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Séance de la soirée du 28 février 2013
Béliveau Proulx
COMITÉ D'AUDITION
DU CONSEIL DU PATRIMOINE CULTUREL
DU QUÉBEC
ÉTAIENT PRÉSENTS : M. YVES LEFEBVRE, président
Mme ANN MUNDY, vice-présidente
M. DENIS BOUCHER
Mme CHRISTINE CHEYROU
M. SERGE FILION
M. JEAN-ROBERT FAUCHER, animateur
CONSULTATION PUBLIQUE
SUR LE PLAN DE CONSERVATION
DU SITE PATRIMONIAL DE SILLERY
ATELIER THÉMATIQUE:
LE CADRE NATUREL, LE RÉSEAU VIAIRE ET LES QUALITÉS VISUELLES
Séance tenue le 28 février 2013 à 19 h
Montmartre canadien
1669, chemin Saint-Louis
Québec
Séance de la soirée du 28 février 2013
Béliveau Proulx
TABLE DES MATIÈRES
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 2013
SÉANCE DE LA SOIRÉE
PRÉSENTATION DU PRÉSIDENT DU CONSEIL......................................................................... 1
M. Yves Lefebvre
MOT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS...................................... 3
Mme Danielle Dubé
PRÉSENTATION DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
M. SYLVAIN LIZOTTE..................................................................................................................... 4
M. JÉRÔME HARDY ...................................................................................................................... 7
PÉRIODE DE QUESTIONS ET D'ÉCHANGES
Mme JOHANNE ELSENER.......................................................................................................... 17
M. MICHEL BONNETTE............................................................................................................... 19
Mme CHRISTIANE TRUDEL........................................................................................................ 21
Mme BRUNELLE .......................................................................................................................... 24
M. HUGUES MICHAUD................................................................................................................ 27
M. JEAN PINTAL........................................................................................................................... 30
M. JEAN GUYARD........................................................................................................................ 35
REPRISE DE LA SÉANCE
M. CHARLES-ROBERT DIONNE................................................................................................. 38
M. SÉBASTIEN THÉRIAULT ........................................................................................................ 43
M. ALEX TREMBLAY .................................................................................................................... 45
M. ARTHUR PLUMPTON ............................................................................................................. 49
M. JEAN BOUSQUET................................................................................................................... 52
M. MICHEL ROBERT.................................................................................................................... 56
Mme HÉLÈNE CANTIN ................................................................................................................ 60
M. DANIEL COULOMBE .............................................................................................................. 61
Mme ESTHER BEAUDET ............................................................................................................ 64
M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE............................................................................................... 68
Mme MARY SHEE........................................................................................................................ 72
Mme MARINA POTVIN................................................................................................................. 72
M. JEAN-MARC BLONDEAU....................................................................................................... 74
M. FRANÇOIS BERGERON......................................................................................................... 76
M. HUGUES MICHAUD................................................................................................................ 78
MOT DE LA FIN ............................................................................................................................ 80
_______________
Séance de la soirée du 28 février 2013
1
Béliveau Proulx
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 2013
SÉANCE DE LA SOIRÉE
MOT DU PRÉSIDENT DU CONSEIL
PAR L'ANIMATEUR: 5
Bienvenue à cette seconde soirée d'atelier sur le plan de conservation du site patrimonial de
Sillery.
Sans plus tarder, j'aimerais passer la parole à monsieur Yves Lefebvre, président du Conseil 10
du patrimoine culturel du Québec. Monsieur Lefebvre!
PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL:
Merci. Bonsoir. Vous êtes quand même relativement nombreux, j'en suis heureux, 15
bienvenue à cette troisième soirée d'information, d'échanges, de discussions, qui va porter ce soir
sur le cadre naturel, donc les qualités visuelles, la couverture végétale, le réseau viaire, ce genre
de choses, donc une soirée d'information qui va être un peu sur le même modèle qu'hier soir.
Je rappelle que le but de ces séances d'échanges et d'information, c'est d'abord et avant tout 20
de bien comprendre les orientations qui sont proposées dans le projet de plan de conservation.
Ces orientations-là, dans le fond, c'est un peu le nerf de la guerre. Ce plan de conservation, c'est
un nouvel outil qui est prescrit par la loi, et cet outil-là constitue en fait une aide à la décision pour le
ministre.
25
Les orientations qu'on retrouve dans ce plan de conservation là vont guider, en fait, les
autorisations que le ministre est appelé à donner sur les autorisations de travaux par exemple, et
comme le mentionnait madame Dubé hier soir, c'est plusieurs centaines, voire milliers
d'autorisations par année qui sont données par le ministre, c'est pas deux-trois (2-3), là, pas toutes
dans Sillery bien sûr, mais quand même, c'est un nombre important. 30
Alors s'assurer d'avoir tous une compréhension commune, une bonne compréhension, c'est
pour ça que je voudrais qu'on favorise les échanges, les discussions, puis qu'on se questionne
mutuellement, qu'on aille au bout de notre pensée, pour être sûr qu'on comprend bien les choses,
pour ensuite être en mesure par la suite de commenter, de critiquer, de suggérer et, j'oserais dire, 35
d'améliorer le plan.
C'est intéressant de savoir qu'on est d'accord ou qu'on n'est pas d'accord avec telle
orientation, mais c'est encore plus intéressant de nous dire comment vous le libelleriez, qu'est-ce
que vous y verriez comme amélioration. Donc je vous invite à faire cet effort-là si possible. 40
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Béliveau Proulx
Il y aura plusieurs façons, vous savez, le 27 mars, c'est la journée consacrée à l'audience, ce
qu'on appelle l'audience publique, la présentation des mémoires. Il y a plusieurs façons de
présenter un mémoire.
Il y a la façon plus traditionnelle, d'un document bien élaboré, bien documenté qu'on appelle 45
habituellement un mémoire, mais pour ceux et celles qui n'ont pas le temps ou qui souhaitent le
faire autrement, vous pouvez nous envoyer, au Conseil, une lettre, un courriel, je dirai pas un
téléphone, mais quand même, ça peut se faire de façon simple.
C'est pas nécessaire que ce soit un document élaboré, ça peut être sur un aspect. N'hésitez 50
pas à le faire, une petite lettre, un petit courriel, on va en tenir compte avec autant d'attention, je
vous l'assure. Ce qui m'importe, ce qui nous importe, c'est d'avoir une pluralité de points de vue.
Nous avons décidé, j'en ai pas parlé hier, parce que c'était pas décidé, mais nous l'avons
décidé ce matin, de dédoubler la séance d'audience publique du 27 mars, compte tenu de l'intérêt 55
que vous manifestez.
Donc le 27 mars, on vous reviendra avec les détails, mais essentiellement, il y aura une
séance en après-midi à treize heures trente (13 h 30). On va vous revenir avec les détails, mais
une séance en après-midi et une autre en soirée, ce qui va permettre, quand on dit de dédoubler, 60
dédoubler dans le temps, mais aussi la salle a quand même une capacité limitée bien qu'il y ait un
bon cinq cents (500) personnes, il y a cinq cents (500) places.
Oui, un dernier mot! On vous invite à vous inscrire, ceux qui veulent se présenter, ceux qui
veulent présenter un mémoire ou faire une présentation orale, faites-le avant le 15 mars. C'est 65
important pour nous, ne serait-ce que pour des raisons de logistique, puis aussi, c'est que nous
allons donner priorité de parole à ceux qui se seront inscrits.
Quelqu'un nous demandait hier, est-ce que vous allez laisser de la place à l'expression
spontanée, oui bien sûr, mais après ceux qui se sont inscrits et parlé. 70
Alors merci de votre attention. Bonne soirée, et je vous invite à entendre madame Dubé qui
veut vous dire quelques mots.
PAR L'ANIMATEUR: 75
Madame Dubé, un peu comme on a fait hier soir, je vous laisse la parole pour présenter
cette soirée.
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PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL: 80
Excusez-moi, j'ai oublié de vous dire quelque chose d'important! Je veux vous présenter
mes collaborateurs, mes collègues!
Je saisis l'occasion pour les remercier du temps qu'ils nous consacrent en nous faisant 85
bénéficier de leur expertise, je pense que c'est précieux, je les remercie beaucoup.
C'est madame Christine Cheyrou qui est la directrice du Musée des Ursulines à Québec,
Ann Mundy qui est la vice-présidente du Conseil du patrimoine, Denis Boucher qui est chargé de
projet au Conseil du patrimoine religieux du Québec et finalement, Serge Filion, urbaniste réputé. 90
Merci.
PAR L'ANIMATEUR:
Si vous me permettez, je vais apporter une précision concernant le site Web! C'est qu'il y a, 95
en allant sur le www.cpcq,gouv.qc.ca, vous avez un onglet précis où vous pouvez vous inscrire, si
j'ai bien compris. C'est là, en passant par ce site-là que vous trouvez toutes les informations
nécessaires pour le dépôt des mémoires, à l'onglet qui concerne le plan de conservation.
Alors sans plus tarder, madame Dubé, nous vous écoutons! 100
________________
MOT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
105
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Je veux simplement vous saluer, vous dire encore une fois donc le plaisir qu'on a à pouvoir
profiter de ce temps-là d'échanges avec les citoyens et les groupes préoccupés par l'avenir du site
patrimonial de Sillery. 110
J'espère que les illustrations qui vous sont données lors de ces présentations-là et les
échanges qui s'ensuivent donc vont vous permettre, comme le disait monsieur Lefebvre, de mieux
préparer, dans le fond, les interventions qui seront faites à la fin du mois du mars.
115
Ce soir, nous avons donc une soirée qui sera consacrée, je pense, à des thèmes qui sont
centraux et qui gravitent autour de tout ce qui a trait aux valeurs paysagères du site. On constate
donc depuis la semaine dernière, mais également depuis fort longtemps, dans les opinions qui
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sont exprimées publiquement, que ce sont des valeurs qui sont fortement ancrées dans les
préoccupations. 120
J'ai avec moi, tout comme hier, une solide équipe qui a non seulement contribué à la
préparation de ce plan, mais qui avait également contribué à la préparation du cadre de gestion.
Ce soir, la présentation initiale sera faite par Jérôme Hardy qui est urbaniste et qui est responsable
de toutes les questions qui touchent le paysage au ministère. 125
Et il sera appuyé par la suite, lors de la période des questions, par André Chouinard qui vous
a entretenu hier des questions relatives au bâti et au parcellaire et par Sylvain Lizotte qui est, je le
rappelle, coordonnateur de la production de l'ensemble des plans de conservation au Ministère.
130
Pour lancer la soirée, Sylvain va nous faire un bref rappel des principales caractéristiques qui
sont liées aux thèmes de la soirée.
________________
135
PRÉSENTATION DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Merci madame Dubé. En effet, je vais être très bref! La journée d'hier, j'ai rappelé les 140
valeurs principales, j'ai parlé des orientations, ce soir, on va aller directement à la question des
caractéristiques, afin d'appuyer la présentation de Jérôme qui va suivre.
Les caractéristiques, je vais vous présenter celles qui sont en lien direct avec les thèmes de
la soirée, à savoir les caractéristiques du réseau viaire, les caractéristiques des qualités visuelles 145
et, bien sûr, du cadre naturel, comme on l'a annoncé précédemment.
Donc je mets en rappel ici bien sûr la carte des limites du site patrimonial. Donc on a
effectivement chemin Saint-Louis, Grande Allée Ouest, rue De Laune, côte à Gignac et le fleuve,
ligne des basses eaux et le sommet de l'escarpement dans la partie est de notre site patrimonial. 150
Au niveau des caractéristiques du cadre naturel, quatre (4) points à rappeler très importants.
Effectivement, un relief accidenté formé de pointes de terre, bien sûr la plus importante, pointe à
Puiseaux qui découpe en fait le territoire en deux (2) parties, en deux (2) anses, deux (2) grandes
anses, l'anse de Sillery et l'anse Saint-Michel. 155
On a un territoire qui est constitué de trois (3) niveaux: une terrasse fluviale au niveau du
fleuve, un escarpement boisé et un sommet d'escarpement à faible déclivité, en fait c'est la partie
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où on se trouve ce soir, où on avait les grandes propriétés conventuelles, où on a les grandes
propriétés conventuelles et les anciennes villas. 160
Et bien sûr on parle d'un territoire fortement boisé. Et, dans le fond, des abords boisés
également pour le chemin du Foulon et le chemin Saint-Louis.
On a également un territoire qui se caractérise par bien sûr son caractère très verdoyant, 165
c'est une des caractéristiques importantes. On parle de cinquante-quatre hectares (54 ha)
d'espaces verts publics, donc je rappelle les principaux: Bois-de-Coulonge, Cataraqui, Samuel-
De Champlain, parc des Voiliers.
On a vingt-quatre hectares (24 ha) d'espaces verts qui sont accessibles non publics, c'est 170
des cimetières, mais ils sont quand même accessibles. En fait nos deux (2) grands cimetières,
Mount Hermon et Saint-Patrick, ce qui fait qu'on a un total ici de soixante-dix-huit hectares (78 ha)
sur les deux cent vingt-cinq hectares (225 ha), donc on parle d'à peu près trente-cinq pour cent
(35 %) du territoire qui est boisé et sans compter effectivement l'escarpement boisé et d'autres
secteurs qui sont boisés mais qui ne sont pas publics, par exemple les grandes propriétés 175
conventuelles.
Donc ici, on l'a vu sur la carte la semaine dernière, donc on voit effectivement la terrasse
fluviale, l'escarpement, le sommet de l'escarpement, les différents boisés et espaces verts qui
ponctuent le territoire et bien sûr la pointe à Puiseaux juste ici. 180
Si on continue au niveau du réseau viaire, en fait on a cinq (5) caractéristiques importantes à
signaler. La première, c'est les parcours directeurs, donc on a un parcours directeur qui est
vraiment dans notre territoire, on a le chemin du Foulon.
185
On a deux (2) parcours directeurs, chemin Saint-Louis, Grande Allée Ouest, qui bordent
notre territoire, en fait qui en constituent les limites nord, à savoir le chemin Saint-Louis et Grande
Allée Ouest.
En fait on a différents parcours d'implantation, des parcours d'implantation qui servent bien 190
sûr à implanter des maisons, de l'habitation.
Donc on a deux (2) secteurs plus importants, plus anciens, à savoir la côte de Sillery, donc le
secteur où il y a la côte de Sillery, où on a un noyau ouvrier. Et le chemin du Foulon qui servait à la
fois de parcours directeur et de parcours d'implantation où les premières habitations se sont 195
développées.
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On a également en fait des parcours de raccordement, à savoir des parcours qui
permettaient de passer du sommet de l'escarpement vers le pied de l'escarpement, rue De Laune
et côte à Gignac qui sont à nos deux (2) extrémités.
200
Et on a aussi une des caractéristiques de ce territoire-là des voies d'accès privées et semi-
privées sur les propriétés conventuelles, les grands domaines et dans les cimetières, ainsi que
d'anciennes charcottes, d'anciens sentiers qui ne sont plus forcément entretenus, mais qui sont
vraiment dans l'escarpement.
205
Et on parle également bien sûr de la présence de grands espaces libres dont des parcs et
cimetières.
Donc sur la carte, je parlais du chemin du Foulon ici, donc je parlais qui traverse
complètement le territoire, bien qu'à partir d'ici, bien sûr la limite remonte pour atteindre le sommet 210
de l'escarpement.
Nos deux (2) autres parcours ici, directeurs, Grande Allée Ouest et chemin Saint-Louis, je
parlais de la côte de Sillery ici, donc notre noyau ici plus ouvrier, et ici, le chemin du Foulon qui a le
double rôle de parcours directeur et de parcours d'implantation. 215
Autrement, on a d'autres parcours d'implantation plus récents dans des quartiers suburbains
comme ici, le Parc-Lemoine.
Pour les qualités visuelles, troisième volet de notre soirée, on a quelques éléments à 220
signaler. En fait, les qualités visuelles, on les divise en trois (3) parties principales, à savoir des
points d'observation, des endroits où on peut observer, des points de repère, des éléments qu'on
peut prendre comme repères dans le paysage pour s'orienter, qui peuvent être des points de
repère bâtis, des bâtiments notamment, mais également des points de repère naturels, et on a des
percées visuelles et panoramas, donc qui sont des ouvertures qui permettent d'observer. 225
Dans ce cas-ci, je pourrais vous les montrer sur la carte, ça va peut-être être plus parlant!
On a toute une série de points de repère bâtis qui ponctuent le parcours de Grande Allée
Ouest et du chemin Saint-Louis. Donc on parle des maisons des gardiens dans les grandes 230
propriétés, des cimetières, donc on avait ici Bois-de-Coulonge, ici Bagatelle qui est en fait une
petite propriété, mais qui ponctue le parcours. On a la maison d'accueil cimetière Saint-Patrick, la
même chose Mount Hermon et Cataraqui.
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On a des bâtiments forts, ici maison des Jésuites-de-Sillery, et bien sûr le point de repère 235
bâti principal qui est l'église Saint-Michel qui est vraiment le plus important, son clocher vraiment
domine le paysage d'un peu partout.
Quand je parlais des percées visuelles, donc on a percées visuelles et panoramas, on a un
certain nombre de percées visuelles qui s'ouvrent à partir du chemin Saint-Louis. 240
Pour ceux qui connaissent bien le cadre de gestion qui avait été publié en 2010, vous allez
remarquer que ces percées visuelles là sont intégralement reprises du cadre de gestion auxquelles
on a ajouté de nouvelles percées visuelles qui avaient pas été considérées à l'époque.
245
Par exemple ici, au bout de la rue du Cardinal-Persico une percée visuelle qui s'ouvre
vraiment sur les grandes prairies à l'intérieur du territoire qui sont très intéressantes.
Puis on a également toute la question ici des vues qu'on peut avoir à partir de la promenade
Samuel-De Champlain vers l'escarpement boisé. 250
Autre point important à signaler au niveau des points de repère, j'ai parlé de l'église ici, un
point de repère bâti, sûrement le point de repère le plus important, mais il y a toute la question de
l'escarpement boisé qui est un point de repère naturel, une barrière naturelle qui est très
importante. 255
On en a beaucoup discuté hier, par exemple la question de justifier le fait que l'on ne veuille
pas privilégier de constructions qui dépassent le sommet, en fait les arbres du sommet de
l'escarpement, pour garder ce point de repère intact, pour qu'on continue à le voir, comme on le
voit sur la vue ici, dans le fond, la seule chose qui interrompt comme ça la vue, c'est le clocher de 260
l'église.
C'est ce qui termine ma présentation sommaire, et je vais passer la parole à monsieur Hardy
pour parler plus précisément des orientations qui découlent de ces caractéristiques.
265
________________
PRÉSENTATION DU MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
PAR M. JÉRÔME HARDY: 270
Bonjour. Dans la présentation qui va suivre, on va aborder le cadre naturel, le réseau viaire
et les qualités visuelles dans l'ordre.
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Donc tout d'abord, commençons par le cadre naturel! Donc l'orientation générale concernant 275
le cadre naturel, c'est évidemment de préserver ses caractéristiques historiques.
Le cadre naturel, c'est subdivisé en trois (3) éléments, comme dans le projet de plan de
conservation, c'est-à-dire la topographie, l'hydrographie et le couvert végétal.
280
Donc si on commence par le couvert végétal! Les orientations particulières visent dans
l'ensemble à maintenir le caractère paysager historique du site patrimonial qui sont composés
notamment des grands espaces aménagés comme les parterres, les clairières, les talus gazonnés,
composés également d'une continuité de boisés, d'alignements d'arbres, du caractère naturel de
l'escarpement et de boisés d'arbres matures. 285
Donc privilégier la protection des grands espaces, ça signifie par exemple, pour les grandes
propriétés, de préserver les espaces non construits entre l'escarpement et les bâtiments qui sont
situés au sommet près de l'escarpement.
290
Comme ici, juste derrière nous, le monastère des Pères Augustins de l'Assomption! Donc
dans ce cas-ci, le bâtiment est orienté vers le fleuve, donc il importe de respecter son implantation
historique en maintenant l'espace libre entre le bâtiment de ce dernier et l'escarpement.
Les grands espaces sont encadrés par une série boisée d'alignements d'arbres. Donc dans 295
le fond, la continuité des boisés, c'est une caractéristique évidente du site patrimonial de Sillery,
que ce soit le long de l'axe du chemin Saint-Louis ici ou la falaise boisée, et au pied de la falaise le
chemin du Foulon, on a un autre axe boisé qui fait tout le long.
Également, on a sur les propriétés une continuité de boisés qui traversent certaines 300
propriétés et des alignements d'arbres.
Donc les interventions qui affecteraient cette continuité-là du couvert végétal ne seraient
donc pas favorisées.
305
La présence d'alignements d'arbres n'est pas nouvelle sur les grandes propriétés. Par
exemple à l'époque du couvent des Religieuses de Jésus-Marie, on a une photo ici à gauche, donc
qui a précédé le collège actuel qu'on voit à droite au fond de l'allée, il y avait justement une allée
d'accès bordée d'arbres et de végétation.
310
Donc le maintien des alignements d'arbres est privilégié justement, advenant par exemple
une modification au chemin d'accès.
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Dans le même esprit, la continuité du caractère paysager historique peut se faire par la
plantation de nouveaux alignements d'arbres. Ici, on a des arbres qui ont été plantés assez 315
récemment le long de l'allée d'accès qui mène à la maison Michel-Sarrazin et au stationnement du
domaine Cataraqui. Donc ça contribue dans le fond à perpétuer l'esprit pittoresque des grands
domaines d'autrefois et aussi à maintenir la continuité du couvert végétal. Donc c'est une
intervention positive.
