cours meillassoux - copie 2

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  • 8/18/2019 Cours Meillassoux - Copie 2

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    Cours

    Voir Colas Duflo, La finalité dans la nature de Descartes à Kant , PUF, 1996.

    Les critiques de la finalité suffisent-elles à tuer dans l'oeuf le retour !in"urnéen de la t#éolo$ie naturelle %

    &l s'a$ira dans ce cours de faire aloir l'intér(t des )olé*iques autours de la notion de finalité. &l s'a$it d'un

    conce)t classique et d'un su+et de discussion trs actuel, nota**ent d à une resur$escence de la t#éolo$ie naturelle

    dans les années / 0liée à la crise du dar!inis*e. 2n déter*inera ce que la )#iloso)#ie a à en dire. &l e3iste un néofinalis*e conte*)orain, il faut en )ro)oser une critique des dierses ariantes. La sin$ularité de notre )osition tient

    au refus de trois t#ses.

    1 2n refuse d'affir*er que l'ense*"le des t#ses néo-finalistes se réduisent à des discours o"scurantistes 0il 4

    a un no4au ar$u*entatif qui récla*e discussion. L'ant#ro)is*e, la t#éolo$ie naturelleinscrite dans le c#a*)s de la )#ilo anal4tique sont des discours structurés et )as des

    discours de )ro)a$ande. &l 4 a "ien un ar$u*entaire auquel il faut ré)ondre

    t#éorique*ent, il faut discerner l'idéolo$ie de l'ar$u*entation dans les courants néo-

    finalistes des 5/ dernires années.

    5 7ous n'acce)tons )as les anti-finalistes qui ré)ondent en scientifiques darwinistes  au néo-finalis*e. La

    science est i*)uissante à ré)ondre au3 finalistes )arce qu'ils ces derniers se )lacent dansle c#a*)s *éta)#4sique. 7ous *ontrerons que les finalistes )rennent )ied sur une

    situation ar$u*entatie sin$ulire que 8eillassou3 a))elle la tenaille finaliste qui les

    rendent i**unisés à toute ré)onse de t4)e scientifique.

    :; 2n s'o))ose à ceu3 qui considrent aussi que la question du finalis*e est essentielle*ent )#iloso)#ique et

    qu'elle a été ré$lée de)uis lon$te*)s de *ulti)les fau*e ou ?ant. Cette do3a est lar$e*ent ré)andue )ar*i les

     )#iloso#es de tradition continentale. @out se )asse co**e si la question était ré$lée. Pour contrer cette t#se, on s'attardera lon$te*)s sur les $rands ar$u*entaires de l'anti-

    finalis*e et *ontreront leur insuffisance face au3 for*es conte*)oraines du finalis*e. &l

    s'a$ira alors de )ointer oA réside la fai"lesse des )rinci)au3 ar$u*entaires anti-finalistes.Cette fai"lesse tient en la cro4ance en la nécessité des lois naturelles, )#4siques et

     "iolo$iques. La constance des lois de la nature est un fait et non une essence. L'intér(t de

    cette t#se sur la *odalité des lois )#4siques fournit à l'antifinalis*e un ar$u*entaire )lus

    efficace que ce que nous e3a*inerons.

    La tenaille finaliste B face au néo finalis*e, ce n'est )as une "onne straté$ie que de laisser l'#o**e de

    science s'en c#ar$er. Les )ensées finalistes iennent de la *éta)#4sique, ses ar$u*ents ne ressortissent )as du ressort

    de la science, notre contre-ar$u*entaire doit (tre )#iloso)#ique. i la science est dé*unie, c'est en raison d'un

    certain t4)e d'ar$u*entation qui fait éclater le caractre stricte*ent *éta)#4sique du dé"at. &l se troue que lesar$u*entaires des deu3 )rinci)au3 ca*)s finalistes 0le créationisme  et l'anthropisme se eulent a))u4és )ar les

    découertes des sciences de la nature. &ls s'a))uient sur certains résultats de la science conte*)oraine )our lé$iti*er 

    l'e3istence d'une cause surnaturelle et intelli$ente du *onde )#4sique et "iolo$ique. i leur ar$u*entaire a"outit au

