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33 e Midi de la Microfinance et de l'inclusion financière Dossier thématique Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique Une conférence organisée par ADA le mardi 15 décembre 2015 à la Banque de Luxembourg Avec Joan Bardeletti, Fondateur et Directeur du projet Les Grands Moyens, Franck Renaudin, Fondateur et Directeur de l’associa- tion Entrepreneurs du monde, et Patrick Losch, Membre du Conseil d’administration de ADA et de Friendship Luxembourg ©Joan Bardeletti Midi de la microfinance & de l’inclusion financière

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Les PME pèsent près de 50% des emplois des pays africains et jusqu'à 33% du revenu national (PIB) dans les économies émergentes. Elles jouent donc un rôle important dans l’économie des pays en développement et dans la création d’emplois. Mais malheureusement, l’accès au financement reste un défi : plus de la moitié d’entre elles peinent à trouver des fonds. Ce dossier a comme objectif de vous faciliter la compréhension de ce sujet complexe. Nous vous présenterons la situation actuelle des PME, leurs défis et nous vous donnerons ensuite les exemples d'un développement et d'un financement optimal pour la création de PME durables et responsables.

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33e Midi de la Microfinance

et de l'inclusion financière

Dossier thématique

Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en AfriqueUne conférence organisée par ADA le mardi 15 décembre 2015 à la Banque de Luxembourg

Avec Joan Bardeletti, Fondateur et Directeur du projet Les Grands Moyens, Franck Renaudin, Fondateur et Directeur de l’associa-tion Entrepreneurs du monde, et Patrick Losch, Membre du Conseil d’administration de ADA et de Friendship Luxembourg

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Midi de la microfinance & de l’inclusion financière

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Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 1

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Table des matièresIntroduction Biographies des orateurs Joan Bardeletti 3Franck Renaudin 4Patrick Losch 5

ADA développe l’entrepreneuriat Documents clés 1. Etat des lieux 8Generating jobs in developing countries: a big role for small firms - The World Bank | 06.12.2011 8

2. Défis rencontrés par les PME 11Report on support to SMEs in developing countries through financial intermediaries -

Dalberg | November 2011 11

Création d’emploi dans les micro et petites entreprises : quelle efficacité des programmes d’appui ? -

entreprendreausud.org | Octobre 2015 32

3. Développement d’un contexte favorable 41L’AFD et la mésofinance : financer les petites et très petites entreprises des pays du Sud -

AFD | 2015 41

Finance for development - Improving access to financial services for sustainable SMEs in Africa -

Triodos Facet | 26.08.2007 47

4. Des expériences concluentes 53Investir dans les Petites et Moyennes Entreprises en Afrique (Extrait) - Investisseurs & Partenaires 53

5. La réussite des PME responsables 67Promouvoir des PME africaines responsables : l’expérience d’un investisseur d’impact - Proparco 67

Annexes Nos Partenaires 71ADA, pôle d’expertise en finance inclusive 73Nos six précédents Midis de la microfinance et de l’inclusion financière 74

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2 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique Introduction - La microfinance en question

Introduction

Sachant qu'aujourd’hui, le taux de chômage en Afrique est très élevé et que les jeunes constituent 60% de la population africaine, la clé de la croissance économique du continent serait basée sur le développement des petites et moyennes entreprises.

Les PME pèsent près de 50% des emplois des pays africains et jusqu'à 33% du revenu national (PIB) dans les économies émergentes. Elles jouent donc un rôle important dans l’économie des pays en développement et dans la création d’emplois. Mais malheureusement, l’accès au financement reste un défi : plus de la moitié d’entre elles peinent à trouver des fonds.

De plus, les institutions de microfinance sont réticentes à investir dans les PME en estimant que ces clients ne sont pas leur cible. Face aux difficultés d'obtenir des prêts bancaires comme les grandes entreprises, elles doivent bien souvent compter sur des fonds personnels pour lancer et faire grandir leurs entreprises.

ADA souhaite s’intéresser à cette problématique et aux défis rencontrés par les créateurs des PME africaines, sujet auquel sera consacré notre prochain 33e Midi. Pendant cette conférence, vous verrez deux reportages du projet Les Grands Moyens qui se bat avec les clichés sur le secteur de l’entrepreneuriat en Afrique. Il s’agit d'exemples concrets d’entrepreneurs des différents coins du continent qui ont réussi, qui ont créé des emplois ou même des entreprises sociales. Certains sont impliqués dans la protection de la faune aquatique, le recyclage de déchets et la promotion d’énergies renouvelables.

Lors de ce Midi, Joan Bardeletti, le réalisateur du projet Les Grands Moyens, et Franck Renaudin, le fondateur et directeur d’Entrepreneurs du Monde, une association française spécialisée dans la microfinance sociale, l’entrepreneuriat social et la création de très petites entreprises dans les zones défavorisées, discuteront de la problématique et de leur expérience en présentant des cas concrets. Patrick Losch, membre du conseil d’administration de ADA et de Friendship Luxembourg et entrepreneur luxembourgeois modérera ce Midi.

Ce dossier a comme objectif de vous faciliter la compréhension de ce sujet complexe. Nous vous présenterons la situation actuelle des PME, leurs défis et nous vous donnerons ensuite les exemples d'un développement et d'un financement optimal pour la création de PME durables et responsables.

Bonne lecture !

©Joan Bardeletti

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Biographies des orateurs

Fondateur et Directeur du projet Les Grands Moyens

Après avoir travaillé en tant qu’ingénieur, en 2004, Joan se tourne à la photographie.Se spécialisant en photo-reportage, il travaille régulièrement en commande pour la presse euro-péenne et notamment pour Géo magazine, Le Monde, Stern, Marie Claire, ou l’Espresso, ainsi que pour des entreprises ou des ONG.Parallèlement à la photographie, il se spécialise en vidéos-reportage.Depuis 10 ans, il réalise des projets au long cours associant images et analyse sociologique en parti-culier sur l’Afrique urbaine moderne: les classes moyennes africaines, l’alimentation dans les villes, l’émigration vers l’Afrique, les journaux africains. Après son travail sur la Classe Moyenne en Afrique, Joan se concentre sur le sujet du développement des TPE et PME en Afrique avec le projet Les Grands Moyens.Ce photographe et vidéaste français indépendant, basé à Barcelone, a déjà reçu de nombreux prix : World Press Photo en 2010, Getty Grant en 2011 et Innovation in Development Reporting Grant du European Journalism Center en 2013.

En 2010, il cofonde Collateral Creations, une agence qui associe production visuelle et analyse. Par ailleurs, il est associé fondateur de Studiofly, spécialisée dans les prise de vue aérienne par drone.Il est également auteur des livres Petite Prospérité (2011) et Afro Food (2012).

Joan Bardeletti

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Franck Renaudin

Fondateur et directeur de l’association Entrepreneurs du Monde

Franck Renaudin est diplômé de l’EDHEC et a débuté sa carrière dans de grands groupes français. Dès 1991, il a mis ses compétences et sa passion au service de l’aide au développement.Il a vécu 7 ans en Haïti (développement rural) et aux Philippines (microfinance urbaine) pour l’ONG Inter Aide et a ainsi acquis une connaissance approfondie des contextes locaux. Convaincu par son expérience à Manille, il a fondé en 1998 Entrepreneurs du Monde, association spécialisée dans la microfinance sociale, l’entrepreneuriat social et la création de très petites entreprises. Il est co-fondateur en 2010 de la SAS Microfinance Solidaire, chargée de lever des fonds pour refinancer les programmes d’Entrepreneurs du Monde.Entrepreneurs du Monde appuie 20 programmes et partenaires locaux sur 11 pays qui ont touché plus de 170 000 familles en 2014.

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Patrick Losch

Membre du Conseil d’administration de ADA et de Friendship LuxembourgAprès avoir fait des études universitaires à Bonn en économie politique avec une spécialisation en économie du développement, Patrick Losch continue avec des cours de troisième cycle en gestion industrielle et en gestion de projets à Nancy.

Sa carrière démarre au sein du groupe automobile Losch. Au fil du temps, il occupe les postes d’administrateur délégué respectivement de gérant dans diverses sociétés du groupe. .

En 2008, il revend ses participations dans les entreprises familiales et devient investisseur indé-pendant.

Patrick Losch revêt aujourd’hui la fonction de Président du conseil d’administration de Orchid Sports Car S.A. Genève, de Orchid Sports Cars Berne S.A. et d’autres sociétés du groupe Orchid.En parallèle à ses activités dans l’automobile à l’étranger, il est membre du conseil d’administra-tion de Fortuna Banque s.c. Luxembourg.

Très engagé dans le secteur du développement, Patrick Losch a mené depuis lors de nombreuses missions sur le terrain, notamment en microleasing, pour le compte de ADA et de Friendship Luxembourg. Il siège d’ailleurs au conseil d’administration de ces deux associations.

Une autre de ses passions concerne la protection de la nature. A ce titre, il est Président de la Fon-dation Hëllef fir d’Natur de Natur an Emwelt et en tant que sylviculteur, il est également adminis-trateur du Groupement des Sylviculteurs/ Lëtzebuerger Privatbësch.

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ADA développe l’entrepreneuriat

ADA, de la microfinance à la mésofinance

Luc Vandeweerd, conseiller auprès de ADA (Appui au Développement Autonome) évoque pour nous l’inflexion stratégique de l’ONG, qui ajoute désormais à son expertise celle de l’accompagnement, du soutien et du financement aux petites et moyennes entreprises des pays du sud.

Pourquoi avoir choisi la thématique de l’entreprenariat et du développement des PME en Afrique pour le prochain Midi de la microfinance, le 15 décembre? Mi-2015, ADA a revu ses lignes stratégiques de développement. Il en est sorti que l’ONG devait se tourner aussi vers les petits entrepreneurs, acteurs clés du développement économique qui permet la création d’emplois, l’amélioration du niveau de vie des ménages. Cette orientation envers les clients finaux des institutions de microfinance va désormais guider les nouveaux projets qui seront mis en œuvre par l’ONG. Ce choix vise en quelque sorte d’être plus efficace en matière de lutte contre la pauvreté dans les pays les moins avancés qui se trouvent quasi tous en Afrique – seul Haïti est en dehors du continent africain. La création d’une unité d’appui technique et commercial aux TPE / PME1 est envisagé à terme. D’où le thème du prochain midi de la microfinance. En plus de la microfinance, ADA s’oriente donc également vers la mésofinance. Qu’est-ce que la mésofinance ? Les TPE/PME, dans la plupart des pays du Sud et surtout dans les pays moins avancés, ont rarement accès au financement bancaire alors que celui-ci est primordial pour leur développement. Ce problème d’accès au financement provient du fait que les banques considèrent ces institutions trop risquées : manque de visibilité sur les projets à financer, absence de business plan, fonds propres et garanties insuffisants etc. A cela s’ajoute l’éternel argument avancé par les banquiers « classiques » de la gestion et du suivi de crédits peu élevés qui se révèle donc très coûteux pour les banques. Pour pallier à ce manque de financement d’institutions qui demeurent pourtant un vecteur de croissance et de création d’emplois importants, est apparu la mésofinance. En grec, « mesos » signifie médian, milieu. Il regroupe donc toutes les initiatives qui permettent de financer le chaînon manquant de la finance c’est-à-dire les clients, les institutions qui sont à cheval entre la microfinance et la finance bancaire. En clair, il s’agit de faire évoluer les formes de « banking » pour cette clientèle particulière qui n’est financée ni par les banques, ni par les institutions de

1 Très petites entreprises /Petites et moyennes entreprise

ADA développe l’entrepreneuriat

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microfinance. Dans les cas d’espèce, on parle de downscaling ou de descente en gamme s’il s’agit d’institutions bancaires qui veulent conquérir ce marché et donc octroyer des financements inférieurs à la moyenne pratiquée, de upscaling ou de montée en puissance si cela est effectué par des institutions de microfinance qui veulent répondre aux attentes des TPE/PME. Est-ce à dire que la microfinance a atteint ses limites en termes de développement de l’entreprenariat et de la création d’emplois ? Il est toujours difficile de généraliser pour un secteur encore jeune et toujours en évolution mais je répondrais oui à cette question dans le sens ou désormais la plupart des spécialistes s’accordent sur le fait qu’il existe une certaine limite de financement pour la microfinance. Cette limite varie bien entendu en fonction des contextes d’intervention mais à partir d’un certain seuil, il ne s’agit plus de microfinance mais bien de finance avec tout ce que cela signifie en termes de formalisme et de prise de garanties qui vont bien au-delà de la caution solidaire, de la caution morale ou d’avaliseurs « informels » appelés à garantir le crédit. La microfinance habituelle, celle qui octroie de nombreux touts petits crédits à court terme et donc répétitifs avec des taux d’intérêts relativement élevés mais obligatoires pour couvrir les charges de l’institution, a dans les faits une contribution ou un impact limité sur l’entreprenariat. En effet, elle encourage plus la reproduction d’activités existantes et non un élargissement des systèmes de production et de commercialisation. Si on veut monter en puissance, en termes de durée et de montant, et donc développer l’entreprenariat, il faut aussi s’organiser autrement car le crédit seul ou en isolation n’est pas suffisant. Les aspects d’accompagnement dans les domaines professionnel, technique et commercial sont tout aussi importants. C’est ce que voudrait expérimenter ADA dans une nouvelle génération de projets en s’inspirant des leçons apprises par des partenaires qui se sont engagés plutôt dans cette voie comme « Entrepreneurs du monde » et « Investisseurs et partenaires ». Par Luc Vandeweerd

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Documents clés 1. Etat des lieux

Generating jobs in developing countries: a big role for small firms - The World Bank | 06.12.2011

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2. Défis rencontrés par les PMEReport on support to SMEs in developing countries through financial intermediaries - Dalberg | November 2011

1

Report on Support to SMEs in Developing Countries Through Financial Intermediaries

November 2011

C O P E N H A G E N

D A K A R

G E N E V A

J O H A N N E S B U R G

M U M B A I

N A I R O B I

N E W YO R K

S A N F R A N C I S C O

S A N T I A G O

W A S H I N G T O N D C

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EXECUTIVE SUMMARY

This report outlines the need to provide capital to Small and Medium Enterprises (SMEs) in developing countries. It shows the impact of this capital on economic development, and the role for International Finance Institutions (IFIs) in the provision of this capital. Finally, it outlines recommendations for additional interventions and further research. SMEs in developing countries face a financing gap that undermines economic prosperity SMEs are a fundamental part of the economic fabric in developing countries, and they play a crucial role in furthering growth, innovation and prosperity. Unfortunately, they are strongly restricted in accessing the capital that they require to grow and expand, with nearly half of SMEs in developing countries rating access to finance as a major constraint. They might not be able to access finance from local banks at all, or face strongly unfavourable lending conditions, even more so following the recent financial crisis. Banks in developing countries are in turn hampered by the lack of lender information and regulatory support to engage in SME lending. The overall result is absence of a well-functioning SME lending market, and SMEs are impeded in their growth, with negative consequences for innovation, economic growth and macro-economic resilience in developing countries. With targeted interventions, IFIs play an important role in closing this gap Targeted IFI support, such as guarantees or technical assistance, helps to build up the knowledge and expertise of intermediaries with respect to SME lending, thus helping to catalyse an independently sustainable SME lending market. In this way, International Finance Institutions (IFIs) play an important role in catalysing the SME lending market in developing countries. As with any public intervention in private markets, the benefits need to outweigh the costs, potential adverse incentives and unintended consequences. However, IFIs are often better placed to support SMEs than local governments, whose support schemes often are less cost-efficient and more susceptible to political capture. IFIs achieve their cost-efficiency by working through local intermediaries, with the additional benefit of stimulating the creation of a local lending industry. Financial and social sustainability is further enhanced by judiciously selecting and screening intermediaries, applying strict lending standards and carefully calibrating controls and incentives. A clear research agenda has been identified to further enhance the effectiveness of interventions. Increased research and empirical evidence will help to further strengthen the case for SME support and the effectiveness of specific interventions. Additional research on the overall impact of capital provision to (different types of) SMEs on economic and social indicators would be helpful for the overall advocacy for SME interventions. Research on the optimal structure of interventions would help to further increase the financial and social sustainability of SME interventions.

