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  • 8/3/2019 CPII Immigration Vieillissement

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    L E T T R E D UCEPII

    N 311 - 15 juin 2011

    I M M I G R A T I O N P E U T E L L E S A U V E R N O T R E S Y S T M EP R O T E C T I O N S O C I A L EAu dbut des annes 20001, le recours une immigration de remplacement tait avanc en rponse au dclin dmographiqueannonc (et en particulier celui de la population active). cet objectif quantitatif est venue se greffer, quasiment de concert,

    l'ambition d'un contrle galement qualitatif des flux d'entres : l'immigration slective. L'un des arguments affichs pour soutenir cette inflexion de la politique migratoire tait une contribution nette aux finances publiques plus importante dela part des immigrs qualifis comparativement celle des immigrs peu qualifis2. Ainsi, l'immigration, en limitant leprocessus de vieillissement dmographique, pourrait contribuer la rduction du fardeau fiscal associ, et ceci d'autant plusque la politique migratoire est slective.

    Cette lettre fournit, l'aide d'un Modle d'quilibre Gnral Calculable, une valuation de la contribution de la politiquemigratoire la rduction du besoin de financement de la protection sociale, sur l'horizon du processus de vieillissementdmographique. L'arrt de l'immigration partir de 2010 aboutirait un creusement de ce besoin de financement de 1,3% l'horizon 2050. Une politique migratoire plus volontariste (un doublement du flux net annuel moyen) permettrait derduire le fardeau fiscal du vieillissement mais au prix de transformation dmographiques consquentes. Le gain relatif li la slectivit de la politique migratoire est temporaire et disparait long terme.

    I Le cot social du vieillissementdmographique

    Le nouveau rgime dmographique qui se met progressivementen place en France est marqu par un vieillissement par le haut(allongement de l'esprance de vie associ un maintien de lapopulation en ge de travailler avec un taux de natalit relativementlev et des flux migratoires nets consquents) et se trouve treconjoncturellement amplifi par le contre-choc des gnrationsdu baby-boom. Aprs avoir provoqu un rajeunissementtransitoire de la population, ces gnrations accentuent prsentle vieillissement en arrivant nombreuses l'ge de la retraite. Leratio de dpendance (mesur ici comme la population des 65 anset plus rapporte la population des 16-64 ans) devrait passer d'unpeu plus de 25% en 2000 prs de 45% en 2050.

    Les retraites et la sant, qui reprsentent l'heure actuelle prs de80% des dpenses sociales en France, seront les principales branchesaffectes par ces transformations dmographiques. La plupart desrapports et tudes3 s'accordent sur l'ampleur du fardeau financierque va faire peser le vieillissement sur le rgime de retraite parrpartition. La part du PIB ncessaire au financement des retraitesdevrait passer de 11,6% en 2000 plus de 14,6% en 2050, conduisant un besoin de financement de presque 1,7 point de PIB l'horizon2050, si aucune rforme nouvelle n'est entreprise. Les dpensesde sant sont galement appeles crotre fortement sur la mmepriode, passant de 9,4% en 2000 13,7% en 20504. Globalement,les besoins de financement cumuls de ces deux branches pourraient

    C E N T R E

    D ' T U D E S P R O S P E C T I V E S

    E T D ' I N F O R M A T I O N S

    I N T E R N A T I O N A L E S

    1. Nations-Unies, Division de la Population (2000), "Migrations de remplacement, est-ce une solution pour les populations en dclin et vieillissantes ?", New York,(ESA/P/WP.160).

    2. X. Chojnicki (2006), "Vieillissement dmographique et immigration internationale : un modle de comptabilit gnrationnelle applique la France", conomieet Prvision, n 174.3. Voir par exemple COR (2010), "Retraites : Perspectives actualises moyen et long terme en vue du rendez-vous de 2010", Huitime rapport du Conseild'Orientation des Retraites, La documentation franaise.4. La hausse des dpenses de sant s'expliquent aussi, et en grande partie, par des changements dans la morbidit et dans les pratiques (B. Dormont, M. Grignon &H. Huber (2006), "Health expenditure growth: reassessing the threat of ageing", Health Economics, 15: 947963).

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    atteindre prs de 5% du PIB en 2050, alors que leurs comptes taientglobalement quilibrs au dbut des annes 2000. Les prvisionspour les autres branches de dpenses sociales, sur le mme horizon,sont plus optimistes et tablent plutt sur des excdents, mais quirestent largement insuffisants pour compenser les dficits des deuxplus importantes branches. Le besoin de financement de l'ensemble

    de la protection sociale est ainsi valu 3% en 2050 (cf. tableau 2,scnario de rfrence).

