découvrir le patrimoine naturel sevi - sorru cruzzini-cinarca · 2015. 6. 11. · dépôt légal:...

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CRDP de Corse Découvrir le patrimoine naturel Sevi - Sorru Cruzzini-Cinarca

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  • CRDP de Corse

    Découvrir le patrimoine naturel

    Sevi - SorruCruzzini-Cinarca

  • Nous remercions vivement pour leurs conseils, la documentation et les photographies mises à notre disposition :

    l’Office de l’Environnement de la Corse - Conservatoire National Botanique de Corse, le Parc Naturel Régional de Corse,

    Mme Cécile Breton, Mr Jean-Marie Dominici, Mr Jérôme Franchi, Mr Alain Gauthier, Mme Laetitia Hugot, Mr Nicolas Kidjo,

    Mr Guilhan Paradis, Mr Nicolas Robert, Mr Jean-François Seguin, Mme Paula Spinosi.

    Sommaire

    Circuit pédagogique n°1 - La caldéra de Scandola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 04

    Circuit pédagogique n°2 - La réserve naturelle de Scandola . . . . . . . . . . . . . .p. 19

    Circuit pédagogique n°3 - Le lac de Crena . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25

    Circuit pédagogique n°4 - La forêt d’Aïtone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 33

    Circuit pédagogique n°5 - D’autres promenades et belles randonnées . . . . . p. 39

    Imprimé en France© CNDP–CRDP de Corse - 2012

    Dépôt légal : avril 2012Éditeur nº 86 620

    Directeur de la publication : JEAN-FRANÇOIS CUBELLSNº ISBN : 978 2 86 620 283 5

    Achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie Horizon 13420 Gémenos

    Photo de couverture, Jean-François Paccosi Vue aérienne de Girolata, commune d’osani

  • Sevi - SorruCruzzini-Cinarca

    Auteurs

    JeAn-JAcques cocheméDocteur d’État en géologie

    Maître de conférences Université d’Aix-Marseille

    JeAn-FrAnçois cubellsDirecteur du CRDP de Corse

    Professeur agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre

    Les auteurs souhaitent rendre hommage à Mr Pierre-Jean Vellutini, Professeur des Universités honoraire, à l’origine des premiers travaux scientifiques

    sur le volcanisme permien du Nord-Ouest de la Corse

    Découvrir le patrimoine naturel

    Édité par le Centre Régional de Documentation Pédagogique

    Ouvrage publié avec le concoursdu Conseil général de la Corse-du-Sud

    CRDPAcadémie de Corse

  • La caldéra de ScandolaLa Corse occidentale, appelée aussi Corse hercynienne* ou Corse cristalline, est constituée essentiellementpar des granitoïdes mis en place au Carbonifère entre -345 millions d'années (Ma) et -290 Ma. Ils recoupentune série métamorphique dont il ne reste que peu de témoins et font partie d’un ensemble plus vaste : lebatholite* corso-sarde, associé à une collision continentale lors de la formation d’un super continent unique,la Pangée, à la fin de l’ère Primaire. Le magmatisme hercynien se termine vers -300 Ma par un épisodevolcano-plutonique tardif qui est à l’origine des rhyolites ignimbritiques et des andésites calco-alcalines1

    préservées de l’érosion dans la région du Fangu et d’Osani. Du fait de leur ancienneté, il n’en reste qu’unemosaïque de terrains juxtaposés par des failles. Il est par conséquent très difficile de reconstituer la structureet la localisation des volcans de cette époque lointaine.

    1. Premier cycle volcanique de P.-J. Vellutini (1977)

    scandola et le monte seninu.

  • La caldéra de Scandola………5

    Cir

    cuit p

    édagogiq

    ue 1

    cartes géologiques de la presqu’île de scandola.

    N

    400 m

    stratifiées

  • 6………Circuit pédagogique n° 1

    ORIGINE ET STRUCTUREDès le Permien, entre -290 Ma et -250 Ma, la Pangée amorce sadislocation. La déchirurecontinentale ouvre progressivementl’Atlantique central. Une branche,née de la progression d'ouest enest de grandes fractures, va ouvrirdès la fin du Permien et auJurassique, un bassin : l’océanligure. Le bloc Corse-Sardaigne setrouve sur le chemin de ces grandesfractures : la croûte terrestre estétirée et s’amincit progressivement.Le manteau décompressé fondpartiellement et produit des liquidesbasaltiques qui en s’accumulant sousla croûte vont la fondre en partie etcréer de vastes réser voirs demagma rhyolitique2. Une partie deces rhyolites pourrait cependantprovenir de l'évolution chimique desmagmas basaltiques piégés à labase de la croûte. Contrairementau volcanisme calco-alcalin tardi-hercynien, deux grandes structuresvolcano-plutoniques ont étéconservées : le complexe annulairedu Cintu et la caldéra deScandola3.

    Qu’est-ce qu’une caldéra ?Une caldéra est un vaste édificevolcanique qui se forme par

    En surface une fracturation radialese développe, tout à faitcomparable à une figure d'impactsur une vitre. Le magma progressealors dans ce réseau de fracturespeu ouvertes au début, éjectantviolemment en surface plusieurscentaines, voire plusieurs milliers dekm3 d'un mélange de liquide et degaz.Au cours de cette première phasede dégazage intense, le magmaest pulvérisé par effet venturi* dansl'atmosphère sous la forme de

    effondrement du toit d’une vasteimportante chambre magmatiquesuperficielle à la suite de la vidangede celle-ci. Les caldéras forment desdépressions circulaires de plusieurskm de diamètre et sont à l’originedes plus grandes éruptions connues.Il est important de bien comprendreleur fonctionnement, d’une partparce que cer taines caldérasactuelles à magmas riches en silicereprésentent un danger extrême, etd’autre par t parce qu’ellesreprésentent une source potentielled’énergie géothermique et deressources minérales.

    La formation d’une caldéra La caldéra de Scandola s'est forméepar la vidange d'un vaste réservoirmagmatique proche de la surface.Le réservoir contenait un liquiderhyolit ique dans lequel étaitpériodiquement injecté un magmabasaltique. En montant vers lasurface, le magma rhyolitique richeen volatils4 soulève le toit duréservoir souterrain. L'éruption a lieulorsque la pression des gazaccumulés au toit de la chambremagmatique dépasse la résistancedu « couvercle » rocheux.

    2. Les magmas rhyolitiques sont très riches en silice (plus de 70 % de SiO2) à l’inverse des basaltes (SiO2 compris entre 45 et 52%).3. Second cycle de Vellutini (1977)4. Qu’il soit, à l’origine, lié à la différentiation d’un magma basaltique ou à la fusion partielle de la croûte continentale, un magma rhyolitique est, par nature, très richeen volatils, donc en gaz dissous. Cependant, du fait de la forte viscosité du liquide, liée à sa forte teneur en silice, les gaz ne peuvent pas s'échapper facilement ; ilsatteignent des pressions internes très élevées. Leur détente à l'arrivée en surface est le plus souvent explosive.

    modélisation des fractures radiales etconcentriques associées au développe-ment d’une caldéra.