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INTRODUCTION TO SMEs

SME definition The term “SME” encompasses a broad spectrum of definitions. Different organizations and countries set their own guidelines for defining SMEs, often based on headcount, sales or assets.3 While Egypt defines SMEs as having more than 5 and fewer than 50 employees, Vietnam considers SMEs to have between 10 and 300 employees. The World Bank defines SMEs as those enterprises with a maximum of 300 employees, $15 million in annual revenue, and $15 million in assets. The Inter-American Development Bank, meanwhile, describes SMEs as having a maximum of 100 employees and less than $3 million in revenue.4 In this report, we follow the European Union definition: ‘ The category of micro, small and medium-sized enterprises is made up of enterprises which employ fewer than 250 persons and which have an annual turnover not exceeding 50 million euro, and/or an annual balance sheet total not exceeding 43 million euro.’ Small and medium enterprises are thus defined as firms with 10 to 250 employees, and more than 10 million euro turnover or annual balance sheet total.5 This definition is more encompassing, and much larger, especially with regards to turnover, than some others. The precise definition however, does not impact the overall conclusions and findings of this report.6

Figure 1 - Definition of micro-, small- and medium-sized enterprises7

Enterprise category

Headcount Turnover Balance sheet total

medium-sized < 250 ≤ € 50 million ≤ € 43 million

small < 50 ≤ € 10 million ≤ € 10 million micro < 10 ≤ € 2 million ≤ € 2 million

3 As different organizations define SMEs differently, cross comparison can be difficult

4 Milken Institute, Stimulating Investment in Emerging-Market SMEs, October 2009. A range of definition is also included in the CGAP publication “Financial Access 2010”

5 European Commission, 2003, Extract of Article 2 of the Annex of Recommendation 2003/361/EC

6 The lack of a common definition has an effect on the eligibility of SME intervention schemes. For example, the Ghanaian definition allows support to all but 127 firms in the country (DEG Atrium dialogue on promoting SME)

7 European Commission, Enterprise and Industry, 2011. “Small and medium-sized enterprises (SMEs), SME Definition” http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/facts-figures-analysis/sme-definition/index_en.htm

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THE SME SECTOR IN THE GLOBAL ECONOMY

The SME sector is the backbone of the economy in high-income countries, but is less developed in low-income countries. The Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) reports that more than 95% of enterprises in the OECD area are SMEs. These enterprises account for almost 60% of private sector employment, make a large contribution to innovation, and support regional development and social cohesion.8 Also in low-income countries, the SME sector makes a critical contribution to GDP and employment, as shown in Figure 2, Figure 3 and Figure 4 below. 9 SMEs include a wide range of businesses, which differ in their dynamism, technical advancement and risk attitude. Many are relatively stable in their technology, market and scale, while others are more technically advanced, filling crucial product or service niches. Others can be dynamic but high-risk, high-tech “start-ups”.10 Researchers and practitioners agree that SMEs are crucial contributors to job creation and economic growth in both high and low-income countries.11

Figure 2 - Number of SMEs by segment and formality

8 OECD SME and Entrepreneurship Outlook 2005 Edition 9 Ayyagari, Demirguc-Kunt and Maksimovic , 2011. “Small vs. young firms across the world”, World Bank 10 David de Ferranti and Anthony J. Ody, “Beyond Microfinance: Getting Capital to Small and Medium Enterprises to Fuel Faster Development”. Policy Brief 159, The Brooking Institute, March 2007 11 SEAF, 2007. “From Poverty to Prosperity: Understanding the Impact of Investing in Small and Medium Enterprises Data Survey and Case Study Analysis of SEAF Investments”

*Registered enterprises typically with 5 or more employees**Registered enterprises typically with 1-4 employeesSource: International Finance Corporation, World Bank Group. “Posing the Challenge on SME Finance”. SME Finance DFI Meeting, Paris, March 2011

Number of enterprises by segment and formality in emerging markets (millions)

Formal SMEs (incl. Very small

enterprises)*

55-70

Informal enterprises & nonemployer

firms

Total

285 - 345

Formal micro enterprises**

365-445

25-30

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8

Figure 3 - GDP contribution by sector

Figure 4 - Employment contribution12

12 Source: Aspen Network of Development Entrepreneurs, using data from Ayyagari, Demirguc-Kunt and Maksimovic, “Small vs. Young Firms across the World: Contribution to Job Creation, Employment, and Growth”, World Bank

2011

16

51

SME sector

Informal

Residual

High-income

13

36

Low-income

47

37

Source: Ayyagari, Beck and Demirguc-Kunt, “Small and Medium Enterprises across the Globe: A New Database”, World Bank 2003

GDP contribution by sector

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9

THE IMPACT OF ACCESS TO FINANCE ON SMEs Access to finance is necessary to create an economic environment that enables firms to grow and prosper. SMEs in developing countries, however, face significant barriers to finance. Financial constraints are higher in developing countries in general, but SMEs are particularly constrained by gaps in the financial system such as high administrative costs, high collateral requirements and lack of experience within financial intermediaries. Increased access to finance for SMEs can improve economic conditions in developing countries by fostering innovation, macro-economic resilience, and GDP growth. Numerous studies highlight access to finance as one of the driving factors of an enabling economic environment. The World Bank and the International Finance Cooperation (IFC) rank economies according to their ease of doing business; in this framework, the ability for business to get credit is an important criterion.13 The Global Entrepreneurship Monitor (GEM) Entrepreneurship Framework Condition also highlights entrepreneurial finance, defined as the availability of financial resources for SMEs in the form of debt and equity, as one of the key factors for stimulating and supporting entrepreneurial activity.14 Access to finance helps all firms to grow and prosper.15 The Investment Climate Surveys of the World Bank show that access to finance improves firm performance. It not only facilitates market entry, growth of companies and risk reduction,16 but also promotes innovation and entrepreneurial activity. 17 Furthermore, firms with greater access to capital are more able to exploit growth and investment opportunities.18 In other words, aggregate economic performance will be improved by increasing the access to capital.19 SMEs face disproportionate barriers to finance, especially in developing countries. SMEs face a financing gap. Financing for SMEs is limited, particularly when compared to commercial debt for large firms and microfinance (see Figure 5 and Figure 7 below). When asked to name the most severe obstacles to growth, SMEs worldwide listed financing constraints as the second most-severe obstacle, while large firms placed it only fourth. 20 Often, the costs and risks of serving SMEs are perceived to be too high by commercial finance. Microfinance loans, on the other hand, are too small to meet SME capital needs. For example, if a rural

13 World Bank, IFC, 2011. “Economy rankings” http://www.doingbusiness.org/rankings 14 Global Entrepreneurship Monitor, 2010. “GEM 2010 Global Report” 15 Interview with Thorsten Beck, March 2011 16 Beck, Thorsten and Demirgüç-Kunt, Asli , 2008. “Access to Finance: An Unfinished Agenda”. The World Bank Economic Review, Vol. 22, Issue 3, pp. 383-396, 2008 17 Klapper, Leora, Luc Laeven, and Raghuram Rajan. 2006. “Entry Regulation as Barrier to Entrepreneurship.” Journal of Financial Economics 82(3):591–629 18 Beck, Thorsten, Asli Demirgüç ¸-Kunt, and Vojislav Maksimovic. 2006. “The Influence of Financial and Legal Institutions on Firm Size.” Journal of Banking and Finance 30(11):2995–3015. 19 World Bank, Chapter 2: Firms’ Access to Finance: Entry, Growth, and Productivity http://siteresources.worldbank.org/INTFINFORALL/Resources/4099583-1194373512632/FFA_ch02.pdf 20 World Bank Group, Enterprise Surveys Database, 2010.; http://www.enterprisesurveys.org; “World Business Environment Survey” (WBES) of more than 10,000 firms in 80 countries

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10

coffee producer needs a loan of $300,000, the request may be too large for the local microfinance institution, but too small, risky and remote for commercial banks. This financing gap is referred to as the “missing middle”, and is illustrated in Figure 6. Financial constraints are greatest in low-income countries. The World Bank Enterprise Surveys reveal that, for example, in low-income countries, on average 43% of businesses with 20 to 99 employees rate access to finance or cost of finance as a major constraint to current operations. In high-income countries, only 11% of businesses of the same size rate access to finance as a constraint. 21 According to the IFC , the total financing gap for formal SMEs outside the high-income OECD countries is indicatively and preliminary estimated to be potentially as high as US$700-850 billion. 22, 23 Increased access to finance will foster efficient growth in the SME sector. Small firms are disproportionately handicapped by a lack of finance, but they receive a stronger boost in growth than large firms if financing is provided. Financing obstacles affect small firms more than large firms. Small firms not only report higher financing obstacles, but they are also more adversely affected by these obstacles. 24,25 26,27 . Figure 8 shows that financing obstacles in small firms have almost twice the effect as obstacles in large firms.28 This might be due partly to a lack of other financing sources, and partly because it hinders SMEs from taking advantage of economies of scale. Esther Duflo and Abhijit Banerjee have argued that production technologies follow a step-function, and that credit might be needed for SMEs to make the jump to the next step (e.g. move from manual to automatic production).29

21 World Bank Group, Enterprise Surveys Database, 2010.; http://www.enterprisesurveys.org; “World Business Environment Survey” (WBES) of more than 10,000 firms in 80 countries 22 Excluding high-income OECD countries

23 IFC, 2011. “Posing the Challenge on SME Finance”, DFI Meeting in Paris 24 Beck, Thorsten, Aslı Demirgüç-Kunt, and Vojislav Maksimovic, 2005. “Financial and legal Constraints to Firm Growth: Does Firm Size Matter?” Journal of Finance 60 (1): 137–77. 25 The International Bank for Reconstruction and Development, The World Bank, 2008. “Finance for all? Policies and pitfalls in Expanding Access” 26 There is an alternative path, argued by among others Karlan and Appel (More than Good Intentions) that argues that evidence from the world of micro-finance shows that sometimes profitability is enhanced by using loans

consolidate or shrink firms. 27 This effect has been observed in the field by among others Banerjee and Duflo, in their randomized study of SME lending in India, and described in Beck, Thorsten and Demirgüç-Kunt, Asli , 2008. “Access to Finance: An

Unfinished Agenda”. The World Bank Economic Review, Vol. 22, Issue 3, pp. 383-396, 2008 28 Thorsten Beck, 2007. “Financing Constraints of SMEs in Developing Countries: Evidence, Determinants and Solutions” 29 Abhijit V. Banerjee and Esther Duflo, Poor Economics: A Radical Rethinking of the Way to Fight Global Poverty, PublicAffairs, 2011

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11

Figure 5 - Total value of the gap in SME credit30

Figure 6 - “Missing middle” of SME financing31

30 Peer Stein, International Finance Corporation, Tony Goland, McKinsey & Company, Robert Schiff, McKinsey & Company, “Two trillion and counting - Assessing the credit gap for micro, small, and medium-size enterprises in the

developing world”. International Finance Corporation, McKinsey, October 2010 31 The upper and lower limits of the missing middle and indicate, and subject to different interpretations and definitions among practicioners

Family and friends Money lenders

Micro-finance

Commercial bank debt Private equity

“Missing middle” – debt and equity

Source: CFED Desktop Study: SMEs and Poverty Reduction; Thorsten Beck, Ash Demirguc-Kunt and Vojislav Maksimovic, “Financing Patterns Around the World: Are Small Firms Dif ferent?”; Thorsten Beck and Asli Demirguc-Kunt, “Small and Medium Size Enterprises: Access to Finance as a Growth Constraint”

$25K

$2M

Investment size

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Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 19

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

12

Figure 7 - Access to finance as a major constraint to operations

Figure 8 - Impact of growth limiting factors across firms of different sizes32

32 Beck, Thorsten, Aslı Demirgüç-Kunt, and Vojislav Maksimovic. 2005. “Financial and legal Constraints to Firm Growth: Does Firm Size Matter?” Journal of Finance 60, 137-177

30

4346

22

2831

18

2327

7

1114

0

10

20

30

40

50

High income countriesUpper middle income countriesLower middle income countriesLow income countries

100+ employees20-99 employees<20 employees

Average % of businesses rating access to finance/ cost of finance a major constraint to current operations1

1. Countries weighted equally within income groups to calculate overall averageSource: World Bank Enterprise Surveys; World Bank List of Economies

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

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IMPLICATIONS OF SME GROWTH FOR DOMESTIC ECONOMIC DEVELOPMENT Increased SME growth has a direct effect on GDP growth due to increased output, value add and profits. The GDP contribution per SME is the difference between the return on capital and the cost of capital. Returns on capital are often high, with different datasets showing ranges up to 20-30% a month (for the most capital-strained firms), which is considerably higher than typical interest rates.33,34,35 The GDP contribution can be illustrated on a micro-level by looking at the additional economic activity generated by a hypothetical loan, as shown in figure 9 below. This example gives a simplified view on how a SME owner who invested his loan into the purchase of imported goods increases consumption and GDP. This example does not cover the significant multiplier effect in the wider economy, through the increased economic activity of employees and suppliers.36 The relationship between increased SME and GDP growth is touched upon in the World Bank’s report, Finance for All: “If entry, growth, innovation, equilibrium size, and risk reduction are all helped by access to and use of finance, it is almost inescapable that aggregate economic performance will also be improved”.37 SME growth also impacts GDP indirectly, through increased innovation and macro-economic resilience of the overall economy. Every year new SMEs enter the market, representing 5 to 20% of the existing number of firms. Smaller firms are often the most dynamic and innovative, and can be a test ground for new business ideas. 38 Although nearly half of all start-ups will fail within 5 years, a few of them will grow to become large firms, and replace incumbents. This process yields positive structural changes to the economy, can lead to large productivity gains, and is shown to be linked to GDP growth.39,40,41,42 Finally, a stronger SME sector can bolster a country’s resilience by broadening and diversifying the domestic economy, thereby reducing the vulnerability to sector-specific shocks and fluctuations in international private capital flows.43,44

33 For example, as described in http://siteresources.worldbank.org/INTFR/Resources/FPD_Issue_1.pdf, real returns to capital for SMEs in Mexico have been 20-33% per month 34 World Bank Surveys 35 A similar phenomenon was observed in microfinance with annualized returns on capital of 70% annually in one study (Karlan, Dean and Jacob Appel, More than good intentions, 2011, Penguin) 36 SEAF, 2007. “From Poverty to Prosperity: Understanding the Impact of Investing in Small and Medium Enterprises Data Survey and Case Study Analysis of SEAF Investments”

37 World Bank, “Finance for all, policies and pitfalls in expanding access”, 2008 38 Klapper, Leora, Luc Laeven, and Raghuram Rajan. 2006. “Entry Regulation as Barrier to Entrepreneurship.” Journal of Financial Economics 82(3):591–629 39 Global Entrepreneurship Monitor, 2010. “GEM 2010 Global Report” 40 Scarpetta, S., P. Hemmings, T. Tressel and J. Woo (2002), “The role of policy and institutions for productivity and firm dynamics: evidence from micro and industry data”, OECD Economics Department Working Papers, No. 329 41 DEG Atrium dialogue, “Promoting small and medium Enterprises, Their importance and the role of Development Finance Institutions in supporting them, November 2010 42 Fogel, Kathy & Morck, Randall & Yeung, Bernard, 2008. "Big business stability and economic growth: Is what's good for General Motors good for America?," Journal of Financial Economics, Elsevier, vol. 89(1), pages 83-108, July. 43 World Bank, “Finance for all, policies and pitfalls in expanding access”, 2008 44 Griffith-Jones, Stephany, Judith Tyson, Pietro Calice, The EIB and SMEs: Key lessons for Latin America and the Caribbean, 2011

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More research is needed to understand the impact of SMEs on other economic development drivers. The annex to this document gives an overview of key economic studies on SMEs. However, the overall body of research is limited. As the World Bank’s report, Finance for All, concludes: “lack of systematic information is one of the reasons why empirical research has been limited” and “little empirical evidence links access to finance to development outcomes”.45 Many stakeholders want to understand the impact of SME growth on cluster formation, formalization or gender and economic inequality. However, no or few studies exist on these topics, with exception of the study by Beck, Demirgüç-Kunt and Levine, which points out a lack of a link between SME growth and the alleviation of income equality or poverty alleviation.46 With a lack of empirical research, it is often hard to distinguish between an absence of evidence and evidence of absence.

Box 1: Examples of impact – the Small Enterprise Assistance Fund A study conducted by Small Enterprise Assistance Fund (SEAF) highlights the economic impact of investments in SMEs. It found that: o every dollar invested by SEAF in a SME generates an additional twelve dollars in

the local economy o 72% of new jobs generated go to unskilled or semi-skilled employees o SEAF companies sustained an average annual employment growth rate of 26

percent and a wage growth rate of 25 percent in US dollar terms, surpassing national growth rates for each country

Note: SEAF is a privately managed investment fund that provides growth capital and business assistance to SMEs in emerging and transition markets, based in Washington DC Source: SEAF, 2007. “From Poverty to Prosperity: Understanding the Impact of Investing in Small and Medium Enterprises Data Survey and Case Study Analysis of SEAF Investments”. Five of the firms studied are in Central and Eastern Europe and five are in Latin America. Their annual sales range from US$ 0.3 million to US$ 17 million. Their businesses range from handembroidered children’s clothes to electronic components and media products, though many are in food production and processing. Their numbers of employees range from 4 to 308.

Figure 9 - SME contribution to GDP growth

45 World Bank, “Finance for all, policies and pitfalls in expanding access”, 2008 46 Beck, Thorsten, Asli Demirgüç-Kunt, and Ross Levine, SMEs, Growth and Poverty: Cross-Country Evidence, 2005

GDPConsumption Investment Government spending+ + +

Imports go up by the cost of the container

Export Import =-

A beneficiary in Tanzania uses a loan to import shipping containers of goods and sells them in Tanzania with a mark-up

In general, SME owners earning a positive rate of return on additional capital are earning profits, which contribute directly to GDP

Net GDP goes up by the mark-up

Consumption goes up by the sale price of goods sold in Tanzania

1 2 3

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Box 2: Impact on taxation

SME growth increases government income from taxation. Revenues and profits of SMEs contribute to governments’ corporate tax income. Moreover, they stimulate increased indirect taxes (such as value-added taxes). There might also be additional tax income through the taxation of the profits of the investment funds and banks, depending on the local capital gains taxation laws.

The location decision by funds is based on more factors than taxation. Funds make their location decision by combining the need for appropriate financial regulation (e.g. anti-money laundering legislation), political stability and rule of law, a developed financial system, and a financial service industry (e.g. accounting, auditing, legal), with the ability to facilitate cross-border capital transfers. Many African financial systems do not meet these criteria, as the systems are yet underdeveloped, with many systems smaller in size than a mid-sized bank in Continental Europe.47 Only a limited set of global financial hubs offer the required services at a competitive price. For example, Mauritius has by far the most developed financial, legal and administrative ecosystem for financial cross-border transactions in Africa. A large number of Africa-focused funds, with both African or international fund managers, have therefore chosen to locate their funds in Mauritius.

Tax revenues would, in some cases, be relatively higher if capital for SMEs was provided by a local rather than a foreign lender / investor. Some NGOs48 have criticized private equity funds that are not domiciled in mainland Sub-Saharan Africa. In order to understand this argument, it is helpful to split the tax burden in the three main components: 1) corporate taxes by the SME, 2) taxes paid by the limited partners, and 3) taxes paid by the general partners.49,50 As described above, regardless of the location of the investment fund financing them, SMEs pay corporate taxes in their countries of residence. The taxation of general and limited partners is influenced by their country of residence, the location of the SMEs, cross-border taxation legislation and overall capital gains tax rates. In some cases, the tax revenues from the limited and general partners to the government of the investment country would be higher if they were to be based in this same country. In other cases, there would be little to no difference, as there are many African countries that have low to no capital gains taxation.51

47 Beck, Thorsten and Demirgüç-Kunt, Asli , 2008. “Access to Finance: An Unfinished Agenda”. The World Bank Economic Review, Vol. 22, Issue 3, pp. 383-396, 2008 48 For example, campaigns promoted by CEE Bankwatch Network, Bretton Woods Project, Both Ends, Urgewald, Les Amis de la Terre, Campagna per la riforma della Banca Mondiale, Weed

49 A diagram of the structure of a typical investment fund is included in the annex

50 There are other smaller tax components, such as the taxes paid between the fund management company and the income taxes of employees. This assumes a treatment of the investment vehicle as a “pass-through” or “look-

through”.

