biotechfinances n°620

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BIOTECHFINANCES L’INFORMATION STRATÉGIQUE DES BIODÉCIDEURS ET DES BIOINVESTISSEURS Hebdomadaire • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620 urveillez vos radars, l’Euro- pe se prête à espérer de bel- les opérations boursières en 2014 pour faire résonnance aux performances inscrites sur les écrans américains du Nasdaq tout au long de 2013. « Le millésime passé a été très réussi pour le secteur des sciences de la vie côté US, avec un total de 46 IPO, dont 29 au second semestre. Cet afflux de candidatures est venu pour la majorité des États-Unis, mais cinq opéra- tions ont été dirigées par des sociétés européennes et israéliennes, en quête d’une issue de cotation (cf. ta- bleau page 2) », explique Rodolphe Renac, partner, responsable du bureau américain d’Alcimed. Au total, le Nasdaq a ainsi in- jecté 2,9 Mds€ dans le secteur life sciences, affichant une performance de + 56 % sur un an, pour l’indice spécialisé Biotechno- logy. Ce soutien fort pour la filière est dû à plusieurs facteurs : le nombre important d’approbations de nouveaux médicaments par la FDA en 2012 et au cours du pre- mier semestre 2013, le Jumpstart Our Busi- ness Startups Act (JOBS Act) ou encore par l’appétit pour les deals et le cash des big et mid-size pharma. Cette forte croissance n’est cependant pas encore totalement expliquée aujourd’hui, ce qui alimente des rumeurs de spéculation sur une potentielle bulle life sciences. De nombreux analystes rappellent la prudence aux investisseurs revenus vers les biotech, soulignant la difficulté pour amener au marché de nouveaux produits et les forts taux d’attrition de la recherche pharma. Il est important de prendre cela en compte, mais il faut aussi être optimiste sur un secteur qui se consolide régulièrement comme le démontrent les performances de Celgene ou de Biogen, dont les titres ont res- pectivement crû de 80 et 90 % en un an, suite à des annonces scientifiques et réglementaires majeures. Le mouvement IPO engagé depuis le début de l’année 2013 aux États-Unis devrait se poursuivre cette année sur les mêmes fondamentaux. Une quinzaine de sociétés sont dans le pipeline pour une entrée en bour- se, et plusieurs ont même déjà soumis leur dossier d’enregistrement à l’instar de Geno- cea (vaccins) ou encore Dicerna (RNAi), qui visent respectivement 55 M€ et 50,5 M€. Ces mouvements sont suivis de près en Eu- rope par les banques d’affaires qui sont dans les starting-blocks pour offrir à leurs clients des sorties boursières à des niveaux de va- lorisation qui n’ont rien à envier à ceux du vieux continent. Les quelques exemples d’introductions transatlantiques réalisées durant le dernier semestre, dont celles de Prosensa (NL), GW Pharmaceuticals (UK) ou encore Uniqure (NL), qui est en cours de process pour lever 55 M€, ont rassuré les entrepreneurs européens sur la capacité du Nasdaq à absorber leurs valeurs. Si le flux EU/US devrait continuer à se dévelop- per en 2014, il faut espérer la réouverture des places boursières européennes à court terme. La France est certes parvenue à lis- ter quelques valeurs life sciences ces derniers semestres, mais cela n’a pas été sans impact sur les valorisations qui sont fortement malmenées. Les premières opérations de co- tation prévues pour les semaines à venir devraient donner le ton et, espérons-le, attirer de nombreux investisseurs généralistes vers ces valeurs qu’ils connaissent mal. Crossject, un concepteur de dispositifs d’injection de médicaments sans aiguille, ouvrira cer- tainement le bal en France avec un document de base enregistré depuis la fin de l’année en vue d’un listing courant janvier. Sur le plan des M&A, l’activité du semestre a été dense sur la sphère mondiale, soutenant une tendance annuelle, et ce, sur tous les segments. Du coté des big pharma et big medtech, on notera des deals très significatifs tels que la méga-fusion de Thermo avec Life Technologies pour 10 Mds€ créant ainsi un géant de la fourniture Rodolphe Renac « Les IPO américaines pourraient amorcer l’ouverture de la fenêtre boursière européenne dès 2014. » Par Juliette Lemaignen S ET SI L’EUROPE SUIVAIT L’EXEMPLE AMÉRICAIN ? Sommaire François Miceli, venture partner – Sofimac Partners LES AUTRES RÉGIONS : ROYAUME-UNI, ALLEMAGNE Page 5 / PAYS NORDIQUES, ESPAGNE Page 6 / ITALIE, ISRAëL Page 7 / EUROPE DE L’EST Page 8 FRANCE Page 3 BENELUX Page 3 QUÉBEC Page 4 SUISSE Page 4 Numéro spécial deals, région par région /// Pieter van der Meer, managing partner – Gilde Healthcare Dr Ulrich Geilinger, head of private equity - HBM Partners AG Jean-Marc Juteau, directeur de la Cité de la biotech à Laval

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Intervention du directeur de la Cité de la Biotech à Laval dans l'hebdomadaire BiotechFinances du 13 janvier 2014 (P.4)

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BIOTECHFINANCESL’INFORMATION STRATégIque deS bIOdécIdeuRS eT deS bIOINveSTISSeuRS

Hebdomadaire • Lundi 13 janvier 2014 • N° 620

urveillez vos radars, l’Euro-pe se prête à espérer de bel-les opérations boursières en 2014 pour faire résonnance aux performances inscrites sur les écrans américains du

