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Des cités d’urgence ... à la rénovation urbaine Collection projets à suivre... 2 e édition

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Un catalogue proposé par le service des Archives municipales et qui retrace les grands chantiers qui ont marqué le quartier du Ramponneau

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Des cités d’urgence... à la rénovation urbaine

Collectionprojets à suivre...

2e édition

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Discutée, concertée, engagée depuis plusieurs années mainte-nant, la Rénovation Urbaine du Ramponneau est aujourd’hui dans sa phase opérationnelle. Synonyme d’amélioration des conditions de vie du quartier et de la ville, elle s’inscrit pleine-ment dans les objectifs nationaux du mieux vivre ensemble.En effet, ce projet ambitieux de plus de 50 millions d’euros par-tagé entre habitants, commerçants, écoles, services publics, pro-fessionnels de l’intervention sociale et tissu associatif, marque aujourd’hui une étape majeure dans la transformation du ter-ritoire.L’équipe municipale s’est fortement investie pour que cette mutation respecte l’histoire du lieu et celles des familles nées et habitant le quartier. Chacun doit jouer tout son rôle en termes de solidarité de voisinage, de circulation, d’accès aux services publics. Il s’agit donc d’une étape importante pour le Rampon-neau et pour Fécamp.Ce livret revient en images et en souvenirs sur ce qu’a été, est et sera l’histoire de ces lieux et de ces personnes, inscrites au qotidien dans une démarche collective, humaine et participative.

Patrick JEANNE,Maire de Fécamp,

Vice-Président du Département de Seine-Maritime

Le mot du Maire

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Des cités d’urgenceà la rénovation urbaine

sommaire

4 Les archives municipales

5 Des cités d’urgence à la rénovation urbaine

6 Les Habitations à Bon Marché

7 Le bilan des destructions

8 La ou les reconstructions ?

9 Le redémarrage économique

10 La question du logement dans la période de l’après-guerre

11 Le Ramponneau, une origine méconnue

12 L’alimentation en eau du quartier

13 Le stade Paul Lhonoré

14 La cité provisoire Paul Lhonoré

15 Le LO.PO.FA

16 La construction du Ramponneau

17 L’école prototype des Hauts-Camps

18 Les groupes scolaires Camus primaire, Allais et du Parc

19 La rue Paul Lhonoré et ses commerces

20-21 Les animations du Ramponneau

22 L’immeuble le Savoie

23 Les premiers habitants du Savoie

24-27 La Rénovation urbaine

Exposition organisée par la Ville de FécampCommissaires d’exposition : Manuel Martin, responsable des Archives, Virginie SAMPIC, chef de Service Patrimoine -Ville d’Art et d’HistoireConception graphique : JLC | communication Ville de Fécamp - 2012.

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LES ARCHIVES MUNICIPALES

de Fécamp

D’où proviennent les archives municipales ?

Les archives publiques sont un héritage de la Révolution Française qui met en place l’administration chargée de leur conservation. En 1791, les archives de l’Abbaye de Fécamp sont transférées au District de Montivilliers et intègrent à partir de 1796 une structure nouvel-lement créée : les Archives Départe-mentales. En 1860, le Maire de Fécamp demande au préfet de pouvoir récupérer ces ar-chives. Il lui est répondu que ces docu-ments ont été déclarés biens nationaux et déposés par l’État au Département, avec interdiction de toute revendication ultérieure. Il doit donc s’en tenir aux archives de sa commune, en établir un inventaire et former ainsi un véritable fonds d’archives communales.

Depuis 1998, d’importants versements privés sont venus enrichir le fonds municipal : l’Hôpital, l’Union Locale CGT, les Ets André Ledun, les Pêcheries de Fécamp, l’Armement Soublin, ainsi que les dons de Melle Godchaux, M et Mme Grandsire, M. Resse-Marest, M. Lefèbvre…..Ces archives sont la mémoire de la ville.Elles sont les sources de l’Histoire.

Qu’est-ce qu’une archive ?

La loi du 3 janvier 1979 donne la définition suivante : « les archives sont l’ensemble des documents, quels que soient leur date, leur forme et leur support matériel, produits ou reçus par toute per-sonne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité ».Les archives sont conservées et utilisées pour les besoins de la gestion, pour servir de preuve ou de justification des droits des personnes physiques ou morales, publiques ou privées, pour la docu-mentation de la recherche adminis-trative, scientifique et historique. La loi N° 2008 – 696 du 15 juillet 2008 précise que les archives publiques sont communicables de plein droit. Les délais spéciaux de communicabilité vont de 25 à 120 ans.L’archivage relève, pour les collec-tivités territoriales, de l’obligation légale. L’ensemble des documents forme ce que l’on appelle un fonds d’archives. Un fonds est composé d’articles (registre, liasse, dos-sier…). Chaque article constitue une unité matérielle et est indivi-dualisé par une cote. La cote est la référence qui permet de classer chaque article dans son fonds ou sa série et de le localiser.

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Des cités d’urgenceà la rénovation urbaine

Cette exposition retrace les grands chantiers de la Reconstruction qui ont façonné une grande partie du paysage urbain de Fécamp et s’ouvre sur l’opération de réaménagement du quartier du Ramponneau.

Les recherches proviennent de l’étude des documents conservés aux archives municipales : - sources écrites : délibérations municipales, plans, permis de construire…- sources photographiques : service Communication, archives municipales dont le fonds Pierre Lefebvre jour-naliste honoraire (don au musée, 2009).