51 Furthermore, capital gains are seldom taxed at source

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Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 23

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This effect is less significant with regards to IFI investment. The limited partners in the fund, such as the IFIs, receive 80% of the capital gains of the fund. The location of the limited partners is independent of the location of the fund. For example, the EIB is based in Luxemburg, and furthermore, is tax-exempt due to its status as an international financial institution. By its mandate, however, it reinvests any capital returns, including capital gains and dividends of its private equity investments, back into developing countries. The taxation of the general partners (taxation on ~20% of the capital gains) is linked to the fund location and eventually to the countries of residence of the international partners and members of the management team.52

In summary, increased investment in SMEs will increase tax revenues, regardless of the location of the investment fund. The location of the fund will only influence the size of this increase. Especially in the case of IFI investment, this effect is relatively small. Investment funds will make location decisions largely based on their need for stable and sophisticated financial environments that facilitate cross-border investment. Thus, rather than regulating location decisions, the best course of action would be to support the improvement of local financial systems.

52 Depending on national legislation, the fund might either be seen as “pass-through” and not taxed, or there might be a usually relatively limited taxation (e.g. a withholding tax of 3% of foreign dividend income in Mauritius)

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24 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

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BARRIERS TO FINANCE FOR SMEs

The following section will first look at debt financing, and the reasons why regular banks provide insufficient debt to SMEs. It will demonstrate that the access to finance gap is a complex problem driven by several factors including lower returns, higher risk perceptions, an uninspiring regulatory environment, and a lack of intermediary skills, experience and capacity. Debt financing Banks are not adequately providing SMEs with capital in developing countries. As described in previous sections, there is large financing gap for SMEs in developing countries. The top five banks serving SMEs in non- OECD countries reach only ~20% of formal micro enterprises and SMEs.53 As shown in figure 10, in Sub-Saharan Africa, this number is even lower, at 5%. Nearly 25% of SMEs in emerging markets have a loan but are financially constrained, and almost 60% do not have a loan overdraft, but need one, as shown in Figure 11. This deteriorated further during the 2008-2010 financial crisis. Banks can often earn high returns in their core markets, giving them little reason to take on additional risk in the SME market. Banks in countries with immature financial systems often face little competition and a low threat of entry and can therefore earn handsome returns by lending to large public and private players.54,55 Banks in Africa are among the most profitable, earning often returns in equity in the 15-25% range, as shown in Figure 12.56 They might realize the potential of the SME market, but they have little incentive to move outside of their comfort zone and develop SME products. 57 As Paul Collier observed: “African banks were operating profitably via the easier and safer role of lending to large firms, and holding high-yielding government debt.” 58 As a result, in the words of a manager of one leading African bank “we have only scratched the surface of the SME market.” 59,60 Banks incur higher administrative costs by lending to SMEs. The costs of lending to SMEs are relatively high, as loan sizes are small, and the transaction costs per loan are relatively constant. 61,62, 63 This reduces incentives for regular banks to lend to them. The difference in fees, interest rates and relative share of loans to SMEs for African and non-African banks is shown in Figure 13. Banks have difficulty providing long-term capital. Banks in developing countries are often reliant on short-term liabilities (such as deposits). There are few traditional long-term borrowers, such as pension

53 IFC, 2011 Posing the Challenge on SME Finance” DFI Meeting Paris, March 2011 54 USAID, Paul L. Freedman, 2004.” Designing loan guarantees to spur growth in developing countries” 55 Expert interviews 56 Mark Napier, Including Africa - Beyond Microfinance, CSFI, 2010 57 For example, a recent survey of 91 banks in 45 developed and developing countries found that over 80% of these banks perceived the SME sector as a large market with good prospects (Beck, Demirguc-Kunt, Martinez Peria,

2008) 58 Paul Collier, “Rethinking Finance for Africa’s small firms”. Proparco Private Sector Development, Issue 1, May 2009 59 Dalberg study for the AFD on credit guarantees (to be published) 60 Competition in the banking sector thus has a direct effect on the ease of financing for SMEs, as pointed out in Beck, Thorsten and Demirgüç-Kunt, Asli , 2008. “Access to Finance: An Unfinished Agenda”. The World Bank

Economic Review, Vol. 22, Issue 3, pp. 383-396, 2008 61 Compared to e.g. lending to large companies 62 Costs per loan do not linearly decrease as the loan size declines 63 David de Ferranti, Anthony J. Ody 2007. “Policy Brief #159 Beyond Microfinance: Getting Capital to Small and Medium Enterprises to Fuel Faster Development”, The Brookings Institution

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funds, that can provide long-term liabilities to banks. Banks are thus challenged, to avoid a mismatch in the maturities of assets and liabilities, in providing long-term capital to their borrowers (including SMEs). In some countries and regions, such as West Africa, local regulation might further curtail the banks’ ability to attract long-term funding64, leading the AFDB to conclude that “Maturity mismatch, stringent bank regulations, and an underdeveloped capital market characterize the West Africa Economic and Monetary Union (UEMOA) region”.65 As shown in the next chapter, IFIs can play an important role in addressing the duration gap by providing long-term capital at favourable rates. Banks have difficulty providing tailored foreign exchange products. SMEs seek financing in currencies that match their income streams, to prevent foreign exchange mishaps. SMEs that have income in foreign currencies (e.g. USD for a cocoa trader) want debt in the same currency. Alternatively, an SME with only local currency income wants to avoid dollar-denominated debt. Banks in developing countries sometimes face restrictive local regulation and limited forex availability that make tailored foreign exchange solutions more difficult.66 Banks have limited information, skills and regulatory support to engage in SME lending. There are a variety of different forms of SME lending, as shown in Figure 14. Many forms, however, are difficult to implement in developing countries. The countries often have weak accounting standards, and the SMEs have little to no accurate financial statements on their revenues, profits and ability to pay (see Figure 15). Furthermore, there is often little to no general market data available on the SME market and specific sub-sectors (e.g. default rates).67 This limits the potential for lending based on financial statements or small business credit scores. Therefore, banks primarily engage in relationship-based or other forms of collateral-based lending, rather than cash-flow based lending. Banks tend not to provide financing for working capital to SMEs, which is cited by SMEs as one of the areas of greatest need. The lack of collateral for some borrowers and/or clear recourse legislation (e.g. ability to claim collateral) however, can complicate the possibilities to do collateral based lending (e.g. asset-based, real-estate or equipment lending). Finally, banks need specific skills to engage in the different forms of SME lending. A recent Dalberg survey showed that the difficulty in establishing credit-worthiness was a key barrier, with 80% of banks stating challenges in this area.68 Lack of these skills can lead banks to shun the SME market in its entirety, and invest only in high-yielding sovereign government debt, or it can translate into inadequate risk management, leading to lower repayment rates and returns. Some recent initiatives, such as the IFC SME banking guide, are aimed at decreasing this skill gap. These characteristics of the banking system generate unfavourable lending conditions for SMEs.69 The higher costs, lack of skills and higher (perceived) risks of investment in SMEs translate into high interest rates and collateral requirements (see Figure 13 and Figure 16). Banks sometimes charge more than

64 The regulations by the Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest- (BCEAO) stipulate that the ratio of medium and long term loans to time deposits (transformation ratio) must not exceed 25 percent 65http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Development%20Research%20Brief%20%20No%203%202010%20Lenghening%20Financial%20Contracts.pdf 66 This effect is not present in dollarized economies (e.g. Nigeria, Ghana) or liberalized foreign exchange regimes (e.g. the CFA Zone) 67 For example, 70% of banks state that lack of credit bureaus in their country hampers SME lending (SME Banking Guide) 68 Dalberg study for AFD on credit guarantees (to be published) 69 Thorsten Beck Asli Demirgüç-Kunt María Soledad Martínez Pería, 2008. “Bank Financing for SMEs around the World - Drivers, Obstacles, Business Models, and Lending Practices”

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150% of the loan amount in collateral, and interest rates might be 5 to 6% higher than in the rest of the world.70,71,72 Furthermore, posting collateral is complicated by the fact that most SMEs operate in environments with weak property rights and poor contract enforcement (see Figure 17), in which borrowers do not have legal titles to house or land, and therefore cannot use these as collateral.73,74,75 SME lending is further held back by a self-reinforcing market failure. The lack of SME lending leads to higher costs and lack of familiarity and knowledge, which in itself can lead to adverse selection (only the riskiest SMEs seek external financing), which in turn can lead to higher costs and interest rates, and less lending. Stiglitz and Weiss showed that this vicious cycle/market failure can lead to an end-state in which no SME lending takes place at all.76 Equity financing A nascent industry of equity providers has emerged in developing countries. Whereas the previous sections discussed the barriers in the provision of debt, this section focuses on equity. As discussed in the previous chapter, SMEs can grow into large firms on a combination of equity investment by the founder77, debt and retained earnings. However, the provision of external equity (“private equity”) becomes relevant to facilitating changes in ownership of these larger SMEs, for example when the founder wants to retire. Secondly, there is a sub-set of SMEs, especially start-ups with highly uncertain and fluctuating cash-flows, that are harder to finance through a debt model, and are better suited to external equity investment (“venture capital”). Historically, there were few external equity providers in developing countries, whether private equity or venture capital. The venture capital and private equity industry is still relatively new, and most players have not expanded beyond the developed world. Furthermore, equity financing is hampered by similar reasons as debt financing (e.g. asymmetric information, lack of reliable financial information).78 Finally, entrepreneurs in developing countries have little familiarity and affinity with the equity model. However, over the last decade a private equity industry for developing countries has surfaced, due to the efforts of pioneers such as Business Partners.79 Dalberg identified 192 private equity funds supporting SME investment in emerging markets and developing countries with an aggregated capital of US$7 billion. Many of these funds were created in the last five years, and 60% of them focused on Sub-Saharan Africa. 80

70 The collateral requirements should seen in the context of the other barriers. Collateral requirements in Germany are 124% for small firms and 130% for medium firms, yet access to finance is not considered a major barrier to

SMEs in Germany 71 Brian Milde, 2008 “Closing the gap: Reaching the missing middle and rural poor through value chain finance” Enterprise Development and Microfinance; Green Leeds, Roger S. 2003. “Financing Small Enterprises in Developing

Nations”, New York: Transnational Publishers 72 Maria Soledad Martinez Peria, “Bank financing to SMEs: What are Africa specificities”, Proparco Private sector magazine, May 2009 73 USAID, Paul L. Freedman, 2004.” Designing loan guarantees to spur growth in developing countries” 74 de Soto, Hernando. 2000. “The Mystery of Capital: Why Capitalism Triumphs in the West and Fails Everywhere Else”. New York: Basic Books 75 In Africa, “less than 10% of the continent’s land is formally owned, and barely one African in ten lives in a house with title deeds” Source: The Economist. January 17, 2004. “Survey: How to make Africa smile -, a survey of sub-

Saharan Africa,” Special Section 6. 76 Stiglitz, J. E., and Weiss, A. (1981), Credit Rationing in Markets with Imperfect Information, American Economic Review 71, 393–410 77 Often augmented by friends and family 78 DEG Atrium dialogue, “Promoting small and medium Enterprises, Their importance and the role of Development Finance Institutions in supporting them, November 2010 79 Business Partners Limited is a specialist risk finance company for formal small and medium enterprises (SMEs) in South Africa, and selected African countries (http://www.businesspartners.co.za/) 80 Dalberg analysis, 2009

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These players focus mostly on large- and medium-sized firms, and would commonly not invest in smaller SMEs. However, some specialized investment firms have emerged, such as Bamboo Finance 81, which focus on financing small enterprises that have an intentionally positive social impact and address poverty beyond local economic stimulation. In addition, albeit still at a very small scale, the first local venture capital funds have started to emerge in developing countries.

Box 3: Overall effects of the financial crisis on SMEs in developing countries

The financial crisis of 2008-2010 increased the financing gap for SME financing. Banks tightened lending standards during the financial crisis. This resulted in shortened maturities, increased collateral requirements and higher interest rates. Foreign banks reallocated liquidity from their overseas operations, and governments increased their borrowing to cover deficits. 1 This led to a crowding out of financing for market players, such as SMEs, who already had limited access to financial support, and were thus most affected by the tightened lending standards.

The impact of the crisis on companies (including large firms and SMEs) in the developing world has initially not been as marked as in the developed world or in emerging economies. This is mainly due to their comparatively lower reliance on foreign financing and weaker linkage (de-coupling) with the world markets. However, the economies still suffered from delayed effects (secondary shocks) due to the impact through trade and capital flows. Trade flows can be effected by lesser demand for exports (e.g. commodities), and financial flows can be effected due to reduced remittances and due to foreign banks reallocating funds back to their home markets82. As mentioned above, firms in all economies will suffer from reduced credit availability, while SMEs in developing countries also suffer from reduced trade credit by larger firms. 1

Countries in the ACP regions were, however, exposed to country-specific crises. Countries in Africa provide different levels of access to SME finance. Similarly, these countries are affected by different local crises (e.g. conflicts, disasters) and windfalls that accompanied the financial crisis, creating a divergence in impacts.

Impact data is only emerging slowly. The financial crisis is still a recent event. Sufficient data is not yet available to assess the impact of the recent financial crisis on SME access to finance.2 In addition, the effects of the economic crisis on financial regulation are still not clear. Changes in the international financial architecture might decrease the attractiveness of investing in developing countries. Thus, the impact of the financial crisis on developing countries, and on SMEs in particular, might only become clear in

81 Bamboo Finance is a commercial investment firm specializing in the financing of global social entrepreneurship by supporting innovating enterprises addressing poverty

through affordable healthcare, housing, water, energy and the like. (http://www.bamboofinance.com) 82 Due to the relative low levels of equity invested by foreign banks in African subsidiaries, it is unclear whether this reallocation of capital happened in practice (Beck and

others, Finance in Africa)

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

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the coming years.

Sources: 1 Paul Collier, “Rethinking Finance for Africa’s small firms”. Proparco Private Sector Development, Issue 1, May 2009 2 Scaling-Up SME Access to Financial Services in the Developing World; Financial Inclusion Experts Group, SME Finance Sub-Group; October 2010, International Finance Cooperation, World Bank Group, G 20 Seoul Summit 201

Figure 10 - Number of SMEs reached by banks83

Figure 11 - Financing constraints of SMEs84

83 IFC, 2011 Posing the Challenge on SME Finance” DFI Meeting Paris, March 2011 84 Formal SMEs consists off those SMEs that are incorporated and registered, for example with the tax authorities, in contrast to informal SMEs

as a % of formal enterprises in regionas % of formal enterprises with bank accounts in region

7

16

2631

50

68

5

1417

2420

45

0

10

20

30

40

50

60

70

Eastern Europe & Central Asia

Sub-Saharan Africa

Middle East & North Africa

South AsiaEast AsiaLatin America

Numbers are approximationsSource: International Finance Corporation, World Bank Group. “Posing the Challenge on SME Finance”. SME Finance DFI Meeting, Paris, March 2011

Number of SMEs reached by the top five banks serving MSMEs in each region (in %)

Do not need a loanDo not have a loan overdraft

but need a loan

21-24

Hava a loan and/or overdraft and no

financing constraint

8-10

Have a loand and/or overdraft

but financing constraint

45-55

Total formal SMEs in

emerging markets

16-20 100

Source: IFC and McKinsey Database 2010Note: The number of SMEs unserved or underserved is calculated based on SME access to bank loans and overdrafts only (i.e. Not prise surveys, IFC MSME database, literature searches and McKinsey proprietary research)

Formal SMEs’ use of financial institutions loans and financing constraints (Percent of total enterprises in emerging markets (i.e. excluding high-income OECD)

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

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Figure 12 - Bank’s return on equity across regions85, 86

85 Thorsten Beck, Tilburg University and the Centre for Economic Policy Research (CEPR), Michael Fuchs, The World Bank, Marilou Uy, The World, 2007. “BankFinance in Africa:Achievements and Challenges” 86 The x-axis of the graph is return on equity, in % (0.2 = 20%)

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30 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

23

Figure 13 - Differences in SME lending within and outside Africa

Figure 14 – types of SME lending

There are different ways to lend to SMEs. (Taketa, Udell, 2006). The type of borrower, a lack of information and a lack of legislation can complicate / close off a number of these lending technologies. Source: Taketa, K. and G. F. Udell (2007) Lending Channels and Financial Shocks: The Case of Small and Medium-Sized Enterprise Trade Credit and the Japanese Banking Crisis. Monetary and Economic Studies 25(2): 1-44.

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Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 31

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Figure 15 - Availability of financial information of SMEs

Figure 16 - Financing obstacles for SMEs87

Figure 17- Cost/time taken to register property and enforce contracts

87 Julien Lefilleur, “Financing SMEs in the context of strong asymmetry of information”. Proparco Private Sector Development, Issue 1, May 2009

69

54

29

79

64

45

82

63

44

93

75

45

0

20

40

60

80

100High income countriesUpper middle income countriesLower middle income countriesLow income countries

100+ employees20-99 employees<20 employees

% of Firms with Annual Financial Statement Reviewed by External Auditor1

1. Values weighted equally within income groups to calculate overall averageSource: World Bank Enterprise Surveys; World Bank List of Economies

43

61

100

4.5

5.6

8.4

0

50

100

150

6

8

4

2

0High income

10

Middle incomeLow income

Time taken to register property (days)Cost of registering property (% of income per capita)

526

649605

53.6

Middle income

20.5

High income0

33.3

Low income

800

600

200

400

0

20

60

40

Time taken to enforce contract (days)Cost of enforcing contract (% of income per capita)

Registering property Enforcing contracts

Source: World Bank, Doing Business Indicators 2010 Source: World Bank, Doing Business Indicators 2010

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32 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Création d’emploi dans les micro et petites entreprises : quelle efficacité des programmes d’appui ? -

entreprendreausud.org | Octobre 2015

IDÉES, CONCEPTS ET POLITIQUES

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entreprendreausud.orgUn portail d’information du Gret fi nancé par l’AFD

Ce rapport analyse l’effi cacité de divers programmes d’appui à la petite entreprise à créer de l’emploi. Ces programmes ont été analysés par catégorie, recouvrant l’accès au fi nancement, la formationà l’entreprenariat, les services d’appui à l’entreprise, les subventions salarialesou à l’innovation, ou encore l’amélioration de l’environnement des aff aires.

