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ISBN 978 92 4 256316 0 Des combustibles pour vivre mieux

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ISBN 978 92 4 256316 0

Des combustibles pour vivre mieux

Catalogage à la source: Bibliothèque de l’OMS

Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux.

La présente publication a été rédigée et sa mise au point coordonnée par Eva Rehfuess - Remerciements.

1.Pollution air ambiant. 2.Combustibles ligneux. 3.Politique énergétique. 4.Hygiène environnement. 5.Pays en développement. I.Rehfuess, Eva. II.Organisation mondiale de la Santé.

ISBN 978 92 4 256316 0 (NLM classification: WA 754)

© Organisation mondiale de la Santé 2007Tous droits réservés. Il est possible de se procurer les publications de l’Organisation mondiale de la Santé auprès des Editions de l'OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue

Appia, 1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; adresse électronique : HYPERLINK mailto:[email protected]) [email protected]).

Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être envoyées

aux Editions de l'OMS, à l’adresse ci?dessus (télécopie : +41 22 791 4806 ; adresse électronique : HYPERLINK mailto:[email protected]) [email protected]).

Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de

position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes

représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l'objet d'un accord définitif.

La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de

préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.

L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les dispositions voulues pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel publié est diffusé

sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l'interprétation et de l'utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas, l'Organisation mondiale de la Santé

ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation.

Les opinions exprimées dans la présente publication n’engagent que les auteurs cités nommément.

Imprimé en France

Des combustibles pour vivre mieux

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Section 2 : Energie domestique et objectifs du Millénaire pour le développement

Avant-propos ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 4

Remerciements ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 5

Pour en savoir plus ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 38

Annexe ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 40

Energie domestique : trois milliards de laissés-pour-compte ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 8La santé au cœur du problème ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 10La fumée qui tue ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 12

Donner de l’énergie aux objectifs du Millénaire pour le développement ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 16Le piège de la pauvreté énergétique ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 18Femmes et enfants : les victimes négligées ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 20Forêts dévastées, planète surchauffée ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 22Des progrès décisifs s’imposent ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 24

Pour une énergie propre : combustibles et fourneaux modernes ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 28Energie domestique : un investissement qui rapporte ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 30Programmes d’énergie domestique : tirer les leçons de l’expérience ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 32Nouveaux horizons ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ ◆ 34

Section 3 : La voie du progrès

Section 1 : Energie domestique, pollution de l’air à l’intérieur des habitations et santé

Points essentiels

4 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux 5

ous avons besoin de sources d’énergie poursatisfaire nos besoins les plus essentiels : cuire

les aliments, faire bouillir de l’eau, s’éclairer et sechauffer. L’énergie nous est aussi indispensable pour êtreen bonne santé, impératif trop souvent ignoré par lacommunauté internationale.

Plus de trois milliards de personnes brûlent encore dubois, des déjections animales, du charbon ou d’autrescombustibles traditionnels dans leur maison. La pollutionde l’air résultant de la fumée qu’ils dégagent est àl’origine de plus de 1,5 million de décès par an,principalement chez les jeunes enfants et leurs mères.Des millions d’autres souffrent quotidiennement dedifficultés respiratoires, d’irritations des yeux et demaladies respiratoires chroniques. De plus, la pollutionde l’air à l’intérieur des habitations et le mauvaisrendement des sources d’énergie domestiquecompromettent sérieusement la réalisation des objectifsdu Millénaire pour le développement.

La présente publication se veut une incitation à laréflexion. Elle attire l’attention sur un problème de santépublique grave et pourtant négligé. Il existe des solutionsefficaces et il y a autant de raisons économiquesqu’humanitaires à appliquer plus largement les solutionspratiques. En permettant à des millions de personnesvivant dans des conditions d'extrême pauvreté dans lespays en développement d’utiliser des combustibles pluspropres et des fourneaux mieux adaptés, non seulementla mortalité infanto-juvénile sera réduite mais la santé dela femme sera amélioré. En plus de leurs effetsbénéfiques sur la santé, les programmes d’énergie àusage domestique peuvent contribuer à faire sortir lesfamilles de la pauvreté et à accélérer le développement.

Nous espérons que cette publication incitera à prendrerapidement des mesures vigoureuses pour résoudre leproblème de l’énergie domestique.

Dr LEE Jong-wookDirecteur général

Organisation mondiale de la Santé

NAvant-propos

a présente publication a été rédigée et sa mise aupoint coordonnée par Eva Rehfuess (OMS). Elle

s’inspire de nombreuses données publiées et non publiées.Au nombre de ces derniers figurent une évaluationactualisée de la charge de morbidité attribuable àl’utilisation de combustibles solides faite par SophieBonjour (OMS) et Annette Prüss-Üstün (OMS), desprévisions de l’utilisation de combustibles solides établiespar Sophie Bonjour et Eva Rehfuess, une analyse faite parNirmala Naidoo (OMS) des données sur l’utilisation de cescombustibles en fonction des quintiles de revenu recueilliesdans le cadre de l’enquête sur la santé dans le monde, etune analyse coût-bénéfice des interventions concernant lessources d’énergie domestique faite par Guy Hutton (Instituttropical suisse), Eva Rehfuess, Fabrizio Tediosi (Instituttropical suisse) et Svenja Weiss (Institut tropical suisse).

Les personnes suivantes ont apporté une précieusecontribution et fait des observations utiles concernantl’ensemble ou certaines parties de cette publication :

◆ Grant Ballard-Tremeer, HEDON Household EnergyNetwork

◆ Jamie Bartram, Santé publique et environnement,OMS

◆ Liz Bates, The Intermediate TechnologyGroup/Practical Action

◆ Sophie Bonjour, Santé publique et environnement,OMS

◆ Verena Brinkmann, German Technical Cooperation,Allemagne

◆ Nigel Bruce, Université de Liverpool, Angleterre◆ Lisa Büttner, Winrock International◆ Diarmid Campbell-Lendrum, Santé publique et

environnement, OMS◆ Jo Chandler, Shell Foundation, Angleterre◆ Carlos Corvalan, Santé publique et environnement,

OMS◆ Laura Cozzi, Agence internationale de l’Energie◆ Carlos Dora, Santé publique et environnement, OMS◆ Brenda Doroski, United States Environmental

Protection Agency, Etats-Unis◆ Charles Gilks, HIV/AIDS, OMS◆ Bruce Gordon, Santé publique et environnement, OMS◆ Marlis Kees, German Technical Cooperation,

Allemagne◆ Agnes Klingshirn, German Technical Cooperation,

Allemagne◆ Marcelo Korc, Bureau régional OMS des Amériques/

Organisation panaméricaine de la Santé◆ Michal Krzyzanowski, Bureau régional OMS de

l’Europe◆ Daniel Mäusezahl, Direction suisse du Développement

et de la Coopération, Suisse◆ John Mitchell, United States Environmental Protection

Agency, Etats-Unis

L ◆ Maria Neira, Santé publique et environnement, OMS◆ Hisashi Ogawa, Bureau régional OMS du Pacifique

occidental◆ Kevin O’Reilly, HIV/AIDS, OMS◆ Annette Prüss-Üstün, Santé publique et

environnement, OMS◆ Pierre Quiblier, Programme des Nations Unies pour

l’Environnement◆ Sumeet Saksena, The East West Centre, Etats-Unis◆ Hanspeter Wyss, Direction suisse du Développement

et de la Coopération, Suisse

Préparation pour l’impression : Susan Kaplan.Traduction de l’anglais au français : Agnès Pollet. Mise en page et conception graphique : Paprika.

Crédits photographiques : couverture : Nigel Bruce ; page2 : Nigel Bruce ; page 4 : Nigel Bruce ; pages 6/7 :Prabir Mallik, Banque mondiale ; page 8 : CurtCarnemark/Banque mondiale ; page 9 : Ray Witlin/Banquemondiale ; page 9, bandeau noir : Nigel Bruce ; page 10 :Karen Robinson/Practical Action ; page 11, bandeau noir :Nigel Bruce ; pages 12/13, bandeau noir : Nigel Bruce ;pages 12/13 : Crispin Hughes/Practical Action ; pages14/15 : David Lederman/Photoshare ; page 16 : NigelBruce/Practical Action ; page 17, bandeau noir : CreativeCollection ; page 19, bandeau noir : Nigel Bruce/PracticalAction ; page 19 (en haut) : Nigel Bruce/Practical Action ;page 19 (en bas) : Mark Edwards/Still Pictures ; page 21,bandeau noir : Anne Tinker/Photoshare ; page 21 :Dominic Sansoni/Banque mondiale ; page 22 : NigelBruce/Practical Action ; page 23, bandeau noir : NigelBruce/Practical Action ; pages 24/25 : Ray Witlin/Banquemondiale ; page 25, bandeau noir : Jorgen Schytte/StillPictures ; pages 26/27 : Curt Carnemark/Banquemondiale ; page 29 (en haut) : Nigel Bruce/PracticalAction ; page 29 (en bas) : Nigel Bruce ; page 29,bandeau noir : Nigel Bruce/Practical Action ; page 30 :Nigel Bruce/Practical Action ; page 31, bandeau noir :Creative Collection ; page 32 : Nigel Bruce ; page 33 :Nigel Bruce/Practical Action ; page 34 : DominicSansoni/Banque mondiale ; page 35 : Curt Carnemark/Banque mondiale ; page 35, bandeau noir : ChandrakantRuparelia/Photoshare ; page 37 : Danielle Baron/CCP/Photoshare.

Cette publication n’aurait pas vu le jour sans le généreuxsoutien du Ministère des Affaires Étrangères etEuropéennes de la France, de la Direction suisse duDéveloppement et de la Coopération (DDC), du Ministèredu Développement international du Royaume-Uni(DFID), de l’Agence suédoise pour le Développementinternational (SIDA) et de l’Agence norvégienne deCoopération pour le Développement (NORAD).

Remerciements

sect

ion1

Energiedomestique,pollution de l’airà l’intérieur des habitationset santé

76

8 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux 9

uisiner est un passe-temps agréable ou unepassion pour une minorité privilégiée qui

dispose d’une cuisinière électrique ou d’un fourneau àgaz dans une cuisine moderne à New York, Paris ouTokyo ; une corvée qui met en danger la vie d’unegrande majorité de la population rurale d’Afrique,d’Asie du Sud ou d’Amérique latine qui ne disposeque de foyers ouverts dans de modestes habitations.

Plus de trois milliards de personnes dans le mondeutilisent des combustible solides, y compris desbiocombustibles (bois, déjections animales et résidusagricoles) et du charbon comme sources d’énergiepour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires :cuire les aliments, faire bouillir de l’eau et se chauffer(Figure 1). On est frappé, quand on pénètre chez cesgens, par l’épaisse fumée grise qui rend l’airirrespirable et fait pleurer les yeux. Quand ils seconsument mal dans un foyer ouvert ou un fourneautraditionnel à l’intérieur des habitations, lescombustibles solides dégagent un mélange dangereuxde centaines de polluants, principalement dumonoxyde de carbone et des petites particules, maisaussi des oxydes d’azote, du benzène, du butadiène,du formaldéhyde, des hydrocarbures aromatiquespolycycliques et beaucoup d’autres substances quinuisent à la santé. Tous les jours, les femmes et lesenfants en bas âge respirent des heures durant unequantité de fumée équivalant à la consommation dedeux paquets de cigarettes. La combustion du charbondégage aussi d’autres contaminants comme le souffre,l’arsenic et le fluor.

Pourtant, ces familles n’ont pas le choix : il leur fautsoit utiliser ce type de combustibles soit renoncer àmanger des aliments cuits. La pauvreté condamne lamoitié de l’humanité à utiliser des sources d’énergiedomestique polluantes pour vivre. Avec la prospérité,des combustibles plus propres, d’un meilleurrendement et plus pratiques remplacent petit à petitles biocombustibles traditionnels et le charbon. Lesménages à revenu faible ou moyen gravissent l’échellede l’énergie progressivement car la plupart d’entre euxutilisent plusieurs types de combustible pour fairecuire leurs aliments (Figure 2).

Alors que le problème de la pollution de l’air àl’intérieur des habitations remonte à l’âge de pierre,les programmes internationaux de développement netiennent toujours pas compte du fait que l’absenced’énergie propre porte atteinte à la vie.

C

“La santé du peuple est la vraie fondationsur laquelle reposent tout son bonheur ettous ses pouvoirs en tant qu’Etat.”

Benjamin Disraeli,homme d’Etat et écrivain britannique

(1804-1881)

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Prospérité croissante et développement

Kérosène

Electricité

Gaz naturel

Combustiblessolides

Combustiblesnon solides

Très bas revenu

Bas revenu Revenu moyen Haut revenu

Ethanol, méthanol

Gaz, gaz de pétrole liquéfié

Bois

Charbon de bois

Résidusagricoles, déjections

animales

Charbon

Energie domestique : trois milliards de laissés-pour-compte

Figure 2 : L’échelle énergétique : énergie domestique etdéveloppement sont indissociables

0%–25%

26%–50%

51%–75%

76%–100%

Figure 1 : Pauvreté énergétique des ménagesPourcentage de la population utilisant des combustibles solides(indicateur 29 des objectifs du Millénaire pour le développement),2003 ou dernières données disponibles

Reproduit avec l’autorisation de : © Myriad Editions

SUFFISANTES

INSUFFISANTES

1110 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

es murs sont couverts de suie. Femmes etenfants respirent plusieurs heures par jour les

polluants que contiennent la suie et les nombreuxpolluants invisibles présents dans l’air. Les particulesen suspension (d’un diamètre inférieur ou égal à 10microns (PM10)) sont l’indice le plus utilisé pourmesurer le risque lié à la pollution à l’intérieur deshabitations. Les particules fines (d’un diamètreinférieur ou égal à 2,5 microns (PM2,5)) pénètrentprofondément dans les poumons et semblent avoir leseffets les plus nocifs sur la santé. On sait qu’ellespeuvent causer une inflammation des voies aérienneset des poumons et affaiblir la réponse immunitaire,mais on ignore encore exactement commentl’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur deshabitations provoque la maladie.

