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1 Compte-Rendu de notre Voyage à Barcelone du mercredi 2 octobre au samedi 5 octobre 2013 Nous étions 29 participants : Mmes Eliane Etinzon, Simone Maillard (sœur de René Béchère), Hortense Perron, Micheline Ronzière, Suzanne Thomas, Mmes et MM. André et Hélène Demey, Yves et Martine Grandin, Françoise et Jacques Laîné, Jean-François et Françoise Marie, Roger et Jacqueline Monmouton, Christiane et Jean-Louis Perrot, MM. Claude Chollet, Aimé Le Liboux, + 5 couples amis de certains des participants. Jour 1 – Mercredi 2 octobre Premier contact avec la ville par Eliane Etinzon Rendez-vous à l’aéroport un peu avant 8 H pour un décollage 2 heures plus tard. Tout le monde présent. Tout le monde ??? NON ! une charmante tête de linotte s’était aperçue dans le taxi qui l’emmenait vers Roissy que sa carte d’identité était restée … à la maison ! Elle déposa donc son mari (la tête du mari, vous imaginez !) et repartit avec le taxi. Branlebas de combat ! Où, quand et surtout pour quelle somme à débourser pourra-t-elle nous rejoindre à Barcelone ? Katia (de l’agence, pour ceux qui ne la connaissent pas), dévouée et efficace comme toujours paie de son temps et de sa personne pour tout organiser au mieux. Par chance - pour une fois - l’avion a une demi-heure de retard et au moment d’embarquer, qui voit-on arriver ? Notre gentille étourdie, dûment munie cette fois de son document d’identité. Personne n’y croyait ; comme quoi, les miracles, ça existe ! Il n’y aura aucun autre incident en cours de séjour. A l’arrivée, nous faisons connaissance d’Isabelle qui sera notre guide pour les 4 jours. Tiens ! un détail cocasse : une Espagnole qui parle Français (parfaitement) avec l’accent du midi ! Elle se révèle tout de suite sympathique et dynamique. Isabelle, notre guide L’aéroport est élégant et moderne ; agrandi récemment, les architectes lui ont donné la forme d’un avion. Le temps est beau et chaud, il se couvrira en fin d’après-midi. Ensuite, nous ne retrouverons le soleil que le dernier jour mais globalement, à part un violent orage pendant lequel nous étions … dans le car, nous aurons eu un temps bien plus agréable que ce que la météo nous laissait craindre. Nous montons dans le car et, en route vers l’hôtel, Isabelle nous donne un début d’explications sur Barcelone et ses environs.

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Compte-Rendu de notre Voyage à Barcelone

du mercredi 2 octobre au samedi 5 octobre 2013

Nous étions 29 participants : Mmes Eliane Etinzon, Simone Maillard (sœur de René Béchère), Hortense Perron,

Micheline Ronzière, Suzanne Thomas,

Mmes et MM. André et Hélène Demey, Yves et Martine Grandin, Françoise et Jacques Laîné, Jean-François et Françoise Marie, Roger et Jacqueline Monmouton, Christiane et Jean-Louis Perrot,

MM. Claude Chollet, Aimé Le Liboux,

+ 5 couples amis de certains des participants.

Jour 1 – Mercredi 2 octobre

Premier contact avec la ville par Eliane Etinzon

Rendez-vous à l’aéroport un peu avant 8 H pour un décollage 2 heures plus tard. Tout le monde présent. Tout le monde ??? NON ! une charmante tête de linotte s’était aperçue dans le taxi qui l’emmenait vers Roissy que sa carte d’identité était restée … à la maison ! Elle déposa donc son mari (la tête du mari, vous imaginez !) et repartit avec le taxi. Branlebas de combat ! Où, quand et surtout pour quelle somme à débourser pourra-t-elle nous rejoindre à Barcelone ? Katia (de l’agence, pour ceux qui ne la connaissent pas), dévouée et efficace comme toujours paie de son temps et de sa personne pour tout organiser au mieux. Par chance - pour une fois - l’avion a une demi-heure de retard et au moment d’embarquer, qui voit-on arriver ? Notre gentille étourdie, dûment munie cette fois de son document d’identité. Personne n’y croyait ; comme quoi, les miracles, ça existe ! Il n’y aura aucun autre incident en cours de séjour. A l’arrivée, nous faisons connaissance d’Isabelle qui sera notre guide pour les 4 jours. Tiens ! un détail cocasse : une Espagnole qui parle Français (parfaitement) avec l’accent du midi ! Elle se révèle tout de suite sympathique et dynamique. Isabelle, notre guide L’aéroport est élégant et moderne ; agrandi récemment, les architectes lui ont donné la forme d’un avion. Le temps est beau et chaud, il se couvrira en fin d’après-midi. Ensuite, nous ne retrouverons le soleil que le dernier jour mais globalement, à part un violent orage pendant lequel nous étions … dans le car, nous aurons eu un temps bien plus agréable que ce que la météo nous laissait craindre. Nous montons dans le car et, en route vers l’hôtel, Isabelle nous donne un début d’explications sur Barcelone et ses environs.

