corn er houët

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CORN ER HOUËT

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CORN ER HOUËT

2 Bloc diagramme de Corn er Houët

Le mur de rocher

Les ruines

L’entrée

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Le point culminant Les sépultures

Le plateau

L’étang

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« La grande nature, comme le feu, peut être source de réconfort et de paix, mais elle exige de ses usagers un

respect de tous les instants. »

Nanou Maryline Roher(Photographe)

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Corn er Houët Le site de Corn er Houët se situe en Bretagne, dans le département des Côtes d’Armor, en limite de la commune de Caurel (Kaorel en Breton). Le territoire communal s’étend sur 11,7 km².

Couvrant 32 hectares, Corn er Houët est une propriété privée que son propriétaire Xavier Bernard réhabilite petit à petit. Longtemps délaissée, elle est aujourd’hui remise en valeur.

L’élément le plus remarquable est son boisement actuel est renforcé par l’exposition sud. Il est très différent de celui d’origine, le lieu étant autrefois consacré à la culture (champs). Le site est boisé à 70%, le reste étant composé de prairies. On retrouve des Chênaies, Érablières, Pinèdes, Cédrières.

Le terrain en pente, nous offre de nombreux points de vue. De Corn er Houët, nous avons une vue plongeante sur le lac de Guerlédan et sa vallée . En effet, le site se trouve sur une hauteur, et le regard est attiré par ce lac qui apparaît à travers les arbres.

La formation du site s’est réalisée sur différentes périodes et notamment durant la phase Hercynienne (période géologique remontant à -300 millions d’années).

La visite de ce site n’est autre qu’un voyage à travers l’histoire et une découverte de la nature qui nous offre ici de nombreuses particularités.

« Marcher dans la nature, c’est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles. »

Christian Bobin(Écrivain & Poète)

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le site nous présente aujourd’hui de nombreuses particularités.:

• Des nombreuses allées et chemins creux bordés de murets en pierres ou de talus formés par des gros blocs de schiste,

• Une bâtisse en ruine de 1655,

• Un affleurement de rochers en strates de l’époque hercynienne, su-perposés en paliers,

• Une parcelle boisée remarquable par sa végétation clairsemée et des arbres qui ont soufferts,

• Une allée couverte (sépulture) du néolithique.

La Bretagne nous offre des paysages très diversifiés. La réparti-tion de chaque composante est rela-tivement imprévisible, ce qui nous offre des paysages en ordre dispersé, très vivants car changeant à chaque pas, pleins de surprises et de décou-vertes. C’est dans ce contexte que que se situe le site de Corn er Houët.

« Ce qui reste éternellement incom-préhensible dans la nature, c’est qu’on puisse la comprendre. »

Albert Einstein

(Scientifique & Philosophe)

Aujourd’hui comprenons l’histoire que nous raconte le site de Corn er Houët.L’histoire nous fait remonter à – 10 000 ans avant Jésus-Christ. Subis-sant maintes évolutions au fil des siècles,

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L’entrée

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L’ arbre support de la végétationUne ambiance humide se dégage. Les feuilles en décompositions libèrent une odeur de

sous-bois.

L’entrée qui mène à la propriété est relativement banal. L’accès se fait par une allée en enrobé bordée par des arbres gigantesques. Ombragée, elle offre à chaque pas une impression de grandeur et une réelle profondeur. De ce lieu émane à la fois intimité et tranquillité. Sur la gauche de l’allée, un chemin permet de pénétrer un peu plus dans le sous-bois et de commencer à s’imprégner de l’ambiance générale du site.

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Ce chemin mène à une allée délimitée par un muret en pierre, sur-montée d’une haie bocagère. Cette perspective guide l’œil vers l’ex-trémité du chemin et incite à pour-suivre la promenade. Ce dernier nous guide sur la gauche vers une clairière centrée sur les ruines d’une longère.

L’ érable (acer) possède une stratégie de croissance et de captation de la lumière typique d’une essence de trouée, ce qui le rend également apte aux systèmes boca-gers. Il n’ est pas endémique à la région, étant originaire d’Amérique du Nord. Il est apparu car il se ressème très bien. Dans nos régions les essences endémiques sont: le chêne et le hêtre. Plus la lumière est disponible, plus il croît vite et de manière importante. Il ne peut, comme le hêtre, réduire sa croissance fortement quand il manque de lumière et ainsi attendre longtemps le retour d’une situation plus ensoleillée. Il montre néanmoins, sous le couvert d’autres arbres (au stade buissonnant notam-ment), une relative plasticité en sur-dé-veloppant la feuillai-son du sommet de la couronne, avec un houppier en forme de parapluie pour mieux capter la lu-mière.

L’ Acer

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Les longères avec un étage étaient de manière générale l’habitat des paysans aisés et des artisans. Construites en longueur, elles étaient érigées avec des matériaux disponibles localement à l’époque de leur construction. La ruine est construite en schiste ardoisier bleu. Les hommes vivaient en cohabitation avec le bétail, dont on décèle la présence par des vestiges d’anneaux dans les murs. Une demi-sphère en granit incrustée dans un mur devait servir de saloir, celui-ci est visible depuis la façade ( voir la photographie insérée sur le dessin). Le four à pain est placé à côté de la maison.