    *(*e résultat, à saoir qu'il est sinon certain du *oins extrêmement probable qu'il e3iste une cause intelli$ente du*onde, leur fa

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    co*)osantes iantes dans un *ilieu terrestre su))osé il 4 a trois *illiards d'années dé)ouru d'or$anis*es. es

    calculs a"outissent à l'idée qu'une en=4*e constituée de // acides a*inées a )u (tre )roduite )ar #asard selon une

     )ro"a"ilité de 1//. ac#ant qu'il faut quelque /// en=4*e )our )roduire une "actérie )ar #asard, il 4 a eniron

    1E1/://// c#ances de créer une "actérie. >o4le s'était lié à de )areils calculs, et la )ro"a"ilité d'un tel ééne*ents'aérait équialente à celle d'une tornade )assant dans un entre)t de ferrailleur et construisant un Goin$ H: au

     )assa$e. 2r )our le calcul de cette fai"le )ro"a"ilité, on s'est dé+à donné toutes constituées les en=4*es dont il est

    question, *ais si on re*onte à la sou)e )ri*itie dans un *ilieu oA tous les or$anis*es se dé)lacent au #asard la

     )ro"a"ilité d'a))arition de la ie serait de 1E1/1///////////. Cette )ro"a"ilité est e*)lo4ée )ar les finalistesco**e )reue de l'insuffisance des )ro"a"iltés à rendre co*)te de l'e3istence de la ie. Le *odle é)icurien et

    lucrécien du #asard consite à dire que les or$anis*es les )lus co*)le3es ont été constitués sur la "ase d'un te*)s

    infini qui autorise de telles )ro"a"ilités. Pour ce qui est de l'a))arition de la ie telle que nous l'aons succinte*ent

    décrite, on ne dis)ose )as d'un )areil te*)s infini 0qui nous autoriserait à croire qu'une telle )ro"a"ilité )u seréaliser dans la *esure oA la @erre s'est créé il 4 a : *illiards d'années 0l'interale de te*)s est fini. Les

    créationistes concluent que l'e*er$ence de la ie doit (tre finalisée.

    Un autre ar$u*ent créationiste nous )roient de c#ut=en"er$er, )aru dans les ca#iers de ... de 1991. 2n 4

    lit que la t#se du dar!inis*e est que la selection et le #asard des *utations suffit )our e3)liquer l'éolution de laie, des ori$ines +usqu'à nous. 8ais la selection naturelle n'e3)lique en rien co**ent sur$irait des es)ces douées de

     )ro)riétés anato*iques et )#4siolo$iques nouelles. C'est alors que le dar!inis*e a recours au3 *utations aléatoires.

    2r de)uis les dé"uts de la "iolo$ie *oléculaire on sait que ces *odifications au #asard du $éno*e sont tout à fait

    analo$ue à celles qui se )roduisent quand on co)ie un te3te B *ot ré)été ou interertit, lettres défor*ées ou o*ises,

    etc. Pour les dar!iniens, l'#istroire de la ie est à l'éc#elle )rs celle des *anuscrits $recs et latins qui ne nous sont )arenus qu'à la suite d'une c#aIne de co)ies et reco)ies ré)étées tout au lon$ du *o4en-J$e. L'analo$ie a si loin

    que l'on )ourrait utiliser )our la )#ilolo$ie des al$orit#*es inentés )our reconstituer l'ar"re $énéalo$ique des )rotéines. Pourant )ersonne n'acce)terait l'#4)ot#se selon laquelle tel *anuscrit d'une co*édie latine d'ori$ine

    douteuse ne serait que le dernier aatar d'un traité de +ardina$e *al*ené au #asard )ar une succession de scri"es )eu

    soi$neu3. Ce serait )ourtant *ét#é*atique*ent *oins i*)ro"a"le que la t#éorie dar!inienne affir*ant qu'il a suffit

    du #asard )our que s'accu*ule dans une *(*e li$née d'ani*au3 toutes les *utations requises )our a"outir au3éttonantes *ac#ines iolentes que sont les ani*au3. K l'#eure actuelle aucun auteur dar!inien ne s'est risqué à

     )résenter des esti*ations c#iffrées rendant )ossi"les de tels *écanis*es e*"r4olo$iques.

