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1 EXPOSITION Inventaire du patrimoine des cantons de Bourgoin-Jallieu nord et sud, L’Isle-d’Abeau et La Verpillière ENSEIGNANTS, ENTREZ DANS L’EXPO !

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Dossier pédagogique, détail de l'expo "Patrimoine en Isère, pays de Bourgoin-Jallieu"

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EXPOSITION

Inventaire du patrimoine des cantons de Bourgoin-Jallieu nord et sud,

L’Isle-d’Abeau et La Verpillière

���� ENSEIGNANTS, ENTREZ DANS L’EXPO !

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SOMMAIRE PATRIMOINE EN ISERE

UNE EXPOSITION UN OUVRAGE… DES CONFÉRENCES

���� ENSEIGNANTS , ENTREZ DANS L ’EXPOSITION GÉOGRAPHIE ET PAYSAGES TRACES DES PREM IERS ÂGES

La Préhistoire Pierres à cupules

L ’EM PREINTE ROM AINE

Bourgoin antique Une grande vi l la : Le Ga à L’ Is le-d’Abeau La céramique al lobroge

LE FOISONNEM ENT M ÉDIÉVAL

L’égl ise abbatiale de Saint-Chef Aspects rel igieux Châteaux, bourgs fort if iés, maisons fortes De la cuisine à la table, vaissel les du quotidien d’une maison forte au début du XVIe s.

DES VILLES FACONNÉES

Bourgoin-Jal l ieu L’ Is le-d’Abeau La Verpil l ière

UN TERRITOIRE M ODELÉ…

Le terroir Le marais

Habité et cult ivé… Les bâtiments Culture et élevage

DES RÊVES DE CHÂTELAINS A L ’USAGE DE TOUS

Lieux de société Mémoire col lective

LES M ARQUES DE LA FOI

Un semis de signes Les décors Les l ieux de culte Autour des morts

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DES ATEL IERS , DES HOM M ES De l ’eau et du grain Extraire et transformer Des f i ls et des gens

DES ARTS DE VIVRE MON PATRIM OINE…EN ISÈRE

LE JEU DU PATRIM OINE

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���� PATRIMOINE EN ISERE

Inventorier le patrimoine du département de l’Isère est une démarche de longue haleine. Abordée d’un point de vue archéologique durant une décennie, elle s’est ouverte depuis quinze ans au sein du Conseil général à une approche plus large, tant chronologiquement que thématiquement. Si l’on tient compte du secteur qui a fait l’objet de recherches nationales, les quatre cantons du Nord-Isère étudiés dans la présente campagne permettent de considérer que 60 % du territoire a déjà été couvert, ce qui n’est pas rien. Du savoir et des liens L’inventaire est toujours une aventure pleine de surprises. Non seulement arpenter lieux et archives en tous sens favorise les découvertes (bonnes ou mauvaises), mais c’est aussi l’occasion de tisser des liens riches avec tous ceux, chercheurs, associations, musées, élus ou particuliers, qui accompagnent l’émergence de ce panorama. Rencontrés, sollicités, ils apportent une contribution indispensable au repérage, à la nomenclature et à l’étude du patrimoine. Ils en sont aussi les acteurs sur place et cet ouvrage, comme l’exposition itinérante qui l’accompagne, se veulent autant d’outils à leur service qu’un bilan. Car la collecte et l’analyse de données n’ont de sens ici que parce qu’elles s’insèrent dans une démarche plus générale de protection et de valorisation. Outre la publication et la présentation des conclusions, dans chacun des cantons concernés comme à Grenoble, sont mises en œuvre des animations diverses, la sensibilisation d’enfants dans le cadre scolaire, la remise aux communes des données les concernant, la diffusion d’une carte touristique... Autant d’actions indissociables de la démarche d’inventaire. Une invitation à apprécier Quatre cantons soit vingt-sept communes rurales et urbaines, tel est le cadre exploré ici dans sa dimension patrimoniale. Des marais aux collines, des pierres à cupules aux « gestes architecturaux » du XXe s., des granges aux usines, F. Dard y côtoie saint Theudère et le rugby les maisons fortes médiévales…. Ni fourre-tout ni pointage exhaustif, l’inventaire propose un tableau à un instant donné de ce qui existe et caractérise ce secteur, parce que représentatif ou parce qu’exceptionnel. Ce livre, le septième de la collection, en rend compte par des textes organisés de façon à ce que chaque lecteur puisse y picorer au gré de ses envies. L’iconographie ne constitue pas seulement un complément de l’écrit, elle invite aussi au travers des photos et dessins à regarder comme à comprendre. Une histoire particulière Dans les cantons de La Verpillière, L’Isle-d’Abeau et Bourgoin-Jallieu nord et sud, le partenariat offert par le musée de Bourgoin-Jallieu et celui, plus inhabituel, de l’organisme en charge de la Ville Nouvelle (Epida puis Epani) soulignent un caractère marquant de ce territoire. Il recèle en effet des patrimoines « tous azimuts », toutes époques et tous domaines confondus, que les cartes de l’ouvrage permettent d’appréhender d’un coup d’œil. L’expérience de l’écomusée Nord-Dauphiné (1981-93) s’appuyait déjà sur cette richesse dans la perspective d’aider ce secteur géographique en pleine mutation à intégrer, à terme, une création urbaine imposée d’en haut. Le nom même de cette structure témoigne d’ailleurs d’une réelle difficulté à cerner un espace perçu comme une frange intermédiaire, à la fois dans l’Isère et indissociable satellite de Lyon. Cette dimension presque frontalière s’est avérée, au sein de l’inventaire, comme celle d’un carrefour particulièrement dense en patrimoine mais qui se transforme de plus en plus vite. Souhaitons donc que le présent travail intervienne à temps pour que ce patrimoine devienne un atout plutôt qu’un souvenir.

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� UNE EXPOSITION

Saint-Quentin-Fallavier , Espace George Sand Du 27 novembre 2009 au 31 janvier 2010 Du lundi au jeudi de 13h30 à 20h et le vendredi de 13h30 à 18h Vacances scolaires : du mardi au vendredi de 13h30 à 17h Fermé du 29 au 31 décembre Visites guidées le jeudi à 18h (sauf 24 et 31 décembre), les dimanches 6 décembre et 10 janvier à 14h et à 16h, les samedis 12 décembre et 23 janvier à 14h et à 16h (durée 1h30) Rue des Marronniers, 04 74 95 56 01 L’Isle-d’Abeau, Epani (Epida) Du 5 février au 18 avril 2010 Du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h Visites guidées le jeudi à 17h (durée 1h30) 17, avenue du Bourg, 04 74 27 35 00 Grenoble, Musée de l’Ancien Evêché Du 23 avril au 13 septembre 2010 Du lundi au samedi de 9h à 18h ; le dimanche de 10h à 19h ; le mardi de 13h30 à 18h ; fermé le mardi matin - fermeture exceptionnelle le 1er mai 2, rue Très-cloître, 04 76 03 15 25 - www.ancien-eveche-isere.fr Bourgoin-Jallieu, Musée Du 18 septembre 2010 au 2 janvier 2011 Du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h Fermé les lundis et jours fériés 17 rue Victor Hugo, 04 74 28 19 74 - www.bourgoinjallieu.fr Logo Musée de Bourgoin-Jallieu Bourgoin-Jallieu, Maison de la Porte des Alpes Du 10 janvier au 29 avril 2011 � UN OUVRAGE…

A la fois bilan et témoin du travail de recherche et de terrain conduit pendant deux ans, cet ouvrage, véritable publication de référence, rend compte de la richesse et de la diversité du patrimoine du territoire inventorié. Organisé de façon à ce que chaque lecteur puisse y picorer au gré de ses envies, il est richement illustré et invite à regarder comme à comprendre. Édition Conseil général de l’Isère, 220 pages, 38 €

