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Paris, 4 juillet 2019 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 Télécopie : 01 45 53 58 77 Conjoncture à début juillet 2019 Le logement neuf continue de décrocher : en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, les permis et les ouvertures de chantier reculent respectivement de 6,9 % et 4,9 %. Toutefois, sur les trois derniers mois, le repli des permis s’atténue, en lien avec la quasi-stabilisation des ventes de logements neufs constatée depuis la fin 2018. Cette inflexion doit beaucoup à l’élargissement aussi net qu’inattendu du marché du crédit, évolution dont la pérennité reste à confirmer compte tenu des prises de position récentes de l'Autorité bancaire européenne sur la poursuite de la transposition des accords de Bâle 3. Quant au non résidentiel neuf, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées et commencées s’affichent respectivement à +14,0 % et -0,4 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, portées par le seul segment des bâtiments industriels. Enfin, l’amélioration-entretien affiche une baisse de son volume d’activité de 2,1 % en glissement annuel sur le premier trimestre 2019, mais les perspectives ressortent mieux orientées pour le deuxième trimestre. Au global, après un premier trimestre un peu décevant, l’activité prévue dans le bâtiment s’améliore et les carnets de commandes des entreprises ressortent toujours garnis, à 7,8 mois chez les plus de dix salariés et 4,8 mois chez les artisans. L’emploi bénéficie de cette dynamique, avec près de 33 000 postes créés en glissement annuel au premier trimestre 2019, dont plus de 29 000 salariés, malgré des difficultés de recrutement dont l’intensité se renforce dans le secteur. Reste que les coûts progressent toujours plus rapidement que les prix, soit respectivement +2,4 % et +2,2 % en glissement annuel au premier trimestre 2019, donc que les marges se détériorent pour le quatrième trimestre consécutif. Or, les annonces du gouvernement concernant la suppression de l’accès au gasoil non routier (GNR) (70 M€ dans le bâtiment) et la fin de la Déduction forfaitaire spécifique (DFS) sur les charges sociales (950 M€ dans le BTP) se traduiront mécaniquement par de nouveaux surcoûts, dont il n’est pas acquis qu’ils puissent être récpercutés au client final. Ces projets risquent simplement d’envoyer des entreprises à la casse !

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Page 1: Conjoncture à début juillet 2019 · 2019. 7. 3. · Paris, 4 juillet 2019 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 –

Paris, 4 juillet 2019

FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 – Télécopie : 01 45 53 58 77

Conjoncture à début juillet 2019

Le logement neuf continue de décrocher : en glissement annuel sur cinq mois à fin

mai 2019, les permis et les ouvertures de chantier reculent respectivement de 6,9 %

et 4,9 %. Toutefois, sur les trois derniers mois, le repli des permis s’atténue, en lien

avec la quasi-stabilisation des ventes de logements neufs constatée depuis la fin

2018. Cette inflexion doit beaucoup à l’élargissement aussi net qu’inattendu du

marché du crédit, évolution dont la pérennité reste à confirmer compte tenu des

prises de position récentes de l'Autorité bancaire européenne sur la poursuite de la

transposition des accords de Bâle 3.

Quant au non résidentiel neuf, hors locaux agricoles, les surfaces autorisées et

commencées s’affichent respectivement à +14,0 % et -0,4 % en glissement annuel sur

cinq mois à fin mai 2019, portées par le seul segment des bâtiments industriels.

Enfin, l’amélioration-entretien affiche une baisse de son volume d’activité de 2,1 % en

glissement annuel sur le premier trimestre 2019, mais les perspectives ressortent

mieux orientées pour le deuxième trimestre.

Au global, après un premier trimestre un peu décevant, l’activité prévue dans le

bâtiment s’améliore et les carnets de commandes des entreprises ressortent toujours

garnis, à 7,8 mois chez les plus de dix salariés et 4,8 mois chez les artisans.

L’emploi bénéficie de cette dynamique, avec près de 33 000 postes créés en

glissement annuel au premier trimestre 2019, dont plus de 29 000 salariés, malgré des

difficultés de recrutement dont l’intensité se renforce dans le secteur.

