commÉmoration e anniversaire de l assassinat de …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour...

15
QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION - MARDI 25 JUIN 2019 - N°5206 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1 EURO / http//:www.depechedekabylie.com INTERVIEW B RAHIM T AZAGHART SE SOUVIENT ET RACONTE «La rencontre de Matoub avec Aït Ahmed…» Page 4. CAN 2019 EN ÉGYPTE B ELMADI COMMENTE LA VICTOIRE DE L ’EN FACE AU K ENYA «J’espère qu’on gardera cette efficacité» Page 23. ISSN 1112-3842 COMMÉMORATION A UJOURD HUI , LE 21 E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE M ATOUB L OUNÈS TOUS LES CHEMINS MÈNENT À TAOURIRT Pages 2, 3, 4 et 11.

Upload: others

Post on 25-Jun-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION - MARDI 25 JUIN 2019 - N°5206 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1 EURO / http//:www.depechedekabylie.com

INTERVIEW BRAHIM TAZAGHART SE SOUVIENT ET RACONTE

«La rencontre de Matoub avec Aït Ahmed…»Page 4.

CAN 2019 EN ÉGYPTEBELMADI COMMENTE LA VICTOIREDE L’EN FACE AU KENYA

«J’espère qu’ongardera cette efficacité» Page 23.

ISS

N 1

112-

3842

COMMÉMORATION AUJOURD’HUI, LE 21E ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE MATOUB LOUNÈS

TOUS LES CHEMINSMÈNENT À TAOURIRT

Pages 2, 3, 4 et 11.

Page 2: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Le défenseur axial du MO Béjaïa, LyesBouheniche, qui est lié encore avec le club

pour une saison, nous a avoue dans cet entre-tien qu’il n’a r ien décidé encore concernantson avenir et qu’il attend le moment oppor-tun pour prendre une décision finale.«Honnêtement j’ai envie de continuer l’aven-ture avec le MOB même en ligue 2. J ’ai passéde bons moments à Béjaïa et je n’ai pas enviede changer d’air pour le moment, à conditionque les dir igeants me payent. Je ne suis paspayé depuis 4 mois et j’attends toujours ungeste des dir igeants. J ’ai eu une petite entre-vue avec le nouveau président qui m’a pro-posé de céder quelques mensualités, chose quej’ai refusée. J ’espère qu’on trouvera un ter -rain d’entente avant de passer à autre chosecar ma pr ior ité va au MOB», nous dira-t-il,

non sans revenir sur le parcours de son club lasaison passée marquée par une relégation enLigue 2 Mobilis. «Le bilan est négatif surtoute la ligne car nous avons raté le maintien.Le parcours d’un club se mesure par rappor taux per formances et nous n’avons pas pu sau-ver le club de la relégation. C’est un échec etla responsabilité est par tagée par tout lemonde. Les causes quant à elles sont mul-tiples», explique-t-il. Questionné sur lescauses de ce parcour s catastrophique, ledéfenseur béjaoui, n’a pas voulu trop semouiller : «Je ne suis pas habilité à par ler surcer taines choses. Mais je peux citer parexemple l’instabilité dans les staffs techniqueet administratif, le mauvais recrutement auxmercatos estival et hivernal ainsi que lemanque de motivation car tout au long de la

saison, on s’est sentis abandonnés parmoment. Tous ces paramètres ont joué contrele club et précipité à sa descente», dira-t-il.«Toutefois, il faut se convaincre que la reléga-tion en Ligue 2 n’est pas la fin du monde. Ilsuffit de réunir les meilleures conditions pos-sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller del’avant pour redémar rer sur des basessolides», a-t-il tenu à ajouter. «J ’espère seule-ment qu’ils préserveront ce grand club etveilleront à le rebâtir sur des bases solides.L’avenir du MOB est l’affaire de tout lemonde, chacun devra y contr ibuer», conclutle défenseur du MOB.

Propos recueillis parZ. H.

La Dépêche de Kabylie : Vousêtes Canari pour deux saisons,vos impressions ?

Hamza Banouh : En signant à laJSK, j’ai réalisé mon rêve et celuide ma famille qui voulait me voirendosser le maillot Jaune et Ver t.Pour nous, la JSK n’est pas unsimple club de football, c’est unsymbole de toute une région. Onoptant pour la JSK, j’ai aussi réa-lisé le rêve de tout mon village.

Qu’est-ce qui a fait ladifférence par rapportaux autres clubs quivous voulaient aussi ?

Il y a des paramètres qu’aucundes autres clubs de notre cham-pionnat ne peut satisfaire. Il y apar exemple le fait que la JSK estle club de ma région et je suis fierde défendre ses couleur s. J ’aihâte d’entamer mon aventure

avec la JSK. Je suis tout énergieet ne lésinerai sur aucun effor tpour être à la hauteur de la chan-ce que j’ai d’évoluer dans cegrand club. Et je prouverai que jesuis digne de la confiance placée

en moi par les responsableskabyles.

Quels sont les différents clubsdans lesquels vous avez évoluéjusque-là ?

Mes débuts étaient avec le RCKouba où j’ai joué dans les diffé-rentes catégor ies jeunes. Lorsquej’étais dans ce club, j’ai aussijoué dans les catégor ies jeunesdes équipes nationales. J ’ai ensui-te joué à Béjaïa en 2015 et j’aigagné la coupe d’Algér ie avec leMOB. J ’ai joué aussi deux sai-sons avec l’O Médéa avec lequelj’ai réalisé l’accession en Ligue 1Mobilis. J ’ai rejoint par la suitel’USMH pour six mois, avant dejouer à l’ESS pendant deux sai-sons. Et là, je suis avec la JSK, unclub que j’ai toujours por té dansmon cœur.

Certains supporters vousreprochent d’avoir dédaigné laJSK par le passé…

Ceux qui m’accusent de ça neconnaissent pas les raisons quim’ont tenu loin de la JSK. Àchaque fois que l’occasion s’estprésentée, je n’avais jamais monsor t entre mes mains. Soit j’étaisen litige avec mon club dumoment, soit j’étais lié par uncontrat. Je ne pouvais vraimentr ien y faire. Mais cette fois-ci, j’aipu me libérer. Je n’ai pas hésitéune seule seconde, dès que lesdir igeants m’ont sollicité.

Un mot à adresseraux supporters ?

Je tiens d’abord à saluer leurloyauté envers leur club et j’espè-re qu’ils demeureront toujoursder r ière l’équipe. De ma par t, jeleur promets de tout faire pourles rendre heureux. Inchallah,nous réaliserons de très belleschoses tous ensemble.

Entretien réalisé parMustapha Larfi

SP RTS

Alger Tizi-Ouzou Bouira Béjaïa

La Météo du Jour

Max: 27 Max : 34 Max : 43 Max : 34

Min : 19 Min : 21 Min : 23 Min : 23QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATIONMARDI 25 JUIN 2019 N°5206

La nouvelle recruede la JSK,l’attaquant

Hamza Banouh,promet que

ses coéquipiers et lui feront

tout pour procurerde la joie aux

supporters.

JS KABYLIE Hamza Banouh, nouvel attaquant

«J’AI RÉALISÉ MON RÊVE»

MO BÉJAÏA Lyes Bouheniche, défenseur

«Redémarrer sur des bases solides»

Alors que Belkacemi et Renaï seront prêtés

Kabari, Slama, Amaouche, Naït Merabet et Aït Idir libérés Dans un communiqué diffusé hier après-midi sur

son site, la JSK a fait état de la libération deKabari, Slama, Amaouche, Naït Merabet et Aït Idir.Cinq joueurs qui s’ajoutent à l’attaquant nigérianUche, dont le contrat a été résilié il y a quelquessemaines. «Des libérations qui sont dues non à la qua-lité des éléments concernés par cette mesure, mais àla rude concurrence qui contraint le club à se passerdes services de ces joueurs pour la saison 2019-2020.«Merci à Uche, Kabari, Slama, Amaouche, Naït

Merabet et Aït Idir et beaucoup de réussite dans leurnouveaux clubs», écrit la direction de la JSK qui aégalement indiqué que deux autres joueurs, à savoirBelkacemi et Renaï, feront l’objet d’un prêt. «Unedécision qui permettra aux deux joueurs qui serontsuivis à distance tout au long de la saison de s’aguer-rir davantage et d’avoir un temps de jeu», précise ladirection de la JSK.M. L.

JSM BéjaïaLes caisses duclub renflouées

En plus d’une criseadministrative qui tarde à

se régler, les soucis du club necessent de s’exacerbernotamment par le manque demoyens financiers. Unesituation qui complique lesaffaires de la JSMB, sachantque le temps joue contre elle encette période d’intersaison.Toutefois, une bonne nouvelleest venue cette semaine réjouirun tant soit peu ses dirigeantsavec l’arrivée de la subventionde l’APC du chef-lieu dewilaya dans les caisses du club.Le montant alloué dans le cadredu BP 2019, vingt-cinqmillions de dinars, serviranotamment à réglerpartiellement les dettes du clubenvers les joueurs et le stafftechnique qui ont décidé de neplus attendre. Certains ontmême menacé de saisir la CRLpour recouvrer leurs droits, leclub leur doit en effet plus detrois mensualités chacun. Etl’ultimatum donné parAlllali etconsorts à leur employeur pourrégler leur situation financièredevrait prendre fin aujourd’hui.A ce sujet, nous avons apprishier que les dirigeants du clubont commencé à convoquerindividuellement les joueurspour leur remettre leur dû etleur demander de songer à lareprise du travail quiinterviendra sans doute durantla première décade du mois dejuillet. Il faut rappeler enfinqu’hormis Belmessaoud etBenmansour, qui se trouvent enfin de contrat avec le club, lesautres éléments restent encoreliés à la JSMB pour 1 ou 2saisons, à l’exemple de FouadGhanem. D’autre part, et aprèsun premier round denégociations n’ayant débouchésur rien de concret, lesdirigeants de la JSMB, à leurtête le président Houassi,espèrent enfin réussir àconvaincre le coach TunisienMoes Bouakaz de poursuivrel’aventure avec les Vert etRouge de la Soummam dès sonretour de Suisse d’ici la fin dela semaine en cours. Pourrappel, Moes Bouakaz, qui étaitde retour à Béjaïa mercredidernier, avait fini par rencontrercertains dirigeants du club, àl’instar du président du CSA,Belkacem Houassi, dansl’espoir de parvenir à un accordsur les modalités d’un éventuelnouveau bail du Tunisien avecla JSMB en prévision de lasaison prochaine. Cependant,les différents rounds denégociations entre les deuxparties, entamés depuis cettedate, n’ont abouti à rien. B Ouar i.

Page 3: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019L’ÉVÉNEMENT2

YOUCEF MERAHI

«Matoub, un référent de l’amazighité»

La Dépêche de Kabylie :Pourquoi de tous les poètes etpoètes-artistes, vous avez choisil’œuvre de Matoub Lounès pourla traduire en langue française.Quels sont les critères qui ontprésidé à votre choix ?

Youcef Merahi : Je voudrais d’abordpréciser que je n’ai pas été seul dansla tentative de tr aduire MatoubLounès puisqu’il y avait avec moiBilek Hamid et Hadj-SaïdAbdenour. Le choix est simple, mesemble-t-il. Il y a le fait que Matoubest un poète chanteur qui a faitcor ps avec sa société, jusqu’ausacr ifice supr ême, sans jamaisrenoncer à ses convictions intimes,culturelles, politiques, sociétales etidéologiques. Il y a également le faitque Matoub a montré, le long deson existence et de son combat libé-rateur, sa «rébellion», au point oùlui-même disait (je cite de mémoire): «Mon nom est combat». Sanscompter qu’il a expliqué son par -cour s dans son livre-r écit,«Rebelle». Enfin, il ne s’est pascontenté d’écr ire et de chanter, il a,en plus, mis ses appels, comme unleitmotiv dans sa vie d’homme. Ahomme, il faut mettre un «h»majuscule. Puis, je suis, ainsi quemes camarades, en totale harmonieavec sa poésie.

Une question inévitable quand ils’agit de traduire des poèmes, a fortiori quand il s’agit d’unartiste aussi engagé et révoltéque Matoub : avez-vous sentiqu’en traduisant les poèmes durebelle, vous les trahissiez enquelque sorte ?

Oui, c’est un grand débat. C’estvrai, traduire c’est trahir. Sauf quecela ne doit pas nous empêcher demettre à la disposition des non-kabylophones l’œuvre majeur d’unpoète chanteur majeur, commeMatoub Lounès. Nous avons desexemples de tr aduction d’œuvred’une langue ver s une autre.Heureusement d’ailleurs que la tra-duction existe. Tr aductionconsidérée comme une passerellequi autor ise le passage d’une cultu-re vers une autre. Sinon, commentaur ions-nous pu savourer lesœuvres d’auteurs de la littératureuniver selle, comme Hemingway,

Mishima, Hikmet, Goethe,Dostoïevski, Shakespeare, Sophocleet tant d’autres? Aujourd’hui, il estgrand temps de traduire notre litté-rature, du Kabyle vers les autreslangues. Puis, la confrontation interculturelle est nécessaire, parce queles échanges sont indispensables,pour vivifier toute culture.

Quelle est la plus grandedifficulté que vous avez rencontrée en menant ce travail de traduction ?

Disons tout d’abor d qu’il s’agitjuste d’une tentative de traductionde trois potes, fans de MatoubLounès, pour le mettre à la disposi-tion des non kabylophones, pourdire également notre kabylité, maisaussi faire par tager et faireconnaître sa culture, son génie, sadémiurgie. Aussi, je pense que c’estjuste un premier jalon pourd’autres traductions plus pousséespar des traducteurs universitairesconfirmés. Cela dit, la plus grandedifficulté, à mon sens, reste l’impos-sibilité de mettre en conformité delangue cer taines métaphores que

Matoub utilise avec br io. Il a fallu,aussi, s’adapter et trouver, des fois,des r accourcis pour ar r iver àesquisser le sens métaphor ique.

Dans la majorité des textes deMatoub, le JE individuel et leNOUS qui signifie tantôtla société tantôt le pays, se confondent allègrement. Est-ceaussi une autre difficulté pourtraduire cette œuvre ? Parleznous un peu de cet aspect de lapoésie « matoubienne »…

Oui, c’est vr ai. Matoub s’estconfondu avec sa société, au pointoù il a fait corps avec celle-ci ; choseque lui reconnaît notre société, aupoint où ce poète chanteur est deve-nu un référent incontournable dansla pr ise en charge de l’amazighité.C’est lui qui dit (je cite de mémoire): «Ma ulac tamazight, ulac ulaculac». C’est dire que Matoub respi-r ait tamazight, vivait tamazight,dormait tamazight… Matoub égaltamazight ! Une fois ce constat éta-bli, il est dès lors aisé de ne pas sub-ver tir l’égo, donc le JE, et son osmo-se, donc le NOUS, avec sa société.

Chez Matoub, il y a, bien sûr, l’inti-me et «l’extime» ; souvent, l’unexpr ime l’autre.

Une grande partie des imagesmétaphoriques de Matoub est desouche purement kabyle, doncpratiquement intraduisible enfrançais. Comment avez-vousprocédé concernant ces passages? Avez-vous cherché des expres-sions équivalentes en français parexemple ?

Attention, Matoub a beaucoup lu lalittérature universelle. Bien sûr, il adonné la pr ior ité à sa culture nata-le. Il y a toujours possibilité de trou-ver un lien entre une métaphorekabyle, par exemple, avec la languede tr aduction. Naturellement, ledanger du calque est réel. Quoique,per sonnellement, j’aie toujour spensé qu’à défaut, je suis d’accordpour «tenter» le calque. Que lespur istes me pardonnent cette auda-ce! Je pense que c’est pour l’intérêtimmédiat de la langue amazighe.Ceci pour éviter une langue de labo-r atoire appelée à détour ner lesbonnes volontés de son apprentissa-ge. Un kabyle «nucléaire» n’est pasune nécessité pour le moment. Ilfaut d’abord asseoir notre langue etla mettre dans une prospectivesociétale. Matoub a toujours utilisédes formules chocs pour toucherson public. Et ce dans un langage àpor tée d’oreille.

Le champ lexical de Matoub estégalement exceptionnel et trèsriche. Il a utilisé des mots envoie de disparition et d’autresméconnus du grand public. Avez-vous aussi réussi facilement àtrouver les équivalents de tousles mots peu utilisés et raresemployés dans la poésie deMatoub ?

En effet, je pense que Matoub aremis au goût du jour énormémentd’archaïsmes. Tous ces mots,tombés dans l’oubli, car bouffés parles langues ar abes, fr ançaises etautres, ont été pr is en charge parMatoub dans sa poésie. Preuve, s’ilen est, que ce poète chanteur a été,

durant sa vie, un acteur génial de sasociété. Hamid Bilek est natif d’AthDouala ; il était donc l’élément sal-vateur de tous les mots issus exclu-sivement de cette r égion. Nousavons pu ainsi trouver des subter -fuges de langue pour tenter, encoreune fois, de traduire la poésie denotre mar tyr. Et dans ce domaine, ily a beaucoup à faire. Il est grandtemps de réunir les «vocabulaires»,par spécialité, de tous les villages.Ce sera un premier jalon pour undictionnaire des synonymes, parexemple.

Vous êtes poète en languefrançaise. En tant que poète, quelest l’aspect qui vous marque leplus dans la poésie de Matoub ?

Ce qui m’a personnellement mar-qué dans la poésie matoubienne,c’est la répétition, à volonté, duthème de la mor t. A croire queMatoub fut hanté par sa propremor t. J ’ai retrouvé cet aspect de sapoésie, même quand il s’agit de sapoésie amoureuse. Puis, Matoub abr isé beaucoup de tabous au sein denotre société, ne serait-ce que l’éga-lité homme-femme. Je voudrais direaussi que sa poésie amoureuse estd’une audace, d’une tonalité, d’unevitalité et d’un volontar isme sanségal. Il dit ce qu’il pense, il vit cequ’il dit. Le paraître dans sa poésieest insignifiant.

