comment intégrer ensemble les différentes...

22
Comment intégrer ensemble les différentes thématiques des nouvelles réglementations thermiques (2012,2020,…) de la programmation à l’exploitation des constructions ? ----- Réunion Plénière ----- Compte-rendu de la réunion du Jeudi 24 février 2011 Epron (14)

Upload: hathu

Post on 15-Sep-2018

220 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Comment intégrer ensemble les différentes thématiques des nouvelles réglementations thermiques (2012,2020,…) de la programmation à l’exploitation des

constructions ?

-----

Réunion Plénière

-----

Compte-rendu de la réunion du Jeudi 24 février 2011 – Epron (14)

2

Objectifs de la réunion Plénière

Cette réunion devait être un temps de partage. C’était aussi et surtout l’occasion d’échanger ensemble sur nos problématiques et questionnements, participant à l’amélioration de notre connaissance commune. Au-delà et au regard de des souhaits, attentes et des problématiques qui seraient abordées et priorisées, des groupes de travail devaient être constitués lors de cette session plénière. La mission de ces groupes de travail sont d’élaborer des solutions et outils les plus pragmatiques possibles au regard des réalités de terrain et suscitant l’adhésion de tous car construites et décidées par l’ensemble des acteurs de la construction.

Conclusions de la réunion : les thèmes à traiter ensemble

- La conception, l’ étude thermique, le CCTP… tout ce qui correspond à l’expression

même de l’interprétation du programme du maître d’ouvrage.

- La Réalisation, à fixer les bornes, …. A travers un processus ce sont des temps forts,

des points d’arrêts, tests d’étanchéité à caler

- Les Matériaux : il y a éco-matériaux et matériaux pour une éco-construction.

- La Formation

Les suites du dispositif Praxibat seront utiles pour dresser quelques solutions et

répondre aux sollicitations.

- Réglementations, empilage et évolutions au-delà de la RT 2012

- La Rénovation, du diagnostique… des pathologies… sur le collectif, le cas des

« mono décideurs » et copropriétés

- Responsabilité, certifications et évaluation

- L’urbanisme

3

Sommaire Objectifs de la réunion Plénière ______________________________________________________________ 2

Conclusions de la réunion : les thèmes à traiter ensemble _________________________________________ 2

Sommaire ________________________________________________________________________________ 3

Introduction d’Alain PIQUET, Président d’ARCENE. _______________________________________________ 4

Présentation rapide de l’Association _________________________________________________________ 4

L’une des premières missions a été le repérage du terreau fertile de notre région sur les thèmes de la

construction environnementale. ____________________________________________________________ 4

Présentation d’Annie MOTTE de la Région Basse-Normandie _______________________________________ 5

Table ronde ______________________________________________________________________________ 5

Stéphane COURTIN _______________________________________________________________________ 5

Didier WEBRE ___________________________________________________________________________ 5

Bernard LECORNU _______________________________________________________________________ 6

Pascal LEMOINE _________________________________________________________________________ 7

Arnaud LORGEOUX _______________________________________________________________________ 8

Stéphane COURTIN ______________________________________________________________________ 10

Didier WEBRE __________________________________________________________________________ 10

Echanges avec la salle _____________________________________________________________________ 10

En conclusion, les thématiques à aborder en groupes de travail sont ; ______________________________ 16

Annexe 1 Liste des invités __________________________________________________________________ 17

Annexe 2 Liste des présents ________________________________________________________________ 18

Annexe 3 Présentation Région ______________________________________________________________ 20

4

Introduction d’Alain PIQUET, Président d’ARCENE.

Présentation rapide de l’Association

ARCENE a pour objet de développer la qualité environnementale des constructions neuves et existantes en Basse-Normandie, notamment par : – le recensement, l’enrichissement et la diffusion des bonnes pratiques, – le développement et la promotion des compétences des acteurs de la construction, – le développement et la promotion des filières locales de production et de diffusion d’éco-

matériaux, – l’animation du centre de ressources Qualité Environnementale du Bâti de Basse-

Normandie. Les membres fondateurs d’ARCENE sont : – L’Etat (DREAL de Basse-Normandie) – La Région Basse-Normandie – L’ADEME Basse-Normandie – La Caisse des Dépôts et Consignations – La CAPEB Basse-Normandie – La FFB Basse-Normandie – L’Association Régionale pour l’habitat social

Les collèges de membres sont représentés au sein du Conseil d’Administration par : – Collège n°1 : les maîtres d’ouvrage, les acteurs institutionnels, les représentants de

l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics, Chambre Syndicale Normande de la Fédération des Promoteurs Immobiliers – Collège n°2 : les maîtres d’œuvre et assistants à la maîtrise d’ouvrage,

CROA Basse-Normandie – Collège n°3 : les entreprises et artisans du bâtiment,

Fédération Ouest des SCOP BTP – Collège n°4 : les établissements de recherche et de formation,

L’ESITC de Caen – Collège n°5 : les autres partenaires de l’acte de construire. L’ARPE Basse-Normandie

L’une des premières missions a été le repérage du terreau fertile de notre région sur les thèmes de la construction environnementale.

- Feebat : près de 2000 formés plaçant la Basse-Normandie en tête des classements. Cela montre que les entreprises se forment et s’orientent vers cet avenir incontournable.

- Dans notre mesure de l’environnement dans lequel nous évoluons, nous avons participé activement aux travaux du Conseil Economique Social et Environnemental Régional dans le cadre de leur rapport « L’éco-construction, une nécessité et une opportunité pour l’habitat et le secteur du bâtiment en Basse-Normandie » qui vient d’être publié.

- Au-delà de la Basse-Normandie, ARCENE a intégré les réseaux BEEP (Bâti Environnement Espace Pro) et le réseau des Interclusters proche du Plan Bâtiment Grenelle, permettant l’échange et la mutualisation des expérimentations et la vision de nos avancées.

5

Présentation d’Annie MOTTE de la Région Basse-Normandie Au-delà des éléments présentés (cf. Annexe 4), la Région Basse-Normandie est membre de l’Association Effinergie. Dans ce cadre, nous travaillons sur le prochain label « avant 2020 ». Ce label visera 20% de consommations énergétique en mois par rapport au label BBC actuel. Nous irons vers du 40 kWhep/m²/an. Si ces éléments sont connus, un décret devrait sortir à la rentrée pour que nous puissions nous appuyer sur ce label en fin d’année. La construction neuve ne doit pas masquer le travail, encore plus important, de la rénovation. Nous devons faire baisser de 38% la consommation du parc existant. C’est un enjeu majeur. Effinergie a bien avance sur la rénovation avec la sortie de son label BBC Rénovation. A mettre au conditionnel, mais l Ministère serait en train de travailler sur une réglementation thermique dans l’existant qui pourrait voir le jour en 2012.

