepteurs en face arrière de la cellule, il est possible
d’obtenir :
1. une augmentation de la tension de circuit ouvert et du courant de court-circuit
2. une augmentation de la réponse spectrale aux grandes longueurs d’onde
3. une résistance de contact réduite
L’effet du BSF est compréhensible à partir du diagramme de bandes de la structure
(Figure 5.2). La barrière de potentiel ψB induite par la différence de niveau de dopage entre la
base p et le BSF p+, tend à confiner les électrons (porteurs minoritaires) dans la base. Ceux-ci
sont donc tenus à l’écart de la face arrière qui est caractérisée par une vitesse de
recombinaison Sb très élevée. Le principe de la structure est modélisé par une vitesse de
recombinaison effective Seff très inférieure à Sb.
II.2. - Influence des paramètres caractéristiques de la couche p+
II.2.a. - Epaisseur : WBSF
La figure 5.3 montre l’influence de l’épaisseur (ou profondeur) du BSF sur la vitesse
de recombinaison en face arrière. Le calcul est mené avec le logiciel PC-1D. Le dopage du
BSF est fixé à 2.1018 cm-3, correspondant à la solubilité limite de l’aluminium dans le silicium
pour des températures de l’ordre de 800 à 850°C.
0 5 10 15 20102
103
104
105
calcul PC-1D
S eff (
cm/s
)
WBSF (µm)
Figure 5.3 : Vitesse de recombinaison en face arrière en fonction de l’épaisseur du BSF.
91
Formation et caractérisation d’un champ arrière
92
L’épaisseur du champ arrière, couche de silicium recristallisé dopé p+, dépend
directement de l’épaisseur de pâte d’aluminium déposée [37]. La figure 5.4 montre cette
influence au travers de l’épaisseur théorique de la couche p+ en fonction de la température
pour différentes épaisseurs d’aluminium déposé. Sont également reportées les valeurs
obtenues avec un dépôt d’aluminium (4 mg/cm3) par sérigraphie.
700 750 800 850 9000
2
4
6
8
10
12
14
16
18
gAl (mg/cm²)
E 2
4 6 8 10
Sérigraphie(4 mg/cm²)
WBS
F (µm
)
Température de cuisson (°C)
A: B:
C: D: D E:
C
B
A
Figure 5.4 : Profondeurs théorique calculées et mesurées () du BSF
en fonction de la température de cuisson.
Dans le cas de couches d'aluminium sérigraphiées, la profondeur de la couche p+
dépend également de la température de traitement, de la quantité de fritte de verre contenue
dans la pâte ainsi que de l'orientation cristalline du silicium [38,39].
II.2.b. - Dopage p+
On peut de même étudier par simulation (Figure 5.5) l’influence du niveau de dopage
de la couche p+ sur la vitesse de recombinaison effective en face arrière. Nous verrons par la
suite que, dans le cas de l'utilisation de l'aluminium, il correspond à la solubilité de cet
Formation et caractérisation d’un champ arrière
élément dans le silicium (compris entre 1018 et 1019 cm-3) et dépend donc directement de la
température de traitement thermique [40].
1016 1017 1018 1019 1020
102
103
104
105
106
Godlewski PC1D
S eff (
cm/s
)
a+ (cm-3)
Figure 5.5 : Vitesse de recombinais
dopage du
Il est clair qu'un BSF épais (de l'ord
1018 et 1019 cm-3) diminue dans de grandes
en face arrière, conduisant ainsi à une au
cellules solaires.
L’optimisation de ces paramètres dét
d’aluminium déposée et la température du tr
Np+
on effective en face arrière en fonction du
champ arrière.
re de 10 µm au moins) et fortement dopé (entre
proportions la vitesse de recombinaison effective
gmentation des caractéristiques électriques des
ermine les choix des caractéristiques de la couche
aitement thermique.
93
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II.3. - Formation d’une couche p+
Nous présentons ici une description de la formation de la couche p+ dans le cas d'un
dépôt d'aluminium sur du silicium mono ou multicristallin.
II.3.a. - Diagramme de phase Al-Si
Le diagramme de phase de l’alliage binaire Al/Si (Figure 5.6) résume les interactions
métallurgiques entre l'aluminium et le silicium dans un large domaine de température en
fonction des fractions de ces deux éléments. Il indique qu'aucun composé (siliciure) n'est
formé entre l'aluminium et le silicium, sans qu'un autre métal ne soit mis en œuvre (Pt, Pd, W,
Ni, Cr, …) [41].