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� DES CONFÉRENCES

Jeudi 17 décembre 2009, 20h � « Les grands marais : peuplement et environnement du Néolithique à l’assèchement ». Nicolas Bernigod, doctorant en archéologie du paysage au Cépam/UNSA (Université de Nice-Sophia Antipolis) Espace George Sand, Saint-Quentin-Fallavier Jeudi 14 janvier 2010, 20h � « Au Moyen Âge : noblesse, seigneuries et fortifications » Annick Clavier, archéologue et Jean-Pierre Moyne, historien Espace George Sand, Saint-Quentin-Fallavier Mardi 9 février 2010, 20h � « Pierres d’églises : les édifices religieux du Moyen Âge au XIXe siècle » Alain de Montjoye, archéologue et Stéphane Poisson, assistant qualifié de conservation Epani (Epida), L’Isle-d’Abeau Mercredi 17 mars 2010, 20h � « Le patrimoine rural, un mariage séculaire entre la nature et l’homme » Dominique Chancel, architecte-historien et Aude Jonquières, architecte Epani (Epida), L’Isle-d’Abeau Mardi 6 avril 2010, 20h � « Paysages d’architecture : la Ville Nouvelle de l’Isle-d’Abeau » Sophie Paviol, architecte enseignante-chercheuse à l'ENSAG, laboratoire des Métiers de l'Histoire de l'Architecture. Epani (Epida), L’Isle-d’Abeau La réalisation de l’inventaire et la coordination de sa présentation au public sont assurées par le service du Patrimoine culturel du Conseil général de l’Isère, 04 76 00 31 21. www.isere.fr www.isere-patrimoine.fr

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PATRIMOINE EN ISÈRE PAYS DE BOURGOIN-JALLIEU

Entre Bourbre et Lyonnais, inventaire des cantons de Bourgoin-Jall ieu nord et sud, l ’ Isle-d’Abeau et La Verpil l ière

���� GÉOGRAPHIE ET PAYSAGES

Le pays de Bourgoin-Jallieu constitue la partie nord d'un vaste bassin sédimentaire. Dans cet ancien delta de l'ère tertiaire se sont déposés poudingues et molasse sableuse issus de l'érosion du Jura et des Alpes. Au quaternaire, le glacier du Rhône, dont la dernière avancée est la mieux marquée (Würm : entre 80 et 16000 ans av. J.-C.), s'étend et façonne les surfaces par surcreusement, comme celui du marais de la Bourbre, et dépôt de moraines, formant des buttes allongées et des terrasses. Deux types de paysages en sont issus : collines et plateaux au sud et à l'est, grand marais au nord. Longtemps méconnue, l'histoire post-glaciaire de cette vaste cuvette traversée par la Bourbre fait l'objet d'un programme de recherches en paléo-environnement. L'évolution de ce milieu humide connaît une rupture majeure au Bronze final ou à l'âge du fer : les sociétés humaines commencent à modeler le paysage.

Cantons de Bourgoin-Jallieu nord et sud, L’Isle-d’Abeau et La Verpillière. Réalisation J.-P. Repiquet et Planisphère.

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� TRACES DES PREMIERS ÂGES

La Préhistoire On ne dispose que de peu de témoignages sur le peuplement de la région avant le Néolithique moyen, à l’exception du site de la grotte de Messenas à Saint-Marcel-Bel-Accueil. Dans les marais, les sondages archéologiques réalisés à La Maladière montrent l'installation, près d'un lac issu des fontes glaciaires, d'un village contemporain de celui des Baigneurs (lac de Paladru) et d'autres sites identifiés sur les rives des lacs d'Annecy et du Bourget (vers 2800 à 2600 av. J.-C.). À l'âge du Bronze, plusieurs découvertes d'objets isolés (haches, poignards, épingles de Crachier…), confirmées par des analyses paléo-environnementales, attestent que les milieux humides restent attractifs : les prairies fauchées et irriguées autorisent l'élevage. Les photographies par satellite révèlent l'existence de quelques enclos enfermant sans doute des habitats protohistoriques.

Les 51 localisations de découvertes pré et protohistoriques. Carte N. Bernigaud, réalisation J.-P. Repiquet.

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Pierres à cupules Les pierres à cupules, ces blocs de roche dure abandonnés par le retrait des glaciers et gravés de petits creux, sont très nombreuses dans le secteur (quatorze sur la trentaine repérée dans le département). Mais elles restent des objets mal connus et mal datés. Près de la plus imposante, découverte à Saint-Quentin-Fallavier et qui sert aujourd'hui de socle aux monument aux morts de La Verpillière, vingt-cinq sépultures ont été mises au jour, datées du Néolithique final (3 750 à 2 100 av. J.-C).

Enclos protohistoriques et objets associés. Conception et dessin N. Bernigaud.

Épingles probablement issues d’un dépôt de fondeur, Bronze moyen (1650 à 1350 av. J.-C.), Crachier. Coll. particulière, cliché D. Vinçon.

Le déplacement de la pierre à cupules du Mas Millet en 1921. Carte postale ancienne, coll. particulière.

Silex taillés, outils en bois de cervidé, perles en lignite. Sépultures du Mas Millet. Cliché H. Müller, 1919, coll. Musée dauphinois.

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Pierre à cupules de Satolas. Cliché H. Chatain.

LES OBJETS DE LA PREHISTOIRE

. Matériel lithique de l’Épipaléolithique (- 9 800 à - 8000) au Néolithique (5 500 à 2 100 av. J.-C.), Grotte de Messenas, Saint-Marcel-Bel-Accueil. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS :

- Lame brute peut-être attribuable à l’Épipaléolithique. - Fragments épipaléolithiques de pointes - Racloirs en silex, Épipaléolithique. - Nucléus microlithe à éclats, Mésolithique moyen (7 000 à 5 500 av. J.-C.) - Lot d’éclats de silex. - Fragment médian de lamelle, Néolithique

. Hache en pierre polie triangulaire, serpentine, Néolithique, Saint-Quentin-Fallavier. Coll. maison Saint-Anthelme de Belley. . Hache à douille ovale ornée sur les deux faces du tranchant de trois nervures bouletées en relief, âge du bronze, La Verpillière. Coll. Musée de Vienne. . Poignard "légèrement pistiliforme”, Bronze moyen, Saint-Chef. Coll. Musée dauphinois. . Umbo de bouclier découvert en 1899 dans une sépulture, La Tène III (120 - 51 av. J.-C.), Les Cantinières, Bourgoin-Jallieu. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu.

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���� L’EMPREINTE ROMAINE

Dans la cité de Vienne, la romanisation du pays gaulois allobroge renforça le réseau routier déjà mis en place aux périodes précédentes et établit un maillage serré des campagnes avec la création de petites agglomérations comme Bourgoin, de grandes villae, centres d'exploitation agricole, mais aussi de structures plus modestes. Les sites repérés à ce jour sont nombreux, y compris dans des zones réputées répulsives comme le marais. Quelques-uns ont fait l'objet de fouilles partielles : villae de La Grive à Bourgoin, de la Sarrazinière à Saint-Quentin-Fallavier, du Ga à L’Isle-d’Abeau. Les fouilles récentes réalisées à La Maladière (Bourgoin-Jallieu) montrent l'existence de digues et de chenaux évoquant un possible moulin : le marais comme les versants sont exploités pour ravitailler les villes. Ailleurs, c'est la prospection, l'observation de tranchées, les découvertes anciennes ou les inscriptions qui témoignent de la forte imprégnation romaine dans la région.

Les sites gallo-romains. Réalisation : J.-P. Repiquet.

Site de La GGrriivvee, Bourgoin-Jallieu. Cliché A. Canal, 1982.

Site de La SSaarrrraazziinniièèrree,,

SSaaiinntt--QQuueennttiinn--FFaallllaavviieerr.

Site de La Maladière en cours de fouilles en 2007. Bourgoin-Jallieu. Cliché INRAP.

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Bourgoin antique Les découvertes de vestiges gallo-romains de Bergusium sont concentrées dans un quadrilatère de deux hectares, surface très modeste par rapport à d'autres agglomérations de la Cité de Vienne. L'absence d'un véritable réseau viaire, jamais clairement reconnu, et celle de matériel du Haut-Empire (Ier-IIe siècles après J.-C.) invite à chercher ailleurs le cœur de l’agglomération antique. La présence de nombreux sites dans les environs proches (Petit Mont, Ruffieu, Boussieu, La Grive…) suggère que Bourgoin pourrait être un site complexe, au tissu urbain diffus qui a peut-être connu des déplacements liés aux fluctuations du lit de la Bourbre et aux marais.