Nasdaq tout au long de 2013. « Le millésime passé a été très réussi pour le secteur des sciences de la vie côté US, avec un total de 46 IPO, dont 29 au second semestre. Cet afflux de candidatures est venu pour la majorité des États-Unis, mais cinq opéra-tions ont été dirigées par des sociétés européennes et israéliennes, en quête d’une issue de cotation (cf. ta-bleau page 2) », explique Rodolphe Renac, partner, responsable du bureau américain d’Alcimed. Au total, le Nasdaq a ainsi in-jecté 2,9 Mds€ dans le secteur life sciences, affichant une performance de + 56 % sur un an, pour l’indice spécialisé Biotechno-logy. Ce soutien fort pour la filière est dû à plusieurs facteurs : le nombre important d’approbations de nouveaux médicaments par la FDA en 2012 et au cours du pre-mier semestre 2013, le Jumpstart Our Busi-ness Startups Act (JOBS Act) ou encore par l’appétit pour les deals et le cash des big et mid-size pharma. Cette forte croissance n’est cependant pas encore totalement expliquée aujourd’hui, ce qui alimente des rumeurs de spéculation sur une potentielle bulle life sciences. De nombreux analystes rappellent la prudence aux investisseurs revenus vers les biotech, soulignant la difficulté pour amener au marché de nouveaux produits et les forts taux d’attrition de la recherche pharma. Il est important de prendre cela en compte, mais il faut aussi être optimiste sur un secteur qui se consolide régulièrement comme le démontrent les performances de Celgene ou de Biogen, dont les titres ont res-pectivement crû de 80 et 90 % en un an, suite à des annonces scientifiques et réglementaires majeures. Le mouvement IPO engagé depuis le début de l’année 2013 aux États-Unis devrait

se poursuivre cette année sur les mêmes fondamentaux. Une quinzaine de sociétés sont dans le pipeline pour une entrée en bour-se, et plusieurs ont même déjà soumis leur dossier d’enregistrement à l’instar de Geno-cea (vaccins) ou encore Dicerna (RNAi), qui visent respectivement 55 M€ et 50,5 M€. Ces mouvements sont suivis de près en Eu-rope par les banques d’affaires qui sont dans les starting-blocks pour offrir à leurs clients des sorties boursières à des niveaux de va-lorisation qui n’ont rien à envier à ceux du vieux continent. Les quelques exemples d’introductions transatlantiques réalisées durant le dernier semestre, dont celles de Prosensa (NL), GW Pharmaceuticals (UK) ou encore Uniqure (NL), qui est en cours de process pour lever 55 M€, ont rassuré les entrepreneurs européens sur la capacité du Nasdaq à absorber leurs valeurs. Si le flux EU/US devrait continuer à se dévelop-per en 2014, il faut espérer la réouverture des places boursières européennes à court terme. La France est certes parvenue à lis-ter quelques valeurs life sciences ces derniers

semestres, mais cela n’a pas été sans impact sur les valorisations qui sont fortement malmenées. Les premières opérations de co-tation prévues pour les semaines à venir devraient donner le ton et, espérons-le, attirer de nombreux investisseurs généralistes vers ces valeurs qu’ils connaissent mal. Crossject, un concepteur de dispositifs d’injection de médicaments sans aiguille, ouvrira cer-tainement le bal en France avec un document de base enregistré depuis la fin de l’année en vue d’un listing courant janvier.Sur le plan des M&A, l’activité du semestre a été dense sur la sphère mondiale, soutenant une tendance annuelle, et ce, sur tous les segments. Du coté des big pharma et big medtech, on notera des deals très significatifs tels que la méga-fusion de Thermo avec Life Technologies pour 10 Mds€ créant ainsi un géant de la fourniture

Rodolphe Renac« Les IPO américaines pourraient amorcer l’ouverture de la fenêtre boursière européenne dès 2014. »

Par Juliette Lemaignen

SEt si l’EuropE suivait l’ExEmplE américain ?

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François Miceli, venture partner – Sofimac Partners

         les autres régions : Royaume-uni, allemagne Page 5 / PayS noRdiqueS, eSPagne Page 6 / italie, iSRaël Page 7 / euRoPe de l’eSt Page 8

france Page 3 benelux Page 3 québec Page 4suisse Page 4

Numéro spécial deals, région par région

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Pieter van der Meer, managing partner – gilde Healthcare

Dr Ulrich Geilinger, head of private equity - HBm Partners ag

Jean-Marc Juteau, directeur de la Cité de la biotech à laval

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de laboratoire, le rachat de Gambro par Baxter (3 Mds€), Amgen acquérant Onyx (7,1 Mds€), Valeant Pharmaceuticals mettant la main sur Bausch & Lomb (6,4 Mds€), les achats par Bayer de Conceptus ( 800 M€) et d’Algeta (2,13 Mds€), ou encore la ces-sion à J&J d’Aragon Pharmaceuticals pour 730 M€. Nous avons également recensé la grosse activité d’Astrazeneca (Omthera 325 M€ et Amplimmune 366 M€), Grifols reprenant les activités de diagnostic transfusionnel de Novartis pour 1,23 Md€ ou en-core la vente récente de la franchise Diabète de BMS à ce même Astrazeneca pour 3,1 Mds€. Les mid-size pharma n’ont pas été en reste avec plusieurs belles opérations de consolidation. On retien-dra notamment l’achat de Viropharma par Shire (3 Mds€), de Santarus par Salix pour 1,9 Md€, Actelion qui se renforce avec l’américain Ceptaris (183 M€), Perrigo qui met fin au feuilleton Elan-Royal Pharma pour 6,3 Mds€, l’activité effrénée de deal ma-king de Celgene ou encore Endo qui a réalisé une nouvelle acqui-sition et se bat avec Teva sur celle de NuPath pour 77 M€.Enfin le niveau d’activité « biotech-biotech » a aussi été bon, avec des deals de différentes tailles : Gentium par Jazz Pharmaceuti-cals (730 M€), Cangene par Emergent BioSolutions (162 M€) et