En-dessous de 577°C (eutectique Teut) les seuls mécanismes possibles sont :
(a) dissolution de l'aluminium dans le silicium (partie du diagramme de phase riche en
silicium, à droite sur la Figure 5.7)
(b) dissolution du silicium dans l'aluminium (partie riche en aluminium, à gauche).
Si le second procédé est prépondérant, seul le premier, représentant la courbe de
solubilité de l'aluminium dans le silicium, nous intéresse pour l'élaboration d'une couche p+.
Figure 5.6 : Diagramme de phase de l’alliage binaire Al-Si.
300
500
700
900
1100
1300
1500
0 20 40 60 80 1
% S i en m asse
Tem
péra
ture
(°C
)
L iqu ide
L iqu ide + β
α
L iqu ide + α
β
577°C
α + β
A
B C
F
D
1414°C
00
94
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Figure 5.7 : Diagramme de phase Al/Si - Zone riche en silicium.
II.3.b. - Mécanisme d’élaboration du champ arrière
La description suivante est valable quelle que soit la technique de dépôt de la couche
d’aluminium : dépôt d’une couche d’aluminium pur par évaporation ou pulvérisation
cathodique, ou sérigraphie d’une pâte contenant des particules d'aluminium.
La formation de la couche p+ par l’aluminium est un processus d’alliage par diffusion
des atomes dopants à l’état liquide (Figure 5.8). Notons que ce processus est spécifique aux
BSF formés à partir d'une couche d'aluminium. Les BSF au Bore sont en effet totalement
réalisés par diffusion à l'état solide, ce qui nécessite des traitements thermiques à température
élevée.
Les schémas de la figure 5.9 illustrent les étapes de la formation de la couche de
silicium cristallin p+.
1414°C
β
Liquide
300
500
700
900
1100
99,95 99,96 99,97 99,98 99,99 100 % Si en masse
Te
mp
éra
tur
e
(°C
Liquide + β
577°C
α + β
G
Tem
péra
ture
en
°C
1500
1300
95
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Figure 5.8
Figure 5
577°C
Tem
péra
ture
(°C
)
Couche Al
a : T < 577 °C
Substrat Si
50 µm
: Structures sphériques à l'interface eutectique / Si-p+ témoignant
de la présence d'une phase liquide pendant l'alliage.
.9 : Etapes de la formation d’une couche p+ de silicium cristallin.
96
Alliage Al/Si liquide
b : T > 577°C
Couche Al
Substrat Si
e : T° < 577 °C
Eutectique
Substrat Si
c : haute T°
Substrat Si
d : T° > 577 °C (refroidissement)
Substrat Si
Temps
Si p+ Si p+
Alliage Al/Si liquide
Alliage Al/Si liquide
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Le point de départ est le dépôt d’une couche d’aluminium sur le substrat de silicium.
Quand l’ensemble est porté à la température d’eutectique (Teut = 577°C : point A figure 5.6),
un mélange commence à se former. Quand la température dépasse la température eutectique,
l’aluminium se dissout à l’interface aluminium/phase fondue (point B) et le silicium se dissout
à l’interface phase fondue/silicium (point C).
Lorsque la température augmente, l’aluminium (l’élément minoritaire) est totalement
consommé, mais le silicium continue à se dissoudre dans la phase fondue, en rejoignant son
point de fusion. La dissolution du silicium cesse dès que le point de fusion de l’alliage liquide
est celle de la température du four. Pour chaque température, la composition à l’équilibre du
mélange fondu est donnée par le liquidus. A une température de 800°C, la composition à
l’équilibre du mélange est d’environ 29,5 % atomique de silicium, ou d’environ 30,7 % de
silicium en masse.
Lorsque l’on refroidit le mélange depuis 800°C, le silicium commence à se séparer du
mélange. Dans des conditions idéales, la séparation conduit à un dépôt de type épitaxial de
silicium sur le substrat de silicium. Le silicium qui recristallise est dopé à la limite de
solubilité de l’aluminium dans le silicium à la température de l’alliage.
Lorsque le refroidissement continue, pratiquement tout l’aluminium est rejeté dans le
mélange, et la croissance du silicium sur le substrat se poursuit, en diminuant la portion de
silicium dans le mélange et en déplaçant la composition du mélange le long du liquidus en
direction du point eutectique. A la température de 750°C, (point F figure 5.6 et point G figure
5.7) la concentration d’aluminium dans le silicium recristallisé n’est plus que de 1.1018 cm-3
contre 1,5.1018 cm-3 à 800 °C . Enfin, la température du mélange rejoint le point eutectique,
point A. Lorsque la diminution de température du mélange est prolongée, la recristallisation
du silicium cesse et un système de deux phases, aluminium saturé en silicium et silicium
saturé en aluminium, se sépare.