Reste que les coûts progressent toujours plus rapidement que les prix, soit

respectivement +2,4 % et +2,2 % en glissement annuel au premier trimestre 2019,

donc que les marges se détériorent pour le quatrième trimestre consécutif. Or, les

annonces du gouvernement concernant la suppression de l’accès au gasoil non

routier (GNR) (70 M€ dans le bâtiment) et la fin de la Déduction forfaitaire spécifique

(DFS) sur les charges sociales (950 M€ dans le BTP) se traduiront mécaniquement

par de nouveaux surcoûts, dont il n’est pas acquis qu’ils puissent être récpercutés

au client final. Ces projets risquent simplement d’envoyer des entreprises à la casse !

Page 2: Conjoncture à début juillet 2019 · 2019. 7. 3. · Paris, 4 juillet 2019 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 –

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1. Le contexte macro-économique et macro-financier

En glissement annuel au premier trimestre 2019, l’économie française a crû quasiment au

même rythme que celui observé depuis un an, soit +1,2 % en volume (cf. graphique 1),

s’inscrivant exactement dans la moyenne de la zone euro.

En détail, la composante « ménages » peine à soutenir la croissance depuis le début de

l’année. De fait, les mesures en faveur du pouvoir d’achat prises en réponse à la crise des

« gilets jaunes » en décembre dernier ne se sont guère traduites en dépenses de

consommation de ces acteurs, qui affichent +0,8 % en glissement annuel. Leur impact

s’observe plutôt dans la nette progression du taux d’épargne des ménages, qui s’établit à

15,3 % contre 13,3 % au premier trimestre 2018. Quant au flux net d’investissement des

ménages, constitué pour près des neuf-dixièmes de logement neuf et de gros travaux en

résidentiel, son ralentissement s’est poursuivi, à +0,6 %, après +0,7 %, +1,0 % et +1,2 % sur

deux, trois et quatre trimestres.

En revanche, l’investissement des entreprises ressort toujours aussi dynamique, à +4,2 %. Il

faut également souligner la bonne tenue de celui des administrations publiques à +3,4 %. Il

profite évidemment des derniers mois porteurs pour le bloc communal, avant l’échéance des

municipales de 2020.

Graphique 1 – Le PIB et ses composantes

Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation et Note de conjoncture

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PIB Dépenses de consommation des ménages

Dépenses des administrations publiques Investissement des entreprises non financières

Investissement des ménages Investissement des administrations publiques

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Pour ce qui concerne l’ensemble de 2019, selon les dernières prévisions de l’Insee, le

ralentissement de la croissance française se confirmerait, à +1,3 % en volume contre +1,7 %

en 2018 et +2,4 % en 2017. Après un premier trimestre d’hésitation, les dépenses de

consommation des ménages retrouveraient un peu de vigueur pour afficher +1,3 % sur

l’année, alors que leurs flux nets d’investissements fléchiraient de 0,3 %, ce qui n’était plus

arrivé depuis quatre ans. Ceux des entreprises ralentirait légèrement, tout en conservant une

bonne dynamique à +3,3 %. D’ailleurs, la dernière enquête de l’Insee sur les perspectives

d’investissements des industriels annonce une forte croissance de 11,3 % en valeur sur 2019

(cf. graphique 2). Enfin, le commerce extérieur connaîtrait une année particulièrement difficile,

avec un ralentissement des exportations (+2,5 %) et une accélération soutenue des

importations (+2,8 %).

Graphique 2 – Évolutions (en valeur) des montants d’investissement prévus

dans l’industrie

Source : Insee, enquête trimestrielle sur les investissements dans l’industrie

Concernant l’environnement macro-financier, tous les feux ressortent au vert avec des

conditions de crédit et d’octroi des prêts immobiliers qui se détendent encore depuis le début

2019. De fait, selon l’observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés

résidentiels, on relève une nouvelle baisse des taux (en moyenne, 1,29 % en mai 2019, hors

coût des assurances et des sûretés) accompagnée d’une poursuite de l’allongement des

durées (228 mois en mai 2019) et du recul des taux d’apport personnel exigés. Cette

amélioration s’inscrit en ligne avec la baisse, mois après mois depuis novembre 2018, du taux

de l’emprunt phare à dix ans, qui s’établit au niveau historique de 0,08 % en juin 2019 (cf.