Les points de découvertes antiques dans le centre de Bourgoin-Jallieu. Réalisation Planisphère. 1, 7 , 8, 10, 12,13 et 19 : tegulae, céramique 2 et 16 : dépotoirs de céramique (cave Augier et hangar Orelle). 3, 4, 5, 9 et 15 : murs. 6 : place du Château : deux murs est-ouest et chapes de tuileau. 11, 14, 24 : tegulae, céramique, ossements humains ou sépultures. 17 : rue du Tribunal : caniveau ou fossé en V, fragments d’amphores, sigillées… 18 : collège Saint-Michel ; niveaux romains avec sigillées, allobroges, amphores… 20, 21 et 22 : points de découvertes mentionnés par J. Chauffin. 23 : extrémité de la rue des Moulins, murs, tegulae, céramique. 25 : rue neuve, sondage 1985. 26 : fouille dans la cour du Musée, 1999. 27 : sondage passage Launay, fosses, céramiques,2005. 28 et 29 : sondages négatifs, 2006 et 2007.

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Une grande vi l la : Le Ga à L’ Is le-d’Abeau Le site du Ga présente toutes les caractéristiques d’une grande villa gallo-romaine du Ier-IIIe siècle après J.-C., comprenant une partie résidentielle luxueuse et une partie domestique qui regroupe les activités agricoles et artisanales. Durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, le bâtiment connaît des phases d’abandon entrecoupées de réoccupations et de transformations des structures existantes. Le site ne sera définitivement abandonné qu’au XIVe siècle.

Plan du site du Ga. Dessin J. Chauffin.

La céramique al lobroge La céramique dite « allobroge » a été diffusée dans la Cité de Vienne et ses marges à la fin du IIe siècle et au IIIe siècle après J.-C. Ces céramiques grises ou noires, à la surface souvent lustrée, fabriquées avec une argile siliceuse cuite en atmosphère réductrice, se caractérisent par la présence d’une estampille au nom du potier sur la paroi externe du fond. Les ateliers de production n’ont pas encore été repérés à ce jour mais on pressent l’existence de l’un d’eux à Bourgoin : la marque MANSVETVS n'est connue qu'ici.

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LES OBJETS DE L ’ÉPOQUE GALLO-ROM AINE

. Colonnette torse, Villefontaine. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS.

. Matériel provenant du site du Ga, L’Isle-d’Abeau. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS : - Fragment d’enduit peint de cercles noirs se chevauchant et contenant un décor floral,

IIIe ou IVe siècle. - Fragment de terrazzo (sol en terre cuite pilée). - Fragment de tuyau de plomb estampillé du nom de Q.RVBVR et d’un motif de tenailles,

Ier siècle. - Cruche en céramique claire, Ier s. - Coupe carénée en céramique grise à engobe lissé, IIe-IIIe s. - Assiette en sigillée portant la marque PVGNI.MA(NV), de la main de Pugnus, potier de

Lezoux (Puy-de-Dôme), 2ème moitié du IIe s. - Gobelet en sigillée à décor de feuilles d’eau à la barbotine, production de Lezoux, IIe s. - Assiette en céramique tardive à revêtement argileux provenant de Portout (Savoie), 1ère

moitié du Ve s. - Fonds en céramique allobroge portant les marques VALLO.FECIT et CATVLLVS.FE. ;

production de la cité de Vienne, IIe-IIIe s. - Coupe carénée en céramique tardive à revêtement argileux portant un décor à la

molette, Portout, 1ère moitié du Ve s. - Gobelet en sigillée claire d’un type produit à Lyon et Saint-Peray (Ardèche), IIe-IIIe s.

- Vase à deux anses en céramique commune claire, Villefontaine, IIe s. Le luxe au quotidien . Tête de félin, fragment de statuette en céramique, La Grive. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS. . Éléments de statuettes de « déesses mères » en terre blanche, provenant des ateliers de l’Allier, IIe s. . Médaillon au putto, sur plaque en ivoire percée. . Épingles en os à tête en forme de pomme de pin, et têtes de femmes, Ier et IIIe s. . Intailles (chaton de bague ovale). Agate rubanée orange foncé portant un personnage masculin (satyre), Ier siècle, atelier d’Italie centrale et cornaline orange translucide ornée d’un cavalier et d’un homme à terre (gaulois ?), Ier s. . Lampe à huile avec décor de masque et fond portant l’estampille STROBILI, atelier lyonnais du Ier s. ou région de Modène en Italie. . Fragments de fonds et de bords de petits flacons, de bols et d’ampoules très fines, verre. . Fragment de petit pot à fard en ivoire tourné. . Fragment de biberon, céramique sigillée. Villa du Ga, L’Isle-d’Abeau. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS.

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���� LE FOISONNEMENT MEDIEVAL

L ’égl ise abbatiale de Saint-Chef Cette église romane, l'une des plus fameuses de tout le Dauphiné, pourrait remonter au Xe siècle pour la nef, tandis que le chœur avec son transept haut et ses quatre chapelles latérales est bâti à la fin du XIe siècle. L'édifice doit sa réputation à son décor peint de la même époque, en particulier celui de la chapelle haute dont l'iconographie est centrée sur le thème de la Rédemption. Anges, archanges, prophètes et apôtres, saints, saintes et élus soutiennent la voûte consacrée à la Jérusalem céleste et au Christ en Majesté.

Église abbatiale de Saint-Chef. Cliché L. di Berardino.

Ange désignant à saint Jean la Jérusalem céleste, détail de la chapelle des anges. Cliché L. di Berardino.

Voûte de la chapelle des anges. Cliché L. di Berardino.

Aspects rel igieux Si plusieurs découvertes de sépultures sont signalées, seules deux inscriptions funéraires paléochrétiennes provenant de Bourgoin nous sont parvenues comme témoignage des débuts de la période médiévale. De l'ensemble d'édifices religieux (églises paroissiales et prieurales, chapelles seigneuriales ou liées à un établissement religieux), une dizaine présente encore des éléments d'architecture remontant au Moyen Âge. Pour la période romane, outre la célèbre abbatiale de Saint-Chef, on peut s'attarder sur le petit sanctuaire de Vermelle, le clocher de Messenas, les ruines de la commanderie templière de Vaulx ou les portails (déplacés) de Crachier et Jallieu. Au style gothique flamboyant (seconde moitié du XVe siècle) peut être rapportée la chapelle des Antonins de Bourgoin (actuel musée) ou le chœur de l'église des dominicains de Paternos à Maubec, fondée en 1465. Dans le chœur de l'ancienne église d'Éclose est peinte une Annonciation du XVIe siècle.

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Baies du corps de bâtiment oriental de la commanderie du Temple de Vaulx, L’Isle-d’Abeau.

Clocher-peigne de la chapelle de Messenas, Saint-Marcel-Bel-Accueil.

Portail latéral nord de l’église Notre-Dame, Jallieu.

Sanctuaire de l’église de Paternos, Maubec.

Restes du portail roman de l’église, Crachier. Églises et fortifications à signaler. Réalisation J.-P. Repiquet.

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Châteaux, bourgs fortif iés, maisons fortes De la petite trentaine de fortifications identifiées pour le Moyen Âge, beaucoup présentent des vestiges dignes d'intérêt. Les fortifications de terre, nombreuses, sont souvent difficiles à dater, mais plusieurs sites de "mottes castrales" remontent aux premiers temps de la féodalité, comme La Poype de Césarge à Maubec qui a livré un abondant mobilier. Parmi les neuf châteaux qui structuraient le territoire, chefs-lieux administratifs et politiques de la châtellenie ou mandement, on distinguera Fallavier, Demptézieu ou la belle tour voûtée dite du Poulet, à Saint-Chef. Presque tous sont accompagnés d'un bourg fortifié : rempart et fossés de Saint-Alban-de-Roche restent perceptibles dans la trame urbaine actuelle. Quant aux maisons fortes, résidences de la petite noblesse, elles offrent nombre d'exemples de qualité (Loras, Les Allinges, La Barre, Rousset…).

Château de Maubec, plan de 1793. Coll. et cliché BMG.

Tour de l'escalier du château de Demptézieu, Saint-Savin. Cliché D. Vinçon.

