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13 13 CONCOURS D’AVRIL Emotions partagées On vous l’accorde, la jaquette est un tantinet kitch. Mais c’est pour accentuer ce que promet le coffret WonderBox retenu comme prix ce mois-ci : « de ma- gnifiques moments de bonheur à vivre les yeux dans les yeux ». Ne boudons donc pas ces 320 plaisirs qui vont de la dégustation de vins, chocolats, sushis ou thés à des soins relaxants ou à des divertissements spor- tifs (quittez-vous des yeux pour profiter de ces derniers, ce sera plus sûr)… Bref, toute une gamme d’expériences à vivre en amoureux. Ou en amis, personne ne dira rien. Comme d’habitude, pour prendre part au tirage au sort qui désignera l’heureux ou l’heureuse gagnante des « Moments en duo », il faut d’abord trouver la bonne réponse parmi les propositions multiples ci-dessous (et comme d’habitude également, la réponse se trouve tout simplement dans un article récent). La question d’avril Le Centre belge d’information pharmacothérapeu- tique, le CBIP, a tout récemment offert à ses pages web un lifting de printemps. Une nouvelle section a germé par la même occasion. Elle propose des modules d’apprentissage en ligne sur – c’est la spé- cialité maison, bien sûr – les médicaments. Cette nouvelle plate-forme s’appelle : A/ L’Auditoire B/ L’Amphithéâtre C/ L’Auditorium vie@home attend vos réponses jusqu’au 10 mai 2019 Concours vie@home (abonnement gratuit) • Un seul prix par gagnant. Une même adresse e-mail ne peut être utilisée qu’une seule fois par concours. • Les lots sont précisés dans la présentation du concours du mois, dans la newsletter vie@home et sur son site. En aucun cas, ils ne pourront être échangés contre d’autres prix, ni contre des espèces. • Les frais de port sont à la charge de vie@home. La revue ne peut être tenue pour responsable en cas de dommages aux cadeaux durant leur acheminement ou de non-réception, imputables à des problèmes dans le chef de La Poste ou d’un autre prestataire d’expédition. • Le simple fait de participer à ce jeu implique l’acceptation pleine et entière de son règlement ainsi que l’inscription à notre newsletter. n°81 - avril 2019 A s’en lécher les doigts A qui ira la dégustation de chocolat mise en jeu par vie@home le mois dernier ? C’est Madame Muriel Moens, référente pour la démence et ergothérapeute à la MRS Nazareth, qui a été désigné/e par le sort, après avoir correctement répondu à la question de mars. Ce sont bien les urgentistes (réponse C/) qui ont glissé au KCE l’idée d’enquêter auprès de ceux qui, à titre professionnel ou personnel, côtoient des personnes âgées et, parfois, nourrissent des soupçons de maltraitance. Bravo et attention à la crise de foie ! MALTRAITANCE… MAIS ENVERS QUI ? LES SOINS LONGUE DURÉE, CES MAL AIMÉS LE CBIP OUVRE SON « AUDITORIUM » L’ORTHOPTISTE-OPTOMÉ- TRISTE À LA RESCOUSSE CONCOURS AGENDA

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CONCOURS D’AVRIL

Emotions partagées

On vous l’accorde, la jaquette est un tantinet kitch. Mais c’est pour accentuer ce que promet le coffret WonderBox retenu comme prix ce mois-ci : « de ma-gnifiques moments de bonheur à vivre les yeux dans les yeux ». Ne boudons donc pas ces 320 plaisirs qui vont de la dégustation de vins, chocolats, sushis ou thés à des soins relaxants ou à des divertissements spor-tifs (quittez-vous des yeux pour profiter de ces derniers, ce sera plus sûr)… Bref, toute une gamme d’expériences à vivre en amoureux. Ou en amis, personne ne dira rien.

