croyance en la falsification du coran selon les chiites 2

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Croyance en la Falsification du CoranLe Coran est une des sources crites de la Science des imms. Ceux-ci rptent inlassablement que toute leur doctrine, tous leurs enseignements et chacun de leurs propos sont fonds sur le texte coranique 1 ; Ja'far va jusqu' dclarer : ... Tout hadith en contradiction avec le Coran, n'est qu'un beau mensonge 2 .L'Imam, matre par excellence de l'hermneutique spirituelle, interprte de l'sotrique de la Rvlation, est appel le Coran Parlant (al-qur'n al-ntiq), alors que le Coran, texte hermtique, est dit le Guide Silencieux (alimm al-smit). Or, une grande partie des donnes doctrinales de l'immisme ancien voire leur quasi-totalit, - des dveloppements cosmogoniques aux donnes eschatologiques en passant par toute la conception de l'Imm - peuvent difficilement trouver des fondements dans le Coran, ou tout au moins dans le texte dont nous disposons actuellement. Mme les hermneutiques spirituelles (ta'wlt) des imms, somme toute assez peu nombreuses, restent loin de pouvoir justifier le nombre impressionnant des carts par rapport au Texte rvl ; moins que l'on considre avec eux que la totalit de la doctrine est l'hermneutique sotrique du Coran, mais les clefs de cette hermneutique ne sont pas prsentes, ni la dmarche explique. Ja'far dclare encore : Je suis engendr par l'Envoy de Dieu (qad waladani rasl Allh - i.e. je suis un descendant du Prophte ) et je connais le Livre de Dieu [ j'ai le 'ilm, la Science initiatique, du Coran ] : il contient [le rcit] de l'origine de la cration ainsi que tout ce qui arrivera jusqu'au Jour de la Rsurrection; il contient le rcit des vnements du ciel et de la terre, ceux du Paradis et de l'Enfer, ceux du pass et de l'avenir et je connais tout cela aussi clairement que si je [les] voyais [dans] la paume de ma main ! 3 On devine ce que peut entendre un imm par ces formules : l'manation de la Lumire originelle et la formation des entits lumineuses prexistentielles des Impeccables, la formation des ombres d'autres cratures, les vnements des mondes prexistentiels de la Mre du Livre , du Pacte ou du Second Monde des Particules , le rcit des vies des prophtes et imms antrieurs et leurs combats contre leurs adversaires ; l'identit et la destine des fidles initis des imms, c'est--dire les gens du Paradis, et celles de leurs adversaires, les partisans des guides des tnbres , les contre-initis, c'est--dire les gens de l'Enfer ; et enfin les vnements de l'avenir, c'est- dire essentiellement ceux lis la prsence occulte et au Retour final du Mahd. Or, le texte coranique connu est loin de contenir tout cela. Y en aurait-il eu une autre version connue des imms seuls ? En mai 1842, Garcin de Tassy publie pour la premire fois en Occident, dans le Journal Asiatique, le texte et la traduction d'un chapitre inconnu du Coran 4. Il s'agit de la sourate des deux Lumires (srat alnrayn), c'est--dire les Lumires spirituelles de Muhammad et de 'Al, explicitement cits. Bien entendu, cette sourate ne figure pas dans la Vulgate coranique. Le texte est tir d'un ouvrage persan du XVIIe sicle, le Dabestn-e madhhib, crit par un zoroastrien d'origine iranienne et vivant en Inde 5. Une anne plus tard, en dcembre 1843, dans le mme Journal Asiatique, Mirza Alexandre Kazem-Beg, en s'appuyant sur un autre manuscrit, tablit le texte d'une faon beaucoup plus satisfaisante, en le vocalisant et le divisant en 43 versets et en en donnant une traduction plus prcise que celle de Garcin de Tassy ; mais curieusement, Kazem-Beg demeure muet sur les manuscrits qu'il dtenait 6. En juillet 1913, St Clair Tisdall, dans un article paru dans The Moslem World 7, reproduit le texte d'une autre sourate inconnue du Coran, la srat al-walya. L'auteur dit avoir dcouvert le texte dans un manuscrit du Coran, datant du XVIe ou XVIIe

sicle, Bankipore en Inde. part le texte intgral de cette sourate; divise en sept versets, le manuscrit contient galement la sourate des deux Lumires prcdemment cite, ainsi que 37 versets qui sont censs appartenir aux diffrentes Sourates du Coran mais qui ne figurent pas dans la recension officielle. Comme dans le cas de la sourate des deux Lumires , la sourate de la walya cite galement d'une manire explicite 'Ali et le prsente comme tant l'Ami (wal) par excellence de Dieu et l'Hritier spirituel du Prophte. Ces publications incitrent quelques rudits chercheurs tudier le problme de la conception imrnite du texte coranique : dans quelle mesure, selon les immites, le texte de la Vulgate coranique officielle, constitue sous le califat du troisime calife 'Uthmn b. 'Affn (24-35/644-656), est-il fidle la Rvlation originelle faite Muhammad ? La question est extrmement grave car, comme on le sait, tout le systme dogmatique de l'Islam et toute la conscience religieuse musulmane se sont cristalliss autour de ce noyau central sacr qu'est le Coran dans sa recension officielle ; la croyance en l'intgrit et la fidlit de cette version par rapport la Rvlation divine faite au Prophte constitue un des articles de foi les plus inalinables de l'Islam. Il me semble fastidieux d'entrer dans les dtails et les polmiques rudites des tudes consacres au problme, mais on pourrait dire que globalement, celles-ci ont abouti trois sortes de conclusions : a) la mise en doute de l'intgrit de la Vulgate coranique par les immites n'a aucun fondement historique, mais s'inspire seulement de vues dogmatiques et politiques. Une fois 'Ali cart du pouvoir, il tait naturel que ses partisans dclarent sa recension comme tant la plus complte, afin de dmontrer sa supriorit par rapport aux autres Compagnons du Prophte 8 ; Cette thse a le dfaut de rduire l'immisme un mouvement en qute de pouvoir temporel; en outre, elle ne s'appuie nullement sur les informations fournies par le corpus immite. La problmatique, mon sens, s'apprte difficilement une tude historique tant donn l'tat fragmentaire des textes et le devoir cultuel de la garde du secret (taqiyya, kitmn) immite ; par contre, il est possible et plus prudent de l'examiner selon un point de vue phnomnologique et estimer sa porte religieuse et sotrique. b) Les critiques immites l'gard de la Vulgate coranique ne visent pas son intgrit ou l'authenticit de son contenu, mais seulement l'omission de quelques mots ou expressions ainsi que le renversement de l'ordre des versets et des sourates; la Vulgate, selon les immites, contient donc la totalit de la Rvlation et le crime de 'Uthmn tait surtout d'avoir rejet les commentaires de 'Al, commentaires figurant en marge de sa propre copie et indispensables pour une pleine intelligence du Texte sacr 9. Cette conclusion reflte typiquement la confusion entre les ides des grands thologiens immites et les enseignements des imms mmes, confusion fatale pour toute comprhension de l'immisme originel et laquelle j'ai dj fait allusion plusieurs reprises. Comme on le verra par la suite, Ibn Bbye semble tre le premier soutenir cette thse, d'ailleurs en contradiction avec les dits des imms. c) Les imms ont srieusement mis en doute l'intgrit de la Vulgate 'uthmnienne ; Cette thse est effectivement corrobore par les donnes du corpus ancien des imms, mais les savants qui l'ont soutenue, probablement faute d'avoir dpouill systmatiquement les textes de base, n'ont pu ni apporter toutes les informations concernant le Coran intgral des imms, ni examiner les implications dogmatiques du sujet. Ma contribution s'inscrit donc dans la ligne de cette dernire catgorie d'tudes et tente modestement de les complter. Elle comblera, je l'espre, en mme temps, les lacunes d'ordre mthodologique des tudes appartenant aux deux autres catgories.

