culture et recherche 110, automne 2006

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110 automne 2006 Les programmes cadres de recherche et développement (PCRD) sont le principal instrument communautaire pour financer la recherche européenne. Début 2007, le 7 e PCRD va prendre la suite du 6 e PCRD qui a soutenu durant 4 ans (2002-2006) des projets de recherche, des développements technologiques, la mise en place de réseaux et d’infrastructures de recherche. En France, des laboratoires et structures de recherche relevant du ministère de la culture et de la communication participent à des projets du PCRD, voire les coor- donnent. Les exemples de projets du 6 e PCRD présentés dans ce dossier témoignent de la présence du secteur culturel français dans l’Espace européen de la recherche. Voir le sommaire du dossier p. 8 Délégation au développement et aux affaires internationales Mission de la recherche et de la technologie Actualité 2/7 >> Le fonds Dreyfus >> La base Musica (INHA) >> Saint-Denis, une ville au Moyen Âge >> Les voyages du verre >> Un grade de master pour le diplôme de restaurateur de l’INP >> Conservation-restauration du patrimoine : piloter à distance le traitement d’objets lourds À lire 35/36 Archéologie > Cinéma > Ethnologie > Histoire de l’art > Musées > Patrimoine > Politiques culturelles > Socioéconomie de la culture > TIC http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr.htm Culture et programmes cadres de R&D européens : la participation française 8/34

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Page 1: Culture et recherche 110, automne 2006

110automne 2006

Les programmes cadres de recherche et développement (PCRD) sont le principal

instrument communautaire pour financer la recherche européenne. Début 2007,

le 7e PCRD va prendre la suite du 6e PCRD qui a soutenu durant 4 ans (2002-2006)

des projets de recherche, des développements technologiques, la mise en place

de réseaux et d’infrastructures de recherche.

En France, des laboratoires et structures de recherche relevant du ministère de la

culture et de la communication participent à des projets du PCRD, voire les coor-

donnent. Les exemples de projets du 6e PCRD présentés dans ce dossier témoignent

de la présence du secteur culturel français dans l’Espace européen de la recherche.

Voir le sommaire du dossier p. 8

D é l é g at i o n a ud éve l o p p e m e nt e t a u xa ffa i re s i nt e r n at i o n a l e sM i s s i o n d e l a re c h e rc h ee t d e l a t e c h n o l o g i e

Actualité 2/7

>> Le fonds Dreyfus

>> La base Musica (INHA)

>> Saint-Denis,

une ville au Moyen Âge

>> Les voyages du verre

>> Un grade de master pour le

diplôme de restaurateur de l’INP

>> Conservation-restauration du

patrimoine : piloter à distance le

traitement d’objets lourds

À lire 35/36Archéologie > Cinéma > Ethnologie> Histoire de l’art > Musées >Patrimoine > Politiques culturelles >Socioéconomie de la culture > TIC

http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr.htm

Culture etprogrammes cadres de R&D

européens :la participation française 8/34

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Avec la mise en ligne du fonds Dreyfus,le musée d’Art et d’Histoire dujudaïsme ouvre à tous les publics lesressources dont il dispose. Ce fondsrassemble des pièces essentielles surl’Affaire et sur l’histoire du judaïsme enFrance.

Le musée d’Art et d’Histoire du judaïsmeest détenteur d’un important ensemble

d’archives visuelles et écrites relatives à lafamille d’Alfred Dreyfus et à l’Affaire. En 2006,3075 pièces (manuscrits, lettres et télégrammes,photographies, souvenirs familiaux, piècesofficielles, livres, cartes postales, affiches...)inventoriées dans la collection forment lefonds Dreyfus.Initialement composé de caricatures et dephotographies de presse iconographiqueoffertes par Georges Aboucaya en 1991et 1996, puis élargi par d’autres dons et achatsultérieurs, le fonds Dreyfus est devenu unecollection à part entière en 1997, grâce audon exceptionnel des petits enfants du capi-taine Dreyfus qui constitue désormais l’essen-tiel du fonds. De 1999 à 2006, des dons (dontceux de Gilbert et Claude Schil, de Théo Klein,de Norbert Ducrot-Granderye et de JeanBarthélémy) et des achats ont complété l’en-semble des archives Dreyfus.Beaucoup de pièces de ce fonds sont essen-tielles tant pour leur intérêt historique quepour le témoignage qu’elles nous livrent surle martyre de Dreyfus et sur la solidarité d’unefamille qui mobilisa toute son énergie pourfaire éclater l’innocence du condamné. Parmielles, citons sept registres tenus par lesgardiens de l’île du Diable, l’inhumaineconsigne qu’un gardien conserva et offrit aucapitaine, les autorisations données à Lucie,à l’île de Ré, de voir une dernière fois sonmari et, à Rennes, de le revoir après cinqans de captivité, accompagnées de la lettrequ’elle lui écrivit après leurs retrouvailles ;l’original de la superbe lettre de Dreyfus àson épouse, du 31 janvier 1895, dans laquelleil lui dit toutes ses souffrances et s’interdit demourir tant que son innocence ne sera pas

reconnue ; deux bouleversantes lettres deMathieu, écrites au lendemain de la dégra-dation, qui engagent Alfred Dreyfus à vivreet à lutter et lui promettent de tout mettreen œuvre pour qu’il revienne, libre et inno-cent de tout crime ; la citation à témoins adres-sée à Lucie Dreyfus à l’occasion du procèsZola ; le câblogramme annonçant à Dreyfusque sa condamnation a été cassée, et la listedes témoins établie par le commissaire dugouvernement pour le procès de Rennes.La numérisation de la totalité de ce don a étéréalisée grâce aux financements du ministèrede la culture et de la communication. Les autreséléments du fonds Dreyfus inventoriés à lamédiathèque du musée seront progressivementrendus accessibles par l’Internet, comme lereste des collections et des archives du musée.

ACTUALITÉ

Le fonds Dreyfushttp://dreyfus.mahj.org

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De haut en bas :

Léon Gimper, La cérémonie de remise de la Légiond’Honneur (Paris, 21 juillet 1906). Archives familiales.

Gerschel, Alfred Dreyfus en uniforme (Paris, vers 1890). Don des petits-enfants du capitaine Dreyfus.

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ACTUALITÉ

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La base de données Musica mise enligne par l’Institut national d’histoirede l’art (www.inha.fr) offre un accèssimple à cette revue illustrée, sourcemajeure sur la vie musicale du débutdu XXe siècle en France et en Europe.

Pour l’historien de la musique en quêtede sources iconographiques au début du

XXe s., Musica est d’un intérêt capital. Larevue se situe au cœur de la vie musicale desannées précédant la guerre de 1914, on ytrouve illustrée toute l’actualité de la créa-tion musicale d’alors en France et en Europe.On saisit ainsi sur le vif des évènements quideviendront emblématiques : la venue deRimski-Korsakov, Rachmaninov et Chaliapineà Paris, en 1907 ; les débuts parisiens deNijinsky et Karsavina avec la troupe desballets russes de Diaghilev (1909), la créa-tion à Dresde (1911) du Chevalier à la Rosede Richard Strauss… L’iconographie deMusica est d’une richesse et d’une diversitéremarquables. On y trouve des portraitsoubliés, et des documents visuels uniquesqui témoignent de l’architecture des salles demusique, d’opéras ou des théâtres en pleinair, de l’art du décor et du costume dans lesspectacles lyriques et chorégraphiques, desintérieurs d’artistes et de compositeurs, de ladisposition des orchestres symphoniques, desinstruments et de leurs méthodes de jeu, de

la musique comme source d’inspiration despeintres (de Carmontelle à Picasso)…Le travail de dépouillement, d’indexation etde numérisation de la revue s’est achevé avecla mise en ligne de la base de données Musica.La numérisation en mode image a été réa-lisée à partir des collections de la bibliothèquedes Arts décoratifs, de la médiathèque Gustav

Mahler (Paris) et de la bibliothèque de musi-cologie de l’université Paris IV.La base permet d’une part l’interrogation des2 133 articles par noms d’auteurs et mots dutitre, de l’autre l’interrogation des 7 757 illus-trations, par noms d’auteurs (photographes,photograveurs, peintres, dessinateurs, carica-turistes), noms de personnes représentées(près de 2 000 entrées), type de représenta-tion (portrait en pied, …à la ville, …à la scène,caricature, vue d’intérieur…), ou instrumentfiguré (guitare, piano, orchestre...). Leslégendes ont été intégralement saisies, chaqueterme peut ainsi être interrogé. Les codes inter-nationaux d’indexation sont utilisés : Icon-class pour les types de représentation, ceuxde la classification Sachs-Hornbostel pour lesinstruments. Les modes d’interrogationpeuvent être croisés (Debussy et piano). Enfin,un mode « Feuilletage » permet de consulterpage à page un numéro ou une année, et un« zoom » rend confortable la lecture à l’écrandes images et articles.Chacun des 143 numéros de la revue servaità ses abonnés un supplément musical : AlbumMusica. L’INHA a aussi réalisé le dépouille-ment de ce supplément (plus de 1100 parti-tions) dont la numérisation sera effectuée parla Bibliothèque nationale de France.

Jean-Michel NectouxConseiller scientifique à l’INHA

Musica : http://www.inha.fr/rubrique.php3?id_rubrique=260

Musica, revue musicale illustrée (1902-1914)sur le site Internet de l’Institut national d’histoire de l’art

Fedor Chaliapine dans Ivan le terrible(La Pskovitaine de Rimski-Korsakov),

Musica, n° 81, juin 1909.

Collaboration France-Finlande :Web sémantique et collections patrimonialesLe Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) en collaboration avec l’Association franco-finlandaise pour la recherche scientifique et technique (AFFRST) etl’Ambassade de France en Finlande ont organisé à Paris, les 4 et 5 mai 2006, un colloque sur les applications du web sémantique dans le domaine culturel. L’objectif de ce séminaireétait d’établir des collaborations franco-finlandaises dans le domaine de l’informatiqueappliquée en premier lieu à la gestion, à la consultation, ainsi qu’à l’édition et à l’exploitationscientifique des collections des musées, des archives et des bibliothèques.Le programme détaillé et la plupart des conférences (en anglais) peuvent être téléchargés à partir du site de l’Université technologique d’Helsinki :http://www.seco.tkk.fi/events/2006/2006-05-04-websemantique/

Congrès IST 2006Dans le cadre de la présidence finlandaise de l’Union européenne, la Finlande accueillera,du 21 au 23 novembre, le congrès IST 2006, grand rendez-vous européen sur la société del’information.http://europa.eu.int/information_society/istevent/2006/index_en.htm

Formation, 12 au 17 mars 2007,synchrotron SOLEIL, Gif-sur-YvetteEuropean training school on the synchrotronanalysis of ancient artefacts

Le synchrotron SOLEIL organise en mars 2007 une formation intitulée « Nouveauxéclairages sur les matériaux anciens 2 007 –vieillissement, altération, conservation » (Newlights on ancient materials 2007: ageing,alteration and conservation). Cette formationeuropéenne, destinée aux jeuneschercheurs, présentera les potentialités etl’application concrète des méthodessynchrotron en sciences de la conservation.Cette édition sera plus particulièrementconsacrée aux matériaux inorganiques dupatrimoine : verre, métal et pierre.

Synchrotron SOLEIL,interface patrimoine et archéologieProgramme détaillé et inscription en ligne :http://www.synchrotron-soleil.fr/patrimoine

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ACTUALITÉ

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Cette nouvelle exposition virtuelle retrace l’histoire de la ville en s’appuyant sur l’extraordinairemoisson d’objets constituée par l’Unité d’archéologie de Saint-Denis.Destinée à tous les publics,elle propose une version en langue des signes, une rubrique pédagogique,et rend compte de la politique du patrimoine qui a accompagné la rénovation urbaine.

C’est une ville aujourd’hui invisible quedévoile le site Internet Saint-Denis, une

ville au Moyen Âge. Autour de l’abbaye consa-crée à saint Denis et choisie comme lieu desépulture par plusieurs générations de rois deFrance, toute une cité médiévale se révèle, aufur et à mesure des fouilles conduites par l’Unitéd’archéologie de la ville de Saint-Denis (UASD).Des images de synthèse montrent pour lapremière fois l’évolution du cœur de la ville,avec l’ensemble composé par l’abbaye et soncloître ainsi que les églises environnantes, dudébut de notre ère à nos jours. Est retracéel’histoire d’une ville, avec ses ateliers, ses

commerces, sa foire, qui vit au rythme de sapuissante abbaye.Une multitude d’objets, des pots de toutesformes, poulaines, briquets, patins à glace,enseignes de pèlerinage nous content leshistoires ordinaires et extraordinaires deshommes et des femmes de Saint-Denis. Desobjets somptueux comme les bijoux d’unereine ou des verres carolingiens, des articlesrares, comme un bonnet en byssus ou unjeu de tables évoquent le prestige de la Saint-Denis médiévale et ses échanges avecl’Europe entière. Ces témoignages sont le fruit

de restaurations minutieuses et d’une poli-tique de conservation exemplaire.Images 3D, superposition de cartes ancien-nes et de vues aériennes, catalogue d’objets,diaporama, animations, jeux, frise chronolo-gique et fiches pédagogiques destinées auxenseignants, permettent de restituer l’imageet la forme d’une ville dans la longue durée.Réalisée sous la direction de Nicole MeyerRodrigues et Michael Wyss (UASD), cetteexposition virtuelle associe archéologues,architectes, pédagogues, infographistes,graphistes, illustrateurs et développeurs. Elle

s’appuie sur la remarquable documentationconstituée depuis les années 1970 par l’UASD,et témoigne de la politique du patrimoine quia accompagné la rénovation urbaine maisaussi de la collaboration exemplaire entre laville et les services de l’État. Spécialistes etélus se sont attachés à tisser les liens entreles habitants d’aujourd’hui et le passé de Saint-Denis, ville faite de contrastes, de passageset d’échanges.Ce site s’adresse à des publics diversifiés, etnotamment aux enseignants et élèves. Respec-tant les normes d’accessibilité, le site comprend

une version abrégée en langue des signes ainsiqu’une traduction en langue anglaise.

Réalisation : ministère de la culture et de lacommunication (mission de la recherche et dela technologie de la délégation audéveloppement et aux affaires internationales)et ville de Saint-Denis (UASD).

Ce site s’intègre dans la collection « Grandssites archéologiques » :http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/fr/

Saint-Denis, une ville au Moyen Âgehttp://www.saint-denis.culture.fr

1 Écran d'accueil. 2 Version en langue des signes. 3 Rubrique « Histoire d'objets » : bonnet en byssus (fibre sécrétée par une sorte degrande moule de Méditerranée). 4 Rubrique consacrée à la politique du patrimoine à Saint-Denis.

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Le musée des Civilisations de l’Europeet de la Méditerranée (MCEM) a menéune campagne ethnographique sur lesmétiers du verre, la circulation destechniques et des objets dans l’espaceeuroméditerranéen. L’expositionvirtuelle grand public qui en découles’inscrit dans la nouvelle collection« Enquêtes ethnologiques » produitepar le ministère de la culture.

Le musée des Civilisations de l’Europe etde la Méditerranée (MCEM) ouvrira ses

portes en 2011 à Marseille. Issu de la trans-formation du musée national des Arts et Tradi-tions populaires, le nouvel établissementmuséographique poursuit actuellement l’enri-chissement de ses collections par de nom-breuses campagnes d’acquisition en Europeet dans le Bassin méditerranéen.

La campagne intitulée « Le souffle et lamarque », menée en 2002-2003, avait pourobjectif d’illustrer les voies et les modalitésde la circulation des techniques, des objets etdes hommes associés à la production du verredans l’espace euroméditerranéen.

Cette campagne a permis de mener desenquêtes sur de nombreux sites artisanaux etindustriels de fabrication du verre et de col-lecter plusieurs centaines d’objets en verre illus-trant les savoirs et savoir-faire verriersd’aujourd’hui. D’une civilisation à l’autre, objetset documents témoignent des croisements detechniques millénaires déjà représentées dansl’ancienne Mésopotamie, de l’évolution d’unart, des échanges entre cultures.Le site Internet Les voyages du verre rendcompte de cette campagne ethnographique etprésente notamment l’ensemble des docu-ments multimédias (photos, films) rapportéspar les chercheurs. Destiné au grand public,il aborde l’histoire des techniques de fabri-cation du verre (accès chronologique et théma-tique). Une rubrique intitulée « Les objetsvoyageurs » est consacrée plus spécifiquementaux objets acquis par le musée lors de lacampagne. Ces objets ont en commun d’avoircirculé dans les pays d’Europe et de Médi-

terranée ou d’être le produit de ces échangesde savoir-faire verriers dans le bassin euro-méditerranéen. La rubrique « Portraits » porteun certain regard sur les artisans verriersd’aujourd’hui ou sur d’autres métiers liés auxtechniques verrières, comme celui de

l’ouvrière perlière. Enfin, la rubrique « Ensavoir plus » propose aux plus curieux unensemble de ressources (bibliographie, webo-graphie, glossaire...).Le site est réalisé en flash/xml et respecteles principes d’accessibilité pour les personneshandicapées. Les vidéos sont présentées auformat flv (flash vidéo).