Talon par Spectrum (8,3 M€). Avec les succès obtenus par la voie des IPO, les autres véhicules financiers ont été un peu plus dé-laissés, comme en témoigne une baisse de 24 % des placements privés aux États-Unis. Sur le semestre, nous avons assisté à quel-ques rounds B, C, D voire E intéressants, pour avancer les pipelines. Par exemple 6,6 M€ pour Blaze Bioscience en série B, 28,2 M€ pour Atara Biotheraputics en série B, 34,5 M€ pour Covagen en série B, 19 M€ en série D pour Sutro Biopharma, 43 M€ pour Tyr Pharma en série D, 29 M€ en série E pour Invitae, et 33 M€ pour Zagfen en série E.Des espoirs de reprise sur le front du financement privé restent tout de même ouverts avec de nouveaux fonds qui se créent, no-tamment sous l’impulsion d’industriels qui s’associent aux VCs. Ces outils, du type InnoBio en France, se développent rapide-ment des deux côtés de l’Atlantique, faisant partie de la stratégie « d’external innovation » des pharma. L’un des derniers exemples de création en date est le véhicule new-yorkais « NYC Economic Development Corp. » dédié aux life sciences et doté de 73,3 M€ d’ici à 2020, dont 40 % qui ont été apportés par Celgene, Eli Lilly et GE Healthcare Ventures, en compléments de VCs expérimentés. l

Boston Foundation Medicine $121.9m Agios Pharmaceuticals $121.2 Bluebird Bio $116.1 Acceleron Pharma $106.2 Epizyme $88.7 Tetraphase Pharmaceuticals $80.6 Bind Therapeutics $70.5 Enanta Pharmaceuticals $64.4 Karyopharm $125total $894.6m

new jersey/new york Ophthotech $192.3m PTC Therapeutics $144.4 Aerie Pharmaceuticals $77.3 Stemline Therapeutics $69.0 Omthera Pharmaceuticals $64.0 Regado Biosciences $46.7 Cancer Genetics $46 Adma Biologics $28.5total $668.2m

san Diego Ambit Biosciences $83m Receptos $72.8 Conatus Pharmaceuticals $66.0 Sophiris Bio $65.0 Fate Therapeutics $46.0 Evoke Pharma $29.0total $361.8m

san Francisco Bay area Portola Pharmaceuticals $140.4m OncoMed Pharmaceuticals $93.8 Five Prime Therapeutics $71.8 KaloBios Pharmaceuticals $70.0 Veracyte $65.0total $441m

north carolina Quintiles $947.4m Chimerix $117.9 Liposcience $51.8 Heat Biologics $27.0total $1,144m

israel Enzymotec $71.0m Kamada $51.6 Alcobra $38.0total $160.6m

MarylanD/washington D.c. Intrexon $184m Macrogenics $92total $276m

Pennsylvania/PhilaDelPhie Onconova Therapeutics $89.1m

texas LDR Medical $86.3m Pays-Bas Prosensa $78.0m Michigan Esperion Therapeutics $70.0m

seattle NanoString Technologies $54.0m

wisconsin Cellular Dynamics $46.2m

arizona Insys Therapeutics $36.8m

kansas Aratana Therapeutics $35m

royauMe-uni GW Pharmaceuticals $32.6m

Les IPO biotech de 2013 aux États-Unis (source : Alcimed)

localisation noM De la société Montant levé localisation noM De la société Montant levé

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BiotEchfinances • lundi 13 janvier 2014 • n° 620 3

Nous avons observé ce s e m e s t r e un deal flow

très important dans le secteur des sciences de la vie. Plusieurs sociétés ont levé des fonds par le biais du venture capital,

comme la société tourangelle Access Vision Technology, qui développe des vidéo-endos-copes à usage unique, ou encore EndoControl (4 M€), Bioaxial, IDD Biotech, Cerenis, The-ravactis, Synthetis, Fermentalg, Microphyt et Supersonic Imagine, qui ont refinancé leur activité. Implanet, Medtech et Carbios ont, de leur côté, réalisé une introduction en bourse alors qu’Hybrigenics et Imaxio se sont accor-dés sur la cession de services en génomique. Nous recevons pas moins de 200 dossiers cha-que année, dont près de la moitié directement

liés au secteur biotech/medtech. Ces derniers peuvent concerner des phases de création, ou d’essaimage par des SATT (en forte croissan-ce), mais également des projets plus matures comme celui de la medtech française Cross-ject, que nous avons soutenue en fin d’année dans le cadre de son IPO, et qui devrait être cotée courant 2014. Notre fonds partenaire Soridec, basé à Montpellier, a également sou-tenu une introduction en bourse en investis-sant dans la société baptisée Medtech. Je vois ces opérations de manière très positive. Il y a vraiment aujourd’hui des dossiers de qualité en termes de projets scientifiques, mais également au niveau des équipes de direction qui sont de mieux en mieux formées et expérimentées. De nouveaux fonds sont par ailleurs en train de se constituer dans l’Hexagone, ce qui per-mettra d’injecter de l’argent frais dans l’inno-vation qui bouillonne sur le territoire. Auriga vient notamment d’annoncer le lancement de

son dispositif d’amorçage, Auriga Bioseed et d’autres fonds sont en pré-création, notam-ment en Alsace et dans le Sud de la France. Nous avons prévu au moins deux sorties in-dustrielles en 2014 pour notre portefeuille d’entreprises. La question de la juste valori-sation sera importante à définir. Les niveaux de valo ne sont en effet pas encore revenus à des stades très attractifs aujourd’hui en Eu-rope et il faut arbitrer, au cas par cas, pour sortir par le haut de nos participations. Nous devons également garder les yeux ouverts sur l’international, qui reste la seule voie de sortie aujourd’hui. L’année 2013 a été un millésime de consolida-tion, qui a permis de renforcer nos positions existantes tout en nous assurant que les diffé-rents business plans étaient bien en ligne avec les objectifs initiaux. Cela nous permettra d’envisager 2014 comme une année de sortie, et, espérons-le, de plus-values.

