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Nous présentons tout d'abord dans ce panorama une étude qui traite des économies avancées face au défi d'une croissance économique faible depuis la faillite de Lehman Broth- ers, soit depuis maintenant sept ans ! Certains observateurs parlent même de « stagnation séculaire ». Mais, selon nous, toutes ces économies avancées ne sont pas logées à la même enseigne face à ce risque de stagnation durable. Au regard des cinq indicateurs que nous avons sélectionnés (démographie, innovation, dette, inégalités de revenu et commerce Par les économistes du groupe Coface international), nous estimons que cinq de ces économies (Allemagne, Belgique, Corée du Sud, Pays-Bas et Suisse) dis- posent aujourd'hui de suffisamment d'atouts pour tirer leur épingle du jeu au cours de la prochaine décennie. Nous diffusons ensuite notre baromètre trimestriel de l'évolution du risque pays dans le monde. Eu égard aux évolutions des risques depuis la fin de l'année 2014, nous expliquons les raisons pour les- quelles nous améliorons notre évalua- tion du risque pays sur la Belgique, le Cambodge, les Pays-Bas et mettons une perspective positive sur l'évaluation de la Tunisie. Nous expliquons également ce qui nous a amené à mettre une per- spective négative sur l'évaluation pays du Brésil et de l'Equateur, ainsi qu'à dégrader notre évaluation de la Sierra Leone. Nous avons également revu notre appréciation de l'environnement des affaires au Koweït, en Ouganda, en Russie et au Togo. Le lecteur trouvera, à la fin du panorama, des fiches actualisées sur certains de ces pays afin d'appréhender plus en détail leur situation économique. Il trouvera également des fiches mises à jour sur Chypre, la Grèce, l'Inde, la Russie et le Nigéria. N MARS 2015 RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPE http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications PANORAMA LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE Évolution du risque pays dans le monde 2 Dossier Pays avancés : la stagnation n’est pas une fatalité pour tous ! + Démographie 3 Innovation 4 Inégalités 7 + Endettement total 9 Commerce international 11 14 Baromètre Modifications des évaluations Coface risque pays et environnement des affaires

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Page 1: dans le monde - COFACE · Près de sept ans après la faillite de Lehman Brothers, la croissance mon-diale reste beaucoup plus faible qu’avant la crise : +2,8% en 2014 (+3,0% attendu

Nous présentons toutd'abord dans ce panoramaune étude qui traite deséconomies avancées faceau défi d'une croissanceéconomique faible depuisla faillite de Lehman Broth-

ers, soit depuis maintenant sept ans ! Certains observateurs parlent même de « stagnation séculaire ». Mais, selon nous,toutes ces économies avancées ne sontpas logées à la même enseigne face à cerisque de stagnation durable. Au regarddes cinq indicateurs que nous avonssélectionnés (démographie, innovation,dette, inégalités de revenu et commerce

Par les économistes du groupe Coface

international), nous estimons que cinq deces économies (Allemagne, Belgique,Corée du Sud, Pays-Bas et Suisse) dis-posent aujourd'hui de suffisammentd'atouts pour tirer leur épingle du jeu aucours de la prochaine décennie.

Nous diffusons ensuite notre baromètretrimestriel de l'évolution du risque paysdans le monde. Eu égard aux évolutionsdes risques depuis la fin de l'année 2014,nous expliquons les raisons pour les-quelles nous améliorons notre évalua-tion du risque pays sur la Belgique, le Cambodge, les Pays-Bas et mettonsune perspective positive sur l'évaluation

de la Tunisie. Nous expliquons égalementce qui nous a amené à mettre une per-spective négative sur l'évaluation pays duBrésil et de l'Equateur, ainsi qu'à dégradernotre évaluation de la Sierra Leone. Nousavons également revu notre appréciationde l'environnement des affaires au Koweït,en Ouganda, en Russie et au Togo.

Le lecteur trouvera, à la fin du panorama,des fiches actualisées sur certains de cespays afin d'appréhender plus en détailleur situation économique. Il trouveraégalement des fiches mises à jour surChypre, la Grèce, l'Inde, la Russie et leNigéria.

N

MARS 2015

RETROUVEZ TOUS LES AUTRES PANORAMAS DU GROUPEhttp://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications

PANORAMA

LES PUBLICATIONS ÉCONOMIQUES DE COFACE

Évolution du risque paysdans le monde

2DossierPays avancés :

la stagnation n’est pas

une fatalité pour tous !

+Démographie 3

Innovation 4

Inégalités 7

+Endettement total 9

Commerce international 11

14BaromètreModifications des évaluations

Coface risque pays et

environnement des affaires

Page 2: dans le monde - COFACE · Près de sept ans après la faillite de Lehman Brothers, la croissance mon-diale reste beaucoup plus faible qu’avant la crise : +2,8% en 2014 (+3,0% attendu

2

DOSSIER

PAYS AVANCÉS : LA STAGNATION N’EST PAS UNE FATALITÉ POUR TOUS !PAROLES D’ÉCONOMISTES

RISQUE PAYS

magne s’en tirent plus avantageuse-ment que la France et l’Italie. Des fac-teurs conjoncturels, comme la baisse duprix du pétrole, les fluctuations desdevises et surtout des politiques éco-nomiques différentes, peuvent en partieexpliquer ces écarts de croissancerécents. Par exemple, la Réserve fédé-rale américaine a plus rapidementassoupli sa politique monétaire que sonhomologue de la zone euro après lechoc Lehman Brothers. De la mêmemanière, le gouvernement britannique aplus rapidement instauré des mesuresde consolidation budgétaire que ceuxde la zone euro pour limiter la crois-sance de la dette publique au cours dela même période. Ces mesures d’aus-térité ont donc ensuite pu être stoppéesplus tôt afin de ne pas entraver lareprise.Mais au-delà de ces différences dedynamique conjoncturelle de courtterme, nous nous intéressons danscette étude aux déterminants de lacroissance de plus long terme, afin derépondre aux questions suivantes :toutes les économies avancées sont-elles condamnées à cette « stagnationséculaire » ? Quelles sont celles quiont suffisamment d’atouts pour queleur croissance ne ralentisse pas, maisau contraire s’accélère au cours de laprochaine décennie ?Afin d’identifier parmi les pays del’OCDE, ceux qui ont le moins de risque

d’entrer dans une période prolongée defaible croissance et même de stagna-tion, nous avons retenu cinq critères :démographie, innovation, endettementdes secteurs public et privé, repriseéconomique, et commerce interna-tional. Les deux premiers sont desdéterminants traditionnels de la crois-sance de long terme d’une économie.En effet, les perspectives de croissancede long terme dépendent dans unelarge mesure de la croissance démo-graphique et de celle de la productivité(elle-même liée à la capacité d’uneéconomie à innover). Les trois autrescritères retenus sont en revanchedavantage liés à la crise mondialerécente. Celle-ci a en effet mis en exer-gue les conséquences négatives pourl’activité d’un excès d’endettement dessecteurs public et privé (3ème critère).Un niveau d’inégalités de revenu accruau sein des économies de l’OCDE estégalement l’un des arguments de plusen plus mis en avant pour expliquer à lafois la crise de 2008-2009 et ensuite lafaiblesse de la reprise (4ème critère),dans le mesure où il induit un pouvoird’achat durablement moindre pour lesménages à bas revenus dont la propen-sion à consommer est la plus élevée.Enfin, les pays ayant réussi à améliorerla compétitivité de leurs biens exportés,peuvent espérer compenser en partieune demande interne amoindrie via lesexportations (5ème critère).

Près de sept ans après la faillite deLehman Brothers, la croissance mon-diale reste beaucoup plus faible qu’avantla crise : +2,8% en 2014 (+3,0% attendupar Coface en 2015), contre +4,3% en2007. Si les difficultés que de nombreuxpays émergents ont connues expliquenten partie ce niveau, les problèmes decroissance des économies avancées ensont aussi à l’origine. Cette faible crois-sance observée depuis la crise dans leséconomies avancées est même parfoisvue comme un phénomène irréversible.Larry Summers, ancien secrétaire auTrésor américain, a notamment parlé de« stagnation séculaire » lors d’une con-férence organisée par le Fonds moné-taire international (FMI) en novembre2013 pour caractériser cet état de stag-nation durable dans lequel seraienttombées les économies avancées. Unmanque d’investissement persistantcomparé à l’épargne et les taux d’intérêtnégatifs qu’il implique auraient provo-qué cette stagnation. Plusieurs autresraisons pourraient aussi l’expliquer,comme le ralentissement du progrèstechnologique ou encore une crois-sance démographique moins forte. Mais si la croissance est faible pourl’ensemble des économies avancées,son évolution est différente d’une zoneà l’autre : les Etats-Unis et le Royaume-Uni font par exemple mieux que leJapon et la zone euro. Et au sein mêmede la zone euro, l’Espagne et l’Alle-

PANORAMA

GROUPE

Paul CHOLLET Economiste

Victor LEQUILLERIEREconomiste junior

Julien MARCILLYEconomiste en chef

INTRODUCTION

(1) Hausse de +0,8% seulement (source : CPB).(2) Source : OCDE (dernière année disponible : 2011).

Mars 2015

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3RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

La croissance de la populationactive ralentit

La croissance de long terme d’une économiedépend en premier lieu de la main d’œuvredisponible pour produire. L’évolution de cettemain d’œuvre disponible dépend notamment dela croissance démographique qui a tendance àralentir dans les pays de l’OCDE depuis le débutdes années 1970 (la croissance annuelle de lapopulation était de 1,2% en 1972, contre 0,7% en2012. Voir graphique n° 1). Cette tendance affecteensuite la croissance de la population activedans les pays de l’OCDE et renforce le ratio dedépendance (1). Si dans la plupart des pays del’OCDE, la population active tend encore à croître,peu d’entre eux voient la croissance de leurs actifss’accélérer. Or, c’est bien cette tendance qui peutcontribuer à améliorer les perspectives de crois-sance de moyen terme. Il s’agit de la Belgique, laNorvège, la Suisse, l’Australie, le Royaume-Uni etla Corée du Sud.

DÉMOGRAPHIE1

Graphique n° 1Population active tend à diminuer dans les pays de l’OCDE

Sources : OCDE, Coface

(1) Ratio de dépendence : rapport entre les inactifs et les actifs

L’immigration, pilier de la croissance de la population active

Les pays dont la population active décélère ou secontracte le plus fortement depuis la crise finan-cière de 2007 sont également ceux qui ont été lesplus affectés par ce choc de croissance : l’Irlande,l’Islande, la Grèce, le Portugal et l’Espagne. Cettebaisse peut s’expliquer par une moindre immigra-tion pendant les années de crise et par une fuitede travailleurs nationaux vers des pays offrant demeilleures perspectives de travail. En Espagne,l’OCDE recensait ainsi un flux net de 721 000 immi-grants en 2007 contre 16 000 en 2012. En cinq ans,ce pays aurait eu 2,7 millions d’immigrés supplé-mentaires si le chiffres de 2007 s’était maintenu.Or sur la même période le nombre d’actif adiminué de 1,6 million. Si l’on considère que 60%(taux d’emploi moyen) des immigrés auraient étéactifs sur la période 2007-2012, on peut alors expli-quer le recul de la population active par une moin-dre immigration. A l’opposé, l’Allemagne a accueilli387 000 migrants nets en 2012, contre 99 000 en2007. Sur la même période, l’immigration plusmassive a permis à l’Allemagne de conserver unepopulation active quasiment stable malgré unefécondité faible (1,38 enfant par femme en 2012).La crise économique de 2007 est donc venueredistribuer les perspectives démographiques despays avancés en détournant une partie des forcesde travail vers des économies offrant de meilleursperspectives d’emplois.

0,6%

0,0%

-1%

-1,2%

Croissance moyenne de la population activeentre 2003 et 2012

Ecart entre 2012 et moyenne 2000-2007

2%

-0,6%

1%0%

Allemagne

Belgique Norvège

AustralieSuisseCorée du Sud

Royaume-UniDanemark

Finlande PologneSuèdeOCDEJapon Grèce

Italie

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AutrichePays-Bas France

Canada Israël

Nouvelle-Zélande

États-Unis

Espagne Islande

Irlande

Portugal

Lecture, par exemple, de la zone verte : pays dont la croissancemoyenne de la population active, entre 2003 et 2012 est positive, et qui croissent plus rapidement en 2012 qu’entre 2000 et 2007.

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Les perspectives de croissance de long termedépendent aussi de la capacité d’une économieà innover afin de réaliser des gains de produc-tivité. L’innovation se manifeste de différentesmanières : hausse de l’emploi dans des secteursclés à haute valeur ajoutée, développement d’avantages concurrentiels à l’export, attractivitépour les investissements et potentiel phéno-mène dits de « grappes d’innovations (2)». Ellepeut se définir comme l’exploitation de nou-veaux produits, idées, services ou encore demodèles économiques et/ou managériaux, repo-sant tant sur une dimension technologique qued’usage. Cependant, pour mesurer et comparerle degré d’innovation des pays, la dimensiontechnologique semble la plus appropriée.

La R&D, un proxy pour mesurer l’innovation

Il est admis que la recherche et développement(R&D) est à l’origine de l’innovation. Mais certainesentreprises innovantes n’effectuent pas de dépen-ses dans ce type d’activité. Toutefois, ce premierindicateur standard permet de fournir une visiongénérale de la position respective de chaque paysen termes d’innovation. Plus un pays consacre unepart importante de son PIB aux dépenses en R&D,plus il sera admis qu’il est proche de sa frontièretechnologique, c’est-à-dire qu’il est à un stadeavancé dans la recherche technologique et non en phase de rattrapage.

En moyenne, les pays développés membres del’OCDE effectuent des dépenses de R&D à hauteurde 2,4% de leur PIB (voir graphique n° 2), avec uneprogression de 0,2 point de PIB depuis 2000. Un premier groupe de pays dépassant cesmoyennes se détache : la Corée du Sud, le Dane-mark, le Japon, l’Allemagne, la Suisse l’Autriche,la Finlande ou encore Israël. D’autres payscomme l’Irlande, le Portugal ou l’Australie ont unniveau de R&D inférieur à la moyenne de l’OCDE,mais leur dynamique depuis 2000 (trois foissupérieure à celle de la moyenne de l’OCDE) estrévélatrice d’une amélioration.

Les nouvelles technologies : une haute valeur ajoutée pour les exportations

Sur la base d’une main d’œuvre qualifiée et d’unnombre important de brevets, certains paysparviennent à s’appuyer sur l’innovation pourdisposer d’avantages comparatifs à l’interna-tional et ainsi espérer une montée en gamme de leurs exportations. Dans les technologies del’information et de la communication (TIC), iln’existe pas de corrélation significative (seule-ment un coefficient de 0,20) entre dépenses deR&D dans les TIC et exportations de TIC, exceptépour la Suède, la Finlande et l’Irlande. La com-pétitivité des pays dans les nouvelles techno-logies peut alors globalement se mesurer par lesrésultats à l’indice d’avantage technologiquerévélé (3) (voir graphique n° 3). Dans les nano-technologies, le rythme de croissance annuel des

(2) « Les cycles des affaires », Schumpeter, 1939.

(3) Mesurant la part des brevets d’une économie dans un domaine technologique, rapportée à la part de cette économie dans l’ensemble des brevets. Il est égal à un si la part de l’économie dans le secteur est identique à sa part dans tous les domaines. Il dépasse un en cas de spécialisation.

