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La section montagne-escalade de l’US Ivry fête ses 50 ans

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La section montagne-escaladede l’US Ivry

fête ses 50 ans

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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AVANT-PROPOSIssue de la branche «Plein air et amitié nature», la montagne a revendiqué son autonomie de spécialitésportive dans la FSGT au début des années 50.Cette volonté d’autonomie s’est traduite par la création du Groupe Alpin Populaire (GAP).Dès sa création, le GAP a cherché à essaimer : pour développer l’alpinisme populaire, il fallait créer les «GroupesAlpins Populaires» dans toutes les localités où c’était possible.La section montagne de l’U.S. Ivry a été créée en 1954-1955 non par le regroupement des pratiquantslocaux mais par la volonté «politique» de ses fondateurs (les frères Koubbi) de développer la pratique del’alpinisme pour les habitants d’Ivry.Centrée sur la montagne, le ski et l’escalade en pleine nature (Fontainebleau et falaise), la section a prisun nouvel essor en 1991-1992 avec l’ouverture du mur de l’Orme au Chat. Elle a dépassé pour la premièrefois le cap des 100 adhérents. Une période de difficultés s’est ouverte avec la saison 2002-2003 où le mur,qui s’est révélé de plus en plus obsolète, a de surcroît été fermé suite à l’incendie d’un local contigu.La page est désormais tournée en septembre 2005 avec la rénovation partielle du mur par la municipalitéd’Ivry.De nouvelles possibilités s’offrent à nous dans tous nos domaines d’activités (escalade en site naturel ouartificiel, montagne, ski) dès lors que nous serons capables de maintenir et de développer l’esprit associa-tif qui a été le nôtre depuis 50 ans.Avec cette brochure, nous vous proposons des carnets de voyage à travers 50 ans de vie de la section esca-lade-montagne de l’US Ivry.

De nombreux adhérents et anciens adhérents de la section montagne-escalade de l’Union Sportive d’Ivryont participé à la réalisation de cette plaquette, en particulier : Odile et Bernard Auguste, Gilbert etNicole Breton, Daniel et Geneviève Dupuis, Corinne Laval, Louis Louvel, Alice Mondineu, Olivier Nédelcu,Jacques Peuch, Michel Tafflet, etc.

Union Sportive d’Ivry “montagne-escalade” 17 rue Raspail 94200 Ivry-sur-Seine http://www.usivry.org - [email protected] - tél. : 01 45 15 07 90

Ivry-sur-Seine novembre 2005.

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Les origines : 18..-1945Le sport moderne a été inventé au 19ème sièclepour contribuer à l’éducation de la bourgeoisie.L’alpinisme est parfaitement dans ce rôle et contri-bue à développer l’esprit d’entreprise, le goût desvoyages…A sa création, en 1874, le Club Alpin Français suitcette orientation (il suffit de lire les professions desadhérents de l’époque) mais y ajoute les missionsde préparer les jeunes à la revanche de la défaitede 1870 (la devise «pour la patrie par la monta-gne» en est l’illustration ! ) et de contribuer audéveloppement local.Les premiers clubs travaillistes voient le jour, nonsans difficultés, au début du 20ème siècle. L’UnionSportive du Travail d’Ivry (qui deviendra l’Etoilesportive du Travail d’Ivry en 1935 et l’UnionSportive d’Ivry en 1949) est créée en 1919.Mais les activités de plein air sont totalementabsentes des clubs travaillistes.Le succès du front populaire en 1936 permetcependant des avancées sociales importantes :congés payés (deux semaines), semaine de 40heures, augmentation dessalaires. Tous ces élémentssont évidemment favora-bles au développement dessports en général et dessports de nature en parti-culier. Un grand mouve-ment se crée avec le déve-loppement du camping,des auberges de jeunesse,etc.…La branche plein air de laFSGT prend alors de l’im-portance avec l’adhésiondes Amis de la Nature quideviendront, après unescission, Amitié Nature.Quelques adhérents Amitié Nature pratiquent l’al-pinisme et de brillantes individualités comme lesfrères Vernet, les frères Leininger ont la « fibretravailliste » et prennent des initiatives pour déve-lopper l’alpinisme populaire.

Les heures de gloire 1945-1980Après la période de la guerre, l’alpinisme se déve-loppe. De grandes expéditions nationales tententavec succès les plus hauts sommets de la terre(Annapurna premier 8000 en 1950, Everest en1953). Un esprit d’entreprise règne aussi dans lesmontagnes françaises et européennes et ceux quin’ont pas leur place dans les équipes nationales semettent en valeur en recherchant des « derniersgrands problèmes ».L’évolution des techniques est importante.L’apogée de l’escalade artificielle est marquée parla première ascension de la face ouest des Drus en1951.Les alpinistes de la FSGT commencent à s’organi-ser. Ils considèrent que, pour développer un alpi-

nisme de qualité et sans guide («en responsa-ble»), il est vital d’apprendre, de s’entraîner, d’ac-quérir de l’expérience. Il faut donc se spécialiser !La spécialité montagne revendique dès lors sonautonomie et s’éloigne de la branche Amitié NatureLe Groupe Alpin Populaire de Paris est crée en1953 et, très vite, ses dirigeants considèrent quepour développer l’alpinisme populaire il faut créerde nouveaux groupes alpins populaires notam-ment dans les clubs omnisports. Cela permet enoutre de simplifier les problèmes de gestion etd’avoir un fonctionnement démocratique grâce àl’implication des adhérents dans le fonctionnementde la section.1955Deux des principaux militants du Groupe AlpinPopulaire (André et Jean-Claude Koubbi), prennentcontact avec l’US Ivry pour créer la section monta-gne. Le bulletin Paris Alpin numéro 3 d’octobre1955, indique qu’il existe trois sections montagneFSGT : le groupe Alpin Populaire de Paris Centre

et les sections de l’US Ivry etdu RSC Montreuil ; deuxautres sont en formation :l’ESC 11è et la section duSNCAN (entreprise aéronau-tique)Cette volonté d’essaimerpour créer de nouveaux clubsse retrouvera d’ailleurs toutau long de la vie de la sectionmontagne de l’US Ivry : lessections de Bagnolet, Sainte-G e n e v i è v e - d e s - B o i s ,Champigny, Verrières-le-Buisson, Grimpe 13 sontpour une part souvent déci-

sive dues à l’action d’adhérents de l’US Ivry. Il enest de même des sections ski et randonnée de l’USIvry.La formation reste cependant une priorité. La for-mation à l’alpinisme est d’abord assurée parl’Union Nationale des Centres de Montagne quideviendra l’UCPA (l’Union nationale des Centressportifs de Plein Air) en 1965 en fusionnant avecl’Union nautique française.Mais très vite la section organise ses proprescamps d’été d’alpinisme car le club est la base del’organisation de la pratique.Dans les années 60, la section joue le rôle d’ascen-seur social pour de nombreux jeunes (une dou-zaine) qui deviennent guides de haute montagne.1968La commission régionale de montagne FSGT lanceune politique de traçage systématique de circuitsjaunesà Fontainebleau. L’US Ivry participe large-ment à cette initiative. Chacun doit pouvoir prati-quer à son niveau et en responsable. La pratiquedes moins bons est, au moins, aussi légitime quecelle des bons.

UN PEU D’HISTOIRE

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Les premières flèches jaunes ont été tracées parBernard Lebert, dit Nanar, au Rocher Canon bienavant. Et Louis Louvel se souvient aussi que DédéFarin et lui avaient travaillé à l’Isatis avant 68. Les circuits enfants participent de la même démar-che : premier circuit enfants à Larchant en 1977(Michel Coquard).

Le tournant des années 80 : de l’al-pinisme à l’escalade. Dans les années 70 – 80, l’alpinisme se développeet la section forme plusieurs initiateurs d’alpi-nisme.Des débats souvent tendus ont lieu autour des for-mes de pratiques : d’un côté, les tenants de l’escalade libre c’est àdire sur un terrain vierge de tout équipement àdemeure (la notion d’escalade libre a beaucoupévolué depuis !), de l’autre, les tenants de l’équi-pement du terrain de jeu, comme seule possibilitépour démocratiser la pratique.Dans les années 80, l’escalade cherche à devenirautonome par rapport à l’alpinisme. La FSGT par-ticipe à la création d’uneFédération Française d’Escaladequi fusionnera ensuite avec laFédération Française de laMontagne pour former la FFME.1982 : inauguration du murd’escalade extérieur du parc desPetits Bois. Oeuvre de Jean-Marc Blanche. Ila permis le démarrage de l’acti-vité enfants et le développementd’initiatives en direction des éco-les : un stage de formation pourles instituteurs a été encadréconjointement par la conseillèrepédagogique en EPS (JanineVincent) et un animateur de l’USIvry (Daniel Dupuis).Les murs d’escalade prennent un développementimportant et l’escalade sur mur devient une acti-vité à part entière. La compétition provoque desdébats vifs et finit par devenir une réalité.1990 :Mise en service du mur d’escalade intérieur del’Orme-au-Chat. C’est la réponse à un besoin d’escalade urbaine quigrandit, la possibilité pour la section d’avoir uneactivité locale structurée et régulière, le lieu derendez-vous pour les adhérents.Le mur d’escalade permet une progression relati-vement importante de la section même s’il souffredu grave handicap de ne pas avoir été pensé etconçu avant la construction du gymnase multis-ports et présente quelques insuffisances difficile-ment modifiables (faible hauteur, manque devariété d’inclinaisons, trame de perçage espacée,manque de locaux d’accompagnement, assez peude tranches horaires)