Vous avez étudié et écrit surde nombreux poètes algériens et étrangers francophones. Si on devait faire une comparaisonavec la poésie de Lounès, que diriez-vous ?

Que les pur istes me pardonnentégalement; je vais tenter quelquescomparaisons. Et ça n’engage quemoi. Matoub me rappelle Eluard,Ner uda, Hikmet, Ar agon etMaïakovski. Oui, je peux dire qu’ily a du Kebbani dans la poésiematoubienne. Et ce n’est pas peu.Enfin, Lounès Matoub est une icônede notre culture. Il est désormais unmythe. Et il l’a été de son vivant.

Entretien réalisé parAomar Mohellebi

Youcef Merahi estécrivain, poète et

chroniqueur depresse. Il est

l’auteur de plus dequinze livres entre

poésies, romans,récits et essais.

Avec Hamid Bileket Abdennour Hadj

Saïd, il a traduitla totalité des

poèmes édités deMatoub Lounès.

Cette compilationa été éditée, en

deux tomes, dansun livre présenté

par l’universitaireRachida Fittas

et intitulé : Matoub Lounès,

tafat n wurghu

MATOUB, un nom, un personnage qui fascinent�

Plus de 20 livres édités sur le RebelleLes deux derniers livres édités sur Matoub

Lounes et publiés au mois de mai dernier sontceux de Yacine Hebbache et Tayeb Abdelli.«Matoub Lounes, le chemin vers le mythe» est letitre du premier ouvrage de 200 pages paru auxéditions «Tafat» de Béjaïa. L’auteur, YacineHebbache, tente de porter un regard académiquesur l’œuvre poétique de Matoub Lounes. Un livrequi ne ressemble à aucun autre tant la manièreavec laquelle Yacine Hebbache aborde l’œuvrepoétique du rebelle sort de l’ordinaire. L’analyseacadémique de la poésie de Matoub n’est qu’unaspect de cet ouvrage, où il est aussi question decomparaison objective avec d’autres personnageshistoriques ayant marqué Tamazgha, à l’instar deJugurtha. Le second livre, paru il y a quelquessemaines sur le rebelle, est celui du poète TayebAbdelli, plus connu sous le nom artistique deTayeb Ikoubache. Le livre est intitulé «Notes etsouvenirs d’un compagnon de lutte». C’est untémoignage vivant et poignant mais égalementoculaire qu’apporte Tayeb Abdelli sur le poèteassassiné. Depuis 1995, une vingtaine de livres a

été éditée sur Matoub Lounès, en Algérie, auMaroc, en Libye et en France. Le premier livre est«Rebelle», l’autobiographie écrite en collaborationavec la journaliste française Véronique Taveau.Puis il y a eu de nombreux autre témoignes sur lerebelle, dont ceux de sa sœur «Matoub, mon frère»et de son épouse «Pour l’amour d’un rebelle».Abderrahmane Lounès a publié une biographieintitulée «Le barde flingué» et un livre d’entretiensintitulé «Le testament». Quant à Rachid Mokhtari,il raconte dans «Ayizem anda teddidh», les annéesde jeunesse du rebelle à Bordj Menaïel et auxIssers, alors que Yalla Seddiki offre une excellentetraduction des poèmes du rebelle dans «Mon nomest combat». Une autre traduction réalisée parRachida Fittas, Youcef Merahi, Abdennour HadjSaid et Hamid Bilek est disponible en deux tomesdans le livre «Matoub Lounès, tafat n wurghu».Smail Grine a, pour sa part, édité deux livres surMatoub, à savoir : «L’assoiffé d’azur» et «Unpoète, une voix, un combat». Nordine AïtHamouda et Djaffar Benmesbah ont, pour leurpart, publié «Assassinat de Matoub, vérités et ana-

thèmes». Youcef Zirem a édité, il y a une année,«Matoub Lounès, la fin tragique d’un poète»,alors que l’écrivain et poète français BrunoDoucey a écrit et édité «Matoub, non aux fous deDieu», en juin 2018. En Libye, son autobiographie«Rebelle» a été traduite en arabe et éditée unique-ment dans ce pays avant la Révolution. Au Marocaussi, un journaliste a publié un livre sur MatoubLounes en langue arabe, édité uniquement dans cepays voisin. Mohamed Gaya, pour sa part, a écritle seul livre sur Matoub en tamazight, intitulé«Anazbay» ou «Le résistant». Il faut ajouter à cetteliste plusieurs revues ayant publié des numérosspéciaux sur Matoub Lounes dont «Tafsut», enAlgérie, ainsi que «Vibrations» et «Altermed», enFrance, avec la coordination de Yalla Seddiki, l’undes meilleurs spécialistes de la poésie et de la viede Matoub Lounes, qui prépare un second livre surlui.A. Mohellebi

Page 4: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019 L’ÉVÉNEMENT 3

Tous les chemins mènent à Taourirt

C’est dès la matinée d’aujour -d’hui qu’aura lieu le tradition-nel et incontournable recueille-

ment sur sa tombe, au village Taour ir tMoussa. Des milliers de fans et de mili-tants de la cause berbère se rendronten masse à Taour ir t Moussa, comme ilsle font depuis 21 ans avec une fidélitésans faille et une constance remar-quable. Un autre recueillement est pro-grammé sur les lieux de l’assassinat duRebelle, à Tala Bounane. Des activitésar tistiques et une exposition serontaussi présentées au village Taour ir tMoussa. À Béjaïa, plus précisément auStade scolaire, un grandiose gala ar tis-

tique devait être organisé, hier, parl’association «Matoub Lounès, mémoi-re et transmission» avec la par ticipa-tion de célèbres chanteur s kabyles,dont Zedek Mouloud, MalikaDomrane, Ali Amrane, Oulhalou et AliIdeflawen. À Ath Douala, il ser aprocédé aujourd’hui à la pose de lapremière pier re d’une statue à l’effigiede Matoub Lounès, à l’entrée du chef-lieu de daïra. Concernant les autresprogrammes tracés à l’occasion dansles quatre coins de la Kabylie, il s’agitgrosso modo de conférences-débats,d’expositions sur la vie et l’œuvre du

Rebelle, de galas... Aujourd’hui, etcomme chaque 25 juin, le r ituel le plusimpor tant de cette commémorationest, sans conteste, le recueillement surla tombe du rebelle. Un rendez-vousqui s’est imposé au fil des annéescomme un vér itable pèler inage auquelne faillent jamais les fans de Lounès.C’est donc à Taour ir t Moussa quel’évènement aura vraiment lieu. Cedernier, faut-il le noter, est l’un desseuls autour desquels toutes les ten-dances politiques se retrouvent aumême endroit et au même moment,dans un climat fraternel qui ressemble,à bien des égards, à celui qui prévalaitlors des galas grandioses qu’animaitfeu Matoub. Un recueillement qui sedéroule dans une ambiance populaireet sans aucun cachet officiel ou proto-colaire. Même les responsables poli-tiques et autres personnalités connuesqui se rendent à Taour ir t se fondentvolontiers dans la foule, pour s’inclinerdevant la grandeur de Matoub Lounès.Côté organisationnel, les citoyens deTaour ir t Moussa et les fans du Rebellese préparent depuis plus de quinzejour s afin de garantir un meilleurcadre aux visiteurs et amoureux duchantre de l’amazighité. Une affluencerecord est attendue, sur tout que, cetteannée, cet événement coïncide avecune révolte populaire sans pareille, encours depuis le 22 févr ier, pour lechangement du régime politique.

A. M.

En Kabylie et mêmeà l’étranger, des

activités culturelles,artistiques et autres

sont prévues pourcommémorer le

21ème anniversairede l’assassinat du

Rebelle MatoubLounès, tué le 25 juin1998 à Tala Bounane,

sur la route vers son village natal,Taourirt Moussa.

PARIS Énième hommage au Rebelle

Un square Matoub Lounès à Noisy-le-secUn square Matoub Lounes, sera baptisé dans les prochaines semaines à Noisy-le-

Sec à Paris. Une autre reconnaissance à un poète et artiste, qui n’a pas cessé dese battre pour les droits de l’homme et la démocratie dans son pays et également delutter sans relâche pour sa culture exclue pendant des décennies. La décision d’attri-buer le nom de Matoub Lounes à ce square a été prise par le Conseil municipal decette région, portant sur la dénomination du square «Semard». La délibération enquestion porte le numéro 23 et a arraché la majorité des voix des membres duConseil municipal. Le choix de ce nom a été proposé par le maire de la municipalité,Laurent Rivoire. Dans un message rendu public par un membre de ce Conseil, il estprécisé : «Le Conseil Municipal, sur proposition du maire Laurent Rivoire, a tenu àhonorer ainsi la mémoire de Matoub Lounes, chanteur, musicien, auteur, composi-teur, interprète et poète algérien d’expression kabyle, assassiné en 1998 pour avoirdéfendu la démocratie et la laïcité». Et de souligner que cette décision reconnaît ethonore le combat identitaire amazigh à travers la distinction du rebelle. Précisons,enfin, que la date de l'inauguration de ce square n'est pas encore fixée. Elle sera ren-due publique, une fois officiellement fixée.A. M.

BéjaïaLe vibrant hommage des artistes

COMMÉMORATION Aujourd’hui, 21e anniversairede l’assassinat du Rebelle

Matoub Lounès jusqu’au siècle des siècles du jourPointPar Sadak Aït Hamouda

Il y a quelque temps chantait Matoub,l’Algér ie blessée, l’Algér ie menacée par

la horde ter ror iste. Et il chantait aussi lamor t, la sienne et celle d’autres journa-listes, scientifiques, ar tistes et intellectuelsalgér iens. Matoub était à l’affût de toutenouvelle qui ébranlait le pays, il était algé-r ien, entier. Il a aussi composé Kenza, lafille de Djaout, il lui disait, en somme, «leciel se lézarde, le ciel verse ses trombes etd’outre-tombe monte un cr i, ô Kenza mafille ne pleures pas !» C’est un peu, quelque

par t, son oraison qu’il reprenait, avec untalent hors du commun. Il a chanté le tré-pas, le sien, comme personne. Il a fait fruc-tifier le verbe, en belle poésie, en psaumes,en versets autrement plus talentueusementque ses pair s et il ne s’en vantait pas, il étaitl’humilité faite homme, il était la simplicitétoute aspergée d’incroyables acrobaties lin-guistiques et de trouvailles. Il a utilisé lalangue des femmes qui, en Kabylie, selamentaient, en ce temps-là, sur leurs mor tset leurs malheurs. Il a su délier les choses,les analyser, les inter pr éter comme un

ménestrel inspiré. Au-delà de la chanson, ilétait aussi un militant convaincu de ladémocratie, de la liber té et l’amazighité. Ila été le chantre de tout cela sans for fante-r ie. Et aujourd’hui, 21 ans après sa dispar i-tion, il nous manque ter r iblement, sa voixnous fait défaut et sa présence aussi. Saufque le registre dans lequel ses cor desvocales puisaient leur essence était inimi-table. Chevrotantes à souhait, il passait del’alto au ténor sans transition. Il a été unmentor, un maître du chaâbi, avec un verbede dynamite et de poudre. Ce que nous rete-

nons de lui, c’est le requiem de tous nosar tistes mor ts ou encore vivants qu’il a sunous transmettre envers et contre tous.Matoub reste vivant pour tous ceux quil’ont aimé. Il leur a chanté sans demander àêtre rétr ibué par tout où on le sollicitait, auxuniver sités, aux villes et villages del’Algér ie. Aujourd’hui, on l’évoque avectoute la charge d’émotion qu’il mér ite et ons’en rappellera jusqu’au siècle des siècles.

S. A. H.

Organisé conjointement par la veuve du défunt et l’association«Matoub Lounes, Mémoire et Transmission», un vibrant hom-

mage a été rendu, dans la soirée d’hier, au rebelle.«C’est un hommage 100 % populaire, comme l'a été notre MatoubLounes», souligne Yanis Adjlia, membre de l’association organisatri-ce. «Nous rendons hommage ce soir (hier soir, ndlr) à Lounes. Lesartistes au programme ont à interpréter une ou deux de ses chansons.C’est un hommage aussi à tous les martyrs du Printemps noir 2001»,souligne Nadia Matoub, au micro de la Radio locale. Pour les orga-nisateurs, cet hommage, coïncidant avec le 21e anniversaire de l’as-sassinat du rebelle, se veut «une halte pour regrouper le maximumd’artistes et de militants». Dans la soirée d’hier, un méga-concert aété animé, au stade scolaire de Béjaïa, par des artistes engagés. Al’affiche les Oulahlou, Ali Ideflawen, Malika Domrane, Ali Amrane,Zedek Mouloud, Iggig Moh, Ghilas Terki, Karim Mersel et NassiraBenyoucef. A chaque évocation de son nom, les jeunes à Béjaïarépliquent : «On est tous des Matoub.» Le combat de celui qui fut leporte-voix de toute une région réclamant, depuis des années, sousdiverses formes de lutte, la reconnaissance de ses origines et de sonidentité, est toujours d’actualité, notamment en ces jours où desvelléités de reniement de l’identité amazigh de l’Afrique du Nordrefont surface. Le combat de Matoub est d’ailleurs celui des généra-tions actuelles. Un original, pense-t-on, qui était toujours au-devantde la scène pour la défense des causes justes. Comme la date d’au-jourd’hui coïncide avec le 21e anniversaire de l’assassinat deMatoub Lounes, des milliers de citoyens vont se déplacer à TaourirthMoussa pour s’incliner à la mémoire du rebelle et lui rendre, commeà l’accoutumée, hommage. D’ailleurs, sa demeure est désormais unlieu de pèlerinage. D’autres initiatives, émanant du mouvement asso-ciatif, visant à sauvegarder l’œuvre de Matoub et perpétuer son com-bat sont aussi au programme de plusieurs associations locales auxquatre coins de la wilaya de Béjaïa. Même si la tâche qui consiste àmettre la lumière sur les véritables auteurs de l’assassinat de Matoubet ses commanditaires s’avère laborieuse, d’aucuns s’accordent àdire que Matoub Lounes restera un éternel symbole de la Kabylie.F. A. B.

BouiraLe mouvement associatif au rendez-vous Comme un peu partout en Kabylie, la commémoration du 21e

anniversaire de l’assassinat de Lounès Matoub est retenue par lemouvement associatif. En effet, et à l’initiative de ce dernier,diverses activités sont prévues aujourd’hui, le 25 juin, et demain,pour honorer la mémoire du Rebelle. L’association culturelle Ithrand’Aghbalou compte organiser, aujourd’hui mardi, une visite pèleri-nage à Béni Douala. Les visiteurs iront d’abord se recueillir sur lelieu de l’assassinat du Rebelle, à Tala Bounane, et sur sa tombe, àTaourirt Moussa. En effet, selon Nacer Terrad, président de cetteassociation, une cérémonie de recueillement, suivie du dépôt d’unegerbe de fleurs sur la tombe du chanteur, est prévue. Au sujet decette commémoration, notre interlocuteur confiera que, depuis sacréation en 2000, l’association qu’il préside est restée fidèle au rituelde pèlerinage à la mémoire du défunt. «L’association ne ratera pourrien au monde la commémoration de l’assassinat du Rebelle. Pournous, Lounès demeure un mythe et un symbole fort de la lutte iden-titaire et démocratique. Il est de notre devoir, nous les jeunes, de sesouvenir de ce grand homme et de son combat pour les causesjustes», ajoute M. Terrad qui avoue que son souhait est «d’arriver unjour à organiser un grand événement à Bouira pour rendre un hom-mage à la hauteur de l’homme et de son combat». L’associationsocioculturelle Tagrawala d’Ath Laqsar n’est pas en reste. Elle aretenu, à l’occasion, une conférence en hommage à Matoub auniveau du théâtre culturel de la ville, pour demain mercredi. SelonM. Hammal, membre de cette association, la conférence en questionsera animée par l’écrivain-journaliste Yacine Hebbache, auteur dulivre «Matoub Lounès ou le chemin vers le mythe». En plus de laprésentation de cet ouvrage au public, l’écrivain reviendra, à l’occa-sion, sur la vie et le parcours du Rebelle et sur ses engagements demilitant pour la cause amazighe et la démocratie. Une vente-dédica-ce est aussi prévue en marge de cette conférence.D. M.

Page 5: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

BRAHIM TAZAGHART, écrivain

La Dépêche de Kabylie :Pouvez-vous évoquerle rôle joué par MatoubLounès lors durassemblement historiquedu 25 juin 1990 à Alger ?

Brahim Tazaghart : MatoubLounès, comme AitMenguellet d’ailleur s qui aanimé un gala de mobilisationau stade d’Akbou, avait par ti-cipé grandement à la réussitedu rassemblement histor iquedu 25 janvier 1990, rassem-blement qui a ar raché la déci-sion combien impor tante del’ouver ture de l’institut delangue et de culture amazi-ghes de Tizi Ouzou. MatoubLounès avait pr is par t à lapr épar ation du r assemble-ment, mais il était sur tout à latête de la délégation qui aremis le rappor t de synthèsedu deuxième séminaire duMCB tenu en 1989 au prési-dent de l’APN. En le lui dépo-sant sur la table, il lui a lancé: «Lisez-le si vous avez letemps». Devant l’entr ée del’assemblée, Matoub était enlar mes, boulever sé de voirautant de monde ! Lui qui atoujours lutté dans la diffi-culté, avec quelques r aresincor r igibles, voyait devantses yeux se réaliser le rêved’un peuple debout. C’étaitvr aiment impressionnant :plus de sept cent mille per -sonnes, dans une disciplineexemplaire faisaient ir ruptionsur la nouvelle scène politiqueouver te avec les événementsd’octobre dont il était l’unedes victimes. Alger a repr isespoir ce jour-là, l’Algér ieavec. Il faut r appeler quequelques temps avant, les isla-mistes avaient fait unedémonstr ation de force quiaffichait un désir for t d’hégé-monie politique. Le rassem-blement du 25 janvier a réé-quilibr é les r appor ts de

forces. Matoub était, ce jour-là entre ciel et ter re, élevé parles br as des manifestantscomme un étendard qu’il estdevenu.

