comprendre l’Égypte ancienne - accueil - librairie … · ou de nous attarder sur la biographie...

12
Quentin Ludwig Comprendre l’Égypte ancienne © Groupe Eyrolles, 2008, ISBN 978-2-212-53924-0

Upload: dangxuyen

Post on 16-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

Quentin Ludwig

Comprendre l’Égypte ancienne

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 3

© Groupe Eyrolles, 2008, ISBN 978-2-212-53924-0

Page 2: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

Introduction

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 7

Page 3: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 8

Page 4: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

9

© E

yrol

les

Prat

ique

Une civilisation qui n’a apporté que ses pierres à l’humanité.1

Au ciel, on vit ; sur terre, on existe.2

La civilisation égyptienne, sans doute une des plus anciennes civilisations au monde, quiconnaissait déjà l’écriture alors que l’Europe vivait encore à l’âge des cavernes, s’étend surune période de près de cinq mille ans ; c’est dire que plus de siècles séparent le Christ dupremier pharaon égyptien que de siècles nous séparent du Christ. Point n’est besoin delong discours pour rappeler tous les progrès techniques accomplis pendant ces 2000 ans,et tout particulièrement ces dernières années… Le lecteur comprendra donc immédiate-ment que malgré une stabilité extraordinaire (que l’on songe, par exemple, que les nomesou territoires administratifs sont restés à peu de choses près identiques durant toute lacivilisation égyptienne), il y a eu des changements en Égypte et qu’il n’est pas toujourspossible de généraliser et d’affirmer qu’en Égypte ceci ou cela était comme cela : ce qui estvrai au Moyen Empire ne l’est peut-être plus au Nouvel Empire ou sous les Ptolémées. Ilfaut donc apprendre à relativiser et ne pas s’enfermer dans des schémas comme celui quiaffirme que le pharaon épouse toujours sa sœur… Voici pour la première remarque.

Vautours ailes déployées (Nekhbet)

©D

OVE

R

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 9

Page 5: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

10

Si nous voulions simplement citer tousles pharaons – en nous contentant dedonner leur nom complet, les dates dedébut et de fin de règne, les éventuelstemples ou pyramides associés à leurnom et, pour terminer le nom de leurépouse principale et des enfants ayant

régné –, un ouvrage comme celui-ci suffi-rait à peine à cette nomenclature sansfioritures. En effet, il y aurait plus de 300 pharaons à citer. Cette seconderemarque suffit à montrer les limites denotre ouvrage, lequel ne couvre qu’uneinfime partie de ce que nous savons

© E

yrol

les

Prat

ique

NomeLe terme grec nome (de nomoi = district) désigne une division territoriale de l’Égypte.Les Égyptiens utilisaient le terme sepat. Les nomes (de 38 à 42 selon les époques) dis-posaient d’un emblème, d’une capitale et d’une divinité tutélaire. Un peu commedans un État fédéral (divinité exceptée). Il est intéressant de noter que tant la surfacedes nomes que leurs attributs sont restés très stables durant plus de 3000 ans, de lapériode prédynastique à l’Égypte romaine (époque à laquelle ils frappaient même leurpropre monnaie). À la tête de chaque nome, le pharaon plaçait un nomarque. Pour letouriste éclairé ou l’égyptologue amateur, il est intéressant de connaître l’emblèmedes différents nomes car cela permet de donner un nom à une divinité représentée surun dessin ou sculptée dans la pierre. Ainsi, nous disposons de plusieurs statues destriades représentant le pharaon Mykérinos accompagné de la déesse Hathor et d’unedivinité tutélaire d’un nome. L’emblème du nome permet de donner un nom à cettedivinité (voir page 158).