1991 :Expédition au Mont Logan (6050 m) au Canada(première traversée française est-ouest.)Les conditions d’accès aux massifs lointains ontcomplètement changé grâce à la démocratisationdes transports aériens et les compétences acqui-ses par une longue pratique permettent à quelquespratiquants de tenter des aventures comportantune part importante d’engagement et d’incertitu-des.1995 :La célébration des 40 ans de la section permet derenouer le contact avec un grand nombre d’an-ciens et de faire un premier travail historique.Quelques travaux d’extension et d’amélioration dumur sont effectués, avec une participation impor-tante d’adhérents de la section (fabrication etachats de prises, augmentation de la surface grim-pable, nouveaux dévers).Février 2003 : Des travaux d’amélioration du mur (habillage

d’une partie du mur) sont effec-tués mais quelques jours aprèsl’ouverture un incendie dans l’en-trepôt de pneus voisin rend l’ins-tallation indisponible jusqu’enseptembre 2005.L’activité se poursuit en 2004grâce à une importante collabora-tion avec le club de grimpe 13créé en 2001. Mais le gymnase dela porte de Choisy est lui aussiindisponible pendant de longsmois suite à un dégât des eaux.La saison 2004-2005 a été mar-quée par une baisse importantedu nombre d’adhérents même siles activités d’extérieur (escaladeà Fontainebleau, en falaise, ski de

randonnée, alpinisme) ont continué avec un cer-tain succès.

Aujourd’hui Septembre 2005 :Réouverture du mur d’escalade rénové et amélioré(pan, nouveau dévers, nouvelles dalles)Bien aidée par une bonne communication (affi-ches, tracts, tee-shirts, article dans Ivry-ma-Ville)la semaine portes ouvertes connaît un grand suc-cès (une centaine de participants).Le mardi 13 septembre la trentaine de nouveaux,la plupart débutants ont tous grimpé en tête grâceaux conseils d’une quinzaine d’anciens adhérentsde tous âges qui ont appliqué la pédagogie quiétait déjà celle des trois premiers adhérents en1955 (André et Jean Claude Koubbi, Louis Louvel).Elle est résumée par une phrase de Gérard LeJoliff :«je grimpe en tête et je conduis les courses queje fais !».

Daniel Dupuis

La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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Il y a dix ans, pour les quarante ans denotre section, André Koubbi qui fut à l’ori-gine de sa création, nous avait relaté lesmotivations, les espoirs et aussi les joiesqui émaillèrent ces premières années.Nous avons choisi de publier de nouveausa contribution.

André Koubbi se souvient.Noisy-sur-Ecole, le 27 mars 1995Bien chers camarades,Vous avez eu l’idée de fêter le quarantième anniver-saire de la Section, et comme les années de sa nais-sance comptent pour moi parmi les meilleures de mavie, cette idée m’émeut au plus haut point.Vous m’avez demandé d’évoquer les motivations quinous animaient à cette époque. Bien qu’il en coûte deparler du passé, et en même temps cela fait plaisirquelque part au coeur, je n’ai pas voulu me dérober,même si je ne me sens plus la même facilité de «pon-dre» (pardon du jeu de mots) qu’en ce temps-là.D’ailleurs, deux fois vingt ans, cela signifie qu’unedeuxième génération vous est venue. Elle a ses pro-pres motivations et ce doit être intéressant de voircomment tout cela a évolué. Et de parler de ce qui lamotive... et qui pourrait motiver d’en faire une troi-sième.Mais je reviens à votre question. Je ne voulais pas ris-quer de réécrire l’Histoire en abusant du recul de qua-rante ans. C’est pourquoi j’ai recherché dans mesabondants livres et papiers quelque chose qui pour-rait me donner un ancrage objectif. Je suis ainsitombé sur une superbe reliure, couverte d’une pous-sière en partie quadragénaire, contenant tous lesnuméros de la revue «Amitié et Nature», éditée par labranche Plein Air de la F.S.G.T., de 1955 à 1958.Dans presque chaque numéro, des articles pleins de

nos activités, de nos espoirs, de nos batailles (entreles lignes), et... de nos motivations : une mine !Vivent l’imprimerie, les imprimeurs... et les bibliothé-caires.Dans cette reliure, qu’est-ce que j’y ai vu ? Des mots,beaucoup de mots. Sans recherche d’exhaustivité, jem’en vais vous citer, parmi les plus fréquents, ceux quim’ont paru les plus significatifs de nos motivations del’époque, à la manière d’un procédé, commode enl’occurrence et volontiers employé, je crois, par leshistoriens ou les sociologues. «Alpinisme populaire».Ce terme revient très souvent. A l’époque, il était toutà fait original. Dans les faits, cela se traduisait par unerecherche incessante de tout ce qui pouvait mettrel’alpinisme à la portée des plus défavorisés, à com-mencer par la pratique de l’escalade, jusque-là consi-dérée comme une simple préparation à la montagne,mais qui pour nous était un pain hebdomadaire bienmoins cher que celle-ci.Nombreuses furent les innovations en découlant :premières tours d’escalade, à des fins «prosélytes»dans toutes les fêtes populaires possibles, premierscars vers les falaises de l’Yonne et de la Meuse,camps alpins nationaux et internationaux dans lesAlpes et les Pyrénées, etc. «Spécialisation». C’était lepavillon, fièrement hissé, du combat contre les

tenants majoritaires d’une pratique polyvalente, etpas vraiment sportive à notre avis, du plein air, à basede camping. La vie a tranché, mais à l’époque, il avaitfallu mener une sacrée bataille. La poursuite de laspécialisation nous a menée à concevoir la formationdes initiateurs alpins, et ceux d’escalade, à la compé-tition d’escalade selon les réussites ou les échecs surdes rochers désignés, et jusqu’à la classification spor-tive (comme au judo... et au scrabble), ce qui étaitpeut-être une tentative trop ambitieuse pour nosmoyens de l’époque.«Education», «Démocratie». Ce n’est pas par hasardsi, dès l’origine, nos effectifs comptèrent une propor-tion remarquable d’enseignants. A l’instar de ce que laF.S.G.T. promouvait dans toutes ses disciplines, cesnotions étaient très présentes dans nos pensées, et sesont trouvées à la base de notre politique d’essaimerle club d’origine, mon très cher «Groupe AlpinPopulaire» (au fait, existe-t-il encore ?) en sectionsde clubs multisports, à commencer par ma non moinschère U.S.Ivry montagne.«Fraternité». J’avoue avoir été agréablement surprisde la répétition d’un concept aujourd’hui largementoublié dans le langage de «ç’pays» (comme disentsobrement nos politiciens). Sans doute date-il d’uneépoque romantique où l’on trouvait naturel de l’intro-duire dans la devise de notre république. On ne letrouvait pas déplacé dans nos modestes «papiers», nid’ailleurs dans la pratique concrète de nos activités.Amitié et nature... nostalgie.Tous ces repères, et d’autres encore propres à cha-cun, étaient très forts. Les années grises de Munich etles années noires de Vichy n’étaient pas très loin, et ily avait dans la jeunesse de l’énergie qui demandait àse libérer. Dans le microcosme de l’alpinisme popu-laire naissant (ou renaissant), les passions étaient for-tes, avec batailles d’idées, échecs, victoires, et guèrede place pour la bureaucratie.Avec le recul des années, je me prends à penser quede telles motivations, parfaitement détachées de l’ar-gent-roi, ne pouvaient reposer que sur ce que, pourparler un langage audible, j’appellerais l’utopie, ausens le plus noble.Nos sorties hebdomadaires étaient certainement unpointillé de lumière dans la grisaille des semaines et lajungle du travail quotidien, où nos motivations et lesmentalités en découlant n’avaient que peu d’applica-tions. Sauf pour préparer ce que d’aucuns -souriez-appellent encore les temps messianiques, et qu’àl’époque on nommait... le jour des grands soirs.J’arrête là les spéculations où, par votre faute, m’en-gagent ces souvenirs. D’ailleurs j’ai toujours eu unemémoire plutôt faiblarde, et j’aurais bien besoin, pourretrouver le sol solide, que des anciens me rappellent,par exemple, quelles étaient vraiment nos motiva-tions, lorsque, pour le premier Réveillon de laSection, en 55 je crois, nous essayions, dans lagrange à tous vents de la maison forestièred’Arbonne, d’allumer le feu (question de survie) avecun certain bois tout imbibé de neige et de glace. Nousy sommes parvenus...