Comme d’habitude, pour prendre part au tirage au sort qui désignera l’heureux ou l’heureuse gagnante des « Moments en duo », il faut d’abord trouver la bonne réponse parmi les propositions multiples ci-dessous (et comme d’habitude également, la réponse se trouve tout simplement dans un article récent). La question d’avril Le Centre belge d’information pharmacothérapeu-tique, le CBIP, a tout récemment offert à ses pages web un lifting de printemps. Une nouvelle section a germé par la même occasion. Elle propose des modules d’apprentissage en ligne sur – c’est la spé-cialité maison, bien sûr – les médicaments. Cette nouvelle plate-forme s’appelle :

A/ L’Auditoire

B/ L’Amphithéâtre

C/ L’Auditorium

vie@home attend vos réponses jusqu’au 10 mai 2019

Concours vie@home (abonnement gratuit) • Un seul prix par gagnant. Une même adresse e-mail ne peut être utilisée qu’une seule fois par concours. • Les lots sont précisés dans la présentation du concours du mois, dans la newsletter vie@home et sur son site. En aucun cas, ils ne pourront être échangés contre d’autres prix, ni contre des espèces. • Les frais de port sont à la charge de vie@home. La revue ne peut être tenue pour responsable en cas de dommages aux cadeaux durant leur acheminement ou de non-réception, imputables à des problèmes dans le chef de La Poste ou d’un autre prestataire d’expédition. • Le simple fait de participer à ce jeu implique l’acceptation pleine et entière de son règlement ainsi que l’inscription à notre newsletter.

n°81 - avril 2019

A s’en lécher les doigts

A qui ira la dégustation de chocolat mise en jeu par vie@home le mois dernier ? C’est Madame Muriel Moens, référente pour la démence et ergothérapeute à la MRS Nazareth, qui a été désigné/e par le sort, après avoir correctement répondu à la question de mars. Ce sont bien les urgentistes (réponse C/) qui ont glissé au KCE l’idée d’enquêter auprès de ceux qui, à titre professionnel ou personnel, côtoient des personnes âgées et, parfois, nourrissent des soupçons de maltraitance. Bravo et attention à la crise de foie !

MALTRAITANCE… MAIS ENVERS QUI ?

LES SOINS LONGUE DURÉE, CES MAL AIMÉS

LE CBIP OUVRE SON « AUDITORIUM »

L’ORTHOPTISTE-OPTOMÉ-TRISTE À LA RESCOUSSE CONCOURS AGENDA

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10 ièmeSYMPOSIUM DE L’AFRAMECO

>> ACCUEIL DÈS 08h30

09h00 Introduction par le Dr Jean-François MOREAU, Président de l’Aframeco.

09h15 Actualités de Soins Palliatifs en Maison de Repos. par le Dr Corinne VAYSSE-VAN OOST, Médecin en Soins Palliatifs et MCC à Wavre.

10h00 Des histoires à raconter et à partager ! par le Dr Gérard MARIN, Past-Président de l’Aframeco.

>> PAUSE-CAFÉ - 10H45

11h15 Vécu du patient : Ethique narrative et demande d’euthanasie. par le Dr Dominique LOSSIGNOL, Médecin interniste à l’Institut Bordet.

12h00 Vécu du soignant à l’écoute du patient. par le Dr Raymond Gueibe, psychiatre-éthicien.

>> LUNCH DE CLÔTURE - 13H00

« FIN DE VIE EN MAISON DE REPOS : CHOISIR POUR NE PAS SUBIR »

Participation : • Gratuité pour les membres en ordre de cotisation. • 75 euros pour les médecins. • 40 euros pour les autres participants.

Inscription obligatoire par mail : [email protected]

L’INSCRIPTION NE SERA VALIDÉE QU’APRÈS PAIEMENT AU COMPTE BE47 0015 1160 7580 DE L’AFRAMECO, avec la mention « symposium 2019 », ainsi que le(s) nom(s), prénom(s) et fonction(s) (MCC, DIR, INFI,...) du ou des participants.

ADRESSE DU JOURChâteau de la Tournette - Chemin de Baudemont, 21 - 1400 Nivelles

067/89.42.66 - www.tournette.com

Autoroute E-19 Paris-Bruxelles • Sortie 18 - Nivelles Nord • Suivre « Tournette », itinéraire fléché.

• Accréditation demandée en éthique et économie pour les médecins. • Formation continue pour les MCC.• Reconnaissance demandée pour les directeurs de MRS.• Attestation de présence pour le personnel soignant.

04SAMEDI

MAI2019

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vie@home vous arrive à un rythme bimensuel, en format compacté. Plus léger qu’avant, certes, mais plus fréquent. Et toujours aussi réactif à l’actu sectorielle.

