dapper, iniziazione
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Dapper, IniziazioneTRANSCRIPT
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Manifestation réalisée par le Musée Dapper
L’exposition regroupe environ cent cinquante œuvres sélectionnées au sein de collections publiques majeures :
• Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren • Museum aan de Stroom, Anvers • Wereldmuseum, Rotterdam
et provenant également de prêts privés, dont CAAC, collection Jean Pigozzi, Genève, MAGNIN-A, Paris et la galerie Art & Public, Genève.
INAUGURATION PRESSE :Mardi 8 octobre 2013 de 11 h à 13 h
CONTACTS PRESSE : Musée Dapper Nathalie Renez, Aurélie Hérault Tél. : 01 45 02 16 02 / 01 45 00 07 48 E-mail : [email protected]
Adresse administrative : 50, avenue Victor Hugo – 75116 Paris
Musée Dapper : 35, bis rue Paul Valéry – 75116 Paris
Tous les visuels du dossier de presse sont disponibles sous format numérique
InItIésbassin du Congo
Commissaires de l’exposition :
ChRISTIANE FAlGAyRETTES-lEvEAU directeur du Musée Dapper
ANNE-MARIE BOUTTIAUx conservateur en chef de la section d’ethnographie du Musée royal
de l’Afrique centrale, Tervuren (Belgique)
Du 9 octobre 2013 au 6 juillet 2014
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Cette nouvelle exposition du Musée Dapper réunit des œuvres faisant partie des pratiques initiatiques de l’immense région que constitue le bassin du Congo. La plupart proviennent donc de République démocratique du Congo et ont été prêtées par le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren qui entame une longue période de rénovation. Cette transition nous permet de présenter au public beaucoup d’objets exceptionnels qui ne quittent presque jamais le giron de leurs salles en Belgique et certainement pas en si grand nombre. Des pièces majeures du Musée Dapper sont éga-lement proposées ainsi que quelques exemples d’autres collections publiques et privées européennes.
es artefacts – masques, statuettes, parures, insignes dedignité…–s’inscriventdanslecontextedesritesdepassagequiétaientorganiséspourlesgarçons,maisaussirégulière-
ment pour les filles. Ils étaient mis en scène dans les enclos deréclusionoudanslesvillages,aucoursdescérémoniesquiscan-daientlesétapesduprocessusinitiatique.Propriétéscollectivesdegroupesoud’associationssecrètes,ilsappartenaient,parfois,auxinitiéseux-mêmesetsymbolisaientleurgrade.
Aujourd’hui, en République démocratique du Congo, ces rituelsont pour la plupart disparu. Des festivités et des sorties demasquesexploitéesdansunbutprofaneoutouristiquesubsistentencoreainsiquequelquesmanifestationsàproposdesquelleslesinformationssontrares.Depuisl’accessionàl’indépendance,en1960, le pays est en proie à d’incessants conflits qui ont peu àpeu laminé la vie politique, religieuse et sociale ; sans compterl’époque coloniale qui a précédé, éminemment destructurantepourlesinstitutionslocalesetdontlesséquellesn’ontpascessédesefairesentirdepuis.
Leplussouventnesontconsidéréesquelesinitiationsquiformentlesjeunesaustatutd’adulte,maisilfautégalementcomptercellesqui concernent des connaissances plus approfondies, thérapeu-tiques,politiques,religieusesoupourlemoinsésotériquesetquisontorganiséessurunebasevolontaire.
DanslebassinduCongo,lesinitiationscontribuantàlaformationd’êtres matures étaient obligatoires et préparaient notammentàlaviemaritale,tandisquelesautresdépendaientdudésirdesindividusdeparfaireunsavoir,deposséderunpouvoiretdedéve-lopperuneemprisesurceuxquin’avaientpassuivilemêmepar-cours.Lesdeuxcatégoriesmettaientenjeuunnombreimportantd’objets.Masques,statuettes,instrumentsdemusique,insignesetparures,souventréalisésavecsoin,permettaientd’accomplirle passage d’un état à un autre ou de prouver que la transitions’étaitproduite.
