commission du vieux paris compte - rendu de seance · 2020. 9. 14. · l’os-sature métallique...

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séance plénière du 18/10/2013 COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE

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séance plénière du 18/10/2013

COMMISSIONDU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE

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séance plénière du 18/10/2013

ORDRE DU JOUR

REPORTS DE LA SÉANCE PRÉCÉDENTE

121, avenue Malakoff et 6, rue Laurent Pichat (16e arr.) 38-12, rue Louis Armand et 2-6, rue du Colonel Pierre Avia (15e arr.) 729-31, rue de Ménilmontant (20e arr.) 1030-32, rue Affre et 5-7, rue Myrha (18e arr.) 13

REPORTS DE LA LISTE PRÉCÉDENTE

243, rue Saint-Martin et 47, rue Réaumur (03e arr.) 1627-29, villa Dupont (16e arr.) 21

PERMIS DE DÉMOLIR

78, rue de Charonne et 43, rue Saint-Bernard (11e arr.) 232-16, rue Clisson et 173-179, rue du Chevaleret (13e arr.) 2612Bis rue Saint-Jean et 19, avenue de Saint-Ouen (17e arr.) 30

SUIVIS DE VŒU

2, rue Christine et 12, rue des Grands Augustins (06e arr.) 3311, place Adolphe Chérioux (15e arr.) 38

FAISABILITÉS – CONSULTATIONS PRÉALABLES

69-75, rue de Picpus (12e arr.) 4058-60, rue Saint-Didier (16e arr.) 44

DÉMOLITIONS TOTALES DE MOINDRE INTÉRÊT PATRIMONIAL

34-42, rue des Fossés Saint-Bernard et 25-33, rue du Cardinal Lemoine (05e arr.) 48196, rue Raymond Losserand (14e arr.) 4833, rue Jonquoy (14e arr.) 4824, rue Édouard Jacques (14e arr.) 4842, avenue du Général Leclerc (14e arr.) 4924, rue Chauvelot (15e arr.) 4924, rue Ginoux (15e arr.) 498, rue Étienne Dolet (20e arr.) 49 Façade actuelle avenue Malakoff.

121, avenue Malakoff et 6, rue Laurent Pichat (16e arr.)

Pétitionnaire : M. ZAKHARIA, Nicolas - CIMO C/O AEW EU-

ROPE

PC 075 116 13 V 1025

Dossier déposé le 28/12/2013

« Restructuration d’un ensemble immobilier de R+9 sur 3

niveaux de sous-sol à destination d’habitation et de bureau,

avec changement de destination d’habitation en bureau,

remplacement des façades, habillage des toitures, végé-

talisation des terrasses, création de locaux techniques en

sous-sol et toitures, modification de la distribution, perce-

ment et fermeture de trémies et travaux de développement

durable.

SHON supprimée : 4 658 m² ; SHON créée : 4 658 m² ;

surface du terrain : 2 160 m². »

PROTECTION

Aucune.

PRÉSENTATION

La Caisse de Prévoyance des Industries Métallurgiques,

Mécaniques, Électriques et Connexes, organisme d’assu-

rances-retraites des travailleurs de l’industrie charge en

1958 Henry Pottier, prix de Rome et architecte très pro-

lifique entre la période de la reconstruction et les années

1970, de la construction d’un ensemble de logements et de

bureaux. Cette mixité du programme fut traduite dans la

répartition des locaux : l’immeuble de la rue Laurent Pichat

était affecté entièrement à l’habitation, celui de l’avenue

Malakoff accueillait deux étages d’appartements et des bu-

reaux à partir du troisième. Entre eux, le bâtiment sur jardin

Modernisation de l’ancienne caisse de prévoyance des industries métallurgiques d’Henri Pottier

REPORTS DE LA SÉANCE PRÉCÉDENTE

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Les résolutions prises par la Commission ont été publiées au BMO du 19 novembre 2013.

Étaient présents : Mme Danièle Pourtaud, présidente de la Commission du Vieux Paris, M. François Robichon, secrétaire géné-

ral de la Commission du Vieux Paris, M. Jean-François Cabestan, M. François Chaslin, M. Paul Chemetov, M. Olivier Cinqualbre,

M. Yves Contassot, Mme Françoise Dubost, Mme Marie-Jeanne Dumont, Mme Moïra Guilmart, Mme Françoise Hamon, M. Pierre

Housieaux, Mme Frédérique Lahaye (représentée), M. Maurice Laurent, Mme Hélène Mace de Lepinay, Mme Marie Monfort

(représentée), M. Olivier de Monicault, Mme Monique Mosser, M. Jean-Paul Philippon, M. Claude Praliaud (représenté), M. Chris-

tian Prevost-Marcilhacy.

Excusés : Mme Karen Bowie, Mme Mireille Grubert, Mme Solenn Guevel, M. Jean-François Legaret, M. Claude Mignot, M. Thierry

Paquot, Mme Karen Taïeb.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 54 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

de six à huit étages sur rez-de-chaussée, accessible depuis

l’une ou l’autre rue, était réservé aux bureaux et à un silo

destiné aux archives. Les deux premiers sous-sols servaient

au garage, le restaurant se trouvant au troisième sous-sol.

Sur l’avenue Malakoff, l’imbrication des affectations était

masquée par l’homogénéité d’une façade où alternaient,

au-dessus d’un rez-de-chaussée évidé, trumeaux de gra-

nit noir et fenêtres à la française. Cette composition avait

été imposée par la Commission des Sites afin, se souvient

Pottier, « d’harmoniser le bâtiment avec l’esprit géné-

ral du quartier ». Seuls les bandeaux d’étages métalliques

mentionnaient le mode constructif de l’opération et le

matériau de l’ossature. Sur la rue Laurent Pichat, le même

souci d’harmonie a fait recommander un rythme compa-

rable, mais obtenu par un remplissage de pierre blanche.

Moins visible depuis les rues, l’immeuble de bureaux à l’in-

térieur de l’îlot pouvait mieux assumer une recherche d’effi-

cacité et de rationalité. Pour tirer parti de l’angle obtus de

la parcelle et proposer une densité optimale, l’architecte a

choisi d’implanter, à distance des limites foncières, un long

bâtiment de liaison coudé, de peu d’épaisseur. Ainsi isolé,

l’édifice expose au sud-est sa façade-rideau concave, et

profite d’un éclairement généreux pour les bureaux. L’os-

sature métallique forme le dessin même des façades : des

poteaux placés à l’extérieur rythment toute l’élévation. Ils

ne sont espacés que d’un mètre soixante, cette faible por-

tée permettant la finesse de leur section, condition d’une

ouverture vitrée maximale. Ce choix très fonctionnel – la

trame est compatible avec une partition en bureaux par

cloisons amovibles desservis par un couloir au nord mais

libère au besoin des plateaux ouverts – s’accompagne d’un

choix plastique puisque la présence des poteaux manifeste

la courbure de la façade et l’élancement de ses lignes. La

faible distance entre poteaux dispense également de re-

tombées de poutres et permet de vitrer les allèges. Les

châssis vitrés, en alliage d’aluminium, sont placés dans des

cadres d’acier eux-mêmes fixés aux poteaux de la structure.

Ils se composent d’une allège fixe de verre trempé, d’un ou-

vrant central oscillant « à l’australienne » c’est-à-dire autour

Construction de l’immeubble sur cour (extrait de Bureaux d’aujourd’hui, n° 70, août 1962, étude GRAHAL)

Vue actuelle du mur rideau côté sud.

Façade des logements rue Laurent Pichat (extrait de Bureaux d’aujourd’hui, n° 70, août 1962, étude GRAHAL).

de rotules à mi-hauteur et d’une imposte vitrée. Des tôles

en nez de planchers relient visuellement les châssis super-

posés d’étage en étage et dissimulent des stores de toiles.

Lors de sa livraison, cette opération a été remarquée par

la presse architecturale autant que par les spécialistes de

l’organisation du travail, pour sa modernité et pour le soin

apporté à l’ambiance intérieure et à la décoration. Des

panneaux peints ou ornés de mosaïque dus aux artistes

contemporains Jean-Loup Rieur, André Borderie ou Jean

Leppien formaient dans les halls l’essentiel du décor sobre,

dans une gamme restreinte de couleurs.

Les principales dispositions sont conservées bien que la

volonté d’augmenter le nombre de bureaux ait fait dispa-

raître la plupart des logements sur les rues et reconstruire

les onze planchers de la tour-silo des archives pour les faire

correspondre aux altitudes des huit plateaux de bureaux at-

tenants. Les trois halls d’entrée ont aussi été modifiés dans

les années 1980.

Le projet, qui poursuit la tertiarisation de l’ensemble immo-

bilier en supprimant les derniers logements, vise à amélio-

rer les performances thermiques par le remplacement des

façades. À cette occasion une nouvelle image serait propo-

sée : sur rues seraient mises en œuvre des façades rideaux

de panneaux verriers métallisés avec brise-soleils égale-

ment faits de plaques de verre teinté. En façades du bâti-

ment central, dont la structure serait recouverte pour des

raisons techniques, les châssis seraient remplacés et leur

dessin privilégierait des lignes horizontales filantes.

Les démolitions de planchers, destinées à faciliter l’accessi-

bilité, affecteraient surtout les immeubles sur rues.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Immeuble 121 avenue Malakoff / 6 rue Laurent Pichat (Paris

16e). Étude historique et documentaire, GRAHAL, mars 2013.

RÉSOLUTION

À l’issue du débat, la Commission ne prend pas de résolu-

tion.

Structure de la façade avenue Malakoff en construction (extrait de l’étude GRAHAL)

De haut en bas : vues actuelles des façades sur la rue Laurent Pichat (le rez-de-chaussée a été très transformé) et sur l’avenue Malakoff.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 76 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Plan des démolitions au 1er étage (© Franck Hammoutène, architecte). Les démolitions sont localisées principalement dans les immeubles sur rues, à chaque étage.

Vues 3D du projet depuis l’avenue Malakoff, à gauche et vue aérienne du projet depuis la rue Laurent Pichat, à droite (© Franck Hammoutène, architecte).

De gauche à droite, perspectives projetées avenue Malakoff et rue Laurent Pichat (© Franck Hammoutène, architecte).

Perspective de la façade projetée du bâtiment sur cour (© Franck Hammoutène, architecte). La structure serait conservée mais recouverte ; le mur rideau serait remplacé.

Vue des façades nord de l’hôtel visibles depuis le périphérique, en 1975 (extrait de Techniques et Architecture, n° 305, septembre 1975).

8-12, rue Louis Armand et 2-6, rue du Colonel Pierre Avia (15e arr.)

Pétitionnaire : M. THIBAULT, Vincent

SA BOUYGUES IMMOBILIER

PD 075 115 13 V 1003

Dossier déposé le 27/06/2013

« Démolition totale d’un bâtiment de grande hauteur à

destination d’hébergement hôtelier. SHON à démolir :

41 684 m². »

PC 075 115 13 V 1027

Dossier déposé le 28/06/2013

« Construction de 2 bâtiments 7 à 8 étages sur 1 à 3 niveaux

de sous-sol à usage de bureau, d’hôtel de tourisme (413

chambres) et de parc de stationnement (350 places).

SHON créée : 39 386 m² ; surface du terrain : 9 561 m² ; hau-

teur du projet : 31 m. »

PROTECTION

Aucune.

