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Lʼarchitecture des casernes de pompiers de lʼarrondissement du Sud-Ouest de Montréal

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Lʼarchitecture des casernes de pompiersde lʼarrondissement du Sud-Ouest de Montréal

(dans lʼordre de la visite suggérée)

Dans la collection de visites guidées

Lʼhistoire pas à pas

Gilles Lauzon

pour la Société dʼhistoire de Pointe-Saint-Charles

Septembre 2009

Réécrit par Claude Séguindans un format de visite guidée

pour la société dʼhistoire de Pointe-St-Charlesjanvier-mars 2010


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Cette visite guidée est tirée d’une étude de Gilles Lauzon, historien del’architecture. Le travail de monsieur Lauzon a été rendu possible grâce àune subvention de la Ville de Montréal et du ministère de la Culture, desCommunications et de la Condition féminine du gouvernement du Québec.

Maude Bouchard-Dupont, Sylvain Rondeau et Cédric Piette, tous étudiants à lamaîtrise en histoire à l’Université du Québec à Montréal, ont contribué àcette démarche en réalisant une première étape de l’étude. Ils étaientencadrés par leur professeur Michèle Comeau.

Gisèle Turgeon, de la Société d’histoire de Pointe-Saint-Charles, a étél’instigatrice enthousiaste de toute la démarche.

Claude Séguin a réécrit les textes dans un format de visite guidée, il a prêtésa voix et a réalisé la production multimédia. D’autre part, la VitrineTechnologie-Éducation du Collège Bois-de-Boulogne nous a apporté unsoutien technique pour ce faire.

Des images de diverses sources sont utilisées pour illustrer une versionenrichie de la visite audio : les archives de la ville de Montréal, etc.

00-Introduction, consigne et départ du Mo Lionel–Groulx

Les casernes de pompiers de l’arrondissement du Sud-Ouest de Montréal offrentun fascinant panorama historique et architectural.La Société d’histoire de Pointe-Saint-Charles, en association avec la Sociétéhistorique de Saint-Henri, souhaite faire connaître ce riche patrimoine au grandpublic.

Il existe encore neuf casernes de pompiers dans l’arrondissement du Sud-Ouestde Montréal, dont quatre sont toujours en fonction et cinq ont été reconverties àdes fins culturelles. Une dizaine d’autres postes d’incendie ont par ailleursdisparu.

Cet audioguide couvre 3 aspects de chacun des 9 édifices de la visite :Premièrement, les caractéristiques fonctionnelles de chaque édificeDeuxièmement, le décor architectural, le styleTroisièmement, l’histoire de l’utilisation du bâtiment

Les caractéristiques fonctionnelles correspondent aux aspects pratiques del’édifice, comment on l’a construit pour qu’il soit utile. Cela concerne aussi latechnologie utilisée pour sa construction.

Le décor architectural réfère plutôt au style, à l’allure du bâtiment, souvent auxdécorations qu’on lui a ajoutées.

Notons que dans l’architecture dite moderne du XXe siècle on a très souventtenté de faire une fusion entre la fonction et l’allure, entre l’utilité et le style, en


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éliminant les décorations ajoutées ou en les réduisant à l’essentiel. Par oppositionà ce qu’on faisait auparavant en ajoutant un décor, voire même un masque àl’édifice en empruntant très souvent à un passé parfois très lointain commel’Antiquité grecque soit 400 ans avant Jésus-Christ.

La visite ne suit pas l’évolution historique des casernes, elle est planifiée pourdiminuer les déplacements entre les neuf casernes. L’ensemble des déplacementsdécrit une grande boucle dans le Sud-Ouest, donc vous pouvez commencer là oùcela vous convient le plus. Qu’on parte de n’importe quelle caserne, on revienttoujours sur ses pas. Évidemment, les numéros des étapes correspondent à undépart supposé de l’ancienne caserne de Sainte-Cunégonde à l’angle Workmanet Vinet dans la Petite Bourgogne, mais libre à vous de faire autrement. Une carteest aussi disponible sur la page de téléchargement de la visite guidée et vouspermet de vous repérer plus facilement, voire d’organiser la visite des neufcasernes dans un ordre tout différent par exemple en suivant l’ordrechronologique des constructions : des indications à cet effet sont inscrites sur lacarte à imprimer. Une visite respectant le cours de l’histoire des casernes depompiers est possible. Inspirez-vous de l’ordre chronologique. Le numéroindique la partie de la visite guidée correspondante.

Vous pouvez aussi commencer par la caserne la plus près de chez vous et en finde parcours vous y serez revenus

La visite se fait très bien à bicyclette, elle peut aussi être faite en automobile.Dans ces deux cas, c’est une visite de deux heures, car les déplacements sontimportants. La faire à pied serait sans doute trop long.

Il y a quelques règles de sécurité à respecter :1. Soyez prudents, vous circulez en ville : camions, autos, bus, bicyclettes et

piétons circulent.2. Ne portez pas vos écouteurs en conduisant, même une bicyclette.3. Demeurez sur les trottoirs lorsque vous êtes à pied.4. Ne mettez pas le niveau sonore de votre baladeur si puissant que vous

n’entendez plus ce qui se passe autour de vous.


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Cʼest la première étape de notre visite guidée sur lʼarchitecture des casernes depompiers du Sud-Ouest.

