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Conférence Gérard De Vecchi Pau, janvier 2009

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Conférence Gérard De Vecchi

Pau, janvier 2009

Des situations-problèmes…pourquoi, comment…

et dans toutes les disciplines ?

PLAN1. Problématique : des situations-

problèmes…mais pourquoi ?

2. Des situations-problèmes…mais « c’est quoi exactement ? »

3. Des situations-problèmes…mais comment en trouver ?

4. Des situations-problèmes…mais comment les mener ?

1. Problématique : des situations-problèmes…

mais pourquoi ?2. Des situations-problèmes…

mais « c’est quoi exactement ? »3. Des situations-problèmes…

mais comment en trouver ?4. Des situations-problèmes…

mais comment les mener ?

Aujourd’hui, reculs sur de nombreux plans :

« Le niveau ne cesse de baisser »« Les nouveaux programmes (de 2002 !)

détruisent notre culture »« Les enseignants ne font plus rien

apprendre aux élèves »« C’est de la faute des pédagogistes,

des pédagogies nouvelles »

« L’élève au centre des apprentissages est une aberration ! »

« Les élèves ne peuvent pas construire les savoirs tout seuls ! »

« Les élèves doivent apprendre… pas chercher ! »

Je dois finir mon Je dois finir mon programmeprogramme

Je dois finir mon Je dois finir mon programmeprogramme

LL’é’éllèève doit être bien dans ve doit être bien dans sa peau et se faire plaisirsa peau et se faire plaisir

Je dois finir mon Je dois finir mon programmeprogramme

LL’é’éllèève doit être bien dans ve doit être bien dans sa peau et se faire plaisirsa peau et se faire plaisir

LL’é’éllèève face aux savoirs au ve face aux savoirs au centre des apprentissagescentre des apprentissages

L’élève incapable de "construire seul" ?

Pour marcher, un enfant a besoin…d’explications ?

Mouvements de natation sur un banc…suffisent pour savoir nager ?

Et l’élève n’est pas seul !

L’élève doit "construire" ses savoirs…C’est nouveau ?

« Les méthodes nouvelles qui ont pris tant de développement, tendent à se répandre et à triompher : ces méthodes consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle àl’enfant, mais à la lui faire trouver. Elles se proposent avant tout d’exciter et d’éveiller la spontanéité de l’enfant, pour en surveiller et diriger le développement normal, au lieu de l’emprisonner dans des règles toutes faites auxquelles il ne comprend rien. »

Jules Ferry, discours du 2 avril 1880

Démarche classique

• Choix d’une notion à enseigner• Définition d’objectifs précis• Elaboration d’une progression logique• Série d’exercices à faire réaliser

• Evaluation des acquis à travers un ou des exercices

L’élève…le présent-absent de la classe !

"Pédagogie de l’explication"

Dictionnaire :« Enseigner, c'est montrer, expliquer, transmettre des connaissances à un élève de façon qu'il les comprenne. »

Rien de mieux qu’une bonne explicationbien claire…

pour arrêter la penséeet ne pas faire sens !

Qu'avez-vous appris aujourd'hui ?

A l’école primaire :« On a cherché les mots qui étaient des verbes. »« On a fait des exercices de maths. »

« On a écrit un résumé sur les fleuves. »

Les élèves énoncent ce qu’ils ont appris... ou ce qu'ils ont fait ?

Evaluation nationale entrée CE2Exercice 12

Choisis un mot dans chaque colonne afin de faire une phrase correcte. Entoure les mots que tu choisis.Mon petits chèvre mangent unemouchentLes joli chats mordilles des

ficelle

Réponse attendue :Les petits chats mangent une ficelle

« Fais ceci, ceci et cela, comme ceci et comme cela »Développer l'autonomie, la responsabilisation, une nouvelle citoyenneté…ou enseigner l'obéissance et ladépendance ?

« Les pédagogies explicatives, dans lesquelles le maître donne directement le savoir, ouvrent la porte au fanatisme et àl’intégrisme. »

Albert Jacquard

Il n'y a pas de pédagogie innocente et neutre

Alors…plutôt les exercices d’application…ou les situations-problèmes ?

1. Problématique : des situations-problèmes…

mais pourquoi ?2. Des situations-problèmes…

mais « c’est quoi exactement ? »3. Des situations-problèmes…

mais comment en trouver ?4. Des situations-problèmes…

mais comment les mener ?