    Dans les deu3 cas on )rend )ied sur l'e3tr(*e i*)ro"a"ilité de l'e*er$ence et de l'éolution de la ie )our 

    en inférer l'i*)ossi"ilité d'un #asard à l'ori$ine de la ie et de son éolution, et )ar alternatie su$$érer lecréationis*e. &l ne s'a$it )as de nier la aleur de la science, ce n'est donc )as un discours fanatico-reli$ieu3 il ne

    s'a$it )as de célé"rer l'a))arition diine )our ar$u*enter, *ais de )rocéder au sacrifice du #asard. 2n troue des

    ar$u*ents si*ilaires c#e= ic#ard Denton, !volution d'une théorie en crise traduit en 19. on *anifeste est fixistealors qu'il est lui-*(*e $énéticiens, 15e*e c#a)itre s'intitule #ors du #asard. P. @ort )u"lie c#e= PUF en 199H unrecceuil de ré)onses à Denton.

    Le créationis*e ne suffit )as à faire co*)rendre quelle est l'efficacité conte*)oraine du néo-finalis*e. &l

    n'est )as e3clu que la science troue une solution scientifique 0)ar un autre calcul qui renerse cet ar$u*ent. i lenéo-finalis*e était réducti"le au créationis*e c'est à la science qu'il reiendrait de leur ré)ondre. 8ais le néo-

    finalis*e ne se réduit )as au créationis*e, sa force )roient du fait qu'il )arient au *(*e résultat selon deu3

    straté$ie o))osées. Car en effet su))osons que la science ré)onde ictorieuse*ent au créationis*e, que l'on découre

    que l'e*er$ence de la ie ainsi que son éolution étaient lar$e*ent )ro"a"les B une autre ersion du finalis*eentrerait en +eu et 4 errait le si$ne de sa )ro)re ictoire.

    Pla

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    rec#erc#é de la cause finale. &l s'a$it de déter*iner s'il 4 a eu création aec )ré*iditation ou e*er$ence accidentelle

    de la nature. nqu(te )ossde des caractéristiques s)écifiques qui la différencie de la dé*onstration a )riori et de

    l'e3)érience scientifique. lle )ossde "ien un ra))ort à l'e3)érience et )eut donc se )réaloire de l'e*)iris*e, *ais

    ce ra))ort est celui de la )ensée à une sin$ularité B on c#erc#e la cause ou la série de causes qui a )roduit tel iantou le iant terrestre )ris co**e totalité unique. 2n )art tou+ours d'un fait unique, fut-il co*)le3e. 2n collecte les

    faits, )uis les indices, on recou)e les infor*ations, *ise en "alance des dierses #4)ot#ses selon leur de$ré )ro)re

    de raise*"lance. &l est i*)ossi"le, tout co**e dans une enqu(te )olicire, de déter*iner a"solu*ent quelle

    #4)ot#se est la raie. 8ais il est rationnel de c#oisir celle la )lus )ro"a"le. Le RV&&&e*e sicle est un sicled'enqu(teurs. Les adersaires at#ées auront de cesse d'affir*er que l'enqu(te doit conclure à une *ort accidentelle,

    non )ré*éditée. L'enqu(te ne conduit qu'à un ro*an )olicier.