Nonseulementindispensabledanslaformationdesadultes,leritedepassageétaitaussiconsidérécommeunemiseàmortsymbolique
(delapersonnalitéantérieure),suiviedelarenaissanced’unêtrenouveau,conformeauxbesoinsdelasociété.Opérercefranchisse-mentsefaisaitauprixd’épreuves,deprivationsetd’humiliations.Il n’était pas question d’accéder au statut enviable et respectéd’initiésansavoirsouffert:lescorpsetlesespritsétaientmarquésà jamais. Là où elles étaient pratiquées, les diverses mutilationssexuelles inscrivaient, dans la chair des jeunes impétrants, l’in-défectiblepreuvedupassageréussi.Qu’ellessoientinvalidantes,commelesexcisionsféminines(peucourantesdanslebassinduCongo),ounon,commelescirconcisionsquel’onretrouveendetrès nombreux endroits (1), ces opérations représentaient unemarque d’intégration sociale nécessaire à la construction d’unfoyerfécond.
Les initiations du second type que les individus adultes étaientendroitdechoisirneprocédaientpasautrement:ilfallaitleplussouventsouffrirpourdeveniruninitiéauxgradessupérieursdesdiversesassociationssecrètesprésentessurleterritoirecongolais.
1. CHOKWE / ANGOLAChaise(scèneévoquantlacirconcisionsurledossier)Bois,laiton,fibresvégétalesetpigments.H.:77cmAnciennecollectiondeStephenChauvetMuséeDapper,Paris.Inv.n°1817©ARCHIveSMuSéeDAPPeR–PHOtOHuGHeSDuBOIS.
L’exPOSItION
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Laculturematériellequiaccompagnecesépisodesdécisifsvaried’unepopulationàl’autreetd’uneinitiationàl’autreauseind’unesociété,maisilarriveégalementquelesmêmesobjetssoientimpliquésdansdes rôles différents en fonction du contexte initiatique (transitionverslemondedesadultesouformationésotériquesupplémentaire).Parexemple,lessculpturesdesMetoko(RDC)semblentavoirofficiéàlafoisdanslescérémoniesdecirconcisionetdanslesrituels,notam-mentfunéraires,del’associationsecrètedubukota(2).
Parmi les pièces les plus propices à s’intégrer dans des environne-mentsmultiplessetrouventlesmasques.entantqu’espritsincarnéset vivants lorsqu’ils étaient portés, ils pouvaient constituer – pourlessociétésquienfaisaientusage–desacteursessentielsdanslescampsderéclusiondesjeunesoudanslesformationscomplémen-tairesd’adultes.
Produire des adultes
Le rite de passage qui consiste à produire un adulte à partir d’unenfant ou d’un adolescent, non encore pleinement assimilé à ungroupe,relèvedesinitiationslesplusconnues.
Dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo ainsiqu’enAngolaetenZambie,«mukanda »estlenomgénériqued’uneimportanteinstitutionpartagéeparplusieurspeuplesquisuivaientun processus commun pour introduire leurs adolescents mâles àla vie conjugale. Les camps de retranchement et la circoncision yfurent longtemps organisés suivant les mêmes préceptes, maisaujourd’hui, comme mentionné plus haut, les manifestations ontàpeuprèsdésertéleterritoiredelaRDCalorsqu’ellessontencoreprésentesailleurs.
Letambourinairenkanu (3)appartenaitàunensembledesculpturesetdepanneauxfiguratifsquiornaientl’enclosinitiatique.Ilévoquel’opérationquedevaientsubirlesnovices,carilreprésentelepercus-sionnistequilesencourageaitaumomentdel’ablationduprépuceetqui,accessoirement,couvraitaussileurscris.
LesmasquesenboisdesPende(4) et leurséquivalentsminiaturesen ivoire (5), portés comme pendentifs, étaient, quant à eux, desacteursetdesaccessoiresessentielsenrelationaveclamukandatellequepratiquéeparcettepopulation.
