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3 ... C hacun en a conscience : la place du patrimoine. au sens large. a considérablement évolué dans nos sociétés au COUTS des dernières décennies. Assurément. )'in- térêt et "attention de la majorité de nos concitoyens ont considérable· ment crû. ainsi que. proportionnel- lement. "exigence à "endroit des collectivités publiques. On pourrait même dire qu'une \'éritable el légi- lime Injonction patrimoniale est désormais adressée aux respon- sables politiques et administratifs. Il en résuhe pour lOUS des obliga- tions nouvelles qui mêlent étroite· ment les fonctions de préservation. de connaissance et de valorisation. C'est dans cel esprit que nos Archives d parte mentales ont fon utilement pris leur pan dans "oeune menée par le Conseil général à Arras. rue d'Amiens, sur les bâti· menlS ayant longtemp accueilli les activités brassicoles de l'entreprise désignée par des générations d'Arrageois u nom de .Chais d'Anais If. Al'origine même de celle réhabilitation. le palrimoine écrit eut toute sa place: la restauration du refuge de l'abbaye d'É"un s'est en effet apparentée à une véritable restitution, pour panle documentée par deux gravures anciennes conservées dans nos collections dépaltementales. En aval, les Archives ont pu conduire la concep· lion d'lin ouvrage qui viendra enri- chir le regard que poneront sur ces raçades restaurées ou rénovées les visiteurs et les usagers des StruC- tures qu'elles abritent. Elles ont ainsi pleinement a su Olé le rôle complexe, mais exaltant, d'une ins- titution culturelle moderne, dont témoignent. au fil des H\'raisons, les sommaires successirs d'Histoire et mémoifP. De la sorte, celle action parce qu'elle offre un exemple à la rois de réutilisation d'un monu· ment histOrique et de diffusion patrimoniale peut être considérée. dans son ensemble, comme emblé- malique. Que tous ses protagonistes, depuis la conception, jusqu'à la livraison aux utilisateurs et au grand public en soient sincèrement remerciés. Roland HUGUET Pr/sidtrlrdu Consdlgènwl Inltnnud'ua coOtctioclntUt dt poroeLmlt mlIFOU lullftl Goa.uc'.lII1IDt. &'tdt X.lI\"ltl' Dour1tns. """"""n """" -.brtdt hWOCl MUSdqut. lm 1900 ,Ardl dtp dl Pu-dr-CiYtS. loDlb l.«oullt. 36 nUl COlt'

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Page 1: coOtctioclntUt - Les Archives du Pas-de-Calais (Pas-de ...€¦ · originaux. en complément de l'expo ... la présence de quelques croquis dessinés directe ... avec 5 planches de

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Chacun en a conscience : laplace du patrimoine. au senslarge. a considérablement

évolué dans nos sociétés au COUTS desdernières décennies. Assurément. )'in­térêt et "attention de la majorité denos concitoyens ont considérable·ment crû. ainsi que. proportionnel­lement. "exigence à "endroit descollectivités publiques. On pourraitmême dire qu'une \'éritable el légi­lime Injonction patrimoniale estdésormais adressée aux respon­sables politiques et administratifs.Il en résuhe pour lOUS des obliga­tions nouvelles qui mêlent étroite·ment les fonctions de préservation.de connaissance et de valorisation.

C'est dans cel esprit que nosArchives d partementales ont fon

utilement pris leur pan dans"œune menée par le Conseil généralà Arras. rue d'Amiens, sur les bâti·menlS ayant longtemp accueilli lesactivités brassicoles de l'entreprisedésignée par des générationsd'Arrageois u nom de .Chaisd'Anais If. Al'origine même de celleréhabilitation. le palrimoine écriteut toute sa place: la restaurationdu refuge de l'abbaye d'É"un s'esten effet apparentée à une véritablerestitution, pour panle documentéepar deux gravures anciennesconservées dans nos collectionsdépaltementales. En aval, lesArchives ont pu conduire la concep·lion d'lin ouvrage qui viendra enri­chir le regard que poneront sur cesraçades restaurées ou rénovées lesvisiteurs et les usagers des StruC-

tures qu'elles abritent. Elles ontainsi pleinement a suOlé le rôlecomplexe, mais exaltant, d'une ins­titution culturelle moderne, donttémoignent. au fil des H\'raisons,les sommaires successirs d'Histoireet mémoifP. De la sorte, celle actionparce qu'elle offre un exemple à larois de réutilisation d'un monu·ment histOrique et de diffusionpatrimoniale peut être considérée.dans son ensemble, comme emblé­malique.