    A : bombement initial

    b : effondrement résultant de la vidange de la chambre magmatique

  • La caldéra de Scandola………7

    nouvelle éruption a lieuaccompagnée de la projection decendres. Elle est suivie par un nouvelef fondrement qui a inclinédavantage les dépôts précédents.Les cendres, très meubles, sontfacilement remaniées par l'eau depluie sur les pentes en direction ducentre de la dépression.

    ignimbrites-basaltes6. Trois répétitionsde la succession ignimbrites-basaltess’observent dans la baie de Solanaainsi qu’à la Punta Scandola. Aprèsl'émission d’une coulée d’ignimbriteexpulsée par l'activité du magmabasaltique plus chaud7, une périodede repos plus ou moins longue estmarquée par des dépôts lacustrespréservés entre les coulées. Puis une

    cendres et de lapillis* qui retombenten formant des dépôts stratifiés : cesont les tufs pyroclastiques dont nousverrons plusieurs témoins dans lapresqu'île notamment dans la baied’Elbu. Ces retombées aériennesrecouvrent tous les reliefs sur desdistances considérables. L’énergieéruptive diminue par la suite avecl’ouver ture progressive desfractures ; les produits sont un peumoins fragmentés ; la colonneéruptive, plus dense, s’effondre surelle-même ; le magma rhyolitiquedéborde des cassures sous la formed'une mousse de gaz et de liquideproduisant des ignimbrites5. En surface, un nouveau réseau decassures, circulaires et concentriquesse crée par la vidange du réservoirdont le toit s’effondre. Les couléesd’ignimbrites vont en premier lieuremplir la dépression formée. Enfin,s’il y a débordement, la lave fluidedévale à l’extérieur en s'éloignantparfois de plusieurs dizaines de kmde la zone d'émission. Plusieurs épisodes de vidanges etd’ef fondrements se succèdentcomme en attestent les récurrencesde l’association bimodale

    5. Les roches issues du refroidissement des liquides rhyolitiques ont des textures variées en fonction des teneurs en gaz au moment de l’éruption : vitroclastique, ponceuse,ignimbritique, fluidale, vitreuse...(voir page 17).6. Les basaltes, moins riches en silice que les rhyolites, contiennent moins de gaz dissous qui s'échappent facilement en raison de la faible viscosité du liquide. Leséruptions sont donc potentiellement moins violentes. La lave, très fluide, dévale les pentes sur des distances qui peuvent dépasser plusieurs dizaines de km et s'accumuledans le fond des vallées. Près du point de sortie, surtout en début d'éruption, le dégazage projette des fragments de lave (bombes et scories) qui, en retombant, s'accumulentpour édifier un cône volcanique. Celui-ci peut être absent dans certains cas : éruption sous-lacustre par exemple, ou démantelé lors des effondrements de la caldéra.7. La température très élevée (1100°C à la sortie) du magma basaltique fournit de l’énergie au magma rhyolitique (700°C à la sortie) dans les cas de mélanges dans lachambre magmatique. Le phénomène est à l’origine des éruptions bimodales.

    tufs pyroclastiques et ignimbrites redressés à la verticale en bordure de caldéra, en arrière-plan le monte seninu.

  • 8………Circuit pédagogique n° 1

    Ainsi se forment des coulées deboue (les lahars) entraînant aupassage des blocs des formationsantérieures démantelées par leseffondrements. Enfin, lorsque lemagma est presque totalementdégazé, l'éruption cesse avec lamise en place, dans les failles quiont servi de conduits aux éruptionsexplosives et aux ignimbrites, d’unelave résiduelle massive et visqueusequi vient obstruer tous les évents.Dans ces filons, sills* et dômesrhyolitiques, la lave présente desplans de fluidalité qui correspondentaux plans de cisail lement del’écoulement visqueux différentiel oùcirculent les gaz qui subsistentencore dans le magma. Les filonsde rhyolite rouge8 de la région deGaléria-Focolara (Elpa Nera) etd’Osani, actuellement mis à jour àl’extérieur de la caldéra parl'érosion, correspondent auxcassures radiales injectées par lemagma rhyolitique. De très beauxéchantil lons de ces roches seretrouvent en nombre parmi lesgalets des plages de Galéria etd’Elbu.

    La structure d’ensemble Ainsi, l'organisation générale desroches volcaniques dans la caldéraest-elle bien déterminée dans letemps : tufs pyroclastiques stratifiésà la base puis coulées d’ignimbrites

    ver ticale en bordure de ladépression et acquièrent unestructure en « pile d'assiettes ». Deslames de rhyolites fluidales, les sills,

    véritables murailles, s’infiltrent dansles plans de stratification de cespyroclastites en position verticale.En s'éloignant de la faille bordièreen direction de l'Ouest, on pénètreun peu plus dans la caldéra. Lestufs et les coulées prennentprogressivement une structure plushorizontale.

    et de basaltes et finalement dômes,sills et filons tardifs de rhyolitefluidale qui cicatrisent les fractures.Pendant toutes ces phases éruptives,une partie importante des produitsémis est retombée à l’intérieur de lacaldéra dont les effondrementssuccessifs vont déformer lesempilements volcaniques. La faillequi limite l'effondrement principal estcirculaire. À Scandola, cette faillebordière passe par la plage d'Elbu.On la retrouve à Cala Vecchia, ducôté sud de la presqu’île. Elle estinjectée de filons et de dômes quiont donc une disposition en anneau.En raison des effondrements répétés,les tufs pyroclastiques stratifiés dudébut du cycle, se redressent à la

    8. La couleur des rhyolites est très variable mais plutôt claire : verdâtres ou violacées dans le premier épisode volcanique calco-alcalin, rouge-orangé et jaunâtres dans lesecond. Ceci tient à la différence de composition chimique et minéralogique de ces magmas. Le fer, notamment, joue un rôle essentiel dans ces colorations.

    Galet de rhyolitefluidale (plage deGaléria), longueur4 cm.

    reconstitution de la caldéra à -250 ma.

  • La caldéra de Scandola………9

    la caldéra aujourd’hui : coupe géologique.

  • 10………Circuit pédagogique n° 1

    UN PATRIMOINE SCIENTIFIQUEEXCEPTIONNELLa visite ne peut s’effectuer qu’enbateau : aucune route ne pénètredans la presqu’île. En bord de merla caldéra, exposée dans ses troisdimensions, offre des conditionsd'obser vation exceptionnelles.Aujourd’hui, ces roches déchi-quetées par 250 Ma d'érosiondévoilent leur diversité et leurstructure. Elles contribuent à créerl’un des plus beaux paysages de laMéditerranée.

    Les plus beaux sites de la presqu’îleDe Galéria à Elbu : les filons d’ElpaNera.À partir du golfe de Galéria, enlongeant la côte en direction del’ouest, il est aisé de remarquer deuxdomaines d'aspects très contrastés.Le premier s'étend depuisl'embouchure du fleuve Fangujusqu'à la plage d'Elbu. Ici, lepaysage est caractérisé par unemorphologie douce. Un maquis trèsdense recouvre les reliefs. Les rochesapparaissent verdâtres oublanchâtres, sans structured'ensemble. Ce sont les reliquesdu volcanisme calco-alcalin tardi-hercynien. À partir d'Elbu, unsecond domaine s’ouvre sur unpaysage très différent. Falaises etpitons rocheux de porphyres*

    Parmi les filons rhyolitiques, certainsrenferment des éléments sphériquesou ovoïdes, centimétriques àdécimétriques : les sphérolites. Leterme pyroméride, défini parCoquand en 1850, est attribué àces roches contenant dessphéroli tes. Cer taines de cesstructures présentent des figures decristallisation d'un ancien verrevolcanique. Un beau gisement depyroméride se situe en bordure dela plage de Galéria où lessphéroli tes se détachent trèsfacilement d'une matrice jaunâtre.A l'intérieur de ces sphères, ledessin est d'une rare finesse.

