cours l3 - les souffles cardiaques - sk - 2012
DESCRIPTION
semioTRANSCRIPT
LES SOUFFLES CARDIAQUES
References : http://decasweb.online.fr/CARDIO/SOMsouff.htm
Cours de sémiologie cardiovasculaireEtudes médicales. Niveau L3
FMSB – UY1
Professeur Samuel KINGUECardiologue
Année académique 2012-2013
DEFINITION Les souffles cardiaques constituent
certainement la partie la plus important la plus difficile de l'auscultation cardiaque. Ils ont été décrits pour la première fois Laënnec comme des bruits comparables à celui que fait l'air en sortant d'un soufflet d'où leur nom.
Le dépistage d'un "souffle au coeur" a toujours une grande importance car pour les gens et beaucoup de médecins souffle au coeur signifie maladie du coeur ce qui n'est pas vrai.
MECANISME II y a production d'un souffle c'est-à-dire de
vibrations sonores lorsqu'il y a turbulences (le régime d'écoulement du sang n'est plus laminaire et régulier).
Ces turbulences peuvent être dues à 3 facteurs :
Progression du sang à travers un orifice rétréci Ecoulement rétrograde ou régurgitation à travers un
orifice incompétent ou un défaut septal Débit excessif pour le calibre de la valve ou du
vaisseau, présence d'une coudure due par exemple à une déformation du thorax (dos plat).
Ces différents facteurs peuvent être associés.
ANALYSE D’UN SOUFFLE Auscultation attentive du patient En décubitus dorsal, puis décubitus latéral
gauche (MIT), assis debout (IAo) après effort.En explorant toute l'aire cardiaque, pavillon par pavillon.
Pour chaque souffle doivent être précisés : 1) le temps en s'aidant au besoin de la prise du pouls qui marque le début de
la systole, le souffle est systolique, diastolique, systolo-diastolique ou continu. Sa localisation exacte dans la systole ou diastole holo, proto, méso ou télésystole ou diastole.
2) le siège d'intensité maximum par rapport aux principaux foyers d'excitation foyer mitral, aortique, pulmonaire, tricuspidien
3) les irradiations électives : dans la direction du courant sanguin, pour les souffles aortiques vers les vaisseaux du cou, pour les souffles mitraux dans l'aisselle et dans le dos
4) l'intensité : après avoir recherché à la palpation le caractère frémissant ou non du souffle qui sera coté de 1 à 6 :
5) le timbre: grave, aigu, musical, roulant... 6) la qualité: crescendo, decrescendo... 7) la fréquence: haute, basse... 8) les variations selon: position du sujet, médicament administré,
manoeuvre/effort effectué...
ANALYSE DE L’INTENSITE D’UN SOUFFLE l'intensité : après avoir recherché à la
palpation le caractère frémissant ou non du souffle qui sera coté de 1 à 6 :
1/6 à peine audible; attention spéciale 2/6 discret mais facilement perçu 3/6 intensité moyenne non frémissant 4/6 intensité forte frémissant 5/6 intensité très forte frémissant 6/6 entendu à distance (quelques centimètres
de la paroi thoracique)
VALEUR PRONOSTIQUE D’UN SOUFFLE Le premier but de l'auscultation est de classer les souffles en souffles
innocents (anorganiques) ou en souffles organiques
1) SOUFFLES INNOCENTS (anorganiques) Ces souffles ont un pronostic parfaitement bénin : il peut s'agir d'un souffle
fonctionnel lié à une augmentation du débit cardiaque au cours de l'éréthisme cardiaque ou d'une anomalie organique minime et sans conséquence
Ils ont en commun un certain nombre de caractères qui les différencient des souffles organiques :
le temps : - ce sont des souffles brefs. Ils n'occupent qu'une partie de la systole (méso
ou télésystole) le siège : volontiers le long du bord gauche du sternum entre le 2e et le 4e
espace intercostal gauche. l'intensité : faible, ils ne sont jamais frémissants +++. l'irradiation : ils n'irradient peu ou pas. le timbre : doux. Murmure innocent Ce sont des souffles variables d'un moment à l'autre selon les phases respiratoires,
la position du sujet ce qui les opposent à la fixité classique des souffles organiques.