Il possède depuis 2017 un site flambant neuf, taillé pour être consulté également depuis vos smartphones et tablettes, facilitant l’accès aux articles grâce à une fonction

de recherche et un nuage de mots clefs.

Vous pouvez également y retrouver les archives de vie@home ancienne formule, ses fiches thématiques nutrition, échelles d’évaluation et cancers au grand âge, ainsi que ses modules vidéo

didactiques, appuyant les MCC dans leur mission de formation des personnels de MRS.

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Société Scientifique de Médecine Générale

Contenus rédactionnelsJohanne Mathy, rédactrice en chef [email protected]

Secrétariat et agendaCristina [email protected]/533.09.84

Mise en page, infographies, production et expéditionIsabelle André [email protected]

Images - fotolia

Régie [email protected] Toute reproduction des textes et des photos

est interdite, sauf autorisation écrite de l’éditeur.

Editeur responsableDr Thomas Orban, SSMG,

rue de Suisse 8, 1060 Bruxelles02/533.09.84

Le média des professionnels de l’accompagnement de la personne âgée

Publication digitale bimensuelleConsultable sur www.vie-at-home.be

Abonnement gratuit sur inscription

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MALTRAITANCE DES AÎNÉS

Oui, mais lesquels ? Quand on associe les concepts de mauvais traitements et de grand âge, on imagine spontanément une maltraitance unidi-rectionnelle, subie par l’aîné et plon-geant (notamment) ses racines dans la mise sous pression de l’aidant. Le Pr Sophie Ethier, de la Faculté des sciences sociales de l’université Laval, au Québec, s’est toutefois penchée sur ce qu’elle qualifie de « réalité invisible », d’« angle mort de la recherche dans les soins et ser-vices de première ligne » : la maltraitance vécue par les proches aidants (inversion d’ori-gine contrôlée…). @ Johanne Mathy

« Je suis content d’aller au square avec ma Tatie... - Quel crétin ce gamin ! » Le film Tatie Danielle a fait d’une aïeule acariâtre une icône du cinéma français. Une rosse prompte au chantage affectif, prenant un malin plaisir à bri-mer son entourage, de la gouvernante souffre- douleur aux neveux chez qui elle s’installe. Tatie humilie ceux qui l’approchent, puis finissent par s’encourir. Ce qui exacerbe la solitude qui est - sans doute - le terreau premier de son aigreur.

D’autres parents ou enfants dévoués mordent sur leur chique, comme l’a constaté le Pr Ethier, quand bien même ils sont malmenés par leur aidé. Elle s’est concentrée sur deux types d’ai-dants : ceux qui accompagnent une personne dépendante âgée de plus de 65 ans et ceux qui accompagnent une personne dépendante de n’importe quel âge dès lors qu’ils ont eux-mêmes dépassé la cinquantaine. Sa recherche-action, qui s’inscrit dans de plus vastes travaux qui du-reront encore deux ans, est financée par le pro-gramme ministériel QADA, « Québec ami des aînés ». Elle commence à en diffuser les constats.

n°81 - avril 2019

MALTRAITANCE… MAIS ENVERS QUI ?

LES SOINS LONGUE DURÉE, CES MAL AIMÉS

LE CBIP OUVRE SON « AUDITORIUM »

L’ORTHOPTISTE-OPTOMÉ-TRISTE À LA RESCOUSSE CONCOURS AGENDA

De quoi ne pas mobiliser 1,2 million de prosVoici quelques statistiques apéritives, pour planter un dé-cor canadien qui ne se révèle pas si dépaysant. Un quart des Québécois de plus de 15% joueraient les aidants 2 heures semaine, 4 fois sur 10 sans l’avoir réellement choisi. Chez 25% des aidants naturels, la tâche requiert au moins 10 heures hebdomadaires. Une bonne moitié des aidants appartiennent à ce qu’on appelle la géné-ration sandwich (entre 45 et 64 ans) et 56% travaillent encore (quitte à réduire le temps de travail - et y perdre en revenus). Les femmes sont plus représentées (quasi 60%) et subiraient davantage les effets de cette occupa-tion (épuisement, appauvrissement…).

