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LIVRES

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D'IMAGESD Chez Bios, des livres-jeux pourles tout-petits: une série de petitslivres dépliants (Galipette) de Ronet Atie Van der Meer : A la ferme,Dans l'eau, A la campagne, etDans le jardin : des livresdouble-face, au dos, une frise d'ani-maux ; un jeu sur l'autre face où lesanimaux apparaissent et se cachentdans un décor en relief. Amusantet maniable mais la qualité dudessin et de la couleur laisse unpeu à désirer.

Une autre série de livres découpéspermettant des combinaisons trèssimples dans la collection Imagineet compose: Ta maison, Tonanimal, Ta voiture, Ton dé-guisement. Un format carré aisé-ment maniable.

D Chez Danese, la dernière créa-tion de Bruno Munari. Un livre,une cassette : II merlo ha persoi l becco (voir fiche dans ce nu-méro).

• Chez Duculot, de Katherine Ho-labird, ill. Helen Craig : Angelinaet Alice. Une trame narrative sanssurprise mais une habile mise enpage et un graphisme intéressantpour un nouvel épisode de la viedes deux souris: une leçon degymnastique, d'équilibre et d'ami-tié.

De Joe Majewski et Maria Majews-ka, Lili souris trouve un ami :l'escapade dans un jardin de Lili-la-protégée avec Alfred, l'aventurier-

des-champs. Sur un thème connu,un très fin dessin aux couleurs à lafois éclatantes et raffinées ; un jourd'été dans la campagne anglaise oùles fleurs et les mûres comme leterrifiant museau du renard sontvus à l'échelle des souris. Le texte

— est-ce un effet de la traduction ?— est moins séduisant que l'image.Un album très réussi cependant.

Des livres-jeuxde plus en plusnombreux...

De Barbro Lindgren et Eva Eriks-son : Mini Bill monte à chien.En changeant de format, Mini Billa grandi et l'on peut reconnaîtreJuju le bébé terrible, paru en 1983à la Farandole, dans une nouvelleaventure : un voyage dans la luneà l'heure où les peluches s'animent ;beaucoup de rêve, un peu de cau-chemar, quelques méditations à tra-vers un dessin tendrement caricatu-ral et des couleurs sourdes et con-trastées (le jour ocre, la nuit bleue) ;un album très original.

D Chez Flammarion, d'ElisabethWinthrop, ill. Tomie de Paola :Maggy et le monstre : un jeunemonstre hante les nuits de Maggy.Un certain humour dans le dessinet une recherche de couleurs d'unrosaire à la fois inquiétant et rassu-rant, mais un dessin trop statiquepour cette histoire tourmentée etloufoque.De Charles Alverson, ill. Mark

Southgate, La princesse au mi-roir : un conte dérisoire à l'humourappuyé où l'on voit un prince fai-néant sauver une princesse narcissi-que des griffes d'un dragon stupideà trois têtes. Un texte abondant etassez lourd.

De A.H. Benjamin, ill. par TonyRoss, Sa majesté l'oiseau :règlement de comptes conjugaux àla cour du Roi-qui-aimait-trop-les-oiseaux. Ironique et sombre histoirede magie et de métamorphose. Ledessin est drôle dans sa violencedélirante.

De James Marshall, Henriette etViviane, une histoire de deuxpoules. Deux poules vivaient enbonne amitié ; l'une aimait lire, etl'autre pas. Sans livres on s'ennuieau logis, on ne sait pas reconnaîtreles filous et on risque les piresaventures. Une délicieuse histoire,illustrée avec humour. Des couleursà la fois vives et claires. Une miseen page très variée (voir fiche dansce numéro).

Débat autour du Livre qui puede Babette Cole : pas drôle, com-plaisant, plein de clichés disent lesuns ; très drôle, cette représentationde « tout ce qui pue ». De poubellesen boules puantes, un gamin galopeà travers les pages. Les couleurssont trop vives pour qu'une corres-pondance s'établisse avec les odeursmais il règne ici une joyeuse atmos-phère de bêtises et de provocation.

Bruno Munari : II merloha perso il becco, Danese.

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James Marshall : Henriette et Viviane, Flammarion.

• Chez Flammarion, dans Lespetits Castors, quatre titres sansprétention aux images douces sinontrès originales sur la vie quotidiennedes tout-petits. Le plus réussi,Quand je rentre de l'école,fait apparaître l'image de la voisine,grand-mère par procuration, seuleattentive dans un monde où lespetits sont souvent bousculés.

D Chez Hatier, d'Elzbieta, Perleet Pimpin : vive Carnaval !Un joyeux album coloré où l'onretrouve les diablotins Perle et Pim-pin dans un décor de Carnaval. Desconfettis de couleur créent l'unitéde l'album.