Création d’emploi dans les microet petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

● OCTOBRE 2015

Accéder au document original :

Interventions for employment creation in micro, small and medium sized enterprises in low and middle income countries –A systematic review, KfW Research, 2014, 97 p.

Accéder aux autres articles : Portail www.entreprendreausud.org

La création d’emplois décents est l’un des principaux défi s auquel font face les pays à revenus faibles et intermédiaires. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2013,

600 millions d’emplois devront être créés dans les quinze prochaines années pour maintenir le taux d’occupation à son niveau actuel. Les gouverne-ments, les ONG et les bailleurs de fonds consacrent d’importants moyens à divers projets et politiques visant à faciliter la création d’emplois. Les micro,petites et moyennes entreprises (MPME) étant celles qui créent le plus d’emploi dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, celles-ci sont souvent au cœur de ce type d’intervention. Ces approches concernent principalement l’accès à des services fi nanciers ou non fi nanciers, la formation à l’entre-preneuriat, diverses mesures de subventions sala-riales ou à l’innovation, ou encore l’amélioration de l’environnement des aff aires. Ce rapport, commandé par la Coopération allemande, vise à analyser l’effi -cacité de ces programmes à créer de l’emploi. Il se base sur l’analyse de 54 rapports d’évaluation suffi -samment rigoureux et approfondis pour identifi er l’impact direct du programme sur les performances et les pratiques de l’entreprise.

ACCÈS AU FINANCEMENT

Vingt-six des 54 rapports analysés portent sur l’éva-luation de programmes d’accès au fi nancement. Ces interventions se concentrent sur la fourniture d’intrants fi nanciers, tels que la microfi nance, des subventions en espèces ou en matériel, des prêts, ou encore la mise en place de fonds de garantie et de dispositifs de micro-assurance. Elles peuvent en

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Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 33

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IDÉES, CONCEPTS ET POLITIQUES

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SCHÉMA 1. Chaîne de résultats des programmes d’accès au fi nancement

● OCTOBRE 2015

Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

outre nécessiter des dotations en personnel à des institutions de microfi nance ou des banques. Les prêts sont alloués à l’entrepreneur après une évalua-tion approfondie de son plan d’aff aire, ainsi que de son historique de crédit et de garantie. Ces interven-tions lui permettent d’investir, entraînant ce faisant un accroissement de la production et des profi ts de son entreprise. La création d’emploi, résultant de l’augmentation de la production et des profi ts, est l’eff et fi nal recherché. Cet eff et est conditionné par la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifi ée et d’une législation du marché du travail adaptée. Il repose aussi sur l’hypothèse que l’entreprise ne substituera pas de capital à la main-d’œuvre et que la croissance de l’entreprise est extensive. Les MPME étant structurées de manière assez simple, il est néanmoins plus probable qu’il y ait une complémen-tarité entre la main-d’œuvre et le capital. Il est en revanche probable que la croissance de l’entreprise soit d’abord intensive, c’est-à-dire que l’intervention

conduise d’abord à l’augmentation de la produc-tivité du personnel déjà en poste plutôt qu’à une croissance extensive, se traduisant par de nouveaux recrutements. La logique d’intervention de ce type de projet est illustrée par le schéma 1 ci-dessous.

Groupe de clients de services de microfi nancedans l'Uttar Pradesh en Inde, 2013 © Thomas Gietzen, KfW

RÉSULTATS

Le micro-entrepreneur a accès aufi nancement

Réduction ducoût du fi nancement

RÉSULTATSINTERMÉDIAIRES

Accroissement de l’investissement

Accroissementdu profit

Accroissementde la production

RÉSULTATSFINAUX

Accroissementde l’emploi

INTERVENTIONS

Apports

Budgets pour des subventions, des crédits et des mécanismes de garantie de crédit

Dotation en personnel pour des IMF et des banques

Activités

Analyse des idées et plans d’affaires

Suivi des remboursements

Collecte de données sur l’historique de crédit fi nancement d

Hypothèses

Les intrants sont investis dans l’entreprise

MF et des ues

crédit

Hypothèses

Le groupe ciblé a un accès limité au crédit

Les agents de crédit sont bien formés

a production

Hypothèses

Accroissement de la demande de travail

Main-d’œuvre disponibleet adéquate

Législation du travail adaptée

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34 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

Impacts sur l’emploi

L’impact sur la création d’emplois de la plupart des projets de microcrédit est relativement faible : par-mi les 45 mesures d’accompagnement proposées, seules 16 ont un impact réel sur la création d’emploi ou la création d’entreprise. En particulier, l’impact sur l’accroissement de l’emploi est relativement faible dans les MPME déjà établies. Les résultats les plus signifi catifs ont été constatés dans la création de nouvelles entreprises, principalement de micro-entreprises, et dans l’expansion d’entreprises relati-vement plus grandes, rentables et déjà bien établies.

Principaux constats

Le faible impact sur l’emploi de ce type d’inter-ventions ne signifi e pas qu’elles soient ineffi -caces. Il révèle plutôt que la création d’emploi n’est pas leur fi nalité première. Ces projets se concentrent plutôt sur la stabilisation et l’ac-croissement des revenus : le crédit est utilisé, pour la plupart des entreprises, comme fonds de roulement plutôt que pour une acquisition d’équipements ou de locaux. Par conséquent, ces interventions peuvent avoir un impact très limité sur l'emploi, mais un impact signifi catif sur les ventes et les revenus de l’entreprise.

Un impact sur l’emploi exige des changements importants dans l’entreprise. Or, la plupart des prêts semblent être trop petits ou avoir des échéances trop courtes pour conduire à des changements signifi catifs dans le capital et la technologie de production. Par exemple, un microcrédit permettra à un tailleur de rempla-cer une machine à coudre mécanique par une machine à coudre électrique. Ce dernier pourra rapidement constater une amélioration de la performance de son entreprise au travers de la progression de ses recettes, de ses bénéfi ces et de ses investissements, mais sans qu’il n’ait pour autant le besoin ou la rentabilité pour embaucher un employé supplémentaire dans l’immédiat. La croissance est donc plutôt inten-sive qu’extensive. Une étude menée par Field et al. (2011) renforce cette hypothèse, et souligne combien les conditions du prêt importent : elle révèle qu’une faible durée de prêt se traduira par un encours d’emprunt plus limité et empêchera

les petits entrepreneurs d’investir par peur de ne pas pouvoir rembourser le crédit à temps.

Les programmes ciblant les femmes semblent avoir moins d’impact sur la création d’emploi que ceux qui ne les ciblent pas particulièrement. Non qu’elles soient de moins bons entrepre-neurs que les hommes. L’analyse montre plutôt qu’elles font face à des contraintes supplémen-taires, qui doivent être résolues pour maximiser l’impact sur l’emploi. Les femmes dépenseront ainsi davantage pour subvenir aux besoins de leur foyer (nourriture, vêtements, santé) que les hommes et auront de ce fait moins de fonds à investir. Elles font également face à de plus fortes pressions familiales, les obligeant à parta-ger leurs ressources là où elles auraient préféré les investir. Dans bien des cas, les femmes ont un accès plus limité que les hommes à l’éduca-tion. Dans certains pays, leur accès aux services fi nanciers peut être soumis à l’accord préalable de leur mari ; elles peuvent ne pas avoir droit à la propriété ou de sortir sans être accompa-gnées. Tous ces facteurs expliquent pourquoi, en moyenne, les crédits délivrés aux femmes entrepreneurs ont un impact plus limité sur la création d’emploi.

FORMATIONS À L’ENTREPRENARIAT

Ce type d’intervention est le deuxième plus repré-senté : il concerne 20 des 54 rapports d’évaluation analysés. Il porte sur la formation technique et pro-fessionnelle (en centre ou en entreprise), le déve-loppement de compétences entrepreneuriales, l’ac-compagnement à l’élaboration d’un plan d’aff aires, l’éducation fi nancière ou encore la formation aux aptitudes fondamentales (life skills).

Ces formations sont proposées à des MPME exis-tantes ou à des individus projetant de créer leur entreprise. Elles visent à améliorer leurs capacités de management et à résoudre des diffi cultés, ou encore à mieux leur faire connaître les services fi nanciers existants et les bénéfi ces qu’ils peuvent en tirer. Si les individus mobilisent ces nouvelles compétences au sein de leur entreprise, ils seront en mesure d’en accroître la productivité et ainsi leur profi t. Cet accroissement du profi t pourra ensuite

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

conduire à un investissement en capital et en main-d'œuvre dans l’entreprise, conduisant ainsi à la créa-tion d’emplois nouveaux. La logique d’intervention de ce type d’approche est résumée au schéma 2 (voir ci-dessous).

Impacts sur l’emploi

L’analyse fait ressortir que la plupart des pro-grammes ont un impact positif sur l’amélioration des compétences entrepreneuriales et comportemen-tales, et, dans certains cas, conduisent à une plus grande motivation ou à un plus grand optimisme. Dans de nombreux cas, la formation stimule l’esprit d’entreprise et amène les entrepreneurs potentiels à mieux planifi er leur modèle d’entreprise et sa ren-tabilité. Sur les 28 mesures analysées, seules 11 en revanche ont un eff et signifi catif sur l’emploi.

SCHÉMA 2. Chaîne de résultats des programmesde formations à l’entreprenariat

Tailleur au Sénégal, 2012 © Christian Schönhofen, KfW

4

RÉSULTATS

Amélioration des compétences en management

Amélioration des compétences en gestion financière et résolution de problèmes

Connaissance des produits financiers et de leurs avantages

RÉSULTATSINTERMÉDIAIRES

Amélioration de l’efficience etde la productivité

Améliorationdes profits

Accroissementde l’investis-sement

Accroissement de la production

RÉSULTATSFINAUX

Accroissementde l’emploi

INTERVENTIONS

Apports

Budget Dotation en

personnel

Activités

Éducation financière Formation à

l’entreprenariat Appui-conseil et

mentorat spécialisé Formations aux

aptitudesfondamentales (lifeskills)

Formations aux aptitudesfondamentales (lifeskills)

Connaissance des produits financierrs s s et de leurs avantages

se Ac

la

mentroissement de roduction

Hypothèses

Accroissement de la demande de travail

Main-d’œuvre disponibleet adéquate

Législation du travail adaptée

Hypothèses

Les cibles participentà la formation

Hypothèses

Les compétences apprises sont pertinentes pour l’entrepreneur

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

Principaux constats

Un résultat nul voire négatif sur la création d’emploi peut dans certains cas être considéré comme positif : la formation à l’entrepreneuriat peut en eff et amener des entreprises qui ne sont pas rentables soit à le devenir soit à fermer. De la même manière, elles peuvent éviter la concréti-sation de projets non rentables.

L’emploi semble arriver en dernière position dans la chaîne de résultats des formations à l’entre-prenariat. Certaines évaluations montrent un impact positif sur l’investissement et sur les ventes et les revenus de l’entreprise. Seules quelques-unes soulignent un impact positif sur l’innovation dans les processus de production ou les produits. Très peu d’entre elles relèvent un impact positif sur l’emploi.

Peu de leçons peuvent être tirées du ciblage de ce type d’interventions. Il ressort néanmoins que ces interventions sont plus bénéfi ques pour dé-marrer une entreprise que pour la développer.

Les formations approfondies et bien calibrées par rapport aux besoins de l’entreprise ont plus d’impact ; ce qui ne signifi e pas que l’approche doit nécessairement être plus complexe : il res-sort ainsi qu’il est plus effi cace de travailler dans la durée sur l’acquisition de compétences spé-cifi ques, à raison par exemple d’une session de formation par semaine pendant un an, plutôt que de privilégier des formations courtes sans suivi.

Les programmes liant formations et services fi nanciers ont de meilleurs résultats.

SERVICES D’APPUI À L’ENTREPRISE

Les services d’appui à l’entreprise peuvent concer-ner la promotion des exportations, la diff usion de pratiques de contrôle de qualité ou encore d’in-formations pertinentes sur le marché. Ils peuvent également porter sur le renforcement des MPME en tant que fournisseurs de grandes entreprises ;

SCHÉMA 3. Chaîne de résultats des programmes de services d’appui à l’entreprise

5

RÉSULTATS

Les entrepreneurs connaissent les opportunités à l’export

Les entrepreneurs connaissent les normes (inter-nationales) de qualité

RÉSULTATSINTERMÉDIAIRES

Accroissement de la demande en produits

Amélioration des profits

Accroissement de l’investissement

Accroissement de la production

RÉSULTATSFINAUX

Accroissementde l’emploi

INTERVENTIONS

Apports

Budget Dotation en

personnel

Activités

Appui à l’exportation

Contrôle qualité Informations sur

le marché

roissement de roduction

Hypothèses

Accroissement de la demande de travail

Main-d’œuvre disponible et adéquate

Législation du travail adaptée

nationales) de qualité

Ala

Hypothèses

Les activités d’information touchent les entrepreneurs

Les entrepreneurs participent aux activités

Hypothèses

Les entrepreneurs utilisent l’information pour produire et commercialiser leurs produits

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

la mise à disposition de locaux ; la mise en place de mesures d’allégement ou d’incitations fi scales à l’innovation ; et des subventions à l’innovation sur les produits ou les processus de production. Dans le cadre des six projets étudiés, les entreprisesciblées étaient principalement des PME déjà éta-blies. Seule une intervention ciblait les microentre-prises. Ces approches visent à améliorer la connais-sance qu’ont les entrepreneurs des nouveaux marchés, ainsi qu’à diversifi er leurs technologies de production, produits et services. En conséquence, les entrepreneurs font face à une demande crois-sante et peuvent maximiser leurs profi ts en accrois-sant leur production. Le résultat fi nal attendu est un accroissement de la demande en main-d'œuvre dans les MPME. La logique d’intervention de ce type de programme est synthétisée au schéma 3 (voir ci-dessus page 5).

L’analyse des rapports d’évaluation d’impact montre que :

les programmes d’incitations fiscales ou de subvention à l’innovation sur les produits, les technologies ou les processus de production ont eu un impact particulièrement important sur la création d’emploi. Il est en revanche diffi cile à dire si les entreprises appuyées n’auraient pas investi dans ces innovations même sans l’appui du programme ;

les programmes visant à renforcer la capacité des petites entreprises à agir en tant que four-nisseurs de grandes entreprises sont bénéfi ques tant pour les petites que pour les grandes entre-prises : ils ont conduits à un accroissement des ventes et de l’emploi dans les petites entreprises et à une amélioration de leur soutenabilité, et ont parallèlement conduit à une amélioration des ventes des grandes entreprises et ont accru leur capacité à exporter. Il était intéressant de noter que les eff ets étaient plus rapides chez les petites entreprises (environ un an) que chez les grandes (environ 2 ans) ;

les services d’appui à l’entreprise ont un impact globalement positif sur l’emploi. Cet impact est maximisé lorsque l’off re de services est tirée par la demande et ciblée : les grandes entreprises ont des besoins d’appui pointus et sophistiqués, tandis que les petites entreprises ont des besoins plus rudimentaires.

PROGRAMMES DE SUBVENTIONS SALARIALES

Une approche commune pour inciter les entreprises à recruter consiste à subventionner le coût du travail. Quatre interventions ont été analysées en Indonésie, au Sri Lanka et en Turquie, toutes conduites auprès de PME formelles. Les subventions octroyées cou-vraient en moyenne 25 à 50 % du coût salarial sur une période allant de 12 à 18 mois, d’autres allant jusqu’à 100 % du coût mais sur une période plus courte, de 4 à 6 mois. Les MPME ayant recruté un travailleur supplémentaire augmentent leur pro-duction et leur profi t. Elles pourront analyser, à la fi n de la période de subvention, si le revenu généré par le travailleur est supérieur à son coût. Dans ce cas, l’emploi est susceptible d’être maintenu au-delà de la période de subvention. Cette logique d’interven-tion est résumée au schéma 4 (voir page suivante).

Les évaluations des programmes de subventions salariales font ressortir les constats suivants :

Les approches ciblées sur l’employeur, consistant à subventionner (donc réduire) ses charges pour tout nouveau recrutement, ont un impact positif sur la croissance de l’emploi et la croissance de l’entreprise. En revanche, les approches ciblées sur le demandeur d’emploi, consistant à lui déli-vrer un bon de subvention salariale pour faciliter son recrutement et ainsi l’acquisition de compé-tences en entreprise, ont quant à elles été beau-coup moins effi caces. La première approche est jugée plus adaptée parce que l’employeur est libre de recruter le salarié de son choix, alors que dans la deuxième approche, le profi l du demandeur d’emploi peut ne pas correspondre aux attentes de l’entreprise. Dans certains cas, la présentation du bon de subvention par le demandeur peut envoyer un signal négatif à l’entreprise quant à ses compétences.

Ce type d’intervention est coûteux : en Turquie, le salaire du nouveau recruté était pris en charge à 94 %. Ce coût peut sembler acceptable si les em-plois créés sont durables, mais peu de données sont disponibles à ce sujet. L’une des contraintes majeures de ce type d’approche est qu’il est diffi -cile d’évaluer si les personnes auraient été recru-tées même sans l’appui du programme.

