contribution à l’audit environnemental de la société

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO °°°°°°°°°°°°°° ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO °°°°°°°°°°°°°°° DEPARTEMENT MINES Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur des mines intitulé Contribution à l’audit environnemental de la société Kraomita Malagasy LALANIRINAHASIMANANA Andry Promotion 2005 Date de soutenance : 03 Mars 2007

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Page 1: Contribution à l’audit environnemental de la société

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

°°°°°°°°°°°°°°

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

°°°°°°°°°°°°°°°

DEPARTEMENT MINES

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur des mines

intitulé

Contribution à l’audit environnemental de la société

Kraomita Malagasy

LALANIRINAHASIMANANA Andry

Promotion 2005

Date de soutenance : 03 Mars 2007

Page 2: Contribution à l’audit environnemental de la société

1

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

°°°°°°°°°°°°°°

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

°°°°°°°°°°°°°°°

DEPARTEMENT MINES

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur des mines

intitulé

Contribution à l’audit environnemental de la société

Kraomita Malagasy

Présenté par

LALANIRINAHASIMANANA Andry

Promotion 2005

Membres de Jury Président : Pr RASOLOMANANA Eddy, Enseignant Chercheur à l’ESPA Rapporteur : Pr RANDRIANJA Roger, Enseignant Chercheur à l’ESPA Examinateurs : FABIEN Rémi Roger, Enseignant Chercheur à l’ESPA

MAMPIHAO, Chef de Service Mine KRAOMA Brieville RANDRIANASOLO, Contrôleur Général de la société KRAOMA

Date de soutenance : 03 Mars 2007

Page 3: Contribution à l’audit environnemental de la société

2

REMERCIEMENT

Tout d’abord je remercie le Seigneur car en lui demeurent le courage,

la sagesse et l’intelligence. Gloire et honneur soient à Lui.

Ensuite je tiens à exprimer mes remerciements à :

- Monsieur RAMANANTSIZEHENA Pascal, Directeur de

l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

- Monsieur le Professeur RASOLOMANANA Eddy,

Enseignant Chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique

d’Antananarivo qui a bien voulu accepter d’être le Président de

Jury de cette soutenance

- Monsieur le Professeur RANDRIANJA Roger, Chef de

Département Mines à l’Ecole Supérieure Polytechnique

d’Antananarivo et également Rapporteur de ce mémoire.

Mes remerciements s’adressent aussi au reste des membres de Jury :

- Monsieur FABIEN Rémi Roger, Enseignant Chercheur à

l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

Page 4: Contribution à l’audit environnemental de la société

3

- Monsieur MAMPIHAO, Chef de Service Mine de la Société

KRAOMA à Brieville

- Monsieur RANDRIANASOLO, Contrôleur Général de la

KRAOMA ;

Mes sincères reconnaissances vont droit à :

- Tous les personnels de la société KRAOMA à Brieville et au

siège (Antananarivo)

- Tous les corps d’Enseignants de l’Ecole Supérieure

Polytechnique d’Antananarivo et notamment celui de la filière

Mine,

- Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l’élaboration de

ce mémoire.

Ainsi qu’à :

- Tous les membres de ma famille pour leur soutien matériel et moral,

- Tous mes amis.

- Que tous distinguent ici l’expression de mes sentiments de

gratitude les plus profonds et que la grâce de Dieu abonde en

vous.

Page 5: Contribution à l’audit environnemental de la société

4

LISTE DES ABREVIATIONS

%: pourcent ANFO: Ammonium Nitrate Fuel Oil Ar Ariary BEPC: Brevet d'Etudes de Premier Cycle BRGM: Bureau de Recherche Géologique Minière CEG: Collège d'Enseignement Général CEPE: Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires CNRE: Centre National de Recherche pour l'Environnement Cr: Chrome CSB: Centre de Santé de Base dB: Décibel ECR émulsion cationique rapide Fe: Fer ha: Hectare km: Kilomètre KRAOMA: Kraomita Malagasy kt: Kilotonne KVA: Kilovolt ampère m: Mètre m3/j: Mètre cube par jour MECIE: Mise En Compatibilité des Investissements avec l'Environnement MEM Ministère de l'Energie et des Mines MES: Matières En Suspension Mg: Magnésium MINENVEF Ministère de l'Environnement, des Eaux et Forêts Mt: Million de tonne NTU Nephelométric Turbidity Units NW: Nord-ouest O: Oxygène OMS: Organisation Mondiale de la Santé ONE: Office National pour l'Environnement ONG: Organisation Non Gouvernementale OTIV: Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola PGE: Plan de Gestion Environnementale PGRM Projet de Gouvernance des ressources Minérales pH: Potentiel d'hydrogène

PRISMM: Projet de Réforme Institutionnelle du Secteur Minier de Madagascar

Riv Rivière SE: Sud-est SO2: Dioxyde de soufre t/h: Tonne par heure

UCPGRM Unité de Coordination du Projet de Gouvernance des ressources Minérales

Page 6: Contribution à l’audit environnemental de la société

5

LISTE DES ANNEXES

Annexe1 Résultats des examens officiels pour les établissements de la société KRAOMA Brieville

Annexe 2 Rapport de la maladie de l’année 2005 Annexe 3 Matériaux absorbants pouvant être utilisés en cas de déversement d’hydrocarbures Annexe 4 Décret N°2003/464 du 15 avril 2003 portant classification des eaux de surface et

réglementation des rejets d’effluents liquides. Annexe 5 Principe du cyclonage Annexe 6 Conductimétrie, matières en suspension, dosage du fer Annexe 7 Caractéristiques d’une plante légumineuse : la vesce Annexe 8 Audit environnemental de fermeture

Page 7: Contribution à l’audit environnemental de la société

6

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la région Andriamena ............................................................................... 16

Figure 2 : Précipitations moyennes mensuelles de la région Andriamena ..................................................... 18

Figure 3 : Températures moyennes mensuelles de la région Andriamena ..................................................... 18

Figure 4 : Carte géologique de la région d’Andriamena .................................................................................. 19

Figure 5 : Carte de la végétation de la région d’Andriamena .......................................................................... 22

Figure 6 : Répartition des carrés miniers de la KRAOMA ................................................................................ 30

Figure 7 : Flow sheet de traitement de minerai .............................................................................................. 32

Figure 8 : Plan de masse de l’usine KRAOMA .................................................................................................. 68

Figure 9 : Barrage de résidus ........................................................................................................................... 70

Figure 10 : Protection des berges .................................................................................................................... 84

Page 8: Contribution à l’audit environnemental de la société

7

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Ankazotaolana .................................................................................................................................. 27

Photo 2 : Bemanevika ...................................................................................................................................... 27

Photo 3 : Tout venant ...................................................................................................................................... 28

Photo 4 : Verses de Bemanevika ..................................................................................................................... 29

Photo 5 : Eaux de mines .................................................................................................................................. 29

Photo 6 : Laverie .............................................................................................................................................. 31

Photo 7 : Stériles rocheux de la laverie ........................................................................................................... 34

Photo 8 : Bassin de décantation ...................................................................................................................... 34

Photo 9 : Dépôt ferraille .................................................................................................................................. 35

Photo 10 : Cité Brieville ................................................................................................................................... 36

Photo 11 : Château d’eau ................................................................................................................................ 36

Photo 12 : Dépôt d’ordures ............................................................................................................................. 37

Photo 13 : Station d’épuration ........................................................................................................................ 37

Photo 14 : Etat de la cour humidifiée par l’huile de vidange .......................................................................... 38

Photo 15 : Produits marchands (Rocheux et concentrés) ............................................................................... 40

Photo 16 : Verses au Nord Ouest de Bemanevika ........................................................................................... 46

Photo 17 : Champs de bananier envahi par les stériles rocheux de la laverie ................................................ 47

Photo 18 : Modification du paysage à la suite de l’excavation ....................................................................... 47

Photo 19 : Stockage des rejets de l’atelier ...................................................................................................... 47

Photo 20 : Erosion en lavaka ........................................................................................................................... 50

Photo 21 : Sédimentation des résidus de chromite dans la rivière ................................................................. 51

Photo 22 : Manipulation des explosifs ............................................................................................................ 54

Photo 23 : Cuve hors sol .................................................................................................................................. 54

Photo 24 : manipulation des produits chimiques ........................................................................................... 55

Photo 25 : Tables à secouse ............................................................................................................................ 67

Photo 26 :Spirales ............................................................................................................................................ 67

Photo 27 : Résidus ........................................................................................................................................... 68

Photo 28 : Fosse d’Ankazotaolana................................................................................................................... 81

Page 9: Contribution à l’audit environnemental de la société

8

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition du personnel de la KRAOMA ..................................................................................... 10

Tableau 2 : Coordonnées géographiques ........................................................................................................ 17

Tableau 3 : Type de végétation de la région d’Andriamena ........................................................................... 23

Tableau 4 : Equipement sanitaire de Brieville ................................................................................................. 24

Tableau 5 : Activités agricoles de la population Andriamena ......................................................................... 25

Tableau 6 : Elevage dans la région d’Andriamena ........................................................................................... 25

Tableau 7 : Ressources matérielles de la KRAOMA ......................................................................................... 28

Tableau 8 : Production minerai brut ............................................................................................................... 28

Tableau 9 : Intrants nécessaires pour le fonctionnement de l’usine .............................................................. 33

Tableau 10 : Normes des produits de la KRAOMA .......................................................................................... 33

Tableau 11 : Equipement de l’atelier de maintenance ................................................................................... 35

Tableau 12 : Répartition des transports par route ......................................................................................... 39

Tableau 13 : Réalisation de transport per fer ................................................................................................. 39

Tableau 14 Réalisation de transport par camion ............................................................................................ 40

Tableau 15 : Normes sur les eaux usées .......................................................................................................... 41

Tableau 16 : Normes sur les bruits .................................................................................................................. 42

Tableau 17 : Normes sur les sols ..................................................................................................................... 42

Tableau 18 : Normes sur la qualité de l’air ambiant ....................................................................................... 42

Tableau 19rapport des maladies de l’année 2005 .......................................................................................... 44

Tableau 20 : Proposition de mesures .............................................................................................................. 57

Tableau 21 : Prévisions du tonnage ................................................................................................................. 70

Tableau 22 : Matières dangereuses de la KRAOMA ........................................................................................ 72

Tableau 23 : Rendement journalier des travaux d’entretien .......................................................................... 86

Page 10: Contribution à l’audit environnemental de la société

9

SOMMAIRE REMERCIEMENT

LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES ANNEXES

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

LISTE DES TABLEAUX

SOMMAIRE

INTRODUCTION

Chapitre1Chapitre1Chapitre1Chapitre1 Généralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvert

1.1. Définition

1.2. Aperçu global d’une exploitation minière

1.3. Traitement des minerais

Chapitre2Chapitre2Chapitre2Chapitre2 Synthèse sur la chromiteSynthèse sur la chromiteSynthèse sur la chromiteSynthèse sur la chromite

2.1. Définition

2.2. Propriétés physiques et chimiques de la chromite [3]

2.3. Roches encaissantes

2.4. Domaine d’utilisation

2.5. Caractéristiques du minerai de chrome d’Andriamena

2.6. Qualité du minerai de chrome d’Andriamena

Chapitre3Chapitre3Chapitre3Chapitre3 Présentation de la société KraomaPrésentation de la société KraomaPrésentation de la société KraomaPrésentation de la société Kraoma

3.1. Historique

3.2. Renseignements généraux sur l’entreprise

3.3. Principales activités

Chapitre4Chapitre4Chapitre4Chapitre4 Audit environnementalAudit environnementalAudit environnementalAudit environnemental

4.1. Caractéristiques d’un audit environnemental

4.2. Analyse de la réglementation et de la législation applicable

Chapitre5Chapitre5Chapitre5Chapitre5 Etat des lieuxEtat des lieuxEtat des lieuxEtat des lieux

5.1. Délimitation administrative et géographique

5.2. Description du milieu physique

5.3. Description du milieu biologique

5.4. Description du milieu humain

5.5. Description du milieu artificiel

5.6. Activités socio-économiques

Chapitre6Chapitre6Chapitre6Chapitre6 Description détDescription détDescription détDescription détaillée des activités de la Kraomaaillée des activités de la Kraomaaillée des activités de la Kraomaaillée des activités de la Kraoma

6.1. Mines

6.2. Laverie

6.3. Atelier de maintenance

6.4. Cite

6.5. Centrale thermique

6.6. Transport des produits marchands

6.7. Vente

Chapitre7Chapitre7Chapitre7Chapitre7 Identification des impactsIdentification des impactsIdentification des impactsIdentification des impacts

7.1. Normes environnementales]

7.2. Nature des rejets

Page 11: Contribution à l’audit environnemental de la société

10

7.3. Impacts

7.4. Mesures environnementales

Chapitre8Chapitre8Chapitre8Chapitre8 Enjeux environnementauxEnjeux environnementauxEnjeux environnementauxEnjeux environnementaux

8.1. Définition

8.2. Enjeux environnementaux de la région Andriamena

8.3. Mesures environnementales

Chapitre9Chapitre9Chapitre9Chapitre9 Analyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangers

9.1. Définition

9.2. Inventaires des accidents passés

9.3. Identification des risques probables et de leurs sources

9.4. Mesures de sécurité

Chapitre10Chapitre10Chapitre10Chapitre10 Généralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementale

10.1. Définition

10.2. Objectifs

10.3. Surveillance et suivi

Chapitre11Chapitre11Chapitre11Chapitre11 Plan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eau

11.1. Hydrogéologie

11.2. Eau de surface

11.3. Eau potable

11.4. Effluents liquides

Chapitre12Chapitre12Chapitre12Chapitre12 Plan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’air

12.1. Emissions atmosphériques

12.2. Ambiance sonore

Chapitre13Chapitre13Chapitre13Chapitre13 Parc à résiduParc à résiduParc à résiduParc à résidu

13.1. Traitement du minerai de chrome

13.2. Parc à résidu

13.3. Surveillance et suivi

Chapitre14Chapitre14Chapitre14Chapitre14 Plan d’urgPlan d’urgPlan d’urgPlan d’urgence environnementaleence environnementaleence environnementaleence environnementale

14.1. Matières dangereuses

14.2. Plan d’urgence environnementale

14.3. Procédures d’urgence environnementale

CCCChapitre15hapitre15hapitre15hapitre15 Plan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeture

15.1. Généralités

15.2. Réhabilitation du site d’Ankazotaolana

15.3. Reboisement

15.4. Suivi

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

Page 12: Contribution à l’audit environnemental de la société

1

INTRODUCTION

Madagascar possède un potentiel minier important et recèle une grande diversité de

substances minérales connues et à découvrir, couvrant la majeure partie de l'île. Les différentes

ressources minérales comprennent: les métaux précieux (or, argent,...) ; les pierres précieuses (rubis,

saphir,), fines (béryl, tourmaline, grenat, topaze ...), ornementales (marbre, bois silicifié, jaspe) ; les

ressources énergétiques (charbon, hydrocarbure, uranium) ; les minéraux industriels (mica, graphite

...) et les métaux industriels (nickel, cobalt, chrome ...).

L'exploitation de ces richesses minières constitue l'un des principaux leviers de

développement de notre pays. Elle donne de la valeur ajoutée aux produits miniers mais aussi et

surtout favorise la création d'emplois.

Cependant, le développement du secteur minier suscite une problématique majeure: le souci

de la dégradation de l'environnement qui devient une préoccupation dans une activité minière. En

effet, la perturbation ou la destruction des sites concernés est inexorable lors des travaux

d'exploitation. Il s'avère alors indispensable d'intégrer le développement de la mine dans son

environnement. Ceci suppose à la fois la connaissance de l'environnement et le constat de l'activité'

minière. Pour y parvenir, l'audit environnemental constitue un outil très fondamental.

Nous savons que la KRAOMA est une des grandes sociétés minières de Madagascar. Elle

exploite le minerai de chrome. Comme tant d'autres activités minières, l'exploitation de la chromite

engendre inéluctablement des impacts négatifs sur l'environnement. Ceci étant, la Société devra

prendre en considération la politique du gouvernement malgache sur les mesures de protection et de

sauvegarde de l'environnement.

Ainsi, la proposition de ce mémoire se rapportant à un audit environnemental de la

KRAOMA se trouve justifiée et nécessaire. Pour ce faire, notre étude est divisée en quatre parties:

♦ La première partie est consacrée à un rappel sur l'exploitation des mines à ciel ouvert

et un aperçu sur l'audit environnemental ;

♦ La deuxième partie décrit la situation environnementale actuelle de la zone d'audit,

c'est à dire la région d'Andriamena;

♦ La troisième partie dégage une analyse des impacts de l'exploitation de la chromite

dans la région où seront évoqués les risques et dangers relatifs aux activités ainsi que

les enjeux environnementaux ;

♦ Enfin, dans la quatrième partie sera élaboré le plan de gestion environnementale de la

société KRAOMA.

Page 13: Contribution à l’audit environnemental de la société

2

Chapitre1 GENERALITES SUR L’EXPLOITATION A CIEL OUVERT

1.1.DEFINITION

Avant d'entamer l'aperçu global sur l'exploitation des mines à ciel ouvert nous allons définir

les termes suivants:

Gîte: c'est une formation géologique présentant une concentration en un ou plusieurs

minéraux nettement supérieure à la moyenne terrestre.

Exploitation : toute opération qui consiste à extraire ou à séparer des gîtes naturels ou des

eaux, des substances minérales pour en disposer à des fins utilitaires ou esthétiques et comprenant à

la fois les travaux préparatoires, l'extraction et éventuellement l'installation et l'utilisation des

facilités destinées au traitement et à l'écoulement de la production.

Gisement : tout gîte de substances minérales techniquement et économiquement exploitable et

avec profit dans les conditions du moment ou prévues pour l’avenir.

Mine : tout gîte de substances minérales qui ne sont classées ni en carrière ni en fossiles ; le

Ministère chargé des Mines déterminera, en tant que de besoin, par arrêté les substances minérales

pour lesquelles les gîtes sont considérés mines.

Substances minérales: toutes substances naturelles inorganiques, amorphes ou cristallines,

solides, liquides ou gazeuses, situées en surface ou en profondeur, ou sous les eaux.

1.2.APERÇU GLOBAL D’UNE EXPLOITATION MINIERE [19]

1.2.1.Définition

L'exploitation des mines est l'ensemble des procédés d'obtention des minéraux utiles

provenant de l'écorce terrestre. Ces techniques consistent en des excavations dans des mines

souterraines ou à ciel ouvert. Elle résume tous les travaux exécutés pour atteindre le minerai, le

séparer de la masse inutile et de l'amener à la surface ou à l'usine de traitement.

Page 14: Contribution à l’audit environnemental de la société

3

C'est aussi toute action effectuée pour l'extraction, la concentration, la fonte et l'affinage de

minéraux économiques à partir de gisements miniers. Elle comprend notamment :

♦ la prospection, la recherche de gisements ;

♦ l'aménagement du complexe minier ; et

♦ l'extraction et le traitement du minerai et des résidus miniers

Cette dernière phase est divisée en plusieurs opérations:

� l'excavation;

� le transport vers les laveries (usines de lavage) et/ou vers les usines de

traitement;

� le traitement des minerais et des résidus miniers.

1.2.2.Mode et méthode d’exploitation

Un mode d'exploitation est la manière d'accéder au minerai:

♦ à ciel ouvert ou en découverte ; ou

♦ en souterraine.

Un mode d'exploitation peut avoir plusieurs méthodes d'exploitation:

♦ par gradins (droit, oblique, normal, renversé) ;

♦ par cratère ;

♦ par stripping ou longue tranchée ; etc.

Une méthode d'exploitation est caractérisée par :

♦ une forme géométrique bien déterminée;

♦ le sens de progression de l'exploitation;

♦ l'orientation par rapport au gisement

1.2.3.Principe d’une découverte

Le terme « découverte » est réservé aux exploitations minières proprement dites et le terme

carrière aux exploitations des matériaux de construction. Lorsque le gisement est en affleurement ou

assez proche de la surface, on l'exploite en découverte ou en ciel ouvert.

Page 15: Contribution à l’audit environnemental de la société

4

Deux grandes opérations sont le plus souvent effectuées: le décapage ou enlèvement de

stériles, l'abattage c'est à dire l'enlèvement des minerais.

Ainsi, dans un chantier d'une exploitation en découverte, on distingue:

♦ des chantiers de décapage

♦ des zones de décharge de stériles

♦ un réseau de transport

Les principaux abattages en découverte sont: l'abattage à l'explosif, l'abattage par ripper, le

scrapage ou raclage. Le choix d'un procédé est fonction de la nature du terrain, du résultat escompté

(bonne fragmentation des matériaux, ...), le coût (exemple le coût de la consommation de

l'explosif),

1.3.TRAITEMENT DES MINERAIS

Les minerais tout-venant de la mine, sont transportés vers les usines de traitement, où ils vont

être séparés des impuretés afin d'obtenir le concentré [20]

1.3.1.Définition

La minéralurgie appelée aussi traitement des minerais traite de la libération des minéraux

d'une roche mère le minerai et de leur enrichissement par des méthodes physico-chimiques. La

minéralurgie a recours à l'application d'un ensemble de techniques de séparation basée sur des

différentes propriétés physiques, comme la densité, la susceptibilité magnétique ou électrique, ou

des propriétés physico-chimiques telles que la propriété de surface entre les différents constituants

du produit traité sans destruction de la structure de la matière

1.3.2.But

A partir du tout-venant de mine, l'enrichissement des minerais permet d'obtenir les différents

types de substances suivantes :

♦ Le concentré qui est constitué de minerai valorisable, il est caractérisé par des

normes techniques comme la teneur, la dimension des éléments, les impuretés

contenues, le pourcentage d'humidité défini par l'utilisateur.

♦ Le rejet est l'ensemble des espèces minérales qui ne sont pas à valoriser

♦ Le mixte est un ensemble de deux ou plusieurs substances valorisables liées

intimement entre elles. Il peut aussi être une substance minérale contenant à la fois

du stérile et du concentré de faible teneur.

Page 16: Contribution à l’audit environnemental de la société

5

♦ Le sous-produit est une substance utile associée dans le minerai aux produits

recherchés.

Page 17: Contribution à l’audit environnemental de la société

6

Chapitre2 SYNTHESE SUR LA CHROMITE

2.1.DEFINITION

Seule, la chromite est utilisée comme minerai de chrome. D'origine exclusivement

magnétique et liés aux roches ultrabasiques, on distingue trois principaux minerais de chrome:

♦ magnéchromite (Mg, Fe) Cr204

♦ Chromépicotite (Mg, Fe) (Cr, Al)204

♦ Alumochromite (Fe, Mg) (Cr, Al)204

Ils ont le même aspect extérieur et on les nomme injustement « chromites »

2.2.PROPRIETES PHYSIQUES ET CHIMIQUES DE LA CHROMITE [3]

2.2.1.Propriétés physiques

La chromite a les propriétés suivantes :

♦ Propriétés optiques :

� Couleur : noir, brun

� Eclat : métallique

� Transparence : opaque

� Indice de réfraction : 2,1

♦ Poids spécifique : 3,8 à 4

♦ Solubilité : insoluble

♦ Dureté : 5,5 selon l’échelle de Mohs

♦ Clivage : pas de clivage

♦ Propriété cristallographique : système cubique

♦ En outre il est infusible au chalumeau.

2.2.2.Propriétés chimiques

La chromite a comme composition atomique : (Fe, Mg) (Cr, Al)2O4

Approximativement, on a la composition centésimale suivante:

� FeO : 38-19

� MgO : 18-0

Page 18: Contribution à l’audit environnemental de la société

7

� Cr2O3 : 64-44

2.3.ROCHES ENCAISSANTES

Ce sont des roches basiques et ultrabasiques ainsi que leurs dérivés.[2]

2.3.1.Roches basiques

Ce sont des gabbros francs, gabbros norites, gabbros leuconorites, des plagioclasites. Leurs

dérivés sont les pyroxénites et les amphibolites

2.3.2.Roches ultrabasiques

Les roches ultrabasiques sont :

♦ les pyroxénolites qui sont des roches à structure grenue, à gros grains dans lesquelles

le pyroxène (enstatite, hypersthène, bronzite) est largement dominant. Leurs dérivés

sont les soapstones ou schistes savonneux (exemple: talcschistes, chloritoschistes,

trémolitite.. )

♦ les péridotites à pyroxène : elles sont souvent serpentinisées. La péridotite est une

roche verte plus claire que la pyroxénolite et à grains plus fins, dans laquelle

prédomine l'olivine fortement serpentinisée en antigorite et le pyroxène (hargburgite)

2.4.DOMAINE D’UTILISATION [17]

2.4.1.Métallurgie

Les usages métallurgiques représentent 70 à 75% de la consommation de chrome (c'est à dire

65 à 70% de minerai). Il s'agit surtout de la fabrication de ferrochrome utilisé dans les aciers

spéciaux comme les aciers inoxydables et dans le recyclage des ferrailles. En effet, le chrome

améliore la dureté, la résistance à la corrosion, à l'oxydation à haute température et à l'abrasion.

2.4.2.Chimie

Les applications dites chimiques incluent la fabrication du chrome métal (utilisé dans les

alliages spéciaux et presque tous les superalliages à base de nickel ou cobalt pour les industries

aéronautiques, le génie chimique ou électrique) le traitement de surface des pièces métalliques

(chromisation des aciers, chromage électrique..), la fabrication de pigments par le tannage par

exemple.

Page 19: Contribution à l’audit environnemental de la société

8

2.4.3.Réfractaire

La chromite est utilisée dans la fabrication des réfractaire pour les industries métallurgiques,

principalement verrerie, cimenterie.

2.5.CARACTERISTIQUES DU MINERAI DE CHROME D’ANDRIAMENA [14]

Comparativement au reste de Madagascar, le caractère original de la région d'Andriamena est

de renfermer une très grande variété de roches basiques de nature éruptive ainsi qu'une importante

minéralisation chromifère.

En effet, le minerai, de structure rubanée ou massive, est constituée de grains de spinelle

chromifère de taille inférieure au millimètre (0,3 à 0,5 mm)noyés dans une gangue ultrabasique de

pyroxénite (enstatite, bronzite, hypersthène), de soapstone, d'actinotrémolite ou plus rarement de

péridotite.

2.6.QUALITE DU MINERAI DE CHROME D’ANDRIAMENA [2]

La chromite malagasy, plus précisément de la région d'Andriamena, est d'excellente qualité.

En effet, la chromite d'Andriamena diffère des autres gisements (Ranomena, Maevatanàna) car elle

est plus riche en Cr avec un ratio Cr/Fe supérieur ou égal à 2 et qui peut atteindre et même dépasser

3

La teneur en fer ferrique est faible et calle de l’alumine est pratiquement constante. La qualité

est meilleure lorsque la teneur en fer de la roche encaissante est plus basse. Ainsi, les minerais

associés à des soapstones sont de bonne qualité par rapport à ceux associés à des pyroxénolites

Page 20: Contribution à l’audit environnemental de la société

9

Chapitre3 PRESENTATION DE LA SOCIETE KRAOMA

3.1.HISTORIQUE [21]

En 1966, fut créée la compagnie minière d'Andriamena ou COMINA, société anonyme au

capital de 100.000.000 FMG réparti entre l'Etat Malgache (20%) et la Société UGINE (80%).

