comité de bassin de guyane : pressions sur les milieux aquatiques

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Pressions sur les milieux aquatiques L’état de lieux du district réalisé (2006) a permis d’évaluer les pressions et impacts sur les milieux aquatiques, à partir des différents usages de l’eau . Les pressions peuvent être regroupées par type (pression industrielle, agricole, domestique…), et sont qualitative (rejets polluants, destruction du milieu) ou quantitative (prélèvements). Le territoire guyanais se caractérise par une répartition de la population très hétérogène. La grande majorité de la population se situe sur le littoral. Aussi, les pressions liées à la présence humaine (assainissement, prélèvement d’eau…) sont principalement situées sur cette zone et concernent ainsi, en grande partie, les masses d’eau de transition (estuaires), la masse d’eau côtière, et les masses d’eau cours d’eau les plus en aval. L’activité d’orpaillage n’est pas liée à la répartition de la population et se situe essentiellement sur la partie centrale de la Guyane. Si l’on se réfère au nombre de masses d’eau touchées, c’est la principale pression sur les cours d’eau pour l’ensemble de la Guyane. De manière générale, l’extraction aurifère a plusieurs types d’impact sur les masses d’eau : - un impact sur la morphologie du cours d’eau lorsque celui-ci est dérivé : cet impact direct est particulièrement fort mais il reste « localisé » au site d’extraction. Ce type de dérivation pourrait aussi avoir un impact négatif et indirect sur l’aval immédiat des cours d’eau détournés, mais aucune donnée ne permet, à ce jour, de quantifier ce type d’impact ; - un impact sur la qualité de l’eau et des habitats en aval par apport important de matières en suspension. Le sol étant déstructuré par jet d’eau lors de l’extraction, un flux important de matières en suspension est apporté à la masse d’eau. Sur les sites d’orpaillage légal, ce flux est limité par la mise en place de bassins de décantation. En raison de la structure du sol du bouclier guyanais, les matières mises en suspension décantent difficilement, l’impact d’un site 1 / 5

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Un des axes prioritaires : l'orpaillage illégal http://www.bassin-guyane.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=11&Itemid=17

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Pressions sur les milieux aquatiques

L’état de lieux du district réalisé (2006) a permis d’évaluer les pressions et impacts sur lesmilieux aquatiques, à partir des différents usages de l’eau . Les pressions peuvent êtreregroupées par type (pression industrielle, agricole, domestique…), et sont qualitative (rejetspolluants, destruction du milieu) ou quantitative (prélèvements).

Le territoire guyanais se caractérise par une répartition de la population très hétérogène. Lagrande majorité de la population se situe sur le littoral. Aussi, les pressions liées à la présencehumaine (assainissement, prélèvement d’eau…) sont principalement situées sur cette zone etconcernent ainsi, en grande partie, les masses d’eau de transition (estuaires), la masse d’eaucôtière, et les masses d’eau cours d’eau les plus en aval.L’activité d’orpaillage n’est pas liée à la répartition de la population et se situe essentiellementsur la partie centrale de la Guyane. Si l’on se réfère au nombre de masses d’eau touchées,c’est la principale pression sur les cours d’eau pour l’ensemble de la Guyane.

De manière générale, l’extraction aurifère a plusieurs types d’impact sur les masses d’eau :

- un impact sur la morphologie du cours d’eau lorsque celui-ci est dérivé : cet impact directest particulièrement fort mais il reste « localisé » au site d’extraction. Ce type de dérivationpourrait aussi avoir un impact négatif et indirect sur l’aval immédiat des cours d’eau détournés,mais aucune donnée ne permet, à ce jour, de quantifier ce type d’impact ;

- un impact sur la qualité de l’eau et des habitats en aval par apport important de matièresen suspension. Le sol étant déstructuré par jet d’eau lors de l’extraction, un flux important dematières en suspension est apporté à la masse d’eau. Sur les sites d’orpaillage légal, ce fluxest limité par la mise en place de bassins de décantation. En raison de la structure du sol dubouclier guyanais, les matières mises en suspension décantent difficilement, l’impact d’un site