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

AMÉLIORATION DE L’ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

Dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, la majeure partie des micro et petites entreprises urbaines sont informelles : elles ne sont pas enre-gistrées auprès de l'autorité fi scale et ne respectent pas les normes en vigueur. L’une des questions clés est de savoir si la performance et la taille (en capi-tal et personnel) de ces entreprises pourraient être améliorées par la formalisation. Les interventions qui visent à améliorer l’environnement des aff aires partent de l’hypothèse que la formalisation facilite l’accès des MPME au crédit et à d’autres ressources

importantes pour leur développement. Ces ap-proches peuvent consister à simplifi er la démarche de formalisation et à conduire des campagnes de sensibilisation auprès des entrepreneurs (approche illustrée au schéma 5, voir page suivante). Dans ce cadre, le processus de formalisation est plus court et nécessite un nombre réduit de démarches. Cela diminue le coût de la démarche pour l’entreprise, soit directement si les frais de formalisation ont été révisés à la baisse, soit indirectement au travers d’un gain en temps. Par ailleurs, ce type d’approche peut profi ter indirectement à l’entreprise, par la réduction du coût d’accès au crédit résultant de la formalisa-tion. Les MPME améliorent par conséquent leur pro-ductivité et leur investissement, ce qui devrait se tra-duire fi nalement par une amélioration de l’emploi.

SCHÉMA 4. Chaîne de résultats des programmes de subventions salariales

RÉSULTATS

Lesentrepreneurs recrutent

RÉSULTATSINTERMÉDIAIRES

Accroissement de la productivité de la main-d’œuvre après formation

Amélioration des profits Accroissement de

l’investissement Accroissement de la

production

RÉSULTATSFINAUX

Accroissementde l’emploi

INTERVENTIONS

Apports

Budget pourles subventions

Dotation en personnel

Activités

Mesures de subventions salariales

Ap

croissement de la oduction

Hypothèses

L’accroissement des recettes de l’entreprise permet de supporter le salaire au-delà de la période de subvention

Législation du travail adaptée

Hypothèses

Les MPME utilisent les subventions salariales

Les MPME ont besoinde recruter

Hypothèses

Les nouveaux employés sont formés directement en entreprise et acquièrent les compétences nécessaires

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

Certains auteurs, tels que Maloney (2004) soulignent néanmoins que les MPME ont peu à gagner de la for-malisation parce qu’elles sont trop petites pour pro-fi ter des services off erts par les entreprises formelles et que l’État n’a que peu de services à leur off rir. Par ailleurs, la formalisation pourrait induire une aug-mentation substantielle des taxes à supporter. Ces dépenses s’ajoutent aux frais de formalisation, qui selon De Soto (1989) peuvent être tellement élevés qu’ils peuvent à eux seuls dissuader les MPME de se formaliser. Ces analyses soulèvent deux questions : 1) quelles sont interventions encourageant la for-malisation des entreprises ? 2) quels sont les eff ets de la formalisation ?

Les rapports d’évaluation font ressortir les princi-paux constats suivants :

Les interventions visant à rendre la formalisation plus simple et moins coûteuse sont générale-ment adaptées, mais elles n’auront d’eff et que sur un groupe relativement restreint d’entre-prises déjà relativement performantes. Ainsi, au

Sri Lanka, où un projet off rait l’équivalent d’un mois de profi t moyen aux entreprises accep-tant de se formaliser, seules 20 % ont accepté de faire la démarche. L’évaluation a révélé que d’autres facteurs importants pouvaient entrer en compte : dans certains contextes, l'absence de droits de propriété pour le terrain sur lequel les entreprises travaillent a ainsi été un obstacle majeur à la formalisation.

Il est généralement plus facile d’accompagner la formalisation d’une entreprise en création que d’une entreprise déjà installée.

Pour la plupart des MPME informelles, ce sont moins les frais de formalisation que les bénéfi ces attendus qui sont déterminants dans la décision de formalisation. En d’autres termes, la meilleure incitation à la formalisation que les États puissent fournir est d’off rir des services publics utiles en retour. La simplifi cation du processus adminis-tratif de formalisation est donc nécessaire, mais insuffi sant.

SCHÉMA 5. Chaîne de résultats des programmes d’appui à l’environnement des aff aires

8

RÉSULTATS

Le processus d’enregistrement des MPME est simplifié

RÉSULTATSINTERMÉDIAIRES

Réduction des coûts

Accroissement de l’investissement

Accroissement de la productivité

RÉSULTATSFINAUX

Accroissementde l’emploi

INTERVENTIONS

Apports

Budget Dotation en

personnel

Activités

Réformes pour simplifier l’enregistrement des MPME

Campagnes de sensibilisation

Hypothèses

Accroissement de la demande de travail

Main-d’œuvre disponibleet adéquate

Législation du travail adaptée

Hypothèses

La formalisation des MPME améliore leur productivitéet réduit leur charges

Hypothèses

Les MPME sont sensibilisées

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40 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

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Création d’emploi dans les micro et petites entreprises :quelle effi cacité des programmes d’appui ?

CONCLUSION

L’étude révèle combien il est complexe de relever le défi de la création d’emploi :

de nombreuses conditions doivent être réunies pour que les interventions d’appui aux MPME aient un impact non seulement sur les perfor-mances de l’entreprise, mais aussi sur l’emploi ;

il est beaucoup plus aisé d’améliorer la gestion et la performance de l’entreprise que de l’amener à recruter. La plupart des interventions semblent

conduire à une croissance intensive de l’entre-prise, mais sans parvenir à générer une augmen-tation de la productivité suffi sante pour induire la création de nouveaux emplois ;

la plupart des projets d’appui à la petite entre-prise visent la stabilisation des revenus et la réduction de la pauvreté plutôt que la création d’emplois ;

le ciblage des MPME appuyées est essentiel : toutes les entreprises n’optimiseront pas l’appui apporté de la même façon ;

il est plus aisé de créer une nouvelle entreprise que de développer une entreprise existante.

Page 42: Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 41

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3. Développement d’un contexte favorable

L’AFD et la mésofinance : financer les petites et très petites entreprises des pays du Sud -

AFD | 2015

L’AFD ET LA MéSOFINANCE

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Financer les petites et très petites entreprises des pays du Sud

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42 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Il existe de nombreux freins au développement du crédit aux TPE/PE, liés à la fois aux caractéristiques de ces entreprises et à l’organisation des établissements financiers.

Freins liés aux caractéristiques des TPE/PE :

Leur faible taux de formalisation,

Des compétences managériales encore insuffisantes (gestion, comptabilité, marketing…),

Un niveau de fonds propres faible,

La faible valeur des actifs offerts en garantie et les difficultés rencontrées par les institutions financières pour exercer ces garanties,

Les difficultés rencontrées par les entrepreneurs pour produire des garanties personnelles.

Freins liés aux établissements financiers : La perception du risque par les établissements financiers, qui le considèrent comme élevé alors qu’il est inférieur au risque réel, selon les statistiques de défaillances,

Un manque de segmentation de la clientèle, avec une absence de lignes métiers diversifiées entre, d’une part, la banque de détail, où les entrepreneurs empruntent à titre personnel à partir de leur situation de patrimoine et, d’autre part, les services financiers aux grandes entreprises.

Une organisation, des méthodes et des outils d’analyse du risque de crédit configurés pour la clientèle « grandes entreprises », dans le cas des banques, et inversement pour les micros entreprises, dans le cas des institutions de microfinance.

LES PETITES ENTREPRISES, CRéATRICES DE CROISSANCE DANS LES PAyS EN DéVELOPPEMENT Les Très Petites et Petites Entreprises (TPE/PE) représentent l’un des principaux moteurs de croissance économique des pays en développement. Elles constituent souvent l’essentiel de leur tissu économique et jouent un rôle central en matière de création d’emplois, d’investissements ou encore d’innovations.

De par leur structure et leur flexibilité, elles peuvent également être un élément déterminant d’absorption des crises économiques et financières. Contrairement aux grandes entreprises, ces entreprises disposent encore d’un important potentiel de croissance. Afin d’assurer leur développement, elles ont besoin d’une offre adaptée de services financiers et non financiers.

Les attentes des TPE/PE en matière de crédit restent encore très peu couvertes actuellement. Ce marché constitue également un réservoir de croissance très important pour les banques et autres intermédiaires financiers qui souhaitent se diversifier et développer leurs parts de marché.

DES DIFFICuLTéS POuR ACCéDER Au FINANCEMENT Les conditions nécessaires pour le développement des TPE/PE, parmi lesquelles l’accès au crédit, sont mal remplies dans les pays en développement. Entre les micro entreprises, souvent informelles, et les grandes entreprises, ce segment de clientèle du secteur privé échappe encore largement aux circuits financiers traditionnels, faute de solutions financières adaptées à ses besoins, qui se situent entre les minimums d’intervention des banques traditionnelles et le plafond des crédits offerts par les institutions de microfinance.

Ces entreprises se trouvent souvent contraintes à se tourner vers des sources de financement informelles (amis, famille, tontines…), voire vers un autofinancement inadapté. Cette absence d’accès au crédit constitue un frein réel à leur croissance et, plus largement, au développement économique de ces pays.

100 000 €

2 000 €

Micro EntreprisesEntreprises Individuelles

TPE/PE

GrandesPME

Banque traditionnelle

IMF

{ Chaînon manquant

Besoins de financements

Page 44: Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Midi de la microfinance et de l’inclusion financière — 43

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

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L’AFD ET LA MéSOFINANCE La mésofinance concerne les besoins de financement non couverts des petites entreprises, qui peuvent s’étaler de 2 000 € à 100 000 €, ces limites pouvant varier selon les pays. L’AFD met en œuvre une stratégie d’intervention globale pour combler ce déficit, en intégrant à la fois un appui à l’offre des institutions financières et un appui à la demande de financement des TPE/PE.

Faire évoluer les segments de clientèles des établissements de crédit

L’AFD propose aux établissements bancaires traditionnellement positionnés sur la clientèle des grosses PME de les accompagner dans leur stratégie de descente en gamme de clientèle vers une offre de financement destinée aux petites entreprises.

Ce soutien peut être constitué d’une part, d’un appui financier pour le développement de produits, de compétences et de méthodes à destination de ces entreprises, et d’autre part, d’une garantie partielle de leurs risques de crédit pendant la période d’acquisition de compétences sur cette nouvelle clientèle.

De la même manière, l’AFD intervient auprès des institutions de microfinance qui souhaitent accompagner la croissance de leurs plus gros clients et monter en gamme vers du financement en faveur des TPE/PE, en leur offrant également différentes formes de soutien financier.

L’appui à la demande : la mise à niveau des TPE/PE

Dans sa démarche mésofinance, l’AFD intègre la composante « appui à la demande », qui vise à mettre à niveau les TPE/PE pour leur permettre de répondre aux exigences de leurs partenaires financiers et accéder ainsi au crédit. Cet appui porte principalement sur le renforcement des capacités de ces entreprises et le développement des services d’appui non financiers aux petites entreprises qui offrent des services de formation, d’aide à la formalisation d’états financiers, de constitution de dossiers de prêt ou encore de coaching.

L’AFD peut également favoriser l’animation de la coopération interentreprises, qui consiste à encourager des associations professionnelles sectorielles à développer des relations associatives entre entreprises, à travers leur organisation au sein de réseaux et « clusters ».

Des outils adaptés et complémentairesPour mettre en œuvre son approche mésofinance intégrée, l’AFD dispose de plusieurs outils complémentaires :

Les garanties partielles de portefeuille ARIZ, pour partager, avec les institutions financières, le risque sur ces nouvelles catégories de clientèle ;

La mise en place de lignes de crédit ciblées sur le segment des TPE/PE ;

L’octroi de subventions d’assistance technique, à la fois pour le renforcement des compétences des institutions financières en matière de crédit aux TPE/PE, et pour l’accompagnement des TPE/PE dans un cadre de structuration de la demande.

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La demandede financement

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44 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

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AriZ Garantie partielle de portefeuille

Ce nouveau dispositif de garantie est destiné aux banques disposant d’une expertise reconnue en matière d’analyse du crédit et souhaitant développer leur activité de méso-finance et leur portefeuille de prêts en faveur des PME.

La garantie est formalisée par une convention de garantie AFD.

L’enveloppe de garantie couvre automatiquement 50 % du risque des prêts individuels à consentir par une ban-que, d’un montant unitaire compris entre 10 000 € et 300 000 € (ou sa contrevaleur).

L’AFD délègue à son partenaire bancaire la décision et la gestion de chaque garantie à imputer sur l’enveloppe contractualisée avec ARIZ.

ExEmplE dE projEt : SEkErbAnk (turquie)

Les PME turques, dont la grande majorité est constituée de micro-entreprises, représentent 77 % de l’emploi, 27 % de l’in-vestissement et 38 % de la valeur ajoutée au niveau national. En dépit de leur rôle central pour l’économie turque, les PME ont difficilement accès au crédit, notamment dans les régions les moins développées économiquement. Ce faible recours au crédit résulte principalement d’une incapacité des banques loca-les à répondre aux besoins de cette catégorie d’entreprises, et plus particulièrement à ceux des TPE.

Partant du constat qu’il existe un fort potentiel pour une des-cente en gamme des banques turques sur ce segment de clien-tèle, l’AFD a décidé fin 2008 d’accompagner la stratégie TPE de Sekerbank, onzième banque commerciale turque, particulière-ment bien implantée dans les zones rurales et semi-rurales du centre et de l’est de l’Anatolie. Initialement enclenché par le bailleur Allemand KFW, ce soutien a pris la forme d’une ligne de crédit concessionnelle de 10 millions d’euros pour le finance-ment de prêts aux TPE, assortie d’un programme de renforce-ment des capacités de la banque sur son activité TPE.

Celui-ci repose sur deux piliers principaux : l’accompagnement de la banque dans la conduite des changements nécessaires à la pérennisation de l’activité TPE (organisation, procédures, méthodes, produits) et le renforcement des compétences inter-nes (formation du personnel). Il est mis en œuvre avec l’appui d’Internationale Projekt Consult (IPC), cabinet de conseil

allemand à l’origine du réseau bancaire ProCredit et référence internationale en matière de mésofinance et descente en gamme des banques. La ligne de crédit AFD devrait à terme permettre de financer entre 1 500 et 2 000 TPE, contribuant ainsi à l’inves-tissement productif et à la création ou à la sauvegarde d’emplois dans les régions ciblées. Le projet pourra également exercer un effet d’entrainement sur d’autres établissements financiers, en les amenant à se porter sur le segment des TPE et, ainsi, contribuer à accroitre l’accessibilité au système financier turc.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

ExEmplE dE projEt : SolidiS (madagascar)

Le volet de la mésofinance à Madagascar rassemble des besoins de financement situés entre 5 000 et 50 000 euros. Au-delà, on considère généralement qu’il s’agit de « grandes » entreprises, ou bien d’entreprises déjà bancarisées. On estime que deux tiers des 20 000 à 30 000 entreprises concernées ont un besoin d’ac-cès au crédit. Elles font face à des contraintes liées notamment à la crainte de l’endettement, à la perception parfois négative du recours au crédit (synonyme de manque de moyens ou de pro-blèmes financiers), à la « culture du secret », à la difficulté de se projeter dans le moyen terme, au fossé culturel qui existe dans leurs relations éventuelles avec les banques, et à leurs tailles (entreprises informelles ou quasi formelles). La question des garanties, dont le niveau exigé est très élevé à Madagascar, est également cruciale. Ces contraintes sont encore plus prégnantes lorsqu’il s’agit de trouver des financements pour des durées de plus de 5 ans ou de financer la création d’entreprises.

Le financement de l’AFD apporte un appui technique et finan-cier pendant les premières années d’activité de SOLIDIS, qui est une société de caution mutuelle destinée aux petites entreprises malgaches. SOLIDIS a été créée en 2008 sous l’impulsion d’en-trepreneurs du patronat malgache, en collaboration avec des associations professionnelles (jeune patronat, secteur du tou-risme, entreprises des zones franches textiles). La société de caution mutuelle permet de garantir la moitié des encours de crédit des entreprises clientes grâce à la dotation de l’AFD et aux contributions des clients (prélèvement de dix pour cent du mon-tant du crédit, remboursé en fin de prêt). Elle permet en outre d’apporter, à travers la participation des associations profes-sionnelles représentées, la caution morale de pairs ainsi qu’un appui à la préparation des dossiers de demande de financement. Les charges d’exploitation induites par le travail d’analyse des dossiers et d’appui à leur préparation sont couvertes par les produits de placement générés par le fonds, les commissions de garantie et, pour les trois premiers exercices, des subventions d’exploitation (dont celle du concours de l’AFD). Suivant le plan d’affaires prévisionnel, la montée en régime du fonds devrait lui permettre d’atteindre l’équilibre grâce à l’octroi d’environ cent cinquante nouvelles cautions par an.

ExEmplE dE projEt : AdvAnS CAmEroun (Cameroun)

D’après une étude financée par l’AFD en 2007, il y aurait environ 280 000 entreprises au Cameroun, dont 250 000 seraient des micro-entreprises, 30 000 des petites entre-prises (moins de 20 employés) et 800 des moyennes entreprises (20 employés et plus).

Ainsi, les TPE/PE au Cameroun représentent un vivier d’emploi et de croissance qui mérite un accompagne-ment adapté. Leurs besoins de financement excèdent l’offre de la majorité des établissements de microfi-nance et se situent à la limite de l’offre minimale des banques du pays (environ 20 millions de FCFA, soit 30 000 euros).

Les TPE/PE ne sont souvent pas en mesure de présenter des états financiers ou des garanties sous la forme requise par les banques ou par certains établissements de microfinance qui montent en gamme. En conséquen-ce, les institutions financières formelles ne contribuent que très peu au financement des entreprises au Cameroun. Ces entreprises se tournent vers les tontines ou l’autofinancement, qui sont leurs principales sources de finan cement extérieur pour la couverture de leurs besoins.

Ainsi, le projet Advans Cameroun –programme d’appui à la mésofinance consiste en la mise à disposition d’une subvention de 575 000 € et d’une garantie partielle de portefeuille ARIZ de 1,5 million d’euros accordées à Advans Cameroun, établissement de microfinance créé en 2006. S’attachant au segment de clientèle dont les besoins de crédit se situent entre 10 000 et 45 000 euros, le projet s’articule autour de trois volets :

l’appui à la création de l’unité petite Entreprise au sein d’Advans Cameroun, avec le financement d’une assistance technique afin de mettre en place un manuel de procédures et des méthodes adaptées en terme de gestion des risques, de marketing, de produits, de formation des chargés de crédits, d’adaptation/paramétrage et d’évolutions du systè-me d’information et de reporting…) ;

l’appui aux entreprises, avec une subvention de 100 000 euros qui permettra de co-financer des prestations d’appui/conseil/formation en faveur des petites entreprises, en renforçant leurs compé-tences et leurs capacités en gestion financière, plan d’affaires, normes et qualité, ressources humaines ou encore fiscalité ;

le partage des risques, avec la mise à disposition d’une garantie partielle de portefeuille mésofinance.