    Elbu, sur la faille bordière La petite plage, dominée par unetour génoise, est l'un des plus beauxsites de la presqu'île. La crique estune limite géologique : elle se situesur la grande faille circulaire quimarque la bordure de la caldéra.Seuls 3 km de cette faille courbesont encore observables entre Elbuet Cala Vecchia au Sud. En tenantcompte de son rayon de courbure,on peut évaluer à environ 20 km lediamètre de la caldéra dontseulement 1/5me de la surface estactuellement émergé.La fail le Elbu-Cala Vecchia,discontinuité majeure, a été injectéepar un microgranite rouge ainsique par les filons et dômes de

    médaillon polidans un sphérolitede la pyroméridede Galéria, petitdiamètre 4 cm.

    rouges donnent au paysage unaspect plus minéral et coloré. Aucunsol n'a pu se constituer en raisonde la dureté extrême de ces rochesvolcaniques. C'est le domaineinterne à la caldéra, qui englobel'extrémité de la presqu'île. Enentrant dans la baie de Focolara,un véritable treillis de muraillesrouge, plus rarement noir ou vertsombre lacère le paysage. Ce sontles fi lons du deuxième cyclevolcanique. Localement, ces filonssont si nombreux qu'ils occupentplus de 30 % de la surface. Ladensité de ce réseau augmente àl'approche de la baie d'Elbu, c'està dire de la bordure de la caldéra.Ces filons correspondent à desremplissages de fractures ouvertespar le liquide magmatique souspression qui monte en direction dela surface. Les filons constituent deslames discontinues qui peuvent serejoindre, bifurquer, se renflerlocalement, s'arrêter dans uneimpasse ou déboucher à la surface,se croiser en un réseau à lagéométrie complexe.

  • La caldéra de Scandola………11

    rhyolite f luidale du ravin deCanalette.Le microgranite rouge affleure desdeux côtés de la plage d'Elbu. CôtéEst, il est reconnaissable à samorphologie très découpée et à sondébit en prismes grossiershorizontaux. Il forme une muraillebosselée qui s'avance en mer (le

    « dromadaire ») et se termine parde petits îlots. Lors de sa mise enplace, le microgranite, roche dontla texture est intermédiaire entrecelle d’une rhyolite et celle d’ungranite, n’est pas parvenu jusqu’àla surface. Il termine sa cristallisationplus lentement qu'une rhyolite. Aussi,sa matrice n'est-elle pas un verre,

    mais une « pâte » à petits cristauxmicroscopiques. À l'œil nu, la rocheest de couleur rouge brique ; ellecontient de nombreux cristauxmillimétriques de quartz gris ainsique des feldspaths roses parfoiscentimétriques. Les taches sombressont d'anciennes amphiboles,transformées en chlorite verte.

    Filons de rhyolite à elpa nera (baie de Focolara). elbu : au premier plan, à gauche, la rhyolite fluidale, àdroite, les affleurements du microgranite rouge.

    Détail des filons et de leur prismation, ici horizontale.

  • 12………Circuit pédagogique n° 1

    Les basaltes en coussins de Caladi FicacciaEn quittant la plage d'Elbu, nousentrons dans les formations deremplissage de la caldéra. Desroches aux couleurs chaudes :jaune, orange ou rouge, rappellentà l'évidence les teintes des filonsextérieurs : ce sont les rhyolites avecune grande diversité des faciès :tufs pyroclastiques, ignimbrites,rhyolites fluidales. D’autres roches,

    sombre, le cortex, qui se desquameen pelures d'oignon. Il est hachépar des fractures radiales et richesen petites vésicules. Entre lespillows, la matrice est constituée pardes fragments d'écorce éclatée : leshyaloclastites. Ce débit en coussinsest propre aux basaltes épanchésdans l'eau. Ceci suggère qu'un lacoccupait la caldéra à l'époque deleur mise en place. Un secondaffleurement de basalte avec desstructures en coussins peut êtreobser vé à Punta Scandola, àl'extrémité sud de la presque île9.

    moins répandues et dont la couleurvarie du vert sombre au noir, sontdes basaltes. On pourra lesobserver à Cala di Ficaccia. Despillow-lavas, entiers ou fragmentés,empilés les uns sur les autres oubien isolés dans une matriceverdâtre forment des massesarrondies en sacs ou en coussinsde quelques décimètres dediamètre. Lorsqu'ils sont entiers, ilssont constitués par une écorce

    9. Du point de vue pétrographique, ces basaltes ne possèdent pas de gros cristaux qui soient visibles à l'œil nu. Au microscope on y retrouve les trois familles de minérauxcaractéristiques de ces roches : feldspath plagioclase en baguettes millimétriques, olivine et pyroxène. Ici, du fait de l’environnement de mise en place particulier, lebasalte a été transformé chimiquement et minéralogiquement par des fluides chauds (métamorphisme* hydrothermal). Les plagioclases ont perdu leur calcium et se sonttransformés en albite (feldspath riche en sodium) ; l'olivine et le verre interstitiel ont été transformés en chlorite, minéral verdâtre qui est à l'origine de la couleur de laroche. En revanche, le pyroxène a résisté et constitue le seul minéral magmatique « relique » de la roche d'origine. Certains faciès montrent d’anciennes vésicules (videslaissés par les bulles de gaz) actuellement remplies de minéraux blancs ou verdâtres : calcite, chlorite, prehnite, quartz, datolite (silicate de calcium et de bore) et bordéespar des pyroxènes alcalins.

    Affleurement de basaltes en coussins ou pillow-lavas.

    Faciès amygdalaire du basalte.

    Pillow-lava, détail.

  • La caldéra de Scandola………13

    Entre Cala di Ficaccia et la PuntaPalazzu : les tufs pyroclastiquesstratifiés et les sills de rhyoliteDu côté ouest de la Cala diFicaccia, on peut observer de trèsspectaculaires affleurements de tufspyroclastiques. Les strates,d'épaisseurs variables (quelquescentimètres à plusieurs décimètres),sont en position verticale. Cesdépôts de projections aériennes,initialement horizontaux, témoignentde l'ampleur des effondrements qui,en bordure, ont redressé les stratesà la verticale à la manière d’unepile d’assiettes. Les couleurs sontgénéralement dans des tons jaunes,oranges, violets, parfois blanchâtres.La stratification est marquée par ungranoclassement ainsi que par unealternance de niveaux très fins decendres et de niveaux à élémentscentimétriques (lapillis) ou parfoisplus grossiers ; de nombreux blocsdécimétriques ont produit des figuresd’impact. L'essentiel des élémentsest de nature rhyolitique, plusrarement basaltique. D'autresaffleurements de ces projections sesituent entre Cala Muretta etRuzaghiu. Des lames de rhyolitemassive fluidale s’intercalent dansles tufs en concordance avec lesplans de stratification ; la bordurede ces sills est brèchifiée au contactdes tufs.

    Les orgues de Punta PalazzuLes falaises impressionnantes de laPunta Palazzu forment un cap aunord-ouest de la presqu'île deScandola. Il s’agit d’un sill derhyolite que l'on peut suivre depuisles environs de Cala di Ficaccia etqui est intrusif dans les tufsverticaux ; il présente un renflementqui lui donne, par sa masseimposante, l'aspect d'un dôme. Cesill est en réalité constitué demultiples injections laminairesparallèles et sub-verticales. La rocheest une rhyolite rouge sombre,fluidale, dans laquelle on distingue

    des cristaux millimétriques de quartztranslucide, des feldspaths alcalinsroses et, plus rarement, des tachesnoirâtres d'une amphibole rarementpréser vée, mais qui estcaractéristique du second cyclevolcanique : la riebeckite. Le sillrhyolitique de la Punta Palazzumontre un débit en colonnesprismatiques véritables empilementsde bûches rocheuses à sectionspolygonales. Contrairement aux « orgues » verticales fréquemmentobservées dans les coulées debasalte, les prismes de Palazzu sontsub-horizontaux.

    ignimbrites et tufs pyroclastiques redressés en bordure de la caldéra.

    Prismes sub-horizontauxdans le sill de rhyolite de

    la Punta Palazzu.

  • 14………Circuit pédagogique n° 1

    Dans les laves, les prismes sont desstructures liées à la contractionthermique qui se développentperpendiculairement aux surfaces derefroidissement. Une coulée debasalte horizontale développeradonc des prismes verticaux. À laPunta Palazzu, les rhyolites s’injectentparallèlement aux plans destratification des pyroclastites. Cesdernières sont basculées, presque enposition verticale, par l'effondrementde la caldéra. Les prismes sont doncsub-horizontaux.