PRÉSENTATION

Le 1er avril 2012, l’hôtel Pullman Paris Rive Gauche fermait

définitivement ses portes. Propriété du groupe Accor, il était

vendu au groupe Bouygues Immobilier qui se refusait à tout

commentaire sur le devenir de l’immeuble. Aujourd’hui il en

demande la démolition totale.

Œuvre d’Henry Bernard, cet hôtel quatre étoiles volontaire-

ment situé en bordure du périphérique et de ce fait connecté

aux aéroports parisiens, et proche du centre de congrès de

la Porte Maillot et du parc des expositions de la porte de

Versailles, a été conçu comme une tour belvédère, ses deux

ascenseurs extérieurs à cabine panoramique en acier et plexi-

Démolition de l’ancien hôtel Sofitel-Sèvres

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 98 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

glas offrant une vue imprenable sur Paris. C’est aussi sans

conteste l’une des tours les plus connues, visuellement par-

lant, de la capitale depuis son achèvement en 1975. Et sans

être le chef-d’œuvre d’Henry Bernard (comme la Maison de

la Radio qui figure dans de nombreuses anthologies), cet

immeuble se situe dans le prolongement de la préfecture du

Val d’Oise (Cergy-Pontoise 1965-1970) par sa recherche de

monumentalité.

Il serait remplacé par un immeuble bas signé Wilmotte com-

prenant un hôtel de 140 chambres et des bureaux.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Archives de Paris : 1534W 996 et 1534W 1054.

- IFA : Fonds Henry Bernard, Hôtel Sofitel, rue Louis-Armand,

Paris 15e. 1973-1974, 266 AA 14/8 et fonds L. Arretch, projet

d’aménagement de la plaine de Vaugirard, Paris 15e, étude

et plaquette de présentation de l’hôtel, octobre 1968, 112 IFA

1155.

- « Une tour belvédère au bord du périphérique : hôtel Sofitel-

Sèvres, Paris », Techniques et architecture, n° 305, septembre

1975, p. 57-59.

- « Hommage à Henry Bernard », Formes et structures, n° 4,

1994, pp. 12-13.

- Simon Texier, « Le Paris majuscule d’Henry Bernard », Paris

contemporain, Paris, Parigramme, 2005, p. 164.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à

l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle

Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-

miné le projet de démolition de l’ancien hôtel Sofitel-Sèvres.

La Commission prend acte de la délivrance du permis de

démolir de cet hôtel, œuvre d’Henry Bernard. Considérant

l’aménagement urbain le long du périphérique et s’inter-

rogeant sur l’implantation du futur immeuble construit à

la place de l’hôtel, la Commission souhaiterait que celui-ci,

construit dans le prolongement et dans le gabarit d’un im-

meuble de bureaux existant, marque une rupture avec ce

dernier (BMO du 19 novembre 2013).

Vue actuelle de la tour depuis la rue Louis Armand.

Vue actuelle d’une ancienne chambre dont chacune des parois correspond à un refend porteur.

Vue actuelle d’un couloir de l’ancien hôtel. Le bâtiment a déjà fait l’objet d’une campagne de désamiantage.

Vue actuelle du bâtiment depuis l’angle des rues Louis Armand - Jeanne d’Arc.

Plan d’étage courant extrait du dossier d’exécution d’avril 1974.

Vue perspective projetée (© Wilmotte et associés). Un bâtiment de gabarit similaire à l’immeuble de bureaux existant à l’ouest du bâtiment d’Henry Bernard le remplacerait.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 1110 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Vue actuelle des trois maisons depuis la rue Victor Letalle.

29-31, rue de Ménilmontant (20e arr.)

Pétitionnaire : M. MASUREL, PatrickSNC LES LOFTS DE MENILMONTANTPC 075 120 13 V 1026Dossier déposé le 07/06/2013« Réhabilitation et surélévation de deux niveaux d’un bâti-ment à rez-de-cour, rez-de-chaussée et un étage avec chan-gement de destination partiel de locaux à usage de com-merce en habitation. SHON créée : 101 m². »

PROTECTIONAucune, mais la parcelle est signalée au PLU.

PRÉSENTATION Les actuels n° 29 et 31 de la rue de Ménilmontant sont issus du redécoupage et de la construction de trois parcelles repé-rables sur le plan cadastral de 1812. Au cœur du premier îlot

situé après la barrière, sur la rive nord, ce sont des terrains agricoles, étroits et traversants, dont seul celui du milieu comporte des constructions, une maison construite en 1780 par le maître maçon Drive pour le jardinier Philippe Rouveau. Acquise en 1820 par le menuisier Jean-Baptiste Colombeau avec la parcelle de droite, elle est agrandie, sans doute immédiatement, par une maison décrite en 1841 comme « consistant en un corps de bâtiment élevé sur cellier d’un rez-de-chaussée, composé de boutiques et arrière-boutique, d’un premier étage avec grenier en mansarde au-dessus cou-vert en tuiles, jardin à l’arrière en contrebas auquel on accède par une allée sur la chaussée ».Le terrain de gauche (n° 29) est également acquis en 1820, par Jean-François Lebreton, marchand de vin, qui fait construire une maison à l’alignement (également avant 1841) : « un corps de bâtiment sur la rue élevé sur cave cintrée, cellier

Restructuration de trois maisons du village de Ménilmontant

Vue actuelle de la rue de Ménilmontant vers le nord.

étant au rez-de-chaussée du côté du jardin, deux chambres au-dessus formant le rez-de-chaussée vers la rue, chambre au-dessus formant premier ; deux chambres en mansarde au second, combles à deux égouts couverts en tuiles ; portion de jardin à la suite. »L’ensemble forme une seule propriété à partir de 1883. Ces constructions s’inscrivent dans le mouvement général d’ur-banisation, au début du XIXe siècle, des abords des barrières d’octroi du mur des Fermiers généraux, par des construc-tions basses abritant souvent des commerces de vins ou de bouche, comme ce fut le cas pour ces maisons jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ces constructions voisines et issues d’une trame parcellaire identique partagent une spécificité du ter-rain. Comme le montre le plan de Verniquet, cette section de la chaussée de Ménilmontant était surélevée, entraînant un décalage de niveaux entre la voie et la cour. Les maisons sont donc construites sur un sous-sol dont la partie antérieure est formée des caves voûtées, et la partie postérieure d’un étage carré, plafonné, au niveau de la cour ou du jardin. Dispositif qui se constate toujours dans plusieurs maisons de cette par-tie de la rue, et qui subsiste aux n° 29 et 31, avec deux esca-liers extérieurs à l’arrière.

Initialement, ces maisons ne comportaient qu’un étage carré sous comble côté rue, et deux côté cour. Alors que le n° 29 a gardé cette élévation, le n° 31 a subi des modifications en 1860. Il est alors surélevé – par redressement de toiture et englobement des lucarnes à droite, et par ajout d’un étage carré à gauche – entraînant une différence de dessin de la fa-çade. Parallèlement, il est agrandi sur la cour et entièrement redistribué, avec l’installation d’un nouvel escalier desser-vant tous les niveaux. Les dispositions générales n’ont pas changé depuis cette dernière campagne de travaux. L’évolution de l’occupation et le manque d’entretien des bâtiments ont conduit à la dé-térioration des façades sur cour (où l’enduit manquant fait apparaître une construction en brique pour le n° 29), et à un ravalement au ciment côté rue qui a banalisé les élévations – que l’on devine encore en plâtre décoré en 1900. Le mauvais état des toitures, remaniées à plusieurs reprises, mais avec encore des tuiles anciennes couvrant la partie droite du n° 31, a fragilisé l’ensemble des parties hautes.Le projet de rénovation aujourd’hui déposé, prévoit la restructuration complète des bâtiments afin d’aménager dix-huit logements et trois commerces.

De gauche à droite : vue actuelle du départ de l’escalier du n° 31 ; perron descendant à la cour du n° 31 ; vue actuelle des façades sur la cour.

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 1312 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Les transformations envisagées consistent à réunir les trois entités constructives en une seule, desservie par un nouvel escalier commun. Côté rue, l’ajout au n° 29 d’un étage carré sous comble, la reconstruction des toitures du n° 31 (selon de nouvelles pentes et avec l’ajout de lucarnes) ainsi que la régularisation des baies entraînent une élévation d’un dessin nouveau. Celui-ci vise à gommer la distinction entre les différentes parties de ce groupe de bâtiments qui ont chacune évolué indépendamment, et souvent modestement, depuis les années 1820.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE- Archives de Paris : D1P4 723 et 724, DQ18 1119.- Archives nationales : MC/ET/XXXVII/482, 21 septembre et 11 octobre 1841, MC/ET/XXXVII/483, 25 octobre et 12 novembre 1841 et MC/ET/XXXVII/1110, 19 octobre 1883.

RÉSOLUTIONLa Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-miné le projet de restructuration de trois maisons du village

de Ménilmontant.La commission s’oppose à la trop grande harmonisation des façades sur rue envisagée par le projet, qui efface toute distinction entre les trois maisons qui ont pourtant évolué indépendamment depuis les années 1820. Elle demande en conséquence que le projet soit revu dans un sens plus respec-

tueux de ces éléments (BMO du 19 novembre 2013).

En haut : vue actuelle et projetée des toitures.

Ci-dessus : vue projetée de la façade sur la rue de Ménilmontant. Le n° 29 serait surélevé d’un étage, et les deux parties du n° 31 seraient réunies derrière une façade homogène et une toiture uni-fiée. Les deux perrons menant à la cour seraient démolis.

Ci-contre : plan du rez-de-chaussée existant (en haut) et plan de l’état projeté (en bas).

(documents de projet : © Battistelli et associés.)

30-32, rue Affre et 5-7, rue Myrha (18e arr.)

Pétitionnaire : M. JOBBE DUVAL, Stanislas

BATIGERE ÎLE-DE-FRANCE

PC 075 118 13 V 0024

Dossier déposé le 04/07/2013

« Réhabilitation d’un bâtiment d’habitation de R+4+ combles

sur 1 niveau de sous-sol et construction d’un bâtiment d’habi-

tation et de commerces de R+4 (14 logements sociaux créés)

avec ravalement des façades sur rue et cour, réfection de

la couverture, remplacement des menuiseries extérieures,

réfection de la devanture à rez-de-chaussée et création d’un

espace vert, après suppression d’un escalier.

SHON créée : 661 m² ; surface du terrain : 357 m². »

PROTECTION

Aucune. La parcelle du n° 5, rue Myrha est signalée au PLU.

ANTÉRIORITÉ

- Séance du 5 avril 2011 : « La Commission du Vieux Paris [...]

a examiné le projet de démolition d’un immeuble du milieu

du XIXe siècle, situé à l’angle des rues Affre et Myrha, dans le

cadre de l’opération de rénovation de l’habitat du secteur dit

Château Rouge.

La Commission a pris acte de l’état très dégradé de l’édifice,

qui ne permet probablement pas sa réhabilitation. Mais

constatant que cette démolition s’inscrivait à présent dans

le cadre d’une opération plus globale, intégrant les deux

parcelles attenantes, elle a demandé la conservation de l’un

de ces deux immeubles, le 5 rue Myrha, bâtiment d’époque

Louis-Philippe parmi les plus anciens et les plus remar-

quables de ce quartier, dont la façade de plâtre moulurée est

dans un très bon état de conservation. »

SUIVI DE VŒUConservation de la façade et des structures d’un immeuble Louis-Philippe à la Goutte d’Or

Façade actuelle du n° 5, rue Myrha.Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Page 8: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 1514 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

- Séance du 16 décembre 2011 : « La Commission du Vieux

Paris [...] a examiné le projet de démolition totale d’un im-

meuble du quartier Château Rouge.