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Prévision en avril N Prévision en juillet N

Prévision en octobre N Estimation en janvier N+1

Réalisation constatée en avril N+1 Réalisation constatée en juillet N+1

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graphique 3). Il est même passé en territoire négatif, pour la première fois de son histoire, le

18 juin 2019, avant de réitérer plusieurs fois depuis. Plus personne n’attend de véritable

remontée des taux d’ici la fin 2019, Mario DRAGHI, Président de la Banque centrale

européenne (BCE), ayant évoqué de nouvelles baisses des taux directeurs et même une

reprise du programme d’achat d’actifs. Quant à la FED, après l’arrêt de la phase de hausse

graduelle, elle vient de se positionner en faveur d’une baisse d’ici la fin 2019.

Graphique 3 – Taux d’intérêt

Source : Banque centrale européenne, Banque de France

À noter que les premiers scénarios détaillés pour 2020 prévoient, pour la France, une

croissance du PIB comprise entre 1,1 % et 1,4 % en volume, soit un rythme proche de celui

de 2018. Quant aux taux d’intérêt, ils resteraient toujours très bas, quasiment au même niveau

qu’en 2018.

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Taux de refinancement Taux Euribor 3 mois Taux de l'emprunt phare 10 ans

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2. Les marchés du bâtiment

2.1 Le logement neuf

2.1.1 Les ventes

Concernant l’individuel diffus, après le recul de 11 % en 2018, consécutif à la réduction de

moitié de la quotité du PTZ neuf en zones B2 et C et à la suppression de l’APL accession, un

redressement progressif semble à l’œuvre sous l’effet de la large ouverture du marché du

crédit immobilier (cf. supra). De fait, en glissement annuel à fin mai 2019, les ventes affichent

une petite hausse de 1,6 % sur cinq mois et même de 3,4 % sur trois mois (cf. graphique 4).

Reste que cette inflexion implique aussi une diffusion plus importante du risque (baisse des

taux d’apports personnels) et que tout durcissement des règles prudentielles s’appliquant au

crédit bancaire provoquerait une chute brutale du marché. À ce sujet, il faut d’ailleurs

mentionner les menaces récentes de durcissement des provisions que fait peser l’Autorité

bancaire européenne sur le secteur1. Pour limiter le poids de telles menaces, la FFB demande

à nouveau que le PTZ soit prorogé dans les territoires réputés « non tendus », et non supprimé

dès 2020.

Graphique 4 – Ventes de maisons individuelles en secteur diffus

Source : CGI Bâtiment / Caron Marketing, Markemétron

1 Voir, par exemple, l’article de Solenn POULLENNEC et Edouard LEDERER, « Réglementation : les banques européennes face à un chantier à 135 milliards d'euros » publié dans Les Echos du 3/07/2019.

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Concernant la promotion immobilière, en glissement annuel sur le premier trimestre 2019, les

ventes se stabilisent globalement (-0,4 %, cf. tableau 1). Toutefois, on relève de fortes

disparités entre zones de financement, illustrant les effets dévastateurs de la dégradation de

l’environnement institutionnel depuis le 1er janvier 2018 dans les zones B2 et C (rabotage du

PTZ et suppression de l’éligibilité au « Pinel »). De fait, le repli s’y accélère, à -18,6 % (contre

-13,8 %, - 7,0 % et -1,4 % sur deux, trois et quatre trimestres), alors qu’on constate des

progressions respectives de 0,5 % et 5,4 % en zones A-Abis et B1.