4 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

INNOVATION 2

Graphique n° 2Performances des pays développés en termes de R&D

Graphique n° 3Indice d'avantage technologique révélé dans les nouvelles technologies

Sources : OCDE, Coface Sources : OCDE, Coface

R&D total (% PIB)

Evolution de la R&D entre 2000 et 2012 (points de PIB)

4,5

4,0

3,5

3,0

2,5

2,0

1,5

1,0

0,5

0

2,5

2,0

1,5

1,0

0,5

0,0

Suède

Israël Finlande

Japon

Allemagne

DanemarkSuisse

Etats-UnisIslande

France

Royaume-UniCanada Norvège

Pays-Bas

BelgiqueAustralie

Irlande

PortugalEspagne

ltalie

Grèce

Nelle Zélande

OCDE Total

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���

���

-0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8

Australie

Autriche

Belgique

Canada

Danemark

Finlande

France

Allemagne

Irlande

Israël

Italie

Japon

Corée du Sud

Pays-Bas

NelleZélande

Norvège

Espagne

Suède

Suisse

Royaume-Uni

Etats-Unis

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NanotechnologiesBiotechnologies

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Lecture, par exemple, de la zone verte : pays qui dépassent la moyennedes pays de l’OCDE, en termes de R&D, dont l’évolution entre 2000 et2012 est supérieure à -0,2 point de PIB.

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brevets a été de +5,2% entre 2002 et 2012 dansles pays de l’OCDE, alors qu’il est resté stabledans les biotechnologies.Seuls quatre pays (Etats-Unis, Espagne, Pays-Bas,Irlande) semblent se démarquer dans les deuxdomaines. La spécialisation dans les nouvelles technologieset la volonté de gagner des parts de marché dansces domaines devraient s’accroitre encore dans lesannées à venir. Au vu de leurs dotations en capitalhumain, les pays développés sont pleinement enmesure d’exploiter cette ressource pour mettre enplace une politique de stimulation de l’innovationefficace. Cependant, cela n’est possible qu’à con-dition d’être également doté en capital physique.Il semble dès lors intéressant de se focaliser sur lesproblématiques relatives au financement de l’inno-vation afin d’identifier quels pays seront en mesurede s’appuyer sur l’innovation comme principal relaide croissance.

Soutien public, crédit bancaire :principaux canaux de financementde l’innovation

Il existe différents moyens de promouvoir l’inno-vation par le secteur public. Comme nous l’avonsvu précédemment, l’aide publique à la formationet à la recherche joue un rôle essentiel. Les pou-voirs publics disposent d’autres outils, plus oumoins directs, notamment pour stimuler la R&Dprivée : subventions à la recherche, prêts publics(très répandus dans le domaine de l’environ-nement pour favoriser la croissance verte) ouencore des incitations fiscales (comme le créditimpôt recherche en France). Il s’agit donc autantde fournir des fonds que de créer un environ-nement fiscal favorable aux investisseurs privéspour les inciter à subvenir aux besoins des start-ups innovantes (comme cela existe en France, enSuisse ou en Australie).

La France, la Corée du Sud et les Etats-Unis con-sacrent la part la plus significative de leur PIBdans ce type de soutien (0,36% de leur PIB enmoyenne pour ces trois pays, contre 0,14% dansles autres pays développés) (voir graphique n° 4).D’autres pays, comme le Portugal, les Pays-Basou encore la Belgique présentent aussi un poten-tiel intéressant. Cependant, la corrélation entresoutien public et important niveau de R&Dprivée n’est pas évidente. Certains pays, commela Suisse, l’Allemagne ou surtout Israël, parvien-nent à stimuler les dépenses en R&D des entre-prises privées sans pour autant bénéficier d’unsoutien public très important. A l’opposé, laFrance n’obtient qu’un résultat moyen au vu des efforts publics fournis. Si le soutien fiscal esttrop ciblé, il peut créer un marché de niches, où les entreprises ne cherchent pas à grandirnécessairement pour continuer de bénéficierd’un système fiscal favorable. Pourtant, en Alle-magne et au Royaume-Uni, la capacité de trans-former une petite PME innovante en ETI estsouvent citée comme un indicateur de mesurede l’innovation. D’autre part, le soutien public atendance à favoriser la recherche d’innovation

s’appuyant sur une logique purement tech-nologique, alors que la plupart des innovations(par exemple : Google, Facebook, applicationsde smartphone) se sont appuyées sur unelogique économique, alliant davantage innova-tion et rentabilité.Les PME en Suède, en Suisse, en Corée du Sud,mais également au Portugal, se démarquent decelles des autres pays développés, grâce à unaccès moins difficile au crédit bancaire (le pour-centage de prêts aux PME atteignant plus de75% des prêts totaux, contre moins de 40% dansla plupart des autres pays de l’OCDE). Les jeunesstructures innovantes rencontrent globalementdes difficultés pour avoir accès au crédit bancaire,surtout en phase de démarrage, tant à cause deleur profil risqué, de la difficulté des institutionsbancaires pour évaluer la portée et le rendementde leur projet que de leur manque de garanties.Ce phénomène a été plus marqué ces dernièresannées pendant la crise, malgré des taux bas.Selon l’OCDE (4), les PME dans leur ensemble ontconnu plus de difficultés ces dernières annéesqu’entre 2000 et 2008.

Le private equity : l’avenir dufinancement de l’innovation

Les fonds de private equity jouent un rôle deplus en plus important dans le financement del’innovation, notamment pour subvenir auxbesoins des petites structures à différents stadesde leur développement en apportant des fondspropres via des prises de participation.

(4) OECD Science, Technology and Industry Scoreboard, 2013.

5RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 4Impact du soutien public et des dépenses privées en R&D sur le niveau de R&D(taille des bulles)

Sources : OCDE, Coface

Israël

Corée du Sud

Etats-Unis

France

Pays-Bas

Portugal

Allemagne

Suède

Japon

Suisse

Royaume-Uni

4,0

3,5

3,0

2,5

2,0

1,5

1,0

0,5

0,0

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

Dépenses R&Dentreprises(% PIB)

Soutien publicà la R&D privée

(% PIB)

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L’investissement en private equity est particu-lièrement élevé en Israël (0,36% du PIB) et auxEtats-Unis (0,17% du PIB, voir graphique n° 5),pour plusieurs raisons. Israël parvient à sedémarquer d’autres pays en termes d’innovation,notamment grâce à l’exposition internationalede ses entreprises. Son marché interne étantréduit, ce pays a réussi à se rendre attractif endéveloppant des produits à haute valeur ajoutéepour le marché international dans plusieurssecteurs de hautes technologies (santé, logi-ciels) et en attirant des capitaux étrangers (47% du financement de sa R&D, contre 10% enmoyenne dans les autres pays). Aux Etats-Unis,les montants alloués sont les plus importants etle financement des entreprises innovantes estfacilité par les fonds de pensions qui n’hésitentpas à diversifier les risques de leurs portefeuilles,en plaçant une partie de l’épargne des ménagesaméricains dans des projets innovants au rende-ment élevé. Dans ce processus, le rôle des Busi-ness Angels (individus, ou groupes d’individus,qui investissent leurs fonds personnels et quiconseillent et accompagnent les compagniesinnovantes) est déterminant. Il permet de réaliserdes investissements importants, tout en mutual-isant le risque et en ayant un historique et uneexpertise des projets innovants, sans pour autantêtre contraints par des changements de règle-mentation, contrairement aux banques (Bâle III)ou aux assureurs (Solvency 2). Il y avait 263 400Business Angels aux Etats-Unis en 2012, contre 25 000 au Royaume-Uni, deuxième en nombre).Des fonds qui présentent 90% du capital-risqueinvesti (ou ventures, stade de création ou d’amorce).

Dans les pays nordiques (Suède, Danemark,Norvège), ou encore au Royaume-Uni et enFrance le private equity est également relative-ment important. Toutefois, les fonds sont en partie consacrés au financement d’entreprisesen phase de développement ou de rachat/acqui-sition (49% des entreprises en France et au Royaume-Uni, contre 29% en moyenne enEurope). Ils ne favorisent donc pas nécessaire-ment la création de start-ups ou leur transforma-tion, ce qui est certes la phase comportant leplus de risque pour un investisseur, mais aussi laplus cruciale pour une jeune entreprise inno-vante. En Autriche ou en Irlande, où la part duprivate equity en pourcentage du PIB n’est pasélevée, l’essentiel des montants est consacré au capital-risque (plus de 61% des entreprises,contre 46% en moyenne en Europe). L’attractivitédes entreprises innovantes de ces pays, ouencore celle des petites structures irlandaises etisraéliennes est très forte, ce qui contribue à ren-forcer celle de leurs propres pays pour les hautestechnologies.Le défi de l’innovation pour les pays développésrepose donc sur leur capacité à la financer,surtout dans les phases les plus en amont. Pourpallier la difficulté chronique des jeunes entre-prises innovantes à avoir accès au crédit bancaire,le développement du private equity semble plusque nécessaire et doit s’appuyer sur une politiquepublique efficiente (comme en Corée du Sud, enSuède ou au Canada) afin d’offrir un cadre propiceà son développement.

6 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 5Investissement en private equity par pays en 2012 (ou dernières données disponibles)

Sources : OCDE, Coface

Canada

Suède

Irlande

Corée du Sud

Finlande

Royaume-Uni

Suisse

Danemark

Pays-Bas

Norvège

France

Japon

Belgique

Australie

Allemagne

Nouvelle-Zélande

Espagne

Autriche

Portugal

Grèce

Italie

Etats-Unis

Israël

î

î0,10

0,08

0,06

0,04

0,02

0,00

0,36Pas de ventilationStades avancésStades de création

0,17

% PIB

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7RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 6Taux de pauvreté (11) en 1985 et 2011.

Les inégalités de revenu progressent depuis la crise

Depuis 30 ans, les inégalités de revenu ont aug-menté dans de nombreux pays de l’OCDE et cequel que soit leur niveau initial. Cette tendances’accélère depuis la crise de 2008 comme le mon-tre l’évolution du coefficient de GINI (voir gra-phique n°7, page 10). Par exemple, la Suède, quidemeure aujourd’hui l’un des pays les plus égali-taires au monde, a connu une rapide montée desinégalités, tout comme les Etats-Unis, la France, leDanemark et l’Australie.Les inégalités ont eu tendance à s’accroître entreles générations. En effet, si la crise a touchétoutes les classes d’âge de la population active,les jeunes ont été en première ligne. Leur tauxde chômage est en effet passé de 11,8% en 2007à 15,6% en 2013 dans les pays de l’OCDE (+3,8points de pourcentage). Sur la même période, il a augmenté de 2,2 points de pourcentage dansla zone (5,3% à 7,5%). Selon l’OCDE(5), au sein despays de la zone, le revenu réel disponible desjeunes a diminué de 1% par an, alors que le revenudes plus de 65 ans a continué de croître de 0,9%.

Inégalités et croissance, un lien ambigu

La littérature économique a largement traité du lienentre inégalités et croissance, en soulignant dans unpremier temps que les premières favorisaient la seconde. Arthur Okun déclarait par exemple en 1975 que « lutter contre les inégalités nuit à l’effica-cité de la croissance (6)». Derrière cette phrase secache la théorie des incitations : de moindres iné-galités de revenus au sein d’un pays réduisent l’inci-tation à travailler et à investir. La croissance de longterme s’en trouve alors pénalisée. En outre, l’écono-miste mentionnait que les efforts de redistributionpar la fiscalité et un salaire minimum pouvaientégalement être coûteux pour l’économie dans sonensemble. Il mettait alors en avant que le transfertd’une partie du revenu des riches vers les plus pau-vres conduisait à une perte sèche liée aux coûtsadministratifs.Mais à partir du début des années 2000, les conclu-sions de plusieurs études contestent celle d’Okun.Selon Alesina et Perotti (7) (1996), les inégalitésgénèrent des tensions politiques et une instabilitééconomique qui, in fine, réduise l’investissement. Deplus, selon Rodrik(8) (1999), elles empêchent un con-sensus social nécessaire à l’absorption des chocséconomiques. Depuis la chute de Lehman Brothers,le nombre d’études empiriques pour mesurer l’effetdes inégalités sur la croissance a augmenté. Selonle Directeur de la direction de l'emploi, du travail etdes affaires sociales de l’OCDE(9), Stefano Scarpetta,le niveau d’inégalités atteint dans les pays riches esttel qu’il a un impact négatif sur la croissanceéconomique.

INÉGALITÉS3Les inégalités contraignent ledéveloppement du capital humain

En 2014, Federico Cingano, de l’OCDE, a quantifié lacroissance perdue due à la hausse des inégalités. Ilmontre en effet que la baisse des inégalités facilitedes gains de croissance économique. Cette baisseest plus forte dans les pays où les inégalités derevenus diminuent que dans ceux où elles aug-mentent. L’économie des Etats-Unis, le pays del’OCDE le plus inégalitaire en 2011, aurait pu croître20% plus rapidement entre 1990 et 2010 si les dis-parités de revenus ne s’étaient pas accrues entre1985 et 2005. Les auteurs mettent en évidence lesconséquences de la paupérisation relative desménages à bas revenus. Celle-ci limite le développe-ment du capital humain contraint par le coût finan-cier de l’accès à une éducation de qualité. Selonl’OCDE, la redistribution ne nuit pas à la croissancecontrairement à la thèse d’Arthur Okun. Une redis-tribution ciblée permet de ne pas compromettrel’accumulation de capital humain, donc les possibi-lités de s’instruire, ce qui favorise la mobilité socialeet le développement des compétences. Le FMI (10)

appuie cette thèse. D’après leurs calculs réalisés en2014, une augmentation de la redistribution vers les60 % les moins riches, au lieu des 50% (+10 per-centiles), a un effet direct sur la croissance quasi nul,mais permet une diminution des inégalités qui a, elle,un effet positif sur la croissance estimée à 0,5 pointde pourcentage. L’appauvrissement constaté desactifs (18-65 ans) depuis 30 ans fragilise l’accumu-lation de capital humain qui repose sur la capacitédes ménages les plus pauvres à s’endetter (voirgraphique n° 6).

(5) “Rising inequality: youth and poor fall further behind”, OCDE, 2014(6) A. Okun (1975) : “Equality and Efficiency: the Big Tradeoff”, Brookings Institution Press.(7) A. Alesina et R Perotti (1996) : ” Income distribution, political instability, and investment”(8) D. Rodrik (1999) : “Where Did All the Growth Go? External Shocks, Social Conflict, and Growth Collapses” Journal of Economic Growth(9) F. Cingano (2014) : « L’inégalité des revenus, son impact sur la croissance », 2014, OCDE, papier de tavail n°163(10) Jonathan D. Ostry, Andrew Berg, et Charalambos G. Tsangarides (2014) : « Redistribution, Inequality and Growth», FMI(11) Le taux de pauvreté correspond à la proportion de personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté, c'est-à-dire à la moitié

du revenu médian des ménages

Sources : OCDE, Coface

20%

15%

10%

5%

0%

��

��

� �

���

Israël

GrèceEtats-Unis

Japon

Italie

Canada

Royaume-Uni

AllemagneFrance

FinlandeDanemark

NorvègeSuèdePays-Bas

0% 5% 10% 15% 20%

2011

1985

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Les inégalités augmenteraient aussiles risques de crise financière

D’après le FMI (12), les plus riches viennent àprêter aux plus pauvres quand les écarts derichesses sont importants. Selon les auteurs, en1983, le ratio dette/revenu (13) pour la tranche de5 % des ménages américains les plus riches étaitde 80 %. Pour les 95 % restants, il était de 60 %.En 2008, le rapport s’était plus qu’inversé : 65 %pour les 5 % les plus riches et 140 % pour les 95 %restants. Face à un revenu qui n’augmente pasou peu, les classes moyennes et les pauvres s’en-dettent afin de maintenir leur niveau de consom-mation. L’inégalité de consommation augmentealors moins que celle des revenus. Toutefois,cette évolution disjointe conduit les prêteurs àse couvrir d’avantage. L’évolution de l’intermé-diation financière et des services financiers aconduit le système financier à doubler. De 1981,le ratio crédit au secteur privé/PIB américain estpassé de 90% à 210% et la part du secteur financierdans le PIB de 4% à 8%. Selon Raghuran Rajan (14),au-delà d’une politique monétaire accommo-dante qui a conduit à la crise des subprimes auxEtats-Unis, ce sont bien les inégalités qui ontfragilisé le système financier dans son ensemble.Selon lui, la hausse des inégalités a conduit lesautorités à un laxisme croissant en matière deréglementation financière afin de soutenir lademande et la création d’emplois.