Égypte

L’Égypte est le pays le plus religieux qui soit, disait Hérodote. Nous aurons l’occasionde le montrer. Signalons, dès maintenant, que son nom même est un nom religieux.En effet, ce mot est dérivé (en passant par le grec) de l’expression égyptienne Hewet-ka-Ptâh, ce qui signifie « la demeure de l’esprit de Ptâh ». Ptâh, le plus anciens desdieu, étant aussi le créateur du monde.

t

Introduction

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 10

Page 6: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

11

concernant la civilisation de l’Égypteantique bien qu’il s’étende des pharaonsprédynastiques (ce qu’on appelle aujour-d’hui la dynastie zéro3) aux pharaonsgrecs (les Ptolémées). Cependant, cetouvrage se veut particulièrement utilepour le lecteur novice qui n’a que de trèsfaibles connaissances (des réminiscencesscolaires) concernant l’Égypte car il cons-titue, en quelque sorte, un résumé de cequ’il est absolument nécessaire de con-naître pour entreprendre d’autres lec-tures ou pour profiter pleinement d’unvoyage en Égypte. Notre but, le lecteur l’acompris, n’est pas d’être encyclopédique(nous n’y arriverions de toute manièrepas en quelques centaines de pages)mais de donner les bonnes clés pour s’in-téresser à l’Égypte et à sa civilisation.C’est la raison pour laquelle nouséviterons de décrire les grands sitesarchéologiques (cela le lecteur peutfacilement le trouver dans un guide

touristique), de commenter longuementles caractéristiques des dieux (cela figureégalement dans de nombreux ouvrages)ou de nous attarder sur la biographie despharaons (les livres sur ce sujet ne man-quent pas non plus4) pour nous intéres- ser principalement à la civilisation égyp-tienne et à son héritage, dont nous,Occidentaux, profitons pleinement. C’estla raison pour laquelle nous insisteronssur l’art égyptien (et l’égyptomanie), surla conquête de l’Égypte par Bonaparteaccompagné par plusieurs centaines desavants, sur le décryptage des hiéro-glyphes par Champollion le Jeune, sur lanaissance du monothéisme, sur l’Égyptegrecque, romaine et surtout sur l’Égyptechrétienne qui vit la naissance dumonachisme chrétien (on oublie encoretrop souvent les sources égyptiennes duchristianisme), sur les Coptes, lesquels,aujourd’hui encore, particulièrementactifs en Égypte sont les « véritables »

© E

yrol

les

Prat

ique

Pharaon sur un char tiré par un cheval

Le cheval est très vraisemblablement arri-vé en Égypte avec les envahisseurs

Hyksôs (1600 avant l’è.c.). En égyptien, lesmots désignant les chevaux (susim) etleurs chars (markabot) confirment leur

origine sémitique. Si le cheval n’a jamaisété déifié, c’est qu’il est arrivé trop tard

pour participer à la création du panthéonégyptien. Ni le pharaon, ni les nobles ne

montaient à cheval mais aimaient à para-der dans un sulky tiré par des chevaux.

©D

OVE

R

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 11

Page 7: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

12

descendants des premiers Égyptiens5.Chemin faisant, nous nous attarderonségalement sur l’Égypte nubienne, c’est-à-dire sur les « pharaons noirs » maisaussi sur la Nubie actuelle, laquelle a étésacrifiée volontairement pour que le Nilsoit navigable toute l’année. Enfin,puisque – ainsi que le disait Hérodote –l’Égypte est un don du Nil, nous ne pou-vions manquer de consacrer un article àce fleuve immense que les savantsgéomètres viennent d’allonger dequelques mètres encore.Comme pour certains de nos ouvragesconsacrés à des civilisations religieuseset publiés chez le même éditeur(Comprendre l’islam, Comprendre lejudaïsme, Le bouddhisme), nous avonschoisi de présenter les faits sous formed’articles dans l’ordre alphabétique. Lelecteur peut ainsi parcourir l’ouvrage à saguise en ne lisant d’abord que ce qui l’in-téresse particulièrement (l’Art égyptien,les Hiéroglyphes, les Dieux, etc.). Afind’éviter de trop nombreuses redites,chaque fois que c’est possible un renvoide page invite le lecteur à se reporter à unautre article. Parfois, cependant, il nousparaît plus didactique de résumer cer-tains faits sous forme d’encadrés. Enfin,fidèle à notre méthode, nous avons com-plété l’ouvrage par quelques notes, destableaux récapitulatifs (des dieux, des prin-cipaux pharaons) et une bibliographie desouvrages facilement accessibles.