L'utilisation de combustibles solides pollue fortementl’air dans les habitations : dans les maisons d’Afrique,d’Asie et d’Amérique latine où l’on brûle desbiocombustibles, le taux de PM10 sur 24 heures estgénéralement compris entre 300 et 3000microgrammes par mètre cube (µg/m3). Il peutatteindre 10 000 µg/m3 lors de la cuisson desaliments. A titre de comparaison, l’Agence pour laProtection de l’Environnement des Etats Unis a fixé leseuil annuel moyen de PM10 de l’air extérieur à 50 µg/m3 ; l’Union européenne a fixé comme limite untaux annuel moyen de PM10 de 40 µg/m3. Faisant cuirequotidiennement des aliments, la plupart des gens quiutilisent des combustibles solides sont exposés à desconcentrations de petites particules bien plus élevéesque les seuils annuels de pollution atmosphérique(Figure 3). Plus ils passent de temps dans cetenvironnement très pollué, plus les conséquences sontgraves pour leur santé. Les femmes et les enfants, quipassent beaucoup de temps à l’intérieur des maisonset à proximité du foyer, sont les plus exposés à lapollution.

Depuis la moitié des années 80, des étudesépidémiologiques ont été entreprises pour connaîtreles effets sur la santé de l’exposition à la pollution del’air à l’intérieur des habitations. L’OMS a récemmentanalysé les résultats de ces études (Tableau 1).L’inhalation de la fumée à l’intérieur des maisonsdouble le risque de pneumonie et d’autres infectionsaiguës des voies respiratoires inférieures chez lesenfants de moins de cinq ans. Les femmes exposées àla fumée risquent trois fois plus de souffrir debronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)telle que bronchite chronique ou emphysème que les

L

1 Données scientifiques concluantes : nombreuses études sur l’utilisation des combustibles solides dans les pays en développement, corroborées par des études sur letabagisme actif et passif, la pollution de l’air en ville et des études biochimiques ou de laboratoire.Données scientifiques assez concluantes : au moins trois études sur l’utilisation des combustibles solides dans les pays en développement, corroborées par des étudessur le tabagisme actif et des études sur les animaux. Assez concluantes I : données scientifiques concluantes pour certaines tranches d’âge ou pour l’un ou l’autre sexe. Assez concluantes II : données scientifiques limitées.

2 Le risque relatif indique par combien est multiplié le risque de maladie chez les personnes exposées à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations par rapportaux personnes non exposées.

3 L’intervalle de confiance correspond à une marge d’incertitude. Plus l’intervalle est grand, moins le chiffre est précis ; plus l’intervalle est petit, plus le chiffre estprécis.

Données Risque relatif Conséquences sanitaires scientifiques1 Population Risque relatif2 (intervalle de confiance

95%)3

Infections aiguës des voies Concluantes Enfants de 0 à 4 ans 2.3 1.9–2.7respiratoires inférieures

Concluantes Femmes 30 ans 3.2 2.3–4.8Bronchopneumopathie chronique obstructive Assez

Hommes 30 ans 1.8 1.0–3.2concluantes I

Concluantes Femmes 30 ans 1.9 1.1–3.5Cancer du poumon

(charbon) AssezHommes 30 ans 1.5 1.0–2.5concluantes I

Cancer du poumon Assez Femmes 30 ans 1.5 1.0–2.1(biocombustibles) concluantes II

Assez Enfants de 5 à 14 ans 1.6 1.0–2.5Asthme concluantes II

AssezAdultes 15 ans 1.2 1.0–1.5concluantes II

Cataracte Assez

Adultes 15 ans 1.3 1.0–1.7concluantes II

Tuberculose Assez

Adultes 15 ans 1.5 1.0–2.4concluantes II

Centre ville de Berlin

Rue de Bangkok Cabane avecfoyer ouvert

USEPA, United States Environmental Protection Agency.

Figure 3 : Rues et maisons enfuméesTaux moyen de particules en suspension (PM10) généralement enregistré en 24 heures en microgrammes par mètre cube (µg/m3), début des années 2000

Tableau 1 : Effets sur la santé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations

Norme annuelle de l’USEPA 50

Encadré 1 : Une meilleure utilisation de l’énergie domestique pour atténuer les effets de la crise du VIH/sida ?

Une bonne prévention et un traitement efficace sont indispensables pour vaincre le VIH/sida. Mais les malades ont aussi besoind’énergie et doivent rester en bonne forme physique. L’énergie à usage domestique est très importante pour les malades et lespersonnes qui les soignent : elle est indispensable pour préparer des repas nutritifs et hygiéniques et pour faire bouillir l’eau avantde la boire. Elle est indispensable pour préparer des compresses chaudes, chauffer l’eau du bain et stériliser les ustensiles. Elle estégalement une source de chaleur pour les personnes malades et souffrantes.

En Afrique, le bois est rare et cher. La combustion partielle des biocombustibles à l’intérieur des habitations émet une fumée densequi contribue beaucoup aux problèmes respiratoires, plus encore chez les sujets immunodéprimés porteurs du VIH ou malades dusida. Par conséquent, des sources d’énergie domestique plus propres et d’un meilleur rendement peuvent aider les familles,touchées ou non par le VIH/sida, à mener une vie plus saine.

D’après :Gebert N. Mainstreaming HIV/AIDS: Participation or exclusion? Actors in the context of HIV/AIDS and project induced measures (GTZ) for the optimized utilization ofsubsistence resources. German Technical Cooperation Programme for Biomass Energy Conservation in Southern Africa (GTZ ProBEC), sous presse. Disponible à l’adresse :http://www.probec.org

3000

240

30

femmes qui cuisinent à l’électricité, au gaz ou à l’aided’autres combustibles moins polluants. L’utilisation decharbon multiplie par deux le risque de cancer dupoumon, en particulier chez la femme.

De plus, certaines études ont établi un lien entrel’exposition à la fumée dans les maisons et l’asthme,la cataracte, la tuberculose, les issues défavorables dela grossesse – notamment une insuffisance pondéraleà la naissance –, les cardiopathies ischémiques, lespneumopathies interstitielles et les cancers durhinopharynx et du larynx. De nouveaux travaux derecherche s’imposent pour élucider la façon dontl’exposition à la fumée à l’intérieur des maisonscontribue à cette longue liste de problèmes de santé(voir également l’Encadré 1).

La santé au cœur du problème

1312 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

e paludisme, la tuberculose, le VIH/sida et beaucoupd’autres maladies se disputent la une des journaux et

frappent les esprits. Comment les décideurs doivent-ils s’yprendre pour classer les problèmes sanitaires par ordre depriorité ?

La charge de morbidité combine les années de vie perdues dufait d’un décès prématuré et les années de vie perdues du faitd’une invalidité en une seule mesure applicable à toutes lesmaladies et à tous les risques sanitaires. L’OMS étudie le rôleque joue une série de facteurs de risque comme lamalnutrition, le tabagisme et le manque d’exercice physiquedans la charge de morbidité. En 2000, il est apparu que cuiredes aliments était une activité dangereuse et que la pollutionde l’air à l’intérieur des habitations résultant de l’utilisationde combustibles solides figurait parmi les dix plus grandsfacteurs de risque pour la santé à l’échelle mondiale. La fumée émanant de ces combustibles était à l’origine de1,6 million de décès et représentait 2,7 % de la charge demorbidité mondiale. Dans les pays en développement les plusdémunis, seuls la malnutrition, les rapports sexuels nonprotégés et l’absence d’eau salubre et d’assainissementprésentent plus de dangers pour la santé que la pollution del’air dans les maisons.

Grâce à cette prise de conscience, la pollution de l’air àl’intérieur des habitations a été inscrite pour la premièrefois à l’ordre du jour de l’action sanitaire internationale.Pourtant, les estimations les plus récentes et les plusexactes ne révèlent presque aucun changement. En 2002,1,5 million de personnes dans le monde sont mortes demaladies causées par la pollution de l’air dans les maisons.Ce chiffre comprend les enfants décédés de pneumonie etles adultes décédés de maladie respiratoire chronique et ducancer du poumon, les seules pathologies pour lesquellesles données établissant un lien avec cette forme depollution sont suffisantes (voir le Tableau 1). Et s’il s’avéraitque la fumée dans les habitations contribue également àl’insuffisance pondérale à la naissance et à la tuberculose ?

L’utilisation de combustibles solides polluants (Figure 4) etles pratiques de faible rendement en matière d’énergiedomestique varient beaucoup dans le monde, tout commela mortalité imputable à la fumée dans les maisons (Figure5). En 2002, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud-Estvenaient en première position avec 396 000 et 483 000décès respectivement. L’utilisation généralisée debiocombustible et de charbon en Chine compte pourbeaucoup dans les maladies respiratoires chroniquesobservées chez l’adulte et est à l’origine d’une grande partiedes 466 000 décès enregistrés dans le Pacifique occidentalen 2002. En Amérique latine et dans les Caraïbes, en

L

Méditerranée orientale et en Europe, la majorité de lapopulation utilise du gaz ou d’autres combustiblespropres pour cuire les aliments, mais la charge demorbidité est plus importante dans les pays pauvres deces régions et dans les classes sociales défavorisées, quicontinuent généralement à utiliser des combustiblessolides (voir la Figure 6 et la partie intitulée Le piège dela pauvreté énergétique).

Sous

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l’OM

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Décès pour 100 000

0 50 100 150 200 250 300 350 400

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Figure 5 : … entraîne des décès par maladie respiratoireDécès imputables à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations pour 100 000 habitants,par sous région de l’OMS1, 2002

1 L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques(Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est(Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr). Elle distingue également différentes strates de mortalité :très basse chez l’enfant, très basse chez l’adulte (A) ; basse chez l’enfant, basse chez l’adulte (B) ; bassechez l’enfant, élevée chez l’adulte (C) ; élevée chez l’enfant, élevée chez l’adulte (D) ; élevée chez l’enfant,très élevée chez l’adulte (E).

Sous

-rég

ions

de

l’OM

S

Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

WprB

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AfrD

Figure 4 : L’utilisation généralisée de combustibles solides …Pourcentage de la population utilisant des combustibles solides, par sous-région de l’OMS1,2003 ou dernières données disponibles

1 L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Région des Amériques(Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est(Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr). Elle distingue également différentes strates de mortalité :très basse chez l’enfant, très basse chez l’adulte (A) ; basse chez l’enfant, basse chez l’adulte (B) ; bassechez l’enfant, élevée chez l’adulte (C) ; élevée chez l’enfant, élevée chez l’adulte (D) ; élevée chez l’enfant,très élevée chez l’adulte (E).

“Faut-il décider de l’importance d’une questionselon qu’elle est à la mode ou qu’elle frappel’imagination ? Ou selon le nombre de personnesqui en subissent les effets graves ?”

Nelson Mandela,chef d’Etat sud-africain et

Prix Nobel de la paix (1918-)La fumée qui tue

Bien qu’elle continue de faire des ravagesdans les communautés rurales et parmi lescitadins pauvres, la pollution de l’air àl’intérieur des habitations demeure unproblème en grande partie ignoré par lacommunauté internationale.

sect

ion 2

Energiedomestique etobjectifs duMillénaire pour le développement

1514

1716 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

n septembre 2000, un nombre sansprécédent de chefs d’Etat se sont réunis pour

s’engager à faire du droit au développement uneréalité pour tous. La déclaration du Millénairepréconise une approche globale pour s’attaquer à unvaste ensemble de problèmes en même temps.L’ambition est d’atteindre huit objectifs d’ici à 2015pour combattre la pauvreté, la faim, la maladie,l’illettrisme, la dégradation de l’environnement et ladiscrimination à l’encontre des femmes.

Aucun des objectifs du Millénaire pour ledéveloppement ne concerne l’énergie. Pourtant, lapauvreté énergétique est l’une des nombreusesmanifestations de la pauvreté et elle est fréquentechez les ménages défavorisés des zones rurales eturbaines des pays en développement (Figure 6). Le manque de sources d’énergie, en particulierd’électricité et de combustibles modernes pourcuisiner, est déjà un frein à la réalisation desobjectifs. Le projet Millénaire des Nations Uniespropose d’aborder de front la question de l’énergie(voir la partie intitulée Des progrès décisifss’imposent). Grâce à de meilleurs servicesénergétiques, on peut réduire la mortalité infanto-juvénile, améliorer la santé maternelle, écourter letemps que les femmes et les jeunes filles consacrentà l’obtention et au transport des sources d’énergie,et éviter de mettre à rude épreuve des écosystèmesfragiles (Tableau 2).