C'était le Gérant de la Société appelé Henri de Brie lors de l'installation de la cité des travailleurs

qui est à l'origine du nom de la Commune.

Les années 1966 à 1969 ont été consacrées à la réalisation des investissements· et à la mise au

point des matériels et du procédé de traitement. La production de concentré avait commencé en

1969 sur la cadence de 10.000 tonnes par mois pour une capacité installée de 150.000 tonnes par an.

Le premier bateau de concentré avait quitté Tamatave en juillet 1969.

L'année 1976 fut marquée par la nationalisation de la COMINA et elle fut remplacée par la

KRAOMITA MALAGAS Y, connue aujourd'hui sous le nom de KRAOMA.

La société dispose des permis d'exploitation et de recherche dans la région d'Andriamena et de

Befandriana au nord. Actuellement, la mine d'Ankazotaolana est à terme d'exploitation d'ici 4 mois.

Ainsi, la Kraomita Malagasy commence à réexploiter la mine de Bemanevika qui renferme

des réserves exploitables de l'ordre de 2.280.000 tonnes correspondant à 1.400.000 tonnes de

produits marchands et son exploitation nécessite encore une dizaine d'années.

3.2.RENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR L’ENTREPRISE

KRAOMA est la seule entreprise qui exploite le minerai de chrome à Madagascar.

3.2.1.Localisation

Raison sociale: KRAOMITA MALAGASY (KRAOMA)

Forme juridique: Société Anonyme (SA)

Siège social: rue Andrianaivoravelona - BP 936 Ampefiloha Antananarivo 101

Tel. 020 22 243 04/ 020 22 346 88

Fax: (261 20)22246 34

E-mail: [email protected]

3.2.2.Capital

La KRAOMA est une Société anonyme d'Etat, régime de gestion privée. Son capital souscrit

Page 21: Contribution à l’audit environnemental de la société

10

est de 3.231.560.000Ariary.

3.2.3.Constitution

Créée le 13 février 1966 sous la forme d'une société anonyme, KRAOMA a été nationalisée

en 1976 par l'ordonnance n°76 024 du 06/07/076. Elle est devenue par la suite une Entreprise

socialiste par arrêté n° 4310/79 du 08/10/79 avant de redevenir aujourd'hui une société anonyme

d'Etat.

3.2.4.Personnel

En fin mai 2006, le personnel de la KRAOMA, entièrement national, se répartit comme suit :

Tableau 1 : Répartition du personnel de la KRAOMA (source : KRAOMA)

Répartition Andriamena Antnanarivo

Cadres 15 22

Agents de maîtrise 20 1

Personnel permanent 277 31

Personnel temporaire 75

Total 337 54

3.3.PRINCIPALES ACTIVITES

La société KRAOMA a pour activités: l'extraction, le traitement, l'exportation de la chromite.

Plusieurs services existent au sein de la KRAOMA pour assurer ces activités principales:

♦ Service mines

♦ Service maintenance et transport

♦ Service centrale thermique

♦ Service administratif

♦ Service social (médical)

♦ Laverie

♦ Magasin et approvisionnement

Les travaux sont organisés en postes de 8 heures au niveau des mines. Il y a 2 postes dont le

premier commence à 5 heures et le second à 13 heures. A l'usine (laverie), 3 postes sont effectifs :

le premier commence à 4 heures, le second à 12 heures, le troisième à 20 heures. A signaler que

chaque poste change d'horaire toutes les semaines.

On remarque que la société a fait appel à des sous-traitants pour exécuter certains travaux.

Cette stratégie a été adoptée par la KRAOMA à cause de la situation financière fragile au début de

l'année 2005 qui ne lui a pas permis de s'engager dans de gros investissements en équipements et en

matériel.

Page 22: Contribution à l’audit environnemental de la société

11

Chapitre4 AUDIT ENVIRONNEMENTAL

4.1.CARACTERISTIQUES D’UN AUDIT ENVIRONNEMENTAL [18] [11]

Un audit environnemental peut être appliqué à tous les types d'investissement du moment que

l'activité considérée soit en cours d'exploitation.

Contrairement à une Etude d'Impact Environnemental (EIE), un audit n'est habituellement pas

imposé par la réglementation, sauf dans quelques cas précis comme l'audit de fermeture ou autres,

mais constitue une démarche volontaire de l'entreprise

4.1.1.Définition

L'Organisation Internationale de normalisation (ISO 14000) définit un audit environnemental

comme «un processus de vérification documenté et systématique permettant d'obtenir et d'évaluer,

d'une manière objective, des preuves afin de déterminer si le système de management

environnemental d'un organisme est en conformité avec les critères de l'audit et afin de

communiquer les résultats de ce processus à la direction ».

La Chambre de commerce International définit un audit environnemental comme « un outil de

gestion qui comprend une évaluation systématique, documentée, périodique et objective de la

manière dont fonctionnent l'organisation, la gestion et la manière de l'Entreprise ».

Le Homestake Mining Company défmit l'audit environnemental comme «un examen

systématique qui comporte des inspections, des interviews et des échantillons d'enregistrement, de

procédures et de pratiques, avec l'objectif d'étudier et de vérifier la conformité avec les obligations

de la protection environnementale interne et externe, suivi par des actions correctives et des

rapports de progrès périodiques ».

4.1.2.Différents types d’audit

Il y a différents types d'audit environnemental tels que:

♦ Audit de conformité avec la loi

♦ Audit de performance environnementale

♦ Audit de risque environnemental pour les assurances

♦ Audit d'acquisition

Page 23: Contribution à l’audit environnemental de la société

12

4.1.3.Objectifs d’un audit environnemental

Les buts sont :

♦ d'identifier les sources de pollution, les voies de migration des polluants et les

milieux récepteurs

♦ d'analyser l'organisation du site pour la protection de l'environnement et le respect de

ces procédures

♦ d'identifier les mesures de correction et/ou de compensation des effets néfastes

♦ d'élaborer des recommandations pour l'entreprise en vue de la mise en œuvre d'un

plan environnemental

♦ de proposer des mesures de mise en norme ou de prévention

♦ de proposer des mesures d'urgences si nécessaire

♦ d'anticiper une conformité future

4.1.4.Importance d’un audit environnemental pour le secteur minier

Une mine évolue dans le temps, des réserves pourraient être découvertes alors que d'autres

s'épuisent, le gisement se modifie d'un secteur à l'autre. n est donc important de faire une mise à jour

périodique de l'audit, ce qui permet d'intégrer la notion de restauration progressive suivant les

méthodes d'exploitation minière. Lors de cette restauration, des mesures permettant le suivi des

conditions de stabilité des ouvrages construits devront être adoptées pendant l'opération minière.

D'où, l'audit environnemental permet de:

♦ corriger et analyser les responsabilités potentielles et les risques

♦ mesurer le niveau de risque de l'environnement de l'opération

♦ évaluer l'efficacité des mesures environnementales déjà réalisées, qui conduit à la

proposition des stratégies de mesures correctives pour minimiser les risques durant

les phases opérationnelles de la mine.

4.1.5.Développement durable et audit environnemental

Conventionnellement, on définit le développement durable comme étant un mode de

développement qui satisfait les besoins du présent sans compromettre ceux des générations futures.

Dans ce sens, l'audit environnemental est un instrument puissant de planification favorisant l'atteinte

des objectifs de développement durable.

Les objectifs principaux sont le maintien de l’intégrité écologique, l’amélioration de

l’efficacité économique et l’amélioration de l’équité sociale. Donc l’un de principaux soucis de

Page 24: Contribution à l’audit environnemental de la société

13

développement durable est d’assurer un environnement sain à la population qui constitue l’une des

bases de notre stratégie nationale concernant la réduction de la pauvreté.

4.2.ANALYSE DE LA REGLEMENTATION ET DE LA LEGISLATION APPLICABLE

4.2.1.Législation nationale

4.2.1.1. Texte de base Les textes de bases sont les suivants :

La constitution érige en principe fondamental la protection de l’environnement.

La constitution et les principes généraux de droit environnemental imposent à chacun de

participer à la sauvegarde de l’environnement du cadre dans lequel il vit , et notamment à la lutte

contre les pollutions industrielles affectant le milieu dans lequel il vit.

La loi 90-003 modifiée et complétée par la loi 97-012 portant charte de l’environnement qui

fixe le cadre général d’exécution de la politique nationale de l’environnement et qui détermine les

principes qui doivent être respectés pour sa mise en œuvre par le plan d’action environnemental

avec ses programmes d’application. La loi stipule que la gestion de l’environnement dont les outils

doivent être constamment améliorés par l’Etat, avec les collectivités territoriales décentralisées, les

ONG légalement constituées, les opérations économiques ainsi que tous les citoyens.

4.2.1.2. Textes relatifs aux déchets Art 4: il y a pollution industrielle lorsque l'environnement est altéré dans sa composition par

l'existence d'une substance polluante ayant comme origine une activité industrielle qui lui fait subir

des modifications quantitatives et qualitatives. Les pollutions industrielles résultent des déchets, des

rejets, « des émanations et des nuisances de toutes sortes générées directement ou indirectement par

des activités industrielles»

Art 23 : Sans préjudice de mesure prise ou à prendre dans d'autres domaines de pollution les

objectifs prioritaires de protection concernent la gestion des déchets solides, la gestion des effluents

liquides et gazeux, les troubles de voisinage et nuisances sonores.

4.2.1.3. Textes sur l’hygiène L'arrêté n02806 du 08Juillet 1968 organisant la médecine d'entreprise stipule les prestations

délivrées par la médecine d'entreprise à savoir : les visites systématiques, les soins préventifs et les

soins ainsi que l'organisation et le fonctionnement de la médecine d'entreprise.

La loi n094-027 portant Code d'Hygiène de Sécurité et de l'Environnement de travail. Cette

loi stipule les mesures générales d'hygiène et de sécurité telles que définies dans le code de travail et

des mesures ainsi que de la protection contre les risques liés au travail

Page 25: Contribution à l’audit environnemental de la société

14

4.2.1.4. Textes sur l’eau La loi n058-029 portant Code de l'eau est un instrument juridique ayant pour fondement la

reconnaissance de l'eau; qu'elle soit de surface ou souterraine, comme composante du patrimoine

commun de Madagascar. Il a pour objectif la conservation, la mise en valeur, la protection et la

gestion en général à la ressource en eau. Les droits et obligations qui en découlent font écho entre

autres aux principes suivants:

♦ le principe de non-gratuité de l'eau

♦ le renforcement de la lutte contre la pollution des eaux

♦ l'articulation des règles de protection et de mise en valeur de la ressource en eau avec

les normes environnementales

♦ le principe de pollueur payeur

Décret n°2003/464 du 15 Avril 2003 portant classification des eaux de surface et

réglementation des rejets d'effluents liquides. Ce décret inclut des normes qui limitent les rejets en

huile et graisse à 10mg/l et donne également des normes pour de nombreux autres paramètres tels

que le DGO et le DCO qui peuvent être importants de mesurer à la sortie du système de traitement

des eaux.

4.2.1.5. Obligation de l’exploitation Art 40 : En référence aux dispositions des articles 2 et 9 de la présente loi, tout exploitant

exerçant une activité industrielle al' obligation de prendre en compte dans la gestion globale de son

entreprise l'impact environnemental de ses activités sur l'ensemble des milieux avoisinants et

d'intégrer ses actions environnementales dans sa stratégie économique.

Art 41 : A cet effet, il doit :

Participer à la protection de l'environnement du milieu dans lequel il vit ou exerce ses

activités

Etre titulaire d'une autorisation d'opération ou avoir formulé une simple déclaration

conformément aux dispositions du titre VI de la présente loi.

S'informer des possibilités techniques et matérielles adéquates à la mise en œuvre de

technologies plus propres et à des coûts économiquement acceptables ;

S'ajuster progressivement aux directives et normes de gestion nationale de l'environnement

telles qu'elles résultent des lois et des règlements ou des usages de bonne gestion dans le cadre de

prescription du Droit environnemental et de celles régissant le secteur de ses activités ;

Permettre l'accès des autorités compétentes aux informations inhérentes à l'entreprise et

nécessaires à une bonne gestion de la pollution industrielle, sous réserve du respect de secret

professionnel.

Page 26: Contribution à l’audit environnemental de la société

15

L'article 59 précise que les dispositions de la présente loi s'appliquent à tout établissement et

installation dont les activités se rattachent directement ou indirectement aux activités industrielles,

notamment aux usines, fabriques, manufactures de toute dimension, magasins ou établissements

ayant pour activité la fabrication ou la transformation, la vente et le transport de produits industriels,

ateliers, lieux de stockage et dépôts, chantiers, installations et exploitations.

4.2.2.Conventions internationales

En ratifiant des accords/conventions internationaux, Madagascar s'engage à les intégrer dans

sa législation nationale. Dans la Hiérarchie des lois, les conventions/accords internationaux ont

donc une valeur plus grande que la législation nationale elle-même.

Art 4: il y a pollution industrielle lorsque l'environnement est altéré dans sa composition par

l'existence d'une substance polluante ayant comme origine une activité industrielle qui lui fait subir

des modifications quantitatives et qualitatives. Les pollutions industrielles résultent des déchets, des

rejets, « des émanations et des nuisances de toutes sortes générées directement ou indirectement par

des activités industrielles»

Art 23 : Sans préjudice de mesure prise ou à prendre dans d'autres domaines de pollution les

objectifs prioritaires de protection concernent la gestion des déchets solides, la gestion des effluents

liquides et gazeux, les troubles de voisinage et nuisances sonores

4.2.2.1. Convention relative à l’environnement La Convention sur la diversité biologique ratifiée par Madagascar par la loi 95-013 du

09Août1955 stipule la nécessité pour toute activité pouvant nuire à la diversité biologique de

réaliser des études d'impacts et de réduire les effets nocifs.

A noter que jusqu'à ce jour, c'est le Ministère chargé de l'environnement qui gère la quasi-

totalité des Conventions sur l'environnement et que conformément à la déclaration de RIO, il lui

revient donc d'informer toutes les parties sur la situation de ces dernières, ce qui n'a pas toujours été

le cas.

4.2.2.2. Convention relative au travail Madagascar a ratifié par le décret 66-295 du 15Juillet1966, la Convention de l'Organisation

Internationale du Travail n0120 sur l'hygiène du1964, adoptée le 08Juillet 1964, entrée en vigueur

le 29Mars1966.

Page 27: Contribution à l’audit environnemental de la société

16

Chapitre5 ETAT DES LIEUX

Figure 1 : Carte de localisation de la région Andriamena

La zone concernée de la présente étude se trouve dans la région de Betsiboka, district de

Tsaratanana, commune rurale de Brieville ; cette zone contient des réserves minières très distinctes

et de grandes capacités.

Deux types d’exploitations minières peuvent être rencontrés dans la zone d’Andriamena, à

savoir :

La Kraomita Malagasy, connu sous le nom de KRAOMA, créée le 16fevrier1966 sous forme

de Société Anonyme ; la KRAOMA est la seule société qui a, jusqu’à présent, exploité la chromite

de Madagascar.

Des petits exploitants miniers explorant des substances minières telles que l’or, le béryl.

Page 28: Contribution à l’audit environnemental de la société

17

5.1.DELIMITATION ADMINISTRATIVE ET GEOGRAPHIQUE [8]

La zone d'étude se situe dans la Province de Mahajanga, Région de Betsiboka, District de

Tsaratanàna et Commune rurale de Brieville. Elle se trouve à 87 km de Morarano, la route y menant

est bitumée et praticable toute l'année. La superficie totale de la Commune est de 1651 km2.Elle est

composée en 13 Fokontany telles: Brieville, Ambodiketsa, Ambohitranivo, Antsapandrano,

Ambalanirana, Antanimbaritsara, Maroadabokely, Mahabe, Bemololo, Beherana, Ambatofolaka,

Androfia et Begisa.

La Commune est délimitée:

♦ au Nord-Est parla Commune Rurale d'Andriamena

♦ au Nord par la Commune Rurale Keliloha

♦ à l'Est par la Commune rurale d'Ambakireny

♦ au Sud par la Commune Rurale de Marotsipohy

♦ à l'Ouest par la Commune Rurale de Manakana

Les coordonnées géographiques de la zone sont les suivantes: •

Tableau 2 : Coordonnées géographiques

Coordonnées Laborde Coordonnées GPS (Map Datun WGS)

X = 526500 m Longitude: 47°37'59"Est

Y = 935000 m Latitude : 17°40'38" Sud

5.2.DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE

5.2.1.Climat [8]

Le climat est de type tropical ; il est marqué par deux saisons bien distinctes dont la saison

chaude et pluvieuse d'octobre à avril mais la variation brutale de température fait défaut : doux en

hiver (20 à 25°), plus chaud en été (20 à 35°), avec un régime de pluie très tranché : pluies violentes

en décembre à février ; la pluviométrie annuelle est comprise entre 1000 et 1800mm. L’alizé (Talio)

passe entre avril-septembre tandis que la mousson (Varatraza) balaye la commune du mois

d’octobre au mois de mars.

Les précipitations et les températures moyennes mensuelles enregistrées par la Station

d’Ambatondrazaka (station la plus proche de la zone d’Andriamena), sont représentées par les

figures suivantes :

Page 29: Contribution à l’audit environnemental de la société

18

Figure 2 : Précipitations moyennes mensuelles de la région Andriamena

Figure 3 : Températures moyennes mensuelles de la région Andriamena

5.2.2.Sol

Les sols qui prédominent dans la zone sont les sols ferralitiques rajeunis et les sols

latéritiques, très fragiles et instables et qui se dégradent très vite après le passage répété des feux de

brousse.

Par les différents agents d'érosion qui sont favorables dans la zone, d'innombrables lavaka,

ravins d'effondrement à parois subverti cales taillés à flanc de colline en digitation plus ou moins

serrée étant présents partout.

Page 30: Contribution à l’audit environnemental de la société

19

5.2.3.Contexte géologique de la région [14]

Figure 4 : Carte géologique de la région d’Andriamena

Page 31: Contribution à l’audit environnemental de la société

20

La zone d'Andriamena est formée par un vaste synclinorium, constitué par une série gneissique

contenant des enclaves qui sont, soit des amphibolites feldspathiques très métamorphiques dérivant

probablement de pyroxénolites, soit des roches gabbroiques, soit plus rarement des péridotites.

Les seules roches métamorphiques sont les amphibolites ; les gabbros transformés et il semble

bien que les autres roches basiques plutoniques aient résisté en grande partie au métamorphisme

régional.

Postérieurement, l'ensemble de la région a été largement granitique et cette granitisation se

manifeste par la présence de pegmatites ou alpites recoupantes qui traversent la minéralisation.

La schistosité générale des formations est NW - SE, avec un pendage généralement ouest

variant de 45° à 70° et pouvant devenir localement Est à la faveur de petits plissements secondaires.

L'histoire géologique de la région lui procure un sous-sol très riche en ressources minières telles que

l'or, le quartz, le chrome, le béryl, l'améthyste, l'amiante, le gypse, la bauxite, le fer, la pyrite, le

mercure ...

5.2.4.Hydrographie

Les rivières Andranomiadivody et Tsivakilay qui sont les effluents des rivières en amont de la

zone traversent la commune par des directions naturelles circulaires provoquant des accidents

d'éboulement partout et amplifiant ainsi la diminution de leurs profondeurs, l'ensablement des bas

fonds et l'inondation de ces derniers. Dans l'aval de la zone, les deux rivières se déversent dans la

rivière de Mahajamba. On peut aussi rencontrer des petits étangs et marais de tailles restreintes mais

renferment des espèces aquatiques non négligeables.

5.3.DESCRIPTION DU MILIEU BIOLOGIQUE

5.3.1.Flore

Généralement, la zone ne présente pas d'une richesse particulière en flore à cause de l'attaque

fréquente des feux de brousse. De ce fait, le type de végétation caractéristique de la zone d'étude est

le pseudo steppe à dominance des graminées espèces qui persistent près du passage répété de deux

feux de brousse de 'Hyparrhénia ruffa' et d'Aristida. Néanmoins, la commune dispose des forêts à

dominance Eucalyptus de 50 ha repartit dans 3 Fokontany et on peut y rencontrer toutes les plantes

trouvées dans les hautes terres mais cela selon le microclimat qui s'y affirme.

Page 32: Contribution à l’audit environnemental de la société

21

Page 33: Contribution à l’audit environnemental de la société

22

Figure 5 : Carte de la végétation de la région d’Andriamena

Page 34: Contribution à l’audit environnemental de la société

23

Le tableau ci-après montre les différentes espèces végétales présentes dans la zone sur les

différentes toposéquences.

Tableau 3 : Type de végétation de la région d’Andriamena (source : commune Brieville)

Toposéquences Nom d’espèces

Les tanety (pentes)

Aristida

Hyparhenia (vero)

Heteropogon et quelques Imperata

Les bas de pente

Amaranthus spinolus (anapatsa)

Mulugo naudicaulis (aferotany)

Sida rhombifolia (sindahory)

Les bas fonds

Cyperus latifolius (herana)

Alexharis plantaginera (afero)

Oryza barthii (varimena)

5.3.2.Faune [8]

La faune est soumise aux différents agents dévastateurs de l'environnement, en l'occurrence

les feux de brousse qui perturbent la niche écologique, les chasseurs en éliminant certaines espèces

sauvages et empêchent par conséquent la régénération des espèces. On peut rencontrer quand même

des oiseaux tels les corbeaux, les pintades et autres, des serpents, des reptiles, des mammifères

(sangliers, rats sauvages ...) et aussi des poissons (carpe: Caprinus carpio, tilapia ...)

Ces richesses animales sont par ailleurs soumises à des fortes menaces dont la cause est

généralement la dégradation des habitats et de l'écosystème aquatique, par suite de la déforestation,

l'érosion, l'envasement et la fragmentation et la perte de la base proies.

5.4.DESCRIPTION DU MILIEU HUMAIN [8]

5.4.1.Historique

Pendant la colonisation, Brieville faisait partie du canton d'Andriamena. Après la création de

la société KRAOMA et du village minier en 1976, Brieville devenait Commune rurale.

Les principales causes de la migration sont les exigences de l'élevage bovin et aussi le

recrutement des personnes par la COMINA ou Compagnie minière d'Andriarnena en 1966

(ancienne dénomination de la KRAOMA)

5.4.2.Démographie

On a compté 12764 habitants dans la commune lors du recensement de 2003 ; la densité de la

population est de 773habitants/krn2; le taux de natalité moyen pendant les quatre dernières années

est d'environ 2,46% tandis-que le taux de mortalité est de 0,54%, le taux de croissance moyen

annuel est voisine de 1,92%. La population active atteint les 63% de la population totale; cela

Page 35: Contribution à l’audit environnemental de la société

24

constitue une grande opportunité pour le développement de la Commune surtout avec la présence de

la société KRAOMA.

5.4.3.Composition ethnique

La population locale est composée de Betsileo, Merina et des Sihanaka. Cette composition

bigarrée de la Commune favorise l'activité économique locale par l'intégration des différentes

traditions, modes de vie et de pratiques dans le développement local.

5.5.DESCRIPTION DU MILIEU ARTIFICIEL [8]

5.5.1.Equipement sanitaire

Les cas de maladies les plus fréquents sont le paludisme et la diarrhée La commune ne

dispose que de 3 CSB l et de 1 CSB II dont les détails sont présentés dans le tableau ci-après:

Tableau 4 : Equipement sanitaire de Brieville (source : Commune rurale de Brieville)

Etablissement

sanitaire Nb Nb médecin Sage femme Infirmière Aide sanitire nb traitement

CSB I 3 1 1 1 9 200

CSB II 1 1 - - 2 300

Dispensaire 1 2 - 2 - -

Dentiste 1 1 - - - -

La KRAOMA distribue de l'eau potable pour la cité de Brieville ; seuls les fokontany

d'Ambalanirana et de Mahabe bénéficient de 16 bornes fontaines tandis que les autres fokontany

s'approvisionnent en eau depuis la rivière.

5.5.2.Equipement éducatif

Au total, on recense :

♦ une école préscolaire

♦ 12 écoles primaires dont Il publics et 1 privée (EP KRAOMA)

♦ 2 Collèges d'Enseignement Général dont 1 privé (CEG KRAOMA)

Le taux de réussite au C.E.P.E en 2001 et 2002 est en moyenne de 48,6% et pour le B.E.P.C,

ce taux est de 60%. En outre, le taux d'analphabétisation des adultes dans la commune s'élève à 70

% dont 45% pour les femmes et 25% pour les hommes.

5.5.3.Routes et infrastructures

La commune est reliée par la route bitumée « Route de la chrome » sur une longueur de 90 km

avec la commune de Morarano, tandis qu'elle ne se communique avec les autres communes

environnantes que par des pistes non praticables toute l'année, fragiles et sensibles aux éboulements

Page 36: Contribution à l’audit environnemental de la société

25

et aux effondrements de la terre alors que leurs entretiens ne sont pas systématiques. Quant aux

communications entre les villages des communes, les ruelles en sont les réseaux.

5.5.4.Service environnemental

Un seul responsable forestier siégeant à Ambakireny fournit les informations

environnementales pour la commune.

5.6.ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES

A part les travaux salariaux de la KRAOMA, les principales activités génératrices de revenus

de la population sont l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière (fabrication de charbon de

bois), les petits commerces et les les petites exploitations illicites des ressources minières.

5.6.1.Agriculture

La riziculture reste la principale activité des paysans; viennent ensuite les cultures d'arachide,

de manioc, des fruits (surtout banane); la technique reste encore archaïque, le système de culture

très simple. Les rendements restent ainsi très faibles.

Tableau 5 : Activités agricoles de la population Andriamena (source : Commune 2003)

Type de culture Superficie (ha) Rendement moyen

Riz 800 2

Arachide 154 1

Manioc 120 6

Haricot 30 1,5

Banane 10 5

5.6.2.Elevage

L'élevage bovin est le type le plus prisé des paysans; de plus, elle constitue une épargne pour

les locaux; d'autres ne sont pas négligeables et restent des produits d'urgence pour les ménages.

Tableau 6 : Elevage dans la région d’Andriamena

Type d’elevage Variété Effectif

Bœufs Locale 9000

Porcs Locale 451

Volailles Locale 13000

Le type d'élevage pratiqué est le type traditionnel qui se caractérise par l'élevage extensif qui

consiste à laisser les troupeaux se pâturer à l'air libre avec renouvellement annuel du pâturage par

les feux de brousse.

5.6.3.Exploitations minières

Liée à son histoire géologique, la zone d'Andriamena contient des réserves minières très

distinctes et de grandes quantités telles que la chromite, l'or ou le béryl. Deux types d'exploitations

minières sont présents dans la commune:

Page 37: Contribution à l’audit environnemental de la société

26

5.6.3.1. Les petits exploitants La population de la commune exploite ces minerais pour en faire une source de revenus.

Pourtant, leur contribution au développement de la Commune reste encore superflue car les

mauvaises incidences recensées sont déjà très nombreuses et constituent des enjeux majeurs pour

l’environnement.

La méthode d'exploitation la plus pratiquée étant le creusement de galerie et cela jusqu'à

plusieurs mètres de longueur et de profondeur mais la production annuelle fait défaut.

Signalons que la grande majorité de ces petits exploitants miniers est illicite. D'après le

Premier Adjoint au Maire, la commune recense plus de 1000 exploitants illicites dans leur terroir.