320
Jusqu'à aujourd'hui, l'escarpement a su conserver son caractère naturel. Donc la majorité
de l'escarpement est végétalisée, comme on le voit ici sur les deux (2) images, une plus ancienne.
Donc il y a certaines sections évidemment qui présentent des affleurements rocheux, donc il
importe de maintenir le caractère naturel de cet escarpement-là.
325
Évidemment, la pente abrupte de la falaise limite les possibilités de construction, mais il
pourrait y avoir des propositions d'aménagement au pied de la falaise ou au sommet, donc il
faudrait justement tenir compte de cette orientation-là dans l'analyse des projets.
Les boisés ou les groupements d'arbres matures font partie des caractéristiques historiques 330
du couvert végétal également. Donc il y a une orientation dans le projet de plan de conservation
qui vise justement à leur préservation.
Les principales espèces à considérer sont les espèces d'arbres indigènes ou plantés
anciennement. Donc les deux (2) espèces qui dominent généralement les couverts boisés sont 335
l'érable à sucre et le chêne rouge, mais on retrouve également le frêne d'Amérique, le frêne rouge,
l'orme d'Amérique, l'hêtre à grandes feuilles, l'ostryer de Virginie, etc. Les espèces sont citées
justement dans le projet de plan de conservation.
Donc lorsqu'il y aura des coupes d'arbres qui seraient nécessaires, donc par exemple si des 340
arbres sont malades ou ont été endommagés, il est proposé de remplacer les arbres coupés par
des essences forestières indigènes ou compatibles avec les caractéristiques historiques justement
des boisés. Par exemple, une plantation de haie de cèdres sur les grandes propriétés ne serait
pas nécessairement appropriée; par contre, dans les secteurs de développement de banlieue,
justement ce type de plantation là pourrait être acceptable selon le contexte. 345
Donc en somme, lorsqu'on regarde globalement le couvert végétal du site patrimonial, on
regarde qu'il y a une dominance de boisés, une dominance du couvert végétal c'est-à-dire par
rapport au cadre bâti, en termes d'occupation de l'espace.
350
Donc cette mosaïque-là d'espaces ouverts et de boisés n'est pas aléatoire, en fait elle
résulte d'occupations antérieures et successives, donc sous le Régime français au XVIIIe siècle,
avec les barons du bois au XIXe et ensuite, avec les congrégations religieuses au XXe.
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Donc le caractère paysager historique et pittoresque provient surtout du XIXe siècle
évidemment, celui à l'époque des barons du bois. Donc on voit sur cette carte-là de 1867, une 355
carte de Sitwell, plusieurs éléments du système d'aménagement des propriétés qui étaient
occupées par les villas et qui ont laissé leurs traces dans l'occupation de l'espace.
Donc on aperçoit déjà, à cette époque-là, des alignements d'arbres le long des voies comme
le chemin Saint-Louis ou entre les propriétés, le long des lignes de lots, une certaine alternance de 360
boisés et de prés également, une continuité des boisés qui traversent certaines propriétés. On
commence à remarquer cette caractéristique-là.
Et la localisation de boisés entre le chemin principal, c'est-à-dire le chemin Saint-Louis à
l'époque, et les villas. Donc souvent, il y a des écrans boisés pour isoler visuellement les 365
domaines du domaine public.
Donc on aperçoit aussi la présence de grands espaces, des champs, mais aussi des grands
parterres, des dégagements visuels devant les villas. Donc on a la villa Beauvoir, on a la villa
Cataraqui ici et le domaine Benmore, donc des dégagements visuels devant les villas qui sont 370
orientées face au fleuve.
Bref, la préservation du caractère historique du couvert végétal signifie, dans le cadre des
orientations proposées, de s'assurer que la lecture de ce système d'aménagement là soit encore
possible, malgré les interventions. 375
Donc évidemment, le caractère paysager évolue, les boisés sont pas nécessairement aux
mêmes endroits qu'ils étaient à l'époque, mais l'objectif n'est pas de reproduire les aménagements
d'origine, mais plutôt de maintenir l'esprit des grands domaines d'autrefois.
380
Donc pour y parvenir, il faut considérer plusieurs éléments en relation les uns avec les
autres, notamment les grands parterres, les boisés et les aménagements paysagers pittoresques
qui sont constitués de jardins, d'allées sinueuses, de bordées d'arbres, de monuments, etc.
Donc ces éléments paysagers là sont souvent en relation étroite avec le mode d'implantation 385
des bâtiments. Donc on a ici par exemple la villa Cataraqui qui est l'exemple par excellence.
Donc les villas étaient implantées au centre de la parcelle, les bâtiments secondaires étaient
localisés à l'arrière, donc à l'arrière évidemment parce que la façade est tournée vers le fleuve, et
les grands parterres justement entre l'escarpement et le bâtiment principal. 390
Puis les boisés encadraient les propriétés dans leur ensemble. Donc ça, c'est la logique
générale des grands domaines.
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La protection des caractéristiques historiques du cadre naturel implique également le respect
de la topographie du site patrimonial, l'intégrité de l'escarpement et la mise en valeur des 395
affleurements rocheux.
Donc les remaniements du sol et les nivellements, ce qu'on appelle les remblais et les
déblais qui modifient, dans le fond, le relief, sont pas privilégiés. En fait, pour effectuer des travaux
de construction ou d'aménagement qui respectent la topographie du territoire, les interventions 400
minimales sont toujours recommandées.
Donc vous avez ici deux (2) bons exemples! À gauche, un exemple d'aménagement
d'entrée de voitures qui épouse le relief, sans qu'il y ait de muret de remblais par exemple ou
d'aménagement additionnel. Et à droite, vous avez le couvent des Sœurs de Sainte-Jeanne-d'Arc 405
où il y a un aménagement de plateaux que l'on voit un peu ici, donc un aménagement de plateaux
qui se succèdent avec des talus qui sont aménagés sobrement, donc il y a une série de
belvédères. C'est un bon exemple aussi.
Donc dans le cadre d'une nouvelle construction, les remaniements de sol et les nivellements 410
qui modifient le relief sont également à éviter. Ici, on a un exemple à l'extérieur du site patrimonial
de Sillery, c'est à l'Île-d'Orléans, mais on voit que la pente naturelle du terrain a été préservée,
malgré l'implantation du bâtiment. Donc la façade arrière a évidemment un sous-sol qui est
dégagé par rapport à la façade avant.
415
Privilégier la protection de l'intégrité de l'escarpement, ça signifie par exemple de protéger et
de mettre en valeur les affleurements rocheux qui sont surtout présents à la pointe à Puiseaux.
Donc advenant des interventions comme la réfection de la côte de Sillery, par exemple, bien,
une attention particulière serait portée sur le maintien de l'intégrité justement de l'escarpement, ce 420
qui pourrait vouloir dire d'éviter des interventions dommageables comme de gruger dans la falaise,
par exemple, ou d'avoir des systèmes de soutènement qui camoufleraient l'aspect naturel des
affleurements, du roc en fait, les affleurements rocheux.
Donc ici, on a un exemple où l'intégrité de l'escarpement a été maintenue, ça se trouve à 425
être sur le boulevard Champlain, juste en dessous de la Citadelle de Québec. Donc évidemment
ici, pour éviter les éboulis, il y a un muret qui a été construit plutôt que d'avoir un grillage ou un filet
à même le roc justement, donc le muret de pierre de taille qui est dans les mêmes tons justement,
ça rime bien avec l'affleurement rocheux de la falaise.
430
Le troisième et le dernier volet du cadre naturel, c'est l'hydrographie. Donc les orientations
qui consistent à favoriser la préservation et la mise en valeur des anses et des berges actuelles et
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Béliveau Proulx
à mettre en valeur les traces des anciens ruisseaux, des anciennes anses et berges par leur
évocation.
435
Donc les ruisseaux qui sont aujourd'hui pratiquement tous canalisés ou asséchés, sauf le
ruisseau qui est à l'extrémité ici, le ruisseau Saint-Denys qui est à l'extrémité du Bois-de-Coulonge,
les anciens ruisseaux sont, de gauche à droite, le ruisseau Monceaux qui traverse la côte à
Gignac, le ruisseau Saint-Joseph, donc les deux (2) étaient anciennement sur le domaine
Kilmarnock, et le ruisseau Samos et Belleborne ici qui entourent aujourd'hui le cimetière Saint-440
Patrick, qui délimitaient à l'époque les terres de Samos et de Belleborne sous le Régime français.
Donc dans le site patrimonial, il y a aussi deux (2) anses, celle de Sillery qui est ici à l'ouest
de la pointe à Puiseaux, et l'anse à Michel à l'est, tout juste ici.
445
Donc les aménagements de la promenade Samuel-De Champlain qui contribuent à mettre
en valeur l'hydrographie du site patrimonial, notamment l'anse de Sillery entre la pointe à Puiseaux
et le quai des Cageux, évidemment c'est la promenade Samuel-De Champlain qui est assez
exemplaire. Donc le sentier qui est aménagé en bordure du littoral, avec des espaces de repos, du
mobilier urbain approprié, contribue justement à la mise en valeur des lieux. 450
La mise en valeur peut aussi inclure des rappels de l'histoire du site, donc l'aménagement de
placettes perpendiculaires que l'on retrouve ici, perpendiculaires au rivage sur la promenade, ça
évoque les anciens quais de Sillery. Puis l'aménagement des petits talus gazonnés que l'on voit
évoquent les vagues qui rappellent les anciennes limites des berges qui étaient autrefois plus loin. 455
Un autre exemple ici à l'extérieur du site patrimonial de Sillery, c'est dans le Vieux-Montréal.
Donc l'évocation des cours d'eau, des ruisseaux, à même les aménagements d'espaces publics,
c'est aussi un exemple.
460
Donc c'est dans un contexte plus urbain évidemment, mais pour l'idée, ici c'est la rivière
Saint-Pierre qui autrefois parcourait cet espace-là, donc il y a un bout de trottoir qui a été aménagé
sur son parcours justement. Ça a longtemps été un stationnement, donc dans les années 98-99, il
y a eu un aménagement d'un espace public.
465
Il y a d'autres trottoirs aussi qui traversent la place que l'on peut voir ici de différents
matériaux, bois, pierre et béton, donc pour rappeler les liens historiques entre les bâtiments qui
ceinturent la place, les liens entre la ville, les faubourgs et le fleuve. Donc c'est la place d'Youville,
pour ceux qui connaissent l'endroit.
470
Maintenant, le réseau viaire! Donc les orientations générales sont de favoriser la
conservation et la mise en valeur des caractéristiques historiques du réseau viaire; privilégier le
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Béliveau Proulx
respect de la configuration historique aussi de ce réseau et de son rôle dans la structuration de
l’espace.
475
Donc concrètement, les orientations visent à conserver et à mettre en valeur les
caractéristiques historiques justement des différentes voies de circulation, donc que ce soit la
sinuosité des tracés, que ce soit l'alternance de boisés et de clairières qui bordent certains types
de voies, de tracés, l'ambiance bucolique aussi de certains parcours, le respect du tracé d'origine,
la hiérarchie des voies et leurs proportions selon le type de voies et le respect du relief naturel qui 480
est emprunté par les voies de circulation.
Donc la sinuosité, c'est une caractéristique des parcours directeurs aussi appelés parcours
fondateurs ou parcours mères, donc c'est les voies de circulation, les premières voies de
circulation dans le fond qui traversent un territoire et qui relient les premiers lieux d'occupation. 485
Donc ici à Sillery, on a les deux (2) plus vieux tracés qui sont le chemin Saint-Louis à gauche
et le chemin du Foulon à droite, donc qui épousaient le relief, qui contournaient les obstacles
naturels, c'est justement ce qui explique leur sinuosité.
490
Donc des interventions de redressement de ces voies iraient à l'encontre, si on veut, de la
conservation du tracé de ces voies.
Il y a certains parcours qui ont un caractère particulier, comme le chemin Saint-Louis
évidemment, qui est majoritairement boisé sur ses abords, on le voit ici, mais qui présente à 495
certains endroits une alternance de clairières, des anciens champs et des boisés à d'autres
endroits, donc surtout au niveau de l'entrée des anciens grands domaines.
Comme on a ici, l'entrée du domaine Benmore qui est boisé justement; on a le domaine
Cataraqui avec la maison du gardien qui est un peu plus loin ici, la maison d'accueil. 500
Donc ces ouvertures permettent de voir la succession de grandes propriétés et permettent
aussi d'apprécier davantage le couvert végétal dans son ensemble.
Puis les interventions sur le côté sud justement du chemin Saint-Louis, ce qui se trouve dans 505
le site patrimonial, devraient notamment être analysées en fonction du maintien de cette
caractéristique-là d'alternance et de boisés lorsque ça se trouve dans des secteurs comme ceux-
là.
On retrouve aussi une ambiance bucolique sur plusieurs tracés en fait, par une végétation 510
qui encadre les voies, par l'étroitesse de ces voies et aussi par leur simplicité d'aménagement.
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Béliveau Proulx
Donc une attention particulière à ces facteurs qui contribuent justement à donner cette ambiance
bucolique là est aussi à considérer avant d'intervenir sur les tracés ou sur leurs abords.
Donc ici, on a l'avenue De Laune à gauche, un parcours de raccordement, et le chemin 515
d'accès privé d'une résidence sur le chemin Saint-Louis ici à droite.
Donc le respect des tracés d'origine des voies de circulation contribue aussi au caractère
pittoresque des voies comme des chemins d'accès aux domaines, des ensembles conventuels et
aussi dans les cimetières. 520
Donc on a ici, le cimetière Mount Hermon avec ses chemins sinueux bordés d'arbres qui est
ouvert en 1849 et qui est aménagé en s'inspirant du mouvement rural ou naturaliste. Donc on voit
aussi l'ancienne avenue de l'Assomption qui est juste ici, donc qui est située derrière nous ici, entre
les Pères Augustins de l'Assomption et les Sœurs de Sainte-Jeanne-d'Arc qui sont environ ici. 525
Justement, cette voie-là est toujours présente à son emplacement initial, malgré que le lien,
la charcotte en fait qui reliait le noyau de Bergerville, le noyau ouvrier au chantier naval en bas ici,
est disparu, en fait.
530
Donc justement, une intervention, le respect du tracé d'origine impliquerait par exemple de
conserver l'axe de cette voie-là lors de toute intervention.
Donc selon leur type et leur âge, les caractéristiques des voies diffèrent. La largeur de la
voie et son encadrement bâti ne sont pas les mêmes sur un parcours d'implantation dans le 535
faubourg Saint-Michel qu'on voit à gauche ici sur la rue Thomas ou sur un parcours de
raccordement, comme à droite, ici, sur la côte à Gignac.
De plus, les caractéristiques du site entrent en ligne de compte comme le relief. Donc le
tracé doit serpenter justement pour diminuer la pente à franchir, et le bâti doit s'adapter le long du 540
tracé. Donc on voit ici le bâti qui s'adapte en escalier.
Donc si une nouvelle voie qui est projetée aussi, il est privilégié de respecter le relief naturel
des voies existantes ainsi que leurs caractéristiques, la largeur, marges de recul, encadrement bâti,
selon le secteur et selon le type de voies. 545
Donc cela dit, comme c'est mentionné aussi dans le projet de plan de conservation, il est pas
favorisé d'aménager de nouvelles voies publiques, sauf pour parachever le réseau viaire existant.
Donc ça, ça signifie pour désenclaver par exemple de façon exceptionnelle les secteurs qui 550
sont composés de cul-de-sac, donc pour favoriser et améliorer la perméabilité de la trame.
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Béliveau Proulx
Donc les orientations générales ici par rapport aux qualités visuelles maintenant sont de
protéger les caractéristiques historiques des qualités visuelles du site patrimonial, lesquelles
contribuent notamment au caractère pittoresque et paysager du territoire, et favoriser
l'enfouissement des réseaux d'utilités publiques aériens. 555
Donc c'est une orientation qui se retrouve dans les orientations générales, parce que ça
s'applique à l'ensemble du territoire tout simplement.
Donc les qualités visuelles du site patrimonial peuvent être notamment perçues à partir des 560
points d’observation des percées visuelles et des panoramas et qui tiennent compte aussi dans le
fond des points de repère naturels et bâtis.
Donc la protection et la mise en valeur impliquent un contrôle visuel de ces éléments lors de
l'analyse d'un projet. 565
La protection des différents points d'observation et leurs accès permet de profiter des vues
qu'ils offrent sur les éléments naturels caractéristiques du site patrimonial, soit la terrasse fluviale,
les anses, la pointe à Puiseaux, l'escarpement boisé. Donc ces endroits peuvent aussi permettre
d'avoir suffisamment de recul pour saisir des vues d'ensemble des panoramas, être en mesure 570
d'apprécier la silhouette urbaine.
Donc ici, on voit le belvédère devant l'église Saint-Michel qui a récemment été réaménagé
pour favoriser un meilleur accès et mettre en valeur, dans le fond, ce point d'observation là.
575
Donc à l'époque, les points d'observation pouvaient aussi être des espaces utilitaires comme
les quais qu'on voit ici, qui est Frontenac justement au pied de la pointe à Puiseaux.
Donc le principal point de repère naturel, c'est la pointe à Puiseaux qui s'avance vers la
droite et la cime des arbres de l'escarpement et de son sommet que l'on voit très bien à partir de la 580
promenade Samuel-De Champlain.
Donc favoriser la protection et la mise en valeur des points de repère naturels, ça implique
notamment d'éviter toute construction qui dépasserait en hauteur la cime des arbres que l'on voit
ici. Des panoramas, les percées visuelles qui s'ouvrent sur l'escarpement boisé sont également à 585
conserver.
Donc sur l'image qui est ici, on remarque que le bâti prédomine pas. En fait, dans la
silhouette urbaine, hormis le clocher de l'église Saint-Michel donc qui est un point de repère bâti
d'importance, donc il convient aussi de privilégier la protection des vues vers le clocher, vers 590
l'église.
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Béliveau Proulx
Il y a d'autres points de repère bâtis aussi dans le site patrimonial, notamment le long du
chemin Saint-Louis avec des pavillons d'entrée des grandes propriétés, des anciens grands
domaines et des cimetières, les maisons d'accueil. Comme l'image de gauche ici. La maison des
Jésuites qui est au centre, donc qui est un principal repère historique sur le chemin du Foulon. Et 595
les petits clochers, les campaniles qu'on retrouve sur les chapelles des ensembles conventuels. Ici
à droite, vous avez l'ancienne école sur la pointe à Puiseaux.
Donc voici un exemple de protection d'une percée visuelle sur un élément repère dans le site
patrimonial de Montréal! Le dôme du Marché Bonsecours qui est un repère historique bâti 600
important dans le Vieux-Montréal se trouve ici, donc on avait un projet de construction sur la rue Le
Royer qui est juste ici. Je sais pas si vous voyez bien, mais il y a la place Jacques-Cartier juste ici,
la rue Notre-Dame Est, la mairie de Montréal se trouve ici.
Donc il y avait un projet de construction sur la rue Le Royer qui risquait de faire disparaître 605
une percée visuelle sur cet élément-là que l'on peut voir d'un peu partout. Donc le projet pouvait
atteindre sept (7) étages selon la réglementation municipale, mais pour préserver la vue historique
sur le dôme du Marché Bonsecours, depuis la jonction de la place Jacques-Cartier et de la rue
Notre-Dame Est, le Ministère a exigé une diminution de hauteur de deux (2) étages du bâtiment,
qui fait donc qu'on peut toujours percevoir le dôme du Marché de cet endroit. 610
Dans la côte de Sillery, la conservation des percées visuelles, ça implique par exemple de
limiter les obstructions visuelles aux abords de la voie. Donc ici à gauche.
Et un autre exemple sur l'ancienne propriété de la Fédération des Augustines, bon ici, il y a 615
des nouveaux bâtiments ou des agrandissements qui sont proposés, les constructions devraient se
faire de façon perpendiculaire au chemin Saint-Louis et à l'escarpement et ce, pour justement
préserver les percées visuelles qui sont situées depuis le chemin Saint-Louis de part et d'autre du
bâtiment.
620
La protection des percées visuelles signifie aussi d'éviter l'ajout d'obstructions visuelles sur
les grandes propriétés aux abords du chemin Saint-Louis, telles que des clôtures, des haies, des
ouvrages de terrassement.
Donc ici, le grand espace qui est situé à côté du Collège Jésus-Marie permet de voir la rive 625
sud depuis le chemin Saint-Louis. La clôture basse est ajourée et permet aussi de maintenir la
percée visuelle et permet de saisir l'étendue des grands domaines d'autrefois sur le sommet de
l'escarpement.
Donc ça complète les exemples et c'est un bref survol des orientations pour vous permettre 630
de comprendre un peu leur application.
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Béliveau Proulx
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Hardy, merci. La parole est donc à vous et je vous propose une règle du jeu toute
simple, un peu comme hier soir! 635
Il y aura des préposés du Conseil du patrimoine qui seront tout près de chacun des deux (2)
micros pour prendre vos noms, et je vous appellerai au fur et à mesure pour que vous puissiez
vous présenter. Alors c'est aussi simple que cela.
640
Idéalement, j'aimerais bien qu'on travaille à partir du feuillet que vous avez reçu ce soir, c'est-
à-dire ce dont vous venez d'entendre parler. Alors voilà! Je suis prêt à vous entendre, si vous
avez des questions, ne vous gênez pas.