La diminution de moitié, d’ici à 2015, du nombre depersonnes n’ayant pas réellement accès à descombustibles modernes pour cuisiner et lagénéralisation des fourneaux améliorés seront untremplin pour atteindre les objectifs du Millénairepour le développement.

E

“Nous ne ménagerons aucun effort pour délivrer nossemblables – hommes, femmes et enfants – de la misère,phénomène abject et déshumanisant qui touche actuellementplus d’un milliard de personnes.”

Déclaration du MillénaireDonner de l’énergie aux objectifs duMillénaire pour le développement

Tableau 2 : Décryptage du code énergétique

Objectifs du Millénaire pour le développement Intérêts de meilleures pratiques en matière d’énergie domestique

Objectif 1 : ◆ Moins de temps passé à être malade ou à s’occuper d’enfants malades, c’est moins deRéduire l’extrême pauvreté et la faim dépenses de santé et une plus grande capacité de gain.

◆ Pour les ménages qui achètent leur combustible, les produits qui ont un meilleur rendement et dont on peut donc réduire la quantité pèseront moins lourdement sur un budget déjà serré.

◆ Les technologies et pratiques perfectionnées en matière d’énergie domestique permettront d’avoir d’autres activités génératrices de revenus.

◆ L’alimentation en électricité permettra de bénéficier d’un éclairage pour les activités économiques entreprises le soir et de faire marcher une machine à coudre ou un réfrigérateur, par exemple.

Objectif 2 : ◆ Moins souvent astreints à ramasser du combustible et moins souvent malades, lesAssurer l’éducation primaire pour tous enfants pourront aller à l’école et faire leurs devoirs plus régulièrement.

◆ Un meilleur éclairage permettra aux enfants d’étudier quand il fait nuit dehors sansrisquer des problèmes oculaires.

Objectif 3 : ◆ Décharger les femmes de la corvée de ramassage de combustible et réduire le tempsPromouvoir l’égalité des sexes nécessaire pour cuire les aliments, c’est leur donner plus de temps pour entreprendreet l’autonomisation des femmes des activités productives, s’instruire et s’occuper de leurs enfants.

◆ Moins de temps consacré au ramassage de combustible et moins de distance à parcourirdans ce but, c’est moins de risques pour les femmes et les filles d’être attaquées etblessées, en particulier dans les zones de conflit.

◆ La participation des femmes aux décisions concernant l’énergie domestique contribuera àpromouvoir l’égalité des sexes et à donner plus de prestige aux femmes.

Objectif 4 : ◆ Une diminution de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations contribuera à réduireRéduire la mortalité de l’enfant la morbidité et la mortalité imputables à la pneumonie chez l’enfant.

◆ Quand le fœtus est protégé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, le risquede mortinaissance, de mortalité périnatale et d'insuffisance pondérale à la naissance estmoindre.

◆ L’élimination des foyers ouverts et des lampes à kérosène dans les maisons peut éviterdes brûlures aux nourrissons et aux enfants commençant à marcher.

Objectif 5 : ◆ Une diminution de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations entraînera uneAméliorer la santé maternelle baisse des problèmes respiratoires chroniques chez les femmes.

◆ Dans un habitat moins pollué, les mères qui restent près du feu après leuraccouchement ont des chances d’être en meilleure santé.

◆ Une source de combustible plus accessible peut réduire la charge de travail desfemmes et les risques sanitaires associés à un travail pénible, tel le prolapsus dû auport de lourdes charges.

Objectif 6 : ◆ Une baisse des taux de pollution de l’air à l’intérieur des habitations peut contribuer à Combattre le VIH/sida, le paludisme prévenir 1,6 million de décès par tuberculose chaque année.et d’autres maladies

Objectif 7 : ◆ Quand les biocombustibles sont rares, une moindre dépendance vis-à-vis du boisAssurer un environnement durable comme combustible grâce à des moyens de cuisson plus efficaces ralentira la

déforestation. ◆ L’ascension de l’échelle énergétique et l’utilisation de fourneaux améliorés peuventcontribuer à un meilleur rendement et diminuer les émissions de gaz à effet de serre.

Objectif 8 : ◆ La prise en compte dans les programmes de développement et par les partenariats du Mettre en place un partenariat mondial rôle essentiel que l’énergie domestique joue dans le développement économique etpour le développement social aidera à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.

Figure 6 : Pauvreté et pauvreté énergétique vont de pairPourcentage de la population utilisant des combustiblessolides dans certains des plus grands pays du monde, parquintile de revenu en milieu urbain (en haut) et en milieurural (en bas), 2003

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Figure 7 : L’énergie – une grossedépense pour les ménages pauvres

1918 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

extrême pauvreté demeure une réalitéquotidienne pour plus d’un milliard de

personnes qui vivent avec moins d’un dollar parjour1. Etre pauvre, c’est se réveiller la faim au ventrele matin en se demandant où trouver suffisammentde nourriture pour tenir jusqu’au soir (Encadré 2).Etre pauvre, c’est devoir accepter n’importe queltravail et ne pas pouvoir s’instruire correctement.Etre pauvre, c’est vivre entassé dans une habitationenfumée, où il n’y a pas assez d’eau pour boire, selaver les mains et faire sa toilette. Etre pauvre, c’estne pas avoir le choix.

Le premier objectif du Millénaire pour ledéveloppement – réduire l’extrême pauvreté et lafaim – est l’essence même de la déclaration duMillénaire. Les gens qui dépendent de sourcesd’énergie domestique polluantes à faible rendementne peuvent sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

Un bon état de santé est crucial car les moyens desubsistance des ménages dépendent de la santédes membres de la famille. Une personne malade àcause de la fumée à l’intérieur de sa maison ou quidoit s’occuper d’enfants malades gagne moins etdépense plus en soins de santé et en médicaments.Les fractures, les lombalgies et les piqûres deserpent qui surviennent lors du ramassage decombustible aggravent encore le problème. Dans leszones en guerre et les camps de réfugiés, il arrivemalheureusement que les filles et les femmessoient attaquées quand elles quittent la sécuritérelative de leur foyer pour ramasser du combustible.

Quand les ménages achètent leur combustible, parexemple dans les bidonvilles d’Afrique et d’Asie,l’achat de grandes quantités de combustible à faiblerendement grève leur budget. Les familles pauvres onttendance à consacrer une plus grande part de leurrevenu à l’énergie que les foyers aisés (Figure 7).Quand les ménages ramassent leur combustible,femmes et enfants passent de nombreuses heureschaque semaine à chercher des branches et desbrindilles (Figure 8). Le ramassage n’est pasnécessairement quotidien, sa durée et sa fréquencevariant selon les quantités de bois qu’on peut trouver.En Inde, dans les zones rurales, le temps consacré auramassage va de 20 minutes par jour seulement dans

Le piège de la pauvreté énergétique

l’Andhra Pradesh à plus d’une heure par jour auRajasthan, région en grande partie désertique. Lesfemmes passent encore du temps, environ troisheures par jour, à cuire les aliments, servir les repaset laver les casseroles couvertes de suie.

Moins accaparées par la corvée de ramassage decombustible loin de la maison et disposantd’appareils plus performants pour cuire lesaliments, les femmes ont plus de temps pourentreprendre des activités productives, s’instruire,s’occuper de leurs enfants et se relaxer. Moinssouvent astreints à ramasser du bois et moinssouvent malades, les enfants ont plus de tempspour aller à l’école, faire leurs devoirs et s’amuser.Enfin, la participation des femmes aux décisionsconcernant l’énergie à usage domestique contribueà l’égalité des sexes et à l’autonomie des femmes.La possession d’un fourneau moins polluant peutdonner un certain prestige aux femmes, à la foisparce que c’est un signe de richesse et,indirectement, parce qu’il supprime la suie dans lacuisine.

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Encadré 2 : Pas assez de bois pour tout le monde :énergie domestique et pénurie alimentaire

Lorsque le bois est rare, son ramassage comme combustibleprécarise la production agricole et l’approvisionnementalimentaire. La déforestation et l’érosion qui s’ensuitappauvrissent des champs auparavant fertiles ; c’estparticulièrement vrai en Afrique, où l’on abat des arbres pourproduire du charbon de bois et approvisionner en combustible leszones en pleine urbanisation. Le recours aux déjections animalescomme combustible de qualité inférieure interrompt le processusnormal de compostage, les bouses n’étant plus utilisées commeengrais naturel. En l’absence de tout engrais chimique, cettepratique finit par diminuer les rendements agricoles.

Voilà pourquoi de meilleures sources d’énergie domestique aurontaussi des effets bénéfiques sur la productivité agricole et lasécurité alimentaire. En rétablissant la fertilisation naturelle dusol, elles permettent d’économiser sur les engrais chimiques. Descombustibles d’un meilleur rendement permettent aux femmesde consacrer plus de temps aux cultures vivrières et à l’élevaged’animaux.

1 En US $ à parité de pouvoir d’achat (PPA) : ce taux deconversion met à égalité le pouvoir d’achat de différentesmonnaies en éliminant les différences de prix entre pays.

D’après et avec l’autorisation de :Agence internationale de l’Energie, OCDE. WorldEnergy Outlook 2002. Paris, Agence internationale del’Energie et OCDE, 2002. Tableau 13.1.

Figure 8 : Un temps précieux gaspilléNombre d’heures que les femmes passent chaque jour à ramasser ducombustible dans différentes zones géographiques d’Afrique, parpays, 1990-2003

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Sources :Dutta S. Energy as a key variable in eradicating extreme poverty and hunger: A gender andenergy perspective on empirical evidence on MDG 1. In: Gender as a key variable in energyinterventions. Version provisoire d’un document d’information pour le projet de rechercheENERGIA/DfID/KaR Research Project R8346. 2005. Disponible à l’adresse : http://www.energia.org/Hutton G, Rehfuess E, Tediosi F, Weiss S. Evaluation of the costs and benefits of household energyand health interventions at global and regional levels. Genève, Organisation mondiale de la Santé,sous presse.

Afriqu

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L

Figure 11 : Plus de risques pour les femmesDécès par bronchopneumopathie chronique obstructive dueà la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, par sexeet Région OMS, 2002

Figure 10 : Les enfants d’Afrique et d’Asie du Sud-Est sontles premières victimesDécès d’enfants de moins de cinq ans par pneumonie etautres infections aiguës des voies respiratoires inférieuresdues à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, parRégion OMS, 2002

2120 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

lus de 10 millions d’enfants de moins de cinq ansmeurent chaque année, 99 % d’entre eux dans

les pays en développement. Réduire de deux tiers, entre1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moinsde cinq ans est peut-être le plus ambitieux des objectifsdu Millénaire pour le développement.

A l’échelle mondiale, la pneumonie demeure de loin lacause de mortalité la plus importante chez l’enfant avec2 millions de décès par an (Figure 9). Les femmesportent souvent les nouveau-nés et les nourrissons surleur dos pendant qu’elles font à manger ou les tiennentprès de la chaleur de l’âtre. Les enfants respirent donc laplupart du temps un air pollué pendant la premièreannée de leur existence alors qu’ils sont particulièrementvulnérables puisque leurs voies respiratoires et leursystème immunitaire ne sont pas encore complètementdéveloppés. La fumée à l’intérieur des habitations estune cause sous-jacente à l’origine de près de 800 000décès d’enfants chaque année. Cette mortalité n’est pasrépartie de façon égale dans le monde : plus d’un tiersdes décès d’enfants dus à la fumée dans les maisons,soit 358 000, surviennent sur le continent africain et288 000 autres en Asie du Sud Est (Figure 10).

Dans la plupart des sociétés, ce sont les femmes qui fontà manger. Jour après jour, et souvent durant toute leurexistence, elles passent de nombreuses heures près d’unfeu ou d’un fourneau. La suie que dépose dans leurspoumons la fumée acre qu’elles respirent est à l’originede 511 000 des 1,3 million de décès par BPCO recenséschaque année chez les femmes. A titre de comparaison,seulement 173 000 des 1,4 million de décès par BPCOenregistrés au total chez les hommes sont dus à la fuméedans les habitations (Figure 11). Les sources d’énergiedomestique à faible rendement pourraient avoir deseffets particulièrement importants sur la santé desfemmes enceintes : le port de lourdes charges lors duramassage de combustible peut provoquer un prolapsuspendant la grossesse, et l’exposition du fœtus à despolluants nocifs peut entraîner une insuffisancepondérale à la naissance voire une mortinaissance.

Les personnes qui utilisent des combustibles solidesdans les pays en développement sont généralementpauvres et, surtout dans les zones rurales, viventrarement à proximité d’un centre de santé. Elles n’ontguère les moyens d’obtenir un traitement médical, de sefaire soigner ou de faire soigner leurs enfants. Parconséquent, la solution qui mise sur le traitement pour

P

“Les trois enfants qui se cachaient derrière sa jupe clignaient des yeux dansl’obscurité. La femme était très malade et toussait convulsivement, et je mesouviens de l’obscurité à l’intérieur de la maison et de l’odeur insupportable de lafumée qui se dégageait du feu de bois.”

Hilary Benn,actuellement Secrétaire d’Etat au développement international,Royaume-Uni, à propos d’un voyage dans le nord de l’Ethiopie

Femmes et enfants :les victimes négligées

réduire le nombre de décès par pneumonie ne profite pasforcément aux plus démunis. Même guéris de lapneumonie grâce au traitement, les enfants retrouvent unfoyer où l’air est fortement pollué et où de mauvaisesconditions de vie comme la promiscuité et unealimentation déséquilibrée mettent leur santé en péril.

