conférence sociale : hollande ne fait pas...

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mardi 08 juillet 2014 - N 5496 www.latribune.fr France Métropolitaine CAC 40 : 4405,76 pts -1,41% FTSE (6 824 / -0,62%) 1 = 1,3606$ (+0,13%) BRENT (110,4$ / -0,28%) OR (1 317,0$ / -0,03%) Conférence sociale : Hollande ne fait pas recette Conférence sociale : Hollande ne fait pas recette Le chef de l'État n'a pas réussi à convaincre la CGT et FO de revenir sur leur décision de boycotter la "grande conférence sociale". Lors de son discours introductif, François Hollande a vanté les mérite du Pacte de responsabilité, appelé à chasser "l'esprit de rente" et annoncé la tenue d'Assises de l'investissement en septembre. INTERNET ESPACE MARCHÉS ACTIONS Les employés de Google, trop sûrs d'eux, trop intelligents ? Faut-il donner toutes les clés d'Ariane 6 à Airbus et Safran? Introductions en Bourse : le marché commence à dire "stop" Un des ingénieurs du moteur de recherche décrit "la malédiction des gens intelligents" qui tendent à tout rationaliser et ignorer la réalité du monde. L'Agence spatiale européenne (ESA) a depuis le 18 juin une proposition d'un nouveau lanceur d'Airbus et de Safran. Une proposition qui mérite un débat. Malgré 117,7 milliards de dollars récoltés par les IPO du premier semestre, les investisseurs commencent à s'interroger sur les niveaux de valorisation.

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mardi 08 juillet 2014 - N 5496 www.latribune.fr France Métropolitaine

CAC 40 : 4405,76 pts -1,41%

FTSE (6 824 / -0,62%)

1 = 1,3606$ (+0,13%)

BRENT (110,4$ / -0,28%)

OR (1 317,0$ / -0,03%)

Conférence sociale :Hollande ne fait pas recetteConférence sociale :Hollande ne fait pas recette

Le chef de l'État n'a pasréussi à convaincre la CGT etFO de revenir sur leurdécision de boycotter la"grande conférence sociale".Lors de son discoursintroductif, François Hollandea vanté les mérite du Pacte deresponsabilité, appelé àchasser "l'esprit de rente" etannoncé la tenue d'Assisesde l'investissement enseptembre.

INTERNET ESPACE MARCHÉS ACTIONS

Les employés de Google,trop sûrs d'eux, tropintelligents ?

Faut-il donner toutes lesclés d'Ariane 6 à Airbus etSafran?

Introductions en Bourse :le marché commence àdire "stop"

Un des ingénieurs du moteur derecherche décrit "la malédiction desgens intelligents" qui tendent à toutrationaliser et ignorer la réalité dumonde.

L'Agence spatiale européenne (ESA) adepuis le 18 juin une proposition d'unnouveau lanceur d'Airbus et de Safran.Une proposition qui mérite un débat.

Malgré 117,7 milliards de dollarsrécoltés par les IPO du premiersemestre, les investisseurscommencent à s'interroger sur lesniveaux de valorisation.

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Sommaire 08/07/2014

Edition du 08/07/2014 page 2/102

ÉCONOMIE

Conférence sociale : François Hollande ne fait pasrecette

Le chef de l’État n’a pas réussi à convaincre la CGT et FO derevenir sur leur décision de boycotter la seconde journée de latroisième "grande conférence sociale". Lors de son discoursintroductif, François Hollande a...

Conférence sociale : l'exécutif sous le feu des partenaires sociaux

"Notre amie c'est la finance, la bonne finance" (Michel Sapin)

Paris plaide pour une alternative au dollar

Recul surprise de la production industrielle allemande en mai

La réforme énergétique britannique, une aubaine à un milliardd'euros pour EDF?

L'Argentine envoie une délégation à New-York pour négocier sadette

Axel Kicillof, le "jeune loup" de Buenos Aires en lutte contre les"fonds vautours"

Le Japon s'apprête à redémarrer deux réacteurs nucléaires àl'automne

ENTREPRISES

Faut-il donner toutes les clés d'Ariane 6 à Airbus etSafran?

L’Agence spatiale européenne (ESA) a depuis le 18 juin uneproposition d’un nouveau lanceur d’Airbus et de Safran. Uneproposition qui mérite un débat.

Airbus Helicopters décolle plein gaz en Chine

PSA est très bien parti en Chine au premier semestre

Brétigny: un nouveau rapport met en cause la SNCF

Brétigny: un rapport pointe du doigt un "état de délabrement" et"une centaine de défauts"

SNCM: accusé d'être un "menteur", Cuvillier se défend

Grève SNCM : l'ultime espoir des collectivités locales

Volkswagen disposera bientôt de vingt usines en Chine

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Sommaire 08/07/2014

Edition du 08/07/2014 page 3/102

Renault affiche une croissance mondiale grâce à Dacia

Privatisation d'Ariane 6 : comment Airbus et Safran négocient le"casse du siècle"

Gowex, fournisseur espagnol de wifi, falsifiait ses comptes

Wotif, l'éditeur de lastminute en Australie, nouvelle cible d'Expedia

High-tech : le PC résiste, coup de frein dans les tablettes

Les employés de Google, trop sûrs d'eux, trop intelligents ?

États-Unis : smartphones et chaussures, les nouveaux ennemis dela sécurité

Dubaï veut construire le plus grand centre commercial du monde

Xavier Niel et Michel-Édouard Leclerc sont les patrons préférés descadres

Lafarge et Holcim annoncent un plan de cessions de 3,5 milliardsd'euros d'actifs

Audi bat encore des records au premier semestre

BANQUE & FINANCE

Introductions en Bourse : le marché commence àdire "stop"

Les sociétés qui ont tenté l’aventure de la Bourse ont levé 117,7milliards de dollars dans le monde, au premier semestre, dujamais vu depuis 2007. Mais les investisseurs commencent às’interroger sur les niveaux de valorisation.

Bitcoin : le premier trafic démantelé en Europe est français

Les banques européennes seront bientôt soumises à des grillesd'évaluation

TERRITOIRES

Jean-Yves Durance : « Le fluvial peut être durable etrentable »

Les Trophées 2014 de la mobilité, organisés par le Stif dans lecadre des Assises de la mobilité, viennent de récompenser leprojet Ludeb, porté par la CCI Hauts-de-Seine, qui vise audéveloppement des transports fluviaux dans la logistiqueurbaine...

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Sommaire 08/07/2014

Edition du 08/07/2014 page 4/102

Paroles d'experts : la responsabilité du chef d'entreprise face auxrisques nouveaux ou en croissance

OPINIONS

Désindustrialisation de la France: où en est-on?

La désindustrialisation en France est indéniable. Mais il fautrelativiser le processus. Et il est inutile de tenter de le freiner. ParSylvain Fontan, économiste

Transformer la banque en profondeur pour saisir l'opportunité dudigital

Sarkozy humilié … et victime de ses propres lois !

Pacte de responsabilité : à la recherche des contreparties...

Le cliché sexiste, nouvelle mode du marketing publicitaire ?

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5 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

POLITIQUE ÉCONOMIQUE > Le chef de l’État n’a pas réussi à convaincre la CGTet FO de revenir sur leur décision de boycotter la seconde journée de la troisième"grande conférence sociale". Lors de son discours introductif, François Hollandea vanté les mérite du Pacte de responsabilité, appelé à chasser "l’esprit de rente"et annoncé la tenue d’Assises de l’investissement en septembre.

Fabien Piliu

Conférence sociale : François Hollande ne faitpas recette

François Hollande voulait convaincre la CGT et FO de revenir participer aux tables-rondes de latroisième Grande conférence sociale et d'assister au discours de clôture de Manuel Valls, lePremier ministre ? C'est raté. Après le discours introductif du président de la République, les deuxsyndicats ont décidé de ne pas revenir sur leur décision.

Quand la CGT et FO boycottent

Quelques instants plus tôt, après une longue rencontre entre le gouvernement et les partenairessociaux, Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT avait déclaré que "le discours du Premierministre, qui il y a quelques jours seulement s'exprimait dans le journal Les Echos en faveur dupatronat avant même que la conférence sociale ne s'ouvre, ne mérite pas notre présence à sescôtés ". Fin juin, c'était le Medef qui avait menacé de boycotter l'événement si le lancement ducompte pénibilité n'était pas reporté, avant d'obtenir gain de cause.

Des efforts de persuasion

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6 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

Pourtant, le chef de l'État, soufflant le chaud et le froid, avait tenté d'être persuasif. Après avoirrappelé les décisions et les actions prises par le gouvernement pour redresser la compétitivité desentreprises et améliorer la situation des finances publiques depuis l'élection présidentielle, le chefde l'État a martelé les enjeux liés au Pacte de responsabilité. Mais il a également fait comprendre àson auditoire que l'exécutif ne pouvait pas tout : "Encore trop de branches professionnelles n'ontpas négocié les contreparties ", a-t-il déclaré. Des contreparties aux allègements des cotisationspatronales qui, selon Pierre Gattaz, le président du Medef, pourraient prendre " plusieurs années ",notamment en matière d'emplois.

Restaurer le dialogue social

Pour assurer la réussite ce cette conférence sociale, dont le chômage de longue durée, déclarégrande cause nationale, sera au centre des discussions, François Hollande a affirmé avec forceque le dialogue social ne pouvait pas être " une perpétuelle surenchère ". " Cette méthode (dudialogue social) a ses exigences. Elle suppose le respect des partenaires. Chacun doit être à saplace, en même temps, rassemblés pour agir ", a-t-il déclaré, sans citer les organisationssyndicales.

Le discours du Bourget est loin

Des syndicats que le président de la République a tenté d'amadouer lorsqu'il a invité lesentreprises à développer l'épargne salariale et l'intéressement et en demandant aux banques deprendre également « leur part dans le financement de l'économie ». On est loin des attaquesvirulentes prononcées au Bourget contre le monde de la finance pendant la campagne électorale...

Une rentrée chargée

Des Assises de l'investissement seront organisées à la rentrée, notamment " pour lutter contrel'esprit de rente ", a expliqué François Hollande. Une rentrée qui s'annonce animée, le chef de l'Étatayant également annoncé une rencontre " au plus haut niveau " entre l'État et les partenairessociaux sur l'apprentissage en septembre pour " lever tous les blocages, tous les obstacles" à sondéveloppement. Surtout pour ceux qui y voudront bien y participer...

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7 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

DIRECT > François Hollande ouvre ce lundi la troisième conférence sociale duquinquennat sur fond de tensions avec les syndicats qui lui reprochent de céderau "chantage" des patrons et de chômage record.

latribune.fr

Conférence sociale : l'exécutif sous le feu despartenaires sociaux

La conférence sociale s'ouvre ce lundi dans un climat tendu. Après le chantage des patrons sur lecompte pénibilité, le gouvernement fait face à l'ire des syndicats. FO et CGT menacent en effet deboycotter la troisième édition de ces rencontres.

Le compte pénibilité fait déborder le vase

Après deux éditions plutôt consensuelles, celle-ci se déroulera lundi après-midi et mardi au Palaisd'Iéna dans un climat social dégradé, avec un enjeu central: l'emploi. Après la fronde du patronat,c'est désormais à l'ire des syndicats que l'exécutif est confronté. Et le dialogue social, que le chefde l'Etat a érigé en moteur des réformes, semble fragilisé.

Alors que certains syndicats (CGT, FO, CFE-CGC) étaient déjà très remontés par les 40 milliardsd'aides aux entreprises prévues par le pacte de responsabilité, les nouveaux gestes annoncés parManuel Valls en faveur des employeurs ont, à leurs yeux, fait déborder la coupe.

Face aux menaces patronales de boycott de la conférence, le Premier ministre a décidé un report

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8 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

partiel du futur compte pénibilité, qui permettra à certains salariés de partir plus tôt à la retraite, etdemandé aux partenaires sociaux de discuter d'une simplification du Code du travail. Un casus bellipour la CGT et FO, qui menacent à leur tour de bouder en partie ce rendez-vous.

Les syndicats veulent "marquer le coup"

La petite phrase du ministre des Finances Michel Sapin affirmant dimanche "notre amie, c'est lafinance, la bonne finance" pourrait bien apparaître aussi à leurs yeux comme une provocation.

Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, a annoncé qu'il participerait à la réunion prévue lundi avecFrançois Hollande, car "débattre avec le président de la République est un acte républicain". Mais ila posé des conditions à sa participation mardi aux tables rondes et au discours de clôture deManuel Valls. Tout dépendra de l'accueil réservé aux revendications de sa centrale.

Son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, sera lui-aussi présent lundi mais entend "marquer lecoup" mardi. "A quoi ça sert une conférence si tout est annoncé avant?", s'est-il interrogé dimanchesur BFMTV.

Le réformiste Laurent Berger (CFDT), qui a jusqu'ici soutenu les réformes du gouvernement, nejouera pas la chaise vide, même s'il a lui aussi dénoncé un "coup porté" au dialogue social.

L'exécutif tente de faire pression sur le patronat

Soucieux de donner des gages aux syndicats, Manuel Valls s'est adressé dimanche au patronat : "Il est temps " qu'il " reconnaisse l'effort que la nation consent pour le soutenir " et "s'engage pleinement pour la création d'emplois", a-t-il prévenu.

Si les engagements s'avéraient insuffisants, le gouvernement pourrait remettre en question sapolitique de "visibilité" pour les trois ans à venir lors des votes des budgets 2016 et 2017, a préciséune source gouvernementale.

Lundi, dans son discours d'ouverture, le président de la République pourrait délivrer le mêmemessage. "Il fera le point sur le pacte de responsabilité et les accords de branche" où doivent senégocier les contreparties au pacte en termes d'emploi, selon le ministère du Travail. "L'enjeu de laconférence, ce sera avant tout l'emploi ", insiste-t-on au ministère, où on espère jusqu'à 500.000postes créés grâce aux allègements.

Seuils sociaux et apprentissage

Manuel Valls, qui doit tracer mardi la feuille de route sociale de l'année à venir, a promis des "

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9 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

mesures concrètes". Elles devraient passer par un "plan d'action" pour relancer l'alternance,nouvelle cartouche anti-chômage, alors que la boîte à outils du gouvernement s'est jusqu'ici avéréeinsuffisante.

Le ministre du Travail François Rebsamen s'est ainsi montré vendredi prêt à discuter de lademande du Medef d'instaurer un dispositif "zéro charge" afin de stopper l'hémorragie d'apprentis(-8% d'entrées en 2013) et d'atteindre un objectif de 500.000 en 2017.

Manuel Valls devrait aussi demander aux partenaires sociaux d'engager une négociation sur lamodernisation du dialogue social avec le patronat où devra être abordée la question des seuilssociaux dans l'entreprise. Le Premier ministre souhaite aussi obtenir des concessions pour unallègement du code du travail. Deux choses inenvisageable pour les syndicats.

>> Lire aussi Conférence sociale... un petit tour et puis s'en vont

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LA PHRASE DU JOUR > Le ministre des Finances s’est illustré dimanche endéclarant que son amie est la finance, à l’inverse de François Hollande, lors deson discours de campagne en 2012 au Bourget.

latribune.fr

"Notre amie c'est la finance, la bonne finance"(Michel Sapin)

"Notre amie, c'est la finance : la bonne finance."

Mais quelle mouche a donc piqué le ministre des Finances Michel Sapin, lors d'une interventiondimanche aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence ? Tout le monde se souvient en effetde la phrase inverse, prononcée par François Hollande, alors candidat à la présidentielle, lors deson discours fondateur du Bourget en 2012 :

"Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n'a pas de nom, pas de visage,pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera pas élu. Et pourtant, il gouverne. Monadversaire, c'est le monde de la finance."

>> Lire aussi Hollande : "mon véritable adversaire, c'est le monde de la finance"

"Une finance heureuse au service d'investissements heureux"

On ne peut faire plus opposé. Michel Sapin, connu pour ses formules alambiquées sur l'inversion

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de la courbe du chômage lorsqu'il était ministre du Travail, n'en est pas à une provocation près. Et,tout en admettant sa "part de provocation", il s'est expliqué.

Pour lui, la question est de savoir s'il y a une " finance heureuse, au service d'investissementheureux". Sa formule choc est une manière d'y répondre.

 "Y a-t-il encore de la régulation à mettre en oeuvre, de la lutte contre un certain nombre d'élémentsd'instabilité pour, au fond, éviter la part considérable de la mauvaise finance, notre ennemie, qui a été àl'origine en grande partie de la crise de 2008-2009? De ce point de vue là, le chemin parcouru estconsidérable, il en reste encore à parcourir."

Selon lui, il y a encore besoin de régulation financière. "Pour tout ce qui est bancaire, on a bienavancé, pour tout ce qui est extra-bancaire il y a encore du chemin à faire", a-t-il affirmé, faisantréférence à la loi bancaire censée séparer les activités d'investissement et de détail des banques.Sur le fond de cette loi, François Hollande a pourtant été très critiqué.

>> Lire aussi Séparation bancaire : la défaite de la démocratie

Combattre la spéculation

Interrogé dimanche soir lors de l'émission BFM Politique, le ministre a précisé ses propos et aexpliqué ce qu'il entendait par "bonne" et "mauvaise" finance.

Selon lui, la "mauvaise " finance est celle de la spéculation "qu'il fallait combattre et qu'il faut encorecombattre pied à pied parce qu'elle est encore là, elle est encore derrière, elle est encore en dessous,prête parfois à bondir . C'est celle qui ne cherche pas à construire ses gains (...) sur du solide, qui necherche pas à construire ses gains sur de la durée".

Au contraire, pour le ministre, la "bonne" finance est "celle dont nous avons besoin, celle dont l'Étata besoin y compris pour se financer lui-même".

"Surtout dans la période actuelle, nous avons besoin d'une finance qui vienne aider" les entreprisesfrançaises "à se financer", pour créer de la croissance, a dit Michel Sapin. Voilà qui est plus clair.

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12 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

DEVISES > Le ministre des Finances, Michel Sapin, souhaite que d’autresdevises soient utilisées pour les transactions internationales. Il a confié auFinancial Times son intention de défendre cette position à Bruxelles.

latribune.fr

Paris plaide pour une alternative au dollar

Trouver des alternatives au dollar. C'est le vœu du ministre français des Finances, Michel Sapin.Ce dernier en a fait part lors d'un entretien accordé en marge des Rencontres économiquesd'Aix-en-Provence au Financial Times et dont des extraits sont publiés ce lundi. 

Le précédent BNP

L'affaire BNP Paribas, soumise à une amende de 6,6 milliards d'euros,  devrait "nous faire réaliserla nécessité d'utiliser plusieurs devises ", pointe-t-il. Prenant en exemple les ventes d'avions enEurope, le ministre fait part de son souhait de " rééquilibrer " les devises utilisées pour lestransactions internationales.

Il a également défendu les économies émergentes dont les monnaies ont été secouées cesderniers mois en raison notamment des anticipations concernant la politique monétaireaméricaine. 

>> BNP Paribas sauve ses finances. Quant à sa réputation...