Qu’avons-nous à apprendre del’Égypte ?

La civilisation égyptienne est la plusancienne civilisation au monde (la civili-sation babylonienne lui est peut-êtrelégèrement antérieure). Nous n’en con-naîtrons jamais d’autres aussi intime-ment car la particularité du climat égyp-tien a permis la conservation non seule-ment des différents monuments maisaussi des écrits, des objets usuels etmême des corps (momies). Ceci est à telpoint vrai que nous disposons de plusd’informations sur une civilisation vieillede plusieurs milliers d’années que nousne possédons d’éléments concrets surcertaines peuplades européennes activesil y a seulement quelques centaines d’an-nées. Le plus intéressant est sans douted’apprendre qu’il y a cinq mille ansl’homme avait les mêmes préoccupa-tions qu’aujourd’hui. Que ce soit dans ledomaine de la religion, de la vie après lamort, de l’amour, de la sexualité, de l’ha-billement, des loisirs, du transfert d’ar-gent, de l’achat d’immeubles, de latransmission de bien meubles, de lajalousie, du désir d’enrichissement, desintrigues politiques, des préoccupationsreligieuses, etc. Très peu de choses dis-tinguent l’Égyptien antique de l’hommed’aujourd’hui. Ce sont toujours lesmêmes joies, les mêmes peines, lesmêmes problèmes qui surgissent auquotidien.

Introduction

© E

yrol

les

Prat

ique

Introduction

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 12

Page 8: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

13

Quelles sont nos sources pour étudier l’Égypte ?

Elles sont au nombre de trois :

• La Bible.

• Les récits des voyageurs grecs.

• Les découvertes de l’archéologieégyptienne.

� La Bible n’est pas très fiable car déjàelle nous parle d’un peuple d’esclavesen Égypte alors que toutes les sourcesfiables indiquent qu’il n’y a jamais eud’esclavage dans ce pays et en toutcas pas sur une grande échelle. Lesrécits de l’Ancien Testament, rédigéstrès tardivement par rapport auxévénements, sont une construction

mythique pour un peuple en cours deformation. Par contre, il est clair queles Hébreux ont beaucoup empruntéaux Égyptiens tant du point de vuedes coutumes (par exemple : le fait dene pas se raser, ni de se couper lescheveux après un deuil ; le fait derechercher et d’assembler tous lesrestes d’une personne décédée avantde l’enterrer6) que du point de vuereligieux (les Proverbes de Salomonsont inspirés de textes de la Sapienceégyptienne7), etc.

� Les récits des voyageurs grecs (Héro-dote, Strabon) sont fort agréables àlire et très instructifs mais ils concer-nent une réalité déjà tardive et pource qui concerne l’Égypte antique, ilsrapportent des informations qu’ilsn’ont pu, bien entendu, vérifier.

© E

yrol

les

Prat

ique

Mur d’un temple

Les murs de nombreux temples sont gravésde figures de dieux et de représentations dupharaon. Ici, c’est une représentation de ladéesse Hathor et du dieu Horus à tête defaucon. Les deux sont reconnaissables àleur couronne.

©CO

REL

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 13

Page 9: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

14

� Il nous reste donc les découvertes del’archéologie en Égypte. Comme on lesait, la sécheresse de l’Égypte fait desmiracles ; aussi les éléments anciens(et même très anciens) en notre pos-session sont innombrables – et bienconservés – malgré les pilleurs detombes qui sont fréquemment inter-venus au cours des millénaires.Signalons cependant que les cons truc-tions dans le Delta (c’est-à-dire dans leNord de l’Égypte) se sont beaucoupmoins bien conservées que les constructions du désert par suite d’unclimat beaucoup plus humide. Enoutre, toutes les constructions en boiset en briques crues se sont égalementeffondrées. Ce qui a subsisté, ce sontdonc les constructions du Sud et les

constructions en pierre (taillée ouagglomérée) prévues pour durer.Étant donné qu’il ne s’agit ici ni d’unguide touristique ni d’un ouvrageconsacré à l’archéologie, nous nouscontenterons de citer, une fois pourtoutes, les divers éléments en posses-sion des archéologues (rappelons quedepuis Champollion et son successeurRichard Lepsius, c’est-à-dire depuis lemilieu du dix-neuvième siècle, lessavants peuvent lire les textes enlangue égyptienne écrits en hiéro-glyphes ou dans l’une des écriturescursives (hiératique ou démotique,voir page 93) :

Monuments architecturaux : temples,pyramides, tombeaux, villages desartisans, etc.