Des actions ont été déjà entamées en collaboration étroite avec le PRISMM pour les mettre en

conformité avec les procédures légales. Actuellement, les aboutissements de ces actions sont entres

autres : la titularisation de permis aux 500 orpailleurs, l'inauguration du Comptoir de l'or de

Brieville (premier comptoir à Madagascar) le 12 juillet 2006 ; l'inauguration du Projet Pilote

d'Orpaillage (PPO) d'Androfia qui permettait aux orpailleurs de bénéficier de 3 sluices pour

produire mieux. (Source: Quotidien de Madagascar n°839, page 5).

5.6.3.2. L’exploitation industrielle La société KRAOMA se situe dans la commune de Brieville ; elle participe en grande partie

au développement de la Commune surtout en matière d'infrastructure, mais les impacts néfastes de

ses activités sur la Commune ne sont pas aussi négligeables. Il importe d'évoquer que les terrains

exploités par les exploitants miniers dans la région sont tous des terrains domaniaux.

5.6.4.Institution financière

Seule, l'institution financière mutualiste OTIV s'implante dans la Commune; elle satisfait les

paysans par le prêt pour le développement de leurs activités

5.6.5.Source d’énergie

Plus de 80% de la population locale utilisent le feu de bois comme source d'énergie-et 15%

utilisent le charbon. Les problèmes de pénurie de bois commencent à persister aujourd'hui à cause

de l'absence des plantes ligneuses sur les tanety provoquée par les feux de brousse fréquents qui

attaquent la zone depuis plusieurs années. Pour les personnels de la KRAOMA, ils bénéficieront de

l'énergie électrique.

Page 38: Contribution à l’audit environnemental de la société

27

Chapitre6 DESCRIPTION DETAILLEE DES ACTIVITES DE LA KRAOMA

6.1.MINES

Le service mine s'occupe de la recherche des indices par prospection et par sondage. Il

envisage l'exploitation du gisement. Les sites d'exploitation se trouvent à Ankazotaolana et à

Bemanevika respectivement 13km et à 6km de l'usine

6.1.1.Description des mines d’Ankazotaolana et de Bemanevika [4] [2]

Bemanevika est mis en production en 1968. Puis en 1969 ont lieu les premières expéditions

de concentrés. De 1972 à 1973, des éboulements de stériles ont été

signalés rendant l'exploitation difficile qui a été par suite suspendue.

Vers Novembre 1973, on exploitait le gisement d’Ankazotaolana.

Ankazotaolana est repéré par les coordonnées LABORDES

suivantes: X=900,5km et Y=521,5km. La morphologie du gisement

présente une lentille stratiforme. La direction générale de la

minéralisation est SE - NW. La chromite a pour roches encaissantes

la pyroxénolite, la péridotite, le gabbro. Le tonnage métal dans le

minerai est estimé à 1.700kt et la teneur en Cr203 moyenne est de

40,7%. Au début de son exploitation, le mine d'Ankazotaolana

disposait 5,7Mt de réserves. Pendant ces années d'exploitation, la production moyenne issue de

cette mine est de 120.000t/an.

Après les évènements survenus dans le mine de

Bemanevika, l'exploitation est concentrée sur

Ankazotaolana. Puis en 2005, les travaux sont repris et

aboutissent à la réouverture officielle de la mine de

Bemanevika le 21 Octobre 2005. Le gîte est repéré par

les coordonnées Laborde : X=521,5km ; Y=952km La

morphologie du gisement présente également une

lentille stratiforme. La direction générale de la

minéralisation est SSE - NNW. Le minerai se trouve dans de la pyroxénolite et de l'harzburgite. Le

tonnage métal est inférieur à celui d'Ankazotaolana: 950kt environ. De même, la teneur en Cr203 est

Photo 1 : Ankazotaolana

Photo 2 : Bemanevika

Page 39: Contribution à l’audit environnemental de la société

28

de 39,5%. Les réserves exploitables dans la mine sont estimées à 2.280.000tonnes environ.

6.1.2.Ressources utilisées [5] [8]

Ressources humaines : deux cadres assurent la gestion du service mines avec deux agents de

maîtrise et 55 employés et ouvriers.

Ressources matérielles: outre certains matériels de transport en sous-traitance des entreprises,

la KRAOMA dispose des matériels et équipements suivants (source : Atelier de maintenance

KRAOMA Brieville):

Tableau 7 : Ressources matérielles de la KRAOMA

Ressources matérielles Type Quantité et état

Matériels roulants

Matériels de chargement

Pelles hydrauliques

Chargeurs

Bulls

2

5 dont 1en panne

2

Matériels de terrassement Grader 1

Matériel de servitude

Camions

Camions citerne à eau

Camions citerne à gasoil

5 dont 1en panne

2 dont 1 en panne

1

Autres matériels

Matériels pour perforation Crawlair ingerson rand CM350

Compresseurs

2

2

Matières explosives pour abattage

Dynamite :

Explogel V10 couleur noire

ANFO couleur blanche

Accessoires :

Cordeaux détonants

Détonateur

Besoin :

34tonnes/an

38tonnes/an

35.000m/an

1.200unités/an

6.1.3.Production

Actuellement, les ressources en provenance du

gisement d'Ankazotaolana sont au bord de

l'épuisement. Les réserves restantes prévues à être

évacuées cette année 2006 sont estimées à 120.000

tonnes. L'exploitation de Bemanevika est déjà en

cours depuis sa réouverture en 2005. La production

enregistrée par le service mines est la suivante

(source : Service mine)

Tableau 8 : Production minerai brut

Quantité du minerai en tonne

Gisement Exercice 2005 Fin 2006

Ankazotaolana 229.764 173.000

Bemanevika 0 87.000

Total 229.764 260.000

Les minerais extraits sont transportés vers la laverie et sont stockés à l'air libre sur une aire à

côté de l'atelier de maintenance.

Photo 3 : Tout venant

Page 40: Contribution à l’audit environnemental de la société

29

Remarque : on a constaté que, pour la mine de Bemanevika, les matériaux sont friables

jusqu'à une profondeur égale à 40m. Ainsi l'abattage du minerai se fait par ripage. L'opération est

effectuée par les techniciens de la Kraoma.

6.1.4.Rejets

6.1.4.1. Déchets solides Pour atteindre le minerai, les travaux de découverture sont nécessaires. La technique

d'exploitation utilisée est basée sur l'effritement

successif des étages avec un taux de découverture

régulièrement croissant. Les produits de ces opérations

constituent les rejets solides des mines.

La quantité de stériles issues de l'exploitation

d'Ankazotaolana est estimée à 13.622.608m3. Les

stériles servent au remplissage des lavaka. Mais

lorsqu'ils sont rocheux, ils sont déversés dans des

endroits éparses autour de la mine.

Pour le site de Bemanevika, le volume de stériles obtenus depuis 1996 est de 4.859.324m3• Les

lieux de décharges se trouvent à 500m (au Sud Est) et à l000m (au Nord Ouest) du centre de la fosse.

Ces lieux sont déterminés en fonction du coût de transport de stériles.

6.1.4.2. Effluents liquides Ce sont des eaux souterraines et des eaux de ruissellement. Pour la mine d'Ankazotaolana, le

débit de pompage nécessaire pour la dénoyade de la

fosse est de 100m3/j en saison sèche et de 1200m3/j en

période de pluies. Les eaux sont versées dans un fossé

raccordé au cours d'eau au nord. Quant à la mine de

Bemanevika, le pompage n'est pas encore requis.

Néanmoins, le plan d'exploitation prévoit à partir de la

côte fond 980 m de rejeter les eaux de pompage dans

un thalweg jouxtant la mine.

6.1.5.Problèmes

La mine a été confrontée aux fréquents problèmes de disponibilités des engins (dumper, engin

de chargement, compresseur, camions CBH, citerne,...) causés par le retard de livraison des pièces

et surtout à cause de leur vétusté.

Photo 5 : Eaux de mines

Photo 4 : Verses de Bemanevika

Page 41: Contribution à l’audit environnemental de la société

30

Figure 6 : Répartition des carrés miniers de la KRAOMA

Page 42: Contribution à l’audit environnemental de la société

31

Légende : Carrés protégés Permis de recherche Demandes

6.2.LAVERIE

6.2.1.Description de l’usine

Elle assure le traitement du minerai brut afin

d’obtenir les produits finaux que sont les rocheux et

les concentrés.

L'usine se trouve à 6km de la cité et à13km et

9km respectivement des mines d'Ankazotaolana et de

Bemanevika. Les minerais sont ainsi transportés par

camions pour être traités à l'usine de la laverie. Cette dernière est composée de quatre unités:

♦ Unité de concassage (1968) : conçue

pour un débit de 100t/h en moyenne mais pouvant aller jusqu'à 150t/h si le minerai

est sec.

♦ Unité liqueur dense (1981) : destinée à produire des rocheux de 40 à 150mm avec

une capacité de 40 à 55t/h.

♦ Unité laverie (1968): conçue pour traiter les produits dont la dimension est inférieure

à 40mm et produire des concentrés humides avec une capacité de 45 à 50t/h.

♦ Unité déphosphoration (1977) : conçue pour épurer les concentrés phosphoreux. Son

débit moyen est de 20 à 30t/h. cette unité n'est plus fonctionnelle depuis 2002 en

raison de la hausse du prix du gasoil, élément fondamental pour sa mise en marche

(consommation de l'ordre de 8.000litres/jour).

Photo 6 : Laverie

Page 43: Contribution à l’audit environnemental de la société

32

Table

Répartiteur

Co

nce

ntr

é 1

8 t

ab

les

P

P

Broyeur

Crible stat

Aire de stockage

Aire de stockage

Hydroclasseur

Tables 2nd

Aire de stockage

A déphosphorer

Classificateur

Spirales

Concentré 6tables

Mix

te

Rejet

Concentré

Convoyeur Sauterelle

Stockage

Stockage

Tambour Classificateur

Déclassé Crible

P Crible

Hydrocyclone

Crible stat Broyeur

Broyeur

Silo liqueur

Crible 20-40

Silo laverie

Alimentation

Concasseur

Transporteuse

Crible

D<

25

P

Concentré

Figure 7 : Flow sheet de traitement de minerai

Page 44: Contribution à l’audit environnemental de la société

33

6.2.2.Ressources utilisées [5] [8]

Ressources humaines : Deux cadres assurent la gestion du service laverie avec 5 agents de

maîtrise, 58 employés et ouvriers.

Ressources matérielles: Pour assurer leur travail, les personnels sont dotés des équipements de

protection tels que les gants, masques, lunettes, chaussures, casques, combinaison, tabliers en cuir,

ceintures de sécurité et des protections contre les bruits.

Tableau 9 : Intrants nécessaires pour le fonctionnement de l’usine

Unité Type de besoins Quantité

Laverie :

-Concassage

-Liqueur dense

-Broyage et

traitement

Energie électrique

Eau industrielle pompée à partir d’un

barrage de tête

Ferrosilicium

1.100.000KVA/an

600m3/h

300g/tonne d’alimentation

Laboratoire

Eau

Sulfates

Phosphates

Acides

Bases

Autres produits courants

Des extincteurs

Les quantités ne sont pas définies et

les intrants ne sont pas en grande

quantité ;

6.2.3.Production

Du point de vue qualité, la chromite d’Andriamena diffère des autres gisements (Ranomafana,

Maevatanana) car elle est plus riche en chrome avec un ratio Cr/Fe au moins égal à 2 et peut

atteindre et même dépasser 3.

Le traitement du minerai brut aboutit à la production des concentrés et des rocheux qui sont

des produits caractérisés par les teneurs en éléments (Cr203, P ...) et la granulométrie respectant

certaines normes. Ainsi, les caractéristiques garanties par les contrats de la KRAOMA sont les

suivantes :

Tableau 10 : Normes des produits de la KRAOMA (source : KRAOMA)

Elément Concentré Rocheux

Cr203 49% min- base 48% 42% min - base 42%

Si02 6%max 12%-14%

A1203 13% - 16% 13% - 16%

MgO 12%-14% 17%-20% min

P 0.009% max 0.007% max

H20 6% max -

Cr/Fe 2,4-1min 2,5-1min

Granulométrie Environ 90% entre 40 et 1.000µ 70% entre 25 et 150mm

80% moins de 25mm

La production enregistrée par le service laverie pendant l'exercice 2005, l'alimentation étant

218.967t de minerai brut (soit 215.532t sèches), est comme suit :

Page 45: Contribution à l’audit environnemental de la société

34

♦ Concentrés: 30.634t

♦ Rocheux: 110.216t

Soit un résultat qui vaut 140.850t de chrome marchand durant l'exercice.

6.2.4.Rejets

6.2.4.1. Déchets solides Ce sont des déchets issus de la laverie et du

laboratoire d'analyse. Les rejets solides du laboratoire

sont constitués entre autres par les sachets et cartons

d'emballages, les papiers filtres, les fûts de

ferrosilicium. Ils sont recueillis dans des bacs et puis

brûlés; les cartons sont cédés au personnel tandis que les fûts de ferrosilicium sont réutilisés au sein

même de la société.

Les rejets de la laverie proviennent du

traitement des minerais. Ils sont constitués par des sables dont la quantité est de 34.000tlan. Ces

déchets sont déposés sur des aires aménagées à l'intérieur du carreau minier. Le stockage se fait à

l'air libre. Les stériles rocheux peuvent servir à l'enrochement de la route, à la consolidation du pont

(exemple celui menant à l'usine).

6.2.4.2. Effluents liquides Les eaux usées du laboratoire rejoignent

directement le réseau d'assainissement et se déversent

dans la rivière Andranomiadivody.

Les effluents liquides de la laverie sont

mélangés avec des résidus de ferrosilicium et des

résidus de chrome. Leur débit est de 200m3/h. Ces

eaux passent dans un bassin de décantation à la sortie duquel une partie est réutilisée dans l'usine et

l'autre partie se déverse dans la rivière

Andranomiadivody.

6.2.5.Difficultés rencontrées par l’usine [5]

L'usine se heurte à des problèmes divers au cours de son exercice:

♦ manque de chargeur

Photo 7 : Stériles rocheux de la laverie

Photo 8 : Bassin de décantation

Page 46: Contribution à l’audit environnemental de la société

35

♦ panne fréquente de brise roche

♦ pannes mécaniques diverses: rupture des bandes, des courroies, colmatage des

goulottes et des cribles pendant la saison des pluies

♦ retard des pièces pour les tables à secousses

♦ usure des blindages en caoutchouc des tambours du broyeur.

6.3.ATELIER DE MAINTENANCE [8] [5]

6.3.1.Description

Ce service s'occupe des entretiens et des réparations de toute la machine et des engins de

maintenance. Deux sections d'activités peuvent être déterminées. Celle qui concerne l'usine de

traitement de minerai (unité concassage, liqueur dense, laverie proprement dite) et la centrale

électrique, puis celle qui touche les engins de manutention.

6.3.2.Ressources utilisées

Ressources humaines: 2 cadres assurent la gestion de ce service avec 92 autres employés.

Ressources matérielles: ce sont les équipements tels que les moteurs et les postes soudures.

(Source : Atelier de maintenance)

Tableau 11 : Equipement de l’atelier de maintenance

Type Consommables

Moteur de dépannage Gasoil, huile moteur

Moteur de réparation Accessoires automobiles, pièces de rechange

Poste de soudure gaz

6.3.3.Rejets

6.3.3.1. Déchets solides Les déchets solides provenant de l'atelier sont

les pneus usagés ou déchirés les filtres à gasoil

usagées, les pièces mécaniques hors usage, les

batteries, les papiers et cartons d'emballage, les

caoutchoucs, ....

Ils sont soit cédés au personnel ou à des tiers

(exemple : batteries usagées), soit mis en décharge

dans les lavaka aux environs du site ou encore stockés

sur une aire à l'intérieur du carreau minier (exemple: caoutchouc).

La ferraille est une autre catégorie de déchets Photo 9 : Dépôt ferraille

Page 47: Contribution à l’audit environnemental de la société

36

solide de l'atelier de maintenance. Elle est constituée par les engins et les véhicules auxquels on a

retiré des pièces pour dépanner ou réparer d'autres engins qui peuvent rester en service. Leur masse

totale est de l'ordre de 300 t. Et ils sont en attente de repreneur. Leur dépôt se trouve à coté de

l'atelier de maintenance.

6.3.3.2. Effluents liquides Ils sont collectés par des caniveaux ouverts ou souterrains et ensuite rejetés dans le milieu

récepteur.

6.4.CITE

6.4.1.Habitation

La cité de Brieville est réservée aux personnels

de KRAOMA ainsi que leurs familles. Actuellement,

elle compte 3000 habitants environs répartis dans 340

logements (signalons que les personnels qui

n'habitent pas la cité reçoivent des indemnités de

logements).

Le service cité s'occupe de tout ce qui concerne

la logistique ainsi que tous les travaux neufs à

entreprendre au sein de la cité. La gestion de ce service est assurée par un cadre et 43 employés. La

voirie est une branche dans le service cité, elle

s'occupe de l'assainissement en général : dératisation, démoustication deux fois par an

6.4.2.Eau et énergie

6.4.2.1. Eau L'eau pour usage domestique provient de la

source captée à partir d'un barrage de tête installé par

la société. Elle est conduite vers le château d'eau de

capacité 270m3. Puis elle passe par divers

traitements et est stockée dans le bassin de réserve.

Cette unité de traitement se situe sur un point élevé

permettant ainsi l'écoulement de manière gravitaire

de l'eau.

Photo 10 : Cité Brieville

Photo 11 : Château d’eau

Page 48: Contribution à l’audit environnemental de la société

37

Le mode de traitement adopté est la méthode à base d'hypochlorite et de sulfate d'Alumine.

Après le traitement, l'eau peut être distribuée. La population riveraine de la Cité bénéficie de cette

eau par l'intermédiaire des bornes fontaines.

Actuellement, l'alimentation en eau de la cité ne peut pas être assurée 24/24 h à cause de

l'accroissement de la population. Signalons qu'auparavant la cité comptait 128 logements soit trois

fois moins de ceux d'aujourd'hui.

6.4.2.2. Energie La Cité Brieville est alimentée en énergie électrique grâce aux groupes électrogène de la

centrale thermique. La consommation est de l’ordre de 1.200.000kwh par an. Mais la

surconsommation de la cité constitue un grand problème car elle atteint près de 130% en période de

pointe entraînant une surchauffe du transformateur et des disjonctions fréquentes.

6.4.3.Rejets

6.4.3.1. Déchets solides Les déchets au niveau de la cité sont constitués par les

ordures ménagères de la famille des employés de la KRAOMA.

Chaque logement produit 24 Kg d'ordures par jour, soit 8 t par jour

pour toute la cité entière. Faute de moyens matériels, le service

voirie de la cité ne fonctionne plus: la collecte des déchets et leur

acheminement vers un site de décharge à l'extérieur de la cité ne se

fait plus. Actuellement, 3 décharges à ciel ouvert ont été créées à

l'intérieur de la cité et chaque foyer vient y jeter ses ordures.

L'incinération de ces décharges se fait une fois par trimestre.

6.4.3.2. Effluents liquides Les logements des employés de la KRAOMA

sont équipés de fosses septiques, ceux des ouvriers

sont à fosse perdue. A la suite des fosses septiques,

les eaux usées rejoignent le réseau d'assainissement

général qui débouche une station d'épuration. Le

système est basé sur un traitement physique

d'épaississement et d'oxydation des effluents à l'aide des palles rotatives. Au moment de l'audit, une

palle sur deux fonctionne et la station n'a pas

Photo 12 : Dépôt d’ordures

Photo 13 : Station d’épuration

Page 49: Contribution à l’audit environnemental de la société

38

présenté de nuisance olfactive. Le curage du bassin s'effectue une fois par an. Les boues produites

sont épandues directement sur un terrain placé à côté de la station même.

6.5.CENTRALE THERMIQUE

6.5.1.Description

C'est l'unité motrice de la société toute entière. La centrale thermique a deux fonctions : la

production de l’énergie et la distribution de cette énergie.

La production consiste en la fourniture d'énergie nécessaire pour la cité et l'usine tandis que la

distribution consiste au transport de cette énergie du carreau industriel à l'usine ainsi qu'à la cité. De

ce fait, cette unité fonctionne 24/24 h.

6.5.2.Ressources utilisées

Ressources humaines : deux cadres assurent la gestion de la centrale thermique avec

14employés.

Ressources matérielles: L'énergie journalière totale nécessaire à l'usine, à la cité est produite

grâce à 4 groupes électrogènes dont la répartition est comme suit: 2 groupes de 950 KVA, un

groupe de 225 KV A, un autre de 1130 KVA. Ce qui donne une puissance totale égale à 3255 KVA.

Ils sont fabriqués en France et leur acquisition date de 1969.

6.5.3.Rejets

Seuls les effluents liquides constituent les rejets

de la centrale thermique. Il s'agit d'huiles usagées, des

eaux usées.

La quantité d'huiles usagées produite est de l'ordre

de 1.000 litres par mois. Elles sont stockées dans des

fûts métalliques. Puis elles servent à l'arrosage des

pistes ou sont déversées dans la cour de la centrale

thermique. Quelquefois, elles sont cédées à des tiers. Actuellement, au sein de la Société TOTAL

Madagascar, un projet de recycler les huiles usagées en

huiles lourdes est en cours. C'est pourquoi TOTAL

Madagascar récupère les huiles usagées auprès de ses

clients. Ceci est encore propre à cette société.

Photo 14 : Etat de la cour humidifiée par l’huile

de vidange

Page 50: Contribution à l’audit environnemental de la société

39

6.5.4.Production

La tension de départ fournie est 500 V par jour pour chaque secteur (usine, cité, mine). Pour

les besoins, des transformateurs sont disposés pour atteindre les tensions nécessaires. Grâce à ces

transformateurs de tension passe de 500 V à plus de 10.000 V.

Les groupes fonctionnent avec du gasoil et de l'huile moteur. Les quantités consommées sont

960.172 litres pour le gasoil, 7.240litres pour l'huile. Le refroidissement du moteur se fait par l’eau

6.6.TRANSPORT DES PRODUITS MARCHANDS

Les produits marchands fournis par la Société KRAOMA sont les concentrés rocheux et les

concentrés fms. Ils sont d'abord transportés à Morarano et/ou Moramanga. De là, leur destination

finale est le port de Toamasina. Il existe deux types de transport: transport par route et transport par

voie ferrée.

6.6.1.Transport vers Morarano

Depuis 2004, la KRAOMA est confrontée au problème d'insuffisance de Camions

transporteurs: il ne restait que 3 unités en service en 2005 sur un total de 10 en 1995 (source:

KRAOMA). Pour résoudre ce problème, la Société adopte la politique consistant à faire appel à jes

sous-traitants.

Tableau 12 : Répartition des transports par route (source : Rapport KRAOMA 2005)

Transport Produits marchands (tonne)

KRAOMA 15.000

Sous traitants 133.000

Total 148.000

6.6.2.Transport par fer

MADARAIL assure le transport par voie ferrée liant Morarano et Toamasina Mais la

compagnie a rencontré des difficultés au cours du premier trimestre de l'année 2005 pouvant

affecter le rendement de ses opérations. Ainsi, MADARAIL adopte la politique consistant à faire la

combinaison de transport :

♦ en direct: Morarano - Toamasina

♦ stockage intermédiaire à Moramanga

Cette façon de procéder a permis d'augmenter sensiblement le transport de 6.0007.00Otonnes

par mois en direct et 2.500t0nnes par mois via Moramanga.

MADARAIL a réalisé au cours de l’exercice 2005

Tableau 13 : Réalisation de transport per fer (source : Rapport KRAOMA 2005)

Ligne Réalisation (tonne)

Page 51: Contribution à l’audit environnemental de la société

40

Direct Morarano-Toamasina 63.699

Morarano-Moramanga 29.148

Total 92817

6.6.3.Transport par camion Moramanga Toamasina

Celui-ci est confié à des sous traitants, les réalisations sont présentées par le tableau suivant :

Tableau 14 Réalisation de transport par camion (source : Rapport KRAOMA 2005)

Trajet Réalisations (tonne)

Direct Morarano-Toamasina 3.763

Moramanga-Toamasina 23.717

Les transporteurs privés auraient pu transporter plus mais MADARAIL n'a pas été en mesure

de faire plus de 3.000 tonnes par mois en raison de la faiblesse de leurs moyens

6.7.VENTE

Actuellement, il n'y a pas encore de transformation des produits de la société KRAOMA. Les

produits marchands (rocheux ou poudres) sont exportés. Nos principaux clients sont entre autres les

Asiatiques et les Européens (Japon, Chine, Singapour, Italie ...). Parmi nos principaux marchés, on

cite la Chine, le Japon et la Suède. L'exportation en produits rocheux ou poudre atteignait

80.000t0nnes en 2004 contre 40.000tonnes en 2003. En 2005, elle atteint 92.258tonnes et rapporte

un bénéfice net de 2.591.228.442 Ariary.

Photo 15 : Produits marchands (Rocheux et concentrés)

Page 52: Contribution à l’audit environnemental de la société

41

Chapitre7 IDENTIFICATION DES IMPACTS

7.1.NORMES ENVIRONNEMENTALES [9]

7.1.1.Définition

On entend par norme environnementale la limite fixée à une perturbation de l'environnement

en particulier due à la concentration des polluants ou des déchets, qui correspond à la limite

maximale admise à la dégradation du milieu considéré.

Les valeurs limites de rejet sont fixées sur la base des caractéristiques particulières au

milieu récepteur. Elles doivent être fixées pour le débit des effluents, la température, le pH, les flux

et les concentrations des polluants principaux.

Les valeurs de base représentent les teneurs « normales» et acceptables dans le milieu; sa

valeur est suffisamment basse pour ne constituer aucune nuisance pour l'homme, les animaux, ou

les plantes et simultanément pour éviter tout transfert de contamination d'un milieu à un autre. Tout

dépassement de ces seuils doit attirer l'attention de l'opérateur qui se doit d'approfondir la question

pour savoir s'il s'agit d'une pollution ou non et éventuellement exercer une surveillance.