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Barcelone est la deuxième ville d'Espagne par sa population – plus d’ 1 600 000 d’habitants et environ 5 000 000 pour l’ensemble de l’agglomération. C’est aussi la 1ère ville industrialisée d’Europe et son port est le 2ème d’Espagne. Nous traversons l’Hospitalet, ville rivale de Barcelone, et seconde ville la plus peuplée de Catalogne après la capitale, mais aujourd’hui les deux villes se touchent et Barcelone est en train d’absorber l’Hospitalet. Nous passons devant les 8 bâtiments des tribunaux. Tous les tribunaux ont en effet été regroupés hors de Barcelone, on les appelle « la ville judiciaire ». Nous apercevons de loin la Tour Agbar, de 142 m de haut, œuvre de Jean Nouvel achevée en 2005. Pour être tout à fait honnête, elle ressemble à … un gros suppositoire de verre. Nous passons encore devant les impressionnantes arènes de Barcelone de style hispano-musulman inaugurées en 1914.

Les arènes Edifice si imposant qu’on le nomme tout simplement « la monumental » ! Destinées à l’origine aux corridas les arènes ont été rénovées pour faire place à un grand centre commercial et de loisirs car Barcelone est une ville majoritairement anti-corrida et les courses de taureaux, délaissées depuis longtemps, ont finalement été interdites en Catalogne en 2010. Premier contact en ville avec quelques façades de style Art Nouveau si caractéristique de Barcelone. Nous apprenons qu’en Espagnol on parle de « Modernisme Catalan ». Arrivée à l’hôtel (chouette et bien situé) pour déposer notre « équipage » ; comprenez, nos bagages. Curieusement, Isabelle dont le Français est excellent fait cette faute amusante tout droit venue du mot espagnol « equipaje ». Puis nous nous rendons à pied jusqu’à un petit restaurant. Excellent premier repas. Souris d’agneau énorme, très appréciée et dégustée dans la bonne humeur. Puis c’est le départ pour le début du programme : un tour panoramique en autocar. Ce tour, effectué plus rapidement que prévu pour essayer de récupérer le retard de l’avion, ressemble un peu à une énumération des avenues, places et lieux d’intérêt de la ville. Pas de temps pour de vraies explications. Je me bornerai à n’en citer que quelques-uns. Nous empruntons l’une des avenues principales de la ville, le « Paseig de Gracia » long de 1km qui comporte plusieurs maisons Art Nouveau dont l’une des plus célèbres, la « casa Batló» de Gaudi.

La « Casa Batló » de Gaudi

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Nous traversons la Place d’Espagne avec ses monumentales colonnes vénitiennes, colonnes rouges de l'Exposition de 1929, avec au fond le musée national d'art catalan au pied de la colline de Montjuïc.

La colline de Montjuïc, qui domine l'ancienne ville, jouit d’une belle vue sur le vieux port de Barcelone. De nombreux édifices y furent construits pour les Jeux olympiques de 1992. Montjuïc abrite le jardin botanique de Barcelone, le musée de l'olympisme et des sports et la fondation Miró. Le château de Montjuïc, à son sommet, abrite un musée militaire. Il servit de forteresse et également de prison. Mais c’est la cavalcade, nous passons vite, trop vite, et sans jamais descendre du car même pour la vue sur le port ; quel dommage !!! Encore quelques places, avenues, édifices comme par exemple la vaste place de Catalogne avec en son centre jardins et fontaines ou le monument à Christophe Colomb surmonté d’une statue de 7 m de haut, situé à l’endroit où l’explorateur génois débarqua en 1493 après sa découverte de l’Amérique l’année précédente.

Puis nous parvenons à la Cathédrale et au Quartier Gothique. Fin du parcours en car.

La Cathédrale Sainte Eulalie, de style gothique, a été construite entre le XIIIe et le XVe siècle sur l’emplacement de l'ancienne cathédrale romane qui elle-même remplaçait l’église primitive, mais elle ne fut totalement achevée qu’au début du XXe siècle. Elle contient une chapelle pour la protection de chaque profession. Eulalie, aujourd’hui patronne de Barcelone, était une jeune gardienne d'oies qui souffrit le martyre à l'époque romaine.

La cathédrale

Le quartier gothique constitue le cœur de la ville. Il remonte au règne d'Auguste quand les Romains y fondèrent une colonie. Encore aujourd'hui, on peut apercevoir quelques (beaux) vestiges de l'époque romaine. Dans cette zone du centre de Barcelone le labyrinthe de ruelles et les petites places reflètent le passé médiéval. Avec ses palais, demeures et églises gothiques c’est un quartier très séduisant. Toutefois il fut remanié en … 1929 !!! C’est ce qu’Isabelle, notre guide, appelle la « Barcelone menteuse » !

Quelques vues du Quartier Gothique

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Nous entrons dans le Patio du somptueux Palais des vice-rois de Catalogne, construit au XVIe siècle après qu'a été réalisée l'unité espagnole. Depuis 1853, il abrite les archives de la Couronne d’Aragon (pas moins de 4 millions de documents). Il a été restauré et réhabilité en 2006. Le patio comporte de grands arcs au rez-de-chaussée et une galerie à l’étage. Mais l’élément marquant est l’escalier en bois décoré couvert d'un exceptionnel plafond à caissons.

Les arcades du patio du palais des Vice-rois et le spectaculaire plafond à caissons

17 H 30 : c’est l’heure de notre rendez-vous au Musée Picasso. Le musée Picasso, ouvert au public en 1963, témoigne des liens qui unirent l’artiste à la ville de Barcelone. Situé au cœur du quartier gothique il est installé dans 5 palais médiévaux reliés ensemble, qui datent des XIII-XIVe siècles et sont d’excellents exemples d’architecture Gothique Catalane. Il faut reconnaître que le bâtiment est admirable !