Laurianne BarbierChef de projet multimédia

MCEM

Cette exposition virtuelle, réalisée sous la directionscientifique de Denis Chevallier, a été produite par lemusée des Civilisations de l’Europe et de laMéditerranée (MCEM) et la Mission de la recherche etde la technologie (MCC/DDAI), en partenariat avec laRéunion des musées nationaux et le LEDEN(Laboratoire d’évaluation et de développement pourl’édition numérique – Université Paris 8)

Conception graphique et développement : PASS TECH.

ACTUALITÉ

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Les voyages du verrehttp://www.verre-mcem.fr

Artisan gravant du verre (Italie).

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ACTUALITÉ

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La formation de restaurateur dupatrimoine à l’INP conduit, après5 années d’études et un travail derestauration et de recherche en fin decycle, à un diplôme qui, depuis 2006,vaut grade de master.

L’Institut national du patrimoine (INP)forme chaque année une vingtaine

d’élèves restaurateurs, admis par concours audépartement des restaurateurs, dans septspécialités : Arts du feu, Arts graphiques etlivre, Arts textiles, Mobilier, Peinture, Photo-graphie et Sculpture. La formation se partageentre enseignements spécifiques à chaquespécialité et enseignements communs à tousles élèves. Elle est complétée par des périodesde stages et de chantiers-école. La dernièreannée d’études est consacrée à un travail derestauration approfondi sur une œuvre ou unobjet, préparé par un ensemble de recherchesau plan historique et scientifique.Dans un souci d’harmonisation du cursus avecceux d’autres établissements supérieurs euro-péens formant à la restauration du patrimoine,l’INP a, depuis la rentrée 2005, allongé lascolarité des élèves restaurateurs d’une année,en passant de 4 à 5 ans d’études.Le diplôme de « restaurateur du patrimoine »est délivré, au nom de l’État, par l’INP. Pararrêté du ministre de l’éducation nationale,de l’enseignement supérieur et de la rechercheen date du 26 décembre 2005 (JO du 31 déc.2005), le grade de master est accordé désor-mais aux titulaires de ce diplôme.

Des recherches innovantes réaliséespar les élèves restaurateurs de l’INP :quelques exemples

Peinture muraleÉtude et restauration d’une peinture muralereprésentant Saint Christophe (collectionCampana, Louvre). Essai d’application de lathermographie stimulée pour l’examen dusupport. Par Gabriela Szatanik (spécialité« Peinture », promotion 2004)L’objectif des recherches a été la mise au pointd’une nouvelle méthode de détection desdéfauts (poches d’air) entre la couche pictu-rale et le support à l’aide de la thermographieinfrarouge stimulée. Ces recherches ont donnésuite à des collaborations entre le Laboratoirede recherche des monuments historiques(LRMH) et l’université de Reims.

PeintureÉtude et restauration d’un Christ au Jardindes Oliviers (Paray-le-Monial) : une énigma-tique détrempe sur toile italienne du XVe siècle.Mise au point d’une technique de nettoyaged’une œuvre imprégnée et dénaturée. ParLydiane Chomienne-Dominguez (spécialité« Peinture », promotion 2005)En dehors du principal objectif de recher-che qui était de mettre au point des cataplas-mes d’argiles pour enlever le vernisdénaturant l’œuvre (suite du travail de NicoleCharley), ce travail a donné lieu à une colla-boration avec le laboratoire de l’INP sur lescauses de la décoloration du smalt, pigmentbleu utilisé dans la peinture. Grâce à laméthode MEB/ EDS il a été mis en évidenceque le smalt se décolorait également en milieuhumide contrairement à ce qui a été admisjusque-là (décoloration due à la présenced’huile dans le liant). Cette recherche doit sepoursuivre.

MobilierGarniture de sièges : conservation-restaurationd’un fauteuil (musée Condé, château de Chan-tilly) pour son exposition et de chaises (Mobi-lier national) pour leur utilisation. Par AmaëlGohier (spécialité « Mobilier », promotion 2006)

Étude de nouvelles mises en œuvre de garni-tures pour la conservation de la structure dusiège. Il existe très peu de garnitures origi-nales. L’étude a été orientée sur des solu-tions permettant de conserver ces garnituressans altérer à nouveau le siège. L’étude degarniture en mousse de polyéthylène et dedifférentes sangles a permis de proposer etde réaliser des garnitures amovibles à desfins usuelles pour les chaises du Mobiliernational.

Des recherches à l’étrangerPar ailleurs, les jeunes restaurateurs du patri-moine diplômés de l’INP peuvent bénéficierdes bourses de la Fondation Carnot pour réa-liser un projet de recherche en restaurationdans une institution patrimoniale étrangère.Sept bourses ont été ainsi déjà attribuéesdepuis 2003 pour des projets de recherched’une durée de 3 à 6 mois.

Astrid Brandt-GrauDirectrice des études

du département des restaurateursInstitut national du patrimoine

La liste des mémoires de recherche réalisés parles élèves est disponible sur le site Internet del’INP : http://www.inp.fr/

Un grade de master pour le diplôme de restaurateurde l’Institut national du patrimoine (INP)

La traduction en chinois du site de l’INPrésulte de la collaboration menée depuis2003 avec l’Académie centrale des beaux-arts de Pékin et le ministère de la culturechinois, grâce au soutien de l’Ambassade de France en Chine. Une convention cadrede coopération, signée pour 3 ans (2005-2007) entre l’INP et l’Académie centrale des beaux-arts de Pékin, porte sur lacoopération scientifique, technique etprofessionnelle relative à la préservation,la restauration et la transmission despatrimoines. Dans ce cadre, l’INP organisedes sessions de formation à Pékin,pour les directeurs et conservateurs de musées et sites chinois.

Le site Internet de l’INP en chinoishttp://www.inp.fr

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Le laboratoire Arc’Antique (Nantes) amis au point un nouvel outil depilotage à distance pour le traitementélectrochimique des objets métalliquesissus des fouilles sous-marines. Unprototype est installé à Saint-Malo.

Le laboratoire Arc’Antique, principalementspécialisé dans la conservation-restaura-

tion du patrimoine métallique subaquatique,utilise quotidiennement des techniques élec-trochimiques, tout particulièrement pour despièces lourdes, comme les ancres ou lescanons issus de fouilles sous-marines.Le traitement électrochimique est une étapeclé de la stabilisation des objets. Cette phasesouvent très longue nécessite un suivi hebdo-madaire des paramètres de traitement. C’estpour cette raison qu’Arc’Antique privilégiait,jusqu’à présent, l’acheminement des objetsvers ses locaux à Nantes. Le développementdes technologies de l’information et de lacommunication (TIC) permet aujourd’hui d’en-visager que ces traitements soient effectués àdistance, sur des objets entreposés à proxi-mité des sites de découvertes ou d’exposition.

Qu’est-ce qu’un traitementélectrochimique ?Lorsqu’un objet métallique séjourne dans l’eaude mer, les sels dissous dans cette eau, commele chlorure de sodium, s’infiltrent dans lesproduits de corrosion. Lors de la remontée del’objet à l’air libre, les ions chlorures réagis-sent avec les produits de corrosion en entraî-nant fissures et décohésions de matière, fatalespour le métal. Il faut donc rapidement éli-miner ces ions pour assurer la conservationde l’objet. C’est l’étape de stabilisation.L’objet à traiter est immergé dans une cuvecontenant une solution basique et une pièce

en métal inerte. L’objet et la pièce sont reliésà une alimentation électrique pour former une« cellule de traitement électrochimique ». Lacirculation d’un courant électrique dans cettecellule permet « d’expulser » les chloruresde l’objet vers la solution dans laquelle il estplongé. Ce traitement est « contrôlé » par deuxparamètres : l’intensité du courant et la diffé-rence de potentiel entre anode et cathode.Le traitement complet d’un objet, tel qu’uncanon (fer forgé, fonte ou bronze) ou une ancre(fer forgé), comprend quatre étapes : constatd’état et enregistrement, élimination des concré-tions, stabilisation, finitions adaptées au lieud’exposition (extérieur ou intérieur). Le trai-tement d’immersion dans les bains électro-chimiques dure entre 1 à 4 ans alors que lesautres opérations représentent seulement unequinzaine de jours effectifs de main-d’œuvre.

Le pilotage à distance des traitements électrochimiquesLes possibilités offertes par les techniquesde pilotage à distance ont fait naître l’idéede réaliser ces traitements sur site (près dulieu de découverte ou d’exposition), ce quioffre l’avantage de limiter la manutention etle transport d’objets lourds (France mais aussiDOM-TOM). De plus, les acteurs locaux(collectivités, archéologues, musées...) peuventainsi être associés et réaliser des actions decommunication autour de ces objets pendantleur immobilisation.Arc’Antique a collaboré avec la société RcosPi,pour développer un module informatique depilotage des traitements et un logiciel de trans-fert des données. Ces outils permettent unerégulation très précise des paramètres de trai-tement et un suivi en temps réel, via l’Inter-net haut débit, par la collecte des donnéesessentielles (intensité, tension de cellule,potentiel de la pièce). Arc’Antique peut en

retour agir sur ces paramètresafin d’optimiser les traitements.Après les premiers tests de pilo-tage par Intranet au sein du labo-ratoire, un prototype a été misen place depuis février 2006 àSaint-Malo pour le traitement dedeux des neuf canons issus desépaves du site de la Natière. Ceprotocole informatisé nécessitemalgré tout le déplacement régu-lier des spécialistes d’Arc’Anti-

que pour les phases clés (mise en place, dégan-gage, rinçage, retournements, traitements definition…), soit, dans le meilleur des cas, unminimum de trois interventions sur site.Les perspectives à court terme sont le déve-loppement d’un site Internet à plusieursniveaux d’accès (laboratoire, demandeurs,grand public) présentant les informations rela-tives à ces traitements, ainsi que l’automati-sation d’un plus grand nombre de paramètres(remise à niveau cuve, agitation, contrôlebullage hydrogène...). Plusieurs demandes detraitement à distance ont été formulées cesderniers mois, que ce soit pour des collectionsissues des côtes françaises (Sables-d’Olonne),des DOM-TOM (Guadeloupe, Mayotte) ou decontrées plus lointaines (Malaisie).Ce nouveau protocole sera présenté en novem-bre au congrès EAS (Eastern Analytical Sympo-sium) à Somerset (USA) devant les plus grandsspécialistes de la discipline.

Nathalie HuetArc’Antique

26, rue de la Haute Forêt 44300 [email protected]

Projet financé par les conseils régionaux desPays de la Loire et de Bretagne. Le prototypeinstallé à Saint-Malo bénéficie du mécénat dela Banque populaire.

ACTUALITÉ

C U LT U R E E T R E C H E R C H E n° 110 • automne 2006 7

Conservation-restauration du patrimoine :piloter à distance le traitement d’objets lourds

Principe du traitementélectrochimique d’un canon.

Façade d’interaction du pilotage à distance.

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DOSSIER

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Les programmes cadres de recherche et développement(PCRD) sont le principal instrument communautaire pourfinancer la recherche européenne. Ils existent depuis1983 et permettent de définir et de mettre en œuvre les

priorités européennes en matière de recherche. Fin 2006 vas’achever le 6e PCRD (Sixth Framework Programme, FP6) tandisque le 7e PCRD (Seventh Framework Programme, FP7), qui va luisuccéder, est en cours de finalisation.La « stratégie de Lisbonne » adoptée en mars 2000 vise à faire del’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compé-titive et la plus dynamique au monde d’ici à 2010 ». Elle place larecherche au sein de ses priorités, et entend construire un « Espaceeuropéen de la recherche (EER) » (European Research Area, ERA),destiné à favoriser l’excellence scientifique, la compétitivité etl’innovation de l’Union. Elle fixe un objectif de renforcement del’effort d’investissement consacré à la recherche et au dévelop-pement en Europe.Adoptés selon la procédure de codécision visée à l’article 251 duTraité instituant l’Union européenne (adoption par le Conseil etle Parlement, sur proposition de la Commission), les PCRD permet-tent le financement de travaux de recherche menés dans lesÉtats membres, dans d’autres pays (sous conditions), ainsi qu’auCentre commun de recherche (CCR) (Joint Research Center, JRC).L’attribution des moyens se fait principalement par des appels àpropositions, publiés au Journal officiel de l’Union européenne(JOUE). Les règles de participation imposent la présence deplusieurs États membres (en général au moins 3) et la mise enplace obligatoire de cofinancements nationaux. La sélection desprojets est établie par la Commission européenne après avisd’un comité d’experts indépendants.

Le 6e PCRD (2002-2006)Le budget affecté au 6e PCRD s’est élevé à 17,5 milliards d’eurossur 4 ans (4 % du budget européen).Les actions soutenues ont concerné : la création de réseaux d’excel-lence impliquant des structures de plusieurs pays européens, desactions de coordination (conférences, études, échange de per-sonnel ou de bonnes pratiques) pour le développement cohérentdes politiques de recherche, la mobilité des chercheurs en Europe(bourses de recherche, Concours européen des jeunes scienti-fiques...), des projets de recherche et de développement techno-logique (correspondant aux thématiques prioritaires rappeléesci-après), des initiatives intégrées pour développer les infrastruc-tures au niveau européen, la participation de l’Union européenneaux programmes entrepris par plusieurs États membres, des actionsde prospective (anticipation des besoins scientifiques et techno-

S O M M A I R E12 Analyser et conserver le patrimoine

Eu-ARTECHMEDISTONEPAPERTREAT7e conférence européenne sur le patrimoine culturel

18 Conserver et diffuser les ressources culturelles

PRESTOSPACECASPAR

22 Enrichir les contenus pour de nouveaux usages

MESHSEMANTIC HIFILOGOS

25 La technologie au service de l’enseignementde la musique

I-MAESTROVEMUS

28 Perception humaine et dispositifs numériques :nouvelles interactions

CROSSMODCLOSED

30 Aménagement durable des villes

SILENCE

32 Réseaux européens

MINERVA PLUSK-SPACEKALEIDOSCOPEENACTIVE

Dossier coordonné par la MRT.Avec la participation de J.-L. Boutaine et M. Menu (C2RMF), M. Chapuis (UE), A. Luciani (ICA-INPG), J.-D. Mertz (LRMH), T.-P. Nguyen (BnF), Y. Orlarey (Grame), P. Poncin (INA),C. Semidor (GRECAU), J.-M. Vallet (CICRP), H. Vinet (IRCAM).

AbréviationsPCRD : programme-cadre recherche et développementMCC : Ministère de la culture et de la communicationDDAI : Délégation au développement et aux affaires internationalesMRT : Mission de la recherche et de la technologieUE : Union européenne

Culture et programmes

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DOSSIER

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logiques), ainsi que des actions spécifiques pour la recherche dansle domaine du nucléaire (programme EURATOM), pour la parti-cipation des PME et le soutien à la coopération internationale(hors UE).

Sept thématiques prioritaires avaient été définies pour intégrer etrenforcer l’EER :– sciences de la vie, génomique et biotechnologies pour la santé,– technologies pour la société de l’information,– nanotechnologies, matériaux intelligents, nouveaux procédés deproduction,– aéronautique et espace,– sûreté alimentaire et risques pour la santé,– développement durable, changement planétaire et écosystèmes(y compris dans les domaines de l’énergie et du transport),– citoyens et gouvernance dans la société européenne de la connais-sance,– recherche et innovation,– science et société : diffusion de la culture scientifique et tech-nique, éthique, femmes et sciences...

La recherche culturelle dans les PCRDLe 6e PCRD n’a pas affiché de priorité spécifique concernant lepatrimoine culturel, contrairement au 5e PCRD qui comportait uneaction clé intitulée « Ville de demain et patrimoine culturel »dans un de ses quatre programmes thématiques : « Préserver l’éco-système ».Toutefois, les projets relevant du champ de la culture ont pu s’ins-crire dans la priorité thématique « Technologies pour la sociétéde l’information (IST) », ou dans différentes lignes d’action défi-nies pour des priorités telles que : coopération internationale(INCO), soutien aux politiques (SSP), innovation, développementdes infrastructures, développement durable...

Le dossier de ce numéro de Culture et recherche présente desprojets sélectionnés et financés par le 6e PCRD, auxquels partici-pent des équipes de recherche françaises soutenues par le minis-tère de la culture et de la communication. Certains de ces projetsprolongent des recherches initiées avec le 5e PCRD, par exemplel’infrastructure Eu-ARTECH, qui prend la suite de LABSTECH(projet de mise en réseau des acteurs de la recherche travaillantdans le domaine de la conservation du patrimoine – partenairefrançais : C2RMF), ou MINERVA+, qui poursuit et élargit lesobjectifs de MINERVA (réseau ministériel pour la coordination despolitiques de numérisation du patrimoine culturel – partenairefrançais : MCC/DDAI/MRT).