Les valeurs d'intervention indiquent les seuils de tolérance maximale. Elles marquent la

limite du domaine de toxicité. Au dessus de ces valeurs il s'avère impératif d'intervenir pour

ramener les teneurs en dessous des seuils de toxicité admis. [10]

7.1.2.Normes sur les eaux usées

Selon l'article 5 du Décret n° 2003/464 du 15/04/03 portant classification des eaux de surface

et réglementation des rejets d'effluents liquides, afin de préserver les ressources en eau (objectif de

qualité), les rejets d'eaux usées doivent être incolores, inodores et respecter la qualité suivante:

Tableau 15 : Normes sur les eaux usées

Parametre Unité Normes

Facteurs organoleptiques et physiques

pH 6.0-5.0

Conductivité µs/cm 200

Matières en suspension m/l 60

Température °C 30

Couleur EchèllePt/Co 20

Turbidité NTU 25

Facteurs indésirables (métaux)

Aluminium Mg/l 5.0

Sélénium Mg/l 0.02

Page 53: Contribution à l’audit environnemental de la société

42

Source: Décret n°l2003/464 du 15/04/03 portant classification des eaux de surface et réglementation

des rejets d'effluents liquides

7.1.3.Normes sur les bruits

Pour une journée normale de travail de 8 heures, les temps d'exposition autorisés par le

WALSH-HEALEY ACT pour différents niveaux de bruits sont:

Tableau 16 : Normes sur les bruits

Nombre d'heures autorisées par jour Niveau de bruit en dB(A)

8 90

6 92

4 95

3 97

2 100

1.5 102

0.5 110

0.25 ou moins 115

Source: Etude des normes environnementales ECR-BRGM-CNRE, 1997

7.1.4.Normes sur les sols

Elles donnent la concentration dans le sol des éléments suivants (valeur en mg/kg de matières

sèches) Tableau 17 : Normes sur les sols

Elément Valeurs limites Valeurs limites de concentration dans le sol (mg/kg)

Cadmium 3 1-3

Chrome 200 100-150

Mercure 1.5 1-1.5

Nickel 75 30-75

Cuivre 140 50-140

Plomb 300 50-300

Source: Etude des normes environnementales ECR-BRGM-CNRE, 1997

7.1.5.Normes sur la qualité de l’air ambiant

Elles expriment la quantité de gaz ou matières particulaires admise :

Tableau 18 : Normes sur la qualité de l’air ambiant

Paramètre Valeur limite mgjm3 Durée moyenne

Monoxyde de carbone 0.04 1h

Oxyde d'azote 0.2 24h

Oxyde de soufre 0.001 3h

Plomb et composés 0.0015 3mois

Poussières (matières particulaires en suspension) 0.15 24h

Source: Etude des normes environnementales, consortium ECR-BRGM-CNRE, 1997

Page 54: Contribution à l’audit environnemental de la société

43

7.2.NATURE DES REJETS

7.2.1.Rejets solides

On signale que les découvertes, ·les stériles rocheux ou fins sont constitués par des minéraux

naturels non toxiques. Ce sont des déchets inertes non toxiques.

Les déchets qui peuvent faire l'objet de récupération, de recyclage, d'incinération,

d'enfouissement ou de compostage sont dits «déchets banals ». Ce sont des déchets qui ne

comportent pas de dangers vis à vis du milieu naturel et humain. Tels sont les fûts de ferrosilicium,

les filtres à gas-oil, les ordures.

Les déchets dont la nature, les propriétés ou la qualité les rendent toxiques pour la santé ou

dangereux pour l'eau, explosifs ou inflammables ou radioactifs ou peuvent contenir ou faire

connaître des agents pathogènes de maladies contagieuses sont appelés «déchets spéciaux ». Telles

sont les batteries à plomb. Ils ne peuvent être déposés ou abandonnés dans des endroits ou

installations de stockage recevant d'autres catégories de déchets.

7.2.2.Effluents liquides

Comme les effluents liquides des mines sont des eaux provenant des ruissellements à travers

les parois de la fosse et des nappes souterraines, ils ne présentent aucun risque pour le milieu

récepteur, sauf si les hydrocarbures les contaminent (exemple: fuite d'hydrocarbure).

A l'usine: les effluents de la laverie ne présentent aucun risque même s'ils sont chargés de

matières solides. En effet, ces derniers ne sont ni toxiques ni radioactifs y compris pour la chromite

où le chrome est trivalent. Quant au ferrosilicium utilisé en liqueur dense comme médium de

coupure, bien que facilement oxydable, il n'est pas toxique et par ailleurs, il est recyclé à un taux

supérieur à 90%.

Les eaux usées du laboratoire contiennent des substances toxiques à cause de l'emploi des

produits chimiques mais elles n'ont pas d'incidence majeure car la quantité de ces produits

chimiques utilisés est faible de l'ordre de quelques litres par an. De même, les effluents provenant

des ateliers et de l'unité centrale contenant d'hydrocarbure de quelques litres n'ont qu'une incidence

minime sur la qualité des effluents.

7.3.IMPACTS

7.3.1.Impacts sur le milieu humain

7.3.1.1. Sur le plan sanitaire Aucun cas de maladie professionnelle rattaché à l'exploitation minière tel que la silicose n'est

Page 55: Contribution à l’audit environnemental de la société

44

encore observé, selon le médecin responsable du dispensaire privé KRAOMA. Toutefois, les

activités minières entraînent un certain nombre de maladies.

Les maladies respiratoires sont dues à l'émanation des poussières et particules polluant

l'atmosphère, au dégagement des odeurs d'hydrocarbure lors des entretiens ou réparations

mécaniques, aux soudures électriques.

Les maladies de l'appareil digestif sont engendrées par le changement des heures de repas.

Ceci peut s'expliquer par l'organisation des travaux qui prévoit une rotation de poste toutes les

semaines.

D'autres problèmes de santé sont également perçus: maladie des yeux, de la peau (exposition

continuelle au soleil, manipulation des huiles et hydrocarbure), problème de tension artérielle, le

manque de sommeil, ...

A part cela, différentes autres maladies peuvent affecter tant les familles que les employés

telles que les infections sexuelles transmissibles (IST); elles sont provoquées par la prostitution

liée à la prospérité d'autres exploitations minières. En 2005, le nombre de personnes atteintes de ces

maladies est 15.

Tableau 19rapport des maladies de l’année 2005 (source : KRAOMA

trimestre 1 trimestre 2 trimestre 3 trimestre4

Maladies pers fam pers fam pers fam pers fam

Respiratoires 188 425 224 594 231 472 99 259

Infectieuses 93 314 289 596 78 216 56 226

Paludisme 88 288 177 570 75 151 51 147

Appareil digestif 155 247 141 238 193 251 86 142

Neuronales et organe de

sens 100 224 121 181 125 185 66 131

Cardiovasculaires 55 64 97 64 57 61 67 72

Peau 51 68 55 62 26 87 20 65

Rhumatismales 32 15 31 20 60 28 37 20

Gynécologique 2 38 6 45 1 25 0 27

Métaboliques 37 34 24 21 12 28 15 28

Génitales urinaires 2 3 1 2 1 2 0 1

Autres 3 29 8 7 11 23 4 15

Plaies et traumatismes 40 27 9 35 46 44 27 17

Pers: personnel; fam : famille

7.3.1.2. Nuisances causées par les différentes opérations

a) Odeur L'odeur des hydrocarbures est ressentie à la station service, mais son impact est négligeable

puisque les employés travaillent à l'air libre. Néanmoins, cette odeur est fortement ressentie dans la

salle des machines de la centrale thermique à cause de l'insuffisance de l'aération.

Outre celle des hydrocarbures, on ressentait aussi l'odeur des pièces diverses qui sont stockées

dans le magasin, l'odeur des fumées dégagées et surtout l'odeur de la colle métal primer utilisée

Page 56: Contribution à l’audit environnemental de la société

45

pendant les soudures sont très insupportables.

Ces odeurs présentent des dangers physiologiques pour le personnel malgré le minimum de

précaution et de sécurité pris par la société, en particulier le port de double casque anti poussière

pour les mécaniciens.

b) Bruits Le niveau moyen des bruits perçus à l'usine est de 70dB. Au voisinage immédiat des

concasseurs et cribles de l'unité de concassage, des groupes de la centrale thermique, ce niveau est

largement dépassé. De même, à bord des engins de manutention (transport surtout) le niveau de

bruit est assez élevé (>65dB).Le danger pour l'ouïe humaine est de l'ordre de 90dB en exposition

continue.

Dans le domaine de sécurité auditive, on a constaté que les ouvriers se trouvant en

permanence à coté de ces appareils bruyants, ne portaient même pas de casque antibruit.

c) Poussières L'émanation des poussières peut aussi s'expliquer par l'insuffisance des moyens

d'humidification du sol latéritique. En effet, parmi les deux camions citernes à eau, le seul qui est en

état de marche n'arrive pas à remplir ses fonctions à 100%. Le taux de sa disponibilité est seulement

de 50%, c'est à dire que sur les travaux qu'il doit effectuer, seuls 50% sont réalisés.

Le dégagement de poussières est nuisible pour la santé. Pour les villages se trouvant au bord

de la piste de roulage, deux enfants sur trois toussent à cause de la poussière. A part cela, les

poussières causent des problèmes d'hygiène. A signaler également que l'inhalation de particules de

chromite est possible, mais ces particules sont éliminées par voie urinaire sous forme de créatine.

7.3.1.3. Sur le pan social et économique L'installation de la KRAOMA à Andriamena a favorisé la création d'une nouvelle ville : la

cité de Brieville. A cet endroit, un système d'accommodation est installé pour abriter les personnels

de la société ainsi que leurs familles. En effet la cité dispose maintenant:

♦ un centre de loisir permettant aux personnels la possibilité d'organiser diverses

distractions ;

♦ un dispensaire où la consultation, les soins et médicaments sont pris en charge par la

société;

♦ des établissements scolaires tels que une école maternelle, une école primaire et un

collège d'enseignement général appartenant à la KRAOMA dont la réputation est

connue dans toutes les autres circonscriptions scolaires voisines par le taux de

Page 57: Contribution à l’audit environnemental de la société

46

réussite aux examens officiels toujours supérieur à 50% (source: le Responsable

division école KRAOMA), nous pouvons voir en annexe le taux de réussite aux

examens officiels des cinq dernières années).

En outre, il n'y a seulement que les personnels qui jouissent des profits grâce à la 'présence de

la société, la commune se développe puisque:

♦ Les 60%des ristournes dues à l'exploitation des mines (chromite et or) reviennent à la

commune constituant pour celle-ci l'une de ses recettes. d'après le maire, les

ristournes représentent les 30% des recettes communales.

♦ Les résidents, surtout les jeunes ont la possibilité de trouver du travail au sein de la

société: en effet aux 227 employés permanents de l'entreprise s'ajoutent des

temporaires et l'effectif de ces derniers passe de 58 (fin avril 2006) à 75 (fin mai

2006). Source: direction administrative et financière.

♦ Si auparavant les établissements scolaires de la KRAOMA ne recevaient que les

enfants des familles des personnels, actuellement, des externes peuvent y accéder et on

a recensé pour l'année 2005/2006, 173 élèves externes (soit 20%) parmi les 730

inscrits.

♦ La KRAOMA contribue dans certaines

activités de la commune: au cours de la

construction du marché communal, elle

assurait le transport des matériaux

nécessaires comme le sable,…

7.3.2.Impacts sur le sol et le paysage

7.3.2.1. Impact sur le sol Le sol constitue le support fondamental de la vie pratique des hommes, des plantes et des

animaux. L'exploitation minière entraîne la perte de champ de culture; pour le cas de Bamanevika,

depuis la réouverture de la mine, les travaux de découverture ont engendré de grande quantité de

verses. Les lieux de dépôt de ces derniers coïncident avec les terrains où les villageois vivant à

proximité de la mine ont aménagé en rizières. On estime à 50 ares environ la surface de ces rizières

comblées par des verses. Par conséquent, les

villageois ont dû abandonner leur village, par

ailleurs, le déversement a empêché leur circulation (source: enquête auprès des villageois). Au nord

ouest du centre de la fosse, les verses se trouvent à un niveau supérieur et les rivières à proximité

Photo 16 : Verses au Nord Ouest de Bemanevika

Page 58: Contribution à l’audit environnemental de la société

47

risquent d'être comblées par suite d'érosion. En outre,

aucune mesure de protection n'est encore prise; le service

des mines a décidé de ne plus continuer à déposer les

découvertes dans la direction qui avance vers les rizières.

Pour le cas d'Ankazotaolana, les stériles rocheux

qui ne servent pas à combler les lavaka et qui sont déversés dans les endroits autour de la mine n'ont

posé aucun problème car il n'y a pas d'habitation ou de cultures aux alentours.

Au niveau de l'usine, les stériles rocheux déposés ont détruit en partie le champ de bananier

bordant la rivière.

7.3.2.2. Impacts sur le paysage

La topographie de la région d'Andriamena est

caractérisée par des collines escarpées, entaillées de

lavaka. La végétation est pauvre et dominée par la

savane. Les modifications et destructions du paysage

observées sont l'altération des caractéristiques

topographi

ques due

au traçage des pistes, la déstabilisation des pentes

provoquée par les opérations d'excavation, la création

d'une fosse.

Au niveau de l'usine de traitement de minerai, à

part les produits marchands (concentrés, les rocheux),

des déchets sont engendrés. Ces rejets solides sont placés autour de l'usine et le long des pistes

menant vers les mines. Ils donnent de petites montagnes qui provoquent des déformations du

paysage. En outre, les déchets tels que la ferraille (engins hors service, copeaux d'usinage, ...), les

résidus plastiques comme le caoutchouc provenant de l'atelier 3 à 4 Kg/mois jetés autour de

l'enceinte ne donnent qu'un mauvais aperçu du

carreau industriel.

Photo 17 : Champs de bananier envahi par les

stériles rocheux de la laverie

Photo 18 : Modification du paysage à la suite de

l’excavation

Photo 19 : Stockage des rejets de l’atelier

Page 59: Contribution à l’audit environnemental de la société

48

7.4.MESURES ENVIRONNEMENTALES

7.4.1.Mesures entretenues

7.4.1.1. Utilisation de matériels de production La société met à la disposition du personnel des matériels de protection tels que les casques,

gants, lunettes, combinaisons,…Par ailleurs, pour les personnels travaillant au contact des

poussières, deux boîtes de lait concentré leur sont offertes tous les deux mois.

7.4.1.2. Arrosage journalier des pistes Un camion arroseur traverse tous les jours toutes les pistes menant à la mine afin d'éviter le

dégagement de poussières vu la fréquence des trafics entre l'usine et les mines. Des casques filtrants

sont également distribués aux chauffeurs pour leur protection. La capacité de la citerne est de 5m3.

7.4.2.Mesures proposées

7.4.2.1. Port obligatoire des matériels de protection Alors que le budget attribué aux achats de matériels de protection n'est pas moindre (pour

l'année 2006, il atteint Ar 43.254.750), nous avons constaté que certains ouvriers ne portent pas

leurs matériels de protection. La KRAOMA devrait donc effectuer des contrôles de ses personnels

concernant le port des casques, gants ...

7.4.2.2. Visite médicale systématique Une énorme somme est allouée chaque année par l'entreprise pour le volet santé. Pour l'année

2006, elle atteint les 120 millions d'Ariary (source: direction administrative et financière Brieville).

Soulignons que le personnel de la KRAOMA est exposé aux diverses nuisances telles que: la

poussière, le bruit, l'odeur insupportable des matières utilisées par l'usine. Cela affecte la santé des

ouvriers. Ainsi, des visites médicales systématiques devraient être organisées pour suivre l'état de

santé de ces ouvriers.

7.4.2.3. Bitumage de la piste de roulage Ceci permet de réduire considérablement les poussières dégagées dans l'air lors du passage

des véhicules transportant le minerai de la mine vers la laverie. La distance séparant ces dernières

est de 6km. La quantité de matériaux (gravillon) nécessaire pour l'opération est estimée à 500m3•

7.4.2.4. Utilisation du sol Concernant les impacts sur le sol cités précédemment, la KRAOMA devrait considérer les

points suivants:

♦ S'entendre avec la population sur les modalités relatives à la relocalisation et au

dédommagement en cas de dommage à la propriété, respecter les engagements de

Page 60: Contribution à l’audit environnemental de la société

49

cette entente

♦ Construire de nouveaux chemins à l'usage de la population si les anciens sont requis

pour les travaux.

Page 61: Contribution à l’audit environnemental de la société

50

Chapitre8 ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

8.1.DEFINITION [11]

Les enjeux environnementaux sont des préoccupations environnementales susceptibles de

favoriser ou de remettre en cause l'existence des activités. Donc, ce sont des problématiques qui

peuvent nuire à la viabilité de l'entreprise auditée.

Le recueil et l'analyse des impacts permettent de mettre en évidence les enjeux

environnementaux qui ne sont autres que les incidences négatives importantes selon les critères qui

suivent:

♦ Intensité ou ampleur de l'impact en regard du degré de perturbation du milieu, de la

sensibilité, de la vulnérabilité, de l'unicité ou de la rareté de la composante affectée.

♦ Etendue de l'impact: dimension spatiale telle la longueur ou la superficie affectée

♦ La durée de l'impact: aspect temporel, caractère irréversible.

8.2.ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DE LA REGION ANDRIAMENA

D'après l'analyse, l'observation, ce sont:

♦ l'érosion et la formation des lavaka

♦ la dégradation de la qualité de l'eau de rivière due au déversement des eaux usées

industrielles.

8.2.1.Erosion et formation des lavaka

La zone d'étude se trouve dans la zone de grande

sensibilité de terrain par la formation des lavaka, la

commune de Brieville est donc contrainte de ce

phénomène à la fois naturelle et provoquée par

l'homme. Du premier vu, les lavaka constituent le

premier enjeu environnemental constaté étant donné

son intensité, sa durée et son étendue dans toute la

commune et même dans les communes avoisinantes:

la densité des lavaka varie d'une région à une autre de

l'ordre de 3 à 5 par km2• Les lavaka constituent une forme d'érosion à évolution très rapide. Ce sont

des excavations profondes, en général de 1 à 15m mais pouvant atteindre jusqu'à 30m de

Photo 20 : Erosion en lavaka

Page 62: Contribution à l’audit environnemental de la société

51

profondeur, à parois verticales. Leur formation s'explique par deux grands facteurs: les facteurs

naturels et les facteurs anthropiques.

Les facteurs naturels sont dus soit à 1 'histoire géologique même de la zone soit au climat, soit

aux facteurs environnementaux indéterminés (couverture végétale naturelle,...). Ces facteurs ne

peuvent plus être maîtrisés par l'homme, seul leur atténuation est à prévoir.

Les facteurs anthropiques sont ceux causés par les activités de l'homme entre autres: les feux

de brousse tels que les feux de pratiques pastoraux, la manque des infrastructures hydroagricoles

pour la réduction de l'action de l'eau sur les terrains dénudés, les mauvaises pratiques culturales

traduites par la culture sur des pentes élevées, le mode d'exploitation en galerie souterraine pratiqué

par certains exploitants qui abusent des ressources minières et ne pensent pas aux conséquences de

leurs actes sur l'environnement: formation des lavaka à partir de ces galeries.

A ces formes d'érosion sont liés les problèmes d'insuffisance du débit de la rivière pour la

laverie pendant la saison sèche auxquels se heurte la KRAOMA.

8.2.2.Qualité de l’eau

Pour une activité minière, les ressources en eau constituent les principales composantes

nécessaires à son développement. Outre sa consommation, la pollution de l'eau est un souci

principal dans une exploitation minière.

Les enjeux proviennent du fait que l'eau qui s'échappe d'un site minier peut contaminer

d'autres eaux naturelles, en les rendant potentiellement inconsommables ou posant une menace à la

flore et à la faune.

8.2.2.1. Eaux usées industrielles Dans le cas d'exploitation par KRAOMA, les

effluents de la laverie se jettent dans la rivière

Andranomiadivody. Ils charrient des particules

solides; ce sont des sables avec des résidus de chrome,

qui se retrouvent dans la rivière en aval de l'usine. Au

point de rejet, ces dépôts peuvent atteindre 50 à 60 cm

d'épaisseur. Puis, au fur et à mesure qu'on s'éloigne du

point de rejet, cette épaisseur tend aussi à diminuer rapidement, du fait de leur densité élevée.

Pendant les périodes de crues, ces résidus sont

transportés plus en aval de la rivière

d'Andranomiadivody (au delà de 800 m du point de rejet). La sédimentation de ces particules au

Photo 21 : Sédimentation des résidus de chromite

dans la rivière

Page 63: Contribution à l’audit environnemental de la société

52

voisinage immédiat du point de rejet repousse le courant d'eau vers l'autre rive de la rivière

Andranomiadivody. Ceci entraîne l'érosion de la berge correspondante.

En outre, la rivière Andranomiadivody constitue la ressource en eau destinée à la

consommation pour certains villageois qui la bordent. Or, seule l'eau potable est assignée à cette fm,

celle-ci se définit comme une eau qui, par traitement ou naturellement, répond à des normes

bactériologiques et biologiques, organoleptiques, physico-chimiques, fixées par décret. Nous avons

effectué une analyse physico-chimique de l'eau de la rivière Andranomiadivody et nous pouvons

comparer avec les critères de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour l'eau potable:

Eau potable (critères OMS année 1998) Eau de la rivière

pH 6.5-8.5 7.16

Fe <0.3 mg/I 1.5760 mg/I

Turbidité <1 NTU 395.5498 mg/I

8.2.2.2. Eaux usées domestiques Concernant les eaux usées domestiques, nous avons vu qu'elles sont canalisées et reçues dans

une station d'épuration où elles sont traitées avant d'être déversées dans la rivière. La station

d'épuration de la Cité n'avait pas été prévue pour la population actuelle et la quantité d'eaux usées

qu'elle reçoit. n y aurait lieu d'améliorer la capacité de décantation celle de l'aération et de

macération 1 bactérienne des matières en suspension.

8.3.MESURES ENVIRONNEMENTALES

8.3.1.Traitements des eaux usées

Les eaux usées de la laverie sont captées dans le bassin de décantation. C'est un décanteur

longitudinal qui comprend cinq compartiments dont les deux derniers retiennent les particules fines.

L'effluent de ce décanteur qui se jette dans la rivière Andranomiadivody se charge de tailings

constitués de particules de sable et des résidus de chromite.

8.3.2.Mesure proposée

Pour remédier au charriage des tailings par l’effluent du bassin de décantation, nous

proposons de construire un autre décanteur. Les effluents seraient densifiés par cyclonage, la sous

verse décantée dans le bassin, les eaux peu chargées déversées dans la rivière et l'eau claire de la

décantation serait recyclée vers la laverie pour augmenter la p~ d'eau de recyclage dans le

traitement.

Page 64: Contribution à l’audit environnemental de la société

53

Chapitre9 ANALYSE DES RISQUES ET DANGERS

9.1.DEFINITION

On entend par accident tout évènement imprévu et soudain qui pourrait causer ou être

susceptible de provoquer des dommages sur des personnes, sur des bâtiments, sur des installations,

des matériaux ou sur l'environnement.

Les évènements inattendus, y compris en particulier un déversement, un incendie ou une

explosion d'un caractère majeur, dus à un développement anormal dans le déroulement de l’activité

et entraînant un danger grave immédiat ou différé pour les travailleurs, la population ou

'environnement, à l'intérieur ou à l'extérieur de l'installation et mettant en jeu un ou plusieurs

dangers, s'appellent accidents technologiques.

On désigne par danger toute situation susceptible de causer un dommage.

Le risque désigne la probabilité que le danger se réalise engendrant un dommage réel.

9.2.INVENTAIRES DES ACCIDENTS PASSES [5]

L'accident le plus grave depuis l'existence de la société KRAOMA est celui survenu en 2000:

l'éboulement de terrain qui s'est produit à Ankazotaolana. Il était dû à l'instabilité des ta1us entre les

niveaux 990 et 870 Côté Est. On estime à 5000m3 le volume d'altérites éboulées. Tandis que les

autres gradins sont stables.

D'après le rapport de gestion de KRAOMA, 28 cas d'accidents de travail ont été enregistrés à

l'exploitation dont 25 accidents sur les lieux de travail, dont un mortel, et 3 accidents de circulation.

9.3.IDENTIFICATION DES RISQUES PROBABLES ET DE LEURS SOURCES

Dans toutes les exploitations minières, les risques sont souvent naturels mais peuvent aussi

provenir des défauts techniques. Pour le cas de KRAOMA, les accidents susceptibles de survenir

sont:

9.3.1.Au niveau des mines

Le risque environnemental majeur est l'éboulement massif des parois de fosse qui peut ainsi

bloquer l'écoulement naturel des eaux et générer des décharges de matériaux en soli fluxion

ravageant sur leur passage tout ce qui se trouve en aval. Le type de fosse fermée d'Ankazotaolana et

Page 65: Contribution à l’audit environnemental de la société

54

de Bemanevika limite cependant les conséquences.

Ce glissement peut être dû à des conditions

géologiques défavorables ou du non-respect de la

méthode d'exploitation. Mais il peut être également la

conséquence d'une forte pluie ou des ravinements dus

aux eaux de ruissellement sur les flancs.

La manipulation des explosifs peut être à la

cause des accidents parfois graves et catastrophiques.

En effet, une étincelle d'origine électrique ou due à

un frottement de deux corps peut engendrer une

explosion pendant que l'on transporte les explosifs du lieu de stockage vers les gradins, l'on prépare

le Nitrate fioul, l'on charge les trous, l'on procède au raccordement des fils. Ce sont les employés du

chantier qui sont exposés à ce risque.

9.3.2.Au niveau de l’usine

9.3.2.1. Au sein de la station service

Le déversement et le stockage des

hydrocarbures peuvent constituer un risque

d'incendie très élevé.

En effet, la KRAOMA s'approvisionne en

gasoil d'une quantité de 14.000litres/j. Le gasoil est

déversé dans les cuves enterrées de la station service (2 cuves de capacité 10m3 et 1 cuve de 5m3).

La consommation journalière est de 12.000litres, l'excédent est acheminé dans la cuve de stockage

hors sol (de capacité 200m3) et la quantité

effectivement stockée ne dépasse pas 20.000 litres.

Cette cuve ne dispose pas de bac de rétention.

Pour l'essence, l'approvisionnement n'est pas régulier mais en fonction de besoin, par tranche

de 1.000litres. Elle est stockée dans des fûts métalliques d'une capacité de 200 litres chacun,

entreposés dans un enclos fermé à clé, en terre battue. Les fûts sont déposés près des fûts contenant

des lubrifiants vierges (une quarantaine de fûts). Cette pratique est dangereuse: huile et essence

doivent être dans des locaux séparés.

Photo 22 : Manipulation des explosifs

Photo 23 : Cuve hors sol

Page 66: Contribution à l’audit environnemental de la société

55

9.3.2.2. Au sein de l’unité de traitement L'éventuelle rupture des convoyeurs à bande constitue un danger pour le personnel d'entretien

de machine, pour les personnes empruntant les passerelles de l'unité pour accéder à d'autres postes,

par la chute des produits transportés. Cet accident peut être la conséquence de la défaillance au

niveau des raccordements des bandes, l'usure de blindage intérieur peut causer des incidents de

marche.

9.3.2.3. Au sein de la centrale thermique Les accidents pourraient provenir d'une incidence mécanique comme la défaillance de

régulation de vitesse à cause de la vétusté des matériels, incidence électrique comme une explosion

par court circuit provoqué par une fausse manœuvre lors d'un dépannage, ou par un surchauffage

générant une décharge électrique, une fuite de carburant due à l'usure de matériel ou d'un mauvais

entretien.

9.3.2.4. Au sein du laboratoire

Les dangers pouvant survenir sont l'irritation

des voies respiratoires due au dégagement des gaz

suffocants comme le S02, les brûlures dues à

l'utilisation des acides, l'explosion des produits

chimiques dues à une mauvaise manutention.

9.3.3.Autres accidents

Des accidents peuvent se produire au niveau des pistes de

roulage comme la collision des engins, le renversement des

camions. Ils sont dus à l'inattention des conducteurs (exemple: en état d'ivresse), à la défaillance des

freins, à l'excès de vitesse, à la surcharge.

On peut aussi assister à la panne de machine d'épuration d'eaux usées due au vieillissement

des machines. L'incendie volontaire constitue un danger qui ne peut s'expliquer par un acte de

pyromanie.