En revanche, l’utilisation de combustibles plus propres etde fourneaux d’un meilleur rendement peut diminuer lesrisques sanitaires pour toute la famille. Outre qu’ellesfont reculer les problèmes respiratoires, les sourcesd’énergie domestique moins polluantes permettent defaire bouillir l’eau et de réduire ainsi l’incidence desmaladies d’origine hydrique. Elles peuvent permettreaussi de prendre davantage de repas chauds etcontribuer ainsi à une plus grande sécurité alimentaire età une meilleure nutrition. Un fourneau fermé et surélevéévite que les enfants ne tombent dans le feu ou ne sebrûlent en renversant des récipients contenant desliquides chauds.

L’amélioration des sources d’énergie domestique peutdonc être un tremplin pour atteindre les objectifs duMillénaire pour le développement liés à la santé.

Figure 9 : La pneumonie, une maladie meurtrière chez l’enfantPourcentage de décès d’enfants de moins de cinq ans, par cause, 2000-2003

Autres, 7 %

Tétanos, 7 %

Diarrhée, 3 %

Septicémie, pneumonie, 26 %

Asphyxie, 23 %

Malformations congénitales, 8 %

Naissance prématurée, 28 %

Décèsnéonatals

37%

Paludisme 8%

Diarrhée 17%

Pneumonie 19%

Autres 10%

VIH/sida 3%

Traumatismes 3%

Rougeole 4%

Causes de décès néonatals

La malnutrition est une cause sous-jacente de 53 % des décès d’enfants de moins de cinq ans.

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L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ; Régiondes Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ; Région européenne(Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région du Pacifique occidental (Wpr).

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L’OMS distingue les régions géographiques suivantes : Région africaine (Afr) ;Région des Amériques (Amr) ; Région de la Méditerranée orientale (Emr) ;Région européenne (Eur) ; Région de l’Asie du Sud-Est (Sear) ; Région duPacifique occidental (Wpr).

Afr Amr Emr Eur Sear Wpr

Région OMSFemmes

Hommes

2322 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

a survie de l’espèce humaine et sa prospérité sontdéterminées par l’environnement. Des écosystèmes

complexes assurent un approvisionnement continu ennourriture et en eau douce et fournissent du bois et d’autresressources naturelles. Ils régulent le climat et nousprotègent des inondations et d’autres catastrophesnaturelles. Les écosystèmes, qui sont à la base même denotre existence, se sont remarquablement adaptés pourrépondre à nos besoins toujours plus nombreux, mais ilssont aujourd’hui menacés par la croissance démographiqueet la surexploitation des ressources naturelles.

Au total, 2,4 milliards de personnes se serventquotidiennement de biocombustibles pour faire bouillir del’eau et cuire des aliments. Tous les jours, 2 millions detonnes de biocombustibles partent ainsi en fumée. Ce n’estpeut-être pas un problème dans les endroits où les arbrespoussent plus vite que n’augmente la demande. Mais là oùle bois est rare et la population dense, l’exploitation du boispeut mettre les forêts à mal. Les plantations forestièresrendues improductives en raison de l’abattage illégal desarbres pour utiliser le bois comme combustible étaient unphénomène fréquent dans les années 90 en Chine, et c’estla principale raison pour laquelle a été créé le programmenational chinois de fourneaux améliorés (voir la partieintitulée Programmes d’énergie domestique : tirer les leçonsde l’expérience). Dans certaines zones d’Amérique latine etd’Asie du Sud-Est, les taux alarmants de déforestation setraduisent par la dégradation des terres et la désertification.Dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, le couvertforestier a diminué de plus de trois quarts (Figure 12).

Les plantes, les sols et les océans absorbent difficilementles émissions toujours plus importantes de dioxyde decarbone (CO2). Ce gaz à effet de serre s’accumule dansl’atmosphère et commence à modifier le climat : lestempératures augmentent, le régime des précipitationschange et les phénomènes météorologiques extrêmesdeviennent plus fréquents. L’utilisation de biocombustibleset de charbon pour la cuisine et le chauffage représente10 % à 15 % de l’énergie dépensée dans le monde. Maisil est peu question de l’utilisation domestique de cescombustibles dans le débat sur le réchauffement de laplanète et les changements climatiques. De plus, lesbiocombustibles étant classés parmi les sources d’énergierenouvelables, on croit à tort qu’ils sont toujours exploités etutilisés d’une façon viable à long terme.

La combustion de biocombustibles dans les foyersdéshérités du monde en développement ne transforme pasl’intégralité du carbone en CO2 et en eau. Les foyers ouvertset les fourneaux traditionnels ont généralement un très

L

“Ces 50 dernières années, les hommes ont changé … les écosystèmes plusrapidement et à plus grande échelle qu’à n’importe quelle périodecomparable de l’histoire, en grande partie pour répondre rapidement àla demande croissante de nourriture, d’eau douce, de bois, de fibres et decombustible … La dégradation des écosystèmes pourrait considérablements’aggraver pendant la première moitié de ce siècle et empêcherd’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement.”

Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire, 2005

Forêts dévastées, planète surchauffée

mauvais rendement et une part importante de l’énergiecombustible se perd en produits dits de combustionpartielle. Au nombre de ceux-ci figure un gaz à effet de serrepuissant, le méthane (CH4), qui reste dans l’atmosphèrependant des décennies. Si l’on cumule les émissions deCO2 et d’autres gaz à effet de serre en un seul indice, lechiffre est bien plus élevé pour le bois, les résidus agricoleset les déjections animales que pour les combustiblesfossiles comme le kérosène et le gaz de pétrole liquéfié(GPL) (Figure 13). Cela reste vrai même quand lesbiocombustibles sont exploités de façon viable à long terme.Fait notable, pour la même quantité d’énergie produite, lesdéjections animales utilisées dans un digesteur de biogazn’émettent que 1 % des gaz à effet de serre émis quandelles sont brûlées dans un fourneau traditionnel (voirl’Encadré 6).

Le passage à des sources d’énergie domestique qui, en plusde diminuer la fumée à l’intérieur des habitations,permettent d’économiser du combustible et de réduire lesémissions de gaz à effet de serre peut beaucoup contribuerà la réalisation du septième objectif du Millénaire pour ledéveloppement. C’est pourquoi l’un des indicateurs utiliséspour savoir dans quelle mesure s’inverse la tendance àl’épuisement des ressources naturelles est la proportion dela population utilisant des combustibles solides (voir laFigure 1).

Figure 12 : Recul des forêts dans le mondeEvolution du couvert forestier en pourcentage annuel, 2000-2005

Reproduit avec l’autorisation de : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Evaluation des ressources forestières mondiales 2005. Disponible à l’adresse http://www.fao.org/forestry/fra2005/fr/

Quantité de carbone (en grammes) émis sous forme de CO2 par mégajoule produit

0 100 200 300 400 500 600

Biogaz

GPL

Kérosène

Bois (exploitation viable)

Bois (exploitationnon viable)

Résidus agricoles

Déjections animales

Figure 13 : Energie domestique et réchauffement planétaire

Adapté avec l’autorisation de :Smith KR, et al. Greenhouse implications of household stoves: an analysis for India. Annual Review of Energy and the Environment,2000, 25:741-763.

Emissions de gaz à effet de serre pendant 20 ans en quantité de carbone (en grammes) émis sous forme de CO2 par mégajoule◆ sur la base des gaz à effet de serre classiques, dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et dioxyde d’azote (N2O) ; ◆ sur la base des gaz à effet de serre classiques et autres, monoxyde de carbone (CO) et hydrocarbures non méthaniques (HCNM).Les émissions émanant de différentes associations combustible/fourneau en Inde ont été systématiquement évaluées aumoyen d’un test standardisé.

Gaz à effet de serreclassiques

Autres gaz à effet deserre

Diminution >0,5 % par an Accroissement >0,5 % par an Taux d’évolution <0,5 % par an

2524 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

énergie permet de répondre aux besoins lesplus essentiels de l’homme : cuire les aliments,

s’éclairer et puiser de l’eau. L’énergie est à la base detoutes les activités économiques – agriculture, ventede produits agricoles et livraison aux consommateurs.

Le projet Millénaire des Nations Unies insiste sur lerôle indispensable que jouent les servicesénergétiques dans le développement, et enparticulier les combustibles modernes utilisés pourcuire les aliments (voir la partie intitulée Donner del’énergie aux objectifs du Millénaire pour ledéveloppement). Il est demandé aux pays de se fixerla cible suivante en matière d’énergie afin d’avancersur la voie des objectifs du Millénaire pour ledéveloppement : « D’ici à 2015, réduire de 50 % lenombre des personnes n’ayant pas effectivementaccès à des combustibles modernes pour la cuissondes aliments et diffuser largement les fourneauxaméliorés ». Pour que cette cible devienne réalité, ilfaudra que 1,7 milliard de personnes accèdent auGPL, au gaz naturel, au biogaz et à d’autrescombustibles modernes (Figure 14). Autrement dit,entre aujourd’hui et 2015, ces services énergétiquesdevront chaque jour être étendus à 485 000personnes. Même si la cible est atteinte, 1,5 milliardde personnes continueront à cuisiner avec descombustibles solides.

La tâche est encore plus difficile dans un monde enconstante évolution. A l’échelle mondiale, 840 000personnes se sont mises à utiliser des combustiblesplus propres entre 1990 et 2003, et laconsommation de combustibles solides a étéramenée de 58 % à 52 % de la population. Mais àcause de la croissance démographique, le nombreréel de personnes utilisant des combustibles solidesn’a pas diminué, il a au contraire augmenté de170 000. La pauvreté énergétique va de pair avecl’absence d’infrastructures telles que les réseaux dedistribution de l’électricité ou du GPL. Lesinfrastructures nécessaires à l’approvisionnement enénergie font souvent défaut dans les zones ruralesisolées et les bidonvilles qui se développentrapidement. Pour atteindre la cible fixée, il faudradépasser le rythme de la croissance démographiqueet desservir les personnes les plus difficiles àatteindre.

Sortir de la pauvreté énergétique, c’est sortir de lapauvreté. D’après l’Agence internationale del’Energie (AIE), on ne peut réduire la pauvreté demoitié d’ici à 2015 que si le nombre de personnes

L

utilisant des biocombustibles traditionnels pour cuireles aliments et se chauffer passe en dessous de 1,85 milliard. Or, d’après le scénario de référence del’AIE, ce chiffre devrait atteindre 2,55 milliards en2015 (Figure 15). Il est peu probable que, dans unavenir prévisible, l’électricité devienne uncombustible important pour cuire les aliments dansla plupart des pays en développement. Pourtant,l’alimentation en électricité modifie profondément lavie des gens et est indispensable pour avancer sur lavoie du développement. Malheureusement, en 2015,le nombre de personnes privées d’électricité resteraquasiment inchangé et bien en dessous du milliardnécessaire pour diminuer de moitié la proportion depersonnes vivant avec moins d’un dollar par jour(Figure 15).

L’approvisionnement en énergie doit êtreconsidérablement étendu pour briser le cercle vicieuxde la pauvreté énergétique et accélérer ledéveloppement dans les pays les plus pauvres.

Figure 14 : Tendances en matière d’utilisation de combustibles solidesPopulation utilisant des combustibles solides (en millions), 1990, 2003(mi-parcours) et 2015

Reproduit avec l’autorisation de : Agence internationale de l’Energie, OCDE. WorldEnergy Outlook 2004. Paris, Agenceinternationale de l’Energie et OCDE, 2004.Figure 10.11.

Les données pour 2015 reposent sur :◆ un scénario envisageant la poursuite, entre 2003 et 2015, de

l’augmentation annuelle du nombre de personnes ayant accès à descombustibles plus propres observée entre 1990 et 2003 ;

◆ la cible associée aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)proposée dans le cadre du projet du Millénaire, à savoir réduire de moitiéentre 1990 et 2015 le nombre de personnes n’ayant pas accès à descombustibles modernes pour la cuisson des aliments.

Utilisateurs decombustibles nonsolides

Utilisateurs decombustibles solides

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01990 2003 2015 2015

OMD

Nombre de personnes devantavoir accès à des combustiblesplus propres pour atteindre lacible énergétique associée auxOMD

Les données pour 2015 reposent sur : ◆ le scénario de référence de

l’Agence internationale de l’Energie(AIE) ;

◆ les besoins en énergie pouratteindre la cible des objectifs duMillénaire pour le développement(OMD) consistant à réduire lapauvreté de moitié.