Que tous ses protagonistes,depuis la conception, jusqu'à lalivraison aux utilisateurs et augrand public en soient sincèrementremerciés.

Roland HUGUETPr/sidtrlrdu Consdlgènwl

Inltnnu d'ua coOtctioclntUtdt porœLmlt mlIFOUlullftl Goa.uc'.lII1IDt.

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Ou\T.lgt de 90 pOi~. ronnilll 22 ,'( 20.8 cm.lIIuml.' en COUIeUf, 7 t: DIsponible en librairie.

ou l contm.andef .aux Archl\'es dl.'plnemenl.1I1es(rralS de pon 3 { pour le prem)(f ou\Tage.

1 t: pif OUH.a~ supr1tment.1lrt\RtnselgnemenlS

MIM 1,)dl.ôllluguell.03 21216143\

Cesl donc rort logiquement que leConseil général s'est associé au pro­gramme commémora tir départementalélaboré par la section du Pas-de-Calaisde la Sociélé d'entraide des membrede la Légion d'honneur. En particulier,les Archives départementales 001assuré la mailrise d'œuvre d'unouvrage sur l'histoire de la Légiond'honneur dans le département, Intl­!lllé Honneur et Patrie, 200 ans deLégion d'honneur dans le Pas·de­Calais. Le lecteur y Irouvera d'abord,sous la plume de M. lean·ClaudeGuégand. secrétaire dépanemen'al dela Société d'entraide, une mise aupoint sur l'histoire de l'ordre et surson organisation actuelle. Les autrescontributions. dues à différents colla­borateurs des Archives dépanemen­laies, s'efforcent d'envisager l'histoirede la Légion d'honneur dans lecadre dépanemental el d'ouvrir despistes de recherche, Dans celleperspective. on trouvera un récit dela distribution solennelle du 16août 1804 (M. Nicolas Buanic). uneélude de l'implantation de ladeuxième cohorte dans le palaisSaint-Vaast d'Arras (M. PatrickWintreben), la présentation du pro­cessus de décoralion des villes duPas·de·Calais (Mme Chantal Courba,),une galerie de portraits de légionnairesM. Il"an Pacheka), une approche de la

mémoire locale de la Légion d'honneur(Mlle 8<'nédic,e Grailles).

l'ordre -, regroupant les dépanementsdu Pas-de-calais, de l'Aisne, desArdennes, de Jemmapes, du Nord et dela Somme, Le 16 août 1804, eut lieu àBoulogne une impres ionnante céré­monie au cours de laquelle Napoléonen personne remit 2 000 décorations.Ennn, les blessures infligées parles deux conflits mondiaux ontvalu la Légion d'honneur à sixvilles du département : Arras,Bapaume, Béthune et Lens au titre dela Grande Guerre, Boulogne et calais,au titre de la seconde guerre mondiale.

IlAPD:L:lDll ~11 .c111l1J' .1111 .I1l1l1.LV!lIU,

.poIton .au Ci p dt . 1Web Dtp du P.lIS-de-!4lI.llIS, 6 f1 C 75 Il

Pour Bonaparte Premier consul,alors au raite de sa popularité après lasignature de la paix d'Amiens en mars1802, il s'agissait de créer une récom­pense .. qui conviendrait au caractèredislinclir du peuple français, sans por·ter atteinte aux maximes consacréespar la Révolution. (Cambacérès)_

Le département du Pas-de-Calaisentretient des liens particuliers avecl'histoire du premier ordre national.Arras fut désigné le 6 julllet 1802comme siège de la deuxième cohorte- organe de gestion déconcentrée de