2013 : année de la consolidation François Miceli, venture partner – Sofimac Partners

France

Nous avons traversé un s e m e s t r e plutôt po-

sitif au Benelux dans le secteur des sciences de la vie avec plusieurs beaux tours de table internatio-naux clôturés en Belgique

et aux Pays-Bas. Le spécialiste de la stimula-tion cérébrale, Sapiens, a tout d’abord bouclé une extension de son round de 2011 auprès de Gilde Healthcare et d’Edmond de Rots-child Investment Partners. Argen-X a ensuite fédéré 5 M€ pour développer sa plate-forme focalisée sur les anticorps early-stage, Endoto-ols Therapeutics a reçu 2,5 M€ en septembre pour améliorer ses dispositifs médicaux en-doscopiques de pointe pour le traitement de l’obésité, des tumeurs de l’appareil digestif et du diabète de type 2. Enfin, Merus B.V a levé 31 M€ aux Pays-Bas dans une extension de son Série B pour un montant total de 47,6 M€. Cette somme apportée par John-son & Johnson Development Corporation (JJDC), Novartis Venture Fund, Pfizer Ven-ture Investments, Bay City Capital, LSP (Life Sciences Partners), et Aglaia Oncology Fund permettra à l’entreprise d’étendre son por-tefeuille de programmes précliniques dans le domaine du traitement des cancers, et de mener son projet phare en phase I.

La biotech suisse Covagen est, de son côté, allée chercher le fonds belge Gimv pour son round de 34 M€. Le fonds francophone a investi 6,7 M€ dans l’entreprise pour avancer ses travaux dans les secteurs des maladies inflammatoires et des cancers. Ce financement soutiendra avant tout le développement clinique du produit phare de Covagen, FynomAb® COVA322, destiné au traitement de l’arthrite rhumatoïde, de l’arthrite psoriasique et d’autres maladies in-flammatoires. Les essais cliniques phase II de COVA322 devraient, selon les prévisions, com-mencer au début de l’année 2014. En outre, les fonds du financement de série B permettront d’étendre la présence de Covagen, dans le do-maine de l’oncologie. Sur le front des M&A, l’une des plus grosses biotech des Pays-Bas, ProFibrix, a été cédée à la société américaine Medicines Company, pour un ticket de plus de 175 M€. C’est un signe intéressant de l’attrait des biotech locales pour leurs consœurs américaines et du dyna-misme de notre territoire. Nous observons un regain d’intérêt des mid-size pharma pour des ac-quisitions ciblées à forte valeur ajoutée d’inno-vation. En ce qui concerne le secteur boursier, Prosensa est entrée en cotation sur le Nasdaq, levant près de 70 M€ avant de chuter après la publication de résultats scientifiques très déce-vants. La société, qui développe des traitements contre les maladies neuromusculaires a en effet eu une mauvaise surprise lors de sa

phase II contre la dystrophie musculaire de Duchenne, avec un produit qui n’a pas montré une performance supérieure à celle du placé-bo. UniQure a suivi le même chemin que sa consœur, en lançant une IPO également sur le Nasdaq, dont les résultats sont attendus dans les prochaines semaines. Cette entreprise dis-pose du premier produit de thérapie génique du monde occidental, le Glybera, qui cible une maladie orpheline. Elle possède en outre un pipeline de traitements de thérapie génique contre des maladies rares et des indications plus larges, dont la maladie de Parkinson. Cardio3 Biosciences a, de son côté, bouclé un double listing sur Euronext Bruxelles et Paris, assorti d’une levée de 23 M€. L’entreprise, lea-der dans le développement de thérapies régé-nératives, protectrices et reconstructrices pour le traitement des maladies cardiaques, a par ailleurs obtenu en fin d’année 4 M€ de finan-cement non-dilutif de la part de la Région wal-lonne, via la conclusion d’une nouvelle avance récupérable pour un montant de 2,5 M€ et d’une revue du plan de remboursement des avances existantes générant une économie nette de 1,5 M€ sur la période 2013 -2015. La nouvelle avance récupérable d’un montant de 2,5 M€ a pour objet le financement, à hau-teur de 50 %, des dépenses générées lors des procédures menant à la commercialisation de C-Cath® aux États-Unis, un cathéter d’injec-tion intra-myocardique.

Le Benelux va chercher ses cotations outre-Atlantique Pieter van der Meer, managing partner – gilde Healthcare

Benelux

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Les choses bougent au Qué-bec ! D’importantes acqui-sitions ont été observées ces derniers mois qui prouvent

que l’innovation québécoise a de nouveau le vent en poupe. Spécialisée depuis plus de dix ans dans la conception de vaccins à partir de plantes, la biopharma Medicago, située à Québec, a été rachetée par le groupe japonais Mitsubishi Tanabe (MTPC) pour 275,5 M€. MTPC ne détient que 60 % de Medicago, les 40 % restants étant la propriété de Phi-lip Morris Investments. Toujours à Québec, Atrium Innovations, qui s’est fait un nom dans les nutraceutiques et cosméceutiques, a été reprise par le fonds européen Permira pour près de 808,3 M€. Atrium est désor-mais détenue par Permira (75 %), le Fonds de solidarité (12,5 %) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (12,5 %). Autre opé-ration d’envergure, les Laboratoires Paladin, établis depuis 1996 à Montréal et cotés à la bourse de Toronto, ont été rachetés par la société américaine Endo Health Solutions pour 1,2 Md€. Mais la plus belle opération de la période reste l’acquisition par Valeant du groupe d’ophtalmologie Bausch + Lomb pour 6,4 Mds€ ! D’autres transactions de peti-te taille méritent d’être mentionnées car elles ont été réalisées par des sociétés canadiennes. Je citerais l’absorption de l’entreprise améri-caine Vince and Associates Clinical Research par la société de recherche clinique lavalloise