Des mots clés ProblèmeRechercheProblème ouvertSituation-problème

Exercice Problème

Situation connue

Méthode déjàacquise

Application

Situation inédite

Méthode inconnue

Création

Consolidation d’un Savoir, entraînement

Conditionnement

Acquisition d’un savoir

Ouverture Autonomie

Résoudre un problème= invention d’un chemin possible

Les exercices n’ont aucun intérêt ?Les exercices servent…

à exercer !

Une démarche de recherche…

� Problèmedoit avoir du sens pour les élèvesdoit permettre de répondre aux questions que les élèves SE posent= reflet des savoirs initiaux et des conceptions erronées des élèves

� Hypothèses (d’élèves) formulées

� Conception (par les élèves) de la manière de les tester (principe)

� Réalisation (par les élèves)

� Interprétation (par les élèves) des résultats

� Présentation (aux autres élèves) et analyse critique

� Validation

� Généralisation (les conclusions ouvrent sur un savoir d’ordre général élaboré par les élèves.

Une situation-problème doit…� avoir du sens� être liée à un obstacle (dont on a pris

conscience par l’émergence des représentations)� faire naître un questionnement� créer des ruptures� correspondre à une situation complexe

(plusieurs stratégies possibles)� déboucher sur un savoir d’ordre général� faire l’objet de moments de métacognition

Pas de situation-problème « en soi »

Une situation-problème doit…� avoir du sens� être liée à un obstacle (dont on a pris

conscience par l’émergence des représentations)� faire naître un questionnement� créer des ruptures� correspondre à une situation complexe

(plusieurs stratégies possibles)� déboucher sur un savoir d’ordre général� faire l’objet de moments de métacognition

Situation-problème ou problème ouvert ?

Comment soulever une grosse pierre avecun bâton ?

Situation-problèmeStéphanie et Rémi ont placé une planche à

cheval sur un rondin de bois. Chacuns’assied d’un côté.

« Comment ça se fait que je descends, ditStéphanie ? Pourtant, moi, je suis plus petite que toi, je devrais monter ! »

Qu’en pensez-vous ?

Problème ouvertOn doit faire une porte et des fenêtres au

château de SidonieComment va-t-on faire ?

Situation-problèmeVous avez fait des portes…qui ne s’ouvrent

pas ou qui ne se ferment pas ! (seulement dessinées ou découpées d’un seul côté ou des 4)

Ce ne sont pas des portes !Comment les faire autrement ?

Mathématiques

Objectifs• Mieux cerner le concept de fraction en prenant conscience du rôle joué par le dénominateur.• Apprendre à argumenter à propos de la valeur d'une solution.

« - CESAR : Quant au Picon-citron-curaçaode la maison, ça, n'en parlons pas ! Hier, le père Cougourde est venu et il s'est plaint àmoi. C'est pourtant pas difficile, voyons ! Tiens ! Regarde. Tu mets d'abord un tiers de curaçao... et attention hein... Un tout petit tiers! Maintenant un tiers de citron, un peu plus gros.Bon. Ensuite un bon tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un grand tiers d'eau. Voilà.…

- MARIUS : Et ça fait quatre tiers.- CESAR : Exactement. J'espère que cette fois tu as compris.- MARIUS : Et bé, dans un verre, y'a que trois tiers.- CESAR : Mais imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !- MARIUS : Et non. Ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir on ne peut mettre que trois tiers ».

Qui a raison ? Et comme tous les deux sont têtus, comment tenteriez-vous de convaincre celui

Français

En Panoutsie : un pays original Les Panoutsiens ne trabulent jamais les djurks. En effet, ils ne se crustodent que de djiurncar, comme il y a beaucoup de blourk, la vilaille est rousdaille et flibuge.

Vous lisez ce texte et vous faites toutes les remarques que vous voulez.

Intérêt et rôles de la ponctuation

Le policier dit : le voleur est emmené en prison.Le policier, dit le voleur, est emmené en prison.

Faire mimer les 2 situations

Ou

Qui a tiré le premier à la bataille de Fontenoy ?« Messieurs les Anglais, tirez les premiers. »« Messieurs, les Anglais, tirez les premiers ! »

Tu chante ? Eh bien danse maintenant !