On est dans la Petite Bourgogne, sur la rue Vinet près de Workman devantl’ancienne caserne nº 22, précédemment intégrée à hôtel de ville de l’anciennecité qu’était Sainte-Cunégonde

Cette caserne a été construite durant les années 1904 et 1905 et a été modifiée en1954, puis restaurée en 2004.C’est maintenant l’Édifice Georges-Vanier.

Georges Vanier qui a habité rue des Seigneurs dans Sainte-Cunégonde a étégouverneur général du Canada.


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Présentation

La caserne proprement dite était sur la façade latérale donnant sur la rue Vinet.

Cette caserne paraît représentative des postes dʼincendie intégrés à des hôtels de ville.Lʼindéniable monumentalité de lʼensemble est surtout due à cette intégration.

Par ailleurs, lʼancienne caserne a côtoyé une bibliothèque dans laquelle elle afinalement été entièrement reconvertie. Lʼimportance historique considérable de cettebibliothèque dépasse de toute évidence lʼexistence de la caserne qui nʼy est plus.

Éléments fonctionnels

• Les deux grandes portes enfaçade au rez-de-chaussée et l’étage fenêtré au-dessus pour les pompierscaractérisent toutes les casernes de pompiers construites depuis 1870;remarquez qu’à l’origine et jusqu’en 1954, il y avait 3 portes;

• La caserne occupe deux étages de la façade latérale. Elle occupe uneposition secondaire dans l’ensemble, ce qui est typique des hôtels de villeincluant des fonctions connexes comme celles de poste de pompier ou de


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police. Cette façon de faire a continué en banlieue… peut-être mêmejusqu’à aujourd’hui;

• Enchâssée dans l’Hôtel de Ville, la caserne est difficile à distinguer del’extérieur;

• Elle se réduit à deux étages avec une tour deséchage à l’arrière, ce qui est commun aux casernes montréalaises dudébut du XXe siècle. Il y aurait eu à l’origine un appartement pour le chefdes policiers et des pompiers, mais pas au-dessus de la caserne.

Décor architectural

En ce qui concerne ledécor architectural de l’ensemble de l’édifice, les brisis de toit français rappellentle XIXe siècle, mais l’ensemble présente des caractéristiques typiques du débutdu XXe siècle, c’est-à-dire :

• un décor qui intègre la façade latérale;• l’emploi de brique et de pierre en façade;• un style qui suit une approche académique c’est-à-dire qu’il suit les règles

enseignées;• il y aurait la volonté d’évoquer la Renaissance


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française… … en particulier dans le pavillond’angle de la partie droite de la façade;

• la grande asymétrie peut toutefois étonner, mais les éléments décoratifs etleur utilisation sont assurément classiques;

• la liberté relative de la composition de la façade, l’absence de symétriecomplète et la façon de combiner pierre et brique révèlent une manière defaire plus britannique ou nord-américaine que française.

Histoire de lʼutilisation de lʼédificeLorsque la Cité de Sainte-Cunégonde est annexée à Montréal en décembre 1905,elle vient à peine de prendre possession de son hôtel de ville dont la constructiona été terminée la même année.À défaut d’Hôtel de Ville, une bibliothèque est ouverte au public en 1905, àl’instigation d’Édouard-Zotique Massicotte, journaliste, historien, archéologue,folkloriste et archiviste qui est né à Sainte-Cunégonde. La présence d’unebibliothèque publique de 1905 à 1918 est unique dans l’histoire des casernes deMontréal. Ce pourrait être la première bibliothèque publique francophone auCanada.


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Georges Vanier a eu l’idée d’y implanter à nouveau une bibliothèque ce qui s’estréalisé dès 1947. Après la fermeture de la caserne en 1984-85, la présence de labibliothèque est consolidée. C’est une facette importante de l’évolution descasernes.En effet, durant la période de 1945 à 1985, les édifices abritant une caserne ont ététrès généralement conservés à Montréal tout en se transformant souvent enbibliothèque.Les plans de l’édifice ont été dessinés par Cajetan Dufort et Alphonse Piché.À l’origine, l’immeuble comprenait également un bureau de poste ainsi que lesbureaux de l’aqueduc privé qui desservait Sainte-Cunégonde et Saint-Henri.

Rendez-vous dans Griffintown pour la 2e caserne à l’angle des rues Ottawa etYoung.Enlevez votre casque et arrêtez votre baladeur.


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Deuxième étape de notre visite guidée.

On est dans Griffintown à lʼangle des rues Ottawa et Young.

Devant nous, la caserne no 3 construite en 1913 et 1914.

Cʼest peut-être la plus belle des casernes du Sud-Ouest, et cʼest celle quiinaugure lʼépoque des véhicules à moteur dans le Sud-Ouest.

PrésentationPremière caserne du Sud-Ouest conçue pour les véhicules motorisés et l’une dedeux premières à Montréal, cette caserne marque un tournant dans l’évolutiondu réseau. Elle est entre deux époques : l’époque des chevaux et celle descamions motorisés.

Son architecture académique est d’un classicisme inspiré de l’Antiquité et de laRenaissance italienne. Par surcroît, le style souligne clairement la fonction del’immeuble, il met en valeur tout particulièrement les portes, et la tour deséchage.L’élégance toute classique de cette caserne nous rappelle son importancehistorique : soit le passage des attelages de chevaux au camion motorisé.


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Éléments fonctionnels• Au rez-de-chaussée, les grandes portes en façade, et au-dessus, l’étage

fenêtré pour les pompiers sont deux caractéristiques de toutes les casernesconstruites depuis 1870.