Une ligne défendue à Bruxelles

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13 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

Michel Sapin dit avoir  l'intention de plaider en faveur d'une alternative au dollar lors de la rencontreavec ses homologues européens ce lundi à Bruxelles. Sur ce dossier, il peut déjà se targuer dusoutien de Christophe de Margerie. Le PDG de Total s'est confié au" FT" et pris en exemple le casd'une  raffinerie qui réalise actuellement ses transactions sur la base d'un taux de changeeuro/dollar et pourrait utiliser l'euro "pour réaliser ses échanges". 

Le ministre, quant à lui, n'a pas fourni de détails sur la manière dont il souhaite promouvoir d'autresmonnaies. 

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14 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

EN BAISSE > La production industrielle a reculé de 1,8% outre-Rhin au mois demai par rapport au mois précédent.

latribune.fr

Recul surprise de la production industrielleallemande en mai

La faute aux jours fériés? En Allemagne, la production industrielle a chuté de 1,8% au mois de maiindique le ministère de l'Économie ce lundi. Une situation que ce dernière impute en partie auxjournées non travaillées, notamment le 1er mai qui est tombé un jeudi et a incité de nombreuxemployés à s'octroyer un "pont". 

Révision à la baisse en avril

Cependant, une anticipation des analystes (consensus) interrogés par Reuters s'arrêtait plutôt surun niveau stable de production en mai. En outre, un chiffre révisé pour le mois précédent (-0,3% aulieu de 0,2% de hausse) laisse supposer que le ralentissement avait été amorcé avant les joursfériés. 

Ralentissement au deuxième trimestre

Plus largement, la production industrielle a diminué au deuxième trimestre surtout dans laconstruction, après avoir été positive de janvier à mars. Le ministère de l'Économie allemande tablesur une accélération au troisième trimestre. 

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16 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

ENERGIE > Le gouvernement britannique souhaite subventionner le marché del’énergie. EDF, propriétaire d’un parc nucléaire important, pourrait en profiter.

latribune.fr

La réforme énergétique britannique, uneaubaine à un milliard d'euros pour EDF?

EDF profitera-t-elle de la politique énergétique britannique ? L'entreprise françaisepourrait obtenir de Londres des aides pouvant aller jusqu'à 800 millions de livres (environ 1 milliardd'euros) affirme ce lundi le quotidien The Guardian. 

Vaste plan d'aide

Afin de se répondre à la volatilité du marché et de s'adapter aux difficultés d'approvisionnementdans le cadre de la transition énergétique, Londres  projette un vaste  programme comprenant lacréation d'un "marché des capacités". Celui-ci consiste à assurer le maintien "en veille" decentrales afin qu'elles puissent répondre à des pics de demandes, et à les rémunérer pour cela. 

A partir de décembre 2014, un certain nombre d'entreprises pourront concourir pour y participer etle marché lui-même serait lancé pour l'hiver 2018. Ce sont surtout les sites de production d'énergieau gaz qui seraient visés, d'après les experts du secteur. Mais le ministère britannique de l'Energie(Department of Energy and Climate Change) a admis que le projet pourrait concerner l'énergienucléaire, relativement moins chère à produire. 

EDF pourrait être candidate

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17 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

EDF serait dès lors en première ligne puisque l'entreprise française possède 7 des 8 centralesnucléaires britanniques. Il lui faudrait cependant répondre à l'appel d'offres et être jugée éligible. 

La compagnie française ne souhaite pas préciser si elle  se portera candidate en décembre. Elle asimplement fait savoir au Guardian qu'elle pourrait être intéressée.

Rien n'est encore gagné pour EDF

Pour le ministère de l'Energie britannique, il est encore trop tôt pour savoir qui va remporter lasubvention :

"Le contrat sera déterminé par un appel d'offres ouvert à la concurrence donc il n'est pas encorepossible de dire avec précision quelle sera la part de chaque technologie subventionnée". 

Controverse

Outre-Manche, le projet de réforme suscite une controverse sur sa faisabilité et son coût potentiel.Il risquerait en outre être bloqué par Bruxelles. 

Quoi qu'il en soit, Outre-Manche, l'entreprise française a déjà rempli une grosse case sur soncarnet de commandes. Elle a en effet remporté un contrat géant pour la construction de 2 EPRà Hinkley Point. Montant du butin espéré: pour 16 milliards de livres sterling (19 milliards d'euros).

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18 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

DETTE ARGENTINE > Une délégation du gouvernement argentin conduite par leministre de l’Économie Axel Kicillof rencontrera lundi à New York le médiateurnommé pour faciliter les négociations entre Buenos Aires et des fonds"vautours" sur des impayés de dette.

latribune.fr

L'Argentine envoie une délégation à New-Yorkpour négocier sa dette

Le feuilleton de la dette argentine continue. Une délégation du gouvernement argentin conduite parle ministre de l'Économie Axel Kicillof, rencontrera lundi à New-York le médiateur nommé pourfaciliter les négociations entre Buenos Aires et les fonds "vautours" qui réclament des impayés dedette. Les deux parties se disent prêtes à discuter et s'accusent mutuellement de bloquer toutenégociation. Il y a 10 jours, une réunion autour du médiateur a rassemblé les protagonistes, sanspour autant déboucher sur un dialogue.

Le gouvernement souhaite rembourser tous ses créanciers

Concrètement, l''Argentine a été condamnée aux États-Unis à verser 1,3 milliard de dollars auxfonds "vautours" ayant refusé en 2005 et 2010 tout allègement de la dette, contrairement à cequ'ont fait 93% des créanciers.

Le gouvernement argentin a manifesté son intention de rembourser 100% de ses créanciers, sanspour autant se résoudre à appliquer la décision judiciaire. Le jugement l'oblige à suspendre ses

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19 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

remboursements à la plupart de ses créanciers, tant qu'il n'aura pas commencé à rembourser lesfonds spéculatifs.

L'Argentine a jusqu'au 30 juillet pour solder le contentieux avec les fonds, faute de quoi elle setrouvera en défaut de paiement face aux créanciers restructurés.

L'Organisation des États américains soutient l'Argentine

Le chef du gouvernement argentin, Jorge Capitanich, a accusé vendredi la justice des États-Unisd'avoir fait preuve de partialité. L'Organisation des États américains (OEA) a quant à elle manifestéjeudi son soutien à l'Argentine, espérant que la 3e économie d'Amérique latine (après le Brésil et leMexique) puisse parvenir à un accord "équitable".

Les États-Unis n'ont pas pris part au vote, mettant en avant le fait qu'ils ne pouvaient pass'exprimer sur une affaire faisant l'objet d'une procédure judiciaire sur leur territoire.

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20 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

L'HOMME DU JOUR > Axel Kicillof, ministre de l’Économie de l’Argentine, estindéniablement l’homme fort de son gouvernement. Jugé proche des thèseskeynésiennes et marxistes, suivant qui en parle, il a fort à faire pour redresserson pays. Portrait.

Romain Renier

Axel Kicillof, le "jeune loup" de Buenos Airesen lutte contre les "fonds vautours"

Une robe d'avocat. C'est la tenue que pourrait endosser le jeune et charismatique ministre del'Économie de l'Argentine, Axel Kicillof, 42 ans, marié et père de deux enfants. Placé à ce poste fin2013 par la présidente justicialiste Cristina Kirchner qui lui a donné carte blanche, le" jeune loup"de Buenos Aires, n'a de cesse d'allumer et d'éteindre des feux.

Partisan d'un État fort, régulateur de l'économie

Dernière affaire en date: la décision de la Cour suprême de New York, selon laquelle l'Argentinedoit rembourser 1,3 milliard de dollars à deux fonds qui ont refusé de se plier à la restructuration dela dette en 2001. Il doit d'ailleurs défendre ce lundi la cause de son pays devant un médiateur.

Sur ce point, Axel Kiciloff explique depuis des semaines que l'Argentine ne pourra pas régler lescréanciers ayant accepté la restructuration du pays si elle doit d'abord rembourser les fonds"vautours". Selon lui, la décision de la Cour suprême de New York ne regarde pas seulementl'Argentine, mais le monde entier, en ce qu'elle remet en cause la possibilité pour un État de

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21 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

restructurer sa dette, le forçant au défaut généralisé en cas de difficulté à rembourser.

Expropriation de Repsol

Avant cela, il s'était illustré en 2012 en menant l'expropriation de l'espagnol Repsol, à l'époqueactionnaire majoritaire de la compagnie pétrolière argentine YPF. Selon lui, Repsol ne jouait pas lejeu en faisant sortir du pays 90% de ses revenus au détriment d'investissements qui auraient puêtre réalisés sur le sol argentin. Il était alors vice-ministre de l'Économie. Mais il se murmurait déjàqu'il tenait les rênes du ministère...

Professeur d'économie à l'Université de Buenos Aires, auteur d'une thèse saluée par ses pairs surJohn Maynard Keynes, il est souvent taxé de marxisme par ses détracteurs conservateurs. Il fautdire qu'il a créé avec des amis dans les années 1990 le mouvement "Tontos pero no tanto" ("bêtes,mais pas tant", ndlr), inspiré par l'auteur du Capital . Il est en tout cas partisan d'un État fort,régulateur de l'économie.

Dans les petits papiers de Cristina Kirchner

Axel Kicillof a débuté son parcours politique au sein de La Campora, le mouvement de jeunesfondé par Maximo Kirchner, le fils de la présidente, en 2003 pour soutenir le couple présidentiel. Ilest alors considéré comme l'un des esprits les plus vifs du mouvement, et se voit offrir la directionde Aerolineas Argentinas, compagnie aérienne nationale. La plupart des membres de La Camporaont d'ailleurs accédé à de tels postes à responsabilité.

Doté d'un style qui détonne, chemise ouverte, favoris fournis, il doit en grande partie son ascensionfulgurante à son amitié avec le fils de la présidente. Cette dernière nourrirait d'ailleurs une trèsgrande admiration pour l'érudition de son jeune poulain, et ne manquerait pas une occasion de leconsulter. Selon certains médias d'opposition, il aurait même déclaré à des amis avoir hypnotiséCristina Kirchner. Une rumeur aussitôt démentie par l'intéressé.

Eviter le défaut

Il peut en tout cas compter sur une oreille particulièrement attentive à la Casa Rosada. Ce qui n'estmalheureusement pas le cas à la Cour suprême de New York, qui l'oblige aujourd'hui à trouver unesolution pour éviter un nouveau défaut argentin, alors que l'économie du pays, en proie à uneinflation galopante et à la réduction comme peau de chagrin des réserves en devises de la banquecentrale, risque d'entrer cette année en récession.

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22 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

NUCLÉAIRE > Deux des 48 réacteurs nucléaires du Japon entrent cette semainedans l’avant-dernière étape de certification de leur sûreté et pourraient, si tout vabien, redémarrer en automne, selon le calendrier l’autorité de régulation dusecteur.

latribune.fr

Le Japon s'apprête à redémarrer deuxréacteurs nucléaires à l'automne

Plus de trois ans après la catastrophe de Fukushima, le Japon s'apprête à faire redémarrer àl'automne deux de ses 48 réacteurs nucléaires aujourd'hui à l'arrêt, selon le calendrier de l'autoritéde régulation du secteur.

Avant-dernière étape

Une réunion des membres de cette instance indépendante est en effet prévue mercredi, au coursde laquelle doit être examinée une proposition de certification des réacteurs Sendai 1 et 2 (situésdans le sud-ouest). Il s'agit de l'avant-dernière étape avant une approbation définitive.

Si tout va bien, ce document d'approbation de la sûreté des installations devrait être validé par lesmembres de l'autorité. Suivront ensuite 30 jours d'appel à commentaires publics avant l'approbationdéfinitive de la part de l'autorité. La compagnie exploitante, Kyushu Electric Power, devra aussientre-temps remettre d'autres documents notamment sur les plans des travaux à réaliser, avantque le certificat de sûreté soit entériné.

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23 ÉconomieLA TRIBUNE 08/07/2014

Réticence de l'opinion publique

L'autorité se borne toutefois à dire si les installations sont techniquement sûres. Il revient ensuiteaux dirigeants politiques locaux et nationaux de décider du redémarrage. Puisque la volonté dugouvernement de droite de Shinzo Abe est de relancer tous les réacteurs jugés sûrs par l'autoritéde régulation, l'étape la plus délicate à franchir pourrait être l'opposition d'une partie de lapopulation locale.

Le traumatisme de la catastrophe de  Fukushima, suite à la quelle le gouvernement précédent adécidé d'arrêter les centrales dans tout le pays, est encore très présent dans les esprits. Lesdirigeants locaux pourraient se montrer réticents à relancer les centrales de peur de attirer lesfoudres de l'électorat. Toutefois, pour certains d'entre eux, relancer la production nucléaire estprésenté comme une nécessité économique. 

>> Lire aussi Nucléaire à l'arrêt et yen faible, le cocktail explosif du Japon

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24 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

ESPACE > L’Agence spatiale européenne (ESA) a depuis le 18 juin uneproposition d’un nouveau lanceur d’Airbus et de Safran. Une proposition quimérite un débat.

Michel Cabirol

Faut-il donner toutes les clés d'Ariane 6 àAirbus et Safran?

L'Agence spatiale européenne (ESA) est dans une situation très, très inconfortable. Choisir quelsera le futur lanceur européen entre sa proposition qu'elle affine en coopération avec le CNESdepuis 18 mois environ et celle qui a fait irruption le 18 juin dernier émanant des deux industrielsmajeurs de la filière lanceur, Airbus Space Systems et Safran.

Le comité d'évaluation des offres (TEB, Tender Evaluation Board) de l'ESA devait rendre son avisle 5 juillet et pourrait la présenter le 8 juillet à Genève lors de la réunion informelle des ministresdes pays membres de l'ESA en charge de l'Espace en vue de préparer la prochaine ministérielleprévue en décembre à Luxembourg. La proposition d'Airbus Group et de Safran interpelle à plusd'un titre, même si les acteurs sont tous d'accord pour optimiser l'organisation. Ce travail estd'ailleurs actuellement en cours. "Mais ce ne doit pas être fait n'importe comment" , estime-t-ondans le milieu spatial. 

1/ Doit-on faire confiance aux industriels ?

Depuis le triste jour de l'échec du vol 517, Arianespace a enfilé 60 lancements d'Ariane 5 réussis

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25 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

au plus grand bonheur des clients et de la filière industrielle européenne. Pourquoi aujourd'huidonner un chèque en blanc aux deux industriels, Airbus Group et Safran, désignés commeresponsables de l'échec de 517. Car selon nos informations, la commission d'enquête a établi quecet échec était principalement imputable aux deux industriels Airbus et Safran qui ont sous-estimél'impact d'anomalies constatées lors d'essais au sol. D'où ensuite la mise en place d'uneorganisation plus rigoureuse impliquant tous les acteurs. Cet échec a coûté des centaines demillions d'euros à l'Europe et la France et a même failli entraîner la disparition de toute la filière...

Plus récemment, la direction générale de l'armement (DGA) a pointé la responsabilité desindustriels, notamment d'Airbus Space Systems dans l'échec de l'essai du missile balistique M51en mai 2013. Une commission d'enquête de la DGA a "mis en évidence des lacunes dans les plansqualité des industriels" , a expliqué début mai le délégué général pour l'armement, LaurentCollet-Billon. La DGA a donc demandé  "aux services concernés d'Airbus Defence & Space desefforts accrus tant en matière d'ingénierie qu'en maîtrise de la qualité et de leurs sous-traitants. Cesfaiblesses, que nos propres services « qualité » ont constatées, doivent impérativement êtrecorrigées".

Peut-on donc faire vraiment confiance aux industriels et s'en remettre totalement à eux, qui veulentprendre seuls les commandes de la filière Ariane en éjectant l'Etat mais sans pour autant enassumer toutes les conséquences en cas d'échec d'un lancement ? Et à quel titre une entitéresponsable de la conception et de la production des lanceurs devrait-elle faire assumer au secteurpublic les conséquences d'un échec, et donc de ses propres défaillances ? Pourtant, les industrielsavaient promis de "prendre plus de risques" , comme l'avait déclaré le 18 juin dernier FrançoisAuque dans le magazine "l'Usine Nouvelle".

2/ Les industriels, qui veulent le pouvoir, sont-ils les plus vertueux ?

"Il faut savoir que les coûts d'Airbus Space Systems ont augmenté quand celui dessous-contractants et d'Arianespace ont diminué. C'est le moins bon élève qui mange les bonsélèves" , regrette un bon connaisseur des questions spatiales. Réalisé par deux cabinetsindépendants, l'audit exigé en 2011 par les Etats membres de l'ESA sur la filière spatiale avaiteffectivement conclu à l'époque que les sous-contractants avaient réalisé des baisses significativesquand le maître d'oeuvre Airbus avait répercuté une hausse. Sa réduction de coûts est d'autantplus facile aujourd'hui...

Car Airbus a lancé fin 2013 une sévère restructuration de son activité spatiale, lanceur compris.Car au-delà de cette exigence de Tom Enders propre au groupe Airbus, il a été égalementdemandé cette année à Arianespace de réduire ses coûts de 12,5 % et aux industriels spécialisésdans les infrastructures sol de 10 %. Airbus devra réduire ses coûts de... 4,7 % seulement enraison de la réduction de 10 % obtenue entre le lot de lanceurs Ariane dit PA et celui appelé PB+.La réduction des coûts est de toute façon un combat permanent depuis des années pour toute lafilière. Pourquoi devrait-elle justifier aujourd'hui un changement profond d'organisation au profit des

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26 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

deux industriels, qui ne sont pas toujours les plus irréprochables ?

3/ Ariane 6, une facture trop salée ?

2,6 milliards d'euros pour développer les deux versions d'Ariane 6 et les infrastructures sol. C'estbeaucoup, beaucoup trop, estiment certains observateurs. Surtout pour faire deux mini-Ariane 5. "Les configurations d'Ariane 6 proposées par Airbus et Safran ne constituent en aucun cas unerupture par rapport aux configurations actuelles d'Ariane 5 ECA et d'Ariane 5 ES, explique-t-on à LaTribune. Les améliorations proposées dans le cadre d'Ariane 6 pourraient tout à fait être implantéesdans le cadre d'un plan d'amélioration d'Ariane 5 et donc un coût largement moins élevé".

Le patron du spatial chez Safran, Jean-Lin Fournereaux, explique aussi dans Air&Cosmos que leurproposition pourrait faire économiser 1 milliard d'euros à la filière. Mais il oublie de préciser que laversion Ariane 6.1 n'existe que si Ariane 5 ME est confirmée et qu'il reste au moins 1 milliardd'euros de développement pour cette dernière. Sans compter les aléas de développement. Ce quidevrait vraisemblablement provoquer des retards dans le calendrier très, très ambitieux des deuxindustriels (1er vol d'Ariane 5 ME en 2017 ; 1er vol d'Ariane 6.1 fin 2019, puis Ariane 6.2 en 2020).Dans la proposition défendue jusqu'ici par l'ESA et le CNES, le projet Ariane 5 ME, qui n'était pasprioritaire par rapport à celui d'Ariane 6, devait être désorbité.

