depuis près de 50 ans, le niger et la - enabelbelgique appuie ce secteur, dans l'optique...
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Depuis près de 50 ans, le Niger et la
Belgique coopèrent pour accélérer la
croissance économique du pays et
réduire la pauvreté. En tant qu'agence
publique, la CTB (Agence Belge de
Développement) gère des projets de
développement pour le compte du
gouvernement belge et d'autres donneurs
d'ordre. De cette façon, nous contribuons
aux efforts de la communauté
internationale pour éradiquer la pauvreté.
L’année 2016 marque le lancement d’un
nouveau programme de coopération
nigéro-belge (2017-2020). Dans le
cadre de ce nouveau Programme de
Coopération 2017-2020, nous
accompagnerons les efforts du
Gouvernement du Niger dans l’atteinte
des objectifs du Plan de Développe-
ment Economique et Social du Niger et
nous nous concentrerons d’avantage
sur le secteur de la santé et sur
l’élevage - avec une attention
particulière pour la sécurité alimentaire.
Evidemment, nos interventions ont évolué au fil
des années. En effet, la CTB était engagée dans
un spectre assez large dans les domaines de la
santé et le développement rural.
Une rétrospective s’impose.
Face au défi de l’insécurité alimentaire chronique, la
décentralisation offre l’opportunité de promouvoir des
solutions à la base. A travers le Programme d’Appui à la
Mise en place des Entités Décentralisées dans la région de
Dosso (PAMED 1 et 2, 2006 -2018), la coopération belge
appuie douze communes rurales pour les renforcer dans ce
processus de décentralisation.
Des changements importants sont opérés dans ces
communes au niveau de la dynamique de gouvernance,
avec e.a. un renforcement de la maîtrise d’ouvrage
communale, une redevabilité publique des communes qui
s’instaure, des avancées par rapport à l’accès des femmes
vulnérables à la terre, ou encore la gestion du budget des
communes et le suivi du développement communal. Les
résultats sont remarquables : l’indice de gouvernance s’est
amélioré en moyenne de 0,69 en 2013 vers 0,79 en 2015 et
les différents investissements ont marqué un effet sur la
sécurité alimentaire.
Le Projet Hydraulique Villageoise et Pastorale (PHVPII,
2013 – 2017) vise à améliorer pour les populations de deux
départements de la région de Dosso, l’accès à l’eau potable
villageoise et pastorale et à renforcer les mesures
d’hygiène et d’assainissement.
Le PHVPII est composé d’un volet technique qui porte sur
la construction et la réhabilitation de points d’eau et
d’infrastructures sanitaires modernes et d’un volet qui est
axé sur les aspects soft’, à savoir l’ingénierie sociale et la
sensibilisation des bénéficiaires. L’impact positif cette
intervention est considérable, car elle permet d’améliorer
les conditions de vie au bénéfice de 96.500 personnes, et
notamment des groupes vulnérables.
Au fil des années, nous avons mené plusieurs interventions
- Programme d’Appui à l’Aménagement Pastoral et à la
Sécurisation des Systèmes Pastoraux (PAAPSSP 2010-
2014), Programme d’Appui au Renforcement Institutionnel
du Ministère de l’Élevage (ARIMEL 2011-2016), Projet
d’Appui à la Production Pastorale (PAPAT 2014-2018).
Celles-ci ont permis d’améliorer l’accès du bétail aux
ressources pastorales, d’améliorer les services vétérinaires
de proximité et de renforcer les capacités techniques et
organisationnelles des éleveurs et des autres acteurs du
secteur avec l’objectif d’améliorer la productivité de
l’élevage et la valorisation des produits animaux.
Plusieurs interventions ont été mise en œuvre, comme le
Projet de Formation continue des Agents de Santé (PFAS
2010-2014), le Projet d’Appui Institutionnel au Ministère de
la Santé Publique (PAI 2011 – 2016) et le Projet d'appui au
renforcement du système de santé (PARSS 2013 – 2018).