Au nord de la République démocratique du Congo, près du fleuveubangi,chezlesNgbaka,garçonsetfillesétaientobligésdesubirlescérémonies de la gaza. C’est l’une des rares régions congolaises oùla clitoridectomie est pratiquée, mais, actuellement, cette mutila-
2. METOKO / RéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOStatuefunérairekakungudubukotaBoisetpigments.H.:92cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervurenInv.n°eO.0.0.32672PHOtODeROGeRASSeLBeRGHS,MRACteRvuReN©
3. nKanuRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGO
StatueBoisetpigments.H.:71,5cm
Muséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.200-6/5PHOtODeROGeRASSeLBeRGHS,MRACteRvuReN©
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4. PEnDERéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGO
Masquembuya jia kifutshidetypepumbuBois,raphia,fibresvégétales,fragmentsdemiroirsetpigmentsH.:55cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.1956.70.1PHOtODeHuGHeSDuBOIS(BRuxeLLeS-PARIS),MRACteRvuReN©
5. PEnDERéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGO
Pendentifsikhokoreprésentantlemasquefumuoupumbuet,àgauche,lemasquemuyomboIvoire
•H.:8cmCollectéparJosephHofmanInscriten1936Muséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.36551
•H.:6cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.36545
•H.:6cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.43491PHOtOSDeHuGHeSDuBOIS(BRuxeLLeS-PARIS),MRACteRvuReN©
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tionafortementtendanceàdisparaîtrealorsque lacirconcisionse déroule le plus souvent dans les dispensaires et les hôpitauxlocaux.Lespériodesderéclusion,quantàelles,avaientdéjàétéréduites au maximum pour se conformer au système scolaireintroduitlorsdelacolonisationetcalquésurlemodèleocciden-tal. en tant que novices, les garçons portaient des parures spé-cifiquesenrelationavecleurétattransitoireetaveclefaitqu’ilsétaienttenusdegarderlessecretsquileuravaientétéenseignés:ledisquedusilencequ’ilsdevaientconserverdevantlaboucheetlebraceletenboisentémoignentparfaitement(6).
6. ngbaKa / RéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGO•BraceletBoisetpigments.H.:15cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.31448
•DisquelabialBoisetpigments.D.:10,5cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.31454PHOtODeHuGHeSDuBOIS(BRuxeLLeS-PARIS),MRACteRvuReN©
•Garçongaza-noparépourlaphasefinaledel’initiationPhotod’AugusteBal,1935Muséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eP.0.0.4940MRACteRvuReN©
ComPléter la formation des initiés
Beaucoupdesociétésontprévupourleursinitiésdesformationscomplémentaires destinées à parfaire leurs connaissances et àlesrendreutilessurlesplansreligieux,politique,économiqueouthérapeutique.
Certaines populations, comme les Lega ou les Salampasu, ontmultiplié les difficultés et les grades pour monter dans la hié-rarchied’associationsferméesjusqu’àobteniruneélitedesages,d’individus théoriquement supérieurs grâce à leurs savoirs etleurscompétences.
Leur parcours était validé par des objets – des statuettes, parexemple – qu’ils acquéraient (7) puis portaient ou dont ils separaientaunomdeleurcollectivitéd’initiés(8).Nombred’œuvresfurentassociéesaustatutpolitiquecommelesstatuesnkishidesSongye(9)oucellesdesLuluwa(10)utiliséeslorsdecultesvisantàraffermirlaforcevitaleetl’autoritéd’unchef.Lesinvestituresdeceuxhabilitésàexercerlepouvoirétaient,quantàelles,souventorganisées comme des épreuves initiatiques censées séparer lesélus du commun des mortels, par le biais d’épreuves ou de rup-turesd’interditsfondamentaux,commel’inceste.