Vers le 7e PCRD (2007-2013)Le 7e PCRD, en cours de finalisation, a été élaboré dans le prolon-gement du 6e, mais avec un objectif ambitieux de développe-ment des efforts et des moyens pour contribuer à la stratégie deLisbonne. L’allongement du programme, de 4 à 7 ans, vise à inscrireson action dans la durée.Parallèlement, pour la même période 2007-2013 est créé un« Programme cadre pour l’innovation et la compétitivité » (PIC)(Competitiveness and Innovation framework Programme, CIP)destiné à soutenir des actions en faveur de la compétitivité etde la capacité d’innovation au sein de l’Union, en encoura-geant en particulier l’utilisation des technologies de l’informa-tion et de la communication (TIC), des écotechnologies et desénergies renouvelables. Ce programme reprend, dans un cadreplus global, des actions existantes comme le programme eTenpour le déploiement des TIC en Europe (eTen finance notam-ment le projet MICHAEL).

Le 7e PCRD est structuré en quatre programmes fédérateurs :• Coopération : programme destiné à stimuler la collaborationentre l’industrie et la recherche publique en Europe, qui se déclineen neuf thématiques prioritaires : la santé ; l’alimentation, l’agri-culture et les biotechnologies ; les technologies de l’informationet de la communication ; les nanosciences, les nanotechnologies,les matériaux et les nouvelles technologies de production ; l’éner-gie ; l’environnement (y compris les problématiques liées auxchangements climatiques) ; les transports (y compris l’aéronauti-que) ; les sciences socio-économiques et humaines ; la sécurité etl’espace.• Idées : programme regroupant les moyens du « Conseil euro-péen de la recherche » (agence européenne de la recherchenouvellement créée) pour soutenir la recherche fondamentaleexploratoire.• Personnel : programme de soutien à la mobilité et à l’évolu-tion de carrière des chercheurs, à la fois en Europe et dans lemonde.• Capacités : programme de développement des infrastructureset des établissements de recherche de niveau européen, soutienaux PME, actions « sciences et société », action internationale.

Le 7e PCRD continuera également à soutenir les actions scienti-fiques et techniques directes non nucléaires menées par le Centrecommun de recherche.Parallèlement, il est prévu une simplification des procédures etde l’administration, qui s’accompagne d’un objectif affiché demieux diffuser l’information dans les États membres.

cadres de R&D européens :la participation française

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Perspectives budgétaires du 7e PCRDLa proposition de la Commission européenne approuvée par leConseil de l’Union européenne en juillet 2006 prévoit d’allouerau 7e PCRD un budget total de 50 521 millions d’euros. De 2006(5 082 millions d’euros) à 2013 (9 914 millions d’euros), l’aug-mentation proposée serait de 95 % sur la période.

7e PCRD et recherche culturelleS’il n’existe pas d’entrée spécifique pour le champ de la rechercheculturelle dans le 7e PCRD, certaines problématiques liées ausecteur culturel sont présentes dans trois des thèmes du programme« Coopération » : environnement et développement durable,sciences socio-économiques et humaines ; technologies de l’infor-mation et de la communication.

Ainsi, la sauvegarde et la conservation du patrimoine culturel sontexplicitement mentionnées dans le thème Environnement :« L’Union européenne doit renforcer sa position sur les marchésmondiaux dans le domaine des écotechnologies. Ces technologiesqui sont propices à une consommation et à une production dura-bles, contribuent à une croissance durable en apportant dessolutions écologiquement rentables aux problèmes d’environne-ment qui se posent à différentes échelles et en protégeant notrepatrimoine culturel et naturel. »Une entrée spécifique est introduite dans l’axe Écotechnologies :« Protection, conservation et renforcement du patrimoine cultu-

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5 000

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Centre commun de recherche

CapacitésPersonnesIdéesCoopération

32 365

7 4604 728 4 217

1 751

Prévision budgétaire pour le programme Coopération – Conseil de l’Union européenne, juillet 2006

Thématique M€ %Santé 6 050 19%

Alimentation, agriculture et biotechnologie 1 935 6%

Technologies de l’information et de la communication 9 110 28%

Nanosciences, nanotechnologies, matériaux et nouvelles technologies de production 3 500 11%

Énergie 2 300 7%

Environnement (changements climatiques inclus) 1 900 6%

Transports (aéronautique comprise) 4 180 13%

Sciences socio-économiques et humaines 610 2%

Sécurité et espace 2 780 9%

Total 32 365 100%

Prévision budgétaire pour le programme Capacités – Conseil de l’Union européenne, juillet 2006

Thématique M€ %Infrastructures de recherche 1 850 44 %

Recherche pour les PME 1 336 32 %

Régions de la connaissance 126 3 %

Potentiel de recherche 370 9 %

Science et société 280 6,5 %

Développement cohérent des politiques de recherche 70 1,5 %

Coopération internationale 185 4 %

Total 4 217 100 %

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rel, y compris l’habitat humain, promotion de l’intégration dupatrimoine culturel dans le cadre urbain... »

L’axe recherche sur les applications du thème Technologies del’information et de la communication évoque également le patri-moine et les ressources culturelles numérisées :« Les TIC au service des contenus, de la créativité et du dévelop-pement personnel : [...]technologies d’aide à l’apprentissage ; solutions d’apprentissageadaptatives et contextualisées ; apprentissage actif ;systèmes fondés sur les TIC et destinés à favoriser l’accessibilitéet l’utilisation, dans la durée, de ressources et de patrimoinesculturels et scientifiques sous forme numérique, dans un environ-nement multilingue et multiculturel. »

Au niveau politique, cette priorité thématique est renforcée parl’initiative sur les bibliothèques numériques prise par la Commis-sion dans le cadre stratégique i2010 pour favoriser la numérisa-tion, l’accès en ligne et la préservation du patrimoine culturel. Ony précise que le 7e PCRD soutiendra notamment des réseaux decentres de compétence sur la numérisation et la préservation àlong terme du patrimoine (102 millions d’euros annoncés pourles projets liés aux bibliothèques numériques).

Enfin, dans le thème Sciences socioéconomiques et humaines,l’entrée le citoyen dans l’Union européenne concerne aussi lepatrimoine dans le cadre de la diversité culturelle : « Dans laperspective du développement de l’UE élargie [...]; recherched’une convergence de vues et d’un respect commun pour lesdifférences et les similitudes au sein de l’Europe en matière deculture, de religion, de patrimoine culturel, d’institutions, desystèmes juridiques, d’histoire, de langues et de valeurs, en tantqu’éléments constitutifs de l’identité et du patrimoine multicul-turels européens. »

Ces entrées permettent également de mener des recherches surla diversité des langues et des cultures, ainsi que sur les applica-tions de traitement de la langue (« outils de conception innovanteet de créativité en matière de produits, de services et de médiasnumériques, et pour l’interaction et la communication riches encontexte et intégrant des fonctions du langage naturel »).

La mise en œuvre du 7e PCRDAu sein de la Commission européenne, c’est la direction géné-rale Recherche qui est en charge du pilotage du PCRD. En revan-che, les sujets liés aux TIC sont instruits par la direction généraleSociété de l’information et média.

Calendrier du 7e PCRDÀ la suite des discussions menées au sein du Conseil et du Parle-ment européens en 2005 et 2006, la Commission européenne aprésenté une nouvelle proposition pour le 7e PCRD le 28 juin 2006.Cette proposition a été adoptée par le Conseil le 25 septembre etsera examinée en deuxième lecture par le Parlement fin novem-bre 2006. Ce calendrier permettra de lancer les premiers appelsà proposition dès le début 2007.

>>>>>>>> Journées nationales d’information sur le 7e PCRD du 14 au 28 novembre 2006

Coorganisées par le ministère chargé del’Enseignement supérieur et de la Recherche, la région Ile-de-France et leréseau des Points de contacts nationaux (PCN) du 6e PCRD,ces journées seront retransmises en vidéo versseize régions partenaires de la manifestation.

Voir le programme complet sur le sited’EUROSFAIRE :http://www.eurosfaire.prd.fr/7pc/manifestation_de_lancement

>>>>>>>>Liens utiles

CORDIS, service communautaired’information sur la recherche et ledéveloppement :http://cordis.europa.eu/fr/home.html

EUROSFAIRE, service français d’accès àl’information sur la recherche en Europe :http://www.eurosfaire.prd.fr/

Site de la direction générale Recherche dela Commission européenne :http://ec.europa.eu/research/index_fr.cfm

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Type de projet :initiative d’infrastructure intégrée(integrated infrastructure initiative, 3I)

Début : 1er juin 2004Durée : 5 ans

Financement de l’UE :4,37 M€ soit 80 % du coût total du projet

Coordonnateur :Université de Pérouse, départementde chimie (Italie)Prof. Bruno Brunetti

Partenaires :• Università di Perugia (Uni-PG), Italie• Bayerische Landesamt für Denkmalpflege(BLFD), Allemagne• Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), France• Consiglio Nazionale delle Ricerche (CNR),Italie : Istituto per la Conservazione eValorizzazione dei Beni Culturali (ICVBC),Florence, et Istituto Nazionale di OtticaApplicata (INOA)• Institut royal du patrimoine artistique(KIK-IRPA), Belgique• Instituut Collectie Nederland (ICN),Pays-Bas• Laboratorio Nacional de Engenharia Civil(LNEC), Portugal• National Gallery - Scientific Department(NGL), Royaume-Uni• Opificio delle Pietre Dure (OPD), Italie• Ormylia Art Diagnosis Centre (OADC),Grèce• Rheinisch Westphälische TechnischeHochschule (RWTH), Allemagne• Università di Bologna (Uni-BO), Italie

Contact Eu-ARTECH au C2RMF :Michel Menu [email protected]

Site Internet :http://www.eu-artech.org/

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L’objectif de ce projet est de constituer unréseau permanent et opérationnel entre lesdifférents partenaires, afin d’établir descoopérations et des échanges de savoirsavec l’ensemble des institutions de recher-che et de conservation européennes. Lesinstitutions participantes sont toutes desstructures de référence en matière d’étudeet de conservation du patrimoine. Y colla-borent physiciens, chimistes, spécialistesdes matériaux, conservateurs, archéolo-gues, historiens d’art, restaurateurs... Leprojet s’organise autour de trois activités.

Travail en réseau (Networking activities)Eu-ARTECH vise à promouvoir et échangerles connaissances, diffuser de bonnes prati-ques en matière de conservation, définirdes protocoles communs, contribuer à l’éla-boration de normes européennes... Letravail s’articule autour de deux axes :

N1 : partage des connaissances et desressources dans le domaine de l’examen et de l’analyse.Fin septembre 2006, 185 institutions ousociétés de 33 pays et 5 organisations inter-nationales sont inscrites sur la liste de dif-fusion de Eu-ARTECH : universités ouétablissements d’enseignement supérieur,musées, bibliothèques ou archives, établis-sements publics de recherche, institutionsculturelles, ateliers de restauration ouexperts, constructeurs d’instrumentation,collectivités territoriales, associations oufondations...

Eu-ARTECH a organisé des conférencesinternationales, des écoles pratiques ou desséminaires thématiques, qui font en générall’objet d’une publication. Entre autres :– Londres (novembre 2004) : « La tech-nique picturale de Raphaël, sa pratiqueavant la période de Rome »,– Amsterdam (janvier 2005) : séminairesur les techniques d’analyse non destruc-tive du patrimoine culturel,– Paris (novembre 2005) : réunion des utili-sateurs ayant bénéficié des deux accèsAGLAE et MOLAB,– Colmar (janvier 2006) : « Analyse destechniques de Mathias Grünewald et de sescontemporains »,– Lisbonne (mai 2006) : « Théorie et pra-tique en restauration – hommage à CesareBrandi ».Sont décidées pour 2007 les manifestationssuivantes :– Paris (6 et 7 mars 2007) : « De la pein-ture de chevalet à l’instrument de musique :Vernis, liants et couleurs »,– Munich (9 mai 2007) : « Petits prélève-ments, grandes conséquences ».

N2 : matériaux et méthodes enconservation ; établissement de codes debonnes pratiques pouvant déboucher surdes normes européennes, via le comitétechnique CEN/TC 346 en charge de laconservation du patrimoine culturel.Le travail porte principalement sur les métho-des d’identification et d’analyse des colo-rants et de certains composés organiques.

A N A LY S E R E T C O N S E R V E R L E PAT R I M O I N E

Domaine d’activité du 6e PCRDSTRUCTURER L’ESPACE EUROPEEN DE LA RECHERCHE

> Infrastructures de recherche> Initiatives d’infrastructures intégrées

FP6 Activity areaSTRUCTURING THE EUROPEAN RESEARCH AREA

> Research Infrastructures (RI)> Integrated Infrastructures Initiatives (I3)

EU-ARTECHAccès, recherche et technologie pour la conservation du patrimoine culturel européenAccess, Research and Technology for the conservation of the European Cultural Heritage

Le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF-UMR 171) estpartenaire de cette infrastructure qui regroupe trois types d’activités :– la mise en réseau des 13 institutions membres du consortium, et des institutions ouentreprises correspondantes ;– un accès transnational à des infrastructures de recherche : AGLAE, l’accélérateur duC2RMF, et MOLAB, un ensemble d’instruments d’analyse portables, mis à dispositionpar les partenaires italiens ;– des programmes de recherche communs.

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A N A LY S E R E T C O N S E R V E R L E PAT R I M O I N E

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Accès transnational (Transnational access)Deux accès transnationaux sont offerts pardes partenaires du projet à des utilisateurseuropéens :– l’accès à AGLAE1, l’accélérateur duC2RMF, dédié à l’analyse par faisceau d’ionsdes matériaux du patrimoine ; 20 % dutemps de faisceau de l’accélérateur estoctroyé à des équipes européennes nonfrançaises, pour des analyses PIXE, RBS….– l’accès à MOLAB2, un ensemble de 10instruments d’examen et d’analyse porta-bles ou transportables (scanner infrarouge,mini-tomographe RMN, microspectromètreRaman, spectromètre infrarouge, analy-seur par fluorescence X…), mis à dispo-sition par 4 laboratoires italiens (Universitéde Pérouse ; Istituto per la Conservazione

e Valorizzazione dei Beni Culturali, Opifi-cio delle Pietre Dure et Istituto Nazio-nale di Ottica Applicata à Florence) ; cesinstruments permettent d’effectuer desmesures sur site (monuments, musées,bibliothèques, ateliers de restauration,chantiers de fouilles archéologiques…) ;la première opération a eu lieu au muséedes Beaux-Arts et d’Archéologie de Besan-çon, pour l’étude de la Déposition de croixde Bronzino.Les campagnes de mesure se font aprèsappels à propositions, qui sont évaluéeset classées par un comité d’experts exté-rieurs au consortium. Fin 2006, 53 campa-gnes de mesure auront été réalisées avecdes équipes de 15 pays dédiées à la céra-mique, la peinture de chevalet, l’orfèvrerie,le verre, les fresques, les livres, la pierre…

Recherche coopérative (Joint research activities – JRA)• JRA1 : cet axe vise à définir et préciserde nouveaux traitements de conservationdes monuments, spécialement dans ledomaine de la pierre et du bronze.• JRA2 : ce second axe consiste à mettreau point de nouvelles méthodes d’analysenon destructive des œuvres in situ et l’ins-trumentation associée.Le C2RMF a en charge la conception et lamise au point d’un système portablecouplant analyse par fluorescence X etdiffractométrie X.

1. AGLAE : Accélérateur Grand Louvre d'analyseélémentaire.

2. MOLAB : Mobile Laboratory

Analyse, avec l'accélérateur de particules AGLAE du C2RMF, d'un plat du musée du Louvre(« l'enlèvement d'Hélène », inv. OA1839).

Ce plat est une majolique italienne (céramiqueglaçurée à décor de lustre métallique).

Cl. C

2RM

F

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L'objectif de ce projet est d'établir des stra-tégies réalistes de conservation et de restau-ration des sites archéologiques nord-africains du pourtour du bassin méditer-ranéen en tenant compte de leur spécifi-cité environnementale et climatique. Il estbasé sur une étroite coopération entrespécialistes européens et partenaires locaux(universités, responsables patrimoniaux)dans le domaine de la recherche, avec laformation de doctorants et avec la mise aupoint de techniques de conservation etrestauration adaptées au contexte socio-économique local.Le travail en cours, sur trois sites archéo-logiques, le phare d’Alexandrie en Égypteet les villes romaines de Volubilis au Marocet de Djémila en Algérie, comprend troisaxes :– l’identification, la caractérisation et larecherche de l’origine des marbres et pierresde construction ;– le diagnostic de l’état de conservation dela pierre ;– la mise au point d’une technique de ré-assemblage des fragments fissurés.Les premiers diagnostics, sur site, ont étéréalisés au cours de trois missions, deuxen Égypte et une au Maroc. Le site deDjémila en Algérie fera l’objet d’une missionde diagnostic en novembre 2006.Ce programme va aussi apporter desdonnées techniques pour la gestion de cessites (publication de guides pratiques pourla conservation des pierres en zones arideset semi-arides), et des résultats scientifi-ques utiles à une recherche nord-africaineémergente en conservation (organisationen particulier de deux colloques internatio-naux dans le cadre de MEDISTONE).