La question de base revient donc ceci : de quel Coran s'agit-il dans le corpus ancien des imms ? On rencontre travers ce corpus, diffrentes indications selon lesquelles le Coran dont parlent les imms n'est pas le Texte connu de tous ; ces indications sont de deux sortes : 1. les indications directes : on sait que la Vulgate coranique, constitue sous le rgne du troisime calife, tait essentiellement base sur la recension d'une commission prside par Zayd b. Thbit et qu'elle a mis du temps pour tre reconnue universellement ; on sait galement qu'il y avait d'autres recensions : celle de 'Abd Allh b. Mas'd, d' Ubayy b. Ka'b et d'autres et aussi celle de 'Al b. Ab Tlib. Alors que les diffrences entre ces copies se rduisaient apparemment quelques variantes plus ou moins minimes, le cas de la recension de 'Ali tait, selon les imms, totalement diffrent puisque cette version tait d'abord la seule absolument fidle la Rvlation, tant donn le rapport privilgi qui liait le Prophte 'Ali et qu'ensuite elle tait prs de trois fois plus longue que la version officialise. Personne ne peut prtendre avoir rassembl la totalit du Coran tel qu'il fut rvl par Dieu moins qu'il s'agisse d'un menteur. Seul 'Ali b. Abi Tlib et sa suite les imms ont rassembl et conserv le Coran tel que le rvla Dieu le Trs-Haut 10. Personne, mis part les Lgataires (les imms), ne peut prtendre avoir sa disposition la totalit du Coran aussi bien dans son aspect exotrique qu'sotrique. 11 Le Coran qu'apporta l'ange Gabriel Muhammad est de 17000 versets. 12 Selon les chiffrages classiques, le nombre des versets du Coran varie entre 6000 et 7000 ; le Coran intgral originel, transmis par le Prophte 'Al et par lui aux autres imms, est donc prs de trois fois plus volumineux que la recension officielle. Selon une tradition remontant Ja'far 13 : ... Lorsque'Al termina de copier le Livre, il le montra aux gens et leur dit : Voici le Livre de Dieu - qu'Il soit glorifi et exalt - tel qu'Il le rvla Muhammad et que j'ai rassembl partir de deux tablettes. Les gens lui rpondirent alors : Nous possdons dj une version complte du Coran et nous n'avons pas besoin [de ta version]. 'Al leur rtorqua alors : Par Dieu, partir d'aujourd'hui vous ne la verrez point ; j'avais seulement la mission de vous informer que vous aviez le devoir de lire ce que j'ai rassembl. Un vieux document datant du VI/VII sicle et provenant de la bibliothque du sanctuaire de 'Al Najaf, apporte d'autres prcisions sur cet pisode ; le texte est reproduit par al-Majlis dans ses Bihr al-anwr (XIII/146-47). Le document est en fait le rcit du voyage d'un certain shaykh immite appel 'Al b. Fdil alMzandarn au Pays de l'imm cach. H. Corbin le cite dans son "En Islam iranien" (IV/346-347) ; je m'appuie, en la rsumant, sur sa belle traduction. un moment donn, le hros du rcit demande son matre en sciences coraniques, le shaykh Zayn al-Dn 'Al al-Maghrib : matre, je constate que certains des versets du Coran n'ont aucun lien ni avec ce qui les prcde ni avec ce qui les suit. Ma dfaillante intelligence est incapable d'en connatre la raison. Le matre lui rpond : En effet il en est bien ainsi. La raison en est que lorsque le Prophte fut transfr de ce sjour prissable au Sjour permanent et que les deux qurayshites (i. e. les deux premiers califes, Ab Bakr et 'Umar) eurent commis ce qu'ils commirent en s'emparant de vive force du califat exotrique public, le Prince des croyants ('Al) rassembla la totalit du Coran (jami' al-Qur'n) dans une enveloppe de cuir et la leur apporta, pendant que les gens de Quraysh taient rassembls la mosque. 'Al leur dit alors : Ceci est le Livre de Dieu que le Prophte Envoy de Dieu m'a ordonn de vous prsenter afin qu'au Jour de la Rsurrection se dresse devant Dieu un tmoin sur vous. Mais le Pharaon et le Nemrod de cette

Communaut (i. e.'Umar) lui rpondit Nous n'avons pas besoin de ton Coran , L'imm de dire alors : L'Envoy de Dieu qui tait mon ami trs cher, m'avait prdit que tu me rpondrais ainsi, mais en agissant de la sorte, j'ai cherch faire clater un tmoignage contre toi et il se retira chez lui en disant : Point de dieu hormis Toi, Toi seul. Tu n'as pas d'associ. Il n'est personne qui puisse repousser ce qui est dj contenu dans Ta Connaissance, ni qui puisse s'opposer ce qu'exige Ta Sagesse. Sois donc Toi, mon Tmoin contre eux, le Jour de la Rsurrection. L-dessus, Ibn Ab Qahfa convoqua les musulmans (muslimin, les musulmans exotristes sunnites , la diffrence des mu'minin, les croyants sotristes des imms) et leur dit : Que quiconque possde chez lui un verset ou une sourate du Coran, l'apporte ici. Alors vinrent Abu 'Ubayd Allh, 'Uthmn, Mu'wiya.... chacun apportant un verset ou une sourate et ils en constiturent ce Coran. Mais ils rejetrent tout ce qui aurait port atteinte leurs intrts ou aurait prouv leurs mauvaises actions depuis la mort du Prophte. Voil pourquoi les versets sont sans lien les uns avec les autres. Mais le Coran que le Prince des croyants avait recueilli de sa propre criture, celui-l est conserv chez le Seigneur de la Cause (Sahib al-amr, c'est--dire l'imm cach). Il contient tout, absolument tout. Le Coran intgral passait donc secrtement d'un imm l'autre jusqu' ce qu'il