Maison forte de Loras, Saint-Marcel-Bel-Accueil. Cliché J.-P. Gobillot.

Maison forte des Allinges, Saint-Quentin-Fallavier. Cliché J.-P. Gobillot.

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Tour du Poulet à Saint-Chef. Carte postale ancienne, coll. particulière.

Maison forte du Rousset, Roche.

De la cuisine à la table, vaissel les du quotidien d’une maison forte au début du XVIe s. Un dépotoir contenant un abondant mobilier archéologique a été découvert en 1966 à L’Isle-d’Abeau sur le site du château. Les vases de cuisine sont très bien représentés avec de nombreuses marmites « à anses coudées » en pâte grise ou en pâte rouge avec vernis au plomb, des jattes pour l’élaboration des mets et des cruches pour conserver les denrées. Des coquemars pour réchauffer les aliments et des marmites arrivent d’ateliers situés en Bresse près de Meillonnas. Sur la table, les céramiques engobées et décorées occupent une place de choix avec force assiettes, écuelles, chauffe-plats et cruches associées à une luxueuse verrerie. Ce vaisselier est en tous points identiques à celui de Lyon, Vienne ou Chambéry en ce tout début de la période moderne. LES OBJETS DU MOYEN ÂGE

. Vaisselles du quotidien de la première moitié du XVIe siècle, Le Château, L’Isle-d’Abeau. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu, fonds APPAS :

- Assiette en céramique engobée, « Sgraffito ». - Marmite « à anses coudées » en céramique à pâte grise. - Cruche de stockage en céramique à pâte rouge glaçurée. - Bord de cruche en céramique à pâte rouge glaçurée. - Fragment de chauffe-plat en céramique engobée décorée. - Fond d’écuelle en céramique engobée décorée. - Fragments de pots divers, en céramique du « Service-Vert » de Meillonnas-Treffort

(Ain). . Inscription de Gilbert de Moirenc, marbre, XIIIe siècle. Elle rappelle qu’en échange, entre autres, d’une maison sur la place, des dons et une procession sur sa tombe auront lieu chaque quatrième mercredi ainsi qu’une distribution anniversaire spéciale le 11 juillet, jour de la translation de saint Benoît. Coll. maison du patrimoine de Saint-Chef.

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� DES VILLES FAÇONNÉES

BOURGOIN-JALLIEU

L’organisation du bourg fortifié du XIVe siècle semble s’être faite par étapes : un premier groupement à l’ouest aux rues tortueuses autour d'une fortification de terre (La Poype) et de l’église, puis une extension vers l'est aux voies droites (rues de la Liberté, du Tribunal et Victor-Hugo) avec la halle. De la création de foires annuelles (1584) et des guerres de Religion résulte un nouvel essor. Le canal mouturier rénové en 1601 puis l’ouverture de la route entre Lyon et Grenoble initient, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’essor industriel fulgurant des siècles suivants. La croissance urbaine, amorcée par l’extension de faubourgs, touche aussi le territoire de Jallieu. Les immeubles à loyer se multiplient le long de rues rectilignes (rue de la Libération). Intéressant et diversifié, le tissu urbain englobe désormais usines, propriétés bourgeoises entourées de jardins, alignements de maisons ouvrières mitoyennes et secteurs où subsistent des bâtiments ruraux ou artisanaux.

La diversité des détails rend compte de l’époque de construction et du statut des édifices.

Maison à boutique Renaissance, rue du Tribunal. Cliché C. Chevallier.

Escalier en vis Renaissance, semi hors-œuvre, rue de la Liberté.

Petits immeubles à loyer du XIXe siècle, rue de la Libération.

Halle reconstruite au XIXe siècle.

Maison bâtie en 1932, place du Champ-de-Mars.

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LES OBJETS DE BOURGOIN-JALL IEU

. Lettres patentes d’Henri III créant deux foires annuelles en 1584. Coll. Archives Municipales de Bourgoin. . Médaille commémorant la Libération. Coll. Archives Municipales de Bourgoin. . Médaille commémorant l’unification de Bourgoin et Jallieu, votée le 25 juin 1965. Coll. Archives Municipales de Bourgoin. . Bourgoin-Jallieu vers 1880 (estampe extraite de : A. Prudhomme, Notice historique sur la ville de Bourgoin, E.-J. Savigné imprimeur-éditeur, Vienne 1881).

L’ ISLE-D’ABEAU

Les nombreuses découvertes archéologiques - dont la Villa gallo-romaine du Ga protégée au titre des monuments historiques – témoignent de l’ancienneté de l’occupation. De la commanderie du Temple de Vaulx fondée dans les années 1160-1170 ne subsistent que quelques vestiges remarquables. Points de repère dans le paysage, la chapelle Saint-Germain, l’église ou encore le « Rempart » des hauts de Saint-Germain affichent la diversité du bâti. L’Isle-d’Abeau forme en effet depuis la création de la Ville Nouvelle dans les années 1970 un trait d’union entre ville et campagne, entre structures anciennes et ville contemporaine. Porteuse d’innovation en matière d’aménagement, d’architecture et de déplacements, cette opération se distingue par la qualité exceptionnelle de son site. Elle construit son identité sur le rapport entre espaces publics et espaces intimes, ouverture sur l’horizon lointain et lien entre passé et présent.

Sarcophage dit de l’oméga, époque gallo-romaine, mur de l’église.

Chapelle Saint-Germain.

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Vestiges de la chapelle du temple de Vaulx

Pavillon (vers 1925) destiné probablement à loger des ouvriers de la cartonnerie Voisin-Pascal.

Église du bourg dominant le paysage. Cliché J.-P. Gobillot. Remplacé par panorama Gobillot

Détail de l’immeuble Le Rempart articulant ville et campagne. Cliché ENSAG.

LA VERPILLIÈRE

La Verpillière, mentionné pour la première fois en 1315, se développe en contrebas du château et du bourg fortifié de Fallavier. Lors des conflits delphino-savoyards du XIVe siècle, le village rural dépend de la châtellenie de Fallavier appartenant au comte de Savoie ; il se retrouve en première ligne face à Bourgoin, propriété du dauphin et s'entoure alors d'une enceinte en grande partie disparue, flanquée de trois tours si l'on en croit la tradition orale. Le réseau des rues s'organise à partir de la Grande rue qui relie les deux portes. En 1838, le bâti s'appuie encore sur le rempart qui fait partie intégrante des maisons. La Verpillière est alors un bourg fortement urbanisé, sans beaucoup d'espaces libres. Dans sa partie est, de nombreuses maisons sont détruites par l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale afin d'agrandir la route nationale. À la fin du XXe siècle, il se développe dans la mouvance de la Ville Nouvelle.

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Façades éclairées par des fenêtres à croisillon, rares vestiges du bourg médiéval.

Château de Lesdiguières. Isolée de l'espace urbain par le canal des moulins, elle occupe un angle de la fortification du bourg. La margelle du puits remonte sans doute au XVII

e siècle,

Église Saint-Denis, 1840-48, par l’architecte J.P. Haour.

Bourg fortifié de La Verpillière, plan restitué. Réalisation Planisphère.

Paysanne de La Verpillière, eau forte coloriée de P. Maleuvre, XVIII

e siècle.

Coll. Musée dauphinois.

Quartier Maisons Neuves, cité liée à l’usine (tissage de soieries puis articles funéraires puis compresseurs).

Hôtel de ville, salle des fêtes et salle des mariages, La Verpillière. Cliché D. Vinçon, Musée dauphinois.

Externat Notre-Dame, juxtaposition et opposition de styles architecturaux.

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� UN TERROIR MODELÉ…

Le terroir Le pays de Bourgoin-Jallieu présente une morphologie de plateaux et collines, calcaires ou d’origine fluvio-glaciaires, modelée par les cours d’eau et drainée par la large vallée de la Bourbre. Dès le Moyen Âge, des villages et des hameaux s’installent en périphérie du marais et sur les plateaux. En 1789, l’agronome britannique Arthur Young vante la « belle campagne » agreste et agréablement vallonnée, émaillée d’étangs et structurée par un maillage de haies bocagères, qu’il vient de traverser. Le développement industriel de la seconde moitié du XIXe siècle dans les vallées, puis l’essor urbain, la création de la Ville Nouvelle et l’étalement de l’habitat pavillonnaire autour de la plupart des villages, bouleversent profondément l’organisation ancienne du terroir agricole et le bâti rural.