200 ans de Légion d'honneur dans le Pas-de-Calais

La France célèbre,tout au long de l'année 2002,le bicentenaire de la création

de la Légion d'honneur.C'est en effet le 19 mai 1802

(29 noréal an X)que le Corps législatif adopta,

après de vifs débats,la loi instituant

la Légion d'honneur.

sie verlainienne. (M. Olivier Bara,unité mixte de recherche LIRE deLyon, et Dominique Carlat, univcrsÎléde Lyon Il).

l:Oil\(Kn refuge eSt 1·.lIbbOi}"e d·tuun \VS 1870ON6in eSt luhm Bouuy wnu. CTCIqUiS 41tl P/1f1N

d'tlpfft naTlftr. ArTas. 1878. pl. 2S1

OuH..ge lk 124 plge~.au ronn~1 22~:.; 14-' cm.llhuut en couleur. 8 { DI ponlble en lib 1

ou l (OmmndeT ~ux A1Ch"'~ dtpl"e~nt.1lt$

(frOils de pori 3 { pour le prtml(f ou\"uge1 pif ouvrage ~urpll.'ment.alw

Ren Ignemenu. M 1,)dlOi Huguet. 03 21216193

Le vendredi 13 septembre 2002a eu lieu l'inaugurationdes locaux appartenantau Conseil général rue d'Amiens,jusqu'ici couramment désignéssous l'appellation" Chais d'Artois.,

Celle cérémonie marquaitl'achèvement de la remarquableopération de réhabilitationd'un ensemble immobilierarticulé autour d'un édifice inscrità l'inventaire supplémentairedes monuments historiques:le refuge de l'abbaye d'Étrun.

L:histoire roncière esl analy ée endes nches synthétiques couvranl lesnuméros 39 à 57 de la rue d'Amiens(Mme Chantal Courbot, M. IvanPachcka, Archives départementales).La récente campagne de tra-vaux rait logiquement l'objetde deux textes: M. LionelDubois, architecte en cher desmonuments historiques, expo-se les principes qui Ont guidé larestauration du reruge. landlsque M. Jean-Luc Stempien,architecte-urbanlsle au Conseilgénéral. rappelle la vie mouve-mentée du chantier. Enfin.deux textes empruntent leschemins de la mémoire. Lamanuraeture de porcelained'Arras ayant été aetÏ\'e ences lieux de 1771 à 1790, ilétait légitime de tenter d'ex-plorer les modalités de passa-ge de cette production des.. ronctions domestiques auxusages mémoriels_ (MlleBénédicte Grailles. Archivesdépartementales). La proximi-té de la maison ayant abritéles séjours arrageois deVerlaine permeuait égalementde donner leur juste place aux.éclats du Nord dans la poé.

d'III

Histoire

~i~toire a'un ~iteo

Les Archives départementales sesom naturellement associées à l'cnlre·prise en publiant un ouvrage intituléHistoire d'un site. la réhabilitation parle Conseil gifnéral de l'ane/e,, "'juge de"abbaye d'Etrun Cl en présentant dansle refuge une exposition de documentsoriginaux. en complément de l'expo·sition itinérante conçue par le CAUE,occupant des lieux.

L:ouvrage rassemble les communi­calions de onze collaborateurs. issusdes Archives départementales ouayam gracieusement apporté leurcontribution. L'ensemble s'efrorced'aborder à la fois les bâtiments CIleur inscription dans le quartier. LeleCteur disposera ainsi d'une mise aupoint sur les fouilles entreprisesaussi bien sur le site qu'aux environs(M. Alain Jacques. service archéolo­gique d'Arras), d'une étude du refugereplacé dans l'architecture arrageoisedu XVI' si<cle (M. Pa'rick Wintreben.Archives départementales), d'une pré­sematlon diachronique des richessespatrimoniales de la rue d'Amiens(M. Alain Nolibos, commissiondépanementale d'histoire et d'ar­chéologie), d·une approche de laCité comme lieu d'écriture architec­turale et urbaine du pouvoirHugues C. Dewerdl. architecte).