Les deux mécanismes principaux de la formation d'une couche p+ par alliage avec
l'aluminium sont donc la dissolution du silicium dans l'aluminium, puis la croissance
épitaxiale de la couche dopée fonction de la solubilité de l'aluminium dans le silicium.
97
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II.4. - Etats de surface après formation du champ
Les tests ont été menés au laboratoire dans un de recuit rapide thermique.
II.4.a. - Rugosité
La surface des couches p+ ainsi formées par alliage en phase liquide est rugueuse et
présente des aspérités. Après cuisson à 750°C pendant 30 s d'une pâte d'aluminium, l'écart
moyen pic/vallée à l'interface couche p+/eutectique a été évalué avec un profilomètre
mécanique à 4 µm. Cette rugosité est due à la dissolution hétérogène du silicium dans le
mélange liquide. La couche d’eutectique a été retirée par attaque à l’acide chlorhydrique.
L'activation de la dissolution du silicium dans l'aluminium en phase fondue n'est
permise que localement sur la surface de la plaque de silicium, en des zones où les différents
facteurs intervenant sur la dissolution sont optimums [42]. Ces principaux facteurs sont :
- la densité de dislocations, en général supérieure sur les bords de la plaque ;
- la température à l'interface aluminium en phase fondue/silicium (Figure 5.10), liée
d'une part à la conductivité thermique de la couche évaporée ou déposée par sérigraphie, et
d'autre part à l'adhérence de cette couche avec le silicium.
La dissolution du silicium est donc initiée de façon non homogène sur la surface de la
plaque ; des nucleus liquides apparaissent. La grande quantité d'aluminium se trouvant en
phase liquide au niveau de ces points d'initiation représente un pouvoir important de
dissolution du silicium. La solubilité du silicium dans l'aluminium à la température du
système, environ 660°C, est de 16 à 17 % atomique de silicium. Les atomes de silicium sont
entraînés hors de la matrice, dans le mélange jusqu'à ce que la fraction de silicium dans le
mélange atteigne ce pourcentage. Puisque le système n'est pas à l'équilibre tant que cette
composition du mélange n'est pas atteinte, les atomes de silicium sont déplacés de la matrice
vers le mélange à vitesse élevée. Cette dissolution se fait préférentiellement dans les
directions cristallographiques où elle nécessite le moins d'énergie, c'est-à-dire dans les
directions où les atomes sont les moins liés à la matrice. Le déplacement des atomes de la
matrice vers le mélange se fait plus rapidement dans les directions cristallographiques les
moins denses [42].
98
Formation et caractérisation d’un champ arrière
20 µm
A : 700°C
Figure 5.10 : Clichés MEB de l'interface eutectique/Si p+ après cuisson
pendant 30 s d'une pâte d'aluminium (4 mg/cm²).
Une fois que la composition du mélange nécessaire pour l'équilibre du système, est
atteinte, la dissolution du silicium continue entre les zones d'attaque initiale, dans des
conditions proches de l'équilibre. Cependant, la quantité de silicium décapée dans ces zones
n'est pas aussi importante que dans le cas où les points d'attaque initiale seraient distribués
uniformément sur la surface de la plaque.
99
20 µm
B : 850°C
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Cette dissolution préférentielle du silicium dans la phase liquide est à l'origine de la
rugosité importante de l'interface silicium fondu/substrat. Selon l'orientation du substrat (ou
des cristaux dans le cas de matériau multicristallin) ce mécanisme entraîne la formation de
pénétrations dans le substrat de forme triangulaire (Figure 5.11 pour une orientation <100> du
silicium), hexagonale [41] ou de figures en "Y" au niveau de l'interface [42].
En raison de ces pénétrations, l'épaisseur de la couche p+ (WBSF) est très hétérogène
[43]. Les variations d'épaisseur de cette couche recristallisée ne sont cependant pas
uniquement expliquées par la dissolution du silicium ; on peut par exemple citer les
problèmes d'adhérence de la couche déposée, notamment dans le cas de l'utilisation de la
sérigraphie.
Figu
Les pén
solubilité du si
un alliage Al-S
Le dépô
pratiqué, car ce
rapport au dépô
50 µm
re 5.11 : Clichés MEB de l'interface eutectique/Si p+ après cuisson
pendant 30 s d'une pâte d'aluminium (7,5 mg/cm²).
