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Comores MUSIQUES DE L’ÎLE D’ANJOUAN Traditions profanes et sacrées Comoros MUSIC FROM ANJOUAN ISLAND Secular and sacred traditions

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W 260058 INEDIT/Maison des Cultures du Monde • 101, Bd Raspail 75006 Paris France • tél. 01 45 44 72 30 • fax 01 45 44 76 60 • www.mcm.asso.fr

ComoresMUSIQUES DE L’ÎLE D’ANJOUANTraditions profanes et sacrées

ComorosMUSIC FROM ANJOUAN ISLAND

Secular and sacred traditions

Couverture (1 & 4) 30/06/06 11:23 Page 1

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Collection fondée par Françoise Gründ et dirigée par Pierre Bois Enregistrements effectués à la Maison des Cultures du Monde en 1983 par José Gonçalves sauf lesplages n°5, 6 et 13 enregistrées le 21 novembre 1992 par Francis Comini et Dominique Vander-Heym. Direction artistique et adaptation française des poèmes, Inzouddine Ben Saïd Massondi.Notice : Pierre Bois (présentation générale, chants de femmes), Habib Hassan Touma (chantsd’hommes), Françoise Gründ (danses). Traduction anglaise, Josephine De Linde. Photographies,Jean-Paul Dumontier. Illustrations de couverture, Françoise Gründ. Réalisation, Pierre Bois.© et OP 1994-2004 Maison des Cultures du Monde.

INEDIT est une marque déposée de la Maison des Cultures du Monde (direction, Chérif Khaznadar).

In MemoriamInzouddineBen SaïdMassondi

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L’ archipel des Comores est situé entre lacôte orientale de l’Afrique et Mada-

gascar. Il se compose de quatre îles :Ngazidja ou Grande Comore, Anjouan,Moheli et Mayotte. Les trois premièresconstituent depuis 1975 la RépubliqueIslamique des Comores tandis que la qua-trième, Mayotte, a choisi d’être un départe-ment français d’outre-mer.Les témoignages écrits de voyageurs arabeset portugais et les chroniques locales rappor-tent qu’entre les XIIe et XVe siècles l’archipelalors essentiellement peuplé de proto-malgaches reçut plusieurs vagues de migra-tion venues des côtes africaines, d’Indo-nésie, de Chiraz en Perse et d’Arabie. Danssa carte du monde, établie en l’an 1154, legéographe arabe al-Idrisi fait état du rôleimportant de l’île d’Anjouan dans lesréseaux commerciaux mis en place par lesArabes dans l’Océan Indien. Trois sièclesplus tard, Ibn Majid, navigateur lettré dontles ouvrages furent utilisés par Vasco deGama, insiste tout particulièrement sur lerôle d’Anjouan dans le commerce de l’OcéanIndien et plus précisément sur celui de laville de Domoni.

De leur côté, les chroniques anjouanaisesrelatent l’installation vers le XIIe siècle d’unefamille originaire de Chiraz dont les descen-dants se seraient par la suite disséminés dansles autres îles de l’archipel. D’autres fluxvenus d’Arabie, du Yémen, et d’Irak vinrentcompléter ce premier peuplement, appor-tant avec eux la langue et la culture arabesainsi que l’islam. Dès lors, les grandesfamilles se partagèrent le territoire de l’îlesous forme de petites principautés dirigéespar des sultans.Quant à l’apport africain, il est dû en grandepartie à la traite des esclaves depuis le litto-ral tanzanien alors contrôlé par les Arabes.Ce commerce florissant jusqu’au milieu duXIXe siècle contribuera profondément aumétissage des Comoriens, tant sur le planphysique que culturel, les enfants mâles nésd’esclaves concubines jouissant des mêmesdroits que les enfants légitimes. Ce mélangeva donc aboutir à l’élaboration d’une cultureparticulière et d’une langue, le shinzwani,proche du kiswahili d’Afrique orientale.Après le débarquement de Vasco de Gama auMozambique en 1498, les princes d’Anjouanse sentant menacés par les Portugais font

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ComoresMUSIQUES DE L’ÎLE D’ANJOUAN