• Par opposition aux trois étages du XIXe siècle, il n’y a que deux étages.Notons aussi la présence de la tour de séchage. Il s’agit de deuxinnovations des années 1890 et 1900. Ces nouveautés constituent déjà desstandards à Montréal au moment de la construction de cette caserne.

• La structure en béton et en acier protégé est à l’épreuve du feu et faitpartie quant à elle des innovations des années 1910.

• Le plan presque carré, perceptible de la rue, révèle une caserne conçuepour des véhicules motorisés seulement, donc sans écurie; cetteinnovation majeure constitue un aboutissement par rapport auxtransformations antérieures et elle inaugure en 1914 l’époque moderne descasernes « motorisées ». Cette année-là, à Montréal, on inaugure deuxcasernes motorisées dont cette caserne, la première caserne motorisée duSud-Ouest.

Décor architectural

Le décor de façade de facture académique utilise l’ordre toscan : observez lescolonnes et l’entablement qui encadrent les grandes portes. La compositioninspirée de la Renaissance italienne peut être associée au renouveau classiquenord-américain du début du siècle.


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Les grandes portes, mais aussi la tour de séchage sont toutes les deuxfranchement mises en valeur par l’architecte David Jérôme Spence qui fusionneavec succès le décor architectural et les grandes fonctionnalités de l’édifice. Celaconstitue une approche académique de pointe, toute nouvelle dans le Sud-Ouestde Montréal à tout le moins.La partie en retrait, à gauche des grandes portes, fait contrepoids au recul de la tour parrapport à cette même façade.

Histoire de lʼutilisation de lʼédifice

Cette caserne remplace celle ouverte en 1872 sur la rue Wellington.Elle se situe dans un secteur résidentiel et industriel très dense à l’époque.


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Toujours en fonction, sans avoir connu de changement majeur apparent, lacaserne a été rénovée au début des années 1980 et restaurée en 2008 en suivantune approche patrimoniale qui est systématique à Montréal depuis 1985. Sa tourgarde un rôle symbolique.

Cet édifice conçu est à comparer avec la caserne no 21 réalisée par le mêmeSpence faisant équipe avec Finley et W.A. Gagnon. La caserne no21 c’estjustement la prochaine caserne de notre visite, soit celle de Victoriatown.

Donc, rendez-vous dans Victoriatown pour la 3e caserne sur la rue Mill.

Enlevez votre casque et arrêtez votre baladeur.


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Troisième étape de notre visite.

On est sur la rue Mill dans Victoriatown aussi appelé Village aux oies.

Devant nous, lʼancienne caserne no21 construite en 1912 et 1913.

Aujourdʼhui, elle abrite Espace Verre tout à la fois école, atelier, galerie etboutique se consacrant au développement des arts verriers.

PrésentationCette caserne présente de nombreuses caractéristiques typiques ou innovatricesdu boom de construction de casernes durant les années 1912 à 1914. Sa façadeacadémique inspirée de la Grèce antique, étonnante dans ce secteur industriel enfait un cas à part.

Éléments fonctionnels• Les grandes portes en façade au rez-de-chaussée et l’étage fenêtré au-

dessus pour les pompiers caractérisent toutes les casernes construitesdepuis 1870.

• L’écurie que rappelle son plan tout en profondeur correspond auxcasernes de l’époque des pompes à vapeur qui couvre la période de 1870 à1918.

• La présence de seulement deux étages (donc la disparition desappartements de fonction du capitaine des pompiers au 3e étage), l’écurieet la tour de séchage sont toutes des caractéristiques communes à presquetoutes les casernes construites à Montréal entre 1900 et 1915.

• L’intégration de l’écurie et de la tour de séchage dans le corps du bâtimenttémoigne par ailleurs des innovations apparues au cours de cette périodeet plus particulièrement au cours de la vague de construction de 1912 à1914, du moins dans le Sud-Ouest.

• Sa structure à l’épreuve du feu en béton armé et en acier protégé est uneautre de ces innovations.

Décor architecturalLe décor est concentré en façade : rien sur les côtés ni à l’arrière : la façadeprincipale contraste d’autant plus. Le décor comprend des éléments de traditioneuropéenne tant ancienne que classique. Il rappelle aussi l’époque de la vapeur.


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Le décor de façade de facture académique, avec son ordre dorique grec quirappelle explicitement une époque très ancienne et hautement significative de laculture occidentale, est typique du renouveau classique nord-américain du débutdu XXe siècle.On considère généralement l’ordre dorique grec comme une varianteparticulièrement sobre, voire « virile », de l’architecture classique, tout en étantd’un grand raffinement.C’est un choix stylistique probablement unique à Montréal pour une tellefonction. Surtout dans un secteur industriel.

Histoire de lʼutilisation de lʼédificeUn bâtiment temporaire a précédée cette caserne.La caserne actuelle se situe dans une zone industrielle à l’ouest du port.Sa construction est terminée en 1913.Elle sera fermée en 1972, pour être utilisée comme un entrepôt.

Conservée et reconvertie en 1986 en centre de création et de formation desmétiers du verre qui est un métier du feu, l’édifice témoigne aussi du processusde reconversion culturelle commencé dès les années soixante et de la mise envaleur patrimoniale depuis environ 1985. Sa fonction actuelle, à la foismanufacturière, culturelle et spectaculaire en fait aussi un cas unique dereconversion. Ce cas bien documenté et largement diffusé en est presque unsymbole.

Rendez-vous à Pointe-Saint-Charles pour la 3e caserne à l’angle des ruesRichmond et Richardson.