Compte tenu de son état de dégradation, la Commission

prend acte de la démolition du bâtiment. Néanmoins, elle ré-

itère sa demande que l’opérateur en titre de l’aménagement

du secteur « Château Rouge » communique aux membres un

état de cette opération, où seraient présentées les démoli-

tions et réhabilitations aujourd’hui envisagées, avec la justifi-

cation des démolitions nouvelles. »

PRÉSENTATION

Cette réhabilitation s’inscrit dans l’opération de rénovation

du quartier Château Rouge, qui prolonge celle décidée au

début des années 1980 pour le quartier de la Goutte d’Or.

Après les démolitions controversées effectuées à partir de

1998, il a été choisi pour le quartier Château Rouge de mieux

respecter le tissu existant en diminuant le nombre de démo-

litions-reconstructions et en augmentant celui des réhabili-

tations. Progressivement pourtant, des immeubles initiale-

ment destinés à être restaurés ont été considérés comme

devant être démolis car irrémédiablement dégradés, provo-

quant une demande de la Commission que l’opérateur urbain

du secteur lui communique les démolitions et réhabilitations

aujourd’hui envisagées.

C’est dans ce contexte général que la démolition du n° 5 de

la rue Myrha avait dans un premier temps été envisagée, en

même temps que celle du n° 7, à l’angle, et du n° 30-32, rue

Affre. L’architecture soignée du n° 5, de style Louis-Philippe,

avait pourtant été remarquée tant par le DHAAP que par le

cabinet d’architectes Garcia/Treutel chargé d’une étude pa-

trimoniale sur ce secteur.

La maîtrise d’ouvrage est revenue sur cette décision, et opte

aujourd’hui pour sa réhabilitation. Sa modénature serait

restaurée ainsi que l’ensemble de ses garde-corps. Seul l’im-

meuble d’angle, objet d’un arrêté de péril depuis 2010, serait

démoli et reconstruit dans un gabarit comparable (rez-de-

chaussée, quatre étages carrés et un dernier en retrait).

L’escalier du n° 5 ne pouvant pas être conservé intégrale-

ment, un noyau de circulation verticale, placé dans le nouvel

Plan d’emprises du n° 30-32, rue Affre à l’angle et du n° 5, rue Myrha, à droite.

Plan du rez-de-chaussée projeté (© Atelier Téqui, architecture). L’im-meuble d’angle serait démoli et reconstruit et accueillerait une circulation verticale commune aux deux immeubles.

immeuble, serait partagé pour desservir les deux bâtiments.

L’entrée du n° 5 serait maintenue, et le rez-de-chaussée doit

accueillir des locaux de service. Un logement y serait amé-

nagé à chaque étage courant au lieu de deux actuellement,

tout en conservant le refend médian.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- documentation du DHAAP.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à

l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle

Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-

miné le projet de conservation de la façade et des structures

d’un immeuble Louis-Philippe à la goutte d’Or.

La Commission lève ses vœux antérieurs et prend acte de la

conservation de cet immeuble, au départ voué à la démoli-

tion, et de sa réhabilitation (BMO du 19 novembre 2013).

En haut : vue actuelle du départ de l’escalier du n° 5, rue Myrha.

Plans des démolitions du 5, rue Myrha qui concerneraient les cloisonne-ments et l’escalier (© Atelier Téqui, architecture) : À gauche, plan des démolitions des niveaux R+1, R+2 et R+3. À droite, plan des démolitions du niveau R+4.

Élévation projetée de l’immeuble conservé à gauche et de l’immeuble neuf à droite (© Ate-lier Téqui, architecture). Au n° 5, rue Myrha, des devantures en applique seraient restituées.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 1716 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Elle se compose de deux immeubles haussmanniens, si-

tués pour le premier sur la rue Réaumur et le second sur la

rue Saint-Martin, face à l’église Saint-Nicolas des Champs.

L’homogénéité et la cohérence de l’îlot reflètent l’applica-

tion d’un cahier des charges strict imposé par la préfecture –

pratique alors courante sous Haussmann, qui impose au sein

d’un même îlot quelques grands principes de composition.

Au-delà de la question du gabarit, des niveaux de plancher

qui se traduisent en façade par la hauteur des corniches et

des balcons en saillie, l’acte de vente de 1860 impose éga-

lement une clause de construction immédiate dans l’année.

Ainsi, l’immeuble de la rue Réaumur – et très vraisemblable-

ment aussi celui de la rue Saint-Martin donnant sur une place

nouvellement créée – sont-ils construits entre 1860 et 1862.

Édifiés suivant le même gabarit, ces deux immeubles sont

reliés par une cour imposée elle aussi par le contrat, et dis-

posent de deux niveaux de sous-sol, probablement issus de la

subdivision d’un niveau principal de caves. Les archives font

état d’une occupation mixte associant des appartements de

location et des ateliers. Côté Réaumur, la boutique est louée

à un quincaillier, tandis que du côté Saint-Martin, c’est le pro-

priétaire, marchand de papiers à cigarettes puis exploitant

d’une papeterie, qui occupe l’une des deux boutiques, tout

en louant l’autre à un marchand de métaux puis un marchand

de verroterie. Les descriptions mentionnent également la

présence d’un marchand passementier et d’un marchand de

soie, dans les appartements nobles de la rue Réaumur.

Il s’agit de deux immeubles haussmanniens de très bonne

qualité, notamment celui de la rue Saint-Martin dont l’en-

semble des décors, dans leur quasi-totalité, a été conservé.

L’immeuble de la rue Réaumur a été reconfiguré, mais a

néanmoins conservé sa séquence d’entrée. Partiellement

occupés de manière temporaire par des micro entreprises,

l’usage mixte de ces deux immeubles a perduré. La visite de

l’immeuble Saint-Martin a notamment montré une verrière

du XIXe siècle et des planchers vitrés dans les boutiques entre

le sous-sol et le rez-de-chaussée.

Le projet consiste à réunir ces deux immeubles et à créer un

hôtel avec au rez-de-chaussée, les différents services atte-

nants : une salle de petit déjeuner destinée aux usagers avec

REPORTS DE LA LISTE PRÉCÉDENTE

Pétitionnaire : M. MARCIANO, Shlomo - REAUMUR 47

PC 075 103 13 V 0012

Dossier déposé le 27/06/2013

« Changement de destination de 2 bâtiments d’habitation,

de bureaux et de commerce de R+6 sur 2 niveaux de sous-

sol en hébergement hôtelier, avec réhabilitation, ravalement

des façades sur rue et cour, rénovation de devantures, modi-

fication de menuiseries, réfection de la couverture, suppres-

sion et création de 2 ascenseurs, reconfiguration d’un esca-

lier, percement et bouchement de trémies, création d’une

verrière, d’une piscine en sous-sol et d’une terrasse acces-

sible en toiture.

SHON supprimée : 143 m² ; SHON créée : 83 m² ; ST : 624 m² »

PROTECTION

Aucune.

ANTÉRIORITÉ

- Séance du 12 décembre 2000 : « vœu que l’ensemble de

la rue Réaumur, qui présente un ensemble d’une cohérence

architecturale remarquable de constructions du début du XXe

s., fasse l’objet d’une protection au titre des Monuments his-

toriques. »

PRÉSENTATION

Située le long de l’ancien axe nord-sud gallo-romain à proxi-

mité immédiate de l’ancienne abbaye de Saint-Martin des

Champs, la propriété se trouve sur un secteur urbanisé entre

les XIIIe et XIVe siècles.

243, rue Saint-Martin et 47, rue Réaumur (03e arr.)

Réunion et rénovation lourde de deux immeubles haussmanniens

Document d’archives annexé à l’acte de vente de 1860 montrant les servitudes de l’îlot (Archives nationales).

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme. Îlot haussmannien à l’angle des rues Réaumur et Saint-Martin.

Façade de l’immeuble de la rue Saint-Martin. Façade de l’immeuble de la rue Réaumur.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 1918 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

un café, un bar à vins et un restaurant ouverts sur l’extérieur.

L’entrée de l’établissement, prévue côté Saint-Martin, ferait

ainsi l’objet de travaux de mise en accessibilité : démolition

des chasse-roues, réfection des sols et mise en place d’une

rampe avec deux paliers pour les accès nouvellement créés.

La cour à ciel ouvert de l’immeuble Saint Martin, considérée

comme un patio, serait totalement reconfigurée dans son

usage, sa forme et ses façades à rez-de-chaussée. L’escalier,

bien que mentionné conservé, subirait la greffe d’un ascen-

seur, serait prolongé en partie haute et amputé de sa pre-

mière volée. La distribution d’origine disparaîtrait au profit

de cloisonnements répondant à un usage hôtelier, entraî-

nant de fait la disparition de l’ensemble des décors de cet

immeuble très soigné.

Côté Réaumur, l’immeuble ayant déjà connu des modifica-

tions, l’impact des travaux s’avère moins important. L’escalier

serait néanmoins démoli, la porte principale et la séquence

d’entrée supprimées. De manière générale, c’est tout le se-

cond œuvre qui disparaît avec des démolitions structurelles

non négligeables, voire même plus importantes que celles

énoncées dans la demande : sont concernés l’ensemble des

colonnettes en fonte ainsi que les refends et pile maçonnée

remis en cause par l’installation d’une piscine au deuxième

sous-sol. La mise en communication des deux immeubles a

pour conséquence de bouleverser l’organisation des étages

du corps de bâtiment au fond du n° 243, rue Saint-Martin.

Dans la cour, les deux verrières existantes seraient rempla-

cées par une verrière unique, entraînant la démolition de

celle datant du XIXe et d’une voûte récente en pavés de verre.

Enfin, le projet prévoit sur l’ensemble des deux immeubles,

le remplacement des menuiseries et volets en bois d’origine,

complété côté Réaumur par la création d’une nouvelle lu-

carne et côté Saint Martin de deux terrasses encastrées.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Archives de Paris : D1P4 935, 936, 1039 et 1041, DQ18 258.

- Archives nationales : CXXI-1006 - vente 12 septembre 1860.

RÉSOLUTION

À l’issue du débat, la Commission n’a pas pris de résolution.

Ci-dessus : plan des démolitions à rez-de-chaussée suivi du plan projet montrant (© Daniel Vaniche & associés):- la réunion des deux immeubles et la création d’une entrée principale côté Saint-Martin ;- la mise en accessibilité PMR de l’immeuble de la rue Saint-Martin ;- la création d’espaces indépendants de l’hôtel, ouverts sur l’extérieur (le café et le bar à vin côté Saint-Martin et le restaurant côté Réaumur).

Ci-dessous : en haut, la verrière XIXe, la cour commune des deux immeubles et la façade sur cour ; en bas, les dalles de verres côté Saint Martin, l’étage noble transformé et la séquence d’entrée de l’immeuble de la rue Réaumur.

De gauche à droite : l’état existant de l’immeuble de la rue Saint-Martin montrant la cage d’escalier, l’enfilade des salons sur rue à l’étage noble, les volets en bois d’origine, la cour intérieure et le deuxième niveau de caves.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 2120 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Pétitionnaire : Mme CAILLAUD, Évelyne - SCI ERCPC 075 116 13 V 1031Dossier déposé le 28/06/2013« Restructuration d’un hôtel particulier (1 logement) de 3 étages sur jardin avec surélévation d’un étage après démolition de la toiture et d’une des parties en saillie pour reconstruction d’un volume partiellement vitré, création d’un ascenseur et d’un escalier desservant tous les niveaux, décaissement du sous-sol pour agrandissement de la cave, construction d’une véranda à rez-de-chaussée avec toiture-terrasse accessible, ravalement des façades avec modification des menuiseries extérieures et aménagement paysager du jardin. SHON supprimée : 12 m² ; SHON créée : 121 m² ; ST : 427 m² »

PROTECTIONSecteur maisons et villas.