Traditions profanes et sacrées

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édifier de hautes murailles autour de leursvilles : Domoni, Mutsamudu, Ouani et Moyaet s’y replient.À leur arrivée vers la fin du XIXe siècle, lesFrançais découvrent une société stratifiée entrois classes : les nobles qui dirigent l’île etpossèdent les plantations, les serfs et lesesclaves originaires du littoral africain, enfinune classe d’hommes libres, petits cultiva-teurs indépendants ou métis issus d’unionsentre nobles et esclaves et vivant du négoceet de l’artisanat. Cette division tripartite dela société anjouanaise se reproduit encoreaujourd’hui au niveau de l’habitat, les petitscultivateurs vivant dans des villages prochesde leurs plantations et les villes se divisanten trois quartiers bien distincts : nobles,anciens esclaves et hommes libres. À partir de 1906, date de l’annexion desComores, l’administration française vacertes modifier la structure sociale como-rienne mais, en préservant son système poli-tico-juridique fondé sur le droit musulman,elle permettra à la société anjouanaise deconserver l’essentiel de ses règles et de sesvaleurs traditionnelles, notamment en cequi concerne le système matrimonial.Aujourd’hui encore, les nobles revendiquentune ascendance chirazienne et affirmentavoir conservé les règles de mariage de leursancêtres, notamment la polygynie et l’uxori-localité. En d’autres termes, un homme peutépouser plusieurs femmes, mais il vit dans la(les) maison(s) de son (ses) épouse(s), celles-

ci pouvant demeurer dans des quartiers,voire des villes différentes. Ainsi, quand unhomme quitte son foyer, sa femme demeurechez elle tandis qu’il peut prendre une autreépouse sur son nouveau lieu de résidence.Ce système tend à renforcer le clivage sexuelpropre au monde arabo-musulman.Centrées sur la vie domestique, les occupa-tions féminines comprennent également lescultures vivrières, le tissage et la vannerie. Chef du foyer, l’homme a autorité sur sesépouses et ses enfants, il assure leur subsis-tance et complète l’éducation que les gar-çons reçoivent à l’école coranique. Il mèneune vie ouverte sur l’extérieur, participantactivement aux assemblées du village (ou duquartier) et de la mosquée. Cela dit, l’homme étant amené à circulerentre les maisons de ses épouses, celles-cibénéficient d’une indépendance remar-quable pour une société musulmane, puis-qu’en l’absence de leur mari elles ont toutloisir de réunir leurs amies dans la maisondont elles sont propriétaires. Profondément imprégnée par l’islam et sesrègles juridiques et sociales, la vie anjoua-naise est d’abord commandée par le calen-drier des fêtes musulmanes : le mawlid(anniversaire du prophète), le jeûne du moisde Ramadan et la rupture du jeûne (idi), l’as-cension du prophète (miradji), le pèlerinagede la Mecque. Viennent s’y ajouter les rituelsdes confréries soufies, notamment les com-mémorations des saints de la Chazuliyya, la

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confrérie la plus importante aux Comores,et le nouvel an anjouanais mwaha. D’autresfêtes revêtent également une grande impor-tance : la circoncision, la première coupe decheveux d’un garçon ou d’une fille, la fête

de la puberté mtsamis, enfin le grand mariagequi, à la différence des autres unions matri-moniales simplement déclarées au cadi, estaccompagné de festivités importantes.

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La musique

Les fêtes constituent les principales occa-sions de musique et de danse. Mais si l’acti-vité musicale des hommes est tournée versl’espace public, celle des femmes se limite aucontraire à des lieux intimes. Les hommessemblent également se réserver le privilègede jouer des instruments méloiques, lesfemmes se limitant aux instruments à per-cussion. L’instrumentarium anjouanais comprenddes instruments d’origine arabe :

• Le tar qui donne son nom à la danse demariage tari, tambour sur cadre de 30 cmde diamètre équipé d’anneaux métal-liques. La peau est tendue sur le cadregrâce à des chevilles. Et le dof, tamboursur cadre semblable au tar mais dépourvud’anneaux de métal. • Le firimbi, flûte ouverte aux deux extré-mités, autrefois en bois ou en bambou,aujourd’hui en plastique. Le musicien enjoue en utilisant la technique de respira-tion circulaire ce qui lui permet de jouerpendant de longues minutes sans inter-rompre la mélodie.

• Le gabus, luth monoxyle dérivé du gam-bus yéménite. La caisse de résonance, lemanche et le cheviller sont taillées dansune seule et même pièce de bois. Une peautendue sur la caisse grâce à des chevilles debois sert de table d’harmonie. Les cinqcordes en métal sont disposées par pairessauf la plus grave qui est unique. Le musi-cien les pince avec un plectre taillé dansune feuille de palmier.

d’origine africaine :• Le foumba (encore appelé marwas oumirwas) et le dori plus petit, tambourscylindriques à deux peaux de chèvre ten-dues grâce à un système de laçage et frap-pées avec des baguettes ou à mains nues.Les hommes en jouent en les tenant soitverticalement entre les jambes soit sus-pendus à l’épaule par une lanière. Lesfemmes, elles, le posent sur un socle.• Le patsu, petit gong de métal de 25 cm dediamètre (un plateau de fer blanc peut aussifaire l’affaire) frappé avec des baguettes. • Les mbiu, languettes de bambou ou debois entrechoquées par les femmes.