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peut, de ce fait, être perceptible sur plusieurs kilomètres ;

- un impact chimique par l’apport de mercure : l’agglomération de l’or se faisait jusqu’àmaintenant à l’aide du mercure, celui-ci est ensuite en partie rejeté dans le cours d’eau. Lemercure est interdit pour l’extraction de l’or depuis le 1er janvier 2006 et cette interdiction estsuivie par les industriels légaux, mais les orpailleurs illégaux continuent à utiliser celui-ci surleurs exploitations. De plus, le sol de Guyane étant naturellement chargé en mercure, sadéstructuration lors de l’extraction peut conduire à la remise en suspension cet élément ;

- de possibles rejets d’hydrocarbures, utilisés pour le fonctionnement des enginsmécaniques, dans le milieu environnant.

En dehors de l’extraction aurifère, la Guyane est peu soumise aux rejets industriels.La base spatiale de Kourou, complexe industriel majeur, fait l’objet d’un suivi environnementalparticulier par le CNES. Les zones portuaires comportent également des complexes industriels(notamment dépôts pétroliers et centrales thermiques).Les carrières constituent les principales activités industrielles recensées comme ayant unimpact significatif.

L’agriculture représente une source polluante des cours d’eau non négligeable à cause desproduits phytosanitaires (insecticides, pesticides, fongicides…) ou encore des fertilisants(engrais chimiques, effluents d’élevage…) qui y sont répandus. Ces produits peuvent alors être,lors de fortes pluies, entraînés suite au lessivage du sol.L’apport excédentaire en nitrates, phosphores et autres contaminants chimiques peut alors

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provoquer des dérèglements dans les écosystèmes aquatiques et porter un effet néfaste sur lesbiocénoses.

Une pression domestique est exercée par les rejets d’eaux usées. Elle est significative auxabords des secteurs urbanisés, donc plutôt en aval des bassins versants.

Les prélèvements d’eau de surface en Guyane ont essentiellement pour vocationl’alimentation en eau potable des populations. Aussi, ces prélèvements sont situés sur lessecteurs habités (frange littorale et le long des deux principaux cours d’eau : le Maroni etl’Oyapock).Cette pression a été considérée généralement comme faible en raison soit d’un prélèvementpeu important (population desservie faible), soit d’une disponibilité de la ressource forte.L’impact de la pression de prélèvement a été évalué lors de l’état des lieux de 2006, en fonctiondu débit d’étiage le plus faible connu sur la masse d’eau concernée et du volume prélevéannuel (connu ou estimé en fonction de la population desservie).La pression de prélèvement n’a été jugée significative que sur la Comté, pour le prélèvement del’usine d’eau potable de la Comté, qui assure l’adduction d’eau de l’île de Cayenne. L’impact duprélèvement est estimé à environ 2%.

Concernant le dragage, effectué dans les chenaux d’accès aux ports maritimes, ses effets surles masses d’eau sont de natures diverses. On note parmi celles-ci la remise en suspension defines particules pouvant augmenter la turbidité de l’eau et réduire ainsi la photosynthèse. Ceteffet est à relativiser cependant, les estuaires de Guyane étant déjà extrêmement chargés enmatières en suspension. Par contre cette remise en suspension peut également favoriser laremise en solution de contaminants chimiques ou métalliques jusque là adsorbés auxsédiments. D’autre part, les activités de dragage auront nécessairement un impact sur la faunebenthique, mais également sur la faune nectonique.

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La pêche constitue quant à elle une pression sur les masses d’eau de transition difficilementquantifiable.

 

 

Evaluation du RNABE

Le RNABE est le Risque de Non Atteinte du Bon Etat des Eaux. Il est déterminé à partir despressions et impacts exercés sur les masses d’eau, et des tendances d’évolution, afin d’évaluerles capacités à répondre à l’objectif fixé par la DCE d’atteindre le bon état des eaux en 2015. LeRNABE, combiné aux actions prévues dans le programme de mesures, conduit à la définitiondes objectifs du SDAGE .

 

   

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