La participation du Laboratoire de recherche des monumentshistoriques (LRMH)• Sur le terrain, réalisation de diagnosticsdétaillés de l’état de conservation des sitesavec une attention particulière portée auxtypes de fissuration des pierres.• En laboratoire, tests sur le comportementdilatométrique des pierres fissurées ou frac-

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Mesures spécifiques d’appui à lacoopération internationale

> Pays méditerranéens

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Specific measures in support ofinternational cooperation (INCO)

> Mediterranean partners countries

MEDISTONEPréservation des pierres ornementales et deconstruction des sites archéologiques antiques du pourtour méditerranéenPreservation of ancient Mediterranean sites in term of their ornemental and building stone

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er janvier 2006Durée : 3 ans

Financement de l’UE :1,04 M€ soit 77 % du coût total du projet

Coordonnateur :Bureau de recherches géologiques etminières, FranceDavid Dessandier

Partenaires :• Bureau de recherches géologiques etminières, France• Cercle des partenaires du patrimoine/LRMH, France• Centre interrégional de conservation et derestauration du patrimoine, France• Università degli studi di Venezia, Italie• Lithos SNC, Italie• Institute of geology and mineralexploration, Grèce• Pons Asini GmbH, Allemagne• Agence nationale d’archéologie et deprotection des sites et monumentshistoriques, Algérie• Université de Boumerdès, Algérie• Direction du patrimoine culturel, Maroc• Université Moulay Ismail, Maroc• Conseil suprême des antiquitéségyptiennes, Égypte

Contact MEDISTONE au LRMH :Jean-Didier Mertz [email protected]

Contact MEDISTONE au CICRP :Jean-Marc Vallet et Philippe [email protected]@cicrp.fr

Site Internet : présentation du projet surhttp://www.brgm.fr

© C

ICRP

, J.-M

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let

Le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) et le Centreinterrégional de conservation et de restauration du patrimoine (CICRP) se sont engagésdans une coopération ayant pour but de mieux conserver et restaurer les sitesarchéologiques d’Afrique du Nord.

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turées réassemblées à l’aide de plusieursproduits de scellement, puis soumis à desvariations de température et d’humidité afind’appréhender leur compatibilité. En effet,les conditions climatiques des pays nord-afri-cains imposent aux pierres des monumentsdes sollicitations thermiques importantes. Lestempératures élevées induisent d’une partdes gradients de dilatation thermique(processus thermomécanique) et d’autre partdes gradients de pression de vapeur dans leréseau poreux (processus thermohydrique),deux phénomènes majeurs impliqués dansl’écaillage et l’éclatement des pierres.

• Application sur site, en collaboration avecles autres partenaires dont l’entrepriseLithos (Italie) qui assure la faisabilité pra-tique et la mise en œuvre des formulationssélectionnées ; les résultats obtenus abou-tiront à l’établissement de protocoles de ré-assemblage adaptés puis à une applicationin situ à titre expérimental.

La participation du Centre interrégional de conservation et derestauration du patrimoine (CICRP)Le CICRP réalise, en collaboration avecl’atelier de restauration Pons Asini (Alle-

magne), le diagnostic des altérations de lapierre sur les trois sites.Sur le terrain, les observations et les essaisnon destructifs (pipette de Karsten, vitessedu son…) permettent un inventaire et unrelevé cartographique des différentes morpho-logies d’altération. Une attention particulièreest accordée au type de fissuration despierres. Des échantillons sont prélevés pourdes études plus approfondies en laboratoire.Ces études concernent certains mécanismesd’altération communs à tous les sites ouspécifiques à l’un des sites : formation despatines colorées, rôle des sels solubles et desargiles dans les mécanismes de désagréga-tion granulaire et de desquamation, impactdes organismes vivants (lichens, mollusquesmarins1…) dans l’altération (concrétionne-ment, pitting…).Diverses techniques d’analyse sont utili-sées pour ces investigations (DRX2, étudepétrographique, microscopie Raman, spec-trométrie infrarouge, MEB/EDS3, dilatomé-trie…).À l’attention des responsables patrimoniauxde chacun des sites, un guide illustré décri-vant les principales altérations et présen-tant des recommandations pour optimiserla conservation de la pierre sera rédigé avecl’ensemble des partenaires.

1. Cas des pierres immergées du site du phared'Alexandrie.

2. DRX : diffraction des rayons X.

3. MEB/EDS : microscope électronique à balayage(MEB) couplé à un détecteur de rayons X à dispersiond'énergie (EDS) pour réaliser des analyses chimiquesélémentaires.

Le site de Volubilis au Maroc

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Le traitement des papiers acidesLe XIXe siècle a marqué l’avènement de ladiffusion à grande échelle du papier acide.À cette époque, en effet, est introduit dansl’édition le papier de pâte de bois encolléà la colophane en milieu acide. Aujourd’hui,la conséquence est une dégradation massivedes documents d’archives et de biblio-thèques. De nombreuses campagnes d’éva-luation des collections ont révélé qu’enraison d’une trop grande fragilité du papier,un livre sur quatre ne peut plus être mani-pulé, tandis que 60 % d’entre eux sontmenacés du même sort.Afin de remédier à cette situation, des procé-dés de désacidification de masse ont étédéveloppés, qui permettent la neutralisa-tion des acides grâce à l’utilisation deproduits alcalins. Le stockage des livres àbasse température contribue également àprolonger leur durée de vie. Dans les stra-tégies de conservation des collections acides,désacidification de masse et stockage à bassetempérature sont les plus connues ; pour-tant, leur effet sur le vieillissement natureldes collections n’a jamais été vraimentdémontré. Or, si l’on veut mettre en placeune stratégie de conservation pertinente, ceparamètre doit être pris en compte, au mêmetitre que l’évaluation des coûts et des effetssecondaires engendrés par les traitements.

Les objectifs de PaperTreatDans le cadre du projet PaperTreat, plusieursbibliothèques et archives européennes ontjoint leurs forces et leurs compétences à cellesde laboratoires de recherche de pointe, afinde définir les critères qui leur permettrontde développer les programmes de conserva-tion les plus avantageux en terme de coûtet d’efficacité.Les principaux objectifs du projet Paper-Treat sont :– d’évaluer les effets des traitements de masseet du stockage à basse température sur l’aug-mentation de la durée de vie des papiers,– d’identifier les effets secondaires engen-

drés par les traitements,– de fournir des spécifications permettantd’anticiper le coût des traitements.Ce projet développera également des maté-riaux modèles, des critères d’évaluationet de contrôle qualité, qui simplifierontconsidérablement l’évaluation des procédésémergents. Les résultats obtenus à l’issuedu projet contribueront à la sauvegarde etl’accès à long terme du patrimoine écrit.

La participation de la Bibliothèquenationale de FranceÉgalement victime du fléau que représentel’acidification des collections, la BnF, quisuit de près les recherches menées sur lesujet, a souhaité participer au projet Paper-Treat comme utilisateur final. À ce titre,elle prend part à toutes les phases du projet,de sa conceptualisation à l’exploitationfinale et à la dissémination des résultats.Elle s’assure ainsi de la pertinence desrecherches et des développements pour lesarchives et les bibliothèques.Les résultats du projet PaperTreat pourrontl’aider à mettre en place des programmesplus efficaces de conservation des collec-tions acides. Ils serviront également àaméliorer la formation des personnelschargés de la conservation des collectionsgraphiques

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er août 2005Durée : 3 ans

Financement de l’UE :1,14 M€ soit 50 % du coût total du projet

Coordonnateur :Bibliothèque nationale et universitaire deSlovénie, Lubiana, Slovénie

Partenaires :• Université de Lubiana, Slovénie• Université de Jagiellonian, Pologne• TNO, Pays-Bas• Het Nationaal Archief, Pays-Bas• The British Library, Royaume-Uni• Riksarkivet, Suède• Slovensky národny archív, Slovaquie• Bibliothèque nationale de Russie,Fédération de Russie• Bibliothèque nationale de France, France• Koninklijke bibliotheek, Pays-Bas• Commission européenne sur la conservationet l’accès (ECPA), Pays-Bas

Contact PaperTreat à la BnF:Thi-Phuong Nguyen [email protected]

Site Internet :http://www.infosrvr.nuk.uni-lj.si/jana/papertreat/index.htm

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Appui scientifique aux politiques

> Protection du patrimoine culturel etstratégies de conservation

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Scientific support to policies (SSP)

> The protection of culturalheritage and associatedconservation strategies

PAPERTREATÉvaluation des procédés de désacidification de masseEvaluation of mass deacidification processes

La Bibliothèque nationale de France (département de la conservation) est partenaire dece projet qui vise la sauvegarde et l’accès à long terme des documents papier conservésdans les bibliothèques et les services d’archives.

Le Radical, du 1er janv. 1899. La partie supérieure,plus exposée à la lumière, a jauni. Quotidienpublié à Paris, du 10 août 1881 au 6 déc. 1931.(BnF, Périodiques, Db Gr. fol. LC2.4080.)

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L’objectif général de ces conférences était la valorisationet l’analyse d’impact des résultats obtenus lors deprojets européens de recherche dans les domaines dupatrimoine immobilier, mobilier et des infrastructures.À Prague, la conférence a visé plus précisément lesobjectifs suivants traités en sessions plénières :• souligner la place de la recherche sur le patrimoineculturel en Europe, parmi les activités internationales etde coopération ;• analyser l’impact des politiques de l’Union européennesur la conservation du patrimoine culturel européen etévaluer la contribution positive du patrimoine culturel àla création d’emploi et à la compétitivité ;• disséminer les résultats de la recherchecommunautaire sur le patrimoine culturel, discuter dudéveloppement des infrastructures de recherche et desinnovations ;• dans le cadre d’une Europe élargie, consolider lacoordination des recherches nationales et desprogrammes d’éducation pour le patrimoine culturel ;• dans le cadre de la préparation du 7e PCRD, identifierles besoins et réorienter les perspectives de plates-formes technologiques européennes ouvertes auxquestions liées au patrimoine culturel.Plus de 280 participants, venus de 37 pays différents etreprésentant un large éventail d’organisations (secteurspublics et privés) et d’utilisateurs ont pris part auxprésentations.Une attention particulière a été portée à l’exploitation etaux retombées des résultats des recherches, ainsi qu’àl’utilisation durable des nouvelles technologies par lesutilisateurs, que ce soit les PME, les propriétaires, lesgestionnaires ou les restaurateurs du patrimoine.

Des sessions parallèles ont développé des thèmesparticuliers : patrimoine culturel mobilier ; patrimoineculturel immobilier ; les villes, les paysages et lesvillages ; les infrastructures de recherche.Simultanément, ont été exposées des technologies etprocédés innovants.Lors de cette conférence, il a été rappelé que nombre deproblèmes accumulés existent concernant le maintien etl’évolution des implantations historiques descommunautés. Ils affectent aussi bien le patrimoineculturel mobilier qu’immobilier. Différents facteurs sontà invoquer : changements environnementaux, impactssociaux, facteurs économiques, tourisme grandissant ougestion inadaptée, aléas et catastrophes naturels. Ceciimplique, pour la recherche sur le patrimoine culturel, dedévelopper des « technologies environnementales

avancées », en s’appuyant sur les connaissancesgénérées par la recherche fondamentale et surl’adaptation au secteur du patrimoine dedéveloppements scientifiques venant d’autres secteurs.

Lors de la session plénière finale, la conférence a adoptéle « Message de Prague ». Ce document reprend la position commune des représentants des plusimportantes organisations européennes etinternationales qui soutiennent le patrimoine culturel :la Commission européenne, l’Unesco, le Conseil del’Europe, ICOMOS, ICOM, Europa Nostra, l’Organisationdes villes du patrimoine mondial, le Getty ConservationInstitute, etc. Ces conclusions peuvent se résumer ainsi :toutes les parties prenantes ont exprimé le souhaitque le patrimoine culturel « diffuse » vers tous les aspects qui peuvent lui être liés dans le cadre de larecherche soutenue par l’Union européenne ainsi qu’auplan national. Elles ont souhaité que les institutionseuropéennes soutiennent le patrimoine culturel commel’un des thèmes relevant des priorités du 7e PCRD, etlimitent les effets négatifs sur le patrimoine culturel desautres réglementations européennes, en application del’article 151.4 du Traité de l’Union. Elles considèrentque la valeur ajoutée de la recherche sur le patrimoineculturel devrait être explicitement mentionnée dans laversion modifiée de la « Stratégie pour le développementdurable » et que le Conseil européen de la recherche(CER) pourrait prendre en compte, dans ses nouveauxprogrammes, l’importance de la recherche fondamentalepour le patrimoine culturel.

Les gouvernements nationaux et régionaux, ainsi quetoutes les autorités concernées en Europe, pourraientintégrer dans leurs programmes un espace pour le patrimoine culturel ainsi qu’un soutien pour lesinfrastructures de recherche dans ce domaine.Ces autorités pourraient aussi aider à surmonter lafragmentation des initiatives en matière de patrimoine.

Enfin, il est souhaitable que les partenariats public-privé,tels que les nouvelles plates-formes technologiqueseuropéennes, prennent en compte la spécificité desbesoins du patrimoine culturel afin de répondre à lacomplexité des nouveaux défis.

Il est également souhaitable que les organisationsnon gouvernementales promeuvent une participationdu public en termes d’environnement, d’énergie,de durabilité et de qualité de vie.

>>>>>>>>>>>>> 7e conférence européenne sur le patrimoine culturel(Prague, 31 mai-3 juin 2006)

La 7e conférence sur le patrimoine culturel a été organisée par l’Institut de mécanique théorique et appliquée (ITAM) de l’Académie des sciences de la République tchèque, avec le soutien de la Commission européenne dans le cadre du 6e PCRD (domaine d’action : Scientific support to policies, SSP).

La conférence de Prague a fait suite à celles

organisées à Rome (1997),

Aix-la-Chapelle (1998),St-Jacques-de-Compostelle

(1999),Strasbourg (2000),

Cracovie (2002) et Londres (2004).

Contact :Michel Chapuis,

administrateur principal Commission européenne

Direction généraleRecherche,

direction I Environnement,unité Technologies

environnementales –prévention de la pollution

(patrimoine culturel)

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Ce projet de recherche sur la sauvegardeet la numérisation des archives audiovi-suelles permettra aux détenteurs de collec-tions audiovisuelles de mettre en place unestratégie de diffusion et d’exploitation deleurs fonds.PrestoSpace oriente sa démarche et évalueses résultats selon trois critères : qualité,rapidité, réduction des coûts. L’objectif duprojet est de développer un servicecomplet :– identifier les besoins de chaque utilisateur ;– concevoir une solution pour toutes lescollections audiovisuelles, quel qu’en soitle volume ;– améliorer la technologie de lecture et denumérisation pour la vidéo, le film et l’audio ;– intégrer la technologie dans une chaînede traitement efficace ;– sauvegarder mieux, plus vite et à moindrecoût ;

– faciliter l’exploitation ;– proposer des services intégrés adaptés àchaque besoin.Quatre domaines de recherche sont distin-gués :– sauvegarde : assurer le transfert desarchives analogiques vers un ou des formatsnumériques (coordonné par l’INA) ;– restauration : améliorer la qualité desdocuments (coordonné par le JoanneumResearch Institut de Graz, en Autriche) ;– stockage et management des archives :optimiser les choix techniques de conser-vation et de gestion (coordonné par la BBC) ;– métadonnées et systèmes d’accès etde mise à disposition : enrichir l’infor-mation sur les contenus et permettre lesrequêtes, la consultation et l’exploitation(coordonné par la RAI).Le résultat final sera une chaîne de traite-ment globale, une Preservation Factory(usine à sauvegarder). Sous ce nouveauconcept industriel, il s’agit de créer unechaîne de traitement chez un prestataire etd’y faire venir les fonds à sauvegarder, oude concevoir un système mobile pouvantse déplacer d’un fonds à l’autre. Cette Preservation Factory devra offrir :– des unités de préservation offrant desprestations de sauvegarde de qualité,rapides et peu coûteuses ;– des structures centrales délocalisées, oudes unités mobiles.

Le rôle de PrestoSpace consistera à :– aider à la mise en œuvre de ces services ;– développer des technologies clés,

C O N S E R V E R E T D I F F U S E R L E S R E S S O U R C E S C U LT U R E L L E S

Type de projet :projet intégré (integrated project, IP)

Début : 1er février 2004Durée : 4 ans

Financement de l’UE :9 M€ soit 57 % du coût total du projet

Coordonnateur :Institut national de l’audiovisuel, France Daniel Teruggi

Partenaires :• 8 centres d’archives audiovisuelles et lesdépartements de recherche associés : INA,B&G, BBC, ORF, RAI, ÖsterreichischerMediatek, Nederlands FilmMuseum, NOB ;• 3 instituts de recherche appliquée :Joanneum Research, CRCDG, IT Innovation ;• 6 universités : Sheffield University, GdanskUniversity, Surrey University, Trinity CollegeDublin, université de La Rochelle, UniversityRoma Tor Vergata ;• 17 partenaires industriels et prestatairesde services : Centrimage, CubeTecInternational, Eurix, Hi-Stor, HS-Art digital,Indeep, Media-Matters, P+S Technik, Roroco,Sirma AI, Snell&Wilcox, SSL, StreamUK,Studio Hamburg, Reply, TI Partners,Vectracom.