Lorsqu’unepopulationempruntaitunesociétésecrèteàunautrepeuple, il était possible d’observer des glissements de fonction.AinsilekifwebedesSongye(RDC),associéauxmanipulationspar-fois maléfiques du pouvoir politique, s’était-il vu conférer, chezles Luba voisins (11), un rôle de purification et de dépistage desagents du mal. Au cœur du kifwebe, la sorcellerie subsiste, maisd’uncôtépourenabuser,commefinjustifiant lesmoyens(chezlesSongye),etdel’autrecommeconnaissanceultimeafind’êtreéradiquée(chezlesLuba)(12).eneffet,laplupartdespopulationsconsidérées ne suivent pas la logique binaire du bien et du malquis’opposent.Maisellesadoptentleprincipeselonlequelilfautmaîtriserlespouvoirssurnaturelsavantdelesutiliseràbonouàmauvaisescient.
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7. LEgaRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOStatuetteBois,poilsdesingeetpigmentsH.:34cmCollectionparticulière©ARCHIveSMuSéeDAPPeRetHuGHeSDuBOIS.
8. LEgaRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOCoiffurePoils,coquilledemoule,boutons,fibresvégétalesetfèvesdeCalabar.H.:38cmMuséeDapper,Paris.Inv.n°2300©ARCHIveSMuSéeDAPPeR–PHOtOHuGHeSDuBOIS.
9. SOngYE / RéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOStatuenkishiBois,corne,métal,perlesdeverre,fibresvégétales,peaux,agglomératritueletpigments.H.:90,5cmCollectionMAS,MuseumaandeStroom,AnversInv.n°Ae.1940.0001.0047©MASetBARtHuYSMANS(PHOtOGRAPHe).
12. LubaRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOMasquedelasociétébukasandji(?)Bois,écorce,fibresvégétalesetpigmentsH.:60cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervurenInv.n°eO.1960.39.1082PHOtODeHuGOMAeRteNS,BRuGeS,MRACteRvuReN©
11. Luba nOrD-OriEnTauxRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOMasquedelasociétékifwebeBois(Ricinodendron rautaneii),fibresvégétalesetpigmentsH.:145cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervurenInv.n°eO.0.0.35652PHOtODeROGeRASSeLBeRGHS,MRACteRvuReN©
10. LuLuWaRéPuBLIQueDéMOCRAtIQueDuCONGOStatueBois(Trichilia gilgiana),pigmentsetcaurisH.:77cmMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren.Inv.n°eO.0.0.43848PHOtODeROGeRASSeLBeRGHS,MRACteRvuReN©
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les masques de romuald Hazoumè
apartiecontemporainedel’expositionestdévolueàl’artistebéninois Romuald Hazoumè à travers une série de sescélèbres créations : visages composés de plastique, de fils
électriquesetderebutsdivers.Les populations qui créaient et utilisaient des masques occu-pantdiversesfonctionsauseindesinitiationsleschargeaientdel’énergied’uncorpshumainpourlesanimer.Fantasmésparl’Oc-cidentetpresqueemblématiquesd’uneAfrique«authentique»et « traditionnelle » (avec ce que ces deux termes contiennentd’ambiguetdepervers),ilssevoienttransformésparl’artisteenmétaphoresvisuellesinterpellantlasociétédeconsommationetsongaspillageinsensé.Lesbidons,dontilssontessentiellementcomposés,évoquentlecontinentafricaintransforméenpoubelleet rappellent malicieusement, qu’en art, un objet bidon est unfauxnotoire.
PourRomualdHazoumè,lesmasquesneconstituentcependantpas seulement un instrument de critique, ils représentent aussidespersonnalitésprochesdel’artisteetquil’ontbouleversé(13),ils évoquent la débrouillardise qui permet aux familles de sur-vivre,ilsparlentaunomdesBéninoisetsurtoutilssontdescréa-tionsplastiquesconçuesavecbrio.
RomualdHazoumèestyoruba,maissonéducationfutsyncrétique,mâtinéedereligionchrétienneetdevaudou(14).Initiéausystèmededivinationdufa,iln’estcertespasinsensibleàlathématiquequenousdévelopponsdansl’expositionetquijustifiesaparticipationauprojet.
13. rOMuaLD HaZOuMÈMiss Dakar,2011PlastiqueetfibresH.:50cmCourtesyAndréMagnin(MAGNIN-A),ParisPhotodeFlorianKleinefenn©ROMuALDHAZOuMè–ADAGP,2013.