• Dans Le Livre de Poche, sérieCadou, d'Helen Lester, illustré parLynn Munsinger, L'enchanteur,la fée et le poulet : une lecturefacile et amusante où l'on se moquedes magiciens prétentieux, où lesmonstres les plus terrifiants rétrécis-sent par temps de pluie. L'humourcaricatural du dessin souligne leton du récit.

D MFG Créations propose aux en-fants de 2 à 6 ans des tout-petitslivres découpés en quatre voletsverticaux permettant de reconsti-tuer des histoires logiques à partird'une image. Le graphisme manqueun peu d'invention. De BarbaraJelenkovich, Retrouve l'histoiredes petits animaux n° 1 et 2.De Eleonora Carravieri, SusannaValenziano: Du plus petit auplus grand et Petit voyageautour de la terre.

Un étonnantjeu d'imagesau Sourirequi mord :« Puzzlesauvage »de DominiqueMarquet-Lausch.Nous enreparlerons...

D Messidor/La Farandole publietrois petits albums sans texte deJoëlle Boucher, témoignages sur lavie à la crèche, dans la collectionClé d'or : Mes belles journées,A chacun son tour, On s'amu-se bien. Les bébés, les parents, lepersonnel de la crèche sont repré-sentés en quelques scènes chaleu-reuses au dessin stylisé.

D Chez Nathan, connaissez-vousLe Porguacan ? Un méli-mélod'images et de mots de Sara Bailgrâce auquel on peut créer à volontésur trois volets animaux et motsfantastiques. Un dessin raffiné etplein d'humour. Très réussi.Deux autres titres au dessin trèsnet, toujours de Sara Bail, nousprésentent sur trois volets verticaux,sans texte, des animaux dans undécor: Dans le sable ou Dansles bois. On pourra ainsi créerdans un décor familier, des rencon-tres inattendues.

BANDES

DESSINÉESD Chez Boyard, l'heure est auxadaptations littéraires. Pichard etFrisano se sont attaqués à Jac-quou le Croquant, et le résultatlaisse partagé. Frisano possède unjoli coup de crayon et se donnebeaucoup de mal pour animer unscénario qui pèche sans doute parexcès de fidélité...Pareil reproche ne peut être fait àNemo, le Capitaine vengeur.Hugot n'a pas hésité à brodersur l'œuvre de Jules Verne, latransformant en fable animalièrepince-sans-rire, effet renforcé parl'élégance du dessin de Rochette(voir fiche dans ce numéro).Le maître des robots est, com-me toujours avec Wasterlain, unpetit chef-d'œuvre de narration et

N°121 - ÉTÉ 1988 / 7

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d'humour quotidien (à partir de 8ans).

Yvan Pommaux se coule de plus enplus dans l'esthétique BD, sansperdre de son originalité cependant.Un crocodile dans la Loirejoue plus sur une atmosphère, sug-gérée par des notations presquedocumentaires, et des personnagesà la psychologie toujours biencernée, que sur une action trépidan-te. Un épisode transitoire sans dou-te... (10 ans et plus).

Yvan Pommaux : Un crocodiledans la Loire, Bayard-B.D.

• Chez Dupuis, Makyo et Dodiercontinuent avec bonheur la sagafarfelue de Jérôme K. Jérôme Blo-che. Là encore, Le jeu de troisest un album transitoire. Dodieraffirme son graphisme, tente desatmosphères et rend cet épisodeplus contemplatif (à partir de 10ans).

Tif et Tondu ont perdu de leursuperbe dans Les phalanges deJeanne d'Arc. Fauchés, sans tra-vail, ils sont confrontés à une in-quiétante milice, implantée dansle sud de la France. Le virage« politique » de la bande s'affirmedepuis déjà plusieurs tomes, don-nant une nouvelle jeunesse à cettesérie où Will fait depuis toujours

des merveilles... Suite et fin dansle prochain épisode.Un ange trépasse réussit bien àTome, dont le scénario est plusinventif, plus dur que dans lesderniers Spirou. Warnant n'est mal-heureusement pas au diapason. Sanarration charrie sans nuance destics hérités de Conrad et les patternsles plus éculés du style franquiniendes années 60. Ce hiatus affaiblitl'idée de base, pourtant bien sédui-sante...