Tu chantes ? Eh bien danses maintenant !

Tu chantes ? Eh bien danse maintenant !

Et si, seule la troisième formule était écrite correctement ?

Histoire

ObjectifGlissement du Paléolithique au Néolithique avec passage de la cueillette, de la chasse et de la pêche à la culture et à l'élevage, avec toutes les conséquences que cela engendre.

« J'ai lu dans un livre qu'au Paléolithique (il y a environ 10 000 ans), le territoire correspondant à la France était peupléd'environ 50 000 habitants... et qu'il était surpeuplé !Je me demande comment cela est possible puisque, aujourd'hui, en France, il y a plus de 60 millions d'habitants…

et on ne parle jamais de surpopulation! »

1. Problématique : des situations-problèmes…

mais pourquoi ?2. Des situations-problèmes…

mais « c’est quoi exactement ? »3. Des situations-problèmes…

mais comment en trouver ?4. Des situations-problèmes…

mais comment les mener ?

• Internet

• GFEN

• LivresGérard De Vecchi,

Une banque de situations-problèmes, (2 tomes) Hachette

…Mais on peut aussi en inventer !

Apparaissent naturellement

« - Maîtresse, y m'a craché dessus !- Oui, mais ça fait pas mal, alors je peux ! »

Qu'en pensez-vous ?On ne pense qu'au mal physique (on peut faire mal à l'autre autrement que physiquement)

« - Maîtresse, il m'a donné une claque. - Oui mais j'ai dit pardon ! »

Doit-on gronder le deuxième enfant ? Débat : la politesse efface-t-elle l'acte ?

Faut-il rendre « ce qu'on nous a fait », comme certains papas ou mamans le disent à leurs enfants ? Débat : la politique de l'escalade : meilleure

Obéir... pour être libre ?« J'en ai marre de toujours obéir. Y a des choses qu'il faut toujours faire et que j'ai plus envie de faire ».

1. Pensez à une ou à quelques règles que vous n'avez plus envie de suivre.2. On les écrit, on en discute.3. Et si on ne suivait plus ces règles qui nous ennuient ?...Ce serait drôlement mieux ?

Qu'arriverait-il ou que pourrait-il arriver ?

Exemples de jeux de rôles

- Plus personne arrive à la même heure àl'école... et certains ne viennent plus du tout. Ceux qui viennent ne veulent travailler que sur les sujets qu'ils choisissent mais ils ne sont pas d'accord. Ils se rencontrent et parlent de la nouvelle situation.

- Un grand frère décide de prendre tout ce qu'il a envie, dans la maison, et d'aller vivre ailleurs. Il rencontre ses jeunes frères et sœurs et leur annonce qu'il va récupérer tout l'argent, la télévision, certaines affaires ne lui appartenant pas mais dont il a besoin...

• Ouverture sur l'analyse des règles que vous n'avez pas envie de suivre :

Ont-elles un rôle important à jouer ? Peut-on les éliminer ?

Peut-on les modifier pour qu'elles soient plus adaptées ? Et quelles sont les règles qui vous paraissent importantes à respecter ?

Juste changer un petit quelque chose

Provocation directe

- Régis a recopié un texte de Daniel Pennac qui s'intitule : « L'œil du loup. »« debout devant l'enclos du loup le garçon ne bouge pas le loup va et vient il marche de long en large et ne s'arrête jamais le loup pense il m'agace celui-là cela fait bien deux heures que le garçon est là debout devant ce grillage immobile comme un arbre gelé à regarder le loup marcher qu'est-ce qu'il me veut c'est la question que se pose le loup ce garçon l'intrigue il ne l'inquiète pas car le loup n'a peur de rien il l'intrigue qu'est-ce qu'il me veut »

- Margot : « On comprend rien ! »- Régis : « Pourtant c’est un auteur… il doit savoir écrire ! »

Contradiction avec acquis antérieurs

« Quelle horreur ! Quel drame ! Des automobiles défoncées, déchiquetées, renversées sur l'autoroute A4. De l'avis de notre journaliste, présent lors de cet effroyable accident nocturne, ces trois mots : « Du jamais vu ! ».Ce témoignage d'une victime : « Des coulées de boue impressionnantes, déferlant comme des vagues ». Lourd bilan, peut-être encore provisoire dû à cette catastrophe naturelle : 515 morts et 35 blessés graves. »Souligne les verbes conjugués en rouge.