© E

yrol

les

Prat

ique

Introduction

homme créé à partir de terre

lotus

Khnoum, le divin potier

pagne royal (chendyt )

couronne de tataten

globe solaire

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 14

Page 10: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

15

Papyrus divers : découverts dans lespyramides, les tombeaux, les sar-cophages, etc.Objets familiers : découverts dans lestombes.

Tessons de bouteilles : ils permettentune classification des dynasties.Ostraca9 : ce sont des tessons de po terieou des éclats de pierre sur lesquels lesÉgyptiens avaient l’habitude d’écrire de

L’Enquête d’Hérodote

Dans un des premiers guides touristiques au monde, le Grec Hérodote écrivait : « Demême que l’Égypte a un autre ciel que les autres pays, et de même que son fleuvejouit d’un autre régime que les autres fleuves, de même aussi les Égyptiens ont, engénéral, des mœurs et des institutions opposées à celle des autres nations. Chez eux,les femmes8 vont au marché et s’occupent du commerce, tandis que les hommesrestent au logis occupés à tisser. Les autres peuples tissent en poussant la trame debas en haut, les Égyptiens en la poussant de haut en bas. Les hommes portent lesfardeaux sur la tête, les femmes sur l’épaule. Ils satisfont aux besoins naturels dansleur maison et prennent leurs repas au dehors sur les chemins, car, disent-ils, on doitfaire en secret ce qui est honteux mais nécessaire, tandis que, ce qui n’est pas hon-teux, on peut le faire au grand jour. (…) Si les fils ne veulent pas nourrir leurs parents,personne ne peut les y contraindre, mais les filles y sont tenues, même contre leurgré. Alors qu’ailleurs les prêtres conservent leur chevelure, en Égypte, ils la rasent.Chez les autres peuples, les proches parents se coupent les cheveux en signe de deuil,mais les Égyptiens, à la mort d’un des leurs, laissent pousser leurs cheveux et leurbarbe. Dans les autres pays, la demeure des hommes est séparée de celle du bétail, lesÉgyptiens vivent avec lui. Les autres peuples se nourrissent de froment et d’orge, chezles Égyptiens cet usage passe pour infamant ; ils font leur pain avec du blé de dourah.Ils pétrissent la pâte avec les pieds et travaillent le limon avec les mains. Les hommesont chacun deux vêtements et les femmes un seul. Les autres peuples amarrent lesmanœuvres des voiles à l’extérieur du bateau, les Égyptiens à l’intérieur. Les Grecsécrivent et calculent de gauche à droite, les Égyptiens de droite à gauche, et ils disentqu’en agissant ainsi ils ont raison et que ce sont les Grecs qui ont tort. » Hérodote ne fut pas le seul Grec à s’intéresser à l’Égypte mais ce fut le seul à réaliserun véritable « reportage » sur ce qu’il voit et à interroger les prêtres. Ainsi, ce qu’ilnous rapporte, c’est souvent ce qu’il a entendu des prêtres ; c’est-à-dire beaucoup demythologie et de légendes. Rappelons que la civilisation grecque est la première civi-lisation européenne à entrer en contact avec l’Égypte. Ceci explique que beaucoup delieux et de personnages égyptiens nous sont connus par leur nom grec (et non pas parleur nom égyptien).

© E

yrol

les

Prat

ique

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 15

Page 11: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

16

brèves notes ou de dessiner (c’est, enquelque sorte, l’équi valent antique denos post-it). Les informations qu’ilsfournissent sont innombrables.