étrations peuvent être évitées ou en tout cas diminuées en réduisant la
licium à l'initiation du mélange. Cette réduction peut être obtenue en utilisant
i de composition eutectique (fusion à 577°C).
t d'une couche d'alliage Al-Si de composition eutectique est cependant peu
tte méthode apporte peu d'avantages en regard du surcoût qu'elle entraîne (par
t d'aluminium pur).
100
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II.4.b. - Joints de grains
La figure 5.12 montre l'interface eutectique/Si p+ au niveau de joints de grains, sur du
Polix, après cuisson d’une pâte alu (4 mg/cm²) à 700°C pendant 30 s sous air. Le silicium est
creusé profondément au niveau du joint sur une largeur d'environ 7 µm.
Figure 5.12 : Surface de la couche p+ après cuisson à 700°C pendant 30 s
d'une pâte d'aluminium sérigraphiée.
Les joints de grains sont donc une cause d'hétérogénéité de l'épaisseur de la couche de
silicium dopée p+, en plus du mécanisme de dissolution du silicium suivant des directions
préférentielles.
Orr et al. ont observé [44] au niveau des joints de grains une dégradation importante
de la réponse spectrale en raison de la création d'un réseau de dislocations autour du joint
pendant la formation de l'alliage Al-Si. Cette dégradation, fonction du temps de cuisson, peut
s'étendre sur 500 µm autour du joint de grains. Cette observation explique en partie que
l'amélioration des caractéristiques électriques des cellules solaires par l'intégration d'un BSF
formé par alliage Al-Si soit beaucoup moins importante avec du silicium multicristallin
qu'avec du silicium monocristallin.
101
100 µm
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II.4.c. - Structures dendritiques
Nous avons vu que lorsque la température passe en-dessous de la température
eutectique, il y a cristallisation de la phase fondue, avec la composition eutectique. Une
structure dendritique est parfois observée localement à la surface de la couche de silicium
dopée p+ ; la figure 5.13 montre cette structure dans le cas de la cuisson de la pâte aluminium
pendant 30 s à 850°C sous argon.
Ce type de structure est formé par la croissance d'une phase riche en aluminium [44].
La nature de ces structures a été analysée par EDS. Avec un faisceau peu énergétique (2 kV),
seul l’aluminium apparaît lors de l’analyse.
Figure 5.13 : Clichés MEB des structures dendritiques en surface de la couche Si-p+.
102
50 µm
Formation et caractérisation d’un champ arrière
II.4.d. - Discussion
Profils d’aluminium dans la couche p+
La figure 5.14 montre les profils SIMS de concentration d'aluminium mesurés après
cuisson sous air à 700, 750, 800 et 850°C dans un four RTP (durée du traitement : 30 s).
L'écran de sérigraphie utilisé dépose environ 0,6 g de pâte aluminium dont la proportion est
comprise entre 50 et 75 % (données du fournisseur).
0 1 2 3 4 5 61016
1017
1018
1019
1020
1021
Température de cuisson (°C)
850 800 750 700
Con
cent
ratio
n Al
(cm
-3)
Profondeur (µm)
Figure 5.14 : Profils de concentration d'aluminium des couches p+
La forme des profils ne correspond pas à un dopage par diffusion en phase gazeuse où
la concentration en atomes dopants chute progressivement depuis la surface de la plaque. Au
contraire, après une chute jusqu'à 1 à 4.1018 cm-3, la concentration d'aluminium remonte pour
atteindre un maximum situé entre 1,5 et 7.1018 cm-3, selon la température de cuisson. Il s'agit
bien d'un dopage par formation d'un alliage Al-Si.
Les pics en surface (1 µm) sont dû à des résidus d’aluminium qui ne partent pas au décapage
de l’alliage eutectique.
103
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Réponse spectrale dans la base
Afin de mettre en évidence la passivation de la face arrière par la couche p+, c'est-à-
dire le maintien des porteurs minoritaires (les électrons) à l'écart de la face arrière très
recombinante, nous avons comparé la réponse spectrale des cellules standards et celle avec
BSF aluminium (4 mg/cm2) pour une cuisson à 800 °C (Figure 5.15).
Figure 5.15 : Réponses spectrales d’une cellule standard
et d’une cellule avec BSF.