La crise de Lehman Brothers, les changementsde réglementations bancaires (Bâle II, Bâle III, loiDodd Frank aux Etats-Unis) et le poids de ladette totale (privée et publique) accumuléeviennent contraindre la capacité des agents àfinancer leurs investissements et donc la produc-tion à moyen terme.

Les pays dont le niveau d’inégalités de revenus estparticulièrement élevé au regard du coefficient de GINI (15) sont les Etats-Unis, Israël, l’Espagne, leRoyaume Uni et le Japon. Les niveaux de ces payss’échelonnaient en 2011 entre 0,39 et 0,34 contre0,30 en moyenne dans les pays de l’OCDE. Maisau-delà du niveau, il est important d’analyser l’évo-lution des inégalités (voir graphique n° 7). LesEtats-Unis, la France et enfin la Suède, pourtantplus égalitaire que la moyenne OCDE, ont perdudes points de croissance potentielle à cause del’augmentation des inégalités selon une étude del’OCDE publiée en 2014(5). A l’opposé, la croissancede quelques pays semble pouvoir profiter d’unebaisse récente des inégalités. C’est le cas de laBelgique, de l’Islande, de l’Irlande et enfin duPortugal.

8 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 7Dynamique des inégalités, variation de l’indice de GINI dans les pays de l’OCDE

Sources : OCDE, Coface

(12) M. Kumhof et R. Rancière (2010) : “Inequality, Leverage and Crises”, IMF Working Paper 10/268

(13) La dette représente la dette des ménages et les revenus aux revenus avant imposition.

(14) R. Rajan (2006) : “Fault Line, How Hidden Fractures Still Threaten the World Economy” (introduction)(15) GINI : indice qui synthétise la distribution des revenus dans un pays. Si cet indice vaut un, alors les revenus ne vont qu’à une seule personne et les

inégalités sont extrêmes. S’il vaut zéro, il n’a aucune inégalité, tous les revenus sont alors identiques.

Evolution des inégalités entre 2004 et 2011

Niveau d’inégalités en 2011

0,25 0,35

Suède

IsraëlFinlande

Japon

Allemagne

Danemark

Autriche

Etats-Unis

Islande

France

Corée du SudRoyaume-Uni

CanadaGrècePays-Bas

Belgique

Australie

Irlande

Portugal

Espagne

ltalie

NouvelleZélande

OCDE

��

��

��

��

��

��

5

3

1

-1

-3

-5

Lecture, par exemple, de la zone verte : pays dont le niveau d’inégalité en 2011 estinférieur à la moyenne OCDE, et qui ont vu leurs niveaux d’inégalité baisser entre2004 et 2011.

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L’endettement croissant deséconomies avancées a favorisé l’activité entre 2000 et 2008

L’endettement des économies avancées a aug-menté significativement depuis le début desannées 2000. Dans une large mesure, cette ten-dance a d’abord concerné le secteur privé (voirgraphique n° 8), la hausse de la dette publiqueétant alors moins marquée. Plusieurs raisons permettent d’expliquer cetendettement croissant des économies avancéesavant la crise : des politiques monétaires rela-tivement expansionnistes dans un environ-nement de faible inflation, des taux d’intérêt àlong terme affaiblis par les achats d’obligationsd’Etat par des banques centrales de pays à excé-dent courant (Chine, Japon, reste de l’Asie,Moyen-Orient et autres pays exportateurs depétrole notamment), la libéralisation financièreet des lacunes en matière de règlementationsprudentielles (notamment en ce qui concerne lesnouveaux produits financiers) ou encore des iné-galités de revenu accrues (voir partie 3).Cette augmentation de l’endettement a dans unpremier temps favorisé la croissance des pays del’OCDE. La possibilité pour un agent économique(Etat, ménage ou entreprise) de s’endetter favo-rise en effet l’activité, dans la mesure où ce finan-cement permet d’investir et/ou de consommerdavantage.L’endettement permet aussi de compenser lesfluctuations de l’activité. Par exemple, un ménagedont les revenus diminuent peut parvenir à main-tenir son pouvoir d’achat et donc sa consomma-tion inchangée en recourant au crédit. De la mêmemanière, une entreprise peut continuer à investirmalgré des profits en baisse grâce à l’endette-ment. Et un Etat s’endette pour maintenir sesdépenses publiques stables en cas de baisse desrecettes budgétaires.Mais au-delà d’un certain seuil l’endettement sem-ble au contraire avoir un effet négatif sur l’activitééconomique.

Mais une dette excessive détériorele bilan des emprunteurs et les rendvulnérables aux fluctuations desprix des actifs

La dette augmente la vulnérabilité financière desentreprises, des ménages et des Etats emprun-teurs. D’une manière générale, elle expose lesemprunteurs au risque d’insolvabilité lorsqu’elleatteint un niveau excessif. La dette les exposeensuite au risque de liquidité : lorsqu’une partiede cette dette arrive à maturité et que de nou-veaux titres doivent être émis, le taux d’intérêtpeut croître et ainsi augmenter la charge d’in-térêts de cet emprunteur.

Enfin, la valeur de la dette peut brusquementdéraper si elle est en partie libellée en deviseétrangère et que la monnaie locale se déprécieface à celle-ci. Par exemple, si totalité de la detted’un emprunter est libellée en dollar et que ladevise locale se déprécie de 50% face au billetvert, la valeur de cette dette double. Une dette importante peut aussi provoquer desrisques macroéconomiques accrus dans lamesure où elle rend l’emprunteur dépendant desfluctuations des prix des actifs financiers ouimmobiliers. La capacité d’emprunter se réduitavec la baisse des prix des actifs financiers ouimmobiliers pour les emprunteurs utilisant cesactifs comme collatéral. En outre, un niveau de dette élevé augmentel’ampleur des effets de richesse : un choc sur leprix des actifs financiers et/ou immobiliers vaavoir un effet d’autant plus significatif sur larichesse nette des ménages que ces dernierssont très endettés. Le problème se pose dans lesmêmes termes pour les entreprises et l’Etat.Enfin, un endettement élevé du secteur privéet/ou public contraint la politique monétaire dela banque centrale. En effet, resserrer la politiquemonétaire peut engendrer un service de la detteaccru pour les emprunteurs et ainsi détériorer lasolvabilité de l’Etat, engendrer des défauts d’en-treprises et/ou de ménages en rendant les plusvulnérables d’entre eux encore plus vulnérables àcourt terme. Mais d’un autre côté, des politiquesdurablement expansionnistes ont aussi pour effetde faciliter les conditions d’emprunts pour desagents déjà trop endettés. Au final, l’action de labanque centrale est donc contrainte dans un telenvironnement.

9RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 8Pays de l’OCDE : dettes (% PIB, moyenne simple, source OCDE)

Source : OCDE

ENDETTEMENT TOTAL4

180

160

140

120

100

80

60

40

20

0

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

MénagesEntreprisesPublique

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La crise mondiale de 2008-2009 illustre cerisque associé à un endettement excessif. Lespays qui ont connu l’augmentation la plus mar-quée de l’endettement privé avant 2008 sontd’ailleurs aussi ceux qui ont, par la suite, enre-gistré la récession la plus profonde (Espagne,Etats-Unis, Royaume-Uni). Au-delà de cette période très récente, d’autres épisodes de l’his-toire économique contemporaine des économiesavancées ont confirmé les conséquences néga-tives d’un endettement trop élevé (crises ban-caires dans les pays scandinaves au début desannées 1990…).

Enfin, sans aller jusqu’à engendrer une récession,d’autres épisodes confirment cet effet négatif del’endettement privé sur la croissance lorsqu’ildépasse un certain seuil. Par exemple, le ralen-tissement structurel de la croissance japonaiseau début des années 1990 coïncide avec la pro-gression de la dette des entreprises et desménages japonais (16).

La littérature économique le confirme. D’aprèsGourinchas et Obstfeld (17), l’expansion du créditau secteur privé (avec l’appréciation du taux dechange réel) est d’ailleurs le facteur le plus àmême d’expliquer les crises financières inter-venues entre 1973 et 2010 dans les économiesavancées et émergentes.

Après avoir répertorié tous ces épisodes derécessions précédées d’un endettement excessif,le FMI (18) observe que celui-ci rend la récession

plus profonde et la reprise plus lente que dansle cas de crises classiques. Dans le détail, le FMI remarque que la totalité de l’augmentationde l’endettement observé avant la crise dans lapériode de boom est effacée dans le cas desménages. En ce qui concerne l’endettement desentreprises, l’ajustement post-crise est un peumoins important : il correspond aux deux tiersde l’augmentation enregistrée dans la périoded’expansion.

Dans ce contexte, les pays dont l’endettement ale plus augmenté depuis dix ans sont particulière-ment vulnérables, d’autant plus que le processusde désendettement n’a quasiment pas débuté(voir graphique n° 8 page 9 et graphique n° 9 ci-dessous).

Les interactions entre dette des ménages, des entreprises et de l’Etat augmentent les risques

Tous ces épisodes plus ou moins récents mettentaussi en exergue les interactions entre les dettesdes différents secteurs : lorsque leur niveau dedette commence à peser sur leur pouvoir d’achat,les ménages consomment moins, ce qui restreintles recettes fiscales de l’Etat. De la même manière,le budget de l’Etat peut être affecté par de moin-dres recettes fiscales lorsque les entreprises ontenregistré des profits en baisse en raison de moin-dres capacités d’investissement liées à une detteélevée. A l’inverse, un Etat dont la dette est à unniveau jugé trop élevé aura tendance à limiter sesdépenses et/ou augmenter la fiscalité. De tellesdécisions sont susceptibles de détériorer la sol-vabilité des entreprises et des ménages.

L’Allemagne, la Corée du Sud,l’Australie et la Suisse et la Finlandeparmi les moins endettés

Afin d’identifier les pays les plus à risque en lamatière, nous avons retenus deux indicateurs.Nous avons d’abord mesuré le niveau d’endet-tement total par pays relativement au PIB en2013 (19). Outre le niveau total de dette agrégé dusecteur public, des entreprises et des ménages,le nombre de secteurs dont la dette est exces-sive (c’est-à-dire le niveau à partir duquel ellepèse sur la croissance) a aussi été pris encompte. Les « seuils d’alertes » retenus sontrespectivement 85% du PIB pour la dette desménages, 90% pour celle des entreprises et dela dette publique (voir le document de travail dela BRI (20) pour la justification de ces seuils dedette privée).

Au final, il ressort de cette analyse que la crois-sance économique de l’Allemagne, la Corée duSud, la Suisse, la Finlande et l’Australie ne devraitpas être pénalisée par un endettement excessifdans les années à venir.

10 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 9Dette des entreprises des pays de l’OCDE (% du PIB)

Source : OCDE

(16) Voir sur ce sujet le panorama Coface de décembre 2014 : http://www.coface.fr/Actualites-Publications/Publications/Panorama-Que-doit-on-craindre-de-la-low-flation

(17) Gourinchas P.O et Obstfeld M. (2011) : “Stories of the Twentieth Century for the Twenty-First”, Document de travail du NBER No 17252, juillet.

(18) Bornhorst F. et Ruiz Arranz M. (2011) : « Growth and the Importance of Sequencing Debt Reduction across Sectors », Jobs and Growth: Supporting theEuropean Recovery, Chapitre 2, Fonds Monétaire International.

(19) C’est-à-dire la somme de la dette des ménages, de celle des entreprises et de la dette publique.

(20) Cecchetti, S.G., M.S. Mohanty et F. Zampolli (2011) : “The Real Effects of Debt,” Document de travail de la Banque des règlements internationaux No 352.

350

300

250

200

150

100

50

0

2009

2013

2009

2013

2011

2012

2012

2007

2009

2008

2009

2013

Belgique

France

Allemagne

Grèce

Irlande

Italie

Portugal

Espagne

Suède

Royaume-Uni

Etats-Unis

Moyenne OCDE

20032013Maximum (année)

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Ces trois pays n’ont pas plus d’un secteur dont leniveau de dette est excessif, tandis que leur endet-tement total est à un niveau assez faible (entre 250et 270% du PIB) (21).

Des signes tangibles de cet avantage sontd’ailleurs déjà visibles : le marché immobilier alle-mand étant l’un des seuls en Europe à ne pas avoirconnu d’excès au cours de la décennie précédantla crise de 2008-2009, il est aujourd’hui en expan-sion. L’investissement en construction a contribuépositivement à la croissance en 2014 contraire-ment à la plupart des économies de la zone euro.

A l’autre bout de l’échelle, l’Irlande, le Portugal,l’Islande et le Japon ont un niveau de dettetotale très élevé, qui représente plus de quatrefois le PIB. La dette totale du Royaume-Uni et duCanada est, quant à elle, à un niveau légèrementmoindre, mais celle de chacun des trois secteursdépasse le seuil critique.

Dans tous les autres pays de l’OCDE, l’endette-ment total atteint un niveau relativement élevé(entre 300% et 350% du PIB dans la plupart descas) mais la dette d’au moins un des trois secteursest à un un niveau inférieur au seuil limite fixé.

(21) Plusieurs pays européens plus récemment entrés dans l’OCDE appartiennent aussi à cette catégorie : Slovaquie, République tchèque, Hongrie et Slovénie.(22) Le taux d’ouverture se mesure par le poids des exportations de biens et services dans le PIB

11RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 10Dette totale des pays de l’OCDE (2013, % du PIB)

Source : OCDE

Graphique n° 11Evolution des exportations dans les pays de l’OCDE entre 2007 et 2013 (2007 = base 100)

COMMERCE INTERNATIONAL

Dans un contexte de demande interne freinéepar de nombreux obstacles tels que ceux détail-lés précédemment, les économies avancéespeuvent profiter d’une compétitivité forte afinde gagner des parts de marché à l’export. Il fauttout d’abord disposer d’une économie ouverte (22)

et ensuite connaître une évolution favorable deses exportations. Les pays les plus ouverts sontl’Irlande (105% du PIB), les Pays-Bas (83%), laBelgique (82%) et la Suisse (72%). Dans leurensemble, les pays de l’OCDE ont vu leurs expor-tations augmenter de 13% en volume entre 2007et 2013 par rapport au PIB de la zone (voirgraphique 11). Ainsi les exportations de l’Islande(+30% par rapport à 2007), de la Suisse (+29%),de l’Australie (+26%), des Etats-Unis (+23%) etdu Portugal (+15%) ont augmenté. A l’inverse, lesexportations de la Grèce (-9%), de la Finlande (-8%), la Norvège (-6%), et de l’Italie (-4%) sesont contractées.

Ces performances en matières d’exportationsont différentes explications possibles, dont lacompétitivité prix et celle hors prix.

5

500

400

300

200

100

0

Allemagne

Australie

Autriche

Corée du Sud

Royaume-Uni

Etats-Unis

Italie

France

Espagne

Canada

Irlande

Portugal

Japon

Islande

Grèce

Finlande

Norvège

Italie

Japon

Canada

Danemark

Suède

Royaume-Uni

France

Autriche

Espagne

Pays-Bas

OCDE

Irlande

Belgique

Allemagne

Portugal

Etats-Unis

Australie

Suisse

Islande

91

92

94

96

97

97

103

104

106

107

108

109

112

113

113

113

113

115

123

126

129

130

Sources : OCDE, Coface

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L’Europe du Sud a accru sa compétitivité prix

L’évolution des taux de change effectifs réels(TCER (23)) illustre celle de la compétitivité prixdes économies de l’OCDE (voir graphique n° 12).Ainsi, l’Australie, Israël, la Suisse et la Norvègesouffrent d’une hausse du TCER. A l’inverse, leJapon a fortement gagné en compétitivité parrapport à 2005 puisque son TCER a fortementdiminué. Deux autres pays se démarquent égale-ment : les Etats-Unis et l’Irlande.