Au Canada aussi, le boulot abattu par les aidants a une valeur économique indéniable: faute de ces renforts « profanes », il faudrait embaucher à l’échelle du pays 1,2 million de soignants professionnels temps plein. L’apport des aidants est chiffré à 4 à 10 milliards de dollars par an.

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Pression psychologique, propos humiliants…La recherche s’est appuyée sur une recension de la lit-térature, sur une quinzaine d’entretiens individuels avec des aidants houspillés, ainsi que sur les enseignements tirés de différents groupes de discussion (à la fois avec des professionnels du secteur et avec des aidants). A l’automne, les travaux se prolongeront par la tenue de trois forums régionaux, pour discuter des résultats et définir des outils d’intervention qui seront validés en 2020.

Que nous apprend la littérature scrutée par la chercheuse ? Une étude américaine, pu-bliée en 2008, estime à 29% la part d’ai-dants qui seraient victimes de maltrai-tance au cours de leur expérience d’ac-compagnement d’un proche. Si les 2/3 des études ne définissent pas précisément ce que recouvre la notion, diverses façons de dépasser les bornes ont été répertoriées. La violence psychologique et les agressions (ver-bales ou non verbales) portant atteinte à la dignité ou l’estime de soi de l’aidant, par exemple, reviennent souvent. Sont aussi rapportées des formes d’exploitation financière et matérielle (soit le fait d’uti-

liser sans son consentement l’argent ou les biens de l’aidant) et de violence physique et sexuelle, pouvant inclure poussées, coups, bousculades, morsures…

Perte d’autonomie… et de pouvoir Dans les profils d’aidés bourrus et maltraitants, on retrouve notamment des conjoints présentant des troubles cognitifs (pour mémoire, l’Alzheimer s’accom-pagne majoritairement d’apathie, mais on observe aussi de l’agitation et de l’agressivité) ou psychiatriques, ainsi que des conjoints s’étant rendus coupables antérieure-ment de violence conjugale.

La littérature indique que, dans un binôme aidant-aidé, des facteurs de risques spécifiques sont à l’œuvre. Sur le plan relationnel, par exemple, joue le passif propre à l’histoire de chaque tandem. Mais les frustrations dues au ‘déséquilibre de pouvoir’ entrainé par la dépendance peuvent aussi faire le lit des réactions agressives. Et l’ai-dant ne bénéficie pas d’un soutien adéquat, psycholo-

gique par exemple, pour décrypter et gérer les changements de comportement de son

parent.

Diverses sources, dont une surprenante

Voyons à présent ce que la chercheuse a consta-té par elle-même. A l’issue d’entrevues en face-to-face avec 15 aidants, essentielle-ment des femmes de 61 ans en moyenne, complétées par des

focus groups avec une quarantaine d’interve-

nants professionnels et une petite centaine d’ai-

dants, le Pr Ethier conclut que la maltraitance envers les

aidants existe bel et bien, mais sans être complètement intégrée ni

toujours abordée ouvertement. Ce serait même plutôt le silence qui entoure la problématique, en raison de valeurs sociétales et personnelles.

CHAQUE BINÔME AIDÉ-AIDANT A UN PASSIF RELATIONNEL. LES FRUSTRATIONS DUES AU ‘DÉSÉQUILIBRE DE POUVOIR’ EN-TRAINÉ PAR LA DÉPENDANCE FONT LE LIT DES RÉACTIONS AGRESSIVES.

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4 n°81 - avril 2019

Cette maltraitance peut avoir diverses sources.

• Emaner de l’aidé lui-même, on l’a vu plus haut. Ce-lui-ci peut se montrer ingrat, abusif, dénigrant, ex-clusif - en ce sens qu’il rejette tous coups de main à domicile hormis ceux prodigués par l’aidant, en mode « pas d’étrangers dans mes murs ». Il peut aussi refu-ser de payer des dépenses engagées par l’aidant.

• La maltraitance peut également venir des institutions (réseau de santé, services sociaux, établissements…), quand un aidant s’entend dire qu’il aurait été « encore bien capable de garder son parent quand même ! ». Ou quand il y a négation de son expertise de l’état de son protégé par les soignants professionnels, qu’il est considéré comme l’emm… de service par les équipes.