14. rOMuaLD HaZOuMÈLe Vaudou (Voodoo),1992Plastique,graines,plumes,céramique,métaletacryliqueH.:48cmCourtesyCAACCollectionJeanPigozzi,GenèvePhotodeClaudePostel©ROMuALDHAZOuMè–ADAGP,2013.
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nAfriquesubsaharienne,êtreinitiésignifietoutd’abordquel’onasuivi,surunelonguepériodeetdansdesconditionséprouvantes,unenseigne-ment spécifique réservé à une catégorie d’individus. ensuite, certaines
règlesdecomportementpropresaugroupedontonest issusontpartagéesavecd’autrespersonnes,leplussouventdumêmeâge,dumêmesexe.
Cet ouvrage, qui regroupe des textes d’historiens de l’art, d’ethnologues etd’anthropologues,révèlecommentetpourquoinombredepratiquesrituellesdubassinduCongosontliéesàunegrandediversitéd’objets:masques,sta-tuettes,insignes,parures,instrumentsdemusique…LesœuvresreproduitesiciproviennentmajoritairementduMuséeroyaldel’AfriquecentraledetervurenainsiqueduMuséeDapper,decollectionspubliques(MuseumaandeStroomd’Anvers,WereldmuseumdeRotterdam)etprivées.
Les rites étudiés dans ce livre relèvent des deux types d’initiations les pluscourants.Lepremierestl’apprentissagequipréparelesadolescentsàdeveniradultes.Pourlesgarçons,ils’accompagnefréquemmentdelacirconcision,et,pour les filles, parfois de l’excision. Le second, généralement moins souventévoqué, est la formation que reçoivent, au sein de sociétés secrètes ou deconfréries, les devins, les thérapeutes et autres spécialistes des cultes, maisaussi les souverains et les chefs. Les connaissances permettant d’exercer lepouvoir,d’agirsurlesautress’acquièrentparfoisduranttouteunevie.
Aujourd’hui,lesritesinitiatiques,lorsqu’ilsn’ontpasdisparu,voientleursensetleurcontenuévoluerenfonctiondumondemoderne.Ladémarchedel’artistebéninoisRomualdHazoumèestmarquéeparsonvécud’initié.Sesœuvres,réa-liséesprincipalementàpartirdebidonsd’essence,jouentdelaprovocationetdeladérision.ellesconstituentlesoutilsd’unecritiqueacerbedel’Occidentetinterrogentledevenirdessociétésducontinentafricain.
L’OuvRAGe
éditionsDapper–Parution:octobre2013Format:220x290mm272pagesIllustrationscouleursetnoiretblancBroché:ISBN978-2-915258-35-6–30eurosReliésousjaquette:ISBN978-2-915258-36-3–39euros
Sommaire de l’ouvrage
• Avant-propos Christiane Falgayrettes-leveau
• Les initiés. Entre conformisme et marginalisation :
la fabrique des « sages » anne-Marie Bouttiaux
• Rites de passage et savoirs d’initiés en République démocratique du Congo
viviane Baeke
• De l’Orient à l’Occident et du Nord au Midi. Quelques complexes initiatiques de
République démocratique du Congo Julien volper
• Les paroles du corps : emblèmes des initiés d’Afrique centrale
anne van CutseM-vanderstraete
• L’expérience initiatique MiChael houseMan
• Romuald Hazoumè. L’engagement politique et
la réussite sociale anne-Marie Bouttiaux
librairie en ligne
InItIés bassin du Congo
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APeRçuDeLAPROGRAMMAtION
rEnCOnTrES auTOur DE L’ExPOSiTiOn
•INItIeR:FABRIQueRDeL’IDeNtItéMAISeNCORe…Avecanne-Marie bouttiaux (conservateurenchefdelasectiond’ethnographieduMuséeroyaldel’Afriquecentrale,tervuren–Co-commisairedel’expositionInitiés, bassin du Congo)
vendredi 11 octobre à 19 h
Lemot«initiation»,enrelationavecl’Afrique,génèrehabituellementdesréflexionssurlesritesdepassagequipré-parentlesadolescentsdesdeuxsexesà intégrerdepleindroit leursociétéafind’yfonderunefamille.Cetteétapeindispensablepourapparteniràlacommunautéestaussiobligatoirepourtousceuxquidésirentatteindredesdegréssupérieursdeconnaissanceetparfaireleurformationparunautretyped’initiation:cellequipermetd’êtremembredesociétéssecrètesouferméesréservéesauxadultes.