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• Le mkayomba, grand hochet en forme deradeau composé de fines tiges de roseaunouées les unes contre les autres et rem-plies de graines.

ou encore malgache : • Le ndzedze, cithare sur caisse dérivant – tout comme son homologue malgache,le marovany – de la valiha, la cithare tubu-laire de Madagascar. De chaque côté de lacaisse sont tendues quatre cordes métal-liques disposées par paires, tendues surdes clous et accordées grâce à de petitssillets mobiles.

Les hommes cultivent l’art du gabusi, unchant accompagné au luth gabus et qui serapproche du sawt des pays du Golfe et duYémen ; celui du chigoma, chant de mariagepolyphonique d’origine probablement tan-zanienne ; du ndzedze, chant d’origine mal-gache accompagné à la cithare ; ainsi que lesdanses chantées de mariage tari ou lesdanses chantées religieuses kandza, égale-ment pratiquées par les femmes mais dansun espace réservé.Les femmes pratiquent exclusivement lechant en solo et les danses chantées accom-pagnées par le dori, les tar, les dof, les mbiu etles claquements de mains. En général, leschanteuses-musiciennes s’asseyent en rangsur un côté de la pièce, la chanteuse princi-pale à une extrémité. C’est elle qui conduit lechant, l’introduisant par un court solo auquelle chœur répond une première fois a cappella

puis ensuite sur le battement des tambours etles claquements de mains et de mbiu.Les Anjouanais, en particulier ceux qui seréclament d’une famille aristocratique, insis-tent sur leur rattachement à la culture arabe.Il n’en demeure pas moins que sur le planmusical le fonds africain est nettement domi-nant, à l’exception de quelques répertoiresspécifiques tels que le gabusi ou le ilahiya(prière chantée en solo). Ce caractère africainse manifeste notamment dans l’articulationplus syllabique que mélismatique de la mélo-die et la fréquence importante d’intervallesdisjoints organisés en motifs brisés.

1. TariLe tari accompagne les festivités du grandmariage qui peuvent durer parfois deuxsemaines ; cette danse processionnelle etchantée, aux sujets lyriques et parfois reli-gieux, a lieu le vendredi ainsi que le jour oùle fiancé se rend chez sa future épouse. Il est exécuté ici par sept joueurs de tar, unjoueur de foumba et un joueur de dori quichantent en arabe et dansent en mêmetemps. À leur tête, le soliste AbderahmanSaïd Ali chante Al-salâm ‘alaykum (Que lapaix soit avec vous) sur une structure ryth-mique à 3/4 avant de passer à un rythme à2/4 pour chanter les louanges du prophète.

2. GabusiOh! mon maître, mon amour est profond et leslarmes inondent mes joues.

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Chant et danse d’hommes, interprété enarabe par Inzouddine Ben Saïd Massondi quis’accompagne au gabus. Deux danseursl’encadrent, tout en frappant des foumba.Fondé sur une mesure à 6/8, le gabusi est unchant d’amour composé de cinq distiquesdans lequel chaque hémistiche est répété etchaque distique expose un motif mélodiquerépété cinq fois.

3. SambéFaisons comme nos ancêtres et préservons cequ’ils nous ont légué.Cette danse masculine, chantée en shinz-wani, est exécutée à l’occasion des mariagesou de la première coupe de cheveux des gar-çons. Le soliste, Salim Ali Amir, s’accom-pagne au foumba et est assisté de deux chan-teurs et joueurs de tar.

4. Pièce pour cithare ndzedzeinterprétée par Saïd Abbas. La structuremélodique demeure assez proche de celle dela musique pour marovany de Madagascar.