L’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suisse et le Japon profitent deleur compétitivité hors prix

Mais, un autre aspect doit être considéré car l’éco-nomie japonaise n’a pas progressé sur le plan desexportations malgré une forte progression de sacompétitivité prix. En effet, la compétitivité horscoût (qualité, innovation, design, image de marque,réseaux de distribution...) est également primor-diale pour évaluer le positionnement des éco-nomies à l’exportation. Une étude de la Commissioneuropéenne de 2010 (24) souligne que la compétiti-vité-prix explique moins de 40 % de la variation desperformances à l'exportation des pays de la zoneeuro sur la période 1998-2008. Une autre étude(25),

réalisée par la Direction générale du trésor françaisen 2014 conclut, quant à elle, que les exportationsdu Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Suisse sont les moins sensibles aux effets prixparmi leurs homologues de l’OCDE. A l’inverse, l’Espagne, le Portugal et la Grèce, positionnés surdes produits d’entrée de gamme ou de moyennegamme, sont très sensibles aux variations de prix(26).

En conclusion, de nombreux pays de l’OCDEtirent profits de leurs positionnements. Toutd’abord, la Belgique et les Pays-Bas sont situésau cœur de la zone euro et profitent de leurposition géographique. Ensuite, l’Allemagne, laSuisse, le Japon et la Corée du Sud bénéficientde l’impact de leur compétitivité hors coût.Enfin, l’Espagne, le Portugal, et l’Islande exploi-tent un ajustement du côté de leur compétitivitéprix, alors que leurs produits sont soumis à uneconcurrence plus rude en raison de leur position-nement dans la gamme. A l’opposé, les exporta-tions des pays du nord de l’Europe souffrent àcause de difficultés qu’ils rencontrent à ajusterleurs coûts au niveau des principales économieseuropéennes. De même, les coûts salariaux uni-taires ont continué des croître en Italie depuis2007 générant ainsi une baisse des exportations.

(23) Le TCER mesure la variation des taux de changes nominaux d’une économie avec ses partenaires commerciaux ajustée de la variation des prix. (24) “The impact of the global crisis on competitiveness and current account divergences in the euro area”, Commission européenne, 2010, Vol 9 n°1 (25) R Sautard, A Tazi, C Thubin : « quel positionnement hors prix de la France dans les économies avancées? », 2014, Trésor-éco, n°122(26) Pour arriver à ces résultats, les auteurs ont calculé la qualité moyenne des exportations d’un pays afin d’obtenir son positionnement en termes de com-

pétitivité hors prix. L’idée des auteurs est que si un pays dégage un excédent en volume sur un produit dont le prix à l'exportation est supérieur au prixà l'importation, alors la vente de ce produit dépend davantage de la qualité que du prix. Il leur a ainsi été possible de classer les produits échangés enfonction de leur sensibilité au prix unitaire puis d'en déterminer la qualité.

12 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Graphique n° 12Taux de change effectif réel (2005 = base 100) et évolution des coûts sociaux unitaires

Sources : Datastream, OCDE, Coface

��

�������

��

120

110

100

90

80

70

60

50

60

50

40

30

20

10

0

-10

Japon

Islande

Corée du Sud

Irlande

Royaume-Uni

Etats-Unis

Grèce

Pays-Bas

Allemagne

Espagne

Finlande

France

Italie

Portugal

OCDE

Autriche

Suède

Belgique

Danemark

Canada

NelleZélande

Suisse

Norvège

Israël

Australie

Taux de change réel effectif (2014)

Variation des coûts salariaux unitaires depuis 2005 inférieure à la moyenne OCDE (échelle de droite)

Variation des coûts salariaux unitaires depuis 2005 supérieure à la moyenne OCDE (échelle de droite)

Points de base

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La crise mondiale de 2008-2009 a mis en exergueles vulnérabilités des économies avancées. Cetteétude permet de montrer que toutes ne sont pasidentiquement exposées au risque de stagnationprolongée de la croissance. Elles n’ont pas néces-sairement un niveau de croissance potentielle parmiles plus élevés d’après les approches traditionnelles,celles-ci ne tenant pas compte de certains descritères retenus dans cette étude pour mesurer letaux de croissance de long terme.Nous avons en effet retenu cinq critères pourjuger de la capacité d’un pays à bénéficier d’unecroissance potentielle plus forte au cours des dixprochaines années. Nous avons ensuite évalué leniveau de risque de chaque pays au regard de cescinq indicateurs. Plus précisément, pour chacundes critères, les pays dont le risque est jugé rela-tivement faible (pastilles vertes dans le tableau ci-dessous) remplissent les conditions suivantes :

• Démographie : croissance de la populationactive positive et en accélération (voir gra-phique n°1, page 3 pays dans la zone verte) ;• Innovation : pays dont l’investissement en R&D(en % du PIB) est supérieur à la moyenne del’OCDE et en augmentation (voir graphique n° 2,page 4, pays dans la zone verte), dont le systèmede financement de l’innovation est performant etqui dispose d’avantages comparatifs dans lesecteur des hautes technologies ;• Inégalités de revenu : un niveau d’inégalitéinférieur à la moyenne de l’OCDE et en recul (voirgraphique n° 7 page 8, pays dans la zone verte) ;• Dette : un niveau d’endettement total relative-ment faible (compris entre 250 et 270% du PIB)

CONCLUSION

et l’endettement d’au moins un des 3 secteurs(ménages, entreprises, Etat) inférieur au seuillimite (voir partie 4) ;• Commerce international : pays dont la crois-sance des exportations a été égale ou supérieureà la moyenne de l’OCDE depuis 2007 ainsi queceux remplissant l’une des deux conditions sui-vantes :

- bonne compétitivité hors coût ; - spécialisation sur des produits de moyennegamme avec dépréciation du taux dechange réel depuis 2005.

Au final, cinq économies ont été identifiées : ellessont les mieux positionnées pour tirer leur épingledu jeu dans cet environnement de croissancedurablement plus faible. Il s’agit de l’Allemagne,la Belgique, la Corée du Sud, les Pays-Bas et laSuisse. Ces pays ont pour point commun de nepas avoir de vulnérabilités majeures au regard descinq critères précédants. L’Allemagne, la Coréedu Sud et la Suisse bénéficient d’un niveau dedette totale (qui inclut l’endettement public, desménages et des entreprises non-financières)modéré qui les rend relativement peu exposés aurisque de désendettement. Ils font égalementpartie du peloton de tête en matière d’innovation,facteur clé pour réaliser des gains de productivitéà long terme. La Belgique bénéficie, quant à elle,d’une croissance démographique positive quiaccélère, ainsi que d’atouts dans les domaines desinégalités et de performances satisfaisantes enmatière de commerce extérieur. Les Pays-Bas,enfin, sont dans un cas de figure similaire.

13RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Démographie Innovation Inégalités Dette Commerce

Allemagne � � � � �Australie � � � � �Autriche � � � � �Belgique � � � � �Canada � � � � �Corée du Sud � � � � �Danemark � � � � �Espagne � � � � �Etats-Unis � � � � �Finlande � � � � �France � � � � �Grèce � � � � �Islande � � � � �Irlande � � � � �Israël � � � � �Italie � � � � �Japon � � � � �Norvège � � � � �Pays-Bas � � � � �Portugal � � � � �Royaume-Uni � � � � �Suède � � � � �Suisse � � � � �

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Belgique : A2

• Retour à la croissance confirmé (1% en2014 et 1,3% en 2015)

• Un taux d’utilisation des capacités deproduction (près de 80%) supérieur à la moyenne historique (78,8%) etl’amélioration de la rentabilité desentreprises se traduiront par plus d’in-vestissements

• Contribution positive des exportationsnettes grâce à la relance de l'éco-nomie de la zone euro et à la baisse dela facture énergétique

• Hausse de la consommation des ména-ges ; le pouvoir d'achat est accru parla hausse de l'emploi et la baisse ducoût de l'énergie

• Baisse continue des faillites (-12% surla période août 2014 - janvier 2015)

• Gouvernement stable se concentrantsur la consolidation fiscale

Pays-Bas : A2

• La croissance du PIB s’est légèrementrenforcée au T4 2014 (+0,5% par rapport au trimestre précédent, après+0,2% au T3), la consommation desménages, les exportations et l’inves-tissement ont tous contribué à lacroissance.

• Les prix de l’immobilier augmententtoujours légèrement (+3,6% en janvier2015 par rapport à leur plus bas niveauen juin 2013). La confiance des entre-prises dans le secteur de la construc-tion a été positive au début du 1er

trimestre de 2015 pour la première foisdepuis 2008.

• Les faillites d’entreprises ont continuéde fléchir en janvier 2015 (elles se sontcontractées de 21% en 2014 par rap-port à leur pic de 2013).

BAROMETRE

MODIFICATIONS DES ÉVALUATIONSCOFACE RISQUE PAYS, ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

RECLASSEMENTS, LEVÉE DES SURVEILLANCES NÉGATIVESOU MISE SOUS SURVEILLANCE POSITIVE

Evaluations risque pays

Pays Ancienne évaluation Nouvelle évaluation risque pays risque pays

Belgique A3Ï A2

Pays-Bas A3Ï A2

Tunisie B BÏ

Cambodge DÏ C

Liban C C

Ancienne évaluation Nouvelle évaluation environnement des affaires environnement des affaires

Togo D C

L'évaluation pays Cofacemesure lerisque de défaut moyen des entre-prises d'un pays. Cette évaluationrésulte d'une combinaison des pers-pectives économiques et politiquesdu pays, du climat des affaires et de l'expérience de paiement enre-gistrée par Coface. Elle s'étend surune échelle de 7 niveaux : A1, A2,A3, A4, B, C, D et peut être assortie de surveillances (positive : flèchesmontantes dans le tableau ; ounégatives : flèches descendantesdans le tableau).

L'évaluation Coface du climat desaffaires mesure la qualité de l'en-vironnement des affaires des entre-prises d'un pays, plus précisémentles fiabilité et disponibilité descomptes, et le caractère efficace etéquitable du système juridique pourles créanciers.

14 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

Mars 2015

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Tunisie : BÏ

• Achèvement de la transition politique :à la suite de la révolution tunisienne, lepays a traversé une longue période detransition politique. Le vote de la cons-titution en janvier 2014, puis l’organisa-tion d’élections législatives et prési-dentielles transparentes fin 2014, sem-blent clore ce processus. Cette relativestabilité de la situation politique ne serasans doute pas remise en cause parl’attentat du 18 mars 2015 et devraitpermettre un retour de la confiancedes ménages et des entreprises.

• Après une période de croissance faibleet erratique, la Tunisie semble renoueravec une croissance plus stable etaffiche de meilleures perspectives éco-nomiques. Le pays devrait amorcer unelégère reprise en 2015 avec un taux decroissance de l’ordre de 3%. Ce regaind’activité est dû aux performances pos-itives des secteurs agricole et manufac-turier. A ce titre, la Tunisie poursuit unprogramme de réformes avec l’aide duFMI en vue d’assainir ses finances publi-ques et son système bancaire. De plus,le pays devrait bénéficier de la chute desprix du pétrole ainsi que de la reprise enzone euro. La Tunisie étant importateurnet d’hydrocarbures, la baisse des coursmondiaux de brut allège sa factureénergétique. La reprise attendue enzone euro, principal partenaire com-mercial du pays devrait permettre uneaugmentation des exportations.

Cambodge : C

• L’activité économique est vigoureuseavec un taux de croissance du PIBsupérieur à +7% depuis 2011. Le paysbénéficie de la robustesse de sesexportations textiles qui profitent d’unaccès préférentiel aux marchéseuropéen, américain et canadien.

• Les IDE continuent de progresser enraison des délocalisations en prove-nance de Chine et du Vietnam et despartenariats publics-privés mis enplace pour les projets d’infrastructuresénergétiques.

• La croissance du PIB est égalementsoutenue par le secteur du tourismequi bénéficie de la diversification de l’origine des touristes.

• Les investissements en infrastructure etla croissance rapide du crédit profitentau secteur de la construction.

• La situation fiscale du pays s’estaméliorée et les dettes publiques etexternes restent faibles.

• Le pays bénéficie du soutien écono-mique de donateurs internationaux telsque la Chine ou l’UE.

Liban : C

• Le Liban représente toujours un niveaude risque élevé mais les évolutions poli-tiques récentes, ainsi que la légèreamélioration des perspectives écono-miques nous conduisent à lever la sur-veillance négative sur ce pays.

• Stabilisation de la situation politique : leparlement libanais a voté une proroga-tion de son mandat jusqu’en 2017.Cette décision reporte la tenue de nou-velles élections dans un environnementmarqué par les tensions régionales.Bien qu’un consensus autour du nou-veau président de la république n’aitpas encore été trouvé, les différentspartis politiques semblent s’accordersur les décisions sécuritaires.

• Atténuation du risque sécuritaire : à la suite des différentes incursions dji-hadistes dans le nord Liban courantoctobre, l’armée libanaise a partielle-ment repris son droit sur le territoire.Forte d’un consensus politique, cettedernière a été diligentée aux frontièresafin d’en assurer la sécurité. Cette nou-velle mesure éloigne quelque peu lescénario d’une invasion djihadiste danscette région. Néanmoins, l’implicationde la milice chiite Hezbolla dans le con-flit syrien fait peser un risque d’impor-tation de ce dernier dans la sociétélibanaise.

• Amélioration des perspectives écono-miques : l’économie amorce une légèrereprise en 2015 (croissance attendu à+2,5% contre +1,5% en 2014). Les pers-pectives du secteur tertiaire s’amé-liorent, comme celles du secteur del’immobilier. La confiance des entre-prises est en hausse depuis le mois de novembre après avoir battu desrecords de baisse les mois précédents.

Togo : C

• Les informations financières des entre-prises sont plus accessibles et les déci-sions de justice plus rapides

• Le pays a, par ailleurs, amélioré ses performances dans les domaines de la création d’entreprises, du transfertde propriété et de la protection desinvestisseurs. Il a par ailleurs réduit letaux de la taxe sur les salaires.

Evaluation environnement des affaires

15RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

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Koweït : A4

• Le Koweït souffre d’une relative insta-bilité politique qui à terme affecte sonenvironnement des affaires. En dépitde mesures visant à accroitre l‘attrac-tivité du pays, le Koweït perd progres-sivement des places dans les classe-ments internationaux.

• Le niveau de transparence financièredes entreprises se dégrade.

Russie : C

• Faibles performances en termes derespect des lois (droits de propriété,transparence) et de lutte contre la cor-ruption. La situation se détériore en cequi concerne la protection des actifsétrangers, les droits de propriété etl'application effective des dispositionslégislatives. Les sanctions internatio-nales compliquent l'activité des entre-prises dans certains secteurs.

Ouganda : D

• Malgré les progrès enregistrés en termes de stabilité politique, de qualitéde la réglementation et de violence, la situation se détériore pour ce qui estde la transparence, d'Etat de droit et de contrôle de la corruption. Parailleurs les indicateurs relatifs à la qua-lité des infrastructures se dégradent.

DÉCLASSEMENTS, LEVÉES DES SURVEILLANCES POSITIVESOU MISE SOUS SURVEILLANCE NÉGATIVE

Brésil : A4

• La croissance brésilienne devrait secontracter en 2015 à -0,5% en raisonde la baisse de l’investissement et dela consommation.

• L’activité ralentit dans plusieurssecteurs. L’industrie automobile con-tinue d’être affectée par la ralentis-sement argentin. La construction etl’activité offshore devraient diminueren raison du scandale de corruption,qui touche l’entreprise nationalePetrobras.