Je vais y aller avec le micro 2 ce soir! Ne pas oublier de vous identifier à chaque intervention 645
s'il vous plaît, merci.
________________
PÉRIODE DE QUESTIONS ET D'ÉCHANGES 650
JOHANNE ELSENER
PAR Mme JOHANNE ELSENER:
Johanne Elsener, présidente de Québec Arbres et résidente de la Pointe-Sainte-Foy. Ma 655
question porte sur les percées visuelles.
Vous semblez avoir fait l'inventaire des percées visuelles à partir du réseau routier, donc à
partir du chemin Saint-Louis et à partir du boulevard Champlain. On sait que la Commission de la
Capitale-Nationale projette un sentier, le sentier de la Falaise donc, qui devrait longer – on n'a 660
jamais vu le parcours exact – mais qui devrait longer la falaise en haut.
Il n'y a pas de percées visuelles à partir de ce futur sentier là, soit vers les villas, vers les
édifices conventuels ou des percées d'est en ouest qui pourraient être vues à partir de ce sentier-
là? 665
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
En fait, sur la carte des qualités visuelles que j'avais présentée au tout début de ma
présentation, on avait en effet inclus des percées visuelles à partir du sommet de l'escarpement, 670
donc où pourrait être situé le parcours, en fait le parc linéaire.
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
C'est certain qu'on a quand même limité, parce qu'il faut quand même se dire que c'est des
propriétés privées, ces espaces-là, donc c'est sûr que c'est quand même délicat d'aller inclure une
percée visuelle directement sur une propriété privée.
675
Donc on a inclus, ici vous les voyez, une série de percées visuelles comme ça, il y a pas de
points d'observation, étant donné que ce n'est pas des endroits publics, c'est quand même privé,
mais on en a quand même mis étant donné qu'on sait que c'est quand même des endroits où on
offre une vue intéressante.
680
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
En fait, si je peux me permettre d'ajouter quelque chose! C'est un principe de base qui nous
a guidé, évidemment toutes les percées qui sont énumérées dans le guide se font à partir
d'endroits publics. 685
S'il advenait la création d'un parc ou de tout autre espace public, rien n'empêche donc de
refaire l'exercice à partir de ces nouveaux endroits publics là.
PAR Mme JOHANNE ELSENER: 690
Donc à partir du moment où il y aura le sentier de la Falaise, vous allez refaire l'exercice à
partir de ce sentier-là qui va être public?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 695
Bien oui, absolument.
PAR Mme JOHANNE ELSENER:
700
Parfait.
PAR L'ANIMATEUR:
Merci. Monsieur Bonnette. 705
________________
710
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Béliveau Proulx
MICHEL BONNETTE
PAR M. MICHEL BONNETTE:
715
Merci. Michel Bonnette, citoyen engagé dans la conservation de notre patrimoine. Je
voudrais vous féliciter, messieurs et mesdames du ministère pour la qualité de votre étude. Vous
comprenez très très bien, et ça paraît dans le document, les enjeux de la conservation de cet
ensemble très important et énorme, en fait il faut le reconnaître, c'est un territoire incroyable.
720
Mais il y a quelque chose que j'arrive pas à comprendre franchement, honnêtement je suis
complètement déconcerté devant ce document et devant les présentations que vous nous faites.
C'est qu'en 1964, il y a des gens qui ont une vision extraordinaire, qui ont été pas mal plus
visionnaires qu'on l'est aujourd'hui, je pense, et qui ont reconnu qu'il y avait là un trésor national, et 725
ils l'ont fait reconnaître par le gouvernement du Québec comme trésor national, de sorte que ce
territoire appartient, d'une certaine façon, à l'héritage de tous les Québécois.
Donc le Ministère s'est rendu par le fait même responsable de sa conservation, bien sûr c'est
un exercice qui se fait avec la population, et on le fait ici ce soir avec la Municipalité, avec les 730
organismes qui sont concernés, et c'est une activité qui se pratique depuis déjà une bonne
quarantaine d'années. Il y a pas seulement à Amos, je crois que vous avez dit hier, mais dans
plusieurs endroits dont à Québec même, l'Arrondissement historique de Québec a été fait, géré par
la Ville de Québec dans le cadre des ententes avec le ministère de la Culture, donc c'était vraiment
une délégation de pouvoirs. 735
Alors il y a donc une responsabilité, à mon avis, qui incombe au ministère de la Culture, qui
devrait d'entrée de jeu dans son document dire, c'est un trésor national et il n'y a pas un pouce
carré de ce territoire qui va disparaître pour des fins autres que des fins patrimoniales, à moins que
ce soit justifié, pour des raisons de sécurité, de salubrité ou je ne sais quoi, mais des raisons de 740
force majeure.
Actuellement, votre document est rédigé de telle manière qu'il laisse croire que vous êtes en
mesure de gérer ça de façon extraordinaire, alors que dans le fond, tout le projet de
développement est dans les mains des autres. Et vous autres, là, une fois que les autres vont 745
avoir décidé de ce qui se passe, bien, vous allez décider si la couleur de la porte est correcte ou si
l'arbre est à la bonne place ou pas à la bonne place.
Je regrette, là, mais c'est pas ça votre responsabilité. Votre responsabilité, c'est d'assurer la
conservation de ce territoire dans son intégrité et dans son authenticité. 750
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Béliveau Proulx
On devrait plus être obligé de se questionner aujourd'hui sur ce qu'on fait et ce qui va se
passer là-dessus, pas plus qu'on a à se questionner aujourd'hui sur ce qui va se passer avec les
plaines d'Abraham. Les plaines d'Abraham quand elles ont été décrétées parc national, elles
appartenaient pas au gouvernement du Canada. On a reconnu la valeur patrimoniale de ce site, 755
on a décidé d'en faire un parc national et on a trouvé les fonds pour l'acquérir et aujourd'hui, il y a
une gestion, et ça passe même pas dans l'esprit de qui que ce soit qu'il pourrait y avoir un bâtiment
qui viendrait s'implanter au milieu de ce site-là.
La même chose pour le domaine Maizerets, les plaines d'Abraham de Limoilou! Il y a 760
personne qui penserait qu'il y a quelqu'un – ça appartenait pourtant au Séminaire, la Ville l'a acquis
et en a fait un parc merveilleux. Aujourd'hui, c'est formidable, ça appartient à tout le monde, et en
particulier aux gens de Limoilou.
Alors moi, je réclame, je réclame que le Ministère joue son rôle et se porte garant devant 765
toute la communauté nationale de la préservation de ce site et qu'il prenne les mesures pour
empêcher que qui que ce soit, et la Ville de Québec au premier chef, vienne jouer là-dedans. Aïe,
il faut pas que ce soit la queue qui fasse branler le chien.
Alors je demande que le document soit modifié de manière à ce que d'entrée de jeu ce soit 770
clair, que c'est un site du patrimoine, puis que le Ministère va s'en porter garant, puis qu'il y aura
rien qui va se passer là-dedans à moins que ce soit absolument incontournable. Merci.
PAR L'ANIMATEUR:
775
Quelqu'un veut intervenir? Madame Dubé.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Je pense, monsieur Bonnette, que vous avez très bien compris l'esprit de la Loi sur le 780
patrimoine, vous avez très bien compris le mode de gestion qui est appliqué par le Ministère dans
les sites patrimoniaux d'importance nationale.
On a douze (12) sites au Québec qui sont gérés de la même façon que celui de Sillery.
Évidemment, ce que vous proposez est tout à fait légitime, c'est une autre façon d'appréhender la 785
protection, mais le choix qui a été fait par le législateur, c'est d'encadrer les interventions sur les
propriétés privées.
Alors on n'a pas acheté le Vieux-Québec au complet, alors on travaille avec les propriétaires
des terrains, des maisons dans le Vieux-Québec. On n'a pas acheté le Vieux-Montréal au complet. 790
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
Évidemment, ce que vous proposez comme projet, c'est un projet intéressant, ça relève d'un
choix politique qui va bien au-delà d'un plan de conservation qui, par ailleurs, serait nécessaire,
même si un parc était constitué, parce que le site est plus grand que l'ensemble des propriétés, et
les autres caractéristiques qu'on veut protéger, on va devoir continuer à les surveiller, donc le 795
développement dans les noyaux villageois, la protection des valeurs architecturales, la protection
des valeurs paysagères le long du chemin Saint-Louis, qu'il y ait parc ou pas.
Alors on parle de deux (2) choses ici, mais vous avez bien compris la dynamique en place, je
pense. 800
Peut-être une autre précision! Il y a jamais eu de délégation de pouvoirs avec la Ville de
Québec. Vous avez mentionné ça au début de votre intervention.
Donc il y a eu une entente de développement culturel entre le Ministère et la Ville de 805
Québec, c'est une entente qui comporte plusieurs volets, certains volets qui s'intéressent au
patrimoine, d'autres aux arts de la scène, d'autres à l'accessibilité d'activités culturelles, de loisirs,
etc.
Donc il n'y a jamais eu de délégation de gestion en patrimoine à la Ville de Québec. 810
PAR L'ANIMATEUR:
Madame Trudel.
815
________________
CHRISTIANE TRUDEL
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL: 820
Bonsoir, Christiane Trudel. Donc je voudrais remercier et féliciter monsieur Lefebvre pour
l'ajout de temps pour le 27 mars, parce que je pense que vous vous êtes aperçus, avec les
demandes, les gens de Sillery et d'ailleurs – bien je sais pas s'ils aiment les consultations, mais ils
sont prêts à s'exprimer. 825
Moi, j'aurais deux (2) points. Je sors, j'ai passé ma journée avec l'arbre urbain aujourd'hui,
l'arbre dans les milieux urbains, puis là, il a été beaucoup question du frêne et de l'agrile.
Est-ce que dans l'arrondissement historique, c'est qui qui va prendre soin des frênes qui vont 830
être sur les lieux? Est-ce qu'on a prévu ça? Parce que d'après moi, on a quelques frênes dans
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
l'arrondissement historique, et Montréal a déjà un plan d'action, Québec a pas de l'air tout à fait à
en avoir un, mais pour l'arrondissement historique, s'il va y avoir un plan d'action.
Et ma deuxième question – je sais pas si j'attends une réponse pour ça? 835
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD:
Je peux peut-être répondre. Pour ce qui concerne l'agrile du frêne, c'est sûr que je pense
que la responsabilité relève des propriétaires, chaque propriétaire doit être attentif à cette maladie-840
là qui peut affecter les frênes.
Je pense que cette problématique-là, les gens du Service des parcs à Montréal, pour ce qui
est du Mont-Royal, sont très sensibles. Donc c'est une de nos préoccupations en ce qui concerne
le site patrimonial du Mont-Royal. 845
Donc c'est sûr que je pense qu'il faut que tout le monde fasse preuve de vigilance
concernant cette maladie-là qui peut attaquer les frênes.
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL: 850
Ça fait que finalement, pour nous, ce sera pas une préoccupation nationale, mais ça va être
plus une préoccupation des gens, c'est ça?
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD: 855
Oui. Bien en fait…
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL:
860
Disons pour le domaine Cataraqui, il y a déjà un spécialiste, on sait que ça, ça va être bien
suivi, mais pour le restant, qu'il y ait une perte totale des frênes dans l'arrondissement historique,
c'est pas une préoccupation?
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD: 865
Non, c'est pas ça que j'ai dit. C'est qu'en fait, comme on a déjà dit, la conservation du
patrimoine, c'est une responsabilité qui est partagée.
Je pense qu'il faut que les propriétaires, il faut que la Ville, il faut que le Ministère, il faut que 870
tout le monde soit préoccupé par ça.
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL:
Parce qu'il va falloir commencer, premièrement, à informer les gens que ça s'en vient, parce
que j'ai comme l'impression que c'est pas tout le monde qui sait que c'est déjà arrivé à Montréal, 875
puis c'est juste une question de temps que ça va être à Québec aussi.
Ma deuxième question, c'est au sujet de la côte de Sillery! S'il y a un élargissement de la
côte de Sillery, ça veut dire qu'il va y avoir une variation dans le réseau viaire, si j'essaie d'utiliser le
même terme que vous, qu'est-ce qui va arriver avec les arbres? Je sais qu'au niveau de la clôture 880
sur la nouvelle projection de la côte de Sillery, le haut va être vraiment élargi, et ils vont aller même
toucher à la clôture du cimetière, puis il y a des arbres exactement juste juste le long de la clôture,
est-ce qu'ils sont protégés? Est-ce que vous faites un suivi?
PAR M. JÉRÔME HARDY: 885
En fait, pour l'instant, c'est difficile de répondre, parce que le projet a été déposé récemment,
donc il est toujours sous analyse.
Effectivement, ça va être des questions qu'on va se poser, où on va regarder quels sont les 890
arbres, s'il y a des arbres qui sont touchés par l'élargissement de la voie, qu'est-ce qu'il va advenir
de la clôture, effectivement.
Je pense que la Ville a des projets à ce niveau-là, mais on va devoir analyser chacun de ces
aspects-là dans l'analyse du projet. 895
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL:
Puis ça, est-ce que ça va être utile en réaction, parce qu'eux autres sont déjà, je pense, à
envoyer leurs devis, je pense que c'est au mois d'avril que ça va commencer, est-ce que vous êtes 900
impliqués dans cette conservation-là? Puisque ça se passe dans l'arrondissement historique, puis
c'est un changement de voie viaire.
PAR M. JÉRÔME HARDY:
905
Oui, tout à fait. Présentement, il y a des pourparlers entre la Ville et le Ministère, mais
évidemment le projet est sous analyse.
Séance de la soirée du 28 février 2013
24
Béliveau Proulx
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL:
910
La protection disons racinaire de tous les arbres qui vont être le long, est-ce que ça va être
après le creusage qu'il va y avoir des spécialistes qui vont s'occuper de ça ou c'est déjà prévu, une
protection racinaire pour ces arbres-là?
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD: 915
Bien en fait, comme je l'ai mentionné hier, ça peut être de la documentation qu'on peut
exiger même avant que les travaux commencent. En fait, on peut demander une étude, un
ingénieur forestier quant à la protection des arbres. Puis quand je parle de la protection des
arbres, c'est le système racinaire, les troncs, les ramures, etc. 920
Ça, c'est sûr qu'on peut l'exiger avant d'analyser, et même les plans qui sont soumis.
PAR Mme CHRISTIANE TRUDEL:
925
D'accord, je vous remercie beaucoup.
PAR L'ANIMATEUR:
Merci madame Trudel. Madame Brunelle. 930
________________
MADAME BRUNELLE
935
PAR Mme BRUNELLE:
Bonsoir. Je vais commencer par vous lire une phrase que je trouve intéressante à méditer!
C'est dans le cadre de gestion à la page 37.
940
"Si les grandes propriétés de l'arrondissement devaient subir d'autres morcellements pour
l'habitation de faible et moyenne densité ou si on devait construire des ensembles d'habitation à
haute densité, l'environnement paysager serait irrémédiablement affecté. La seule conservation
d'un élément architectural ne suffit pas à témoigner de l'intérêt patrimonial de grands domaines."
945
Alors dans vos orientations générales, vous avez mentionné le traitement minimal, alors
j'aimerais savoir si la construction de cent trente-cinq (135) unités de logements qui ont été
Séance de la soirée du 28 février 2013
25
Béliveau Proulx
annoncées très récemment sur le domaine Benmore, si c'est considéré comme un traitement
minimal?
950
PAR M. JÉRÔME HARDY:
En fait, le traitement minimal des interventions, lorsque j'ai mentionné ça, c'était par rapport
au relief effectivement. Lorsqu'il y a un projet de construction, bien, peu importe le nombre
d'unités, ça, c'est pas une de nos préoccupations, le nombre d'unités, c'est plus le gabarit, la 955
volumétrie, effectivement, puis comment tout ça s'intègre dans le lieu sans affecter ce qui est
considéré comme historique, c'est-à-dire la valeur historique qui est accordée aux boisés, aux
espaces ouverts, etc.
Donc c'est toujours sous cette perspective-là qu'on analyse les projets. 960
PAR Mme BRUNELLE:
Alors comment est-ce que vous allez faire, j'aimerais savoir si dans votre plan de gestion, je
pense que ça n'a pas été prévu, des indicateurs de rendement, et puis les moyens pour atteindre 965
ces objectifs, comment est-ce que vous allez faire pour vous assurer qu'un promoteur respecte le
plan qui a été approuvé?
Comment vous allez faire pour contrôler qu'il respecte bien les boisés et les arbres? Est-ce
qu'il y a des moyens à part faire confiance? 970
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
En fait, la question, vous parlez des indicateurs de gestion, c'est pas quelque chose qui est
prévu dans le cadre de la loi, donc c'est pas qu'est-ce qui est demandé dans le cadre du plan de 975
conservation. On parle vraiment des orientations.
Mais c'est certain que quand il y a une autorisation de travaux qui est donnée, il y a des
conditions. Donc l'autorisation de travaux, c'est pas un chèque en blanc; en fait, la personne qui a
des travaux à réaliser, que ce soit la construction d'un immeuble de copropriétés de grand volume 980
ou même de repeindre une maison, il y a des conditions claires qui sont dans son permis. Et la
personne qui fait ces travaux-là doit le respecter. Si elle ne respecte pas ces conditions-là, elle est
en infraction.
De la même manière que si une personne demande un permis pour peindre une maison, dit 985
qu'elle va la peindre blanche et que finalement, on s'aperçoit qu'elle l'a faite rouge, bien
Séance de la soirée du 28 février 2013
26
Béliveau Proulx
effectivement, elle est en infraction. Donc c'est la même chose pour un projet de plus vaste
envergure, là.
PAR Mme BRUNELLE: 990
Je comprends bien ce que vous dites, mais on est habitué à ce qu'il y ait des infractions et
puis finalement, les infractions demeurent des infractions, mais ça s'arrête là.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 995
Là-dessus, je peux peut-être amener une information dont on n'a pas discuté depuis le début
de nos échanges la semaine dernière!
Il y a eu plusieurs innovations et plusieurs améliorations qui ont été apportées avec l'entrée 1000
en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel, et notamment une bien meilleure marge de
manœuvre pour que le Ministère puisse intervenir en cas d'infraction.
La Loi sur les biens culturels était ainsi faite que c'était pratiquement impossible d'intervenir
dans les cas d'infractions, parce que les délais prévus par la loi étaient beaucoup trop courts pour 1005
permettre l'intervention. Et ces choses-là ont été corrigées dans la nouvelle loi.
On est donc vraiment, en tout cas, beaucoup plus habilité pour intervenir dans des cas
d'interventions sans permis ou d'interventions non conformes aux autorisations qui auraient été
données. Et on a même, dans cette loi-là donc, des régimes d'ordonnances qui nous permettent 1010
d'intervenir dans des délais très très courts pour protéger des biens ou des bâtiments, donc
d'interventions qui seraient non souhaitables.
Évidemment, on est dans nos premiers mois de vie avec cette loi-là, on a à apprendre à
vivre avec ces nouvelles modalités là, mais en tout cas, on pense que ce sera vraiment plus facile 1015
et plus dissuasif, parce que les amendes qui sont prévues, les conséquences donc de ces
infractions-là seront beaucoup plus importantes dans la Loi sur le patrimoine culturel qu'elles ne
l'étaient sous la Loi des biens culturels.
PAR L'ANIMATEUR: 1020
Merci madame Dubé, merci madame Brunelle.
Monsieur Michaud.
1025
________________
Séance de la soirée du 28 février 2013
27
Béliveau Proulx
HUGUES MICHAUD
PAR M. HUGUES MICHAUD:
1030
Bonsoir, Hugues Michaud. J'ai encore des interrogations ce soir. Je vais prendre quelques
exemples!
Le ministère de la Justice renforce toujours la loi ou les règlements sur la consommation de
boisson, sur l'utilisation du téléphone cellulaire; malgré tout, les gens paient de fortes amendes et il 1035
y en a toujours qui se font prendre.
Vous autres, vous utilisez des mots comme favoriser, il y a jamais de mots qui sont comme
des verbes qui sont forts.
1040
Tantôt, monsieur a souligné un verbe qui me faisait plaisir, exiger, obliger les gens à faire en
sorte qu'on protège les paysages.
Et une autre question que je me posais tantôt, comment, qui, avec quel argent on va
favoriser ou on va promouvoir ce que vous voulez faire, pour l'arrondissement historique qui est un 1045
bien qu'on tient autant à ce que le sentier a été fait du long de la rivière Saint-Charles, à coup de
millions par le gouvernement provincial et probablement la Ville.
Nous ici, on parle pas de dix millions (10 M$), on parle pas de mille (1000 $) on parle de rien,
on n'en a pas besoin, nous autres, on nous laisse aller, on est capable, on est des grands enfants, 1050
on est capable de trouver de l'argent pour faire ça!
Vous avez mis sur la carte tantôt des paysages extraordinaires, des terrains qui sont encore
majestueux après quatre cents (400) ans. Je trouve qu'il y a eu vraiment une protection. Là, on n'a
pas seulement favorisé, on n'a pas fait la promotion, on l'a fait. 1055
Ce que je vous demande: est-ce que vous êtes capables de faire quelque chose dans ce
sens-là? Merci.
PAR L'ANIMATEUR: 1060
Madame Dubé.
Séance de la soirée du 28 février 2013
28
Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1065
Bien, je pense que votre intervention rejoint un peu celle de monsieur Bonnette tout à
l'heure. Effectivement, l'option de se porter acquéreur de ce terrain-là, c'est une option qui pourrait
être étudiée, mais ça sera pas dans le cadre de la loi.