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Quatrième étape de notre visite.

On est dans Pointe-Saint-Charles à lʼintersection Richmond et Richardson

Devant nous, lʼancienne caserne no9 devenue lʼactuelle caserne no15construite en 1903 et 1904. Fermée en 1973, puis ouverte à nouveau en1992.

Cʼest la plus ancienne caserne toujours en fonction dans le Sud-Ouest deMontréal.

PrésentationCette caserne représente de façon remarquable une étape précise dans l’évolutiondes casernes montréalaises, soit le passage de trois à deux étages et l’apparitionde la tour de séchage à l’arrière.

Elle offre aussi un autre bel exemple de conservation patrimoniale dans le réseaude casernes toujours en service.

Éléments fonctionnels• Au rez-de-chaussée, les grandes portes en façade, et l’étage fenêtré au-

dessus pour les pompiers caractérisent ici comme ailleurs les casernesconstruites depuis 1870.

• La présence d’une écurie à l’arrière estquant à elle une constante de l’époque de la vapeur (qui s’étend de 1870 à1918); avec sa partie arrière plus basse, la caserne no 9 révèle encoreaujourd’hui le volume de l’écurie d’origine. Cette écurie distincte avec sontoit à une seule pente est toutefois un héritage du XIXe siècle quidisparaîtra des plans des nouvelles casernes dans les années suivantes.Bien sûr, l’écurie sera recyclée plus tard, car les derniers chevaux serontretirés des casernes de Montréal en 1936.

• La caserne comprend trois grandes portes qui permettent la présence devéhicules spécialisés, en plus de la pompe à vapeur.

• Fait marquant, elle n’a toutefois que deux étages. Cette différenceimportante par rapport aux casernes antérieures provient du fait qu’ellene comporte pas d’appartement de fonction pour le capitaine. En 1905, lecapitaine Richard Bennett, comme ses hommes (probablement une


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douzaine environ), loge sa famille ailleurs dans le quartier Ste-Anne.

• La présence d’une tour de séchage àl’arrière confirme l’utilité de cet équipement apparu au début des années1890 et désormais considéré comme nécessaire. La tour, conservée,rénovée et toujours en fonction en 2010, mais avec des treuils électriques,est la plus ancienne toujours en place dans le Sud-Ouest (et peut-être laplus ancienne encore en fonction à Montréal).

Décor architectural• Le décor architectural est concentré en façade : rien sur les côtés, ni à

l’arrière : c’est une sorte de masque qui comprend des éléments detradition européenne ancienne. Dans ce cas-ci, il s’agit d’éléments quidatent du moyen âge. Cette façon de faire le décor correspond aussi auxcasernes de l’époque de la vapeur.

• Contrastant avec l’utilisation de la brique pour la partie fonctionnelle soitl’arrière et les deux côtés de l’édifice, la façade principale présente undécor architectural en pierre de taille qui s’inspire d’un passé lointain.

Les mâchicoulis décoratifs et les petitestourelles octogonales couronnant l’édifice évoquent une forteressemédiévale.

• Plus globalement, ce qui est typique des casernes construites durant lesannées 1901 à 1904, c’est la combinaison de trois caractéristiques :


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premièrement, l’écurie avec toit à une seule pente qu’on nomme toit enappentis hérité du XIXe siècle, deuxièmement on a ici deux étages plutôtque trois étages, ce qui est une nouveauté et troisièmement la présence dela haute tour de séchage à l’arrière.

• Cette caserne est à comparer avec deux autres casernes construites en

même temps, celle de la rue Fullum ausud de la rue Ontario maintenant le théâtre de l’Espace libre…

• http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Espace_Libre.JPG

• et avec l’anciennecaserne de la place d’Youville dans le Vieux-Montréal qui accueillemaintenant le Centre d’histoire de Montréal.

• http://www.tourisme-montreal.org/Quoi-Faire/Attractions-touristiques/centre-d-histoire-de-Montreal


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À un coin de rue, soit au coin de Centre etRichardson, s’est élevée la première caserne no9 tout près du marché publicSaint-Gabriel. Construite en 1865-66, la caserne qu’on nomme alors « HoseStation » n’a pas de pompes, car on utilisait au départ les bornes-fontaines del’aqueduc qui devait fournir une pression suffisante

(photo Robert Chanteloishttp://lesbeautesdemontreal.wordpress.com/2009/10/08/un-chateau-sur-la-montagne/ )grâce au réservoir McTavish à flanc de montagne tout près de l’hôpital RoyalVictoria. Ce réservoir est toujours en service depuis 1856 !Mais cela ne durera pas : les pompes à vapeur permettant autant une meilleurepression qu’un meilleur contrôle de la pression.Le gardien, qui est aussi le capitaine des pompiers du poste, y habite avec safamille. Ses deux hommes doivent sans doute y dormir la plupart du temps,même s’ils ont une famille logée ailleurs – ce sera à tout le moins encore ainsi audébut du XXe siècle.


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Une pompe à vapeur fera ensuite son entrée dans le poste et il connaîtra destransformations avant la fin du siècle. L’équipe sera élargie et l’écurie agrandie.

On aménagera un dortoir à proximité de l’écurie faute d’espace suffisant àl’étage. Des portes seront ajoutées. [image] La caserne jugée obsolète et dans unétat lamentable sera démolie vers 1901.