Vous étiez présent lors de la rencontre entre Aït Ahmed et Matoub,pouvez-vous nous en parleravec des détails ?

Lounès Matoub a voulu for te-ment rencontrer Hocine AitAhmed, se r éconcilier avecl’un des pères fondateurs del’Etat algér ien moderne qu’ilavait cr itiqué sévèrementsuite à la rencontre deLondres qui l’avait réuni avecAhmed Ben Bella. LounèsMatoub ne savait pas que larencontre devait inclureMohammed Boudiaf qui,d’après des témoignages, s’estrétracté à la dernière minute.L’initiative était de regrouperl’opposition et de proposerune alternative à la dictature.Matoub ne le savait pas à l’é-poque des faits, il avait tra-vaillé son texte sur la based’analyses de quelques fai-seurs d’opinions locaux hos-tiles à la démarche d’AitAhmed. Pour ce faire, il avaitdemandé à Djamel Zenati delui organiser la rencontre viaNait Djoudi qui était alors res-ponsable du FFS. La ren-contre a eu lieu au siège duFFS à El Biar. Je me souviensque Matoub est rentré dans lebureau de Si Lhocine en com-pagnie de Zenati, puis NaitDjoudi est venu nous cher -cher, Foudil, Mourad Assamet moi. Ait Ahmed étaitconstamment à son téléphone,puisque nous étions à la veillede la marche contre la loir épressive sur l’ar abisationimposée par Ahmed Ouyahia.Au bureau de Hocine AitAhmed, nous avons pr isquelques photos et cur ieuse-ment, seule la photo deMatoub avec Ait Ahmed estsor tie. Lounès était pr is d’unfou r ire en nous disant : «Voussavez pourquoi ? Parce quemoi j’ai un cœur net et pasvous !» Puis il s’est mis à par -ler et à planifier l’accueil deHocine Ait Ahmed à Taour ir t

Moussa ; il voulait l’inviter etl’honorer chez lui. Il respec-tait profondément Ait Ahmed,il disait de lui : «Si l’Hocineest un homme grand, allusionà sa taille!» Il avait toujoursce sens de l’humour mêmelorsqu’il est sér ieux.

Qu'en est-il du galagrandiose animé parMatoub au stade deTazmalt et dont vous étiezl'un des principauxorganisateurs ?

Le gala de Tazmalt est venuapr ès les événements qu’aconnus la célébration du 20avr il 1990 à Oued Aissi, à TiziOuzou, où Lounès Matoubavait catégor iquement refuséde par tager la scène avecFerhat Mehenni. Il était enco-re sous le choc de la campagnemenée par le RCD contre lerassemblement histor ique du25 janvier 1990. Monté enpremier, Lounès a annoncé sadécision de ne pas prendrepar t au gala, avançant sesmotifs, chose qui a provoquéun grand mouvement de foulequi a conduit à l’annulationdu gala. Suite à cela, il fallaitreplacer Matoub et leremettre au milieu de sesadmirateurs. Tazmalt, dont lapolitique était str uctur éeautour du MCB, était la villeidéale. Toute la population,sur tout la jeunesse a pr is par tà l’organisation de l’événe-ment. Le gala était grandiose,impressionnant. Il est descen-du de la 505 d’AbdelkaderGuidjou, paix à son âme,accompagné de Zenati et BaAhcene, son fidèle ami etgarde du corps. Nous avionstrouvé de grandes difficultés àle conduire vers la scène. Lesgens étaient déchaînés, ilsvoulaient le voir de près, letoucher ! Il était déjà unmythe de son vivant. Unhomme entier, sans calcul,d’une franchise déconcer tan-te. A un moment du gala, faceà l’agitation d’un groupe d’ul-tr a du RCD, je lui aidemandé, entre deux chan-sons, de calmer la foule. Il m’asour i et s’est retour né ens’adressant à un stade archi

comble : «ԑecra deg wallen-nsen», avant d’entamer lachanson : «À dda MohandUferhat». Du coup, il a balayétoute voix discor dante,gagnant entièrement unefoule en délire. Il ne connais-sait pas les demi-mesures ! Ala fin du gala, rejoignant lesvestiaires, un jeune téléguidélui a jeté un caillou. Matoubne s’en est pas aperçu, mais lejeune a failli être lynché par lafoule. Il n’a dû son salut qu’àl’inter vention éner gique duser vice d’or dre. Pr ésentédevant Lounès, celui-ci luidéclara : «On ne m’a pas tuéavec des balles, toi avec uncaillou tu crois pouvoir mefaire mal!» avant de deman-der aux éléments du serviced’ordre de le lâcher sans luifaire de mal. Mais lui, il avaitmal, le geste était douloureuxà suppor ter ! Win iwehhan,am win iwten !

Après son assassinat en1998, la place qu'occupaitMatoub dans le combatamazigh et dans le combatdémocratique a-t-elle puêtre comblée ?

Il y a des hommes ir rem-plaçables. Ils sont nés pourassumer un destin unique etpar tir. Matoub est de cetter ace d’homme. Il a br isétoutes les bar r ières mentalesou de frontières, dynamitétous les tabous paralysantsd’une société avide de liber té.D’autres hommes viendrontmarquer l’histoire, mais pasde la même façon, c’est larègle du monde.

Un dernier mot ?J ’aurais aimé qu’il soit pré-sent pour voir l’étendar damazigh envahir toutes lesvilles d’Algér ie et d’Afr iquedu Nord. Il aurait été heureuxet fier du rétablissement ducours de l’histoire. Ce peuplepacifique, uni, libre l’auraitému, fasciné par sa matur ité.A la fin, je dis : «Paix à sanoble âme. Que le combatcontinue»

Entretien réalisé parAomar Mohellebi

BrahimTazaghart est

militant duMouvement

culturel berbère(MCB) depuis satendre jeunesse.Il est également

l’un des plusprolifiquesécrivains-

romanciers en langueamazighe.

Il a connu etcôtoyé le Rebellesurtout dans les

années 90.

Mardi 25 juin 2019ACTUALITÉ4

«La rencontre de Matoubavec Aït Ahmed…»

Sit-in pour exiger lalibération des détenus

Haïzer

Grève et marche pour Tahar Des centaines de citoyens ont marché, hier, à

Ouzellaguen, pour exiger «la libération» de TaharOudihat, placé, avant-hier, sous mandat de dépôt avecd’autres activistes par le juge d’instruction pour«atteinte à l’unité nationale ». En parallèle, une grèvegénérale des commerçants de l’ensemble de la localitéa été observée. «Libérez Tahar et tous les détenus»,scandaient les manifestants, lors de leur marche quis’est ébranlée, vers 10h, du marché communal«Souk» jusqu’au carré des Martyrs de la villed’Ouzellaguen. Malgré un soleil de plomb, la foule aparcouru plusieurs kilomètres, en passant par le lieu-dit Oumoussa, les Trois-Chemins et la cité Si Nacer.Drapés d’emblèmes national et amazigh, les manifes-tants ont repris tout le long de la marche des sloganshostiles au pouvoir. La manifestation s’est achevée auniveau de la place des Martyrs, où il y a eu une prisede parole. M. Ch.

Ouzellaguen

Marche nocturneUne marche nocturne a été organisée avant-hier soir

à Nacéria, à l’est de Boumerdès, pour réclamer lalibération du jeune Billel Bacha et les 17 autres per-sonnes arrêtées, lors de la marche d’Alger, vendredidernier. Les concernés ont été mis sous mandat dedépôt par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger pouravoir porté le drapeau amazigh, lors de la 18e marche,contre le système. Des centaines de citoyens de Laazivont participé à cette marche, qui a démarré du centre-ville jusqu’au siège de l’APC. Fatiguée par la maladie,la mère du jeune Billel a battu le pavé, tout en hissantl’emblème amazigh. Elle a été épaulée par plusieursfemmes et jeunes filles de Laaziv. Ces femmes ontentamé le premier carré de la marche. Devant le com-missariat de police de la ville, sa maman, la fatigueperceptible sur son visage, à l’aide d’un mégaphone,dénonce l’arrestation de son fils et des 17 autres jeunesissus de différentes régions du pays. A noter que lamarche d’hier s’est déroulée dans le calme avant queles manifestants ne se dispersent sans le moindre inci-dent.Youcef Z.

Nacéria

Ils étaient plusieurs centaines de citoyens de Haizermais également des régions avoisinantes à avoir par-

ticipé hier au sit-in organisé devant la cour de Bouirapour exiger la libération des marcheurs pacifiques, quiont bravé l’interdiction, en manifestant avec le drapeauamazigh, vendredi dernier à Alger. Parmi les manifes-tants incarcérés figurent Hamza Karoun, Akbi Akli etLakhel Ali. Trois jeunes, originaires de Haizer, missous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach,dimanche dernier, pour avoir brandi un autre drapeauque l’emblème national. La nouvelle de leur arrestationa aussitôt mobilisé toute la région d’Ath Meddour etmême au-delà. Hier matin, Haizer était devenue uneville morte et tous les commerces avaient baissé rideau.Le sit-in a duré plus de deux heures. En marge, unedélégation, composée des parents des jeunes incarcérésainsi que d’un élu RCD de l’APW, en l’occurrence M.Chaabane Meziane, ont été reçus par le procureur géné-ral de la cour. A leur sortie, les membres de la déléga-tion feront part du compte-rendu de cette entrevue :«La juridiction de Bouira est incompétente pour traitercette affaire, étant donné que les manifestants ont étéarrêtés à Alger…Toutefois, on nous a assuré que nosrevendications allaient être transmises aux autoritéscompétentes», a déclaré l’un des membres de la déléga-tion. Les manifestants ont alors décidé d’organiser unemarche vers le siège de la wilaya pour exiger des auto-rités la libération des détenus. En sillonnant les artèresde la ville, plusieurs carrés de marcheurs sont formés,grossissant la procession humaine déjà importante.Arrivés devant le siège de la wilaya, les manifestantsont de nouveau scandé des slogans, revendiquantl’identité amazighe comme une constante nationalesacrée et inscrite dans la Constitution. Après cette halteimprovisée, les marcheurs ont emprunté le boulevardprincipal pour rejoindre la place publique de Bouira.Hafidh Bessaoudi

Page 6: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

SALIM LABATCHA, nouveau SG de l’UGTA

Mardi 25 juin 2019 ACTUALITÉ 5

«Il est temps de rompre avecles pratiques du passé. Ilest temps de rapprocher et

d’écouter notre base», a-t-il indi-qué hier lors de son passage sur lesondes de la chaîne III de la radionationale. Celui-ci assure qu’enplus d’être plus à l’écoute des tra-vailleur s, l’UGTA entend égale-ment établir le dialogue avec lessyndicats autonomes, «avec les-quels, dit-il, on pour r ait entre-prendre beaucoup de choses pourle bien du travailleur, d’une maniè-re générale». Selon lui, «l’UGTAdoit revenir à sa mission pr incipa-le, qui est la défense de l’intérêtmoral et matér iel du travailleur,ainsi que la défense de l’entrepr isecréatr ice de r ichesse». Évoquant lacr ise politique qui secoue l’Algér iedepuis le 22 févr ier der nier, ildéclare constater l’absence de lacentrale syndicale au «processus dechangement» en cour s au seinduquel, déclare-t-il, «nous enten-dons nous intégrer en tant que

force de propositions». Parmi lesautres objectifs que la centrale syn-dicale s'est fixé, l’intervenant meten avant la nécessité d’assurer lapérennité de l’outil de production,«qu’il soit public ou pr ivé». Selonl’inter venant, si des dir igeantsd’entrepr ise sont poursuivis en jus-tice, les entrepr ises, elles, «doiventêtre épar gnées», insiste-t-il.Commentant les décisions de geldes comptes de cer taines entre-pr ises, M. Labatcha a fait savoirque l’UGTA a déjà tiré la sonnetted’alarme à ce sujet. Il prévient quecette mesure «impactera négative-ment» les entrepr ises, notamment,signale-t-il, lorsqu’il s’agira, pourelles, de vouloir impor ter desmatières premières et des équipe-ments qui leur sont nécessaires. Sedéclarant «opposé à toute liquida-tion d’entrepr ises, il fait savoir queles pouvoirs publics ont été appro-

chés par son organisation aux finsde désigner des administr ateur schargés d'en assurer la gestion etde pérenniser leurs activités. Sur lacontr ibution que pourrait, d'autrepar t, appor ter son or ganisationpour faire sor tir le pays de l’orniè-re et de l’accompagner dans sadélicate phase de transition poli-tique, l’invité de la radio annonceque l’UGTA est actuellement entrain de s’atteler à l’élaboration depropositions pouvant complétercelles d’autres acteurs. La cr isepolitique aigüe à laquelle estconfrontée l’Algér ie, M. Labatchal’impute à «l’absence r éelle depr ise en charge, par l’ancien systè-me, des problèmes auxquels étaienten butte les divers secteurs d’acti-vités, lesquels qui ont fini pardéboucher sur la situation que nousvivons aujourd’hui».

L. O. CH.

Élu récemment à latête de l’Union

générale destravailleurs

algériens(UGTA), Salim

Labatcha prometd’incarner le

renouveau del’UGTA et de la

réconcilier avec lemonde du travail.

«Rompre avec lespratiques du passé»

La procédure enclenchéeLa Commission des affaires jur idiques, administra-

tives et des liber tés de l'Assemblée populaire natio-nale (APN) a examiné, avant-hier dimanche la deman-de de levée de l' immunité par lementaire du membreBoudjemaa Talaï, dont le nom figurait sur la liste d'an-ciens responsables au Gouvernement qui font l'objetd'enquêtes par la Cour suprême, pour leur implicationdans des faits à caractère pénal. Selon un communiquéde l'APN, la Commission des affaires jur idiques, admi-nistratives et des liber tés, a repr is ses travaux hier avecla tenue d'une r éunion présidée par M. AmmarDjilani, président de la commission, consacrée à la" validation de la qualité de nouveaux membres àl'APN et l'examen de la demande de levée de l' immu-nité par lementaire du membre Boudjemaa Talaï" . " Lacommission a examiné toutes les procédures jur idiquesrelatives à la question, auditionné le député concernéet examiné avec les membres des différentes mesureslégislatives et réglementaires relatives à la questiondans le but de les introduire dans son r appor t,conformément aux dispositifs de l'ar ticle 72 du règle-ment intér ieur de l'APN" . L'ar ticle stipule que " lademande de levée de l' immunité par lementaire estintroduite auprès du bureau de l'APN par le ministrede la justice. Cette demande est soumise à la commis-sion chargée des affaires jur idiques qui élabore unrappor t dans un délai de deux mois à par tir de la datede la saisine. La commission auditionne le députéconcerné, lequel peut se faire assister par un de ses

collègues. l'APN tranche dans un délai de trois mois àpar tir de la date de la saisine. L'APN se prononce aucours d'une séance à huis clos, au scrutin secret et à lamajor ité de ses membres, après audition du rappor t dela commission et de l' intéressé qui peut se faire assisterpar un de ses collègues. Les pér iodes d' intersessionsont déduites pour le décompte des délais susvisés" . Lebureau avait entamé le 16 juin en cours, les procéduresde la levée de l' immunité par lementaire du députéBoudjemaa Talaï, et avait approuvé lors d'une réunionprésidée par M. Mouad Bouchareb, Président del'APN, la demande de levée de l' immunité par lemen-taire de ce député et sa présentation devant la com-mission jur idique de l'APN. Pour rappel, en applica-tion des dispositions de l'ar ticle 573 du code de procé-dure pénale, le parquet général près la Cour d'Algeravait transmis au procureur général près la Coursuprême, le dossier d'enquête préliminaire instruitepar la police judiciaire de la Gendarmer ie nationaled'Alger, pour des faits à caractère pénal, à l'encontrede douze (12) hauts responsables, dont l' ancienministre des tr anspor ts Talaï Boudjemaa Talaï.Concernant la validation de la qualité des nouveauxmembres, la commission des affaires jur idiques" , avalidé la qualité de membre des nouveaux membres àla major ité écrasante, après avoir examiné les déci-sions du Conseil constitutionnel relatives aux rempla-cements, dont le nombre est estimé à 13 décisions.

APN Levée de l'immunité de Boudjemaa Talaï

Un rassemblement de soutien et de solidar ité avec les tra-vailleurs du groupe média Le Temps a été organisé, hier, par

des journalistes de la wilaya de Tizi-Ouzou à la place de l’ancien-ne mair ie. En présence de personnalités politiques, d’avocats, desyndicalistes et de simples citoyens les par ticipants ont expr iméainsi leur soutien vis-à-vis des travailleurs de ce média, qui r is-quent de se retrouver au chômage suite à la fermeture, notammentde la chaîne Dzair News, dès aujourd’hui. Plusieurs pancar tes ontété brandies lors de la manifestation. On pouvait lire, entre autresmessages, notamment «Liber té d’expression», «Le journalismen’est pas un cr ime», «Tous avec les travailleurs», «Sauvez legagne-pain des travailleurs»… Pour rappel, le Groupe Le Temps aannoncé l’ar rêt de la diffusion de la chaîne Dzair News à par tird’aujourd’hui et sa fusion avec l’autre chaîne du Groupe DzairTV pour des raisons financières. K. H.

MÉDIAS Fin de diffusionpour Dzaïr News aujourd’hui

Solidarité à Tizi-Ouzou

Le procès en appel renvoyé

Un jeune homme de 27 ans conduisant une moto a été tué, hier,vers 13h, dans un accident de la route sur la RN26, à hauteur

de Remila, relevant de la commune de Sidi Aïch, indique un com-muniqué de la Protection civile de Béjaïa. Le malheureux a étépercuté de plein fouet par un véhicule léger de marque Hyundai.Le non-por t du casque de sécur ité a été fatal pour la victime. Sonaccompagnateur, âgé de 24 ans, s'en est sor ti avec plusieurs bles-sures. Cet accident a fait également deux autres blessés, quiétaient à bord du véhicule léger, dont un polytraumatisé, a préciséla même source. La Protection civile de Béjaïa fait état de 879accidents de la circulation qui se sont produits sur les routes de lawilaya depuis janvier jusqu'à hier. Des sinistres ayant fait pasmoins de 1 066 blessés et 22 mor ts. Selon des statistiques de laProtection civile, un accident mor tel en moto a 20 fois plus der isques de se produire qu’un accident mor tel en voiture. En 2017,pas moins de 226 motos ont été impliquées dans des accidents dela route à Béjaïa, selon un bilan de la sûreté de wilaya. B. S.