On observe une augmentation importante de la réponse spectrale autour de 900 nm. Le
champ arrière améliore, de manière notable, la collecte aux fortes longueurs d’onde par la
seule diminution des recombinaisons en face arrière. La réponse spectrale de l'émetteur est en
revanche dégradée. Cette détérioration est probablement due au perçage de la jonction en face
avant par la pâte argent lié à un défaut de la couche antireflet ou de passivation.
L’amélioration de la réponse spectrale, sur des cellules avec BSF réalisé à 700 °C
n’est pas significative. La couche p+ formée à cette température est en effet trop mince (2 µm
environ) pour autoriser une passivation de la face arrière.
104
400 500 600 700 800 900 1000 11000
20
40
60
80
100
Cuisson : 800°C Standard (4902_80-1) BSF (038_80-1)
EQE
(%)
Longueur d'onde (nm)
Cuisson : 800 °C
Standard
BSF
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Courants de fuite
Les caractéristiques I-V d’une cellule solaire avec BSF et d’une cellule solaire
standard (cuisson des contacts à 700°C) sont reportées sur la figure 5.16. Le tableau 5.2
synthétise les paramètres actuels des cellules après optimisation du traitement thermique
(mesures photowatt).
Le résultat important de ces mesures est que la résistance parallèle (Rp) des cellules
avec BSF est inférieure à celle des cellules standards (les moyennes sont respectivement de 30
et 204 Ω). Ceci signifie que les courants de fuite sont plus importants dans le premier cas. Il
s’agit très certainement de la conséquence des contraintes induites au niveau de la face arrière
pendant la cuisson des contacts, par la différence des coefficients de dilatation thermique du
silicium et de la couche d’alliage Al-Si eutectique (cette couche qui est formée pendant la
cuisson est utilisée comme contact arrière).
0,0 0,2 0,4 0,6
10-3
10-2
10-1
100
101
102
103
cellule BSF cellule standardI (
mA)
V (V)
Figure 5.16 : Caractéristiques I-V d’une cellule standard et d’une cellule avec BSF.
105
Formation et caractérisation d’un champ arrière
Process Voc (V) Icc (mA) FF (%) Rendement (%)
Standard 0.597 2932 75.9 12.96
BSF 0.601 3106 75.5 13.75
Tableau 5.2 : Paramètres caractéristiques des cellules standards et avec BSF.
III. - CONCLUSION
Une augmentation significative (10 %) du courant de court-circuit a été observée sur
les cellules solaires de structure n+p-p+, dans le cas d’une cuisson des contacts à haute
température et avec une couche épaisse de pâte d’aluminium.
D'autre part le BSF est compatible avec les évolutions du procédé de production
envisagées à moyen terme chez Photowatt. Le remplacement de la couche antireflet de TiO2
par le nitrure de silicium (SiNx) permettrait, grâce à la densité élevée de cette couche,
d'augmenter la température de cuisson des contacts (850°C). Dans ce cas, une couche p+
suffisamment épaisse est obtenue sans que l'argent de la grille de face avant ne diffuse à
travers l'émetteur très mince et vienne percer la jonction. Les cellules avec une couche de
SiNx et un BSF épais présentent ainsi des caractéristiques électriques très intéressantes sur
Polix puisque leur rendement de conversion photovoltaïque atteint actuellement 14% alors
que la moyenne est de 13% avec le procédé actuel.
Un point sensible est la dégradation de la tenue mécanique des cellules minces avec
BSF en face arrière. Un taux de casse très élevé a été observé lors de la réalisation des cellules
sur la ligne de production. Il est probable que cette fragilité soit liée à la différence des
coefficients de dilatation thermique du silicium et de la couche d'alliage Al-Si eutectique. Les
cellules solaires BSF sont en effet très voilées après la cuisson.
Le profil de température des fours à passage doit être optimisé, car la cuisson
simultanée des contacts des deux faces est d'autant plus délicate (Chapitre 3) qu'elle est
réalisée à haute température. Ce travail a été réalisé depuis par Photowatt.
106
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
La réalisation des contacts, étape finale du processus d’élaboration des cellules, est
déterminante pour les performances globales. La méthode industrielle adoptée consiste à
déposer par sérigraphie une pâte à l’argent en face avant et argent-aluminium en face arrière.
Le dispositif subit ensuite un traitement thermique composé d’une cuisson rapide à haute
température suivi d’un recuit sous atmosphère réductrice.