Tableau 1 – Évolutions (en %, en glissement annuel) de la promotion immobilière

Ventes Mises en vente

Sur un trimestre (2019 T1 / 2018 T1) -0,4 % -30,9 %

Sur deux trimestres (2018 T4 → 2019 T1 / 2017 T4 → 2018 T1) -0,9 % -22,8 %

Sur trois trimestres (2018 T3 → 2019 T1 / 2017 T3 → 2018 T1) -2,8 % -15,8 %

Sur un an (2018 T2 → 2019 T1 / 2017 T2 → 2018 T1) -0,9 % -11,9 %

Source : Ministère de la transition écologique et solidaire (MTES) / Commissariat général au développement durable (CGDD) / Service de la donnée et des études statistiques (SDES), Enquête

sur la commercialisation des logements neufs (ECLN)

Quant aux mises en vente, elles s’effondrent de 30,9 % en glissement annuel au premier

trimestre 2019. La chute continue donc de s’accélérer sur les nouveaux projets, après -22,8 %,

-15,8 % et -11,9 % sur deux, trois et quatre trimestres. Toutes les zones de financement

participent de cette sévère baisse, mais elle s’avère particulièrement marquée pour les zones

B2 et C (-42,0 %, contre -29,6 % en zones A-Abis et -27,6 % en zone B1).

Reste que ce mouvement pourrait s’infléchir dans les prochains mois. De fait, interrogés au

début du deuxième trimestre par l’Insee, après un recul continu depuis le printemps 2018, la

part des promoteurs souhaitant mettre à l'étude de nouveaux programmes se redresse pour

s’établir à 59,6 % (cf. graphique 5).

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Graphique 5 – Souhaits de mise à l’étude de nouveaux programmes par les

promoteurs

Source : Insee, enquête trimestrielle de conjoncture dans la promotion immobilière

À l’échelon régional, du côté des constructeurs de maisons individuelles, huit régions sur treize

voient leurs ventes progresser en glissement annuel sur trois mois à fin mai 2019 (cf. carte

1a). Seule la Normandie affiche un repli encore conséquent de 11 %. Du côté des promoteurs,

en glissement annuel au premier trimestre 2019, le quart Nord-Est de la France ainsi que le

Centre-Val de Loire et la Normandie connaissent une hausse des ventes (cf. carte 1b). Toutes

les autres régions enregistrent des baisses, particulièrement prononcées en Bretagne

(-9,3 %), en Auvergne-Rhône-Alpes (- 11,6 %) et en Corse (-15,4 %).

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Cartes 1a et 1b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) des ventes de

logements neufs

Source : CGI Bâtiment / Caron Marketing, Markemétron ; MTES/CGDD/SDES, ECLN

2.1.2 La construction

En glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, les autorisations de logements reculent de

6,9 % (cf. tableau 2). Toutefois, on relève un ralentissement sensible du rythme de baisse sur

la période récente, les permis abandonnant 3,7 % en glissement annuel sur trois mois à fin

mai 2019, contre -8,7 %, -7,5 % et -8,6 % sur six, neuf et douze mois.

Par ailleurs, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, d’importants écarts s’observent

entre segments. Ainsi, les autorisations dans le collectif chutent de 11,0 % alors qu’elles ne

diminuent que de 1,7 % dans l’individuel. Elles progressent même de 3,6 % en glissement

annuel sur trois mois à fin mai 2019, en cohérence avec la hausse des ventes des

constructeurs de maisons individuelles de 3,4 % sur la même période (cf. supra).

Quant aux ouvertures de chantier, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, elles se

replient de 4,9 %, soit quasiment au même rythme que celui observé depuis un an. Par

segment, la baisse ressort pour l’heure un peu plus prononcée dans l’individuel (-6,0 %) que

dans le collectif (-3,8 %).

