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CONSEILLER PRINCIPAL D’EDUCATION JOYEUX ANNE LAURE Collège Ferdinand Sarrien – Bourbon-Lancy DIRECTEUR DE MEMOIRE : DIDIER SEGUIN ANNEE 2002-2003 N° DE DOSSIER 0161748N

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CONSEILLER PRINCIPAL D’EDUCATION

JOYEUX ANNE LAURECollège Ferdinand Sarrien – Bourbon-Lancy

DIRECTEUR DE MEMOIRE :DIDIER SEGUIN

ANNEE 2002-2003 N° DE DOSSIER0161748N

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Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l’élaborationde ce mémoire professionnel, et plus particulièrement :

- Séverine VALDENAIRE, ma tutrice au collège Ferdinand Sarrien, pour sesconseils, son soutien et sa confiance.

- Didier SEGUIN, mon directeur de mémoire, pour le temps qu’il m’a consacré.

- Le chef d’établissement du collège et son adjoint (M. Lièvre et M. Tondoux)pour leur accueil et leur soutien durant toute l’année scolaire.

- Les animateurs de l’aide aux devoirs.

- Sandrine, l’aide-éducatrice, pour son aide au niveau de l’informatique.

- Et tous les membres de la vie scolaire du collège.

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SOMMAIRE

Introduction page 1

Première partie : pourquoi une telle action dans ce collège? page 3

I Présentation du collège Ferdinand Sarrien page 3

A/ Le collège et son environnement page 3B/ L’équipe éducative page 4C/ L’analyse des résultats du collège page 4

II Le CPE dans l’aide aux devoirs page 5

A/ Choix du thème, motivation personnelle page 5B/ La légitimité du CPE dans la mise en place page 6de l’aide aux devoirsC/ Le rôle du CPE dans l’aide aux devoirs page 7

Deuxième partie : la mise en place de l’aide aux devoirs page 9

I Les objectifs de l’aide aux devoirs page 9

II L’organisation de l’aide aux devoirs page 10

A/ Les participants page 10B/ Les besoins nécessaires à la mise en place effective page 11C/ Les pratiques des animateurs page 12

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Troisième partie : les difficultés scolaires page 14

I L’analyse des difficultés page 14

A/ Le repérage des difficultés page 14B/ La nature des difficultés page 15C/ Un outil : la grille détection de difficulté page 17

II Le traitement des difficultés page 18

A/ L’aide préconisée page 18B/ La concertation des animateurs sur l’aide

préconisée page 21

Quatrième partie : l’évaluation de l’aide aux devoirs page 22

I L’évaluation de l’action page 22

A/ Le bilan des animateurs page 22B/ Le bilan pour les élèves page 24

II L’analyse de l’action page 26

A/ Mes objectifs de départ page 26B/ Les points positifs page 27C/ Les points négatifs page 27

III Mon évaluation personnelle page 28

A/ Mon ressenti page 28B/ Mes champs d’intervention page 29C/ Mes compétences acquises page 30

Conclusion page 32

BibliographieAnnexes

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INTRODUCTION

La réforme Haby de 1975 a voulu démocratiser l’enseignement, c’est à direpermettre à tous l’accès à l’enseignement grâce au « collège unique ». Il s’en estsuivi une vague de massification au collège (elle touchera plus tard les lycées) :tous les enfants sortant de l’école primaire accèdent au collège.

De ce fait, l’homogénéité des élèves qui caractérisait l’ancien système alaissé place à une hétérogénéité. Les enseignants doivent désormais enseigner àdes élèves pour qui la culture scolaire n’est pas acquise; celle-ci diffèretotalement de leurs cultures familiales, personnelles. De plus, ils doivent faire face aux différences de niveaux des élèves. En ne

comprenant pas la culture scolaire, les attentes des professeurs, certainsélèves sont démotivés, perdent le sens de l’effort, l’envie d’apprendre etentrent dans la spirale de l’échec scolaire. Pour que le collège unique soitréellement efficace il faut des dispositifs capables de réduire les inégalités enterme de réussite scolaire.

Suite à la loi d’orientation de 1989 qui réaffirme le droit à tous à uneéducation, des mesures d’accompagnement scolaire se développent dans et horsl’école. Dominique Glasman, professeur de sociologie à l’université de Savoie, estle pionnier en la matière avec « l’école hors l’école. Soutien scolaire etquartier » publié en 1992. A la rentrée 2002 (circulaire du 10 avril 2002), lescollèges ont dû prévoir l’organisation en 6ème et en 5ème de « d’heure d’accueilet d’accompagnement au travail personnel de l’élève » pour réduire lesdifficultés scolaires des élèves. Cela fait suite aux heures de remise à niveau,aux études dirigées ou encadrées, à l’aide individualisée.

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A côté de ces actions, l’établissement peut organiser du soutien scolaireselon ses propres modalités et en fonction des besoins spécifiques de sesélèves. Lorsque cela est mis en place, l’ensemble de l’équipe éducative doit êtreassocié au projet et pas seulement l’équipe pédagogique. Cela concerne « la viescolaire » pris dans son sens le plus large. La circulaire de 1982 en propose unedéfinition « placer les adolescents dans les meilleures conditions de vieindividuelle et collective et d’épanouissement personnel ». Ainsi, la direction, lesenseignants, le personnel de la vie scolaire, les parents, doivent œuvrer pour laréussite de tous les élèves et éviter le décrochage scolaire. Une personne dans l’établissement a une place à part dans ce travail : le

conseiller principal d’éducation.

Comment le CPE peut-il intervenir dans l’aide pour les élèves en difficultéscolaire? Quel rôle et quelle légitimité a t-il dans ce type d’action?

Une telle réflexion nécessite tout d’abord que l’on s’intéresse à lasituation de l’établissement et à son environnement. Une des réponses peut êtreune mise en place d’aide aux devoirs pour les élèves en difficulté scolaire, encorefaut-il s’attarder sur le type de problèmes que les élèves peuvent rencontrer. Et,enfin, analyser les résultats de cette expérience, à la fois au niveau de l’actionen elle-même et au niveau de la pratique d’un CPE.

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PREMIERE PARTIE : POURQUOIMETTRE EN PLACE L’AIDE AUX

DEVOIRS AU COLLEGE?

Avant d’analyser le rôle que peut avoir le CPE dans la mise en place del’aide aux devoirs, une présentation du collège, de son environnement et de sesbesoins s’impose.

I LA PRESENTATION DU COLLEGE FERDINANDSARRIEN

A) Le collège et son environnement

Situé dans une petite ville de 6 000 habitants : Bourbon-Lancy, le collègeFerdinand Sarrien compte 452 élèves répartis en 18 divisions. Les élèvesproviennent surtout des petits villages environnants ; 43 % des élèves prennentles transports scolaires et 67% sont demi-pensionnaires (annexe 1). Nous noussituons donc dans un milieu rural.

La majorité des élèves (64%) est issue des catégories socialesdéfavorisées (la moyenne départementale est de 49%).

Malgré les difficultés culturelles et sociales des élèves, il règne un bonclimat dans l’établissement propice au travail et à la réussite des élèves.

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Le foyer socio-éducatif est très actif : 205 élèves participent à desactivités proposées entre midi et 14 h. Les élèves peuvent pratiquer le chant, ladanse, la musique. Ils peuvent faire du théâtre, des jeux de société comme le« scrabble », du sport (gymnastique, tennis de table, pétanque…), participer auclub journal. Toutes ces activités sont encadrées par des professeursvolontaires et les aide-éducateurs.

B) L’équipe éducative

L’équipe éducative comprend un principal, un adjoint, 37 enseignants, unedocumentaliste, une conseillère d’orientation psychologue.