Ce qu'on pense, puis notre prémisse, puis c'est la même qu'on applique dans les autres 1070
sites patrimoniaux, c'est qu'en travaillant en partenariat avec les propriétaires des biens et en
appliquant des mesures de contrôle rigoureuses, ce que nous pensons proposer aujourd'hui, on
arrive à préserver, et ça a été fait depuis quatre cents (400) ans, avant même qu'on ait des lois,
parce que des gens ont eu à cœur de protéger ces territoires-là.
1075
Alors je pense que la vigilance aussi des gens qui sont ici contribue fortement, elle contribue
aussi à la surveillance des interventions qui pourraient apparaître non conformes, etc.
Donc c'est la somme de toutes ces préoccupations-là qui, on le pense, va permettre de
protéger les caractéristiques essentielles du site. 1080
Ce qui ne veut pas dire que le site va arrêter d'évoluer. Mais évidemment, il y a plusieurs
écoles de pensée qui sont présentes, là.
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE: 1085
Et si je peux ajouter quelque chose également! C'est que le plan de conservation, c'est une
chose, effectivement, il y a des verbes comme favoriser, privilégier, mais les interventions en soi,
toute intervention nécessite une autorisation du Ministère.
1090
L'autorisation, elle, lorsqu'elle est émise, c'est oui ou non. Il y a pas de favoriser dans une
autorisation, ni dans un permis municipal.
Une fois que le projet, enfin quelqu'un dépose un projet, le projet est analysé chez nous, la
réponse, c'est pas: on vous donne l'autorisation, on vous demande de favoriser telle couleur. La 1095
réponse, c'est votre projet, vous vous engagez à le mettre blanc, la maison, on veut qu'elle soit
blanche, si elle est crème, c'est pas ce qui était sur le permis.
Donc à partir de ce moment-là, à partir de l'émission des autorisations, là, on n'est plus dans
le favoriser, on est vraiment dans quelque chose de très clair, de négocié avec les gens dès le 1100
départ, de quelque chose de très directif. C'est un engagement.
Séance de la soirée du 28 février 2013
29
Béliveau Proulx
Donc dans le fond, le projet est réalisé, peu importe le projet, que ce soit de la restauration,
une nouvelle construction, ils doivent être scrupuleusement conformes à l'autorisation qui a été
émise. 1105
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur, vous avez pas terminé! Allez-y monsieur Michaud.
1110
PAR M. HUGUES MICHAUD:
Excusez, je vous comprends, mais par contre, je veux pas en faire un autre plat, mais on a
parlé abondamment hier soir de la rue LaFontaine, si on avait veillé au grain avant que ça ne
débute, on se serait pas rendu là. 1115
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Je pense que sur cette question-là, évidemment, le projet a été réalisé en conformité avec
l'autorisation qui avait été donnée. 1120
Je vous rappelle qu'à l'époque, on n'avait pas le document d'orientations qu'on vous
présente aujourd'hui. Et je pense que tous ici présents, vous savez lire, et vous comprenez bien
que si on repassait un projet de ce type-là dans le filtre qu'on propose aujourd'hui, probablement
que l'issue serait un peu différente. 1125
PAR M. HUGUES MICHAUD:
On aurait dû protéger en bon père de famille.
1130
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Pintal s'il vous plaît.
________________ 1135
1140
Séance de la soirée du 28 février 2013
30
Béliveau Proulx
JEAN PINTAL
PAR M. JEAN PINTAL: 1145
Mon nom est Jean Pintal. D'abord un commentaire! C'est qu'actuellement, dans la région
de Québec, on connaît très bien le Vieux-Québec, les plaines sont bien identifiées, le Bois-de-
Coulonge est bien identifié, l'arrondissement historique ne l'est pas identifié géographiquement.
1150
Moi, je proposerais à la Commission, au Conseil du patrimoine de faire en sorte que quand
on tourne le chemin Saint-Louis ou à peu près, vis-à-vis Bagatelle, qu'on ait une affiche qui a de
l'allure qui dise qu'on entre dans la zone de l'Arrondissement historique de Sillery.
Je pense que ça nuit à personne, et ça peut être utile. 1155
Dans le même sens, quand on va dans le bas du fleuve à Saint-Patrice-de-Beaurivage ou à
Cacouna, il y a dans cette région-là des vieilles maisons, des vieux chalets, des résidences qui
appartenaient à John A. MacDonald et toute cette gang-là d'anglophones importants, et vis-à-vis
de chaque maison, vis-à-vis de chaque terrain, il y a une pancarte qui explique à qui appartenait la 1160
maison et l'historique un peu de ça.
Ici, hier, il y a une madame qui a soulevé une question très importante, comment on fait en
sorte d'identifier les grands domaines à Sillery? Je veux dire, c'est tu du parcellé ou pas. On
connaît Benmore, peut-être Cataraqui, mais les autres, est-il possible dans la reconfiguration de ça 1165
de faire en sorte d'identifier clairement par un document quelconque, une pancarte quelconque
mais qui a de l'allure, qu'on identifie le domaine et un peu l'historique de ça!
Ça, c'est pour les commentaires.
1170
J'ai une question aussi par contre! Quand vous dites, concernant les parcours viaires, vous
dites ne pas favoriser l'aménagement d'une nouvelle voie, sauf si l'objectif est de parachever la
trame viaire actuelle.
On est dans ce problème-là, qu'est-ce qui arrive – est-ce qu'on peut ouvrir une route 1175
strictement pour définir, pour servir un condo qui va se construire, premièrement?
Deuxièmement, s'il faut abattre trente (30) érables, à peu près quatre (4) chênes qui ont cent
(100) ans et plus, qui ont cent pieds (100 pi) de hauteur, quand vous dites l'aménagement minimal,
j'aimerais bien savoir qu'est-ce que ça veut dire dans ce cas-là? 1180
Séance de la soirée du 28 février 2013
31
Béliveau Proulx
PAR M. JÉRÔME HARDY:
Premièrement, pour ce qui est de la question de la trame viaire, je veux dire de
l'aménagement de nouvelles rues, c'est évidemment des exclusions, c'est-à-dire dans les cas 1185
exceptionnels pour donc permettre un accès à certains endroits.
Mais pour des nouvelles constructions, évidemment, on essaie autant que possible d'utiliser,
bien, de privilégier l'utilisation des voies existantes, pour ne pas multiplier justement les chemins,
les voies publiques qu'il y a dans l'arrondissement historique. 1190
Évidemment, vous l'avez compris, c'est qu'on souhaite limiter par ça le lotissement, le
morcellement. Donc ça, c'est une autre orientation. Donc si on ouvre une nouvelle rue, ça va à
l'encontre de tout ça.
1195
Donc dans certains cas, peut-être que des chemins d'accès privés n'auront pas
nécessairement un impact sur les valeurs du site patrimonial lorsque c'est vraiment limité à un
endroit très circonscrit.
Donc ça pourrait être une mesure d'exclusion aussi. 1200
PAR M. JEAN PINTAL:
Je peux vous donner un exemple bien précis, je pense que vous le savez. Entre l'édifice le
Samos ici et le plus haut, bon, il y a un boisé, une trentaine d'érables qu'il y a là-dedans. Et pour 1205
desservir la bâtisse qui se construirait éventuellement en arrière du Châtelain, dans ce coin-là,
d'abord il faut couper le boisé qu'il y a là et il y a quatre-cinq (4-5) gros chênes qui seraient dans le
chemin.
Est-ce que c'est possible, est-ce que c'est dans vos perspectives minimalistes ou bien si ça 1210
se fait pas, cette chose-là, pour desservir strictement une nouvelle construction, c'est un condo
entre quarante-cinq (45) et cent (100) habitants, de ce qu'on a pu savoir, ou appartements?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1215
Écoutez, ce que je peux vous dire, c'est que dans l'analyse de tout projet, il y a une attention
très très grande qui est portée à toutes ces questions-là qui concernent de possibles abattages
d'arbres, et que l'abattage d'arbres donc est autorisé en dernier recours.
Séance de la soirée du 28 février 2013
32
Béliveau Proulx
Par contre, il faut, je pense, se rappeler, puis Jérôme, tu pourras compléter, dans les valeurs 1220
qu'on veut protéger évidemment, quand on protège un boisé, on ne protège pas nécessairement
chacun des arbres de ce boisé-là de manière individuelle.
C'est l'effet visuel du boisé qui est là, et on peut comprendre que pour des alignements
d'arbres ou pour des boisés, dans certains cas il y a besoin d'éliminer certains arbres qui sont 1225
malades ou nuisibles à une intervention quelconque, mais qu'on va toujours vouloir privilégier dans
le fond le maintien de l'aspect du boisé ou de l'alignement d'arbres et favoriser donc l'abattage du
moins d'arbres possibles et le remplacement d'arbres qui auraient été endommagés par exemple.
PAR M. JEAN PINTAL: 1230
Moi, je peux peut-être vous suggérer quelque chose en alternative! C'est que si on fait le
sentier le long, c'est évident qu'on peut pas passer devant le Châtelain, il y a pas de place, mais
peut-être que la perspective d'une route qu'il y aurait en arrière, au lieu de faire la route, on pourrait
faire un sentier à ce moment-là; on couperait pas mal moins d'arbres, puis ce serait moins 1235
dommageable pour tout le monde. Je termine, merci.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Écoutez, c'est le genre de choses, quand on a à discuter d'un projet, puis ça peut être un 1240
projet de parc ou de sentier, évidemment c'est le genre de choses qu'on met sur la table, des
solutions alternatives, des façons d'être moins intrusifs, donc de favoriser un traitement minimal.
C'est une façon de travailler normale chez nous.
PAR L'ANIMATEUR: 1245
Merci madame Dubé. Monsieur le Président a levé le doigt.
PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL:
1250
J'aimerais revenir sur votre intervention un instant, monsieur! Monsieur Pintal, j'aimerais ça
que vous alliez au bout de votre idée quand vous parlez d'identification, de balisage ou de je ne
sais trop, là.
Dans le fond, je vais vous poser une question qui est pas une colle, mais je vais vous 1255
demander pourquoi, dans quel but? Est-ce que c'est dans un but je dirais un principe de
précaution ou c'est pour développer un sentiment d'appartenance à l'arrondissement?
Séance de la soirée du 28 février 2013
33
Béliveau Proulx
J'aimerais ça que vous élaboriez juste un petit peu là-dessus, parce que je vous dis, cette
question-là a été soulevée également dans deux (2) autres arrondissements, pas dans le cadre 1260
d'une analyse du plan de conservation, mais dans d'autres circonstances, notamment, sauf erreur,
dans l'Arrondissement de Beauport et puis à l'Île-d'Orléans également.
Donc j'aimerais ça vous entendre un peu plus là-dessus, moi.
1265
PAR M. JEAN PINTAL:
Moi, c'était plus dans une perspective qui est double. D'abord les gens de Sillery, il y a
beaucoup de gens qui savent où c'est, mais pour la communauté de Québec, l'arrondissement
historique, c'est théorique. C'est peut-être même une bébelle pour les gens de Sillery! 1270
Alors que je pense que ça a besoin, pour valoriser le territoire comme tel, je pense que ça a
besoin d'être connu, d'être valorisé, d'être identifié comme tel comme étant un élément important
dans le développement le long du fleuve à partir du Vieux-Québec.
1275
Moi, je pense que ça a une connotation aussi, pour moi, je pense que ça a une connotation
un peu d'appartenance, mais aussi dans une autre perspective, je pense que comme valeur
économique – c'est peut-être une marotte parce que je suis un ancien économiste un peu rouillé, là
– mais si vous vendez le Québec, la Ville de Québec ou la région de Québec comme étant une
capitale, entre guillemets, de nature culturelle. 1280
Là actuellement, on valorise pas du tout du tout le Bois-de-Coulonge; les plaines c'est connu,
mais pas plus que le Vieux-Québec, oui, c'est devenu un destin, mais moi, je pense que
l'Arrondissement historique de Sillery, en l'identifiant, en identifiant les grandes propriétés, en
identifiant, mettons en ayant un centre d'accueil à un endroit qui explique aux gens qu'ils peuvent – 1285
moi, je regardais juste à Saint-Patrice-de-Beaurivage où on a fait ça une journée, bien, on était
parti de Rivière-du-Loup pour aller là, c'est pas loin, c'était justement pour faire ce tour-là.
Parce qu'on pense que c'est valable, et pour les gens qui ont une connaissance historique
un peu du Canada, avec le cimetière Mount Hermon par exemple aussi, c'est-à-dire qu'il y a une 1290
valeur historique importante là-dedans qu'il faut essayer de valoriser.
Et je pense qu'actuellement, la façon qu'on présente ça, ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir,
c'est une autre perspective. Moi, je pense que c'est un élément de début de valorisation qui va
peut-être répondre aux préoccupations de monsieur Bonnette ou de Hugues Michaud tout à 1295
l'heure.
Séance de la soirée du 28 février 2013
34
Béliveau Proulx
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Peut-être un petit complément d'information sur cette idée-là! Tout à l'heure, on parlait des 1300
ententes de développement culturel et qu'on avait confondues avec plutôt le transfert de gestion,
dans ce cas-ci, ici, ce type de projet là que monsieur Pintal décrit, c'est le type de projet qui se fait
justement dans les ententes de développement culturel.
Si vous allez par exemple dans l'Arrondissement historique de Charlesbourg, c'est notre site 1305
patrimonial de Charlesbourg, vous allez trouver des panneaux d'interprétation à plusieurs endroits
et ça, les panneaux d'interprétation avaient été payés conjointement Ministère et Ville de Québec
dans le cadre de l'entente de développement culturel, et c'était, dans ce cas-ci, la Ville de Québec
qui était maître d'œuvre du projet.
1310
Donc ce type de projet là, c'est tout à fait ce qui se passe habituellement, ce qui est possible
dans le cadre des ententes de développement culturel.
PAR L'ANIMATEUR:
1315
Ce que monsieur propose, c'est une plus-value finalement de mise en valeur de ce
patrimoine, du site patrimonial comme tel, de le faire connaître davantage.
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
1320
C'est ça. C'est ce qui se fait typiquement dans les ententes de développement culturel,
même hors des sites patrimoniaux, soit en collaboration avec les municipalités, même pour des
secteurs qui n'ont pas de statut en vertu de la loi.
PAR L'ANIMATEUR: 1325
Très bien, merci monsieur Lizotte.
Monsieur Guyard s'il vous plaît.
1330
________________
1335
Séance de la soirée du 28 février 2013
35
Béliveau Proulx
JEAN GUYARD
PAR M. JEAN GUYARD: 1340
Merci. Quelques commentaires! J'ai certaines difficultés, vous avez employé plusieurs fois
le mot bucolique. Quand on parle de Sillery, c'est pas surprenant, mais quand on parle du chemin
Saint-Louis, il a été bucolique, et je vous invite, si vous l'avez pas fait, de prendre Google Earth
puis cheminer sur le chemin Saint-Louis. Ils ont tout filmé, et je vous avoue que c'est 1345
catastrophique.
On parlait d'affichage, mais quand on regarde le massacre qui a été fait sur les arbres du
chemin Saint-Louis, c'en est gênant. C'est un constat que vous avez pas fait et que je vous invite à
regarder. 1350
Indépendamment des lignes à douze mille volts (12 000 V) qui passent et qui vont être
renforcées s'il y a du développement, il y a forcément tous les câbles modernes qui passent là.
Les arbres ont été coupés, ont été massacrés. Alors c'est triste, mais je pense que c'est un constat
que vous avez pas fait. 1355
Ce serait peut-être intéressant de penser à une forme d'enfouissement, vous en parlez, mais
ce serait peut-être prioritaire si on veut effectivement faire de l'affichage et faire de la publicité, faire
de la promotion de notre périmètre.
1360
Autre élément, deux (2) enjeux! La falaise de Québec boisée dans la partie historique, vous
la prenez pour acquise. C'est une falaise boisée privée. La ligne du CN, vous n'en parlez jamais,
c'est une ligne maintenant qui a fini par se boiser, le terre-plein est boisé. Si un jour le CN, à court
ou moyen terme, se décidait à repasser des conteneurs ou autres, je peux vous assurer qu'ils vont
passer la charrue à l'intérieur de ça. Ça va être un massacre. 1365
En parlant de massacre, on va se souvenir du boisé des Augustines! Vous voulez protéger
le sommet de la falaise, le boisé, vous vous souvenez des Augustines dans les années quatre-
vingt-dix? On a coupé les arbres comme des sauvages, en pleine fin de semaine, pour avoir un
droit de vue sur le fleuve. 1370
Alors je peux augurer, et malgré toute la bonne volonté que vous allez pouvoir avoir, que la
Ville de Québec aussi, si ça se fait un samedi soir en pleine nuit avec des scies à chaîne
silencieuses, les futurs développements qui vont se faire, il y aura plus d'arbres, et vous pourrez
pas le contrôler. Vous arriverez trop tard, parce que le lendemain, les arbres à maturité et autres, il 1375
y en aura plus. Et c'est pas le seul cas.
Séance de la soirée du 28 février 2013
36
Béliveau Proulx
Mes collègues ont mentionné votre façon de privilégier et de favoriser, je veux pas aborder le
mémoire que je vais déposer, mais je pense que vous avez une majorité de termes pour privilégier,
jamais vous prohibez, vous n'interdisez pas et vous ne contrôlez pas. Alors c'est le constat. 1380
Une dernière chose qui me fatigue un peu comme urbaniste, c'est que vous parlez de
banlieue, vous avez employé le terme banlieue à plusieurs reprises, je suis un peu mal à l'aise, ça
me rappelle les vieux débats politiques des années anciennes, on est une ville fusionnée
maintenant, on est dans la ville de Québec, puis il me semble qu'il y aurait moyen de trouver un 1385
terme plus adéquat pour signaler les résidences qui ne sont pas dans l'arrondissement comme tel.
Merci.
PAR L'ANIMATEUR:
1390
Madame Dubé.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Bien, vous abordez plusieurs choses importantes, je crois. 1395
Sur votre dernier commentaire, concernant les banlieues, en fait, ce n'est pas un terme
péjoratif qui est utilisé ici, c'est un terme descriptif sur le type de développement qui s'est fait dans
ces quartiers-là, notamment le Parc-Lemoine, et il faut comprendre aussi qu'historiquement, le
territoire sur lequel on est était une banlieue. C'était la terre de banlieue de la ville de Québec, 1400
ancienne ville de Québec.
Par rapport au vandalisme, évidemment, personne n'est à l'abri du vandalisme. Et là-
dessus, c'est sûr que des interventions non autorisées qui se feraient en pleine nuit évidemment
sont difficiles à contrôler. 1405
On pense par ailleurs, et on l'a vécu il y a pas très longtemps, que la vigilance proverbiale
des gens de Sillery ferait qu'un coup de téléphone sonnerait rapidement au ministère s'il y avait
une intervention de ce type-là qui se présentait.
1410
En tout cas, c'est sûr que ce n'est pas une chose que l'on souhaite, et que même si on
écrivait et qu'on utilisait les mots prohiber et interdire dans un document comme celui-là,
évidemment, on peut pas interdire le vandalisme, en tout cas le prévoir, c'est bien malheureux!
PAR L'ANIMATEUR: 1415
Merci madame Dubé.
Séance de la soirée du 28 février 2013
37
Béliveau Proulx
À ce stade-ci, il me reste une bonne dizaine de questions, j'aimerais, avec votre permission,
qu'on donne quelques minutes de répit à notre sténotypiste pour qu'elle puisse se reposer un peu.
1420
Je vous donne une pause santé de cinq (5) minutes et on reprend tout de suite après,
d'accord, merci!
________________
1425
SÉANCE SUSPENDUE QUELQUES MINUTES
________________
Séance de la soirée du 28 février 2013
38
Béliveau Proulx
REPRISE DE LA SÉANCE 1430
CHARLES-ROBERT DIONNE
PAR L'ANIMATEUR:
Nous allons donc reprendre! J'ai douze (12) questions en liste ici, donc douze (12) 1435
personnes différentes qui veulent poser des questions, émettre des commentaires, je vous dirais
qu'à cinq (5) minutes par intervention, incluant les réponses et l'interrelation, on en a pour une
heure. Je ne prendrai malheureusement pas d'autres questions, parce qu'à douze (12), ça fait
beaucoup de monde, ça fait beaucoup d'interventions.
1440
Alors je commencerais tout de suite avec monsieur Dionne.
PAR M. MICHEL ROBERT:
Je m'excuse, monsieur, c'est pas moi monsieur Dionne, mais je veux juste vous dire que je 1445
suis pas d'accord avec ce que vous venez de dire.
Je pense que si les gens ont besoin de s'exprimer davantage, au besoin on devrait prendre
le temps.
1450
PAR L'ANIMATEUR:
À douze (12), c'est beaucoup de monde.
PAR M. MICHEL ROBERT: 1455
C'est une consultation publique, monsieur.
PAR L'ANIMATEUR:
1460
Oui. Je suis très souple, je vous dis simplement qu'à douze (12), ça fait beaucoup de
monde.
PAR M. MICHEL ROBERT:
1465
Oui, mais disons, allons voir jusqu'où on va se rendre…
Séance de la soirée du 28 février 2013
39
Béliveau Proulx
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Robert, vous êtes le sixième! 1470
PAR M. MICHEL ROBERT:
C'est bien, merci.