Rupture et prise de conscience

Ce texte ne contient aucun verbe conjugué ! Nous avons affaire à des phrases nominales.

Malgré les interdits scolaires, il est possible de faire des phrases sans verbe ou sans verbe conjugué.

Les élèves prennent conscience que si le verbe n'existe pas, il est tout de même sous-entendu.

• ObjectifsDécouvrir et savoir utiliser la phrase nominale (qui ne contient pas de verbe conjugué) pour créer des effets rythmiques.Découvrir le type de textes qui l'utilise couramment.

Arts plastiques

On propose les dessins de l'aviateur du "Petit Prince"

« S‘il vous plait... dessine-moi un mouton... »1. D'après vous, quel est le mouton que le Petit Prince a choisi ?

• Non, celui-là il est déjà très malade.• Tu vois bien... Ce n'est pas un mouton,

c'est un bélier. Il a des cornes.• Celui-là est trop vieux.• C'est exactement celui-là que je voulais !

2. Mais pourquoi la caisse ?

Obstacle et ruptureC'est le dessin qui est le moins proche du mouton qui est le plus vrai, par rapport à sa vision, son envie.Peut-on représenter plus en en montrant moins ?

Faits contradictoires

Deux articles concernant la France

« De 1975 à nos jours, les Français ont gagnéplus d'une heure par jour de temps libre. A quoi le consacrent-ils ? Ils passent en moyenne 3 heures par jour devant la télévision, lisent en moyenne un journal chaque semaine et 13 livres par an, achètent 6 disques et vont 2 fois au cinéma. 2 Français sur 3 pratiquent régulièrement un sport et 2 sur 3 partent chaque année en vacances. »

Statistiques 2001

« En France, 1,3 million de travailleurs ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvretéet sont obligés parfois d'aller quémander de l'aide pour boucler les fins de mois. Mais comme ils sont nombreux à vivre en famille, leur entourage est aussi concerné. Au total, c'est plus de deux millions de personnes (dont plus de 800 000 enfants) qui sont touchés par cette pauvreté. »

Cécile Daumas, Libération, 27 novembre

2000

Alors, la France, un pays riche ?

• Obstacle et ruptureNe pas confondre pays riche et pays avec des riches

Et aujourd’hui ?De grandes inégalités persistent et le nombre de pauvres augmente : en 2007, non plus 800 000 mais environ 1 200 000 d'enfants qui ont un niveau de vie situé en-dessous du seuil de pauvreté !

Analyses ou opinions différentes

Christophe Colomb :"La rencontre de deux mondes"

- D'un côté de l'Atlantique : découverte, ouverture, apport de

civilisation.

- De l'autre côté de l'Atlantique : invasion, destruction, déculturation.

- Alors, la "découverte" de l'Amérique :Une démarche positive ? négative? ...les

deux à la fois ?

• Objectifs- Conséquences de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.- Savoir interroger un fait historique.-Ouverture sur le concept de "point de vue".

• RuptureOn peut ne pas analyser le même événementhistorique suivant le vécu et les valeurs que l’onpossède.

Contradiction sous-jacente

Il existe des bateaux en béton…qui flottent !

Résultats expérimentaux inattendus

Des glaçons identiques sont placés dans différents endroits (sur assiette, dans verre d'eau, sur plaque de métal, sur planche de bois, emballé dans laine, dans papier aluminium...).Lequel fondra le plus rapidement ?

Conception classique et rupture :« La laine chauffe »...

et c'est pourtant elle qui conservera le glaçon le plus

longtemps !

La laine ne chauffe pas, elle est un très bon isolant thermique ; elle conserve donc bien le "chaud"... mais aussi le "froid" !

ObjectifMieux comprendre ce qu'est :

la conduction de la chaleur,un isolant et un conducteur thermiques.

