des bibliothèques en réseau : acquis et perspectives

Des bibliothèques en réseau : acquis et perspectives / Dominique Lahary. ABF & ARL PACA et FNCC, 24/04/2017

La réforme territoriale en pratiqueNouvelles solidarités de territoire

Martigues, 24 avril 2017

Des bibliothèques en réseau

Acquis et perspectives

Dominique Lahary – [email protected]://www.lahary.fr/pro | http://lahary.wordpress.com

membre du groupe de travail ABF sur la réforme territorialeµs’exprimant ici à titre personnel

http://www.lahary.fr/pro

http://lahary.wordpress.com/


( )Les organisateurs de cette journée ont fait un parti sur le résultat de l’élection présidentielle puisqu’un des programmes en compétition prévoit la suppression de l’intercommunalité et de la région. J’en accepte l’augure et ferait ce qu’il faut en ce qui me concerne.


Plan

Introduction : les territoires

1. Un peu d’histoire

2. Les fonctions des réseaux

3. Les figures des réseaux territoriaux

4. Les réseaux ont de l’avenir

5. Penser réseau, c’est autre chose !

Conclusion : les territoires

Annexe : Les travaux de l’ABF


Introduction

Les territoires


Les territoires, ce sont d’abord des gens


Les territoires, ce sont d’abord des gens

Les gens vivent sur des territoires enchevêtrésAutour du domicile se déploient…

des aires de mobilités diverses au sein d’un même foyer

Maillage territorial des servicesComplémentarité des petites bibliothèques et des plus grande, entre proximité et attractivité

Monofréquentants et multifréquentants

Les gens font réseauAutant l’organiser pratiquement et politiquement


Aucune bibliothèque n'est autosuffisante.Dès lors que la bibliothèque est conçue et gérée comme un ensemble éternellement incomplet, la coopération entre bibliothèques n'est plus un service supplémentaire, ni un palliatif à une situation défectueuse mais un mode d'existence normal de toute bibliothèque, qui doit être intégré à sa conception et prévu dans ses règles de fonctionnement.

Michel MelotRapport du Président du Conseil supérieur des bibliothèques, 1991http://www.enssib.fr/autres-sites/csb/rapport91/rapp-91-

4cooperation/csb-rapp91-textecooperation.html


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Un peud’histoire


Ce fut écrit

Il s'agit, pour « desservir une population de 100 000 habitants », d'organiser un véritable réseau comprenant : « une bibliothèque publique centrale possédant un fonds d'étude sérieux, salle d'étude, salle d'animation service pour jeunes, catalogage [...] ; des bibliothèques publiques annexes dans les quartiers, grands ensembles urbains [...], dans les villes à partir de 3 000 habitants, dans les lycées, collèges, établissements hospitaliers, prisons, etc. ; deux bibliobus ou plus [...] desservant groupes scolaires primaires et villages toutes les deux semaines. »


Les enchevêtrements de l’Ancien régime


Décisions de l’Assemblée nationale

La Révolutionredessine le territoire

14 décembre 1789 : création des communes

22 décembre 1789 : création des départements


L’invention de la « BM »

1803Le produit des confiscations révolutionnairesest confié à des communes

Ca va ronronner durant tout leXIXe siècle

Et pendant ce temps là…


La floraisons de réseaux

A partir de 1820Des réseaux diocésains

A partir de 1862Des réseaux laïques (Ligue de l’enseignement)

Des « bibliothèques circulantes »Caisses de livres

Deux piliersLe curé, l’instituteur


Années 1930, des idées

Pierre Lelièvre, 1937Projet d’équipement intellectuel de la région Centre-Ouest

Georgette et Eric de Grolier, 1939« 140 à 175 bibliothèques régionales » avec un réseau de bibliothèques et des bibliobus irriguant le territoire

Des « centres régionaux de prêt interbibliothèque et d’information bibliographique dans des capitales régionales »,

Un « centre national de prêt interbibliothèque et d’information bibliographique


A partir de 1945, le département

Novembre 1945Création de 8 BCP

et de 9 centres régionaux de bibliothèques

(morts-nés et remplacés par 9 BCP)

Jusqu’en 1985Création progressives des BCP dans tous les départements (sauf Paris et 1a 1e couronne)

souvent précédés de réseaux de la Ligue de l’enseignement


Les circulaires ministérielles successives

Glissements progressifsDépôt géré par l’instituteur

Bibliobus de prêt direct

Desserte des écoles

« Bibliothèque relais »

« Il serait souhaitable que des contacts soient établis progressivement avec les maires - en commençant par ceux qui ont marqué le plus d’intérêt pour la lecture publique » (Circulaire Groshens du 17 juillet 1978)


La « décentralisation » des années 1980

Les BCP sont transférées aux départementsEffet au 1er janvier 1986

La circulaire de 1985 : encouragement à la réaction de bibliothèques, plafond démographique d’intervention de10 000 habitants

Création des agences régionales de coopération…et d’un centre national de coopération…

… entre bibliothèques!


