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  • De  l’enquête  de  terrain  à  l’archive  orale  :  pourquoi  et  comment  donner  accès  aux  sources  orales  de  la  recherche  ?  

    Véronique  Ginouvès  h0p://phonotheque.hypotheses.org  

  • La Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) à Aix-en-Provence, est un campus de recherche et d’enseignement en sciences humaines et sociales, spécialisé sur le monde méditerranéen.  

  • La  phonothèque  de  la  MMSH  5500 heures de son inédit dont 4000 heures numérisées 600 heures de son radiodiffusé 200 à 300 heures d’archives sonores ou

    audiovisuelles issues du terrain de la recherche déposées chaque année

    1000 heures en ligne dans le respect des

    questions de droit et d'éthique  

  • Pourquoi un dépôt des archives scientifiques dans une institution?

    La phonothèque de la MMSH a été créée en 1979 par des chercheurs en SHS, pour conserver la source qui documentait leur recherche : l’enquête de terrain enregistrée. L’objectif est resté le même avec trois axes principaux :

    - La reconnaissance par les pairs de la valeur du travail scientifique qui en est issu ; - Le recoupement avec d’autres archives ou des observations ultérieures ; - La gestion de l'héritage culturel de ces archives en lien avec la ratification de la France de la convention du patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.

  • Effet  incitatif  des  dépôts        

    La  phonothèque  de  la  MMSH  a  mis  en  place  une  poliAque  d’accueil  des  archives  associée  à  une  réflexion  méthodologique  et  a  créé  un  disposiAf  complet  pour  leur  traitement,  de  la  collecte  à  la  valorisa.on.  

  • Un  intérêt  récent  des  ethnologues  pour  «  leurs  »  archives  -‐ Départ  d’une  première  généraAon  d’ethnologues  ;  

    -‐ Désir  d’archives,  patrimonialisaAon  et  mémoire  ;  

    -‐ EvoluAon  de  la  discipline  et  de  ses  objets  de  recherche  ;  

    -‐ Fermeture  des  terrains  et  mondialisaAon.  h0p://africanistes.revues.org/2542  

     

  • Un  intérêt  croissant  des  population  enregistrées  pour  «  leurs  »  archives    

    Les  populaAons  qui  ont  été  enregistrées  sur  le  terrain  souhaitent  retrouver  ces  documents  qui  rendent  compte  de  leur  histoire  et  leur  vie  culturelle,  leur  resAtuent  des  tradiAons  oubliées  h0p://phonotheque.hypotheses.org/5077      

  • L’inquiétude  des  chercheurs  sur  la  consultation  de  «  leurs  »  archives  

    Lorsque  les  sociétés  étudiées  ont  évolué  brutalement,  le  chercheur  se  retrouve  en  posiAon  d’informateur  de  tradiAons  qui,  au  moment  de  leur  collecte,  évoluaient  avec  le  temps.    

    Mais  ces  archives  ne  sont  pas  celles  des  sociétés  étudiées,  elles  sont  le  produit  d’un  projet,  d’une  rencontre.    

    Comment  les  matériaux  de  terrain  vont  être  consultés  et  interprétés  par  les  communautés  où  ils  ont  été  produits  ?  Plutôt  qu’un  patrimoine  à  resAtuer,  ils  sont  vus  par  les  chercheurs  comme  des  objets  de  recherche,  des  informaAons  à  partager.  h0p://ateliers.revues.org/2902  

  • Un  intérêt  croissant    des  professionnels  de  l’information  

    pour  les  matériaux  de  terrain  Les  structures  archivisAques  tradiAonnelles  n’accueillent  que  depuis  très  récemment  les  matériaux  de  terrain.  -‐  1988  créaAon  de  l’IMEC,  InsAtut  mémoires  de  l'édiAon  contemporaine  :  rassemble,  préserve  et  met  en  valeur  des  fonds  d'archives  consacrés  aux  principales  maisons  d'édiAon,  aux  revues  et  aux  différents  acteurs  de  la  vie  du  livre  et  de  la  créaAon  ;    

    -‐  2003,  Rapport  Cribier-‐Feller  (LASMAS)  :Projet  de  conservaAon  des  données  qualitaAves  des  sciences  sociales  recueillies  en  France  auprès  de  la  «  société  civile  »  

    -‐  2007  Claude  Lévi-‐Strauss  choisi  de  déposer  tous  ses  manuscrits  et  notes  de  terrain  à  la  BnF  ;  

    -‐  2011  CréaAon  du  TGIR  ConsorAum  sur  les  archives  des  chercheurs.  