Table ronde Vis-à-vis de cette nouvelle réglementation et du futur, quels sont vos visions, vos appréhensions, les opportunités…

Stéphane COURTIN

Les organismes HLM travaillent sur ces questions, dans le neuf comme dans l’ancien. C’est assez nouveau, mais si les opérations BBC livrées sont peu importantes, le travail est en cours. Près de 550 logements sont en production et ce sont près de 1300 en programmation. Nous allons vers une extension rapide sur 2 à 3 ans, pour être prêts avant la date butoir de l’application de la RT 2012. Cela concerne tous les organismes, certains ayant démarré dès 2009. Le volet de la rénovation est considérable. Pour fixer les idées, il faut savoir que les Eco-PTZ délivrés par la Caisse des Dépôts et Consignations ont touché entre 1600 et 1700 logements, avec un coût de travaux moyen entre 28 et 29 000 € dont la partie énergie serait de 15 à 16 000 €. Il y a un engagement fort des organismes HLM sur cette nouvelle problématique du développement durable.

Didier WEBRE

Pour la promotion immobilière, nous intervenons exclusivement sur le logement neuf par rapport aux bailleurs. Nous intervenons dans 3 domaines ; la programmation, la réalisation et l’exploitation. En phase programmation, nous sommes en discussion avec l’architecte et en phase réalisation avec les entreprises. Maintenant, c’est une équipe qui doit dès l’origine, positionner comme objectif la performance BBC. Je pense que les promoteurs que nous sommes visent deux clientèles : les investisseurs et les accédants. Ces deux entités sont sous perfusion ; les investisseurs avec le dispositif Scellier et les accédants avec l’éco-PTZ. Ces deux dispositifs ont été verdis dans la dernière Loi de finance. En conséquence, la montée progressive que nous devions avoir c’est trouvée accélérée. Les deux types d’aides ne sont vraiment intéressants que si ce sont des offres BBC qui sont mises sur le marché. Au lieu d’attendre, 80 à 90% des programmes étudiés et lancés sont en BBC. Cela a clairement boosté l’opération. Qui dit précipitation, dit quelque fois manque de recul. Nous avons peut être fait plus vite mais nous avons peut être été amenés à oublier nos clients. C’est assez facile de travailler avec des entreprises ou des architectes pour comprendre ce qu’est le niveau BBC. C’et plus

6

dur d’expliquer à nos clients ce que cela va être et les aider à se projeter dans l’utilisation du logement. Nous sommes à la charnière de cette problématique, car nous sommes présents à la programmation, à la réalisation et à la vente. C’est assez facile de livrer un immeuble avec des notices techniques. Pour la chaudière, il suffit de lire la notice mais je ne suis pas sûr que pour un logement économe, une notice suffise. Je pense qu’il faudrait une petite formation. Peut-être qu’ARCENE pourra nous aider à établir des documents post-livraison pour nous former nous-mêmes, voire former en amont nos commerciaux de manière à ce que l’on puisse donner une bonne pratique à nos utilisateurs. Nous mettrons à disposition des investisseurs et des accédants un logement BBC. Il sera BBC mais l’usage en sera peut-être différent. Ce sera au moment de l’entrée dans les lieux que nous aurons un effort pédagogique important. Ce sera aussi un moment fort pour les gens et l’on sait que l’on apprend mieux dans les moments forts. Il n’existe pas de performance qui ne se mesure. La Fédération des Promoteurs Immobiliers a mis en place un observatoire qui mesure les ventes trimestre par trimestre, chaque année. Nous travaillons avec ARCENE sur le dossier. Cela nous a permis de vérifier que les marchés de Caen et Rouen sont à peu près identiques (logement neuf non social). Dans ces 3000 logements, ce sont 3000 utilisateurs. Une question : comment mesurer sur ces 3000 ventes, combien il en aura en BBC ? C’est une requête que nous avons fait pour l’année à venir. Nous aurons les résultats dans un an à cette date.

Bernard LECORNU

En tant qu’intervenant pour les bureaux d’étude, je vais sur différentes opérations avec différentes casquettes et côtoie des intervenants multiples. Je dois dire que beaucoup à l’heure actuelle se posent des questions sur la mise en œuvre de la nouvelle réglementation RT 2012 comme sur le niveau BBC. On en parle, en se demandant comment nous allons faire du BBC. Tout d’abord, il y a des problèmes et des interrogations sur la conception ; des choix constructifs seront à faire. Devons-nous privilégier le bâti ? les équipements ? Il existe différentes pistes pour parvenir au niveau BBC, mais la question se pose pour d’autres niveaux de performances. Les champs d’investigations sont tellement vastes que l’on se demande comment cela va se dérouler. Bien sur, il y a des opérations expérimentales de réalisé, dont nous tirons beaucoup d’enseignements. Nous réalisons des choses intéressantes, mais il faudra généraliser. Et cette généralisation pose un autre problème car, lorsque nous aurons réussit à définir les objectifs et ce que nous devons réaliser pour atteindre le niveau BBC, nous serons confronté au problème de la mise en œuvre. Nombreux sont ceux fréquentant les opérations à d’autres moments que les premières pierres et inaugurations, pour savoir que nous avons déjà du mal à avoir des opérations bien étanches à l’eau et que nous allons les vouloir étanches à l’air. Nous sommes face à une problématique qui va en s’amplifiant, en se télescopant avec d’autres réglementations relativement récentes (accessibilité,…) qui nous tombent dessus tous les ans. Définir le BBC sur du papier est relativement facile et je ne me fais pas trop de soucis pour les acteurs de la conception (architectes, bureaux d’études, …). Nous allons réussir à faire des projets qui pourront s’afficher en tant que BBC… mais pouvoir les réaliser sera un autre problème. Est-ce que le BBC marque la fin de l’entreprise individuelle ? Je n’irai pas jusque-là, mais la fin du corps d’état séparé est beaucoup plus envisageable. Comment redistribuer les responsabilités en cas de contre-performance (étanchéité, résultats attendus,…) ? Comment allons-nous rechercher qui sera responsable lorsque l’on mesurera la performance à la fin de l’opération ? Même si nous aurons fait des points d’arrêt intermédiaires, il y aura des recherches de responsabilité. Nous ne devons pas oublier que