L’intercommunalité

1990 à nos joursLes syndicats intercommunaux

1965 à nos joursLes villes nouvellesLa diversité des solutions actuelles est déjà là

1999 : loi ChevènementUn nouvel essort de l’intercommunalitéLa lecture publique, bon client



2010 à nos joursRepérimétrages successifs : moins d’EPCI

La nouveauté métropolitaine

Quel reposionnement pour les départements ?


Ce fut écrit

Il s'agit, pour « desservir une population de 100 000 habitants », d'organiser un véritable réseau comprenant : « une bibliothèque publique centrale possédant un fonds d'étude sérieux, salle d'étude, salle d'animation service pour jeunes, catalogage [...] ; des bibliothèques publiques annexes dans les quartiers, grands ensembles urbains [...], dans les villes à partir de 3 000 habitants, dans les lycées, collèges, établissements hospitaliers, prisons, etc. ; deux bibliobus ou plus [...] desservant groupes scolaires primaires et villages toutes les deux semaines. »

« Assises nationales des bibliothèques » {juillet 1968 ], in : Bulletin d'informations [de l’ABF] n°61, 40e trimestre 1968.


Ce fut écrit

« Nous avons un temps espéré [que la bibliothèque de secteur] recueillerait l’adhésion des " décideurs ". C’était, hélas, compter sans la décentralisation. [...] Mettant les établissements encore plus sous la coupe des élus locaux ou départementaux, [la décentralisation] a favorisé les inégalités générées par le bon (ou le mauvais) vouloir des uns et des autres suivant les cas, le meilleur ou le pire semaines. » « Une revue professionnelle de combat : Médiathèques publiques » / Michel Bouvyin : Mémoires pour demain : Mélanges en l’honneur de Albert Ronsin, Gérard Thirion, Guy Vaucel. - ABF, 1995


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Les fonctionsdes réseaux


Les réseaux bibliographiquesUne obsession initiale…

Fournir des notices bibliographiquesLa fausse piste des bases régionales

… mais un acquis progressif Les formats d’échange

Réseaux départementauxCatalogues collectifs


Les réseaux documentairesDeux logiques possibles

La disciplineLe territoire

Objectifs Connaissance réciproque des fonds

Eventuellement, prêt entre bibliothèques


Les réseaux de bibliothèquesUne infrastructure minimale

Un logiciel de gestion communLe territoire

Objectifs Elargir les services aux usagers par la circulation

des documents et/ou des usagersMutualise l’accès à des ressources numériques


Les réseaux de serviceObjectif unique

Ex. : Services de questions-réponses


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Les figuresdes réseaux territoriaux


La « compétence lecture publique »… ça n’existe pas !

Compétence optionnelle des comm. de communesConstruction, entretien et fonctionnement d’équipements culturels d’intérêt communautaire

Compétence optionnelle des comm. d’agglo. Construction, aménagement, entretien et gestion

d’équipements culturels d’intérêt communautaire

Compétence obligatoire des comm. urbainesConstruction ou aménagement, entretien, gestion et animation d’équipements ou d’établissements culturels lorsqu’ils sont d’intérêt communautaire

Compétence obligatoire des métropoles y compris Aix-Marseille

Construction, aménagement, entretien et fonctionnement d’équipements culturels d’intérêt métropolitain

Mais tout cela revient strictement au même


La compétence « équipement culturel »

… on en fait ce qu’on veut !

L’intérêt communautaireest librement défini par le conseil communautaire

Et en dehors de cette compétence on peut faire des tas de choses :

mise en réseau informatiqueaction culturelle…

Reprenons


L’interco des équipementsTransfert ou création

de bâtiments

de personnel

de collections

Tout est possible avec l’intérêt communautaireAucune bibliothèque

Une bibliothèque

Quelques bibliothèques

Toutes les bibliothèques


L’interco de gestionSIGB commun

condition pour un service de prêt étendu

Gestion intégrée des collectionsChoix

Acquisition

Traitement


L’interco des ressources humainesModèle intégré

Une direction

Des services communs

Des équipes réparties

Rarement : une circulation des agents

Modèle non intégréDes équipes relevant de collectivités distinctes

Une éventuelle mission de coordination


L’interco des services au publicRessources documentaires

Catalogue unique, carte unique, tarif unique

Les usagers se déplacent

Les documents se déplacent

Ressources numériques communes

Action culturelleOffre commune ou coordonnée

Services à distancePortail commun

HorairesCoordination des horaires


L’interco de projetÉtat des lieux

des équipements et services

MaillageComplémentarité des petites bibliothèques et des plus grande, entre proximité et attractivité

Situer les bibliothèques aux bons endroits

Améliorer, créer

Une politique communautaire de lecture publique ?C’est possible !