Enfin, l'ESA et les états membres ont spécifié une Ariane 6 pour 70 millions d'euros pour 6.5tonnes de performance à une cadence de 9 lancements par an. Les deux industriels proposentdeux versions : Ariane 6.1 à 85 millions d'euros pour 8 tonnes et Ariane 6.2 à 69 millions pour 4tonnes. "Les objectifs ne sont pas atteints, assure-t-on à La Tribune. Il faut donc un plan de soutienà rajouter face au dumping de SpaceX".

4/ Un postulat de départ discutable

La décision de réorganiser la filière spatiale repose sur un postulat de départ très discutable. Avecl'arrivée de SpaceX, tous les acteurs ont mélangé coût de production et dumping, selon leursintérêts. Le rapport de la NASA est pourtant clair : le coût moyen de fabrication et de lancementd'un Falcon 9 est de l'ordre de  140 millions de dollars sur la période 2012-2020. Loin donc des prixpratiqués par SpaceX sur le marché commercial (60 millions de dollars).

La secrétaire d'Etat chargée de l'Espace, l'a d'ailleurs bien compris et l'a expliqué la semainedernière dans une interview accordée au magazine "Objectif News" : "on a vu surgir SpaceXmassivement soutenu par les fonds publics américains. Je peux même parler de dumping car laNasa achète 130 millions de dollars en domestique, c'est-à-dire en interne, des lancements qu'ellevend 60 millions de dollars à l'export. Cela s'appelle du dumping, une politique de soutien très forte". Sauf qu'elle donne les clés de la filière lanceur aux industriels sans contreparties réelles, si cen'est que... Airbus et Safran s'engagent à livrer des lanceurs qualifiés à l'heure, aux prix fixés.

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Ce n'est donc pas réellement un problème de coûts de production de la filière européenne même sicela ne doit pas l'empêcher de poursuivre ses efforts d'optimisation. Justifier le coup de force, puisla tentative de "casse du siècle" des industriels pour des problèmes de compétitivité est quelquepeu de très mauvaise foi, pour ne pas dire plus...

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AÉRONAUTIQUE > Le constructeur européen a signé un contrat pour la vente de123 hélicoptères civils destinés à trois opérateurs chinois. Un contrat estimé à450 millions d’euros environ.

latribune.fr

Airbus Helicopters décolle plein gaz en Chine

C'est un très, très joli coup commercial d'Airbus Helicopters en Chine. Le constructeur européen aannoncé ce lundi avoir signé la vente de 123 appareils civils à trois opérateurs chinois pour unmontant estimé à 600 millions de dollars (440 millions d'euros), à l'occasion d'une visite à Pékin dela chancelière allemande Angela Merkel. Airbus Helicopters, qui n'a pas dévoilé le montant descontrats, a indiqué que ces appareils seraient utilisés dans "des missions de services publics, detransport de passagers, d'aviation d'affaires, d'urgences médicales et d'opérations de recherches".

Les contrats portent à la fois sur des appareils légers de la famille Ecureuil fabriqués en France etsur des bimoteurs EC135 et EC145 fabriqués en Allemagne, qui obtient 60 % du contrat en valeur.L'opérateur Fujian Xinmei (est de la Chine) va acquérir cinq AS350 B3e, un hélicoptère légerpolyvalent de la gamme Ecureuil, qui lui seront livrés cette année, a indiqué le groupe dans uncommuniqué. Il s'est également engagée à acheter 50 hélicoptères supplémentaires, à la fois desmonomoteurs et des bimoteurs, au sein d'une commande qui se concrétisera "au cours des sixprochaines années".

Assouplissement de la réglementation chinoise

De son côté, Guangdong Baiyun a commandé 50 hélicoptères, dont des EC135 (bimoteur léger

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polyvalent). Le premier de ces appareil sera livré d'ici à fin 2014, et les suivants au cours des cinqprochaines années, a précisé le communiqué. Enfin, Yunnan Fengxiang, société nouvellementcréée, va acquérir 18 appareils AS350 B3e, qui seront livrés sur les trois prochaines années.

"Il est évident que l'assouplissement des règlements chinois sur l'espace aérien de basse altitudepermet au marché de l'hélicoptère dans le pays, en plein essor, de concrétiser son potentiel" , aexpliqué le patron d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury, cité dans le communiqué.

Visite d'Angela Merkel en Chine

Ces commandes sont dévoilées au deuxième jour d'une visite d'Angela Merkel dans le pays, dansle cadre d'un voyage à forte connotation économique, en compagnie de hauts responsablesd'entreprises allemandes. Les contrats ont été paraphés sous les yeux du Premier ministre chinoisLi Keqiang et de la chancelière allemande Angela Merkel, qui effectue depuis dimanche une visiteen Chine.

 

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AUTOMOBILE > DPCA, la principale co-entreprise de PSA en Chine, a vendu343.170 véhicules dans le pays sur six mois, en hausse de 24%. Sa croissanceest presque deux fois supérieure à celle du marché dans son ensemble. PSAdevrait écouler 750.000 véhicules environ cette année en Chine.

Alain-Gabriel Verdevoye

PSA est très bien parti en Chine au premiersemestre

DPCA, la principale co-entreprise de PSA Peugeot Citroën en Chine, annonce avoir vendu 343.170véhicules dans le pays sur les six premiers mois de l'année, un très bon score en hausse de 24%.Sa croissance est presque deux fois supérieure à celle du marché chinois dans son ensemble(+12,7%). Du coup, l'entreprise commune de PSA et Dongfeng Motors compte vendre 700.000voitures cette année, contre un objectif de 650.000 auparavant. Le constructeur tricolore doitpublier ce mardi matin un communiqué officiel sur ses ventes et perspectives dans l'ex-Empire dumilieu. La part de marché de DPCA s'établit à 4,2% environ.

750.000 voitures au total

En parallèle, la deuxième entreprise conjointe de PSA en Chine, CAPSA avec le groupe Changan, vise globalement 50.000 véhicules pour 2014. Soit donc un total prévu de 750.000 Peugeot,Citroën et DS environ dans l'ex-Empire du milieu cette année. Contre 550.500 seulement l'annéedernière. Après un long cafouillage, PSA est enfin bien parti.

DPCA vient d'ailleurs de signer, début juillet, un accord avec la municipalité de Chengdu (centre de

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la Chine) pour la construction d'un nouveau site.  Les "travaux commenceront au second semestrede cette année et la première voiture sortira des lignes de production fin 2016", précise le groupetricolore. D'une "capacité totale de 300.000 véhicules par an, ce site - le premier de DPCA qui nesera pas installé à Wuhan - fabriquera des véhicules des marques Citroën, Peugeot et Fengshen",la marque de son partenaire chinois Dongfeng. Il s'agira de " SUV " (vrais et faux 4x4) et demonospaces.

Les usines de DPCA tournent à 100%

Le dispositif industriel actuel de DPCA est constitué aujourd'hui de trois usines à Wuhan. Ellestournent à 100% du potentiel (en deux équipes) pour une capacité de 750.000 unités par an. Aveccette quatrième usine, les capacités de DPCA "seront portées à 1 million de véhicules à l'horizon2016 ", assure le groupe français. Avec quatre usines, "on sera capables de produire 1,3 milliond'unités en trois équipes ", précisait même Grégoire Olivier, directeur Asie de PSA, en marge dusalon de Pékin fin avril. CAPSA, qui a démarré pour sa part l'an dernier la production des DS dansune usine spécifique à Shenzhen, n'en est elle qu'à ses débuts. Elle dispose d'une capacitéadditionnelle de 200.000 unités.

PSA est établi depuis les années 80 en Chine. Il s'était d'abord installé à Canton pour produire desPeugeot 504 et 505. Mais cette société commune avec la municipalité de Canton n'a pas décollé eta finalement périclité. PSA a démarré par ailleurs avec le groupe Dongfeng une autre sociétécommune au début des années 90 à Wuhan pour produire initialement des Citroën Zx.

Dongfeng actionnaire clé de PSA

Mais, faute d'une gamme adaptée et d'investissements, victime d'errements stratégiques, PSA  a pris beaucoup de retard par rapport à Volkswagen, arrivé en même temps que lui, mais aussi auxnouveaux entrants comme GM, Nissan, Hyundai-Kia. PSA n'est reparti à l'offensive que depuistrois ans à peine.

Ironie de l'histoire, si PSA a aidé Dongfeng à produire des véhicules en Chine, le groupe public deWuhan est venu à son tour à la rescousse du constructeur français en crise au début de l'année.Dongfeng est aujourd'hui actionnaire de référence de PSA à parité avec l'Etat français et la famillefondatrice Peugeot avec 14% du capital.

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32 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

FERRIOVIAIRE > Les extraits d’un rapport sur l’accident ferroviaire àBrétigny-sur-Orge survenu en juillet 2013 ont été publiés par le Figaro. Deuxexperts mandatés par la justice concluent à un défaut de vigilance. Le Secrétaired’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier a reconnu ce lundi une situation"extrêmement dégradée" du réseau.

latribune.fr

Brétigny: un nouveau rapport met en cause laSNCF

Nouvelles révélations sur Brétigny. Les experts mandatés pour déterminer les causes de lacatastrophe ferroviaire du 12 juillet 2013 ayant causé la mort de 7 personnes concluent à "un étatde délabrement jamais vu" du réseau, selon des extraits d'un rapport publiés dès dimanche soir parLe Figaro.

Un processus étalé "sur plusieurs mois"

Michel Dubernard et Pierre Henquenet signalent une série d'anomalies qui pour " la plupart (...)étaient connues de la SNCF ou de ses agents sans pour autant " qu'il y soit remédié "de façonadéquate". Il ajoutent:

"Le processus ayant abouti à la désagrégation complète de l'assemblage s'est bien au contraire étalésur plusieurs mois et a concerné l'ensemble de l'appareil de voie incriminé, sur lequel ont été relevées

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33 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

plus de 200 anomalies de divers degrés de criticités".

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Sont pointées, notamment, "vibrations, battement, défauts de serrage, usure, etc. Tous dommagesrelevant de la qualité de la maintenance."

Un "état de délabrement jamais vu"

La situation du réseau ferroviaire français est " extrêmement dégradée ", a reconnuFrédéric Cuvillier. Le secrétaire d'État aux Transports interrogé ce lundi, sur France Inter a évoquéun " état de délabrement jamais vu ". Il en a profité pour vanter le plan Vigirail" qui a " amené àvérifier l'ensemble du réseau, 5.000 aiguillages et 100.000 éclisses".

La SNCF et RFF contestent

Dès dimanche soir, la SNCF et le Réseau ferré de France ont contesté "état de délabrement duréseau à Brétigny comme ailleurs ". Ils estiment que "l a plus grande prudence s'impose" dansl'interprétation des extraits parus "par voie de presse".

Les présidents de RFF et SNCF doivent s'exprimer devant la presse ce lundi en fin d'après-midi; 

D'autres enquêtes

Des extraits d'un autre rapport remis au juge d'instruction avaient déjà filtré au mois de juin. Il yétait indiqué que plus du tiers des boulons du tronçon en cause dans l'accident ferroviaire étaientdéfectueux ou manquants. 

>> Accident de Brétigny : un rapport accable la SNCF

D'autres enquêtes ont été menées parallèlement à l'enquête judiciaire: une interne conduite par laSNCF et le gestionnaire d'infrastructure Réseau ferré de France (RFF) et une technique du Bureaud'enquête sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT), dont un rapport d'étape avait été publiéen janvier.

Rouler moins vite 

En conséquences, les experts préconisent de " limiter à 100 km/heure la vitesse des trains àl'approche de la gare de Brétigny" et de vérifier tous les ans les agrafes métalliques qui servent àraccorder deux rails consécutif, les fameuses éclisses à l'origine de l'accident du 12 juillet.Auparavant, ces éclisses n'étaient vérifiées que tous les trois ans. Il suggèrent en outred'embaucher un personnel ayant reçu "une formation spécialisée approfondie".

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 Ils émettent une mise en garde sur l'état du réseau dans une autre gare francilienne, cellede Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). 

(article créé le 07/07/2014 à 07:20, mis à jour à 09h57) 

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FERROVIAIRE > Un an après le déraillement du train Paris-Limoges Intercitésn°3657 alors qu’il entrait dans la gare de Brétigny-sur-Orge, un rapport d’experts,rendu public par le parquet d’Evry lundi, met en cause l’entretien du matérielferroviaire dans le secteur. Le président de la SNCF attend d’avoir le rapportentre les mains pour se prononcer.

latribune.fr

Brétigny: un rapport pointe du doigt un "étatde délabrement" et "une centaine de défauts"

Un "déficit dans la qualité de la maintenance" . Voilà de quoi résulte l'accident ferroviaire deBrétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts le 12 juillet 2013, selon les conclusions d'unrapport d'experts rendues publiques lundi par le procureur de la République d'Evry.

D'après Eric Lallement, les experts désignés par la justice ont rendu des conclusions  "sévères", relevant "une centaine de défauts", "visibles" et "critiques", sur l'aiguillage incriminé, "qui nesont pas la conséquence de l'accident".

>> Lire : Brétigny: un nouveau rapport met en cause la SNCF

Aucun acte malveillant

Les ingénieurs ont notamment pointé une "maintenance inadaptée" et un "état de délabrement" surle secteur de Brétigny. La gare de Brétigny " était connue des services de la SNCF comme une

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zone à risque", selon eux.

"Toutes les investigations menées ont conduit à écarter formellement l'hypothèse d'un acte demalveillance", a également souligné le procureur lors d'une conférence de presse.

>> Lire Accident de Bretigny : la SNCF offre des compensations

Le train Paris-Limoges Intercités n°3657 a déraillé le 12 juillet 2013 à 17h11, quelques instantsavant d'entrer en gare de Brétigny-sur-Orge, tuant sept personnes et faisant des dizaines deblessés . À ce jour, 117 personnes se sont constituées parties civiles, a précisé Eric Lallement,affirmant que ni la SNCF ni Réseau ferré de France (RFF) n'avaient encore eu connaissance desexpertises.

Des économies "au détriment du service public" 

Après la diffusion des conclusions du rapport, la CGT, premier syndicat de cheminots, a dénoncé "une recherche d'économies effrénée" à la SNCF, de même que SUD-Rail. Le syndicat estimedans un communiqué que ces économies se font "au détriment du service public, de la sécurité descirculations des biens et des personnes".

"Si les termes paraissent excessifs et tendent à généraliser un état de dégradation de l'infrastructureferroviaire, nous sommes bien face à la réalité de certains choix exercés par les gouvernementssuccessifs et relayés par la direction de la SNCF."

De son côté, l'Unsa-Cheminots, deuxième syndicat et partie civile, se dit "indignée par ladivulgation d'éléments partiels du rapport d'expertise, orientés pour mettre en cause lescompétences métiers et la conscience professionnelle des salariés de la SNCF chargés de lamaintenance de l'Infrastructure".

SNCF et RFF se prononceront quand ils auront le rapport entre les mains

"Nous ne contestons en rien ce qu'a dit le procureur de la République pour une raison simple: il aen mains des rapports que nous n'avons pas", a indiqué le président de la SNCF Guillaume Pepy,lors d'une conférence de presse commune avec RFF.

Dans un dossier de presse, la SNCF et RFF estiment que le rapport rendu par les deux expertsmandatés par la justice, auquel ils n'ont pas eu accès, "semble prolonger les premières conclusionsdu BEA-TT" , le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre, qui, dans son rapportd'étape rendu en janvier, avait déjà mis en cause les règles de maintenance de la SNCF. 

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"À aucun moment nous ne sommes dans le déni" , a également précisé Guillaume Pepy, faisantréférence à la responsabilité dans cet accident que la SNCF a reconnu le jour même.

<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="html">Article publié à 16h30, mis à jour à 19h00.</cms:widget>

 

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LA POLÉMIQUE > L’évocation par le secrétaire d’Etat aux Transports, samedi, dela "voie du redressement judiciaire" comme "seul moyen pour redonner unavenir à la SNCM" a suscité une réaction virulente de la part des syndicats. MaisFrédéric Cuvillier se défend: "dire la vérité, ce n’est pas tromper".

latribune.fr

SNCM: accusé d'être un "menteur", Cuvillierse défend

Pour la CGT, il est un "menteur" . Répondant aux accusations formulées samedi par l'un dessyndicats de la SNCM, la CGT marins, le secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, s'estdéfendu lundi sur France Inter:

"Je crois qu'aucune invective ne peut faire disparaître la réalité, qu'elle soit économique, juridique ouhumaine de cette société. Et dire la vérité, ce n'est pas tromper les milliers de personnes qui travaillent àla SNCM, sur la situation de la SNCM".

La perspective d'un redressement judiciaire dénoncée par les syndicats

La polémique a enflé le 5 juillet, lorsque Frédéric Cuvillier a affirmé que "la voie du redressementjudiciaire" était "le seul moyen pour redonner un avenir à la SNCM" . Pour la première fois,l'Etat, actionnaire à 25% de la SNCM aux côtés de Transdev (66%) et des salariés (9%),envisageait ainsi publiquement une telle option comme une solution aux déboires récurrents del'entreprise. Pour mémoire, celle-ci a enregistré 14 millions d'euros de pertes en 2012, dernière

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année pour laquelle des comptes ont été enregistrés. Bruxelles exige en outre un remboursementde 220 d'euros d'aides publiques. 

Les syndicats de la SNCM ont dénoncé avec virulence la perspective d'un redressement judiciaire.La CGT des marins était allée jusqu'à accuser le secrétaire d'Etat, qualifié de "liquidateur" , dementir. Le Premier ministre, Manuel Valls,a quant à lui volé à son secours dimanche, affirmant qu'ilavait "eu raison de dire la vérité".

"Le renouvellement de la flotte est indispensable" mais la "société n'en a pas les moyens"

Sur France Inter, Frédéric Cuvillier a également nié être revenu sur ses déclarations au sujet durenouvellement de la flotte de la compagnie:

"Le renouvellement de la flotte est indispensable, je le confirme et je le réaffirme", a-t-il déclaré.

"Simplement comment voulez vous (...) faire payer ces bateaux à une société qui n'en a pas les moyens?", s'est-il interrogé.

Le secrétaire d'Etat a par ailleurs ajouté que des expertises avaient été menées et que legouvernement proposait la solution d'un financement par l'intermédiaire d'un portage par unesociété d'investissement.

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MARITIME > Les collectivités locales proposent un moratoire de quatre moisminimum qui met la SNCM à l’abri d’un dépôt de bilan. Elles espèrent surtoutremettre tout le monde au travail.

Adeline Descamps

Grève SNCM : l'ultime espoir des collectivitéslocales

La Ville de Marseille, la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole et le Conseil généraldes Bouches-du-Rhône ont proposé un moratoire de quatre mois minimum pour mettre la SNCM àl'abri du dépôt de bilan. Dans une période importante pour l'économie de la région, cette demande -en échange d'une reprise de travail a le mérite - fait valoir dans un communiqué diffusé ce 7 juilleten fin de matinée :

" Geler toute démarche de mise en œuvre, de procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire,afin de permettre aux professionnels, dont certains sont des acteurs importants de l'économie régionale,de finaliser un projet de reprise cohérent, respectant l'emploi, l'activité économique et privilégiantl'investissement et l'acquisition de nouveaux navires plus adaptés à l'activité". 