En quatre ans, le projet devrait permettre d’accompa-gner plus de 1000 petites entreprises, pour un total de crédits de 16,5 millions d’euros.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Cette publication a été imprimée dans le respect de l’environnement avec des encres végétales

et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).

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PROPARCO www.proparco.fr

Filiale de l’AFD, Proparco a pour mission de favoriser les investissements privés en faveur de la croissance, du développement durable et de l’atteinte des objectifs du millénaire, dans les pays émergents et en développement. Elle propose des financements permettant de répondre aux besoins spécifiques des investisseurs dans le secteur productif, les systèmes financiers, les infrastructures et le capital investissement.

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Établissement public, l’Agence Française de Développement (AFD) agit depuis plus de soixante ans pour combattre la pauvreté et favoriser le développement dans les pays du Sud et dans l’Outre-mer. Elle met en œuvre la politique de développement définie par le Gouvernement français.

Présente sur le terrain dans plus de 50 pays, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète : scolarisation des enfants, appui aux agriculteurs, soutien aux petites entreprises, adduction d’eau, préservation de la forêt tropicale, lutte contre le réchauffement climatique…

En 2008, l’Agence a consacré près de 4,5 milliards d’euros au financement d’actions dans les pays du Sud et en faveur de l’Outre-mer. Ces financements concernent notamment la scolarisation de 7 millions d’enfants, l’approvisionnement en eau potable de 4,4 millions de personnes et le soutien de 370 000 emplois dans le secteur productif. Les projets d’efficacité énergétique sur la même année permettront d’économiser 3,3 millions de tonnes de CO

2 par an.

AGENCE FRANçAISE DE DéVELOPPEMENT (AFD)

5 rue Roland Barthes– 75598 Paris Cedex 12 France

Tél. : +33 1 53 44 31 31 Fax : +33 1 44 87 99 39

www.afd.fr

DéPARTEMENT TEChNIquE OPéRATIONNEL (DTO)

DIVISION SECTEuR FINANCIER ET APPuI Au SECTEuR PRIVé (SFP)

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Finance for development - Improving access to financial services for sustainable SMEs in Africa - Triodos Facet | 26.08.2007

Finance for Development Improving access to financial services for sustainable SMEs in Africa

Triodos FacetThe Netherlands, August 26th 2007

Alberic Pater Geert Jan Schuite

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Triodos Facet, August 2007 2

INTRODUCTION

A well-functioning domestic financial sector is essential for poverty reduction and sustainable de-velopment. Research indicates that a 10% increase in the “private credit/GDP ratio” reduces pov-erty ratios by 2,5 – 3 percent points (Claessens & Feijen, 2006). African governments and interna-tional donors invest considerable resources in financial sector development in Africa. These in-vestments initially focused on liberalisation and privatisation of the financial sector and on the development of the microfinance industry (van der Putten et al, 2006).

In recent years, attention has started to shift towards SME finance. Although micro-enterprises contribute to poverty alleviation, there is a growing awareness that SMES – focusing on capital ac-cumulation and risk taking – have a greater potential for sustainable economic development.

The SME sector in Africa, however, has remained rather insignificant. The lack of access to finan-cial services for SMEs is considered to be an important obstacle for growth. In most African coun-tries, entrepreneurs experience difficulties obtaining credit or equity between €50.000 and €500.000. If the development potential of SMEs is to be unleashed, their access to financial ser-vices must be improved.

This paper aims to shed light on how access to financial services for sustainable SMEs in Africa can be improved. The first part1 of this paper reports on the bottlenecks for SME finance. In addition, interventions are proposed at the regulatory framework, the financial institutions and also the SME sector itself. Finally, we contend that access to finance is a necessary but not sufficient criterion for developing a sustainable SME sector in Africa. The second part of this paper focuses on how financial institutions can contribute to an SME sector that is financially, socially and environmen-tally sustainable.

1 This part is based on the findings of the study that Triodos Facet undertook for the Dutch Ministry for Development Coopera-tion (DGIS). The study investigated the supply and demand for SME finance and bottlenecks in six selected developing coun-tries. Of these six countries, 3 were African: Tanzania, Rwanda and Zambia.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

BOTTLENECKS FOR SME FINANCE

The market for SME finance is characterised by various players (see figure 1). SMEs obtain their loans or equity from domestic financial institutions (banks, venture capital funds, etc.), which ac-quire capital through domestic savings, the international capital market and donor funds.

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Regulatory frameworkRegulatory framework

Business climate

The financial institutions have various investment and lending opportunities, including domestic SMEs. In practice, most financial institutions chose to invest their assets in government bonds or abroad. The key issue is to assess which bottlenecks obstruct SMEs’ access to financial services.

First of all, money is not the problem, at least not on the short to medium term. In all three coun-tries, the financial sector is highly liquid. The FSAP conducted in Tanzania (IMF, 2005) states that: “the availability of loanable funds is unlikely to be a constraining factor in the medium term” (p. 4). Despite the availability of funds, banks have not yet developed a greater SME orientation. The bottlenecks that are relevant are located at three levels: the regulatory environment, the financial institutions and the SMEs.

The regulatory and legal environment Firstly, Basel II rules seem to make it less attractive for banks to lend to SMEs as they focus heavily on risk coverage and high provisioning. The Zambian central bank has reviewed the regulation and reduced the statutory reserve requirements to stimulate SME lending. Secondly, in all three countries, registration of property is a time consuming and costly process, limiting entrepreneurs’ ability to offer collateral. In addition, banks are reluctant lending to the SME sector because of difficulties with contract enforcement and execution of collateral. When lenders can more easily force repayment and execute collateral, they would be more willing to extend credit.

Triodos Facet, August 2007 3

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Triodos Facet, August 2007 4

The financial institutions In all three countries, the knowledge gap is mentioned as the most important bottleneck. Banks lack information on the size of the SME sector, its potential economic impact and cannot identify high potential SMEs. In addition, banks shy away from SME lending because they consider it an ex-pensive and risky business. However, the experience with microfinance has shown that with appro-priate technology lending costs can be reduced substantially. Moreover, small businesses are no less credit-worthy than larger enterprises. The absence of well-functioning credit bureaus limits risk assessment of individual clients. When lenders know more about potential borrowers and their credit history, they will extend more credit. Another very important bottleneck is the lack of ade-quate loan methodology and lending products for SMEs, such as loans based on projected cash-flow, instead of fixed assets. Rwanda offers an interesting exception in this case, where all banks offer SME loan products.

The SMEs The absence of good, innovative and risk-taking SMEs, limits the investment opportunities for fi-nancial institutions. Especially in Rwanda, but also in Tanzania and Zambia, the lack of entrepre-neurs is considered a major bottleneck. One interviewee stated: “Good bankable ideas are what is most crucial. The private sector in Rwanda has a challenge to come up with good ideas for busi-ness”2 . In addition, many SMEs are unable to present a business plan and formulate a loan re-quest. Thus, we cannot just blame the banks for the poor development of the SME finance market. SMEs are part of the problem since they cannot express a solid and well-formulated demand for credit and other financial services.

INTERVENTIONS

Based on the assessment of the bottlenecks, interventions are located at three levels: macro, meso (industry) and micro level.

At the macro-level, changes in the regulatory environment are necessary to stimulate banks to issue medium-term loans and equity investments. In addition, investments to improve the business climate are necessary. All three countries score below average on the ease of doing business (OECD 2006)3 . For example, the costs for starting a formal business in Rwanda are 188% of the average income. Also improvements in the legal framework – especially the registration of property and execution of collateral – are necessary.

Interventions at the meso-level aim at closing the information gaps identified. Particularly, con-ducting sector studies is a promising avenue to map the terra incognita. At the moment, none of the three countries had any quantitative information on the size of the market for SME finance or the outstanding SME credit. Providing financial institutions with practical information on promising SME sectors and their need for financial services can help to raise awareness on the business case for SME finance.

Establishing effective credit bureaus helps banks to assess the risk profile of individual clients. In Tanzania, a credit bureau has been founded. However, the lack of a national identity system for individuals reduces its effectiveness.

Another way to close the information gap is to share good practices on SME lending between finan-cial institutions. The systematic collection and dissemination of best practices has contributed to the success of microfinance. Sharing best practices in SME finance reduces costs for newcomers, raises awareness and allows banks to compare their performance with industry benchmarks.

The banking sector in Africa is unknown and therefore unloved. Only 15% of the adult Zambians have a bank account. Less than 5% of the entrepreneurs would consider approaching a bank when in need of finance (Finmark, 2006). Unfamiliarity with financial institutions is one reason why many entrepreneurs do not apply for a loan and why banks do not take them serious. By promoting banks

2 Mr. David Kuwana, managing director of Banque Commerciale du Ruanda (March 2007).

3 According to OECD indicators on the ease of doing business, Zambia is 102nd (of 170), Tanzania 142nd and Rwanda 158th

(OECD 2006).

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Triodos Facet, August 2007 5

accounts, banks get to know (potential) entrepreneurs through non-credit type of financial ser-vices. At the same time, clients build a track record and trust towards the bank.

Interventions at the micro-level involve building the capacity of financial institutions. The main conclusion of our study is that providing capital alone is not enough to stimulate SME finance. For example, as per 2006 about $38 million was available in credit lines for SMEs in Rwanda. However, the availability of this money has not lead to a substantial increase in SME lending (CAPMER, 2005). Capacity building can help financial institutions with developing a SME orientation and adopting appropriate lending technology, such as client selection and risk analysis. The Dutch Rabobank of-fers technical assistance to the NMB bank in Tanzania, in which it has acquired a minority share. Being aware of the need for SME finance, the Rabobank helps the NMB to develop SME lending products such as factoring, invoice discounting and leasing. Rabobank will provide similar technical assistance to recently acquired banks in Zambia and Rwanda. Also IFC provides technical assistance to financial institutions to improve their SME focus and develop SME oriented services.

The SME sector itself is part of the problem, and therefore part of the solution. A strong case can be made for investing in entrepreneurship development and business support services. Investing in education, vocational training and business support is necessary to enhance the entrepreneurial attitudes and develop business skills. This will ultimately result in more entrepreneurs with good, bankable business ideas. In Tanzania, a business plan competition has been initiated by Business in Development Network in cooperation with four Tanzanian Banks. Moreover, business support or-ganisations help SMEs with developing managerial skills and preparing loans requests that meet the banks’ criteria. The IFC and the African Development Bank provide technical assistance to SMEs, such as mentoring and business skills training.

FINANCIAL INSTITUTIONS AND SUSTAINABLE SMES

The private sector is considered an important partner for sustainable development. Whereas most attention is directed towards multinationals, the debate for a sustainable SME sector has started4.SME’s are often part of multinational value chain and collectively have a considerable impact on natural resources and social development.

Also for financial institutions, sustainability becomes increasingly important. Firstly, from a risk-management perspective, clients that are involved in hazardous operations may threaten the bank’s reputation. Secondly, operating along the principles of sustainability also offers opportunities to improve financial performance. After all clients that reduces energy or waste could also decrease their operational costs5. A study on venture capital funds in Africa revealed that 90% developed some form awareness on sustainability (Triodos Facet, 2005). However, just one venture capital fund has developed a practical policy towards sustainability. Many financial institutions consider sustainability as being too complex, too costly and too vague.

The relevant question is what practical steps financial institutions can take to enhance the development of a sustainable SME sector? Over the past years, Triodos Facet supported financial institutions (predominantly microfinance institutions) with integrating sustainability in their operations. Specifically, we developed a hands-on tool to measure and improve the non-finance impact of MFI clients.

Triodos Facet developed factsheets that help loan officers assessing the performance of their clients regarding relevant social and environmental criteria. A factsheet describes the most common unsustainable situation for enterprises in that sector (such as use of hazardous chemicals) and gives practical suggestions for improvement. (see figure 2 for an example).

4 For example, see the special issue (December 2005) of the Journal of Business Ethics on CSR for SMEs. 5 For a discussion of the business case of sustainability for SMEs: Jeurissen, Pater & Cappon (2005).

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Figure 2: Example Factsheet

For example, loan officers can use the factsheets to assess the health and safety situation or environmental risk of their clients that use machinery, or chemicals. The factsheet also helps the loan officer to suggest improvements that mitigate the risk. Moreover, it also helps loan officers to identify possible tangible opportunities for cost reduction such as waste reduction, use of sustainable energy sources or switch to biological production.

These factsheets have been used and tested in trainings with MFI field officers in India, Peru, Bolivia and Cambodia6. In the near future, similar tools will be developed for financial institutions that focus on SME lending on the African continent.

CONCLUSION

SMEs in Africa need access to financial services. This paper identified the most important bottle-necks and interventions to overcome them. Obviously, there is no quick-fix and providing “just money” is not enough. Instead, resources must aim at capacity building for the financial sector and the SME sector.

The financial sector must be supported in getting to know the SME sector and developing appropri-ate financial products for them. Moreover, supporting the financial sector to operate along the principles of sustainability is also required. At the moment, few tangible tools exist that help the financial sector in Africa to assess and enhance the non-financial impact of their SME clients. The fact sheets developed by Triodos Facet, can be used as a starting point.

Assistance for SMEs must focus on developing entrepreneurship and enhancing management skills. Raising awareness on sustainability and developing practical tools for SMEs to integrate sustainabil-ity in their business is also a relevant area for interventions. Support for entrepreneurs is indispen-sable: without sustainable entrepreneurship money has no value!

6 As part of a FMO training on Social and Environmental Aspects of Microfinance

Triodos Facet, August 2007 6

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

4. Des expériences concluentesInvestir dans les Petites et Moyennes Entreprises en Afrique (Extrait) - Investisseurs & Partenaires

Les petites et moyennes entreprises : des moteurs du développement

1 ) Une croissance accélérée mais insuffisamment inclusive

Pendant la décennie 2000-2010, 6 parmi les 10 pays à la plus forte croissance étaient situés en Afrique Sub-saharienne1. Avec une croissance du PIB de 5% en moyenne par an, la région n’est devancée que par l’Asie de l’Est. L’Investissement Direct Etranger (IDE) a été multiplié par 6 depuis 2000 et les perceptions des investisseurs changent significativement : l’Afrique a même été identifiée par les professionnels du capital-investissement comme le marché émergent le plus attractif2. Ceux-ci ont réalisé plus de 8 milliards USD en transactions en 2014 sur le continent4.

La croissance des dix dernières années est portée par l’expansion rapide de nouveaux secteurs et par l’amélioration des opportunités pour une classe moyenne en expansion.

Elle bénéficie des tendances structurelles profondes que sont l’urbanisation, le développement de marchés intérieurs dynamiques, l’amélioration de la gouvernance et l’assainissement des fondamentaux macroéconomiques.

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1

Le capital-investissement : une solution pour les entreprises africaines1

1 The Economist, 12/3/2011. 2 EMPEA, 2013 Global Limited

Partners Survey4 AVCA, 2015, African Private Equity

Data Tracker

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

5 OCDE, African Economic Outlook 2013, Transformation structurelle et ressources naturelles en Afrique.6 Banque Mondiale et Agence Française de Développement, L’emploi des jeunes en Afrique Sub-saharienne, 2014.7 Ibid.8 Organisation Internationale du Travail, Rapport sur le travail dans le monde 2014.9 McKinsey Global Institute, Africa at work: Job creation and inclusive growth, 2012.10 Banque Mondiale et Agence Française de Développement, L’emploi des jeunes en Afrique Sub-saharienne, 2014.11 D’après la Banque mondiale, une PME est une société employant moins de 300 salariés et réalisant moins de 15 millions USD de chiffre d’affaires.

Néanmoins, elle reste principalement concentrée sur quelques secteurs (télécommunications, infrastructures, hydrocarbures, extraction minière, services financiers) et a encore peu touché les domaines les plus intensifs en main d’œuvre et à forte valeur ajoutée pour le continent (agroalimentaire, industrie manufacturière)5. Ainsi, seuls 3% des Africains sont aujourd’hui employés dans des entreprises manufacturières, contre 15% au Bangladesh par exemple6.

Par conséquent, les indicateurs de développement humain sont encore très fragiles, avec 46% de la population sub-saharienne qui vit en dessous du seuil de 1, 25 USD par jour et seulement 16% des Africains ayant accès à un salaire régulier7. Les pays les plus pauvres sont aussi confrontés à de fortes tensions sociales générées par la poussée démographique et le changement climatique, qui mettent une pression forte sur l’offre d’emploi et sur l’accès aux services de base.

Les troubles politiques des dernières années en Afrique de l’Ouest et Centrale trouvent souvent leurs causes dans ces facteurs de fragilisation des économies, et notamment dans la difficulté des jeunes à accéder à l’emploi8. Avec 125 millions d’Africains qui arrivent sur le marché du travail entre 2010 et 20209, les pouvoirs publics et les opérateurs économiques doivent trouver de nouvelles sources d’emplois durables, à la fois pour les travailleurs peu ou non qualifiés et pour les nouveaux diplômés qui arrivent sur le marché du travail.

2 ) Les PME créent des emplois nombreux et de qualité

L’augmentation des capacités productives et la création d’emplois durables par le secteur privé sont des conditions nécessaires pour la réduction de la pauvreté, pour la stabilisation politique et pour l’émergence économique du continent. Malheureusement, le secteur privé africain n’est pas suffisamment structuré pour créer de l’emploi à grande échelle. Seul un petit nombre de grandes entreprises formelles sont en mesure de créer des emplois de bonne qualité et durables. 84% de l’emploi reste assuré par un secteur informel à faible productivité10 (entreprises individuelles, petites exploitations agricoles) qui n’est pas assez structuré pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. Les petites et moyennes entreprises (PME)11 formelles, piliers de la création d’emplois dans les pays développés et émergents, sont pour l’instant très rares : elles sont le « chaînon manquant » du tissu économique africain.