Une drôle de recetteDes ingrédients

Transferts

Réseau informatique

Ressources humaines

Mutualisation

Services et animations

On prend ceux qu’on veutOn fait tout d’un coup ou par étape et dans n’importe que ordre

Transférer bien avant de mutualiser, ou l’inverseMais si peut commencer par le projet c’est mieux !

Il n’y a pas de modèle Adaptation au contexte local

Liberté de choix des acteurs

Une recette, c’est :• une liste d’ingrédients indispensable• des opérations à effectuer dans l’ordre


(Presque) Tout est possible

Réseau sans transfertTransfert sans réseau

Catalogue partiellement commun

Coopération limitée à l’action culturelle

Projet politique initial ou après plusieurs années

Navette retour seulementNavette aller seulement

Et à tout moment on peut franchir une étapeLe fonctionnement d’un réseau n’est pas figé une fois pour toute


Et même…Des réseaux hétérogènes ou composites, par exemple

Des bibliothèques transférées

Des bibliothèques à même SIGB, catalogue et carte uniques

Des bibliothèques partageant une programmation culturelle

de la coopération dans une partie de l’EPCI, pas ailleurs

Dessinant des cercles concentriques…… ou pas :


Le facteur temps !Paris ne s’est pas fait en un jour

L’interco non plus

Le temps administratif c’est « du jour au lendemain »Le temps humain c’est plus lent

Il faut laisser du temps au temps Le temps que les équipes se connaissent

Le temps d’apprendre à travailler ensembleLe temps de raisonner « réseau »Le temps d’inventer ensemble une meilleure manière de servir le public

Mais le public va plus vite… pour s’approprier les espaces et services qui lui conviennent

ou se détourner de ce qui le déçoit


Et les métropolesUn type d’intercommunalité de plus ?

Rien de neuf dans les compétences : « Construction, aménagement, entretien et fonctionnement d'équipements culturels, socio-culturels, socio-éducatifs et sportifs d'intérêt métropolitain ». On fait ce qu’on veut !

Un ersatz de département ? Négocier avec lui qui fait quoi et conventionner

Trois cas de figure Il n’y avait pas de coopération intercommunale

Il y a un acquis intercommunalParis et Aix-Marseille, la dissolution des agglomérations

Deux écueils Trop gros pour gérer ?

Polarité et relégation

Deux ans pour jeter des bases, et l’avenir pour mettre en œuvre et rectifier


La commune


Mêmes solutionsSinon que le support est une seule collectivité

Mais on est capable de gérer des services d’une mêle commune sans coopération ni mutualisation ;-)

Deux cas de figureLes « vieilles » communesLes communes nouvelles


Le département


Les départementsUne compétence obligatoire à interpréter« Les bibliothèques centrales de prêt sont transférées aux départements. Elle sont dénommées bibliothèques départementales de prêt ». Art. 320-2 du Code du patrimoine

Se (re)définir Comme échelon subsidiaire *

d’accompagnement et de services * Subsidiarité : concept de l’action publique selon lequel chaque

échelon de puissance publique assume les responsablités et assure les missions pour lesquelles il est le mieux placé

Ce qui reste de bécépie n’est- i l pas d’un autre temps ?L’aide d’en haut point par point est contrariée par la montée de l ’organisation des territoires


Les départementsUn nécessaire reposit ionnement Assumer des tâches pertinentes au niveau départemental

Favoriser l ’organisation intercommunaleLa « guerre des ouail les » n’a pas l ieu d’être *

* quant une « bibliothèque desservie » entre dans un réseau intercommunal, considérer qu’elle quitte le « réseau départemental » n’a pas de sens.Il faut redéfinir le rôle de la BDP dans le nouveau contexte..

Un mort vivantLe plafond démographique de 10 000 habitants( inst itué seulement par une circulaire DLL de 1984 !)