Réalité qui touche

Une vie que l'on ne peut même pas imaginer ?Si vous étiez né dans un village en Inde, il y a quelques années.« Si vous étiez né Indien... Imaginez un peu, ça ne coûte rien... Votre mère vous aurait mis au monde dans un coin de cabane, allongée sur un tas de guenilles ; le cordon ombilical, on vous l'aurait coupéavec un tesson de bouteille ou un couteau rouillé.A sept ans, votre mère vous ficelle un vieux torchon autour des hanches : finis les jeux insouciants dans la poussière et le soleil. Vous êtes un petit homme, on vous envoie aider votre père aux champs et garder les chèvres. Il n'y a pas d'école pour les petits paysans indiens : vous ne savez pas lire, ni écrire... encore heureux que vous soyez en vie, la moitié de vos petits copains d'enfance sont déjà dans l'autre monde.

A quinze ans, on vous marie avec une fille de treize, et vous voilà bientôt père de famille ; vous l'aimez bien votre petit garçon, vous en êtes fier, mais tant de maladies et de maléfices rôdent. Un jour, il reste allongédans un coin de la hutte et vous êtes là à vous morfondre, impuissant, ne sachant que faire. Pas de docteur ni de médicaments. Malgré les voisines, malgréles prières, les herbes et les tisanes, votre gosse crève là, sous vos yeux, d'on ne sait quoi.Et vous continuez d'exister. Vêtu d'un simple pagne, miné par le paludisme, abruti de chaleur, vous grattez quand même votre lopin de terre, bien heureux encore si vous en ayez un. Et si la mousson a tardé, votre unique repas disparaîtra. (...)Vous arrivez à vingt-sept ans, et c'est fini. Épuisé par la dysenterie et mille autres maux, vous cessez de souffrir... »Puis...

Défi

Tu ne sais pas le faire ?Eh bien, c’est justement pour cela qu’il faut tenter d’y arriver !

Pas lire une phrase ?…Lire une page !

Pas écrire ? …Écrire un livre !

Comprends rien en électricité ? …Fabriquer un moteur !

Transfo des situations-problèmes fausses

Que deviennent les plantes en hiver ?

L’hiver, beaucoup de plantes disparaissent…et pourtant on les retrouve au printemps suivant !

1. Problématique : des situations-problèmes…

mais pourquoi ?2. Des situations-problèmes…

mais « c’est quoi exactement ? »3. Des situations-problèmes…

mais comment en trouver ?4. Des situations-problèmes…

mais comment les mener ?

� Émergence des conceptions� Choix des productions� Confrontation :

questions et affirmations � hypothèses� Tri des problèmes, des hypothèses et

hiérarchisation :comment faire ?

� Travail en petits groupes :recherche et tentative de réponses aux

hypothèses (documents du maître qui est une "personne-ressource"… ou autres)

� Communication, analyse critique, validation� Structuration (texte de synthèse, schéma…)� Evaluation et métacognition (en transversal)

Situation-problème « Leviers »

� Comment faire ? (propositions, choix)� Recherche :- conception d’un modèle analogique- manipulations, tâtonnement…- essai d’explication et tentative d’en tirer

une règle� Communication, analyse critique,

validation� Généralisation, structuration� Evaluation (transfert) et métacognition

En Panoutsie : un pays original Les Panoutsiens ne trabulent jamais les djurks. En effet, ils ne se crustodent que de djiurn car, comme il y a beaucoup de blourk, la vilaille est rousdaille et flibuge.

Vous lisez ce texte et vous faites toutes les remarques que vous voulez.

• Quelques remarques d'élèves :« C'est écrit en charabia »« On ne comprend pas grand-chose mais quand même, il y a des mots qui sont faciles : « les Panoutsiens » ; on sait que c'est les habitants de Panoutsie ; c'est comme Parisiens et Paris. « Trabulent » ; on sait que c'est un verbe parce qu'il se finit par « ent » et il est entre ne et jamais. « Les djurks » ; c'est forcément un nom commun parce qu'il a un déterminant devant et pas de majuscule.« Ils » ; ça remplace les Panoutsiens.

Un certain niveau de formulation est atteint en ce qui concerne :- la formation des mots, - la reconnaissance de formes verbales (avec prise de conscience de la transitivité), - l'identification du groupe nominal, - l'identification de substituts du nom, ...- …mais aucune remarque n'est faite sur la présence et le rôle des connecteurs (« Les petits mots, ça sert pas à grand chose »avait dit un élève quelques jours avant).