    Les ignimbritesAprès avoir franchi le cap de la PuntaPalazzu, on s’éloigne de la bordurede la caldéra pour entrer dans undomaine plus interne où sont

    gaz, la température élevée, lesfragments de ponce se déformentdans l’écoulement. Pendantl'épanchement, ces paquets vésiculéset chauds vont s'étirer dans les plansd'écoulement pour donner deslentilles très aplaties ressemblant àdes flammes et décrites pour lapremière fois dans les volcansitaliens, ce qui explique leur nom : « fiamme ». Le reste de la lave estfait d'échardes vitreuses provenantdes parois de bulles éclatées et degros cristaux souvent fragmentés. Lesignimbrites sont hétérogènes du faitde leur charge en enclaves : enclavesde basalte et enclaves arrachées auxparois des cheminées lors desexplosions. On leur donne aussi lenom de tufs soudés. Ce type decoulée, au volume important, estfréquemment associé aux grandesstructures de type caldéra, bien quequelques émissions fissurales auvolume limité, soient connues.

    préservées les coulées d’ignimbrites.Entre la Punta Palazzu et l'île deGargalu des coulées prisméesd'ignimbrites, de plusieurs mètresd'épaisseur, plongent de 20 à 30°vers l'ouest en direction du centre dela caldéra. Par mer calme, on peutobserver ces faciès de près au niveaude la passe de Gargalu. Ce sontdes roches de couleur rouge orangéechargées en « fiammes »décimétriques de couleur rouge-violacé et en enclaves noires debasalte. Sur un échantillon, lescristaux millimétriques de quartz sontgris, les sections rectangulaires desanidine sont roses, les taches verteset sombres correspondent àl’association chlorite - oxydes de fer.Une ignimbrite est une rochevolcanique issue d'un écoulementpyroclastique (la lave est fragmentée).En arrivant à la surface, la laveproduit une émulsion, comparable àune mousse. Le magma est riche en

    Punta Palazzu : le sill de rhyolite rouge (àdroite) au contact des pyroclastites stra-tifiées (à gauche).

    Cristal de quartz (gris)

    Cristaux de feldspath (rose)

    Enclave de basalte (noir)

    Fiamme (rouge)matrice (orange)

    Détail du faciès de l’ignimbritedans la passe de Gargalu, surface polie, largeur del’échantillon 7 cm.

  • La caldéra de Scandola………15

    Les lahars*En poursuivant la visite en directiondu Sud de la presqu'île, plusieurslahars peuvent être observés.L'affleurement le plus spectaculaire estcelui de Gargalu. L'îlot est constituépar une coulée d’ignimbriteentièrement recouverte par un lahar,véritable conglomérat polychrome oùles blocs, arrondis lors del’écoulement, sont des basaltes, desrhyolites fluidales, des ignimbrites,des tufs pyroclastiques, des sédimentslacustres intra-caldéra et de raresfragments du socle (granites etschistes). Le lahar est conservé grâceaux restes d'une seconde couléeignimbritique qui le recouvre. Àl'ouest de l'anse de Gattaghja, encontournant un petit îlot, on peut

    domaine de la caldéra. Les terrainsqui affleurent appartiennent au soclehercynien (granite de Girolata etschistes plus anciens). Ils sont traverséspar le réseau filonien déjà reconnuau nord de la presqu'île. Enparticulier, à l'ouest de la plage deCavone, près de Girolata, lecontraste est saisissant entre lesschistes noirs encaissants et les mursrouges des filons rhyolitiques et demicrogranite. Dans cette région, lesfilons de basalte noir sont égalementabondants. Parfois associés auxrhyolites, ils forment des filonscomposites.

    observer dans le renfoncement de lacôte, un énorme bloc de rhyoliteemballé dans un lahar et moulé parune coulée ignimbritique postérieure.

    Au sud de la presqu'île : le golfe deGirolata À partir de la Punta Scandola, àl’extrémité sud-ouest de la presqu'île,la côte reprend une direction ouest-est qui va nous permettre de recouperà Cala Vecchia la faille de bordurede la caldéra. Une vue du largepermet de mieux visualiser ladisposition d'ensemble et notammentle redressement progressif desformations jusqu'à la position verticaledes pyroclastites contre la faillebordière. Au-delà de Cala Vecchia,en direction de Girolata, on sort du

    bloc de rhyolite dans un lahar recouvert par unecoulée d’ignimbrite.

    Girolata : filons rouges dans le socle.

  • 16………Circuit pédagogique n° 1

    Le Monte SeninuFermant le golfe de Girolata auSud, une partie des formations dela presqu’île du Seninu appartientau deuxième cycle volcanique.Compte tenu des observationseffectuées à Scandola il est aisé devoir qu'il s'agit, là encore, d'unestructure volcanique effondrée endirection de l’Ouest, et dont la limiteest une faille qui passe très près duvillage d'Osani et du col de laCroix. S’agit-il de la même structureque Scandola ? Cela est trèsvraisemblable. Le niveau d’érosionest plus profond, les roches sont enpartie celles que l’on peut observerentre Focolara et Elbu. La positionde la presqu’île correspond à une « marche d’escalier » intermédiaire

    conservée entre deux faillesannulaires : à l’est levolcanisme tardi-hercynien(andésites et ignimbrites calco-alcalines), à l’ouest des facièstout à fait comparables à ceuxde Scandola : pyroclastites,rhyolites fluidales, ignimbrites...et même basalte à la Punta aScopa.

    la presqu’île du monte seninu.

  • La caldéra de Scandola………17

  • 18………Circuit pédagogique n° 2

    scandola vue d’avion, au premier plan l’île de Gargalu et derrière Punta Palazzu.

  • La réserve naturelle de Scandola………19

    La réserve naturelle de Scandola Haut lieu de la biodiversité* en méditerranée, la réserve naturelle de Scandola fut créée le

    9 décembre 1975 à l’initiative du Parc Naturel Régional de Corse qui en assure toujours la gestion.Difficile d’accès et protégé, cet extraordinaire site ne peut se visiter que par la mer.

    Un site inscrit au patrimoine mondialde l’UNESCOLes 1000 ha marins et les 919 haterrestres qui composent la réserveappartiennent au conservatoire dulittoral, à la commune d’Osani, maisaussi à des propriétaires privés. Ilsconstituent le premier site de Francedédié à la préservation du patrimoinenaturel, à la fois terrestre et marin. Ladiversité des paysages rencontrés etleur état de conservation sontexceptionnels : falaises, îles, grottes,roches rouges et sombres, eauxbleues et vertes. L’incomparablebeauté de ses paysages a permis lareconnaissance du site au niveaumondial depuis 1983. Sa gestionexemplaire fut aussi distinguée : leconseil de l’Europe lui a attribué lediplôme de catégorie A des réservesnaturelles européennes.

    Un sanctuaire dédié à la vie sauvageLa richesse de Scandola n’est passeulement celle de ses paysages, laréserve est également un monument àla biodiversité unique, reconnu auniveau international par le monde

    malheureusement arrivée tardivementpour le phoque moine qui a disparudéfinitivement des côtes corses vers1969.

    scientifique. Afin de mieuxcomprendre le fonctionnement de cemilieu naturel exceptionnel, unepolitique de recherche scientifique aété mise en place dès la création dela réserve. Pilotées par un ComitéScientifique, de nombreuses étudesont permis non seulement de dresserun inventaire des espèces animales etvégétales présentes, mais aussi demener des actions visant à favoriser lemaintien et le développementd’espèces remarquables comme lebalbuzard, le corail rouge ou lemérou. Si cette politique volontaristes’est montrée au cours du tempsparticulièrement efficace, elle est

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    400 m

    « L’effet réserve »La diminution des ressources halieutiques est aujourd’hui préoccupante. Lacréation de réserves naturelles disposant de secteurs dans lesquels la pêcheest réglementée, voire interdite, sous toutes ses formes a permis d’observerune augmentation sensible de la densité de poissons en particulier celled’individus suffisamment âgés pour se reproduire. Cet « effet réserve » estd’autant plus marqué que les aires marines protégées sont de grandes di-mensions. Il permet un repeuplement important du milieu naturel et participeà son exploitation durable.