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La présence du recueil dans les collections de ."areelTrabuchet (1922-1989) résulte de la passion de cet habi·tant d'Ambleteuse pour l'histoire locale. Issu d'une familleétablie depuis longtemps dans ce village côtier. - André.son aleu\. décédé le 2 juin 1857. avait été le dernier gar­dien des batteries du fon d'Ambleteuse -, il s'employa àcollectionner tOUt ce qui pouvait iIIuslrer et éclairer lepassé de la région: canes poslales, ouvrages, elc. C'esl audébut des années 1970 qu'il découvrit l'album chez unbouquinisle des quais de la Seine, à Paris. En dépit du prixde \'ente très élevé, il n'hésita pas à en faire l'acquisition enraison de son intérêl documentaire exceptionnel.

--

~histoire du recueilLa conslilution de l'album semble bien êlre contemporainedes événements auxquels il se rappone. En elTet. si à pre­mière vue le fait que la grande majo-rilé des illustrations sont des œuvresrapponées et collées en plein. sugg~'

re une compilation postérieure auséjour à Ambleteuse, la présence dequelques croquis dessinés directe­ment sur les planches (pl. 23-30)prouve le contraire. Les dessins SOntle fruil de l'activité créatrice dequelques militaires désœu\Tés. Deuxd"entre eux Ont pu être précisémentidentifiés car leurs noms figurentdans les listes d'officiers consignésen tête de l'album, E. Godine pl. 12)et Eu!) ~p1. 17 et 45), respectivementcapitaine et lieutenant au 29'" régi­ment d'infanlerie de ligne. La paler­nilé de j'entreprise pourrait bienrevenir à l'auteur des croquis signa­lés plus haut. identifié par la signa·tUre -mal- (,\iaréchaI1], qui a réaliséle plus grand nombre de dessins.

plans du camp. [album contient une autre richessesans rappon direer avec le sujet. Il fait office d·herbieravec 5 planches de • Plantes de la côte d'Ambleteuse »,collectées en juin 1855 par un militaire du 38 régimentd'infanterie de ligne. t.:ensemble est relié dans une cou­venure industrielle en simili-cuir noir, orné d'un décorde filets estampés dessinant des entrelacs, en vogue àpanir de 1840. Le titre, en caractères dorés, est répanisur les deux plats: .Album du camp d'Ambleteuse». aurecto: .Camp du Nord, 4' division», au verso.

Le contenu du recueil

La guerre de Crimée provOQua l'ou\'cnure de va,stes campsd'instruction sur les côtes du Pas-de-calais. A partir dumois de juin 1854. cent mille soldaIs vinrent s'établirdans quatre camps aménagés autour de Boulogne. Le 2"corps de l'Armée du ~ord s'installa à Ambleteuse et àWimereux. C'est ainsi que la plaine entre Ravemhun etAudresselles se couvrit de baraquements comme celaavait été le cas un demi-siècle plus tôt lorsque Napoléonambitionnait d'envahir l'Angleterre. Le séjour des troupesfut de courte durée puisque le traité de paix a\'ec la Russie.signé à Paris le 30 mars 1856. provoqua la dissolutiondes camps.

L:album. qui comple 56 planches dom 9 laissées vierges,rassemble en majorité des dessins. Réalisés au crayon ouà l'encre sur papier - à l'exception de deux exécutés surcane granage (pl. 22, 46) -. rehaussés au la\'is ou àl'aquarelle, ceux-ci représement la construction desbaraques, des vues du camp et des sites environnants. enpaniculier Ambleteuse, des scènes de la vie quotidienneet des portraits de soldats. Des talents divers ont contri·bué : chez les uns le souci documentaire prédomine, chezd'autres la veine est humoristique. Les grands evéne­ments, tels les fréquentes \'enues de I\apoléon III pour desrevues ou des manœuvres. ou encore les visites des !'Ou­verains belges, britanniques el ponugais, som absents.seule figure la messe célébrée le 20 aoüt 1854 pour rêterla prise de Bomarsund. Ces dessins n'en constituent pasmoins une source précieuse sur les dispositions du campet l'état d'esprit des troupes. Rappelons que le célèbrepeintre Philippe Auguste Jeanron. qui séjourna sur la côteà celte épcx(ue. a laissé du camp d'Ambleteuse un grandtableau daté d'aoüt 1854, exposé actuellement au muséedes Beaux·Ans el de la dentelle de Calais. Les documentsfigurés sont complétés en téte par 12 planches donnant lacomposnion de la 4 division, la liste des officiers et des