ft emport par l'imm cach dans son occultation. C'est celui-ci et seulement lui qui le ramnera lors de son Retour la Fin de notre Temps et le fera connatre de tous : Lorsque notre Rsurrecteur se soulvera, il rcitera le Livre de Dieu - qu'Il soit glorifi et exalt - comme il se doit et il dvoilera le Volume mis par crit par 'Ali 14. D'autres descriptions de ce Coran intgral sont donnes par les imms ; Husayn b. Khlid demanda Ja'far : En combien de parties (juz') dois-je faire une lecture complte du Coran ? Ja'far rpondit : Lis-le en cinq ou bien en sept parties , cependant j'ai en ma possession un Volume sacr divis en quatorze parties (i. e. on ne peut le terminer qu'en 14 parties ) 15. Ahmad b. Md b. Ab Nasr raconte : [L'imm] Ab'l-Hasan (i. e. le huitime imm 'Ali al-Rid) me prta un Volume du Coran tout en me demandant de ne pas regarder l'intrieur. Je l'ai cependant ouvert et je suis tomb sur le verset : Ceux qui se sont rendus impies... (Lam yakun alladhina kafar) et j'ai vu au sein du verset les noms de 70 hommes de la tribu de Quraysh ainsi que les noms de leurs pres. L'imm envoya alors quelqu'un me dire de lui restituer le Volume 16. La rfrence coranique est dlibrment imprcise, puisque la formule y est utilise plus d'une trentaine de fois, mais elle est cependant suffisamment explicite pour condamner les qurayshites d'impit. Par ailleurs les imms dclarent que le Coran est divis en quatre parties : une premire consacre aux Impeccables, une seconde leurs ennemis, une troisime aux dits et paraboles et enfin une quatrime aux devoirs canoniques et prceptes cultuels 17. Parmi les indications directes, sont galement classer certaines citations coraniques des imms, citations diffrentes des passages du Coran que l'on connat. Je me bornerai quelques exemples flagrants. Les diffrences ou les ajouts par rapport au texte de la Vulgate 'uthmnienne sont en italique : Q. II, al-baqara/102 : Et ils approuvrent, par fidlit envers les dmons, ce que ceux-ci leur racontaient touchant le rgne de Salomon 18. Q. II, al-baqara/205 : Ds qu'il tourne le dos, il s'efforce de corrompre ce qui se trouve sur la terre, il dtruit la rcolte et le btail par son injustice et sa mchancet, Dieu n'aime pas la corruption 19. Q. II, al-baqara/211 : Interroge les Fils d'Isral : combien leur avons-Nous prsent de preuves irrfutables, certains d'entre eux y ajoutrent foi, certains d'autres les renirent, certains les reconnurent, d'autres les dformrent, mais pour celui qui dforme le bienfait de Dieu aprs l'avoir reu, Dieu prpare un terrible

chtiment. 20 Q. II, al-baqara/255 : Il Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, et tout ce qui est entre les cieux et la terre ou sous la terre, le Monde Invisible et le monde visible ; Il est Clment et Misricordieux; qui pourra intercder auprs de Lui sans Sa permission ? 21. Q. III, I 'Imrn/103: Vous tiez au bord d'un abme de feu et Il vous a sauvs grce Muhammad. 22 Q. IV, al-nis'/63 : Ceux-l, Dieu connat ce qu'il y a dans leur coeur, carte-toi d'eux car le Verbe du Malheur leur est destin ainsi que le tourment, [ici manque exhorte-les ] ; adresse-leur des paroles convaincantes qui s'appliquent leur propre cas 23. Q. IV, al-nis'/65-66 : Ils ne trouveront pas ensuite en eux mmes la possibilit d'chapper ce que tu auras dcid au sujet de la cause de l'Ami divin (i. e. l'imm) et ils se soumettront Dieu pour obir d'une manire totale/ Si Nous leur avions prescrit : Faites-vous tuer et soumettez-vous totalement l'imm ou bien quittez vos maisons pour lui , ils ne l'auraient pas fait l'exception d'un petit nombre. Si ceux qui s'opposent (au lieu de: s'ils) suivaient les exhortations reues, il aurait t vraiment meilleur pour eux et plus efficace pour leur affermissement 24. Q. IX, al-tawba/40 : Dieu a fait descendre sur Son Prophte (au lieu de : sur lui) Sa Sakna et l'a soutenu avec des Armes invisibles 25. Q. IX, al-tawba/l28 : Un Prophte, pris parmi nous (au lieu de: vous) est venu nous (au lieu de : vous) ; le mal qui nous (au lieu de: vous) accable lui pse; il dsire ardemment notre (au lieu de: votre) bien ; il est bon et misricordieux envers les croyants 26. Q. XX, TH/115 : Et Nous avons autrefois fait une recommandation Adam concernant Muhammad, 'Ali, Ftima, al-Hasan, al-Husayn et les imms de leur descendance mais Il les oublia 27. Q. XXII, al-hajj/52 : Nous n'avons envoy avant toi, ni un prophte lgislateur, ni un prophte non lgislateur, ni un inspir par les anges, sans que Satan intervienne dans ses dsirs 28. Q. XXXIII, al-ahzb/Zl : Quiconque obit Dieu et Son Prophte pour ce qui est du saint pouvoir de 'Ali et celui des imms aprs lui, celui-l jouit d'un bonheur grandiose. 29 Q. XLII, al-shr/13 : Il a tabli pour vous, Famille de Muhammad, en fait de Religion, ce qu'Il avait prescrit No, et ce que Nous te rvlons, Muhammad, et ce que Nous avions prescrit Abraham, Mose et Jsus : tablissez la Religion de la Famille de Muhammad, ne vous divisez pas son sujet et soyez unis; combien parat dur aux associationnistes, ceux qui associent au saint pouvoir de 'Ali d'autres pouvoirs, ce vers quoi tu les appelles en fait du saint pouvoir de 'Ali. Certes Dieu guide, Muhammad, vers cette Religion, celui qui se repent, celui qui accepte ton appel vers le saint pouvoir de 'Ali. (au lieu de : Dieu choisit et appelle cette Religion qui Il veut; Il guide vers elle celui qui se repent) 30. Q. LXX, al-ma'rij/1-3 : Un questionneur a rclam un chtiment inluctable. Pour ceux qui ne croient pas au saint pouvoir de 'Ali et nul ne peut repousser ce chtiment/ qui vient de Dieu, le Matre des Degrs. 31 Il y a, travers les compilations anciennes, d'autres exemples o les diffrences par rapport la Vulgate officielle sont moins marques. 2. Passons maintenant aux indications que l'on pourrait qualifier d'indirectes. travers le corpus ancien, et