1475
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Dionne.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE: 1480
Merci. Ce soir, c'est un atelier de travail, c'est bien ça, alors j'aimerais ça qu'on puisse
ensemble travailler, est-ce que vous êtes d'accord? Est-ce que je peux avoir votre accord? Oui,
OK.
1485
Alors, j'ai deux (2) hypothèses à vous mettre sur la table. La première hypothèse que je
n'appuie pas, mais faisons l'hypothèse qu'à l'été, mettons en septembre 2013, vous donnez, pour
le terrain de Jésus-Marie, le permis de construire au promoteur. Vous avez ça.
Alors naturellement que c'est pas un projet que j'accepte, c'est pour ça qu'on est ici ce soir, 1490
c'est parce qu'il y a eu une mobilisation citoyenne contre ce projet-là, contre le fait que votre
ministre est allé contre son projet de cadre de gestion, et c'est ça qui a amené la mobilisation
citoyenne face à la vente du terrain de Jésus-Marie pour cinq millions (5 M$).
Alors la première hypothèse, c'est que vous donnez le permis de construire. 1495
La deuxième hypothèse, c'est que moi, Charles-Robert Dionne, j'ai en main le rapport que
vous, vous avez donné au ministre pour donner son accord. Donc on va faire la description du
rapport que vous allez donner au ministre, et en fonction des critères.
1500
Je suppose que vous avez un certain nombre de critères dans ce document; je pense que
ce sont des critères reliés au cadre naturel, au réseau viaire, c'est comme ça qu'on dit, système
parcellaire, le cadre bâti, qualité visuelle, nouvelle construction, patrimoine archéologique, est-ce
que c'est bien ça?
1505
Est-ce que ce sont les critères que vous allez utiliser dans un projet comme celui-là ou il va y
avoir d'autres critères?
Séance de la soirée du 28 février 2013
40
Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Bien, ce qu'on vous a exposé, je pense, depuis la semaine dernière, c'est que l'ensemble 1510
des orientations qui sont contenues dans le plan sont considérées quand on étudie un projet.
Donc on va considérer effectivement l'ensemble des aspects que vous avez mentionnés là.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
1515
Alors c'est ces aspects-là.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Oui. 1520
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
Est-ce que vous avez le projet du promoteur avec vous présentement?
1525
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Non.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE: 1530
Vous l'avez pas, je peux vous le donner. Est-ce que vous voulez l'avoir?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1535
Non.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
Est-ce que vous l'avez en tête? 1540
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Monsieur Dionne, on s'était entendu au départ, je pense que ça faisait partie des règles du
jeu ici, qu'on ne ferait pas de débat sur la place publique sur des projets qui sont en préparation. 1545
Séance de la soirée du 28 février 2013
41
Béliveau Proulx
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
Bien, c'est ma question hypothétique. Est-ce que vous êtes prêts à aller dans cette question
hypothétique? 1550
Est-ce que la salle est prête à m'entendre là-dessus? Est-ce qu'on peut aller de l'avant sur
ça?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 1555
Ce que je peux vous dire, puis d'une façon qui n'est pas du tout hypothétique, c'est que
l'exercice qu'on fait maintenant n'est pas un exercice vain et que le cadre qui est ici sera très
certainement bonifié, amélioré avant que nous puissions reprendre l'analyse de tout projet qui
serait considéré, là, des projets importants sur les grandes propriétés. 1560
Et que donc, il n'apparaît pas approprié aujourd'hui, sur la base du texte que nous avons là,
de se livrer à cet exercice-là.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE: 1565
Parce vous avez en main le projet du promoteur, donc c'est à peu près ça qu'il va vous
soumettre, et c'est ça que j'allais vous livrer. Je l'ai, le projet du promoteur, je pourrais vous le
donner.
1570
Puis là, à partir de cet exercice-là, vous nous dites exactement les critères sur lesquels vous
allez vous prononcer.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1575
Ce que je peux vous dire, c'est qu'effectivement, ce projet-là a été déposé au ministère
depuis déjà un certain temps et que ce n'est pas pour rien que le ministre a choisi, en annonçant
cette consultation le 22 janvier, de suspendre l'analyse et l'émission de tout permis là-dessus.
Alors ce serait assez malvenu de notre part aujourd'hui de présumer de ce que sera le cadre 1580
à l'issue de cet exercice-là, et de présumer de ce que serait la décision du ministre après reprise
de l'analyse de ces projets-là.
Séance de la soirée du 28 février 2013
42
Béliveau Proulx
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
1585
Parce que vous savez très bien que lorsque vous allez faire un avis là-dessus au ministre, si
jamais vous avez à faire un avis…
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1590
Oui.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
… selon la loi à l'information, le droit à l'information, on n'aura pas le document que vous allez 1595
remettre, parce que c'est une partie privée à l'égard du gouvernement, donc on n'aura pas cet avis-
là.
Alors c'est pour ça que j'aurais aimé faire l'exercice, pour savoir exactement qu'est-ce que ça
va être. 1600
Donc autrement dit, on ne saura jamais quels seront les critères et l'évaluation des critères,
ça, je ne serai pas en mesure d'avoir ce document-là en main?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 1605
Oui, vous allez obtenir le plan de conservation qui sera publié et qui sera à la base de toute
analyse faite par le personnel du ministère et qui sera à la base également, je pense, je pense pas
me tromper en disant des avis qui seront donnés par le Conseil du patrimoine sur tout projet qui
sera soumis par le ministre pour avis. 1610
Alors vous aurez l'ensemble des critères, la grille d'analyse, la base de la grille d'analyse
dans ce document-là.
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE: 1615
On n'aura pas le rapport que vous allez donner au ministre si jamais il y a un rapport de ce
côté-là, c'est ça que j'entends, c'est ça que je comprends, ça, on ne l'aura pas?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 1620
En vertu de la Loi d'accès à l'information, effectivement, ces rapports-là ne sont pas rendus
publics avant que les décisions soient prises.
Séance de la soirée du 28 février 2013
43
Béliveau Proulx
PAR M. CHARLES-ROBERT DIONNE:
1625
Bon, merci.
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Dionne, merci. Monsieur Thériault. Sébastien Thériault. 1630
________________
SÉBASTIEN THÉRIAULT
1635
PAR M. SÉBASTIEN THÉRIAULT:
Bon, est-ce qu'il y a des promoteurs immobiliers dans la salle? Bon, je veux juste
commencer en disant que personnellement, s'il y a des gens, une catégorie de gens envers
lesquels je n'ai aucune confiance, ce sont les promoteurs immobiliers. 1640
Un petit exemple concret! L'immeuble Sainte-Élisabeth au coin du chemin Saint-Louis et
route de l'Église, sur la photo on voyait un bel immeuble avec soixante-quinze-quatre-vingts pour
cent (75 %-80 %) de façade de brique, résultat: quatre-vingts pour cent (80 %) de plastique de
façade. Je sais pas qu'est-ce qui s'est passé, mais il a peut-être manqué d'argent, mais en tout 1645
cas, c'était pas conforme au plan qui avait été présenté à la ville certainement.
Puis c'est encore comme ça, c'est affreux, c'est Place Saint-Louis-de-France, donc ça, c'est
un exemple que rien n'a été fait pour corriger la situation!
1650
J'arrive ici ce soir, puis je constate, en posant des questions qui sont impliquées depuis
longtemps, que plusieurs terrains sont déjà vendus, et puis rapidement, on dirait qu'il reste plus de
terrains publics, finalement. Je regarde sur les dix (10) grands terrains, dix-douze (10-12) grands
terrains, à peu près la totalité des terrains sont déjà vendus à des intérêts privés. Ça a pas de bon
sens. 1655
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Les grandes propriétés, pour la plupart, sont depuis fort longtemps des propriétés privées,
là. 1660
Séance de la soirée du 28 février 2013
44
Béliveau Proulx
PAR M. SÉBASTIEN THÉRIAULT:
Je comprends, mais là, c'est des promoteurs immobiliers qui vont construire des
condominiums là-dessus. Je veux dire, il y a une grosse différence entre des communautés 1665
religieuses puis des promoteurs immobiliers, là. C'est deux (2) privés, mais c'est une autre affaire!
Donc moi, ça m'inquiète, parce que le chemin Saint-Louis, pour plusieurs raisons, ça
m'inquiète, mais entre autres, bon, premièrement, pour le patrimoine, la végétation, c'est un bel
arrondissement, puis là, on est en train de laisser gâcher tout ça par des promoteurs immobiliers 1670
qui vont saccager.
C'est sûr, il y a personne qui va les arrêter si les gens ici ne se mobilisent pas assez. Moi, je
vais être là, "I'm gonna be on your way", OK!
1675
Puis je vous le dis, là, si le maire Labeaume comprend pas ça, bien, on va le mettre dehors,
il va falloir qu'il se trouve une autre job, OK!
PAR L'ANIMATEUR:
1680
Votre question, monsieur?
PAR M. SÉBASTIEN THÉRIAULT:
Il a du "guts", le maire Labeaume, j'en ai moi aussi du "guts", OK! Puis il y a une affaire, là, 1685
s'il a du "guts", monsieur Labeaume, pour faire toutes sortes de projets à flalala, des miroirs d'eau,
puis des carrousels, bien, il va avoir assez de "guts" pour empêcher cette folie, OK!
Il y a plusieurs erreurs dans votre document, qui est très beau, votre document, il a des
belles photos, mais je vais juste donner quelques petits exemples. À la page 70, sixième puce, 1690
c'est écrit: "Favoriser la préservation des boisés d'arbres."
Il y a une petite erreur. Ça devrait être écrit: préserver les boisés d'arbres!
Septième puce, c'est écrit: "Privilégier le remplacement des arbres lors de toute intervention 1695
de coupe", non! C'est une erreur. Ça devrait être écrit: obliger le remplacement des arbres lors
de coupes. Il y en a pas de coupes, il devrait pas y en avoir de coupes, that's it that's all.
Y a-t-il d'autre chose à dire, certainement, c'est ça! Dans le fond, les terrains sont vendus.
Là, c'est pas compliqué ce qui reste à faire, il faut racheter les terrains. Le gouvernement, la Ville 1700
Séance de la soirée du 28 février 2013
45
Béliveau Proulx
doit racheter ces terrains-là, exproprier, that's it that's all, on repart à zéro, OK, that's it c'est fini, là,
OK! La Ville, le gouvernement rachète ces terrains-là, puis on n'en parle plus, OK, that's it.
PAR L'ANIMATEUR:
1705
Merci.
PAR M. SÉBASTIEN THÉRIAULT:
Merci. 1710
PAR L'ANIMATEUR:
Merci monsieur Thériault. Monsieur Alex Tremblay s'il vous plaît.
1715
________________
ALEX TREMBLAY
PAR M. ALEX TREMBLAY: 1720
Bonjour, Alex Tremblay représentant du Comité du patrimoine de la Fédération des sociétés
historiques du Québec.
En fait, moi, j'ai quelques questions. Admettons la construction en fait d'unités d'habitation. 1725
Bon, on a mentionné que les couleurs seraient prises en compte afin de s'harmoniser, mais bon,
par expérience, on se rend compte souvent que les nouveaux bâtiments s'harmonisent mal en fait
avec l'architecture et le patrimoine bâti, et je trouve en fait que ça l'a un impact important sur les
paysages et les qualités visuelles du Vieux-Sillery que vous mentionnez, et j'aimerais savoir ce qui
va être fait exactement pour ça. 1730
J'aimerais également savoir ce qui va être fait pour le nombre de voitures. On a beaucoup
mentionné en fait la préservation des arbres, la préservation des boisés, mais advenant, en fait,
qu'il y ait cent (100), deux cents (200), peu importe le nombre d'unités d'habitation qui seraient
construites, eh bien, ça, souvent ça vient avec des voitures, les gens, et une circulation automobile 1735
importante obligerait, pourrait nuire à ce patrimoine naturel et également obliger l'agrandissement
des voies de façon, bien, c'est ça, on disait toujours l'agrandissement des voies que c'était pour en
fait selon les besoins nécessaires.
Séance de la soirée du 28 février 2013
46
Béliveau Proulx
Mais c'est sûr que si on s'arrange pour avoir besoin de voies supplémentaires, eh bien, on 1740
va en avoir besoin.
Et finalement, peut-être un petit commentaire sur ce que disait tout à l'heure monsieur Pintal,
c'est assez intéressant, en fait, la mise en valeur du patrimoine par un mobilier urbain, ça serait
intéressant. 1745
L'idée, en fait, c'est que là ce soir, on a beaucoup parlé de protéger le patrimoine de Sillery,
mais ce serait pas intéressant aussi de le bonifier pour que véritablement, en fait, les promoteurs,
bien, c'est un peu illusoire, mais se rendent compte que c'est quelque chose qui a une certaine
valeur, ou du moins que les citoyens, en fait, se rendent compte de la valeur de Sillery en bonifiant 1750
ce patrimoine-là.
Et c'est ça, tout à l'heure, il y a l'affichage qu'on a fait mention, et je me demandais si c'est
quelque chose sur lequel on pourrait revenir, parce que, bien, c'est quand même assez important,
c'est les façades des commerces souvent. 1755
Bien, on l'a vu en fait dans certains cas, lorsque la Fondation Rues principales passe par
exemple, eh bien, les façades sont beaucoup plus jolies avec un affichage qui permet une
meilleure qualité patrimoniale des lieux.
1760
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Peut-être, vous posez plusieurs questions et vous soulevez des enjeux importants. Sur la
question de l'affichage, effectivement, ce sont des interventions qui sont soumises au contrôle du
Ministère. 1765
Évidemment, pour l'affichage pour les commerces qui sont situés à l'intérieur du site. C'est
sûr que sur une artère comme le chemin Saint-Louis dont un des côtés fait partie du site et pas
l'autre, évidemment ça permet pas un contrôle total sur la question de l'affichage.
1770
Par rapport à la circulation automobile, ceux qui étaient présents la semaine dernière,
lorsqu'on a décrit les partages des pouvoirs entre la Ville de Québec et le Ministère, en vertu de la
loi, se souviendront donc que toutes ces questions-là de congestion, de circulation automobile
relèvent des pouvoirs municipaux et ne sont pas couverts par la Loi sur le patrimoine culturel.
1775
Par contre, évidemment, il y a des impacts et tout élargissement de voies à l'intérieur du site
serait soumis à autorisation et donc à analyse au regard des orientations que Jérôme nous a
décrites aujourd'hui, là.
Séance de la soirée du 28 février 2013
47
Béliveau Proulx
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE: 1780
Peut-être en complément d'information pour la question de l'affichage également! Il y a des
orientations qui ont été soumises pour consultation dans le plan de conservation. En fait, pages 84
et 85. Donc il y a plusieurs orientations.
1785
Et justement, bien, si c'est une des préoccupations de votre organisme, ce serait
effectivement le bon moyen de le faire valoir via un mémoire ou une présentation lors du 27 mars,
puisqu'on a mis effectivement des choses bien particulières pour le contrôler.
De la même manière pour le traitement architectural, je vais laisser la parole à André, étant 1790
donné que c'était la substance de sa présentation d'hier.
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD:
Bien en fait, hier on a présenté quelles seraient les orientations pour l'intégration 1795
architecturale, que ce soit au niveau d'une architecture de qualité, du choix des matériaux, du
respect des volumes, de l'implantation, en fait toute une série de caractéristiques qu'on trouve dans
le cadre bâti, en ce qui concerne soit les agrandissements ou les nouvelles constructions.
D'autre part, on parle beaucoup de mise en valeur des arrondissements. Je pense que la 1800
problématique de bien lire un arrondissement ou plutôt un site patrimonial, on a cette
problématique-là un peu aussi avec le Mont-Royal, c'est difficile de connaître les limites précises
de l'arrondissement, mais il peut y avoir différentes avenues à ce sujet-là.
Je sais que pour le Vieux-Montréal, il y a un site Internet qui diffuse beaucoup d'informations, 1805
je pense que ça, ça a été travaillé justement dans le cadre de développement culturel avec la Ville.
Pour le Mont-Royal, on met de l'avant aussi un site Internet.
Mais c'est possible qu'il y ait des interventions somme toute minimales, pour essayer de
renforcer les portes d'entrée, pour s'assurer justement que le site patrimonial soit plus lisible, puis 1810
que les gens puissent justement, par peut-être un mobilier urbain particulier, je pense qu'il y a des
efforts à faire à ce niveau-là, puis ça se travaille beaucoup en collaboration avec les municipalités.
PAR M. JÉRÔME HARDY:
1815
Un complément d'information aussi par rapport à la mise en valeur! En fait, les orientations
qui sont dans le projet de plan de conservation ici visent à favoriser justement des aménagements
qui évoquent l'histoire ou qui mettent en valeur le site patrimonial.
Séance de la soirée du 28 février 2013
48
Béliveau Proulx
Mais le Ministère n'est pas promoteur de ces projets-là. On a des partenaires qui le sont, 1820
comme la Commission de la Capitale-Nationale et la Ville de Québec.
L'aménagement de la promenade Samuel-De Champlain, c'est un exemple, un très bel
exemple. S'il y a un projet de sentier des falaises aussi, je pense qu'il y a plusieurs petites
initiatives ou des grandes initiatives qui peuvent ensemble contribuer à la mise en valeur du site 1825
patrimonial à moyen et long termes.
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Lefebvre. 1830
PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL:
Monsieur Tremblay, je sais pas où vous êtes, oui, monsieur Tremblay, est-ce que vous iriez
jusqu'à suggérer que le plan de conservation contienne des orientations quant aux couleurs, par 1835
exemple, un code de couleurs, une réglementation? Et si oui, comment vous verriez ça, ça
s'appliquerait sur de nouveaux bâtiments ou sur les bâtiments existants?
Parce que c'est pas dénué d'intérêt ce que vous mentionnez, ça existe ailleurs aussi, mais
j'aimerais peut-être aller un peu plus loin là-dessus! 1840
PAR M. ALEX TREMBLAY:
Honnêtement, en fait, je pense que oui, effectivement, ça pourrait être intéressant, parce
qu'admettons qu'il y ait une construction, s'il y a construction, eh bien, c'est important qu'elle 1845
s'harmonise avec le patrimoine bâti, afin de ne pas enlever ce paysage-là qui est intéressant.
Et je pense qu'on pourrait se baser notamment sur des municipalités notamment qui ont fait
de tels plans pour préserver en fait les patrimoines et pour favoriser l'intégration des nouveaux
bâtiments dans le patrimoine bâti. 1850
Et je pense qu'on pourrait peut-être aller de ce côté-là ou du côté, en fait, des universités qui
travaillent sur le patrimoine, notamment l'Université Laval où il y a un programme dédié aux
questions patrimoniales.
1855
PAR L'ANIMATEUR:
Ça va! Bien! Nous poursuivons dans notre liste.
Séance de la soirée du 28 février 2013
49
Béliveau Proulx
Je demanderais à monsieur Arthur Plumpton. 1860
________________
ARTHUR PLUMPTON
1865
PAR M. ARTHUR PLUMPTON:
Bonjour mesdames, messieurs. Arthur Plumpton, je suis impliqué dans un groupe pour la
recherche et conservation d'architecture vernaculaire et les paysages culturels à l'Île-d'Orléans.
C'est un groupe qui a commencé localement. Et aussi, je suis un conseiller dans un des six (6) 1870
villages de l'île.
Je suis pas ici pour parler réellement de Sillery, mais je suis très impressionné par votre plan.
Je suis très impressionné par le plan de conservation et la qualité du travail que vous avez fait. Je
vais vous demander à la fin de ma question, peut-être me dire quand vous allez venir à l'Île-1875
d'Orléans pour nous faire un beau plan aussi, parce qu'on en a vraiment besoin.
Je suis également impressionné par la qualité des réponses des citoyens ici qu'on aimerait
bien qui déménagent à l'Île, parce qu'on en a besoin!
1880
Je veux parler d'une chose que j'ai pensé. Ça fait trente (30) ans que je suis à l'Île-
d'Orléans, je vois beaucoup de changements là-bas, je vois l'implication des ministères avec
l'arrondissement historique, avec un architecte qui tient compte de l'évolution de l'île. Bien, l'île
subit le même marasme que plusieurs villages au Québec, en état de perdre son identité, et très
peu de choses se font. 1885
Et je pense qu'on a un paradigme aujourd'hui de changements incrémentaux, on a des
acquis qui sont contraires de ce plan de conservation qui est global. Alors comment est-ce qu'on
peut mettre un plan de ça en marche?
1890
Mais à l'île, vous avez les problèmes qui sont différents, on a trente-six (36) conseillers
municipaux avec six (6) villages, et maintenant, la loi 82 donne aux villages et les comités
consultatifs d'urbanisme, je pense que c'est CCU, le droit de mettre en marche le côté de
conservation, le patrimoine et les paysages culturels.
1895
Mais comment ça va se faire? Moi, je ne vois pas une grande issue de tout ça, parce que
nous avons tellement différents intérêts. Alors d'autres effets incrémentaux.
Séance de la soirée du 28 février 2013
50
Béliveau Proulx
On a beaucoup d'interventions qui sont du ministère, je suis aussi associé avec une
fondation à l'île qui est en train de restaurer un bâtiment culturel, une maison ancienne, et on a mis 1900
presque, je pense, plus qu'un million de dollars (1 M$) dans ce bâtiment-là, et en même temps, les
gens à l'île qui veulent restaurer leurs bâtiments ont aucune subvention depuis plusieurs années,
au moins deux (2) années.