Contact Prestospace à l’INA :Daniel [email protected]

Site Internet :http://www.prestospace.eu

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Technologies favorisantl’apprentissage et l’accès aupatrimoine culturel

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Technology-enhanced learning andaccess to cultural heritage

PRESTOSPACESauvegarde, stockage, accès : pratiques normaliséespour l’archivage des contenus audiovisuelsPreservation towards Storage and AccessStandardised Practices for Audiovisual ContentsArchiving in Europe

L’Institut national de l’audiovisuel (INA) coordonne ce projet qui vise à développer des solutions intégrées et une approche industrielle pour rationaliser la sauvegarde etla numérisation des archives audiovisuelles et pour en réduire les coûts, afin de lesrendre accessibles aux grands comme aux petits détenteurs de collections. Le Centre de recherches sur la conservation des documents graphiques (CRCDG) est aussi unpartenaire de Prestospace.

Le prototype de lecture optique des disquesaudio conçu dans le cadre du projetPrestospace.

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C O N S E R V E R E T D I F F U S E R L E S R E S S O U R C E S C U LT U R E L L E S

Le rôle du CRCDG au sein dePrestospace est de mettre aupoint un outil d’évaluation del’état de conservation des bandesmagnétiques. Il s’agit d’abordd’identifier un marqueur de dégradation ensuivant l’évolution des propriétésphysico-chimiques ettribologiques 1 des bandes.Les recherches ont porté sur l’étudedes matériaux des bandes magnétiques, desmécanismes de leur dégradation, et leurs conséquencessur les propriétés tribologiques.Il a été possible d’établir une typologie des bandes enfonction de leurs numéros de série et de leur stabilitéphysico-chimique, étayée par des essais de vieillissementartificiel.En parallèle, un appareil a été développé pour étudier le frottement des bandes, ainsi qu’un dispositif pour visualiser

et enregistrer l’encrassement destêtes de lecture.Après trois années de projet, il estprématuré de retenir aveccertitude un marqueur dedégradation fiable à partir duquelon aurait pu construire un outil. Enrevanche, les nombreux résultatsobtenus au cours des essaisphysico-chimiques ainsi que toutesles informations recueillies, sont

consignés dans une base de connaissance sur les bandesmagnétiques.Le projet s’oriente à présent vers la mise au point d’unoutil d’évaluation de l’état de conservation des bandesmagnétiques qui repose sur l’exploitation statistique deces données.

Léon-Bavi VilmontChef de projet Media Condition Assessment pour Prestospace

CRCDG (CNRS/MCC/MNHN)

>>>>>>>>>>>>> Les bandes magnétiques analysées au Centre de recherches sur la conservation des documents graphiques (CRCDG)

Le rapport présentant lestravaux du CRCDG est en ligne :

http://www.prestospace.org(rubrique « résultats publics »)

1. Tribologie : mécanique dufrottement et de ses effets.

– inciter à l’investissement ;– réserver aux partenaires du projet lesmeilleures conditions ;– labelliser des installations répondant auxcritères et résultats du projet.Les résultats du projet pourront aussi sedécliner sous forme de produits spécialisés :– un lecteur de disques sans contact et unscanneur film adaptés aux supports d’ar-chives ;– des logiciels et matériels de restauration ;– des logiciels de planification de la préser-vation ;– une station de documentation et de publi-cation.

Plateforme depublication decontenus numérisésconçue dans le cadredu projet Prestospace.

Bande vidéo altérée.

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Un cadre pour la préservation des ressources patrimonialesnumériquesL’objectif de ce projet pilote est la consti-tution d’un cadre à la pointe des technolo-gies et des normes actuelles ou émergentespour la préservation, l’accès et la diffusionde ressources patrimoniales numériques.Sur la base de la norme OAIS1, il prévoitle développement d’un environnement tech-nique générique, adapté à la préservationde données numériques complexes dansdifférents contextes, et prenant en comptedifférents aspects tels que la gestion ducycle de vie de préservation/accès, ou l’in-génierie et la formalisation de connais-sances, généralement implicites, liées àl’utilisation des données préservées.

Cet environnement fera l’objet d’une spéci-fication et d’une validation, à travers ledéveloppement et l’implantation de plates-formes, dans trois principaux domainesd’application : • les données scientifiques (notammentspatiales, à travers l’agence spatiale euro-péenne) ; • les données culturelles (UNESCO) ;• les œuvres artistiques interactives et/ouliées aux arts du spectacle (musique, danse,installations interactives, multimédia, réalitévirtuelle) ; cette dernière plate-forme estcoordonnée par l’IRCAM en collaborationavec le Groupe de recherches musicales(GRM) à l’INA, l’université de Technologiede Compiègne (UTC), l’université de Leedset l’International Centre for Art and NewTechnology (CIANT).

Le projet est actuellement en phase initiale :établissement d’un état de l’art, définitiondes besoins utilisateurs, spécifications géné-rales d’architecture et spécifications fonc-tionnelles.

Coordination de la plate-formeartistiqueLe rôle de l’IRCAM dans le projet est decoordonner et de mettre en œuvre la plate-forme artistique, à travers notamment lapréservation du corpus d’œuvres interac-tives produites à l’IRCAM. La plate-formeréalisée sera étendue à d’autres domainesartistiques connexes tels que la danse, lesarts vidéo, voire les jeux vidéo.Le rôle de l’INA, à travers le Groupe derecherches musicales, est de participer à lamise en œuvre de la plate-forme artisti-que et d’assurer la préservation des œuvresélectroacoustiques. L’INA a participé auprojet Mustica qui préfigurait CASPAR surles contenus artistiques. Pour CASPAR, ilassure la coordination vis-à-vis de lacommunauté artistique électroacoustique.L’INA contribue à la définition de modèlesde préservation des contenus et des infor-mations associées pour les œuvres desupport.Enfin, l’université de Technologie deCompiègne (UTC) intervient à travers l’unitémixte de recherche Heudiasyc (UMR CNRS6599) au côté de l’INA et de l’IRCAM pourapporter un soutien méthodologique etscientifique. L’UTC participe à la modéli-sation des œuvres musicales, à leur inté-gration dans le cadre d’OAIS et enfin audéveloppement des outils d’ingénierie des

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Accessibilité et conservation desressources culturelles et scientifiques

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Access to and preservation ofcultural and scientific resources

CASPARAccès, préservation et restitution de ressources culturelles, œuvres artistiques et scientifiques Cultural, Artistic and Scientific knowledge for Preservation, Access and Retrieval

Type de projet :projet intégré (integrated project, IP)

Début : 1er avril 2006Durée : 3 ans et demi

Financement de l’UE :8,8 M€ soit 58 % du coût total du projet

Coordonnateur :Council for the Central Laboratory of theResearch Councils, Royaume-Uni

Partenaires :• Council for the Central Laboratory of theResearch Councils, Royaume-Uni • European Space Agency, ESRIN, Italie • University of Glasgow, HATII, Royaume-Uni • Università degli studi di Urbino, Istba, Italie • UNESCO • Advanced Computer Systems SpA, Italie • @semantics Srl, Italie • IBM Haifa Research Laboratory, Israel • Consiglio Nazionale delle Ricerche, ISTI, Italie • Metaware SpA, Italie • Institut national de l’audiovisuel (INA), France • University of Leeds, ICSRiM, Royaume-Uni • Engineering Ingegneria Informatica, Italie • Foundation for Research and Technology –Hellas (FORTH-ICS), Grèce • Centre national de la recherche scientifique(CNRS), France • Institut de recherche et coordinationacoustique/musique (IRCAM), France • International Centre for Art and NewTechnology (CIANT), République tchèque

Contact CASPAR à l’IRCAM :Jérôme Barthé[email protected]

Contact CASPAR à l’INA :Yann Geslin – [email protected]

Contact CASPAR à l’UTC :Bruno Bachimont – [email protected]

Site Internet :http://www.casparpreserves.eu/

L’IRCAM et l’INA sont partenaires de ce projet qui vise à établir des modèles depréservation des contenus et connaissances numériques basés sur des standardspérennes.

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connaissances (ontologies et outils d’infé-rence RDF2) nécessaires pour la préserva-tion non seulement des contenus eux-mêmes mais aussi des informations descrip-tives liées.

DiffuserDans la lignée du projet Mustica (InterPA-RES 2 2003-04), cette plate-forme doitpermettre de préserver et de diffuser sousforme structurée l’ensemble des informa-tions et éléments numériques (fichiers son,éléments de partition, outils et algorithmesde traitement, etc.) nécessaires à l’exécu-tion d’une œuvre, et les mettre à disposi-tion d’organismes extérieurs.

Aider au portageUn autre objectif pour la préservation àmoyen terme est le développement d’outilsd’aide au portage des œuvres, destinés àfaciliter le travail, dévolu aux assistantsmusicaux, d’adaptation aux évolutions tech-nologiques : par exemple les changementsintroduits par de nouvelles versions desapplications et des systèmes d’exploitation,mais aussi les nouvelles possibilitésinduites par les avancées technologiques,notamment en matière de synthèse, de suivid’évènements, ou d’analyse et de traite-ment du signal.

FormaliserAu-delà de cet objectif, le projet visera aussià contribuer à la formalisation de descrip-tions à caractère musical des œuvres et desprocessus numériques mis en œuvre, indé-pendamment de toute implantation tech-

nique, afin de préparer leur préservationà long terme. Finalement, l’objectif est decontribuer à la réflexion sur la productionartistique contemporaine, afin d’en amélio-rer la compréhension par les générationsfutures.

1. OAIS : Open Archival Information System. Modèle conceptuel pour l’archivage de documents(norme ISO 14721).

2. RDF : Resource Description Framework. Modèle conceptuel de description de métadonnées.

C O N S E R V E R E T D I F F U S E R L E S R E S S O U R C E S C U LT U R E L L E S

Un concert Live Electronics du cycleMultiphonie 2006 organisé par l'INA-GRM(janvier 2006, Maison de Radio-France), avec Anne Mercier au violon.

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E N R I C H I R L E S C O N T E N U S P O U R D E N O U V E A U X U S A G E S

MESHSyndication de contenus multimédias pour les services d’actualitésMultimedia Semantic Syndication for Enhanced News Services

La chaîne complète de gestion de news(informations d’actualité) qui sera réaliséepar les partenaires de MESH couvrira :– la production et l’édition de contenusmultimédias d’informations (textes, images,sons) notamment sur les terminaux mobilesde nouvelle génération ;– l’indexation de ces contenus au sein devastes bases multimédias, en recourant àune utilisation massive des outils d’ana-lyse automatique (textes, images et sons) ;l’analyse multimodale et l’utilisation deconnaissances pour diriger les algorithmessont les deux principaux enjeux scientifi-ques de MESH concernant l’indexation ;– la consultation de ces bases par desprofessionnels des médias et des utilisa-teurs grand public.MESH met notamment l’accent sur lapersonnalisation de l’accès au contenu. Des

résumés des contenus (y compris audio-visuels) seront automatiquement généréset adaptés afin de permettre une consul-tation rapide des ressources. La navigationentre contenus s’appuiera sur les lienssémantiques créés lors de l’indexation etsera, elle aussi, adaptée aux profils et préfé-rences de l’utilisateur.L’INA prend en charge la conception et ledéveloppement d’une interface manuellepermettant la correction rapide d’erreursd’indexation (notamment pour affiner enretour les algorithmes d’analyses parapprentissage) et l’ajout de connaissancesnon déductibles de manière automatique.Motorola SAS, autre partenaire français,conduit la partie du projet lié à l'accèsnomade aux informations et l'adaptationdynamique du contenu multimédia selonle profil des utilisateurs.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Systèmes de connaissance fondéssur les technologies sémantiques

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Semantic based knowledge and contentsystems

L’Institut national de l’audiovisuel (INA) est partenaire de ce projet dont la finalité estd’élaborer une chaîne complète de gestion de news, adaptée aux professionnelscomme au grand public.

Type de projet :projet intégré (integrated project, IP)

Début : 1er mars 2006Durée : 3 ans

Financement de l’UE :7,4 M€ soit 55 % du coût total du projet

Coordonnateur :Telefónica, Espagne

Partenaires :• Telefónica Investigación y Desarrollo SA,Espagne• Informatics and Telematics Institute (ITI,CERTH), Grèce• Athens Technology Center SA, Grèce• Motorola SAS, France• Queen Mary University of London,Royaume-Uni• Noterik BV, Pays-Bas• University of Twente, Pays-Bas• Deutsche Welle, Allemagne• Deutsche Forschungszentrum fürKünstliche Intelligenz GmbH, Allemagne• Universidad Autónoma de Madrid,Espagne

Contact MESH à l’INA :Claude Longé[email protected]

Site Internet :http://www.mesh-ip.eu

Page d’un document de présentation de MESH disponible surle site Internet du projet : http://www.mesh-ip.eu/%5Cupload%5CProject_Overview.pdf

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Des métadonnées pour manipulerles enregistrements sonoresL’objectif de SemanticHIFI est de promou-voir des modes innovants de gestion et demanipulation des enregistrements sonores,se fondant sur des métadonnées décrivantleurs contenus musicaux selon différentspoints de vue complémentaires : tempo,timbre orchestral, tonalité, structure ryth-mique, forme temporelle, voies de poly-phonie, etc. Ces métadonnées peuventd’une part résulter du processus de produc-tion musicale et être diffusées au mélo-mane par l’intermédiaire de réseauxnumériques ; elles peuvent d’autre part êtrecalculées directement par l’utilisateur àl’aide de fonctions d’indexation personna-lisées, intégrées à la chaîne Hi-fi. Une foisobtenues, elles interviennent dans les diffé-rentes fonctions de gestion et de manipu-lation musicales décrites ci-après.

Principales avancéestechnologiques• Indexation audio : analyse automatiquedes contenus musicaux à partir des signauxaudionumériques :– tempo, rythme, tonalité, timbre orches-tral, etc.– synchronisation audio, paroles, partition.

• Gestion de la discothèque et navigationinter-documents : classification personna-lisée de la discothèque, génération automa-tique de listes de morceaux, recherche parchantonnement, recherche par similaritémusicale à partir d’un morceau d’exemple.• Navigation intra-documents :– lecture à vitesse variable avec maintiende la hauteur d’origine,– analyse de la structure temporelle dumorceau (introduction, refrain, couplet…)et création de résumés musicaux, morceauxde durée courte contenant l’essentiel desvariations d’un morceau de musique ;– navigation à l’intérieur de la polyphoniede l’orchestre et spatialisation de hautequalité en fonction des positions des instru-ments et de l’auditeur ;– exécution d’applications hypermédiainteractives mettant en relation des repré-sentations graphiques des contenus musi-caux avec des fonctions élaborées d’écouteet de traitement sonores ; dé-mixage ethybridation de boucles techno.• Jeu musical :– instruments de musique simplifiéscommandés par la voix et le geste,– karaoké interactif avec suivi automatiquede l’interprétation.• Partage pair à pair (peer-to-peer) : méca-nisme de publication, de recherche et d’accèsaux métadonnées produites par les utilisa-teurs sur réseaux peer-to-peer, préservantles droits de propriété des matériaux musi-caux originaux.

E N R I C H I R L E S C O N T E N U S P O U R D E N O U V E A U X U S A G E S

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er décembre 2003Durée : 3 ans

Financement de l’UE :2,78 M€ soit 53 % du coût total du projet.

Coordonnateur :IRCAM, FranceHugues Vinet

Partenaires :• Fraunhofer IDMT, Allemagne• Fundacio Universita Pompeu Fabra,Espagne• Sony-France• Université Ben Gourion, Israël• Native Instruments, Allemagne• Sony European Technology Center,Allemagne

Contact SemanticHIFI à l’IRCAM :Hugues [email protected]

Site Internet :http://shf.ircam.fr

SEMANTIC HIFINaviguer, écouter, interagir, partager sur les chaînes Hi-fi du futurBrowsing, listening, interacting, sharing on future HIFI systems

Interface de navigation dans la polyphonie dumorceau. Les sources sonores ainsi que ll’auditeurpeuvent être librement positionnées pour produireun effet de spatialisation sonore.