Les 22 panneaux déclinent les thèmes suivants :

À la Maison du Patrimoine, 10 rue des Forts :1. Le réseau des villes et pays d’art et d’histoire2. Les archives municipales de Fécamp3. Des cités d’urgence à la rénovation urbaine4. Les Habitations à Bon Marché5. Le bilan des destructions6. La ou les reconstructions ?7. Le redémarrage économique8. La question du logement dans la période de l’après-guerre+ diaporama et documents originaux présentés sous vitrine

À la Maison de Quartier du Ramponneau :9. Des cités d’urgence à la rénovation urbaine10. Le Ramponneau, une origine méconnue11. L’alimentation en eau du quartier12. Le stade Paul Lhonoré13. Le bilan des destructions14. La cité provisoire Paul Lhonoré15. Le LO.PO.FA16. La construction du Ramponneau17. L’école prototype des Hauts-Camps18. Les groupes scolaires Camus primaire, Allais et du Parc19. La rue Paul Lhonoré et ses commerces20. Les animations du Ramponneau21. La rénovation urbaine22. La rénovation urbaine

Cité de transit, côte St-Jacques © Fonds Lefèbvre

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L’industrialisation s’accompagne au XIXe siècle du développement démographique des villes. Les grandes épidémies causées en partie par l’insalubrité frappent l’opinion publique. Une série de mesures tente d’y remédier. La LOI SIEGFRIED votée en 1894 crée les organis-mes d’Habitation à Bon Marché. Longtemps réservée à la sphère privée du paternalisme, la question du logement social entre dans la compétence des communes avec la LOI BONNEVAY (1912).

Au lendemain de la 1ère Guerre mondiale, la situation est critique du fait des destructions des villes frontalières et de l’accueil des réfu-giés. La LOI LOUCHEUR de 1928 implique un nouvel intervenant en matière de logement : l’État. Un exposé conservé aux archives municipales de Fécamp en explique le fonctionnement : « La société anonyme des maisons à bon marché fait construire (…) des maisons à bon marché pour des tiers connus à l’avance. Elle leur vend le terrain par acte notarié, elle sert d’intermédiaire bénévole entre le bénéficiaire et la caisse des dépôts et consignations. Elle

garantit le prêt qui est également garanti par la Ville. Le fait de s’acquitter par annuité le rend automatiquement propriétaire de sa maison construite sur un terrain lui appartenant ». Les personnes intéressées doivent répondre à un formulaire : possédez-vous un terrain ? Quel âge avez-vous ? Quelle est votre profession ? Chez qui êtes-vous employé ? À combien s’élève votre salaire ? Êtes-vous pensionné ? Votre femme tra-vaille-t-elle ou vos enfants ? Quel est leur gain ? Profession ? Employeurs ? Etes-vous tuteurs d’enfants mineurs ? Avez-vous fait un contrat de mariage ? Êtes-vous blessé de guerre ? Quelle est votre invalidité ? Combien avez-vous d’enfants ? À la lecture des candidatures rete-nues, ce sont des familles de marin, cheminot, employé et artisan qui bénéficient de l’opéra-tion. Un contrôle de la qualité de construction est opéré par un architecte missionné par l’Etat. Les projets des architectes Emile et Jacques Mauge proposent en effet des maisons au confort moderne : salle, cuisine, 3 chambres, WC, salle d’eau, dégagement, débarras, cellier, buanderie (commune), avec bien sûr eau, gaz et électricité. Ainsi, 12 puis 23 maisons sont érigées rue Docteur Dufour, 29 aux Hauts-Camps, route de Saint-Léonard… Le siège de la société anonyme des H.B.M est situé à Fécamp au 97 route de Valmont, sous la présidence de Gustave Couturier (maire, conseiller général).

Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, le bilan est encore plus désastreux que celui de 1918. Des villes entières sont rayées de la carte. La reprise des naissances, nommée baby-boom, aggrave le besoin de logements. La loi de 1949 transforme les H.B.M en H.L.M : habitations à loyer modéré.

à la Maison du Patrimoine

LES HABITATIONS

Á BON MARCHÉ

Extrait plan d’une H.B.M. © AMF

Construction du Pavillon de l’Enfance © Coll. particulière

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« La crise du logement qui sévit dans notre ville depuis l’entre-deux-guerres, s’est trouvée accrue du fait des destructions opérées, tant par les troupes allemandes d’oc-cupation que par les bombardements aériens… » (Délibération du Conseil municipal du 28 mars 1949).

En 1939, on dénombre à Fécamp 4542 immeubles à usage principal d’habitation. En 1945, 324 sont détruits et 814 gravement en-dommagés.Pour les bâtiments publics et bâtiments à usage industriel, commercial ou artisanal, la situation est la suivante : En 1939, on dénombre à Fécamp 496 immeubles entrant dans cette catégorie.En 1945, 66 sont détruits et 117 gravement endom-magés.

S’ajoute à ce décompte, la destruction des infrastructures routières, ferroviai-res et surtout portuaires :- des phares- de la jetée sud- de la passe Botton- de l’écluse du bassin Bérigny- du pont Gayant- de l’écluse du bassin Freycinet- des grues et de la cale de halage (slipway).Si la ville n’a pas subi de destructions comparables à celles du Havre, elle ne demeure pas moins une ville si-nistrée pour laquelle s’ouvre à partir de 1944 un important chantier de reconstruction. Les principales phases de travaux et d’aménagements sont définies par un plan d’urbanisme, va-lidé le 8 mars 1948 par le Ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme (M.R.U). Deux priorités s’imposent alors : le redémarrage économique et le logement.

LE BILANDES DESTRUCTIONS

Casino en 42

Gare - Slipway en 44© Bibliothèque municipale de Fécamp

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LA OU LES

RECONSTRUCTIONS ?Liste non exhaustive des reconstructions d’après-guerre*

* Les dates indiquées sont celles des validations de projets en Conseils municipaux, dé-pôts de permis de construire et ne constituent pas une chronologie précise de l’achève-ment des travaux.