PRÉSENTATION La villa Dupont est un lotissement privé entrepris à partir de 1851. Sur un terrain issu du démembrement du domaine de la porte Maillot, propriété de Casimir Perier, Paul Dupont, un ancien marchand de mode, devient propriétaire d’un vaste terrain entre la rue Pergolèse et les fortifications. À l’image des rues Weber, Lalo, Dareau ou de la villa Saïd, la villa Dupont est divisée en petits terrains initialement destinés à accueillir des « maisons de campagne » ou de petits hôtels avec jardins. Paul Dupont n’impose dans ses constructions aucun cahier des charges et les constructions qu’il élève pour lui et sa famille, comme celles des particuliers à qui il cède des terrains, ne suivent aucun plan d’ensemble.Les parcelles du fond de la villa, ouvrant à l’arrière vers le che-min de fer d’Auteuil et les fortifications semblent avoir été ré-servées à la famille Dupont. Une première génération de bâti-ments des années 1860 semble avoir précédé les constructions

27-29, villa Dupont (16e arr.)

Restructuration lourde d’un pavillon du XIXe siècle

Vue actuelle du pavillon, au fond de la villa Dupont.Extrait du plan parcellaire de 1890 (Archives de Paris). Le plan masse du pavillon avec son excroissance cylindrique est déjà en place.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Plan des démolitions du premier étage et plan projeté (© Daniel Vaniche & associés). L’immeuble de la rue Saint-Martin est à gauche, celui de la rue Réaumur, à droite.

État existant et état projeté montrant :- à gauche, les modifications de toiture côté Saint-Martin, - au centre, les modifications de façade sur la rue Réaumur,- à droite, les modifications de toiture côté Réaumur (© Daniel Vaniche & associés).

Plan des démolitions du premier sous-sol et plan projeté (© Daniel Vaniche & associés). L’immeuble de la rue Saint-Martin est à gauche, celui de la rue Réaumur, à droite.

Page 12: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 2322 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

actuelles élevées par les héritiers de Paul Dupont, sans doute en vue de leur location. Le pavillon qui occupe le n° 27-29 actuel de la villa est un bâtiment dont la date de construction n’est pas précisément connue. Son plan masse rectangulaire flanqué sur la gauche d’un volume secondaire agrémenté d’une tourelle engagée le rend parfaitement reconnaissable sur le plan par-cellaire 1890.Le pavillon est aujourd’hui élevé sur un haut sous-sol d’un rez-de-chaussée, d’un étage carré et d’un second étage droit côté cour et mansardé côté jardin. Sur le côté, un volume en brique pittoresque à tourelle forme la séquence d’entrée et la cage d’escalier. Malgré la différence de matériaux et de styles, ainsi que les raccords parfois hasardeux avec le pavillon, les deux entités semblent contemporaines.Le projet de restructuration envisagé aujourd’hui consiste à réorganiser entièrement cet hôtel – toujours en habitation. La distribution intérieure serait entièrement revue, entraînant notamment la disparition de l’appartement du rez-de-chaus-sée, qui présente aujourd’hui encore un décor intérieur très cohérent de la fin des années 1930 ou début des années 1940. La modification principale vise le remplacement du volume en brique, considéré comme une adjonction postérieure, et son remplacement – pour le même usage de circulations verticales

– par une construction en verre et béton. Le pavillon serait en outre surélevé d’un comble brisé et la façade antérieure modi-fiée par l’ajout d’une grande baie centrale cintrée, à double hauteur. SOURCES & BIBLIOGRAPHIE- Archives de Paris : D1P4 365 et 865.- Archives nationales : LI-1703 - partage 23 novembre 1892.- Gérard Dautzenberg, Villa Dupont, c’est si loin, Hambourg, Maulévrier, Hérault, 1990.

RÉSOLUTIONLa Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à l’Hô-tel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle Pour-taud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a examiné le projet de restructuration lourde d’un pavillon du XIXème siècle.La Commission, estimant à l’unanimité que ce pavillon consti-tue un exemple de l’éclectisme architectural de la fin du XI-Xème siècle, a jugé le projet de restructuration inacceptable. Elle demande la conservation des façades existantes, juxtapo-sant néoclassicisme et néogothique, et souhaite que ce pavil-lon bénéficie d’une protection patrimoniale, au titre du PLU

(BMO du 19 novembre 2013).

Pétitionnaire : M. CHARBIT, Maurice - SCI EYTAN

PC 075 111 13 V 0038

Dossier déposé le 17/07/2013

« Création d’une devanture en vue de l’installation d’un local

commercial. »

PROTECTION

- Bâtiment protégé au titre du PLU.

« Maison première moitié XVIIème à pignon et pans de bois

décrite dans un document de 1642 et typique de la première

phase d’urbanisation du faubourg Saint-Antoine. Élevée de

deux étages sur rez-de-chaussée et située à l’angle de deux

rues, en rupture d’alignement, elle est visible depuis plusieurs

perspectives. À ce titre, elle constitue l’un des emblèmes les

plus caractéristiques du faubourg Saint-Antoine et bénéficie

d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des monu-

ments historiques depuis 1997. Elle est complétée au 43, rue

Saint-Bernard, d’un bâtiment d’une écriture simple typique

du milieu du XVIIIème siècle. »

- Bâtiment inscrit Monuments historiques façades et toitures

par arrêté du 5 septembre 1997.

ANTÉRIORITÉ

- Séance du 9 novembre 1992 : Voeu en faveur de la conser-

vation et de la restauration de la maison du XVIIe siècle.

PRÉSENTATION

Construite entre 1642 et 1664 pour le maître boulanger

Louis Vauclin, la maison marquant l’angle sud-ouest de la

rue de Charonne et de la rue Saint-Bernard a conservé ses

78, rue de Charonne et 43, rue Saint-Bernard (11e arr.)

Restructuration du commerce d’une maison du XVIIe siècle

Extrait du plan des hauteurs.

Vue actuelle des bâtiments à l’angle des rues de Charonne et Saint-Bernard.

PERMIS DE DÉMOLIR

Extrait du plan local d’urbanisme.

Détail du plan de Vasserot montrant le rez-de-chaussée. (Archives de Paris) La vitrine était côté Charonne et le retour sur la rue Saint-Ber-nard était ouvert de fenêtres uniquement.

Vue actuelle de l’entrée latérale du pavillon. Perspective de l’état projeté. Le pavillon d’origine, entièrement redistribué, serait surélevé et le volume des circulations verticales serait remplacé (© Serge Caillaud).

Page 13: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 2524 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

caractéristiques de maison de faubourg. Correspondant

toujours à la première description donnée par les archives

en 1673, elle est identifiée depuis les années 1990 comme

l’une des rares maisons de faubourg authentiques que sa

situation à un carrefour relativement large rend facilement

identifiable.

Au point que lorsque sa démolition est envisagée, la Commis-

sion du Vieux Paris en obtient, en 1992, la conservation, puis

la protection au titre des Monuments historiques en 1997.

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, elle est complétée par un

petit immeuble sur la rue Saint-Bernard, alors que le jardin

est progressivement loti sur sa droite.

Le projet actuel vise la restructuration du commerce en rez-

de-chaussée des deux bâtiments. Il se compose d’une bou-

tique principale sur la rue de Charonne et d’une seconde dans

l’immeuble du XVIIIe siècle, rue Saint-Bernard, séparées par

des arrière-boutiques qui ne communiquent que par des

portes pouvant rendre indépendantes les deux commerces

– comme en 1862 et 1876, où l’on trouve d’un côté un mar-

chand de vin et de l’autre un marchand de cadres.

La demande actuelle concerne, d’une part, la démolition des

parties centrales du mur de refend transversal de la maison

du XVIIe siècle et celle de l’ancien mitoyen entre les deux bâti-

ments afin de créer une salle d’un seul tenant. Aucune étude

technique n’accompagne le projet, alors qu’en façade des

désordres structurels sont visibles.

Par ailleurs, les baies en façades seraient agrandies par la dé-

molition des allèges en pierre côté rue de Charonne et par la

transformation, côté rue Saint-Bernard, des deux fenêtres en

une grande baie vitrée – au prix de la démolition des allèges

en pierre de taille et du trumeau.

Ces démolitions ont été envisagées du seul point de vue de

l’exploitation sans aucune analyse de la construction exis-

tante – une ancienne baie bouchée pourrait par exemple être

utilement réouverte… Avec la transformation des deux faces

en vitrines de boutique largement ouverte, une nouvelle de-

vanture en bois et stadip serait installée en applique, gom-

mant toute possibilité de distinguer les dispositions d’origine

des commerces.

Vue de l’un des murs à démolir.

Vue de l’ancien mur séparatif entre la maison du XVIIe siècle et celle du XVIIIe, également à démolir en grande partie.

Vue des deux fenêtres qui seraient élargies en une grande vitrine.

Détail de la façade rue Saint-Bernard. Les deux fenêtres de gauche seraient transformées en vitrine et la porte de droite agrandie.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Casier archéologique.

- Minnaert, Jean-Baptiste (dir.), Le faubourg Saint-Antoine.

Architectures et métiers d’art, Paris, AAVP, 1998, repr. p. 53.

- Courtin, Nicolas, Paris Grand Siècle, Paris, Parigramme,

2008, p. 86-87.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à

l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle

Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-

miné le projet de restructuration du commerce d’une maison

du XVIIème siècle.

Après avoir examiné le projet d’installation de vitrines com-

merciales sur l’ensemble du rez-de-chaussée, la Commission

accepte ce projet dont elle estime qu’il est respectueux du

bâti ancien et prend en compte la réversibilité de l’installa-

tion (BMO du 19 novembre 2013).

Ci-contre, plans du rez-de-chaussée (en haut, repérage des dé-molitions, en bas, projet) (© Jean-Claude Delorme, architecte).

Élévation côté rue Saint-Bernard (en haut, l’état existant, en bas, l’état projeté) (© Jean-Claude Delorme, architecte).

Élévation côté rue de Charonne (en haut, l’état existant, en bas, l’état projeté) (© Jean-Claude Delorme, architecte).