2 Guide de lorem ipsum 1 1 2 )

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Or, les entreprises formelles créent des emplois non seulement avec des rémunérations supérieures au secteur informel (de 50% à 60% supérieures d’après une étude réalisée au Ghana et en Tanzanie)13, mais aussi plus sécurisés, donnant accès à des formations, à la sécurité sociale et surtout au paiement d’un salaire régulier14. En plus de son impact significatif sur les revenus, obtenir un emploi formel permet à une famille d’anticiper l’avenir, d’épargner et d’améliorer son accès au crédit, au logement et à l’éducation des enfants15. L’accès à l’emploi formel est un facteur déterminant pour la sortie de la pauvreté des travailleurs non qualifiés ; il permet aussi aux travailleurs qualifiés d’entrer dans la classe moyenne. Le développement d’un segment d’entreprises formelles et compétitives capables de créer des emplois est essentiel pour une croissance inclusive en Afrique.

Randall Kempner, ANDE

L’Afrique Sub-Saharienne souffre de l’étroitesse de son tissu économique : on y compte si peu de PME qu’elles sont définies par leur absence : elles sont « le chaînon manquant » du secteur privé africain. Or, les PME sont une pièce essentielle du puzzle de la croissance inclusive en Afrique et le manque

à gagner pour le continent est énorme.

Ce sont notamment les PME à fort potentiel d’aujourd’hui, qui construiront ce « chaînon » et deviendront les grandes entreprises formelles de demain. Nous définissons les PME à fort potentiel comme des sociétés d’au moins 5 employés gérées par un management qui a l’ambition et le potentiel de croître rapidement. Ces entreprises ont typiquement besoin d’investissements compris entre 20 000 USD et 2 million USD, ce qui les exclue des stratégies d’intervention de la grande majorité des investisseurs internationaux.

Notre recherche a conclu que la création d’emplois a été historiquement portée par un très petit nombre d’entreprises dans le monde développé : ce sont les 5 à 10% des entreprises les plus performantes qui y génèrent 50% à 80% de la création d’emplois16.

Ceci semble vrai également pour le monde émergent : en Indonésie, les 16% des entreprises à plus forte croissance créent 52% des emplois ; en Colombie les 8% des entreprises les plus performantes créent 46% des emplois.

Un des grands défis de la croissance inclusive en Afrique est d’identifier ces PME à fort potentiel et de leur offrir les capitaux et les compétences nécessaires pour les faire émerger. L’Aspen Network of Development Entrepreneurs (ANDE) soutient les organisations qui financent et accompagnent ces entreprises. Nous avons constaté avec satisfaction que le nombre d’acteurs au service des PME est en croissance constante, notamment en Afrique Sub-saharienne.

Malgré ces bonnes nouvelles, le segment des petites entreprises à fort potentiel reste très délaissé. Celles-ci ont la capacité et l’ambition de croître rapidement mais elles sont un peu plus jeunes, un peu moins structurées, et elles nécessitent des investissements généralement inférieurs à 500 000 USD. Elles sont beaucoup plus nombreuses que les entreprises moyennes déjà établies, mais très peu d’investisseurs sont capables de les accompagner. Financer ce segment des petites entreprises à fort potentiel est le plus grand défi du financement des PME aujourd’hui, et l’une des perspectives les plus prometteuses de l’impact investment en Afrique.

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13 Données issues du Ghana et de la Tanzanie: ANDE, Small and Growing

Businesses: Investing in the missing middle for poverty alleviation, 2012.

14 “IFC, Jobs Study: Assessing Private Sector Contributions to Job Creation and Poverty

Reduction”, January 2013.15 UNDP, World Development Report 2013,

Jobs.16 ANDE, Small and Growing Businesses:

Investing in the missing middle for poverty alleviation, 2012.

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3 ) Des PME ralenties par des obstacles importants

Les petites entreprises à fort potentiel profitent du regain de croissance et du développement des marchés intérieurs ; elles regorgent de projets de croissance créateurs de valeur et d’emplois. Néanmoins, elles sont freinées dans leur expansion non seulement par les faiblesses générales de l’environnement des affaires en Afrique (infrastructures fragiles, etc.), mais en plus par trois obstacles qui les touchent en particulier : le manque de financements de long terme, l’accès limité aux compétences et des standards de gouvernance insuffisants.

L’accès au financement de long terme

Les petites entreprises souffrent d’un accès très limité au secteur financier formel en Afrique : plus de 40% d’entre elles citent l’accès au financement comme une contrainte majeure18 à leur croissance. Les institutions financières existantes sont peu outillées pour répondre à leurs besoins d’investissements de long terme.

Le secteur de la microfinance est en développement rapide en Afrique mais ses procédures standardisées (taux d’intérêts élevés, maturités courtes, prêts rarement supérieurs à 20 000 EUR) sont peu adaptées aux besoins des petites entreprises à fort potentiel et ne leur permettent pas d’investir sur le long terme.

Les banques commerciales se sont également multipliées sur le continent mais le profil des petites entreprises reste très éloigné de leurs cibles classiques, du fait de quatre facteurs structurels :

  Le manque de données financières fiables sur les petites entreprises et l’absence de centrales de risque efficaces.

  Un niveau de risque significatif, car les petites entreprises évoluent dans des environnements incertains et souvent fragiles. Le taux de prêts en souffrance est de 14,5% pour les petites entreprises africaines contre 5,5% en moyenne dans les pays en développement19.

  Un manque de fonds propres et de compétences internes au sein des petites entreprises pour mitiger ces risques.

  Des besoins de financement relativement faibles qui génèrent des coûts de transaction élevés pour les banques du fait du temps nécessaire pour instruire et suivre les dossiers de crédit.

18 Enterprise Surveys, World Bank group, http://www.enterprisesurveys.org/Custom-Query.19 Dalberg, Report on support to SMEs in developing countries through financial intermediaries, 2011.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Ces quatre facteurs augmentent à la fois le coût du financement et la perception du risque pour les banques commerciales. Celles-ci n’étant ni équipées ni incitées pour y répondre, elles réagissent en posant des conditions très strictes pour l’accès au financement :

 Garanties matérielles et en numéraire supérieures au montant du crédit.

 Apports de fonds propres importants.

 Taux d’intérêt élevés.

  Conditions de crédit rigides, avec notamment des différés de remboursements courts et des maturités courtes.

Rares sont les petites entreprises capables de s’adapter à ces conditions. Les banques restent pour la plupart mieux outillées pour financer les grandes entreprises formelles ou certains secteurs spécifiques (commerce, immobilier), ou bien pour financer les besoins de court terme des petites entreprises (découverts, fonds de roulement). Elles répondent encore difficilement à leurs besoins d’investissement de long terme. En Afrique, les crédits d’investissements aux petites entreprises ne représentent que 1,5% du crédit à l’économie, soit quatre fois moins que la moyenne des pays en développement20.

Enfin, l’investissement en fonds propres demeure peu structuré en Afrique, et principalement conduit par les amis ou la famille des entrepreneurs pour des montants très limités. Rares sont les réseaux structurés de « business angels » ou les sociétés d’investissement en mesure de financer un nombre important de petites entreprises. Cela est notamment dû au caractère encore naissant de l’industrie de l’investissement en capital, et à la rareté des modes de « sortie » classiques (voir section 2, 3.)

Besoin n°1 : Pour croître et créer des emplois durables, les petites entreprises à fort potentiel ont besoin d’investisseurs capables de s’adapter à leur niveau de risque en apportant des financements personnalisés de long terme.

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20 Dalberg, Report on support to SMEs in developing countries through financial

intermediaries, 2011

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

L’accès aux compétencesL’accès au financement seul ne garantit pas le succès d’une petite entreprise. En effet, une croissance mal maîtrisée peut fragiliser l’entreprise au lieu de la renforcer.

Or, les petites entreprises se caractérisent par des limites opérationnelles importantes : les entrepreneurs « hommes-orchestres » qui sont à leur tête concentrent beaucoup de responsabilités et jouent souvent à la fois le rôle de directeur financier, directeur de production et directeur commercial. Ils sont débordés et peinent à rémunérer et fidéliser un management intermédiaire de qualité.

Les périodes de forte croissance créent une pression très forte sur l’entreprise et particulièrement sur l’entrepreneur : le renforcement des compétences devient souvent une question de survie. Sans l’amélioration des procédures internes (comptabilité, gestion financière) et un appui opérationnel (commercial, production, marketing), l’entreprise risque de se laisser dépasser par sa croissance et de commettre des erreurs.

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Besoin n°2 : Afin de faire face à leurs enjeux de croissance, les petites entreprises à fort potentiel ont aussi besoin d’être accompagnées dans le renforcement de leurs capacités internes.

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Les pratiques de gestion et de gouvernance

Très peu sensibilisés à ces questions, rares sont les entrepreneurs qui observent des pratiques satisfaisantes de gouvernance et de gestion. Même lorsqu’ils cherchent à mettre en place une gouvernance formelle, par exemple avec une société anonyme à conseil d’administration, le fait d’être seul actionnaire ou associé à des proches ne donne pas à cette gouvernance le niveau d’exigence et les contre-pouvoirs qui la rendraient réellement efficace. Dans certains cas, l’absence de gouvernance réelle peut fragiliser l’entreprise en rendant possibles des décisions qui vont à l’encontre des intérêts à long terme de la société (recrutements familiaux, confusion entre le patrimoine de la société et celui de l’entrepreneur, etc.).

Ces faiblesses sont encore plus fréquentes lorsque l’entrepreneur cumule les postes d’actionnaire unique et de dirigeant. L’entrée de nouveaux actionnaires au capital de la société est souvent une opportunité pour améliorer ces standards de gouvernance et de gestion. Il est vrai que dans certains cas, la forme unipersonnelle ou familiale de l’entreprise n’est pas un obstacle à son développement, comme le prouve le succès de nombreuses sociétés à capitaux familiaux. Néanmoins, dans un contexte d’accès aux compétences et au financement difficile, associer des individus ou des structures aux réseaux et compétences complémentaires de ceux de l’entrepreneur peut être un atout important du développement d’une entreprise.

7

Associer des individus

ou des structures aux réseaux

et compétences complémentaires

de ceux de l’entrepreneur

peut être un atout important du

développement d’une entreprise.

Besoin n°3 : En plus du manque de financement de long terme et de compétences, la plupart des petites entreprises à fort potentiel sont freinées dans leur croissance par leurs propres insuffisances de gestion et de gouvernance.

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L’émergence d’une nouvelle solution de financement : le capital-investissement

1 ) Une solution adaptée aux besoins des PME

Le métier du capital-investisseur consiste à prendre des participations au capital d’entreprises non cotées pour une durée limitée dans le temps, généralement entre 5 et 7 ans, période au bout de laquelle il revend ses participations en réalisant une plus-value. Ces participations peuvent être majoritaires ou minoritaires. En plus du capital, il peut apporter des prêts d’actionnaires aux conditions flexibles.

Le capital-investissement est un modèle de « forte profondeur » et « faible amplitude ». L’investisseur sélectionne un très faible nombre d’entreprises à fort potentiel chaque année, sur lesquelles il concentre toutes ses ressources à la fois en termes de financement et d’accompagnement, afin de leur permettre de réaliser et maîtriser des croissances rapides. En tant qu’actionnaire, il contribue à la gouvernance et à la stratégie des entreprises et les accompagne dans leur croissance. Son succès dépend directement de leur performance : il est donc dans son intérêt de leur apporter l’appui le plus efficace possible.

L’investisseur en capital vise des rentabilités plus élevées que les banques : lorsqu’il accorde des prêts d’actionnaire, ceux-ci sont la plupart du temps mieux rémunérés que les prêts bancaires. En prenant une participation au capital de la société, il a droit aux dividendes et réalise une plus-value sur le prix de l’action. S’il bénéficie ainsi pleinement de la croissance et de l’entreprise, au même titre que l’entrepreneur, à l’inverse il prend aussi l’ensemble du risque à ses côtés.

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Par rapport aux acteurs bancaires, le capital-investisseur se distingue par sa capacité à répondre efficacement aux besoins des petites entreprises à fort potentiel de croissance :

  Financement risqué, personnalisé et de long terme : il est équipé pour prendre beaucoup plus de risque, grâce à la sélection élevée des entreprises et à son accompagnement de proximité. Il peut ainsi apporter des financements en fonds propres plus risqués que les banques, sur le long terme et souvent sans garantie. Il adapte le montage financier et le contenu de l’accompagnement à chaque entreprise selon ses besoins (voir section 2, 1.3.)

  Accès aux compétences : en tant qu’investisseur impliqué, il apporte un appui important aux entreprises financées dans divers domaines d’expertise : stratégie, structuration financière et comptable, appui commercial, etc. (voir section 2, 2.2, et section 2, 2.3 et section 2, 2.4)

  Amélioration de la gouvernance : en tant qu’actionnaire institutionnel, il structure la gouvernance et met à niveau les standards de gestion, étape nécessaire dans la croissance d’une entreprise. (voir section 2, 2.1.)

  Effet de levier sur les financements : la présence d’un capital-investisseur au capital facilite l’obtention de financements bancaires en fiabilisant l’information financière de l’entreprise, en réduisant les risques de mauvaise gestion, et en augmentant les fonds propres et les actifs nantissables (voir section 2, 2.5).

Catalyseur de croissance, le capital-investisseur répond aux trois principaux besoins des petites entreprises à fort potentiel : les financements personnalisés de long terme, l’accompagnement pour maîtriser la croissance, et l’amélioration des standards de gestion et de gouvernance. En les incluant dans le système financier et bancaire, le capital-investisseur est un tremplin pour ces petites entreprises. Il joue le rôle du maillon manquant dans la chaîne brisée du financement des PME africaines.

Conclusion 1 : Le capital-investissement peut être un véritable acteur du développement africain en donnant les moyens aux petites entreprises à fort potentiel de croître et devenir des grandes entreprises formelles, compétitives et créatrices d’emploi.

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Catalyseur de croissance, le

capital-investisseur répond aux trois

principaux besoins des petites entreprises

à fort potentiel : les financements

personnalisés de long terme,

l’accompagnement pour maîtriser

la croissance, et l’amélioration des

standards de gestion et de gouvernance.

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2 ) Une couverture encore très partielle du segment des PME

La plupart des capital-investisseurs actifs en Afrique sub-saharienne ne financent pas d’entreprises dont les besoins sont inférieurs à EUR 2 millions : seuls 2% des 34 milliards USD investis par le private equity en Afrique entre 2007 et 2014 l’étaient dans des transactions inférieures à 10 millions USD22. Ce sont donc les grandes entreprises et les entreprises moyennes déjà structurées qui reçoivent la grande majorité des ressources des investisseurs sur le continent.

Les capital-investisseurs sont aussi très concentrés géographiquement : entre 2011 et 2013, plus de 60% des investissements ont été réalisés dans seulement 3 pays : l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya23. Ils visent principalement des secteurs dans lesquels les petites entreprises ont peu de place : l’énergie et les ressources naturelles représentent à eux seuls la moitié des capitaux investis en 201324, suivis par les télécommunications et les services financiers.

Ceci dit, le paysage du capital-investissement a beaucoup évolué dans les 5 à 10 dernières années avec l’émergence de fonds ciblant les petites et moyennes entreprises. Ces fonds sont capables d’investir des tickets unitaires inférieurs à 2 millions EUR, parfois en descendant jusqu’à 300 000 EUR et en ciblant des entreprises jeunes ou en création. Certains parmi eux s’inscrivent dans le secteur de l’« impact investment »25 et financent des entreprises à fort impact environnemental ou social, ou trop petites pour rentrer dans les critères des investisseurs traditionnels. Ils acceptent ainsi une rentabilité nette inférieure aux taux du marché pour atteindre leurs objectifs d’impact. Néanmoins, la plupart de ces fonds d’investissement ciblent les entreprises de taille moyenne et déjà bien structurées, et ne financent qu’exceptionnellement des petites entreprises dont les besoins sont inférieurs à 500 000 EUR. Ils restent aussi très concentrés dans quelques pays du continent (Afrique du Sud, Kenya, Nigeria et Ghana) :

 Grassroots Business Fund (Kenya)

 Acumen Fund (Kenya, Nigeria, Ghana)

 Cauris Management (Afrique de l’Ouest francophone)

 Injaro Investments (Afrique de l’Ouest)

 Pearl Capital Partners (Kenya, Ouganda)

 Maris Capital (Afrique de l’Est)

 Fanisi Capital (Kenya)

 Bamboo Finance (Afrique de l’Est)

 Oasis Capital (Ghana)

 SONAPAR (Madagascar)

 TBL Mirror Fund (Nigeria, Kenya, Tanzanie, Ouganda)

 FIARO (Madagascar)

  Investisseurs & Partenaires, à travers le fonds I&P Afrique Entrepreneurs (panafricain).

22 AVCA, 2015, African Private Equity Data Tracker.23 EMPEA, 2013, Annual Fundraising and Investment Review.24 EMPEA, 2013, Annual Fundraising and Investment Review.25 D’après le GIIN, l’impact investment est l’activité d’investissement d’investir dans des sociétés, organisations et fonds avec l’intention de générer des impacts sociaux et environnementaux en plus d’un rendement financier.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

République Démocratique du Congo, Ouganda, Namibie, Kenya, Madagascar et Comores. I&P a réalisé 10 sorties en revendant ses actions aux entrepreneurs eux-mêmes et/ou à des tiers.I&P gère deux véhicules d’investissement : I&P Développement, une société d’investissement de 11 million EUR dédiée aux petites entreprises, et I&P Afrique Entrepreneurs, un fonds d’investissement de 54 million EUR qui finance les entreprises moyennes pour des montants compris entre 300 000 EUR et 1,5 million EUR.En plus de son activité d’investissement direct, I&P appuie l’émergence d’équipes d’investissement africaines dont le mandat est de financer les petites entreprises aux besoins compris entre 30 000 EUR et 300 000 EUR. I&P a déjà sponsorisé 3 sociétés d’investissement au Niger (Sinergi Niger), au Burkina Faso (Sinergi Burkina) et au Sénégal (Teranga Capital), en prenant le rôle de partenaire métier. I&P leur apporte une partie significative de leur capitalisation, une expérience de l’investissement et un accompagnement de proximité.