    Preue )#4sico-t#éolo$ique est une analo$ie. 27 a u co**ent elle fonctionnait aec B la *ontre est àl'#o**e ce que l'oeil est à Dieu. K))liquons un tel raisonne*ent à l'uniers dans son ense*"le. 2n fait de l'uniers

    une *ac#ine dont Dieu est l'inentaire B la *ac#ine est à l'#o**e ce que l'uniers est à Dieu. Cela )ose un )ro"l*e

    s)écifique qui ne se )osait )as dans l'autre analo$ie, il s'a$it du )ro"l*e de l'infini. L'analo$ie fonctionne co**e

    une é$alité entre deu3 ra))orts, celui de Dieu à sa création et de l'#o**e aec ses )roductions. &l s'a$it dans les deu3cas d'un effet attester dans l'e3)érience et identifia"le à une or$anisation +usqu'à une cause )ro"a"le isi"le ou

    inisi"le. 2n re*onte des )roductions de l'#o**e ers l'#o**e, et de l'uniers ers Dieu. 8ais nous n'aons )lus

    affaire à la s)#re finie du cos*os aristotélicien. Le *onde )eut (tre )rolon$é sans li*ite. Ds lors c'est lanalo$ie

    elle-*(*e qui est *ise en )éril )uisque l'effet de la création )osée co**e diine n'est )lus co**ensura"le à celle

    de la )roduction #u*aine. &l n'eest )lus )ossi"le de dé$a$rer une finalité de l'uniers, )uisque la finalité su))ose untout dans lequel les )arties sont a$encées. 8ais le tout ici fait défaut et aec lui une s4sté*aticité close au sein de

    laquelle une orientation )ourrait (tre décelée qui $ouernerait ses élé*ents. L'infinité a )ourtant d'un autre cté unaanta$e a)olo$étique certain, car elle corri$e la finitude tout aussi dan$ereuse de l'analo$ie or$anique. i l'analo$ie

    a))elle à une é$alité de ra))ort entre #u*ains et dieu3, le iant étant fini, son auteur derait (tre lui-aussi )osé

    co**e fini quant à son )uissance et son intelli$ence 0quoiqu'i**ense. 2n to*"erait ainsi dans l'idlatrie d'une

     )uissance écrasante *ais co**ensura"le à l'#u*ain. L'infinité risque de scier la "ranc#e sur laquelle re)ose la )reue de l'e3istence de Dieu.

    ousseau B T'i$nore )ourquoi l'uniers e3iste, *ais +e laisse )as de oir co**ent il est *odifié. Te ne laisse

     )as d'a)erceoir l'inti*e corres)ondance )ar laquelle les (tres qui le co*)osent se )r(tent un secours *utuel. Te suisco**e une #o**e qui errait )our la )re*ire fois une *ontre ouerte et qui ne laisserait )as d'en ad*irer 

    l'oura$e quoiqu'il ne connt )as l'usa$e de la *ac#ine et qu'il n'et )oint ue le cadran. Te ne sais, dirait-il, à quoi le

    tout est "on *ais +e ois que c#aque )ice est faite )our les autres +'ad*ire l'ourier dans le détail de son oura$e,et +e suis "ien sr que tous ces roua$es ne *arc#ent de concert que )our une fin co**une qu'il *'est i*)ossi"led'a)erceoir. ousseau inerse la co*)araison #a"ituelle entre l'uniers et un *écanis*e #orlo$ier. Ku lieu de

    ra))orc#er classique*ent l'uniers d'une *ontre fer*ée dont la finalité serait *anifeste )our l'#o**e *ais le

    fonctionne*ent cac#é, il rend le *écanis*e éident, si$ne que le trio*)#e de 7e!ton a définite*ent *arqué les

    es)rits. 8ais le cadran et donc la fonction, il nous la rend inaccessi"le. Ce n'est )as la )rofondeur du *onde qui nousest dissu*ulé, *ais