Nos interventions dans le secteur de la santé visent à
assurer un progrès en matière de couverture sanitaire et
d’accessibilité aux services de santé de qualité. Le projet
PARSS se focalise sur l’infrastructure sanitaire. Ainsi 4
hôpitaux de district et 15 Centres de Santé Intégrés sont en
construction. Le projet PFAS adressait la question de la
chirurgie des districts. Le PAI accompagne le Ministère de
la Santé Publique dans ses efforts de réformes
fondamentales sur le secteur notamment en améliorant
l’accès financier, la profondeur des paquets de soins dé-
livrés et la proportion de la population couverte. Ce
projet d’appui institutionnel a également permis d’identifier
les grands défis du Ministère; plusieurs propositions de
modernisation ont déjà connu un début de mise en œuvre.
Le projet d’augmentation des revenus monétaires des
femmes (ARMF 2004-2009) dans la région de Dosso peut
être considéré comme une intervention exemplaire pour la
promotion des femmes.
Le financement de petits travaux d’infrastructure, l’achat
d’équipements et l’accès aux moyens financiers ont
permis d’alléger les tâches quotidiennes des femmes et
leur a offert la possibilité de consacrer ce temps à d’autres
activités rémunératrices. Mais surtout, il a renforcé leurs
capacités organisationnelles et a contribué ainsi
directement à une meilleure gestion des ressources
humaines, économiques et environnementales des
communautés.
Suite au succès de cette intervention, le Ministère a voulu
renforcer ses capacités à mettre en œuvre ses politiques,
notamment la politique ‘genre’ dans le reste du pays. Ainsi
le projet d’Appui institutionnel Genre a été formulé au sein
du Ministère de la Population, de la Promotion de la
Femme et de la Protection de l’Enfant (MP/PF/PE)’. Celui-
ci a contribué à un meilleur fonctionnement et un meilleur
leadership du ministère à travers le renforcement de ses
capacités organisationnels et programmatiques.
Pour les années à venir, notre approche se focalisera sur l’élevage et la santé,
secteurs choisis en fonction des priorités politiques nigériennes. De plus, dans notre
programme de coopération au développement, nous intégrons de façon transversale
les thèmes suivants:
Le genre, qui vise à autonomiser les femmes et à promouvoir l'égalité entre
femmes et hommes ;
La protection de l'environnement et des ressources naturelles, y compris
la lutte contre le changement climatique, la sécheresse et la déforestation.
L’élevage représente pour l´économie nigérienne, la composante la
plus dynamique et porteuse de croissance du secteur primaire. La
Belgique appuie ce secteur, dans l'optique d'améliorer la sécurité
alimentaire et de contribuer à une croissance économique durable.
Au Niger, l’élevage est pratiqué par en-
viron 87% de la population active, soit
comme activité principale, soit comme
activité secondaire. L’élevage est intime-
ment lié au mode de vie. Le cheptel est
traditionnellement considéré comme une
richesse qui permet d’avoir une capacité
de résilience face aux aléas de la vie.
Ainsi, le bétail est plutôt vendu pour
satisfaire les besoins financiers, qu’auto-
consommé. Le degré de pauvreté ou de
richesse d’une personne est inter-
dépendant du bétail qu’elle possède. En
outre, la mobilité des hommes et des
troupeaux permet d’exploiter de larges
zones là où l’agriculture est difficile voire
impossible.
Le programme élevage reposera sur quatre piliers:
Le développement de chaînes de valeur animales
Le focus sera axé sur le développement des chaînes de valeur
animales créatrices d´emploi et de revenus, surtout pour les
femmes et les jeunes. L'appui étend sur la valorisation
économique des différentes filières de l’élevage. Ceci devra
contribuer à améliorer les revenus des producteurs et transfor-
mateurs familiaux, à créer des opportunités d’emplois et à mieux
satisfaire la demande intérieure et sous régionale en produits
animaux de qualité.
L´amélioration de la gouvernance du secteur
Parallèlement, l'encadrement offert vise également le renforce-
ment des capacités des ministères, des services étatiques, et de
la société civile. L’objectif est d'améliorer les politiques concernant
l’élevage et d'assurer une bonne coordination entre les différents
acteurs impliqués (organisations d’éleveurs, secteur privé,
autorités locales), les conditions nécessaires pour faire progresser
le développement de ce secteur dans une vision à long terme.