7

nous ne ferons plus du BBC pour se faire plaisir mais pour répondre au Grenelle et que nous devrons justifier d’un niveau de performance. L’accédant ou le locataire payera plus cher leur bâtiment, leur loyers car il sera BBC. Il attendra alors des économies d’énergie et nous entendons des choses aberrantes. Des opérations dites BBC ou THPE censées être plus performantes que des réalisations « traditionnelles » s’avèrent aujourd’hui inchauffables. Pourquoi ? Parce que les équipements de chauffage ont été dimensionnés pour des bâtiments parfaitement étanches, parfaitement isolés et parce que la réalisation a été défaillante. Nous sommes face à des personnes qui engagent des procès car ils n’arrivent plus à chauffer. La mise en œuvre est une véritable question. Les entreprises individuelles : certaines répondront que leur fédération a entrepris des actions de formation, pour sensibiliser leur personnel et apprendre d’autres méthodes de travail. Soit, mais il faudra que nous travaillions uniquement avec ces entreprises là, qui auront des plans de charge à peu près linéaires de façon à ne pas faire appel à la sous-traitance ni à l’intérim… nous rêvons. Nous aurons du mal à y arriver. De surcroit, les temps étant durs, certaines entreprises auront du mal à passer l’année, du mal à subsister, … une défaillance sur un chantier est catastrophique dans tous les sens du terme. Nous ne savons plus comment gérer cela. Face à ce constat, nous allons trouver les entreprises générales qui vous nous dire « pas de problèmes… Je m’engage. Je suis fiable car j’appartiens à tel groupe, côté en bourse… ce n’est pas demain que nous disparaitrons et je m’engage sur le résultat ; à vous fournir une production qui sera BBC. Vous aurez votre bâtiment et nous pourrons le faire certifier sans aucuns soucis ». Sur le papier, l’entreprise générale marche très bien. Maintenant, avec de l’expérience, les entreprises générales sont très fortes au niveau commercial et au niveau technique mais très fortes aussi au niveau juridique. Nous savons que nous partons vers des problèmes, car les cahiers des charges de la maîtrise d’ouvrage devront être très forts face à ces entreprises, … des cahiers de charges hyper verrouillés et nous savons que ce n’est pas toujours le cas. La troisième alternative est le groupement d’entreprises. Elle a sa problématique ; il lui faut un mandataire fort, capable de gérer l’ensemble des intervenants de son groupement ; de les tenir (que ce soit un groupement habituel et non occasionnel) de façon à ce que les personnes soient habituées à travailler ensemble. Nous allons travailler sur l’étanchéité à l’air, sur des choses très pointues où qui feront appel à plusieurs corps d’état sur le même ouvrage. Nous allons devoir avoir une harmonisation importante. L’autre problème des groupements, c’est le coût souvent plus élevé qu’en corps d’état séparé. Nous n’aurons jamais dans un groupement, le menuisier le moins cher, le maçon le moins cher… Il va falloir une volonté du maître d’ouvrage pour ; investir sur les matériaux et le choix des isolants supplémentaires mais aussi sur des coûts d’interventions supplémentaires. J’ai du mal à résumer car beaucoup de questions se posent dans les baraques de chantier avec différents professionnels. Nous avons devant nous un chantier très important pour réaliser des bâtiments BBC. Nous allons facilement imaginer ces bâtiments mais au niveau de la réalisation, il y aura beaucoup de travail à faire.

Pascal LEMOINE

Je dirige une petite entreprise de bâtiment, spécialisée dans l’ossature bois. Je suis constructeur de maisons individuelles (25 personnes avec un volume de 35 maisons par an) mais réalise aussi des grands extensions et me suis lancé dans la rénovation énergétique. Nous avons fait l’inverse de ce que certaines entreprises ont fait. En effet, nous avons d’abord essayé de comprendre ce qu’était le BBC. Nous nous sommes formés et nous sommes seulement en train de réaliser nos deux premières maisons BBC qui ne sont pas

8

encore validées (l’étude est validée par le certificateur et le premier test a lieu la semaine prochaine). Nous avons formé nos salariés à la conception BBC dès la base (savoir où sont les membranes), formés à l’étanchéité à l’air avec ProfessionsBois. C’est donc un cheminement que nous avons fait par petites touches, par équipes. Nous avons aussi formé les artisans et salariés des artisans qui travaillent sur nos chantiers car nous devons un résultat collégial final. Par rapport à ce qui a été dit avant, nous avons peut-être eu un cheminement plus lent. Mais pour nous, c’était la meilleure façon d’obtenir le résultat et que tout le monde se sente concerné par ce que l’on demande et ce que l’on recherche. Pour le BBC en ossature bois, nous étions confrontés au problème de la membrane qui était récurrent. Le problème a été résolu ; le CSTB a édité un livret sur la maison BBC avec de nombreux détails techniques : c’est une vraie bible pour nous. Par le biais de ProfessionsBois, de la FFB, nous avons suivi la formation de Louis HATTE avec des échanges d’expériences (il a réalisé 7 maisons validées BBC) avec du bois, de la maçonnerie. Au sein de ProfessionsBois, nous avons eux des échanges entre professionnels. Pour le BBC, nous arrivons à avoir, sur ce qui est valable, un consensus, quelque chose de cohérent. Par contre, pour la rénovation énergétique, l’humidité dans les murs nous pose des problèmes. Cette humidité vient des sols, de l’habitat existant. C‘est une problématique importante et nous demandons comment l’évaluer. Pour les ponts thermiques, nous pouvons répondre par l’isolation thermique par l’extérieur que nous maîtrisons assez bien avec ses nombreux détails pertinents à résoudre. Les entreprises avec lesquelles nous travaillons sont déjà très au fait des techniques et connaissent les objectifs. Cela fonctionne assez bien, car tout le monde se pose et pose des questions face à un problème. Des retours d’expérience que j’ai, les réflexions et travaux à mener doivent porter à mon sens sur la certification des matériaux, des matériaux écologiques et des systèmes. Certains procédés sont encore sans avis techniques du CSTB. Ces points sont bloquants dans le cas de la labellisation BBC car nous devons passer en titre V. Nous devons avancer dans l’échange sur les retours d’expérience entre des professionnels et la maîtrise d’œuvre. De l’expérience a été acquise dans les deux domaines. Il faut pouvoir échanger. Nous faisons la conception dès que nous avons le client en face de nous et nous avons toujours la volonté de faire une maison bioclimatique. Nous avons toujours la volonté d’expliquer au client ce qu’est le BBC, ce que cela va entraîner pou lui de vivre dans ce type de maisons. Le premier rendez-vous dure toujours au moins trois heures. Dans l’entreprise, le second rendez-vous dure deux heures, pour regarder les investissements à réaliser pour arriver à avoir un produit de qualité ; car il faut un certain prix de matériaux, de réalisation si nous volons de la qualité ; nous n’avons pas le choix.