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    é**ereille 7e!ton au ter*e de ses .rincipia ce n'est )as l'ordre interne au3 lois *écaniques qu'il a e3#i"er, ce

    n'est )as la loi de la $raitation unierselle, *ais "ien l'inca)acité *anifeste de ces lois à e3)liquer la for*ation et

    l'ori$ine du s4st*e solaire. Car le fait que les )lantes se soient dis)oser à la distance )récise qui leur )er*et à la

    fois de ne )as c#uter et de ne )as s'écarter à l'infini les unes des autres "ref le fait *(*e de la *ise en or"ite des )lantes autours du soleil lui )araIt la *arque éidente du doi$t de Dieu. L'équili"re est si )arfait qu'il ne )eut (tre

    que le fruit d'un #asard incro4a"le ou d'une olonté diine. 7e!ton ne fait donc qu'a))liquer au s4st*e solaire et

    au3 étoiles fi3es le raisonne*ent a))liqué )lus tard )ar Pela4 au3 or$nais*es iants. C'est une )reue créationis*e

    car elle )rend )ied sur une inca)acité naturelle à e3)liquer l'or$anisation de cette *(*e nature. n 1H;; )héorie duciel )ar ?ant. Preue a))liquée à l'orde de l'uniers et non dans l'uniers. La )reue de l'e3istence de Dieu constiste

    à déoiler un uniers inca)a"le de déelo))er un *onde à )artir de ses seules lois 0contraire de Descartes. ?ant

    considre ainsi que l'uniers dans (tre )ensé co**e un *onde infini et éternel si$ne de l'inifnité de son créateur.

    C'est dans l'ordre *(*e de l'uniers, dans sa ca)acité à en$endrer l'ordre que doit (tre co*)rise la lé$iti*ité d'uneanalo$ie entre l'uniers et les )roductions #u*ains.

    Les deu3 )oints d'a))roc#e de la t#éolo$ie naturelle auront été d'une )art le iant et d'autre )art l'uniers,

    quoique la question de l'infini de*eure un dan$er )our elle.

    Descartes )rinci)es de la )#ilo article B su"stituer le co**ent au )ourquoi, ne )as se de*ander à quelle

    fin le *onde a été créé *ais co**ent il a été créé. La finitude de la raison #u*aine ne lui )er*et )as de )énétrer les

    oies du sei$neur. Le *écanis*e de Descartes lui ient de Gacon, il ne refuse )as que Descartes ait )lacé dans

    l'uniers une cause finale *ais elle nous de*eure inaccessi"le. La finalité n'est )as ontolo$ique*ent disqualifiée et

     )eut )arfois aoir accs à la *ét#ode du *écanis*e, ce qui autorise une e3ce)tion B les or$anis*es iants 0cf )raitéde l'/omme, )arution )ost#u*e. Déclaration qui )er*et de faire droit à la finalité dans le traité B +e su))ose que le

    cor)s n'est autre c#ose qu'une statue ou *ac#ine de terre, que Dieu for*e tout e3)rs )our la rendre la )lusse*"la"le à nous qu'il est )ossi"le B en sorte que, non seule*ent il lui donne au de#ors la couleur et la fi$ure de tous

    nos *e*"res *ais aussi qu'il *et au dedant toutes les )ices qui sont requises )our faire qu'elle *arc#e, qu'elle

    *an$e, qu'elle res)ire et enfin qu'elle i*ite toutes celles de nos fonctions qui )euent (tre i*a$inées )rocéder de la

    *atire et ne dé)endent que de la dis)osition de nos or$anes. 7ous o4ons des #orlo$es, des fontaines artificielles,des *oulins, et autres se*"la"les *ac#ines, qui, n'étant faite que )ar des #o**es, ne laissent )as d'aoir la force de

    se *ouoir d'elles-*(*es en )lusieurs dierses fa

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    en tant que la finalité contredit son infinité. elon l'équation, finalité M finité, car on ise un o"+et e3térieur à soi

    lorsqu'il est une fin. Ds lors Dieu n'a$it +a*ais selon des fins. eul un Dieu fini )eut aoir un dessein. C'est

     )ourquoi le corrolaire cité est rela4é )ar la )ro)osition 55 du lire 1 de l't#ique B les c#oses n'ont )u (tre )roduites

     )ar Dieu d'aucune *anire autre et dans aucun ordre autre que de la *anire et dans l'ordre oA celles-ci ont été )roduites. Corrolaire 1 )ro)osition 5 B Dieu ne )roduit )as ses effets )ar la li"erté de sa olonté. n effet, seuls les