Sidi Aïch

Un motocyclistemeurt dans un accident

Les habitants du quar tier Krim-Belkacem de la nouvelle ville deTizi-Ouzou ont observé, hier, un sit-in devant la cour de Tizi-

Ouzou pour demander que justice «soit rendue aux innocentsinculpés» dans l’affaire de l’assassinat de Kerad Mehenna.L’affaire de ce jeune assassiné, un cer tain 23 juin 2016, a fait cou-ler beaucoup d’ancre et suscité de vives réactions chez les habi-tants de ce quar tier, qui ont initié plusieurs actions pour réclamerla vér ité et que justice soit rendue. Le verdict déjà prononcé n’apas été, selon eux, à la hauteur des espérances, estimant que«beaucoup de gens n’ayant r ien à voir avec cette affaire ont étéinjustement inculpés». Lors de ce sit-in, organisé à l’occasion de laprogrammation du procès en appel, plusieurs banderoles ont étébrandies pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme étant une«injustice». Pour rappel, 19 personnes ont été entendues dans lecadre de cette affaire et 11 condamnées à des peines qui var iententre 10 ans et la peine capitale. A noter que le juge a finalementdécidé de renvoyer le procès à une date ultér ieure. K. H.

Affaire de l’assassinatdu jeune Kerrad Mehenna

Incendie ravageur à Tala L’bir Un ter r ible incendie de forêt s'est déclaré, hier, vers 10h du

matin, dans la commune de Boudjellil. Le sinistre s'estdéclaré dans les environs du village Tala Lbir avant de se propa-ger vers Ir sane, un lieu-dit boisé qui surplombe le chef-lieu com-munal. Les flammes dans leur progression ont dévoré des cen-taines de pins d'Alep et d'oliviers, plongeant les propr iétaires desoliveraies dans le désar roi. Le chef du distr ict des forêts deTazmalt a donné un bilan provisoire de 10 hectares de couver tvégétal par tis en fumée. En fin d’après-midi, l' incendie, d'or iginenon encore déterminée, progressait lentement aidé par la chaleurétouffante. La lutte a été engagée contre les flammes par unecolonne de pompiers de Tazmalt, aidés des gardes forestiers et descitoyens volontaires, en présence de la gendarmer ie. Tous leseffor ts furent immédiatement déployés pour circonscr ire l' incen-die. Comme constaté sur les lieux, les flammes dans leur avancéeont léché les hauteurs du village Tala Lbir pour évoluer vers le basen longeant le CW42 A. Les lieux offraient une vue désolante et lescitoyens craignaient que les flammes n’investissent leurs habita-tions. S. Y.

Boudjellil

LionTaureau

Gémeaux

Cancer

Vierge

Scorpion

Capricorne

Verseau

Poissons

BalanceBélier

Sagittaire

Page 7: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

du jour

ANEP N° 191 601 3840DDK/25/06/2019

Publicité

Mardi 25 juin 2019ACTUALITÉ6

ÉCONOMIE Financement non conventionnel

Inter rogé par l'APS sur les mesures queprendra l'Exécutif pour faire face à sesengagements budgétaires, notamment

après l'abandon du financement non conven-tionnel, M. Rabhi a assuré que " le gouverne-ment avait pr is des mesures devant permettreau pays d'éviter les r isques qui pour raientpor ter préjudice à l'économie nationale" . " Lapréservation du pays, de l'économie et ses ins-titutions nationales est la responsabilité detout un chacun" , a-t-il affirmé, en marge dulancement d'un programme de formation surl'environnement au profit de journalistes.Rendu possible grâce à un amendement de laloi sur la monnaie et le crédit, autor isant leTrésor public de s'endetter directement de laBanque d'Algér ie (BA), le financement nonconventionnel était programmé pour unepér iode transitoire de cinq ans, qui devaitvoir " la concrétisation de réformes structu-relles impor tantes" . Appelé communément" la planche à billets" , ce mécanisme de finan-cement repr ésentait, selon les ar guments

avancés par le gouvernement de l'époque, une" réponse urgente" aux rétrécissements desliquidités bancaires, du fait d'une chute bru-tale des cours du pétrole à compter de la mi-2014, alors que le recours aux alternatives del'endettement extér ieur ou l' introduction denouveaux impôts était catégor iquement exclu.La cr ise financière sévère, induite par ledéclin drastique des pr ix pétroliers, s'est tra-duite notamment par l'épuisement du Fondsde régulation des recettes (FRR), en févr ier2017, amenant l'Algér ie à recour ir à ce dispo-sitif transitoire. Entre la fin de 2016 et celle de2017, les réserves de change du pays s'étaientcontractées de près de 17 milliards de dollars,passant de 114 mds USD à 97,3 mds USD.Outre la couver ture des besoins du Trésor, lefinancement non conventionnel était destinéau remboursement de la dette publique inter -

ne, notamment les titres de l'Emprunt natio-nal pour la croissance, levé en 2016, ainsi queles titres émis en contrepar tie du rachat de ladette bancaire de Sonelgaz et ceux émis auprofit de Sonatrach, en compensation dudifférentiel sur les pr ix des car bur antsimpor tés et de l'eau dessalée.

Un financement "injustifié", selon la BAIl devait également offr ir au Trésor la possibi-lité de doter en ressources le Fonds Nationald' Investissement (FNI), au titre des pr ises depar ticipation de l'Etat dans des investisse-ments ou des financements, à long terme, deprogr ammes publics d' investissements.Toutefois, dans une note publiée le 1er avr il

dernier, la BA avait explicitement estimé quele recours de l'Algér ie à la planche à billetsétait " dès le début injustifié" . La Banque desBanques a même qualifié de " paradoxal"l'appel insistant, lancé en avr il 2017 par lesinitiateur s de ce financement, une " TaskForce" installée auprès de la Pr imature de l'é-poque. La BA avait estimé que la situation enAlgér ie durant les premiers mois de 2017,était " loin de présenter des similar ités avecles cas exposés dans la note des exper ts (Etats-Unis, Europe, Japon) qui seraient suscep-tibles de justifier le recours au financementnon conventionnel, dans notre Pays" . En plus,les instruments conventionnels de politiquemonétaire " n' avaient pas atteint leur slimites" , avait-t-elle encore argumenté, enajoutant qu'à ce stade, les banques ne présen-taient au refinancement, par la Banqued'Algér ie, (opérations d’open market et rées-compte) que des titres publics. D'autre par t,la Banque d'Algér ie voulait s'assurer que lesliquidités bancaires qui ser aient libér éesallaient effectivement servir au financementde l’économie, mais elle était sceptique sur cetobjectif. Effectivement, entre la mi-novembre2017 et la fin janvier 2019, sur quelque6.556,2 milliards de DA mobilisés par leTrésor auprès de la BA au titre du finance-ment non conventionnel, 3.114,4 mds de DAseulement, soit près de la moitié, ont étéinjectés dans l'économie, selon la note de laBA. Depuis mai dernier, le gouvernementactuel a adopté une nouvelle approche visantà préserver les réserves de change du pays àtravers notamment la limitation du recours àl' impor tation aux besoins réels du marchénational, ainsi que par l'encouragement de laproduction nationale.

L'Algérie renonce !La déclaration faite

dimanche 23 juin parle ministre de laCommunication,porte-parole du

gouvernement, HassaneRabhi, annonçant que

l'ère de la planche àbillets était " révolue" ,

affirme que l'Algérietourne, résolument, la

page de ce mode definancement non

conventionnel,engagé fin 2017.

PUB

Page 8: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Depuis mardi dernier, plu-sieurs jeunes, notammentde cette localité et des

quar tier s limitrophes à cette

décharge sauvage, ont procédé àsa fermeture pour mettre fin àleurs calvaire, en l’occur rence lesodeurs qui s’en dégagent et lesfeux qui ne cessent de se déclen-cher sur tout durant l’été. Dès safermeture, le P/APC s’est déplacésur les lieux et a entamé un dia-logue avec ces jeunes, en vain ! Lepremier contact s’est soldé par unéchec et aucun ter rain d’ententen’a été trouvé. Entre-temps, à

défaut d’ar r iver à un accord, lesordures s’entassent jusqu’à for -mer des montagnes. Depuis ledébut de ce bras de fer, soit le 18juin de l’année en cours, les détr i-tus ne sont pas ramassés dansl’ensemble de la localité, carl’APC n’a pas de décharge. Avecle début de l’été et les pics detempérature, une odeur nauséa-bonde se dégage de ces piles d’im-mondices. Le maire, voulant

mettre un terme à cette situation,a convoqué dans l’urgence, same-di dernier, l’ensemble des Comitésde village et de quar tier dans l’es-poir de trouver une solution à cetépineux problème. Lors de cetter éunion, plusieur s propositionsont été faites par les différentespar ties, à commencer par la clôtu-re de cette décharge par un murpour éviter le déversement desdéchets. Il a été également proposéd’affecter en permanence un gar -dien pour contrôler la décharge enquestion et sur tout autor iser uni-quement la localité de Lar bâaNath Ir athen à y déver ser sesdéchets, le temps de trouver unCET ou un autre site. Il a été ques-tion aussi de raccorder la déchar -ge à une conduite d’eau, ce qui aété jugé nécessaire, ou de mettredu sable ou de la ter re, aprèschaque déversement de déchetspar la localité pour éviter lesmauvaises odeurs et les dépar ts defeux, qui pénalisent les citoyens.Une fois les garanties données parle P/APC ainsi que l’ensemble desprésents, une délégation composéede nombreux citoyens fut désignéepour dialoguer avec les jeunesprotestataires. Malgré les garan-

ties données, ces derniers cam-pent sur leurs positions, car ilsestiment que leur calvaire a tropduré et que ces solutions ar r iventtrop tard. En effet, à plusieursrepr ises, des promesses leur ontété faites par les anciens P/APCmais à ce jour r ien n’a été fait.Bien que la délégation ait donnédes gar anties, qui consistent àprendre en considération les pro-positions et les appliquer, ils necomptent pas revenir en ar r ière.Aux dernières nouvelles, le P/APCainsi que ses élus se sont réunisavec les jeunes qui ont fermé ladécharge, le 23 juin à 22h30. Ilsont pu ar r iver à un accord autourdes garanties et les points déjàsoulevés. Dans une vidéo relayéepar les réseaux sociaux, rendantcomptant de cette r éunion, leP/APC annonce les décisionspr ises et salue l’initiative de cesjeunes et de l’ensemble de lapopulation et des Comités de villa-ge. Dans la nuit-même, les agentsde la voir ie, aidés par plusieursvolontaires, ont procédé au net-toyage de la localité, à commencerpar le chef-lieu.

Youcef Ziad

Mardi 25 juin 2019 KABYLIE 7La

Kabyl

ie

un jou

r

Page 09 Page 10Page 08

H O R A I R E S des prières

Tizi-Ouzou 03:34 12:46 16:38 20:09 21:51FAJR DOHR ASR MAGHREB ISHA

Béjaïa 03:30 12:42 16:34 20:04 21:47Bouira 03:37 12:47 16:37 20:11 21:49

IGHIL EL-MALAKBOU M’CHEDALLAH

Revêtement partiel du CW2

Plusieurs projets réceptionnés

Aherrache, une bourgade enpleine extension

Larbaâ Nath Irathen

Cela fait plusieursjours que les

ordures ménagèresde la localité de

Larbaâ Nath Irathenne sont pas

ramassées à causede la fermeture de

la déchargecommunale, sise à

l’extrémité duchef-lieu, par les

habitants desmaisons et descités voisines,

souffrant le martyreà cause de cette

proximité.

Enfin un accord pour leramassage des ordures !

Deux individus, âgés de 34 et 25 ans, ontété ar rêtés tandis qu’un troisième, âgé de

34 ans, est activement recherché par la policede Boghni, pour constitution d’un réseau detrafic de drogues et de psychotropes. «Suite àun renseignement recueilli sur le ter rain, fai-sant état d’un groupe d’individus qui s’adon-neraient à un trafic de stupéfiants dans larégion de Boghni, les forces de police de labr igade de recherches et d’interventions rele-vant du SW.PJ - Sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou, ont entrepr is des investigations quiont permis d’identifier puis d’ar rêter un pre-mier individu, âgé de 34 ans, en possessiond’une quantité de 8,68 grammes de canna-bis», a indiqué un communiqué de la sûreté

de wilaya de Tizi-Ouzou. Celle-ci souligne que«lors de la perquisition effectuée en son domi-cile, une autre quantité de 317 grammes decannabis a été saisie.» Le deuxième individude 25 ans a été également ar rêté, et la perqui-sition effectuée en son domicile a permis ladécouver te et la saisie de 214 compr imés depsychotropes de différentes marques, ajoutela même source. Présentés au parquet deDraâ El-Mizan, le premier a été mis en déten-tion préventive pour «détention et acquisitionde stupéfiants à des fins de commercialisa-tion», le second a été placé sous contrôle judi-ciaire pour «détention et acquisition de psy-chotropes à des fins de commercialisation».Quant au troisième individu, âgé de 34, en

fuite, il est activement recherché. Par ailleurs,et dans la commune de Larbâa Nath Irathen,faisant suite à la plainte d’un citoyen pour volcommis à l’intér ieur de son domicile, les poli-ciers de la Sûreté de daïra de la même localité,ont ouver t une enquête qui a abouti à l’inter -pellation d’un individu, âgé de 33 ans, auvolant de son véhicule, à bord duquel un mor-ceau de kif traité (0,7 gramme), une armeblanche (couteau), et un ar rache-clous ont étédécouver ts, indique la cellule de communica-tion de la Sûreté de wilaya de Tizi-Ouzoudans un second communiqué. «La perquisi-tion effectuée à son domicile, a permis derécupérer une boîte contenant des objets pro-venant du domicile de la victime», est-il indi-

qué, ajoutant qu’un second individu, âgé de29 ans, également impliqué dans cette affaire,a été ar rêté à son tour, à bord de son véhicu-le, en possession d’une par tie de la sommed’argent volée au domicile de la victime.«Selon les éléments de l’enquête, les deux aco-lytes ont utilisé de fausses clés pour com-mettre leur for fait.» Présentés au parquet deLarbâa Nath Irathen, ils ont été mis en déten-tion préventive pour «vol en réunion avec defausses clés et usage d’un véhicule automobi-le.» Les objets récupérés à l’issue de cetteaffaire ont été restitués à la victime.

Hocine T.

Deux dealers arrêtés, un autre en fuiteBoghni

Page 9: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019BÉJAÏA8

AKBOU 20 milliards ont été mobilisés

Plusieurs projets réceptionnés

ÀBouzeroual, 20 milliardsde centimes ont été mobi-lisés par les autor ités

locales pour achever les travauxde réalisation d’une nouvelle citéd’habitations dans de meilleursdélais. Ainsi, la municipalité a dûinstaller un poste transformateurde 160 KVA et un groupe immergéde débit 25 l/s et HMT de 160 m.Elle a aussi réalisé un forage dontla profondeur est de 122 ML et undébit de 40l/s et deux réseaux deDEP dont un linéaire de 915 MLen Ø315 mm, 22 regar ds, 35regards avaloir s et 20 ML de cani-veaux, r éseau d' assainissementdont le linéaire de 915 ML en Ø400 mm, 22 regards, 23 boites debranchement et 92 branchementsindividuels. Sur un autre chapitre,

plus de 50 milliards de centimesont été injectés dans les différentsaménagements impliquant 18localités à savoir Ar afou,Bouizene, RN26, Village ColonelAmirouche, Cité Bouktit, VillageLaazib, Azaghar, Ath lahdir. Dansle secteur de l’éducation, 23 éta-

blissements scolaires sontconcernés par de nombreux tra-vaux notamment en termes deréparations (peinture, menuiser ie,électr icité, étanchéité,…), d’instal-lation de réseaux gaz de ville etchauffage, d’équipement desclasses (tables, chaises, r ideaux) et

enfin la r éalisation de ter r ainscombinés. Ce secteur a bénéficiéau niveau local de 16 nouvellesclasses en cours de réalisation,deux cantines scolaires réalisées àSidi Ali. Plus de 26 milliards y sontainsi consommés dont 08 milliardsde centimes sont destinés à l’amé-

lioration des repas des enfants. Enparallèle, le bilan du volet spor tifest estimé plus que favor able.D’après Aziz Djedda, adjoint aumaire chargé du spor t et de la jeu-nesse, 02 ter rains de football dedimension r églementaire et engazon synthétique ont été réalisésau cours de cette année au niveaude l’OPOD de Guendouza etLaazib N’Cheikh. Trois autrester rains combinés en gazon syn-thétique ont vu le jour au VillageColonel Amirouche, Ath Sellam, àBouzeroual/Benkhellat et àLaazib-Centre. 16 établissementspr imaires sont concernés par lar éalisation de ter r ains matico,l’aménagement d’une aire de jeuxau niveau de la Cité 130 logementset Bouizene, rénovations et réali-sations des jardins d’enfants à sidiAli et au village ColonelAmirouche sont à ajouter à l’actifde cette assemblée. Enfin, 12 mil-liards de centimes sont dépenséspour la réalisation, la clôture et lerevêtement en gazon synthétiquedu ter rain combiné à Sidi Ali ainsique 7 milliar ds sont dégagéscomme première tr anche pourl’entame des travaux de réalisa-tion du musée d’ar t et d’histoireimplanté à l’ex-caserne.

Menad Chalal

Plusieurs projetsont été réalisés

ces derniers moisdans la commune

d’Akbou.