2002

Scénario de référence pour 2015

Cible des OMD fixée à 2015

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Habitants sans électricité Habitants utilisant des biocombustibles traditionnels

Tranche devantrenoncer auxbiocombustiblestraditionnelspour atteindreles OMD

Tranche devantaccéder àl’électricitépour atteindreles OMD

Des progrès décisifs s’imposent

Figure 15 : L’accès à l’énergie domestique peut aider à sortir de la pauvretéNombre d’habitants des pays en développement privés d’électricité et ceux qui utilisent des biocombustibles traditionnels,2002 et 2015

sect

ion3

La voie du progrès

2726

Fourneaux améliorés◆ Sans tuyau d’évacuation◆ Avec tuyau d’évacuation

Autres combustibles◆ Briquettes et granulés◆ Kérosène◆ Gaz de pétrole liquéfié◆ Biogaz◆ Gaz naturel, gaz de gazogène◆ Cuisinières solaires◆ Biocombustibles modernes (éthanol, huile végétale)◆ Electricité

Moins besoin de feu◆ Accumulateur de chaleur (“haybox”)◆ Logements bien conçus et construction de qualité◆ Chauffe-eau solaire◆ Autocuiseur

Meilleure ventilation◆ Hottes à fumée◆ Avant-toits◆ Fenêtres

Conception de la cuisine et emplacement dufourneau◆ La famille (et dans une moindre

mesure la personne qui cuisine) estmoins exposée si la cuisine estséparée de l’habitation

◆ Les fourneaux à hauteur de la taillelimitent l’exposition directe de lapersonne qui cuisine car elle n’apas à se pencher sur le feu

Adopter d’autres pratiques pour cuisiner◆ Faire sécher le combustible◆ Utiliser des couvercles pour conserver

la chaleur◆ Préparer les aliments de façon à

réduire le temps de cuisson (trempagedes haricots, par exemple)

◆ Bien entretenir les fourneaux, lescheminées et autres installations

Eviter la fumée◆ Tenir les enfants à l’écart de la fumée

(par exemple dans une autre pièce sicela est possible et sans danger)

2928 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

es solutions pratiques au problème de la fumée àl’intérieur des habitations doivent suffisamment

réduire la pollution pour faire baisser la morbidité. Maisavant tout, elles doivent répondre aux besoins desutilisateurs au moins aussi bien que les installationsdont ils se servaient jusqu’alors. Les femmes doiventpouvoir préparer facilement les plats traditionnels,cuire du pain ou suivre d’autres coutumes locales.Dans les régions froides, le chauffage doit être pris encompte lors de la planification. Outre répondre auxbesoins en énergie, les interventions doivent diminuerles quantités de combustible nécessaires, limiter lerisque de brûlures et éviter aux femmes et aux enfantsdes tâches pénibles.

Les solutions existent (Tableau 3). Le remplacementdu bois, des déjections animales ou du charbon debois par des combustibles modernes d’un meilleurrendement comme le kérosène, le GPL et le biogaz estle meilleur moyen de réduire la fumée à l’intérieur desmaisons. Dans le cadre d’une étude effectuée dans leszones rurales du Tamil Nadu, en Inde, les taux departicules respirables ont été comparés entre lesmaisons où l’on cuisinait au gaz ou au kérosène etcelles où l’on utilisait du bois ou des déjectionsanimales. Le taux de pollution moyen dans lescuisines était de 76 µg/m3 pour le kérosène et de101 µg/m3 pour le gaz, et il atteignait 1500 à2000 µg/m3 pour les biocombustibles.

Dans beaucoup de zones rurales pauvres, cependant,les habitants n’ont guère accès à ces produits et les

L

Pour une énergie propre : combustibles et fourneaux modernes

biocombustibles demeurent la solution la pluspratique. En pareil cas, les fourneaux amélioréspeuvent considérablement diminuer la quantité defumée à l’intérieur des habitations à condition qu’ilssoient bien conçus, installés et entretenus. En Afriqueorientale, les fourneaux à bois bon marché réduisent lapollution de 50 % ; en Amérique latine, la diminutionpeut atteindre 90 % grâce aux fourneaux plancha. Cesfourneaux limitent l’exposition aux polluants nocifs enoptimisant la combustion, en évacuant la fumée versl’extérieur par un tuyau et une cheminée et, danscertains cas, en réduisant le temps de cuisson.D’après une étude effectuée récemment par la Banquemondiale au Bangladesh, l’emplacement du fourneauet la construction de l’habitation sont des élémentsimportants, et une meilleure ventilation de l’espace oùla famille vit et prépare les repas peut être unesolution partielle. L’aménagement d’avant-toits,l’évacuation de la fumée par des hottes (Encadré 3) etmême l’ouverture des portes pendant la cuisson desaliments peuvent nettement diminuer la concentrationde monoxyde de carbone et de particules.

Le changement de comportement peut aussi réduirel’exposition à la fumée. Le bois qu’on a fait sécheravant de le brûler se consume mieux et dégage moinsde fumée. Le fait de mettre un couvercle sur lescasseroles réduit le temps de cuisson. Tenus à l’écartde l’âtre, les jeunes enfants respirent moins depolluants nocifs. De tels changements decomportement n’entraînent pas des diminutions aussiimportantes que l’utilisation de combustibles plus

Encadré 3 : Des hottes à fumée pour la communautéMaasai dans les zones rurales du Kenya

Quatre-vingt-seize pour cent de la population kényenne ne sontpas alimentés en électricité et plus de 80 % utilisent descombustibles solides. Dans la région de Kajiado, les femmesmaasai cuisinent et se chauffent au bois, avec des bouses devache et des déchets végétaux. Comme le feu reste souventallumé jour et nuit, il y a beaucoup de fumée dans les maisons.Le Intermediate Technology Development Group/Practical Action(ITDG/Practical Action) s’est efforcé de résoudre ce problème avecles femmes maasai.

Le projet était fondé de bout en bout sur la participation.Plusieurs entretiens avec la communauté maasai ont mis enlumière de nombreux problèmes sanitaires et sociaux liés à lafumée à l’intérieur des habitations. Parmi plusieurs options, lesfemmes ont choisi une hotte à fumée simple et d’un coûtmodique, jugeant que c’était la solution la plus adaptée à leursbesoins. Avec l’aide d’artisans locaux, l’ITDG/Practical Action aconçu et expérimenté une hotte qui capte la fumée directement audessus du feu et l’évacue par le toit. Une fois installée, cette hottea permis de diminuer de 80 % la concentration de particulesrespirables, qui est passée de plus de 4300 µg/m3 à 1000 µg/m3

environ.

D’après :ITDG/Practical Action. Reducing indoor air pollution in rural households in Kenya: workingwith communities to find solutions. The ITDG Smoke and Health Project, 1998-2001.Disponible à l’adresse: http://www.itdg.org/docs/advocacy/smoke-project-report-kenya.pdf

Encadré 4: Le fourneau plancha à l’essai dans les hautesterres du Guatemala

Le premier essai contrôlé randomisé d’un fourneau à cheminéevient de prendre fin dans la province de San Marcos, dans l’ouestdu Guatemala. Des chercheurs de l’Universidad del Valle, del’Université de Californie à Berkeley, aux Etats-Unis, et del’Université de Liverpool, en Angleterre, cherchent à savoir si lefourneau dit plancha a un effet sensible sur la santé des mères etdes enfants.

Le nouveau fourneau a été installé dans 250 maisons de la petitecommunauté montagnarde de San Lorenzo ; 250 autres foyerstémoins ont continué à cuisiner sur un foyer ouvert. Au bout dedeux ans, tous les enfants de moins de 18 mois ont été examinésà la recherche d’une éventuelle pneumonie pour comparer l’état desanté des enfants vivant dans une maison équipée d’un fourneauplancha et celui des enfants vivant dans des maisons à foyerouvert. Toutes les semaines, des agents de terrain se sont rendusdans les maisons pour repérer les enfants malades et les orientervers les médecins participant à l’étude. Les chercheurs ontégalement recueilli des informations sur les différencesconcernant les quantités de fumée, la santé respiratoire desfemmes, les cardiopathies et l’asthme de l’enfant entre les foyerséquipés d’un fourneau plancha et ceux qui ne le sont pas.

Cet essai au Guatemala est la plus poussée des étudesd’intervention faites à ce jour. Les spécialistes de la santé et del’énergie domestique attendent avec beaucoup d’intérêt sesrésultats pour savoir dans quelle mesure un fourneau améliorépeut aider à combattre la pneumonie chez l’enfant.D’après :University of California at Berkeley. Stove intervention study in the Guatemalanhighlands. Disponible à l’adresse: http://ehs.sph.berkeley.edu/guat/

Tableau 3 : Supprimer la fumée et la suie

“Tout travail scientifique est incomplet, qu’il s’agisse d’uneobservation ou d’une expérience. Tout travail scientifique peutêtre remis en question ou modifié par les progrès de laconnaissance. Cela ne nous autorise pas à ignorer le savoir déjàacquis ou à différer l’action qu’il semble exiger à un momentdonné.”

Sir Austin Bradford Hill, épidémiologiste et statisticien anglais (1897-1991)

propres ou l’installation de fourneaux à cheminée,mais ils viennent compléter toutes les interventions.

On ignore cependant un point essentiel : de combienles taux de pollution doivent-ils diminuer pour quel’effet soit sensible sur la santé ? Plusieurs études dutype de celles évoquées plus haut mettent en évidenceune réduction du taux de pollution de l’air à l’intérieurdes habitations, mais ne font pas le lien avec la santé.

Jusqu’à présent, seule une étude a porté sur les effetsde l’utilisation de fourneaux améliorés sur lapneumonie de l’enfant et la santé respiratoire de lafemme (Encadré 4). On ne peut donc pas encore direclairement quelles sont les interventions qui protègentle mieux les femmes et les enfants contre le risquemortel. Il est urgent d’entreprendre des travaux pourrépondre à cette question.

Remplacer la source de pollution Aménager l’environnement Modifier les comportements

Economies sur les soins de santé 384 384 65Gain de temps grâce auxmaladies évitées chez l’adulte etl’enfant : nombre de jourssupplémentaires à l’école pourles enfants et gains deproductivité pour les enfants etles adultes

1 460 1 460 510

Temps gagné sur le ramassage decombustible et la préparation desaliments : gains de productivité

43 980 43 980 43 980

Valeur des décès évités chez lesenfants et les adultes

38 730 38 730 13 560

Effets bénéfiques surl’environnement

6 070 5 610 2 320

Total des avantages 90 624 90 164 104 555

Si 50 % de la population quicuisinait avec des combustiblessolides en 2005 passe au gazde pétrole liquéfié d’ici 2015

Si 50 % de la population quicuisinait avec des combustiblessolides en 2005 passe à desbiocombustibles modernes d’ici2015

Si 50 % de la population quicuisinait avec des combustiblessolides en 2005 passe auxfourneaux améliorés d’ici 2015

3130 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

l est difficile de prendre de bonnes décisions politiques.Il y a trop de problèmes à résoudre et trop de priorités

pour le peu d’argent disponible. C’est encore plus vrai pourl’énergie à usage domestique, qui concerne de nombreuxsecteurs et qui pâtit souvent des vides en matière deresponsabilités : il s’agit bien d’énergie, mais elle ne fait paspartie des préoccupations habituelles du secteur del’énergie. Il s’agit bien d’un problème de santé, mais sasolution ne dépend que partiellement du secteur de lasanté. C’est aussi un problème d’environnement, mais cesecteur est souvent trop isolé pour pouvoir mettre dessolutions en place.

Avant toute chose, il faut trouver des solutions techniques etde bonnes stratégies pour résoudre le problème (voir lesparties intitulées Pour une énergie propre : combustibles etfourneaux modernes, et Programmes d’énergie domestique :tirer les leçons de l’expérience). Il faut en outre s’efforcer detirer tout le parti possible du peu de ressources disponibles.L’un des instruments dont peuvent se servir les décideurspour répartir des budgets limités est l’évaluationéconomique.

L’analyse coût-efficacité peut aider à juger de l’intérêtd’investir dans une intervention sanitaire plutôt que dansune autre. Par exemple, comment le ministère de la santépeut-il utiliser au mieux US $1 million pour réduire lamortalité de l’enfant due à la pneumonie ? L’analyse coût-efficacité peut l’aider à déterminer s’il vaut mieux investirdans un nouveau programme de vaccination contreHaemophilus influenza b, l’un des agents étiologiques lesplus courants de la pneumonie, ou chercher à étendrel’antibiothérapie pour soigner les enfants malades. C’estl’approche appliquée par l’OMS aux interventions visant àréduire la pollution de l’air à l’intérieur des habitations(Tableau 4). Les résultats sont toutefois à interpréter avecprudence, car l’analyse coût-efficacité ne tient compte desavantages de ces interventions que du point de vue dusecteur de la santé.

L’analyse coût-bénéfice, par contre, met en balance tous lesavantages et tous les coûts du point de vue de la sociétédans son ensemble. Elle convient donc mieux pour l’étudedes investissements qui ont de nombreuses retombées surl’existence des gens. Le ministère des finances peut sedemander comment réduire le plus possible la pauvreté enmilieu rural dans un délai de dix ans. Faut-il en prioritéintensifier les programmes éducatifs destinés aux enfants ?Ou vaut-il mieux alimenter les habitants en électricité pour

I

Energie domestique : un investissement qui rapporte

leur permettre d’étudier le soir et d’avoir des activitéssupplémentaires génératrices de revenus ?