9.4.MESURES DE SECURITE

L'homme est la composante la plus importante de l'environnement. Pour avoir un

développement durable, il n'est pas seulement question de rechercher les moyens d'obtenir un

rendement économique élevé ou d'améliorer la qualité de production mais surtout d'assurer la

sécurité des personnels. Pour le cas de la KRAOMA, au cours de ses activités, des mesures de

Photo 24 : manipulation des produits chimiques

Page 67: Contribution à l’audit environnemental de la société

56

sécurité sont entretenues mais comme dans toute exploitation, des accidents peuvent survenir pour

différentes raisons. Ainsi, suggérons les mesures suivantes afin de renforcer celles déjà prises par la

société :

Page 68: Contribution à l’audit environnemental de la société

57

Tableau 20 : Proposition de mesures

Section Mesures proposées

Mines Pendant la préparation à l’abattage à l’explosif

- Autoriser l’accès à la zone de forage uniquement au personnel nécessaire à l’opération

- Eviter de rester devant le trou de mine pendant l’opération de nettoyage à l’air comprimé ;

- Confier la manipulation des explosifs au préposé de tir ;

- Transporter les explosifs et leurs accessoires séparément ;

- Transporter les explosifs le long du lieu de travail à la fin de foration et juste avant le

chargement ;

- Distribuer les explosifs le long du lieu de travail suivant une distance pré indiquée ;

- Retourner au magasin les explosifs non utilisés avant le tir ;

- Informer la population environnante des horaires de tir ;

Après le tir :

- Attendre que les fumées se soient bien dissipées (une heure environ) ;

- Procéder à la reconnaissance du chantier en vérifiant l’existence d’un raté, un canon ou un

culot ;

- Dans le cas d’un raté, un canon ou un culot, choisir de ne pas y toucher et fore à côté des trous

de mine de remplacement puis charger à nouveau et exécuter le tir

Lors du chargement et transport des roches

- A la moindre détection d’anomalie des engins, ramener à l’atelier de maintenance ;

- A la fin de chaque poste, effectuer une révision de l’état de chaque engin : niveau d’huile, état

des phares ;

- Arroser les pistes de roulage pour assurer une bonne visibilité des conducteurs ;

- Eviter les surcharges ;

- Respecter une certaine vitesse de circulation ;

- Eteindre le moteur avant de quitter l’engin.

Usine - Vérifier si tous les systèmes de sécurité sont opérationnels ;

- Avertir le chef de division poste de toute anomalie de la machinerie ;

- Ne pas abandonner la salle de contrôle qui permet de surveiller le fonctionnement des

machines ;

- Munir des dispositifs de protection à l’emplacement des rouleaux porteurs aux points de

contact entre la bande et les tambours ;

- Eloigner toute flamme des récipients renfermant des substances inflammables comme les fûts

dans lesquels sont récupérées les huiles usagées de la centrale thermique ;

- Mettre hors service toutes les machines avant toute intervention : réglage, réparation,

nettoyage ou graissage,…

Atelier de

maintenance

- Toujours placer dans des endroits tempérés les bouteilles sous pression ;

- Eviter le manipulation des manomètres avec des mains graisseuses à cause du risque

d’explosion en présence d’oxygène.

Laboratoire - Se munir de tout le matériel de protection avant de travailler dans le laboratoire ;

- Respecter toutes les consignes lors de la manipulation des produits chimiques ;

- Bien suivre les indications dans les modes opératoires ;

- Remettre à leur place où sont rangés les produits après leur utilisation ;

- Toujours nettoyer les matériels de laboratoire après leur utilisation, respecter hygiène de la

salle ;

- Débrancher toutes les prises avant de quitter la salle ;

- S’accoutumer à se laver les mains à la fin des opérations.

Station service

et lieux de

stockage des

produits

pétroliers

- Respecter les consignes de sécurité comme l’interdiction de fumer ;

- Prendre toutes les précautions nécessaires lors de déversement des produits dans les cuves de

stockage ;

- Equiper les aires d’entreposage de produits pétroliers avec des dispositifs permettant

d’assurer la protection contre tout déversement accidentel ;

- Placer dans de locaux différents et séparés les lubrifiants et les carburants ;

- Etablir un programme d’inspection et d’entretien pour les conduite de carburant, les

réservoirs, les appareils contenant de carburant, de l’huile et tout autre contaminant et les

équipements de confinement ;

- Récupérer les eaux de lavage des équipements via un système muni d’un séparateur d’huile ;

Page 69: Contribution à l’audit environnemental de la société

58

Chapitre10 GENERALITES SUR LE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE

10.1.DEFINITION

Le plan de gestion environnementale consiste en un programme de gestion environnementale

renfermant:

♦ les opérations qui tendent à supprimer/réduire et éventuellement à compenser les

conséquences dommageables d'une activité sur l'environnement.

♦ Le plan de mise en œuvre;

♦ Le plan de surveillance y afférent.

Ce plan permet de préciser les problématiques environnementales relatives à l'activité de

l'entreprise et d'élaborer une planification et des procédures pour les gérer. En outre, il permet

d'établir des actions correctives à mettre en place le cas échéant.

10.2.OBJECTIFS

La raison d'être du PGE est que l'environnement soit pris en compte dans toutes les activités

d'exploitation. Ainsi, le PGE vise à :

♦ s'assurer que les activités de la KRAOMA soient entreprises en conformité avec

toutes les exigences légales;

♦ s'assurer que les engagements environnementaux sont bien compris par le personnel

de la Société incluant les sous-contractants ;

♦ s'assurer que la politique environnementale de la KRAOMA est respectée pendant

l'exploitation.

10.3.SURVEILLANCE ET SUIVI

10.3.1.Définition

La surveillance environnementale débute à la phase préparatoire et se poursuit jusqu'à la

phase de fermeture et même au-delà Elle a pour but d'assurer le respect des mesures

environnementales envisagées dans l'étude d'impact, incluant les mesures d'atténuation, des

conditions fixées dans la réglementation en vigueur et l'autorisation le cas échéant.

Le suivi environnemental constitue une démarche scientifique pour suivre l'évolution de

certaines composantes des milieux naturel et humain affectés par la réalisation du projet. Il permet

Page 70: Contribution à l’audit environnemental de la société

59

de vérifier la justesse des prévisions et des évaluations de certains impacts, particulièrement ceux

pour lesquels subsistent des incertitudes dans l'étude d'impact, et l'efficacité des mesures

d'atténuation et, le cas échéant, des mesures de compensation.

10.3.2.Programme de surveillance et de suivi

Plus précisément, le programme de surveillance décrit les moyens et les mécanismes proposés

par l'exploitant (Société KRAOMA) pour assurer le respect des exigences légales et

environnementales et le bon fonctionnement des travaux, des équipements et des installations. Il

peut permettre, lorsque requis, de réorienter la poursuite des travaux et d'améliorer éventuellement

leur déroulement.

Le programme de suivi doit définir les opérations et les moyens prévus pour suivre les effets

réels de l'exploitation de la chromite par la KRAOMA sur certaines composantes

environnementales. Les méthodes d'échantillonnage et d'analyse doivent y être précisées. Les

dispositions qu'entend prendre la Société afin de protéger l'environnement doivent aussi être

présentées.

La réalisation effective de ces programmes de surveillance et de suivi nécessite, entre autres,

la détermination de quelques indicateurs d'impact pertinents pour suivre l'évolution de certaines

composantes du milieu affectées par l'activité.

10.3.3.Indicateurs environnementaux [11]

Les indicateurs sont des paramètres observables dans le temps en valeur calculée à partir de

facteurs mesurés dans le temps et qui donnent des indications sur l'état et les tendances des

phénomènes observés, de l'environnement ou d'une zone géographique; ce sont des grandeurs qui

ont donc une portée supérieure aux informations directement liées à la valeur d'un paramètre. Entre

autre, ce sont des paramètres qui permettent de :

♦ représenter et d'exprimer une nuisance induite par l'activité considérée sur les

milieux récepteurs (sol, air, eau, etc ...) ;

♦ suivre l'évolution des impacts environnementaux et les consommations en eau,

énergie, matières premières ;

♦ de régler les activités au niveau de certaines étapes du procédé. Les indicateurs

environnementaux sont un outil de gestion.

Leur comparaison avec des valeurs de référence, des objectifs ou simplement les valeurs de la

période précédente permet d'identifier les anomalies de production (surconsommation, ...).

Page 71: Contribution à l’audit environnemental de la société

60

Chapitre11 PLAN DE GESTION DE L’EAU

L'eau joue un rôle très important dans le développement d'une activité minière. Elle est

l'élément essentiel qui assure le fonctionnement des usines de traitement de minerais. Dans le cas de

la KRAOMA, la production des rocheux et des concentrés dépend et ne peut se faire qu'en présence

de l'eau. Cependant, c'est aussi un élément environnemental dont la mauvaise gestion ne peut que

l'amener vers la dégradation de sa dynamique restreignant ainsi ses fonctions et les possibilités

d'utilisation. L'activité minière figure parmi les sources de dégradation de cette ressource naturelle.

11.1.HYDROGEOLOGIE

Pendant les opérations d'extraction de minerai de chrome, des nappes aquifères sont

rencontrées. Les eaux qui en découlent sont pompées afin de dénoyer la fosse. Le programme de

surveillance et de suivi consiste alors à l'étude des variations des niveaux d'eau de la nappe

phréatique ainsi que la qualité de l'eau souterraine.

11.1.1.Variation des niveaux de la nappe

Une mesure de l'aquifère à différentes périodes de l'année devrait être prise. Cette mesure

permettra d'avoir la documentation relative à la dynamique de l'écoulement des eaux souterraines et

de vérifier les effets de l'exploitation du minerai de chrome au site de Bemanevika.

Le suivi du niveau de la nappe phréatique se fera à l'aide de l'établissement d'un réseau de

puits (constitué de 10 puits) qui permet de réaliser mensuellement des relevés piézométriques

durant l'exploitation de Bemanevika.

11.1.2.Qualité de l’eau souterraine

Les eaux de mines sont (ou sont prévues) déversées (ou d' être déversées) dans un cours d'eau

de proximité afin de le recharger. Il y aurait donc lieu de surveiller la qualité de ces eaux. Le

programme de suivi consiste à exploiter le réseau de puits en mesurant 4fois/an les paramètres

suivants : pH, conductivités, ...

11.2.EAU DE SURFACE

L'usine de traitement de minerai est alimentée en eau grâce à un barrage situé à 800m de

Page 72: Contribution à l’audit environnemental de la société

61

l’installation dans la rivière Andranomiadivody. La laverie consomme 600m3 d'eau par heure. Une

partie de cette quantité est redéversée dans la rivière. Rappelons que depuis que cette unité a été

mise en service, l'eau utilisée ne vient autrement que de la rivière Andranomiadivody. Parfois, la

laverie connaît de l'insuffisance d'eau surtout pendant les périodes sèches. Le plan de gestion

consiste donc à effectuer le jaugeage du cours d'eau (Andranomiadivody) et à contrôler

consommation d'eau.

11.2.1.Jaugeage du cours d’eau

Le débit entrant de la rivière Andranomiadivody constitue un élément important de

l'alimentation en eau. Il y aurait donc lieu d'installer dans la rivière des enregistreurs qui permettront

de recueillir les données de niveau d'eau durant l'exploitation.

Les variations saisonnières des niveaux d'eau ainsi que les apports peuvent s'avérer

importants. Un programme de mesures de l'écoulement fluvial qui se poursuivra tout au cours de la

période d'exploitation devrait être établi.

11.2.2.Contrôle de la consommation d’eau industrielle

Ceci a pour but de maîtriser les consommations, de détecter les surconsommations et

d'économiser l'eau. Ainsi, il est important d'avoir en mains la documentation concernant la

consommation totale, la consommation par quantité de produit (concentré ou rocheux), ... De

même, il est également nécessaire de connaître le pourcentage de recyclage des eaux. Pour ce faire,

il y aurait lieu d'installer un compteur qui permet la quantification journalière de la consommation

d'eau, des débimètres qui permettent d'enregistrer les débits entrant au bassin de décantation, le

débit de la part d'eau recyclée.

11.3.EAU POTABLE

L'eau domestique utilisée par les habitants de la Cité Brieville provient d'une source qui est

captée par un barrage de tête située au Sud de la Cité à 400m (vol d'oiseau). Il arrive des moments

où la population connaît des coupures d'eau, surtout pendant la saison sèche. La durée de ces

coupures varie de quelques heures à une demi-journée voire plus. Cette situation peut s'expliquer

par l'accroissement de la population qui engendre une augmentation de la consommation d'eau. Le

plan de gestion consiste alors au suivi de la qualité d'eau, au contrôle e la consommation.

11.3.1.Suivi de la qualité de l’eau

Au niveau de la source, on devrait s'assurer que la zone de prélèvement soit protégée par des

Page 73: Contribution à l’audit environnemental de la société

62

zones de protection qui sont définies sur proposition d'hydrogéologues agréés en matière d'hygiène

publique.

L'eau potable produite fera l'objet d'un contrôle de qualité afin de s'assurer qu'elle est

conforme aux critères de consommation. En effet, l'eau de la source est suivie par un ensemble de

contrôle lors des traitements. Le contrôle le plus important est celui en sortie de traitement avant

que l'eau ne soit distribuée. Signalons que la dernière analyse confirmant la potabilité de cette eau

date du 13Juillet1999. Ainsi, il y aurait lieu d'établir un programme de suivi de la potabilité de l'eau

produite tous les 2ans.

11.3.2.Contrôle de la consommation

Comme précédemment, l'objectif est de maîtriser la consommation d'eau. Pour y parvenir, il

peut s'avérer très utile de placer un compteur qui permettra la quantification journalière de

l'approvisionnement en eau de la Cité. L'établissement d'un programme de mesures de l'aquifère

permet de suivre la capacité du réservoir, son évolution au cours des différentes périodes de l'année,

conduisant ainsi à la résolution de la problématique d'insuffisance d'eau.

11.4.EFFLUENTS LIQUIDES

On peut les classer en deux : les eaux usées domestiques de la Cité ouvrière et les eaux usées

industrielles

11.4.1.Eaux usées domestiques

Elles sont constituées d'eaux des fosses septiques qui sont collectées dans la Station

d'épuration. Le principe d'épuration consiste en l'épaississement et l'oxydation des effluents à l'aide

de palles rotatives. Actuellement, une palle sur deux fonctionne.

Ces effluents se jettent par la suite dans la rivière Andranomiadivody. Le plan de gestion

vise à s'assurer que toutes les caractéristiques que ce soit physico-chimique, biologique,

bactériologique, organoleptique ne constituent pas un facteur qui accroît la dégradation du milieu

récepteur. Ainsi, des prélèvements et des analyses devraient être effectués deux fois par an pour

permettre la surveillance, le suivi des caractéristiques de l'effluent. Les paramètres à mesurer sont

entre autres: pH, conductivité, MES, température, couleur, turbidité, dureté totale comme CaCO3,

azote ammoniacal, Nitrates et nitrites, DCO5, DCO, Coliformes totaux. (ANNEXE 4).

11.4.2.Eaux usées industrielles

Les effluents liquides se déversent dans la rivière Andranomiadivody. Le programme de

Page 74: Contribution à l’audit environnemental de la société

63

surveillance et de suivi de l'eau de surface vise à vérifier l'impact de l'installation sur la rivière

suscitée. Le suivi porterait sur l'effluent de la laverie et les autres effluents issus des unités annexes

(laboratoire, atelier de maintenance). Le programme comprend:

♦ effluent de la laverie: il constitue la partie d'eau provenant du bassin de décantation

c'est à dire celle qui n'est pas recyclée vers l'unité de traitement du minerai. Le

programme comprend l'installation d'un débimètre qui enregistrera le débit sortant du

bassin en continu et la prise d'un échantillon hebdomadaire afin de vérifier si l'eau

sortant de ce décanteur respecte le critère de 25mgll avant le rejet à l'environnement.

♦ autres effluents: ils seront soumis à une caractérisation hebdomadaire pour les

teneurs en nitrates et nitrites, hydrocarbures et graisses, ... afin de contrôler leurs

charges polluantes.

Page 75: Contribution à l’audit environnemental de la société

64

Chapitre12 PLAN DE GESTION DE LA QUALITE DE L’AIR

12.1.EMISSIONS ATMOSPHERIQUES

12.1.1.Contexte

Les activités de la KRAOMA entraînent une modification de la qualité de l'air lors de ses

différentes opérations, principalement au site minier, au complexe de l'usine et le long de la piste

reliant l'usine et le site minier (Bemanevika).

La qualité de l'air au niveau du site minier de Bemanevika est affectée par le soulèvement des

particules à la suite des travaux d'extraction de minerai (découverture, chargement et déchargement

des découvertes vers les lieux de décharge, transport du minerai à l'usine,...). La mise en suspension

des particules s'accentue surtout en période sèche et venteuse.

L'impact des activités du complexe de l'usine sur la qualité de l'air est associée aux émissions

de l'unité de concassage et au système de l'échappement motorisé (camions, chargeuses,...).

La circulation des véhicules et engins modifie également la qualité de l'air par la mise en

suspension des poussières dans l'air.

La disposition prise par la société pour, minimiser les impacts des poussières est l'épandage

d'eau sur la voie de roulage. Un camion citerne à eau assure cette opération, la capacité de la citerne

étant 5m3.

12.1.2.Programme de surveillance et de suivi

Ce programme vise à vérifier que les rejets atmosphériques produits lors des différentes

opérations de la société demeurent dans les normes. n comprend alors les activités suivantes :

mesure des particules émises dans l'air et mesure des échappements au niveau de l'équipement

motorisé.

12.1.2.1. Mesure des particules dans l’air Des mesures devront être effectuées au niveau de l'enceinte de l'usine. En effet, l'émanation

Page 76: Contribution à l’audit environnemental de la société

65

des poussières provient d'une part de la décomposition du sol et des pistes écrasées lors de la

circulation des véhicules, des différents manœuvres des engins pendant le déchargement sur l'aire

stockage des minerais transportés, au cours de l'alimentation du site de concasseur; et d'autre part du

traitement du minerai dans l'unité de concassage. La fréquence des mesures est de l fois/an. (La

prise de mesure s'étale à une durée de 24h)

Il est également nécessaire d'effectuer des mesures aux environs des pistes de roulage. Ceci

permet la quantification des poussières émises dans l'air. En effet, l'émanation de ces fines

particules résulte de la circulation des engins de transport de minerai du chantier à l'usine dont le

nombre de voyages s'élève à plus de 48 par jour.

[Explication: 1jour correspond à 2 postes Nombre de voyages par postes: 8 au moins Nombre

d'engins transporteurs de minerai: 3 à 4 Total voyages: 2*8*3=48]

La fréquence de mesures est de l fois/an.

Enfin, au niveau du site minier de Bemanevika, des mesures devront être réalisées une fois

par an pour évaluer la quantité de poussières dégagées dans l'air.

12.1.2.2. Mesures des échappements de l’équipement motorisé Les engins de la KRAOMA sont carburés en gasoil. La plupart de ces engins se trouvent dans

un état de vétusté importante. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela: leur moyenne d'âge est de

l'ordre de 10ans, les pièces de rechange manquent ou ne sont livrées que tardivement, ... La

pollution est due à une mauvaise combustion du carburant. Elle est caractérisée par des émissions

d'oxydes d'azotes et des émissions particulaires cancérigènes (ce sont grains de carbone recouverts

de molécules d'hydrocarbures, de métal, de sulfate qui s'agglomèrent entre elles). Les mesures

permettront donc d'évaluer et de suivre le taux d'émission de ces particules nocives. Leur fréquence

est de l fois tous les 2 ans.

Remarque: Un programme de mesures de rejets atmosphériques de l'unité de déphosphoration

devrait être établi si la société envisagerait de la remettre en service. Les mesures devront être faites

au milieu ambiant et à la source.

12.2.AMBIANCE SONORE

12.2.1.Contexte

Le bruit a plusieurs origines. Pour la société KRAOMA, les principales sources de bruit sont

l'unité de traitement de minerai et la circulation des engins de manutention.

La période de circulation des engins de manutention (chargement et déchargement) s'étend de

Page 77: Contribution à l’audit environnemental de la société

66

4h à 21h. Ceci correspond à la durée de 2 postes effectués au niveau des sites miniers.

L'unité de traitement est située assez loin de la Cité et de la population environnante. Le bruit

concerne directement les personnels en service au sein de leur poste.

12.2.2.Programme de surveillance et de suivi

Ce programme vise à s'assurer que les niveaux sonores émanant lors des différentes

opérations respectent les exigences stipulées dans les réglementations appliquées à Madagascar. Il

comprend les activités suivantes :

♦ mesure de bruit au niveau des équipements mobiles et fixes de la société : un relevé

annuel permettra de s'assurer que les limites de bruit sont respectées et que sinon, il y

aurait lieu d'identification de sources responsables et de prise de mesures correctives

.

♦ Exigence du port de casque antibruit par les employés : dans le souci de santé de ses

personnels d'une part et de respect des exigences environnementales en matière de

sécurité d'autre part, la KRAOMA devrait effectuer des contrôles et surveillances de

ses personnels concernant le port des casques antibruit.

Page 78: Contribution à l’audit environnemental de la société

67

Chapitre13 PARC A RESIDU

13.1.TRAITEMENT DU MINERAI DE CHROME

13.1.1.Résidus miniers

Les stériles miniers sont ceux qui restent après que les minéraux ayant une valeur marchande

aient été extraits du minerai. En général, le minerai est broyé dans un concasseur à la grosseur d'un

sable fin puis les matériaux ayant une valeur marchande sont récupérés sous forme de produit

enrichi par traitements physico-chimiques.

13.1.2.Fonctionnement de la laverie

Les minerais stockés dans le silo laverie

arrivent grâce à la bande transporteuse dans le

broyeur à boulets où ils seront réduits en particules

plus fines. Ces dernières entrent dans le répartiteur

tournant et vont se concentrer au niveau des

hydroclasseurs qui commandent la distribution des

grains au niveau des tables à secousse (soit 24 tables primaires et 6 tables secondaires). Le

traitement permet d'obtenir des concentrés, des

mixtes et des rejets

Les concentrés des 18 tables primaires sont

transportés vers le milieu de stockage, ceux des 6

tables restantes alimentent les spirales. Les mixtes de

toutes les tables (après rebroyage et cyclonage), sont

traités sur les tables secondaires. Les concentrés de

ces dernières ainsi que les mixtes des spirales

constituent les concentrés à déphosphorer.

Photo 26 :Spirales

Photo 25 : Tables à secouse

Page 79: Contribution à l’audit environnemental de la société

68

13.2.PARC A RESIDU

13.2.1.Mise en dépôt

13.2.1.1. Aire de stockage Les résidus miniers [ms (concentré à

déphosphorer) de la laverie sont mis en dépôt avec

les concentrés (produits marchands) sur un terrain

relativement plat, situé entre le bord de la rivière

Andranomiadivody et la laverie proprement dite.

De forme rectangulaire, ce terrain possède

environ une superficie de 1400m2 .Les résidus, sont

comme les concentrés emmenés vers le milieu de

stockage par une bande transporteuse.

13.2.1.2. Problématique Comme il a été décrit précédemment, l'aire de stockage des produis fins de la laverie se trouve

à proximité de la rivière Andranomiadivody. Le problème lié à l'utilisation de ce site réside dans le

domaine de la climatologie. En effet, pendant la saison des pluies, des averses peuvent survenir et

pourront occasionner l'entraînement des particules des dépôts vers la rivière, produisant ainsi une

augmentation des charges de la rivière d'une part et de la perte de la chromite d'autre part. Signalons

que les précipitations journalières durant les périodes pluvieuses varient de 90mm à plus de

120mm.

Figure 8 : Plan de masse de l’usine KRAOMA

Photo 27 : Résidus

Page 80: Contribution à l’audit environnemental de la société

69

13.2.2.Barrage de résidus [6] [13]

13.2.2.1. Types de barrage

a) Digue de rétention de boue Aucours de l'enrichissement de certains minerais (exemple le graphite), les résidus qui en

résultent se présentent sous forme de boues ou eaux boueuses. Ce type de barrage est alors conçu

dans le but de retenir ces stériles déposés en combinaison avec de l'eau.

b) Barrage de stériles Les dépôts de stériles sont des stockages aménagés qui ne sont pas appelés à retenir des

quantités significatives d'eau. Autrement dit, leur raison d'être première est la disposition des

déchets solides, non la retenue d'eau qui n'est qu'un aspect secondaire de leur exploitation.

13.2.2.2. Conception

a) Matériaux de construction Un barrage de stériles est construit généralement de matériaux de rebut, d'emprunt de

matériaux provenant de procédé minier ou encore de combinaison de ces matériaux conçue pour

retenir des solides et de l'eau. Dans le cas de la KRAOMA, les matériaux qui se trouvent à la

disposition pour la construction de barrage sont les déchets rocheux de la liqueur dense. La

production annuelle de ces dernières est de l'ordre de 28000 tonnes par an. L'utilisation de ces

matériaux donne un avantage sur le plan économique de la construction.

b) Critères de construction Il existe un certain nombre de points qu'il ne faut pas ignorer lors de la mise en œuvre de la

construction du barrage de résidus :

♦ Le premier point à considérer est l'équilibre entre les coûts d'investissement et

d'exploitation d'une part et le prix de revient d'une exploitation facile, sécuritaire et

efficace d'autre part.

♦ La protection de l'environnement contre le ruissellement, la percolation, de même

qu'un dépôt esthétiquement acceptable sont des considérations dont on tient compte

généralement.

♦ Le tonnage quotidien, le tonnage annuel, les augmentations escomptées de tonnage,

leur progression et le tonnage annuel maximum à mettre en dépôt doivent être

Page 81: Contribution à l’audit environnemental de la société

70

connus. Pour la KRAOMA, les prévisions du tonnage pour les 5 ans à venir sont

données par le tableau suivant :

Tableau 21 : Prévisions du tonnage (source : KRAOMA)

Année Alimentation de la laverie [t] A déphosphorer [t] Concentrés [t]

2006 174400 95920 78480

2007 209400 115170 94230

2008 139250 76587,5 62662,5

2009 135500 74525 60975

2010 125000 68750 56250

Total 783550 430952,5 352597,5

c) Dimensionnement La caractéristique des résidus de traitement de chromite est qu'ils ne renferment pas de grande

quantité de liquide exigeant tout un ensemble de précautions particulières comme dans le cas d'une

retenue. Ainsi, ces dépôts peuvent être mis en place à l'intérieur d'un système de digue de faible

hauteur, lequel permettra de contrôler le ruissellement de surface de dépôt, la faible quantité de

débit de percolation et les eaux d'averses qui pourront se produire.

Comme tous les barrages, ce système de digue aura une coupe trapézoïdale avec une base de

4m, une crête de 2m et une hauteur de 1,5m. (On considère qu'un massif ayant une hauteur variant

entre 0,3m et 0,5m fois la hauteur du remblai de stériles donnera un avantage maximum :

considérons un facteur de 0,4; alors pour une hauteur de résidus de 4m, on a h= 0,4*4m = 1,6m ;

soit 1,5m).