Page 14: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 2726 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

mitoyen du grand ensemble des « tours pyramides » qui couvre la quasi-totalité du reste de l’îlot (Jérôme Delaage et Fernand Tsaropoulos, 1971-1975).À la fin des années 1960, Maurice Novarina est au faîte de sa production, livrant par exemple la mairie de Grenoble en 1967 ou la tour « Super-Italie », toute proche, en 1970.Dès 1965, il se voit confier par Tiffen Promotion l’étude d’un premier projet dont la demande d’autorisation est déposée en 1969. Il s’agit d’élever, à l’emplacement des anciens ate-liers de la papeterie Maunoury, un ensemble de bureaux de neuf étages d’environ 10 000 m² sur rez-de-chaussée et parking sur trois niveaux de sous-sol.Le projet n’est pas réalisé et les études reprennent sur la base d’une implantation identique mais prévue en deux tranches. L’architecte en profite pour introduire le principe d’une façade entièrement constituée de panneaux préfa-briqués en béton fin. La construction, terminée en 1973, s’implante selon le prin-cipe de l’orientation des rues avec pour effet de « fermer » l’îlot. Pour autant, l’immeuble ne respecte pas l’aligne-ment des rues ou des mitoyens. Il se compose, sur la base d’un plan unique en « T », de 4 corps de bâtiments suggé-

rés par les légers décalages du dessin d’ensemble. Ceux-ci proposent de larges plateaux, plus de 18 mètres de large, qui permettent une grande efficacité des surfaces tout en étant particulièrement bien éclairés grâce au non aligne-ment.Les façades se caractérisent par une grande cohérence entre mode constructif et composition architecturale.Elles se composent d’un registre principal supporté par un registre bas composé de piles en béton sablé désactivé, et se constituent de l’addition systématique d’éléments en béton préfabriqué, dont chaque module correspond à une baie.Ces derniers sont dessinés selon un principe de pans articu-lés qui permet à la fois un démoulage facile des éléments en usine, tout en créant par leur addition un effet sculptural qui magnifie, tout en les unifiant, chacun des volumes du bâtiment. La mise en œuvre de menuiseries à joint vif et de céramiques aux teintes brunes subtilement différentes vient parfaire la richesse plastique de l’ensemble. Aujourd’hui, le bâtiment vient d’être acquis par une société d’assurance santé. Cette dernière souhaite pouvoir y ins-taller ses bureaux, tout en louant environ 30% de la surface

Pétitionnaire : M. BARET, Bernard SCI 173 RUE DU CHEVALERETDP 075 113 13 V 1261Dossier déposé le 31/07/2013« Isolation par l’extérieur de l’ensemble des façades sur rue et jardin avec végétalisation des toitures-terrasses, suppression de 8 places de stationnement pour l’aména-gement d’une salle de sports et d’un local de tri selectif, démolition partielle de planchers pour la création de tré-mies d’escaliers du 1er aux 9e étages et pose d’une clôture en limite séparative. SHON supprimée : 123 m² ; SHON créée : 19 m² »

PROTECTIONAucune.

PRÉSENTATION Situé au sud du faisceau ferré desservant la gare d’Auster-litz, cet ensemble de bureaux conçu par Maurice Novarina entre 1969 et 1972 prend place dans un secteur du 13e ar-rondissement majoritairement occupé, jusqu’aux années 1960, par nombre d’emprises industrielles. L’avènement, à Paris, de « l’urbanisme d’ensembles » suggéré par le plan Lopez et consacré par le Plan d’Urbanisme Directeur de 1967, va avoir pour conséquence la restructuration lourde de cette portion du territoire parisien. Un grand nombre d’opérations de rénovation urbaine en seront l’illustration, dont l’emblématique « Italie XIII ».Situé à l’intersection des rues de Clisson et du Chevaleret, le bâtiment, même s’il est issu d’une opération ponctuelle, est à considérer dans le cadre de ces rénovations, et plus particulièrement celui de l’îlot insalubre n°4. Il est de fait

2-16, rue Clisson et 173-179, rue du Chevaleret (13e arr.)

Rénovation d’un immeuble de bureaux de Maurice Novarina

Vue actuelle du bâtiment depuis la rue du Chevaleret. Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Façade extraite du permis de construire déposé en 1971 montrant un premier dessin des modules préfabriqués (Archives de Paris).

Plan masse extrait du permis de construire final de 1972 (Archives de Paris).

Détail des modules et de leur traitement au retournement de l’angle.

Page 15: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 2928 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

intérieure à un tiers.Pour ce faire, elle a décidé d’engager des travaux qui portent principalement sur les façades. En effet, elle indique que l’accessibilité des secours doit être améliorée. Les menui-series, d’origine, ne disposent pas d’ouvrant, et leur taille est non règlementaire au regard des « accès pompiers ». En outre, elle indique la présence d’amiante dans certains de ses éléments : joints de menuiserie et colle des céramiques. Enfin, elle souhaite améliorer la performance énergétique de l’immeuble de manière exemplaire.Afin de répondre à ces souhaits, l’architecte propose une modification substantielle des façades. L’ensemble serait dégarni de ses céramiques et de ses menuiseries. Les mo-dules préfabriqués, qui seraient conservés, seraient entail-lés afin d’en agrandir les baies. Finalement, la nouvelle façade se composerait de l’addi-tion de nouveaux modules préfabriqués venant recouvrir ceux d’origine, composés d’un complexe isolant et d’une tôle métallique.Les travaux prévoient également la recomposition des es-paces extérieurs côté rue et la pose d’une grille séparative, ainsi que la mise en œuvre d’un complexe végétal sur la toi-

ture terrasse qui resterait inaccessible. SOURCES & BIBLIOGRAPHIE- Archives de Paris : 1069W 243 et 1178W 1744.- APUR, Paris Projet, Paris Sud-Est, Lyon-Austerlitz-Bercy, n° 12, 1974.- http://expomauricenovarina.fr/

RÉSOLUTIONLa Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-miné le projet de rénovation d’un immeuble de bureau de Maurice Novarina.Sans s’opposer au principe d’une rénovation de cet im-meuble de bureaux, la Commission considère, dans l’hy-pothèse d’une isolation par l’extérieur, que le choix d’une réécriture totale lui semble préférable à un capotage en aluminium qui imite le principe modulaire d’origine sans

en reconduire la cohérence constructive (BMO du 19 no-vembre 2013).

Plan masse projeté (© Archigroup). Les modifications extérieures prévoient un nouveau dessin pour les espaces sur rue et leur fermeture par une grille. Les espaces côté cour conserveraient les plantations principales existantes, tandis que les terrasses (toujours inaccessibles) seraient dotées d’un complexe végétalisé.

Vue projetée (© Archigroup).

Le projet prévoit un agrandissement des baies et l’abandon du traitement arrondi de leurs angles (© Archigroup). L’isolation extérieure et son capot d’aluminium seraient posés directement sur le module conservé.

Vue actuelle du bâtiment à l’angle des rues du Chevaleret et Clisson.

La mise en œuvre voit les vitres posées à joints vifs, pla-quées par l’entremise d’une menuiserie sans ouvrant.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 3130 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

sur un long terrain entre l’avenue de Saint-Ouen et la rue

Saint-Jean. En attendant la construction de l’église défi-

nitive – l’actuelle église Saint-Michel des Batignolles –

l’architecte M. Sagho construisit une église simple, sans

transept, dans un style néo-roman. La façade de pierre

de taille superpose trois niveaux : une arcade d’entrée

à trois baies, à l’origine ouvertes, une arcature inter-

médiaire et un triplet sous un grand arc, le tout en plein

cintre. Deux escaliers latéraux complètent symétrique-

ment ce massif antérieur tourné vers l’Est. La nef de sept

travées, à collatéraux, est élevée de grandes arcades

surbaissées, tribunes et fenêtres hautes, elles aussi réu-

nies en triplets. À l’origine couverte d’un plafond percé

de verrières, elle est aujourd’hui en partie entresolée à

ses extrémités à la suite d’importants remaniements des

années 1980 quand fut créé, à la hauteur des tribunes, un

étage divisé en salles de cours et desservi par un nouvel

escalier. Le volume initial demeure cependant visible au

centre de la nef.

Le projet actuel, qui peut s’assimiler à une démolition

complète, vise à réaliser une salle polyvalente à rez-

de-chaussée, une crèche de vingt berceaux sur rue, des

salles de classe autour de puits de lumière sur l’arrière, et

onze logements (844 m²) au lieu des trois (171 m²) exis-

tant aujourd’hui dans les étages hauts.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Casier archéologique.

- Archives de Paris : VO11 3362, D1P4 1050 et 1051, 2Fi 2020

et 3Fi 7376 et 7378.

RÉSOLUTION

À l’issue du débat, la Commission n’a pas pris de résolu-

tion.

Coupe et plan d’ensemble de l’église (archives paroissiales).

Pétitionnaire : M. MULTRIER, Patrice

ASSOCIATION ST MICHEL DES BATIGNOLLES

PC 075 117 13 V 1035

Dossier déposé le 26/07/2013

« Restructuration et surélévation de 4 étages et toiture-

terrasse d’un bâtiment d’activité paroissiale avec an-

nexes de lycée et d’habitation (3 logements de fonction)

de 2 étages sur sous-sol partiel avec démolition partielle

de planchers, de murs porteurs et de façades à tous les

niveaux sur rue et cour, redistribution des locaux d’activi-

té paroissiale et du lycée du rez-de-chaussée au 3e étage

avec création d’une crèche et de 3 logements de fonction

au 3e étage, création de 8 logements du 4e au 6e étage,

changement de destination d’habitation en activité pa-

roissiale au 1er étage et extension du sous-sol.

SHON à démolir : 490 m² ; SHON créée : 1 279 m² ; sur-

face du terrain : 1 058 m² ; hauteur du projet : 23 m. »

PROTECTION

Aucune, mais la parcelle est signalée au PLU.

PRÉSENTATION

La poussée démographique qui a marqué le quartier des

Batignolles à la fin du XIXe siècle a amené la construction

successive de deux églises provisoires : un premier lieu

de culte temporaire rue Saint-Jean devenu rapidement

trop petit et qui, bâti à la hâte en 1858, menaçait ruine

dès la fin du siècle, puis une deuxième église temporaire

12Bis rue Saint-Jean et 19, avenue de Saint-Ouen (17e arr.)

Démolition d’une église du quartier des Batignolles

Façade de l’église sur l’avenue de Saint-Ouen au début du XXe siècle (carte postale, s.d.). Les baies latérales du rez-de-chaussée ont ensuite été fermées.

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 3332 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Pétitionnaire : M. SAFAR, Olivier - CABINET SAFAR

PC 075 106 13 V 1008

Dossier déposé le 29/03/2013

« Réhabilitation d’un bâtiment de 5 étages avec démoli-

tion d’un édicule en toiture, réfection de la toiture et de la

verrière avec création d’une terrasse et modification des

lucarnes et remplacement des menuiseries extérieures. »

PROTECTION

Bâtiment protégé au titre du PLU.

Motivation : « Ancien hôtel des XVIIème et XVIIIème

siècles, présentant des façades en pierre de taille dis-

tribuées autour d’une cour ouvrant sur la rue Christine.

Garde-corps Louis XVI. On remarque les nombreuses

ancres métalliques en façade. »

ANTÉRIORITÉ

- Séance du 11 juillet 2013 : « La Commission du Vieux Pa-

ris (...) a examiné le projet de restauration des façades de

l’hôtel de Bussy.

La Commission, à l’unanimité, émet une vive protestation

contre le parti pris du projet qui ne s’appuie sur aucun état

historique connu lorsqu’il prévoit de donner un « aspect »

d’hôtel XVIIIe à ces deux maisons du XVIIe siècle.

Elle demande une restauration de l’ensemble des façades

respectueuse des différentes strates historiques, explici-

tement mentionnées dans la protection au titre du PLU.

Pour ce faire, elle estime nécessaire de compléter l’étude

historique déjà réalisée par une analyse archéologique du

bâti où chacune de ces campagnes de construction serait

précisément décrite et localisée.»

2, rue Christine et 12, rue des Grands Augustins (06e arr.)

SUIVI DE VŒURestauration des façades de l’hôtel de Bussy

Vue actuelle de l’angle des rues Christine et des Grands Augustins, correspondant à l’une des deux maisons construites en 1607.

SUIVIS DE VŒU

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

De gauche à droite : vue de la nef au début du XXe siècle (archives paroissiales) ; vue actuelle des deux dernières travées possédant leur volume initial ; vue actuelle de la façade sur l’avenue.