LES SOUFFLES SYSTOLIQUES ORGANIQUES Les souffles d’éjection
Souffle de la sténose aortique Souffle de la sténose pulmonaire
Les souffles de regurgitation Souffle de l’insuffisance mitrale Souffle de l’insuffisance tricuspidienne Souffle de la communication
interventriculaire
LE SOUFFLE DE LA STENOSE AORTIQUE liés à l'éjection du ventricule gauche
ou du ventricule droit au travers d'un orifice aortique rétréci. Ils débutent après le premier bruit, se terminent avant le deuxième bruit et ont un aspect losangique au phonocardiogramme B2.
C'est un souffle d'éjection, donc : temps : mésosystolique siège : foyer aortique irradiation : ascendante vers les
vaisseaux du cou mais aussi en bas et à gauche vers la pointe
intensité : habituellement forte, il peut s'accompagner d'un frémissement palpatoire, il est souvent mieux perçu en position penchée en avant et en expiration.
timbre : grave, rude, râpeux.
LE SOUFFLE DE LA STENOSE PULMONAIRE liés à l'éjection du ventricule droit
au travers d'un orifice pulmonaire rétréci. Ils débutent après le premier bruit, se terminent avant le deuxième bruit et ont un aspect losangique au phonocardiogramme B2.
C'est un souffle d'éjection, donc : temps : mésosystolique siège : foyer pulmonaire irradiation : - intensité : habituellement forte, il
peut s'accompagner d'un frémissement palpatoire, il est souvent mieux perçu en position penchée en avant et en expiration.
timbre : grave, rude, râpeux.
LE SOUFFLE DE L’INSUFFISANCE MITRALE C'est un souffle de
régurgitation donc : temps : holosystolique débutant
avec le premier bruit couvrant toute la systole se terminant avec le deuxième bruit qu'il couvre.
siège : à la pointe mieux audible en décubitus latéral gauche
irradiation : vers la région axillaire et tournant dans le dos
intensité : habituellement forte. II s'accompagne d'un frémissement systolique lorsqu'il est particulièrement intense
timbre : comparé à un jet de vapeur.
LE SOUFFLE DE L’INSUFFISANCE TRICUSPIDIENNE
temps : holosystolique siège : maximal au foyer
tricuspidien irradiation : irradie peu et
s'éteint à l'apex variations : augmentatio
n importante du souffle en apnée inspiratoire(= manoeuvre de "Rivero Carvallo") et sensation de pouls veineux et hépatiques systoliques.
LE SOUFFLE DE LA COMMUNICATION INTERVENTRICULAIRE
temps : holosystolique de B1 à B2
siège : maximal à l'endapex
irradiations : larges en rayon de roue
intensité : habituellement forte avec souvent un frémissement systolique au foyer d'intensité maximal
LES SOUFFLES ET ROULEMENTS DIASTOLIQUES
Le souffle de l’insuffisance aortique Le roulement diastolique de la sténose
mitrale (Le roulement diastolique de la sténose
tricuspide)
LE SOUFFLE DE L’INSUFFISANCE AORTIQUE temps : il commence dès le début de
la diastole aussitôt après le deuxième bruit dont il n'est séparé par aucun intervalle, il occupe tout ou une partie de la diastole et va decrescendo, prenant fin habituellement avant le B1
siège : foyer aortique irradiation : vers le bas, le long
du bord gauche du sternum, vers l'appendice xyphoïde où il présente souvent un deuxième maximum.
intensité : variable, grossièrement proportionnelle à l'importance du reflux
timbre : doux en général, de basse fréquence, "humé", "aspiratif", il est souvent associé à un souffle systolique dit "d'accompagnement" (souffle fonctionnel d'éjection lié à l'augmentation du volume sanguin à chaque systole).
LE ROULEMENT DIASTOLIQUE DE LA STENOSE MITRALE
temps : le souffle commence à distance de B2 immédiatement après le claquement d'ouverture mitrale (mieux audible dans la région endapexienne).le souffle est descrescendo puis crescendo dans la diastole et se termine par un renforcement en présystolique correspondant à la contraction auriculaire avec B1, l'ensemble réalise la classique onomatopée de Duroziez.
Il est mieux perçu après un effort. Donc : : Eclat du B1 : Dédoublement espacé du B2 siège : maximum au foyer
apexien en décubitus dorsal ou en décubitus latéral gauche
irradiation : aucune timbre : roulant fréquence : basse
Onomatopée de Durozier :Roooou ffff TA (TA)