Environs de L’Isle-d’Abeau au XVIIIe siècle : un condensé des terroirs du pays de Bourgoin-Jallieu. Au sud et au nord : collines et plateaux cultivés ; en bordure du marais : routes et hameaux. Isolé sur sa butte, le village de L’Isle-d’Abeau fait exception.

Étang et parcelles bocagères, Badinières.

Extrait d’un plan de Bonnefons, coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, 11 Fi 4673.

Alignement d’arbres « têtards », Maubec.

LES OBJETS

. Nasse en osier pour la pêche en étang. Coll. Musée de la vie rurale, Saint-Quentin-Fallavier.

. Pelle à tourbe et tourbe. Coll. particulière.

Clôture en dalles sur le plateau, Nivolas-Vermelle

Terrains labourés et prairies, Crachier.

Imbrication des activités, Saint-Quentin-Fallavier.

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Le marais Dans les creux inondés plusieurs mois par an et infestés de malaria, on vit au rythme du va-et-vient de l’eau jusqu’aux importants travaux de drainage et d’assèchement des marais, réalisés à partir du XVIIIe siècle et surtout dans la première moitié du XIXe siècle. La tourbe est alors exploitée comme combustible pour les habitants et les industries de la vallée de la Bourbre ; les communaux indivis sont lotis et transformés en prairies et terres labourables, en dépit des protestations d’habitants opposés à la disparition de ces terres incultes où pâturait leur bétail. Des voies de circulation pérennes peuvent désormais s’installer. Malgré ces travaux, les inondations restent fréquentes au printemps, détruisant les semis et compromettant les récoltes.

Champs labourés et alignements d’arbres sur l’ancien marais, non loin de la Bourbre canalisée. Clichés J.-P. Gobillot.

Mozas près du rond-point des Marais. Cliché J.-P. Gobillot.

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����… HABITÉ ET CULTIVÉ

Les bâtiments Quelques maisons unitaires anciennes regroupent logis et grange-écurie sous un même toit, mais la plupart des fermes sont constituées de bâtiments distincts. À l’exception de Saint-Marcel-Bel-Accueil, de L’Isle-d’Abeau et de Saint-Alban-de-Roche, la pierre est rare. Partout, on utilise les ressources locales : chaume pour les toits ; branchages pour les clôtures ; bois d’œuvre pour les pans de bois, les charpentes et les linteaux ; galets et terre à pisé pour les murs ; sable et chaux pour les enduits. La bretagne (ou muret) est un placard destiné à faire cailler le lait ou sécher les fromages, constitué par l’évidement du mur à l’arrière de la cheminée. Ailleurs, on rencontre un autre type de placard encastré dans l’épaisseur du mur, dont la porte est placée sous la hotte, à côté de la taque.

L’existence de carrières conditionne les types de maçonnerie. Exemple à Four : pisé sur soubassement en galets, en moellons ou mixtes et façades en pierre.

Ferme à bâtiments juxtaposés, avec traces d’enduit d’origine sur murs de pierre, Loras, Saint-Marcel-Bel-Accueil.

Maison en pisé à linteau daté de 1723 et vestiges de parois en pans de bois garni de torchis, Pachaudière, Badinières.

Grange couverte en chaume en 1934 (une des dernières), Le Gouas, Les Éparres. Coll. particulière.

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Grange dissociée en pisé sur soubassement en pierre et galets, Salagnon.

Porte de grange, Malassin, Chèzeneuve.

Ancienne cabane de vigne en pisé sur soubassement de mâchefer, Nivolas-Vermelle.

LES OBJETS

. Grappin pour attraper la crappe (moût de raisin) et couperet pour la trancher. Coll. particulière.

. Terre à pisé tamisée (CRATerre). Il s’agit d’un "béton maigre de terre" auquel les sables donnent sa structure et l'argile (en faible quantité) sa cohésion. Coll. Musée dauphinois.

. Faisselles pour la fabrication des fromages. Coll. Musée de la Vie rurale. Saint-Quentin-Fallavier.

Culture et élevage La polyculture de subsistance prévaut jusqu’à l’arrivée des engrais chimiques. À la fin du XVIIIe siècle, on cultive des céréales, des légumes, des pommes de terre et un peu de vigne... Chaque ferme possède aussi des noyers et autres arbres fruitiers. Des châtaigniers procurent une part de l’alimentation d’hiver. On élève quelques animaux (chèvres, vaches, cochons, lapins, volailles) qui procurent un apport protidique et quelques revenus. On fabrique du beurre et du fromage, qu’on pourra vendre, et les vaches servent souvent d’animaux de trait. De la sériciculture, principale source de revenus de certains habitants au milieu du XIXe siècle, il ne subsiste presque aucune trace dans les fermes anciennes. Dans les années 1880, le tabac prend parfois le relais de la vigne ravagée par le phylloxera.

Préparation des feuilles de tabac avant le séchage, vers 1960. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

Labours mettant à contribution les bovins avant la généralisation du tracteur. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

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Vigne, prairies et alignements d’arbres, Maubec.

Champs de blé sur le plateau, Chèzeneuve.

Séchoir à maïs, Roche.

Vieux châtaignier, Succieu. Serve aménagée et lavoir collectif couvert, Saint-Marcel-Bel-Accueil.

LES OBJETS

. Objet Coupe-tabac. Coll. Musée de la Vie rurale, Saint-Quentin-Fallavier . Objet Petit pressoir mobile. Coll. Musée de la Vie rurale, Saint-Quentin-Fallavier

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���� DES RÊVES DE CHATELAINS

Évocatrices du statut de leur propriétaire, les grandes demeures témoignent aussi, à travers leur diversité de style et d’implantation, de l’évolution des goûts et de la représentation sociale entre le XVIe et le XXe siècle. Lors de la « Grande Peur » de 1789, plusieurs châteaux et maisons de maîtres ont été pillés et quelques-uns incendiés. Plus récemment, d’autres ont été repris par une collectivité, comme La Salière à Ruy, les châteaux de Menon à Saint-Savin et Seignoret-Lupin à Jallieu, ou la maison Girier à La Verpillière. Isolées, en périphérie de villages ou proches d’une usine, ces résidences nobles ou bourgeoises forment en général le cœur d'un ensemble, comprenant au moins parc et communs, dont l’agencement varie suivant les époques. Leurs façades sont souvent recouvertes d’un enduit lissé, avec ornementation en relief ou peinte selon le goût du moment. Leurs toitures imposantes sont principalement couvertes en tuiles écaille, les plus récentes préfèrent l’ardoise.

Château du Marchil, avec sa galerie haute d’esprit renaissance greffée sur un plan médiéval, Saint-Chef.

Décors d’atlantes supportant un entablement orné d’oves, d’inspiration classique, grande salle du château de Grammont, Saint-Alban-de-Roche.

Château de la Salière, ancienne maison forte profondément remaniée vers 1764 qui doit son nom à l’ancien entrepôt à sel proche, Ruy-Montceau.

Façade réglée avec avant-corps central du château de Bonce édifié en 1768-70, Satolas-et-Bonce.

Château au plan en U avec fronton central à l’élégance classique à Montcarra, Saint-Chef.

Façade sur jardin du château de Menon (fin du XVIIIe siècle) aux lucarnes disparues, Saint-Savin.

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Ancienne glacière du château de Menon, implantée dans la colline à proximité du parc, Saint-Savin.

Décors intérieurs d’une belle demeure ornée d’un cadran solaire de la fin du XVIIIe siècle, les Moirouds, Sérézin-de-La-Tour.

Plan du château Seignoret-Lupin, édifié vers 1870 et caractérisé par la variété des volumes, l’opulence des décors et le hall traversant. Actuelle mairie de Bourgoin-Jallieu.

Château de Petit-Mont, reconstruit vers 1876 par Auguste Genin avec tour-belvédère dédiée à sainte Catherine dans le parc, Bourgoin-Jallieu.

Château de Thézieu, créé à la fin du XIXe siècle par Auguste Genin, dont le comble en verrière devait servir de jardin d’hiver, Ruy-Montceau.