Né en 1881 à Malaga, Picasso, à l'âge de 14 ans, déménagea à Barcelone avec sa famille. C’est là qu’eut lieu sa première exposition en 1900 au cabaret Els Quatre Gats. Les œuvres exposées couvrent la période de 1890 (il peignait déjà à 9 ans) à 1967 mais la plus grande partie du musée est consacrée aux travaux de jeunesse.

De salle en salle, Isabelle nous retrace la vie et l’œuvre du grand artiste. Je m’abstiendrai d’en parler, un million de livres le font mieux que moi ! Dans le groupe fusent les commentaires habituels ! On aime ou on n’aime pas mais on ne peut nier le génie. Ayant déjà réalisé à l’âge de 14 ans tout ce qu’un peintre classique peut faire en une vie entière, il passa sa carrière à toujours chercher de nouveaux styles et de nouvelles techniques.

« La 1ère communion », tableau peint à 14 ans

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Et je ne résiste pas au plaisir de vous citer cette phrase délicieusement ironique mais très emblématique de la personnalité et du talent de Pablo Picasso :

« Je sais peindre comme Michel-Ange et Raphaël, mais pourquoi peindre comme tout le monde ? »

Fin d’une première longue et belle journée. Retour à l’hôtel peu avant l’heure du dîner.

Jour 2 – Jeudi 3 octobre

Matinée consacrée aux œuvres d’Antonio Gaudi par Aimé Le Liboux

1. La Sagrada Familia (La Sainte Famille)

A l’emplacement de la Sagrada Familia, il n’y avait pas de construction en 1881. Ce terrain situé non au centre-ville mais dans le quartier de l’Eixample fut acheté par un riche libraire Josep Maria Bocabella. Ce dernier décida de faire construire un temple catholique dont le projet fut confié à l’architecte Francesco Villar. Quelques temps plus tard Villar abandonne le projet. En 1883 Antonio Gaudi accepta de continuer la construction après avoir modifié les plans et imprimé son style incomparable.

Son œuvre marquée par l’influence rationaliste de Viollet-le-Duc ainsi que par le goût de l’art médiéval (inspiré de Ruskin) et la tradition catalane, se caractérise par une grande invention formelle et technique. Le choix des matériaux (briques, céramiques ciment), l’organisation architecturale (à partir d’une reconsidération des forces et des poussées ), l’introduction de formes nouvelles (spirales, paraboloïdes, hyperboloïdes), l’amour de l’artiste pour les éléments naturels et végétaux et enfin son mysticisme constituent un tout cohérent et en même temps conflictuel et dynamique pour la construction de la fantastique église de la Sagrada Familia à laquelle Gaudi s‘est consacré, mais il meurt accidentellement en 1926 à l’âge de 74 ans sans achever cette construction (en voulant éviter un tramway il est renversé par un autre qui venait en sens inverse). En outre plus tard tous les documents ont été détruits dans un incendie. Fort heureusement un de ses collaborateurs, Mattala a restitué de mémoire une partie de ses plans. La Sagrada Familia

Côté Portail de la nativité

En outre la maquette en plâtre de l’église a également été retrouvée car Gaudi aimait bien préparer à partir des plans un modèle en plâtre afin d’étudier les différentes forces nécessaires à l’équilibre de l’ensemble de l’ouvrage. La construction de cette église exceptionnelle et novatrice se poursuit encore aujourd’hui conformément aux maquettes laissées par Gaudi.

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Dimensions actuelles de l’église : Tout d’abord le problème des fondations a été résolu en creusant des puits de 18 m et de 2 m de diamètre sous les futures façades, ensuite remplis de béton pour former des colonnes réunies entre elles à 2 m de la surface au lieu de faire un soubassement en continu, réalisant ainsi une construction antisismique. Mattala reprend le calcul géométrique de Gaudi - En 1958 la façade Ouest est construite. En 1978 la façade est terminée. Il y a à peine dix ans, un calcul par ordinateur a démontré la justesse du calcul géométrique de Gaudi.

Sur les 12 tours prévues symbolisant les apôtres, 8 tours ont été réalisées. Il ne reste plus à construire que les 4 tours de la façade de la Gloire du Christ. Six autres tours sont également prévues pour aboutir à un total de 18 tours (de 98 m à 112 m de haut), la tour centrale devrait atteindre les 170 m soit 38 m de plus que St Pierre de Rome. La coupole est surmontée d’une croix Gaudienne (croix qui montre les 4 points cardinaux). Les nefs ayant été recouvertes, l’église possède désormais 4500 m² destinés au culte et peut accueillir jusqu’à 8000 personnes. Pas de grandes cloches à cause de la difficulté technique vu le nombre et la hauteur des tours. DETAIL DES FAÇADES : un livre ouvert de l’Ancien et du Nouveau Testament Les façades Est et Ouest, la première dédiée à la Nativité, la seconde symbolisant la Passion et la Mort, témoignent de l’importance accordée aux motifs décoratifs par Gaudi. a/ La façade de la nativité : Antonio Gaudi a souhaité terminer entièrement cette façade de son vivant pour qu’elle serve de témoignage de la grandeur de l’ensemble de l’église. Cette façade en forme de coquillage, inspirée par l’Ancien et le Nouveau testament s’orne d’anges, d’animaux de l’arche de Noé et de riches motifs végétaux. Elle exprime la joie de toute la création devant la naissance de Jésus et illustre les évènements importants vécus par la Sainte Famille de Nazareth. Façade de la nativité, détail

Parmi les nombreux ornements on peut citer : Paroles écrites « Sanctus, Sanctus, Sanctus » pour le recueil spirituel, deux apôtres évangélistes St Pierre et St Simon, le couronnement de la Vierge, Judas apôtre. Le cyprès représente la colombe de la paix.