André KOUBBI

DÉJA 10 ANS

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Avant de partir à l’armée, j’avais un peu grimpé àFontainebleau et cela m’avait beaucoup plu. Aprèstrente mois à me morfondre en Algérie pendantmon service militaire, j’avais envie de bouger Or,une copine de ma soeur m’a dit un jour, qu’ellepratiquait l’escalade à l’USI… et c’était parti !…en1957.Une des premières choses qui m’a conquis à l’USI,c’est l’accueil. J’ai été accompagné dans le perfec-tionnement de ce sport. Cette activité était l’occa-sion de partager une passion commune, le plaisirde se confronter aux blocs de la forêt, de fairecorps avec la nature lorsqu’on bivouaquait la nuitdans les rochers creux du Rocher Canon et dedécouvrir la montagne (raid du Valgaudemar, deChamonix-Zermatt). De plus les copains initiaientles nouveaux venus à progresser en leur révélantainsi le vif plaisir d’apprendre aux autres.L’ambiance sympathique de la Section Montagnede l’USI m’a également offert la possibilité dem’investir sur le plan associatif, de participer à lavie de l’association, son organisation, ses projets,la participation à des congrès de la FSGT (monpremier à Nice avec Raymond Laluque, alorsSecrétaire Général de l’USI). On avait besoin d’unsecrétaire à la Section Montagne, alors j’airépondu présent. Un projet de journal (qui s’intilu-lera rapidement «La Bretelle») a été lancé, «USI

Montagne » auquel j’ai contribué ; puis l’idée deweek-end de ski tentait certains, je les ai organi-sés. Le ski a alors pris une ampleur importante aupoint que nous avons créé quelques années plustard une «section ski».La pratique de l’escalade et du ski à l’USI est alléebien au delà du sport. La culture, le théâtre, la lec-ture, la politique étaient aussi bien présents.L’amitié y a pris une grande place ainsi quel’amour, puisque j’y ai rencontré ma femme Nicole.Dans le même temps, une envie d’engagements’est révélée et a contribué de manière essentielleà mon développement personnel. J’ai alors utilisécette riche expérience dans ma vie personnelle etprofessionnelle. Plus tard j’ai ressenti le besoin decommuniquer cette expérience, cette passion auxautres et aux nouveaux venus. Avec les enfants, le travail, l’âge, l’investissementassociatif des parents d’élèves, j’ai pris un peu derecul vis à vis de l’USI mais aujourd’hui, lesenfants ont grandi, je suis à la retraite, alors parceque c’est aussi ma famille, je reviens perpétuer cetesprit d’échange, de plaisir, d’apprentissage etdepuis 1997 c’est le temps de «Génération 3», matroisième mi-temps au club !

Gilbert Breton

3è MI-TEMPS OU LES MÉMOIRES D’UN DOYEN

La section ski n’existe plus mais, le ski de randonnée s’est développé à partir des années 60.

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Objectifs et orientationsSport et démocratie«La démocratie dans notre fédération sportive (laFSGT), c’est la participation de tous les adhérents,non seulement aux activités, mais aussi à la direc-tion et à l’organisation de celle-ci ».

André Koubbi Octobre 1958«Il est inconcevable qu’à la FSGT, l’alpinisme soit unsport d’évasion (…). L’alpinisme est un sport commeles autres qu’il faut vouloir développer comme lesautres. (…). C’est le développement de toutes lesbranches de notre sport qui permettra à la FSGT dedevenir davantage la grande association sportive destravailleurs qui est la seule capable de promouvoir leredressement du sport français».

Mai 1958«L’alpinisme et le ski populaires, c’est nous.»

Avril 1963Compétition et cycle sportif «Le meilleur moyen de pousser quelqu’un à se battrevraiment, c’est de le mettre en compétition avecquelqu’un d’autre. Ceci est vrai à tous les niveaux ycompris celui des débutants.Mais on ne passe pas tout son temps à faire des com-pétitions. Entre chaque compétition, il y a entraîne-ment. D’où le cycle sportif : compétition => discus-sion sur cette compétition, observation de ce qui neva pas => élaboration du programme d’entraînement=> entraînement => compétition …

Louis Louvel, Décembre 1967Les succès de la politique de formation.Bernard Hubchmann est reçu aspirant-guide. CharlesRavera, Michel Renault-Allain, Maurice Latapie,Jacques Houley sont reçus initiateurs haute monta-gne.Maurice Latapie, Bernard Chevallier, Roland Arcier,Jacques Houley sont reçus moniteurs bénévoles.

Novembre 1964En montagne aussi, «tout part du club»(extraits) «Nous voulons pratiquer ensemble. La FSGT nousplaît. Le petit groupe d’amis qui se désagrège un jourou l’autre n’est pas notre intérêt. Un club, en outre,nous apporte l’avantage d’un matériel collectif et, cequi est moins sensible mais n’est pas moins réel,l’avantage d’une expérience collective accumulée. Il afallu à certains «vieux» dix ans pour oser traverserles aiguilles de Sialouze ; des jeunes, cette année,l’ont fait à leur première saison de montagne. (…).»«Mais attention, il ne faut pas se casser la figure»«Nous nous apercevons que ce n’est pas facile d’or-ganiser la pratique sportive de l’alpinisme. Ce qu’ilfaut comprendre, c’est idée centrale de toutes cesnouvelles façons d’envisager notre pratique.L’alpinisme est un sport. Cà, ce n’est pas un objet dediscussion : c’est un fait. Et qui dit sport dit compé-tition et entraînement : cycle sportif. Le problème estque la compétition en alpinisme est honteuse ou

hypocrite. Tout le monde se classe en alpi-

nisme, par rapport au F, au PD …(…). C’est une vastecompétition qui n’est pas organisée par les clubs offi-ciels mais qui s’entretient par le on-dit, individuelle-ment ou par petits groupes qui sont des clubs nondéclarés, des clubs de fait.Et voilà pourquoi les travailleurs sont rejetés systé-matiquement sur la touche ; où, bien entendu, en finde compte, ils ne pratiquent plus en sportifs. Car les«clubs de fait» sont basés, outre le niveau sportif dumoment, sur la situation sociale du pratiquant. L’alpinisme travailliste est né véritablement quand lestravailleurs ont créé des clubs d’alpinisme là où ilsvivaient et là où ils travaillaient. Car ce qui rassemblesocialement les travailleurs, ce ne sont pas les «rela-tions mondaines» mais leur quartier ou leur usine.Il y a une conséquence essentielle à cela : il faut quela première compétition soit dans le club. Sinon lecycle sportif va brasser de l’air au-dessus de la têtedes gens (…). La chose la plus importante, c’est letableau mensuel des résultats sportifs.Il faut que les cent adhérents de l’USI acceptent dese classer entre eux, ouvertement, franchement etfraternellement ; et non chacun pour soi, et par rap-port au guide Vallot.Le classement permanent suscitera, à tous lesniveaux, le goût de l’effort conscient et persévérant.Il permettra de savoir qui peut et doit faire les com-pétitions régionales ou fédérales, qui peut envisagerune progression rapide accélérée. (…) La sécuritéelle-même ne peut qu’y gagner.

Si nous ne sommes pas capables de réaliser avecl’aide indispensable du club (…) ce travail de codifica-tion de la pratique sur la base du club, le cancer vase mettre dans l’alpinisme FSGT et la gangrène, deuxmaux qui se complètent admirablement. Car rien n’empêchera Pierre, Paul ou Jacques (…) debricoler un club de fait de 2CV, tant qu’ils auront lesdents longues ou qu’ils seront célibataires.Les vieux à l’aise feront de même … pour mieux dis-cuter du temps passé.Mais, moi, par exemple, je ne me sens aucun goûtpour militer à l’armée du salut.»

Louis Louvel, Mars 1968

La vie de la sectionEditorial tristeLe bureau m’avait autorisé à mouiller ma plume dutrop plein de mon fiel pour dire à chacun son amer-

La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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PETIT VOYAGE DANS «LA BRETELLE» 1957-1968

Au Saussois en 1957

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tume d’une assemblée générale ratée. Il y avait tantde choses à proposer au retour des vacances … Etj’avais de ce fait, écrit un long rapport éditorial toutvibrant d’indignation, mais nous ne le ferons pasparaître.A quoi bon expliquer une fois de plus, que la sectionest l’affaire de tous, que la FSGT aussi est l’affaire detous – Que l’une et l’autre ne pourront vivre sansl’aide de tous … Lorsque 20 seulement ont daigné seréabonner à ce modeste bulletin qui nous donna tantde mal, mais qui, croyons-nous, rendait aux camara-des quelques services. Ainsi, nos chers indifférents cherchent à se rendreinaccessibles. Il est un moment du moins, où ils nepourront échapper à nos éternels et ennuyeux dis-cours, celui où ils viennent, ingénument, profiter decertains services que la FSGT est seule à leur offrir, etje suis pour ma part résolu à user et abuser de mestalents de casse-pied et de moraliste.