Comme il est souligné ici, les interventions en matièred’énergie domestique présentent toutes sortes d’avantages :meilleur état de santé des femmes et des enfants, gain detemps et d’argent, plus grande égalité des sexes,ralentissement de la déforestation et moins d’émissions degaz à effet de serre. L’OMS a fait récemment une analysecoût-bénéfice de différentes solutions pour atteindre la cibleassociée aux OMD en matière d’énergie (voir la partieintitulée Des progrès décisifs s’imposent). Il ressort de cetteanalyse qu’à l’échelle mondiale, le retour sur investissementse monte à US $91 milliards par an pour US $13 milliardsinvestis chaque année dans le but de réduire de moitié d’icià 2015 le nombre de personnes qui utilisent descombustibles solides pour cuire les aliments en leurdonnant accès au GPL. (Pour l’éthanol, dont le prix est plusélevé et le rendement moindre, l’investissement passe àUS $43 milliards par an pour le même gain économique.)L’équipement en fourneaux améliorés, d’ici à 2015, de lamoitié des ménages qui utilisent encore desbiocombustibles et du charbon dans des fourneauxtraditionnels représentera un coût négatif de US $34milliards par an vu que les économies en combustibleréalisées dépassent le coût de l’investissement. Le gainéconomique est alors de US $105 milliards par an sur unepériode de dix ans (Tableau 5). Le gain de temps (moinsd’épisodes morbides, moins de décès, moins de tempsconsacré au ramassage de combustible et temps de cuissonréduit), exprimé en revenu national brut (RNB) par habitant,représente plus de 95 % des avantages. La valeur àattribuer au temps gagné fait l’objet d’un débat. Si l’on faitune estimation prudente des gains de temps, soit 30 % duRNB par habitant pour les adultes et 0 % du RNB pour lesenfants, le gain économique n’est plus que de US $31milliards par an pour le GPL et de US $33 milliards pour lesfourneaux améliorés.

L’analyse coût-bénéfice à l’échelle mondiale dépendbeaucoup de la qualité des données et des hypothèses dedépart. Pour guider les décideurs au niveau national,l’analyse doit porter sur un pays ou un contexte donné.L’analyse portant sur l’ensemble du monde montrenéanmoins l’énorme potentiel des interventions en matièred’énergie domestique et incite à penser qu’elles sont un boninvestissement. Il est temps de créer des programmes quipeuvent réellement changer la vie des populations pauvreset tracer la voie de la modernité.

Scénarios :1 Gaz de pétrole liquéfié pour 100 % de la population.2 Fourneaux améliorés pour 100 % de la population. 3 Gaz de pétrole liquéfié pour 50 % de la population et fourneaux améliorés pour 45 % de la population.

Tableau 4 : Les fourneaux améliorés et les combustibles propres peuvent être des interventions sanitaires d’un bon rapportcoût-efficacitéRapport coût-efficacité des interventions visant à réduire la pollution de l’air à l’intérieur des habitations (en dollars internationaux (I$)par année de vie en bonne santé gagnée), 2002

Scénario Áfrique Amériques Méditerranée orientale Europe Asie du Sud-Est Pacifique occidental(Afr) (Amr) (Emr) (Eur) (Sear) (Wpr)

1

2

3

AfrD AfrE AmrB AmrD EmrB EmrD EurB SearB SearD WprB

Tableau 5 : Investir dans l’énergie domestique : un rendement remarquableAvantages de l’énergie domestique et des interventions sanitaires (en millions de US$), par type d’avantage, 2005

Les coûts et les avantages des différents scénarios ont été estimés en prenant pour base l’année 2005 et entenant compte de l’évolution démographique pendant les dix années suivantes. L’analyse a porté sur 11 sous-régions de l’OMS afin de tenir compte des variations concernant i) la disponibilité, l’utilisation et le coût desdifférents combustibles et fourneaux ; ii) la prévalence de la maladie ; iii) la propension à se faire soigner ainsique la qualité et le coût des soins ; iv) le temps consacré au ramassage du combustible et à la préparationdes aliments ; v) la valeur du temps productif exprimée en revenu national brut par habitant ; et vi) lesconditions environnementales et climatiques. Un taux d’actualisation de 3 % a été appliqué à tous les coûtset avantages. Voir l’ouvrage Evaluation of the costs and benefits of household energy and health interventionsat global and regional levels pour un exposé détaillé de la méthode employée et des résultats obtenus pourune série de scénarios d’intervention par sous-région de l’OMS et pour l’analyse de sensibilité.

6 270 11 050 14 050 7 500 24 200 11 020 17 740 15 120 7 350 1 410

500 730 - 5 880 - 7 800 - 1 180 610 32 240

3 750 6 440 16 330 6 770 - 9 780 19 870 8 970 4 280 1 570

“Les puissants raisonnements font lesactions puissantes.”

William Shakespeare,dramaturge et poète anglais

(1564-1616)

Encadré 5 : Comment trouver de nouveaux débouchéspour le gaz de pétrole liquéfié

Le GPL est souvent considéré comme un combustibleexclusivement urbain, alors qu’il offre aussi une solution pratiquedans les zones rurales où les habitants achètent déjà du bois, ducharbon de bois ou du kérosène. Le projet LPG Rural EnergyChallenge, dirigé conjointement par le Programme des NationsUnies pour le Développement et la World LPG Association, consisteà créer des marchés et des chaînes d’approvisionnement viablesdans les pays en développement. L’expérience enseigne déjàplusieurs choses essentielles à cet égard :

Les programmes de microcrédit devraient insister sur le fait que,grâce au GPL, on fait des économies à long terme et on peut avoirun revenu supplémentaire. Les subventions ponctuelles pour lescuisinières à gaz peuvent inciter les gens à opter définitivementpour un combustible plus propre. De même, des bouteilles de gazplus petites et moins chères peuvent inciter à opter pour le gaz. LeGPL est très propre et a un bon rendement, mais la manipulationde ce gaz explosif peut présenter un danger. Une action desensibilisation auprès des vendeurs et des consommateurs et uneréglementation plus stricte contribueront à ce que les bouteillessoient correctement rechargées et transportées et, surtout, à ceque le gaz soit utilisé en toute sécurité. Il est indispensable que lespouvoirs publics prennent les choses en mains en élaborant despolitiques d’expansion du marché du GPL.

D’après :McDade S. Fueling development: the role of LPG in poverty reduction and growth.Energy for Sustainable Development, 2004, 8:74-81.

3332 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

eux cent millions de fourneaux distribués enChine ! Le programme national chinois de

fourneaux améliorés est une réussite exemplaire enmatière d’énergie domestique. Dans les années 80 et90, les pouvoirs publics chinois ont appliqué ceprogramme de façon décentralisée en simplifiant lesformalités administratives et en accélérant lespaiements. Une stratégie de commercialisation a permisde créer des entreprises énergétiques en milieu rural. Lemarché national a généré une saine concurrence. D’uncôté, la production centralisée des composantsessentiels des fourneaux, notamment les éléments de lachambre de combustion, a permis de contrôler laqualité. De l’autre, les fourneaux ont été adaptés enfonction des besoins des utilisateurs locaux. Ainsi, grâceà ce programme, la norme a changé : la plupart desfourneaux à biocombustible aujourd’hui vendus en Chinesont des fourneaux améliorés.

Beaucoup d’initiatives en matière d’énergie domestiqueont vu le jour ces dernières décennies, qu’il s’agisse deprogrammes publics ambitieux comme le programmechinois ou de petits projets à assise communautaire. Lessolutions proposées vont des hottes à fumée (Encadré 3)et des fourneaux améliorés (Encadré 4 et Figure 16) aukérosène, au GPL (Encadré 5), au biogaz (Encadré 6) etaux cuisinières solaires. Plus de 33 millions defourneaux ont été distribués entre 1983 et 2000 dans lecadre du programme national indien. En Afrique, plus de5 millions de fourneaux améliorés sont actuellementutilisés.

Ces initiatives fournissent des renseignements utiles surles ingrédients nécessaires pour promouvoir avec succèsles bonnes solutions en matière d’énergie domestique :

• La commercialisation à but social peut faire prendreconscience des risques que la pollution de l’air àl’intérieur des habitations présente pour la santé et desnombreux avantages qu’offrent les solutionsproposées.

• La participation des utilisateurs, en particulier desfemmes, est cruciale. Trop souvent, les personneschargées de préparer les aliments n’utilisent pas oun’entretiennent pas le matériel fourni par lesprogrammes parce qu’il ne répond pas à leurs besoins.

• Artisans, magasins et marchés locaux devraientproposer un choix de solutions. Ils peuvent ainsirépondre à différentes demandes en fonction desmoyens de chacun.

• Le microcrédit et les subventions ciblées peuvent aiderles plus démunis à surmonter les obstacles financiers.

Programmes d’énergie domestique :tirer les leçons de l’expérience

“Il est souvent nécessaire de prendre des décisions surla base d’informations suffisantes pour agir, maisinsuffisantes pour satisfaire l’intellect.”

Emmanuel Kant,philosophe allemand (1724-1804)

D Encadré 6 : Le programme de biogaz du Népal

Les systèmes de biogaz transforment en méthane la bouse de vacheet autres déjections animales ou humaines. Ce gaz inflammable estun combustible facile d’utilisation pour l’éclairage et la cuisson desaliments : il brûle sans fumée et avec un bon rendement sur unréchaud traditionnel à gaz basse pression.

Au Népal, plus de 120 000 unités de production de biogaz ont étéinstallées ces 13 dernières années dans le cadre du programmesolidarité biogaz. Depuis, la pollution de l’air a nettement diminuédans 3 % environ des habitations népalaises. De plus, 72 % desunités sont reliées aux latrines, d’où une meilleure hygiène et moinsde risques sanitaires à proximité des maisons. Les boues restantessont un engrais organique utile.

Ce programme de biogaz a été le premier à être reconnu au titre dumécanisme pour un développement « propre ». Il permet uneréduction certifiée d’émissions : chaque unité en service équivaut à4,6 tonnes de CO2 par an. Cette réussite exemplaire fait apparaîtrede nouvelles synergies entre les programmes d’énergie domestiqueet la lutte contre le réchauffement climatique (voir la partie intituléeForêts dévastées, planète surchauffée).

D’après :Netherlands Development Organization and Biogas Sector Partnership-Nepal. The NepalBiogas Support Programme: a successful model for rural household energy supply indeveloping countries. Executive summary. 2004. Pour plus d’informations, voir les sites :www.snvworld.org et www.bsipnepal.org.np

Tableau 6 : Moyens d’action pour de bons programmes d’énergie domestique

Moyens d’action Exemples

Information, éducation et communication ◆ Professionnels de la santé

◆ Communauté

◆ Ecoles

◆ Médias

Taxes et subventions ◆ Taxes sur les combustibles et les appareils

◆ Subventions pour les combustibles et les

appareils

Réglementation et législation ◆ Normes de qualité de l’air

◆ Normes de conception des appareils

Dépenses directes ◆ Programme public de fourniture des appareils

◆ Financement de plans financiers

Recherche-développement ◆ Enquêtes

◆ Mise au point et évaluation des interventions

◆ Etudes de l’impact sur la santé

◆ Développement du potentiel de recherche

D’après :Bruce N, et al. Indoor air pollution. In: Jamison DT et al., eds. Disease control priorities in developing countries. 2nd ed. New York, Oxford University Press, 2006.

• Pour que les projets locaux ne fonctionnent pas envase clos (Tableau 6), il faut appliquer de bonnespolitiques dans les domaines de l’énergie, de la santé,de l’environnement et autres.

Les enseignements tirés des programmes appliquésjusqu’ici devraient guider la mise en œuvre des futursprogrammes.

3534 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

es projets et programmes d’énergie domestiqueactuellement entrepris dans l’ensemble du

monde devraient fournir des fourneaux améliorés àprès de 4 millions de ménages d’ici à 2011 (Figure16). Ces initiatives doivent aller de pair avec uneévaluation et un suivi rigoureux afin de répondre àdeux questions fondamentales : la solution techniqueréduit-elle la fumée à l’intérieur des habitations,améliore-t-elle la santé et présente-t-elle d’autresavantages ? Comment desservir un grand nombre deménages de façon viable à long terme ?

Jusqu’à présent, peu de projets ou programmesd’énergie domestique ont fait l’objet d’une évaluationrigoureuse, et les résultats de ceux qui ont été évaluéssont contrastés. En Inde, les fourneaux améliorésreprésentent actuellement moins de 7 % desfourneaux en usage et beaucoup d’entre eux sont enmauvais état parce que mal installés ou malentretenus. Même dans les foyers chinois équipésd’un fourneau amélioré, les taux de particules et demonoxyde de carbone dépassent encore le seuilnational pour l’air intérieur. Par conséquent, malgré lesuccès du programme chinois, une forte proportion dela population rurale demeure chroniquement exposéeà des concentrations élevées de polluants nocifs. Cesrésultats donnent à penser que les fourneauxaméliorés contribuent largement à réduire la fumée àl’intérieur des habitations, mais ne sont probablementpas le meilleur moyen d’éviter 1,5 million de décèspar an. De plus, les fourneaux améliorés ont tendanceà déplacer le problème vers l’extérieur : évacuée àl’extérieur de l’habitation, la fumée contribue à lapollution de l’air ambiant. En revanche, le passagegénéralisé à des combustibles plus propres supprimepresque 100 % des risques sanitaires (Encadré 7).Outre le kérosène, le GPL et le biogaz, lesbiocombustibles de dernière génération peuventdevenir une solution saine et écologique pour lacuisson des aliments (Encadré 8).

L’évaluation des effets des projets et programmesindiquera comment adapter différentes solutionstechniques pour en maximiser les bienfaits sanitaires,sociaux et environnementaux. En faisant la somme desconnaissances acquises de par le monde, on pourraproposer aux décideurs de tous niveaux un ensemblede solutions parmi lesquelles choisir. Grâce aux leçonstirées de leur expérience, on saura mettre en œuvreavec succès des programmes à grande échelle.