Égouts à ciel ouvert à IfalazenEn dépit de gros effor ts consentis par

l’APC de Chemini à dessein d’éradi-quer les polluants rejets à ciel ouver t, cer -taines localités se plaignent toujours de lapersistance des points noir s dont ils redou-tent les effets pervers sur l’environnementet leur santé. Il en est ainsi du villageIfalazen dont les habitants font état d’unréseau d’assainissement «défectueux et par -

tiel». «Les canalisations sont sous-dimen-sionnées par rappor t au débit d’eau uséequ’elles doivent évacuer. Leur vétusté n’ar -range pas, non plus, les choses car elles don-nent lieu à d’innombrables points de fuitesinvisibles», rappor te un jeune du village.Un collectif de villageois annonce avoirdécompté une vingtaine de maisons dépour-vues d’assainissement. « L’état nous a

donné une subvention dans le cadre duFONAL pour bâtir des habitations. Nousaur ions aimé bénéficier de l’eau, de l’élec-tr icité et de l’assainissement pour rendreces chaumières habitables. Hélas, c’estencore loin d’être le cas», se lamente unretraité ayant construit dans le cadre del’habitat rural. L’absence d’un tout-à-l’é-gout cr istallise l’inquiétude des villageois

qui redoutent une altération grave de leurcadre de vie et des conséquences tout aussitragiques sur le plan sanitaire. «Les eauxusées coulent dans les ravins, les caniveauxet par fois dans les champs. D’aucuns recou-rent aux fosses sceptiques, en attendantqu’on veuille bien les r accor der à unr éseau», nous apprend un citoyend’Ifalazen. Le collectif d’habitants confieavoir adressé de nombreuses requêtes auxdifférents exécutifs qui se sont succédé à latête de l’APC, en vain. «Nous avons sollicitél’inscr iption d’un réseau d’assainissementpour préserver notre cadre de vie et nousépargner les maladies. Nos doléances sontrestées sans suite, par fois nous avons eudroit à des promesses sans lendemains», a-t-on déploré. Sollicité par nos soins, un élu àl’APC de Chemini dit par tager les préoccu-pations «légitimes», des villageois. «Nousavons comptabilisé plusieurs points noir sen matière d’assainissement à travers la cir -conscr iption. Nous appréhendons ce pro-blème dans sa globalité. Le traitement deces égouts se fera progressivement jusqu’àleur éradication», a-t-il assuré.

N Maouche

Chemini

Du gazon synthétique pour le stade communalBouhamza

Le chef-lieu étouffe Tazmalt est une ville située à 85

km au sud-ouest de Béjaïa.Elle connaît un four millementincessant durant toute la journée.Etant chef-lieu de daïra, elle enre-gistre un rush quotidien impor-tant des citoyens des localités envi-ronnantes et d'autres lointaines.La circulation automobile connaîtégalement un flux impressionnantétant donné que cette ville est tra-versée par la RN26, très dense encirculation, ainsi que le CW7 qui

va de la RN26 jusqu'à la commu-ne d'Ath Mlikeche. Cependant,tout cet afflux met quelque peu àmal cette ville en pleine extension,car les espaces publics s'avèrentexigus pour contenir sur tout toutle parc automobile qui y défilejour nellement. Pr atiquement,aucun espace de stationnementn'est libre dans cette aggloméra-tion qui compte près de 30 000habitants. La r ue pr incipaleAbder rahmane Mira et les autres

ruelles se trouvent toutes bondéesde voitures et autres véhicules detous types, où les automobilistes sedisputent le stationnement deleur s voitures. Il ar r ive qu'unautomobiliste fasse plusieur stours afin de dénicher un petitcoin pour garer son véhicule, telle-ment les aires de stationnementsont pr ises d'assaut le plus sou-vent dans l'anarchie totale. " Mafoi, il faudra faire le tour de toutela ville de Tazmalt pour trouver

un petit endroit libre où garer savoiture! C’est vraiment un vér i-table casse-tête, tous les espacessont pr is par les automobilistes. Etje ne vois pas le moindre parkingpour automobiles" , constate amè-rement un sexagénaire deBoudjellil qui cherchait à parquersa camionnette. Dans ce contexteaccablant pour les propr iétairesde véhicules, il est constaté avecregret l'absence de parking gardédans cette ville. Par ailleurs, le sta-

tionnement anarchique dans cetteagglomération n'est pas malheu-reusement sans conséquences, carla circulation perd de sa fluidité,étant donné que les voituresgarent sur les abords des rues,par fois même sur les trottoir s encréant un vér itable char ivar i etdes embouteillages souvent inex-tr icables.

Syphax Y.

TAZMALT Stationnement anarchique, absence de parkings�

Le stade communal deBouhamza, sis à hauteur du

centre urbain du chef-lieu de lacommune, a bénéficié d’un pro-jet de revêtement en gazon syn-thétique, avons-nous appr isauprès d’un membre de l’exé-cutif municipal. «Le chantier adémarré depuis plusieurs mois.Les tr avaux sont exécutés àcadence soutenue. À ce rythme,le projet ser a livr é dans lesdélais convenus», a infor mé

notre inter locuteur, indiquantqu’une allocation budgétairespéciale a été accordée à ce pro-jet. «Cette enveloppe est des-tinée à couvr ir les opérations enrappor t avec la mise en placed’un dispositif de drainage deseaux pluviales, le reprofilage del’aire de jeu, l’aménagementd’une plate-forme de base, ainsique le revêtement du ter rain engazon synthétique», a faitsavoir le responsable de l’APC.

Apostrophés à hauteur du chef-lieu communal, des sociétairesde l’équipe communale de foot-ball adhérent pleinement à cetinvestissement qu’ils disent sou-haiter depuis longtemps. «Ceprojet est tout à l’honneur del’auguste assemblée communa-le. C’est un acquis qui vaut sonpesant d’or étant donné qu’ilpréfigure des perspectives pro-metteuses pour le foot dansnotre commune», se réjouit un

jeune du village Ifigha.«Vivement la mise en service denotre infr astructure spor tive.C’est un rêve qui est sur le pointde se réaliser. C’est une vér i-table aubaine pour notre massejuvénile qui va pouvoir se conci-lier avec ce spor t roi qu’est lefoot», renchér it un autre ama-teur de spor t de Bouhamza.

N. M.

Page 10: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019 TIZI-OUZOU 9

DRAÂ BEN-KHEDDA 90 lauréats de la 5e récompensés

C’était la fête àl’INTHT de Tizi-Ouzou

Une gr ande animation acar actér isé cette célébr a-tion, qui s’est déroulée le

samedi 22 juin à 14 h, mais aussiune grande émotion. Selon la tréso-r ière de l’association El Fardja,Djamila Kerdja : «C’est une céré-monie éducative pour récompenserles effor ts des élèves, en présencede leurs parents, les enseignants etla directr ice de l’école. Nous avonspréparé des activités à l’intentiondes élèves et des parents.»L’Association a eu aussi la louableinitiative de rendre hommage à

Rezki Meghr ici, ex-joueur de laJSK, Hocine Azar, chanteur, et àl’ex-directeur de l’école pr imaireBoufatis de Dr aâ Ben Khedda,Tarek Ahmed, à titre posthume. Et

de poursuivre quant au program-me : «Nous avons prévu, en plus decet hommage et de la récompensedes laur éats, plusieur s activitésculturelles et éducatives, à savoir :

des chants, des contes, des jeuxéducatifs, entre autres. Nousremercions vivement la directr icede l’ITHT, Mme Hassas, qui a misà notre disposition les moyens qu’ilfaut». Le pr ésident del’Association, Kamel Ighil Mellah,rappelle que le concours éducatif aété rempor té par l’école Boucenade la même commune, qui serarécompensée aujourd’hui. La trou-pe théâtrale d’«El Far ja» a égale-ment été envoyée à Azeffoun pourpar ticiper à une opération de net-toyage de la plage de cette villebalnéaire. C’est dire que les acti-vités de l’Association ne se limitentpas uniquement à Dr aâ BenKhedda. A son actif, de très nom-breuses activités touchant la majo-r ité des daïras de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui reconnaissent leseffor ts four nis par ses respon-sables, son président, son staff etses nombreux adhérents.

M. A. Tadjer

Une cérémoniepour récompenser

90 élèves del’école primaireSaïd-Ameur 1 de

Draâ Ben Kheddaa été organisée,

avant-hier, àl’amphithéâtrede l’INTHT de

Tizi-Ouzou.

Revêtement partiel du CW2 Le CW2 reliant la commune de Souk El-

Tenine au chef-lieu de wilaya, via BeniZmenzer, vient de bénéficier d’un revêtementpar tiel en tapis sur le tronçon allant de la sor tiedu chef-lieu d’Alma presque jusqu’à la limiteter r itor iale avec le village d’Aït Izid. Il étaittemps que des travaux à ce niveau soient entre-

pr is, car ce chemin était quasiment imprati-cable et causait beaucoup de désagréments auxusagers. Bien que cette opération ait été bienaccueillie, il faut savoir que le réseau routier detoute la commune demeure globalement dété-r ioré. En témoigne l’autre par tie de ce Cheminde wilaya, menant aussi au village Aglagal, qui

n’a pas été pr ise en charge. A ce niveau, unepiste qui ser t de raccourci est fermée, car obs-truée par un affaissement, auquel il n’a pasencore été remédié. Il en est de même pour lesdivers chemins menant aux villages de la com-mune, à l’instar de : Melloul, Akenjour et AthAnane. Rabah Achour

Ighil El-Mal

Tizi-Gheniff

Des sorties-plages programmées Tout comme les établissements de jeunes, les

adhérents de la salle polyvalente ont par ti-cipé déjà à deux repr ises au nettoyage desplages de la wilaya. Ainsi, samedi dernier, à l'oc-casion du démarrage officiel de la saison estiva-le à la plage " le Caroubier" d'Azeffoun, pasmoins d'une cinquantaine de jeunes y avaientfait le déplacement. " Nous avons pr is par t aulancement officiel de la saison estivale. Par lamême occasion, nous avons préparé notre pro-gramme pour cet été. En plus des activités régu-lières qui ne s'ar rêteront pas durant la saisonparce que la plupar t de nos adhérents sont envacances, nous allons comme chaque été organi-ser des sor ties-plages en collaboration avec ladirection de la jeunesse et des spor ts" , dira, M.Mohamed Tellache, en sa qualité de directeurde cette structure. Notre inter locuteur nousapprendra que le programme des sor ties-plagessera affiché incessamment. " Le programme estdéjà prêt. Il commencera dès la première semai-

ne du mois de juillet. Au total, nous aurons huitsor ties ver s les plages de Boumer dès,d'Azeffoun et de Tigzir t" , précisera-t-il. Il ajou-tera que ses sor ties sont gratuites. " Les par tici-pants ne paieront que les frais d'assurance" ,dira-t-il encore. Selon les estimations du direc-teur, pas moins de 50 jeunes profiteront dechaque sor tie. " Vous savez qu' ils sont nom-breux les jeunes qui ne peuvent pas se per -mettre une sor tie à la plage avec les temps quicourent. Au total, donc, nous donnerons lachance pour quatre cents jeunes de s'offr ir unebelle journée à la plage" , poursuivra-t-il. Leresponsable de cette salle soulignera l' impor-tance de ces sor ties. " Tout d'abord, c'est pourle loisir. Ensuite, c'est une chance aux jeunes denotre région de se frotter avec les jeunes desautres régions du pays d'autant plus que nousavons des contacts avec les responsablesd'autres structures de jeunes. Et enfin, c'est uneoccasion pour eux de se décompresser après une

année scolaire fatigante et labor ieuse" , expli-quera-t-il, par ailleurs. Pour le directeur de lasalle, de nombreux jeunes viennent déjà chaquejour demander des renseignements pour la par -ticipation à ces sor ties-plages. " Je leur expliqueles conditions pour y prendre par t. C'est pour -quoi je suis impatient d'afficher le programmeafin de leur donner l'oppor tunité d'opter pourla date qu' ils souhaitent" , conclura-t-il. M.Mohamed Tellache souhaite que ces sor ties sepassent dans des conditions idéales d'une par t,et d'autres, il appelle les par ticipants à écouterles conseils des guides pour qu' il n'y ait aucunesituation fâcheuse. Pour cela, avant chaquedépar t, les par ticipants sont réunis par les res-ponsables de la salle et leur donnent toutes lesconsignes à respecter afin de passer une bellejournée notamment en ne fréquentant que lesplages surveillées.

Amar Ouramdane

Risques d’incendies sur les accotementsL’habituel débroussaillage effec-

tué habituellement avant l’été,aux environs immédiats desagglomérations, n’a pas eu lieucette année. Comme nous l’avonsconstaté sur nos routes, les herbessèches recouvrent les fossés jus-qu’au bord de l’asphalte et mena-cent de prendre feu au moindremégot de cigarette. Les accote-ments, au niveau de cer tainesroutes en sont entièrement cou-ver ts des deux côtés de la chaussée.Les traditionnelles injonctions desresponsables de villages enver s

leur s concitoyens, contr aints denettoyer les abords de leurs mai-sons et de leurs champs, relèventdu passé. Les foins dont on interdi-sait même le stockage dans leszones habitées ne sont plus coupésdans la plupar t des champs. Raressont les paysans qui prennent lapeine de dégager leurs propr iétésne serait-ce que pour leur épargnerles r isques d’incendies. Mieuxencore, les éleveurs qui se plai-gnent des coûts du four rage enpér iode hivernale ne profitent pasde la saison et de l’abondance de

foins pour se constituer desréserves en prévision de la saisondes neiges. Cer tains refusent mêmede r écupérer gr atuitement, lesfoins coupés qui n’attendent qu’àêtre enlevés. Il ne reste à leurs pro-pr iétaires qu’à s’en débar rasserpar le feu. Les talus embroussaillésdeviennent autant de mèches pourles pyromanes qui ver raient s’em-braser de vastes champs. Chaqueannée, des centaines d’olivier s,d’arbres fruitiers, et des ruchespar tent en fumée à cause de cettesituation. Par ailleurs, les dépo-

toir s sauvages, même de moindreenvergure, où s’accumulent desproduits inflammables sont nom-breux et doivent être éradiqués enprévision de la saison estivale pourlimiter les feux de forêts et debroussailles. Si les pouvoir spublics, la protection civile, en pre-mier, se dotent de matér iel d’inter -vention, les citoyens doivent, à leurtour, effecteur leur par t de travaildans le cadre de la prévention desincendies, par fois difficilementmaîtr isables.

A. O. T.

Danger sur la route d’Avarane !Un imminent danger guette les

automobilistes usagers de la routemenant de la Casse-auto au villageAvarane. En effet, des troncs d’arbres,des eucalyptus, ainsi que des tas deroseaux jonchent un pan très impor-tant, quelque trois quart, de lachaussée sans que personne ne sembles’en soucier. Ces derniers ont été pro-bablement arrachés par les fortesrafales de vent et charriés par les eauxdes pluies torrentielles qui se sontabattues sur la région il y a plusieursjours. Cela représente un réel périlpour les usagers de la route, notam-ment au niveau d’un long virage, encontrebas de Thaachachth, où d’éven-tuelles collisions peuvent facilementse produire, particulièrement la nuit.Pourtant, un simple passage d’unengin de la commune ou de la DTPpeut régler ce problème en un tour demain.

Brèves de Tirmitine

Déjà deux départs de feu !Alors que la saison estivale est à

peine entamée, la région deMâatkas commence déjà à faire lesfrais de la hausse des températures,puisque deux départs de feu ont étéenregistrés, la semaine passée. Cela aeu lieu au niveau des villagesThamadhaghth Ouzemour etThihechadhine, qui sont réputés pourleur importante végétation et leursnombreuses oliveraies. «Fort heureuse-ment qu’aucun dégât considérable n’aété enregistré mis à part la destructionpartielle de quelques arbres», nous diraun citoyen de l’un des deux villagestouchés. Il semblerait que l’interventionrapide des citoyens, la mise en placedes moyens par les deux APC ainsi quel’arrivée des pompiers par la suite ontévité que le feu se propage.Rabah A.

Signalisation déroutante à «La casse»Décidément ce lieu-dit «La casse»

ou «Thiplakine» ne cesserajamais d’être un «casse-tête» pour lesautomobilistes. Cet endroit qui reçoitun important flux de véhicules, venantdes diverses localités du sud de Tizi-Ouzou et en plus d’être le théâtre delongs et interminables embouteillagespar moments, est sujet actuellement àune signalisation hasardeuse et quichangent continuellement. Ce qui nonseulement déroutent les usagers, maisaussi constitue une source potentielled’accidents. Cela est dû aux travauxde la pénétrante à l’autoroute EstOuest qui n’en finissent pas et qui, parla mauvaise organisation, mettent enpéril la vie des citoyens.«Aujourd’hui, j’ai failli faire un acci-dent pour cause de cette signalisationdéroutante. Hier ce panneau était dansle sens inverse et comme moi j’ai cruque cette voie mène toujours versDraa Ben khedda, j’ai foncé dans cesens. A ma surprise, elle a changé caraujourd’hui elle mène vers Tizi-Ouzou. A ma grande chance, aucunvéhicule n’est venu à l’opposé, sinonj’aurais pu entrer en collision avec lui.Je crois que la meilleure des solutionsserait d’installer un barrage fixe à cetendroit en attendant la fin de ces tra-vaux», a dit un usager de Maatkas,rencontré ce dimanche matin à ceniveau.R.A.