Louis Louvel, Novembre 1957Le bureau élu à l’occasion de l’assemblée générale derentrée est composé de : Gilbert Breton, secrétaire,A. Cornaille, N. Mokobosky, Gil Peuch, Jacques Peuch,G. Ulliac

Novembre 1962Les activitésSouvenirs de bivouac«A la dernière sortie au Rocher canon, nous sommes5 à partir le vendredi. La lune joue à cache-cachedans les chemins qui nous emmènent à notrerepaire. L’ambiance est là, le temps et le paysage s’yprêtent. Des histoires vécues sont échangées et nousnous installons à la belle étoile devant l’auvent. Pasun seul nuage dans le ciel, simplement le froid del’automne nous enveloppe.»

Maurice Latapie, novembre 1958Compétition à Bleau : parcours chronométré surrocher facile au Rocher Fin. Hommes 1er André Birot2’13, dames 1ère Jacqueline Louvel 4’20.

12 octobre 1958En montagneMai 1960 : un premier grand raid à skis, Chamonix-Zermatt.En très grand nombre sont les skieurs. En quantitéplus restreinte sont les alpinistes. En voie de dispari-tion sont les randonneurs.Mais, il existe uneautre espèce monta-gnarde survivant àl’état de rares spéci-mens, et dont onvient de signaler l’ap-parition à l’intérieurde l’USI !!!Il s’agit de skieurs deraid. Produit hybridede l’alpiniste, duskieur de piste et durandonneur. Le skieurde raid réunit dans unensemble harmonieuxles caractères de ces

diverses espèces animales.Quel est l’aspect de ce curieux produit de la généti-que alpine ivryenne. Assez difficile à préciser semble-t-il ; tenant de l’escargot dans ses déplacements debas en haut et de l’oiseau dans ceux de haut en bas.Il a le faciès rougeâtre, la peau écaillée et se nourritde flocons d’avoine. Néanmoins, il apparaît évidentque l’on doit le ranger dans le grand branchementdes invertébrés. Pourquoi ?Plusieurs individus de l’espèce récemment décou-verte ont bien voulu nous donner leur propre opinion.Nous a livrons à votre méditation. Contentons-nousde signaler que ces quelques spécimens ivryensfurent capturés dans la plus célèbre des réserves,celle de Chamonix-Zermatt. Il peut sembler surpre-nant que ce soit dans un tel lieu qu’ils aient vu le jour.Les difficultés de la vie y sont telles que seules desespèces particulièrement vigoureuses peuvent survi-vre. Malgré leur aspect extérieur peu reluisant et plu-tôt minable, faut-il donc conclure que ces êtres bizar-res possèdent certaines qualités cachées ? Le pro-blème est posé.Les participants : Gilbert Breton, Jacqueline Louvel,

Michel Labrune, Joël, Baldine, Juin 1960La cultureMars 1962, sortie musicale : présentation duTricorne de Manuel De Falla.

La section citoyenneMai 1958 Guerre d’Algérie : «Après le piolet, le fusil.(…) Leur absence aussi nouspèse. C’est un lourd handicap pour eux et pournous».L’éditorial de la Bretelle salue le 8 mars 1962, date designature du cessez-le-feu en Algérie et rappellequ’un membre de la FSGT est mort au métroCharonne tout juste un mois avant, le 8 février.

Avril 1962Vote et sport (ou Votez sport)Le 5 décembre 1965 l’activité principale des grim-peurs de la section ne sera pas orientée vers lesrochers de Fontainebleau ; car si nos goûts nous por-tent plus facilement vers les débats en pleine natureque dans les salles de vote, il est cependant néces-saire de participer à la vie civique de notre pays. Eneffet, dans le cas présent, l’élection du Président dela République revêt une importance exceptionnelle,et le choix que nous ferons déterminera notre avenirsportif.En allant voter le 5 décembre, nous regretterons cer-tainement cette infidélité à nos rochers mais peut-être assurerons-nous au sport travailliste un avenirmeilleur.

Jacques Peuch(C’était à l’occasion de la première élection présiden-tielle au suffrage universel.)

Le camp d’été«Le camp autonome de Vallouise n’a pas été le cen-tre d’une grande activité. Et si le temps ne nous a pasfavorisé, il faut surtout imputer ce résultat à un man-que d’organisation et à une absence de cadres. Deux

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expériences (Vallouise, Valgaudemar) semblentcondamner, tout au moins dans les prochainesannées, les camps autonomes. D’autre part, ce genred’organisation ne semble pas répondre aux buts quetout club FSGT se propose : initier, perfectionner etenfin former des cadres sans lesquels on ne peutenvisager sérieusement le développement des sportsalpins, en tant que sport de masse».Pour remédier à cet état de choses, la fédération metsur pied un programme de vacances où toutes lesactivités de montagne seront représentées : staged’initiateur, stage de perfectionnement, rencontresinternationales, rencontre nationale.

Janvier 1961

Bilan du stage d’étéLes conditions météo ont été particulièrement défa-vorables. Mais, en tout 52 courses soit 4 par parti-cipant ont été réalisées, un chiffre nettement infé-rieur à ce que nous avions espéré … Le niveau tech-nique apparaît insuffisant. En conséquence, décisionest prise de rendre obligatoire la participation préala-ble à un stage UNCM avant de prendre part au campde la section.

Octobre 1963Compte-rendu du camp autonome d’Ailefroide1964 (extraits).«Le camp autonome d’Ailefroide qui s’est tenu du 26juillet au 15 août 1964 (…) réunissait une dizaine departicipants.Au cours de ce camp un certain nombre de coursesen haute montagne ont pu être effectuées.Ces courses, qui dans certains cas, atteignent unhaut niveau technique sont la preuve même des pro-grès réalisés au sein de notre section ; néanmoins, ilapparaît qu’une certaine fraction de participants nesoient pas franchement attirés par ce qu’il estconvenu d’appeler l’alpinisme sportif. Cette simpleconstatation nous amènera sans doute dans notreorganisation future, à tenir compte du nombre crois-sant de copains pour qui la cueillette du génépi et lafréquentation des beaux belvédères n’ont rien perdude leurs charmes … au contraire.»

Mimire (Michel Lemire), octobre 1964Une hivernale au mois d’août (fragments)Caron 4 h du matin«Debout, c’est le grand beau». C’est à peine croya-ble, la veille il neigeait et nous nous sommes endor-mis au refuge sous les hurlements du vent. Je nebouge pas mais à l’intérieur de moi, c’est tout desuite un champ de bataille : il y a d’abord l’étonne-ment, puis un grand coup de joie, et puis la flemme,la frousse … Il ne restera que la joie quand nous com-mencerons à remonter le glacier. La neige est mer-veilleuse. On croirait mordre dans du pain frais. Ellecroustille sous les pieds. Les étoiles et un fin croissantde lune brillent encore dans le ciel mauve, puis rose… La Barre des Ecrins bientôt s’allume. Une joie sansmesure, familière et pourtant nouvelle, un peueffrayante.Mais pas de cinéma ! … Ce grand sentiment de pos-session n’a pas duré longtemps. Il va s’évanouir là-haut dans la tourmente qui nous attend au col. C’est

vraiment une hivernale. Les rochers sont recouvertsde neige. Sur les sommets alentours, les premiersrayons de soleil commencent à donner. Nous, noussommes dans l’ombre, le gel, le vent. La progressionest lente, pénible. Plus rien de l’exaltation de tout àl’heure. Le petit Guy, qui avait prévu de faire toute lacourse les anneaux à la main, se fait assurerconsciencieusement. La hantise du bivouac donnedes ailes à Guizot. Michel, lui, domine la situation. Ilme semble pourtant que son éternel sourire s’est unpeu figé. Quant à moi, je râle. Mon vocabulaire desgrands jours y suffit à peine.Enfin, nous voilà avec Guy installés sur une petiteplate-forme, en proie à tous les vents et surtout biensûr au vent du nord ! … Je ne pense d’abord qu’àmes propres malheurs. Mon nez est transformé enfeu rouge, j’ai les étiquettes ensoleillées, les pieds etles mains gelées. Ah ! Parlez-moi des joies de l’esca-lade ! Puis je relève la tête et je regarde Guy. MonDieu, que se passe-t-il ? Déjà très pâle tout àl’heure, il est devenu littéralement vert. Le froid seuln’a pas pu le mettre dans cet état. Un frisson me par-court l’échine : entrerait-il déjà en décomposition ?«Eh ! Guy, çà va pas ?». Lui, dans un souffle : «tusais, j’ai une envie pressante.» … Ouf, ce n’est quecela !«Ben , vas-y, mon dieu, te gêne pas, fais comme sije n’étais pas là».L’animal ne se fait pas dire deux fois. A peine plongéepudiquement dans la contemplation des lointainsbrumeux, j’entends à 50 cm de moi une grandeexclamation de plaisir : «Mon dieu, ce que çà fait dubien.» On est pas bêcheur dans la famille, mais jepense quand même : «Il aurait pu aller un peu plusloin !»Et, pendant ce temps là, dans le vent déchaîné,Michel se débat, pour gagner le sommet. (…).(C’était à l’arête Nord Ouest de la Roche Hypolite Pic)

Odile Auguste, Janvier 1964«Les bivouacs ne sont vraiment poétiques que pen-dant le premier quart d’heure. Après, il fait beaucouptrop froid». Dans «24 heures en montagne ou récitd’une petite course de rocher dans les arêtes deSialouze».