Plan de démolitions au premier étage (© G2A Conception).

Plan du premier étage projeté (© G2A Conception).

Coupe axonométrique et perspective projetées (© G2A Conception).

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 3534 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Dans l’aile du fond, un nouvel escalier dessert d’un côté

les appartements et de l’autre les nouveaux étages ajoutés

au-dessus de l’écurie. Le chiffre en serrurerie qui orne le

mur d’échiffre peut être lu comme une enseigne, avec les

initiales de Michel Brunet (décédé avant 1772). Cette aile

fonctionne avec le pavillon de gauche, désormais élevé de

quatre étages carrés, entièrement dévolu à l’imprimerie.

En 1865, les héritiers de Denis Magimel cèdent l’ensemble

au libraire Chilhaud-Dumaine qui entreprend immédiate-

ment des travaux d’agrandissement et de modernisation

de l’imprimerie. La cour est alors comblée avec un bâti-

ment en rez-de-chaussée couvert d’un toit brisé partiel-

lement vitré. Cette opération entraîne le bouchement du

portail et la création d’une nouvelle entrée dans un petit

corps de bâtiment greffé au pavillon de droite, dans l’axe

de l’arcade d’entrée de l’escalier. Ce sont les dispositions

générales actuelles.

Jusqu’en 2010 et le départ des éditions La Martinière,

cette partition entre logements dans le pavillon de droite

et activité dans la cour dans le pavillon de gauche a été

conservée – l’imprimerie ayant laissé place dans la cour à

un restaurant.

L’état actuel assez fatigué de l’immeuble reflète cette

riche histoire. Des deux maisons du règne d’Henri IV

subsistent, outre l’arc à bossages, plusieurs planchers à

poutres et solives dans les niveaux bas des deux pavillons,

dont certains présentent des traces de décor peint. Des

vestiges des pointes des charpentes d’origine sont peut-

être encore en place dans le pavillon de droite (non visité).

Le rythme général et les proportions des pavillons anciens

est encore perceptible, notamment par l’irrégularité des

percements, la hauteur des étages et la présence de demi

croisées sur la rue Christine et de chaînages en pierre.

Du XVIIIe siècle, datent les surélévations et les nouveaux

escaliers qui les desservent (escalier principal et escalier

de service du pavillon de gauche), mais aussi, en façade,

les traces de modifications de certaines fenêtres pour les

adapter au goût du jour – linteaux segmentaires, garde-

corps en ferronnerie… Outre des surélévations ponctuelles

complémentaires, le XIXe siècle donne principalement la

Élévation de l’état projeté rue Christine indiquant en rouge les interventions prévues (© A.-C. Perrot et F. Richard, architectes).

PRÉSENTATION

Dans le cadre de la création de la rue Christine, les terrains

de l’ancien hôtel Saint-Denis sont vendus en mars 1606 ;

le lot formant l’angle avec la rue des Grands Augustins

échoie à l’avocat Pierre Le Tellier. Après un découpage du

terrain entre Pierre et Simon Le Tellier (médecin ordinaire

du roi), deux maisons jumelles y sont construites dès la fin

de l’année 1607. Bien que les marchés de construction ne

soient pas conservés, on peut attribuer à cette première

campagne les dispositions générales de la parcelle, en-

core aujourd’hui reconnaissables. Large et peu profonde,

elle est occupée par deux corps de logis carrés disposés

de part et d’autre d’une cour commune, fermée sur la rue

Christine par un mur de clôture percé en son centre par un

passage cocher. Au fond de la cour, une aile peu épaisse

relie les deux logis, abritant l’écurie et l’escalier principal

de la maison de droite. Son accès est marqué par un arc en

plein cintre à bossages encore visible. Chaque maison est

élevée sur caves d’un rez-de-chaussée et de deux étages

carrés sous un haut comble droit, sans doute en pavillon.

La maison d’angle est occupée par le propriétaire, alors

que Simon Le Tellier, occupe celle de gauche. En 1720,

ces deux entités sont réunies par les héritiers Le Tellier en

une seule propriété, connue sous l’appellation de « l’hôtel

de Bussy ». Les constructions inchangées accueillent des

logements locatifs dans les étages et diverses activités

dans les parties basses. En 1728, l’acquisition par le libraire

Michel Brunet marque le début d’une occupation continue

des locaux par les métiers du livre, jusqu’au départ de la

maison d’édition La Martinière en 2010.

Michel Brunet, puis ses héritiers libraires et imprimeurs,

sont installés rue Christine jusqu’en 1808. La rareté ou

l’imprécision des documents d’archives ne permettent pas

de restituer avec précision les étapes de la transforma-

tion de l’immeuble qui semblent avoir été principalement

conduites dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, proba-

blement entre 1745 et 1772. En 1785, l’immeuble est clai-

rement organisé en logements dans le pavillon d’angle,

comportant désormais un troisième étage carré (tout en

conservant peut-être la pointe de la toiture ancienne).

Élévation actuelle sur la rue Christine (© A.-C. Perrot et F. Richard, architectes). En rouge, l’indication des matériaux et des époques de construc-tion, d’après l’architecte.

Page 19: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 3736 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

parties actuellement en moellon seront traitées en pierre

de taille. Celle-ci sera montée autoportante avec une

épaisseur d’au moins dix centimètres. » Or, seules les par-

ties basses des deux pavillons sont des façades en pierre

de taille appareillée.

Enfin, le dégagement de la cour n’est pas prévu ; son oc-

cupation est même confirmée par la reconstruction de la

verrière.

Une visite de la CVP a eu lieu sur place le 17 septembre

dernier.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- documentation de la Commission du Vieux Paris.

- GRAHAL, étude historique et documentaire, décembre

2012.

- Hilary Ballon, The Paris of Henri IV. Architecture and Urba-

nism, MIT Press, 1991.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013,

à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Da-

nièle Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine,

a examiné le projet de restauration des façades de l’Hôtel

de Bussy.

À la suite de sa visite le 17 septembre dernier, la Com-

mission réaffirme ses exigences déjà exprimées lors de la

séance du 11 juillet dernier sur le principe général de cette

restauration. Elle demande que soit conservé le caractère

pittoresque de cet ensemble largement daté du XVIIème

siècle et refuse catégoriquement ce projet qui prévoit de

donner aux façades existantes un aspect d’hôtel néo-Louis

XV à l’ensemble.

Pour ce faire, elle estime nécessaire de compléter l’étude

historique déjà réalisée par une analyse archéologique du

bâti où chacune des campagnes de construction serait pré-

cisément décrite et localisée (BMO du 19 novembre 2013).

Vue perspective du bâtiment après l’intervention envisagée (© A.-C. Perrot et F. Richard, architectes).

séquence d’entrée actuelle, qui correspond à celle d’un

immeuble de rapport et non plus d’une maison bourgeoise

avec sa cour. Enfin, le XXe siècle marque profondément

l’immeuble par les lourds travaux de structure effectués

dans la partie basse du pavillon de droite, et par des rava-

lements désastreux (enduit, garde-corps pastiches, nou-

velles fenêtres…).

Le projet actuel, dont le contenu programmatique n’est

pas précisé, vise précisément à gommer ces états succes-

sifs. Dans le cadre de la première étape de sa restauration,

la demande propose une modification des façades et des

toitures. Considérant la restitution d’un état d’origine

impossible, les architectes ont choisi de donner un aspect

« XVIIIe siècle » à l’ensemble de l’immeuble, abusivement

considéré comme un hôtel particulier. Cette opération en-

traîne la régularisation des dimensions, des formes et des

implantations des baies de fenêtres – et donc la disparition

des demi-baies du XVIIe siècle notamment. Ces nouvelles

fenêtres-types sont accompagnées de garde-corps en ser-

rurerie « Louis XV » - entraînant la disparition des derniers

garde-corps d’origine, mais de style néoclassique, encore

en place. Dans la même démarche de restitution, il est

proposé de redonner à cet immeuble une porte cochère.

Elle est prévue en remplacement de la porte bâtarde de

1865, c’est-à-dire à droite de l’ancien mur de clôture, sous

la travée ajoutée au Second Empire. Son dessin ne se base

sur aucun document puisque son aspect est inconnu, et

ses proportions sont limitées par son implantation.

La modification des toitures doit achever de donner l’as-

pect XVIIIe souhaité. Le comble du pavillon de droite dispa-

raît entièrement au profit d’une couverture à faible pente

côté rue des Grands Augustins (couverte en ardoises) et

d’un comble brisé côté cour. Sur l’aile en fond de cour, le

brisis de la toiture du XVIIIe siècle est recomposé et le ter-

rasson remplacé par une terrasse accessible. La toiture du

pavillon de gauche, couverte en zinc, est inchangée.

L’aspect des façades sera entièrement repris dans le

même esprit afin de donner l’illusion d’une construction

en pierre de taille. À cet effet, la notice architecturale in-

dique : « compte tenu de l’état des maçonneries (…), les

Vue de l’ancien mur de clôture rue Christine, modifié en 1865 avec le comblement de la cour pour l’installation d’ateliers.

Arc à bossages datant vraisemblablement de la première campagne de construction de 1607, situé sur la façade du bâtiment du fond de cour.

Escalier aménagé au milieu du XVIIIe siècle qui desservait les appartements, ainsi que les nouveaux étages ajoutés à cette époque.

Page 20: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 3938 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

plans verticaux afin d’augmenter le linéaire de la façade et de multiplier les vues tout en monumentalisant la composition. L’ensemble est rythmé par les lignes conti-nues des baies. Pour ne pas interrompre visuellement ces bandes horizontales, les percements latéraux ont reçu des fenêtres à guillotines qui permettaient de ne pas recouper les larges ouvertures, tandis que les baies des deux saillies centrales étaient équipées de fenêtres à meneaux et coulissant horizontalement. Le vœu de la Commission du mois de janvier s’opposait au projet de généraliser les ouvrants à la française à l’occa-sion du changement de ces fenêtres. Le nouveau projet opte pour des châssis coulissants à guillotine selon un système de manœuvre à contrepoids comparable à celui d’origine, mais en aluminium laqué avec vitrage isolant.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE- Archives de Paris : VO12 598.- Antony Goissaud, « Un grand immeuble à apparte-ments, 11, place de Vaugirard à Paris par Marcel Henne-quet, architecte D.P.L.G. », La Construction moderne, n° 42, 15 juillet 1934, 751-763.- « Immeuble à Paris, place de Vaugirard », L’architecture d’aujourd’hui, n° 5, 1934, p. 15-19.- L’architecture d’aujourd’hui, n° 9, septembre 1935, p. 47.

- Bertrand Lemoine et Philippe Rivoirard, L’architecture des années 30, Paris, Délégation Artistique à la Ville de Paris, La Manufacture, 1987.- Éric Lapierre, Guide d’architecture, Paris 1900-2008, Pa-ris, Pavillon de l’Arsenal, 2008.- Jean-Marc Larbodière, L’architecture des années 30 à Paris, Issy-les-Moulineaux, C. Massin, 2009.

RÉSOLUTIONLa Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Da-nièle Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a examiné le projet de modification des menuiseries d’un immeuble des années 1930.Prenant en compte le nouveau projet déposé, qui pré-voit maintenant la mise en œuvre de châssis coulissant à guillotine selon un système de manœuvres à contrepoids comparable à celui d’origine, la Commission lève son vœu du 25 janvier 2013 demandant que le remplacement des menuiseries d’origine, s’il s’avère nécessaire, se fasse à l’identique de manière à ne pas modifier l’écriture spé-

cifique de la façade (BMO du 19 novembre 2013).