Détail de l’inscription

« Sanctus »

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Un pélican et ses bébés signifiant : la vie n’est pas possible sans générosité et hospitalité.

Détail du Pélican

Autres représentations : La mère défend l’épée de Hérode - La naissance du Christ - Un ange musicien - Les anges de l’annonciation - Elisabeth qui parle à Marie – Hérode tient l’enfant d’une main et l’épée de l’autre - Le massacre des innocents - Des anges sans ailes. Les statues en terre cuite très fragiles ont été remplacées par de nouvelles dans une autre matière. Un sculpteur japonais a refait les anges. Il est devenu catholique et a eu l’autorisation de représenter les statues avec les yeux bridés ! Les signes zodiacaux sont également représentés : le Bélier et les autres constellations zodiacales - Les gémeaux : 2 enfants se regardant - Le cancer - Le Lion - La vierge juste en dessous. La Sainte Famille est une véritable bibliothèque. Cela permettait aux illettrés de comprendre. La culture des terres était rythmée par l’apparition des constellations suivantes: le bélier, préparation des champs, la vierge, repos des champs. b/ La façade de la passion : Elle montre, la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Les sculptures et la porte d’entrée actuelle du sanctuaire, commencées en 1986, sont dues à Joseph Maria Subirachs. En poursuivant les représentations de la vie biblique : 2 personnages s’embrassant : le baiser de Judas - le Christ avec sa couronne d’épines - Ponce Pilate qui est indécis sur le sort du Christ - Sainte Véronique –

Détail du voile de Sainte Véronique

Les soldats romains dans leur uniforme jouant aux dés la tunique du Christ - représentation de Gaudi d’après une photo prise en 1974 par le sculpteur José Maria Subirach - plus loin les crânes d’Adam et d’Eve. A l’extérieur près de la porte coté façade de la Passion, se trouve un carré de chiffres – inspiré du carré magique de Dürer - qui donne le chiffre de 33 obtenu en faisant la somme des chiffres de chaque ligne ou la somme des chiffres de chaque colonne, indiquant ainsi la mort du christ à 33 ans.

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Ce qu’il y a de remarquable en plus dans ce tableau : la somme des chiffres de chaque diagonale est aussi égale à 33, mais en plus le carré de chiffres de 4 sur 4 peut se diviser en quatre carrés de deux chiffres sur deux. La somme des chiffres contenus dans ces petits carrés est toujours égale à 33.

Le carré magique

Devant l’entrée à l’extérieur, une colonne monolithique est représentée avec un personnage qui l’enlace comme pour l’empêcher de tomber et de se briser. A l’extérieur entre les quatre tours à droite, une statue dorée est visible avec au milieu une colombe, la tête en bas et la queue en l’air sur une pyramide inversée. c/ La façade de la gloire et porte du Notre père : La façade de la gloire, qui n’est pas construite, sera la façade principale de la basilique. Elle narrera l’origine et la fin des êtres humains et les chemins qui, conformément aux enseignements de Jésus, conduisent à la plénitude personnelle et à la gloire. La porte centrale, en bronze et haute de 5 mètres, montre le texte complet en catalan, de la prière du Notre Père. On y voit aussi la supplique « donne nous aujourd’hui notre pain de chaque jour » exprimée dans de nombreuses langues A l’extérieur, des colonnes inachevées avec armatures de fer. L’intérieur de l’église : L’intimité et l’espace de la forêt, c’est ce qui définira l’intérieur de l’église de la Sagrada Familia. Les mots de Gaudi résument bien l’esprit de cet espace dégagé où la clarté venant du plafond de la nef centrale, à 45 mètres de hauteur, illumine les rangées de vitraux et en fait briller les triangles verts et dorés. Gaudi a toujours cherché la façon d’obtenir le maximum de lumière naturelle.

Détail des colonnes et vitraux

Néanmoins un complément de lumière électrique essentiellement pour la nuit est entièrement réglé par ordinateur. Les escaliers n’ont pas de parois fermés et ne touchent pas les murs pour avoir de la lumière. Tout est relié de la première marche à la dernière avec superposition sur un axe vertical au fil à plomb et au millimètre près.

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Les colonnes ne sont pas verticales mais penchées. Cela se retrouvera au parc Guëll. Quand on demandait à Gaudi pourquoi penchées, il répondait qu’un arbre n’est jamais droit et il voulait copier la nature ou alors il disait : le promeneur pour se reposer ne tient pas sa canne verticalement mais d’une façon penchée pour s’arcbouter. Les colonnes en bas ont une forme étoilée. La fabrication de ces colonnes penchées a nécessité à partir de 1919 d’introduire des barres d’acier dans le meilleur ciment pour former un noyau central entouré de pierres sinon l’empilement simple des pierres ne tiendrait pas surtout pour une colonne penchée. Un arc de forme parabolique tient la façade. A l’autel, la représentation du Christ sur la croix est tout sauf classique. Le corps est affaissé (position plus réaliste). Avant d’aboutir à cette représentation, il avait fait venir un ami lequel avait pris la position du Christ sur la croix.