Michel Labrune, novembre 1963

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L’ancètre des SAE : «tour» d’es-calade à la fête de l’Huma 1956

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Un jeudi de février 1970, je me présente à la per-manence de la section montagne, passage del’Ancienne Régie (locaux démolis depuis longtempssitués entre le 24 et le 28 rue Saint Just). Le der-nier dimanche de février, je participe à ma pre-mière sortie à Fontainebleau. Malgré un tempsmoyen, je fais tous les rochers de la première par-tie du circuit jaune (maintenant disparu – il restequelques traces de peinture) qui démarrait au car-refour Félix Herbet à l’Envers d’Apremont. Alorsque rien ne m’y prédisposait, voilà que j’étaisatteint du virus de l’escalade et je découvrais enmême temps l’US Ivry, la FSGT et la vie associa-tive.Tout cela allait bouleverser ma vie.Né à la campagne, je faisais 5 kilomètres par jourpour aller à l’école primaire ; interne au collège etlycée, l’activité physique était réduite et pas bon nien football ni en vitesse, j’étais considéré commenul en sport.C’est à l’armée que je pris conscience de mescapacités physiques en endurance et de l’intérêtdes sports de plein air.Fraîchement débarqué dans la région parisiennepour travailler aux PTT, je me retrouvai à Ivryhébergé chez mon cousin Pierre Dupuis et safemme Janine avec l’envie de faire de l’escalade etde la montagne.Ma bonne condition physique héritée de 16 moisde service militaire dans l’infanterie me permit deprogresser rapidement d’autant que je ne lésinaispas : sortie chaque dimanche à Bleau, souventavec départ le samedi après-midi et bivouac, sor-ties falaise (Connelles, Saffres, ...) de temps entemps.Premières vacances(huit jours en septembre1970) ; Serge Martinet,fort grimpeur me pro-pose d’aller à Archianedans le sud du Vercors.Trois voies ED réputées(la paroi rouge, la fis-sure inférieure, la voiedu Levant) au dessus demon niveau mais jem’en sors bien.Mais avec deux autresjeunes, Daniel Vargas etJean-Marie Ribault(bientôt rejoints parDaniel Sauvage) nousattendons avec impa-tience l’été 1971 pourréaliser les objectifs pour lesquels chacun se pré-pare toute l’année : le camp d’été d’alpinisme.Hélas, faute d’encadrement suffisant (dans lesannées 60, un grand nombre d’adhérents, les plusactifs avaient choisi de devenir guides de monta-gne), la section avait décidé que les débutants nepourraient pas participer au camp d’été (il fallait

avoir fait au moins unstage à l’UCPA). Nousfaisons alors le forcingpour revenir sur cettedécision et participer aucamp qui avait lieu dansle Valgaudemar. Il y aquelques galères, lesdeux premières courses(pic de Bonvoisin et picde Chabounéou) nousratons le sommet, maisensuite nous enchaînonsdix courses.Pâques 1972 : débuts enski de randonnée. Lasection organise un séjour en Ubaye et Queyras.Les anciens (Michel Labrune, Jean Vergès,...) met-tent leurs compétences au service de l’initiationdes nouveaux.Dans le même temps, motivé et disponible, je meretrouve rapidement impliqué dans le fonctionne-ment de la section (bureau et commission techni-que) puis à la commission régionale montagne etau comité directeur de l’US Ivry omnisports.En 1974, je suis sollicité pour le poste de perma-nent de l’US Ivry.Mon adhésion à la section montagne-escalade del’US Ivry a totalement bouleversé ma vie :Sur le plan sportif : j’ai découvert l’escalade, l’al-pinisme, le ski de randonnée, activités que j’ai tou-jours pratiquées régulièrement depuis et où j’aiacquis des compétences certaines. D’autre part, je suis passé d’une vie sociale limitéeà une implication forte dans la vie associativesportive.Sur le plan professionnel : j’ai abandonné ma car-rière aux PTT pour un travail dans le milieu sportifassociatif.Et c’est également à la section montagne-escaladeque j’ai rencontré ma femme Geneviève...

Daniel Dupuis

MES DÉBUTS À LA SECTION MONTAGNE DE L’USI

Chamonix-Zermatt 1973.Arrivée face au Cervin

La bretelle années 70 ; S. Martinetet D. Dupuis à Archiane.

1973 : lors d’un rallye auCuvier

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Cela a été le lieu mythique des bonheurs de notrejeunesse. Bonheur de la découverte de l’escalade,de se retrouver entre copains, des bivouacs où l’onrefaisait le monde autour d’un feu de bois, où l’onchantait jusqu’à tard dans la nuit. Mystère desclairs de lune, fraîcheur de la rosée du petit matin,senteur de terre … et de pain grillé sur les restesde braises…Cela a donc été notre premier lieu de grimpe, maisça l’est encore. Joie d’être dans la nature, du tou-cher du rocher… et puis chaque rocher est un pro-blème à résoudre et y réussir permet le triomphede l’intelligence et du muscle !!! Escalade, sportcomplet !Il faut se souvenir que la section d’Ivry est à l’ori-gine des pistes jaunes et des pistes d’enfants (dontil faudrait continuer à assurer l’entretien) qui ontpermis à tous, petits et grands, de connaître leplaisir de la grimpe quelque soit son niveau.Diverses pratiques ont cours : grimper «tran-quille» avec une saine émulation et bien des rigo-lades, ou «bouffer du rocher» c’est-à-dire enchaî-ner des pistes à vive allure, ou bien «travailler» unbloc, y passer du temps, chacun en essayant unmouvement et faisant progresser le problèmejusqu’à ce que tombe par exemple un 7c ou un 8a!! (Les sexto, c’est rétro).Bleau, c’est aussi un merveilleux terrain de jeuxpour les enfants (sable, cache-cache, cabane,

etc…). C’est, bien sûr, un lieu de mille randonnées,de l’entraînement pour les montagnards aux 24heures de Bleau ou sur les 25 bosses (en courantou avec des pierres dans le sac à dos !), quelquesfois du ski de fond, les jours rares et privilégiés oùil est tombé un peu de neige !Pour tout dire, Bleau c’est notre domaine, notrerichesse…

Odile AugusteMot d’enfant : «chouette, dimanche, on va à lafontaine de Bleau» !

BLEAU

Les falaises dans les années 50 –60 étaient déjàtrès fréquentées. Le Saussois, Saffres, Fixin, Surgyet les Ardennes Belges étaient à 250, 300 kmsseulement de Paris mais pas d’autoroutes et lesvoitures de base des grimpeurs étaient des 4l etdes 2cv, ce qui faisait un voyage d’environ cinqheures. La bonne solution était le car, que la com-mission régionale de la FSGT organisait cinq à sixfois dans l’année ; les sections de Montreuil, deBoulogne, d’Ivry et du GAP se retrouvaient à laporte d’Italie à vingt heures (Pour info il n’y avaitpas encore les 35 heures) et le montage des ten-tes se faisait à la lueur des lampes vers une heuredu matin. Le développement des autoroutes et dela voiture particulière a aujourd’hui favorisé nosdéplacements ; par contre, l’usage des cars a dis-paru et avec eux la relation avec les autres sec-tions FSGT. Si le chahut et la bonne rigolade pou-vaient occuper une bonne partie du voyage, leséchanges, les projets entre sections étaient nom-breux. Le récit de l’équipement de la falaise deConnelles (lequel est toujours en place) pouvaitdurer des heures et valait son pesant de cacahuè-tes.Le matériel, comparé à celui d’aujourd’hui, peutparaître un peu rustique. Pas de baudriers, mous-quetons en acier, pas de sangles pour les relier. Parcontre, les chaussons d’escalade avec les P.A et lessemelles Vibram permettaient de très bonnes per-formances. Le piton était roi et on avait le droit detirer dessus mais comme il se trouvait rarement à

l’endroit stratégique, la chute n’était pas permise!Les voies faciles disposaient de peu de pitons (bahbien sûr, c’est pas dur !), pour les débutants bon-jour la confiance !Les années 70-80 ont balayé tout ça, les cordessont plus souples, plus solides, plus légères.N’oublions pas les baudriers adaptés à toutes lesmorphologies , à toutes les pratiques, quant auxchaussons il y en a pour tous les goûts, pour tou-tes les pratiques, faire un blocage du talon, sependre par un pied est devenu d’un commun !!!Le perfo et les broches ont fait leur apparition, lesvoies sont équipées en fonction de la difficulté etdu niveau ; des voies dites suréquipées sont des-tinées aux débutants et aux enfants.De nos jours, partir de Paris pour une journée enfalaise, n’est plus un problème, Vertus, Connelles80 km, Le Saussois, Surgy 160. Saffres, Bouilland,etc…. conviennent parfaitement pour un week-endde deux jours. Pour les grands week-end certainsn’hésitent pas à faire 700 ou 800 km pour rejoin-dre les falaises de la Drôme ou du Sud.Ces sorties sont programmées et figurent dansnotre journal ; le mur est aussi le lieu où l’on peuts’organiser.Tous les ans pour les vacances de printemps unregroupement est organisé dans les falaises dusud, regroupement qui peut se transformer enstage sous l’énergique houlette de Jean-Luc Laval.