l et assez rarement il est vrai, les Impeccables abordent la question de la recension officielle du Coran en employant les termes de falsification (tahrf), d'altration (taghyir) ou de changement (tabdl) ; dans un long hadith, rapport par Ja'far qui le tient de ses pres , les imms, et en dernire instance du Prophte, celui-ci met en garde sa Communaut : ... Il vous sera demand des comptes sur ce que vous avez fait subir aux Deux Objets Prcieux (thaqalayn) que je vous laisse, savoir le Livre de Dieu et ma Famille ; prenez garde, quant au Livre, ne dites pas que nous l'avons altr et falsifi (ghayyam wa harrafn) et quant ma Famille, n'allez pas dire que nous l'avons abandonne et massacre 32. Dans un de ses prnes, 'Al dclare : ... Sachez qu'aprs moi surviendra un temps o il n'y aura rien de plus cach que la vrit (al-haqq) et rien de plus manifeste que la fausset (al-batil), rien de plus prolifique que les mensonges attribus Dieu et son Envoy et rien de plus mpris que le Livre de Dieu... alors que sa composition est falsifie (idh hurrifa 'an mawdi'ihi)... Ceux qui connaissent le Coran le rejettent et ceux qui le retiennent par coeur, l'oublient. Ils sont domins par leurs passions et reviennent aux coutumes de leurs anctres, par mensonge et tromperie ils entreprennent la falsification du Livre (wa 'amal bi-tahrif al-kitb kidhban wa takdhiban) le vendant un prix vil, indiffrents qu'ils sont son gard. 33 On retrouve les mmes accusations dans les lettres confidentielles de certains imms leurs disciples intimes, lettres reproduites par al-Kulayn dans sa Rawda 34 : Dieu enlve la Science du Livre, crit al-Bqir, toute Communaut qui rejette son Livre et Il la fait dominer par ses propres ennemis... Rejeter le Livre c'est quand les gens tablissent de leur propre chef ses mots et falsifient ses divisions... et altrent ainsi les piliers (litt. les anses ) de la religion... Sache reconnatre ceux qui ressemblent [dans cette Communaut] aux religieux juifs et chrtiens, eux qui cachrent leur [vrai] Livre et le falsifirent, oui sache reconnatre leurs semblables au sein de cette Communaut, ceux qui tablirent de leur propre chef les mots du Livre et le falsifirent... 35. Ne cherche pas embrasser la religion de ceux qui ne sont pas sh'ites [ i.e les sunnites ], crit l'imm Ms, n'aime pas leur religion car ce sont des tratres qui ont trahi Dieu et Son Prophte Envoy, qui ont trahi les Dpts de ces derniers. Sais-tu comment ils trahirent les Dpts ? Le Livre de Dieu leur tait confi et ils l'ont falsifi et chang; leurs [vrais] dirigeants [i.e. 'Al et les imms] leur taient montrs mais ils se dtournrent d'eux. 36 Parmi les indications indirectes, on peut galement compter les tmoignages des hrsiographes classiques. Al-Ash'ar (324/935) divise les sh'ites, selon le point de vue qui nous proccupe, en trois groupes : ceux qui croient que certaines parties du Texte rvl ont t censures, ceux qui professent que certaines choses y ont t dlibrment ajoutes et enfin ceux qui acceptent l'intgrit de la vulgate officielle. 37 Ibn Hazm (456/1054), quant lui, ne prsente aucune distinction et dclare qu'une des particularits doctrinales de tous les sh'ites c'est le refus de l'intgrit de la vulgate 'uthmnienne ; il ajoute nanmoins qu'al-sharf al-Murtad et deux de ses disciples ne partagent pas cette opinion de leurs coreligionnaires. 38 Al-Isfar'in (471/1078) crit galement que, selon toutes les sectes sh'ites, le texte originel de la Rvlation, contenant de nombreuses rfrences l'immat de 'Al et de ses descendants, a t altr et censur par les Compagnons. 39 Dans les lettres auxquelles il a t fait allusion plus haut et dans bon nombre d'autres traditions des imms, les Compagnons du Prophte et plus particulirement les deux premiers califes, Ab Bakr et 'Umar, sont prsents comme tant les principaux responsables de la trahison envers le Livre divin ; les deux Compagnons sont violemment attaqus parce qu'ils sont bien sr accuss d'avoir cart du pouvoir, par ruse et par force, le seul et vrai successeur du Prophte, c'est--dire 'Ali, mais aussi et surtout parce qu'ils sont accuss d'avoir rejet la version coranique de 'Al et d'avoir altr, falsifi et censur, dans leur propre intrt