Chris t

Christ en croix à l’autel

En dessous de l’autel se trouve la crypte où repose Gaudi. A gauche de l’église : la Vierge et à droite : St Joseph. La pierre est composée du granite de Barcelone, le porphyre vient d’Iran (colonne en porphyre rouge). Cette dernière est la plus résistante. L’innovation de Gaudi est de représenter partout des arcs hyperboliques qui permettent à la lumière d’irradier sans ombre. Les vitraux sont récents car les papiers ont été perdus lors de l’incendie. Le nom des saints est inscrit sur les vitraux. Les meilleurs artisans ont été recrutés parmi l’association des compagnons. Gaudi était allé voir l’architecte Viollet-Le-Duc pour le style gothique. La sainte Famille est le perfectionnement du style gothique, appelé Style gothique Catalan. La Sagrada Familia a été déclarée patrimoine mondial de l’Unesco en 2005.

2. Visite Guidée du Parc GÜELL

Ce parc aurait dû être une cité-jardin constituée de soixante maisons. C’était du moins le projet d’un riche homme d’affaires, Eusebi Güell, mécène de Gaudi. Les usines étant proches de la ville, Güell souhaite s’en éloigner. Il divise en différents lots le terrain pour la construction de maisons individuelles mais dans un premier temps seules deux maisons sont prévues. En 1900 Gaudi commence le travail. Au bout de cinq ans Gaudi demande à cet homme d’affaires d’abandonner le projet car il n’y a aucune offre d’achat ; ce

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terrain est trop excentré par rapport à la ville et il est en hauteur, donc difficile d’accès. Pour parvenir à l’entrée de ce parc la montée est raide, c’est pour cela que le tramway ne pouvait y accéder. Les deux maisons sont cependant achevées, Gaudi poursuit son travail dans les zones communes du parc : l‘entrée, les pavillons, la Sala Hipostila, la place, les viaducs et le calvaire. Finalement ce projet étant un échec, il décide d’acheter une des deux maisons, celle construite par un étudiant en architecture engagé par lui-même.

Maison de Gaudi dans le Parc Guëll

Cependant Gaudi devait se rendre à la Sainte Famille tous les jours à pied (du fait de l’absence de tramway) à partir de cette maison rose qu’il habita pendant 20 ans jusqu’en 1926. En 1914 Güell tombe malade et meurt en 1916. Les enfants haïssent l’architecte car Güell était trop généreux avec lui. Ils décident de faire don à la mairie de l’ensemble du parc. Le bien devint donc un parc public. La ville s’adressa à Gaudi pour finaliser ce parc, sachant qu’il était déjà propriétaire de l’une des deux maisons.

Créations de Gaudi dans le Parc Guëll

L’imagination de Gaudi trouve ici un terrain de jeu idéal, en pleine nature, avec ses grandes places et son escalier monumental. Dès l’entrée, c’est un spectacle féerique qui s’offre au visiteur : le double escalier, les deux constructions de part et d’autre de l’escalier avec un toit comportant un champignon qui inspira Walt Disney et la célèbre salamandre toute vêtue de mosaïques. En haut de cet escalier se trouve la place du marché couvert soutenue par 85 colonnes. La coupole est de style arabe. On peut admirer le plafond et ses nombreuses ornementations multicolores. Le plafond comporte un grand nombre d’alvéoles de forme circulaire spécialement étudié du point de vue acoustique de sorte qu’un vendeur de légumes pouvait vanter sa marchandise à haute voix sans gêner le voisin. Le carrelage par souci d’économie est constitué par de la vaisselle ébréchée, les tasses cassées sont récupérées et recyclées.

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En empruntant les escaliers, on arrive ensuite à la grande plaça Circular, qui offre un superbe panorama sur Barcelone et la mer. Cette place est également célèbre pour son banc décoré de mosaïques, paraît-il le plus long du monde. La promenade continue par les allées qui mènent vers les hauteurs du parc. La maison rose est devenue le musée Gaudi. Ce parc est un lieu de paix avec le bruit de l’eau d’une fontaine. L’alimentation de cette fontaine est obtenue de la manière suivante : la place en terre battue s’imprègne d’eau de pluie qui descend lentement et est ensuite collectée par un viaduc puis acheminée vers des tuyaux qui alimentent la fontaine. Gaudi peut être qualifié de premier surréaliste, Salvador Dali a été inspiré par son œuvre. Il a représenté la tour surmontée de cette croix particulière (chaque branche d’égale longueur) qu’affectionnait Gaudi.

Ce parc est classé bien culturel mondial par l’Unesco.

Après-midi : promenade en ville et temps libre par Françoise Laîné

Après la pause-déjeuner, nous entamons un parcours pédestre, par un soleil agréable. Nous nous arrêtons sur la Plaça Reial, de style néo-classique, construite entre 1850 et 1880, qui abritait auparavant le Monastère St Dominique rasé en 1929.