Villa des Lilas, résidence patronale des Diederichs au riche décor intérieur environnée d’un parc à l’anglaise, Bourgoin-Jallieu.

La Cigalière, aux murs de pisé enduit, acquise en 1874 par le père du peintre Victor Charreton, Maubec. Cliché J.-P. Gobillot.

Maison bourgeoise avec porche d’entrée à Cochet, Saint-Quentin-Fallavier.

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Minsac, construite vers 1950 par l’architecte Maréchal, dont la tour évoque la vigie d’un navire au mouillage, Saint-Chef

LES OBJETS

. Ange musicien, girouette d’une belle grange, Ruy-Montceau. Coll. particulière

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���� À L’USAGE DE TOUS

Lieux de société Au XIXe s., mairies et écoles publiques s’abritent souvent, au moins au début, sous un même toit (Satolas-et-Bonce, Maubec). Un château vacant se trouve parfois reconverti, à défaut un édifice ancien bien situé : presbytère (Salagnon, Meyrié), maison notariale (Saint-Alban-de-Roche), grange (La Verpillière). Le poids public (Sérézin-de-la-Tour), les indispensables lavoirs et fontaines (celle d’Arcisse inclut une croix de chemin) voire un édicule pour les pompiers (Roche) ou une maison de garde-barrière (Domarin) témoignent de la vie commune. Quelques commerces ont conservé des éléments anciens et l’on ne compte plus les enseignes de cafés, à l’occasion illustrées de boules, mais seul celui de Demptézieu s’orne de peintures murales. Outre les équipements propres au monde urbain (tribunal, cinéma, jardin de ville, octroi, conservatoire de musique…), Bourgoin-Jallieu se signale par sa concentration ancienne en hôpitaux, hospices et cliniques.

École privée convertie en mairie après 1912 et associant divers services publics, Saint-Quentin-Fallavier. Carte postale ancienne. Coll. communale.

Borne routière ancienne, Vaulx-Milieu.

Mairie-école caractéristique de la fin du XIXe s., fonctionnelle et symétrique : classes séparées en rez-de-chaussée pour garçons et filles, cour, mairie à l’étage, Crachier.

Bâtiment ancien aux allures nobles reconverti en école communale de filles puis désaffecté, Ruy-Montceau.

Lavoir de 1865 en partie comblé de béton et donnant directement sur le ruisseau, en amont d’une tannerie, Ruy-Montceau.

Boutique de tailleur ayant conservé son enseigne et une partie de sa devanture en bois, Les Éparres.

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Ancienne gare ligne PLM, La Verpillière.

Ancienne borne routière, Les Eparres

LES OBJETS

. Café rural installé dans une ferme postérieure à 1832 du hameau de Chapèze, Saint-Savin

. Pichet mesureur de vin pour estaminet en étain, daté de 1700 et fabriqué à Bourgoin. Coll. Musée de Bougoin-Jallieu

Mémoire col lective Les monuments aux morts de la Grande Guerre sont parfois plusieurs sur la même commune, tant le carnage de 1914-1918 a meurtri démographie et mémoire. Les guerres suivantes s’y rattachent, tandis que celle de 1870 est rarement commémorée. Hormis les obélisques, forme la plus fréquente sur ce territoire, des hommes sculptés en uniforme y incarnent le « poilu » tandis que des femmes s’y font l’allégorie du deuil (Vaulx-Milieu), de la victoire (La Verpillière) ou du combat (Jeanne d’Arc à Crachier). Les coqs gaulois triomphants et vigilants sont assez courants. Les sculpteurs de ces monuments, souvent des artisans locaux, travaillent également pour les cimetières. Certains, tel Ferdinand Gonnet marbrier à Bourgoin, associent à des décors traditionnels des motifs de prédilection (drapés particulièrement soignés). Pour leur part, les plaques et stèles commémorant la Résistance prennent place de préférence sur les lieux des évènements.

Monument aux morts de Demptézieu, projet et réalisation du marbrier Gonnet 1920, Saint Savin

Monument aux morts, obélisque par le marbrier Gonnet enrichi d’un buste, Saint-Marcel-Bel-Accueil.

Rare représentation d’un soldat à mi-corps en train de dégoupiller une grenade.

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Coq piétinant un casque à pointe, Satolas-et-Bonce

Victoire, bronze d’Emmanuel Frémiet auteur du Napoléon de Laffrey, La Verpillière.

Monument aux morts de 1926, architectes Palendré et Faure, Bourgoin-Jallieu.

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���� LES MARQUES DE LA FOI

Un semis de signes Constellés de croix, les chemins et les places de ce territoire en comptent de deux à quinze par commune. Si la plupart ont été érigées ou refaites au XIXe s., trois au moins remontent à l’Ancien Régime. Cette floraison reflète par ses inscriptions les missions de re-christianisation des campagnes, les fêtes jubilaires, la dédicace à un saint spécifique ou le don d’un particulier. A Meyrié, il s’agit d’un prêtre à l’occasion de son propre jubilé (anniversaire) tandis qu’à Ruy-Montceau, le maire signe les croix comme il le fait des fontaines ou du portail du cimetière. La plupart sont en pierre, de préférence en calcaire et un modèle, aux bras octogonaux à bouts ronds ou plats, paraît avoir connu une grande fortune. Quelques oratoires, trois imposantes statues de Vierge perchées chacune sur une butte et deux calvaires monumentaux (Saint-Chef, Ruy-Montceau) mettant en scène plusieurs personnages paraissent avoir complété tardivement ce réseau protecteur.

Calvaire Notre-Dame-de-Bonne-Conduite, 1880, Ruy-Montceau. Cliché J.-P. Gobillot.

Bénédiction annuelle de la croix de saint Blaise, dressée en remerciement de l’arrêt de « l’épizootie des bêtes à cornes » de 1815, Maubec 1966. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

Croix du hameau de Montquin offerte par Louis Randit et sa famille, 1842, Maubec.

Croix de chemin, Sérézin-de-La-Tour.

Croix, hameau des Rivoires, Les Eparres.

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Croix de saint Roch, Vaulx-Milieu. Procession à la chapelleNotre-Dame de Vermelle pour la fête du 15 août en 1965. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

LES OBJETS

. Grand ex-voto à la Vierge en canevas, 1870. Coll. communale

. Petit ex-voto à Notre-Dame-de-la-Salette en canevas offert par un combattant de la guerre de 1870. Coll. communale . Croix de procession, cuivre et émail, XVIe s. Coll. communale

. Lanterne de procession, cuivre et verre, XIXe s. Coll. communale

. Christ au Sacré Cœur imprimé sur soie, XIXe s. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu

. Carreaux d’une table de communion (aujourd’hui démontée) de René Lalique, verre blanc coulé moulé et pressé, provenant de la chapelle de Boussieu, Nivolas-Vermelle. Coll. particulière . Dessin préparatoire de Lalique pour les vitraux de la chapelle de Boussieu, Nivolas-Vermelle. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu

Les décors Au XIXe siècle, l’ornementation à l’intérieur des lieux de culte se diversifie : les techniques traditionnelles (vitrail, peintures murales) côtoient de nouveaux procédés employant le ciment (dallages polychromes, moulages), la fonte ou le verre. Les décors s’harmonisent au style architectural, néo-gothique ou néo-classique, ce que fait aussi souvent le mobilier. Plus inhabituelle, la chapelle Saint-François de Nivolas-Vermelle, fondée pour le pensionnat voisin (ouvrières sourdes-muettes de l’usine Schwarzenbach et religieuses de Sainte-Philomène) en 1908 est réaménagée en 1930-1934. L’architecte bergusien Albert Ribollet fait alors appel à l’artiste parisien René Lalique.

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Intérieur de l’église Sainte-Madeleine, Vaulx-Milieu. Cliché J.-P. Gobillot

Verrière de saint Michel par A. Bernard, 1910, nef de l’église de Saint-Marcel-Bel-Accueil

Dallage en carreaux de ciment polychrome monogrammés, chœur de l’église Saint-Ferréol, Salagnon.

Chapiteau en ciment moulé, nef de l’église Saint-Augustin, Badinières.

Fonts baptismaux néo-gothiques en fonte, église Saint-Antoine, Bonnefamille.