Figure 9 : Barrage de résidus

d) Etanchéité Pour que l'ouvrage remplisse bien la fonction que l'on escompte, c'est à dire la rétention des

particules de dépôt, il s'avère nécessaire de s'assurer de son étanchéité. La digue est constituée

d'enrochement à gros éléments (diamètre: 40mm), à cet effet, elle serait extrêmement poreuse et

permettrait une migration des grains et de l'eau à travers le remblai. Une mise en place sur la face

Page 82: Contribution à l’audit environnemental de la société

71

amont d'une couche de matériau relativement imperméable ou un filtre bien conçu pourrait

solutionner cette difficulté: il peut s'agir d'un sol peu perméable ou des membranes plastiques en

HDPE, LDPE, PVC disposée en feuillets. Cependant, un compactage réduit des matériaux serait

suffisant pour obtenir une imperméabilité et une stabilité de l'ouvrage. Cette dernière option paraît

la plus avantageuse du fait qu'elle écarte les coûts d'achat du filtre, les opérations de protection et

d'entretien que requiert l'utilisation de ce drain,

13.3.SURVEILLANCE ET SUIVI

13.3.1.Nettoyage du terrain

Afin de s'assurer qu'aucune végétation ou aucun vide résultant de putréfaction organique ne

soit présent dans la retenue d'un barrage, il est nécessaire d'enlever toute végétation, y compris si

possible les racines et souches des zones de contact sous-jacentes au remblai. Si nécessaire, on

utilisera des herbicides.

13.3.2.Inspections

Des inspections régulières de l'état des talus du barrage de résidus constituent une partie

essentielle de tout programme de surveillance et de suivi. Pendant ces inspections visuelles, une

attention particulière doit être portée sur les aspects suivants :

♦ La présence de fissures dans les sols au pied des talus et toute déformation

(horizontale ou verticale) des tranchées de drainage aux pieds des talus.

♦ Tout affaissement de la ligne de crête des talus ou gonflement au pied des talus.

♦ Erosion par percolation: lorsque le drainage de pied est insuffisant, l'eau de

percolation jaillit au pied du remblai (ceci serait révélé par l'humidité de la surface

·ou par une concentration locale de végétation, y créant une zone de faiblesse

accompagnée très souvent d'érosion et conduisant à l'effondrement des remblais de

périphérie.

L'apparition de l'un de ces signes avertisseurs est une indication très marquée de l'instabilité

de talus et requiert de ce fait des mesures correctives.

13.3.3.Evaluation de la sécurité du barrage de résidus

Il est souvent nécessaire d'évaluer la sécurité d'un tel ouvrage. Les études correspondantes

devraient être faites régulièrement, soit une fois par an, pour s'assurer que toute naissance ou

amorce de problème ne sera passée inaperçue durant l'exploitation quotidienne du barrage.

Page 83: Contribution à l’audit environnemental de la société

72

Chapitre14 PLAN D’URGENCE ENVIRONNEMENTALE

14.1.MATIERES DANGEREUSES

14.1.1.Définition

Un produit ou un déchet est dit dangereux lorsqu'il présente l'une des propriétés suivantes:

comburante, corrosive, explosive, gazeuse, inflammable, lixiviable, toxique ou radioactive.

Les principaux produits ou déchets visés sont les huiles et les graisses, les objets contaminés

par les graisses et les huiles, les piles, les gaz comprimés, les solvants, les produits de nettoyage

divers, les seringues (déchets médicaux), ...

14.1.2.Politique de gestion des matières dangereuses

14.1.2.1. Objectif La politique de gestion des matières dangereuses a pour objet d'énoncer les principes

directeurs devant permettre à l'entreprise KRAOMA de gérer ses matières dangereuses de manière

responsable durant toutes les périodes de son exploitation.

A cette fin, elle a pour objectif principal de faciliter la gestion, l'approvisionnement,

l'entreposage, la manipulation et l'élimination de ces produits en toute sécurité.

14.1.2.2. Inventaire des matières dangereuses de la société Kraoma

Les principales matières dangereuses utilisées au sein de l'entreprise KRAOMA sont

présentées dans le tableau suivant

Tableau 22 : Matières dangereuses de la KRAOMA

Matière Spécification Quantité approximative [l/an]

Combustible Essence tourisme

Gasoil

Gaz

12.000

3.170.000

-

Huiles Usées

hydrauliques

Moteur

Pont

11.000

25.000

20.000

2.000

Produits chimiques Acides (sulfurique, fluorhydrique, nitrique,

bromhydrique, perchlorique,…)

Bases (ammoniac, diphénilamine sulfonate de baryum,

peroxyde sodium,…)

Déchets spéciaux Biomédicaux (séringue,…)

Batteries…

Page 84: Contribution à l’audit environnemental de la société

73

14.1.2.3. Programme de gestion des matières dangereuses Ceci constitue un ensemble d'actions à réaliser afin de minimiser les risques de contamination

en cas de déversement accidentel. Ainsi, la KRAOMA devrait assurer l'exécution des points

suivants :

♦ les liquides inflammables et les combustibles doivent être manipulés conformément

manipulés aux normes applicables;

♦ l'entreposage doit se faire dans des contenants ou récipients identifiés et appropriés; •

le matériel stationnaire contenant des hydrocarbures situé à moins de 60m d'un plan

d'eau doit être doté d'un système de récupération étanche: dans le cas de KRAOMA,

la cuve hors sol fera l'objet de construction d'une digue de rétention. La capacité de

celle-ci devrait contenir 110% du volume de la quantité de carburant effectivement

stockée dans la cuve, c'est el dire 22.000 litres;

♦ le ravitaillement en carburant des véhicules doit s'effectuer dans des aires bétonnées

et isolées du sol sous-jacent;

♦ le plan d'urgence est élaboré et le lieu d'exploitation dispose de l'équipement

d'urgence utilisable en cas de déversement accidentel. La KRAOMA devra former

les ouvriers à la mise en application du plan d'urgence au chantier.

14.2.PLAN D’URGENCE ENVIRONNEMENTALE

14.2.1.Définition

Urgence environnementale: déversement non contrôlé, imprévu ou accidentel d'une substance

dans l'environnement, ou probabilité raisonnable qu'un déversement puisse nuire à l'environnement,

à la vie ou la santé humaine, ou encore à l'environnement dont la santé humaine est tributaire.

Plan d'urgence environnementale : dans le cadre de la conservation des ressources et la lutte

contre la pollution, un plan d'urgence environnementale consiste en une procédure visant à réduire

ou atténuer les répercussions environnementales par une intervention rapide en cas d'incidents

particuliers où des contaminants sont déversés accidentellement dans l'environnement.

Contaminant : toute substance chimique dont la concentration excède les concentrations de

fond ou n'est pas naturellement présente dans l'environnement.

14.2.2.Objectifs

Pour la société telle que la KRAOMA, dresser, adapter et intégrer un plan d'urgence

environnementale en cas de déversement accidentels de matières dangereuses, fournir de la

Page 85: Contribution à l’audit environnemental de la société

74

formation précise et organiser des exercices sont nécessaires afin d'assurer une gestion préventive et

responsable à l'égard de la protection de l'environnement

Un plan d'urgence environnementale permet de :

♦ s'assurer d'être prêt à réagir en cas de déversement accidentel de matières

dangereuses en conformité avec les règlements et les obligations en matière de

prévention de pollution;

♦ mettre en place des procédures d'intervention formelles de manière à réduire les

dommages pouvant être causés par des déversements accidentels de matières

dangereuses;

♦ préparer le personnel à réagir rapidement et avec efficacité en cas de bris

d'équipement, d'accident, de sabotage, ou autre incident pouvant causer des

dommages à l'environnement (répercussions), plus précisément:

� la contamination du sol adjacent;

� la contamination des cours d'eau avoisinants ;

� le rejet d'émissions atmosphériques (comme lorsqu'un incendie se déclare à la

suite d'un déversement) ;

� la contamination de l'aquifère (eaux souterraines) et, par conséquent, de l'eau

potable lorsqu'il y a des puits artésiens sur le terrain touché;

� la destruction d'habitat naturel, d'animaux et/ou des espèces végétales et

animales;

� les pertes, les blessures ou les atteintes à la qualité de vie humaine.

14.3.PROCEDURES D’URGENCE ENVIRONNEMENTALE

Afin de pouvoir faire face à d'éventuels déversements de matières dangereuses, la KRAOMA

devrait planifier des mesures d'intervention. Généralement, la préparation du plan d'urgence

environnementale comporte grandes trois étapes:

♦ le plan d'intervention

♦ la formation pertinente

♦ les exercices pratiques (simulations).

14.3.1.Plan d’intervention

14.3.1.1. Procédures d’alerte et mobilisation Le responsable environnemental au sein de la KRAOMA établira une procédure d'alerte claire

et concise, c'est à dire une méthode pour avertir les personnes concernées qu'un incident

Page 86: Contribution à l’audit environnemental de la société

75

environnemental vient de se produire: l'équipe interne d'intervention en cas de déversement, les

autorités locales,...

Ce responsable établira un processus de mobilisation des ressources internes et externes. Il

doit également définir les rôles et les responsabilités de chacune des personnes appelées à intervenir

lors de déversement de matières dangereuses, et les en aviser. Le processus de mobilisation doit

tenir compte des périodes de travail Gour, soir, nuit et fin de semaine) pendant lesquelles les

incidents peuvent survenir.

En outre, le responsable environnemental élaborera et adoptera un plan des mesures

d'intervention en fonction des quantités déversées, de l'urgence environnementale et des risques

associés à l'incident. Le plan d'intervention, le matériel nécessaire et la liste des personnes à aviser

doivent se trouver aux endroits pertinents dans les locaux et être accessibles en tout temps.

14.3.1.2. Matériel d’intervention

Le responsable environnemental évaluera les besoins en matériel d'intervention et/ou en trousse d'urgence environnementale, matériaux absorbants, vêtements protecteurs, contents de récupération, équipement de lutte contre l'incendie, neutralisants, pompes,... le cas échéant, il doit se les procurer en quantité suffisante pour assurer leur disponibilité en tout temps.

Il indiquera l'emplacement du matériel d'intervention sur un plan détaillé et à jour de

l'établissement.

Remarque: le matériel d'intervention fera l'objet d'une inspection régulière pour vérifier s'il est

en bon état, le cas échéant, d'un entretien.

Exemple de trousse d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures

Contenant: ♦ 1 baril de 75 gallons en polyéthylène avec un couvercle dévissable

Contenu:

♦ 1 rouleau perforé 19" x 144" x 3/8"

♦ 25 couches 17" x 19" x 3/8"

♦ 3 coussins absorbants 21" x 16" x 6"

♦ 1 sac de 21 litres (absorbant en vrac sélectif pour hydrocarbures)

♦ 8 boudins 3" x 48"

♦ 1 couvre-drain 36" x 36"

♦ 1 tube de colmatage époxy

♦ 2 paires de gants solvex

♦ 2 combinaisons Tyvek jetables

Page 87: Contribution à l’audit environnemental de la société

76

♦ 2 sacs de récupération 40" x 60" x 6mm

♦ 1 contenant de récupération.

14.3.1.3. Méthode d’intervention

a) Localisation de la source d’une fuite et de son colmatage L'agent d'intervention d'urgence ou tout employé chargé de s'occuper du déversement ou de la

fuite doit agir le plus rapidement possible afin de localiser la source et de neutraliser, si possible,

l'étalement du produit liquide. Voici les mesures qu'il lui est recommandé de prendre:

♦ attention, ne rien faire en cas de danger imminent (risque quelconque d'explosion,

attendre l'arrivée de l'équipe d'intervention) ;

♦ le cas échéant, s'approcher prudemment des lieux avec le vent dans le dos ;

♦ effectuer des réparations temporaires aux contenants ou colmater toutes les fissures ;

♦ déplacer le contenant (par exemple un baril ou rut) de sorte que la perforation

causant la fuite se trouve vers le haut;

♦ récupérer les liquides déversés en les transvasant dans un contenant vide.

b) Confinement Afin d'assurer une intervention efficace aux endroits stratégiques, il faut indiquer clairement

les trajectoires possibles des substances déversées dans l'environnement. A cet égard, on doit

examiner les aspects suivants :

♦ l'étalement à la surface du sol ;

♦ l'infiltration dans le sol ;

♦ la pénétration dans le réseau d’égouts (caniveaux, conduites, ...) ;

♦ On prendra ensuite les mesures qui s'imposent pour limiter l'étendue des dommages

dans le sol ou l'eau.

Déversement dans le sol

Pour contenir ce genre de déversement, on peut creuser des tranchées ou des puits,

construire des digues de retenue autour du contaminant et utiliser des matériaux absorbants. Il est

recommandé d'utiliser une trousse d'urgence contenant des matériaux absorbants. Il est important

d'isoler toutes les sources d'eau (sortie d'égout, cours d'eau ... ) avec des barrages absorbants.

Déversement dans l'eau

Lorsque des contaminants sont déversés dans l'eau ou atteignent un plan d'eau, on choisira

l'intervention la mieux adaptée en fonction des dimensions et du débit du cours d'eau ainsi que de la

morphologie des berges. Voici les interventions possibles :

� construction de digue de retenue

Page 88: Contribution à l’audit environnemental de la société

77

� utilisation du relief naturel

� excavation d'un puits ou d'une tranchée

� barrières flottantes faites de matériaux absorbants.

c) Récupération Une fois le contaminant confiné, les opérations de récupération doivent être exécutées le plus

vite possible, c'est à-dire qu'il faut ramasser, nettoyer et entreposer temporairement la substance

déversée et tous les matériaux absorbants utilisés. Il est important que tout le produit déversé soit

éliminé du sol et de l'eau afin de réduire les risques de migration des contaminants.

d) Activités post-déversement Une fois l'intervention d'urgence terminée, il reste plusieurs tâches à accomplir:

♦ le nettoyage et la remise en état de la zone contaminée

♦ l'élimination du sol et des eaux contaminées ainsi que les déchets dangereux

résiduels

♦ la préparation d'un rapport sur le déversement.

14.3.2.Formation

Le responsable environnemental élaborera un plan pour former tous les membres du

personnel auxquels sont attribuées les fonctions en matière d'intervention d'urgence dans le plan

d'urgence environnementale et pour tenir leur formation à jour. Cette formation vise à fournir aux

intervenants les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs rôles

et responsabilités en toute sécurité et avec efficacité, conformément aux procédures décrites dans le

plan d'urgence environnementale. Ainsi, il sera indispensable:

♦ donner la formation ou prendre des dispositions pour que le personnel d'intervention

reçoive la formation nécessaire en fonction des risques liés aux matières dangereuses

présentes dans la société;

♦ s'assurer que la fréquence de la formation et des mises à jour est établie selon les

circonstances et les besoins.

Ce responsable veillera à ce que des simulations ou exercices pratiques annuels soient

effectués afin de mettre à l'essai et d'améliorer le plan d'urgence environnementale de la société Il

doit enregistrer l'état d'avancement de la formation liée au plan d'urgence environnementale, des

simulations et des mises à jour (y compris les recommandations.

Page 89: Contribution à l’audit environnemental de la société

78

14.3.3.Simulation

14.3.3.1. Objet Les simulations permettent de préparer à intervenir en cas d'incident en s'entraînant à prendre

les mesures prévues dans le plan d'urgence environnementale. Elles ont pour objet:

♦ d'améliorer l'efficacité et vérifier la mise en pratique des connaissances acquises lors

de la formation;

♦ de valider le plan d'urgence ;

♦ de mettre en pratique et d'améliorer les techniques et les procédures ;

♦ d'améliorer la conception et l'exécution des exercices futurs.

14.3.3.2. Intérêt de la collaboration avec les ressources externes

Les simulations peuvent être réalisées à l'intérieur ou avec des ressources externes. Les

exercices internes permettent d'évaluer les risques, les rôles et la capacité d'intervention actuelle.

Les simulations menées en collaboration avec les ressources externes permettent de planifier et

d'exécuter l'exercice en mettant en commun les ressources et les efforts. De plus, les intervenants

externes peuvent ainsi se familiariser avec les lieux et éléments susceptibles d'entraîner un accident.

Enfin, on peut vérifier si les équipes externes sont en mesure d'intervenir adéquatement.

14.3.3.3. Types de simulation Il existe trois types de simulation :

♦ les exercices opérationnels visent tout particulièrement les groupes qui exécutent des

tâches pratiques. En règle générale, ils sont fondés sur des normes et des procédures

d'exploitation prescrites. Ces exercices ont pour objectif d'améliorer la capacité de

première intervention.

♦ Les exercices de gestion s'adressent aux membres d'une équipe d'intervention et non

au personnel d'exploitation. ils sont élaborés et exécutés par ceux qui souhaitent

améliorer leur degré de préparation à l’intervention.

♦ Les exercices combinés visent à évaluer la capacité de l'équipe d'intervention à gérer

plusieurs activités d'intervention fondamentales en même temps.

14.3.4.Gestion des données et rapports

14.3.4.1. Registre de dossiers Il faut maintenir sur place des dossiers appropriés indiquant les résultats courants du plan

Page 90: Contribution à l’audit environnemental de la société

79

d'urgence environnementale de la KRAOMA.

Un registre portant sur les mesures prises par la société pour prévenir les déversements de

matières dangereuses (par exemple: plan d'intervention, personne-ressource, exercice de

simulation,...) doit être tenu à jour en tout temps.

Tous les documents tels que le plan d'urgence environnementale, les rapports annuels, les

dossiers sur la formation, le registre des simulations ... doivent être conservés sur place.

14.3.4.2. Rapport d’incidents En cas de fuite ou de déversement de matières dangereuses, le responsable environnemental

doit consigner aux fins de consultation ultérieure -avec photographie ou vidéo à l'appui-les

circonstances pertinentes entourant l'incident et les démarches entreprises. Une fois la situation

réglée, un rapport d'incident devrait être rédigé dans les 48 heures qui suivent. Ensuite, après avoir

été rempli et signé par les autorités locales (le responsable environnemental ou le directeur de

l'entreprise), le rapport doit être envoyé à l'organisme en environnement telle ministère de

l'environnement ou l'office national pour l'environnement.

Page 91: Contribution à l’audit environnemental de la société

80

Chapitre15 PLAN DE REHABILITATION DE FERMETURE

15.1.GENERALITES

Parmi les obligations imposées par le code minier, celle qui oblige l'exploitant à remettre en

état le périmètre qu'il a exploité est l'une des plus importantes du fait qu'elle pourrait avoir des

répercussions sur la rentabilité de l'exploitation.

15.1.1.Définition et objectifs [16]

La remise en état est l'ensemble d'opérations qui consiste à effacer l'aspect chaotique du site

qui résulte de l'exploitation, à ramener le site dans un état normal d'équilibre (salubrité, sécurité ...).

Elle vise l'intégration du site dans l'environnement pour éviter de}â' considérer comme un

secteur sacrifié et irrécupérable. Elle a également pour but l'instauration du développement durable

sachant que l'exploitation minière n'est qu'un phénomène transitoire dans la vie du site.

15.1.2.Entraves à la remise en état [15]

Des contraintes peuvent être rencontrées lors de la remise en état du site minier. Selon la

situation, elles peuvent être des contraintes techniques, économiques, sociales, ... La plupart du

temps, les éléments suivants peuvent constituer des entraves à la réhabilitation du site :

♦ morphologie du site résultant de l'exploitation

♦ étendue de la surface perturbée par l'exploitation

♦ matériaux disponibles pour le remblayage des excavations

♦ présence ou non de terre végétale

♦ caractéristiques géotechniques du terrain

♦ hydrogéologie et hydrologie du site

♦ végétation

♦ valeurs initiales du site

♦ infrastructure publique

15.1.3.Types de remise en état

Les divers réaménagements possibles peuvent se regrouper en trois grands contextes :

Page 92: Contribution à l’audit environnemental de la société

81

15.1.3.1. Réutilisation en d’autres contexte Un site en voie d'épuisement peut présenter une opportunité pour la collectivité locale à la

recherche d'un terrain pour développer leurs activités:

♦ un site en eau peut être réaménagé comme un lac pour baignade, pisciculture ou tout

simplement stockage d'eau ...

♦ un site à sec: réaménagement en terrain de sport ou spectacle, en décharges

contrôlées, zone d'habitation ...

15.1.3.2. Restitution au milieu naturel Après l'exploitation, le site est remis en état et est restitué au milieu naturel; la

recolonialisation spontanée sera privilégiée pour l'intégration du site dans son environnement initial.

15.1.3.3. Réutilisation site en agriculture Cette option peut présenter des difficultés techniques mais peut être envisagée en milieu

paysan. C'est un moyen de concilier deux activités productives qui semblent contradictoires (mine

et agriculture).

15.2.REHABILITATION DU SITE

D’ANKAZOTAOLANA

La Société KRAOMA exploite des ressources

non renouvelables à l'échelle humaine. Elle utilise le

territoire pour une période de temps limitée et devrait

le remettre en état réutilisable.

15.2.1.Préparation du site

D'ici quelques temps, la production de la mine d'Ankazotaolana touchera à sa fin. L'abandon

du site aura donc lieu très prochainement. Cependant, avant de quitter définitivement la mine, un

certain nombre de travaux devrait être effectué par la société en tenant compte de l'environnement.

L'état actuel de la carrière présente un grand trou de

profondeur de l'ordre de 120m. La préparation du site a pour Photo 28 : Fosse d’Ankazotaolana

Page 93: Contribution à l’audit environnemental de la société

82

objectif la mise en sécurité de l'ouvrage et son réaménagement. A cet effet, nous pouvons avancer

les propositions suivantes :

15.2.1.1. Mise en sécurité de l’ouvrage La partie supérieure de la fosse constituée par des roches altérées est visiblement stable mais

pourrait être érodée et éboulée à la suite des événements naturels comme les périodes de grandes

pluies. Il y aurait donc lieu d'assurer la stabilité des gradins. Pour ce faire, on peut procéder au

semis des graines de plantes légumineuses et graminées. L'association culturale « légumineuse-

graminées» contribue à l'amélioration des propriétés physicochimiques du sol c'est à dire la

structure du sol, la résistance à l'érosion ... Elle permet d'obtenir une couverture rapide du sol et les

racines de ces plantes assurent une bonne fixation de sol. En plus, la technique culturale n'exige pas

d'entretiens rigoureux :

♦ On choisit les graines des plantes pluriannuelles (exemple: vesce, trèfle)

♦ On effectue un labour superficiel de 10 à 15cm de profondeur

♦ On sème les graminées en les intercalant des graines de légumineuses tous les 20cm.

Le meilleur moment pour le semis est au début de la saison de pluie.

La mise en sécurité de l'ouvrage consiste également à la protection de tout risque d'accident.

Pour cela, une pose de clôture grillagée s'avère nécessaire. La longueur utile est estimée à 3000m

environ.

15.2.1.2. Réaménagement La mise en conformité consiste à remblayer la fosse créée à la suite de l'exploitation. Le

remblayage n'est pas faisable du point de vue technique voire impossible du fait de l'envergure de

l'excavation. D'autres mesures doivent être envisagées.

Nous suggérons donc d'aménager le site d'Ankazotaolana en un lac artificiel qui se remplit

tout seul. La zone sera aménagée en une zone touristique.

15.2.2.Réhabilitation des formes

C'est le remodelage de l'aspect paysager d'un site modifié par les activités d'extraction. Dans

notre cas, il s'agit d'Ankazotaolana et de ses environs. Le remodelage consiste à donner à la zone

une morphologie compatible visuellement à celle du milieu ambiant. La réhabilitation des formes

comporte les opérations qui visent à instaurer la stabilité à long terme et un état d'équilibre

Page 94: Contribution à l’audit environnemental de la société

83

permettant au site de ré évoluer naturellement.

15.2.2.1. Reprofilage de la zone Les pistes aménagées pour accéder au gisement d'Ankazotaolana ont entraîné des

modifications sur la configuration paysagère de la zone. Après l'exploitation, ces pistes ne servent à

aucune utilité. Ainsi, au cours du reprofilage, il y aurait lieu d'effacer tout tracé de voies de roulage.

Les talus seront atténués à l'issue des travaux de nivellement.

15.2.2.2. Lutte contre l’érosion

a) Erosion du sol Plusieurs facteurs peuvent expliquer le phénomène d'érosion. Parmi ceux-ci, on peut citer:

♦ la nature pédologique du sol : l'érosion est plus fréquente sur les formations telles

que migmatites, gneiss, amphibolites tandis qu'elle existe peu sur les terrains

sédimentaires ou volcaniques (granite, gabbro, basalte).

♦ L'absence de la végétation: la disparition de la végétation et la mise à nu du sol

accentuent le phénomène d'érosion.

♦ La pente convexe du versant : le versant convexe est un milieu favorable à l'érosion.

La lutte contre l'érosion consiste il développer des moyens mécaniques et/ou biologiques

permettant de diminuer la dégradation du sol par l'action de l'eau. La meilleure protection du sol

repose sur la manipulation de la végétation, donc des procédés biologiques. Ainsi, nous suggérons

de planter une herbe: le vétiver (vetivera zizanioides) en bandes parallèles aux pentes (NRCI993).

D'autres plantes peuvent être cultivées entre les bandes de vétiver.

En effet, le vétiver est utilisé à Madagascar depuis plus d'une décennie par les fermiers et

l'industrie. Et selon Grimshaw 1997, dans les pays tropicaux, les haies de vétiver réduisent l'érosion

du sol jusqu'à 90% et le ruissellement des eaux jusqu'à 60%. D'après le NRC 1993, cette herbe

originaire de l'Inde possède les caractéristiques uniques suivantes:

♦ Le vétiver s'adapte à divers types de sol y compris dans les sols salins, acides et peu

fertiles.

♦ Il ne coûte pas cher et nécessite peu d'entretien.

♦ Grâce à son système racinaire (pivotant et de grande résistance à la traction), il

retient le sol et peut contrer l'érosion.

♦ Ces plantes sont rustiques et ont été décrites comme étant capables de résister à la

sécheresse, au pâturage, au feu et aux inondations. Elles ne tolèrent pas le gel.

Page 95: Contribution à l’audit environnemental de la société

84

♦ Certains types portent des graines stériles, ce qui fait que le vétiver n'empiète pas sur

le terrain et qu'il ne s'étend pas.

b) Erosion des berges La protection des berges est la défense des rives concaves de rivière ou de ravin par des

procédés simples. L'intervention vise à maintenir et améliorer la couverture naturelle des berges

puis installer des systèmes protecteurs. Ces procédés consiste à :

♦ Mettre la berge en défens

♦ Eloigner le courant par des ouvrages transversaux légers. On installe ainsi des épis

filtrants qui sont des portions de murs disposés obliquement par rapport à la berge et

inclinés vers l'aval. Ces ouvrages peuvent être faits à partir des stériles rocheux issus

de la laverie.

♦ Donner une pente régulière aux berges verticales et les protéger par des travaux de

protection et d'embroussaillement.

Figure 10 : Protection des berges

15.3.REBOISEMENT

15.3.1.Plantation

Les plantations constituent l'élément le plus structurant et le plus évolutif d'un site aménagé.

Elles ont une place prépondérante dans la conception paysagère, dans l'enrichissement du site et

principalement dans son intégration dans l'environnement Les plantations peuvent être effectuées

soit à partir des végétaux soit par semis direct. Le choix de ces méthodes dépend de nombreux

paramètres dont les plus importants sont: l'objectif du réaménagement, les caractéristiques des

végétaux à planter.