Mâatkas

AÏN EL-HAMMAM Le débroussaillage n’a pas été effectué

Page 11: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019BOUIRA10

Conseil de wilaya sur le développement

L’administrationsommée d’agir

Le wali de Bouira, MustaphaLimani, a donné, mercredidernier, à l’occasion d’un

Conseil de wilaya consacré à lasituation du développement local,plusieur s directives, en vue dulancement d’impor tantes opéra-tions en rappor t avec les préoccu-pations de la population. Lawilaya s’apprête, faut-il le souli-gner, à lancer dans les prochainessemaines, un vaste programme dedéveloppement visant à prendreen charge les préoccupations liéesessentiellement à l’approvisionne-ment en eau potable, en gaz et enélectr icité aux quatre coins deBouira. Le programme en ques-tion est doté d’une enveloppefinancière assez consistanteestimée à près 14 milliards dedinars. Les secteurs de l’énergie et

des ressources en eau se sonttaillés la par t du lion avec près desept (07) milliards de dinars, soitla moitié de la dotation allouée àce programme accordé, pour rap-pel, en début d’année, dans le

cadre du Fonds national de solida-r ité des collectivités locales. Dansces directives aux chefs de daïra etaux directeurs d’exécutif, le pre-mier magistrat de la wilaya a misl’accent sur la nécessité de «recen-

ser toutes les pr ior ités», notam-ment en matière de projets d’é-nergie et de ressources en eau. Il aaussi exhor té les mêmes respon-sables à lancer d’ores et déjà lesprocédures administr atives(cahiers des charges, consultationspubliques), en vue du lancementdes opér ations qui concer nentl’approvisionnement en eau, l’ali-mentation en gaz et en électr icité.Mustapha Limani a estimé que«l’énergie et l’eau constituent lapr ior ité des populations de lawilaya». Le wali a, par ailleurs,r appelé que les projets que lawilaya envisage de lancer dans lecadre de ce vaste programme dedéveloppement vont toucher laquasi-totalité des localités deBouir a. L’objectif r este, selonMustapha Limani, «d’assurer unapprovisionnement r égulier etpermanent en eau potable» et «degarantir du gaz naturel à toutesles populations de la wilaya».D’autre par t, les services de lawilaya de Bouira tablent sur untaux de couver ture de 100 % , ence qui concerne le gaz naturel. Anoter qu’en plus des secteurs del’énergie et des ressources en eau,le programme de développement,en voie de lancement, va égale-ment fiancer diverses opérationsdans le secteur des tr avauxpublics, de l’urbanisme, de l’amé-nagement, de l’éducation et descollectivités locales.

D. M.

En vue de mettre en œuvre les

programmes dedéveloppement

inscrits à l’indicatifde la wilaya

de Bouira,l’administration

locale et les élus descommunes sont

pressés d’agir.

L’ADE installe un comité ad hocL’Algérienne des eaux (ADE) vient d’annoncer,

dans un communiqué, l’installation d’un comitéAD-HOC dans le cadre d’une campagne visant à éradi-quer les piquages, les branchements illicites et à réglerle problème des factures impayées. Selon l’ADE, ceComité est constitué des représentants des départe-ments commercial, juridique, communication et exploi-tation. La même source indique que «ce Comité aurapour charge de mener des campagnes contre les

piquages et les branchements illicites et de recouvrerles créances détenues par l’ADE auprès de ses clients».L’ADE exhorte, par ailleurs, les citoyens, qui ont réa-lisé des branchements non autorisés, à se rapprocher deses services pour régulariser leur situation. Les mêmesservices encouragent les détendeurs de créances à s’ac-quitter de leurs factures et leur proposent un échéancierde paiement.D. M.

Les conditions «pénibles» des exploitants

La pier re bleue d'Ath Mansour,qui constitue l'unique r ichesse

de la municipalité depuis la nuitdes temps, est exploitée dans desconditions des plus pénibles parles pères de famille n'ayant quecette activité pour nour r ir leurprogéniture. Le gisement de lapier re bleue est souter rain et seprésente sous forme de plaques dediverses épaisseurs. Il est extraitavec des moyens rudimentaires àl’aide de masses, de mar teaux etde bur ins de diverses dimensions.On doit déblayer plus de trois (03)mètres de ter re pour ar r iver à cesplaques qu' il faut br iser pourremonter les morceaux à la sur fa-ce à l'état brut, avant de commen-cer à les tailler et à leur donnerdiver ses for mes tant pour laconstruction de murs que pour ladécoration des habitations. Unetâche des plus ardues, sachant quel'opération se pratique manuelle-ment sans que ne soit introduiteune quelconque technique moder-ne, le tout dans un climat infernal,hiver comme été. Le malheur deces damnés de la ter re ne s'ar rêtepas là, sachant que des rapacesinter médiaires leur achètent lamatière sur place après sa taillepour la revendre au double, sinon

au tr iple de son pr ix. Il faut souli-gner que la pier re bleue d'AthMansour, qui est un objet de décorà l'état naturel, haut de gamme,est très pr isée par les construc-teurs pr ivés et publics à travers leter r itoire national. La demandeva de ce fait crescendo. Elle r ivali-se avec les cubes de mar breimpor té d’Italie en matière d'es-thétique et de solidité, ce quirevient à dire que son écoulementne pose pas problème. Malgr écela, les conditions sociales pré-

caires de ceux qui interviennentdans cette juteuse filière, de pèreen fils, depuis plusieurs généra-tions, n'ont pas changé d'un iota.Les intermédiaires leur ar rachentle pain de la bouche sans fournird'effor ts. A noter que les exploi-tants de la pier re bleue d'AdhrarSeggane, où se situe l' immensegisement, sont guettés par lesaffair istes. En plus du climat desplus rudes, des travaux pénibles,des couches de ter re de type ardoi-se qui recouvrent le gisement, ce

dernier contient de l'amiante deciment, un composé de matièrecancér igène qui attaque les pou-mons, les yeux et la peau. Nulbesoin d'être un spécialiste de lasanté pour conclure que la majo-r ité d' entres-eux souffrent demaladies chroniques : le corpsdécharné, la peau asséchée et cra-quelée, les yeux larmoyants, entreautres symptômes. C'est état defait n'a jamais dérangé les auto-r ités. Le nombre de pères defamille intervenants dans la filière

de la pier re bleue dépasse large-ment la centaine. Un cas surlequel doit se pencher la Directionde l' action sociale (DAS) et laDirection de la santé (DSP) pour,au moins, leur imposer des visitesmédicales pér iodiques et les sensi-biliser sur la nécessité de préser -ver leur santé et de s’assurer pourpouvoir jouir d'une retraite.

Oulaid Soualah

ATH MANSOUR Extraction de la pierre bleue

L'oued SidiAïssa en proieà la pollution

De nos jours, pratiquementaucun espace n’est épargné

par la pollution, qui va crescendo.Mais ce constat alarmant n'a paspour autant attirer l'attention despouvoirs publics, alors que lesseuils tolérables sont largementdépassés. Ainsi donc, les villes, lesvillages, les r ivières, les champs,les montagnes et les forêts sonttous touchés. «Les pollueurs» n’é-pargnent aucun espace et jettentles immondices sans aucune ver -gogne ni civisme. Les exemplessont légion mis celui de l'ouedSidi Aïssa, qui traverse la commu-ne d'Ahnif pour se déverser dansl'oued Sahel, a défrayé la chro-nique. Ce cours d'eau, qui n'estpas pérenne, s’est transformé enun collecteur d’eaux usées. On ytrouve en plus des immondicesménagères en tous genres. Lesgravats et déblais sont déposés àleur tour en toute impunité surses berges et son lit, le polluantgrandement. Des eaux glauques etpestilentielles stagnent ici et là,dénotant la pollution aux uséesqui y sont déversées journelle-ment. L'urbanisation galopante etanarchique a des conséquencesdirectes sur les cours d'eau, enpar ticulier, et l'environnement, engénéral. Les réseaux d'assainisse-ment finissent toujours dans cetoued, qui a besoin d'une grandeopération de dépollution, car iln'est pas fait pour être un collec-teur d’eaux usées ou une déchar -ge publique. Les réseaux d'assai-nissement devraient être reliés àune mini-station d'épuration pourépargner à cet oued les affres dela pollution et éviter les retombéesnéfastes sur la faune et la flore.Y.S.

Ahnif

Aherrache, une bourgade en pleine extensionLe tissu ur bain de la commune de

M'Chedallah connaît une extensioneffrénée depuis quelques années. En effet, tousles villages de cette municipalité «s'étirent»tous azimuts, dénotant le besoin d' espaceexpr imé par les ménages. Des pâtés de maisonsvoient le jour à une vitesse ahur issante, un peupar tout, mais souvent dans l'anarchie, sansprendre en considération les normes d'aména-gement urbanistiques. A cer tains endroits, ilexistait, par le passé, peu d’habitations.Aujourd'hui, à ces endroits, de nombreuseshabitations y ont été ér igées. A l'exempled’Aherrache, une petite bourgade située à lalisière de la RN 15, à la sor tie nord de la ville

de Raffour, à quelque 4 km du chef-lieu deM'Chedallah. Ce hameau est devenu un chan-tier à ciel ouver t, où des dizaines d’habitations,entre simples maisons et villas, ont poussé etpoussent encore. Il n’y a pas si longtemps, cetendroit était planté d’oliviers et parcouru parl’oued Wakour. Aujourd’hui, c’est devenu unpetit centre ur bain. «J e me souviensqu’Aherrache n'était qu'une vaste oliveraie,qui abr itait quelques huttes et masures des-tinées au stockage des produits agr icoles etautres outils. Aujourd'hui, cette ter re rougeocre est devenue un petit centre ur bain.Plusieurs villas et maisons y sont construites,alors que d'autres sont en chantier. Je par ie

qu'à l'avenir, si le tissu urbain s'étend à cerythme, Aher rache et Raffour ne feront qu'uneseule agglomération. Mais j'espère que les oli-veraies, qui séparent les deux localités, serontépargnées par l'urbanisation galopante», sou-haite un septuagénaire de la localité. Parailleurs, c'est à Aherrache qu'un petit marchéinformel de fruits et légumes a vu le jour, il ya peu d'années, aux abords de la RN 15. Situéen face de la base de vie de la société Hydro-aménagement, il prospère dans l' impunité,provoquant des embouteillages, au grand damdes automobilistes.

Y Samir

M'ChedallahLezzayer ɛzizen

Tettwagzer tekfaAyen i d-yeqqimen

T-tisigar ass-a…

Tamurt a tt-keččmen a tt-teffɣenMačči d w’ iruḥen a d-yasen

Idammen nneɣ swan-tenW’iɛeddan yeǧǧa ccamaAttan attan ddeɛwessu

Rruman seg-neɣ yebbiWi d-yusan yebbi

Nezga nezdeɣ di ttewḥid

Tamaziɣt teḥwaǧ lehnaTejreḥ uqbel Rruman

Zzay mačči d afessasAwal s wayes i-ɣ-ssumnen

Neched s ujenwiMi ɣ-d-bbin awal ajdid

S kra n lǧens i-gɛeddanEkk-ed si Rruman

Ulac w’ur nwit iff-isUr yeffiɣ ddel imeɣban

Azaglu i sen-rranD leqrun ur sen-yenqis

Temmeččeḍ tettwagezreḍUlac wi m-igan leqrar

Kul lǧens dg-em yerkeḍWin yeffɣen yeǧǧa axeṣṣar

Tuḍen tmurt-iwAttaḍneɣ yid-es…

Lezzayer at-teḥlu am wassaTamusni a d-tger ixulaf

Azen-d ṣṣber i tlawinT-tilmezyin ǧǧlent t-tirni

A d-rrent s teɣratinAn-nerz asalu n tugdi

Page 12: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

«Lor squ’on écoute leschansons-chr oniquesde Matoub on sent

qu’on jette, malgré nous, un «Regard sur l’histoire d’un paysdamné », l’histoire bafouée denotre pays. Ses tr ibulations et sonœuvre calibrée s’amalgament tropavec l’histoire tumultueuse del’Algér ie. Sa poésie sur tout est untémoignage incompressible denotre histoire, un référentiel fiablepour revisiter notre passé, lointainou récent. Elle témoigne, dénonce,décr it, raconte et rend possiblel’espoir dans la l’ar t, dans la vie etdans le combat. Aucun événementpolitique ou autre, pas un seul faithistor ique, social, économique ouculturel ne lui échappe. En plus deson mal personnel, lui, « il avaitmal à l’Algér ie comme d’autresont mal aux pommons » pourpar aphr aser Mouloud Fer aounqui par lait d’Alber t Camus et sonr appor t au problème algér iendans une lettre publiée en 1960 enhommage au célèbre nobélisé.Pour l’exemple, juste après lesballes d’octobre 1988, date à par -tir de laquelle l’histoire del’Algér ie commence à composersér ieusement avec son destin dechantre contestataire comme onl’a déjà dit dans le chapitre précé-dant, dans la douleur et sous lechoc, il compose l’Ironie du sor tlorsqu’il sent que son propre sor t,à l’instar de celui de son pays,entre en agonie.

LLezzayerr ɛzizenTettwagzerr tekfa

Ayenn ii d-yeqqimenT-tisigarr ass-a……

L’Algérie que nous chérissonsEst morcelée, achevée

Il ne reste sur elleA present que des blessuresbéantes.Chante-t-il dans l’une de ses com-positions incluse dans ce belalbum. Déjà dans le texteDdeɛwessu (Malédiction), anté-r ieur aux évènements d’avr il1980, très jeune encore, Matoub apromené son « Regard sur l’his-toire d’un pays damné » en chan-tant :

Tamurtt aa tt-keččmenn aa tt-teffɣenMaččii dd w’’ iruḥenn aa d-yasen

Idammenn nneɣɣ swan-tenW’iɛeddann yeǧǧaa ccamaAttann attann ddeɛwessu

Notre terre est ouverte à tous lesenvahisseurs,

Un rentre quand un autre part.Ils sucent tous notre sang,

Qui passe laisse sur notre chair sablessure :

Voici venir la malédiction…C’est « la Guer re de deux mille

ans», pour reprendre KatebYacine, avec ses lots de victimester rassées, de sang versé, d’injus-tices endur ées, d’oppressionssubies, de r ichesses dilapidées, etc.Dans Yeḥzen Lwad Aɛisi, où ilretrace presque jour après jour,événement après événement, lachronique du pr intemps berbère,il dit :

Rrumann seg-neɣɣ yebbiWii d-yusann yebbi

Nezgaa nezdeɣɣ dii ttewḥidd Les romains nous ont anéantis :L’agresseur qui vient nous ravage:Ainsi, nous demeurons assujettis.Depuis l’invasion romaine jus-qu’aux affres de l’opér ation «Mizrana » déclenchée le 20 avr il1980 et la pr ise d’assaut de la villede Tizi-Ouzou et de ses lieux sen-sibles, notamment l’Université oùse trouve le noyau du mouvementet l’hôpital où se trouve le docteurSaïd Sadi qui en est un des pr inci-paux leaders, par les troupes d’éli-te, passant par les conquêtes hila-liennes, Tamazight n’ar r ive pas àregagner le havre de la paix :

Tamaziɣtt teḥwaǧǧ lehnaTejreḥḥ uqbell Rruman

Tamazight veut recouvrer la paix,Sa plaie est plus vieille que Rome.

C’est dans le même texte intituléAy adrar n At-Yiraten qu’il assènecette vér ité lontemps dissimuléedans les cœurs des Imazighen :

Zzayy maččii dd afessasAwall ss wayess i-ɣ-ssumnenn

Très pesant sur nous le fardeau,De cette Révélation qui nous acourbés.Les Imazighen qui en débit desassauts de l’histoire demeurenttoujours insoumis, comme il le ditclairement dans le texte YeḥzenLwad Aɛisi :

Nechedd ss ujenwiMii ɣ-d-bbinn awall ajdidd

Ce n’est que sous la menace du sabre

Que nous nous sommes abdiqués à la Parole nouvelle…

Et dans le long texte au titre directet clair «Regar d sur l’histoired’un pays damné», après avoirinvoqué le saint tutélaire aux pou-voir s sur naturels, SidiAbder rahmane, il entreprend sonrécit tout en nous rappelant l’in-ter minable succession d’occu-pants dominateur s qui se sontdéver sés sur nous depuis lesromains jusqu’aux arabes :

SS kraa nn lǧenss i-gɛeddanEkk-edd sii Rruman

Ulacc w’urr nwitt iff-isUrr yeffiɣɣ ddell imeɣban

Azagluu ii sen-rranDD leqrunn urr sen-yenqis

Parmi les engeances qui nousont colonisés,

Depuis les invasions romaines,Pas un qui n’ait estropié notre

patrie.La mortification n’a jamais lâché

le peuple.Le joug dont ses tortionnaires

l’accablent,Les siècles n’en ont pas diminué

le poids.Un peu plus loin, dans la mêmechanson où il a fait montre de sestalents, poétique, musical et vocaldignes de ceux d’un grand maîtredu style chaâbi, il disait, ens’adressant directement à la mère

patr ie, à l’Algér ie :Temmeččeḍḍ tettwagezreḍ

Ulacc wii m-igann leqrarKull lǧenss dg-emm yerkeḍ

Winn yeffɣenn yeǧǧaa axeṣṣarDévorée, totalement rongée,Nul n’est venu adoucir ton

supplice.Toutes les races t’ont piétinée,Qui part te cède son désastre.