De nouvelles perspectives se dessinent aussi. Ce sontsouvent les mêmes familles qui respirent un air pollué

LNouveaux horizons

dans leur habitation, boivent de l’eau contaminée etne disposent même pas d’une simple latrine. Lemanque d’eau potable et de systèmesd’assainissement adéquats est à l’origine de 1,7million de décès par diarrhée chaque année,principalement chez les enfants en bas âge. La fuméeà l’intérieur des maisons cause chaque année 1,5million de décès par maladie respiratoire. Là aussi, cesont les jeunes enfants les plus touchés. Pourquoi nepas faire cause commune et combattre la diarrhée etles maladies respiratoires en même temps ?

Dans les deux cas, les interventions au niveau desménages évitent maladies et décès parce qu’elles sontefficaces, bon marché et rapidement applicables. Lesresponsables des interventions destinées à améliorerla qualité de l’eau et le système d’assainissement etdes interventions portant sur l’énergie domestique ontpour tâche difficile de susciter une demande parmi lesutilisateurs et d’y répondre en leur proposant une sériede solutions. Dans un cas comme dans l’autre, lesecteur privé joue un rôle important dans la chaîned’approvisionnement. Les pauvres doivent souventrecourir au microcrédit ou bénéficier de subventionsciblées pour pouvoir opérer les changements voulusdans leur foyer. Dans certains endroits, lesprogrammes de promotion du traitement de l’eau àusage domestique pourraient servir de porte d’entréepour sensibiliser les familles au problème de lapollution de l’air à l’intérieur des habitations. Dansd’autres, un bon programme d’énergie domestiquepourrait offrir la structure nécessaire pour améliorerl’approvisionnement en eau et le systèmed’assainissement.

En exploitant ces synergies pour lutter simultanémentcontre deux problèmes de santé publique prioritaires,un très grand nombre de vies peuvent être sauvées. Etplacer les gens au cœur de l’action.

Figure 16 : Généraliser l’usage des fourneaux améliorésNombre de ménages qui bénéficieront de programmes d’installation defourneaux améliorés (projections cumulatives), 2005-2011

Nom

bre

de m

énag

es b

énéf

icia

ires

(en

mill

iers

)

4000

3000

2000

1000

0

De nombreux programmes d’installation de fourneaux améliorés sont en cours de par le monde. Aunombre des principaux organismes d’exécution figurent : German Technical Cooperation (GTZ),l’Intermediate Technology Development Group/Practical Action, Winrock International, DevelopmentAlternatives et le Appropriate Rural Technology Institute. Les principaux bailleurs de fonds sontnotamment la Dutch Development Cooperation, le Département du Développement international auRoyaume-Uni, le Gouvernement des Etats-Unis, le Ministère allemand du Développement et la FondationShell.

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Année

Encadré 8 : Les combustibles de demain :biocombustibles et huiles végétales

“L’utilisation des huiles végétales peut paraîtredérisoire aujourd’hui. Mais avec le temps, cesproduits peuvent devenir aussi importants que lekérosène et le goudron de houille utilisésaujourd’hui.”

Rudolf Diesel, inventeur allemand du moteur diesel(1858–1913)

Du fait de l’augmentation du prix du pétrole et del’intérêt que suscitent partout dans le monde lessources d’énergie renouvelables, on s’est mis àchercher des biocombustibles, principalement pourles moteurs diesel des voitures. L’éthanol, quiprovient généralement des résidus de la productionde sucre, est le biocombustible le plus courant. Soncousin, le méthanol, ou « alcool de bois », estactuellement dérivé du gaz naturel mais peut êtreobtenu en gazéifiant la biomasse. Depuis quelquesannées, on fait des expériences avec des plantesdomestiques comme le colza (graines) et des plantessauvages comme Jatropha curcas.

La mise au point de fourneaux à biocombustible estune première étape sur le chemin qui mène cet « orvert » du secteur automobile à l’énergie domestique.Des technologies simples ou plus élaborées sontactuellement à l’essai dans plusieurs pays endéveloppement. Les premiers résultats sontprometteurs : les huiles végétales, l’éthanol et leméthanol sont des combustibles propres et sansdanger. Produits localement à des prix compétitifs, ilspourraient bien devenir les combustibles de demainpour la cuisson des aliments.

Encadré 7 : Moins de décès grâce auxcombustibles propres

En moyenne, si 100 millions de ménages de plusutilisaient du gaz de pétrole liquéfié, du biogaz oudes biocombustibles modernes pour cuire lesaliments :◆ il y aurait 473 millions d’hommes, de femmes et

d’enfants de moins exposés à la pollution de l’airà l’intérieur des habitations ;

◆ il y aurait chaque année 282 000 décès de moinspar maladie respiratoire.

a généralisation des solutionsen matière d’énergie domestique

supprimera un obstacle important àla réalisation des objectifs duMillénaire pour le développement.Il existe des solutions pratiques au problème del’énergie domestique. Le gaz de pétrole liquéfié,le biogaz et autres carburants propres sont lameilleure solution pour la santé. Leremplacement d’un fourneau traditionnel par unfourneau amélioré réduit considérablement lafumée à l’intérieur des habitations. De meilleuressources d’énergie domestique favorisentl’éducation, l’autonomie des femmes, épargnentla vie de nombreuses mères et de nombreuxenfants et préservent nos forêts et notre climat.

ne analyse rigoureuse dessolutions appliquées jusqu’à

présent permettra de maximiser leseffets sanitaires et l’effet global desprogrammes à grande échelle.Beaucoup de projets et programmes d’énergiedomestique sont en cours de par le monde.L’évaluation de leurs effets indiquera commentadapter différentes solutions techniques pour enmaximiser les bienfaits sanitaires, sociaux etenvironnementaux. Grâce aux leçons tirées del’expérience, on saura mettre en œuvre avecsuccès des programmes à grande échelle.

haque année, la pollution de l’air à l’intérieur deshabitations due à l’utilisation de combustibles

solides pour cuire les aliments fait 1,5 million demorts.La pollution de l’air dans les maisons a de graves conséquences surla santé. L’utilisation de bois, de déjections animales, de charbon etd’autres combustibles solides pour cuire les aliments est un facteurde risque important de pneumonie chez l’enfant et de maladiesrespiratoires chroniques chez l’adulte, et elle est à l’origine de plusdes deux tiers des décès qu’entraînent ces pathologies en Asie duSud-Est et en Afrique subsaharienne. Chaque année, la fumée dansles cuisines fait 1,5 million de morts. En diminuant la pollution del’air à l’intérieur des habitations, on mettra fin à cette hécatombe.

es progrès depuis 1990 sont négligeables.Pour réduire de moitié, d’ici à 2015, le

nombre de personnes qui utilisent descombustibles solides pour cuire les aliments, ilfaudra que, chaque jour, 485 000 personnesaccèdent à des combustibles plus propres. Les combustibles modernes pour cuire les aliments ne sont guèredevenus plus accessibles depuis 1990 et les quelques progrèsréalisés ne suivent pas la croissance démographique. Pour réduire demoitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes n’ayant pas accès à cescombustibles, il faudra que, chaque jour au cours des dix prochainesannées, 485 000 personnes accèdent à des services énergétiquesmodernes. Des politiques novatrices et des investissementsbeaucoup plus importants sont nécessaires dès maintenant poursauver des vies et accélérer le développement.

es avantages sanitaires et les gains deproductivité font plus que compenser les efforts

consentis pour résorber la pauvreté énergétique.Un investissement de US $13 milliards par an pour diminuer demoitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes dans le monde quiutilisent des combustibles solides pour cuire les aliments en leurdonnant accès au gaz de pétrole liquéfié rapporte US $91 milliardspar an. L’équipement en fourneaux améliorés de la moitié desménages qui brûlent encore des biocombustibles et du charbon dansdes fourneaux traditionnels aurait un coût négatif de US $34milliards par an et permettrait de réaliser un gain économique de US $105 milliards par an sur dix ans. Vu les bienfaits pour la santéet les gains de productivité, les solutions en matière d’énergiedomestique présentent un bon rapport coût-bénéfice.po

ints

ess

entie

lsC

L

L

L

U

36 37

3938 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

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4140

Annexe

Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

Pays Nombre total

d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Afghanistan 23 897 - >95 257 1 900 0 22 700 1 200 - 23 900 832 300 4,9

Afrique du Sud 45 026 11 18 66 230 7,4 450 560 20 1 000 20 800 0,1

Albanie 3 166 2 50 21 55 0,8 40 <10 - <100 1 500 0,3

Algérie 31 800 2 <5 41 140 2,9 270 180 - 400 10 500 0,2

Allemagne 82 476 - <5 5 8 9,8 - - - - - -

Andorre 71 - <5 7 - - - - - - - -

Angola 13 625 - >95 260 1 700 0,5 21 170 870 - 22 000 747 000 6,9

Antigua-et-Barbuda 73 - 46 12 - 4,7 - - - - 100 0,7

Arabie saoudite 24 217 - <5 26 23 15,0 - - - - - -

Argentine 38 428 3 <5 20 82 3,5 - - - - - -

Arménie 3 061 13 26 33 55 1,0 40 80 - 100 2 400 0,5

Australie 19 731 - <5 6 8 18,3 - - - - - -

Autriche 8 116 - <5 5 4 7,8 - - - - - -

Azerbaïdjan 8 370 4 49 91 94 3,4 1550 270 - 1 800 59 400 3,8

Bahamas 314 - <5 14 60 6,7 - - - - - -

Bahreïn 724 - <5 15 28 30,6 - - - - - -

Bangladesh 146 736 36 88 69 380 0,3 32 330 13 620 - 46 000 1 316 400 3,6

Barbade 270 - <5 13 95 4,6 - - - - - -

Bélarus 9 895 0 19 17 35 6,0 <10 150 - 200 2 100 0,1

Belgique 10 318 - <5 5 10 6,8 - - - - - -

Belize 256 - 43 39 140 3,1 - - - - 400 0,9

Bénin 6 736 - 95 154 850 0,3 5 790 480 - 6 300 206 000 6,8

Bhoutan 2 257 - - 85 420 0,2 - - - - - -

Bolivie 8 808 14 25 66 420 1,2 1 140 100 - 1 200 43 300 1,9

Bosnie-Herzégovine 4 161 - 51 17 31 4,8 <10 <10 <10 <100 300 0,1

Botswana 1 785 31 65 112 100 2,3 100 90 - 200 4600 0,4

Brésil 178 470 8 12 35 260 1,8 1 360 2 640 80 4 100 110 100 0,3

Brunéi Darussalam 358 - - 6 37 17,7 - - - - - -

Bulgarie 7 897 5 17 15 32 5,3 <10 20 - <100 500 0,0

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

4342 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Burkina Faso 13 002 45 >95 207 1 000 0,1 20 830 650 <10 21 500 738 300 8,5

Burundi 6 825 55 >95 190 1 000 0,0 5 930 640 - 6 600 212 600 5,2

Cambodge 14 144 34 >95 140 450 0,0 1 280 330 - 1 600 52 300 1,0

Cameroun 16 018 17 83 166 730 0,2 11 600 1 290 - 12 900 417 000 5,5

Canada 31 510 - <5 6 6 16,5 - - - - - -

Cap Vert 463 - 36 35 150 0,3 10 20 - <100 600 0,7

Chili 15 806 2 <5 9 31 3,6 - - - - - -

Chine 1 311 709 17 80 37 56 2,7 20 540 342 450 17720 380 700 3 204 900 1,6

Chypre 802 - <5 5 47 8,3 - - - - <100 0,0

Colombie 44 222 8 15 21 130 1,3 320 1 580 - 1 900 35 200 0,4

Comores 768 - 76 73 480 0,1 100 40 - 100 3 700 1,8

Congo 3 724 - 84 108 510 0,6 470 240 <10 700 18 300 1,2

Costa Rica 4 173 2 23 10 43 1,4 <10 100 - 100 1 200 0,2

Côte d’Ivoire 16 631 11 74 192 690 0,4 - - - - 200 0,0

Croatie 4 428 2 12 7 8 4,7 10 140 - 100 2 900 0,2

Cuba 11 300 - 21 8 33 2,1 - - - - - -

Danemark 5 364 - <5 4 5 8,9 - - - - - -

Djibouti 703 - 6 138 730 0,5 60 <10 - <100 2 000 0,7

Dominique 79 - 21 14 - 1,5 - - - - 100 0,9

Egypte 71 931 3 <5 39 84 2,1 360 320 - 700 16 500 0,1

El Salvador 6 515 31 33 36 150 1,0 220 160 - 400 13 600 1,0

Emirats arabes unis 2 995 - <5 8 54 25,1 - - - - <100 0,0

Equateur 13 003 18 <5 27 130 2,0 70 40 <10 100 2 700 0,1

Erythrée 4 141 - 80 85 630 0,2 2 600 240 <10 2 800 92 700 6,3

Espagne 41 060 - <5 4 4 7,3 - - - - - -

Estonie 1 323 2 15 9 63 11,8 - - - - <100 0,0

Etats-Unis d’Amérique 294 043 - <5 8 17 20,1 - - - - - -

Ethiopie 70 678 23 >95 169 850 0,1 50320 6410 - 56 700 1 790 800 4,9

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

4544 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Ex-République yougoslave de Macédoine