LOGEMENTS :

Cité du Nid de Verdier : 1946Cité provisoire du Stade Paul LHONORÉ : 1947Lotissement côte Saint-Jacques : 1949 - 1955Les « Castors » de la Route de Valmont : 1953Immeuble QUERCY - LO.PO.FA : 1956Immeuble front de mer, boulevard des Belges : 1956 - 1960Immeubles rue du Bourg-Baudouin : 1956Résidence Elisabeth 1 & 2 : 1958Lotissement Pasteur - Mozart : 1960 - 1964Ramponneau Val de Bucaille : 1961 - 1969Résidence de l’Abbaye : 1961Résidence des Fontaines : 1963

ÉCOLES :

École des Hauts-Camps « Camembert » : 1954École primaire des Hauts-Camps : 1961École Jean Lorrain : 1951 – 1960École Jean Macé : 1967École primaire et maternelle Alphonse Allais : 1969 - 1970

INDUSTRIES :

Reconstruction de la Gare : 1949 - 1955Cie Générale de Grande Pêche - sécherie Front de mer : 1946Ets LEVACHER - saurisserie quai Guy de Maupassant : 1948Chantier Maritime de Paimpol - rue du Précieux-Sang : 1948GRANDPÊCHE – sécherie route de Valmont : 1949Garage Autocars ARCANGIOLI - impasse Bellet : 1949Les PÊCHERIES - Grand Quai : 1949Ets André LEDUN - saurisserie quai de la Vicomté : 1950Société Havraise de Pêche - sécherie boulevard de la République : 1953BORDEN CHEMICAL - usine boulevard S. Clément : 1960

DIVERS :

Réfection de la digue promenade : 1951 - 1957Reconstruction du Casino : 1955Construction du Stade René Gayant : 1949Construction de la Salle du Bois-Rosé : 1951Chapelle Saint-Ouen : 1957Sémaphore - transformation : 1959Emetteur Relais Télévision : 1958 - 1959

Au XXe siècle, la réalité d’une « reconstruction » s’inscrit toujours dans une période troublée. L’histo-rien de l’architecture François Loyer distingue 3 périodes :

La première Reconstruction (années 1920-1930) apparaît dans l’entre-deux-guerres, avec des mesures de l’Etat pour lutter contre la crise économique. La Grande Dépression américaine née du krach boursier de Wall Street de 1929 atteint toute l’Europe. En France, l’édification des Habitations à Bon Marché permet, outre de réduire la crise du logement, de soutenir le secteur du bâtiment.

La seconde Reconstruction (1940-1944) est impulsée par le régime de Vichy sous l’Occupation. L’ordre des architectes est créé le 31 décembre 1940 et remplace les organismes de défense profession-nelle tels que syndicats, sociétés, associations... Pétain et Laval contrô-lent ainsi ce corps de métier, devenu technocratique ; il faut désormais être titulaire du diplôme délivré dans les écoles agréées par le gouvernement (sigle D.P.L.G). Chaque architecte doit déposer une déclaration de « pureté raciale ». Après la Libération, la question du maintien de cet ordre est discuté pour être finalement maintenu, après une faible épuration de ses membres.

La troisième Reconstruction (1944-1974) est la plus connue. « La France de l’après-guerre se veut un pays moderne, dynamique, sans nostalgie aucune. À ce moment-là, véritablement, meurt le XIXe siècle dont le souvenir hantait les géné-rations précédentes » (Fr. Loyer, Histoire de l’architecture, Mengès). Préfabrication, rationalisation, norma-lisation, planification sont les maîtres mots. Un nouveau ministère, nommé M.R.U (Ministère de la Reconstruc-tion et de l’Urbanisme) est créé en octobre 1944 par le gouvernement provisoire de la République française mené par le général de Gaulle. Il nomme les architectes, appartenant souvent à l’élite des détenteurs du prestigieux prix de Rome, et interdit ainsi l’initiative privée individuelle. Le remembrement facilite la reconstruc-tion de logements, attribués comme dommages de guerre aux sinistrés. En contrepied du XXe siècle, le XXIe siècle propose une nouvelle politique de la ville : la « déconstruction ». Des grands ensembles sont démolis pour libérer de l’espace et restructurer le quartier.

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LE REDÉMARRAGE ÉCONOMIQUE :

Fécamp, 1er port français de Pêche à la morue avant-guerre, doit reconstruire sa flotte et rebâtir des locaux industriels modernes pour la transformation du poisson. Deux archi-tectes s’illustrent dans ce type de projet : André HAMAYON et Jean GOULLET-QUER. Ils déposent

entre 1946 et 1958, 51 demandes de permis de construire parmi lesquelles on trouve la sécherie de la C.G.P sur le front de mer, la saurisserie des Ets LEDUN, quai Vicomté, le bâtiment des Pêcheries sur le Grand Quai... La remise en service des infrastructures portuaires s’achève en 1960 avec la remise en service du Pont Gayant.

Le Front de mer et le Quai Vicomté dans les années 50 © Musée de Fécamp

Sécherie du Cie Générale de Grande Pêche © Imagery

Projet d’architecte des Pêcheries en1949 © AMF

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LA QUESTION DU LOGEMENT DANS LA PÉRIODE DE L’APRÈS-GUERRE

Le 15 août 1949, un groupe de sinistrés envoie à Gustave Couturier, Maire de la ville, une lettre au sujet de la situation des « sinistrés et jeunes ménages » : « Un grand nombre de sinistrés n’ont encore rien reçu pour leurs dommages mobiliers et immobiliers, la plupart sont excessive-ment mal logés, certains sont réfugiés dans des caves ou dans des blockhaus…Une priorité doit être accordée pour le logement et le mobilier. La crise si grave et si dangereuse de logement provoque un peu partout un mécontentement général, les sinistrés sont des victimes et non des coupables…. ». En 1946, 26 logements individuels sont construits au Nid de Verdier et constituent à Fécamp une des premières cités de la Reconstruction. Ces

maisons sont livrées en 1950 et sont destinées aux propriétai-res sinistrés. Un autre quartier se développe à la même période, celui de la Côte SAINT-JACQUES.L’importance de ces chantiers de la reconstruction se mesure au nombre de permis de construire (P.C.) déposés à cette époque en Mairie :- de 1920 à 1940 : 240 (P.C. + Permissions de Voirie)- de 1946 à 1969 : 980 (P.C. uniquement)