La deuxième caserne no 9 est construite par le « département du feu » en 1903-1904, suivant des plans de l’architecte William Edward Doran. Architecte trèsactif : il a dirigé notamment la réfection de l’église St-Patrick.À cette époque, le secteur résidentiel tout autour est densément construit et déjàvieillissant, il est située dans une zone encore en plein développement industriel.Fermée en 1962, puis rouverte en 1973, rénovée dans les années 1980 et enfin


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agrandie en 1992, la caserne est la plus ancienne du Sud-Ouest qui soit toujoursen fonction.Les travaux d’agrandissement de 1992 respectent son caractère d’origine : cetédifice témoigne ainsi des efforts de conservation patrimoniale systématiques àMontréal depuis 1985.

On se déplace pour la 5e caserne à l’angle des rues Hibernia et Mullins toujoursdans Pointe-Saint-Charles.



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Cinquième étape de notre visite.

On est dans Pointe-Saint-Charles à lʼintersection dʼHibernia et de Mullins.

Derrière la caserne : le parc Saint-Gabriel

Devant nous, lʼancienne caserne Saint-Gabriel construite en 1891-92.Rénovée en 1928, puis transformée en bibliothèque Saint-Charles en 1974-75.

Cʼest la plus ancienne caserne encore existante dans le Sud-Ouest.

PrésentationElle représente l’époque des casernes conçues pour les pompes à vapeur.Joseph A. Mercier, un charpentier-menuisier devenu architecte très actif, en aréalisé les plans.

Une autre caserne de Montréal date aussi de 1891-92,c’est la caserne de la rue Rachel près du parc Lafontaine et elle est la plusancienne caserne toujours en fonction à Montréal.Elle est similaire sur plusieurs points à la caserne de la rue Hibernia.


dessus pour les pompiers caractérisent toutes les casernes de pompiersconstruites depuis 1870. Il y a 3 portes plutôt que 2.

• Les grandes fenêtres du 2e étage suggèrent la présence d’une pièce deséjour pour les pompiers.


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• • L’ajout à l’arrière réalisé pour la bibliothèque actuelle rappelle

l’emplacement, mais non pas la forme de l’ancienne écurie. L’écurie étaitun équipement typique des casernes de l’époque de la vapeur de 1870 à1918.

• Le troisième étage abrite l’appartement de fonction du capitaine despompiers. Cet appartement est typique des casernes construites entre 1870et 1900.

• La tour de séchage actuelle a été ajoutée plus tard soit en 1928. Cette tour aété précédée par une tour « pionnière » plus petite, érigée dès saconstruction en 1891-1892 soit en même temps que la tour de sa casernesœur de la rue Rachel.

Décor architecturalLe décor architectural concentré en façade et comprenant des éléments desgrandes traditions européennes anciennes correspond aussi à l’époque de lavapeur : classicisme et esprit médiéval se rencontrent. Comme dans toutes lesconstructions de casernes de l’époque, il s’agit de consacrer le prestige del’édifice : [image] on n’a pas oublié les armoiries de la Ville qui y figurent bien enévidence au sommet de la tour d’angle.Le « toit français » est également caractéristique des casernes de 1870 à 1900.Les toits français si courants à l’époque sont des brisis décoratifs de faux toitbrisé à la française ou « fausse mansarde ».Le décor architectural très élaboré et librement composé à partir d’élémentsempruntés à divers styles est typique de l’architecture victorienne du début desannées 1890.

Histoire de lʼutilisation de lʼédificeLa construction débute en 1891, 4 ans après l’annexion de l’ancienne municipalitéSaint-Gabriel à Montréal en 1887. La nouvelle caserne remplace un petit posted’incendie hérité de cette ancienne municipalité, qui était situé rue Island.Fermée en 1973 et reconvertie en bibliothèque en 1975, la caserne s’inscrit dansun mouvement de conservation caractéristique de la période de modernisationde 1945 à 1985.La plus vieille caserne du Sud-Ouest toujours debout est un bel exemple dereconversion.


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Rendez-vous à Côte-Saint-Paul pour la 6e caserne à l’intersection de la rueAngers et de l’avenue de l’Église



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Sixième étape de notre visite.

On est dans Côte-Saint-Paul, àlʼintersection de la rue Angers et de lʼavenue de lʼÉglise. À lʼarrière delʼHôtel de Ville de lʼancienne ville Saint-Paul.

Construite en 1910-1911, cette caserne a été modifiée en 1913-1914.

Fermée en 1979, la caserne accueille depuis 1990 des pompiers qui yconservent et y restaurent bénévolement des véhicules anciens.

PrésentationCette caserne occupe une place particulière dans l’histoire du réseau des casernesdu Sud-Ouest, mais aussi dans le patrimoine de la Côte-Saint-Paul.C’est l’œuvre de l’architecte Joseph-Émile Vanier.


dessus pour les pompiers caractérisent toutes les casernes de pompiersconstruites depuis 1870; la caserne est carrément à l’arrière dans ce cas-ci :cette position secondaire est par ailleurs typique des hôtels de ville quiincluent des fonctions connexes, ce qui perdure peut-être encoreaujourd’hui en banlieue.

• Considérée comme telle, la caserne apparaît comme un poste d’incendietypique des casernes de quartier du début du XXe siècle soit les grandesportes, les deux étages, l’écurie et la tour de séchage à l’arrière, mais sansles innovations apparues ailleurs en 1913-1914.

Décor architecturalLe décor très simple, sans prétention et d’expression institutionnelle, renforce lecaractère de fonction connexe au point d’en faire un cas unique dans le Sud-Ouest.On a utilisé quelques éléments classiques qui la relie au style du bâtimentSon apparence de 1914 en fait un bâtiment presque distinct de l’Hôtel de Villevoisin qui lui est l’immeuble principal de l’ensemble.


