d. · 2015. 4. 3. · .3 p 6 cabinet de m. arago a l’observatoire, et l’illustre astronome a...

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    Le jeudi 42 f6vri&,s @nigr j 'qtrai chez mon IibrGre, er Baillhre, '$%k lui demender des l@es sur l%--, '.dont je m'occupe depuis longtemps en' ce qui €0;; icaiiou &pqhhgrn&rreu de la vie. A cette occagon

    .,+ il raconta des choses entrayrdimaires, dont il avait él6 th- -ec- , moin sug.la persoane d'une jeune paysanne du departement

    de l'Orne ; je demandai à la voir, et, a rhs quelques d6mar- S, je fus conduit devant elle le m& I l e soir, rue desDeux- B, 23, hbtel de Rennes. H y avait beaucoup de monde

    d m la chamtrc; la jcune fille &nit prbs d'unc tabk ronde ordinairc, qu'ellc vcnnit, ditym, de rcpouescr qen la recovpnt : geulement de son tablier. Ce ph6nomhneje reproduisi_t devant , . uloi : alors j c pris des pr&cnntion$; j c mis pm ,tc,ffc &l'une ' des deux chandelles qui &aient sur ce meuble, dont je fis K5 tour pour 6Ioigner les curieux et me mis B odseraer ,imp.; pie~~deceC~~taLla,eeux de la jeuue Cille et loub sa yerrro!rue; ~~ elleavait les mainsderrière le dos, le tablier et la jupe &aient sur la table, un peu &art&; u11 irlstar~t apr&s"iI se GI, un

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    si violent dans ce meuble que la chande,lle r .9 7 . c .-

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  • l I 1: 1; ’ - tee dessus fut renvq$&$hsi ’qu’une paire de pincettes qui était à caté. @ p&,@h’&ne se manifes@ une seconde fois A

    eu p$!?;& I

  • 4 ti();!. jl]p - * ' . ' , \ csi Lrembht ct contiuucllemeni agil6 cic C O ~ ~ ~ ~ ~ I C ~ ~ O I I S insolites et de fr6rnissements qui semblent se communiquer à la main qui le touche.

    Pendant le temps que j'ai observe cette jeune personne, SOLI pouls a vari4 de 105 à 180 pulsations par minute ; il m'a p r u souvcr~t irrfigulicr.

    (( Quand on &oigne cette jeune personne du rbservoir commun, soit en l'asseyant sur une chaise sans que ses pieds touchent par terre, soit qu'elle ait ses pieds sur ceux d'une personne placke devant elle, le phknomhe n'a pas lieu; il c c w Cgalc~nent q u m l 011 1;1 fait asseoir sur deux mains. Un pnrqoet cire, u n morceau tlc taffetas gommb, une lamc de verre plache sous ses pieds ou sur sa chaise annihilent bga- lernen t sa proprikté hlectrique.

    (C Pendant le paroxysme, la jeune personne ne peut pres- que rien toucher avec la main gauche sans qu'elle le jette au l o i n , comme si elk &tait brbléc ; quand scs vktcmcnts tou- clwrlt IPS rncnhlcs, clle les attire, elle les clfplacc, cllc Ics boukvcrse. On le concevra d'autant plus facilement, q i 1 a : d o i l saura qu'A cllayuc d6charg.e 4cctriquc c h JUil p u r h i t e r la doulcur ; cllc dit qu'alors ca la p i y t , t c au poignet et au pli du coude; - en cherchant le pouls à l 'ilrth, tcmporale, ne pouvant l'apprécier au bras gaucllc,

    I m m doigts touchèrent par mégarde la nuque ; à l'instant la j : m e personne jeta un cri , et s'kloigna vivement de m o i . II y a dans la rkgion du cervelet (je m'cn suis assur6 plrrsicurs fois) à l'endroit où les muscles de la partie sup& ricr!re du cou s'inshrent au crinc, un point tcIlctnent seusi- M!, q!le la jcune pcrson~~e ne permet pas qu'on y touche, ot :_lnqucl vont rctcntir toutes les sensatiorls qu'elle ressent d u bras gauche.

    U Les haua l ions &triques de cette enfant semblent avoir licu par ondi.r.5, C1'11nc manibrc intcrrnittcntc, ct succcssi\ C- ~ A I . X ~ p u cliK6reuts poiuts d~ la partie ant6rieure de son cwys, et ,je ferai rcmarqucr ii cette occasion quc le déplace-

    "

    ti ment de la table, qui est l'effet de sa plus grande puissance, est à la hauteur de son bassin.

    CC Quoi qu'il en soit, elles ont lieu par un courant gazeux qui produit la sensation du froid ; j'ai senti manifestemerd sur la main un 'souffle instantad semblable il celui qu'on produirait avec les 1Avres.

    (c Cette irrdgularitk dans I'hission du fluide paraît re- sulter de plusieurs causes ; d'abord des pdoccupatións con- tinuelles de cette jeune fille qui regarde toujours derriQre elle si quelqu'un ou quelque chose la touche, ensuite de l'apprhhension qu'elle a elle-mi!me du phhomene ; car dhs qu'il se produit elle fuit rapidement, comme si elle était re- poussée par une force contraire; enfin par la fatigue et I'at- tention. C'est quand elle ne pense à rien ou quand on la distrait que le phbnomhne est le plus subit et le plus intense.

    (( Chaque phhnomhne chez cette #jeune fille est rna&l[uh par la frayeur, lo fuite et un air d'kpouvante. Quand elle approrlw I C hmt du doigt cl11 pblc nord d'un fer aimant@, d l c rcqoit unc fortc sccoussc; IC p61c sud ne produit aucun effet. On a beau changer le fer de manihre à ne pas re- connaître soi-m&me IC pale, la jeune fille sait fort bien I'io- diquer.

    c( Cette enfant a treize ans ; elle n'est pas encore nubile, et j'ai appris de sa m&re que rien d'analogue à la menstrua- tion n'a encore paru.

    c( Elle est très-forte et bien portante. Son intelligence est peu dkveloppbe, c'est une villa-

    geoise dans toute l'acception du mot ; elle sait pourtant lire et bcrire ; elle était occupke à faire des gants en filet pour Ics dames. Les premiers phénomènes datent d'un mois.

    a Paris, 15 i'ivrier 1 8 4 6 . D

    Rentrb à la seance, 11. Arago demanda la parole et rac0nt.a ce que tout le monde a entendu, ce que rapportent tous Ics journaux; je n'en citerai quc quelques-uns.

    c( Ces jours derniers, A~~géliqae a étk co~duite dans IC

  • .3

    p

    6 cabinet de M. Arago A l’Observatoire, et l’illustre astronome a consenti h btre temoin des experiences suivantes, en prh- sence de MM. Mathiev, Jaugier et Goujon :

  • 8 vivant ct dans des circonstanccs jusqu’ici inaperqucs. Ange- lique , fatigude par des tentatives diverses et sans suite avec des instruments de physique, ne fournit plus aucun résultat.

    La commission se retira. Dans la séance du 25, M. Arago annonça à l’Académie quc

    les expériences faites sur la fille Cottin avaient dchoué deux fois ; de plus, qu’un parent d’un des membres de la commis- sion avait reproduit lui-mbme le phénomène de la chaise, mais non sans y mettre les mains, ce que n’avait pas fait Angélique Cottin ; il annonça enfin que de nquvelles expé- riences seraient faites (Gazette rnddicale, no 9) ; du reste, il ddclara qu’il n’avait point assisté à celles de la commission, mai5 qu’il s’en rapportait parfaitementà ses confrkres et par- tageait leur opinion ou plutbt leur dhfiance. Cette séance n’a point été insérbe dans les comptes-rendus, bien que ce soit M. Arago qui l’ait signée ce jour-Ià. .

    Mais, auparavant, voyant le doute se répandre dans les es- prits, les plaisanteries commencer dans les journaux politi- ques, j’ai adressé à la Gazette des Hapitaux no 22 la lettre suivante et la note que l’on vient de lire :

    Monsieur le rddacteur, c( D’après la tournure que prennent leschoses, je vous prie

    d’insérer dans votre prochain numéro la note ci-jointe, qui est l’original de celle que j’ai donnée à M. Arago lundi der- nier, attendu que la faculth électrique de la fille Cottin pour- rait bien cesser avant que tout’ le monde fû t convaincu de sa réalité. Cette mesure a pour but de me mettre en garde contre des interprbtations fausses ou de bIessantes insinuations. Si je suis dans l’krreur, j’y suis avec 25 à I600 personnes du ddpartement de l’Orne, parmi lesquelles on compte plusieurs mCdecins, des pharmaciens, des ecclésiastiques et autres plus ou moins éclaires, et un assez grand nombre de témoins qui l’ont vue B Paris.

    (c VeuiIIez agréer, etc., ‘rAECMOU. (( Ce 49 fhvrier 1846. ))

    . - I , * 9

    En outre, je crus prudent de faire constater le phhomene d’ Angblique Cottin par quelques personnes respectables et Qclairkes; dans deux séances que. ‘e.brovopuai h cet effet, il y eut quelques, mouvements da &+ la table, des douleurs accusees à la nuque et qui furent constatbes par un des assis- tants (M. Malgaigne) ; mais ces effets &aient insuffisants pour que les personnes qui n’avaient pas encore vu pussent se faire une opinion, ou mbme ne pas rester dans l’incerti- tude. C’est dans cet &at de choses que je crus devoir adresser à l’bcadhie des .8@encesJa lettre suivante :

    ‘ , 4’

    cc Monsieur le president, I

    cc Les phhnornhes Qlectriques q u e j e crois pourtant avoir bien obsemds chez la fille Cottin, les 13 et 14 fQvrier, ayant fait naître des contestations, j’ai voulu les consta veau, les 19 et 24 du m@me mois, devant des per ves et Qclairbes; je dois ddclarer que toutes les tentatives faites à cet Qgard ont Qt6 nulles ou presque nulles. Je crois donc prudent de rentrer dans le doute et d’attendre de nou- .telles hpreuves pour me faire une opinion sur des effets d’ail- leurs si variables et si fugitifs de leur nature.

    c( I e r mars. TANCHOU. ))

    J’attendais en effet la réponse à diverses lettres que j’avais adressbes à Mortagne ; en outre, j’appris que M. Pinel, s e d - taire-général de la préfecture de police, avait aussi vu des effets; j’allai voir ce fonctionnaire le 7 mars ; il me racontace dont il avait été témoin, c’est-à-dire ce que j’avais vu moi- mbme ; car il me rbpéta, à peu près dans les mbmes termes que ceux employds par moi dans la note remise à M. Arago, tout ce que j’avais déjà dit. M. Pinel ajouta : Non-seulement j’ai vu, je crois avoir bien vu, j’ai vu plusieurs fois, mais en- core M. Brunet, Che€ de bureau, M. Sirnonet, Cgalernent chef de bureau, M. de La Chaussée, secrétaire particulier de M. le prbfet de police; M. Delagsange ‘(lous ces messieurs m’oltt nutorise‘ it les t t o n m c r ) , ont vu commc moi.

  • 10 MM. Elouin., chef de la police municipale, Rieublanc,

    chef de division, ont vu plus tard. On me dira peut-&re qu’en fait de science ces messieurs

    ne sont pas compbtents; ils le sont du moins, on en convien- dra, pour découvrir la ruse, la rouerie, et dbjouer les sub- terfuges ; la crédulitb n’est ni dans leurs mœurs ni dans leurs habitudes.

    Angélique Cottin ayant, en quelque sorte, été abandonnée par l’dcadbmie, je rbsolus de l’observer pour mon propre compte ; B cet effet, je la fis venir chez moi tous les deux jours, pour ne pas la fatiguer, et ne nbgligeai rien pour par- venir à‘la découverte de la vbritb.

    C’est alors que, dans la séance du 9 mars, la commission, par l’organe de M. Arago, vint lire le rapport qui suit, et que je copie textuellement :

    C< Dans la dance du 16 f6vrier dernier, I’Acadhmie reGut, de M. Cholet ( 1 ) et de M. le docteur Tanchou, deux notes relatives h des facultés extraordinaires qui, disait-ou,

  • 19

    La position qui m'a été faite dans ce rapport, m'a misdans I'obligation de prouvcr ce quc j'avais avancé ; je le devais A la vérith et à moi-mbme.

    -hant dc fain! quelques remnrqucs sur cc rapport, voyons CC que c'est que la .fille Cottin, et comment les fa- w l t & qu'on lui attribue se sont manifcstdcs, puisquc la Commission instituée par l'Académie ne l'a pas fait.

    Voici la relation qui m'a eté remise par M. HÉBERT (de Garnay), qui a fait exprès le voyage de Mortagne et des en- virons pour s'assurer par lui-mbme de l'authenticité des faits qui snircnt :

    Le jeudi, 15 janvier 1846, Ang6lique Cottin, bg6e de qua- torze ans, tissait des gants de filet de soie avec trois autres jeunes filles, lorsque vers huit heures du soir le gubridon cn chbne brut servant à fixer l'extremité de la trame remua, se ddplaça sans que leurs efforts rdunis pussent le maintenir dans sa position ordi~aire. Elles s'Cloignèrent effrnyAes d'un(? chose si btrange; mais le r k i t qu'elles en firent ne fut point cru des voisins qu'avaient attirés leurs cris.

    N Deux d'abord, pnis une troisihe, sur les reprhntations dcs assistants, reprirent cn tremblant leur besogne sans quc le fait mentionné se reproduisit. Mais aussitbt qu'hngéliquc imitant ses compagnes eut repris sa trame, le guCridon s'a- gita de ouve veau, dama, fut renversé, puis violemment re- poussé. En mbme temps la jeune fille, entraînée irrbsisti- blement à sa suite, faisait de vains efforts pour le relever, IC rctenir; des qu'clle le touchait, il fuyait plus loin S ~ I H qu'elle- m h e p i t rksisler au pouvoir qui l'obligeait h se prhcipiter dessus.

    R L'effroi sncc6dant à 1'6tonnement pknbtra vite l'esprit dcs témoins de cette s c h e titrange; il n'y avait plus de doute, cette epfilnt &ai t ensorcclbc; on lui w a i t jet6 un sort et per- sonne n'en osait approcher; cependant il y eut intermittence dans I n protlnction dc cc pll6nombne insolite.

    I( f A i l r ~ r ~ l t lu t C ~ U ~ C . . ...

    4 5

    C( Le lendemain matin, les effets, faibles d'abord, augmew tirent considérablement de huit A neuf heures. Aprhs 'le dé- jeuner, oblige d'isoler cette pauvre enfant du gukridon com- mun quelle bouleversait, en d6pit de ses propres efforts pour l'assujettir, on fixa, auimoyen d'un petit clou, l'extrdrnitb du gant à une huche pleine, du poids d'environ 75 kilog., et que l'on 'supposait par cela mbme immobile. Mais cet ob- stacle oppose à l'action de la mgstbrieuse et terrible force ne rbsista pas longtemps : la huche fut soulevbe, dhplacbe A plusieurs reprises, quoique la communication ne fût Btablie que par un simple fil de soic.

    Les parents effrayés et cédant à l'opinion dela masse igno- rante, qui allait jusqu'à désigner ceux qui avaient jet6 le sort, conduisirent au presbgthre la jeune fille. Le curé du lieu, en homme 6clair6, se refusa à leur dbsir d'exorciser l'enfant, meme d'ajouter foi 1 leurs récits; il douta, car croire ou nier sans examen ne sont point les él6ments constitutifs d'un juge- ment solide, 11011 plus que la marque d'une intelligencc &e- &. Vkrifier, appliquer ses sens &it chose facile, et c'est aussi le parti auquel s'arrbta le bon cure. La jeune Cottin fut devant lui placbe dans des conditlons analogues à celles où le p h h o m h e s'&ait manifesté; il ne tarda pas à acquerir la preuve materielle, palpable du fait annonce, qui se repro- duisit instantani.ment, quoique plus faible et dhjà modifid ; le guhidon maintenu par deux personnes fut repoussé, mais non renversé, en mbme temps que la chaise fuyant dans une.di- rection opposke dbplacait sans cesse le centre de gravit6 de la jeune fille qui faisait de grands efforts pour SC tenir assise.

    (C Bien convaincu de l'existence de ce fait singulier, mais trop instruit pour admettre qu'un sorcier en fût la cause ou que le diable y participht, le ministre de Dieu chercha h calmer la panique du village et l'inquietude des parents, en dbclarant que cc ne pouvait &re qu'uue maladie rare, in- connue peut-etre, qu'on devait sans retard présenter à l'ob- servation des mbdecins; cette opinion et ce conseil furent

    A

  • 14 goût&; mais comment croire malade celle qui prbsente les caracthres les plus hidcnts d’unc sant6 parfaite ?

    (c Le soir, ii la mbme heure, le paroxysme eut lieu et tout $c passa h pcu prbs commc la vcillc.

    (c Le sanlcdi matir1 17, lcs objels ea ch611e sur esquels l’ac- tion s’&ait exclusivcmcnt exCrcire, c,csscrlt dc fairc csccptiou. Par le contact fortuit de ses vbtements, les chenets, pelles, pincettes sont renversds dans l’htre et les tisons dparpillbs au grand @tonnement, à la stupeur de celle qui est la cause involontaire dc si prodigieux effcts ; des brosses, des livres et autres objets d’un petit volumc sont violcmmcnt rcpoussc‘s en les touchant avec les vktements, mais plus particulihrement par l’extrbmit6 inférieure des jupes.

    rc Des ciseaux suspcndus à sa ceinture au moyen d’Ur1 ruban de fil, ont éth lancés sans que le cordon fût brise, ni qu’on pût savoir comment il avait 6th dr5nouE. Cc fait I C plus in- croyable, par son analogie avec Ics cffcts dc la foudre, a fait tout tic suitc pcnscr quc 1’6lcctrici~6 dcvnit jouer un grand rblc dans la productiou de ces &tonnants effets. Mais cette voie d’observation fut de courte durée : ce fait ne se produisit quc deux fois, dont l’une en présence de M. le Curb, qui, sur son honncur, m’en a garanti la redité.

    (C Les effets nuls ou presque nuls dans le milieu du jour redoublhrent le soir à l’heure ordinaire. I1 J; eut alors action S Q ~ L S contact , et sur ICS corps organis6s vivants, action dbbu- tant par de violcntes secousses rcsscntics dans lcs jarrets par l’une dcs ouvrihres placées en face d’Angélique; la pointe de leurs sabots h i t distante d’un d6cimCi;rc cr~viror~ ; les memes objets repousshs le matin par le contact le sont alors par la seule approche des vbtements; mais, comme les jours pricédents, l’effet cesse pour ne plus reparaître que trois jours et demi après.

    C( Le mercredi 21 , rdapparition des effets ; tout s’agite au- tourd’bngdlique, qui nc peut m h e plus s’asseoir : sa chaise, maintenue par trois hommes forts, est repoussfsc, malgr6 leur rbistance, à plusieurs mktres avec une rapiditi! prodigieuse.

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    *

    15 I U”

    Toute occupation lui devient impossible : si elle veut coudre elle s’enfonce l’aiguille dans les chairs; le mouvement qu’elle imprime au? objels qu’elle touche et surtout la rdpulsion de sa chaise l’obligent à rester Q genoux au milieu de la mai- son. C’est pour occuper ses instants, dans cette p6nible situa- tion, qu’un panier de haricots, dont l’histoire est connue, lui fut apportk.

    cc Le jour suivant l’affluence des curieux fat considkrable, parce que les effets &aient continus, quoique toujours plus intenses le matin de huit A neuf heures et le soir de cinq h six heures.

    c< La curiositd, le scepticisme font fairedes expbriencesnou- velles, rhpeter celles qui se sont produites fortuitement et de toutes les manieres, et toujours la mbme chose a lieu.

    CC Le samedi 24, un homme d’un caracthe shere, res- pectb, ami des lumihres et vershdans les sciences physiques (l), voyant que les mbdecins de Mamers, qu’on a prbvenns, ne viennent point voir la jeune Cottin, prend le parti de la leur conduire, dans la crainte que ce fait ne s’bvanouisse; mais ces messieurs ne se rendirent point au rendez-vous qu’il leur avait donnh. I1 manifesta hautement son dtonnement d’une telle conduite de la part d’hommes appelds par l’art qu’ils exercent et les sciences qu’ils cultivent, A l’examen de tout ce qui peut jeter quelque lumibre sur tant de phknomhes vitaux encore obscurs. I1 est en effet difficile de comprendre que les representants officiels d’une science se montrent si peu sou-

    - cieux de s’dclairer sur des phhombnes rares et mal observes. cc Cependant l‘enfant fut conduite chez MmeDuvivier où tout

    se reproduisit parfaitement : la chaise à laquelle elle attachait son fi1 de soie fut bouleverde, et dans la cuisine, au milieu des domestiques, l’un d’eux s’asseyant sur la mbme chaise fut renversk de mbme.

    c< Une heure aprb, deux mkdecins, &mus de l’acuitb des reproches h eux adressks, firent savoir qu’ils cowentaient 9

    (I) M. de Farbmont, dont nous verrom la lettre plus loin.

  • .1 (i I n voir. L'cxpdriencc cut licu chcz un phnrmacicn, ct l'cffct sellsible mais trhs hiLIe sur UII tapis, fut plus marque sur du carreau à l'encaustique. Ces messieurs n'oskrent se yro- I I O H C C ~ , mais Icur sourirc al~rlongail assez lcs disposilior~s dc lcur esprit.

    c( La rcrnarquc faitc quc Ics crf'ets dtaicllt moiudrcs sur un tapis devint pour M. de' Farbmont le point dc dhpart de nouvelles recherches. Une 6tude suivie, une observation at- tcntivc lui firent vite connaître que les conditions Ics plus favorables dtaient le contact immhdiat du sol et les objets ou mellhles prossicrg? quc IPS tapis, Ics parquets c i rh annu- laient presque les effets, ct que le carreau mbme les dimi - n n n i t.

    Dans le commencement, continue le mbme observateur, (M. de Farémont), j'attribuais cet état au fluide Qlectrique, mais nulle commotion n'ayant lieu ni par le contact ni par les bons conducteurs, j'approchai un pcndulc de sureau qui IIC f u l rlilllclllcrlt allil-6 \ u s ilUC;ULIC dcs yil1iies. 11 y U dums /C.&; / ~ t ~ ~ ~ < ~ ì ' ~ / ~ ~ ~ ; ; q ì L ' G / l ti 1"' / ( L ~ I . c m . iotilt' G ì ; P o ! i i L i t i t t . Aiusi,

    quand il y a quatre jours ( 2 1 janvicr) j'allai pour la voir, la rdyulsion de la chaise lui avait repris fortement ; ellc ne put s'asseoir de la journée; la chaise &ait violemment repoussh aussitbt qu'elle la touchait : le lendemain, mbme phho- m h e , mais moins fort; cette fois j'avais apport6 une toile cirhe, un carton, du verre : je l'isolai du sihgc ct des pieds, ceia me rdussit complétemcnt; aussitht qu'cllc fut assise sur la loilc, ct les pieds 81oignés du sol, la chaise IIC bougea

    (Suìoenl d'autres détails que l'on. verra dans la lettre d e 111. d e Fureinonl) . . . . . . . . . . . .

    Deux lettres de 11. le docteur Verger, continue M. 116.- bert, nous font connaîtrc cc: qu'il a vu : il envoya cherchcr la jcunc Cottin pour I'cxamincr chez lui, dans le silencc ct le rc- cucillemcnt. Elk arriva A trois heures avec sa tonte, la VCUYC Loisnard. CC Cette pctite, dit M. Verger, ne fut pas plutbt entde dans notre maison qu'elle y attira une afIluence con-

    plus ) ) e . . . . . . . . . . . . . . . ,

    17 *= sidkrable de curicux, qui forcèrent tontes !es consignes, tant &ait grande leur envie, leur ardeur de voir les effets r h l - tant de 1'8tat encore mal connu de cette enfant.

    (C Elle &cita maintes fois, jusqu'à minuit, les exphiences; toujours la repulsion de la chaise eut, lieu; celle du guhridon avec lequel elle était en contact au moyen de son tablier manqua souvent. Dans le jour, la rhpasion par devant n'h- tait pas toujours sensible, et comme A l'ordinaire les effets furent plus manifestes vers cinq heures.

    C( Chaque fois aussi qu'on touchait lbghremeot, par der- rière à son insu et en dhtournant son attention, ses vCte- ments avec un b%ton de chihe, elle en &ait avertie par une vivc commotion, qui paraissait ,dbranler tout le Systeme ner- veux, mais elle se faisait particulièrement sentir ii la saignhe du bras gauche. Le soir, sa robe touchant un chenet, celui- ci fut dbplacb, et, dans son brusque mouvement pour le rete- nir, elle faillit tomber dans le feu.

    CC Cette pauvre enfant, qui ne pouvait prendre de repos ni sur une chaise ni sur un banc, put s'asseoir sur une pierre que je lui fis couvrir d'un morceau de linge.

    K Le mardi 5, du matin jusqu'au soir, nous fbmes assit-!- gés par une foule incessante, et la petite fut soumise à des exercices pdnibles et continuels; plus de mille personnes l'ont ilinsi visitée cn moins de vingt-quatrc heures.

    Je fis la remarque qu'avec la fatigue de l'enfant, les ef- fets subissaient une notable diminution d'intensitb. Cepen- dant, mkme trhs-fatiguhe, elle renversa, bouleversa chez Mme Guillke (maitresse de I'atelier, h St-Martin, pour lequel hngélique travaillait), un guhidon qui se brisa en tombant.

    (( Nous &ions nous-mhe tellement fatigue et bouleverse par l'importunite des visites sans cesse croissantes, que nous r4solûmes de fermer la porte le lendemain aux curieux pour n'admettre que les savants que j'avais convoqués et ceux de mes confrères qui se prbsenteraient; mon intention était de dresser, de concert avec eux, procès-verbal de ce que nom verrions pour en faire part aux corps savants, dans le cas où

    B

  • 18

    cette facult6 cutrnordinnirc viendrait ;i s’&teindre avant qu’ils l’eusscnt htudibc ; mcs craintcs htaicnt d’autant plus grandcs que cctte pctitc approche de la nubilit6, ct que dons ~ l o ~ i upillion, ZCS P ~ ~ ~ ~ I u I ~ ~ G L ~ c s c411’~llc ~ r ~ : S c l A k nc sollt que les prodromes de la grande crise qui sdpare l’enfance de la

    (c M S le matin arriva M. OLLIVIER, inghieur (2ellre no S), K accompagne de tout le corps des ponts et chausshes de K Mortagnc et dc M. le docteur BEAUMONT aind (leltrc n o I ) ;

    ils sournircnt la jeune Cottin à diverses exphiences phy- siqucs. Ils pr6sumhmt quc IC fluide ou l’agent qui d6-

    (c termine les contractions du bras gauche a sa source dans (( le cervelet.

    C( On trouva moyen de la faire rester assise en l’isolant, c’est-h-dire que lcs quatre pieds de la chaise reposant cha- cun dans un vcrrc à boirc, ct lcs pieds dc I’cnfant sur une bontcillc, cllc rcsta pnrfaitemcnt calme sur cet isoloir im-

    K provis6; dans cctk situalion, lorsqu’on touchait du doigt IC c ~ i l ~ e d l’endroit du cervelet, on determinait des corn-

    (( motions qui avaient également lieu quand on cn approchait (c un bAton de cire à cacheter frotté.

    Dhsisolh on lui présenta, sous un prbtexte, un bAton de la m h e cire qu’elle rejela brusquement aussitdt qu’elle I’cu t touclh, disant que qa la brûlait ; le verre h t t k

    (( produisit le mbmc cíFct, ct, les mhmcs substances tou- jours 6lcctrisées, approchécs j, quclques centimètres du

    (c p l i du bras, lui firent kprouvcr une douleur vive qu’elle c( d6signa sous IC nom de piqûre.

    (( Ces messieurs voulant s’assurer qu’il n’y avait point de (( superchcric, disposhent à son insu du verre, de la rhsine

    frotths, d chth d’autres morceaux qui ne l’&aient pas, et (( toujours et de toutes les façons elle reconnut, soit par le (c IC contact, soit par l’approche au pli du bras, les frag- (( mcnts Trotth.

    c( Uric niguillc aimantkeaynnt 6th suspendue horizontale- (( mcut à l’aide d’un fil de soie, par l’approche du bras

    pubcrl6.

    c( d’hngblique elle oscilla rapidement, puis enfin resta sen- (( siblement tihide de la direction magdtique sans que le (c deplacement d’air pût &re admis comme cause; nous cc avions pris toutes les pr6cautiòns que peuvent suggérer la c( prudcnce, le dhsir de s’instruire, et surtout la crainte d’d-

    garer l’esprit des auties en nous trompant nous-yhme. n M. CEÉRON, banquier, et M. SAUNOY) assisthent a plusieurs

    de ces experiences. (c M. le docteur BEAUMONT jeune (lettre no 6), arrivb ensuite,

    rBp6ta ces mkmes exphiences et obtint les memes rbsul- tats.

    C< M. le docteur B J S S O N ~ ~ Laigle (lethe no 4), attirb par le rhcit dbjà fait en cette ville du phdnomhe extraordinaire que nous avions sous les ycux, nous honora bgalement de sa visite,. 11 vit les faits et nous dbclara que dans une conference qu’il avait eue la veille avec son confrhe le docteur Emangard, mhdecin distingue, ppfesseur de pathologie externe et de clinique médicale à 1’Ecole de M‘ddecínc! du Caire, d’où il est arrivé récemment, ce dernier lui avait dit connailre un fait analogue, sinon identique.

    Le reste du temps, jusqu’à quatre heures, fut consacre a de nouvelles exphiences en prbsence d’une aMuence de visi- teurs venus de Mortagne et de Bellesme. Jc citerai seulement MM. Vavasscur et Fromage, pharmaciens; MM. les curds de SBrigny et de Saint-Martin. Ce dernier a vu avec moi les faits relath.

    CC Le le lendemain 6, vers midi, continue M. le docteur Ver- ger, je revis Anghlique Cottin et ses parents, qui l’emmenaient à Mortagne pour tirer lucre de sa faculth extraordinaire en l’exposant à la curiosit6 publique. Je leur exprimai mon m& contentement de les voir suivre cette marche qui aurait pour infaillible résultat I’bvanouissement de ce ph6nomhe avant que les savants eussent examine mieux que je n’ai pu le faire cet état pathologique dont la connaissance parfaite pour- rait servir à ,l’explication d’autres faits incompris, avancer la science et servir l’humanit6

  • ?(J

    h i s d6ji la cupiditci citait cntrdc dans Icur dmc ; ils 11’;- cout&rellt poillt mon avis.

    U J’appris d’eux que la veille, en rentrant à son domicile, les effets s’&aient manifesth bien plus hergiquement qu’ail- ]curs (partie de chez moi A quatre heures elle a dû arriver il sis, moll llabitation étant distante d’environ deux lieues de son village). Avant qu’elle partit, je voulus voir ccs prodiges une derniere fois; la répulsion de la chaise fut trhforte. Je voulus essayer des effets à distance et en posant simplement le tablier sur le gubridon; au bout d’un instant il ‘fut re- youss6 et renvers6. .le recommandai alors aux assistants la plus grande attention, et que chacun regardbt bien le fait se produire. L’exphrience fut répkthe six ou sept fois de suite avec le mbme succds. Nous n’étions que huit. Nous avons cxaminb à notre aise et nous avons bien vu... Elle partit. ))

    U L’annonce d’ut] fait insolite (reprend M. Hkbert), fait toujours nattrc cn nous dcs doutes et des dhsirs, quelles quc soient lcs garantics (IC savoir ct de moralit6 oflertcs par Ics obscrvatcurs : le premier mouvement de la rajson est hostile, et le dhir de voir par nous-mbmes ne nous laisse bicntdt ni treve ni repos. C’est dans ces dispositions d’es- prit que nous sommes parti, quoique la bonne foi, la science ct l’esprit judicieux de M. le docteur Verger nous fussent particulikrcment connus.

    (( Le dhpart de l’enfant qui fait l’objet de cette relation avait pr&$d& de quelques heures notrc arrivh; on nous fit part de l’intention qu’avaient les parents de la conduire de ville en villc; mais il &ait trop tard pour nous mettre à sa poursuite. Nous remîmes l’exécution de ce projet, et le lendemain, de bonne heure nous &ions à Mortagne.

    Une publicit6,verbale ayant vite répandu le bruit de la venue de la jeune fille gymnotique, plus de cent cinquante personnes, l’&te de la sociCt6, l’avaient visitbe dans la soiree mkme de son arrivbe.

    LC refus d’cxamen des mkdecins de Mamers, l’insouciance clc ccux (IC RelIesmc qui ne vinrent pas la voir, n’&tant dloi-

    ,

    91

    grlés que d’un kilomètre, contrastait singulihrement avec l’empressement de leurs confrhres de Mortagne ; autant les uns affwthent de dedain, autant les autres se montrhrent attentifs ; nulle prévention n’altbrant l’exercice de leur esprit, ils ne ndglighrent rien pour s’hclairer sur ce fait.

    Anotre arrivbe, nous trouvhmes le docteur Beaumont afnd occupe à l’dtude des propridtbs caracteristiques du sujet en question. Nous n’avions point l’honneur d’ktre connu de lui, mais ceux qu’une meme pensee .anime se copprennent vite. 11 m’expliqua ce qu’il avait fait, et nous poursuivîmes ensemble l’examen et les essais qu’il avait commencds. .

    U Je voulus d’abord m’assurer del’dtat du pouls, mais im-. p0ss”ible à cause d’un mouvement rotatoire convulsif, sorte de trismus chorhique dont les deux bras etaient atteints, le gauche surtout, qui &ait en outre chaud et tum6GC ; j’appris que ce trismus s’&ait communique au bras droit depuis un Jour seulement. II n’en fut pas de mbme pour celui du cdtd gauche; je n’ai pu savoir son origine et, partant, sa dude .

    Tandis qu’elle causait avec le docteur Beaumont qui de- tournait à dessein son attention , je dirigeai mon doigt d’abord, puis un fragment de table vers la nuque, et dans les deux cas, à plus d’un .dbcimètre de distance, eut lieu une violente commotion suivie d’une fuite involontaire et si rapide que, dans le dernier cas, cette malheureuse alla se frapper violemment la tete contre le ‘mur. A.prhs cet accident, I’exa- men devint plus difficile ; cette pauvre enfant, inquibte, crain- tive, ne voulait plus se laisser approcher. Cependant elle reprit confiance, et je pus moi-meme verifier l’expbrience de la chaise, dans laquelle nous reconndmes deux mouvements, l’un d’attraction, l’autre de repulsion, mais se succedant si rapidement que le premier est presque inappreciable ordi- nairement, et peut-etre ne l’eussions nous pas d6couvert si deux fois il ne l’edt emporte sur le second.

    CC Prbupposant que la cause de ces singuliers effets devait avoir quelque analogie avec Wectricit4 et le magnktisme,

    . . . . a m m m m m m r e

  • 22 M. Beaumont s’&ait muni d’un a~mant; il rcconnut, et je vis ensuite moi-mi!mc, que l’un dcs @es produisait une sensation de piqûre, de brulûre, par son contact avec l’in- dcx de la main gauchc. L’cffct cut licu cn ma prbscnce, sans contact et à deux centimbtres environ de distance. Mais en touchant h la fois les deux pales avcc les dcux index, point de sensation particulihrc. L’expéricncc dbjl‘l relath du verre et de la rdsine frottés eut &galement licu; je n’insiste pas.

    c< Un fait bien insignifiant en apparencc attacha mon esprit tout autant quc ICs grosscs masses de matihres remu6cs : jc veux parler de l’brcction dcs poils. M. Beaumont avait appel6 mon attention sur ce fait. Je vhifiai à plusieurs reprises qu’après avoir couche, au moyen d’un peu de salive, les poils d’un de nos bras sur l’kpiderme, ces poils se redres- saient rapidement quand on les approchait du bras gauche de la paticnte.

    U Plus jc voyais d’cffcts, plus-mon ddsir d’en voir d’autres augmentait, Cctte sbauce durait ddjh dcpuis deux heureu, la jeune fille et nous-mbmes avions besoin de prendre quelquc nourriture; d’ailleurs on avait dit que l’intensitb des effets augmentait constamment après le repus. Je me conformai à l’indication, persuade que quand on a à observer un fait fugace, capricieux, dont la conduite ne dhpend pas de notrc vouloir, il faut se mettre dans des conditions recor~nues lui btrc hvorables, en un mot, 6trc h la disposition du Tait et ne pas cxiger qu’il soit i la nbtre.

    c< Une dernièrc exphriencc cut lieu cependant, celle de I’isoZement; j’en ai v6rifi6 I’exactitudc. On avait modifié I’ap- pareil et reconnu que l’isolement de la chaise &ait inutile, qu’il suffisait que les pieds d’dngdlique ne touchassent pas le sol qu’ils reposasscnt sur du verre. Restaità savoir si le corps humain, bon conducteur de I’hlectricitb, le serait aussi de cette force. A cct cflitt, je mis mes pieds sousccux de l’enfant, CC I’isolcment fut aussi complet qu’avec IC verrc. Ensuitc, m ’ h n t assis, la pctitc fut mise sur mes gcnoux, ses pieds ne touchant pas la terrc, ct ricrl nc SC produisil. Dcs individus

    23 1 ont dit avoir ressenti de son. contact des fiecousses dans le dos: ce fait est possible, mais moi je n’ai rien senti. Ces faits ont 4th vus par M. COHO (lettre no 3), et un grand nombre de personnes qui lui ont propose de l’attester legalement au besoin.

    4c Les docteurs Ragaine, Saint Lambert et M. Cohu pharmacien, avant mon arrivhe, s’&aient Iivr6s aux memes investigations. Ils reconnurent l’exactitude des observa- tions de M. de Far6,mont , h savoir : que les parquets , les tapis annihilent en partie les effets. MM. le sous-pr6fet9 le ii president du tribunal, le procureur du roi, et km$& corps judiciaire ont 6th t4rnoins de la plupart des effets et ont pro- pm6 de Vattester legalement si besoin est. ))

    HIiBERT (DE GARNAY).

    Nous venous de voir qu’un grande nombre de pereonnes instruites du departement .de l’Orne ont observe les phbno- mhes produits par la fille Cottin ; j’ai raconte comment elle est venue à Paris, à quelle occasion je l’ai connue; disons maintenant un mot du rapport fait h l’hcadbmie par M. Arago; mais auparavant rappelons ce qui s’est pass6 dans cette circonstance. J’ai dbjh dit dans quels termes chaleureux l’illustre secrbtaire perphtuel demanda une commission, ct l e s motifs qui1 fit valoir pour appuyer sa demande ; enfin, com- ment a p r b une assez vive discussion, la commission fut nom- m6e : celle-ci, nous l’avons dit aussi, au lieu de se faimracontcr l’histoire de la fille Cottin, de s’informer de ce qui s’&ait pass4 antecieurement, comment des phhomènes aussi sur- prenants que ceux qu’on lui attribue s’&aient produits, ne s’inquihta aucunement de ces circonstances, et passa imm6- diatement aux exphriences que nous avons fait connaître. Craignant d’htre victime d’une jonglerie calculde ou de l’en- 1 thousiasme qu’on 6prouve involontairement pour le mer- veilleux, elle n’&ait prbparCe qu’h constater une erreur : c’est ce qui causa la sienne, et l’indiffhrence où elle est

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  • 24 rest6e depuis à cet Cgord. Si la commission eût prockd6 au- trement elle eût appris quand les phhomènes ont cesse, que cette cessation avait ddjà CU lieu, et clle cn cût hilement compris Ja possibilitd, puisqu’il s’agissait d’un principe qui se rattache plus ou moins directement à 1’6lectricitb chez un &re vivant ; la commission alors ebt attendu, observe, réflQ chi ; pendant ce temps elle efit h i t sans doute à Mortagne, B Bellesrne, à Mamers, à toutes les personnes honorables ci- tées dans la relation que l’on vicnt de lire : ce que nous avons fait nous-meme; elle eût ainsi dhcouvcrt la vdrith; elle n’eût pas attendu que M. Cholet, qui n’avait qu’un but en venant à Paris, I’avertft pour venir voir le lendemain des effets qui n’existent plus l’instant d’après, qui ne se produisent souvent qu’à de longs intervalles, au moment où on y pense IC moins et dans des circonstances impossibles d prévoir, par conséquent à prhparer. L’Acad6mie avait seule un intérht rhel, dans cette circonstance; l’examen de ces faits est dans ses attributions, dans IC but de sa constitution. Pour moi le but n’est que secondaire : la satisfaction peut-&re de voir confir- mer, par un fait entre mille, certaines id6es que j’ai sur I’électricith, et Ie r61e important qu’elle joue chez l’homme, en sant6 ou en maladie, et dans l’action des agents théra- peutiques, opinions qui m’ont éth suggér6es par l’expérience et l’observation dans ma pratique m6dicale.

    Quant au rapport : la commission a eu le premier tort, elle me permettra de le lui dire, c’est de l’avoir fait sans rensei- gncments suffisants, non qu’elle dût attendre, mais cher- cher.. . de plus, elle a eu tort encore, je lui en demande par- don, d’attirer le blame et le mepris sur cette jeune fille et sur ses parcnts, en disant : a qu’elle ua journellement dans les salons ripiler ses expériences. D.. . Cette famille deja si pauvre &ait sans le sou à Paris, depuis le dhpart de M. Cho- let, qui l’y avait amenhe, sans autres secours que ceux qu’elle rccoit de personnes que je ne dois pas nommer : Angélique est a l l h chez le déput6 de sou dbpartement et quelques con- naissances de ses parcnts,‘et nulle part oilfcurs.. . et quand

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    l’allégation du rapport serait vraie, qu’est ce que cela .ferait la r6alith. du ph6nomhne ?. . . Mais la commission a eu le tort Burtout, et il nous est $nible de le dire, d’avancer -express& ment que les phbnomhes de la chaise avaient .ces& alom qu’elle avait menace d’en decouvrir la supercherie.. . U A paræ U tir de ce moment, est-il dit, il nous fut dt?cZa~t! que& cc jeune fille avait perdu ses facultks uttractives et r cc siues. . . .Non elles n’btaient pas perdues,. . . elles n’&aient:+ que suspendues, puisqu’elles se reproduisent chaque jour d 6 vant p i veut les attendre pour les voir ; il est vrai qu’ils sont beaucoup plus restreints, moins rnarqu6 *poins varies que par le passb, mais il en reste encore assez pur attester la possibilit6 de ceux que j’ai vus de &%us qu’on raconte dans les lettres qu’on verra plug loin, quelque prodigietcs qu’ils soient ; les phbnomhes d’attraction , de repulsion d’Ang6lique Cottin suffisent encore pour attirer, pout ren- verser, pour soulever une table assez lourde. Nous devons m h e faire remarquer par anticipation que ce sont les seuls qui persistent; nous en dirons la raison.

    Le phenornene de la chaise a cess6 dbs le premier jour des experiences ; j’btais prksent : On a voulu mettre sur ie bras d’bngblique Cottin une grenouille prbparbe h la manibre de M. Matteuci, c’est-A-dire dcorchbe, dissbquhe pour mettre les nerfs lombaires en 6vidence; on l’a fait mouvoir, en quel- que sorte revivre devant elle ; elle a eu peur, et mal# tout ce qu’on a pu faire et lui dire pour la dbcider h cette expd- rience, elle s’y est refusbe. .. Voilh la vraie cause de la ces- sation du phenornene de la chaise; Angblique a 6th effraybe, elle en a par16 tout le jour, elle en a rhvb la nuit, elle en a reparld le lendemain, et depuis lors cette facultb ne lui est plus revenue.

    Pourtant nous devons le faire observer, la commission n’a pas nib la r6alitb des phbnomhes que nous avons signa- lés à l’Acaddmie.. . Elle ne les a pas vus. .. ( se borne-t-elle B dire).. . D’aprhs cela on serait porte h se souvenir de ce qui s’est pass6 dans la dance du 16 et des paroles retentissantes

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    26 de M. le secrdtaire perpdtuel.. . Anghlique est encoke à Parig : espdrons que la commission se reconstituera pour constater ce qui reste à cette fille de ses facult6s ultra-nnturelles, et, que I'Acad6mie ne laissera pas un homme Btranger à son sanc- tuaire recueillir un fait d'une si grande importance et qui n'en serait pas moins acquis h la science quand mbme elle ne le constaterait pas. Ce ne serait pas la premiere fois que la vdritd viendrait de la circonf6rence au lieu de partir du centre.

    Maintcnant Ics effets qu'on attribue la fille Cottin et que la commission n'a pas vus... existent-ils, ont-ils exist6 del- lement?

    On peut le voir par le rdcit de M. Hdbert, dans les répon- ses aux lettres que j'ai Bcrites h ce sujet; en outre, je suis a118 chez plusieurs personnes qui m'ont Qtd designees comme pouvant en attester la r6alitQ ; enfin on verra les phhome- nes qui se sont reproduits chez moi, devant plusieurs mdde- cins que j'avais convoqub.

    Voici les noms de quelques personnes qui ont VQ les effets produits par Angélique Cottin à Paris :

    M. Pinel, secrétaire-génkral de la prefecture de police, a vp plu-

    M. Rieublanc, chef de division, avec moi. M. Elouïn, Che€ de la police municipale, avec M. Pinel. M. Brunet, chef de bureau, avec M. Pinel. M. Simonet, chef de bureau, avec M. Pinel. M. Delachausshe, secretaire particulier de M. Delessert. M ; Delagrange, sous-chef de hureau. Un grand nombre d'employhs de la préfecture de police et beau-

    M. le comte de Montesquiou, qui m'a éte dbaigné par le p h

    MM. Daillièrcs, Loreille, Silmay, Delaunay, Fayot. Presque toulcs les personnes de l'hblel de Rennes, rue dcs Deux-

    M. Girottes et sa femmc., rue Chapon, 22.

    sieurs fois sans moi et avec moi.

    coup de dames.

    d'Angélique Cotlin.

    kcus, n o 23.

    97

    M. Cosson, rue Montmorency, 8. M. Depret, rue Geoffroy-Marie. M. Fillon, rue de la Chaussde-d'Antin, 4 % M. Gally, rue du Caire. M. Leroy, quai de l ' h l e , 10. ' M. Hermel, pharmacien, rue des Martyrs, 8. M. Laporte, rue des Petites-huries, 27. M. Lovy, passage Colbert. M. Germer-Baillbre, libraire, rue de l'ble-de-Mddecine. M. Saucerotte, rue Geoffroy-Marie, 8. M. Leger jeune, rue des Blancs-Manteaux, 9, M. Millet, rue Saint-Honor&, 373. M. Cottin, quai de GBvres. M. Griolet et tous ses commis, rue Alboug, I I . M. le docteur Langlebert, rue Saint-Andrk-des-Art% 95. M. le baron Dupotet, rue d'Antin, 19. m

    c

    . Beaucoup d'autres personnes dont je ne connais ni les adresses ni les noms.

    Voici celui des personnes qui ont observb la fille Cottin soit à Mortagne, soit dans les environs :

    M. De Faremont, au chateau de Montimert-de-la-P6riìxe (Orne). M. Cohu, pharmacien h Mortagne (Orne). M. le docteur Beaumont-Chardon, à Mortagne. M. Juffey, ndgociant, Mamers. M. Beaumont jeune, docteur-mddecin et vicaire au Pin. M. le docteur Bisson, de l'Aigle. M. le docteur Emangard , professeur de pathologie interne h

    M. Vacher, maire de la Perrihre. M. le docteur Verger, B Saint-Mdartin-le-Vieux-Bellesme. M. Verger, secretaire de la mairie de Bellesme. M. le docteur Ragaine, A Mortagne. M. Ollivier, ingdnieur des ponts-et-ghaussees, B Mortagnc. M. Ollivier, avocat B Mortagne. M. Cottin, notaire B Mortagne. M. le Sous-Prdfet de Mortagne. M. le President du Tribunal civil de Morkagne,

    l'école de medecine du Caire.

  • 2s M. le Procureur du Roi de Mortagne. Plusieurs magistrats. M. Roux, curé de la Phière. M. Boulon-de-la-Perronnerie, à la Périhe. M. Vavasseur, pharmacien, à Mortagne. M. Fromage, idem. M. le curb de Skrigny. M. le cur6 de Saint-Martin. M. Legrand, huissier a Morlagnc. M. le docteur Lambert, Mortagnc. Tous les habitants de la Muserie, la PériBre, et des environs; en

    tout plus de 3000 personnes.

    Une dame de Mortagne h qui un de mes amis &rivait pour obtenir des renseignements, rdpondit : Tout le monde croit CC ici aux phénomènes de la fille Cottin, et surtout Zes méde- a c i n s . )) C’est une chose bien &range que ce soit prdcish- ment les mbdecins, cux qui cormissent le mieux les phdno- mèncs dc la vic, qui passent tout lcur temps ;i les observer, et les personnes institubes pour dkjouer, pour découvrir la ruse et la fourberie, qui croient le plus à la rbalité des ph& nomènes; nous dirons à cette occasion que plusieurs des per- sonnes qui nous ont bcrit, tout en attestant la certitude de ces faits, nous ont prit5 de ne pas les nommer; nous igno- rons pourquoi. Nous savons bien que toutes les véritds ne doivent pas btrc ditcs, mais nous savons aussi qu’il y en a d’utiles à la science, à I’humanitC et qui ne peuvent &re nuisiblcs à personne. Si ceux qui désirent garder l’incognito ont eu I’Acadkmie en vue, ils se trompent; les savants aiment la vdrité , d’autant plus qu’ils sont plus savants ; ils la re- cherchent, ils sont accoutumés à ce qu’on la leur dise, et je ne pense pas que 1’,4cad6mie des Sciences me sache mauvais gr6 d’avoir recueilli un fait qu’elle n’a pas vu, parce qu’il avait cess6 un instant, et qui eût sans doute 6té perdu sans cette e n q u k

    D’un autre c&é, nous voyons que les médecins ne sont pas aussi crt5dules ni aussi faciles A tromper que l’on croit sur les

    .

    29

    maladies, et dans ce qui’se rapporte aux p h h o m h e s natu- rels ou surnaturels de la vie : ils dhcouvrent tous les joumdes Bpilepsies feintes, des grossesses que l’on suppose ou q8’on veut oacher, des folies que l’on simule; des symptbmes, des ruses de toute esphce qu’on imagine pour tromper leur bonne foi ou capter leur approbation. De plus, ils sont compbtents pour juger d’un fait, nous l@,@p5tons, qui se rattache A la vie ; ils connaissent l‘Clectricit6,‘les sciences physiques entrent dans leurs etudes; ils sont B mbme, à chaque ingtant, ii la campagne surtout, de constater les effets de la foudre, soit sur les hommes, soit sur les choses; 1’ClectricitB est mise en usage dans plusieurs maladies, et il serait bien &tonnant, nous ne saurions trop le faire remarquer, que ce fût eux qui crussent le plus aux phénomhes de la fille Cottin. Mais ce qui l’est bien’plus, c’est que la fraude dont on a parle, B la- quelle j’avais pens6 moi-mbme comme tout le monde, n’a pas encore 6t6 dbcouverte; personne n’a pu en saisir la moindre trace; il serait miraculeux qu’une jeune fille de 14 ans, habi- tant un hameau d’où elle n’est jamais sortie, vivant dans, l’isolement avec sa tante, dans une profonde ignorance, si- mulat des phhomènes dont elle n’a pas la moindre idbe..Non, c’est leur dtrangetb qui fait naître ces soupçons; mais pour peu qu’on examine cette jeune fille, ils disparaissent.

    Pendant que j’attendais des rbponses à mes lettres, A n g b lique est venue chez moi; voici ce qui s’y est pass6 :

    Le 8 mars, devant un grand nombre de personness point d’effet.

    Le 10 mars, devant quelques personnes, dont beaucoup de darnes : une table de jeu a ét6 renversée deux fois, et bri- she en plusieurs endroits. Une autre table a éth soulede de manihre A quitter le sol ; pendant ce temps-18 Ang6lique avait ses mains derrihre le dos, son tablier sur le meuble et ses pieds tì plus de quinze pouces; son corps ne le touchait Pas.

    M. le docteur Heurteloup, place en face d’AngClique, n’a pas vu la table se soulever; le phhomene s’est produit au mo-

  • 50

    ment où il ddtournait la tdte ; mais IC plus petit bruit ayant ramend son attention, il vit que les pieds de la table les plus 61oignbs d’hng6lique btaicnt les plus 6lev&s, tmdis que ceux qui &aient plus rapprochds de Ja jcunc fillc avaient A peine quitté le sol. M. le docteur Carpentier-~~6ricout.t place en 6charpc pour bien observer, a vu la table se soulcver et les pieds les plus Bloignds d’Ang8lique se ‘ddtacher les pre- miers ; il ddclare que pendant ce temps, il n’a apercu au- cun mouvemcnt ni dcs picds, ni dcs mains. Ces messieurs ne supposent pas de supercherie mkme possible.

    Dans cette dance, M. le docteur Heurteloup a vu mani- festement une bande de papier chassée de dessus le doigt du docteur Viancin, au moment où il approchait du bras d’An- gblique. Ce sont les derniers phénomhes de ce genre qui se soient manifesth.

    Le 122, M. Ie docteur Arnbdh Latour, un de scs amis, M. IC doctcur Lachaisc, un de ses amis; MM. les docteurs Dclcau, Pichard, Soul&, h i c n t prbsclrts. La tablc a 6th sou- levée dcux fois, on a constat6 les mouvements insolites du bras gauche ; les memes mouvements se faisaient sentir en portant la main sur le c&é gauche du ventre; rien du c6t6 droit ; les uns regardent cet &at comme chor6iforme; les autrcs comme tout h fait sphcial. On constate &galement la frequente gknhrale du pouls et la chaleur plus grande de ce mcmbre, comparativement à l’autre. Les mouvemcrlts du bras ct du cbtb gauche du vcntre sont isocllroncs.

    LC 44, MM. lcs docteurs hm6die Latour, Lachaise, un de scs amis, Bardin dc Sens, M. Flon pharmacien, assistaient à la dance.

    I’avais convoyud unc vingtaine de personnes devant lesquclles i l n’y a point CU d’el‘fet; ils ne se sont manifesth que devant cclles désigndcs ci-dessus; les autres 6laient par- tics, dc guerre lasse ; aprits plus d’une heure d’attcntc, la table a étb, soulevie une seule fois, mais avec unc forcc si grande, que les assistarlts en sont restés émus perdant ylu-

    i

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    sieurs minutes ; quelques-uns declarent avoir 6prouvd une secousse ou un frdmissement dans tout leur corps.

    . M. Flon affirme que la table semblait suivre la main% la jeune fille. Cette table a quatre pieds de long sur deux pieds et demi de large. C’est un bureau plat, en acajou, avec tiroirs dans lesquels il y a bjets. Le bureau a B t A en- leve, Angblique avait la m ; pmwnne ne pense que cet effet puisse se produire fait de celle-ci ; elle dtait loin du bord, le pouce &carte et par-dessus le tablier d’Ang& lique. Tout le monde regarde cet effet comme &¡eux et meritant d’btre observe.

    M. le docteur Langlebert que j’avais convoque pour savoir de lui ce qu’il avait vu, me declara qu’ayant htd en rapport plusieurs fois avec la fille Cottin, des les !premiers jours de son arrivee .h Paris, il a &e témoin de tous les phbnornhnes relates dans ma note B l’bcaddmie. - Le 17, attraction de la table sans importance, puis phho-

    r n h e d’attraction incontestable ; M. Lachaise qui vient pour la troisième fois, a bien vu, bien observb, ainsi que M. Bar- din, ils sont convaincus ; M. Duclos n’a pas de doute, M. Fuster croit bien, mais il n’a encore vu qu’une fois ; M. Boutigny d’Évreux n’a rien vu, il detournait la tbte au moment où le phhomkne a eu lieu. Personne n’admet la supercherie, au contraire, on s’accorde sur I’inghnuite, la bonne volont6 de cette jeune fille; on regarde la fraude comme impossible h soupgonner, pour peu qu’on examine Ang6lique Cottin

    Le 20, point de p l h o m h e si ce n’est aprh plus de deux heures d’attente; quand M. le docteur Viancin &ait tout seul : alors, dit-il, CC la table ou plutAt le bureau s’est 6levC comme pour se dresser contre Angblique, D il a bien observe la jeune fille et ne l’a pas quittbe des yeux. Je n’y etais pas.

    J’interrompis ces séances qui me prenaient beaucoup de temps, je n’avais plus rien h y apprendre et les savants convoqubs manquaient de patience pour attendre les phho- m h e s : ils n’eurent plus lieu qu’en presence de quelques

  • 52 personnes que je rhnissais par complaisance, mais toujours en petit nombre.

    Lcs phknomhes d’attraction ont hl6 distingués par toutes les personnes qui ont vu Angblique plusieurs fois ; en ddfi- nitive ce sont ceux-18 qui restent certains, constants, et, your le dire en passant, ils Cloignent toute idke de supercherie. Les autrcs ne sont que secondaires, mais les deux mouve- ments d’attraction et de rbpulsion sont si instantands, si rapprochks, qu’on Ics confond d‘abord; que celui de rhpulsion frappe l’esprit des nouveaux venus, parce que c’est lui qui SC manifeste le dernier, qui fait le plus de bruit et qui se pro- longe le plus longtemps.

    Chose singulière, il n’y a que les personnes qui n’ont pas vu qui nient le phénomène, sans doute parce qu’elles n’el1 comprennent pas la possibilith. Celles qui l’ont vu, peuvent etre shparbes en deux catCgories : les unes affirment cl: sont convaincues ; les autres croient, mais conscrvcnt dcs doutcs, soit par l’ktrangeth du phdnomène, soit parcequelles n’ont pas assez vu; mais toutes s’accordent pour dire qu’il y a I l i quelque chose de remarquable, d’htonnant, qui ne se rapporte à aucunes causes connues, en raison de sa sponta; n M , de sa soudainetd, d’un je ne sais quoi qui ne peut s’exprimer, qui ne peut pas se dire.

    Tout le monde a aussi remarqué l’air d’dpouvante et d’ef- froi de la fille Cottin, après les phénomdnes qu’elle produit. Elle est comme bouleversée, bien qu’elle y soit accoutumbe dcpuis deux mois ; elle est pUe, c’est-à-dire moins colorde, haletante, son c a m bat plus vite qu’à l’ordinaire ; plusieurs personnes s’en sont assurhes ; son regard est effare, elle ’ tremble, elle dit qu’elle 6prouve de la douleur, tantat au bras, tantdt à la cuisse, et elle ne veut pas recommencer; ordinai- ment, après la deuxihme ou troisième fois, elle s’y refuse obstindment sans donner d’autre raison que celle-ci : ç a m e fait mal.

    Cependant elle paraît contrarihe quand le phénomhne ne se produit pas ; dors elle se d6place et met son tablicr sur tous

    33

    les endroits de la table. Les effets sont spontanés, ay. moment où on n’y pense pas, ni elle non plus. On dirait que I’atten- T . tion des assistants absorbe, surprend, adant i t ses facultds. Sa volont& n’y est pour rien, tous les observateurs sont d’ac- cord sur ce point ; nous le verrons lus bas.

    La joie, le contentement, la S ion de cette enfant augmentent et accelhent la produ

    On s’&tonne gbnbralement de ce qu’elle ne produit pas d’effet devant beaucoup de monde, devant les savants ,qui l’observent! Qui n’est pas intimid6 dans unè assemblhe dont il est l’objet? Qui n’a pas perdu la memoire, une partie des facultés de son esprit devant un auditoire nombreux’ou mbme devant une ou deux personnes qui &aient dans des condi- tions à vous imposer?. .L Et d’ailleurs, ne sait-on pas que l’histoire de nouer Z’aiguillelte n’est pas toujours un conte ; il y a peu d’hommes, pas un mbdecin surtout, qui n’en soient convaincus.

    On s’btonne aussi qu’Angélique donne, qu’elle agisse sur- tout devant les gens du peuple .... C’est parce qu’alors elle est à son aise, dans son milieu, dans les conditions plus ou moins rapprochées de celles où ses facultks se sont pr,oduites; il aurait fallu les lui conserver et peut-6tre l’observer dans sa chaumière. Ces facultCS cesseront, je l’ai annoncd aux pa- rents d’Angélique dès leur arrivbe h Paris ; elles ont presque toutes cess6 d6jà ; si elles se reproduisent avec intensite ce sera quand cette jeune fille sera de retour chez elle, devant son gubridon, avec ses compagnes, tout pres de sa huche et des meubles au milieu desquels elles se sont manifestdes.. . . Ce phhombnecesseraprobablement tout- &fait quand Angklique sera nubile ou qu’elle deviendra mbre.

    Mais une circonstance que nous devons faire ressortir avant de quitter ce sujet, c’est que les facultés d’hngblique ont baissh depuis qu’elle est A Paris. Pourquoi? nous avons fait remarquer dbjà que cette enfant &ait loin des conditions qui lui sont habituelles; ensuite nous dirons à ceux qui l’i- gnorent, que beaucoup de jeunes filles cessent d’ktre rkglhes,

    3

  • 34 beaucoup de nourrices perdent leur lait, presque tous les gens de la campagne ont leur santb dbrangbe, modifiée, et souvent detruite en venant habiter la capitale.

    Voici le r h m 6 des lettres que nous avons reçues :

    LETTRE No I. - M. le Dr BEAUMONT-CBARDON, medecin B Mortagne.

    Q Voilà ce que j'ai vu : 10 Répulsion et aussi attraction, sautillement, déplacementd'une

    table assez massive, - d'une autre table de trois mètres, sur deux, montde sur roulettes, - d'une autre table c a d e de un mètre et de- mi, en chhe , - d'un fauteuil en acajou très-massif. - Tous ces dbplacements ont eu lieu par le contact volontaire ou involontaire des vêtements de la M e Cottin.

    c( Eo En la faisant asseoir : bouleversement, rhpuleion de la chaise et de la jeune fille fortement maintenues, ainsi que de la personne qui Btait assise sur I C meme siege ; - une sorte d'adhhrence mo- mentanée de la chaise aux jupes a été vue plusieurs fois ; - cessa- tion de ces effets en mettant la chaise et la jeune fille sur du verre OU de la toile cirée, ou bien en posant la jeune fille sur la chaise, sans que ses pieds fussent en contact avec le sol, - effets gBnbrale- ment moindres sur les planches cirées 02 des lapis.

    c( 3 O Commotion vive de la jeune fille, rappelant exactement celle qu'on éprouve par une décharge blectrique, lorsqu'on approchait de la. colonne vertébrale, A son insu ou non, soit un fragment de bois, soit un baton, une pelle, une pincette feu; - le doigt port6 vers le front, le sommet et surtout le derrière de la tbte, ainsi qu'au pli du bras gauche, produisait le même effet, soit par contact, soit h la distance d'un ou deux centimètres ; - cessation de cet effet lorsqu'on interposait une toile cirée entre le bras et l'objet.

    cc 40 Sensation de violentes piqhres lorsqu'otl mettait en contact avec le pli du bras gauche ou la tkte, ou simplement qu'on appro- chait h petite distance , un bâton de cire A cacheter ou un tube de verrc frottés convenablement; - lorsqu'on ne les avait pas frott6s ou lorsqu'on les essuyait ou les mouillait, cessation d'effets. - Les poils du bras couchés avec un peu de salive se redressaient par l'approche du bras gauche de la jeune fille.

    I

    35 a Yo Sensation @nible et insupportable de picotement lorsqu'on

    approchait, B plusieurs centimetres des doigts étendus de la main gauche, ainsi que de sa We, l'un ou l'autre des pdles d'un fer for- tement aimante ; le fer non aimante ne produisait pas ces effets. - Une aiguille aimanthe, suspendue au plafond horizontalement . par un long fil, a 6td deviBe de la direction de l'axe magne- tique terrestre et a oscille par I'approch6$h bras gauche de la jeune fille.

    (( . . .La jeune fille donnait gentSralement beaucoup, dit M. Beau- mont, qnand j'ktais pres d'elle parce que je n'excitais pas sa defiance et que je lui Bpargnais les souffrances ; j'ai cru voir que pour bien donner, quoique sa volontd m'ait paru sans influence, il faut qu'elle ait l'esprit libre et qu'elle soit gaie )) . . . . . .

    . I

    Cette lettre, d'un homme de mhrite, A ce que j'ai appris A Paris de personnes qui connaissent beaucoup M. Beaumont, est d'un trbs grand intkbt, d'autant plus que son auteur a mis dans ses recherches toute la prudence, tout le discerne- ment, toute la modbration possible; il &ait accompagd de M. Ollivier, ingbnieur des porrts-et-chausdes et de M. le Procureur du roi de Mortagne.

    LETTRE No II. -MM. le Dr RAGAINE, medecin B Mortagne. M. le docteur Ragnine, dgalement médecin h Mortagne n'a pas vu,

    tous les effeb attribues à la fille Cottin; seulement deux fois et dans des conditions, dit-il, à ce qu'il parait peu favorables, il a vu des phénomènes qui pouvaient ètre attribuds h l a chorbe.

    Qu'est-ce que cela fait, s'ils sont rkels? et, d'abord (pour répondre à ceux qui ont émis cette opinion), il s'agirait de savoir si la chorbe a jamais produit des effets semblables; en- suite de se demander qu'est ce que la chode? ...

    LETTRE No III. - M. COBU, pharmacien h Mortagne. U Les effets signales par M. IIkbert sont de la plus grande authen-

    ticité : je n'ai pas h m'expliquer sur la cause qui les a fail cesser ou meconnaitre. Ces effets sont patents ; il y en a d'dtonnants ; 'ils ont

  • c; (i rQr5 (:owhtCs, lien examin(% par 1111 grand nombrc dc pcrsonncs hc,nor;lhlt?s ; i l n'y avait l a n i rrnldt! n i compPre.

    ((Ide phEnom8nc do la chaise est i la connaissn~~ce de plus de mille persormes ; ce mcuhle @tait quasi projet6 par suite du contact de cette enl'itr~t. - J'ai vu trois hommes forts chercher la maintetlir Solls elle, elle leur a 6chapph par un mouvement rapide ; moi, Mon- sieur, assis & cdtk d'elle, je n'ai pu rester malgr4 mes efforts et mes prbcau lions.

    (( 011 donnera à cela le nom que l'on voudra ; l'imporlant est de constater cetic thculté rkpulsive, elle est trhnarqn6e; il est impos- sible d'en nier les effets. Elle me paraît avoir son sibge dans le cervelet ou dans le bassin, ou peul-etre ailleurs; mais le fait est 18, matériel, visible, incontestable.

    C( En province, monsieur, nous sommes peu savants, en ghéral, nlais parfois nous sommes tr&s-dkfiants, et icl nous avons bien examine, recherchb, pris tontes les pr6cnution S possihles polir 11'8- tro piis trompks, et, ch:lquc fois, nous avons kté convaincus de la rth- lit6 du phhomène.

    (( L'Académie dkidera ce qu'elle voudra.. . NOUS, AVONS vu, allr n'a rien v u ; nous sommes parconskqnentdans de meilleures condi- tions qu'elle pour voir, pour appricier sinon lacause, du moins des effets q u i IIO peuvent ètre mis en doute. ))

    La loyautb, les lumières de M. Cohu, qui passe pour un homme éclairé, nons garantissent l'exactitude de ces rensei- gnements ; nous ne saurions trop faire remarquer l'indiffb- rence qu'il attache aux explications ; il se borne au rbcit des faits, et s'applique à ne pas en altdrer l'exactitude.

    LETTRE no IV. - M. le Dr BISSON, médecin à l'Aigle. c( J'ai appris h. l'Aigle, le 3 Février, par le docteur Emangard, les

    ph4nornène.s produits par la fille Cottin ; j'ai voulu les voir. Voici ce que j'ai v u : Le contact ou seulement l'approche des

    doigts cjtendus vers la nuque, dOterminait un mouvernent brusque d'impulsion ou de projection avec el't'orls. Une fois, tandis que la jeune lille scmblait occup6e do ce quc nous disions devantelle, nous ¡wons kt6 surpris de voir des mouvements bcaucoup plus violents : III) des assistnnls nous dicouvrit un tire-bouchoa cachb, qu'il avait

    37 approche de la rigion du cervelet. Un imtant aprhs, le contact d'un baton avec les vhtements determinait le mbme phhomène; chaque fois on avait choisi le moment oh l'attention de la jeune fille Sem- blait dbtournbe. J'ai vu à son approche d'une chaise pour S'y as- seoir, ce que vous avez vu vous-m&me ;. dans; le moment oh je l'ai vue, il n'y avait pas d'effets en.avant par le cdntact du tablier, tout se passait en arrière et la jeune fille h i t sans cesse occupée B 6pier avec inquiétude les mouvements de chacun, pour kchapper aux se- cousses qu'elle paraissait en Bprouver et qui semblaient doulou- reuses.

    a Le fait suivant m'a paru surtout exclure lesoupçon de jonglerie, comme ne pouvant se produire sous l'influence de la volonth : te- nant & pleine main les muscles de l'avant-bras, j'ai senti bien PO- sitivement une sorte de frhmissement musculaire, de courant os- cillatoire et de temps en temps une semusse leg&re comme Blectri- que. Cet effet Gtait-il dh B des contractions musculaires ou ii l'action d'un fluide? J'ai bien certainement senti ce mouvement ondula- toire se transmettre le long de mon avant-bras. J'ai doat6, garde le secret de cette sensation en l'attribuant A l'effet de la faligue; j'a- vais march&, mais je n'&prouvais rien de pareil dans l'autre bras. Depuis, j'ai entendu dire B d'autres personnes qu'elles l'avaient BprouvB comme moi.

    a Je m'&tais propose d'adresser mon t4moignage AM. Arago. Votre lettre m'a fait rompre le silence que j'aurais peut-&re gardB par suite de mes occupations, Y

    Les Iumihes de M. le docteur Bisson, les pr6cautions qu'il a prises pour n'btre pas tromp6 à constater la réalitd du ph& nomhne, me donne dans son rbcit la plus grande confiance ; la reserve qu'il met dans ce qu'il voit, la defiance de ce que lui-mbme éprouve, ne laisse pas de doute sur ses convictions et sur Ieur fondement.