Le second camp d'Ambleteuse

du camp d'Ambleteuse

\('I/uisiIlUI1 (e('el1(e

~album

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Les collections iconographiquesse sont enrichies en novembredernier d'un albumsur le second camp d'Ambleteuse,offert par Madame Simone Pécourr,veuve de Marcel Trabuchet.

L'initiative de ce don revientà Monsieur Daniel Leunens,président de l'associationMémoire d'Audresselles,Ambleteuse, Bazinghenet environs.

Le recueil est coté 3 Fi 655.

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PA~\I PrJIlT.

dossiers individuels de suspeCts avec lesnoms des dénonciateurs et des dénon­cés, les suspectS arrêtés et les délcnurelâchés. Ces archives sont sunout denature à étoffer nombre de travaux surl'époque révolutionnaire, La variété desattribulions des comités a en effet donnénaissance à une [)"pologie documentaireparticulièrement riche: regisrres de déli·bérations, comptes décadaires, pièces deprocédure judiciaire, fiches de signale·ment, correspondance, etc. Ces docu­ments permettent en premier lieu demieux cerner les modalités de fonction·nement interne de cette institution. Ilspermettent également de replacer lescomités de surveillance dans la vasteorganisation policière mise en place parle gouvernement de la Terreur. Enfin,l'étendue de leurs compétences et de leuractivité permet de toucher au plus prèsles populations et aide à apprécier la dif­fusion de l'esprit ré\'olutionnaire dans ledépartement du Pas·de-Calais.

Institutions révolutionnaires actives, les comitésde surveillance ont existé dans le Pas-de-Calaisentre avril 1793 et ventôse an III. Les archivesde ces comités, classées dans la sous-série 4 Ldes archives départementales, sont désormais

répertoriées et consultables,

Pistes de recherchePar le nombre Important de communes

représentées, les archil'es des comités desurveillance peuvent fournir une contri·bution à la plupart des monographiescommunales. Elles peuvent égalementêrre d'un grand secours dans lesrecherches généalogiques puisqu'ellescontiennent des listes de membres descomités, des passeporrs, des cenificats decivisme, des tableaux de détenus, des

cache! du (omul! d'Arrou.22 iI\"Tt11793 (t\tth Up du Pas4t..(alals. 4 l2J

ClassementLe classement a été organisé par dis·

IriCl. Pour chaque disrrict, le comilé desurveillance du chef·lieu a élé placé entête. Les comités cantonaux et commu­naux viennent ensuite dans l'ordre alpha­bétique. Enfin, les archives de chaquecomité onl fait l'objet d'un c1assemenlthé·malique : fonctionnement, réglementa·tlon, subsislances, affaires militaires,sûrelé générale et réaction thermidorienne.

du Pas·de-Calais s'avère relalivementriche. Les comitês de surveillance lesmieux documentés SOnt les comités dechefs-Heux de disrricl, en particulierArras, Bapaume, Béthune et Montreuil,Les comités de Boulogne, Calais et Saint·Pol SOnt représentés mais leurs archivesSOnt rrès lacunaires. Quant au district deSaint·Omer. il esl en déficit complet Bienque cerrains comilés cantonaux et com­munaux aient eu une activité non négli·geable, leurs archives se limitent souventà quelques procès·verball.l( el quelquesleures.