Il a été montré, dans le chapitre trois, que la cuisson induit de nombreux changements
au sein du contact avant. Au cours de cette opération, on observe la formation d’une couche
amorphe à l’interface entre le contact et le silicium, composée principalement d’oxyde de
plomb et de zinc. Le contact se présente sous la forme d’une matrice d’oxyde dans laquelle on
trouve des grains cristallins d’argent allié au silicium pour adopter une structure
orthorhombique ou hexagonale compacte selon le pourcentage de silicium. Cette séparation
de phase au sein du contact constitue une accumulation de contraintes libérées lors du recuit
sous hydrogène. La réduction des oxydes entraîne la fissuration du contact. Nous avons
observé également que le surdopage du silicium sous le contact est réalisé par la diffusion des
éléments métalliques de la fritte, l’argent ne diffusant pas au travers de la couche interfaciale.
L’optimisation du contact avant passe par le choix d’une nouvelle pâte de sérigraphie.
L’opération de cuisson, pour le contact arrière, est suffisante pour faire diffuser
l’aluminium dans le silicium cristallin. A ce moment, la jonction n+p est déjà percée. La
structure du contact, bien que principalement composée d’oxyde métallique, est relativement
compacte et homogène. La durée de l’étape de recuit et la désoxydation des phases amorphes
107
Conclusion
a pour effet son éclatement. Un traitement thermique différent de celui du contact avant est
préconisé.
Le chapitre quatre propose la solution de recouvrement des contacts par dépôt
électroless. La faisabilité d’un tel procédé a été démontré dans le cas de cellules industrielles.
Les caractéristiques des cellules traitées restent globalement invariantes. Cette opération devra
suivre immédiatement l’étape de recuit pour éviter au maximum une couche d’oxyde natif en
surface empêchant la bonne adhérence de la couche déposée. Quelle que soit la solution
choisie, la mouillabilité après dépôt est équivalente à l’option de brossage des contacts. Une
étude devra être réalisée pour vérifier la tenue dans le temps de ces couches métalliques et de
la couche antireflet, l’idée d’un dépôt localisé n’étant pas compatible avec les cadences de
production.
Il a été montré enfin que le BSF par l'aluminium est formé par un procédé d'alliage et
de recristallisation en accord avec le diagramme de phase Al-Si. Seuls les traitements à haute
température (au-delà de 800°C), combinés aux dépôts par sérigraphie, conduisent à la
formation d'une couche p+ très épaisse. Nous avons montré que dans ce cas, le rendement de
collection des électrons est nettement amélioré par la diminution des recombinaisons en face
arrière. Photowatt a optimisé le profil de température du traitement thermique afin de limiter
le perçage de la jonction n+-p frontale et la dégradation de la tenue mécanique des cellules
solaires.
La difficulté majeure de l'élaboration des cellules solaires de structure n+-p-p+ comme
celle des cellules standards est la cuisson simultanée des contacts en face avant et en face
arrière.
108
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112
Références bibliographiques
113
ANNEXE 1 SPECTRES ESCA DE LA
SURFACE DES CONTACTS EN FACE AVANT
113
ANNEXE 1.1
B.E
. (eV
)
a.u
.
Plom
b C
arbo
ne
Spe
ctre
gén
éral
1 : S
urf
ace
bru
te
2 : S
urf
ace
abra
sée
de 2
00 Å
1000
1500
2000
2500
3000
3500
500
2 1
Arg
ent
Oxy
gèn
e Tita
ne Pl
omb
500
Arg
ent
900
800
700
600
500
010
020
0 30
0 40
0
113
a.u.
B.E. (eV)
AN
NE
XE
1.2
Pb4f
Dans l’ordre : Surface Abrasion 20 Å Abrasion 100 Å Abrasion 200 Å
160 140 120 100 80 60 40 20 0
150 145 140 135 130 125
114
a.u.
B.E. (eV)
AN
NE
XE
1.3 Ag3d
Dans l’ordre : Abrasion 250 Å Abrasion 150 Å Abrasion 20 Å 800
700 600 500 400 300 200 100
0
385 380 375 370 365 360
115
ANNEXE 2 SOLUTIONS ELECTROLESS DE CUIVRE ET DE NICKEL DONNEES CONSTRUCTEUR
118
FRAPPAZ. CUE 458 Cuivrage chimique épais. NT/CUE458. NEYRON : FRAPPAZ,
01.7.1996, 8 p.
FRAPPAZ. EUROPLATE NI 520, nickel chimique moyen phosphore, brillant – pH auto
régulé. NT/EURNI520. NEYRON : FRAPPAZ, 24.05.1995, 5 p.
119