Reste à savoir si, dans un contexte hautement  inflammable, la proposition des élus marseillaissera de nature à lever tous les verrous alors que les syndicats ont rendez-vous ce lundi enpréfecture de région à Marseille avec le médiateur nommé par le  gouvernement la semainedernière, Gilles Bélier.

 

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Louis Gallois et Gilles Bédier, en premières lignes

Cette proposition collective fait suite à une semaine de crise, amorcée avec la venue, il y a unesemaine le lundi 30 juin, de Frédéric Cuvillier, qui devait échanger avec l'intersyndicale parvisioconférence et qui avait finalement fait le déplacement. Un échange qui s'était soldé pard'énièmes annonces : la nomination de Gilles Bélier, vice-président du conseil d'orientation del'emploi, comme médiateur dans le dossier tandis que l'ancien patron d'Airbus et de la SNCF,ancien commissaire général à l'investissement et actuel président du conseil de surveillance dePSA, Louis Gallois, était désigné pour établir un plan stratégique de soutien aux compagnies detransport maritime françaises. 

Conseil de surveillance le 15 juillet

L'annonce avait été faite en amont de la tenue d'une assemblée générale des actionnaires, quidevait être suivie d'un conseil de surveillance le 2 juillet et qui devait avaliser le remplacement del'actuel président du Conseil de surveillance Gérard Couturier par Jérôme Nanty,  secrétairegénéral de Transdev. Faute de quorum - un seul des cinq administrateurs de Transdev étaitprésent mais aucun des trois représentants de l'État -, le conseil de surveillance a été ajourné au15 juillet.

Redressement judiciaire enfin clairement énoncé

Dans ce contexte particulièrement électrique (des manifestants corses s'en sont pris la semainedernière aux grévistes du Jean Nicoli, qui a été contraint d'appareiller en urgence de Porto Vecchio,où il était immobilisé depuis le 24 juin), l'entretien accordé à La Provence ce samedi 5 juillet par lesecrétaire d'État aux Transports n'a pas aidé à calmer le jeu. Pourtant, l'État, actionnaire à 25 % dela SNCM,  assumait enfin un discours de vérité : "la voie du redressement judiciaire" comme "seulmoyen pour redonner un avenir à la SNCM". 

Actes illégaux et réquisition du port 

Localement, les réactions se déchaînement face aux " entraves et blocages"  que subissent ladesserte de la Corse et l'économie de la croisière, dont les navires sont aujourd'hui déroutés versdes ports concurrents.

 "Depuis le début de la grève SNCM, on évalue à 30 000 passagers la perte pour le port de Marseille.Une prolongation de cette paralysie serait donc catastrophique, les services portuaires, les entreprisesde transport routier spécialisés sur cette destination, les manutentionnaires, etc...D'ores et déjà, 18escales de croisière ont été annulées, représentant 37 100 passagers, et une perte de 6,2 M€."

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Dans un communiqué conjoint, l'Union maritime et fluviale Marseille-Fos (UMF) - qui se bat depuisquelques années pour pour récupérer le trafic perdu du fait de la réforme portuaire - l'UPE 13 (leMedef local), le Cruise Club Marseille Provence et la Chambre de commerce et d'IndustrieMarseille Provence, demandent à "l'État de rétablir la libre circulation des biens et des personnesdans l'espace public portuaire".

Efforts ruinés

Les représentants des milieux économiques rappellent :

"Les retombées économiques annuelles de la Corse sur le territoire s'établissent à 225 millions d'euroset à 1 500 emplois et à 164 millions d'euros et 1 000 emplois pour la croisière." 

En moins de deux décennies, Marseille est entré dans le cénacle des ports de croisière au millionde passagers. Et en un an, le port phocéen, qui a engrangé une croissance de 33 % en 2013, estpassé de la 9e à la 6e place, derrière Barcelone, Civitavecchia, Venise, les îles Baléares et lePirée, reléguant Naples à la 7e place dans le Top 10 des ports de croisières méditerranéens selonMedCruise, l'association des ports méditerranéens de croisière. 

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AUTOMOBILE > A l’occasion de la visite d’Angela Merkel en Chine, leconstructeur y annonce deux usines supplémentaires. Il dispose aujourd’hui de17 sites industriels. Il vise plus de 3,5 millions de ventes cette année sur place.

Alain-Gabriel Verdevoye

Volkswagen disposera bientôt de vingt usinesen Chine

Volkswagen va construire en Chine deux nouvelles usines. L'annonce a été faite ce lundi  en pleinevisite de la Chancelière allemande Angela Merkel à Pékin. Deux milliards d'euros seront investis.Un accord a été signé entre le groupe automobile germanique et l'une de ses deux co-entrepriseschinoises, First Automotive Works (FAW), en présence d'ailleurs de la Chancelière et et du Premierministre chinois Li Keqiang.

Vingt usines à court terme

Les deux nouveaux sites de production seront situés respectivement dans les métropolesportuaires de Tianjin et de Qingdao, dans le nord de la Chine. Le consortium allemand dispose detrois sites de recherche et développement locaux (Pékin, Shanghai, Changchun) employant 2.700ingénieurs, même si les véhicules sont essentiellement développés et dessinés outre-Rhin.

Volkswagen précisait, en avril dernier au moment du salon de Pékin,  qu'il comptait dix-sept usinesau total dans l'ex-Empire du milieu, fabriquant véhicules et composants pour la marqueVolkswagen, Audi et Skoda, en attendant une éventuelle industrialisation des produits de la filiale

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espagnole Seat. Il doit ouvrir en 2015 une usine à Changsha, capitale de la province du Hunan,avec SAIC.

Volkswagen souhaite faire grimper les investissements sur place à 18,2 milliards d'euros de 2014 à2018. Et ce, pour porter entre autres ses capacités locales à plus de 4 millions d'unités annuelles.La firme de Wolfsburg  écoule d'ores et déjà trois fois plus de véhicules en Chine qu'en Allemagne.

2.750 points de vente

Pionnier - avec Peugeot - au milieu des années 80, Volkswagen a vendu 3.266.235 véhicules(+16,2%) en Chine l'an dernier.  Lié aux groupes SAIC et FAW, le consortium indique avoir venduplus de 1,5 million de véhicules localement sur les cinq premiers mois de l'année, en hausse de17,7%. Volkswagen y vise plus de 3,5 millions d'unités cette année. Numéro deux derrière GM enChine, le consortium de Basse-Saxe écoule ses modèles à travers un énorme réseau de 2.400points de ventes, qui devraient passer à 2.750 en fin d'année. Le groupe germanique emploie80.000 salariés localement.

Le deuxième groupe automobile mondial a réalisé l'an passé un bénéfice opérationnel record de4,3 milliards d'euros (en hausse de 600 millions sur 2012). Ces profits ont été générés par sesdeux co-entreprises chinoises et... ne sont donc pas consolidés dans les résultats globaux duconstructeur de Wolfsburg ! Une manne supplémentaire, en quelque sorte.

Cinq usines pour PSA

PSA a pour sa part annoncé début juillet une cinquième usine en Chine, à Chengdu (centre de laChine).  Le dispositif industriel actuel de PSA atteint une capacité potentielle de 750.000 unités paran dans sa co-entreprise DPCA (en deux équipes) et de 200.000 dans la seconde, CAPSA. Legroupe français vise 700.000 ventes cette année dans l'ex-Empire du milieu.

 

 

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AUTOMOBILE > Le groupe Renault est en croissance au premier semestre à1.365.418 véhicules commercialisés dans le monde. Les ventes en Europeprogressent, compensant le recul ailleurs. C’est la marque bas de gamme Daciaqui tire le constructeur tricolore.

Alain-Gabriel Verdevoye

Renault affiche une croissance mondialegrâce à Dacia

Le groupe Renault est en croissance. ... grâce à sa marque roumaine Dacia. Avec 1.365.418véhicules commercialisés dans le monde, le constructeur tricolore a vu ses ventes progresser de4,7% au premier semestre 2014. Et ce, sur un marché automobile mondial en hausse de 3,8% surla période. Cocorico.

La marque Renault reste stable

Derrière ces résultats encourageants, se cache une réalité toutefois plus mitigée. Car la marqueRenault elle-même affiche en fait une croissance "zéro" à 1.063.538 unités. Sur les seules voituresparticulières, la marque au losange fléchit même de 1%. Le label à bas coûts Dacia bondit enrevanche de 24,3% à 263.110 exemplaires, grâce à la popularité des Logan, Sandero et Duster.C'est lui qui tire une fois de plus les résultats de l'ex-Régie. Ce qui n'était pas prévu dans lesdifférents plans stratégiques du groupe ! La petite marque coréenne Renault Samsung, qui revientde très loin, progresse, elle, de 33% , mais les volumes restent faibles à  38.770.

Le groupe de Boulogne-Billancourt a réalisé une bonne performance en Europe, qui compense la

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chute en-dehors. Ses ventes y ont progressé de 18% à 776.236 unités, dans un marché en haussede 6,5%. Ces performances s'inscrivent cependant par rapport à des périodes de référenceparticulièrement faibles ces dernières années pour la marque Renault.

Bond en Europe, chute ailleurs

La marque "bas de gamme " Dacia réalise la meilleure progression tous labels confondus sur leVieux continent. Elle croît de 36% à 194.528 véhicules, soit bien plus que Renault lui-même. Mais,en Europe, la marque au losange n'en progresse pas moins également (+13% à 581.647) grâce àses Captur et Clio IV.

Hors d'Europe, les ventes du groupe baissent de 9% à 589.182 unités. Elles ne représentent plusque 43 % des volumes totaux du groupe (contre 50% au premier semestre 2013). Or, c'est surtoutla marque Renault qui est diffusée hors du Vieux continent, Dacia se contentant du pourtourméditerranéen. Dès lors, logiquement, le label Renault, qui vend essentiellement hors d'Europe lesLogan, Sandero et Duster sous sa marque souffre davantage.

Les ventes fléchissent dans la région Méditerranée-Afrique de plus de 15% à 166.695, enAsie-Pacifique de 12% à 110.903 126, en Russie-Moyen-Orient de 7% à 106.194, en Amérique (sauf Etats-Unis et Canada d'où le groupe est absent)  de 2,2% à 205.390.

Prix très bas

Dacia a été créé par le dictateur communiste Nicolae Ceaucescu dans les années 60 pour produiredes R8, puis R12 d'une... qualité exécrable. Ce label a eu une nouvelle naissance fin 2004 avec laLogan voulue par l'ex-patron de Renault Louis Schweitzer. Les dernières Logan II et Sandero II àprix cassés (moins de 8.000  euros en version de base, il est vrai extrêmement spartiate) ainsi quele 4x4 Duster restylé cartonnent - mais le monospace Lodgy apparait comme un échec.

Prix bas, simplicité d'utilisation, entretien économique, fiabilité fort correcte due à des mécaniqueséprouvées, les Dacia séduisent, malgré leur médiocre niveau de finition et les piètres matériaux.Les Dacia sont en outre distribuées dans le réseau de la firme au losange, l'un des plus densesd'Europe.

Les ventes se font quasi-exclusivement auprès des clients particuliers. Pas de faussesimmatriculations de voitures d'occasion "zéro kilomètre " ici,  ni de cessions aux loueurs à margequasi-nulle. Non, les clients sont là et les voitures, produites en Roumanie ou au Maroc, s'écoulentnaturellement... Les voitures de la gamme "Entry" de Renault, qu'elles soient diffusées par Daciaou la marque française elle-même affichent de bonnes marges, selon le groupe. Mais, les prix decession étant faibles, des marges honorables - on évoque bien plus de 10% pour un Duster -n'engendrent pas... de gros profits.

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ESPACE > Les deux industriels demandent aux Etats de prendre à leur comptetous les risques majeurs liés à l’exploitation du futur lanceur, notamment ceuxgénérés par un éventuel échec de lancement. Airbus et Safran prennent en outreun chèque de plus de 2 milliards d’euros des Etats pour développer les deuxversions du lanceur Ariane 6.

Michel Cabirol

Privatisation d'Ariane 6 : comment Airbus etSafran négocient le "casse du siècle"

Après le coup de force d'Airbus et de Safran du 17 juin pour privatiser Ariane 6 (création de lasociété commune rassemblant leurs activités lanceurs civils puis à terme Arianespace, voirel'activité lanceur du CNES) sans aucun débat national ni d'ailleurs européen, les deux industrielstentent maintenant le "casse du siècle". Ils ont effectivement monté tout un plan ambitieux pourexploiter les lanceurs Ariane 5 ME et/puis Ariane 6 en voulant tous les pouvoirs... sans en assumerles risques. Aux Etats donc, tous les risques majeurs liés à l'exploitation (échecs de lancement,changement des législations), aux industriels un chèque en blanc pour gérer la filière lanceur àleurs mains.

Un chèque de 2,6 milliards pour Ariane 6

Au passage, ils veulent un chèque de l'Agence spatiale européenne (ESA) d'environ 2,3 milliardsd'euros pour développer entre 2015-2025 les deux versions d'Ariane 6 en devenant l'autorité dedesign des futurs lanceurs européens. Exit donc le CNES et l'ESA dans le développement des

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lanceurs européens... Une somme à laquelle les industriels ont rajouté au moins 300 millionsd'euros pour les infrastructures au sol, dont 150 millions pour le bâtiment lanceur d'assemblagefinal (BLAF). Bref une facture à 2,6 milliards d'euros pour l'ESA. Et pourquoi faire ? Pourdévelopper deux mini-Ariane 5... Sans compter que le montant de 1 milliard d'euros environ pourterminer le développement d'Ariane 5 ME.

Nul doute que les ministres européens des pays membres de l'ESA en charge de l'Espace, qui seréunissent mardi 8 juillet à Genève pour préparer la prochaine ministérielle prévue en décembre àLuxembourg, vont poser un certain nombre de questions sur cette proposition des industriels trèsavantageuse pour leurs marges. D'autant que Airbus Group et Safran demandent un chèque de 2,6milliards dès le démarrage du programme Ariane 6.

Un partenariat à risques public/privé

Ce n'est ni plus, ni moins, ce que Safran et Airbus ont proposé sans complexe le 18 juin dernierdans un document d'une cinquantaine de pages à l'ESA, selon nos informations. Une nouvelleorganisation de la filière via un "partenariat à risques public/privé" ... qui semble très déséquilibréaux dépens de la puissance publique. Car les revendications des deux industriels ne s'arrêtent pasà cette nouvelle organisation.

Ils souhaitent que les Etats remettent la main à la poche pour des développementscomplémentaires (moyens de production, exploitation et coûts de transition) au cas où l'évolutiondu marché l'exige. En outre, les Etats prendraient à leur charge le maintien en conditionopérationnelle du Centre spatial guyanais (CSG).

Quatre lancements institutionnels par an

A partir de 2016, ils demandent également à l'ESA de garantir quatre lancements institutionnels paran pour tenir les prix de lancements avancés : 85 millions d'euros pour Ariane 6.1 (unedemie-Ariane 5 ECA actuelle) et 69 millions pour Ariane 6.2 (une demi-Ariane 5ES actuelle). Loindes 60 millions de dollars que demande actuellement SpaceX pour un lancement Falcon 9. Pourtenir ces prix, qui s'éloignent aussi des 70 millions prévus initialement par l'ESA, les deuxpartenaires demandent à l'Agence européenne de lui garantir un tiers de ses lancementsannuels. Du jamais vu. Car Arianespace n'a jamais bénéficié de ce traitement de faveur.

Les prix proposés par les deux industriels seraient garantis à partir d'une cadence de production dedouze lanceurs par an (4 Ariane 6.2 et 8 Ariane 6.1) et de 28 moteurs à poudre (2x12 Ariane 6 ;1x4 Vega) lorsque le nouveau lanceur sera en régime de croisière et par l'achat d'un lot de 30lanceurs, après un lot initial de 15 lanceurs.

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INTERNET > Suite aux accusations contenues dans un rapport, le patron dufournisseur espagnol de wifi dans les lieux publics a reconnu que les comptesqu’il fournissait depuis plus de quatre ans étaient inexacts. L’action qui a perduplus de 60% à la Bourse de Madrid a vu sa cotation suspendue.

latribune.fr

Gowex, fournisseur espagnol de wifi, falsifiaitses comptes

Gowex, fournisseur espagnol de wifi dans les lieux publics, a reconnu dimanche avoir falsifié sescomptes des quatre dernières années au moins, et demandé à être placé sous la protection de laloi sur les faillites.

Le spécialiste de fourniture d'internet wifi gratuit dans les lieux publics et transports urbains,présent dans plus de 90 villes dans le monde, dont New York, Paris et Madrid, a fait ses aveuxaprès avoir pendant plusieurs jours rejeté les accusations d'un rapport accablant sur ses comptesde la firme américaine Gotham City Research.

La société ne peut pas honorer ses dettes

Le président de Gowex, Jenaro Garcia Martin, a déclaré samedi au conseil d'administration qu'ilétait l'auteur de comptes qui "ne donnaient pas une image fidèle" de la réalité, a annoncé le conseildans un communiqué dimanche, ajoutant que la société ne pouvait pas honorer ses dettes .

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Jenaro Garcia Martin a démissionné à la demande des membres du conseil d'administration, qui,confronté à l'impossibilité de rembourser les dettes, a demandé que la société soit placée sous laprotection de la loi sur les faillites, précise le communiqué.

Peu après la publication de ce communiqué, M. Garcia Martin a présenté ses excuses publiquessur son compte Twitter. "Je présente mes excuses à tout le monde. Je suis désolé, du fond ducœur", a-t-il écrit.

Il a ensuite indiqué, toujours sur Twitter, qu'il avait fait "une confession volontaire au tribunal" etqu'il souhaitait "faire face aux conséquences et coopérer avec la justice".

Chute de l'action et suspension de cotation

Gowex avait annoncé en fin de semaine qu'il publierait lundi "un plan d'action et un rapport enréponse" à celui de la mystérieuse firme américaine Gotham City Research, qui a jeté la suspicionsur ses comptes et fait chuter son action.

"Gowex est en train de travailler à la préparation d'un plan d'action et un rapport en réponse à celuipublié par Gotham City Research, pour réfuter ses accusations infondées" , avait expliquél'entreprise.

Le marché alternatif boursier de Madrid (MAB), qui avait suspendu le titre jeudi matin et demandé àGowex de présenter un plan d'action dans les vingt-quatre heures, a annoncé vendredi qu'ilmaintenait cette suspension.

Ce rapport, ainsi que la documentation apportant les preuves, devait être présenté au conseild'administration du MAB lundi 7 juillet, avant l'ouverture de la séance de marché, avait préciséGowex.

Gowex faisait figure de success story

"Plus de 90% des revenus publiés par Gowex sont suspects" , affirmait mardi dans son rapportGotham City Research, assurant après huit mois d'enquête que "les actions de Gowex valent 0euro".

En deux séances, l'action de Gowex avait perdu 60,2% de sa valeur, soit plus de 850 millionsd'euros de capitalisation, pour terminer à 7,92 euros mercredi soir.