  • 20………Circuit pédagogique n° 2

    Plus de 450 espèces d’algues, plusde 125 espèces de poissons, des vé-gétaux endémiques poussant sur lesfalaises rocheuses, une avifauneunique, la richesse biologique est om-niprésente à Scandola.

    Le trottoir de la Punta PalazzuLe long des côtes rocheuses abruptes,un peu au-dessus du niveau de la mer,se développent des algues encroû-tantes du genre Lithophyllum sp. Cesdernières édifient des coussinets cal-caires aussi durs que la pierre. Parfois,la croissance de cette algue devienttrès importante. Elle forme alors desencorbellements à la surface plane

    du Cap Corse au Nord et Capu diFenu au Sud. Malgré un statut d’es-pèce protégée et les nombreuses ac-tions de sauvegarde menées par leParc Naturel Régional de Corse, l’ab-sence de sites suffisants permettant sasurvie, pitons rocheux et eaux poisson-neuses, ne permet pas une augmenta-tion suffisante des populations.Développer de nouvelles actions assu-rant la préservation définitive de cebel oiseau s’avère nécessaire.

    appelés « trottoirs » ou « balcon » ca-pables de supporter le poids d’unhomme. À Punta Palazzu le trottoir estmonumental, il atteint 2 m de largeuret plus de 100 m de long. Âgé deplus de 1000 ans, il est le plus impor-tant de Méditerranée.

    Le balbuzard pêcheur de CorseLe balbuzard (Pandion haliaetus) estun rapace de taille moyenne qui senourrit de poissons. Jusque dans lesannées 1950, il fréquentait l’ensem-ble des côtes rocheuses de la côteouest de l’île. Petit à petit la surfréquen-tation du littoral, son urbanisation, lapollution et le braconnage ont mis enpéril la survie de cette espèce. En1977 il ne subsistait plus que 6 cou-ples. La création de la réserve natu-relle de Scandola associée à la miseen oeuvre d’actions ciblées commeune meilleure connaissance scienti-fique et l’édification de nids artificielsont permis un accroissement du nom-bre de couples, 32 en 2010. Au-jourd’hui l’aire de répartition dubalbuzard est comprise entre la pointe

    le trottoir à lithophyllum.

    le balbuzard pêcheur.

  • La réserve naturelle de Scandola………21

  • 22………Circuit pédagogique n° 2

    Armeria de soleirol(Armeria soleirolii)

    erodium de corse(Erodium corsicum)

    Arum mange mouche(Helicodiceros muscivorus)

    Goéland d’Audouin(Larus audouinii)

    cormoran huppé(Phalocrocorax aristotelis desmarestii)

    herbier de Posidonies(Posidonia oceanica)

    Dauphin bleu et blanc(Stenella coeruleoalba)

    chèvre(Capra aegagrus hircus)

    mérou brun(Epinephelus marginatus)

  • La réserve naturelle de Scandola………23

    corb(Sciaena umbra)

    crénilabre méditerranéen (symphodus mediterraneus)

    labre-merle (Labrus merula)

    langouste(Palinurus elephas)

    Porcelaine livide(Luria lurida)

    oursin comestible(Paracentrotus lividus)

    corail rouge(Corallium rubrum)

    Grande nacre(Pinna nobilis)

    Patelle géante(Patella ferruginea)

  • 24………Circuit pédagogique n° 3

    le lac de crena.

  • Le lac de Crena………25

    Le lac de Crena Cir

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    ue 3Maquis et pins laricio

    Dans sa première partie, le sentier ba-lisé traverse un maquis plus ou moinsépais. Il serpente sur le flanc d’une an-cienne moraine*et passe au-dessusdes mares et des bergeries de l’Arate.L’ascension se fait au soleil et permetd’observer, entre-autres, de belles im-mortelles d’Italie, des bruyères termi-nales, des digitales pourpres, maisaussi quelques châtaigniers et du thymcorse tapissant les nombreux rochers.Au bout d’une quarantaine de minutesde marche, le sentier pénètre dansune forêt de pins laricio. Devenantparfois pavé, il passe devant la fon-taine de Veduvellu et descend douce-ment vers le lac.

    Le lac D’origine glaciaire, le lac de Crenaest situé sur la commune d’Ortu. Sasurface est de 2,4 ha pour une pro-fondeur maximale de 6,5 m. Le lacde Crena est le seul lac de Corseceinturé par une forêt de pins laricio.Ces derniers font de ce site un élémentpaysager remarquable à l’échelle dela Corse où les lacs de montagne se

    trouvent dans un contexte asylva-tique*. Le lac de Crena offre égale-ment différentes formations végétalesoriginales. Il est en effet possible d’ob-server sur ses rives des roselières àphragmites (roseaux des marais) etdes pelouses tourbeuses appeléespozzines. Celles-ci, souvent victimesd’agressions (piétinements, divagationdes porcs…), abritent une petiteplante carnivore : la droséra. Le lac de Crena, perçu par les visiteurscomme un espace naturel, a connu aucours de son histoire récente un certainnombre d’aménagements qui ont mo-difié son aspect. En 1956, par exemple, afin de per-mettre son empoissonnement, un petitbarrage a été édifié au niveau del’exutoire entraînant une élévation duniveau de 50 cm et l’asphyxie de lapremière ceinture de pins laricio. Cesderniers moururent enrichissant le lacen matière organique. Sa décompo-sition se traduisit par une baisse dutaux de dioxygène dissout dans l’eauà l’origine d’une mort lente du lac. De-vant cette situation critique, au débutdes années 1990, le Parc Naturel Ré-

    gional de la Corse procéda à la des-truction du barrage et à l’éliminationdes troncs de pins laricio. La disparition du barrage a causé unsurcreusement qui a vraisemblable-ment provoqué un assèchement despelouses en périphérie. Cet assèche-ment a contribué à la disparition dequatre des cinq stations de drosérasconnues en périphérie du lac. En 1998, à la suite d’une expertisemenée dans le cadre d’un pro-gramme plus général sur les pozzinesde Corse, une petite retenue amoviblea été réalisée pour maintenir le niveaud’eau afin de limiter l’assèchement desberges.

    Après avoir traversé le village de Soccia par la route départementale123, une petite piste goudronnée permet d’atteindre, au bout de 3 km,le parking aménagé de Crocce Maio, point de départ d’un sentierbalisé menant, en moins de 2 heures, au plus bas des lacs de Corse

    (1310 m) : le lac de Crena.

    lac de crena en hiver.

    mare et bergerie de l’Arate.

  • 26………Circuit pédagogique n° 3

    Une faune et une flore remarquablesReconnu pour sa richesse biologique,le lac de Crena a intégré en 2001 leréseau écologique européen Natura2000*. Plusieurs formations végétalesoriginales peuvent être observées surle site.La faune est également bien représen-tée. Plusieurs espèces d’intérêt commu-nautaire reconnu peuvent être citées :la sittelle de Corse, le bec croisé, legrimpereau des bois, le discoglossecorse, l’euprocte de Corse, la sala-mandre de Corse et la couleuvre verteet jaune. Les phragmitaies abritentchaque année, de mai à novembre,plusieurs couples de grèbes casta-gneux.Depuis la réintroduction du cerf deCorse dans la région en mars et avril2009 quelques individus ont été ob-servés près du lac.Soumis à de nombreuses pressionscomme la fréquentation touristique,l’élevage non maîtrisé (divagation desporcs) ou les risques d’incendie, le sitenécessite aujourd’hui la mise enœuvre de mesures de gestion effi-caces visant à maintenir et améliorerla qualité des habitats.

    les pelouses de bordure et lespins laricio.Pelouse et pins laricio (Pinusnigra subsp. Laricio)

    les pozzines.Les pozzines sont des tour-bières acides, planes, sur sous-sol imperméable à feutretourbeux* imbibé d’eau et es-sentiellement formé par les or-ganes souterrains desgraminées, cypéracées…

    les phragmitaies.Des roselières des marais(Phragmites sp.) sont aussi présentes.

    les tapis de nénuphars.Des nénuphars roses (Nymphaea fabiola) et blancs ((Nymphaea alba)ont été introduits par l’homme il y aquelques années. Aujourd’hui parfai-tement acclimatés, ils se développentmodérément et constituent l’unedes originalités du lac.