Desberg, décidément prolifique,réussit encore un joli coup avecLes enfants de la porte, deuxiè-me tome d'un récit de paradoxetemporel, très efficacement mis enscène par Maltaite. Ce dernier asensiblement évolué en très peu detemps, et s'affirme comme un destrès bons auteurs de « Spirou ».Wasterlain joue la carte documen-taire dans Yeren, dernier albumdes aventures de Jeannette Pointu,touffu, lisible et passionnant, com-me à l'accoutumée...Le printemps écartelé de Mi-chetz et Bosse est plus spectaculai-re, mais aussi plus grandiloquent.Evoquant le Japon des samouraïs,il ne rate aucun des morceaux debravoure obligés, dont bien sûrune scène de seppuku traitée « àl'estomac », si l'on peut dire... Pouradolescents, donc.Terminons par deux rééditions,d'abord le tome 10 des grossesanthologies de Buck Danny, toutentier dévolu à la conquête spatialeaméricaine. Les présupposés idéolo-giques et l'humour ne sont pastoujours faciles à avaler, mais Char-lier est un maître du récit, et lapesanteur du graphisme de Hubi-non finit par avoir un charme cer-tain, avec le recul...Le meilleur pour la fin : QRIN surBretzelburg de Franquin, sur unscénario de Greg. Dupuis s'est enfindécidé à faire paraître les huit pagesamputées dans l'édition normale de

l'album. Les jeunes et moins jeuneslecteurs jouiront enfin de la chosedans son intégralité, et présentéeavec le soin qui lui convient. Antimi-litariste, grinçant, QRN est un dessommets de l'œuvre de Franquin,donc un des sommets de l'histoirede la bande dessinée...

D Peu de choses à sauver chezFleuras, malheureusement, à partles aventures de Mie MacAdam deDesberg et Benn. Le bois deslépreux et Les cinq miroirsbaignent résolument dans l'occultis-me et le satanique. Les auteurs fontpasser leur conviction en évitantsoigneusement le grand guignol, cequi est appréciable.Les yeux de jade hésite entrele récit historique, la féerie et l'hu-mour. La confusion est amplifiéepar les dialogues pléthoriques et undessin assez peu séduisant. Mêmedéfaut pour Le chevalier oublié,hergéen sans imagination. Cettedernière mouture de Fripounet etMarisette fait regretter le tempsjadis.

Le couteau de pierre est plusambitieux puisque décrivant un sitearchéologique. André Houot remon-te le temps et fait revivre unesaison de la vie de nos ancêtres.Malheureusement la maladresse dela narration gâche cette bonneidée-

Marc Wasterlain : Yeren,

Dupuis.

8 /LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

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• Chez Futuwpolis, Bêtes, saleset mal élevés se veut un manuelde riposte à l'indocilité des enfantset s'adresse donc aux parents. Maisla riposte de Martin Veyron estsouriante, et alimentée par un solidebon sens.

Dans la collection Copyright, nousavons reçu le tome 2 de FlashGordon. Ce chef-d'œuvre histori-que du strip à l'américaine charmeautant par le classicisme du dessinque par la touchante désuétude desscénarios à tiroirs...

D On le comparera utilement àL'affaire Faraday, tome 1 desaventures de Rip Kirby du mêmeRaymond, réédité chez Glénat, dansune collection qui rappelle dé-sagréablement le Copyright citéplus haut : même format, à l'italien-ne, même couverture cartonnéeavec jaquette... Mais revenons à RipKirby: détective amateur, intellec-tuel fumeur de pipe, c'est un proto-type de l'homo americanus des an-nées d'immédiat après-guerre : viril,intègre, épris de justice mais aussicapable de compassion, voire desentiments. Avec Rip Kirby, Ray-mond se branche sur le inondecontemporain, et sa technique nar-rative évolue de façon stupéfiante,très marquée par le cinéma policierde l'époque...

Autre ténor des comics made inUSA: Milton Caniff. Steve Ca-nyon « parle » plus au lecteur desannées 80, son influence esthétiqueayant été plus grande sur les auteurscontemporains. On résume Caniffsouvent à sa science du noir etblanc et à la froide beauté de sesimplacables héroïnes féminines. Onoublie l'humour et la richesse deson expression graphique.

• Aux Humanoïdes Associés, Sagade Vam est censé représenter unenouvelle vague yougoslave promet-teuse. On nous permettra d'êtresceptiques. Les deux tomes de cettesaga d'heroic fantasy boursouflée(c'est le genre qui veut ça) brillesurtout par une grande maladressegraphique, que camouflent impar-faitement des mises en page alambi-quées et des couleurs criardes.

D Au Lombard, L'œil du Barra-cuda de Vernal, Renaud et Dufauxexploite le même filon que Walthéryavec Natacha, celui d'une sensualitétrès innocente... On le pimente icid'un peu d'horreur, ce qui seraitparfait si le dessin était à la hau-teur...