Gowex, qui faisait figure de "success story" jusque là, ayant multiplié par cinq son cours depuis sonentrée en Bourse en 2010, assurait encore jeudi avoir réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 182,6

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millions d'euros, la grande majorité (157,2 millions) provenant du wifi, le reste (25,4 millions) de sonactivité de télécommunications.

Dans une étude de 90 pages publiée mardi, au ton dévastateur et inhabituel pour une société seprésentant comme un cabinet de conseil aux investisseurs, Gotham City qualifie Gowex de"plaisanterie" et compare le groupe au géant du poisson surgelé Pescanova, dont les soupçons decomptes truqués ont fait scandale en Espagne.

"L'information publiée par Gotham City Research comporte des erreurs factuelles majeures et defausses affirmations, que le groupe considère comme diffamatoires", s'était défendu Gowex.

"Avec un document non signé, le seul objectif recherché par Gotham City Research est de nuire demanière délibérée au cours de l'action et à l'image de Gowex pour son seul bénéfice", avait ajoutéle groupe, qui affirmait n'avoir jamais été en contact avec Gotham, contrairement à ce qui est écritdans le rapport, et le menaçait de poursuites.

"Nous allons prouver, avec une déclaration d'auditeurs du meilleur niveau, que tous nos comptessont véridiques et corrects" , avait affirmé mercredi, sur la télévision publique, le fondateur etdirecteur général de Gowex, Jenaro Garcia Martin.

Enquête sur Gotham City Research

Le même jour, l'autorité boursière espagnole (CNMV) avait annoncé qu'elle allait enquêter surGotham City Research, qui a déjà fait plusieurs victimes, la dernière en date étant la société deconseils britanniques Quindell, pour déterminer si son rapport sur Gowex pouvait "constituer unabus de marché présumé".

La CNMV avait ajouté qu'elle demanderait des informations sur ce cabinet au gendarme boursieraméricain (SEC) et à son homologue britannique, FCA.

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54 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

L'ACQUISITION > Le site américain de réservations de voyages en ligne a lancéune offre de rachat amicale sur le site australien Wotif.

latribune.fr

Wotif, l'éditeur de lastminute en Australie,nouvelle cible d'Expedia

Expedia met le cap sur l'Australie. Afin de se renforcer en Asie-Pacifique, le groupe américainspécialisé dans la réservation de voyages en ligne  a lancé une offre d'achat sur legroupe australien Wotif. La somme proposée - 3,30 dollars australiens par action - valorise lastart-up 482 millions d'euros. 

Graeme Wood et Andrew Bice, les deux fondateurs du site australien qui contrôlent 20,2% del'entreprise, ont recommandé à leurs actionnaires d'accepter cette offre. 

Lastminute en Australie

Créé en 2000, Wotif a été introduit en Bourse six ans plus tard. Il édite les versions australiennesde lasminute.com et travel.com, ainsi qu'un réseau de sites de voyages. Il dispose de bureauxen Chine, Indonésie, Malaisie,Thaïlande, Singapour, Nouvelle Zélande et au Royaume-Uni. L'andernier il a enregistré 593 millions de dollars australiens (408 millions d'euros) de réservationsbrutes et 3,2 millions de nuitées. 

 Cette annonce intervient dix jours après celle de l'acquisition d'AutoEscape, une start-up française

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56 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

PRÉVISIONS > La croissance du marché des appareils électroniques devrait êtremoins forte que prévu cette année selon Gartner. Les ordinateurs limitent leurrecul, grâce au renouvellement des machines en entreprises. Les tablettes sontconcurrencées par les smartphones à très grand écran et le marché approche dela saturation.

Delphine Cuny

High-tech : le PC résiste, coup de frein dansles tablettes

Le PC est encore loin d'être mort ! Il devrait se vendre cette année 308,4 millions d'ordinateurspersonnels, fixes, portables ou « ultra-mobiles » (comme les Mac Book Air ou les Chromebook),selon le cabinet Gartner : certes, c'est 2,9 % de moins que l'an passé, mais les ventes s'étaientécroulées de 9,5% en 2013 ! Une « reprise relative » due essentiellement au marché desentreprises, qui vont renouveler l'équipement de leurs employés après la fin du support techniqueaux machines tournant sous le système d'exploitation Windows XP, selon Ranjit Atwal, analyste ducabinet américain : il y aura ainsi près de 60 millions de PC professionnels remplacés cette annéedans les pays matures.

66% des téléphones vendus cette année seront des smartphones

En revanche, le marché des tablettes va légèrement marquer le pas cette année : la croissancedevrait s'élever à 23,9% contre 68% en 2013 ! C'est la troisième fois que le cabinet Gartner abaissesa prévision (+47% attendus en janvier, puis +36,8%) : il devrait se vendre au total 256,3 millions

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57 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

de tablettes. Ce fort ralentissement tient à deux phénomènes : d'une part, on approche de lasaturation dans les pays développés et la demande pour les tablettes low-cost faiblit, d'autre part,dans les pays émergents, notamment en Asie du Sud-Est ces appareils sont concurrencés par les« phablettes » les smartphones à très grand écran.

Du côté des téléphones mobiles justement, il se vendra au total 1,86 milliard d'appareils (+3,1%)dont 66% seront des smartphones : dans quatre ans, la part de ceux-ci atteindra 88%. Au total,l'ensemble des appareils électroniques connectés devrait croître de 4,2% cette année, un peumoins que l'an passé (+4,8%). Et Android continue de dominer ce marché, grâce à son poids dansles smartphones : 48% des appareils toutes catégories confondues, vendus cette année tournerontsous l'OS de Google.

 

> Les prévisions complètes du cabinet Gartner

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58 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

INTERNET > Un des ingénieurs du moteur de recherche décrit sur son blog « lamalédiction des gens intelligents » qui tendent à tout rationaliser et ignorer laréalité, pas toujours plaisante, du monde extérieur.

Delphine Cuny

Les employés de Google, trop sûrs d'eux, tropintelligents ?

Google fascine et Google fait peur. Parce que le moteur de recherche s'est tellement immiscé dansle quotidien de milliards de personnes dans le monde, que sa position dominante dans l'Internetplace de nombreuses entreprises dans une forme de dépendance dangereuse, parce que sesdesseins inquiètent, en matière d'utilisation des données personnelles et d'intelligence artificielle.De l'intelligence justement, Google en regorge : c'est un employé de la firme de Mountain View quile reconnaît sur son blog personnel.

Mais son billet intitulé « la malédiction des gens intelligents » risque de conforter les plus méfiants.Celui qui se cache derrière le pseudonyme Apenwarr, qui n'est autre qu' Avery Pennarun,développeur de l'équipe Google Fiber, analyse le problème que pose cette concentration de genstrès intelligents : « leur capacité à rationaliser presque n'importe quoi de façon convaincante. » Orl'ingénieur, qui a rejoint Google il y a un peu plus de trois ans, relève que « la logique est un outiltrès puissant, mais qui ne fonctionne que si l'on intègre les bonnes données. »

Rationaliser ses échecs par les caprices des autres

Sans citer son entreprise ni aucun collègue, feignant de tenir des considérations d'ordre général, il

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observe que « les geeks très très intelligents commencent à vivre dans une bulle, s'isolent . » S'ilsouligne qu'« une étonnament grande partie des programmeurs les plus intelligents au monde »travaillent chez son employeur, il remarque :

« Travailler dans une grande entreprise qui a du succès vous aide à rester dans l'isolement. Par choix,vous pouvez tout simplement ignorer tous les faits gênants à propos du monde [extérieur]. »

Une grille de lecture « logique » très pratique qui permet « de décrire très facilement tous sessuccès (projet non abandonné) par l'excellence de son équipe et tous ses échecs (projetabandonné) par les caprices des autres. » Et ce salarié de Google de reprendre les justificationsmaison :

« Ce projet n'est pas censé être rentable ; nous en bénéficierons à chaque fois que les gens passentplus de temps sur Internet. Ce projet n'a pas besoin d'être rentable ; nous l'utiliserons pour engrangerplus de données d'utilisateur. Les utilisateurs ne sont pas contents, mais c'est simplement parce qu'ilssont opposés au changement. Et ainsi de suite. »

Réhabiliter le « syndrome de l'imposteur »

Larry Page, le co-fondateur et directeur général de Google, s'est lui-même plaint du fait que « lesgens sont naturellement inquiets du changement » et trop « négatifs », que « les institutions,comme certaines lois, ne changent pas » assez vite, se prêtant même à rêver d'un «morceau dumonde, à part » où les technologues pourraient tester toutes sortes de «nouvelles choses » et leurs« effets sur la société », sans contrainte...

Cette explication du refus du changement, très commode, assez typique du monde des startups etde la Silicon Valley, évite de se remettre en cause. Plusieurs grands journaux américains ontrécemment critiqué le manque d'humilité et le « complexe de supériorité » des ingénieurs de laValley, leurs utopies technologistes visant à s'affranchir des gouvernements, prônant même la « sécession » de la Californie du reste des Etats-Unis.

Les employés - et les dirigeants sans doute - de Google sont en fait trop sûrs d'eux, expliqued'ailleurs Avery Pennarun sur son blog : « ce que j'ai appris en travaillant ici, c'est que les gensintelligents et qui réussissent sont maudits. La malédiction est la confiance », dit-il en mots choisis.En réalité l'excès de confiance en eux. L'auteur en appelle à réhabiliter le « syndrome del'imposteur » - ce complexe se manifestant par un doute maladif sur les raisons de ses succèsprofessionnels - et surtout à écouter « cette voix intérieure », cette intuition que « la logique n'estpas toujours d'accord avec la réalité. »

Ce billet courageux a reçu un certain écho sur les réseaux sociaux. Un suicide professionnel diront

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certains : il n'est pas sûr que la direction de Google et ses collègues trouvent l'esprit de cettepublication très « Googly » ...

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SÉCURITÉ AÉRIENNE > Face à la montée des risques de bombes indétectableset des tensions au Moyen-Orient, l’Administration de la sécurité des transportsaméricaine a annoncé une batterie de nouvelles mesures.

latribune.fr

États-Unis : smartphones et chaussures, lesnouveaux ennemis de la sécurité

Prière de ne pas amener vos appareils électroniques en panne. L'Administration de la sécurité destransports (TSA) américaine n'autorisera plus l'embarquement de téléphones portables, detablettes ou d'autres appareils électroniques lors de vols vers les États-Unis s'ils ne sont pas enétat de fonctionner, a-t-elle annoncé dimanche.

Dans certains aéroports européens, du Moyen-Orient et d'Afrique, les passagers pourrontdésormais se voir obligés d'allumer leurs appareils électroniques (ordinateurs portables compris)devant un agent de sécurité et si l'appareil ne s'allume pas, il ne sera pas autorisé à bord del'avion, a expliqué la TSA. Ce renforcement des mesures de sécurité avait été annoncé mercredipar le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson.

Les chaussures en première ligne

Selon une source proche du dossier citée par NBC, les autorités craignent que les ordinateursportables, tablettes, téléphones portables et autres appareils électroniques puissent être utiliséscomme des bombes.

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<cms:widget xmlns:cms="latribunecms" type="digiteka"src="http://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01999636/src/35q0xu/zone/1/" ratio="1.52" code=""thumbnail="http://media1.ultimedia.com/multi/3s8m3/35q0xu-L.jpg">Les aéroports américains renforcent leur sécurité à la demande des États-Unis via Euronews.</cms:widget>

 

Outre le contrôle renforcé des smartphones iPhone d'Apple et Galaxy de Samsung, la TSA a aussiréclamé un contrôle accru des chaussures des passagers sur ces vols.

Ce renforcement de la sécurité intervient sur fond d'instabilité au Proche-Orient, et le renvoi devantla justice américaine du suspect numéro 1 dans l'attaque du consulat américain à Benghazi enLibye.

>> Lire : EIIL annonce l'établissement d'un "califat" islamique en Irak

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COMMERCE > La ville-émirat, coutumière des projets pharaoniques, veutconsacré un lieu dédié au shopping qui s’étendra sur 743.000 m2. 180 millions devisiteurs par an sont attendus. La date de début du chantier n’a pas encore étécommuniquée.

latribune.fr

Dubaï veut construire le plus grand centrecommercial du monde

Déjà considérée comme une capitale du shopping, la ville-émirat de Dubaï a annoncé vouloirconstruire le plus grand centre commercial du monde, une véritable ville reliée à des ruescommerçantes couvertes pour échapper à la chaleur.

Le "Mall of the world" (Mall du monde), qui s'étendra sur une superficie de 743.000 mètres carrés,sera relié à un réseau de rues commerçantes dont la température sera contrôlée, a annoncé legouvernement de Dubaï dans un communiqué samedi soir.

Le complexe du Mall du monde comprendra également "le plus grand parc d'attractions à thèmecouvert du monde" ainsi qu'un quartier culturel abritant des théâtres, et sera relié à une centained'hôtels et appartements meublés.

50 degrés de juin à septembre

"Les promenades de sept kilomètres de long qui relieront tous les bâtiments resteront ouvertes

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pendant l'hiver et seront couvertes l'été" pour échapper à la chaleur de l'émirat, où lestempératures frôlent les 50 degrés de juin à septembre.

Le gouvernement n'a pas précisé à quelle date les travaux doivent débuter pour ce projet, dont estchargé Dubai Holding, appartenant au souverain de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rached AlMaktoum.

"Nous avons des ambitions plus larges que celles d'avoir un tourisme saisonnier. Nous voulons faire desEmirats une destination touristique tout au long de l'année", a expliqué le souverain, cité dans lecommuniqué.

Dubaï espère par ce projet gigantesque attirer 180 millions de visiteurs par an.

Le retour à la croissance économique

En raison de la crise de la dette en 2009, l'émirat avait dû renoncer à plusieurs projetspharaoniques, mais il est depuis parvenu à restructurer la montagne de dettes pesant sur sessociétés et son économie a retrouvé le chemin de la croissance.

Dubaï abrite déjà l'un des plus grands centres commerciaux du monde, le Dubai Mall, et s'estimposé en centre touristique régional, profitant des bouleversements qui secouent le monde arabe.

L'émirat dont les ressources pétrolières se sont taries a fait le pari de concentrer son économie surles services et a obtenu d'organiser l'Exposition universelle de 2020, où il espère attirer 25 millionsde visiteurs.

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LE PALMARÈS > Les PDG de Free et du groupe E. Leclerc enregistrent 54%d’opinions positives. Ils sont suivis loin derrière par Guillaume Pepy (SNCF),Bernard Arnault (LMVH) et Carlos Ghosn (Renault et Nissan).

latribune.fr

Xavier Niel et Michel-Édouard Leclerc sont lespatrons préférés des cadres

Xavier Niel et Michel-Édouard Leclerc raflent la mise. Avec 54% d'opinions favorables, les PDG -respectivement - de Free et du groupe E. Leclerc arrivent loin devant le patron de la SNCFGuillaume Pepy (36%), classé troisième, dans le palmarès des patrons préférés des cadres dressépar Viavoice pour HEC, Le Figaro et France Inter.

Le fondateur de l'opérateur téléphonique qui, avec ses prix concurrentiels, a révolutionné le marchédu mobile, enregistre notamment 17% d'opinions négatives, contre 25% pour le dirigeant del'enseigne de grande distribution.

L'humeur des cadres en chute

Dans les colonnes du Figaro, François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice, explique:

"Tous les deux symbolisent le combat contre la vie chère et pour le pouvoir d'achat".

Les cadres semblent en effet bien préoccupés par la situation économique de la France, et donc

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séduits par l'action de ceux qui s'attaquent à l'un des enjeux les plus importants pour lesconsommateurs, à en juger des résultats du baromètre. En cette fin du premier semestre, l'indicede leur moral chute en effet à - 46 : -8% par rapport au mois de mai. François Miquet-Martysouligne:

"Cette rechute est d'autant plus sévère qu'elle intervient après une période d'amélioration".

Pessimisme sur le chômage et le niveau de vie

67% des cadres prévoient en effet une augmentation du chômage et plus d'un sur deux (54%)table sur une baisse du niveau de vie général en France d'ici un an.

"Ces données économiques (...) engendrent de mauvaises anticipations", observe FrançoisMiquet-Marty.

Et en effet, 42% des cadres (+6% qu'en mai) affirment que leur situation financière va se dégraderet seuls 34% (-4% par rapport au mois précédent) estiment que leurs équipes sont motivées.

Parmi les premiers dix, le patron de Total

Cependant, d'autres dirigeants dont le nom est moins lié au pouvoir d'achat figurent aussi parmi lescinq les mieux classés: dans l'ordre, Bernard Arnault (4e), à la tête de LVMH, et Carlos Ghosn (5e),patron de Renault et Nissan.

Suivent Vincent Bolloré (groupe homonyme, 6e), François Henri-Pinault (Kering, 7e). L'un desconcurrents de Xavier Niel, Martin Bouygues, arrive huitième.

En dixième position, juste après Arnaud Lagardère (chef du groupe au même nom, 9e), l'onretrouve Christophe de Margerie, patron de Total. Une performance liée à sa personnalité, selonFrançois Miquet-Marty, "car il est difficile pour un dirigeant d'être apprécié dans ce secteur".

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67 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

LE DEAL > Afin d’obtenir le feu vert des autorités de la concurrence pour leurfusion, les deux cimentiers ont annoncé lundi envisager de céder des actifsreprésentant 20% du chiffre d’affaires du futur groupe en Europe et 10% auniveau mondial.

latribune.fr

Lafarge et Holcim annoncent un plan decessions de 3,5 milliards d'euros d'actifs

Après l'annonce de leur fusion entre égaux le 7 avril , Lafarge et Holcim préparent le terrain pourobtenir le feu vert des autorités de la concurrence à la création du géant mondial du béton. Lesdeux cimentiers ont annoncé lundi, dans un communiqué commun, un plan de cessions d'actifsreprésentant 3,5 milliards d'euros de leur chiffre d'affaires combiné.

Ce montant correspond à 20% du chiffre d'affaires du futur groupe en Europe et à 10% au niveaumondial.

Une liste représentant "la majeure partie" des actifs désinvestis

Le français Lafarge prévoit de céder l'ensemble de ses actifs en Allemagne et en Roumanie, ainsique ceux de Lafarge Tarmac en Grande Bretagne à "l'exception possible d'une cimenterie" . Ilcèdera également ses actifs à la Réunion, "exceptée sa participation dans Ciments de Bourbon".

Le suisse Holcim fera de même au Canada et en Serbie, ainsi qu'en France métropolitaine, où il

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cédera ses actifs à l'exception de sa cimenterie d'Altkirch (Alsace) et des sites "béton et granulats"dans le Haut-Rhin, qui intégreront le réseau actuel de Lafarge.

A ce stade, 10.000 salariés seraient concernés par la vague de cessions d'actifs prévue, précisentles cimentiers, qui indiquent:

"La liste annoncée aujourd'hui représente la majeure partie des actifs que les deux sociétés envisagentde désinvestir".

"Un dialogue continu" avec les autorités de la concurrence

Lors de l'annonce de leur fusion, les deux groupes avaient déjà annoncé leur intention d'effectuerdes cessions, qui devaient représenter 5 milliards d'euros sur leurs chiffres d'affaires combinés.