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Historique des comitésde surveillance

Les comités de surveillance ont étéofficiellemenr créés par les décrets des 21et 30 mars 1793. La Convention nalionaleexigeait la création d'un comité par corn·mune el demandait au.x commissairesd'enregistrer les déclarations de résidencedes étrangers. En septembre 1793, laTerreur s'installa en France. La loi dessuspects du 17 septembre en étail une destraduclions concrètes donr les comilés desurveillance furenr les exécuteurs. La loidu 14 frimaire an Il prédsa et élargit lesanribulions des comités en les chargeantde l'application des lois promulguées parle gouvernement révolutionnaire. Aprèsl'effondrement de la Terreur en Ihermidoran II. les comités de surveillance furentréduits à un par district par la loi du 7fructidor an Il. Ces comités établis dansles chefs·lieux de dislriCi étaienr dès lorschargés de surveiller les communes deleur ressort. Les déc reis des 1" et 21 ven·lose an III supprimèrent définitivementles comités de surveillance. à l'occasionde l'entrée en vigueur de la constitutionde l'an III.

Présentation des fondsLes fonds des archives déparremen·

laies du Pas-de·Calais couvrent 7mètres linéaires et comptenr 70articles, Cent vingt·cinQ communes ysont représentées, principalementsituées dans les dislricts d'Arras,Béthune et Montreuil. Comparalivementà d'autres dépanements, la sous-série 4 L

Ctnillaldtch1smtd~It\'fl! p.lrItcomll~

dt ChocqutS,18 l1ofl!alan n

(Arth Mpdu Pas-4t-calals.

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C~lhh1rJlt d'ArrJs. cillKt du X\1r slklt

PItd dt Crou. musk dt ~Int-omtf,dlch& RWnd Dtgr}'Ck

81bllographlt

/'Olcolt Canltr, L'O{frImietk la Jurande d'Amu, A1TiIs, 1983

J. LtSlocqUOY. L'art ~n Artois, A1rJS, 1973

1 wlocqUOY, .Orfhrrtrl~ tl sculpturtSdu xm' au XVI' slrdt constr\'ffs tn Mols.,

Bu!ktin dt' la rommfssfotl dtpammmta!t'da monuments historlqurs du Ptts-<u-Cafair,

2' si'nt, lomt VI, 2' Ihnlson, 193-8

C. 8<lpst Le mUS« mrospt!CtfIdu mita!à f'upcsltfiJll dt' l'unfOfl cmtm!t'

des lKaux-arrs tir 1880. Pans. 1881

offram le pain el le vin, préfiguration del'Eucharistie. De chaque côté des person­nages, des chevaux, au fond une ville for­tifiée, le tOut habilemem agencé, À côté,Moïse lève sa baguelle et des nuagestOmbe la manne miraculeuse qui soutientles hébreux dans le désert commel'Eucharistie soutient les humain pen­dant leur voyage vers l'éternité, Hommes,femmes et enfanls se précipitem pourramasser la manne, Au premier plan unefemme à genoux est coiffêe d'une espècede turban, réminiscence évidente qui suf·fit à indiquer la provenance de l'aniste (lelurban eSI fréquent dans la sculpture fla·mande du XVI' siècle). Enfin dans la der·nière scène représemée nous trouvons leChrist lavam les pieds de ses apôtres ausoir du Jeudi saint.

Le musée de l'Hôtel Sandelin à Saim­Omer conserve l'un des plus célèbreschefs·d'œuvre de l'orfèvrerie romane: lepied de croix pro\'enanl de l'abbaye Saim­Bertin. Cet objet en cui\'Ce doré, ciselé etgravé, aux émaux champlevés, eSI corn·posé d'une base hémisphérique supportéepar quatre évangélistes et surmomée parle pied de croix, 11 est achevé par un petitchapiteau sur lequel s'adaplail une grandecroix aujourd'hui disparue. Les scèneslirées de l'Ancien Testament sont identi­fiables grâce notamment aux inscrip­lions. Elles iIlustrem toutes le thème dela crucifixion du Chrisl et annoncent sarédemplion. À la qualité étOnnante desstatuelles en ronde·bosse de la base oudu chapiteau, s'ajoute celle des plaquesémaillées aux leintes marbrées qui évo­quent l'arr de la Meuse du XII' siècle.