Arnaud LORGEOUX

Notre agence basée à Hérouville, travaille essentiellement dans la construction neuve quelque soit le domaine ; du logement à l’établissement public, en passant par les logements collectifs, individuels, sociaux ou non. Aujourd’hui, par rapport au niveau BBC, nous avons livré 3 bâtiments, notamment un collectif social, 5 sont en chantier et 5 sont à l’étude. Nous avons aujourd’hui un certain retour d’expériences par rapport à notre métier. Notre agence ne fait que la conception et le suivi des travaux. Tout ce qui est études techniques est déléguée en dehors de notre structure (à des bureaux d’études techniques, économistes, thermiciens, fluides, structures, VRD, paysagistes, etc.). Pour cadrer ce qui détermine mon propos, aujourd’hui, nous remarquons par rapport à cette performance BBC 3 points critiques ; Dans le fonctionnement, le premier est l’étude thermique. C’est cet élément-là qui vient peser le pour et le contre de la conception. Le problème d’une étude technique réside dans le fait qu’on peut lui faire dire n’importe quoi. Le logiciel donne de chiffres sans tout dévoiler de ce

9

qu’il y a dedans, en tout cas à mes yeux d’architecte. Ce sont des choses que nous ne faisons pas dans le cadre de notre agence et c’est peut-être un défaut, mais cela reste à discuter. En tout état de cause, nous nous rendons compte aujourd’hui que sur un bâtiment identique, nous pouvons arriver à faire du BBC en faisant un bâtiment en briques G20 avec une isolation par l’intérieur ou pour le même résultat, en béton avec une ITE. L’un aura des ponts thermiques et l’autre non. Nous arrivons par le calcul à la même performance thermique. L’étude thermique ne va donc pas déterminer le mode constructif. Par contre la critique que l’on peut en faire et qu’elle ne permet que de mettre en valeur une performance mais en occultant un certain nombre de points ; la problématique de l’eau et la respiration du bâtiment. En effet, il faut que l’eau puisse s’échapper. Nous avons donc le fameux point de rosée qui apparaît quelque part dans le mur. Nos travaux nous ont permis de voire que cette fameuse brique G20 assez promue aujourd’hui pose un certain nombre de problème ; la condensation au niveau des nez de planchers, de dalle et des refends… Cette étude thermique est un outil qui a ses limites et qui a tendance à être délégué à des bureaux d’études complètements indépendants et parfois totalement de l’équipe de maîtrise d’œuvre par des gens qui ne font que cela. Ils connaissent très bien les rouages de cet outil et sur quel curseur tirer, sans que ce soient des gens qui connaissent l’art de la construction. Nous arrivons ici à un problème ; quand nous faisons réaliser une étude par des mathématiciens qui ne connaissent pas les problématiques de notre région (risque sismique), nous ne pouvons pas intégrer dans l’étude thermique des éléments constructif (renforts de baie vitrée qui génère des ponts thermiques,…). C’est un des points critiques. Le deuxième point critique vient de notre rapport à l’entreprise qui passe par la rédaction du CCTP et des plans. Les plans sont un certain nombre de détails, mais il y a toute une langue, un discours qui passe par un CCTP et qui pose un certain nombre de points de problèmes à régler, de responsabilités à distribuer même si le terme n’est pas très heureux. Par contre, la rédaction de ce CCTP est réellement importante car c’est ce qui va nous permettre de gérer le rapport entre les corps d’état. Nous travaillons essentiellement en corps d’état séparé en Basse-Normandie voire même dans d’autres régions dans lesquelles nous intervenons. Avec ce système, nous arrivons à gérer l’étanchéité de manière assez simple car nous arrivons quasiment à chaque fois à déterminer un corps d’état qui va être responsable de cette étanchéité. Il ya des interactions entre les corps d’état, mais quelque soit le mode constructif, il y a toujours un interlocuteur principal pour l’assurer. Le dernier point vient de la mise en œuvre et du test d’étanchéité intervenant en phase chantier. Dans le neuf, nous avons globalement l’impression d’avoir un travail collaboratif extrêmement efficace entre les entreprises : c'est-à-dire qu’aujourd’hui les bâtiments que nous avons construits en BBC ont une performance à l’air égale à 1. Tous les bâtiments que nous avons livrés ont des performances supérieures. Nous arrivons à 0,33, 0,23 même sur le bâtiment social collectif de trois niveaux à ossature béton, façade en bois, sans pour autant essorer les entreprises ; sans leur demander de faire des choses « abracadabrantesques » comme dirait certains. Nous arrivons à avoir d’excellentes performances. C’était le point positif sur lequel je voulais finir et peut-être en m’inscrivant en faux par rapport à ce qui a été évoqué précédemment. Le neuf ou la réhabilitation ne posent peut-être pas les mêmes problèmes, mais notre constat est que nous avons un travail interentreprises qui est assez efficace. Les tests intermédiaires permettent de corriger un certain nombre d’écarts mais nous arrivons à un résultat in fine plus que satisfaisant, assez surprenant sur la performance globale du bâtiment. Par conte, cela veut dire qu’il y a un véritable travail en tant que maître d’œuvre de gestion interentreprises, pour permettre ce dialogue, prévoir les problèmes à venir ; l’anticipation en phase chantier.

10

Stéphane COURTIN

Une précision ; il y a quand même des points noirs dans l’avenir, notamment sur la question des financements. Entre la diminution de l’aide de l’Etat pour le logement social et la ponction sur les fonds propres fait par ce même Etat sur les organismes HLM, ce sont à peu près 25 millions d’euro qui manqueront chaque année dans le financement des opérations lancées sur les fonds propres. En Basse-Normandie, nous étions la 4ème région par leurs fonds propres mis dans les opérations neuves de l’ordre de 20 à 25 000 euro par logement. Une autre incertitude est constituée par le financement de l’éco-prêt et sa poursuite dans les années à venir, touchant donc la rénovation. Nous ne sommes pas assurés dans l’avenir d’avoir toujours ce financement. Il va donc falloir aussi en parallèle du besoin que nous avons à évoluer tous ensemble vers la réalisation de ces logements, les difficultés de financement.