Aujourd'hui, ils soulignent:

Ces cessions "seront conditionnées à l'examen des autorités de régulation dans le cadre d'un dialoguecontinu, ainsi qu'à l'accord de nos coactionnaires".

Lors d'une conférence téléphonique, le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, cité par l'AFP, a par ailleursassuré:

"Nos banques confirment l'appétit exceptionnel qu'elles observent, non seulement par le nombre, maisaussi par la variété des marques d'intérêt qui se présentent aujourd'hui, et nous anticipons que la listepuisse encore s'allonger".

Un nouveau groupe qui comptera 130.000 salariés

En fusionnant, les deux cimentiers donnent naissance à un colosse du béton qui pèsera 32milliards d'euros de chiffre d'affaires (avant cessions) et comptera 130.000 salariés. Bruno Lafont ainsisté:

 "La France sera le plus important marché du nouveau groupe".

"Le futur groupe Lafarge-Holcim conservera une base industrielle significative en Europe, d'environ 20%de son chiffre d'affaires, afin de tirer parti de la reprise économique", a-t-il ajouté.

Lafarge et Holcim assurent par ailleurs depuis le début du processus que leur projet n'entraînera

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pas de suppressions d'emplois sur leurs sites industriels. Lafarge tient lundi après-midi un comitéde groupe européen avec ses syndicats.

Le projet sera formellement notifié durant l'été

Les deux géants espèrent boucler l'opération au premier semestre 2015.

Leur intention est de notifier formellement leur projet auprès de la Commission européenne durantl'été. Ils entendent également débuter dès maintenant les discussions avec les acquéreurspotentiels.

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AUTOMOBILE > La filiale de Volkswagen augmente de 11,4% ses ventes aupremier semestre à 869.350 véhicules. Un nouveau record. La firme vise deuxmillions de ventes en 2017-2018. Son président Rupert Stadler, veut devenir lepremier constructeur de modèles haut de gamme d’ici à 2020.

Alain-Gabriel Verdevoye

Audi bat encore des records au premiersemestre

Audi annonce ce lundi une hausse de ses ventes de 11,4% au premier semestre. Au total, la firmed'Ingolstadt a écoulé 869.350 véhicules. Un nouveau record. Sur le seul mois de juin, les volumesont progressé de 10,8% à 155.450 unités."En six mois, nous avons déjà vendu autant que sur toutel'année 2005", souligne Luca de Meo, directeur des ventes de la firme aux anneaux, filiale haut degamme de Vokswagen, dans un communiqué.

Cette croissance est due notamment à la berline compacte A3, dont les ventes ont progressé demoitié sur le semestre à 144.750 unités, grâce notamment au lancement aux Etats-Unis de laversion à quatre portes - produite à Györ, en Hongrie.

Chine, premier débouché

En Chine, premier marché d'Audi qui y est implanté depuis 25 ans, les ventes ont bondi de 17,8%sur six mois (à 268.666 exemplaires), aiguillonnées par le 4x4 compact Q3. En Allemagne, la firmea progressé de 9% (à 140.000). Aux Etats-Unis, la hausse est de 14% (à 84.349). Sur l'ensemble

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71 EntreprisesLA TRIBUNE 08/07/2014

de l'Europe, les ventes étaient en augmentation de 7% (à  410.050). L'Europe absorbe toujours47% des volumes totaux du deuxième constructeur mondial de modèles haut de gamme (derrièreBMW).

Audi, qui a remporté la 82ème édition des 24 Heures du Mans le mois dernier en alignant sacinquième victoire consécutive dans la mythique épreuve, a pour objectif de dépasser cette annéeles ventes historiques de 2013 (1,57 million, +8,3%). Le constructeur avait atteint, avec deux ansd'avance, l'objectif qu'il s'était fixé pour 2015. La marque mise notamment sur la Chine, où elleespère passer la barre des 500.000 voitures.

Deux millions en 2017-2018

Audi vise désormais les deux millions de véhicules annuels pour 2017-2018. A l'occasion del'Assemblée générale d'Audi, fin mai, son président Rupert Stadler avait réaffirmé son objectif dedevenir le premier constructeur de modèles haut de gamme d'ici à 2020.

BMW n'a pas encore annoncé ses chiffres semestriels. Mais il vise aussi un nouveau record cetteannée (1,66 million en 2013). Mercedes a publié pour sa part vendredi dernier des chiffreségalement record pour le premier semestre (+13% à 783.520 véhicules vendus). La firme à l'étoilecompte également battre son pic historique de l'année dernière (1,46 million).

Audi avait engrangé l'an dernier un bénéfice d'exploitation en légère baisse à 5,03 milliards d'euros(5,36 en 2012). Un résultat toutefois très honorable, avec une marge supérieure à 10% (10,1%contre 11% un an plus tôt). La firme avait investi 10% de plus que l'année précédente, soit plus de3,5 milliards d'euros - davantage que PSA. Cette hausse des investissements  expliquait en partiela baisse des profits. Audi a réalisé un bénéfice opérationnel de 1,31 milliard d'euros au premiertrimestre 2014, soit une marge toujours située à 10,1%.

1.500 nouveaux salariés

Pour 2014, le constructeur, qui compte recruter 1.500 nouveaux salariés en Allemagne, vise "une marge d'exploitation entre 8 et 10% ". D'ici à 2018, Audi prévoit d'investir, au minimum,22 milliards d'euros, dont plus de la moitié devrait profiter aux sites allemands d'Ingolstadt et deNeckarsulm.

Audi, que le nouveau patron de  PSA Carlos Tavares cite comme l'exemple à suivre pour DS,prévoit, pour la première fois de son histoire, de fabriquer en 2014 davantage de voitures horsd'Allemagne qu'outre-Rhin. Audi a annoncé la construction d'une usine au Mexique, à San JoséChiapa (État de Puebla), pour y fabriquer son 4x4 Audi Q5 à partir du printemps 2016. Objectif :150.000 véhicules  par an, essentiellement pour l'exportation vers les Etats-Unis. Au Brésil, Audiinvestit 500 millions de reais (170 millions d'euros), afin d'assembler des A3 compactes en 2015 et

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des " SUV " Q3 en 2016 à Sao José dos Pinhais (Etat du Parana), là même où... Renault aconstruit  son usine.

 

 

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73 Banque & financeLA TRIBUNE 08/07/2014

MARCHÉS ACTIONS > Les sociétés qui ont tenté l’aventure de la Bourse ont levé117,7 milliards de dollars dans le monde, au premier semestre, du jamais vudepuis 2007. Mais les investisseurs commencent à s’interroger sur les niveaux devalorisation.

Christine Lejoux

Introductions en Bourse : le marchécommence à dire "stop"

Le point commun entre le groupe français de blanchisserie Elis, la compagnie aérienne indienneIndiGo et le biscuitier britannique United Biscuits ? A première vue, pas grand-chose. En réalité,ces trois sociétés partagent une même ambition : celle de s'introduire en Bourse dans lesprochains mois. "Il existe un solide pipe-line d'entreprises prêtes à lancer leur IPO (initial publicoffering, introduction en Bourse), dans des zones géographiques et des secteurs d'activité trèsvariés" , confirme Franck Sebag, associé au sein du cabinet d'audit EY (ex Ernst & Young). Quianticipe donc " une hausse significative des introductions en Bourse, au second semestre 2014,dans les secteurs de la finance, de l'immobilier, de la technologie, des produits de consommation etdes services."

 Les investisseurs doivent donc se préparer à une nouvelle déferlante, après la vague qui les a déjàsubmergés au premier semestre. Lequel, selon les données compilées à l'échelle mondiale par EY,a vu 588 sociétés tenter l'aventure de la Bourse, levant ainsi 117,7 milliards de dollars (86,6milliards d'euros). Non seulement ce montant correspond à une envolée de 67% par rapport auxsix premiers mois de 2013, mais, surtout, il permet au marché mondial des IPO de renouer avecson niveau du premier semestre 2007, avant l'éclatement de la crise des subprimes (crédits

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hypothécaires américains risqués).

 L'Europe, numéro un sur le front des capitaux levés, au premier semestre

 Et s'il est une zone géographique qui a bien tiré son épingle du jeu, c'est l'Europe, numéro un surle front des capitaux levés avec 44,5 milliards de dollars. Une somme en hausse de... 351% parrapport au premier semestre 2013 et qui, elle aussi, constitue un record qui n'avait plus jamais étéatteint depuis 2007. Même tendance pour la place de Paris, en passe de réaliser son meilleurmillésime des sept dernières années, avec 4 milliards d'euros de capitaux levés au cours du seulpremier semestre 2014, contre 1,3 milliard sur l'ensemble de 2013.

 Un enthousiasme qui trouve son origine dans la bonne performance des indices boursiers, pourcertains à leur plus haut niveau historique, comme le Dax allemand et le Dow Jones américain.Mais également dans la faible volatilité des marchés actions, au plus bas depuis la crise financièrede 2008, ainsi que dans des indicateurs macro-économiques encourageants. Sans oublier lesbonnes performances des nouvelles venues en Bourse, qui ont vu leur cours grimper de 12,3% enmoyenne, au premier jour de leur cotation, d'après les données recueillies par EY pour le premiertrimestre 2014.

 Des entreprises contraintes d'abaisser leurs ambitions

 Mais les prochaines candidates à la Bourse pourraient ne pas connaître une aussi bonne fortune.C'est en tout cas ce que laissent présager les toutes dernières opérations survenues à Paris. Qu'ils'agisse du groupe de restauration collective Elior, du spécialiste des moyens de paiementWorldline ou de l'opérateur boursier Euronext, ces sociétés se sont introduites dans le bas de lafourchette de prix indicative qu'elles avaient communiquée au marché. Idem pour le réseau socialprofessionnel Viadeo, que cette révision à la baisse de ses ambitions n'a pas empêché de dévisserde près de 17%, au cours de sa première journée à la Bourse de Paris, le 2 juillet.

 A l'échelle mondiale, "bien que la performance du premier jour de cotation soit demeurée solide audeuxième trimestre, avec une hausse de 9,8% en moyenne, celle-ci est inférieure à celle dupremier trimestre (12,3%)" , renchérit Franck Sebag, chez EY. Et, au deuxième trimestre toujours,un plus de la moitié (56%) seulement des impétrantes a franchi les portes de la Bourse sur la based'un cours supérieur ou égal à la fourchette de prix indicative, contre 70% au premier trimestre.

 Les investisseurs deviennent plus prudents et sélectifs

 "Les investisseurs font montre aujourd'hui de davantage de prudence car ils s'interrogent sur lacapacité des marchés actions à garder leur tendance haussière (...) ; ils ne sont plus disposés àinvestir dans des dossiers surévalués" , analyse Franck Sebag. Des investisseurs qui arrivent parailleurs à saturation, avec ce foisonnement d'introductions en Bourse. " Il existe une véritable

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lassitude au sujet des IPO", explique dans un entretien à l'agence Bloomberg Laurent Millet,co-gérant chez Artemis European Opportunities Fund, pour qui le maître-mot est devenu la "sélectivité."

 Au premier trimestre, les investisseurs se précipitaient sur les introductions en Bourse afind'engranger "un gain facile et rapide. Aujourd'hui, ils ne se contentent plus de participer à desopérations, ils investissent vraiment" , confirme Craig Coben, responsable des marchés actionseuropéens chez Bank of America Merrill Lynch. A bon entendeur...

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MONNAIE VIRTUELLE > Trois personnes ont été interpellées en France dans lecadre d’une enquête pour exercice illégal d’opérations de banque notamment. Un"portefeuille de 388 bitcoins" d’une valeur de 180.000 euros a été saisi.

latribune.fr

Bitcoin : le premier trafic démantelé enEurope est français

Leur casino en ligne "entièrement dédié aux crypto-monnaies" ne verra pas tout de suite le jour.Les gendarmes de Midi-Pyrénées ont démantelé la semaine dernière un trafic de bitcoins dans lesud de la France, une première en Europe, a annoncé lundi la gendarmerie.

L'animateur du site, un Tunisien de 27 ans déjà condamné pour escroquerie en bande organisée,est poursuivi pour "travail dissimulé, exercice illégal de la profession de banquier, blanchiment àtitre habituel et offre illégale de jeux en ligne". Également interpellée, sa compagne a été remise enliberté à l'issue de sa garde à vue.

>> Lire : le bitcoin a désormais sa vitrine en France

Son complice présumé, un Français de 36 ans présenté comme le "fournisseur" des bitcoins, estmis en examen pour "travail dissimulé et exercice illégal de la profession de banquier".

Près de 200.000 euros de bitcoins saisis

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En perquisition, "il a été procédé à la saisie de "portefeuilles contenant 388 bitcoins", correspondantà une valeur de près de 200.000 euros (ndlr : 180.000 euros au cours actuel), près de 9.000 eurosen numéraire ainsi que de multiples cartes bancaires et matériels informatiques qui restent àexploiter", précisent les enquêteurs dans leur communiqué.

L'enquête a permis de déterminer que le site utilisé pour les échanges "ne bénéficiait d'aucunagrément de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), organe de supervisionfrançais de la banque et de l'assurance", ajoutent-ils.

La semaine passée, l'Autorité bancaire européenne avait dénoncé les risques liés à cette monnaievirtuelle et appelé les banques à ne pas y toucher en l'état. Les deux compères qui se prenaientpour des banquiers auraient dû écouter les avertissements qui leur étaient adressés... 

>> Opinion : le bitcoin, une vraie innovation, un vrai mirage 

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UNION EUROPÉENNE > L’autorité bancaire européenne cherche à mettre enplace un système d’évaluation rendant plus difficile pour les régulateursnationaux de protéger une banque locale dont le capital n’atteindrait pas lesniveaux d’exigence requis.

latribune.fr

Les banques européennes seront bientôtsoumises à des grilles d'évaluation

L'Autorité bancaire européenne (ABE) a annoncé lundi la mise en place à partir de 2016 d'une "grille d'évaluation" pour s'assurer que les banques sont assez solides pour poursuivre leursactivités, utilisent un système d'informations fiable et disposent d'un capital suffisant pours'acquitter d'éventuelles amendes.

Cet outil s'inscrit dans le cadre des réformes du secteur bancaire en cours en Europe pour éviterde nouveaux sauvetages de banques par les États, à l'image de ce qui s'est passé pendant la crisefinancière de 2008-2009.

>> Lire Chronologie : trois années de crise financière

Il sera désormais plus difficile pour les régulateurs nationaux de protéger une banque locale dont lecapital n'atteindrait pas les niveaux requis.

"Instaurer une culture cohérente de surveillance"

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Le projet, qui fait l'objet d'une consultation publique jusqu'en octobre, montre comment lessuperviseurs pourront identifier les risques spécifiques et il harmonisera les règles en place dansles différents pays.

>> Lire Évaluer les banques, "une avancée pour l'avenir de l'économie de la zone euro" 

"Ces recommandations seront appliquées dans la supervision de toutes les institutions de l'Union etreprésentent un progrès notable dans l'instauration d'une culture cohérente de surveillance", a déclarél'ABE.

Assurer des fonds suffisants en cas d'amende 

Des vérifications seront également faites pour déterminer si une banque dispose d'un capitalsuffisant pour s'acquitter d'une éventuelle amende, à l'image de celle de 6,5 milliards d'euros dontBNP Paribas doit s'acquitter aux États-Unis pour avoir enfreint la législation américaine sur lesembargos.

>> Lire : Après BNP Paribas, quelles banques aux prises avec la justice américaine ?

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Ces principes seront appliqués par la Banque centrale européenne qui sera en charge de lasupervision des principaux établissements bancaires de la zone euro à partir de novembre.Ailleurs, elles seront sous la responsabilité des régulateurs nationaux.

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LOGISTIQUE URBAINE > Les Trophées 2014 de la mobilité, organisés par le Stifdans le cadre des Assises de la mobilité, viennent de récompenser le projetLudeb, porté par la CCI Hauts-de-Seine, qui vise au développement destransports fluviaux dans la logistique urbaine sur le marché du mobilier debureau. Jean-Yves Durance, son président, revient sur ce projet innovant etexplique les enjeux d’une logistique durable et rentable en Ile-de-France.

Propos recueillis par Sylvain Rolland

Jean-Yves Durance : « Le fluvial peut êtredurable et rentable »

La Tribune : Que représente ce trophée de la mobilité pour vous ?

Jean-Yves Durance : C'est la reconnaissance que le secteur de la logistique urbaine estfondamental pour le développement de l'économie, et qu'il peut aussi se saisir des enjeuxenvironnementaux pour devenir durable. La livraison des marchandises dans les villes avec lecamion est un facteur de congestion, de pollution et de perte de temps pour tous, comme le montrel'augmentation significative des embouteillages en Ile-de-France ces dix dernières années. Nousdevons changer cela et prendre en compte les évolutions du secteur. L'essor spectaculaire due-commerce, notamment, modifie les problèmes de logistique. Le consommateur ne transporteplus lui-même son produit de la boutique, qui fait office de mini-entrepôt, jusqu'à chez lui, mais sele fait livrer.

 

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En quoi le projet Ludeb est-il innovant ?

Il y a plusieurs innovations. La première est une innovation de process : nous cherchons à tester denouveaux schémas multimodaux à partir du fleuve, pour la livraison de marchandises sur le marchédu mobilier de bureau. Et pour la première fois, tous les acteurs travaillent ensemble pourappréhender les enjeux de bout en bout : des acteurs économiques (la CCI Hauts-de-Seine), leleader du marché de la fourniture de matériel de bureau (Steelcase),  un consultant fluvial(Euroflots), un transporteur (Lena) et un commissionnaire (Green Supply Chain).

 

Comment compensez-vous les désavantages du transport fluvial par rapport à la route, àsavoir les surcoûts et les délais ?

Le fluvial créé effectivement une rupture de charge qui doit être compensée par des avantages.L'innovation est donc aussi technique, car nous modifions le cadencement de fabrication et desortie d'usine pour l'adapter au fluvial, qui peut transporter bien plus de marchandises qu'un 38tonnes par exemple. On a mis au point des conteneurs repliables qui peuvent occuper moinsd'espace au retour. Nos nouveaux containers facilitent aussi le recyclage, car quand on renouvellele mobilier de bureau d'une entreprise, il faut pouvoir reprendre et convertir le mobilier usagé.

Quand on livre du mobilier de bureau dans Paris en utilisant la Seine, on ne créé pasd'embouteillages, on pollue beaucoup moins et on met en place un système de transports qui serapproche considérablement du point de livraison. Le fluvial, à Paris, est un transport de proximitéqui réduit l'impact du « dernier kilomètre », qui en réalité représente plutôt les 20-30 dernierskilomètres car les entrepôts se situent de plus en plus loin des villes.

 

Quel est l'objectif et le calendrier du projet Ludeb ?

Derrière le projet Lubeb, qui sera opérationnel d'ici à la fin de l'année, il y a une initiative plus largede la CCI. L'idée est d'établir de manière durable un réseau d'entreprises décidées à innoverprofondément dans le domaine de la logistique pour en faire une logistique durable et rentable. Carne nous leurrons pas : le durable n'est concevable seulement s'il se situe dans une logiquerentable. Nous encourageons les entreprises à réfléchir à comment modifier leurs processus pourrépondre aux attentes des consommateurs, de la société qui veut réduire l'impact environnemental,des collectivités, tout en tenant compte de leurs impératifs économiques. Et nous leur montronsqu'il existe de nouvelles solutions avec le fluvial.