• Proposition d'un défi à relever « Et si on essayait de remplacer tous les mots "en charabia" par de vrais mots : ce serait possible de raconter une toute petite histoire ? »

Nombreuses difficultésnon pas à cause de l'obligation de "traduiremais présence de plusieurs connecteurs de texte(en effet car, quand, comme).

Elèves voient maintenant le véritable problème :« On a du mal parce qu'avec en effet, on est obligéde trouver une phrase qui va avec la première »,« Il,faut que ça aille tout ensemble »,« Et puis il y a aussi car »...

Des échanges argumentes s'engagent : « Tu peux pas écrire ça. C'est comme si tu écrivais "j'aime pas l'école. En effet, il pleut". Ça veut rien dire ! ».

• Exemple de premier jet (insatisfaisant) « En égypte : un pays original. Les égyptien ne font jamais les gâteaux. En effet, ils ne se mangent que de serpents car comme il y a beaucoup de cuisiniers, la viande est cuite et dure ».

• Activité décrochée liée aux besoins

• Exemple de texte produit : « Les Chinois ne mangent jamais les animaux. En effet, ils ne se nourrissent que de riz car, comme il y a beaucoup de monde, la viande est rare et

Utilisations possiblesD'une manière générale : engager une réflexion sur la langue : la grammaire, ça sert à quelque chose- Définition de ce qu'est un texte- Production de textes

(en respectant des contraintes)- Identification de la nature des mots en fonction de leurs marques (indices morphosyntaxiques) et de leur place.- Identification des noms, verbes, connecteurs.- Prise de conscience de l'importance des connecteurs.(avec relations entre les différentes propositions, relations induites par les

Bateau en « papier catalogue » sur l’eau : « Il flotte »… mais, le lendemain, le bateau a coulé !

Problème : « Pourquoi le petit bateau flotte, puis coule ? Que se passe-t-il ? »

Plusieurs remarques (statut d’hypothèses) :« - Si on met des agrafes de chaque côté, il ne

se remplira pas d’eau et ne coulera pas.- Si on le fait plus petit, il sera plus léger et ne

coulera pas.- C’est pendant la nuit qu’il coule. »…

Observations et expériences inventées et réalisées. Résultats :

- Le bateau consolidé avec des agrafes coule.- Le tout petit bateau coule aussi.- Les bateaux coulent même le jour.

Deuxième vague de remarques � hypothèses :« - Parce qu’ils sont mouillés, ils coulent.

- Parce que c’est en papier, c’est pas très solide.

- Parce qu’il est léger… Oui mais les grands bateaux en fer ne coulent pas.

- Parce que l’eau ne peut pas pousser longtemps sur des papiers.

- Parce qu’il n’a pas la forme d’un bateau. »…Changer de papier… « pour voir » !Onze bateaux sont réalisés (papier aluminium, papier pour

photocopie, papier sopalin, papier journal, papier buvard, papier ciré, papier glacé, papier sulfurisé, papier catalogue, papier doré, papier kraft)..

Est-ce que tous les bateaux vont couler ?

« - Le papier en aluminium ne coulera pas parce qu’il est en fer.

- Le papier sopalin va tout de suite couler, c’est sûr parce qu’il va boire.

- Avis général : « Tous les bateaux vont couler sauf celui en papier aluminium parce qu’il est en fer. » = Conséquences observables

On met les bateaux à l’eau- bateau en papier sopalin coule tout de suite- 3 semaines après, 4 bateaux flottent encore« Les autres bateaux boivent l’eau, ils deviennent

lourds et coulent. Ils absorbent l’eau ». Puis ouverture sur concepts de perméabilité,

d’imperméabilité.

D’après : Huguette Farges, Ecole maternelle publique Rothschild, Compiègne.

EPS

1.Comment sauter le plus loin possible ?

Les élèves s'expriment :« - Plus on prend d'élan, plus on va sauter loin.

- Je vais partir de tout là-bas, pour arriver à fond. »

L'enseignant demande s'ils en sont sûrs.La réponse est positive.Et si vous vous trompiez ?