• L'activité industrielle pourrait souffrirdavantage cette année en raisond'un risque élevé de pénurie d'eau,de rationnement de l’énergie et depannes d’électricité.

• La crise chez Petrobras contribue à laméfiance des investisseurs étrangers.

• La consommation des ménages (quireprésente environ 60% du PIB)baisse en raison de la hausse des tauxd’intérêt, de l’inflation et des faiblesperspectives de création d’emploi surl’année.

• L’inflation restera élevée en 2015,notamment en raison de la décisiondu gouvernement de réguler les prixde l’essence et des transports publics.

• Du côté politique, le gouvernementdoit faire face à une forte oppositionau Congrès et à l’insatisfaction crois-sante de la population.

Equateur : B

• L’Equateur est le deuxième pays leplus affecté de la région par la baissedu prix du pétrole, après le Venezuela.L’économie est très peu diversifiée etdépendante des revenus du pétrole

(40% des recettes, plus de 50% desexportations).

• Les dépenses publiques et l’inves-tissement (les clefs de la croissance)devraient ralentir en raison de labaisse du prix du pétrole. Le pays abesoin d’un prix du baril à 120 dollarsaméricains pour maintenir la stabilitébudgétaire.

• La dollarisation de l’économie ne permet pas au secteur manufacturierde bénéficier d’une dépréciation dutaux de change (contrairement auxautres économies de la région).

• Les perspectives pour les entreprisesprivées locales s’assombrissent en raison des désaccords tarifaires avecla Colombie et le Pérou (les deux prin-cipaux partenaires commerciaux).

• Forte dépendance aux capitaux chinois

Sierra Leone : D

• L'économie de la Sierra Leone estfortement touchée par les consé-quences du virus Ebola, affectant l'activité économique et les opérationsde nombreux investisseurs étrangersen particuliers dans les secteurs desmines, de l'agriculture et des services.Bien que la progression de la maladieralentisse, de nouveaux cas sontdéclarés chaque jour. En outre, l'indus-trie minière souffrira de la forte baissedu cours mondial du minerai de fer quia perdu près de la moitié de sa valeurdepuis 2013. Le minerai de fer repré-sente plus de la moitié des sources dedevises étrangères du pays et environ15% du PIB. Prévision de croissance2015 : -2%.

Pays Ancienne évaluation Nouvelle évaluation risque pays risque pays

Brésil A4 A4

Equateur B B

Sierra Leone C D

Ancienne évaluation Nouvelle évaluation environnement des affaires environnement des affaires

Koweït A3 A4

Russie B C

Ouganda C D

Evaluations risque pays

Evaluations environnement des affaires

16 RISQUE PAYSPANORAMA

GROUPE

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Zoneeuro

Royaume-Uni

Inde PologneEtats-Unis

58%

8%5%

2% 2%

Zoneeuro

Etats-Unis

Chine RussieRoyaume-Uni

56%

7%5%

3%4%

Une reprise modérée bénéfique pour les entreprisesLa croissance restera modérée en 2015. Tous les com-partiments de l’économie contribueront positivementà l’exception de la dépense publique, contrainte parl’assainissement budgétaire. Les ménages profiterontd’une embellie relative de l’emploi et de la baisse duprix de l’énergie pour accélérer leurs dépenses. Lesexportations, constituées en grande partie de produitsintermédiaires, de machines et de matériel de trans-port, bénéficieront d’une embellie aux Pays-Bas, enAllemagne et en France, tandis que la dépréciation del’euro profitera aux ventes hors zone euro, notammentsur le marché britannique, toujours bien orienté. Con-jugué à la baisse du prix de l’énergie importée et à uneprogression modérée des importations, en général,l’excédent courant progressera. Grâce au maintien detaux bas et à l’amélioration de la situation financièredes ménages, la reprise de la construction de loge-ments se poursuivra. Dans ce contexte plus favorable,avec un crédit accessible et peu onéreux, un taux d’uti-lisation des capacités de production en progression,les entreprises devraient augmenter leurs investis-sements. La baisse des défaillances d’entreprisesentamée en 2014 se poursuivra, les entreprises étantaidées par la faible progression de leurs coûts(matières premières, mesures fédérales visant à ren-forcer la compétitivité, gel de l’indexation des salaires),alors que leur productivité devrait progressivements’améliorer avec l’augmentation de leur activité.

Marche mesurée vers l’équilibre budgétaire La marche vers l’équilibre budgétaire contenue dans le programme de stabilité 2014-2017 est censéedéboucher sur un équilibre structurel en 2018, soit uneamélioration de +2,7 points de PIB par rapport à 2013.L’effort annuel moyen prévu d’ici là devrait représenterl’équivalent de 0,5 point de PIB. Dans les faits, le déficitbudgétaire pourrait baisser sensiblement en 2015 et ladette publique, équivalant à 108% du PIB, entamer unrepli. Le nouveau gouvernement agit surtout sur lesdépenses en ne remplaçant qu’un départ de fonction-naires sur cinq pour aboutir à une réduction de lamasse salariale de 10% en cinq ans, en réduisant lescrédits d’investissement de 20% et en durcissant lescritères pour les prestations sociales. Cependant, larépartition entre la fédération et les régions des effortsà fournir dans le cadre de l’assainissement budgétairereste floue. Par ailleurs, la garantie de 43 milliards d’eu-ros fournie par l’Etat belge dans le cadre de la résolu-tion ordonnée de Dexia, dont le rôle, à présent, se limiteà la conservation d’actifs sous-évalués ou non liquides(prêts à des collectivités et obligations souveraines)jusqu’à leur échéance constitue une menace.

Un faible déficit courantLe déficit des échanges de marchandises apparu en2008 a beaucoup diminué avec la reprise des exporta-tions. Cependant, la marge de progression est limitée,car le pays a perdu en compétitivité-coût depuis plusd’une décennie. Les salaires ont augmenté plus que laproductivité et subissent des cotisations socialesélevées. Aussi, les parts de marché ont diminué enEurope, alors qu’un excédent est apparu avec le restedu monde qui absorbe, à présent, le tiers des exporta-tions. Les services resteront largement excédentaires

grâce aux revenus du transport et du négoce demarchandises. De par sa situation au cœur et audébouché de l’Europe, ses ports, la Belgique joue unrôle majeur dans la réexportation de biens destinés ou provenant de ses voisins. Les importants investis-sements détenus à l’étranger par les acteurs éco-nomiques belges génèrent d’importants revenusfinanciers. Au final, le solde courant est excédentaire.

Un gouvernement axé sur l’assainissementbudgétaireLes élections fédérales et régionales se sont tenues enmai 2014. La Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), l’Alliancenéo-flamande, conservatrice, est devenue le 1er parti enFlandre, et a confirmé sa première place au niveaufédéral. Son programme prévoit, notamment, la suppression de la région de Bruxelles-capitale et lamarginalisation de l’Etat fédéral. Une évolution aussiradicale semble improbable compte tenu des réti-cences d’une majorité de la population, même en Flan-dre. Cependant, la 6ème réforme de l’Etat entrée envigueur en juillet 2014 transfert aux Communautés etaux Régions la compétence en matière d’allocationsfamiliales, de soins de longue durée, de gestion dumarché du travail, d’infrastructures hospitalières,d’aides au logement. Cela s’ajoute à la culture, à l’édu-cation, à l’énergie et à l’environnement. L’échelonfédéral conserve, outre les compétences régaliennes,l’essentiel des dépenses sociales avec les retraites et lamaladie, soit environ la moitié des dépenses publiques,ainsi que la supervision financière, la concurrence, laperception des principaux impôts et le mécanismed’indexation des revenus. En octobre 2014, une coali-tion de centre-droit, à forte dominante néerlandophoneet composée de la N-VA, de deux autres partis néer-landophones (les libéraux d’Open Vld et les chrétiens-démocrates du CD&V) et des libéraux du Mouvementréformateur francophone s’est accordée sur un pro-gramme axé sur l’assainissement budgétaire et a constitué un nouveau gouvernement dirigé par le chefdu parti réformateur Charles Michel. Le parti socialiste,première force politique chez les francophones, estdans l’opposition. Des tiraillements sont apparues au sein du gouvernement, les chrétiens-démocratessouhaitant augmenter la très faible imposition des plus-values afin d’alléger l’imposition du travail, très élevée.Néanmoins, le gel de l’indexation des rémunérations(privées comme publiques) et des allocations, jusqu’àce que la hausse cumulée des prix atteigne 2%, avectoutefois une marge négociable d’augmentation salariale pouvant aller jusqu’à 0,8% en 2016, devrait êtreapprouvé.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts Points faibles

� Localisation optimale entre Royaume-Uni, Allemagne et France

� Présence d’institutions européennes, d’organismesinternationaux et de groupes mondiaux

� Un accès privilégié grâce aux ports d’Anvers (2ème rang européen) et de Zeebrugge, auxcanaux, aux autoroutes

� Faible endettement des ménages (56% du PIB)� Main d’œuvre bien formée grâce à l’enseigne-ment professionnel

� Position extérieure nette créditrice

� Tensions politiques, sociales et financières entreFlandre et Wallonie

� Incertitude institutionnelle� Exportations concentrées sur les produits intermédiaires et sur l’Union européenne

� Perte de compétitivité industrielle cause de disparition de l’excédent courant

� Prix élevé des logements� Démographie peu porteuse

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

0,1 0,3 1,0 1,3

2,6 1,2 0,3 0,0

-4,1 -2,9 -2,9 -2,4

-0,9 0,1 1,2 2,5

104,0 105,0 108,0 106,0

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

A2

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

BELGIQUE17

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A4

A4

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUEASSEZ FAIBLE

Récession attendue en 2015

La croissance brésilienne a été décevante en 2014,affectée par le recul de l’activité industrielle, de l’in-vestissement et le ralentissement de la consomma-tion des ménages. Les perspectives d’une reprise del’activité en 2015 sont peu probables. Le secteurindustriel devrait encore souffrir du manque d’infra-structures et de main d’œuvre qualifiée, qui se traduitpar une hausse plus rapide des coûts au détrimentde la productivité. A cela s’ajoutent un risque élevéde pénurie en eau et un possible rationnementd’électricité en raison de l’absence de pluies quiempêchent les réservoirs des centrales hydroélec-triques de fonctionner à plein régime. L’industrieautomobile devrait encore être pénalisée par leralentissement économique en Argentine (principaldébouché de cette industrie) et par les nouvellesmesures de restrictions à l’importation imposées parce pays. Le secteur de la construction et l’activitépétrolière offshore devraient aussi pâtir de la baissedes investissements, domestiques et étrangers, enraison du scandale de corruption qui entoure legéant national, Petrobras. Le secteur agricole, enrevanche, devrait bénéficier d’une récolte exception-nelle d’oléagineux, céréales et légumineuses (dont lesoja) en 2015, mais les coûts de production devraientêtre plus élevés en raison de la sécheresse qui a sévit dans une partie du pays. De plus, les prix desmatières premières agricoles devraient rester faiblesen 2015. Bien que la dépréciation du real soit béné-fique pour les exportations, la dépréciation en paral-lèle de plusieurs autres monnaies de la région(Mexique, Colombie, Argentine..) diminue l’avantagecompétitif des produits brésiliens d’exportation similaires. En outre, la cherté du crédit, moteur de laconsommation, continue d’affecter la confiance desménages qui sont plus réticents à emprunter. Enfin,l'inflation devrait augmenter plus rapidement en raison du réalignement des prix et tarifs qui avaientété gelés en 2013 suite aux manifestations dansl’ensemble du pays. Les prix administrés quireprésentent 25% de l'indice des prix à la consom-mation devraient augmenter d'environ 10% en 2015.

Un objectif d’excédent primaire plus difficile à atteindre Le remaniement du gouvernement en novembredernier en vue du rétablissement de l’équilibre desfinances publiques a atteint son objectif de rassurer les marchés et d’empêcher une éventuelle dégradationde la note souveraine du pays. Néanmoins, l’objectif du gouvernement d’afficher un excédent budgétaire primaire de 1,2% du PIB en 2015 semble désormais plusdifficile à atteindre en raison de la dégradation plusimportante que prévue des comptes publics en 2014, quienregistrent un déficit primaire de 0,6% du PIB contreunexcédent attendu de 0,1%. Les coupes budgétaires,telles que l’arrêt des subventions au secteur de l’énergieet la réforme des allocations chômage, devraient sepoursuivre. Par ailleurs, le nouveau ministre des finances,Joaquim Levy, prépare un nouvel ensemblede mesurespour permettre de réaliser plus de 10 Mds BRL (3,6 MdsUSD) d’économies supplémentaires.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts Points faibles

� 6ème économie mondiale� Population active croissante � Ressources minérales et agricoles variées etabondantes

� Industrie manufacturière de pointe : aéronau-tique, chimie, pharmacie, ingénierie pétrolière

� Résistance aux chocs exogènes : position extérieure créditrice, réserves considérables

� Maintien des grands équilibres macro-économiques

� Manque de main-d’œuvre qualifiée / systèmeéducatif lacunaire

� Carences dans les infrastructures (transport,énergie)

� Insuffisance de l’investissement� Coûts de production (salaires, énergie, logistique, crédit) élevés

� Dépense publique élevée et peu efficiente � Corruption prospérant sur inégalités

Importations de biens, % du total

Chine Zoneeuro

Argentine Pays-BasEtats-Unis

19%

17%

10%

8%7%

Zoneeuro

Chine Argentine NigériaEtats-Unis

17%16%

15%

4%

7%

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

1,0 2,5 0,0 -0,5

5,8 5,9 6,2 7,0

-2,7 -3,2 -3,8 -3,1

-2,4 -3,6 -3,5 -3,6

68,1 66,2 65,8 65,6

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Ces nouvelles mesures devraient inclure le développe-ment de la fiscalisation électronique des entreprises, laformalisation de 500 000 travailleurs employés dansle secteur informel et la réduction des dépenses desanté au travail. La politique monétaire doit aussi êtremise à contribution pour lutter contre les tensions infla-tionnistes. La banque centrale a récemment relevé sontaux directeur, le SELIC, de 0,5% à 12,25 %, son plus hautniveau depuis 2011.

Un commerce extérieur en perte de vitesse

Le déficit courant devrait rester relativement stable parrapport à l’année précédente. Malgré un regain decompétitivité des exportations grâce à l’ajustement duchange, la croissance des importations continue desurpasser celle des exportations. L’excédent commer-cial, en diminution depuis 2008, devrait bénéficier dela chute du prix du pétrole (le pays importe davantaged’hydrocarbures qu’il n’en exporte) et de la hausse dela production agricole qui devrait en partie compenserla baisse des cours actuels. En revanche, la baisse d’environ -16% des exportations automobiles vers l’Argentine en 2014 devrait se poursuivre. La Banquecentrale d’Argentine freine davantage les autorisationsd’importations depuis le début de l’année, et devraitencore durcir sa politique d’importations en raison de la dépréciation du réal. Les échanges de services etde revenus (tourisme, dividendes, intérêts) resterontdéficitaires. Le déficit courant sera financé par lesinvestissements directs étrangers (environ 2,6% du PIB,hors réinvestissements) et par la dette publique.