Didier WEBRE

Il y a le soft et le hard. Le hard va être le bâti et le soft tout ce qu’il y aurait avant, c’est-à-dire l’urbanisme. Pour une maison à laquelle nous allons assigner un alignement, ce sera plus ou moins facile de réaliser des économies d’énergie. L’urbanisme sera vraiment impacté par ces choses-là. Derrière les économies d’énergie, il y a la raréfaction des sols constructibles. Si nous voulons mesurer la totalité des économies d’énergie, c’est aussi l’essence que l’on ne met pas dans sa voiture pour aller à son travail. A l’inverse, il faut construire dense autour des villes, ce n’est pas facile car il y a un syndrome qui s’appelle « pas dans mon jardin ». Quand nous construisons près des gens, nous donnons une vue sur le terrain d’à côté ou nous brisons une partie de l’ensoleillement. Donc ce n’est pas simple à faire passer. Nous voyons bien qu’à partir du moment où nous nous positionnons sur les économies d’énergies, nous nous positionnons techniquement, mais aussi sur un problème de société qui lui-même est aussi un problème de financement. Il n’y a pas uniquement la raréfaction des sols mais des financements. Nous voyons bien cela dans le mouvement de la société, dans un mouvement plus global de déclassement de la classe moyenne. En face du renchérissement des coûts et de la diminution des aides, nous aurons vraiment besoin de faire une construction économe en énergie et pas trop chère à construire, de manière à pouvoir loger les gens. Ce ne sera peut-être pas évident dans les années qui viennent.

Echanges avec la salle Je suis dans un département très rural et crois qu’il faut faire très attention dans cette perspective de développement durable que nous n’ayons pas ce discours systématique de concentration urbaine. J’observe dans l’Orne que nous avons une dispersion importante des emplois sur le territoire. L’occupation du territoire et sa gestion est un problème de 130 jours par an. Par ailleurs, la vitalité du milieu rural ne va pas s’arranger si tout est concentré autour d’Alençon, Caen, Cherbourg ou Saint Lô. Nous devons faire très attention à ce discours concernant l’urbanisme. La dispersion de l’habitat et les modes d’habitat traditionnels comme le mitage, ont leurs intérêts y compris en terme de développement durable. Il faut avoir une vision plus complexe que celle d’aujourd’hui. N’oublions pas que nous avons aussi les surfaces commerciales obligeant à prendre la voiture même si nous habitons à Caen. Pour aller à l’encontre du discours dominant. Il ne faut pas résumer l’éco-construction au domaine de la consommation énergétique pour le chauffage. Ce doit être plus large, intégrant l’énergie grise. J’espère que nous allons pouvoir avancer dans ce domaine là.

11

Quand nous regardons aujourd’hui un bâtiment BBC ; l’énergie grise consommée pour la fabrication du bâtiment lui-même correspond entre 40 et 50 années de chauffage. Nous pouvons commencer à nous préoccuper de l’énergie grise dans la réalisation des bâtiments, de la problématique du fonctionnement du bâtiment qui ne va pas mettre en péril au bout de trois ans ses performances. C’est bien de se polariser sur les économies d’énergies, l’étanchéité à l’air, le double flux, etc… mais il faut vraiment penser à ces questions là dans la durée de vie d’un bâtiment. Quand un architecte construit, ce n’est pas pour 10 ans, ni 30. Ce n’est pas à coups de scotch et de pompes à chaleur que nous allons résoudre les problèmes dans la durée. Je crois que nous pouvons raisonner en termes d’éco-matériaux avec de belles perspectives. De ce point de vue la Région a été assez innovante et j’espère qu’elle va le rester. Il y a la question de la formation des artisans. Aujourd’hui, je rencontre des soucis dans certains secteurs très ruraux. Au niveau de mon territoire nous élaborons notre Plan Climat Energie. Je suis trop souvent confronté à un manque constaté d’artisans ou d’entreprises formés. Ce n’est pas faute d’essayer, mais cela semble très compliqué à l’heure actuelle dans cette partie de l’Orne. Il est difficile de sensibiliser, d’informer et de former : de faire simplement comprendre qu’il y a urgence… C’est quand même dans 6 mois, 9 mois qu’il faudra répondre à la RT 2012. Comment allons-nous faire ? C’est un vrai chantier pouvant faire partie d’un groupe de travail .Des choses se font déjà, mais il y a urgence. Sur le thème de la formation, il y a une dynamique qui avait été lancée par le dispositif Chèque Eco-Energie. Pour aller dans votre sens, 50% des chèques ont été consommés dans la Manche. Les plus formés sont probablement ceux de la Manche. Le constat d’urgence est peut-être à mettre en perspective avec les opportunités offertes par le programme « Investissements d’avenir » sur le volet de la formation en alternance. 500 millions d’euro sont dédiés à l’augmentation qualitative et quantitative de la formation en alternance ; 250 millions sur la formations et 250 millions sur l’hébergement. Aujourd’hui, il ne me semble pas qu’il y ait tellement de projets qui émergent en Basse-Normandie et soient proposés dans le cadre de cet appel à projets ouvert jusqu’en 2014. Ce dispositif peut peut-être venir appuyer et faciliter, soit l’émergence de nouvelles formations, soit le développement de formations liées à l’éco-construction. Par le biais des artisans avec lesquels nous travaillions, je vois que leur préoccupation en période de crise est avant tout de signer des commandes. Quand nous leur parlons du BBC, de Feebat… la réponse est « c’est bien, mais on verra quand on y arrivera », «on remplit le carnet de commande et on voit après ». Il faut être très persuasif pour les emmener sur ces techniques. Il y a un réel travail à mener, mais il existe des outils qu’il faut mettre en perspectives. Il y a 4 ans, nous faisions 500 000 logements en France, aujourd’hui plus que 330 000. Je crois que le nombre de salariés capables de réaliser les travaux ne pose aucun problème. Sur les questions de formation ; avant de dire que l’on va se développer dans tel ou tel domaine, il faut le marché. En tant qu’entreprises, nous répondons à un CCTP qui lui-même doit être appliqué à des plans. Certains CCTP sont réalisés sans voir les plans. Au sujet de la responsabilité, nous sommes sur un type de responsabilité transversal dont nous n’avons pas l’habitude, entre maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre, bureaux d’études, … Nous sommes dans les débuts de l’ère du BBC ; période qui nous voulons passer très, voire trop rapidement. Des bâtiments RT 2005 passent en BBC, sans avoir forcement revu la conception, en changeant tel ou tel matériau. Mais si nous voulons réaliser des bâtiments