Jacques Peuch

L’ESCALADE EN FALAISE

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1955 Chamonix (massif du Mont-Blanc)1956 Stage UNCM aux Etages (Ecrins)1957 Stage UNCM au Bez (Ecrins)1958 Stage UNCM au Bez (Ecrins)1959 Valgaudemar (Ecrins)1960 Vallouise (Ecrins)1961 Chamonix (massif du Mont-blanc)1962 La Bérarde (Ecrins)1963 Ailefroide (Ecrins)1964 Ailefroide (Ecrins)1965 Courmayeur (Italie, massif du Mont-Blanc)1966 Le Caillou de Soques (Pyrénées)1967 Le Casset (Monetier les Bains, Ecrins)1968 Chamonix, Saint Martin de Vésubie

(Mercantour)1969 Moulin Baron (Ecrins)1970 Cortina d’Ampezzo (Dolomites, Italie)1971 Valgaudemar (Ecrins)1972 Les Etages (Ecrins)1973 Gavarnie (Ecrins)1974 Villar Saint Pancrace (Ecrins)1975 Chamonix (massif du Mont Blanc)1976 Bourg d’Arud (Ecrins)1977 Bourg d’Arud (Ecrins)1978 Gavarnie (Pyrénées)1979 Courmayeur (Italie)1980 Vallouise (Ecrins)1981 Bessans (Haute-Maurienne)1982 Montroc (massif du Mont-blanc)1983 Les Guibertes (Monetier les Bains)1984 Bious Artigues (Pyrénées)1985 Les Etages en juillet (Ecrins),

le Verdon en août

1986 Montroc (massif du Mont Blanc)1987 Vallouise (Ecrins)1988 Bessans (Haute-Maurienne)1989 Vallorcine (massif du Mont Blanc)1990 Les Vignaux en juillet (Ecrins),

Corse en août1991 Pyrénées espagnoles en juillet,

Freissinières en août1992 Hérémence (Valais suisse) en juillet,

Freissinières en août1993 Vicosoprano (Suisse) en juillet,

Canazei (Dolomites) en août1994 St Gervais en juillet (massif du Mt blanc),

Le Casset en août (Ecrins)1995 Randa (Valais suisse),

Valgaudemar en août (Ecrins)1996 Villar d’Arène (Ecrins) en juillet,

Héas (Pyrénées) en août 1997 Champagny en Vanoise en juillet,

Roquebillières (Mercantour) en août1998 Randa (Valais) en juillet,

Héas (Pyrénées) en août1999 Montroc (massif du Mont Blanc2000 Les Vignaux (Ecrins)2001 Saint Gervais en juillet,

Saint-Lary (Pyrénées) en août2002 Stechelberg (Oberland en Suisse) 2003 Bourg d’Arud (Ecrins)2004 Montroc (massif du Mont Blanc) en juillet,

Freissinières en août2005 Saint Jean de Sixt (Aravis) et alpinisme

avec la FSGT Val de Marne Bourg d’Arud (Ecrins) début juillet.

La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ansLES CAMPS D’ÉTÉ

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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A partir des années 90, «l’appel du grand large» se fait sentir. Après avoir écumé dans tous les sens lesAlpes, en France, en Suisse et en Italie, les alpinistes de l’US Ivry décident d’explorer d’autres montagnes.Contrairement aux images généralement véhiculées, expéditions nationales lourdes et quasi militaires dupassé, expédition hiérarchisée avec un chef qui coopte son équipe, expéditions commerciales en plein déve-loppement, une expédition peut aussi être associative.

C’est sur ces bases en tout cas que les expéditions et les treksorganisés à l’US Ivry, souvent avec des adhérents d’autres clubsFSGT, ont fonctionné.Les clefs de la réussite (pas à tous les coups car il y a de nom-breux aléas techniques, logistiques, météorologiques ethumains…) sont :- une préparation longtemps à l’avance,

- une équipe soudée et composée de membres complémentaires impliqués dès le début, moralement,physiquement et pécunièrement,

- un groupe relativement peu nombreux,- des décisions prises collectivement.

Ces expéditions et treks ne concernent certes qu’un nombre réduit de participants mais elles ont un effetdynamisant sur toute la section et elles développent et perpétuent des compétences importantes et variées.Ces initiatives ont, la plupart du temps, bénéficié de subventions «sports et aventure» du Conseil Généraldu Val-de-Marne.

EXPÉDITIONS ET TREKS

Les expés1991 : Traversée du Mont Logan(Canada)1994 : Shishapangma (Tibet)1997 : Aconcagua Voie des Polonais (Argentine)1999 : c’est le Pérou (Urus, Ishinca, Huascaran, Alpamayo)2002: Mont Fairweather (Alaska)

Les trecks1997 : John Muir Trail (Rocheuses, Californie)2000 : Haute Route Pyrénéenne centre2001 : Népal, tour des Annapurnas2002 : Népal, Gokyo Ri - Kalapathar - Chukung Ri.2003: Haute Route Pyrénéenne est2004 : Haute Route Pyrénéenne ouest-centre.2005 : Maroc : tour du Toubkal (Maroc).

Les randonnées nordiques1996: Traversée du Sarek (Suède-norvège)1998: Jotunheimen (Norvège)1999: Plateau du Hardangervida (Norvège)2000 : Traversée Nord-Sud de l'Islande2004: - A travers le Sarek

- Du Mont Forel à la côte Est du Groenland

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

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L’expédition au Mont Logan est un bon exemple dutype de réalisation associative parce que ce fut unsuccès, sur un itinéraire relativement difficile (unecalotte des Agneaux de 2500 m de dénivelé !)mais surtout très engagé et la première expéditionréellement US Ivry (même si il y avait des partici-pants d’autres clubs).Le MONT LOGAN est le point culminant du Canada.Il est très peu fréquenté :une dizaine d’expéditionspar an en moyenne tentent l’ascension (7 par lavoie normale, 2 par l’arête Est).Le taux de réussite est en moyenne de 25 %.La traversée Est-Ouest à été tentée 5 fois depuis1976 et réussie 4 fois.Aucune ascension du Mt. Logan en hiver (2 tenta-tives).Cette montagne se situe dans le territoire duYukon. Elle fait partie du Massif des “IcefielsRanges” (15 000 km2), limitrophe de l’Alaska etentièrement inclus dans le parc National de“Kluane”. Ce parc de 22 015 km2 est considéré parl’UNESCO comme particulièrement représentatifde la vie sauvage.Des centaines de sommets y dépassent 2 700 m, 20sommets culminent entre 3 600 et 4 200 m, 20 entre4 200 et 5 000 m, 5 sommets dépassent 5 000 m.Michel Alexandre, Pierre Bay, Jean LouisBonnentien, Ken Delbos-Corfield, Daniel Dupuis,Fernando Pintado, Xavier Taupin, Daniel Vargasmembres des sections montagne-escalade FSGTde l’U.S.Ivry, l’E.S.C11°, T.U.Verrières le Buisson yont réalisé du 13 juillet 1991 au 8 août 1991 la tra-versée du Mont Logan (6050 m) au Canada, réali-sant la première traversée française et la premièreascension française de l’arête Est.Les grandes points de repère :Dépose sur le Glacier Hubard le 13 juillet. Parcoursde l’arête EST.Sommet le 6 août pour les 8 participants.Descente à ski par King Trench (voie normale)jusqu’au glacier Quintino Sella.Récupération par avion les 8 et 9 août.Au total, 28 jours de traversée dont 10 jours envi-ron de mauvais temps.