L’équipe vie scolaire est composée d’une CPE, une CPE stagiaire, quatresurveillantes (partagées sur trois postes), deux aide-éducatrices spécialiséesdans la documentation pour l’une et dans l’informatique pour l’autre. Il y aégalement deux secrétaires vie scolaire (en CEC et en CES). La vie scolaire estdonc très bien dotée en postes cette année.Par contre, le collège ne dispose pas pour l’instant d’infirmière , ni d’assistante

sociale.

Parce que le collège est assez éloigné des grands pôles départementaux,beaucoup de projets ont été mis en place grâce à la motivation du personnel et àson dynamisme: voyages, sorties, actions de solidarité...

Les parents sont assez présents au collège (57% des parents ont participéaux élections du conseil d’administration).

C) Les résultats du collège (annexe 1)

Les résultats du collège au niveau de l’évaluation 6ème sont inférieurs à lamoyenne nationale : 63% des élèves ont eu un résultat satisfaisant en français(65% au niveau national) . 63% en mathématiques contre 65% . Il y a environ 2points d’écart avec la moyenne nationale. Pour les résultats du brevet, 74% desélèves ayant l’option LV2 ont eu le brevet en juin 2002, contre 77% au niveau dudépartement et seulement 46% ayant l’option technologie (contre 74% au niveaudu département).

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En étudiant le tableau des taux de redoublement, on s’aperçoit que leniveau le plus inquiétant est celui des 4ème et cela depuis plusieurs années. En2002, 12% des élèves ont redoublé (la moyenne départementale étant de 8,38%).La principale raison est que le niveau de 5ème n’est pas un palier d’orientation,donc on retrouve dans les classes supérieures des élèves accumulant desdifficultés et se trouvant « dépassés » par les apprentissages. De plus, le niveaude 4ème est un palier d’orientation, la décision du passage revient au chefd’établissement. Le programme est aussi plus difficile (surtout enmathématiques) et plus chargé en 4ème: les élèves commencent une deuxièmelangue vivante. Et, les élèves n’ayant pas les bases nécessaires à une bonnescolarité voient leurs difficultés s’aggraver. De plus, ils sont dans lapréadolescence avec tous les problèmes de recherche d’identité, d’image de soi,d’ambivalence au niveau de leurs pensées et de leurs sentiments. Des échecssuccessifs peuvent devenir source de décrochage scolaire et de comportementdéviant. Une enquête de la DEP réalisée en 1990 et portant sur l’aide de lafamille pour le travail à domicile a établi un constat : les parents s’investissentde moins en moins dans le travail de leurs enfants au fur et à mesure que lascolarité progresse.

II LE CPE DANS L’AIDE AUX DEVOIRS

A) Choix du thème de mémoire, motivation personnelle

Durant les deux premiers mois de l’année scolaire, j’ai observéattentivement le fonctionnement de l’établissement pour en analyser les besoins.Au vu des résultats du collège, il m’a semblé qu’une action axée sur le soutienscolaire serait très profitable.

Lors d’une réunion proposée par la ville de Bourbon-Lancy portant surl’animation socio-culturelle, j’ai pu voir qu’il existait de l’aide aux devoirsorganisée par la ville mais uniquement au niveau des primaires. Tout restait alorsà développer au collège.

De plus, les élèves étaient demandeurs d’un tel soutien. En effet, lorsd’entretiens d’aide pour des élèves en difficulté scolaire et comportementale, lesélèves souhaitaient un soutien. Problèmes scolaires et comportementaux sontgénéralement liés, donc agir sur l’un permet d’influer l’autre.

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Un dispositif existait l’année passée mais son fonctionnement n’a pas étésatisfaisant. Seuls 3 professeurs étaient volontaires pour 38 élèves issus detous les niveaux. Pour les enseignants il a été très difficile de gérer les groupesd’élèves (entre 11 et 14 élèves pour un seul adulte). L’aide apportée n’était pas laplus individualisée possible et donc son efficacité était limitée.

J’ai donc décidé de mettre en place l’aide aux devoirs pour les élèves endifficulté scolaire et de revoir complètement le fonctionnement de l’anciendispositif.

Concernant le niveau des élèves, je n’ai retenu que le niveau desquatrièmes pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je m’occupe plusparticulièrement du suivi des élèves de 4ème (absences, retard, manquement aurèglement intérieur, contact avec les familles). Ensuite, comme je l’ai écritprécédemment le niveau des 4ème est le plus « problématique » au collège sur leplan des résultats scolaires. Pour les niveaux des 6ème et des 5ème, il existedéjà l’accompagnement au travail personnel. Enfin, je voulais une homogénéitédes élèves pour plus d’efficacité.

Sur le plan personnel, ce sujet allait me faire acquérir des savoirs-faire :entrée dans le domaine pédagogique, conduite de réunion, communication avecdifférents personnels de l’établissement... et avoir un autre contact avec lesélèves.

B) La légitimité du CPE dans la mise en place de l’aideaux devoirs

Des questions peuvent se poser lors de la mise en place de ce dispositif :le CPE doit-il intervenir dans cette action? N’entre t-il pas dans le domainepédagogique réservé aux enseignants?

La circulaire du 31 mai 1972 déclare « qu’en étroite liaison avec lepersonnel enseignant, les conseillers feront appel à la compétence du personnelde surveillance pour donner aux élèves travaillant dans les études ou dans lessalles de travail volontaire, l’appui et le soutien pédagogique dont la plupartressentent le besoin. Ils seront ainsi à même d’apporter une contributionprécieuse lors de l’élaboration du bilan de chaque élève au cours des réunions desconseils de classe ».

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Ce texte rappelle qu’en aucun cas le soutien scolaire, l’accompagnement scolaire,ou l’aide aux devoirs ne peuvent être exclusivement animés par les enseignants.Le personnel de la vie scolaire doit être associé.

Un autre texte précise le rôle du CPE dans ce domaine (la circulaire du 28octobre 1982) « les CPE organisent la vie collective, hors du temps de classe, enétroite liaison avec la vie pédagogique de l’établissement ». Le CPE doit assurerle suivi de l’élève dans tous les aspects de la vie scolaire, en collaboration avec lepersonnel enseignant (décret du 11 octobre 1989).

Intervenir au niveau des difficultés scolaires des élèves fait partie desattributions du CPE. Cela rentre dans le cadre du suivi scolaire individualisé et duprojet personnel de l’élève.

C) Le rôle du CPE dans l’aide aux devoirs

Il est donc légitime que le CPE intervienne dans la mise en place de l’aideaux devoirs. Par contre, au vu de sa situation particulière dans l’établissement etde son statut, son intervention sera plus globale.

De part son contact privilégié avec les professeurs principaux et lespartenaires sociaux, sa participation aux instances de l’établissement, sa positionpour repérer les élèves en difficulté scolaire, le CPE est à même de participer àla mise en place d’un soutien scolaire.

Dans l’aide aux devoirs, le CPE peut être un animateur de séance commetout adulte de l’établissement. Il s’agit plus de transmettre des savoirs-faire quedes savoirs. Par cette transmission, le CPE a un autre contact avec les élèves: iltravaille avec eux sur les apprentissages scolaires alors qu’habituellement il aidel’élève à intégrer des savoirs-être.

Le CPE peut être un organisateur, c’est à dire prévoir les besoinsmatériels, car il a une vue globale de l’établissement et est en permanence enrelation avec tout le personnel du collège.

Enfin, il est certainement un élément facilitateur dans la mise en place del’aide aux devoirs.

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Le projet d’établissement du collège Ferdinand Sarrien mentionne l’aidepour les élèves en difficulté et en fait une des priorités. Cela ne pouvait qu’aiderà la mise en place d’une telle action et lui donner de la légitimité et del’importance.