Alors on a ce marasme incrémental où on fait des petites démarches un peu dans le sens de 1905
Montréal, dans le temps du Vieux-Montréal, et les architectes Ginkel dans les années cinquante-
soixante, je parle d'un autre siècle, je suis un peu vieux, qui ont agi pour sauver le Vieux-Montréal.
Alors l'ère prospective de la vision, c'était de protéger tout l'endroit et non seulement le
château de Ramezay ou d'autres bâtiments d'intérêt, mais tout le vécu, la culture, le patrimoine du 1910
coin.
Alors si on n'a pas entendu ces personnes-là, l'autoroute aurait pris place dans ce centre-là
plutôt que son tracé actuel. On aurait perdu le Vieux-Montréal.
1915
L'Île-d'Orléans est dans le même marasme, et si on ne fait pas quelque chose de vite, qu'on
ne fait pas l'éducation de la population qu'eux tiennent un genre de richesse, qu'est-ce qui va
arriver? Moi, je pense que le résultat, c'est évident.
L'autre côté incrémental, c'est que l'Île-d'Orléans, face aux exigences du Plan métropolitain 1920
de Québec, périurbain, et d'autres démarches intérieures, on a une densification des maisons sur
le chemin Royal et une destruction du paysage culturel.
À Sillery, vous avez un lieu qui est assez mature, avec des très très beaux sites, alors ils
vont avoir des pressions sur le patrimoine, mais moins qu'à l'Île. 1925
Alors vous avez le problème aussi, et peut-être vous avez le problème incrémental aussi de
ces changements, que monsieur parlait, de non-référence aux matériaux qui sont compatibles
avec la région, etc.
1930
Alors brièvement, avec la loi 82 qui refile beaucoup de responsabilités aux petits groupes,
est-ce qu'on va continuer à avoir cet aspect incrémental qui va aller contre un développement du
patrimoine et culturel? Merci.
PAR L'ANIMATEUR: 1935
Madame Dubé.
Séance de la soirée du 28 février 2013
51
Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
1940
C'est intéressant, je pense, de soulever effectivement ce parallèle entre Sillery et l'Île-
d'Orléans où il y a des valeurs qui se rejoignent, d'autres qui sont très différentes.
Concernant l'Île, on a très hâte de pouvoir déposer effectivement le plan de conservation de
l'Île qui devrait vous arriver très très bientôt. Ce sera donc le deuxième qui sera publié par le 1945
ministère, tout de suite après celui de Sillery.
Il sera fait sur mesure évidemment pour l'Île qui est un site différent.
Vous avez raison de soulever ce défi colossal que nous avons collectivement comme 1950
société, de protéger le milieu de l'Île-d'Orléans. Au ministère, évidemment, l'Île a le même statut
que Sillery, c'est donc un site patrimonial national.
Nous avons donc cette préoccupation-là toujours, et nous travaillons, évidemment autant
que possible, avec les six (6) municipalités de l'île, comme nous le faisons ailleurs au Québec, 1955
donc de plusieurs façons. En contrôlant les interventions qui sont faites sur le développement
urbain et architectural, mais aussi en soutenant par des programmes de subvention, donc des
programmes d'aide à la restauration pour les propriétaires.
Ces programmes-là sont partout au Québec des programmes à frais partagés entre les 1960
municipalités et le ministère.
Alors il y a eu, au cours des deux-trois (2-3) dernières années, donc des discussions très
actives entre le ministère et les municipalités de l'île, et nous sommes très très confiants de pouvoir
réinstaurer un programme d'aide à la restauration à l'Île-d'Orléans très très prochainement. 1965
Nous avons aussi la volonté, et nous le faisons dans plusieurs endroits dont l'Île-d'Orléans,
de sensibiliser les citoyens et les propriétaires à la valeur dont ils jouissent, la valeur patrimoniale,
et là aussi, nous avons des projets soutenus dans les ententes de développement culturel, pour
produire des outils, pour des activités de sensibilisation. 1970
Donc c'est vraiment un combat sur le très très long terme que nous faisons là effectivement.
Mais l'Île ne sera pas négligée, et la loi 82 ne transfert aucun pouvoir automatiquement aux
municipalités. La loi offre de nouvelles possibilités aux municipalités, c'est la même chose pour la 1975
ville de Québec ou pour les villages de l'Île-d'Orléans. Il n'y a pas donc de délestage de
responsabilités du ministère, et certainement pas dans les sites d'importance nationale comme
Sillery ou l'entièreté de l'Île-d'Orléans.
Séance de la soirée du 28 février 2013
52
Béliveau Proulx
PAR L'ANIMATEUR:
1980
Une courte intervention, monsieur.
PAR M. ARTHUR PLUMPTON:
Je m'excuse, je ne veux pas prendre trop de temps, mais la question de donner une 1985
responsabilité aux villages, là, c'est un peu comme une autre chose incrémentale où le Ministère
laisse un peu son devoir de protéger, parce que les villages vont avoir le droit, pour la plupart des
interventions, de décider eux-mêmes quels matériaux.
Moi, je sais, parce qu'il y a pas un consensus à l'Île sur les anciens bâtiments, les bâtiments 1990
classés ou de patrimoine, sur les matériaux utilisés. Et il y a deux (2) villages qui ne veulent pas
utiliser cette technique-là, pas technique, mais ces normes, et d'autres qui ne veulent pas.
Mais moi, je suis plus concerné, comme à Sillery, avec les paysages culturels. Et je vois
aucun mouvement à l'Île qui vise à protéger ses paysages. Peut-être que ça va venir, j'espère! 1995
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
En tout cas, ce sera une part importante du plan de conservation que nous allons vous
déposer bientôt. 2000
PAR L'ANIMATEUR:
Merci. Monsieur Bousquet.
2005
________________
JEAN BOUSQUET
PAR M. JEAN BOUSQUET: 2010
Merci beaucoup. Jean Bousquet, je suis professeur à l'Université Laval, plus
particulièrement à la Faculté de foresterie, géographie et géomatique, donc on couvre large en
termes de territoire, et anciennement président de la Commission d'environnement de Sillery.
2015
De l'époque de Paul Shoiry, je tiens à le mentionner, parce qu'à cette époque-là, je crois
qu'on avait quand même à la Ville de Sillery des bonnes orientations pour la mise en valeur de
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
l'arrondissement historique et ne pas simplement de la considérer comme un lot de terrains vagues
à développer.
2020
Moi, je dirais d'entrée de jeu, parce que ce dont on parle, c'est le plan de conservation, moi,
j'ai trouvé ça quand même assez admirable, la question des différentes valeurs, les différentes
orientations qui sont mises de l'avant, la question des panoramas, des percées visuelles, donc tous
ces aspects-là, moi, je pense, il y a eu des livres sur l'arrondissement historique qui ont été publiés
par la Commission il y a deux-trois (2-3) ans et sur d'autres arrondissements, tout ça, je pense que 2025
c'est relativement bien couvert. Il y a peut-être des points techniques qu'on reviendra dans nos
mémoires là-dessus.
Moi, je voudrais plus parler au niveau historique. Cet arrondissement historique là, on l'a vu
depuis quarante (40) ans, cinquante (50) ans, constamment être grugé et c'est ça la tendance. La 2030
tendance, c'est que l'arrondissement a été constamment grugé petit bout par petit bout, selon les
gouvernements en place, tant au niveau municipal qu'au niveau provincial.
En plein moratoire depuis cinq (5) ans, avec la ministre St-Pierre, on a vu deux (2)
lotissements de terrain être autorisés, alors qu'on était en plein moratoire pour justement 2035
accoucher de ce plan de conservation là.
Donc c'est vous dire que moi, l'arrondissement historique, si un plan de conservation n'est
pas assez affirmatif sur quelle est la fonction de cet arrondissement historique là, de ce site
patrimonial là, est-ce que c'est un lot de terrains vagues qu'on veut conserver, et puis on arrive 2040
avec des accommodements raisonnables? Ou on affirme clairement, tel que c'est indiqué dans la
loi 82, que le but premier d'un site patrimonial, c'est de conserver et de mettre en valeur la richesse
culturelle, naturelle et l'aménagement du territoire.
Et cela n'est pas affirmé assez clairement dans le document. Une fois qu'on établit 2045
clairement l'objectif d'un document, il est beaucoup plus facile par la suite de faire découler les
mesures. On dit ça à nos étudiants, c'est comme dans tout travail, établissez vos objectifs
clairement, et par la suite les mesures sortent.
Mais présentement, on a un flou dans ce document-là où, dans un premier temps, on décrit 2050
d'une façon relativement admirable toutes les richesses de cet arrondissement-là, et bravo pour
l'analyse qui en a été faite, et d'autre part la seconde partie du document, on arrive finalement avec
des accommodements raisonnables pour on ne sait pas trop, pour permettre un développement,
mais qui n'a rien à voir avec le développement du patrimoine, sa mise en valeur et sa conservation.
Et c'est clairement ça, c'est pour du développement immobilier. 2055
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54
Béliveau Proulx
Et je crois que le gouvernement du Québec, pas le ministère, le gouvernement – le ministère
étant une partie – doit affirmer clairement cela dans le document, doit faire beaucoup moins
d'accommodements raisonnables pour d'autres fonctions qui ne sont pas fondamentales à un site.
Sinon, dans la loi c'est indiqué, sinon fermons ce site-là et là, on va arrêter de mobiliser des gens 2060
et que les gens soient constamment à l'affût.
Dans la loi 82, on dit, le gouvernement, en collaboration avec les propriétaires, avec les
instances locales, on vient de parler des municipalités, bien, on est dans une zone de conflit
d'intérêts total ici à Québec avec l'Arrondissement historique de Sillery. 2065
On a une ville de Québec qui veut aller chercher des en-lieux de taxes supplémentaires, qui
veut élargir les voies sur des chemins d'accès à l'arrondissement, je parle même pas ici de la côte
Gilmour, d'aplanir les choses, la mobilité durable par plus de voitures, c'est ça un peu la stratégie à
Québec présentement, élargir la côte de Sillery, ce sont des objectifs qui vont complètement à 2070
l'encontre de ce qu'était un site patrimonial.
Or, comment voulez-vous que ce fiduciaire-là développe et soit un participant aux
orientations qui sont définies dans ce document-là? On arrive en plein dans des contradictions qui
durent depuis quarante (40) ans dans ce dossier-là. 2075
La même chose pour les privés. Les privés ont un intérêt à aller chercher des valeurs pour
leur terrain à vendre, mais à vendre à qui! Si le gouvernement du Québec n'est pas là, qui va
acheter ça? Qui a de l'argent à part les collectivités? Ce sont des promoteurs privés, et on peut
pas les blâmer de vouloir acheter ça, parce que vous mettez des règles qui ne sont pas claires. 2080
Quand on met des règles pas claires, on va s'essayer. Si moi, à l'examen, je dis à mes
étudiants, vous pouvez peut-être copier, puis peut-être que je vais vous prendre ou je vous
prendrai pas, ça dépend si j'en suis informé! C'est dans ce sens-là, moi, je me mets comme
promoteur, je dirais, bien maudit, arrivez avec des règles claires! 2085
Si moi, je peux pas développer là, je vais aller développer ailleurs, mais je perdrai pas mon
temps à acheter des terrains que le ministre va lotir, puis après ça, deux (2) ans plus tard, on me
dit, je peux pas construire, puis là, il y a un moratoire. Là, il y a une incohérence qui fait perdre de
l'énergie à beaucoup de gens là-dedans. 2090
Et quand je vois le gouvernement qui va mettre cent millions de dollars (100 M$) pour
réaménager un kilomètre (1 km) de promenade Samuel-De Champlain, et puis acheter ces
terrains-là, c'est peut-être vingt-trente millions de dollars (20 M$-30 M$), et puis ce fameux petit
sentier là que l'on parle depuis dix (10) ans, quinze (15) ans, et qui coûte combien à acheter via la 2095
Commission de la Capitale-Nationale, mais que ça ne se fait pas, et pourquoi ça ne se fait pas,
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
parce que les propriétaires ont pas intérêt à ce que ça se fasse, parce que la Ville de Québec a
pas intérêt à ce que ça se fasse, parce qu'ils ne sont pas d'accord avec cette mission-là des
territoires sur lesquels ils se retrouvent. Ils ne le sont pas.
2100
Alors c'est très difficile à ce moment-là d'arriver dans un contexte ici de travailler avec ces
gens-là. D'arriver par exemple, on voit des propriétaires qui présentement donc asphyxient des
boisés remarquables, la Ville de Québec n'intervient pas, et on se fait dire, on n'a pas la
réglementation, on ne veut pas l'avoir non plus, on est laxiste, on est permissif, et c'est la même
chose au niveau de l'architecture, au niveau des PIIA et de leur application. 2105
Et prenez le chemin Saint-Louis aussi, ça fait des années qu'on demande à ce que le
chemin Saint-Louis au complet des deux (2) côtés soit inclus dans l'arrondissement historique, ça
ne se fait pas.
2110
Même à la Ville de Québec, que ce soit un chemin patrimonial, un peu comme à Ottawa,
certaines rues sont patrimoniales, ou à Vancouver, Stanley Park, tout ça, ça ne se fait pas, parce
qu'il y a pas d'intérêt à le faire au niveau foncier. Il y a pas d'intérêt à mettre plus de règles pour
protéger ce patrimoine-là; au contraire, on veut être permissif pour permettre les développements
immobiliers. 2115
Donc c'est là où il y a une contradiction fondamentale, je crois, dans ce document-là, et la loi
le dit, autant aux articles 37 que 61, le plan de conservation doit aussi parler de la mise en valeur.
Il faut avoir une vision, il faut que le gouvernement arrive avec une vision dans ce document-là.
Est-ce qu'on veut faire une mise en valeur patrimoniale historique naturelle, est-ce qu'on veut faire 2120
venir les touristes plus à Québec puis les envoyer dans l'Arrondissement historique de Sillery?
Est-ce qu'on a des stratégies comme ça?
On les a pas à la Ville de Québec ces stratégies-là, ça ne les intéresse pas.
2125
Alors il n'y a pas eu, je dirais, depuis plusieurs décennies, à part le parvis de l'église Saint-
Michel et Cataraqui où on a investi, il y a pas eu de développement d'ensemble, de signalisation,
d'embellissement de cet arrondissement historique là; il est complètement invisible, cet
arrondissement-là dans nos documents touristiques, dans nos stratégies d'aménagement.
2130
PAR L'ANIMATEUR:
Je vous demanderais de conclure, monsieur Bousquet, s'il vous plaît.
Séance de la soirée du 28 février 2013
56
Béliveau Proulx
PAR M. JEAN BOUSQUET: 2135
Alors c'était mon commentaire principal, d'arriver avec une meilleure mise en valeur dans ce
document-là, une vision plus claire sur les buts fondamentaux de ce site patrimonial là.
Et par la suite, d'arriver avec soit des accommodements raisonnables, si c'est du 2140
développement foncier qu'on veut faire dans cet arrondissement-là, ce qui serait en contradiction
avec la loi, ou soit finalement des règles par la suite qui sont finalement cohérentes avec la mission
première de cet arrondissement-là.
Merci beaucoup. 2145
PAR L'ANIMATEUR:
Madame Dubé.
2150
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Je vous remercie de votre intervention. Évidemment, je me permets quand même de vous
rappeler que la première orientation du plan, c'est la préservation des valeurs patrimoniales du site,
et c'est l'objectif premier de la loi également, et que c'est, en tout cas, nous, notre travail qui nous 2155
occupe à temps plein. Mais j'ai bien hâte de lire votre mémoire.
PAR L'ANIMATEUR:
Monsieur Robert. 2160
________________
MICHEL ROBERT
2165
PAR M. MICHEL ROBERT:
Bonsoir. Michel Robert, je suis citoyen du noyau ouvrier de l'arrondissement de Sillery,
Saint-Michel, et puis je suis biologiste au Service canadien de la faune d'Environnement Canada,
et je vais vous parler de faune justement ce soir. 2170
J'ai lu le projet de plan de conservation, et j'ai noté à la page 17 et 18 qu'il était question
d'ornithologie.
Séance de la soirée du 28 février 2013
57
Béliveau Proulx
On disait que les propriétaires ou certains propriétaires habitant des grands domaines à 2175
l'époque pratiquaient l'ornithologie. Mais ça s'arrête là.
Je veux juste vous signaler que je vais vous présenter un mémoire sur l'histoire
ornithologique nord-américaine, et l'importance de l'arrondissement pour ce volet-là. Mais je veux
en profiter ce soir pour souligner le fait qu'il est beaucoup question dans votre document de la 2180
valeur et la préservation des boisés, ce avec quoi évidemment je suis tout à fait d'accord, mais la
valeur et l'intérêt des prairies, des milieux ouverts, à mon avis, n'est pas beaucoup soulignée.
Et je me demandais si parmi les gens que vous avez consultés pour produire le document, à
l'évidence il doit y avoir des gens un petit peu spécialisés en botanique, puisqu'il est question de 2185
d'ostryer, de chêne, de frêne et compagnie, mais il est jamais question de faune dans votre
document.
Êtes-vous au courant qu'il y a des oiseaux particuliers qui habitent le territoire? Que la
chouette rayée niche dans l'escarpement, que le merle bleu niche dans les prairies derrière les 2190
Sœurs de Jésus-Marie puis derrière Benmore, que le petit duc maculé a déjà niché dans le
cimetière Mount Hermon, le pic à tête rouge au Bois-de-Coulonge?
L'Arrondissement historique de Sillery, compte tenu de son paysage et de la juxtaposition
justement des prairies ouvertes avec les milieux forestiers, constitue vraiment un environnement 2195
tout à fait exceptionnel d'un point de vue faunique, et d'autant plus que ce milieu-là se retrouve en
pleine ville.
Ça fait que je voudrais vous demander s'il serait possible peut-être de souligner ça
davantage dans votre document, pour que ce soit bien compris de la part des gens qui vont le 2200
consulter.
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Bien en fait, pour la question de la faune, c'est certain qu'on est au courant effectivement de 2205
la faune, de l'intérêt de ce territoire-là, comme on l'est pour le site patrimonial du Mont-Royal,
comme on l'est effectivement à Percé, parce que c'est un site aussi unique au niveau faunique,
mais c'est certain qu'il faut se rappeler qu'un site patrimonial, c'est d'abord et avant tout défini, au
sens de la loi, comme étant un patrimoine immobilier.
2210
Donc ce qu'on gère, c'est ce qui est cadastrable, c'est le sol. Donc nécessairement la faune,
les oiseaux entre autres, le législateur n'a pas donné le pouvoir au ministre de la Culture de le
gérer.
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Béliveau Proulx
Donc c'est certain que l'on est au courant, on peut le souligner, mais d'avoir des orientations 2215
sur ça, ce serait contrevenir à l'essence même de la Loi sur le patrimoine culturel et en fait de la
définition d'un site patrimonial dans la loi.
Donc c'est la portée, c'est la limite du plan de conservation. Même si on peut le souligner, on
est très conscient de ça, c'est quelque chose de très intéressant, mais c'est quelque chose que le 2220
législateur n'a pas donné le pouvoir au ministre de contrôler par ce statut particulier.
PAR M. MICHEL ROBERT:
Mais pensez-vous qu'il serait possible, par exemple, d'utiliser ce thème-là pour mettre en 2225
valeur à la fois le côté historique, parce qu'il y a une valeur historique au volet ornithologique, et à
la fois d'un point de vue éducatif, éventuellement muséal ou autre, même si ça fait pas partie de
l'immobilier?
Est-ce que les arbres font partie de ce que vous appelez… 2230
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Oui, effectivement.
2235
PAR M. MICHEL ROBERT:
OK.
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD: 2240
Mais je vous dirais qu'en fait, par la préservation des boisés, par la préservation des
alignements d'arbres, en fait on préserve certains corridors écologiques qui sont là tels quels.
Donc ça permet quand même – puis même je parle peut-être dans les cimetières, à cause de la
diversité des essences qui amène certains types d'oiseaux – en fait indirectement, on favorise la 2245
protection de la faune en conservant les boisés, les alignements d'arbres qu'on retrouve au niveau
de la valeur historique, au niveau de la valeur paysagère.
Puis au sein de chacune des caractéristiques, les boisés, les arbres, on trouve ça dans le
cadre naturel, on est préoccupé des arbres et du boisé pour le réseau viaire, c'est la même chose 2250
pour le parcellaire, même chose pour le cadre bâti et les unités de paysage et les qualités
visuelles.
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Béliveau Proulx
Les boisés, les arbres, c'est intégré dans chacune des orientations qui couvrent les grandes
caractéristiques. 2255
PAR M. MICHEL ROBERT:
C'est bien. Mon autre commentaire concerne, je dirais, le moment historique sur lequel vous
basez votre jugement pour considérer qu'à partir d'un certain moment – je vais essayer de 2260
m'expliquer plus clairement!
Ce que je me demande, c'est que c'est dynamique évidemment, l'histoire, vous le savez
aussi bien que moi, c'est très dynamique, quand les Jésuites sont arrivés, l'arrondissement devait
être complètement forestier. Avec l'établissement des premiers colons, après ça des Anglais et 2265
compagnie, le milieu a été ouvert. Puis vous avez montré une image qui datait de 1867, si je me
souviens bien, où on voyait très clairement que la dominante de l'environnement à l'époque était
milieu ouvert, milieu agricole, probablement des pacages, des friches et des champs cultivés, avec
des boisés à travers tout ça.
2270
Aujourd'hui, on souligne l'importance de l'arrondissement, compte tenu de l'importance des
boisés, à juste titre, parce qu'en ville, effectivement, c'est plutôt une chose de plus en plus rare.