Cité de transit, Côté St-Jacques © Fonds Lefèbvre

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LE RAMPONNEAUUNE ORIGINE MÉCONNUE

à la Maison de Quartier du Ramponneau

Le plateau du Ramponneau constitué de terres agricoles, dont le nom et l’origine remontent à des temps immémo-riaux, doit son développement à l’aménagement d’axes routiers modernes qui apparaissent dès le XVIIIe siècle.

Le 3 mai 1782, les maires et échevins de la ville envoient une supplique à Monseigneur Joly de Fleury, contrôleur général des Finances, afin de lui demander de poursuivre les travaux de construction de la route du Havre à Dieppe. Les travaux lancés dans les années 1770, ont pour but de relier les villes de Goderville, Fécamp, Cany, le Bourg-Dun, et d’en assurer l’essor économique. « Cette route lorsqu’elle sera achevée donnera à ce port des communications faciles pour l’importation et l’exploitation de toutes les marchandises relatives au commerce qui s’y font annuellement… » (AMF- DD21).En 1831, le cadastre indique que ce plateau se divise en deux parties : « Le Ramponneau » et la « Côte du Ram-ponneau ». Sur la première partie, on compte 4 bâtiments, 7 maisons, et aucune construction sur la deuxième.En 1851, les premiers habitants recensés s’établissent au « Hameau du Ramponneau » ; on y dénombre alors 35 personnes (14 enfants, 21 adultes) qui exercent les profes-sions d’agriculteur, journalier, couturière, scieur, boulanger, aubergiste, fileur.A cette époque, apparaît un nouveau quartier situé le long de la route du Havre en bordure du plateau et pour lequel nous ignorons également l’origine de l’appellation : « LA CALIFORNIE ». En 1901, 119 habitants vivent au Ramponneau, dont 41 en Californie. Cadastre 1831 © AMF 11

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L’ALIMENTATION EN EAU DU QUARTIER

Dans l’entre-deux-guerres, l’ambitieux programme de constructions ouvrières de la Société Anonyme des Habitations à Bon Marché (H.B.M) contraint la municipalité à mettre en place une alimentation en eau dans ce « quartier élevé de la ville ».En 1929, un réservoir en béton armé de 150 m3 est construit au Stade Paul LHONORÉ par l’entreprise TOUZET, d’après les plans de l’architecte municipal Emile MAUGE, célèbre à Fécamp pour ses nom-breuses réalisations comme le Casino, la Poste, le Pavillon de l’Enfance, le dispensaire…L’installation est complétée en 1930 par une station de sous-pompage réalisée par l’entreprise POLLET et située entre les rues Charles LEBORGNE et Maurice RENAULT.Elle permet de refouler l’eau jusqu’au réservoir chargé d’alimenter les hameaux du Ramponneau, de la Californie et des Hauts-Camps.

Plan et coupe station de pompage de la rue Maurice Renault © AMF

H.B.M., rue Rose Anaïs © Service du Patrimoine de Fécamp

Cité provisoire Paul Lhonoré © AMF12

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STADE PAUL LHONORÉ 1922 - 1944

Pendant la 1ère Guerre mondiale, le projet d’installation d’un cimetière militaire est envisagé sur cette partie du Rampon-neau. La municipalité y renonce en raison de la nature argi-leuse du sol, laissant stagner les eaux à 0.50 m de la surface.

En 1922, c’est l’ouverture du premier véritable stade municipal, connu sous la désignation de Stade Paul LHONORÉ du nom du Président fondateur de la société de Gymnastique « Le Bois-Rosé ». Cet homme, agréé du tribunal de commerce, conseiller

municipal, s’attache avec ardeur au développement de l’enseignement laïc et à l’essor de l’éducation physique, de la gymnastique et du sport.L’Union Sportive Fécampoise (U.S.F), habituée à planter ses « bois » sur les terrains du Val-aux-Clercs, de la ferme de la Pastourelle ou bien Côte de la Vierge, prend possession de ce stade. Au cours des années 1930, un projet moderne et ambitieux d’aménagement du stade est proposé par l’architecte Émile MAUGE afin de le doter d’un véritable terrain de sports pourvu de vestiaires, de douches et de tribunes. Le projet trop coûteux n’est réalisé qu’en partie.Le 22 juin 1930, Fécamp accueille la fête fédérale de la Jeunesse et les rencontres sportives se tiennent au Stade Paul LHONORÉ.

Dès le 13 décembre 1940, les troupes allemandes réquisi-tionnent l’équipement et l’intègrent au système défensif qui ceinture la ville. À la Libération, toutes les installations sont détruites, le stade n’existe plus. Après-guerre, le choix de la reconstruction d’une véritable installation sportive se porte sur le terrain de l’actuelle rue Gustave COUTURIER, le stade René GAYANT qui est officiellement inauguré le 10 mai 1953, lors du cinquante-naire de l’U.S.F.En 1995, un nouveau terrain de football est inauguré au Ramponneau.