Page 96: Contribution à l’audit environnemental de la société

85

15.3.1.1. Aristida multicaulis Pour effectuer le reboisement, les essences à recommander sont celles qui peuvent s'adapter

aux conditions écologiques du milieu. L’Aristida multicaulis est une essence locale de la région

Andriamena. Ces plantes présentent deux caractéristiques principales :

♦ Elles peuvent se multiplier facilement par bouture

♦ Elles sont très sollicitées dans la stabilisation par végétation des talus.

15.3.1.2. Plantation

a) Moment de plantation La meilleure période pour la plantation est au début de la saison des pluies. Ceci permet

d'éviter des dépenses d'un éventuel arrosage des jeunes plantes. Nous proposons alors de planter à

partir du mois de novembre (plus précisément à mi-novembre) afin de s'assurer que les

précipitations soient suffisantes permettant aux jeunes plants de profiter du sol imbibé et de se

maintenir d'une pluie à une autre.

b) Densité de plantation C'est le nombre d'arbres par hectare. Elle se détermine en fonction de la disposition des arbres

sur le sol c'est à dire l'écartement et le piquetage. Il existe divers types de piquetage. Celui que nous

suggérons est le piquetage en carré à cause de sa simplicité de mise en place, la facilité d'entretien

et de l'équidistance de plantation. Suivant le piquetage et l'écartement on peut avoir la densité de

plantation:

2m x 2m D=2500 arbres/ha

3m x 3m D=1100 arbres/ha

c) Précaution sur la plantation Puisqu'il s'agit d'accroître les chances de réussite de la plantation, on doit tenir compte des

mesures suivantes :

� Les terrains doivent rester meubles au moment de la plantation (non

compactés). r::r Les trajets des planteurs doivent être définis à l'avance

suivant la progression de la plantation.

� Il faut veiller à ce que toutes les précautions possibles soient prises pour

éviter la détérioration des plants, en l'occurrence:

� Transport des plants pendant les heures fraîches (matin-soir) r::r Arrosage des

Page 97: Contribution à l’audit environnemental de la société

86

plants et mise à l'abri du soleil et du vent.

Outre ces mesures, il faut aussi placer des marquages pour signaler l'endroit où le reboisement

est effectué.

15.3.2.Entretien

Les opérations de reboisement ne se terminent pas au moment où les plants sont placés dans

leurs trous de plantation. Elles devront être succédées par des travaux d'entretien.

Ce sont les jeunes plants qui requièrent le plus d'entretien. Les travaux doivent comprendre:

♦ Le dégagement et le désherbage sur un rayon de lm autour du plant.

♦ La création d'une bande défrichée de 3m de large autour de la zone reboisée pour la

protéger du feu du brousse.

Ceux-ci permettent au jeunes plants d'avoir à leurs dispositions la quantité nutritive nécessaire

site à la suppression de la concurrence avec les mauvaises herbes et les graminées, de se trouver à

l'abri de la propagation des feux de brousse.

Tableau 23 : Rendement journalier des travaux d’entretien (source : Ministère des eaux et forêts)

Opération Rendement moyen

Dégagement autour des plan (1 m de rayon) 100plants/homme/jour

Défrichement annuel d’une bande large de 3 m 100m/homme/jour

15.4.SUIVI

Le suivi, après tous les travaux de remise en état, est nécessaire. Il donne une évaluation

concernant la réussite de la réhabilitation du site. Ce qui permet à l'exploitant (KRAOMA) de

déduire si l'objectif du réaménagement est atteint on non. L'évaluation porte sur les principaux

éléments de l'environnement: la néo-végétation, les eaux, les sols.

Pour la néo-végétation :

Pour les eaux :

Pour les sols :

Page 98: Contribution à l’audit environnemental de la société

87

Page 99: Contribution à l’audit environnemental de la société

88

CONCLUSION

La KRAOMA est l'une des grandes industries extractives de Madagascar. Depuis plus d'une

trentaine d'années, la société exerce ses activités dans la région d'Andriamena. En effet, ce territoire

appartenant au district de Tsaratanàna renferme de grandes richesses minières dont la chromite

représente une forte potentialité grâce aux gisements d'Ankazotaolana et de Bemanevika.

L'audit environnemental de la KRAOMA a permis de nous informer sur les détails de

l'exploitation de la chromite : l'extraction du minerai s'effectue à ciel ouvert et utilise le procédé

d'abattage à l'explosif, le tout-venant passe dans l'unité de traitement pour obtenir des concentrés et

des rocheux, ces derniers constituent les produits marchands et seront destinés à l'exportation, enfin

la gestion des résidus qui sont générés à la suite des différentes opérations. Parallèlement, les effets

sur les milieux qui composent l'environnement sont aussi dégagés. A ce propos, les réalités sur les

lieux montrent que les principaux éléments concernés sont le milieu humain et le milieu physique

naturel. L'atteinte sur le milieu humain s'exprime par les différentes nuisances telles que l'odeur, la

poussière, les bruits ... tandis que les impacts sur le milieu naturel par la modification et/ou

dégradation du paysage, la pollution des eaux de surface, notamment la rivière Andranomiadivody

où sont entraînés les résidus issus de la laverie proprement dite.

Des mesures sont prises par la société afin de réduire ces effets négatifs. On cite entre autres

la distribution des matériels de protection tels que les gants, les casques, ... le traitement des eaux

usées industrielles. Cependant, malgré tout cela, le problème persiste encore. C'est pourquoi, nous

avons émis d'autres propositions comme le contrôle des personnels sur le port des matériels de

protection, l'installation d'un autre décanteur muni d'un système de cyc10nnage à l'exhaure du

bassin de décantation de la laverie ... pour renforcer les mesures déjà entretenues. Nous avons

également proposé des mesures pour minimiser les risques d'accident car la sécurité des personnels

est primordiale.

Par ailleurs, avec le lancement de l'exploitation de la mine de Bemanevika, les opérations de

la KRAOMA dans la région d'Andriamena vont être prolongées jusqu'à plus d'une décennie, les

réserves d'Ankazotaolana étant au bord de l'épuisement. A cet effet, afin d'éviter que les activités

minières de la zone ne soient ressenties qu'à travers leurs atteintes à l'environnement, nous avons

élaboré dans le présent ouvrage un plan de gestion environnementale. Ce dernier fait mention de la

Page 100: Contribution à l’audit environnemental de la société

89

nécessité de la construction d'un système de digue pour la gestion des résidus de traitement de

minerai de chrome. Des planifications des tâches qui permettent d'assurer la gestion de l'eau, de la

qualité de l'air et surtout des actions à entreprendre en matière de réhabilitation du site

d'Ankazotaolana après son exploitation sont également élaborées.

Enfin, dans le cadre de la mise en conformité par rapport aux réglementations en vigueur, ce

plan de gestion environnementale constitue un programme d'actions qui vise à soutenir la

KRAOMA dans ses efforts d'assurer une meilleure intégration des considérations

environnementales au développement et une meilleure utilisation rationnelle des ressources et du

territoire.

Page 101: Contribution à l’audit environnemental de la société

ii

BIBLIOGRAPHIE

[1] f.a.

Dossier."Kraomita Malagasy. Un vent nouveau pour les sociétés d'Etat". Le Quotidien de Madagascar.

N°621, 24octobre2005. p4 et p5.

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"Gîtes minéraux de Madagascar ». Premier volume. Fascicule n°XXXIV. Service Géologique Tananarive,

1966. 437p

[3] J.JOUSSET

Aide mémoire. Chimie minérale. "Analyse des composés minéraux et des composés de carbone".68è

Edition, DUNOD Paris 1966.266p

[4] JOURDE G, RANDRIANARIVONY. A, RAZANAKOLONA. J.

"Catalogues des principaux gîtes de Madagascar". BRGM, 1996. 35p

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Rapport annuel. "Rapport de gestion 2005". 20p

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Evaluation environnementale sectorielle des mines. Volume I. "Rapport".Tecsult International Limitée,

novembre 2003. 229p

[8] MINENVEF-ONE-KRAOMA

"Rapport de mission du 18 au 22juillet2005 à Brieville Andriamena auprès de la Kraomita Malagasy".

KRAOMA, juillet2005. 20p

[9) Office national pour l'environnement

Etude des normes environnementales. Volume I. "Rapport préliminaire". Consortium ECR-CNRE-BRGM.

Avril 1997;

[10] Office national pour l'environnement

Formulation d'une politique environnementale minière (PEM) à Madagascar. "Rapport final". Groupement

GEOSUM-DINIKA. 278p

Page 102: Contribution à l’audit environnemental de la société

iii

[11] Office national pour l'environnement

Guide général d'un audit environnemental. 2003. 71p

[12] Office national pour l'environnement

Projet d'Ambatovy. Etude d'impact environnemental. Volume B. "Mine". Dynatec Corp, avril 2006. 461p

[13] Office national pour l'environnement

Projet d'Ambatovy. Etude d'impact environnemental. Volume E. "Parc à résidus". Dynatec Corp, avril 2006.

257p

[14] P.GIRAUD

Annales Géologiques de Madagascar."Les roches basiques de la région d'Andriamena de Madagascar et

leur minéralisation chromifères. Service Géologique Tananarive, 1958. 154p.

[15] RAKOTOARISOA Zohasina Mampianina

Mémoire de fin d'études, spécialité Mines."Contribution à l'élaboration d'un guide de remise en état des sites

miniers en découverte". ESPA, 1999.

[16] RAKOTOARISON Simon, RASOLOMANANA Eddy

Cours en cinquième année Mines. "Environnement minier". 2005

[17] RALAMBO TRIMO Roger, RAKOTONIRINA R Ludovic

Mémoire de fin d'études, spécialité Mines."Projet d'exploitation en souterraine du gisement de chromite de

Bemanevika". ESPA, 1986. 114p.

[18] RANDRIAMBAO Mavosoa

Mémoire de fin d'études, spécialité Géologie. "Proposition de guide d'un audit environnemental d'un site

minier". ESPA, 2004.

[19] RANDRIANARIVELO Frédéric

Cours en troisième année Mines ESPA. "Exploitation des mines".2003

[20] RANDRIANJA Roger, RAKOTOARIVONIZAKA Ignace

Cours en quatrième année Mines ESPA. "Minéralurgie".2004

[21] UGINE

Chromite d'Andriamena. "Etudes générales et aspects économiques du projet". Mai 1963.

Site web :

www.mddep.gru.qc.ca

www.ec.gc.ca

Page 103: Contribution à l’audit environnemental de la société

iv

ANNEXES

ANNEXE1 : RESULTATS DES EXAMENS OFFICIELS POUR LES ETABLISSEMENTS DE LA KRAOMA BRIEVILLE

Résultats du CEPE

Année 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005 Nb d’élèves 72 59 53 72 93 Admis en 6ème 69 55 53 70 89 Pourcentage % 95,83 69,23 100 97,22 95,64

Résultats du BEPC

Année 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005 Nb d’élèves 21 26 25 32 37 Admis en 6ème 19 18 16 25 19 Pourcentage % 90,47 69,23 64 78,82 51,35

Remarques : pour l’année 2005/2006, le nombre d’élèves inscrits dans les écoles de la société se

totalise à 730élèves dont 173 sont des externes c’est à dire ne sont pas des familles des personnels

de la KRAOMA, avec 36 élèves au collège, 11 au centre préscolaire et 126 à l’école primaire.

Page 104: Contribution à l’audit environnemental de la société

v

ANNEXE 2 : RAPPORT DES MALADIES DE L’ANNEE 2005

2005 trimestre 1 trimestre 2 trimestre 3 trimestre4

maladie pers fam pers fam pers fam pers fam

Respiratoires 188 425 224 594 231 472 99 259

Infectueuses 93 314 289 596 78 216 56 226

Paludisme 88 288 177 570 75 151 51 147

Appareil digestif 155 247 141 238 193 251 86 142

Neuronales et

organe de sens 100 224 121 181 125 185 66 131

Cardiovasculaires 55 64 97 64 57 61 67 72

Peau 51 68 55 62 26 87 20 65

Rhumatismales 32 15 31 20 60 28 37 20

Gynécologique 2 38 6 45 1 25 0 27

Métaboliques 37 34 24 21 12 28 15 28

Génitales urinaires 2 3 1 2 1 2 0 1

Autres 3 29 8 7 11 23 4 15

Plaies et

traumatismes 40 27 9 35 46 44 27 17

Pers : personnels

Fam : famille des personnels

2005 trimestre 1 trimestre 2 trimestre 3 trimestre4

service CT CO CT CO CT CO CT CO

cité 66 18 60 45 107 26 52 13

atelier 211 66 235 75 238 62 124 42

social 73 17 74 30 62 17 47 11

centrale 46 17 30 6 32 6 30 5

adm/magasin 57 30 34 13 39 6 27 1

laverie 113 44 150 60 140 37 101 58

mines 104 49 154 38 167 20 70 27

cadres 58 16 56 6 47 0 25 5

CT : le malade consulte pour la première fois.

CO : le malade revient pour une autre consultation pour la même maladie.

Page 105: Contribution à l’audit environnemental de la société

vi

ANNEXE 3 : MATERIAUX ABSORBANTS POUVANT ETRE UTILISES EN CAS DE DEVERSEMENTS D’HYDROCARBURES

Matériaux Capacité d’absorber les hydrocarbures

Absorbants organiques

Sables Moyenne à forte

Cendre Moyenne

Vermiculite ou perlite Faible

Matériaux organiques

Fibre de bois moulu Moyenne

Fibre de cellulose Moyenne

Farine de maïs Faible

Paille Faible

Copeau et sciure de bois Faible

Tourbe ou sphaignes Faible

Compost Moyenne à forte

Matériaux synthétiques

Mousse d’urée formaldéhyde Forte

Fibre polyéthylène Moyenne

Fibre polypropylène Moyenne

Mousse de polyuréthane Forte

Poudre de polystyrène Moyenne à forte

Granules de polyester Faible

Echelle

Faible : capacité d’absorber de 200 à 700 grammes d’hydrocarbures par 100 grammes de matériaux

absorbants

Moyenne : capacité d’absorber de 500 à 2000 grammes d’hydrocarbures par 100 grammes de

matériaux absorbants.

Forte : Capacité d’absorber plus de 2000 grammes d’hydrocarbures par 100 grammes de matériaux

absorbants.

Remarque : l’efficacité de l’absorbant peut varier en fonction du milieu touché et du type

d’hydrocarbures concernés (essence, huile légère, diesel, mazout lourd…).

Page 106: Contribution à l’audit environnemental de la société

vii

ANNEXE 4 : DECRET N°2003/464 DU 15/04/03 PORTANT CLASSIFICATION DES EAUX DE SURFACE ET REGLEMENTATION DES REJETS D’EFFLUENTS LIQUIDES

Article 1 : le présent texte porte sur la classification des eaux de surface et sur les normes de rejet

d’effluents aqueux dans le milieu naturel.

Article 2 : le présent texte est applicable à tous les établissements (publics ou privés) et à tous les

secteurs d’activités économiques.

Article 3 : les eaux de surface (cours d’eau, lacs et tous plans d’eau) sont classées de la manière

suivante :

- Classe A : bonne qualité, usages multiples possibles

- Classe B : qualité moyenne, loisirs possibles, baignade pouvant être interdite

- Classe C : qualité médiocre, baignade interdite

- HC : hors classes, contamination excessive, aucun usage possible à part la navigation. La

présence de germes pathogènes désigne directement une catégorie hors classes.

C’est le paramètre le plus mauvais qui déterminera la classe d’une eau donnée.

Paramètre Classe A Classe B Classe C Hors classes

Facteurs biologiques Oxygène dissous (mg/l) 5≤OD 3≤OD<5 2≤OD<3 OD<2

DBO5 (mg/l) DBO≤5 5<DBO≤20 20<DBO≤70 70<DBO

DCO (mg/l) DCO≤20 20<DCO≤50 50<DCO≤100 100<DCO

Présence de germes

pathogènes

Non Non Non Oui

Facteurs physiques et chimiques Couleur (échelle Pt-Co) Coul<20 20<coul<30 30<coul

Température (°C) T<25 25<T<30 30<T<35 35<T

PH 6,0<pH<8,5 5,5<pH<6,0

ou

8,5<pH<9,5

PH<5,5 ou

9,5<pH

MES (mg/l) MES<30 30<MES<60 60<MES<100 100<MES

Conductivité (µS/cm) χ≤250 250<χ≤500 500<χ≤3000 3000<χ

Article 4 : sont notamment considérés comme des rejets liquides polluants :

- Les eaux usées provenant des infrastructures hôtelières

- Les effluents industriels provenant de tous types d’activités de production manufacturière ou

de transformation ;

Page 107: Contribution à l’audit environnemental de la société

viii

- Les eaux de vidange provenant des activités touchant les hydrocarbures (station de service,

eaux de lavage de véhicules, garages de réparation de véhicules, unités de stockage).

Article 5 : afin de préserver les ressources en eau (objectif de qualité), les rejets d’eaux usées

doivent être incolores, inodores et respecter la qualité suivante :

paramètre Unité Normes

Facteurs organoleptiques et physiques

Potentiel d’hydrogène 6,0-9,0

Conductivité µs/cm 200

Matières en suspension Mg/l 60

Température °C 30

Couleur Echelle Pt/Co 20

Turbidité NTU 25

Facteurs chimiques

Dureté totale comme CaCO3 Mg/l 180,0

Azote ammoniacal Mg/l 15,0

Nitrates Mg/l 20,0

Nitrites Mg/l 0,2

NTK (azote total Kjeldahl) Mg/l 20,0

Phosphates comme PO43- Mg/l 10,0

Sulfates comme SO4-- Mg/l 250

Sulfures comme S-- Mg/l 1,0

Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) Mg/l 1,0

Agents de surface(ioniques ou non) Mg/l 20

Chlore libre Mg/l 1,0

Chlorures Mg/l 250,0

Facteurs biologiques

Demande chimique en oxygène (DCO) Mg/l 150

Demande biochimique en oxygène Mg/l 50

Facteurs indésirables

Page 108: Contribution à l’audit environnemental de la société

ix

Métaux Aluminium

Arsénic

Cadmium

Chrome hexavalent

Chrome total

Fer

Nickel

Plomb

Etain

Zinc

Manganèse

Mercure

Sélénium

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

5,0

0,5

0,02

0,2

2,0

10,0

2,0

0,2

10,0

0,5

5,0

0,005

0,02

Autres substances Cyanures

Aldéhydes

Solvants aromatiques

Solvants azotés

Solvants chlorés

Pestcides organochlorés

Pesticides organophosphorés

Pyréthrinoïdes

Phénylpyrrazoles

Pesticides totaux

Antibiotiques

Polychlorobiphényls

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

Mg/l

0,2

1,0

0,2

0,1

1,0

0,05

0,1

0,1

0,05

1,0

0,1

0,005

Radioactivité Bq 20

Facteurs microbiologiques Coliformes totaux

Eschriscia coli

Streptocoques fécaux

Clostridium sulfito-réducteurs

Colonies

500

100

100

100

Les paramètres de base pour chaque secteur d’activité seront extraits de ce tableau en fonction des

besoins de la situation.

Article 6 : aucun effluent ne doit causer des nuisances olfactives à une distance de 10 mètres de la

source.

Article 7 : les prélèvements seront effectués de manière à assurer une représentativité des effluents

aux points de rejet : soit au minimum de 8 échantillonnages primaires par point de rejet et répartis

Page 109: Contribution à l’audit environnemental de la société

x

sur une journée (conforme au rythme de travail de l’unité) avec lesquels un échantillon moyen sera

obtenu. Un échantillonnage continu avec un appareillage adéquat constitue l’idéal. Si le débit et/ou

la nature des rejets change(nt) en fonction de la nature des différentes opérations unitaires

effectuées quotidiennement, un échantillon moyen pondéré (débit instantané et durée) sera à

obtenir.

Article 8 : les valeurs limites de rejet seront définies par d’autres textes qui peuvent prendre un

caractère sectoriel suivant leurs spécificités ; elles tiendront compte de la qualité des milieux

récepteurs

Article 9 : les effluents ne doivent présenter aucun risque microbiologique pour les riverains.

Article 10 : Les épandages de boues issues de traitement d’eaux usées ne peuvent se faire que dans

les conditions suivantes :

Elément Concentration maximale dans la boue (mg/kg

de matières sèches

Apport maximal en kg/ha/10ans

Cd 40 1,5

Cr 2.000 45

Cu 2.000 120

Hg 20 1

Ni 400 30

Se 200 1

Zn 6.000 300

Cr+Cu+Ni+Zn 8.000 120

Toutefois, aucun épandage ne pourra plus être effectué sur un sol dont la concentration en élément

de traces atteint déjà les seuils suivants :

Elémént Concentration dans le sol (mg/kg de matières sèches )

Cd 3

Cr 200

Cu 140

Hg 1,5

Ni 75

Se 10

Zn 300

Pb 300

Après épandage de boues, le pH du sol ne doit pas être inférieur à 6.

Page 110: Contribution à l’audit environnemental de la société

xi

Article 11 : en période d’épidémie, les autorités compétentes peuvent instituer d’autres analyses

bactériologiques particulières.

Article 12 : le présent décret sera publié dans le journal officiel de la république et diffusé et

communiqué partout où besoin sera. En collaboration avec d’autres ministères techniques, le

ministère chargé de l’environnement sera chargé de l’application du présent décret.

Antananarivo, le 15 avril 2003

Page 111: Contribution à l’audit environnemental de la société

xii

ANNEXE 5 : PRINCIPE DU CYCLONAGE

Le procédé du cyclonage repose sur les lois de sédimentation caractérisées par une

alimentation injectée tangentiellement sous une pression ∆p.

Le cyclonage permet d’opérer avec un diamètre de coupure (Dp)c :

� Les particules de diamètre supérieur à (Dp)c subissent l’effet de la force centrifuge et sont

projetées cotre les parois latérales et roulent le long de ces parois sous leur poids et sortent

en sous verse

� Les particules de diamètre inférieur à (Dp)c sont entrainées par le tourbillon vers l’axe du

cyclone et sont évacuées en surverse grâce à un tuyau central appelé diaphragme

Les filets liquides circulent suivant des trajectoires hélicoïdales.

Par définition, le diamètre de coupure est le diamètre de particule pour lequel la vitesse

radiale permet un régime d’écoulement de fluide caractérisé par le nombre de Reynold (Re)Dpc.

Pour la pratique, on utilise la formule suivante :

Page 112: Contribution à l’audit environnemental de la société

xiii

(Dp)c= 20(µF)0,55 (QH)0,25 / [(ρS/ ρF)-1]0,58 H0,36

Calcul du temps du cyclonnage

Une particule Dp localisée à un distance « r » par rapport à l’axe de révolution du cyclone

est soumise aux forces :

� radiale Fr = (-π/6) (ρS- ρF) (Dp)3 ω2 r

� frottement Ff = 3 π µF Vr Dp avec Vr = dr/dt

En appliquant la relation fondamentale de la dynamique : Σ Fext = mγ avec γ = dr2/dt2 et en

travaillant dans des conditions de mouvement uniforme (γ = 0), on a

(ρS- ρF) (Dp)2 ω2 r / 6 = 3 π µF Vr Dp (*) avec ω = u/r

En intégrant (*) avec les bornes : t є [0 ; t] et r є [r ; D/2], on obtient :

t = 9 µF [(D2/4)-r2] / (ρS- ρF) (Dp)2 u2

µF Viscosité du fluide

QH Débit volumique en [m3/s] de l’alimentation sous la charge d’un pression H

ρS Masse volumique des particules solides

ρF Masse volumique du fluide

H Charge de pression en [mH2O]

ω Vitesse angulaire en [rad/s]

Vr Vitesse radiale en [m/s]

u Vitesse tangetielle du fuide à l’entrée du cyclone

D Diamètre du cyclone

Page 113: Contribution à l’audit environnemental de la société

xiv

ANNEXE 6

CONDUCTIMETRIE

Matériels et Réactifs

� Verrerie courante

� Conductimètre étalonné

� Burette de 50ml

� Agitateur magnétique

� Solution d’étalonnage KCl (N/10)

� P.E = 100ml de l’eau à analyser

Méthodologie

1-Etalonner le conductimètre

� Rincer plusieurs fois la cellule électrochimique avec de l’eau distillée, puis la plonger dans

la solution de KCl (N/10).

� Mesurer la température de cette prise de volume KCl (N/10)

� Faire la mesure de la conductivité (en µs/cm) tout en réglant K (sur l’appareil) pour celui-ci

indique la valeur normalisée de conductivité pour la même température mesurée selon le

tableau indiqué :

T (°C) 15 18 20 22 23 24 µs/cm 10480 11190 11670 12150 12390 12640

� Plonger la cellule du conductimètre dans la P.E qui doit être à la même température que la

solution d’étalonnage.

2-Faire la mesure

� Conductivité du PE = valeur lue en µs/cm.

Conductivité du PE = 0.11 ; 0.15 µs/cm.

MATIERES EN SUSPENSION

Laver le creuset à disque de fibre de verre avec de l’eau distillée.

Sécher à l’étuve réglée à 105°C puis peser : soit M0

Mettre en place le dispositif de filtration à vide.

Verser un volume V[ml] d’eau à analyser sur le creuset filtrant

Rincer la fiole ayant contenu l’eau à analyser avec 10ml d’eau distillée. Passer cette eau de lavage sur le

creuset filtrant laisser essorer le filtre

Sécher à l’étuve à 105°C. Saisir, refroidir au dessiccateur.

Peser : soit M1 le poids obtenu du creuset + matière solide

Page 114: Contribution à l’audit environnemental de la société

xv

MES = [(M1- M0)/ V] 1000mg de matière en suspension par litre d’eau analyser. MES = 1,94mg/l

DOSAGE DE FER(METHDE SPECTROPHOTOMETRIQUE)

Matèriel et réactifs

� Verrerie courante

� Spectrophotomètre UV réglé à 510nm

� HCl concentré

� Solution d’acétate d’ammonium

� Solution de chlorhydrate d’hydroxylamine à 100mg/l

� Solution de peroxodisulfate de potassium (K2S2O8) à 40g/l

� Solution de chlorhydrate de phénatroline1,10 à 0,5%

� Solution étalon de fer à 0,01g/l

Méthodologie

PE = 50ml d’eau à analyser

1-Tracé de la courbe d’étalonnage

� Dans une série de fioles jaugées de 100ml : T et I à V, introduire

Numéro de fiole T I II III IV V

Solution. étalon Fe (ml) 0 1 2 5 7,5 10

Eau distillée (ml) 50 49 48 45 42,5 40

Peroxodisulfate de K (ml) 5 5 5 5 5 5

Chlorhydrate hydroxylamine 1 1 1 1 1 1

Porter à l’ébullition pendant 40mn

Refroidir et ajuster à50ml (eau distillée)

Acétate d’ammonium (ml) 2 2 2 2 2 2

Phenantroline (ml) 2 2 2 2 2 2

Correspondance en mgFe/litre 0 0,2 0,4 1 1,5 2

� Mettre à l’obscurité pendant 15mn

� Effectuer la mesure spectrophotométrique à la longueur d’onde 510nm

2-Mesure de l’eau à analyser

� Introduire dans une fiole conique 50ml d’eau à analyser

� Refaire les mêmes procédés à partir de l’ajout de K2S2O8

� Pour PE de 50ml, Fe (en mg/l) = valeur lue

Soit 1,5760mg/l

Page 115: Contribution à l’audit environnemental de la société

xvi

ANNEXE 7 : CARACTERISTIQUES D’UNE

PLANTE LEGUMINEUSE (LA VESCE VELUE)

1-Croissance

Germination

Les semences sont petites, rondes, noires et de

taille irrégulière.