    (tres li"res )euent aoir des fins. Un (tre qui ne )ossde aucune fin, ne saurait )osséder aucune li"erté. Dieu n'est

    li"re qu'en tant qu'il est infini *ais certaine*ent )as en tant qu'il )osséderait une li"erté de c#oi3. L'affi*artion

    nécessitariste tout coule de Dieu entraIne le re+et corrélatif de tout finalis*e. Dieu n'enisa$e )as une fin qui setiendrait à lui co**e une )ossi"ilité au re$ard d'une autre, elles seraient )ar là #ors de lui et nierait son infinité. @out

    découle s)ontané*ent de sa )uissance sans +a*ais aoir été )réconfi$uré )ar une fin qui aurait tout aussi "ien

    souli$né sa contin$ence. Koir )our fin tel 3, c'est enisa$er qu'il )ourrait ne )as (tre au )rofit d'une autre fin 4. C'est

     )récisé*ent c#oisir entre deu3 ter*es de faits contin$ents. D'oA ient ds lors que les #o**es i$norent cettenécessité % K))endice de la )re*ire )artie 4 ré)ond. C'ets d'a"ord à cause de leur constituion )ro)re que les

    #o**es tendent à ado)ter des t#ses finalistes. Co*)rendre, c'est co*)rendre )ar les causes. t c'est )arce que nous

    i$norons les causes de notre )ro)res constituion que nous éc#affaudons des raisonne*ent finalistes dont la $énse

    réelle nous éc#a))e. 7ous so**es la )lu)art du te*)s inconscient des causes des c#oses, 4 co*)ris des causes denous-*(*es. Par ailleurs, nous aons conscience de notre désir de ce qui nous est utile. 7ous aons donc conscience

    de notre olonté. 7ous aons conscience de ce que nous oulons, telle "oisson, telle ali*ent *ais non de l'ense*"le

    des causes, )our lesquelles nous oulons ce que nous oulons. t c'est ce déséquili"res de la conscience qui )roduit

    l'illusion de la li"erté. Car nous aons conscience de notre olonté *ais nous )as conscience qu'elle est déter*inée.

    i "ien que nous nous fi$urons (tre li"re, c'est-à-dire aoir une olonté sans cause ca)a"le à )artir de rien deco**encer une nouelle c#aIne de causes et d'effets. n a4ant conscience de notre olonté *ais non de ses causes,

    on est tentés de croire en un finalis*e. Kinsi, sac#ant ce que nous désirons, *ais non la cause de ce désir, nous neconnaissons de notre action que la fin que nous suions détac#ée de la série causale à laquelle elle a))rtient. 7ous

    a$issons en ue de nos fins, et l'e3)lication )ar les fins nous suffit. D'oA ient que nous rec#erc#ons e3clusie*ent

    les causes finales, et l'utilité en toute c#ose 4 co*)ris )our les c#oses diines. Le *onde en son entier est ainsi

    inter)rété à la lu*ire des causes finales. Kinsi, dans l'a))endice to*e 5 B Co**e en outre, les #o**es trouenten eu3-*(*es et #ors d'eu3 un $rand no*"re de *o4ens contri"uant à l'atteinte de l'utile, ainsi )ar e3e*)le rend-il

    utile des 4eu3 )our oir, des dents )our *Jc#er, des #er"es des ani*au3 )our l'ali*entation, le soleil )our s'éclairer,

    la *er )our nourir les )oisson, ils en iennent à enisa$er toutes les c#oses de la natures co**e des *o4ens en ue

    d'une fin. Dieu a))araIt co**e l'arc#itecte de ce *onde qui a$issant co**e il le fait, a$it en ue de l'#o**e. Le*onde tout entier se*"le (tre un *onu*ent déolu à l'#o**e. 2n en conclut que Dieu doit attendre quelque c#ose

    d'i**ense en retour, *ais c'est encore là nier son infinité. D'oA naissent les cultes eners Dieu qui )our )ino=a est

    la su)erstition *(*e. C#e= 8ale"ranc#e Dieu a créé le *onde )our que l'$lise le céle"re, cette t#éorie "ute sur lesééne*ents qui *anifeste*ent ne ressortissent d'aucune finalité 0*aladie, tre*"le*ent de terre, esto*ac du )anda.Le Dieu d'a"ord "ien faisant, deient )assionnel, colérique, un Dieu de crainte et non )lus seule*ent adoré. Cela