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Tableau 2 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du logement neuf2

Individuel Collectif Ensemble

Sur trois mois (mars 2019 → mai 2019 / mars 2018 → mai 2018)

Autorisations +3,6 % -8,8 % -3,7 %

Mises en chantier -5,6 % -7,3 % -6,5 %

Sur cinq mois (jan. 2019 → mai 2019 / jan. 2018 → mai 2018)

Autorisations -1,7 % -11,0 % -6,9 %

Mises en chantier -6,0 % -3,8 % -4,9 %

Sur six mois (déc. 2018 → mai 2019 / déc. 2017 → mai 2018)

Autorisations -3,7 % -12,5 % -8,7 %

Mises en chantier -6,5 % -7,4 % -7,0 %

Sur neuf mois (sept. 2018 → mai 2019 / sept. 2017 → mai 2018)

Autorisations -3,9 % -10,2 % -7,5 %

Mises en chantier -7,1 % -3,3 % -5,0 %

Sur un an (juin 2018 → mai 2019 / juin 2017 → mai 2018)

Autorisations -4,7 % -11,4 % -8,6 %

Mises en chantier -7,3 % -2,5 % -4,6 %

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

En glissement annuel sur douze mois à fin mai 2019, la moitié des ex-régions affichent une

baisse d’au moins 7 % de leurs autorisations (cf. carte 2a).

Cartes 2a et 2b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin mai 2019 des permis et des mises en chantier de logements

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

2 En nombre de logements en date réelle estimée (DRE), y compris construction sur existant, en France entière.

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Quant aux mises en chantier, seule la Corse ainsi que les ex Picardie, Champagne-Ardenne,

Auvergne, Limousin et Aquitaine se situent encore en territoire positif sur la même période (cf.

carte 2b).

2.2 Le non résidentiel neuf

Hors locaux agricoles, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019, les surfaces

autorisées de bâtiments non résidentiels neufs s’affichent en forte progression de 14,0 % (cf.

tableau 3). Toutefois, plus en détail, on constate que seuls les bâtiments industriels et

assimilés expliquent ce mouvement, avec une dynamique soutenue à +36,6 % (dont +57,7 %

pour les bâtiments logistiques), confirmant ainsi les résultats de la dernière enquête de l’Insee

relative aux investissements dans l’industrie (cf. supra). Pour leur part, les bureaux et les

commerces ressortent quasiment stables à -0,2 % et -1,0 %. Suivent, loin derrière, les

bâtiments administratifs, dont les surfaces autorisées reculent de 9,7 %, en lien avec

l’approche des municipales de 2020.

Tableau 3 – Évolutions (en %, en glissement annuel) du non résidentiel neuf3

(hors locaux agricoles)

Bâtiments industriels

Bureaux Commerces Bâtiments administratifs

Total

Sur trois mois (mars 2019 → mai 2019 / mars 2018 → mai 2018)

Autorisations +23,5 % +7,9 % +0,2 % -14,9 % +9,1 %

Mises en chantier +24,7 % -11,3 % -12,1 % -26,3 % -0,8 %

Sur cinq mois (jan. 2019 → mai 2019 / jan. 2018 → mai 2018)

Autorisations +36,6 % -0,2 % -1,0 % -9,7 % +14,0 %

Mises en chantier +19,5 % -9,7 % -14,1 % -18,1 % -0,4 %

Sur six mois (déc. 2018 → mai 2019 / déc. 2017 → mai 2018)

Autorisations +31,4 % +0,2 % -6,2 % -6,3 % +11,5 %

Mises en chantier +13,9 % -4,4 % -14,8 % -16,4 % -1,3 %

Sur neuf mois (sept. 2018 → mai 2019 / sept. 2017 → mai 2018)

Autorisations +19,3 % +1,7 % -10,2 % -6,5 % +5,8 %

Mises en chantier -2,1 % +1,7 % -16,5 % -9,6 % -5,4 %

Sur un an (juin 2018 → mai 2019 / juin 2017 → mai 2018)

Autorisations +13,1 % +0,4 % -20,2 % -5,7 % +0,9 %

Mises en chantier -1,7 % +1,0 % -14,2 % -8,3 % -4,8 %

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

3 En m² de surface de plancher en date de prise en compte (DPC), y compris construction sur existant, en France entière.

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11

S’agissant des surfaces commencées, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019,

elles se stabilisent à -0,4 % et ne bénéficient pas encore de la dynamique des surfaces

autorisées. Là encore, les bâtiments industriels ressortent en tête avec +19,5 % (dont +31,4 %

pour les bâtiments logistiques), alors que les bureaux, commerces et bâtiments administratifs

s’effondrent respectivement de 9,7 %, 14,1 % et 18,1 %. Ce dernier chiffre paraît toutefois

quelque peu surprenant, l’année précédant les élections municipales étant généralement

marquée par une progression des ouvertures de chantier de locaux publics.