La longère

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Ce manoir paysan (longère) date de 1655. Abandonné, la végétation finit par avoir

raison des murs. Le propriétaire s’attèle à l’ouvrage et les ruines réapparaissent en 2010.

La largeur de la longère est limitée par les matériaux utilisés comme les poutres en chêne

(ceux de la région ne peuvent pas fournir des poutres

de plus de 7 m). La maison était divisée en trois

pièces : une chambre, une pièce à vivre

dans laquelle on peut voir encore un

saloir, et une troisième pièce qui

devait servir de remise.

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Poutre en chêne d’origine

On peut encore voir une poutre en chêne, et notamment un escalier en schiste en parfait état conduisant à l’étage, dont on n’a plus de traces au-jourd’hui. Nous remarquons égale-ment que le liant des murs n’est rien d’autre que de la terre. On pourra donc noter l’incroyable conservation de ces différents éléments.Enfin sur la gauche de la maison, un four à pain est encore intact. Recouvert de terre pour une raison d’isolation, il est aujourd’hui parfaite-ment conservé malgré la présence de quatre gros chênes sur son tertre. Il est fait de briques à l’intérieur, ce qui lui donnait une inertie thermique.

Autrefois, les animaux vivaient à proximité des hommes. En effet la cohabitation avec les bêtes leur apportaient la chaleur. De ce fait, à l’intérieur même de la maison les hommes installaient de quoi atta-cher les animaux. Dans le manoir paysan en ruine, on peut voir encore des restes de ces attaches. Certaines pierres des murs ont été percées en leur centre pour pouvoir passer des licols ou des cordes.

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Le bétail dans l’habitat

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Les vestiges de ces ruines sont accompagnés d’une dépendance réno-vée assez récemment, ainsi qu’ un puits au ras du sol qui attire le regard.

En contournant la longère, l’ observa-teur verra que la végétation a repris ses droits sur les constructions humaines. Lors de la mise en valeur des ruines, le propriétaire a su garder l’ esprit du site, basé sur le naturel, ce qui crée une har-monie entre le végétal et le bâti. Cette harmonie se retrouve au niveau des proportion entre la longère et la clai-rière.

« Ces ruines sont mon Pompéi. »

Xavier Bernard(Propriétaire)

Il fait l’analogie de sa découverte avec la révélation des vestiges de Pompéi sous les

cendres.

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En quittant les ruines deux choix s’ offrent alors aux visiteurs : une large allée en-gazonnée conduit à une seconde clai-rière ou un chemin creux situé derrière la petite maison ré-novée conduit dans les profondeurs de la forêt. Ce chemin creux est bordé par des murets en pierre d’ environ un mètre de haut. Très ombragé de par sa situation, il mène également vers la clairière, et permet de découvrir une nouvelle pers-pective du site, très boisé avec une flore diversifiée au printemps. Ce qui surpren-dra le promeneur sera certainement les masses rocheuses qui apparaissent sur la gauche au détour du sentier.

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Ce mur de roches en schiste se dresse devant nous. En s’ approchant, nous re-marquerons entre autres dans la végé-tation, des Sédums et des Fougères. Un cheminement escarpé entre les rochers permet l’ ascension de ce mur. Au fur et à mesure, des paliers se dessinent, offrant toujours une nouvelle vue.

Succulente rampante, le sédum ou orpin est la plante idéale des rocailles sèches, et des zones ha-bituées à la sécheresse. Elle se couvre de fleurs de mai à octobre et garde ses feuilles charnues du-rant tout le reste de l’année. Malgré la grande humidité du site elle a trouvé sur les rochers de Corn er Houët un biotope (milieu biologique propre à l’ espèce) qui lui convient.

Les fougères aiment une atmos-phère douce et humide. Elles né-cessitent donc un milieu ombragé ou mi-ombragé, ce qui fait qu’ on les rencontre souvent en sous-bois. Pour un bon développement il leur faut également un sol léger, frais, acide, poreux et riche. Leur pré-sence nous indique donc un sous-sol plutôt acide.

Les Fougères

Les Sédums

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Le schiste ardoisier est issu de la compression et la cuisson de sédiments d’ origine volcanique.Le schiste est une roche métamorphique cristallo-phyllienne. Il s’agit de boue argileuse disposée à plat, durcie par compression et rendue compacte vers 700°. La matière charbonneuse colore les ardoises en gris bleu-noire.

Le Schiste ardoisier

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« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie. »Blaise Pascal

( Philosophe & Scientifique)

L’ arrivée au sommet est exquise, le point de vue est à couper le souffle. Une vue plongeante sur la vallée fait apparaître les différents niveaux deterrain.

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Cette fenêtre sur le Lac artificiel de Guerlédan nous replace dans le paysage.