Mais mon point, c'est que le volet historique et l'importance historique de ce milieu-là, à mes
yeux, est liée en bonne partie à la présence de ces grandes prairies là. Et mon inquiétude, c'est 2275
que si développement il y a – évidemment, pour bien des gens, des grandes prairies, surtout
quand ce sont des aires gazonnées qui, soit dit en passant, si on laisse aller, ça devient des
champs de fleurs ou autre chose – mon inquiétude, c'est que l'éventuel développement immobilier
risque de se concentrer dans les milieux ouverts en question qui sont de plus en plus rares dans
l'arrondissement et qui, à mes yeux, constituent un élément patrimonial important. 2280
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
On a quand même, je pense, plusieurs mentions de l'importance de ces espaces-là dans le
plan et notamment, dans la présentation de Jérôme. Tous les espaces qui se trouvent entre les 2285
villas et le haut de l'escarpement, les dégagements à partir du chemin Saint-Louis, etc. – je sais
pas, Jérôme, si tu veux compléter!
PAR M. JÉRÔME HARDY:
2290
Oui, tout à fait. Il y a plusieurs orientations en fait qui concourent à la protection des grands
espaces. On l'a mentionné pour les dégagements visuels, entre autres avec les exemples devant
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Béliveau Proulx
les villas, mais effectivement, tous les espaces qui sont situés aussi dans les percées visuelles,
évidemment c'est des espaces qui doivent demeurer ouverts.
2295
Donc il y a des orientations qui sont ciblées, mais il y en a d'autres qui, indirectement,
concourent aussi à la protection de ces grands espaces là.
Donc il faut croiser plusieurs orientations pour justement faire la sommation, si on veut, de
tout ce qui pourrait être préservé comme grands espaces. 2300
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Et au-delà effectivement, ce qui était souligné pour les boisés, une des caractéristiques dans
ce cas-ci, puis je pense que vous l'avez bien souligné, c'est le dialogue entre les espaces ouverts, 2305
les prairies, les parterres, et les espaces boisés. Donc c'est pas effectivement que des espaces
ouverts ou que des espaces fermés, mais c'est vraiment un dialogue dynamique entre les deux (2).
Et c'est ce que, en fait, les barons du bois, entre autres, l'aménagement du XIXe siècle, c'est un
héritage, ce dialogue entre les deux (2).
2310
PAR L'ANIMATEUR:
Madame Cantin.
________________ 2315
HÉLÈNE CANTIN
PAR Mme HÉLÈNE CANTIN:
2320
Hélène Cantin de Sillery. Madame Dubé nous disait que le ministère avait reçu les projets
d'élargissement de la côte de Sillery, des projets sur la construction des logements à Jésus-Marie,
et peut-être d'autres, en tant que citoyenne de Sillery, est-ce que c'est possible ce soir de
demander au Conseil du patrimoine de tenir des consultations sur ces dossiers, comme vous le
faites aujourd'hui? 2325
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Bien écoutez, je pense que c'est tout à fait légitime de faire la demande. J'ai pas le pouvoir,
moi, de vous donner la réponse ce soir. 2330
Séance de la soirée du 28 février 2013
61
Béliveau Proulx
Je pourrais quand même peut-être faire une précision sur le projet de la côte de Sillery! En
fait, nous, le projet qu'on a reçu, ce n'est pas libellé élargissement de la côte de Sillery, c'est un
projet de réaménagement de la côte. J'ai pas eu de présentation détaillée, parce qu'on amorce
seulement l'analyse, mais il y a plusieurs éléments dans ce projet-là, autres que l'élargissement. 2335
C'est vraiment un projet d'aménagement, là.
Mais en tout cas, on pourra, je pense, voir s'il y a lieu et si la Ville également souhaite tenir
des consultations sur ce projet-là.
2340
PAR L'ANIMATEUR:
J'ai un premier monsieur Coulombe!
________________ 2345
DANIEL COULOMBE
PAR M. DANIEL COULOMBE:
2350
Daniel Coulombe, résident du quartier ouvrier aussi. Madame Dubé, vous avez dit tout à
l'heure, vous avez passé un commentaire qui m'a fait dresser un petit peu les cheveux sur la tête!
Malheureusement, ça ne les fait pas pousser! Je reviens encore à cette notion de rue LaFontaine.
Vous avez dit qu'il y a un meilleur filtre. C'est vrai que le filtre est meilleur, mais il reste que le 2355
processus d'évaluation du filtre est caché et que le citoyen n'y a pas accès. C'est ce qu'on a aussi
appris.
Et qu'à la fin du processus, c'est le ministre qui va prendre la décision d'autoriser ou pas, et
c'est donc une décision qui est politique. Et au bout du compte, ça veut dire tout simplement que si 2360
le citoyen n'est pas là aussi pour faire pression au politique au courant du processus, bien, le
ministre prend sa décision en fonction des pressions que lui a aussi politiques. On ne voit pas le
dossier qu'il a pour prendre sa décision.
On a beau avoir le meilleur filtre qu'on veut, si ça coule à côté, le filtre sert pas à grand-2365
chose.
J'ai une ambiguïté de plus sur ce que vous avez présenté, notamment au niveau des
percées visuelles, quand vous avez montré la belle photo de la rue, du chemin Saint-Louis, par-
dessus la petite clôture de Jésus-Marie, on voit très loin. 2370
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
Alors si je comprends bien, on parlait de terrains privés ou pas, là, je suis sur le chemin
Saint-Louis, sur le terrain public, je regarde vers le fleuve. L'autre côté de cette clôture, Jésus-
Marie décide de vendre et de construire quelque chose qui est conforme disons à un zonage
quelconque, et là, la percée visuelle s'en va. 2375
Et là, c'est correct, parce qu'ils sont sur un terrain privé, même si moi, je suis sur un terrain
public.
Alors j'aimerais juste préciser cet aspect-là. 2380
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
C'est une question importante. Effectivement, les percées visuelles que vous avez sur la
carte qui est projetée présentement, nous, on va chercher en toutes circonstances, peu importe le 2385
projet qui est prévu, la propriété privée, donc le développement est soumis à l'autorisation du
Ministère.
Et donc par exemple, la percée dont vous parlez qui est décrite ici, on va, je pense pas me
tromper en disant qu'on va vouloir préserver, donc libre de construction, l'espace qui permet, à 2390
partir de la voie publique, de voir l'autre côté de ce terrain privé là.
Donc c'est donc une contrainte qu'on imposerait à un développeur sur ce terrain-là.
PAR M. DANIEL COULOMBE: 2395
Mon dernier point concerne la côte de Sillery. J'ai appris ce soir qu'effectivement, on allait la
réformer et qu'elle va passer au travers de ce filtre, et là, peut-être l'élargir dans le haut. Ça me
touche beaucoup parce que c'est ma voie d'accès chez moi aussi. Si on l'élargit, il y a un problème
de circulation, mais peu importe. 2400
Et là, est-ce qu'il va y avoir dans votre évaluation de ce filtre un échange entre les critères,
d'une part, oui, on va améliorer même la percée visuelle, parce qu'on va l'élargir. On va scraper
une couple d'arbres dans le processus, mais c'est pas grave, il y a en a d'autres dans le cimetière.
2405
Donc il y aurait comme un trade-off entre les différents critères, meilleures percées visuelles
d'une part, OK il y a quelques arbres qui s'en vont, mais ça, bon! Est-ce que c'est un peu le genre
de discussions qu'on aurait avec ce filtre-là, dans le cas de la côte de Sillery?
Séance de la soirée du 28 février 2013
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Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 2410
Bien écoutez, le filtre n'est pas encore terminé, on est en train d'y travailler avec vous.
Peut-être que les collègues auraient quelque chose?
2415
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD:
Bien en fait, je pourrais reprendre ce que j'ai dit un peu hier. C'est sûr que nous, la première
des choses qu'il va falloir faire, c'est qu'est-ce qu'on a comme information sur la côte de Sillery,
bon. 2420
Vous le savez, la bibliographie du plan est assez volumineuse; je pense, d'une première
chose, on peut commencer à voir, on connaît l'importance de la côte de Sillery, on peut essayer de
trouver de l'iconographie ancienne pour mieux comprendre comment elle a évolué. On peut
regarder des plans anciens comme on a vus tantôt. Est-ce qu'il y a eu une permanence à l'effet 2425
qu'il y a toujours eu des arbres en rangées le long du chemin!
Là, je pense qu'il faut faire un peu une analyse historique, de voir comment ça l'a évolué.
Ensuite, comment elle est et comment on veut la rendre.
2430
Je pense qu'aussi dans un projet, c'est pas rien qu'un projet d'intervention, c'est qu'on vise
un projet d'amélioration: qu'est-ce qu'on peut faire de plus!
Je pense qu'il faudra voir, est-ce qu'il y a eu une préoccupation ou c'est un projet purement
autoroutier ou de voirie! Donc je pense que notre travail, ça va être de voir, est-ce que les 2435
dimensions paysagères ont été prises en compte? Est-ce que la protection des éléments qui ont
une valeur à proximité ont été pris en compte?
Je pense qu'il va y avoir une analyse fine d'être faite.
2440
Par contre, je sais qu'on prévoit enfouir des fils, bon, ça, je pense que c'est une bonne
chose, mais il faudrait pas que l'enfouissement des fils fasse en sorte de créer un impact qui est
beaucoup plus grand.
Donc il y a une analyse fine à faire à partir de l'information qu'on a par rapport au projet qu'on 2445
nous soumet, et toujours en fonction des principes et des orientations qu'on a.
Séance de la soirée du 28 février 2013
64
Béliveau Proulx
PAR L'ANIMATEUR:
Madame Beaudet. 2450
________________
ESTHER BEAUDET
2455
PAR Mme ESTHER BEAUDET:
Bonsoir, je m'appelle Esther Beaudet. Peut-être que vous qui êtes ici, vous étiez pas là en
2006. En 2006, on était huit cents (800), et puis j'ai un petit peu un sentiment de déjà-vu, de
répétition. Parce qu'en 2006, à peu près tout ce qui a été dit ce soir ici a été dit, redit, noté, compilé 2460
et tout.
Alors ce que je souhaite, c'est que vous, vous ayez accès à ces documents-là qu'on a écrits
tout le monde, on a participé, on a fait de nombreux ateliers.
2465
Alors j'aimerais que ça, ce soit pas perdu, parce que là, on redit les mêmes choses avec des
mots différents.
J'ai deux (2) points. Premier point, tout à l'heure vous nous avez montré une magnifique
photo d'un paysage remarquable vu de la petite rue cul-de-sac Cardinal-Persico. 2470
Tout le monde la connaît peut-être pas, cette petite rue là, elle est juste située à côté de
l'église Saint-Michel, et on a une vue magnifique sur le champ des Sœurs de Jésus-Marie, vision
vers le nord, et puis ça s'étend, on voit au fond Michel-Sarrazin et tout ça.
2475
Alors vous-mêmes, vous l'avez choisie comme exemple avec cette photo-là, donc c'est dire
que c'est un exemple d'un endroit remarquable.
J'ai aussi entendu tout à l'heure quelque chose qui m'a fait sursauter, c'est que vous parliez
d'une possibilité de continuer une rue cul-de-sac dans l'alignement normal et tout ça. Alors ce 2480
magnifique paysage là, si vous pouvez retrouver la photo, peut-être la montrer, elle était dans vos
documents tout à l'heure, alors advenant le prolongement de cette rue Cardinal-Persico, imaginez
que le magnifique paysage qui est remarquable et que vous avez vous-mêmes choisi comme
exemple, imaginez des luminaires, des panneaux de signalisation routière, peut-être un arrêt-stop
ou un truc comme ça, alors le magnifique paysage est aussitôt détruit. 2485
Je parle même pas de poteaux de téléphone, de fils électriques et autres.
Séance de la soirée du 28 février 2013
65
Béliveau Proulx
Alors je pense que c'est assez incompatible et illogique de penser à la fois de préserver ce
paysage-là et de continuer la rue Cardinal-Persico.
2490
Alors j'espère que j'ai bien attiré votre attention sur cette incompatibilité.
Mon deuxième point! Ça m'étonne beaucoup de pas du tout avoir entendu jamais dans tous
vos trucs et vos papiers, de voir le mot artéfact.
2495
Quand Cataraqui a fait des travaux de rénovation, l'entrepreneur m'a conté de vive voix qu'à
toutes les deux (2) pelletées de pelle, à chaque fois qu'il y avait un camion ou un bulldozer ou
n'importe quoi, ils tombaient sur des artéfacts, des pointes de flèche, des morceaux de porcelaine,
des choses comme ça. Ils étaient obligés d'appeler les archéologues pour qu'ils viennent
intervenir. 2500
Alors ce magnifique champ là, le champ des Sœurs de Jésus-Marie qui est préservé depuis
quatre cents (400) ans, je pense que seulement au point de vue archéologique, je parle même pas
de paysage, d'arbres et tout ça, seulement au point de vue archéologique, je pense que c'est
évident qu'il faut en parler de le protéger. Alors c'est mes deux (2) points. 2505
PAR L'ANIMATEUR:
Merci. Madame Dubé ou monsieur Lizotte.
2510
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Pour le premier point qui concerne l'archéologie, vous l'avez bien souligné, c'est une donnée
importante dans le site patrimonial de Sillery.
2515
C'est pour ça effectivement que dans les sept (7) types de caractéristiques, il y en a une qui
vise vraiment le patrimoine archéologique; et on a une section à la page 86 spécifiquement sur
l'archéologie.
Et ce qui est proposé dans ce cas-ci, c'est de tenir compte du potentiel archéologique dans 2520
le cadre des travaux qui pourraient être réalisés. Quand je dis travaux, ça peut être des
constructions, mais ça peut être des choses très simples: quelqu'un qui veut faire une petite
intervention sur son terrain.
Donc l'idée c'est, dans le cadre de l'analyse des demandes d'autorisation de travaux, c'est 2525
de tenir compte du potentiel et des sites archéologiques existants, puisqu'il y en a quand même six
(6) qui sont identifiés, vraiment bien circonscrits sur la carte.
Séance de la soirée du 28 février 2013
66
Béliveau Proulx
Donc c'est vraiment ce qui est proposé, et c'est la démarche qui est réalisée par mes
collègues, entre autres monsieur Chouinard, dans l'analyse normale des projets.
2530
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Et le site de Cataraqui, évidemment, est un des sites qui est documenté. Mais il y a un
principe de précaution là-dedans aussi.
2535
Et dans des zones à potentiel archéologique, effectivement, généralement, le Ministère va
imposer des conditions archéologiques avant ou pendant la réalisation des travaux.
Moi, j'aimerais revenir brièvement sur le début de votre intervention. Évidemment qu'on a
pris connaissance des documents qui ont été produits pour la consultation tenue par la Ville en 2540
2006.
Je vous rappelle que cette consultation-là avait été tenue sur un projet de PPU; évidemment,
nous, on ne vous présente pas un équivalent aujourd'hui, le plan de conservation, c'est tout autre
chose. 2545
Donc on comprend que la Ville est en préparation donc pour une nouvelle version de ce
PPU-là quelques années plus tard et qu'on espère que ce sera rendu public bientôt.
Donc les objets qui étaient couverts par ce PPU-là ne sont pas les mêmes que ceux dont on 2550
discute aujourd'hui.
PAR Mme ESTHER BEAUDET:
Et qui va me donner un petit avis sur cette incompatibilité-là que je parlais de continuer la rue 2555
Cardinal-Persico et de préserver le paysage?
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui voit un illogisme là-dedans?
PAR M. JÉRÔME HARDY: 2560
Bien en fait, la rue Cardinal-Persico qui est ici, là, où on a identifié justement des percées
visuelles et des panoramas sur les grandes propriétés et sur la terrasse fluviale, disons que selon
nos orientations, il y a pas de contradictions avec le fait – en fait, les projets de parachèvement de
la trame viaire qui pourraient exister, c'est comme vous voyez ici, lorsqu'il y a des culs-de-sac, par 2565
exemple dans le noyau Saint-Michel, évidemment c'est pas possible, il y a des constructions, mais
Séance de la soirée du 28 février 2013
67
Béliveau Proulx
c'est simplement pour illustrer qu'on ne verra pas une rue qui traverserait les grandes propriétés et
relierait le chemin Saint-Louis, par exemple.
Donc c'est simplement dans des cas exceptionnels. Donc c'est pas contraire aux 2570
orientations qui sont ici, là.
PAR Mme ESTHER BEAUDET:
Donc si je vous comprends bien, c'est qu'il serait pas question, exemple, de continuer la rue 2575
Cardinal-Persico et de construire une rue, des égouts et tout ça, seulement pour le seul bienfait
d'un promoteur, puis de détruire un paysage?
Si je vous comprends bien, vous êtes d'accord avec moi que ce serait quelque chose
d'impensable, j'ai bien entendu? 2580
PAR M. JÉRÔME HARDY:
Non, c'est pas tout à fait ce qu'on a dit.
2585
PAR Mme ESTHER BEAUDET:
C'est ce que j'aimerais entendre, par exemple!
PAR M. JÉRÔME HARDY: 2590
En fait, c'est vraiment pour parachever la trame viaire. Donc historiquement, les noyaux
villageois, comme les noyaux ouvriers, se sont développés, donc on a justement une croissance
contrôlée assez dense dans un secteur limité, donc ce qu'on souhaite justement, ce n'est pas
empiéter sur les grandes propriétés et morceler ces grandes propriétés là justement. 2595
Donc les nouvelles rues devraient avoir pour but exclusif de parachever cette trame viaire là.
PAR L'ANIMATEUR:
2600
Une dernière intervention, madame.
PAR Mme ESTHER BEAUDET:
En conclusion, oui, justement! En conclusion, advenant ce terrible développement dans 2605
notre magnifique arrondissement historique, est-ce qu'il est envisageable éventuellement que ça
Séance de la soirée du 28 février 2013
68
Béliveau Proulx
touche pas le quartier, notre beau faubourg Saint-Michel, notre beau quartier, qu'on soit pas
contaminé et que les voies de sortie soit par Benmore, puisque c'est le fameux propriétaire
Benmore qui utilise ses propres chemins pour s'en aller vers le chemin Saint-Louis?
2610
Est-ce que ça a été envisagé, ça?
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
En fait, si je pouvais compléter sur votre première partie de la question! Les orientations, il 2615
ne faut pas les comprendre comme des orientations, on en choisit une, on ne peut pas choisir
l'autre.
En fait, les orientations, elles se complètent. Donc c'est certain qu'il y a une orientation sur le
fait de parachever, dans certains cas, le réseau viaire, mais il y a aussi des orientations sur la 2620
protection des percées visuelles.
Donc l'idée, c'est qu'on n'a pas à choisir l'une ou l'autre, les deux (2) doivent être respectées.
Et quand on fait un projet, tout projet, souvent ça interpelle beaucoup d'orientations.
2625
Donc le moindre petit projet, je pense que monsieur Chouinard, hier, l'a bien montré, peut
interpeller cinq-dix-quinze-vingt (5-10-15-20) orientations qui vont être touchées simultanément, et
le bon projet, il va falloir qu'il respecte ces différentes orientations.
Donc on n'a pas à faire un choix entre la protection d'une percée visuelle et le 2630
parachèvement, c'est les deux (2) qu'il faut qui soient atteints.
PAR L'ANIMATEUR:
Louis-Philippe Coulombe. 2635
________________
LOUIS-PHILIPPE COULOMBE
2640
PAR M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE:
Bonsoir. Écoutez, j'aurais voulu avoir une précision de votre part. Il y avait plus ou moins
une thématique qui avait commencé hier, à savoir qu'il y a certains secteurs ou certains endroits
qui, à votre avis, ne méritent pas de protection, corrigez-moi sur les termes que vous avez utilisés, 2645
mais il y aurait certains secteurs qui seraient moins méritoires de cette protection.
Séance de la soirée du 28 février 2013
69
Béliveau Proulx
J'aimerais savoir ce qui, à votre avis, en quelques mots et concrètement, fonde le caractère
historique de l'arrondissement? Qu'est-ce qui fait en sorte que cette valeur historique doit être
protégée, et si vous pouviez répondre particulièrement pour les grands domaines?
2650
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
Oui. En fait, le premier point qu'il faut considérer, c'est l'intention du législateur en 1964. En
64, quand on a déclaré l'arrondissement historique, il y avait un justificatif minimal qui avait été écrit
à l'époque. 2655
C'est sûr qu'à l'époque, on n'écrivait pas de manière très exhaustive, on n'avait pas de
documents très longs, mais il y a quand même dans la demande, en fait c'était un avis de motion,
en fait c'était une demande de la Ville de Sillery, donc on expliquait les motifs, et le législateur y
répondait pour des raisons bien particulières, car les éléments qu'on nommait, qu'on identifiait, 2660
c'était la protection des grands domaines, des propriétés conventuelles et des faubourgs ouvriers.
Donc c'était très clair qu'à l'époque, l'objectif, c'était de contrer des projets, par exemple
comme Parc-Lemoine, ça a été dit hier, c'était un élément qui avait suscité une réflexion, on voulait
éviter que ces projets-là, comme Parc-Lemoine, Mont-Saint-Denis qui étaient en cours en 64 se 2665
répètent sur les autres grandes propriétés.
Donc c'est vraiment le fondement, l'importance, la signification de l'arrondissement, c'est
vraiment à la base dans les intentions du législateur.