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La source d’inspiration pour le style est apparemment une architectureaméricaine ancienne.


Comme dans plusieurs banlieues de l’époque, la caserne a été pensée commeintégrée à l’Hôtel de Ville de Côte-Saint-Paul.La construction de l’ensemble commence au printemps 1910. Mais l’Hôtel deVille ne servira jamais d’hôtel de ville, car la Ville est annexée à Montréal dès juin1910, bien avant la fin des travaux en 1911.

La caserne est modifiée en 1913-14 pour la mettre aux normes de Montréal. Onremplace les trois portes par deux plus larges, on ajoute surtout un étage pour lespompiers et une écurie à l’arrière.La caserne est fermée en 1979.Depuis les années 90, elle est utilisée pour la restauration d’anciens véhicules depompiers du réseau, ce qui s’inscrit dans le mouvement de mise en valeurpatrimoniale des bâtiments.En effet, à Montréal depuis 1985, on garde en fonction les vieilles casernes ouencore on les reconvertit.


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Son usage culturel actuel est en lien direct avec sa fonction d’origine, ce quiaccroît son intérêt patrimonial.Depuis 1990, l’ensemble constitue un site du patrimoine du quartier.

On se déplace pour la 7e caserne devant le 6040 boulevard Monk dans le quartierVille-Émard.Enlevez votre casque et arrêtez votre baladeur.


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Septième étape de notre visite.[image]

On est dans Ville-Émard, devant le 6040 boulevard Monk.

Construite de 1960 à 1962, la Caserne no33 est à gauche de la bibliothèqueet de la maison de la culture Marie-Uguay dont lʼentrée est au 6052.

PrésentationLa caserne du boulevard Monk représente une période importante dans l’évolution duréseau des casernes du Sud-Ouest. C’est la période du grand mouvement demodernisation des années 1945 à 1985, dans lequel le côtoiement des bibliothèques joueun rôle non négligeable.L’architecture moderne de l’édifice correspond bien à cette époque.

Éléments fonctionnels• Les grandes portes en façade au rez-de-chaussée ainsi que l’étage fenêtré

au-dessus pour les pompiers caractérisent toutes les casernes de pompiersconstruites depuis 1870, celle-ci comprise.

• Cette caserne n’a que deux portes. Or la dernière caserne à deux portesconstruite plus tôt dans le Sud-Ouest date de 1913.

• Le jumelage, avec un poste de police lors de la construction, est aussi unepratique très ancienne.

• Sa structure en béton armé à l’épreuve du feu rappelle une innovationapparue dans le Sud-Ouest dans les années 1912-1914 et le plan presquecarré de la caserne correspond aux bâtiments conçus pour les casernesmotorisées depuis 1914.

• Il n’y a pas de tour de séchage pour les boyaux ce qui situe l’édifice dansla période de modernisation des années 1945 à 1985. Les séchoirs


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intérieurs électriques étant apparus à Montréal dans les années cinquantece qui offrait une alternative aux tours de séchage qu’on a par ailleurscontinué à construire jusqu’à la fin des années soixante.

Décor architecturalL’architecture moderne de l’édifice met l’accent sur l’expression de la structure etde l’enveloppe, sur les portes de garage, le porche de l’entrée des pompiers et lesbandes de fenêtres de leurs quartiers, sans autre décor, ni référence au passé. Leséléments de brique de la nouvelle façade soulignent encore l’emplacement despoteaux.La seule référence au passé est celle d’un passé très récent soit le modernisme misde l’avant plus tôt au cours du XXe siècle.Du point de vue du décor, cette caserne caractérise la période de modernisationdes années 1945 à 1985; la composition de base de la façade date de 1960 et sonenveloppe modifiée présente une allure de 1981.On pourrait critiquer le fait qu’on distingue moins bien la structure qui se perddans le couronnement du 2e étage. Mais l’étage ajouté en retrait pour la Maisonde la culture est plutôt discret, car il ne cache pas la caserne toujours mise envaleur dans la façade.


Après Saint-Henri et Sainte-Cunégonde annexées en 1905, Ville-Émard et Villede Saint-Paul sont intégrées à Montréal le 4 juin 1910, en même temps queplusieurs autres municipalités de l’île. À Ville-Émard, l’Hôtel de Ville, le poste depolice et la caserne de pompiers, réunis en un même édifice, viennent à peined’être construits. Le poste d’incendie, qui occupe la partie droite du bâtiment,devient la caserne no 33 de Montréal.En 1961, la caserne de pompiers de la rue Monk, le poste de police et l’Hôtel deVille de Ville-Émard qui datent tous trois de 1909 font place à une casernemoderne qui entre en fonction en 1962. Le nouvel immeuble comprendégalement un poste de police et une bibliothèque.[image]Durant les années 1981 et 82, l’édifice de la rue Monk est agrandi et sonenveloppe extérieure est refaite. On ajoute un étage sur l’ensemble du bâtimentpour les besoins de la nouvelle Maison de la culture.Dès les premières années de cette nouvelle caserne, le côtoiement d’une


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bibliothèque constitue une autre facette du réseau des casernes de Montréalpendant la période 1945 à 1985. L’ouverture de la Maison de la culture Marie-Uguay en 1982 témoigne bien de cette période.