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DEUXIEME PARTIE : LA MISE ENPLACE DE L’AIDE AUX DEVOIRS AU

COLLEGE

Je vais maintenant traiter de la mise en place de l’aide aux devoirs etrelater l’organisation de cette action. L’aide aux devoirs peut se définir commeétant une aide aussi individuelle que possible où l’élève reprend les leçons malcomprises, où il apprend une méthode de travail et où il revoit certaines bases.La charte de l’accompagnement scolaire d’octobre 1992 définit

l’accompagnement scolaire comme étant de « l’aide aux devoirs et un apportculturel nécessaire à la réussite scolaire ».

I LES OBJECTIFS DE L’AIDE AUX DEVOIRS

La loi d’orientation de 1989 a réaffirmé le principe d’égalité de tous auniveau du savoir. L’établissement doit trouver des moyens pour permettre laréussite de tous les élèves, les faire accéder aux savoirs, aux savoirs-faire etaux savoirs -être. La communauté éducative doit trouver des outils, des moyenspour rééquilibrer les différences scolaires.

L’aide aux devoirs a plusieurs objectifs :

Premièrement, elle doit permettre d’aider l’élève à surmonter sesdifficultés scolaires. L’élève doit connaître l’origine de ses difficultés, doitprendre conscience de ses problèmes pour mieux les appréhender.

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Deuxièmement, il pourra acquérir une méthode de travail durant lesséances de soutien, les « animateurs » apporteront aux élèves une aideméthodologique portant sur la mémorisation, la compréhension.

Le troisième objectif est que l’élève devienne plus autonome dans sontravail, qu’il ait une meilleure organisation dans ses devoirs.

Grâce à cette aide aux devoirs, l’élève pourra reprendre confiance en luiet de ce fait être plus motivé pour apprendre.

Enfin, il faut éviter que l’échec détruise l’identité de l’élève et l’enfermedans un mal-être permanent. Beaucoup d’élèves décrochent parce que leursdifficultés s’accumulent et qu’aucune aide ne leur est apportée.

Pour ce faire, cette aide doit être la plus individuelle possible. D’où lespetits groupes de travail qui permettent aux enfants d’établir un rapportprivilégié avec une personne qui sort du cadre enseignant-enseigné.

II L’ORGANISATION DE L’AIDE AUX DEVOIRS

Ce chapitre va relater la manière dont j’ai mis en place l’aide aux devoirsavec bien sûr l’aide de différentes personnes.: le recrutement des« animateurs », la sélection des élèves, les besoins matériels et temporels.

A) Les Participants

1- Les animateurs

Dans un premier temps, je devais trouver des adultes de l’établissementvolontaires pour animer l’aide aux devoirs. A cet effet, j’ai diffusé une noteadressée à chaque enseignant, surveillant et aide-éducateur annonçant qu’unnouveau dispositif serait mis en place concernant l’aide aux devoirs (annexe 2).Sept personnes m’ont donné une réponse positive : 3 surveillants et 4enseignants. Nous étions donc 8 adultes pour former une équipe. Ce qui était unrésultat encourageant.

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Dans un second temps, j’ai organisé une réunion au mois de décembre ayantpour but de débattre sur le fonctionnement de l’aide aux devoirs, à savoir quelsélèves choisir, quand se déroulerait-elle, et ce que nous allions proposer auxélèves en difficulté.

2- Les élèves

Une fois les adultes impliqués dans le projet, je me suis informer dunombre d’élèves de chaque classe de 4ème ayant des difficultés scolaires.

A la mi-novembre, j’ai contacté les professeurs principaux pour qu’ils mecommuniquent un nombre approximatif d’élèves ayant des problèmes scolaires.Ceci m’a ensuite permis d’élaborer un projet d’organisation.

Après la réunion du 9 décembre, j’ai pu établir une liste précise d’ élèvespour qui l’aide aux devoirs serait bénéfique. Cette tâche m’est revenu car ayanten charge le suivi des 4ème, j’allais participer à tous les conseils de classecontrairement aux professeurs.47 élèves étaient susceptibles d’intégrer ce nouveau dispositif.

Enfin, j’ai envoyé à chaque famille un courrier informant que le collègeproposait de l’aide au devoirs à leurs enfants en soirée ( annexe 3). Il mesemblait important d’envoyer directement cette lettre aux parents afin de lesassocier à cette démarche.

B) Les besoins nécessaires à la mise en place effective

Après les besoins humains, je me suis attardée sur les aspects matériels.

1- Le lieu

Lors de la première réunion des animateurs, un endroit nous a semblépropice à cette action : le centre de documentation et d’information (CDI). C’estun lieu d’étude et de recherche. Nous avions tout à disposition : livres,dictionnaires, encyclopédies. De plus, c’est un endroit très accueillant. Nousavons décidé d’y centraliser tous les documents et les informations (exemple:cahier d’appel, grille des difficultés...), avec l’accord de la documentaliste, car leCDI est un lieu neutre pour les animateurs (ce n’est ni la salle des professeurs, nila vie scolaire).

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2- Le temps

Il était matériellement impossible d’organiser des séances d’aide auxdevoirs entre 12H et 14 H sachant que 45 % d’élèves participent à des activitésdu FSE. De plus, les surveillantes ne sont pas disponibles durant ce laps de tempspuisqu’elles assurent de nombreuses tâches. C’est également une volontépersonnelle, je pense que des enfants ayant entre 13 et 15 ans ont besoin d’untemps de repos nécessaire pour se préparer à un après midi de cours. Les étudesde la médecine du travail concluent que les activités humaines, intellectuelles etmanuelles , connaissent deux périodes favorables : le matin et la soirée de 17h à21h. Le début de l’après-midi, entre 13h et 16h est peu favorable au travail.Ainsi, l’aide aux devoirs s’est déroulé de 17h à 18h.

L’avantage de la fin d’après-midi est que tous les adultes et les élèves sontlibres. Mais, l’inconvénient se situe au niveau des ramassages scolaires. Certainsparents sont dans l’impossibilité de venir chercher leurs enfants au collège à 18h.

C) Les pratiques des animateurs

La réunion du 9 décembre a permis à tous les adultes animateurs deréfléchir sur cette action. Cette réunion avait plusieurs objectifs.

Le premier était l’explication du fonctionnement du dispositif au niveaudes horaires, de l’emploi du temps pour chaque adulte et du lieu. J’ai présenté leprojet d’organisation, qui a convenu à tout le monde.

Le deuxième portait sur les critères de sélection des élèves. Quels élèveschoisit-on? Impose t-on à l’élève de s’inscrire?. L’équipe n’a retenu que le critèrede volontariat de l’élève. S’inscrire à l’aide aux devoirs est une démarchepersonnelle entre l’élève et sa famille. Par contre, une fois inscrit, sa présenceest obligatoire.

Nous avons également débattu de l’aide à apporter aux élèves. Commentcerner les difficultés des élèves et comment y remédier? Un document pourmieux appréhender les difficultés a été élaboré (annexe 4 ). Il permettra auxélèves d’apprécier leurs progrès et permettra aux animateurs d’évaluerl’efficacité de l’aide aux devoirs.

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Lors de cette réunion, le chef d’établissement et son adjoint étaientprésents. Cela a permis de légitimer l’action et de la placer comme une prioritédans le projet d’établissement. Leur présence facilita mon rôle d’animatrice etme conforta en tant qu’organisatrice de ce projet et non plus en tant que CPEstagiaire.