Dans l’un de ses derniers texteschantés intitulé « Iluhq-ed zzhir »,(zzhir : grand bruit annonçant engénéral l’ar r ivée éminente d’unévénement funeste), inclus dans ledeuxième recueil de son dernierenregistrement qui por te aussi lemême titre génér ique, d’une voixmélancolique, brûlée et caverneu-se, il chantait :

Tuḍenn tmurt-iwAttaḍneɣɣ yid-es…Ma terre agonise,

Avec elle j’agonise…En chantant l’incessante détressede Soi, ne dit-il pas le naufrageimminent qui menace le Moi col-lectif ? Condamné à chanter « touthaut » et sa douleur profonde etcelle, vieille et silencieuse, de sesconcitoyens ; condamné à expr i-mer la souffrance sans fin desoppr imés dont il faisait par tie, il atout le temps cru que le poète oul’écr ivain doit jeter un regard enar r ière pour tenter de découvr irdans un passé, cer tes tumultueux,les promesses d’un avenir plusserein. Ne termine-t-il pas sonlong texte « Regard sur l’histoired’un pays damné » par une magis-trale touche d’espoir qu’il a vouluaider à maintenir en son cœur eten celui de son pays malgré lestragiques convulsions de l’histoire? N’accompli-t-il pas ainsi satâche de poète au service de sonpeuple et de sa patr ie ? Méditonsce poème de Nazim Hikmet extra-it du recueil Il neige dans la nuitparu aux éditions Gallimard :

Moi un hommemoi Nazim Hikmet poète turc moi

ferveur des pieds à la têtedes pieds à la tête combat

rien qu’espoir, moi.N’y’a-t-il pas un boulever santapparentement entre les deuxgrands poètes ? Lutteur tenace etsolide combattant pour qu’« il n’ya point de bonheur sans courage,ni de ver tu sans combat» (Jean-J acques Rousseau), Matoubcroyait dur comme fer que la ter redes Hommes Libres, depuis desiècles successivement occupéepar les envahisseurs de tout bord,phéniciens, romains, vandales,byzantins, ar abes, turcs etfrançais, mais toujours libérée dela tutelle étr angère par leshommes et les femmes qui se sontsacr ifiés à tr aver s les époquespour léguer à leurs compatr iotesune cohésion et une fier té puiséesaux souvenirs de leurs illustresancêtres, ser a cer tainement unjour libérée des carcans de la dic-tature militaro-mafieuse et del’idéologie arabo-islamiste : voila

son espoir, son très grand espoir.Lezzayerr at-teḥluu amm wassa

Tamusnii aa d-tgerr ixulafViendra le jour où l’Algérie

sera guéri de son mal ;Le savoir donnera alors des

bourgeons.Comme Homère qui a réussi àrelater le récit de la guer re deTroie dans l’Iliade vers 900 avantl’ère chr étienne, Matoub a puraconter l’histoire de son pays àtr aver s ses poèmes épiques, enrevalor isant les réalisations et lestravaux de ses valeureux enfantset en interpellant sans cesse et pardes chants envoutants les femmes,belles et fidèles gardiennes du feusacré de nos valeurs ancestrales,pour qu’elles soient toujours auxcôtés des hommes en lutte, exacte-ment comme les Oies du Capitole,consacr ées à J unon et qui,enfermées dans le Capitole, sauvè-rent la puissante Rome en préve-nant par leurs caquetages Manliuset les Romains de l’escalade noc-turne des Gaulois. Et les exemplesde ces chants envoutants où notrepoète situe la femme dans des thé-matiques aussi ar dentes quevar iées, sont si nombreux dans sonœuvre. En voici un, pourl’exemple :

Azen-dd ṣṣberr ii tlawinT-tilmezyinn ǧǧlentt t-tirni

AA d-rrentt ss teɣratinAn-nerzz asaluu nn tugdi

Donne le courage aux femmesDevenues veuves à la fleur de

l’âge !Qu’elles nous répliquent par

des youyousQu’enfin nous rompions les chaînes

de la peur.«Doter son pays d’un Homère,

n’est-ce pas usurper sur Dieu ? »,écr ivait si per tinemment Honoréde Balzac à propos d’Homère, lepoète grec dont les deux célèbresépopées, l’Iliade et l’Odyssée, sontles œuvres fondatr ices de la litté-rature occidentales. Et le notre,notre pays n’est-il pas doté d’unHomère en le génie ar tistique,pour ne pas dire poétique et musi-cal seulement, de Matoub Lounès? «Usurper sur Dieu » est déjàplus que suffisant pour justifiertoutes les censures, toutes lesreprésailles, tous les anathèmes.La poésie matoubienne n’est-ellepas bannie par le despotisme despouvoirs successifs comme l’étaitjustement la poésie homér ique parClisthène, tyr an de Sicyone ?Dans l’Odyssée d’Homère, Ulyssedisait à l’aède Démodocos quiapparait dans cette œuvre pourchanter les épisodes de la guer rede Troie :

« Tu chantes avec un grand art le sort des Grecs,

Tout ce qu’ont fait, subi et souffertles Argiens,

Comme un qui l’eût vécu, ou toutau moins appris d’un autre!»

Mardi 25 juin 2019 CULTURE 11

EXTRAIT DU LIVRE Matoub Lounès, le chemin vers le mythe de Yacine HebbacheLe livre de YacineHebbache, Matoub

Lounès, le chemin versle mythe, est dans

les librairiesdepuis à peine

quelques jours.À l’occasion

du 21èmeanniversaire del'assassinat du

Rebelle, ci-aprèsun extrait choisi.Yacine Hebbache

est un journaliste,poète et écrivain. Ila déjà publié deux

recueils depoèmes.

Les vérités histortiquesde Matoub Lounès

Page 13: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Rencontré en marge du stagede l’EN féminine, au NCLSde Tikjda, le sélectionneur

national Kamel Bitina assure quetout se déroule dans de bonnesconditions, et ce grâce à l’implica-tion du personnel du Centre, quia tout mis à leur disposition,notamment, les moyens de récupé-r ation, sauna, jacuzzi, piscine,salle de musculation... Il dira quele choix du site n’est pas for tuitmais a été fait à cause de son alti-tude, près de 1 500 m. L’endroitidéal pour une bonne préparationphysique. «Il fallait revoir l’étatphysique des joueuses, sachantque le Championnat est terminédepuis plusieurs semaines déjà. Ilfallait parer à ce manque decompétition, en prévision de laprochaine compétition internatio-nale qui aura lieu le 26 août pro-chain, face au Niger ia» dira-t-il.Le premier cycle est consacré autravail physique, avec de petitesphases de travail technique et tac-tique. Après le stage de Tikjda, lasélection nationale effectuera unautre stage, éventuellement auCTN de Sidi Moussa, qui sera

consacré au travail technique ettactique avec, éventuellement, desjoutes amicales. Kamel Bitina estégalement revenu sur le niveau duChampionnat national féminin,qui totalise 250 licenciées. «UnChampionnat dominé par 04équipes seulement, avec unique-ment 12 équipes engagées, soit untotal de 22 rencontres pendanttoute la saison. Ajoutées à cela desruptures, qui se répercutent sur leniveau de ce Championnat. Lesélectionneur national considèrequ’il faut tout revoir, à commen-cer par apprendre des équipes,dont le niveau de leurChampionnat dépasse de loin lenôtre. Il est question, entre autres,des équipes du Niger ia, del’Afr ique du Sud et duCameroun». Il plaider a, enrevanche, pour l’implication detout le monde (Fédération, Ligue,Clubs…). «Il faut multiplier leseffor ts pour hisser le niveau du

football féminin en Algér ie. Lesregroupements, les stages de lasélection nationale et les matchsamicaux doivent aussi être multi-pliés pour hisser le niveau desjoueuses et bien les préparer aux

compétitions afr icaines et mon-diales», a-t-il tenu à préciser.

«Les JO 2020 ne sontpas un objectif»

Inter rogé sur la dernière par tici-pation de la sélection nationale àla CAN, marquée par une élimina-tion précoce (03 rencontres et 03défaites), Bitina explique : «Entant que technicien, il faut voir leschoses sur tous les volets. La sélec-tion qui avait r epr ésentéel’Algér ie a fait ce qu’elle pouvait.Plusieurs facteurs expliquent cetéchec, à savoir : le manqued’expér ience, la malchance et l’ar -bitr age», affirme-t-il. Le coachnational estime qu’il «faut tirerdes leçons des échecs précédents,éviter de refaire les mêmes er reursafin de pouvoir construire unesélection nationale sur des basessolides et compétitive mais aussimettre en place un règlement etdes bases solides pour le dévelop-pement du spor t roi féminin dansnotre pays». Concernant le pro-

chain match, prévu le 26 août,face au Niger ia, notre inter locu-teur affirme qu’ «il s’agit d’unadversaire qui n’est plus à présen-ter. Un mondialiste qui prend par tà la Coupe du monde de footballdames, laquelle se déroule enFrance». Son staff dir igeant et lesjoueuses visualisent leur s ren-contres qu’ils décor tiquentensemble. Bitina est égalementconvaincu que «seuls le travail, lasérénité et la concentration pour-ront propulser l’équipe et la pous-ser à donner le meilleur d’elle-même, le jour «J», pour avoir unascendant psychologique sur sonadversaire et le battre. «Il fautaussi se montrer solidaire pourgagner cette rencontre qui s’an-nonce cer tes difficile mais pasimpossible». Et le coach de pour-suivre : «Les JO 2020 de Tokyo nesont pas l’objectif de l’équipe,mais la prochaine Couped’Afr ique, pr évue en 2022, auCongo.»

M’hena A.

FOOTBALL FÉMININ Kamel Bitina, sélectionneur national

«Bâtir une équipe compétitive»Le coach nationalestime qu’il «faut

tirer des leçons deséchecs précédentset éviter de refaireles mêmes erreurs

afin de pouvoirconstruire une

sélection nationalesur des bases

solides».

MINI-FOOT Coupe du monde des clubs

La première par ticipationafr icaine du MC Béjaïa en

Ligue des champions de mini-foot, entamée vendredi passé enTunisie avec deux groupes, futune réussite. Le seul représen-tant algér ien dans cette compéti-tion de haut niveau est MachaalClub de Béjaïa, qui est parvenu àse faire un nom avec une 3eplace occupée à la fin de cette 1reédition, qui s’est déroulée enTunisie. Les poulains du coach

Tar ik Benali ont entamé lacompétition dans la matinée devendredi passé, où ils avaientaffronté le repr ésentant del’Afr ique du Sud, Pretor ia BluesMini-football Club. Les Béjaouisl’ont écrasé sur le score sansappel de 9 à 1. Dans l’après-midide la même journée, les gars dela Soummam ont perdu face auclub marocain de l’AS Trondja,qui a gagné sur le score de 4 à 3.Enfin, la 3e et dernière rencontre

du Groupe B s’est jouée samedipassé, où les Béjaouis ont battules Libyens d’Al-J ihad sur lescore de 2 à 0. Le MCB a terminéles matches de poules à la 2eplace et rencontr é avant-hier(dimanche) le club classé 1er duGroupe A, en l’occur rence Al-Tahadi Spor t Club de Libye. Unerencontre qui s’est achevée sur lescore de par ité de 4 à 4, avantque le représentant libyen negagne dans la sér ie des tir s au

but. Les Algér iens, éliminés, nesont pas parvenus à ar racherune place, en finale. Ils se sontcontentés de la 3e place, après lematch de classement jouédimanche dernier dans l’après-midi, où les gars de l’antique citédes Hammadides ont battu leclub tunisien de l’USHammamet sur le score de 2 à 0.Cette 3e place, rempor tée haut lamain, permet aux Béjaouis d’ar -racher leur place au prochain

Championnat du monde desclubs, qui aura lieu à Dubayy,aux Emirats arabes unis. Pourune première, c’est une surpr ise.Soulignons que Tar ar istMourad, prénommé «Pati», quipor te le numéro 10, a été sacrémeilleur joueur afr icain demini-foot.

R. M.

Le MC Béjaïa qualifié

LFW Tizi-Ouzou

L'Association spor tive Imezgharen de lacommune de Fr ikat (ASIF), qui ne s'est

pas engagée la saison dernière en compéti-tion officielle, s'apprête à faire son come-back en division wilaya de Tizi-Ouzou (Pré-honneur). En effet, les responsables de ceclub, à leur tête Mourad Belaïdi, s’attèlent àfinaliser toutes les procédures pour relancerl’équipe avec ses différentes catégor ies :minimes, cadets, juniors et seniors, en pré-vision de la nouvelle saison spor tive. C’estlà aussi le souhait des athlètes de cette loca-

lité relevant de la daïra de Draâ El-Mizan:«On veut bien renouer avec la compétitionofficielle et retrouver nos adversaires. Lacommune de Fr ikat dispose de jeunestalents de valeur qui peuvent hisser haut lespor t roi dans la wilaya et honorer, commeil se doit, cette région», a déclaré un joueurqui a évolué la saison passée sous les cou-leurs de l'Étoile Draâ El-Mizan. Et d'en-chaîner : «Je crois que les dir igeants del'ASI Fr ikat sont décidés à remettre lamachine en marche, et c'est tant mieux

pour les footballeurs en chômage de Fr ikatqui ont faim d’activité spor tive officielle».Pour l’heure, les préparatifs vont bon trainet tout devra s'éclaircir d' ici la fin dece mois de juin, avec probablement le lan-cement de journées de prospection au stadecommunal de Fr ikat, doté d'une pelousesynthétique ou en tar tan. A en croire lessuppor ters, r ien ne manque à club hormisun peu plus d’attention et de soutien finan-cier de la par t des responsables locaux,sachant que c’est, justement, l’écueil finan-

cier qui poussé les dir igeants de l'ASIFr ikat à ne pas s'engager en Pré-honneur eten championnat de jeunes, l’année derniè-re. Une mobilisation de toutes les par tiess’impose, donc, si l’on tient au grand retourde ce club en compétition officielle la saisonprochaine. A noter que cette dernière seralancée en pr incipe vers la fin du mois deseptembre ou début octobre.

Massi Boufatis

Vers le retour de l’ASI Frikat

Mardi 25 juin 2019 SPORT 21

USF Béjaïa

L’USF Béjaïa, une équipe de football féminin qui évo-lue dans le Championnat régional, a raté l’accession

en Nationale, après avoir perdu son 1er match barrageface au champion du groupe Centre-Ouest, en l’occurren-ce SF El Attaf. Ce fut au cours d’une rencontre où l’ar-bitre avait refusé un but des plus valables aux Béjaouieset offert un but entaché d’un hors-jeu flagrant à l’équipeadverse. La partie s’est achevée sur le score d’un but par-tout, où les représentantes de la vallée de la Soummam,qui dominaient leur groupe (Centre-Est), ont perdu dansla série des tirs au but (5/4). L’accession a été reportéepour la prochaine saison. Notons que le présidentMohamed Bezghiche n’est plus à la tête du club. C’est sasœur, Kahina Bezghiche, qui l’a remplacé. Cette dernièrefait de son mieux pour offrir au club les meilleursmoyens, à même de lui permettre de viser la montée en

Nationale, au terme de la prochaine saison sportive.Signalons que le poste de l’entraîneur est vacant, après ledépart de Boubekeur Belateche. La présidente du club estde ce fait à la recherche d’un nouveau coach, qui aura latâche de mener l’USFB à bon port. Sur un autre registre,concernant la préparation de l’Equipe nationale des U17,la direction a été destinataire d’un écrit émanant de laDirection technique nationale pour mettre à la dispositionde l'Equipe nationale des U17 des joueuses de l’USFB. Ils’agit de Ben Benai Noura (milieu de terrain) et MenasriLyna (défense), lesquelles sont convoquées. Elles vontprendre part au stage de préparation, qui va durer 09jours, soit à partir de demain jusqu’au 3 juillet, au niveaudu Centre des sports et de récupération de KhemisMiliana.Rahib Medhouche

À la recherche d’un nouveau staff technique

Page 14: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Les Lions se sont imposés pardeux buts à zéro, grâce à KeitaBaldé et Diatta. Un moindre

mal au vu de leur domination.Entrée réussie, mais sans mentionpour le Sénégal, dans cette CAN-2019. Face à une très faible équipede la Tanzanie, les Lions ont outra-geusement dominé leur premièrerencontre de Coupe d’Afr ique,pêchant par fois par maladressemême s’ils n’ont jamais tremblé. Entoute logique, ils se sont imposés 2 à0, grâce à des buts de Keita Baldé etDiatta. En face, les hommes duGhanéen Emmanel Amuneke n’ontabsolument r ien proposé, si ce n’est

de l’engagement physique. Et ils ontdifficilement repoussé les nombreuxassauts adverses, qui ont débuté dèsl’entame du match. Durant les dixpremières minutes, Nang a eu pardeux fois l’occasion d’ouvr ir lescore, mais Manula, solide dans lescages des Taifas Stars, a préservé lescore. Il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour qu’enfin leshommes d’Aliou Cissé trouve lafaille. Une solution signée Gueye, quia par faitement aler té Baldé sur lecôté gauche de la sur face. Le joueurde l’Inter Milan n’a pas failli,

concr étisant ce beau mouvementoffensif du plat du pied (1-0, 28e).Derr ière, par deux fois, les Séngalaisont pensé mettre un terme définitifou presque au suspense. Niang, servipar Sar r, a manqué le cadre alorsque le but lui était grand ouver t(32e), puis c’est Sar r lui-même qui avu son but refusé juste ensuite pourune main préalable (33e). Et justeavant la pause, le cadre s’est à nou-veau dérobé devant Ndiaye puisNiang (43e). Au retour des vestiaires,ce sont Baldé puis… Niang encore,qui ont loupé deux nouvelles occa-

sions. Le premier a vu sa belle têtedétournée en corner par Manula(46e), tandis que le second a unenouvelle fois manqué de précision(49e). Baldé (53e), Sar r (62e) et unenouvelle fois Niang (64e) ont encoremis en danger Manula sans parvenirà doubler la mise, avant que le salutne vienne finalement d’ailleur s.Moins en vue que ses par tenaires,Diatta s’est trouvé à la retombéed’un ballon et s’est illustré d’unesuperbe volée, qui a logiquementscellé le score d’un match à sensunique (2-0, 65e). Bouclée, l’affairen’a toutefois pas changé de tempo,puisqu’une dernière fois, Niang puisThioub ont eu l’occasion de donnerun peu plus d’ampleur à la victoiredes leurs. Absolument seul à cinqmètres du but, l’attaquant du StadeRennais (67e) a laisser filer le ballonsous son pied, tandis que Thioub, lui,a décoché un centre-tir qui n’atrouvé per sonne devant la ligne(85e). Une ultime oppor tunité qui negâchera toutefois pas la soirée desLions, qui ont évité le piège de l’en-tame de compétition. Il faudra main-tenant confirmer et trouver un peuplus de justesse face à un adversaired’un autre calibre : l’Algér ie, contrequi le Sénégal jouera le 27 juin pro-chain au Caire.

Mardi 25 juin 2019SPORT22

Groupe A Vainqueur (2 - 0) contre la Tanzanie

Le Sénégal sans forcer

Ultra-dominateurtout au long de la

rencontre, leSénégal est

logiquement venuà bout de la

Tanzanie (2-0),avant-hier,

au Caire.