Détail du décor mural, chœur de l’église Saint-Martin, Châteauvilain.

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Les l ieux de culte Des églises construites sous l’Ancien Régime, il ne subsiste que des parties de bâtiment ou des éléments en remploi. Le paysage religieux est surtout marqué par le vaste mouvement de reconstruction catholique, caractérisé ici par sa précocité. L’essor démographique et industriel nécessite de nouveaux lieux de culte, à quoi s’ajoutent les dévotions en vogue (La Salette) et l’encadrement religieux au sein des usines-pensionnat. L’œuvre de l’architecte Hugues Quénin est particulièrement abondante sur ce territoire et privilégie le vocabulaire néo-classique. Le protestantisme n’est en revanche présent qu’autour de la main-d’œuvre suisse implantée dès la fin du XVIIIe s. à Bourgoin-Jallieu.

Pèlerinage à la chapelle Notre-Dame-de-La-Salette, le 25 septembre 1966, Meyrié. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

Façade néo-classique de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, 1844-47, par H. Quénin, L’Isle-d’Abeau. Cliché J.-P. Gobillot.

Croisée du chœur de l’église Saint-Denis ayant perdu son enduit et remontant probablement au XVIe siècle, Ruy-Montceau.

Façade néo-gothique de l’église Saint-Martin, 1873-1876 par le curé de la paroisse (L. Contamin), Châteauvilain.

Façade néo-gothique de l’église Saint-Ferréol, 1854-1859 par H. Quénin, Salagnon.

Intérieur de l’église Saint-Pierre-Saint-Blaise, 1822, remaniée par H. Quénin 1847-1856, Satolas-et-Bonce.

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Temple de Jallieu, successeur en 1882 de la salle de culte placée dans l’usine voisine, Bourgoin-Jallieu.

Projet d’agrandissement de l’église Saint-Denis par E. Péronnet, 1834, Ruy-Montceau.

Détail de l’entablement néo-classique de l’église Saint-Nazaire-Saint-Celse, Four.

Autour des morts Simples mais durables, les nombreuses croix de métal se mêlent aux monuments de calcaire, parfois de belle ampleur : chapelles familiales (Satolas, Saint-Savin, La Verpillière), cénotaphes (Châteauvilain, Salagnon)... La molasse plus vite érodée n’a laissé que quelques exemples de stèles. La taille et le soin des détails, plutôt que l’abondance des décors, dénotent la richesse de la sépulture. Néanmoins, quelques outils ou pièces de vêtements sont parfois sculptés en souvenir du métier ou des fonctions. Parfois un emblème franc-maçon, une bible protestante ou des mots venus du cœur personnalisent les motifs courants (lierre, croix, roses). Presque toujours, la tombe du clergé jouxte la croix monumentale dominant le champ du repos. Les cimetières de Ruy-Montceau, de Bourgoin-Jallieu et de Nivolas-Vermelle s’avèrent particulièrement riches en patrimoine. D’autres (Badinières, Les Éparres) perpétuent l’emplacement de l’église autour de laquelle ils sont nés.

Cénotaphe en mémoire d’Henriette Bonnevie, abattue d’un coup de feu en 1886 lors de la fermeture de la chapelle de l’usine, A. Sibien, Châteauvilain.

Détail du trophée sculpté sur la tombe d’un avocat tué lors de la guerre de 1870, Ruy-Montceau.

Tombe de style art déco de la famille Quincieu, marbriers à La Grive, Saint-Alban-de-Roche.

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Sépulture avec cœur de métal portant l’épitaphe d’une sœur et d’un frère, vers 1840, Nivolas-Vermelle.

Modèle courant de cœur pour épitaphe et motif inhabituel sur la croix métallique, Villefontaine.

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���� DES ATELIERS, DES HOMMES

LES OBJETS . Reproduction d’une publicité (autour de 1900) pour une distillerie berjallienne. Coll. particulière. . Mailloche et marteau début XXe s. de Charles Reverand, maréchal-ferrant à Saint-Quentin-Fallavier. Coll. Musée dauphinois . Charles Reverand en 1912, sixième génération de maréchaux-ferrants à Saint-Quentin-Fallavier. Coll. Musée dauphinois, cliché D. Vinçon . Concentrée sur Jallieu et les Éparres, la cartonnerie issue d’une papeterie ancienne s’est liée au textile puis à l’électricité et à l’impression des journaux. Coll. Archives communales de Bourgoin-Jallieu.

De l ’eau et du grain Sur les berges des cours d’eau, en général près d’une serve retenant la précieuse force motrice, moulins, battoirs et pressoirs ont longtemps travaillé le blé, le chanvre et les oléagineux avec leurs meules de pierre, aux formes révélatrices de leur usage. Réputé depuis des siècles bien au-delà de Lyon pour ses farines, le secteur a vu évoluer certains sites en minoteries industrielles, comme chez Bonhomme (Bourgoin-Jallieu) où plusieurs équipements se conjuguaient à une activité bancaire. Battoirs et gruoirs contrastent, par leur taille réduite et leur absence partielle ou totale de murs, avec les moulins qu’ils complètent. L’huilerie plus vaste abrite cuve de chauffe et presse en sus du moulin à noix. Il arrive que tous ces artifices se conjuguent autour du four à pain et des bâtiments agricoles (Laval à Saint-Chef).

Installations de broyage tout ou partie en place. Réalisation Planisphère

.

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Gruoir à Laval, le cercle de chêne contient les céréales broyées par le meuleton, Saint-Savin.

Charrette du meunier Eugène Michallet, Succieu.

Moulin du Berlioz, mi-maçonnerie mi-pisé, avec son canal d’amenée avoisinant la serve, Saint-Savin.

Minoterie de 1889 à Moulin Cecillon avec serve, logis, battoir et jadis poterie, Saint-Chef.

Conduite forcée de la turbine, moulin d’origine médiévale au Rousset, Roche.

Extraire et transformer Parmi les ressources locales, la tourbe (combustible et engrais tiré des marais) et la pierre à bâtir issue de Saint-Alban-de-Roche, L’Isle-d’Abeau ou Saint-Marcel-Bel-Accueil sont séculairement exploitées, de même que l’argile. Nombre de fours à chaux se trouvent attestés au XIXe siècle (val d’Agny, Ruy et Bourgoin-Jallieu), dont témoignent ceux de Saint-Quentin-Fallavier. Si les mines de fer de l’époque n’ont guère laissé de traces, le travail du métal sous forme artisanale (charron, maréchal-ferrant) est extrêmement présent et la fonderie de Villefontaine poursuit son exploitation industrielle. La betterave a alimenté sucreries puis distilleries agricoles. Les brasseries (Stoepel, du Champ de Mars) et les liquoristes (Seignier, Neyret-Chavin, Besassier, Arnoud…), tous berjalliens, se signalent par une enseigne, un atelier reconverti ou un monogramme sur la maison patronale.

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Carrière de calcaire à bâtir du Bajocien, utilisée entre autres pour l’église paroissiale, Saint-Marcel-Bel-Accueil.

Four à chaux du bourg antérieur à 1839 et limitrophe de la carrière, Saint-Quentin-Fallavier.

Bouche de four en molasse et brique d’une tuilerie de 1853 à la Calabre, Les

Éparres.

Groupe de carriers devant le front de taille et le wagon en attente de chargement autour de 1900, Saint-Alban-de-Roche. Coll. particulière.

Etiquette de préparation de distillerie à vocation de soin, vers 1925. Coll. Musée dauphinois, cliché D. Vinçon.

Cour et caves de l’ancienne brasserie Stoefel puis Armanet, Bourgoin-Jallieu.

LES OBJETS

. Traces repérables d’exploitation du sous-sol. Réalisation Planisphère.

. Vase d’aspect granité fabriqué à la poterie de Ruy. Coll. particulière

. Faisselle de terre cuite vernissée provenant de la poterie de Ruy. Coll. Musée dauphinois.