12

BBC, il faut qu’ils soient conçus comme tel dès le départ : au niveau du choix des entreprises, des plannings, des responsabilités. Il faut refaire les CCAP avec des prises de responsabilité différentes et redéfinies en fonction de tous les intervenants. Quel partage de responsabilité en cas de non réussite ? Aujourd’hui, il n’existe pas sur le marché d’assurance pour ce genre de risques. La non-réussite peut avoir des causes multiples ; l’entreprise peut n’avoir pas fait correctement son travail, l’architecte peut ne pas avoir bien prescrit … cela peut venir de l’utilisateur de la maison. Nous sommes très inquiets dans la société procédurière que nous connaissons. La formation est un deuxième sujet de préoccupation. Aujourd’hui Feebat, fonctionne très bien, mais avant que toutes les entreprises soient capables de faire du BBC… il va falloir une génération complète. Il faudrait que dans nos formations initiales, nous commencions à nous en préoccuper sérieusement et travailler dès la base Je rencontre de nombreux constructeurs qui nous disent « le BBC…on est RT 2005 c’est déjà pas mal ! ». Nous avons vu les difficultés que semble imposer le BBC. Le Bepos est dans 8 ans et j’ai très peur. Est-ce que nous irons vers un BBC sur lequel nous collerons du photovoltaïque, du thermodynamique et de la pompe à chaleur ? ou ferons-nous comme nos voisins allemands ou suisses vers quelque chose de plutôt passif avec des éléments extérieurs de production d’énergie ? Si la RT 2012 fait peur, ce n’est même pas la peine de parler du Bepos. A propos de la Rénovation, de l’humidité et de la responsabilité des artisans. Le problème que je rencontre souvent est un problème de salubrité, de dimensionnement de certains matériels et matériaux. Les artisans ne s’appuient peut-être pas assez sur les bureaux d’étude. Il existe suffisamment de compétences pour dimensionner le matériel nécessaire. Les problèmes sont récurrents ; installation d’une PAC basse température sur des radiateurs haute température, changement des menuiseries en confinement des menuiseries, du PVC sans vérifier qu’il n’y avait pas de problèmes d’humidité et de parasites. Nous pourrions éviter les conflits et les soucis en rénovation s’il y avait un diagnostique sérieux de fait pour étudier l’existant. Il y a le DPE, mais nous savons que c’est très incomplet, prenant en compte la performance énergétique sans prendre en compte les pathologies. Un autre point important à mon sens est l’accompagnement de l’utilisateur. C’est-à-dire expliquer au gens à quoi sert une VMC et que celle-ci doit être entretenue. En un an, nous avons réalisés entre 65 et 70 contrôles. Il ne faut pas forcement avoir peur. En général, que ce soit au niveau des entreprises ou des artisans, beaucoup d’effort sont faits et nous arrivons à des résultats qui sont quand même très bons. Il ne faut pas forcement paniquer. Nous passons du temps avec eux, nous les formons et les aidons à résoudre les problèmes immédiats. Tous les résultats sont positifs sans forcement forcer. Je pense que nous risquons d’aller droit dans le mur si nous ne préoccupons pas de la manière dont la population et les futurs usagers vont être capable d’intégrer les enjeux. C’est une bonne habitude française d’imposer des règles par le haut, qui sont censées être digérer et que l’on ne digère pas en bas. Je crois que l’objectif n’est pas simplement le label, mais bien l’économie d’énergie. Je pense qu’il faut se préoccuper de la manière dont est sensibilisée la population. Les Chèques Eco-Energie étaient très intéressants de ce point de vue là. Il faut qu’ils voient le porte monnaie et le développement durable, qu’ils voient qu’il y a des pratiques qui ne sentent pas pénalisante. La formation et la sensibilisation du Grand Public est un enjeu important pour aboutir à des résultats. Il ne faut pas faire des outils technologiques qui pourront démontrer leur inefficacité au bout de 2 ou 3 ans après réception. Il faut garder l’esprit de la réglementation, l’esprit d’économie d’énergie. L’approche doit être globale et les réflexions cohérentes ; de la conception, de la réalisation vers l’éducation du

13

maître d’ouvrage. Il faut que les maîtres d’ouvrage s’engagent dans une démarche pour générer vraiment des économies d’énergie. Il ne s’agit pas de respecter une réglementation. La Réglementation existe pour servir de dernier recours. Nous comptons renforcer le contrôle mais uniquement pour que la Réglementation soit appliquée. Il ne faut pas aller vers des choses trop compliquées en sachant pertinemment que l’outil sera mal utilisé par l’utilisateur final. L’usage est une chose essentielle dans l’utilisation du produit. Entre deux ménages, les utilisations et les consommations sont complètement différentes. Nous maîtrise mal ces éléments. Les organismes HLM produisent des guides à l’attention des locataires. Nous ne parlons actuellement qu’en termes d’économies d’énergie, en termes d’équilibre financier des opérations. Nous nous disons que l’économie n’est pas à la hauteur des investissements. Nous en venons à oublier toujours l’autre enjeu du Grenelle ; l’effet sur les émissions de gaz à effets de serre. Dans le Grenelle nous avons le climat, et celui-ci est avant l’économie d’énergie. La tendance a complètement été inversée. L’intérêt des investissements que nous ferons dans les économies d’énergies seront décuplés si la hausse des énergies se poursuit, même si aujourd’hui nous n’avons que peu de visibilité sur le phénomène. L’effet sera considérable. Au sujet des allemands, des autrichiens… ils ont eu les mêmes contraintes et maîtrisent la technique. Nous ne sommes pas plus bêtes qu’eux. Il faut surtout soigner l’enveloppe. Après, les appareillages feront la différence. C’est aussi une chance pour nos métiers, car cela va amener dans nos métiers du bâtiment des jeunes avec des postes très intéressants. Il faudra qu’ils aient la tête bien faite pour bien comprendre ce qu’ils font. Ils auront un métier passionnant car toujours en recherche et en innovation. Nous le voyons déjà dans nos métiers. Les jeunes choisissent souvent des PME pour voir, apprendre tous les volets du métier et se forment en même temps que nous. C’est quelque part aussi une chance. Je ne pense pas que l’on puisse encore dire que l’on a peur de la RT 2012 donc du BBC. Quand nous commencions à en parler il y a 4 ans, cela semblait une monstruosité avec des coûts complètement déments pour la construction. Nous nous rendons compte que nous arrivons à construire dans des coûts équivalents. Il est vrai que les entreprises ont été passées à la moulinette ces derniers temps, mais nous arrivons à des coûts maintenus et en tout cas raisonnables par rapport aux prédictions de ces dernières années. Je crois que nous avons eu notamment l’évolution du calcul. Un bâtiment qui avait du mal à passer il y a 4 ans, passe beaucoup mieux (voire plus performant que du BBC), du fait de l’évolution des moteurs et des miracles informatiques actuels. L’intelligence d’utilisation de ces outils, la mise en place de techniques de construction qui permettent d’avoir des étanchéité à l’air nettement supérieures à la base des moteurs de calcul permettront d’obtenir d’ici 8 ans le BePOS. Ce qui nous paraît aujourd’hui complètement incohérent va rentrer dans les habitudes de chacun et des entreprises car on se forme au fil du temps. Je voulais revenir sur les labels PassivHaus, Minergie, etc. Nous nous apercevons que nous sommes loin d’être ridicules et à la traine par rapport au BBC qi se termine au 1er janvier 2013 pour la RT 2012. Pour répondre à certaines craintes de voir fleurir des panneaux solaires photovoltaïques j’attire votre attention que ce subterfuge est plafonné dans le moteur de calcul de la RT 2012. Au niveau des coûts, si nous avons un budget pour acheter une voiture low cost, nous n’aurons pas une voiture haut de gamme. Sinon il y a un gros souci et dans ce cas là, on ‘appelle cela de la contrefaçon. Sur la question du résultat. Nous voulons un résultat par rapport à l’étude thermique et nous souhaitons qu’elle soit transmise aux entreprises en amont du projet. Elles pourront ainsi répondre aux attentes de la maîtrise d’ouvrage. Il faut travaille ensemble et ce bien en