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Préfigurer les chaînes Hi-fi de demain, telle est l’ambition de ce projet coordonné parl’IRCAM. En vue de proposer des prototypes d’applications prêts à être commercialisés,il met en œuvre une recherche de pointe dans différents domaines scientifiques ettechnologiques : traitement du signal audionumérique, modèles et bases de donnéesmusicales, interfaces homme-machine.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Systèmes audiovisuels en réseau etplates-formes domestiques

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Networked Audiovisual Systems andHome Platforms

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Les nouvelles fonctionnalités qui serontdéveloppées dans le cadre de LOGOS sontdestinées à faciliter le partage de connais-sance, tant au niveau des ressources elles-mêmes que des services et des espaces decommunication (web, télévision numérique,mobiles).Ces systèmes innovants destinés au télé-apprentissage (e-learning) seront basés ettestés à partir de nouveaux scénarios péda-gogiques. L’utilisation d’archives dûmentannotées et structurées devrait permettreaux utilisateurs/auteurs de s’investir dans

le développement et la réutilisation decontenus à partir de ressources en constanteextension.LOGOS vise les résultats suivants :– développer des scénarios pour l’appren-tissage dans différents contextes, en consi-dérant dès l’amont divers types d’utilisationet de publications, sur des supports variés ;– développer des outils « auteurs » pourgénérer des documents à partir d’archivesnumérisées ;– développer et implémenter une plate-forme intégrant les ressources et les espacesde travail ;

– expérimenter les fonctionnalités et l’uti-lisation de la plate-forme avec des utilisa-teurs auteurs et apprenants dans descontextes variés.L’INA développera la plate-forme d’indexa-tion des ressources audiovisuelles. L’élabo-ration du modèle de description de cesressources reposera sur l’utilisation degraphes conceptuels.L'université de Montpellier (LIRMM), l'uni-versité d'Angers (LERIA), la Maison dessciences de l'homme de Paris (ESCOM) etl'INA sont les partenaires français du projet.

L'INA réalisera la plate-forme d'indexationdes ressources audiovisuelles en collabora-tion avec le LIRMM et le LERIA, l'élabora-tion du modèle de description de cesressources reposant sur l'utilisation degraphes conceptuels. La Maison des scien-ces de l’homme mettra à disposition sesarchives audiovisuelles scientifiques ; elleaura une participation essentielle tant auniveau de l'élaboration du cahier des chargeset des ontologies que de l'expérimentation.

LOGOSSavoir à la demande pour l’apprentissage à distance Knowledge on demand for Ubiquitous Learning

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er mars 2006Durée : 3 ans

Financement de l’UE :2,6 M€ soit 80 % du coût total du projet

Coordonnateur :Antenna Hungaria Co, Hongrie

Partenaires :• Antenna Hungaria Co, Hongrie• University of Brighton, Royaume-Uni• Technical University of Crete, Grèce• Eduweb Multimedia Co, Hongrie• Consorzio per la Ricerca e l’educazionepermanente, Italie• European Distance and e-LearningNetwork, Royaume-Uni• Maison des sciences de l’homme (ESCoM),France• Institute of Mathematics and Informaticsat the Bulgarian Academy of Sciences,Bulgarie• Institut national de l’audiovisuel, France• Budapest University of Technology andEconomics, Hongrie• Université de Montpellier (LIRMM), France• Institute of Information Technologies atthe Bulgarian Academy of Sciences, Bulgarie• Université d’Angers (LERIA), France• Exos Consulting, Slovaquie• Sofia Digital, Finlande

Contact LOGOS à l’INA :Claude Longé[email protected]

Site Internet :http://www.logosproject.com

Ce projet axé e-learning, dont l’INA est partenaire, entend développer des outilsfacilitant la production et la recherche de contenus hypermédias (textes, graphiques,ressources audiovisuelles…).

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Renforcer l’intégration de larecherche dans les TIC dans uneEurope élargie

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Strengthening the Integration of the ICT research effort in an Enlarged Europe

E N R I C H I R L E S C O N T E N U S P O U R D E N O U V E A U X U S A G E S

Écran d’accueil du site Internet du projetLOGOS.

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Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Technologies d’aide à l’apprentissage

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Technology Enhanced Learning

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er octobre 2005Durée : 3 ans

Financement de l’UE :2,35 M€ soit 65 % du coût total du projet

Coordonnateur :University of Leeds, Royaume-UniDr. Kia Ng

Partenaires :• ICSRiM, University of Leeds, Royaume-Uni• Fundación Albéniz, Espagne• Accademia Nazionale di Santa Cecilia -Fondazione, Italie• DSI – Università degli Studi di Firenze,Italie• Extreme Information Technology, Italie• The Dutch Federation of Libraries for theBlind, Netherlands• University of Reading, Royaume-Uni• IRCAM, France• City University London, Royaume-Uni

Contacts I-MAESTRO à l’IRCAM :Norbert Schnell et Hugues [email protected]@ircam.fr

Site Internet :http://www.i-maestro.net/

Pratiquer la musique n’est pas seulementjouer la note juste, au bon moment. Le projetI-MAESTRO vise à explorer toutes les facet-tes de la pratique musicale, et à produire desméthodes et des outils pour l’apprentissageen tenant compte de facteurs tels que l’ex-pressivité de l’interprétation, le contrôle dugeste, l’interactivité, le travail coopératif.

Le projet vise le développement de solu-tions innovantes pour l’enseignement dela musique, tant pratique que théorique :composition, dictée, pratique instrumen-tale, musique d’ensemble, analyse et théoriemusicale. Il doit aboutir à l’élaboration denouveaux outils et méthodes pédagogiques :environnements d’auto-apprentissage coopé-ratifs et interactifs, interfaces gestuelles,instruments augmentés, enseignementassisté par ordinateur...

Les objectifs techniques du projet englo-bent :– le développement de solutions technolo-giques nouvelles et l’adaptation de techno-logies existantes dans le cadre de méthodespédagogiques traditionnelles ;– la mise au point de méthodes pédagogiquesinnovantes, notamment pour apprendre àjouer d’un instrument à cordes avec desoutils basés sur l’interactivité et l’analyse dugeste instrumental ; – la mise au point d’une méthodologie pourla création de logiciels éducatifs génériquesde téléapprentissage (e-learning).

Dans ce projet, l’IRCAM va principalement :– développer les méthodes et les outils desuivi automatique de partition, afin depermettre l’accompagnement intelligent de

l’exécutant, et le contrôle du rendu musical ;– développer des méthodes et des outilspour la captation du geste et son évalua-tion dans un cadre pédagogique ;– développer des modèles formels et desoutils pour l’annotation et la descriptiondu contenu musical, afin de permettrenotamment son utilisation dans un cadrepédagogique.

I-MAESTRO contribuera à l’utilisation et àl’amélioration des standards existants pourl’enseignement de la musique :– déploiement et amélioration du standardISO MPEG-SMR (Symbolic Music Repre-sentation) ;– mise en œuvre de la notation musicaledans le standard ISO MPEG-4 ;– élaboration de recommandations pour ledéveloppement de logiciels pédagogiquesmusicaux conformes aux outils et modèlesstandards de téléapprentissage (e-learning).

Le projet comporte des activités de démons-tration et de validation, qui serontconduites dans des institutions européennestelles que l’Accademia nazionale di SantaCecilia (Rome), la Fundaciòn Albéniz(Madrid) et l’IRCAM (Paris). Les résultatsdu projet seront intégrés dans des offresde produits et de services qui seront misà disposition du public et des établisse-ments d’enseignement.

I-MAESTROEnvironnements multimédias interactifs pour l’enseignement de la musique, la composition et l’interprétation collaborativesInteractive Multimedia Environment for TechnologyEnhanced Music Education and Creative CollaborativeComposition and Performance

L’IRCAM est partenaire de ce projet dont l’objectif est d’offrir de nouveauxenvironnements multimédias et de nouvelles méthodes pour l’enseignement de lamusique, en faisant appel aux plus récents développements technologiques.

L A T E C H N O L O G I E A U S E R V I C E D E L’ E N S E I G N E M E N T D E L A M U S I Q U E

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Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er octobre 2005Durée : 3 ans

Financement de l’UE :1,81 M€ soit 74 % du coût total du projet

Coordonnateur :Institute for Language and SpeechProcessing, Athènes, GrèceGeorge Tambouratzis

Partenaires :• Institute for Language and SpeechProcessing (ILSP), Grèce• Grame, Centre national de creationmusicale, France• Royal Institute of Technology (KTH), Suède• Ellinogermaniki Agogi (EA), Grèce• UAB Balteck, Lithuanie• Philippos Nakas SA, Grèce• Miksike Learning Folders Ltd, Estonie• TEHNE, Center for innovation anddevelopment in education, Roumanie

Contact VEMUS au Grame :Yann [email protected]

Site Internet :http://www.vemus.org

Les objectifs de VEMUSCe projet a pour ambition de développeret d’évaluer les technologies qui pourrontêtre mises au service de l’enseignement dela pratique instrumentale dans les annéesà venir. Il doit aboutir fin 2008 à un envi-ronnement complet et opérationnel, s’adres-sant à des étudiants de niveau débutant àintermédiaire. Les instruments visés sontla flûte traversière, le saxophone, la clari-nette et la flûte à bec.Le consortium en charge du projet regroupedes spécialistes de l’enseignement de lamusique (dont un réseau de conservatoireset d’écoles de musique), de l’enseignementpar ordinateur, de l’acoustique musicale etde l’informatique musicale.Basé sur des « Tablet-PC » et centré autourde la notion de partition « intelligente »capable d’enregistrer, d’analyser et dereprésenter ce qui est joué par l’élève,VEMUS intégrera des composants inno-vants, fondés sur des besoins pédagogi-ques, lui permettant d’étendre les pratiquesd’enseignement traditionnelles dansplusieurs directions :• Pratique instrumentale : il s’agit de laconception d’un ensemble d’outils pouraméliorer le travail instrumental, que cesoit à la maison ou en laboratoire, alliantle plaisir à des sessions d’études nour-ries d’informations constructives. L’éva-luation automatique du jeu instrumentalainsi que des commentaires structurés,adaptés à chaque élève, seront dévelop-pés pour optimiser l’efficacité du travailpersonnel.• Environnement pour la classe demusique : VEMUS explorera et validerades outils innovants pour le travail engroupe, qu’il s’agisse d’aides pour le profes-seur ou d’outils pour l’apprentissage colla-boratif et les activités propres à un grouped’élèves. Basée sur cette approche, l’intro-

duction de VEMUS dans la classe demusique permettra d’améliorer les prati-ques pédagogiques et d’enrichir l’expé-rience d’apprentissage des élèves.• Extensions pour l’apprentissage àdistance : l’environnement VEMUS inté-grera l’apprentissage à distance : mainte-nance et gestion d’un dépôt de contenuspédagogiques, outils de conception denouveaux contenus, outils de communica-tion pour contrôler et guider les progrèsdes élèves au cours du temps. Ces exten-sions prolongeront la relation professeur-élève mais permettront également de leverles barrières géographiques ou issuesd’autres contraintes, liées notamment à lamobilité.

Le dispositif sera donc essentiellement dédiéà la pratique instrumentale et à son ensei-gnement. Mais grâce à sa souplesse et àses capacités de communication, il serautilisable dans une grande variété decontextes. Il sera ainsi l’un des premiersoutils à pouvoir servir véritablement depasserelle entre le travail personnel del’élève et le travail avec le professeur. Ilpermettra également d’explorer de nou-velles pratiques pédagogiques par petitsgroupes. Enfin, les musiciens profes-sionnels pourront utiliser le dispositifcomme pupitre électronique et apprécierses possibilités d’annotation et son côté« réflexif ».

La participation du GrameGrame participe à 8 des 11 « lots » de travail(workpackages, WP) qui constituent leprojet. En particulier, Grame conduit deuxdes cinq lots techniques directement liésà la conception et au développement dusystème VEMUS :• le WP5, Advanced feedback and inter-activity (réactivité et interactivité avan-

VEMUSÉcole de musique européenne virtuelleVirtual European Music School

L A T E C H N O L O G I E A U S E R V I C E D E L’ E N S E I G N E M E N T D E L A M U S I Q U E

Le Grame, Centre national de création musicale (Lyon) est partenaire de ce projet, dontl’objectif est de développer un système interactif d’apprentissage de la pratiqueinstrumentale.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Renforcer l’intégration de la recherchedans les TIC dans une Europe élargie

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Strengthening the Integration of the ICT research effort in an Enlarged Europe

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cées), qui vise à mettre au point une parti-tion musicale « intelligente » c’est-à-direinteractive, annotable (on peut écriredessus avec le stylet du Tablet-PC, placerdes graphismes, placer des commentai-res vocaux ou instrumentaux), jouableet capable de rendre compte, par descourbes et des graphiques appropriés, des

différentes analyses réalisées sur la perfor-mance de l’élève.• le WP7, Classroom environment (envi-ronnement pour la classe), qui a notam-ment pour objectif de rendre cette partitionpartageable en temps réel sur le réseau desorte qu’elle serve de support de commu-nication, de dialogue et de collaboration

entre le professeur et les élèves. Parexemple, le professeur pourra visualiser etannoter en temps réel la partition d’unélève à partir de son propre Tablet-PC. Ilpourra facilement montrer un point parti-culier d’enseignement à l’ensemble de laclasse, là aussi à partir de son propreTablet-PC.

Le dispositif Vemus permet notamment au professeur de visualiser et d’annoter la partition jouée par l’élève (ici, un prototype sur Tablet-PC).

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eL A T E C H N O L O G I E A U S E R V I C E D E L’ E N S E I G N E M E N T D E L A M U S I Q U E

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Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er juillet 2006Durée : 3 ans

Financement de l’UE :1,42 M€ soit 79 % du coût total du projet

Coordonnateur :Institut de Recherche et CoordinationAcoustique/Musique (IRCAM), FrancePatrick Susini

Partenaires :• IRCAM, France• Università degli Studi di Verona(Univerona), Italie• Hochschule für Gestaltung und KunstZürich (HGKZ), Suisse• Technische Universität Berlin, NeuralInformation Processing Group (NIPG),Allemagne

Contact CLOSED à l’IRCAM :Patrick [email protected]

Site Internet :http://closed.ircam.fr

CLOSEDÉvaluation et design sonores :boucler la boucle1

Closing the Loop of SoundEvaluation and Design

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Qu’est-ce que le design sonore ?Le design sonore participe de la concep-tion de produits de qualité en intégrant lacomposante sonore comme productionesthétique adaptée à leur fonction dans uncontexte d'usage donné. Dans ce cadre, ledesign sonore s'inscrit dans la culture euro-péenne du design industriel. Ses objectifsen termes de recherche sont d'une part, deproposer des méthodes d'analyse et d'éva-luation perceptive, et d'autre part, de conce-voir des outils de création sonore.

L’objectif de CLOSEDL’objectif du projet CLOSED est la créationd’outils de modélisation et d’évaluation àla fois esthétique et fonctionnelle, inté-grés dans le processus de conception dudesign sonore, lié à de nouveaux usages.Il s’inscrit dans la thématique Measuringthe impossible du programme NEST de lacommission européenne, qui vise à propo-ser de nouvelles techniques d’analyses etde mesures.Le projet met en place une interaction forteentre quatre types d’expertise : • la synthèse par modèle physique (Unive-rona, Italie) ;• le design industriel et interactif (HGKZ,Suisse) ;• la perception et la psychologie cognitiveabordées par l’équipe Perception et designsonores de l’IRCAM ;

• le traitement du signal et l’apprentis-sage automatique (NIPG, Allemagne).

Pour répondre à cet objectif, le projet s’ar-ticule autour de quatre axes principaux,afin de créer une méthodologie en designsonore.• Développement d’outils de synthèsesonore combinant une approche par le trai-tement du signal et une approche par modé-lisation physique. L’objectif est de permettreun contrôle d’objets sonores facilementmanipulable par des designers.• Création de scénarios et de prototypespour de nouveaux usages intégrant unecomposante sonore manipulée à l’aide desnouveaux outils de synthèse sonore.• Développement et intégration d’uneméthodologie d’évaluation tenant compteà la fois des composantes esthétiques etfonctionnelles du son dans un contexted’usage, tout en prenant en compte lesdifférences interindividuelles.• Développement d’un outil de mesure àpartir de critères perceptifs permettant à lafois une validation des prototypes et uncontrôle des outils de synthèse.

1. Processus itératif dans lequel les spécificationsesthétiques et fonctionnelles pour la création sonoresont confrontées à une phase de validationperceptive.

P E R C E P T I O N H U M A I N E E T D I S P O S I T I F S N U M É R I Q U E S : N O U V E L L E S I N T E R A C T I O N S

En coordonnant ce projet, l’IRCAM veut participer à la promotion du design sonore entant que discipline reposant sur la double approche, esthétique et scientifique, qui estle fondement de cette institution.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Sciences et technologies nouvelles etémergentes

> PIONNIER, Mesurer l’impossible

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> New and Emerging Science andTechnology (NEST)

> PATHFINDER, Measuring the Impossible

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CROSSMODPerception intermodale et rendu des objets virtuels :une nouvelle génération d’environnements virtuelsaudiovisuels Cross-Modal Perceptual Interaction and Rendering: a New Generation of Audiovisual Virtual Environments

Type de projet :projet de recherche spécifique ciblé (specific targeted research project, STREP)

Début : 1er décembre 2005Durée : 3 ans

Financement de l’UE :1,56 M€ soit 63 % du coût total du projet

Coordonnateur :Institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA), FranceGeorge Drettakis

Partenaires :• Institut national de recherche en informatique et automatique (INRIA), France• Université de Bristol, Royaume-Uni• CNRS (UMR 7593), France• Université de technologie de Vienne(VUT), Autriche• IRCAM, France• Istituto Scienza e Tecnologiedell’Informazione (ISTI), Consiglio Nazionaledelle Ricerche, Italie• Friedrich-Alexander University ofErlangen-Nuremberg (FAU), Allemagne

Contact CROSSMOD à l’IRCAM :Olivier [email protected]

Site Internet :http://www-sop.inria.fr/reves/CrossmodPublic

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Les environnements virtuels tridimension-nels jouent un rôle de plus en plus impor-tant et leurs applications s’étendent à denombreux domaines comme le secteur dujeu, les simulateurs pour l’architecture oula médecine, ou encore les applicationsartistiques et culturelles.La motivation de ces recherches pourl’IRCAM est liée à l’expansion des installa-tions sonores interactives et au rapproche-ment avec les domaines de la réalité virtuelleou augmentée, pour lesquels différentesvoies sensorielles sont sollicitées conjoin-tement. Cette mutation se traduit par unemodification importante de l’expérienceauditive et renouvelle considérablement lesthèmes de recherche et de développementautour de la spatialisation. Par exemple, lesquestions de perception auditive spatiale setrouvent reposées dans un cadre plus large,incluant notamment l’interaction avec d’au-tres modalités sensorielles.