Le peuple de l’écriture

Rappelons que les Égyptiens avaientpour habitude d’écrire sur les murs destemples, sur les murs des tombeaux, surles sarcophages, sur les petits morceauxde pierre, sur les papyrus, etc. Si lesHébreux sont le Peuple du Livre, lesÉgyptiens sont le Peuple de l’Écriture.D’ailleurs n’avaient-ils pas un dieu (etune déesse) dédiés à cela ? Tous les texteségyptiens ont été amplement pho-tographiés et sont aujourd’hui pour laplupart traduits en langues européennes.Les sources sont donc nombreusesmême si elles ne nous donnent pas tou-jours des informations précises sur la viequotidienne. En effet, à l’exception desinformations détaillées sur les artisansde la Vallée des Rois, la vie privée despaysans ne méritait sans doute pasd’être inscrite sur les murs, contraire-

ment à tout ce qui concernait le culte etla vie après la mort. Néanmoins, de nom-breuses tombes montrent des scènes dela vie quotidienne, scènes qui peuventfacilement être interprétées par l’hommedu 21e siècle. Parmi ces scènes signalons,à titre d’exemple, des jeux de société, desspectacles de danse et érotiques, la pra-tique des sports, la fabrication du vin, lesdifférentes sortes de pain, etc. Ce quenous possédons comme informationsécrites et picturales concernant l’Égypteantique nous donne donc, d’une certainemanière, une vision tronquée du quoti -dien car il va sans dire que le paysan s’in-téressait davantage à son lopin de terrequ’au culte complexe rendu à un dieunational. Fort heureusement, les texteset dessins des ostraca nous permettentd’avoir une vision sur la vie quotidiennedes artisans et même des paysans. Cestextes et dessins, qui sont des brouillonsou des correspondances entre individus,sont très instructifs et plusieurs savantsont consacré leur vie à l’étude des débrisdécouverts sur un seul site.

© E

yrol

les

Prat

ique

Introduction

Les Colosses de Memnon

Ce sont les Grecs qui attribuèrentce nom aux deux colosses

d’Amenhotep III qui figurent nonloin de la ville actuelle de Louksor.

À une époque, ces colosses, hautde plus de 15 mètres, chantaient

sous l’effet du vent. Mais, suite àdes réparations, ce phénomène adisparu. Certains prétendent que

ces colosses, tout comme les pyramides, ne sont pas en pierres

taillées mais en pierre coulée,comme du béton.

©CO

REL

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 16

Page 12: Comprendre l’Égypte ancienne - Accueil - Librairie … · ou de nous attarder sur la biographie des pharaons (les livres sur ce sujet ne man- ... der dans un sulky tiré par des

17

© E

yrol

les

Prat

ique

Remarque

La civilisation babylonienne est sans doute plus ancienne que la civilisation égyp-tienne mais malheureusement elle n’a laissé que fort peu de traces. D’après certainsauteurs, la civilisation égyptienne aurait été influencée par la civilisation babylo -nienne (et tout principalement par la civilisation sumérienne) dont elle auraitappris non seulement l’écriture mais aussi l’art de construire les pyramides (ens’inspirant des zyggurat). Il ne sera cependant aucunement question des sources dela civilisation égyptienne dans cet ouvrage car, connaissant peu de choses sur cettecivilisation, nous en connaissons moins encore sur ses sources : il ne s’agit doncque de spéculations savantes. Nous ne discuterons pas non plus de l’affirmation deRoger Caratini pour qui la civilisation égyptienne n’a apporté que ses pierres à l’humanité. Contentons-nous de signaler que sa Sagesse a inspiré les Proverbes deSalomon, ce qui n’est déjà pas si mal10.

sceptre (ouas)

crosse (hekat )

flagellum (hekhekha)

barbe postiche recourbée

bracelets

corps de couleur verte ou noire

couronne de la Haute Égypte

collier avec contrepoids

corps momiforme

Osiris

egypte_AUBIN:mots cles Egypte NB 2007 11/20/07 12:20 PM Page 17