14

amont. Tous les points de détails doivent être vus avant. Nous savons tous ici combien coûte un arrêt de chantier, quand il faut reprendre tout car nous n’avons pas vu tel ou tel point. Tous ces plans de détails doivent être vs en amont et les réunions de préparation de chantier doivent être réellement des réunions de préparation de chantier. Il faut que lorsque le chantier commence quand on lance l’OS travaux que tout soit vu et bien compris de tous. Dans le cadre du Club Qualité Construction, nous avions réalisé des livrets, des guides. Le premier traitait de la préparation de chantier et tout le monde était autour de la table pour avancer ensemble. Lorsque nous parlons de la formation des entreprises, les entreprises ne doivent pas être les seules de la grande famille. Il faut que l’on parle tous le même langage ; maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre architectes, bureaux d’études,…. Nous avons bien compris qu’à priori, il va falloir faire ensemble. Je crois que nous sortons d’une période de replâtrage ; Nous récupérons un dossier, signons le marché et un mois après, nous devons regarder « comment tartiner pour que cela passe en BBC ». Nous avons parlé d’écart de prix et en fait je ne sais pas ce que c’est. Par contre, je suis sûr que le prix n’est que l’aboutissement de ce qui a été programmé et conçu. Mal conçu mal programmé donc mauvais prix. J’ai été étonne d’entendre un promoteur parler de la phase programmation comme semblable à la phase conception. Pour moi, la phase de programmation correspond à ce que la maîtrise d’ouvrage décide ou aimerait faire réaliser. La phase de conception renvoie à l’architecte et à l’ensemble de la structure de la maîtrise d’œuvre. La réunion de synthèse et la synthèse au niveau des entreprises sont primordiales. Nous avons réfléchis au sujet au sein de l’Office Départemental du BTP. Nous avons lancé le pavé dans la mare en soulignant que ; « les CCTP ; on croirait le bottin… c’est plein de généralités et finalement quand on l’a lu, on ne sait pas trop ce que veut l’architecte. On comprendra mieux avec 3 croquis » ; Plus sérieusement, nous avons remarqué que beaucoup de CCTP étaient rédigés par des bureaux d’études externes, des économistes. Nous avons découvert qu’il n’y avait pas de réunion de synthèse de l’équipe de maîtrise d’œuvre. Des plans, un CCTP voire avec des plans de bureaux d’étude sortent au final, en consultation des entreprises. Mais il n’y a pas de mission de synthèse, conduisant souvent à des écarts importants. Nous voyons que lorsque la maîtrise d’ouvrage programme et que la conception est faite par une équipe solidaire et cohérente, vous avez la chance d’avoir des entreprises formées et qui tiennent la route en face de vous. Vous avez des chances d’aller jusqu’au bout. Il y a quand même une chose très en amont que nous allons devoir faire, peut-être au sein des groupes de travail : c’est parler de l’utilisateur. Il ne s’agit pas de lui expliquer à la fin de tout avec une bible. Nous pourrions lui transmettre le CCTP ? Nous allons devoir prendre en compte l’utilisateur dans les projets. Suzanne DEHOUX sentait que sans Xanax, elle ne tiendrait pas dans certaines « belles réalisations techniques ». Nous devons penser à l’utilisateur et à la pérennité de la vie dans ces logements. Nous parlons logement mais nous pouvons parler du tertiaire. Un Club Qualité Construction a été instauré il y a quelques années. Il rassemblait l’ensemble des partenaires de la construction. C’était un moment fort, où chacun a pu échanger et lors duquel tout le monde a pu progresser ensemble. Nous vous invitons à reproduire ce qui a donné de très bons résultats. A travers toutes les évolutions à mettre en œuvre sur l’ensemble de la chaine il nous faudra mettre en place des groupes de travail que je vous invite à rejoindre. Je crois que l’on y arrivera si tout le monde s’y met. Il faut vraiment que tout le monde s’y mette. Nous avons beaucoup parlé des clients et des utilisateurs, mais ils ne sont pas à priori dans la salle, ni au sein de l’association. Je me demandais s’il ne pourrait pas y avoir des

15

représentants des utilisateurs et associations de consommateur pouvant servir de relais des travaux des groupes de travail. L’ARPE, qui regroupe environ 150 adhérents, est composée pour moitié des consommateurs et éco-citoyens. Il y a donc un lien relativement intéressant. Je suis toujours surpris de voir des lotissements sortant de terre autour de Caen avec des maisons toujours aussi mal exposées. Il suffit d’une bonne exposition plein sud pour faire 30% d’économie d’énergie par rapport à une plein-nord. C’est un point qui pourrait être vu en amont. Il y a des thermiciens, qui sont formés à la construction. Ils sauront faire tourner vos logiciels. Il ne s’agit que d’outils et derrière il faut des hommes. Au sujet de l’urbanisme, il est vrai qu’il y aura peut-être un petit souci avec la RT 2012. A la demande du permis de construire, nous aurons l’attestation de Bbios qui prendra en compte le point évoqué précédemment. Cela posera des problèmes au niveau de certains PLU. Faisons attention à ce que ce soit de l’urbanisme, même rural. Je serai désespérer si l’orientation des maisons ou les alignements ne se faisaient qu’en fonction du Bbios. Nous devons faire attention à ne pas faire porter le poids que sur les promoteurs, les constructeurs, architectes et maintenant les urbanistes. Nous avons d’autres cartes et il faut prioriser les choix. Le thème des copropriétés n’a pas été abordé. Face à des maîtres d’ouvrage qui sont sur des décisions uniques, les choses sont plus compliquées ; humainement, économiquement et juridiquement. De plus les copropriétés réunissent des habitant propriétaire et investisseurs. L’approche n’est pas du tout la même. Je travaille dans un Espace Info Energie et la réalité est différente. Nous donnons aux clients les clefs pour demander un devis. Le client rencontre 5 constructeurs et aucun ne propose du BBC, dans l’Orne en tous cas. Ils reviennent avec leurs devis pour être remis dans le bon sens. L’argument de la maison passive est souvent présent... fallacieux car non encore définir. Nous devons atteindre ces consommations de référence comme niveaux à ne surtout pas dépasser. C’est dans ce sens que nous devons présenter les choses aux clients.