2 056 2 30 11 23 5,1 - - - - 200 0,0

Fédération de Russie 143 246 2 7 21 67 9,9 30 320 10 400 5 900 0,0

Fidji 839 - 40 20 75 1,6 20 20 - <100 1 200 0,8

Finlande 5 207 - <5 5 6 12,0 - - - - - -

France 60 144 - <5 5 17 6,2 - - - - - -

Gabon 1 329 - 28 91 420 2,6 100 60 - 200 4 000 0,9

Gambie 1 426 54 >95 123 540 0,2 530 100 - 600 19 200 3,7

Géorgie 5 126 3 42 45 32 0,7 70 30 - 100 2 900 0,3

Ghana 20 922 45 88 95 540 0,4 3960 1 640 <10 5 600 153 500 2,2

Grèce 10 976 - <5 5 9 8,5 - - - - - -

Grenade 80 - 48 23 - 2,3 - - - - 200 0,90

Guatemala 12 347 16 62 47 240 0,9 1 570 1 690 - 3 300 88 800 3,1

Guinée 8 480 - >95 160 740 0,1 240 580 - 800 14 200 0,4

Guinée-Bissau 1 493 - 95 204 1 100 0,2 1 100 120 - 1 200 39 100 4,4

Guinée équatoriale 494 - - 146 880 0,4 - - - - - -

Guyane 765 3 59 69 170 2,2 20 20 - <100 1 200 0,6

Haïti 8 326 - >95 118 680 0,2 2 790 70 - 2 900 105 100 3,0

Honduras 6 941 21 57 41 110 0,9 390 140 - 500 19 800 1,4

Hongrie 9 877 2 <5 8 16 5,6 - - - - - -

Iles Cook 18 - - 21 - 1,5 - - - - -

Iles Marshall 53 - - 61 - - - - - - - -

Iles Salomon 477 - 95 22 130 0,4 40 30 - <100 2 000 1,9

Inde 1 065 462 35 74 87 540 1,2 251 560 155 250 340 407 100 10 646 500 3,5

Indonésie 219 883 8 72 41 230 1,4 3 130 12 160 - 15 300 320 800 0,7

Iran (République islamique d’) 68 920 2 <5 39 76 5,3 50 110 - 200 3 700 0,0

Iraq 25 175 - <5 125 250 3,0 530 40 - 600 19 500 0,2

Irlande 3 956 - <5 6 5 11,0 - - - - - -

Islande 290 - <5 4 0 7,7 - - - - - -

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

4746 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Israël 6 433 - <5 6 17 11,0 - - - - - -

Italie 57 423 - <5 4 5 7,5 - - - - - -

Jamahiriya arabe libyenne 5 551 - <5 16 97 9,1 20 20 - <100 1 100 0,1

Jamaïque 2 651 2 45 20 87 4,1 30 50 - <100 2 600 0,7

Japon 127 654 - <5 4 10 9,4 - - - - - -

Jordanie 5 473 2 <5 28 41 3,2 - - - - - -

Kazakhstan 15 433 2 5 73 210 9,9 20 30 <10 <100 1 500 0,0

Kenya 31 987 23 81 123 1 000 0,2 10 430 2 550 - 13 000 383 800 2,9

Kirghizistan 5 138 2 76 68 110 1,0 750 820 - 1 600 38 200 3,3

Kiribati 88 - - 66 - 0,3 - - - - - -

Koweït 2 521 - <5 9 5 24,6 - - - - - -

Lesotho 1 802 36 83 110 550 - 260 180 - 400 10 500 0,8

Lettonie 2 307 2 10 12 42 2,7 - - - - <100 0,0

Liban 3 653 - <5 31 150 4,7 - - - - - -

Libéria 3 367 - - 235 760 0,1 - - - - - -

Lituanie 3 444 2 <5 11 13 3,6 - - - - - -

Luxembourg 453 - <5 5 28 21,1 - - - - - -

Madagascar 17 404 61 >95 126 550 0,1 10 270 1 420 - 11 700 372 400 5,3

Malaisie 24 425 2 <5 7 41 6,3 <10 20 - <100 300 0,0

Malawi 12 105 42 >95 178 1 800 0,1 12 240 1 060 - 13 300 431 300 5,2

Maldives 318 - - 72 110 3,4 - - - - - -

Mali 13 007 72 >95 220 1 200 0,0 16 120 780 <10 16 900 568 000 6,6

Malte 394 - <5 6 21 7,5 - - - - - -

Maroc 30 566 2 5 39 220 1,4 390 210 - 600 16 500 0,3

Maurice 1 221 - <5 18 24 2,6 - - - - <100 0,0

Mauritanie 2 893 26 65 107 1 000 1,1 2 100 200 <10 2 300 74 900 5,5

Mexique 103 457 10 12 28 83 3,7 900 1510 <10 2 400 58 900 0,4

Micronésie (Etats fédérés de) 109 - - 23 - - - - - - - -

Monaco 34 - <5 4 - 6,2 - - - - - -

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

4948 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Mongolie 2 594 27 51 68 110 3,3 240 30 - 300 9 200 1,6

Monténégro 608 - - 14 11 4,4 - - - - - -

Mozambique 18 863 38 80 147 1 000 0,1 8 450 1 230 - 9 700 300 200 2,4

Myanmar 49 485 - 95 107 360 0,2 11 590 3 070 - 14 700 469 200 3,2

Namibie 1 987 35 63 65 300 1,1 80 150 - 200 4 000 0,5

Nauru 13 - - 30 - 10,8 - - - - - -

Népal 25 164 39 80 82 740 0,2 4 820 2 680 - 7 500 204 400 2,7

Nicaragua 5 466 45 58 38 230 0,7 570 160 - 700 22 100 2,3

Niger 11 972 61 >95 262 1 600 0,1 13 070 520 - 13 600 463 100 5,2

Nigéria 124 009 70 67 198 800 0,4 70 390 8570 - 79 000 2 591 500 3,8

Nioué 2 - - - - 2,0 - - - - - -

Norvège 4 533 - <5 4 16 12,2 - - - - - -

Nouvelle-Zélande 3 875 - <5 6 7 8,7 - - - - - -

Oman 2 851 - <5 12 87 12,1 - - - - - -

Ouganda 25 827 85 >95 140 880 0,1 18 250 1 650 30 19 900 654 000 4,9

Ouzbékistan 26 093 14 72 69 24 4,8 3 860 1 390 - 5 300 157 600 3,7

Pakistan 153 578 13 72 98 500 0,7 51 760 18 980 <10 70 700 2 057 400 4,6

Palaos 20 - - 28 - 11,9 - - - - - -

Panama 3 120 7 33 24 160 2,0 30 70 - <100 2 000 0,4

Papouasie-Nouvelle-Guinée 5 711 - 90 93 300 0,4 990 560 - 1 600 51 200 3,2

Paraguay 5 878 16 58 29 170 0,7 240 30 - 300 11 100 1,1

Pays-Bas 16 149 - <5 5 16 9,4 - - - - - -

Pérou 27 167 18 33 34 410 1,0 1 230 320 - 1 500 47 900 0,9

Philippines 79 999 15 47 36 200 0,9 5 520 1 400 20 6 900 238 100 1,6

Pologne 38 587 2 <5 7 13 7,7 - - - - - -

Portugal 10 061 2 <5 5 5 6,0 - - - - - -

Qatar 610 - <5 15 7 53,1 - - - - - -

République arabe syrienne 17 800 - 32 18 160 2,8 180 220 - 400 10 800 0,4

République centrafricaine 3 865 67 >95 180 1 100 0,1 2 420 460 - 2 900 88 200 3,7

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

50 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux 51

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

République de Corée 47 700 2 <5 5 20 9,4 - - - - - -

République démocratique du Congo

52 771 - >95 205 990 0,0 41 980 5 150 - 47 100 1 513 600 4,5

République démocratique populaire lao

5 657 26 >95 91 650 0,2 1 900 530 - 2 400 77 100 3,5

République de Moldova 4 267 22 63 32 36 1,6 30 130 - 200 3 000 0,3

République dominicaine 8 745 2 14 35 150 2,5 50 40 <10 <100 2 900 0,2

République populaire démocratique de Corée

22 664 - - 55 67 6,5 - - - - - -

République tchèque 10 236 2 <5 4 9 11,2 8 010 1 260 10 9 300 290 000 3,4

République-Unie de Tanzanie 36 977 49 >95 165 1 500 0,1 25 050 2 410 - 27 500 885 600 4,4

Roumanie 22 334 2 23 20 49 4,0 90 170 - 300 4 600 0,1

Royaume-Uni 59 251 - <5 6 13 9,2 - - - - - -

Rwanda 8 387 52 >95 203 1 400 0,1 7 350 760 - 8 100 262 300 5,8

Sainte-Lucie 149 25 63 18 - 2,4 - - - - 300 1,4

Saint-Kitts-et-Nevis 42 - <5 22 - 2,8 - - - - - -

Saint-Marin 28 - <5 5 - 7,5 - - - - - -

Saint-Vincent-et-les-Grenadines 120 - 31 27 - 1,6 - - - - 200 1,0

Samoa 178 - 70 24 130 0,8 - - - - 400 1,3

Sao Tomé-et-Principe 161 - 95 118 - 0,6 30 <10 - <100 1 000 2,3

Sénégal 10 095 22 41 137 690 0,4 5 010 420 <10 5 400 181 100 4,8

Serbie 9 863 - - 14 11 4,4 - - - - - -

Seychelles 81 - <5 15 - 6,8 - - - - - -

Sierra Leone 4 971 - 92 284 2 000 0,1 7 170 410 - 7 600 258 200 5,7

Singapour 4 253 - <5 3 30 13,8 - - - - - -

Slovaquie 5 402 2 <5 8 3 6,8 - - - - <100 0,0

Slovénie 1 984 2 8 4 17 7,8 - - - - <100 0,0

Somalie 9 890 - - 225 1 100 - - - - - - -

Soudan 33 610 - >95 93 590 0,3 1 460 2 930 - 4 400 79 900 0,7

Sri Lanka 19 065 8 67 15 92 0,5 100 3 030 - 3 100 44 500 1,3

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité

5352 Énergie domestique et santé : Des combustibles pour vivre mieux

AnnexePays Nombre

total d’habitants (en milliers)

Pourcentage de la

population vivant avec moins de $1

(PPA1) par jour

Pourcentage de la population utilisant des combustibles

solides

Mortalité des moins de cinq ans pour 1000

naissances vivantes

Taux de mortalité

maternelle pour 100 000 naissances

vivantes

Emissions de dioxyde de

carbone par habitant

(en tonnes)

Décès par IARI2 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

(<5 ans)

Décès par BPCO3 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

( 30 ans)

Décès par cancer du poumon imputables

à l’utilisation de charbon ( 30 ans)

Total des décès imputables à l’utilisation

de combustibles solides *

Total des AVCI4 imputables à

l’utilisation de combustibles solides

Pourcentage de la charge de

morbidité imputable à l’utilisation de

combustibles solides

Année 2003 2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2003 ou dernières données

disponibles

2000 2002 2002 2002 2002 2002 2002 2002

Suède 8 876 - <5 3 2 5,8 - - - - - -

Suisse 7 169 - <5 5 7 5,7 - - - - - -

Suriname 436 - - 39 110 5,1 - - - - - -

Swaziland 1 077 8 68 153 370 0,9 320 60 - 400 11 300 1,4

Tadjikistan 6 245 7 75 95 100 0,7 1 150 410 - 1 600 48 700 3,5

Tchad 8 598 - >95 200 1 100 0,0 8 000 660 <10 8 700 285 900 5,6

Thaïlande 62 833 2 72 26 44 3,7 1 850 2 710 - 4 600 95 900 0,8

Timor-Leste 778 - - 124 660 - - - - - - -

Togo 4 909 - 76 140 570 0,3 3 700 380 - 4 100 134 900 6,4

Tonga 104 - 56 19 - 1,1 - - - - 200 1,0

Trinité-et-Tobago 1 303 4 8 20 160 31,9 - - - - 200 0,1

Tunisie 9 832 2 5 24 120 2,3 60 70 <10 100 3 200 0,2

Turkménistan 4 867 10 <5 102 31 9,1 - - - - 300 0,0

Turquie 71 325 2 11 39 70 3,0 820 1 720 - 2 500 62 100 0,5

Tuvalu 11 - - 51 - - - - - - - -

Ukraine 48 523 2 6 20 35 6,4 <10 230 <10 200 3 500 0,0

Uruguay 3 415 2 <5 14 27 1,2 - - - - <100 0,0

Vanuatu 212 - 79 38 130 0,4 - - - - 300 0,8

Venezuela (République bolivarienne du)

25 699 14 5 21 96 4,3 40 70 - 100 3 000 0,1

Viet Nam 81 377 2 70 23 130 0,8 2 620 7 810 150 10 600 157 100 1,2

Yémen 20 010 16 42 113 570 0,7 6 590 460 - 7 000 242 000 3,5

Zambie 10 812 64 85 182 750 0,2 8 160 470 - 8 600 285 400 3,8

Zimbabwe 12 891 56 73 126 1 100 1,0 1 380 510 - 1 900 50 900 0,6

* Le total des décès imputables à l’utilisation de combustibles solides ayant été arrondi,il peut ne pas être égal à la somme des décès par IARI, BPCO et cancer du poumon.

1 PPA = parité des pouvoirs d'achat2 IARI = infection aiguës des voies respiratoires inférieures3 BPCO = bronchopneumopathie chronique obstructive4 AVCI = année de vie corrigée du facteur d'invalidité