    I Le poids de l'immigrationdans les finances publiques

    Avant de s'interroger sur la contribution de diffrentes politiquesmigratoires envisageables un allgement du fardeau fiscal duvieillissement, il semble primordial de rappeler quelques lments

    factuels sur la contribution nette moyenne des migrants aux comptessociaux. Plusieurs tudes rcentes5 montrent qu'en moyenne, lesmigrants contribuent moins aux recettes de la protection sociale queles autochtones et peroivent plus de prestations. Cette diffrencede contributions nettes s'observe essentiellement pendant la priodede la vie active (graphique 1). Elle s'explique principalement par desdiffrences de prlvements : les prlvements obligatoires verss parun immigr g de 40 ans sont par exemple infrieurs de prs de20% au montant acquitt par un natif du mme ge. La principaleexplication tient au moindre niveau de qualification des populationsimmigres (par exemple, presque 50% des immigrs gs de 30 ans

    en 2006 avait un niveau de diplme infrieur au baccalaurat contre34% chez les autochtones) et dans les difficults d'insertion qu'ilspeuvent rencontrer sur le march du travail (leur taux de chmageest environ deux fois suprieur au reste de la population). Dans lemme temps, les immigrs sont surreprsents dans certains risquessociaux tels que le risque chmage, aides sociales ou famille, dontles prestations sociales concernent pour l'essentiel des individusen ge d'activit. Inversement, aprs 60 ans, les transferts moyensreus par les immigrs deviennent infrieurs ceux des autochtones,notamment parce que les premiers utilisent moins le systme desant (du fait de barrires culturelles et informationnelles, d'unesituation conomique et sociale plus dfavorise, d'une moindrecouverture par des complmentaires6) et touchent de plus petitespensions de retraite (car leur carrire professionnelle a t pluscourte et heurte).En dfinitive, mme si, pour un ge donn, la contributionnette des migrants est toujours infrieure celle des autochtones(sauf au-del de 60 ans), le fait qu'ils soient en moyenne plus

    jeunes (70% des immigrs ont entre 20 et 60 ans contre 53%chez les autochtones), et donc regroups dans les catgoriesde contributeurs nets au budget public, va venir entirement

    contrebalancer l'ventuel "surcot" pour certaines branchesde la protection sociale. Ainsi, la contribution nette globale del'immigration au budget des administrations publiques seraitpositive et de l'ordre de 3,9 milliards d'euros pour l'anne 20057.

    Ce gain potentiel dcoulant de l'immigration est-il une raisonsuffisante pour orienter la politique migratoire en rponse au dfidu vieillissement dmographique ? Pour rpondre cette question,nous utilisons les rsultats d'un modle d'quilibre gnralcalculable appliqu au cas de la France. L'impact conomique del'immigration ne se rduit pas aux seuls effets sur les financespubliques mais affecte l'ensemble de l'conomie (voir encadr 1).De plus, une simple approche statique ne permet pas de connatreavec prcision l'ampleur et le signe de la contribution nette desmigrants au systme de transferts sociaux. On sait par exempleque les revenus d'une famille d'immigrs croissent avec le temps

    alors que les services qu'ils reoivent diminuent ; qu'une partiedes immigrs prtendra plus tard comme les natifs leur pensionde retraite, qu'une autre partie non-ngligeable retournera dansles pays d'origine aprs la cessation d'activit. Ds lors, le niveaud'analyse correcte ne peut donc qu'tre intergnrationnel de sorte intgrer les effets de cycle de vie.

    I Une France sans immigration

    Afin de quantifier la contribution potentielle de l'immigration la rduction du fardeau du vieillissement dmographique, nousvaluons pour commencer l'impact des flux migratoires tels qu'ilssont anticips et projets dans les projections dmographiquesofficielles de l'INSEE (flux nets de 100 000 personnes). Pour cela,la mthode la plus simple consiste comparer les rsultats dumodle d'quilibre gnral calculable simul avec ces flux officiels( scnario de rfrence) aux rsultats obtenus par une simulationcontrefactuelle dans laquelle tous les flux sont nuls partir de2010 ( scnario sans immigration). L'arrt de l'immigration a deseffets consquents sur la dmographie franaise (tableau 1). La

    5. Voir notamment O Monso (2008), "L'immigration : quels effets sur les finances publiques ?", Revue Franaise d'conomie, 23(2) ou X. Chojnicki, C. Defoort, C. Drapier,L. Ragot & H. Rapoport (2010), "Migrations et protection sociale : tude sur les liens et les impacts de court et long terme", Rapport pour la Drees-MiRe.6. Voir par exemple Dourgnon et al. (2009), "Le recours aux soins de ville des immigrs en France", Questions d'conomie de la sant, IRDES.7. Voir Chojnicki et al. (2010), op. cit., ou Chojnicki (2011), "Impact budgtaire de l'immigration en France", Revue conomique, 62 (3).