  • Comment  déHinir    un  enregistrement  sonore  inédit  ?  

  • Proposition de définition : « enregistrement sonore inédit » •  Il s'agit d'un enregistrement unique : s'il a été

    copié, ce n'est pas dans un but commercial, aucun standard n'a été établi ;

    •  Il est fixé sur des supports variés analogiques (cylindres, cassette, bandes…) ou numériques, (minidisc, disque dur, carte flash...) ;

    •  Les principaux éléments d'information sont ceux que l'enquêteur a bien voulu indiquer, en général de façon manuscrite (sur l'emballage de la boîte ou sur le boîtier et sur les fiches de collecte) ou par le nommage de fichier et les documents liés.

  • Un  dispositif  complet  pour  les  archives  sonores  

    -‐  Des  contrats  d’uAlisaAon  et  de  diffusion  pour  régler  les  quesAons  juridiques  et  la  mise  en  place  de  conseils  scienAfiques  spécifiques  pour  résoudre  les  quesAons  éthiques  ;  

    -‐  Un  guide  d’analyse  documentaire  pour  bâAr  une  base  de  données  uAlisant  les  normes  et  standards  en  vigueur  ;  

    -‐  Un  carnet  de  recherche  pour  valoriser  des  collecAons  et  mieux  les  contextualiser  ;  

    -‐  Une  exposiAon  des  métadonnées  pour  le  moissonnage  des  noAces  documentaires  ;  

    -‐  Un  réseau  d’échange  à  travers  une  liste  de  discussion  ;  -‐  La  sauvegarde  des  fichiers  numériques  sur  le  long  terme  sur  des  plateformes  distantes.  

  • Régler  les  questions  juridiques  pour  pouvoir  réutiliser  les  archives  

    Sources : archives de la LSE (London school of economics), étudiant conduisant un Entretien (East End), 1946, sous la direction du professeur Tibor Barna.

  • Notion de source scientifique, questions de droit et d’éthique

    A qui appartiennent les documents du terrain ?

    - A ceux qui en ont financé la production ? - Aux chercheurs, dont on suit le cheminement

    intellectuel à travers leurs enquêtes ? - Aux techniciens qui ont réalisé la prise de son ou

    d’image ? - Aux informateurs ? - Aux sociétés au sein desquelles ont été créé les

    documents ? - A l'institution où l'archive a été déposée ?

  • Les sources orales en SHS quel statut pour les données ?

    Les données sonores produites par les chercheurs en SHS sont de différentes natures :

    -  Publiques, car produites par un établissement public ; -  Issues de personnes privées, avec des informations personnelles et/ou confidentielles ; Au croisement des deux précédentes : les données vont demander d'établir précisément les différents acteurs qui agissent dans leur production.

  • Le dépôt de l'archive sonore : définir les acteurs

    -  L'enquêteur -  L'informateur (témoin, enquêté, interviewé, artiste interprète…) -  Les ayants-droit -  Les détenteurs de droits voisins (preneur de son,

    accompagnateur de l'enquêteur ou du témoin...) -  Le compositeur, l'arrangeur, le parolier d'une œuvre interprétée dans l'enregistrement

    -  Les personnes citées dans l'enregistrement -  L'institution qui a programmé la recherche -  L'institution où est déposé le document -  Le dépositaire -  Le créateur de la notice documentaire -  ...

  • Notion de collection : questions d'éthique

    L'éthique archivistique demande le respect des collections : -  L'enquête de terrain ne sera pas isolée mais

    toujours être située dans la hiérarchie du fonds ;

    -  L'ordre du chercheur, créé au fil de sa recherche, sera conservé ou documenté ;

    -  Ces archives ne peuvent se substituer aux archives des sociétés dans lesquelles elles été créées sans qu’il ait eut un travail de collaboration et de contextualisation.