Altasciences, dont le propriétaire, le fonds d’investissement Kilmer Capital Partners, a reçu de la part d’Investissement Québec une aide de près de 5 M€ pour cette opération. Puis, notons la reprise par Bellus Health de la biotech Thallion pour 4,5 M€, un deal 100 % québécois. Le programme phare de Thallion est une thérapie par anticorps monoclonaux indiquée dans le traitement du syndrome hémolytique et urémique, qui vient de

compléter une phase II. Côté financements, il faut retenir le placement privé de 7,2 M€ sur le marché canadien de la société Bioniche. Ces fonds seront utilisés pour financer la mise au point de son produit de phase III contre le cancer de la vessie, UrocidinMC. Dans le milieu du capital-risque, une très bonne nouvelle est tombée récemment : l’un des plus gros VC américains, Sanderling Ven-tures, va installer un bureau à Montréal pour investir dans les sociétés early stage canadien-nes. C’est sa première installation en dehors des États-Unis. Le VC a été incité dans cette initiative par l’investissement de 22 M€ pro-mis par BDC Capital de risque et le Fonds de solidarité. Nous sommes impatients de connaître les premiers dossiers qui bénéficie-ront de ce soutien en 2014. Les autorités publiques réaffirment, quant à elles, leur soutien au secteur biomédical par le biais d’investissements stratégiques dans la recherche. Le gouvernement du Québec vient ainsi d’injecter presque 25 M€ dans Genome Québec, une organisation qui chapeaute le développement de la génomique. Enfin, Merck Canada va accorder des subventions représentant un total de 11,7 M€ aux cen-tres hospitaliers universitaires de Montréal, Sherbrooke, Laval et McGill. L’ensemble de ces mouvements marque le retour en grande pompe de l’investissement dans les biotech au Québec et nous nous en félicitons.

Un nouveau VC focalisé dans l’early stage s’installe à Montréal

Jean-Marc Juteau, directeur de la Cité de la biotech à laval

quéBec

Les six derniers mois ont été très denses au niveau des finan-cements privés, avec de belles opérations, pour un montant

total investi de plus de 150 M€. Parmi les plus gros consommateurs de tours de table, nous avons remarqué la biotech spécialisée dans la reproduction féminine, ObsEva, qui a levé 25,6 M€ en tour A, avec l’appui nota-ble de Sofinnova Partners, ADC therapeutics, détentrice d’une enveloppe de plus de 29 M€ apportée à parité par MedImmune et Auven Therapeutics, ou encore Covagen, qui a reçu 34 M€ en fin d’année. Les performances boursières du secteur en Suisse ont également été bonnes sur la pé-riode, en particulier pour les sociétés late stage ou commerciales, comme Cosmo Pharma-ceuticals et Basilea, qui ont respectivement

vu leur cours croître de 181 % et de 134 % sur l’année. D’autres sociétés moins avancées, comme Newron, Santhera ou Cytos, sont, de leur côté, restées proches de l’équilibre. Au niveau des IPO, aucune entreprise n’est parvenue à se faire lister ce semestre en Suisse. Les seules candidates ont regardé le Nasdaq, à l’instar de certaines de leurs consœurs européennes qui traversent l’Atlan-tique pour faire sonner la cloche boursière. Les opérations industrielles ont également été calmes depuis l’été avec seulement deux transactions clef, le rachat du Genevois An-teis par Merz Pharma, un groupe allemand indépendant fondé en 1908, et les partena-riats de premier plan conclus entre Polyphor et Roche et surtout entre Molecular Partners et Roche, pour un montant de plus de 740 M€.

Des tours de table record pour la biotech suisse Dr Ulrich Geilinger, head of private equity - HBm Partners ag

suisse

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BiotEchfinances • lundi 13 janvier 2014 • n° 620 5

spécial deals 

La biotech britannique s’est largement réveillée durant le dernier semestre avec des per-formances globales positives,

qui retrouvent des niveaux intéressants. C’est très bon pour le secteur qui souffrait depuis quelques années de la désaffection des inves-tisseurs, retranchés sur des placements moins risqués. La reprise que nous observons n’est cependant pas du même niveau que celle des États-Unis, et devra encore être confirmée sur toute l’année 2014. Les hautes valorisations disponibles aux États-Unis poussent certaines sociétés à candidater sur le Nasdaq, où des performances record ont été atteintes cette année dans le secteur biotech. La mid-pharma GW Pharmaceuticals a, par exemple, rejoint le marché américain dans une opération qui a été assortie d’une levée de fonds significative. Depuis son lis-ting, l’entreprise a vu sa valeur multipliée par quatre, grâce à des résultats scientifiques très

positifs, ce qui est plus qu’encourageant pour le secteur et pour les sociétés qui voudraient

à leur tour tenter leur chance sur ce marché. Lombard Medical vient, dans cette idée, d’annoncer son projet de délisting de l’AIM londonien, en vue d’une IPO sur le Nasdaq.Plusieurs rumeurs font par ailleurs état de l’ambition de Circassia d’entrer en bourse et de rejoindre le marché londonien. Nous devrions en savoir plus dans les semaines à venir. Les valorisations sur le London Stock Exchange n’ont encore rien à voir avec celles atteintes sur le Nasdaq, mais il est important que des biotech viennent s’introduire loca-lement afin que nous disposions, sur notre territoire d’un vrai pool d’entreprises inno-vantes dans le secteur des sciences de la vie. Seule cette masse critique permettra aux investisseurs de s’intéresser au domaine et d’équilibrer leurs portefeuilles de valeurs spécialisées. Les opérations de refinancements et de M&A ont été calmes sur la période, sans transac-tions particulières recensées.

Le London Stock Exchange pourrait renouer avec les introductions à court terme

Dr Mick Cooper, healthcare team analyst, edison investment Research – londres

royauMe-uni

Nous sentons bouillonner depuis l’Allemagne, l’effer-vescence qui règne aux États-Unis, notamment sur la sphère

boursière où les cotations s’enchaînent avec succès. Pour autant, aucune répercussion directe n’est pour le moment réellement

intervenue sur notre territoire, où le climat reste morose dans le secteur de la biotech. Cela devrait cependant évoluer positivement dans les mois à venir, avec la prévision d’un transfert de croissance vers la zone euro cou-rant 2014. Parmi les opérations qui ont éclairé le sec-teur, nous pouvons noter le tour de table de Chundsell Medicals, qui est allé en Al-lemagne chercher ses fonds, notamment auprès de Creathor Venture, qui a participé à une levée d’un peu plus d’un demi-million d’euros. Cet argent permettra à l’entreprise de mettre au point son test de diagnostic à expression de gènes, dans le domaine du cancer de la prostate. Les deux plus grosses transactions privées de la période reviennent à Ganymed et à Immatics pour des tours de table record. Focalisée sur le développement d’anticorps monoclonaux IMAB (Ideal Monoclonal An-tibodies), la biotech allemande Ganymed a en effet finalisé, début décembre, un cin-quième tour de table remarquable de 45 M€ auprès de ses actionnaires existants : ATS