ainsi que dans celui d'autres hommes puissants de Quraysh, le texte original et intgral de la Rvlation 40. Ainsi, les questions du Coran des imms, son rejet par les Compagnons et la falsification du Coran original par ceux-ci, semblent jeter une nouvelle lumire sur les contenus et les raisons de certaines notions ou termes techniques immites ; d'abord la fameuse notion de sabb al-sahba (litt. injurier les Compagnons du Prophte) ; les chercheurs ont seulement relev jusqu'ici les raisons politiques de cette notion : les diatribes violentes des imms contre les principaux Compagnons ont pour raison le fait que ceux-ci cartrent 'Ali du pouvoir ; mais la lecture attentive du corpus ancien des imms montre que la raison religieuse, c'est dire la falsification et la censure du Coran intgral, est sinon plus importante, du moins aussi essentielle que la raison politique. Aux yeux des imms, les principaux Compagnons du Prophte, sont, cause de cette trahison , les vritables responsables de la rapide dchance morale et religieuse de la Communaut musulmane, dchance survenue ds la mort du Prophte. Les textes rapports par al-Kulayn dans sa Rawda nous prsentent des imms affligs par la violence et l'ignorance d'une Communaut qui, au bout de quelques dcennies, a compltement oubli les enseignements et les directives de son Prophte et de son Dieu et la faute en incombe incontestablement ceux qui ont permis la falsification du Message divin et l'ont fait accepter, par force et par ruse, la majorit des musulmans. C'est peut-tre dans ce contexte qu'il faut placer le propos du Prophte que rapportent plusieurs imms : l'Islam tait l'origine mconnu et il redeviendra mconnu; Heureux soient les mconnus 41. La notion de sabb al-sahba est placer en outre au sein d'une notion plus large, celle d'al-bar'a ou d'altabarr (litt. renonciation ). Pour les imms, la bar'a (/tabarr) est le complment indispensable et oppos de la walya (/tawall). Si on traduit la walya (ou le tawall) par l'Amour fidle et docile envers l'Imm, la bar'a (ou le tabarr) sera la Haine implacable et farouche envers l'Ennemi de l'Imm. Il faut se rappeler simultanment tout ce que comporte cette opposition Imm / Ennemi de l'Imm ou croyants fidles des imms / partisans des adversaires des imms , ainsi que tous les autres couples d'opposs correspondants : les Armes de la Hiro-intelligence et celle de la contre-puissance de l'Ignorance, le Combat dclench entre elles ds la cration du monde sensible, les Gens de la Droite et ceux de la Gauche, les Gens du Paradis et ceux de l'Enfer, la continuation du combat universel tout au long des cycles de l'histoire sacre, entre les imms et leurs fidles d'un ct et les adversaires des imms et leurs partisans de l'autre, les Guides de la Justice et les Guides de l'Injustice (a'immat al-'adl/a'immat al-jawr), les Guides du Bien et ceux du Mal (a'immat al khayr / a'immat al-sharr), les Guides de Lumire et ceux des Tnbres (a'immat al-nr / a'immat al-zalm), les Matres initis et leurs disciples opposs aux Contre-initis et leurs matres, les Gens de l'exotrique et l'sotrique opposs aux Gens de l'exotrique seule, etc... Selon les imms, on ne peut pas aimer pleinement l'Imm et sa Cause si on ne hait pas en mme temps son Ennemi qui s'oppose lui et sa Cause tout au long de la cration ; le croyant fidle des imms doit vouer Amour et Obissance son Matre initiateur aux Sciences divines et Haine et Dsobissance celui qui s'oppose cette Initiation. Si le monde est tel qu'il est, envahi par le mal et l'obscurit, et cela ira en empirant jusqu'au Retour triomphal du Mahd, c'est que les Matres de l'Injustice et la masse majoritaire ('mma) qui les suit y dominent, condamnant les Sages et l'lite minoritaire (khssa) qui leur est fidle l'isolement et la souffrance. Comme on l'a vu, les imms ont interdit leurs fidles de manifester leur Haine ou leur Dsobissance sous forme de rvolte et d'insurrection ouverte; la bar'a doit donc rester intriorise (tout comme d'ailleurs la walya, en cas de danger de mort pour celui qui la professe) jusqu'au Retour de l'imm cach, mme si extrieurement il y a contrainte d'obissance envers les injustes ; c'est une des facettes du Combat qui oppose depuis toujours les initis aux contre-initis et le sabb al-sahba est une manire de

l'entretenir. La question du Coran des imms et la mise en cause par ceux-ci de la version 'uthmnienne interviennent galement dans la notion immite de la garde du secret (al-taqiyya) ; celle-ci est applique bien entendu un bon nombre des points de la doctrine, mais aussi aux problmes lis au vritable texte de la Rvlation, et cette application de la taqiyya n'a jamais t signale. Dans leurs lettres confidentielles aux disciples, les imms rptent plusieurs reprises et avec insistance qu'il faut garder secret le problme de la falsification du Coran par les Compagnons. Par ailleurs, ils invitent les disciples lire le Coran comme tout le monde et se contenter de la version officielle jusqu'au Retour du Mahd. Entendant un disciple lire le Coran, probablement selon ses propres indications, Ja'far l'interrompt et lui dit : Arrte cette lecture et lis comme lisent les gens jusqu' ce que se lve notre Rsurrecteur ; celui-ci lira le Livre de Dieu le Trs-Haut comme il se doit et dvoilera le Volume copi par 'Al. 42 Sufyn b. al-Samt dit : J'ai questionn Ab 'Abd AlIh (Ja'far) au sujet de la rvlation du Coran ; il me rpondit : Lisez-le comme vous l'avez appris (avant d'avoir connu notre enseignement). 