  • Les données organisées sont des œuvres de l'esprit

    Les bases de données d’archives sonores renferment - des œuvres (montages sonores, conférences), - des informations brutes (enquêtes orales), - des interprétations d'œuvres anonymes ou d'auteurs.

    Dans la chaîne de traitement, il convient d’éviter

    que l'archiviste ajoute une couche de droit supplémentaire, sur la version numérique.

  • De la responsabilité de l'archiviste dans la diffusion du savoir

    Certains producteurs de bases de données font pression pour obtenir des droits sui generis sur la façon dont leur base est constituée : ils édictent des interdictions comme celles d'extraire des données, interdire l’accès complet au thesaurus... Ø  De l’importance de déconstruire les idées préconçues

    Au moment de la création d’une base de données, il faut admettre que d'autres – quels qu’ils soient – réutiliseront les données sous des formes multiples, et pas forcément de la façon dont on l'imagine => Laisser les données ouvertes lorsque les droits le permettent

  • Les créations immatérielles à la croisée des chemins entre

    -  La protection des droits de la personne et de l'individu au travers de la notion de droit à l'image et de la représentation ;

    -  Le droit de la propriété privée par les différents régimes du droit de la propriété intellectuelle ;

    -  Les usages locaux ; -  Le droit du pays où elles ont été produites ; -  Le droit du patrimoine ; -  Le droit des nouvelles technologies de

    l'information et de la communication.

  • La contractualisation du dépôt de patrimoine oral

    Le contrat peut être envisagé comme un engagement des collecteurs pour protéger la personne ressource et ses proches. Sa signature devrait être une condition première à l’exploitation des données patrimoniales. Apports •  Reconnaissance et valorisation du rôle central du témoin comme source de savoir ; •  Reconnaissance de sa capacité et son autonomie à générer du patrimoine dans un

    «consentement éclairé » ; •  Lui permettre de s’investir dans une vraie démarche de dépôt ; •  Transparence de la relation ; •  Comprendre le sens de la démarche de collectage ; •  Suivre la restitution des travaux ; •  Eviter la recherche coûteuse des ayants droits dans le futur.

    Modalités •  Parler du contrat dès la prise de contact avec le terrain ; •  Co-construire le dépôt de patrimoine avec le témoin (dépasser les difficultés de

    communication) ; •  Restituer le patrimoine (pas seulement l’entretien) aux personnes interviewées.

  • Droit de divulgation d'une enquête orale Lorsqu'un témoin accepte d'être enregistré il sait que son témoignage sera utilisé dans le cadre d'une recherche mais il ne peut pas envisager tous les cas de diffusion => le contrat doit l'éclairer sur les différents modes de diffusion.

  • Les contrats d’autorisation

    Le recours au contrat est indispensable. Ce contrat devra contient les dispositions relatives au transfert des droits d’auteur. Il énumère toutes les utilisations, concrètes ou virtuelles, que le centre détenteur entend se réserver des enregistrements ou des photographies collectés.

  • Régler  les  questions    de  droit  et  d’éthique  

    Le  contrat  est  nécessaire  mais  il  ne  pourra  pas  régler  toutes  les  quesAons  éthiques  liées  à  l’enquête  ;  chaque  corpus  devra  être  accompagné  par  un  comité  scienAfique.    Mise  en  place  d’un  groupe  de  travail  en  2011  pour  la  rédacAon  d’un  Guide  de  bonnes  pra.ques  pour  la  diffusion  électronique  des  données  en  sciences  humaines  et  sociales  :  h0p://phonotheque.hypotheses.org/5218      

  • A la MMSH, l’utilisation des archives scientifiques est encadrée et règlementée – toujours encouragée

    •  Contextualisation de chaque corpus ; •  Identification des différents acteurs et de leurs fonctions ; •  Lors de l'écoute des enregistrements détection des

    éventuelles informations confidentielles ; •  Signature d’un contrat d'utilisation et de diffusion avec le

    chercheur ou, le cas échéant, avec ses ayants droit ; •  Discussion avec le(s) chercheur(s), le cas échéant avec

    des spécialistes du domaine ou du terrain, avec mise à disposition d’extraits sonores posant problème ;

    •  Proposition d’une archive à la communication tout en conservant l'original dans son intégrité ;

    •  Ecoute constante des enquêteurs, des informateurs, des ayants-doit et de leurs demandes ;

    •  Encouragement des projets de valorisation et participation lorsque cela est possible.