Beteiligungsverwaltung, MIG Fond et FCPB Gany. Ces fonds lui permettront d’accélérer son programme phare IMAB362 dans le can-cer de l’estomac et de l’œsophage, actuelle-ment en fin de phases IIa et IIb, et d’en pré-parer la phase III, qu’elle pourrait conduire seule. Du côté d’Immatics, un D-round de 34 M€ a rassemblé les quatre investisseurs historiques de la société, Dievini Hopp Bio-tech holding, la devenue célèbre family of-fice de Dietmar Hopp, l’ex-patron de SAP, Wellington Partners, MIG-advised funds et AT Impf GmbH. La firme de Tübingen développe des vaccins thérapeutiques anti-cancer de nouvelle génération pour lesquels elle envisage d’avoir un pool complet de don-nées cliniques de phase III début 2015.Sur le front des IPO, les potentiels candidats au listing sont restés cachés ce semestre en-core, avec une fenêtre boursière bouchée et des regards vers les pays voisins, voire vers les États-Unis. Seule MorphoSys est parve-nue à lever des fonds par le biais d’un place-ment privé pour un montant de 84 M€, en septembre dernier.

La biotech allemande tarde à redécoller Karlheinz Schmelig, partner – Creathor Venture

alleMagne

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spécial deals 

6 BiotEchfinances • lundi 13 janvier 2014 • n° 620

Le secteur des biotech c o n n a î t une phase

de consolidation qui s’ob-serve en particulier chez les investisseurs, prompts à fédérer leurs forces en formant des syndicats dès

les premiers tours de table. La plus belle opé-ration du second semestre 2013 reste le doublé de la biotech danoise Egalet, qui a clôturé, en septembre, un tour de table de 14,7 M€ et si-gné, en novembre, un contrat de recherche et de licence qui pourrait lui rapporter au total 312,3 M€. Conduite par Index Ventures, la levée de fonds va lui permettre de réaliser les études pivot de ses deux antidouleurs à base d’opioïdes et de viser un dépôt de NDA (new

drug application) auprès de la FDA, fin 2014. L’accord de recherche et de licence a été signé avec le Japonais Shionogi.Toujours au Danemark, Acesion Pharma et Aniona, spin-off issues du délitement du groupe NeuroSearch, font parler d’elles. Acesion Phar-ma vient de recevoir une subvention de 2,6 M€ de la part de la Danish National Advanced Technology Foundation, à partager avec l’uni-versité de Copenhague, son partenaire dans un programme de quatre ans visant à développer de nouveaux médicaments contre la fibrillation auriculaire. Cette récompense s’ajoute à l’enve-loppe de 4,7 M€ reçue de la part du Wellcome Trust en juin, pour un projet dans la fibrillation auriculaire également, soit au total 7,3 M€ col-lectés en moins de six mois. Aniona a repris le portefeuille de NeuroSearch dans les CNS et a su renouveler, en juillet, le partenariat avec

Janssen initié par NeuroSearch en 2009. Selon les termes de leur alliance, Aniona pourrait re-cevoir des paiements d’étapes pouvant attein-dre plus de 156 M€ et des royalties sur les ventes futures des produits. En Norvège, le secteur biotech est encore rela-tivement restreint, mais connaît aussi une dyna-mique positive, qui s’est traduite, fin décembre, par l’offre de rachat de Bayer de la totalité des actions de la biotech Algeta, cotée à Oslo et spécialisée dans la radiothérapie du cancer. Son candidat phare Xofigo®, indiqué dans le can-cer de la prostate et licencié en 2009 à Bayer, a été approuvé aux États-Unis et en Europe. En Suède, pas d’opérations majeures, si ce n’est l’IPO lancée en décembre par la biotech Immunicum AB, qui démontre que le marché public est, dans ce pays, accessible aux profils early stage.

Acesion Pharma et Aniona, deux spin-off du groupe déchu NeuroSearch, font parler d’elles

stephan christgau, investment director chez novo Seeds

Pays norDiques

Au cours de la seconde moi-tié de l’année 2013, le sec-

teur des biotech en Espagne n’a pas connu de dévelop-pements majeurs. La vague des introductions en bourse aux États-Unis a continué

à un rythme soutenu, sans encore avoir d’effet positif sur les marchés européens, qui n’ont pas vu de changement significatif. Dans ce climat atone, aucune acquisition importante n’a eu lieu en Espagne.Du côté du capital-risque, seules deux en-treprises espagnoles ont réussi à boucler des tours de financement durant la période, d’une ampleur relativement faible. Il s’agit de Raman Health Technologies, jeune pousse lancée en 2013 à Valladolid, qui a collecté 3 M€ pour son amorçage auprès de CRB Inverbío (CRB Bio II), VC madrilène spé-cialisé dans le seed financing en sciences de la

vie, et ADE Capital Sodical, société de capital- risque financée notamment par plusieurs ban-ques espagnoles et la région Castille-et-Léon. Raman Health Technologies développe une plateforme de diagnostic non-invasif basée sur le laser et la spectroscopie infrarouge. L’autre société financée ce semestre s’appelle Bio-nure, elle a été créée en 2009 à Barcelone, et se focalise sur les maladies neurologiques et en particulier la sclérose en plaques. Elle a attiré 1,3 M€ auprès de ses investisseurs historiques notamment, sur les 3,3 M€ dont elle a besoin pour compléter les études précliniques de son composé phare BN201. En outre, TiGenix, une des sociétés de notre portefeuille, à l’origine es-pagnole (anciennement Cellerix) et désormais domiciliée en Belgique et cotée sur NYSE Euro-next, a réalisé une augmentation de capital de 12 M€. Les nouvelles actions ordinaires ont été émises pour Gri-Cel, une filiale à part entière du groupe espagnol Grifols. Active dans la thérapie cellulaire, TiGenix dispose d’un produit sur le marché, ChondroCelect®, indiqué dans la ré-