Après toutes ces recherches de moyens humains et matériels, il en estressorti que 31 élèves sur 47 ont accepté de participer à l’aide au devoirs. Les 16refus avaient pour raison des problèmes de transport ou un manque demotivation. Avec toutes ces données, j’ai donc pu établir un calendrier précis.Pour que les élèves puissent tirer bénéfice de l’aide aux devoirs, il est

nécessaire de s’attarder sur leurs difficultés.

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TROISIEME PARTIE : LESDIFFICULTES SCOLAIRES

L’expérience menée au collège m’a permis d’analyser plus en détail lesdifficultés scolaires que peuvent rencontrer tous les élèves et les solutionspossibles pour y remédier.

I L’ANALYSE DES DIFFICULTES SCOLAIRES

A) Le repérage des difficultés

L’équipe éducative dispose d’indicateurs pour repérer dès le début del’année les élèves en difficulté scolaire.

Le premier indicateur est, bien évidemment, les résultats scolaires. Unélève ayant des mauvais résultats dans une discipline fera dès la rentrée l’objetde signalement et de discussion entre les membres de l’équipe pédagogique. Lesenseignants, les professeurs principaux sont capables de repérer les difficultésde chaque élève et de les évaluer : manque de travail, problèmes deconcentration, de mémorisation et de compréhension. La motivation estégalement un élément important. En effet, un élève non motivé par une matièrene produit pas de travail. Et ce manque de travail se ressent au niveau desrésultats scolaires ce qui accroît encore sa démotivation. C’est un cercle vicieux.

Le comportement et les absences influent aussi sur les difficultés desélèves. Un élève ayant des problèmes de comportement, de repères, d’applicationdes règles de vie a de grande chance d’être en difficulté scolaire. Cesindicateurs sont donnés par la vie scolaire puisqu’elle centralise toutes les

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punitions, les absences et les retards. D’ou l’importance pour le CPE d’entretenirdes relations avec les enseignants et le professeur principal.

De plus, le CPE a aussi une relation privilégiée avec les parents d’élève cequi permet assez souvent de détecter les élèves risquant de se retrouver endifficulté.

Tous ces éléments ont été pris en compte dans la présentation etl’organisation de l’aide aux devoirs au cours des conseils de classe. La fonction deCPE permet d’avoir des informations : il est intéressant de les associer à la visiondes membres de l’équipe pédagogique afin de se faire une opinion précise de lasituation de certains élèves. Ces discussions-débats nous ont permis d’établir uneliste d’élèves et d’anticiper certaines difficultés que nous allions rencontrer lorsde la mise en place de l’aide aux devoirs.

B) La nature des difficultés

L’action ne porte que sur des difficultés purement scolaires. On distingueplusieurs sortes de problèmes.

Les problèmes d’organisation

Certains élèves rencontrent encore en 4ème ce type de problèmes. Ilsoublient leurs matériels, car ils ne font pas correctement leurs sacs de cours.Ceci provient essentiellement du fait qu’ils ne connaissent pas leur emploi dutemps et n’associent pas la matière au matériel. Dans cette catégorie rentreaussi le manque de soin : certains élèves n’écrivent pas de manière lisible donc ilsn’arrivent pas à se relire, ce qui complique grandement l’apprentissage desleçons, la mémorisation. De plus, des élèves ne savent pas classer, ordonner leurscours. Plusieurs fois, j’ai remarqué qu’un classeur d’élève comprenait plusieurscours (Ex mathématiques et anglais). Ces élèves m’ont affirmé qu’ils triaientleurs cours à la maison mais en réalité ils ne le font pas.

Mais, la difficulté majeure concerne la hiérarchisation du travail à faire :« Que dois-je faire ?» ; «Quel devoir est prioritaire ?» ; «A quel moment dois-jele faire?».

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Les problèmes de concentration

Certains élèves sont souvent déconcentrés en cours. Ils n’écoutent pas , neretiennent pas. Ils sont «ailleurs», pas attentifs à ce que dit le professeur.Lorsqu’un élève a ce genre de difficultés, il le reconnaît. En questionnant cesélèves, je me suis aperçue que cela était souvent lié au rythme scolaire (en fin dejournée par exemple), à l’intérêt pour une matière et aux résultats.

Les problèmes de compréhension

Cela concerne essentiellement la compréhension d’une leçon. Lorsqu’unélève a mal compris sa leçon, et s’il se trouve en échec, il ne demandera pas l’aided’un adulte ou du professeur de sa propre initiative. Ce travail n’est pas acquispour lui. De plus, la recherche dans son manuel ou tout autre livre disponible auCDI n’est pas une évidence pour cet élève.

Les élèves ont également du mal à comprendre l’énoncé d’un exercice, soitpar ce qu’ils ne lisent pas attentivement et entièrement, soit parce qu’ilsn’associent pas le cours et l’exercice, c’est à dire les connaissances et l’énoncé..

Les problèmes de mémorisation

C’est le problème le plus important pour les élèves en difficulté scolaire.Soit ils ne savent pas apprendre : ils ne font que réciter la leçon alors que leurmémoire fonctionne sur le mode visuel. Soit ils ne comprennent pas le sens de cequ’ils apprennent : si une définition, une explication leur manque, le reste de laleçon est faussée. Donc apprendre une définition par cœur ne fonctionne paspour tous les cours.

Les problèmes de motivation ou de désintérêt pour une matière

C’est une des difficultés les plus dures à résoudre pour l’animateur.J’associe à ce problème le manque de travail. Pour qu’un élève réussisse aucollège, il doit être motivé, il doit avoir envie d’apprendre. C’est à nous adultesd’intéresser les enfants à l’école, de redonner du sens aux apprentissages.

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C) Un outil : La grille de détection des difficultés

La réunion de décembre a permis d’élaborer un outil : la grille de détectiondes difficultés (annexe 4), qui remplit plusieurs objectifs.La grille de détection permet tout d’abord de recenser les difficultés des élèves.Ce sera la base du travail pour l’animateur.Lors de la première séance d’aide aux devoirs, les élèves ont rempli la grille avecl’aide de l’animateur. Après analyse des résultats, il en est ressorti :

NATURE DE LA DIFFICULTE % DES ELEVES CONCERNESOubli de matériel 12,5%Manque de soin 20%Mauvaise organisation 31%Travail demandé non fait 19%Problèmes de concentration 65%Problèmes de compréhension 69%Problèmes de mémorisation 78%Problèmes de lenteur 19%Problèmes de motivation 65%Autres (orthographe, grammaire,participation orale)

12,5%

Cette grille reprend toutes les difficultés citées précédemment. L’élèvedoit trouver s’il est concerné ou non ; et si tel est le cas, il doit essayerd’analyser son problème.

A partir de ces grilles, chaque animateur va maintenant connaître lesdifficultés de ses élèves. Il va pouvoir travailler sur ces points précis.

Le deuxième intérêt de cette grille est que l’élève va pouvoir être évalueren terme de progression. Vers la fin du deuxième trimestre, l’élève va s’auto-évaluer et noter ses progrès s’il y en a eu.

Une fois, la situation de l’élève connue, il faut maintenant apporter desréponses et aider l’élève

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II LE TRAITEMENT DES DIFFICULTESSCOLAIRES

A) L’aide préconisée

La mémorisation

C’est la première cause de difficultés scolaires chez les collégiens (25élèves sur 32 ont déclaré qu’ils rencontraient ce type de problème). Cultiver sa mémoire est essentiel, c’est elle qui permet toutes les opérations de

l’esprit. Une enquête publiée dans « La Recherche » en 1992 révèle qu’il existe unlien étroit entre mémoire et réussite scolaire.Chaque élève a un mode de mémorisation particulier : visuel, auditif et

kinesthésique. Il doit être conscient de son fonctionnement.S’il s’avère être visuel, ses leçons devront être mises sous forme de croquis, de

schémas. L’élève devra se représenter, par image ; photographier sa leçon (lesmots, les nombres, le plan).S’il est auditif, il devra lire sa leçon à voix haute, se l’expliquer à lui-même ou se

la refaire expliquer par son professeur, l’animateur de l’aide aux devoirs ou sesparents.Ces types de mémoires doivent être associés pour mémoriser à plus long terme.