• L’entourage peut lui aussi mettre un grain de sel néga-tif, s’il critique toute initiative de l’aidant, ne lui prête jamais main forte, minimise sa charge (ou, commo-dément, l’encense : « aaaah tu es irremplaçable, moi je n’y arriverais pas ! » - une façon de ne jamais se mouiller…), feint d’ignorer que l’aidant est malmené, ou qu’il assume certains frais liés aux soins.

• Enfin, force est d’admettre que l’aidant peut très bien constituer une source de maltraitance pour lui-même !

Ou plutôt de négligence. Accaparé par sa tâche, il en oublie ses propres besoins. Il s’immerge dans son rôle, le normalise, avec parfois un jusqu’au-boutisme qui épuise.

Tout ceci a, comme vie@home l’a développé dans de précédentes éditions, des répercussions documentées sur la santé physique de l’aidant. Mais l’impact est bien réel aussi sur sa santé mentale (avec une diminution de l’estime de soi), au niveau social et affectif (isolement, difficulté à entretenir une relation amoureuse…) et pro-fessionnel (absentéisme, interruption de carrière, reve-nus moindres…)

Apprendre à être fier La chercheuse canadienne préconise, comme réponse à la problématique, d’y sensibiliser divers publics, no-tamment les jeunes et les étudiants de la sphère santé. Pourrait aussi faire partie de cette campagne, en ciblant cette fois les aidants, un outil d’auto-dépistage de la maltraitance. Un quizz, par exemple, pour se recon-naitre - ou pas - comme aidant peu respecté.

Elle propose de promouvoir la notion de bientraitance envers les aidants proches, ce qui suppose un change-ment de perception puis des actions concrètes, comme des mesures socio-politiques de reconnaissance et de soutien des aidants. Pour aider cette notion de bientrai-tance à percer, il faut s’atteler à corriger diverses habitu-des et attitudes auprès des sources possibles de maltrai-tance dont question plus haut, de l’environnement aux institutions, en passant par l’aidé lui-même et les autres proches qui chicanent sans quitter le balcon.

Pour ce qui est des premiers concernés, les aidants themselves, Sophie Ethier leur propose d’assimiler le fait que la bientraitance (envers eux) est un droit. Elle sug-gère qu’ils apprennent à s’auto-valoriser, être fiers de ce qu’ils font mais aussi d’accepter leurs limites et le fait de recevoir eux-mêmes de l’aide. @

IL FAUDRAIT QUE LES AIDANTS ASSIMILENT LE FAIT

QUE LA BIENTRAITANCE (ENVERS EUX) EST UN DROIT.

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PERSPECTIVES

La MR(S) du futur, un acteur qui s’ouvre et propose ?

La Belgique ne dépense pas forcé-ment moins que ses voisins pour ses soins de santé, mais l’affectation des moyens n’est pas en phase avec la transition démographique et épidé-miologique. Beaucoup de patients, notamment des malades chroniques et des personnes âgées, sont pris en charge en hôpital aigu alors qu’idéale-ment, ils ne devraient pas y être. C’est là l’un des constats majeurs d’une étude réali-sée par Antares Consulting, mandaté par ING. @ J.M.

Eduard Portella, co-fondateur du bureau de consultance, est lui-même médecin, versé en épidémiologie. Lors du récent Salon Soins et Santé de Namur, il a suggéré aux gestionnaires de MRS de se détacher des problèmes opé-rationnels du quotidien pour scruter des horizons plus lointains et voir quelles opportunités émergentes - d’évo-luer, de se réinventer… - sont à saisir.

Trop de monde au mauvais endroitLa Belgique, fait-il remarquer, n’a pas les structures adé-quates pour les épisodes de moyen et long séjour. Des personnes âgées, fragiles…, des patients chroniques, complexes… se retrouvent dans les hôpitaux aigus, et y restent en convalescence. Soit un volume de soins signi-ficatif, qui absorbe proportionnellement pas mal de bud-get, alors que ce n’est pas toujours là la prise en charge la plus appropriée. Ni d’ailleurs l’environnement où les premiers intéressés voudraient se trouver !