  • Le lac de Crena………27

    immortelle d’italie(Helichrysum italicum)

    thym corse(Thymus herba-barona)

    lézard de bedriaga(Archaeolacerta bedriagae)

    bruyère terminale(Erica terminalis)

    Grèbe castagneux(Tachybaptus ruficollis)

    euprocte de corse(Euproctus montanus)

    salamandre de corse(Salamandra salamandra corsica)

    Anthyllide faux hermannia(Anthyllis hermanniae)

    épiaire de corse(Stachys corsica)

  • 28………Circuit pédagogique n° 3

    Les plantes carnivores.Le lac de Crena possède la particularité d’abriter dans ses pozzines une petite plante carnivore : la droséraà feuilles rondes (Drosera rotundifolia). Comme toutes les plantes carnivores la droséra est capable d’attireret de capturer des proies (de petits insectes principalement) puis de les dégrader. Étalée en rosette de 2 à 5cm de diamètre, la droséra possède des feuilles arrondies pouvant atteindre 1 cm de large. Leur pétiole estétroit, de 1 à 3 cm de long. Les feuilles, couvertes de poils sur leur face inférieure, sécrètent des gouttelettescollantes dans lesquelles s’engluent les insectes. Les feuilles sont également capables de s’enrouler afin

    d’augmenter la surface de contact avec laproie, ceci favorisant l’action des glandesdigestives. Vivant en milieu acide la drosératrouve ainsi une source complémentaired’azote et de phosphore nécessaire à sondéveloppement.Seule station naturelle de Corse, le lac deCrena est également la station la plusméridionale de l’aire de répartition de cetteespèce. Le site revêt donc un intérêtparticulier notamment dans un contexted’évolution du climat. Depuis 1998, unsuivi de sa répartition est réalisé :recherche de nouvelles stations etcomptage des pieds.

    la droséra.

    Grassette corse (Pinguicula corsica).

  • Le lac de Crena………29

    Retrouver les climats du passéLa vase du fond du lac, mais aussi latourbe qui le borde ont la propriétéd’accumuler au cours du temps le pol-len des espèces végétales environ-nantes. La réalisation de prélèvementsà différentes profondeurs permet de re-constituer les climats du passé, eneffet :

    En associant ces deux paramètres, ilest donc possible de retrouver les dif-férents végétaux qui peuplaient la ré-gion au cours des temps géologiques.En 1975 les travaux de MauriceReille, complétés par des datations aucarbone 14, ont ainsi permis de mieuxcomprendre l’évolution du climat.

    - il existe une relation profondeur/âge,plus l’échantillon est profond, plus il estâgé,- chaque végétal possède des grainsde pollen spécifiques (formes, orne-mentations), leur observation permetainsi une identification précise des es-pèces.

    Diagramme pollinique, d’après m. reille modifié et simplifié.L’analyse du diagramme pollinique réalisé a mis en évidence depuis 12 000 ans une succession d’épisodesfroids et secs et d'autres, plus chauds et humides. La disparition du bouleau, le développement du pin laricio,de l’olivier et du pin mésogéen (maritime) témoignent ainsi de la dernière période de réchauffement climatique.

  • 30………Circuit pédagogique n° 3

    Le maquis et les risques d’incendie Le feu constitue une menace pour lepatrimoine naturel et humain : il détruitla faune et la flore, appauvrit les res-sources en eau, provoque l’érosiondes sols, met en péril l’économie et tueparfois des hommes. Il est donc indis-pensable d’adopter un comportementresponsable pour éviter ce risque.

    Avant de partir en randonnée→ Informez-vous sur les prévisions mé-téorologiques, essentiellement le ventet reportez votre randonnée si néces-saire.→ Partez tôt dans la matinée ; pas dedépart après le milieu de la matinéeou en début d’après-midi.Pendant la randonnée→ Restez sur les sentiers balisés et nevous aventurez pas dans la végétationenvironnante, souvent rapidement im-pénétrable.→ Si le feu se déclare donnez immé-diatement l’alerte en appelant les sa-peurs-pompiers (18) ou la

    gendarmerie (17). Soyez le plus pré-cis possible dans les informations four-nies aux pompiers : nom de lacommune, du village ou du hameau,route…→ Si le feu est à peine naissant, atta-quez les flammes à leur base avec del’eau, une branche ou un vêtementafin de l’étouffer.→ Si le feu prend de l’ampleur, neprenez aucun risque, éloignez-vous,marchez dos au vent, quittez lespentes et gagnez une zone refuge encrête comme un espace dégagé à vé-gétation rase (un pré, ou une zonecaillouteuse). Tenez-vous accroupi,voire allongé pour éviter la fumée etla chaleur.En période rouge, de juillet à septembre :→ Respectez à la lettre les interdictionsd’accès dans les massifs boisés.→ Évitez de circuler en voiture sur lespistes des massifs boisés.→ N’allumez aucun feu.

  • Le lac de Crena………31

    Le Parc Naturel Régional de Corse Les parcs naturels régionaux ont été créés en1967 pour protéger et mettre en valeur degrands espaces ruraux habités. Ainsi sontclassés « Parc naturel régional » les territoiresà dominante rurale dont les paysages, lesmilieux naturels et le patrimoine culturel sontreconnus pour leur qualité, mais dontl’équilibre est fragile. Le parc naturel régionalde Corse (PNRC) est né en 1972. Il s’étendsur les départements de la Haute-Corse et dela Corse-du-Sud et couvre une superficie de350 510 ha. Le PNRC regroupe 145 communeset inclut le golfe de Porto et la réservenaturelle de Scandola.

    Le PNRC fait l'objet d'un projet concerté dedéveloppement, fondé sur la préservation etla valorisation du patrimoine. Quatre missionsessentielles structurent son action.

    La revitalisation de l'espace rural Cet axe primordial vise à assurer pourl'intérieur de l’île un développement nouveauen lui redonnant toute sa place commeterritoire de vie sociale et économique au seinde l'île.

    Le développement des activités de randonnéeCette action est bien connue à travers lecélèbre GR 20 mais aussi d’autres itinérairesde découverte comme les sentiers Mare a Mareet Mare è Monti.

    La préservation et la valorisation dupatrimoine naturel et culturelIl s’agit de garantir au territoire sa biodiversité et sa qualité, gages d'un développement durable.

    L’information et la sensibilisationElles s’expriment à travers des structures d’accueil, mais aussi par une politique active d’éducation à l’environnement.

    Parc naturel

    casa marina de Galeria

    casa Paoletti à nocario

    casa di a natura à Vizzavona

    sites archéologiques de cucuruzzu et capula

    Gr 20

    mare a mare

    mare è monti

    réserve de biosphère de la vallée du Fango

    réserve naturelle de scandola

    http://www.parc-corse.org

  • 32………Circuit pédagogique n° 4

    Forêt d’Aïtone, piscine naturelle.