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Le lac de Guerlédan est un lac artificiel situé à cheval sur la commune de Saint-Aignan dans le Morbihan et la commune de Mûr-de-Bretagne dans les Côtes-d’Armor. Sa formation est due à la construction du barrage de Guerlédan en 1930 sur le cours d’eau du Blavet. Il matérialise, en partie, la limite entre le Morbihan et les Côtes-d’Armor. Son nom vient du breton vannetais : Gouer ledan, soit : le ruisselet large.D’ une superficie de 400 ha, long de 12 km et profond de 40 m au pied du barrage, le lac de Guerlédan est le plus grand lac artificiel de Bretagne.

Lac de Guerlédan

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Derrière le mur, on se retourne, on accède à un pla-teau. De nombreux espaces attractifs sont accessibles par des chemins relativement engazonnés. A droite, stupeur ! Mais quels sont ces arbres tordus ? Le secteur reflète la souffrance et la lutte qu’ ont subies les végétaux pour survivre.

« Dans la nature, rien n’est parfait et tout est parfait : un arbre peut être tordu et ses branches tourmentées, il est toujours beau. »

Alice Walker(Ecrivain)

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AR

Cet arbre apprécie une exposition en plein soleil, dans un sol ordinaire mais toujours non calcaire (espèce calcifuge ; la présence de calcaire dans le sol provoque une chlorose (maladie qui décolore la feuille)). Il présente par contre une bonne adaptation aux sols acides et pauvres (podzols, sables dunaires), voire à l’hydromorphie; il préfère les sols profonds, bien drainés, sur lesquels la croissance est plus rapide.Ici le sol est plutôt acide (présence de schiste, de fougères, de rhododen-drons....) mais l’ épaisseur de terre est faible de par la présence de toutes ces roches. C’ est ce qui explique la pousse difficile des arbres à cet endroit.

Le Pin maritime

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SépulturesSépulture

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Plus loin, un amas de rochers apparaît. En se rapprochant on distin-guera qu’ils ont été façonnés par l’être humain. Certaines pierres portent encore des marques de gravures. Ceci est en fait une des multiples allées cou-vertes présentes dans la région. Ce sont des vestiges de sépultures (Dolmen de Corn er Houët).

Allée couverte de Coët Correcblog : Rosquelfen

Non loin de Corn er Houët, dans la commune de Mûr-de-Bretagne se situe l’allée couverte de Coët Correc. C’ est un type particulier de dolmen, une sépulture mégali-thique, c’ est à dire un monument constitué de plusieurs pierres de grandes dimensions, érigées par les hommes, sans l’aide de liant pour fixer la structure. Ce dolmen est estimé en lien avec le dolmen de notre site. Cette allée couverte a été classée monument historique le 8 novembre 1956. La particula-rité de ce monument est qu’il est surmonté à son extrémité d’une construction en ardoises qui a été érigé au début du XXème siècle.

Les allées couvertes

dans le temps

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Les roches au point culminant: un espace fermé

En prenant à gauche en pas-sant par ce chemin enherbé, une autre surprise attire le regard. C’ est le point haut du site, un amas de ro-chers culminant à 309 m, encore à moitié caché sous les ronces.

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Le chemin qui redescend aux ruines

Si le voyageur poursuit sa découverte du site (à l’ est), un chemin bordé de cèdres laisse à la lumière se frayer un passage. La végétation (mousses, lierre et grami-nées) borde le sentier. Tout en bas de la propriété se trouve un étang artificiel.

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L’ étang artificiel est creusé en deux parties : un petit et un grand bassin. Une table de pique-nique optimise l’ espace et permettra de profiter en-core un peu de l’ambiance de paix et de sérénité qui se dégage du site.

L’ étang artificiel avait plus ou moins disparu dans la végétation, après avoir servi d’abreuvoir pour les troupeaux de moutons dans les années 1800. Aujourd’ hui , il a une fonction esthétique.

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Le site nous permet de voyager à travers le temps et nous transporte dans un lieu calme et paisible, propice à la détente et à la découverte. Nous invitons le promeneur à sortir des sentiers battus et à pénétrer dans les bois par les sentiers escarpés. De nombreuses masses rocheuses sont à découvrir et à observer. Il pourra également se faire sa propre idée du site en jouant les explora-teurs, en laissant ses yeux se délecter du paysage, des nombreuses nuances de verts, de gris, ainsi que des jeux de lumière créés par la végétation.

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Ce document a été réalisé par Rachel Affortunato, Marie Blot, Benoît Browaeys.

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Cette carte nous indique trois itinéraires possibles pour accéder au site de Corn er Houët . Par Guin-gamp, emprunter la D767 en direction de Corlay puis poursuivre jusqu’à Caurel.

Par St Brieuc, prendre la D700, puis la D790 vers Corlay, et enfin emprunter la D767 en direction de Caurel.

Par Rennes, se diriger vers la N12 en direction de Merdrignac, puis prendre la N164 en direction de Loudéac, poursuivre vers Caurel.

De Caurel se rendre au coordonnées GPS Longitude 3°00’53.7 ‘’ O ; Latitude 48°13’24.9’’ N.

Carte de localisation de Corn Er Houët

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