Antares Consulting a mis des ordres de grandeur sur le phénomène. En partant de données Inami et en s’intéressant à des pathologies comme l’insuffisance cardiaque, le diabète ou la BPCO, il a calculé que

A CONDITION D’AVOIR LA TAILLE SUFFISANTE POUR AFFRONTER DE

NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS, LES MR(S) DE DEMAIN NE

POURRAIENT-ELLES PAS DEVENIR UN MAILLON DANS LA CHAÎNE DE DISPENSATION DES SOINS ?

ET POUR LES SERVICES, UN PÔLE LOGISTIQUE LOCAL ?

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« 5% des lits aigus sont occupés par des malades chro-niques. 17% des journées sont réalisées par des patients admis plus de 3 fois sur l’année pour le même motif et 19% par des patients qui sont là pour plus de 30 jours - un taux qui atteint 27% si on prend comme critère une durée de plus de 20 jours. »

Avec l’espérance de vie qui s’allonge, avec les traite-ments du cancer et la capacité de survie qui s’améliorent (et des « survivants » qui se concentrent pour moitié dans les tranches d’âge supérieures à 75 ans, d’après

le New England Journal of Medicine), la tendance n’est pas prête de s’infléchir.

Pour Eduard Portella, cette évolution oblige à repenser le système actuel, à ne pas excentrer le médico-social (prise en charge en MR(S) ou à domicile), au contraire. Graviteraient autour de ce cœur différents « espaces », dont le sub-aigu, pour faire de la réadaptation, et le chronique, pour anticiper et limiter les décompensa-tions. Puis pourrait se créer tout un écosystème de soins complexes (cf. infra).

n°81 - avril 2019

25% des gens, 70% des coûts Citant une étude 2018 des mutualités libres, Antares Consulting pointe le fait qu’un quart de la population, les patients atteints de maladie(s) chronique(s), consomme 70% des ressources, et que le phénomène s’est renforcé ces dernières années.

Dépenses dans le système de santé par type de service en volume, 2017

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Hospitalisation classique

Labo, image, pharma…

Soins ambulatoires et hôpital de jour

Soins (de santé) de

longue duréePrévention

Belgique 29,0% 25,8% 21,4% 21,5% 2,4%

Moyenne 25,4% 22,2% 28,5% 20,9% 3,0%

Source: Statistiques de l’OCDE sur la santé 2017.

54,8%

47,6%

Dépenses dans le système de santé par type de service en volume, 2017

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7 n°81 - avril 2019

La longue durée moins gâtéeLa Belgique a des dépenses en santé (10,4% du PIB) qui la placent dans ventre mou européen. Si l’investissement est correct, la structure des coûts s’écarte par contre de ce qu’on observe alentours. « Notre pays dépense beaucoup dans ce qui est cher », schéma-tise Antares Consulting. Elle consacre 55% de moyens aux dépenses ‘hospitalisation + laboratoire, imagerie, pharmacie’, là où la moyenne OCDE est de 48%, et ce, au détri-ment de l’ambulatoire.

L’investissement dans les soins de longue durée (en MRPA, MRS, court séjour et domi-cile) atteint 2,2% du PIB, contre 2,9 dans les pays scandinaves. « Or, quand on fait des études de satisfaction sur l’état de santé et la qualité de vie des patients en Europe, elles sont assez positives, mais on voit une corrélation entre la bonne santé perçue et ce que le pays dépense en soins de longue durée. » Cette satisfaction tient aussi, du reste, à la brièveté des séjours à l’hôpital.

« Devenez une force de proposition ! »Les MRS pourraient-elles faire partie de la solution aux problèmes de prise en charge peu pertinente dans les hôpitaux ? Sans doute. A l’étranger, les au-torités s’efforcent d’entourer la part de population se retrouvant indûment dans des lits aigus par un écosystème de soins complexes, où différents in-tervenants de santé et d’aides évoluent. « Selon les endroits, on parle d’intégration, de continuum de soins… ».

Dans ce contexte, peut-être les maisons de repos pourraient-elles diversifier leur portefeuille et, en quelque sorte, sortir de leurs murs avec des coûts

marginaux ? « Devenir des sortes de plateformes lo-gistiques pour étendre alentours des services vers le domicile ? », s’interroge l’expert.