Baisse de la confiance envers la nouvelleadministration de Dilma Rousseff

L’objectif de la présidente Dilma Rousseff, réélue dejustesse en octobre 2014, de rompre avec quatreannées de faible croissance en attirant davantage l’investissement semble inatteignable à court terme. Letraitement du scandale de corruption chez Petrobraset ses sous-traitants, notamment dans la construction,visant à financer les principaux partis politiques et àrécompenser des élus contribuent à la méfiance desinvestisseurs. Malgré la démission de l’ensemble de sa direction, l’image de Petrobras et celle du gouverne-ment semblent désormais écornées. En outre, le gou-vernement doit faire face à une forte opposition auCongrès, au sein de sa propre coalition, dont les mem-bres sont mécontents des mesures d’ajustementbudgétaire adoptées. Enfin, l’administration de DilmaRousseff est en perte de popularité et de crédibilitéparmi la population

BRÉSIL18

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Zoneeuro

Royaume-Uni

Israël ChineEtats-Unis

29%

15%

4%3%

2%

Zoneeuro

Israël Chine RussieRoyaume-Uni

60%

14%

7%

1%4%

Fin du recul de l’activité

Après trois années de contraction, l’activité devraitfrémir en 2015. La confiance des acteurs écono-miques se rétablit progressivement. Cependant,leur désendettement (encore 160% du PIB pour lesménages et 200% pour les entreprises) se poursuit.Les ménages sont confrontés à la chute des prix del’immobilier, qui atteint 30% depuis le pic de 2008,et qui pourrait continuer. Les salaires du secteurpublic, qui, comme ceux du privé, ont déjà subi desbaisses, sont gelés jusqu’en 2016. Le chômagetouche 16% de la population active (40% chez lesjeunes). L’investissement public est contraint parl’assainissement budgétaire. La construction d’équi-pements touristiques et de bureaux reprend àpeine. La contribution décisive à la croissance vien-dra, une fois de plus, des échanges extérieurs,grâce au tourisme et aux services non financiersdestinés aux entreprises dont la compétitivité estaccrue par la baisse de l’euro et des salaires. Mais,cela suppose que les relations ne se dégradent pasplus entre l’Union européenne et la Russie. Unedépréciation supplémentaire du rouble et une forterécession en Russie pourraient détourner un peuplus les touristes et les entreprises russes qui sontdes clients majeurs.

Un secteur bancaire massif et fragile Suite à l’entrée dans l’UE (2004) et à l’adoption del’euro (2008), le secteur bancaire chypriote a enfléjusqu’à peser sept fois le PIB. Le retournement dumarché immobilier local fin 2008 et l’effondrement del’économie grecque début 2010, dans lesquels il avaitconsidérablement investi, lui ont été fatals, provoquantl’insolvabilité de ses principaux acteurs. Les autoritésont été incapables d’opérer seules le sauvetage vue laforte dégradation des comptes publics et extérieurs,soumises à la pression de la Commission européenne,de la BCE et du FMI (les institutions) qui en faisaientune condition de leur aide financière de 10 milliardsd’euros (60% du PIB). Elles ont restructuré le secteuren grande partie aux frais des créanciers et desdéposants. Malgré la liquidation de l’une des princi-pales banques, le secteur pèse encore 315% du PIB,hors banques étrangères (160%). Les créances douteuses représentent plus de 50% du portefeuille.Leur traitement a été jugé primordial par les institu-tions qui conditionnent la poursuite de leur aide parl’application d’une législation modernisée sur lessaisies immobilières et les faillites. La dépendanceaux dépôts de non-résidents (40% du total) et auxliquidités de la banque centrale reste élevée. La levéedes dernières restrictions aux mouvements de capi-taux avec l’extérieur ne pourra intervenir qu’avec leretour de la confiance.

Un assainissement budgétaire en cours

Même si le déficit semble s’être évaporé grâce aux efforts qui ont représenté 7,5% du PIB sur 2013 et2014, un effort supplémentaire estimé à 4% du PIB est à réaliser afin de réduire la dette publique. Celle-ci

continue d’augmenter, n’est pas soutenable à moyenterme et n’intègre pas les garanties accordées par l’Etatsur des emprunts bancaires (20% du PIB). A cette fin,l’excédent primaire, c’est-à-dire hors intérêts de ladette, devra atteindre 4% du PIB en 2018, alors qu’il aatteint 2,8% en 2014.

L’excédent des services compense partiellement le déficit des biens

Même s’il a diminué depuis 2008, lorsqu’il atteignait32% du PIB, le déficit commercial atteint près de 20%.Il est lié à la faible diversification de la productionmanufacturière locale. Il est compensé à 80% parl’excédent du tourisme et des services pour les entre-prises. Les retraits de dépôts étrangers, s’ils ontbeaucoup baissé avec l’adoption du contrôle deschanges en 2013, représentaient encore 27% du PIBen 2014. Ils sont compensés par les levées de fondsdes banques et de l’Etat sur les marchés, par l’aidefinancière internationale et le retour des investisse-ments étrangers dans l’immobilier touristique et de bureau. La dette extérieure est massive (440% du PIB), mais une part importante correspond aux engagements du secteur privé, notamment auxdépôts bancaires des non-résidents et aux empruntsréalisés par des sociétés étrangères installées sur l’île.

Un gouvernement minoritaire qui peinera à obtenir la réunification de l’île

Nicos Anastasiades, élu à la présidence pour 5 ans, en2013, dirige un gouvernement minoritaire, car son parti,le Rassemblement démocratique (Disy), conservateur,ne dispose plus de la majorité au parlement depuis ladéfection du Parti démocrate (Diko), centriste. Cedernier a, ainsi, voulu marqué son désaccord avec ladéclaration commune de Nicos Anastasiades et DervişEroğlu, les dirigeants respectifs des communautéschypriotes grecques et turques, visant au redémarragedes négociations en vue de la réunification de l’île, (à l’arrêt depuis 2012). En face, le Parti travailliste destravailleurs (Akel), d’orientation communiste, estpresque aussi nombreux que Disy. L’obtention d’unaccord entre les deux communautés permettrait,notamment, d’exploiter de manière rentable le gazoffshore et de l’exporter grâce à un gazoduc vers laTurquie. Par ailleurs, l’absence de majorité a contraintle gouvernement à différer l’entrée en vigueur de lalégislation sur les saisies immobilières, condition miseau versement du solde (le tiers) de l’aide interna-tionale.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts

Points faibles

� Carrefour entre Europe, Afrique et Asie : négoce� Secteur tertiaire : tourisme, services aux entre-prises, transport maritime

� Main-d’œuvre qualifiée et anglophone� Infrastructures de transport et de télécom-munication de bonne qualité

� Division de l’île (depuis 1974) et relations tenduesavec la Turquie

� Petit marché domestique éloigné et excentré du cœur de l’Europe

� Faible diversification de l’activité (tourisme,construction, services financiers, comptables et juridiques) et de la clientèle étrangère (britannique, russe)

� Instabilité géopolitique régionale� Dettes publique et extérieure élevées� Secteur bancaire massif, hyper concentré et lesté de créances douteuses

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

-2,4 -5,4 -2,8 0,5

3,1 0,4 -0,2 0,7

-5,8 -4,9 0,0 -1,2

-5,5 -1,3 -7,0 -6,5

80,0 102,0 105,0 113,0

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

C

A3

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

CHYPRE 19

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B

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE ÉLEVÉ

Ralentissement de la croissance en 2015

La croissance du pays, principalement soutenue parla dépense publique, devrait pâtir de la baisse du prixdu pétrole. Ce dernier représente près de 40% desrecettes publiques et assure une bonne partie desentrées en devise. Le gouvernement a d’ores et déjàannoncé une réduction de 4% du budget de l’Etat ini-tialement prévu pour 2015. L’attribution de la con-struction du réseau 4G pour 330 M USD devrait enpartie contribuer à réduire la pression sur le budgetde l’Etat sur l’année. La demande intérieure devraitrester modérée du fait d’un stimulus budgétaire, maisle pouvoir d’achat externe des équatoriens sera plusimportant en raison de l’appréciation du dollaraméricain. L’investissement privé restera pénalisé parle ralentissement de l’offre de crédit, les banquessubissant de nombreuses contraintes réglementaireset finançant prioritairement le secteur public. L’investissement chinois dans le secteur minier et desénergies renouvelables (centrales hydroélectriques)réalisé en partenariat avec l’Etat devraient un peuralentir en raison des coupes budgétaires. La contri-bution du commerce extérieur restera modérée.Bien que la reprise de l’économie américaine soit unsigne positif pour les exportations du pays (45% des exportations y sont destinées), l’appréciation dudollar américain pèse sur la compétitivité des expor-tations non pétrolières (bananes, crevettes, cacao,fleurs) principalement vers l’Europe.

Dégradation des comptes publics en raisonde la baisse des recettes pétrolières

Le déficit public devrait progresser en raison de labaisse des cours du pétrole qui représente 40% desrecettes publiques. Le budget de l’Etat de 2015 quiavait été approuvé sur la base du prix du pétrole à79,7 USD/baril a été revu à la baisse (-4% en janvier2015) en raison de baisse récente des cours. Le gou-vernement a d’ailleurs imposé des nouvelles taxes etdroits de douane à l’importation en vigueur depuisjanvier dont l’objectif est de conserver la liquidité endollars du pays (économie dollarisée). L’Etat tablesur un besoin de financement supplémentaire d’en-viron 7,2 milliards USD sur l’année, dont 5,3 Mds USD(taux de 2% sur 30 ans) ont déjà été accordés par laChine. Le pays peut également avoir recours auxmarchés internationaux comme il l’a fait en 2014(emprunt obligataire de 2 milliards USD sur 10 ans autaux de 7,95%, sa première depuis un défaut sélectifde décembre 2008), mais à des coûts plus élevés,compte tenu de la perspective d'une augmentationdes taux d'intérêt américains. Cela contribue à la pro-gression de la dette publique extérieure qui devraitdépasser les 34% du PIB en 2015, mais qui restera à un niveau relativement faible. La dette est majori-tairement détenue par la Chine, dont les prêts sontgagés sur l’octroi de concessions minières, lesrecettes pétrolières et la production d’électricitéfuture.

Hausse du déficit courant affecté par la baisse des cours du pétrole et l’appréciation du dollar

Le déficit courant devrait se creuser en raison de ladégradation de la balance commerciale, affectée par labaisse du prix des produits pétroliers et de l’apprécia-tion du dollar. Les exportations de pétrole et dérivésreprésentent plus de la moitié des exportations du payset 20% des importations. Bien que la hausse de la pro-duction pétrolière attendue pour 2016 soit favorable àla balance commerciale, la baisse durable des courspourraient limiter les gains à l’avenir. Les exportationsnon pétrolières vers l’Europe principalement devraientralentir en raison de l’appréciation du dollar qui pèsesur la compétitivité des produits locaux. Malgré lahausse des taxes et droits de douane à l’importationmise en place en ce début de l’année, les importationstendent à progresser plus rapidement que les expor-tations en raison de la faiblesse de l’industrie manufac-turière locale et de la hausse du pouvoir d’achat desménages engendrée par l’appréciation du dollar. La balance des services reste déficitaire, les coûts dufret et les services pétroliers payés à des compagniesétrangères excédant les recettes touristiques. La balance des revenus est affectée par les sorties signi-ficatives de capitaux et les IDE, en baisse, ne suffisentpas à financer le déficit du solde courant. Le pays estainsi amené à s’endetter auprès des organisations mul-tilatérales et la Chine, devenue désormais le premier prêteur du pays.

Frictions diplomatiques avec les pays voisinssur fond de protectionnisme

La chute de plus de 50% du prix du baril de pétroleconjuguée à l’affaiblissement du peso colombien et duNuevo sol péruvien contre le dollar américain (la mon-naie de l'Equateur) ont conduit le gouvernement àimposer des nouvelles mesures de protection tarifairesenvers ces deux pays. Cette décision a provoqué unequerelle diplomatique avec la Colombie et le Pérou,tous les deux membres de la Communauté andine desnations (CAN), une association de libre-échange dontl’Equateur fait partie. Ce désaccord devrait pénaliser lesexportations équatoriennes à valeur ajoutée destinéesprincipalement au marché de la CAN. De plus, le départsoudain du ministre des affaires étrangères FranciscoRivadeneira, partisan de la libéralisation des échanges,inquiète les entreprises du secteur privé qui craignentle retour à terme d’une politique commerciale protec-tionniste. Enfin, le gouvernement continuera de favo-riser les relations sino-équatoriennes, la Chine étantdevenue le principal investisseur et créancier du pays.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts

Points faibles

� Important potentiel minier, pétrolier, gazier� Prochaine autosuffisance énergétique grâce àl’hydroélectricité

� Potentiel touristique (flore, faune, patrimoine)� Diversité climatique permettant de nombreusescultures

� Richesses marines : 1er exportateur de crevettes� Faible endettement public et externe

� Economie peu diversifiée, dépendante dupétrole

� Infrastructures insuffisantes (routes, barrages) etfaible qualification de la main d’œuvre

� Défaut souverain historique � Faiblesse des investissements privés nationauxet étrangers

� Interventionnisme étatique � Crédit onéreux et encore peu développé � Opposition des populations indigènes et desécologistes au développement des ressourcesprimaires

Etats-Unis

Zoneeuro

Pérou ColombieChili

45%

11% 10%8%

4%

Etats-Unis

Chine Colombie PanamaZoneeuro

29%

13%

9%7%

8%

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

5,1 4,4 3,8 1,5

4,1 2,7 3,9 4,1

-1,1 -4,7 -4,2 -4,5

-0,3 -1,3 -0,8 -2,4

21,3 24,3 27,0 34,0

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

Importations de biens, % du total

EQUATEUR20

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Zoneeuro

Turquie Royaume-Uni

Etats-Unis

Bulgarie

30%

12%

5%4%

3%

Zoneeuro

Russie Chine BulgarieIraq

37%

14%

8%

3%5%

Une reprise freinée par l’instabilité politique

Après avoir reculé de près de 30% sur la période2008-2013, le PIB a commencé à se redresser légère-ment en 2014. La reprise enregistrée sur les neuf pre-miers mois de l’année a été tirée principalement parla consommation privée et les exportations, notam-ment de services (tourisme et transport maritime).Toutefois, la croissance a marqué le pas au derniertrimestre du fait de l’incertitude politique. En raisonde l’arrivée de Syriza au pouvoir en janvier 2015 et del’épreuve de force engagée par le nouveau gouverne-ment avec ses créanciers internationaux, les perfor-mances du premier semestre 2015 pourraient s’avérerégalement décevantes. La baisse de la confiance desagents économiques devrait se traduire par un reculde la production et de l’investissement. Le chômagea amorcé une décrue fin 2013 mais reste massif. L’in-flation demeure négative, reflétant à la fois la faibleutilisation des capacités de production, le recul descoûts unitaires du travail, la baisse du prix du pétroleet une concurrence accrue dans les secteurs de ladistribution, de la santé et de l’énergie. L’activitédevrait malgré tout se renforcer sensiblement au sec-ond semestre de l’année 2015. La normalisation défini-tive des relations avec les créanciers internationaux etla reprise du crédit devrait favoriser le renforcementde l’investissement. La consommation devrait béné-ficier du faible niveau des prix de l’énergie et de l’aug-mentation du revenu disponible des ménages. Ladépréciation de l’euro et les gains de compétitivitédevraient soutenir les exportations.

La qualité du portefeuille des banques reste très dégradée et l’incertitude politiquea provoqué des sorties de capitaux

Le secteur bancaire est sorti moins fragilisé que prévudes tests de résistance de la BCE d’octobre 2014, lesquatre banques systémiques sous revue ayant en trèsgrande partie résorbé leur manque de capitaux durantl’année 2014. Leurs revenus d’intérêts ont augmenté etles mesures de réduction des coûts portent leurs fruits.Ce bilan positif est cependant obscurci par le poids desprêts non performants qui représentent en moyenneplus de 30% des crédits. Cela absorbe des liquidités et du capital qui ne peuvent dès lors contribuer au financement de l’économie réelle. Le crédit auxentreprises et aux ménages demeure à un bas niveau (toujours négatif en glissement annuel). En outre, l’incertitude politique a entraîné d’importants retraitsde dépôts entre décembre 2014 et février 2015, lesbanques risquant à tout moment de se retrouver àcourt de liquidité.