 

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Le fleuve, pourtant un moyen de transport très ancien,  est donc l'avenir de la logistiqueurbaine durable ?

Il est l'un des éléments. Dans une ville comme Paris, construite autour de la Seine, le fleuve apermis le développement économique. Il est toujours utilisé mais il pourrait l'être davantage et c'estdonc un élément important pour le développement économique futur.  La logistique urbaine durablecomprendra une combinaison de moyens : fluviaux, ferroviaires, mais aussi des véhiculesélectriques et aussi des entrepôts intermédiaires de plus petite dimension.   

 

Est-ce que le réseau fluvial français est sous-exploité par rapport au reste de l'Europe ?

Oui, la France a du retard dans le développement du fluvial. Paris, en particulier, aurait tout intérêtà tirer un meilleur profit de son fleuve. Les métropoles les plus performantes sont celles qui sontreliées à la mer. Nous avons la chance d'avoir la Seine, qui nous donne un accès privilégié à lamer grâce au Havre, le deuxième port européen. Contrairement au Rhin, difficilement navigable parendroits, l'axe Paris-Le Havre est pratique et peut clairement être mieux utilisé. L'enjeu estconsidérable pour l'attractivité francilienne et la croissance française.

 

 

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PAROLES D'EXPERT > Les dirigeants des petites et moyennes entreprises sontsouvent mal informés sur les nouveaux risques qu’ils encourent dans le cadre deleur activité. La Tribune et Axa ont mis en place un cycle de conférencespédagogiques qui se déroulera dans six villes. Quatrième étape : Nantes

Marie Pellefigue

Paroles d'experts : la responsabilité du chefd'entreprise face aux risques nouveaux ou encroissance

La Chambre de Commerce et d'Industrie de Nantes Saint Nazaire a accueilli, jeudi matin, laquatrième conférence du cycle Paroles d'Experts, instauré en partenariat par La Tribune et AxaEntreprises. Philippe Gaillard et Nathalie Susset, les deux intervenants d'Axa Entreprises, ainsi queMichel Lardière, chef d'entreprise invité pour partager son expérience, ont débattu pendant uneheure trente devant plus de soixante-dix participants, lors du débat portant sur « la responsabilitédu chef d'entreprise face aux risques nouveaux ou en croissance ».

 

Des risques nouveaux pas toujours appréhendés

Aujourd'hui, la réglementation change régulièrement, et le développement des nouvellestechnologies génère l'arrivée de sinistres inconnus jusqu'à présent. Philippe Gaillard, directeur desrisques techniques d'Axa Entreprises, confie :

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« Dans notre fonction d'assureur, nous rencontrons des risques qui n'existaient pas auparavant et sonten croissance. Or, nous percevons un grand décalage entre la matérialité de ces risques, et laperception que les chefs d'entreprises en ont. Beaucoup d'entre eux n'ont pas pris conscience qu'unsinistre de ce type peut mettre à mal leur entreprise »

L'objectif de la conférence, qui a eu lieu hier, était d'éveiller la conscience des dirigeants présentsdans la salle, pour les mettre en garde contre les conséquences de ces nouveaux risques.Notamment ceux touchant personnellement le dirigeant, le cyber risque, le risque environnementalet le risque d'image. La conférence avait pour but de leur faire réaliser que ces risques peuventtoucher n'importe quelle entreprise, même les PME et TPE. «  Les dirigeant sont souventconscients des risques qu'ils encourent, mais leur nature optimiste, et surtout le fait qu'ils seconcentrent sur le développement de leur société, font qu'ils ne se sentent pas toujours concernés », met en garde Nathalie Susset, agent général d'Axa Entreprise.

 

Un dirigeant de plus en plus souvent mis en cause

Contrairement à une idée reçue, en cas de problème majeur (accident du travail, faute degestion,...), la responsabilité personnelle du chef d'entreprise peut être mise en cause devant lesTribunaux. Ce que savent peu de dirigeants, persuadés que leur responsabilité est limitée. « En cas de problème grave, l'entreprise est préservée et ne peut pas être appelée en responsabilitéau-delà de ses fonds propres, en revanche, le chef d'entreprise peut être appelé beaucoup plusloin  », explique Philippe Gaillard. Ce risque est encore plus fort dans le contexte de criseéconomique que nous traversons, car le chef d'entreprise est davantage exposé. «  Les tierscherchent aujourd'hui à se protéger le mieux possible, c'est la raison pour laquelle ils vont chercherla responsabilité du dirigeant, alors que dans un contexte économique favorable, ils se seraientcontentés de celle de l'entreprise », affirme Nathalie Susset. Cette dernière cite ainsi l'exemple d'uncas d'accident du travail, où le salarié avait automatiquement mis en cause la personne morale etle dirigeant de l'entreprise dans laquelle il travaillait, afin d'obtenir des dommages et intérêtssupplétifs.

Outre des éventuelles procédures devant les juridictions civiles, en cas d'accident grave, laresponsabilité du dirigeant peut être mise en cause au pénal. Dans ce cas, il devra trouver unavocat pour se défendre, et prendre à sa charge les frais judiciaires. «  Les conséquencesfinancières d'un sinistre de ce type ne peuvent pas être pris en charge par l'entreprise, car il s'agitalors d'un abus de bien social, tous les frais sont à régler par le chef d'entreprise sur son patrimoinepropre  », précise Philippe Gaillard. Pour se protéger contre ce risque, des contrats deresponsabilité des dirigeants paient les frais d'avocat et de procédure, mais également leséventuels dommages et intérêts. Bon à savoir : ce type de couverture assure le chef d'entreprisemais aussi les autres dirigeants si la société en compte plusieurs.

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Des sinistres qui s'enchainent et peuvent avoir des conséquences importantes sur l'activitéde l'entreprise

Outre les risques touchant les dirigeants, de nouveaux sinistres ayant trait à l'environnement,l'image, les nouvelles technologies et l'informatique existent. Quand un dirigeant n'est paspleinement conscient des dangers qu'il encourt, il ne s'est pas préparé à y faire face, ce qui estd'autant plus grave que la plupart du temps, les risques sont liés les uns aux autres. NathalieSusset confie : 

«  Une attaque sur un système informatique peut porter atteinte à l'activité de l'entreprise, maiségalement provoquer un séisme chez les clients si cela s'ébruite sur les réseaux sociaux ».

Autre exemple cité, un chef d'entreprise dont l'entreprise causerait des dégâts à l'environnementserait dans l'obligation de débourser des sommes, parfois colossales, pour réparer lesconséquences du problème qu'elle a créé. Car la loi impose aujourd'hui le principe de« pollueur-payeur », même si aucun dommage n'a été fait sur un tiers. Outre ce risque financier, ledirigeant peut aussi devoir gérer la crise majeure qui en découlerait.

« Avec les réseaux sociaux, une réputation peut être détruite en quelques jours, surtout si l'informationest relayée par la presse locale qui peut alors mettre en une un problème ayant touché un dirigeant »

Même dans le cas d'une préparation et d'une sécurisation maximale de son activité, un dirigeantpeut être touché. Cela a été le cas de Michel Lardière, dont l'entreprise spécialisée dansl'informatique, a été victime d'une cyber-attaque interne. L'un de ses salariés a piraté des donnéesconfidentielles, malgré une protection très performante de ses systèmes informatiques. Lesconséquences de ce sinistre ont été relativement faibles, car le salarié n'a pas revendu lesdonnées qu'il avait récupérées. Néanmoins, cette expérience a été édifiante pour Michel Lardière,« j'ai vécu un risque de l'intérieur, alors que je partais du principe que jamais cela n'arriverait jamaischez moi  », confie-t-il. Ce dirigeant a su réagir rapidement pour circonscrire le sinistre, mais cen'est pas toujours le cas de tous les dirigeants de PME, qui sont pourtant de plus en plus visés parles pirates.

Philippe Gaillard précise :

«  D'après Symantec, un tiers des attaques touche les entreprises de petite taille. Comme elles sontmoins bien protégées que les grandes sociétés, il est plus facile de les pirater, soit pour leur dérober desinformations, soit pour entrer dans les systèmes informatiques des grands groupes dont elles sont lesfournisseurs »

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Un débat utile pour la prise de conscience

Grace aux témoignages apportés, les dirigeants présents à cette conférence ont mesuré qu'il fallaitanticiper ces nouveaux risques, et leurs conséquences, pour lutter efficacement contre eux. C'estencore plus vrai aujourd'hui, « chacun essaie d'optimiser ses coûts et d'orienter ses dépenses versl'essentiel, pourtant, c'est dans la période de crise que nous traversons que les risques sont plusimportants », conclut Philippe Gaillard. « Il est de notre ressort d'apporter un accompagnement auxchefs d'entreprise pour qu'ils se sentent concernés  », ajoute Nathalie Susset. Preuve que lesassureurs ont la vocation d'intervenir également en amont pour faire de la prévention, et pasuniquement en aval pour réparer les conséquences d'un sinistre.

 

            

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OPINIONS > La désindustrialisation en France est indéniable. Mais il fautrelativiser le processus. Et il est inutile de tenter de le freiner. Par Sylvain Fontan,économiste

Sylvain Fontan, économiste, créateur du site www.leconomiste.eu

Désindustrialisation de la France: où enest-on?

Contrairement au reste du monde, la France a une croyance ancienne et profonde que l'Etat est leseul acteur à avoir la capacité de pouvoir guider l'économie nationale. L'idée sous-jacente est quel'Etat stratège effectue de meilleurs choix que le marché, aboutissant ainsi à un paysparticulièrement étatisé. A cet égard, l'analyse de la désindustrialisation française souligne quel'Etat devrait se borner à organiser un cadre permettant aux agents économiques d'évoluerlibrement.

Origines et enjeux stratégiques liés à la désindustrialisation

La disparition d'une stratégie industrielle en France date des années 70. En effet, au-delà desraisons purement économiques, il y a également des éléments historiques et géoéconomiques quiexpliquent la désindustrialisation française:• Le milieu des années 1970 marque la fin des politiques visant à installer un système pouvantstimuler l'industrie. A cette époque, le commissariat général du plan arrête son soutien à l'industrieélectronique, et donc également les autres secteurs d'activité gravitant autour. La disparition decette vision stratégique provient, d'une part, de l'amoindrissement de la pensée gaulliste quicherchait notamment à mener une politique industrielle et à la pérenniser et, d'autre part, de la

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perte d'appétence de la part de firmes multinationales par ce type approche.

• Parallèlement, ce phénomène est lié à la situation géoéconomique des Etats-Unis. En effet, àcette époque, les Etats-Unis sortent de la guerre du Vietnam et voient réapparaître l'Europe etl'Asie sur l'échiquier économique mondial. Après une phase de reconstruction, ces deux zonesapparaissent comme des acteurs économiques importants. Or, les Etats-Unis étaient en pleineguerre froide contre l'Union Soviétique. Dès lors, la montée en puissance de deux nouveauxcompétiteurs n'était pas forcément dans l'intérêt direct des Etats-Unis. Ainsi, ce pays a poussé àl'introduction dans la culture de ces pays (et donc de la France) la perte d'intérêt pour les questionsliées aux intérêts nationaux de long terme.

En guerre économique, mais sans les outils pour la mener

Au final, la France est entrée dans une phase de guerre économique sans se doter des outilsd'intelligence économique adéquats pour y faire face.Au premier abord, les implications stratégiques sont importantes. En effet, même si les raisons sontplus larges que la désindustrialisation elle-même, la France a connu une diminution de sa sphèred'influence et ce, face à des pays tels que les Etats-Unis (300 millions d'habitants), la Chine (1,3milliard d'habitants) et l'Allemagne qui s'est parfaitement intégrée dans la globalisation. La Franceest maintenant devenue un "satellite" de ces pays. Les raisons sont multiples mais force est deconstater que les élites françaises et la population se sont installées dans une situation qui aboutità rejeter tout changement en oubliant que son "confort" actuel est le fruit d'efforts antérieurs et queson bien-être n'est jamais acquis mais demande des adaptations perpétuelles.

Alors qu'après la seconde guerre mondiale la France a relancé sa production via un Etat stratègepour répondre à un besoin de reconstruction et de rattrapage, avec la globalisation le cadre ne peutnécessairement plus être le même et l'enjeu actuel est de définir une stratégie pour que ce payspuisse continuer à exister sur la scène internationale.

La désindustrialisation : une réalité complexe

La désindustrialisation est un phénomène généralisé au sein des pays développés. En effet, mêmeen Grande-Bretagne, qui correspond pourtant au berceau de la révolution industrielle, la part desemplois industriels manufacturiers n'est plus que d'environ 10%, alors que cette part avait atteint unpic d'environ 50% à la veille de la première guerre mondiale. La même évolution est visible auEtats-Unis (malgré une récente ré-industrialisation), en France (où la part de l'industrie dans le PIBest passée de 35% en 1970 à moins de 20% actuellement. L'Allemagne connaît également cephénomène et ce, malgré le fait que ce pays ait toujours été beaucoup plus industrialisé que lamoyenne. Même les pays émergents comme l'Inde, la Chine ou le Brésil connaissent cetteévolution. Toutefois, et contrairement aux pays développés, les pays émergents ont connu uneindustrialisation beaucoup plus tardive et rapide, mais leur désindustrialisation (même relative) aégalement commencé beaucoup plus tôt au regard de leur développement économique.

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Un processus à relativiser

Le processus de désindustrialisation doit être relativisé. En effet, la désindustrialisation ne signifiepas la diminution de la production industrielle. En d'autres termes, malgré une diminution de la partde l'industrie dans le PIB, le volume total de production reste stable, mais il diminue relativement enpourcentage de la richesse totale produite. Deux phénomènes expliquent cette évolution :• Tout d'abord, il convient de citer la productivité qui s'est améliorée. Autrement dit, le mêmerésultat est obtenu avec une quantité de travail moindre.

• Ensuite, les industries manufacturières traditionnelles sont le textile, la sidérurgie ou encorel'automobile, et constituent la base de développement des économies développées. Or, un payscomme la France est passé d'une société agraire et rurale (secteur primaire) à une sociétéindustrielle et urbaine (secteur secondaire), où l'agriculteur et devenu ouvrier. Toutefois, l'évolutionéconomique moderne fait que les services (secteur tertiaire) occupent une place de plus en plusimportante.

• De plus, l'évolution de la structure économique fait que des activités qui étaient auparavantcomptabilisées dans l'industrie (secteur secondaire) le sont dorénavant comme services (secteurtertiaire), participant ainsi à la diminution statistique de l'industrie dans le PIB français.

Les implications pour la France

L'évolution vers les services constitue une opportunité pour la France. En effet, la France a unavantage comparatif dans de nombreuses activités de services (ex : le numérique). Dans ce cadre,il apparaît que c'est un erreur de vouloir maintenir à tout prix l'ensemble des pans de l'industrie enFrance, au détriment du développement des secteurs d'activité du futur pour préparer la prochainerévolution industrielle (biotechnologie, nanotechnologie...). Au cours des années 80, la France avaitdéjà voulu maintenir un certain nombre d'activités pour finalement se résoudre à devoir lesabandonner. Également, la peur d'un pays sans industries raisonne comme l'époque où le payscraignait la disparition des paysans avec la révolution industrielle, pensant que son avenir nepouvait s'envisager que sous le prisme des schémas anciens.

Mettre fin aux subventions

Pratiquement, l'État français doit arrêter de subventionner mais laisser vivre l'écosystème. En effet,la distribution de subventions renvoie à de l'argent public dont la quantité est appelée à se raréfieret qui sert trop souvent à subventionner des secteurs non rentables (retour sur investissementnégatif) et voués à disparaître. De plus, cet argent public correspond à d'autant moins pour investirdans les emplois de demain. Toutefois, cette stratégie n'est pas visible politiquement etmédiatiquement.

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91 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

Or, il conviendrait de laisser les agents économiques libres d'évoluer dans un cadre réglementairequi leur permettrait de pouvoir ouvrir et fermer des usines selon des calculs économiquesbénéfiques pour la collectivité, plutôt qu'ils soient l'effet de calculs politiques liés à des intérêtsparticuliers, électoraux, corporatistes... Ce capitalisme de connivence n'est pas une corruption ausens propre mais une corruption intellectuelle malsaine et un dévoiement de l'intérêt collectif delong terme. Au final, l'enjeu est de pouvoir gérer politiquement et socialement une évolution àlaquelle la France n'a pas été préparée en amont, ni dans les discours politiques, ni dans lapédagogie d'ensemble.

Plus d'informations sur le blog de L'Economiste

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92 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

OPINIONS > Le digital va conduire les banques à se transformer leur organisationde fond en comble. Par Philippe Mallet, Partner - Cognizant Business Consulting

Philippe Mallet

Transformer la banque en profondeur poursaisir l'opportunité du digital

Depuis quelques années, le secteur de la banque et des services financiers est passé au crible, enraison de la série de scandales qui l'a touché et d'un resserrement des conditions de créditnotamment. Il semble, néanmoins, rester pour beaucoup un objet de fascination etd'émerveillement dans la mesure où il contribue à soutenir la plupart des économies.

Un changement de méthode de travail

Pourtant, en coulisse, souffle un vent de changement. Des réglementations plus sévères destinéesà éviter une nouvelle crise du crédit ont suscité un besoin de transparence accrue, entraînant unchangement des habitudes et des méthodes de travail traditionnelles. L'avancée rapide detechnologies (mobiles, sociales, analytique et Cloud) ont ouvert de grandes opportunitésd'amélioration de l'expérience client ; elles s'avèrent néanmoins un véritable casse-tête dès lorsqu'il s'agit de les intégrer dans les systèmes vieillissants. Si les banques et les établissementsfinanciers affichent avec fierté leur patrimoine et leur tradition de service, leurs infrastructures sontsouvent tout aussi datées et il peut s'avérer extrêmement difficile d'y intégrer les nouveauxsystèmes, technologies, plateformes et solutions désormais disponibles.

 Un besoin de transformation accompagné de multiples défis

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93 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

Le secteur financier est contraint d'innover tout en réduisant les coûts et en faisant preuve d'unetransparence continue pour se conformer aux réglementations. L'ensemble des banques et desétablissements financiers veut pouvoir fonctionner plus efficacement ; pour y parvenir la solutionsemble résider dans la « simplification » et la « transformation ». Au lieu de simplement innover,comme le feraient d'autres marques et secteurs, par exemple dans les technologies Grand Public,les banques et les établissements financiers doivent tenir compte des nombreuses réglementationset des restrictions de conformité qui régissent leur secteur afin de s'assurer que toute nouvelletechnologie est bien conforme aux exigences imposées. Cela signifie qu'elles doivent fonctionnerdifféremment si elles veulent transformer leurs opérations pour suivre un environnement de marchéen rapide évolution.