Groupe D Maroc 1 - Namibie 0

Les Lions de l’Atlas laborieux mais victorieux Grands favor is sur le papier, les « Lions de

l’Atlas » ont longtemps buté avant-hier surla défense namibienne, avant de faire la diffé-rence sur un but contre son camp de l’attaquantItamunua Keimuine au bout de 88 minutes dejeu. Dans un groupe D relevé, le Maroc assurel’essentiel, tandis que son adversaire du jourpeut nour r ir des regrets. Petits poucets de leurpoule, les Namibiens sont passés tout près dumatch nul face à des Marocains dominateurs debout en bout, mais (très) longtemps incapablesde marquer. La faute à une défense des « BraveWar r ior s » solide dans presque tous lesmoments impor tants. Presque, puisque lescages de Lloyd Kazapua ont fini par céder àdeux minutes de la fin du temps réglementaire,

sur un coup franc marocain détourné dans sespropres filets par l’attaquant namibienItamunua Keimuine, entré en jeu à peine huitminutes auparavant. Le joueur de 26 ans peutd’autant plus s’en vouloir qu’il avait été à l’or i-gine de la faute ayant entrainé ce funeste coupfranc. Jusque-là, ce premier match du groupe Dsemblait s’acheminer tranquillement vers unpar tage des points vierge de buts, avec un scé-nar io sans cesse répété : des « lions de l’Atlas »dominateurs, s’offrant occasions, coups francset corners en pagaille, sans jamais parvenir àfranchir les dernières lignes de défense adverse,malgré le soutien de quelques milliers de sup-por ters. La faute à une Namibie qui a su se tenirà son plan de jeu pendant pas loin de 90

minutes, à sa défense ramassée et sur tout autrès bon travail de son gardien, aussi sollicitéque solide. S’il n’a r ien pu faire sur le but,Lloyd Kazapua avait auparavant stoppé pasmoins de 5 tir s marocains, dont deux du bout dela chaussure sur des actions par ticulièrementdangereuses. Côté marocain, à défaut d’effica-cité, on peut saluer l’engagement de joueurs quine se sont jamais laissés décourager. Les troispoints en poche, les hommes d’Hervé Renardn’auront pas vraiment le temps de souffler.Dans un groupe D difficile, ils doivent rapide-ment se reconcentrer avant d’affronter la Côted’Ivoire vendredi 28 juin (18h00) et l’Afr iquedu Sud trois jours plus tard (17h00), au Caire.

CLARENCE SEEDORF, sélectionneur du Cameroun

«Le Cameroun fait toujours partie des favoris»

La sélection camerounaise estenfin en Égypte. La « crise desprimes » est-elle désormais derrière vous ?

Clarence Seedorf :Je ne vais pas lenier, il y a forcément des consé-quences. On a dû s'adapter, neserait-ce que pour modifier notreprogramme de préparation pource premier match face à la Guinée-Bissau. Mais avec mon staff, on asur tout vu une oppor tunité dans

cette cr ise. Je trouve que les liens sesont renforcés entre nous. Et notremotivation ne s'est pas atténuée,bien au contraire ! Cer tes, on amoins de séances d'entraînementpour se préparer mais notre déter -mination est intacte, ce qui est leplus impor tant.

On a l'impression quece genre d'incident estrécurrent en ce qui concernela sélection camerounaise...

Croyez-moi, le Cameroun n'est pasla seule équipe à qui ça ar r ive !Toutes les équipes du monde ont, àun moment de leur histoire, eu cegenre de problèmes. Moi-même,j'ai déjà vécu ça mais ce n'est pasgrave. Je le vois à l'entraînement,dans l' intensité que les joueur smettent au quotidien... Après endehors du ter rain, c'est normald'avoir des discussions, des ten-

sions... On va peut-être resterensemble 3 à 4 semaines, on estcomme une famille ! Par fois, vousvous engueulez, vous pleurez, vousvous réconciliez et vous célébrez çaensuite... Je pense que ça va ren-forcer notre espr it d'équipe.

À titre personnel, commentavez-vous vécu cet épisode ?

Je me suis assuré de conseiller mesjoueurs au mieux, leur expliqueraussi quel était notre rôle sur le ter -rain et pour le pays. Je trouvequ' ils ont réagi de façon mature,c'est un super groupe. Ils sont trèsmotivés, pas seulement pour per -former sur le ter rain mais aussipour évoluer, progresser... La cr iseest terminée. Nous sommes tournésvers la CAN à 100% .

Malgré tout ce qui s'est passé à Yaoundé, les objectifs

sont-ils toujours aussi élevés ?Jusqu'où peut aller le Cameroundans cette CAN 2019 ?

Mais pourquoi ces objectifsauraient-ils changé ? Le Camerounest la deuxième équipe la plustitr ée du continent (Cinq CANrempor tées der r ière une Égyptetitrée sept fois, Ndlr ). Il fait tou-jours par tie des favor is au mêmetitre que le Ghana, le Maroc ou l'É-gypte. Ce qui s'est passé ne changer ien. J e vais vous donner unexemple : quand l'Allemagnedébute un tournoi, elle est favor itemême si elle a perdu cinq matchesde suite juste avant... C' est lamême chose pour l' Italie ou leBrésil. On sent qu'on a la possibi-lité de faire quelque chose d' impor-tant ici. Je suis convaincu qu'on ales moyens de conserver notre titre,malgré le niveau de l'adversité.

In RFI

Krépin Diatta,le Lionceauqui monte

Avec un but magnifique etun titre de Joueur du

match, Krépin Diatta a été lasensation de la rencontreSénégal-Tanzanie (2-0) à laCAN 2019. Si les Lions se féli-citent d’avoir un tel talent, ilsmettent en avant l’espr it col-lectif de la tanière. Cela tombebien, le joueur de 20 anspréfère le « nous » au « je ». Ily avait tout dans cette frappedes 20 mètres: le culot, l’in-souciance, et sur tout le talentd’un joueur d’à peine 20 ansqui découvre la CAN. KrépinDiatta a été bluffant contre laTanzanie pour son premiermatch à la Coupe d’Afr iquedes Nations et seulement poursa 3e sélection avec les Lions.Elu Joueur du match de larencontre Sénégal-Tanzanie(2-0), le gamin de Ziguinchor(sud du Sénégal) est ravi decette distinction mais apréféré très vite mettre lalumière sur tous ses coéqui-piers. « Je suis très contentd’avoir marqué et d’avoir étéélu Joueur du match. On espè-re que ça va continuer, mais cequi est impor tant c’est deprendre les trois points. Jesuis content, mais je salueaussi la combativité et le men-tal de toute l’équipe. Un autrejoueur aurait pu faire la diffé-rence. Aujourd’hui, c’est moi,demain, ce sera un autre. » Lejoueur de Bruges (Belgique),passé par la Norvège, assureque les « distinctions indivi-duelles impor tent peu » et «croit plus au collectif ». Celatombe bien, son sélectionneuret ses coéquipiers par lent lemême langage que lui.Histoire de protéger le petitjoyau ou de mettre plus lalumière sur l’équipe et nonsur une individualité ? Lesdeux cer tainement. « Krépin,c’est un joueur qui a beau-coup d’avenir. Aujourd’hui, ila montré qu’il avait la menta-lité pour être bon pour sonpremier match dans une CAN.Je suis content pour lui, c’estun joueur à l’écoute, qui estprêt à donner 300 % de lui-même », témoigne le défenseurcentral Kalidou Koulibaly.Avant d’ajouter : «le Sénégal,ce n’est pas que des talentsindividuels, c’est sur tout uncollectif. »

Sénégal

L’équipe du Camerounva débuter la Coupe

d’Afrique des nations2019, aujourd’hui à

Ismaïlia face à laGuinée-Bissau, dans

des conditions loind’être idéales.

Page 15: COMMÉMORATION E ANNIVERSAIRE DE L ASSASSINAT DE …€¦ · sibles et les moyens nécessaires pour remon-ter. Il faut positiver les choses et aller de l’avant pour redémarrer

Mardi 25 juin 2019 SPORT 23

QUOTIDIEN NATIONALD’INFORMATIONédité par SARL

La Dépêche de Kabylieau capital de 300.000 DA

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONIDIR BENYOUNES

RÉDACTION-ADMINISTRATIONMAISON DE LA PRESSE TAHAR-

DJAOUT01, RUE BACHIR ATTAR - ALGER

E-MAIL :[email protected]

Tél. : 021 66.38.05Fax : 021 66.37.88

PUBLICITÉTél : 021 66.38.02

BUREAU DE TIZI OUZOURue Abane Ramdane

cité 60 Lgts Bt ARédaction :

Tél : (026). 12. 26. 77Fax : (026). 12. 26. 48

PUBLICITÉ : Tél- Fax- (026). 12. 26. 70

BUREAU DE BGAYET

Route des Aurès,bt A

Tél. : 034 16.10.45Fax : 034 16.10. 46

BUREAU DE BOUiRAGare routière de

BouiraLot n°1 - 2e étage

Tel. : 026 73. 02. 86Fax : 026 73. 02. 85

IMPRESSIONSIMPRAL

DISTRIBUTIOND.D.K.

PUBLICITÉ ANEPLA DÉPÊCHEDE KABYLIE

LES DOCUMENTS,MANUSCRITS OUAUTRES ET LESLETTRES QUI

PARVIENNENT AUJOURNAL NE PEUVENTFAIRE L’OBJET D’UNE

QUELCONQUERÉCLAMATION

Siège social :Rue Abane Ramdane

cité60 Lgts Bt A.TIZI-OUZOU

CB BNA ROUIBAN° 641-0300-300-149-11

GROUPE C Algérie 2 - Kenya 0

Débuts réussis pour les Verts

Le sélectionneur national, DjamelBelmadi, était très satisfait de la vic-

toire avant-hier soir face au Kenyapour le compte de la premièrejournée de la phase des poules de laCAN 2019. «Aujourd’hui, sans pré-tention, je pense que ce n’est pas leKenya qui n’a pas été à la hauteur.Nous avons dominé en premièremi-temps. En seconde pér iode, ily a eu de la par t de l’adver -saire un sursaut d’or -gueil, ils sontpassés au 4-4-2,ils étaient unpeu plus ambi-tieux et j’aisenti chez mesjoueur s uneenvie de gérer le match en seconde pér iode.C’est vrai qu’en deuxième mi-temps on n’apas posé le pied sur le ballon mais cela ne

nous a pas mis en réelle diffi-culté et dans l’ensemble,

je suis satisfait, je nevais pas faire la finebouche», a affirméBelmadi lors de laconférence de pres-se d’apr ès-match.«Tout le monde a eudes difficultés dansce tour noi. On

connaissait cetteéquipe du

Kenya, on l’atrès bien pré-

par ée. Oncon n a i s -sait lesp o i n t s

for ts et les points faibles de cette équipe.Sans minimiser ce qu’a fait le Kenya, jepense que c’est nous qui avons été bons. Le

Kenya est une équipe difficile à jouer. On aété tueurs et efficaces et je suis content queça ait marché et j’espère qu’on garderacette efficacité pour nos prochains matchs»,ajoute Belmadi. Inter rogé par un confrèresur l’impact de Ryad Mahrez sur cette ren-contre et sur l’EN en générale, sur tout qu’ila por té le brassard de capitaine à l’instardu poids de Mohamed Salah avec l’Égypte,Belmadi a refusé la comparaison et deman-de à ce qu’on laisse le joueur de ManchesterCity dans l’ombre. «Il ne faut pas faire defocus ou de comparaison pour Riyad. C’estun joueur talentueux qui joue dans ungrand club et la meilleure manière pourqu’il s’expr ime au mieux est de ne pas luimettre une pression inutile. Lui a une gran-de envie dans cette CAN, aujourd’hui il afait son travail convenablement, évitons detrop focaliser sur lui, ce n’est pas ce qu’ilsouhaite», insiste Belmadi. Inter rogé pour-quoi il avait appelé Atal au moment où il

avait provoqué le penalty, le coach assureraque ce n’était pas pour lui demander de res-ter défendre. «J ’ai appelé Atal pour le féli-citer et lui dire de rester concentré. Je nel’ai pas appelé pour lui donner desconsignes pour rester der r ière, je lui donne-r ais plutôt des instr uctions pour qu’ilmonte à bon escient». À propos de la pro-chaine rencontre face au Sénégal, jeudi pro-chain, le sélectionneur national a réponduque «le match face au Sénégal sera évidem-ment un match très difficile. On joue contrele favor i de la coupe d’Afr ique, un mondia-liste avec de très grands joueurs. C’est unmatch compliqué et j’espère qu’on seraprêts pour ce match-là».

R. S.

DJAMEL BELMADI, sélectionneur de l’Algérie

«J’espère qu’on gardera cette efficacité»

Par mi les favor is de cetteCAN, l’Algér ie a par faite-ment tenu son rang face au

Kenya, avant-hier, au stade du 30Juin du Caire, animé par le millierde suppor ters algér iens présentsdans les tr ibunes pour donner dela voix aux coéquipiers du nou-veau capitaine Ryad Mahrez. Sansforcer, les Ver ts se sont imposés (2-0) contre des Har ambee Star sassez faibles. Un score déjà acquisà la mi-temps, grâce à un penaltyobtenu par Atal et transformé parBounedjah (34’), puis un but deMahrez à la conclusion d’unebelle action, juste avant la pause(43’). Les poulains de Blemadi,qui ont évolué avec un 4-3-3 trèsoffensif, ont abordé ce match,contre l’adversaire en théor ie leplus faible de ce groupe C, sur leschapeaux de roue, monopolisantle jeu pendant quasiment tout lepremier quar t d’heure, devantune équipe de Kenya évoluantpratiquement à onze en défense.

Pr ivés d’espaces, les hommes deBelmadi usent de longs ballonspour passer la défense adverse, etMarhez, Belaïli et Bounedjah fontle siège de la sur face kényane. LesFennecs manquent toutefois deprécision dans la finition et n'ar r i-vent pas à concrétiser leur domi-nation. Les Kényans, eux, peinentà récupérer le ballon, encore plusà le conserver, et multiplient lesfautes. Jusqu’à ce qu’Atal obtien-ne un penalty, tr ansfor mé parBounedjah, qui frappe tranquille-ment dans l'axe, alors que le gar -dien avait déjà plongé (1-0, 34e).Juste avant la pause, Mahrez fait

logiquement le break. Ar r ivélancé, il transforme du plat dupied une passe en retrait calibréede Benacer (2-0, 43e). Après lapause, et même s' ils menaient déjàconfor tablement au score, lesCamarades du " Citizen" RyadMahrez ont continué à jouer avecla même hargne, comme en témoi-gnent les deux tentatives d' IsmaëlBennacer et Sofiane Feghouli,intervenues successivement, justeaprès le retour des vestiaires. Lesentrées en jeu de Yacine Brahimi,Mehdi Abeid et Andy Delor t sontintervenues au bon moment pourredynamiser le jeu des Ver ts, qui

semblait avoir commencé à s'en-rayer après l'heure de jeu, saufque la réussite n'était pas au ren-dez-vous. Côté kenyan, aucuneaction ne mér ite vraiment d'êtresignalée, tant leurs rares incur -sions " manquaient de punch" . Legar dien algér ien Raïs WahabM'Bolhi a d'ailleur s passé unesoirée relativement tranquille. Lescore est donc resté de deux buts àzéro, jusqu'au coup de sifflet final,mais ce résultat a suffi au bonheurdes Algér iens, car il les place à lapremière place du Groupe C à l' is-sue de cette première journée, aégalité de points avec le Sénégal,qui, un peu plus dans l'après-midi,avait dominé la Tanzanie (2-0),grâce notamment aux réalisationsde Keita (28') et Diatta (64'). Laprochaine journée est prévue le 27juin courant, au Caire. L'Algér iesera opposée au Sénégal alors quele Kenya sera appelé à défier laTanzanie.

Yacine Brahimi sur le banc

Le sélectionneur national DjamelBelmadi a décidé d’aligner avant-hier soir un onze offensif face auKenya. Annoncé dans l’équipetype, le néo-attaquant des Ver tsAndy Delor t a finalement débutéla rencontre sur le banc des rem-plaçants. Pas moins de troisjoueurs offensifs ont été alignés :Belaïli, Mahrez et Bounedjah. Cetr io est soutenu juste der r ière parBennacer dans le rôle de " regista"et Feghouli, appelés à appor ter lesurnombre en situation d’attaque.Le milieu offensif du FC Por to

(Por tugal) Yacine Brahimi, sou-vent aligné d’entrée, a été reléguésur le banc des remplaçants. Il faitles frais de la forme optimale deBelaïli. En défense, Belmadi n’apas voulu trop chambouler ce sec-teur sensible en reconduisant lesAtal, Mandi, Benlamer i etBensebaïni, ce dernier ayant étépr éfér é à Far ès sur le couloirgauche. Dans la cage, RaïsM’bolhi s’apprête à disputer saquatr ième CAN après celles de2013, 2015 et 2017, alor s queGuedioura aura à s’occuper duposte de sentinelle.

Bennacer élu homme du match

Auteur d’un magnifique matchavant-hier face au Kenya, lemilieu de ter rain des Ver ts, IsmaelBennacer a été récompensé de seseffor ts et a été désigné homme dumatch. Le joueur d’Empoli (Ser ieA, Italie) qui a évolué au poste demilieu relayeur a laissé une for teimpression grâce à sa récupéra-tion mais aussi à sa qualité de jeuet de dr ibble. Le joueur de 21 ansa même célébré sa première appa-r ition dans un match de couped'Afr ique des nations par unepasse décisive pour son capitaineRiyad Mahrez qui a inscr it ledeuxième but de l'Algér ie. Pourrappel Ismael Bennacer a souffer td'une légère blessure apr ès lestage du Qatar et il a bénéficié dequelques jours de repos qui lui ontpermis de retrouver toutes sescapacités au vu du match face auKenya.

A. C.

Très attendue danscette CAN-2019,l’Algérie n’a pas

déçu pour son premier match,

assez facilementremporté (2-0),avant-hier soir,face au Kenya,pour le compte

du groupe C.

Le programmeAujourd’hui18h00: Cameroun - Guinée Bissau21h00: Ghana - Bénin