Le renforcement de la résilience des
vulnérables face aux crises
L’encadrement vise également le renforcement de la résilience
des éleveurs, éleveuses et de leurs familles afin qu’ils
maintiennent leurs capitaux après des crises de sécheresse ou
d’autres catastrophes naturelles qui sont récurrentes au Niger et à
l’origine d’un appauvrissement extrême. Une meilleure intégration
donc de la vulnérabilité des éleveurs dans le dispositif d´alerte
précoce et de gestion de crises sera poursuivie, en associant les
principaux acteurs clés du secteur.
La sécurisation des ressources pastorales et gestion
des ressources naturelles
La sécurisation de la production et des ressources naturelles con-
stitue le dernier pilier du programme. Elle requiert un
aménagement des espaces pastorales (points d’eaux pastoraux,
couloirs de passage, aires de pâturage,…), une bonne
planification des aménagements de ces espaces et un accès aisé
aux informations pour améliorer les capacités d´adaptation et pour
faciliter la transhumance des éleveurs.
Le secteur de la santé est d’une importance capitale. Etre en bonne
santé est en effet une condition de base pour participer à la vie active
et, contribuer au développement du pays. La Belgique continue à
appuyer le Niger dans le défi de rendre des services de santé de
qualité accessible à l’ensemble des populations.
Le programme santé est axé sur :
L’amélioration des prestations des soins
L’amélioration des prestations des soins est un chantier vaste
et complexe. Notre appui se focalisera sur :
> la qualité des services et la réduction des
inégalités d’accès aux services
> le processus de transfert de compétences et de
ressources de l’Etat aux collectivités territoriales
> le renforcement de l’organisation et la gestion du
district sanitaire
> l’intégration de la voix des populations nigériennes
afin de créer un équilibre dans le système de santé
entre «l’offre» et «la demande»
> le renforcement de l’intégration du secteur privé
dans le système de santé.
Le développement d’un système d’information
sanitaire et la digitalisation de la gestion
En matière de digitalisation, l'appui vise l’informatisation de la
gestion du district et des structures sanitaires et l’introduction
d’un fichier électronique du patient. Cette digitalisation
améliorera la qualité des soins, facilitera la mise en place d’un
système de financement basé sur les résultats (FBR), et
permettra de renforcer davantage la gouvernance par une
meilleure transparence et traçabilité.
Le renforcement de la gestion durable des ressources
physiques
La maintenance des ressources physiques (infrastructures,
équipement, intrants) est une des conditions nécessaire pour
améliorer la qualité des soins. Notre appui se fera sous forme
de recherche-action, et adressera les normes et standards,
l’acquisition, la qualification des RH chargée de la maintenance
et le planning & monitoring de la maintenance des ressources
physiques.
La recherche-action sur la maintenance permettra ainsi
d’instaurer une approche de gestion qui permet une bonne
utilisation et une gestion durable des ressources.
L´amélioration de la gouvernance du secteur
Plusieurs de nos actions touchent de près ou de loin la
gouvernance du secteur. Le programme vise le renforcement
des capacités des services étatiques et de la société civile en
mettant l'accent sur la gestion transparente des ressources, la
transparence des décisions, la motivation du personnel. Le but
étant d'améliorer la politique de la santé publique afin qu'ils
remplissent mieux leurs attributions au bénéfice des
populations. Ceci, tout en favorisant également le dialogue
avec les différentes instances concernées.
Le renforcement de la performance du système de
santé, y compris le développement des ressources
humaines
L’amélioration de la performance du système de santé est une
nécessité pour répondre aux besoins de l’ensemble de la
population. Nos interventions seront axées sur la qualité de
formation des médecins et des cadres paramédicaux, sur
l’application du cadre réglementaire du Ministère de la Santé
Publique pour les affectations et sur le renforcement des
compétences des agents de santé.
De plus, pour assurer une bonne gestion des ressources
humaines, nous apporterons un appui à l’opérationnalisation
d’un système d’évaluation de l’avancement des agents
fonctionnaires.