Plus généralement, ces évolutions des mises en chantier étonnent. De fait, depuis la mi-2017,

donc de manière durable, l’écart avec les permis flirte avec ses plus hauts historiques (cf.

graphique 6). L’expérience du passé sur le logement4 conduit à retenir l’hypothèse d’une nette

sous-déclaration des ouvertures de chantier dans le non résidentiel.

Graphique 6 - Rapport entre surfaces autorisées et surfaces commencées cumulées

sur deux ans des bâtiments non résidentiels neufs (hors locaux agricoles)

Source : FFB d’après MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

À l’échelon régional, à quelques exceptions près, on observe, en glissement annuel sur douze

mois à fin mai 2019, des tendances similaires à la hausse ou à la baisse pour les surfaces

autorisées et commencées (cf. cartes 3a et 3b), ainsi qu’une dynamique clairement identifiable

sur les littoraux de la Manche et de l’Atlantique.

4 Pour mémoire, c’est le constat d’un tel écart qui a conduit, en 2012, à la publication des données « en date réelle estimée » pour le logement.

0,90

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Ratio Borne inférieure Moyenne Borne supérieure

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12

Cartes 3a et 3b – Évolutions régionales (en %, en glissement annuel) sur douze mois

à fin mai 2019 des surfaces autorisées et commencées de bâtiments non résidentiels

neufs (hors locaux agricoles)

Source : MTES/CGDD/SDES, Sit@del2

2.3 L’amélioration-entretien

En glissement annuel au premier trimestre 2019, l’activité a reculé de 2,1 % en volume (cf.

graphique 7), amplifiant le décrochage du quatrième trimestre 2018 (-1,8 %).

Graphique 7 – Évolutions (en %, en volume, en glissement annuel) de l’activité

d’amélioration-entretien par segment

Source : FFB/Réseau des CERC

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2018-T1 2018-T2 2018-T3 2018-T4 2019-T1

Logement Non résidentiel Ensemble

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13

Par segment, le logement abandonne 2,7 % après -2,2 % au quatrième trimestre 2018, alors

que le non résidentiel se maintient globalement à -0,1 %.

Sur le segment de la rénovation énergétique, l’activité se contracte de 1,8 % depuis le début

de l’année (cf. graphique 8), quasiment au même rythme qu’au quatrième trimestre 2018

(-1,9 %). Toutefois, à la différence des trimestres précédents, le début 2019 affiche des

évolutions similaires entre logement (-1,8 %) et non résidentiel (-1,7 %).

Graphique 8 – Évolutions (en %, en volume, en glissement annuel) de l’activité de

rénovation énergétique par segment

Source : FFB/Réseau des CERC

À l’échelon régional, en glissement annuel au premier trimestre 2019, toutes les régions

affichent une baisse de leur activité (cf. carte 4a), les replis les plus forts s’observant dans les

Hauts-de-France (-2,7 %) et l’Île-de-France (-3,4 %).

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4%

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2018-T1 2018-T2 2018-T3 2018-T4 2019-T1

Logement Non résidentiel Ensemble

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14

Cartes 4a et 4b – Tendances du marché de l’amélioration-entretien

Source : FFB/Réseau des CERC

Au début du deuxième trimestre 2019, comme ce fut déjà le cas au deuxième trimestre 2018,

les perspectives s’avéraient mieux orientées pour une grande partie de la France (cf. carte

4b). Les entrepreneurs de Bretagne et de PACA ressortaient particulièrement optimistes, alors

que ceux de l’Île-de-France, d’Occitanie et des Hauts-de-France restaient pessimistes.