2670
Et ces intentions-là, quand on a exposé les valeurs, on a trois (3) valeurs: architecture,
histoire et paysage, on a repris effectivement ce qui fondait les valeurs à l'époque. On l'a traduit
dans des mots un peu plus modernes, mais effectivement, on respecte, on s'inscrit dans la
continuité de l'intervention qui avait été faite à l'époque.
2675
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Si je peux me permettre, parce que je comprends très bien le sens de votre question, puis
sur cet échange-là qu'on a eu hier!
2680
Donc la conséquence de ça, c'est qu'effectivement, l'arrondissement historique n'a pas été
créé pour protéger, par exemple, le Parc-Lemoine.
PAR M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE:
2685
Je comprends très bien.
Séance de la soirée du 28 février 2013
70
Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Donc un secteur comme celui-là ne serait pas l'objet, même s'il est inclus dans le périmètre,
du même niveau d'attentions que les faubourgs qui étaient l'objet ou les grandes propriétés qui 2690
étaient l'objet premier de la protection.
Évidemment, on va toujours continuer à appliquer des contrôles dans le Parc-Lemoine qui
fait partie de l'arrondissement, et il y a des valeurs paysagères, ça concourt, dans le fond c'est un
écrin qui fait partie de la mise en valeur de ce secteur-là, et on va vouloir, comme on l'indique dans 2695
les orientations, préserver la lisibilité de cette subdivision-là qui était à l'origine un grand domaine et
où il y a encore une villa qui est présente quelque part dans le milieu et tout ça.
Donc le Parc-Lemoine, on va le protéger différemment, mais on aura peut-être un petit peu
moins de préoccupations pour le type de matériaux que les gens utilisent sur leur toiture, là. 2700
PAR M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE:
Et pour ce qui est de la deuxième question! En fait c'est-à-dire, je me demande tout de
même, et en particulier en ce qui a trait aux grands domaines, qu'est-ce qui fonde, à votre avis, 2705
quelle est la valeur qu'on doit absolument protéger?
Et la raison pour laquelle je pose la question, c'est qu'il semble y avoir, dans ce que vous
nous avez dit hier et aujourd'hui, bon, la préoccupation ici est oui, d'une part, de protéger le
caractère patrimonial et d'autre part, de permettre un certain développement. 2710
Vous avez fait vous-même, madame Dubé, référence au Vieux-Québec où on a dit, bien
voilà, l'objectif n'est pas de rendre public, on veut laisser ça dans le privé et permettre la
construction.
2715
Là où je veux en venir, c'est qu'il y a, la similarité entre les deux (2) territoires est peut-être
pas parfaite, les analogies ne sont pas peut-être permissibles dans les deux (2) cas, et la
particularité de l'Arrondissement historique de Sillery, à mon avis, c'est la vastitude des territoires
qu'on ne retrouve pas ailleurs.
2720
On peut pas dire, bien, on peut construire dans le Vieux-Québec pour autant que ça
respecte un peu l'esprit, je pense qu'on doit accepter qu'il y a des endroits dans l'arrondissement
historique ou dans le site patrimonial de Sillery où le simple fait de construire va nuire au caractère
patrimonial justement, qu'on va perdre la valeur. Et ce sera sur les grands domaines.
2725
Est-ce que vous êtes d'accord avec moi?
Séance de la soirée du 28 février 2013
71
Béliveau Proulx
PAR M. SYLVAIN LIZOTTE:
En fait, cette caractéristique-là des grands domaines, je crois qu'elle colore toute la partie
des caractérisations, toutes les caractéristiques, c'est quand même bien mis en valeur. 2730
C'est sûr que si on faisait exactement le même exercice pour le Vieux-Québec, c'est sûr
qu'on mettrait pas en évidence le caractère végétal, les boisés, parce qu'effectivement, il y en a
très peu.
2735
Effectivement, le Vieux-Québec est plutôt un centre-ville, il a été fait pour être construit,
largement construit.
Donc les types de caractéristiques seraient différents. Probablement qu'on aurait beaucoup
moins de percées visuelles comme on en a, même de vues panoramiques, dans le Vieux-Québec 2740
on aurait probablement des vues encadrées par des enfilades de bâtiments, mais pas de vues à
trois cent soixante (3600) à plusieurs endroits.
Et dans le fond, ça, c'est une caractéristique qui nous semble bien soulignée, mais
effectivement, s'il y a des améliorations à apporter dans la caractérisation, pour mieux faire 2745
ressortir cet élément-là, c'est l'objet effectivement de la consultation.
Il faut nous le souligner, il faut nous le dire, et il sera bonifié pour mieux le faire ressortir.
PAR M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE: 2750
Donc je comprends que vous avez compris, ce qui a été exprimé à plusieurs reprises par les
citoyens ici, l'idée voulant qu'il y a certains endroits où le simple fait de construire va nuire à l'aspect
patrimonial du secteur. Vous m'avez compris?
2755
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Bien, je pense qu'on l'a exprimé déjà.
Puis en réponse à une question précédente, le fait que par exemple, dans les corridors de 2760
percées visuelles, effectivement, on s'entend que c'est pas une bonne idée d'envisager de
construire.
PAR M. LOUIS-PHILIPPE COULOMBE:
2765
Je vous remercie.
Séance de la soirée du 28 février 2013
72
Béliveau Proulx
PAR L'ANIMATEUR:
Merci. Madame Shee.
2770
________________
MARY SHEE
PAR Mme MARY SHEE: 2775
Ça va être très court. Vous êtes, vous tous ce soir, assis à l'avant, responsables de mon
futur, je crois peut-être responsables de mon futur.
Je crois peut-être que je suis encore naïve, mais je crois que le ministère des Affaires 2780
culturelles est et doit être le gardien de mon patrimoine.
Le patrimoine, c'est mon histoire; l'Arrondissement historique de Sillery, site patrimonial de
Sillery, c'est mon histoire; c'est mon histoire depuis quatre cents (400) ans. C'est un bien collectif
qui appartient à tous et qui doit être transmis de génération en génération. 2785
Alors l'urgence ici, c'est d'avoir un plan de conservation qui conserve et qui protège mon bien
pour toujours.
Merci à vous tous. 2790
PAR L'ANIMATEUR:
J'entendrais maintenant madame Potvin.
2795
________________
MARINA POTVIN
PAR Mme MARINA POTVIN: 2800
Bonsoir. Mes questions sont un peu plus spécifiques. Concernant le projet de plan de
conservation, est-ce qu'il y a quelque chose qui a été prévu ou un changement prévu qui
impliquerait le Boisé des Augustines? Par exemple le sentier ou un belvédère?
2805
Séance de la soirée du 28 février 2013
73
Béliveau Proulx
PAR M. JÉRÔME HARDY:
Le Boisé des Augustines a été construit dans les années quatre-vingt, si je ne me trompe,
donc il y a pas de projets sur la table, que ce soit d'agrandissement, de construction ou quoi que ce
soit. Au ministère, on n'a rien reçu par rapport à ça. 2810
Donc il y a pas de projets sur la table ou en analyse. Je sais pas si ça répond à votre
question?
PAR Mme MARINA POTVIN: 2815
Oui, pour le moment, là.
Vous savez que sur le domaine du Boisé des Augustines, on m'a dit que tout le terrain et
toute la villa Clermont est considérée comme faisant partie du site patrimonial. 2820
Est-ce que le ministère a une responsabilité vis-à-vis de l'entretien de la villa Clermont qui
est sur notre site et qui mériterait des réparations, c'est très coûteux, et à qui on doit s'adresser
pour ces questions-là?
2825
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Oui, effectivement, en fait la loi prévoit que les propriétaires sont responsables de l'entretien
des bâtiments patrimoniaux, donc sous leur responsabilité.
2830
Par contre, il y a des programmes de subvention. On en parlait tout à l'heure en référence
avec l'Île-d'Orléans, mais il y a un programme semblable qui est un programme conjoint entre le
ministère et la Ville de Québec et pour lequel vous pouvez obtenir des informations en vous
adressant à la Ville de Québec.
2835
PAR Mme MARINA POTVIN:
Il faut s'adresser à la Ville de Québec?
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 2840
Oui.
Séance de la soirée du 28 février 2013
74
Béliveau Proulx
PAR Mme MARINA POTVIN:
2845
Concernant les arbres, le monsieur qui a parlé des arbres du boisé, il avait tout à fait raison,
ces buildings-là existent depuis vingt-trois-vingt-quatre (23-24) ans, et c'est sûr qu'actuellement, le
C.A. est très responsable vis-à-vis de l'entretien du boisé.
On a appliqué il y a quelques années le programme de Sillery qui payait cinquante pour cent 2850
(50 %) des travaux qu'on faisait, on a numéroté les arbres, médaillé, on a soigné les arbres qui
étaient malades, coupés ceux qu'on pouvait pas sauver, puis on les a remplacés par d'autres.
Et puis au 400e, nous avons planté trente-cinq (35) arbres pour souligner le 400e. Puis il y a
une personne qui est nommée pour s'occuper de l'environnement et s'occuper surtout de tout ce 2855
qui touche l'environnement dont les arbres.
Alors il y a eu des copropriétaires qui ont voulu couper des arbres, on sait pas qui, on a fait
une enquête, c'était des arbres qui ne nous appartenaient pas, ils appartenaient à la pente qui
descend jusqu'en bas, parce qu'ils ont eux-mêmes porté plainte pour les dangers d'érosion et tout, 2860
malheureusement on n'a pas pu trouver qui.
Mais c'est sûr qu'on garde un œil attentif pour la protection. Mais il n'y a pas d'arbre en
arrière qu'on pourrait dire, aucun arbre, ça a été coupé par les promoteurs dans le temps.
2865
Mais là, il y a quelqu'un qui est responsable pour ça. Alors c'est tout, merci.
PAR L'ANIMATEUR:
Merci madame Potvin. 2870
Monsieur Blondeau.
________________
2875
JEAN-MARC BLONDEAU
PAR M. JEAN-MARC BLONDEAU:
Étant donné l'heure tardive, je serai très bref. Ma question peut paraître un peu curieuse, 2880
mais c'est au sujet des cimetières.
Séance de la soirée du 28 février 2013
75
Béliveau Proulx
On a la chance, si je puis dire, d'avoir deux (2) magnifiques cimetières qui sont vraiment très
beaux, et je voudrais savoir quel est leur statut par rapport au reste de la région ici?
2885
Et deuxièmement, est-ce que vos recommandations vont s'appliquer à l'ensemble de ces
deux (2) cimetières là?
Enfin, vous avez mentionné à un moment donné la vue, préserver la vue et préserver deux
(2) bâtiments historiques qu'il y a sur les cimetières, mais par exemple il peut y avoir aussi les 2890
arbres, il peut y avoir un tas de choses sur ces cimetières-là, et quel est leur statut par rapport au
reste des monuments de Sillery?
Et deuxièmement, je voulais savoir aussi si leur configuration est protégée aussi? Parce que
je pense au cimetière irlandais de Saint-Patrick qui a vendu une partie de leur terrain non utilisée à 2895
un promoteur.
Et est-ce que cette situation-là pourra encore se présenter à l'avenir? Merci.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ: 2900
Les deux (2) cimetières, évidemment, font partie intégrante du site, ils jouissent donc de la
même protection que l'ensemble des terrains du site.
Et donc toutes les orientations qui sont contenues dans le plan s'appliquent, en fait celles qui 2905
sont pertinentes s'appliquent sur les terrains de cimetières sans restriction, là.
PAR M. JEAN-MARC BLONDEAU:
Il serait peut-être important aussi de préserver l'accès, s'il y a une promenade linéaire le long 2910
du fleuve, de préserver un accès à ces deux (2) cimetières-là, parce que non seulement ce sont
des cimetières, mais c'est aussi des endroits très beaux et où il peut être agréable de se promener.
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
2915
Vous avez tout à fait raison.
PAR L'ANIMATEUR:
Sauf erreur, madame Dubé, j'aurais une précision peut-être à propos de ces deux (2) 2920
cimetières!
Séance de la soirée du 28 février 2013
76
Béliveau Proulx
Il me semble que des quatre (4) grands cimetières jardins qu'il y a dans la région de Québec,
Mount Hermon et le Cimetière de Saint-Patrick sont les deux (2) seuls qui sont reconnus
monuments d'intérêt national, est-ce que je suis dans l'erreur? 2925
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Bien, les autres ne sont pas situés dans des sites patrimoniaux protégés, effectivement.
2930
PAR L'ANIMATEUR:
Mais ils sont reconnus au niveau national, au niveau fédéral aussi, selon mes informations.
PAR M. ANDRÉ CHOUINARD: 2935
Oui, c'est possible.
PAR L'ANIMATEUR:
2940
Bien! Monsieur François Bergeron à qui je demanderais de conclure s'il vous plaît notre
période de questions.
________________
2945
FRANÇOIS BERGERON
PAR M. FRANÇOIS BERGERON:
Bonsoir. Résident du vieux quartier de Sillery dans la côte de Sillery et le très beau parc des 2950
Voiliers!
Vous avez beaucoup parlé de tous les paramètres qui allaient guider vos évaluations des
différents projets, il y a un paramètre très important avec lequel la Ville nous remplit les oreilles,
ainsi que les promoteurs immobiliers, c'est la valeur économique d'un projet. 2955
Il y a des grandes études, qui ont été faites par des citoyens de Sillery sur la valeur foncière
des terrains lorsqu'ils étaient entourés d'un parc, qui démontraient que les revenus que les
nouveaux, je dirais, condominiums allaient amener à la Ville, avec les coûts que ça demandait au
niveau de l'immobilisation, il y aurait pas plus de profits à la Ville à la fin. 2960
Séance de la soirée du 28 février 2013
77
Béliveau Proulx
Alors la question que je voulais vous poser, la première, c'est de vous dire, est-ce que vous
allez tenir compte de la valeur économique d'un parc qu'on pourrait créer?
Et quand on parle aussi de la question de la mise en valeur, je pense beaucoup à un axe de 2965
transport durable qui pourrait ramener le genre de transport autre qu'automobile qui pourrait
donner un visage très bucolique à ces grands domaines et donner un accès à la côte à Gignac
avec les plaines d'Abraham.
Alors je voulais savoir si ce paramètre-là serait considéré dans vos analyses que vous allez 2970
faire entre un projet immobilier et la transformation de ces grands domaines en parc, selon les
différentes propositions de la Coalition de Sillery? C'était la première question.
Si vous voulez y répondre.
2975
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Oui, ce sera très simple. Effectivement, nous, comme je l'ai expliqué précédemment, on
applique des mesures de contrôle sur les projets qui nous sont soumis pour fins d'autorisation.
2980
Et on n'est pas donc dans des situations d'arbitrage entre un projet A et un projet B. La
question ne se pose pas de cette façon-là au moment de l'analyse d'un projet pour fins
d'autorisation.
Elle peut se poser dans d'autres instances politiques, mais pour nous donc, la question ne se 2985
pose pas comme ça.
Ce que je peux vous dire par contre, et vous l'avez constaté, je pense, en prenant
connaissance du plan, c'est que la valeur économique, l'impact économique d'une intervention
n'est pas un critère d'analyse chez nous, parce qu'on se base sur les valeurs patrimoniales à 2990
protéger.
Évidemment, l'impact économique du projet n'est pas pertinent dans cette analyse-là.
PAR M. FRANÇOIS BERGERON: 2995
Alors ça faisait un petit peu suite à toutes les incongruités qu'on a vues ce soir, sachant que,
bon, la Ville, comme on le sait, elle veut juste maximiser les revenus, mais bon!
L'autre réflexion sur laquelle je voulais terminer, c'est de poser à tous et principalement à 3000
vous qui êtes les gardiens, je dirais, de ces grands espaces et de qu'est-ce qu'il va en devenir dans
Séance de la soirée du 28 février 2013
78
Béliveau Proulx
les prochaines années, si je vous pose la question suivante: pouvez-vous imaginer la ville de
Montréal sans le Mont-Royal aujourd'hui, sans cet espace vert, sans ce poumon?
Pouvez-vous imaginer la ville de New York sans le Central Park? 3005
Pouvez-vous vous imaginer Québec sans les plaines d'Abraham? Parce qu'il y avait la
même pression de lotir il y a cent (100) ans que celle qu'on a aujourd'hui.
Pouvez-vous imaginer la ville de Québec à son anniversaire du 400e sans le parc Samuel-3010
De Champlain?
Et je vous pose une dernière question: qu'est-ce qui donne la valeur à une ville, si ce n'est
pas ses espaces verts que nous savons préserver pour notre génération, c'est l'avenir et celle de
nos petits-enfants? 3015
PAR L'ANIMATEUR:
Vous savez, ça arrive dans le meilleur des mondes, il y avait beaucoup de papiers,
beaucoup d'interventions, il s'est glissé une deuxième intervention que j'ai oublié de mentionner, 3020
monsieur Michaud!
________________
HUGUES MICHAUD 3025
PAR M. HUGUES MICHAUD:
Merci beaucoup. J'ai une question à vous poser en commençant! Est-ce que vous savez
qu'il y a quelque chose qui appartenait au seigneur dans l'arrondissement historique, de particulier? 3030
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Vous référez à quel seigneur?
3035
PAR M. HUGUES MICHAUD:
La question, je vais vous la dire, parce que je veux pas éterniser. C'est le four, pas le four, le
moulin à farine!
3040
Séance de la soirée du 28 février 2013
79
Béliveau Proulx
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Oui, ce seigneur-là, OK!
PAR M. HUGUES MICHAUD: 3045
Justement dans l'arrondissement historique, sur la falaise. Donc on a des choses
historiques, on a des choses patrimoniales.
Moi, je suis fier d'avoir entendu tous ceux qui ont parlé ce soir, et je l'ai dit moi aussi des fois 3050
en boutade, mais on veut conserver, on a besoin de cet arrondissement-là avec toutes ses
caractéristiques pour le futur et pour le présent.
Ça, le moulin, il reste quelques vestiges, on pourrait prendre ça pour un tas de roches puis
faire revoler ça en l'air! Et ça fait pas longtemps qu'il y a une petite plaque en avant. 3055
J'aimerais que le Ministère s'en charge pour faire quelque chose, c'est vraiment historique.
Ça a trois cent soixante-quinze (375) ans.
Maintenant, je voudrais faire quelques réflexions! L'île des Sœurs, il y a quelques années, 3060
on avait réservé un coin de parc avec des arbres. La Ville de Verdun, à un moment donné, a
laissé aller, et c'est en train de tout se construire.
On parle de l'Île-d'Orléans, je suis pas allé récemment, mais on me dit qu'à l'Île-d'Orléans
aussi, on creuse par en dedans comme des taupes et on est en train de construire, puis ça se voit 3065
pas. Je pense que monsieur avait raison tantôt, il y a quelque chose à voir là-dessus!
Et chez nous, je trouve ça tellement beau ce que vous nous avez montré, vous avez pris des
photos extraordinaires, mettez-les sur les journaux pour que les gens voient ce qu'on a ici. Il faut
conserver ça intact. 3070
Ce matin – m'a finir avec ça, j'imagine que vous avez pris assez de notes qu'il y a moyen
que le gouvernement pense à nous autres, fasse quelque chose pour Sillery et pour sa capitale.
Ce matin, j'écoutais au programme de Claude Bernatchez, on parlait de l'Hôtel-Dieu. On est 3075
dans les plans, ça fait huit (8) ans qu'on parle d'agrandissement de l'Hôtel-Dieu, cent quinze (115)
médecins ont écrit une lettre commune.
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Béliveau Proulx
Il y a quelques années ils étaient pas d'accord, ils voulaient pas du tout, mais là, ils ont dit,
c'est assez, pour le patrimoine, pour l'historicité du coin et le reste et le reste, on demande au 3080
ministre s'il est capable de regarder la possibilité de construire ailleurs.
Déjà, on est à la recherche et on pense que peut-être dans le kilomètre carré de terrain qui
reste à l'Enfant-Jésus, on pourrait aménager ça.
3085
Mais le ministre a mis ses culottes, puis il dit, faites votre devoir auprès de tous les gens qui
sont avec vous, puis on verra.
Bien, je pense que vous autres, vous avez compris, j'espère. Merci beaucoup.
3090
PAR Mme DANIELLE DUBÉ:
Merci de votre intervention.
PAR L'ANIMATEUR: 3095
Je vous remercie, monsieur Michaud.
________________
3100
MOT DE LA FIN
PAR L'ANIMATEUR:
Madame Dubé, messieurs Lizotte, Hardy et Chouinard, membres du Conseil du patrimoine, 3105
monsieur Lefebvre, madame Mundy, monsieur Filion, madame Cheyrou, monsieur Boucher, merci.
Monsieur Lefebvre, un dernier mot!
PAR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL: 3110
Moi, j'ai juste un mot à vous dire, c'est merci beaucoup, puis on se voit dans trois (3)
semaines, le 27 mars en tout cas! Merci.
PAR L'ANIMATEUR: 3115
Effectivement, pour toute information concernant le dépôt de mémoire, vous avez le site
www.cpcq.gouv.qc.ca, vous allez à l'onglet sur les audiences publiques pour vous inscrire, et on
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Béliveau Proulx
vous attend le 27 mars. On vous confirmera à ce moment-là la séance de l'après-midi, l'heure, il y
en a une en soirée aussi, et c'est ici même que ça se passe. 3120
Merci beaucoup à tout le monde, bonne fin de soirée.
________________
3125
Je, soussignée, DENISE PROULX, sténotypiste officielle, certifie sous mon serment d'office
que le texte qui précède est la transcription fidèle et exacte de mes notes sténotypiques.
DENISE PROULX, s.o.
3130