L’objet du projet CROSSMOD est d’exploi-ter les propriétés perceptives multisenso-rielles afin d’optimiser la qualité etl’interactivité des applications de réalitévirtuelle. Les recherches récentes menéesen synthèse graphique et sonore ontmontré, chacune dans leur domaine, l’in-térêt de l’intégration de règles perceptivespour une meilleure efficacité de restitution.L’idée consiste à exploiter les propriétés derésolution, de masquage ou de hiérarchieentre les dimensions perceptives pouréconomiser les ressources de calcul ou lesdébits à transmettre. Cependant, nos canauxsensoriels ne fonctionnent pas de manièreséparée et notre perception doit être coor-donnée à travers différentes modalités

sensorielles, notamment visuelle et audi-tive. Bien qu’une littérature abondante dudomaine de la psychologie expérimentalesoit consacrée à l’observation et l’interpré-tation de ces effets intermodaux, presqueaucune tentative n’a été faite à ce jour pourtenir compte de ces propriétés pour l’amé-lioration des algorithmes de restitutiongraphique et sonore.

Un travail bibliographique, mené conjoin-tement dans les disciplines des neuroscien-ces et de l’informatique appliquée à lasynthèse graphique et sonore, a permisd’identifier les propriétés perceptives inter-modales susceptibles d’être exploitées dansce cadre et qui définissent les axes de travailpour la suite du projet :• l’évaluation de la pertinence des effetsmultimodaux relevés dans la littérature desneurosciences une fois transposés dans lecontexte de la réalité virtuelle ;• l’évaluation de la qualité globale perçued’une scène visuo-auditive en fonction desdifférents niveaux de détail appliqués àchacune des modalités ;• le développement et l’évaluation deméthodes de prédiction de la détection oude la saillance d’événements visuels ousonores dans une scène complexe et suscep-tibles d’influer directement sur l’attentionque l’utilisateur portera à différentes zonesde la scène.

P E R C E P T I O N H U M A I N E E T D I S P O S I T I F S N U M É R I Q U E S : N O U V E L L E S I N T E R A C T I O N S

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Technologies futures et émergentes

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Future and Emerging Technologie-Open(FET Open) L’IRCAM est partenaire de ce projet qui confronte les environnements virtuels

tridimensionnels ( jeux, simulateurs, réalité augmentée, installations sonoresinteractives...), et les modalités de perceptions multisensorielles (visuelle, auditive...).

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30 C U LT U R E E T R E C H E R C H E n° 110 • automne 2006

A M É N A G E M E N T D U R A B L E D E S V I L L E S

Type de projet :projet intégré (integrated project, IP)

Début : 1er février 2005Durée : 3 ans

Financement de l’UE :8,9 M€ soit 56 % du coût total du projet

Coordonnateur :AVL LIST GMBH, Graz, Autriche

45 partenaires :Collectivités, entreprises de transportpublic, institutions de recherche,associations européennes, industriels, PME...

Contact SILENCE au GRECAU :Catherine Sé[email protected]

Site Internet :http://www.silence-ip.org/

SILENCETransport de surface plus silencieux en zone urbaineQuieter surface transport in Urban Areas

Problématique : le paysage sonore urbainLes villes sont de plus en plus confron-tées aux conséquences dues à l’accroisse-ment en quantité des transports et à leurimpact sur le bien-être des citadins. Le bruitet la qualité de l’air sont des problèmesauxquels les villes doivent faire face, à lafois en réponse à la demande citoyenne etpour respecter la législation européenne.Cependant, les villes doivent disposer d’ou-tils et de méthodes d’évaluation appropriéespour prendre des décisions et mettre enœuvre des technologies adaptées. Il estévident que, dans le domaine du bruit, ellesn’ont pas la maîtrise de tous les paramè-tres qui peuvent influencer leurs décisions.D’autres partenaires (industriels, entrepre-neurs des travaux publics, opérateurs…),ou des facteurs tels que le parc de véhicu-les de transports terrestres et aériens, ouencore le comportement des conducteursont une influence non négligeable. Aussiest-il important que tous les intervenantsjouant un rôle dans le paysage sonoreurbain travaillent ensemble et partagent lesmêmes points de vue pour atteindre desobjectifs communs.

Dans ce but les dix sous-projets (SP de Aà J) que comporte le projet SILENCEcouvrent des thématiques telles que « lagêne due au bruit et sa perception par lapopulation » (A), « la modélisation deseffets conjugués du rail et de la route » (B),« l’interaction pneu-chaussée » (C), « lebruit des véhicules routiers » (D), « le bruitferroviaire » (E), « l’impact des revêtementsde chaussée » (F), « l’incidence des infra-structures du réseau ferré » (G), « le traficroutier » (H), « la planification urbaine etles aspects coût-bénéfice » (I), « la commu-nication des résultats auprès des différents

acteurs et leur formation aux outils déve-loppés » (J). Dans ces différents sous-projets, les principaux partenaires françaissont la SNCF, le LMA (CNRS), l’INSA deLyon, la RATP, Alsthom et Renault.

La participation du GRECAU à l’un des sous-projetsLe réseau de villes et de régions euro-péennes POLIS1, qui œuvre à la mise enplace de technologies innovantes et de poli-tiques locales de transport suivant uneapproche de mobilité durable, est parte-naire de SILENCE. Il a sollicité le GRECAU(anciennement GRECO) dans le cadre dusous-projet I, pour ses compétences dansle domaine du paysage sonore urbain. Lademande de POLIS porte plus particuliè-rement sur la proposition d’un outil d’aideà la décision qui permette d’évaluer laqualité de l’environnement sonore dansle cadre d’un projet d’aménagement urbainet non uniquement la gêne due au bruit.

En effet, si de nombreuses villes ont déjàmis en place des programmes de réductionde bruit, le besoin se manifeste de davan-tage d’outils et de solutions en adéquationavec la demande sociale, principalementpour produire des infrastructures et desmoyens de transport plus silencieux. Maispar-dessus tout, le sous-projet I rend possi-ble l’intégration de l’ensemble de ces champsde recherche dans une stratégie unique afinde produire un outil d’aide à la décisiondestiné aux aménageurs urbains, ce quiest le seul moyen de réduire de façon effec-tive le bruit dans l’environnement urbain.

En conséquence, le sous-projet I est d’uneimportance centrale pour les villes, d’unepart, pour catalyser leurs efforts en vued’améliorer la vie de tous les jours des

Le laboratoire GRECAU, Groupe de recherche environnement, conception architecturaleet urbaine (école nationale supérieure d’architecture de Toulouse et école nationalesupérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux) participe au projet SILENCE dontl’objectif est de développer une méthodologie intégrée qui permette d’améliorer lamaîtrise du bruit des transports terrestres en zone urbaine.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Développement durable, changementplanétaire et écosystèmes

> Transport de surface plus silencieux

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Sustainable development, globalchange and ecosystems

> Quieter surface transport

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A M É N A G E M E N T D U R A B L E D E S V I L L E S

citoyens et, d’autre part, pour mettre enœuvre les politiques européennes enmatière de qualité environnementale. Dansce sous-projet, les phases (work package)WP I.1 et I.2 sont le lieu de confrontationdes priorités à traiter pour les villes et despriorités qui relèvent des démarches derecherche.

ObjectifsL’objectif de la phase WP I.1 est d’identi-fier les besoins des villes après avoir analyséles actions déjà réalisées ou en cours (carto-graphie de bruit par exemple). Un examende la législation européenne et de ses spéci-fications doit être fourni afin de guider le

travail des chercheurs. À la fin de cettephase, les priorités de la recherche doiventavoir été définies en terme de capacité etde faisabilité.

L’objectif de la phase WP I.2 est d’avoirune connaissance approfondie de la percep-tion et de la représentation de l’environne-ment sonore que se font les citadins ainsique de leurs attentes en matière de politi-que de réduction du bruit. Cette évalua-tion environnementale doit prendre encompte l’ensemble des sources sonores, dela plus polluante à la plus agréable, pouraboutir à des propositions visant la concep-tion de paysage sonore urbain de qualité.

Résultats attendusPour la phase WP I.1 : un état de l’art surles politiques et les outils destinés à réduirele bruit en ville, une analyse des prioritésétablies par les villes et l’identificationdes méthodologies nécessaires à mettre enœuvre pour les atteindre.

Pour la phase WP I.2 : un outil d’aide à ladécision destiné aux planificateurs et auxconcepteurs urbains basé sur le concept depaysage sonore.

Place Paul Doumer à Bordeaux (avant la mise en place du tram).

1. http://www.polis-online.org

© c

l. G

RECA

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L’objectif commun des actions menées dansle cadre des projets européens Minerva etMinerva Plus est de développer la concer-tation entre États membres, de définir etde partager des pratiques communes, derechercher des synergies, de mettre enœuvre des outils de référence communsafin d’améliorer l’accès au patrimoineculturel numérisé en Europe. Il offre unsoutien opérationnel aux travaux du Groupedes représentants nationaux pour la numé-risation du patrimoine en Europe, struc-ture intergouvernementale de coordinationdes politiques de numérisation des Étatsmembres de l’UE. De nouvelles actionsseront développées pour la période 2006-2008 dans le cadre du projet Minerva eC,soutenu par la Commission européenne(programme eContent+).

Une suite du projet MinervaMené sur 3 ans (2002-2004), le projetMinerva (5e PCRD) s’est organisé engroupes de travail constitués d’experts eta permis de développer des actions dansles domaines suivants :– évaluation de la qualité des sites Inter-net culturels ;– identification des bonnes pratiques dansla conduite des projets de numérisation ;– évaluation comparative des politiques,programmes et projets de numérisation ;– inventaires des fonds et projets de numé-risation afin de permettre un recensementcoordonné et comparable des activités denumérisation, et étude des aspects multilin-gues de l’accès aux ressources culturellesnumérisées (cette action a débouché sur lelancement du projet MICHAEL, portail multi-lingue d’accès aux collections numériséesen Europe) ;

– interopérabilité des systèmes documen-taires d’accès aux ressources et gestion desdroits de propriété intellectuelle.Des publications diffusent les résultats deces travaux. Elles sont disponibles en versionimprimée (en anglais et pour la plupart enfrançais) et en ligne1. Parmi celles-ci, oncitera : le Guide des bonnes pratiques, lesRecommandations techniques pour lesprogrammes de création de contenus cultu-rels numériques, les Principes de qualité dessites Internet culturels : le guide pratique,ainsi que les rapports annuels sur lesprogrammes de numérisation des pays euro-péens (disponibles de 2002 à 2005).

Les apports de Minerva PlusÉlargissant le réseau de partenaires, le projetMinerva Plus a poursuivi le travail deMinerva en adoptant ses principes et saméthodologie. De nouvelles publicationsdiffusent les résultats obtenus sur les thèmesspécifiques développés par ce programme :• Multilingual Access to the EuropeanCultural Heritage. Multilingual Websites andThesauri (accès multilingue au patrimoineculturel européen : sites et thésaurus multi-lingues).• Cost reduction in digitisation (réductiondes coûts de numérisation).• Guide to Intellectual Property Rights andOther Legal Issues (guide des droits de la pro-priété intellectuelle et autres aspects légaux,à paraître, version provisoire en ligne).Enfin, Minerva Plus a permis de créer l’outilMuseo&Web, kit de référence pour les insti-tutions culturelles de petite et moyennetaille qui veulent créer un site Internet.

1. Sur http://www.minervaeurope.org ou sur le siteprofessionnel animé par le MCC (DDAI/MRT)http://www.culture.gouv.fr/mrt/numerisation/

MINERVA PLUSRéseau ministériel pour la diffusion des activités de numérisation du patrimoine culturelMinisterial Network for Valorising Activities in digitisation Plus

Type de projet :action de coordination (coordination action)

Début : 12 mars 2004Durée : 2 ans

Financement de l’UE :0,84 M€ soit 100 % du coût total du projet

Coordonnateur :Ministero per i Beni e le Attivita Culturali,Italie. Rossella Caffo

Partenaires :Ministrstvo za kulturo Republike Slovenije,Slovénie • Ministerstvo kultury CeskeRepubliky, République tchèque • Ministèrede la science et de la technologie, Israël •Kultuuri-ministeerium, Estonie • Ministerioda cultura, Portugal • Heritage Malta, Malte• Stiftung preussischer Kulturbesitz,Allemagne • Amitié srl Italie • The centre ofinformatisation in the sphere of culture ofthe ministry of culture of Russia, Fédérationde Russie • An chomhairle leabharlanna -Le conseil des bibliothèques, Irlande •Biblioteca nacional, Portugal • Bibliothèquenationale szechenyi, Hongrie • Ministerstwokultury, Pologne • Université de Patras,Grèce • The department of arts, sport andtourism, Irlande • Agence juive d’Israël,Israël • Bundesministerium für Bildung,Wissenschaft und Kultur, Autriche •Ministère de la culture et de lacommunication, France • AssociationDédale, France

Contact Minerva Plus au MCC :Christophe [email protected]

Site Internet :http://www.minervaeurope.org/

R É S E A U X E U R O P É E N S

Le projet Minerva Plus a permis d’élargir le réseau des ministères européens de laculture soutenu par le programme Minerva, en l’étendant aux pays entrant dans l’UEen 2004. Plate-forme d’échanges sur les activités de numérisation du patrimoineculturel et scientifique menées dans les pays européens, le projet trouve son originedans la volonté de partager les bons résultats obtenus par les groupes de travail duprojet Minerva et de faciliter l’intégration des nouveaux États membres.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Technologies favorisant l’apprentissageet l’accès au patrimoine culturel

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Technology-enhanced learning andaccess to cultural heritage

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R É S E A U X E U R O P É E N S

Le réseau Kaléidoscope, dont l’objectif estde réfléchir à l’évolution scientifique del’apprentissage assisté par les technologies,intègre les principales équipes de recher-che dans le domaine. Celles-ci collaborentà l’interface de plusieurs disciplines, scien-ces de l’éducation, informatique et scien-ces sociales, afin d’améliorer la qualité etl’impact de l’apprentissage. Kaléidoscope encourage l’innovation etla créativité par le développement denouvelles technologies, de nouvellesméthodologies et de nouveaux concepts.Il identifie les défis et stimule la recherchede solutions dans une approche interdis-ciplinaire.

L’objectif de Kaléidoscope est de contribuerau transfert de connaissance entre l’édu-cation, l’industrie et la société en général.Avec la mise en œuvre de son programmescientifique, Kaléidoscope s’engage à tousles niveaux auprès des décideurs sociaux,économiques et politiques.Le laboratoire ICA et l’ACROE ont participéau sous-projet de recherche « interactionentre les représentations internes et exter-nes de l’apprenant dans un environnementmultimédia ». Cette question aborde unpoint clé de recherche du laboratoire surles environnements didactiques des outilslogiciels de création artistique GENESIS etMIMESIS.

Type de projet :réseau d’excellence (Network of excellence, NoE)

Début : 1er janvier 2004Durée : 4 ans

Financement de l’UE :9,35 M€

Partenaires :77 équipes de recherche

Contact Kaleidoscope à l’ICA (INPG) :Claude [email protected]

Site Internet :http://www.noe-kaleidoscope.org

KALEIDOSCOPEConcepts et méthodes pour penser l’apprentissage du futur avec les technologies numériquesConcepts and methods for exploring the future of learning with digital technologies

K-SPACEPartage des connaissance sur l’enrichissement sémantiquepour faciliter l’accès aux contenus multimédiasKnowledge Space of semantic inference for automaticannotation and retrieval of multimedia content

Le projet K-Space a pour objectif deconstruire un réseau d’excellence regrou-pant des équipes de recherche et des indus-triels pour conduire des activitésd’intégration de recherche et de dissémina-tion dans le domaine de l’inférence séman-tique pour la description et la recherche,automatique et semi-automatique, de conte-nus multimédias. Le principal résultat d’unréseau d’excellence est l’élaborationcommune d’un programme de recherche,ainsi que la mise en place de structures

permettant de le mener à bien et d’en dissé-miner les résultats.L’INA participe à la proposition de réseaud’excellence K-Space dans l’objectifd’accroître sa visibilité auprès des labora-toires de recherche européens. Cette visi-bilité est importante pour accéder auxtechnologies en développement dans leslaboratoires. Elle permet aussi à l’INA deleur soumettre les problèmes qui lui sontspécifiques afin qu’ils soient pris en comptedans leurs programmes de recherche.