16

En conclusion, les thématiques à aborder en groupes de travail sont ;

- La conception, l’ étude thermique, le CCTP… tout ce qui correspond à l’expression

même de l’interprétation du programme du maître d’ouvrage.

- La Réalisation, à fixer les bornes, entreprises générales…. A travers un processus ce

sont des temps forts, des points d’arrêts, tests d’étanchéité à caler

- Les Matériaux : il y a éco-matériaux et matériaux pour une éco-construction.

Les matériaux ne peuvent être déconnectés de la phase conception. Nous risquons d’avoir des problèmes de fond dès le départ. Les matériaux sont des filières locales possibles avec des projets à développer avec d’autres acteurs agricoles… il y a une nécessité d’un vrai thème de travail. La mixité des matériaux doit être prise, mieux prise en compte. Il faut aborder les matériaux pour leur contribution à la performance environnementale

globale, énergie grise, ressource locale, confort d’usage,….

- La Formation

Les suites du dispositif Praxibat seront utiles pour dresser quelques solutions et

répondre aux sollicitations.

- Réglementations, empilage et évolutions au-delà de la RT 2012

- La Rénovation, du diagnostique… des pathologies… sur le collectif, le cas des

« mono décideurs » et copropriétés

Les deux approches seront à dissocier.

- Responsabilité et certifications,

Nous avons des retours et des questionnements sur ce point, des dossiers en phase

finale qui n’obtiennent pas de certification. On a souhaité faire du BBC et on n’a pas le

coup de tampon à l’arrivée. C’est un retour d’expérience immédiat.

- L’urbanisme

17

Annexe 1 Liste des invités

DREAL de Basse-Normandie DDT du Calvados et de l’Orne, DDTM de la Manche Région Basse-Normandie (DADD + DBR) Caisse des Dépôts et Consignations, ADEME Basse-Normandie Conseils Généraux du Calvados, de la Manche et de l’Orne Associations des Maires de France du Calvados, de la Manche et de l’Orne Grandes Collectivités Association Régionale pour l’habitat social Fédération des Promoteurs Immobiliers Basse-Normandie PACT ARIM ANAH du Calvados, de la Manche et de l’Orne Espaces Info Energies, ALE et CEP FNAIM Syndics Agence Qualité Construction Réseau Ferrés de France ErDF GrDF Groupe La Poste Ordre des Architectes UNTEC Basse-Normandie SYNAMOB SYNTEC Ingénierie Ordre des Géomètres Experts Bureaux de Contrôle Opérateurs d’infiltromètrie Bureaux d’études thermiques Organisme de certifications d’opérations OPC Qualibat Qualifelec FFB CAPEB SCOP BTP Assureurs ProfessionsBois ARPE Basse-Normandie EnviroBAT Basse-Normandie Organismes de recherche et de formation Adhérents ARCENE

18

Annexe 2 Liste des présents

AFPA Patrice LEMOIGNE

Anaïs Expertises Marc MORIN

Anaïs Expertises Pascal MORIN

APROMO Bernard LECORNU

AR Habitat Social Guillaume CALMES

AR Habitat Social Stéphane COURTIN

AREF BTP Jérôme DELEFORTERIE

AREHA Alexandre ECOCHARD

Biomasse Normandie Ludovic BOUGAULT

Biomasse Normandie Guillaume CLERC

BTP CFA Monsieur DILASSER

Caisse des Dépôts et Consignations Sylvie LEMEE ROUSSEAU

Calvados Stratégie Jean de LA CHAISE

CAPEB 50 Michel HINARD

CAPEB Basse-Normandie Jean-Yves BONNEMAINS

CAPEB Calvados Michel COCUL

CAUE 61 Nicolas KNAPP

CDHAT Barbara GASCOIN

CERIB Nicolas LEROY

CETEBAT Jean-Paul DORR

CFA de l'ORNE Frédéric LANCIEN

CIER Cécile APOUX

Conseil Général de la Manche Céline HERVE

DAFCO / Réseau des GRETA Christine LOISEAUX

DDT 61 Jean-Pierre LECHAT

DDTM 50 Gilles BERREE

DDTM 50 Henri GUILLARD

DREAL Christian COSSART

EDF Jean-François MORLAY

EnviroBAT BN Antoine FOURNIER

EnviroBAT BN Elise LAMBERT

ESITC Caen Marie BAGIEU

EVIDENCE Valérie NOUVEL

FFB 14 Thierry LARCHER

FFB Basse-Normandie Fabrice LE NOTRE

FFB Basse-Normandie Jean-Claude MONTAILLIE

FNAIM Jean-Michel LEFEBVRE

FORMAT BOIS Didier LEBAS

FPI Normandie Didier WEBRE

GRAPE Christine LEVAVASSEUR

19

GRAPE Fabrice MICHEL

GrDF Nicolas DOUBLET

Habitat et Développement Nicolas MARIE

IUT Cherbourg Manche Eric LEPINASSE

IUT Cherbourg Manche Anne-Lise TIFFONNET

L2 Architectes Arnaud LORGEOUX

La Poste IMMO Karine MORENVILLE

Lycée LAPLACE Frédéric CHAPUIS

Lycée LAPLACE Didier LEFRANC

Ordre des Géomètres Experts Emmanuel STOREZ

PACT ARIM Madame PAUTOT

PASCOBOIS Pascal LEMOINE

Pays d'Auge Expansion Stéphane MIOSSEC

Pays d'Ouche Didier BOUVET

Pays d'Ouche Bernard DABEL

Pays du Bessin au Virois Fanny LEMAIRE

Pithois Conseils Jean-Luc PITHOIS

ProfessionBois Sandrine BOUDIER

Région Basse-Normandie Annie MOTTE

SDEC Energie Alban RAFFRAY

SPEEN Caroline FARAINO

Syndicat Mixte du Cotentin Morgane JESTIN

UNTEC Régis CRISTOFOLI

Ville d'Alençon André LECOEUR

Ville d'Alençon Marie-Pierre PERRICHOT

20

Annexe 3 Présentation Région.

21

22