Comments’articulententreelleslesdeuxcatégoriesd’initiationetcommentsecomplètent-ellesens’opposantfon-damentalement?C’estàcetteréflexionquecetteconférencevousinvite,enpassantenrevuelecontexted’utilisationd’œuvresprésentesdansl’exposition.
•ROMuALDHAZOuMèRencontreavecl’artisteaniméepar Valérie Marin La Meslée (journaliste)
Samedi 12 octobre à 14 h 30
NéauBéninen1962,RomualdHazoumèvitentreCotonouetsonatelierdePorto-Novo.Là,ilentreposedescentainesdecesbidonsd’essencequiserventautraficdecontrebandeavecleNigeriavoisin,devenuspourl’artistelamétaphoredetoutunpeuple,àtraverslaquelleilarenouvelél’artdesmasques.LesystèmedesignesassociésàladivinationdanslevaudoupermetàHazoumèdedécoderchaqueélémentfigurantsurunbidon.Demême,ilétudielelangagedescoiffesdepoupéesyorubaqu’ilcollectionne.C’estdirequel’artisteœuvreeninitié.Ilatravaillécommeunvéritablechercheursurlefa,ensemblederèglesdivinatoiresetsystèmeoùcosmogonieetphilosophieconstituentlesfonde-mentsdusavoir.Puisantdanslesracinesdel’artdepeuplesdontilnecessed’interrogerlaculture,Hazoumèn’enrestepasmoinsancrédanslaréalitéquotidiennedesonpaysetducontinentafricain.Sonœuvreestcelled’unartisteengagéquisefaitfortdenejamaistransigeravecl’exigence,pourlui-mêmecommepourautrui.àcôtédesescélèbresmasques,lasculpture,lesinstallations,lestoilesetlaphotographiesontautantdemodesd’expressionjouantsurlarécupérationetledétour-nement.LesœuvresdeRomualdHazoumèsontprésentesdansdesmuséesetdesgaleriesdumondeentier.
•CONGO:uNeHIStOIReLIttéRAIReRencontreaniméeparValérie Marin La Meslée (journaliste)
Samedi 16 novembre à 14 h 30
Cetterencontreinviteàparcourirl’histoiredelalittératurecongolaisedepartetd’autredufleuveautourdefiguresmajeurestellesqueTchicaya u Tam’si(1931–1988),Sylvain bemba(1934-1995),Sony Labou Tansi(1947-1995)etd’autresencore,àlireouàrelire.SansoublierlerôledelarevuelittéraireLiaison(crééeen1949).
En compagnie de :••• niCOLaS MarTin-granEL,anthropologue,collaborateurdesrevuesCahiers d’études africainesetÉtudes littéraires africaines,chercheurassociéà l’IteM(CNRS/eNS)etéditeurscientifiquedeSonyLaboutansi.••• bOnifaCE MOngO-MbOuSSa,ensei-gnantenlittératurefrancophoneàl’antennedeParisduSarahLawrenceCollege,co-rédacteurenchefdelarevueAfricultures,auteurdeDésir d’AfriqueetdeL’Indocilité.••• MuKaLa KaDiMa-nZuji(sousréserve),poètenéenRDC,professeurdelittérature,longtempscollabo-rateurdelarevuePrésence africaine,directeurdeséditionsHemaràBrazzavilleoùilvit,etnotammentauteurd’uneHistoire de la littérature zaïroiseetduromanLa Chorale des mouches.
ENTRÉE LIBRE – RÉSERVATION CONSEILLÉE AU 01 45 00 91 75
©PHOtODePLACIDetOSSOuCHARLeS.
©PHOtODeDAvIDA.BINKLeY.