43 Rsumons les donnes. Selon les imms, le Coran originel intgral est prs de trois fois plus volumineux que la Vulgate officielle. La Rvlation intgrale contient tout , concernant le pass, le prsent ou l'avenir. Seul 'Ali, le seul vrai initi et hritier dsign par Dieu et le Prophte, dtenait une copie de ce Coran. Les principaux Compagnons du Prophte et les hommes puissants de la tribu de Quraysh, Ab Bakr et 'Umar en tte, rejetrent et falsifirent le Texte original puisque celui-ci contenait un grand nombre de versets qui les dnonaient ou bien citaient nommment 'Ali et la Famille du Prophte comme des modles et des chefs de la Communaut. Refus, le Coran intgral fut cach par 'Ali; il fut transmis secrtement d'imm imm jusqu'au douzime qui l'emmena dans son Occultation. Personne d'autre que lui ne connat son contenu qui ne sera rvl dans son intgralit que lors du Retour de son dtenteur; d'ici l, les musulmans n'ont qu' se contenter de la version censure, falsifie et dforme de la vulgate 'uthmnienne, version due la tratrise des Compagnons qui signrent, par leur orgueil impie, la dchance de la Communaut dans sa grande majorit. Ibn Bbuye al-shaykh al-Sadq (m. 381/991) semble tre le premier grand auteur immite non seulement passer sous silence ces donnes, mais adopter une position identique celle des sunnites : Selon nous [les immites], le Coran rvl par Dieu au Prophte Muhammad est identique celui qui se trouve entre les deux couvertures (m bayna al-daffatayn ; i.e. la version officielle)... Celui qui prtend que le texte rvl tait plus volumineux que le texte consign n'est qu'un menteur 44. Notre auteur ne rapporte pas les traditions o il est question de falsification et d'altration (tahrif-tabdiltaghyr), et se borne parler d'un changement (ta'lif) survenu dans l'ordre de certains versets ou sourates ou de l'limination, par les Compagnons, des commentaires coraniques de 'Ali, commentaires figurant dans les marges de la recension du premier imm ; c'est le Mahdi qui dvoilera l'ordre originel des versets et sourates du Coran ainsi que les prcieuses interprtations de 'Ali 45. Moins de quelques dcennies avant Ibn Bbuye, al-Nu'mn parlait pourtant encore de la censure et de la falsification du Coran originel par les sunnites 46. Le tournant semble encore une fois tre l'Occultation du dernier imm et l'isolement et la perscution qui menaaient une minorit reste sans chef charismatique. L'intgrit du Coran tait et reste un problme trop dlicat et mme un Ibn Bbuye, pourtant plus traditionaliste que rationaliste , ne pouvait plus continuer mettre en doute l'intgrit et l'authenticit de la Vulgate dsormais universellement reconnue. Aprs la domination du courant thologico-juridique rationnel au sein de l'immisme, et partir d'alMufid, les grands thologiens immites n'ont pas cess de reprendre, sous une forme ou une autre, les points

de vue d'Ibn Bbuye ; tout en continuant respecter plus ou moins des auteurs comme al-Saffr al-Qumrn, al-Kulayn ou al-Nu'mn, ces thologiens n'ont pas hsit, malgr les rsistances des traditionalistes minoritaires, mettre en doute l'authenticit des traditions o l'intgrit de la Vulgate est mise en doute ; il est intressant de constater que c'est l un des rares cas o la comptence des premiers compilateurs immites dans le choix des traditions authentiques est mise en discussion. Le processus continue encore de nos jours 47 et on peut dire que depuis le milieu du quatrime sicle de l'Hgire jusqu' maintenant, la quasi-totalit des immites ont accept, tout comme les sunnites, l'intgrit et l'authenticit de la Vulgate 'uthmnienne. Notes : 1. Cf. par exemple Bas'ir, section 1, bb 20 ; section 2, bb 13 ; section 6, bb 15 ; section 8, bb-s 6 et 7 ; al-Kulayn, Usl, kitb fadl al-'ilm , bb al-radd ila l-kitb wa l-sunna, I/76-80, bb al-akhdh bi l-sunna wa shawhid a1-kitb 1/88-90 2. ... Kullu hadith la yuwafiqu kitab Allh fahuwa zukhruf , al-Kulayn, op. cit, I/89, n3 3. Qad waladani rasl Allah wa ana a'lamu kitab Allah wa fihi bad' al-khalq wa m huwa k'in il yawm al-qiyma wa fihi khabar al-sama' wa khabar al-ard wa khabar al-janna wa khabar al-nr wa khabar m kn wa ma huwa k'in a'lamu dhalika kam anzuru ila kaffi... , ibid., I/79, n 8 ; cf. aussi Basa'ir, section 3, bbs 5, 6 et 7, pp. 124-130. 4. Chapitre inconnu du Coran , publi et traduit pour la premire fois par M. Garcin de Tassy, JA, XIII, Mai 1842,431-439. 5. Depuis la fin du XVIIIe sicle, travers de nombreuses discussions scientifiques au sujet de l'identit de l'auteur du Dabestn, deux noms furent retenus : Muhsin Fn Kashmr et Mobed Shh 'AI Ardistn Sayyid Dh l-fiqr ; mais depuis une tude pousse de Rahm Red Zdeh Malek, faisant suite son dition du texte complet de l'ouvrage, il semble maintenant acquis que l'auteur est Key Khosrow Esfandiyr, apparemment le propre fils du clbre prtre zoroastrien de l'Iran, dhar Keyvn, philosophe et sotriste, qui migra en Inde aux confins des XVIe et XVIIe sicles en compagnie de ses disciples (cf. Sir J.J. Modi, " A Parsee High Priest (Dastr Azar Kaiwn 1529-1614 A.D.) with his Zoroastrian Disciples in Patna in the 16th and 17th Century A.C. ", The Journal of the K.R. Cama Oriental Instute, XX, 1932, 1-85 ; M.Mo'in, dhar Keyvn wa peyrovn-e u , Majalle-ye Dneshkade-ye Adabiyyt-e Dneshgh-e Tehrn, n3, 4e anne, 1336 solaire/1958) ; le texte de la sourate des deux Lumires : Dabestn-emadhhib, d. R. Red Zdeh Malek, Thran, 1362 solaire / 1983, vol. 1/246-247. 