Le nom de l'orfèvre émailleur reste inconnu.Il est pourtant l'un des plus grandsanistes lotharingiens de son temps, dansla lignée de ceux qui on travaillé pour desabbayes renommées comme Saint-Denispour laquelle Suger avait commandéquelques années plus IÔt une croix monu·mentale. Ces établissements religieux sui­vaient la règle de saint BenoÎI et étaientdirigés par des abbés, véritables mécènespour lesquels l'art étail au service de lafoi. Ils commandèrent aux mêmes ateliersd'orfèvres de nombreuses pièces eXlrême­ment raffinées dont nous ne conservonsplus que quelques témoins, tel ce pied decroix, Œuvre d'imponation mosane, réali·sée sans doute sous l'abbatiat de Simon Il(1176-1186) qui reconstirua le trésor deSainl·Benin, elle témoigne de la richesseet la puissance de cette célèbre abbaye,aujourd'hui à l'état de ruine,

Le trésor de la cathédrale d'Arras pos­sède diverses œuvres d'orfèvreriedom un calice du chapitre cathédral

d'Arras daté du XVII" siè<:le. Remarquablepar son élégance. la richesse des ciselureset le symbolisme assez recherché qui aprésidé sa création. il relève de l'esthé­tique du XVII siècle par la forme légère­ment évasée de sa coupe. la forme polylo­bée de son pied el son nœud ovoïde.Quelques détails el panicularilés fla·mandes incÏlent même à penser que cecalice a été exécuté dans un milieu péné­tré des influences de la Renaissance. ledébut du XV11 siècle probablement.

Il comporte trois zones ciselées aprèsavoir été repoussées au marteau: la faussecoupe. le nœud et le pied. Le trois cènesde la fausse coupe elles trois du pied fomréférence à l'Eucharislie.

La première scène de la fausse couperepréseme la muhiplicalion des pains, Aupremier plan on remarque un groupe aumilieu duquel le Chrisl bénil les pains.Oans le fond, des juifs (reconnaissablesau bonnel phrygien), distribuem la nour­riture miraculeuse à une foule immense.La deuxième scène esl un épisode del'Ancien Teslament. la dixième plaied'Égypte, Un ange, J'épée lel'ée, fait mou­rir les enfants des Égypliens landis quepar les fenêtres d'un édifice leursparents font des gesles de désespoir. Ausecond plan, les juifs célèbrent Pâque,et dans le loinIain les hébreux encolonnes quitlent l'Égypte. Ainsi, leschréliens, grâce au sang du Chris!. qUit·tent la lerre de l'exil pour la terre promise.Le troisième tableau semble plus énigma·tique un vieillard étendu dort à côtéd'une aiguière et d'un pain, alors qu'unange lui apparaît. Oans le fond, sous unsoleil radieux, le même personnage, munide son pain et de son aiguière, se hâtedans un paysage momagneux tandis quel'ange lui montre le chemin. C'est uneréférence à Élie dans la Bible: le chréliennourri de l'Eucharistie pourra-toi! mar­cher vers la montagne de Dieu, le para·dis... Au-dessous, le nœud nous montreles principales vertus: la Foi tient ouvertle livre de la Révélation et contemple lacroix: l'Espérance lève les yeux au cielavec un faucon encapuchonné sur lepoing, son ancre se devine à ses pieds: laCharilé allaite un enfant et en prolège unautre.

Le pied comme la fausse coupe componeune triple décoration. On remarque la ren·contre d'Abraham et de Melchisédech

Œuvres précieuses du Pas-de-Calais

l10rfèvrerie 1 ,..

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Durée .

Une petite portion des riches archi\'es anciennes(c'est-A-dire antérieures A 1790) de la ville deBapaume SOnt déposées aux Archives départemen­tales, sous la cote E Dépôt 80. Elles y SOnt répartiesselon le cadre de classement propre aux archivesmunicipales, dans lequel la série BB renferme leslitres de l'administration générale. le présent texteest tiré d'un registre aux procès-verbaux des délibt·rations de l'échevinage