L’Insitut national de l’audiovisuel (INA) participe à K-Space dont l’objectif est deconstruire un réseau européen de chercheurs et d’industriels travaillant sur ladescription sémantique de contenus multimédias.

Domaine d’activité du 6e PCRDSTRUCTURER L’ESPACE EUROPEEN DE LA RECHERCHE

> Recherche et innovation> Systèmes de connaissance fondéssur les technologies sémantiques

FP6 Activity areaSTRUCTURING THE EUROPEAN EESEARCH AREA

> Research and innovation> Semantic based knowledge and contentsystems

Le laboratoire Informatique et création artistique (ICA) de l’Institut polytechnique de Grenoble (INPG/univ. J.-Fourier/ MCC) et l’Association pour la création et la recherche surles outils d’expression (ACROE) sont partenaires de ce réseau qui réunit des chercheurs de plusieurs disciplines (sciences de l’éducation, informatique et sciences sociales) afind’améliorer la qualité et l’impact de l’apprentissage assisté par les technologies.

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Technologies favorisant l’apprentissageet l’accès au patrimoine culturel

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Technology-enhanced learning andaccess to cultural heritage

Type de projet :réseau d’excellence (Network of excellence, NoE)

Début : 1er janvier 2006Durée : 3 ans

Financement de l’UE :5,55 M€ soit 60 % du coût total du projet

Coordonnateur :Queen Mary, University of London (QUML),Royaume-Uni. Ebroul Izquierdo

Partenaires :15 équipes de recherche

Contact K-Space à l’INA :Jean Carrive, [email protected]

Site Internet : http://kspace.qmul.net

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Qu’est-ce que la connaissance« enactive » ?Usuellement, l’interaction avec une infor-mation numérique est essentiellement baséesur des représentations symboliques. Danscelles-ci, la connaissance est représentéeà l’aide de codes linguistiques, de symbolesmathématiques ou iconographiques, dediagrammes ou d’illustrations accompa-gnant l’information verbale. Ces codes sontbasés sur une représentation vocale ouvisuelle de l’information.Au contraire, la connaissance « enactive »est une forme de connaissance multisen-sorielle et intrinsèquement liée à l’action.Elle se crée durant l’interaction elle-même,se pense et se manifeste sous une formenon symbolique et non formelle. Elle estacquise par « le faire », par « l’action effec-tive ». Elle est mémorisée sous la formedes actes sensori-moteurs eux-mêmes. Descas emblématiques sont la création d’objetsphysiques dans l’activité manuelle (l’actedu potier, du sculpteur), l’exercice musicalinstrumental, et plus généralement toutesles connaissances liées aux actes manuelsqui sont par principe non descriptibles demanière formelle et symbolique via descodes linguistiques ou iconiques. Laconnaissance « enactive » est considéréealors, non pas simplement comme le fairelui-même, mais comme un composantfondamental des processus cognitifs,complémentaires des représentations etmanipulations iconiques et linguistiques.

Réalisations du réseauLes partenaires du réseau d’excellence Enac-tive Interfaces ont produit plusieurs docu-ments détaillant l’état de l’art dans lesdiverses disciplines concernées par leréseau : informatique, technologies des

interfaces, robotique, psychologie, sciencescognitives, applications industrielles, cultu-relles et éducatives.Un ensemble de verrous scientifiques ettechnologiques ont été identifiés dans lessciences et technologies de l’informationet dans les sciences de l’homme.Une encyclopédie interactive de termes liésà l’enaction et aux interfaces multimodalesenactives, accessible au public, est en coursde réalisation.Le réseau organise annuellement une confé-rence et un séminaire, et publie unebrochure sur internet : Enactive News.Enfin, des échanges de technologies depointe entre les partenaires, ainsi que desopérations de mobilité de personnels ontété mis en place.

L’ACROE et l’ICA partenairesLe laboratoire Informatique et création artis-tique (ICA) de l’Institut polytechnique deGrenoble (INPG/univ. J.-Fourier/MCC) etl’Association pour la création et la recher-che sur les outils d’expression (ACROE)sont partenaires de ce réseau. Les person-nels du ministère de la culture et del’ACROE sont responsables de deux desquatre actions intégrées du réseau, d’undes trois groupements de recherche, et detrois directions de recherche sur dix.

Type de projet :réseau d’excellence (Network of excellence, NoE)

Début : 1er janvier 2004Durée : 4 ans

Financement de l’UE :0,74 M€ soit 20 % du coût total du projet

Coordonnateur :Scuola Sant’Anna, Italie Massimo Bergamasco,

Partenaires :Scuola Sant’Anna, Italie • Institut nationalpolytechnique de Grenoble (ICA, INPG),France • Association pour la Création et laRecherche sur les Outils d’Expression(ACROE), France • Université d’Exeter,Angleterre • Centro de estudios einvestigaciones técnicas de Gipuzkoa (CEIT),Espagne • Université de Montpellier I,France • Université de Lund, Suède •Université technologique de Compiègne,France • Université d’Uppsala, Suède • DLR,Allemagne • Université de Hasselt, Belgique• Université Mc Gill, Canada • Université de Minnesota, USA • FondationLabein, Espagne • Max Planck Institute deTuebingen, Allemagne • Université deGenève, Suisse • École polytechnique deLausanne, Suisse • Université de Padoue,Italie • Sony-CSL, France • Institut Nicod,France • Università degli Studi de Gènes,Italie • CNRS, France • Queen University deBelfast, Irlande • Université Pierre Mendés-France, France.

Contact Enactive à l’ICA (INPG) :Annie Luciani, (MCC), coordinatrice adjointedu réseau, responsable scientifique duprojet et présidente du comité exé[email protected]

Site Internet :https://www.enactivenetwork.org

ENACTIVE Interfaces enactivesEnactive interfaces

Le laboratoire Informatique et création artistique (ICA) de l’Institut polytechnique deGrenoble (INPG/univ. J.-Fourier/ MCC) et l’Association pour la création et la recherchesur les outils d’expression (ACROE) sont partenaires de ce réseau. ENACTIVE vise ledéveloppement, la diffusion et la normalisation d’interfaces informatiques innovanteset de nouvelles modalités d’interaction, basées sur le concept de connaissance« enactive ».

Domaine d’activité du 6e PCRDINTÉGRER ET RENFORCER L’ESPACE EUROPÉEN

DE LA RECHERCHE> Technologies pour la société del’information

> Interfaces multimodales

FP6 Activity areaINTEGRATING AND STRENGTHENING THE EUROPEAN

RESEARCH AREA> Information society technologies (IST)

> Multimodal interfaces

R É S E A U X E U R O P É E N S

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ArchéologieL'architecture de la Gaule romaineT.1 : Les fortifications militaires.M. Reddé, R. Brulet, R. Felmann,J-K Haalebos, S. von Schurbein dir.Coll. Documents d’archéologie française, n° 100Bordeaux : MSH-Ausonius, 2006.480 p., 45 €

Cet ouvrage, consacré à l'architecture militaireromaine dans les provinces des Gaules et desGermanies, est le fruit d'une collaborationinternationale à laquelle une cinquantained'auteurs ont été associés. L'objectif était demettre à jour le tome 1 du Manueld'archéologie gallo-romaine écrit parA. Grenier en 1931, et de fournir unenouvelle et large synthèse.Présentation détaillée :http://www.culture.fr/Groups/archeologie/article_24_fr

CinémaLa distribution cinématographiqueen France 1907-1957François GarçonColl. Cinéma et audiovisuelParis : CNRS éditions, 2006.296 p., 29 €

À partir de documents d’archives (publiqueset privées) et d’articles de presse, une étudechronologique du rôle de la distributioncinématographique, métier charnière entreproducteurs et salles de spectacle.

EthnologieOdeursTerrain, n° 47, septembre 2006.148 p., 16 €Paris : éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2006.

Historiens et anthropologues, linguiste etneurobiologiste, traitent ici des odeurs,sensations au puissant pouvoir évocateur, dela manière dont les hommes leur ménagentun espace dans leurs pensées et leurs

discours, dans leurs actions et leursprofessions.Sommaire et résumés des articles :http://terrain.revues.org

Rap, techno, électro...Le musicien entre travail artistique etcritique socialeMorgan JouvenetColl. Ethnologie de la FranceParis : Éd. de la Maison des sciences del’homme, 2006. 292 p., 19 €Diffusion :CID, 131 bd Saint-Michel, 75005 ParisEn montrant les « nouveaux » musiciens autravail, l’auteur nous entraîne loin des clichésréducteurs associant ces cultures musicales àune « perte de repères », à une mauvaisehumeur à la mode. Il évoque l’articulationentre création artistique et critique sociale,l’invention et la diffusion de modèlesd’organisation alternatifs en matière deproduction discographique.

Histoire de l’artTapis, tapisseries d’artistes contemporainsManufactures nationales Gobelins, Beauvais, Savonnerie,1960 à nos joursA. Grynpas NguyenParis : Flammarion, 2006. 198 p., 50 €

Cet ouvrage réunit pour la première fois lestapis et tapisseries créés par des artistesmajeurs de l’histoire de l’art du XXe s.(Picasso, Miró, Calder...) mais aussi par dejeunes artistes, architectes et designers. Ilretrace l’aventure d’une institution séculaire,montre la complicité entre lissiers etcréateurs, révèle les secrets de création et defabrication. Il offre ainsi un panoramaoriginal de l’histoire de l’art contemporain.

MuséesDroit, œuvres d’art et muséesProtection et valorisation descollections (2e éd.)Marie Cornu, Nathalie Mallet-PoujolParis : CNRS Éditions, 2006.601 p., 39 €

Cet ouvrage explore les différentes opérationsnécessaires à la préservation et à la gestiondes collections (modes classiquesd’acquisition et conservation des œuvres, etactivités muséales de valorisation descollections, comme le multimédia ou lemerchandising). Cette nouvelle édition tientcompte de l’évolution du paysage juridique(musées de France, archéologie préventive,monuments historiques, décentralisation…).Table des matières sur :http://www.cnrseditions.fr

Vous avez dit musées ?Tout savoir sur la crise culturelleLaurent GervereauColl. Carré des sciencesParis : CNRS éditions, 2006. 89 p., 14 €Quel devenir pour les institutionspatrimoniales ? Sont-elles dépassées parl’événementiel, moins cher et touchant denouvelles couches populaires ? Le tourismeest-il une chance de développement ? Peut-ondélivrer une culture de qualité pour tous dansdes sociétés de la diversité ? Et qu’est-ce quela culture ? Le catch ou la bande dessinée,l’opéra ou le polar ? L’auteur livre sesréflexions sur les évolutions et les objectifsdes nouveaux musées.Présentation, sommaire :http://www.cnrseditions.fr

PatrimoineMontreuil,patrimoine de l’entre-deux-guerresHélène Bocard, J.-B. Vialles photogr.Coll. Itinéraires du patrimoine, n° 320Paris : Association pour le patrimoine enÎle-de-France (APPIF), 2006. 48 p., 6 €Diffusion : APPIF : 06 21 51 88 62À la découverte de quelques exemplesd’architecture et de décors de Montreuil, villequi connaît entre les deux guerres uneexpansion sans précédent, et doit s’adapter àl’afflux de population et aux exigences del’urbanisme moderne.

Basse-Terre,patrimoine d’une ville antillaiseM.-E. Desmoulins, D. Bonnissent,H. Maheux, T. RomonPointe-à-Pitre : Éditions Jasor, 2006.252 p., 40 €

La commune de Basse-Terre a fait l’objetd’une opération d’inventaire lancée en 2002(convention Ville, Région, État), dont les

À LIRE

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résultats sont présentés ici : périodeprécolombienne, puis évolution urbaine de1635 à 1950 (architecture religieuse,militaire, édifices publics, architecture privée,mobiliers).

Commande :éditions Jasor, 46 rue Schoelcher,97110 Pointe-à-PitreTél. : 05 90 91 18 48 Fax : 05 90 21 07 [email protected]

Le Patrimoine scientifique ettechnique contemporain.Un programme de sauvegarde enPays de la LoireC. Cuenca et Y. Thomas dir., et C. BalléColl. Patrimoines et SociétésParis : L’harmattan, 2006. 272 p., 23 €Ce programme associe : un projet de culturescientifique et technique ; la sauvegarde desinstruments scientifiques et des objetstechniques ; la présentation de témoignagesde chercheurs sur la recherche telle qu’elle sefait aujourd’hui ; et la création d’outilsmultimédia (DVD-Rom et site web).L’ouvrage rend compte de cette expériencerégionale et la situe dans la réflexion plusgénérale des historiens sur les sciences et lestechniques du XXe s.Le site du programme :http://www.patstec.fr

Politiques culturellesLa culture à l’universitéU-Culture(s) n° 1, 2006. 80 p.Au sommaire du premier numéro de la revueculturelle annuelle de l’université deBourgogne : un historique de la « missionculture » des universités, les pratiques desétudiants et les actions de l’université deBourgogne.À télécharger sur le site d’Atheneum, centreculturel de l’université de Bourgogne :http://www.atheneum.fr/revue_culturelle_1.pdf

Socioéconomie de la cultureLes « nouveaux conservateurs »Enquête auprès des conservateursformés par l’Institut national dupatrimoine (promotions 1991-2003)Fr. Benhamou, N. MoureauLes notes de l’Observatoire de l’emploiculturel, n° 46, août 2006.Paris : ministère de la culture et de la communication (DDAI/DEPS), 2006. 86 p.Qui sont les conservateurs ? Comment sont-ils formés et recrutés ? Le métier a-t-ilévolué, compte tenu de l’explosionpatrimoniale des années 1990 ? Des questionsauxquelles répond cette enquête auprès deconservateurs interrogés sur leur formation etson adéquation à l’exercice de leur métier.À télécharger :http://www.culture.gouv.fr/dep/telechrg/noec46.pdf

Emploi et spectacleSynthèse des travaux de laCommission permanente surl’emploi du Conseil national desprofessions du spectacle (CNPS)2005-2006Les notes de l’Observatoire de l'emploiculturel, n° 47, octobre 2006.Paris : ministère de la culture et de la communication (DDAI/DEPS), 2006. 83 p.À télécharger :http://www.culture.gouv.fr/dep/telechrg/noec47.pdf

TICDocument numérique et sociétéActes de la conférence DocSoc-2006Ghislaine Chartron, Évelyne Broudouxdir.Paris : ADBS éditions, 2006.342 p., 24 €

Actes de la conférence « Documentnumérique et société » organisée dans lecadre de la Semaine du document numériqueà Fribourg (Suisse), les 20 et 21 septembre2006 (dans le prolongement de l’actionspécifique « Modèle de publication sur leweb » et de l’atelier « Auteurs » du RTP-DOC/CNRS). Vingt contributions apportentdes éclairages sur des dimensionséconomiques et sociétales liées à laproduction éditoriale de documentsnumériques.Sommaire, introduction, commande :http://www.adbs.fr

Coordinating digitisation in EuropeProgress report of the NationalRepresentatives Group : coordinationmechanisms for digitisation policies andprogrammes 2005. 166 p.Rapport 2005 du groupe des représentantsnationaux du réseau Minerva, réseaueuropéen de ministères de la culturerassemblés pour coordonner et harmoniser lanumérisation du patrimoine culturel etscientifique.À télécharger sur le site de Minerva :http://www.minervaeurope.org/publications/globalreport/globalrep2005.htm

Contribution à l’étude de l’interactivitéLes usages du multimédia de muséeGeneviève VidalColl. L@byrinthesBordeaux : Presses universitaires deBordeaux, 2006. 169 p., 25 €Une étude critique des activités multimédiasdes musées : les technologies interactivesdonnent parfois lieu à de riches propositionsmultimédia, mais le plus souvent les muséesprivilégient les logiques de diffusion et decommunication unidirectionnelle.http://www.pub.u-bordeaux3.fr

À LIRE

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Ministère de la culture et de la communicationDélégation au développement et aux

affaires internationalesMission de la recherche et de la technologie182, rue Saint-Honoré • 75033 Paris cedex 01

Tél. : 01 40 15 80 45 Mél : [email protected]

Voir aussi la rubrique « études et recherches »sur http://www.culture.fr

Directeur de la publication : Henri Paul, directeur de cabinet du ministre de la culture et de la communication

Rédacteur en chef : Christophe Dessaux, chef de la mission de la recherche et de la technologie,délégation au développement et aux affaires internationales.

Secrétariat de rédaction : Dominique Jourdy, délégation au développement et aux affairesinternationales < [email protected]>

Réalisation : Marie-Christine Gaffory/Callipage < [email protected] >

Imprimeur : Corlet ZI route de Vire BP 86, 14110 Condé-sur-Noireau

ISSN papier : 0765-5991 – N° commission paritaire : 0608 B 05120ISSN en ligne : 1950-6295

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