Plaça Reial

Détail de ferronnerie de la grille

d’entrée du Palais Guëll

Nous traversons rapidement La Rambla pour nous arrêter et contempler le Palais GUËLL, 1er édifice majeur d’Antonio Gaudi, commandé par son mécène Guëll. Construit sur une rivière, il comporte des grilles extravagantes, des balustrades en ferronnerie ; l'édifice comportait au rez-de-chaussée, des écuries, à l'étage, le salon d'honneur et au-dessus des dortoirs. C'est lors de son inauguration que naît l'amitié entre Gaudi et Guëll.

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Retour sur La Rambla, artère principale de la ville, qui va du port jusqu’à la vaste Place de Catalogne, toujours très fréquentée. La rambla, ou las Ramblas au pluriel (car il y a plusieurs tronçons distincts) est le lieu de promenade privilégié. Nous pouvons admirer les kiosques de fleurs avec de belles présentations, bouquets...

Las Ramblas, ses cafés,

ses promeneurs, ses animations

En son centre se trouve le marché de la Boqueiria que nous visitons librement, par petits groupes, car là prend fin la visite guidée ; le reste de l’après-midi sera temps libre. Le marché de la Boqueiria est le plus animé et le plus célèbre de toute l'Espagne et aussi le plus vaste d’Europe, ouvert tous les jours (sauf le dimanche) de 8 h à 20 h 30. Ce marché originellement à l'air libre, fut recouvert en 1914 ; l'extérieur consiste en une armature de métal et de verre, en cours de restauration. Mais c'est l'intérieur qui attire le regard, avec des produits du monde entier. On ne peut être qu'en extase devant des étals de fruits, de légumes particulièrement bien présentés ; c'est un véritable jeu de couleurs qui laisse admiratif – beaucoup de produits exotiques, de boissons fraîches. Il est particulièrement agréable de flâner parmi les allées où chaque stand est une surprise ; fruits, légumes, poissons, crustacés, fruits confits, colliers de piments ; possibilité également de se restaurer dans cette ambiance faite d'un mélange de bruits, d'odeurs et de saveurs.

Et pourquoi se priver d’un

délicieux jus de fruits frais ?

Puis chacun se fait son programme de promenade et/ou de repos jusqu’au rendez-vous du soir car aujourd’hui pas de dîner à l’hôtel, nous devons ressortir pour aller déguster une paella.

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Jour 3 – Vendredi 4 octobre

Excursion à Gérone et Figueras par Jean-Louis Perrot

Le 3ème jour de notre séjour en Catalogne fut le plus long avec un départ à 8h00 en car pour Gérone, située à environ 100 Kms au nord, puis route vers Figueras avec retour vers 19h30 sous un orage d’une grande intensité.

Nous avons parcouru la province de Barcelone, grande région industrielle qui est la locomotive économique de l’Espagne. Elle est aussi une région agricole prospère grâce à son climat méditerranéen et une zone d’élevage de bétail qui peut se comparer à la grande province de production de Lérida.

1. Gérone Le vieux Gérone se visite à pied, implanté sur une colline au bord de la rivière l’Onyar et situé sur une ancienne voie de communication entre les deux versants des Pyrénées. Sa situation stratégique fut d’une importance capitale ; la Via Augusta la traversait à l’époque romaine et la cité devint une place forte du nom de Gérunda avec son enceinte fortifiée. Le christianisme s’implanta dans la ville romaine entre les IIIème et IVème siècles. Après la chute de l’empire romain, Gérone tomba aux mains des Visigoths puis sous le joug des Arabes jusqu’à ce que les habitants de la ville la livrent à Charlemagne. En 890, il y avait déjà un quartier Juif et la communauté atteint le millier de membres, présence qui se prolongea jusqu’à l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique en 1492 par Isabelle la Catholique. Entre les XIVème et XVème siècles, Gérone avec une population de 8000 habitants devint une des principales villes de Catalogne pour compter 15 000 habitants au début du XXème siècle. Elle fut malmenée lors de la guerre civile, étant un passage obligé sur la route de l’exil des perdants vers la frontière française. Depuis les années 80, Gérone est l’une des capitales de provinces espagnoles les plus riches en terme de niveau de vie par habitant. La silhouette de la cathédrale domine la ville en imposant sa magnifique présence. Pour l’atteindre, il faut parcourir et monter par des ruelles entrelacées et étroites de la vieille ville. Située au sommet de la Gérone ancienne, un grand escalier baroque de 90 marches lui sert de soubassement. Sa façade principale comporte une grande rosace centrale sous laquelle se déploie un retable à trois niveaux avec des sculptures intégrées. L’espace intérieur du monument surprend le visiteur avec sa voûte de style gothique la plus ample du monde avec 23 m de largeur. Elle contient de nombreux joyaux artistiques de différents styles : la pierre de l’autel principal en albâtre, la Cadira (la chaise ou le trône) de Charlemagne en marbre, le retable de l’autel principal du XIVème siècle en argent qui explique l’histoire de Gérone, de St Marc et de San Félix.