  • La forêt d’Aïtone………33

    La forêt d’Aïtone

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    Des pins laricio exceptionnels Après avoir dépassé Evisa en direc-tion du col de Vergio, la Départemen-tale 84 atteint le village de vacances« Paisolu d’Aïtone » puis sur la droiteun parking, point de départ d’unepiste forestière vers le col de Saltu etle col de Cuccavera.Cette promenade, en particulier audébut de l’été, offre l’opportunité dedécouvrir une flore en pleine floraison.Un peu avant le col de Cuccaveradeux pins laricio monumentaux ac-cueillent le promeneur. D’une circonfé-rence atteignant 5,60 m et d’unehauteur de plus de 30 m ils seraientâgés d’environ 900 ans. Dans les années 1880, l’écrivain Guyde Maupassant fut impressionné lorsde sa traversée de la forêt d’Aïtone. Ilécrivit « … les pins démesurés élargis-saient sur nos têtes une voûte gémis-sante, poussaient une sorte de plaintecontinue et triste, tandis qu’à droitecomme à gauche leurs troncs minceset droits faisaient une sorte d’armée detuyaux d’orgue d’où semblait sortircette musique monotone du vent dansles cimes… »

    Située sur la commune d’Evisa, la forêt d’Aïtone est considérée comme l’un des plus beaux joyauxde la montagne corse. Remarquable par sa faune et sa flore dominée par le pin laricio, elle s’étendsur plus de 1600 ha. Plusieurs sentiers et pistes balisés entretenus par l’Office National des Forêts

    permettent la découverte de cet espace naturel unique.

    Des lames granitiques à riebeckite Au début de la piste, se trouve sur lagauche une carrière abandonnée.Elle exploitait un granite à riebekite,minéral sombre caractéristique desgranites alcalins. La riebeckite, enlattes plus ou moins trapues, se dé-tache nettement sur le fond très blancde la roche. La randonnée pédestre permet de dé-couvrir les différents faciès de cetteroche et en particulier de la lindinosite,nom donné par le minéralogiste La-croix à une variété locale de granitealcalin contenant 50 % et plus de rie-beckite, en hommage à la forêt de Lin-dinosa qui prolonge vers l’ouest celled’Aïtone. Au col de Saltu on admirera, la coupole quasi parfaite formée par leCapu a Scalella et les nombreusesdiaclases* courbes qui découpent legranite en « bancs ». Ces diaclasesreprésentent des joints de refroidisse-ment.

  • 34………Circuit pédagogique n° 4

    carrière de granite à riebeckite.

    capu a scalella.

    Détail du granitecontenant des lattesde riebeckite.

    La sittelle corse (Sitta whiteheadi)Découverte en 1883 par un naturaliste anglais, JohnWhitehead, la sittelle corse est le seul oiseau endémique* del’île. Ce petit animal élégant vit entre 600 m et 1750 md’altitude, presque exclusivement dans les forêts de pinslaricio. Les sittelles forment des couples monogames qui, toutel’année, défendent un territoire de 3 à 10 ha. Elles nichentdans des loges qu’elles creusent dans le bois tendre des pinsmorts. La reproduction se déroule au printemps et la ponte alieu entre le 5 avril et le 5 juin. Après 14 jours d’incubation, 3à 6 jeunes prennent leur envol. La sittelle se nourrit de petitsinsectes qu’elle capture dans les arbres, mais aussi de grainesde pins laricio, en particulier à la mauvaise saison. La sittelleprésente la particularité de pouvoir se déplacer à la verticale,la tête en bas. La dépendance de l’oiseau vis-à-vis du pin laricio fragiliseles populations. En effet, la perte et la fragmentation de sonhabitat par les incendies, mais aussi par une exploitationforestière inadaptée, constituent des menaces sérieuses pesantsur la survie de la sittelle de Corse.

  • La forêt d’Aïtone………35

    céphalanthère rouge(Cephalanthera rubra)

    lis orangé(Lilium bulbiferum subsp. croceum)

    hellébore corse(Helleborus lividus subsp. corsicus)

    cyclamen étalé(Cyclamen repandum)

    Violette (Viola sp.)

    Ancolie commune(Aquilegia vulgaris)

    saxifrage à feuilles rondes(Saxifraga rotundifolia)

    Digitale pourpre(Digitalis pupurea)

    Dompte-venin(Vincetoxicum officinale)

  • 36………Circuit pédagogique n° 4

    Le pin laricio de Corse (Pinus nigra subsp. laricio) Arbre emblématique, la variété corse du pin laricio, avec celles de Calabre et de Sicile,représentent une espèce forestière endémique de ces différentes régions méditerra-néennes. Avec un fût parfaitement rectiligne, le pin laricio peut atteindre une hauteurde 50 mètres. Son écorce gris argenté se présente sous la forme de grandes plaquesirrégulières. Il porte de petits cônes (4 à 8 cm) et sa longévité est exceptionnelle ; ellese compte en siècles. En Corse, il constitue, entre 600 m et 1800 m, de vastesforêts abritant une faune et une flore importantes dont la sittelle de Corse, petit oiseauendémique de l’île. Le pin laricio est exploité pour son bois aux propriétés remarqua-bles. Celui-ci est principalement utilisé en charpente et en tranchage, les plus beauxbois étant réservés à la menuiserie et à l’ébénisterie. Le pin laricio est chaque année

    menacé par les incendies. Proté-ger et gérer ce patrimoine excep-tionnel s’impose à tous.

  • La forêt d’Aïtone………37

    Le cerf de Corse (Cervus elaphus subsp. corsicanus) Ruminant de la famille des cervidés, le cerf de Corse secaractérise par sa petite taille. Il fréquente des habitatsvariés : maquis, forêts, prairies du littoral et zones d’alti-tude. C’est le grand naturaliste Buffon qui, au XVIIe siècle,releva le premier ses différences morphologiques avec lecerf continental. Jusqu’en 1850, l’espèce occupait devastes espaces, mais le braconnage et la modificationdes habitats entraînèrent petit à petit l’extinction des po-pulations et le dernier individu disparut en 1968. Dès ledébut des années 1970, sa réintroduction fut envisagéeà partir de la souche sarde. Le Parc Naturel Régional dela Corse fut chargé de mener à bien ce projet et de1985 à 1994, il procéda à la réintroduction dans 3 en-clos, en semi-liberté, de 14 animaux provenant de l’îlevoisine de Sardaigne. En 1998, le cerf retrouva sa li-berté dans la vallée d’Asinau. Régulièrement depuis cettedate, des animaux sont relâchés dans différents endroitsde Corse. En 2009, 52 cervidés sur la commune de Guagno, 20 sur celles de Letia et Soccia firent

    connaissance avecleur nouveau do-maine. On estimeactuellement à envi-ron 500 le nombrede cervidés pré-sents en Corse. Undernier lâcher de23 individus a étéréalisé à Letia enmars 2012.

  • 38………Circuit pédagogique n° 5

    moulins à eau, calanche de Piana.

    spultures minérales.

  • D’autres promenades et belles randonnées……39

    D’autres promenades et belles randonnées…

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    Les Calanche de Piana Plusieurs circuits permettent la découvertede cet univers minéral, citons en particulierle sentier de la tête de chien qui offre, enune heure de marche aller et retour, un ma-gnifique panorama sur Porto et le nord dugolfe.

    Des calanche de Piana, au Capu Rossu en passant par le célèbre massif granitique de Trittorreet les gorges de la Spelunca traversées par le sentier « Mare è Monti », la région offre aux

    promeneurs des paysages fantastiques à la beauté étourdissante.

    « Une forêt, une vraie forêt de granitpourpré. Ce sont des pics, des co-lonnes, des clochetons, des figuressurprenantes modelées par le temps,le vent rongeur et la brume de mer(…) haut jusqu’à 300 mètres,minces, ronds, tordus, difformes, im-prévus, fantastiques, ces surprenantsrochers semblent des arbres, desplantes, des bêtes, des monuments,des hommes, des moines en robe,des diables cornus, des oiseaux dé-mesurés , tout un peuple monstrueux,une ménagerie de cauchemar pétri-fiée par le vouloir de quelque dieuextravagant… »Guy de Maupassant

    Piana.

    chemin muletier.

  • 40………Circuit pédagogique n° 5

    Le Capu Rossu Après le village de Piana la Départementale 824 permet d’atteindre, 1,5 km sous la Bocca d’Orsini, un terre-plein dégagé,point de départ du sentier menant à Capu Rossu. Ce dernier avec ses 331 m d’altitude, constitue la plus haute falaise deCorse. Il offre un panorama extraordinaire sur le golfe de Porto.