5. Debadirigé par Andjizati Abderrahman.Le deba, chant et danse de femmes, accom-pagne plutôt les fêtes de caractère familial, parexemple à la fin d’un mariage pour souhaiterbonheur et fertilité aux époux, ou apporter laprospérité dans une maison. La danse secaractérise par des mouvements qui, commeune sorte de contrepoint chorégraphique,

viennent créer un effet de surprise. Le chantse déroule en quatre parties : introduction dela soliste, introduction lente dans laquelle lasoliste et le chœur se répondent, entrée despercussions sur un rythme à 4/4 (le chœurprovoque parfois d’étranges rencontres hété-rophoniques par tuilage avec la soliste ouentre ses différentes voix, vient enfin unecoda dans laquelle les derniers vers sont répé-tés de manière obsédante sur l’accompagne-ment des percussions.Nos premiers ancêtres étaient Adam et Eve / Ledeuxième ancêtre fut le prophète Muhammad /Qui nous a apporté la lumière. / Faisonsl’éloge du prophète et adorons Dieu.Vous, grandes personnes qui nous entourez, par-donnez-nous, / Le deuxième ancêtre fut le pro-phète …Suivons l’enseignement de ceux qui nous édu-quent, / Tournons le dos à ceux qui nousdéroutent / Faisons l’éloge du prophète et ado-rons Dieu.Guide, à la Mecque où tu te rends / Fais pournous des vœux / Le deuxième ancêtre fut leprophète Muhammad / Faisons l’éloge du pro-phète et adorons Dieu.

6. Ilahiyapar Anzumath Attoumani.Ce chant dévotionnel, interprété en solo,sert fréquemment de conclusion à un deba.La prière est un devoir. Ô messager de Dieu, lapaix soit sur toi, Ô envoyé de Dieu, la paix soitsur toi, / Ô aimé de Dieu, la paix soit sur toi.

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Tu es le soleil, tu es la lune, / Tu es lumièreplus que toutes les lumières, / Tu es la quintes-sence, / Tu es la lumière de nos cœurs. / Ôaimé de Dieu, la paix soit sur toi, / La grâce deDieu soit sur toi.La prière est un devoir, un devoir pour nous, /La prière du matin, la prière de midi, / Laprière de l’après-midi, la prière du soir, / Laprière de la nuit, la prière est un devoir.

7. Pièce pour flûte firimbiMorceau exécuté en solo par Abu BakrMi’raj qui pratique ici la technique de respi-ration circulaire. La structure mélodiqueressemble à celle de la musique du Moyen-Orient.

8. NdzedzeChant d’hommes à trois voix, en langueshinzwani. Ce chant d’origine malgachecontient des éléments polyphoniques afri-cains très importants. Muhammad AbdullahBakr joue du ndzedze tout en dirigeant lechant. Il est accompagné par deux joueursde hochet mkayomba. Le chant parle demort, de jalousie, de chagrin d’amour. Iln’est jamais chanté lors des mariages maisplutôt dans de petits cercles d’amis.

9. BiyayaCette danse uniquement accompagnée parles foumba et le dori n’est exécutée que parles jeunes gens. On la danse principalementpendant le mois de shawwal qui précède le

jeûne du mois de ramadan. Elle est en re-vanche interdite pendant le ramadan et lespériodes de mariage.

10. ChigomaDanse chantée polyphonique de mariaged’origine probablement tanzanienne. Elleest chantée en shinzwani par Saïd Abbas etaccompagnée par deux foumba et deux dori.

11. YimbiyoBerceuse chantée en shinzwani par Salim AliAmir et accompagnée à la flûte par Abu BakrMi’raj. Le récit est celui d’un vieux paysanqui accepte sa douloureuse destinée. Lamélodie de ce chant existe aussi au Moyen-Orient et comprend maintes caractéristiquespropres à la tradition persane.

12. Kandza des hommesLe kandza est généralement dansé pendantle mois de mawlid et principalement le 11 dumois, veille de la date anniversaire de lanaissance du prophète. Tandis que leshommes dansent le soir dans les rues duquartier ou du village, les femmes se réunis-sent pour danser dans une maison ou surune petite place à l’abri des regards. Lespoèmes se rapportent généralement à la viedu prophète et à ses compagnons. Lesfemmes déambulent en se serrant les unescontre les autres, formant un long serpentmobile. Les cous se renversent, les têtes serejettent en arrière, une épaule se dégage

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prestement tandis que l’autre entraîne lebras dans une large et lente parabole. Les ge-noux, imbriqués les uns dans les autres,répercutent les chocs des pas glissés. La pro-cession s’enroule sur elle-même puis sedéfait en une ligne sinueuse qui se raidit etforme un front, face aux chanteuses-musiciennes.Sur le plan musical, le kandza respecte lemême schéma général que le tari ou le deba :introduction solo, introduction responso-riale, chant responsorial avec percussions etcoda.Ce kandza des hommes est interprété parsept tar, un foumba et un dori dirigés par lesoliste Abderahman Saïd Ali. Ya Ilahi laki al-ghuffran (Mon Dieu très miséricordieux),Allahu akbar (Dieu est le plus grand). Onremarquera le caractère yéménite de cettepièce.