    -25,000-20,000-15,000-10,000-5,000

    05,000

    10,00015,00020,00025,000

    0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

    Taxes-Natifs Taxes-Immigrs Transferts-NatifsTransferts-Immigrs Taxes Nettes-Natifs Taxes Nettes-Immigrs

    Graphique 1 Structure par ge des prlvements obligatoires et transferts(en euros)

    Source: X. Chojnicki (2011).

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    population totale serait rduite d'environ 10% en 2050 par rapportau scnario de rfrence ; l'effet tant encore plus marqu pour lapopulation en ge de travailler, avec une baisse d'environ 11,5%.

    La part des immigrs dans la population franaise des 15 anset plus diminuerait alors continument sans grande surprise. Ilsne reprsenteraient plus que 3,8% de cette population en 2050contre 10,7% dans le scnario de rfrence. La structure par gedes flux entrants tant relativement jeune (70% des nouveauximmigrs en 2005 avaient moins de 30 ans), le ratio de dpendancese dgraderait sensiblement dans le scnario sans immigration(46,9% en 2050 contre 43,4 dans le scnario de rfrence). Auniveau macroconomique, l'effet le plus notable tient dans larduction du PIB : stopper l'immigration revient appliquer unchoc dmographique ngatif qui affecte sensiblement la population

    active, donc le facteur travail. Cette rduction du PIB, combine l'accroissement du ratio de dpendance, joue dans le sens d'unaccroissement des dpenses de protection sociale en pourcentagedu PIB. Par rapport au scnario de rfrence, la variante sansimmigration aboutirait un accroissement de ces dpenses de1,3 point de PIB en 2050 et se traduirait par une augmentation

    mcanique, pratiquement du mme montant, du besoin definancement (tableau 2).Les effets bnfiques de l'immigration sur les comptes de la

    protection sociale proviennent donc essentiellement de la structurepar ge des flux nets, globalement plus jeunes que la populationfranaise dans son ensemble, et affectent principalement, et sanssurprise, les deux branches de la protection sociale les plus sensiblesaux volutions dmographiques (retraites et sant).

    I Des immigrs slectionns

    Cet effet positif des flux migratoires tels que projets parl'INSEE nous amne assez naturellement nous interroger sur la

    contribution d'une politique migratoire plus ambitieuse qui auraitpour objectif de rduire la charge financire du vieillissementdmographique. Se pose alors immdiatement la question de ladfinition des volumes de flux souhaits. Une cible dmographiquecherchant contrecarrer le processus de vieillissement n'est pasenvisageable. Pour s'en convaincre, les flux migratoires ncessaires

    pour maintenir constant le ratio de dpendanceaboutiraient au doublement de la population franaiseenviron tous les quarante ans8. Inversement un objectifde migrations de remplacement, consistant utiliserl'immigration des fins de stabilisation de la taille de lapopulation active, n'a plus de sens en France o cettepopulation devrait rester globalement stable au vu desdeux derniers exercices de projection de populationraliss par l'INSEE9. Une manire simple de dfinirune politique migratoire plus ambitieuse consiste alors considrer une augmentation des flux qui puisse tre

    juge raliste. Les variantes simules sont donc calessur des flux migratoires, en proportion de la populationfranaise, identiques ceux observs lors de la derniregrande vague d'immigration lors de la fin des annes

    L'approche en quilibre gnral calculable permet d'valuer simultanment l'ensemble des effets conomiques induits de l'immigration* : Le choc d'offre sur le march du travail induit un effet de dilution du capital par travailleur. L'entre de nouveaux travailleursaffecte la productivit des facteurs de production, modifiant ainsi leur rmunration. Une redistribution s'opre ds lors destravailleurs vers les dtenteurs du capital physique. Une autre redistribution, entre les travailleurs, est galement l'uvre. Les immigrs tant gnralement moins qualifis que lesnatifs, leur arrive entrane une pression la baisse du salaire des travailleurs peu qualifis (facteur substituable) et une hausse de la

    prime de qualification. L'impact budgtaire de l'immigration dpend du type de migrant considr, de la structure par ge des flux migratoires maissurtout de leur niveau de qualification. Les modifications des salaires, du taux d'intrt et des finances publiques, conscutives une entre significative de nouveaux immigrs,ne sont pas sans effets sur les comportements des natifs ; en particulier sur leur choix ducatif, d'pargne et d'offre de travail.