Des progrès réalisés sur le plan budgétairemais une dette publique difficilement viable

La Grèce a bénéficié de deux plans de sauvetage en2010 et 2012 d’un montant total de 240 Mds d’euros,le second intégrant un échange à prix décoté de ladette souveraine grecque détenue par le secteur privé.

Le pays a esquissé un retour sur le marché obligataireen avril 2014. Le contexte politique et les inquiétudesentourant la sortie du plan de renflouement européen,qui devait se clore fin décembre 2014, ont toutefoisentraîné une remontée des taux grecs à compter de finseptembre 2014. Dans un premier temps, Bruxelles a décidé de prolonger jusqu’à fin février 2015 le pro-gramme d’aide à la Grèce. Puis les taux à dix ans ont atteint un pic, fin janvier 2015, au lendemain de lavictoire de la gauche radicale, dont le programmeprévoyait de revenir sur les accords en cours et derenégocier rapidement la dette publique. Après unprocessus de négociation laborieux, le nouveau gou-vernement a toutefois décidé de se plier aux exigencesde Bruxelles (accord du 20 février 2015). Il a obtenu une prolongation du plan d’aide jusqu’à fin juin 2015 enéchange d’une liste de réformes (lutte contre la fraudefiscale et la corruption, mesures sociales dont le coûtdevra toutefois être neutre pour le budget). Il restemaintenant aux institutions internationales à examineren détail les projets du gouvernement. Une fois lesréformes mises sur les rails, le pays pourra recevoir ladernière tranche du plan d’aide. Des efforts louablesont été réalisés sur le plan budgétaire jusqu’ici, la Grèceparvenant à dégager en 2013 et 2014 des excédentsbudgétaires primaires. La dette publique se maintienttoutefois à un niveau trop élevé, ce qui pourrait néces-siter, un jour ou l’autre, un allègement à consentir parles créanciers publics du pays.

Une situation politique fragile

Les autorités avaient promis de s’émanciper de latutelle internationale en fin d’année 2014. Fragilisé parle blocage des négociations avec la Troïka et l’extensioninitiale du plan de sauvetage, l’exécutif a décidé d’avancer l’élection présidentielle à décembre 2014. Lacoalition gouvernementale (droite conservatrice etsocialistes) a toutefois pris de trop grands risques.Son candidat n’a pas recueilli la majorité requise auparlement, ce qui a entraîné la dissolution de cedernier et l’organisation d’élections législativesanticipées (25 janvier 2015). Les Grecs ont donnéla victoire au parti de gauche radicale Syriza, qui n’acependant pas obtenu la majorité absolue et achoisi de s’allier avec la droite souverainiste pourgouverner. La stabilité politique reste fragile. Lespartis de la coalition ont peu de choses en com-mun, en dehors de leur rejet de la politiqued’austérité européenne, et l’accord conclu avecl’Eurogroupe mécontente l’aile gauche de Syriza.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts

Points faibles

� Soutien financier de la communauté financièreinternationale

� Leader mondial du transport maritime� Ajustement des comptes publics et extérieurs� Attractivité touristique

� Dette publique toujours très élevée� Qualité du portefeuille des banques dégradée� Faiblesse des institutions publiques, forte évasion fiscale

� Base industrielle limitée, faible contenu techno-logique des exportations (produits alimentaires,et chimiques, métaux, pétrole raffiné)

� Tensions sociales entretenues par la rigueur budgétaire et un chômage massif

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision* y compris recapitalisation du secteur bancaire

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)*

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

-6,6 -3,9 0,8 0,6

1,0 -0,9 -1,4 -1,0

-8,6 -12,2 -2,7 -1,0

-2,4 0,6 1,3 3,0

156,9 174,9 174,0 170,0

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

C

A3

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

GRÈCE 21

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Etats-Unis

Zoneeuro

Chine SingapourEAU

12% 12%

10%

5%

4%

Chine Zoneeuro

EAU SuisseArabiesaoudite

11%

8% 8%

6%

7%

La baisse du prix du pétrole profite à la croissance

La reprise de l’activité devrait se poursuivre au coursde l’année fiscale 2015/16. L’économie indiennebénéficiera de la baisse du prix du pétrole et des pre-miers effets des réformes structurelles entreprisespar Narendra Modi. Depuis son arrivée au pouvoir enmai 2014, le premier ministre indien a initié de nom-breuses mesures visant à promouvoir le secteurmanufacturier indien, attirer les IDE et atténuer lescontraintes structurelles qui affectent l’économieindienne telles que la loi sur l’acquisition de terrainset les rigidités du droit du travail. Par ailleurs, lebudget relatif à l’année fiscale 2015/16 prévoit lacréation d’un fond souverain pour le financementd’importants projets d’infrastructures routières, fer-roviaires et électriques. Néanmoins, la mise en œuvrede ces projets reste conditionnée à l’avancée de laréforme sur les terrains. En outre, le gouvernement a également annoncé lamise en place d’une sécurité sociale universelle qui permettra de soutenir la consommation privée,principale moteur de la croissance. Le secteur des services continuera aussi de porterl’activité, notamment la branche des haute-techno-logies. Par ailleurs, l’inflation est désormais sous contrôle grâce, notamment, à la baisse du cours desmatières premières au premier rang desquelles lepétrole et l’or. Néanmoins, l’inflation restera volatile,celle-ci étant corrélée à l’abondance de la moussonqui affecte directement la qualité des récoltes. Lamaîtrise de l’inflation a permis à la banque centraled’abaisser ses taux directeurs en janvier et mars 2015et de nouvelles baisses sont attendus en cours d’an-née. L’assouplissement de la politique monétaire estde nature à soutenir à la fois la consommation privéeet l’investissement qui bénéficie également de labaisse du cours du pétrole.

Les comptes extérieurs sous contrôle maisles finances publiques restent fragiles

En dépit de la volonté d’assainissement des comptespublics, le déficit budgétaire et la dette publiquerestent importants. Néanmoins, les dépenses en infra-structures prévues par le gouvernement Modi nedevraient pas être financées par un recours à la dettemais par la vente de licences et la privatisation d’entre-prises publiques. De plus, la réforme des subventions,notamment pétrolières, permettra de réduire lesdépenses et l’adoption d’une TVA au niveau fédéral estprévue au cours de l’année 2015 pour une mise enœuvre en 2016.S’agissant des comptes extérieurs, le déficit courantdevrait rester sous contrôle malgré la levée des restric-tions sur les importations d’or. En effet, la baisse descours de l’or et du pétrole permettra de maîtriser lavaleur des importations et les exportations béné-ficieront de la reprise dans les économies avancées. En dépit des anticipations de resserrement de la poli-tique monétaire de la Réserve fédérale américaine,

la roupie devrait rester relativement stable en 2015, ledéficit courant étant limité et les réserves de changeconfortables (près de sept mois d’importations en2015). De plus, les IDE et les investissements de porte-feuille sont sur une tendance haussière.Enfin, les banques publiques, qui représentent les ¾del’actif bancaire et portent le financement des secteursnon profitables, affichent une détérioration de la qualitéde leurs actifs.

En dépit de sa popularité, les réformes promises par le premier ministre Modi seront difficiles à mettre en place

Suite aux élections législatives de mai 2014 qui ont vuune large victoire du BJP (Bharatiya Janata Party),Narendra Modi a été désigné premier ministre et sonparti détient la majorité absolue à la Lok Sabha (cham-bre basse du parlement). La tenue d’élections dansplusieurs Etats importants a permis de confirmer lapopularité du BJP. Néanmoins, le BJP a connu un premier revers électoral dans un scrutin régional à Dehlien février 2015 et le parti du Congrès continuera dedominer la chambre haute au moins jusqu’à la fin del’année 2015 ce qui pourrait retarder les réformes struc-turelles promises lors de la campagne et attendues parles milieux d’affaires qui ont réagi très favorablement àl’élection de N. Modi. Même si le bilan de N. Modi alors qu’il était ministre enchef de l’Etat du Gajarat est entaché par les violencesde 2002 lors desquelles des milliers de musulmans sontmorts, son élection a été accueillie favorablement parles partenaires de l’Inde et notamment les Etats-Unis.Après avoir reçu N. Modi en septembre 2014, BarackObama s’est rendu en Inde en janvier 2015. Cependant,les relations avec le Pakistan restent tendues. En dépitde la présence du premier ministre pakistanais à l’in-vestiture du premier ministre Modi, l’Inde a suspenduses pourparlers diplomatiques avec le Pakistan aprèsla rencontre entre le Haut-Commissaire pakistanais àNew-Dehli et les chefs séparatistes du Cachemire. Deplus, des échanges de tirs meurtriers ont ensuite eu lieuà la frontière entre les deux pays. Néanmoins, unereprise du dialogue a été initiée en mars 2015 grâce àla rencontre, à Islamabad, de hauts-responsables desaffaires étrangères.Enfin, malgré les réformes attendues, l’environnementdes affaires continuera de pâtir de lacunes persistantes.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts

Points faibles

� Moteurs de la croissance diversifiés� Fondamentaux solides : épargne et investissementélevés

� Secteur privé performant dans les services � Dette extérieure modérée et réserves de change confortables

� Manque d’infrastructures et déficience du système éducatif

� Lourdeurs bureaucratiques et blocages politiques persistants

� Pays importateur net de ressources énergétiques � Montée de l’endettement des entreprises privées� Finances publiques fragiles � Incertitudes persistantes sur la question du Cachemire

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision* Tient compte des modifications méthodologiquesintervenues en février 2015

** Comprend dette publique fédérale et des collectivitéslocales. Année fiscale : avril – mars

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012/13 2013/14 2014/15 (e) 2015/16 (p)

Croissance PIB (%)*

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)**

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)**

5,1 6,9 7,0 7,5

10,0 7,2 5,8 6,1

-7,1 -7,0 -6,8 -6,5

-4,7 -1,7 -1,2 -0,3

66,2 65,3 64,9 63,1

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

A4

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUEASSEZ FAIBLE

INDE22

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Zoneeuro

Inde Brésil Royaume-Uni

Etats-Unis

29%

12%11%

10%

5%

Chine Zoneeuro

Inde Royaume-Uni

Etats-Unis

21%

16%

11%

3%

5%

Le dynamisme du secteur non pétrolier sera insuffisant pour éviter un ralentissement de la croissance

L’économie du Nigéria, première puissance afri-caine en termes de PIB devant l’Afrique du Sud, estdominée par les services (plus de 50% du PIB). Lessecteurs hors pétrole (construction, télécom) con-tinueront à tirer la croissance nigériane en 2015.L’industrie manufacturière (ciment) bénéficiera dela réalisation des projets d’infrastructures. Mais laproduction d’hydrocarbures reste affectée par lesvols et le sabotage des installations. Le maintiend’un cours du baril relativement peu élevé limiterala contribution des exportations nettes à la crois-sance.La consommation privée, moteur de la croissance,sera moins dynamique qu’attendu en raison de la révision à la baisse des dépenses publiques. Enoutre, les tensions inflationnistes seront entre-tenues par le renchérissement des importationsconsécutif à la dépréciation du naira. Par ailleurs, leniveau élevé des taux d’intérêt contraindra le créditet donc la demande intérieure. Le secteur bancaire pourrait, compte tenu de saforte exposition au secteur pétrolier (environ unquart du total des prêts), être touché par unedégradation de la qualité du portefeuille consécutifà la baisse des cours du brut. Sa rentabilité, déjàfaible, pourrait se détériorer davantage.

Un déficit budgétaire qui se creuse et un excédent courant qui s’amenuise

Les finances publiques devraient se dégrader en 2015.La réduction des dépenses annoncée en février 2015suite à la révision du budget sur la base d’un prix dupétrole à 65 $/bl (78 $/bl précédemment) ne devraitpas empêcher une hausse, même modérée, des aidessociales et des salaires dans le contexte des électionsprésidentielles. Les recettes du secteur pétrolier (70%du total) seront contraintes par la faible progressiondes cours et de la production. Les mesures destinées à élargir l’assiette fiscale et àaméliorer le recouvrement des impôts, l’alourdissementde certaines taxes et la réduction des subventions sur les carburants devraient contribuer à atténuer ladégradation du déficit. Mais les marges de manœuvrede l’Etat sont très réduites, le montant du fonds deréserve représentant désormais 1% du PIB (contre 5%en 2011). L’endettement public reste néanmoins faible.L’excédent courant devrait continuer à s’éroder en2015. Les exportations de pétrole (90% du total)seront handicapées par les problèmes structurels(vols, manque d’investissement) et une demandemondiale qui restera peu porteuse. La baisse ducours réduira les recettes d’exportation, mais allègeraégalement la facture énergétique, les importationsde produits pétroliers représentant près d’un tiers du total des importations du Nigéria en raison de l’insuffisance de ses capacités de raffinage.

Le rapatriement des dividendes des compagnies inter-nationales pèse également sur le solde courant alorsque les flux nets d’IDE ralentissent : certaines compa-gnies pétrolières vendent leurs actifs et les reports suc-cessifs de l’adoption de la loi sur le secteur pétrolier(Petroleum Bill), ainsi que les incertitudes politiques, nefavorisent pas les investissements étrangers.Après la dévaluation du naira décidée fin novembre2014, les pressions sur le cours de la monnaie nigérianedevraient persister en 2015, voire même être renfor-cées, notamment en cas de détérioration de la situationsécuritaire et politique.

Dégradation de la situation sécuritaire et risque d’intensification des tensions à l’approche des élections.

La situation sécuritaire, toujours tendue dans la zonede production pétrolière du delta du Niger, s’est surtoutfortement détériorée dans le nord avec l’intensificationdes actions du mouvement islamiste radical BokoHaram. Les élections présidentielles, initialementprévues en février 2015 ont été reportées au 28 marscompte tenu, officiellement de l’instabilité persistantede la situation dans cette partie du pays. Le présidentG. Jonathan, désigné, après d’intenses négociations,comme candidat de son parti le PDP (Parti démocra-tique populaire) brigue un second mandat. Mais le principal parti d’opposition (APC) s’est considérable-ment renforcé grâce au mécontentement croissant dela population face aux difficultés de l’actuel gouverne-ment à gérer les problèmes sécuritaires et écono-miques du pays. La victoire du candidat du PDP, qui aremporté toutes les élections depuis 1999, est donccette fois beaucoup plus incertaine. Le risque de ten-sions alimentées par le chômage massif, la pauvreté etles inégalités régionales s’accentue, faisant craindre unemontée de l’instabilité sociale à l’approche des élec-tions.Le pays souffre de l’inefficacité de son administrationet d’une corruption qui tend à augmenter, comme entémoigne le recul du Nigéria dans le classement de laBanque mondiale au titre de cet indicateur de gouver-nance (191ème rang en 2013 contre 179ème en 2010).

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts

Points faibles

� Première puissance africaine en termes de PIB etpays le plus peuplé d’Afrique (162 millions)

� Importantes ressources en hydrocarbures etlarge potentiel agricole

� Faible endettement extérieur

� Forte dépendance aux revenus pétroliers (90%des exportations, 80% des recettes fiscales)

� Capacité de raffinage très réduite impliquant des importations onéreuses

� Tensions ethniques et religieuses � Insécurité, corruption contraignant l’environnement des affaires

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

4,3 5,4 6,5 5,0

12,2 8,5 8,3 8,8

0,4 -2,3 -2,5 -2,8

4,4 3,9 2,0 1,2

10,4 10,4 10,6 11,1

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

C

D

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUEASSEZ ÉLEVÉ

NIGÉRIA23

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A2

A1

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUE TRÈS ÉLEVÉ

La demande interne devrait davantage tirer la croissance en 2015

Après un léger trou d’air en début d’année 2014, liéà des facteurs climatiques, la croissance est repartieà la hausse par la suite. Toutes ses composantes, horsla consommation publique, ont enregistré une évo-lution positive en fin d’année. Au total, ce sont essen-tiellement les exportations et l’investissement quiauront tiré l’activité l’année dernière. Compte tenudu degré élevé d’ouverture de l’économie, la crois-sance restera en partie guidée, en 2015, par l’évolu-tion de la demande extérieure, en particulier celleémanant de la zone euro. Mais, les moteurs internesde la croissance devraient voir leur contribution aug-menter sensiblement en 2015, bien que l’essor de laconsommation puisse être freiné par le désendette-ment des ménages. La consommation devrait malgré tout bénéficier de l’amélioration du marchédu travail, de la reprise du marché immobilier, de laprogression des salaires et du maintien de l’inflationà un bas niveau. En début d’année 2015, la confiancedes consommateurs et des industriels avait tendanceà se stabiliser, mais elle redevenait positive dans lesecteur de la construction, pour la première foisdepuis 2008.