Parties aériennes

La vesce velue pousse un peu comme une vigne et atteint une hauteur de 30 à 50 cm en

monoculture

Elle atteint une hauteur de 90 à 120 cm quand elle est ensemencée avec des céréales,

quoique la vigne soit en réalité beaucoup plus longue.

Les feuilles se divisent en 9 à 17 paires de folioles, chacune étant pourvue d'une vrille à son

extrémité.

La tige porte d'un côté de 20 à 30 fleurs d'un bleu violet.

Les tiges et les feuilles sont velues.

Système racinaire

Racine pivotante peu vigoureuse, quoiqu'elle puisse atteindre une profondeur de 60 à 90 cm.

Système racinaire peu profond, la plupart des racines se trouvant à moins de 20 cm de

profondeur.

La racine peut continuer à croître pendant que la plante est dormante.

Hivernage

Survit aux conditions hivernales

Tolère les températures extrêmement froides.

Adaptabilité écologique

Tolère la sécheresse, une fois qu'elle est bien établie.

Préfère les sols sablonneux.

Pousse bien dans la plupart des sols, si ceux-ci sont bien drainés.

Préfère un pH de 6,0 à 7,0.

Méthodes de contrôle

Un fauchage à ras le sol au moment de la pleine floraison peut détruire la vesce velue ou, du

moins, l'affaiblir suffisamment pour permettre au disquage de finir la tâche.

Si on la laisse pousser trop longtemps au printemps, elle asséchera le lit de semences pour la

culture suivante.

Page 116: Contribution à l’audit environnemental de la société

xvii

Répression des mauvaises herbes

Aucun herbicide n'est homologué pour la répression des cultures de vesce velue.

Il ne faut pas retarder la date d'ensemencement, une culture de couverture vigoureuse et

compétitive étant le meilleur moyen de réprimer les mauvaises herbes.

Une culture vigoureuse de vesces velues peut habituellement prendre le dessus sur la plupart

des mauvaises herbes vivaces.

2-Avantages et mises en garde

Gestion des éléments nutritifs

Fixe l'azote.

Peut ajouter suffisamment d'azote pour répondre à presque tous les besoins de la culture

suivante.

Peut rendre le potassium plus accessible pour les cultures suivantes.

Lutte antiparasitaire

Augmente la biodiversité des sols.

Permet la survie de nombreux insectes bénéfiques.

Héberge de nombreuses espèces de nématodes.

Lutte contre l'érosion

Une fois qu'elle est implantée, elle couvre suffisamment bien pour réprimer les mauvaises

herbes et protéger le sol.

Fournit une période de protection plus longue que toute autre culture couvre-sol.

Humidité du sol

La vesce velue présente un taux modéré de valorisation de l'eau.

Elle peut enlever l'humidité du sol pour les cultures suivantes, si on la laisse pousser trop

longtemps au printemps.

Implantation

De 20 à 30 kg / ha.

Ensemencer avant la mi-août pour assurer une couverture du sol avant l'hiver.

Recourir à des méthodes de faux-semis sur planches d'ensemencement pour créer un milieu

de croissance dépourvu de mauvaises herbes.

Ensemencer dans des lits de semences compactés.

Page 117: Contribution à l’audit environnemental de la société

xviii

ANNEXE 8 : AUDIT ENVIRONNEMENTAL AVANT LA FERMETRURE

Définition de l’audit de fermeture

L’audit de fermeture est un audit environnemental, donc c’est un examen méthodique des

informations environnementales relatives à une activité économique, à un site en vue de montrer sa

conformité par rapport à une réglementation. Il met en évidence les travaux de réhabilitation et les

travaux de la remise en état qui sont très importants pendant la phase de fermeture et post fermeture

de la mine.

Caractéristiques d’un audit environnemental

Comme tous les audits environnementaux, l’audit de fermeture vise alors la prise en compte

des préoccupations environnementales. Dans notre pays, il est institué par la réglementation en

vigueur : le décret MECIE. L’article 30 de ce dernier stipule tout promoteur doit procéder à un audit

environnemental dont les modalités de mise en œuvre seront définies dans les directives techniques

environnementales. Cet audit est soumis à l’ONE pour évaluation.

Objectif de base d’un audit de fermeture

Après l’évaluation faite par le comité technique d’évaluation (CTE) ad hoc, les résultats

d’un audit environnemental avant la fermeture du projet servira de base à la délivrance d’un quitus

environnemental.

Quitus environnemental

Selon l’article 2 du décret MECIE, c’est un acte administratif d’approbation par lequel

l’autorité compétente qui avait délivré le permis environnemental reconnaît l’achèvement, la

régularité et l’exactitude des travaux de réhabilitation entrepris par le promoteur et le dégage de sa

responsabilité environnementale envers l’Etat

Modalités et procédures d’audit de fermeture

En cas de fermeture, l’arrêté interministériel 12032/2000 prévoit la délivrance d’un quitus

environnemental à condition que les travaux de réhabilitation environnementale aient été

effectivement réalisés. Si le quitus est refusé, une lettre de refus sera envoyée après 10jours

ouvrables de la réception de la recommandation du CTE mais dans un délai de 30jours après la

réception du rapport d’audit environnemental.

Page 118: Contribution à l’audit environnemental de la société

xix

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENT

LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES ANNEXES

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

LISTE DES TABLEAUX

SOMMAIRE

INTRODUCTION ................................................................................................................................................. 1

Chapitre1Chapitre1Chapitre1Chapitre1 Généralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvertGénéralités sur l’exploitation à ciel ouvert ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 2222

1.1. Définition ............................................................................................................................... 2

1.2. Aperçu global d’une exploitation minière ............................................................................ 2

1.2.1. Définition ...................................................................................................................................................... 2

1.2.2. Mode et méthode d’exploitation ................................................................................................................... 3

1.2.3. Principe d’une découverte ............................................................................................................................ 3

1.3. Traitement des minerais ........................................................................................................ 4

1.3.1. Définition ...................................................................................................................................................... 4

1.3.2. But ................................................................................................................................................................ 4

Chapitre2Chapitre2Chapitre2Chapitre2 Synthèse suSynthèse suSynthèse suSynthèse sur la chromiter la chromiter la chromiter la chromite ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 6666

2.1. Définition ............................................................................................................................... 6

2.2. Propriétés physiques et chimiques de la chromite ............................................................... 6

2.2.1. Propriétés physiques .................................................................................................................................... 6

2.2.2. Propriétés chimiques .................................................................................................................................... 6

2.3. Roches encaissantes .............................................................................................................. 7

2.3.1. Roches basiques.......................................................................................................................................... 7

2.3.2. Roches ultrabasiques ................................................................................................................................... 7

2.4. Domaine d’utilisation ............................................................................................................ 7

2.4.1. Métallurgie ................................................................................................................................................... 7

2.4.2. Chimie .......................................................................................................................................................... 7

2.4.3. Réfractaire ................................................................................................................................................... 8

2.5. Caractéristiques du minerai de chrome d’Andriamena ........................................................ 8

2.6. Qualité du minerai de chrome d’Andriamena ....................................................................... 8

Chapitre3Chapitre3Chapitre3Chapitre3 Présentation de la Présentation de la Présentation de la Présentation de la société Kraomasociété Kraomasociété Kraomasociété Kraoma ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 9999

3.1. Historique .............................................................................................................................. 9

3.2. Renseignements généraux sur l’entreprise ........................................................................... 9

3.2.1. Localisation .................................................................................................................................................. 9

3.2.2. Capital .......................................................................................................................................................... 9

3.2.3. Constitution ................................................................................................................................................ 10

3.2.4. Personnel ................................................................................................................................................... 10

3.3. Principales activités ............................................................................................................. 10

Page 119: Contribution à l’audit environnemental de la société

xx

Chapitre4Chapitre4Chapitre4Chapitre4 Audit environnementalAudit environnementalAudit environnementalAudit environnemental ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 11111111

4.1. Caractéristiques d’un audit environnemental ..................................................................... 11

4.1.1. Définition .................................................................................................................................................... 11

4.1.2. Différents types d’audit ............................................................................................................................... 11

4.1.3. Objectifs d’un audit environnemental ......................................................................................................... 12

4.1.4. Importance d’un audit environnemental pour le secteur minier .................................................................. 12

4.1.5. Développement durable et audit environnemental ..................................................................................... 12

4.2. Analyse de la réglementation et de la législation applicable .............................................. 13

4.2.1. Législation nationale .................................................................................................................................. 13

4.2.1.1. Texte de base ...................................................................................................................... 13

4.2.1.2. Textes relatifs aux déchets ................................................................................................. 13

4.2.1.3. Textes sur l’hygiène ............................................................................................................ 13

4.2.1.4. Textes sur l’eau ................................................................................................................... 14

4.2.1.5. Obligation de l’exploitation ................................................................................................ 14

4.2.2. Conventions internationales ....................................................................................................................... 15

4.2.2.1. Convention relative à l’environnement .............................................................................. 15

4.2.2.2. Convention relative au travail ............................................................................................ 15

CCCChapitre5hapitre5hapitre5hapitre5 Etat des lieuxEtat des lieuxEtat des lieuxEtat des lieux .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 16161616

5.1. Délimitation administrative et géographique ..................................................................... 17

5.2. Description du milieu physique ........................................................................................... 17

5.2.1. Climat ........................................................................................................................................................ 17

5.2.2. Sol .............................................................................................................................................................. 18

5.2.3. Contexte géologique de la région ............................................................................................................. 19

5.2.4. Hydrographie.............................................................................................................................................. 20

5.3. Description du milieu biologique ......................................................................................... 20

5.3.1. Flore ........................................................................................................................................................... 20

5.3.2. Faune ........................................................................................................................................................ 23

5.4. Description du milieu humain ............................................................................................. 23

5.4.1. Historique ................................................................................................................................................... 23

5.4.2. Démographie.............................................................................................................................................. 23

5.4.3. Composition ethnique ................................................................................................................................ 24

5.5. Description du milieu artificiel ............................................................................................. 24

5.5.1. Equipement sanitaire ................................................................................................................................. 24

5.5.2. Equipement éducatif .................................................................................................................................. 24

5.5.3. Routes et infrastructures ............................................................................................................................ 24

5.5.4. Service environnemental ............................................................................................................................ 25

5.6. Activités socio-économiques ............................................................................................... 25

5.6.1. Agriculture .................................................................................................................................................. 25

5.6.2. Elevage ...................................................................................................................................................... 25

5.6.3. Exploitations minières ................................................................................................................................ 25

5.6.3.1. Les petits exploitants .......................................................................................................... 26

5.6.3.2. L’exploitation industrielle ................................................................................................... 26

5.6.4. Institution financière ................................................................................................................................... 26

5.6.5. Source d’énergie ........................................................................................................................................ 26

Page 120: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxi

Chapitre6Chapitre6Chapitre6Chapitre6 Description détaillée desDescription détaillée desDescription détaillée desDescription détaillée des activités de la Kraomaactivités de la Kraomaactivités de la Kraomaactivités de la Kraoma .................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 27272727

6.1. Mines ................................................................................................................................... 27

6.1.1. Description des mines d’Ankazotaolana et de Bemanevika ...................................................................... 27

6.1.2. Ressources utilisées ................................................................................................................................. 28

6.1.3. Production .................................................................................................................................................. 28

6.1.4. Rejets ......................................................................................................................................................... 29

6.1.4.1. Déchets solides ................................................................................................................... 29

6.1.4.2. Effluents liquides ................................................................................................................. 29

6.1.5. Problèmes .................................................................................................................................................. 29

6.2. Laverie .................................................................................................................................. 31

6.2.1. Description de l’usine ................................................................................................................................. 31

6.2.2. Ressources utilisées ................................................................................................................................. 33

6.2.3. Production .................................................................................................................................................. 33

6.2.4. Rejets ......................................................................................................................................................... 34

6.2.4.1. Déchets solides ................................................................................................................... 34

6.2.4.2. Effluents liquides ................................................................................................................. 34

6.2.5. Difficultés rencontrées par l’usine .............................................................................................................. 34

6.3. Atelier de maintenance ...................................................................................................... 35

6.3.1. Description ................................................................................................................................................. 35

6.3.2. Ressources utilisées .................................................................................................................................. 35

6.3.3. Rejets ......................................................................................................................................................... 35

6.3.3.1. Déchets solides ................................................................................................................... 35

6.3.3.2. Effluents liquides ................................................................................................................. 36

6.4. Cite ....................................................................................................................................... 36

6.4.1. Habitation ................................................................................................................................................... 36

6.4.2. Eau et énergie ............................................................................................................................................ 36

6.4.2.1. Eau ...................................................................................................................................... 36

6.4.2.2. Energie ................................................................................................................................ 37

6.4.3. Rejets ......................................................................................................................................................... 37

6.4.3.1. Déchets solides ................................................................................................................... 37

6.4.3.2. Effluents liquides ................................................................................................................. 37

6.5. Centrale thermique.............................................................................................................. 38

6.5.1. Description ................................................................................................................................................. 38

6.5.2. Ressources utilisées .................................................................................................................................. 38

6.5.3. Rejets ......................................................................................................................................................... 38

6.5.4. Production .................................................................................................................................................. 39

6.6. Transport des produits marchands ..................................................................................... 39

6.6.1. Transport vers Morarano ............................................................................................................................ 39

6.6.2. Transport par fer ........................................................................................................................................ 39

6.6.3. Transport par camion Moramanga Toamasina .......................................................................................... 40

6.7. Vente .................................................................................................................................... 40

Chapitre7Chapitre7Chapitre7Chapitre7 Identification des impactsIdentification des impactsIdentification des impactsIdentification des impacts ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 41414141

7.1. Normes environnementales ............................................................................................... 41

7.1.1. Définition .................................................................................................................................................... 41

7.1.2. Normes sur les eaux usées ........................................................................................................................ 41

7.1.3. Normes sur les bruits ................................................................................................................................. 42

Page 121: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxii

7.1.4. Normes sur les sols .................................................................................................................................... 42

7.1.5. Normes sur la qualité de l’air ambiant ........................................................................................................ 42

7.2. Nature des rejets ................................................................................................................. 43

7.2.1. Rejets solides ............................................................................................................................................. 43

7.2.2. Effluents liquides ........................................................................................................................................ 43

7.3. Impacts................................................................................................................................. 43

7.3.1. Impacts sur le milieu humain ...................................................................................................................... 43

7.3.1.1. Sur le plan sanitaire ............................................................................................................ 43

7.3.1.2. Nuisances causées par les différentes opérations .............................................................. 44

a) Odeur ................................................................................................................ 44

b) Bruits ................................................................................................................. 45

c) Poussières .......................................................................................................... 45

7.3.1.3. Sur le pan social et économique ......................................................................................... 45

7.3.2. Impacts sur le sol et le paysage ................................................................................................................. 46

7.3.2.1. Impact sur le sol .................................................................................................................. 46

7.3.2.2. Impacts sur le paysage ....................................................................................................... 47

7.4. Mesures environnementales ............................................................................................... 48

7.4.1. Mesures entretenues ................................................................................................................................. 48

7.4.1.1. Utilisation de matériels de production ............................................................................... 48

7.4.1.2. Arrosage journalier des pistes ............................................................................................ 48

7.4.2. Mesures proposées .................................................................................................................................... 48

7.4.2.1. Port obligatoire des matériels de protection ...................................................................... 48

7.4.2.2. Visite médicale systématique ............................................................................................. 48

7.4.2.3. Bitumage de la piste de roulage ......................................................................................... 48

7.4.2.4. Utilisation du sol ................................................................................................................. 48

Chapitre8Chapitre8Chapitre8Chapitre8 Enjeux environnementauxEnjeux environnementauxEnjeux environnementauxEnjeux environnementaux ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 50505050

8.1. Définition ............................................................................................................................ 50

8.2. Enjeux environnementaux de la région Andriamena .......................................................... 50

8.2.1. Erosion et formation des lavaka ................................................................................................................. 50

8.2.2. Qualité de l’eau .......................................................................................................................................... 51

8.2.2.1. Eaux usées industrielles ...................................................................................................... 51

8.2.2.2. Eaux usées domestiques ..................................................................................................... 52

8.3. Mesures environnementales ............................................................................................... 52

8.3.1. Traitements des eaux usées ...................................................................................................................... 52

8.3.2. Mesure proposée ....................................................................................................................................... 52

Chapitre9Chapitre9Chapitre9Chapitre9 Analyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangersAnalyse des risques et dangers ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 53535353

9.1. Définition ............................................................................................................................. 53

9.2. Inventaires des accidents passés ......................................................................................... 53

9.3. Identification des risques probables et de leurs sources .................................................... 53

9.3.1. Au niveau des mines .................................................................................................................................. 53

9.3.2. Au niveau de l’usine ................................................................................................................................... 54

9.3.2.1. Au sein de la station service ............................................................................................... 54

9.3.2.2. Au sein de l’unité de traitement ......................................................................................... 55

9.3.2.3. Au sein de la centrale thermique ........................................................................................ 55

Page 122: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxiii

9.3.2.4. Au sein du laboratoire ........................................................................................................ 55

9.3.3. Autres accidents......................................................................................................................................... 55

9.4. Mesures de sécurité ............................................................................................................ 55

Chapitre10Chapitre10Chapitre10Chapitre10 Généralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementaleGénéralités sur le plan de gestion environnementale ................................................................................................................................................................................................................................................................................ 58585858

10.1. Définition ........................................................................................................................... 58

10.2. Objectifs ............................................................................................................................. 58

10.3. Surveillance et suivi ........................................................................................................... 58

10.3.1. Définition .................................................................................................................................................. 58

10.3.2. Programme de surveillance et de suivi .................................................................................................... 59

10.3.3. Indicateurs environnementaux ................................................................................................................. 59

Chapitre11Chapitre11Chapitre11Chapitre11 Plan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eauPlan de gestion de l’eau ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 60606060

11.1. Hydrogéologie .................................................................................................................... 60

11.1.1. Variation des niveaux de la nappe ........................................................................................................... 60

11.1.2. Qualité de l’eau souterraine ..................................................................................................................... 60

11.2. Eau de surface .................................................................................................................... 60

11.2.1. Jaugeage du cours d’eau ......................................................................................................................... 61

11.2.2. Contrôle de la consommation d’eau industrielle ....................................................................................... 61

11.3. Eau potable ........................................................................................................................ 61

11.3.1. Suivi de la qualité de l’eau ....................................................................................................................... 61

11.3.2. Contrôle de la consommation .................................................................................................................. 62

11.4. Effluents liquides ............................................................................................................... 62

11.4.1. Eaux usées domestiques ......................................................................................................................... 62

11.4.2. Eaux usées industrielles .......................................................................................................................... 62

Chapitre12Chapitre12Chapitre12Chapitre12 Plan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’airPlan de gestion de la qualité de l’air................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 64646464

12.1. Emissions atmosphériques ................................................................................................ 64

12.1.1. Contexte ................................................................................................................................................... 64

12.1.2. Programme de surveillance et de suivi .................................................................................................... 64

12.1.2.1. Mesure des particules dans l’air ....................................................................................... 64

12.1.2.2. Mesures des échappements de l’équipement motorisé ................................................... 65

12.2. Ambiance sonore ............................................................................................................... 65

12.2.1. Contexte ................................................................................................................................................... 65

12.2.2. Programme de surveillance et de suivi .................................................................................................... 66

Chapitre13Chapitre13Chapitre13Chapitre13 Parc à résiduParc à résiduParc à résiduParc à résidu ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 67676767

13.1. Traitement du minerai de chrome .................................................................................... 67

13.1.1. Résidus miniers........................................................................................................................................ 67

13.1.2. Fonctionnement de la laverie ................................................................................................................... 67

13.2. Parc à résidu ...................................................................................................................... 68

13.2.1. Mise en dépôt........................................................................................................................................... 68

13.2.1.1. Aire de stockage ............................................................................................................... 68

13.2.1.2. Problématique .................................................................................................................. 68

13.2.2. Barrage de résidus .................................................................................................................................. 69

13.2.2.1. Types de barrage .............................................................................................................. 69

Page 123: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxiv

a) Digue de rétention de boue .......................................................................... 69

b) Barrage de stériles ......................................................................................... 69

13.2.2.2. Conception ........................................................................................................................ 69

a) Matériaux de construction .......................................................................... 69

b) Critères de construction ................................................................................ 69

c) Dimensionnement .......................................................................................... 70

d) Etanchéité ......................................................................................................... 70

13.3. Surveillance et suivi ........................................................................................................... 71

13.3.1. Nettoyage du terrain ................................................................................................................................. 71

13.3.2. Inspections ............................................................................................................................................... 71

13.3.3. Evaluation de la sécurité du barrage de résidus ...................................................................................... 71

Chapitre14Chapitre14Chapitre14Chapitre14 Plan d’urgence Plan d’urgence Plan d’urgence Plan d’urgence environnementaleenvironnementaleenvironnementaleenvironnementale ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 72727272

14.1. Matières dangereuses ....................................................................................................... 72

14.1.1. Définition .................................................................................................................................................. 72

14.1.2. Politique de gestion des matières dangereuses ....................................................................................... 72

14.1.2.1. Objectif ............................................................................................................................. 72

14.1.2.2. Inventaire des matières dangereuses de la société Kraoma ............................................ 72

14.1.2.3. Programme de gestion des matières dangereuses .......................................................... 73

14.2. Plan d’urgence environnementale .................................................................................... 73

14.2.1. Définition .................................................................................................................................................. 73

14.2.2. Objectifs ................................................................................................................................................... 73

14.3. Procédures d’urgence environnementale ......................................................................... 74

14.3.1. Plan d’intervention .................................................................................................................................... 74

14.3.1.1. Procédures d’alerte et mobilisation .................................................................................. 74

14.3.1.2. Matériel d’intervention ..................................................................................................... 75

14.3.1.3. Méthode d’intervention .................................................................................................... 76

a) Localisation de la source d’une fuite et de son colmatage .................... 76

b) Confinement ..................................................................................................... 76

c) Récupération ................................................................................................... 77

d) Activités post-déversement .......................................................................... 77

14.3.2. Formation ................................................................................................................................................. 77

14.3.3. Simulation ................................................................................................................................................ 78

14.3.3.1. Objet ................................................................................................................................. 78

14.3.3.2. Intérêt de la collaboration avec les ressources externes .................................................. 78

14.3.3.3. Types de simulation .......................................................................................................... 78

14.3.4. Gestion des données et rapports ............................................................................................................. 78

14.3.4.1. Registre de dossiers .......................................................................................................... 78

14.3.4.2. Rapport d’incidents ........................................................................................................... 79

Chapitre15Chapitre15Chapitre15Chapitre15 Plan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeturePlan de réhabilitation de fermeture .................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... 80808080

15.1. Généralités ......................................................................................................................... 80

15.1.1. Définition et objectifs [16] ......................................................................................................................... 80

15.1.2. Entraves à la remise en état [15] ............................................................................................................. 80

15.1.3. Types de remise en état ........................................................................................................................... 80

15.1.3.1. Réutilisation en d’autres contexte .................................................................................... 81

Page 124: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxv

15.1.3.2. Restitution au milieu naturel ............................................................................................ 81

15.1.3.3. Réutilisation site en agriculture ........................................................................................ 81

15.2. Réhabilitation du site d’Ankazotaolana ............................................................................. 81

15.2.1. Préparation du site ................................................................................................................................... 81

15.2.1.1. Mise en sécurité de l’ouvrage ........................................................................................... 82

15.2.1.2. Réaménagement .............................................................................................................. 82

15.2.2. Réhabilitation des formes ......................................................................................................................... 82

15.2.2.1. Reprofilage de la zone ...................................................................................................... 83

15.2.2.2. Lutte contre l’érosion ........................................................................................................ 83

a) Erosion du sol ................................................................................................... 83

b) Erosion des berges ........................................................................................... 84

15.3. Reboisement ...................................................................................................................... 84

15.3.1. Plantation ................................................................................................................................................. 84

15.3.1.1. Aristida multicaulis ........................................................................................................... 85

15.3.1.2. Plantation ......................................................................................................................... 85

a) Moment de plantation .................................................................................. 85

b) Densité de plantation .................................................................................... 85

c) Précaution sur la plantation ....................................................................... 85

15.3.2. Entretien ................................................................................................................................................... 86

15.4. Suivi .................................................................................................................................... 86

CONCLUSION ................................................................................................................................................... 88

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................. II

ANNEXES ........................................................................................................................................................... IV

TABLE DES MATIERES ..................................................................................................................................... XIX

Page 125: Contribution à l’audit environnemental de la société

xxvi

Nom : LALANIRINAHASIMANANA Prénom : Andry Titre : Contribution à l’audit environnemental de la société KRAOMA Nombre de page : Nombre de figures : Nombre de photos : Nombre de tableaux : Nombre de page en annexe :

Résumé Madagascar recèle de grandes richesses minières du fait de son contexte géologique.

Concernant les substances industrielles, plus précisément la chromite, la région de Betsiboka se distingue des autres région par le fait qu’elle renferme une forte potentialité en minerai de chrome grâce aux gisements d’Ankazotaolana et de Bemanevika. Jusqu’à présent, la société Kraomita Malagasy KRAOMA est la seule qui exploite ce minerai dans notre pays.

D’après le décret MECIE (Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement), la société Kraomita Malagasy rentre dans la catégorie des investissements qui auraient dû réaliser une étude d’impact environnemental. Par conséquent, en application de cette loi, toutes les activités de la société doivent être conformes aux exigences environnementales ;

Le présent ouvrage dont l’objet est de réaliser un audit environnemental de la KRAOMA évoque les impacts de l’activité de la société sur l’environnement, notamment sur la qualité de la rivière Andranomiadivody, la modification du site d’Ankazotaolana due à la présence de la fosse d’excavation. Il rapporte également les mesures entretenues par l’exploitant et élabore un programme d’actions visant à instaurer le développement durable en utilisant rationnellement le territoire d’Andriamena Mots clés : audit, environnement, impact, remise en état, surveillance environnementale

Abstract Madagascar conceals great mining richnesses because of its geological context. Concerning

the industrial substances, more precisely chromite, the area of Betsiboka is distinguished from the other areas by the fact that it contains a strong chromium ore potentilality thanks to the layers of Ankazotaolana and Bemanevika. Until now, the company Kraomita Malagasy is the only which exploits this ore in our country.

Acccording to decree MECIE (put of compatibility of the investments with the environment), the company Kraomita Malagasy returns in the category of the investments which should have carried out an environnemental impact study. Consequently, pursuant to this law, all the activities of the company must be in conformity with the environmental requirements ;

This work whose object is to carry out one environmental audit of the KRAOMA evokes the impacts of the activity of the company on environment, particularly on the quality of the river Andranomiadivody, ths modification of the site of Ankazotaolana due to the presence of the pit of excavation. It also brings back the measurements maintained by the owner and works out an action plan aiming at the durable development by using the territory of Andriamena rationally. Key words : audit, impact, rehabilitation, environmental monitoring. Rapporteur : Professeur RANDRIANJA Roger, Chef de Département Mine Adresse de l’auteur : LALANIRINAHASIMANANA Andry

Lot AB 424 Ambohimamory-Andranonahoatra ANTANANARIVO 102

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