    Encadr 1 L'apport de l'quilibre gnral

    8. D. Blanchet (2002), "Immigration et avenir dmographique", dansImmigration, march du travail, intgration, Rapport du Commissariat Gnral du Plan.9. I. Robert-Bobe (2006), "Projections de population 2005-2050 pour la France mtropolitaine : mthode et rsultats",Document de travailde l'Insee F0603 etN. Blanpain & O. Chardon (2010), "Projection de population 2007-2060 pour la France mtropolitaine", INSEE Rsultats - Socit 117.

    * Pour une description complte du modle et des rsultats prsents dans cette lettre, voir X. Chojnicki & L. Ragot (2011), "Immigration, vieillissement dmographiqueet financement de la protection sociale : une valuation par l'quilibre gnrale calculable appliqu la France", Document de travail du CEPII, n 2011-13.

    2000 2010 2030 2050 2100Population en ge Scnario de rfrence 38 318 40 530 40 353 40 351 43 052de travailler Sans immigration

    0,0 -1,0 -6,0 -11,5 -24,1

    (en milliers) Immigration non selective

    0,0 0,6 6,4 11,5 19,0

    Immigration neutre 0,0 0,5 6,3 11,2 17,3 Immigration selective 0,0 0,5 6,2 10,9 16,1

    Part des immigrs Scnario de rfrence 8,6 9,7 10,5 10,7 9,8(en % de la population Sans immigration

    a0,0 -0,7 -3,9 -6,9 -9,8

    15 ans et +) Immigration non selectivea

    0,0 0,4 4,0 6,9 8,2 Immigration neutrea 0,0 0,4 4,0 7,0 8,5 Immigration selectivea 0,0 0,4 4,1 7,1 8,7

    Ratio de dpendance Scnario de rfrence 25,2 25,3 38,1 44,2 42,8(Pop 65+ / Pop 15-64 en %) Sans immigration

    a0,0 0,3 2,3 3,6 3,9

    Immigration non selectivea 0,0 -0,1 -1,9 -1,9 -0,2 Immigration neutrea 0,0 -0,1 -1,9 -1,7 0,6 Immigration selectivea 0,0 -0,1 -1,8 -1,6 0,9

    Tableau 1 Structure de la population franaise pour les diffrents scnarios

    a Dviation en points de pourcentage par rapport au scnario de rfrenceb Dviation en pourcentage du scnario de rfrenceSource : X. Chojnicki et L. Ragot (2011).

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    cinquante (soit environ 0,35% de la population totale) ce qui

    revient pratiquement doubler les flux nets d'ici 2050 (+200 000au lieu des +100 000 dcoulant des projections de l' INSEE). Surla base de ce choc quantitatif, trois variantes, ne se distinguantque par le degr de slectivit de la politique migratoire, sontsimules. Nous pouvons ainsi mesurer les effets d'une politiquemigratoire plus ou moins slective selon le niveau de qualification,sachant que la contribution nette instantane aux finances de laprotection sociale est d'autant plus leve que les immigrs en ged'activit sont qualifis. Dans la variante immigration non slective,les caractristiques des flux migratoires sont identiques celles desmigrants du scnario de rfrence. Dans la variante immigration

    neutre, la politique devient slective et impose une structure parqualification des flux entrants identique celle de l'ensemble dela population franaise du scnario de rfrence. Dans le dernierscnario, immigration slective, la structure par qualification desflux entrants est similaire celle de la gnration des natifs les plusqualifis chaque priode (la gnration des 25-34 ans).L'augmentation sensible des flux dboucherait sur un accroissementcontinu de la part des immigrs dans la population des 15 ans etplus, qui atteindrait presque 18% en 2050 quelle que soit la variantesimule contre 10,7% dans le scnario de rfrence (tableau 1).Compte tenu de la structure par ge des nouveaux entrants(compris essentiellement entre 25 et 64 ans), ces chocs migratoires

    se traduiraient par une augmentation sensible de la population enge de travailler, entre +10,9% et +11,5% en 2050 selon le type depolitique migratoire considr. L'accroissement serait d'autant plusimportant que la politique migratoire est peu slective puisque letaux de fcondit est dcroissant avec le niveau de qualification.Le choc dmographique est globalement symtrique celui expos

    dans la variante sans immigration. Cependant, les effets diffrentquelque peu en fonction de l'horizon temporel retenu en raison ducaractre temporaire de l'impact positif sur le ratio de dpendance,trs sensible la structure par qualification des nouveaux entrants.Dans tous les cas, la baisse du ratio de dpendance, par rapport sa valeur dans le scnario de rfrence, serait maximale en 2040,ensuite l'cart se rduirait et deviendrait mme positif l'horizondu sicle pour les politiques plus slectives. L'effet positif n'estdonc que transitoire. Assez logiquement, la rduction du besoin definancement du rgime retraite atteint son point culminant en 2040.