Il cite, à l’étranger, l’expérience d’un EMS suisse (un établissement médico-social) qui s’ouvre sur le quartier, accompagnant également les aînés du voi-sinage. Il devient progressivement une sorte de pôle local, avec des animations portes ouvertes, des livrai-sons de repas dans le périmètre proche, des conseils aux habitants vieillissants (par exemple sur les aides publiques à demander), des dépannages infirmiers au besoin… Eduard Portella recommande au secteur de « devenir une force de proposition » vis-à-vis des décideurs/payeurs. @

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11,1 infirmiers par 1.000 habitants Attention, avertit Antares Consulting, à la dimension ressources humaines s’il s’agit de redessiner les contours des soins longue durée. Le personnel infirmier, déterminant, doit suivre. « Or, le taux d’infirmiers par 1.000 habitants, en Belgique, se situe dans la partie basse des pays comparables. » Toujours selon des données l’OCDE, nous en sommes à 11,1, quand l’Allemagne est à quasi 13 et la Suisse à 17, par exemple. Eduard Portella rappelle la latence, dans la santé, entre une décision de « produire » des diplômés et le moment où les bras sont effectivement disponibles sur le marché.

Forte hétérogénéité de l’utilisation des MRS/MRPA selon l’arrondissement…

25

Source : IMA-AIM, Atlas

Prise en charge résidentielle, 65 ans et plus 2016 - Arrondissements

… mais présence complémentaire avec les soins infirmiers à domicile

26

Source : IMA-AIM, Atlas

Soins infirmiers à domicile, 65 ans et plus 2016 - Arrondissements

> Antares Consulting, s’appuyant sur les données de l’Atlas intermutualiste, pointe une forte hétérogénéité dans la taux de prise en charge résidentielle (en MR(S)) selon

les arrondissements. Mais une présence complémentaire des soins infirmiers à domicile se dessine.

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22.02.19 > 05.01.20

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Le mois passé, le CBIP, c’est-à-dire le Centre belge d’infor-mation pharmacothérapeutique, a relooké son site web – sur lequel, pour mémoire, les prescripteurs peuvent

trouver le Répertoire commenté des médicaments. Mais il y a également greffé une nouvelle section : l’« Audito-rium », qui distille des modules d’apprentissage.

n°81 - avril 2019

Depuis fin mars, le CBIP propose aux prestataires de soins des e-learnings sur le bon usage des médicaments. Groupés sur sa nouvelle plateforme baptisée l’« Auditorium », les mo-dules interactifs - au nombre de 4 à ce jour - durent une demi-heure. L’un d’eux se concentre sur l’approche non médica-menteuse des troubles du comportement liés à la démence. @ J.M.

MÉDICAMENTS

Une demi-heure d’interactivité en ligne

MALTRAITANCE… MAIS ENVERS QUI ?

LES SOINS LONGUE DURÉE, CES MAL AIMÉS

LE CBIP OUVRE SON « AUDITORIUM »

L’ORTHOPTISTE-OPTOMÉ-TRISTE À LA RESCOUSSE CONCOURS AGENDA

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On notera notamment la disponibilité d’un thème ‘troubles du comportement liés à la démence’, qui englobe les approches non médicamenteuses du pro-blème, l’usage des psychotropes le cas échéant, leurs alternatives et la façon de les stopper progressivement.

Le module est composé de six parties, qui se suivent dans un ordre (chrono)logique, depuis la description des troubles en question jusqu’au thème de l’arrêt du trai-tement. Il se referme par un test de connaissances final.

En substance, le module souligne que la médication est d’une efficacité limitée en cas de troubles du com-portement liés à une démence. Il est possible de mettre en œuvre un plan par étapes pour une prise en charge non pharmacologique, passant par l’augmentation de l’exercice physique, de l’activation sensorielle ou des interactions sociales, par exemple.

Quand les médicaments semblent la seule solution, on peut commencer par envisager un traitement d’essai

par analgésiques. La prescription d’antipsychotiques devrait, dès le départ, s’accompagner de la définition d’une date à laquelle une tentative d’arrêt sera effec-tuée. Les avantages à long terme de ces spécialités sont en effet moins évidents que leur apport à court terme.