6. Observations de Mirz Alexandre Kazem-Beg, professeur de langues orientales l'universit de Casan, sur le Chapitre inconnu du Coran , JA, XIV, Dcembre 1843, 373 - 429 7. St Clair Tisdall, Shi'ah Additions to the Koran , MW, III, July 1913, n3, 227-241 8. C.f Schwally-Noldeke, Geschichte des Qorans, tome II : Die Sammlung des Qorans, Leipzig, 1919, pp. 94102. ; R. Blachre, Introduction au Coran, Paris, 1958, 184-186. 9. C.f A. Jeffery, The Qur'anic Readings of Zaid b. 'Ali , RSO, XVI, 1936 ; J. Hollister, The Shi'a of India, Londres, 1955, pp. 28-29 ; D. Rahbar, Relation of Sh'a Theology to the Qur'n , MW, LI, n3, July 1961, pp. 92-98, LII, nl, Jan. 1962, pp. 17-21 et LII, n2, April 1962, pp. 124-128 ; J. Eliash, The Sh'ite Qur'n. A Reconsideration of Goldziher's Interpretation , Arabica, XVI, 1969 ; S. Husain M. Jafri, Origins and

Early Development of Shi'a Islam, 313 sq. 10. Tradition d'al-Bqir : " Ma min ahad min al-ns yaqlu annahu jama'a l-Qur'an kullahu kam nazzalahu'llh. illa kadhb wa ma jama'ahu wa hafizahu kam nazzalahu'llh ta'hala illa 'Ali b. Abi Talib wa l-a'imma min ba'dihi ", Basa'ir, section 4, bb 6, n2, p. 193 ; al-Kulayn, Usl, " k. al-hujja ", bb annahu lam yajma' al-Qur'n kullahu ill l-a'imma, I/332, n'1 11. Tradition d'al-Bqir : " Ma yastati'u ahadun an yadda'iya annahu jama'a [anna 'indahu jami'] al-Qur'an kullihi zhirihi wa btinihi ghayr al-awsiya' ", Bas'ir, ibid., n1 ; al-Kulayn, op. cit., n2 12. Tradition de Ja'far : " Inna l-Qur'n alladhi j'a bihi Jabra'l ila Muhammad sab'atu 'ashara alfi aya ", alKulayn, op. cit., " k. fadl al-Qur'n, n3582, IV/446 13. "...Akhrajahu [al-kitab] 'Ali ila l-ns hina farigha minhu wa katabahu faqala lahum hadh kitbu'llah 'azza wa jal kam anzalahu 'ala Muhammad wa qad jama'tuhu min al-lawhayn fa-ql hawdha 'indan mushaf jmi' fihi l-Qur'an la haja lan fihi faqala am wa'llahi m tarawnahu ba'd yawmikum hadh abadan innam kna 'alayya an ukhbirakum hina jama'tuhu li-taqra'hu ", Bas'ir, ibid., n3 ; al-Kulayn, op. Cit, n 3577, IV/443-444. 14. Dbut de la mme tradition de Ja'far que dans la note prcdente : Fa-idha qama l-qa'im qara'a kitb Allah 'azza wa jalla 'ala haddihi wa akhraja l-mushaf alladhi katabahu 'Ali. 15. Ibid., bb fi kam yuqra'u l-Qur'n wa yukhtam, n" 3526, IV/422-423 ; sur al-Husayn b. Khlid b. Tahmn Abu 'Ali al-Kfi al-'miri dit Ibn Abi'l-'Al, disciple des 5' et 6' imms, voir par exemple al-Najshi, Rijal, s. v. ; al-Kashshl, Rijal, 233 ; al-Ardabl, Jmi' al-ruwat, I/231 et 239. 16. Ibid., bb al-nawdir, n 3570, IV/440-441 ; une vision prmonitoire de 'Ali rapporte par al-Nu'mn, comporte la mme donne : Al-Asbagh b. Nubta dit : J'ai entendu 'Ali dire : Je vois d'ici les nonArabes (al-'ajam ; i.e les Compagnons de l'imm cach lors de son Retour final) installs sous leurs tentes dresses dans la mosque de Kfa et enseignant aux gens le Coran tel qu'il fut rvl (yu'allimn al-ns alQur'an kam unzila) ; j'ai demand : Prince des croyants! [Le Coran] n'est-il pas maintenant comme il fut rvl (a wa laysa huwa kam unzila) ? - Non, rpondit-il, on y a enlev (muhiya minhu) les noms de 70 personnes de la tribu de Quraysh, ainsi que les noms de leurs pres et on n'a laiss le nom d'Abu Lahab que pour humilier le Prophte, car Abu Lahab tait son oncle (al-Nu'mn, K. al-ghayba, bb 21, n5, p. 452) 17. Ibid., n3558, tradition d'al-Bqir, IV/436 : Nazala l-Qur'nu arba'a arb'in rub' fn wa rub' fi 'aduwwin wa rub' sunan wa amuhl wa rub' fara'id wa ahkm . Au n3556 (ibid., IV/435), 'Ali dit que le Coran est divis en trois parties : un tiers consacr aux Impeccables et leur ennemis, un tiers aux dits et paraboles et le dernier tiers aux devoirs et prceptes canoniques. Au n suivant (ibid., IV/436) Ja'far propose une division du Coran en quatre parties : les choses illicites, les choses licites, dits et prceptes, et enfin le rcit des vnements du pass et de l'avenir ainsi que l'arbitrage des diffrends. 18. Tradition de Ja'far ; Wa'ttaba' ma tatlu al-shaytin bi-walyat al-shaytin 'alla mulk Sulaymn ; alKulayni, al-Rawda, II/114, n440. 19. Tradition de 'Al ; Wa idh tawall sa'a fi l-ard li-yufsida fh wa yuhlika t-harth wa l-nasl bi-zulmihi wa s' siratihi wa'llhu la yuhibbu l-fasd ; ibid., II/113, n435. 20. Tradition de Ja'far ; Sal bani Isra'ila kam taynhum min ayatin bayyina fa-minhum man mana wa minhum man jahada wa minhum man aqarra wa minhum man baddala wa man yubaddil ni'mata'lah min