2. « Comment pourrait-on faire pour tester les deux hypothèses ?»Le maître et les élèves se mettent d'accord. On définira, par exemple, 3 zones d'élan (qui peuvent être de 5 mètres, 10 mètres et 20 mètres ) ; chaque élève aura droit à 3 essais par zone ; chacun pourra comparer les effets de la distance d'élan sur la performance en saut en longueur. Pour que l'accumulation de fatigue des sauts successifs ne fausse pas les résultats, la moitié des coureurs commencera par la prise d'élan la plus courte et l'autre moitié par la plus longue et on comparera les résultats.

Résultats : c'est en utilisant la distance d'élan la plus courte qu'en moyenne ils obtiennent les

- Obstacle« Pour sauter loin, il faut prendre beaucoup d'élan. »

Zone d'élan adéquate permet de créer et conserver une vitesse de course pour impulsion vers le haut et vers l'avant

3. Quelques réactions d'élèves :« - Je croyais vraiment que c'était le contraire !

- A 10 mètres on arrive à décoller alors qu'à 30 mètres on est crevé.

- Plus on part de loin plus on dépense d'énergie.- Plus on part de loin, plus on est entraîné par

son élan et moins on arrive à sauter »

Education musicale

• ObjectifsDépasser l'horreur que l'on a, ou que l'on a eue, pour lesolfège.Découvrir que chacun est capable de lire la musique...même sans avoir fait de solfège.

1. Je vous parie que tout le monde peut lire une partition ! Je vous propose de mettre en relation trois textes musicaux de chansons très connues, avec leurs titres. Il va s'agir de trouver à quel air correspond telle ou telle phrase musicale écrite.

Les textes choisis sont courts et connus (refrain). Les chansonschoisies sont très variables dans leur rythme et leur style.

2. Chacun, lorsqu'il a trouvé à quel air correspond ce qui est écrit sur la portée, explique comment il a fonctionné.

• RuptureComment peut-on concevoir que l'on puisse lire la musiquesans en maîtriser les bases ?

Repères : ça monte ou ça descend, notes répétées restant à la même hauteur, intervalles plus ou moins grands...Jubilation de la découverte.Une porte s'ouvre : la lecture de la musique, ce ne sont plus des notes séparées que l'on apprend par cœur, qui sont assemblées laborieusement par

Transférer

ASTRAPI N° 433

Aide

L’élève n’est pas seul !

"Aider un élève" c’est…en faire le moins possible

mais suffisamment pour qu’il puisse atteindre son but

Métacognition

- Ce que j’ai fait, ce que j’ai trouvé, à quoi ça peut me servir

- Comment j’ai fait, quelle a été ma démarche et comment je pourrais la réutiliser

Métacognition se prépare

- Statut de l'erreur- Moments de « vie de classe »- Description de ce que l'on fait

(et comparaison des stratégies)- Analyse de ce que l’on a appris

(à travers ce que l'on a fait)... Puis réflexion sur

son propre fonctionnement son propre cheminement

Règles de travail de groupe(élaborées par des élèves)

• Les groupes doivent se mettre tout de suite au travail.• Le ton ne doit pas être agressif.• Tout le monde doit parler et aussi écouter les autres. Quand quelqu'un ne dit rien, il faut lui demander ce qu'il en pense.• II ne faut pas se couper la parole.• II faut argumenter ce que l'on dit.

• Les réponses doivent venir de la réflexion de tous.• La disposition des tables doit se faire rapidement.• Chacun doit pouvoir lire tous les documents.• Quand quelqu'un ne comprend pas bien, on doit l'aider.• II faut définir les rôles : nommer un rapporteur et un gestionnaire du temps.

En conclusion…

Guidage : on balise le parcours (activités àeffectuer, manière de les effectuer et ordre d’exécution).Guidance : aide pour que l’élève construise son questionnement, élabore sa démarche, analyse ses résultats, aille au bout des problèmes à résoudre, réfléchir sur la démarche qu'il a suivie...

Le guidage empêche la recherche et ouvre sur la dépendance.La guidance favorise la recherche et ouvre sur l'autonomie.

"Etre cultivé" …Avoir une réponse à un grand nombre de

questions ponctuelles…ou Avoir construit et continuer de construire

des outils et des compétences qui permettent :

- de trouver les connaissances dont on a besoin (recherche et traitement de l’information)- d’analyser le monde qui nous entoure et d’agir sur lui (citoyenneté)

"Inculture du détail" ou culture de l’analyse critique et de l’action ?

Le plus difficile… OSER ?

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles !

Sénèque.