    Les flux supplmentaires d'immigrs, quelle que soit la structurepar qualification, accroissent court-moyen terme le nombre decotisants et ont peu d'impact sur la structure des inactifs, donc in

    finesur le montant total des pensions. plus long terme, ces fluxvieillissent, entranant une augmentation du volume des pensionsd'autant plus importante que ces nouveaux retraits sont qualifis.Avec des politiques slectives, les revenus des cotisants sont pluslevs mais moyen terme la combinaison d'un taux de natalitplus faible et d'une esprance de vie plus leve l'emporte et rduitles gains financiers qu'octroie une politique plus slective.Plus gnralement, une politique migratoire plus ambitieuse

    permettrait de rduire le fardeau fiscal du vieillissement en 2050d'un peu plus de 20% sans critre de slection et d'environ 30%avec une politique trs slective. Ce qui n'est pas ngligeable maisreste relativement modr lorsque l'on compare ces rsultatsavec les transformations dmographiques qu'impliquent ces fluxmigratoires. D'autant plus, qu' trs long terme ( l'horizon 2100),ces gains disparaissent quasiment pour la politique trs slective etrestent faiblement positif pour la politique non slective (baisse dubesoin de financement de 0,5 point de PIB, selon notre modle).

    Xavier Chojnicki & Lionel Ragot*

    [email protected]

    CEPII, PARIS, 2011RDACTIONCentre d'tudes prospectiveset d'informations internationales113, rue de Grenelle75700 Paris SP 07Tl. : 33 (0)1 53 68 55 14Fax : 33 (0)1 53 68 55 03

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    RDACTION EN CHEF :Gunther Capelle-Blancard

    RALISATION :

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    LeCEPIIest sur le WEBson adresse : www.cepii.frISSN 0243-1947CCP n 1462 AD

    15 juin 2011Imprim en France par leCentre d'Analyse Stratgique

    Cette lettre est publie sous la responsabilit

    de la direction du CEPII. Les opinions qui y

    sont exprimes sont celles des auteurs.

    L A L E T T R E D UCEPII

    En % du PIB 2000 2010 2020 2030 2050 2100Retraites

    Scnario de rfrence 0,0 -0,5 -1,1 -1,7 -1,7 -1,7Sans immigrationa 0,0 -0,2 -0,5 -0,7 -1,1 -1,8 Immigration non selectivea 0,0 0,1 0,4 0,8 0,7 0,5 Immigration neutrea 0,0 0,1 0,5 0,8 0,8 0,3 Immigration selectivea 00 0,1 0,5 0,8 0,7 0,2

    Sant

    Scnario de rfrence 0,0 0,0 -1,0 -2,0 -3,2 -3,1Sans immigrationa 0,0 -0,1 -0,2 -0,1 -0,2 -0,7 Immigration non selectivea 0,0 0,0 -0,1 0,2 0,0 0,3 Immigration neutrea 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,2 0,4 Immigration selectivea 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,3 0,3

    Total protection socialeScnario de rfrence 0,0 -0,5 -0,8 -1,8 -3,0 -3,0Sans immigrationa 0,0 -0,2 -0,6 -1,0 -1,3 -1,9 Immigration non selectivea 0,0 0,1 0,6 0,6 0,8 0,5 Immigration neutrea 0,0 0,2 0,7 1,1 1,1 0,1 Immigration selectivea 0,0 0,3 0,8 1,2 1,1 0,0

    Tableau 2 Besoin de financement de la protection sociale

    a Dviation en points de pourcentage par rapport au scnario de rfrenceSource: X. Chojnicki et L. Ragot (2011).

    * Xavier Chojnicki est charg de recherches au CEPII et matre de confrences l'Universit Lille II. Lionel Ragot est conseiller scientifique au CEPII, Professeur l'Universit d'Evry, et chercheur associ la chaire Transitions dmographiques, Transitions conomiques (Fondation du risque).