13. Kandza des femmesdirigé par Fatima Daou.Poème mystique du Cheikh Abdul MultirMansuru Limubaraka dédié à Ahmad al-Rifa‘i, fondateur de la confrérie soufieRifa‘iyya au XIIe siècle.

Gloire à Dieu, Celui qui nous élève, / Toujoursprésent, jamais loin de nous. / Honneur etpureté à notre Dieu, / Impossible de savoircomment il est et où il est. Nous louons Dieu sans cesse, / Le bonheurd’être musulman, / Grâce à Rifa‘i noussommes plus forts, / Nous sommes gagnants /Boisson délicieuse,Tends-nous la main. / Grâce à Rifa‘i noussommes plus forts, / Nous sommes gagnants.Notre volonté, ô Dieu, va toujours de l’avant, /Elle ne peut être évaluée, / Calculée, ni estimée. /Nous sommes gagnants.Il n’y a que Dieu, louons Dieu, mes frères. /Pardonne-nous nos péchés, / Le bonheur et lapureté sont à Dieu, / Le Clément, accorde-nousta miséricorde.

H. H. TOUMA, F. GRÜND, P. BOIS

traductions : I. BEN SAÏD MASSONDI

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Ndzedzecithare / zither

Deba, chant et danse /song and dance

Tari : tar, dori, foumba

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T he Comoro archipelago lies between theeast coast of Africa and Madagascar. It is

made up of four islands: Ngazidja or GreatComoro, Anjouan, Moheli and Mayotte.Since 1975, the first three have constitutedthe Islamic Republic of Comoros while thefourth, Mayotte, has chosen to remain anoverseas French department.According to written accounts of Arab andPortuguese travellers and to local records,from the 12th to 15th centuries the archipe-lago was mainly populated by proto-Mala-gasy peoples, then swept by several migrato-ry waves from African coasts, Indonesia,Shiraz in Persia and Arabia. In the map ofthe world drawn up in 1154, the Arab geo-grapher al-Idrisi mentions how importantthe island of Anjouan was among tradingnetworks set up by Arabs in the IndianOcean. Three centuries later, Ibn Majid, ascholarly navigator whose works were usedby Vasco de Gama, drew special attention tothe role of Anjouan in the Indian Ocean andmore precisely that of the town of Domoni.Anjouan records report the arrival of a fam-ily from Shiraz around the 12th centurywhose descendants were then spread them-

selves around the other islands of thearchipelago.Later, other migratory flows came fromArabia, Yemen and Irak, bringing with themtheir Arab languages and culture as well asIslam. From this time on, the island territo-ry was divided up among into small princi-palities shared out among the main familiesand ruled by sultans.The African contribution was due to a largeextent to the slave trade along the Tanzaniancoastline controlled at the time by Arabs.This trafficking flourished until the middleof the 19th century greatly contributing tothe mixing of the Comorans as much atphysical level as at the cultural; male chil-dren born of slave concubines enjoyed thesame rights as legitimate children. This mix-ture thus resulted in the elaboration of a par-ticular culture and language, shinzwani, closeto kishwahili of eastern Africa.When Vasco de Gama landed in Mozam-bique in 1498, the princes of Anjouan feel-ing threatened by the Portuguese erectedhigh walls around their towns: Domoni,Mutsamudu, Ouani and Moya, and with-drew behind them.

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ComorosMUSIC FROM ANJOUAN ISLAND

Secular and sacred traditions

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Arriving towards the end of the 19th century,the French discovered a society divided intothree classes: the nobles who ruled theisland and owned plantations; serfs andslaves who had come from along the Africancoast, and finally a class of free men, inde-pendent small farmers or half-breeds, theoffspring of unions between nobles andslaves who earned their living through com-merce or arts and crafts. Remnants of thisthreefold division of Anjouan society ismaintained today through housing; smallfarmers living in villages close to their fieldsand the towns divided into three clearlydefined districts: that of nobles, formerslaves and free men.From 1906 onwards, when the ComoroIslands were annexed, the French adminis-tration admittedly modified Comoran socialstructures while preserving its politico-legalsystem ounded on Islamic law, thus allow-ing Anjouan society to preserve the mostessential part of its rules and traditional val-ues, in particular that which concerned thematrimonial system.Even today, nobles whose ancestors camefrom Shiraz claim to have preserved themarriage rules of their ancestors, notablypolygamy and uxorilocality. In other words,a man may marry several wives, but he livesin the house(s) of his wife (wives), who maylive in different districts if not differenttowns. So, when a man leaves his house, hiswife remains at home while he may take