ba'di ma ja'athu fa-inna'llaha shadid al-'iqab ; ibid., II/114, n440. 21. Tradition de Ms ; Lahu ma fi l-samawati wa ma fi l-ard wa m baynahum wa m tahta l-thar 'lam al-ghayb wa 'lam al-shahda al-rahrnn al-rahm man dha alladhi yashfa'u 'indahu ill bi-idhnih , ibid., II/113, n437. 22. Tradition de Ja'far ; Wa kuntum 'ala shafa hufratin min al-nr fa-anqadhakum minh bi-Muhammad , ibid., II/265, n208. 23. Tradition de 'Ali ; Ula'ika lladhina ya'lamu'llah ma fi qulbihim fa-a'rid 'anhum fa-qad sabaqat 'alayhim kalimat al-shaq' wa sabaqa lahum al-'adhb [ici manque: wa 'izhum] wa qul lahum fi anfusihim qawlan balighan , ibid., I/266, n211. 24. Tradition de Ja'far ; Thumma l yajid fi anfusihim harajan mimm qadayta min amr al-wali wa yusallim li'llh al-t'a taslman/ wa law ann katabn 'alayhim ani'qtul anfusakum wa sallam l-imm taslman awi'khruj min diyrikum lahu m fa'alhu ill qall minhum wa law anna ahl al-khilf (au lieu de : annahum) fa'al m y'azn bihi lakna khayran lahum wa ashadda tathbtan , ibid., I/265-266, n210. 25. Tradition d'al-Rid ; Fa anzala'llh sakinatahu 'ala raslihi (au lieu de : 'alayhi) wa ayyadahu bi jundin lam tarawh , ibid., II/231, n571 ; le dbut du verset relate l'pisode de la Caverne o s'taient rfugis le Prophte et Ab Bakr; le passage que nous avons relev est marqu, dans la Vulgate officielle, d'une certaine ambigut quant l'identit de celui sur qui est descendue la Sakina divine et qui est soutenu par les Armes invisibles : est-ce le Prophte ou Ab Bakr ? Selon les imms, le Coran originel ne comportait pas cette ambigut. Sur la Sakna coranique, provenant de la shkina en hbreu (dans la tradition juive : immanence de Dieu, Sa prsence en un lieu ou Dieu Lui mme; dans la tradition chrtienne : la Gloire du Seigneur, Prsence divine) cf, D. Masson, Le Coran, I/Notes, Q. II/248-1. 26. Tradition de Ja'far ; Laqad j'an (j'akum) raslun min anfusin (anfusikum) 'azzun 'alayhi m 'anitn ('anitt um) harisun 'alayn ('alaykum) bi l-mu'minin ra'fun rahim , ibid; II/231, n570 27. Tradition de Ja'far ; Wa laqad 'ahidn ila dama min qablu kalimtin fi Muhammad wa 'Al wa Ftima wa l-Hasan wa l-Husayn wa l-a'imma min dhurriyyatihim fa-nasiya , al-Kulayn, Usl, " k. al-hujja ", bb fihi nukat wa nutaf min al-tanzl fi l-walya, II/283, n 23. 28. Tradition de 'Ali ; Wa m arsaln min qablika min rasl wal nabi wa l muhaddath ill idh tamanna alqa al-shaytn fi umniyyatihi , Basa'ir, section 7, bb 5, n3 et 8, pp. 319 et 321. 'Ali b. Ibrhm al-Qumm, Tafsir, II/89 29. Tradition de Ja'far : Wa man yuti'i 'llh wa raslahu fi walyati 'Ali wa walyati l-a'imma min ba'dihi faqad fza fawzan 'azman , Usl, ibid; II/279, n8. 30. Tradition d'al-Rid ; Shara'a lakum y l Muhammad min al-dn m wassa bihi Nhan wa'lladhi awhain ilayka y Muhammad wa m wassayn bihi Ibrhima wa Musa wa 'Isa an aqim din al Muhammad (au lieu de : al-din) wal tatafarraq fihi wa kn 'ala jam'atin kabura 'ala al-mushrikn man ashraka biwalyati 'Ali m tad'hum ilayhi min walyati 'Ali inna 'llha y Muhammad yahdi ilayhi man yunib man yujbuka ila walyati 'Al (au lieu de : yajlaba ilayhi man yash' wa yahdi ilayhi man yunb , al-Kulayni, alRawda, II/163, n502 ; 31. Tradition de 'Al ; Sa'ala s'ilun bi-'adhbin waqi', lil-kfirin bi-walyati 'Ali laysa lahu dafi', min

Allah'ihi dhi l-ma'arij , al-Kulayn, al-Rawda, I/83, n18. 32. Ibn Bbye, Amali, majlis 47, n9, p. 280. 33. Al-Kulayn, al-Rawda, II/246-247, n586 ; le texte est repris par al-Sharf al-Rad dans sa compilation de Nahj al-balagha (pp. 447-448), mais il censure la dernire phrase, la plus parlante. 34. Al-Kulayn, op. cit, I/75-79 (lettre d'al-Bqir Sa'd al-Khayyir qui doit tre Sa'd b. Turayf al-Hanzal ; 35. ... Kullu umma qad rafa'a'llhu 'anhum 'ilm al-kitb hina nabadhhu wa wallhum 'aduwwahum... aqm hurfahu wa harraf huddahu... ghayyar 'ura al-din... fa 'rif ashbb al-ahbr wa l-ruhbn alladhina sr bi-kitmn al-kitb wa tahrifihi... a'rif ashbhahum min hdhihi l-umma alladhina aqm hurf al-kitb wa harrafhu , al-Rawda, I/76-77. 36. ... L taltamis dina man laysa min al-shi'a : .. fa'innahum al-kh'inn khan' llah wa raslahu wa khn amanatahuma... u'tumin 'ala kitbi 'llaih fa-harrafhu wa baddalhu... wa dull 'ala wult al-amr minhum fa'nsaraf 'anhum... , ibid., I/181. 37. Al-Ash'ar, Maqalal al-islmiyyin, d. H. Ritter, p. 47 et la note de l'diteur. 38. Ibn Hazm, Fisal, IV/182. 39. Al-Isfar'in Thir b. Md, al-Tabsr fi-din, p. 43. 40. Voir par exemple Basa'ir, section 4, bb 6 (contre les trois premiers califes) ; al-Kulayn, al-Rawda. 41. Inna l-islm bada'a ghariban wa saya'du ghariban fa-tb li l-ghurab' , cf. par exemple al-Nu'mn, K. al-ghayba, bb 22, pp. 455-457 42. Kuffa 'an hadhihi l-qir'a iqra' kam yaqra'u l-ns ("les gens", dans la terminologie imrnite, al-ns est un des termes qui dsignent les musulmans non sh'ites, les "sunnites") hatta yaqmu l-q'im fa-idh qma lq'im qara'a kitb Allh 'azza wa jalla 'alli hadihi wa akhraja l-mushaf alladhi katabahu 'Ali , al Kulayni, Usul. k. fadl al-Qur'n , bb al-nawdir, n23 (= 3577), IV/443-444. 43. Sufyan b. al-Samt qla sa'altu Aba 'Abdi'llh 'an tanzil al-Qur'an qla'qra' kam 'ullimtum , alKulayni, op. cit., n15 (= 3569), IV/440 ; 44. Ibn Bbye, Rislat al-i'tiqdt, traduction anglaise de A. A. A. Fyzee, A Shi 'ite Creed; p.85. 45. Ibid., 86-87. 46. Al-Nu'mn, al-Muhkam wa l-mutashbih, 12 ; id., K. al-ghayba, 99. Sur ce tournant de la position immite, voir aussi E.Kohlberg, Sorne notes ... , 212 sq. 47. Il suffit de voir comment les diteurs-traducteurs des oeuvres d'al-Kulayni ou d'al-Nu'mn, tous des religieux, ont du mal cacher leur gne devant les traditions qui nous proccupent; d'abord par un systme arbitraire de ponctuation on essaye de prouver que les passages coraniques en trop sont en fait des commentaires des imms. Ensuite il y a des discussions interminables et tout aussi arbitraires en note sur la qualit des chanes de transmission de ces traditions.

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