© AMF

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LA CITÉ PROVISOIREPAUL LHONORÉ

Face à l’ampleur de la crise du logement, le Conseil Municipal dans sa séance du 25 août 1947 décide de lancer un projet de 30 constructions provisoires sur le plateau des Hauts-Camps. Cette cité se compose de baraques de l’armée américaine, du type TROPICAL WOOD, provenant du « camp cigaret-te » de la région havraise : « Philipp Morris ». Elles sont mises à la disposition de la Ville par le Ministère de la Reconstruc-tion et de l’Urbanisme (M.R.U).Ces logements sont installés sur l’ancien stade Paul LHONORÉ, selon les plans de l’architecte René CORDONNIER. Le pro-jet est validé le 3 mars 1948 par la préfecture et complété en juin par 4 nouvelles constructions. Le 14 juillet 1948, le Conseil municipal assiste à la réception provisoire des travaux et une commission d’élus est chargée de leur attribution. Le confort de ces logements est des plus précaires ; ils ne sont dotés qu’en 1950 d’un évier et d’un WC avec alimen-tation d’eau. L’évacuation des eaux usées n’est évoquée qu’à partir de 1951.Entre 1952 et 1954, des travaux de mises hors d’eau sont entrepris :- Pose de gouttières et tuyaux de descente- Pose de toiture et essentage des pignons en ardoises fibro-ciment.

En octobre 1954, la réfection de la voirie du pla-teau des Hauts-Camps ainsi que celle de la Cité Provisoire est enfin étudiée. Les 18 logements STRAN-STEEL, sont construits entre les rues Victor JOUAN et Rose ANAÏS et sont reconnais-sables à leur ravalement en galets.D’autres constructions provisoires de deux types apparaissent sur la commune. Il s’agit des « pavillons français » et des « baraquements suédois ». En 1954, on dénombre un total de 63 constructions.Le 29 avril 1964, le Conseil municipal explique dans une délibération : «…dans quelques mois les constructions dîtes provisoires du Stade Paul

Lhonoré qui datent de la fin de la guerre ne seront plus qu’un mauvais souvenir, toutes étant soit définitivement détruites, soit démontées afin de permettre l’édification du grand ensemble de près de 1000 logements… ».8 de ces baraques sont cependant remontées sur le plateau Saint-Jacques et complètent ainsi les logements de « Transit » édifiés là-bas depuis 1960. Il faut attendre les années 70, et la construction de la Tour Saint-Nicolas, la Cité Miquelon pour que cette dernière cité de Transit soit enfin démolie.

Plan de localisation des Tropical Wood© AMF

Cité provisoire Paul Lhonoré© Fonds Lefèbvre

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LE LO.PO.FA

Dans les années 50, la Ville de Fécamp compte de nombreux logements insalubres.Le 9 septembre 1955, le Conseil municipal évoque la situation critique d’un immeuble de la rue Eugène MARCHAND. Celui-ci, aménagé après-guerre dans l’ancien pensionnat du collège de jeunes filles (actuelle école d’infirmières) par l’Office départe-mental d’H.L.M, est dans une telle situation de vétusté qu’il faut se résoudre à le détruire.Cette démolition qui s’accompa-

gne d’une opération de reconstruction, se réalise dans le cadre d’un programme national dit « Opération Million » qui vise la suppression des « taudis ».La municipalité fait l’acquisition de terrains au lieu dit « Le Ram-ponneau » et les met à la disposition de l’Office départemental afin d’y édifier un immeuble.Le président de l’Office, M. VAQUELIN demande au Ministère de la Reconstruction et du logement (M.R.L) que cette construction intègre le programme des LOgements POpulaire et FAmiliaux (LO.PO.FA) et qu’une tranche de 60 logements de ce type soit accordée à Fécamp.

Les plans de cette construction sont confiés à l’architecte de l’Office, Henri LOISEL et le permis de construire est délivré le 19 novembre 1956. L’immeuble est mis en service en août 1958. C’est le premier du quartier du Ramponneau et le seul pourvu d’une toiture avec ardoises. Si de nos jours cet immeuble porte le nom de « Quercy », il est amusant de constater que les Fécampois ne retiennent qu’une seule appellation : « Le LOPOFA ».

Extrait plan des Hauts-Camps © AMF

Carrière du Ramponneau © Fonds Lefèbvre Immeuble rue Eugène Marchand © AMF

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LA CONSTRUCTIONDU RAMPONNEAU

« …le nombre sans cesse croissant de jeunes ménages qui demandent quotidiennement aux services publics un toit pour abriter leurs enfants. La vétusté de logements insuffi-sants ou insalubres qu’il serait souhaitable de désaffecter dans certains quartiers. L’accroissement continu d’une population laborieuse, appelée par l’essor économique de la cité à venir s’agglomérer à la notre, font en sorte que les membres du Conseil Municipal doivent résolument penser à l’avenir et construire la Cité future… » - Délibération du Conseil municipal du 23 février 1956.Le 7 décembre 1961, un projet d’aménagement général du quartier du Ramponneau est présenté aux élus par les architectes du Cabinet DENIS-ROUQUETTE.Le 19 juin 1965, les 571 logements du nouveau quar-tier sont inaugurés par Pierre CHAUSSADE, Préfet de Haute-Normandie.La poursuite du programme sur le Val de Bucaille entre 1965 et 1969 met à la disposition de la population 550 nouveaux logements.