. Outillage représenté sur la tombe des potiers au cimetière de Ruy

. Pichet à vin de la poterie de Chirens dédié à un habitant de Satolas-et-Bonce. Coll. Musée dauphinois

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Des f i ls et des gens Si laine et chanvre ne sont presque plus sensibles, le coton a suscité le remarquable quartier de La Grive autour de l’usine de 1826, aujourd’hui dissimulée sous sa coiffe de silos à grains. Mais c’est la soie, plus tardive et si présente au musée de Bourgoin-Jallieu, qui imprègne surtout ce territoire, guère par les mûriers et la préparation du fil (filerie, moulinage) mais nettement par le tissage et l’embellissement. Ateliers de toutes tailles et de toutes architectures effacés du paysage chaque jour un peu plus, usines de teinture ou d’impression, maisons patronales, dortoirs, cités ouvrières aussi (Ruy, Montceau, La Verpillière, Bourgoin-Jallieu, Nivolas-Vermelle), écoles internes ou lieu de culte voire ponts en sont les témoins. La main-d’œuvre féminine omniprésente caractérise cette activité textile. Les fabriques de métier à tisser ou de cartons à lustrer et emballer (Bourgoin-Jallieu, Les Eparres), plus masculines, ont accompagné cette histoire.

Vestiges en place des industries textiles. Réalisation Planisphère

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Quartier de la Grive en 1842 : parent des Perrégaux et Suisse protestant comme eux, Samuel Debar complète ici en 1826 leur site cotonnier de Bourgoin-Jallieu ouvert en 1787. Lithographie de N.V. Fonville. Coll. et cliché Musée dauphinois.

Quartier de La Grive aujourd’hui : cités, ateliers sous sheds de diverses périodes et grand bâtiment de l’ancienne filature-tissage de coton, transformé en silos dans l’entre-deux-guerres. Bourgoin-Jallieu

Gravure commémorative sur une pierre d’angle de l’ancien tissage Meynier-Badin, Meyrié.

Ancienne « filerie » de soie Riollet, créée en 1855, Saint-Chef.

Départ de livraison des machines textiles Diederichs, devant un ancien atelier de tissage de coton, Bourgoin-Jallieu. Coll. et cliché Musée de Bourgoin-Jallieu.

Masses d’imprimeur sur étoffe sculptées sur une tombe, cimetière de La Rivoire, Bourgoin-Jallieu.

Tissage de soierie (atelier et maison de maître) créé en 1929 par un Suisse, ancien de chez Schwarzenbach, Succieu.

Logements en pierre (1892) reliés ensuite par des immeubles en béton de mâchefer à la cité ouvrière de Boussieu, Nivolas-Vermelle.

Atelier de moulinage puis de tissage de soie, avec logement des propriétaires surmonté d’un dortoir (1856 et suite), Les Eparres.

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Pile de cartonnerie recyclée en décor urbain, Bourgoin-Jallieu.

Brodeuses de tulle avec familles et voisins, La Verpillière. Coll. particulière.

Papeterie de Claude Etienne Voisin, rebâtie en 1856 sur le canal mouturier, Bourgoin-Jallieu.

LES OBJETS

. Bouteille de Vieille Dauphine des liquoristes berjalliens Chavin, étiquette d’E. Chapotat, début XXe s. ? Coll. particulière. . Échantillons de velours au sabre imprimés par les Et. Brunet-Lecomte pour la firme stéphanoise Staron, milieu XXe s. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu.

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DES ARTS DE VIVRE

Dès la fin du XIXe siècle, un dense réseau de sociétés propose des pratiques sportives ou musicales. D’abord encadrées par des activités entre conscrits (tir, escrime) puis par le milieu scolaire, elles répondent dans un premier temps aux préconisations d’un État soucieux de véhiculer tout à la fois des préceptes hygiénistes, militaires et patriotiques. Si certains cercles sont spécialisés dans un sport (cyclisme), l’U.S.C.B regroupe des sections d’athlétisme, vélocipédie … et bien sûr l’emblématique football-rugby. Les fanfares et chorales amateurs sont largement présentes sur le territoire, même dans les petites communes. Les manufacturiers soutiennent plutôt la « Fanfare des Ateliers Diederichs » et « Les Enfants de l’Industrie ». Autres lieux très courus de convivialité, les nombreuses sociétés boulistes (seize à Bourgoin et treize à Jallieu en 1936 !) ainsi que les clos (jeu de boules) mis à disposition par les débits de boissons occupent encore une place importante dans la sociabilité.

Enseigne du café Bonnet, Le Goyet, Domarin.

Concours de boules des anciens combattants, parc des sports de Jallieu, 15 juillet 1951. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

Fanfare « l’Echo des Balmes , fête de la Sainte-Cécile 1951», la Combe des Éparres. Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon

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Conscrites et conscrits de la classe 1920, Four. Coll. particulière.

Retour triomphant de l’équipe du CSBJ, championne de France deuxième division, en 1971, Bourgoin-Jallieu. Cliché R. Paillet, DR.

Fête de la Jeune France au parc des sports de Jallieu, 15 juin 1947.

Coll. Archives municipales de Bourgoin-Jallieu, fonds L. Villon.

LES OBJETS

. Plaque d’impression avec motif relatif au rugby, XXe siècle. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu

. Boules cloutées. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu.

. Bannière de l’harmonie, Saint-Alban-de-Roche. Coll. communale.

. Béret et ballon évoquant le CSBJ. Coll. particulière.

. Bâton de conscrit, Four. Coll. Association recherche et sauvegarde de notre histoire locale.

. Cornet à pistons, harmonie municipale de Saint-Quentin-Fallavier. Coll. communale

. Pièce sommitale de bannière, harmonie municipale de Saint-Quentin-Fallavier. Coll. Communale

. Fanion de l’harmonie municipale de Saint-Quentin-Fallavier. Coll. communale

. Cocarde de conscrite, 1956, Four. Coll. particulière

. Mouchoir de Fanny, 1951. Coll. Musée de Bourgoin-Jallieu.

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MON PATRIMOINE … EN ISÈRE

Quatre classes* du territoire se sont, elles aussi, prêtées au jeu de l’inventaire. Selon une méthode de recherche et d’investigation établie par l’association « Histoire de… », à qui nous avons confié l’accompagnement de ce projet, les enfants ont tenté de comprendre ce qui constitue le patrimoine de leur village ou de leur quartier. Visites sur le terrain, repérages photographiques, constitution de fiches pour chaque site repéré, confrontation des points de vue ont permis à chacun de découvrir et de faire découvrir SON patrimoine. Car ici aussi la connaissance n’est pas la seule finalité. Les enfants ont partagé leurs découvertes entre eux, avec leurs parents et maintenant avec vous. Expositions, diaporamas, livres ou jeux sont les formes de rendus qu’ils ont choisies. *CE2-CM1 de Saint-Marcel-Bel-Accueil, CE2 et CM2 de l’école des Lilattes de Bourgoin-Jallieu, CE2-CM1 de l’école des Moines de Saint-Quentin-Fallavier.

LES OBJETS

. Livre-jeu réalisé par les élèves de CE2-CM1 de l’école des Moines de Saint-Quentin-Fallavier, juin 2009. . Exposition réalisé par les élèves de CM2 de l’école des Lilattes de Bourgoin-Jallieu, juin 2009. Réduction

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Le jeu du patrimoine Les classes de Saint-Marcel-Bel-Accueil (CE2-CM1) et de Bourgoin-Jallieu (CE2) ont chacune réalisé un plateau de jeu « Parcours du Patrimoine ». Le jeu se compose de 75 cartes et d’un plateau de 50 cases qui s’enroulent. Certaines cases sont spéciales (« relancer le dé », « tempête », avancer ou reculer du nombre de cases indiqué). Les trois couleurs des cases classiques correspondent à trois types de questions : rouge pour le patrimoine en général ; jaune pour le patrimoine de Saint-Marcel-Bel-Accueil et de Bourgoin-Jallieu ; bleu pour les petits problèmes de français, de mathématiques, mots fléchés, mots croisés… autour de la thématique du patrimoine. Le but du jeu est d’avancer ses pions en fonction du chiffre indiqué par le dé et de terminer le parcours patrimoine le premier, en répondant correctement aux questions.

Plateau de jeu réalisé par les élèves de CE2 de l’école des Lilattes de Bourgoin-Jallieu, Juin 2009.

Plateau de jeu réalisé par les élèves de CE2-CM1 de l’école de Saint-Marcel-Bel-Accueil, Juin 2009.