paration des lésions cartilagineuse du genou. La firme possède également un pipeline solide renfermant plusieurs programmes cliniques à base de cellules souches adultes. Hors actualité espagnole, nous sommes sortis, en août dernier, de la medtech Endosense basée à Genève, qui a été acquise par St Jude Medical pour un upfront de 128,4 M€, plus un paiement additionnel de 121,1 M€. Le reste de notre portefeuille gagne en maturité, mais il est encore difficile de dire quels actifs pourraient se transformer en sorties en 2014. En tout cas, nous espérons être en mesure de lever notre second fonds cette année, mais n’avons pas encore déterminé quel serait son focus. De façon générale, nous nous attendons à voir plus de transactions entre les pharma et des projets early stage et nous espérons surtout que les coupes budgétaires que subit la recherche fondamentale arriveront bientôt à leur terme pour que nous verrons de nouveau des spin-off émerger des instituts de recherche et universi-tés espagnols.

 Nous attendons la fin des coupes budgétaires  dans la recherche fondamentale

laia crespo, investment manager chez ysios Capital

esPagne

Les nouvelles sont plu-tôt bonnes du côté de

la Finlande où Biotie Therapies connaît un début de success story avec son traitement de la dépen-dance à l’alcool SelincroTM, li-

cencié à son partenaire danois Lundbeck. Celui-ci vient d’introduire le produit sur le marché italien, déclenchant le versement d’un paiement d’étape de 2 M€ en faveur de Biotie. Les commercialisations en France, Allemagne et Espagne sont attendues dans le courant de l’année 2014. De façon généra-

le, les jeunes pousses finlandaises peinent toujours à se financer auprès des VC comme des banques. Les investisseurs attendent que le secteur démon-tre sa profitabilité, ce que pourraient bientôt faire Biotie et d’autres pépites finlandaises.

Pauli Marttila, directeur du business development et des investissements stratégiques chez Sitra

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BiotEchfinances • lundi 13 janvier 2014 • n° 620 7

spécial deals 

A p r è s un début d ’ a n n é e sans opé-

rations majeu-res, le secteur des sciences de la vie en Italie a connu un sursaut d’ac-tivité salutaire ces derniers mois. La bio-tech milanaise EOS, spéciali-sée dans le dé-veloppement de traitements

anticancéreux et financée par Sofinnova de-puis ses débuts, a été rachetée en novembre pour 310 M€ par l’entreprise américaine Clovis Oncology. C’est l’une des plus belles sorties du secteur, orchestrée par un VC non-italien. L’aventure EOS démontre qu’une science solide ne suffit pas à créer une success

story, l’expérience de l’équipe dirigeante est un facteur au moins aussi important. Silvano Spinelli, Gabriella Camboni et Ennio Ca-valetti, les trois fondateurs d’EOS, s’étaient en effet déjà illustrés à la tête de la biotech Novuspharma qu’ils avaient revendue à la société américaine CTI. Nous espérons que leur parcours inspirera les jeunes entrepre-neurs qui souhaitent créer leur biotech ! En décembre, l’entreprise bolognaise Silicon Biosystems, qui a mis au point une techno-logie d’analyse des cellules tumorales rares dans un échantillon de sang et récipiendaire du Prix Start-up Leonardo 2012 – qu’elle a reçu des mains du Président de la Républi-que Giorgio Napolitano –, a été acquise par le premier groupe italien Menarini, pour un montant non divulgué. Les trade sales restent, en Italie, les options de sortie favorites des investisseurs. Les IPO ne sont pas monnaie courante en sciences de la vie, même pour les sociétés établies. Bien que la bourse de Mi-lan cherche à encourager les introductions, ce marché reste trop peu liquide par rapport à d’autres bourses européennes, d’ailleurs

certaines sociétés italiennes envisagent plutôt une cotation à la bourse de Londres. Au niveau des levées de fonds, pas grand-chose à signaler, si ce n’est le tour A d’1,4 M€ finalisé par la medtech Eucardia, société de notre portefeuille. Pour 2014, nous ne nous attendons pas à voir d’opérations de grande envergure en Italie, étant donné que les trois sociétés d’inves-tissement actives dans les sciences de la vie (Innogest, Atlante Ventures et TT Venture) ont épuisé les ressources de leurs fonds de première génération. Cependant, ces VC sont en train de lever leurs véhicules de se-conde génération qui devraient donner une bouffée d’air au secteur. Innogest a réalisé un premier closing de 50 M€ pour Innogest Ca-pital II. Mais ce dernier, comme le nouveau fonds franco-italien 360° Capital Partners, ne sera pas destiné au seed financing, mais bien au financement de sociétés qui ont déjà atteint un stade plus mature. Chez TT Venture, nous pourrions aussi nous lancer dans une nouvel-le quête de fonds en 2014 si nous réalisons de belles sorties d’ici là.

La clôture de fonds de seconde génération devrait donner une bouffée d’air au secteur

nicola redi, chief investment et technology officer chez tt Venture

italie

La fin de l ’ a n n é e 2013 a été excep-

tionnelle pour les sociétés innovan-tes israéliennes. Celles-ci ont levé, tous secteurs confondus, environ 885 M€ au cours des deux derniers

trimestres, principalement auprès d’investis-seurs étrangers. La part d’implication des VC israéliens est en baisse et ne représente plus que 23 % des montants injectés. Près de 70 entreprises de biotech et medtech israélien-nes ont réussi à collecter 192 M€ entre juillet et décembre 2013, avec un net avantage pour les technologies medtech, qui ont capté près de 121 M€ de cette manne. Du côté des bio-tech, les profils early stage n’ont pas le vent en poupe du fait du peu de financement d’amor-çage disponible en Israël (seuls 7 % des le-vées en valeur sont du seed financing), tandis