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Le pARTAge De L’AfRique15novembre1884–26février1885:àl’initiativedeBismarck,uneconférenceinternationaleréunitàBerlinlesrepré-sentantsdetouteslesgrandespuissanceseuropéennes,ainsiqueceuxdel’empireottomanetdesétats-unis.àl’heureoùlesviséescolonisatricesenAfriques’intensifient,l’objectifestd’organiserlepartagedubassinduCongoetd’établirdesrèglesdelacolonisationducentredel’Afrique.Carsileseuropéenssesontdepuislongtempsinstalléslelongdescôtes,lecœurducontinentestencorepresquetotalementterra incognitaetattiselesconvoitises.Pendantplusieurssemaines,desdiplomatesquineconnaissentrienàl’Afriquevontytracerdesfrontières,aunomdulibrecommerceetdelamissioncivilisatricedel’hommeblanc…
Projection suivie d’échanges avec des spécialistes de l’histoire du bassin du Congo et des sociétés post coloniales, ani-més par brice ahounou (journaliste et anthropologue)
Ciné-rEnCOnTrES
•ReBeLLeFilmdeKim nguyen,Canada,2012,90min–INteRDItAuxMOINSDe12ANSAvecRachelMwanza,AlainBastien,SergeKanyinda,MizingaMwinga,RalphProsper
Samedi 9 novembre à 14 h 30
Quatrième long métrage de Kim Nguyen, Rebelle est tourné entièrement enRépubliquedémocratiqueduCongo.undramehumainsuruneenfant-soldatquiracontesonhistoireàl’enfantquigranditdanssonventre.
PrésentéencompétitionofficielleàlaBerlinale2012,Rebelleaobtenul’Oursd’ar-gentpourlaMeilleureActrice(RachelMwanza)ainsiqu’unementionspécialedujuryœcuménique.
Projection suivie d’une rencontre animée par brice ahounou
•KINSHASAKIDSFilmdeMarc-Henri Wajnberg,France,Belgique,2013,85minAvecemmanuelFakoko,GabiBolenge,GauthierKiloko,Joeleziegue,JoséMawanda,RachelMwanza,Bebsonelemba
Samedi 14 décembre à 14 h 30
Kinshasa.Huitenfantsdesrues,considéréscommesorciersparleursfamilles,montentungroupedemusiquepourdéjouerlesortetreprendrelecontrôledeleurvie.AidésparBebson,musicienalluméquis’improvisemanager,ilsferontvibrerlaville!
Projection suivie d’une rencontre avec marc-henri Wajnberg, animée par brice ahounou
En savoir +
•BeRLIN1885,LARuéeSuRL’AFRIQueFilmdejoël Calmettes,Allemagne,2010,84min
Samedi 19 octobre à 14 h 30
INFORMATIONS PRATIQUESrenseignements et réservation : 01 45 00 91 75
autour de l’exposition :visitesguidées,rencontres-débatsetprojectionsdefilms…
TOuTE L’ aCTuaLiTé Sur LE SiTE : DaPPEr.fr
musée dapper35bis,ruePaulvaléry–75116Paristél.:0145009175//e-mail:[email protected]
Métro :Ligne1:CharlesdeGaulle-étoileLigne2:victorHugoLigne6:CharlesdeGaulle-étoile,BoissièreetKléber
ReRA:CharlesdeGaulle-étoile–ReRC:FochBus:52:stationPaulvaléry–82:StationvictorHugo
De11hà19hFermélemardietlejeudi
tarifexposition:6 €tarifréduit:4€(seniors,famillesnombreuses,enseignants,demandeursd’emploi)Gratuit:Les Amis du musée Dapper,lesmoinsde26ans,lesétudiantsetlederniermercredidumois.
Librairie éditionsDapperetouvragesd’autreséditeursconsacrésàl’Afriqueetàsesdiasporas(littérature,livresd’art,récits,guidesdevoyage,essais–scienceshumaines,anthropologie,etc.–,etlivrespourlajeunesse)tél.:0145009174Librairieenligne:dapper.fr/boutique
Partenairesdel’exposition: