claude bernardin, victor-henry debidour, louis fayolle, … · 2018. 4. 12. · polilique....

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CAHIERS DE LA FO DATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES -31- Claude BERNARDIN, Victor-Henry DEBIDOUR, Louis FAYOLLE, Jean GARAGNON, Georges GOJAT, Joseph HOURS LIBERALISME TRAD ITIONALISME DECENTRALISATION CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DES IDEES POLITIQUES Recueil d'etudes sous la direction et avec une introduction de Robert PELLOUX LIBRAIRIE ARMA D COLI

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  • CAHIERS DE LA FO DATION NATIONALEDES SCIENCES POLITIQUES

    -31-

    Claude BERNARDIN, Victor-Henry DEBIDOUR,Louis FAYOLLE, Jean GARAGNON, Georges GOJAT,

    Joseph HOURS

    LIBERALISMETRADITIONALISMEDECENTRALISATION

    CONTRIBUTION A L'HISTOIREDES IDEES POLITIQUES

    Recueil d'etudes sous la direction et avec une introductionde Robert PELLOUX

    LIBRAIRIE ARMA D COLI

  • La Fondation Nationale des Sciences Politiques a ete creee par une Ordonnancedu 9 octobre 1945. Elle a pour objet de tavoriser Ie progres et la dilJusion desSciences Politiques, Economiques et Sociales.

    Son administration et sa direction sont assurees de la maniere suivante :

    Conseil d' Administration :

    Prhidenl : M. Andre SIEGFRIED, de l'Academie Francaise.

    Via-presidents : MM. Pierre BaIN, Premier President de la Cour des Comptes;Lucien FEBVRE, Protesseur au College de France.

    Hembres : MM. Andre ALLIX, Recteur de l'Universite de Lyon;l!ltienne ANTONELLI, Protesseur a la Faculte de Droit de Montpellier;Jules BASDEVANT, Membre de I'lnstitut, Protesseur honoraire a

    la Faculte de Droit de Paris; President de la Cour Interna-lionale de Justice;

    Wilfrid BAUMGARTNER, Gouverneur de Ia Banque de France;Bou flO EAU DE FONTENAY, Directeur de l'l!lcole Nationale d'Admi·

    nistration;Jacques CaAPSAL, Directeur de I'lnstitut d'l!ltudes Politiques de

    l'Universite de Paris;Bernard CIlENOT, Maitre des RequMes au Conseil d'l!ltat;Jean-Jacques CUEVALLIER. Professeur a la Faculte de Droit de

    Paris;Rene COURTIN, Protesseur a la Faculte de Droit de Paris;Henry DAvEzAc, Vice-President delegue general du Syndicat

    General de la Construction l!llectrique.Georges DUHAMEL, de I'Academie Francaise;Paul DURAND, Professeur ala Faculte de Droit de Nancy;Pierre FOUlINIER, Gouverneur honoraire de la Banque de France;Leon JOUUAUX, President de la C. G. T. F. 0;Edmond LEBER, Vice-President du Credit Industriel et Com-

    mercial;Gabriel La !jllAS, Professeur a la Faculte de Droit de Paris;Charles Mo lIAZE, Directeur d'l!ltudes a I'l!lcole des Hautes-l!ltudes;Leon NOEL, Membre de l'lnstitut, Ambassadeur de France;Mario ROQuEs, Membre de I'lnstitut, Professeur honoraire au College

    de France, Directeur d'l!ltudes a I'l!lcole des Hautes.l!ltudes;Andre SEGALAT, Maitre des Requetes au Conseil d'l!ltat, Secre-

    taire general du Gouvernement;Roger SEYDOUX, Consul General de France a New-York;Max SORRE, Professeur honoraire a la Faculte des Lettres de Paris.

    Admini,lraleur: M. Jacques CUAPSAL.

    Secrelaire general: M. Jean MEYNAuD.

    La Fondation assure notamment la publication:

    10 du Bulletin Analytique de Documentation Politi9ue, Economique el Sociale(,'ontemporainp, repertoire methodique bimestriel des prmcipaux articles concernantles questions relevant des Sciences Politiques, l!lconomiques et Sociales, ainsi quede In documentation sur les problemes contemporains du meme ordre, publiesdans les revues francaises et etrangeres. (Abonnement : France: 1.000 fro par an;l!ltranger : 1.200 fro par an. - Presses Universitaires de France, 108, boulevardSaint·Germain, Paris, 68 , C. C. P. Paris 392.33);

    20 de la Reoue Fran~aise de Sciellce Politique, revue trimestrielle pubJiee par laFondation Nationale des Sciences Politiques et l'Association Franc;aise de SciencePolilique. (Abonnement: France : 2.000 fro par an; l!ltranger : 2.200 fro an. -Presses Universitaires de France, 108, boulevard Saint-Germain, Paris, 68 ,C. C. P. Paris 392,33);

    30 de Cahiers publies, plusieurs fois par an, par la Librairie Armand Colin, etdestines a faire progresser la recherche dans Ie domaine des Sciences Politique s,l!lconomiques et Sociales.

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    LIBÉnALISMETRADITIONALISMENECEXTRALISATIONCONTRTBUTION A L'EISTOIRED.Es rDÉEs PoLrrleuas

    hugoc2pText Box ISBN de la version numérique : 9782724683899

  • DÂNS LA MEME COLLECTION :

    1. Cn Monez4 R B. Mec Celr,uu, G. Ls BRAs, P. Gsonar- Étuoes de Socio-logie 6lectorale. 89 Pages, 200 fr.

    2. J. Genrver. tes Faysa.as de Morette. 122.pages' 300fr.3. R. Gosrz-GrnnY. La Femsée qrnilicale frangaise. 173 pages' 400 fr.4. 11 Pucsr ET Drvr:Rs. La Modernieat'lon dos instruaonts de travail et

    des mét'bodes da.ns les adoiaiEtratioas publtques. 120 pages, 300 fr.5. J. Ceoent R6gtne 6lectoral et régLno parleaentai're ea Grande-

    Bretagne. 224 Pages, 500 fr.6. G. BruraaNr. La planiûcatlon em Tchécoslovaqule. 160 pages, 400 fr.?. G. DÈssus, P. Gnoncn, J. Wsur,pnssE Mat6riaux Pour une géographie

    volontaire de t'indust'rle ira,ngaiso. 178 pages' 400 fr.8. Â Ar.r,rx, H. Gurr,r,rrN, J. Lauannr, R Ppr,r,ou:c Los Fonden€nts de la

    politique ert6rieure dos États-Uris. 206 pages,500fr.9. A. Srrcnnrno. Géographls électorale ds-l'Ardèohe. 140 pages, 360 fr'

    10. P.'Guror. ThurinÊ : Étude démogéographigue. 170 pages, 400 fr.11. J. U. Nsn, La Route de la grrenre totale. 164 pages, 400 fr.12. P. Gponct ET DrvBRs. Études sur la ba!.lieue de Faris. 184 pages' Æ0 fr.13. J. CnÉnrour, B. DaNrs, M. Gurar,luur' Études politiques a'nglo-saxoDnos.

    224 pages, 500 fr.14. Cg. LÉesn. La Démocratie induetrietle ot les Cooit6s d'ontrepniEes orl

    Suède. 228 Pages, 500 fr.15. IL Bnocsren Fiaa.ncEs publ{ques et reùistrribution des revonus' 600fr.16. Mlunrcn Duvnncnn, Fn. Goausr, et otvsns. L'iafluence des s5rstèmes

    6lectoraux, sur la vio politiquo. 178 pages, 450 fr.fà. Cs. Bsrrsr,urru, S. FnÈnn. Auxerre ea 1950.2?0 pages, 600fr.18. E. Cnose et Dtvtns. La Coastitution italienne do 19118. 274 pages, 600 fr.19. IL Llsswpr,r,, D. Lenrvrn et orvsns. Les " Sslences do la Politigue " anr:r

    ÉtatB-Unfs. Domalnes et teohliques. 308 pages, 800 fr.20. J, WovopRT tr DrvERs. Études écoûoniques atleaaad.es. 400 fr.21. J. Bour,ours, tesai sur t4 polit'lque d.eg subveations ad.Elnlstratives.

    , 340 pages, 800 fr.22. P. Ttlar,nrs. Les Syldicats aux États-Unis. 190 pages, 550 fr.23. A. Larnnrr.r.p, À Smcrrnrso. Les Forces religieuses ot la Vie politique.

    Le CatJrollclsus et Io Protosta.ntlsne. 220 pages, 500 fr'24. J.-P, Mentrr. Los Fina,ûces de guerre au Ca,nada. 214 pages, 600 fr.25. P.-H. SruoN. T6moias de I'bon^mo. 192 pages,600 fr.26. G. Duppux, F. Gocueu Sociolog:ie électorale. Esquisse d.'ua bilan.

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  • CAHIERS DE LA FONDÀTION NATIONALEDES SCTENCES POLTTTQUES

    _31 _

    Claude BERNÂRDIN, Victor.Henry DEBIDOUR,Louis FAYOLLE, Jean GARAGNON, Georges GOJÀT,

    Joseph HOURS

    LIBERALISMETRADITIONA[.ISMEDECENTRAI,ISATIONCONTRIBUTION A, L'HISTOTREDES rDÊ.ES POLTTTQUES

    Recueil d'études sous la direction et avec une introductionde Robert PELLOUX

    1"952LIBRAIRTE ARMÀND COLIN103, boulevard Saint-Michel, Paris, be

    Tous drcits de rsprodtrction, de traduction et d'adaptation régerés poù tous ImyB.

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    SOilTMAIRE

    RosDBT PELLOUX : Introiiludim,

    Gnoncns GOJAT : Las cmps dnterm,éildaî,res etladÂcentraldsatiûùil,ans l}æwre il,e l7ocqueu1|eL L'Ancien r6gimg et la croissa,nce de la centnalisation .

    . II. Décentra,lisa,tion et démooratio .. .......... ILours FAYOT.T.TI : Llar'ï,staæal,[,e, l,e swtlrage undaersel, d la

    d,ê.centruldsati,on ilans l,'æwre iln TadnnI. L'a,ristocratie et l'éduoation politiquo

    il. A propos du suftage nnive66l...m. Sooiétés looales et décentra,lisation

    Josnps OIIRS : Las ordgi,nas il,'wræ trad,i,ti,on politræ, La lor-mat'i,sn en Franne il,el,a iloatrtne ile La iMrnbaratî,e ahrét'ùenne etiles pauuoi,rs î,nterméd,i,ai,res

    Vrcnon-Enarny DEBIDOITR, : Un il,é,tenseur il,ee wmmunaulâsmgani,qu,es au XXe sî,ècl,e : Gustarse Tki,ban.

    Cu,uon BERNARDIN :B ertran il ile J otnenel,.

    Le pouuoi,r et Les powaoi,rs, taTrès

    6, Jnes GAAGNON : @telr,es proiet^s dn rétorm,e ilnl,a ai,rwr-cr dptôan il,ép afi e,ment o\eI. La région iemplaçant le dépa,rtementIr. La r6gion se superposant au dépa,rtement

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    126

    169

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    I

    3.

    5.

  • INTRODUCTION

    Qu'il nous soit permis d'indiquer tout d'abord comment a prisnaissance le projet de co cahier.

    Bien avant qu'il n'y ett à Lyon un véritabie Institut d'étudespolitiques, on s'y intéressait aux sciences politiques et à I'histoiredes idées. Sous la direotion de quelques maîf,res quo lour vocationavait inclinés dans co serul, et à la suito de l'impulsion donnée parle Centre d'études politiques et arlministratives installé pendantla guetro par l'Ecole librè des sciences politiques, plusiours étudiantsen droit ou en lettres avaient manifesté un gott' partioulier pourcetto matière et entrepris des recherches. Depuis 1948 leurs srrGcos.seurs ont continué dans le cadre de l'Institut d'études politiques.Nous publions aujourd'hui quelques-uns des travaux qui ont étéélaborés dans ces conditionsn enaadrés par les articles do profes-sours d.e I'Institut. Ainsi cette publication revêt-ello le oaractèred'un travail en équipe, puisquo les travaux des maîtnes so mêIentà ceux de leurs élèves, dont certains sont devenus des maîtres àleur tour. D'un auteur à tr'autre on rolèvera des différences nom-brouses dans I'esprit, le tempérament et même la méthode (il n'ya pas chez nous d'unité de doctrine), mais on trouvera peut-êtrequelquo ressemblance dans la curiosité manifestée à l'égard desproblèmes de psychologie politique et le souci d.'analyser les consé-quenaes actuelles de conceptions et de traditions qui ont prisnaissanco dans un lointain pass6. Et il no nons a pas paru a,rbitrairede réunir toutes ces études sous le titre do : Libéralismo, tnaditio'nalisme, décentralisation.

    Commo dans tout recuoil historiquo, nous a,vons olassé les a,rtialesnon pas suivant l'ordr.e do p:éséanco des autouxs mais suivanùl'ordro ohronologique des sujets traités.

  • vnr Robert Pellouxlouto étude sur le libéra,lismo et lo traditionalisme à l'époque

    contemporaine, of spécialement sur leur attitudo à l'égard de ladécontralisation et des corps intermédiaires, doit débutor parTocqueville qui a été lo maîtro, souvent inavoué, de nombreuxauteurs senf,smFora,ins. M. Gojat a bien voulu s'en charger. Pré-paré par de solides études littéraires et juridiques à Lyon, M. Gojata achevé sa fomation à I'Institut d'études politiques de Paris,avant d'êtro admis à l'École nationalo d'administration et affectéà un des grands corps de l'État. En lg48 il avait rédigé, sous ladirection de M. Dotton, une thèse en vue du diplôrào de l'Institutd'études poliùiques de Pa,ris wr Le Double courant d,octrinal, ile Lail,écentrattsati,on em ?rance : l,ibérau,æ et tra,ili,ti,onalàsfes. En cours dotravail il nous avait souvent ontretenu de ses recherches. tr a bienvoulu, porr ce oahier, reprendro en l'étoffant considérablementlo chapitno de sa, thèse oonsacré à Tocqueville.

    Taine est un de ceux qui ont beaucoup lu Tocqueville, sa,rrtttoujours le citer dans lourc références. M. n'ayolle, attiré parl'étude des pensours traditionalistes, a préparé sous notre directionet soutenu en 1947 devant Ia X'aculté de droit de l'Université deLyon rrne thèse sur Les Iil,ées pol,iti,ry,as ile Taine. Bien qu'il occupeaujowd'hrri des fonctions importantes dans I'industrie privée,M. Fayollo a accepté, à I'intention de ce cahier, de remanier troischapitres de sa, thèse. Son admiration pour Taine nons e pa,ruparfois excessive. tr n'en reste pas moins que Taine est importantnè ftt-ce que par l'influence qu'il a exercée par les Or,î,gi,nes xntoute la pensée conservatrice de notre temps.

    Il est toujours plus délicat d'étudier une écolo ou un mouvementfait d'apporùs divers qu'un auteur isolé. C'est pourquoi nous a,vonssuggéré à M. Hours, ptofesseur au lycéo du Parc (rhétorique supé-rieure)

    "6 5 |'Tnstitut d'études politiques do Lyon, de consacrer

    son article aux origines du mouvemenù démocrate-chrétien enIbance et à l'explication de ses attitrides à l'égard de la théoriedes corps intermédiaires. Le travail qu'il apporte est mieux qu'una,rticlo : o'est le résultat de réflexions powsuivies depuis long-temps par un historien sur un sujet qui lui est familier et, peut-êhà,l'esguisse d'un ouwage de dimensions plus importantes. Les idéesqu'il présonte sont originales et susciteront sans douto des objeo-tions. Elles obligeront dono à penser, ou à repenser, certains pro-

  • Introductton lxblèmes : n'est-ce pas là I'essontiel ponï oeux qui ne conçoivontpas l'histoire des idées oomme une æuvre de pure érudition?

    M. Debidow, lui aussi professeur au lycée du Parc (rhétoriquesupérieure) et à l'Institut d'études politiques de Lyon, s'est spé-oia,lisé dans l'histoire littéraire et l'explication de textes. Il est,Groyons-norË, l'un des premiers à avoir pratiqué systématiquementdans un Institut d.'études politiques le commentaire de textesdont il a fait un remarquablo instrument de formation. C'est donctout naturellement à partir de textes, et do textes la plupart dutemps littéraires, qu'il a été oonduit à l'histofuo des idées. Pour lepé;nt cahier I ainoisi l'æuwo de Gusteve Thibon. Cette æuwovauù non seulement pa,r elle-mêpe, mais pàrco qu'elle présento,en quelque sorte, un échantillon de la pensée organiciste, tràdl-tiona,liste et chrÉtienne à l'époquo ssnfsmforaino.

    M. Bemardin, aujourd'hui avocat à la Coru de Lyon, s'estintéressé à l'histoire des idées dès ses premiers contacts aves lesdisciplines juridiquos et politiques à la I'aculté de droit de Lyonet au Centre d'études politiques et adminishatives. Malgré desoccupations professionnelles fort lourdes, il a bietr voulu accopterles fonctions de maîtro de conférences à I'Institut d'études poli-tiques de Lyon. Pour oe cahier, il a étudié, sous la forme volon-tairement modesto de notes de lecture, I'æuwe déjà célèbre deBertrand de Jouvenel, Dw Pouaoi,r. Celui-ci voit en effet dans lespouvoirs sociaux, c'est-à-diro les corps intermédiaires, l'un desobstacles qui, après avoir retardé le Pouvoir dans sa marcheenvahissante, ont peu à peu dispa,ru avec le consentement, souvententhousiaste, do ceux qu'ils étaient cha,rgés de protéger.

    Le cahier se termine par nn article de M. Garagnon, extraitd'un mémoire preparé sous notre direction à I'Institut d'étudespolitiques de Lyon en 1961 sw Quel4uas proiets d'e rélorme il'e laci,rcoræcri,ptï,on ilépartem,en'ta,le. L'auteur oxamine la plupart desprojets élaborés dans co domaine depuis 1945. Il relève bien en-tendu l'influence exercée par les idées décentralisatrices et lesdifficultés auxquelles se heurto I'application du titre X de la Cons'titution de 1946. Il y * là une loçon de sa,gesse pow I'historien desidées qui ne doit pas oublier les institutions dans lesquelles elless'incar:nent.

    Sans prendro parti sur toue les point"s abordés dans ces divers

  • x 'Robert Pellouxarticles, n'est-il pas possiblo cetrrendant d'on dégager une sorte d.eligne générale et de marquer l'évolution du thème des corps inter-médiaires dans la pens& politique française à l,époquo contom-poraine?

    Ce thème n'est pas nouveau. Dès I'ancien régime il est évident. que la résistanco de l'aristooratio à la monarchie centralisatricea fait apparaltre la théorie des pouvoim intermédiaires, formuléed'ailleurs par Montesqrrieu, commo une tentativo on vue de limiterle pouvoir, pas toujows d'ailleurc au profit du peuple. pour l,Églised'autre part la reconnaissance d'un ordre autonome est le moyende se soustraire à l'influenco du prince.

    Sous la Révolution, l'hostilité aux corps interméd.iaires se fond.eà la fois sur d,es raisons doctrinales (pas de volontés particulièrescontre la volonté générale) et sur des raisons d'opporùunité (il fautdétruire les orfues anciens pour instaurer l'ordre nouveau).

    Chose curieuse, les premiers contre-révolutionnaires ne s,at-tachent pa,s tous, comme on pou:rait le croire, à la doctrine descorps intermédiaires et de la décentralisation (voir les remarquesde Xbancis Bayle, Le Idées poli,ti,qns d,e Joseph ile Mai,stre, éd,.Domai-Montcbrestien, 1g45, p. f5Z). C,e n'est qu,un peu plus tardque les traditionalistes et les libéraux français'vbnt retrouver ceoourant d'idées dans toute son ampleur. Ce sera le fait tout d,aborddq certains catholiques, à la suite notammenù do Lamennais, sollsl'influence d.'une conception corporative de la société et sans doutearassi de doctrines étrangères : sur ce point l'artisle de M. Hoursapporte des lumières tout à fait nouvelles. Ce sera ensuite, à peinoquelques années plus tard, le fait do Tocquoville.

    A l'époquo ssnfsmporaiine, Tocqueville apparaît bien ciomme leclassique des corps intermédia,ires et de la décentralisation, I'inspi-ratew des nombreuses écoles qui apres lui vont exploiter cottoveine. C" qoi le guide, c'est le désir d'assurer la liberbé des citoyensdans une société eg'il prédit de plus en plus démocratique et éga-litaire et dans rm État qu'il voit toujours tenté par plus de centra-lisation. certes.ce gand seignour n'eot pas s€ùns se rappeler le rôleque la noblesso a joué sous l'aneien régime. Mais il n,envisagenulloment de la restituer dans ses prérogatives anciennes. persuadédo l'évolution fatale dos sociétés mod,enres vers la démocratio,instruit par l'exemplo des États-Unis, il propose de maintenir et

  • Introduction xI

    développor la vie communale et do fairo leUr place dano l'État àdos associations puissantes qui sèraiont, somme touto, des per-sormes aristocratiques collestivos.

    Taine va roprendre toutos ces idées, mais plus en conservateurqu'en libéral. Eostile à l'idéologie de 1789, plein d'admirationpour la Grande-Bretagne de son temps où I'aristocratie joue encore

    irn rôle actif de premier plan, il n'acoopte pa* comme inévitablel,avènement de ù démocratie. Sars négliger tout à fait la décen-tralisation communale - son expérience

    de conseillel muni.cipal

    montro à la fois des intentions généreuses et une grande naîveté

    - il souhaite le maintien ou la reconstitution d'uno aristocratie qui

    fournirait ses cadres à I'adrninistration locale et au suftage uni-versel. Cette aonception passora chez' Ies néo-traditionalistes.

    Depuis le début du siècle d.'autres éléments sont intervenusdans l,élaboration de la pénséo décentralisatrice. La géographie,l,économie et la littérature ont fourni d'arguments l'école régio-naliste qui propose à la fois de créer une circonscription plusnaturelle et mieux équilibréè que le département, et de doler cetto

    circonscription d.'unJ grandg âutonomie à l'égard de l'État. Desphilosophes et des sociologues, influoncés tantôt et parfois simul-lanément par la tnadition catholique et par certaines doctrinesallemandes, ont mis en évidence l'importanco des communautéset des institutions. Il existe, disent-ils, des comnunautés natlrelles,antériegres et supérieqres à I'Etat, et que celui-ci doit respecter;c'est au soin de sss semmurautés que s'épanouissent les personnes

    des citoyens; ce n'est que dans le cadre de ces communautés qu'ils

    p"oouot faire bon usage de lours libertés. La théorie de l'institutionâst fuès proche au fond de celle do la commtrnauté, et si la chose a

    éohapp.é c,est quo cette doctrine a été développés suÏtout par desjuriste; : I'institution apparaît quand. un groupe d'hommes ayantd.es intérêts communs of des aspirations coûlmunes (les phéno-mènes de communion dont parlo Hauriou) constituent un-^o;ga;nisme ponrvu de règles-de droit qui lui sont pl,opres et que l'Eta,tdoit respecter. On trouvera quelques aspects de ces idées dansl,arôiole consacré à Gustave Thibon. Nous regrottons de n'avoitpu consacreï d,autres études à la pensee d.'Hauriou et aux dootrines

    communautaires do ces vingt denrières années'

    Quoi qu'il en soit les métamorphoses subies par la théorie des

  • xII - Robert Pellouxcorps intermédiaires ont été nombreuses, et il ne faut pa^s s'étonneraujowd'hui de voir s'en réolamer des esprits bien différents. LeIibéralisme est dovenu conservateur, et le conservatismo libéral.La pensée do Tocquoville trouvo écho chez les néo-monarchistesaussi bien que chez Bertrand de Jouvenel ou Michel Debré. Cen'est fa"s à dire d'ailleurs quo tous ceux qui I'invoquent le fa^ssentaveo les mêmes arrière-pensées.

    Ce sont ces arrière-pensées sans doute qui inquiètent parfoisI'opinion. On peut diro qu'en gros, sorur la troisième Répubtique,les partis de gauche se sont déclarés aussi favorables à Ia décentra-lisation que les pa,rtis do droite, et cependant, après les grandesIois de l87l et de 1884, on a hésité à décentraliser; bien plus,l'insulf6gæ.e des finances lôcales et l'obligation de solliciter leconcou$l flnancier, et souvent trsshnique, de l'Etat ont réduit enfait la portée des lois de décentralisation. N'en est-il pa,s de même,ipeu'ici, sous la quatrième Répubtique?

    Il somble bien que les hommes de gauche aient craint of craigneatencore qu'une décentralisation plus poussée n'accroisse la partdes notables dans la yie locale. Les notables, à pou près écartésen tant que tels de la vie politiquo, ne profitoraient-ils pas de ladécentralisâtion pour rep:endre en mains, dans certaineu régionstout au moins, l'administration locale? La citation de Clemenceauque donne M. Gojat page 42 paraît signiûcative et toujoursd'aotualité.

    Et cependant... peut-on concevoir un État fort sans être despo-tique qui ne s'appuie sur des collectivités locales vigoureuses?Même si l'on repousse un libéralisme imFossible et un organicismesujet à caution, la simple observation de Ia vie publique montroqu'il est mauvais pour lo pouvoir do n'avoir en face de lui qu,rmepoussière d'individus. C'est parfois commode, donc tentant, maistoujours dangereux. Les ordres donnés, s'ils ne se heurtent pas à larésistance active,' buteront sw I'indifférence et l,incompréhension.Toutes les affaires locales devenant affaires d'Etat, le gouvemementrisquo de gaspiller sa forco, de compromettre son prestigo et dediscréd.iter ses représentants. En cas de criso, si l'armature d,Étatso brise, il n'y aura plus rien. Il réste dona, à nottre sens, quelque

    *tÉ {.

  • Introductibn - xItI

    chose de profondément juste dans la théorio des corpsin-termédiaires.

    Il s'agi,t aujourd'hui de dépouiller cetto doctrine de certainsoripeaux archaiques, do l'expurger de certaines arrière-penséespotitiqo"" et de I'adaptor aux exigenaes de notro époque' Sansprétendre passer ici de l'histoire des idées à l'étude des institutions,nous voudrions simplement prolonger notro réflexion en indiquant

    quolques directions do reoheroho.- Tout d'abord, les communautés intermédiaires, pour jouer leur

    rôle, doivont être à l'échelle humaino. En dohors des facteurspolitiques bien souvent signalés, il est évident que [a croissance eti" -nttipti"ation des grandes villes ont nui à la décentralisaôion.Pour qu'une communauté soit vivante, il faut çlue ses membres seqentont entre eux quelque chose de commun, et comment le pow-

    raiont-ils lorsqu'il s'agit d'une agglomération de plusieurs cen-taines 4s milliers, voiro de plusieurs millions d'habitants? C'estdire que les très grandes villes dewaient sans doute échappercomplètement au régimo municipal pour être administTéos commo

    des départements, et qu'à I'intérieur de chacune d.'elles on dewait

    faciliter la constitution do groupements plus rostroints ot, par là,plus efficaces.

    En second lieu, touto communauté supposo des cadres, c'est-à,-

    dire au fond des notables. I-es anciens notables ont généralement

    perdu ler:r influence, et, nous l',avons indiqué, le législateur etIadministration ont souvent paru redoutor qu'une décentnalisa,-tion plus poussée ne leur permette de la refrouvor. Il serait dange-

    ""o* d,"u"ryu" d,e la leur rendré. Pour nous le problène se pose nn

    peu différemment : s'il paraît difficile et peu souhaitable de replacer

    ies notables dans leur situation d'autrofois, ptr qui va-t-on lesremplacer? Il ne faut pas so dissimulor quo l'administration localeHnévole exige des qualités et .dæ moyens qui sont ra,rementréunis choz un mêmo individu : un minimum d.'instanotion, et même

    de oulture of de jugomrent; du désintérossementl enfin des loisirs,chose do plus on plus ra,re depuis que les possesselrrs de moyennes

    fortunes sont obligés do gagnor leur vie. Los nouvellos élites looales

    se trouveront parfois parmi les militants des partis politiques;plr:s souvent pout-être parmi les militants des sJardioats, à condi-

    lioo qou les syndicats ne soient pa"s do simples annexes des pa,rtiset s,ocoupent. autant d'instruiro of d'éduquor quo de revoadiquor.

    I

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    II

  • xv Rohert PellowII nr paralt pas inwaisemblable non plus que ces nouveaux ohe&puissent sortir de certaines élites religieuses, si l'on songo notam-ment au trdvail de rechristisnisation on profondeur qui est en traindo s'effectuer dans divers milisux, à vrai dire encore assez limit&,do la société française. /

    Enfin, à, supposer que la vie loca,lo retrouvo des cadres à, samesure et des élites pour son service, elle ne s'épanouira waimontqu'à condition de so dépolitiser autant quo possible. C'est pourquoiil ne paraît pas indiqué d'appeler dans tous les cas des militants dopartis aux postes. de responsabilités loca,les. C'est pourquoi il yaurait ljeu se,ns doute de prévoir des incompatibilités entro lesmandats locaux et les manda.ts nationaux.

    Si des réformes sont opportunes, il n'aura peut-être pas étéin-utile que des études d'histoire des idées, poursuivies d.'ailleursdans un esprit purement soientiûque, c'est-à-dire sans aucun soucide leurs répercussions possibles, nous aient aidé à mieux com-prendre la psychologie politique de nos concitoyens. C'est unoraison de plus d'adresser l'expression de notre vive gratitude à laX'ondation nationale des sciencss politiques pour la compréhensionavec laquelle elle a accueilli notne projet et la libéralité avec laquolleelle en a permis la réalisation.

    Rosnnr PELLOUXProfesseur à la Faculté de Droit,Directeur de l'I-osbitut d'Étud.es,

    Politiques do I'Ilaivorrité de Lyon.

  • LES CORPS INTBRMEDIAIRESET LA DÉCBNTRAI,ISATION

    dans liæuure de Tocqueaille

    GAORGES,GOJAT

    uux éditions récentes de La Démncratie en Arnéri,quer ontmarqué le renouveau d'intérêt QF'i s'attache à Tocqueville

    après une longue.période oùr il ne fut guère connu du grand publiclettré. Elles succèdent sans intermédiaire à la dernièro publicationqui parut en 1874. C'est, semblo-t-il, le prophèto de l'évolutiondu mondo et secondairement le premier grand analysto de la civi-lisation américaino qui ont suscitd ce regain d'intérêt.

    Mais, si la conclusion du premier tome de La Démocrotie enAmé,ri,que est justement célèbre par cotto fresque majestueuse etprophétique oir nous vgyons le monde partagé ontre les deuxgqandes puissances, si Tocqueville publiant en 1836 et 1840 sonæuvre capitale a pressenti de manière si exacto'n9mbre de traitsde notre civilisation, il ne faut pa^s oublier sa grande legon de phi-losophie politique. Certains aspects plus frappants ne doivont pasnous cacher nno @uwe d'une portée plus haute.

    L'idée maîtresse do Tocqueville, colle qui lui semblo se dégagercommo un fait soientifiquèment établi est la marche des sociétéshumaines vers l'égalité. Observ.ée pour la premièro fois do façon

    l. De l,a Dâmaarati'a em Arnéri,gttz, notos par André Garx, préfaco pa,r Eirmin- Roz,2 vol., Librairio de Médiois, Paris, 1951; @unes cantpl,àtes il,e Tæqueui.l,le,Publiéessous |a direction cle J.-P. Meron; 1,. l, De la Démoaratde en a,inér,i,qte, introductiondè Earold Llsrr, 2 vol., cla,llima,rù 1961. Tgutes los références sont données à cotùodoraièro édition.

    It

  • Georges Goiat

    particulièroment nette en Amérique, cotte marohe apparait égate-ment, quoiquo plus lonte, dans leS trois denriers siècles de la monar-chie française. Mais, au lieu de déplorer cette évolution, jugéeirréversible au fond môme pa,r ses adversaires, Tocqueville l'accepte.Ce n'est pas qu'il mépriso et rejette brutalement des siècles de sociétéaristocratique; à défaut.même de son esprit si subtil, si distinguéet en même temps si dénué de tout préjugé et de toute morgue,sa formation, ses habitudes le préservaient d'une critique injwteet incomplète. Mais, croyant de la démooratio qu'il envisage soussa forme la plus hauto et la plus pure, Tocqueville pense que losmeilleurs éléments d'une structure aristocratique pouvent et doiventêtre utilisés colnme des freins aux excès de la démocratio. Parmices freins figurént au premior rang les corps intermédiaires; ilimporte certes de ne pas les restaurer sous la forme même où ilsexistaient dans la société aristocratique, mais bienqlutôt de s,ins-pirer de l'idéo qui les a fait naltre. Dans la démocrat'ie les corpsintermédiaires awont rme origine e( une organisation démocra-tiques : ce seront les colleotivites locales et les a^ssociations.

    Ainsi Tocquoville prend pour nous un interêt nouvea,u : d.evantla croissance du pouvoir il est un de eeux qui nous proposent desremèdes. A un point de vue plus limité et spécialement ponï norulXbançais, il est le chef de Ia lignée libérale qui a milité en faveurde la décentralisàtion. Depuis le début du xxo siècle, le régiona-lisme semblait être dovenu le monopole de l'école traditionalistealors que la décentralisation était reléguée au rang des clauses destyle dans le programme des partis républicains. Il est wai que,tout dernièrement, divers auteuxs, au premier rang desquelsM. Michel Debré, ont défendu a,vec insistance une conceptionIibéralo de la décentralisation qui se rattache assez directementà la ponsée do Tocquevillo.

    Cette étude du maitno retnouvo donc son actualité. Cortes il y aenûre I'activité intellectuelle développée autour du régionalismoet de la déoentnalisation et les réalisations dans les institutionsfrangaises un ma,nque de proportion trop visible. trfais, si le remèdeindiqué par Tocquevillo pa,raît trop trrou omployé, il y a peut-êtroà cola des causes nouvollos, passagères ou permanentes, et leuranalyso nême pout grandement nous éclairer sur les tendancesfondamentales do noho vie plitique.

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    Les :idées de Tocqueville

    Toequeville a analysé l'évolution du ural : la oontralisation,principale nnanifestation .de 'la croissance ,du ,pollvoir.à la fois sousI'Anoien .régime et dans les "temps modernes. IL ,a observé auxEtats-Unis ,une soaiété qui,avait éohappé à ce grand mal grâce àla décentralisation. 'rl propose,le remèdo aux sooiétés démoeratiquesparticulièrement sonsibles rà,eoûte maladie. Nous le suiwons danscotte analyso et nous essa,y€rons de pénéûrer dans l?intimite de cegrand esprit,qui n'est pas seulement |s 'prophète.rends à'la mode clernanière un peu spectaoulaire.

    Mais auparavant, il convient de.faire une,remarqne essentielle :Les deux ouvrages de Tocqueville sont très différents : La Derno-

    crati,e en Amér,ique, surtout le premier volume, est une æuwe defleunesse, L'Anoi,en rëgi,me et La Rwcflutàon date de Ia matrnité.Mais, surtout, ils diffèrent par lour méthsde et leur but.

    Dans I' Amcien râgi,me et ;la Reuolutioz, Ilooqueville,exprime urre'opinion toute nouvelle sur les insûitutions de lianoienne x'rance.En,effot, la première impression des contemponains,devant larR6vo-ftrtion,et,l'Empire avait été celle d.'*n bouleversement complet;a,pologistes et détractews des tégimes ,qui se ,sont succédé de1789 à 1816 s'étaierrt ,égalennent attaohés à montrer la'rupturebrutale avec'le passé. tr importait donc de prouver par rm travailappr:ofondi ,l:exaotitude d?une thèse nouoselle. Or, en lg56, alorrque les événements sont encore proches ,et peuvent .être connus,rnême par la tradition,or&le, il est .cepentlant possible à,un espritodtique de prendre ,un recul suffisant et à,lihistorien d.e.oornmencerl?étude des documents. lcet ,aspect lde recherdhe scientifique frappedès I'abord dans ,l'æuwe de Tocqueville. .Tl ne faut ,pas.s?attendreà y rencontrer des théorieslgénérales.ou oefoisonâement d.e remar-ques qmfois fulgurantes, souvent orarieusos, jamais indifférentes,qui caractérisent Lq, Detruoaratie.zn,Am,ér.ique. L,.aut ew rj?est attadhéà l'étude du xvme sièsle ( si près de nous .par'.le nombre des,armées,mais que la Révolution nous cachel ,. n s,est astreint à un énormetravail de recherches, car peisonae à cette époque a ne s'est encoredonné la peine de considérer le xvme siècle de cette manière et desi près2 r, c'est-à-dire comme ont été étudiés les premiers siècles

    .L. L'Anni'en rë.gi'me et la Réuohttiom, paris. Michel r,évy, Ig66, p. vrr. Toutes lesréférencos sont données à l'édition do 1866.

    2. Op. ai,t., p. w.

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  • Georges Gojat

    de la monarchie, le Moyen Age of la Renaissance. Cet aspect degrande monographie de L'Ancien régi'me et ln Réaoludioz s'expliquopar nne autre cause : l'ouwage ne devait être que le premier d'unesérie que Tocqueville pensait compléter par plusieurs autres liwes.Il nous le dit lui-même : ( L'objet propre de I'ouvrage que je liweau public est de faire comprendre pourquoi aette grande révolutionqui se prépa,rait en même tomps sur presque tout le continent del'Europe a éclaté chez nous plus tôt qu'ailleurs, pourquoi elle estsortie comme d'elle-même de la société qu'elle allait détruire, etcomment enfin l'ancienno monarahie a pu tomber de façon si com-plète et si soudaine. Dans ma pensée, l'æuwe gue j'ai entreprise nedoit pa"s en rester là....1 r

    La mort devait empêcher Tocqueville de poursuiwe son desseinet de noub donner une grande @uyre dans laquelle il aurait lui-même tiré les conclusions de ses travaux et 'monfré. commentelles rejoignaient les intuitions de sa jeunesse. X'aute de cetteæuvre achevée, il y * une sorte de dissymétrie nécessaire dansl'étude de la décentralisation chez Toaquevillo à partir de ses deux@uwes maîtresses : dans La Démocratî'e en Améri'que, des chapitresprécis certes mais très généraux et des réflexions éparses sur lacentraliea,tion et la démocratie, dams L'Anc'ien rég'ime et la Béuo-Luti,on une étude quasi monographique sur la tendance de la monar-chie françaiso à la centralisation.

    Aussi nous a-t-il paru nécessaire do consacrer à chacun de aesdeux liwes un développoment distinct. Nous commencerons parLt'Anc'i,en rég'ime, bien qu'il soit postérieur par sa date de publi-cation, puisqu'il traite du passé de ngtre pays. Nous poursuiwonspar la Démncrati,e où Tocqueville envisage le présent et l'aveniret exprime l'essentiel de sa, pensée politique : bien entendu nousncus attacherons plus à l'esprit général du liwe qu'à la descriptiondes institutions américaines.

    l. Op. ci,t., g, a..

  • LIBRAIRIE ARMAND COLIN, 103, boulovard Saint-Michel, PARIS

    REVUE ÛCONOUTQUEparaiaaant, si.a lois Wr dn

    COMITÊ DE DIRECTI'N :Presiiknt I ALBERT AFTALION

    Membres.. F. BRAUDEL - E. JAMES - E. LABROUSSEJ. LTIOMME - J. MARCHÀL - H. NOYELLE - J. WEILLER

    Seæétaire général: J. MEYNAUD

    .ABONNEIIIENTS 1952 (sir numérot ù 141 pagec)Frarrce et Union française. 2.500 fr.; Étranger. 2.g00 fr.

    Prix du numéro. . . 450 fr.

    (I,{HIERS DE [..A }'0NDATI0N NATIONAI,EDES S(ltEN(tES POLITTQUES

    (Voir page II du présent Cahier la liste complète dee Cahiers parus.)

    ANN AI,ESÉcoxcxTTES - SoCIÉTÉS - CIVILISATIoNSRevue trimcstrielln londæ en 7929 porLUCIE,N FEBVRE et MARC BLOCH

    Membrc de l'Imtitut, Pmlccssur à la Sorbonrre.Proleseeur honoraire au Collfue ds Fraûcc. furillé par lcs Allcmands en-igl{.

    COMITÊ DE DIRECTION :LUCIEN FEBVRE

    IT|ITNAND BNÀUDEL . GEORGES FRIEDMANN . CHÀRLES MOIiÀZÉSeæetairc ,. PAUL LBUILLIOT

    ABONNTMENTS T962lrrance et Union française . t.2OO fu.; Ét"anger l.al00 fr.

    Prir du numéro. 325 fr.

    (]AHIERS DES ,{NNAI,ES ''Nouvelles et spéculations à Venise, audébutduXVI. siècle,par pierre SAR-

    DELLA. 86 pages, broché L2O fu.Troig eegaig sur bistoire et cultur€, par Ch. MORAZÉ. vrrr-64 pages,

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    Libéralisme, traditionalisme, décentralisationCouverturePages de titre et sommaireIntroduction1. Les corps intermédiaires et la décentralisation