Construction du Ramponneau© Fonds Lefèbvre

Destruction des Tropical Wood© Fonds Lefèbvre

Construction du Ramponneau© Fonds Lefèbvre

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L’ÉCOLE PROTOTYPE DES HAUTS-CAMPS

L’émergence de nouveaux quartiers, l’augmentation de la population et l’explosion des naissances « baby-boom » contraignent la munici-palité à développer, à partir des années 1950, un important program-me de constructions scolaires.Les enfants de la Cité provisoire Paul LHONORÉ sont répartis, de 1948 à 1954, sur les deux groupes scolaires du centre-ville :- Jules Ferry (actuelles écoles Germaine Coty et du Port)- Paul Bert (actuel collège du même nom).En janvier 1953, le projet de construction d’une école dans ce quartier est évoqué et le 5 mars, le Conseil municipal retient le projet d’école « prototype I.E.T.P » des célèbres architectes Bernard LAFFAILLE et Robert CAMELOT, auxquels est adjoint à Fécamp pour l’exécution du chantier, l’architecte René CORDONNIER.M. LAFFAILLE est ingénieur des Arts et Manufactures, professeur à l’Ecole Centrale, expert international ; M. CAMELOT est architecte en chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, Grand Prix de Rome.Le choix de ce type d’école repose sur les multiples constructions standardisées de l’Institut d’Etudes Techniques et Professionnelles (I.E.T.P) lancées en France à partir de 1949. La standardisation permet la baisse des coûts de fabrication ainsi qu’une rapidité d’exécution tout en répondant aux nouvelles exigences des programmes scolaires. De plus, une réalisation est érigée à Barentin (près de Rouen), dont le maire, André MARIE, est également Ministre de l’Éducation Natio-nale. L’entreprise B.A.T.E.C de Boulogne-sur-Seine, est chargée de la construction. La municipalité se porte acquéreur auprès de René D’ALENÇON des terrains nécessaires à l’édification de l’école. Celle-ci, construite sur un modèle circulaire et composée de 3 classes et de 2 logements, porte encore aujourd’hui l’appellation non officielle mais chère aux habitants de ce quartier : « D’ÉCOLE CAMEMBERT ».

La première rentrée se tient le 1er octobre 1954, sous la direction de M. et Mme LASNIER. L’effectif initial est de 120 élèves qui se répartissent entre les deux classes non mixtes de garçons et de filles de 8 à 14 ans et d’une troisième regroupant les garçons et filles de 6 à 8 ans. On parle à l’époque de « Gémination » de la classe, et pas encore de mixité, imposée par les conditions matérielles. À la rentrée de 1955, l’école doit accueillir 135 élèves et 32 autres sont orientés vers les écoles déjà surchargées du centre-ville.

Lavabos école de Barentin© AMF

Construction de l’école « camembert »© AMF

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LES GROUPES SCOLAIRESCAMUS PRIMAIRE, ALLAIS ET DU PARC

Le 5 janvier 1956, en prévision de la construction des 60 logements LO.PO.FA et des 200 logements de la 1ère tranche du programme du Ramponneau, un nouveau projet de construction scolaire est lancé. Il prévoit la construction de 10 classes non mixtes avec possibilité d’extension à 16 clas-ses et la transformation de l’école existante en maternelle. De 1952 à 1967, on compte pour ce quartier 1461 naissances, soit une moyenne de 98 par an. La réalisation du projet est confiée à l’architecte Fernand DENIS et la mise en service est prévue pour la rentrée de janvier 1962. Le projet de décoration est confié à l’artiste Jeff FRIBOULET et consiste en un vitrail (jamais installé) sur le pignon nord de l’école. En décembre 1961, alors que les travaux de la première tranche s’achèvent, le projet d’agrandissement est adopté. À la rentrée de 1964, l’extension à 16 classes et annexes est terminée. Dès 1965, les locaux sont saturés, on compte 587 inscrits à l’école primaire et 228 en maternelle. En 1967, ils sont 736 élèves en primaire pour 22 classes (dont 6 préfabriquées), 265 en maternelle pour 6 classes (dont 3 préfabriquées). La municipalité décide le 18 octobre 1965 de construire un nouveau groupe scolaire. Elle en confie la réalisation à l’architecte Jean-Claude LENOIR. La nouvelle école se com-pose de 12 classes (dont 2 de perfectionnement), d’un groupe maternelle de 4 classes, d’un restaurant scolaire et de 6 logements. Le projet décoratif est l’œuvre du sculpteur Patrice HUGUES et prend la forme d’une fleur bleue. L’école primaire est mise en service aux vacances de la Toussaint 1969 et la maternelle à la rentrée de 1970. Les 2 groupes scolaires reçoivent successivement en 1968, le nom de l’écrivain Albert CAMUS (1913 – 1960) prix Nobel de littérature 1957, et en 1969 pour le second, le nom d’Alphonse ALLAIS.En 1977, 280 élèves, répartis dans 8 classes (dont 5 préfabriquées), sont scolarisés à l’école maternelle Camus. Compte tenu de son ancienneté, des mauvaises conditions de fonctionnement et de son inadaptation aux nouveaux programmes pédagogiques, une nouvelle école est mise en chantier. Elle est réalisée par l’Atelier d’Architecture et d’Urbanisme de la Brétèque (A.T.A.U.B) et s’inspire d’une construction similaire de Notre-Dame-de-Gravenchon. Les 6 classes de L’école du Parc entrent en service à la rentrée de septembre 1979. Le projet décoratif est réalisé par l’artiste fécampois François BUREL et se compose de deux panneaux peints ayant pour titre « l’Enfant et la Mer » et « L’enfant et la Ville, l’école et la Campagne ».

1-2 Construction école du Parc © fonds Lefèbvre3-4 Construction école primaire A.Camus © AMF

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Œuvre du sculpteur P.Hugues, école A.Allais© Service du Patrimoine de Fécamp

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LA RUE PAUL LHONORÉET SES COMMERCES

L’émergence au cours des années 60 du « nouveau quar-tier du Ramponneau » voit l’apparition le long de la rue Paul LHONORÉ de commerces de proximité indispensa-bles à la vie quotidienne des habitants. En effet, à l’époque, Fécamp ne comporte pas de centre commercial, ni de transport en commun et une large partie de la population ne possède pas encore d’automobile.1962 : Jean LECOQ dépose un permis de construire pour l’aménagement de sa charcuterie.1964 : Claude MAUPAIX, boulanger au hameau de la Rouge, aménage un dépôt de pain.La Société Immobilière des Hauts-Camps, créée par M. GUÉROULT, construit un centre commercial.1965 : Pierre LAGIER, pharmacien 26 rue Saint-Etienne, est autorisé à faire construire une pharmacie.1966 : Lucien BONNEVILLE est autorisé à construire une boucherie.1967 : Jean-Pierre DUPRÉ obtient l’autorisation de construire son café-bar-tabac.