    LETTRE W V. - M. JUFFBY, demeurant Mamers. a . . . . J'Btais & Paris la semaine derni&re, et le vendredi 13 B

    neuf heures du matin, -4ngBlique Cottin et ses parents sont venus me voir B l'h6tel du Lion-d'Argent, cour Batave.. . . .La jeune fille posa son tablier et sa rohe sur Ilne grande table; cinq minutes aprb

    a

  • 38 cettc table s'enleva et s'dloigna de vingt-cinq centimetres environ du mur contre lequel elle Btait, ce qui renversa diver's objets qui y étaient d6pos8s; ur1 second essai eut un rilsullat d'atlraction encore plus grand. Un instant aprbs, mon mbdecin entra chez moi; la jeune fille le recomut pour l'avoir vu la veille dans une reunion où elle n'a- vait produit aucun effet. La volonth nkgative de douzc à yujmzemdde- cins réunis avait prohahlemenl neutral¡& ICs ph6nomhes si extraor- dinaircs qui se produisent sur cette cnfaant. Je la rassurai sur la bien- veillance du docteur. Elle posa de nouveau son tablier et so jupe sur Ja table et s'en tin1 kloignhe comme d'habitude B vingt ou vingt- cinq centimètres, en ayant les deux mains derrière le dos ; quelques minutes aprhs nous avons pu voir deux fois le soulhement et l'at- traction de la table d'A peu près vingt ou trente centimètres ; elle me demanda 8 ne pas continuer, me disant être fatiguée; elle ajouta qu'elle ressentait dans tout le c6tB gauche une douleur, comme si on lui arrachai1 un f i l dans les chairs. . . . . ))

    Quoique M. Juffey ne soit pas mddecin, il n'en 8 pas moins observd avec effactitude ; il affirme un effet d'attrac- tion, ce qui est remarquable de la part d'un homme qui ne s'occupe pas de sciences physiques ; c'est qu'en effet il &ait trhs-marqué puisque la table &ait contre le mur. Ce motif est puissant 1 faire valoir contre l'opinion de ceux qui croient à la possibilitd d'un subterfuge par le fait de Ia ré- pulsion de la table avec les mains. Ce thmoipage a aussi son prix par la sincerith qui s'y fait remarquer.

    LETTRE No VI. - M. le Dr BEAUMONT jeune, vicaire au Pin-la- Garenne (Orne).

    ((Je pense absolument comme vous sur les phdnomhes produits par la fille Cottin, de la Perrik~~?. Les délaifs qui vous ont Bt&donn& par M. Hkbert sont A ma connaissance, à celle de mes deux freres, docteurs en médecine, e l de plusieurs de mes confrères ecclksiasti- ques. Les personnes les plus honorables du pays en ont été Kimoins ainsi que MM. les docteurs Bisson, et Verger, le premier médecin q u i l'a vue. D'aprhs cela je mc borne 3. vous recommander cello paLtvre eofant. 1)

  • = W

    qui at,lrihuait nu sortilbge la position de la jeune îilla dcverlue in- capable de travaillcr.

    Je fis part de tous ccs phhomènes ;i M. IIdbert, dont on ne sau- rait trop loucr la capacitk et le zèle pour la science. ))

    Cette lettre est précieuse en ce qu'elle vient du premier mkdecin qui a observh Angdique ; il etait très-incrkdule ; car, quoi qu'on en puisse dire, les mhdecins le sont quand il s'agit des phhom&nes de la vie qu'ils sont habitubs à obser- ver; elle est importante encore par les details qu'elle donne et la précision des faits, ensuite par la bonne foi, la sinchit6 avec lesquels ils sont racontes ; en un mot elle atteste des lumibres, de la dbfiance pour les merveilles, de la perspica- cite et une grande loyautk par ses aveux.

    LETTRE No VIII. -M. le Dr LEMONIER, médecin, A Saint-Maurice (Orne).

    U Je m'empresse d'attester les phenomhes que vous avez observes chez la fille Cottin ; ils me sont parfaitement connus. J'ai vu un panier d'osier rempli de haricots, qui furent dispers& dans la chambre uu moment O& la jeune fille l'a tourn4 avec la main gauche. Tous les meubles, tables, chaises, coflres emeurhs par la main gauche d'Angélique, étaient repoussés violemment. M. le procureur du roi de Morlagne &ait prdsenl ; lui-meme, assis sur une chaise, pria la fille Cottin de s'asseoir sur ses genoux ; à l'instant, comme par un coup de foudre, il a éh2 enlevd et repoussé avec la chaise. - Une autre chaise tenue par moi el deux de mes amis nous a échappé des mains, et un des bdtons de cette chaise a été brisé. - La jeune personne poussait un petit cri indiquant la souffrancc quand on lui mettait un objet dans la main. - Placke sur une chaise isolBe du sol par quatre verres, la jeune fille en appuyant see pieds sur les barreaux ne produisait rien. - Mis en contact avec

    ' le rkervoir commun, le phénomène recommençait, et to~ljours de gauche a droite. - Pendant le paroxysme, ce cat6 h i t plus chaud que l'autre; de plus, il est agité d'un mouvernent insolitc qui s'observe aussi dans la circulation. ))

    Ccttc fcttre est rcmarquablc par la pr6cision dcs phho-

    41

    mènes, et la singularit6 de celui *gis haricots signale dbjh e d'autres observateurs ; il n'y a pas tì dire, il n'y a pas de su- percherie possible; M. le procureur du roi y &ait ; il ne le ' hiera pas, j'en ai la certitude. De.plus, les autres effets qui ont 6th vus par 1%. le docteur Lemonier sont confirmatifs de ceux observes par d'autres.

    LETTRE No IX. - M. OLLIVIER, inghnieur des pqnts et chaussbs h Mortagne. . l

    a . . . . Voici ce que nous avons observe. . U La fille Cottin causant avec nous, M. Verger fils s'approcha

    d'elle par derrière et presenta un baton de c h h e vers le pli du bras gauche ; la malade Bprouva une forte secousse.

    U Prenant eusuite la main de la fille Cottin, nous avons pod le doigt successivement depuis le poignet jusqu'au coude : 13 sensation qu'elle Bprouvait Btait phnible, mais la commotion pouvait Btre sup- porthe jusqae-là : mais il n'en etait pas de m&me en s'approchant du coude. L'effet produit rhagissait sur tout le corps de la jeune fille et lui faisait faire un brusque mouvement. En approchant ainsi notre main du bras de la jeune fille Cottin il J avait horiipi- lalion des poils qui s'y trouvaient. Apes ce premier examen, BOUS avonsfaitl'expérience du gueridon : la fills Cottin a plad dessus, son tablier, puis le bas de sa robe, mais le meuble n*a pas bouge (1); restait l'exphrience de la chaise ; celle-ci a rdussi : au moment ob a malade se posait sur le s%ge,'ilBtait repousse en arrihre en tour-

    nant de gauche B droite, tandis que la Alle Cottin semblait rejetde en avant. Cetke expérience repetbe A plusieurs reprises a constam- ment donne les memes rbsultats, et dans une des Bpreuves, le mouvement d'hnghlique a 6th si brusque, que sa t&e est venue pap- per contre ma main placèe en &rantie d trente centirndtres du sol.

    U Bien que le tbmoignage des personnes honorables qui avaient ex - amine avant moi la fille Cottin et chez lesquelles je me trouvais,bien

    . que la tenue de cetle fille dans,toutes les expkriences ait compld- temenl bloigrle de mon esprit mule idBe de charlatanisme, j'ai voulu essayer si par un mouvement brusque du corps au moment oh on se pose sur une chaise, on pourrait lui imprimer le mouvement

    (1) Cc phhom&nc B souvent rnauqub, ainsi que tous les autres.

  • 42 que je voyais prendre ti celle d'Angdlique Cottin. Je n'ai pa pu y parvenir, et plusieurs personnes ont fait sans plus de suc& les memes essais.

    C( On nous avait dit que les effets produits par la malade dimi- nuaient lorsque les objets soumis A son action dtaient plads sur un parquet ciré. On pouvait penser alors que les effets disparastraient en isolant la chaise : les quatre pieds d'une chaise ont 6th placés dans des verres bien séchds, et la fille Cottin a pu s'y asseoir sans dprouver la plus légère secousse, et y rester trks-tranquille, en posant ses pieds sur une bouteille couchde; après l'avoir laissde dans cette position quelque temps, nous avons approche la main de son coude et determine une secousse.

    a Lafille Cottin &ant toujourssur la chaise isolde, on a mis devant elle un guéridon et tout ce qu'il fallait pour faire des gants de filet ; On avait is0115 le guéridon sur des verres ; la malade a pu travailler, seulement le moule lui faisait dprouver une sensation penible ; elle ne s'en plaignait pas l mais elle le tenait comme un fer trop chaud que l'on change A chaque instant de position dans sa main. Ce moule dtait terminé par une pointe ii chacune de ses extrdmitds et celles- ci, en laissant dchapper le fluide, pouvaient htablir dans les doigts de la fille Cottin un courant produisant une sensation analogue A celle résultant d'une faible pile dlectrique.

    a Pour placer Angblique sur la chaise isolde, M. Beaumont l'avait prise dans ses bras et posée sur la chaise sans laisser les pieds toucher A terre. Nous avons voulu voir si en agissant de meme, la fille Cottin pouvait etre maintenue sur une chaise non isolde; au moment où cllc fut ainsi assise, elle &prouva une seco~~sse, mais comme M. Beaumont la maintenait, elle resba sur la chaise assez tranquille pendant deux à trois minutes, puis l'effet habituel se re- produisit; mais de nouveau on força la malade A rester assise, elle redevint tranquille pendant quelques instants, et la répulsion eut encore lieu ; cette 'exphrience a éte continude ; les memes intermit- tences dans le repos et les répulsions se sont maintenues.

  • 44 en elle, une cause qui agissait et qui se rattachait au phho- mène de sa vie propre et independamment du sol.

    Cette lettre, quand m6me elle serait seule, suffirait pour dveiller l'attention sur la cause et l'authenticitd du phénomhe.

    LETTRE No X. - M. VACHER, adjoint de La Perrière. c( Angdique Cottin est de notre commune. - Elle travaille avec

    plusieurs filles du pays faire des gants de filet.-Elle aquatorze ans. - Le 15 janvier dernier (suivent les ddtaits déjà connus du phi- nornèaej une huche bien pesante h l'extr6mit6 de laquelle 011 atta- cha son 81 de soie A une petite pointe, fut hgalement enlevbe; plu- sieurs personnes assises dessus ne purent l'en emp6cher.-Cette pauvre fille fut obligée de suspendre son travail.-Chaque fois que les effets se produisaient, elle se plaignait d'une vive douleur dams le bras gauche.