On se déplace pour la 8e caserne devant le 4700, rue Notre-Dame Ouest au coinde la rue de Courcelles dans Saint-Henri.



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Huitième étape de notre visite.On est de retour dans Saint-Henri, devant le 4700 rue Notre-Dame Ouest.

Devant lʼancienne caserne no 24 de Montréal construite en 1898. Rénovéeen 1956.

Devenue en 1964, lʼancienne Bibliothèque Notre-Dame.

PrésentationCette caserne rappelle l’époque de la vapeur tant par sa façade que par son toitd’origine qu’on a peu modifiés.Par ailleurs, la caserne témoigne d’une modernisation faite en 1956.Cette modernisation a su respecter la façade.L’architecture moderne des années 50-60 dont s’inspirent les côtés et l’arrière dela caserne, d’une grande simplicité, se fait d’ailleurs discrète au profit de lafaçade d’origine plus élaborée.

Éléments fonctionnels• Cette caserne à deux grandes portes possède toutes les caractéristiques

des casernes de quartier montréalaises de l’époque, avec appartement defonction pour le capitaine au 3e, dortoir pour les pompiers au 2e, écurie etune tour de séchage de bonne hauteur.

• Les volumes actuels rappellent vaguement la caserne d’origine quicomprenait une écurie à l’arrière.

• Le troisième étage dû à l’appartement de fonction du capitaine est typiquedes casernes construites entre 1870 et 1900.

Décor architectural• Le décor est concentré en façade. Il comporte des éléments de tradition

européenne ancienne, de tradition classique dans ce cas. Ce décorcorrespond plus manifestement aux casernes de toute l’époque de lavapeur soit la période allant de 1870 à 1918.

• Le toit brisé à la française est réalisé avec des brisis réels en retrait de lafaçade, mais sans doute un toit plat au sommet. Le toit brisé à la françaiseest typique de cette époque.

• La partie inférieure de la tour de séchage témoigne d’une innovation desannées 1890 qui deviendra la norme plus tard à Montréal. La tour estencore perceptible quoique difficilement.

• La sobriété et la symétrie rigoureuse de la façade des architectes MacDuffet Lemieux révèlent un académisme qui annonce discrètement le XXesiècle. La combinaison brique et pierre en façade l’annoncent également;rappelons que Ludger Lemieux est un tout jeune diplômé de l’UniversitéMcGill au moment de la conception de cette caserne.

• Les volumes modifiés lors des travaux de 1956 et ceux de 1963-64 sontdoublement révélateurs du processus de modernisation de la période 1945à 1985; par ailleurs, il s’agit de la plus ancienne reconversion intégrale en


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bibliothèque de cette même période. On a conservé la façade d’origine etles brisis de toit, ce qui étonne pour un projet de rénovation des années 50.L’architecture moderne des années 50-60, d’une grande simplicité, se faitd’ailleurs discrète au profit de la conception d’origine plus élaborée.

• Les arcs de la façade latérale sont éliminés; seuls quelques bandeaux etquelques encadrements en pierre soulignent les divisions volumétriqueset les ouvertures. Donc sur les côtés, on n’a utilisé presque aucun décor etles références au passé sont effacées. Il s’agit de façades secondaires et lesmodifications sont des caractéristiques de l’architecture moderne quimarquent cette période de 1945 à 1985 dans l’évolution des casernes.


La ville industrielle de Saint-Henri possède une étendue suffisante pour justifieravant la fin du siècle la construction d’une deuxième caserne de pompiers surson territoire. Elle est bâtie en 1898, près de la limite Sud-Ouest de lamunicipalité, dans un secteur où industrie et habitation sont encore en pleindéveloppement.

La caserne fait l’objet d’une rénovation intégrale en 1956 : on ajoute une entrée àdroite.Une autre rénovation permet cependant l’ouverture d’une bibliothèquepublique. La section jeunesse est inaugurée en 1965 et celle des adultes estcomplétée en 1968.Notons que la reconversion en bibliothèque en 1963-64 était pionnière à l’époque.En 2009, la bibliothèque Notre-Dame a déménagé dans des locaux plus spacieux en face.Au moment de cet enregistrement, on ignore l’avenir de l’édifice.

Sa facture académique discrète doit par ailleurs être comparée avec lamonumentale caserne Art déco de la place Saint-Henri, conçue 30 ans plus tardpar le même architecte : Ludger Lemieux! Et ce sera la prochaine caserne de cettevisite.

On se rend à la 9e et dernière étape de cette visite guidée. Place Saint-Henri.



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Neuvième et dernière étape de notre visite.

Ville de Montréal (Web, Patrimoine),2002

On est toujours dans Saint-Henri, on est dʼailleurs sur la place Saint-Henri.

Devant nous, la monumentale caserne no 23 de Montréal construite en1930-31.

PrésentationLa forme, la structure et l’organisation intérieure de cette caserne révèlent on nepeut mieux son inscription dans un mouvement de modernisation lié d’abord àla motorisation.Cette période a atteint un sommet à Montréal entre 1929 et 1932. On peut mêmey voir une probable volonté d’expression de modernité, au sens large.

L’ampleur, le style et la monumentalité de cet édifice multifonctionnel sontd’autant plus remarquables que la caserne de pompiers en constitue la fonctionprincipale évidente si on compare avec la place secondaire occupée auparavantpar les casernes dans les hôtels de ville des anciennes banlieues.[photo]L’édifice s’inscrit par ailleurs dans la tradition de monumentalité del’ancien Hôtel de Ville de Saint-Henri, ce qui confirme l’importance du lieu dansla vie de quartier.À Montréal même, [photo] il faut peut-être remonter jusqu’au marchéBonsecours construit dans les années 1840 pour trouver un édifice municipalmultifonctionnel qui dépasse celui-ci en ampleur.