Des éléments facilitent l’apprentissage d’une leçon : l’envie de retenir, la clartéde la leçon (le soin), la participation en classe. Pour se faire, il doit savoir ce quiest à retenir par cœur ( dates, vocabulaires) et ce qui ne l’est pas. L’animateurde l’aide aux devoirs pourra lui donner des pistes.

Lors des séances que j’animais, j’ai travaillé essentiellement sur lamémorisation. Avec les élèves, nous avons mis au point des méthodes de travail.Trois filles issues de la même classe apprenaient leur leçon ensemble. Pour deuxd’entre elles, la lecture suffisait, mais la troisième devait réécrire le plan de laleçon. Puis elles s’interrogeaient mutuellement.

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La compréhension

Nous allons distinguer la compréhension des leçons et la compréhensiond’un énoncé.

Beaucoup d’élèves apprennent par cœur leurs leçons sans en comprendre lesens. Et de ce fait ne peuvent restituer qu’à court terme ce qu’ils ont appris. Encomprenant la leçon, l’élève classe, ordonne les informations, dégage les idéesprincipales. Il doit comprendre le sens de tous les mots de la leçon. Il peutrefaire des exercices, se poser des questions, demander des explications auxadultes. Lorsqu’une leçon est comprise, la phase de mémorisation est beaucoupplus rapide. Concernant la compréhension des exercices, des énoncés, l’élève doit lire

attentivement et entièrement l’énoncé. L’adulte peut aider à reformuler avec lesmots de l’élève. Il doit pouvoir associer ses connaissances avec l’exercice. Il doitse poser plusieurs questions : Que me demande-t-on ? De quoi ai-je besoin ?

Il me semble que c’est le plus problématique en ce qui concerne les élèvesdont je suis responsable. Face à un énoncé qu’ils comprennent, ils ne savent pasoù se diriger pour résoudre la difficulté posée dans l’énoncé (connaissancesacquises, cours, livres...).

La concentration

Je pense que c’est à l’élève d’agir sur cette difficulté. Mais, il ne pourra lefaire que si l’adulte le met dans les meilleures conditions possibles d’attention.Lors des séances d’aide aux devoirs, les animateurs ont su créer un cadre quipermettait à l’élève d’être concentré pendant une heure. Le fait de travailler auCDI a facilité cela. Les élèves étaient à deux ou trois sur une même table, ce quileur permettait d’échanger sans qu’il y ait de débordements. Et, il s’est établi unrapport de proximité entre l’élève et l’animateur. Cette dualité a permis de créerune relation affective basée sur la confiance.Concernant, la concentration en cours, l’animateur peut rappeler l’intérêt d’être

attentif en classe : la leçon sera plus vite apprise (elle sera en partiemémorisée), l’attraction de l’élève pour la matière sera stimulée, sa participationorale également. Mais, il est vrai que capter l’attention d’un adolescent de 13-14ans pendant toute une journée est vraiment très difficile. De plus, les résultatsscolaires influent grandement sur la concentration. Un élève ayant de bonnesnotes à une discipline non appréciée aura l’envie de s’y intéresser puisqu’il saitqu’il peut réussir.

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La motivation, l’intérêt d’une matière

« On apprend pas sans être motivé ». Il faut susciter la motivation pourfavoriser l’apprentissage. Les cahiers « Réussir au lycée » de Gérard BABARITdémontrent que les sources de démotivation sont liées aux sanctions positives(compliments...) et négatives (réprimandes, absence de considération...). Destravaux scientifiques sur la motivation et la réussite scolaire d’Alain Lieury etFabien Fenouillet en 1996 affirme que les sanctions positives motive l’enfant quiaccroît ses résultats scolaires, à l’inverse des sanctions négatives.De plus, on distigue la motivation intrinsèque, celle qui suscite la curiosité, qui

permet d’être motivé pour l’activité en elle-même, de la motivation extrinsèqueoù la celle-ci n’existe que pour les conséquences de l’activité (note, raisonsfinancières...). Une enquête au Québec auprès de 1042 élèves inscrits dans uncours optionnel de français a montré que ceux qui se sentaient le moins motivéintrinsèquement dés la première semaine de l’année scolaire, ont abandonné encours de trimestre.

L’animateur à l’aide aux devoirs doit tenir un discours positif, vis à vis del’élève. De plus, la présence de l’élève doit être volontaire, car la contrainte estle pire ennemi de la motivation.

La motivation est également liée aux résultats dans les matières. Desmauvaises notes démotivent l’élève qui n’a plus envie de s’investir et donc netravaille plus, ses notes chutent encore. Il faut donc essayer de replacer l’élèvedans une démarche volontaire d’apprentissage.

Pour expliquer l’intérêt d’une matière à un élève et son utilité, nous nepouvons seulement lui rappeler que cette discipline est au programme du brevetet que donc l’élève doit la travailler.

L’organisation du travail, l’oubli du matériel, et le manque de soin

Concernant l’oubli de matériel, la première séance d’aide aux devoirs apermis aux élèves concernés par ce problème d’élaborer un «un emploi du tempsmatériel» qui leur rappellera ce qu’ils doivent apporter pour un jour de classe.

Pour le manque de soin, l’animateur peut lui apporter des conseils : sauterdes lignes, accentuer l’espace entre les mots...

Pour beaucoup d’élèves le problème se situe plus sur l’organisation dutravail à la maison. Avec notre aide, l’élève peut prévoir son travail sur unesemaine afin de ne plus nécessairement attendre la veille du cours pour faire sesdevoirs. Nous allons l’aider à déterminer ce qui est prioritaire (un exercice, uneleçon).

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La lenteur

Pour pouvoir remédier à cette difficulté, il faut connaître l’origine. Unemeilleure organisation pourra aider l’élève. L’animateur peut surveiller le tempsque l’élève met à apprendre une leçon, faire un exercice. Pour certains élèves,c’est un problème qui se règle avec le temps.

B) La concertation des animateurs sur l’aide préconisée.

La réunion du mois de décembre a permis à tous les animateurs dedébattre sur la remédiation pour ces élèves en difficultés. A cet effet, j’ai crééun dossier de travail composé de fiches de méthode (annexe 5) portant sur lamémorisation, la compréhension, l’organisation, la préparation d’un contrôle, lalecture d’un énoncé. Nous avons repris ces textes pour savoir s’il étaitréellement possible de les appliquer, si nous pouvions mettre en pratique ce qu’ilsproposaient. Nous avons tous essayé de travailler avec l’aide de ce dossier. J’aiégalement laissé des ouvrages et une bibliographie à la disposition desanimateurs dans mon bureau. Malheureusement, ils n’ont été consultés que parles surveillantes.

Maintenant que nous avons cerné les difficultés des élèves, nous pouvonsprocéder à l’évaluation de l’aide aux devoirs. Une telle action est-elle réellementefficace pour remédier aux problèmes scolaires des élèves?

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QUATRIEME PARTIE :L’EVALUATION DE L’AIDE AUX

DEVOIRS

Bien que les élèves n’aient bénéficié que d’une dizaine de séances jusqu’àce jour, nous pouvons tenter de répondre à la question citée précédemment, àsavoir s’il y a eu une influence sur les résultats scolaires des élèves concernés.