D’autres commerces vont apparaître avec la construction du « Val de Bucaille » et seront localisés au rez-de-chaus-sée des tours, notamment l’autre centre commercial, CODEC (actuel Coccinelle), Ciboulette, Defresne, salon de coiffure Andal, Boucherie Coufourier….

Établissement Soudry, rue Rose Anaïs© Jérôme Lecacheur

Magasin Guéroult dans les années 60© Imagery

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LES ANIMATIONSDU RAMPONNEAU

Créé à la fin des années 60, le Comité des Fêtes du Ramponneau - Val de Bucaille ponctue l’année de nom-breuses manifestations dans le quartier. Corso fleuri, défilés de majorettes, fêtes foraines, sont les rendez-vous incontournables de la grande fête traditionnelle de septembre.

Dans les années 1970, un rendez-vous hebdomadaire se tient au pied de l’immeuble Quercy et dans la rue Traversière : LE MARCHÉ

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photos © fonds Lefèbvre21

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L’IMMEUBLE le Savoie

C’est sous l’appellation de « bâtiment Y » que fut lancée en février 1964 la construction de l’immeuble Savoie.

Initialement prévu pour 21 logements répartis sur 3 niveaux, le projet fut modifié et passa à 28 logements sur 4 niveaux (8F5, 4F4, 8F3, 4F2, 4F1). L’immeuble, constitutif de la 3ème tranche de construction du Ramponneau fut mis en service en novembre 1965.C’est avec une certaine émotion que, le 5 janvier 2012, les Fécampois assistent à sa déconstruc-tion, partageant sans doute les sentiments vécus le 2 septembre 1987 lors de la démolition du Normandie.

© AMF

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LES PREMIERS HABITANTS du Savoie

Dans le cadre de la rénovation urbaine du Ram-ponneau, les archives municipales ont eu l’idée de rechercher dans le fonds photographique Yon / Imagery les adresses des premiers habi-tants du Savoie. Voici leurs portraits : un visage, des visages, la vie d’un immeuble, l’histoire d’un quartier, l’évolution d’une ville…

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LA RÉNOVATIONURBAINE

Le parti d’urbanisme prévoit :

- La mise en place d’un axe structurant qui permet de créer une véritable liaison entre un pôle d’équipements renforcé : Gymnase, Salle polyvalente, Salles d’arts martiaux, Terrain de jeux sportifs (Piste BMX, Multisports, jeux pour enfants), écoles, Maison de quartier, lieu d’implantation du centre social et une nouvelle centralité commerciale- Le traitement des entrées de quartier pour améliorer les liaisons avec le reste de la ville- La réalisation d’un parc urbain, défini avec les habitants, au sein de ce quartier- L’amélioration des relations internes du quartier-107 logements sociaux démolis sur le site et reconstruits dans les autres quartiers…mais aussi 30 logements intermédiaires et 20 maisons en accession sociale réalisés au centre du quartier favorisant mixité sociale et diversité de l’habitat-1098 logements sociaux réhabilités et concernés par une opé-ration de résidentialisation.

Le 5 mai 2010, la Ville de Fécamp signe la convention avec l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) afin d’engager le projet de recomposi-tion urbaine du quartier du Rampon-neau situé en Zone Urbaine Sensible. Les cosignataires de cette convention sont également le Département de

Seine-Maritime, la Région Haute-Normandie, la Caisse des dépôts et la Communauté de communes de Fécamp.

Le cabinet MUTATIONS retenu par la Ville pour établir ce dossier a réalisé, dans un premier temps, un diagnostic du site mettant à jour et complétant les investigations précédemment menées, et ensuite mis en évidence les enjeux et priorités d’un projet de renouvellement urbain. Ce travail s’est effectué en collaboration avec le représentant de l’État, en partenariat avec les deux bail-leurs présents sur le quartier : Immobilière Basse-Seine/Groupe 3F et Habitat 76, OPAC de Seine-Maritime.

Par ailleurs, dans un souci permanent de concertation, les habi-tants et les commerçants du quartier ont été invités à participer à l’élaboration de ce projet lors de réunions publiques ou plus restreintes.

Le Projet de Rénovation Urbaine du Quartier du Ramponneau a pour vocation la réhabilitation du quartier, sur plusieurs années. Il s’agit d’une restructuration profonde, inscrite pleinement dans une démarche de développement durable avec une prise en compte de la réflexion économique, sociale et environnementale.

Le Projet de Rénovation Urbaine du Quartier du Ramponneau, territoire en ZUS, est retenu par l’A.N.R.U. pour la période 2009-2013, financé par un contrat de partenariat État/Dépar-tement/Région, la collectivité locale et les bailleurs sociaux (IBS et Habitat 76). Ce projet urbain de plus de 60 millions d’euros permet à la ville de se transformer dans le temps, d’être mutable, et de s’inscrire dans une démarche de développement durable.

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La rénovation urbaine du quartier se traduit socialement par :

- Une politique de relogement, inscrite dans une charte de relogement- Une Gestion urbaine de Proximité définissant les droits, les obligations, les missions de chacun des partenaires du P.R.U., (Projet de Rénovation Urbaine)- Un dispositif d’accompagnement social développé dans le cadre du C.U.C.S. (Contrat Urbain de Cohésion Sociale)

Le projet de rénovation urbaine s’inscrit dans le cadre du Contrat de Cohé-sion Sociale de Fécamp et a pour objectif de créer une mixité sociale par la rénovation de ce quartier. Ce projet s’effectue en collaboration étroite avec les habitants, afin de respecter leurs volontés.