La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ansLE MONT LOGAN ISLANDE

Traversée Nord-Sud du1er au 14 avril 2000 deAkurery à PorsmörkVoici une dépêche AFP retrouvée par hasard d’une recher-che sur internet :«REYJKJAVIK, 9 avril 2000 (AFP, Agence France Presse) -L’Islande a enregistré l’hiver le plus rigoureux depuis1957, selon la météorologie nationale de ce pays scandi-nave. Ce dernier était encore, à l’exception de la bandecôtière, totalement couvert de neige le 8 avril, a constatél’AFP sur place. Personne n’a encore réussi la traversée hivernale du pays,complètement désertique à l’intérieur. Les expéditionsétrangères qui s’y sont risquées ont toutes échouées.Jamais les Islandais n’ont tenté la traversée de leur paysnatal avant la fonte des neiges en mai. Pourtant un cou-ple de Français, Yiann et Olivier P., a du faire appel le 7avril aux sauveteurs islandais. En effet, la jeune femme,surprise par un vent supérieur à 100km/h, s’était littéra-lement envolée, puis brisé le coude et ne pouvait plus uti-liser son bâton de ski de ce fait. (www.alertes-meteo.com/news/News_2000_Froid.htm). »A vrai dire, il vaut mieux, parfois, ne pas avoir connais-sance des dépêches de l’AFP ! Surtout, quand on est, jus-tement, lancé dans cette fameuse traversée Nord-Sud del’Islande à skis. Nous avions été prévenus : le climat peutêtre difficile, comparable à celui de la Patagonie. En fait,nous avons eu droit à un échantillon islandais : jour bru-meux et faiblement neigeux où GPS et boussole nous per-mettaient d’avancer, vents contre lesquels il a fallu unmatin batailler pendant plus d’une heure pour revenir aurefuge que nous avions quitté ¼ d’heure plus tôt, pluiesglaçantes qui nous transpercent et nous obligent à plan-ter la tente de toute urgence. Avec en prime, la traverséeà gué d’une rivière assez large et pas vraiment chaude.Heureusement, ce n’était qu’un échantillon. Globalement,nous avons bénéficié d’un créneau météo plutôt accom-modant avec, cerise sur le gâteau, plusieurs jours de beautemps. Mais nous, participants à ce raid nordique, nous retenonssurtout de cette traversée l’idée d’une très grande variétéde reliefs, de situation et de paysages. A deux reprises,nous eûmes la chance de pouvoir nous baigner dans dessources d’eau chaude et de bénéficier d’un chauffage cen-tral naturel dans le refuge. Les grands espaces plats par-semés de blocs de lave succédaient aux cols assez raidesoù la neige avait disparu sous l’effet du vent ; la caillassecoupante lacérait nos pulkas. Vers la fin du parcours, lesfumerolles rythmaient notre avancée ; nous nous enapprochions prudemment pour regarder la terre qui bouil-lonnait comme un pot au feu. Au delà de la réussite sportive (quelques 240 km en unpeu moins de deux semaines), c’est l’excellente ambianceentre nous qui nous aura le plus marqués et permis deréussir cette traversée. Soudés du début à la fin, et mal-gré de rations alimentaires trop chichement calculées,nous avons eu le plaisir de construire nous-mêmes unebelle aventure.Cela mériterait une autre dépêche AFP. Elle reste à écrire.

Les participants : Francette Tafflet, Jean-LouisBonnentien, Jean-Louis Turbat, Michel Tafflet, Pierre Bay

(USI), Bruno Audras (Dahu Courcouronnes).Au bout de 28 jours en autonomie complète

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ouLe grand tour du Toubkal, dans le Haut-AtlasMarocain, par 8 trekkeurs de notre section

Début juillet 2005, nous avons entrepris une ran-donnée de 12 jours depuis Imlil, au sud deMarrakech ; elle nous a conduits jusqu’au plushaut sommet du Maghreb, le mont Toubkal, à 4167mètres d’altitude.L’itinéraire que nous avions choisi traverse plu-sieurs cols (les tizi) élevés faisant communiquerdes vallées isolées, ponctuées de beaux villagesberbères bâtis à flanc de montagne. L’ocre desmurs et des toitures s’accorde harmonieusementaux roches et éboulis ; cette géométrie subtile,soulignée par les terrasses cultivées verdoyantes,accroche les ombres et les lumières en dessousd’un ciel azuré lumineux.De la roche, oui ! Patinée, brune, grise, noire,rouge, rugueuse...Mais aussi, les boules vertes des cyprès thuriférai-res à la ramure tourmentée, repas préféré deschèvres de l’Atlas ; les cactus et leurs magnifiquesfleurs jaunes ; les bois de noyers à l’ombreépaisse; les mousses et lichens ruisselants ou lesplantes aquatiques piquetés de fleurettes blan-ches, le long des rivières ; celles-ci se fraient par-fois un chemin dans des gorges profondes etombrées, pleines de découvertes insolites : casca-des, familles de singes hargneux et varappeurs,ouvrages d’irrigation construits par les paysans,ponts de pierres et de branchages ; et on se plaîtà remonter le cours d’eau avec des ruses de ...trekkeur!L’orge cultivée sur les terrasses à côté du maïs, estmoissonnée, transportée puis battue à l’époque denotre passage ; cette activité intense se dérouleaux heures les moins chaudes, avec toute lafamille et les mules mises à contribution ; mais, ona pu voir de jeunes porteuses de bottes d’orge,nous doubler en chantant en plein soleil !La vie des montagnards peuplant les villages et lesbergeries d’été (les azib) est bien rude ! Les ruel-les sont escarpées ; les déplacements pour s’ap-provisionner sont longs. Heureusement, les fidèlesmules transportent le nécessaire depuis les villa-ges dotés de commerces; en altitude, les azibssont intégrées à l’architecture naturelle de la mon-tagne : les abris à brebis y sont constitués demurets de pierres sèches recouverts d’une toiturede branches de cyprès entrelacées.Les Berbères du Haut-Atlas sont des gens plutôtjoyeux, amicaux, sans doute perturbés par le tou-risme, mais encore « vrais ». Leurs vêtements et

les tapis ou autres ornements domestiques sontcolorés et très artisanaux.Un voyage, c’est une ambiance sonore nouvelle !D’abord l’incantation lancinante du muezzin, quirythme curieusement toutes nos nuits depuis leminaret de la mosquée émergeant du moindrepetit village ! et bien sûr le dialecte berbère!Ensuite, les chants Berbères et Gnaouas parfoisaccompagnés du tambour par les muletiers et lachanson-surprise d’un groupe d’enfants, « il étaitun petit navire...»;Nos impressions sur les sommets : l’Iferouane (3996mètres) est une montagne grise et noire, défendue pard’énormes éboulis rocheux dans le vallon des AzibTaroutoult. Le Ras Ouanoukrim (4088 mètres) est sansdoute plus coriace, puisque nos 2 amis Annick et Eric,montés en duo, nous ont rapporté « avoir mis lesmains » et « avoir foulé la neige » ! C’est en tout casune belle montagne rouge sombre !Le Toubkal, objet de toutes nos ambitions (4 167mètres), dévoile un panorama très contrasté sur 360°;gravi allègrement par la voie normale, la combe del’Ikhibi sud, dans des conditions exceptionnelles de lumi-nosité et de calme, il est descendu par la combe del’Ikhibi nord, que nous dévalons joyeusement avecMohammed, non sans observer au passage les restesd’une carcasse d’hélicoptère échouée là !Le bilan sportif du trek :- 12 200 mètres de dénivelée positive, pour la totalité ducircuit;- traversée de 10 cols à une altitude variant entre 2500mètres et 3700 mètres;- ascension de 5 sommets de plus de 3600 mètres ;- 2 baignades, dans l’asif Tinzer et au lac d’Ifni;- 6 bivouacs.En guise de conclusion, voici un extrait du refrain denotre chanson-fétiche (arrangement à partir de la ver-sion originale «elle descend de la montagne à cheval»):«ils descendent du tizi avec leur mule (ter) ...Ouanoums, Oumchichka, Ouanoukrim (ter)»

Les participants du trek : Eric Moustard (aliasAhmed), Annick Moustard (alias Djamila), Jocelyne

Taupin (Aïcha), Geneviève Dupuis (Kadhija, l’auteurde ce texte), Muriel Tafflet (Fatima), Francette

Tafflet (Malika), Eric Buissonnet (Fahrid), SylvainEgret (Ali), membres de l’USI montagne-escalade. Et

les 3 muletiers : Mohammed (Robert), Hassan(Paul), Djamel (François).

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ILS DESCENDENT DU TIZI AVECLEURS MULES

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Le tournant des années 80 :Tout le matériel de l’escalade «moderne» est là.Les mentalités de l’escalade des années 60 ontbien évolué. Les murs se sont beaucoup déve-loppés et la section a profité de cet élan pour seredynamiser. Ivry a eu finalement un mur extérieur assez

rapidement : en 1982, mur des Petits Bois créépar J.M. Blanche. Et contrairement à beaucoupde murs de cette époque, il n’est pas si désuetque cela aujourd’hui car il peut répondre à lafois à la pratique des scolaires et à l’entraîne-ment : pour les scolaires l’inclinaison de lastructure, la richesse des prises et éventuelle-ment la possibilité de manipuler du matériel ;pour l’entraînement, l’aspect énergétique(continuité physique) peut être fortement misen avant, autant que l’aspect technique. Le seulproblème majeur est qu’il se situe sur un pla-teau d’évolution fortement utilisé par des prati-ques libres de jeux collectifs (les grimpeurs sesont crus souvent pris pour cible même si cen’était pas toujours vrai).Une légère augmentation du nombre d’adhé-rents suit la création du mur des Petits Boismais il faudra attendre l’ouverture du mur inté-rieur pour relancer réellement la section (lenombre d’adhérents, suite à l’ouverture du murde l’Orme-au- Chat, est passé de 60 en 1989-1990 à 125 en 1991-1992).