I L’EVALUATION DE L’ACTION

A) Le bilan des animateurs de l’aide aux devoirs

Une réunion programmée le 3 mars m’a permis de dresser une évaluationintermédiaire et de corriger le dispositif grâce à l’avis des animateurs.

Cette réunion s’est déroulée en plusieurs temps:

Tout d’abord, les animateurs de l’aide aux devoirs et moi-même avonsdiscuté des problèmes rencontrés. Deux animateurs ont eu des problèmes de discipline lors d’une séance. Desgroupes d’élèves refusaient de travailler. Je suis donc intervenue la semainesuivante pour recadrer le groupe et réaffirmer leur démarche volontaire. C’est àl’élève de choisir s’il reste ou non, s’il pense qu’une telle aide lui est utile.

Dans un deuxième temps, nous avons parlé de nos pratiques. Chacun a présenté sa manière de travailler, pour ensuite relater ce qui a permisd’aider les élèves. Puis, nous avons discuté de nos élèves, de leurs progressions,ou de leurs stagnations à l’aide d’une fiche remplie par l’animateur de chaquegroupe(annexe 6).

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Notre mode de fonctionnement était sensiblement le même. Pour certains élèvesplus autonomes, l’animateur les faisaient travailler en petit groupe pour seconcentrer sur les élèves en grandes difficultés. ). Un de nos constats : certainsélèves, étant en très grandes difficultés scolaires, ne tirent pas de bénéfice del’aide aux devoirs pour l’instant. Pour ces derniers, un simple soutien scolaire nesuffit pas, car ils n’ont pas acquis les notions élémentaires nécessaires à lapoursuite des études. Certains problèmes ont été plus et mieux traités (organisation du travail, oublide matériel, manque de soin) au détriment des autres prenant beaucoup plus detemps et demandant de réelles compétences et des connaissances techniques.Une formation dans le traitement des difficultés est nécessaire pour les adultesvoulant s’investir dans un tel dispositif.

Ensuite, nous avons discuté de la poursuite du dispositif. Est-ce que desélèves ne souhaitant plus participer aux séances peuvent se retirer ? Permet-onl’accès à d’autres élèves ? ....Après concertation, nous avons décidé de continuer l’aide aux devoirs tellequ’elle est, au troisième trimestre, sauf pour les élèves ne semblant plusintéresser. Si l’animateur repère un élève dans ce cas, il doit me le faire savoirpour que je puisse m’entretenir avec ce dernier. L’aide aux devoirs ne doit pasêtre imposée à l’élève, il ne doit pas la subir. Sinon, ce serait aller contre lesobjectifs de l’action et cela pourrait nuire à l’élève.

Enfin, nous avons évoqué la participation des parents à de dispositif. Il mesemblait que c’était le point faible de l’action; les parents ont été informés lorsde la mise en place de l’aide aux devoirs mais rien n’a été proposé pour établir uncontact avec les animateurs. J’ai donc émis l’idée, au cours de cette réuniond’associer les parents. Les enseignants ont tout d’abord été réticents à cetteidée, de peur que cette association prenne trop de temps. Par nos échanges, nousavons trouvé un moyen non contraignant d’associer la famille et l’aide aux devoirs(annexe 7) en tentant l’expérience sur une séance. Il s’agit de la fiche de liaisonaide aux devoirs-famille. En cas de succès, nous utiliserons cette fiche pourtoutes les séances. Cette fiche a plusieurs objectifs: faire connaître auxparents le travail de leurs enfants à l’aide aux devoirs; les guider sur l’aide qu’ilspeuvent apporter éventuellement à leurs enfants; faire prendre conscience àl’élève du travail réalisé pendant une heure. Un des participants de la réunion a proposé la création d’un compte-rendu pourclore le dispositif. Cela permettra aux parents d’être informés des progrès etdes difficultés de leurs enfants.

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Pour connaître les réels effets et les conséquences de l’aide aux devoirs, ilfaut s’intéresser à l’élève, à ses résultats scolaires et son ressenti par rapport àl’action.

B) Le bilan de l’aide aux devoirs pour les élèves

Pour analyser l’efficacité de l’action, je dispose de plusieurs indicateurs:les bulletins trimestriels, les remarques des enseignants lors des conseils declasse, celles des animateurs, la grille de détection de difficultés, la grilled’évaluation des difficultés, et un questionnaire.Je vais commencer par étudier les résultats globaux pour m’attacher ensuite auxrésultats plus particuliers des élèves.

En comparant les moyennes générales de chaque élève participant à l’aideaux devoirs entre le premier et le deuxième trimestre, 47% des élèves ont vuleurs résultats stagner, voir progresser. Pour les élèves en grandes difficultés, iln’est pas évident d’évaluer l’apport de l’aide aux devoirs sur leurs résultatsscolaires.Pour les élèves qui avaient plus de 10/20 de moyenne au premier trimestre, lamajorité a chuté.J’explique cela par l’accumulation de difficultés, le niveau de 5ème n’étant pas unpalier d’orientation, beaucoup d’élèves passent en 4ème sans avoir acquis lesconnaissances requises. De plus, ce n’est pas en un trimestre que l’on peutattendre des effets sur les résultats ; il n’y a pas eu assez de séances d’aide auxdevoirs.

Lors des conseils de classe du niveau de quatrième, les enseignants ontseulement fait remarquer que l’attitude de certains élèves s’était améliorer, ilsse sont mis au travail bien que leurs notes n’aient pas augmenté. Ils se sententmoins démotivés.Un questionnaire à destination des élèves permettrait de savoir le véritableimpact de l’action. Celui-ci est en cours de préparation. Il sera distribué plustard aux élèves, car il est encore trop tôt, pour eux, de voir les effets (ils n’onteu que dix séances).

Pour cerner les effets sur les élèves, je vais m’attarder sur deux élèvesparticipant à l’aide aux devoirs. J’ai créé une grille d’évaluation des difficultéspour évaluer le ressenti de l’élève (annexe 8) et les remarques des animateursvont m’aider à analyser les progrès.

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Le premier élève est un garçon pour qui l’aide aux devoirs a été efficace.

Au premier trimestre, Pierrick avait 10,6/20 de moyenne générale et audeuxième trimestre 11. En analysant ses bulletins scolaires (annexe 9), onremarque que Pierrick a amélioré ses résultats dans les matières qui lui posaientproblème au premier trimestre ( anglais, mathématiques, physique, technologie,éducation musicale et EPS) sauf pour l’espagnol, l’éducation civique, et lesscience et vie de la terre. Par contre, il était très bon en histoire-géographie etses résultats ont chuté. Donc, Pierrick a essentiellement travaillé sur lesmatières où il était en difficulté, il est donc capable d’augmenter son niveau s’ilétudie toutes les disciplines. Les remarques des professeurs lui ont servi.L’animateur de l’aide aux devoirs dit de lui « Bonne attention. Elève sérieux quiveut réussir dans son travail ». Il avait des problèmes au niveau de l’organisation(annexe 4 et 8) qu’il a su régler. Par contre, lui-même dit que ses problèmes deconcentration ne se sont pas améliorés. Ses problèmes de mémorisation se sontarrangés mais, il ne dit pas pourquoi.On peut donc affirmer que l’aide aux devoirs a eu des effets positifs surPierrick. Il a su en tirer profit.