Un  système d'information à réévaluer en permanence

La rentabilité et le rendement des capitaux propres étant mis à rude épreuve, les banques et lesétablissements financiers doivent identifier des moyens rentables d'assurer la mise à niveau de leursystème d'information et bénéficier des nouvelles technologies afin de pouvoir, à terme, proposer àleurs clients un meilleur service et améliorer leurs propres résultats. De plus, cette transformation etcette mise à niveau ne constituent pas une situation ponctuelle. En effet, les banques doiventréévaluer en permanence leur système d'information afin d'identifier des méthodes de travail plusrentables tout en libérant du temps, des ressources et des moyens d'investissement pour explorerde nouveaux modèles, qu'il s'agisse par exemple de la banque multicanal, des agences digitalesou de la flexibilité des horaires de travail pour leurs collaborateurs.

 Penser aux attentes des clients

Autre défi auquel sont confrontés les banques et les établissements financiers désireux d'adopterles nouvelles technologies : ils doivent penser en termes d'attentes et d'expériences clients. Lesétudes indiquent que les ventes de smartphone ont finalement dépassé celles des appareils plusclassiques ; de ce fait, un nombre accru de clients souhaiteront sans doute pouvoir profiter de leurtéléphone pour entrer en contact avec leur banque ou leur établissement financier et bénéficierd'une expérience client améliorée et simplifiée. Mais la sécurité et la facilité d'utilisation ferontégalement partie de leurs attentes. Chaque entreprise en cours de « transformation » doit doncenvisager un niveau supplémentaire de changements en matière de processus métier et detechnologie.

Saisir l'opportunité digitale

À l'heure où la technologie est de plus en répandue et devient de plus en plus intuitive, depuis lestablettes utilisées par les jeunes enfants jusqu'aux réseaux sociaux adoptés par les générationsplus âgées, les banques et les établissements financiers doivent s'assurer que leurs solutions deprochaine génération suivent bien ces tendances. Technologie et tradition sont au coude à coude

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94 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

lorsque les entreprises recherchent des solutions qui, sur le « back-office », sonttechnologiquement à la hauteur tout en proposant, sur le « front-office », une expérience agréablepour les clients et les collaborateurs des banques et des établissements financiers.

Un service client plus personnalisé

L'agence bancaire classique sera sans aucun doute amenée à changer à l'heure où les banques etles établissements financiers se transforment pour saisir de nouvelles opportunités. Les opérationsétant de plus en plus souvent réalisées par voie numérique, les raisons pour lesquelles lesconsommateurs se rendront dans les agences physiques évolueront. Ils privilégieront, en effet, lesopérations réalisées en libre-service et ne se déplaceront plus dans une agence que pour desopérations ou demandes de nature plus complexe. Parmi les services émergents figurentnotamment un service client plus personnalisé avec des liens vidéo permettant de s'entretenir avecun conseiller financier à distance, des tablettes affichant des messages pop-up adaptés auxcentres d'intérêts spécifiques des clients et basés sur la géolocalisation et les informations socialesobtenues depuis leur smartphone, ou encore les conseils délivrés par des employés libérés destâches habituelles telles que l'encaissement des chèques.

Cette expérience sociale, mobile et personnalisée n'est envisageable que dans la mesure où lesecteur de la banque et des services financiers continue de transformer ses plateformes et sessolutions technologiques, l'objectif étant de parvenir à terme à intégrer les canaux et à saisirl'opportunité numérique. Certes, il s'agit là d'une quête sans fin, du fait des restrictions qui pèsentsur ce secteur particulier et des défis que posent leurs infrastructures existantes. Pour autant, il estencourageant de constater que des banques et des établissements financiers avant-gardistes sesont engagés dans une véritable « transformation » de leurs métiers en mettant l'informatique et lestechnologies au cœur même de leurs opérations futures.

 

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95 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

OPINIONS > L’ancien président avait fait promulgué la loi sur la garde à vue quil’a aujourd’hui humilié. Tel est pris qui croyait prendre, avec ce régime quecertains n’hésitent pas à qualifier de Moyen-âgeux... que François Hollande n’apas revu, alors qu’il en avait l’occasion. Par François Taquet, Professeur de droitsocial et avocat spécialiste en Droit du travail et protection sociale.

François Taquet

Sarkozy humilié … et victime de ses propreslois !

Que n'a-t-on entendu parler ces temps derniers de la garde à vue de l'ancien président de laRépublique. Selon les dires de la presse, l'intéressé  aurait été bien traité, et on ne lui aurait pasdemandé d'enlever sa ceinture et ses chaussures. De même, ladite garde à vue se serait achevéeau terme de 14 h alors que les dispositions du Code de procédure pénale permettent d'aller jusqu'à24 h ! En un mot...un régime presque privilégié comparé à celui que connaissent les 1500 gardés àvue quotidiens !

Malgré ces précautions des juges, l'ancien président estime qu'il y a eu une volonté de l'humilier. Etcela est sans doute vrai ! D'ailleurs les spécialistes en droit pénal n'ont fait que confirmer cettethèse : la garde à vue est une forme d'humiliation où une personne, en dehors de tout procès estplacée dans une situation d'inconfort, de faiblesse   et de vulnérabilité. D'aucuns vont mêmejusqu'à écrire que ce régime, dont le  but est d'extorquer l'aveu, d'exercer des pressionspsychologiques, appartient au système inquisitorial du Moyen Age...raison de plus pour que lagarde à vue soit exceptionnelle puisque la privation de liberté intervient en dehors de toutjugement.

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96 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

 

Un texte jugé insuffisant 

Mais, justement, le problème est que les réflexions tout à fait justifiées de l'ancien président de laRépublique se retournent contre lui. En effet, l'intéressé oublierait-il que c'est sous sa présidence etsous la pression de la Cour européenne de Justice qu'a été votée la loi du 14 avril 2011 relative àla garde à vue et alors que Claude Guéant (lui-même placé récemment sous le régime de la gardeà vue) était Ministre de l'Intérieur ? Loi avec un niveau minimal de garanties.

Sitôt voté, ce texte a d'ailleurs été regardé par les spécialistes comme totalement insuffisant pourprotéger les droits des gardés à vue et pire, a souvent été considéré comme pouvant être sourcede dérives. L'article 62-2 du Code de procédure pénal est tout à fait révélateur de cette insuffisancede droits pour les intéressés puisqu'il permet la garde à vue de toute « personne à l'encontre delaquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté decommettre un crime ou un délit puni d'une peine d'emprisonnement ». Il est difficile de trouver unedéfinition plus vaste et  toutes les tentatives qui avaient été faites pour essayer de limiter le champd'application de ce régime ou pour préciser les objectifs visés  se sont heurtées à la dérivesécuritaire ambiante de l'époque !

Quand la gauche oublie aussi les droits de l'homme

Finalement, Nicolas Sarkozy, si prompt à critiquer sa garde à vue n'a-t-il pas été victime delui-même, c'est-à-dire de l'insuffisance de garanties prévues par une loi promulguée sous saprésidence ?

Mais, le plus piquant dans l'histoire, c'est que la gauche, revenue au pouvoir, n'a rien changé decette définition à l'occasion de la loi du 27 mai 2014 transposant une directive européenne du 22mai 2012. Où sont passés les droits de l'Homme et du citoyen ? Où est passée la gauche deJaurès et de Blum ? Qui compte désormais faire les prochaines réformes pour que les critiquesjustifiées de l'ancien président de la République ne soient plus jamais formulées ? Faudra-t-il quel'Europe, une fois de plus, fasse comprendre au pays des Droits de l'homme la nécessité demodifier sa législation ?

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97 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

OPINIONS > Alors que s’ouvre la conférence sociale, l’idée de contreparties auxallègements de charges accordés aux entreprises n’est guère débattue. Elle estpourtant essentielle. par Gilbert Cette, professeur d’économie à l’Universitéd’Aix- Marseille, Pauline Gonthier, rapporteure du groupe de travail ’Pacte deresponsabilité’ de Terra Nova et Martin Richer, coordonnateur du pôle "Affairessociales" de Terra Nova

Gilbert Cette, Pauline Gonthier et Martin Richer

Pacte de responsabilité : à la recherche descontreparties...

La réussite du pacte de responsabilité repose sur l'équilibre des engagements. C'est cet équilibrequi permet l'acceptation des efforts sans précédent demandés à tous dans la perspective del'intérêt général, celui du redressement de notre pays. Or nous sommes frappés de constater quedans ses interventions publiques, Manuel Valls met à raison l'accent sur la nécessité deséconomies budgétaires et de l'allègement du coût du travail mais omet d'expliquer les mécanismesqui permettront d'en obtenir un impact positif sur le front de l'emploi. De ce fait, l'économie du pactese résume à un allègement de charges de 30 milliards pour les entreprises «contre » deséconomies de 50 milliards pour l'Etat, les collectivités et les ménages ! Amputé d'une partieintégrante essentielle, le pacte apparaît ainsi comme un marché de dupes et prête le flanc auxcritiques de tous bords...

Hollande avait proposé des contreparties: plus d'embauches, plus de dialogue social

Il est donc urgent de rappeler la formalisation du pacte, telle qu'elle a été énoncée initialement par

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98 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

François Hollande à l'occasion de ses vœux aux Français le 31 décembre 2013 : « Je propose unpacte de responsabilité aux entreprises, fondé sur un principe simple : moins de charges sur letravail, moins de contraintes sur leurs activités et, en contrepartie, plus d'embauches et plus dedialogue social ».

Dans une note intitulée « Réussir le pacte de responsabilité : pour une culture du dialogueéconomique et social », Terra Nova a formalisé quelques principes d'action simples permettantd'aboutir à la définition de contreparties « claires, précises, mesurables et vérifiables », quatrecritères posés par le président de la République lors de ses vœux aux acteurs de l'économie et del'emploi, le 21 janvier 2014.

Négocier au niveau des entreprises et des branches

Nous suggérons que les entreprises (et les branches pour les TPE et les PME de taille modeste)négocient la nature et le rythme des contreparties par un accord d'entreprise avec lesreprésentants du personnel. Cet accord leur permet de devenir éligible aux allègements decotisations sociales et pour ce faire, de déterminer les actions les plus pertinentes et adaptées àleur problématique : embauche, apprentissage, formation professionnelle, investissementsproductifs. Il met en place une commission de suivi, chargée d'analyser les réalisations au regarddes engagements concertés. Dans chaque entreprise éligible, ce suivi s'appuie sur la base dedonnées unique mise en place par l'ANI du 11 janvier 2013, utilisée comme tableau de bord desengagements. Une autre piste que nous proposons consiste à mettre à jour un site internet, àdisposition des entreprises et de l'Etat, pour organiser la remontée des informations par brancheset par territoires et formaliser le suivi national des résultats.

Consolider progressivement une culture du compromis

L'exigence dans la formalisation des contreparties est essentielle car au-delà de ses objectifséconomiques, ce pacte est porteur d'une forte ambition sociale. Il doit être vu comme « un grandcompromis social, peut-être le plus grand proposé depuis des décennies » (François Hollande, 14janvier 2014). Au travers du processus de négociation des contreparties et de leur suivi, il vise àconsolider progressivement une culture de la négociation et du compromis, de nature à favoriser unclimat de confiance entre les acteurs économiques. Ce processus permettra d'évaluer le pacte deresponsabilité à l'aune de ses résultats économiques tangibles. Mais c'est aussi l'énergie demobilisation et de transformation des acteurs qui fera la différence.

Gilbert Cette, professeur d'économie à l'Université d'Aix- MarseillePauline Gonthier, rapporteure du groupe de travail 'Pacte de responsabilité' de Terra NovaMartin Richer, coordonnateur du pôle "Affaires sociales" de Terra Nova

 

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99 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

OPINIONS > Quand le cynisme publicitaire est érigé en stratégie, les marquesabiment leur image à long terme. Par Florian Silnicki (Expert en stratégie decommunication), Elisabeth Segard (journaliste et blogueuse) et Sébastien Chenu(Consultant en communication politique, ex-Directeur de la stratégie de France 24et conseiller du Délégué interministériel du SIG)

Florian Silnicki, Elisabeth Segard, et Sébastien Chenu

Le cliché sexiste, nouvelle mode dumarketing publicitaire ?

A l'heure où les Français n'ont jamais été aussi nombreux à se déclarer publiphobes, lesannonceurs semblent prêts à prendre tous les risques pour attirer leur attention ... quitte à pariergros. Jusqu'où une marque peut-elle jouer avec les clichés sans abîmer son capital image ?

Beaucoup de marques tentaient jusque-là de marquer les esprits en culbutant les idées reçues.Aujourd'hui, nous assistons au contraire à l'émergence d'une tendance : l'utilisation des clichés lesplus sexistes.

Des publicités de plus en plus transgressives et sexistes

Alors qu'une campagne publicitaire distrayante et divertissante, à l'image de celle menée par Evian,peut être particulièrement profitable à la marque, certaines publicités sont actuellement de plus enplus transgressives et sexistes sans pour autant s'inscrire dans les valeurs ou l'histoire de cettedernière.Convaincre le consommateur se paie-t-il nécessairement d'un retour aux stéréotypes les plus

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100 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

grossiers ? La question se pose face à ces vagues de campagnes sexistes. De la publicité diffuséedans le numéro de février du magazine du conseil général de Moselle représentant le buste d'unefemme transformée en sac-poubelle en passant par le slogan « Les chocolats la font grossir » deKhoury Home, une enseigne d'électroménager au moment de la Saint-Valentin, ces campagnesmaladroites démontrent une volonté de créer le bad buzz pour le bad buzz. La polémique sur lesréseaux sociaux est le nouveau graal des annonceurs. Tant pis pour la cohérence du message etson appropriation avec la cible marketing de la marque.

La pub a toujours joué sur les lieux communs

Les marques peuvent-elles se dédouaner au motif que la publicité est de tout temps un rappel auxlieux communs ? Chacun a en mémoire la publicité de la marque Hoover datant de 1960 affichantle message « au matin de Noël, elle sera plus heureuse avec un aspirateur » ou en 2001 avec unmessage explicitement sexiste affirmant qu'une femme sachant cuisiner attire les hommes « pleinsd'oseille »... On croyait ces clichés d'un autre âge et pourtant les publicités affichant que lesfemmes conduisent mal, sont nécessairement heureuses en cuisine ou forcément mère de famillese multiplient. Ryanair en est une parfaite illustration avec une campagne sans ambiguité : "desprix chauds, tout comme l'équipage".

Darty, aussi sexiste que discriminant

La femme représentée y est ici clairement un objet. On a touché le fond avec des magasins debricolage mettant en scène des «chattes bricoleuses» pour attirer les clients dans les magasinspour la Journée internationale de l'homme. La vidéo de Perrier, pleine de sous-entendus sexuels,est la dernière d'une longue série de parti-pris sexistes et graveleux des marques. Darty n'y a pasrésisté non plus, pour vanter la qualité du SAV de l'enseigne. Le géant de l'électroménager réussitl'exploit d'être aussi sexiste que discriminant en affichant un homme avec cette accroche : « Face àla technologie, on est tous un peu blonde. »

Le récidiviste du mauvais goût en la matière est assurément Veet. La marque en a fait unestratégie assumée au détriment de son image à long terme et de sa réputation, considérant qu'ilétait trop difficile de faire un buzz positif. Veet avait assuré avoir tiré les leçons de sa campagne «minou tout doux », retirant la vidéo des chattes glabres avec des rubans sur la tête. Pourtant, sesstratèges digitaux n'ont rien trouvé de mieux que de récidiver avec une campagne proclamant « Neprenez pas le risque de devenir un homme ». Véritable échec, la chaîne YouTube de la marquedémontre que la quasi-totalité des internautes n'ont pas aimé la publicité. Face aux critiques,l'enseigne a tenté maladroitement de se défendre via  un communiqué sur son site.

Le plus grand sexisme possible

Le magazine pour hommes Summum choisit, lui, de faire sa publicité avec un message censéparler à sa cible masculine : "Oui, on retouche nos photos. Parce que vous voyez déjà assez de

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101 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

vergetures et de cellulite dans une journée". Eden Park présenta quant à lui une nouvellecampagne publicitaire "For you, guys" ("Pour vous, les mecs"),  dans laquelle la marque mettait enscène des jeunes femmes effectuant des tâches ménagères. Le brief de l'agence Les Gaulois étaitmanifestement de jouer sur le plus grand sexisme possible pour faire parler d'elle. Missionaccomplie. Le record du sexisme dégradant et du message de mauvais goût a incontestablementété atteint par un futur site de co-voiturage  dont les publicités affichent un message rien de moinsqu'insultant et vulgaire «Elles sont bonnes, mais qu'est-ce qu'elles sont connes» ou encore«accompagnez Audette pour son dernier voyage».

Faire parler de soi, en bien ou en mal

Comment un groupe comme Casino peut-il lancer une campagne pour la fête de mères basé surune promotion de produits ménagers ? Comment Lego peut-il lancer une gamme de produits dontl'un de ses personnages portant une paire de lunettes de soleil lance un «Hey Babe » à une femme? Comment ces marques peuvent-elles sciemment jouer avec les clichés les plus dégradants pourfaire parler d'elles ? En dénigrant et en attaquant ainsi la femme dans sa dignité, la marque choisitdélibérément de s'asseoir sur toutes les valeurs d'égalité pour faire parler d'elle. Elle reste agrippéeau vieux principe « En bien ou en mal, l'essentiel, c'est qu'on parle de vous » Mais en l'espèce,tous ces bad buzz ont nuit aux marques qui ont pourtant payé pour les initier. Ces enseigneschoisissent de considérer que leurs marques ne valent rien, que le Marketing Brand Value ne sert àrien. Elles devraient se rappeler à quel point une marque est un repère mental pour leconsommateur. Toutes les études démontrent que les consommateurs sont à la recherched'expériences qui répondent à leurs valeurs.

Les clients n'ont confiance que dans des marques répondant à des valeurs à long terme

Quand les clients ne font confiance qu'aux marques capables de répondre à des valeurs à longterme, voici des annonceurs qui choisissent de fragiliser leur capital propre pour créer une notoriéténégative mais massive sur une courte durée. Il y a là un paradoxe insurmontable intellectuellement.Comment comprendre que des annonceurs rémunèrent une fortune des créatifs pour leur produiredes campagnes qui suscitent avis et commentaires négatifs de la part des internautes, contribuantà dégrader leur image, pendant que, parallèlement, elles rémunèrent des agences leur garantissantune amélioration de leur image sur internet ?

Quelle image renvoyée à l'internaute?

Quand on sait que l'e-réputation d'une société est le prolongement en ligne de sa réputation, lesmarques devraient prendre conscience qu'il y a de quoi s'inquiéter. Par ces campagnesdésastreuses, que ces marques se demandent enfin quelle est l'image qu'elles renvoient àl'internaute. Ces campagnes vont quoiqu'il arrive assurément permettre aux internautes (qui sontles consommateurs) de se forger leur opinion sur les valeurs de ces marques... La marque étant lepremier capital de l'entreprise, il n'y a rien de rassurant ici.

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102 OpinionsLA TRIBUNE 08/07/2014

On n'a jamais autant parler de "durable". Economie durable, énergie durable, consommationdurable... Il est curieux que le terme reste inconnu de beaucoup de services marketing. La réussitede certaines marques, d'Hermès à Monoprix, prouve que le branding durable est un conceptgagnant.