another wife at his new place of residence.This system therefore tends to reinforce thesexual clivage peculiar to the Arab-Muslimworld.Feminine occupations, centred arounddomestic life, also involve taking care offood crops, weaving and spinning matting,baskets, rope and hats.The male as head of the house has authorityover his wives and children. He is responsi-ble for their maintenance and total educa-tion which boys receive at the Coranicschool. He leads an open, active life takingpart in village (or district) meetings and atthe mosque. Having said that, the fact thatthe male has to circulate between his hous-es and wives means that the latter enjoyremarkable independence for a Muslim soci-ety, since when their husband is away, theyare free to meet their friends in a housewhich belongs to them.Deeply influenced by Islam with its manylegal and social rules, Anjouan life is aboveall regulated by the calendar of Muslim festi-vals: mawlid (birthday of the prophet), fast-ing during the month of Ramadan and break-ing the fast (idi), the ascension of the prophet(miradji), the pilgrimage to Mecca. In addi-tion to the above, there are the rituals of theSufi brotherhoods, in particular the com-memmoration of the saints of the Chazu-liyya, the most important brotherhood in theComoros and the Anjouan New Year, mwaha.Other festivals are also considered very

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important occasions: circumcision, boy’s orgirl’s first haircut, mtsamis or the festival tocelebrate puberty when a boy reaches the ageof fifteen years and most of all the “great

wedding” which, unlike other matrimonialunions simply declared before a cadi, isaccompanied by major celebrations that maylast for two weeks.

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The music

Festivals, whether religious or social, pro-vide the main opportunities for dancing andmaking music. However, while male musicalactivity takes place in public, that of thewomen on the contrary is restricted to with-in their own homes. The men also seem tomaintain for themselves the privilege ofplaying melodic instruments while thewomen must make do with a few percussioninstruments.The traditional artists presented in this com-pact disc all come from Domoni, capital ofthe island of Anjouan.The Anjouan instrumentarium reflects thisculture and so one finds instruments thatmay either be of Arab origin:

• the tar, which gives its name to thewedding dance tari, is a frame drum,30 cms in diameter fitted with metalrings. The skin is stretched and fastenedonto the frame by means of pegs. The dofis a frame drum similar to the tar butwithout metal rings.• the firimbi is a flute open at both ends,formerly made of wood or bamboo, todaymade of plastic. The musician plays usingthe technique of circular respiration

which allows him to play for long periodswithout interrupting the melody.• The gabus is a pear-shaped lute derivedfrom the Yemeni gambus. The soundbox,neck and fingerboard are carved from asingle piece of wood. A skin stretchedover the soundbox and fastened by pegsserves as a soundboard. The five metalstrings are arranged in pairs except for thelowest one which is on its own. The musi-cian plucks them with a plectrum carvedfrom a palm leaf.

or African:• the foumba (also called marwas or mir-was) and the smaller dori, are cylindricaldrums with two goatskins laced to theframe and beaten with sticks or barehands. Men play these drums held eithervertically between their legs or suspendedby a strap from the shoulder, whilewomen seat the drum in a base to play.• the patsu, is a small metal gong 25 cmin diameter (a small white metal platewill also do) beaten with sticks.• the mbiu are lengths of bamboo or someother wood knocked together. This instru-ment is especially played by women.

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• the mkayomba, is a large rectangular rat-tle composed of fine reeds knotted oneagainst the other and filled with seeds.

or Malagasy:• the ndzedze, is a zither made up of a rect-angular case (like the Malagasy marovany)derived from the valiha, the tube zither ofMadagascar. On each side, two pairs ofmetal strings are stretched on nails andtuned with the help of mobile bridges.