Le second élève est une fille. Il s’agit de Jeannie. Au niveau de sa moyenne générale, il n’y a eu aucune progression (annexe 10). Ellen’a progressé qu’en espagnol, en éducation civique et en sciences et vie de laterre. Les enseignants remarquent que Jeannie ne travaille pas assez et qu’ellene participe pas à l’oral. Son animateur nous dit « malgré quelques bavardages, dutravail. Jeannie semble à l’aise en petit groupe. Cela l’aide »(annexe 6). Elle n’apas, avec l’aide de son animateur, trouvé de solutions pour ses problèmes decompréhension (annexe 11). Contrairement aux problèmes de mémorisation oùelle semble avoir trouvé une méthode de travail : réécrire ses leçons.Je pense que l’aide aux devoirs est plus pour Jeannie un soutien d’ordre moralqu’un soutien scolaire. L’aide aux devoirs lui permet d’être reconnue et aprèsl’avoir rencontrée à plusieurs reprises, elle m’a affirmé qu’elle se sentait trèsbien dans son groupe de travail, c’est un endroit où elle peut s’exprimer sansavoir « peur de se tromper ».

Dans cette sous partie, j’ai essayé de dresser un bilan concernant lesanimateurs et les élèves. Il faut désormais s’intéresser à l’analyse de l’action enelle-même.: quels ont été les points positifs, les points négatifs et les objectifsont-ils été atteints ?

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II L’ANALYSE DE L’ACTION

A) Mes objectifs de départ

Lors de la création de l’action, je m’étais fixé des objectifs quilégitimaient mon travail. Il reste maintenant à savoir si ces objectifs ont étéatteints.

Mon premier objectif était que l’aide aux devoirs permette à l’élève desurmonter ses difficultés scolaires. L’élève, lors des séances a pu prendreconscience de ses problèmes, notamment grâce à « la grille de détection desdifficultés ».Par conséquent, il demandait à l’animateur une aide appropriée à sa situation. Lestémoignages des élèves faisant partie de mon groupe d’aide aux devoirs, m’ontfait savoir que certaines difficultés n’ont pu être traitées.Alain Bouchez, inspecteur général de l’éducation nationale, déclare que le butpremier de tout accompagnement scolaire est « d’aider l’élève à comprendre et àintégrer ce qui lui est enseigné à l’école. C’est l’occasion de revenir sur lesdifficultés rencontrées en classe3. Par contre, l’aide aux devoirs n’a pas permis aux élèves en très grande difficultéde trouver des solutions à leurs problèmes.Je pense donc que cet objectif a été partiellement atteint.

Concernant l’acquisition d’une méthode de travail, cela n’a concerné quecertains élèves et certaines difficultés.Dans mon groupe d’aide aux devoirs, deux élèves ont moins de six de moyennegénérale et ces élèves n’ont pas fait de progrès. Certaines méthodes ne sont pasacquises (la mémorisation, une meilleure organisation...). De plus, comme je l’ai ditprécédemment, les animateurs ne disposent pas assez de technique de travail.

Le troisième objectif était le développement de l’autonomie de l’élève.L’animateur ne donnait pas à l’élève la réponse à une question, il orientait l’élèvepour que lui-même cherche les informations utiles pour résoudre un problème. LeCDI a permis d’atteindre cet objectif : l’élève doit apprendre à utiliser unmanuel, un dictionnaire, un document. Mais, l’autonomie, c’est aussi être capablede prendre du recul par rapport à la mémorisation des leçons, de trier desinformations. L’aide d’un adulte est essentiel sur ce domaine pour les élèves endifficultés scolaires.

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Enfin, les élèves ont repris confiance en eux, ils ne sont plus seuls face àl’échec. Les effets de l’échec scolaire s’en trouvent limités. Pour que l’élèvedevienne acteur de son apprentissage, il doit avoir des images positives de lui-même et doit être en position d’agir et non plus de subir. L’animateur, par sonaide permanente, ses encouragements peut aider l’élève à se remotiver.Je pense que cet objectif a été le plus efficace et le plus important surtout pourles élèves en très grandes difficultés. Christophe BORGEL, président de l’association de la fondation étudiante pour laville nous dit que même si les difficultés sont toujours présentes, l’importantpour l’élève est qu’il se sente bien dans l’accompagnement scolaire et éducatif.

B) Les points positifs de l’action

En premier lieu, le nombre d’adultes volontaires (huit) a été un pointpositif, car l’aide apportée a été la plus individualisée possible (il y avait aumaximum sept élèves par groupe) et donc de ce fait plus efficace. L’animateur apu découvrir les élèves en dehors du cadre de la classe et de la vie scolaire. Ils ‘est instauré une relation privilégiée entre les adultes et les adolescents :l’animateur ne punit pas et ne juge pas l’élève.

Concernant le lieu de l’aide aux devoirs, le CDI a été un choix judicieux.Tous les documents utiles pour l’élève se trouvaient à proximité .

Le fait de n’avoir retenu que le niveau des 4ème a facilité le travail desanimateurs. Il y avait une certaine homogénéité dans les groupes d’élèves. Deplus, les élèves ont pu s’aider mutuellement.

C) Les points négatifs

Les parents auraient du être associés dès le début de l’action. Lesanimateurs auraient pu recevoir les parents pour expliquer les objectifs de l’aideaux devoirs, pour les guider dans l’aide qu’ils peuvent apporter à leurs enfants.

Il est nécessaire de former les adultes voulant s’investir dans cedispositif pour pouvoir réellement travailler sur les techniques d’apprentissage.

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Un autre dispositif serait plus approprié pour les élèves en grandedifficulté scolaire, tel qu’un soutien personnalisé: un élève, un adulte. Ce soutienporterait non pas sur les devoirs mais sur les méthodes de travail et les notionsélémentaires.

Je dirais également qu’une heure de soutien est insuffisant pour cesélèves. Deux heures permettraient d’approfondir certains points et aller plus loindans la remédiation.

L’analyse de l’action effectuée, je dois maintenant relater ce que cetteexpérience m’a appris personnellement et professionnellement.

III MON EVALUATION PERSONNELLE

L’aide aux devoirs a permis la construction de mon identitéprofessionnelle. Mettre en place, un tel dispositif m’a permis d’intervenir dansdifférents champs, de me faire acquérir des compétences et d’analyser l’action.

A) Mon ressenti

J’ai réellement apprécié la mise en place d’une telle action au collège.Je me suis énormément investie dans un travail d’équipe dans le but de favoriserla réussite de l’élève. Chacun a ses propres compétences, ce qui permet deparvenir à une complémentarité enrichissante au niveau du travail. Monimplication et mon rôle d’organisatrice du projet m’a permis d’être en relationavec une partie du personnel de l’établissement.Avoir un tel contact avec les élèves, autre qu’au bureau vie scolaire, esténormément plaisant pour un CPE.

Ce qui m’a semblé être le plus déplaisant, c’est la demande de moyens poureffectuer cette action, dont les heures supplémentaires. La réponse ne m’a pasété donnée tout de suite.

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B ) Mes champs d’intervention

Lors de cette expérience, j’ai pu intervenir sur plusieurs points relatifs aumétier de CPE.

1- Le champ d’intervention pédagogique

Grâce au suivi individuel des élèves de quatrième, je suis intervenue plusfacilement dans la pédagogie. J’avais une vue précise des élèves de mon groupe à l’aide aux devoirs. Jeconnaissais leurs résultats scolaires, leurs difficultés, leur environnement socialet familial pour certains. Aider les élèves dans certaines matières est assez difficile pour un nonenseignant. Ni les surveillants ni moi-même n’avions de connaissances endidactique, en pédagogie ou dans certaines disciplines. Ce problème deméconnaissance de certaines matières est vite devenu un avantage lorsque pourtrouver certaines solutions nous allions nous documenter avec l’élève. Cetterecherche commune permettait une meilleure compréhension pour l’élève et doncune meilleure mémorisation de la part des élèves.L’élève devenait ainsi acteur de ses apprentissages.