  • Proposer une charte de qualité d’un enregistrement de terrain

    Le signalement : •  Fiche enquête : lieu et date de l’enquête, préparation,

    langue utilisée, contexte, document accompagnant l’enregistrement ;

    •  Fiche informateur : nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance, profession, langue maternelle, relation avec l’informateur :

    •  Fiche enregistrement : contenu, méthode et séquences.

    L’enregistrement audio : microphone et format utilisé, transferts et sauvegarde des fichiers numériques. Le contrat d’utilisation et de diffusion

  • Catalogage et bases de données

    La phonothèque de la MMSH travaille de façon indépendante mais utilise le même outil d’analyse qui respecte les normes et les formats en vigueur. L’outil est utilisé par un réseau national de centres d’archives sonores : leurs notices documentaires sont homogènes.

  • Une  base  de  données  documentaire  

  • Université de l

    Cataloguer les archives sonores pour les rendre accessibles

  •        

    Le  Dublin  Core    créé  en  1995  

    par  des  bibliothécaires    

    propose  15  éléments  de  métadonnées    

    coordonné  par  Dublin  Core  Metadata  Initiative        

  • contributor  coverage  creator  date  

    description  format  identi=ier  language  publisher  relation  rights  source  subject  title  type  

  • Le  portail  du  patrimoine  oral  

    L’ Open Archive Initiative Protocol for Metadata Harvesting (OAI-PMH) permet d’échanger des métadonnées entre services. Il est basé sur les standards du Web. Rendu public en 2011, il définit des protocoles de structuration et d’interrogation communs pour l’interopérabilité.

  • En  1999,  le  W3C  développe  le  RDF    

    Resource  Description  Framework  

    le  standard  du  “Web  sémantique”  

     

    Nous  entrons  dans  la  période  du  web  de  

    données  réclamé  par  Tim  Berners-‐Lee.      

  • Les  internautes  utilisent  un  seul  système  de  recherche…  

  • Les  métadonnées  sont  partout…  

  • …  mais  les  archives  ne  sont  écoutées  que  lorsqu’elles  sont  repérées  et  contextualisées  

  • La  conversation  des  archives  se  met  en  place  

  • Merci de votre écoute !

  • Crédits  photographiques  •  Bill Smith of KOAC with portable tape recorder, 1955, Archives

    de l’Etat de l’Orégon. •  LSE (London school of economics) student conducting

    interview in the East End, Fieldwork carried out Feb-March 1946 by some 100 LSE students under the supervision of Professor Tibor Barna. Pas de restriction de copyright connue.

    •  Boîtes de conserve : http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRWuib_EvSUFYeYa--XpymNDA3hS8ibsrX5snFPYro76gf2F-LfCw&t=1

    •  Fichiers de bibliothèque : Andy Powell, Eduserv formation, Does metadata matter? 2008

    •  Opname van een hoorspel / Recording a radio play. Spaarnestad Photo, SFA006001181. Nationaal archief (pas de restriction de droit connue) http://www.flickr.com/photos/nationaalarchief/3281460444/

  • Crédits  des  extraits  sonores  Enquête MMSH n°3067, Marceau Gast, chant d’amour

    par un adolescent, Yémen, 1974. Enquête MMSH n°167, Jean-Pierre Belmon, 1984,

    Evocation des temps anciens aux Saintes-Maries-de-la-Mer

    Enquête MMSH n°2048, Yvonne Knibiehler, 1993, Parcours politique et propos sur les femmes et la politique par la maire du 5ème arrondissement de Marseille

    Enquête MMSH n°1826, Jean Mascaux, MNATP, 1959, Chants et témoignages des lavandiers espagnols au Revest-du-Bion à la fin des années cinquante