Les partenaires locaux du projet ont confirmé leur forte implication à l’en-gagement de ce projet de rénovation urbaine, projet partagé et co-produit avec les habitants depuis 6 ans en prenant compte des conseils de l’Agence pour la réussite de ce projet ambitieux, rénovateur et durable pour la Ville de Fécamp.Le contenu, l’organisation de la conduite du projet d’ensemble, la concer-tation et l’information et le programme des opérations sont maintenant définis et validés.

Les actes fondateurs de ce projet :

- Convention partenariale pluriannuelle- Convention de Gestion Urbaine de Proximité- Charte de relogement- Charte d’insertion.

Ce renouvellement urbain s’effectue dans la concertation et le respect des déplacements et des modes de vie des habitants.

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Perspective de la place de la Chapelle après travaux © cabinet Mutations

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Perspective de la place d’Alsace après travaux © cabinet Mutations

DATES DE MISE EN SERVICE DES IMMEUBLES DU RAMPONNEAU / VAL DE BUCAILLE

Nom Organisme Date Logements

QUERCY– LO.PO.FA O.P.H.L.M Août1958 60

BOURGOGNE H.L.M Ville Septembre 1961

16

BRETAGNE // // 16

CHAMPAGNE // // 16

DAUPHINE // Décembre 1961 26

AUVERGNE // Février 1961 16

ILE DE FRANCE // Mai 1962 30

NORMANDIE // Juin à Août 1962

80

PROVENCE // Juil. à Sept. 1963 28

FRANCHE COMTE // Décembre 1963 28

MAINE // Mars 1963 28

BERRY O.P.H.L.M Août 1964 24

GUYENNE H.L.M Ville Septembre 1964

15

POITOU Bloc n°1 // Octobre 1964 9

GASCOGNE // Octobre 1964 24

ALSACE O.P.L.H.M Octobre 1964 24

BEARN O.P.L.H.M Novembre 1964

24

LANGUEDOC H.L.M Ville Décembre 1964 15

LORRAINE // Février 1965 16

POITOU Bloc n° 2 // Avril 1965 24

PICARDIE // Juin 1965 21

SAVOIE // Novembre 1965

28

ANGOUMOIS // 1966 24

ANJOU // 1966 18

SAINTONGE // 1966 28

TOURAINE // Mai 1966 16

ROUSSILLON (tour) // Juillet 1967 36

MARCHE (tour) // Octobre 1967 54

Nom Organisme Date Logements

LYONNAIS (tour) // Février 1968 36

ORLEANAIS (tour) // Avril 1968 36

LIMOUSIN (tour) // Mai 1968 36

NIVERNAIS (tour) // Août 1968 36

RHIN // Octobre 1968 35

SEINE // Octobre 1968 35

LOIRE // Décembre 1968 35

RHONE // Mai 1969 35

BOURBONNAIS (tour)

// Octobre 1969 54

ALLIER // 1969 28

MEUSE // Octobre 1969 28

LOT // Novembre 1969

21

GARONNE // Décembre 1969 21

VIENNE // Février 1971 48

OISE // Mai 1971 48

Vue aérienne du quartier après les déconstructions de mars/avril 2012

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Perspective de le salle de sports après travaux © cabinet MutationsPerspective de la place d’Alsace après travaux © cabinet Mutations

Nom Organisme Date Logements

LYONNAIS (tour) // Février 1968 36

ORLEANAIS (tour) // Avril 1968 36

LIMOUSIN (tour) // Mai 1968 36

NIVERNAIS (tour) // Août 1968 36

RHIN // Octobre 1968 35

SEINE // Octobre 1968 35

LOIRE // Décembre 1968 35

RHONE // Mai 1969 35

BOURBONNAIS (tour)

// Octobre 1969 54

ALLIER // 1969 28

MEUSE // Octobre 1969 28

LOT // Novembre 1969

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GARONNE // Décembre 1969 21

VIENNE // Février 1971 48

OISE // Mai 1971 48

Perspectives du Parc après travaux © cabinet Mutations

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153 villes et pays investis dans une politique de valorisation du patrimoine et de sensibilisation à l’architecture

Le ministère de la Culture et de la Communication créé en 1985 le label “ Villes et Pays d’art et d’histoire ”.

Il est décerné par le ministre en charge de la culture, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire.Il désigne des collectivités conscientes des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants. Elles s’engagent donc à mener des actions favorisant la connaissance, la conservation et la médiation. Ces collectivités soutiennent de même la création architecturale et la qualité du cadre de vie.

Un réseau national, une mise en œuvre régionaleConcrétisé par la signature d’une convention entre l’État et la collectivité, le label prend la forme d’un soutien financier, scientifique et technique du ministère de la Culture et de la Communication. Les collectivités, quant à elles, s’engagent à instaurer une politique d’animation du patrimoine et à recourir à un personnel qualifié et agréé par le ministère.

Le Conseil national des Villes et Pays d’art et d’histoire, créé en 1995, participe à l’orientation de la politique du réseau. Il émet, en outre, un avis sur les demandes d’attribution et de retrait du label.

Les directions régionales des affaires culturelles (DRAC) mettent en œuvre la politique du réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire, en lien avec les services départementaux de l’architecture et du patrimoine (SDAP). Les DRAC sont chargées de l’animation du réseau au niveau régional (formation et participation au recrutement notamment).

le réseau des Villes et

C’est l’exigence de qualité et l’attention portée au public qui font la force et le dynamisme des Villes et Pays d’art et d’histoire.

Pays d’art d’histoire