que les biotech middle stage arrivent à tirer leur épingle du jeu. Parmi les belles opérations, la société Sensible Medical Innovation, qui a mis au point un moniteur portatif capable de mesurer la quantité de liquide présent dans les poumons, a levé 14,8 M€ dans un round C conduit par Boston Scientific Corporation et incluant LongTech Medical Technology ainsi que ses actionnaires historiques SCP Vitalife et Genesis Partners. Cette somme l’aidera à poursuivre les essais cliniques sur son produit. Un peu plus tôt, en septembre, c’était au tour d’Insuline Medical de sécuriser une ligne de 7,3 M€ auprès de Yorkville Advisers en vue de financier l’entrée sur le marché allemand de ses technologies permettant d’augmenter l’efficacité des injections d’insuline chez les patients diabétiques. Enfin, en août, Me-diWound, qui développe des traitements in-novants des blessures chroniques et eschares, levait 14,8 M€ dans un cinquième tour de table pour préparer son introduction sur le Nasdaq prévue courant 2014. Nombreuses sont les sociétés israéliennes qui viennent chercher l’appui de capitaux améri-

cains. Plusieurs IPO ou levées de fonds ont eu lieu sur le Nasdaq : Mazor Robotics, RedHill Biopharma, Oramed et Pluristem Therapeu-tics ont respectivement levé 35 M€, 4,4 M€, 9,6 M€ et 7,6 M€. Sur le marché local de Tel-Aviv, notons la jolie levée de 7,3 M€ de Kitov Pharmaceuticals, actif dans la reformulation de médicaments, un domaine bien représenté en Israël. L’essor du secteur s’explique en partie par les belles sorties réalisées au cours des derniers mois, qui encouragent la communauté finan-cière à réinvestir. Parmi les plus importantes, citons celles de Given Imagine racheté par Covidien pour 634 M€, celle de Karyopharm Therapeutic qui s’est introduit sur le Nasdaq en levant 83,6 M€ avec une capitalisation ac-tuelle de 497,6 M€, et Enzymotec en levant 52,3 M€ pour une capitalisation actuelle de 431,3 M€. Nous espérons que la dynamique se poursuivra en 2014, année qui pourrait voir une demi-douzaine de sorties par IPO, dont la société Lumenis, spécialisée dans les technologies laser médicales, si celle-ci n’est pas rachetée avant…

Les belles opérations en 2013 ont ragaillardi les investisseurs Daniel cohen, directeur corporate development et international investment chez Fosun Pharma

israël

Page 8: BiotechFinances N°620

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Il y a six mois, je faisais le c o n s t a t ,

dans vos pages, de la bonne santé de plusieurs biotech cotées polonaises qui ne manqueraient pas d’intéresser bientôt des

opérateurs étrangers, et citais les cas de Sy-nektik et Medicalgorithmics. C’est chose faite ! Celles-ci viennent de donner un tour concret à leurs ambitions internationales avec la si-gnature de plusieurs deals fin 2013. Spécialisée dans les radiopharmaceutiques, Synektik a conclu, en novembre, un accord de collabo-ration et de licence de 3 M€ avec Hadasit, l’office de transfert de technologie des hôpi-taux Hadassah en Israël. Leur alliance vise à développer de nouveaux agents d’imagerie pour le diagnostic non-invasif de certaines maladies cardiovasculaires. La biotech polo-

naise dispose des droits de commercialisation pour le monde sur les produits nouveaux, et en échange, financera tous les travaux de recherche et de précliniques pendant trois ans. Selon le succès des ventes, elle pourrait verser des milestones et des royalties à Hadasit. Les recherches seront menées en Israël, au sein de l’hôpital universitaire Hadassah Ein Kerem de Jérusalem, en collaboration avec Synektik et son nouveau site R&D, qui doit être inaugu-ré courant 2014 à Varsovie. Cette société, qui vient parallèlement de réussir un placement secondaire de 7 M€ sur le NewConnect, fait partie de nos valeurs préférées. Autre succès polonais, la société Medicalgo-rithmics, dont l’essentiel des revenus provient des ventes de son outil de diagnostic de l’aryth-mie cardiaque PocketECG aux États-Unis, vient de sceller un contrat de plus de 12 M€ sur cinq ans pour la distribution de son dispo-sitif en Grande-Bretagne et en Irlande. Enfin, comme actualité forte de ces derniers

mois, citons les deux collaborations de drug dis-covery conclues par la biotech polonaise Selvita. Le premier contrat a été signé avec Merck Se-rono pour développer des candidats médica-ments dirigés contre des protéines impliquées dans le métabolisme du cancer. Dans ce ca-dre, Merck Serono accordera 2,4 M€ à Selvita pour financer les recherches jusqu’en 2015, date à laquelle les deux sociétés pourront pro-longer leur collaboration. L’autre accord a été scellé avec H3 Biomedicine, une biotech basée à Cambridge dans le Massachussetts, et porte sur des cibles kinases en oncologie. Dans les années à venir, le marché de la santé sera porté en Europe centrale par le mouve-ment de consolidation et de modernisation des hôpitaux qui devront acquérir de nouveaux équipements et services. La société d’investis-sement Penta, qui a racheté toutes les parts d’EMC Instytut Medyczny, le plus grand groupe privé hospitalier de Pologne, ne s’y est pas trompée.

Les biotech polonaises réussissent le virage de l’internationalisation

Łukasz kosiarski, equity analyst chez Bank Zachodni WBK

euroPe De l’est

“ En Europe centrale, la plupart des socié-

tés biotech ont été créées au cours de la dernière décen-nie. Les trois pays leaders

sont la Pologne, qui compte plus de 70 biotech, la Hongrie où sont actives plus de 120 sociétés biotech et medtech et la République tchèque qui affichait plus de 60 biotech et 220 instituts de recherche. Leurs écosystèmes sont majo-

ritairement formés de micro-entreprises qui décollent, tirées par la croissance de la région, et qui pourraient fournir un nombre d’emplois non négligeable dans les années à venir.

tadeusz Pietrucha, Ceo de Bio-tech Consulting, président de la Polish Biotech association