En 1701 éclataI! la guerre ruineuse de laSuccession d'Espagne au cours de laquelle la FrancedUI, aux côtés de l'Espagne, affronter une ligue for­midable unissant l'AUIriche, l'Angleterre, laHollande, le Danemark, la Suède, le Portugal. En1708, par uite des re\'ers des arme françaises et dela prise de Lille par l'ennemi. l'Artois devint lethéâtre d'âpres combalS. La désolation S'abattit surla province. En 1709, la nature joignit ses néaux àceux de la guerre: le fameux Grand Hiver, si long elsi glacial. provoqua la famine. Cene année-là,Béthune, Aire-sur-la-Lys, SaintNenant tombaienlaux mains des coalisés. Bapaume, ce \'errou straté­gique de la Picardie, abritait alors une nombreusegarnison française, logée dans des casernes, maisaussi chez l'habitant. t:hébergemcnt des gens de

guerre était comme un Impôl en nature auquel mainlS Bapalmois cherchaient à se soustraire. En 1712, les ennemiss'avancèrent jusqu'aux portes de la cité, mais la victoire décisive du maréchal Villar à Denain en juillet épargna àBapaume un siège éprouvant. La paix fut conclue à Utrecht l'année suivante.

Celte vilaine «rhure, au tracé hâtif et à la forte cursivilé, eSl le fait d'un greffier peu soigneux: elle est d'alluremoderne malgré quelques réminiscences gothiques. La vélocité de la plume engendre de longs trailS de fuite hori­zomaux :cent (ligne 1), thenir lieue (ligne 8), ainsi que de nombreuses ligalures enlre mots consécutifs, avec bouclede liaison (de le bien, ligne 7) ou sans (des Qfficiers, ligne 6). Les morphologies présentent encore quelques carac­tères gothiques, Ainsi de l'E, en deux trails avec ligature simple \.)-(sept,1ignc 1) ou à boucle de liaison t t...: lequel(ligne 4), nelte (ligne 8), Mais le second jambage de l'N finale n'eSt pas (oujours plongeant; comparer an (ligne 1)eljuin (ligne 2), t.:R présente des formes concurrentes: y (belUgO/S, ligne 3) ct ') (cazemes, ligne 6) : de mêmeque 1'5 finale, yi (promis. ligne 4).. (chambres. ligne 5). 1 (bourgols. ligne 3). Par le bien bollller (ligne 7) il raUlprobablement entendre. les bien ballier ". c'cst 4 à-dire ; les bien balayer.

N lWanlc

Bienvenue à...

Monsieur Cyril Longin, arrivt aux Archh'fSd~partemenlales (cenlrt Mahaut·d'Artois àDaln\ille) en qua litt d'altachl dt conserva­tion du patrimoine. TIlUlaire d'une mailrlsed'histoire el d'un OESS • Histoire el méllcrdts archh-cs ,., les tAches qui lui sontconnks sont les sulvanets • 5ul\1 des clas­stments d'archl\cs modernes el du traltt­ment de la bibliolh~ue histOrique tl adml­nlslralh't. rttherches.\ caraclrre historique,5ul..1 de l'atelier de reliure aln 1 que leS«Ttlarlèll du service lducalif

Au revoir à...

Monsieur Frldérlc SChoonhttre, proresseur d'histoire el de glographle, d~sign~

tn 19% par M l'insptCttur d'acaMmltdans le cadrt dt la Commission d~partt

mtntalt d'action cuhurtllt pour asslSlcrM. Ikctllt au scrvlct ~ducallf dtsArthlv6. Il avail notammtnl tn chargt lapréparation d6 txpositions Itlnrrantts .\caracl~rt pHagogiqut

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DwectNr dt t.~ lotInd HUGUET • Rêd«tN tfI d'ltf PIttO MAAOU.OUX -COClrdîMtJon l~ HlJGIJEl1tonolJ"" Ard'nYtI~Ifs dl!~ YUf mtntJDn piftJCIhr! RhhYtJOn: StJ.ldlo Wlttrllgnt· ArT•• 1rnpSG'l ,illlprII'JtfW SlHSEY ArTaTngt JOOO~ 1SSH12S'1'''' Dtp6t~ ]·trlll'tSUtlOO2·0lf'lAtdwe~du~-lOO2

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