Détail de la façade sur la place après ajout des volets roulants.

Ci-dessous : élévations existante, premier projet et deuxième projet (© Michaël Cohn, architecte). Le dessin des menuiseries sera conforme à l’original.

11, place Adolphe Chérioux (15e arr.)

Pétitionnaire : M. HIRTZMAN, FrédéricDP 075 115 12 V 0602Dossier déposé le 05/12/2012« Remplacement des menuiseries extérieures en façade sur rue d’un bâtiment d’habitation. »

PROTECTIONBâtiment protégé au titre du PLU.« Motivation : Immeuble de rapport construit en 1933 par les architectes Marcel et Robert Hennequet. D’un style géométrique très épuré, la façade comporte deux bow-windows centraux « en accordéon ». Cette solution expé-rimentée dans quelques immeubles parisiens des années 30 à Paris - par exemple l’immeuble de bureaux construit en 1931 par J. Debouis au 116 bis avenue des Champs-Ély-sées ou celui construit en 1932 par Fernand Colin 24 rue Feydau - possède l’avantage d’accroître l’exposition à la lumière des logements. Mais ici elle semble surtout jus-tifiée par son effet plastique en apportant une animation

faisant contrepoint à la répétitivité des baies horizon-tales. »

ANTÉRIORITÉ- Séance du 25 janvier 2013 : « La Commission du Vieux Paris (...) a examiné le projet de modification des menui-series d’un immeuble de rapport construit en 1933.Après avoir rappelé la grande qualité de cette façade d’immeuble des années 1930, protégé au titre du PLU, la commission demande que le remplacement des huis-series d’origine, s’il s’avère nécessaire, se fasse à l’iden-tique de manière à ne pas modifier l’écriture spécifique de la façade.»

PRÉSENTATION Les façades de cet immeuble construit par les frères Hennequet en 1931, se distinguent par la vigueur moder-niste de leurs lignes. Sur la place, le mouvement plissé « en paravent » de la double saillie centrale multiplie les

SUIVI DE VŒUModifications des menuiseries d’un immeuble des années 1930

Façade sur la place Adolphe Chérioux à la livraison du bâtiment (publié dans L’Architecture d’Aujourd’hui, n°9, sept 1935).

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Page 21: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 4140 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Vue depuis le jardin des hommes (la chapelle est à gauche).

Plan de datation.

Vue de la chapelle du côté du jardin des hommes.

Façade de l’aile des hommes.

Vue de la maison religieuse, installée dans le pavillon de 1864.Vue actuelle de la cour d’entrée.

69-75, rue de Picpus (12e arr.)

PROTECTION

Aucune.

PRÉSENTATION

Depuis sa fondation en 1840 en Bretagne, la congrégation

catholique des Petites Sœurs des Pauvres se consacre

à l’accueil des personnes âgées indigentes. Son expan-

sion est rapide, multipliant les fondations de maisons en

France, puis à l’étranger. Présente à Paris depuis 1849,

la congrégation s’installe une première fois au faubourg

Saint-Antoine en 1853, à l’initiative de l’impératrice Eu-

génie. Cette nouvelle fondation parisienne est rapide-

ment trop étroite et les petites sœurs se portent acqué-

reurs en 1869 d’un terrain rue de Picpus, comportant un

pavillon d’habitation, élevé en 1864 au cœur d’un vaste

jardin, configuration qui correspondait parfaitement à la

philosophie de la congrégation tournée vers un accueil

de type familial des plus pauvres dans des « maisons ».

Toutefois, lorsqu’elles acquièrent en 1874 la vaste par-

celle voisine, au nord de la précédente, le projet des pe-

tites sœurs est d’une autre ampleur. L’architecte Lucien

Douillard, spécialisé dans les institutions religieuses et

caritatives, reçoit la commande d’élever un « asile pour

vieillards » qui serait complété ensuite par une section

pour les femmes envisagée à l’emplacement du pavillon

de 1864.

Achevées en 1877, les constructions dessinent encore

l’organisation générale actuelle du site. Derrière une

FAISABILITÉDémolition-reconstruction d’une maison des Petites Sœurs des Pauvres

FAISABILITÉS – CONSULTATIONS PRÉALABLES

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme. Les bâtiments des petites sœurs des pauvres, rue de Picpus.

Page 22: COMMISSION DU VIEUX PARIS COMPTE - RENDU DE SEANCE · 2020. 9. 14. · L’os-sature métallique forme le dessin même des façades : des poteaux placés à l’extérieur rythment

commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 4342 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

XXe siècle. Le site de la rue de Picpus n’a pas fait l’objet

de modernisation depuis les années 1960 alors que la

congrégation souhaite, d’une part, augmenter son activi-

té et, d’autre part, préserver son agrément en répondant

aux normes actuelles d’un EHPAD. Cela suppose une aug-

mentation du nombre de chambres, qui devront disposer

d’un confort inexistant aujourd’hui, la mise en confor-

mité de la sécurité du site et l’optimisation générale des

équipements et du fonctionnement des bâtiments.

Les dispositions actuelles en ailes longues et peu épaisses

seraient incompatibles avec ce projet, et la simple res-

tructuration de l’existant ne semble pas suffire à atteindre

l’objectif du maître d’ouvrage. La restructuration lourde

du site et son agrandissement par épaississement de cer-

taines ailes n’offrant pas non plus les réponses souhaitées

(tant esthétiquement que fonctionnellement), l’archi-

tecte et la congrégation envisagent aujourd’hui la démo-

lition totale afin de construire un bâtiment neuf parfai-

tement adapté aux nouveaux besoins des petites sœurs.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Casier archéologique.

- Ruth Fiori, Étude historique des bâtiments des petites

sœurs des pauvres, 69-75, rue de Picpus, Paris, 12e, 8 oc-

tobre 2013.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013,

à l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme

Danièle Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patri-

moine, a examiné le projet de démolition-reconstruction

d’une maison des Petites Sœurs des pauvres.

Après avoir pris connaissances des différents bâtiments

présents sur le terrain, ainsi que de l’étude historique

dont ils ont fait l’objet, la Commission ne s’oppose pas à

leur démolition (BMO du 19 novembre 2013).

Ci-dessus, vues 3D des bâtiments actuels (à gauche) et du bâtiment projeté (à droite).

Ci-contre, vue perspective du bâtiment projeté rue de Picpus.

(© High-Graph Architec-ture)

cour et une basse-cour bordées par des bâtiments de ser-

vice en rez-de-chaussée, l’asile se compose de deux ailes

en équerre disposées à gauche d’une longue chapelle qui

devait former le cœur de la composition générale. Ces

ailes longues et étroites, élevées de deux étages carrés

sous comble, abritaient les dortoirs, alors que les sœurs

se regroupaient dans le pavillon de 1864. L’architecture

en plâtre de Douillard est simple, stricte et régulière, pra-

tique et économique.

La seconde phase d’extension n’eut lieu qu’au début du

XXe siècle, sous la direction de l’architecte Henri Mon-

not. Il entreprend en 1901 la construction de l’aile des

femmes, soit la reproduction à droite de la cour des bâti-

ments de 1877. La grande aile en retour vers le jardin, qui

suppose la démolition du pavillon, est projetée pour réa-

liser le plan général, mais non construite ; le pavillon est

toutefois raccordé aux nouveaux bâtiments. Dans cette

campagne, Monnot s’attache à reproduire fidèlement les

élévations de Douillard.

Pour répondre aux évolutions des besoins des petites

sœurs dans l’exercice de leur mission, une amélioration

générale du site est rendue nécessaire au lendemain de

la Seconde Guerre mondiale. L’architecte Claude Aureau

dirige la dernière campagne de travaux d’importance, en

1964-1966, donnant au site ses dispositions actuelles.

Cette campagne consiste principalement à épaissir, côté

jardin, les deux ailes qui flanquent la chapelle de manière

à agrandir la maison religieuse (du côté du pavillon) et de

créer un réfectoire du côté des hommes. À cette occa-

sion, les cours situées de part et d’autre de la chapelle

sont aménagées en jardins, en prolongement du vaste

jardin qui occupe, depuis le XIXe siècle, un tiers environ

de la superficie totale du terrain. L’aménagement inté-

rieur de la chapelle, postérieur à 1966, est caractérisé par

une enveloppe qui crée un nouvel espace intime, dissi-

mulant les voûtes et l’ancien chevet monumental.

Aujourd’hui, les petites sœurs ne comptent plus que trois

maisons sur les sept que l’on dénombrait au début du

Vue actuelle de l’intérieur de la chapelle.

Vue actuelle d’une chambre de l’aile des hommes. Vue actuelle d’un couloir de distribution de l’aile des hommes.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 4544 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

L’ancienne écurie et la bibliothèque, composée dans un

style néo-régional pour la première et plus éclectique pour

la seconde, sont également l’œuvre d’Édouard Singery. Elles

datent également des années 1880 à 1900.

En 1905, Édouard Pasteur, également propriétaire des n° 58,

60 et 62, vendit l’ensemble de ces terrains nus au baron

Louis-Paul Frédy de Coubertin qui projetait d’y édifier des

tennis couverts. Le terrain fut cédé à cette fin à une « société

immobilière et sportive » qui venait d’acquérir deux serres

horticoles démontées après l’Exposition universelle de 1900

où elles avaient accueilli les admirateurs de plantes exo-

tiques au bord de la Seine (entre l’actuel cours Albert 1er et

le fleuve). Ces grandes nefs vitrées, conçues par l’architecte

Charles Albert Gautier, furent remontées rue Saint-Didier.

Cependant, la succession de petites serres qui les contre-

butaient à l’origine, et dont les arcs latéraux ont des traces

encore visibles, furent retirées. Ce faisant, il était nécessaire

de maintenir chaque ferme par des tirants constitués de

poutres de fer, à la naissance des arcs. Ces poutres condui-

sirent assez naturellement à placer un plancher de béton

dans chaque serre à mi-hauteur. Amputées de deux travées

pour être adaptées à la longueur du site – l’une à l’aligne-

ment, l’autre à l’arrière – entresolées, et couvertes de zinc,

les deux anciennes serres reçurent chacune deux courts de

tennis superposés. Entre elles, des constructions annexes

étaient dédiées aux vestiaires pour hommes et femmes.

En 1919, le court bas situé côté rue fut transformé en dan-

cing avec bar américain par l’architecte Lefebvre. Les ves-

tiaires gardèrent leur usage.

En 1930, les religieuses de Marie Immaculée achetèrent

l’ensemble pour loger les sœurs et ouvrir un foyer de jeunes

filles, au départ constitué de dortoirs au lieu des courts. Elles

installèrent aussi une chapelle néo-romane au rez-de-chaus-

sée du bâtiment arrière.

En 1963, le cabinet d’architectes Ardouin et Gendrot

transforma l’ancien dancing en chambres individuelles, sur

trois étages avec salles de réunion au centre, tandis que

dans le bâtiment arrière les dortoirs étaient simplement

Ci-contre : - à gauche, coupe transversale des serres entresolées après leur remontage (Archives de Paris) ; - à droite, échange de balles dans un des courts de tennis haut vers 1910 (BHVP).

Ci-dessous : plan de datation (extrait de l’étude ERPHA).

Les serres horticoles en bord de Seine, en 1900 (8-VE-1420, source Gallica © Bibliothèque nationale de France)

58-60, rue Saint-Didier (16e arr.)