Men perform the gabusi, a song accompa-nied by the lute gabus which recalls the sawtsung in the Arabian Gulf and in Yemen, thechigoma, a polyphonic wedding song belie-ved to be Tanzanian in origin, the ndzedze,originally a Malagasy song accompanied bythe zither ndzedze, in addition to sung wed-ding dances tari or religious song-danceskandza, also performed by women but inplaces sheltered from public view.Women only perform solo songs and song-dances accompanied by the dori, tar, dof,mbiu and hand clapping. In general, thesingers-musicians sit in rows on one side ofthe room with the main singer at one end.The soloist is the one who leads the singing,she starts off with a short solo to which thechorus replies firstly a cappella then later tothe beating of drums, hand clapping andthe rattling mbiu.The Anjouanese, and in particular thosewho claim to belong to an aristocratic fami-ly, always emphasise their links with the

Arab cultural world. Nevertheless, from themusical point of view African roots are clear-ly more dominant, except for a few specificrepertories such as the gabusi or the ilahiya(prayers). This can most clearly be seenthrough a melodic articulation more syllab-ic than melismatic and an important num-ber of disjunct intervals and broken motifs.

1. TariTari is part of the great wedding festivitiesand may sometimes go on for as long as twoweeks. This processional dance featuringlyrical and sometimes religious topics, takesplace on a Friday as well as the day onwhich the groom visits his bride to be.It is performed here by seven tar players, afoumba player and a dori player who sings inArabic and dances at the same time. Theirleader, the soloist Abderahman Said Ali,sings Al-salâm ‘alaykum (May peace be withyou) to a 3/4 rhythmic structure beforemoving to a 2/4 rhythm to sing the praisesof the prophet, Muhammad the Victorious.

2. GabusiO, my master, deep is my love and tears pourdown my cheeks.A men’s song and dance, sung in Arabic byInzouddine Ben Said Massondi who accom-panies himself on the gabus. Two musiciansplay the foumba and dance at the same time,flanking the singer. Based on a 6/8 rhythm,the gabusi is a love song composed of five

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distich in which each hemistich is repeatedand each distich exposes a melodic elementrepeated five times.

3. SambeLet us do as our ancestors did and protect whatthey have bequeathed us.This masculine dance, sung in Shinzwani, isperformed at weddings or when boys havetheir first hair cut. The soloist, Salim AliAmir, accompanies himself on the foumba.With him are two singers and tar players.

4. A piece for ndzedze zitherA solo performance by Saïd Abbas. Themelodic structure remains close to that ofthe music for marovany which may be heardin Madagascar.

5. Debaconducted by Andjizati Abderrahman.The deba is played at rather more familyoccasions, for example at the end of a wed-ding to wish the couple good luck and fer-tility, or to bring prosperity to a house. Thedeba is characterised by movements which,like some kind of choreographic counter-point, succeed in creating an element of sur-prise. The song has four parts: solo intro-duction, a slow introduction in which thesoloist and chorus respond to one another,entry of percussion instruments on aresponsorial song in 4/4 time, the chorussometimes causes strange heterophonic

encounters with the soloist part (overlap-ping) or between its own various parts, andfinally a coda by insistent repetition of thelast verses to the throbbing rhythm of thedrums.Adam and Eve were our earliest ancestors / Thesecond ancestor is the prophet Muhammad /Who has brought us the light. / Let us sing thepraises of the prophet and worship God.You, important people among us, forgive us, /The second ancestor is the prophet...Let us follow the teaching of our teachers, / Letus turn our backs on those who divert us / Let ussing the praises of the prophet and worship God.Guide, to Mecca where you surrender yourself /Make vows for us / The second prophet isMuhammad / Let us sing the praises of theprophet and worship God.

6. Ilahiyaby Anzumath AttoumaniThe deba often ends with a devotional songilahiya sung by a soloist.Prayer is a duty. O messenger of God, peace bewith you, O God’s emissary, peace be with you, /O beloved of God, peace be with you.You are the sun, you are the moon, / You arelight greater than all light, / You are the essence, /You are the light of our hearts. / O beloved ofGod, peace be with you, / The blessing of Godbe upon you. Prayer is a duty, a duty for us, / Morning prayer,noontime prayer, / afternoon prayer, eveningprayer, / nightime rayer, prayer is a duty.

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7. Piece for firimbi fluteA piece performed solo by Abu Bakr Mi’rajwith the technique of circular breathingused in Middle East on reed instruments.The melodic structure resembles that of themusic of the Middle East.

8. NdzedzeA three-part song for men’s voices in Shin-zwani. This song, originally Malagasy con-tains a great number of African polyphonicelements. Muhammad Abdullah Bakr playsthe ndzedze while leading the singing. He isaccompanied by two rattle mkayomba play-ers. The song speaks of death, jealousy, thepangs of love. It is never sung at weddingsbut rather at small social gatherings.

9. BiyayaThis dance, accompanied by the foumba anddori, is only performed by young people. It ismainly danced during the month ofShawwal which precedes the fasting monthof Ramadan. On the other hand, it is bannedduring the month of Ramadan and the wed-ding season.