Façade de la cathédrale de Gérone

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Sur les marches de la Cathédrale, nous prenons

la traditionnelle « photo de famille »

Notre visite s’est poursuivie par la découverte du cloître et de la tour Charlemagne de style Lombard qui sert de contrefort à la cathédrale gothique. Ce cloître est unique au monde à cause de la disposition trapézoïdale de l’ensemble avec sa double colonnade et la richesse des sculptures des chapiteaux. Les 85 colonnes et piliers relatent des scènes bibliques et des représentations imaginatives de la faune et de la flore. Le cloître contient de nombreux tombeaux de moines et de religieux ainsi que de particuliers dont certains ont payé très cher à l’époque pour y être enterrés.

Cloitre et tour Charlemagne

En montant vers la cathédrale, nous avons pu découvrir de l’extérieur les Banys Arabs de Gérone (XIIème-XIIIème siècles) qui sont les bains publics les mieux conservés de la Catalogne. On peut voir depuis les remparts la lanterne des bains par laquelle les rayons du soleil pénétraient pour éclairer l’intérieur.

Nous sommes redescendus ensuite des hauteurs de la cathédrale par le quartier Juif en parcourant le Call, avec ses ruelles en pente, sombres, sorte de labyrinthe de pierre qui ont su éviter les dommages du temps. On y perçoit encore les échos du passé, ce qu’a pu être la conversation entre juifs et chrétiens au coin d’une rue.

Exemple de ruelle de Gérone

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Notre parcours à pied nous a conduit à la Rambla (oui, ici aussi), place avec ses arcades où bat le cœur de la ville avec aux terrasses des consommateurs qui recherchent la fraîcheur sous de splendides voûtes massives abritant des commerces animés. Et, surprise : au plafond de l’une de ces voûtes … un plan détaillé de la ville de Paris, peint au siècle dernier. Franchement surprenant !

La Rambla

Très agréable place et

artère principale de

la ville de Gérone avec

ses arcades et ses

restaurants

Au détour d’une façade ou d’un toit qui encadre un coin de ciel plutôt menaçant lors de notre visite, la vision de la cathédrale est magnifique.

On retraverse la rivière l’Onyar pour rejoindre le car. Les façades des immeubles qui bordent le fleuve côté vieille ville représentent un désordre harmonieux et coloré de fenêtres, de portes-fenêtres, de balcons et galeries constituant une scénographie originale complétée par le reflet de ce spectacle dans les eaux de la rivière.

Vue de Gérone au bord de l’Onyar

Ainsi s’achève la découverte d’une ville vraiment singulière, possédant un héritage architectural splendide avec une cathédrale omniprésente, avec des murailles qui entourent la ville et depuis lesquelles on a pu faire sur Gérone une splendide promenade en hauteur.

Promenade sur les

Remparts de Gérone

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2. Figueras et le Musée Dali

Après un excellent repas pris sur la route de Figueras, l’après-midi fut consacrée à la visite du Musée Dali, le plus visité d’Espagne après le Prado. Il est installé dans un ancien théâtre municipal, détruit après la guerre civile et c’est sur ces ruines que Salvador Dali décida d’ériger son musée. Sous le nom de Théâtre-Musée Dali, il se compose de deux espaces :

Façade classique de l’ancien

théâtre devenu musée

Le premier est formé par l’ancien théâtre incendié qui a été converti en théâtre-musée à partir des critères et conceptions de Salvador Dali en personne. Cet ensemble forme un seul objet artistique dans lequel chaque élément est partie intégrante du tout.

Le second est composé par l’ensemble résultant des agrandissements successifs du théâtre.

Salvador Dali est né en 1904 a Figueiras et est mort dans cette même ville en 1984. Il fit ses études à l’académie royale des Beaux-Arts de San Fernando et attira immédiatement l’attention à cause de son caractère excentrique. Les premières peintures de l’artiste montrent un réel talent précoce dès l’âge de 6 ans. Ce furent ces peintures que Dali teintaient de cubisme qui attirèrent le plus le regard de ses pères. Picasso fut une référence pour Dali ; il développa un style propre et se transforma avec le temps à son tour en une référence et en un facteur influent de la peinture. Il absorbait les influences de divers courants artistique - depuis l’académisme et le classicisme jusqu’aux avant-gardes. En 1927, âgé de 27 ans, il atteignit sa maturité artistique. Cela transparait dans ses œuvres comme « le miel est plus doux que le sang » ou « chair de poule inaugurale ». Sa jeune sœur Anna-Marca lui servit d’abord de modèle ; puis ce fut Gala, migrante russe dont Dali tomba amoureux et qu’il « piqua » à Paul Eluard.

Les années 1940 marquèrent l’époque la plus prolifique de sa vie. Le personnage turbulent fut toutefois un peintre méticuleux et acharné, réalisant ses toiles avec un soin proche de ses maîtres classiques, Raphael et Vermeer. Alors qu’il étudiait encore à Madrid, Dali travailla avec Lorca et Buñuel à l’étude des textes psychanalytiques de Sigmund Freud qui inspira ses recherches picturales sur les rêves et l’inconscient. Dans le vocabulaire de Dali, cela donne la « paranoïa critique ». La rencontre déterminante avec le mouvement surréaliste parisien libéra son extraordinaire puissance créative. Son œuvre fut souvent remplie d’allusions personnelles et ironiques comme la figure obsédante du Grand Masturbateur. Il a réalisé avec une aisance diabolique des photographies en trompe-l’œil, fit des recherches sur la troisième et la quatrième dimension qui l’amenèrent à travailler sur la stéréographie et sur l’holographie. Il serait trop long de décrire dans le détail cet artiste qui reste controversé par les historiens et les critiques d’art mais qui fut un génie pour son temps, doté d’un talent exceptionnel, peut être mal compris, mais débordant de créativité, très imaginatif et souvent exhibitionniste ; il manifestait une tendance notable au narcissisme et à la mégalomanie, un comportement constituant une forme de publicité qui dépassait parfois son œuvre.