2- Le champ des interventions éducatives

Un des points importants de ce dispositif était la relation à l’élève. Eneffet, dans cette relation duelle avec l’élève, il s’est instauré une confianceentre l’animateur et l’élève. Et de ce fait le rapport que j’entretenais avec lesélèves en tant que CPE au niveau de la vie scolaire. et non plus en tantqu’animatrice s’en trouvait facilité.

De plus, le CPE gère le temps périscolaire de l’élève : les heures depermanence, les activités au foyer socio-éducatif, la demi-pension. Par l’aide auxdevoirs, j’ai eu la charge d’organiser le temps de l’élève dans l’établissement enrespectant aux mieux le rythme biologique de l’enfant. De plus, j’ai dûsensibiliser les élèves à ce dispositif par l’intermédiaire des professeursprincipaux. Ils étaient chargés d’expliquer le fonctionnement de l’aide auxdevoirs, les raisons pour lesquelles nous l’avions mis en place et en quoi celapouvait concerner les élèves.

J’ai également, en créant cette action, participer à la vie d’établissementen impulsant toute une équipe. et de ce fait, j’ai pu agir en fonction des axes duprojet d’établissement..

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3- Le champ des interventions sociales

Ce champ concerne l’écoute et l’attention portée aux problèmes desadolescents. L’aide aux devoirs m’a permis de prendre en considérationl’adolescent dans sa globalité : son parcours scolaire, personnel et familial.Pendant les séances, il s’est établi une relation de confiance entre les élèves etles adultes. Les élèves ont pu faire part de leurs inquiétudes concernant leursrésultats scolaires et leurs projets personnels. Le CPE doit être capable detraiter et d’analyser des cas d’élèves, de détecter les problèmes et de proposerdes solutions. L’aide aux devoirs m’a permis d’intervenir dans ces différentsdomaines.

4- Le champ d’intervention aléatoire

Il s’agit de la gestion de l’imprévisible. Concernant ce domaine j’ai dûanticiper les demandes des animateurs (lieu, horaires, nombre d’élèves....).Pendant les conseils de classe des quatrièmes, certains enseignants ne pouvaientpas assurer leurs séances. En conséquence j’ai du réorganiser l’aide aux devoir.

5- Le champ des interventions administratives

J’ai mis en place un système de relevé d’absence grâce à un cahier d’appelplacé au CDI que je vérifiais chaque semaine. Chaque élève absent devait sejustifier et devait nous rapporter un billet d’absence. J’ai donc dû informer lessurveillantes de ce changement.

Ces différentes interventions m’ont demandé l’utilisation de certainescompétences.

C ) Mes compétences acquises

Tout d’abord, le CPE doit avoir connaissance du système éducatif, dufonctionnement de l’établissement, des procédures de suivi d’élèves, desprocédures d’orientation pour pouvoir mettre en place de l’aide aux devoirs. Ildoit pouvoir identifier ses partenaires, connaître l’environnement du collège. J’aidéveloppé ces compétences tout au long de l’année et mon implication dans un telprojet m’a permis de me pencher sur certaines connaissances dont je neconnaissais que la théorie.

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J’ai dû également développer des compétences au niveau de lacommunication, du relationnel. Je suis entrée en contact avec des enseignants,les professeurs principaux des classes de 4ème, la documentaliste, le chefd’établissement, l’adjoint, la conseillère d’orientation psychologue, l’intendante.J’ai conduit des réunions, présenté le projet à certains personnels, diffusé desnotes d’informations. J’ai participé à toutes les structures et les instances pourles 4ème : réunion avec l’équipe pédagogique, réunion avec la conseillèred’orientation psychologue et les professeurs principaux, conseils de classe...

Le CPE doit aussi avoir un certain sens de l’écoute. Lors des réunionsorganisées avec les animateurs, je partais avec mes propres idées defonctionnement que je ne devais pas imposer. Mes idées devaient seulementorienter le débat. Après des discussions, certaines de ces idées n’ont pas étéretenues pour d’autres plus performantes. C’est l’avantage de travailler en équipe: la production du groupe est meilleure lorsqu’elle a un but commun :la réussitedes élèves.

Au niveau de l’autorité, j’ai su me positionner comme membre à partentière de l’équipe éducative et comme partenaire des personnels du collège. Lesenseignants m’ont réellement aperçue comme organisatrice de ce projet. Cela aété facilité par la présence du chef d’établissement et de son adjoint lors de lapremière réunion avec les animateurs.

De plus, à la mise en place de l’aide aux devoirs, j’ai du faire appel à monsens de l’organisation en gérant les aspects matériels (lieu, temps...).

Enfin, j’ai pris beaucoup d’initiatives que je relatais au chefd’établissement

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CONCLUSION

L’émergence de l’échec scolaire est à l’origine de tous les dispositifsd’accompagnement scolaire, de soutien scolaire, d’aide aux devoirs, d’aidepersonnalisée. Mais peut-on réellement vaincre l’échec scolaire?

Au terme de cette étude, il apparaît clairement que l’aide aux devoirs peutjouer un grand rôle dans la remédiation pour les élèves en difficulté scolaire,plus au niveau de leurs vécus personnels que de leurs résultats scolaires.Dominique Glasman déclare que parfois dans ces dispositifs de soutien, on repèredes enfants « a-scolaires ». L’école ne semble pas avoir d’importance pour eux ,comme si tout était déjà joué. Ils vont à l’école par obligation. Il est doncimportant de changer de cadre à l’aide aux devoirs. L’enfant ne doit pas seretrouver face à un enseignant, mais face à un adulte qui a envie de l’aider.Et le CPE a toute sa place dans la mise en place, dans la réalisation d’un teldispositif.Mais, comme tout adulte voulant investir ce domaine, à savoir l’aide pour lesélèves en difficulté scolaire, le CPE doit être persuadé de la réussite de tous lesélèves. Il faut être convaincu que l’élève peut progresser. C’est le « conceptd’éducabilité » de Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation àl’université de Lyon. L’éducateur doit être convaincu que l’enfant peut réussir, ildoit mettre en œuvre tous les moyens possibles pour donner un sens auxapprentissages. Il faut toujours tendre vers cet idéal. La réussite de l’élève neconcerne pas seulement ses résultats scolaires, mais également son projetpersonnel. L’essentiel se déroule à l’école, mais aussi dans l’environnementfamilial et social de l’adolescent. C’est la responsabilité de l’équipe éducative, desacteurs sociaux et des parents d’organiser, d’apprécier et de dynamiser lesoutien scolaire afin de faciliter l’intégration sociale et professionnelle desélèves.

Page 37: CONSEILLER PRINCIPAL D’EDUCATION · - Les animateurs de l’aide aux devoirs. - Sandrine, l’aide-éducatrice, pour son aide au niveau de l’informatique. - Et tous les membres

BIBLIOGRAPHIE

- « Quelques outils pour l’aide au travail personnel des élèves »ATPistes CNDP de Picardie Outil de formation

- « Réussir au collège »Dossier méthodologique d’aide au travail personnel pour les élèves de collègesCRDP de l’académie d’Amiens

- « Réussir au lycée » : cahier du professeur et de l’élèveGérard BABARIT CRDP de Grenoble

- « Le travail personnel de l’élève au collège et au lycée »CRDP de Poitou-Charentes

- « L’école hors l’école. Soutien scolaire et quartier »Dominique GLASMAN Collection Pédagogies

- « L’accompagnement scolaire, sociologie d’une marge de l’école »Dominique GLASMAN PUF

- « L’échec scolaire n’est pas une fatalité »CRESAS ESF

- « Prévenir l’échec scolaire »Xavier CHARTRAIN Chronique SocialeBruno HUBERT