10. ChigomaA polyphonically sung wedding dance prob-ably Tanzanian in origin. It is sung inShinzwani by Saïd Abbas accompanied bytwo foumba and two dori.

11. YimbiyoA heartrending lullaby sung by Salim AliAmir accompanied on the flute by Abu BakrMi’raj. The tale in Shinzwani is that of anold peasant who accepts his painful destiny.The singer sometimes stops singing to dryhis tears. To end the lullaby, he takes his fir-imbi and joins the first flautist. The melodyof this song also exists in the Middle Eastand includes many characteristics peculiarto the Persian tradition.

12. Men’s Kandza The kandza is usually danced during themonth of Mawlid, most often on the 11th ofthe month, the eve of the date marking theanniversary of the birth of the prophet. Inthe evening, while the men dance in thestreets of the town or villages, the women gettogether to dance in a house or in a smallsquare sheltered away from public view. Thepoems usually speak about the life of theprophet and his followers. The women strollabout holding one another, forming a long,mobile snake. Neck are turned, heads thrownback, one shoulder quickly emerges while theother carries the arm up and around in abroad, slow curve. Overlapping knees, imi-tate the impact of the gliding steps. The pro-cession winds into itself then unfurls in onelong, sinuous line which straightens andforms a front, to face the singers-musicians.At the musical level, the kandza follows thesame general outline as the tari or the deba:

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solo, responsorial introduction, responsorialsong and percussions, and coda.Performed by seven tar players, a foumbaplayer and a dori player led by soloistAbderahman Said Ali. Ya Ilahi laki alghuffran(My God most merciful), Allahu akbar (Godis great). The Yemenite character of thispiece is obvious.

13. Women’s Kandzaled by Fatima Daou.Mystical poem by Sheikh Abdul MultirMansuru Limubaraka dedicated to Ahmadal-Rifa‘i who founded the Sufi brotherhoodRifa‘iyya in the 12th century.Glory to God, He who raises us, / Ever present,never far from us. / Honour and purity to our

God, / Impossible to know how or where he is.We praise God without ceasing, / The joy ofbeing a muslim, / Thanks to Rifa‘i we are morestrong, / We are victorious / Delicious beverage,gGive us your hand. / Thanks to Rifa‘i we aremore strong, / We are victorious.Our will, O God, is ever foremost, / It cannot bemeasured, / Calculated or qualified. / We arevictorious.There is only one God, let us praise God, mybrothers. / Forgive us our sins, / Happiness andpurity come from God, / The Merciful, grant usyour forgiveness.

H. H. TOUMA, F. GRÜND, P. BOIS

translations: I. BEN SAÏD MASSONDI

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Dori

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ComoresMUSIQUES DE L’ÎLE D’ANJOUANTraditions profanes et sacrées

ComorosMUSIC FROM ANJOUAN ISLAND

Secular and sacred traditions

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distribution NAÏVE

© 1994-2004

INEDIT / MCM

Made in France

Collection fondée parSeries founded byFrançoise Gründ

dirigée par / headed byPierre Bois

Enregistr. / Recordings :MCM, 1983-1992

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3 298492 600588 >

11. Tari, chant de mariage / wedding song .............................................. 3’00”

12. Gabusi, chant et luth / singing and lute ............................................. 4’49”

13. Sambe, chant et danse d’hommes / men’s sung dance .................... 3’09”

14. Cithare ndzedze / Zither ndzedze ................................................ 2’03”

15. Deba, chant et danse de femmes / women’s sung dance ................... 7’43”

16. Ilahiya, prière chantée / sung prayer ................................................. 1’20”

17. Flûte firimbi / Flute firimbi ........................................................... 2’51”

18. Ndzedze, chant et cithare / singing and zither .................................. 3’59”

19. Biyaya, danse d’hommes / men’s dance ............................................ 0’58”

10. Chigoma, chant et danse d’hommes / men’s sung dance .................. 4’05”

11. Yimbiyo, berceuse / lullaby ............................................................... 5’35”

12. Kandza, chant religieux d’hommes / men’s religious song ................. 4’07”

13. Kandza, chant religieux de femmes / women’s religious song ............ 6’53”

total ...... 50’00”

Ensembles traditionnels d’hommes et de femmes de Domoni / Traditional groupsof men and women from Domoni. Direction artistique / Artistic director :Inzouddine Ben Saïd Massondi.

In memoriamInzouddine

Ben Saïd Massondi