2.4 Le bâtiment

En glissement annuel au premier trimestre 2019, selon les estimations de la FFB, l’activité a

fléchi de 1,8 % en volume, avec toutefois de fortes disparités entre segments qui ressortent à

-3,1 % pour le logement neuf, +2,0 % en non résidentiel neuf et -2,1 % en amélioration-

entretien. La détérioration des soldes d’opinion de l’Insee sur la même période (cf. graphique

9) conforte d’ailleurs l’estimation. En revanche, les perspectives d’activité pour le deuxième

trimestre 2019 s’avèrent mieux orientées.

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15

Graphique 9 – Opinions des chefs d’entreprise sur l’activité passée

et prévue dans le bâtiment

Source : FFB d’après Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

D’ailleurs, les carnets de commandes ressortent toujours très bien garnis, particulièrement

pour les entreprises de plus de dix salariés, avec un niveau de 7,8 mois à fin juin 2019 (cf.

graphique 10), bien au-delà de leur moyenne de long terme (5,9 mois).

Graphique 10 – Carnets de commandes des entreprises de bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment ; FFB

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Plus de dix salariés - bâtiment Plus de dix salariés - gros œuvre Artisans

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16

Pour ce qui concerne les artisans, ils s’établissent à un niveau honorable de 4,8 mois à la fin

du premier trimestre.

3. L’appareil de production

3.1 L’emploi

L’emploi salarié dans le bâtiment a légèrement accéléré au premier trimestre 2019, à +2,7 %

en glissement annuel contre environ +2,5 % sur deux, trois et quatre trimestres. Ainsi, le

secteur a embauché 29 300 personnes de plus (solde net) par rapport au premier trimestre

2018 (cf. graphique 11). Sur la même période, l’intérim en équivalent-emplois à temps plein

(ETP) a connu une petite décélération à +3,0 %, soit 3 300 postes supplémentaires. Au global,

le solde net d’emplois ressort à +32 600 unités sur un an, au premier trimestre 2019.

Graphique 11 – Niveaux d’emploi salarié et intérimaire dans le bâtiment

Source : FFB d’après Ministère du travail, DARES

Ces très bons chiffres, malgré le fléchissement de l’activité, signalent des tensions sur

l’appareil de production, probablement encore plus importantes que nous ne le pensions en

2018. De plus, les difficultés de recrutement restent de pleine actualité : elles concernent près

de trois chefs d’entreprise de plus de dix salariés sur quatre et plus d’un artisan sur deux (cf.

graphique 12).

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17

Graphique 12 – Part des entreprises déclarant des difficultés de recrutement

dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

D’autant que, début avril, les perspectives d’emploi pour le deuxième trimestre 2019 se

redressaient franchement chez les entreprises de plus de dix salariés et restaient globalement

stables chez les artisans (cf. graphique 13).

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Gros œuvre - plus de 10 salariés Second œuvre - plus de 10 salariés

Ensemble - plus de 10 salariés Artisans

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18

Graphique 13 – Opinions des chefs d’entreprise sur les perspectives d’emploi

dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

3.2 La démographie des entreprises

Les créations d’entreprises, hors micro-entrepreneurs, dans la construction ressortent toujours

très dynamiques, à +11,7 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2019 (cf. graphique

14). Quant aux défaillances, après une petite et temporaire hausse de 1,6 % au deuxième

semestre 2018, elles s’affichent en baisse de 2,5 % en glissement annuel au premier trimestre

2019. Les récentes informations recueillies sur le deuxième trimestre laissent entrevoir une

poursuite du mouvement.

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Plus de 10 salariés Artisans

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Graphique 14 – Créations et défaillances d’entreprises dans la construction

Source : Insee ; Banque de France

3.3 La situation financière des entreprises

En glissement annuel sur le premier trimestre 2019, les prix bâtiment affichent une petite

hausse de 2,2 % (cf. graphique 15). Le mouvement ressort bien plus rapide dans le neuf

(+3,4 %, selon l’ICC Insee) que dans l’entretien-rénovation (+1,2 %, selon l’IPEA), comme

depuis le premier trimestre 2017.