    U Bienl6t le bruit de ces fttils extraordirlaires se rhpandit.-On trouvcrait beaucoup de personncs, recommandables par leur bonne foi et leurs lumières, pretes à les attestcr.

    (( ..... Je dois ajouter que cette jeune fille est de la plus grande ignorance.-Au commencement, elle elait très-amigée de son état, parce qu'on lui disait qu'elle était ensorcelée; mais elle a 6t6 ras- surbe par notre cure, par M. de Farémont, et par les mddecins ...

    Cette lettre tend à Bloigner toute idée de ruse, toute com- binaison de fraude qu'on a pu supposer.

    LETTRE Na XI. - M. VERGER, secrétaire de la mairie de Bellesme.

    ' I1 joint A sa lettre une attestation de M. Guillet et de M. Blanchard, reccveurs des contributions, auxquels je n'a- vais point émit, mais qui, dans l'intkrkt de la vdrit6, ont eu l'obligeance de me faire part de ce qu'ils ont vu chez la fille Cottin.

    (( Mes deux amis,)) dit M. Verger, U Btaient de la plus gramle in- crédulitg; c'est vous dire avecqaelle scrupuleuse attcntion ils ont ob-

    i

    -1;

    4.3 servb, les,ph~~om8nes,;--aujolrrcl'hni, ils I t a amrment avec Bncrgie et pensent quail n'est pas possible de les contester.

    C( Quant A moi, j e crois qu'il faudrait &re de la plus grande igna- rance QU de mauvaise foi pour rdvoquer en doute, aprhs les avoir vues, les choses extraordinaires qu'a produites la fille Cottin. m

    MM. Guillet et Blanchard ,disent que, le 9 fhvrier, ils sont all& chez ta fille Cottin, qu'ils ont troude dhsesfir6e de ne pouvoir plus travailler.

    . . .

    U Une espkce de gu6ridon grossier a tit6 renversk ; . . elle ne pouvail l'approcher sans Bprouver elle-rn8me une çommotion vive.41 semblait pousse par une force invisible, il fuyait quand elle voulait le saisir ou se jeter dessus pour le retenir.. . Nouslavons examine les mains, les pieds de la jeune fille, le gubidon, pour savoir si nous n'&ions nous-mbmes pas trompb; nous somme8 convaincus que non. Nous cherchames B fixer le guhridon B terre, en le tenant nous-memes par le pied, chacnn de notre cbtk, de ma- nière & ce que la force physique de la fille Cottin fht impuissante, meme pour le remuer ; mais quel fut notre Btonnement de voir que, malgr4 nos efforts, nous ne phmes en emp4cl1er la r@ulsíon.-Ces tentatives ont btb rkp6t6eu plusieurs fois, et toujours la meme chose aeu lieil.

    avoulant 'alors faire une autre exphrience, nous avons approche de la robe de la jeune fille, derriere elle et sans qu'elle le vit, un pelft escabeau en bois, en meme temps qu'elle etail devant le guhridon ; quelques minutes après nous avons vu le gukridon et l'escabeau repousshs en sens. oppos4 et avec la meme force.

    a Une baignoire en zinc etait dans la chambre(1) ; nous en avons fail approcher la jeune fille, nous lu i avons fait placer une main sur le zinc ; ce seul contact a suffi pour enlever la baignoire de dis centimetres au moins de terre ; l'enfant aurait eu beaucoup de peine A la remuer d'une manibre ordinaire en y mettant toutes ses forces.

    ((Nous avons encore fait approcher la jìlle Cottin d'une huche pesant

    B

    ( l ) C'6tait B Bellesme ; on verra que hi. de Faremont avait hit apporter un bain pour Angdlique quand il avait appris que les medecins refusaient de la vieíter. i

  • 46 bien à peu près cent kilogrammes, st qu’assurdmt ses forces na pouvaient pas déranger; le contact de ses vetements l‘a soulevée de terre et l’a dèpplacée de plus de quinze à vingt centìmitres.

    a Voilà ce que nous afirmons SUT l‘honneur avoir vu. , . . U LETTRE No XII. - M. DE FARSPONT, au château de Montimers.

    Nous rapportons cette lettre presque tout entihre, attendu que M. de Farémont est un homme éclaid, qu’il a vu la fille Cottin dès les premiers jours du phhomhe, l’a visitbe sou- vent, qu’il l’a beaucoup observée, et qu’il a medith ses ob- servations.

    U Le phénomène extraordinaire qui s’est passé sous mes yeux a. certainement de quoi ktonner ceux qui l’ont vu, et à plus forte raison doit rendre incr6dules les personnes qui n’ont pu l’étudier. Ce n’est pas la première fois que 1’Acaddrnie refuse de croire ; tout ce qui ne sort pas de son sein se trouve fortement combattu par elle, et l’excès de ses connaissances doit’ nécessairement l a con- duire au scepticisme; aussi, moi, pauvre ignorant, j’ai vu suivant les yeux de la vkritb, parce que le simple bon sens m’a guide, et qu’on n’a pas besoin d’etre acaddmicien pour voir le jour en plein midi. Dans notrepays, plus de deux mille personnes ont v u ce ph& nombne d’une manibre aussi affirmative, et au milieu de cette classe illettree qui altribue aux sorciers, aux ddmom, tout ce qu’elle ne peut comprendre, se trouve une masse d’hommes d’hon- neur ayant assez de connajss~nces pour apprécier ce ph6nom8ne B sa juste valeur. Puisque c’est pour amener la connaissance de la vériti., je vais entrer, monsieur, dans certains délails : La fille Cottin dont il est question demeurait chez sa tapte, la femme Loisnard, nu pied pour ainsi dire de mon habitation. Cette enfant qui devait faire sa première communion, se trouvait plus forte en matihre qu’en irltelligence ; tout son individu annonçait une force extraordinaire au physique. Le 15 janvier, A huit heures du soir, quatre filles travaillaient comme d’habitude, A la veillée, chez la femme Loisnard.

    U Depuis huit jours le temps était lourd, orageux; des &lairs, des coups de tonnerre, I’klectriciti régnait autour de nous. Les j e u 1 1 ~ filles faisaient des gsnls de soie er1 lilel autour d’un grossier gu&

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    don en &ne pesant bien vingt-cinq livres ; tout d’un coup la lu- miere est jetde au milieu de la chambre, le gudridon est renverse ; ces filles se querellent, on replace la chandelle, on travaille, et mdme projection. Cette fois, chacune se lhve, tremble; et pense &U sortilhge ; la petite Cottin impassible continue geule h travailler, ses mouvements de repulsion sont plusvifs,sa chSeest rudement hbrqn- lb. La frayeur s’empare de la tante qui wpduit sa ni- chqz M. 1s cure de la Perrihre ; quoi de plus naturel h ces pauvres gens, ils sont loin d’&ire académiciens : dans leur raisonnement ils attril buent B Dieu ou au diable tout CÆ qu’ils ne comprennent pas. M. 19 curd, homme 6clair6, sage et instruit, commence par rire au nez de la bonne femme en Bcoutant son rkcit ; mais l’enfant avait appofts son gant ; elle le fixe A une chaise de la cuisine, et le mouvement se €ait sentir activement ; M. le curb la saisit h deux mains, la résistance augmente l’action ; il s’assied dessus la chaise, il est bou- leverse ; B son tour il devient shieux, il voit rn phenornhne PS le comprendre, rassure le iante, lu i dit que c’est une mala dinaire, et qu’il faut consulter les mbdecins et non, les suis prbvenu le lendemain ; ce phbnombne avait cm&. Trois jours apr&s, ses parents me font prbvenir h neuf heures du sdir. J’y vais avec ma famille ; plusieurs personnes s’y trouvaient rassembl6es. Convaincu que 1’61eclricitd jouait’le principal r d e dans ces phho- mixes, j’avais apport6 avec moi un pendule de moelle de sureau, un tube de v m e et un baton de cire B cacheter. Je vis l’effet du gueridon, et la chandelle j e t h au loin; j’examinai les pieds de l’en- fant, ils ne le touchaient pas ; je plaçai moi-mbme sa jupe sur le bord du guhridon, et B son simple contact il &tait bouleverd ins- tantanement; un mouvement nerveux, dont l’enfant n’btait pas maltre, prbcipitait ses bras vers l’objet qu’elle repoussait. Je m’en- parai du gudridon B deux mains: la force dtait dtonnanle, et le guéridon opérait un mouvement de rotation de gauche B droite : ma force ne pouvait comprimer l’action ; j’approchai mon pendule de toutes les parties du corps : chose btonnante, il ne fut ni attire ni repouss6. J’eus beau frotter mon tuhe et mon b%ton de cire, rien ; je lrouvai opposition hlecttique dans certains moments, les bons conducteurs n’dprouvaient rien ; je mis mon doigt sur l’enfant, en mbme temps un autre sur la pointe qui fixait la soie du gant : nulle commotion ; je fis lever l’enfant, le pbenodne cessait. J’en restai 18 pour le premier soir.

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    48 ( ~ J c suivis cnsuite l’enfant avec soin, mdrneavec humanit& 1,a po-

    fwlaliorl criait allx sorciers ; on dksjgnait meme l’individu qui avait jeté le sort; je m’atkchai h rassurer la famitIe et a éclairer les masses. Je fis de nouvelles expdlicncea. L’mfant reccvaii toute sa charge de la terre. I1 n’y avait pas de pave clans la chaumi&re : Je r6servoir commun Pltait toute sa force. Le phenorn6rle se montrait d’abord de huit h onze heures du matin ; ensuite, il ne SC fit voir qu’au soleil couchant (d’autres fois seulement darls la soirée). Les parents &aient reconnaissants de ce que je faisais pour les ras- surer. Je leur dis que j’allais consulter les m6decins pour elle : effectivement, j’2crivis A Mamers, à mon pharmacien, e n le preve- nant de ce qui se passait SOUS mes yeux et je le priai de convo- quer pour le samedi suivant toute la Faculté pour examiner ce phknombne; cffectivemcnt, je conduisis dans n ~ a voiture la tante et l’er~fant. La renommée m’avait devance. L’OII sortait aux portes pour voir la fille ensorcelée que je conduisais. En arrivant, j ’ q - pris que MM. les mkdecins, traitant la chose de chimere, n’av;lient pas voulu se I’dunir ; ktOnnt! d’une pareille conduite de lil part de ceux q u i sculs pouvaient ètre appel& 8 faire connczitrc le subter- fuge s’il existait, je me permis de les traiter d’une manière &]er- gique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le phénornhne eut lieu pour la chaise; u n domestique vigoureux s’assit et fut boulever&. Cepenflant deux mfidecjns, honteux Sans doute, me prikrent de faire venir l’enfant chez le pharmacien ; il y avait des dames et des messieurs. Comme l’heure n’et& pas pro- pice, I’osdllation de la chaise fut faible. C’6tait sur des tapis, des meubles cirbs ; et j’ass,urai qu’ou n’aurait rierl ; qu’au reste, le phi- nomene ne se montrait bien que vers quatre ou cinq Ilcures d u soir. Il &,zit alors midi. J’iuvitai les persounes curieuses de s’instrnire à venir me trouver, el je leur promis de les diriger moi-m≠ j’avais 5 cœur qu’on dtodiit le fait pour Ir: faire connailre B Paris.. ......... Je me fis midecin at voo~ns gubrir l‘enfant ; j’envoyai une baignoire ct lu i fis prendre des bains ct cesser tout travail à l’aiguille et je la fis envoyer gardcr les vaches dans les champs. &his le soir, les po- pulations arrivaient, les gros sous pleuvaierlt et l’enfant travaillait de plrls belle. Elle 1113 soaflrait nullement, mangeai1 de boll appétit ct dormait d’un sommeil calme et profond.

    (( En renouvelant mes expériences, les pelles et chenets furent B leur tour projet& et, chose plus etonnante, qui ne peut laisser aucun