     )lon$e l'#o**e d'autant )lus dans la su)erstition B Dieu deient tou+ours )lus éni$*taique , +usqu'à ce qu'on en

    ienne à ad*ettre que les desseins de Dieu sont i*)énétra"les asile de l'i$norance qui ne )ros)re que sur 

    l'i$norance des causes.

    Lei"ni= défend la cause finale face au3 critiques cartésiennes et s)ino=istes. L'oeure de Lei"ni= )eut (tre

    u co**e une ré#a"ilitation des causes finales, celui qui dans le conte3te du *écanis*e déelo))e des ar$u*ents

    finalistes qui ne seront )ourtant )as ceu3 e*)lo4és )ar le t#éis*e e3)éri*ental du RV&&&. C'est que Lei"ni= n'est )asun e*)ririste, ses dialo$ues aec LocQe dans les noueau3 essais le *ontre suffisa*ent. es o"+etcions se font dans

    le cadre de la *ét#a)#4sique rationaliste, )artisane de la )reue a )riori de Dieu dans laquelle a e**er$é la critique

    des causes finales. La critique ou la défense de ces causes )ar Lei"ni=, Descartes ou )ino=a est indissocia"le de leur 

    dé*onstration a )riori de l'e3istence de Dieu. Lorsque >u*e et ?ant critiqueront le finalis*e, ils critiqueront "ien )lutt le finalis*e du t#éis*e e3)éri*entale, c'est à dire un finalis*e qui se )asse de Dieu. L'anal4se de Lei"ni= )art

    d'une *éta)#4sique du *eilleur, qui )er*et de co*)rendre l'action diine au traers du *odle de l'équation. Dans

    le Discours de métaph#sique B un équation si*)le )er*et de contruire ou de rendre raison d'une cour"e co*)le3e,

    nous )ouons *ettre des )oints sur une feuille dans ce qui nous se*"le la )lus $rande confusion et le )lus $randenc#e(tre*ent, il 4 aura tou+ours une fonction qui nous )er*ettre de tracer une cour"e )assant )ar touts ces )oints

    et d'en *ontrer l'ordre ina)er

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    non seule*ent rien arrie au *onde qui soit a"oslu*ent irré$ulier *ais on ne saurait *(*e rien feindre de tel. &l 4 a

    donc finalis*e uniersel, toute )artie d'une totalité, fut-elle désordonnée en a))arence, ré)ond à la si*)licité d'un

    ordre. eule*ent ce finalis*e ne ise )as )ersonnelle*ent, il ise le *onde en sa totalité. @#éodicée, &&&, titre :16 B

    le cri*e de e3tus sert à de $randes c#oses il en naItra un $rand e*)ire qui donnera de $rands e3e*)les, *ais cen'est rien au )ri3 total de ce *onde dont ous ad*irere= la "eauté lorsqu'a)rs un #eureu3 )assa$e de cet état *ortel

    à un autre *eilleur les dieu3 ous aurons rendu ca)a"le de le connaItre. Cri*e de e3tus @arquin M iol de Lucrce,

    cela entraIna la réolution à o*e qui c#assa @arquin le su)er"e dernier )re de e3tus et roi de o*e. Le finalis*e

     )orte sur la aleur de la totalité, il ne ise )as l'intér(t de c#aque indiidu. La naissance de la o*e consul n'est que )arce qu'elle a*éliore le *onde dans sa totalité, dans son #ar*onie. Le iol de Lucrce, au lieu d'(tre )er

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    *onde 0ce qui serait dé+à d'ailleurs )lus si*)le sur le )lan *oral.

    &l n'4 a )as de )anda Qantien