La tendance à la hausse s’avère à nouveau plus marquée du côté des coûts supportés par les

entreprises du secteur, à +2,4 %. En détail, le poste matériaux ralentit, dans le neuf comme

en rénovation à respectivement +1,4 % et +1,8 %. Mais les salaires accélèrent nettement, à

+3,5 %, sous les effets conjugués de la prime Macron et des difficultés de recrutement déjà

mentionnées.

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En

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Créations hors micro-entrepreneurs Défaillances

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Graphique 15 – Indices de prix et coûts dans le bâtiment

Source : Insee

Malgré ce différentiel d’évolution entre les prix et les coûts, les trésoreries semblent s’améliorer

au premier trimestre 2019. Selon les enquêtes d’opinion de l’Insee, tel est clairement le cas

pour les entreprises de plus de dix salariés, un peu moins chez les artisans (cf. graphique 16).

Il faut cependant rappeler que cette évolution globalement favorable tient compte du double

versement du CICE au titre des charges 2018 et de la baisse de charges 2019 qui l’a remplacé,

situation qui ne se reproduisent pas.

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Coût des matériaux dans la construction de bâtimentsCoût des matériaux dans la rénovation de bâtimentsCoûts salariaux dans la constructionCoûts dans le bâtimentPrix dans le bâtiment

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Graphique 16 – Opinions des chefs d’entreprise sur la trésorerie dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment et enquête trimestrielle de conjoncture dans l’artisanat du bâtiment

Enfin, le taux de marge (corrigé de la rémunération des chefs d’entreprise non salariés)

s’affiche en baisse dans la branche construction pour le quatrième trimestre consécutif (cf.

graphique 17), de 0,7 point précisément, pour s’établir à 24,8 %. Le différentiel d’évolution

entre prix et coûts pèse ici lourdement à nouveau.

Malgré un niveau d’activité correct et des perspectives qui restent encourageantes, ce manque

de rentabilité préoccupe la FFB.

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Plus de dix salariés Artisans

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22

Graphique 17 – Taux de marge (EBE / valeur ajoutée) corrigé de la rémunération des

chefs d’entreprise non salariés

Source : FFB à partir de l’Insee, Comptes de la Nation

II préoccupe d’autant plus que, pour les mois à venir, les chefs d’entreprise de plus de dix

salariés interrogés par l’Insee anticipent un tassement des prix bâtiment (cf. graphique 18).

Graphique 18 – Opinions des chefs d’entreprise de plus de dix salariés sur les

perspectives de prix dans le bâtiment

Source : Insee, enquête mensuelle de conjoncture dans le bâtiment

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Bâtiment Gros œuvre

Page 23: Conjoncture à début juillet 2019 · 2019. 7. 3. · Paris, 4 juillet 2019 FEDERATION FRANCAISE DU BATIMENT 33 avenue Kléber 75784 PARIS Cedex 16 Téléphone : 01 40 69 51 00 –

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II préoccupe d’autant plus encore que les premières annonces faites par le gouvernement

dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020 renvoient à de nouveaux chocs sur les

coûts.

C’est le cas de la suppression de l’accès au gasoil non routier (GNR) qui pèsera à hauteur de

70 M€ dans le bâtiment, dont une large part affectera les métiers de la démolition et du petit

terrassement. La mesure menace tout simplement, pour ces métiers, de confisquer le résultat

de l’entreprise ! Car, à de très rares exceptions près, il n’existe pas de matériels « verts » de

remplacement. Compte tenu des temps de développement chez les constructeurs, pour les

cinq à dix prochaines années, la seule alternative au GNR, c’est le gazole !

Mais le choc sera encore plus violent en cas de confirmation de la suppression de la Déduction

forfaitaire spécifique (DFS) sur les charges sociales, qui coûterait de l’ordre de 950 M€ au

BTP, soit 8,8 % de la masse salariale concernée. Avec une telle marche à monter, les formes

alternatives d’emploi comme l’auto-entreprenariat ne manqueront pas de trouver un nouvel

intérêt !

Au global, ces mesures constitueraient les ferments d’une déstabilisation totale du secteur.