Enfin, cette œuvre de l’architecte Ludger Lemieux est à comparer avec deuxautres édifices. D’abord, avec le marché Atwater dans le même style et par lemême architecte : le marché a été construit l’année d’après. La caserne de laPlace-Saint-Henri est aussi à comparer avec la caserne de la rue Notre-Dame quenous avons visitée juste avant celle-ci, et que le même Ludger Lemieux acontribué à dessiner trente ans plus tôt, mais dans un style fort différent.


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Éléments fonctionnels• Les grandes portes en façade au rez-de-chaussée caractérisent toutes les

casernes de pompiers construites depuis 1870. Donnant sur la place Saint-Henri, ces grandes portes révèlent ici d’emblée la fonction de caserne duvaste immeuble qui s’élève sur trois étages.

• L’ampleur considérable de cet édifice multifonctionnel – sans être un hôtelde ville – constitue une nouveauté dans le Sud-Ouest et sans doute àMontréal pour une caserne de pompiers de quartier, même lorsqu’onconsidère qu’elle est jumelée à un poste de police. L’ampleur est associée àla vague de construction massive à Montréal durant la période qui va de1929 à 1932. Rappelons que cette construction se situe aussi au milieud’une plus longue période surtout consacrée à la motorisation du réseaudéjà existant, soit la période de 1914 à 1945.

• On y a utilisé des structures à l’épreuve du feu en béton et en acierprotégé. [photo] Ces structures étaient déjà apparues dans les années 1910.Rappelez-vous l’ancienne caserne no 3 de la rue Mill, la troisième denotre visite. Mais dans le cas de la caserne de la place Saint-Henri, le toiten arc segmentaire c’est-à-dire en arc surbaissé révèle clairement unestructure en béton armé d’envergure.

• L’organisation intérieure de la caserne est également nouvelle, dans leSud-Ouest à tout le moins. Les quartiers des pompiers forment un vaste Lde deux étages autour du garage de grande hauteur, plutôt que d’être au-dessus, ce qui contribue à l’ampleur de l’ensemble.

• En somme, autant de caractéristiques qui témoignent de la vague demodernisation du réseau propre à la période 1929 à 1932 qui est le débutde la grande crise économique; il resterait à voir si l’ampleur du bâtimentétait prévue ainsi avant le krach boursier de 1929 ou si elle a étéaugmentée pour contribuer à contrer le chômage. Rappelons que ladécision de construire date de 1928, soit une année avant le début de lagrande crise économique.

Décor architecturalLe style Art déco de l’édifice est caractérisé par l’expression de verticalité, parl’absence de corniche, et [photo] par la présence d’éléments décoratifssignificatifs qui ne font plus référence à un passé lointain.On remarque sur la façade est, trois bas-reliefs mettant en scène un voleur quifinit en prison. Les bas-reliefs y mettent en valeur les professions de pompier etde policier ainsi que l’importance de cet édifice public au sein de la communauté.Rappelons que l’édifice a toujours abrité un poste de police et ce depuis saconstruction.Tout cela contribue à l’expression de modernité clairement souhaitée dans cestyle.L’immeuble est clairement situé dans le temps : ce style atteignant son sommetau tournant des années 1930.À remarquer la tour de séchage Art déco, élément vertical par excellence, elleatteint quant à elle un sommet de monumentalité dans le réseau des casernes deMontréal.


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Sur le même emplacement, la municipalité de Saint-Henri construit en 1882-83 un vasteédifice comprenant un hôtel de ville, un poste de pompier et une caserne de pompiers,une approche multifonctionnelle courante en banlieue.

Dans l’édifice actuel, l’étage supérieur comprend d’autres locaux dès l’origine,dont une vaste salle publique qui a été aménagée en gymnase dans les années 60.Il existe une longue tradition de salles publiques dans les édifices municipaux,mais l’envergure de celle-ci est remarquable.

La Société historique de Saint-Henri est installée au-dessus de la caserne depuisles années 80, ce qui contribue à marquer le courant de conscience patrimonialedevenu évident depuis cette période.

Une suggestion pour terminer votre visite guidée[photo du marché]Visitez le marché Atwater à quelques coins de rue au sud de la station de métroLionel-Groulx.


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Le marché est un édifice qui a été conçu à la même époque et par le mêmearchitecte, Ludger Lemieux qui a dessiné les plans de la caserne de la place Saint-Henri. Sauf que pour le marché son fils a travaillé avec lui.Bien que les proportions soient différentes, la ressemblance entre ces deuxédifices est étonnante.En fin de parcours, on peut se restaurer au marché. En plus des magasins, on ytrouve un guichet automatique et des toilettes publiques à l’intérieur à l’étagedes boucheries à l’extrémité sud le plus près du canal de Lachine. Quatrecomptoirs vous proposent des menus simples, mais goûteux.

Par contre, si vous continuez votre visite parce que vous n’avez pas suivi l’ordreprévu, rendez-vous à l’angle Vinet et Workman dans Saint-Henri toujoursdevant ce qui est maintenant l’édifice Georges-Vanier, pour la caserne 01 de cettevisite.

Puis positionnez-vous à la partie 01 des enregistrements.

dans la collection de visites guidées lʼhistoire pas à...

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