Investisseurs & Partenaires (I&P) est un groupe d’investissement basé à Paris, Abidjan, Accra, Dakar, Douala, Ouagadougou et Tananarive. I&P a pour mission de promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique en investissant dans les PME africaines sous forme de prise de participation minoritaire au capital et de prêts d’actionnaires participatifs ou convertibles. I&P apporte aussi aux PME un appui de proximité pendant une période de 5 à 7 ans à l’issue de laquelle sa participation est cédée.Créé en 2002, I&P est l’un des premiers capital-investisseurs dédiés aux PME africaines et a réalisé plus de 50 investissements pour des montants unitaires compris entre 100 000 EUR et 1,5 million EUR dans 15 pays d’Afrique : Sénégal, Niger, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Cameroun, Gabon,

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Focus sur Investisseurs & Partenaires (I&P)

Injaro Investments est un gestionnaire de fonds de capital investissement créé en 2009 par une équipe d’entrepreneurs Ouest-Africains. Injaro investit des montants compris entre 300 000 EUR et 5 millions EUR dans des entreprises de la chaîne de valeur agricole en relation avec des petits producteurs, et ce dans les pays suivants - Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Sierra Leone. Injaro investit en prise de participation minoritaire et en dette et apporte en tant qu’actionnaire un appui de proximité aux entreprises pendant 5 à 7 ans.

La stratégie sectorielle d’Injaro est fondée sur la recherche d’un impact social positif pour les petits agriculteurs et pour les personnes à faibles revenus. Le gestionnaire recherche aussi un retour sur investissement par l’amélioration et la productivité de la chaine de valeur agricole.Depuis 2012, Injaro a levé 45 millions EUR auprès des principales institutions de financement internationales actives en Afrique (DFID, Proparco, FMO, Lundin, SEDF etc.). Injaro a déjà financé 7 entreprises dans 5 pays, avec un investissement moyen de 400 000 EUR. Avec deux bureaux à Accra et Abidjan et une équipe de 8 professionnels de l’investissement, Injaro fait partie du petit pool d’investisseurs ouest-africains capables de financer les entreprises jeunes avec des besoins inférieurs à 1 million EUR.

Focus sur Injaro Investments

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

L’analyse du secteur montre que les entreprises ayant le plus besoin du capital-investissement – les petites entreprises à fort potentiel – ont encore un faible accès à cette solution en raison de l’absence d’investisseurs aux stratégies adaptées. Ces entreprises employant généralement entre 5 et 50 employés et au chiffre d’affaires compris entre 50 000 EUR et 500 000 EUR ne peuvent tout simplement pas absorber des investissements de l’ordre d’1 million EUR sans un risque pour l’entrepreneur de perdre le contrôle de sa société, ou pour l’entreprise de subir une crise de croissance. Rares sont donc les capital-investisseurs auxquels elles peuvent s’adresser.

Un nouveau type d’investisseurs peut saisir cette opportunité et faire émerger ces futurs champions en investissant des montants inférieurs (par exemple entre 50 000 et 500 000 EUR).

Quelques investisseurs ont déjà démontré avec succès que financer les petites entreprises à fort potentiel en suivant une méthode inspirée du capital-investissement est à la fois rentable et générateur d’impacts développementaux importants.

Ils ont développé des modèles innovants qui s’adaptent aux contraintes du segment des petites entreprises africaines, comme le fort besoin d’accompagnement, les standards de gouvernance insuffisants et les options de sortie limitées. Leur stratégie de création de valeur est souvent différente de l’industrie classique des fonds d’investissements, et met davantage l’accent sur la croissance du chiffre d’affaires et l’investissement que sur la restructuration interne ou la consolidation par fusion/acquisition.

Les investisseurs suivants ont pour mandat de financer les petites entreprises, dont les besoins se situent entre 30 000 EUR et 500 000 EUR, et qui sont souvent jeunes ou en création :

 Business Partners International (Afrique australe, Afrique de l’Est)

  XSML (République Démocratique du Congo, République Centrafricaine)

 Grofin (Afrique de l’Est, Afrique du Sud, Ghana)

  Investisseurs & Partenaires, à travers le fonds I&P Développement (principalement Afrique francophone)

 Sinergi (Niger)

 Savannah Fund (Kenya)

 SME impact fund (Tanzanie)

 Kukula Capital (Zambia)

 Sinergi Burkina (Burkina Faso)

 Teranga Capital (Sénégal).

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Quelques investisseurs ont déjà démontré avec succès que financer les petites entreprises à fort potentiel en suivant une méthode inspirée du capital-investissement est à la fois rentable et générateur d’impacts développementaux importants.

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Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Business Partners est l’un des premiers investisseurs Africains à financer les petites entreprises à grande échelle.

Depuis 1981, la société sud-africaine a investi 1,5 milliard USD dans 70 204 petites entreprises en

Afrique du Sud, et a construit un réseau de 22 agences dans le pays gérées par 70 chargés d’investissements. Avec un investissement moyen de 250 000 USD par entreprise, Business Partners est l’un des seuls investisseurs capable de financer les petites entreprises.

Business Partners a développé un modèle unique, différent du capital-investissement classique.

En atténuant les risques et en standardisant la méthodologie d’investissement, Business Partners a pu atteindre une taille importante tout en offrant des montages financiers adaptés aux petites entreprises.

Sa stratégie est de financer des entreprises existantes avec une diversité d’instruments financiers, tels que la prise de participation en capital, les prêts d’actionnaires participatifs, les crédits de moyen terme garantis par des actifs, etc.

Business Partners accompagne aussi les entrepreneurs à travers un réseau de 400 experts qui parrainent les entreprises, et dont les interventions sont financés par des prêts à taux zéro offerts par Business Partners.

En 2005, Business Partners s’est associé à la Société Financière Internationale (SFI) pour répliquer son modèle en Afrique de l’Est et en Afrique australe.

Aujourd’hui Business Partners International a 5 filiales dans 5 nouveaux pays : Kenya, Rwanda, Malawi, Zambie et Namibie. Vous trouverez davantage d’information sur Business Partners en anglais dans le rapport Impact Assets 2013.

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Focus sur Business Partners

Olivier Lafourcade, Président d’I&P Développement « Une des raisons pour lesquelles les petites entreprises sont encore peu financées réside dans le comportement naturel de « creeping up » des

investisseurs : même lorsqu’un investisseur débute en finançant des petites entreprises, il est mécaniquement poussé à augmenter son ticket d’investissement dans le temps. C’est ce qui s’est passé avec I&P, qui a démarré par des investissements de 100 000 ou 200 000 EUR et qui maintenant investit des montants entre 300 000 EUR et 1,5 million EUR.

Cela s’explique largement par les coûts de transaction : il est plus rentable de réaliser un investissement de 2 millions EUR dans une entreprise moyenne, plutôt que 10 investissements de 200 000 EUR dans 10 petites entreprises différentes.

En effet, l’appui personnalisé apporté à chaque entreprise exige de passer 10 fois plus de temps pour accompagner les entreprises dans le second cas, ce qui augmente les frais de suivi et diminue la rentabilité nette.

Mais il faut savoir regarder au-delà de l’arithmétique des coûts de transaction : par rapport aux grandes entreprises, les petites entreprises à fort potentiel sont très nombreuses, ce qui permet à l’investisseur d’exercer une grande sélectivité.

Leur stade de développement rend possible des croissances rapides et d’importants gains de productivité. Ce segment regorge d’un potentiel encore largement inexploité. »

INVESTISSEUR - Pourquoi les capital-investisseurs sont-ils réticents à financer les petites entreprises ?

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66 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

« Dans nos pays d’intervention, les grandes entreprises restent relativement rares. La plus forte demande de financement est en fait dans le segment des petites et moyennes entreprises, celles dont les besoins se situent entre 50 000 EUR et 2 500 000 EUR. Les financer demande aux investisseurs d’adapter leurs modèles.XSML est un capital-investisseur créé en 2008 et avec une spécialisation géographique sur la République Démocratique du Congo et la République Centrafricaine depuis 2011. En quatre ans, XSML a financé 26 petites entreprises dans une variété de secteurs (agroalimentaire, transport, éducation, pharma et santé, services), avec des investissements unitaires compris entre 246 000 EUR et 1 million EUR et un montant moyen de 495 000 EUR.

Cet historique en fait non seulement l’investisseur le plus actif en RDC et en RCA, mais aussi l’un des investisseurs en Afrique capable de financer les petites & moyennes entreprises avec réussite. XSML a développé un modèle inspiré du capital-investissement, avec un fort taux de sélectivité et un accompagnement de proximité. Toutes les PME sont financées sous forme de prêts sécurisés par des garanties, et XSML prend des participations minoritaires au capital de 40% des entreprises financées. C’est un vrai modèle de finance « mezzanine », combinant dette et equity.XSML gère le Central Africa SME Fund, un fonds de 19 millions USD levé auprès d’institutions internationales comme l’IFC, le FMO et la Lundin Foundation for Africa. L’équipe d’investissement et de suivi est constituée de 10 personnes et basée en RDC, RCA, Hollande et Angleterre ».

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Conclusion 2 : La plupart des petites entreprises Africaines à fort potentiel n’a pas encore accès au capital-investissement.

Très peu d’investisseurs sont présents sur ce segment qui présente pourtant des opportunités immenses de valeur ajoutée et d’impact développemental.

La section 2 montre comment plusieurs acteurs ont adapté le modèle du capital-investissement à ces cibles.

Focus sur XSML

Pour lire la suite: http://financerlespmeenafrique.com/wp-content/uploads/2015/05/Guide-Investir-dans-les-PME-en-Afrique.pdf

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5. La réussite des PME responsables Promouvoir des PME africaines responsables : l’expérience d’un investisseur d’impact - Proparco

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Établie en 1920, la Banque de Luxembourg offre auxinvestisseurs privés et institutionnels son expertise engestion de patrimoine en Europe et au Luxembourg.Le conseil en philanthropie prolonge l’engagementde la banque aux côtés de ses clients pour mener àbien leurs projets à toutes les étapes de leur vie. Sonsavoir-faire et sa philosophie en gestion d’actifs sontparticulièrement adaptés aux besoins des fondationsqui recherchent une performance régulière sur le longterme, doublée d’une protection de leur capital et deleurs niveaux de dotation.

La banque offre également une gamme complètede véhicules d’investissement spécialisés en impactfinancing, qui reflètent la compétence de la Placefinancière luxembourgeoise en matière de fondsd’investissement. La Banque de Luxembourg s’estde tout temps comportée en acteur responsable etengagé au sein de la communauté luxembourgeoise.Elle a tout particulièrement souhaité contribuer audéveloppement au Luxembourg de la philanthropie,de l’entrepreneuriat social et de l’impact financing.Le soutien qu’elle apporte à ADA dans le cadre desMidi de la Microfinance s’inscrit dans ce contexte.

Banque de Luxembourg

14, Boulevard RoyalL-2449 LuxembourgTél : (+352) 499 24-1Fax : (+352) 499 24 55 99www.banquedeluxembourg.comwww.philanthropie.lu

La Coopération luxembourgeoise au développementse place résolument au service de l’éradication dela pauvreté, notamment dans les pays les moinsavancés. Ses actions s’inscrivent prioritairementdans la mise en oeuvre des objectifsdu millénaire pour le développement. Ainsi lesprincipaux secteurs d’intervention de la coopérationrelèvent du domaine social : la santé, l’éducation,y compris la formation et l’insertion professionnelleet le développement local intégré. Les initiativespertinentes dans le domaine de la microfinance sontencouragées et appuyées, que ce soit au niveauconceptuel ou au niveau opérationnel. La Coopérationluxembourgeoise offre notamment son appui financierpour l’organisation des Midis de la microfinance auLuxembourg.

Ministère des Affaires étrangèresDirection de la Coopération

6, rue de la CongrégationL-1352 LuxembourgTel : (+352) 247-82351Fax : (+352) 46 38 42www.mae.lu/cooperation

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72 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique

Inclusive Finance Network Luxembourg Asbl (InFiNe.lu) est le réseau national luxembourgeois de finance inclusive. InFiNe.lu rassemble les acteurs des secteurs privé, public et de la société civile actifs en finance inclusive. Le réseau promeut une vision de la société avec un accès universel à des services financiers de qualité et à bas coût.

La mission d’InFiNe.lu est d’utiliser l’expertise présente au Luxembourg pour renforcer la finance inclusive comme outil grâce auquel les personnes acquièrent une plus grande autonomie. Les objectifs d’InFiNe.lu sont de renforcer la position du Grand-Duché comme centre d’excellence en finance inclusive, de diffuser les savoir et savoir-faire dans le secteur et d’établir des synergies.

Inclusive Finance Network Luxembourg Asbl

39, rue GlesenerL-1631 LuxembourgTél : +352 28 37 15 [email protected]

Annexes — Partenaires

Nos Partenaires

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Depuis 20 ans, ADA s’engage pour renforcer et accélérer l’inclusion financière des populations exclues des circuits bancaires classiques dans les pays en développement

Notre action consiste à renforcer l’autonomie des institutions de microfinance et de leurs fédérations. A travers le Fonds Luxembourg Microfinance and Development Fund, nous les aidons également à obtenir le financement nécessaire à leur pérennisation.

Nos domaines d’expertise sont le développement de services financiers inclusifs et innovants, le renforcement de capacités et la recherche. Notre approche nous amène à exercer ces métiers dans les domaines du financement des jeunes, de l’accès à l’énergie par la microfinance, de la micro-assurance et de l’épargne productive des migrants.

Dans certains pays, nous mettons également notre expertise au service de projets d’expansion nationale de la finance inclusive en collaboration avec les Etats.

ADA s’engage pour la transparence et la promotion des standards et des pratiques de gestion de la performance sociale depuis plus de 10 ans. Nous soutenons directement diverses initiatives qui encouragent la mise en pratique des standards, comme l’outil Microfact.

ADA est une organisation non-gouvernementale agréée et cofinancée par la Coopération au développement et de l’action humanitaire luxembourgeoise et dispose du Haut Patronage de Son Altesse Royale la Grande-Duchesse Maria Teresa.

ADA, pôle d’expertise en finance inclusive

ContactADA│39 rue Glesener│L-1631 LuxembourgTel +352 45 68 68 [email protected]

Données bancairesCCP LU64 1111 1189 2705 0000BIC/ Swift CCPLLULL

www.ada-microfinance.org

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74 — Midi de la microfinance et de l’inclusion financière

Dossier thématique - Déployer les Grands Moyens pour les petites entreprises en Afrique Annexes — Midis de la microfinance

Nos six précédents Midis de la microfinance et de l’inclusion financière

Nos précédents Midis de la microfinance et de l’inclusion financière

Les « Midis de la microfinance et de l’inclusion financière » sont des conférences organisées à Luxembourg et dédiées aux enjeux et évolutions de la finance inclusive. La microfinance, ou finance inclusive, englobe une large gamme de produits et services financiers mis en place pour lutter contre l’exclusion bancaire : le microcrédit, l'épargne, la micro-assurance, les transferts de fonds, les paiements, mais aussi des services non financiers d’éducation ou d’accompagnement des populations à faibles revenus.

Les Midis de la microfinance et de l’inclusion financière se veulent votre source d’information pour rester au courant des dernières avancées des mondes économique et financier en lien avec les pays en développement. Vous trouverez ci-dessous la liste complète des Midis qui ont été organisés depuis 2006, avec le soutien de la Direction de la Coopération au Développement et de l’Action Humanitaire du Luxembourg et en collaboration avec la Banque de Luxembourg et, depuis 2015, avec le réseau InFiNe.

Titre / Date Orateurs Partenaires Associés (PA) / Sponsors

La microfinance en question - Au-delà des clichés 32e Midi de la microfinance 1er octobre 2015

Jean-Michel Servet, chercheur et professeur à l’IHEID à Genève ; Luc Vandeweerd, Conseiller à la direction de ADA ; modéré par Chicot Eboué, Directeur du Master en Microfinance à l’Université de Lorraine

InFine.lu Etika (PA)

Changement climatique et microfinance 31e Midi de la microfinance 23 avril 2015

Runa Khan, Fondatrice et Directrice exécutive, Friendship ; Carla Palomares, Chargée de projet d’Innovation en finance inclusive, ADA ; modéré par Jérôme Broutin, Directeur financier, GDF SUEZ Rassembleurs d’énergies. Conclusion par Ben Fayot, Ambassadeur spécial de l’Année Européenne pour le Développement

InFine.lu

Ebola : quel impact sur la microfinance ? Le cas concret du Crédit Rural de Guinée S.A. 30e Midi de la microfinance 26 février 2015

Lamarana Sadio Diallo et Aboubacar-Demba Sankhon : Directeur Général et Président du Conseil d’Administration du Crédit Rural de Guinée S.A.

InFine.lu IRAM (PA)

Banana Skins : the risks facing the microfinance industry 29e Midi de l’inclusion financière 3 décembre 2014

Sam Mendelson et Daniel Rozas : co-auteurs de l’enquête Microfinance Banana Skins 2014

InFiNe.lu Rim Initiative (PA) CSFI (PA)

Fondations : du don à la philanthropie de risque 28e Midi de l’inclusion financière 25 juin 2014

Bathylle Missika, Head, netFWD ; Chef de la Division (ad interim) du Dialogue des Politiques au Centre de développement de l’OCDE

Fondation de Luxembourg (PA)

Crowdfunding: risk or opportunity? 27e Midi de l’inclusion financière 27 mars 2014

Oliver Gajda, co-Founder and Chairman, European Crowdfunding Network AISBL

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En collaboration avec : Avec le soutien de :

AdresseADA asbl │ 39, rue Glesener │ L-1631 Luxembourg

ContactTel +352 45 68 68 1 │ Fax +352 45 68 68 [email protected]

Compte bancaireCCP LU64 1111 1189 2705 0000BIC/Swift CCPLLULL

www.ada-microfinance.org

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