Les déficits publics restent maîtrisés et les pressions inflationnistes faibles

Après être passé sous le seuil des 3% en 2013, puis êtrelégèrement remonté en 2014, en raison notammentd’une hausse ponctuelle de la contribution au budgetcommunautaire, le déficit budgétaire devrait se con-tracter à compter de cette année sous l’effet d’unemeilleure maîtrise des dépenses de retraite et de santé.De nouvelles réformes dans ce domaine pourraienttoutefois s’avérer plus difficiles à mettre en œuvre poli-tiquement à l’avenir. Le poids de la dette publiquedevrait demeurer pratiquement stable, autour de 70%du PIB, et inférieur à la moyenne de la zone euro. Par ailleurs, l’inflation devrait rester faible en 2015 dufait de la baisse récente des prix de l’énergie et desbiens importés, même si les effets de cette baisse sedissipent au cours de l’année.

Les exportations devraient continuer à bénéficier de la reprise modérée deséconomies avancées

L’économie néerlandaise est très ouverte sur le plancommercial et le pays figure parmi les dix premiersexportateurs mondiaux, fournissant principalement dupétrole raffiné, du gaz naturel, des automobiles, dumatériel électrique et du matériel informatique. Lamoitié de ces ventes sont des réexportations, le paysjouant le rôle de plaque tournante du commerceeuropéen. Il devrait bénéficier de la reprise de la crois-sance dans les économies avancées, même si le rythmede celle-ci reste modéré dans la zone euro, qui absorbeprès de 60% des exportations de biens (dont 25% pour

la seule Allemagne), et si l’embargo décrété par laRussie sur les produits alimentaires continue à pesersur les ventes à destination de ce pays.

La situation des banques et des entreprisess’améliore

Frappées par la crise financière de 2007-08, la dégra-dation du marché immobilier local et la chute de l’activité, les banques ont dû réduire leurs crédits etrecourir à l’aide de l’Etat sous la forme d’injections decapitaux, de nationalisations et d’octroi de garanties.La concentration du marché bancaire s’est accrue etles banques se sont recentrées sur le marché domes-tique. Les conditions d’accès à la liquidité se sont normalisées et le secteur a amélioré sa solvabilité. Enrevanche, la qualité du portefeuille bancaire s’estlégèrement détériorée. Le taux de défaut des ménages,dont le niveau d’endettement - résultant pour l’essen-tiel de prêts à l’habitat – est pourtant très élevé (245%de leur revenu disponible brut à fin 2013), reste néan-moins contenu, en raison notamment d’une importanteépargne financière. Par ailleurs, après avoir reculé de20% par rapport à leur niveau record d’août 2008, lesprix immobiliers remontent légèrement depuis avril2014. La situation des entreprises se redresse progres-sivement après une période difficile. Ainsi, les faillitesd’entreprises, qui avaient atteint un sommet en 2013,affectant fortement les secteurs de la construction etdu commerce, ont commencé à refluer à compter dutroisième trimestre 2013. Elles se sont contractées de21% en 2014 sur un an et continuaient à fléchir en toutdébut d’année 2015.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts Points faibles

� Activité portuaire (Rotterdam, 1er port européen)� Bons indicateurs de compétitivité� Exportations diversifiées et comptes extérieursexcédentaires

� Infrastructures de qualité

� Economie dépendante de la conjoncture euro-péenne

� Secteur bancaire convalescent� Importante dette immobilière des ménages� Vieillissement de la population, coût élevé de la santé

Importations de biens, % du total

Zoneeuro

Royaume-Uni

Suède PologneEtats-Unis

59%

9%

3% 2% 2%

Zoneeuro

Chine Russie Etats-Unis

Royaume-Uni

33%

12%

7% 6%7%

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

-1,6 -0,7 0,8 1,3

2,8 2,6 0,3 0,3

-4,0 -2,3 -2,7 -2,1

8,8 8,5 8,5 8,1

66,5 68,6 69,3 70,3

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

PAYS-BAS24

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C

C

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

RISQUEASSEZ FAIBLE

Contraction de l’économie en 2015

Le ralentissement de la croissance observé depuis2013 s’accentuera en 2015. La consommation privée,principal moteur de l’activité, souffrira de l’accéléra-tion de l’inflation et de l’endettement croissant desménages. L’investissement sera handicapé par lemanque de confiance des entrepreneurs mais aussipar les restrictions de financement en devisesimposées dans le cadre des sanctions occidentales.Par ailleurs, le niveau élevé des taux d’intérêt, malgréleur abaissement par la Banque centrale russe (BCR)de 17% à 15% en janvier puis à 14% en mars 2015,pèsera sur le crédit. L’inflation devrait nettement accélérer en 2015. Lerenchérissement des biens importés consécutif à ladépréciation du rouble ainsi que les conséquencesde l’embargo imposé sur certains produits agro-alimentaires a ainsi entraîné une hausse de 15% desprix en janvier 2015. Le risque de solvabilité et de liquidité du systèmebancaire a fortement augmenté sous l’effet de ladétérioration de la qualité du portefeuille dans uncontexte de crise économique, mais aussi du coûtélevé du financement lié aux sanctions interna-tionales qui privent les plus grandes banques d’accèsaux marchés financiers. La dépréciation du roubleaugmente en outre la valeur de leur dette en dollar.

Dégradation du solde budgétaire maisamélioration du solde courant

Le déficit budgétaire se creusera en 2015, tout enrestant modéré. L’affaiblissement du cours du pétroleréduira les recettes provenant du secteur des hydro-carbures (50% du total) et le repli de l’activité contrain-dra les revenus hors pétrole. La maîtrise des dépenses,afin de limiter la dégradation des finances publiques etl’endettement de l’Etat, devrait se traduire par une pro-gression plus lente des salaires et des pensions. Toute-fois, le budget de la défense devrait augmenter. Par ailleurs des aides ont été annoncées en faveur decertains secteurs pour soutenir la production de sub-stitution aux importations. Les finances publiquesrusses restent néanmoins solides. L’Etat dispose deréserves qui, bien qu’en baisse, restent confortables (6mois d’importations) et notamment d’un fonds deréserve et d’un fonds souverain totalisant 165 milliardsd’USD (plus de 10% du PIB). L’excédent courant devrait augmenter en 2015. Lesexportations, largement dominées par le pétrole et legaz (2/3 des revenus) seront contraintes par l’évolutiondéfavorable des cours. Une reprise modérée de lademande extérieure et une faible compétitivité desproduits russes, que la dépréciation du rouble ne suffitpas à relancer, limitera les exportations hors pétrole.Mais le recul des importations sera plus marqué quecelui des exportations, compte tenu du fort ralentisse-ment de la demande interne ainsi que de l’impact dessanctions et de l’embargo (les biens alimentairesreprésentent 13 à 14 % du total).

Le cours du rouble s’est déprécié de près de 45% en2014 en raison principalement des sanctions et de labaisse du cours du pétrole. Le flottement de la monnaierusse, effectif depuis fin 2014, accentuera sa volatilitéen 2015. La défiance vis-à-vis de l’évolution écono-mique et politique du pays encourage les sorties decapitaux (plus de 150 milliards d’USD en 2014). La per-sistance d’un cours du pétrole faible et des incertitudessur la situation en Ukraine maintiendra un niveau élevéde sorties de capitaux et une pression à la baisse sur lecours du rouble. Compte tenu de l’impact de la dépré-ciation sur l’inflation et le montant des échéances de ladette extérieure des banques et des entreprises (plusde 100 milliards d’USD en 2015), les autorités pourraientêtre contraintes de prendre des mesures de contrôlede change. Le risque de défaut d’entreprises et/ou debanques ne peut en outre être écarté.

Une situation politique et sociale fragile et unenvironnement des affaires déficient

La popularité de V. Poutine au niveau national s’estrenforcée au moment de l’intervention russe enCrimée en mars 2014. Le mécontentement existepourtant au sein de la population, comme en témoi-gnent les manifestations organisées en septembre2014 pour demander l’arrêt des opérations mili-taires en Ukraine, ou en décembre pour contesterles réformes du secteur de la santé. La situationsociale pourrait se détériorer davantage dans uncontexte de ralentissement économique, de haussede l’inflation mais aussi de durcissement du régimese traduisant notamment par un contrôle renforcéde l’Etat sur les médias et internet qui limite con-sidérablement les capacités d’organisation et d’ex-pression des mouvements d’opposition. Les lacunes en matière de protection des droits depropriété, la faiblesse de la gouvernance et lemanque de transparence des entreprises affaiblis-sent fortement l’environnement des affaires. LaRussie est ainsi classée au 176ème rang (sur 215) selonl’indice de gouvernance de la Banque mondiale enmatière de lutte contre la corruption, qui reste unpoint faible récurrent.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts Points faibles

� Abondantes ressources naturelles (pétrole, gazet métaux)

� Main-d’œuvre qualifiée� Faible endettement public et réserves de change confortables

� Puissance régionale et énergétique affirmée

� Accentuation du caractère rentier de l’économie� Manque de compétitivité du secteur industriel� Secteur bancaire privé fragile� Faiblesse des infrastructures� Démographie déclinante� Lacunes persistantes dans l’environnement des affaires

Importations de biens, % du total

Zoneeuro

Chine Ukraine BiélorussieTurquie

39%

7%5% 5% 4%

Zoneeuro

Chine Ukraine BiélorussieEtats-Unis

30%

17%

5%4%

5%

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

3,4 1,3 0,6 -3,0

5,1 6,5 11,0 15,0

0,4 -1,3 -1,6 -2,3

3,3 1,6 2,7 2,9

11,8 10,8 11,6 12,7

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

RUSSIE25

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Zoneeuro

Libye Royaume-Uni

AlgérieSuisse

68%

5% 4% 4% 3%

Zoneeuro

Chine Turquie Etats-Unis

Algérie

52%

6% 5%3%3%

Transition politique achevée

Suite à la tenue d’élections législatives en novembre2014, la coalition Nida Tounis s’est imposée devant leparti islamiste. Cette victoire a été suivie par l’élec-tion du leader de Nida Tounis, Béji Caïd Essebsi, à laprésidence de la république tunisienne. Ces deuxrendez-vous électoraux, qui se sont tenus moinsd’une année seulement après le vote de la nouvelleconstitution, semblent marquer la fin de la transitionpolitique du pays débutée avec la révolution. En février 2015, l’assemblée a accordé sa confianceau gouvernement de coalition du premier ministred’Habib Essid dont la composition reflète une grandepartie des mouvances politiques tunisiennes (dont leparti Ennahda). Ce gouvernement devra faire face àde multiples défis sociaux et économiques, ainsiqu’aux attentes de la population. Les enjeux majeursdemeurent la création d’emplois et une meilleurerépartition sociale et géographique de la croissanceen direction des populations les plus fragilisées quesont les jeunes et les milieux ruraux enclavés. La Tunisie demeure en outre exposée à la menaceterroriste sur son territoire. La présence de mou-vances djihadistes dans les zones reculées et la sur-représentation de la communauté tunisienne auprèsdes combattants en Libye représentent une menacepour la sécurité intérieure, comme en témoigne l’attentat du 18 mars 2015 au sein d’un musée deTunis. De plus, la porosité de la frontière libyenne àl’est renforce le risque de débordement du conflitvoisin. A cela s’ajoute l’afflux massif de réfugiés enprovenance de Libye, qui risque de peser sur l’activité.

Reprise attendue en 2015

En 2015, la croissance tunisienne devrait s’accéléreret progresser d’un demi-point par rapport à l’annéeprécédente. L’activité devrait être soutenue par uneforte augmentation de la production agricole et oléi-cole en raison de conditions climatiques favorableset par une légère reprise du secteur manufacturier.Cependant, le ralentissement observé dans le secteurd’extraction affaibli par la baisse des prix des hydro-carbures ainsi qu’une croissance plus faible de l’in-dustrie non-manufacturière risque de limiter cetteexpansion. La croissance de la consommation devraitrester soutenue et se situer autour de 5%. Quant àl’investissement, il devrait être dynamique. De plus,cette reprise sera probablement portée par un légeraccroissement des exportations qui pourraient pro-fiter de la reprise en zone euro.

Un déficit budgétaire en augmentation

Le déficit public tunisien risque de s’accroitre en 2015.Cette hausse s’explique par le report du programme derecapitalisation des banques publiques tunisiennes àmi-2015 dont le coût sera supporté par l’Etat. La dettepublique devrait également augmenter. Bien que prin-cipalement externe, elle reste contractée à des condi-tions concessionnelles. La Tunisie est en outre sousaccord FMI depuis 2013. Cet accord de confirmation de1,75 Md$ étalé sur deux ans a permis de limiter l’ac-croissement du risque souverain grâce un programmede restructuration des finances publiques. Le déficit courant devrait quelque peu se réduire en2015. La baisse du cours du pétrole, conjuguée à l’entrée en production de certains champs pétroliersdécouverts en 2013, devrait permettre de réduire ledéficit énergétique. Par ailleurs, la légère progressiondes exportations en raison d’une reprise en zone eurodevrait juguler l’accélération attendue des importationssoutenue par une demande intérieure forte.

Fragilités du secteur bancaire et de l’environnement des affaires

La solvabilité, la qualité des actifs et la rentabilitédu système bancaire, déjà faible avant 2011, se sontdégradées. Avec l’appui du FMI, le pays a prévud’engager un ensemble de mesures en 2015 visantà répondre aux vulnérabilités de ce secteur. Il a par exemple initié un programme de restructura-tion en recapitalisant certaines banques détenuespar l’Etat.L’instabilité politique et sécuritaire au lendemain dela révolution a influé négativement sur le climat desaffaires. Cependant, la fin de la transition politiqueet le retour de la confiance en 2015, auxquelles s’ajoute une refonte du code des investissementsen 2014 devraient améliorer le climat des affaires.Néanmoins, ce dernier reste marqué par un manquede compétitivité, une lourde bureaucratie et unepersistance de la corruption et de l’insécurité.

APPRÉCIATION DU RISQUE

Points forts Points faibles

� Ressources naturelles (gaz, phosphates), agricoles, touristiques

� Transition politique progressive� Economie en cours de diversification et main-d’œuvre assez qualifiée

� Proximité du marché européen et accord d’association avec l’Union européenne

� Fortes inégalités sociales et géographiques� Taux de chômage élevé, principalement chez les jeunes

� Secteur touristique confronté aux problèmespolitico-sécuritaires et à une concurrence accrue

Importations de biens, % du total

Exportations de biens, % du total

(e) : estimation (p) : prévision

ÉVALUATIONS COFACE

ÉCHANGES COMMERCIAUX

2012 2013 2014 (e) 2015 (p)

Croissance PIB (%)

Inflation (moyenne annuelle) (%)

Solde budgétaire /PIB (%)

Solde courant /PIB (%)

Dette publique/PIB (%)

3,7 2,3 2,5 3,0

5,6 6,1 5,6 5,0

-5,7 -6,2 -4,8 -6,2

-8,2 -8,3 -7,9 -6,4

44,5 44,8 49,4 55,2

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

B

B

Pays

Environnement des affaires

Cotation moyen terme

ASSEZ BON RISQUE

TUNISIE26

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