  • D’autres promenades et belles randonnées……41

    Les gorges de la Spelunca C’est à la sortie du village d’Ortu, auniveau du Ponte Vecchiu, que débutele sentier Mare è Monti, qui enquelques heures, rallie le villaged’Evisa. Les gorges offrent des pay-sages vertigineux et variés. L’em-preinte de l’homme est égalementprésente à travers le travail de la pierresur le sentier muletier, mais aussi lepont génois de Zaglia.

    Le Monte Trittorre C’est au départ de Guagno que lerandonneur aguerri pourra atteindrece sommet très particulier. Culminantà 1509 m, le Monte Trittorre estconstitué de syénite, une roche blan-châtre dépourvue de quartz. C’estl’érosion qui au fil du temps a sculptécette montagne en « trois pains desucre » cannelés.

    Pont de Zaglia.

  • Asylvatique : sans arbre.

    Biodiversité : diversité des organismesvivants.

    Batholite : massif de roches magmatiquesplutoniques de grand volume ayant unesurface d’affleurement de plusieurs km2.

    Diaclase : fracture d’une roche, mais sansdéplacement des parties disjointes.

    Effet venturi : phénomène de ladynamique des fluides, lorsqu’un fluiderencontre un étranglement dans unconduit, il doit accélérer pour maintenirle même débit.

    Endémique : espèce animale ou végétalecaractéristique d’une aire géographiquedonnée.

    Hercynienne : relatif à la chaîne demontagnes hercynienne qui se forme àl’ère primaire entre -400 Ma et -250 Ma.

    Lahar : mot indonésien signifiant couléede boue à éléments pyroclastiques.

    Lapillis : fragments de lave de petite taille(quelques millimètres) éjectés par lesvolcans.

    Métamorphiques : roches transformées àl’état solide à par tir d’une rochepréexistante sous l'effet de la température,de la pression ou de la circulation defluides hydrothermaux.

    Moraine : dépôt de débris minéraux(sables, graviers, blocs rocheux)transportés par un glacier.

    Natura 2000 : réseau européen de sitesécologiques dont les deux objectifs sontla préservation de la biodiversité et lavalorisation du patrimoine naturel desterritoires.

    Pillow-lava : lave en coussin.

    Porphyre : roche magmatique filonienne.

    Sill : intrusion magmatique tubulaireparallèle au plan de la structure de laroche encaissante.

    Tourbeux : qualifie un sol constitué d’unematière spongieuse et légère appeléetourbe, résultant de la décomposition devégétaux à l’abri de l’air.

    GLOSSAIRE

    Collectif, sous la direction d’A. GAUTHIER, La Corse, une île montagne au cœur de la Méditerranée, Éditions Delachaux et Niestlé, 2002.CRDP DE CORSE, Montagne corse, découverte du milieu naturel, Éditions CRDP de Corse,1993.Document d’objectifs du site Natura 20000, FR9400584, Lac de Creno, PNRC, 2010.GAMISANS J., Le paysage végétal de la Corse, Éditions Albiana, 2010.GAUTHIER A., Des roches, des paysages et des hommes. Géologie de la Corse, Éditions Albiana, 2006.GAUTHIER A., 120 randonnées et ballades, Ed Albiana-PNRC, 2004.GAUTHIER A, QUILICHI J.P., Lacs de la montagne corse, Éditions Glénat, 1997.JEANMONO D., GAMISANS J., Flora Corsica, éditions Edisud, 2007.PARADIS G., Guide de la flore corse, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2011.PARC NATUREL RÉGIONAL DE CORSE, La réserve naturelle de Scandola, , Éditions Cyrnos et Méditerranée.

    ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQIES

  • CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES

    Pages 4 : A. Gauthier ; page 5 : CRDP de Corse modifié d’après J.-J. Cochemé ; page 6 : J. Delmotte ; page 7 :F. Brisset ; page 8 bas-milieu CRDP de Corse modifié d’après J.-J. Cochemé, haut-droite J.-J. Cochemé ; page 9 :CRDP de Corse modifié d’après J.-J. Cochemé ; page 10 : J.-J. Cochemé ; page 11 : haut-gauche J.-F. Paccosi, haut-droit A. Gauthier, bas J.-J. Cochemé ; page 12 : haut-gauche A. Gauthier, haut et bas-droite J.-J. Cochemé ; page13 : haut-droite et gauche : J.-J. Cochemé, bas J.-F. Cubells ; page 14 : J.-J. Cochemé, page 15 : gauche J.-J.Cochemé, droite J.-F. Paccosi ; page 16 : J.-F. Paccosi ; page 17 : J.-J. Cochemé ; page 18 : J.-F. Paccosi ; page20 : gauche-bas A. Gauthier, milieu-haut J.-F. Cubells, doite-haut et bas : J.-M. Dominici ; page 21 : A. Gauthier ;page 22 : haut-gauche OEC/Conservatoire Botanique de Corse, Haut-milieu et droite G. Paradis, milieu gauche etmilieu J.-F. Cubells, milieu droite A. Gauthier, bas gauche OEC, bas-milieu A. Gauthier, bas-droite E. Voto ; page23 : J.-F. Cubells sauf haut-droite et milieu-milieu N. Robert/PNRC ; page 24 : A. Gauthier, page 25 : haut J.-F.Cubells, bas A. Gauthier ; pages 26 et 27 : J.-F. Cubells ; page 28 : gauche J.-F. Cubells, droite A. gauthier ; page29 J.-F. Cubells, page 30: J.-F. Paccosi ; page 21 : CRDP de Corse ; page 32 : N. Robert/PNRC ; page 33 : J.-F.Cubells ; page 34 : gaucheJ.-F. Cubells, médaillon A. Gauthier, droiteJ.-F. Paccosi , bas J.-F. Seguin ; page 35 : J.-F. Cubells ; page 36 : J.-F. Cubells ; page 37 : haut N.Kidjo, bas-gauche C. Breton , bas-droite J. Franchi/PNRC ;pages 38 et 39 : A. Gauthier ; page 40 : J.-F. Paccosi ; page 41 : haut A. gauthier, bas : J.-F. Paccosi.

    Les crédits photographiques et les droits afférents sont soumis à la connaissance des auteurs et des propriétaires. Que ceux que nous n’avons pas nommés trouvent ici nos excuses et se fassent connaître.

    CARTESCarte IGN, Porto/Calanche de Piana, PNR de Corse, série Top 25, n°4150 OT.Carte IGN, Monted’Oro/Monte Rotondo,PNR de Corse, série Top 25, n°4251 OT.Carte géologique, Galeri-Osani 1/50 000e n°1109, BRGM éditions.

    Chef de projet : Jean-François Cubells

    Conception/réalisation maquette : Évelyne Leca

  • Avec des lacs de montagne, des immenses forêts de pins laricio centenaires, des côtes rocheuses sauvagestémoin d’un volcanisme lointain, une faune et une flore extraordinaire, les cantons des Deux Sevi, des DeuxSorru et du Cruzzini-Cinarca offrent un hymne vibrant à la nature. Cet extraordinaire espace est aujourd’huireconnu dans le monde entier, la réserve naturelle de Scandola, un des joyaux de la Corse, est inscrite aupatrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Dans ce fascicule, cinq petits circuits pédagogiques témoignentde cette extraordinaire richesse et espèrent ainsi participer modestement à la sauvegarde définitive d’unpatrimoine naturel unique.

    Réf. : 200 BA 011

    www.crdp-corse.fr

    1 : circuit pédagogique 12 : circuit pédagogique 23 : circuit pédagogique 34 : circuit pédagogique 45 : circuit pédagogique 5

    Canton de Sorru

    Canton du Cruzzini-Cinarca

    Chef-lieu de canton

    Commune

    5

    3

    1

    Route départementale

    Route nationale

    2

    Canton de Sevi

    4