Et vous, que feriez-vous ? Tant le plan par étapes que le schéma d’arrêt peuvent être téléchargés et imprimés, à partir de la dernière partie de l’e-learning. Les rappels théoriques que dis-tillent les modules du CBIP sont entrecoupés de cas cliniques, préanalysés ou livrés « bruts » pour placer le participant devant un dilemme (c’est le principe de la section interactive « Place à la pratique !»). Dès lors, à vous de « jouer ».

Pour les médecins, l’accréditation a été demandée (0,5 CP qui apparaitront dans le dossier d’accréditation en ligne dans les 30 jours suivant le visionnage - complet - du module). A noter : on peut entrer dans l’Auditorium quand bien même on n’est pas médecin. @

n°81 - avril 2019

A la même adresse Parmi les contenus offerts par le CBIP figure notamment un ouvrage de référence dans le domaine de la prescription appropriée au sujet âgé, conçu par des généralistes et des phar-maciens : le « Formulaire de soins aux personnes âgées » Il était anciennement appelé le « Formulaire MRS » de Farmaka. La sélection de médicaments qui y est exposée ne se veut pas limitative « et encore moins coercitive », commente le CBIP. Elle a pour ambition d’inviter à une prescription réfléchie, évitant comme vous vous en doutez une polymédication inutile et potentiellement dangereuse.

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ACTU EN BREF

Une branche de plus pour régler les lunettesA part les cheveux blancs et la canne, de quel attribut pare-t-on un person-nage dont on veut souligner l’âge respectable ? De lunettes, pardi. Mais il arrive que celles-ci ne soient plus du tout adaptées à la vue de leur proprié-taire. Si c’est en raison du temps d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmo que l’aîné renonce à les faire ajuster, l’apparition - imminente - d’une nouvelle branche paramé-dicale pourrait faire évoluer la donne. @ J.M.

Les troubles de la vision sont fréquents dans la popula-tion âgée. Ils impactent négativement la qualité de vie et l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne. Néanmoins, il apparait qu’une partie des aînés, peut-être parce qu’ils considèrent que le déclin visuel est nor-mal l’âge avançant, ne font plus vérifier au fil du temps l’adéquation des lunettes qu’ils portent.

Fin 2018, chez nos voisins français, une étude menée par l’Inserm en collaboration avec un fabricant de verres de lunettes, a révélé que 40% des plus de 78 ans portaient des verres inadaptés à leur vue. Il y a peu de raisons de penser que la Belgique soit épargnée par le phénomène. Si ce sont les délais d’attente chez un ophtalmo qui en-tretiennent la négligence de nos concitoyens âgés, le problème pourrait être bientôt allégé par la création d’une nouvelle profession paramédicale : l’orthop-tiste-optométriste. La ministre de la Santé Maggie De Block promet - encore pour avril et avec entrée en vi-gueur à 10 jours - un arrêté royal qui définira les exi-gences de formation et les tâches de ce métier qui va, dit-elle, améliorer la qualité des soins oculaires à la po-pulation.

Il se trouve qu’actuellement, en Belgique, seuls les oph-talmologues et les orthoptistes sont autorisés, d’un

point de vue juridique, à réaliser des tests de la vue. Sur le terrain, toutefois, les optométristes et les opticiens en assurent également. « Ils le font de bonne foi mais n’ont pas toujours reçu la formation nécessaire », re-grette le cabinet, qui indique qu’opticien n’est pas une profession de santé officielle. « De plus, en l’absence de réglementation légale, le SPF Santé Publique ne peut effectuer aucun contrôle. »

Devenir orthoptiste-optométriste va élargir le rayon d’action de ce prestataire, l’habilitant à poser de façon autonome des actes comme les mesures oculaires, en plus des tâches que les ophtalmologues délèguent. Mais cela réclamera une formation adaptée dont les contours seront bientôt coulés dans l’arrêté dont question ci-des-sus. Les opticiens pourront continuer à mesurer la vue ou ajuster des lentilles « s’ils peuvent démontrer qu’ils possèdent les bonnes compétences », précise le cabinet.

Maggie De Block souligne qu’en recevant du soutien de première ligne pour certaines activités, les ophtal-mos pourront se (re)concentrer sur les soins oculaires complexes. Il y aura toutefois obligation, pour un or-thoptiste-optométriste qui soupçonne une maladie oculaire chez son client, d’adresser celui-ci à un oph-talmologue. @

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