PROTECTION

Aucune.

PRÉSENTATION

Implantée au sud de la place Victor Hugo, la congrégation

des religieuses de Marie Immaculée occupe un ensemble

bâti et un foyer accueillant 110 étudiantes. Aujourd’hui

constituée de deux parcelles, l’histoire de cette emprise est

marquée par la construction en 1870 de l’hôtel Pasteur sur le

terrain d’angle et l’implantation, en 1909, d’une partie des

serres du Palais de l’Horticulture de l’Exposition universelle

de 1900 sur le second terrain.

Initialement destinée à devenir une place publique de la

commune de Passy, l’actuelle parcelle d’angle se forme

suite à l’achat en 1874 et 1876 du 56, rue Saint-Didier et du

22, rue Mesnil par Édouard Pasteur. Sur la base de l’hôtel

entre cour et jardin qu’y fit construire l’ancien propriétaire,

M. Melnotte, Édouard Pasteur entreprit l’édification d’un

nouveau bâtiment aux dispositions encore très identifiables

: quatre travées dont le rez-de-chaussée est à bossage conti-

nu, baies surmontées de frontons sur consoles au premier

étage et, au second, d’une agrafe et guirlande de fleurs.

En 1880, le logis fut agrandi par l’architecte Édouard Singery

qui ajouta une salle à manger en léger retrait à droite. Elle

fut surélevée deux fois, en 1889 puis en 1928. Resté cohé-

rent malgré ces ajouts, l’ensemble abritait un décor de boi-

series et vitraux de la fin du XIXe siècle, aujourd’hui encore en

place pour l’essentiel.

FAISABILITÉRénovation du site des sœurs de la Charité

Extrait du plan des hauteurs.

Extrait du plan local d’urbanisme.

Vue du site à vol d’oiseau (© Cabinet Montauffier, Architectes et Ur-banistes). À gauche, les deux anciennes serres horticoles remployées.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 4746 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Plan projeté à rez-de-chaussée (© Cabinet Montauffier, Architectes et Urbanistes).

Extrémité du bâtiment arrière depuis le jardin.

Vue actuelle sur la rue Saint-Didier. Les chambres du foyer sont isolées par un mur rideau de 1963.

Vue intérieure de la chapelle de 1930, située au rez-de-chaussée du bâti-ment arrière. Derrière les vitraux, la verrière des anciennes serres.

Vue générale du projet. Les bâtiments sur rue seraient entièrement reconstruits (© Cabinet Montauffier, Architectes et Urbanistes).

réaménagés en chambres et locaux communs pour les

sœurs.

Aujourd’hui, la congrégation souhaite améliorer les condi-

tions d’accueil des étudiantes, conformer l’ensemble des

bâtiments aux contraintes réglementaires applicables, et ce

dans le cadre de ses possibilités financières.

C’est pourquoi elle envisage de démolir l’ancienne serre sur

rue, dont la structure conçue initialement pour ne porter

qu’un parapluie vitré fut progressivement chargée de plan-

chers et dissimulée par une façade rideau non règlementaire

du point de vue de la sécurité incendie. Une construction

neuve d’un volume comparable (cinq étages) lui serait subs-

tituée.

Le bâtiment arrière, moins dénaturé, serait réhabilité afin

de l’isoler thermiquement. Il serait ouvert sur toute sa hau-

teur par un atrium vitré pour évoquer son volume d’origine

tout en éclairant son épaisseur ; la chapelle serait démolie

et reconstruite en fond de parcelle. L’ancien hôtel particulier

serait conservé et un immeuble neuf de cinq niveaux serait

édifié à l’angle des rues, à la place de l’ancienne écurie et de

la bibliothèque.

SOURCES & BIBLIOGRAPHIE

- Casier archéologique.

- ERPHA, Étude des parcelles 56 et 58-60 rue Saint-Didier,

Foyer de la jeune fille, août 2013.

RÉSOLUTION

La Commission du Vieux Paris, réunie le 18 octobre 2013, à

l’Hôtel de Ville de Paris, sous la présidence de Mme Danièle

Pourtaud, adjointe au Maire chargée du Patrimoine, a exa-

miné le projet de rénovation du site des Sœurs de la Charité.

La Commission donne son accord pour le projet de rénova-

tion de ce site, comprenant la démolition de la serre sur rue,

mais souhaite examiner plus attentivement la démolition

de l’ensemble de constructions basses (bibliothèque et an-

cienne écurie) situé à l’angle des rues Saint-Didier et Mesnil

(BMO du 19 novembre 2013).

Façade latérale du bâtiment du fond : une seconde paroi vitrée a redou-blé la grande verrière.

Vue du revers de l’hôtel particulier depuis le jardin.

Charpente métallique de l’ancienne serre horticole.

Vue actuelle du décor de la salle à manger réalisé vers1880.

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013 4948 commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Démolitions totales de moindre intérêt patrimonial

24, rue Chauvelot (15e arr.)Pétitionnaire : M. MULLER, Eric

PD 075 115 13 V 1005

Dossier déposé le 05/08/2013

« Démolition totale d’un bâtiment à usage d’entrepôt.

SHON supprimée : 200 m² »

8, rue Étienne Dolet (20e arr.)Pétitionnaire : M. SANTIVI, Olivier - SCI SANPER

PC 075 120 13 V 1040

Dossier déposé le 31/07/2013

« Construction d’un bâtiment à usage d’habitation à R+7 (7

logements créés) après démolition d’un petit bâtiment de 1

étage.

SHON démolie : 110 m² ; SHON créée : 379 m² »

24, rue Ginoux (15e arr.)

Pétitionnaire : M. PAICHEUR, Pascal

PC 075 115 13 V 1029

Documents modificatifs reçus le 09/07/2013

« Construction d’un bâtiment de 5 étages sur 2 niveaux de

sous-sol à usage de commerce à rez-de-chaussée et d’habita-

tion, après démolition d’un bâtiment de 2 étages.

SHON créée : 259 m² ; ST : 85 m² »

Pétitionnaire : M. UZAN, Stéphane - SNC 42 GENERAL LECLERC

PC 075 114 13 V 1032

Dossier déposé le 01/08/2013

« Construction de 2 bâtiments de 2 à 7 étages sur 1 niveau de

sous-sol à usage d’habitation (28 logements créés) et de com-

merce à rez-de-chaussée côté rue, végétalisation de la toiture

du 1er étage côté jardin après démolition d’un ensemble de

bâtiments d’habitation et de commerce.

SHON supprimée : 762 m² ; SHON créée : 1 646 m² ; ST : 600 m² ;

Hauteur du projet : 23 m »

42, avenue du Général Leclerc (14e arr.)

Démolitions totales de moindre intérêt patrimonial

196, rue Raymond Losserand (14e arr.)

DÉMOLITIONS TOTALES DE MOINDRE INTÉRÊT PATRIMONIAL

Pétitionnaire : M. DARQUIE, Pierre - EURL ISOLATIONS

PC 075 114 13 V 1034

Dossier déposé le 08/08/2013

« Construction d’un bâtiment basse consommation de 5 étages

à usage d’habitation (20 logements créés) après démolition

totale d’un bâtiment d’habitation et d’atelier d’un étage.

SHON supprimée : 285 m² ; SHON créée : 601 m² ; ST : 190 m² ;

Hauteur du projet : 18m »

33, rue Jonquoy (14e arr.)Pétitionnaire : M. DARQUIE, Pierre - EURL ISOLATIONS

PC 075 114 13 V 1035

Dossier déposé le 08/08/2013

« Construction d’un bâtiment basse consommation de 5

étages à usage d’habitation (18 logements créés) après démo-

lition totale d’un bâtiment à usage d’habitation et d’atelier.

SHON supprimée : 300 m² ; SHON créée : 713 m² ; ST : 200 m² ;

Hauteur du projet : 20 m »

Pétitionnaire : M. FAVRY, David - SCI XIV

PC 075 114 13 V 1036

Dossier déposé le 09/08/2013

« Construction d’une maison de ville à R+5 sur sous-sol après

démolition d’une maison en fond de parcelle et de ses appentis.

SHON à démolir : 85 m² ; SHON créée : 271 m² »

24, rue Édouard Jacques (14e arr.)

34-42, rue des Fossés Saint-Bernard et 25-33, rue du Cardinal Lemoine (05e arr.)Pétitionnaire : M. DUTREIX, Dominique - SA COFFIM

PC 075 105 12 V 0021

Dossier déposé le 03/07/2013 avec des pièces complémentaires et

modificatives

« Construction d’un bâtiment d’habitation (139 logements dont 32

logements sociaux) et de commerce de 4 à 7 étages sur 2 niveaux

de sous-sol, création de 3 cours, d’une toiture végétalisée avec ins-

tallation de panneaux solaires (200 m²) après démolition d’un en-

semble de bâtiments de commerce et d’habitation (24 logements).

SHON supprimée : 12 103 m² ; SHON créée : 10 521 m² ;

ST : 2 303 m² ; Hauteur du projet : 23 m »

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commission du vieux paris – séance plénière du 18/10/2013

Les séances de la Commission sont préparées par son secrétariat permanent, sous la direction de M. François Robichon,

secrétaire général de la Commission du Vieux Paris.

FICHES DE PRÉSENTATION

Laurent Alberti

Nicolas Courtin

Laurent Favrole

Edwige Lesage

Katya Samardzic

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES, SAUF MENTION CONTRAIRE (TOUS DROITS RÉSERVÉS)

Marc Lelièvre

Christian Rapa

Pascal Saussereau

Département Histoire de l’Architecture et Archéologie de Paris

Direction des Affaires culturelles

Mairie de Paris

Membres de la Commission du Vieux Paris :

Mme Danièle Pourtaud, présidente de la Commission du Vieux Paris, M. François Robichon, secrétaire général de la Commis-

sion du Vieux Paris, Mme Dominique Alba, Mme Arlette Auduc, M. Jean-Pierre Babelon, M. Michel Balard, M. Jean-François Bel-

hoste, Mme Hélène Bidard, Mme Marie-Hélène Borie, M. Pierre Bortolussi, Mme Céline Boulay-Esperonnier, Mme Karen Bowie,

M. Henri Bresler, Mme Catherine Bruno, M. Jean-François Cabestan, M. Pierre Casselle, M. François Chaslin, M. Paul Chemetov,

M. Olivier Cinqualbre, Mme Claire de Clermont-Tonnerre, M. Yves Contassot,M. Mark Deming, Mme Françoise Dubost, Mme Ma-

rie-Jeanne Dumont, M. Michel Dumont, M. Bernard Gaudillère, M. Christophe Girard, Mme Mireille Grubert, Mme Solenn Guevel,

Mme Moïra Guilmart, Mme Françoise Hamon, M. Pierre Housieaux, Mme Frédérique Lahaye, M. Maurice Laurent, M. Jean-Fran-

çois Legaret, M. Jean-Marc Léri, Mme Hélène Mace de Lepinay, Mme Agnès Masson, M. Claude Mignot, M. Philippe Moine, Mme

Marie Monfort, M. Olivier de Monicault, Mme Monique Mosser, M. Thierry Paquot, M. Jean-Paul Philippon, M. Antoine Picon,

M. Pierre Pinon, M. Claude Praliaud, M. Christian Prevost-Marcilhacy, M. Hermano Sanches Ruivo, M. Dany Sandron, M. Michel

Schulman, Mme Karen Taïeb, Mme Emmanuelle Toulet, Mme Pauline Veron.