Une formulation polit ique nécessairePlan, schéma… voté par l ’assemblée et assumé par l ’exécutif

Négocier le partage des tâches avec la métropole le cas échéant


Les régionsUne politique possible

Dans une logique de subsidiarité

Directement ou par l’intermédiaire du SRL

Un espace de coopération multilatéral et/ou avec le SRL* * SRL = structure régional pour le livre. En PACA: l’ARL

Les conférences territoriales d’action publique* Coordination des compétences partagées * CTAP = assemblées d’élus représentants les différents types de

collectivité pour traiter de l’organisation des compétences partagées


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Les réseauxont de l’avenir


Le contexteDes moyens limités

Les contraintes budgétaires des collectivités publiques

Un univers concurrentiel Tout, tout de suite

Une société en réseau L’isolement est hors du temps


Les défisLa gouvernance

penser autrement que pyramidal

Le complexe petit-gros Le réseau n’est pas une « tête » et des membres

mais un ensemble différencié

Le « bulle » Rester au croisement des politiques

culturelles, éducatives, sociales

La question de l’échelleEffectifs

Distance


Les objectifsObjectif de service

L’égalité d’accès !

Objectif de moyens La mutualisation


Mutualiser, un gros mot ?

Mutualiser, c’est

Ne pas faire plusieurs fois ce qu’on peut faire une seule fois

Faire ensemble si c’est plus efficace de faire séparément

Faire ensemble ce qu’on ne pourrait faire seul

Partager les compétences

Centralisation / CoopérationEconomies d’échelle ?


Un réseau…

On représente souvent un réseau sous une forme hiérarchique, avec une tête. C’est ainsi que la « tête » présente généralement les choses.


… ça n’a ni queue ni tête… Mais si on se place du point de vue d’un membre du réseau, la vision est toute différente: il est en relation avec la « tête », sans forcément percevoir d’autres membres comme ses partenaires, et il est par ailleurs engagé dans des relations avec d’autres partenaires


… ça n’a ni queue ni tête… Finalement chacun est inséré dans une pluralité de réseaux


… les réseaux Quant aux utilisateurs, ils ne perçoivent pas tant les réseaux que des points de service… et le grand réseau global que constitue Internet


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Penser réseauxc’est autre chose !


Une autre vision territoriale

Les populationsHabitats et mobilités

Les équipementsLe maillage !!!


Une autre vision politique

Penser les servicesà l’échelle où vivent les gens

Construire des projetsen partenariat


Une autre organisation humaine

La gouvernance multisitemutualiser en conservant du sens

La coordinationrelation non hiérarchique


Pour une conception vraiment territoriale de la lecture publique

D’où partons-nous ?

L’universalisme localiste

Maîtrise documentaire Encyclopédisme à tous les étages

Maîtrise des populations La captation et la conquête

Maîtrise professionnelle Tous bibliothécaires

Ma collection

Mes lecteurs


Équipements

Maillage

Complémentarité

Polarité / Proximité

Véhicule !!!



Services

Fourniture de documentsphysiques / numériquesoffre sur place / fourniture à distance

Lieux

Information / Formation

Action culturelle



Économie

Pour une véritable bibliothéconomie : L’échelon efficace pour chaque processusMutualisationExternalisation

Si on ne change rien au fonctionnement de chaque lieu, ajouter un échelon ajoute évidemment des coûts



Évaluation


L’approche administrativeNe prendre en compte que le statut des bibliothèques

L’approche globale… et ponctuellePrendre en compte les services en réseau, même sans transfert

Mesurer chaque point du maillage

Un vrai bouleversement pour les évaluateurs

Communes, EPCI, BDP, régions, SLL


Conclusion

Territoires,territoires,territoires


Un peu de physique

Vive EinsteinL’espace temps

Vive Louis de BroglieLa dualité onte corpuscule


Politique

Populations

Efficacité

Les trois territoires


PolitiquePopulationsEfficacité

Les trois territoires


Annexe

Les travauxde l’ABF


Le blog

www.reformeterritoriale.abf.asso.fr


L’adresse de courriel

[email protected] destinataires sont tous les membres du groupe de travail

Leur sert à communiquer entre eux

Sert de boîte à lettre pour les bibliothécaires, cadres dirigeants territoriaux et élus pour poser des questions ou faire des suggestions au groupe de travail


Les fiches

Publiées« Fiche stratégique » : la problématique générale et la méthodologie Compétences intercommunales et problématiques de fusion

Recueil de formulation des compétences et de l’intérêt communautaire

La circulation des documents

L’action culturelle

Transferts de personnels

Les différents types de réseaux

Le maillage territorial

Mécanismes financiers de transfert

Les fusions de communes

EnvisagéesLa question de l’échelle La politique documentaire en réseau

Organigrammes et fiches de poste Aides financières possibles


La plaquette

Destinataires privilégiésLes élus

DiffusionPapier et web (PDF)


Tous mes vœuxpour la suite !

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Government & Nonprofit