11 ne reste vraiment rien de la poésiegoguenarde de Macherot dans Letestament d'Anthracite de Wal-li et Bom, album bavard, mécanique

Crid'enthousiasmetrimestrielde notrechroniqueurde bandesdessinéesà proposd'« OumpahPah »au Lombard.

et vulgaire. Ces trois adjectifs défi-nissent également assez bien leGang du gong, dernier opus desaventures de Monsieur Edouard deDidgé.

En comparaison, Un iceberg ausoleil semble formidable. A laréflexion cette histoire de conduc-teur de « gros cul » s'avère simple-ment honnête: notations justes,sens du suspense... Dupa, père deCubitus, est un bon professionnel...Sterne est plus jeune, et semble-t-ilplus ambitieux. Il se situe dans unelignée de dessinateurs esthétisants,marqués par l'incontournable « li-gne claire ». Le repaire du Ka-tana séduit l'œil. Les cadrages sontinventifs, le trait élégant. L'histoire,

Martin Veyron : Bêtes, sales et mal élevés, Futuropolis.

il A là GOUCH£

PAO !

10 /LA REVUE DES LIVRES POUR ENFANTS

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aventureuse et exotique, s'avèremoins prenante, surtout à cause desdialogues, qui sonnent tout à faitfaux.

Bédu est un dessinateur de la famil-le de Turk. Le pommier deDieu est une histoire féerique quiva un peu fort sur les symbolesmais se laisse lire sans déplaisir.Quittons le Lombard avec notre crid'enthousiasme trimestriel à proposd'Oumpah Pah. Oumpah Pahcontre Foie Malade est paru,et c'est une pinte de bon sangassurée !

• Chez Milan, Le lézard auxyeux rouges frustre le lecteur. Ilmanque peu de choses pour que cesoit réussi. Est-ce le scénario deCorteggiani, pas assez ramassé ? ledessin de Dan, mal à l'aise dansl'héroic fantasy ? Un peu des deuxsans doute...

D Reding s'est fait une spécialitédes histoires sportives. On peutapprécier son trait sans souplesse,mais à moins d'être un mordu dufootball, on ne palpitera pas à

la lecture de La maison duCormoran chez Novedi. Aucuneintrigue ne vient pimenter cettesuite monotone de séances d'entraî-nement et de matchs.Chez Novedi toujours, Weinbergperpétue le genre des histoires mili-taires comme Charlier lui-mêmen'ose plus les faire. Dans L'avioninvisible tout y passe : les Russes(dangereux parce qu'intelligents),les ennemis de l'intérieur (des Noirscauteleux, affiliés aux Black Pan-thers !), le chantage odieux, la bellehéroïne sacrifiée mais courageuse,et Dan Cooper, mâchoire carrée etvolonté de même ! Comme disentles ados, « c'est trop ! »

CONTESD Aux éditions de L'Arbre (42 ruede la Chaussée, 02460 La Ferté-Milon): Le laurier de la luneou le jardin imaginaire desconteurs chinois, présenté ettraduit par Dominique Hoizey, des-sins de Chen Zifen. Dix-huit courteslégendes chinoises à propos defruits, d'arbres ou de fleurs, dans

Oumpah-Pahdessind'Uderzo,Le Lombard

lesquelles mortels et immortels con-naissent des destins souvent tragi-ques. Emouvants, toujours pleins depoésie, ces récits composent unrecueil tout à fait original. Commed'habitude chez cet éditeur, nousavons là un très joli petit livre, toutsouple, bien illustré, très agréableà manipuler.

Des réussiteschez les petitséditeurs...Des créationsoriginalesaux éditionsde l'Arbre.Des initiativesaux éditionsDevenir.

D Les éditions Devenir (12 ruede la Madeleine, 10000 Troyes)diffusent un certain nombre decontes de Grimm illustrés sous for-me d'albums publiés en Suisse dansles années 1980. Parmi ces éditionssouvent contestables, retenons-endeux : Neige Blanche et RoséRouge et Le tailleur et sestrois fils. Deux petits livres minus-cules, illustrés et muets accompa-gnés chacun d'un petit livret por-teur du texte du conte. Une idéeamusante. Dommage que les traduc-tions d'Armel Guerne n'aient pasété respectées.

D Chez Nathan, la collection Con-tes en images reprend un certainnombre de titres de la collectionBelles histoires, belles images. Nou-velles illustrations, textes revus avecplus ou moins de bonheur. A signa-ler: La chèvre de MonsieurSeguin, qualifié de conte tradition-nel sur la page de titre, ce quiautorise probablement l'adaptation