La SAE* des années 90 : La FSGT s’approprie, parmi les premiers, le ter-rain des murs en salle et en extérieur en ville.En tentant de conserver l’aspect associatif, ellerefuse la consommation ; la section escaladede l’US Ivry s’attachera toujours à conservercet esprit.L’année 1990 voit donc l’ouverture d’un murintérieur au Gymnase de l’Orme-au-Chat. Uneforte augmentation des adhérents s’en suit. Lemur permet une nouvelle pratique de l’escaladeet concerne un public plus large. La pratique ensalle n’allait pas cependant sans poser de nou-velles questions à résoudre : gestion du murpar les adhérents, vie associative, «anima-

tions» envers les enfants et «conseils» en direc-tion des adultes débutants, relier les activitésen salle avec les activités de plein-air, mainte-nir la motivation des grimpeurs par la créationrégulière de nouvelles voies et la diversité dumur pour qu’il puisse être utilisé par un publiclarge (allant des animations de quartier, auhaut niveau en passant par les scolaires).La section se renouvelle et beaucoup d’adhé-rents s’investissent dans cette nouvelle formede pratique de l’escalade. Des bénévoles déve-loppent une activité persévérante en directiondes enfants dont quelques uns vont se frotter,avec une certaine réussite, à la compétition...Même s’il a permis une progression importantede la section, le mur souffre du handicap de nepas avoir été pensé et conçu avant la construc-tion du gymnase multisports et présente quel-ques insuffisances difficilement modifiables(faible hauteur, trame de perçage des prisesespacées, manque de locaux d’accompagne-ment). Contrairement au mur des Petits Bois, lemur de l’Orme-au-Chat s’est donc révélé enpartie obsolète 10 ans après son ouverture,même si des efforts d’extension et d’améliora-tion du mur sont effectués au cours de l’année95 : la participation des adhérents (Jean-MarcCaglini en particulier) est importante en termede fabrication de prises, d’augmentation de sur-face grimpable, d’inventivité (nouveau dévers,voies avec des prises en pierre collées…).La section réagit à nouveau en octobre 2002 enprenant l’initiative d’un renouvellement du murfinancé à part égale par elle-même et par lamunicipalité. Mais, en février 2003, l’incendiedu dépôt de pneus mitoyen vient saper nosefforts, nous privant du gymnase.Finalement, la crise des saisons 2002-2003 à2004-2005 a débouché sur un renouveau dumur à la rentrée de septembre 2005. Nosdémarches multiples auprès de la municipalitéont porté leurs fruits ; celle-ci a accepté definancer des ajouts supplémentaires (créationd’un pan, de dalles et dévers en panneaux debois avec trame plus dense) qui redonnent dusouffle à la section. Entre temps, des murs denouvelle génération ont fait leur apparition :salles spécialisées d’escalade, pans, blocs.L’aspect de ces salles, très souvent privées, estludique mais leur fréquentation pose deuxquestions : la première est d’ordre financier(ais-je assez de sous pour y grimper ?), ladeuxième touche à la conception que l’on a desa pratique sportive. Ces salles proposent enoutre des initiations, des stages d’escalade et«aventure»… encadrés par des professionnels.Bref, beaucoup de consommation ! Mais ils sontdans l’air du temps, les gens s’inscrivent deplus en plus et la pratique se développe consi-dérablement (certes mais dans les milieux unpeu plus aisés !)Comment résister à cet attrait des nouveaux

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ansLES ANNÉES 1990-2000VERS LA SECTION D’AUJOURD’HUI

Sur le chemin de l’école... le mur des Petits Bois

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murs, cette richesse et diversité, d’autant quele notre est fermé durant presque 3 ans ?Pour notre part, nous restons fidèles aux objec-tifs initiaux de la section : donner à tous, issusde tous les milieux sociaux la possibilité d’accé-der à la pratique de l’escalade et de la monta-gne. Cette voie associative est plus exigeanteet difficile mais c’est celle que nous avons choi-sie. Chaque année, depuis 50 ans, plusieursadhérents se forment grâce à la FSGT et desbénévoles confirmés pour devenir initiateurd’escalade, d’alpinisme, de ski de randonnée...afin d’«animer» le club (initiations à toutes lespratiques, pour tous publics et tranches d’âge,vie du mur, création de voies…).

La section aujourd’huiLa relance du mur rime désormais avec larelance de la section : on dépassera à nouveaucette année la centaine d’adhérents. La sectionmontagne de l’US Ivry de 1955 est devenueaujourd’hui section escalade-montagne, mar-quant la place de plus en plus importante de lagrimpe devenue une discipline en soi. Hier, toutgravitait autour de l’activité alpinisme : l’esca-lade à Fontainebleau le week-end, les bivouacsétaient autant de moyens de se préparer à lasaison estivale. Ski de randonnée et alpinisme (plus difficile-ment) restent des activités marquantes mais

les pratiques se sont fortement diversifiées :escalade sous différentes formes, randonnée,trekking, alpinisme, cascade de glace, raquet-tes, ski de randonnée et randonnée nordiquecohabitent joyeusement et se croisent. Cettediversité fait toute l’originalité de la sectionaujourd’hui.

Corinne Laval(*) SAE : (structure artificielle d’escalade)

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Fontainebleau : tous les muscles en action (en haut)Déjà la maitrise des «appuis» et de «l’opposition»(à droite).

Septembre 2005 : réouverture du mur de l’Orme-au-Chat (en bas)

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ET L’AVENIR ?Force est de constater que les objectifs de démocratisation de l’alpinisme prônés par les créateursde la section montagne n’ont pas été atteints. Toutes les études montrent que l’escalade n’estpas majoritairement pratiquée par les classes sociales les plus défavorisées financièrement etsocialement. C’est encore plus vrai pour l’alpinisme. Néanmoins notre section a réussi à préser-ver, au fil des années, une plus grande diversité sociale que bien des clubs de la région parisienne.Les évolutions récentes n’augurent pas d’une évolution positive. Les murs d’escalade privés se développent, fréquentés par ceux qui ont les moyens de payer etdes murs d’escalade, les municipalités en construisent peu ! Si chaque commune en possédait aumoins un, on assisterait à une explosion de la pratique pour tous.L’avancée des réactions sécuritaires aboutit à une prolifération de normes augmentant considé-rablement les coûts de construction (et rendant quasiment impossible l’auto construction !). Ellepousse au développement de pratiques (souvent peu responsabilisantes) encadrées par des pro-fessionnels ce qui augmente le coût de la pratique et limite fortement les activités pour lesenfants notamment en milieu scolaire.Dans le même temps, des tentatives de privatisation des espaces publics voient le jour : paie-ment des secours, péages pour pratiquer la raquette à neige, assouplissement des règles de pro-tection des parcs nationaux, instauration d’une vignette verte pour les pratiquants des sports denature. Pour l’instant, ces tentatives ont échoué grâce essentiellement à la mobilisation des pra-tiquants.Pourtant, l’escalade est devenue une activité sportive comme les autres, le nombre de pratiquantsa considérablement augmenté. Les sports de nature sont plébiscités par les français et la randon-née est l’activité physique et sportive la plus pratiquée.Sans être devin, on peut penser que la section montagne-escalade FSGT de l’US Ivry a encore del’avenir si elle s’implique et se bat pour : - La construction d’une structure artificielle d’escalade conçue pour une pratique associative et

de qualité. Le mur d’escalade doit aussi être conçu comme un lieu de vie permettant à toutesles activités de s’organiser, de se rencontrer.Des projets, ambitieux, existent notamment à l’emplacement des terrains Villars.

- Le maintien, le développement d’un fonctionnement associatif basé sur la responsabilisationde tous les pratiquants, un souci constant de formations diversifiées permettant à tous de pro-gresser et à ceux qui le souhaitent de prendre des responsabilités dans l’animation de la sec-tion et l’encadrement des activités.

- Le développement des sports de nature qui responsabilisent les pratiquants en appui sur unevie associative riche et non sur des pratiques commerciales.

Mais, à bien y réfléchir, n’est-ce pas l’enjeu pour toutes les activités sportives associatives, cellesqui sont conçues pour le développement de l’individu ? C’est ainsi seulement que nous parvien-drons à rendre l’escalade et l’alpinisme réellement populaires, c’est à dire accessibles à tous !

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La section montagne-escalade de l’US Ivry a 50 ans

Les grimpeurs participent, largement, à la création et à l’entretien des sites de pratique :Scellement d’un relais à Hauteroche (21), site d’escalade créé et entretenu par la FSGT (à gauche)Traçage d’un circuit enfants à Fontaibebleau (à droite)