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L’autre face du musée A l’intérieur du musée, ce qui fut

un jour l’orchestre du théâtre

(maintenant à ciel ouvert)

Dali est mort dix ans avant Gala ; il est enterré dans le musée. Parcourir ses œuvres est un voyage dans l’ambiance du vrai et du faux, du figuratif ou du surréalisme absolu. Avec lui la réalité n’a pas toujours le même visage. On y voit des œuvres où selon l’angle de vision, la distance de recul par rapport au tableau, les formes, les expressions des visages, se modifient ; parfois d’autres personnages apparaissent. Chacun a pu y trouver son plaisir et selon ses goûts et ses sensibilités retenir une image de l’œuvre d’un artiste atypique qui demanderait plusieurs jours pour être parcourue en totalité.

Le retour en car à Barcelone nous a ramenés à la réalité du temps présent d’une ville animée, fortement embouteillée aux heures de pointe mais qui dégage le charme évident d’une agglomération aux multiples visages.

Jour 4 – Samedi 5 octobre

Le Palais de la Musique Catalane par André Demey

Situé dans le quartier Saint-Pierre, ce palais a été créé à l'initiative d'une association de chanteurs (Orphéon Catalan-1891) qui voulait avoir un lieu où pourraient être centralisées et coordonnées les différentes chorales catalanes afin de mieux les faire connaître. Il fut dirigé par la famille du fondateur, Lluis Millet, jusqu'à il y a encore 4 ou 5 ans. Les travaux, entièrement financés par le mécénat (industriels, notables, particuliers amateurs de musique ... ) se sont déroulés de 1905 à 1908 . Ils ont fait appel à des structures métalliques avec contreforts et voûtes d'inspiration gothique. C'est l'œuvre de Lluis Domènech i Muntaner, l'un des principaux représentants du modernisme catalan (art nouveau).

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L'intérieur se distingue par :

>>> une grande variétés de techniques artistiques : sculptures , mosaïques , vitraux et ferronneries . On retrouve également, l'un des symboles catalan, la rose.

>>> son acoustique ; prévu pour accueillir plus de 2100 personnes (réparties sur tros niveaux ,

tout a été étudié pour que la musique "ricoche et s'épanouisse" sur les différentes composantes de la structure et de la décoration .

N.D.L.R : démonstration fut faite par l'audition (partielle) d'une œuvre de Bach. >>> une grande luminosité, obtenue par une orientation (S-N) du bâtiment. Quelques points de détails :

>>> l'orgue (qui surplombe la scène) n'a été remise en état qu'en 2003 après une longue période de silence

>>> à signaler :

a) la statue de Pégase au second balcon,

b) les bustes de 18 muses réparties en fond de scène,

c) le grand vitrail (plafond) d'Antoni Rigalt i Blauch

>>> en pignon, à l’extérieur, la statue de Saint Georges, autre symbole catalan >>> le palais accueille plus de 300 concerts par an (moderne, classique, jazz ...) En 2004, le "Palau" fut complété par l'adjonction du "Petit Palau" doté d'une salle de théâtre de plus de 500 personnes. Accolé au Palais de la musique, il ne dépare pas l’ensemble. Les plus grands interprètes et chefs d'orchestre y ont joué : Pablo Casals, Richard Strauss, Arthur Honegger, l'orchestre symphonique de Barcelone ... Sans photos, il est impossible de se représenter ce théâtre magnifique, hors normes, fourmillant de détails, extravagant. En voici donc quelques-unes :

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Partie haute de la façade Porte d’entrée La salle Détail du fond de scène (les muses)

Détail plafond et fenêtres Le grand vitrail du plafond

Petit visite supplémentaire (je n'étais pas vraiment attentif) : L'église " Sant Pere de les Puelles " Créée, avec un couvent bénédictin par Louis le Pieux, au Xème s. elle intégrait un couvent qui devint (pour la 1ère fois) par la suite un couvent de tradition féminine jusqu'au XIXème siècle. Situé "hors les murs», ce couvent changea 11 fois "de mains" et fut ravagé par des incendies et par des événements guerriers avec les arabes. La vie conventuelle était très stricte, sans contact avec le monde extérieur (les fenêtres étaient grillagées à l'extérieur et à l'intérieur) .

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Cette église originaire de l'époque pré-romane conserve du Xème s. une partie de sa structure en croix grecque et ses chapiteaux corinthiens. Le petit clocher, surnommé le "clocher des oiseaux" surplombe la place Sant Pere et sa fontaine néoclassique en fer forgé.

Après ces quelques jours , qui n'ont pas suffi pour tout voir, mais qui permirent de repartir avec plein d'images et de souvenirs , le groupe et Isabelle (le guide) se séparèrent à l'issue d'un marathon nous ramenant au lieu du déjeuner (excellent).

oOo

Merci à tous nos rédacteurs bénévoles, et pour finir, quelques photos du groupe, prises çà et là.