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CULTURES

34 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • JEUDI 12 OCTOBRE 2006

Itinéraire technique du blé :ne pas confondre rendement et marge

Le rendement ne fait pas toujours la marge et les choix faits à l’implantation déterminentles interventions futures.

Sans un contexte de prix bas, le rende-ment n’est pas le seul critère à prendre encompte pour maximiser la marge. S’il estvrai que pendant des années, la sélectiondes variétés de blé a porté sur des critèresde productivité, de nouvelles variétés sontapparues et cumulent à la fois des avan-tages de productivité, de résistance auxmaladies et à la verse.Pour valoriser au mieux ces variétés, il fautapprendre à les cultiver autrement. A cettefin les Chambres d’Agriculture de Breta-gne réalisent depuis trois ans des essaispermettant de mieux adapter localement laconduite du blé afin de diminuer le coûtde production du blé.Pour cela, deux voies d’action existent :agir poste par poste en utilisant toutes lesconnaissances agronomiques, ou revoir sesobjectifs et adapter un nouvel itinérairequi permette de l’atteindre.

DES DÉCISIONS À PRENDRE AVANT LE SEMISLa mise en place d’itinéraires techniques àbas niveaux d’intrants passe nécessaire-

ment par un réflexion sur le montant duposte fongicides qui représente à lui seulplus d’un quart du coût de productiond’un hectare de blé (graphique1).

Si on veut diminuer le poste fongicide, ilsuffit d’avoir moins de maladies. Il n’y apas encore de vaccin contre les maladiesdu blé. Et s’il n’y en avait pas encore fau-drait-il qu’il coûte aussi cher que les traite-ments qu’il remplace. Non, l’idée est toutsimplement de diminuer quantité de végé-tation du blé à la période de végétation dublé. Pour cela, il suffit non seulement desemer moins de graines (semer à 80 kg/haau lieu de 130kg/ha), mais il faudra aussiveiller à diminuer la quantité d’azote à la findu tallage(- 30 unités d’azote).Au passage,en ayant diminué la densité de plantes et laquantité d’azote, on diminue le risque deverse et le régulateur de croissance pourraêtre supprimé.Ainsi ces nouveaux itinéraires ne corres-pondent plus à une succession de déci-sions (variété, dose de semis, dosed’azote, fongicides, régulateur) prisesindépendamment les unes après lesautres, mais d’un choix stratégique déli-béré pris avant même de semer sa par-celle de blé. La modulation ultérieure des

Moissonneuse batteuse, vidage de la trémie.

Conduite raisonnée

Densité de semis

Selon des réfèrences classiques, autour de 250 grains par m2

en semis précoce

60 % dela dose classique,soit 150 grains par m2

(80 kg de semence enmoyenne)

30 unités de moins en sup-primant l’apport tallage

Dose calculée par le plande fumureEn trois apports (tallage, épi 1 cm, gonflement)

Au moins deux Un seul traitement

AucunSystématique

Fumure azotée

Fongicides

Régulateur de

croissance

Conduite

à bas niveau d’intrants

Cré

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interventions est très limitée en raison dufaible nombre d’interventions à réalisersur la parcelle.Ces nouveaux itinéraires ont égalementune inf luence sur les conditions de tra-vail. Dans les essais, la conduite à basniveau d’intrants a permis d’économiserun passage d’engrais, un traitement fongicide et le traitement régulateur decroissance.

DES RÉSULTATS PLUSQU’ENCOURAGEANTS À NE PASGÉNÉRALISERLa moyenne des rendements obtenus estproche de 80 quintaux pour la premièreconduite et baisse de 5 à 7 quintaux pourla deuxième conduite (graphique 2) : Cerésultat est donc très satisfaisant puis-que la perte de rendement étant inférieureà 10 quintaux, le résultat économique esten faveur des blés à intrants réduits pen-dant la période 2004 –2006 ou le blé estpayé entre 9 et 10 euros. Il est certain quele contexte bas des prix que nous venonsde vivre ne peut qu’être favorable à desconduites économiques. On peut consi-dérer que l’équilibre économique entreles deux conduites se situe aux alentoursd’un prix de blé payé entre15 et 16 eurosle quintal.La grande surprise vient du fait que lavariété Orvantis n’a pas du tout décro-ché dans la conduite désintensifiée, alorsque c’était plus ou moins prévu dans noshypothèses. Cela signif ie qu’une variétéconsidérée comme sensible aux maladieset à la verse dans une conduite intensive

ou raisonnée ne l’est peut être plus dèslors qu’on désintensif ie sa conduite.De plus, ces moyennes masquent égale-ment une variabilité entre les régions. Cetitinéraire technique paraît pour lemoment très délicat à mettre en œuvredans les régions ou les maladies sont lesplus présentes.

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Michel Falchier

02 23 48 27 25michel.falchier@ille-et-vilaine.chambagri.fr

Coût de production d'un hectare de blé en Bretagne

Semence

Engrais

Désherbage

Fongicide

Régulateur Insecticide

50

60

70

80

90

100

Caphorn Orvantis

Moyenne de 15 essais bretons

Ren

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Conduite raisonnée classique Conduite à bas niveau d'intrants

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